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décembre 2013 Étude pour le renforcement de la protection paysagère et patrimoniale du cimetière Montmartre

Introduction et chapitres

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  • dcembre 2013

    tude pour le renforcement de la protection paysagre et patrimoniale du cimetire Montmartre

  • Directrice de la publication : Dominique Albatude ralise par : Emmanuelle Roux, Yann-Fanch Vaulon, Pauline Virot, Julien GreverendSous la direction de : Christiane BlancotPhotos et illustrations : Apur sauf mention contraireCartographie : Marie-Thrse Besse, Maria DragoniMise en page : Edwige Dessennewww.apur.org

    2013V2.2.6

  • 3

    Sommaire

    Introduction ............................................................................5

    Synthse .................................................................................6lments pour un plan de gestion...................................................................................... 6

    1. Un cimetire urbain dans un site exceptionnel ........................91.1...Gense.du.cimetire.et.mise.en.place......................................................................... 91.2...volution.du.cimetire.et.de.son.environnement.urbain........................................... 10

    2. diagnostic environnemental, paysager et patrimonial du cimetire ....................................................................... 17

    2.1...Topographie,.composition,.tracs,.ouvrages.et.lieux.singuliers................................. 172.2...Nature.des.sols......................................................................................................... 262.3...Spultures.:.dernire.demeure.et.objet.du.souvenir.................................................. 322.4...La.vgtation........................................................................................................... 382.5...Une.dimension.cologique.et.climatique.forte.......................................................... 48

    3. relation ville-cimetire, usages et gestion ........................... 513.1...Rapport.avec.la.ville.:.relations.visuelles.................................................................... 513.2...Une.valeur.patrimoniale.et.touristique...................................................................... 563.3...Une.valeur.despace.de.proximit............................................................................. 583.4...lments.de.gestion................................................................................................. 64

    4. Les entits paysagres du cimetire montmartre ..................714.1..Les.grandes.tendues.minrales............................................................................... 724.2..Les.grandes.tendues.arbores................................................................................ 744.3..Le.sous-bois............................................................................................................. 764.4..Les.promontoires..................................................................................................... 784.5..Les.pentes................................................................................................................ 804.6..Lentre.................................................................................................................... 824.7..Les.enclaves............................................................................................................. 84

    Annexes ................................................................................ 87

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    Quelques chiffresSuperficie.:.11,25.ha33.divisionsEnviron.20.000.concessionsAccs principal20.avenue.Rachel,.18eGestionnaireDEVE,.Service.des.cimetires.:- division technique du service central- personnel du cimetire

  • 5

    Introduction

    En 2010, la Ville de Paris a engag une procdure visant renforcer la protection paysagre et patri-moniale du cimetire Montmartre car ce cimetire, ouvert en 1825, est un des plus remarquables de Paris, la fois par sa situation gographique et urbaine, au flanc de la Butte Montmartre et par le caractre exceptionnel du patrimoine artistique, architectural et vgtal quil abrite.Comme le cimetire du Pre-Lachaise, cest un vritable muse en plein air et la protection de ce lieu vise disposer, comme au Pre-Lachaise, dune base rglementaire (la loi de protection de sites et des paysages de 1930) permettant llaboration dun plan de gestion du site.

    Aprs une premire phase de rflexion au sein des services de la Ville de Paris, avec les services comptents de ltat, qui a conclu la ncessit de prparer un dossier de classement du site pour garantir la Ville un contrle des amnagements dans le temps, la DEVE, en charge de la gestion des cimetires, a confi lAPUR en 2012 une tude qui a pour objectifs : de prciser les atouts environnementaux et patrimoniaux du cimetire ; de dgager les points forts du site et les enjeux de son volution ; de fournir les lments ncessaires la rdaction du dossier de protection et du futur plan de

    gestion.

    Ltude sest droule en trois temps.

    Le premier temps a t consacr llaboration dun diagnostic du site qui sappuie sur : une connaissance de lhistoire urbaine du lieu, du processus dinstallation du cimetire, de lurba-

    nisation du quartier Montmartre et de la relation ville-cimetire qui sest ainsi mise en place ; une analyse de son organisation gnrale et de ses composantes : tracs et reliefs, btiments,

    cltures, voiries, sols, plantations pour apprcier les rgles de constitution de ses paysages et comprendre ce qui fait leur force ;

    une analyse des usages du site, des pratiques de gestion et une apprciation du rle particulier que joue ce cimetire au cur dun tissu urbain dense, trs minral, ne disposant daucun autre lieu calme et frais proximit ;

    une connaissance de sa valeur patrimoniale et mmorielle par une analyse de la typologie des spultures et de leur intrt architectural et historique (cette connaissance doit beaucoup aux travaux dinventaire raliss par le service des cimetires de la DEVE).

    Le second temps a t consacr la tenue dun atelier de travail entre tous les acteurs le 7fvrier2013, consacr au partage du diagnostic, au recueil des remarques et lexpression des principes sur lesquels baser un plan de gestion du site.

    Le troisime temps a t consacr dgager les principes gnraux dvolution du site et dfinirlesprconisations destines conforter la force et la qualit de ses paysages, prenniser son caractre patrimonial et culturel et ses atouts environnementaux et climatiques, amliorer laccueil du public et prfigurer les outils de sa gestion.

    Le dossier dtude, partir de lhistoire du cimetire, des relevs et de lanalyse de ses composantes et de ses usages, dcline les prconisations inscrire dans un plan de gestion du site pour la valo-risation de ses paysages et de son patrimoine funraire, le renforcement de son intgration dans la ville, de laccueil du public et une plus grande prise en considration de son histoire et de son rle.

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    Synthselments pour un plan de gestion

    Le cimetire Montmartre est un site majeur de Paris. Son rle, la fois social, patrimonial, colo-gique et paysager et sa place au cur de la ville dense en font un cimetire trs sollicit. Ses espaces sont saturs. Les tombes et spultures ont fortement volu au cours des cinquante dernires annes amenant un risque de banalisation du site et dasphyxie de ses espaces au dtriment de la qualit de ses paysages et de la valeur de son patrimoine funraire et vgtal. Il est donc ncessaire de le protger plus solidement et de mettre en uvre un plan de gestion pour quil puisse continuer remplir ses fonctions tout en se donnant les moyens de renforcer ses qualits.Au terme de cette tude, quelques principes pouvant servir de base llaboration de ce plan de gestion peuvent tre noncs :

    Patrimoine, espace et paysage1/Loccupation du cimetire est aujourdhui maximale. Il nest plus souhaitable dajouter de nou-velles concessions sans, en mme temps, mener une politique de ddensification raisonne, en combinant les objectifs dexploitation funraire et le respect du cadre paysager (restitution des circulations rduites, obstrues ou coupes par des concessions ; rserves pour recrer des espaces plants et conforter le paysage vgtal ; reconstitution des compositions abtardies). ce stade, on peut estimer quenviron 2 % des concessions seront supprimer peu peu au rythme des reprises.

    2/Lepatrimoinefunraire a tendance se standardiser. Il doit faire lobjet dune politique densemble base sur : la qualit architecturale de certaines tombes, chapelles ou caveaux qui ponctuent lespace et

    constituent les monuments du site et devraient ce titre tre conservs et restaurs, et lvo-lution de leurs abords surveille ;

    la qualit et la cohrence dalignements anciens remarquables (il est notamment possible de privilgier la srie en ce quelle a de structurant dans le paysage du cimetire comme on le ferait dune srie dimmeubles ordonnancs) qui devront tre pris en compte pour la ralisation de spultures nouvelles ou faire lobjet dune politique de rutilisation du patrimoine existant ;

    la qualit mmorielle lie lidentit particulire du cimetire, lhistoire des personnes et des familles qui y sont inhumes, qui devrait ce titre tre prserve et documente ;

    la qualit environnementale de quelques spultures vgtalises qui mriteraient dtre encou-rages et dveloppes ;

    la mise en place dune politique de rutilisation des monuments funraires pour une nouvelle offre cinraire.

    3/Lacomposition du cimetire, la clart de ses tracs travers un relief accident, les ouvrages dart, murs de soutnement et de clture, escaliers, ainsi que les ferronneries qui sy rattachent, constituent par eux-mmes un patrimoine urbain et architectural protger et mettre en valeur. Cela passe notamment par un inventaire des ouvrages et de leur tat et un plan de restauration et de rnovation inscrit dans le plan de gestion.

    4/Lepaysage du cimetire repose pour beaucoup sur la place quy tient la vgtation et les rap-ports troits que celle-ci entretient avec la composition du cimetire, ses alles, son relief, son patrimoine funraire, ses murs denceinte et la ville qui lentoure.

    5/La densit de la vgtation confre au cimetire un rle semblable celui dun jardin public, rgu-lant la temprature lors des fortes chaleurs estivales. Le cimetire est un lot de fracheur au cur dun quartier trs minral. Son patrimoine vgtal est galement support dune biodiversit reconnue.Une politique densemble sur le patrimoine vgtal, sa place, son caractre, les essences et espces qui le composent constituent un des lments essentiels du plan de gestion, qui doit permettre : de structurer les paysages aujourdhui affadis par les monuments funraires standardiss ; de rnover et de donner un caractre fort aux grands alignements darbres qui soulignent les

    compositions ; de renforcer la combinaison des diffrentes strates vgtales propices la biodiversit et notam-

    ment de retrouver une strate herbace aujourdhui peu prsente ; de crer des filtres entre la ville et le cimetire, particulirement lorsque les surplombs sont

    importants, pour prserver lintimit et le recueillement au sein du cimetire ;

  • 7

    de renforcer la vgtation du mur denceinte et des talus propice au dveloppement de la biodi-versit et aux continuits cologiques avec les espaces plants proches.

    6/Une politique densemble sur les sols est ncessaire pour renforcer la lisibilit de la composition, minimiser limpermabilisation et assurer un meilleur confort de parcours aux usagers : simplifier les matriaux de sols et les homogniser en fonction du statut des voies et de la qualit

    des parcours (avenues, alles, chemin, plat ou en pente) choisir les matriaux de sols en intgrant le critre de la porosit et de la vgtalisation souhaite :

    prserver la permabilit du sol des divisions, dposer toute forme de dbordement prenne des concessions sur lespace public (paillasses en bton) et, linstar des cimetires extra-muros, privilgier lengazonnement des trottoirs ;

    Usages et pratiques7/Aujourdhui au cur de la ville dense, les cimetires deviennent des lieux recherchs quil convient de pouvoir pratiquer quotidiennement pour leur fracheur, leur quitude et la relation quils permettent avec la nature dans un contexte urbain trs minral.Concilier pratiques funraires, pratiques quotidiennes dune population riveraine et pratiques touristiques dun lieu de grande valeur culturelle et patrimoniale constitue un postulat de base pour faire voluer la gestion du site.

    8/Rendre le lieu plus accessible tous et facilement praticable suppose : de pouvoir le traverser aisment : il est possible dtablir une nouvelle entre lest du site qui

    constituera un parcours relativement confidentiel, un raccourci et un accs privilgi au cimetire pour les habitants du quartier ;

    dy installer des amnits (bancs, corbeilles, fontaines) permettant dy flner, de sy reposer et de disposer de points deau mieux rpartis pour lentretien et le fleurissement des tombes par les familles.

    9/La valorisation du site passe par une modification de lorganisation de sa gestion dans lespace du cimetire : amlioration de laccueil du public et notamment des locaux de rception des familles endeuilles ; cration de lieux de stockage des matriaux, outils et vhicules (utilisation prenne et complte

    de la grande vote du pont) ; amlioration des locaux du personnel technique.

    mesures de protection envisages et consquencesFaire du cimetire Montmartre un site class le porte au niveau du cimetire du Pre Lachaise, seul cimetire relevant des sites classs de Paris. Cela implique que toute modification touchant le patrimoine proprit de la Ville (btiments, murs, voierie, patrimoine arbor) ou celui de proprir prive (monuments funraires) est soumise lautorisation spciale du prfet aprs avis de larchitecte des btiments de France. Dans ce contexte, le plan de gestion devient loutil de contrle et de gestion commun aux services gestionnaires et aux services instructeurs des demandes, lABF et le prfet.

    10/Primtredusiteclass : la cohrence du cimetire, son histoire, son paysage et son patrimoine imposent dinclure dans le primtre du site class lensemble du cimetire, ses btiments, son patrimoine funraire, sa vgtation et ses ouvrages de soutnements, y compris ses murs denceinte.En revanche, le pont Caulaincourt qui lenjambe nappartient pas cette histoire. Il sagit dun ouvrage dart qui est venu sy ajouter sans sy intgrer rellement et, sil a des consquences sur lentretien des tombes qui se trouvent en dessous, il nest venu bousculer ni son ordonnancement, ni sa composition. Aussi, il semble inutile de linclure dans le site class et de lui appliquer toutes les servitudes qui en rsultent. Il reste cependant sous surveillance en raison du site inscrit de Paris dans lequel il est inclus.

    11/Le patrimoine vgtal, le patrimoine funraire, les amnits, la composition et la nature des sols constituent, ensemble, la qualit patrimoniale et paysagre du cimetire. Leur volution doit donc tre pense dans un mme mouvement, un mme projet. Cest pourquoi il est propos que le plan de gestion du cimetire soit tabli sur la base des entitspaysagresducimetire et non pas par catgories dobjets, afin que soit labor un projet global dans lequel chaque acteur vienne agir en cohrence avec les objectifs fixs pour lentit.Ce plan de gestion devrait ainsi contenir notamment un outil cartographique numrique et un cahier de prescriptions, sorte de plan guide appuy sur les entits paysagres du cimetire.

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    Schaal, vue gnrale du cimetire montmartre, 1824

    Schaal, vue de la fosse commune du cimetire montmartre, 1824

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    3..La.butte.Montmartre.avait.dj.t.envisage.comme.lieu.de.ncropole.Sous.lancien.rgime,.en.1785,.Fontaine.avait.obtenu.le.second.prix.pour.le.Prix.de.Rome..Le.sujet.tait..projet.pour.la.spulture.des.rois.et.princes.de.la.famille.royale...sur.le.sommet.de.la.montagne.de.Montmartre...Voici.la.description.quil.en.fait.:..[].sur.le.sommet.de.la.montagne.de.Montmartre.[]..Aprs.avoir.indiqu.par.des.tages.de.portiques.diffrents.au-dessus.les.uns.des.autres,.les rangs qui distinguaient les spultures des souverains, celles des princes et celles.des.grands,.je.consacrai.[].le.reste.de.la.montagne,.jusquau.boulevard.extrieur,..la.spulture.des.habitants.de.la.capitale....Le.projet.ne.se.ralisera.pas..En.1799,.Jacques.Molinos.imagine.lunique.ncropole.de.Paris.au.mme.endroit.E..Le.Senne,..Un.projet.de.ncropole.royale..Montmartre.,.Bulletin de la Socit dHistoire et dArchologie du 18e arrondissement Le Vieux Montmartre , II,.1987,.p.324-325.

    1..M..Foucault,.Dits.et.crits.1984,..Des.espaces.autres..(confrence.au.Cercle.dtudes.architecturales,.14.mars.1967),.in.Architecture, Mouvement, Continuit, n5,.octobre.1984,.p..46-49.

    2..F..Bertrand,..Cimetires,.jardins.et.colonies.,.Les parcs et jardins dans lurbanisme parisien, XIXe - XXe sicles, Paris, Action Artistique Ville de Paris, 2001,.p.125.

    1. Un cimetire urbain dans un site exceptionnel

    Cimetires existant au XVII sicle

    Cimetires construits au dbut du XIX sicle

    Montmartre

    Pre-Lachaise

    Montparnasse

    Cimetires existant au XVIIIe sicle

    Cimetires ouverts au dbut du XIXe sicle

    1.1. Gense du cimetire et mise en place

    Sous lancien Rgime, les spultures faisaient parties de la ville, elles taient situes ct ou dans les glises. Puis les cimetires ont t transfrs hors la ville, loin des vivants 1.

    Le 1er janvier 1766, le Parlement prescrivit la fermeture de tous les cimetires intra-muros pour des questions de salubrits. Le clerg sy opposa et la dcision resta sans suite. Le 30 mai 1780, une fosse commune du cimetire des Innocents seffondra dans la cave dun immeuble voisin. Ds lors, le Parle-ment interdit les inhumations dans ce cimetire qui fut ferm en 1785. Entre 1786 et 1788, les ossements furent transfrs dans les catacombes. La Rvolution systmatisa ces mesures et supprima progressivement tous les cimtires intra-muros.En 1790, linstitution des communes, substitues aux paroisses, jette les bases dun nouveau rgime des cimetires et opre le transfert de la proprit et de la gestion des lieux dinhumations aux autorits communales.

    Le 1er thermidor an VI (18 juillet 1798), des fonds furent dblo-qus pour louverture de nouvelles ncropoles 2. Cest ainsi que sont acquis les terrains du premier cimetire Montmartre 3 lemplacement dune ancienne carrire, on le nomme alors Champ du repos . Puis larrt prfectoral du 21 ventse an IX (1801) prvoit la cration de trois grands cimetires : lun au nord, un autre lest et le dernier au sud.

    Le premier cimetire ouvert est celui du Pre Lachaise en 1804 ( lest). Puis le cimetire Montparnasse (au sud) ouvre en 1824 et celui de Montmartre (au nord) en 1825. Ils sont tous les trois hors Paris, mais proximit immdiate du mur des fer-miers gnraux, conformment au dcret du 23 prairial an XII (12 juin 1804) qui interdit les inhumations dans lenceinte des villes et bourgs.

    Le cimetire fut donc implant hors la ville, car on le voulait dis-tant du monde des vivants. LHistoire lui a donn un tout autre destin. Le Champ du repos qui existait depuis le xviiie sicle, considrablement agrandi entre 1818 et 1824 se transforme ds lors en un cimetire digne de ce nom.

    La nouvelle ncropole ouvrit en 1825, occupant un espace moindre que prvu initialement.En 1847, laugmentation de la population parisienne se fit res-sentir sur les cimetires et celui de Montmartre sest vu dot dune annexe. Supprime en 1879, celle-ci laisse place un vaste lotissement immobilier.En 1888, le pont Caulaincourt enjambant le cimetire marque la dernire volution urbaine du cimetire Montmartre.Aujourdhui, cette ncropole fait partie du tissu urbain dense de Paris.

  • 10

    1.2. volution du cimetire et de son environnement urbain

    Ouvert en 1825, le cimetire parisien du Nord, dit de Mont-martre , est situ en dehors de la capitale. partir de 1860, date de lannexion des communes limitrophes, le cimetire est dsormais dans Paris. Son implantation sest faite sur un site dont les particularits topographiques ont volu tout au long du xixe sicle en mme temps que son environnement qui sest rapidement urbanis plus ou moins sous linfluence du cimetire.

    Paris et Montmartre au xviiie sicleMontmartre est alors un petit village la priphrie de Paris. La commune est tablie sur la butte ponyme. Lexploitation du sol calcaire et la culture marachre et viticole forment ses princi-pales ressources et activits. Les chemins permettant daccder la butte serpentent entre les carrires. La porte de Clichy fait partie des plus importantes, la grande route qui la traverse relie par une fourche Paris Clichy-la-Garenne et Saint-Ouen. carte des chasses du roi, 1764

    Le cimetire montmartre sous lEmpire

    Au fil de lexploitation, les carrires se dplacent vers la butte, laissant place des terrains la topographie particulire. Cest dans lune de ces anciennes carrires que le cimetire Sous-Montmartre prend place. En 1798, Antoine Sauzay, adminis-trateur du dpartement de la Seine, achte le terrain dAntoine Ayn. Celui-ci fait environ 1 hectare et 28 ares de superficie 4. Aprs les priodes troubles de la Rvolution les voiries ont peu chang. La carte des terrains acqurir par Godde et Degand renseigne sur la nature des sols dalors. La plupart sont dan-ciennes carrires, dsormais utilises pour les activits agraires.

    Le plan des terrains acqurir prvoit une entre qui diffre de celle du Champ au repos . En effet, le chemin de la Butte aux Gardes, coup par le futur trac de lenceinte du cimetire, est alors projet comme le nouvel accs la ncropole. Deux autres voies se retrouvent coupes du territoire car situes lintrieur de la nouvelle enclave, le chemin des Fours et lancien chemin du Couvent des Dames.

    4..S..Detchemendy..1994...Le.cimetire.de.Montmartre..Histoire.et.sculpture.funraire...Mmoire.de.matrise.dHistoire.de.lArt.moderne.et.contemporain.sous.la.direction.de.Bruno.Foucart,.Universit.de.Paris.IV.Sorbonne,.p.26-27.

    carte des terrains acqurir par Godde et degand, 1814

    .BHVP.Ville.de.Paris

    .BNF

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    Emprise contemporaine du cimetire

    Terrains du cimetire rtrocds

    Concessions perptuelles

    Fosse commune

    Terrains acquis pour la construction du cimetire

    Emprise du cimetire en 2012

    Concessions temporaires

    Concessions Isralites

    Urbanisation

    Carrires en exploitation

    Urbanisation

    Morphognse du cimetire

    Emprise du cimetire ()Terrains acquis pour la construction du cimetire ( - )

    Emprise du cimetire en Fosse commune

    Carrires en exploitation

    Clture

    Trac nouveau, modi ou largie

    Ancienne carrire

    Carrire en exploitation

    Trac existant

    volution des carrires et des voies

    Voies supprimes

    Voies nouvelles, modifies ou largies

    Clture

    Voies existantes

    Ancienne carrire

    Carrire en exploitation

    1764

    Emprise contemporaine du cimetire

    Terrains du cimetire rtrocds

    Concessions perptuelles

    Fosse commune

    Terrains acquis pour la construction du cimetire

    Emprise du cimetire en 2012

    Concessions temporaires

    Concessions Isralites

    Urbanisation

    Clture

    Trac nouveau, modi ou largie

    Ancienne carrire

    Carrire en exploitation

    Trac existant

    Trac eac par le cimetire

    1814

  • 12

    5..Chaque.culte.dune.mme.commune.doit.avoir.un.lieu.de.spulture.particulier, isol par un mur ou une haie et possder une entre particulire (daprs.S..Detchemendy).

    6..Richard,.Le vritable conducteur aux cimetires,.Paris,.1830,.p..224..

    7..S..Detchemendy..1994...Le.cimetire.de.Montmartre..Histoire.et.sculpture.funraire...Mmoire.de.matrise.dHistoire.de.lArt.moderne.et.contemporain.sous.la.direction.de.Bruno.Foucart,.Universit.de.Paris.IV.Sorbonne,.p.49.

    Le cimetire montmartre dans la premire moiti du xixe sicle

    Lexploitation des carrires se concentre davantage sur la butte, elle se fait mme souterraine. La place est ainsi libre pour lurba-nisation de Montmartre. Elle se dveloppe dabord le long de la fourche, grand axe de communication sur le territoire. Le haut de la butte sorganise aussi et se densifie. Le cimetire sagrandit pour devenir le cimetire du Nord tel que voulu par Napolon.

    En 1830, le nouveau cimetire est affect aux inhumations des habitants des quatre premiers arrondissements parisiens. Le cimetire juif est cr en 1823, il disposait jusqu la fin du xixe sicle de son propre enclos et de sa propre entre, conform-ment larticle 15 du dcret des spultures du 23 prairial an XII (12 juin 1804) 5. Pour rpondre ce mme rglement un pavillon est construit dans les annes 1830 et encore visible sur latlas de Paris de 1909. partir de 1825 (ouverture du cimetire Mont-martre) le cimetire juif accueille les concessions temporaires.

    Depuis son ouverture en 1825, le cimetire du Nord na plus rien voir avec le Champ du repos . Richard le dcrit en 1830 : Ce cimetire, depuis son agrandissement, a pris une teinte beaucoup moins sombre, ses alles bien sables, ainsi que la multitude de fleurs qui sy trouvent rpandues de toutes parts, ont fini par dguiser laridit funbre et primitive du terrain 6.

    Atlas du dpartement de la Seine, 1831

    Plan Lefvre, 1859

    Le cimetire montmartre avant lannexion

    Dans la premire moiti du xixe sicle, la population parisienne et celle des communes limitrophes augmente sensiblement. Ainsi, en 1817 la commune de Montmartre compte 2 000 habitants, en 1857 elle en compte 40 000 7. La densification sest faite par larrive massive de population rurale Paris, autour des portes de Pigalle, Blanche et Clichy. la veille de lannexion des communes limitrophes de Paris, les abords immdiats du mur des fermiers gnraux sont lotis, tout comme les terrains libres intramuros. La fourche compose des avenues de Clichy et de Saint-Ouen est remanie. Son gabarit est augment. Des carrires sont toujours exploites, mais au plus prs de la butte.

    Pour faire face aux demandes de plus en plus nombreuses dues laccroissement de la population, une annexe destine accueil-lir les concessions temporaires est ouverte en 1847. Les deux entits sont relies par un tunnel passant sous lactuelle rue de la Barrire Blanche.

    Atlas.du.Dpartement.de.la.Seine.1831..IGN

    .Ecole.dArchitecture.de.Versailles

  • 13

    Emprise contemporaine du cimetire

    Terrains du cimetire rtrocds

    Concessions perptuelles

    Fosse commune

    Terrains acquis pour la construction du cimetire

    Emprise du cimetire en 2012

    Concessions temporaires

    Concessions Isralites

    Urbanisation

    Emprise contemporaine du cimetire

    Terrains du cimetire rtrocds

    Concessions perptuelles

    Fosse commune

    Terrains acquis pour la construction du cimetire

    Emprise du cimetire en 2012

    Concessions temporaires

    Concessions Isralites

    Urbanisation

    Clture

    Trac nouveau, modi ou largie

    Ancienne carrire

    Carrire en exploitation

    Trac existant

    Clture

    Trac nouveau, modi ou largie

    Ancienne carrire

    Carrire en exploitation

    Trac existant

    Urbanisation

    Morphognse du cimetire

    Emprise du cimetire en

    Terrains du cimetire rtrocds

    Concessions temporaires

    Concessions Isralites

    Concessions perptuelles

    Fosse commune

    Carrires en exploitation

    volution des carrires et des voies

    Clture

    Voies nouvelles, modifies ou largies

    Voies existantes

    Ancienne carrire

    Carrire en exploitation

    1831

    1859

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    8..Cf..la.Note.sur.le.cimetire.de.Montmartre.de.P..Hervio,.directeur.des.services.industriels.et.commerciaux,.mai.1980.en.annexe.

    Le cimetire montmartre aujourdhuiDepuis 1900, le trac des voies na pas chang, la topographie non plus. Cependant, le bti a mut durant plus dun sicle. Lurbanisation de ce quartier date du xixe sicle, quelques par-celles lanires ont conserv leur morphologie, dautres ont t profondment modifies au rythme des lotissements. Cest sur ce parcellaire disparate que les constructions plus modernes se sont implantes, modifiant le rythme et la composition des faades sans changer rellement la morphologie du quartier. Aprs la perte de lannexe du cimetire et la construction du pont Caulaincourt, le cimetire de Montmarte se densifie. Des escaliers sont dtruits et reconstruits en plus petits pour gagner deux trois concessions, des avenues en culs de sac sont aussi loties. En 1980 une tude sur le cimetire est confie un jeune architecte 8, Pierre Lafon, qui donnera le plan de divers amna-gements paysagers.

    Le cimetire montmartre dans la seconde moiti du xixe sicle

    Paris sest agrandi jusqu lenceinte de Thiers. Les derniers espaces non urbaniss sont lotis, les carrires abandonnes combles et urbanises. Haussmann a fait tomber le mur des fermiers gnraux et cr un large boulevard. Les anciennes portes de Clichy, Blanche ou Pigalle, sont dsormais autant de places qui participent au rseau viaire parisien. Le haut de la butte se densifie. La rue Caulaincourt, ouverte en 1867, la contourne sur son versant nord et rejoint les boulevards par un viaduc qui traverse le cimetire.

    Aprs lannexion, le cimetire est affect aux 1er, 2e, 8e, 9e, 10e et 18e arrondissements. Les demandes ne cessant daugmen-ter un nouveau cimetire est construit Saint-Ouen en 1861. Situ hors Paris, il est cens dcharger celui de Montmartre en demandes de concessions temporaires. Entre 1879 et 1880 toutes les concessions temporaires existantes dans le cime-tire Montmartre sont transfres Saint-Ouen. Lancienne annexe du cimetire est alors urbanise. Un vaste lotissement dimmeubles de rapport dot dquipements publics y est bti.

    Plan du cadastre, 1900

    STdF, 2012

    A

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    Emprise contemporaine du cimetire

    Terrains du cimetire rtrocds

    Concessions perptuelles

    Fosse commune

    Terrains acquis pour la construction du cimetire

    Emprise du cimetire en 2012

    Concessions temporaires

    Concessions Isralites

    Urbanisation

    Emprise contemporaine du cimetire

    Terrains du cimetire rtrocds

    Concessions perptuelles

    Fosse commune

    Terrains acquis pour la construction du cimetire

    Emprise du cimetire en 2012

    Concessions temporaires

    Concessions Isralites

    Urbanisation

    Clture

    Trac nouveau, modi ou largie

    Ancienne carrire

    Carrire en exploitation

    Trac existant

    Clture

    Trac nouveau, modi ou largie

    Ancienne carrire

    Carrire en exploitation

    Trac existant

    Urbanisation

    Morphognse du cimetire

    Emprise du cimetire en

    Concessions temporaires

    Concessions Isralites

    Concessions perptuelles

    volution des carrires et des voies

    Clture

    Voies nouvelles, modifies ou largies

    Voies existantes

    Ancienne carrire

    Carrire en exploitation

    1900

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    P

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  • 17

    2. diagnostic environnemental, paysager et patrimonial du cimetire

    Le cimetire Montmartre est lhritier dune histoire poly-morphe. Il joue dsormais un rle trs particulier au cur dun secteur de Paris trs densment bti. Approcher les diffrents aspects de sa ralit suppose de croiser plusieurs approches : une approche morphologique, tout dabord, pour com-

    prendre sa structure et ses tracs venus sinscrire dans une topographie trs accidente hrite des carrires de gypse ;

    uneapprochetypologique, ensuite, qui sattache iden-tifier toutes les composantes du cimetire en les analysant une une ;

    une approche environnementale et climatique pour apprcier les services rendus par le cimetire la population qui rside et travaille alentour.

    Grce aux diffrentes approches dveloppes dans cette partie 2, une premire srie de prconisations peuvent tre nonces. Elles visent toutes une meilleure prise en compte des enjeux patrimoniaux, urbains et environnementaux du cimetire et ont pour champ dapplication lensemble du site.Cependant pour dfinir les actions capables de protger et de renforcer les qualits du cimetire, ce premier diagnostic par lments doit tre confront lapproche du site par entits paysagres. La partie 4 de ltude sy attache en dfinissant le caractre de chaque entit de paysage partir de la recompo-sition des lments entre eux dans les diffrentes parties du cimetire.

    Les composantes du cimetireLe cimetire est un espace savant trac, dessin, model sur un sol dont la topographie est hrite dune histoire humaine encore plus ancienne. Comprendre ce processus de mise en place du site actuel constitue le premier acte de la connaissance des lieux. Dans Topographie, composition, tracs, ouvrage et lieux singuliers sont ainsi apprhends le model du sol et son dcoupage, les ouvrages dart quil a fallu raliser pour domestiquer la topographie chahute et les lieux singuliers que cela a engendr.Dans nature des sols cest, en revanche, aux aspects lis au traitement des sols, aux matriaux utiliss que lon sattache, afin dapprhender la lisibilit de lespace ou son encombrement qui rend difficile sa comprhension et son usage.

    Le cimetire est un espace funraire . En cela il nest pas seulement un lieu public mais un territoire dcoup en une multitude de concessions prives qui sont autant densembles mmoriels qui racontent lhistoire de la ville et de sa popula-tion. Aprs environ deux sicles dexistence, les monuments funraires constituent un patrimoine qui rpond des logiques de composition et de sries qui dfinissent le paysage du cime-tire. Dans Spultures, dernires demeures et objets du souvenir , cette composante primordiale est classe par type en fonction de son rle dans lespace du cimetire, apprhend dans sa dimension srielle ou unique, patrimoniale et culturelle.

    Le cimetire est un espace vert , plant et entretenu la fois par les services publics qui en ont la charge et par les familles qui plantent pour que le vivant accompagne le souvenir des morts. La valeur symbolique de cette vgtation est donc au moins aussi importante que sa valeur paysagre et cologique. Dans la vgtation le vivant est rpertori, class par strate, de la strate muscinale la strate arbore, et selon son rle, des plantes et arbres dalignement aux arbustes et arbres compagnons.En complment, les dimensions cologiques et climatiques du cimetire sont analyses en relation avec lenvironnement urbain dans lequel sa vgtation sinscrit sous deux aspects principaux : son rle dans le rseau des espaces de nature dans la ville et son rle dans un environnement dense et minral qui amplifie les effets des lots de chaleur urbain.

    2.1. Topographie, composition, tracs, ouvrages et lieux singuliers

    Du romantisme au rationalismeLe cimetire Montmartre a une identit particulire, issue de ses hritages multiples : son pass de carrire de gypse, lesthtique romantique qui a influenc les premires annes de sa cra-tion et lesprit rationaliste dont on retiendra en particulier le trac rgulateur et la figure majestueuse des grands alignements darbres le long des avenues.Pour comprendre ses formes et sa topographie accidente, sont analyses successivement les transformations de son nivelle-ment tout au long du xixe sicle, la configuration de ses ouvrages dart crs pour matriser les pentes abruptes et dfinir des tra-cs de voies et le maillage des concessions, les compositions et perspectives qui en rsultent et qui lui confrent un paysage trs particulier et trs prcieux.

  • 18

    En 1764, sur la carte des chasses du roi, lespace quoccupe aujourdhui le cime-tire Montmartre est utilis par les car-rires en exploitation. La topographie est accidente et fortement marque par le creusement du sol.

    En 1814, reprsent sur le plan des ter-rains acqurir, le premier Cimetire-sous-Montmartre est implant dans une ancienne carrire. Lexploitation du sol se fait dsormais en surface par une petite culture marachre, la topographie sen trouve adoucie.

    En 1831, lAtlas du dpartement de la Seine reprsente le nouveau cimetire Montmartre en cours damnagement. gauche de lentre, a persist le trou du premier Cimetire-sous-Montmartre, uti-lis alors comme fosse commune. Lam-nagement du cimetire saccommode de la topographie hrite des carrires. De nombreux et importants terrassements permettent tout de mme dobtenir quelques grands plateaux, plus adapts une exploitation rationnelle du sol.

    Topographie

  • 19

    En 1859, le plan Lelivre laisse apercevoir une consolidation des prcdentes cam-pagnes de terrassements, qui sont pren-nises par des murs de soutnements. La topographie tant travaille pour obtenir un maximum de surfaces planes, le milieu du cimetire se caractrise par des am-nagements en escalier ou dans de fortes pentes. Tel un amphithtre, lavenue Montebello ceinture ainsi une ancienne carrire. Un tunnel relie le cimetire son annexe en passant sous lactuelle rue de la Barrire Blanche.

    En 1886, les minutes du cadastre de 1900 prsentent le pont Caulaincourt et ses amnagements. La rue Tourlaque est rehausse pour permettre au viaduc de franchir le cimetire. Celui-ci entraine son lot de terrassements et de murs de soutnements dans les deux premires divisions du cimetire.

    Aujourdhui, la topographie du cimetire est lhritage direct de ces nombreux remaniements. lextrieur du cime-tire aussi, les travaux de nivellements ncessaires au lotissement des lots ont t nombreux. Il en rsulte deux topo-graphies complexes indpendantes lune de lautre dont le seul point de liaison est lunique entre du cimetire.

  • 20

    TracLe cimetire Montmartre se situe dans la continuit de la tra-dition noclassique du xviiie sicle. Le plan du cimetire peut tre analys partir des voies actuelles, qui sont pour la plupart amnages entre 1825 et 1840 environ.

    Malgr la forme asymtrique cu cimetire, le dessin des voies sest fait de faon rationnelle. Cest une trame carre, de 70 m de ct, qui dicte le placement des avenues et autres chemine-ments. Cette trame est implante et oriente sur les voies exis-tant avant louverture de la ncropole. Puis, une figure simple et canonique est dessine sur cette trame.Cette figure se dforme pour prendre en compte les contraintes existantes. De cette faon : une carrire, trop importante pour tre totalement arase,

    force son contournement lavenue Montebello par un virage qui fait sa caractristique ;

    un chemin existant est conserv pour devenir lavenue Halevy ; enfin lentre originelle prserve sarticule avec la figure via

    un rond-point.

    Le reste des tracs est obtenu par constructions gomtriques afin de desservir lensemble des espaces restants. Ainsi : lavenue Cordier est la bissectrice des avenues Halevy et Berlioz ; le chemin des gardes dessert la premire division indpendam-

    ment des autres cheminements, son orientation est dicte par la forme de cette division ;

    lavenue des Anglais et les chemins Lepage et Jomini sont les rayonnements de la partie circulaire de la figure centrale vers les angles.

    Ainsi sachve le trac des voies du cimetire, certaines change-ront de statut ou disparatront suite la densification de conces-sions, comme la partie occidentale de lavenue du tunnel ou la partie orientale de lavenue Montmorency.

    La dimension de la trame, 70 m de ct, est mise en place tout dabord dans le cimetire de Montparnasse (1824). Mais le trac du cimetire du sud est plus complexe, centr avec un cercle parfait inscrit dans un carr. Cette trame est entrine avec le cimetire Montmartre (1825) et rutilise de faon purement rationnelle (sans figure apparente) pour les autres cimetires parisiens extramuros de Saint-Ouen, Bagneux, Pantin et Thiais. Lusage dune telle trame rpond des besoins de rendement, dorganisation et de gestion du cimetire.

    La structure rationnelle actuelle na pas toujours t aussi forte. Le cimetire, en cours damnagement dans les annes 1820 1840, se lotit de faon plus pittoresque que la rectitude du trac de ses avenues. Le plan dit pour les promeneurs, en 1830, montre un cimetire demi loti o les spultures monumentales ctoient les fosses communes. Les gravures de lpoque, notamment celles de Schaal, montrent un environne-ment romantique. Il est supposer que deux esprits du paysage se sont opposs dans un premier temps. La persistance dun mouvement romantique port par les sculpteurs, architectes et artistes de lpoque et le rationalisme du trac des alles par ladministration qui gre le cimetire. Cette manire de lotir a dict limplantation des spultures voisines, formant une trame dsaccorde des avenues du cimetire. Ces trames, bien quayant une faible superficie, se distinguent aisment des lotissements plus rcents qui sont quant eux trs rectilignes.

    Puis, le manque de place aidant, le lotissement pittoresque du cimetire a laiss la place au lotissement rationnel par-faitement droit et ordonn, perpendiculaire aux avenues du cimetire. Le paysage se fait tout autre. Les alles sont toutes acheves aux environs des annes 1840, le lotissement des divisions suit.

    Prises en compte des contraintes

    Dessin dune gure en sui-vant la trame oriente et implante en fonction des tracs existants

    Desserte de lespace restant

  • 21

    PerspectivesLes perspectives sont les lments les plus marquants du pay-sage ds lentre du promeneur dans le cimetire. Les prome-nades font partie des pratiques urbaines ds le XVIII sicle. Celles-ci se font en ligne droite, par aller et retour. Au XIX, les promenades parcourent la ville par ses boulevards et ses jardins. Les alles du cimetire rentrent dans cette logique, elles sont plantes et quipes de bancs et de fontaines.

    Les arbres dalignements implants sur les cts cadrent la vue du promeneur en formant une double colonnade de troncs. Les cimes se rejoignent au-dessus des avenues pour les couvrir dune vote vgtale. Ainsi, la perception des cheminements arbors du cimetire est celle dun tunnel vgtal rectiligne qui augmente leffet de perspective des grands tracs du cimetire.Ces perspectives sont ouvertes, aucun monument ne vient les terminer, sauf quelques cas particuliers de spultures qui profitent de ces emplacements privilgis. La topographie, les cltures du cimetire et le pont modifient ou amplifient la per-ception de ces grands tracs.

    Avenue de la croix

    Avenue de montmorency

    Tracs et perspectives

    Fonds de perspective

    Tracs structurants

    RUE

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    RUE GANNERON

    RUE GANNERON

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    AVENUE DE CLICHY

    RUE G

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    RUE G

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    RUE DES FOREST

    RUE CAVALLOTTI

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    R. ETIENNE JODELLE

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    RUE C

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    RUE G

    ANNE

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    RUE SAINT MICHEL

    RUE SCAPITAINE MADON

    RUE DE LA BARRIERE BLANCHE

    RUE JO

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    E MAISTRE

    RUE JO

    SEPH D

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    ISTRE

    RUE JOSEPH DE MAISTRE

    RUE DES ABESSES

    RUE LEPIC

    RUE LEPIC

    RUE DURANTIN

    R. de larme dOrient

    RUE D

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    AVEN

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    RUE TOURLAQUE

    RUE TOURLAQUE

    RUE STEINLEN

    RUE ARNAUD GAUTHIER

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    impasse Marie Blanche

    RUE CAUCHOIS

    RUE DAN

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    RUE DAN

    REMO

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    RUE J. DE MAISTRE

    RUE EUGENE CARRIERE

    RUE FAUVET

    RUE FAUVET

    RUE HEGESIPPE

    MOREA

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    DES

    AN

    GLA

    IS

    AVENUE DES CARRIERES

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    UE D

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    AV des POLONAIS

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    RAM

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    UE D

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    AVENUE SAMSON

    AVENUE SAMSON

    AVENUE SAMSON

    AVENUE TRAVOT

    AVENUE DE LA CROIX

    AVENUE SAINT CHARLES

    AVENUE HECTOR BERLIOZ

    AVENU

    E HALEVY

    AVENUE CORD

    IER

    AVENUE CORD

    IER

    AVENUE DE MONTEBELLO

    CHEM

    IN AR

    TOT

    CHEM

    IN TR

    OYON

    CHEMIN TROYON

    CHEMIN GUERSANT

    CHEMIN GUERSANT

    CHEMIN LAVALLEE

    CHEM

    IN D

    U TUN

    NEL

    CHEMIN LEPAGE

    CHEMIN JOMINI

    CHEMIN LAVALLEE

    CHEM

    IN S

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    NIC

    OLA

    S

    CHEM

    IN S

    AINT

    NIC

    OLA

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    CHEMIN LEDOUX

    CHEMIN SAINT ELOY

    CHEMIN SAINT ELOY

    CHEMIN TROYON

    CHEM

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    IN D

    UC

    CHEM

    IN D

    UC

    CHEMIN

    ISRAELIT

    E

  • 22

    Ouvrages maonns : murs de soutnement, escaliers et garde-corps

    Chacun des amnagements topographiques effectus sur le cime-tire a t accompagn dlments de consolidation, de murs de soutnement, de franchissement, escaliers et rampes, et de scu-rit, les garde-corps. Cet ensemble participe lidentit du lieu.

    Les murs de soutnements sont en pierres meulires et consoli-ds avec des chanages verticaux en pierre de ville. Leur prsence marque le paysage du cimetire, formant tantt des promon-toires tantt des cadres aux perspectives des alles.Ces murs maonns de qualit font lobjet de deux types de dgradation9. Le premier type de pathologie est li la substi-tution de joint de chaux par un mortier de ciment qui altre la pierre. Le second type rcurrent correspond aux lzardes de plus ou moins grande importance, qui tmoignent dun sol fragile et peu stable, hritage de nombreuses campagnes de terrassement.

    Les franchissements, une exception prs, sont des escaliers. Leur mise en uvre a volu au fil du temps, les emmarche-ments ont dabord t excuts en pierre dure puis en bton. Les premiers tre installs au xixe sicle, sont de taille gnreuse et finement dessins, les plus rcents sont plus rationnels et limits dans leur dimensionnement. Certains escaliers du XIXe sicle ont mme t dtruits et remplacs par des ouvrages plus petits, au profit de la cration de quelques nouvelles concessions.

    60

    60

    60

    60

    55

    6565

    65.3

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    65.7

    63.3

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    69.5

    68.6

    67.8

    56.5

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    57.058.0

    57.0

    60.5

    60.359.3

    59.3

    52.0

    66.7

    66.7

    65.9

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    76.5

    65.2

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    70

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    70

    75

    75

    75

    La topographie du site a cr plus de 20 m de dnivel lintrieur du cimetire, obligeant btir plus de 3000 mtres linaires de murs de soutnement.

    Cimetire du Montparnasse

    Cimetire du Pre Lachaise

    Cimetire Montmartre

    9..Cf..la.synthse.de.patologies.des.ouvrages.dart.effectu.en.2004.en.annexe..Celui-ci.prconisait.une.surveillance.rgulire.des.ouvrages.(tous.les.6.ans).

    Un ancien escalier reliant les divisions 21 et 22

  • 23

    Les escaliers sont les ouvrages qui souffrent le plus des mouve-ments de terrains, rendant quelques fois leur pratique difficile surtout par mauvais temps.Les gardes corps accompagnent les ouvrages darts et les esca-liers. Bien quils naient quun rle purement fonctionnel de mise en scurit, ces ouvrages prsentent un dessin fin et lger qui sest rationnalis en voluant dans le temps. Ces lments forment un ensemble avec les ouvrages : ils appartiennent au paysage du site. La cohrence entre les parties maonnes et les lments de serrurerie devra tre prserve bien quils ne soient pas exactement aux normes actuelles10.

    10..Article.R.111-19-6.du.code.de.la.construction.et.de.lhabitation.et.la.norme.nf-p-01-12,.prvoient.des.dispositions.de.prservation.de.ce.type.de.patrimoine.

    Lensemble des ouvrages de soutnement et le travail de la topographie offrent des belvdres remarquables

    Belvdres

    Lieux perus depuis le pointculminant des belvdres

    Belvdres

  • 24

    Lieux singuliers ces grands tracs majestueux, presque autoritaires, sajoutent quelques lieux singuliers. Ceux-ci rsultent de la confrontation du trac aux lments prexistants ainsi quaux ralits topogra-phiques du terrain (voqus dans lanalyse des tracs).Le premier dentre eux est lentre du cimetire, dsaxe par rapport la trame et dcaisse par rapport au reste de la topogra-phie, les espaces rsiduels rsultant de la rencontre des tracs lentre du cimetire forment une placette axe sur le rond-point tout en desservant les avenues Saint-Charles et des Polonais.Puis, le rond-point articule lavenue principale (celle de lentre) au reste de la trame, ce lieu achve la squence dentre, son des-sin permet de rorienter le promeneur vers trois autres directions.Au bout de lavenue Dubuisson, lavenue Hector Berlioz passe sous le pont Caulaincourt au travers de lune de ses piles, len-droit est un tunnel au sens propre du terme, la vote et les contre forts en pierre de taille appartiennent au vocabulaire architectural de louvrage dart.De lautre ct, lavenue Hector Berlioz joint lavenue Cordier en formant une fourche, celle-ci est aussi le seuil de la division Isralite, do dbute, par un coude, le chemin Halevy.Au milieu de lavenue Cordier, la perception du paysage est pince par deux ouvrages maonns, sorte de piles dun pont quon ne peut quimaginer. Bien quil nait jamais t construit celui-ci marque le paysage par son absence.Au bout de lavenue Cordier, dbute lavenue Montebello qui contourne dans son ascension une ancienne carrire demie comble. Lieux singuliers

    Symtrie des ouvrages au bas de lavenue cordier, hritage dun projet de pont avort entre lavenue de montmorency et lavenue de montebello

    Plissement de terrain au croisement de lavenue Hector berlioz et de lavenue cordier

    Tranche de lavenue Saint-charles

  • 25

    Prconisations tracs, perspectives, ouvrages dart, garde-corps, lieux singuliers

    1/ conserver et mettre en valeur la composition et les perspectives du cimetire.

    2/Prter une attention particulire aux lments de fond de perspective existant et .ceux..venir.qui.structurent.et.unifient.lensemble.du.cimetire.et.sont.des.tmoins.marquants de son amnagement au xixe.sicle.

    3/Prserver lharmonie.des.alignements.darbres.des.avenues.permet.de.conserver.la.cohrence.paysagre.du.cimetire.et.den.garantir.la.lecture.

    4/mettre en valeur les ouvrages et les garde-corps lis la topographie.du.cimetire.: mener un nouveau diagnostic sanitaire sur les ouvrages dart avant la procdure de

    classement.pour.avoir.une.vision.densemble.sur.les.travaux.ncessaires..Ces.derniers.seront.mens.selon.les.rgles.de.lart.

    respecter la matrialit dorigine des escaliers et des garde-corps..Par.exemple,.si.un.escalier.en.pierre.doit.tre.repris,.il.faudra.viter.de.le.remplacer.par.du.bton.qui.ne.sera.adapt.ni.au.terrain.ni..limage.du.site.

    5/renforcer et mettre en valeur les lieux singuliers par un traitement adapt de la nature des.sols,.de.la.vgtation.et.des.types.de.spultures.qui.y.sont.ou.seront.associs.

  • 26

    2.2. Nature des sols

    Les voies : rle et traitement des solsLe cimetire est structur par un rseau de circulations permet-tant la fois laccs, lentretien et ladressage.

    Ce rseau est structur en 3 niveaux :1. les avenues carrossables qui permettent laccs des vhicules

    (corbillards, vhicules dentretiens,) et la circulation prin-cipale des pitons (cortges, visiteurs) ;

    2. les chemins principaux qui marquent le dcoupage en divi-sions, et secondaires qui irriguent les divisions et donnent laccs chacune des concessions ;

    3. les interstices, circulations informelles et spontanes qui sont autant dadaptations faites au trac dorigine.

    Chacun de ces niveaux a une fonction et un amnagement propre, mais les volutions rcentes (trac altr, revtements discontinus, etc.) tendent brouiller cette lecture. Or, le rseau des circulations constitue lessentiel de lespace public du cime-tire et le cadre offert aux spultures. Il permet aux visiteurs de se reprer. La valorisation du cimetire passe donc dabord par une valorisation de ses sols et la mise en cohrence du statut des voies avec le traitement de leurs sols.

    Les avenues

    Le gabarit type des avenues est de 9,20 m, compos dune chaus-se de 5,20 m et de trottoirs de 2 m, plants darbres daligne-ment sur leur axe mdian.

    La chausse est compose dune bande de roulement en enrob borde de caniveaux en pav, surmonts dune bordure en granit et de trottoirs en stabilis.

    Les frquentes dgradations de ce type de voies sont visiblement le fait dun sous dimensionnement de la bande de roulement faite dune fine couche denrob pose sur une fondation de mortier maigre qui ne rsiste pas aux contraintes de gel-dgel auxquelles sont soumises les chausses.

    Certaines avenues sont paves. Les plus anciennes possdent encore leurs pavs arrondis par lusure et leurs joints creux et permables. On note diffrents type de poses, diffrentes orientations et diffrentes formes et tailles de pavs, signe de nombreuses reprises des poques diffrentes, mais toutes res-pectent visiblement la pose sur lit de sable joint creux.Des amnagements rcents ont privilgi la pose de pavs en remplacement de lenrob trop abm mais la technique employe favorise la pose de pavs scis larges jointements de ciment (plus de 4 centimtres par endroits), ce qui nest pas ce que lon peut souhaiter voir se dvelopper sur lensemble du cimetire. Compte tenu de la composition du sous-sol, un revtement de pavs est trs souhaitable. Pour autant, sa mise en uvre sera dterminante pour la prennit de louvrage et le ciment risque de fissurer assez rapidement.

    RUE

    GANN

    ERO

    N

    RUE GANNERON

    RUE GANNERON

    AVENU

    E DE CLICH

    Y

    AVENU

    E DE CLICH

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    E DE SAIN

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    AVENUE DE CLICHY

    RUE G

    ANNE

    RON

    RUE G

    ANNE

    RON

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    ES DA

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    RUE DES FOREST

    RUE CAVALLOTTI

    RUE D

    ES FOREST

    R. HEGESIPPE MOREAU

    R. ETIENNE JODELLE

    R. PIE

    RRE G

    INIER

    RUE C

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    E TAH

    AN

    RUE C

    APRO

    N

    RUE G

    ANNE

    RON

    RUE SAINT MICHEL

    RUE SCAPITAINE MADON

    RUE DE LA BARRIERE BLANCHE

    RUE JO

    SEPH D

    E MAISTRE

    RUE JO

    SEPH D

    E MAISTRE

    RUE JOSEPH DE MAISTRE

    RUE DES ABESSES

    RUE LEPIC

    RUE LEPIC

    RUE DURANTIN

    R. de larme dOrient

    RUE D

    AN

    REMO

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    RUE

    CAUL

    AINC

    OUR

    T

    RUE

    CAUL

    AINC

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    T

    AVEN

    UE

    JUN

    OT

    RUE TOURLAQUE

    RUE TOURLAQUE

    RUE STEINLEN

    RUE ARNAUD GAUTHIER

    RUE C

    AULA

    INCO

    URT

    AVEN

    UE

    RACH

    EL

    RUE C

    AUCH

    OIS

    RUE C

    AUCH

    OIS

    RUE L

    EPIC

    RUE L

    EPIC

    impasse Marie Blanche

    RUE CAUCHOIS

    RUE DAN

    REMO

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    RUE DAN

    REMO

    NT

    RUE J. DE MAISTRE

    RUE EUGENE CARRIERE

    RUE FAUVET

    RUE FAUVET

    RUE HEGESIPPE

    MOREA

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    AVENUE DES CARRIERES

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    AV des POLONAIS

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    AVENUE SAMSON

    AVENUE SAMSON

    AVENUE SAMSON

    AVENUE TRAVOT

    AVENUE DE LA CROIX

    AVENUE SAINT CHARLES

    AVENUE HECTOR BERLIOZ

    AVENU

    E HALEVY

    AVENUE CORD

    IER

    AVENUE CORD

    IER

    AVENUE DE MONTEBELLO

    CHEM

    IN AR

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    OYON

    CHEMIN TROYON

    CHEMIN GUERSANT

    CHEMIN GUERSANT

    CHEMIN LAVALLEE

    CHEM

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    CHEMIN LEPAGE

    CHEMIN JOMINI

    CHEMIN LAVALLEE

    CHEM

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    CHEM

    IN S

    AINT

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    CHEMIN LEDOUX

    CHEMIN SAINT ELOY

    CHEMIN SAINT ELOY

    CHEMIN TROYONCH

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    CHEM

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    CHEM

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    10

    10

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    1815

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    33

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    5

    423

    76

    11

    Dclinaison despace public intrieur au cimetire

    Avenue densifie

    Statut indtermin

    Nature de sol de belvdre requalifier

    Chemin

    Avenue

    Avenue des carrires : avant et aprs 2007

    Le rond-point : avant et aprs 2008-2009

    Source.:.service.des.cimetires

    Source.:.service.des.cimetires

  • 27

    Coupe de principe sur les avenues, le statut de certains cheminements reste clarifi er

    Les trottoirs en stabilis sont rgulirement dsherbs, leur sol est compact et rod au point que le niveau du trottoir est rgulirement sous le niveau de couronnement de la bordure de granit et que les racines des arbres dalignement apparaissent souvent en surface. Ltat de ces trottoirs a amen des adap-tations locales, parfois du fait des services dentretien (par le btonnage des trottoirs de lavenue des Polonais, division 17, par exemple), parfois du fait des concessionnaires mme par la pose de dalles (les paillasses ) dans le prolongement de la spulture sur toute la largeur du trottoir.

    Les chausses sont impermables, les eaux de ruissellement sont envoyes dans le rseau unitaire. Ce nest pas le cas des trottoirs qui, comme lensemble des divisions, favorisent linfi ltration des eaux de pluie.

    Trottoirs engazonns du cimetire parisien de Saint-Ouen

    Avenue de Montmorency en pavs

    Avenue Hector Berlioz, une succession de paillasses

    Lavenue de Montebello : trottoirs existants trottoirs engazonns : proposition

    Voirie en cours de dgradation ( ml)

    Voirie fortement dgrade ( ml)

  • 28

    Les chemins

    Le rseau des chemins, principaux et secondaires, organise les-pace en divisions et permet lordonnancement des spultures sur une trame rgulire.

    Le gabarit type des chemins principaux est une circulation pi-tonne rectiligne en stabilis dune largeur moyenne de 2,50 m.

    Les chemins secondaires galement pitons et en stabilis se distinguent des chemins principaux par une largeur moyenne de 1 m. Ils sont galement moins rectilignes et parfois moins continus, permettant dadapter le lotissement des parcelles leurs gomtries irrgulires et au relief.

    La distinction entre ces deux types de cheminements est essen-tiellement lie leur largeur, ce qui explique que la limite entre ces deux catgories soit parfois floue.

    Les chemins sont pour la plupart en stabilis, ce qui favorise linfiltration des eaux de pluie au sein des divisions, cest ainsi quest gr lassainissement du cimetire.

    Il existe cependant dautres types de revtements moins per-mables qui se dveloppent ponctuellement sur les chemins. Les chemins forte pente sont frquemment btonns, de mme que les chemins plats fortement frquents. On trouve galement des revtements en pavs joint ciment, notamment sur les divisions 19 et 22, et des cheminements en stabilis ponctus de lignes de pavs joints (division 14). Ces traitements de sol font partie des amnagements raliss par larchitecte Pierre Lafon dans les annes 80. Comme pour les trottoirs, des paillasses (petits amnagements privs en carrelage ou bton, en prolongement des spultures) colonisent rgulirement lespace des chemins offrant, en plus dune impermabilisation, un dnivel de plusieurs centimtres (puisque les revtements sont poss par-dessus le sol en place).

    Enfin, il convient de souligner que des dsagrments lis au revtement de sol sont issus des concessions elles-mmes : ce jour, elles doivent disposer dune semelle de bton. Il est trs frquent que des rsidus de ciment soient disperss dans les espaces publics au sein des divisions. Cette dnaturation de la nature des sols est dommageable. Mme quand les semelles sont proprement ralises, leur intersection gnre comme des crneaux par endroits qui minralisent exagrment la nature du sol des chemins secondaires.

    chemin de bton de la division 24 qui doit tre entretenu pour ne pas tre glissant

    cheminement en stabilis soulign dun dessin de pav dans la division 14

    cheminement en stabilis sur les terrasses de la division 22

  • 29

    Les interstices

    Ont t regroupes sous lappellation interstice lensemble des surfaces chappant au trac rgulateur du cimetire, quil sagisse des sur-largeurs lies la rencontre de deux gomtries, des circulations informelles et spontanes ou des respirations ouvertes dans le maillage rgulier des spultures. Les interstices sont autant dadaptations faites au trac dorigine.

    Certains interstices sont des circulations, parfois en stabilis, parfois en gravier, parfois en terre, et on peut lire leur statut la qualit de leur revtement. Dautres sont des respirations, des souplesses prises sur le maillage rgulier du cimetire pour donner de la place la vgtation, aux arbres de grand dvelop-pement (dont les racines menacent les spultures) comme au dveloppement de massifs arbustifs.

    Amnagement en pav de la division 19 scurisant le parcours (annes 80)

    Schma de principe dun interstice cr pour laisser place la vgtation

    Interstice de la division 19 dote dun banc

    Interstice de la division 13 dans laquelle on pourrait ajouter un banc pour se reposer

  • 30

    RUE

    GANN

    ERO

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    RUE GANNERON

    RUE GANNERON

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    AVENUE DE CLICHY

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    RUE DES FOREST

    RUE CAVALLOTTI

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    VILLA SAINT MICHEL

    RUE SCAPITAINE MADON

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    E MAISTRE

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    RUE TOURLAQUE

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    RUE L

    EPIC

    RUE L

    EPIC

    impasse Marie Blanche

    RUE CAUCHOIS

    RUE DAN

    REMO

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    REMO

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    RUE J. DE MAISTRE

    RUE EUGENE CARRIERE

    RUE FAUVET

    RUE FAUVET

    RUE HEGESIPPE

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    E MON

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    ENCY

    AVENUE SAMSON

    AVENUE SAMSON

    AVENUE SAMSON

    AVENUE TRAVOT

    AVENUE DE LA CROIX

    AVENUE SAINT CHARLES

    AVENUE DE LA CLOCHE

    AVENU

    E HALEVY

    AVENUE CORD

    IER

    AVENUE CORD

    IER

    AVENUE DE MONTEBELLO

    CHEM

    IN AR

    TOT

    CHEM

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    OYON

    CHEMIN TROYON

    CHEMIN GUERSANT

    CHEMIN GUERSANT

    CHEMIN LAVALLEE

    CHEM

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    CHEMIN LEPAGE

    CHEMIN JOMINI

    CHEMIN LAVALLEE

    CHEM

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    CHEM

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    CHEMIN LEDOUX

    CHEMIN SAINT ELOY

    CHEMIN SAINT ELOY

    CHEMIN TROYON

    CHEM

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    CHEM

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    CHEM

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    UC

    CHEM

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    UC

    CHEMIN

    ISRAELIT

    E

    Nature des sols

    tatBon Dgrad

    Dalle, pav

    Sol vgtal

    Asphalte, enrob

    Bton, ciment

    Stabilis, gravier, sable

  • 31

    RUE

    GANN

    ERO

    N

    RUE GANNERON

    RUE GANNERON

    AVENU

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    AVENU

    E DE CLICH

    Y

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    AVENUE DE CLICHY

    RUE G

    ANNE

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    RUE G

    ANNE

    RON

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    RUE DES FOREST

    RUE CAVALLOTTI

    RUE D

    ES FOREST

    R. HEGESIPPE MOREAU

    R. ETIENNE JODELLE

    R. PIE

    RRE G

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    RUE C

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    RUE C

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    RUE G

    ANNE

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    VILLA SAINT MICHEL

    RUE SCAPITAINE MADON

    RUE DE LA BARRIERE BLANCHE

    RUE JO

    SEPH D

    E MAISTRE

    RUE JO

    SEPH D

    E MAISTRE

    RUE JOSEPH DE MAISTRE

    RUE DES ABESSES

    RUE LEPIC

    RUE LEPIC

    RUE DURANTIN

    R. de larme dOrient

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    RUE

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    AVEN

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    RUE TOURLAQUE

    RUE TOURLAQUE

    RUE STEINLEN

    RUE ARNAUD GAUTHIER

    RUE C

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    RUE C

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    OIS

    RUE C

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    RUE L

    EPIC

    RUE L

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    impasse Marie Blanche

    RUE CAUCHOIS

    RUE DAN

    REMO

    NT

    RUE DAN

    REMO

    NT

    RUE J. DE MAISTRE

    RUE EUGENE CARRIERE

    RUE FAUVET

    RUE FAUVET

    RUE HEGESIPPE

    MOREA

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    AVEN

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    AVENUE DES CARRIERES

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    AV des POLONAIS

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    AVENUE SAMSON

    AVENUE SAMSON

    AVENUE SAMSON

    AVENUE TRAVOT

    AVENUE DE LA CROIX

    AVENUE SAINT CHARLES

    AVENUE DE LA CLOCHE

    AVENU

    E HALEVY

    AVENUE CORD

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    AVENUE CORD

    IER

    AVENUE DE MONTEBELLO

    CHEM

    IN AR

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    CHEMIN TROYON

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    CHEMIN GUERSANT

    CHEMIN LAVALLEE

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    CHEMIN LEPAGE

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    CHEMIN LAVALLEE

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    CHEMIN LEDOUX

    CHEMIN SAINT ELOY

    CHEMIN SAINT ELOY

    CHEMIN TROYON

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    CHEM

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    CHEMIN

    ISRAELIT

    E

    Prconisations nature de sols

    1/ Homogniser la nature des sols,.tous.types.de.voies.confondues..La.qualit.du.cimetire.etant.lisible..la.qualit.de.son.sol,.un.traitement.unitaire,.rgulier.et.plan.devra.tre.respect.Les paillasses devront tre dposes,.de.mme.que.tous.dbordements.prennes.des.concessions.sur.lespace.public.

    2/Valoriser le sol par lamnagement propre chacun des trois niveaux de hirarchie des voies : Avenues : mettre en valeur la structure des avenues par un traitement sobre et

    homogne..Poursuivre.la.substitution.de.lenrob.altr.par.des.pavs.poss..joint.sec.ou.de.sable.pour.souligner.la.rgularit.et.la.clart.du.trac.

    Chemins : renforcer la cohrence des chemins.par.un.traitement.et.un.revtement.plus.homogne,.favorisant.lemploi.de.stabilis.

    Pentes.:.trouver.une.nature.de.revtement.permable.et.en.accord.avec.le.stabilis.pour.ces.cas.particuliers.

    Interstices : poursuivre lamnagement de ces lieux de respiration au profit de la circulation, dune nouvelle offre en mobilier, de la couverture vgtale, etc.

    3/Prserver la permabilit du sol des divisions.Le dsherbage des trottoirs et interstices ne devra plus tre systmatique.

    4/engazonner les trottoirs..linstar.des.cimetires.parisiens.extra-muros.La.valorisation.du.sol.du.cimetire.pourrait.passer.par.lengazonnement.des.trottoirs..linstar.des.cimetires.parisiens.extra-muros..Cela.permettrait.de.mettre.en.valeur.la.composition.du.trac.des.avenues..Aucun.handicap.de.parcours.pitons.ne.serait.gnr.puisqu.ce.jour.limplantation.des.arbres.dalignement.ne.permettent.pas.de.circuler.de.manire.confortable..De.plus,.des.continuits.cologiques.secondaires.pourraient.ainsi.tre.renforces,.voire.mme.tre.cres.

    5/Interdire lusage systmatique de semelles sur lensemble du cimetire..Cela.contribuera..viter.les.dbordements.de.ciment.sur.lespace.public.qui.le.minralise..lextrme.inutilement.(.limage.de.ce.qui.est.appliqu.au.cimetire.du.Pre-Lachaise).Toutefois,.pour.viter.les.dbordements.de.ciment,.il.est.ncessaire.quun.traitement.du.sol.soit.effectu.en.priphrie.des.spultures.

    6/rendre poreuses la plus grande part des chausses.

    La porosit des 2,8 km davenues : avant et aprs 2013

  • 32

    2.3. Spultures : dernire demeure et objet du souvenir

    Le cimetire Montmartre compte plus de 20 000 spultures qui ne sont contraintes aucune forme de rglement et font ainsi lobjet de diverses expressions volumtriques, artistiques, dcoratives ou sculpturales. Au vu de ce nombre important de monuments et de labsence dun inventaire exhaustif, une typologie de hauteur de spultures permet de distinguer des ensembles morphologiques lchelle des divisions.Dans un premier temps une typologie de hauteur des spultures distingue les morphologies dominante basse, mixte ou haute. Dans un second temps quelques particularits sont repres : squences, spultures adosses ou repres. Enfin des moyens daction sont lists pour aider prparer un cahier des charges.

    Typologie de hauteurs de spultures

    Les ensembles de spultures dominante basse (hauteur : 5 50 cm) sont majoritairement constitus de dalles avec ou sans stle et avec ou sans clture. Initialement accompagne de cl-tures en ferronnerie et de vgtation daccompagnement, cette typologie tend sappauvrir : sa matrialit devient exclusive-ment minrale et les ferronneries se font rares. Ces ensembles sont ponctus de rares chapelles et coffres hauts. Le regard porte loin et on distingue clairement lemprise des diffrents monu-ments. Les ensembles dominante basse peuvent marquer de vastes espaces, formant une grande tendue, ou ponctuellement dcouper le paysage dun ensemble mixte, formant ainsi une clairire. Les ensembles bas sont dus des reprises massives de concessions, en partie centrale du cimetire, ou probablement des lotissements tardifs, dans la partie ouest. Les ensembles bas occupent environ un tiers du cimetire.

    Les ensembles de spultures dominante mixte sont consti-tus dun ensemble panach et plutt quilibr de spultures basses, de coffres ou sarcophages (hauteur : 50 cm 1,30 m) et

    de chapelles ou autres spultures hautes. Les lments hauts sont nombreux mais laissent tout de mme apparatre les stles des tombes. Les ensembles mixtes sont les plus reprsents dans le cimetire dont ils occupent plus de la moiti.

    Les ensembles de spultures dominante haute (hauteur : 1,30 m 4 m) sont constitus en majorit de chapelles et de quelques coffres hauts. Ces ensembles sont ponctus de spul-tures basses. Le regard est trs cadr par les chapelles et mme satur dlments architecturaux hauts. Les ensembles hauts

    Typologie de de spultures ordinaires

    0 m

    1 m

    2 m

    Stle avec clture en ferronnerie, vgtation daccompagnement et arbre compagnon

    Spulture basse avec stle haute

    Spulture basse Sarcophage ou coffre haut

    ChapelleChapelle

    Caractristiques de spultureHaute Mixte Basse

    Squence

    Spulture exceptionnelle lchelle du cimetire

    Spulture adosse un mur

    Variation de hauteur de spulture

    Caractristiques de spultureHaute Mixte Basse

    Variation de hauteur

    Spulture adosse un mur

    SquenceSpulture exceptionnelle lchelle du cimetire

  • 33

    sont majoritairement prsents dans la partie sud du cimetire, la plus proche de lentre et la premire lotie. Les ensembles hauts occupent environ 20 % du cimetire.

    La tendance actuelle est la dalle avec quelques fois ajout dune stle basse, la chapelle contemporaine restant marginale. Les monuments existants laissent bien souvent la place des spul-tures basses. Les ensembles mixtes et hauts, qui caractrisent ce cimetire, sont donc menacs.

    Les lments remarquables : squences et repres

    Aux perceptions densemble des divisions prcdemment vo-ques viennent sajouter des monuments remarquables qui se distinguent par leur forme, leur couleur, leur dimension dans le paysage, etc. Les relevs effectus par le Service des cime-tires, montrent que ces monuments reprsentent entre 20 et 25 % du total de spultures du cimetire. Certaines forment des squences, dautres sont adosses et dautres encore sont des repres lchelle du cimetire.Les squences sont des alignements continus ou discontinus de spultures hautes. Le long des cheminements, elles cadrent le regard et accompagnent le visiteur dans son parcours et soulignent le paysage des grands tracs du cimetire. Certains alignements perdent de leur structure au fil des reprises des concessions, tout comme bon nombre de croisements davenues.

    Les spultures peuvent aussi tre mises en valeur par des ouvrages dart du cimetire, tel que les murs de soutnement ou les murs de cltures. Elles sont repres en tant que spul-ture adosse . Cette situation privilgie pour limplantation des spultures met en valeur le monument lui offrant un fond de scne minral.

    Des spultures repres sont des monuments exceptionnels. Elles ponctuent le paysage par leur dimension, matrialit ou couleur et leurs qualits patrimoniales mritent une attention particulire. Ces spultures singulires peuvent marquer liden-tit paysagre dune division voire mme du cimetire, agissant comme des repres. Elles sont implantes le plus souvent le long des cheminements ou aux carrefours, endroits privilgis pour

    Hauteur basse chemin des gardes, spultures hautes

    lexposition au regard du promeneur : parmi elles, le tombeau dAnne Franois Charlotte Duchesse de Montmorency Luxem-bourg, qui forme une mergence en oblisque de plus de 12 m dans la division 29 ou, de moindre chelle, un ensemble de spultures no-gothiques bien entretenues disperses dans le cimetire (division 12 et adosses en division 19 et 22).

    Quelques chapelles enfeus existent mais ceux-ci ne sont pas aussi nombreux quau cimetire du Pre Lachaise. Lune dentre elles se trouve dans la division 19 et marque le fond de perspec-tive du chemin Troyon : la chapelle Seveste. Cette caractristique paysagre lui confre un statut de spulture remarquable.

    Caractristiques de spultureHaute Mixte Basse

    Squence

    Spulture exceptionnelle lchelle du cimetire

    Spulture adosse un mur

    Variation de hauteur de spulture

    Caractristiques de spultureHaute Mixte Basse

    Variation de hauteur

    Spulture adosse un mur

    SquenceSpulture exceptionnelle lchelle du cimetire

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    Prservation du patrimoine ancien et remploi

    Si les caractristiques des sries et des ensembles de spultures jouent un rle dans le paysage global du cimetire ou dune division, elles doivent galement tre observes individuelle-ment. Les spultures du cimetire Montmartre ont des qualits patrimoniales plus ou moins reconnues. Invitablement, la liste des personnalits inhumes dans le cimetire existe depuis longtemps et elle est tenue jour. Pour autant, il ne sagit pas du seul critre patrimonial dont il convient de tenir compte.

    Depuis le mois doctobre 2010, le service des cimetires a mis en place un inventaire pour dfinir les grandes caractristiques patrimoniales du cimetire et tablir le corpus de tombes prsen-tant un intrt particulier au titre de leur architecture et de leur valeur artistique, de limportance historique des inhums ou de leur qualit paysagre. Les qualits individuelles des monuments sont prsentes de faon quantitative et qualitative dans une perception densemble par division. Un tel reprage permettra daffiner les prconisations du futur plan de gestion. Cet inven-taire du patrimoine funraire est indispensable pour une gestion raisonne du cimetire.

    Revente de monuments conservs de nouveaux concessionnairesCertaines concessions pourraient tre vendues avec un monu-ment conserv ( revente conditionnelle ) : cette nouvelle forme de vente de concession incite au remploi de spultures existantes rpondant certains critres de qualits pralablement arbitrs. Le concessionnaire sengage garder le monument en place et le restaurer. Lensemble des qualits patrimoniales des spultures numrs prcdemment ainsi que leur matrialit qui renvoient lhistoire du site, peuvent ainsi tre prservs et servir de nou-veaux utilisateurs. Des sries de tombes pourraient ainsi tre maintenues en place plutt que dtre dmolies et remplaces par une nouvelle offre marbrire de moindre qualit. Dun point de vue environnemental, cette dmarche est remarquable. Elle vite dacheminer de nouveaux matriaux venus de loin et permet de rduire nant limpact environnemental puisque le monument existant change simplement dutilisateur.

    Lyon, le Conseil municipal a accept que ces monuments soient proposs la vente aux enchres par internet (www.agorastore.fr

    Squences dalignement valoriser et prserver, chemin Guersant tre attentif aux abords (en orange) des spultures identifies comme monuments exceptionnels

    Ville de Lyon rubrique marbrerie) 11. Cette solution innovante a connu un franc succs ds son lancement car la demande est importante pour des monuments en pierre de taille notamment. La cohrence esthtique du cimetire peut ainsi tre assure par lutilisation de monuments de qualit et moins chers de surcrot. Les monuments sont proposs des prix variant entre 200 et 400 , soit moins de 10 % du prix du neuf (en sus du cot de la restauration). Cette action mene en faveur de la prservation du patrimoine bti, sappuie sur des fiches de prsentation des spultures intressantes, comparables celles de linventaire actuellement men par la Ville de Paris.

    Remploi de chapelles en columbariumAfin de rpondre aux nouvelles pratiques funraires et notam-ment laugmentation du taux de crmation, une nouvelle offre a t dveloppe par le service des cimetires. Certaines cha-pelles de qualit ntant plus entretenues par les familles concer-nes peuvent tre reprises par la Ville afin dtre transformes en columbarium. La spulture devient ainsi un quipement municipal et contribue la prservation de lidentit du lieu tout en permettant lavenir en terme de gestion.

    PolitiquedaidelentretiendespultureUn petit guide lusage des personnes souhaitant entretenir une spulture a t cr en juin 2011 linitiative du Ministre de la Culture et de la Communication, le Laboratoire de recherche des monuments historiques et les Appels dOrphe. Il sagit dune brochure qui montre les gestes simples pour nettoyer une spulture sans labmer (cf. annexe).

    Spultures contemporaines et renouvellement des concessions

    En dehors des monuments conservs en revente conditionnelle, les cimetires parisiens intra-muros ne pratiquent pas de vente lavance de concession. Par consquent, dans la majeure partie des cas, la vente de concession se fait sur dcs. Pour une bonne gestion de son activit funraire, la conservation doit donc disposer de ter-rains libres la vente sur dcs dans plusieurs zones du cimetire.

    11..Cf..CAUE.de.lAin,.de.lIsre,.du.Rhne,.de.la.Savoie.et.de.la.Haute-Savoie,.textes.:.Cline.Eyraud,.Joseph.Rigot,.Construire le cimetire de demain, cls de gestion et de valorisation,.2010.p.24

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    Spultures exceptionnelles

    Il convient de prciser quau moment de la vente sur dcs, ni la famille ni ladministration ne sont