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UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À RIMOUSKI IMPACTS ET EFFICACITÉ DES ZONAGES DES RISQUES CÔTIERS DANS UN CONTEXTE DE CHANGEMENTS CLIMATIQUES: EXEMPLE DE PERCÉ, QUÉBEC MÉMOIRE PRÉSENTÉ COMME EXIGENCE PARTIELLE DE LA MAÎTRISE EN GÉOGRAPHIE EXTENSIONNÉE DE L'UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL PAR SUSAN DREJZA FÉVRIER 20 l0

Impacts et efficacité des zonages des risques côtiers dans un … · 2014. 11. 1. · fonctionnement de la gestion des risques côtiers et de l'aménagement de sa municipalité

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Page 1: Impacts et efficacité des zonages des risques côtiers dans un … · 2014. 11. 1. · fonctionnement de la gestion des risques côtiers et de l'aménagement de sa municipalité

UNIVERSITEacute DU QUEacuteBEC Agrave RIMOUSKI

IMPACTS ET EFFICACITEacute

DES ZONAGES DES RISQUES COcircTIERS

DANS UN CONTEXTE DE CHANGEMENTS CLIMATIQUES

EXEMPLE DE PERCEacute QUEacuteBEC

MEacuteMOIRE

PREacuteSENTEacute

COMME EXIGENCE PARTIELLE

DE LA MAIcircTRISE EN GEacuteOGRAPHIE

EXTENSIONNEacuteE DE

LUNIVERSITEacute DU QUEacuteBEC Agrave MONTREacuteAL

PAR

SUSAN DREJZA

FEacuteVRIER 20 l0

UNIVERSITEacute DU QUEacuteBEC Agrave MONTREacuteAL

Service des bibliothegraveques

Avertissement

La diffusion de ce meacutemoire se fait dans le respect des droits de son auteur qui a signeacute le formulaire Autorisation de reproduire et de diffuser un travail de recherche de cycles supeacuterieurs (SDU-522 - Reacutev01-2006) Cette autorisation stipule que laquoconformeacutement agrave larticle 11 du Regraveglement noa des eacutetudes de cycles supeacuterieurs [lauteur] concegravede agrave lUniversiteacute du Queacutebec agrave Montreacuteal une licence non exclusive dutilisation et de publication de la totaliteacute ou dune partie importante de [son] travail de recherche pour des fins peacutedagogiques et non commerciales Plus preacuteciseacutement [lauteur] autorise lUniversiteacute du Queacutebec agrave Montreacuteal agrave reproduire diffuser precircter distribuer ou vendre des copies de [son] travail de recherche agrave des fins non commerciales sur quelque support que ce soit y compris lInternet Cette licence et cette autorisation nentraicircnent pas une renonciation de [la] part [de lauteur] agrave [ses] droits moraux ni agrave [ses] droits de proprieacuteteacute intellectuelle Sauf entente contraire [lauteur] conserve la liberteacute de diffuser et de commercialiser ou non ce travail dont [il] possegravede un exemplaireraquo

REMERCIEMENTS

Cette maicirctrise repreacutesente bien plus que la reacutedaction dun meacutemoire et jaimerais prendre le

temps ici de remercier ceux qui ont rendu cette aventure possible

~ En premier lieu je tiens agrave remercier tout speacutecialement mon directeur de maicirctrise Pascal

Bernatchez davoir bien voulu me diriger dans le cadre de cette recherche Je lui suis

aussi tregraves reconnaissante de mavoir fait confiance pour ce projet et jespegravere avoir reacutepondu

agrave ses attentes Je voudrais eacutegalement remercier mon codirecteur Clermont Dugas Tous

deux mont prodigueacute des conseils et de laide pour reacutealiser ce meacutemoire et mont permis

de progresser dans un domaine qui me tient agrave cœur

~ Jaimerais eacutegalement remercier Feacutelix Caron ameacutenagiste de la MRC du Rocher-Perceacute qui

ma accordeacute du temps pour me transmettre les connaissances et les besoins du milieu

local quant agrave lameacutenagement des cocirctes Eacutegalement merci agrave Ghislain Pitre de la

municipaliteacute de Perceacute pour le temps quil ma accordeacute pour mexpliquer le mode de

fonctionnement de la gestion des risques cocirctiers et de lameacutenagement de sa municipaliteacute

~ Mes remerciements vont aussi agrave la fondation communautaire Gaspeacutesie-Les Icircles pour son

aide financiegravere qui ma permis de me rendre sur mon terrain aussi souvent que neacutecessaire

~ Je remercie eacutegalement Je gouvernement du Queacutebec et la Chaire de recherche en

geacuteoscience cocirctiegravere pour leur soutien financier dans la reacutealisation du chapitre IV

~ Un grand merci agrave tout le Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones

cocirctiegraveres de lUniversiteacute du Queacutebec agrave Rimouski ainsi quagrave mes collegravegues du laboratoire et

du module de geacuteographie de lUQAR avec qui jai paltageacute aussi bien les hauts que les

bas de la vie deacutetudiante agrave la maicirctrise

~ Enfin je voudrais adresser un remerciement particulier agrave ma famille qui malgreacute la

distance a cru en moi et ma apporteacute son soutien durant ces anneacutees Speacutecialement agrave mon

pegravere pour ses corrections

~ Last but not least mon conjoint Sylvio Merci pour tout

AVANT-PROPOS

Cette recherche prend son ongIne dans ma passIOn pour la mer et le littoral qui

mavait deacutejagrave pousseacutee agrave venir continuer mes eacutetudes de geacuteographie agrave lUniversiteacute du Queacutebec agrave

Rimouski dans le laboratoire de recherche du professeur Pascal Bernatchez Plus

preacuteciseacutement cest lenvie de travailler sur le littoral et ses probleacutematiques qui ma conduite agrave

choisir deacutetudier le zonage des risques cocirctiers dans un contexte de changements climatiques

Ce sujet est neacute du plaisir et de lenvie de concilier agrave la fois la geacuteographie physique et la

geacuteographie humaine dans une mecircme recherche Le fait de pouvoir faire de la geacuteographie

utile de la geacuteographie appliqueacutee mais tout en conservant un lien eacutetroit avec les derniegraveres

avanceacutees de la recherche en geacuteomorphologie cocirctiegravere a eacutegalement eacuteteacute important La zone

cocirctiegravere et les nombreux enjeux qui sy retrouvent est ainsi un laquo terrain de jeuraquo des plus

inteacuteressant pour la geacuteographe que je suis

Eacutevidemment ce projet sappuie sur un site deacutetude limiteacute dans lespace et ayant des

caracteacuteristiques propres ce qui limite la geacuteneacuteralisation des reacutesultats Cependant de par son

originaliteacute et les innovations quil integravegre ce projet offre un eacuteclairage nouveau sur leacutevolution

et la gestion de la zone cocirctiegravere de maniegravere plus globale En plus de linnovation scientifique

ce projet compOtie une porteacutee pratique qui est de permettre au meilleur de mes

connaissances de contribuer agrave une meilleure gestion de la zone cocirctiegravere den limiter les coucircts

ainsi que de rendre plus durables les ameacutenagements et le deacuteveloppement du territoire cocirctier

TABLE DES MATIEgraveRES

AVANT-PROPOS iii

LISTE DES FIGURES viii

LISTE DES TABLEAUX xi

LISTE DES CARTES xiii

LISTE DES ANNEXES xiv

LISTE DES ABREacuteVIATIONS SIGLES ET ACRONyMES xv

REacuteSUMEacute xvi

INTRODUCTION 1

CHAPITRE 1

CADRE THEacuteORIQUE 5

11 Zone littorale zone agrave risque concepts et deacutefinitions 5

1 11 Zone littorale description et deacutefinitions 5

112 Geacuteorisques cocirctiers une probleacutematique importante au Queacutebec maritime 12

1 13 Ameacutenagement et gestion de la zone littorale et de ses geacuteorisques 14

12 Zonage des risques en milieu cocirctier 19

121 Principes et applications du zonage des risques 19

22 Zonage theacuteorique marges fixes ou variables 2 J

123 Reacuteglementations de zonages existantes dans la reacutegion 25

13 Ameacutenagement cocirctier et changements climatiques 28

131 Modifications de lenvironnement cocirctier dues au climat 29

132 Prise en compte de ces modifications dans le zonage 35

v

14 Efficaciteacute agrave court et long terme des modes de gestion actuels 41

141 Choisir entre les diffeacuterentes possibiliteacutes dune mecircme meacutethode 41

1A2 Comparer des possibiliteacutes de zonage 42

1A3 Deacutefinir un horizon dameacutenagement 43

CHAPITRE 11

MEacuteTHODOLOGIE 45

21 Caracteacuterisation de la cocircte agrave leacutetude 46

22 Eacutevolution du secteur deacutetude 47

221 Eacutevolution historique de loccupation du territoire 47

222 Eacutevolution de la cocircte 50

23 Projection de leacutevolution preacutevue de la cocircte 50

24 Comparaison des zonages 51

25 Eacutevaluation des coucircts 53

26 Rencontres avec le milieu 54

27 Traitement des donneacutees dans un SIG 55

CHAPITRE 111

DESCRIPTION DU SITE DEacuteTUDE 57

31 Contexte physique 59

311 Caracteacuteristiques geacuteomorphologiques 59

312 Dynamique littorale 61

313 Dynamique hydroseacutedugravenentaire 63

31A Eacutevolution de la cocircte 66

315 Climat du secteur deacutetude 69

32 Contexte humain 72

321 Perceacute petite municipaliteacute cocirctiegravere 72

322 Portrait eacuteconomique 74

323 Activiteacutes le long de la cocircte 75

VI

CHAPITRE IV

EacuteVOLUTION HISTORIQUE DES RISQUES COcircTIERS ET DE LOCCUPATION DU

TERRITOIRE EN LIEN A VEC SA GESTION 82

41 Eacutevolution du cadre bacircti 83

4 Eacutevolution geacuteneacuterale du nombre de bacirctiments dans la zone littorale 83

412 Nombre de bacirctiments agrave risque et normes de gestion de la cocircte 85

43 Eacutevolution du type de bacirctiments 89

44 Exemple du Barachois 93

45 Origine des risques cocirctiers 96

42 Eacutevolution des superficies non bacircties 100

42 Supeificies agricoles 100

422 Boiseacutes 102

423 Superficies en friche 102

424 Synthegravese de leacutevolution des supeificies non bacircties 103

43 Eacutevolution des voies de communication 104

43 Voies de communication agrave risque 106

432 Deacuteplacements de voies de communication 108

433 Synthegravese de leacutevolution des voies de communication 115

44 Discussion sur leacutevolution des risques 118

CHAPITRE V

COMPARAISON DES DIFFEacuteRENTS ZONAGES

AVEC LEacuteVOLUTION PROBABLE DU LITTORAL 124

51 Preacutesentation des diffeacuterents zonages possibles 125

52 Comparaisons des diffeacuterents zonages avec le trait de cocircte probable de 2050 127

52 LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement 127

522 Proposition de zonage de la MRC 133

523 Politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveau-Brunswick J 34

524 Application des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la

Cocircte-Nord 136

525 Taux historiques deacuterosion des berges 137

VIl

526 Synthegravese des diffeacuterents zonages vs le sceacutenario probable 140

53 Comparaison des diffeacuterents zonages avec un zonage adapteacute agrave lameacutenagement du

territoire dans un contexte de changements climatiques 142

531 Comparaisons des impacts des diffeacuterents zonages vis-agrave-vis du SP+ 15 142

532 Synthegravese 145

54 Discussion sur les diffeacuterentes options de zonage possibles 146

541 lnteacutegration des paramegravetres naturels 147

542 lnteacutegration des paramegravetres climatiques variations du climat et changements

climatiques 149

543 lnteacutegration des paramegravetres humains occupation du territoire 151

CONCLUSON 55

REacuteFEacuteRENCES 159

ANNEXES 172

VUl

LISTE DES FIGURES

Figure 11 Aleacuteas cocirctiers activiteacutes humaines et risques 11

Figure 18 Largeurs de protection prescrites par la politique de protection des rives du

Figure 114 Possibiliteacute daugmentation du risque modification des aleacuteas combineacutee agrave une

Figure 32 Eacutevolution globale de la ligne de rivage en fonction du type de cocircte

Figure 12 Aleacutea enjeuvulneacuterabiliteacute et risque cocirctier 12

Figure 13 Importance de la couverture meacutediatique traitant de jeacuterosion au Queacutebec 13

Figure lA Leacutegislations concernant les zones cocirctiegraveres 16

Figure 15 Choix possibles face agrave la probleacutematique de leacuterosion 18

Figure 16 Marges de retrait pour les constructions utiliseacutees par diffeacuterents pays 22

Figure 17 Propositions de zonages cocirctiers variables 23

littoral et des plaines inondables 25

Figure 19 Eacutevolution preacutevue des variables climatiques au Canada 29

Figure 110 Impacts biophysiques et socio-eacuteconomiques eacuteventuels des changements

climatiques dans les zones cocirctiegraveres 30

Figure 111 Variation du niveau marin relatif agrave leacutechelle mondiale 31

Figure 112 Eacutevolution et projection des tempeacuteratures planeacutetaires 32

Figure 113 Eacutevolution de la couverture de glace dans lestuaire et le golfe du St-Laurent 33

modification des activiteacutes humaines 35

Figure 115 Diffeacuterentes strateacutegies de la socieacuteteacute face agrave la hausse du niveau marin relatif 39

Figure 116 Facteurs affectant le choix parmi les trois options dameacutenagement 41

Figure 21 Comparaison des zonages avec leacutevolution probable du trait de cocircte 53

Figure 31 Direction des vagues engendreacutees par les tempecirctes du golfe du Saint-Laurent et

reacutegions qui en sont affecteacutees 66

entre 1934 et 200 1 67

Figure 33 Diagramme ombrothermique de la station de Gaspeacute 70

IX

Figure 34 Processus actifs sur les cocirctes en hiver 71

Figure 35 Eacutevolution de la population de Perceacute 73

Figure 36 Occupation du territoire cocirctier agrave Perceacute 76

Figure 37 La voie ferreacutee sur la flegraveche du Barachois un enjeu majeur 77

Figure 38 Exemple de patrimoine domestique maison ancienne (village de Perceacute) 8]

Figure 4 ] Nombre de bacirctiments obtenu par photo-interpreacutetation et nombre de logements

priveacutes occupeacutes dapregraves les recensements 84

Figure 42 Eacutevolution de la population et du nombre de logements priveacutes occupeacutes agrave Perceacute 84

Figure 43 Eacutevolution du nombre de bacirctiments par kilomegravetre de cocircte en fonction du type de

cocircte 85

Figure 44 Nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion selon leur distance agrave la cocircte 86

Figure 45 Reacutecapitulatif chronologique des lois dameacutenagement (Queacutebec) 87

Figure 46 Eacutevolution de la proportion de bacirctiments agrave risque parmi ceux de la zone littorale88

Figure 47 Type de bacirctiments agrave moins de 15 m du trait de cocircte 92

Figure 48 Nombre de bacirctiments agrave risque sur la flegraveche littorale 94

Figure 49 Bacirctiments preacutesents sur lextreacutemiteacute nord de la flegraveche littorale 94

Figure 410 Poste de pecircche de Barachois vers 1935 95

Figure 411 Vue sur la flegraveche de Barachois (deacutebut du 20egraveme sciegravecle) 96

Figure 412 Origine du risque des bacirctiments de 2001 en fonction du type de cocircte 97

Figure 413 Causes de la hausse du risque pour les bacirctiments 98

Figure 414 Eacutevolution du nombre de bacirctiments agrave risque excl uant ceux de la flegraveche 1ittorale

de Barachois 99

Figure 415 Eacutevolution des superficies agricoles 100

Figure 416 Affectations du sol dapregraves le scheacutema dameacutenagement

de la MRC du Rocher-Perceacute 102

Figure 417 Eacutevolution des superficies non bacircties dans la zone littorale (Perceacute) 103

Figure 4 18 Eacutevolution de loccupation de la superficie littorale 104

Figure 419 Voies de communication proches du littoral agrave Perceacute 105

Figure 420 Eacutevolution de la longueur totale des voies de communication (routes et voie

ferreacutee) en zone littorale de Perceacute 106

x

Figure 421 Eacutevolution des longueurs des voies de communication agrave risque en fonction de la

distance agrave la cocircte 107

Figure 52 Taux de migration historique de la ligne de rivage en fonction des cateacutegories

Figure 53 Taux de migration de la ligne de rivage en fonction de la largeur de la LQE selon

Figure 422 Photo du tronccedilon ndeg 1 route 132 agrave risque deacuterosion 113

Figure 423 Photo du tronccedilon ndeg 8 route agrave risque deacuterosion et de submersion 115

Figure 424 Eacutevolution de la proportion de voies de communication agrave risque 116

Figure 425 Eacutemergence des risques cocirctiers dynamiques convergentes du trait de cocircte et de

loccupation du rivage 122

Figure 5] Eacutevaluation des coucircts preacutevisionnels lieacutes agrave leacuterosion pour le secteur de Perceacute 125

prescrites par la LQE 129

le type de cocircte 130

Figure 54 Taux deacuterosion preacutevus pour 2050 en fonction de la cateacutegorie de la LQE 131

Figure 55 Deacutefinition des cours deau pour la LQE 132

Figure 56 Taux historique et taux probable deacuterosion dans le secteur de Cap-d Espoir 138

Figure 57 Taux historique et taux probable deacuterosion agrave Coin-du-Banc 139

Figure 58 Inteacuterecirct de zoner plus que le taux deacuterosion preacutevu pour 2050 14]

Xl

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 11 Exemples de limites de la zone cocirctiegravere 7

Tableau 12 Diffeacuterents types dadaptation 17

Tableau 13 Reacutesumeacutes des types de zonage des risques cocirctiers possibles 28

Tableau 14 Reacutesultats des simulations de limpact des variations de tempeacuterature sur les

conditions de glace pour la peacuteriode 1996-2003 et des projections futures 33

Tableau 15 Strateacutegies dadaptation aux aleacuteas pour les zones cocirctiegraveres 39

Tableau 21 Caracteacuteristiques de la cocircte recueillies lors de la segmentation 46

Tableau 22 Sceacutenarios deacutevolution de la cocircte pour 2050 51

Tableau 31 Types de cocircte du secteur deacutetude 59

Tableau 32 Reacutepartition des types de cocircte selon les secteurs consideacutereacutes 60

Tableau 33 Lithologie des falaises rocheuses de Perceacute 61

Tableau 34 Degreacute dalteacuteration des falaises rocheuses de Perceacute 61

Tableau 35 Eacutetat de la cocircte de Perceacute en 2006 62

Tableau 36 Eacutevolution de lartificialisation de la ligne de rivage de Perceacute 63

Tableau 37 Fetch auquel sont soumises les cocirctes de Perceacute 65

Tableau 38 Taux de recul moyens reacutecents dans le secteur de Perceacute (2005-2007) 68

Tableau 39 Pendage des falaises rocheuses de Perceacute 69

Tableau 310 Population active selon le secteur eacuteconomique dactiviteacute 74

Tableau 311 Reacutepartition du type de voies de communication dans la zone cocirctiegravere de Perceacute

77

Tableau 312 Reacutepartition des bacirctiments agrave moins de 100 m du trait de cocircte 78

Tableau 313 Longueur des cocirctes occupeacutees par les infrastructures touristiques 80

Tableau 41 Eacutevolution du nombre de bacirctiments proches du trait de cocircte 88

Tableau 42 Type et vocation des bacirctiments pour le secteur de Cap-d Espoir 89

Tableau 43 Utilisation des bacirctiments pour le secteur du village de Perceacute 90

Tableau 44 Bacirctiments agrave risque en 2001 en fonction de lorigine du risque 96

XlI

Tableau 45 Origine du risque deacuterosion pour les bacirctiments nouvellement agrave risque 97

Tableau 46 Longueurs de voies agrave risque deacuterosion agrave Perceacute (1934-2001 ) 106

Tableau 47 Nombre de bacirctiments agrave risque en fonction du type de cocircte (1934-2001) 120

TabJeau 51 Superficies et eacuteleacutements inclus dans les zonages eacutetudieacutes 126

TabJeau 52 Comparaison du zonage de Ja LQE avec le SP 128

Tableau 53 Comparaison de la LQE avec les taux deacuterosion historiques reacutecents et preacutedits

132

Tableau 54 Comparaison du nouveau zonage de la MRC avec le SP 134

Tableau 55 Comparaison de la politique du Nouveau-Brunswick avec le SP 135

Tableau 56 Comparaison du zonage deacutecoulant des critegraveres de la Cocircte-Nord avec le SP 136

Tableau 57 Comparaison des zonages historiques 30 ans avec le SP 137

Tableau 58 Comparaison des zonages historiques 50 ans avec le SP J37

TabJeau 59 Comparaison globale des zonages vis-agrave-vis du sceacutenario probable 140

Tableau 510 Zones soustraites agrave un deacuteveloppement potentiel vis-agrave-vis du SP +15 m 143

Tableau 51] Zones preacutevues agrave risque par le SP +15 m mais non zoneacutees 143

Tableau 512 Comparaisons geacuteneacuterales des zonages vis-agrave-vis du SP+ 15 145

Xlll

LISTE DES CARTES

Carte 21 Zones utiliseacutees pour la photo-interpreacutetation 49

Carte 31 Localisation de la zone deacutetude de Perceacute 57

Carte 32 Limites de la zone deacutetude de Perceacute 58

Carte 33 Types de cocircte de Perceacute 60

Carte 34 Eacutetat de la cocircte agrave Perceacute 62

Carte 35 Mouvements velticaux de la croucircte terrestre dans lest du Canada 64

Carte 36 Courants de deacuterive principale et secondaire du secteur de Perceacute 65

Carte 37 Aleacuteas cocirctiers dans la zone cocirctiegravere de Perceacute 68

Carte 38 Acti viteacutes cocirctiegraveres et maritimes de la reacutegion de Perceacute 79

Carte 41 Localisation du Barachois de la Malbaie (Perceacute) 93

Carte 42 Occupation des terres preacutevue au scheacutema dameacutenagement 101

Carte 43 Localisation des tronccedilons deacuteplaceacutes des voies de communication J09

Carte 44 Localisation du tronccedilon deacuteplaceacute de la voie ferreacutee 110

Carte 45 Voie ferreacutee agrave risque actuellement 111

Carte 46 Tronccedilon ndeg 10 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Poinle-St-Pierre) 112

Carte 47 Tronccedilon ndeg 1 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Cap-dEspoir) J 13

Carte 48 Tronccedilon ndeg 8 deacuteplacement de la route 132 lancien tronccedilon devient une route

municipale (Belle-Anse) 114

XIV

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 Deacutefinitions des types de cocircte 172

Annexe 2 Deacutefinition de leacutetat de la cocircte 173

Annexe 3 Adaptation du zonage du comiteacute dexperts sur leacuterosion des berges 174

Annexe 4 Carte de reacutepartition des zones de protection selon la politique de protection des

ri ves du littoral et des plaines inondables (LQE) 175

Annexe 5 Eacutevolution des superficies agricoles forestiegraveres et en friche pour la zone littorale

de Perceacute entre 1934 et 2001 176

Annexe 6 Voies de communication agrave risque en 2001 177

xv

LISTE DES ABREacuteVIATIONS SIGLES ET ACRONYMES

~ GIEC Groupe international dexperts sur le climat

~ GIZC gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres

~ Ha hectare

~ LDGIZC Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de

lUniversiteacute du Queacutebec agrave Rimouski

~ LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (loi de compeacutetence provinciale)

~ MAMR ministegravere des Affaires Municipales et des Reacutegions du Queacutebec

~ MEDD ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable (France)

~ MDDEP ministegravere du Deacuteveloppement Durable de lEnvironnement et des Parcs (Qc)

~ MRC Municipaliteacute reacutegionale de comteacute

~ MSP ministegravere de la Seacutecuriteacute publique du Queacutebec

~ MTQ ministegravere du Transport du Queacutebec

~ NMR Niveau marin relatif

~ SP sceacutenario probable (concernant leacuterosion preacutevue pour 2050)

~ UQAR Universiteacute du Queacutebec agrave Rimouski

REacuteSUMEacute

La probleacutematique des geofl sques cocirctiers que sont leacuterosion et la submersion est importante dans lEst du Queacutebec comme dans le monde Ceci vient agrave la fois dune augmentation des infrastructures preacutesentes sur les cocirctes mais aussi dune augmentation des aleacuteas dans le contexte actuel de changements climatiques Pour geacuterer ces risques peu deacutetudes permettent de choisir la meacutethode la plus adapteacutee selon les besoins locaux et den connaicirctre lefficaciteacute Pour reacutepondre agrave ces questions la municipaliteacute de Perceacute (Gaspeacutesie Queacutebec) a servi de terrain deacutetude Tout dabord une eacutevolution de loccupation des terres a eacuteteacute reacutealiseacutee agrave laide de 6 seacuteries de photographies aeacuteriennes (1934 agrave 2001) ainsi que darchives traiteacutees dans un SIG Lanalyse de ces donneacutees a permis de deacuteceler des changements de vocation du territoire cocirctier elle a eacutegalement reacuteveacuteleacute une hausse de 133 des constructions agrave risque deacuterosion depuis les anneacutees 1980 malgreacute la mise en place de lois de gestion de lameacutenagement Seul un cinquiegraveme de cette hausse peut ecirctre attribueacute au deacuteplacement de la ligne de rivage alors que 83 des bacirctiments agrave risque sont de nouvelles constructions Des meacutesadaptations ont eacutegalement eacuteteacute constateacutees ne limitant les risques que sur une peacuteriode trop courte Lorigine de ces comportements deacutecoule du non-respect des lois en partie ducirc agrave leur non-compreacutehension dougrave un besoin dinformation et dexplication Ces comportements peuvent aussi ecirctre dus agrave une trop grande confiance envers les techniques de protection ou agrave un manque de connaissances populaires vis-agrave-vis des risques Dans un deuxiegraveme temps une analyse de cinq zonages provenant de cadres leacutegislatifs theacuteoriques ou dexpeacuteriences locales a eacuteteacute effectueacutee Ceux-ci ont eacuteteacute compareacutes avec les plus reacutecentes donneacutees estimant la position du trait de cocircte en 2050 Il en est ressorti certaines lacunes importantes concernant les superficies zoneacutees agrave savoir des territoires agrave risque deacuterosion non proteacutegeacutes (jusquagrave 86 ) ou a contrario des superficies proteacutegeacutees trop importantes (jusquagrave 32 ) Il en reacutesultera respectivement une hausse probable des nouvelles constructions agrave risque ou une limitation excessive au deacuteveloppement de la municipaliteacute Les lacunes des zonages proviennent des cadres theacuteoriques et des preacuteceptes sur lesquels est baseacutee leur eacutelaboration Cela met ainsi laccent sur Jimportance que la gestion des cocirctes doive agrave la fois inteacutegrer leurs paramegravetres naturels les paramegravetres anthropiques de leur occupation ainsi que les facteurs climatiques du milieu Lutilisation des geacuteosciences dans cette perspective permettrait ainsi de renforcer lefficaciteacute tant immeacutediate quagrave long terme des mesures de gestion

Mots cleacutes Perceacute Zonage Risques cocirctiers Changements climatiques Eacuterosion cocirctiegravere

Gouvernance Utilisation du sol

INTRODUCTION

Leacuterosion est un pheacutenomegravene naturel qui affecte la majoriteacute des zones cocirctiegraveres du

monde (Clark 1996 Bird 2008 Paskoff 200Ia) le Canada et le Queacutebec ne sont pas

eacutepargneacutes Les cocirctes de ce dernier sont dailleurs sensibles agrave leacuterosion agrave plus de 50

(LDGIZC 2009) Au Queacutebec maritime plus particuliegraverement ces derniegraveres anneacutees les

probleacutematiques associeacutees aux risques deacuterosion et de submersion ont reacuteguliegraverement fait

lobjet dune couverture meacutediatique locale mais aussi reacutegionale ou nationale Ceci sinsegravere

dans une probleacutematique deacuterosion cocirctiegravere geacuteneacuteraliseacutee agrave lensemble de la planegravete (Paskoff

2001a 2003) dautant plus importante quune forte proportion de la population mondiale

habite ou utilise les littoraux (GrEC 2001) La probleacutematique des risques cocirctiers dans lEst

du Queacutebec et du Canada est seacuterieuse et engendre des coucircts importants alors mecircme quelle se

produit dans des reacutegions moins peupleacutees et moins nanties financiegraverement Plus du tiers de la

population du Queacutebec maritime vit agrave moins de 500 megravetres des berges du Saint-Laurent et plus

de 90 agrave moins de 5 km (Bourque et Simonet 2008) alors mecircme que les cocirctes de ces

reacutegions sont majoritairement actives (LDGICZ 2009) Les enjeux sont donc majeurs pour

lEst du Queacutebec tant sur le plan eacuteconomique et social quenvironnemental De plus beaucoup

de connaissances restent encore agrave acqueacuterir concernant la dynamique cocirctiegravere Par exemple au

Queacutebec les connaissances disponibles sur les cocirctes agrave falaises rocheuses seacutedimentaires sont

encore fragmentaires alors mecircme quelles constituent une grande proportion des cocirctes du

Queacutebec maritime (Bernatchez et Dubois 2004) et les connaissances sur les processus

hivernaux alors mecircme quils sont en action sur une grande partie de lanneacutee sont elles aussi

limiteacutees (Bernatchez et Dubois 2008) La gestion doit donc en plus dinteacutegrer les

connaissances actuelles ecirctre flexible et pouvoir inteacutegrer les futures connaissances qui vont

ecirctre deacuteveloppeacutees

2

La vulneacuterabiliteacute des communauteacutes cocirctiegraveres deacutejagrave importante agrave lheure actuelle

pourrait augmenter avec les changements dans les conditions environnementales En effet les

processus eacuterosifs et leurs impacts se sont amplifieacutes ces derniegraveres anneacutees (Bernatchez el al

2008 a Savard el al 2009) Cet accroissement peut ecirctre ducirc tant agrave des changements

environnementaux physiques tels que le reacutechauffement climatique (Shaw el al 1998 GŒC

2001 et 2007 a et b Morner 2004) quagrave des changements dans lenvironnement humain tels

que le deacuteveloppement urbain et les actions non concerteacutees

Il semble donc neacutecessaire pour les collectiviteacutes des reacutegions cocirctiegraveres de sadapter aux

conditions environnementales dynamiques des littoraux laquo Ladaptation entraicircne un

ajustement des deacutecisions des activiteacutes et des opinions aux changements constateacutes ou preacutevus

des conditions climatiques en vue den freiner les dommages ou de tirer profit des

possibiliteacutes quils preacutesententraquo (Lemmen el al 2008) Une gestion preacuteventive de cette

probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers pourrait ainsi limiter les coucircts induits et augmenter la

reacutesilience des communauteacutes Cependant malgreacute ladoption de la loi sur lameacutenagement et

lurbanisme en 1979 qui preacutevoit que les MRC doivent identifier dans leur scheacutema

dameacutenagement les contraintes naturelles agrave lameacutenagement (y compris les risques naturels)

aucune analyse de lefficaciteacute de ces zonages en milieu cocirctier na eacuteteacute reacutealiseacutee jusquagrave

maintenant Bien que des mesures de gestion soient eacutegalement instaureacutees le long de

nombreuses cocirctes du monde agrave plusieurs endroits des risques demeurent et des problegravemes de

gestion apparaissent (France Robin et Verger J996 Meur-Ferec 2006 - Canada

Stewart el al 2003 - UK et Nouvelle-Zeacutelande Ballinger el al 2000) cela soulegraveve donc la

question des bases scientifiques ayant conduit agrave leacutelaboration de ces mesures et de leurs

lacunes Il nexiste ainsi pas de moyens permettant agrave un gestionnaire de choisir la meilleure

option de gestion ou de zonage pour son territoire Cest dans cette perspective que le

gouvernement du Queacutebec a adopteacute en 2006 un cadre de preacutevention des principaux risques

naturels (ministegravere de la Seacutecuriteacute publique 2008 et 2009) Pour cela il est eacutegalement

important de bien connaicirctre les impacts des preacuteceacutedentes mesures en matiegravere de gestion des

cocirctes et dameacutenagement du territoire afin den connaicirctre les points forts et les faiblesses

relativement agrave la probleacutematique qui nous concerne Des donneacutees quantitatives sur la

3

dynamique des aleacuteas cocirctiers sont eacutegalement neacutecessaires non seulement pour eacutetablir des

critegraveres de zonage fiables mais aussi pour deacuteterminer des solutions dadaptation approprieacutees

Ce projet de recherche sinscrit dans la continuiteacute dune eacutetude interdisciplinaire

portant sur la sensibiliteacute des cocirctes et sur la vulneacuterabiliteacute des communauteacutes du golfe du Saintshy

Laurent aux impacts des changements climatiques (Savard et al 2009 Bernatchez et al

2008 a) Lobjectif principal est danalyser la relation entre leacutevolution de loccupation du

territoire cocirctier la mise en place de zonage et leacutevolution des risques littoraux Leacutetude se

divise donc en deux parties dont les objectifs sont

~ identifier les impacts des mesures de gestion de la zone cocirctiegravere mises en place au cours

de la 2eacuteme moitieacute du 20eacuteme siegravecle tels que les scheacutemas dameacutenagements et les politiques

de protection de lenvironnement sur leacutevolution de loccupation du sol et des risques

littoraux

~ connaicirctre lefficaciteacute des diffeacuterentes possibiliteacutes de zonages des risques qui soffrent

aux ameacutenagistes et aux gestionnaires pour les cocirctes de la reacutegion

L hypothegravese qui sous-tend ce travail est que la prise en compte des donneacutees sur la

dynamique cocirctiegravere et des changements climatiques ainsi que des paramegravetres anthropiques de

loccupation de la cocircte ameacuteliorerait lefficaciteacute tant immeacutediate quagrave long terme du zonage des

risques en milieu cocirctier La mise en place dun zonage devrait eacutegalement atteacutenuer le risque

pour la population et les infrastructures Cette eacutetude permettra donc de deacuteterminer des

paramegravetres importants pour un zonage efficace des risques en milieu cocirctier

Afin de reacutepondre au mieux agrave ces objectifs le choix du secteur deacutetude sest arrecircteacute sur

la municipaliteacute de Perceacute (Gaspeacutesie Queacutebec Canada) car il sagit dun territoire tregraves bien

documenteacute geacuteographiquement et qui a deacutejagrave fait lobjet deacutetudes importantes sur son milieu

cocirctier (Savard et al 2009 Bernatchez et al 2008 a et b) dans la continuiteacute desquelles

sinscrit ce meacutemoire

4

Ce projet en inteacutegrant les derniegraveres connaissances physiques sur les cocirctes et leur

eacutevolution ainsi que les paramegravetres anthropiques dutilisation et dameacutenagement des cocirctes

apporte un regard neuf sur la gestion cocirctiegravere Cette double facette quapporte la geacuteographie

(physique et humaine) permet en effet une analyse complegravete dune probleacutematique complexe

Loriginaliteacute du projet est dessayer didentifier le type de zonage qui convient le mieux agrave un

territoire en inteacutegrant agrave la fois ses paramegravetres naturels les changements climatiques ainsi que

ses particulariteacutes humaines Il sagit eacutegalement de mettre en application des principes de

gestion et des propositions de zonages jusqualors principalement theacuteoriques

Nous preacutesenterons dabord le cadre theacuteorique dans lequel sinscrit ce meacutemoire avant

de deacutetailler la meacutethodologie qui a eacuteteacute utiliseacutee Ensuite sera effectueacutee une description du site

deacutetude Finalement les reacutesultats et leur interpreacutetation seront exposeacutes en deux chapitres agrave

savoir 1) leacutevolution historique de loccupation du territoire et des risques cocirctiers puis 2) la

comparaison des diffeacuterents zonages cocirctiers avec leacutevolution probable du Jittoral

CHAPITRE 1

CADRE THEacuteORIQUE

Les concepts et les deacutefinitions se rappol1ant agrave la zone littorale en tant que zone agrave

risque seront exposeacutes ici afin de permettre une meilleure compreacutehension de la probleacutematique

et de deacutefinir les notions utiliseacutees Par la suite laccent sera mis sur le cadre theacuteorique relieacute au

zonage des risques en milieu cocirctier Ensuite sera abordeacute lameacutenagement cocirctier dans le

contexte des changements climatiques avant de finir par eacutevoquer lefficaciteacute agrave court et agrave long

terme des modes de gestion actuels

11 Zone littorale zone agrave risque concepts et deacutefinitions

1 J J Zone littorale description et deacutefinitions

Il est aiseacute de simaginer les zones cocirctiegraveres ces plages et ces zones pregraves de la mer qui

accueillent une part importante de la population mondiale (GIEC 2001 Paskoff 2003)

Cependant la deacutefinition preacutecise de la zone littorale nest pas simple car il nexiste pas de

consensus sur ce quelle est ni sur sa deacutelimitation Si tous saccordent agrave dire de la zone

cocirctiegravere quil sagit de lintelface entre lhydrosphegravere et la terre entre lenvironnement

oceacuteanique et lenvironnement terrestre son extension agrave linteacuterieur des terres et dans la mer

est tregraves variable (Clark (996) Les deacutefinitions deacutependent ainsi de lutilisation que vont en

faire les usagers de leurs besoins de gestion et danalyse de la zone cocirctiegravere ainsi que de

leacutechelle utiliseacutee Les deacutefinitions peuvent ecirctre aussi simples que laquo partie de la terre qui borde

6

une mer ou un lacraquo (Grand dictionnaire de terminologie sd) ou aussi complexes que

laquolespace geacuteomorphologique de part et dautre du rivage de la mer ougrave se manifeste

linteraction entre la partie marine et la partie terrestre agrave travers des systegravemes eacutecologiques et

systegravemes de ressources complexes comprenant des composantes biotiques et abiotiques

coexistant et interagissant avec les communauteacutes humaines et les activiteacutes socio-eacuteconomiques

pertinentesraquo (article 2 du Protocole relatif agrave la gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (GIZC) de la

Meacutediterraneacutee 2008) Il est eacutegalement possible de consideacuterer la zone cocirctiegravere comme un

eacutecosociosystegraveme eacutetant donneacute quelle est un espace particulier tant dun point de vue

eacutecologique que socieacutetal mais la zone cocirctiegravere peut eacutegalement ecirctre abordeacutee dun aspect

purement juridique biologique artistique ou patrimonial (Pellegri 2008 Daligaux 2008

Rochette 2008) ce qui complique la communication (Provencher et Dubois 2010) Si

limpreacutecision de la deacutefinition peut conduire agrave une mauvaise harmonie des eacutechelles et des

plans daction celle-ci permet aussi paradoxalement un meilleur ajustement de la deacutefinition

aux besoins preacutecis de leacutetude Les juristes considegraverent ainsi la zone cocirctiegravere comme une notion

laquo teacuteleacuteologique raquo dont la deacutefinition variera en fonction de la probleacutematique agrave traiter (Meurshy

Ferec 2006)

Les zones cocirctiegraveres peuvent donc avoir des extensions geacuteographiques tregraves diffeacuterentes

La reacutegion franccedilaise de Bretagne par exemple se considegravere ainsi inteacutegralement comme eacutetant

une zone cocirctiegravere (Reacutegion Bretagne 2009) Selon cette logique toute la Gaspeacutesie serait une

zone cocirctiegravere Selon les pays les largeurs assigneacutees agrave la zone cocirctiegravere sont tregraves variables

comme le montrent les huit exemples du tableau 11 dont lextension terrestre est comprise

entre 100 m et 10 km Cependant dans notre eacutetude nous retiendrons une deacutefinition plus

restreinte de cette zone comme eacutetant un secteur qui comprend agrave la fois une partie terrestre et

une partie marine autour de linterface dynamique que constitue le trait de cocircte Eacutetant donneacute

que nous travaillerons seulement agrave leacutechelle dune municipaliteacute nous ferons la distinction

entre la zone cocirctiegravere de Perceacute (le 1er km agrave linteacuterieur des terres agrave partir du trait de cocircte) et

) arriegravere-pays (le reste du territoire)

7

Tableau 11 Exemples de limites de la zone cocirctiegravere Pays Limite terrestre Limite marine

Breacutesil agrave 2 km de la LHE agrave 12 km de la LHE Costa Rica agrave 200 m de la LHE la LBE Chine agrave 10 km de la LH E isobathe de 15m de profondeur Israeumll 1 agrave 2 km (variable) agrave 500 m de la LBE Australie du sud (AU) agrave 100 m de la LHE agrave 3 miles nautiques de la LB Queensland (AU) agrave 400 m de la LHE agrave 3 miles nautiques de la LB

Espagne 500 m agrave partir de la plus haute tempecircte ou ligne de mareacutee

agrave 12 miles nautiques (limite des eaux territoriales)

Sri Lanka agrave 300 m de la LHE agrave 2 km de la LBE Abbreacuteviations LHE = Ligne des hautes eaux LBE = Ligne des basses eaux LB = ligne de base

(Source modifieacute de Sorensen et McCreary 1990)

1111 Composante physique des risques cocirctiers

Si lon se concentre sur Jinterface terremer il est important de tenir compte de la

dynamique littorale Celle-ci est constitueacutee des eacuteleacutements physiques qui ont un impact sur la

dynamique et leacutevolution de la cocircte rendant cette ligne variable dans le temps et dans

lespace Leacutevolution de la cocircte reacutesulte de processus deacuterosion de premier ordre qui peuvent

ecirctre regroupeacutes dans les grandes cateacutegories suivantes aeacuterodynamiquehydrodynamique

hydrogeacuteologiquegravitaire meacuteteacuteorisation biologique anthropique et chimique (Bernatchez

et Dubois 2004) La cocircte ne peut donc pas se limiter agrave un trait de crayon sur une carte elle

est dynamique et eacutevolue dans le temps et dans lespace par le biais de diffeacuterents processus

Les littoraux sont en effet un systegraveme dynamique et non statique La prise en compte de ce

dynamisme de cet eacutequilibre dynamique est donc primordiale (paskoff 2003 Miossec

2004)

Il est important de savoir quactuellement la dynamique naturelle est modifieacutee par

les actions anthropiques qui peuvent avoir des impacts importants et modifier son eacutevolution

(Meur-Feree 2006 Paskoff 2004 b) Lhumain est donc devenu de maniegravere voulue ou non

un puissant agent de modification de la cocircte (Paskoff 2003) Aucune portion de cocircte nest

eacutepargneacutee par laction de ce nouvel agent deacutevolution

No place on earth (and no coast) is beyond the influence of humans because humankind has become a force [ ] as powerful as many natural forces of change stronger than sorne and sometimes as mindless as any (Meyer 1996 p 2)

8

Un aleacutea cocirctier peut se deacutefinir comme eacutetant laquola probabiliteacute doccurrence dun

eacutevegravenement menaccedilant lieacute agrave un pheacutenomegravene potentiellement preacutejudiciable dans un temps donneacute

ou une zone donneacutee raquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006)

Les aleacuteas cocirctiers reacutesultent dune variabiliteacute naturelle du climat et peuvent eacutegalement ecirctre

deacutefini comme eacutetant un laquopheacutenomegravene manifestation physique Ol activiteacute humaine susceptible

doccasionner des pertes en vies humaines ou des blessures des dommages aux biens des

perturbations sociales et eacuteconomiques ou une deacutegradation de lenvironnementraquo (ministegravere de

la Seacutecuriteacute Publique du Queacutebec 2008) laquo Laleacutea est la manifestation dun pheacutenomegravene naturel

doccurrence et dintensiteacute donneacuteesraquo (ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable

de France 2004 b) Laleacutea est localiseacute dans lespace (ltlt ougrave se produit-il raquo) arrive avec une

certaine reacutecurrence (ltlt quand se produit-il raquo) et se produit avec une intensiteacute plus ou moins

forte (ltlt comment se produit-il raquo) (Deacutepartement du Pas-de-Calais 2007 a et b MSP 2008)

Eacutetant donneacute que laleacutea laquoeacuterosionraquo fait disparaicirctre des terres cocirctiegraveres de maniegravere irreacutemeacutediable

il est classifieacute comme fort dans les plans de preacutevention des risques naturels en France (sur

une eacutechelle qui comprend neacutegligeable faible moyen fort)

Le terme anglophone hazard est utiliseacute dans certains ouvrages il correspond

habituellement au terme franccedilais laquoaleacuteas raquo mais certains auteurs vont aussi lemployer

comme synonyme de laquo risque raquo laquo Le terme aleacutea correspond agrave la notion de hazard utiJ iseacutee en

anglais dans le domaine de la seacutecuriteacute civile pour deacutesigner un eacuteveacutenement ou un pheacutenomegravene

dangereux comme un seacuteisme une tornade ou un accident de transport Lusage du mot aleacutea

simpose de plus en plus dans la francophonie pour exprimer cette notion de hazard raquo

(Ministegravere de la Seacutecuriteacute Publique du Queacutebec 2008) Plusieurs auteurs travaillant sur la

gestion des risques cocirctiers ainsi que sur limpact des changements climatiques utilisent eux

aussi le terme hazard pour deacutesigner les aleacuteas car cela permet une plus grande preacutecision

(Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006 Fairbank et Jakeways

2006 Meur-Ferec et al 2008) En effet lorsquil est employeacute comme synonyme de risque il

nexiste pas dautre mot pour aleacuteas et il nest alors plus possible de faire la distinction entre

le processus naturel qui en est la cause et la conseacutequence pour les humains

9

1112 Composante humaine des risques cocirctiers

Dun point de vue humain la cocircte est une interface attractive qui attire les

eacutetablissements et les constructions anthropiques Cet attrait est particuliegraverement vrai dans les

reacutegions de lEst du Queacutebec eacutetant donneacute quhistoriquement larriveacutee de la population sest

effectueacutee par la cocircte et a longtemps eacuteteacute lieacutee agrave une eacuteconomie deacutependante de la pecircche Mecircme si

la population est faible elle est donc concentreacutee sur la bordure littorale du territoire

Les enjeux sont laquo lensemble des personnes et des biens susceptibles decirctre affecteacutes

par un pheacutenomegravene naturelraquo (Ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement durable de la

France 2004a) Les biens pris en compte peuvent avoir une valeur moneacutetaire ou non

moneacutetaire (ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable de la France 2004b) En

zone littorale gaspeacutesienne ils sont nombreux et varieacutes Lespace perccedilu et l attracti viteacute de la

cocircte sont des enjeux mecircme sils ne sont pas directement monnayables

La vulneacuterabiliteacute est une notion complexe qui peut diffeacuterer selon lutilisation que lon

veut en faire et le champ de recherche (Fuumlssel 2007) En ce qui a trait agrave la gestion la

vulneacuterabiliteacute peut se traduire comme eacutetant laquo le degreacute auquel un systegraveme est preacutedisposeacute agrave un

aleacutea et capable de faire face agrave une avarie un deacutegacirct ou un dommage raquo (Agence europeacuteenne

pour lenvironnement 2009 McInnes 2006) Il est aussi possible de deacutefinir la vulneacuterabiliteacute

comme eacutetant la laquo condition reacutesultant de facteurs physiques sociaux eacuteconomiques ou

environnementaux qui preacutedisposent les eacuteleacutements exposeacutes agrave la manifestation dun aleacutea agrave subir

des preacutejudices ou des dommagesraquo (MSP 2008) La vulneacuterabiliteacute nest pas un concept

absolu mais est plutocirct lieacutee agrave un certain type de perturbation ce qui veut dire quun systegraveme

peut ecirctre vulneacuterable relativement agrave certains aleacuteas mais pas agrave dautres (Gallopin 2006) Les

facteurs techniques et institutionnels peuvent eacutegalement souvent expliquer la vulneacuterabiliteacute

(Adger 2006) laquo La vulneacuterabiliteacute exprime et mesure le niveau de conseacutequences preacutevisibles de

laleacutea sur les enjeuxraquo (Ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable de France

2004 b) La vulneacuterabiliteacute dune communauteacute ou dun individu peut ecirctre variable et va ainsi

deacutependre de multiples facteurs dont son exposition aux aleacuteasperturbations la susceptibiliteacute

doccurrence sa capaciteacute adaptativede reacuteponse ainsi que sa sensibiliteacute (Adger 2006 Dolan

10

et Walker 2004 Gallopin 2006) Pour plusieurs risques naturels la vulneacuterabiliteacute des

populations humaines deacutepend donc de leur lieu de reacutesidence de leur usage du milieu naturel

ainsi que des ressources dont ils disposent pour y faire face (Adger 2006)

Le type de bacirctiments loccupation des terres ainsi que les mentaliteacutes sont autant

deacuteleacutements qui peuvent varier Les constructions et les infrastructures preacutesentent une certaine

vulneacuterabiliteacute aux perturbations naturelles (aleacuteas) Dans notre eacutetude limportance des enjeux

deacutepend donc agrave la fois du type dinfrastructure qui est soumis agrave laleacutea mais aussi de la

vulneacuterabiliteacute propre agrave cette infrastructure

1113 Risques littoraux

laquo Consequently the coast can be a risky place ta maintain habitations raquo

(Clark 1996 p 75)

Il est important de bien deacutefinir ce quest le risque qui peut se deacutefinir comme eacutetant la

laquoperte preacutevue (deacutecegraves blesseacutes deacutegacircts aux proprieacuteteacutes et perturbations de lactiviteacute

eacuteconomique) due agrave un aleacutea speacutecifique pour une zone donneacutee et pour une peacuteriode de reacutefeacuterence

donneacutee Sur la base de calculs matheacutematiques le risque est le produit de laleacutea et de la

vulneacuterabiliteacuteraquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006) De

maniegravere plus preacutecise nous nous occuperons ici des risques naturels lieacutes agrave des aleacuteas Le risque

naturel laquo est un eacuteveacutenement dommageable doteacute dune certaine probabiliteacute conseacutequence dun

aleacutea survenant dans un milieu vulneacuterable Le risque reacutesulte donc de la conjonction de laleacutea

et dun enjeu la vulneacuterabiliteacute eacutetant la mesure des dommages de toutes sortes rapporteacutee agrave

lintensiteacute de laleacutea Agrave cette deacutefinition technique du risque doit ecirctre associeacutee la notion

dacceptabiliteacute pour y inteacutegrer sa composante socialeraquo (Commission interministeacuterielle de

leacutevaluation des politiques publique 1997) Les aleacuteas peuvent ecirctre modifieacutes atteacutenueacutes et

amplifieacutes par les activiteacutes humaines mais eacutetant donneacute leur origine et leur mode de

fonctionnement naturel le risque en reacutesultant est consideacutereacute comme naturel (principalement

par opposition aux risques technologiques) laquo A natural hazard becomes a natural risk when

11

population and property might be affectedraquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement

2009) Le risque reacutesulte donc de la preacutesence humaine (Meur-Feree 2006) Ainsi nous

retiendrons leacutequation suivante R =A V avec R =risque A =aleacutea et V =vulneacuterabiliteacute Ce

concept peut eacutegalement ecirctre preacutesenteacute sur les figures 11 et 12 comme la superposition de la

zone soumise agrave un aleacutea et de celle occupeacutee par les activiteacutes humaines Si leacuterosion cocirctiegravere en

elle-mecircme ne peut pas ecirctre consideacutereacutee comme eacutetant un problegraveme elle le devient seulement

parce que de par nos activiteacutes les terres cocirctiegraveres ont une trop grande valeur pour quil puisse

ecirctre possible de les laisser se perdre au profit de leacuterosion (Thome et al 2007)

Activiteacutes humaines

(vulneacuterabiliteacute)

- Habitations - Services publics

- Commerces - Infrastructures

de transport

Figure 11 Aleacuteas cocirctiers activiteacutes humaines et risques

12

EnjeuVulneacuterabiliteacute

Aleacutea Risque Figure 2 Aleacutea enjeuvulneacuterabiliteacute et risque cocirctier

Le recu 1 graduel des cocirctes par laction des vagues entraicircne geacuteneacuteralement peu de

risque pour les personnes En revanche la perte de terrain cocirctier induit un risque conseacutequent

pour les infrastructures

2 Geacuteorisques cocirctiers une probleacutematique importante au Queacutebec maritime

En raison des nombreux enjeux preacutesents sur les littoraux la probleacutematique engendreacutee

par les geacuteorisques cocirctiers est importante pour lEst du Queacutebec (Savard et al 2009

Bernatchez et Dubois 2004 Morneau et al 2001) Les presses locale et nationale abordent

ainsi reacuteguliegraverement et de plus en plus le sujet de leacuterosion des berges des rives et des cocirctes

et relaient les derniers rapports des groupes de recherche (figure 13) En effet cest un sujet

qui mecircme sil nest pas toujours traiteacute avec objectiviteacute affecte et inteacuteresse la population de

lEst du Queacutebec et les meacutedias (Bourque et Simonet 2008)

--

13

Archives Radio-Canada

~ 50

f0

40 -CIlc 30 ~ 20 0 E 10

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zo

0 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Anneacutee de parution

Archives Le Soleil

~ 10 A

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~

2000 2001 2002 2003 2004 2005

Anneacutee de parution

Figure 13 Importance de la couverture meacutediatique traitant de leacuterosion au Queacutebec (Source Goujon 2006 in Bernatchez 2007)

Les reacutesidents se sentent deacutemunis vis-agrave-vis de cette probleacutematique Les deacutecisions

prises par les instances supeacuterieures ne sont pas toujours bien comprises et le temps neacutecessaire

agrave la recherche leur paraicirct long (Radio-Canada 2009) Ainsi la population reacuteclame une

meilleure transparence En avril 2009 Radio-Canada titrait dailleurs laquoUne meilleure

communication souhaiteacuteeraquo en eacutevoquant le pheacutenomegravene de leacuterosion des berges

Un cadre de preacutevention des principaux risques naturels a eacuteteacute mis en place en 2006 par

le gouvernement du Queacutebec afin de reacutepondre agrave Jimportance de la probleacutematique lieacutee aux

aleacuteas naturels pour les reacutegions de lEst du Queacutebec Ce plan daction concerteacutee implique cinq

ministegraveres soit le ministegravere de la Seacutecuriteacute publique le ministegravere du Deacuteveloppement durable

de lEnvironnement et des Parcs le ministegravere des Affaires municipales et des Reacutegions le

ministegravere des Transports et le ministegravere des Ressources naturelles et de la Faune (MSP

2007) De plus une Chaire de recherche en geacuteoscience cocirctiegravere a eacuteteacute creacuteeacutee agrave [Universiteacute du

Queacutebec agrave Rimouski afin dacqueacuterir et de maintenir une expertise sur leacuterosion du littoral

14

Celle-ci est financeacutee par le gouvernement du Queacutebec (MSP 2009) ce qui montre

limplication de la recherche et du gouvernement dans lameacutelioration des connaissances et

des solutions concernant leacuterosion Un guide sur la gestion des risques en seacutecuriteacute civile a

aussi eacuteteacute eacutelaboreacute pour les acteurs du milieu afin dassurer une meilleure diffusion des

meacutethodes et des concepts relatifs agrave lanalyse du risque (MSP 2008)

J J3 Ameacutenagement et gestion de la zone littorale et de ses geacuteorisques

1131 Gestion et ameacutenagement du territoire notions importantes

Lameacutenagement se deacutefinit comme eacutetant lorganisation de lespace par des

eacutequipements approprieacutes de maniegravere agrave mettre en valeur les ressources naturelles du lieu et agrave

satisfaire les besoins des populations inteacuteresseacutees (Grand dictionnaire de terminologie sd)

Lameacutenagement et la gestion de lurbanisation se font traditionnellement par un zonage (plan

durbanisme scheacutema dameacutenagement) qui divise le territoire et prescrit les activiteacutes

autoriseacutees selon les endroits En zone cocirctiegravere ce nest pas diffeacuterent et le zonage est r outil de

planification et de gestion le plus impOltant pour encadrer loccupation des terres (Stewalt

el al 2003)

Au Queacutebec selon la Loi sur lameacutenagement et lurbanisme (LAU loi provinciale)

il faut que les MRC se conforment aux diffeacuterents regraveglements existants en matiegravere

dinfrastructures de risques technologiques et naturels La LAU preacuteconise un zonage selon

les usages qui seront effectueacutes sur les lots ainsi que selon les lieux Lobjectif de la loi

deacutecoule du fait quune harmonie des usages est neacutecessaire dans un territoire afin de

minimiser les probleacutematiques Le zonage des constructions peut se faire selon de multiples

critegraveres et les mesures de gestion sappliquent agrave tous les territoires selon le principe de

linteacuterecirct collectif de la socieacuteteacute

15

Deacutecoulant de ces pnnclpes le zonage a eacutegalement eacuteteacute appliqueacute aux risques en

geacuteneacuteral Les geacuteorisques sont un des paramegravetres pouvant entraicircner un zonage mais il est

important de noter que dautres paramegravetres peuvent eux aussi en ecirctre la source Le zonage

des risques deacutepend de la vision que lon a du pheacutenomegravene naturel menaccedilant agrave savoir si on ne

fait que le subir ou sil est possible de le modifier pour vivre avec (Pigeon 2005) Dans le

premier cas le zonage est vu comme une solution avantageuse pour eacuteviter les risques alors

que dans le second cas des ouvrages de protection de modification de lenvironnement

preacutevalent

1132 Speacutecificiteacutes de lameacutenagement en zone cocirctiegravere

Les modegraveles possibles de gestion du littoral deacutependent du modegravele de gestion de

lameacutenagement en geacuteneacuteral choisi par la reacutegionlMRC De plus la gestion de la cocircte ne peut

pas seffectuer sans la prise en compte de larriegravere-pays dans sa gestion afin deacutevaluer

lespace disponible pour lextension urbaine par exemple Les situations locales peuvent

donc ecirctre tregraves varieacutees

Eacutetant donneacute les variations dans les deacutefinitions de lobjet deacutetude (la zone cocirctiegravere) la

deacutefinition qui est donneacutee agrave la gestion de la zone cocirctiegravere varie donc elle aussi En ce qui a trait

aux risques cocirctiers le but du zonage est de les minimiser pour les populations Pour cela deux

possibiliteacutes

raquo atteacutenuer les aleacuteas (enrochements recharges en sable digues murets )

raquo minimiser les enjeux (zonage constructions adapteacutees)

Une autre meacutethode de gestion de la zone cocirctiegravere pourrait plutocirct utiliser les assurances

au lieu du zonage Le fait de ne plus assurer ce qui est agrave risque trop eacuteleveacute est reacuteguliegraverement

discuteacute dans les meacutedias anglais (Klein et al 1999) Ainsi les risques ne sont pas diminueacutes

mais lEacutetat se deacutesengage de toute responsabiliteacute concernant ces risques et ceci pourrait avoir

un impact important sur le reacuteajustement des valeurs du marcheacute immobilier ainsi que limiter

les nouvelles constructions qui ne pourraient plus ecirctre assureacutees

16

Dans tous les cas la gestion de la zone cocirctiegravere est complexifieacutee par le fait quelle est

soumise agrave des leacutegislations multiples Eacutetant une frontiegravere elle se retrouve de fait agrave la marge de

plusieurs lois et de plusieurs juridictions (Holgate-Pollard 1996) De plus au Queacutebec sa

gestion deacutepend de plusieurs paliers gouvernementaux ce qui reacutesulte en de multiples

leacutegislations (figure lA) et en une gestion mosaiumlque (Morneau et al 2001) Cette gestion est

complexe tant du fait des multiples lois existantes mais aussi du fait des connaissances

souvent non exhaustives que les deacutecideurs ont de la dynamique littorale

tourbIegravere

BBracl10is Morais intertidale

Amplitude des mareacutees

--_ Extrecircme de pie mllf Supecircriltlll Ugne des Milles eaux printeniegraveres moyennes

~_ EJltfecircme de pleine mer Infmieure

i Mer lerritoriale Cl2 milles marins) ~ ~ _------_

Zone eacuteconomique (12 milles manns)

1_ _ _ -_-

Figure 1A Leacutegislations concernant les zones cocirctiegraveres

Source Morneau et al 2001

17

] 133 Ameacutenager un territoire agrave risque sadapter agrave la probleacutematique

Ladaptation aux aleacuteas (ou aux changements climatiques) est lensemble des

activiteacutes qui dune part limitent les impacts neacutegatifs et dautre part favorisent laccegraves aux

nouvelles possibiliteacutes Cela passe donc par un ameacutenagement adeacutequat des territoires

concerneacutes Diffeacuterents types dadaptation sont possibles (tableau 12) Concernant les aleacuteas

cocirctiers deux meacutethodes de gestion sont possibles SOil par reacuteaction ou anticipation

(Klein et al 1999) soit reacuteactive et preacuteventive (Smit et al 1999 Lemmen et al 2008) La

gestion par reacuteaction conduit le plus sou vent agrave de la protection car elle survient apregraves des

eacutevegravenements dommageables pour la population La gestion par anticipation se traduit

principalement par un zonage afin deacuteviter les installations dans les zones soumises aux aleacuteas

Le zonage se situe dans la cateacutegorie de lintention planifieacutee avec une action preacuteventive Il est

important de consideacuterer que laquo dans la plupart des situations les mesures preacuteventives

planifieacutees ont des coucircts moins eacuteleveacutes agrave long terme et sont plus efficaces que les mesures

reacuteactivesraquo (Lemmen et al 2008)

Tableau 12 Diffeacuterents types dadaptation

ADAPTATION

selon Type dadaptatioo

Lintention Spontaneacutee Planifieacutee

Laction (par Reacuteactive Simultaneacutee Preacuteventive rapport au

stimulus climatique)

Leacutetendue temporelle Acourt terme Along temle

Leacutetendue spatiale Localiseacutee Eacutetendue

(Source Lemmen et al 2008 (extrait modifieacute tireacute de Smit et al 1999))

18

Presque toutes les actions danticipation vis-agrave-vis des geacuteorisques cocirctiers requiegraverent

une laquoplanification strateacutegiqueraquo (Klein et Nicholls 1999) ce qui nest pas encore geacuteneacuteraliseacutee

sur les cocirctes du Queacutebec La planification strateacutegique consiste notamment en lidentification

dun zonage des risques par des experts et agrave sa mise en application par les autoriteacutes

compeacutetentes

Concernant la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers et en particulier de leacuterosion les

choix qui soffrent aux instances de gestion sont le retrait ladaptation ou la protection

(figure 15) (Morneau et al 2001)

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1 1 1 1 1 1 1 1

- Abandon agrave la - Zonage - Empierrement nature

- Maintien des - Deacuteveloppement

controcircleacute

- Murs - Eacutepis (champs)

processus naturels - Brise-lames - Dragage

- Recharge de plage

- Combinaison de Morneau et al 2001 techniques

Figure 15 Choix possibles face agrave la probleacutematique de leacuterosion

Cette recherche sattachera agrave Jeacutetude du choix preacuteventif quest ladaptation laquoCette

strateacutegie [ladaptation] preacuteconise leacutetablissement dun juste eacutequilibre entre la conservation et

le deacuteveloppement par Jadoption de certaines regravegles de zonage et dun deacuteveloppement

controcircleacute raquo (Morneau et al 200 1)

19

12 Zonage des risques en milieu cocirctier

laquo The ocean beachfront is a most hazardous place ta build raquo

(Clark 1996 pI76)

Lorsque lon eacutevoque le zonage des risques en milieu cocirctier cela reacutefegravere agrave lutilisation

de meacutethodes et de strateacutegies de zonages destineacutees agrave ameacutenager le littoral comme eacutetant une

entiteacute soumise agrave des conditions deacutetablissement speacutecifiques Le zonage reacutepond ainsi au

principe de preacutecaution

121 Principes et applications du zonage des risques

Le principe du zonage est deacuteviter la superposition des zones anthropiseacutees avec les

zones daleacuteas Il sagit alors de creacuteer des bandes non aedificandi soit des laquo zones non

constructiblesraquo (Paskoff 2004 b) Ce principe important est deacuteviter la construction dans les

zones preacuteceacutedemment identifieacutees comme soumises aux aleacuteas (Paskoff 2001 a McInnes

2006) En deacutefinissant quelle sera la laquo ligne de retraitraquo de la cocircte on pourra proceacuteder agrave un

retrait strateacutegique (Clark 1996) Le zonage de loccupation des terres est deacutejagrave utiliseacute dans

beaucoup de pays (Clark 1996) et il peut aussi ecirctre utiliseacute dans le cadre de plans de gestion

inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (GIZC) afin dy inclure des zonages speacutecifiques agrave la cocircte

(eacutecologie risques ) Les deacutecideurs peuvent par la suite prendre les mesures

dameacutenagements adeacutequates (tel quinterdire les nouvelles constructions) en toute

connaissance de cause et guider les nouveaux deacuteveloppements vers les espaces les plus

propices (McInnes 2006 Stewart et al 2003) Paskoff (2001 a) reacutesumait ainsi le principe du

zonage des risques en zone cocirctiegravere

Mieux vaut preacutevenir quessayer de porter remegravede Il conviendrait donc de repenser lusage de lespace littoral de telle sorte que les installations humaines ne se retrouvent pas en situation critique vis-agrave-vis des menaces de la mer agrave court ou mecircme agrave moyen terme (Paskoff 2001 a p 146 -147)

20

Le zonage se reacutevegravele ecirctre une bonne solution dameacutenagement concernant les risques

cocirctiers car les aleacuteas causant ces risques sont bien localiseacutes dans lespace et sont preacutevisibles

(Clark 1996) Plusieurs acteurs ont donc deacutejagrave identifieacute le zonage (zoning ou mapping en

anglais) comme une solution adeacutequate (Paskoff 2001 a Clark 1996) Dans son guide agrave

lintention des municipaliteacutes canadiennes le C-Ciarn (2006) eacutevoque eacutegalement cette

solution laquo Selon notre connaissance du risque actuel il importe de limiter le deacuteveloppement

dans les zones probleacutematiques et dinterdire toute nouvelle construction raquo (C-Ciarn 2006)

Les avantages du zonage par rapport aux autres solutions tiennent en son approche

anticipative bien quelle soit compleacutementaire avec dautres solutions Plusieurs

gouvernements ont ainsi adopteacute cette approche pour la gestion des zones cocirctiegraveres de leur

territoire notamment en Nouvelle-Zeacutelande (Ballinger et al 2000) en Eacutecosse (Ballinger et al

2000) en France (Loi dite Loi littorale 1986) ou en Caroline du Nord (Division de

lameacutenagement cocirctier de la Caroline du Nord 2009) Ces limites dinconstructibiliteacute peuvent

ecirctre fixes ou variables et eacutemaner de diffeacuterentes raisons (eacutecologie risque ) Loptique

retenue est laquodinitier un programme deacutecennal de preacutevention des risques naturels dont lun

des points essentiels est de limiter strictement le deacuteveloppement dans les zones exposeacutees raquo

(Ministegravere de lAmeacutenagement du territoire et de JEnvironnement de France 1997 a et b) La

Loi sur la seacutecuriteacute civile du Queacutebec adopte une optique similaire agrave celles eacutevoqueacutees par

Ballinger et al (2000) qui consiste agrave deacutelimiter les zones soumises aux aleacuteas afin dy limiter

les constructions Le problegraveme qui persiste est didentifier avec preacutecision quelles sont ces

zones soumises agrave des aleacuteas deacuterosion ou de submersion par la mer comme le preacuteconisent la

loi de seacutecuriteacute civile du Queacutebec ou les lois de la Nouvelle-Zeacutelande ou dEacutecosse

Les plans devraient ecirctre dynamiques et donc subir des reacutevisions tous les 5 ans pour

tenir compte agrave la fois des changements de politiques ainsi que des avanceacutees dans la

compreacutehension de lenvironnement physique (Klein et al 1999 Dubois et al 2005)

Une analyse multirisque peut ecirctre envisageacutee sur les cocirctes car plusieurs aleacuteas peuvent

y survenir Un indice de sensibiliteacute composite peut alors ecirctre eacutetabli en assignant une cote aux

diffeacuterents paramegravetres naturels et artificiels en fonction de la magnitude et de la freacutequence de

chacun pour les diffeacuterents aleacuteas (De Pi ppo et al 2008) Cet indice est encore preacuteliminaire et

21

ne peut pas encore ecirctre utiliseacute pour la gestion des cocirctes mais lideacutee dutiliser une multitude de

critegravere et de laquo geacuteoindicateurs raquo afin de cerner au mieux les aleacuteas et les risques potentiels dun

segment de cocircte est en deacuteveloppement durant ces derniegraveres anneacutees Pour garantir lefficaciteacute

de la meacutethode il est primordial de savoir quels risques zoner et agrave partir de quelle intensiteacute ou

freacutequence ils doivent ecirctre inteacutegreacutes au zonage Plus le nombre de paramegravetres pris en compte

est grand plus il est possible de penser que le zonage sera complet et donc efficaceefficient

mais eacutegalement complexe long et coucircteux agrave mettre en place

122 Zonage theacuteorique marges fixes ou variables

Plusieurs meacutethodes permettent de deacutevelopper des zonages des risques cocirctiers et

peuvent ecirctre utiliseacutees pour deacuteterminer la largeur que devront avoir les marges de protection

littorales Il y a dun cocircteacute les zonages comprenant des marges fixes (Clark 1996) et de

lautre les zonages variables baseacutes sur les taux deacuterosion mesureacutes (Paskoff 2004 b Dean et

Dalrymple 2004 Sabatier et al 2008)

1221 Zonages agrave marges fixes

Des limites dinconstructibiliteacute sont appliqueacutees dans plusieurs pays sur leurs zones

cocirctiegraveres (figure 16) Les marges qui en reacutesultent varient eacutenormeacutement entre 8 m pour

lEacutequateur et 3 km en ex-URSS sans quil soit toujours possible de connaicirctre les raisons de

ces diffeacuterences (Sorensen et McCreary 1990) Si lon sattarde agrave lexemple de la France la

marge retenue est de 100 megravetres pour les infrastructures et de 2 000 megravetres pour les routes

qui ne sont pas de desserte locale (Loi dite Loi littorale 1986) Cette optique nest cependant

pas adaptable agrave la situation du Queacutebec compte tenu de lhistorique de peuplement cocirctier et du

faible hinterlandarriegravere-pays existant le plus souvent

22

1shy - COUNTRIES DISTANCE INLAND FROM SHORELlNE

Ecuador - 8 m

HawaII -- 40 ft

Philippines ----- 20 m (mangrove greenbelt)

MexIco ----- 20 m Brazll ------ 33 m New Zealand ------- 66 ft

Oregon ------------ Permanent vegetation Une (variable)

Colombla ------------------ 50 m Costa Rica ------------------ 50 m (public zone) Indonesla ------------------ 50 m

Venezuela ------------------ 50 m 1

Chlle -------------------- 80 m 1

1France ----------------------- 100 m 1

Norway ----------------------- 100 m (no building) 1

1 Sweden ----------------------- 100 m (In some places to 300 m) 1 (no building)

1 SpaIn ----------------------- 100 to 200 m 1

1 Costa RIca ------ 50 m to ----------- 200 m 1(restrlcted zone)

1

1Uruguay ----------------------------- 250 m 1

Indonesla ----------------------------------- 400 m (mangrove greenbelt)

1

1

1

1 Greece -------------------------------------- 500 m

Denmark ---------------------------------------- 1-3 km (no summer homes) 1

0 1

USSR - Coast of the Black Sea -------------------------- 3 km 811 shy(exclusion of new factorles) il

co 1 -----------------------------0Q)

1

Definition of shorellne varies but It Is usually the mean hlgh tlde ~I Most nations and states exempt coastal dependent Installations Gicircl such as harbor developments and marinas ~ 1

ecirc 1 Indonesla has both a 50 m setback for forest cutting and a 400 m Q)

Ci 1greenbelt for flshery support purposes ()1

Figure 16 Marges de retrait pour les constructions (zones dexclusion) utiliseacutees par diffeacuterents pays

23

1222 Zonages agrave marges variables

Les zonages de leacuterosion agrave marges variables partent dun principe simple qui est de

connaicirctre les risques passeacutes pour preacutevoir ceux de demain Cest ainsi quils se basent sur les

taux de recul historiques de chaque secteur Ils utilisent ces taux deacuterosion annuels passeacutes et

les multiplient par le nombre danneacutees de lhorizon de zonage deacutesireacute Cette meacutethode de

zonage est proposeacutee par plusieurs chercheurs (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et

Dalrymple 2004 Sabatier et al 2008) (figure 17-A et B) Elle est eacutegalement utiliseacutee par

certains gouvernements tels quen Caroline du Nord (Division de lameacutenagement cocirctier de la

Caroline du Nord 2009) Cest dailleurs cette approche qui a eacuteteacute utiliseacutee sur la Cocircte-Nord du

Saint-Laurent dans le cadre de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges (Dubois et al

2005) Lintention est de creacuteer une zone tampon entre loceacutean et larriegravere-cocircte encore appeleacutee

laquo setback raquo ou laquo exclusion zoneraquo en anglais (Clark J996)

RocalJjng Aolerence EmiddotIO Emiddot10 Emiddot60 Shor~iIl9 relllUrfl Lille Llne L1I1~A B

Zonos 1--+-EmiddotZos +----middot1 Eacutequipements lourds EmiddotIO Emiddot30 Emiddot60

ImmInent InllJrmodinle lol1ger Tornl Hl)lAld Zone HlilArd

iml11cllhlc rOllrd~

No Now M013ble Aonctity LmgeSelbadlts - - - POSITION DL RI ( l)AJiS bO AS - - - Habilnble Sinqle Fnmlll Movnblo SlfltCcedilhl SlltICluns SIItIIIUfflS SlrucuO~ Aliowed

Flood InsuranCfl

Fxisllng1---- Cover Ige Aeqllilfd -----shy

la Be lAajnlItH-~(J

Eligible 101

- - - POSITION Dl RIAGE OANS 10 -lS shy - shy ~eloralIcircOI

Bonetls NoN~w

Eacutequipem(lll Iltg(r~ mobik( NrtP PollCles

NOIICt nI

FrO$lOn

- - - POSITIO-J DL RIGI l)AJS 10 IS shy - shy I-l~lilrd

Reference E=middotIO [middot10 Emiddot60 AUluli rquipemelll Foahlfe Lille Line Une

~~bull Zono Emiddot30 Zobull

1 bullbullbull

[0middot60 lOIlQ

bull 1

t ShorehllIJ

P~~ ~(a~e _--~_-RIA(E ACTlEL Eltoltmple Prolile

Wllh lirl4i ond 7or~ IlluslrAI~d

(NOl 10 $cle)

Mc National Research Council 1990

Paskoff 2004 b in Dean el Dalrymple 2004

Figure 17 Propositions de zonages cocirctiers variables En A en France et en B aux Eacutetats-Unis

E-IO signi fie ligne deacuterosion dans 10 ans E-30 dans 30 ans et E-60 dans 60 ans

24

Ces zones sont baseacutees sur la laquoLong-Term Shoreline Change Ratesraquo (LTSCR) le taux de

changement agrave long terme de la ligne de rivage (Dean et Dalrymple 2004 Division de

lameacutenagement cocirctier de la Caroline du Nord 2009) De ces taux peuvent deacutecouler deux

propositions de gestion soit un retrait (setback) soit des normes de construction speacutecifiques

(construction standard)

Cette meacutethode dispose de plusieurs avantages Tout dabord elle est souvent

preacuteconiseacutee et mise de lavant comme eacutetant tregraves utile car elle correspond agrave la variabiliteacute

naturelle des cocirctes (Clark 1996) Cela creacutee un zonage modulable qui sadapte agrave la situation

locale selon les secteurs de cocircte Les marges ainsi eacutetablies peuvent ecirctre reacuteajusteacutees au fur et agrave

mesure que le temps avance et elles tiennent compte des paramegravetres naturels des cocirctes qui

neacutevoluent pas tous avec la mecircme vitesse (Paskoff 2004 b Clark 1996) Plusieurs

inconveacutenients peuvent malgreacute tout lui ecirctre imputeacutes car il ny a notamment pas de prise en

compte dune eacuteventuelle modification de ces taux historiques que ce soit agrave la hausse (agrave cause

dun changement de tendance ou des changements climatiques par exemple) ou agrave la baisse

(construction dune structure de protection rigide figeant le trait de cocircte eacutepis bloquant le

transit seacutedimentaire )

Pour connaicirctre les taux deacuterosion avec une grande preacutecision le lidar et autres

techniques modernes sont tregraves efficaces (Miller et al 2008) Cependant cela ne permet pas

de remonter en arriegravere et de caracteacuteriser leacutevolution historique et les techniques sont encore

coucircteuses et complexes Le recours agrave ces meacutethodes est donc encore peu freacutequent pour la

gestion et de lameacutenagement des cocirctes en lien avec leacuterosion Permettant une preacutecision

alti meacutetrique importante ces techniques sont cependant deacutejagrave utiliseacutees pour reacutepondre au risque

de submersion en permettant une cartographie de preacutecision

25

123 Reacuteglementations de zonages existantes dans la reacutegion

Ladaptation par le biais du zonage et du deacuteveloppement controcircleacute est peu reacutepandue au

Queacutebec et l appl ication de cette approche entraicircnerait une refonte importante des scheacutemas

dameacutenagement des plans durbanisme ainsi que de la reacuteglementation qui sy rattache

(Morneau et al 2001) Cependant diffeacuterents zonages cocirctiers existent dans la reacutegion deacutetude

ou dans les reacutegions adjacentes Ils peuvent ecirctre deacutejagrave en place ou encore agrave leacutetat de

proposition Ils preacutesentent des caracteacuteristiques diffeacuterentes ainsi que des objectifs divers mais

sont autant de possibiliteacutes qui soffrent pour le zonage des risques cocirctiers dans le secteur agrave

leacutetude

La Politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables a eacuteteacute voteacutee en

1987 puis modifieacutee en 1991 1996 1997 2005 et 2008 CeJle-ci preacuteconise une marge de

10 ou 15 m agrave partir de la ligne des hautes eaux qui sur le littoral correspond agrave la limite

de la veacutegeacutetation (figure 18) Au sein de cette zone la majoriteacute des constructions sont

interdites (Gouvernement du Queacutebec 1987 MDDEP 2007) Cette politique est en

application dans le cadre de la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (LQE

Gouvernement du Queacutebec 1972) Agrave deacutefaut dautres documents souvent inexistants ce

type de zonage est utiliseacute dans plusieurs MRC pour zoner le risque deacuterosion (Belzile

2008 Caron comm pers Dubois et al 2005)

A

Penle supeacuteriewe 8 JO

Source MDDEP 2009

Figure 18 Largeurs de protection prescrites par la politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables

26

Une adaptation du zonage eacutetabli agrave la suite de lentente speacutecifique sur leacuterosion des

berges de la Cocircte-Nord pourrait eacutegalement ecirctre appliqueacutee Le zonage des risques eacutetabli

pour la Cocircte-Nord dans le cadre dun projet pilote (Dubois et al 2005) tient compte de la

dynamique littorale en fonction des types de cocircte et de leurs taux de recul mesureacutes

historiquement et actuellement Ce zonage semble ecirctre efficace et durable

Malheureusement il ne tient pas compte dune acceacuteleacuteration probable des taux de reculs

dans un contexte de changements climatiques (GrEC 2007 a) De plus il a eacuteteacute eacutetabli

pour les types de cocircte principaux preacutesents sur la Cocircte-Nord Les cocirctes agrave falaises

rocheuses seacutedimentaires qui constituent en proportion lun des types de cocircte majeurs de

lestuaire et du golfe du Saint-Laurent (Bernatchez et Quintin 2005) neacutetant pas

suffisamment repreacutesenteacutees sur la Cocircte-Nord aucun calcul de marge nest proposeacute

(mecircmes si les auteurs preacuteconisent une analyse plus deacutetailleacutee de ces secteurs) (Dubois

et al 2005)

Le zonage envisageacute au Nouveau-Brunswick eacutetablit une marge de 30 m de largeur agrave partir

du trait de cocircte Ce zonage na pour le moment pas encore eacuteteacute transfeacutereacute dans les textes

leacutegislatifs bien quil ait eacuteteacute preacutesenteacute dans la Politique de protection des zones cocirctiegraveres

pour le Nouveau-Brunswick en date de 2002 Une marge fixe de 30 megravetres y est

preacuteconiseacutee dans laquelle les activiteacutes et constructions sont reacuteglementeacutees (ministegravere de

lEnvironnement et des Gouvernements locaux du Nouveau-Brunswick 2002)

Le zonage des risques naturels deacuterosion eacutetabli par la MRC du Rocher-Perceacute dans son

scheacutema dameacutenagement de 1989 (en 2009 il eacutetait toujours en vigueur dans lattente de

lapprobation dun nouveau scheacutema dameacutenagement) comprend lapplication strictoshy

sensu de la Politique de protection des rives ainsi que des zones reconnues comme eacutetant agrave

risque (MRC Rocher-Perceacute 1989) Ce zonage est transfeacutereacute tel quel dans le plan

durbanisme de la municipaliteacute car mecircme si en theacuteorie cette derniegravere peut laugmenter

elle nen a pas eu les moyens techniques

La proposition de zonage des risques naturels de la MRC du Rocher-Perceacute preacutevoit un

doublement de la largeur de la bande de protection preacutevue par la politique de protection

des rives ainsi que lajout de nouvelles zones de contraintes deacuterosion (Caron comm

pers MRC Rocher-Perceacute 2005) Ce scheacutema dameacutenagement est en cours dadoption par

la MRC Le doublement des marges preacutevues par la loi est neacute du constat simple que

27

celles-ci neacutetaient pas suffisantes pour proteacuteger les nouvelles constructions de leacuterosion

Lameacutenagiste a donc deacutecideacute suite aux reacutesultats preacuteliminaires des travaux de recherche

(Bernatchez et al 2008 a) pour le secteur de Perceacute de doubler ces marges (Caron

comm pers)

Un zonage utilisant les taux de recul historiques de la cocircte pourrait eacutegalement ecirctre

appliqueacute (Pugh 2004 Paskoff 2001 a) avec un horizon de gestion de 30 ou 50 ans Pour

les secteurs ougrave de laccumulation est preacutevue aucune marge de seacutecuriteacute ne serait retenue

La Loi sur la seacutecuriteacute civile de 2001 oblige les MRC agrave cartographier les zones agrave risque

sur leur territoire mecircme si celle-ci ne propose pas de meacutethodologie ni de moyens pour le

faire Les organismes locaux doivent donc trouver eux-mecircmes les critegraveres Cela permet

une adaptation aux probleacutematiques locales mais il est possible de se demander si les

MRC ont les ressources et lexpertise neacutecessaire pour mener cette opeacuteration agrave bien (Heacutetu

2001) Dans le cas des petites MRC avec peu de moyens cela retarde le processus La

MRC du Rocher-Perceacute na dailleurs pas commenceacute en 2008 agrave faire son scheacutema de

seacutecuriteacute civile

Des sceacutenarios deacutevolution de la position du trait de cocircte ont eacuteteacute eacutetablis par des chercheurs

dans un contexte de preacutevision de changements climatiques dans le cadre dune entente

entre le Fonds daction sur les changements climatiques (FACC) le consortium Ouranos

et lUQAR-ISMER (Bernatchez et al 2008 a) Ces sceacutenarios sont eacutetablis suite au

couplage des donneacutees deacuterosion passeacutee danciennes conditions climatiques et de

preacutevisions deacuterosion et environnementales La projection des donneacutees climatiques futures

a permis de deacuteterminer le taux deacuterosion le plus probable (SP) sous ces nouvelles

conditions

28

Les diffeacuterentes options de zonages des risques cocirctiers dans le secteur deacutetude et des

secteurs adjacents sont reacutesumeacutees dans le tableau 13

Tableau 13 Reacutesumeacutes des types de zonage des risques cocirctiers possibles

Zonage Marge appliqueacutee Principe sous-jacent

Loi sur la qualiteacute de lenvironnement

(politique de protection des rives) 10 ou 15 megravetres

Eacutecotone agrave proteacuteger

Inondations (lluvial)

Proposition de la

MRC du Rocher Perceacute 20 ou 30 m

La LQE nest pas suffisante donc

on double ces valeurs

Politique de protection des zones

cocirctiegraveres pour le

Nouveau-Brunswick

30 megravetres Protection de la zone tampon du

littoral

Entente speacutecifique sur leacuterosion des Taux de recul max x Augmentation importante de

berges (Cocircte-Nord) 30 ans leacuterosion future

Meilleure estimation des risques

Loi seacutecuriteacute civile Variable (selon des eacutetudes compleacutementaires

agrave reacutealiser)

Selon les taux historiques deacuterosion

Taux de recul

historique x horizon

dameacutenagement

Rien ne change le futur sera le

rellet du passeacute

Selon leacuterosion preacutevue dans un Augmentation variable des taux

contexte de changements climatiques Variable deacuterosion en raison des

(Bernatchez et al 2008 a) changements climatiques

13 Ameacutenagement cocirctier et changements climatiques

Eacutetant donneacute quaucune cocircte nest agrave [abri de Jinfluence du climat et de ses variations

naturelles et ni de celles induites par les activiteacutes humaines tout changement tel que ceux

preacutevus sous [influence des changements climatiques va avoir un impact sur son eacutevolution

Lameacutenagement des littoraux doit donc en tenir compte Nous analyserons ici dabord les

modifications dues au climat avant de nous attarder agrave la prise en compte de ces modifications

dans les zonages

29

131 Modifications de lenvironnement cocirctier dues au climat

Les impacts engendreacutes par les modifications du climat sur les zones cocirctiegraveres sont

multiples et reacutesultent agrave la fois des modifications de Jhydrosphegravere et de latmosphegravere ils se

surimposent aux variations naturelles du climat Ces changements ont eacuteteacute mesureacutes agrave leacutechelle

mondiale (GffiC 2001 2007 a et b) nationale (Ressources naturelles Canada 2004 Shaw et

al 1998) reacutegionale (Ressources naturelles Canada 2004 Lemmen et al 2008 Ouranos

2009) mais aussi locale (Bernatchez et al 2008 a Senneville et Saucier 2008) Connaicirctre

ces modifications de lenvironnement est important puisque plusieurs scientifiques

sentendent sur le fait que leacuterosion devrait prendre de lampleur dans le contexte des

changements climatiques notamment en raison de la hausse mondiale du niveau marin relatif

et de laugmentation de lintensiteacute des tempecirctes (Shaw et al 1998 GffiC 2001 et 2007

Morner 2004)

De multiples eacuteleacutements sont modifieacutes par les changements climatiques ce qui comme

nous allons le voir va avoir un impact sur les cocirctes et leur dynamique deacutevolution

(figure 19)

Q)Hausse de la tempeacuterature moyenne gt Q) lU

Eacuteleacutevation du niveau de la mer LU u Q)

c ru

Variation des tempeacuteratures extrecircmes +shyc (hausse en eacuteteacute diminution en hiver) o

u Variation des preacutecipitations moyennes Q)

0 l ru

Q)Augmentation de la freacutequence et Q)

gtde lintensiteacute des tempecirctes 0 ru Z

uAugmentation de lintensiteacute des preacutecipitations

Source Ressources naturelles Canada 2004

Figure 19 Eacutevolution preacutevue des variables climatiques au Canada

30

Dans les zones cocirctiegraveres des changements sont eacutegalement agrave preacutevoir avec des impacts

tant sur les milieux biologique et physique que pour les socieacuteteacutes (figure 1 0)

Changement climatique et

eacuteleacutevation du niveau de la mer

IMPACTS BIOPHYSIQUES bull Inondations cocirctiegraveres plus eacutetendues bull Accroissement de leacuterosion cocirctiegravere bull Intrusion deau saleacutee dans les aquifegraveres deau douce bull Amincissement de la couverture glacielle bull Hausse des inondations causeacutees par des ondes de tempecircte bull Augmentation des tempeacuteratures agrave la surface de la mer bull Perte dhabitats cocirctiers

IMPACTS SOCIO-EacuteCONOMIQUES bull Dommages aux infrastructures cocirctiegraveres dont celles

utiliseacutees pour le transport et les loisirs bull Allongement de la saison de navigation commerciale bull Pertes de proprieacuteteacutes accrues bull Augmentation des risques de maladie bull Accroissement des risques dinondation et de perte de vie bull Changement de ressources renouvelables et de subsistance

(p ex les pecircches) bull Perte de ressources et disparition de valeurs culturelles

Source Ressources naturelles Canada 2004

Figure 1 0 Impacts biophysiques et socio-eacuteconomiques eacuteventuels des changements climatiques dans les zones cocirctiegraveres

bull Hausse du niveau marin relatif

Agrave leacutechelle mondiale le niveau marin relatif a augmenteacute depuis le deacutebut du 20egraveme siegravecle

(GIEC 2007 b Paskoff 2003 2001 b) et il est preacutevu quil continue agrave augmenter dans les

prochaines deacutecennies (figure )

---

31

50

o

I-50

-100

-150

1850 1900 1950 2000

Figure 111 Variation du niveau marin relatif agrave leacutechelle mondiale vis-agrave-vis du niveau moyen de 1961-1990

Limpact de cette hausse du niveau marin relatif sur leacuterosion vient du fait que cela

permet aux vagues datteindre un niveau supeacuterieur avec plus de force ce qui va accentuer les

diffeacuterents pheacutenomegravenes eacuterosifs cocirctiers ceci mecircme si la hausse nest que de quelques dizaines

de centimegravetres (Paskoff 2003 2004 a) La hausse relative preacutevue du niveau de la mer pour le

prochain siegravecle dans un contexte de reacutechauffement climatique est denviron 50 agrave 60 cm pour

lest du Canada (Parkes et al 2006)

bull Hausse des tempeacuteratures moyennes

Au niveau mondial les tempeacuteratures moyennes sont en hausse (figure 112) dapregraves le GIEC

(2002007 b)

32

--A260 --A18

( --81 ~ -- Aconcentration conslanle (2000) Clgt 50 u -- XXe siegravecle

t J CIgt 40 c Clgt

ca 306 c 0 E 20 euml Clgt E Clgt 10

J

r-u 00

Clgt CI

-10

1900 2000 2100 Annee GIEC 2007 b

Figure 112 Eacutevolution et projection des tempeacuteratures planeacutetaires

Bourque et Simonet (2008) constatent une hausse statistiquement significative des

tempeacuteratures annuelles au Queacutebec Des modegraveles reacutegionaux du climat dOuranos preacutevoient

laugmentation des tempeacuteratures moyennes agrave la fois pour 2020 2050 et 2080 (Bourque et

Simonet 2008) Ces preacutevisions se deacutemarquent de la variabiliteacute naturelle du climat passeacute

(Bourque et Simonet 2008)

bull Augmentation des redoux hivernaux

Les redoux hivernaux sont en hausse depuis le deacutebut du 20egravell siegravecle Cette tendance agrave la

hausse devrait se poursuivre agrave lavenir (Jolivet et Bernatchez 2008) Cette hausse augmente

le nombre de cycles de gel-deacutegel et augmente donc les processus cryogeacuteniques et fragilise

ainsi les mateacuteriaux qui constituent les falaises cocirctiegraveres (Bernatchez et al 2008 a Bernatchez

et Dubois 2008)

bull Diminution de la couverture de glace

La couverture de glace de mer est en baisse dans le golfe et lestuaire du Saint-Laurent depuis

les anneacutees 90 (figure 1 J3) Depuis 1996 il Ya moins de glaces tant sur les ri ves quau large

(Service Canadien des glaces 2009)

- -

33

100

euml 90

~ - c

80 shy

iumlii Cf)

J 1J 70 Jg a lce (overage 1 (ouvenure des ola(~s

Cl -Average 1 mo~nne 1971-2000 Q1 60

ll 1J ltIl ~ 50 l1 Cl ID 1J 40 ~ J l

~ J 30 a o III 1J

amp 20

euml ID o

~ 101

0shy 0111 ~

1 111111 g 0 Il1

0 0

~

ocirc ~ ~

ocirc 0

~ ~ ~

0

~

Date Dapregraves Service Canadien des Glaces 2009

Figure 113 Eacutevolution de la couverture de glace dans lestuaire et le golfe du Saint-Laurent

Les preacutevisions et les modeacutelisations pour lestuaire et le golfe (Senneville et Saucier

2008) preacutevoient que la tendance agrave la baisse du nombre de jours de glace se maintienne agrave la

suite du reacutechauffement du climat (tableau 14) Une disparition de la glace de mer est mecircme

envisageacutee avant la fin du 21 egraveme siegravecle (Bourque et Simonet 2008)

Tableau 14 Reacutesultats des simulations de limpact des variations de tempeacuterature sur les conditions de glace pour la peacuteriode 1996-2003 et des projections futures

Peacuteriode teacutemoin Peacuteriode chaude Diffeacuterence Station de mesure 1996-2003 +2degC (nb de jours) de reacuteduction

jours gt30 de CcedilJlace jours gt30 de CcedilJlace Perceacute 622 261 361 58

Plage de la Martinique 71 263 447 63 Pointe-aux-Loups 573 159 414 72

Pointe-aux-Loups (OS) 339 119 22 65

(modlheacute de Senneville et Saucier 2008)

34

Cette diminution de la couverture de glace rend la cocircte vulneacuterable agrave laction des

vagues sur une peacuteriode de temps plus longue (Bernatchez et al 2008 a) La mobiliteacute des

glaces en hiver et le deacutepart du pied de glace assurent eacutegalement un transit seacutedimentaire sur le

bas de plage mecircme en hiver ce qui neacutetait pas le cas par le passeacute (Bernatchez et Dubois

2004)

bull Modification des preacutecipitations

Une tendance agrave la hausse des pluies hivernales a eacuteteacute constateacutee pour lEst du Queacutebec maritime

(Jolivet et Bernatchez 2008) Ces pluies peuvent causer de leacuterosion importante par

ruissellement et faire fondre la protection que constitue le manteau neigeux (Jolivet et

Bernatchez 2008) Les pluies diluviennes sont elles aussi en hausse pour la reacutegion de la

Gaspeacutesie (Jolivet et Bernatchez 2008)

bull Tempecirctes

II nest pas aiseacute de didentifier une tendance agrave la hausse ou agrave la baisse pour le nombre annuel

de tempecirctes dans lEst du Queacutebec II faut cependant noter quune partie importante des

tempecirctes se produit durant lhiver peacuteriode durant laquelle la glace de mer et le pied de glace

limitaient la creacuteation des vagues ainsi que leur propagation jusquagrave la cocircte Dans le golfe et

lestuaire du Saint-Laurent un changement dans le reacutegime glaciel va donc augmenter le

nombre de tempecirctes effectives cest-agrave-dire qui ont une action sur les cocirctes (Savard et al

2008 Savard et al 2009)

Les changements climatiques vont ainsi augmenter les aleacuteas Les aleacuteas affectant la

cocircte vont donc ecirctre modifieacutes et de maniegravere intrinsegraveque les risques eacutegalement

Lenvironnement actuel et surtout futur nest donc plus le reflet de ce quil eacutetait au deacutebut du

siegravecle passeacute et leacuterosion fortement deacutependante de son environnement est donc modifieacutee Il

nest alors plus possible de se fier seulement agrave lexpeacuterience passeacutee des communauteacutes cocirctiegraveres

pour geacuterer leacuterosion

35

132 Prise en compte de ces modifications dans le zonage

laquoLhumaniteacute dispose de plusieurs options mais le passeacute nen est pas une raquo

(Sauchyn et Kulshreshtha 2008)

Lors de leacutetablissement dune zone agrave risque il est important de prendre en compte agrave

la fois la variabiliteacute naturelle du climat (aleacuteas) mais aussi les modifications dues aux

changements climatiques (modification des aleacuteas) 11 est eacutegalement important de retenir que

la modification des activiteacutes humaines peut eacutegalement faire augmenter les risques

(figure 114)

Activiteacutes humaines

(Vulneacuterabiliteacute)

Figure 114 Possibiliteacute daugmentation du risque modification des aleacuteas combineacutee agrave une modification des activiteacutes humaines

11 est bon de sinteacuteresser aux risques futurs qui ont toutes les probabiliteacutes de survenir

dans le contexte de changements climatiques Ceux-ci reacutesultent agrave la fois de la hausse des

vulneacuterabiliteacutes (nouvelles constructions changement de vocation des bacirctiments ) et de la

hausse du niveau des aleacuteas Limpact des aleacuteas naturels devrait augmenter non seulement agrave

cause des changements climatiques mais aussi de la pression continue du deacuteveloppement

36

dans des zones marginales et vulneacuterables (McInnes 2006) Les deux paramegravetres conduisent agrave

augmenter de maniegravere corollaire les risques cocirctiers Afin de limiter les risques il est possible

de jouer sur les deux tableaux cest-agrave-dire soit de limiter les aleacuteas (physiques) soit de limiter

la vulneacuterabiliteacute (humaine) (Boriff et al 2005)

1321 Quand proceacuteder agrave cette prise en compte

Latteacutenuation des aleacuteas passe par des solutions dingeacutenierie qUi proposent

geacuteneacuteralement des ouvrages de protection Maintenir les ouvrages de protection actuels dans

un futur contexte de changements climatiques va engendrer des deacutepenses 15 agrave 4 fois plus

importantes selon les diffeacuterents sceacutenarios deacutevolution (Burgess et Townend 2004 in Thome

et al 2007) Par exemple si lon deacutecidait de conserver les coucircts dinfrastructures agrave un niveau

eacutequivalent agrave celui d aujourd hui ce seraient pregraves du tiers des deacutefenses cocirctiegraveres de Grandeshy

Bretagne qui ne pourraient pas ecirctre maintenues (Thome et al 2007) Le maintien du trait de

cocircte en limitant les aleacuteas ne semble ainsi pas ecirctre une option eacuteconomiquement viable

Lalternative serait donc de limiter les nouvelles vulneacuterabiliteacutes Cette limitation de la

vulneacuterabiliteacute est lieacutee agrave un zonage des risques pour lavenir Cependant il est important que

les critegraveres utiliseacutes pour le zonage des risques tiennent compte agrave la fois des aleacuteas futurs ainsi

que des enjeux futurs

Certains se demandent sil ne faudrait pas attendre une certitude concernant

deacuteventuels changements climatiques avant de les prendre en compte dans la gestion des

littoraux Mecircme si la grande majoriteacute des scientifiques qui se rangent actuellement derriegravere le

GlEC saccordent sur le fait que ces changements sont plus quune simple variation naturelle

du climat un doute peut subsister Cependant Stern (2007) calcule que cela reviendrait trop

cher dattendre ce moment avant dadapter nos faccedilons de faire Attendre que les effets des

changements climatiques deviennent majeurs va augmenter de maniegravere tregraves importante les

coucircts associeacutes agrave la gestion des risques et agrave lameacutenagement (Zeidler 1997) 11 est donc

possible de supposer la mecircme majoration des coucircts pour le Queacutebec ce qui rend laction

dautant plus pressante Le Ministegravere de lAmeacutenagement du territoire et de lEnvironnement

37

de France (1997 a) met eacutegalement de lavant cet inteacuterecirct agrave agir tout de suite mecircme si certains

doutes subsistent en eacutevoquant le principe de preacutecaution qui doit reacutegir les politiques

publiques Il est important de se souvenir que dans ce domaine linaction est en fait une

action une deacutecision de ne rien faire En effet attendre de constater une eacutevolution va laisser le

temps agrave des deacuteveloppements de voir le jour et va orienter les futures deacutecisions Ne pas

prendre de deacutecision aujourd hui doit donc ecirctre deacutecideacute et consideacutereacute comme un choix parmi

dautres et non comme un simple report de choix Finalement il faut consideacuterer que comme

nous sommes deacutejagrave mal adapteacutes aux conditions climatiques et environnementales actuelles

(Forbes 2008) prendre des mesures dadaptation immeacutediatement est neacutecessaire que lon y

integravegre les changements climatiques ou non

Dans ce contexte il est inteacuteressant de voir quels sont les aspects des changements

climatiques qui sont actuellement pris en compte par les gestionnaires des zones cocirctiegraveres

1322 Prise en compte de la hausse du niveau moyen des mers

Limpact des changements climatiques sur les cocirctes est souvent eacutevalueacute par la hausse

du niveau moyen relatif des mers tant par le public (Radio-Canada 2009) que par les

experts (Paskoff 2004 a et b 2001 a et b Pethick 2001 Gornitz et al 1997 Klein et al

1999) Cette hausse a donc mieux eacuteteacute documenteacutee et connue Ceci pourrait ecirctre ducirc au fait que

pour certains chercheurs la hausse du NMR est consideacutereacutee comme le paramegravetre avec le plus

de significativiteacute concernant leacuterosion (Thome et al 2007)

laquo When sea level is rising letting nature take its course is undoubtedly the best solution wherever such an option is acceptableraquo

(Paskoff 2004 a)

La principale inclusion de la hausse du niveau marin relatif en lien avec leacuterosion des

berges deacutecoule de la regravegle de Bruun (Bruun rule) Selon celle-ci le recul des plages peut ecirctre

preacutevu en fonction de la hausse du NMR le long des plages de sable Des calculs de la hausse

des taux deacuterosion en fonction des sceacutenarios climatiques et donc de la hausse du NMR ont eacuteteacute

38

effectueacutes par Thome et al (2007) et Petick (2001) en utilisant une eacutequation directement issue

de la regravegle de Bruun En Grande-Bretagne ce calcul a eacuteteacute fait sur les taux deacuterosion moyens

par secteur mais lauteur preacutecise que ce sont des taux preacutevus potentiels et que les conditions

locales les taux deacuterosion actuels ainsi que le profil cocirctier peuvent avoir un impact important

sur le futur taux reacuteel (Thorne et al 2007) Cependant Jutilisation de cette regravegle a eacuteteacute remise

en cause comme outil de preacutediction de leacuterosion car trop peu de paramegravetres sont pris en

compte (Komar 1998) Des problegravemes concernant cette regravegle de Bruun ont eacutegalement eacuteteacute

souleveacutes par Davidson-Arnott (2005) Une application de preacutediction des taux de recul et

donc une utilisation de ce principe pour les zonages des risques deacuterosion nest ainsi possible

que dans de tregraves rares cas ce qui voit son utilisation tregraves limiteacutee

Lautre inclusion de la hausse du niveau marin relatif dans la gestion des cocirctes utilise

le modegravele dit des laquo 3 optionsraquo qui est aussi mis en avant pour geacuterer leacuterosion actuelle des

cocirctes (figure 16 de Morneau et al 2001) Les laquo3 optionsraquo que sont ladaptation

] accommodement ou le retrait sont proposeacutees par plusieurs auteurs tels que Pugh (2004)

Ressources naturelles Canada (2004) Paskoff (2001 a 2004 b) ou le GIEC (20012007 b)

(figures 115 et tableau 15) Dans un contexte de hausse du NMR la regravegle dor du zonage

des risques est deacuteloigner suffisamment les ameacutenagements du rivage pour quils restent agrave

leacutecart des menaces quimplique la hausse du niveau marin relatif durant toute leur dureacutee de

vie (Paskoff 2001 b)

39

1

eunenl Su Leyel

RETREAT ACCOMMODAn PRouer

Buildings

le

hfu bullbullbull middot~i -middot-11 1-bullbulltwlIl ~$_~ -1

co a CrOpt a N

== ~--t o fil co a Pugh2DD4

Figure 115 Diffeacuterentes strateacutegies de la socieacuteteacute face agrave la hausse du niveau marin relatif

(agrave gauche) 1a reacutesistance dure (digues enrochement mur ) Jb reacutesistance douce (apport artificiel de seacutediments) 1c contre-attaque (remblaiement) 2 recul (deacuteplacement des constructions (agrave droite) Les strateacutegies peuvent ecirctre regroupeacutees en 3 cateacutegories retrait accommodement ou protection Les trois options ne sont pas toujours possibles

Tableau 15 Strateacutegies dadaptation aux aleacuteas pour les zones cocirctiegraveres

Option dadaptation Objectif Exemple ~-----~-------_----------

Protection Tenter de preacutevenir les effets de la mer sur la terre Construction douvrages longhudinaux alimentation des plages

Accommodement Modifier les activheacutes humaines et linfrastructure Construction de batiments sur pilotis production agricole en fonction du changement du niveau de la mer axeacutee sur des cultures reacutesistantes au sel et aux inondations

Retrait Ne pas essayer de proteacuteger les terres contre Abandon des terres lorsque les conditions lempieacutetement de la mer deviennent intoleacuterables

(Source Ressources naturelles Canada 2004)

Le GIEC propose eacutegalement une meacutethode dadaptation aux changements climatiques

dans les zones cocirctiegraveres mais celle-ci est eacutegalement baseacutee sur le seul critegravere de la hausse du

niveau marin relatif (Klein et al 1999)

40

Toutes ces solutions sont mises de lavant comme un modegravele dadaptation vis-agrave-vis

des changements climatiques dans leur inteacutegraliteacute bien quelles ne se basent que sur la hausse

du NMR Ceci peut provenir de la plus grande preacutecision des donneacutees de hausse du NMR due

agrave sa relative faciliteacute de modeacutelisation

1323 Prise en compte des autres paramegravetres

Le modegravele des laquotrois optionsraquo pourrait eacutegalement sappliquer agrave tous les paramegravetres

et non uniquement agrave la hausse du niveau marin relatif mais cela en augmenterait la

complexiteacute En effet avec les nouvelles connaissances sur la dynamique cocirctiegravere les impacts

des changements climatiques devraient eacutegalement ecirctre abordeacutes agrave laide dautres paramegravetres

climatiques et en combinant les processus marins et continentaux (Bernatchez et Dubois

2008 Bernatchez et al 2008 a) Cette derniegravere approche permet en effet de faire des

analyses mu Itirisques et dameacuteliorer lanticipation des reacuteponses des systegravemes cocirctiers aux

aleacuteas et aux changements climatiques (Fairbank et Jakeways 2006 McInnes 2006)

Plusieurs autres modifications de paramegravetres pourraient ecirctre prises en compte pour

lameacutenagement des cocirctes dans un contexte de variations climatiques Cependant les

recherches portant sur les connaissances des tempecirctes futures des redoux de la freacutequence et

de lintensiteacute des aleacuteas ne sont pas encore transfeacutereacutees dans la sphegravere de la science appl iqueacutee

ni de la gestion des zones cocirctiegraveres et lameacutenagement Au Queacutebec une seule eacutetude qui fait le

lien entre le climat sous ses multiples facettes et leacuterosion cocirctiegravere existe (Bernatchez et al

2008) La difficulteacute agrave prendre en compte ces autres modifications tient agrave limportance des

effets locaux dans les preacutevisions et au fait que la production de reacutesultats nest possible que

pour un lieu preacutecis et avec un investissement tregraves important

41

14 Efficaciteacute agrave court et long terme des modes de gestion actuels

Afin de choisir judicieusement entre les multiples possibiliteacutes qui soffrent aux

gestionnaires il serait neacutecessaire de posseacuteder des eacuteleacutements de comparaison deacutevaluation des

zonages En effet entre plusieurs possibiliteacutes comment deacuteterminer celle qui sera la plus

efficace pour notre secteur dameacutenagement

141 Choisir entre les diffeacuterentes possibiliteacutes dune mecircme meacutethode

Concernant les modegraveles dameacutenagement agrave choix multiples peu dauteurs deacutecrivent

les eacuteleacutements qui permettraient de diffeacuterencier les options quil serait preacutefeacuterable dadopter

selon les secteurs et les situations Pour Dean et Dalrymple (2004) les choix possibles entre

les diffeacuterentes options de gestion de la cocircte peuvent se faire en tenant compte de plusieurs

paramegravetres (figure 116)

Option

Factor Magnitude Retreat Nourlsh Armor

Long-lcrm Erosion Rate High Low

XCI

X Upland Economie

Uase High Low X

X

Protecting Historie Structures X X

Protecting Vital Infrastructure X X

Equity Matters Involved X X

a Unless reduction in LTSCR possible

Dean et Dalrymple 2004

Figure 116 Facteurs affectant le choix parmi les trois options dameacutenagement

Dapregraves ces auteurs les strateacutegies dameacutenagement qui devraient ecirctre abordeacutees sont retrait

engraissement de la plage ou structures rigides de protection (figure 119) Dans cet ouvrage

reacutecent les auteurs reacuteservent les structures rigides de protection (armor) aux situations dans

42

lesquelles il nest pas possible de faire autrement agrave savoir si des lieux historiques des

infrastructures vitales ou si leacutequiteacute sont menaceacutes Ceci ne semble pas pour le moment ecirctre

lusage geacuteneacuteral ni des populations ni des gestionnaires Pour faire la diffeacuterence entre le retrait

(retreat) et les recharges en sable (nourish) ils se basent sur deux critegraveres le taux de recul agrave

long terme etou la valeur eacuteconomique des terres menaceacutees Des chiffres de taux de recul sont

eacutevoqueacutes agrave partir desquels les solutions semblent les mieux adapteacutees dapregraves les auteurs Pour

parler de taux de recul faible il faut que celui-ci soit infeacuterieur agrave 07 m par an dans ce cas un

engraissement de la plage est preacuteconiseacute Et pour parler de taux eacuteleveacute il faut quil soit

supeacuterieur agrave 2 agrave 3 megravetres par an dans ce cas cest un retrait qui est preacuteconiseacute Cela laisse donc

une marge de manœuvre importante pour les deacutecideurs qui peuvent alors uti liser la valeur

eacuteconomique de larriegravere-cocircte pour baser leur choix (mecircme sil ny pas de valeurs

eacuteconomiques preacuteciseacutees) Mais on agit ici toujours de maniegravere reacuteactive une fois que le

problegraveme et le risque pour les infrastructures sest manifesteacute Ce modegravele deacutecisionnel doit

cependant ecirctre adapteacute aux cocirctes queacutebeacutecoises en y ajoutant dautres critegraveres car la recharge

nest pas possible dans tous les milieux (falaises notamment) et possegravede un coucirct qui peut ecirctre

important De plus le problegraveme de choix se pose lorsque les taux deacuterosion se situent agrave

linteacuterieur dune fourchette (entre 07 et 2 rnan) Lanalyse coucirctavantage nest pas proposeacutee

mais permettrait daffiner les deacutecisions

142 Comparer des possibiliteacutes de zonage

Eacutetant donneacute la multitude doptions dameacutenagement cocirctier qui soffre il est important

didentifier quel serait le meilleur zonage pour une zone cocirctiegravere en particulier Diffeacuterents

eacuteleacutements de comparaison pourraient alors ecirctre retenus tels que le coucirct de mise en place et

deacutelaboration le coucirct dune anticipation face agrave celui dune reacuteaction posteacuterieure le nombre de

bacirctiments agrave risque les limitations eacuteconomiques non neacutecessaires Linteacuterecirct collectif face agrave

linteacuterecirct particulier pourrait aussi ecirctre pris en compte Le fait que la gestion se doit decirctre

reacutealiseacutee en fonction de linteacuterecirct du groupe et non dune personne en particulier devrait ecirctre

mis en avant Les comparaisons devraient se faire avec dautres zonages ou avec dautres

actions ou inactions possibles Quelques comparaisons eacuteconomiques existent entre action et

43

inaction agrave savoir celle de Stern (2007) agrave une eacutechelle mondiale ou celle de Peng et al (2006) agrave

propos de la comparaison entre limplantation dun plan de gestion inteacutegreacutee de la zone cocirctiegravere

en Chine versus linaction Cependant il nexiste pas encore de litteacuterature sur ce sujet agrave une

eacutechelle locale pour aider les deacutecideurs agrave faire des choix entre deux actions Ainsi il ny a pas

de meacutethodologie sur laquelle se baser pour identifier quels eacuteleacutements il faut consideacuterer lors de

ce choix

Morneau et al (2001) PoJomeacute et al (2005) ainsi que Cooper et McKenna (2008)

eacutevoquent lutilisation de la meacutethode danalyse coucirctbeacuteneacutefice pour choisir la mei lIeure option

dameacutenagement Cependant cette meacutethode reste plus adapteacutee agrave la comparaison de solutions

laquo postraquo probleacutematique quagrave la comparaison de solutions de zonages qui doivent se faire en

amont De plus cest encore une meacutethode en deacuteveloppement pour laquelle il n y a pas de

consensus sur quels seraient les eacuteleacutements agrave consideacuterer biens mateacuteriels beacuteneacutefices non

moneacutetaires reacutesultant de la localisation avantage lieacute agrave lutilisation de la plage prix dun

eacutecosystegraveme sain coucirct dun deacutesagreacutement visuel prix lieacute agrave une tranquilliteacute desprit (Cooper

et McKenna 2008)

Un choix ne serait plus neacutecessaire si lon connaissait avec preacutecision leacutevolution

certaine de la cocircte Il est donc possible de se demander sil serait possible dutiliser des

modegraveles 3D pour preacutedire leacutevolution des systegravemes et apporter des solutions preacutecises aux

ameacutenagistes en leur fournissant des donneacutees deacutevolution pour chaque secteur

Malheureusement les processus naturels et leurs interactions sont encore trop complexes

pour permettre une telle utilisation des modegraveles 3D (Whitehouse et Sutherland 2001) Ainsi

choisir le zonage le plus efficace parmi des options theacuteoriques est toujours indispensable

143 Deacutefinir un horizon dameacutenagement

Un eacuteleacutement important agrave consideacuterer lors du choix du zonage est son horizon de

gestion En effet il peut varier consideacuterablement entre 20 30 50 voir 100 ans ou ne pas ecirctre

deacutefini Dans lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges sur la Cocircte-Nord (Dubois et al

44

2005) deux horizons sont utiliseacutes agrave savoir 30 ans dans les zones municipales et 100 ans dans

les secteurs hors des municipaliteacutes (soit les terres gouvernementales) Dautres utilisent un

horizon de 50 ans notamment en raison de sa concordance avec la peacuteriode utiliseacutee pour les

modegraveles de preacutevision climatique ou encore avec la dureacutee de vie de certaines infrastructures

(Bernatchez et al 2008 a Winckel et al 2008 Clark 1996) Dautres procircnent 100 ans

comme Davidson-Arnott (2005) laquo It seems prudent to take 100 years as the horizon for most

planning exercises in the coastal zone and as a reasonable goal for the development of

integrated coastal zone management raquo Le choix entre ces diffeacuterents horizons nest pas

discuteacute et est donc laisseacute agrave la discreacutetion des deacutecideurs selon leurs objectifs et la dureacutee de vie

preacutevue des constructions (habitation hocircpital voie de communication ) Geacuteneacuteralement

utiliser un horizon dameacutenagement de lordre de 50 ans pourrait ecirctre agrave privileacutegier compte

tenu des cycles de vie des bacirctiments (Sorensen et McCreary 1990) des possibiliteacutes

eacuteconomiques ainsi que des possibiliteacutes de projections climatiques et des aleacuteas

Des horizons de mise agrave jour des zonages sont eacutegalement proposeacutes par plusieurs

auteurs afin de rendre les plans de gestion plus modulables (Clark 1996 Stewart et al 2003

Paskoff 2004) Un recalcul peacuteriodique de la zone deacuterosion tous les 5 ou 10 ans serait ainsi

souhaitable (Clark 1996) Le recalcul pourrait aussi ecirctre effectueacute agrave mi-terme de l horizon de

gestion ainsi que peu avant le terme (Dubois et al 2005) afin de prendre en compte agrave la fois

le deacuteplacement du trait de cocircte (pour reacuteajuster lemplacement du zonage) et les modifications

dans les processus

Ainsi si la litteacuterature sattardant agrave la reacuteduction et agrave ladaptation aux risques semble

saccorder sur le fait que le zonage est un bon outil il ne ressort pas de consensus sur la

maniegravere dopeacuterer ce zonage ni sur quels eacuteleacutements le baser Plusieurs meacutethodes sont ainsi

exposeacutees selon les endroits et selon les auteurs sans toutefois quil se deacutegage deacuteleacutements

permettant de privileacutegier lune ou lautre II nexiste pas deacutetude qui mesure limpact de la

mise en place dun zonage sur leacutevolution de loccupation des terres et sur leacutevolution des

risques pour une popu lation Ce meacutemoire sattachera donc agrave combler ces lacunes pour

contribuer agrave une meilleure gestion des risques littoraux dans le contexte actuel de

changements climatiques

CHAPITRE 11

MEacuteTHODOLOGIE

La meacutethodologie utiliseacutee sappuie sur une caracteacuterisation preacutecise de lenvironnement

de la municipaliteacute de Perceacute tant dun point de vue physique quhumain Cela permettra de

reacutepondre efficacement aux deux objectifs principaux de ce projet qui sont de connaicirctre tant

les impacts que lefficaciteacute des zonages des risques

Lapproche utiliseacutee comprend ainsi Jeacutevolution du secteur deacutetude [inteacutegration des

changements environnementaux la comparaison des zonages leacutevaluation des coucircts lieacutes aux

risques cocirctiers la deacutemarche des rencontres avec le milieu et enfin un traitement de toutes

ces informations au sein dun systegraveme dinformation geacuteographique

46

21 Caracteacuterisation de la cocircte agrave [eacutetude

La caracteacuterisation physique de la cocircte du secteur agrave leacutetude se base sur la distinction

de segments homogegravenes dapregraves leur nature geacuteomorphologique Cette segmentation a eacuteteacute

eacutelaboreacutee par le Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (UQAR)

Pour cela plusieurs caracteacuteristiques sont releveacutees (tableau 21) Elle a eacuteteacute effectueacutee sur le

terrain en 2006 et compleacuteteacutee agrave laide de videacuteographies obliques heacuteliporteacutees du secteur

(Environnement Canada 2005) et des cattes geacuteologiques Le trait de cocircte a eacuteteacute traceacute sur les

orthophotographies au 1 40000 de 2001 dans un systegraveme dinformation geacuteographique

(ArcGIS 91 et 92) Il a eacuteteacute diviseacute en 146 segments dont la longueur varie entre 6 megravetres et

69 kilomegravetres Le trait de cocircte correspond au sommet des falaises dans les secteurs concerneacutes

ou agrave la limite de la veacutegeacutetation pour la flegraveche littorale et les terrasses de plage

Tableau 21 Caracteacuteristiques de la cocircte recueillies lors de la segmentation

Caracteacuteristique Utilisation Type de cocircte Faciegraves littoral geacuteomorphologie de la cocircte eacutenergie de la cocircte

Hauteur Aleacuteas potentiels (possibiliteacute de mouvements de masse) Lithologie Dureteacute possibiliteacute dalteacuteration prise en charge des seacutediments

Meacutecanismes deacutevolution de la cocircteProcessus actifs rythme de recul causes de leacuterosion

Etat deacutequilibre du systegravemePlage alleacutenuation de ]eacutenergie des vagues

Largeur Quantiteacute de seacutediments preacutesents eacutetat du systegraveme Pendage des couches

Types daleacuteas preacutesents (glissements en plans vs eacutecroulement)rocheuses

Artificialiteacute Probleacutematique de leacuterosion (type et eacutetat) (impacts potentiels Qualiteacute de lentretien)

Alteacuteration de la roche Type et intensiteacute des processus actifs fragiliteacute de la roche(qualitatif)

Etat de la cocircte Etat vis-agrave-vis de leacuterosion

La caracteacuterisation fine des falaises rocheuses a eacuteteacute reacutealiseacutee au moyen de visites sur le

terrain de videacuteographies aeacuteroporteacutees et de cartes geacuteologiques Le degreacute dalteacuteration des

roches est une eacutevaluation qualitative du degreacute de fragilisation des roches et de leur

effritement Le pendage repreacutesente linclinaison des couches seacutedimentaires preacutesentes dans les

roches au niveau de la falaise

47

Une caracteacuterisation de loccupation humaine de la cocircte a eacutegalement eacuteteacute effectueacutee

Elle visait agrave identifier de maniegravere lineacuteaire quelles eacutetaient les formes doccupations humaines

preacutesentes sur larriegravere-cocircte Pour cela une bande de 150 megravetres en arriegravere du trait de cocircte a

eacuteteacute utiliseacutee Les diffeacuterentes cateacutegories doccupation possible sont patrimoniale service

public industrielle reacutecreacuteative portuaire commerciale (tant commerces locaux que

touristiques) villeacutegiature (chalets) reacutesidentielle voie de communication (une sous-cateacutegorie

a eacuteteacute effectueacutee entre la voie ferreacutee la route nationale 132 et les voies locales) naturelle

friche et agricole Eacutetait toujours retenue la premiegravere occupation agrave proximiteacute de la cocircte En cas

de double utilisation loccupation principale eacutetait consideacutereacutee La caracteacuterisation a eacuteteacute reacutealiseacutee

agrave laide des orthophotographies au 140000 du secteur ainsi que du trait de cocircte du LDGIZC

Loccupation humaine a eacuteteacute inventorieacutee agrave laide du rocircle deacutevaluation fonciegravere fourni par le

MAMR (2006) de la couche des voies de communication de la base de donneacutees

topographiques au 1120000 du Queacutebec de Jinterpreacutetation des photographies aeacuteriennes ainsi

que des connaissances acquises sur le terrain

22 Eacutevolution du secteur deacutetude

Afin de comprendre au mieux comment la cocircte est susceptible deacutevoluer dans le

futur il est neacutecessaire de connaicirctre et de comprendre son eacutevolution passeacutee Leacutevolution du

secteur deacutetude a eacuteteacute reacutealiseacutee agrave laide de couvertures de photographies aeacuteriennes datant des

anneacutees 1934 1963 1975 1980 1992 (geacuteoreacutefeacuterencement de Bernatchez et al 2008 a agrave laide

des orthophotographies de 2001) ainsi que des orthophotographies de 2001

22 Eacutevolution historique de loccupation du territoire

Loccupation des terres a eacuteteacute deacutetermineacutee par photo-interpreacutetation pour une bande

cocirctiegravere dune largeur de 1 km agrave partir de la ligne de rivage de 2001 (carte 21) Afin de rendre

les comparaisons possibles entre toutes les anneacutees les zones manquantes pour au moins une

48

couverture de photographies ont eacuteteacute supprimeacutees de lanalyse pour toutes les autres anneacutees

Ainsi une zone de 3 483 hectares a eacuteteacute caracteacuteriseacutee

Une telle analyse diachronique de photographies aeacuteriennes a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee

par Robin et Verger (1996) en France entre 1960 et 1990 Leur analyse ne seacutetendait

cependant que dans les 500 premiers megravetres longeant les cocirctes et visait seulement leacutevolution

de lurbanisation

Pour chaque couverture de photographies la position et le type des voies de

communication la localisation des uniteacutes durbanisation (bacirctiments) les superficies boiseacutees

ainsi que les superficies en friche et les terrains agricoles ont eacuteteacute deacutelimiteacutes Ces eacuteleacutements

geacuteographiques ont eacuteteacute repreacutesenteacutes par numeacuterisation de polygones de polylignes et de points

dans ArcGIS 91 et 92 De plus gracircce agrave des photographies aeacuteriennes obliques de 1927

(BANQ 2009) et au rocircle deacutevaluation fonciegravere de 2006 (MAMR) il a eacuteteacute possible en plus du

nombre de caracteacuteriser leacutevolution du type de bacirctiments pour deux secteurs (en jaune sur la

carte) agrave savoir le village de Perceacute et celui de Cap-dEspoir au niveau de lancien quai

(carte 21)

49

Secteur agrave leacutetude Correspond au 1er km agrave partir de la ligne de rivage (sauf lacune de photographies aeacuteriennes)

Secteur deacutetude de preacutecision Il Correspond aux villages de Perceacute el de L-I Cap-dEspoir (eacutetude approfondie gracircce

aux photographies obliques)

NI o 1250 2500 5000 __-====- megravetres

Cartographie Susan Drejza 2009 + Carte 21 Zones utiliseacutees pour la photo-interpreacutetation

50

222 Eacutevolution de la cocircte

La position des anciens traits de cocircte provient du Laboratoire de dynamique et de

gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de lUQAR et a eacuteteacute obtenue agrave laide des photographies

aeacuteriennes geacuteoreacutefeacuterenceacutees ou des orthophotographies (Bernatchez et al 2008 a) Cela a

permis de calculer les taux de recul historique du trait de cocircte provoqueacutes par leacuterosion

cocirctiegravere La meacutethode retenue pour cette analyse a eacuteteacute de comparer le trait de cocircte avec une

ligne fixe en arriegravere-cocircte afin de minimiser les marges derreur (Bernatchez et al 2008 a) Le

secteur de Cannes-de-Roches (voir carte 32) na pas pu ecirctre utiliseacute car les distorsions dues

aux parois verticales abruptes eacutetaient trop importantes ce secteur est donc exclu de notre

analyse Nous utiliserons ici les donneacutees produites par cette eacutetude

Les taux de recul actuels de la cocircte reacutesultent dun reacuteseau de suivi implanteacute depuis

2005 par le Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de lUQAR

Ces taux releveacutes annuellement sont mesureacutes agrave laide de 49 bornes repegraveres installeacutees agrave une

distance fixe en arriegravere du trait de cocircte (Bernatchez 2006)

Concernant lenvironnement humain cest principalement lartificialisation de la

ligne de rivage qui sera utiliseacutee Leacutevolution des ouvrages de protection sur la ligne de rivage

a eacuteteacute effectueacutee par photo-interpreacutetation par Friesinger (2009)

23 Projection de leacutevolution preacutevue de la cocircte

Des projections deacutevolution cocirctiegravere pour lhorizon 2050 ont eacuteteacute utiliseacutees (reacutealiseacutees par

Bernatchez et al 2008 a) Celles-ci incluent notamment les impacts de plusieurs

changements de tenvironnement physique tels que les preacutecipitations (quantiteacute et cateacutegorie)

les tempeacuteratures les redoux hivernaux les tempecirctes et les glaces de mer Lanalyse des

donneacutees brutes a eacuteteacute effectueacutee par des groupes de recherche et des experts speacutecialiseacutes dans

ces domaines (Senneville et Saucier 2008 Jolivet et Bernatchez 2008) Plusieurs sceacutenarios

deacutevolution ont eacuteteacute deacutefinis agrave savoir un sceacutenario optimiste (S 1) tablant sur une poursuite de

51

leacuterosion telle quelle a eu cours en moyenne depuis 1934 un sceacutenario modeacutereacute (S2) et un

sceacutenario pessimiste (S3) (tableau 22) Parmi les trois sceacutenarios proposeacutes pour chaque

segment il a eacuteteacute choisi le sceacutenario qui serait le plus probable compte tenu des modifications

environnementales appreacutehendeacutees (Bernatchez et al 2008 a) Ce sceacutenario le plus probable

(SP) sera utiliseacute dans cette eacutetude comme reacutefeacuterence pour lemplacement du trait de cocircte en

2050

Tableau 22 Sceacutenarios deacutevolution de la cocircte pour 2050

Sceacutenarios pour 2050 Description

51 Sceacutenario optimiste Il ny aura pas de modification de leacuterosion cocirctiegravere en Taux de deacuteplacement moyen historique de la ligne raison des changements climatiques La sensibiliteacute de rivage (entre les photos les plus anciennes et les du littoral aux changements climatiques sera faible plus reacutecentes) ou nulle

52 Sceacutenario modeacutereacute

Taux deacuterosion moyen mesureacute pour un intervalle de Il Y aura une probable acceacuteleacuteration de leacuterosion 10 agrave 15 ans ougrave leacuterosion a eacuteteacute la plus intense parmi cocirctiegravere en raison des changements climatiques toutes les peacuteriodes

53 Sceacutenario pessimiste

Taux moyens des valeurs supeacuterieures agrave la moyenne Il Y aura une acceacuteleacuteration eacuteleveacutee de leacuterosion cocirctiegravere des taux de recul pour un intervalle de 10 ou 15 ans en raison des changements climatiques et des ougrave leacuterosion a eacuteteacute la plus intense parmi toutes les facteurs anthropiques aggravants peacuteriodes

Modifiumleacute de Bernalchez et al (2008 b)

24 Comparaison des zonages

Diffeacuterents zonages potentiels ou appliqueacutes dans le secteur (tableau 13) ont eacuteteacute

cartographieacutes avec preacutecision dans un Systegraveme dInformation Geacuteographique (SIG) afin de

pouvoir les analyser et les comparer Le logiciel utiliseacute est ArcGIS (version 91 et 92)

Certains des zonages ont ducirc ecirctre adapteacutes agrave la geacuteomorphologie du littoral de Perceacute mais

lesprit et lhorizon de gestion du zonage initial ont eacuteteacute respecteacutes

Le zonage eacutelaboreacute pour la Cocircte-Nord (Dubois et al 2005) a ducirc ecirctre adapteacute aux

particulariteacutes de la Gaspeacutesie car les falaises rocheuses de Perceacute sont constitueacutees de roches

seacutedimentaires alors que celles de la Cocircte-Nord sont formeacutees de roches igneacutees Les auteurs

52

avaient donc conseilleacute une eacutetude plus approfondie des secteurs de cocircte agrave falaises de roche

seacutedimentaire mais ne proposaient pas une marge fixe pour ce type de cocircte (Dubois et al

2005) La diffeacuterence dans la reacutesistance agrave leacuterosion est importante Ainsi les aleacuteas sont

dintensiteacutes variables Les principes de gestion et de marges de seacutecuriteacute deacuteveloppeacutes sur la

Cocircte-Nord ne peuvent donc pas tous ecirctre repris tels quels sur la peacuteninsule gaspeacutesienne mais

devront ecirctre adapteacutes en conservant lesprit dorigine Sur la Cocircte-Nord le recul des falaises

nest pas significatif (sur une longueur de vie humaine) cest pour cela que les marges sont

seulement de 10 ou 15 megravetres Ces marges sont suffisantes dans le cas dune stabi liteacute du trait

de cocircte pour ecirctre suffisamment eacuteloigneacute des vagues et des influences maritimes majeures

Cependant en Gaspeacutesie le recul de la ligne de rivage subit une variation spatiale due agrave

leacuterosion Deux eacutetapes dadaptation du zonage de la Cocircte-Nord sont donc neacutecessaires pour

ces falaises seacutedimentaires 1) preacutevoir ougrave sera le trait de cocircte dans 30 ans selon la moyenne

des taux de reculs supeacuterieurs et 2) ajouter 15 megravetres pour que les constructions soient

toujours seacutecuritaires dans 50 ans (voir annexe 3 tableau reacutecapitulatif des taux modifieacute de

Dubois et al 2005)

Les comparaisons effectueacutees entre les zonages agrave leacutetude et leacuterosion la plus probable (SP) ont

permis de deacuteterminer (figure 21)

des superficies non zoneacutees par les diffeacuterentes lois dameacutenagement mais qui seront agrave

risque dans le futur lintensiteacute de leacuterosion future est sous-estimeacutee dans ces zones

des superficies zoneacutees agrave tOIt par les diffeacuterentes lois dameacutenagement agrave contrario

lintensiteacute du zonage de ces secteurs est surestimeacutee

des zones dadeacutequation du zonage avec les projections des futures conditions cocirctiegraveres

(adeacutequation totale ou quasi totale)

53

Surface agrave risque mais non zoneacutee

Surface soustraite agrave un deacuteveloppement

Adeacutequation du zonage et de

leacutevolution probable

Eacutevolution probable

Zonage agrave comparer

Infrastructure de protection (promenade municipale mur )

Figure 21 Comparaison des zonages avec leacutevolution probable du trait de cocircte

25 Eacutevaluation des coucircts

Afin deacutetablir les conseacutequences financiegraveres possibles relieacutees agrave la perte des

infrastructures agrave risque dans la zone cocirctiegravere une eacutevaluation de leur valeur et de leur type a eacuteteacute

effectueacutee Les infrastructures prises en compte pour cette eacutevaluation sont le cadre bacircti ainsi

que les voies de communication Agrave laide dun SIG tous les eacuteleacutements inclus dans les

peacuterimegravetres affecteacutes par leacuterosion future ont eacuteteacute recenseacutes selon le sceacutenario probable envisageacute

ainsi quen fonction des diffeacuterents zonages possibles (Drejza et Bernatchez 200S)

54

Le deacutecompte de ces eacuteleacutements leur localisation et leur typologie proviennent des donneacutees

suivantes

le rocircle deacutevaluation fonciegravere fourni par le MAMR (2006) qui comprend la localisation

de chaque uniteacute deacutevaluation fonciegravere sa valeur et son type dutilisation

un inventaire des bacirctiments reacutealiseacute par photo-interpreacutetation eacutetant donneacute quune uniteacute

deacutevaluation municipale peut comprendre plusieurs bacirctiments ou aucun

la couche des voies de communication de la base de donneacutees topographiques au

120000 du Queacutebec (localisation et typologie) ainsi que le traccedilage effectueacute pour mettre

agrave jour ces voies de communication et les voies ferreacutees agrave laide des orthophotographies

de 200

Par la suite le coucirct de ces infrastructures a eacuteteacute calculeacute agrave laide des donneacutees suivantes

la valeur de chaque uniteacute du rocircle deacutevaluation fonciegravere soit le bacirctiment le terrain et

limmeuble (ensemble de luniteacute soit le terrain et le bacirctiment)

la valeur moyenne de reconstruction des routes selon leur type utiliseacutee par le ministegravere

des Transports du Queacutebec pour les routes dont il a la charge (Labbeacute D ingeacutenieur au

MTQ communication personnelle 2007)

la valeur de reconstruction moyenne des routes municipales selon leur type (Andreacute

Fortin de Progest-Gapseacute firme dingeacutenieurs-conseils communication personnelle

2007)

la moyenne des valeurs estimeacutees de reconstruction de la voie ferreacutee (Olivier Demers

Corporation des Chemins de fer de la Gaspeacutesie communication personnelle 2007)

26 Rencontres avec le milieu

Des rencontres avec le milieu ont eu lieu dans le but deffectuer une validation des

donneacutees existantes et de connaicirctre leurs besoins et enjeux Pour cela des entrevues ont eacuteteacute

reacutealiseacutees avec des repreacutesentants le responsable de lameacutenagement de la MRC (Feacutelix Caron)

le directeur de lurbanisme et responsable des permis de construction de la municipaliteacute

(Ghislain Pitre) et la repreacutesentante de lassociation laquoConservation de la natureraquo (Geneviegraveve

Leroux) Une participation agrave la consultation publique concernant le nouveau scheacutema

55

dameacutenagement de la MRC (II mars 2008) a eacutegalement permis de connaicirctre directement

lavis de la population Il a eacutegalement eacuteteacute possible de participer agrave la table de concertation que

le consortium Ouranos avait mise en place avec tous les repreacutesentants du milieu (19 juin

2007) Enfin une participation agrave un atelier de formation et deacutechanges sur leacuterosion organiseacute

le 17 avril 2008 par le comiteacute ZIP Baie des Chaleurs et le LDGIZC de lUQAR (Belzile

2008) a permis de recueillir plusieurs avis et besoins Le but de ces entrevues et rencontres

eacutetait de mieux comprendre dans quelle mesure le zonage des risques est appliqueacute compris et

expliqueacute agrave la population et dans quelle mesure il a un impact socio-eacuteconomique ainsi quun

impact sur la protection faunique et fJoristique des habitats cocirctiers

27 Traitement des donneacutees dans un SIG

Les multiples informations recueillies ont eacuteteacute traiteacutees dans un SIG agrave laide dArcGIS

91 puis 92 Ce puissant outil danalyse des donneacutees dans un cadre de reacutefeacuterence spatiale a

permis lextraction de nombreuses donneacutees secondaires Il permet en effet la superposition et

la recherche de proximiteacute Lutilisation des SIG pour ce type de probleacutematique de gestion

semble ecirctre une meacutethode reconnue (Klein el al 1999 et 2001 ZeidJer 1997 Lajoie 2006

Tolvanen et Kalliola 2008) En effet les SIG sont un outil puissant dinteacutegration de multiples

donneacutees et de leurs repreacutesentations spatiales

laquo Appropriate frameworks such as Geographic Information System (GIS) are strongly advised in ICM [integrated coastal management] applications primarily for coastal data management and database support Once arranged a GIS system can be employed for a good many destinations serving the purpose of both vulnerability assessments ICM planning and other projects in the coastal zoneraquo (Zeidler 1997 p49)

Les traitements qui ont eacuteteacute effectueacutes comprennent une panoplie doutils et danalyses

spatiales diffeacuterents Divers types de fichier de formes (ou shapefiles) ont eacuteteacute utiliseacutes agrave savoir

des points correspondants aux bacirctiments des polylignes correspondants aux voies de

communication et au trait de cocircte et des polygones correspondants aux possibiliteacutes

deacutevolution de la cocircte aux zonages et agrave loccupation humaine du territoire Les propositions

de marges preacutesenteacutees par les zonages ont eacuteteacute transposeacutees en polygones agrave laide de zones

56

tampons partant du trait de cocircte le plus reacutecent et le plus preacutecis existant pour le secteur Les

outils de superpositions spatiales (clip erase) et de proximiteacute (buffer select by attributes) ont

permis dextraire de multiples donneacutees deacutecompte des bacirctiments inclus dans les diverses

propositions de zonage longueur de voies de communication agrave proximiteacute de la cocircte

proximiteacute des infrastructures vis-agrave-vis de la cocircte Les superficies des zonages ont eacuteteacute

calcu leacutees et compareacutees afin de deacuteterminer pour chaque segment ladeacutequation ou non du

zonage avec leacutevolution future de la cocircte

CHAPITRE III

DESCRIPTION DU SITE DEacuteTUDE

Afin de reacutepondre aux objectifs du preacutesent meacutemoire une eacutetude de cas a eacuteteacute reacutealiseacutee

Le territoire deacutetude preacutesente 706 km de cocirctes et se trouve dans la MRC du Rocher-Perceacute

dans la reacutegion administrative de Gaspeacutesie-Icircles-de-la-Madeleine (carte 31) dans lEst du

Queacutebec (Canada) Le territoire agrave leacutetude se situe plus preacuteciseacutement dans la municipaliteacute de

Perceacute entre la pointe Saint-Pierre au nord et le cap dEspoir au sud (carte 32)

Queacutebec

bull Perceacute __eacuteoI bullQutboc RmouslO

n cgt l (1)

w N

t ecirc ( VJ

0shy(1) Pointe-Saint-Pierre

cgt N o l (1)

Cannes-de-Roches

0shy(1)

2 0shy(1)

0shy(1)

~ () (1)

Cap-Despoir

Village de Perceacute ~~

ltlt0ltjY

1-0~~ Leacutegende

-shy Routes et rues

++ Voie terreacutee

~ bull Bacirctiments

Fond de carte base de donneacutees topographiques du Queacutebec au 120000 lYonaagraventuœ p ~

~ 1250 2 500 3750 5 o~

Cartographie Susan Orejza 2009 VI 00

59

3] Contexte physique

3 J Caracteacuteristiques geacuteomorphologiques

bull Types de cocirctes

Le trait de cocircte est pour plus de 55 constitueacute de falaises rocheuses (tableau 31 et

carte 33) Les autres types de cocircte sont les terrasses de plage qui se retrouvent

principalement dans le fond des anses rocheuses ou des zones abriteacutees (en 17 endroits sur le

territoire) et une flegraveche littorale qui repreacutesente agrave elle seule 15 de la longueur totale de la

cocircte En arriegravere de la flegraveche littorale se trouve une cocircte agrave marais maritime qui compte pour

20 de la longueur totale de la cocircte La flegraveche ainsi que Je marais maritime quelle protegravege

sont appeleacutes laquobarachois raquo dans Je vocabulaire reacutegional La longueur des cocirctes correspond agrave

leur longueur avant la modification humaine cest-agrave-dire sans le surplus lieacute aux

infrastructures portuaires (quais digues jeteacutees installations industrielles) qui occupent 4 567

megravetres de rivage

Tableau 31 Types de cocircte du secteur deacutetude

Longueur Type de cocircte m

Falaise rocheuse 38949 553 Terrasse de plage 6114 87 Flegraveche littorale 11 196 159 Marais maritime 14181 201

TOTAL 70440 100

Voir deacutefinition des termes en Annexe 1

Les proportions des divers types de cocircte sont comparables agrave celles observeacutees dans le

reste de la baie des Chaleurs (LDGIZC 2009) et du Queacutebec maritime laurentien (Bernatchez

et Quintin 2005) tel quexposeacute au tableau 32 Cela rend donc le secteur deacutetude repreacutesentatif

dune situation plus reacutegionale

60

Tableau 32 Reacutepartition des types de cocircte selon les secteurs consideacutereacutes (pourcentage de la longueur de cocircte)

Type de cocircte Perceacute Baie des Chaleurs Queacutebec maritime Falaise rocheuse 55 46 50 Flegraveche littorale 16 18 5

Terrasse de plage 9 13 17 Marais maritime 20 20 10 Cocircte deltaiumlque 0 3 15

Autre 0 0 3 (Source LDGIZC 2009 et Bernatchez et QUIntIn 2005)

LongueurType de cocircte Pictogrammem

Falaise rocheuse 38948 5521

Terrasse de plage 6114 867

Flegraveche littorale 11 195 1587

Marais maritime 14180 2010

Anificialiseacute (port) 106 015 TOTAL 70545 100

LAnse-agrave-Beaufils

-zttKR 0 2 500 5000

Fond de Clt1rte base de donnees topographiques du QUQbec au 120000 ~ megravetres Donnees LOGieZ Universiteacute du Queacutebec agrave Rimouski Cartographie Susan OreJZa 2009

Carte 33 Types de cocircte de Perceacute

bull Geacuteologie reacutegionale

Les formations rocheuses du secteur sont toutes dorigine seacutedimentaire (tableau 33) Ainsi

bien que presque la moitieacute des cocirctes soit de nature rocheuse cela ne signifie pas une absence

de processus naturels

61

Tableau 33 Lithologie des falaises rocheuses de Perceacute

Lithologie des falaises Longueur (m) dominante gregraves et conglomeacuterat 21 346 548

dominante gregraves 11 357 292 dominante calcaire 5684 146

lithologie non deacutetermineacutee 561 14 TOTAL 38948 1000

Les roches seacutedimentaires preacutesentes sont principalement des gregraves des conglomeacuterats

(formation de Bonaventure) des calcaires et des mudstones (Daigneault 2001) Celles-ci

affleurent dans les falaises vives de la cocircte et sont ainsi soumises agrave des processus importants

dalteacuteration tels que la meacuteteacuteorisation et la geacutelifraction qui en modifient la structure physique

et chimique (tableau 34) ainsi quagrave des mouvements de masse De plus le secteur des

Cannes de Roches est un secteur ougrave le nombre de failles et de fractures est important

entraicircnant de nombreux mouvements de masse Le projet de scheacutema dameacutenagement de la

MRC du Rocher-Perceacute (2005) y a dailleurs inventorieacute une zone agrave risque naturel de

glissements de terrain et de mouvements de masse

Tableau 34 Degreacute dalteacuteration des falaises rocheuses de Perceacute

Degreacute dalteacuteration des falaises Longueur(m) fortement alteacutereacute 25830 663

moyennement alteacuteleacute 272 07 faiblement alteacutereacute 1 640 42

non alteacutereacute 5442 140 non deacutetermineacute 5766 148

TOTAL 38950 100

312 Dynamique littorale

bull Eacutetat des cocirctes

Les cocirctes agrave leacutetude sont principalement actives (plus de 65 ) Seulement 2 sont

consideacutereacutees comme stablesveacutegeacutetaliseacutees (tableau 35 et carte 34)

62

Tableau 35 Eacutetat de la cocircte de Perceacute en 2006

Etat de la cocircte Longueur (m) veacutegeacutetaliseacutee 1 138 22

semi-veacutegeacutetaliseacutee 7375 145 active 33208 651

artificielle 9278 182 TOTAL 50999 100

La zone en arriegravere du barachois na pas eacuteteacute caracteacuteriseacutee

Voir deacutefinition des termes en annexe 2

Eacutetat de la cocircte

-active

semi-veacutegeacutetaliseacutee

- veacutegeacutetaliseacutee

-- artificielle

~ donneacutees non disponibles

PointeshyCoin-du-Banc Saint-Pierre

Caps des Cannes de Roches

Cap-dEspoi~

o_-===-1250 2500 SOOOmeacutetres Fond dl) cartamp base dl) donnecirces topographiques du Queacutebec au 120000 Donnecirces LOGieZ Universiteacute du Ouebec Ocirc Rimouski Cartographie Susan Oreza 2009

Carte 34 Eacutetat de la cocircte agrave Perceacute

bull Artificialisation

Actuellement 182 de la longueur totale de la cocircte a eacuteteacute artificialiseacute ce qui deacutenote

Jimportance des problegravemes de risques cocirctiers pour les habitants du secteur Ces cocirctes ont eacuteteacute

modifieacutees par lhomme par limplantation denrochements de murets de zones portuaires de

rampes de mise agrave leau etou de remblais Si lon analyse Jeacutevolution de Jartificialiteacute

63

(Friesinger 2009) preacutesenteacutee au tableau 36 on peut constater que les longueurs artificialiseacutees

ont eacuteteacute multiplieacutees par 30 depuis 1934 Une importante hausse peut ecirctre constateacutee dans les

anneacutees 70 durant lesquelles les longueurs artificialiseacutees ont eacuteteacute multiplieacutees par 12

Tableau 36 Eacutevolution de lartificialisation de la ligne de rivage de Perceacute

Anneacutee Longueur (m) dartificialiteacute 1934 292 06 1963 566 12 1975 6853 140 1980 7495 153 1992 8086 166 2001 9 111 179 2006 9278 182

(Source Fnesmger 2009)

313 Dynamique hydroseacutedimentaire

bull Contexte mareacutegraphique

Le secteur de Perceacute est situeacute dans un environnement microtidal avec des mareacutees moyennes de

llm ayant un cycle mixte semi-diurne (Service hydrographique du Canada 2009) Lors des

grandes mareacutees la ligne des pleines mers supeacuterieures peut atteindre 17 m et le niveau

maximal enregistreacute a eacuteteacute de 23 m (Service hydrographique du Canada 2009) Les mareacutees

geacutenegraverent des courants cocirctiers pouvant atteindre 11 nœud lors du flot et 07 nœud lors du

jusant (Service hydrographique du Canada 2009)

bull Niveau marin relatif

En Gaspeacutesie le niveau marin relatif est en hausse et la reacutegion de la baie des Chaleurs est en

eacutetat de submersion nette (Koohzare et al 2008) Les donneacutees les plus fiables agrave proximiteacute de

la baie des Chaleurs sont celles de la station dEscuminac au Nouveau-Brunswick et

indiquent une tendance agrave la hausse du niveau marin relatif de 20 cmsiegravecle [soit 2 mman]

(Parkes et al 2006) Ces valeurs devraient ecirctre assez proches jusquau secteur de Perceacute si on

se fie aussi au modegravele geacuteophysique de Tarasov et Peltier (2004) En effet Je sud de la

Gaspeacutesie est situeacute dans une zone daffaissement isostatique (carte 35) ce qui accentue la

64

hausse des niveaux marins Toutes les cocirctes du Queacutebec ne sont pas pareillement sensibles agrave la

hausse du niveau marin relatif mais la reacutegion de Perceacute est consideacutereacutee comme y eacutetant

modeacutereacutement sensible voire fortement pour certains secteurs tels que la flegraveche littorale (Shaw

et al 1998)

CANADA

USA Modifieacute de Koohzare et al 2008

Carte 35 Mouvements verticaux de la croucircte terrestre dans lest du Canada (en mman)

bull Cellules hydroseacutedimentaires

Comme il est important de geacuterer la cocircte en fonction des cellules hydroseacutedimentaires

coheacuterentes la fin de notre zone deacutetude correspond agrave deux pointes rocheuses soit le cap

dEspoir au sud et la pointe Saint-Pierre au nord (carte 36) Cette approche par cellules

hydroseacutedimentaires a eacuteteacute preacuteconiseacutee par Dubois (1973) et utiliseacutee sur la Cocircte-Nord dans le

cadre de leacutetude mise en place par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges (Dubois et al

2005) Dapregraves Ballinger et al (2000) il serait preacutefeacuterable deffectuer tous les plans de gestion

du littoral au niveau de chaque cellule cocirctiegravere mecircme si lauteur concegravede quen pratique cest

65

relativement difficile en termes de ressources humaines neacutecessaires car on se situe agrave une

eacutechelle locale laquo Le littoral fonctionne comme un systegraveme aucune de ses parties nest lagrave par

hasard aucune ne fonctionne isoleacutementraquo (Pinot 1998)

__ Courant de deacuterive principale

Courant de deacuterive secondaire

Caps des Cannes de Roches t

1 250 2500 5000 Susan Drelza 2009 megravetres

1- 0 Source des donnees Bernalchez et al 2008

Carte 36 Courants de deacuterive principale et secondaire du secteur de Perceacute

bull Tempecirctes

Se situant agrave lextreacutemiteacute de la baie des Chaleurs et ouvrant sur le golfe du Saint-Laurent la

ville de Perceacute est exposeacutee aux multiples tempecirctes qui peuvent y survenir Le fetch est

important principalement de lest et du sud-est (tableau 37) et nest entraveacute par presque

aucun obstacle hormis licircle Bonaventure (carte 32)

Tableau 37 Fetch auquel sont soumises les cocirctes de Perceacute

Orientation Longueur (km) lJord-est 107

Est 366 Sud-est 339

Sud 178 Sud-ouest 93

Ce sont donc principalement les tempecirctes de lest qui frappent ses cocirctes Entre 2003 et 2005

46 du nombre total des tempecirctes recenseacutees dans lEst du Queacutebec ont affecteacute la cocircte de

66

Perceacute (Savard sd) Ce sont les tempecirctes avec des vents du nord-est ou du sud-est qui

produisent les vagues qui affectent le plus le littoral de Perceacute (figure 31) Il est agrave noter que

ces tempecirctes sont celles qui produisent des surcotes sur les cocirctes (Savard et al 2008)

Nord 345 0

277

Ouest 90 Est 270

111

180 169

Sud Sav ard et al 2008

Figure 31 Direction des vagues engendreacutees par les tempecirctes du golfe du Saint-Laurent et reacutegions qui en sont affecteacutees

314 Eacutevolution de la cocircte

bull Eacutevolution historique

Leacutevolution du trait de cocircte agrave long terme a eacuteteacute tregraves variable (Bernatchez et al 2008 a)

Fluctuant de 1934 agrave 2001 entre une accreacutetion de 014 rnan pour les flegraveches littorales et un

recul de 020 rnan pour les falaises rocheuses Comme on peut le voir agrave la figure 32 les

mesures deacutevolution sont variables tant dans lespace (selon les types de cocircte) que dans le

temps (selon la peacuteriode consideacutereacutee)

67

07 10

c 06 8

(1j

Ecirc 05 04 6

C Q)

03 4 E ~ (1j0

~

02 01

O-l--lt---r-shy

-01

2 3 o lt CD J

~

~

-02 -03

--shy0CD o

~ -04 -6 0shyCD

-05 -06

-8

-07 -10

Taux de deplacement (man) o Fleacuteche littorale Deacuteplacement moyenfpeacuteriode o Basse falaise rocheuse o Terrasse de plage bull Deacuteplacement (m)

Moyenne falaise rocheuse bull Haute falaise rocheuse o Moyenne globale

o Moyenne globale sans les cocirctes artificialiseacutees

Bematchez el al 2008 a

Figure 32 Eacutevolution globale de la ligne de rivage en fonction du type de cocircte entre 1934 et 2001

bull Eacutevolution reacutecente

Depuis 2005 49 bornes implanteacutees par le LDGIZC de lUQAR permettent dobtenir des taux

deacuterosion ou daccreacutetion actuels tregraves preacutecis pour la municipaliteacute de Perceacute (Bernatchez 2006)

Les deux types de cocirctes qui sont suivies pour la municipaliteacute de Perceacute sont les falaises

rocheuses et les terrasses de plage Les premiegraveres sont affecteacutees par un taux deacuterosion moyen

de 009 rnan soit tregraves proche des taux moyens de la MRC ou de la Gaspeacutesie (respectivement

011 et 014) Pour les terrasses de plage les taux deacuterosion moyens agrave Perceacute sont de

035 rnan eacutegalement proches des taux de la MRC et de la reacutegion (respectivement 042 et

040) Le fait deffectuer des mesures annuelles permet de se rendre compte de la variabiliteacute

qui peut exister entre deux anneacutees car les processus ne suivent pas toujours deacutevolution

lineacuteaire mais souvent saccadeacutee Par exemple les terrasses de plages de Perceacute ont reculeacute en

moyenne de 014 m entre 2005 et 2006 mais de plus de 054 m lanneacutee suivante (tableau 38)

68

Tableau 38 Taux de recul moyens reacutecents dans le secteur de Perceacute (2005-2007)

Taux de recul moyens dans le secteur de Perceacute (2005 agrave 2007)

Type de cocircte Taux moyen (rnan)

terrasses de plage 035 (entre 014 et 054)

falaises rocheuses 009 (entre 006 et 012)

tout type de cocircte 014

(Source des donneacutees LDGIZC 2009)

bull Processus actifs particuliers

Les aleacuteas preacutesents sur le territoire agrave Jeacutetude sont leacuterosion par les vagues les glissements en

plan les eacuteboulements-eacuteboulis et les effondrements-eacutecroulements (calte 37) La submersion

est eacutegalement un aleacutea qui affecte de grandes portions de la cocircte telles que la flegraveche littorale le

marais cocirctier et les terrasses de plage de lanse de Cap-dEspoir du village de Perceacute de

Coin-du-banc et de la rive nord de la Malbaie (carte 37)

Sapement par Submersion

les vagues

Eboulemenl Eboulis

Effondrement m Ravinement Ecroulement ~ Suffosion

Processus cryogeacuteniques Pointeshy

ii1

LAnse-agrave-Seaufiis

Mfii~ 0 2500 5000 Fond de carte base de donnee topographIque du Queooc au 120 000 ~ megravetres Donnees LOGIeZ Univesiteacute du Queacutebec agrave Rimouski Cartographie Susan Drejza 2009

Carte 37 Aleacuteas cocirctiers dans la zone cocirctiegravere de Perceacute

69

Dans les falaises du secteur les processus les plus actifs sont les processus

cryogeacuteniques hydrogeacuteologiques et les processus de pente Les reacutesurgences dans les parois

entraicircnent la formation de cocircnes de glaces qui fragilisent la roche (figure 34 B et E) Leacutetude

de Daigneault (2001) montre que les processus de cryoclastie agissent sur lensemble des

falaises rocheuses et que si les pertes de mateacuteriaux quils engendrent sont faibles elles nen

sont pas moins constantes tout au long de lanneacutee ce qui les rend responsables dune part

importante des reculs mesureacutes (figure 34 A)

Les eacutecroulements et les glissements en plan sont conditionneacutes par le pendage des

couches seacutedimentaires Comme le pendage horizontal est majoritaire (65 des falaises) les

eacuteboulements sont importants La suffosion etou le fait que les couches les plus alteacutereacutees sont

plus facilement deacutegageacutees par la mer creacuteent des encoches et des caviteacutes basales ce qui

fragilise les falaises (tableau 39) Les glissements en plan ont lieu dans les secteurs de

pendage oblique (233 des cocirctes)

Tableau 39 Pendage des falaises rocheuses de Perceacute

Pendage des falaises Longueur (m) horizontal agrave subhorizontal 25650 659

oblique 9079 233 subvertical 2940 75

non deacutetermineacute 1 279 33 TOTAL 38948 100

315 Climat du secteur deacutetude

La zone deacutetude est caracteacuteriseacutee par un climat tempeacutereacute froid Les tempeacuteratures

neacutegatives hivernales permettent la mise en place dun manteau neigeux ainsi que dun pied de

glace (figure 33) La preacutesence de ces eacuteleacutements durant les mois d hiver a un effet protecteur

sur la cocircte (Bernatchez et Dubois 2008)

70

120 60

50 100

40 ---shy0

80 0 ~

30 Q) c c Q)

Ul gt sect

co-

60 20 0 E Q) shy

0

~ shy

40 10

J-co shy

Q)

0 0shy

0 E Q)

fshy20

-10 +

o -20

Principal type de preacutecipitation

1 1 Neige ~ Pluie ou neige bull Pluie

source des donneacutees Environnement Canada 2009

Figure 33 Diagramme ombrothermique de la station de Gaspeacute (40 km au NNE du site deacutetude)

II est donc important de consideacuterer les diffeacuterents processus lieacutes au froid tels que la

cryoclastie et le glaciel les eacutecoulements souterrains entre les couches de gregraves et le couvert de

neige (figure 34) Dun point de vue geacuteomorphologique la saison froide nest donc pas une

saison passive bien au contraire (Bernatchez et Dubois 2008)

71

Figure 34 Processus actifs sur les cocirctes en hiver

En A geacutelifraction sur le pied de glace En B eacutecoulements hivernaux entre les couches rocheuses En C couleacutee boueuse En D eacuteboulements de surplombs en hiver malgreacute la preacutesence dun pied de glace et en E le pied de glace et des cocircnes de glace copy SD

Les tempeacuteratures mesureacutees dans lEst du Queacutebec ont subi une hausse au cours du

dernier siegravecle (Jolivet et Bernatchez 2008) La tendance des tempeacuteratures moyennes agrave la

station de Gaspeacute preacutesente un reacutechauffement de + 077 oC sur une peacuteriode de 91 ans

(+ 001 oCan) mais atteint + 137 oC (+ 007 OCan) pour les 20 derniegraveres anneacutees (J01 ivet et

Bernatchez 2008) En hiver la hausse est deux fois plus importante (Jolivet et Bernatchez

2008) De plus pour la reacutegion de Perceacute la baisse preacutevue dans le nombre de jours avec de la

glace de mer est de lordre de 58 sous un climat hivernal avec 2 oC de plus soit environ en

2050 (Senneville et Saucier 2008) Ces eacuteleacutements auront probablement des conseacutequences

quil faudra prendre en compte dautant que les modifications sont plus importantes pour les

tempeacuteratures hi vernales

72

Au Queacutebec ce sont surtout les vagues de tempecirctes et les pluies diluviennes qui

affectent les cocirctes (Frisinger et Bematchez 2009) cest pourquoi il est important de

connaicirctre ces paramegravetres et leur eacutevoJution pour le secteur agrave leacutetude

- La direction dominante des vents mesureacutes pour la reacutegion de Perceacute est dest davril agrave aoucirct

mais douest de septembre agrave mars (Environnement Canada 2009) Cependant les vents de

tempecirctes sont principalement douest

- Les pluies diluviennes sont caracteacuteriseacutees par une forte abondance de preacutecipitation en un

court laps de temps Ce type de preacutecipitation survient dans le secteur de Perceacute avec une

reacutecurrence moyenne de 1 fois par 15 an mais les eacutevegravenements ayant un impact pour la

population ont une peacuteriode de retour moyenne de 31 ans (Friesinger et Bernatchez 2009 a)

Il est important de les prendre en compte eacutetant donneacute les impacts quelles peuvent engendrer

sur le milieu naturel et les infrastructures notamment en pouvant deacuteclencher des mouvements

de masse dans les falaises littorales (Bernatchez et Dubois 2004 Colantoni et al 2004

Heacutenaff et al 2002)

32 Contexte humain

32 J Perceacute petite municipaliteacute cocirctiegravere

La population de la municipaJiteacute de Perceacute est de 3 4) 9 habitants (recensement 2006)

Ces habitants sont reacutepartis en 6 noyaux de peuplement qui correspondent principalement aux

municipaliteacutes qui existaient avant la fusion en ]970 entre les municipaliteacutes de Saint-Georgesshy

de-Mal baie Barachois Bridgeville Perceacute Cap-dEspoir et Val-dEspoir La population de

Perceacute a connu une diminution importante depuis J971 en perdant plus du tiers de son effectif

(figure 35) Il sagit dune des plus fOltes baisses parmi les municipaliteacutes du Queacutebec

73

6000

5198

5000

4000 4028 3993

3419

6 3000 i

t 2000

3614

1000

0

1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

source des donneacutees Recensement Canada 2006

Figure 35 Eacutevolution de la population de Perceacute

Comme pour le reste de la Gaspeacutesie il sagit dun secteur qui est fortement marqueacute

par la lineacuteariteacute de loccupation humaine le long du littoral Le territoire de la MRC du

Rocher-Perceacute est un territoire ougrave historiquement et encore actuellement le deacuteveloppement

seffectue le long du littoral (MRC Rocher-Perceacute 2005) Ceci a pour effet que plus des trois

quarts de la population de la MRC du Rocher-Perceacute sont disperseacutes le long de la route 132

(MRC Rocher Perceacute 2005)

Il est important de consideacuterer le caractegravere particu lier que confegravere le statut

dalTondissement naturel et historique au territoire de Perceacute (Mongrain 2006) Les roulottes

y sont notamment interdites en dehors des campings ce qui limite le nombre de constructions

anarchiques sur Je littoral constructions qui pourraient eacuteventuellement se transformer en

reacutesidences

74

322 Portrait eacuteconomique

Dun point de vue eacuteconomique Je portrait que lon peut dresser de la municipaliteacute de

Perceacute est une petite municipaliteacute avec un important secteur primaire (principalement

foresterie et pecircches) et tertiaire (principalement lieacute au tourisme) Le secteur de lheacutebergement

et des services de restauration occupe pregraves dun actif sur 6 dans la municipaliteacute soit 154

(tableau 310) Cette forte proportion tregraves au-dessus de la moyenne provinciale (63 )

montre que le tourisme occupe une position eacuteconomique primordiale pour leacuteconomie de la

municipaliteacute de Perceacute

Tableau 310 Population active selon le secteur eacuteconomique dactiviteacute

Perceacute Rocher-Perceacute

(MRC) Gaspeacutesie

Icircles-de-Ia-Madeleine Queacutebec

Agriculture foresterie pecircche et chasse

183 107 103 2 5

Heacutebergement et services de restauration

15 4 92 77 6 3

Commerce de deacutetail 131 13 5 128 120

Fabrication 112 14l 10 8 146

Services (administratifs et autres)

8 8 33 34 3 6

Construction 77 62 57 52

Services denseignement 62 6 7 6 7 6 9

Administrations publiques 5 0 64 74 62

Soins de santeacute et assistance sociale

46 126 14 7 11 2

Transport et entreposage 35 29 41 4 6

Autres 62 9 1 11 1 21 9

Source des donneacutees Institut de la statistique du Queacutebec - Recensement de 2006 Cateacutegories du Systegraveme de Classi fication des Industries de lAmeacuterique du Nord (SCIAN) de 2002

Pourcentage des actifs de plus de 15 ans

Leacuteconomie est fortement baseacutee sur le tourisme avec notamment le parc national du

Queacutebec de lIcircle Bonaventure et du Rocher Perceacute mecircme si cette activiteacute est marqueacutee par une

grande saisonnaliteacute En effet le village de Perceacute est connu et reconnu internationalement pour

son rocher ses paysages magnifiques ainsi que la richesse faunistique de licircle Bonaventure

Le parc reccediloit de 300000 agrave 500 000 visiteurs par anneacutee (MRC du Rocher-Perceacute 2005) soit

85 agrave 150 fois plus que la municipaliteacute ne compte dhabitants Au sein de la MRC Perceacute a

7S

dailleurs eacuteteacute deacutesigneacutee comme ayant le rocircle de laquo pocircle sectoriel touristiqueraquo (MRC Rocher

Perceacute 2005) Le secteur reacutecreacuteotouristique misant sur la grande nature laventure la culture et

le tourisme de santeacute est dailleurs un creacuteneau deacutefini comme leader par le gouvernement du

Queacutebec dans le cadre de son programme ACCORD (2002 2003) Cela signifie que le

gouvernement qui a chapeauteacute le programme ACCORD juge quil sagit dun creacuteneau dans

lequel la reacutegion est en mesure de jouer un rocircle de leader nord-ameacutericain ou mondial Les

retombeacutees du tourisme estival sont donc tregraves importantes pour la municipaliteacute

Cependant la MRC du Rocher-Perceacute est la 2eacuteme MRC la plus pauvre du Queacutebec Cela

ne lui donne donc que peu de ressources pour reacutepondre aux diffeacuterentes tacircches qui lui sont

deacuteleacutegueacutees en matiegravere dameacutenagement cocirctier et ce malgreacute la longueur du trait de cocircte dont

elle a la charge et les enjeux importants auxquels elle fait face

323 Activiteacutes le long de la cocircte

Dans la reacutegion de Perceacute loccupation du territoire cocirctier se reacutepartit principalement

entre un usage lieacute aux voies de communication (34 du lineacuteaire cocirctier) aux secteurs

reacutesidentiel (8 ) commercial (4 ) ainsi quagrave la villeacutegiature (2 ) (figure 36) Limportance

des voies de communication dans le secteur cocirctier vient de la proximiteacute de la route 132 avec

la ligne de rivage ainsi que de la preacutesence de la voie ferreacutee sur la flegraveche littorale de Barachois

Les zones reacutesidentielles sont principalement relieacutees agrave linstallation des noyaux vi Ilageois

autour des ports et donc le long de la mer Mentionnons aussi que 35 de la faccedilade maritime

est encore naturelle et que 49 nest pas bacirctie (figure 36)

Les activiteacutes preacutesentes le long de la cocircte peuvent devenir des enjeux si celles-ci sont

toucheacutees par les aleacuteas naturels deacuterosion ou de submersion Il convient donc de bien les

documenter afin de mieux saisir les perspectives pour le secteur qui connaicirct deacutejagrave actuellement

plusieurs probleacutematiques cocirctiegraveres

76

autres (5 )

(J)

~ Cl C o c (J) c 1~ shyQ)

1shy

Figure 36 Occupation du territoire cocirctier agrave Perceacute Est recenseacutee loccupation la plus proche de la cocircte Par exemple mecircme si des reacutesidences sont

construites en arriegravere dune route la zone sera classeacutee laquo voie de communication raquo

bull Transports

La route 132 comme seul lien reacutegional est primordiale pour la municipaliteacute mais aussi pour

la reacutegion Cette route constitue lartegravere principale des localiteacutes ainsi que le lien privileacutegieacute avec

les reacutegions limitrophes La route nationale 132 longe le littoral sur la majeure partie de son

parcours gaspeacutesien ce qui la rend plus proche des zones agrave risque Plus de 9 km de cocirctes sont

dabord occupeacutes par cette voie qui repreacutesente 40 des voies de communication que lon

retrouve dans la zone littorale (tableau 311) En plusieurs endroits elle est agrave une distance

infeacuterieure agrave 10 megravetres de la ligne de rivage Depuis son prolongement jusquagrave Perceacute en 1929

cette voie a eacutegalement permis lessor du tourisme reacutegional

77

Tableau 311 Reacutepartition du type de voies de communication dans la zone cocirctiegravere de Perceacute

Longueur Type de voie de communication m 00 Route 132 9350 402 Route locale 2505 108 Route locale non paveacutee 3947 170 Voie ferreacutee 7448 320

TOTAL 23250 100

La voie ferreacutee construite en J911 emprunte elle aussi de grandes portions de cocircte

notamment sur la flegraveche littorale du Barachois (figure 37) Elle permet agrave un train de

passagers (le laquo Chaleurs raquo) ainsi quaux trains de marchandises de desservir Perceacute et Gaspeacute

car il ny a pas de voie ferreacutee sur la rive nord Selon Shaw et al (1998) ce tronccedilon est

menaceacute par la submersion et aussi par la migration de la flegraveche Les auteurs classifient ce

tronccedilon comme eacutetant tregraves sensible agrave la hausse du niveau marin relatif (comme 3 des cocirctes

canadiennes Shaw et al 1998)

Figure 37 La voie ferreacutee sur la flegraveche du Barachois un enjeu majeur

bull Infrastructures reacutesidentielles

Les zones reacutesidentielles occupent 8 des cocirctes (figure 36) mais elles sont eacutegalement tregraves

souvent preacutesentes immeacutediatement en arriegravere de la route 132 dans les secteurs ougrave celle-ci

longe le littoral En 200 1 421 bacirctiments se situaient agrave moins de 100 megravetres de la ligne de

rivage (tableau 312) Si Jon regarde quels sont les types de cocirctes qui semblent les plus

78

attractifs on remarque quil y a pregraves de 4 fois plus de bacirctiments en bordure des cocirctes agrave

terrasses de plage que des falaises rocheuses (en fonction de la longueur) (tableau 312) Les

noyaux villageois sont principalement installeacutes dans les zones les plus accessibles cest-agraveshy

dire les terrasses de plage car ils proviennent historiquement danciennes installations de

pecircche Cependant lon sait maintenant que ce sont les zones soumises aux plus forts risques

deacuterosion et de submersion

Tableau 312 Reacutepartition des bacirctiments agrave moins de 100 m du trait de cocircte selon le type de cocircte

Nombre de Longueur Bacirctiments par km bacirctiments de cocircte (km) de cocircte

Falaise 258 389 66 Terrasse de place 160 61 262

TOTAL 418 450 93

Le haut taux de deacuteveloppement (maisons et chalets) du littoral de la baie des Chaleurs fait

que la reacutegion va ecirctre affecteacutee par des probleacutematiques majeures agrave lavenir bien que

physiquement la cocircte ne soit seulement consideacutereacutee que modeacutereacutement sensible agrave la hausse du

ni veau mari n (Shaw et al 1998) La municipaliteacute de Perceacute sinscrit elle aussi dans ce

contexte

bull Villeacutegiature

Les zones de villeacutegiatures sont occupeacutees par des chalets ou des reacutesidences secondaires Elles

occupent seulement 2 des cocirctes agrave Perceacute puisque les touristes logent plutocirct dans les

nombreux hocirctels et motels

bull Activiteacutes reacutecreacuteatives

Plusieurs activiteacutes reacutecreacuteatives sont pratiqueacutees le long de la cocircte de Perceacute (carte 38) On

compte notamment la cueillette de mollusques (myes coques) la deacutetente sur les plages la

baignade la randonneacutee peacutedestre la randonneacutee cyclable la reacutecolte dagates et de jaspes Ces

activiteacutes sont pratiqueacutees aussi bien par la population locale que par les touristes de passage

() Cgt ~

vgt Saint-Georgesshy

00 ~ de-Mal baie

gtshyo ~

lt ~

(Il (gt

o ~

(Ti (Il (gt Pointeshy

~ Saint-Pierre

3 Cgt

2middot 3 (Il (gt

a (Il

Cgt Golfe Saint-Laurent (Il

03 o l

a (Il

(Il

5 (Il

--shyN o 8 ---shy Clp ltlEspOIr

PrCicircmenJf1F1

AclivltSUlllt-Ij)ltlGlllJll

A Bgnd l leo~y~~ oilOI AAcl ISanebull ~ an

bull

erf oIo1tlt dl P 1 11 C - dcl$ ~411fi7 ObbullbullolO ~ ~

0- ~~

~ Secteur de Perceacute

D bull Cap BlallC

Icircle Bonaventure

_ Rc([~ CJ1(j11 P S f1 (te j)Sp bullmiddot

III SOrtlllS tIl nit oS

Q bull 10 KIIl

1 1 1 1 -----1__----_--J 0 -l

80

bull Infrastructures eacuteconomiques

Les infrastructures eacuteconomiques comprennent les infrastructures lieacutees agrave lactiviteacute touristique

qui sont tregraves importantes pour la reacutegion Celles-ci sont souvent construites en bordure de

leau afin de profiter de lattrait que la vue peut exercer sur les touristes Ainsi sur le

territoire deacutetude 25 km de cocirctes sont occupeacutes par ces infrastructures agrave haute valeur

(tableau 313)

Tableau 313 Longueur des cocirctes occupeacutees par les infrastructures touristiques

Longueur Type dinfrastructure touristique m 00

Heacutebergements 1 629 628 Heacutebergement et commerce 85 33 Heacutebergement et restauration 93 36 Restauration 140 54 Camping 647 250

TOTAL 2595 100

bull Activiteacutes portuaires

Les 3 ports du secteur (LAnse-agrave-Beaufils Perceacute et Belle-Anse) sont non seulement la base

de leacuteconomie des pecircches du secteur mais aussi celle des activiteacutes touristiques Ces

infrastructures sont donc importantes pour la municipaliteacute

bull Infrastructures patrimoniales

Dapregraves lOffice queacutebeacutecois de la langue franccedilaise (2008) le patrimoine et plus

particuliegraverement le patrimoine historique fait reacutefeacuterence laquo agrave lensemble des richesses dordre

culturel appartenant agrave une communauteacute et transmissibles dune geacuteneacuteration agrave une autre raquo Dans

la zone deacutetude cela comprend principalement des sites domestiques et des sites maritimes

(Rioux-Pin 2008) Certains sont classeacutes et dautres non Parmi les sites maritimes on

retrouve par exemple les entrepocircts de la compagnie de pecircche Robin servant de postes

daccueil pour le parc de la Sepaq ou le phare du Cap Blanc Les sites domestiques quant agrave

eux sont des exemples de maisons historiques qui ont pu ecirctre preacuteserveacutes jusquagrave nos jours

81

Deux sites cocirctiers sont classeacutes dans le Reacutepertoire des lieux patrimoniaux du Canada

(2009) agrave savoir la Villa Frederick James et la Maison Briard dans le centre du village de

Perceacute (figure 38) Ce reacutepertoire inventorie eacutegalement lensemble de Jarrondissement naturel

de Perceacute pour son inteacuterecirct historique important Linventaire reacutealiseacute par Pichat et Patsy (1998)

dans le cadre du Plan directeur du patrimoine de la Gaspeacutesie comprend les deux maisons

preacuteceacutedemment classeacutees mais y ajoute eacutegalement la Reacutesidence Plourde (Anse-agrave-Beaufils)

Toutes les infrastructures patrimoniales ne beacuteneacuteficient donc pas dune protection

Figure 38 Exemple de patrimoine domestique maison ancienne (village de Perceacute)

CHAPITRE IV

EacuteVOLUTION HISTORIQUE DES RISQUES COcircTIERS ET DE LOCCUPATION DU

TERRITOIRE EN LIEN AVEC SA GESTION

Afin de deacuteterminer en quoi lapplication de mesures de gestion de la zone cocirctiegravere a

pu influencer leacutevolution de loccupation des terres et les risques cocirctiers une eacutetude de

leacutevolution historique de loccupation du territoire a eacuteteacute effectueacutee Leacutetude sest inteacuteresseacutee

dabord au cadre bacircti puis aux surfaces non bacircties et finalement aux voies de

communication

Au deacutebut du 20egraveme siegravecle aucune regraveglementation nencadrait les constructions et la

deacutelivrance des permis de construction Au cours de la i-e moitieacute du siegravecle des lois ont eacuteteacute

voteacutees et progressivement appliqueacutees afin dharmoniser les usages et de limiter les risques

pour les populations Les objectifs de ce chapitre sont donc (a) didentifier les modifications

de loccupation des terres et les divers eacuteleacutements qui en sont la source (b) de cerner quels ont

eacuteteacute les effets de la mise en place de lois de gestion des constructions par les MRC et les

municipaliteacutes et enfin Cc) danalyser leacutevolution des risques cocirctiers pour le territoire

83

41 Eacutevolution du cadre bacircti

Les objectifs concernant leacutevolution du cadre bacircti sont de deacuteterminer leacutevolution de

loccupation du sol dans la zone littorale et de voir limpact des politiques dameacutenagement de

la zone cocirctiegravere et plus particuliegraverement de la politique de protection des rives du littoral et

des plaines inondables de 1987 et du scheacutema dameacutenagement de 1989 sur lorganisation du

territoire et des risques cocirctiers Limpact que pourraient avoir dautres facteurs tels que

leacuteconomie ou le contexte historique sur cette eacutevolution sera eacutegalement consideacutereacute

41 J Eacutevolution geacuteneacuterale du nombre de bacirctiments dans la zone Littorale

En 2001 le nombre de bacirctiments dans la zone littorale de Perceacute (agrave moins de J km de

la 1igne de rivage) eacutetait de 1 328 Il a subi une hausse entre 1934 et 1963 puis une baisse

jusquen 1980 puis une nouvelle hausse jusquagrave nos jours Le nombre de bacirctiments na

toutefois pas atteint le niveau de 1963 (figure 41) La diffeacuterence entre le deacutenombrement des

recensements de Statistique Canada et celui obtenu par photo-interpreacutetation est due agrave la

diffeacuterence de territoire couvert (toute la municipaliteacute versus la seule zone littorale) Mais les

tendances deacutevolution du nombre de bacirctiments sont similairement agrave la hausse depuis les

anneacutees 80 (par photo-interpreacutetation ou avec les recensements de Statistique Canada) Entre

198081 et 200 l le nombre de bacirctiments a augmenteacute entre 13 et 14 (respectivement par

photo-interpreacutetation et dapregraves les recensements)

84

1800

1600

1425 1430

1400 1328

1200

1000

800 l-shy --J

1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

( Recensements ~~ Photointerpreacutetation

Figure 41 Nombre de bacirctiments obtenu par photo-interpreacutetation et nombre de logements priveacutes occupeacutes dapregraves les recensements

Cette hausse contraste cependant avec la tendance agrave la baisse de la population de la

municipaliteacute qui a perdu 29 de sa population entre 198 J et 2006 (figure 42)

6 CXXl -----------------------------shy

5100 4EŒJ

5CXXl 4686

4028 3993 4CXXl

3614 3419

3CXXlshy

2 CXXl 1 43) 1410 1 BX) 1 400 1 53)

1 middot1~65~-~1~~~~~bullbull=--bullbull~--bullbull---bullbull--- 1 CXXl

OL---------------------------J 1970 1975 1000 1005 1rogt 1005 2005 2010

Pcpulation ---+- LqpTents prieacutes occLpeacutes

source des donneacutees Recensement Canada 2006

Figure 42 Eacutevolution de la population et du nombre de logements priveacutes occupeacutes agrave Perceacute

85

Bien que la cocircte soit principalement constitueacutee de falaises rocheuses les terrasses de

plage accueillent plus de 47 fois plus de population par kilomegravetre de cocircte (figure 43)

Cependant on constate que le nombre de bacirctiments proches des falaises a eacuteteacute multiplieacute par 2

depuis 1934

16

14

~ 12~

~ a 10

1 8

~

~ 6

~ ~ 4

~ 2 0

0 bull bull bull bull 0 bull bull 193gt 1940 1950 1900 1970 1900 1900 2OCO 2010

Terrasse ce page 3J m -0- Falaise 3J m -tr-- Terrasses ce page 15 m - Falaise 15 m

15 m bacirctiments entre 0 et 15 megravetre du trait de cocircte 30 m bacirctiments entre 0 et 30 m du trait de cocircte

Figure 43 Eacutevolution du nombre de bacirctiments par kilomegravetre de cocircte en fonction du type de cocircte

412 Nombre de bacirctiments agrave risque et normes de gestion de la cocircte

Deux cateacutegories dinfrastructures sont consideacutereacutees comme laquo agrave risqueraquo soit celles qui

sont situeacutees entre 0 et 15 megravetres de la ligne de rivage ainsi que celles situeacutees entre 0 et 30

megravetres Ces deux distances agrave la cocircte peuvent de maniegravere reacutealiste correspondre agrave 50 ans

deacuterosion dans le secteur de Perceacute En 2001 le nombre de bacirctiments agrave risque selon le

sceacutenario probable seacutetablissait en effet quelque part entre le nombre de bacirctiments agrave moins de

15 m et celui agrave moins de 30 m (figure 44) Le nombre de bacirctiments qui est agrave risque probable

deacuterosion se situe donc quelque part entre les deux marges selon la configuration et la

86

dynamique propre agrave chaque secteur Eacutetant donneacute quil nexiste pas de donneacutee de sceacutenario

probable pour les anneacutees anteacuterieures les deux marges (15 et 30 m) ont eacuteteacute consideacutereacutees

comme le meilleur moyen dobtenir une estimation fiable du nombre de bacirctiments agrave risque

deacuterosion pour notre analyse de leacutevolution historique des infrastructures agrave risque

Le nombre de bacirctiments agrave risque connaicirct une augmentation nette depuis les anneacutees

1980 soit une augmentation de 35 uniteacutes pour ceux situeacutes agrave moins de J5 megravetres de la ligne de

rivage et une hausse de 44 uniteacutes pour ceux situeacutes agrave moins de 30 megravetres (figure 44)

200 175

180 bull 160

ll c 140

ecirc 120+gt

~ Q) 100 98 0 ~ 80 -g ~ 60

40 42 40

43

66bull64

20 29

0

1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

_ agrave moins de 30 m de la ri-e agrave moins de 15 m bull SceacutenariOll probable deacuterosion pour 2050

Figure 44 Nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion selon leur distance agrave la cocircte

Au Queacutebec les eacuteleacutements de reacuteglementations reacutegissant les risques naturels sont entreacutes

en vigueur en 1979 avec la Loi sur lameacutenagement et lurbanisme (LAU) puis concernant

lameacutenagement des littoraux ont eacuteteacute compleacuteteacutes en 1987 par le biais de la Politique de

protection des rives du littoral et des plaines inondables dans le cadre de la Loi sur la qualiteacute

de lenvironnement (LQE) (figure 45) La Loi sur lameacutenagement et lurbanisme eacutevoque

cette compeacutetence dans son article 54 laquoLe scheacutema dameacutenagement et de deacuteveloppement

doit agrave leacutegard du territoire de la municipaliteacute reacutegionale de comteacute deacuteterminer toute zone ougrave

Joccupation du sol est soumise agrave des contraintes particuliegraveres pour des raisons de seacutecuriteacute

87

publique telle une zone dinondation deacuterosion de glissement de terrain ou dautre

cataclysme ou pour des raisons de protection environnementale des rives du littoral et des

plaines inondables raquo (LAU Section Il 54 1979) Puis la politique de protection des rives

du littoral et des plaines inondables ajoute quil est laquo interdit lutilisation des rives et du

littoral des lacs et des cours deau pour reacutealiser des constructions des ouvrages ou des

travaux raquo (MDDEP 2009) Dans la MRC du Rocher-Perceacute les recommandations de ces

deux lois ont eacuteteacute appliqueacutees en 1989 par la mise en place du scheacutema dameacutenagement La

MRC du Rocher-Perceacute utilise de maniegravere stricte les marges prescrites par la LQE lorsquil

sagit de deacuteterminer les zones agrave risque eacutetant donneacute quelle ne dispose pas de moyens

financiers ou techniques pour reacutealiser dautres eacutetudes de risque qui permettraient didentifier

toutes les zones soumises agrave des contraintes

r------------------------------------------------------------------------------

1

Reacutecapitulatifdes lois dameacutenagement 1

1

1979 Loi sur lameacutenagement et lurbanisme - Instauration des scheacutemas dameacutenagement (responsabiliteacute des MRC) - Identification des zones ougrave Joccupation du sol est soumise agrave des contraintes

1987 Loi sur la qualiteacute de lenvironnement Inclus la Politique de protection des rives des berges et des plaines inondables - Objectif principal protection environnementale de leacutecotone - Objectif secondaire assurer la seacutecuriteacute des personnes et des biens

t

- Bandes de 10 ou 15 megravetres agrave compter de la limite des hautes eaux t

1 t t t

Modi fieacutee en 199 J 1996 2005 el 2008 t t 1 t

1989 Entreacutee en vigueur du 1er scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute 1 1 1 t 1 1 1(anciennement MRC de Pabok)

11 1 - Applique la LQE avec une marge variant de 10 agrave 15 m 1 1 1

1 1 1 1 1

1

- Reacutepond ainsi aux objectifs de la LA U en ce qui a trait aux zones soumises agrave contrainte 1

1 1 1 2001 Loi sur la seacutecuriteacute civile 1

t - Creacuteation des scheacutemas de seacutecuriteacute civile (responsabiliteacute des MRC) 1t _ -----------1

Figure 45 Reacutecapitulatif chronologique des lois dameacutenagement (Queacutebec)

Alors que ces deux lois (LAU et LQE) doivent permeltre de limiter les risques naturels pour

les populations du Queacutebec et plus particuliegraverement dans les zones littorales on peut constater

une hausse du nombre et du pourcentage de bacirctiments il risque en zone littorale depuis ces

anneacutees-lagrave (figures 44 et 46)

88

18

al J 0 rigt C

16

14

12

lt) ) lt -J

0gt 1shy0gt

w a -J

1shy00 0gt

co eumlE Q)

_Q) E ~ Q) u Cl)

Cf) co C

bullbull Q)

0gt E 00 co0gt _

CIl -0

$ 10 c ltgt ecirc 8 ~ -el 6 ~ 0

4

2

0 193) 1940 1950 1~ 1970 1œcJ 1900 2CXXl 2010

agrave moins de 30 m __-agrave moins de 15 m t selon le Sceacutenario probable

Figure 46 Eacutevolution de la proportion de bacirctiments agrave risque parmi ceux de la zone littorale

Lapplication de ces lois ne semble donc pas avoir permis de limiter ou de stabiliser

les constructions dans des secteurs probablement agrave risque agrave contrario elles ont mecircme

augmenteacute depuis Cette tendance agrave la hausse peut ecirctre lieacutee agrave la conjoncture qui favorise la

proximiteacute de leau pour des raisons de bien-ecirctre personnel (paysage activiteacutes littorales cadre

de vie) Mais cela soulegraveve un problegraveme de gouvernance puisque les lois qui ont eacuteteacute mises en

place au bon moment nont pas joueacute leur rocircle de protection de la population et des biens ni

du milieu naturel Alors mecircme que la hausse du nombre de bacirctiments dans la zone littorale

est seulement de 13 entre 1980 et 200 l le nombre de bacirctiments dans les 15 premiers

megravetres de la zone agrave risque augmente de 1333 (tableau 41) La tendance agrave la hausse est

donc plus forte lorsquon se rapproche du trait de cocircte

Tableau 41 Eacutevolution du nombre de bacirctiments proches du trait de cocircte

Distance des bacirctiments Evolution entre avec la cocircte 1980 et 2001 ()

entre 0 et 15 m + 1333 entre 0 et 30 m + 512

89

Dans le cadre de lapplication de la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement 716 de notre

zone deacutetude devrait posseacuteder une marge inconstructible dau moins 15 megravetres (annexe 4) Il

est donc possible de sinterroger sur lorigine des 21 nouveaux bacirctiments qui viennent

sajouter entre 1992 et 2001 aux 43 qui eacutetaient deacutejagrave agrave risque agrave moins de 15 megravetres de la ligne

de rivage (figure 44)

413 Eacutevolution du type de bacirctiments

La forte baisse agrave la fois de la proportion de bacirctiments agrave risque ainsi que de leur

nombre entre 1934 et 2001 peut paraicirctre surprenante Des analyses compleacutementaires des

types de bacirctiments ont donc eacuteteacute effectueacutees pour deux secteurs (village de Perceacute et Capshy

dEspoir) afin didentifier en plus du nombre la vocation et le type de bacirctiment (tableau 42

et 43)

Tableau 42 Type et vocation des bacirctiments pour le secteur de Cap-dEspoir

~

0 Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de

0shyC) bacirctiments secteur 30 m 15 m w 0 activiteacute lieacutee agrave la pecircche 5 3 1 0shyro uuml entrepocirctgrangehangar 27 8 6

ltt habitation 35 2 1 C) Dl ~ TOTAL 67 13 8

Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de

bacirctiments secteur 30 m 15m 0 0shy activiteacute lieacute agrave la pecircche - - -C)

w =0

entrepocirctgrangehangar 16 2 2 0shyCIl

habitation 48 7 2 0 chalet 2 2 1 rshy0 commerce 1 - -0 N halte routiegravere 1 1 1

TOTAL 68 12 6

90

Tableau 43 Utilisation des bacirctiments pour le secteur du village de Perceacute

Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de bacirctiments secteur 30m 15 m

00)

2 activiteacute lieacute agrave la pecircche 16 8 5 0)

0 0)

entrepocirctgrangehangar 18 3 2 0 habitation 100 10 4 0)

0gt ~ eacuteglise 1 - --gt phare 1 1 -ltt C) (j) r-

gros bacirctiment indeacutetermineacute 7 - -

petit bacirctiment indeacutetermineacute 17 8 6

TOTAL 160 30 17

Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de bacirctiments secteur 30m 15 m

activiteacute lieacute agrave la pecircche - - -

entrepocirctgrangehangar 9 - -

habitation 172 11 3

eacuteglise 1 - -

phare 1 1 -00)

2 commerce 24 1 1 0)

0 eacutecole 3 - -0)

0 0)

0gt

motelhotelheacutebergement campinq

101 30 15 ~ -gt site historique de pecircche 4 1 1

r-service public 7 - -

a a bar 2 1 -CI

restaurant 11 2 1

garage municipal 3 1 -

maison mobile 11 - -

autre 2 1 -

gros bacirctiment indeacutetermineacute - - -petit bacirctiment indeacutetermineacute 11 - -

TOTAL 362 49 21

91

Ces analyses reacutevegravelent une diffeacuterence notable dans les usages des bacirctiments En 1934

les bacirctiments cocirctiers comprennent plutocirct des reacutesidences ainsi quun grand nombre de

bacirctiments relieacutes agrave la pecircche ou des hangarsentrepocirctsgranges alors quaujourdhui ces

bacirctiments utilitaires agrave faible valeur et ces cabanes qui semblent veacutetustes ont complegravetement

disparu (Cap-dEspoir) (voir tableaux 42 et figure 47-A) Dans le village de Perceacute le mecircme

type de bacirctiments eacutetait preacutesent en 1934 mais en 2001 ils ont eux aussi disparu au profit dune

nouvelle classe de bacirctiments agrave savoir les eacutetablissements dheacutebergements pour touristes

(motel hocirctel camping) (voir tableaux 43 et figure 47-B) Ces derniers repreacutesentent

dailleurs 71 (agrave 15 m) et 64 (agrave 30 m) des bacirctiments agrave risque du secteur Les bacirctiments

actuels ont une valeur ajouteacutee plus importante que ceux des anneacutees 30 agrave cause des retombeacutees

eacuteconomiques quils procurent agrave la communauteacute Le type de construction a eacutevolueacute au cours du

20egraveme siegravecle Ils sont eacutegalement plus vulneacuterables aux risques cocirctiers notamment car les

habitations sont occupeacutees de maniegravere annuelle et non plus seulement durant la peacuteriode

estivale Ainsi comme les coucircts des bacirctiments et leur vulneacuterabiliteacute ne sont plus les mecircmes en

2001 par rapport agrave ce quils eacutetaient en 1934 les risques inheacuterents sont eacutegalement diffeacuterents

92

A - Cap-dEspoir 1934 2001

Activiteacutes lieacutees Halte routiegravere agrave la pecircche 17

13

17 Chalet

3374 HabitationEntrepocircUgrangehangar

B - Village de Perceacute 1934 2001 Petits Site historique de pecircche

Activiteacutes lieacutees bacirctiments 5 - shy

agrave la pecircche35 Restaurant ~4

29 5 5

o o 3 3 CD ()

12 CD

EntrepocircU grange 71

24 hangar MotelHocirctel Habitation HeacutebergemenUCamping

Figure 47 Type de bacirctiments agrave moins de 15 m du trait de cocircte

La baisse dans le nombre de bacirctiments agrave risque cocirctier ressentie principalement entre

1934 et 1963 puis plus faiblement entre 1963 et 1981 correspond donc probablement au

deacutemantegravelement des anciens types de bacirctiments La hausse qui suit viendrait de la construction

du nouveau type de bacirctiments tels que les eacutetablissements dheacutebergements touristiques les

commerces ou les restaurants Le laquocreuxraquo correspondrait ainsi agrave la transition entre deux

types dactiviteacutes Ces variations correspondent agrave leacutevolution historique des activiteacutes en

Gaspeacutesie soit une eacuteconomie baseacutee principalement sur la pecircche jusquau milieu du siegravecle puis

une baisse de lactiviteacute eacuteconomique dans les anneacutees 80 lors de la transition dactiviteacutes et

93

enfin depuis le milieu des anneacutees 80 une reprise de lactiviteacute eacuteconomique gracircce au

deacuteveloppement important du tourisme En 1930 plus de 75 des familles de Perceacute

pratiquent la pecircche (Blanchard 1935) alors quen 2001 lensemble du secteur primaire

nemploie plus que 192 des actifs (Recensement Canada 2006)

4 J4 Exemple du Barachois

Lexemple de loccupation humaine sur le Barachois de la Malbaie (carte 41) est

inteacuteressant en ce qui concerne les constructions situeacutees proches de la ligne de rivage et donc

dans la zone agrave risque deacuterosion et de submersion

Barachois

Flegraveche littorale

Cap-dEspoir Perceacute

a 2 000 4 000 8 000 megravelre__==JI Fond de ca1e bltlw de dCfl1t-fls 1000000lptUQUeS CtJ Ou~bec ar 1 20 OOD DlrwlHS LDGlCZ UIIMlrSllfl du QudbK a RUTlcvslll

Carte 41 Localisation du Barachois de la Malbaie (Perceacute)

Les photographies de 1934 nous permettent didentifier 34 bacirctiments sur la flegraveche

littorale (figure 48) Tous sont situeacutes agrave moins de 30 megravetres de la ligne rivage (inteacuterieure ou

exteacuterieure du Barachois) Ces constructions reacutesultant toutes dun mode de vie traditionnel lieacute

agrave la pecircche (Desjardins et al 1999) se situent tregraves pregraves de la rive et mecircme sur la ligne de

rivage ou sur la plage pour certaines dentre elles Leur nombre important en 1934 a connu

94

une baisse drastique jusquen 1963 (figure 48 et 49) Agrave partir de ce moment la flegraveche

littorale de Barachois na plus abriteacute aucune construction

40

35 34

30

25

20

15

10

5

0 o o 0 o o

1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

______ agrave moins de 30 m de la rie agrave moins de 15 m

Figure 48 Nombre de bacirctiments agrave risque sur la flegraveche littorale

Ligne de rivage en 2001 250 500--==---- meacutetres

N

t Figure 49 Bacirctiments preacutesents sur lextreacutemiteacute nord de la flegraveche littorale

95

Il est donc possible de se demander si les risques pouvaient ecirctre consideacutereacutes comme

importants en 1934 sachant quil sagissait de constructions en bois souvent deacuteplaccedilables et

sur pilotis comme en attestent les figures 410 et 411 La nature mecircme de ces constructions agrave

savoir des habitations temporaires et des hangars en lien avec la pecircche neacutecessitait leur

construction si proche de la ligne de rivage Le risque eacutetait cependant minimiseacute agrave cause de la

relative faible valeur des bacirctiments leur deacuteplacement aiseacute le type de construction (sur pilotis

habitation seulement agrave leacutetage supeacuterieur) et labsence de reacuteseaux deau et deacutelectriciteacute Ainsi

les bacirctiments de 1934 semblaient mieux adapteacutes agrave la dynamique cocirctiegravere notamment pour le

risque de submersion que les bacirctiments actuels que lon retrouve souvent sur les flegraveches

littorales de la Gaspeacutesie

Figure 410 Poste de pecircche de Barachois vers 1935

96

Figure 411 Vue sur la flegraveche de Barachois (deacutebut du 20egravelle sciegravecle)

415 Origine des risques cocirctiers

Laugmentation du nombre de bacirctiments agrave risque ne reacutesulte que tregraves paltiellement du

deacuteplacement de la ligne de rivage par eacuterosion En effet parmi les bacirctiments agrave risque en 2001

seulement 87 le sont devenus agrave cause dun rapprochement de la ligne de rivage par

eacuterosion (tableau 44 et figure 412) Lorigine du risque en 2001 est principalement quils

eacutetaient deacutejagrave agrave risque en 1980 (pour 504 dentre eux) ou que ce sont de nouvelles

constructions (409 ) La reacutepartition de Jorigine du risque deacuterosion reste la mecircme quel que

soit le type de cocircte (figure 411)

Tableau 44 Bacirctiments agrave risque en 2001 en fonction de lorigine du risque

Total A risque en

1980 Eacuterosion

Nouvelle construction

N 127 64 11 52 100 504 87 409

97

90

80

70

60

50

40

30

20

10

o Tout twe de cocircte Terrasse de plage Falaise

bull Agrave risque en 1980 Eacuterosion D Noueurolle construction

Figure 412 Origine du risque des bacircti ments de 2001 en fonction du type de cocircte

Les bacirctiments nouvellement agrave risque en 2001 par rapport agrave 1980 sont agrave plus de 82 de

nouvelles constructions (tableau 45 et figure 413) Ceci signifie que bien que des lois eacutetaient

progressivement mises en place de nouvelles constructions ont tout de mecircme eacuteteacute reacutealiseacutees

Celles-ci font deacutesormais partie des constructions potentiellement agrave risque agrave Perceacute

Tableau 45 Origine du risque deacuterosion pour les bacirctiments nouvellement agrave risque (1980-2001)

N

Total 63 100

Erosion 11

175

Nouvelle construction 52

825

98

Eacuterosion 17

83

Nouvelle construction

Figure 413 Causes de la hausse du risque pour les bacirctiments

Ainsi si lon ne tient plus compte des bacirctiments destineacutes speacutecifiquement agrave se trouver

pregraves de leau et adapteacutes agrave leur localisation (cest-agrave-dire ceux de la flegraveche du Barachois) le

nombre de bacirctiments agrave risque en 1934 est infeacuterieur agrave celui de 2001 (120 vs 127)

(figure 414) De plus le changement de vocation dans les bacirctiments (de temporaire agrave

permanent de hangar agrave hocirctel) a sucircrement entraicircneacute une hausse de la valeur des biens qui sont

agrave risque La prise en compte du type de bacirctiment dans lanalyse du risque est donc tregraves

importante afin deacutevaluer la vulneacuterabiliteacute que subissent les communauteacutes cocirctiegraveres ainsi que

son eacutevolution historique Les lois relatives agrave lameacutenagement et leur mise en application

progressive ne semblent donc pas avoir dimpact surtout comparativement agrave la volonteacute de

deacutevelopper le secteur eacuteconomique du tourisme sur le bord du littoral

bull bull

99

140

127 120

120 120------- 108 100 ll c

ecirc 80jl 66til0 6ID 600 6341~ 60 ecirc 40

38

0 bull37 20 bull 27

c

0 ---- shy

1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

-- agrave 30m de la rie bull agrave 15m de la rie --s- SP

Figure 414 Eacutevolution du nombre de bacirctiments agrave risque excluant ceux de la flegraveche littorale de Barachois

Les reacutesultats obtenus agrave la suite de lanalyse de leacutevolution du cadre bacircti indiquent donc que

~ le nombre de bacirctiments agrave risque a connu une baisse jusquen 1980 puis une hausse

depuis linstauration des nouvelles lois dameacutenagement du territoire en 1979 1987

et 1989 na pas empecirccheacute cette hausse

~ concernant le type de bacirctiments dans les deux secteurs speacutecifiques il est possible de

constater un changement de vocation alors quen 1934 il sagissait principalement de

bacirctiments lieacutes agrave la pecircche et de hangars en 2001 il Y a plutocirct des commerces et des

bacirctiments agrave vocation touristique ainsi quune plus forte propol1ion dhabitations le

type de bacirctiment est important concernant leur vulneacuterabiliteacute et le niveau de risque

associeacute

~ les nouveaux bacirctiments agrave risque sont tregraves majoritairement de nouvelles constructions

et non des bacirctiments preacuteexistants qui se retrouvent aujourdhui trop pregraves de la cocircte du

fait du recul de la ligne de ri vage

Les impacts socio-eacuteconomiques dune mauvaise reacuteglementation ou encore de labsence

dapplication de la reacuteglementation en vigueur dans les zones cocirctiegraveres sont importants car les

bacirctiments littoraux sont les plus coucircteux et dusage diffeacuterent de ceux de la moyenne du

territoire

100

42 Eacutevolution des superficies non bacircties

Les objectifs de lanalyse concernant leacutevolution des supeJficies non bacircties sont

dobserver leacutevolution des surfaces dans la zone littorale quelles soient boiseacutees agricoles ou

en friche et dy deacuteceler le reflet de leacutevolution des conditions eacuteconomiques du secteur Dans

une perspective de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres les milieux non bacirctis ou naturels

peuvent favoriser la reacutesilience des systegravemes cocirctiers notamment en jouant le rocircle de zones

tampons lors des eacutevegravenements climatiques extrecircmes (Bernatchez et al 2008 a) Leur preacutesence

en zone littorale est donc primordiale et leur anthropisation aurait pour conseacutequence de

reacuteduire la reacutesilience cocirctiegravere aux changements climatiques appreacutehendeacutes et daugmenter le

niveau de risque dans les zones urbaniseacutees ou ameacutenageacutees adjacentes (Bernatchez et al

2008 a)

42 Superficies agricoles

Les superficies agricoles ont subi une baisse importante de 75 ou 800 ha depuis

1934 passant de 1 061 ha agrave 260 ha (figure 415)

1200

1001

1000

800 675

~ 600

~ I

400

260

200

o 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

Figure 415 Eacutevolution des superficies agricoles

101

Ce fait reflegravete un abandon de terres cultiveacutees depuis le deacutebut du siegravecle dans la reacutegion

Actuellement le secteur primaire dans son ensemble ne repreacutesente que moins de 20 des

actifs (Recensement Canada 2006) Au deacutebut du siegravecle une agriculture qui compleacutetait les

revenus des familles de pecirccheurs eacutetait pratiqueacutee Cependant les terres littorales de Perceacute ne

sont pas toujours dexcellente qualiteacute et ont le plus souvent des limitations agronomiques

telles quune faible fertiliteacute ou un relief inadapteacute (lRDA 2009) Ainsi avec leacutevolution et

lameacutelioration des conditions de vie cette agriculture moins rentable a eacuteteacute la premiegravere agrave ecirctre

abandonneacutee Cela a pu eacutegalement ecirctre amplifieacute par leacuteloignement Il est agrave noter que selon la

Loi sur la protection du territoire agricole agrave peine 1 de la bande cocirctiegravere est zoneacutee comme

ayant une affectation agricole (carte 42 et figure 416)

secteur agrave leacutetude

o Zonage municipal

Urbanise (reacutesidences et commerces)

Service public

Conservation

Agricole

Eau

carlogaphle recircariseacutee por Susan Orejza 2009o 1250 2500 50~egravetres SoUlCO dOs donneacutee MRC du Rochol-Porceacute

Carte 42 Occupation des terres preacutevue au scheacutema dameacutenagement

102

Agricole 1

Autre 03 ~- 4 Rurale

Territoire 74

urbaniseacute 8

Figure 416 Affectations du sol dapregraves le scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute

(vis-agrave-vis de la surface de la zone cocirctiegravere)

422 Boiseacutes

Les surfaces boiseacutees de la zone Jittorale ont augmenteacute depuis 1934 passant de J 143

agrave 1 504 hectares gagnant ainsi 361 ha (figure 417) On peut supposer que les boiseacutes ont

repris de limportance agrave la su ite de labandon des moins bonnes tetTeS agricoles

423 Superficies en friche

Tout comme les surfaces boiseacutees les superficies en friche occupent plus de surface

en 2001 par rapport agrave 1934 en connaissant une augmentation de 395 ha (figure 417)

103

2500

2000

2059

bull 1 7Π-

bull 1504

~ 1500

1 n3shy 1203 1351

1328

~ 1000 143

554 500

--------~ 1

159 o 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

__ Boiseacutes et hiches -ltgt-- Superficies boiseacutees Superficies en Friches

Figure 417 Eacutevolution des superficies non bacircties dans la zone littorale (Perceacute)

424 Synthegravese de leacutevolution des supeifuies non bacircties

Au total les superficies non bacircties (boiseacutees en friche et agricoles) ont perdu 451 ha

entre 1934 et 2001 (figure 418) Cette surface est donc maintenant urbaniseacutee ce qui

saccorde avec laugmentation du lineacuteaire routier ainsi que du nombre de bacirctiments qui ont

eacuteteacute mesureacutes Les surfaces de friche et boiseacutees prenant la place des terres preacuteceacutedemment

agricoles (annexe 5)

104

100 ~ ~ (l)

ecirc 75

321 317 334

~

~ ~ 50 374

489l 591~

c 0 25+=gt

~

~ a 1934 1975 2001

bull Pgrioole D Friches et boiseacutes D Urbain

Figure 418 Eacutevolution de loccupation de la superficie littorale (en )

43 Eacutevolution des voies de communication

Les objectifs concernant les voies de communication sont de cartographier

leacutevolution des traceacutes des routes et des voies ferreacutees sur le territoire cocirctier de recenser le

deacuteplacement de certains tronccedilons effectueacute par le ministegravere des Transports du Queacutebec (MTQ)

ainsi que les raisons de ces deacuteplacements destimer de quelle maniegravere les connaissances

scientifiques et traditionnelles ainsi que des lois dameacutenagements ont influeacute sur ces choix et

enfin deacutetablir un eacutetat actuel des risques menaccedilant les voies de communication pour la zone

cocirctiegravere de Perceacute

Les voies de communication gaspeacutesiennes suivent principalement les implantations

humaines et longent donc la cocircte (figure 419) La route nationale qui relie les villages cocirctiers

gaspeacutesiens est la route 132 Le village de Perceacute a eacuteteacute relieacute au reste du reacuteseau routier provincial

19egravemc en 1928 (Mongrain 2006) quant agrave la voie ferreacutee elle a eacuteteacute termineacutee au milieu du

siegravecle

105

Cf)B - Voie ferreacutee Q)

~ LL

Figure 419 Voies de communication proches du littoral agrave Perceacute

Il Ya eu de nouvelles constructions de routes dans les anneacutees 70 notamment la route

132 qui a eacuteteacute refaite ce qui a fait augmenter Je nombre de kilomegravetres de routes dans le secteur

deacutetude (figure 420) Ensuite par labandon ou la destruction danciens tronccedilons la longueur

totale des voies de communication a diminueacute Cependant il est agrave noter que localement les

anciens tronccedilons de routes ont pu ecirctre releacutegueacutes au rang de routes municipales Enfin de

nouvelles constructions ont fait augmenter la longueur totale de voies de communication

entre 1934 et 2001 La longueur des voies ferreacutees a quant agrave elle agrave peine eacutevolueacute depuis 1934

passant de 169 agrave 17 kilomegravetres

106

100

00

00 709 720

~ 70

0 705 0

~ 60 679

~

~ 50 0

516 0 shy

40 J Q) J 3) al C

S 20

10 bull169 bull169 bull169 bull170 bull170 -170

0

1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

-(gt FbJtes bull Voie ferreacutee

Figure 420 Eacutevolution de la longueur totale des voies de communication (routes et voie ferreacutee) en zone littorale de Perceacute

43 J Voies de communication agrave risque

En 1934 pregraves de 103 km de voies de communication se trouvaient dans une zone agrave

risque deacuterosion alors quen 2001 ce sont plutocirct 148 km qui sont agrave risque soit une hausse de

plus de 40 (figure 421 et tableau 46)

Tableau 46 Longueurs de voies agrave risque deacuterosion agrave Perceacute (1934-2001)

Longueur (km) agrave moins de Anneacutee 30m 15m 1934 1032 433 1963 1279 559 1975 1307 626 1980 1329 690 1992 1290 655 2001 1475 760

107

16

14

12

~ 10

~ crshyfi)

1

middotCIl

icirc S

6

4 bull - bull bull bull bull

2

0 x -x

xshy1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

Oies agrave moins de 30 m du trait de rote _ oies agrave moins de 15 m

bull Oies abandonneacutees agrave moins de 30 m x Oies abandonneacutees agrave moins de 15 m

Figure 421 Eacutevolution des longueurs des voies de communication agrave risque en fonction de la distance agrave la cocircte

Alors que la tendance geacuteneacuterale est agrave la hausse entre 1980 et 1992 il est possible de

constater une baisse dans la longueur de voies de communication situeacutees dans des secteurs agrave

risque deacuterosion (figure 421) Cela reflegravete le fait que des deacuteplacements de tronccedilons de routes

et de voies ferreacutees ont eacuteteacute effectueacutes agrave cette eacutepoque par le MTQ et par le proprieacutetaire de la voie

ferreacutee Agrave partir de 1980 on constate en effet par photo-interpreacutetation lexistence de plus de

1 km de voies de communication abandonneacutees reacutesultant de ces deacuteplacements Les voies

abandonneacutees disparaitront du deacutecompte du fait de leur reacuteinteacutegration progressive agrave la nature

qui les masque Agrave partir de 1992 Ia longueur de voies agrave risque a de nouveau augmenteacute

jusquagrave atteindre plus de 14 km en 2001 (annexe 6)

Deux raisons peuvent ecirctre avanceacutees relativement agrave laugmentation de la longueur des voies

de communication agrave risque

j- rapprochement des voies avec la ligne de rivage agrave cause de leacuterosion

j- constructions ou deacuteplacements de voies de communication effectueacutes trop proches de la

ligne de rivage

108

432 Deacuteplacements de voies de communication

La raison des deacuteplacements nest pas toujours la preacutesence deacuterosion en bordure de la

route En effet la raison principale a eacuteteacute la lineacutearisation du traceacute agrave des fins de seacutecuriteacute (pour la

vitesse) Agrave leacutepoque ougrave les travaux ont eacuteteacute effectueacutes la probleacutematique de Jeacuterosion neacutetait

encore que peu connue les concepteurs sattardaient ainsi plutocirct agrave la conception technique et

agrave la geacuteomeacutetrie des routes (B Laflamme ancien employeacute du MTQ comm pers) La

localisation des tronccedilons deacuteplaceacutes ainsi que les motifs des deacuteplacements se retrouvent sur la

carte 43

ND segment 1Raison du d~placcn-clll

Risquc dagraveosion 2 Lineacutearisalioll du lraccedil0 Non

(J 3 Lill~arisa(ioll dll lrace NOIl Pgt 1

CD jgt

w

4 Lill~arisation dll lrace Non N Lil1~ilri~aliollM 5 Oui- (ct eacuterosion pClIt-ecirctre) Q)

Non

L a

=gt 6 Iineacutearisation dll (raceacute Non 0c 7 Lill~arisalioTl du traceacute Non

()

eshyen

S Iineacutearisation du trace Oui 9 Lineacutearisation du trd~eacute Olli (IUgraveOm)

Non OIlIcirc(200m)

Pgt c 10 Iineacutearisation ct eacuterosion Oui Olli a l 11 Lincarisalion dll tmec Non No Il 0shy(1) en Risque deacuterosion localcmcllt 215m Non a l

0() a l en 0shy(1)

2 Pgt () (1) en 0shy(1) en lt a (1) en 0shy(1)

()

a 3 3 c l

o Modification des voies de communication Pgt c a date de la voie l

ancienne 1934 o 7501 500 3000 4500 6000 _ _ m

- nouvelle 2001 Fano de carte orlhophotographl~ au 40 000

Car10graphle Susan DreJza 2009 o 0

110

Plusieurs tronccedilons de voies de communication ont eacuteteacute deacuteplaceacutes depuis 1934 et il est

inteacuteressant de sattarder sur le cas de certains dentre eux

A) Deacuteplacement de la voie ferreacutee entre 1975 et 1980 pour un tronccedilon de 13 km (carte 44)

La raison invoqueacutee est leacuterosion littorale Le deacuteplacement a eacuteteacute fait agrave plus de 100 megravetres agrave

linteacuterieur des terres ce qui fait quactuellement la voie nest plus agrave risque dans ce secteur

Aujourdhui le coucirct meacutedian dun megravetre de voie est de 3 no $ (o Demers comm pers) ce

qui deacutenote quun investissement tregraves important a eacuteteacute effectueacute pour ces travaux

rrfE1shy ~62~ 125 250 375

F l=ofgtJOr Ih UlmllplIOImiddotII_ i 1 Ul

middotllogloeI~ $u$~DI~ ~~

Carte 44 Localisation du tronccedilon deacuteplaceacute de la voie ferreacutee

Le seul tronccedilon de voie ferreacutee qui est toujours agrave risque actuellement est celui situeacute sur

la flegraveche du Barachois car du fait de la faible largeur de la flegraveche littorale la voie ferreacutee se

retrouve tregraves pregraves de la ligne de rivage sur tout son parcours (carte 45) Une longueur de

57 km est agrave risque en 200 J mais en reacutealiteacute la voie ferreacutee est menaceacutee sur une longueur bien

111

plus grande Eacutetant donneacute la configuration du site un simple retrait nest pas possible car si la

flegraveche se perce en un point cest toute la voie ferreacutee et sa localisation qui est remise en cause

Si un deacuteplacement devait ecirctre effectueacute une nouvelle configuration passant par larriegravere-cocircte

devrait ecirctre envisageacutee Actuellement et depuis 1963 la flegraveche littorale est complegravetement

artificialiseacutee afin de proteacuteger le chemin de fer et eacuteviter un deacuteplacement

- agrave moins de 15 megravetres

- agrave moins de 30 megravetres

N

+0 375 7S~ 1 500 2250 3 COO

- Fond de carte orthophotographies au 1 4000 Canogrugravephle Slls-an OrejZa 2009

Carte 45 Voie ferreacutee agrave risque actuellement

Lors de la construction de la voie ferreacutee cette implantation limitait le nombre de

ponts agrave construire (plusieurs riviegraveres se trouvent dans larriegravere-pays) et diminuait ainsi les

coucircts et les difficulteacutes (moins de valleacutees agrave franchir de ponts agrave construire terrain plat )

Leacutevolution cocirctiegravere des flegraveches littorales de sable et leur grand dynamisme (Paskoff 2003)

nont pas eacuteteacute pris en compte agrave leacutepoque de la construction de la voie ferreacutee ougrave la faciliteacute de

reacutealisation et les coucircts primaient sur la dynamique cocirctiegravere de toute maniegravere inconnue

(O Demers comm pers)

112

B) Dans les anneacutees 60 la route 132 a eacuteteacute deacuteplaceacutee agrave cause de leacuterosion dans deux secteurs de

la municipaliteacute (Laflamme comm pers) Ceci sur des longueurs de 543 et 392 megravetres

(respectivement tronccedilon nO 1 et 10 sur la carte 43) Malgreacute cela ces deux tronccedilons sont de

nouveau agrave risque actuellement (carte 46 47 et figure 422) Ceci peut sexpliquer par une

distance de deacuteplacement trop faible (8 agrave 15 megravetres de recul seulement) compte tenu des taux

deacuterosion observeacutes Cela deacutenote un manque de planification agrave moyen et agrave long terme ainsi

quune lacune dans les connaissances des processus qui affectent la cocircte

Carte 46 Tronccedilon nO 10 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (pointe-Saint-Pierre)

113

Carte 47 Tronccedilon nO 1 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Cap-dEspoir)

Figure 422 Photo du tronccedilon nO 1 route 132 agrave risque deacuterosion (Cap-dEspoir) Agrave gauche on distingue les vestiges de lancienne route

114

C) Dans le hameau de Belle-Anse Je tronccedilon ndeg 8 a eacuteteacute lineacuteariseacute Avant lintervention la

route 132 eacutetait agrave risque mais elle ne lest plus actuellement car lopeacuteration de lineacutearisation a

deacuteplaceacute ce tronccedilon plus loin de la ligne de rivage (carte 48 et figure 423) Cependant

lancienne voie a eacuteteacute transfeacutereacutee agrave la municipaliteacute et constitue maintenant une rue municipale

utiliseacutee par la population locale Cette derniegravere est agrave risque deacuterosion et de submersion Elle

est dailleurs suivie annuellement par le LDGIZC comme infrastructure agrave risque agrave cause de sa

localisation entre 4 et 10 m de la ligne de rivage (LDGIZC 2009) Actuellement les taux

deacuterosion sont de 042 rnan pour ce secteur de terrasse de plage (LDGIZC 2009) Le

deacuteplacement na donc pas reacutegleacute le problegraveme du risque deacuterosion pour ce tronccedilon

Modification des voies de communication

date de la vole

~ ancienne 1934

- nouvelle 2001

Carte 48 Tronccedilon ndeg 8 deacuteplacement de la route 132 lancien tronccedilon devient une route municipale (Belle-Anse)

115

Figure 423 Photo du tronccedilon nO 8 route agrave risque deacuterosion et de submersion

Agrave lextrecircme gauche la route 132 suite au reacutealignement en bas lancienne route 132 devenue la route municipale agrave droite la plage de Belle-Anse

433 Synthegravese de leacutevolution des voies de communication

Le niveau de rIsque des vOies de communication a augmenteacute depuis 1934

(figure 424) pour les voies agrave risque important (cest-agrave-dire agrave moins de 15 megravetres de la ligne

de ri vage) le pourcentage est passeacute de 63 agrave 85 entre 1934 et 2001 La proportion de voies

agrave risque agrave moins de 30 megravetres a elle connu une diminution entre 1963 et 1992

principalement agrave la suite de certains deacuteplacements de la voie ferreacutee mais on constate de

nouveau une augmentation depuis 1993 (figure 424) La proportion de voies de

communication agrave risque selon Je sceacutenario probable deacuterosion est laquo seulementraquo de 69 soil

61 km (figure 424) Ce chiffre est infeacuterieur agrave ceux que nous obtenons selon nos marges de

15 ou 30 megravetres Ceci sexplique par le fait que la voie ferreacutee (plus de 5 km) qui se trouve

sur la flegraveche littorale nest presque pas agrave risque deacuterosion dans le sceacutenario probable

deacuterosion La flegraveche littorale eacutetant presque totalement enrocheacutee la ligne de rivage y est

relativement fixe et le sceacutenario probable tient compte des infrastructures anthropiques

pouvant fixer la cocircte si celles-ci eacutemanent dun organisme public (comme cest le cas ici) Si

116

on exclut la voie ferreacutee de lanalyse la longueur de voies de communication agrave moins de

15 megravetres du trait de cocircte est de 24 km alors que celle agrave risque selon le sceacutenario probable est

de 38 km soit 16 fois plus

20Ocirc ~ Q) 18J

~_~173 166gshyc 16 -CIl

5 14 J

~ c 12

ecirc 10 8 81 85 Q) 0

~

8 ~__----77551---~r7163

75 J 69 ~ 6

Q) 0 4 c 0 1 2

l 0 193) 1940 1950 1900 1970 1900 2010

-+- agrave risque 3)n agrave risque 15m agrave risque SP

Figure 424 Eacutevolution de la proportion de voies de communication agrave risque

Il est important de noter que la majoriteacute des constructions de voies de communication

datent davant linstauration des diffeacuterentes lois dameacutenagement Leur construction agrave

proximiteacute du trait de cocircte neacutetait pas consideacutereacutee agrave cette eacutepoque comme probleacutematique par le

ministegravere du transport et les eacutelus locaux car ils neacutetaient pas au fait de la probleacutematique

deacuterosion et des processus impliqueacutes Les lois encadrant lameacutenagement dans les zones agrave

risque et les zones cocirctiegraveres ne semblent ainsi pas avoir dinfluence sur leacutetablissement des

nouvelles voies de communication En theacuteorie les ministegraveres sont tenus de respecter les lois

et regraveglements de zonages eacutetablis par les MRC et les municipaliteacutes Cependant il aITive que ce

ne soit pas le cas surtout si ces regravegles ne sont pas comprises ou accepteacutees et que la

probleacutematique (telle que leacuterosion) nest pas reconnue comme cela a longtemps eacuteteacute le cas par

le passeacute en ce qui a trait agrave leacuterosion (Dugas comm pers) Une peacuteriode de latence entre

) instauration des lois et leur application a ainsi pu exister De plus les constructions de

117

routes ou leur protection peuvent ecirctre mises en place par des deacutecrets ministeacuteriels notamment

en cas de situation de risque urgent ce qui permet de ne pas suivre les scheacutemas

dameacutenagements locaux ou certaines lois

En conclusion de cette analyse de leacutevolution des voies de communication pour le secteur

littoral de Perceacute il est possible de dire que

~ il Ya en 2001 une plus grande longueur de voies de communication situeacutees dans des

zones agrave risque probable deacuterosion quil nyen avait au deacutebut du siegravecle

~ dans certains cas Jes deacuteplacements de tronccedilons de routes ont conduit agrave un

rapprochement du traceacute vis-agrave-vis dune cocircte active eacutetant donneacute que la raisons des

travaux na que rarement eacuteteacute leacuterosion mais plutocirct la lineacutearisation du traceacute

~ deux tronccedilons de route 132 totalisant une longueur de 342 et 543 m qui ont eacuteteacute

deacuteplaceacutes pour un risque deacuterosion sont de nouveau menaceacutes en 200 J la distance agrave

laquelle ils ont eacuteteacute reculeacute nayant pas eacuteteacute suffisante

~ pregraves de 17 des voies sont potentieHement agrave risque deacuterosion en 2001 ce qui est

presque le pourcentage le plus important historiquement Les eacutetudes reacutecentes se

doivent donc de contribuer agrave renverser cette tendance par la diffusion de meilleures

connaissances et reacuteglementations

118

44 Discussion sur leacutevolution des risques

Il peut paraitre surprenant de constater que les lois qui ont eacuteteacute implanteacutees pour geacuterer

la zone cocirctiegravere au Queacutebec nont pas permis de limiter la hausse des risques dans le secteur

de Perceacute Cette hausse du nombre de bacirctiments agrave risque cocirctier malgreacute la mise en place de

lois deacutecoule de plusieurs causes qui ont probablement conduit la population ou les instances

municipales agrave ne pas tenir compte des regraveglements lors des deacuteveloppements immobiliers

A) Depuis le milieu des anneacutees 70 les mesures de protection des cocirctes se sont multiplieacutees

(Friesinger 2009) Chez les habitants de la zone cocirctiegravere cela pourrait avoir creacuteeacute un faux

sentiment de seacutecuriteacute et [impression davoir reacuteussi agrave controcircler le pheacutenomegravene de leacuterosion

cocirctiegravere Ceci a pu conduire agrave une plus grande teacutemeacuteriteacute dans la localisation des bacirctiments dougrave

la hausse des constructions littorales malgreacute Jencadrement leacutegislatif Morneau el al (2001)

ont eux aussi remarqueacute une hausse des constructions en bordure du littoral gaspeacutesien depuis

1970 Dapregraves eux cela reacutesulte dun engouement accru pour la zone cocirctiegravere ducirc au

deacuteveloppement du tourisme et de la disponibiliteacute des meacutethodes de protection des berges Ces

derniegraveres donnent en effet un faux sentiment de seacutecuriteacute aux proprieacutetaires cocirctiers (Morneau

el al 2001) Ce pheacutenomegravene a aussi eacuteteacute constateacute le long des falaises de craie du nord de la

France ougrave lameacutenagement Je long de la cocircte a creacuteeacute une illusion de seacutecuriteacute qui a conduit agrave des

comportements agrave risque (Mclnnes 2006) En Hollande Winckel el al (2008) constatent eux

aussi que la multiplication des mesures de protection ces derniegraveres anneacutees a

paradoxalement fait diminuer la conscience citoyenne et gouvernementale (paliers infeacuterieurs)

envers le risque que repreacutesente leacuterosion Au lieu decirctre vus comme une reacuteponse agrave une

intensification de la probleacutematique les ouvrages de protection semblent ecirctre vus comme un

moyen sucircr de controcircler Jenvironnement Les lois de gestion des risques deviennent alors

laquo inutilesraquo aux yeux des populations et sont plus aiseacutement contourneacutees Une trop grande

prise en charge publique ou par le biais dassurances afin de reacuteduire la vulneacuterabiliteacute pourrait

ainsi conduire agrave laugmenter en creacuteant des comportements laquo maladapteacutesraquo (Dolan et Walker

2004) Ainsi linformation et la conscientisation des proprieacutetaires vis-agrave-vis du risque

deacuterosion sont primordiales pour une bonne gestion de la zone cocirctiegravere (Winckel el al 2008)

et le reacutetablissement des faits scientifiques agrave propos des risques cocirctiers

119

B) Le manque de compreacutehension et dacceptation des regraveglements de gestion de la zone

cocirctiegravere par la population est eacutegalement un problegraveme souvent eacutevoqueacute par les scientifiques

(Roussel et al 2009 McInnes 2006 Dugas comm pers) Labsence de compreacutehension

dune loi augmente la probabiliteacute de la transgresser volontairement ou non Cest pourquoi

une plus grande diffusion de linformation faciliterait lacceptation des politiques publiques

de gestion des risques cocirctiers (Roussel et al 2009) Pour que les regraveglements soient efficaces

laquo la prise de conscience et leacuteducation du grand public sont consideacutereacutees comme les piliers

dune gestion durableraquo (McInnes 2006) La mise en place dune bande de protection agrave la

suite de la politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables na peutshy

ecirctre pas eacuteteacute consideacutereacutee par tous les acteurs du milieu comme eacutetant une bande de terrain

soumise agrave des geacuteorisques pour eux et leurs constructions Les gestionnaires nayant pas

encore connaissance des donneacutees sur les processus littoraux ni sur la position future de la

ligne de rivage nont possiblement pas pu informer la population adeacutequatement Cette

preacutediction de la position agrave venir de la ligne de rivage serait ainsi loutil principal dont les

gestionnaires auraient besoin (Pethick 2001) Une sensibilisation des populations est ainsi

primordiale car les impressions que les habitants ont de la cocircte ne sont pas toujours exactes

C) De plus un manque de savoir populaire pourrait eacutegalement avoir contribueacute agrave cette

augmentation des risques cocirctiers En 2001 le plus grand nombre de bacirctiments agrave risque est

situeacute sur les cocirctes agrave falaises rocheuses alors quen 1934 tregraves peu de constructions y eacutetaient

localiseacutees (tableau 47) ceci malgreacute le fait que les falaises repreacutesentent la majoriteacute des cocirctes

de Perceacute Les aleacuteas de ces secteurs de falaises jusqualors peu habiteacutes (moins de 7 bacirctiments

par kilomegravetre de cocircte contre plus de 26 pour les terrasses de plage) ne sont donc

probablement pas inteacutegreacutes au savoir populaire de la reacutegion Nayant pas de culture commune

relatant les dangers potentiels des falaises pour les constructions la prudence a donc

probablement eacuteteacute moins grande que dans le cas des terrasses de plage qui ont elles vu

baisser le nombre de bacirctiments agrave risque agrave leur proximiteacute (tableau 47) En effet le souvenir

des risques passeacutes est un eacuteleacutement important qui peut faire baisser la vulneacuterabiliteacute dune

population (Meur-Ferec et al 2008) Dans une certaine mesure les connaissances populaires

devraient donc ecirctre utiliseacutees pour augmenter lefficaciteacute de la gestion des cocirctes (Stewart

et al 2003)

120

Tableau 47 Nombre de bacirctiments agrave risque en fonction du type de cocircte (1934-2001)

Anneacutee falaise

30rn 15rn terrasse de plage 30rn 15rn

1934 37 12 83 48 1963 65 25 55 12 1975 69 28 39 10 1980 50 17 34 10 1992 68 30 36 11 2001 73 38 54 25

Certaines connaissances lieacutees agrave ladaptation aux aleacuteas cocirctiers semblent avoir eacuteteacute perdues au

cours du temps En effet les constructions preacutesentes en 1934 sur la flegraveche littorale eacutetaient

bien adapteacutees aux aleacuteas preacutesents dans ce secteur (submersion principalement) En 200 J on ne

retrouve plus de maisons sur pilotis et ce mecircme dans les secteurs subissant des eacutepisodes de

submersion Historiquement les terrasses de plage sont occupeacutees depuis longtemps par les

populations et sont donc connues comme eacutetant des zones soumises aux aleacuteas cocirctiers la

hausse des bacirctiments agrave risque pour ces secteurs depuis 1992 pourrait renforcer le postulat

dune perte des connaissances populaires concernant les risques naturels de ces secteurs

Cette hausse ne peut pas ecirctre le fait dune population nouvellement arriveacutee dans la reacutegion car

la municipaliteacute de Perceacute ne reccediloit que peu de migrants 88 des gens y habitaient il y a

5 ans et 94 il y a 1 an (Statistique Canada 2006) Ce manque de savoir populaire

concernant les risques naturels pourrait donc plutocirct provenir dune certaine deacuteconnexion visshy

agrave-vis de lenvironnement physique et de sa variabiliteacute naturelle au cours de ces derniegraveres

deacutecennies

D) Malgreacute la mauvaise compreacutehension de la dynamique littorale et le manque dinformation

qui ont accompagneacute la mise en place des regraveglements il ne faut pas oublier que si la

reacuteglementation avait eacuteteacute appliqueacutee convenablement laugmentation des nouvelles

constructions agrave risque naurait pas eu lieu mecircme sans quaucune sensibilisation ne soit

effectueacutee Au Queacutebec les municipaliteacutes ont effectivement la responsabiliteacute de [eacutemission

des permis de construction et de sassurer que les permis eacutemis soient conformes agrave la

reacuteglementation en vigueur dans leur plan durbanisme Or malgreacute la reacuteglementation qui

interdit la construction dans des zones agrave risque plus de 40 des bacirctiments agrave risque en 2001

on eacuteteacute construits apregraves la mise en place de ces lois Ce qui fait augmenter les risques pour la

121

municipaliteacute de Perceacute nest pas tant lintensiteacute de leacuterosion que les nouvelles constructions la

premiegravere eacutetant responsable de 17 de la hausse contre 83 pour les secondes Le laxisme

dans lapplication de la loi a ainsi des conseacutequences importantes De plus alors que les

scheacutemas dameacutenagement sont supposeacutes inteacutegrer les risques naturels dans leur zonage depuis

leur creacuteation en 1979 Morneau et al ont eacuteClit en 2001 que laquoce sceacutenario [ladaptation agrave

leacuterosion par le biais dun zonage] peu reacutepandu au Queacutebec pourrait entraicircner une refonte

importante des scheacutemas dameacutenagement et de la reacuteglementation qui sy rattache raquo Cela

reacutevegravele une inadeacutequation entre les cadres gouvernementaux (qui le preacutevoyaient leacutegalement

depuis 1979) et lapplication qui peut en ecirctre faite reacutegionalement et localement par les paliers

infeacuterieurs de gouvernance (qui ne lincluent majoritairement pas en 2001) Il semble donc y

avoir un veacuteritable problegraveme de gouvernance concernant la gestion et la preacutevention des risques

naturels cocirctiers La sensibilisation aux aleacuteas et agrave la dynamique cocirctiegravere ne doit donc pas viser

uniquement la population mais aussi les acteurs deacutecisionnels et responsables de lapplication

des lois et regraveglements des diffeacuterents paliers de gouvernements (feacutedeacuteral provincial et

municipal) Les acteurs locaux ont le devoir de respecter toutes les reacuteglementations mises en

place et ce mecircme si les raisons nont pas eacuteteacute entiegraverement comprises Mecircme lorsque les

reacutesidents cocirctiers ont une bonne connaissance des aleacuteas les solutions dadaptation envisageacutees

sont rarement adeacutequates pour leur type de milieu (Friesinger et Bernatchez 2009) Cela

conforte le fait quen parallegravele agrave la neacutecessiteacute dinformer les populations il faut eacutetablir des

obligations quant au suivi des recommandations eacutemises par les experts Il est primordial de ne

pas sous-estimer la responsabiliteacute de tous les citoyens individuels et corporatifs agrave respecter

les lois

Le constat dune augmentation des risques cocirctiers au courant du dernier siegravecle a

eacutegalement eacuteteacute effectueacute dans dautres reacutegions telles la Gaspeacutesie (Morneau et al 2001) ou la

France (Meur-Feacuterec 2006) Dans ce dernier cas la cause de cette hausse est leacutegegraverement

diffeacuterente de celle connue en Gaspeacutesie Comme on peut le voir sur la figure 424 le risque

reacutesulte agrave la fois du recul du trait de cocircte et de lavanceacutee des infrastructures vers la cocircte

Lespace qui eacutetait conserveacute comme zone tampon et laquoespace de seacutecuriteacuteraquo disparaicirct et devient

mecircme un laquoespace de risqueraquo (figure 425) Agrave Perceacute de par la configuration du littoral et

l histoire les villages ont toujours eacuteteacute proches de la cocircte Peu darriegravere-cocircte est en effet

122

disponible et historiquement toutes les communications se faisaient par la mer Il est

cependant possible dy appliquer le scheacutema de Meur-Feacuterec (2006) dans une certaine mesure

car les touristes venant en Gaspeacutesie comme ceux dEurope veulent ecirctre le plus pregraves possible

de leau Ainsi agrave Perceacute la neacutecessiteacute de la proximiteacute de leau quavaient les pecirccheurs a laisseacute

place agrave lenvie des touristes decirctre proche du littoral Ce changement sest effectueacute en

parallegravele agrave un changement du type de construction (petits bacirctiment et bacirctiments ljeacutes agrave la pecircche

en 1934 versus bacirctiments dheacutebergement en 2001) ce qui a aussi contribueacute agrave augmenter les

risques

o

JOm

20m Deacuteveloppement des risques

30m deacuterosion cocirctiegravere

40m

SOm

60m

bullbull~d ~rcuirlttmiddot

1 km

5 km +------~

f-------+-----t-----+-----+------+-----t- - - - - - - - -1shy

1850 1875 1900 1925 1950 1975 2000 2025

TEMPS Source Meur-Feacuterec 2006

Figure 425 Eacutemergence des risques cocirctiers dynamiques convergentes du trait de cocircte et de l occu pation du rivage

123

Lintensification de la densiteacute urbaine de la cocircte reflegravete lengouement accru des zones

cocirctiegraveres qui a eacuteteacute constateacute eacutegalement agrave leacutechelle mondiale en lien avec le deacuteveloppement de

lindustrie touristique Agrave Perceacute il ny a que 038 bacirctiment par hectare dans la zone cocirctiegravere

(premier kilomegravetre en arriegravere du trait de cocircte) Cette faible concentration montre que lon

nest pas dans une situation de peacutenurie despace et conforte lideacutee que le fait de sinstaller

directement sur de trait de cocircte ou dans les zones proximales agrave risque est actuellement plus

un choix quune neacutecessiteacute Les constructions littorales sont privileacutegieacutees agrave cause de la valeur

ajouteacutee que cela procure tant sur la valeur des biens que sur les profits que peuvent y faire les

commerces et heacutebergements Cette situation de concentration cocirctiegravere se retrouve eacutegalement

dans plusieurs stations balneacuteaires en Europe (Winckel et al 2008) Selon Winckel et al

(2008) cette plus-value dans la valeur des maisons ainsi que dans les recettes des hocirctels

devrait dailleurs ecirctre une raison suffisante pour permettre leur construction malgreacute les

risques

Concernant les solutions mises en place pour faire face agrave la probleacutematique de

leacuterosion certaines adaptations ont ducirc ecirctre effectueacutees sur le territoire de Perceacute Par exemple

les tronccedilons de voies de communication qui ont ducirc ecirctre deacuteplaceacutes pour cause deacuterosion sont

de nouveau menaceacutes par le mecircme aleacutea moins de 40 ans plus tard ce qui deacutenote une

inadaptation ou une laquomeacutesadaptationraquo agrave la situation Ce type dinfrastructures aurait

neacutecessiteacute une strateacutegie dadaptation agrave long terme ce qui na pas eacuteteacute le cas agrave leacutepoque ce qui

nest pris en compte par le ministegravere des Transports du Queacutebec que depuis une peacuteriode

reacutecente (MTQ 2009) Cette lacune de vision agrave long terme dans ladaptation a eacutegalement eacuteteacute

constateacutee en Europe (McInnes 2006)

Malgreacute les lois existantes encadrant le zonage les reacutetroactions quelles peuvent

entraicircner ne semblaient pas avoir eacuteteacute eacutetudieacutees et nont pas pu servir agrave ameacuteliorer de futurs

zonages Connaicirctre leacutevolution de loccupation du territoire cocirctier nous a permis de connaicirctre

et de comprendre les dynamiques qui y ont lieu Ainsi il est possible de savoir quelles sont

les dynamiques qui devront ecirctre geacutereacutees agrave lavenir quelles sont les points sur lesquels une

politique devrait insister quels eacuteleacutements prendre en compte et de quelle maniegravere les mettre en

application

CHAPITRE V

COMPARAISON DES DIFFEacuteRENTS ZONAGES

A VEC LEacuteVOLUTION PROBABLE DU LITTORAL

Les objectifs de ce chapitre sont de connaicirctre les diffeacuterentes possibiliteacutes concernant le

zonage des risques deacuterosion dans le secteur deacutetude et de comparer les zonages existants ou

potentiels avec leacutevolution probable du littoral pour identifier leur efficaciteacute Ainsi il pOUITa

ecirctre deacutetermineacute lequel est le plus approprieacute cest-agrave-dire le zonage qui eacutevite les coucircts futurs lieacutes

aux risques mais qui nempecircche pas le deacuteveloppement sur les territoires propices et non

risqueacutes Nous preacutesenterons donc dabord une comparaison des zonages avec la 1igne de

rivage probable de 2050 puis celle effectueacutee avec un zonage laquocomplet raquo adapteacute agrave

lameacutenagement du territoire dans un environnement physique soumis aux changements

climatiques

Eacutetant donneacute les problegravemes lieacutes agrave Jeacuterosion que connaicirct le territoire de Perceacute Je zonage

actuel ne semble pas adeacutequat pour limiter les risques Dans la situation actuelle des choses

Jeacuterosion va entraicircner des coucircts importants pour le milieu et la socieacuteteacute en geacuteneacuteral Dici agrave

2050 si aucune mesure dadaptation nest prise la valeur des infrastructures qui vont ecirctre

affecteacutees par leacuterosion dans la reacutegion de Perceacute sera dun minimum de 15474358 $

(figure 5 J) (Drejza et Bernatchez 2008) ce qui est tregraves important pour une petite

municipaliteacute de moins de 3 500 habitants avec un budget de fonctionnement annuel denviron

5 millions de $ (Municipaliteacute de Perceacute 2009)

125

A- Eacutevaluation des coucircts possibles selon les diffeacuterents sceacutenarios (en $)

S1 S2 S3 S probable

Voies de communication 38417 11214578 22782053 12275458

Uniteacutes deacutevaluation fonciegravere 123700 3328000 7038200 3198900

TOTAL ($) 162117 14542578 29820253 15474358

C - Voies de communicationB- Uniteacutes deacutevaluation fonciegraveres sceacutenario probable sceacutenario probable

Type duniteacute Nombre Valeur (en $) Voies de communication Longueur (m)

Habitation 16 730900 $ Voie ferreacutee 2310

Eacuteconomie 9 2065300 $ Roule nationale (132) 1039

Autre 2 175100 $ Autre voie carrossable 2789

Service public 2 54100 $ Voie non carrossable 0

Terrains non 29 173500 $ TOTAL 6138 ameacutenageacutes

TOTAL 58 3198900$ Modifieacute de Drejza et Bernatchez 2008

Figure 51 Eacutevaluation des coucircts preacutevisionnels lieacutes agrave leacuterosion pour le secteur de Perceacute

51 Preacutesentation des diffeacuterents zonages possibles

Diffeacuterents zonages existants ou potentiels ont eacuteteacute testeacutes sur la zone deacutetude Ils seront

deacutecrits ici en termes de superficie zoneacutee de nombre de bacirctiments concerneacutes de nombre de

rocircles deacutevaluation de la valeur des rocircles deacutevaluation des routes et enfin des activiteacutes qui

seront affecteacutees Ces zonages ont eacuteteacute compareacutes agrave un sceacutenario deacutevolution de la cocircte pour

lan 2050 Le sceacutenario probable (SP) repreacutesente Je terrain qui aura selon toutes probabiliteacutes

disparu dici lan 2050 agrave cause des processus deacuterosion des berges si aucune mesure

dadaptation nest mise en place Ce sceacutenario deacutevolution tient compte agrave la fois du contexte

geacuteomorphologique de la cocircte de son eacutevolution passeacutee des changements climatiques

envisageacutes ainsi que des actions anthropiques (Bernatchez et al 2008 a) Aux fins de cette

eacutetude ce sceacutenario sera consideacutereacute comme leacutevolution preacutevue de la ligne de rivage auquel

126

seront donc compareacutes les zonages potentiels Il sagit agrave l heure actuelle de la meilleure

estimation de leacutevolution future de la ligne de rivage pour le secteur deacutetude

Il existe une tregraves grande variabiliteacute dans les surfaces zoneacutees selon le type de zonage

adopteacute qui vont de 89 hectares agrave ]504 hectares (tableau 51) Les horizons de gestion

diffegraverent selon les options retenues entre 30 et 50 ans Certains tels la LQE ou la politique du

Nouveau-Brunswick ne deacutefinissent pas lhorizon dameacutenagement Selon loptique retenue

limportance accordeacutee agrave leacuterosion cocirctiegravere va ecirctre minimiseacutee ou amplifieacutee Ainsi il nest pas

aiseacute pour la municipaliteacute de bien eacutevaluer les risques potentiels auxquels est soumis son

tenmiddotitoire

Tableau 51 Superficies et eacuteleacutements inclus dans les zonages eacutetudieacutes

Superficie toucheacutee Bacirctiments 2001 Rocircle MAMR (uniteacutes deacutevaluation)

Tvoe de zonaae Hectares Nombre Nombre valeur $) Taux historique - 30 ans 89 3 5 25100 - 49 ans 147 3 8 125700 LQE 509 39 40 2762800 Proposition de la MRC 992 103 94 4436800 Nouveau-Brunswick (30 m) 1160 118 112 5124600 Critegraveres de la Cocircte-Nord 1504 177 162 9606700 Sceacutenario le plus probable 623 66 62 3269000 Zonage possible (SP+15 ml 1188 135 125 5848200

Cette variabiliteacute se reflegravete eacutegalement dans le nombre de bacirctiments qui se retrouvent

inclus dans la zone dite agrave risque deacuterosion Cela varie entre 3 bacirctiments dans le cas de

lutilisation des taux de reculs historiques avec un horizon de 30 ans agrave autant que 177

bacirctiments dans le cas dune adaptation des critegraveres du zonage utiliseacute pour la Cocircte-Nord

(tableau 51)

La valeur globale des uniteacutes deacutevaluation fonciegravere consideacutereacutees agrave risque peut ecirctre

importante et varie entre 25 100 $ et 9 606700 $ Limportance de cette valeur agrave risque est

augmenteacutee par le fait que la valeur moyenne des bacirctiments qui se situent dans la zone

deacuterosion probable (donc proches du littoral) est plus importante que celle de la totaliteacute de la

municipaliteacute Alors que dans la zone probable les bacirctiments valent en moyenne 79851 $ la

moyenne des bacirctiments de Perceacute est de 50590 $ La valeur des bacirctiments agrave risque probable

deacuterosion soit ceux les plus proches du trait de cocircte est 16 supeacuterieure agrave la moyenne

127

municipale Ceci reflegravete lattrait littoral et la valeur qui lui est associeacutee Les terrains eux aussi

ont une valeur de pregraves de 2 fois supeacuterieure (194) sils se trouvent en bordure du littoral ougrave ils

sont eacutevalueacutes en moyenne agrave 12800 $ contrairement agrave 6 613 $ pour la municipaliteacute entiegravere

52 Comparaisons des diffeacuterents zonages avec le trait de cocircte probable de 2050

La comparaIson des zonages avec le trait de cocircte probable se traduit par une

comparaison de chacune des possibiliteacutes de zonage avec leacutevolution probable de la ligne de

rivage (soit Je SP) afin de deacuteterminer des superficies qui pourraient ecirctre zoneacutees agrave tort ainsi

que des superficies qui ne sont pas zoneacutees mais qui selon toute probabiliteacute auront eacuteteacute

eacuterodeacutees dici 2050 Cela veut eacutegalement dire quil faut connaicirctre le nombre de bacirctiments qui

sont zoneacutes agrave tort (ce qui a un impact neacutefaste sur leur deacuteveloppement) ou ceux qui ne sont pas

zoneacutes mais qui sont agrave risque deacuterosion (ce qui fausse notre compreacutehension de la

probleacutematique et notre preacuteparation agrave laffronter)

Dans le but de didentifier le zonage qui est le plus adeacutequat avec la future eacutevolution

de la cocircte seront donc compareacutes dans cette section les superficies zoneacutees mais non agrave risque

les su perficies non zoneacutees mais agrave risque et le nombre de bacirctiments (2001) zoneacutes ou non zoneacutes

agrave tort

521 LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement

Le zonage preacutevu par la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (politique de protection

des rives du littoral et des plaines inondables) est celui qui a maintenant cours dans la MRC

du Rocher-Perceacute Cest eacutegalement celui qui a eacuteteacute transposeacute dans les regraveglements municipaux

Theacuteoriquement il est possible pour la MRC ou la municipaliteacute daugmenter les marges

prescrites par la loi si neacutecessaire par exemple en cartographiant des zones connues pour leurs

risques Cependant sur le territoire agrave leacutetude aucune cartographie additionnelle nexiste pour

le risque deacuterosion

128

La superficie totale du territoire zoneacute deacutecoulant de la LQE preacutesente seulement

114 ha de moins que celle zoneacutee par le sceacutenario probable (tableau 52) Cependant ce sont

pregraves de 17 ha qui sont preacutevus eacuterodables par le SP mais qui ne sont pas zoneacutes Ainsi ces 17 ha

sont libres daccueillir de nouvelles infrastructures malgreacute le risque potentiel auxquels ils

pourront ecirctre soumis dans le futur Ces terrains abritent dores et deacutejagrave 31 bacircti ments soit 26

uniteacutes deacutevaluation fonciegravere pour une valeur agrave risque minimale de plus de 2 000 000 $ Si la

LQE reste en vigueur cette valeur pourrait augmenter dici 2050 augmentant ainsi les

risques pour la socieacuteteacute

Dans certains cas des terrains sont jugeacutes agrave risque bien quils ne seront probablement

pas eacuterodeacutes (52 ha) Ceci est par exemple lieacute aux zones que la municipaliteacute a deacutecideacute de

proteacuteger en fixant la ligne de rivage (par un muret notamment) Eacutetant donneacute que le zonage

nest pas variable il nest pas possible den tenir compte

Tableau 52 Comparaison du zonage de la LQE avec le sceacutenario probable (SP)

Superficie Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluationl Zone non preacutevue eacuterodable mais zoneacutee (soustrait au 52 ha 4 4

developpem ent) Zone preacutevue eacuterodeacutee mais

non zoneacutee (augmentation du 168 ha 31 26 risque)

Agrave la suite de lanalyse de la LQE plusieurs problegravemes ont eacuteteacute recenseacutes Ceux-ci

peuvent ecirctre agrave lorigine de diverses lacunes qui sont exposeacutees ici

A) Dans les objectifs de la loi (article 11) il nest pas fait mention de proteacuteger les habitants

de la cocircte contre les risques Le but du zonage est dabord la protection des berges les

risques y sont seulement secondaires La loi a pour but de proteacuteger les berges en elles-mecircmes

(biodiversiteacute qualiteacute des habitats ) ainsi que les personnes soumises agrave des risques mais ceci

seulement dans les plaines inondables Les littoraux de lestuaire et du golfe du Saint-Laurent

ne peuvent ecirctre geacutereacutes comme des plaines inondables eacutetant donneacute que les divers processus qui

sy produisent sont bien plus cocirctiers que fluviaux La largeur de leacutecotone cocirctier eacutetant

relativement limiteacute il est possible que la loi soit adeacutequate sur cet aspect Cependant elle est

tout de mecircme utiliseacutee en pratique pour empecirccher la construction selon des marges de la ou

15 m de la ligne de ri vage

129

B) La loi est construite sur le modegravele dune protection par bande homogegravene (mecircme sil y a

deux classes de largeur) Cela ne prend donc pas en compte les possibles variations selon les

processus la localisation les conditions locales et les diffeacuterences reacutegionales et nationales qui

peuvent exister sur le territoire

C) Le critegravere utiliseacute pour eacutetablir le choix entre les deux largeurs de bandes de protection soit

la hauteur du talus ne correspond aucunement agrave une limite naturelle La hauteur limite est de

5 megravetres en dessous de cette hauteur la bande sera de 10 megravetres au-dessus elle sera de 15

megravetres Cependant les classes sont inadapteacutees car elles ne correspondent pas agrave la reacutealiteacute

physique de leacuterosion En effet bien que les deux cateacutegories de cocircte sur lesquelles sappuie la

LQE afin de deacuteterminer la largeur de la bande de protection (10 ou 15 m) correspondent agrave des

taux deacuterosion significativement diffeacuterents avec cr = 005 (Test U p = 0000) (figure 52)

cette diffeacuterence ne peut cependant pas servir agrave preacutedire de maniegravere certaine le comportement

dun segment de cocircte face agrave leacuterosion Cest ainsi quagrave cause de la variabiliteacute de leacuterosion

observeacutee il peut se produire de leacuterosion tout aussi intense dans les secteurs zoneacutes avec

10 megravetres que dans ceux zoneacutes avec 15 megravetres (figure 52) Seule laccumulation est absente

dans les secteurs zoneacutes avec] 5 megravetres

shyo o N ~ C) Q)shy O2S

Cl) al Cll

~ Cl) 0

000 1 1 iol----~I - - 11shy -11

Cl) c g 1 1

~ middotOS Cl) 0 -shyc o

o Clla middoto~-O

E o

o o

Cl) 0 )(

~ middot075

1- ---------r------------------J 10 megravetres 15 megravetres

Largeur de la bande de protection prescrite par la LaE

Figure 52 Taux de migration historique de la ligne de rivage (en m) en fonction des cateacutegories prescrites par la LQE

--

130

De plus que ce soit pour les zones de falaises ou les zones de terrasses de plage la diffeacuterence

dans les taux deacuterosion selon les deux cateacutegories retenues par la LQE bien que minime

persiste (figure 53) Toutefois il y a une diffeacuterence dans la vitesse de recul entre les falaises

et les terrasses de plage de sorte que le zonage devrait aussi refleacuteter la dynamique cocirctiegravere

pour quil soit approprieacute

(1)

Ol CIl Terrasse de plage Falaise rocheuse gt (1) 06 00 - - --or- - - - -~--~r-0 (1)

oC o - 01 Ol 04 o

E1 (1)~

- 02 0shy

g 8 02 - 03 uCJ

~ OC)

1 1 o deg4U5 OJ 00 ~=

1- -1- - - - -shy - - - - - shy9 - shy _o

c o ~ middot02

-05 -shyo

Ol -shy - 06 o

E ~ X

middot04 -shy

o

shy ---shy-07

---J

J

~ 10 megravetres 15 megravetres 10 megravetres 15 megravelres

Largeur de la bande de protection prescrite par la LQE

Figure 53 Taux de migration de la ligne de rivage (en m) en fonction de la largeur de la LQE selon le type de cocircte

Enfin les deux cateacutegories de cocircte deacutefinies par la politique ne reflegravetent pas les taux deacuterosion

preacutedits pour 2050 (figure 54) Les deux cateacutegories ne sont pas significativement diffeacuterentes

avec cr = 005 (Test U p = 0343) Par conseacutequent les marges adopteacutees par la loi ne

correspondent pas agrave une intensiteacute deacuterosion future et lutilisation de deux marges diffeacuterentes

ne se justifie pas du point de vue des aleacuteas cocirctiers agrave venir

131

000

-020

o ID o ~ -040 III J gt ~ a-OGO 8 J o iii o

œ -osa o

gtlt J~

-100

o

-120

10 tllecirctrts 15 mf1r~s

Largeur selon la LQE

Figure 54 Taux deacuterosion preacutevus pour 2050 (en m) en fonction de la cateacutegorie de la LQE

Comme la loi ne tient pas compte des paramegravetres naturels certains secteurs de cocircte

particuliegraverement dynamiques ne seraient pas proteacutegeacutes si durant les 50 prochaines anneacutees les

taux deacuterosions historiques se maintenaient Certes globalement la zone proteacutegeacutee selon les

marges eacutetablies par la LQE est plus eacutetendue que celle deacutecoulant dune extrapolation de

leacutevolution historique de la cocircte (509 ha zoneacutes contre 147 pour 50 ans deacuterosion historique)

Cependant si on compare secteur par secteur les marges prescrites par LQE avec les taux de

recul reacuteellement mesureacutes entre 1934 et 2001 et extrapoleacutes pour 50 ans 37 ha apparaissent

comme eacutetant agrave risque mais non inclus dans le zonage de la loi (tableau 53) Ces secteurs de

cocircte particuliegraverement actifs ne seront pas zoneacutes par la LQE et laisseraient la place agrave beaucoup

de nouvelles constructions potentielles De plus en admettant que les taux deacuterosion de )992shy

2001 soient repreacutesentatifs des conditions deacuterosions des 50 ans prochaines anneacutees les

secteurs agrave risque mais non proteacutegeacutes repreacutesenteraient non plus 37 mais 56 ha (tableau 53)

Cette carence dans la superficie du zonage provient de certains secteurs dans lesquels la

dynamique cocirctiegravere est particuliegraverement active ce que ne peut pas refleacuteter une loi avec des

marges fixes Bien que ces secteurs soient limiteacutes dans lespace ils sont particuliegraverement

sensibles agrave une densification urbaine On parle ici des terrasses de plage du secteur du village

de Cap-dEspoir des falaises du centre-ville de Perceacute (Mont-Joli) ainsi que des terrasses de

plage du village de Barachois Linsuffisance des terrains zoneacutes saccentue encore si lon

-----------------------------------------------------------

132

compare la LQE avec les taux deacuterosion preacutedits dans un contexte de changements

climatiques Dans cette situation on parle dune superficie de 168 ha qui pourrait ecirctre eacuterodeacutee

mais qui ne serait pas preacuteserveacutee par la loi (tableau 53)

Tableau 53 Comparaison de la LQE avec les taux deacuterosion historiques reacutecents et preacutedits

Avec les taux deacuterosion preacutedits Avec les taux deacuterosion Avec les taux deacuterosion

dans un contexte de 1934middot2001 1992-2001

changements climatiques (SP)

Superficie (ha) eacuterodeacutee en 50 ans mais non 37 56 168 preacuteserveacutee par la loi

D) Le golfe du Saint-Laurent et la baie des Chaleurs sont consideacutereacutes comme des cours deau

et non comme un littoral marin (figure 55) Cependant les processus qui affectent ces

milieux sont tregraves diffeacuterents des processus fluviaux Les bandes de protection preacutevues par la

LQE sont donc insuffisantes car elles ne sont pas adapteacutees agrave la dynamique propre aux

littoraux

r----------------------------------------------------------1 1 1laquoCours deau Toute masse deau qui seacutecoule dans un lit avec un deacutebit reacutegulier ou 1intermittent y compris ceux qui ont eacuteteacute creacuteeacutes ou modifieacutes par une intervention humaine 1

ainsi que le fleuve et le golfe Saint-Laurent de mecircme que toutes les mers qui entourent 1 1

le Queacutebec agrave lexception du fosseacute de voie publique ou priveacutee du fosseacute mitoyen et du 11

fosseacute de drainage raquo (site internet du MDDEP) 11

1laquoTous les lacs et cours deau agrave deacutebit reacutegulier ou intermittent situeacutes sur le territoire de la 1

MRC incluant le golfe Saint-Laurent et la baie des Chaleurs sont viseacutes par lapplication 1 1

des dispositions de la politique de protection des rives raquo 1 1

(extrait du scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute 1989) 1

Figure 55 Deacutefinition des cours deau pour la LQE

La politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables preacutevoit un

laquo cadre normatif minimalraquo (preacuteambule de la politique) Ceci laisse donc la possibiliteacute aux

instances locales (municipaliteacutes ou MRC) daugmenter ces marges si elles le jugent

neacutecessaire Cependant ce sont souvent (et particuliegraverement dans lEst du Queacutebec) des paliers

gouvernementaux deacutepourvus de moyens financiers et techniques neacutecessaires pour reacutealiser une

133

eacutetude deacutetailleacutee de leur territoire Par exemple la MRC du Rocher-Perceacute est classeacutee deuxiegraveme

sur 97 au rang des MRC les plus deacutemunies du Queacutebec Ses moyens danalyse de la cocircte sont

donc conseacutequemment limiteacutes

Le zonage creacuteeacute par cette loi nest donc pas adapteacute aux geacuteorisques cocirctiers Les

municipaliteacutes ne peuvent donc sy appuyer que partiellement La largeur de la bande de

protection utiliseacutee (15 megravetres) est en effet plutocirct consideacutereacutee comme une largeur adeacutequate

pour eacuteviter decirctre affecteacute par lagitation de loceacutean (embruns vagues exceptionnelles

deacutebris ) que par le deacuteplacement de la ligne de rivage Cette distance agrave la cocircte reacutepondrait agrave

un besoin de protection des biens seulement si la cocircte eacutetait fixe et ne connaissait aucun

deacuteplacement au cours du temps

522 Proposition de zonage de la MRC

Alors que lancien zonage des risques de la MRC du Rocher-Perceacute reprenait telle

quelle la LQE il existe actuellement une nouvelle proposition de zonage eacutemanant de la

MRC Celle-ci devrait ecirctre inteacutegreacutee au nouveau scheacutema dameacutenagement des risques

Loptique retenue est de doubler les prescriptions de la LQE et dajouter de nouvelles zones

deacuterosion connues Pour le secteur agrave leacutetude 7 zones deacuterosion seraient creacuteeacutees dans des

endroits connus pour ecirctre particuliegraverement actifs Cette proposition de zonage reacutesulte de la

reacutealiteacute de terrain qui a permis aux intervenants de reacutealiser que les bandes de protection

preacuteexistantes eacutetaient trop faibles Les doubler permettra selon eux de mieux proteacuteger les

infrastructures cocirctiegraveres

Globalement en appliquant cette proposition il y aurait 37 ha de diffeacuterence de

surface avec la superficie du sceacutenario probable Plus speacutecifiquement 37 ha ne sont pas zoneacutes

alors quils le devraient et 406 ha ne sont pas preacutevus eacuterodables mais seraient zoneacutes

(tableau 54) Les zones qui ne sont pas incluses dans la suggestion de la MRC mais qui sont

agrave risque se reacutepartissent en plusieurs secteurs notamment autour du havre de pecircche de lAnseshy

agrave-Beaufils aux extreacutemiteacutes du village de Perceacute au nord de la flegraveche de Barachois ainsi que de

134

petits secteurs au nord de la Malbaie Les superficies que leacuterosion naffectera probablement

pas mais que cette proposition inclut dans le zonage repreacutesentent 406 ha qui vont ecirctre

soustraits agrave une densification urbaine et agrave un deacuteveloppement potentiel Ces espaces

correspondent notamment aux secteurs de la promenade municipale de Perceacute Ce secteur est

en effet tellement denseacutement urbaniseacute quil ne serait pas envisageable dabandonner la

protection Des discussions avec la municipaliteacute ont permis de sassurer que la promenade

serait entretenue sur un horizon dau moins 50 ans Ces secteurs ne sont donc pas concerneacutes

par des taux de recul probables seule la marge de seacutecuriteacute de 15 megravetres serait agrave mettre en

place pour proteacuteger les infrastructures de laction des vagues des embruns et des deacutebris

Tableau SA Comparaison du nouveau zonage de la MRC avec le sceacutenario probable (SP)

Superiicie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais

zoneacutee (soustrait au 406 42 38 developpement)

Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque)

4 3 5

Les problegravemes que ce nouveau zonage soulegraveve sont

A) Luniformiteacute dans la largeur des bandes qui ne peuvent pas tenir compte des variations

dans les conditions locales

B) Le choix entre les deux classes de largeur de bande de protection qui ne correspond pas agrave

des paramegravetres naturels deacuterosion En effet ce sont les mecircmes classes que celles de la LQE et

elles preacutesentent donc les mecircmes inconveacutenients (partie 521)

523 Politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveau-Brunswick

Le Nouveau-Brunswick a eacutemis une politique de protection de sa zone cocirctiegravere en

2002 Cette proposition na cependant toujours pas eacuteteacute transformeacutee en application leacutegale Elle

applique une bande de protection de 30 megravetres agrave partir de la ligne de rivage La politique

preacutevoit eacutegalement la possibiliteacute dinterdire des ouvrages que lon voudrait construire au-delagrave

de cette marge selon la sensibiliteacute du terrain aux ondes de tempecirctes Selon la proposition

135

cette autre limite doit ecirctre deacutetermi neacutee selon laquo leacuteleacutevation la topographie et la susceptibiliteacute agrave

leacuterosion (geacuteomorphologie)) (ministegravere de lEnvironnement et des Gouvernements locaux

du Nouveau-Brunswick 2002) Cependant il nest pas speacutecifieacute de meacutethodologie pour sa mise

en œuvre

Si lon appliquait cette politique peu de superficies preacutevues eacuterodables par le sceacutenario

probable ne seraient pas zoneacutees (seulement 119 ha) (figure 55) Ce zonage devrait donc

permettre deacuteviter une augmentation des risques pour la population Cependant de grandes

surfaces qui ne sont pas preacutevues agrave risque deacuterosion sont zoneacutees Ceci peut poser problegraveme agrave la

municipaliteacute car ce sont de grandes superficies (544 ha) qui sont soustraites agrave un futur

deacuteveloppement reacutesidentiel ou commercial (tableau 55)

Tableau 55 Comparaison de la politique du Nouveau-Brunswick avec le SP

Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodale mais

zoneacutee (soustrait au 544 55 53 developpement)

Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque) 12 1 1

Le zonage mis en avant par la politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveaushy

Brunswick comporte deux problegravemes

A) Le premier consiste en une bande fixe qui ne peut donc pas prendre en compte les

variations locales du taux deacuterosion Il est toujours possible dimposer une bande de

protection dune largeur plus importante afin decirctre certain dinclure les zones qui seacuterodent

le plus vite Neacuteanmoins ce principe fait apparaitre des zones sacrificielles qui bien que non

risqueacutees sont interdites agrave tout deacuteveloppement ce qui ne permet pas une optimisation de

lutilisation du territoire de la municipaliteacute Cela peut aussi creacuteer un sentiment dinjustice au

sein de la population qui sent son droit agrave la proprieacuteteacute entraveacute alors que son terrain nest pas

assujetti aux aleacuteas deacuterosion

B) Le deuxiegraveme problegraveme reacutesulte dans le fait que certaines zones ont eacuteteacute cibleacutees pour y

assurer une protection comme le muret du centre-ville de Perceacute Ces secteurs se

retrouveraient zoneacutes agrave risque alors que la ligne de rivage sera maintenue agrave sa position

136

actuelle Ces zones devraient donc ecirctre recenseacutees et prises en compte Seule une bande de

15 m les mettant agrave labri des vagues des embruns et des deacutebris devrait y ecirctre appliqueacutee Ne

doivent ecirctre pris en compte dans cette cateacutegorie que les ouvrages publics dont lautoriteacute

responsable a deacutecideacute dassurer lentretien sur toute la peacuteriode viseacutee par le zonage

524 Application des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la

Cocircte-Nord

Lapplication de ces critegraveres de zonage eacutetend la superficie proteacutegeacutee agrave 1504 ha Les

surfaces qui sont preacutevues pouvant ecirctre eacuterodeacutees selon le sceacutenario probable mais que ce zonage

naurait pas inteacutegreacutees sont neacutegligeables (01 ha) Cependant 885 ha ne sont pas preacutevus

eacuterodables dici 2050 mais sont tout de mecircme inclus dans le zonage (tableau 56)

Tableau 56 Comparaison du zonage deacutecoulant des critegraveres de la Cocircte-Nord avec le sceacutenario probable (SP)

Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais

zoneacutee (soustrait au 885 111 100 developpement)

Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque)

01 0 0

Le zonage sui vant les critegraveres utiliseacutes par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la

Cocircte-Nord comporte deux principaux problegravemes

A) il preacutesuppose une hausse importante de leacuterosion pour tous les secteurs alors que les

eacutetudes reacutecentes montrent le contraire (Bernatchez et al 2008 a)

B) ces critegraveres conduisent agrave la classification de grandes superficies comme eacutetant agrave risque

alors quelles ne le seront probablement pas mecircme si lhorizon dameacutenagement utiliseacute est

infeacuterieur agrave celui utiliseacute pour le sceacutenario probable (30 ans pour les critegraveres de la Cocircte-Nord vs

50 ans pour le SP) Cette optique est donc trop conservatrice et cela limite le deacuteveloppement

futur de la municipaliteacute

137

525 Taux historiques deacuterosion des berges

Loptique dutiliser seulement les taux de recul historique afin de deacuteterminer une

zone agrave risque preacutesuppose que les conditions qui ont engendreacute leacuterosion dans le passeacute sont

toujours les mecircmes de nos jours et vont eacutegalement rester constantes dans le futur Une

comparaison des zonages que cela peut engendrer (horizon 30 et 50 ans) avec le zonage le

plus probable a eacuteteacute eacutetablie

Une comparaison des surfaces agrave risque deacuterosion (tableau 57 et 58) permet de se

rendre compte dune sous-estimation tregraves nette des surfaces agrave risque par les deux premiers

zonages (historique 30 et 50 ans) Ceux-ci considegraverent respectivement 89 et 147 ha comme

eacutetant agrave risque deacuterosion alors que ce seront tregraves probablement 63 hectares qui le seront dici

2050 Ces zonages historiques sous-estiment eacutegalement le nombre de bacirctiments agrave risque

(tableau 57 et 58) ainsi que les valeurs associeacutees Cela sous-estime donc les enjeux que la

municipaliteacute et les citoyens devraient prendre en compte pour leur futur

Tableau 57 Comparaison des zonages historiques 30 ans avec le SP

Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais

zoneacutee (soustrait au 00 0 0 developpement)

Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non 538 66 57

zoneacutee (augmentation du risque)

Tableau 58 Comparaison des zonages historiques 50 ans avec le SP

Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais

zoneacutee (soustrait au 00 0 0 developpement)

Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non 480 63 54

zoneacutee (augmentation du risque)

Les superficies qui ne sont pas zoneacutees par les taux historiques mais qui selon toutes

probabiliteacutes seront eacuterodeacutees sont de pregraves de 54 et de 48 hectares respectivement pour des

horizons de 30 et 50 ans (tableau 57 et 58) Cela comprend respectivement 66 et 63

bacirctiments auxquels on nassocierait pas de risque mais qui y seront tout de mecircme exposeacutes

dici 2050

138

En consideacuterant le risque deacuterosion de maniegravere historique il apparait eacutegalement des

zones daccreacutetion Ces zones gagneacutees sur la mer occupent une superficie de 21 et 34 ha

respectivement pour un horizon de 30 et 50 ans Celles-ci seraient donc potentiellement de

nouveaux terrains pour des deacuteveloppements immobiliers futurs Cependant dapregraves les

changements dans la tendance deacutevolution de la cocircte qui ont eacuteteacute constateacutes depuis ces

derniegraveres deacutecennies (Bernatchez et al 2008 a) cela laisse preacutesager quil ny aura tregraves

probablement pas ou peu de zones en accreacutetion en 2050 Il se produira plutocirct un recul comme

on peut le voir au niveau du village de Cap-dEspoir (figure 56) et agrave Coin-du-Banc

(figure 57) De plus mecircme si des zones daccreacutetion apparaissaient celles-ci ne sont

geacuteneacuteralement pas des terrains propices aux constructions eacutetant donneacute leur faible altitude qui

les rend tregraves vulneacuterables au risque de submersion lieacute aux vagues et aux surcotes notamment

Figure 56 Taux historique et taux probable deacuterosion dans le secteur de Cap-dEspoir

139

Figure 57 Taux historique et taux probable deacuterosion agrave Coin-du-Banc

Si lon considegravere les taux deacuterosion reacutecents (1992-2001) et que lon compare un

zonage qui en deacutecoulerait (extrapolation des taux annuels sur une peacuteriode de 50 ans) avec le

SP on constate eacutegalement des lacunes Dans ce cas la superficie zoneacutee serait de 2367 ha

soit 9 ha de plus que si lon utilisait les taux historiques Cependant il reste plus de 31 ha qui

ne seraient pas zoneacutes alors quils seront agrave risque deacuterosion dici 2050 Utiliser seulement les

taux reacutecents ne semble donc pas adeacutequat pour geacuterer lameacutenagement cocirctier bien que cela

entraicircne moins derreurs quavec les taux historiques Le problegraveme peut provenir du fait que

la peacuteriode reacutecente de mesure nest pas toujours repreacutesentative des futures conditions

climatiques car 10 ans est une peacuteriode trop courte

140

Une acceacuteleacuteration de leacuterosion au cours des derniegraveres deacutecennies a eacuteteacute constateacutee Il

nest degraves lors plus possible de se fier seulement aux taux historiques pour identifier les zones

soumises agrave leacuterosion Cela entraicircnerait en effet une sous-eacutevaluation de ces zones Les

changements qui vont avoir lieu sur les cocirctes du monde durant le prochain siegravecle ne peuvent

pas ecirctre preacutedits simplement en extrapolant les gains les pertes et les modifications qui ont eu

lieu durant Je 20egraveme siegravecle (Bird 2008)

526 Synthegravese des diffeacuterents zonages vs le sceacutenario probable

En sattardant agrave eacutevaluer si les options de zonage possibles pour le secteur deacutetude

protegravegent plus ou moins de territoire que celui que leacuterosion probable va affecter il est

possible didentifier des options trop seacutevegraveres et dautres pas assez (tableau 59) Cette

comparaison montre que les zonages actuellement en place ne sont pas suffisants mais aussi

quune bande uniforme de 30 megravetres (comme au Nouveau-Brunswick) aurait pour

conseacutequence de soustraire agrave un deacuteveloppement eacuteconomique des terrains non risqueacutes

Tableau 59 Comparaison globale des zonages vis-agrave-vis du sceacutenario probable

Zone pas assez Zone trop Type de zonage

en de la superficie du SP LQE 27 8 Proposition de la MRC 6 65 Nouveau-Brunswick 2 87 Critegraveres de la Cocircte-Nord 02 141

1 Taux historique

- 30 ans shy

86 00 - 50 ans 77 00

Il est important de faire la distinction entre la connaissance des terrains qui seront

probablement eacuterodeacutes en 2050 et un zonage utilisable pour lameacutenagement de la communauteacute

En effet le premier fait reacutefeacuterence agrave un terrain agrave risque deacuterosion qui aura probablement eacuteteacute

eacuterodeacute et aura disparu agrave la mer dici 50 ans Le deuxiegraveme doit lui permettre un

deacuteveloppement seacutecuritaire et durable dans la municipaliteacute Il doit donc ecirctre leacutegegraverement plus

141

large que les terrains probablement eacuterodeacutes afin que les constructions ne se retrouvent pas

directement sur la ligne de rivage (figure 58) Il serait en effet dommageable que les

bacirctiments se retrouvent trop proches de la ligne de rivage et soient soumis agrave des risques relieacutes

aux vagues agrave la projection de deacutebris aux embruns etc

Bacirctiments seacutecuritaires aujourdhui mais Dlaquo surraquo la ligne de rivage de 2050 --

bullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbull D Bacirctiments conservant une leacutegegravere

distance vs la ligne de rivage de 2050 proteacutegeacutes des vagues de tempecirctes etc

--- Ligne de rivage actuelle bull bull bull bull bull bullbull Zonage proposeacute

-------- Ligne de rivage en 2050

Figure 58 Inteacuterecirct de zoner plus que le taux deacuterosion preacutevu pour 2050

Cest pour cela qui apparaicirct primordial deffectuer eacutegalement des comparaisons avec un

zonage laquo complet raquo adapteacute agrave lameacutenagement du territoire (ci-apregraves) cest-agrave-dire comparer un

zonage avec un autre zonage et non simplement avec des preacutevisions de risque

142

53 Comparaison des diffeacuterents zonages avec un zonage adapteacute agrave lameacutenagement du

territoire dans un contexte de changements climatiques

Ce zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire dans un contexte de changements

climatiques a eacuteteacute eacutetabli comme eacutetant le sceacutenario le plus probable deacuterosion auquel a eacuteteacute ajouteacute

une bande de 15 megravetres de largeur Lajout de cette bande de terrain suppleacutementaire

permettra de deacuteterminer Je zonage qui apregraves la perte du terrain eacuterodeacute par 50 ans de processus

cocirctiers (soit le SP) assure que les infrastructures ne se retrouvent pas trop pregraves du rivage et

quelles soient toujours seacutecuritaires (figure 58) Le SP a eacuteteacute choisi pour estimer leacuterosion agrave

lhorizon du zonage (50 ans) car il sagit de la meilleure estimation disponible des risques

deacuterosion dans un contexte de changements climatiques La bande de 15 megravetres qui y est

ajouteacutee correspond agrave une largeur consideacutereacutee comme neacutecessaire pour la protection contre les

autres aleacuteas cocirctiers que sont les vagues de tempecircte les vents les embruns la houle ou les

deacutebris organiques projeteacutes sur le rivage Une bande similaire a eacuteteacute prescrite par les

speacutecialistes de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges sur la Cocircte-Nord pour les cocirctes ne

subissant pas deacuterosion (soit les falaises de roches igneacutees) En effet mecircme si ces cocirctes ne

sont pas consideacutereacutees comme seacuterodant avec un taux perceptible une bande de 15 megravetres a

tout de mecircme eacuteteacute appliqueacutee pour les nouvelles constructions (Dubois et al 2005)

Le zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire (soit le SP augmenteacute de 15 megravetres)

occupe 568 ha de plus que seulement les zones probables deacuterosion du SP Dans ces secteurs

se retrouvent dores et deacutejagrave 69 bacirctiments repreacutesentant 63 uniteacutes deacutevaluation fonciegravere

53 J Comparaisons des impacts des diffeacuterents zonages vis-agrave-vis du SP+ J5

Lobjectif de cette section est de calculer les superficies qUI sont soustraites agrave un futur

deacuteveloppement mais devraient ecirctre constructibles car elles ne sont pas agrave risque dapregraves le

zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire dans un contexte de changements climatiques

proposeacute par cette eacutetude Les tableaux 510 et 51 1 exposent (1) les superficies proteacutegeacutees par

les diffeacuterents zonages possibles alors que selon le zonage adapteacute elles ne sont pas agrave risque (2)

143

les superficies non zoneacutees mais qui sont agrave risque deacuterosion et dimpacts corollaires ainsi

que (3) le nombre de bacirctiments et le nombre de rocircles deacutevaluation municipale zoneacutes agrave tort ou

non zoneacutes mais agrave risque

Tableau 510 Zones soustraites agrave un deacuteveloppement potentiel vis-agrave-vis du SP +15 m

Non preacutevu agrave risque mais zoneacute Soustrait agrave un deacuteveloppementagrandissement potentiel

Superficie Bacirctiments 2001 MAMR ha nombre nombre

LQE 0 0 0

Proposition de la MRC 31 0 2

Critegraveres de la Cocircte Nord 381 51 46

Nouveau-Brunswick 76 2 5

Historique (30 ans) 0 0 0

Historique (50 ans) 0 0 0 1

Tableau 511 Zones preacutevues agrave risque par le SP +15 m mais non zoneacutees

Preacutevu agrave risque mais non zoneacute Potentielle augmentation du risque

Superficie Bacirctiments 2001 MAMR ha nombre nombre

LQE 678 96 85

Proposition de la MRC 227 32 33

Critegraveres de la Cocircte Nord 65 9 9

Nouveau-Brunswick 111 19 18

Historique (30 ans) 1099 135 120

Historique (50 ans) 1041 132 117

Si lon compare la LQE avec la possibiliteacute de zonage quest le SP + 15 m le deacutefaut

de la loi apparaicirct encore plus flagrant avec pregraves de 68 hectares qui devraient ecirctre proteacutegeacutes et

interdits agrave la construction mais qui ne le sont pas (tableau 511) Ces terrains comprennent

deacutejagrave 96 bacirctiments soit 85 uniteacutes deacutevaluation Laisser de nouvelles constructions sy eacutetablir

reviendrait agrave creacuteer un risque suppleacutementaire

144

Si lon compare la proposition de zonage de la MRC avec le zonage SP + 15 m il est

possible de constater que sa supetficie est seulement de 31 ha supeacuterieure (tableau 5) 0) Cela

est tregraves faible et correspond agrave une bande dune largeur moyenne de 075 m qui longerait le

rivage sur toute sa longueur Par contre les surfaces non zoneacutees mais agrave risque sont de

227 ha

Lorsque lon compare le zonage du Nouveau-Brunswick avec le zonage laquocompletraquo

proposeacute ici il ny a que peu de surface qui est soustraite au deacuteveloppement et eacutegalement

relativement peu de surface laisseacutee constructible alors quelle ne devrait pas lecirctre (tableau

510 et 511) La bande de 30 megravetres semble donc relativement adapteacutee aux processus

deacuterosion du secteur de Perceacute bien quelle nait pas eacuteteacute speacutecialement conccedilue pour cette

reacutegion Il est degraves lors plutocirct possible de parler de coiumlncidence heureuse entre la bande du

zonage du Nouveau-Brunswick et celle du zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire pour

ce secteur Le fait que Il ha soient agrave risque mais non zoneacutes alors quen parallegravele 76 ha le

sont mais ne le devraient pas reflegravete tout de mecircme une mau vaise adeacutequation avec leacutevolution

future de la cocircte Ceci est principalement ducirc agrave Juniformiteacute de la bande de protection qui ne

peut pas tenir compte des variations locales dans lintensiteacute de leacuterosion Les secteurs

dimpreacutecisions laissent ainsi de la place agrave laugmentation du nombre de constructions dans

les zones agrave risque

Le zonage proposeacute par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la

Cocircte-Nord semble trop strict car il preacuteserve plus de 38 ha comme eacutetant agrave risque alors quils

ne le seront probablement pas dici 2050 (tableau 510) En hypotheacutequant de grandes

superficies dautant plus parmi les terrains littoraux les plus priseacutes la municipaliteacute limite ses

possibiliteacutes de deacuteveloppement Il y a donc une probabiliteacute que le regraveglement ne soit pas

respecteacute etou de soulever la grogne populaire car il semblera (avec raison) trop strict Cela

peut agrave terme discreacutediter les opeacuterations de sensibilisation aux processus littoraux

Les zonages deacutecoulant de lextrapolation des taux historiques eacutetant deacutejagrave trop faibles

lorsquon les comparait avec leacutevolution probable le sont encore plus lorsquon les compare

au zonage proposeacute ici (tableaux 510 et 511) Le nombre tregraves important de constructions qui

145

existent deacutejagrave dans les zones agrave risque mais qui ne sont pas zoneacutees selon cette meacutethode laisse agrave

penser quen appliquant celle-ci pour le futur la municipaliteacute va devoir faire face agrave une

importante probleacutematique dici 50 ans alors mecircme quelle pensera y ecirctre preacutepareacutee

532 Synthegravese

Dans le tableau 512 les lacunes et les excegraves dans les zonages vis-agrave-vis du SP + 15 m

sont preacutesenteacutes en proportion de la supelficie de ce zonage adapteacute agrave lameacutenagement dans un

contexte de changements climatiques Par rapport aux comparaisons preacuteceacutedemment

effectueacutees avec le SP la proposition de zonage de la MRC est passeacutee dun zonage excessif de

65 agrave un zonage insuffisant de 19 Celui du Nouveau-Brunswick est quant agrave lui situeacute

dans un entre-deux avec moins de 10 agrave la fois dexcegraves et de lacune (tableau 512) Ceci

signifie que mecircme si globalement les surfaces semblent similaires (seulement 22 ha de

diffeacuterence voir tableau 5 J) une analyse segment par segment montre que Je zonage peut

alterner entre lexcegraves dans des secteurs de cocircte peu active ou stable et linsuffisance dans

des secteurs de cocircte tregraves active Pour les autres zonages les lacunes constateacutees dans la section

52 sont exacerbeacutees dans cette section agrave cause de lajout dune bande de 15 m au sceacutenario

du SP

Tableau 512 Comparaisons geacuteneacuterales des zonages vis-agrave-vis du SP+ 15

Zone pas assez Zone trop Type de zonage

en de la superficie du SP+15 m LQE 57 0 Proposition de la MRC 19 3 Nouveau-Brunswick

1shy9 6

Critegraveres de la Cocircte-Nord 5 32 ~

Taux historique 0 0 I~-

- 30 ans 93 0 - 50 ans 88 0

Aucune des diffeacuterentes options dameacutenagement et de gestion des risques cocirctiers

existantes ne semble pouvoir donner entiegravere satisfaction quant aux modifications que va

connaicirctre la cocircte dans les 50 prochaines anneacutees Les meacutethodes traditionnelles de travail ne

146

semblent pas adapteacutees aux conditions actuelles des cocirctes comme en teacutemoignent les

probleacutematiques actuelles Ainsi les modifications futures de lenvironnement risquent

daccentuer cette meacutesadaptation

54 Discussion sur les diffeacuterentes options de zonage possibles

Si lutilisation dun zonage baseacute sur un sceacutenario probable deacuterosion tel que celui

deacutefini par Bernatchez et al (2008 a) serait le meilleur moyen dobtenir un zonage preacutecis les

donneacutees neacutecessaires agrave leacutetablissement du SP nexistent malheureusement que pour certains

territoires tregraves restreints (ducirc au temps et aux ressources neacutecessaires agrave son eacutelaboration) Cest

pourquoi il est important de savoir si dautres meacutethodes permettraient dobtenir un zonage

efficace pour de plus grands territoires agrave moindre coucirct (en temps et en argent) Les

comparaisons effectueacutees dans ce chapitre entre les diffeacuterentes possibiliteacutes de zonage des

risques cocirctiers sont primordiales afin de permettre aux municipaliteacutes de faire un choix eacuteclaireacute

lorsquil sagit de la gestion de leur territoire Depuis la loi de 2001 sur la seacutecuriteacute civile et

lobligation de mise en place de scheacutemas de seacutecuriteacute civile dans toutes les MRC du Queacutebec

les gestionnaires ont dautant plus besoin de meacutethodes pour les aider agrave identifier les terrains

qui sont susceptibles decirctre affecteacutes par leacuterosion En effet les MRC ne disposent

geacuteneacuteralement pas dun expert dans le domaine ce qui rend lutilisation de regravegles simples

comme celles des zonages analyseacutes neacutecessaire Une faciliteacute dapplication et une meacutethode de

cartographie simple sont rechercheacutees par les ameacutenagistes (Caron comm pers) La litteacuterature

privileacutegie certes laction agrave linaction (Peng et al 2006) mais aucune eacutetude nexiste pour

aider agrave effectuer un choix II est donc important de savoir si les meacutethodes proposeacutees peuvent

se reacuteveacuteler efficaces

147

Certaines propositions de zonage sont couramment reprises dans la litteacuterature traitant

du zonage des risques cocirctiers Pourtant aucune nest tout agrave fait adapteacutee pour la zone cocirctiegravere

eacutetudieacutee Ainsi les principales lacunes qui ont eacuteteacute repeacutereacutees dans les zonages existants et qui

reacuteduisent leur efficaciteacute font ressortir autant de paramegravetres importants qui devraient ecirctre pris

en compte dans leacutelaboration dun futur zonage Ils peuvent ecirctre regroupeacutes en trois cateacutegories

agrave savoir

~ les paramegravetres naturels des cocirctes

~ les paramegravetres climatiques de lenvironnement

~ les paramegravetres humains de loccupation des terres

54 J Inteacutegration des paramegravetres naturels

Lors de la creacuteation des zonages loptique dans laquelle ils ont eacuteteacute mis en place est

geacuteneacuteralement agrave lorigine de leurs points forts mais aussi de leurs faiblesses Par exemple la

LQE qui a dabord un objectif environnemental propose une bande de trop faible largeur

concernant les risques (15 m seulement) car elle na pas eacuteteacute conccedilue et reacutefleacutechie en fonction de

la dynamique des aleacuteas cocirctiers Ainsi eJie nintegravegre pas les paramegravetres physiques significatifs

des cocirctes mecircme si eJie est utiliseacutee partout au Queacutebec pour geacuterer les risques en deacutecoulant Par

ailleurs le zonage du Nouveau-Brunswick avec sa bande fixe mecircme sil correspond

globalement au zonage adapteacute proposeacute par cette eacutetude laisse tantocirct des secteurs surproteacutegeacutes

tantocirct des secteurs non proteacutegeacutes Ceci deacutecoule du fait que les paramegravetres naturels des cocirctes ne

sont pas inteacutegreacutes au zonage qui est appliqueacute uniformeacutement quel que soit lenvironnement

Limportance des connaissances physiques de la cocircte et de son eacutevolution pour

lameacutenagement est donc essentielle (Pethick 2001) Ce qui est principalement utile est le

taux de migration ainsi que la future position de la ligne de rivage (Pethick 2001 Winckel et

al 2008)

laquo Erosion rates are not only used by scientists to study sediment budgets or the lole of natural processes in shoreline alteration they are also used to determine safe construction setbacks settle property ownership disputes study the effectiveness of shoreline protection structures and to make land use decisions raquo (Moore 2000)

148

Le taux deacuterosion mesureacute est le moyen le plus adapteacute pour refleacuteter la variabiliteacute des

paramegravetres naturels des cocirctes tel que cela se fait dans le zonage utilisant les taux historiques

Cependant comme de grandes portions de littoral ne disposent pas de cette donneacutee il a eacuteteacute

examineacute la possibiliteacute dutiliser un estimateur (proxy) En effet la segmentation cocirctiegravere

effectueacutee par le LDGIZC de lUQAR couvre quant agrave elle la totaliteacute des cocirctes du Queacutebec

meacuteridional Leacutevaluation preacuteliminaire effectueacutee portait sur les types de cocirctes leur lithologie

leacutetat de la cocircte le degreacute dalteacuteration des roches et la hauteur de la falaise (LDGICZ 2006)

Si lon se fie agrave la hauteur du trait de cocircte il nest pas possible de distinguer deux groupes en

fonction des taux deacutevolution preacutedits (figure 54) Apregraves une eacutetude des taux deacuterosion tant

reacutecents quhistoriques les diffeacuterences entre les paramegravetres physiques des cocirctes mecircme sils

existent ne semblent pas suffisants pour permettre une preacutevision des taux de recul futurs dun

segment de cocircte Pour la section de cocircte de Perceacute il nest pas possible de preacutedire quel sera le

taux deacutevolution dune portion de cocircte tant actuel que futur agrave partir de caracteacuteristiques

qualitatives de la cocircte que sont le type de cocircte leacutetat la lithologie la hauteur etc Cela peut

ecirctre ducirc au fait que les types de cocirctes en preacutesence sur le territoire deacutetude ne sont pas

suffisamment varieacutes et ne repreacutesentent que des conditions limiteacutees et relativement uniformes

agrave cause de leur proximiteacute (57 km de cocirctes seulement) Une eacutetude plus pousseacutee de ces

paramegravetres et une analyse sur un plus grand territoire avec une plus grande varieacuteteacute

denvironnements pourraient ecirctre meneacutees pour confirmer ou infirmer ces reacutesultats Pour le

moment cela tend agrave conforter le fait quil est primordial de connaicirctre les taux de recul et la

dynamique actuelle pour geacuterer la cocircte Ceci sexplique par les multiples interactions qui ont

lieu entre les paramegravetres cocirctiers le climat et lhydrodynamique qui rendent la modeacutelisation

difficile (Whitehouse et Sutherland 2001) Agrave une eacutechelle locale comme celle utiJiseacutee en

gestion de lameacutenagement il est donc encore primordial de se baser sur les taux de recul

mesureacutes pour avoir le meilleur portrait de laleacutea deacuterosion afin deacutetablir les zonages de

risques coheacuterents Lutilisation de certains paramegravetres physiques comme estimateurs (proxy)

pour les taux deacuterosion nest donc pas possible agrave cette eacutechelle Un suivi sur le terrain et des

analyses geacuteomorphologiques restent donc neacutecessaires car une preacutediction statistique agrave laide

des paramegravetres naturels nest pas possible agrave lheure actuelle agrave cette eacutechelle

149

Les experts saccordent ainsi pour inteacutegrer lutilisation des taux deacuterosion agrave

lameacutenagement (Moore 2000 Pethick 200] Winckel et al 2008) mais pas sur la maniegravere

de les obtenir de les appliquer ni sur la leacutegalisation qui doit en deacutecouler De plus il est

important de noter que le rythme du recul est beaucoup plus important que seul le taux

historique geacuteneacuteralement utiliseacute (Bernatchez et al 2008 a Pierre 2006) Enfin il est

important dutiliser les preacutevisions des taux deacuterosion futurs et non pas uniquement des taux

historiques afin dobtenir un zonage efficace pour les 50 prochaines anneacutees tel que nous

lavons vu dans les paragraphes 525 et 53 J traitant des zonages baseacutes sur les taux

historiques et leurs lacunes Cette inteacutegration des taux futurs nest pas toujours mentionneacutee

par ceux qui mettent en avant cette solution comme eacutetant adapteacutee agrave la dynamique cocirctiegravere et

aux paramegravetres physiques variables de la cocircte (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et

Dalrymple 2004) Le littoral eacutetant complexe leacutelaboration de ces taux preacutevisionnels deacuterosion

neacutecessitera une compreacutehension geacuteneacuterale de la dynamique cocirctiegravere (Jolicœur et UumlCarrol

2007) et linteacutegration des paramegravetres climatiques agrave venir

542 Inteacutegration des paramegravetres climatiques variations du climat et changements

climatiques

Dapregraves les comparaisons que nous avons effectueacutees un zonage qui tient compte des

paramegravetres naturels mais non des changements climatiques nest pas efficace Par exemple

les zonages deacutecoulant des taux historiques ont certes lavantage deacutetablir une bande de

protection de largeur variable selon le segment de cocircte auquel ils sont appliqueacutes et reflegravetent

ainsi la dynamique cocirctiegravere Mais ils ne sont pas une option qui semble viable pour le secteur

eacutetudieacute car la sous-estimation des surfaces agrave risque est flagrante (agrave 77 insuffisante) Ainsi

mecircme si lutilisation des taux historiques deacuterosion dans leacutelaboration des zonages est

proposeacutee par plusieurs auteurs (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et Dalrymple 2004) il

manque agrave cette meacutethode linteacutegration de limpact de la variabiliteacute des paramegravetres climatiques

Cela provient de labsence de consideacuteration de la cocircte comme un systegraveme variable dans le

temps Les changements cl imatiques vont comme on la vu modifier les processus cocirctiers et

donc les aleacuteas Les taux deacuterosion vont de maniegravere corollaire ecirctre eacutegalement modifieacutes Les

150

aleacuteas passeacutes neacutetant plus le reflet de lavenir la seule application de ces meacutethodes historiques

nest donc pas agrave preacuteconiser sur les cocirctes car elles sous-eacutevaluent dramatiquement les surfaces

agrave risque En effet elles ne tiennent pas compte du rythme deacutevolution cocirctiegravere qui est tregraves

important dans le zonage des risques deacuterosion notamment pour pouvoir quantifier les

extrecircmes deacuterosion (Pierre 2006) De plus bien quune cocircte puisse preacutesenter un bilan

deacutevolution historique positif (progradation) elle peut aussi connaicirctre de courtes peacuteriodes ougrave

le recul peut atteindre plusieurs dizaines de megravetres en quelques anneacutees de sorte que les

infrastructures construites trop pregraves de la ligne de rivage peuvent se retrouver agrave risque

(Bernatchez et al 2008 a) Il pourrait donc ecirctre envisageacute dappliquer un coefficient

multiplicateur aux taux deacuterosion passeacutes pour contrecarrer cette lacune Ce coefficient

climatique permettrait de rendre les taux historiques repreacutesentatifs des taux futurs Cet indice

pourrait ecirctre eacutetabli pour chaque reacutegion du Queacutebec pour tenir compte des paramegravetres

cl imatiques reacutegionaux Par exemple comme le taux deacuterosion pour la peacuteriode 1992-2001 est

en moyenne 27 fois infeacuterieur au SP dans Je secteur de Perceacute il pourrait ecirctre deacutecideacute que le

coefficient pour la reacutegion gaspeacutesienne serait 27

Le zonage eacutelaboreacute pour la Cocircte-Nord avait comme objectif de prendre en compte

laugmentation des risques dans un contexte de changements climatiques Cela la conduit agrave

sureacutevaluer les risques principalement agrave cause dun manque de donneacutees preacutecises concemant

limpact de ces changements agrave leacutepoque de sa reacutealisation Ce sceacutenario pessimiste conduirait

donc agrave hypotheacutequer le deacuteveloppement de certains secteurs La preacutecision des projections

climatiques et de leurs impacts est donc primordiale

Avec les zonages utiliseacutes ou proposeacutes actuellement nous sommes deacutejagrave mal adapteacutes et

mis au deacutefi dans notre gestion des zones cocirctiegraveres avec le climat actuel ce qui fait que nous ne

sommes pas precircts agrave des changements plus rapides et allons avoir encore plus de problegravemes agrave

reacutesoudre agrave lavenir (Forbes 2008) Dans la litteacuterature actuelle ce sont principalement des

eacuteleacutements composites qui deacuteterminent la sensibiliteacute ou non dune cocircte aux changements

climatiques mecircme si cela passe principalement par linclusion de la seule hausse du niveau

marin relatif tel que dans les eacutetudes de Shaw et al (1998) ou de Gornitz et al (1997) Cellesshy

ci nont toutefois pas eacuteteacute effectueacutees agrave une eacutechelle adapteacutee pour reacutealiser un zonage Les

151

indices de sensibiliteacute existants (Shaw et al 1998 Gornitz et al 1997) ainsi que les cartes

preacutedisant leacutevolution des aleacuteas et leurs impacts potentiels (Fairbank et Jakeways 2006)

permettent tout de mecircme aux ameacutenagistes de connaicirctre limportance que vont avoir les

changements climatiques sur leur cocircte et ainsi de se preacuteparer agrave leurs impacts Elles permettent

aussi de cibler les secteurs dans lesquels les probleacutematiques seront les plus criantes agrave lavenir

ainsi que les grands enjeux qui en deacutecouleront Mais la deacutetermination de la sensibiliteacute du

secteur et de ses aleacuteas aux changements ne permet pas au x ameacutenagistes linteacutegration des

reacutesultats dans un zonage et ainsi de controcircler les ameacutenagements dune municipaliteacute avec une

grande preacutecision spatiale

Le processus le plus efficace serait donc plutocirct didentifier les facteurs cleacutes qUI

conditionnent les processus cocirctiers et qui pourraient ecirctre modifieacutes par les changemen ts

climatiques afin de pouvoir inteacutegrer les reacutesultats des modeacutelisations du climat futur

Malheureusement les facteurs climatiques cleacutes qui conditionnent les processus cocirctiers ne

sont pas encore tous bien connus et deacuteterminer quel sera leur poids dans leacuterosion future est

donc un exercice complexe (Bernatchez et al 2008 a) Une analyse au cas par cas pour

deacuteterminer les futures positions de la ligne de rivage semble agrave lheure actuelle la plus

adeacutequate pour ce type danalyse car mecircme si cela augmente le temps de reacutealisation et le coucirct

cela augmente eacutegalement lefficaciteacute de la preacutediction Une collaboration entre les

scientifiques et les gestionnaires est donc primordiale pour inteacutegrer tous ces paramegravetres agrave la

future gestion des cocirctes

543 Inteacutegration des paramegravetres humains occupation du territoire

Aucun des zonages eacutetudieacutes ne prend en compte les paramegravetres humains ce qui est

une lacune importante conduisant notamment agrave interdire les constructions agrave des endroits non

risqueacutes et limitant le deacuteveloppement de la municipaliteacute sur ses meilleurs terrains Lobjectif

dun zonage des risques devrait ecirctre de minimiser les risques tant actuels que futurs mais

aussi les impacts socio-eacuteconomiques neacutegatifs ce que ne parviennent pas agrave faire les zonages

eacutetudieacutes Par exemple le muret qui supporte la promenade municipale dans lanse du sud du

152

village de Perceacute est essentiel agrave la municipaliteacute pour son deacuteveloppement touristique ducirc agrave la tregraves

grande densiteacute de bacirctiments agrave haute valeur ajouteacutee preacutesents en arriegravere de celui-ci Son

entretien sur le long terme est donc assureacute Sur les 607 megravetres de longueur quil occupe la

position du trait de cocircte est donc fixeacutee Le zonage ne devrait ainsi tenir compte que des aleacuteas

ponctuels tels les vagues les embruns et les deacutebris que peuvent engendrer les tempecirctes et

non du recul potentiel de la ligne de rivage et du trait de cocircte Par exemple dans le zonage

deacutecoulant des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la Cocircte-Nord ce

secteur eacutetait zoneacute sur 37 ha et dans celui du Nouveau-Brunswick sur 18 ha Pourtant si lon

considegravere une bande de seacutecuriteacute de 15 megravetres la surface devant ecirctre zoneacutee nest que de

10 ha Limiter agrave tort le deacuteveloppement de ces terrains du centre ville qui abritent de

nombreux services commerciaux et touristiques serait dommageable pour leacuteconomie

villageoise

Lors de leacutelaboration dun zonage cocirctier il est donc important de tenir compte du

type doccupation du territoire Le zonage des risques tel queacutevoqueacute dans cette recherche ne

fait queacutetablir des limites probables des risques cocirctiers Le fait didentifier ce quil est

acceptable ou non de faire dans cette zone na pas eacuteteacute eacutevoqueacute et relegraveve plutocirct de deacutecisions

politiques ou collectives Toutefois il faut savoir que certains ameacutenagements humains

peuvent modifier la deacutelimitation mecircme de cette zone agrave risque en ayant une influence

importante sur les processus tant en les acceacuteleacuterant quen les ralentissant voir en les arrecirctant

Ainsi eacutetant donneacute que les effets dun choix politique peuvent modifier les paramegravetres

naturels deacutevolution de la cocircte ces deacutecisions devraient ecirctre inteacutegreacutees au processus deacutecisionnel

lorsque lon eacutetablit des projections environnementales pour le futur Les diffeacuterents eacuteleacutements

qui devraient ecirctre pris en compte comprennent notamment la preacutesence dun muret municipal

ou de deacutefenses cocirctiegraveres

A) La preacutesence dun muret ou autre infrastructure dont lautoriteacute compeacutetente (municipale ou

supeacuterieure) a deacutecideacute dassumer lentretien pour tout lhorizon de gestion Si le trait de cocircte est

fixeacute leacuterosion peut ecirctre consideacutereacutee comme nulle en arriegravere de celui-ci Il faut par conseacutequent

en tenir compte (Meur-Ferec et al 2008)

B) La preacutesence de deacutefenses cocirctiegraveres telles que des enrochements ou des eacutepis qui peuvent

aggraver leacuterosion en aval de la deacuterive littorale La reacutepartition et la nature des deacutefenses

153

doivent ecirctre connues dans la mesure ougrave elles ont une incidence sur la morphologie du littoral

et sur laction des facteurs de forccedilage (Fairbank et Jakeways 2006) La perrrusslon

dintervention ponctuelle va avoir des conseacutequences sur lensemble de Juniteacute

hydroseacutedimentaire Ne pas les inclure rendrait les zonages moins efficaces

Les multiples types doccupation humaine possible doivent eacutegalement ecirctre consideacutereacutes

eacutetant donneacute la diffeacuterence dans la neacutecessiteacute de la proximiteacute au rivage ainsi que dans leur

possibiliteacute de deacutemeacutenagement Ainsi les emplacements dun camping ou les infrastructures

touristiques leacutegegraveres (petits belveacutedegraveres tables de pique-nique ) peuvent ecirctre deacuteplaceacutes en

suivant leacuterosion il est donc possible de croire que suivant un choix socieacutetal on les laisse

sinstaller dans les zones agrave risque deacuterosion pour une dureacutee deacutetermineacutee (Paskoff 2004 b)

Lacceptabiliteacute sociale est en effet importante agrave consideacuterer mecircme si elle na pas eacuteteacute abordeacutee

ici car une fois deacutetermineacute avec preacutecision les zones agrave risque cest agrave la socieacuteteacute de choisir ce

quiJ est acceptable dy construire ou non

Des deacutecisions et des choix peuvent mettre de Javant le cocircteacute impeacuteratif de fixer le trait

de cocircte agrave certains endroits comme dans le cas dune voie ferreacutee dune route strateacutegique dun

cœur de village Si une deacutecision est prise les infrastructures qui se situent en arriegravere du trait

de cocircte fixeacute ne sont plus agrave risque deacuterosion pour lhorizon de gestion consideacutereacute Linteacutegration

des diffeacuterents laquotypes et pratiques de gestion des deacutefenses cocirctiegraveresraquo au sein dune

meacutethodologie de cartographie des risques du littoral lieacutes aux changements climatiques est

eacutegalement mise de lavant par le programme laquo Response raquo en Europe (Fairbank et Jakeways

2006) Cependant il est difficile deacutetablir des critegraveres automatiques applicables agrave grande

eacutechelle Une eacutetude au cas par cas de la situation semble donc la plus adeacutequate pour prendre

en compte les paramegravetres humains et leur eacutevolution

154

Lutilisation de zonages suppose que les instances gouvernementales veuillent limiter

les risques pour les populations principe que certains auteurs tels que Winckel et al (2008)

reacutefutent Pour eux les proprieacutetaires devraient ecirctre avertis des faits concernant le pheacutenomegravene

sur leur terrain et devraient ensuite ecirctre ameneacutes agrave faire leur propre choix selon le beacuteneacutefice

quils pourraient en tirer et la valeur de linvestissement quils sont precircts agrave voir deacutetruit par les

aleacuteas Ils affirment que les zonages laissent trop de zones inexploiteacutees ce qui repreacutesente une

perte pour leur proprieacutetaire Ainsi lEacutetat devrait se deacutegager de toute responsabiliteacute et

permettre de contourner le zonage et de se bacirctir au plus pregraves du trait de cocircte (Winckel et al

2008) Si cette solution laisse place au beacuteneacutefice individuel sur une courte peacuteriode il a deacutejagrave eacuteteacute

constateacute que lengagement des proprieacutetaires agrave subir les aleacuteas sans intervenir est souvent

oublieacute au fil du temps ou des transactions immobiliegraveres (Division de lameacutenagement cocirctier de

la Caroline du Nord 2009) Cette optique eacuteconomique ne tient ainsi pas compte des

interventions ponctuelles non concerteacutees que cela peut engendrer Non inteacutegreacutee agrave la

dynamique au sein dune uniteacute hydroseacutedimentaire la mise en place dune solution par un

reacutesident pourrait alors avoir des preacutejudices sur les terrains des proprieacutetaires adjacents Cela

pourrait eacutegalement remettre en cause leacutequiteacute sociale dougrave limportance de linteacutegrer dans le

processus deacutecisionnel (Dean et Dalrymple 2004 Cooper et McKenna 2008)

Rendre le zonage des risques efficace soulegraveve Je besoin dinteacutegrer un nombre

important de paramegravetres agrave limage de la complexiteacute de composantes de lenvironnement

cocirctier Les multiples facettes de la geacuteoscience cocirctiegravere pourraient ainsi augmenter la reacutesilience

des communauteacutes face aux risques cocirctiers et agrave leurs modifications dans le contexte de

changements climatiques (Forbes 2008) et permettre dinteacutegrer les paramegravetres importants

dans les zonages pour en reacuteduire les lacunes

CONCLUSION

Dans les zones cocirctiegraveres de lEst du Queacutebec la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers

est importante et il est preacutevu quelle augmente au cours de ce siegravecle Ceci est ducirc tant agrave

laugmentation des aleacuteas cocirctiers dans un contexte de variation environnementale et de

changements climatiques quagrave la densification des constructions littorales Assurer une

gestion efficace de ces territoires est donc un enjeu majeur pour ces reacutegions

Connaicirctre leacutevolution historique de loccupation des terres permet davoir une

vision geacuteneacuterale des tendances dameacutenagement et deacutevolution du secteur Cela permet

eacutegalement de connaicirctre comment les mesures de gestion et de zonage deacutejagrave implanteacutees ont

influeacute ou non sur les comportements dameacutenagement Pour la zone cocirctiegravere de la

municipaliteacute de Perceacute il a eacuteteacute possible de constater une hausse depuis les anneacutees 80 du

nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion et ce malgreacute la mise en place de lois et de regraveglements

de gestion de lameacutenagement (LAU en 1979 LQE en 1987 et scheacutema dameacutenagement en

1989) Ces lois nont pour plusieurs raisons pas reacuteussi agrave limiter les risques pour les

populations Mecircme dans les cas ougrave des solutions dadaptation ont eacuteteacute mises en place comme

lors du deacuteplacement de tronccedilons de routes menaceacutes par leacuterosion il est possible de constater

une certaine laquomeacutesadaptationraquo vis-agrave-vis des geacuteorisques cocirctiers En effet les segments

deacuteplaceacutes sont de nouveau moins de 40 ans plus tard agrave risque deacuterosion Ces

laquo meacutesadaptations raquo et ces insuffisance de la loi peuvent avoir plusieurs causes une lacune

dinformation et de connaissances des processus deacutevolution des cocirctes une trop grande

confiance accordeacutee aux ouvrages de protection contre leacuterosion ou une prise de risque

consciente pour beacuteneacuteficier de lattrait panoramique et touristique que peut repreacutesenter la cocircte

Le fait que les regraveglements ne soient pas appliqueacutes correctement a ainsi entrai neacute la hausse des

constructions en zone agrave risque ce qui soulegraveve le problegraveme de la bonne gouvernance des

geacuteorisques de la pan des municipaliteacutes

156

La Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (LQE) actuellement utiliseacutee pour geacuterer

lameacutenagement en zone littorale nest pas la seule possibiliteacute qui pourrait soffrir aux

autoriteacutes locales Dautres options theacuteoriques ou pratiques existent dans des secteurs proches

Apregraves avoir compareacute ces options de zonages (tableau 13) avec leacutevolution probable du

littoral dans un contexte de changements climatiques de nombreux points faibles et lacunes

ont eacuteteacute constateacutes Certaines options sont trop strictes et limitent les possibiliteacutes de

deacuteveloppements futurs pour la municipaliteacute tels que le zonage tireacute de lentente speacutecifique sur

leacuterosion des berges de la Cocircte-Nord la proposition de zonage de la MRC ou la politique de

protection des rives du Nouveau-Brunswick Dautres sont trop laxistes et contribuent agrave

permettre des constructions dans des secteurs agrave risque tels la LQE ou les zonages baseacutes sur

les taux deacuterosion historiques Ces lacunes trouvent leur origine dans les meacutethodes avec

lesquelles sont calculeacutees les bandes de protection de ces zonages Il sagit principalement du

manque dinteacutegration des processus naturels deacutevolution de la cocircte au sein de la

meacutethodologie utiliseacutee par Je zonage Le manque de prise en compte de la variabiliteacute des

paramegravetres climatiques peut eacutegalement ecirctre la cause de problegravemes notamment dans le cas des

zonages baseacutes sur les taux historiques qui ne tiennent pas compte de la variabil iteacute de

lenvironnement au cours des deacutecennies Enfin le manque de prise en compte des paramegravetres

anthropiques tels que certaines protections et modifications humaines apporteacutees agrave la cocircte peut

eacutegalement poser problegraveme dans la deacutefinition dun zonage efficace

Agrave la suite de cette eacutetude sur les impacts et lefficaciteacute des zonages des risques cocirctiers

sur lorganisation du territoire et la preacutevention des geacuteorisques cocirctiers il en ressort quelques

recommandations quant agrave la gestion des zones cocirctiegraveres agrave la fois pour la zone deacutetude de

Perceacute mais aussi de maniegravere plus geacuteneacuterale Car comme il a eacuteteacute montreacute les constructions en

zones cocirctiegraveres sont en augmentation depuis les anneacutees J980 et rien ne semble indiquer que Ja

tendance se modifiera agrave lavenir Ainsi un zonage efficace des risques est plus que neacutecessaire

afin deacuteviter que de nouvelles constructions ou de nouveaux proprieacutetaires se retrouvent

confronteacutes aux risques Tout dabord les lacunes constateacutees dans le zonage de la LQE

actuellement utiliseacute pour geacuterer les risques peuvent provenir dune diffeacuterence entre les buts

originaux de la loi (voir preacuteambule et objectifs de celle-ci) et lutilisation qui en est faite par

157

les communauteacutes Vu limportance de la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers une politique

speacutecifiquement deacutedieacutee aux risques est neacutecessaire Cest dailleurs ce qui a eacuteteacute fait par le

gouvernement du Queacutebec en 2001 avec la Loi sur la seacutecuriteacute civile Au vu de la difficulteacute

pour des instances locales dy faire face un cadre de preacutevention des risques naturels a eacuteteacute

ajouteacute en 2006 sur le plan national Leur mise en place progressive devrait donc permettre de

mieux faire face agrave la probleacutematique Ensuite agrave cocircteacute de la deacutelimitation exacte des zones agrave

risque sur laquelle nous nous sommes attardeacutes dans cette recherche plusieurs questions

socieacutetales peuvent ecirctre souleveacutees Il est possible en effet de penser quil est preacutefeacuterable de

zoner plus de terrain que moins car ainsi on est certain de ne pas creacuteer de futurs problegravemes

(principe de preacutecaution) Cependant cela reviendrait agrave hypotheacutequer certains terrains et donc

le deacuteveloppement eacuteconomique des municipaliteacutes De plus la constl1lction dans les zones agrave

risque pourrait continuer selon ce que lon juge acceptable de mettre en danger versus les

retombeacutees eacuteconomiques qui peuvent en reacutesulter (Winckel el al 2008) Certains eacuteleacutements

temporaires deacuteplaccedilables ou neacutecessitant la proximiteacute de leau pourraient eacutegalement ecirctre

autoriseacutes Ces questions relegravevent plutocirct dun choix socieacutetal qui devrait ecirctre pris par la sphegravere

politique et ont donc eacuteteacute sciemment eacuteludeacutees de cette recherche De plus il a eacuteteacute noteacute que les

responsables locaux ont besoin de connaicirctre lemplacement de la future ligne de rivage plutocirct

que des theacuteories sur de nouveaux zonages (Pethick 2001 Caron 2007 Pitre 2007)

Ladeacutequation entre les besoins des ameacutenagistes et ce que les scientifiques peuvent produire

pour eux est une donneacutee essentielle afin que les connaissances creacuteeacutees par la recherche soient

utiliseacutees au mieux Il conviendrait ainsi de mieux eacutetudier les besoins du milieu local en

reacutealisant des eacutetudes collaboratives comme cela sest fait dans le cadre de leacutetude de

Bernatchez el al (2008) ou de cette eacutetude Ensuite mecircme si les zonages que nous avons

eacutetudieacutes ont pour but de proteacuteger les constructions vis-agrave-vis de leacuterosion ceux-ci peuvent

eacutegalement servir agrave la protection environnementale ou vice-versa Ce multiple effet beacuteneacutefique

des zones de protection a eacuteteacute observeacute par de nombreuses communauteacutes (Clark 1996) La

prise en compte des marges maximales pour lune ou lautre des raisons devrait donc ecirctre

mise en avant au sein dune gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (Stewart el al 2003)

Finalement il ressort eacutegalement quun travail de sensibilisation devrait accompagner le

zonage pour lexpliquer aux communauteacutes et aux deacutecideurs et ce quelle que soit loption

retenue La sensibilisation et la vulgarisation sont preacutesentement souvent oublieacutees par ceux

158

qui eacutelaborent les zonages mecircme si ce nest pas efficace dagir ainsi car il est plus coucircteux de

laquo reacuteparerraquo les problegravemes que deacuteduquer le public (Stewart et al 2003) Linformation

augmenterait Jacceptabiliteacute sociale des zonages et minimiserait ainsi la vulneacuterabiliteacute des

communauteacutes (Meur-Feree et al 2008) Limportance de fournir des informations non

techniques est ainsi essentielle en ce qui a trait agrave la gestion des cocirctes (McInnes 2006) En

effet les zonages mis en place doivent ecirctre correctement appliqueacutes si on veut quils puissent

ecirctre efficaces

Une approche plus inteacutegratrice pour geacuterer les risques cocirctiers augmenterait lefficaciteacute

tant immeacutediate quagrave long terme des zonages agrave la fois dans lenvironnement climatique actuel

quavec les changements climatiques agrave venir Ainsi une analyse globale de la situation au

travers des geacuteosciences pourra inteacutegrer les taux de recul mesureacutes ainsi que les eacuteleacutements

physiques climatiques et humains ayant un impact sur la cocircte Une telle approche est jugeacutee

neacutecessaire pour deacuteterminer le plus preacuteciseacutement possible les terrains qui sont susceptibles

decirctre eacuterodeacutes Cela permettrait eacutegalement deffectuer des reacuteajustements au cours du temps si

les tendances venaient agrave se modifier En conseacutequence les communauteacutes cocirctiegraveres seraient

moins vulneacuterables aux risques cocirctiers et pourraient mettre en valeur de maniegravere optimale leur

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ANNEXES

Annexe 1 Deacutefinitions des types de cocircte

Tvpe de cocircte Deacutefinition

Marais maritime Les marais maritimes sont des zones daccumulation de seacutediments fins coloniseacutees par de la veacuteqeacutetation herbaceacutee

Accumulation de sable etou de gravier qui sattache agrave la cocircte et Flegraveche littorale qui seacutetire geacuteneacuteralement en parallegravele agrave la cocircte dont lextreacutemiteacute est

libre Flegraveche littorale

agrave marais maritime Flegraveche littorale bordeacutee par un marais maritime

Accumulation de sable etou gravier littoral formeacutee dun replat

Terrasse de plage geacuteneacuteralement veacutegeacutetaliseacute qui est tregraves rarement submergeacute par les mareacutees Le replat est parfois bordeacute sur sa partie infeacuterieure par un talus deacuterosion (microfalaise) de moins de 15 m de hauteur

Basse falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux

de 15 agrave 5 m de hauteur

Moyenne falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux

de 5 agrave 10 m de hauteur

Haute falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux

supeacuterieur agrave 10 m de hauteur

Dapregraves Bernalchez el al 2008 a

173

Annexe 2 Deacutefinition de leacutetat de la cocircte

Exemple eacutepis enrochements murets

Eacutetat de la cocircte Deacutefinition

Cocircte naturelle qui preacutesente des deacuterosion vive etou qui est Active veacutegeacutetaliseacutee agrave moins de 25 Preacutesence de cicatrices

geacuteomorphologiques laisseacutees par les processus deacuterosion

Semi-veacutegeacutetaliseacutee Semi-active Tout type de cocircte naturelle qui preacutesente des signes partiels

deacuterosion elou qui est veacutegeacutetaliseacutee entre 25 et 75

Veacutegeacutetaliseacutee Stable Tout type de cocircte naturelle qui ne preacutesente aucun signe

deacuterosion etou qui est veacutegeacutetaliseacutee agrave plus de 75

Artificielle Cocircte naturelle modifieacutee par une structure rigide

Dapregraves Bernatche7 el al 2008 a

174

Annexe 3 Adaptation du zonage du comiteacute dexperts sur ] eacuterosion des berges de la Cocircte-Nord

Inconstructible dans a marge de s~curiteacute Recharge

Perimetre urbain

Tvoe de cocircte Aleacutea Marae de seacutecuriteacute Recommandation dintervention

Flegraveche sableuse Erosion 1

Submersion Aucune

Inconstruclible sur toute la flegraveche Etude du risque de submersion Epis et fascines InconstruClible dans la marge de seacutecuriteacute Etude du

11icrolerasse laquo15 m Erosion Submersion

TR x 30ans ~ 15 m ou marge minimale de 60m

risque de submersion Recharge en sable peacuteriodique Epis et faSCines eacutepis rocheux avec ou sans recharae de sable

Marais saleacute Erosion SubmerSion

Deacutelimite par photointerpreacutetation et marge mll1lmale de 60m

Inconstructible dans la marge de seacutecunteacute Etude du risque de submersion Aboiteau (digue enrocheacutee avec noyau Impermeacuteable en argile) Remblai pour hausser les maisons Enrochement

Dunes cocirctiegraveres Erosion

TR x 30ans + 15 YI il partir de la limite des dunes vers

Avanceacutee dunalres 1inteacuterieur des terres

Inconsctructible dans la zone de protection InterdictIOn de circuler en vn Conserallon inteacutegrale

Falaise siltiargile (hauteurgt5m)

Erosion i

Glissement de terrrain

(2x Ht ou ~Om max) + TR x 30 ans

Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Evaluation des risques de mouvement de masse Travaux de stabilisation reacuteeacutequilibrage de la pente contrepoids enrochement (perte de la plage)

Falaise siltiargile (hauteurgt5m) avec preacutesence danciennes couleacutees araileuses

Erosion 1

Glissement de terrrain

15 xGR

Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Evaluation des risques de mouvement de masse Travaux de stabilisation reacuteeacutequilibrage de la pente contrepoids enrochement IDerte de la Dlaoe 1

Falaise siltiargile hauteurlt5m

Erosion TR x 30 ans + 15 m ou marge minimale de 50 m

Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Enrochement (perte de la plage)

TR x 30 ans + 15 m ou-marge minimale en fonction

en sable periodique Epis rocheux Epis rocheux etde la hauteur du talus

Falaise sable Erosion recharge en sable peacuteriodique Reacuteeacutequilibrage de laHauteur talus=Marge pente Epis et fascines Enrochement 8et recharge5m=50m 10m~Om

en sable peacuteriodique Enrochement (perte de la plagel15m=30m gt20m=20m 1 x Ht + TR x 30ans ou Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute

Falaise till Erosion marge minimale de 20 m Enrochement (perte de la plage)

Cocircte rocheuse basse Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Etude deSubmersion 10 ou 15 m minimum

(ingeacutee) risque de submersion Cocircte rocheuse basse Submersion et (seacutedimentaire) Erosion

Falaise rocheuse (igneacutee) Aucun 10 ou 15 m minimum Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute

Falaise rocheus e Erosion TR x 30 ans + 15 m Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute

(seacutedimentaire)

Modifieacute de Duhois el al 2005

TR = moyenne des taux de recul supeacuterieurs (rnan) Hl = Hauteur du lalus

GR =plus grande reacutetrogression

LarQeur de la protection Jgt l l

10 megravetres 272 (1) X (1)

15 megravetres 716 ~

Barachois n ~

(1)

a (1)

~ lt0 (1) ~

Vl - -a c s 0 -l = a -~ (1)Vl ~ N0_ l

o~

(1) (Il

a (1)

20 ~ - 0l _

(1) (Il

(1) ()

l 0 o l l (Il 0(1)shy~ 00 (Ol

Cap-Despoir

Village de Perceacute -- 6Yshy

0sect) xQ

1-0~

Leacutegende Politique de protection _ zones portuairEs -

(Il shy-~

1O tO~ rn =- euml

s (1)

a (1)

10 meacutetres 0 a 15 megravetres ~

~

Fond de carte base de donneacutees topographiques du Queacutebec au 120000

1

lt~

o _

2500 5000Megravetres

Cartographie Susan Drejza 2009

o l a (1)Vl --l

VI

176

Annexe 5 Eacutevolution des superficies agricoles forestiegraveres et en friche pour la zone littorale de Perceacute entre 1934 et 200 1

V) Q)

-Q) V)

middot0 c V) Q)-uuml E Q) CL

Cf)

Q) V)

= Q)

U 0middotC U +shy -C c 0gt Q) CU V) V) Q) Q)middotuuml middotuuml E E Q) Q) CL CL

Cf) Cf)

D

gEa ltD

a a a a a M

a a ~

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euro~a ~ ~

11 il

1

gtshyl l (1)

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lto(D ()

0shy(1)

n o 3 3 c l n ~ r o l ~ ltn

0 c (1)

(1) l

N o o

~ 0 750 1 500 3 000 4 500 6 000 ~ Voies de communication agrave moins de 30 m Fond ca orthophotographies au 1 400 gt- -lcartographie Susan Drejza 2009 -l

Page 2: Impacts et efficacité des zonages des risques côtiers dans un … · 2014. 11. 1. · fonctionnement de la gestion des risques côtiers et de l'aménagement de sa municipalité

UNIVERSITEacute DU QUEacuteBEC Agrave MONTREacuteAL

Service des bibliothegraveques

Avertissement

La diffusion de ce meacutemoire se fait dans le respect des droits de son auteur qui a signeacute le formulaire Autorisation de reproduire et de diffuser un travail de recherche de cycles supeacuterieurs (SDU-522 - Reacutev01-2006) Cette autorisation stipule que laquoconformeacutement agrave larticle 11 du Regraveglement noa des eacutetudes de cycles supeacuterieurs [lauteur] concegravede agrave lUniversiteacute du Queacutebec agrave Montreacuteal une licence non exclusive dutilisation et de publication de la totaliteacute ou dune partie importante de [son] travail de recherche pour des fins peacutedagogiques et non commerciales Plus preacuteciseacutement [lauteur] autorise lUniversiteacute du Queacutebec agrave Montreacuteal agrave reproduire diffuser precircter distribuer ou vendre des copies de [son] travail de recherche agrave des fins non commerciales sur quelque support que ce soit y compris lInternet Cette licence et cette autorisation nentraicircnent pas une renonciation de [la] part [de lauteur] agrave [ses] droits moraux ni agrave [ses] droits de proprieacuteteacute intellectuelle Sauf entente contraire [lauteur] conserve la liberteacute de diffuser et de commercialiser ou non ce travail dont [il] possegravede un exemplaireraquo

REMERCIEMENTS

Cette maicirctrise repreacutesente bien plus que la reacutedaction dun meacutemoire et jaimerais prendre le

temps ici de remercier ceux qui ont rendu cette aventure possible

~ En premier lieu je tiens agrave remercier tout speacutecialement mon directeur de maicirctrise Pascal

Bernatchez davoir bien voulu me diriger dans le cadre de cette recherche Je lui suis

aussi tregraves reconnaissante de mavoir fait confiance pour ce projet et jespegravere avoir reacutepondu

agrave ses attentes Je voudrais eacutegalement remercier mon codirecteur Clermont Dugas Tous

deux mont prodigueacute des conseils et de laide pour reacutealiser ce meacutemoire et mont permis

de progresser dans un domaine qui me tient agrave cœur

~ Jaimerais eacutegalement remercier Feacutelix Caron ameacutenagiste de la MRC du Rocher-Perceacute qui

ma accordeacute du temps pour me transmettre les connaissances et les besoins du milieu

local quant agrave lameacutenagement des cocirctes Eacutegalement merci agrave Ghislain Pitre de la

municipaliteacute de Perceacute pour le temps quil ma accordeacute pour mexpliquer le mode de

fonctionnement de la gestion des risques cocirctiers et de lameacutenagement de sa municipaliteacute

~ Mes remerciements vont aussi agrave la fondation communautaire Gaspeacutesie-Les Icircles pour son

aide financiegravere qui ma permis de me rendre sur mon terrain aussi souvent que neacutecessaire

~ Je remercie eacutegalement Je gouvernement du Queacutebec et la Chaire de recherche en

geacuteoscience cocirctiegravere pour leur soutien financier dans la reacutealisation du chapitre IV

~ Un grand merci agrave tout le Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones

cocirctiegraveres de lUniversiteacute du Queacutebec agrave Rimouski ainsi quagrave mes collegravegues du laboratoire et

du module de geacuteographie de lUQAR avec qui jai paltageacute aussi bien les hauts que les

bas de la vie deacutetudiante agrave la maicirctrise

~ Enfin je voudrais adresser un remerciement particulier agrave ma famille qui malgreacute la

distance a cru en moi et ma apporteacute son soutien durant ces anneacutees Speacutecialement agrave mon

pegravere pour ses corrections

~ Last but not least mon conjoint Sylvio Merci pour tout

AVANT-PROPOS

Cette recherche prend son ongIne dans ma passIOn pour la mer et le littoral qui

mavait deacutejagrave pousseacutee agrave venir continuer mes eacutetudes de geacuteographie agrave lUniversiteacute du Queacutebec agrave

Rimouski dans le laboratoire de recherche du professeur Pascal Bernatchez Plus

preacuteciseacutement cest lenvie de travailler sur le littoral et ses probleacutematiques qui ma conduite agrave

choisir deacutetudier le zonage des risques cocirctiers dans un contexte de changements climatiques

Ce sujet est neacute du plaisir et de lenvie de concilier agrave la fois la geacuteographie physique et la

geacuteographie humaine dans une mecircme recherche Le fait de pouvoir faire de la geacuteographie

utile de la geacuteographie appliqueacutee mais tout en conservant un lien eacutetroit avec les derniegraveres

avanceacutees de la recherche en geacuteomorphologie cocirctiegravere a eacutegalement eacuteteacute important La zone

cocirctiegravere et les nombreux enjeux qui sy retrouvent est ainsi un laquo terrain de jeuraquo des plus

inteacuteressant pour la geacuteographe que je suis

Eacutevidemment ce projet sappuie sur un site deacutetude limiteacute dans lespace et ayant des

caracteacuteristiques propres ce qui limite la geacuteneacuteralisation des reacutesultats Cependant de par son

originaliteacute et les innovations quil integravegre ce projet offre un eacuteclairage nouveau sur leacutevolution

et la gestion de la zone cocirctiegravere de maniegravere plus globale En plus de linnovation scientifique

ce projet compOtie une porteacutee pratique qui est de permettre au meilleur de mes

connaissances de contribuer agrave une meilleure gestion de la zone cocirctiegravere den limiter les coucircts

ainsi que de rendre plus durables les ameacutenagements et le deacuteveloppement du territoire cocirctier

TABLE DES MATIEgraveRES

AVANT-PROPOS iii

LISTE DES FIGURES viii

LISTE DES TABLEAUX xi

LISTE DES CARTES xiii

LISTE DES ANNEXES xiv

LISTE DES ABREacuteVIATIONS SIGLES ET ACRONyMES xv

REacuteSUMEacute xvi

INTRODUCTION 1

CHAPITRE 1

CADRE THEacuteORIQUE 5

11 Zone littorale zone agrave risque concepts et deacutefinitions 5

1 11 Zone littorale description et deacutefinitions 5

112 Geacuteorisques cocirctiers une probleacutematique importante au Queacutebec maritime 12

1 13 Ameacutenagement et gestion de la zone littorale et de ses geacuteorisques 14

12 Zonage des risques en milieu cocirctier 19

121 Principes et applications du zonage des risques 19

22 Zonage theacuteorique marges fixes ou variables 2 J

123 Reacuteglementations de zonages existantes dans la reacutegion 25

13 Ameacutenagement cocirctier et changements climatiques 28

131 Modifications de lenvironnement cocirctier dues au climat 29

132 Prise en compte de ces modifications dans le zonage 35

v

14 Efficaciteacute agrave court et long terme des modes de gestion actuels 41

141 Choisir entre les diffeacuterentes possibiliteacutes dune mecircme meacutethode 41

1A2 Comparer des possibiliteacutes de zonage 42

1A3 Deacutefinir un horizon dameacutenagement 43

CHAPITRE 11

MEacuteTHODOLOGIE 45

21 Caracteacuterisation de la cocircte agrave leacutetude 46

22 Eacutevolution du secteur deacutetude 47

221 Eacutevolution historique de loccupation du territoire 47

222 Eacutevolution de la cocircte 50

23 Projection de leacutevolution preacutevue de la cocircte 50

24 Comparaison des zonages 51

25 Eacutevaluation des coucircts 53

26 Rencontres avec le milieu 54

27 Traitement des donneacutees dans un SIG 55

CHAPITRE 111

DESCRIPTION DU SITE DEacuteTUDE 57

31 Contexte physique 59

311 Caracteacuteristiques geacuteomorphologiques 59

312 Dynamique littorale 61

313 Dynamique hydroseacutedugravenentaire 63

31A Eacutevolution de la cocircte 66

315 Climat du secteur deacutetude 69

32 Contexte humain 72

321 Perceacute petite municipaliteacute cocirctiegravere 72

322 Portrait eacuteconomique 74

323 Activiteacutes le long de la cocircte 75

VI

CHAPITRE IV

EacuteVOLUTION HISTORIQUE DES RISQUES COcircTIERS ET DE LOCCUPATION DU

TERRITOIRE EN LIEN A VEC SA GESTION 82

41 Eacutevolution du cadre bacircti 83

4 Eacutevolution geacuteneacuterale du nombre de bacirctiments dans la zone littorale 83

412 Nombre de bacirctiments agrave risque et normes de gestion de la cocircte 85

43 Eacutevolution du type de bacirctiments 89

44 Exemple du Barachois 93

45 Origine des risques cocirctiers 96

42 Eacutevolution des superficies non bacircties 100

42 Supeificies agricoles 100

422 Boiseacutes 102

423 Superficies en friche 102

424 Synthegravese de leacutevolution des supeificies non bacircties 103

43 Eacutevolution des voies de communication 104

43 Voies de communication agrave risque 106

432 Deacuteplacements de voies de communication 108

433 Synthegravese de leacutevolution des voies de communication 115

44 Discussion sur leacutevolution des risques 118

CHAPITRE V

COMPARAISON DES DIFFEacuteRENTS ZONAGES

AVEC LEacuteVOLUTION PROBABLE DU LITTORAL 124

51 Preacutesentation des diffeacuterents zonages possibles 125

52 Comparaisons des diffeacuterents zonages avec le trait de cocircte probable de 2050 127

52 LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement 127

522 Proposition de zonage de la MRC 133

523 Politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveau-Brunswick J 34

524 Application des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la

Cocircte-Nord 136

525 Taux historiques deacuterosion des berges 137

VIl

526 Synthegravese des diffeacuterents zonages vs le sceacutenario probable 140

53 Comparaison des diffeacuterents zonages avec un zonage adapteacute agrave lameacutenagement du

territoire dans un contexte de changements climatiques 142

531 Comparaisons des impacts des diffeacuterents zonages vis-agrave-vis du SP+ 15 142

532 Synthegravese 145

54 Discussion sur les diffeacuterentes options de zonage possibles 146

541 lnteacutegration des paramegravetres naturels 147

542 lnteacutegration des paramegravetres climatiques variations du climat et changements

climatiques 149

543 lnteacutegration des paramegravetres humains occupation du territoire 151

CONCLUSON 55

REacuteFEacuteRENCES 159

ANNEXES 172

VUl

LISTE DES FIGURES

Figure 11 Aleacuteas cocirctiers activiteacutes humaines et risques 11

Figure 18 Largeurs de protection prescrites par la politique de protection des rives du

Figure 114 Possibiliteacute daugmentation du risque modification des aleacuteas combineacutee agrave une

Figure 32 Eacutevolution globale de la ligne de rivage en fonction du type de cocircte

Figure 12 Aleacutea enjeuvulneacuterabiliteacute et risque cocirctier 12

Figure 13 Importance de la couverture meacutediatique traitant de jeacuterosion au Queacutebec 13

Figure lA Leacutegislations concernant les zones cocirctiegraveres 16

Figure 15 Choix possibles face agrave la probleacutematique de leacuterosion 18

Figure 16 Marges de retrait pour les constructions utiliseacutees par diffeacuterents pays 22

Figure 17 Propositions de zonages cocirctiers variables 23

littoral et des plaines inondables 25

Figure 19 Eacutevolution preacutevue des variables climatiques au Canada 29

Figure 110 Impacts biophysiques et socio-eacuteconomiques eacuteventuels des changements

climatiques dans les zones cocirctiegraveres 30

Figure 111 Variation du niveau marin relatif agrave leacutechelle mondiale 31

Figure 112 Eacutevolution et projection des tempeacuteratures planeacutetaires 32

Figure 113 Eacutevolution de la couverture de glace dans lestuaire et le golfe du St-Laurent 33

modification des activiteacutes humaines 35

Figure 115 Diffeacuterentes strateacutegies de la socieacuteteacute face agrave la hausse du niveau marin relatif 39

Figure 116 Facteurs affectant le choix parmi les trois options dameacutenagement 41

Figure 21 Comparaison des zonages avec leacutevolution probable du trait de cocircte 53

Figure 31 Direction des vagues engendreacutees par les tempecirctes du golfe du Saint-Laurent et

reacutegions qui en sont affecteacutees 66

entre 1934 et 200 1 67

Figure 33 Diagramme ombrothermique de la station de Gaspeacute 70

IX

Figure 34 Processus actifs sur les cocirctes en hiver 71

Figure 35 Eacutevolution de la population de Perceacute 73

Figure 36 Occupation du territoire cocirctier agrave Perceacute 76

Figure 37 La voie ferreacutee sur la flegraveche du Barachois un enjeu majeur 77

Figure 38 Exemple de patrimoine domestique maison ancienne (village de Perceacute) 8]

Figure 4 ] Nombre de bacirctiments obtenu par photo-interpreacutetation et nombre de logements

priveacutes occupeacutes dapregraves les recensements 84

Figure 42 Eacutevolution de la population et du nombre de logements priveacutes occupeacutes agrave Perceacute 84

Figure 43 Eacutevolution du nombre de bacirctiments par kilomegravetre de cocircte en fonction du type de

cocircte 85

Figure 44 Nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion selon leur distance agrave la cocircte 86

Figure 45 Reacutecapitulatif chronologique des lois dameacutenagement (Queacutebec) 87

Figure 46 Eacutevolution de la proportion de bacirctiments agrave risque parmi ceux de la zone littorale88

Figure 47 Type de bacirctiments agrave moins de 15 m du trait de cocircte 92

Figure 48 Nombre de bacirctiments agrave risque sur la flegraveche littorale 94

Figure 49 Bacirctiments preacutesents sur lextreacutemiteacute nord de la flegraveche littorale 94

Figure 410 Poste de pecircche de Barachois vers 1935 95

Figure 411 Vue sur la flegraveche de Barachois (deacutebut du 20egraveme sciegravecle) 96

Figure 412 Origine du risque des bacirctiments de 2001 en fonction du type de cocircte 97

Figure 413 Causes de la hausse du risque pour les bacirctiments 98

Figure 414 Eacutevolution du nombre de bacirctiments agrave risque excl uant ceux de la flegraveche 1ittorale

de Barachois 99

Figure 415 Eacutevolution des superficies agricoles 100

Figure 416 Affectations du sol dapregraves le scheacutema dameacutenagement

de la MRC du Rocher-Perceacute 102

Figure 417 Eacutevolution des superficies non bacircties dans la zone littorale (Perceacute) 103

Figure 4 18 Eacutevolution de loccupation de la superficie littorale 104

Figure 419 Voies de communication proches du littoral agrave Perceacute 105

Figure 420 Eacutevolution de la longueur totale des voies de communication (routes et voie

ferreacutee) en zone littorale de Perceacute 106

x

Figure 421 Eacutevolution des longueurs des voies de communication agrave risque en fonction de la

distance agrave la cocircte 107

Figure 52 Taux de migration historique de la ligne de rivage en fonction des cateacutegories

Figure 53 Taux de migration de la ligne de rivage en fonction de la largeur de la LQE selon

Figure 422 Photo du tronccedilon ndeg 1 route 132 agrave risque deacuterosion 113

Figure 423 Photo du tronccedilon ndeg 8 route agrave risque deacuterosion et de submersion 115

Figure 424 Eacutevolution de la proportion de voies de communication agrave risque 116

Figure 425 Eacutemergence des risques cocirctiers dynamiques convergentes du trait de cocircte et de

loccupation du rivage 122

Figure 5] Eacutevaluation des coucircts preacutevisionnels lieacutes agrave leacuterosion pour le secteur de Perceacute 125

prescrites par la LQE 129

le type de cocircte 130

Figure 54 Taux deacuterosion preacutevus pour 2050 en fonction de la cateacutegorie de la LQE 131

Figure 55 Deacutefinition des cours deau pour la LQE 132

Figure 56 Taux historique et taux probable deacuterosion dans le secteur de Cap-d Espoir 138

Figure 57 Taux historique et taux probable deacuterosion agrave Coin-du-Banc 139

Figure 58 Inteacuterecirct de zoner plus que le taux deacuterosion preacutevu pour 2050 14]

Xl

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 11 Exemples de limites de la zone cocirctiegravere 7

Tableau 12 Diffeacuterents types dadaptation 17

Tableau 13 Reacutesumeacutes des types de zonage des risques cocirctiers possibles 28

Tableau 14 Reacutesultats des simulations de limpact des variations de tempeacuterature sur les

conditions de glace pour la peacuteriode 1996-2003 et des projections futures 33

Tableau 15 Strateacutegies dadaptation aux aleacuteas pour les zones cocirctiegraveres 39

Tableau 21 Caracteacuteristiques de la cocircte recueillies lors de la segmentation 46

Tableau 22 Sceacutenarios deacutevolution de la cocircte pour 2050 51

Tableau 31 Types de cocircte du secteur deacutetude 59

Tableau 32 Reacutepartition des types de cocircte selon les secteurs consideacutereacutes 60

Tableau 33 Lithologie des falaises rocheuses de Perceacute 61

Tableau 34 Degreacute dalteacuteration des falaises rocheuses de Perceacute 61

Tableau 35 Eacutetat de la cocircte de Perceacute en 2006 62

Tableau 36 Eacutevolution de lartificialisation de la ligne de rivage de Perceacute 63

Tableau 37 Fetch auquel sont soumises les cocirctes de Perceacute 65

Tableau 38 Taux de recul moyens reacutecents dans le secteur de Perceacute (2005-2007) 68

Tableau 39 Pendage des falaises rocheuses de Perceacute 69

Tableau 310 Population active selon le secteur eacuteconomique dactiviteacute 74

Tableau 311 Reacutepartition du type de voies de communication dans la zone cocirctiegravere de Perceacute

77

Tableau 312 Reacutepartition des bacirctiments agrave moins de 100 m du trait de cocircte 78

Tableau 313 Longueur des cocirctes occupeacutees par les infrastructures touristiques 80

Tableau 41 Eacutevolution du nombre de bacirctiments proches du trait de cocircte 88

Tableau 42 Type et vocation des bacirctiments pour le secteur de Cap-d Espoir 89

Tableau 43 Utilisation des bacirctiments pour le secteur du village de Perceacute 90

Tableau 44 Bacirctiments agrave risque en 2001 en fonction de lorigine du risque 96

XlI

Tableau 45 Origine du risque deacuterosion pour les bacirctiments nouvellement agrave risque 97

Tableau 46 Longueurs de voies agrave risque deacuterosion agrave Perceacute (1934-2001 ) 106

Tableau 47 Nombre de bacirctiments agrave risque en fonction du type de cocircte (1934-2001) 120

TabJeau 51 Superficies et eacuteleacutements inclus dans les zonages eacutetudieacutes 126

TabJeau 52 Comparaison du zonage de Ja LQE avec le SP 128

Tableau 53 Comparaison de la LQE avec les taux deacuterosion historiques reacutecents et preacutedits

132

Tableau 54 Comparaison du nouveau zonage de la MRC avec le SP 134

Tableau 55 Comparaison de la politique du Nouveau-Brunswick avec le SP 135

Tableau 56 Comparaison du zonage deacutecoulant des critegraveres de la Cocircte-Nord avec le SP 136

Tableau 57 Comparaison des zonages historiques 30 ans avec le SP 137

Tableau 58 Comparaison des zonages historiques 50 ans avec le SP J37

TabJeau 59 Comparaison globale des zonages vis-agrave-vis du sceacutenario probable 140

Tableau 510 Zones soustraites agrave un deacuteveloppement potentiel vis-agrave-vis du SP +15 m 143

Tableau 51] Zones preacutevues agrave risque par le SP +15 m mais non zoneacutees 143

Tableau 512 Comparaisons geacuteneacuterales des zonages vis-agrave-vis du SP+ 15 145

Xlll

LISTE DES CARTES

Carte 21 Zones utiliseacutees pour la photo-interpreacutetation 49

Carte 31 Localisation de la zone deacutetude de Perceacute 57

Carte 32 Limites de la zone deacutetude de Perceacute 58

Carte 33 Types de cocircte de Perceacute 60

Carte 34 Eacutetat de la cocircte agrave Perceacute 62

Carte 35 Mouvements velticaux de la croucircte terrestre dans lest du Canada 64

Carte 36 Courants de deacuterive principale et secondaire du secteur de Perceacute 65

Carte 37 Aleacuteas cocirctiers dans la zone cocirctiegravere de Perceacute 68

Carte 38 Acti viteacutes cocirctiegraveres et maritimes de la reacutegion de Perceacute 79

Carte 41 Localisation du Barachois de la Malbaie (Perceacute) 93

Carte 42 Occupation des terres preacutevue au scheacutema dameacutenagement 101

Carte 43 Localisation des tronccedilons deacuteplaceacutes des voies de communication J09

Carte 44 Localisation du tronccedilon deacuteplaceacute de la voie ferreacutee 110

Carte 45 Voie ferreacutee agrave risque actuellement 111

Carte 46 Tronccedilon ndeg 10 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Poinle-St-Pierre) 112

Carte 47 Tronccedilon ndeg 1 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Cap-dEspoir) J 13

Carte 48 Tronccedilon ndeg 8 deacuteplacement de la route 132 lancien tronccedilon devient une route

municipale (Belle-Anse) 114

XIV

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 Deacutefinitions des types de cocircte 172

Annexe 2 Deacutefinition de leacutetat de la cocircte 173

Annexe 3 Adaptation du zonage du comiteacute dexperts sur leacuterosion des berges 174

Annexe 4 Carte de reacutepartition des zones de protection selon la politique de protection des

ri ves du littoral et des plaines inondables (LQE) 175

Annexe 5 Eacutevolution des superficies agricoles forestiegraveres et en friche pour la zone littorale

de Perceacute entre 1934 et 2001 176

Annexe 6 Voies de communication agrave risque en 2001 177

xv

LISTE DES ABREacuteVIATIONS SIGLES ET ACRONYMES

~ GIEC Groupe international dexperts sur le climat

~ GIZC gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres

~ Ha hectare

~ LDGIZC Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de

lUniversiteacute du Queacutebec agrave Rimouski

~ LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (loi de compeacutetence provinciale)

~ MAMR ministegravere des Affaires Municipales et des Reacutegions du Queacutebec

~ MEDD ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable (France)

~ MDDEP ministegravere du Deacuteveloppement Durable de lEnvironnement et des Parcs (Qc)

~ MRC Municipaliteacute reacutegionale de comteacute

~ MSP ministegravere de la Seacutecuriteacute publique du Queacutebec

~ MTQ ministegravere du Transport du Queacutebec

~ NMR Niveau marin relatif

~ SP sceacutenario probable (concernant leacuterosion preacutevue pour 2050)

~ UQAR Universiteacute du Queacutebec agrave Rimouski

REacuteSUMEacute

La probleacutematique des geofl sques cocirctiers que sont leacuterosion et la submersion est importante dans lEst du Queacutebec comme dans le monde Ceci vient agrave la fois dune augmentation des infrastructures preacutesentes sur les cocirctes mais aussi dune augmentation des aleacuteas dans le contexte actuel de changements climatiques Pour geacuterer ces risques peu deacutetudes permettent de choisir la meacutethode la plus adapteacutee selon les besoins locaux et den connaicirctre lefficaciteacute Pour reacutepondre agrave ces questions la municipaliteacute de Perceacute (Gaspeacutesie Queacutebec) a servi de terrain deacutetude Tout dabord une eacutevolution de loccupation des terres a eacuteteacute reacutealiseacutee agrave laide de 6 seacuteries de photographies aeacuteriennes (1934 agrave 2001) ainsi que darchives traiteacutees dans un SIG Lanalyse de ces donneacutees a permis de deacuteceler des changements de vocation du territoire cocirctier elle a eacutegalement reacuteveacuteleacute une hausse de 133 des constructions agrave risque deacuterosion depuis les anneacutees 1980 malgreacute la mise en place de lois de gestion de lameacutenagement Seul un cinquiegraveme de cette hausse peut ecirctre attribueacute au deacuteplacement de la ligne de rivage alors que 83 des bacirctiments agrave risque sont de nouvelles constructions Des meacutesadaptations ont eacutegalement eacuteteacute constateacutees ne limitant les risques que sur une peacuteriode trop courte Lorigine de ces comportements deacutecoule du non-respect des lois en partie ducirc agrave leur non-compreacutehension dougrave un besoin dinformation et dexplication Ces comportements peuvent aussi ecirctre dus agrave une trop grande confiance envers les techniques de protection ou agrave un manque de connaissances populaires vis-agrave-vis des risques Dans un deuxiegraveme temps une analyse de cinq zonages provenant de cadres leacutegislatifs theacuteoriques ou dexpeacuteriences locales a eacuteteacute effectueacutee Ceux-ci ont eacuteteacute compareacutes avec les plus reacutecentes donneacutees estimant la position du trait de cocircte en 2050 Il en est ressorti certaines lacunes importantes concernant les superficies zoneacutees agrave savoir des territoires agrave risque deacuterosion non proteacutegeacutes (jusquagrave 86 ) ou a contrario des superficies proteacutegeacutees trop importantes (jusquagrave 32 ) Il en reacutesultera respectivement une hausse probable des nouvelles constructions agrave risque ou une limitation excessive au deacuteveloppement de la municipaliteacute Les lacunes des zonages proviennent des cadres theacuteoriques et des preacuteceptes sur lesquels est baseacutee leur eacutelaboration Cela met ainsi laccent sur Jimportance que la gestion des cocirctes doive agrave la fois inteacutegrer leurs paramegravetres naturels les paramegravetres anthropiques de leur occupation ainsi que les facteurs climatiques du milieu Lutilisation des geacuteosciences dans cette perspective permettrait ainsi de renforcer lefficaciteacute tant immeacutediate quagrave long terme des mesures de gestion

Mots cleacutes Perceacute Zonage Risques cocirctiers Changements climatiques Eacuterosion cocirctiegravere

Gouvernance Utilisation du sol

INTRODUCTION

Leacuterosion est un pheacutenomegravene naturel qui affecte la majoriteacute des zones cocirctiegraveres du

monde (Clark 1996 Bird 2008 Paskoff 200Ia) le Canada et le Queacutebec ne sont pas

eacutepargneacutes Les cocirctes de ce dernier sont dailleurs sensibles agrave leacuterosion agrave plus de 50

(LDGIZC 2009) Au Queacutebec maritime plus particuliegraverement ces derniegraveres anneacutees les

probleacutematiques associeacutees aux risques deacuterosion et de submersion ont reacuteguliegraverement fait

lobjet dune couverture meacutediatique locale mais aussi reacutegionale ou nationale Ceci sinsegravere

dans une probleacutematique deacuterosion cocirctiegravere geacuteneacuteraliseacutee agrave lensemble de la planegravete (Paskoff

2001a 2003) dautant plus importante quune forte proportion de la population mondiale

habite ou utilise les littoraux (GrEC 2001) La probleacutematique des risques cocirctiers dans lEst

du Queacutebec et du Canada est seacuterieuse et engendre des coucircts importants alors mecircme quelle se

produit dans des reacutegions moins peupleacutees et moins nanties financiegraverement Plus du tiers de la

population du Queacutebec maritime vit agrave moins de 500 megravetres des berges du Saint-Laurent et plus

de 90 agrave moins de 5 km (Bourque et Simonet 2008) alors mecircme que les cocirctes de ces

reacutegions sont majoritairement actives (LDGICZ 2009) Les enjeux sont donc majeurs pour

lEst du Queacutebec tant sur le plan eacuteconomique et social quenvironnemental De plus beaucoup

de connaissances restent encore agrave acqueacuterir concernant la dynamique cocirctiegravere Par exemple au

Queacutebec les connaissances disponibles sur les cocirctes agrave falaises rocheuses seacutedimentaires sont

encore fragmentaires alors mecircme quelles constituent une grande proportion des cocirctes du

Queacutebec maritime (Bernatchez et Dubois 2004) et les connaissances sur les processus

hivernaux alors mecircme quils sont en action sur une grande partie de lanneacutee sont elles aussi

limiteacutees (Bernatchez et Dubois 2008) La gestion doit donc en plus dinteacutegrer les

connaissances actuelles ecirctre flexible et pouvoir inteacutegrer les futures connaissances qui vont

ecirctre deacuteveloppeacutees

2

La vulneacuterabiliteacute des communauteacutes cocirctiegraveres deacutejagrave importante agrave lheure actuelle

pourrait augmenter avec les changements dans les conditions environnementales En effet les

processus eacuterosifs et leurs impacts se sont amplifieacutes ces derniegraveres anneacutees (Bernatchez el al

2008 a Savard el al 2009) Cet accroissement peut ecirctre ducirc tant agrave des changements

environnementaux physiques tels que le reacutechauffement climatique (Shaw el al 1998 GŒC

2001 et 2007 a et b Morner 2004) quagrave des changements dans lenvironnement humain tels

que le deacuteveloppement urbain et les actions non concerteacutees

Il semble donc neacutecessaire pour les collectiviteacutes des reacutegions cocirctiegraveres de sadapter aux

conditions environnementales dynamiques des littoraux laquo Ladaptation entraicircne un

ajustement des deacutecisions des activiteacutes et des opinions aux changements constateacutes ou preacutevus

des conditions climatiques en vue den freiner les dommages ou de tirer profit des

possibiliteacutes quils preacutesententraquo (Lemmen el al 2008) Une gestion preacuteventive de cette

probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers pourrait ainsi limiter les coucircts induits et augmenter la

reacutesilience des communauteacutes Cependant malgreacute ladoption de la loi sur lameacutenagement et

lurbanisme en 1979 qui preacutevoit que les MRC doivent identifier dans leur scheacutema

dameacutenagement les contraintes naturelles agrave lameacutenagement (y compris les risques naturels)

aucune analyse de lefficaciteacute de ces zonages en milieu cocirctier na eacuteteacute reacutealiseacutee jusquagrave

maintenant Bien que des mesures de gestion soient eacutegalement instaureacutees le long de

nombreuses cocirctes du monde agrave plusieurs endroits des risques demeurent et des problegravemes de

gestion apparaissent (France Robin et Verger J996 Meur-Ferec 2006 - Canada

Stewart el al 2003 - UK et Nouvelle-Zeacutelande Ballinger el al 2000) cela soulegraveve donc la

question des bases scientifiques ayant conduit agrave leacutelaboration de ces mesures et de leurs

lacunes Il nexiste ainsi pas de moyens permettant agrave un gestionnaire de choisir la meilleure

option de gestion ou de zonage pour son territoire Cest dans cette perspective que le

gouvernement du Queacutebec a adopteacute en 2006 un cadre de preacutevention des principaux risques

naturels (ministegravere de la Seacutecuriteacute publique 2008 et 2009) Pour cela il est eacutegalement

important de bien connaicirctre les impacts des preacuteceacutedentes mesures en matiegravere de gestion des

cocirctes et dameacutenagement du territoire afin den connaicirctre les points forts et les faiblesses

relativement agrave la probleacutematique qui nous concerne Des donneacutees quantitatives sur la

3

dynamique des aleacuteas cocirctiers sont eacutegalement neacutecessaires non seulement pour eacutetablir des

critegraveres de zonage fiables mais aussi pour deacuteterminer des solutions dadaptation approprieacutees

Ce projet de recherche sinscrit dans la continuiteacute dune eacutetude interdisciplinaire

portant sur la sensibiliteacute des cocirctes et sur la vulneacuterabiliteacute des communauteacutes du golfe du Saintshy

Laurent aux impacts des changements climatiques (Savard et al 2009 Bernatchez et al

2008 a) Lobjectif principal est danalyser la relation entre leacutevolution de loccupation du

territoire cocirctier la mise en place de zonage et leacutevolution des risques littoraux Leacutetude se

divise donc en deux parties dont les objectifs sont

~ identifier les impacts des mesures de gestion de la zone cocirctiegravere mises en place au cours

de la 2eacuteme moitieacute du 20eacuteme siegravecle tels que les scheacutemas dameacutenagements et les politiques

de protection de lenvironnement sur leacutevolution de loccupation du sol et des risques

littoraux

~ connaicirctre lefficaciteacute des diffeacuterentes possibiliteacutes de zonages des risques qui soffrent

aux ameacutenagistes et aux gestionnaires pour les cocirctes de la reacutegion

L hypothegravese qui sous-tend ce travail est que la prise en compte des donneacutees sur la

dynamique cocirctiegravere et des changements climatiques ainsi que des paramegravetres anthropiques de

loccupation de la cocircte ameacuteliorerait lefficaciteacute tant immeacutediate quagrave long terme du zonage des

risques en milieu cocirctier La mise en place dun zonage devrait eacutegalement atteacutenuer le risque

pour la population et les infrastructures Cette eacutetude permettra donc de deacuteterminer des

paramegravetres importants pour un zonage efficace des risques en milieu cocirctier

Afin de reacutepondre au mieux agrave ces objectifs le choix du secteur deacutetude sest arrecircteacute sur

la municipaliteacute de Perceacute (Gaspeacutesie Queacutebec Canada) car il sagit dun territoire tregraves bien

documenteacute geacuteographiquement et qui a deacutejagrave fait lobjet deacutetudes importantes sur son milieu

cocirctier (Savard et al 2009 Bernatchez et al 2008 a et b) dans la continuiteacute desquelles

sinscrit ce meacutemoire

4

Ce projet en inteacutegrant les derniegraveres connaissances physiques sur les cocirctes et leur

eacutevolution ainsi que les paramegravetres anthropiques dutilisation et dameacutenagement des cocirctes

apporte un regard neuf sur la gestion cocirctiegravere Cette double facette quapporte la geacuteographie

(physique et humaine) permet en effet une analyse complegravete dune probleacutematique complexe

Loriginaliteacute du projet est dessayer didentifier le type de zonage qui convient le mieux agrave un

territoire en inteacutegrant agrave la fois ses paramegravetres naturels les changements climatiques ainsi que

ses particulariteacutes humaines Il sagit eacutegalement de mettre en application des principes de

gestion et des propositions de zonages jusqualors principalement theacuteoriques

Nous preacutesenterons dabord le cadre theacuteorique dans lequel sinscrit ce meacutemoire avant

de deacutetailler la meacutethodologie qui a eacuteteacute utiliseacutee Ensuite sera effectueacutee une description du site

deacutetude Finalement les reacutesultats et leur interpreacutetation seront exposeacutes en deux chapitres agrave

savoir 1) leacutevolution historique de loccupation du territoire et des risques cocirctiers puis 2) la

comparaison des diffeacuterents zonages cocirctiers avec leacutevolution probable du Jittoral

CHAPITRE 1

CADRE THEacuteORIQUE

Les concepts et les deacutefinitions se rappol1ant agrave la zone littorale en tant que zone agrave

risque seront exposeacutes ici afin de permettre une meilleure compreacutehension de la probleacutematique

et de deacutefinir les notions utiliseacutees Par la suite laccent sera mis sur le cadre theacuteorique relieacute au

zonage des risques en milieu cocirctier Ensuite sera abordeacute lameacutenagement cocirctier dans le

contexte des changements climatiques avant de finir par eacutevoquer lefficaciteacute agrave court et agrave long

terme des modes de gestion actuels

11 Zone littorale zone agrave risque concepts et deacutefinitions

1 J J Zone littorale description et deacutefinitions

Il est aiseacute de simaginer les zones cocirctiegraveres ces plages et ces zones pregraves de la mer qui

accueillent une part importante de la population mondiale (GIEC 2001 Paskoff 2003)

Cependant la deacutefinition preacutecise de la zone littorale nest pas simple car il nexiste pas de

consensus sur ce quelle est ni sur sa deacutelimitation Si tous saccordent agrave dire de la zone

cocirctiegravere quil sagit de lintelface entre lhydrosphegravere et la terre entre lenvironnement

oceacuteanique et lenvironnement terrestre son extension agrave linteacuterieur des terres et dans la mer

est tregraves variable (Clark (996) Les deacutefinitions deacutependent ainsi de lutilisation que vont en

faire les usagers de leurs besoins de gestion et danalyse de la zone cocirctiegravere ainsi que de

leacutechelle utiliseacutee Les deacutefinitions peuvent ecirctre aussi simples que laquo partie de la terre qui borde

6

une mer ou un lacraquo (Grand dictionnaire de terminologie sd) ou aussi complexes que

laquolespace geacuteomorphologique de part et dautre du rivage de la mer ougrave se manifeste

linteraction entre la partie marine et la partie terrestre agrave travers des systegravemes eacutecologiques et

systegravemes de ressources complexes comprenant des composantes biotiques et abiotiques

coexistant et interagissant avec les communauteacutes humaines et les activiteacutes socio-eacuteconomiques

pertinentesraquo (article 2 du Protocole relatif agrave la gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (GIZC) de la

Meacutediterraneacutee 2008) Il est eacutegalement possible de consideacuterer la zone cocirctiegravere comme un

eacutecosociosystegraveme eacutetant donneacute quelle est un espace particulier tant dun point de vue

eacutecologique que socieacutetal mais la zone cocirctiegravere peut eacutegalement ecirctre abordeacutee dun aspect

purement juridique biologique artistique ou patrimonial (Pellegri 2008 Daligaux 2008

Rochette 2008) ce qui complique la communication (Provencher et Dubois 2010) Si

limpreacutecision de la deacutefinition peut conduire agrave une mauvaise harmonie des eacutechelles et des

plans daction celle-ci permet aussi paradoxalement un meilleur ajustement de la deacutefinition

aux besoins preacutecis de leacutetude Les juristes considegraverent ainsi la zone cocirctiegravere comme une notion

laquo teacuteleacuteologique raquo dont la deacutefinition variera en fonction de la probleacutematique agrave traiter (Meurshy

Ferec 2006)

Les zones cocirctiegraveres peuvent donc avoir des extensions geacuteographiques tregraves diffeacuterentes

La reacutegion franccedilaise de Bretagne par exemple se considegravere ainsi inteacutegralement comme eacutetant

une zone cocirctiegravere (Reacutegion Bretagne 2009) Selon cette logique toute la Gaspeacutesie serait une

zone cocirctiegravere Selon les pays les largeurs assigneacutees agrave la zone cocirctiegravere sont tregraves variables

comme le montrent les huit exemples du tableau 11 dont lextension terrestre est comprise

entre 100 m et 10 km Cependant dans notre eacutetude nous retiendrons une deacutefinition plus

restreinte de cette zone comme eacutetant un secteur qui comprend agrave la fois une partie terrestre et

une partie marine autour de linterface dynamique que constitue le trait de cocircte Eacutetant donneacute

que nous travaillerons seulement agrave leacutechelle dune municipaliteacute nous ferons la distinction

entre la zone cocirctiegravere de Perceacute (le 1er km agrave linteacuterieur des terres agrave partir du trait de cocircte) et

) arriegravere-pays (le reste du territoire)

7

Tableau 11 Exemples de limites de la zone cocirctiegravere Pays Limite terrestre Limite marine

Breacutesil agrave 2 km de la LHE agrave 12 km de la LHE Costa Rica agrave 200 m de la LHE la LBE Chine agrave 10 km de la LH E isobathe de 15m de profondeur Israeumll 1 agrave 2 km (variable) agrave 500 m de la LBE Australie du sud (AU) agrave 100 m de la LHE agrave 3 miles nautiques de la LB Queensland (AU) agrave 400 m de la LHE agrave 3 miles nautiques de la LB

Espagne 500 m agrave partir de la plus haute tempecircte ou ligne de mareacutee

agrave 12 miles nautiques (limite des eaux territoriales)

Sri Lanka agrave 300 m de la LHE agrave 2 km de la LBE Abbreacuteviations LHE = Ligne des hautes eaux LBE = Ligne des basses eaux LB = ligne de base

(Source modifieacute de Sorensen et McCreary 1990)

1111 Composante physique des risques cocirctiers

Si lon se concentre sur Jinterface terremer il est important de tenir compte de la

dynamique littorale Celle-ci est constitueacutee des eacuteleacutements physiques qui ont un impact sur la

dynamique et leacutevolution de la cocircte rendant cette ligne variable dans le temps et dans

lespace Leacutevolution de la cocircte reacutesulte de processus deacuterosion de premier ordre qui peuvent

ecirctre regroupeacutes dans les grandes cateacutegories suivantes aeacuterodynamiquehydrodynamique

hydrogeacuteologiquegravitaire meacuteteacuteorisation biologique anthropique et chimique (Bernatchez

et Dubois 2004) La cocircte ne peut donc pas se limiter agrave un trait de crayon sur une carte elle

est dynamique et eacutevolue dans le temps et dans lespace par le biais de diffeacuterents processus

Les littoraux sont en effet un systegraveme dynamique et non statique La prise en compte de ce

dynamisme de cet eacutequilibre dynamique est donc primordiale (paskoff 2003 Miossec

2004)

Il est important de savoir quactuellement la dynamique naturelle est modifieacutee par

les actions anthropiques qui peuvent avoir des impacts importants et modifier son eacutevolution

(Meur-Feree 2006 Paskoff 2004 b) Lhumain est donc devenu de maniegravere voulue ou non

un puissant agent de modification de la cocircte (Paskoff 2003) Aucune portion de cocircte nest

eacutepargneacutee par laction de ce nouvel agent deacutevolution

No place on earth (and no coast) is beyond the influence of humans because humankind has become a force [ ] as powerful as many natural forces of change stronger than sorne and sometimes as mindless as any (Meyer 1996 p 2)

8

Un aleacutea cocirctier peut se deacutefinir comme eacutetant laquola probabiliteacute doccurrence dun

eacutevegravenement menaccedilant lieacute agrave un pheacutenomegravene potentiellement preacutejudiciable dans un temps donneacute

ou une zone donneacutee raquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006)

Les aleacuteas cocirctiers reacutesultent dune variabiliteacute naturelle du climat et peuvent eacutegalement ecirctre

deacutefini comme eacutetant un laquopheacutenomegravene manifestation physique Ol activiteacute humaine susceptible

doccasionner des pertes en vies humaines ou des blessures des dommages aux biens des

perturbations sociales et eacuteconomiques ou une deacutegradation de lenvironnementraquo (ministegravere de

la Seacutecuriteacute Publique du Queacutebec 2008) laquo Laleacutea est la manifestation dun pheacutenomegravene naturel

doccurrence et dintensiteacute donneacuteesraquo (ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable

de France 2004 b) Laleacutea est localiseacute dans lespace (ltlt ougrave se produit-il raquo) arrive avec une

certaine reacutecurrence (ltlt quand se produit-il raquo) et se produit avec une intensiteacute plus ou moins

forte (ltlt comment se produit-il raquo) (Deacutepartement du Pas-de-Calais 2007 a et b MSP 2008)

Eacutetant donneacute que laleacutea laquoeacuterosionraquo fait disparaicirctre des terres cocirctiegraveres de maniegravere irreacutemeacutediable

il est classifieacute comme fort dans les plans de preacutevention des risques naturels en France (sur

une eacutechelle qui comprend neacutegligeable faible moyen fort)

Le terme anglophone hazard est utiliseacute dans certains ouvrages il correspond

habituellement au terme franccedilais laquoaleacuteas raquo mais certains auteurs vont aussi lemployer

comme synonyme de laquo risque raquo laquo Le terme aleacutea correspond agrave la notion de hazard utiJ iseacutee en

anglais dans le domaine de la seacutecuriteacute civile pour deacutesigner un eacuteveacutenement ou un pheacutenomegravene

dangereux comme un seacuteisme une tornade ou un accident de transport Lusage du mot aleacutea

simpose de plus en plus dans la francophonie pour exprimer cette notion de hazard raquo

(Ministegravere de la Seacutecuriteacute Publique du Queacutebec 2008) Plusieurs auteurs travaillant sur la

gestion des risques cocirctiers ainsi que sur limpact des changements climatiques utilisent eux

aussi le terme hazard pour deacutesigner les aleacuteas car cela permet une plus grande preacutecision

(Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006 Fairbank et Jakeways

2006 Meur-Ferec et al 2008) En effet lorsquil est employeacute comme synonyme de risque il

nexiste pas dautre mot pour aleacuteas et il nest alors plus possible de faire la distinction entre

le processus naturel qui en est la cause et la conseacutequence pour les humains

9

1112 Composante humaine des risques cocirctiers

Dun point de vue humain la cocircte est une interface attractive qui attire les

eacutetablissements et les constructions anthropiques Cet attrait est particuliegraverement vrai dans les

reacutegions de lEst du Queacutebec eacutetant donneacute quhistoriquement larriveacutee de la population sest

effectueacutee par la cocircte et a longtemps eacuteteacute lieacutee agrave une eacuteconomie deacutependante de la pecircche Mecircme si

la population est faible elle est donc concentreacutee sur la bordure littorale du territoire

Les enjeux sont laquo lensemble des personnes et des biens susceptibles decirctre affecteacutes

par un pheacutenomegravene naturelraquo (Ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement durable de la

France 2004a) Les biens pris en compte peuvent avoir une valeur moneacutetaire ou non

moneacutetaire (ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable de la France 2004b) En

zone littorale gaspeacutesienne ils sont nombreux et varieacutes Lespace perccedilu et l attracti viteacute de la

cocircte sont des enjeux mecircme sils ne sont pas directement monnayables

La vulneacuterabiliteacute est une notion complexe qui peut diffeacuterer selon lutilisation que lon

veut en faire et le champ de recherche (Fuumlssel 2007) En ce qui a trait agrave la gestion la

vulneacuterabiliteacute peut se traduire comme eacutetant laquo le degreacute auquel un systegraveme est preacutedisposeacute agrave un

aleacutea et capable de faire face agrave une avarie un deacutegacirct ou un dommage raquo (Agence europeacuteenne

pour lenvironnement 2009 McInnes 2006) Il est aussi possible de deacutefinir la vulneacuterabiliteacute

comme eacutetant la laquo condition reacutesultant de facteurs physiques sociaux eacuteconomiques ou

environnementaux qui preacutedisposent les eacuteleacutements exposeacutes agrave la manifestation dun aleacutea agrave subir

des preacutejudices ou des dommagesraquo (MSP 2008) La vulneacuterabiliteacute nest pas un concept

absolu mais est plutocirct lieacutee agrave un certain type de perturbation ce qui veut dire quun systegraveme

peut ecirctre vulneacuterable relativement agrave certains aleacuteas mais pas agrave dautres (Gallopin 2006) Les

facteurs techniques et institutionnels peuvent eacutegalement souvent expliquer la vulneacuterabiliteacute

(Adger 2006) laquo La vulneacuterabiliteacute exprime et mesure le niveau de conseacutequences preacutevisibles de

laleacutea sur les enjeuxraquo (Ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable de France

2004 b) La vulneacuterabiliteacute dune communauteacute ou dun individu peut ecirctre variable et va ainsi

deacutependre de multiples facteurs dont son exposition aux aleacuteasperturbations la susceptibiliteacute

doccurrence sa capaciteacute adaptativede reacuteponse ainsi que sa sensibiliteacute (Adger 2006 Dolan

10

et Walker 2004 Gallopin 2006) Pour plusieurs risques naturels la vulneacuterabiliteacute des

populations humaines deacutepend donc de leur lieu de reacutesidence de leur usage du milieu naturel

ainsi que des ressources dont ils disposent pour y faire face (Adger 2006)

Le type de bacirctiments loccupation des terres ainsi que les mentaliteacutes sont autant

deacuteleacutements qui peuvent varier Les constructions et les infrastructures preacutesentent une certaine

vulneacuterabiliteacute aux perturbations naturelles (aleacuteas) Dans notre eacutetude limportance des enjeux

deacutepend donc agrave la fois du type dinfrastructure qui est soumis agrave laleacutea mais aussi de la

vulneacuterabiliteacute propre agrave cette infrastructure

1113 Risques littoraux

laquo Consequently the coast can be a risky place ta maintain habitations raquo

(Clark 1996 p 75)

Il est important de bien deacutefinir ce quest le risque qui peut se deacutefinir comme eacutetant la

laquoperte preacutevue (deacutecegraves blesseacutes deacutegacircts aux proprieacuteteacutes et perturbations de lactiviteacute

eacuteconomique) due agrave un aleacutea speacutecifique pour une zone donneacutee et pour une peacuteriode de reacutefeacuterence

donneacutee Sur la base de calculs matheacutematiques le risque est le produit de laleacutea et de la

vulneacuterabiliteacuteraquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006) De

maniegravere plus preacutecise nous nous occuperons ici des risques naturels lieacutes agrave des aleacuteas Le risque

naturel laquo est un eacuteveacutenement dommageable doteacute dune certaine probabiliteacute conseacutequence dun

aleacutea survenant dans un milieu vulneacuterable Le risque reacutesulte donc de la conjonction de laleacutea

et dun enjeu la vulneacuterabiliteacute eacutetant la mesure des dommages de toutes sortes rapporteacutee agrave

lintensiteacute de laleacutea Agrave cette deacutefinition technique du risque doit ecirctre associeacutee la notion

dacceptabiliteacute pour y inteacutegrer sa composante socialeraquo (Commission interministeacuterielle de

leacutevaluation des politiques publique 1997) Les aleacuteas peuvent ecirctre modifieacutes atteacutenueacutes et

amplifieacutes par les activiteacutes humaines mais eacutetant donneacute leur origine et leur mode de

fonctionnement naturel le risque en reacutesultant est consideacutereacute comme naturel (principalement

par opposition aux risques technologiques) laquo A natural hazard becomes a natural risk when

11

population and property might be affectedraquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement

2009) Le risque reacutesulte donc de la preacutesence humaine (Meur-Feree 2006) Ainsi nous

retiendrons leacutequation suivante R =A V avec R =risque A =aleacutea et V =vulneacuterabiliteacute Ce

concept peut eacutegalement ecirctre preacutesenteacute sur les figures 11 et 12 comme la superposition de la

zone soumise agrave un aleacutea et de celle occupeacutee par les activiteacutes humaines Si leacuterosion cocirctiegravere en

elle-mecircme ne peut pas ecirctre consideacutereacutee comme eacutetant un problegraveme elle le devient seulement

parce que de par nos activiteacutes les terres cocirctiegraveres ont une trop grande valeur pour quil puisse

ecirctre possible de les laisser se perdre au profit de leacuterosion (Thome et al 2007)

Activiteacutes humaines

(vulneacuterabiliteacute)

- Habitations - Services publics

- Commerces - Infrastructures

de transport

Figure 11 Aleacuteas cocirctiers activiteacutes humaines et risques

12

EnjeuVulneacuterabiliteacute

Aleacutea Risque Figure 2 Aleacutea enjeuvulneacuterabiliteacute et risque cocirctier

Le recu 1 graduel des cocirctes par laction des vagues entraicircne geacuteneacuteralement peu de

risque pour les personnes En revanche la perte de terrain cocirctier induit un risque conseacutequent

pour les infrastructures

2 Geacuteorisques cocirctiers une probleacutematique importante au Queacutebec maritime

En raison des nombreux enjeux preacutesents sur les littoraux la probleacutematique engendreacutee

par les geacuteorisques cocirctiers est importante pour lEst du Queacutebec (Savard et al 2009

Bernatchez et Dubois 2004 Morneau et al 2001) Les presses locale et nationale abordent

ainsi reacuteguliegraverement et de plus en plus le sujet de leacuterosion des berges des rives et des cocirctes

et relaient les derniers rapports des groupes de recherche (figure 13) En effet cest un sujet

qui mecircme sil nest pas toujours traiteacute avec objectiviteacute affecte et inteacuteresse la population de

lEst du Queacutebec et les meacutedias (Bourque et Simonet 2008)

--

13

Archives Radio-Canada

~ 50

f0

40 -CIlc 30 ~ 20 0 E 10

r

zo

0 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Anneacutee de parution

Archives Le Soleil

~ 10 A

~ 8 ~ ecirc5 6

c ~ 4 0 2 Zg 0 - -

~

2000 2001 2002 2003 2004 2005

Anneacutee de parution

Figure 13 Importance de la couverture meacutediatique traitant de leacuterosion au Queacutebec (Source Goujon 2006 in Bernatchez 2007)

Les reacutesidents se sentent deacutemunis vis-agrave-vis de cette probleacutematique Les deacutecisions

prises par les instances supeacuterieures ne sont pas toujours bien comprises et le temps neacutecessaire

agrave la recherche leur paraicirct long (Radio-Canada 2009) Ainsi la population reacuteclame une

meilleure transparence En avril 2009 Radio-Canada titrait dailleurs laquoUne meilleure

communication souhaiteacuteeraquo en eacutevoquant le pheacutenomegravene de leacuterosion des berges

Un cadre de preacutevention des principaux risques naturels a eacuteteacute mis en place en 2006 par

le gouvernement du Queacutebec afin de reacutepondre agrave Jimportance de la probleacutematique lieacutee aux

aleacuteas naturels pour les reacutegions de lEst du Queacutebec Ce plan daction concerteacutee implique cinq

ministegraveres soit le ministegravere de la Seacutecuriteacute publique le ministegravere du Deacuteveloppement durable

de lEnvironnement et des Parcs le ministegravere des Affaires municipales et des Reacutegions le

ministegravere des Transports et le ministegravere des Ressources naturelles et de la Faune (MSP

2007) De plus une Chaire de recherche en geacuteoscience cocirctiegravere a eacuteteacute creacuteeacutee agrave [Universiteacute du

Queacutebec agrave Rimouski afin dacqueacuterir et de maintenir une expertise sur leacuterosion du littoral

14

Celle-ci est financeacutee par le gouvernement du Queacutebec (MSP 2009) ce qui montre

limplication de la recherche et du gouvernement dans lameacutelioration des connaissances et

des solutions concernant leacuterosion Un guide sur la gestion des risques en seacutecuriteacute civile a

aussi eacuteteacute eacutelaboreacute pour les acteurs du milieu afin dassurer une meilleure diffusion des

meacutethodes et des concepts relatifs agrave lanalyse du risque (MSP 2008)

J J3 Ameacutenagement et gestion de la zone littorale et de ses geacuteorisques

1131 Gestion et ameacutenagement du territoire notions importantes

Lameacutenagement se deacutefinit comme eacutetant lorganisation de lespace par des

eacutequipements approprieacutes de maniegravere agrave mettre en valeur les ressources naturelles du lieu et agrave

satisfaire les besoins des populations inteacuteresseacutees (Grand dictionnaire de terminologie sd)

Lameacutenagement et la gestion de lurbanisation se font traditionnellement par un zonage (plan

durbanisme scheacutema dameacutenagement) qui divise le territoire et prescrit les activiteacutes

autoriseacutees selon les endroits En zone cocirctiegravere ce nest pas diffeacuterent et le zonage est r outil de

planification et de gestion le plus impOltant pour encadrer loccupation des terres (Stewalt

el al 2003)

Au Queacutebec selon la Loi sur lameacutenagement et lurbanisme (LAU loi provinciale)

il faut que les MRC se conforment aux diffeacuterents regraveglements existants en matiegravere

dinfrastructures de risques technologiques et naturels La LAU preacuteconise un zonage selon

les usages qui seront effectueacutes sur les lots ainsi que selon les lieux Lobjectif de la loi

deacutecoule du fait quune harmonie des usages est neacutecessaire dans un territoire afin de

minimiser les probleacutematiques Le zonage des constructions peut se faire selon de multiples

critegraveres et les mesures de gestion sappliquent agrave tous les territoires selon le principe de

linteacuterecirct collectif de la socieacuteteacute

15

Deacutecoulant de ces pnnclpes le zonage a eacutegalement eacuteteacute appliqueacute aux risques en

geacuteneacuteral Les geacuteorisques sont un des paramegravetres pouvant entraicircner un zonage mais il est

important de noter que dautres paramegravetres peuvent eux aussi en ecirctre la source Le zonage

des risques deacutepend de la vision que lon a du pheacutenomegravene naturel menaccedilant agrave savoir si on ne

fait que le subir ou sil est possible de le modifier pour vivre avec (Pigeon 2005) Dans le

premier cas le zonage est vu comme une solution avantageuse pour eacuteviter les risques alors

que dans le second cas des ouvrages de protection de modification de lenvironnement

preacutevalent

1132 Speacutecificiteacutes de lameacutenagement en zone cocirctiegravere

Les modegraveles possibles de gestion du littoral deacutependent du modegravele de gestion de

lameacutenagement en geacuteneacuteral choisi par la reacutegionlMRC De plus la gestion de la cocircte ne peut

pas seffectuer sans la prise en compte de larriegravere-pays dans sa gestion afin deacutevaluer

lespace disponible pour lextension urbaine par exemple Les situations locales peuvent

donc ecirctre tregraves varieacutees

Eacutetant donneacute les variations dans les deacutefinitions de lobjet deacutetude (la zone cocirctiegravere) la

deacutefinition qui est donneacutee agrave la gestion de la zone cocirctiegravere varie donc elle aussi En ce qui a trait

aux risques cocirctiers le but du zonage est de les minimiser pour les populations Pour cela deux

possibiliteacutes

raquo atteacutenuer les aleacuteas (enrochements recharges en sable digues murets )

raquo minimiser les enjeux (zonage constructions adapteacutees)

Une autre meacutethode de gestion de la zone cocirctiegravere pourrait plutocirct utiliser les assurances

au lieu du zonage Le fait de ne plus assurer ce qui est agrave risque trop eacuteleveacute est reacuteguliegraverement

discuteacute dans les meacutedias anglais (Klein et al 1999) Ainsi les risques ne sont pas diminueacutes

mais lEacutetat se deacutesengage de toute responsabiliteacute concernant ces risques et ceci pourrait avoir

un impact important sur le reacuteajustement des valeurs du marcheacute immobilier ainsi que limiter

les nouvelles constructions qui ne pourraient plus ecirctre assureacutees

16

Dans tous les cas la gestion de la zone cocirctiegravere est complexifieacutee par le fait quelle est

soumise agrave des leacutegislations multiples Eacutetant une frontiegravere elle se retrouve de fait agrave la marge de

plusieurs lois et de plusieurs juridictions (Holgate-Pollard 1996) De plus au Queacutebec sa

gestion deacutepend de plusieurs paliers gouvernementaux ce qui reacutesulte en de multiples

leacutegislations (figure lA) et en une gestion mosaiumlque (Morneau et al 2001) Cette gestion est

complexe tant du fait des multiples lois existantes mais aussi du fait des connaissances

souvent non exhaustives que les deacutecideurs ont de la dynamique littorale

tourbIegravere

BBracl10is Morais intertidale

Amplitude des mareacutees

--_ Extrecircme de pie mllf Supecircriltlll Ugne des Milles eaux printeniegraveres moyennes

~_ EJltfecircme de pleine mer Infmieure

i Mer lerritoriale Cl2 milles marins) ~ ~ _------_

Zone eacuteconomique (12 milles manns)

1_ _ _ -_-

Figure 1A Leacutegislations concernant les zones cocirctiegraveres

Source Morneau et al 2001

17

] 133 Ameacutenager un territoire agrave risque sadapter agrave la probleacutematique

Ladaptation aux aleacuteas (ou aux changements climatiques) est lensemble des

activiteacutes qui dune part limitent les impacts neacutegatifs et dautre part favorisent laccegraves aux

nouvelles possibiliteacutes Cela passe donc par un ameacutenagement adeacutequat des territoires

concerneacutes Diffeacuterents types dadaptation sont possibles (tableau 12) Concernant les aleacuteas

cocirctiers deux meacutethodes de gestion sont possibles SOil par reacuteaction ou anticipation

(Klein et al 1999) soit reacuteactive et preacuteventive (Smit et al 1999 Lemmen et al 2008) La

gestion par reacuteaction conduit le plus sou vent agrave de la protection car elle survient apregraves des

eacutevegravenements dommageables pour la population La gestion par anticipation se traduit

principalement par un zonage afin deacuteviter les installations dans les zones soumises aux aleacuteas

Le zonage se situe dans la cateacutegorie de lintention planifieacutee avec une action preacuteventive Il est

important de consideacuterer que laquo dans la plupart des situations les mesures preacuteventives

planifieacutees ont des coucircts moins eacuteleveacutes agrave long terme et sont plus efficaces que les mesures

reacuteactivesraquo (Lemmen et al 2008)

Tableau 12 Diffeacuterents types dadaptation

ADAPTATION

selon Type dadaptatioo

Lintention Spontaneacutee Planifieacutee

Laction (par Reacuteactive Simultaneacutee Preacuteventive rapport au

stimulus climatique)

Leacutetendue temporelle Acourt terme Along temle

Leacutetendue spatiale Localiseacutee Eacutetendue

(Source Lemmen et al 2008 (extrait modifieacute tireacute de Smit et al 1999))

18

Presque toutes les actions danticipation vis-agrave-vis des geacuteorisques cocirctiers requiegraverent

une laquoplanification strateacutegiqueraquo (Klein et Nicholls 1999) ce qui nest pas encore geacuteneacuteraliseacutee

sur les cocirctes du Queacutebec La planification strateacutegique consiste notamment en lidentification

dun zonage des risques par des experts et agrave sa mise en application par les autoriteacutes

compeacutetentes

Concernant la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers et en particulier de leacuterosion les

choix qui soffrent aux instances de gestion sont le retrait ladaptation ou la protection

(figure 15) (Morneau et al 2001)

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1 1 1 1 1 1 1 1

- Abandon agrave la - Zonage - Empierrement nature

- Maintien des - Deacuteveloppement

controcircleacute

- Murs - Eacutepis (champs)

processus naturels - Brise-lames - Dragage

- Recharge de plage

- Combinaison de Morneau et al 2001 techniques

Figure 15 Choix possibles face agrave la probleacutematique de leacuterosion

Cette recherche sattachera agrave Jeacutetude du choix preacuteventif quest ladaptation laquoCette

strateacutegie [ladaptation] preacuteconise leacutetablissement dun juste eacutequilibre entre la conservation et

le deacuteveloppement par Jadoption de certaines regravegles de zonage et dun deacuteveloppement

controcircleacute raquo (Morneau et al 200 1)

19

12 Zonage des risques en milieu cocirctier

laquo The ocean beachfront is a most hazardous place ta build raquo

(Clark 1996 pI76)

Lorsque lon eacutevoque le zonage des risques en milieu cocirctier cela reacutefegravere agrave lutilisation

de meacutethodes et de strateacutegies de zonages destineacutees agrave ameacutenager le littoral comme eacutetant une

entiteacute soumise agrave des conditions deacutetablissement speacutecifiques Le zonage reacutepond ainsi au

principe de preacutecaution

121 Principes et applications du zonage des risques

Le principe du zonage est deacuteviter la superposition des zones anthropiseacutees avec les

zones daleacuteas Il sagit alors de creacuteer des bandes non aedificandi soit des laquo zones non

constructiblesraquo (Paskoff 2004 b) Ce principe important est deacuteviter la construction dans les

zones preacuteceacutedemment identifieacutees comme soumises aux aleacuteas (Paskoff 2001 a McInnes

2006) En deacutefinissant quelle sera la laquo ligne de retraitraquo de la cocircte on pourra proceacuteder agrave un

retrait strateacutegique (Clark 1996) Le zonage de loccupation des terres est deacutejagrave utiliseacute dans

beaucoup de pays (Clark 1996) et il peut aussi ecirctre utiliseacute dans le cadre de plans de gestion

inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (GIZC) afin dy inclure des zonages speacutecifiques agrave la cocircte

(eacutecologie risques ) Les deacutecideurs peuvent par la suite prendre les mesures

dameacutenagements adeacutequates (tel quinterdire les nouvelles constructions) en toute

connaissance de cause et guider les nouveaux deacuteveloppements vers les espaces les plus

propices (McInnes 2006 Stewart et al 2003) Paskoff (2001 a) reacutesumait ainsi le principe du

zonage des risques en zone cocirctiegravere

Mieux vaut preacutevenir quessayer de porter remegravede Il conviendrait donc de repenser lusage de lespace littoral de telle sorte que les installations humaines ne se retrouvent pas en situation critique vis-agrave-vis des menaces de la mer agrave court ou mecircme agrave moyen terme (Paskoff 2001 a p 146 -147)

20

Le zonage se reacutevegravele ecirctre une bonne solution dameacutenagement concernant les risques

cocirctiers car les aleacuteas causant ces risques sont bien localiseacutes dans lespace et sont preacutevisibles

(Clark 1996) Plusieurs acteurs ont donc deacutejagrave identifieacute le zonage (zoning ou mapping en

anglais) comme une solution adeacutequate (Paskoff 2001 a Clark 1996) Dans son guide agrave

lintention des municipaliteacutes canadiennes le C-Ciarn (2006) eacutevoque eacutegalement cette

solution laquo Selon notre connaissance du risque actuel il importe de limiter le deacuteveloppement

dans les zones probleacutematiques et dinterdire toute nouvelle construction raquo (C-Ciarn 2006)

Les avantages du zonage par rapport aux autres solutions tiennent en son approche

anticipative bien quelle soit compleacutementaire avec dautres solutions Plusieurs

gouvernements ont ainsi adopteacute cette approche pour la gestion des zones cocirctiegraveres de leur

territoire notamment en Nouvelle-Zeacutelande (Ballinger et al 2000) en Eacutecosse (Ballinger et al

2000) en France (Loi dite Loi littorale 1986) ou en Caroline du Nord (Division de

lameacutenagement cocirctier de la Caroline du Nord 2009) Ces limites dinconstructibiliteacute peuvent

ecirctre fixes ou variables et eacutemaner de diffeacuterentes raisons (eacutecologie risque ) Loptique

retenue est laquodinitier un programme deacutecennal de preacutevention des risques naturels dont lun

des points essentiels est de limiter strictement le deacuteveloppement dans les zones exposeacutees raquo

(Ministegravere de lAmeacutenagement du territoire et de JEnvironnement de France 1997 a et b) La

Loi sur la seacutecuriteacute civile du Queacutebec adopte une optique similaire agrave celles eacutevoqueacutees par

Ballinger et al (2000) qui consiste agrave deacutelimiter les zones soumises aux aleacuteas afin dy limiter

les constructions Le problegraveme qui persiste est didentifier avec preacutecision quelles sont ces

zones soumises agrave des aleacuteas deacuterosion ou de submersion par la mer comme le preacuteconisent la

loi de seacutecuriteacute civile du Queacutebec ou les lois de la Nouvelle-Zeacutelande ou dEacutecosse

Les plans devraient ecirctre dynamiques et donc subir des reacutevisions tous les 5 ans pour

tenir compte agrave la fois des changements de politiques ainsi que des avanceacutees dans la

compreacutehension de lenvironnement physique (Klein et al 1999 Dubois et al 2005)

Une analyse multirisque peut ecirctre envisageacutee sur les cocirctes car plusieurs aleacuteas peuvent

y survenir Un indice de sensibiliteacute composite peut alors ecirctre eacutetabli en assignant une cote aux

diffeacuterents paramegravetres naturels et artificiels en fonction de la magnitude et de la freacutequence de

chacun pour les diffeacuterents aleacuteas (De Pi ppo et al 2008) Cet indice est encore preacuteliminaire et

21

ne peut pas encore ecirctre utiliseacute pour la gestion des cocirctes mais lideacutee dutiliser une multitude de

critegravere et de laquo geacuteoindicateurs raquo afin de cerner au mieux les aleacuteas et les risques potentiels dun

segment de cocircte est en deacuteveloppement durant ces derniegraveres anneacutees Pour garantir lefficaciteacute

de la meacutethode il est primordial de savoir quels risques zoner et agrave partir de quelle intensiteacute ou

freacutequence ils doivent ecirctre inteacutegreacutes au zonage Plus le nombre de paramegravetres pris en compte

est grand plus il est possible de penser que le zonage sera complet et donc efficaceefficient

mais eacutegalement complexe long et coucircteux agrave mettre en place

122 Zonage theacuteorique marges fixes ou variables

Plusieurs meacutethodes permettent de deacutevelopper des zonages des risques cocirctiers et

peuvent ecirctre utiliseacutees pour deacuteterminer la largeur que devront avoir les marges de protection

littorales Il y a dun cocircteacute les zonages comprenant des marges fixes (Clark 1996) et de

lautre les zonages variables baseacutes sur les taux deacuterosion mesureacutes (Paskoff 2004 b Dean et

Dalrymple 2004 Sabatier et al 2008)

1221 Zonages agrave marges fixes

Des limites dinconstructibiliteacute sont appliqueacutees dans plusieurs pays sur leurs zones

cocirctiegraveres (figure 16) Les marges qui en reacutesultent varient eacutenormeacutement entre 8 m pour

lEacutequateur et 3 km en ex-URSS sans quil soit toujours possible de connaicirctre les raisons de

ces diffeacuterences (Sorensen et McCreary 1990) Si lon sattarde agrave lexemple de la France la

marge retenue est de 100 megravetres pour les infrastructures et de 2 000 megravetres pour les routes

qui ne sont pas de desserte locale (Loi dite Loi littorale 1986) Cette optique nest cependant

pas adaptable agrave la situation du Queacutebec compte tenu de lhistorique de peuplement cocirctier et du

faible hinterlandarriegravere-pays existant le plus souvent

22

1shy - COUNTRIES DISTANCE INLAND FROM SHORELlNE

Ecuador - 8 m

HawaII -- 40 ft

Philippines ----- 20 m (mangrove greenbelt)

MexIco ----- 20 m Brazll ------ 33 m New Zealand ------- 66 ft

Oregon ------------ Permanent vegetation Une (variable)

Colombla ------------------ 50 m Costa Rica ------------------ 50 m (public zone) Indonesla ------------------ 50 m

Venezuela ------------------ 50 m 1

Chlle -------------------- 80 m 1

1France ----------------------- 100 m 1

Norway ----------------------- 100 m (no building) 1

1 Sweden ----------------------- 100 m (In some places to 300 m) 1 (no building)

1 SpaIn ----------------------- 100 to 200 m 1

1 Costa RIca ------ 50 m to ----------- 200 m 1(restrlcted zone)

1

1Uruguay ----------------------------- 250 m 1

Indonesla ----------------------------------- 400 m (mangrove greenbelt)

1

1

1

1 Greece -------------------------------------- 500 m

Denmark ---------------------------------------- 1-3 km (no summer homes) 1

0 1

USSR - Coast of the Black Sea -------------------------- 3 km 811 shy(exclusion of new factorles) il

co 1 -----------------------------0Q)

1

Definition of shorellne varies but It Is usually the mean hlgh tlde ~I Most nations and states exempt coastal dependent Installations Gicircl such as harbor developments and marinas ~ 1

ecirc 1 Indonesla has both a 50 m setback for forest cutting and a 400 m Q)

Ci 1greenbelt for flshery support purposes ()1

Figure 16 Marges de retrait pour les constructions (zones dexclusion) utiliseacutees par diffeacuterents pays

23

1222 Zonages agrave marges variables

Les zonages de leacuterosion agrave marges variables partent dun principe simple qui est de

connaicirctre les risques passeacutes pour preacutevoir ceux de demain Cest ainsi quils se basent sur les

taux de recul historiques de chaque secteur Ils utilisent ces taux deacuterosion annuels passeacutes et

les multiplient par le nombre danneacutees de lhorizon de zonage deacutesireacute Cette meacutethode de

zonage est proposeacutee par plusieurs chercheurs (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et

Dalrymple 2004 Sabatier et al 2008) (figure 17-A et B) Elle est eacutegalement utiliseacutee par

certains gouvernements tels quen Caroline du Nord (Division de lameacutenagement cocirctier de la

Caroline du Nord 2009) Cest dailleurs cette approche qui a eacuteteacute utiliseacutee sur la Cocircte-Nord du

Saint-Laurent dans le cadre de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges (Dubois et al

2005) Lintention est de creacuteer une zone tampon entre loceacutean et larriegravere-cocircte encore appeleacutee

laquo setback raquo ou laquo exclusion zoneraquo en anglais (Clark J996)

RocalJjng Aolerence EmiddotIO Emiddot10 Emiddot60 Shor~iIl9 relllUrfl Lille Llne L1I1~A B

Zonos 1--+-EmiddotZos +----middot1 Eacutequipements lourds EmiddotIO Emiddot30 Emiddot60

ImmInent InllJrmodinle lol1ger Tornl Hl)lAld Zone HlilArd

iml11cllhlc rOllrd~

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(NOl 10 $cle)

Mc National Research Council 1990

Paskoff 2004 b in Dean el Dalrymple 2004

Figure 17 Propositions de zonages cocirctiers variables En A en France et en B aux Eacutetats-Unis

E-IO signi fie ligne deacuterosion dans 10 ans E-30 dans 30 ans et E-60 dans 60 ans

24

Ces zones sont baseacutees sur la laquoLong-Term Shoreline Change Ratesraquo (LTSCR) le taux de

changement agrave long terme de la ligne de rivage (Dean et Dalrymple 2004 Division de

lameacutenagement cocirctier de la Caroline du Nord 2009) De ces taux peuvent deacutecouler deux

propositions de gestion soit un retrait (setback) soit des normes de construction speacutecifiques

(construction standard)

Cette meacutethode dispose de plusieurs avantages Tout dabord elle est souvent

preacuteconiseacutee et mise de lavant comme eacutetant tregraves utile car elle correspond agrave la variabiliteacute

naturelle des cocirctes (Clark 1996) Cela creacutee un zonage modulable qui sadapte agrave la situation

locale selon les secteurs de cocircte Les marges ainsi eacutetablies peuvent ecirctre reacuteajusteacutees au fur et agrave

mesure que le temps avance et elles tiennent compte des paramegravetres naturels des cocirctes qui

neacutevoluent pas tous avec la mecircme vitesse (Paskoff 2004 b Clark 1996) Plusieurs

inconveacutenients peuvent malgreacute tout lui ecirctre imputeacutes car il ny a notamment pas de prise en

compte dune eacuteventuelle modification de ces taux historiques que ce soit agrave la hausse (agrave cause

dun changement de tendance ou des changements climatiques par exemple) ou agrave la baisse

(construction dune structure de protection rigide figeant le trait de cocircte eacutepis bloquant le

transit seacutedimentaire )

Pour connaicirctre les taux deacuterosion avec une grande preacutecision le lidar et autres

techniques modernes sont tregraves efficaces (Miller et al 2008) Cependant cela ne permet pas

de remonter en arriegravere et de caracteacuteriser leacutevolution historique et les techniques sont encore

coucircteuses et complexes Le recours agrave ces meacutethodes est donc encore peu freacutequent pour la

gestion et de lameacutenagement des cocirctes en lien avec leacuterosion Permettant une preacutecision

alti meacutetrique importante ces techniques sont cependant deacutejagrave utiliseacutees pour reacutepondre au risque

de submersion en permettant une cartographie de preacutecision

25

123 Reacuteglementations de zonages existantes dans la reacutegion

Ladaptation par le biais du zonage et du deacuteveloppement controcircleacute est peu reacutepandue au

Queacutebec et l appl ication de cette approche entraicircnerait une refonte importante des scheacutemas

dameacutenagement des plans durbanisme ainsi que de la reacuteglementation qui sy rattache

(Morneau et al 2001) Cependant diffeacuterents zonages cocirctiers existent dans la reacutegion deacutetude

ou dans les reacutegions adjacentes Ils peuvent ecirctre deacutejagrave en place ou encore agrave leacutetat de

proposition Ils preacutesentent des caracteacuteristiques diffeacuterentes ainsi que des objectifs divers mais

sont autant de possibiliteacutes qui soffrent pour le zonage des risques cocirctiers dans le secteur agrave

leacutetude

La Politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables a eacuteteacute voteacutee en

1987 puis modifieacutee en 1991 1996 1997 2005 et 2008 CeJle-ci preacuteconise une marge de

10 ou 15 m agrave partir de la ligne des hautes eaux qui sur le littoral correspond agrave la limite

de la veacutegeacutetation (figure 18) Au sein de cette zone la majoriteacute des constructions sont

interdites (Gouvernement du Queacutebec 1987 MDDEP 2007) Cette politique est en

application dans le cadre de la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (LQE

Gouvernement du Queacutebec 1972) Agrave deacutefaut dautres documents souvent inexistants ce

type de zonage est utiliseacute dans plusieurs MRC pour zoner le risque deacuterosion (Belzile

2008 Caron comm pers Dubois et al 2005)

A

Penle supeacuteriewe 8 JO

Source MDDEP 2009

Figure 18 Largeurs de protection prescrites par la politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables

26

Une adaptation du zonage eacutetabli agrave la suite de lentente speacutecifique sur leacuterosion des

berges de la Cocircte-Nord pourrait eacutegalement ecirctre appliqueacutee Le zonage des risques eacutetabli

pour la Cocircte-Nord dans le cadre dun projet pilote (Dubois et al 2005) tient compte de la

dynamique littorale en fonction des types de cocircte et de leurs taux de recul mesureacutes

historiquement et actuellement Ce zonage semble ecirctre efficace et durable

Malheureusement il ne tient pas compte dune acceacuteleacuteration probable des taux de reculs

dans un contexte de changements climatiques (GrEC 2007 a) De plus il a eacuteteacute eacutetabli

pour les types de cocircte principaux preacutesents sur la Cocircte-Nord Les cocirctes agrave falaises

rocheuses seacutedimentaires qui constituent en proportion lun des types de cocircte majeurs de

lestuaire et du golfe du Saint-Laurent (Bernatchez et Quintin 2005) neacutetant pas

suffisamment repreacutesenteacutees sur la Cocircte-Nord aucun calcul de marge nest proposeacute

(mecircmes si les auteurs preacuteconisent une analyse plus deacutetailleacutee de ces secteurs) (Dubois

et al 2005)

Le zonage envisageacute au Nouveau-Brunswick eacutetablit une marge de 30 m de largeur agrave partir

du trait de cocircte Ce zonage na pour le moment pas encore eacuteteacute transfeacutereacute dans les textes

leacutegislatifs bien quil ait eacuteteacute preacutesenteacute dans la Politique de protection des zones cocirctiegraveres

pour le Nouveau-Brunswick en date de 2002 Une marge fixe de 30 megravetres y est

preacuteconiseacutee dans laquelle les activiteacutes et constructions sont reacuteglementeacutees (ministegravere de

lEnvironnement et des Gouvernements locaux du Nouveau-Brunswick 2002)

Le zonage des risques naturels deacuterosion eacutetabli par la MRC du Rocher-Perceacute dans son

scheacutema dameacutenagement de 1989 (en 2009 il eacutetait toujours en vigueur dans lattente de

lapprobation dun nouveau scheacutema dameacutenagement) comprend lapplication strictoshy

sensu de la Politique de protection des rives ainsi que des zones reconnues comme eacutetant agrave

risque (MRC Rocher-Perceacute 1989) Ce zonage est transfeacutereacute tel quel dans le plan

durbanisme de la municipaliteacute car mecircme si en theacuteorie cette derniegravere peut laugmenter

elle nen a pas eu les moyens techniques

La proposition de zonage des risques naturels de la MRC du Rocher-Perceacute preacutevoit un

doublement de la largeur de la bande de protection preacutevue par la politique de protection

des rives ainsi que lajout de nouvelles zones de contraintes deacuterosion (Caron comm

pers MRC Rocher-Perceacute 2005) Ce scheacutema dameacutenagement est en cours dadoption par

la MRC Le doublement des marges preacutevues par la loi est neacute du constat simple que

27

celles-ci neacutetaient pas suffisantes pour proteacuteger les nouvelles constructions de leacuterosion

Lameacutenagiste a donc deacutecideacute suite aux reacutesultats preacuteliminaires des travaux de recherche

(Bernatchez et al 2008 a) pour le secteur de Perceacute de doubler ces marges (Caron

comm pers)

Un zonage utilisant les taux de recul historiques de la cocircte pourrait eacutegalement ecirctre

appliqueacute (Pugh 2004 Paskoff 2001 a) avec un horizon de gestion de 30 ou 50 ans Pour

les secteurs ougrave de laccumulation est preacutevue aucune marge de seacutecuriteacute ne serait retenue

La Loi sur la seacutecuriteacute civile de 2001 oblige les MRC agrave cartographier les zones agrave risque

sur leur territoire mecircme si celle-ci ne propose pas de meacutethodologie ni de moyens pour le

faire Les organismes locaux doivent donc trouver eux-mecircmes les critegraveres Cela permet

une adaptation aux probleacutematiques locales mais il est possible de se demander si les

MRC ont les ressources et lexpertise neacutecessaire pour mener cette opeacuteration agrave bien (Heacutetu

2001) Dans le cas des petites MRC avec peu de moyens cela retarde le processus La

MRC du Rocher-Perceacute na dailleurs pas commenceacute en 2008 agrave faire son scheacutema de

seacutecuriteacute civile

Des sceacutenarios deacutevolution de la position du trait de cocircte ont eacuteteacute eacutetablis par des chercheurs

dans un contexte de preacutevision de changements climatiques dans le cadre dune entente

entre le Fonds daction sur les changements climatiques (FACC) le consortium Ouranos

et lUQAR-ISMER (Bernatchez et al 2008 a) Ces sceacutenarios sont eacutetablis suite au

couplage des donneacutees deacuterosion passeacutee danciennes conditions climatiques et de

preacutevisions deacuterosion et environnementales La projection des donneacutees climatiques futures

a permis de deacuteterminer le taux deacuterosion le plus probable (SP) sous ces nouvelles

conditions

28

Les diffeacuterentes options de zonages des risques cocirctiers dans le secteur deacutetude et des

secteurs adjacents sont reacutesumeacutees dans le tableau 13

Tableau 13 Reacutesumeacutes des types de zonage des risques cocirctiers possibles

Zonage Marge appliqueacutee Principe sous-jacent

Loi sur la qualiteacute de lenvironnement

(politique de protection des rives) 10 ou 15 megravetres

Eacutecotone agrave proteacuteger

Inondations (lluvial)

Proposition de la

MRC du Rocher Perceacute 20 ou 30 m

La LQE nest pas suffisante donc

on double ces valeurs

Politique de protection des zones

cocirctiegraveres pour le

Nouveau-Brunswick

30 megravetres Protection de la zone tampon du

littoral

Entente speacutecifique sur leacuterosion des Taux de recul max x Augmentation importante de

berges (Cocircte-Nord) 30 ans leacuterosion future

Meilleure estimation des risques

Loi seacutecuriteacute civile Variable (selon des eacutetudes compleacutementaires

agrave reacutealiser)

Selon les taux historiques deacuterosion

Taux de recul

historique x horizon

dameacutenagement

Rien ne change le futur sera le

rellet du passeacute

Selon leacuterosion preacutevue dans un Augmentation variable des taux

contexte de changements climatiques Variable deacuterosion en raison des

(Bernatchez et al 2008 a) changements climatiques

13 Ameacutenagement cocirctier et changements climatiques

Eacutetant donneacute quaucune cocircte nest agrave [abri de Jinfluence du climat et de ses variations

naturelles et ni de celles induites par les activiteacutes humaines tout changement tel que ceux

preacutevus sous [influence des changements climatiques va avoir un impact sur son eacutevolution

Lameacutenagement des littoraux doit donc en tenir compte Nous analyserons ici dabord les

modifications dues au climat avant de nous attarder agrave la prise en compte de ces modifications

dans les zonages

29

131 Modifications de lenvironnement cocirctier dues au climat

Les impacts engendreacutes par les modifications du climat sur les zones cocirctiegraveres sont

multiples et reacutesultent agrave la fois des modifications de Jhydrosphegravere et de latmosphegravere ils se

surimposent aux variations naturelles du climat Ces changements ont eacuteteacute mesureacutes agrave leacutechelle

mondiale (GffiC 2001 2007 a et b) nationale (Ressources naturelles Canada 2004 Shaw et

al 1998) reacutegionale (Ressources naturelles Canada 2004 Lemmen et al 2008 Ouranos

2009) mais aussi locale (Bernatchez et al 2008 a Senneville et Saucier 2008) Connaicirctre

ces modifications de lenvironnement est important puisque plusieurs scientifiques

sentendent sur le fait que leacuterosion devrait prendre de lampleur dans le contexte des

changements climatiques notamment en raison de la hausse mondiale du niveau marin relatif

et de laugmentation de lintensiteacute des tempecirctes (Shaw et al 1998 GffiC 2001 et 2007

Morner 2004)

De multiples eacuteleacutements sont modifieacutes par les changements climatiques ce qui comme

nous allons le voir va avoir un impact sur les cocirctes et leur dynamique deacutevolution

(figure 19)

Q)Hausse de la tempeacuterature moyenne gt Q) lU

Eacuteleacutevation du niveau de la mer LU u Q)

c ru

Variation des tempeacuteratures extrecircmes +shyc (hausse en eacuteteacute diminution en hiver) o

u Variation des preacutecipitations moyennes Q)

0 l ru

Q)Augmentation de la freacutequence et Q)

gtde lintensiteacute des tempecirctes 0 ru Z

uAugmentation de lintensiteacute des preacutecipitations

Source Ressources naturelles Canada 2004

Figure 19 Eacutevolution preacutevue des variables climatiques au Canada

30

Dans les zones cocirctiegraveres des changements sont eacutegalement agrave preacutevoir avec des impacts

tant sur les milieux biologique et physique que pour les socieacuteteacutes (figure 1 0)

Changement climatique et

eacuteleacutevation du niveau de la mer

IMPACTS BIOPHYSIQUES bull Inondations cocirctiegraveres plus eacutetendues bull Accroissement de leacuterosion cocirctiegravere bull Intrusion deau saleacutee dans les aquifegraveres deau douce bull Amincissement de la couverture glacielle bull Hausse des inondations causeacutees par des ondes de tempecircte bull Augmentation des tempeacuteratures agrave la surface de la mer bull Perte dhabitats cocirctiers

IMPACTS SOCIO-EacuteCONOMIQUES bull Dommages aux infrastructures cocirctiegraveres dont celles

utiliseacutees pour le transport et les loisirs bull Allongement de la saison de navigation commerciale bull Pertes de proprieacuteteacutes accrues bull Augmentation des risques de maladie bull Accroissement des risques dinondation et de perte de vie bull Changement de ressources renouvelables et de subsistance

(p ex les pecircches) bull Perte de ressources et disparition de valeurs culturelles

Source Ressources naturelles Canada 2004

Figure 1 0 Impacts biophysiques et socio-eacuteconomiques eacuteventuels des changements climatiques dans les zones cocirctiegraveres

bull Hausse du niveau marin relatif

Agrave leacutechelle mondiale le niveau marin relatif a augmenteacute depuis le deacutebut du 20egraveme siegravecle

(GIEC 2007 b Paskoff 2003 2001 b) et il est preacutevu quil continue agrave augmenter dans les

prochaines deacutecennies (figure )

---

31

50

o

I-50

-100

-150

1850 1900 1950 2000

Figure 111 Variation du niveau marin relatif agrave leacutechelle mondiale vis-agrave-vis du niveau moyen de 1961-1990

Limpact de cette hausse du niveau marin relatif sur leacuterosion vient du fait que cela

permet aux vagues datteindre un niveau supeacuterieur avec plus de force ce qui va accentuer les

diffeacuterents pheacutenomegravenes eacuterosifs cocirctiers ceci mecircme si la hausse nest que de quelques dizaines

de centimegravetres (Paskoff 2003 2004 a) La hausse relative preacutevue du niveau de la mer pour le

prochain siegravecle dans un contexte de reacutechauffement climatique est denviron 50 agrave 60 cm pour

lest du Canada (Parkes et al 2006)

bull Hausse des tempeacuteratures moyennes

Au niveau mondial les tempeacuteratures moyennes sont en hausse (figure 112) dapregraves le GIEC

(2002007 b)

32

--A260 --A18

( --81 ~ -- Aconcentration conslanle (2000) Clgt 50 u -- XXe siegravecle

t J CIgt 40 c Clgt

ca 306 c 0 E 20 euml Clgt E Clgt 10

J

r-u 00

Clgt CI

-10

1900 2000 2100 Annee GIEC 2007 b

Figure 112 Eacutevolution et projection des tempeacuteratures planeacutetaires

Bourque et Simonet (2008) constatent une hausse statistiquement significative des

tempeacuteratures annuelles au Queacutebec Des modegraveles reacutegionaux du climat dOuranos preacutevoient

laugmentation des tempeacuteratures moyennes agrave la fois pour 2020 2050 et 2080 (Bourque et

Simonet 2008) Ces preacutevisions se deacutemarquent de la variabiliteacute naturelle du climat passeacute

(Bourque et Simonet 2008)

bull Augmentation des redoux hivernaux

Les redoux hivernaux sont en hausse depuis le deacutebut du 20egravell siegravecle Cette tendance agrave la

hausse devrait se poursuivre agrave lavenir (Jolivet et Bernatchez 2008) Cette hausse augmente

le nombre de cycles de gel-deacutegel et augmente donc les processus cryogeacuteniques et fragilise

ainsi les mateacuteriaux qui constituent les falaises cocirctiegraveres (Bernatchez et al 2008 a Bernatchez

et Dubois 2008)

bull Diminution de la couverture de glace

La couverture de glace de mer est en baisse dans le golfe et lestuaire du Saint-Laurent depuis

les anneacutees 90 (figure 1 J3) Depuis 1996 il Ya moins de glaces tant sur les ri ves quau large

(Service Canadien des glaces 2009)

- -

33

100

euml 90

~ - c

80 shy

iumlii Cf)

J 1J 70 Jg a lce (overage 1 (ouvenure des ola(~s

Cl -Average 1 mo~nne 1971-2000 Q1 60

ll 1J ltIl ~ 50 l1 Cl ID 1J 40 ~ J l

~ J 30 a o III 1J

amp 20

euml ID o

~ 101

0shy 0111 ~

1 111111 g 0 Il1

0 0

~

ocirc ~ ~

ocirc 0

~ ~ ~

0

~

Date Dapregraves Service Canadien des Glaces 2009

Figure 113 Eacutevolution de la couverture de glace dans lestuaire et le golfe du Saint-Laurent

Les preacutevisions et les modeacutelisations pour lestuaire et le golfe (Senneville et Saucier

2008) preacutevoient que la tendance agrave la baisse du nombre de jours de glace se maintienne agrave la

suite du reacutechauffement du climat (tableau 14) Une disparition de la glace de mer est mecircme

envisageacutee avant la fin du 21 egraveme siegravecle (Bourque et Simonet 2008)

Tableau 14 Reacutesultats des simulations de limpact des variations de tempeacuterature sur les conditions de glace pour la peacuteriode 1996-2003 et des projections futures

Peacuteriode teacutemoin Peacuteriode chaude Diffeacuterence Station de mesure 1996-2003 +2degC (nb de jours) de reacuteduction

jours gt30 de CcedilJlace jours gt30 de CcedilJlace Perceacute 622 261 361 58

Plage de la Martinique 71 263 447 63 Pointe-aux-Loups 573 159 414 72

Pointe-aux-Loups (OS) 339 119 22 65

(modlheacute de Senneville et Saucier 2008)

34

Cette diminution de la couverture de glace rend la cocircte vulneacuterable agrave laction des

vagues sur une peacuteriode de temps plus longue (Bernatchez et al 2008 a) La mobiliteacute des

glaces en hiver et le deacutepart du pied de glace assurent eacutegalement un transit seacutedimentaire sur le

bas de plage mecircme en hiver ce qui neacutetait pas le cas par le passeacute (Bernatchez et Dubois

2004)

bull Modification des preacutecipitations

Une tendance agrave la hausse des pluies hivernales a eacuteteacute constateacutee pour lEst du Queacutebec maritime

(Jolivet et Bernatchez 2008) Ces pluies peuvent causer de leacuterosion importante par

ruissellement et faire fondre la protection que constitue le manteau neigeux (Jolivet et

Bernatchez 2008) Les pluies diluviennes sont elles aussi en hausse pour la reacutegion de la

Gaspeacutesie (Jolivet et Bernatchez 2008)

bull Tempecirctes

II nest pas aiseacute de didentifier une tendance agrave la hausse ou agrave la baisse pour le nombre annuel

de tempecirctes dans lEst du Queacutebec II faut cependant noter quune partie importante des

tempecirctes se produit durant lhiver peacuteriode durant laquelle la glace de mer et le pied de glace

limitaient la creacuteation des vagues ainsi que leur propagation jusquagrave la cocircte Dans le golfe et

lestuaire du Saint-Laurent un changement dans le reacutegime glaciel va donc augmenter le

nombre de tempecirctes effectives cest-agrave-dire qui ont une action sur les cocirctes (Savard et al

2008 Savard et al 2009)

Les changements climatiques vont ainsi augmenter les aleacuteas Les aleacuteas affectant la

cocircte vont donc ecirctre modifieacutes et de maniegravere intrinsegraveque les risques eacutegalement

Lenvironnement actuel et surtout futur nest donc plus le reflet de ce quil eacutetait au deacutebut du

siegravecle passeacute et leacuterosion fortement deacutependante de son environnement est donc modifieacutee Il

nest alors plus possible de se fier seulement agrave lexpeacuterience passeacutee des communauteacutes cocirctiegraveres

pour geacuterer leacuterosion

35

132 Prise en compte de ces modifications dans le zonage

laquoLhumaniteacute dispose de plusieurs options mais le passeacute nen est pas une raquo

(Sauchyn et Kulshreshtha 2008)

Lors de leacutetablissement dune zone agrave risque il est important de prendre en compte agrave

la fois la variabiliteacute naturelle du climat (aleacuteas) mais aussi les modifications dues aux

changements climatiques (modification des aleacuteas) 11 est eacutegalement important de retenir que

la modification des activiteacutes humaines peut eacutegalement faire augmenter les risques

(figure 114)

Activiteacutes humaines

(Vulneacuterabiliteacute)

Figure 114 Possibiliteacute daugmentation du risque modification des aleacuteas combineacutee agrave une modification des activiteacutes humaines

11 est bon de sinteacuteresser aux risques futurs qui ont toutes les probabiliteacutes de survenir

dans le contexte de changements climatiques Ceux-ci reacutesultent agrave la fois de la hausse des

vulneacuterabiliteacutes (nouvelles constructions changement de vocation des bacirctiments ) et de la

hausse du niveau des aleacuteas Limpact des aleacuteas naturels devrait augmenter non seulement agrave

cause des changements climatiques mais aussi de la pression continue du deacuteveloppement

36

dans des zones marginales et vulneacuterables (McInnes 2006) Les deux paramegravetres conduisent agrave

augmenter de maniegravere corollaire les risques cocirctiers Afin de limiter les risques il est possible

de jouer sur les deux tableaux cest-agrave-dire soit de limiter les aleacuteas (physiques) soit de limiter

la vulneacuterabiliteacute (humaine) (Boriff et al 2005)

1321 Quand proceacuteder agrave cette prise en compte

Latteacutenuation des aleacuteas passe par des solutions dingeacutenierie qUi proposent

geacuteneacuteralement des ouvrages de protection Maintenir les ouvrages de protection actuels dans

un futur contexte de changements climatiques va engendrer des deacutepenses 15 agrave 4 fois plus

importantes selon les diffeacuterents sceacutenarios deacutevolution (Burgess et Townend 2004 in Thome

et al 2007) Par exemple si lon deacutecidait de conserver les coucircts dinfrastructures agrave un niveau

eacutequivalent agrave celui d aujourd hui ce seraient pregraves du tiers des deacutefenses cocirctiegraveres de Grandeshy

Bretagne qui ne pourraient pas ecirctre maintenues (Thome et al 2007) Le maintien du trait de

cocircte en limitant les aleacuteas ne semble ainsi pas ecirctre une option eacuteconomiquement viable

Lalternative serait donc de limiter les nouvelles vulneacuterabiliteacutes Cette limitation de la

vulneacuterabiliteacute est lieacutee agrave un zonage des risques pour lavenir Cependant il est important que

les critegraveres utiliseacutes pour le zonage des risques tiennent compte agrave la fois des aleacuteas futurs ainsi

que des enjeux futurs

Certains se demandent sil ne faudrait pas attendre une certitude concernant

deacuteventuels changements climatiques avant de les prendre en compte dans la gestion des

littoraux Mecircme si la grande majoriteacute des scientifiques qui se rangent actuellement derriegravere le

GlEC saccordent sur le fait que ces changements sont plus quune simple variation naturelle

du climat un doute peut subsister Cependant Stern (2007) calcule que cela reviendrait trop

cher dattendre ce moment avant dadapter nos faccedilons de faire Attendre que les effets des

changements climatiques deviennent majeurs va augmenter de maniegravere tregraves importante les

coucircts associeacutes agrave la gestion des risques et agrave lameacutenagement (Zeidler 1997) 11 est donc

possible de supposer la mecircme majoration des coucircts pour le Queacutebec ce qui rend laction

dautant plus pressante Le Ministegravere de lAmeacutenagement du territoire et de lEnvironnement

37

de France (1997 a) met eacutegalement de lavant cet inteacuterecirct agrave agir tout de suite mecircme si certains

doutes subsistent en eacutevoquant le principe de preacutecaution qui doit reacutegir les politiques

publiques Il est important de se souvenir que dans ce domaine linaction est en fait une

action une deacutecision de ne rien faire En effet attendre de constater une eacutevolution va laisser le

temps agrave des deacuteveloppements de voir le jour et va orienter les futures deacutecisions Ne pas

prendre de deacutecision aujourd hui doit donc ecirctre deacutecideacute et consideacutereacute comme un choix parmi

dautres et non comme un simple report de choix Finalement il faut consideacuterer que comme

nous sommes deacutejagrave mal adapteacutes aux conditions climatiques et environnementales actuelles

(Forbes 2008) prendre des mesures dadaptation immeacutediatement est neacutecessaire que lon y

integravegre les changements climatiques ou non

Dans ce contexte il est inteacuteressant de voir quels sont les aspects des changements

climatiques qui sont actuellement pris en compte par les gestionnaires des zones cocirctiegraveres

1322 Prise en compte de la hausse du niveau moyen des mers

Limpact des changements climatiques sur les cocirctes est souvent eacutevalueacute par la hausse

du niveau moyen relatif des mers tant par le public (Radio-Canada 2009) que par les

experts (Paskoff 2004 a et b 2001 a et b Pethick 2001 Gornitz et al 1997 Klein et al

1999) Cette hausse a donc mieux eacuteteacute documenteacutee et connue Ceci pourrait ecirctre ducirc au fait que

pour certains chercheurs la hausse du NMR est consideacutereacutee comme le paramegravetre avec le plus

de significativiteacute concernant leacuterosion (Thome et al 2007)

laquo When sea level is rising letting nature take its course is undoubtedly the best solution wherever such an option is acceptableraquo

(Paskoff 2004 a)

La principale inclusion de la hausse du niveau marin relatif en lien avec leacuterosion des

berges deacutecoule de la regravegle de Bruun (Bruun rule) Selon celle-ci le recul des plages peut ecirctre

preacutevu en fonction de la hausse du NMR le long des plages de sable Des calculs de la hausse

des taux deacuterosion en fonction des sceacutenarios climatiques et donc de la hausse du NMR ont eacuteteacute

38

effectueacutes par Thome et al (2007) et Petick (2001) en utilisant une eacutequation directement issue

de la regravegle de Bruun En Grande-Bretagne ce calcul a eacuteteacute fait sur les taux deacuterosion moyens

par secteur mais lauteur preacutecise que ce sont des taux preacutevus potentiels et que les conditions

locales les taux deacuterosion actuels ainsi que le profil cocirctier peuvent avoir un impact important

sur le futur taux reacuteel (Thorne et al 2007) Cependant Jutilisation de cette regravegle a eacuteteacute remise

en cause comme outil de preacutediction de leacuterosion car trop peu de paramegravetres sont pris en

compte (Komar 1998) Des problegravemes concernant cette regravegle de Bruun ont eacutegalement eacuteteacute

souleveacutes par Davidson-Arnott (2005) Une application de preacutediction des taux de recul et

donc une utilisation de ce principe pour les zonages des risques deacuterosion nest ainsi possible

que dans de tregraves rares cas ce qui voit son utilisation tregraves limiteacutee

Lautre inclusion de la hausse du niveau marin relatif dans la gestion des cocirctes utilise

le modegravele dit des laquo 3 optionsraquo qui est aussi mis en avant pour geacuterer leacuterosion actuelle des

cocirctes (figure 16 de Morneau et al 2001) Les laquo3 optionsraquo que sont ladaptation

] accommodement ou le retrait sont proposeacutees par plusieurs auteurs tels que Pugh (2004)

Ressources naturelles Canada (2004) Paskoff (2001 a 2004 b) ou le GIEC (20012007 b)

(figures 115 et tableau 15) Dans un contexte de hausse du NMR la regravegle dor du zonage

des risques est deacuteloigner suffisamment les ameacutenagements du rivage pour quils restent agrave

leacutecart des menaces quimplique la hausse du niveau marin relatif durant toute leur dureacutee de

vie (Paskoff 2001 b)

39

1

eunenl Su Leyel

RETREAT ACCOMMODAn PRouer

Buildings

le

hfu bullbullbull middot~i -middot-11 1-bullbulltwlIl ~$_~ -1

co a CrOpt a N

== ~--t o fil co a Pugh2DD4

Figure 115 Diffeacuterentes strateacutegies de la socieacuteteacute face agrave la hausse du niveau marin relatif

(agrave gauche) 1a reacutesistance dure (digues enrochement mur ) Jb reacutesistance douce (apport artificiel de seacutediments) 1c contre-attaque (remblaiement) 2 recul (deacuteplacement des constructions (agrave droite) Les strateacutegies peuvent ecirctre regroupeacutees en 3 cateacutegories retrait accommodement ou protection Les trois options ne sont pas toujours possibles

Tableau 15 Strateacutegies dadaptation aux aleacuteas pour les zones cocirctiegraveres

Option dadaptation Objectif Exemple ~-----~-------_----------

Protection Tenter de preacutevenir les effets de la mer sur la terre Construction douvrages longhudinaux alimentation des plages

Accommodement Modifier les activheacutes humaines et linfrastructure Construction de batiments sur pilotis production agricole en fonction du changement du niveau de la mer axeacutee sur des cultures reacutesistantes au sel et aux inondations

Retrait Ne pas essayer de proteacuteger les terres contre Abandon des terres lorsque les conditions lempieacutetement de la mer deviennent intoleacuterables

(Source Ressources naturelles Canada 2004)

Le GIEC propose eacutegalement une meacutethode dadaptation aux changements climatiques

dans les zones cocirctiegraveres mais celle-ci est eacutegalement baseacutee sur le seul critegravere de la hausse du

niveau marin relatif (Klein et al 1999)

40

Toutes ces solutions sont mises de lavant comme un modegravele dadaptation vis-agrave-vis

des changements climatiques dans leur inteacutegraliteacute bien quelles ne se basent que sur la hausse

du NMR Ceci peut provenir de la plus grande preacutecision des donneacutees de hausse du NMR due

agrave sa relative faciliteacute de modeacutelisation

1323 Prise en compte des autres paramegravetres

Le modegravele des laquotrois optionsraquo pourrait eacutegalement sappliquer agrave tous les paramegravetres

et non uniquement agrave la hausse du niveau marin relatif mais cela en augmenterait la

complexiteacute En effet avec les nouvelles connaissances sur la dynamique cocirctiegravere les impacts

des changements climatiques devraient eacutegalement ecirctre abordeacutes agrave laide dautres paramegravetres

climatiques et en combinant les processus marins et continentaux (Bernatchez et Dubois

2008 Bernatchez et al 2008 a) Cette derniegravere approche permet en effet de faire des

analyses mu Itirisques et dameacuteliorer lanticipation des reacuteponses des systegravemes cocirctiers aux

aleacuteas et aux changements climatiques (Fairbank et Jakeways 2006 McInnes 2006)

Plusieurs autres modifications de paramegravetres pourraient ecirctre prises en compte pour

lameacutenagement des cocirctes dans un contexte de variations climatiques Cependant les

recherches portant sur les connaissances des tempecirctes futures des redoux de la freacutequence et

de lintensiteacute des aleacuteas ne sont pas encore transfeacutereacutees dans la sphegravere de la science appl iqueacutee

ni de la gestion des zones cocirctiegraveres et lameacutenagement Au Queacutebec une seule eacutetude qui fait le

lien entre le climat sous ses multiples facettes et leacuterosion cocirctiegravere existe (Bernatchez et al

2008) La difficulteacute agrave prendre en compte ces autres modifications tient agrave limportance des

effets locaux dans les preacutevisions et au fait que la production de reacutesultats nest possible que

pour un lieu preacutecis et avec un investissement tregraves important

41

14 Efficaciteacute agrave court et long terme des modes de gestion actuels

Afin de choisir judicieusement entre les multiples possibiliteacutes qui soffrent aux

gestionnaires il serait neacutecessaire de posseacuteder des eacuteleacutements de comparaison deacutevaluation des

zonages En effet entre plusieurs possibiliteacutes comment deacuteterminer celle qui sera la plus

efficace pour notre secteur dameacutenagement

141 Choisir entre les diffeacuterentes possibiliteacutes dune mecircme meacutethode

Concernant les modegraveles dameacutenagement agrave choix multiples peu dauteurs deacutecrivent

les eacuteleacutements qui permettraient de diffeacuterencier les options quil serait preacutefeacuterable dadopter

selon les secteurs et les situations Pour Dean et Dalrymple (2004) les choix possibles entre

les diffeacuterentes options de gestion de la cocircte peuvent se faire en tenant compte de plusieurs

paramegravetres (figure 116)

Option

Factor Magnitude Retreat Nourlsh Armor

Long-lcrm Erosion Rate High Low

XCI

X Upland Economie

Uase High Low X

X

Protecting Historie Structures X X

Protecting Vital Infrastructure X X

Equity Matters Involved X X

a Unless reduction in LTSCR possible

Dean et Dalrymple 2004

Figure 116 Facteurs affectant le choix parmi les trois options dameacutenagement

Dapregraves ces auteurs les strateacutegies dameacutenagement qui devraient ecirctre abordeacutees sont retrait

engraissement de la plage ou structures rigides de protection (figure 119) Dans cet ouvrage

reacutecent les auteurs reacuteservent les structures rigides de protection (armor) aux situations dans

42

lesquelles il nest pas possible de faire autrement agrave savoir si des lieux historiques des

infrastructures vitales ou si leacutequiteacute sont menaceacutes Ceci ne semble pas pour le moment ecirctre

lusage geacuteneacuteral ni des populations ni des gestionnaires Pour faire la diffeacuterence entre le retrait

(retreat) et les recharges en sable (nourish) ils se basent sur deux critegraveres le taux de recul agrave

long terme etou la valeur eacuteconomique des terres menaceacutees Des chiffres de taux de recul sont

eacutevoqueacutes agrave partir desquels les solutions semblent les mieux adapteacutees dapregraves les auteurs Pour

parler de taux de recul faible il faut que celui-ci soit infeacuterieur agrave 07 m par an dans ce cas un

engraissement de la plage est preacuteconiseacute Et pour parler de taux eacuteleveacute il faut quil soit

supeacuterieur agrave 2 agrave 3 megravetres par an dans ce cas cest un retrait qui est preacuteconiseacute Cela laisse donc

une marge de manœuvre importante pour les deacutecideurs qui peuvent alors uti liser la valeur

eacuteconomique de larriegravere-cocircte pour baser leur choix (mecircme sil ny pas de valeurs

eacuteconomiques preacuteciseacutees) Mais on agit ici toujours de maniegravere reacuteactive une fois que le

problegraveme et le risque pour les infrastructures sest manifesteacute Ce modegravele deacutecisionnel doit

cependant ecirctre adapteacute aux cocirctes queacutebeacutecoises en y ajoutant dautres critegraveres car la recharge

nest pas possible dans tous les milieux (falaises notamment) et possegravede un coucirct qui peut ecirctre

important De plus le problegraveme de choix se pose lorsque les taux deacuterosion se situent agrave

linteacuterieur dune fourchette (entre 07 et 2 rnan) Lanalyse coucirctavantage nest pas proposeacutee

mais permettrait daffiner les deacutecisions

142 Comparer des possibiliteacutes de zonage

Eacutetant donneacute la multitude doptions dameacutenagement cocirctier qui soffre il est important

didentifier quel serait le meilleur zonage pour une zone cocirctiegravere en particulier Diffeacuterents

eacuteleacutements de comparaison pourraient alors ecirctre retenus tels que le coucirct de mise en place et

deacutelaboration le coucirct dune anticipation face agrave celui dune reacuteaction posteacuterieure le nombre de

bacirctiments agrave risque les limitations eacuteconomiques non neacutecessaires Linteacuterecirct collectif face agrave

linteacuterecirct particulier pourrait aussi ecirctre pris en compte Le fait que la gestion se doit decirctre

reacutealiseacutee en fonction de linteacuterecirct du groupe et non dune personne en particulier devrait ecirctre

mis en avant Les comparaisons devraient se faire avec dautres zonages ou avec dautres

actions ou inactions possibles Quelques comparaisons eacuteconomiques existent entre action et

43

inaction agrave savoir celle de Stern (2007) agrave une eacutechelle mondiale ou celle de Peng et al (2006) agrave

propos de la comparaison entre limplantation dun plan de gestion inteacutegreacutee de la zone cocirctiegravere

en Chine versus linaction Cependant il nexiste pas encore de litteacuterature sur ce sujet agrave une

eacutechelle locale pour aider les deacutecideurs agrave faire des choix entre deux actions Ainsi il ny a pas

de meacutethodologie sur laquelle se baser pour identifier quels eacuteleacutements il faut consideacuterer lors de

ce choix

Morneau et al (2001) PoJomeacute et al (2005) ainsi que Cooper et McKenna (2008)

eacutevoquent lutilisation de la meacutethode danalyse coucirctbeacuteneacutefice pour choisir la mei lIeure option

dameacutenagement Cependant cette meacutethode reste plus adapteacutee agrave la comparaison de solutions

laquo postraquo probleacutematique quagrave la comparaison de solutions de zonages qui doivent se faire en

amont De plus cest encore une meacutethode en deacuteveloppement pour laquelle il n y a pas de

consensus sur quels seraient les eacuteleacutements agrave consideacuterer biens mateacuteriels beacuteneacutefices non

moneacutetaires reacutesultant de la localisation avantage lieacute agrave lutilisation de la plage prix dun

eacutecosystegraveme sain coucirct dun deacutesagreacutement visuel prix lieacute agrave une tranquilliteacute desprit (Cooper

et McKenna 2008)

Un choix ne serait plus neacutecessaire si lon connaissait avec preacutecision leacutevolution

certaine de la cocircte Il est donc possible de se demander sil serait possible dutiliser des

modegraveles 3D pour preacutedire leacutevolution des systegravemes et apporter des solutions preacutecises aux

ameacutenagistes en leur fournissant des donneacutees deacutevolution pour chaque secteur

Malheureusement les processus naturels et leurs interactions sont encore trop complexes

pour permettre une telle utilisation des modegraveles 3D (Whitehouse et Sutherland 2001) Ainsi

choisir le zonage le plus efficace parmi des options theacuteoriques est toujours indispensable

143 Deacutefinir un horizon dameacutenagement

Un eacuteleacutement important agrave consideacuterer lors du choix du zonage est son horizon de

gestion En effet il peut varier consideacuterablement entre 20 30 50 voir 100 ans ou ne pas ecirctre

deacutefini Dans lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges sur la Cocircte-Nord (Dubois et al

44

2005) deux horizons sont utiliseacutes agrave savoir 30 ans dans les zones municipales et 100 ans dans

les secteurs hors des municipaliteacutes (soit les terres gouvernementales) Dautres utilisent un

horizon de 50 ans notamment en raison de sa concordance avec la peacuteriode utiliseacutee pour les

modegraveles de preacutevision climatique ou encore avec la dureacutee de vie de certaines infrastructures

(Bernatchez et al 2008 a Winckel et al 2008 Clark 1996) Dautres procircnent 100 ans

comme Davidson-Arnott (2005) laquo It seems prudent to take 100 years as the horizon for most

planning exercises in the coastal zone and as a reasonable goal for the development of

integrated coastal zone management raquo Le choix entre ces diffeacuterents horizons nest pas

discuteacute et est donc laisseacute agrave la discreacutetion des deacutecideurs selon leurs objectifs et la dureacutee de vie

preacutevue des constructions (habitation hocircpital voie de communication ) Geacuteneacuteralement

utiliser un horizon dameacutenagement de lordre de 50 ans pourrait ecirctre agrave privileacutegier compte

tenu des cycles de vie des bacirctiments (Sorensen et McCreary 1990) des possibiliteacutes

eacuteconomiques ainsi que des possibiliteacutes de projections climatiques et des aleacuteas

Des horizons de mise agrave jour des zonages sont eacutegalement proposeacutes par plusieurs

auteurs afin de rendre les plans de gestion plus modulables (Clark 1996 Stewart et al 2003

Paskoff 2004) Un recalcul peacuteriodique de la zone deacuterosion tous les 5 ou 10 ans serait ainsi

souhaitable (Clark 1996) Le recalcul pourrait aussi ecirctre effectueacute agrave mi-terme de l horizon de

gestion ainsi que peu avant le terme (Dubois et al 2005) afin de prendre en compte agrave la fois

le deacuteplacement du trait de cocircte (pour reacuteajuster lemplacement du zonage) et les modifications

dans les processus

Ainsi si la litteacuterature sattardant agrave la reacuteduction et agrave ladaptation aux risques semble

saccorder sur le fait que le zonage est un bon outil il ne ressort pas de consensus sur la

maniegravere dopeacuterer ce zonage ni sur quels eacuteleacutements le baser Plusieurs meacutethodes sont ainsi

exposeacutees selon les endroits et selon les auteurs sans toutefois quil se deacutegage deacuteleacutements

permettant de privileacutegier lune ou lautre II nexiste pas deacutetude qui mesure limpact de la

mise en place dun zonage sur leacutevolution de loccupation des terres et sur leacutevolution des

risques pour une popu lation Ce meacutemoire sattachera donc agrave combler ces lacunes pour

contribuer agrave une meilleure gestion des risques littoraux dans le contexte actuel de

changements climatiques

CHAPITRE 11

MEacuteTHODOLOGIE

La meacutethodologie utiliseacutee sappuie sur une caracteacuterisation preacutecise de lenvironnement

de la municipaliteacute de Perceacute tant dun point de vue physique quhumain Cela permettra de

reacutepondre efficacement aux deux objectifs principaux de ce projet qui sont de connaicirctre tant

les impacts que lefficaciteacute des zonages des risques

Lapproche utiliseacutee comprend ainsi Jeacutevolution du secteur deacutetude [inteacutegration des

changements environnementaux la comparaison des zonages leacutevaluation des coucircts lieacutes aux

risques cocirctiers la deacutemarche des rencontres avec le milieu et enfin un traitement de toutes

ces informations au sein dun systegraveme dinformation geacuteographique

46

21 Caracteacuterisation de la cocircte agrave [eacutetude

La caracteacuterisation physique de la cocircte du secteur agrave leacutetude se base sur la distinction

de segments homogegravenes dapregraves leur nature geacuteomorphologique Cette segmentation a eacuteteacute

eacutelaboreacutee par le Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (UQAR)

Pour cela plusieurs caracteacuteristiques sont releveacutees (tableau 21) Elle a eacuteteacute effectueacutee sur le

terrain en 2006 et compleacuteteacutee agrave laide de videacuteographies obliques heacuteliporteacutees du secteur

(Environnement Canada 2005) et des cattes geacuteologiques Le trait de cocircte a eacuteteacute traceacute sur les

orthophotographies au 1 40000 de 2001 dans un systegraveme dinformation geacuteographique

(ArcGIS 91 et 92) Il a eacuteteacute diviseacute en 146 segments dont la longueur varie entre 6 megravetres et

69 kilomegravetres Le trait de cocircte correspond au sommet des falaises dans les secteurs concerneacutes

ou agrave la limite de la veacutegeacutetation pour la flegraveche littorale et les terrasses de plage

Tableau 21 Caracteacuteristiques de la cocircte recueillies lors de la segmentation

Caracteacuteristique Utilisation Type de cocircte Faciegraves littoral geacuteomorphologie de la cocircte eacutenergie de la cocircte

Hauteur Aleacuteas potentiels (possibiliteacute de mouvements de masse) Lithologie Dureteacute possibiliteacute dalteacuteration prise en charge des seacutediments

Meacutecanismes deacutevolution de la cocircteProcessus actifs rythme de recul causes de leacuterosion

Etat deacutequilibre du systegravemePlage alleacutenuation de ]eacutenergie des vagues

Largeur Quantiteacute de seacutediments preacutesents eacutetat du systegraveme Pendage des couches

Types daleacuteas preacutesents (glissements en plans vs eacutecroulement)rocheuses

Artificialiteacute Probleacutematique de leacuterosion (type et eacutetat) (impacts potentiels Qualiteacute de lentretien)

Alteacuteration de la roche Type et intensiteacute des processus actifs fragiliteacute de la roche(qualitatif)

Etat de la cocircte Etat vis-agrave-vis de leacuterosion

La caracteacuterisation fine des falaises rocheuses a eacuteteacute reacutealiseacutee au moyen de visites sur le

terrain de videacuteographies aeacuteroporteacutees et de cartes geacuteologiques Le degreacute dalteacuteration des

roches est une eacutevaluation qualitative du degreacute de fragilisation des roches et de leur

effritement Le pendage repreacutesente linclinaison des couches seacutedimentaires preacutesentes dans les

roches au niveau de la falaise

47

Une caracteacuterisation de loccupation humaine de la cocircte a eacutegalement eacuteteacute effectueacutee

Elle visait agrave identifier de maniegravere lineacuteaire quelles eacutetaient les formes doccupations humaines

preacutesentes sur larriegravere-cocircte Pour cela une bande de 150 megravetres en arriegravere du trait de cocircte a

eacuteteacute utiliseacutee Les diffeacuterentes cateacutegories doccupation possible sont patrimoniale service

public industrielle reacutecreacuteative portuaire commerciale (tant commerces locaux que

touristiques) villeacutegiature (chalets) reacutesidentielle voie de communication (une sous-cateacutegorie

a eacuteteacute effectueacutee entre la voie ferreacutee la route nationale 132 et les voies locales) naturelle

friche et agricole Eacutetait toujours retenue la premiegravere occupation agrave proximiteacute de la cocircte En cas

de double utilisation loccupation principale eacutetait consideacutereacutee La caracteacuterisation a eacuteteacute reacutealiseacutee

agrave laide des orthophotographies au 140000 du secteur ainsi que du trait de cocircte du LDGIZC

Loccupation humaine a eacuteteacute inventorieacutee agrave laide du rocircle deacutevaluation fonciegravere fourni par le

MAMR (2006) de la couche des voies de communication de la base de donneacutees

topographiques au 1120000 du Queacutebec de Jinterpreacutetation des photographies aeacuteriennes ainsi

que des connaissances acquises sur le terrain

22 Eacutevolution du secteur deacutetude

Afin de comprendre au mieux comment la cocircte est susceptible deacutevoluer dans le

futur il est neacutecessaire de connaicirctre et de comprendre son eacutevolution passeacutee Leacutevolution du

secteur deacutetude a eacuteteacute reacutealiseacutee agrave laide de couvertures de photographies aeacuteriennes datant des

anneacutees 1934 1963 1975 1980 1992 (geacuteoreacutefeacuterencement de Bernatchez et al 2008 a agrave laide

des orthophotographies de 2001) ainsi que des orthophotographies de 2001

22 Eacutevolution historique de loccupation du territoire

Loccupation des terres a eacuteteacute deacutetermineacutee par photo-interpreacutetation pour une bande

cocirctiegravere dune largeur de 1 km agrave partir de la ligne de rivage de 2001 (carte 21) Afin de rendre

les comparaisons possibles entre toutes les anneacutees les zones manquantes pour au moins une

48

couverture de photographies ont eacuteteacute supprimeacutees de lanalyse pour toutes les autres anneacutees

Ainsi une zone de 3 483 hectares a eacuteteacute caracteacuteriseacutee

Une telle analyse diachronique de photographies aeacuteriennes a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee

par Robin et Verger (1996) en France entre 1960 et 1990 Leur analyse ne seacutetendait

cependant que dans les 500 premiers megravetres longeant les cocirctes et visait seulement leacutevolution

de lurbanisation

Pour chaque couverture de photographies la position et le type des voies de

communication la localisation des uniteacutes durbanisation (bacirctiments) les superficies boiseacutees

ainsi que les superficies en friche et les terrains agricoles ont eacuteteacute deacutelimiteacutes Ces eacuteleacutements

geacuteographiques ont eacuteteacute repreacutesenteacutes par numeacuterisation de polygones de polylignes et de points

dans ArcGIS 91 et 92 De plus gracircce agrave des photographies aeacuteriennes obliques de 1927

(BANQ 2009) et au rocircle deacutevaluation fonciegravere de 2006 (MAMR) il a eacuteteacute possible en plus du

nombre de caracteacuteriser leacutevolution du type de bacirctiments pour deux secteurs (en jaune sur la

carte) agrave savoir le village de Perceacute et celui de Cap-dEspoir au niveau de lancien quai

(carte 21)

49

Secteur agrave leacutetude Correspond au 1er km agrave partir de la ligne de rivage (sauf lacune de photographies aeacuteriennes)

Secteur deacutetude de preacutecision Il Correspond aux villages de Perceacute el de L-I Cap-dEspoir (eacutetude approfondie gracircce

aux photographies obliques)

NI o 1250 2500 5000 __-====- megravetres

Cartographie Susan Drejza 2009 + Carte 21 Zones utiliseacutees pour la photo-interpreacutetation

50

222 Eacutevolution de la cocircte

La position des anciens traits de cocircte provient du Laboratoire de dynamique et de

gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de lUQAR et a eacuteteacute obtenue agrave laide des photographies

aeacuteriennes geacuteoreacutefeacuterenceacutees ou des orthophotographies (Bernatchez et al 2008 a) Cela a

permis de calculer les taux de recul historique du trait de cocircte provoqueacutes par leacuterosion

cocirctiegravere La meacutethode retenue pour cette analyse a eacuteteacute de comparer le trait de cocircte avec une

ligne fixe en arriegravere-cocircte afin de minimiser les marges derreur (Bernatchez et al 2008 a) Le

secteur de Cannes-de-Roches (voir carte 32) na pas pu ecirctre utiliseacute car les distorsions dues

aux parois verticales abruptes eacutetaient trop importantes ce secteur est donc exclu de notre

analyse Nous utiliserons ici les donneacutees produites par cette eacutetude

Les taux de recul actuels de la cocircte reacutesultent dun reacuteseau de suivi implanteacute depuis

2005 par le Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de lUQAR

Ces taux releveacutes annuellement sont mesureacutes agrave laide de 49 bornes repegraveres installeacutees agrave une

distance fixe en arriegravere du trait de cocircte (Bernatchez 2006)

Concernant lenvironnement humain cest principalement lartificialisation de la

ligne de rivage qui sera utiliseacutee Leacutevolution des ouvrages de protection sur la ligne de rivage

a eacuteteacute effectueacutee par photo-interpreacutetation par Friesinger (2009)

23 Projection de leacutevolution preacutevue de la cocircte

Des projections deacutevolution cocirctiegravere pour lhorizon 2050 ont eacuteteacute utiliseacutees (reacutealiseacutees par

Bernatchez et al 2008 a) Celles-ci incluent notamment les impacts de plusieurs

changements de tenvironnement physique tels que les preacutecipitations (quantiteacute et cateacutegorie)

les tempeacuteratures les redoux hivernaux les tempecirctes et les glaces de mer Lanalyse des

donneacutees brutes a eacuteteacute effectueacutee par des groupes de recherche et des experts speacutecialiseacutes dans

ces domaines (Senneville et Saucier 2008 Jolivet et Bernatchez 2008) Plusieurs sceacutenarios

deacutevolution ont eacuteteacute deacutefinis agrave savoir un sceacutenario optimiste (S 1) tablant sur une poursuite de

51

leacuterosion telle quelle a eu cours en moyenne depuis 1934 un sceacutenario modeacutereacute (S2) et un

sceacutenario pessimiste (S3) (tableau 22) Parmi les trois sceacutenarios proposeacutes pour chaque

segment il a eacuteteacute choisi le sceacutenario qui serait le plus probable compte tenu des modifications

environnementales appreacutehendeacutees (Bernatchez et al 2008 a) Ce sceacutenario le plus probable

(SP) sera utiliseacute dans cette eacutetude comme reacutefeacuterence pour lemplacement du trait de cocircte en

2050

Tableau 22 Sceacutenarios deacutevolution de la cocircte pour 2050

Sceacutenarios pour 2050 Description

51 Sceacutenario optimiste Il ny aura pas de modification de leacuterosion cocirctiegravere en Taux de deacuteplacement moyen historique de la ligne raison des changements climatiques La sensibiliteacute de rivage (entre les photos les plus anciennes et les du littoral aux changements climatiques sera faible plus reacutecentes) ou nulle

52 Sceacutenario modeacutereacute

Taux deacuterosion moyen mesureacute pour un intervalle de Il Y aura une probable acceacuteleacuteration de leacuterosion 10 agrave 15 ans ougrave leacuterosion a eacuteteacute la plus intense parmi cocirctiegravere en raison des changements climatiques toutes les peacuteriodes

53 Sceacutenario pessimiste

Taux moyens des valeurs supeacuterieures agrave la moyenne Il Y aura une acceacuteleacuteration eacuteleveacutee de leacuterosion cocirctiegravere des taux de recul pour un intervalle de 10 ou 15 ans en raison des changements climatiques et des ougrave leacuterosion a eacuteteacute la plus intense parmi toutes les facteurs anthropiques aggravants peacuteriodes

Modifiumleacute de Bernalchez et al (2008 b)

24 Comparaison des zonages

Diffeacuterents zonages potentiels ou appliqueacutes dans le secteur (tableau 13) ont eacuteteacute

cartographieacutes avec preacutecision dans un Systegraveme dInformation Geacuteographique (SIG) afin de

pouvoir les analyser et les comparer Le logiciel utiliseacute est ArcGIS (version 91 et 92)

Certains des zonages ont ducirc ecirctre adapteacutes agrave la geacuteomorphologie du littoral de Perceacute mais

lesprit et lhorizon de gestion du zonage initial ont eacuteteacute respecteacutes

Le zonage eacutelaboreacute pour la Cocircte-Nord (Dubois et al 2005) a ducirc ecirctre adapteacute aux

particulariteacutes de la Gaspeacutesie car les falaises rocheuses de Perceacute sont constitueacutees de roches

seacutedimentaires alors que celles de la Cocircte-Nord sont formeacutees de roches igneacutees Les auteurs

52

avaient donc conseilleacute une eacutetude plus approfondie des secteurs de cocircte agrave falaises de roche

seacutedimentaire mais ne proposaient pas une marge fixe pour ce type de cocircte (Dubois et al

2005) La diffeacuterence dans la reacutesistance agrave leacuterosion est importante Ainsi les aleacuteas sont

dintensiteacutes variables Les principes de gestion et de marges de seacutecuriteacute deacuteveloppeacutes sur la

Cocircte-Nord ne peuvent donc pas tous ecirctre repris tels quels sur la peacuteninsule gaspeacutesienne mais

devront ecirctre adapteacutes en conservant lesprit dorigine Sur la Cocircte-Nord le recul des falaises

nest pas significatif (sur une longueur de vie humaine) cest pour cela que les marges sont

seulement de 10 ou 15 megravetres Ces marges sont suffisantes dans le cas dune stabi liteacute du trait

de cocircte pour ecirctre suffisamment eacuteloigneacute des vagues et des influences maritimes majeures

Cependant en Gaspeacutesie le recul de la ligne de rivage subit une variation spatiale due agrave

leacuterosion Deux eacutetapes dadaptation du zonage de la Cocircte-Nord sont donc neacutecessaires pour

ces falaises seacutedimentaires 1) preacutevoir ougrave sera le trait de cocircte dans 30 ans selon la moyenne

des taux de reculs supeacuterieurs et 2) ajouter 15 megravetres pour que les constructions soient

toujours seacutecuritaires dans 50 ans (voir annexe 3 tableau reacutecapitulatif des taux modifieacute de

Dubois et al 2005)

Les comparaisons effectueacutees entre les zonages agrave leacutetude et leacuterosion la plus probable (SP) ont

permis de deacuteterminer (figure 21)

des superficies non zoneacutees par les diffeacuterentes lois dameacutenagement mais qui seront agrave

risque dans le futur lintensiteacute de leacuterosion future est sous-estimeacutee dans ces zones

des superficies zoneacutees agrave tOIt par les diffeacuterentes lois dameacutenagement agrave contrario

lintensiteacute du zonage de ces secteurs est surestimeacutee

des zones dadeacutequation du zonage avec les projections des futures conditions cocirctiegraveres

(adeacutequation totale ou quasi totale)

53

Surface agrave risque mais non zoneacutee

Surface soustraite agrave un deacuteveloppement

Adeacutequation du zonage et de

leacutevolution probable

Eacutevolution probable

Zonage agrave comparer

Infrastructure de protection (promenade municipale mur )

Figure 21 Comparaison des zonages avec leacutevolution probable du trait de cocircte

25 Eacutevaluation des coucircts

Afin deacutetablir les conseacutequences financiegraveres possibles relieacutees agrave la perte des

infrastructures agrave risque dans la zone cocirctiegravere une eacutevaluation de leur valeur et de leur type a eacuteteacute

effectueacutee Les infrastructures prises en compte pour cette eacutevaluation sont le cadre bacircti ainsi

que les voies de communication Agrave laide dun SIG tous les eacuteleacutements inclus dans les

peacuterimegravetres affecteacutes par leacuterosion future ont eacuteteacute recenseacutes selon le sceacutenario probable envisageacute

ainsi quen fonction des diffeacuterents zonages possibles (Drejza et Bernatchez 200S)

54

Le deacutecompte de ces eacuteleacutements leur localisation et leur typologie proviennent des donneacutees

suivantes

le rocircle deacutevaluation fonciegravere fourni par le MAMR (2006) qui comprend la localisation

de chaque uniteacute deacutevaluation fonciegravere sa valeur et son type dutilisation

un inventaire des bacirctiments reacutealiseacute par photo-interpreacutetation eacutetant donneacute quune uniteacute

deacutevaluation municipale peut comprendre plusieurs bacirctiments ou aucun

la couche des voies de communication de la base de donneacutees topographiques au

120000 du Queacutebec (localisation et typologie) ainsi que le traccedilage effectueacute pour mettre

agrave jour ces voies de communication et les voies ferreacutees agrave laide des orthophotographies

de 200

Par la suite le coucirct de ces infrastructures a eacuteteacute calculeacute agrave laide des donneacutees suivantes

la valeur de chaque uniteacute du rocircle deacutevaluation fonciegravere soit le bacirctiment le terrain et

limmeuble (ensemble de luniteacute soit le terrain et le bacirctiment)

la valeur moyenne de reconstruction des routes selon leur type utiliseacutee par le ministegravere

des Transports du Queacutebec pour les routes dont il a la charge (Labbeacute D ingeacutenieur au

MTQ communication personnelle 2007)

la valeur de reconstruction moyenne des routes municipales selon leur type (Andreacute

Fortin de Progest-Gapseacute firme dingeacutenieurs-conseils communication personnelle

2007)

la moyenne des valeurs estimeacutees de reconstruction de la voie ferreacutee (Olivier Demers

Corporation des Chemins de fer de la Gaspeacutesie communication personnelle 2007)

26 Rencontres avec le milieu

Des rencontres avec le milieu ont eu lieu dans le but deffectuer une validation des

donneacutees existantes et de connaicirctre leurs besoins et enjeux Pour cela des entrevues ont eacuteteacute

reacutealiseacutees avec des repreacutesentants le responsable de lameacutenagement de la MRC (Feacutelix Caron)

le directeur de lurbanisme et responsable des permis de construction de la municipaliteacute

(Ghislain Pitre) et la repreacutesentante de lassociation laquoConservation de la natureraquo (Geneviegraveve

Leroux) Une participation agrave la consultation publique concernant le nouveau scheacutema

55

dameacutenagement de la MRC (II mars 2008) a eacutegalement permis de connaicirctre directement

lavis de la population Il a eacutegalement eacuteteacute possible de participer agrave la table de concertation que

le consortium Ouranos avait mise en place avec tous les repreacutesentants du milieu (19 juin

2007) Enfin une participation agrave un atelier de formation et deacutechanges sur leacuterosion organiseacute

le 17 avril 2008 par le comiteacute ZIP Baie des Chaleurs et le LDGIZC de lUQAR (Belzile

2008) a permis de recueillir plusieurs avis et besoins Le but de ces entrevues et rencontres

eacutetait de mieux comprendre dans quelle mesure le zonage des risques est appliqueacute compris et

expliqueacute agrave la population et dans quelle mesure il a un impact socio-eacuteconomique ainsi quun

impact sur la protection faunique et fJoristique des habitats cocirctiers

27 Traitement des donneacutees dans un SIG

Les multiples informations recueillies ont eacuteteacute traiteacutees dans un SIG agrave laide dArcGIS

91 puis 92 Ce puissant outil danalyse des donneacutees dans un cadre de reacutefeacuterence spatiale a

permis lextraction de nombreuses donneacutees secondaires Il permet en effet la superposition et

la recherche de proximiteacute Lutilisation des SIG pour ce type de probleacutematique de gestion

semble ecirctre une meacutethode reconnue (Klein el al 1999 et 2001 ZeidJer 1997 Lajoie 2006

Tolvanen et Kalliola 2008) En effet les SIG sont un outil puissant dinteacutegration de multiples

donneacutees et de leurs repreacutesentations spatiales

laquo Appropriate frameworks such as Geographic Information System (GIS) are strongly advised in ICM [integrated coastal management] applications primarily for coastal data management and database support Once arranged a GIS system can be employed for a good many destinations serving the purpose of both vulnerability assessments ICM planning and other projects in the coastal zoneraquo (Zeidler 1997 p49)

Les traitements qui ont eacuteteacute effectueacutes comprennent une panoplie doutils et danalyses

spatiales diffeacuterents Divers types de fichier de formes (ou shapefiles) ont eacuteteacute utiliseacutes agrave savoir

des points correspondants aux bacirctiments des polylignes correspondants aux voies de

communication et au trait de cocircte et des polygones correspondants aux possibiliteacutes

deacutevolution de la cocircte aux zonages et agrave loccupation humaine du territoire Les propositions

de marges preacutesenteacutees par les zonages ont eacuteteacute transposeacutees en polygones agrave laide de zones

56

tampons partant du trait de cocircte le plus reacutecent et le plus preacutecis existant pour le secteur Les

outils de superpositions spatiales (clip erase) et de proximiteacute (buffer select by attributes) ont

permis dextraire de multiples donneacutees deacutecompte des bacirctiments inclus dans les diverses

propositions de zonage longueur de voies de communication agrave proximiteacute de la cocircte

proximiteacute des infrastructures vis-agrave-vis de la cocircte Les superficies des zonages ont eacuteteacute

calcu leacutees et compareacutees afin de deacuteterminer pour chaque segment ladeacutequation ou non du

zonage avec leacutevolution future de la cocircte

CHAPITRE III

DESCRIPTION DU SITE DEacuteTUDE

Afin de reacutepondre aux objectifs du preacutesent meacutemoire une eacutetude de cas a eacuteteacute reacutealiseacutee

Le territoire deacutetude preacutesente 706 km de cocirctes et se trouve dans la MRC du Rocher-Perceacute

dans la reacutegion administrative de Gaspeacutesie-Icircles-de-la-Madeleine (carte 31) dans lEst du

Queacutebec (Canada) Le territoire agrave leacutetude se situe plus preacuteciseacutement dans la municipaliteacute de

Perceacute entre la pointe Saint-Pierre au nord et le cap dEspoir au sud (carte 32)

Queacutebec

bull Perceacute __eacuteoI bullQutboc RmouslO

n cgt l (1)

w N

t ecirc ( VJ

0shy(1) Pointe-Saint-Pierre

cgt N o l (1)

Cannes-de-Roches

0shy(1)

2 0shy(1)

0shy(1)

~ () (1)

Cap-Despoir

Village de Perceacute ~~

ltlt0ltjY

1-0~~ Leacutegende

-shy Routes et rues

++ Voie terreacutee

~ bull Bacirctiments

Fond de carte base de donneacutees topographiques du Queacutebec au 120000 lYonaagraventuœ p ~

~ 1250 2 500 3750 5 o~

Cartographie Susan Orejza 2009 VI 00

59

3] Contexte physique

3 J Caracteacuteristiques geacuteomorphologiques

bull Types de cocirctes

Le trait de cocircte est pour plus de 55 constitueacute de falaises rocheuses (tableau 31 et

carte 33) Les autres types de cocircte sont les terrasses de plage qui se retrouvent

principalement dans le fond des anses rocheuses ou des zones abriteacutees (en 17 endroits sur le

territoire) et une flegraveche littorale qui repreacutesente agrave elle seule 15 de la longueur totale de la

cocircte En arriegravere de la flegraveche littorale se trouve une cocircte agrave marais maritime qui compte pour

20 de la longueur totale de la cocircte La flegraveche ainsi que Je marais maritime quelle protegravege

sont appeleacutes laquobarachois raquo dans Je vocabulaire reacutegional La longueur des cocirctes correspond agrave

leur longueur avant la modification humaine cest-agrave-dire sans le surplus lieacute aux

infrastructures portuaires (quais digues jeteacutees installations industrielles) qui occupent 4 567

megravetres de rivage

Tableau 31 Types de cocircte du secteur deacutetude

Longueur Type de cocircte m

Falaise rocheuse 38949 553 Terrasse de plage 6114 87 Flegraveche littorale 11 196 159 Marais maritime 14181 201

TOTAL 70440 100

Voir deacutefinition des termes en Annexe 1

Les proportions des divers types de cocircte sont comparables agrave celles observeacutees dans le

reste de la baie des Chaleurs (LDGIZC 2009) et du Queacutebec maritime laurentien (Bernatchez

et Quintin 2005) tel quexposeacute au tableau 32 Cela rend donc le secteur deacutetude repreacutesentatif

dune situation plus reacutegionale

60

Tableau 32 Reacutepartition des types de cocircte selon les secteurs consideacutereacutes (pourcentage de la longueur de cocircte)

Type de cocircte Perceacute Baie des Chaleurs Queacutebec maritime Falaise rocheuse 55 46 50 Flegraveche littorale 16 18 5

Terrasse de plage 9 13 17 Marais maritime 20 20 10 Cocircte deltaiumlque 0 3 15

Autre 0 0 3 (Source LDGIZC 2009 et Bernatchez et QUIntIn 2005)

LongueurType de cocircte Pictogrammem

Falaise rocheuse 38948 5521

Terrasse de plage 6114 867

Flegraveche littorale 11 195 1587

Marais maritime 14180 2010

Anificialiseacute (port) 106 015 TOTAL 70545 100

LAnse-agrave-Beaufils

-zttKR 0 2 500 5000

Fond de Clt1rte base de donnees topographiques du QUQbec au 120000 ~ megravetres Donnees LOGieZ Universiteacute du Queacutebec agrave Rimouski Cartographie Susan OreJZa 2009

Carte 33 Types de cocircte de Perceacute

bull Geacuteologie reacutegionale

Les formations rocheuses du secteur sont toutes dorigine seacutedimentaire (tableau 33) Ainsi

bien que presque la moitieacute des cocirctes soit de nature rocheuse cela ne signifie pas une absence

de processus naturels

61

Tableau 33 Lithologie des falaises rocheuses de Perceacute

Lithologie des falaises Longueur (m) dominante gregraves et conglomeacuterat 21 346 548

dominante gregraves 11 357 292 dominante calcaire 5684 146

lithologie non deacutetermineacutee 561 14 TOTAL 38948 1000

Les roches seacutedimentaires preacutesentes sont principalement des gregraves des conglomeacuterats

(formation de Bonaventure) des calcaires et des mudstones (Daigneault 2001) Celles-ci

affleurent dans les falaises vives de la cocircte et sont ainsi soumises agrave des processus importants

dalteacuteration tels que la meacuteteacuteorisation et la geacutelifraction qui en modifient la structure physique

et chimique (tableau 34) ainsi quagrave des mouvements de masse De plus le secteur des

Cannes de Roches est un secteur ougrave le nombre de failles et de fractures est important

entraicircnant de nombreux mouvements de masse Le projet de scheacutema dameacutenagement de la

MRC du Rocher-Perceacute (2005) y a dailleurs inventorieacute une zone agrave risque naturel de

glissements de terrain et de mouvements de masse

Tableau 34 Degreacute dalteacuteration des falaises rocheuses de Perceacute

Degreacute dalteacuteration des falaises Longueur(m) fortement alteacutereacute 25830 663

moyennement alteacuteleacute 272 07 faiblement alteacutereacute 1 640 42

non alteacutereacute 5442 140 non deacutetermineacute 5766 148

TOTAL 38950 100

312 Dynamique littorale

bull Eacutetat des cocirctes

Les cocirctes agrave leacutetude sont principalement actives (plus de 65 ) Seulement 2 sont

consideacutereacutees comme stablesveacutegeacutetaliseacutees (tableau 35 et carte 34)

62

Tableau 35 Eacutetat de la cocircte de Perceacute en 2006

Etat de la cocircte Longueur (m) veacutegeacutetaliseacutee 1 138 22

semi-veacutegeacutetaliseacutee 7375 145 active 33208 651

artificielle 9278 182 TOTAL 50999 100

La zone en arriegravere du barachois na pas eacuteteacute caracteacuteriseacutee

Voir deacutefinition des termes en annexe 2

Eacutetat de la cocircte

-active

semi-veacutegeacutetaliseacutee

- veacutegeacutetaliseacutee

-- artificielle

~ donneacutees non disponibles

PointeshyCoin-du-Banc Saint-Pierre

Caps des Cannes de Roches

Cap-dEspoi~

o_-===-1250 2500 SOOOmeacutetres Fond dl) cartamp base dl) donnecirces topographiques du Queacutebec au 120000 Donnecirces LOGieZ Universiteacute du Ouebec Ocirc Rimouski Cartographie Susan Oreza 2009

Carte 34 Eacutetat de la cocircte agrave Perceacute

bull Artificialisation

Actuellement 182 de la longueur totale de la cocircte a eacuteteacute artificialiseacute ce qui deacutenote

Jimportance des problegravemes de risques cocirctiers pour les habitants du secteur Ces cocirctes ont eacuteteacute

modifieacutees par lhomme par limplantation denrochements de murets de zones portuaires de

rampes de mise agrave leau etou de remblais Si lon analyse Jeacutevolution de Jartificialiteacute

63

(Friesinger 2009) preacutesenteacutee au tableau 36 on peut constater que les longueurs artificialiseacutees

ont eacuteteacute multiplieacutees par 30 depuis 1934 Une importante hausse peut ecirctre constateacutee dans les

anneacutees 70 durant lesquelles les longueurs artificialiseacutees ont eacuteteacute multiplieacutees par 12

Tableau 36 Eacutevolution de lartificialisation de la ligne de rivage de Perceacute

Anneacutee Longueur (m) dartificialiteacute 1934 292 06 1963 566 12 1975 6853 140 1980 7495 153 1992 8086 166 2001 9 111 179 2006 9278 182

(Source Fnesmger 2009)

313 Dynamique hydroseacutedimentaire

bull Contexte mareacutegraphique

Le secteur de Perceacute est situeacute dans un environnement microtidal avec des mareacutees moyennes de

llm ayant un cycle mixte semi-diurne (Service hydrographique du Canada 2009) Lors des

grandes mareacutees la ligne des pleines mers supeacuterieures peut atteindre 17 m et le niveau

maximal enregistreacute a eacuteteacute de 23 m (Service hydrographique du Canada 2009) Les mareacutees

geacutenegraverent des courants cocirctiers pouvant atteindre 11 nœud lors du flot et 07 nœud lors du

jusant (Service hydrographique du Canada 2009)

bull Niveau marin relatif

En Gaspeacutesie le niveau marin relatif est en hausse et la reacutegion de la baie des Chaleurs est en

eacutetat de submersion nette (Koohzare et al 2008) Les donneacutees les plus fiables agrave proximiteacute de

la baie des Chaleurs sont celles de la station dEscuminac au Nouveau-Brunswick et

indiquent une tendance agrave la hausse du niveau marin relatif de 20 cmsiegravecle [soit 2 mman]

(Parkes et al 2006) Ces valeurs devraient ecirctre assez proches jusquau secteur de Perceacute si on

se fie aussi au modegravele geacuteophysique de Tarasov et Peltier (2004) En effet Je sud de la

Gaspeacutesie est situeacute dans une zone daffaissement isostatique (carte 35) ce qui accentue la

64

hausse des niveaux marins Toutes les cocirctes du Queacutebec ne sont pas pareillement sensibles agrave la

hausse du niveau marin relatif mais la reacutegion de Perceacute est consideacutereacutee comme y eacutetant

modeacutereacutement sensible voire fortement pour certains secteurs tels que la flegraveche littorale (Shaw

et al 1998)

CANADA

USA Modifieacute de Koohzare et al 2008

Carte 35 Mouvements verticaux de la croucircte terrestre dans lest du Canada (en mman)

bull Cellules hydroseacutedimentaires

Comme il est important de geacuterer la cocircte en fonction des cellules hydroseacutedimentaires

coheacuterentes la fin de notre zone deacutetude correspond agrave deux pointes rocheuses soit le cap

dEspoir au sud et la pointe Saint-Pierre au nord (carte 36) Cette approche par cellules

hydroseacutedimentaires a eacuteteacute preacuteconiseacutee par Dubois (1973) et utiliseacutee sur la Cocircte-Nord dans le

cadre de leacutetude mise en place par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges (Dubois et al

2005) Dapregraves Ballinger et al (2000) il serait preacutefeacuterable deffectuer tous les plans de gestion

du littoral au niveau de chaque cellule cocirctiegravere mecircme si lauteur concegravede quen pratique cest

65

relativement difficile en termes de ressources humaines neacutecessaires car on se situe agrave une

eacutechelle locale laquo Le littoral fonctionne comme un systegraveme aucune de ses parties nest lagrave par

hasard aucune ne fonctionne isoleacutementraquo (Pinot 1998)

__ Courant de deacuterive principale

Courant de deacuterive secondaire

Caps des Cannes de Roches t

1 250 2500 5000 Susan Drelza 2009 megravetres

1- 0 Source des donnees Bernalchez et al 2008

Carte 36 Courants de deacuterive principale et secondaire du secteur de Perceacute

bull Tempecirctes

Se situant agrave lextreacutemiteacute de la baie des Chaleurs et ouvrant sur le golfe du Saint-Laurent la

ville de Perceacute est exposeacutee aux multiples tempecirctes qui peuvent y survenir Le fetch est

important principalement de lest et du sud-est (tableau 37) et nest entraveacute par presque

aucun obstacle hormis licircle Bonaventure (carte 32)

Tableau 37 Fetch auquel sont soumises les cocirctes de Perceacute

Orientation Longueur (km) lJord-est 107

Est 366 Sud-est 339

Sud 178 Sud-ouest 93

Ce sont donc principalement les tempecirctes de lest qui frappent ses cocirctes Entre 2003 et 2005

46 du nombre total des tempecirctes recenseacutees dans lEst du Queacutebec ont affecteacute la cocircte de

66

Perceacute (Savard sd) Ce sont les tempecirctes avec des vents du nord-est ou du sud-est qui

produisent les vagues qui affectent le plus le littoral de Perceacute (figure 31) Il est agrave noter que

ces tempecirctes sont celles qui produisent des surcotes sur les cocirctes (Savard et al 2008)

Nord 345 0

277

Ouest 90 Est 270

111

180 169

Sud Sav ard et al 2008

Figure 31 Direction des vagues engendreacutees par les tempecirctes du golfe du Saint-Laurent et reacutegions qui en sont affecteacutees

314 Eacutevolution de la cocircte

bull Eacutevolution historique

Leacutevolution du trait de cocircte agrave long terme a eacuteteacute tregraves variable (Bernatchez et al 2008 a)

Fluctuant de 1934 agrave 2001 entre une accreacutetion de 014 rnan pour les flegraveches littorales et un

recul de 020 rnan pour les falaises rocheuses Comme on peut le voir agrave la figure 32 les

mesures deacutevolution sont variables tant dans lespace (selon les types de cocircte) que dans le

temps (selon la peacuteriode consideacutereacutee)

67

07 10

c 06 8

(1j

Ecirc 05 04 6

C Q)

03 4 E ~ (1j0

~

02 01

O-l--lt---r-shy

-01

2 3 o lt CD J

~

~

-02 -03

--shy0CD o

~ -04 -6 0shyCD

-05 -06

-8

-07 -10

Taux de deplacement (man) o Fleacuteche littorale Deacuteplacement moyenfpeacuteriode o Basse falaise rocheuse o Terrasse de plage bull Deacuteplacement (m)

Moyenne falaise rocheuse bull Haute falaise rocheuse o Moyenne globale

o Moyenne globale sans les cocirctes artificialiseacutees

Bematchez el al 2008 a

Figure 32 Eacutevolution globale de la ligne de rivage en fonction du type de cocircte entre 1934 et 2001

bull Eacutevolution reacutecente

Depuis 2005 49 bornes implanteacutees par le LDGIZC de lUQAR permettent dobtenir des taux

deacuterosion ou daccreacutetion actuels tregraves preacutecis pour la municipaliteacute de Perceacute (Bernatchez 2006)

Les deux types de cocirctes qui sont suivies pour la municipaliteacute de Perceacute sont les falaises

rocheuses et les terrasses de plage Les premiegraveres sont affecteacutees par un taux deacuterosion moyen

de 009 rnan soit tregraves proche des taux moyens de la MRC ou de la Gaspeacutesie (respectivement

011 et 014) Pour les terrasses de plage les taux deacuterosion moyens agrave Perceacute sont de

035 rnan eacutegalement proches des taux de la MRC et de la reacutegion (respectivement 042 et

040) Le fait deffectuer des mesures annuelles permet de se rendre compte de la variabiliteacute

qui peut exister entre deux anneacutees car les processus ne suivent pas toujours deacutevolution

lineacuteaire mais souvent saccadeacutee Par exemple les terrasses de plages de Perceacute ont reculeacute en

moyenne de 014 m entre 2005 et 2006 mais de plus de 054 m lanneacutee suivante (tableau 38)

68

Tableau 38 Taux de recul moyens reacutecents dans le secteur de Perceacute (2005-2007)

Taux de recul moyens dans le secteur de Perceacute (2005 agrave 2007)

Type de cocircte Taux moyen (rnan)

terrasses de plage 035 (entre 014 et 054)

falaises rocheuses 009 (entre 006 et 012)

tout type de cocircte 014

(Source des donneacutees LDGIZC 2009)

bull Processus actifs particuliers

Les aleacuteas preacutesents sur le territoire agrave Jeacutetude sont leacuterosion par les vagues les glissements en

plan les eacuteboulements-eacuteboulis et les effondrements-eacutecroulements (calte 37) La submersion

est eacutegalement un aleacutea qui affecte de grandes portions de la cocircte telles que la flegraveche littorale le

marais cocirctier et les terrasses de plage de lanse de Cap-dEspoir du village de Perceacute de

Coin-du-banc et de la rive nord de la Malbaie (carte 37)

Sapement par Submersion

les vagues

Eboulemenl Eboulis

Effondrement m Ravinement Ecroulement ~ Suffosion

Processus cryogeacuteniques Pointeshy

ii1

LAnse-agrave-Seaufiis

Mfii~ 0 2500 5000 Fond de carte base de donnee topographIque du Queooc au 120 000 ~ megravetres Donnees LOGIeZ Univesiteacute du Queacutebec agrave Rimouski Cartographie Susan Drejza 2009

Carte 37 Aleacuteas cocirctiers dans la zone cocirctiegravere de Perceacute

69

Dans les falaises du secteur les processus les plus actifs sont les processus

cryogeacuteniques hydrogeacuteologiques et les processus de pente Les reacutesurgences dans les parois

entraicircnent la formation de cocircnes de glaces qui fragilisent la roche (figure 34 B et E) Leacutetude

de Daigneault (2001) montre que les processus de cryoclastie agissent sur lensemble des

falaises rocheuses et que si les pertes de mateacuteriaux quils engendrent sont faibles elles nen

sont pas moins constantes tout au long de lanneacutee ce qui les rend responsables dune part

importante des reculs mesureacutes (figure 34 A)

Les eacutecroulements et les glissements en plan sont conditionneacutes par le pendage des

couches seacutedimentaires Comme le pendage horizontal est majoritaire (65 des falaises) les

eacuteboulements sont importants La suffosion etou le fait que les couches les plus alteacutereacutees sont

plus facilement deacutegageacutees par la mer creacuteent des encoches et des caviteacutes basales ce qui

fragilise les falaises (tableau 39) Les glissements en plan ont lieu dans les secteurs de

pendage oblique (233 des cocirctes)

Tableau 39 Pendage des falaises rocheuses de Perceacute

Pendage des falaises Longueur (m) horizontal agrave subhorizontal 25650 659

oblique 9079 233 subvertical 2940 75

non deacutetermineacute 1 279 33 TOTAL 38948 100

315 Climat du secteur deacutetude

La zone deacutetude est caracteacuteriseacutee par un climat tempeacutereacute froid Les tempeacuteratures

neacutegatives hivernales permettent la mise en place dun manteau neigeux ainsi que dun pied de

glace (figure 33) La preacutesence de ces eacuteleacutements durant les mois d hiver a un effet protecteur

sur la cocircte (Bernatchez et Dubois 2008)

70

120 60

50 100

40 ---shy0

80 0 ~

30 Q) c c Q)

Ul gt sect

co-

60 20 0 E Q) shy

0

~ shy

40 10

J-co shy

Q)

0 0shy

0 E Q)

fshy20

-10 +

o -20

Principal type de preacutecipitation

1 1 Neige ~ Pluie ou neige bull Pluie

source des donneacutees Environnement Canada 2009

Figure 33 Diagramme ombrothermique de la station de Gaspeacute (40 km au NNE du site deacutetude)

II est donc important de consideacuterer les diffeacuterents processus lieacutes au froid tels que la

cryoclastie et le glaciel les eacutecoulements souterrains entre les couches de gregraves et le couvert de

neige (figure 34) Dun point de vue geacuteomorphologique la saison froide nest donc pas une

saison passive bien au contraire (Bernatchez et Dubois 2008)

71

Figure 34 Processus actifs sur les cocirctes en hiver

En A geacutelifraction sur le pied de glace En B eacutecoulements hivernaux entre les couches rocheuses En C couleacutee boueuse En D eacuteboulements de surplombs en hiver malgreacute la preacutesence dun pied de glace et en E le pied de glace et des cocircnes de glace copy SD

Les tempeacuteratures mesureacutees dans lEst du Queacutebec ont subi une hausse au cours du

dernier siegravecle (Jolivet et Bernatchez 2008) La tendance des tempeacuteratures moyennes agrave la

station de Gaspeacute preacutesente un reacutechauffement de + 077 oC sur une peacuteriode de 91 ans

(+ 001 oCan) mais atteint + 137 oC (+ 007 OCan) pour les 20 derniegraveres anneacutees (J01 ivet et

Bernatchez 2008) En hiver la hausse est deux fois plus importante (Jolivet et Bernatchez

2008) De plus pour la reacutegion de Perceacute la baisse preacutevue dans le nombre de jours avec de la

glace de mer est de lordre de 58 sous un climat hivernal avec 2 oC de plus soit environ en

2050 (Senneville et Saucier 2008) Ces eacuteleacutements auront probablement des conseacutequences

quil faudra prendre en compte dautant que les modifications sont plus importantes pour les

tempeacuteratures hi vernales

72

Au Queacutebec ce sont surtout les vagues de tempecirctes et les pluies diluviennes qui

affectent les cocirctes (Frisinger et Bematchez 2009) cest pourquoi il est important de

connaicirctre ces paramegravetres et leur eacutevoJution pour le secteur agrave leacutetude

- La direction dominante des vents mesureacutes pour la reacutegion de Perceacute est dest davril agrave aoucirct

mais douest de septembre agrave mars (Environnement Canada 2009) Cependant les vents de

tempecirctes sont principalement douest

- Les pluies diluviennes sont caracteacuteriseacutees par une forte abondance de preacutecipitation en un

court laps de temps Ce type de preacutecipitation survient dans le secteur de Perceacute avec une

reacutecurrence moyenne de 1 fois par 15 an mais les eacutevegravenements ayant un impact pour la

population ont une peacuteriode de retour moyenne de 31 ans (Friesinger et Bernatchez 2009 a)

Il est important de les prendre en compte eacutetant donneacute les impacts quelles peuvent engendrer

sur le milieu naturel et les infrastructures notamment en pouvant deacuteclencher des mouvements

de masse dans les falaises littorales (Bernatchez et Dubois 2004 Colantoni et al 2004

Heacutenaff et al 2002)

32 Contexte humain

32 J Perceacute petite municipaliteacute cocirctiegravere

La population de la municipaJiteacute de Perceacute est de 3 4) 9 habitants (recensement 2006)

Ces habitants sont reacutepartis en 6 noyaux de peuplement qui correspondent principalement aux

municipaliteacutes qui existaient avant la fusion en ]970 entre les municipaliteacutes de Saint-Georgesshy

de-Mal baie Barachois Bridgeville Perceacute Cap-dEspoir et Val-dEspoir La population de

Perceacute a connu une diminution importante depuis J971 en perdant plus du tiers de son effectif

(figure 35) Il sagit dune des plus fOltes baisses parmi les municipaliteacutes du Queacutebec

73

6000

5198

5000

4000 4028 3993

3419

6 3000 i

t 2000

3614

1000

0

1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

source des donneacutees Recensement Canada 2006

Figure 35 Eacutevolution de la population de Perceacute

Comme pour le reste de la Gaspeacutesie il sagit dun secteur qui est fortement marqueacute

par la lineacuteariteacute de loccupation humaine le long du littoral Le territoire de la MRC du

Rocher-Perceacute est un territoire ougrave historiquement et encore actuellement le deacuteveloppement

seffectue le long du littoral (MRC Rocher-Perceacute 2005) Ceci a pour effet que plus des trois

quarts de la population de la MRC du Rocher-Perceacute sont disperseacutes le long de la route 132

(MRC Rocher Perceacute 2005)

Il est important de consideacuterer le caractegravere particu lier que confegravere le statut

dalTondissement naturel et historique au territoire de Perceacute (Mongrain 2006) Les roulottes

y sont notamment interdites en dehors des campings ce qui limite le nombre de constructions

anarchiques sur Je littoral constructions qui pourraient eacuteventuellement se transformer en

reacutesidences

74

322 Portrait eacuteconomique

Dun point de vue eacuteconomique Je portrait que lon peut dresser de la municipaliteacute de

Perceacute est une petite municipaliteacute avec un important secteur primaire (principalement

foresterie et pecircches) et tertiaire (principalement lieacute au tourisme) Le secteur de lheacutebergement

et des services de restauration occupe pregraves dun actif sur 6 dans la municipaliteacute soit 154

(tableau 310) Cette forte proportion tregraves au-dessus de la moyenne provinciale (63 )

montre que le tourisme occupe une position eacuteconomique primordiale pour leacuteconomie de la

municipaliteacute de Perceacute

Tableau 310 Population active selon le secteur eacuteconomique dactiviteacute

Perceacute Rocher-Perceacute

(MRC) Gaspeacutesie

Icircles-de-Ia-Madeleine Queacutebec

Agriculture foresterie pecircche et chasse

183 107 103 2 5

Heacutebergement et services de restauration

15 4 92 77 6 3

Commerce de deacutetail 131 13 5 128 120

Fabrication 112 14l 10 8 146

Services (administratifs et autres)

8 8 33 34 3 6

Construction 77 62 57 52

Services denseignement 62 6 7 6 7 6 9

Administrations publiques 5 0 64 74 62

Soins de santeacute et assistance sociale

46 126 14 7 11 2

Transport et entreposage 35 29 41 4 6

Autres 62 9 1 11 1 21 9

Source des donneacutees Institut de la statistique du Queacutebec - Recensement de 2006 Cateacutegories du Systegraveme de Classi fication des Industries de lAmeacuterique du Nord (SCIAN) de 2002

Pourcentage des actifs de plus de 15 ans

Leacuteconomie est fortement baseacutee sur le tourisme avec notamment le parc national du

Queacutebec de lIcircle Bonaventure et du Rocher Perceacute mecircme si cette activiteacute est marqueacutee par une

grande saisonnaliteacute En effet le village de Perceacute est connu et reconnu internationalement pour

son rocher ses paysages magnifiques ainsi que la richesse faunistique de licircle Bonaventure

Le parc reccediloit de 300000 agrave 500 000 visiteurs par anneacutee (MRC du Rocher-Perceacute 2005) soit

85 agrave 150 fois plus que la municipaliteacute ne compte dhabitants Au sein de la MRC Perceacute a

7S

dailleurs eacuteteacute deacutesigneacutee comme ayant le rocircle de laquo pocircle sectoriel touristiqueraquo (MRC Rocher

Perceacute 2005) Le secteur reacutecreacuteotouristique misant sur la grande nature laventure la culture et

le tourisme de santeacute est dailleurs un creacuteneau deacutefini comme leader par le gouvernement du

Queacutebec dans le cadre de son programme ACCORD (2002 2003) Cela signifie que le

gouvernement qui a chapeauteacute le programme ACCORD juge quil sagit dun creacuteneau dans

lequel la reacutegion est en mesure de jouer un rocircle de leader nord-ameacutericain ou mondial Les

retombeacutees du tourisme estival sont donc tregraves importantes pour la municipaliteacute

Cependant la MRC du Rocher-Perceacute est la 2eacuteme MRC la plus pauvre du Queacutebec Cela

ne lui donne donc que peu de ressources pour reacutepondre aux diffeacuterentes tacircches qui lui sont

deacuteleacutegueacutees en matiegravere dameacutenagement cocirctier et ce malgreacute la longueur du trait de cocircte dont

elle a la charge et les enjeux importants auxquels elle fait face

323 Activiteacutes le long de la cocircte

Dans la reacutegion de Perceacute loccupation du territoire cocirctier se reacutepartit principalement

entre un usage lieacute aux voies de communication (34 du lineacuteaire cocirctier) aux secteurs

reacutesidentiel (8 ) commercial (4 ) ainsi quagrave la villeacutegiature (2 ) (figure 36) Limportance

des voies de communication dans le secteur cocirctier vient de la proximiteacute de la route 132 avec

la ligne de rivage ainsi que de la preacutesence de la voie ferreacutee sur la flegraveche littorale de Barachois

Les zones reacutesidentielles sont principalement relieacutees agrave linstallation des noyaux vi Ilageois

autour des ports et donc le long de la mer Mentionnons aussi que 35 de la faccedilade maritime

est encore naturelle et que 49 nest pas bacirctie (figure 36)

Les activiteacutes preacutesentes le long de la cocircte peuvent devenir des enjeux si celles-ci sont

toucheacutees par les aleacuteas naturels deacuterosion ou de submersion Il convient donc de bien les

documenter afin de mieux saisir les perspectives pour le secteur qui connaicirct deacutejagrave actuellement

plusieurs probleacutematiques cocirctiegraveres

76

autres (5 )

(J)

~ Cl C o c (J) c 1~ shyQ)

1shy

Figure 36 Occupation du territoire cocirctier agrave Perceacute Est recenseacutee loccupation la plus proche de la cocircte Par exemple mecircme si des reacutesidences sont

construites en arriegravere dune route la zone sera classeacutee laquo voie de communication raquo

bull Transports

La route 132 comme seul lien reacutegional est primordiale pour la municipaliteacute mais aussi pour

la reacutegion Cette route constitue lartegravere principale des localiteacutes ainsi que le lien privileacutegieacute avec

les reacutegions limitrophes La route nationale 132 longe le littoral sur la majeure partie de son

parcours gaspeacutesien ce qui la rend plus proche des zones agrave risque Plus de 9 km de cocirctes sont

dabord occupeacutes par cette voie qui repreacutesente 40 des voies de communication que lon

retrouve dans la zone littorale (tableau 311) En plusieurs endroits elle est agrave une distance

infeacuterieure agrave 10 megravetres de la ligne de rivage Depuis son prolongement jusquagrave Perceacute en 1929

cette voie a eacutegalement permis lessor du tourisme reacutegional

77

Tableau 311 Reacutepartition du type de voies de communication dans la zone cocirctiegravere de Perceacute

Longueur Type de voie de communication m 00 Route 132 9350 402 Route locale 2505 108 Route locale non paveacutee 3947 170 Voie ferreacutee 7448 320

TOTAL 23250 100

La voie ferreacutee construite en J911 emprunte elle aussi de grandes portions de cocircte

notamment sur la flegraveche littorale du Barachois (figure 37) Elle permet agrave un train de

passagers (le laquo Chaleurs raquo) ainsi quaux trains de marchandises de desservir Perceacute et Gaspeacute

car il ny a pas de voie ferreacutee sur la rive nord Selon Shaw et al (1998) ce tronccedilon est

menaceacute par la submersion et aussi par la migration de la flegraveche Les auteurs classifient ce

tronccedilon comme eacutetant tregraves sensible agrave la hausse du niveau marin relatif (comme 3 des cocirctes

canadiennes Shaw et al 1998)

Figure 37 La voie ferreacutee sur la flegraveche du Barachois un enjeu majeur

bull Infrastructures reacutesidentielles

Les zones reacutesidentielles occupent 8 des cocirctes (figure 36) mais elles sont eacutegalement tregraves

souvent preacutesentes immeacutediatement en arriegravere de la route 132 dans les secteurs ougrave celle-ci

longe le littoral En 200 1 421 bacirctiments se situaient agrave moins de 100 megravetres de la ligne de

rivage (tableau 312) Si Jon regarde quels sont les types de cocirctes qui semblent les plus

78

attractifs on remarque quil y a pregraves de 4 fois plus de bacirctiments en bordure des cocirctes agrave

terrasses de plage que des falaises rocheuses (en fonction de la longueur) (tableau 312) Les

noyaux villageois sont principalement installeacutes dans les zones les plus accessibles cest-agraveshy

dire les terrasses de plage car ils proviennent historiquement danciennes installations de

pecircche Cependant lon sait maintenant que ce sont les zones soumises aux plus forts risques

deacuterosion et de submersion

Tableau 312 Reacutepartition des bacirctiments agrave moins de 100 m du trait de cocircte selon le type de cocircte

Nombre de Longueur Bacirctiments par km bacirctiments de cocircte (km) de cocircte

Falaise 258 389 66 Terrasse de place 160 61 262

TOTAL 418 450 93

Le haut taux de deacuteveloppement (maisons et chalets) du littoral de la baie des Chaleurs fait

que la reacutegion va ecirctre affecteacutee par des probleacutematiques majeures agrave lavenir bien que

physiquement la cocircte ne soit seulement consideacutereacutee que modeacutereacutement sensible agrave la hausse du

ni veau mari n (Shaw et al 1998) La municipaliteacute de Perceacute sinscrit elle aussi dans ce

contexte

bull Villeacutegiature

Les zones de villeacutegiatures sont occupeacutees par des chalets ou des reacutesidences secondaires Elles

occupent seulement 2 des cocirctes agrave Perceacute puisque les touristes logent plutocirct dans les

nombreux hocirctels et motels

bull Activiteacutes reacutecreacuteatives

Plusieurs activiteacutes reacutecreacuteatives sont pratiqueacutees le long de la cocircte de Perceacute (carte 38) On

compte notamment la cueillette de mollusques (myes coques) la deacutetente sur les plages la

baignade la randonneacutee peacutedestre la randonneacutee cyclable la reacutecolte dagates et de jaspes Ces

activiteacutes sont pratiqueacutees aussi bien par la population locale que par les touristes de passage

() Cgt ~

vgt Saint-Georgesshy

00 ~ de-Mal baie

gtshyo ~

lt ~

(Il (gt

o ~

(Ti (Il (gt Pointeshy

~ Saint-Pierre

3 Cgt

2middot 3 (Il (gt

a (Il

Cgt Golfe Saint-Laurent (Il

03 o l

a (Il

(Il

5 (Il

--shyN o 8 ---shy Clp ltlEspOIr

PrCicircmenJf1F1

AclivltSUlllt-Ij)ltlGlllJll

A Bgnd l leo~y~~ oilOI AAcl ISanebull ~ an

bull

erf oIo1tlt dl P 1 11 C - dcl$ ~411fi7 ObbullbullolO ~ ~

0- ~~

~ Secteur de Perceacute

D bull Cap BlallC

Icircle Bonaventure

_ Rc([~ CJ1(j11 P S f1 (te j)Sp bullmiddot

III SOrtlllS tIl nit oS

Q bull 10 KIIl

1 1 1 1 -----1__----_--J 0 -l

80

bull Infrastructures eacuteconomiques

Les infrastructures eacuteconomiques comprennent les infrastructures lieacutees agrave lactiviteacute touristique

qui sont tregraves importantes pour la reacutegion Celles-ci sont souvent construites en bordure de

leau afin de profiter de lattrait que la vue peut exercer sur les touristes Ainsi sur le

territoire deacutetude 25 km de cocirctes sont occupeacutes par ces infrastructures agrave haute valeur

(tableau 313)

Tableau 313 Longueur des cocirctes occupeacutees par les infrastructures touristiques

Longueur Type dinfrastructure touristique m 00

Heacutebergements 1 629 628 Heacutebergement et commerce 85 33 Heacutebergement et restauration 93 36 Restauration 140 54 Camping 647 250

TOTAL 2595 100

bull Activiteacutes portuaires

Les 3 ports du secteur (LAnse-agrave-Beaufils Perceacute et Belle-Anse) sont non seulement la base

de leacuteconomie des pecircches du secteur mais aussi celle des activiteacutes touristiques Ces

infrastructures sont donc importantes pour la municipaliteacute

bull Infrastructures patrimoniales

Dapregraves lOffice queacutebeacutecois de la langue franccedilaise (2008) le patrimoine et plus

particuliegraverement le patrimoine historique fait reacutefeacuterence laquo agrave lensemble des richesses dordre

culturel appartenant agrave une communauteacute et transmissibles dune geacuteneacuteration agrave une autre raquo Dans

la zone deacutetude cela comprend principalement des sites domestiques et des sites maritimes

(Rioux-Pin 2008) Certains sont classeacutes et dautres non Parmi les sites maritimes on

retrouve par exemple les entrepocircts de la compagnie de pecircche Robin servant de postes

daccueil pour le parc de la Sepaq ou le phare du Cap Blanc Les sites domestiques quant agrave

eux sont des exemples de maisons historiques qui ont pu ecirctre preacuteserveacutes jusquagrave nos jours

81

Deux sites cocirctiers sont classeacutes dans le Reacutepertoire des lieux patrimoniaux du Canada

(2009) agrave savoir la Villa Frederick James et la Maison Briard dans le centre du village de

Perceacute (figure 38) Ce reacutepertoire inventorie eacutegalement lensemble de Jarrondissement naturel

de Perceacute pour son inteacuterecirct historique important Linventaire reacutealiseacute par Pichat et Patsy (1998)

dans le cadre du Plan directeur du patrimoine de la Gaspeacutesie comprend les deux maisons

preacuteceacutedemment classeacutees mais y ajoute eacutegalement la Reacutesidence Plourde (Anse-agrave-Beaufils)

Toutes les infrastructures patrimoniales ne beacuteneacuteficient donc pas dune protection

Figure 38 Exemple de patrimoine domestique maison ancienne (village de Perceacute)

CHAPITRE IV

EacuteVOLUTION HISTORIQUE DES RISQUES COcircTIERS ET DE LOCCUPATION DU

TERRITOIRE EN LIEN AVEC SA GESTION

Afin de deacuteterminer en quoi lapplication de mesures de gestion de la zone cocirctiegravere a

pu influencer leacutevolution de loccupation des terres et les risques cocirctiers une eacutetude de

leacutevolution historique de loccupation du territoire a eacuteteacute effectueacutee Leacutetude sest inteacuteresseacutee

dabord au cadre bacircti puis aux surfaces non bacircties et finalement aux voies de

communication

Au deacutebut du 20egraveme siegravecle aucune regraveglementation nencadrait les constructions et la

deacutelivrance des permis de construction Au cours de la i-e moitieacute du siegravecle des lois ont eacuteteacute

voteacutees et progressivement appliqueacutees afin dharmoniser les usages et de limiter les risques

pour les populations Les objectifs de ce chapitre sont donc (a) didentifier les modifications

de loccupation des terres et les divers eacuteleacutements qui en sont la source (b) de cerner quels ont

eacuteteacute les effets de la mise en place de lois de gestion des constructions par les MRC et les

municipaliteacutes et enfin Cc) danalyser leacutevolution des risques cocirctiers pour le territoire

83

41 Eacutevolution du cadre bacircti

Les objectifs concernant leacutevolution du cadre bacircti sont de deacuteterminer leacutevolution de

loccupation du sol dans la zone littorale et de voir limpact des politiques dameacutenagement de

la zone cocirctiegravere et plus particuliegraverement de la politique de protection des rives du littoral et

des plaines inondables de 1987 et du scheacutema dameacutenagement de 1989 sur lorganisation du

territoire et des risques cocirctiers Limpact que pourraient avoir dautres facteurs tels que

leacuteconomie ou le contexte historique sur cette eacutevolution sera eacutegalement consideacutereacute

41 J Eacutevolution geacuteneacuterale du nombre de bacirctiments dans la zone Littorale

En 2001 le nombre de bacirctiments dans la zone littorale de Perceacute (agrave moins de J km de

la 1igne de rivage) eacutetait de 1 328 Il a subi une hausse entre 1934 et 1963 puis une baisse

jusquen 1980 puis une nouvelle hausse jusquagrave nos jours Le nombre de bacirctiments na

toutefois pas atteint le niveau de 1963 (figure 41) La diffeacuterence entre le deacutenombrement des

recensements de Statistique Canada et celui obtenu par photo-interpreacutetation est due agrave la

diffeacuterence de territoire couvert (toute la municipaliteacute versus la seule zone littorale) Mais les

tendances deacutevolution du nombre de bacirctiments sont similairement agrave la hausse depuis les

anneacutees 80 (par photo-interpreacutetation ou avec les recensements de Statistique Canada) Entre

198081 et 200 l le nombre de bacirctiments a augmenteacute entre 13 et 14 (respectivement par

photo-interpreacutetation et dapregraves les recensements)

84

1800

1600

1425 1430

1400 1328

1200

1000

800 l-shy --J

1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

( Recensements ~~ Photointerpreacutetation

Figure 41 Nombre de bacirctiments obtenu par photo-interpreacutetation et nombre de logements priveacutes occupeacutes dapregraves les recensements

Cette hausse contraste cependant avec la tendance agrave la baisse de la population de la

municipaliteacute qui a perdu 29 de sa population entre 198 J et 2006 (figure 42)

6 CXXl -----------------------------shy

5100 4EŒJ

5CXXl 4686

4028 3993 4CXXl

3614 3419

3CXXlshy

2 CXXl 1 43) 1410 1 BX) 1 400 1 53)

1 middot1~65~-~1~~~~~bullbull=--bullbull~--bullbull---bullbull--- 1 CXXl

OL---------------------------J 1970 1975 1000 1005 1rogt 1005 2005 2010

Pcpulation ---+- LqpTents prieacutes occLpeacutes

source des donneacutees Recensement Canada 2006

Figure 42 Eacutevolution de la population et du nombre de logements priveacutes occupeacutes agrave Perceacute

85

Bien que la cocircte soit principalement constitueacutee de falaises rocheuses les terrasses de

plage accueillent plus de 47 fois plus de population par kilomegravetre de cocircte (figure 43)

Cependant on constate que le nombre de bacirctiments proches des falaises a eacuteteacute multiplieacute par 2

depuis 1934

16

14

~ 12~

~ a 10

1 8

~

~ 6

~ ~ 4

~ 2 0

0 bull bull bull bull 0 bull bull 193gt 1940 1950 1900 1970 1900 1900 2OCO 2010

Terrasse ce page 3J m -0- Falaise 3J m -tr-- Terrasses ce page 15 m - Falaise 15 m

15 m bacirctiments entre 0 et 15 megravetre du trait de cocircte 30 m bacirctiments entre 0 et 30 m du trait de cocircte

Figure 43 Eacutevolution du nombre de bacirctiments par kilomegravetre de cocircte en fonction du type de cocircte

412 Nombre de bacirctiments agrave risque et normes de gestion de la cocircte

Deux cateacutegories dinfrastructures sont consideacutereacutees comme laquo agrave risqueraquo soit celles qui

sont situeacutees entre 0 et 15 megravetres de la ligne de rivage ainsi que celles situeacutees entre 0 et 30

megravetres Ces deux distances agrave la cocircte peuvent de maniegravere reacutealiste correspondre agrave 50 ans

deacuterosion dans le secteur de Perceacute En 2001 le nombre de bacirctiments agrave risque selon le

sceacutenario probable seacutetablissait en effet quelque part entre le nombre de bacirctiments agrave moins de

15 m et celui agrave moins de 30 m (figure 44) Le nombre de bacirctiments qui est agrave risque probable

deacuterosion se situe donc quelque part entre les deux marges selon la configuration et la

86

dynamique propre agrave chaque secteur Eacutetant donneacute quil nexiste pas de donneacutee de sceacutenario

probable pour les anneacutees anteacuterieures les deux marges (15 et 30 m) ont eacuteteacute consideacutereacutees

comme le meilleur moyen dobtenir une estimation fiable du nombre de bacirctiments agrave risque

deacuterosion pour notre analyse de leacutevolution historique des infrastructures agrave risque

Le nombre de bacirctiments agrave risque connaicirct une augmentation nette depuis les anneacutees

1980 soit une augmentation de 35 uniteacutes pour ceux situeacutes agrave moins de J5 megravetres de la ligne de

rivage et une hausse de 44 uniteacutes pour ceux situeacutes agrave moins de 30 megravetres (figure 44)

200 175

180 bull 160

ll c 140

ecirc 120+gt

~ Q) 100 98 0 ~ 80 -g ~ 60

40 42 40

43

66bull64

20 29

0

1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

_ agrave moins de 30 m de la ri-e agrave moins de 15 m bull SceacutenariOll probable deacuterosion pour 2050

Figure 44 Nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion selon leur distance agrave la cocircte

Au Queacutebec les eacuteleacutements de reacuteglementations reacutegissant les risques naturels sont entreacutes

en vigueur en 1979 avec la Loi sur lameacutenagement et lurbanisme (LAU) puis concernant

lameacutenagement des littoraux ont eacuteteacute compleacuteteacutes en 1987 par le biais de la Politique de

protection des rives du littoral et des plaines inondables dans le cadre de la Loi sur la qualiteacute

de lenvironnement (LQE) (figure 45) La Loi sur lameacutenagement et lurbanisme eacutevoque

cette compeacutetence dans son article 54 laquoLe scheacutema dameacutenagement et de deacuteveloppement

doit agrave leacutegard du territoire de la municipaliteacute reacutegionale de comteacute deacuteterminer toute zone ougrave

Joccupation du sol est soumise agrave des contraintes particuliegraveres pour des raisons de seacutecuriteacute

87

publique telle une zone dinondation deacuterosion de glissement de terrain ou dautre

cataclysme ou pour des raisons de protection environnementale des rives du littoral et des

plaines inondables raquo (LAU Section Il 54 1979) Puis la politique de protection des rives

du littoral et des plaines inondables ajoute quil est laquo interdit lutilisation des rives et du

littoral des lacs et des cours deau pour reacutealiser des constructions des ouvrages ou des

travaux raquo (MDDEP 2009) Dans la MRC du Rocher-Perceacute les recommandations de ces

deux lois ont eacuteteacute appliqueacutees en 1989 par la mise en place du scheacutema dameacutenagement La

MRC du Rocher-Perceacute utilise de maniegravere stricte les marges prescrites par la LQE lorsquil

sagit de deacuteterminer les zones agrave risque eacutetant donneacute quelle ne dispose pas de moyens

financiers ou techniques pour reacutealiser dautres eacutetudes de risque qui permettraient didentifier

toutes les zones soumises agrave des contraintes

r------------------------------------------------------------------------------

1

Reacutecapitulatifdes lois dameacutenagement 1

1

1979 Loi sur lameacutenagement et lurbanisme - Instauration des scheacutemas dameacutenagement (responsabiliteacute des MRC) - Identification des zones ougrave Joccupation du sol est soumise agrave des contraintes

1987 Loi sur la qualiteacute de lenvironnement Inclus la Politique de protection des rives des berges et des plaines inondables - Objectif principal protection environnementale de leacutecotone - Objectif secondaire assurer la seacutecuriteacute des personnes et des biens

t

- Bandes de 10 ou 15 megravetres agrave compter de la limite des hautes eaux t

1 t t t

Modi fieacutee en 199 J 1996 2005 el 2008 t t 1 t

1989 Entreacutee en vigueur du 1er scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute 1 1 1 t 1 1 1(anciennement MRC de Pabok)

11 1 - Applique la LQE avec une marge variant de 10 agrave 15 m 1 1 1

1 1 1 1 1

1

- Reacutepond ainsi aux objectifs de la LA U en ce qui a trait aux zones soumises agrave contrainte 1

1 1 1 2001 Loi sur la seacutecuriteacute civile 1

t - Creacuteation des scheacutemas de seacutecuriteacute civile (responsabiliteacute des MRC) 1t _ -----------1

Figure 45 Reacutecapitulatif chronologique des lois dameacutenagement (Queacutebec)

Alors que ces deux lois (LAU et LQE) doivent permeltre de limiter les risques naturels pour

les populations du Queacutebec et plus particuliegraverement dans les zones littorales on peut constater

une hausse du nombre et du pourcentage de bacirctiments il risque en zone littorale depuis ces

anneacutees-lagrave (figures 44 et 46)

88

18

al J 0 rigt C

16

14

12

lt) ) lt -J

0gt 1shy0gt

w a -J

1shy00 0gt

co eumlE Q)

_Q) E ~ Q) u Cl)

Cf) co C

bullbull Q)

0gt E 00 co0gt _

CIl -0

$ 10 c ltgt ecirc 8 ~ -el 6 ~ 0

4

2

0 193) 1940 1950 1~ 1970 1œcJ 1900 2CXXl 2010

agrave moins de 30 m __-agrave moins de 15 m t selon le Sceacutenario probable

Figure 46 Eacutevolution de la proportion de bacirctiments agrave risque parmi ceux de la zone littorale

Lapplication de ces lois ne semble donc pas avoir permis de limiter ou de stabiliser

les constructions dans des secteurs probablement agrave risque agrave contrario elles ont mecircme

augmenteacute depuis Cette tendance agrave la hausse peut ecirctre lieacutee agrave la conjoncture qui favorise la

proximiteacute de leau pour des raisons de bien-ecirctre personnel (paysage activiteacutes littorales cadre

de vie) Mais cela soulegraveve un problegraveme de gouvernance puisque les lois qui ont eacuteteacute mises en

place au bon moment nont pas joueacute leur rocircle de protection de la population et des biens ni

du milieu naturel Alors mecircme que la hausse du nombre de bacirctiments dans la zone littorale

est seulement de 13 entre 1980 et 200 l le nombre de bacirctiments dans les 15 premiers

megravetres de la zone agrave risque augmente de 1333 (tableau 41) La tendance agrave la hausse est

donc plus forte lorsquon se rapproche du trait de cocircte

Tableau 41 Eacutevolution du nombre de bacirctiments proches du trait de cocircte

Distance des bacirctiments Evolution entre avec la cocircte 1980 et 2001 ()

entre 0 et 15 m + 1333 entre 0 et 30 m + 512

89

Dans le cadre de lapplication de la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement 716 de notre

zone deacutetude devrait posseacuteder une marge inconstructible dau moins 15 megravetres (annexe 4) Il

est donc possible de sinterroger sur lorigine des 21 nouveaux bacirctiments qui viennent

sajouter entre 1992 et 2001 aux 43 qui eacutetaient deacutejagrave agrave risque agrave moins de 15 megravetres de la ligne

de rivage (figure 44)

413 Eacutevolution du type de bacirctiments

La forte baisse agrave la fois de la proportion de bacirctiments agrave risque ainsi que de leur

nombre entre 1934 et 2001 peut paraicirctre surprenante Des analyses compleacutementaires des

types de bacirctiments ont donc eacuteteacute effectueacutees pour deux secteurs (village de Perceacute et Capshy

dEspoir) afin didentifier en plus du nombre la vocation et le type de bacirctiment (tableau 42

et 43)

Tableau 42 Type et vocation des bacirctiments pour le secteur de Cap-dEspoir

~

0 Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de

0shyC) bacirctiments secteur 30 m 15 m w 0 activiteacute lieacutee agrave la pecircche 5 3 1 0shyro uuml entrepocirctgrangehangar 27 8 6

ltt habitation 35 2 1 C) Dl ~ TOTAL 67 13 8

Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de

bacirctiments secteur 30 m 15m 0 0shy activiteacute lieacute agrave la pecircche - - -C)

w =0

entrepocirctgrangehangar 16 2 2 0shyCIl

habitation 48 7 2 0 chalet 2 2 1 rshy0 commerce 1 - -0 N halte routiegravere 1 1 1

TOTAL 68 12 6

90

Tableau 43 Utilisation des bacirctiments pour le secteur du village de Perceacute

Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de bacirctiments secteur 30m 15 m

00)

2 activiteacute lieacute agrave la pecircche 16 8 5 0)

0 0)

entrepocirctgrangehangar 18 3 2 0 habitation 100 10 4 0)

0gt ~ eacuteglise 1 - --gt phare 1 1 -ltt C) (j) r-

gros bacirctiment indeacutetermineacute 7 - -

petit bacirctiment indeacutetermineacute 17 8 6

TOTAL 160 30 17

Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de bacirctiments secteur 30m 15 m

activiteacute lieacute agrave la pecircche - - -

entrepocirctgrangehangar 9 - -

habitation 172 11 3

eacuteglise 1 - -

phare 1 1 -00)

2 commerce 24 1 1 0)

0 eacutecole 3 - -0)

0 0)

0gt

motelhotelheacutebergement campinq

101 30 15 ~ -gt site historique de pecircche 4 1 1

r-service public 7 - -

a a bar 2 1 -CI

restaurant 11 2 1

garage municipal 3 1 -

maison mobile 11 - -

autre 2 1 -

gros bacirctiment indeacutetermineacute - - -petit bacirctiment indeacutetermineacute 11 - -

TOTAL 362 49 21

91

Ces analyses reacutevegravelent une diffeacuterence notable dans les usages des bacirctiments En 1934

les bacirctiments cocirctiers comprennent plutocirct des reacutesidences ainsi quun grand nombre de

bacirctiments relieacutes agrave la pecircche ou des hangarsentrepocirctsgranges alors quaujourdhui ces

bacirctiments utilitaires agrave faible valeur et ces cabanes qui semblent veacutetustes ont complegravetement

disparu (Cap-dEspoir) (voir tableaux 42 et figure 47-A) Dans le village de Perceacute le mecircme

type de bacirctiments eacutetait preacutesent en 1934 mais en 2001 ils ont eux aussi disparu au profit dune

nouvelle classe de bacirctiments agrave savoir les eacutetablissements dheacutebergements pour touristes

(motel hocirctel camping) (voir tableaux 43 et figure 47-B) Ces derniers repreacutesentent

dailleurs 71 (agrave 15 m) et 64 (agrave 30 m) des bacirctiments agrave risque du secteur Les bacirctiments

actuels ont une valeur ajouteacutee plus importante que ceux des anneacutees 30 agrave cause des retombeacutees

eacuteconomiques quils procurent agrave la communauteacute Le type de construction a eacutevolueacute au cours du

20egraveme siegravecle Ils sont eacutegalement plus vulneacuterables aux risques cocirctiers notamment car les

habitations sont occupeacutees de maniegravere annuelle et non plus seulement durant la peacuteriode

estivale Ainsi comme les coucircts des bacirctiments et leur vulneacuterabiliteacute ne sont plus les mecircmes en

2001 par rapport agrave ce quils eacutetaient en 1934 les risques inheacuterents sont eacutegalement diffeacuterents

92

A - Cap-dEspoir 1934 2001

Activiteacutes lieacutees Halte routiegravere agrave la pecircche 17

13

17 Chalet

3374 HabitationEntrepocircUgrangehangar

B - Village de Perceacute 1934 2001 Petits Site historique de pecircche

Activiteacutes lieacutees bacirctiments 5 - shy

agrave la pecircche35 Restaurant ~4

29 5 5

o o 3 3 CD ()

12 CD

EntrepocircU grange 71

24 hangar MotelHocirctel Habitation HeacutebergemenUCamping

Figure 47 Type de bacirctiments agrave moins de 15 m du trait de cocircte

La baisse dans le nombre de bacirctiments agrave risque cocirctier ressentie principalement entre

1934 et 1963 puis plus faiblement entre 1963 et 1981 correspond donc probablement au

deacutemantegravelement des anciens types de bacirctiments La hausse qui suit viendrait de la construction

du nouveau type de bacirctiments tels que les eacutetablissements dheacutebergements touristiques les

commerces ou les restaurants Le laquocreuxraquo correspondrait ainsi agrave la transition entre deux

types dactiviteacutes Ces variations correspondent agrave leacutevolution historique des activiteacutes en

Gaspeacutesie soit une eacuteconomie baseacutee principalement sur la pecircche jusquau milieu du siegravecle puis

une baisse de lactiviteacute eacuteconomique dans les anneacutees 80 lors de la transition dactiviteacutes et

93

enfin depuis le milieu des anneacutees 80 une reprise de lactiviteacute eacuteconomique gracircce au

deacuteveloppement important du tourisme En 1930 plus de 75 des familles de Perceacute

pratiquent la pecircche (Blanchard 1935) alors quen 2001 lensemble du secteur primaire

nemploie plus que 192 des actifs (Recensement Canada 2006)

4 J4 Exemple du Barachois

Lexemple de loccupation humaine sur le Barachois de la Malbaie (carte 41) est

inteacuteressant en ce qui concerne les constructions situeacutees proches de la ligne de rivage et donc

dans la zone agrave risque deacuterosion et de submersion

Barachois

Flegraveche littorale

Cap-dEspoir Perceacute

a 2 000 4 000 8 000 megravelre__==JI Fond de ca1e bltlw de dCfl1t-fls 1000000lptUQUeS CtJ Ou~bec ar 1 20 OOD DlrwlHS LDGlCZ UIIMlrSllfl du QudbK a RUTlcvslll

Carte 41 Localisation du Barachois de la Malbaie (Perceacute)

Les photographies de 1934 nous permettent didentifier 34 bacirctiments sur la flegraveche

littorale (figure 48) Tous sont situeacutes agrave moins de 30 megravetres de la ligne rivage (inteacuterieure ou

exteacuterieure du Barachois) Ces constructions reacutesultant toutes dun mode de vie traditionnel lieacute

agrave la pecircche (Desjardins et al 1999) se situent tregraves pregraves de la rive et mecircme sur la ligne de

rivage ou sur la plage pour certaines dentre elles Leur nombre important en 1934 a connu

94

une baisse drastique jusquen 1963 (figure 48 et 49) Agrave partir de ce moment la flegraveche

littorale de Barachois na plus abriteacute aucune construction

40

35 34

30

25

20

15

10

5

0 o o 0 o o

1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

______ agrave moins de 30 m de la rie agrave moins de 15 m

Figure 48 Nombre de bacirctiments agrave risque sur la flegraveche littorale

Ligne de rivage en 2001 250 500--==---- meacutetres

N

t Figure 49 Bacirctiments preacutesents sur lextreacutemiteacute nord de la flegraveche littorale

95

Il est donc possible de se demander si les risques pouvaient ecirctre consideacutereacutes comme

importants en 1934 sachant quil sagissait de constructions en bois souvent deacuteplaccedilables et

sur pilotis comme en attestent les figures 410 et 411 La nature mecircme de ces constructions agrave

savoir des habitations temporaires et des hangars en lien avec la pecircche neacutecessitait leur

construction si proche de la ligne de rivage Le risque eacutetait cependant minimiseacute agrave cause de la

relative faible valeur des bacirctiments leur deacuteplacement aiseacute le type de construction (sur pilotis

habitation seulement agrave leacutetage supeacuterieur) et labsence de reacuteseaux deau et deacutelectriciteacute Ainsi

les bacirctiments de 1934 semblaient mieux adapteacutes agrave la dynamique cocirctiegravere notamment pour le

risque de submersion que les bacirctiments actuels que lon retrouve souvent sur les flegraveches

littorales de la Gaspeacutesie

Figure 410 Poste de pecircche de Barachois vers 1935

96

Figure 411 Vue sur la flegraveche de Barachois (deacutebut du 20egravelle sciegravecle)

415 Origine des risques cocirctiers

Laugmentation du nombre de bacirctiments agrave risque ne reacutesulte que tregraves paltiellement du

deacuteplacement de la ligne de rivage par eacuterosion En effet parmi les bacirctiments agrave risque en 2001

seulement 87 le sont devenus agrave cause dun rapprochement de la ligne de rivage par

eacuterosion (tableau 44 et figure 412) Lorigine du risque en 2001 est principalement quils

eacutetaient deacutejagrave agrave risque en 1980 (pour 504 dentre eux) ou que ce sont de nouvelles

constructions (409 ) La reacutepartition de Jorigine du risque deacuterosion reste la mecircme quel que

soit le type de cocircte (figure 411)

Tableau 44 Bacirctiments agrave risque en 2001 en fonction de lorigine du risque

Total A risque en

1980 Eacuterosion

Nouvelle construction

N 127 64 11 52 100 504 87 409

97

90

80

70

60

50

40

30

20

10

o Tout twe de cocircte Terrasse de plage Falaise

bull Agrave risque en 1980 Eacuterosion D Noueurolle construction

Figure 412 Origine du risque des bacircti ments de 2001 en fonction du type de cocircte

Les bacirctiments nouvellement agrave risque en 2001 par rapport agrave 1980 sont agrave plus de 82 de

nouvelles constructions (tableau 45 et figure 413) Ceci signifie que bien que des lois eacutetaient

progressivement mises en place de nouvelles constructions ont tout de mecircme eacuteteacute reacutealiseacutees

Celles-ci font deacutesormais partie des constructions potentiellement agrave risque agrave Perceacute

Tableau 45 Origine du risque deacuterosion pour les bacirctiments nouvellement agrave risque (1980-2001)

N

Total 63 100

Erosion 11

175

Nouvelle construction 52

825

98

Eacuterosion 17

83

Nouvelle construction

Figure 413 Causes de la hausse du risque pour les bacirctiments

Ainsi si lon ne tient plus compte des bacirctiments destineacutes speacutecifiquement agrave se trouver

pregraves de leau et adapteacutes agrave leur localisation (cest-agrave-dire ceux de la flegraveche du Barachois) le

nombre de bacirctiments agrave risque en 1934 est infeacuterieur agrave celui de 2001 (120 vs 127)

(figure 414) De plus le changement de vocation dans les bacirctiments (de temporaire agrave

permanent de hangar agrave hocirctel) a sucircrement entraicircneacute une hausse de la valeur des biens qui sont

agrave risque La prise en compte du type de bacirctiment dans lanalyse du risque est donc tregraves

importante afin deacutevaluer la vulneacuterabiliteacute que subissent les communauteacutes cocirctiegraveres ainsi que

son eacutevolution historique Les lois relatives agrave lameacutenagement et leur mise en application

progressive ne semblent donc pas avoir dimpact surtout comparativement agrave la volonteacute de

deacutevelopper le secteur eacuteconomique du tourisme sur le bord du littoral

bull bull

99

140

127 120

120 120------- 108 100 ll c

ecirc 80jl 66til0 6ID 600 6341~ 60 ecirc 40

38

0 bull37 20 bull 27

c

0 ---- shy

1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

-- agrave 30m de la rie bull agrave 15m de la rie --s- SP

Figure 414 Eacutevolution du nombre de bacirctiments agrave risque excluant ceux de la flegraveche littorale de Barachois

Les reacutesultats obtenus agrave la suite de lanalyse de leacutevolution du cadre bacircti indiquent donc que

~ le nombre de bacirctiments agrave risque a connu une baisse jusquen 1980 puis une hausse

depuis linstauration des nouvelles lois dameacutenagement du territoire en 1979 1987

et 1989 na pas empecirccheacute cette hausse

~ concernant le type de bacirctiments dans les deux secteurs speacutecifiques il est possible de

constater un changement de vocation alors quen 1934 il sagissait principalement de

bacirctiments lieacutes agrave la pecircche et de hangars en 2001 il Y a plutocirct des commerces et des

bacirctiments agrave vocation touristique ainsi quune plus forte propol1ion dhabitations le

type de bacirctiment est important concernant leur vulneacuterabiliteacute et le niveau de risque

associeacute

~ les nouveaux bacirctiments agrave risque sont tregraves majoritairement de nouvelles constructions

et non des bacirctiments preacuteexistants qui se retrouvent aujourdhui trop pregraves de la cocircte du

fait du recul de la ligne de ri vage

Les impacts socio-eacuteconomiques dune mauvaise reacuteglementation ou encore de labsence

dapplication de la reacuteglementation en vigueur dans les zones cocirctiegraveres sont importants car les

bacirctiments littoraux sont les plus coucircteux et dusage diffeacuterent de ceux de la moyenne du

territoire

100

42 Eacutevolution des superficies non bacircties

Les objectifs de lanalyse concernant leacutevolution des supeJficies non bacircties sont

dobserver leacutevolution des surfaces dans la zone littorale quelles soient boiseacutees agricoles ou

en friche et dy deacuteceler le reflet de leacutevolution des conditions eacuteconomiques du secteur Dans

une perspective de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres les milieux non bacirctis ou naturels

peuvent favoriser la reacutesilience des systegravemes cocirctiers notamment en jouant le rocircle de zones

tampons lors des eacutevegravenements climatiques extrecircmes (Bernatchez et al 2008 a) Leur preacutesence

en zone littorale est donc primordiale et leur anthropisation aurait pour conseacutequence de

reacuteduire la reacutesilience cocirctiegravere aux changements climatiques appreacutehendeacutes et daugmenter le

niveau de risque dans les zones urbaniseacutees ou ameacutenageacutees adjacentes (Bernatchez et al

2008 a)

42 Superficies agricoles

Les superficies agricoles ont subi une baisse importante de 75 ou 800 ha depuis

1934 passant de 1 061 ha agrave 260 ha (figure 415)

1200

1001

1000

800 675

~ 600

~ I

400

260

200

o 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

Figure 415 Eacutevolution des superficies agricoles

101

Ce fait reflegravete un abandon de terres cultiveacutees depuis le deacutebut du siegravecle dans la reacutegion

Actuellement le secteur primaire dans son ensemble ne repreacutesente que moins de 20 des

actifs (Recensement Canada 2006) Au deacutebut du siegravecle une agriculture qui compleacutetait les

revenus des familles de pecirccheurs eacutetait pratiqueacutee Cependant les terres littorales de Perceacute ne

sont pas toujours dexcellente qualiteacute et ont le plus souvent des limitations agronomiques

telles quune faible fertiliteacute ou un relief inadapteacute (lRDA 2009) Ainsi avec leacutevolution et

lameacutelioration des conditions de vie cette agriculture moins rentable a eacuteteacute la premiegravere agrave ecirctre

abandonneacutee Cela a pu eacutegalement ecirctre amplifieacute par leacuteloignement Il est agrave noter que selon la

Loi sur la protection du territoire agricole agrave peine 1 de la bande cocirctiegravere est zoneacutee comme

ayant une affectation agricole (carte 42 et figure 416)

secteur agrave leacutetude

o Zonage municipal

Urbanise (reacutesidences et commerces)

Service public

Conservation

Agricole

Eau

carlogaphle recircariseacutee por Susan Orejza 2009o 1250 2500 50~egravetres SoUlCO dOs donneacutee MRC du Rochol-Porceacute

Carte 42 Occupation des terres preacutevue au scheacutema dameacutenagement

102

Agricole 1

Autre 03 ~- 4 Rurale

Territoire 74

urbaniseacute 8

Figure 416 Affectations du sol dapregraves le scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute

(vis-agrave-vis de la surface de la zone cocirctiegravere)

422 Boiseacutes

Les surfaces boiseacutees de la zone Jittorale ont augmenteacute depuis 1934 passant de J 143

agrave 1 504 hectares gagnant ainsi 361 ha (figure 417) On peut supposer que les boiseacutes ont

repris de limportance agrave la su ite de labandon des moins bonnes tetTeS agricoles

423 Superficies en friche

Tout comme les surfaces boiseacutees les superficies en friche occupent plus de surface

en 2001 par rapport agrave 1934 en connaissant une augmentation de 395 ha (figure 417)

103

2500

2000

2059

bull 1 7Π-

bull 1504

~ 1500

1 n3shy 1203 1351

1328

~ 1000 143

554 500

--------~ 1

159 o 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

__ Boiseacutes et hiches -ltgt-- Superficies boiseacutees Superficies en Friches

Figure 417 Eacutevolution des superficies non bacircties dans la zone littorale (Perceacute)

424 Synthegravese de leacutevolution des supeifuies non bacircties

Au total les superficies non bacircties (boiseacutees en friche et agricoles) ont perdu 451 ha

entre 1934 et 2001 (figure 418) Cette surface est donc maintenant urbaniseacutee ce qui

saccorde avec laugmentation du lineacuteaire routier ainsi que du nombre de bacirctiments qui ont

eacuteteacute mesureacutes Les surfaces de friche et boiseacutees prenant la place des terres preacuteceacutedemment

agricoles (annexe 5)

104

100 ~ ~ (l)

ecirc 75

321 317 334

~

~ ~ 50 374

489l 591~

c 0 25+=gt

~

~ a 1934 1975 2001

bull Pgrioole D Friches et boiseacutes D Urbain

Figure 418 Eacutevolution de loccupation de la superficie littorale (en )

43 Eacutevolution des voies de communication

Les objectifs concernant les voies de communication sont de cartographier

leacutevolution des traceacutes des routes et des voies ferreacutees sur le territoire cocirctier de recenser le

deacuteplacement de certains tronccedilons effectueacute par le ministegravere des Transports du Queacutebec (MTQ)

ainsi que les raisons de ces deacuteplacements destimer de quelle maniegravere les connaissances

scientifiques et traditionnelles ainsi que des lois dameacutenagements ont influeacute sur ces choix et

enfin deacutetablir un eacutetat actuel des risques menaccedilant les voies de communication pour la zone

cocirctiegravere de Perceacute

Les voies de communication gaspeacutesiennes suivent principalement les implantations

humaines et longent donc la cocircte (figure 419) La route nationale qui relie les villages cocirctiers

gaspeacutesiens est la route 132 Le village de Perceacute a eacuteteacute relieacute au reste du reacuteseau routier provincial

19egravemc en 1928 (Mongrain 2006) quant agrave la voie ferreacutee elle a eacuteteacute termineacutee au milieu du

siegravecle

105

Cf)B - Voie ferreacutee Q)

~ LL

Figure 419 Voies de communication proches du littoral agrave Perceacute

Il Ya eu de nouvelles constructions de routes dans les anneacutees 70 notamment la route

132 qui a eacuteteacute refaite ce qui a fait augmenter Je nombre de kilomegravetres de routes dans le secteur

deacutetude (figure 420) Ensuite par labandon ou la destruction danciens tronccedilons la longueur

totale des voies de communication a diminueacute Cependant il est agrave noter que localement les

anciens tronccedilons de routes ont pu ecirctre releacutegueacutes au rang de routes municipales Enfin de

nouvelles constructions ont fait augmenter la longueur totale de voies de communication

entre 1934 et 2001 La longueur des voies ferreacutees a quant agrave elle agrave peine eacutevolueacute depuis 1934

passant de 169 agrave 17 kilomegravetres

106

100

00

00 709 720

~ 70

0 705 0

~ 60 679

~

~ 50 0

516 0 shy

40 J Q) J 3) al C

S 20

10 bull169 bull169 bull169 bull170 bull170 -170

0

1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

-(gt FbJtes bull Voie ferreacutee

Figure 420 Eacutevolution de la longueur totale des voies de communication (routes et voie ferreacutee) en zone littorale de Perceacute

43 J Voies de communication agrave risque

En 1934 pregraves de 103 km de voies de communication se trouvaient dans une zone agrave

risque deacuterosion alors quen 2001 ce sont plutocirct 148 km qui sont agrave risque soit une hausse de

plus de 40 (figure 421 et tableau 46)

Tableau 46 Longueurs de voies agrave risque deacuterosion agrave Perceacute (1934-2001)

Longueur (km) agrave moins de Anneacutee 30m 15m 1934 1032 433 1963 1279 559 1975 1307 626 1980 1329 690 1992 1290 655 2001 1475 760

107

16

14

12

~ 10

~ crshyfi)

1

middotCIl

icirc S

6

4 bull - bull bull bull bull

2

0 x -x

xshy1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

Oies agrave moins de 30 m du trait de rote _ oies agrave moins de 15 m

bull Oies abandonneacutees agrave moins de 30 m x Oies abandonneacutees agrave moins de 15 m

Figure 421 Eacutevolution des longueurs des voies de communication agrave risque en fonction de la distance agrave la cocircte

Alors que la tendance geacuteneacuterale est agrave la hausse entre 1980 et 1992 il est possible de

constater une baisse dans la longueur de voies de communication situeacutees dans des secteurs agrave

risque deacuterosion (figure 421) Cela reflegravete le fait que des deacuteplacements de tronccedilons de routes

et de voies ferreacutees ont eacuteteacute effectueacutes agrave cette eacutepoque par le MTQ et par le proprieacutetaire de la voie

ferreacutee Agrave partir de 1980 on constate en effet par photo-interpreacutetation lexistence de plus de

1 km de voies de communication abandonneacutees reacutesultant de ces deacuteplacements Les voies

abandonneacutees disparaitront du deacutecompte du fait de leur reacuteinteacutegration progressive agrave la nature

qui les masque Agrave partir de 1992 Ia longueur de voies agrave risque a de nouveau augmenteacute

jusquagrave atteindre plus de 14 km en 2001 (annexe 6)

Deux raisons peuvent ecirctre avanceacutees relativement agrave laugmentation de la longueur des voies

de communication agrave risque

j- rapprochement des voies avec la ligne de rivage agrave cause de leacuterosion

j- constructions ou deacuteplacements de voies de communication effectueacutes trop proches de la

ligne de rivage

108

432 Deacuteplacements de voies de communication

La raison des deacuteplacements nest pas toujours la preacutesence deacuterosion en bordure de la

route En effet la raison principale a eacuteteacute la lineacutearisation du traceacute agrave des fins de seacutecuriteacute (pour la

vitesse) Agrave leacutepoque ougrave les travaux ont eacuteteacute effectueacutes la probleacutematique de Jeacuterosion neacutetait

encore que peu connue les concepteurs sattardaient ainsi plutocirct agrave la conception technique et

agrave la geacuteomeacutetrie des routes (B Laflamme ancien employeacute du MTQ comm pers) La

localisation des tronccedilons deacuteplaceacutes ainsi que les motifs des deacuteplacements se retrouvent sur la

carte 43

ND segment 1Raison du d~placcn-clll

Risquc dagraveosion 2 Lineacutearisalioll du lraccedil0 Non

(J 3 Lill~arisa(ioll dll lrace NOIl Pgt 1

CD jgt

w

4 Lill~arisation dll lrace Non N Lil1~ilri~aliollM 5 Oui- (ct eacuterosion pClIt-ecirctre) Q)

Non

L a

=gt 6 Iineacutearisation dll (raceacute Non 0c 7 Lill~arisalioTl du traceacute Non

()

eshyen

S Iineacutearisation du trace Oui 9 Lineacutearisation du trd~eacute Olli (IUgraveOm)

Non OIlIcirc(200m)

Pgt c 10 Iineacutearisation ct eacuterosion Oui Olli a l 11 Lincarisalion dll tmec Non No Il 0shy(1) en Risque deacuterosion localcmcllt 215m Non a l

0() a l en 0shy(1)

2 Pgt () (1) en 0shy(1) en lt a (1) en 0shy(1)

()

a 3 3 c l

o Modification des voies de communication Pgt c a date de la voie l

ancienne 1934 o 7501 500 3000 4500 6000 _ _ m

- nouvelle 2001 Fano de carte orlhophotographl~ au 40 000

Car10graphle Susan DreJza 2009 o 0

110

Plusieurs tronccedilons de voies de communication ont eacuteteacute deacuteplaceacutes depuis 1934 et il est

inteacuteressant de sattarder sur le cas de certains dentre eux

A) Deacuteplacement de la voie ferreacutee entre 1975 et 1980 pour un tronccedilon de 13 km (carte 44)

La raison invoqueacutee est leacuterosion littorale Le deacuteplacement a eacuteteacute fait agrave plus de 100 megravetres agrave

linteacuterieur des terres ce qui fait quactuellement la voie nest plus agrave risque dans ce secteur

Aujourdhui le coucirct meacutedian dun megravetre de voie est de 3 no $ (o Demers comm pers) ce

qui deacutenote quun investissement tregraves important a eacuteteacute effectueacute pour ces travaux

rrfE1shy ~62~ 125 250 375

F l=ofgtJOr Ih UlmllplIOImiddotII_ i 1 Ul

middotllogloeI~ $u$~DI~ ~~

Carte 44 Localisation du tronccedilon deacuteplaceacute de la voie ferreacutee

Le seul tronccedilon de voie ferreacutee qui est toujours agrave risque actuellement est celui situeacute sur

la flegraveche du Barachois car du fait de la faible largeur de la flegraveche littorale la voie ferreacutee se

retrouve tregraves pregraves de la ligne de rivage sur tout son parcours (carte 45) Une longueur de

57 km est agrave risque en 200 J mais en reacutealiteacute la voie ferreacutee est menaceacutee sur une longueur bien

111

plus grande Eacutetant donneacute la configuration du site un simple retrait nest pas possible car si la

flegraveche se perce en un point cest toute la voie ferreacutee et sa localisation qui est remise en cause

Si un deacuteplacement devait ecirctre effectueacute une nouvelle configuration passant par larriegravere-cocircte

devrait ecirctre envisageacutee Actuellement et depuis 1963 la flegraveche littorale est complegravetement

artificialiseacutee afin de proteacuteger le chemin de fer et eacuteviter un deacuteplacement

- agrave moins de 15 megravetres

- agrave moins de 30 megravetres

N

+0 375 7S~ 1 500 2250 3 COO

- Fond de carte orthophotographies au 1 4000 Canogrugravephle Slls-an OrejZa 2009

Carte 45 Voie ferreacutee agrave risque actuellement

Lors de la construction de la voie ferreacutee cette implantation limitait le nombre de

ponts agrave construire (plusieurs riviegraveres se trouvent dans larriegravere-pays) et diminuait ainsi les

coucircts et les difficulteacutes (moins de valleacutees agrave franchir de ponts agrave construire terrain plat )

Leacutevolution cocirctiegravere des flegraveches littorales de sable et leur grand dynamisme (Paskoff 2003)

nont pas eacuteteacute pris en compte agrave leacutepoque de la construction de la voie ferreacutee ougrave la faciliteacute de

reacutealisation et les coucircts primaient sur la dynamique cocirctiegravere de toute maniegravere inconnue

(O Demers comm pers)

112

B) Dans les anneacutees 60 la route 132 a eacuteteacute deacuteplaceacutee agrave cause de leacuterosion dans deux secteurs de

la municipaliteacute (Laflamme comm pers) Ceci sur des longueurs de 543 et 392 megravetres

(respectivement tronccedilon nO 1 et 10 sur la carte 43) Malgreacute cela ces deux tronccedilons sont de

nouveau agrave risque actuellement (carte 46 47 et figure 422) Ceci peut sexpliquer par une

distance de deacuteplacement trop faible (8 agrave 15 megravetres de recul seulement) compte tenu des taux

deacuterosion observeacutes Cela deacutenote un manque de planification agrave moyen et agrave long terme ainsi

quune lacune dans les connaissances des processus qui affectent la cocircte

Carte 46 Tronccedilon nO 10 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (pointe-Saint-Pierre)

113

Carte 47 Tronccedilon nO 1 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Cap-dEspoir)

Figure 422 Photo du tronccedilon nO 1 route 132 agrave risque deacuterosion (Cap-dEspoir) Agrave gauche on distingue les vestiges de lancienne route

114

C) Dans le hameau de Belle-Anse Je tronccedilon ndeg 8 a eacuteteacute lineacuteariseacute Avant lintervention la

route 132 eacutetait agrave risque mais elle ne lest plus actuellement car lopeacuteration de lineacutearisation a

deacuteplaceacute ce tronccedilon plus loin de la ligne de rivage (carte 48 et figure 423) Cependant

lancienne voie a eacuteteacute transfeacutereacutee agrave la municipaliteacute et constitue maintenant une rue municipale

utiliseacutee par la population locale Cette derniegravere est agrave risque deacuterosion et de submersion Elle

est dailleurs suivie annuellement par le LDGIZC comme infrastructure agrave risque agrave cause de sa

localisation entre 4 et 10 m de la ligne de rivage (LDGIZC 2009) Actuellement les taux

deacuterosion sont de 042 rnan pour ce secteur de terrasse de plage (LDGIZC 2009) Le

deacuteplacement na donc pas reacutegleacute le problegraveme du risque deacuterosion pour ce tronccedilon

Modification des voies de communication

date de la vole

~ ancienne 1934

- nouvelle 2001

Carte 48 Tronccedilon ndeg 8 deacuteplacement de la route 132 lancien tronccedilon devient une route municipale (Belle-Anse)

115

Figure 423 Photo du tronccedilon nO 8 route agrave risque deacuterosion et de submersion

Agrave lextrecircme gauche la route 132 suite au reacutealignement en bas lancienne route 132 devenue la route municipale agrave droite la plage de Belle-Anse

433 Synthegravese de leacutevolution des voies de communication

Le niveau de rIsque des vOies de communication a augmenteacute depuis 1934

(figure 424) pour les voies agrave risque important (cest-agrave-dire agrave moins de 15 megravetres de la ligne

de ri vage) le pourcentage est passeacute de 63 agrave 85 entre 1934 et 2001 La proportion de voies

agrave risque agrave moins de 30 megravetres a elle connu une diminution entre 1963 et 1992

principalement agrave la suite de certains deacuteplacements de la voie ferreacutee mais on constate de

nouveau une augmentation depuis 1993 (figure 424) La proportion de voies de

communication agrave risque selon Je sceacutenario probable deacuterosion est laquo seulementraquo de 69 soil

61 km (figure 424) Ce chiffre est infeacuterieur agrave ceux que nous obtenons selon nos marges de

15 ou 30 megravetres Ceci sexplique par le fait que la voie ferreacutee (plus de 5 km) qui se trouve

sur la flegraveche littorale nest presque pas agrave risque deacuterosion dans le sceacutenario probable

deacuterosion La flegraveche littorale eacutetant presque totalement enrocheacutee la ligne de rivage y est

relativement fixe et le sceacutenario probable tient compte des infrastructures anthropiques

pouvant fixer la cocircte si celles-ci eacutemanent dun organisme public (comme cest le cas ici) Si

116

on exclut la voie ferreacutee de lanalyse la longueur de voies de communication agrave moins de

15 megravetres du trait de cocircte est de 24 km alors que celle agrave risque selon le sceacutenario probable est

de 38 km soit 16 fois plus

20Ocirc ~ Q) 18J

~_~173 166gshyc 16 -CIl

5 14 J

~ c 12

ecirc 10 8 81 85 Q) 0

~

8 ~__----77551---~r7163

75 J 69 ~ 6

Q) 0 4 c 0 1 2

l 0 193) 1940 1950 1900 1970 1900 2010

-+- agrave risque 3)n agrave risque 15m agrave risque SP

Figure 424 Eacutevolution de la proportion de voies de communication agrave risque

Il est important de noter que la majoriteacute des constructions de voies de communication

datent davant linstauration des diffeacuterentes lois dameacutenagement Leur construction agrave

proximiteacute du trait de cocircte neacutetait pas consideacutereacutee agrave cette eacutepoque comme probleacutematique par le

ministegravere du transport et les eacutelus locaux car ils neacutetaient pas au fait de la probleacutematique

deacuterosion et des processus impliqueacutes Les lois encadrant lameacutenagement dans les zones agrave

risque et les zones cocirctiegraveres ne semblent ainsi pas avoir dinfluence sur leacutetablissement des

nouvelles voies de communication En theacuteorie les ministegraveres sont tenus de respecter les lois

et regraveglements de zonages eacutetablis par les MRC et les municipaliteacutes Cependant il aITive que ce

ne soit pas le cas surtout si ces regravegles ne sont pas comprises ou accepteacutees et que la

probleacutematique (telle que leacuterosion) nest pas reconnue comme cela a longtemps eacuteteacute le cas par

le passeacute en ce qui a trait agrave leacuterosion (Dugas comm pers) Une peacuteriode de latence entre

) instauration des lois et leur application a ainsi pu exister De plus les constructions de

117

routes ou leur protection peuvent ecirctre mises en place par des deacutecrets ministeacuteriels notamment

en cas de situation de risque urgent ce qui permet de ne pas suivre les scheacutemas

dameacutenagements locaux ou certaines lois

En conclusion de cette analyse de leacutevolution des voies de communication pour le secteur

littoral de Perceacute il est possible de dire que

~ il Ya en 2001 une plus grande longueur de voies de communication situeacutees dans des

zones agrave risque probable deacuterosion quil nyen avait au deacutebut du siegravecle

~ dans certains cas Jes deacuteplacements de tronccedilons de routes ont conduit agrave un

rapprochement du traceacute vis-agrave-vis dune cocircte active eacutetant donneacute que la raisons des

travaux na que rarement eacuteteacute leacuterosion mais plutocirct la lineacutearisation du traceacute

~ deux tronccedilons de route 132 totalisant une longueur de 342 et 543 m qui ont eacuteteacute

deacuteplaceacutes pour un risque deacuterosion sont de nouveau menaceacutes en 200 J la distance agrave

laquelle ils ont eacuteteacute reculeacute nayant pas eacuteteacute suffisante

~ pregraves de 17 des voies sont potentieHement agrave risque deacuterosion en 2001 ce qui est

presque le pourcentage le plus important historiquement Les eacutetudes reacutecentes se

doivent donc de contribuer agrave renverser cette tendance par la diffusion de meilleures

connaissances et reacuteglementations

118

44 Discussion sur leacutevolution des risques

Il peut paraitre surprenant de constater que les lois qui ont eacuteteacute implanteacutees pour geacuterer

la zone cocirctiegravere au Queacutebec nont pas permis de limiter la hausse des risques dans le secteur

de Perceacute Cette hausse du nombre de bacirctiments agrave risque cocirctier malgreacute la mise en place de

lois deacutecoule de plusieurs causes qui ont probablement conduit la population ou les instances

municipales agrave ne pas tenir compte des regraveglements lors des deacuteveloppements immobiliers

A) Depuis le milieu des anneacutees 70 les mesures de protection des cocirctes se sont multiplieacutees

(Friesinger 2009) Chez les habitants de la zone cocirctiegravere cela pourrait avoir creacuteeacute un faux

sentiment de seacutecuriteacute et [impression davoir reacuteussi agrave controcircler le pheacutenomegravene de leacuterosion

cocirctiegravere Ceci a pu conduire agrave une plus grande teacutemeacuteriteacute dans la localisation des bacirctiments dougrave

la hausse des constructions littorales malgreacute Jencadrement leacutegislatif Morneau el al (2001)

ont eux aussi remarqueacute une hausse des constructions en bordure du littoral gaspeacutesien depuis

1970 Dapregraves eux cela reacutesulte dun engouement accru pour la zone cocirctiegravere ducirc au

deacuteveloppement du tourisme et de la disponibiliteacute des meacutethodes de protection des berges Ces

derniegraveres donnent en effet un faux sentiment de seacutecuriteacute aux proprieacutetaires cocirctiers (Morneau

el al 2001) Ce pheacutenomegravene a aussi eacuteteacute constateacute le long des falaises de craie du nord de la

France ougrave lameacutenagement Je long de la cocircte a creacuteeacute une illusion de seacutecuriteacute qui a conduit agrave des

comportements agrave risque (Mclnnes 2006) En Hollande Winckel el al (2008) constatent eux

aussi que la multiplication des mesures de protection ces derniegraveres anneacutees a

paradoxalement fait diminuer la conscience citoyenne et gouvernementale (paliers infeacuterieurs)

envers le risque que repreacutesente leacuterosion Au lieu decirctre vus comme une reacuteponse agrave une

intensification de la probleacutematique les ouvrages de protection semblent ecirctre vus comme un

moyen sucircr de controcircler Jenvironnement Les lois de gestion des risques deviennent alors

laquo inutilesraquo aux yeux des populations et sont plus aiseacutement contourneacutees Une trop grande

prise en charge publique ou par le biais dassurances afin de reacuteduire la vulneacuterabiliteacute pourrait

ainsi conduire agrave laugmenter en creacuteant des comportements laquo maladapteacutesraquo (Dolan et Walker

2004) Ainsi linformation et la conscientisation des proprieacutetaires vis-agrave-vis du risque

deacuterosion sont primordiales pour une bonne gestion de la zone cocirctiegravere (Winckel el al 2008)

et le reacutetablissement des faits scientifiques agrave propos des risques cocirctiers

119

B) Le manque de compreacutehension et dacceptation des regraveglements de gestion de la zone

cocirctiegravere par la population est eacutegalement un problegraveme souvent eacutevoqueacute par les scientifiques

(Roussel et al 2009 McInnes 2006 Dugas comm pers) Labsence de compreacutehension

dune loi augmente la probabiliteacute de la transgresser volontairement ou non Cest pourquoi

une plus grande diffusion de linformation faciliterait lacceptation des politiques publiques

de gestion des risques cocirctiers (Roussel et al 2009) Pour que les regraveglements soient efficaces

laquo la prise de conscience et leacuteducation du grand public sont consideacutereacutees comme les piliers

dune gestion durableraquo (McInnes 2006) La mise en place dune bande de protection agrave la

suite de la politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables na peutshy

ecirctre pas eacuteteacute consideacutereacutee par tous les acteurs du milieu comme eacutetant une bande de terrain

soumise agrave des geacuteorisques pour eux et leurs constructions Les gestionnaires nayant pas

encore connaissance des donneacutees sur les processus littoraux ni sur la position future de la

ligne de rivage nont possiblement pas pu informer la population adeacutequatement Cette

preacutediction de la position agrave venir de la ligne de rivage serait ainsi loutil principal dont les

gestionnaires auraient besoin (Pethick 2001) Une sensibilisation des populations est ainsi

primordiale car les impressions que les habitants ont de la cocircte ne sont pas toujours exactes

C) De plus un manque de savoir populaire pourrait eacutegalement avoir contribueacute agrave cette

augmentation des risques cocirctiers En 2001 le plus grand nombre de bacirctiments agrave risque est

situeacute sur les cocirctes agrave falaises rocheuses alors quen 1934 tregraves peu de constructions y eacutetaient

localiseacutees (tableau 47) ceci malgreacute le fait que les falaises repreacutesentent la majoriteacute des cocirctes

de Perceacute Les aleacuteas de ces secteurs de falaises jusqualors peu habiteacutes (moins de 7 bacirctiments

par kilomegravetre de cocircte contre plus de 26 pour les terrasses de plage) ne sont donc

probablement pas inteacutegreacutes au savoir populaire de la reacutegion Nayant pas de culture commune

relatant les dangers potentiels des falaises pour les constructions la prudence a donc

probablement eacuteteacute moins grande que dans le cas des terrasses de plage qui ont elles vu

baisser le nombre de bacirctiments agrave risque agrave leur proximiteacute (tableau 47) En effet le souvenir

des risques passeacutes est un eacuteleacutement important qui peut faire baisser la vulneacuterabiliteacute dune

population (Meur-Ferec et al 2008) Dans une certaine mesure les connaissances populaires

devraient donc ecirctre utiliseacutees pour augmenter lefficaciteacute de la gestion des cocirctes (Stewart

et al 2003)

120

Tableau 47 Nombre de bacirctiments agrave risque en fonction du type de cocircte (1934-2001)

Anneacutee falaise

30rn 15rn terrasse de plage 30rn 15rn

1934 37 12 83 48 1963 65 25 55 12 1975 69 28 39 10 1980 50 17 34 10 1992 68 30 36 11 2001 73 38 54 25

Certaines connaissances lieacutees agrave ladaptation aux aleacuteas cocirctiers semblent avoir eacuteteacute perdues au

cours du temps En effet les constructions preacutesentes en 1934 sur la flegraveche littorale eacutetaient

bien adapteacutees aux aleacuteas preacutesents dans ce secteur (submersion principalement) En 200 J on ne

retrouve plus de maisons sur pilotis et ce mecircme dans les secteurs subissant des eacutepisodes de

submersion Historiquement les terrasses de plage sont occupeacutees depuis longtemps par les

populations et sont donc connues comme eacutetant des zones soumises aux aleacuteas cocirctiers la

hausse des bacirctiments agrave risque pour ces secteurs depuis 1992 pourrait renforcer le postulat

dune perte des connaissances populaires concernant les risques naturels de ces secteurs

Cette hausse ne peut pas ecirctre le fait dune population nouvellement arriveacutee dans la reacutegion car

la municipaliteacute de Perceacute ne reccediloit que peu de migrants 88 des gens y habitaient il y a

5 ans et 94 il y a 1 an (Statistique Canada 2006) Ce manque de savoir populaire

concernant les risques naturels pourrait donc plutocirct provenir dune certaine deacuteconnexion visshy

agrave-vis de lenvironnement physique et de sa variabiliteacute naturelle au cours de ces derniegraveres

deacutecennies

D) Malgreacute la mauvaise compreacutehension de la dynamique littorale et le manque dinformation

qui ont accompagneacute la mise en place des regraveglements il ne faut pas oublier que si la

reacuteglementation avait eacuteteacute appliqueacutee convenablement laugmentation des nouvelles

constructions agrave risque naurait pas eu lieu mecircme sans quaucune sensibilisation ne soit

effectueacutee Au Queacutebec les municipaliteacutes ont effectivement la responsabiliteacute de [eacutemission

des permis de construction et de sassurer que les permis eacutemis soient conformes agrave la

reacuteglementation en vigueur dans leur plan durbanisme Or malgreacute la reacuteglementation qui

interdit la construction dans des zones agrave risque plus de 40 des bacirctiments agrave risque en 2001

on eacuteteacute construits apregraves la mise en place de ces lois Ce qui fait augmenter les risques pour la

121

municipaliteacute de Perceacute nest pas tant lintensiteacute de leacuterosion que les nouvelles constructions la

premiegravere eacutetant responsable de 17 de la hausse contre 83 pour les secondes Le laxisme

dans lapplication de la loi a ainsi des conseacutequences importantes De plus alors que les

scheacutemas dameacutenagement sont supposeacutes inteacutegrer les risques naturels dans leur zonage depuis

leur creacuteation en 1979 Morneau et al ont eacuteClit en 2001 que laquoce sceacutenario [ladaptation agrave

leacuterosion par le biais dun zonage] peu reacutepandu au Queacutebec pourrait entraicircner une refonte

importante des scheacutemas dameacutenagement et de la reacuteglementation qui sy rattache raquo Cela

reacutevegravele une inadeacutequation entre les cadres gouvernementaux (qui le preacutevoyaient leacutegalement

depuis 1979) et lapplication qui peut en ecirctre faite reacutegionalement et localement par les paliers

infeacuterieurs de gouvernance (qui ne lincluent majoritairement pas en 2001) Il semble donc y

avoir un veacuteritable problegraveme de gouvernance concernant la gestion et la preacutevention des risques

naturels cocirctiers La sensibilisation aux aleacuteas et agrave la dynamique cocirctiegravere ne doit donc pas viser

uniquement la population mais aussi les acteurs deacutecisionnels et responsables de lapplication

des lois et regraveglements des diffeacuterents paliers de gouvernements (feacutedeacuteral provincial et

municipal) Les acteurs locaux ont le devoir de respecter toutes les reacuteglementations mises en

place et ce mecircme si les raisons nont pas eacuteteacute entiegraverement comprises Mecircme lorsque les

reacutesidents cocirctiers ont une bonne connaissance des aleacuteas les solutions dadaptation envisageacutees

sont rarement adeacutequates pour leur type de milieu (Friesinger et Bernatchez 2009) Cela

conforte le fait quen parallegravele agrave la neacutecessiteacute dinformer les populations il faut eacutetablir des

obligations quant au suivi des recommandations eacutemises par les experts Il est primordial de ne

pas sous-estimer la responsabiliteacute de tous les citoyens individuels et corporatifs agrave respecter

les lois

Le constat dune augmentation des risques cocirctiers au courant du dernier siegravecle a

eacutegalement eacuteteacute effectueacute dans dautres reacutegions telles la Gaspeacutesie (Morneau et al 2001) ou la

France (Meur-Feacuterec 2006) Dans ce dernier cas la cause de cette hausse est leacutegegraverement

diffeacuterente de celle connue en Gaspeacutesie Comme on peut le voir sur la figure 424 le risque

reacutesulte agrave la fois du recul du trait de cocircte et de lavanceacutee des infrastructures vers la cocircte

Lespace qui eacutetait conserveacute comme zone tampon et laquoespace de seacutecuriteacuteraquo disparaicirct et devient

mecircme un laquoespace de risqueraquo (figure 425) Agrave Perceacute de par la configuration du littoral et

l histoire les villages ont toujours eacuteteacute proches de la cocircte Peu darriegravere-cocircte est en effet

122

disponible et historiquement toutes les communications se faisaient par la mer Il est

cependant possible dy appliquer le scheacutema de Meur-Feacuterec (2006) dans une certaine mesure

car les touristes venant en Gaspeacutesie comme ceux dEurope veulent ecirctre le plus pregraves possible

de leau Ainsi agrave Perceacute la neacutecessiteacute de la proximiteacute de leau quavaient les pecirccheurs a laisseacute

place agrave lenvie des touristes decirctre proche du littoral Ce changement sest effectueacute en

parallegravele agrave un changement du type de construction (petits bacirctiment et bacirctiments ljeacutes agrave la pecircche

en 1934 versus bacirctiments dheacutebergement en 2001) ce qui a aussi contribueacute agrave augmenter les

risques

o

JOm

20m Deacuteveloppement des risques

30m deacuterosion cocirctiegravere

40m

SOm

60m

bullbull~d ~rcuirlttmiddot

1 km

5 km +------~

f-------+-----t-----+-----+------+-----t- - - - - - - - -1shy

1850 1875 1900 1925 1950 1975 2000 2025

TEMPS Source Meur-Feacuterec 2006

Figure 425 Eacutemergence des risques cocirctiers dynamiques convergentes du trait de cocircte et de l occu pation du rivage

123

Lintensification de la densiteacute urbaine de la cocircte reflegravete lengouement accru des zones

cocirctiegraveres qui a eacuteteacute constateacute eacutegalement agrave leacutechelle mondiale en lien avec le deacuteveloppement de

lindustrie touristique Agrave Perceacute il ny a que 038 bacirctiment par hectare dans la zone cocirctiegravere

(premier kilomegravetre en arriegravere du trait de cocircte) Cette faible concentration montre que lon

nest pas dans une situation de peacutenurie despace et conforte lideacutee que le fait de sinstaller

directement sur de trait de cocircte ou dans les zones proximales agrave risque est actuellement plus

un choix quune neacutecessiteacute Les constructions littorales sont privileacutegieacutees agrave cause de la valeur

ajouteacutee que cela procure tant sur la valeur des biens que sur les profits que peuvent y faire les

commerces et heacutebergements Cette situation de concentration cocirctiegravere se retrouve eacutegalement

dans plusieurs stations balneacuteaires en Europe (Winckel et al 2008) Selon Winckel et al

(2008) cette plus-value dans la valeur des maisons ainsi que dans les recettes des hocirctels

devrait dailleurs ecirctre une raison suffisante pour permettre leur construction malgreacute les

risques

Concernant les solutions mises en place pour faire face agrave la probleacutematique de

leacuterosion certaines adaptations ont ducirc ecirctre effectueacutees sur le territoire de Perceacute Par exemple

les tronccedilons de voies de communication qui ont ducirc ecirctre deacuteplaceacutes pour cause deacuterosion sont

de nouveau menaceacutes par le mecircme aleacutea moins de 40 ans plus tard ce qui deacutenote une

inadaptation ou une laquomeacutesadaptationraquo agrave la situation Ce type dinfrastructures aurait

neacutecessiteacute une strateacutegie dadaptation agrave long terme ce qui na pas eacuteteacute le cas agrave leacutepoque ce qui

nest pris en compte par le ministegravere des Transports du Queacutebec que depuis une peacuteriode

reacutecente (MTQ 2009) Cette lacune de vision agrave long terme dans ladaptation a eacutegalement eacuteteacute

constateacutee en Europe (McInnes 2006)

Malgreacute les lois existantes encadrant le zonage les reacutetroactions quelles peuvent

entraicircner ne semblaient pas avoir eacuteteacute eacutetudieacutees et nont pas pu servir agrave ameacuteliorer de futurs

zonages Connaicirctre leacutevolution de loccupation du territoire cocirctier nous a permis de connaicirctre

et de comprendre les dynamiques qui y ont lieu Ainsi il est possible de savoir quelles sont

les dynamiques qui devront ecirctre geacutereacutees agrave lavenir quelles sont les points sur lesquels une

politique devrait insister quels eacuteleacutements prendre en compte et de quelle maniegravere les mettre en

application

CHAPITRE V

COMPARAISON DES DIFFEacuteRENTS ZONAGES

A VEC LEacuteVOLUTION PROBABLE DU LITTORAL

Les objectifs de ce chapitre sont de connaicirctre les diffeacuterentes possibiliteacutes concernant le

zonage des risques deacuterosion dans le secteur deacutetude et de comparer les zonages existants ou

potentiels avec leacutevolution probable du littoral pour identifier leur efficaciteacute Ainsi il pOUITa

ecirctre deacutetermineacute lequel est le plus approprieacute cest-agrave-dire le zonage qui eacutevite les coucircts futurs lieacutes

aux risques mais qui nempecircche pas le deacuteveloppement sur les territoires propices et non

risqueacutes Nous preacutesenterons donc dabord une comparaison des zonages avec la 1igne de

rivage probable de 2050 puis celle effectueacutee avec un zonage laquocomplet raquo adapteacute agrave

lameacutenagement du territoire dans un environnement physique soumis aux changements

climatiques

Eacutetant donneacute les problegravemes lieacutes agrave Jeacuterosion que connaicirct le territoire de Perceacute Je zonage

actuel ne semble pas adeacutequat pour limiter les risques Dans la situation actuelle des choses

Jeacuterosion va entraicircner des coucircts importants pour le milieu et la socieacuteteacute en geacuteneacuteral Dici agrave

2050 si aucune mesure dadaptation nest prise la valeur des infrastructures qui vont ecirctre

affecteacutees par leacuterosion dans la reacutegion de Perceacute sera dun minimum de 15474358 $

(figure 5 J) (Drejza et Bernatchez 2008) ce qui est tregraves important pour une petite

municipaliteacute de moins de 3 500 habitants avec un budget de fonctionnement annuel denviron

5 millions de $ (Municipaliteacute de Perceacute 2009)

125

A- Eacutevaluation des coucircts possibles selon les diffeacuterents sceacutenarios (en $)

S1 S2 S3 S probable

Voies de communication 38417 11214578 22782053 12275458

Uniteacutes deacutevaluation fonciegravere 123700 3328000 7038200 3198900

TOTAL ($) 162117 14542578 29820253 15474358

C - Voies de communicationB- Uniteacutes deacutevaluation fonciegraveres sceacutenario probable sceacutenario probable

Type duniteacute Nombre Valeur (en $) Voies de communication Longueur (m)

Habitation 16 730900 $ Voie ferreacutee 2310

Eacuteconomie 9 2065300 $ Roule nationale (132) 1039

Autre 2 175100 $ Autre voie carrossable 2789

Service public 2 54100 $ Voie non carrossable 0

Terrains non 29 173500 $ TOTAL 6138 ameacutenageacutes

TOTAL 58 3198900$ Modifieacute de Drejza et Bernatchez 2008

Figure 51 Eacutevaluation des coucircts preacutevisionnels lieacutes agrave leacuterosion pour le secteur de Perceacute

51 Preacutesentation des diffeacuterents zonages possibles

Diffeacuterents zonages existants ou potentiels ont eacuteteacute testeacutes sur la zone deacutetude Ils seront

deacutecrits ici en termes de superficie zoneacutee de nombre de bacirctiments concerneacutes de nombre de

rocircles deacutevaluation de la valeur des rocircles deacutevaluation des routes et enfin des activiteacutes qui

seront affecteacutees Ces zonages ont eacuteteacute compareacutes agrave un sceacutenario deacutevolution de la cocircte pour

lan 2050 Le sceacutenario probable (SP) repreacutesente Je terrain qui aura selon toutes probabiliteacutes

disparu dici lan 2050 agrave cause des processus deacuterosion des berges si aucune mesure

dadaptation nest mise en place Ce sceacutenario deacutevolution tient compte agrave la fois du contexte

geacuteomorphologique de la cocircte de son eacutevolution passeacutee des changements climatiques

envisageacutes ainsi que des actions anthropiques (Bernatchez et al 2008 a) Aux fins de cette

eacutetude ce sceacutenario sera consideacutereacute comme leacutevolution preacutevue de la ligne de rivage auquel

126

seront donc compareacutes les zonages potentiels Il sagit agrave l heure actuelle de la meilleure

estimation de leacutevolution future de la ligne de rivage pour le secteur deacutetude

Il existe une tregraves grande variabiliteacute dans les surfaces zoneacutees selon le type de zonage

adopteacute qui vont de 89 hectares agrave ]504 hectares (tableau 51) Les horizons de gestion

diffegraverent selon les options retenues entre 30 et 50 ans Certains tels la LQE ou la politique du

Nouveau-Brunswick ne deacutefinissent pas lhorizon dameacutenagement Selon loptique retenue

limportance accordeacutee agrave leacuterosion cocirctiegravere va ecirctre minimiseacutee ou amplifieacutee Ainsi il nest pas

aiseacute pour la municipaliteacute de bien eacutevaluer les risques potentiels auxquels est soumis son

tenmiddotitoire

Tableau 51 Superficies et eacuteleacutements inclus dans les zonages eacutetudieacutes

Superficie toucheacutee Bacirctiments 2001 Rocircle MAMR (uniteacutes deacutevaluation)

Tvoe de zonaae Hectares Nombre Nombre valeur $) Taux historique - 30 ans 89 3 5 25100 - 49 ans 147 3 8 125700 LQE 509 39 40 2762800 Proposition de la MRC 992 103 94 4436800 Nouveau-Brunswick (30 m) 1160 118 112 5124600 Critegraveres de la Cocircte-Nord 1504 177 162 9606700 Sceacutenario le plus probable 623 66 62 3269000 Zonage possible (SP+15 ml 1188 135 125 5848200

Cette variabiliteacute se reflegravete eacutegalement dans le nombre de bacirctiments qui se retrouvent

inclus dans la zone dite agrave risque deacuterosion Cela varie entre 3 bacirctiments dans le cas de

lutilisation des taux de reculs historiques avec un horizon de 30 ans agrave autant que 177

bacirctiments dans le cas dune adaptation des critegraveres du zonage utiliseacute pour la Cocircte-Nord

(tableau 51)

La valeur globale des uniteacutes deacutevaluation fonciegravere consideacutereacutees agrave risque peut ecirctre

importante et varie entre 25 100 $ et 9 606700 $ Limportance de cette valeur agrave risque est

augmenteacutee par le fait que la valeur moyenne des bacirctiments qui se situent dans la zone

deacuterosion probable (donc proches du littoral) est plus importante que celle de la totaliteacute de la

municipaliteacute Alors que dans la zone probable les bacirctiments valent en moyenne 79851 $ la

moyenne des bacirctiments de Perceacute est de 50590 $ La valeur des bacirctiments agrave risque probable

deacuterosion soit ceux les plus proches du trait de cocircte est 16 supeacuterieure agrave la moyenne

127

municipale Ceci reflegravete lattrait littoral et la valeur qui lui est associeacutee Les terrains eux aussi

ont une valeur de pregraves de 2 fois supeacuterieure (194) sils se trouvent en bordure du littoral ougrave ils

sont eacutevalueacutes en moyenne agrave 12800 $ contrairement agrave 6 613 $ pour la municipaliteacute entiegravere

52 Comparaisons des diffeacuterents zonages avec le trait de cocircte probable de 2050

La comparaIson des zonages avec le trait de cocircte probable se traduit par une

comparaison de chacune des possibiliteacutes de zonage avec leacutevolution probable de la ligne de

rivage (soit Je SP) afin de deacuteterminer des superficies qui pourraient ecirctre zoneacutees agrave tort ainsi

que des superficies qui ne sont pas zoneacutees mais qui selon toute probabiliteacute auront eacuteteacute

eacuterodeacutees dici 2050 Cela veut eacutegalement dire quil faut connaicirctre le nombre de bacirctiments qui

sont zoneacutes agrave tort (ce qui a un impact neacutefaste sur leur deacuteveloppement) ou ceux qui ne sont pas

zoneacutes mais qui sont agrave risque deacuterosion (ce qui fausse notre compreacutehension de la

probleacutematique et notre preacuteparation agrave laffronter)

Dans le but de didentifier le zonage qui est le plus adeacutequat avec la future eacutevolution

de la cocircte seront donc compareacutes dans cette section les superficies zoneacutees mais non agrave risque

les su perficies non zoneacutees mais agrave risque et le nombre de bacirctiments (2001) zoneacutes ou non zoneacutes

agrave tort

521 LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement

Le zonage preacutevu par la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (politique de protection

des rives du littoral et des plaines inondables) est celui qui a maintenant cours dans la MRC

du Rocher-Perceacute Cest eacutegalement celui qui a eacuteteacute transposeacute dans les regraveglements municipaux

Theacuteoriquement il est possible pour la MRC ou la municipaliteacute daugmenter les marges

prescrites par la loi si neacutecessaire par exemple en cartographiant des zones connues pour leurs

risques Cependant sur le territoire agrave leacutetude aucune cartographie additionnelle nexiste pour

le risque deacuterosion

128

La superficie totale du territoire zoneacute deacutecoulant de la LQE preacutesente seulement

114 ha de moins que celle zoneacutee par le sceacutenario probable (tableau 52) Cependant ce sont

pregraves de 17 ha qui sont preacutevus eacuterodables par le SP mais qui ne sont pas zoneacutes Ainsi ces 17 ha

sont libres daccueillir de nouvelles infrastructures malgreacute le risque potentiel auxquels ils

pourront ecirctre soumis dans le futur Ces terrains abritent dores et deacutejagrave 31 bacircti ments soit 26

uniteacutes deacutevaluation fonciegravere pour une valeur agrave risque minimale de plus de 2 000 000 $ Si la

LQE reste en vigueur cette valeur pourrait augmenter dici 2050 augmentant ainsi les

risques pour la socieacuteteacute

Dans certains cas des terrains sont jugeacutes agrave risque bien quils ne seront probablement

pas eacuterodeacutes (52 ha) Ceci est par exemple lieacute aux zones que la municipaliteacute a deacutecideacute de

proteacuteger en fixant la ligne de rivage (par un muret notamment) Eacutetant donneacute que le zonage

nest pas variable il nest pas possible den tenir compte

Tableau 52 Comparaison du zonage de la LQE avec le sceacutenario probable (SP)

Superficie Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluationl Zone non preacutevue eacuterodable mais zoneacutee (soustrait au 52 ha 4 4

developpem ent) Zone preacutevue eacuterodeacutee mais

non zoneacutee (augmentation du 168 ha 31 26 risque)

Agrave la suite de lanalyse de la LQE plusieurs problegravemes ont eacuteteacute recenseacutes Ceux-ci

peuvent ecirctre agrave lorigine de diverses lacunes qui sont exposeacutees ici

A) Dans les objectifs de la loi (article 11) il nest pas fait mention de proteacuteger les habitants

de la cocircte contre les risques Le but du zonage est dabord la protection des berges les

risques y sont seulement secondaires La loi a pour but de proteacuteger les berges en elles-mecircmes

(biodiversiteacute qualiteacute des habitats ) ainsi que les personnes soumises agrave des risques mais ceci

seulement dans les plaines inondables Les littoraux de lestuaire et du golfe du Saint-Laurent

ne peuvent ecirctre geacutereacutes comme des plaines inondables eacutetant donneacute que les divers processus qui

sy produisent sont bien plus cocirctiers que fluviaux La largeur de leacutecotone cocirctier eacutetant

relativement limiteacute il est possible que la loi soit adeacutequate sur cet aspect Cependant elle est

tout de mecircme utiliseacutee en pratique pour empecirccher la construction selon des marges de la ou

15 m de la ligne de ri vage

129

B) La loi est construite sur le modegravele dune protection par bande homogegravene (mecircme sil y a

deux classes de largeur) Cela ne prend donc pas en compte les possibles variations selon les

processus la localisation les conditions locales et les diffeacuterences reacutegionales et nationales qui

peuvent exister sur le territoire

C) Le critegravere utiliseacute pour eacutetablir le choix entre les deux largeurs de bandes de protection soit

la hauteur du talus ne correspond aucunement agrave une limite naturelle La hauteur limite est de

5 megravetres en dessous de cette hauteur la bande sera de 10 megravetres au-dessus elle sera de 15

megravetres Cependant les classes sont inadapteacutees car elles ne correspondent pas agrave la reacutealiteacute

physique de leacuterosion En effet bien que les deux cateacutegories de cocircte sur lesquelles sappuie la

LQE afin de deacuteterminer la largeur de la bande de protection (10 ou 15 m) correspondent agrave des

taux deacuterosion significativement diffeacuterents avec cr = 005 (Test U p = 0000) (figure 52)

cette diffeacuterence ne peut cependant pas servir agrave preacutedire de maniegravere certaine le comportement

dun segment de cocircte face agrave leacuterosion Cest ainsi quagrave cause de la variabiliteacute de leacuterosion

observeacutee il peut se produire de leacuterosion tout aussi intense dans les secteurs zoneacutes avec

10 megravetres que dans ceux zoneacutes avec 15 megravetres (figure 52) Seule laccumulation est absente

dans les secteurs zoneacutes avec] 5 megravetres

shyo o N ~ C) Q)shy O2S

Cl) al Cll

~ Cl) 0

000 1 1 iol----~I - - 11shy -11

Cl) c g 1 1

~ middotOS Cl) 0 -shyc o

o Clla middoto~-O

E o

o o

Cl) 0 )(

~ middot075

1- ---------r------------------J 10 megravetres 15 megravetres

Largeur de la bande de protection prescrite par la LaE

Figure 52 Taux de migration historique de la ligne de rivage (en m) en fonction des cateacutegories prescrites par la LQE

--

130

De plus que ce soit pour les zones de falaises ou les zones de terrasses de plage la diffeacuterence

dans les taux deacuterosion selon les deux cateacutegories retenues par la LQE bien que minime

persiste (figure 53) Toutefois il y a une diffeacuterence dans la vitesse de recul entre les falaises

et les terrasses de plage de sorte que le zonage devrait aussi refleacuteter la dynamique cocirctiegravere

pour quil soit approprieacute

(1)

Ol CIl Terrasse de plage Falaise rocheuse gt (1) 06 00 - - --or- - - - -~--~r-0 (1)

oC o - 01 Ol 04 o

E1 (1)~

- 02 0shy

g 8 02 - 03 uCJ

~ OC)

1 1 o deg4U5 OJ 00 ~=

1- -1- - - - -shy - - - - - shy9 - shy _o

c o ~ middot02

-05 -shyo

Ol -shy - 06 o

E ~ X

middot04 -shy

o

shy ---shy-07

---J

J

~ 10 megravetres 15 megravetres 10 megravetres 15 megravelres

Largeur de la bande de protection prescrite par la LQE

Figure 53 Taux de migration de la ligne de rivage (en m) en fonction de la largeur de la LQE selon le type de cocircte

Enfin les deux cateacutegories de cocircte deacutefinies par la politique ne reflegravetent pas les taux deacuterosion

preacutedits pour 2050 (figure 54) Les deux cateacutegories ne sont pas significativement diffeacuterentes

avec cr = 005 (Test U p = 0343) Par conseacutequent les marges adopteacutees par la loi ne

correspondent pas agrave une intensiteacute deacuterosion future et lutilisation de deux marges diffeacuterentes

ne se justifie pas du point de vue des aleacuteas cocirctiers agrave venir

131

000

-020

o ID o ~ -040 III J gt ~ a-OGO 8 J o iii o

œ -osa o

gtlt J~

-100

o

-120

10 tllecirctrts 15 mf1r~s

Largeur selon la LQE

Figure 54 Taux deacuterosion preacutevus pour 2050 (en m) en fonction de la cateacutegorie de la LQE

Comme la loi ne tient pas compte des paramegravetres naturels certains secteurs de cocircte

particuliegraverement dynamiques ne seraient pas proteacutegeacutes si durant les 50 prochaines anneacutees les

taux deacuterosions historiques se maintenaient Certes globalement la zone proteacutegeacutee selon les

marges eacutetablies par la LQE est plus eacutetendue que celle deacutecoulant dune extrapolation de

leacutevolution historique de la cocircte (509 ha zoneacutes contre 147 pour 50 ans deacuterosion historique)

Cependant si on compare secteur par secteur les marges prescrites par LQE avec les taux de

recul reacuteellement mesureacutes entre 1934 et 2001 et extrapoleacutes pour 50 ans 37 ha apparaissent

comme eacutetant agrave risque mais non inclus dans le zonage de la loi (tableau 53) Ces secteurs de

cocircte particuliegraverement actifs ne seront pas zoneacutes par la LQE et laisseraient la place agrave beaucoup

de nouvelles constructions potentielles De plus en admettant que les taux deacuterosion de )992shy

2001 soient repreacutesentatifs des conditions deacuterosions des 50 ans prochaines anneacutees les

secteurs agrave risque mais non proteacutegeacutes repreacutesenteraient non plus 37 mais 56 ha (tableau 53)

Cette carence dans la superficie du zonage provient de certains secteurs dans lesquels la

dynamique cocirctiegravere est particuliegraverement active ce que ne peut pas refleacuteter une loi avec des

marges fixes Bien que ces secteurs soient limiteacutes dans lespace ils sont particuliegraverement

sensibles agrave une densification urbaine On parle ici des terrasses de plage du secteur du village

de Cap-dEspoir des falaises du centre-ville de Perceacute (Mont-Joli) ainsi que des terrasses de

plage du village de Barachois Linsuffisance des terrains zoneacutes saccentue encore si lon

-----------------------------------------------------------

132

compare la LQE avec les taux deacuterosion preacutedits dans un contexte de changements

climatiques Dans cette situation on parle dune superficie de 168 ha qui pourrait ecirctre eacuterodeacutee

mais qui ne serait pas preacuteserveacutee par la loi (tableau 53)

Tableau 53 Comparaison de la LQE avec les taux deacuterosion historiques reacutecents et preacutedits

Avec les taux deacuterosion preacutedits Avec les taux deacuterosion Avec les taux deacuterosion

dans un contexte de 1934middot2001 1992-2001

changements climatiques (SP)

Superficie (ha) eacuterodeacutee en 50 ans mais non 37 56 168 preacuteserveacutee par la loi

D) Le golfe du Saint-Laurent et la baie des Chaleurs sont consideacutereacutes comme des cours deau

et non comme un littoral marin (figure 55) Cependant les processus qui affectent ces

milieux sont tregraves diffeacuterents des processus fluviaux Les bandes de protection preacutevues par la

LQE sont donc insuffisantes car elles ne sont pas adapteacutees agrave la dynamique propre aux

littoraux

r----------------------------------------------------------1 1 1laquoCours deau Toute masse deau qui seacutecoule dans un lit avec un deacutebit reacutegulier ou 1intermittent y compris ceux qui ont eacuteteacute creacuteeacutes ou modifieacutes par une intervention humaine 1

ainsi que le fleuve et le golfe Saint-Laurent de mecircme que toutes les mers qui entourent 1 1

le Queacutebec agrave lexception du fosseacute de voie publique ou priveacutee du fosseacute mitoyen et du 11

fosseacute de drainage raquo (site internet du MDDEP) 11

1laquoTous les lacs et cours deau agrave deacutebit reacutegulier ou intermittent situeacutes sur le territoire de la 1

MRC incluant le golfe Saint-Laurent et la baie des Chaleurs sont viseacutes par lapplication 1 1

des dispositions de la politique de protection des rives raquo 1 1

(extrait du scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute 1989) 1

Figure 55 Deacutefinition des cours deau pour la LQE

La politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables preacutevoit un

laquo cadre normatif minimalraquo (preacuteambule de la politique) Ceci laisse donc la possibiliteacute aux

instances locales (municipaliteacutes ou MRC) daugmenter ces marges si elles le jugent

neacutecessaire Cependant ce sont souvent (et particuliegraverement dans lEst du Queacutebec) des paliers

gouvernementaux deacutepourvus de moyens financiers et techniques neacutecessaires pour reacutealiser une

133

eacutetude deacutetailleacutee de leur territoire Par exemple la MRC du Rocher-Perceacute est classeacutee deuxiegraveme

sur 97 au rang des MRC les plus deacutemunies du Queacutebec Ses moyens danalyse de la cocircte sont

donc conseacutequemment limiteacutes

Le zonage creacuteeacute par cette loi nest donc pas adapteacute aux geacuteorisques cocirctiers Les

municipaliteacutes ne peuvent donc sy appuyer que partiellement La largeur de la bande de

protection utiliseacutee (15 megravetres) est en effet plutocirct consideacutereacutee comme une largeur adeacutequate

pour eacuteviter decirctre affecteacute par lagitation de loceacutean (embruns vagues exceptionnelles

deacutebris ) que par le deacuteplacement de la ligne de rivage Cette distance agrave la cocircte reacutepondrait agrave

un besoin de protection des biens seulement si la cocircte eacutetait fixe et ne connaissait aucun

deacuteplacement au cours du temps

522 Proposition de zonage de la MRC

Alors que lancien zonage des risques de la MRC du Rocher-Perceacute reprenait telle

quelle la LQE il existe actuellement une nouvelle proposition de zonage eacutemanant de la

MRC Celle-ci devrait ecirctre inteacutegreacutee au nouveau scheacutema dameacutenagement des risques

Loptique retenue est de doubler les prescriptions de la LQE et dajouter de nouvelles zones

deacuterosion connues Pour le secteur agrave leacutetude 7 zones deacuterosion seraient creacuteeacutees dans des

endroits connus pour ecirctre particuliegraverement actifs Cette proposition de zonage reacutesulte de la

reacutealiteacute de terrain qui a permis aux intervenants de reacutealiser que les bandes de protection

preacuteexistantes eacutetaient trop faibles Les doubler permettra selon eux de mieux proteacuteger les

infrastructures cocirctiegraveres

Globalement en appliquant cette proposition il y aurait 37 ha de diffeacuterence de

surface avec la superficie du sceacutenario probable Plus speacutecifiquement 37 ha ne sont pas zoneacutes

alors quils le devraient et 406 ha ne sont pas preacutevus eacuterodables mais seraient zoneacutes

(tableau 54) Les zones qui ne sont pas incluses dans la suggestion de la MRC mais qui sont

agrave risque se reacutepartissent en plusieurs secteurs notamment autour du havre de pecircche de lAnseshy

agrave-Beaufils aux extreacutemiteacutes du village de Perceacute au nord de la flegraveche de Barachois ainsi que de

134

petits secteurs au nord de la Malbaie Les superficies que leacuterosion naffectera probablement

pas mais que cette proposition inclut dans le zonage repreacutesentent 406 ha qui vont ecirctre

soustraits agrave une densification urbaine et agrave un deacuteveloppement potentiel Ces espaces

correspondent notamment aux secteurs de la promenade municipale de Perceacute Ce secteur est

en effet tellement denseacutement urbaniseacute quil ne serait pas envisageable dabandonner la

protection Des discussions avec la municipaliteacute ont permis de sassurer que la promenade

serait entretenue sur un horizon dau moins 50 ans Ces secteurs ne sont donc pas concerneacutes

par des taux de recul probables seule la marge de seacutecuriteacute de 15 megravetres serait agrave mettre en

place pour proteacuteger les infrastructures de laction des vagues des embruns et des deacutebris

Tableau SA Comparaison du nouveau zonage de la MRC avec le sceacutenario probable (SP)

Superiicie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais

zoneacutee (soustrait au 406 42 38 developpement)

Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque)

4 3 5

Les problegravemes que ce nouveau zonage soulegraveve sont

A) Luniformiteacute dans la largeur des bandes qui ne peuvent pas tenir compte des variations

dans les conditions locales

B) Le choix entre les deux classes de largeur de bande de protection qui ne correspond pas agrave

des paramegravetres naturels deacuterosion En effet ce sont les mecircmes classes que celles de la LQE et

elles preacutesentent donc les mecircmes inconveacutenients (partie 521)

523 Politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveau-Brunswick

Le Nouveau-Brunswick a eacutemis une politique de protection de sa zone cocirctiegravere en

2002 Cette proposition na cependant toujours pas eacuteteacute transformeacutee en application leacutegale Elle

applique une bande de protection de 30 megravetres agrave partir de la ligne de rivage La politique

preacutevoit eacutegalement la possibiliteacute dinterdire des ouvrages que lon voudrait construire au-delagrave

de cette marge selon la sensibiliteacute du terrain aux ondes de tempecirctes Selon la proposition

135

cette autre limite doit ecirctre deacutetermi neacutee selon laquo leacuteleacutevation la topographie et la susceptibiliteacute agrave

leacuterosion (geacuteomorphologie)) (ministegravere de lEnvironnement et des Gouvernements locaux

du Nouveau-Brunswick 2002) Cependant il nest pas speacutecifieacute de meacutethodologie pour sa mise

en œuvre

Si lon appliquait cette politique peu de superficies preacutevues eacuterodables par le sceacutenario

probable ne seraient pas zoneacutees (seulement 119 ha) (figure 55) Ce zonage devrait donc

permettre deacuteviter une augmentation des risques pour la population Cependant de grandes

surfaces qui ne sont pas preacutevues agrave risque deacuterosion sont zoneacutees Ceci peut poser problegraveme agrave la

municipaliteacute car ce sont de grandes superficies (544 ha) qui sont soustraites agrave un futur

deacuteveloppement reacutesidentiel ou commercial (tableau 55)

Tableau 55 Comparaison de la politique du Nouveau-Brunswick avec le SP

Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodale mais

zoneacutee (soustrait au 544 55 53 developpement)

Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque) 12 1 1

Le zonage mis en avant par la politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveaushy

Brunswick comporte deux problegravemes

A) Le premier consiste en une bande fixe qui ne peut donc pas prendre en compte les

variations locales du taux deacuterosion Il est toujours possible dimposer une bande de

protection dune largeur plus importante afin decirctre certain dinclure les zones qui seacuterodent

le plus vite Neacuteanmoins ce principe fait apparaitre des zones sacrificielles qui bien que non

risqueacutees sont interdites agrave tout deacuteveloppement ce qui ne permet pas une optimisation de

lutilisation du territoire de la municipaliteacute Cela peut aussi creacuteer un sentiment dinjustice au

sein de la population qui sent son droit agrave la proprieacuteteacute entraveacute alors que son terrain nest pas

assujetti aux aleacuteas deacuterosion

B) Le deuxiegraveme problegraveme reacutesulte dans le fait que certaines zones ont eacuteteacute cibleacutees pour y

assurer une protection comme le muret du centre-ville de Perceacute Ces secteurs se

retrouveraient zoneacutes agrave risque alors que la ligne de rivage sera maintenue agrave sa position

136

actuelle Ces zones devraient donc ecirctre recenseacutees et prises en compte Seule une bande de

15 m les mettant agrave labri des vagues des embruns et des deacutebris devrait y ecirctre appliqueacutee Ne

doivent ecirctre pris en compte dans cette cateacutegorie que les ouvrages publics dont lautoriteacute

responsable a deacutecideacute dassurer lentretien sur toute la peacuteriode viseacutee par le zonage

524 Application des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la

Cocircte-Nord

Lapplication de ces critegraveres de zonage eacutetend la superficie proteacutegeacutee agrave 1504 ha Les

surfaces qui sont preacutevues pouvant ecirctre eacuterodeacutees selon le sceacutenario probable mais que ce zonage

naurait pas inteacutegreacutees sont neacutegligeables (01 ha) Cependant 885 ha ne sont pas preacutevus

eacuterodables dici 2050 mais sont tout de mecircme inclus dans le zonage (tableau 56)

Tableau 56 Comparaison du zonage deacutecoulant des critegraveres de la Cocircte-Nord avec le sceacutenario probable (SP)

Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais

zoneacutee (soustrait au 885 111 100 developpement)

Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque)

01 0 0

Le zonage sui vant les critegraveres utiliseacutes par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la

Cocircte-Nord comporte deux principaux problegravemes

A) il preacutesuppose une hausse importante de leacuterosion pour tous les secteurs alors que les

eacutetudes reacutecentes montrent le contraire (Bernatchez et al 2008 a)

B) ces critegraveres conduisent agrave la classification de grandes superficies comme eacutetant agrave risque

alors quelles ne le seront probablement pas mecircme si lhorizon dameacutenagement utiliseacute est

infeacuterieur agrave celui utiliseacute pour le sceacutenario probable (30 ans pour les critegraveres de la Cocircte-Nord vs

50 ans pour le SP) Cette optique est donc trop conservatrice et cela limite le deacuteveloppement

futur de la municipaliteacute

137

525 Taux historiques deacuterosion des berges

Loptique dutiliser seulement les taux de recul historique afin de deacuteterminer une

zone agrave risque preacutesuppose que les conditions qui ont engendreacute leacuterosion dans le passeacute sont

toujours les mecircmes de nos jours et vont eacutegalement rester constantes dans le futur Une

comparaison des zonages que cela peut engendrer (horizon 30 et 50 ans) avec le zonage le

plus probable a eacuteteacute eacutetablie

Une comparaison des surfaces agrave risque deacuterosion (tableau 57 et 58) permet de se

rendre compte dune sous-estimation tregraves nette des surfaces agrave risque par les deux premiers

zonages (historique 30 et 50 ans) Ceux-ci considegraverent respectivement 89 et 147 ha comme

eacutetant agrave risque deacuterosion alors que ce seront tregraves probablement 63 hectares qui le seront dici

2050 Ces zonages historiques sous-estiment eacutegalement le nombre de bacirctiments agrave risque

(tableau 57 et 58) ainsi que les valeurs associeacutees Cela sous-estime donc les enjeux que la

municipaliteacute et les citoyens devraient prendre en compte pour leur futur

Tableau 57 Comparaison des zonages historiques 30 ans avec le SP

Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais

zoneacutee (soustrait au 00 0 0 developpement)

Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non 538 66 57

zoneacutee (augmentation du risque)

Tableau 58 Comparaison des zonages historiques 50 ans avec le SP

Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais

zoneacutee (soustrait au 00 0 0 developpement)

Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non 480 63 54

zoneacutee (augmentation du risque)

Les superficies qui ne sont pas zoneacutees par les taux historiques mais qui selon toutes

probabiliteacutes seront eacuterodeacutees sont de pregraves de 54 et de 48 hectares respectivement pour des

horizons de 30 et 50 ans (tableau 57 et 58) Cela comprend respectivement 66 et 63

bacirctiments auxquels on nassocierait pas de risque mais qui y seront tout de mecircme exposeacutes

dici 2050

138

En consideacuterant le risque deacuterosion de maniegravere historique il apparait eacutegalement des

zones daccreacutetion Ces zones gagneacutees sur la mer occupent une superficie de 21 et 34 ha

respectivement pour un horizon de 30 et 50 ans Celles-ci seraient donc potentiellement de

nouveaux terrains pour des deacuteveloppements immobiliers futurs Cependant dapregraves les

changements dans la tendance deacutevolution de la cocircte qui ont eacuteteacute constateacutes depuis ces

derniegraveres deacutecennies (Bernatchez et al 2008 a) cela laisse preacutesager quil ny aura tregraves

probablement pas ou peu de zones en accreacutetion en 2050 Il se produira plutocirct un recul comme

on peut le voir au niveau du village de Cap-dEspoir (figure 56) et agrave Coin-du-Banc

(figure 57) De plus mecircme si des zones daccreacutetion apparaissaient celles-ci ne sont

geacuteneacuteralement pas des terrains propices aux constructions eacutetant donneacute leur faible altitude qui

les rend tregraves vulneacuterables au risque de submersion lieacute aux vagues et aux surcotes notamment

Figure 56 Taux historique et taux probable deacuterosion dans le secteur de Cap-dEspoir

139

Figure 57 Taux historique et taux probable deacuterosion agrave Coin-du-Banc

Si lon considegravere les taux deacuterosion reacutecents (1992-2001) et que lon compare un

zonage qui en deacutecoulerait (extrapolation des taux annuels sur une peacuteriode de 50 ans) avec le

SP on constate eacutegalement des lacunes Dans ce cas la superficie zoneacutee serait de 2367 ha

soit 9 ha de plus que si lon utilisait les taux historiques Cependant il reste plus de 31 ha qui

ne seraient pas zoneacutes alors quils seront agrave risque deacuterosion dici 2050 Utiliser seulement les

taux reacutecents ne semble donc pas adeacutequat pour geacuterer lameacutenagement cocirctier bien que cela

entraicircne moins derreurs quavec les taux historiques Le problegraveme peut provenir du fait que

la peacuteriode reacutecente de mesure nest pas toujours repreacutesentative des futures conditions

climatiques car 10 ans est une peacuteriode trop courte

140

Une acceacuteleacuteration de leacuterosion au cours des derniegraveres deacutecennies a eacuteteacute constateacutee Il

nest degraves lors plus possible de se fier seulement aux taux historiques pour identifier les zones

soumises agrave leacuterosion Cela entraicircnerait en effet une sous-eacutevaluation de ces zones Les

changements qui vont avoir lieu sur les cocirctes du monde durant le prochain siegravecle ne peuvent

pas ecirctre preacutedits simplement en extrapolant les gains les pertes et les modifications qui ont eu

lieu durant Je 20egraveme siegravecle (Bird 2008)

526 Synthegravese des diffeacuterents zonages vs le sceacutenario probable

En sattardant agrave eacutevaluer si les options de zonage possibles pour le secteur deacutetude

protegravegent plus ou moins de territoire que celui que leacuterosion probable va affecter il est

possible didentifier des options trop seacutevegraveres et dautres pas assez (tableau 59) Cette

comparaison montre que les zonages actuellement en place ne sont pas suffisants mais aussi

quune bande uniforme de 30 megravetres (comme au Nouveau-Brunswick) aurait pour

conseacutequence de soustraire agrave un deacuteveloppement eacuteconomique des terrains non risqueacutes

Tableau 59 Comparaison globale des zonages vis-agrave-vis du sceacutenario probable

Zone pas assez Zone trop Type de zonage

en de la superficie du SP LQE 27 8 Proposition de la MRC 6 65 Nouveau-Brunswick 2 87 Critegraveres de la Cocircte-Nord 02 141

1 Taux historique

- 30 ans shy

86 00 - 50 ans 77 00

Il est important de faire la distinction entre la connaissance des terrains qui seront

probablement eacuterodeacutes en 2050 et un zonage utilisable pour lameacutenagement de la communauteacute

En effet le premier fait reacutefeacuterence agrave un terrain agrave risque deacuterosion qui aura probablement eacuteteacute

eacuterodeacute et aura disparu agrave la mer dici 50 ans Le deuxiegraveme doit lui permettre un

deacuteveloppement seacutecuritaire et durable dans la municipaliteacute Il doit donc ecirctre leacutegegraverement plus

141

large que les terrains probablement eacuterodeacutes afin que les constructions ne se retrouvent pas

directement sur la ligne de rivage (figure 58) Il serait en effet dommageable que les

bacirctiments se retrouvent trop proches de la ligne de rivage et soient soumis agrave des risques relieacutes

aux vagues agrave la projection de deacutebris aux embruns etc

Bacirctiments seacutecuritaires aujourdhui mais Dlaquo surraquo la ligne de rivage de 2050 --

bullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbull D Bacirctiments conservant une leacutegegravere

distance vs la ligne de rivage de 2050 proteacutegeacutes des vagues de tempecirctes etc

--- Ligne de rivage actuelle bull bull bull bull bull bullbull Zonage proposeacute

-------- Ligne de rivage en 2050

Figure 58 Inteacuterecirct de zoner plus que le taux deacuterosion preacutevu pour 2050

Cest pour cela qui apparaicirct primordial deffectuer eacutegalement des comparaisons avec un

zonage laquo complet raquo adapteacute agrave lameacutenagement du territoire (ci-apregraves) cest-agrave-dire comparer un

zonage avec un autre zonage et non simplement avec des preacutevisions de risque

142

53 Comparaison des diffeacuterents zonages avec un zonage adapteacute agrave lameacutenagement du

territoire dans un contexte de changements climatiques

Ce zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire dans un contexte de changements

climatiques a eacuteteacute eacutetabli comme eacutetant le sceacutenario le plus probable deacuterosion auquel a eacuteteacute ajouteacute

une bande de 15 megravetres de largeur Lajout de cette bande de terrain suppleacutementaire

permettra de deacuteterminer Je zonage qui apregraves la perte du terrain eacuterodeacute par 50 ans de processus

cocirctiers (soit le SP) assure que les infrastructures ne se retrouvent pas trop pregraves du rivage et

quelles soient toujours seacutecuritaires (figure 58) Le SP a eacuteteacute choisi pour estimer leacuterosion agrave

lhorizon du zonage (50 ans) car il sagit de la meilleure estimation disponible des risques

deacuterosion dans un contexte de changements climatiques La bande de 15 megravetres qui y est

ajouteacutee correspond agrave une largeur consideacutereacutee comme neacutecessaire pour la protection contre les

autres aleacuteas cocirctiers que sont les vagues de tempecircte les vents les embruns la houle ou les

deacutebris organiques projeteacutes sur le rivage Une bande similaire a eacuteteacute prescrite par les

speacutecialistes de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges sur la Cocircte-Nord pour les cocirctes ne

subissant pas deacuterosion (soit les falaises de roches igneacutees) En effet mecircme si ces cocirctes ne

sont pas consideacutereacutees comme seacuterodant avec un taux perceptible une bande de 15 megravetres a

tout de mecircme eacuteteacute appliqueacutee pour les nouvelles constructions (Dubois et al 2005)

Le zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire (soit le SP augmenteacute de 15 megravetres)

occupe 568 ha de plus que seulement les zones probables deacuterosion du SP Dans ces secteurs

se retrouvent dores et deacutejagrave 69 bacirctiments repreacutesentant 63 uniteacutes deacutevaluation fonciegravere

53 J Comparaisons des impacts des diffeacuterents zonages vis-agrave-vis du SP+ J5

Lobjectif de cette section est de calculer les superficies qUI sont soustraites agrave un futur

deacuteveloppement mais devraient ecirctre constructibles car elles ne sont pas agrave risque dapregraves le

zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire dans un contexte de changements climatiques

proposeacute par cette eacutetude Les tableaux 510 et 51 1 exposent (1) les superficies proteacutegeacutees par

les diffeacuterents zonages possibles alors que selon le zonage adapteacute elles ne sont pas agrave risque (2)

143

les superficies non zoneacutees mais qui sont agrave risque deacuterosion et dimpacts corollaires ainsi

que (3) le nombre de bacirctiments et le nombre de rocircles deacutevaluation municipale zoneacutes agrave tort ou

non zoneacutes mais agrave risque

Tableau 510 Zones soustraites agrave un deacuteveloppement potentiel vis-agrave-vis du SP +15 m

Non preacutevu agrave risque mais zoneacute Soustrait agrave un deacuteveloppementagrandissement potentiel

Superficie Bacirctiments 2001 MAMR ha nombre nombre

LQE 0 0 0

Proposition de la MRC 31 0 2

Critegraveres de la Cocircte Nord 381 51 46

Nouveau-Brunswick 76 2 5

Historique (30 ans) 0 0 0

Historique (50 ans) 0 0 0 1

Tableau 511 Zones preacutevues agrave risque par le SP +15 m mais non zoneacutees

Preacutevu agrave risque mais non zoneacute Potentielle augmentation du risque

Superficie Bacirctiments 2001 MAMR ha nombre nombre

LQE 678 96 85

Proposition de la MRC 227 32 33

Critegraveres de la Cocircte Nord 65 9 9

Nouveau-Brunswick 111 19 18

Historique (30 ans) 1099 135 120

Historique (50 ans) 1041 132 117

Si lon compare la LQE avec la possibiliteacute de zonage quest le SP + 15 m le deacutefaut

de la loi apparaicirct encore plus flagrant avec pregraves de 68 hectares qui devraient ecirctre proteacutegeacutes et

interdits agrave la construction mais qui ne le sont pas (tableau 511) Ces terrains comprennent

deacutejagrave 96 bacirctiments soit 85 uniteacutes deacutevaluation Laisser de nouvelles constructions sy eacutetablir

reviendrait agrave creacuteer un risque suppleacutementaire

144

Si lon compare la proposition de zonage de la MRC avec le zonage SP + 15 m il est

possible de constater que sa supetficie est seulement de 31 ha supeacuterieure (tableau 5) 0) Cela

est tregraves faible et correspond agrave une bande dune largeur moyenne de 075 m qui longerait le

rivage sur toute sa longueur Par contre les surfaces non zoneacutees mais agrave risque sont de

227 ha

Lorsque lon compare le zonage du Nouveau-Brunswick avec le zonage laquocompletraquo

proposeacute ici il ny a que peu de surface qui est soustraite au deacuteveloppement et eacutegalement

relativement peu de surface laisseacutee constructible alors quelle ne devrait pas lecirctre (tableau

510 et 511) La bande de 30 megravetres semble donc relativement adapteacutee aux processus

deacuterosion du secteur de Perceacute bien quelle nait pas eacuteteacute speacutecialement conccedilue pour cette

reacutegion Il est degraves lors plutocirct possible de parler de coiumlncidence heureuse entre la bande du

zonage du Nouveau-Brunswick et celle du zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire pour

ce secteur Le fait que Il ha soient agrave risque mais non zoneacutes alors quen parallegravele 76 ha le

sont mais ne le devraient pas reflegravete tout de mecircme une mau vaise adeacutequation avec leacutevolution

future de la cocircte Ceci est principalement ducirc agrave Juniformiteacute de la bande de protection qui ne

peut pas tenir compte des variations locales dans lintensiteacute de leacuterosion Les secteurs

dimpreacutecisions laissent ainsi de la place agrave laugmentation du nombre de constructions dans

les zones agrave risque

Le zonage proposeacute par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la

Cocircte-Nord semble trop strict car il preacuteserve plus de 38 ha comme eacutetant agrave risque alors quils

ne le seront probablement pas dici 2050 (tableau 510) En hypotheacutequant de grandes

superficies dautant plus parmi les terrains littoraux les plus priseacutes la municipaliteacute limite ses

possibiliteacutes de deacuteveloppement Il y a donc une probabiliteacute que le regraveglement ne soit pas

respecteacute etou de soulever la grogne populaire car il semblera (avec raison) trop strict Cela

peut agrave terme discreacutediter les opeacuterations de sensibilisation aux processus littoraux

Les zonages deacutecoulant de lextrapolation des taux historiques eacutetant deacutejagrave trop faibles

lorsquon les comparait avec leacutevolution probable le sont encore plus lorsquon les compare

au zonage proposeacute ici (tableaux 510 et 511) Le nombre tregraves important de constructions qui

145

existent deacutejagrave dans les zones agrave risque mais qui ne sont pas zoneacutees selon cette meacutethode laisse agrave

penser quen appliquant celle-ci pour le futur la municipaliteacute va devoir faire face agrave une

importante probleacutematique dici 50 ans alors mecircme quelle pensera y ecirctre preacutepareacutee

532 Synthegravese

Dans le tableau 512 les lacunes et les excegraves dans les zonages vis-agrave-vis du SP + 15 m

sont preacutesenteacutes en proportion de la supelficie de ce zonage adapteacute agrave lameacutenagement dans un

contexte de changements climatiques Par rapport aux comparaisons preacuteceacutedemment

effectueacutees avec le SP la proposition de zonage de la MRC est passeacutee dun zonage excessif de

65 agrave un zonage insuffisant de 19 Celui du Nouveau-Brunswick est quant agrave lui situeacute

dans un entre-deux avec moins de 10 agrave la fois dexcegraves et de lacune (tableau 512) Ceci

signifie que mecircme si globalement les surfaces semblent similaires (seulement 22 ha de

diffeacuterence voir tableau 5 J) une analyse segment par segment montre que Je zonage peut

alterner entre lexcegraves dans des secteurs de cocircte peu active ou stable et linsuffisance dans

des secteurs de cocircte tregraves active Pour les autres zonages les lacunes constateacutees dans la section

52 sont exacerbeacutees dans cette section agrave cause de lajout dune bande de 15 m au sceacutenario

du SP

Tableau 512 Comparaisons geacuteneacuterales des zonages vis-agrave-vis du SP+ 15

Zone pas assez Zone trop Type de zonage

en de la superficie du SP+15 m LQE 57 0 Proposition de la MRC 19 3 Nouveau-Brunswick

1shy9 6

Critegraveres de la Cocircte-Nord 5 32 ~

Taux historique 0 0 I~-

- 30 ans 93 0 - 50 ans 88 0

Aucune des diffeacuterentes options dameacutenagement et de gestion des risques cocirctiers

existantes ne semble pouvoir donner entiegravere satisfaction quant aux modifications que va

connaicirctre la cocircte dans les 50 prochaines anneacutees Les meacutethodes traditionnelles de travail ne

146

semblent pas adapteacutees aux conditions actuelles des cocirctes comme en teacutemoignent les

probleacutematiques actuelles Ainsi les modifications futures de lenvironnement risquent

daccentuer cette meacutesadaptation

54 Discussion sur les diffeacuterentes options de zonage possibles

Si lutilisation dun zonage baseacute sur un sceacutenario probable deacuterosion tel que celui

deacutefini par Bernatchez et al (2008 a) serait le meilleur moyen dobtenir un zonage preacutecis les

donneacutees neacutecessaires agrave leacutetablissement du SP nexistent malheureusement que pour certains

territoires tregraves restreints (ducirc au temps et aux ressources neacutecessaires agrave son eacutelaboration) Cest

pourquoi il est important de savoir si dautres meacutethodes permettraient dobtenir un zonage

efficace pour de plus grands territoires agrave moindre coucirct (en temps et en argent) Les

comparaisons effectueacutees dans ce chapitre entre les diffeacuterentes possibiliteacutes de zonage des

risques cocirctiers sont primordiales afin de permettre aux municipaliteacutes de faire un choix eacuteclaireacute

lorsquil sagit de la gestion de leur territoire Depuis la loi de 2001 sur la seacutecuriteacute civile et

lobligation de mise en place de scheacutemas de seacutecuriteacute civile dans toutes les MRC du Queacutebec

les gestionnaires ont dautant plus besoin de meacutethodes pour les aider agrave identifier les terrains

qui sont susceptibles decirctre affecteacutes par leacuterosion En effet les MRC ne disposent

geacuteneacuteralement pas dun expert dans le domaine ce qui rend lutilisation de regravegles simples

comme celles des zonages analyseacutes neacutecessaire Une faciliteacute dapplication et une meacutethode de

cartographie simple sont rechercheacutees par les ameacutenagistes (Caron comm pers) La litteacuterature

privileacutegie certes laction agrave linaction (Peng et al 2006) mais aucune eacutetude nexiste pour

aider agrave effectuer un choix II est donc important de savoir si les meacutethodes proposeacutees peuvent

se reacuteveacuteler efficaces

147

Certaines propositions de zonage sont couramment reprises dans la litteacuterature traitant

du zonage des risques cocirctiers Pourtant aucune nest tout agrave fait adapteacutee pour la zone cocirctiegravere

eacutetudieacutee Ainsi les principales lacunes qui ont eacuteteacute repeacutereacutees dans les zonages existants et qui

reacuteduisent leur efficaciteacute font ressortir autant de paramegravetres importants qui devraient ecirctre pris

en compte dans leacutelaboration dun futur zonage Ils peuvent ecirctre regroupeacutes en trois cateacutegories

agrave savoir

~ les paramegravetres naturels des cocirctes

~ les paramegravetres climatiques de lenvironnement

~ les paramegravetres humains de loccupation des terres

54 J Inteacutegration des paramegravetres naturels

Lors de la creacuteation des zonages loptique dans laquelle ils ont eacuteteacute mis en place est

geacuteneacuteralement agrave lorigine de leurs points forts mais aussi de leurs faiblesses Par exemple la

LQE qui a dabord un objectif environnemental propose une bande de trop faible largeur

concernant les risques (15 m seulement) car elle na pas eacuteteacute conccedilue et reacutefleacutechie en fonction de

la dynamique des aleacuteas cocirctiers Ainsi eJie nintegravegre pas les paramegravetres physiques significatifs

des cocirctes mecircme si eJie est utiliseacutee partout au Queacutebec pour geacuterer les risques en deacutecoulant Par

ailleurs le zonage du Nouveau-Brunswick avec sa bande fixe mecircme sil correspond

globalement au zonage adapteacute proposeacute par cette eacutetude laisse tantocirct des secteurs surproteacutegeacutes

tantocirct des secteurs non proteacutegeacutes Ceci deacutecoule du fait que les paramegravetres naturels des cocirctes ne

sont pas inteacutegreacutes au zonage qui est appliqueacute uniformeacutement quel que soit lenvironnement

Limportance des connaissances physiques de la cocircte et de son eacutevolution pour

lameacutenagement est donc essentielle (Pethick 2001) Ce qui est principalement utile est le

taux de migration ainsi que la future position de la ligne de rivage (Pethick 2001 Winckel et

al 2008)

laquo Erosion rates are not only used by scientists to study sediment budgets or the lole of natural processes in shoreline alteration they are also used to determine safe construction setbacks settle property ownership disputes study the effectiveness of shoreline protection structures and to make land use decisions raquo (Moore 2000)

148

Le taux deacuterosion mesureacute est le moyen le plus adapteacute pour refleacuteter la variabiliteacute des

paramegravetres naturels des cocirctes tel que cela se fait dans le zonage utilisant les taux historiques

Cependant comme de grandes portions de littoral ne disposent pas de cette donneacutee il a eacuteteacute

examineacute la possibiliteacute dutiliser un estimateur (proxy) En effet la segmentation cocirctiegravere

effectueacutee par le LDGIZC de lUQAR couvre quant agrave elle la totaliteacute des cocirctes du Queacutebec

meacuteridional Leacutevaluation preacuteliminaire effectueacutee portait sur les types de cocirctes leur lithologie

leacutetat de la cocircte le degreacute dalteacuteration des roches et la hauteur de la falaise (LDGICZ 2006)

Si lon se fie agrave la hauteur du trait de cocircte il nest pas possible de distinguer deux groupes en

fonction des taux deacutevolution preacutedits (figure 54) Apregraves une eacutetude des taux deacuterosion tant

reacutecents quhistoriques les diffeacuterences entre les paramegravetres physiques des cocirctes mecircme sils

existent ne semblent pas suffisants pour permettre une preacutevision des taux de recul futurs dun

segment de cocircte Pour la section de cocircte de Perceacute il nest pas possible de preacutedire quel sera le

taux deacutevolution dune portion de cocircte tant actuel que futur agrave partir de caracteacuteristiques

qualitatives de la cocircte que sont le type de cocircte leacutetat la lithologie la hauteur etc Cela peut

ecirctre ducirc au fait que les types de cocirctes en preacutesence sur le territoire deacutetude ne sont pas

suffisamment varieacutes et ne repreacutesentent que des conditions limiteacutees et relativement uniformes

agrave cause de leur proximiteacute (57 km de cocirctes seulement) Une eacutetude plus pousseacutee de ces

paramegravetres et une analyse sur un plus grand territoire avec une plus grande varieacuteteacute

denvironnements pourraient ecirctre meneacutees pour confirmer ou infirmer ces reacutesultats Pour le

moment cela tend agrave conforter le fait quil est primordial de connaicirctre les taux de recul et la

dynamique actuelle pour geacuterer la cocircte Ceci sexplique par les multiples interactions qui ont

lieu entre les paramegravetres cocirctiers le climat et lhydrodynamique qui rendent la modeacutelisation

difficile (Whitehouse et Sutherland 2001) Agrave une eacutechelle locale comme celle utiJiseacutee en

gestion de lameacutenagement il est donc encore primordial de se baser sur les taux de recul

mesureacutes pour avoir le meilleur portrait de laleacutea deacuterosion afin deacutetablir les zonages de

risques coheacuterents Lutilisation de certains paramegravetres physiques comme estimateurs (proxy)

pour les taux deacuterosion nest donc pas possible agrave cette eacutechelle Un suivi sur le terrain et des

analyses geacuteomorphologiques restent donc neacutecessaires car une preacutediction statistique agrave laide

des paramegravetres naturels nest pas possible agrave lheure actuelle agrave cette eacutechelle

149

Les experts saccordent ainsi pour inteacutegrer lutilisation des taux deacuterosion agrave

lameacutenagement (Moore 2000 Pethick 200] Winckel et al 2008) mais pas sur la maniegravere

de les obtenir de les appliquer ni sur la leacutegalisation qui doit en deacutecouler De plus il est

important de noter que le rythme du recul est beaucoup plus important que seul le taux

historique geacuteneacuteralement utiliseacute (Bernatchez et al 2008 a Pierre 2006) Enfin il est

important dutiliser les preacutevisions des taux deacuterosion futurs et non pas uniquement des taux

historiques afin dobtenir un zonage efficace pour les 50 prochaines anneacutees tel que nous

lavons vu dans les paragraphes 525 et 53 J traitant des zonages baseacutes sur les taux

historiques et leurs lacunes Cette inteacutegration des taux futurs nest pas toujours mentionneacutee

par ceux qui mettent en avant cette solution comme eacutetant adapteacutee agrave la dynamique cocirctiegravere et

aux paramegravetres physiques variables de la cocircte (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et

Dalrymple 2004) Le littoral eacutetant complexe leacutelaboration de ces taux preacutevisionnels deacuterosion

neacutecessitera une compreacutehension geacuteneacuterale de la dynamique cocirctiegravere (Jolicœur et UumlCarrol

2007) et linteacutegration des paramegravetres climatiques agrave venir

542 Inteacutegration des paramegravetres climatiques variations du climat et changements

climatiques

Dapregraves les comparaisons que nous avons effectueacutees un zonage qui tient compte des

paramegravetres naturels mais non des changements climatiques nest pas efficace Par exemple

les zonages deacutecoulant des taux historiques ont certes lavantage deacutetablir une bande de

protection de largeur variable selon le segment de cocircte auquel ils sont appliqueacutes et reflegravetent

ainsi la dynamique cocirctiegravere Mais ils ne sont pas une option qui semble viable pour le secteur

eacutetudieacute car la sous-estimation des surfaces agrave risque est flagrante (agrave 77 insuffisante) Ainsi

mecircme si lutilisation des taux historiques deacuterosion dans leacutelaboration des zonages est

proposeacutee par plusieurs auteurs (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et Dalrymple 2004) il

manque agrave cette meacutethode linteacutegration de limpact de la variabiliteacute des paramegravetres climatiques

Cela provient de labsence de consideacuteration de la cocircte comme un systegraveme variable dans le

temps Les changements cl imatiques vont comme on la vu modifier les processus cocirctiers et

donc les aleacuteas Les taux deacuterosion vont de maniegravere corollaire ecirctre eacutegalement modifieacutes Les

150

aleacuteas passeacutes neacutetant plus le reflet de lavenir la seule application de ces meacutethodes historiques

nest donc pas agrave preacuteconiser sur les cocirctes car elles sous-eacutevaluent dramatiquement les surfaces

agrave risque En effet elles ne tiennent pas compte du rythme deacutevolution cocirctiegravere qui est tregraves

important dans le zonage des risques deacuterosion notamment pour pouvoir quantifier les

extrecircmes deacuterosion (Pierre 2006) De plus bien quune cocircte puisse preacutesenter un bilan

deacutevolution historique positif (progradation) elle peut aussi connaicirctre de courtes peacuteriodes ougrave

le recul peut atteindre plusieurs dizaines de megravetres en quelques anneacutees de sorte que les

infrastructures construites trop pregraves de la ligne de rivage peuvent se retrouver agrave risque

(Bernatchez et al 2008 a) Il pourrait donc ecirctre envisageacute dappliquer un coefficient

multiplicateur aux taux deacuterosion passeacutes pour contrecarrer cette lacune Ce coefficient

climatique permettrait de rendre les taux historiques repreacutesentatifs des taux futurs Cet indice

pourrait ecirctre eacutetabli pour chaque reacutegion du Queacutebec pour tenir compte des paramegravetres

cl imatiques reacutegionaux Par exemple comme le taux deacuterosion pour la peacuteriode 1992-2001 est

en moyenne 27 fois infeacuterieur au SP dans Je secteur de Perceacute il pourrait ecirctre deacutecideacute que le

coefficient pour la reacutegion gaspeacutesienne serait 27

Le zonage eacutelaboreacute pour la Cocircte-Nord avait comme objectif de prendre en compte

laugmentation des risques dans un contexte de changements climatiques Cela la conduit agrave

sureacutevaluer les risques principalement agrave cause dun manque de donneacutees preacutecises concemant

limpact de ces changements agrave leacutepoque de sa reacutealisation Ce sceacutenario pessimiste conduirait

donc agrave hypotheacutequer le deacuteveloppement de certains secteurs La preacutecision des projections

climatiques et de leurs impacts est donc primordiale

Avec les zonages utiliseacutes ou proposeacutes actuellement nous sommes deacutejagrave mal adapteacutes et

mis au deacutefi dans notre gestion des zones cocirctiegraveres avec le climat actuel ce qui fait que nous ne

sommes pas precircts agrave des changements plus rapides et allons avoir encore plus de problegravemes agrave

reacutesoudre agrave lavenir (Forbes 2008) Dans la litteacuterature actuelle ce sont principalement des

eacuteleacutements composites qui deacuteterminent la sensibiliteacute ou non dune cocircte aux changements

climatiques mecircme si cela passe principalement par linclusion de la seule hausse du niveau

marin relatif tel que dans les eacutetudes de Shaw et al (1998) ou de Gornitz et al (1997) Cellesshy

ci nont toutefois pas eacuteteacute effectueacutees agrave une eacutechelle adapteacutee pour reacutealiser un zonage Les

151

indices de sensibiliteacute existants (Shaw et al 1998 Gornitz et al 1997) ainsi que les cartes

preacutedisant leacutevolution des aleacuteas et leurs impacts potentiels (Fairbank et Jakeways 2006)

permettent tout de mecircme aux ameacutenagistes de connaicirctre limportance que vont avoir les

changements climatiques sur leur cocircte et ainsi de se preacuteparer agrave leurs impacts Elles permettent

aussi de cibler les secteurs dans lesquels les probleacutematiques seront les plus criantes agrave lavenir

ainsi que les grands enjeux qui en deacutecouleront Mais la deacutetermination de la sensibiliteacute du

secteur et de ses aleacuteas aux changements ne permet pas au x ameacutenagistes linteacutegration des

reacutesultats dans un zonage et ainsi de controcircler les ameacutenagements dune municipaliteacute avec une

grande preacutecision spatiale

Le processus le plus efficace serait donc plutocirct didentifier les facteurs cleacutes qUI

conditionnent les processus cocirctiers et qui pourraient ecirctre modifieacutes par les changemen ts

climatiques afin de pouvoir inteacutegrer les reacutesultats des modeacutelisations du climat futur

Malheureusement les facteurs climatiques cleacutes qui conditionnent les processus cocirctiers ne

sont pas encore tous bien connus et deacuteterminer quel sera leur poids dans leacuterosion future est

donc un exercice complexe (Bernatchez et al 2008 a) Une analyse au cas par cas pour

deacuteterminer les futures positions de la ligne de rivage semble agrave lheure actuelle la plus

adeacutequate pour ce type danalyse car mecircme si cela augmente le temps de reacutealisation et le coucirct

cela augmente eacutegalement lefficaciteacute de la preacutediction Une collaboration entre les

scientifiques et les gestionnaires est donc primordiale pour inteacutegrer tous ces paramegravetres agrave la

future gestion des cocirctes

543 Inteacutegration des paramegravetres humains occupation du territoire

Aucun des zonages eacutetudieacutes ne prend en compte les paramegravetres humains ce qui est

une lacune importante conduisant notamment agrave interdire les constructions agrave des endroits non

risqueacutes et limitant le deacuteveloppement de la municipaliteacute sur ses meilleurs terrains Lobjectif

dun zonage des risques devrait ecirctre de minimiser les risques tant actuels que futurs mais

aussi les impacts socio-eacuteconomiques neacutegatifs ce que ne parviennent pas agrave faire les zonages

eacutetudieacutes Par exemple le muret qui supporte la promenade municipale dans lanse du sud du

152

village de Perceacute est essentiel agrave la municipaliteacute pour son deacuteveloppement touristique ducirc agrave la tregraves

grande densiteacute de bacirctiments agrave haute valeur ajouteacutee preacutesents en arriegravere de celui-ci Son

entretien sur le long terme est donc assureacute Sur les 607 megravetres de longueur quil occupe la

position du trait de cocircte est donc fixeacutee Le zonage ne devrait ainsi tenir compte que des aleacuteas

ponctuels tels les vagues les embruns et les deacutebris que peuvent engendrer les tempecirctes et

non du recul potentiel de la ligne de rivage et du trait de cocircte Par exemple dans le zonage

deacutecoulant des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la Cocircte-Nord ce

secteur eacutetait zoneacute sur 37 ha et dans celui du Nouveau-Brunswick sur 18 ha Pourtant si lon

considegravere une bande de seacutecuriteacute de 15 megravetres la surface devant ecirctre zoneacutee nest que de

10 ha Limiter agrave tort le deacuteveloppement de ces terrains du centre ville qui abritent de

nombreux services commerciaux et touristiques serait dommageable pour leacuteconomie

villageoise

Lors de leacutelaboration dun zonage cocirctier il est donc important de tenir compte du

type doccupation du territoire Le zonage des risques tel queacutevoqueacute dans cette recherche ne

fait queacutetablir des limites probables des risques cocirctiers Le fait didentifier ce quil est

acceptable ou non de faire dans cette zone na pas eacuteteacute eacutevoqueacute et relegraveve plutocirct de deacutecisions

politiques ou collectives Toutefois il faut savoir que certains ameacutenagements humains

peuvent modifier la deacutelimitation mecircme de cette zone agrave risque en ayant une influence

importante sur les processus tant en les acceacuteleacuterant quen les ralentissant voir en les arrecirctant

Ainsi eacutetant donneacute que les effets dun choix politique peuvent modifier les paramegravetres

naturels deacutevolution de la cocircte ces deacutecisions devraient ecirctre inteacutegreacutees au processus deacutecisionnel

lorsque lon eacutetablit des projections environnementales pour le futur Les diffeacuterents eacuteleacutements

qui devraient ecirctre pris en compte comprennent notamment la preacutesence dun muret municipal

ou de deacutefenses cocirctiegraveres

A) La preacutesence dun muret ou autre infrastructure dont lautoriteacute compeacutetente (municipale ou

supeacuterieure) a deacutecideacute dassumer lentretien pour tout lhorizon de gestion Si le trait de cocircte est

fixeacute leacuterosion peut ecirctre consideacutereacutee comme nulle en arriegravere de celui-ci Il faut par conseacutequent

en tenir compte (Meur-Ferec et al 2008)

B) La preacutesence de deacutefenses cocirctiegraveres telles que des enrochements ou des eacutepis qui peuvent

aggraver leacuterosion en aval de la deacuterive littorale La reacutepartition et la nature des deacutefenses

153

doivent ecirctre connues dans la mesure ougrave elles ont une incidence sur la morphologie du littoral

et sur laction des facteurs de forccedilage (Fairbank et Jakeways 2006) La perrrusslon

dintervention ponctuelle va avoir des conseacutequences sur lensemble de Juniteacute

hydroseacutedimentaire Ne pas les inclure rendrait les zonages moins efficaces

Les multiples types doccupation humaine possible doivent eacutegalement ecirctre consideacutereacutes

eacutetant donneacute la diffeacuterence dans la neacutecessiteacute de la proximiteacute au rivage ainsi que dans leur

possibiliteacute de deacutemeacutenagement Ainsi les emplacements dun camping ou les infrastructures

touristiques leacutegegraveres (petits belveacutedegraveres tables de pique-nique ) peuvent ecirctre deacuteplaceacutes en

suivant leacuterosion il est donc possible de croire que suivant un choix socieacutetal on les laisse

sinstaller dans les zones agrave risque deacuterosion pour une dureacutee deacutetermineacutee (Paskoff 2004 b)

Lacceptabiliteacute sociale est en effet importante agrave consideacuterer mecircme si elle na pas eacuteteacute abordeacutee

ici car une fois deacutetermineacute avec preacutecision les zones agrave risque cest agrave la socieacuteteacute de choisir ce

quiJ est acceptable dy construire ou non

Des deacutecisions et des choix peuvent mettre de Javant le cocircteacute impeacuteratif de fixer le trait

de cocircte agrave certains endroits comme dans le cas dune voie ferreacutee dune route strateacutegique dun

cœur de village Si une deacutecision est prise les infrastructures qui se situent en arriegravere du trait

de cocircte fixeacute ne sont plus agrave risque deacuterosion pour lhorizon de gestion consideacutereacute Linteacutegration

des diffeacuterents laquotypes et pratiques de gestion des deacutefenses cocirctiegraveresraquo au sein dune

meacutethodologie de cartographie des risques du littoral lieacutes aux changements climatiques est

eacutegalement mise de lavant par le programme laquo Response raquo en Europe (Fairbank et Jakeways

2006) Cependant il est difficile deacutetablir des critegraveres automatiques applicables agrave grande

eacutechelle Une eacutetude au cas par cas de la situation semble donc la plus adeacutequate pour prendre

en compte les paramegravetres humains et leur eacutevolution

154

Lutilisation de zonages suppose que les instances gouvernementales veuillent limiter

les risques pour les populations principe que certains auteurs tels que Winckel et al (2008)

reacutefutent Pour eux les proprieacutetaires devraient ecirctre avertis des faits concernant le pheacutenomegravene

sur leur terrain et devraient ensuite ecirctre ameneacutes agrave faire leur propre choix selon le beacuteneacutefice

quils pourraient en tirer et la valeur de linvestissement quils sont precircts agrave voir deacutetruit par les

aleacuteas Ils affirment que les zonages laissent trop de zones inexploiteacutees ce qui repreacutesente une

perte pour leur proprieacutetaire Ainsi lEacutetat devrait se deacutegager de toute responsabiliteacute et

permettre de contourner le zonage et de se bacirctir au plus pregraves du trait de cocircte (Winckel et al

2008) Si cette solution laisse place au beacuteneacutefice individuel sur une courte peacuteriode il a deacutejagrave eacuteteacute

constateacute que lengagement des proprieacutetaires agrave subir les aleacuteas sans intervenir est souvent

oublieacute au fil du temps ou des transactions immobiliegraveres (Division de lameacutenagement cocirctier de

la Caroline du Nord 2009) Cette optique eacuteconomique ne tient ainsi pas compte des

interventions ponctuelles non concerteacutees que cela peut engendrer Non inteacutegreacutee agrave la

dynamique au sein dune uniteacute hydroseacutedimentaire la mise en place dune solution par un

reacutesident pourrait alors avoir des preacutejudices sur les terrains des proprieacutetaires adjacents Cela

pourrait eacutegalement remettre en cause leacutequiteacute sociale dougrave limportance de linteacutegrer dans le

processus deacutecisionnel (Dean et Dalrymple 2004 Cooper et McKenna 2008)

Rendre le zonage des risques efficace soulegraveve Je besoin dinteacutegrer un nombre

important de paramegravetres agrave limage de la complexiteacute de composantes de lenvironnement

cocirctier Les multiples facettes de la geacuteoscience cocirctiegravere pourraient ainsi augmenter la reacutesilience

des communauteacutes face aux risques cocirctiers et agrave leurs modifications dans le contexte de

changements climatiques (Forbes 2008) et permettre dinteacutegrer les paramegravetres importants

dans les zonages pour en reacuteduire les lacunes

CONCLUSION

Dans les zones cocirctiegraveres de lEst du Queacutebec la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers

est importante et il est preacutevu quelle augmente au cours de ce siegravecle Ceci est ducirc tant agrave

laugmentation des aleacuteas cocirctiers dans un contexte de variation environnementale et de

changements climatiques quagrave la densification des constructions littorales Assurer une

gestion efficace de ces territoires est donc un enjeu majeur pour ces reacutegions

Connaicirctre leacutevolution historique de loccupation des terres permet davoir une

vision geacuteneacuterale des tendances dameacutenagement et deacutevolution du secteur Cela permet

eacutegalement de connaicirctre comment les mesures de gestion et de zonage deacutejagrave implanteacutees ont

influeacute ou non sur les comportements dameacutenagement Pour la zone cocirctiegravere de la

municipaliteacute de Perceacute il a eacuteteacute possible de constater une hausse depuis les anneacutees 80 du

nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion et ce malgreacute la mise en place de lois et de regraveglements

de gestion de lameacutenagement (LAU en 1979 LQE en 1987 et scheacutema dameacutenagement en

1989) Ces lois nont pour plusieurs raisons pas reacuteussi agrave limiter les risques pour les

populations Mecircme dans les cas ougrave des solutions dadaptation ont eacuteteacute mises en place comme

lors du deacuteplacement de tronccedilons de routes menaceacutes par leacuterosion il est possible de constater

une certaine laquomeacutesadaptationraquo vis-agrave-vis des geacuteorisques cocirctiers En effet les segments

deacuteplaceacutes sont de nouveau moins de 40 ans plus tard agrave risque deacuterosion Ces

laquo meacutesadaptations raquo et ces insuffisance de la loi peuvent avoir plusieurs causes une lacune

dinformation et de connaissances des processus deacutevolution des cocirctes une trop grande

confiance accordeacutee aux ouvrages de protection contre leacuterosion ou une prise de risque

consciente pour beacuteneacuteficier de lattrait panoramique et touristique que peut repreacutesenter la cocircte

Le fait que les regraveglements ne soient pas appliqueacutes correctement a ainsi entrai neacute la hausse des

constructions en zone agrave risque ce qui soulegraveve le problegraveme de la bonne gouvernance des

geacuteorisques de la pan des municipaliteacutes

156

La Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (LQE) actuellement utiliseacutee pour geacuterer

lameacutenagement en zone littorale nest pas la seule possibiliteacute qui pourrait soffrir aux

autoriteacutes locales Dautres options theacuteoriques ou pratiques existent dans des secteurs proches

Apregraves avoir compareacute ces options de zonages (tableau 13) avec leacutevolution probable du

littoral dans un contexte de changements climatiques de nombreux points faibles et lacunes

ont eacuteteacute constateacutes Certaines options sont trop strictes et limitent les possibiliteacutes de

deacuteveloppements futurs pour la municipaliteacute tels que le zonage tireacute de lentente speacutecifique sur

leacuterosion des berges de la Cocircte-Nord la proposition de zonage de la MRC ou la politique de

protection des rives du Nouveau-Brunswick Dautres sont trop laxistes et contribuent agrave

permettre des constructions dans des secteurs agrave risque tels la LQE ou les zonages baseacutes sur

les taux deacuterosion historiques Ces lacunes trouvent leur origine dans les meacutethodes avec

lesquelles sont calculeacutees les bandes de protection de ces zonages Il sagit principalement du

manque dinteacutegration des processus naturels deacutevolution de la cocircte au sein de la

meacutethodologie utiliseacutee par Je zonage Le manque de prise en compte de la variabiliteacute des

paramegravetres climatiques peut eacutegalement ecirctre la cause de problegravemes notamment dans le cas des

zonages baseacutes sur les taux historiques qui ne tiennent pas compte de la variabil iteacute de

lenvironnement au cours des deacutecennies Enfin le manque de prise en compte des paramegravetres

anthropiques tels que certaines protections et modifications humaines apporteacutees agrave la cocircte peut

eacutegalement poser problegraveme dans la deacutefinition dun zonage efficace

Agrave la suite de cette eacutetude sur les impacts et lefficaciteacute des zonages des risques cocirctiers

sur lorganisation du territoire et la preacutevention des geacuteorisques cocirctiers il en ressort quelques

recommandations quant agrave la gestion des zones cocirctiegraveres agrave la fois pour la zone deacutetude de

Perceacute mais aussi de maniegravere plus geacuteneacuterale Car comme il a eacuteteacute montreacute les constructions en

zones cocirctiegraveres sont en augmentation depuis les anneacutees J980 et rien ne semble indiquer que Ja

tendance se modifiera agrave lavenir Ainsi un zonage efficace des risques est plus que neacutecessaire

afin deacuteviter que de nouvelles constructions ou de nouveaux proprieacutetaires se retrouvent

confronteacutes aux risques Tout dabord les lacunes constateacutees dans le zonage de la LQE

actuellement utiliseacute pour geacuterer les risques peuvent provenir dune diffeacuterence entre les buts

originaux de la loi (voir preacuteambule et objectifs de celle-ci) et lutilisation qui en est faite par

157

les communauteacutes Vu limportance de la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers une politique

speacutecifiquement deacutedieacutee aux risques est neacutecessaire Cest dailleurs ce qui a eacuteteacute fait par le

gouvernement du Queacutebec en 2001 avec la Loi sur la seacutecuriteacute civile Au vu de la difficulteacute

pour des instances locales dy faire face un cadre de preacutevention des risques naturels a eacuteteacute

ajouteacute en 2006 sur le plan national Leur mise en place progressive devrait donc permettre de

mieux faire face agrave la probleacutematique Ensuite agrave cocircteacute de la deacutelimitation exacte des zones agrave

risque sur laquelle nous nous sommes attardeacutes dans cette recherche plusieurs questions

socieacutetales peuvent ecirctre souleveacutees Il est possible en effet de penser quil est preacutefeacuterable de

zoner plus de terrain que moins car ainsi on est certain de ne pas creacuteer de futurs problegravemes

(principe de preacutecaution) Cependant cela reviendrait agrave hypotheacutequer certains terrains et donc

le deacuteveloppement eacuteconomique des municipaliteacutes De plus la constl1lction dans les zones agrave

risque pourrait continuer selon ce que lon juge acceptable de mettre en danger versus les

retombeacutees eacuteconomiques qui peuvent en reacutesulter (Winckel el al 2008) Certains eacuteleacutements

temporaires deacuteplaccedilables ou neacutecessitant la proximiteacute de leau pourraient eacutegalement ecirctre

autoriseacutes Ces questions relegravevent plutocirct dun choix socieacutetal qui devrait ecirctre pris par la sphegravere

politique et ont donc eacuteteacute sciemment eacuteludeacutees de cette recherche De plus il a eacuteteacute noteacute que les

responsables locaux ont besoin de connaicirctre lemplacement de la future ligne de rivage plutocirct

que des theacuteories sur de nouveaux zonages (Pethick 2001 Caron 2007 Pitre 2007)

Ladeacutequation entre les besoins des ameacutenagistes et ce que les scientifiques peuvent produire

pour eux est une donneacutee essentielle afin que les connaissances creacuteeacutees par la recherche soient

utiliseacutees au mieux Il conviendrait ainsi de mieux eacutetudier les besoins du milieu local en

reacutealisant des eacutetudes collaboratives comme cela sest fait dans le cadre de leacutetude de

Bernatchez el al (2008) ou de cette eacutetude Ensuite mecircme si les zonages que nous avons

eacutetudieacutes ont pour but de proteacuteger les constructions vis-agrave-vis de leacuterosion ceux-ci peuvent

eacutegalement servir agrave la protection environnementale ou vice-versa Ce multiple effet beacuteneacutefique

des zones de protection a eacuteteacute observeacute par de nombreuses communauteacutes (Clark 1996) La

prise en compte des marges maximales pour lune ou lautre des raisons devrait donc ecirctre

mise en avant au sein dune gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (Stewart el al 2003)

Finalement il ressort eacutegalement quun travail de sensibilisation devrait accompagner le

zonage pour lexpliquer aux communauteacutes et aux deacutecideurs et ce quelle que soit loption

retenue La sensibilisation et la vulgarisation sont preacutesentement souvent oublieacutees par ceux

158

qui eacutelaborent les zonages mecircme si ce nest pas efficace dagir ainsi car il est plus coucircteux de

laquo reacuteparerraquo les problegravemes que deacuteduquer le public (Stewart et al 2003) Linformation

augmenterait Jacceptabiliteacute sociale des zonages et minimiserait ainsi la vulneacuterabiliteacute des

communauteacutes (Meur-Feree et al 2008) Limportance de fournir des informations non

techniques est ainsi essentielle en ce qui a trait agrave la gestion des cocirctes (McInnes 2006) En

effet les zonages mis en place doivent ecirctre correctement appliqueacutes si on veut quils puissent

ecirctre efficaces

Une approche plus inteacutegratrice pour geacuterer les risques cocirctiers augmenterait lefficaciteacute

tant immeacutediate quagrave long terme des zonages agrave la fois dans lenvironnement climatique actuel

quavec les changements climatiques agrave venir Ainsi une analyse globale de la situation au

travers des geacuteosciences pourra inteacutegrer les taux de recul mesureacutes ainsi que les eacuteleacutements

physiques climatiques et humains ayant un impact sur la cocircte Une telle approche est jugeacutee

neacutecessaire pour deacuteterminer le plus preacuteciseacutement possible les terrains qui sont susceptibles

decirctre eacuterodeacutes Cela permettrait eacutegalement deffectuer des reacuteajustements au cours du temps si

les tendances venaient agrave se modifier En conseacutequence les communauteacutes cocirctiegraveres seraient

moins vulneacuterables aux risques cocirctiers et pourraient mettre en valeur de maniegravere optimale leur

territoire

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ANNEXES

Annexe 1 Deacutefinitions des types de cocircte

Tvpe de cocircte Deacutefinition

Marais maritime Les marais maritimes sont des zones daccumulation de seacutediments fins coloniseacutees par de la veacuteqeacutetation herbaceacutee

Accumulation de sable etou de gravier qui sattache agrave la cocircte et Flegraveche littorale qui seacutetire geacuteneacuteralement en parallegravele agrave la cocircte dont lextreacutemiteacute est

libre Flegraveche littorale

agrave marais maritime Flegraveche littorale bordeacutee par un marais maritime

Accumulation de sable etou gravier littoral formeacutee dun replat

Terrasse de plage geacuteneacuteralement veacutegeacutetaliseacute qui est tregraves rarement submergeacute par les mareacutees Le replat est parfois bordeacute sur sa partie infeacuterieure par un talus deacuterosion (microfalaise) de moins de 15 m de hauteur

Basse falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux

de 15 agrave 5 m de hauteur

Moyenne falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux

de 5 agrave 10 m de hauteur

Haute falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux

supeacuterieur agrave 10 m de hauteur

Dapregraves Bernalchez el al 2008 a

173

Annexe 2 Deacutefinition de leacutetat de la cocircte

Exemple eacutepis enrochements murets

Eacutetat de la cocircte Deacutefinition

Cocircte naturelle qui preacutesente des deacuterosion vive etou qui est Active veacutegeacutetaliseacutee agrave moins de 25 Preacutesence de cicatrices

geacuteomorphologiques laisseacutees par les processus deacuterosion

Semi-veacutegeacutetaliseacutee Semi-active Tout type de cocircte naturelle qui preacutesente des signes partiels

deacuterosion elou qui est veacutegeacutetaliseacutee entre 25 et 75

Veacutegeacutetaliseacutee Stable Tout type de cocircte naturelle qui ne preacutesente aucun signe

deacuterosion etou qui est veacutegeacutetaliseacutee agrave plus de 75

Artificielle Cocircte naturelle modifieacutee par une structure rigide

Dapregraves Bernatche7 el al 2008 a

174

Annexe 3 Adaptation du zonage du comiteacute dexperts sur ] eacuterosion des berges de la Cocircte-Nord

Inconstructible dans a marge de s~curiteacute Recharge

Perimetre urbain

Tvoe de cocircte Aleacutea Marae de seacutecuriteacute Recommandation dintervention

Flegraveche sableuse Erosion 1

Submersion Aucune

Inconstruclible sur toute la flegraveche Etude du risque de submersion Epis et fascines InconstruClible dans la marge de seacutecuriteacute Etude du

11icrolerasse laquo15 m Erosion Submersion

TR x 30ans ~ 15 m ou marge minimale de 60m

risque de submersion Recharge en sable peacuteriodique Epis et faSCines eacutepis rocheux avec ou sans recharae de sable

Marais saleacute Erosion SubmerSion

Deacutelimite par photointerpreacutetation et marge mll1lmale de 60m

Inconstructible dans la marge de seacutecunteacute Etude du risque de submersion Aboiteau (digue enrocheacutee avec noyau Impermeacuteable en argile) Remblai pour hausser les maisons Enrochement

Dunes cocirctiegraveres Erosion

TR x 30ans + 15 YI il partir de la limite des dunes vers

Avanceacutee dunalres 1inteacuterieur des terres

Inconsctructible dans la zone de protection InterdictIOn de circuler en vn Conserallon inteacutegrale

Falaise siltiargile (hauteurgt5m)

Erosion i

Glissement de terrrain

(2x Ht ou ~Om max) + TR x 30 ans

Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Evaluation des risques de mouvement de masse Travaux de stabilisation reacuteeacutequilibrage de la pente contrepoids enrochement (perte de la plage)

Falaise siltiargile (hauteurgt5m) avec preacutesence danciennes couleacutees araileuses

Erosion 1

Glissement de terrrain

15 xGR

Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Evaluation des risques de mouvement de masse Travaux de stabilisation reacuteeacutequilibrage de la pente contrepoids enrochement IDerte de la Dlaoe 1

Falaise siltiargile hauteurlt5m

Erosion TR x 30 ans + 15 m ou marge minimale de 50 m

Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Enrochement (perte de la plage)

TR x 30 ans + 15 m ou-marge minimale en fonction

en sable periodique Epis rocheux Epis rocheux etde la hauteur du talus

Falaise sable Erosion recharge en sable peacuteriodique Reacuteeacutequilibrage de laHauteur talus=Marge pente Epis et fascines Enrochement 8et recharge5m=50m 10m~Om

en sable peacuteriodique Enrochement (perte de la plagel15m=30m gt20m=20m 1 x Ht + TR x 30ans ou Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute

Falaise till Erosion marge minimale de 20 m Enrochement (perte de la plage)

Cocircte rocheuse basse Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Etude deSubmersion 10 ou 15 m minimum

(ingeacutee) risque de submersion Cocircte rocheuse basse Submersion et (seacutedimentaire) Erosion

Falaise rocheuse (igneacutee) Aucun 10 ou 15 m minimum Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute

Falaise rocheus e Erosion TR x 30 ans + 15 m Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute

(seacutedimentaire)

Modifieacute de Duhois el al 2005

TR = moyenne des taux de recul supeacuterieurs (rnan) Hl = Hauteur du lalus

GR =plus grande reacutetrogression

LarQeur de la protection Jgt l l

10 megravetres 272 (1) X (1)

15 megravetres 716 ~

Barachois n ~

(1)

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~ lt0 (1) ~

Vl - -a c s 0 -l = a -~ (1)Vl ~ N0_ l

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Cap-Despoir

Village de Perceacute -- 6Yshy

0sect) xQ

1-0~

Leacutegende Politique de protection _ zones portuairEs -

(Il shy-~

1O tO~ rn =- euml

s (1)

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10 meacutetres 0 a 15 megravetres ~

~

Fond de carte base de donneacutees topographiques du Queacutebec au 120000

1

lt~

o _

2500 5000Megravetres

Cartographie Susan Drejza 2009

o l a (1)Vl --l

VI

176

Annexe 5 Eacutevolution des superficies agricoles forestiegraveres et en friche pour la zone littorale de Perceacute entre 1934 et 200 1

V) Q)

-Q) V)

middot0 c V) Q)-uuml E Q) CL

Cf)

Q) V)

= Q)

U 0middotC U +shy -C c 0gt Q) CU V) V) Q) Q)middotuuml middotuuml E E Q) Q) CL CL

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~ 0 750 1 500 3 000 4 500 6 000 ~ Voies de communication agrave moins de 30 m Fond ca orthophotographies au 1 400 gt- -lcartographie Susan Drejza 2009 -l

Page 3: Impacts et efficacité des zonages des risques côtiers dans un … · 2014. 11. 1. · fonctionnement de la gestion des risques côtiers et de l'aménagement de sa municipalité

REMERCIEMENTS

Cette maicirctrise repreacutesente bien plus que la reacutedaction dun meacutemoire et jaimerais prendre le

temps ici de remercier ceux qui ont rendu cette aventure possible

~ En premier lieu je tiens agrave remercier tout speacutecialement mon directeur de maicirctrise Pascal

Bernatchez davoir bien voulu me diriger dans le cadre de cette recherche Je lui suis

aussi tregraves reconnaissante de mavoir fait confiance pour ce projet et jespegravere avoir reacutepondu

agrave ses attentes Je voudrais eacutegalement remercier mon codirecteur Clermont Dugas Tous

deux mont prodigueacute des conseils et de laide pour reacutealiser ce meacutemoire et mont permis

de progresser dans un domaine qui me tient agrave cœur

~ Jaimerais eacutegalement remercier Feacutelix Caron ameacutenagiste de la MRC du Rocher-Perceacute qui

ma accordeacute du temps pour me transmettre les connaissances et les besoins du milieu

local quant agrave lameacutenagement des cocirctes Eacutegalement merci agrave Ghislain Pitre de la

municipaliteacute de Perceacute pour le temps quil ma accordeacute pour mexpliquer le mode de

fonctionnement de la gestion des risques cocirctiers et de lameacutenagement de sa municipaliteacute

~ Mes remerciements vont aussi agrave la fondation communautaire Gaspeacutesie-Les Icircles pour son

aide financiegravere qui ma permis de me rendre sur mon terrain aussi souvent que neacutecessaire

~ Je remercie eacutegalement Je gouvernement du Queacutebec et la Chaire de recherche en

geacuteoscience cocirctiegravere pour leur soutien financier dans la reacutealisation du chapitre IV

~ Un grand merci agrave tout le Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones

cocirctiegraveres de lUniversiteacute du Queacutebec agrave Rimouski ainsi quagrave mes collegravegues du laboratoire et

du module de geacuteographie de lUQAR avec qui jai paltageacute aussi bien les hauts que les

bas de la vie deacutetudiante agrave la maicirctrise

~ Enfin je voudrais adresser un remerciement particulier agrave ma famille qui malgreacute la

distance a cru en moi et ma apporteacute son soutien durant ces anneacutees Speacutecialement agrave mon

pegravere pour ses corrections

~ Last but not least mon conjoint Sylvio Merci pour tout

AVANT-PROPOS

Cette recherche prend son ongIne dans ma passIOn pour la mer et le littoral qui

mavait deacutejagrave pousseacutee agrave venir continuer mes eacutetudes de geacuteographie agrave lUniversiteacute du Queacutebec agrave

Rimouski dans le laboratoire de recherche du professeur Pascal Bernatchez Plus

preacuteciseacutement cest lenvie de travailler sur le littoral et ses probleacutematiques qui ma conduite agrave

choisir deacutetudier le zonage des risques cocirctiers dans un contexte de changements climatiques

Ce sujet est neacute du plaisir et de lenvie de concilier agrave la fois la geacuteographie physique et la

geacuteographie humaine dans une mecircme recherche Le fait de pouvoir faire de la geacuteographie

utile de la geacuteographie appliqueacutee mais tout en conservant un lien eacutetroit avec les derniegraveres

avanceacutees de la recherche en geacuteomorphologie cocirctiegravere a eacutegalement eacuteteacute important La zone

cocirctiegravere et les nombreux enjeux qui sy retrouvent est ainsi un laquo terrain de jeuraquo des plus

inteacuteressant pour la geacuteographe que je suis

Eacutevidemment ce projet sappuie sur un site deacutetude limiteacute dans lespace et ayant des

caracteacuteristiques propres ce qui limite la geacuteneacuteralisation des reacutesultats Cependant de par son

originaliteacute et les innovations quil integravegre ce projet offre un eacuteclairage nouveau sur leacutevolution

et la gestion de la zone cocirctiegravere de maniegravere plus globale En plus de linnovation scientifique

ce projet compOtie une porteacutee pratique qui est de permettre au meilleur de mes

connaissances de contribuer agrave une meilleure gestion de la zone cocirctiegravere den limiter les coucircts

ainsi que de rendre plus durables les ameacutenagements et le deacuteveloppement du territoire cocirctier

TABLE DES MATIEgraveRES

AVANT-PROPOS iii

LISTE DES FIGURES viii

LISTE DES TABLEAUX xi

LISTE DES CARTES xiii

LISTE DES ANNEXES xiv

LISTE DES ABREacuteVIATIONS SIGLES ET ACRONyMES xv

REacuteSUMEacute xvi

INTRODUCTION 1

CHAPITRE 1

CADRE THEacuteORIQUE 5

11 Zone littorale zone agrave risque concepts et deacutefinitions 5

1 11 Zone littorale description et deacutefinitions 5

112 Geacuteorisques cocirctiers une probleacutematique importante au Queacutebec maritime 12

1 13 Ameacutenagement et gestion de la zone littorale et de ses geacuteorisques 14

12 Zonage des risques en milieu cocirctier 19

121 Principes et applications du zonage des risques 19

22 Zonage theacuteorique marges fixes ou variables 2 J

123 Reacuteglementations de zonages existantes dans la reacutegion 25

13 Ameacutenagement cocirctier et changements climatiques 28

131 Modifications de lenvironnement cocirctier dues au climat 29

132 Prise en compte de ces modifications dans le zonage 35

v

14 Efficaciteacute agrave court et long terme des modes de gestion actuels 41

141 Choisir entre les diffeacuterentes possibiliteacutes dune mecircme meacutethode 41

1A2 Comparer des possibiliteacutes de zonage 42

1A3 Deacutefinir un horizon dameacutenagement 43

CHAPITRE 11

MEacuteTHODOLOGIE 45

21 Caracteacuterisation de la cocircte agrave leacutetude 46

22 Eacutevolution du secteur deacutetude 47

221 Eacutevolution historique de loccupation du territoire 47

222 Eacutevolution de la cocircte 50

23 Projection de leacutevolution preacutevue de la cocircte 50

24 Comparaison des zonages 51

25 Eacutevaluation des coucircts 53

26 Rencontres avec le milieu 54

27 Traitement des donneacutees dans un SIG 55

CHAPITRE 111

DESCRIPTION DU SITE DEacuteTUDE 57

31 Contexte physique 59

311 Caracteacuteristiques geacuteomorphologiques 59

312 Dynamique littorale 61

313 Dynamique hydroseacutedugravenentaire 63

31A Eacutevolution de la cocircte 66

315 Climat du secteur deacutetude 69

32 Contexte humain 72

321 Perceacute petite municipaliteacute cocirctiegravere 72

322 Portrait eacuteconomique 74

323 Activiteacutes le long de la cocircte 75

VI

CHAPITRE IV

EacuteVOLUTION HISTORIQUE DES RISQUES COcircTIERS ET DE LOCCUPATION DU

TERRITOIRE EN LIEN A VEC SA GESTION 82

41 Eacutevolution du cadre bacircti 83

4 Eacutevolution geacuteneacuterale du nombre de bacirctiments dans la zone littorale 83

412 Nombre de bacirctiments agrave risque et normes de gestion de la cocircte 85

43 Eacutevolution du type de bacirctiments 89

44 Exemple du Barachois 93

45 Origine des risques cocirctiers 96

42 Eacutevolution des superficies non bacircties 100

42 Supeificies agricoles 100

422 Boiseacutes 102

423 Superficies en friche 102

424 Synthegravese de leacutevolution des supeificies non bacircties 103

43 Eacutevolution des voies de communication 104

43 Voies de communication agrave risque 106

432 Deacuteplacements de voies de communication 108

433 Synthegravese de leacutevolution des voies de communication 115

44 Discussion sur leacutevolution des risques 118

CHAPITRE V

COMPARAISON DES DIFFEacuteRENTS ZONAGES

AVEC LEacuteVOLUTION PROBABLE DU LITTORAL 124

51 Preacutesentation des diffeacuterents zonages possibles 125

52 Comparaisons des diffeacuterents zonages avec le trait de cocircte probable de 2050 127

52 LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement 127

522 Proposition de zonage de la MRC 133

523 Politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveau-Brunswick J 34

524 Application des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la

Cocircte-Nord 136

525 Taux historiques deacuterosion des berges 137

VIl

526 Synthegravese des diffeacuterents zonages vs le sceacutenario probable 140

53 Comparaison des diffeacuterents zonages avec un zonage adapteacute agrave lameacutenagement du

territoire dans un contexte de changements climatiques 142

531 Comparaisons des impacts des diffeacuterents zonages vis-agrave-vis du SP+ 15 142

532 Synthegravese 145

54 Discussion sur les diffeacuterentes options de zonage possibles 146

541 lnteacutegration des paramegravetres naturels 147

542 lnteacutegration des paramegravetres climatiques variations du climat et changements

climatiques 149

543 lnteacutegration des paramegravetres humains occupation du territoire 151

CONCLUSON 55

REacuteFEacuteRENCES 159

ANNEXES 172

VUl

LISTE DES FIGURES

Figure 11 Aleacuteas cocirctiers activiteacutes humaines et risques 11

Figure 18 Largeurs de protection prescrites par la politique de protection des rives du

Figure 114 Possibiliteacute daugmentation du risque modification des aleacuteas combineacutee agrave une

Figure 32 Eacutevolution globale de la ligne de rivage en fonction du type de cocircte

Figure 12 Aleacutea enjeuvulneacuterabiliteacute et risque cocirctier 12

Figure 13 Importance de la couverture meacutediatique traitant de jeacuterosion au Queacutebec 13

Figure lA Leacutegislations concernant les zones cocirctiegraveres 16

Figure 15 Choix possibles face agrave la probleacutematique de leacuterosion 18

Figure 16 Marges de retrait pour les constructions utiliseacutees par diffeacuterents pays 22

Figure 17 Propositions de zonages cocirctiers variables 23

littoral et des plaines inondables 25

Figure 19 Eacutevolution preacutevue des variables climatiques au Canada 29

Figure 110 Impacts biophysiques et socio-eacuteconomiques eacuteventuels des changements

climatiques dans les zones cocirctiegraveres 30

Figure 111 Variation du niveau marin relatif agrave leacutechelle mondiale 31

Figure 112 Eacutevolution et projection des tempeacuteratures planeacutetaires 32

Figure 113 Eacutevolution de la couverture de glace dans lestuaire et le golfe du St-Laurent 33

modification des activiteacutes humaines 35

Figure 115 Diffeacuterentes strateacutegies de la socieacuteteacute face agrave la hausse du niveau marin relatif 39

Figure 116 Facteurs affectant le choix parmi les trois options dameacutenagement 41

Figure 21 Comparaison des zonages avec leacutevolution probable du trait de cocircte 53

Figure 31 Direction des vagues engendreacutees par les tempecirctes du golfe du Saint-Laurent et

reacutegions qui en sont affecteacutees 66

entre 1934 et 200 1 67

Figure 33 Diagramme ombrothermique de la station de Gaspeacute 70

IX

Figure 34 Processus actifs sur les cocirctes en hiver 71

Figure 35 Eacutevolution de la population de Perceacute 73

Figure 36 Occupation du territoire cocirctier agrave Perceacute 76

Figure 37 La voie ferreacutee sur la flegraveche du Barachois un enjeu majeur 77

Figure 38 Exemple de patrimoine domestique maison ancienne (village de Perceacute) 8]

Figure 4 ] Nombre de bacirctiments obtenu par photo-interpreacutetation et nombre de logements

priveacutes occupeacutes dapregraves les recensements 84

Figure 42 Eacutevolution de la population et du nombre de logements priveacutes occupeacutes agrave Perceacute 84

Figure 43 Eacutevolution du nombre de bacirctiments par kilomegravetre de cocircte en fonction du type de

cocircte 85

Figure 44 Nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion selon leur distance agrave la cocircte 86

Figure 45 Reacutecapitulatif chronologique des lois dameacutenagement (Queacutebec) 87

Figure 46 Eacutevolution de la proportion de bacirctiments agrave risque parmi ceux de la zone littorale88

Figure 47 Type de bacirctiments agrave moins de 15 m du trait de cocircte 92

Figure 48 Nombre de bacirctiments agrave risque sur la flegraveche littorale 94

Figure 49 Bacirctiments preacutesents sur lextreacutemiteacute nord de la flegraveche littorale 94

Figure 410 Poste de pecircche de Barachois vers 1935 95

Figure 411 Vue sur la flegraveche de Barachois (deacutebut du 20egraveme sciegravecle) 96

Figure 412 Origine du risque des bacirctiments de 2001 en fonction du type de cocircte 97

Figure 413 Causes de la hausse du risque pour les bacirctiments 98

Figure 414 Eacutevolution du nombre de bacirctiments agrave risque excl uant ceux de la flegraveche 1ittorale

de Barachois 99

Figure 415 Eacutevolution des superficies agricoles 100

Figure 416 Affectations du sol dapregraves le scheacutema dameacutenagement

de la MRC du Rocher-Perceacute 102

Figure 417 Eacutevolution des superficies non bacircties dans la zone littorale (Perceacute) 103

Figure 4 18 Eacutevolution de loccupation de la superficie littorale 104

Figure 419 Voies de communication proches du littoral agrave Perceacute 105

Figure 420 Eacutevolution de la longueur totale des voies de communication (routes et voie

ferreacutee) en zone littorale de Perceacute 106

x

Figure 421 Eacutevolution des longueurs des voies de communication agrave risque en fonction de la

distance agrave la cocircte 107

Figure 52 Taux de migration historique de la ligne de rivage en fonction des cateacutegories

Figure 53 Taux de migration de la ligne de rivage en fonction de la largeur de la LQE selon

Figure 422 Photo du tronccedilon ndeg 1 route 132 agrave risque deacuterosion 113

Figure 423 Photo du tronccedilon ndeg 8 route agrave risque deacuterosion et de submersion 115

Figure 424 Eacutevolution de la proportion de voies de communication agrave risque 116

Figure 425 Eacutemergence des risques cocirctiers dynamiques convergentes du trait de cocircte et de

loccupation du rivage 122

Figure 5] Eacutevaluation des coucircts preacutevisionnels lieacutes agrave leacuterosion pour le secteur de Perceacute 125

prescrites par la LQE 129

le type de cocircte 130

Figure 54 Taux deacuterosion preacutevus pour 2050 en fonction de la cateacutegorie de la LQE 131

Figure 55 Deacutefinition des cours deau pour la LQE 132

Figure 56 Taux historique et taux probable deacuterosion dans le secteur de Cap-d Espoir 138

Figure 57 Taux historique et taux probable deacuterosion agrave Coin-du-Banc 139

Figure 58 Inteacuterecirct de zoner plus que le taux deacuterosion preacutevu pour 2050 14]

Xl

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 11 Exemples de limites de la zone cocirctiegravere 7

Tableau 12 Diffeacuterents types dadaptation 17

Tableau 13 Reacutesumeacutes des types de zonage des risques cocirctiers possibles 28

Tableau 14 Reacutesultats des simulations de limpact des variations de tempeacuterature sur les

conditions de glace pour la peacuteriode 1996-2003 et des projections futures 33

Tableau 15 Strateacutegies dadaptation aux aleacuteas pour les zones cocirctiegraveres 39

Tableau 21 Caracteacuteristiques de la cocircte recueillies lors de la segmentation 46

Tableau 22 Sceacutenarios deacutevolution de la cocircte pour 2050 51

Tableau 31 Types de cocircte du secteur deacutetude 59

Tableau 32 Reacutepartition des types de cocircte selon les secteurs consideacutereacutes 60

Tableau 33 Lithologie des falaises rocheuses de Perceacute 61

Tableau 34 Degreacute dalteacuteration des falaises rocheuses de Perceacute 61

Tableau 35 Eacutetat de la cocircte de Perceacute en 2006 62

Tableau 36 Eacutevolution de lartificialisation de la ligne de rivage de Perceacute 63

Tableau 37 Fetch auquel sont soumises les cocirctes de Perceacute 65

Tableau 38 Taux de recul moyens reacutecents dans le secteur de Perceacute (2005-2007) 68

Tableau 39 Pendage des falaises rocheuses de Perceacute 69

Tableau 310 Population active selon le secteur eacuteconomique dactiviteacute 74

Tableau 311 Reacutepartition du type de voies de communication dans la zone cocirctiegravere de Perceacute

77

Tableau 312 Reacutepartition des bacirctiments agrave moins de 100 m du trait de cocircte 78

Tableau 313 Longueur des cocirctes occupeacutees par les infrastructures touristiques 80

Tableau 41 Eacutevolution du nombre de bacirctiments proches du trait de cocircte 88

Tableau 42 Type et vocation des bacirctiments pour le secteur de Cap-d Espoir 89

Tableau 43 Utilisation des bacirctiments pour le secteur du village de Perceacute 90

Tableau 44 Bacirctiments agrave risque en 2001 en fonction de lorigine du risque 96

XlI

Tableau 45 Origine du risque deacuterosion pour les bacirctiments nouvellement agrave risque 97

Tableau 46 Longueurs de voies agrave risque deacuterosion agrave Perceacute (1934-2001 ) 106

Tableau 47 Nombre de bacirctiments agrave risque en fonction du type de cocircte (1934-2001) 120

TabJeau 51 Superficies et eacuteleacutements inclus dans les zonages eacutetudieacutes 126

TabJeau 52 Comparaison du zonage de Ja LQE avec le SP 128

Tableau 53 Comparaison de la LQE avec les taux deacuterosion historiques reacutecents et preacutedits

132

Tableau 54 Comparaison du nouveau zonage de la MRC avec le SP 134

Tableau 55 Comparaison de la politique du Nouveau-Brunswick avec le SP 135

Tableau 56 Comparaison du zonage deacutecoulant des critegraveres de la Cocircte-Nord avec le SP 136

Tableau 57 Comparaison des zonages historiques 30 ans avec le SP 137

Tableau 58 Comparaison des zonages historiques 50 ans avec le SP J37

TabJeau 59 Comparaison globale des zonages vis-agrave-vis du sceacutenario probable 140

Tableau 510 Zones soustraites agrave un deacuteveloppement potentiel vis-agrave-vis du SP +15 m 143

Tableau 51] Zones preacutevues agrave risque par le SP +15 m mais non zoneacutees 143

Tableau 512 Comparaisons geacuteneacuterales des zonages vis-agrave-vis du SP+ 15 145

Xlll

LISTE DES CARTES

Carte 21 Zones utiliseacutees pour la photo-interpreacutetation 49

Carte 31 Localisation de la zone deacutetude de Perceacute 57

Carte 32 Limites de la zone deacutetude de Perceacute 58

Carte 33 Types de cocircte de Perceacute 60

Carte 34 Eacutetat de la cocircte agrave Perceacute 62

Carte 35 Mouvements velticaux de la croucircte terrestre dans lest du Canada 64

Carte 36 Courants de deacuterive principale et secondaire du secteur de Perceacute 65

Carte 37 Aleacuteas cocirctiers dans la zone cocirctiegravere de Perceacute 68

Carte 38 Acti viteacutes cocirctiegraveres et maritimes de la reacutegion de Perceacute 79

Carte 41 Localisation du Barachois de la Malbaie (Perceacute) 93

Carte 42 Occupation des terres preacutevue au scheacutema dameacutenagement 101

Carte 43 Localisation des tronccedilons deacuteplaceacutes des voies de communication J09

Carte 44 Localisation du tronccedilon deacuteplaceacute de la voie ferreacutee 110

Carte 45 Voie ferreacutee agrave risque actuellement 111

Carte 46 Tronccedilon ndeg 10 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Poinle-St-Pierre) 112

Carte 47 Tronccedilon ndeg 1 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Cap-dEspoir) J 13

Carte 48 Tronccedilon ndeg 8 deacuteplacement de la route 132 lancien tronccedilon devient une route

municipale (Belle-Anse) 114

XIV

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 Deacutefinitions des types de cocircte 172

Annexe 2 Deacutefinition de leacutetat de la cocircte 173

Annexe 3 Adaptation du zonage du comiteacute dexperts sur leacuterosion des berges 174

Annexe 4 Carte de reacutepartition des zones de protection selon la politique de protection des

ri ves du littoral et des plaines inondables (LQE) 175

Annexe 5 Eacutevolution des superficies agricoles forestiegraveres et en friche pour la zone littorale

de Perceacute entre 1934 et 2001 176

Annexe 6 Voies de communication agrave risque en 2001 177

xv

LISTE DES ABREacuteVIATIONS SIGLES ET ACRONYMES

~ GIEC Groupe international dexperts sur le climat

~ GIZC gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres

~ Ha hectare

~ LDGIZC Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de

lUniversiteacute du Queacutebec agrave Rimouski

~ LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (loi de compeacutetence provinciale)

~ MAMR ministegravere des Affaires Municipales et des Reacutegions du Queacutebec

~ MEDD ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable (France)

~ MDDEP ministegravere du Deacuteveloppement Durable de lEnvironnement et des Parcs (Qc)

~ MRC Municipaliteacute reacutegionale de comteacute

~ MSP ministegravere de la Seacutecuriteacute publique du Queacutebec

~ MTQ ministegravere du Transport du Queacutebec

~ NMR Niveau marin relatif

~ SP sceacutenario probable (concernant leacuterosion preacutevue pour 2050)

~ UQAR Universiteacute du Queacutebec agrave Rimouski

REacuteSUMEacute

La probleacutematique des geofl sques cocirctiers que sont leacuterosion et la submersion est importante dans lEst du Queacutebec comme dans le monde Ceci vient agrave la fois dune augmentation des infrastructures preacutesentes sur les cocirctes mais aussi dune augmentation des aleacuteas dans le contexte actuel de changements climatiques Pour geacuterer ces risques peu deacutetudes permettent de choisir la meacutethode la plus adapteacutee selon les besoins locaux et den connaicirctre lefficaciteacute Pour reacutepondre agrave ces questions la municipaliteacute de Perceacute (Gaspeacutesie Queacutebec) a servi de terrain deacutetude Tout dabord une eacutevolution de loccupation des terres a eacuteteacute reacutealiseacutee agrave laide de 6 seacuteries de photographies aeacuteriennes (1934 agrave 2001) ainsi que darchives traiteacutees dans un SIG Lanalyse de ces donneacutees a permis de deacuteceler des changements de vocation du territoire cocirctier elle a eacutegalement reacuteveacuteleacute une hausse de 133 des constructions agrave risque deacuterosion depuis les anneacutees 1980 malgreacute la mise en place de lois de gestion de lameacutenagement Seul un cinquiegraveme de cette hausse peut ecirctre attribueacute au deacuteplacement de la ligne de rivage alors que 83 des bacirctiments agrave risque sont de nouvelles constructions Des meacutesadaptations ont eacutegalement eacuteteacute constateacutees ne limitant les risques que sur une peacuteriode trop courte Lorigine de ces comportements deacutecoule du non-respect des lois en partie ducirc agrave leur non-compreacutehension dougrave un besoin dinformation et dexplication Ces comportements peuvent aussi ecirctre dus agrave une trop grande confiance envers les techniques de protection ou agrave un manque de connaissances populaires vis-agrave-vis des risques Dans un deuxiegraveme temps une analyse de cinq zonages provenant de cadres leacutegislatifs theacuteoriques ou dexpeacuteriences locales a eacuteteacute effectueacutee Ceux-ci ont eacuteteacute compareacutes avec les plus reacutecentes donneacutees estimant la position du trait de cocircte en 2050 Il en est ressorti certaines lacunes importantes concernant les superficies zoneacutees agrave savoir des territoires agrave risque deacuterosion non proteacutegeacutes (jusquagrave 86 ) ou a contrario des superficies proteacutegeacutees trop importantes (jusquagrave 32 ) Il en reacutesultera respectivement une hausse probable des nouvelles constructions agrave risque ou une limitation excessive au deacuteveloppement de la municipaliteacute Les lacunes des zonages proviennent des cadres theacuteoriques et des preacuteceptes sur lesquels est baseacutee leur eacutelaboration Cela met ainsi laccent sur Jimportance que la gestion des cocirctes doive agrave la fois inteacutegrer leurs paramegravetres naturels les paramegravetres anthropiques de leur occupation ainsi que les facteurs climatiques du milieu Lutilisation des geacuteosciences dans cette perspective permettrait ainsi de renforcer lefficaciteacute tant immeacutediate quagrave long terme des mesures de gestion

Mots cleacutes Perceacute Zonage Risques cocirctiers Changements climatiques Eacuterosion cocirctiegravere

Gouvernance Utilisation du sol

INTRODUCTION

Leacuterosion est un pheacutenomegravene naturel qui affecte la majoriteacute des zones cocirctiegraveres du

monde (Clark 1996 Bird 2008 Paskoff 200Ia) le Canada et le Queacutebec ne sont pas

eacutepargneacutes Les cocirctes de ce dernier sont dailleurs sensibles agrave leacuterosion agrave plus de 50

(LDGIZC 2009) Au Queacutebec maritime plus particuliegraverement ces derniegraveres anneacutees les

probleacutematiques associeacutees aux risques deacuterosion et de submersion ont reacuteguliegraverement fait

lobjet dune couverture meacutediatique locale mais aussi reacutegionale ou nationale Ceci sinsegravere

dans une probleacutematique deacuterosion cocirctiegravere geacuteneacuteraliseacutee agrave lensemble de la planegravete (Paskoff

2001a 2003) dautant plus importante quune forte proportion de la population mondiale

habite ou utilise les littoraux (GrEC 2001) La probleacutematique des risques cocirctiers dans lEst

du Queacutebec et du Canada est seacuterieuse et engendre des coucircts importants alors mecircme quelle se

produit dans des reacutegions moins peupleacutees et moins nanties financiegraverement Plus du tiers de la

population du Queacutebec maritime vit agrave moins de 500 megravetres des berges du Saint-Laurent et plus

de 90 agrave moins de 5 km (Bourque et Simonet 2008) alors mecircme que les cocirctes de ces

reacutegions sont majoritairement actives (LDGICZ 2009) Les enjeux sont donc majeurs pour

lEst du Queacutebec tant sur le plan eacuteconomique et social quenvironnemental De plus beaucoup

de connaissances restent encore agrave acqueacuterir concernant la dynamique cocirctiegravere Par exemple au

Queacutebec les connaissances disponibles sur les cocirctes agrave falaises rocheuses seacutedimentaires sont

encore fragmentaires alors mecircme quelles constituent une grande proportion des cocirctes du

Queacutebec maritime (Bernatchez et Dubois 2004) et les connaissances sur les processus

hivernaux alors mecircme quils sont en action sur une grande partie de lanneacutee sont elles aussi

limiteacutees (Bernatchez et Dubois 2008) La gestion doit donc en plus dinteacutegrer les

connaissances actuelles ecirctre flexible et pouvoir inteacutegrer les futures connaissances qui vont

ecirctre deacuteveloppeacutees

2

La vulneacuterabiliteacute des communauteacutes cocirctiegraveres deacutejagrave importante agrave lheure actuelle

pourrait augmenter avec les changements dans les conditions environnementales En effet les

processus eacuterosifs et leurs impacts se sont amplifieacutes ces derniegraveres anneacutees (Bernatchez el al

2008 a Savard el al 2009) Cet accroissement peut ecirctre ducirc tant agrave des changements

environnementaux physiques tels que le reacutechauffement climatique (Shaw el al 1998 GŒC

2001 et 2007 a et b Morner 2004) quagrave des changements dans lenvironnement humain tels

que le deacuteveloppement urbain et les actions non concerteacutees

Il semble donc neacutecessaire pour les collectiviteacutes des reacutegions cocirctiegraveres de sadapter aux

conditions environnementales dynamiques des littoraux laquo Ladaptation entraicircne un

ajustement des deacutecisions des activiteacutes et des opinions aux changements constateacutes ou preacutevus

des conditions climatiques en vue den freiner les dommages ou de tirer profit des

possibiliteacutes quils preacutesententraquo (Lemmen el al 2008) Une gestion preacuteventive de cette

probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers pourrait ainsi limiter les coucircts induits et augmenter la

reacutesilience des communauteacutes Cependant malgreacute ladoption de la loi sur lameacutenagement et

lurbanisme en 1979 qui preacutevoit que les MRC doivent identifier dans leur scheacutema

dameacutenagement les contraintes naturelles agrave lameacutenagement (y compris les risques naturels)

aucune analyse de lefficaciteacute de ces zonages en milieu cocirctier na eacuteteacute reacutealiseacutee jusquagrave

maintenant Bien que des mesures de gestion soient eacutegalement instaureacutees le long de

nombreuses cocirctes du monde agrave plusieurs endroits des risques demeurent et des problegravemes de

gestion apparaissent (France Robin et Verger J996 Meur-Ferec 2006 - Canada

Stewart el al 2003 - UK et Nouvelle-Zeacutelande Ballinger el al 2000) cela soulegraveve donc la

question des bases scientifiques ayant conduit agrave leacutelaboration de ces mesures et de leurs

lacunes Il nexiste ainsi pas de moyens permettant agrave un gestionnaire de choisir la meilleure

option de gestion ou de zonage pour son territoire Cest dans cette perspective que le

gouvernement du Queacutebec a adopteacute en 2006 un cadre de preacutevention des principaux risques

naturels (ministegravere de la Seacutecuriteacute publique 2008 et 2009) Pour cela il est eacutegalement

important de bien connaicirctre les impacts des preacuteceacutedentes mesures en matiegravere de gestion des

cocirctes et dameacutenagement du territoire afin den connaicirctre les points forts et les faiblesses

relativement agrave la probleacutematique qui nous concerne Des donneacutees quantitatives sur la

3

dynamique des aleacuteas cocirctiers sont eacutegalement neacutecessaires non seulement pour eacutetablir des

critegraveres de zonage fiables mais aussi pour deacuteterminer des solutions dadaptation approprieacutees

Ce projet de recherche sinscrit dans la continuiteacute dune eacutetude interdisciplinaire

portant sur la sensibiliteacute des cocirctes et sur la vulneacuterabiliteacute des communauteacutes du golfe du Saintshy

Laurent aux impacts des changements climatiques (Savard et al 2009 Bernatchez et al

2008 a) Lobjectif principal est danalyser la relation entre leacutevolution de loccupation du

territoire cocirctier la mise en place de zonage et leacutevolution des risques littoraux Leacutetude se

divise donc en deux parties dont les objectifs sont

~ identifier les impacts des mesures de gestion de la zone cocirctiegravere mises en place au cours

de la 2eacuteme moitieacute du 20eacuteme siegravecle tels que les scheacutemas dameacutenagements et les politiques

de protection de lenvironnement sur leacutevolution de loccupation du sol et des risques

littoraux

~ connaicirctre lefficaciteacute des diffeacuterentes possibiliteacutes de zonages des risques qui soffrent

aux ameacutenagistes et aux gestionnaires pour les cocirctes de la reacutegion

L hypothegravese qui sous-tend ce travail est que la prise en compte des donneacutees sur la

dynamique cocirctiegravere et des changements climatiques ainsi que des paramegravetres anthropiques de

loccupation de la cocircte ameacuteliorerait lefficaciteacute tant immeacutediate quagrave long terme du zonage des

risques en milieu cocirctier La mise en place dun zonage devrait eacutegalement atteacutenuer le risque

pour la population et les infrastructures Cette eacutetude permettra donc de deacuteterminer des

paramegravetres importants pour un zonage efficace des risques en milieu cocirctier

Afin de reacutepondre au mieux agrave ces objectifs le choix du secteur deacutetude sest arrecircteacute sur

la municipaliteacute de Perceacute (Gaspeacutesie Queacutebec Canada) car il sagit dun territoire tregraves bien

documenteacute geacuteographiquement et qui a deacutejagrave fait lobjet deacutetudes importantes sur son milieu

cocirctier (Savard et al 2009 Bernatchez et al 2008 a et b) dans la continuiteacute desquelles

sinscrit ce meacutemoire

4

Ce projet en inteacutegrant les derniegraveres connaissances physiques sur les cocirctes et leur

eacutevolution ainsi que les paramegravetres anthropiques dutilisation et dameacutenagement des cocirctes

apporte un regard neuf sur la gestion cocirctiegravere Cette double facette quapporte la geacuteographie

(physique et humaine) permet en effet une analyse complegravete dune probleacutematique complexe

Loriginaliteacute du projet est dessayer didentifier le type de zonage qui convient le mieux agrave un

territoire en inteacutegrant agrave la fois ses paramegravetres naturels les changements climatiques ainsi que

ses particulariteacutes humaines Il sagit eacutegalement de mettre en application des principes de

gestion et des propositions de zonages jusqualors principalement theacuteoriques

Nous preacutesenterons dabord le cadre theacuteorique dans lequel sinscrit ce meacutemoire avant

de deacutetailler la meacutethodologie qui a eacuteteacute utiliseacutee Ensuite sera effectueacutee une description du site

deacutetude Finalement les reacutesultats et leur interpreacutetation seront exposeacutes en deux chapitres agrave

savoir 1) leacutevolution historique de loccupation du territoire et des risques cocirctiers puis 2) la

comparaison des diffeacuterents zonages cocirctiers avec leacutevolution probable du Jittoral

CHAPITRE 1

CADRE THEacuteORIQUE

Les concepts et les deacutefinitions se rappol1ant agrave la zone littorale en tant que zone agrave

risque seront exposeacutes ici afin de permettre une meilleure compreacutehension de la probleacutematique

et de deacutefinir les notions utiliseacutees Par la suite laccent sera mis sur le cadre theacuteorique relieacute au

zonage des risques en milieu cocirctier Ensuite sera abordeacute lameacutenagement cocirctier dans le

contexte des changements climatiques avant de finir par eacutevoquer lefficaciteacute agrave court et agrave long

terme des modes de gestion actuels

11 Zone littorale zone agrave risque concepts et deacutefinitions

1 J J Zone littorale description et deacutefinitions

Il est aiseacute de simaginer les zones cocirctiegraveres ces plages et ces zones pregraves de la mer qui

accueillent une part importante de la population mondiale (GIEC 2001 Paskoff 2003)

Cependant la deacutefinition preacutecise de la zone littorale nest pas simple car il nexiste pas de

consensus sur ce quelle est ni sur sa deacutelimitation Si tous saccordent agrave dire de la zone

cocirctiegravere quil sagit de lintelface entre lhydrosphegravere et la terre entre lenvironnement

oceacuteanique et lenvironnement terrestre son extension agrave linteacuterieur des terres et dans la mer

est tregraves variable (Clark (996) Les deacutefinitions deacutependent ainsi de lutilisation que vont en

faire les usagers de leurs besoins de gestion et danalyse de la zone cocirctiegravere ainsi que de

leacutechelle utiliseacutee Les deacutefinitions peuvent ecirctre aussi simples que laquo partie de la terre qui borde

6

une mer ou un lacraquo (Grand dictionnaire de terminologie sd) ou aussi complexes que

laquolespace geacuteomorphologique de part et dautre du rivage de la mer ougrave se manifeste

linteraction entre la partie marine et la partie terrestre agrave travers des systegravemes eacutecologiques et

systegravemes de ressources complexes comprenant des composantes biotiques et abiotiques

coexistant et interagissant avec les communauteacutes humaines et les activiteacutes socio-eacuteconomiques

pertinentesraquo (article 2 du Protocole relatif agrave la gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (GIZC) de la

Meacutediterraneacutee 2008) Il est eacutegalement possible de consideacuterer la zone cocirctiegravere comme un

eacutecosociosystegraveme eacutetant donneacute quelle est un espace particulier tant dun point de vue

eacutecologique que socieacutetal mais la zone cocirctiegravere peut eacutegalement ecirctre abordeacutee dun aspect

purement juridique biologique artistique ou patrimonial (Pellegri 2008 Daligaux 2008

Rochette 2008) ce qui complique la communication (Provencher et Dubois 2010) Si

limpreacutecision de la deacutefinition peut conduire agrave une mauvaise harmonie des eacutechelles et des

plans daction celle-ci permet aussi paradoxalement un meilleur ajustement de la deacutefinition

aux besoins preacutecis de leacutetude Les juristes considegraverent ainsi la zone cocirctiegravere comme une notion

laquo teacuteleacuteologique raquo dont la deacutefinition variera en fonction de la probleacutematique agrave traiter (Meurshy

Ferec 2006)

Les zones cocirctiegraveres peuvent donc avoir des extensions geacuteographiques tregraves diffeacuterentes

La reacutegion franccedilaise de Bretagne par exemple se considegravere ainsi inteacutegralement comme eacutetant

une zone cocirctiegravere (Reacutegion Bretagne 2009) Selon cette logique toute la Gaspeacutesie serait une

zone cocirctiegravere Selon les pays les largeurs assigneacutees agrave la zone cocirctiegravere sont tregraves variables

comme le montrent les huit exemples du tableau 11 dont lextension terrestre est comprise

entre 100 m et 10 km Cependant dans notre eacutetude nous retiendrons une deacutefinition plus

restreinte de cette zone comme eacutetant un secteur qui comprend agrave la fois une partie terrestre et

une partie marine autour de linterface dynamique que constitue le trait de cocircte Eacutetant donneacute

que nous travaillerons seulement agrave leacutechelle dune municipaliteacute nous ferons la distinction

entre la zone cocirctiegravere de Perceacute (le 1er km agrave linteacuterieur des terres agrave partir du trait de cocircte) et

) arriegravere-pays (le reste du territoire)

7

Tableau 11 Exemples de limites de la zone cocirctiegravere Pays Limite terrestre Limite marine

Breacutesil agrave 2 km de la LHE agrave 12 km de la LHE Costa Rica agrave 200 m de la LHE la LBE Chine agrave 10 km de la LH E isobathe de 15m de profondeur Israeumll 1 agrave 2 km (variable) agrave 500 m de la LBE Australie du sud (AU) agrave 100 m de la LHE agrave 3 miles nautiques de la LB Queensland (AU) agrave 400 m de la LHE agrave 3 miles nautiques de la LB

Espagne 500 m agrave partir de la plus haute tempecircte ou ligne de mareacutee

agrave 12 miles nautiques (limite des eaux territoriales)

Sri Lanka agrave 300 m de la LHE agrave 2 km de la LBE Abbreacuteviations LHE = Ligne des hautes eaux LBE = Ligne des basses eaux LB = ligne de base

(Source modifieacute de Sorensen et McCreary 1990)

1111 Composante physique des risques cocirctiers

Si lon se concentre sur Jinterface terremer il est important de tenir compte de la

dynamique littorale Celle-ci est constitueacutee des eacuteleacutements physiques qui ont un impact sur la

dynamique et leacutevolution de la cocircte rendant cette ligne variable dans le temps et dans

lespace Leacutevolution de la cocircte reacutesulte de processus deacuterosion de premier ordre qui peuvent

ecirctre regroupeacutes dans les grandes cateacutegories suivantes aeacuterodynamiquehydrodynamique

hydrogeacuteologiquegravitaire meacuteteacuteorisation biologique anthropique et chimique (Bernatchez

et Dubois 2004) La cocircte ne peut donc pas se limiter agrave un trait de crayon sur une carte elle

est dynamique et eacutevolue dans le temps et dans lespace par le biais de diffeacuterents processus

Les littoraux sont en effet un systegraveme dynamique et non statique La prise en compte de ce

dynamisme de cet eacutequilibre dynamique est donc primordiale (paskoff 2003 Miossec

2004)

Il est important de savoir quactuellement la dynamique naturelle est modifieacutee par

les actions anthropiques qui peuvent avoir des impacts importants et modifier son eacutevolution

(Meur-Feree 2006 Paskoff 2004 b) Lhumain est donc devenu de maniegravere voulue ou non

un puissant agent de modification de la cocircte (Paskoff 2003) Aucune portion de cocircte nest

eacutepargneacutee par laction de ce nouvel agent deacutevolution

No place on earth (and no coast) is beyond the influence of humans because humankind has become a force [ ] as powerful as many natural forces of change stronger than sorne and sometimes as mindless as any (Meyer 1996 p 2)

8

Un aleacutea cocirctier peut se deacutefinir comme eacutetant laquola probabiliteacute doccurrence dun

eacutevegravenement menaccedilant lieacute agrave un pheacutenomegravene potentiellement preacutejudiciable dans un temps donneacute

ou une zone donneacutee raquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006)

Les aleacuteas cocirctiers reacutesultent dune variabiliteacute naturelle du climat et peuvent eacutegalement ecirctre

deacutefini comme eacutetant un laquopheacutenomegravene manifestation physique Ol activiteacute humaine susceptible

doccasionner des pertes en vies humaines ou des blessures des dommages aux biens des

perturbations sociales et eacuteconomiques ou une deacutegradation de lenvironnementraquo (ministegravere de

la Seacutecuriteacute Publique du Queacutebec 2008) laquo Laleacutea est la manifestation dun pheacutenomegravene naturel

doccurrence et dintensiteacute donneacuteesraquo (ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable

de France 2004 b) Laleacutea est localiseacute dans lespace (ltlt ougrave se produit-il raquo) arrive avec une

certaine reacutecurrence (ltlt quand se produit-il raquo) et se produit avec une intensiteacute plus ou moins

forte (ltlt comment se produit-il raquo) (Deacutepartement du Pas-de-Calais 2007 a et b MSP 2008)

Eacutetant donneacute que laleacutea laquoeacuterosionraquo fait disparaicirctre des terres cocirctiegraveres de maniegravere irreacutemeacutediable

il est classifieacute comme fort dans les plans de preacutevention des risques naturels en France (sur

une eacutechelle qui comprend neacutegligeable faible moyen fort)

Le terme anglophone hazard est utiliseacute dans certains ouvrages il correspond

habituellement au terme franccedilais laquoaleacuteas raquo mais certains auteurs vont aussi lemployer

comme synonyme de laquo risque raquo laquo Le terme aleacutea correspond agrave la notion de hazard utiJ iseacutee en

anglais dans le domaine de la seacutecuriteacute civile pour deacutesigner un eacuteveacutenement ou un pheacutenomegravene

dangereux comme un seacuteisme une tornade ou un accident de transport Lusage du mot aleacutea

simpose de plus en plus dans la francophonie pour exprimer cette notion de hazard raquo

(Ministegravere de la Seacutecuriteacute Publique du Queacutebec 2008) Plusieurs auteurs travaillant sur la

gestion des risques cocirctiers ainsi que sur limpact des changements climatiques utilisent eux

aussi le terme hazard pour deacutesigner les aleacuteas car cela permet une plus grande preacutecision

(Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006 Fairbank et Jakeways

2006 Meur-Ferec et al 2008) En effet lorsquil est employeacute comme synonyme de risque il

nexiste pas dautre mot pour aleacuteas et il nest alors plus possible de faire la distinction entre

le processus naturel qui en est la cause et la conseacutequence pour les humains

9

1112 Composante humaine des risques cocirctiers

Dun point de vue humain la cocircte est une interface attractive qui attire les

eacutetablissements et les constructions anthropiques Cet attrait est particuliegraverement vrai dans les

reacutegions de lEst du Queacutebec eacutetant donneacute quhistoriquement larriveacutee de la population sest

effectueacutee par la cocircte et a longtemps eacuteteacute lieacutee agrave une eacuteconomie deacutependante de la pecircche Mecircme si

la population est faible elle est donc concentreacutee sur la bordure littorale du territoire

Les enjeux sont laquo lensemble des personnes et des biens susceptibles decirctre affecteacutes

par un pheacutenomegravene naturelraquo (Ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement durable de la

France 2004a) Les biens pris en compte peuvent avoir une valeur moneacutetaire ou non

moneacutetaire (ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable de la France 2004b) En

zone littorale gaspeacutesienne ils sont nombreux et varieacutes Lespace perccedilu et l attracti viteacute de la

cocircte sont des enjeux mecircme sils ne sont pas directement monnayables

La vulneacuterabiliteacute est une notion complexe qui peut diffeacuterer selon lutilisation que lon

veut en faire et le champ de recherche (Fuumlssel 2007) En ce qui a trait agrave la gestion la

vulneacuterabiliteacute peut se traduire comme eacutetant laquo le degreacute auquel un systegraveme est preacutedisposeacute agrave un

aleacutea et capable de faire face agrave une avarie un deacutegacirct ou un dommage raquo (Agence europeacuteenne

pour lenvironnement 2009 McInnes 2006) Il est aussi possible de deacutefinir la vulneacuterabiliteacute

comme eacutetant la laquo condition reacutesultant de facteurs physiques sociaux eacuteconomiques ou

environnementaux qui preacutedisposent les eacuteleacutements exposeacutes agrave la manifestation dun aleacutea agrave subir

des preacutejudices ou des dommagesraquo (MSP 2008) La vulneacuterabiliteacute nest pas un concept

absolu mais est plutocirct lieacutee agrave un certain type de perturbation ce qui veut dire quun systegraveme

peut ecirctre vulneacuterable relativement agrave certains aleacuteas mais pas agrave dautres (Gallopin 2006) Les

facteurs techniques et institutionnels peuvent eacutegalement souvent expliquer la vulneacuterabiliteacute

(Adger 2006) laquo La vulneacuterabiliteacute exprime et mesure le niveau de conseacutequences preacutevisibles de

laleacutea sur les enjeuxraquo (Ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable de France

2004 b) La vulneacuterabiliteacute dune communauteacute ou dun individu peut ecirctre variable et va ainsi

deacutependre de multiples facteurs dont son exposition aux aleacuteasperturbations la susceptibiliteacute

doccurrence sa capaciteacute adaptativede reacuteponse ainsi que sa sensibiliteacute (Adger 2006 Dolan

10

et Walker 2004 Gallopin 2006) Pour plusieurs risques naturels la vulneacuterabiliteacute des

populations humaines deacutepend donc de leur lieu de reacutesidence de leur usage du milieu naturel

ainsi que des ressources dont ils disposent pour y faire face (Adger 2006)

Le type de bacirctiments loccupation des terres ainsi que les mentaliteacutes sont autant

deacuteleacutements qui peuvent varier Les constructions et les infrastructures preacutesentent une certaine

vulneacuterabiliteacute aux perturbations naturelles (aleacuteas) Dans notre eacutetude limportance des enjeux

deacutepend donc agrave la fois du type dinfrastructure qui est soumis agrave laleacutea mais aussi de la

vulneacuterabiliteacute propre agrave cette infrastructure

1113 Risques littoraux

laquo Consequently the coast can be a risky place ta maintain habitations raquo

(Clark 1996 p 75)

Il est important de bien deacutefinir ce quest le risque qui peut se deacutefinir comme eacutetant la

laquoperte preacutevue (deacutecegraves blesseacutes deacutegacircts aux proprieacuteteacutes et perturbations de lactiviteacute

eacuteconomique) due agrave un aleacutea speacutecifique pour une zone donneacutee et pour une peacuteriode de reacutefeacuterence

donneacutee Sur la base de calculs matheacutematiques le risque est le produit de laleacutea et de la

vulneacuterabiliteacuteraquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006) De

maniegravere plus preacutecise nous nous occuperons ici des risques naturels lieacutes agrave des aleacuteas Le risque

naturel laquo est un eacuteveacutenement dommageable doteacute dune certaine probabiliteacute conseacutequence dun

aleacutea survenant dans un milieu vulneacuterable Le risque reacutesulte donc de la conjonction de laleacutea

et dun enjeu la vulneacuterabiliteacute eacutetant la mesure des dommages de toutes sortes rapporteacutee agrave

lintensiteacute de laleacutea Agrave cette deacutefinition technique du risque doit ecirctre associeacutee la notion

dacceptabiliteacute pour y inteacutegrer sa composante socialeraquo (Commission interministeacuterielle de

leacutevaluation des politiques publique 1997) Les aleacuteas peuvent ecirctre modifieacutes atteacutenueacutes et

amplifieacutes par les activiteacutes humaines mais eacutetant donneacute leur origine et leur mode de

fonctionnement naturel le risque en reacutesultant est consideacutereacute comme naturel (principalement

par opposition aux risques technologiques) laquo A natural hazard becomes a natural risk when

11

population and property might be affectedraquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement

2009) Le risque reacutesulte donc de la preacutesence humaine (Meur-Feree 2006) Ainsi nous

retiendrons leacutequation suivante R =A V avec R =risque A =aleacutea et V =vulneacuterabiliteacute Ce

concept peut eacutegalement ecirctre preacutesenteacute sur les figures 11 et 12 comme la superposition de la

zone soumise agrave un aleacutea et de celle occupeacutee par les activiteacutes humaines Si leacuterosion cocirctiegravere en

elle-mecircme ne peut pas ecirctre consideacutereacutee comme eacutetant un problegraveme elle le devient seulement

parce que de par nos activiteacutes les terres cocirctiegraveres ont une trop grande valeur pour quil puisse

ecirctre possible de les laisser se perdre au profit de leacuterosion (Thome et al 2007)

Activiteacutes humaines

(vulneacuterabiliteacute)

- Habitations - Services publics

- Commerces - Infrastructures

de transport

Figure 11 Aleacuteas cocirctiers activiteacutes humaines et risques

12

EnjeuVulneacuterabiliteacute

Aleacutea Risque Figure 2 Aleacutea enjeuvulneacuterabiliteacute et risque cocirctier

Le recu 1 graduel des cocirctes par laction des vagues entraicircne geacuteneacuteralement peu de

risque pour les personnes En revanche la perte de terrain cocirctier induit un risque conseacutequent

pour les infrastructures

2 Geacuteorisques cocirctiers une probleacutematique importante au Queacutebec maritime

En raison des nombreux enjeux preacutesents sur les littoraux la probleacutematique engendreacutee

par les geacuteorisques cocirctiers est importante pour lEst du Queacutebec (Savard et al 2009

Bernatchez et Dubois 2004 Morneau et al 2001) Les presses locale et nationale abordent

ainsi reacuteguliegraverement et de plus en plus le sujet de leacuterosion des berges des rives et des cocirctes

et relaient les derniers rapports des groupes de recherche (figure 13) En effet cest un sujet

qui mecircme sil nest pas toujours traiteacute avec objectiviteacute affecte et inteacuteresse la population de

lEst du Queacutebec et les meacutedias (Bourque et Simonet 2008)

--

13

Archives Radio-Canada

~ 50

f0

40 -CIlc 30 ~ 20 0 E 10

r

zo

0 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Anneacutee de parution

Archives Le Soleil

~ 10 A

~ 8 ~ ecirc5 6

c ~ 4 0 2 Zg 0 - -

~

2000 2001 2002 2003 2004 2005

Anneacutee de parution

Figure 13 Importance de la couverture meacutediatique traitant de leacuterosion au Queacutebec (Source Goujon 2006 in Bernatchez 2007)

Les reacutesidents se sentent deacutemunis vis-agrave-vis de cette probleacutematique Les deacutecisions

prises par les instances supeacuterieures ne sont pas toujours bien comprises et le temps neacutecessaire

agrave la recherche leur paraicirct long (Radio-Canada 2009) Ainsi la population reacuteclame une

meilleure transparence En avril 2009 Radio-Canada titrait dailleurs laquoUne meilleure

communication souhaiteacuteeraquo en eacutevoquant le pheacutenomegravene de leacuterosion des berges

Un cadre de preacutevention des principaux risques naturels a eacuteteacute mis en place en 2006 par

le gouvernement du Queacutebec afin de reacutepondre agrave Jimportance de la probleacutematique lieacutee aux

aleacuteas naturels pour les reacutegions de lEst du Queacutebec Ce plan daction concerteacutee implique cinq

ministegraveres soit le ministegravere de la Seacutecuriteacute publique le ministegravere du Deacuteveloppement durable

de lEnvironnement et des Parcs le ministegravere des Affaires municipales et des Reacutegions le

ministegravere des Transports et le ministegravere des Ressources naturelles et de la Faune (MSP

2007) De plus une Chaire de recherche en geacuteoscience cocirctiegravere a eacuteteacute creacuteeacutee agrave [Universiteacute du

Queacutebec agrave Rimouski afin dacqueacuterir et de maintenir une expertise sur leacuterosion du littoral

14

Celle-ci est financeacutee par le gouvernement du Queacutebec (MSP 2009) ce qui montre

limplication de la recherche et du gouvernement dans lameacutelioration des connaissances et

des solutions concernant leacuterosion Un guide sur la gestion des risques en seacutecuriteacute civile a

aussi eacuteteacute eacutelaboreacute pour les acteurs du milieu afin dassurer une meilleure diffusion des

meacutethodes et des concepts relatifs agrave lanalyse du risque (MSP 2008)

J J3 Ameacutenagement et gestion de la zone littorale et de ses geacuteorisques

1131 Gestion et ameacutenagement du territoire notions importantes

Lameacutenagement se deacutefinit comme eacutetant lorganisation de lespace par des

eacutequipements approprieacutes de maniegravere agrave mettre en valeur les ressources naturelles du lieu et agrave

satisfaire les besoins des populations inteacuteresseacutees (Grand dictionnaire de terminologie sd)

Lameacutenagement et la gestion de lurbanisation se font traditionnellement par un zonage (plan

durbanisme scheacutema dameacutenagement) qui divise le territoire et prescrit les activiteacutes

autoriseacutees selon les endroits En zone cocirctiegravere ce nest pas diffeacuterent et le zonage est r outil de

planification et de gestion le plus impOltant pour encadrer loccupation des terres (Stewalt

el al 2003)

Au Queacutebec selon la Loi sur lameacutenagement et lurbanisme (LAU loi provinciale)

il faut que les MRC se conforment aux diffeacuterents regraveglements existants en matiegravere

dinfrastructures de risques technologiques et naturels La LAU preacuteconise un zonage selon

les usages qui seront effectueacutes sur les lots ainsi que selon les lieux Lobjectif de la loi

deacutecoule du fait quune harmonie des usages est neacutecessaire dans un territoire afin de

minimiser les probleacutematiques Le zonage des constructions peut se faire selon de multiples

critegraveres et les mesures de gestion sappliquent agrave tous les territoires selon le principe de

linteacuterecirct collectif de la socieacuteteacute

15

Deacutecoulant de ces pnnclpes le zonage a eacutegalement eacuteteacute appliqueacute aux risques en

geacuteneacuteral Les geacuteorisques sont un des paramegravetres pouvant entraicircner un zonage mais il est

important de noter que dautres paramegravetres peuvent eux aussi en ecirctre la source Le zonage

des risques deacutepend de la vision que lon a du pheacutenomegravene naturel menaccedilant agrave savoir si on ne

fait que le subir ou sil est possible de le modifier pour vivre avec (Pigeon 2005) Dans le

premier cas le zonage est vu comme une solution avantageuse pour eacuteviter les risques alors

que dans le second cas des ouvrages de protection de modification de lenvironnement

preacutevalent

1132 Speacutecificiteacutes de lameacutenagement en zone cocirctiegravere

Les modegraveles possibles de gestion du littoral deacutependent du modegravele de gestion de

lameacutenagement en geacuteneacuteral choisi par la reacutegionlMRC De plus la gestion de la cocircte ne peut

pas seffectuer sans la prise en compte de larriegravere-pays dans sa gestion afin deacutevaluer

lespace disponible pour lextension urbaine par exemple Les situations locales peuvent

donc ecirctre tregraves varieacutees

Eacutetant donneacute les variations dans les deacutefinitions de lobjet deacutetude (la zone cocirctiegravere) la

deacutefinition qui est donneacutee agrave la gestion de la zone cocirctiegravere varie donc elle aussi En ce qui a trait

aux risques cocirctiers le but du zonage est de les minimiser pour les populations Pour cela deux

possibiliteacutes

raquo atteacutenuer les aleacuteas (enrochements recharges en sable digues murets )

raquo minimiser les enjeux (zonage constructions adapteacutees)

Une autre meacutethode de gestion de la zone cocirctiegravere pourrait plutocirct utiliser les assurances

au lieu du zonage Le fait de ne plus assurer ce qui est agrave risque trop eacuteleveacute est reacuteguliegraverement

discuteacute dans les meacutedias anglais (Klein et al 1999) Ainsi les risques ne sont pas diminueacutes

mais lEacutetat se deacutesengage de toute responsabiliteacute concernant ces risques et ceci pourrait avoir

un impact important sur le reacuteajustement des valeurs du marcheacute immobilier ainsi que limiter

les nouvelles constructions qui ne pourraient plus ecirctre assureacutees

16

Dans tous les cas la gestion de la zone cocirctiegravere est complexifieacutee par le fait quelle est

soumise agrave des leacutegislations multiples Eacutetant une frontiegravere elle se retrouve de fait agrave la marge de

plusieurs lois et de plusieurs juridictions (Holgate-Pollard 1996) De plus au Queacutebec sa

gestion deacutepend de plusieurs paliers gouvernementaux ce qui reacutesulte en de multiples

leacutegislations (figure lA) et en une gestion mosaiumlque (Morneau et al 2001) Cette gestion est

complexe tant du fait des multiples lois existantes mais aussi du fait des connaissances

souvent non exhaustives que les deacutecideurs ont de la dynamique littorale

tourbIegravere

BBracl10is Morais intertidale

Amplitude des mareacutees

--_ Extrecircme de pie mllf Supecircriltlll Ugne des Milles eaux printeniegraveres moyennes

~_ EJltfecircme de pleine mer Infmieure

i Mer lerritoriale Cl2 milles marins) ~ ~ _------_

Zone eacuteconomique (12 milles manns)

1_ _ _ -_-

Figure 1A Leacutegislations concernant les zones cocirctiegraveres

Source Morneau et al 2001

17

] 133 Ameacutenager un territoire agrave risque sadapter agrave la probleacutematique

Ladaptation aux aleacuteas (ou aux changements climatiques) est lensemble des

activiteacutes qui dune part limitent les impacts neacutegatifs et dautre part favorisent laccegraves aux

nouvelles possibiliteacutes Cela passe donc par un ameacutenagement adeacutequat des territoires

concerneacutes Diffeacuterents types dadaptation sont possibles (tableau 12) Concernant les aleacuteas

cocirctiers deux meacutethodes de gestion sont possibles SOil par reacuteaction ou anticipation

(Klein et al 1999) soit reacuteactive et preacuteventive (Smit et al 1999 Lemmen et al 2008) La

gestion par reacuteaction conduit le plus sou vent agrave de la protection car elle survient apregraves des

eacutevegravenements dommageables pour la population La gestion par anticipation se traduit

principalement par un zonage afin deacuteviter les installations dans les zones soumises aux aleacuteas

Le zonage se situe dans la cateacutegorie de lintention planifieacutee avec une action preacuteventive Il est

important de consideacuterer que laquo dans la plupart des situations les mesures preacuteventives

planifieacutees ont des coucircts moins eacuteleveacutes agrave long terme et sont plus efficaces que les mesures

reacuteactivesraquo (Lemmen et al 2008)

Tableau 12 Diffeacuterents types dadaptation

ADAPTATION

selon Type dadaptatioo

Lintention Spontaneacutee Planifieacutee

Laction (par Reacuteactive Simultaneacutee Preacuteventive rapport au

stimulus climatique)

Leacutetendue temporelle Acourt terme Along temle

Leacutetendue spatiale Localiseacutee Eacutetendue

(Source Lemmen et al 2008 (extrait modifieacute tireacute de Smit et al 1999))

18

Presque toutes les actions danticipation vis-agrave-vis des geacuteorisques cocirctiers requiegraverent

une laquoplanification strateacutegiqueraquo (Klein et Nicholls 1999) ce qui nest pas encore geacuteneacuteraliseacutee

sur les cocirctes du Queacutebec La planification strateacutegique consiste notamment en lidentification

dun zonage des risques par des experts et agrave sa mise en application par les autoriteacutes

compeacutetentes

Concernant la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers et en particulier de leacuterosion les

choix qui soffrent aux instances de gestion sont le retrait ladaptation ou la protection

(figure 15) (Morneau et al 2001)

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1 1 1 1 1 1 1 1

- Abandon agrave la - Zonage - Empierrement nature

- Maintien des - Deacuteveloppement

controcircleacute

- Murs - Eacutepis (champs)

processus naturels - Brise-lames - Dragage

- Recharge de plage

- Combinaison de Morneau et al 2001 techniques

Figure 15 Choix possibles face agrave la probleacutematique de leacuterosion

Cette recherche sattachera agrave Jeacutetude du choix preacuteventif quest ladaptation laquoCette

strateacutegie [ladaptation] preacuteconise leacutetablissement dun juste eacutequilibre entre la conservation et

le deacuteveloppement par Jadoption de certaines regravegles de zonage et dun deacuteveloppement

controcircleacute raquo (Morneau et al 200 1)

19

12 Zonage des risques en milieu cocirctier

laquo The ocean beachfront is a most hazardous place ta build raquo

(Clark 1996 pI76)

Lorsque lon eacutevoque le zonage des risques en milieu cocirctier cela reacutefegravere agrave lutilisation

de meacutethodes et de strateacutegies de zonages destineacutees agrave ameacutenager le littoral comme eacutetant une

entiteacute soumise agrave des conditions deacutetablissement speacutecifiques Le zonage reacutepond ainsi au

principe de preacutecaution

121 Principes et applications du zonage des risques

Le principe du zonage est deacuteviter la superposition des zones anthropiseacutees avec les

zones daleacuteas Il sagit alors de creacuteer des bandes non aedificandi soit des laquo zones non

constructiblesraquo (Paskoff 2004 b) Ce principe important est deacuteviter la construction dans les

zones preacuteceacutedemment identifieacutees comme soumises aux aleacuteas (Paskoff 2001 a McInnes

2006) En deacutefinissant quelle sera la laquo ligne de retraitraquo de la cocircte on pourra proceacuteder agrave un

retrait strateacutegique (Clark 1996) Le zonage de loccupation des terres est deacutejagrave utiliseacute dans

beaucoup de pays (Clark 1996) et il peut aussi ecirctre utiliseacute dans le cadre de plans de gestion

inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (GIZC) afin dy inclure des zonages speacutecifiques agrave la cocircte

(eacutecologie risques ) Les deacutecideurs peuvent par la suite prendre les mesures

dameacutenagements adeacutequates (tel quinterdire les nouvelles constructions) en toute

connaissance de cause et guider les nouveaux deacuteveloppements vers les espaces les plus

propices (McInnes 2006 Stewart et al 2003) Paskoff (2001 a) reacutesumait ainsi le principe du

zonage des risques en zone cocirctiegravere

Mieux vaut preacutevenir quessayer de porter remegravede Il conviendrait donc de repenser lusage de lespace littoral de telle sorte que les installations humaines ne se retrouvent pas en situation critique vis-agrave-vis des menaces de la mer agrave court ou mecircme agrave moyen terme (Paskoff 2001 a p 146 -147)

20

Le zonage se reacutevegravele ecirctre une bonne solution dameacutenagement concernant les risques

cocirctiers car les aleacuteas causant ces risques sont bien localiseacutes dans lespace et sont preacutevisibles

(Clark 1996) Plusieurs acteurs ont donc deacutejagrave identifieacute le zonage (zoning ou mapping en

anglais) comme une solution adeacutequate (Paskoff 2001 a Clark 1996) Dans son guide agrave

lintention des municipaliteacutes canadiennes le C-Ciarn (2006) eacutevoque eacutegalement cette

solution laquo Selon notre connaissance du risque actuel il importe de limiter le deacuteveloppement

dans les zones probleacutematiques et dinterdire toute nouvelle construction raquo (C-Ciarn 2006)

Les avantages du zonage par rapport aux autres solutions tiennent en son approche

anticipative bien quelle soit compleacutementaire avec dautres solutions Plusieurs

gouvernements ont ainsi adopteacute cette approche pour la gestion des zones cocirctiegraveres de leur

territoire notamment en Nouvelle-Zeacutelande (Ballinger et al 2000) en Eacutecosse (Ballinger et al

2000) en France (Loi dite Loi littorale 1986) ou en Caroline du Nord (Division de

lameacutenagement cocirctier de la Caroline du Nord 2009) Ces limites dinconstructibiliteacute peuvent

ecirctre fixes ou variables et eacutemaner de diffeacuterentes raisons (eacutecologie risque ) Loptique

retenue est laquodinitier un programme deacutecennal de preacutevention des risques naturels dont lun

des points essentiels est de limiter strictement le deacuteveloppement dans les zones exposeacutees raquo

(Ministegravere de lAmeacutenagement du territoire et de JEnvironnement de France 1997 a et b) La

Loi sur la seacutecuriteacute civile du Queacutebec adopte une optique similaire agrave celles eacutevoqueacutees par

Ballinger et al (2000) qui consiste agrave deacutelimiter les zones soumises aux aleacuteas afin dy limiter

les constructions Le problegraveme qui persiste est didentifier avec preacutecision quelles sont ces

zones soumises agrave des aleacuteas deacuterosion ou de submersion par la mer comme le preacuteconisent la

loi de seacutecuriteacute civile du Queacutebec ou les lois de la Nouvelle-Zeacutelande ou dEacutecosse

Les plans devraient ecirctre dynamiques et donc subir des reacutevisions tous les 5 ans pour

tenir compte agrave la fois des changements de politiques ainsi que des avanceacutees dans la

compreacutehension de lenvironnement physique (Klein et al 1999 Dubois et al 2005)

Une analyse multirisque peut ecirctre envisageacutee sur les cocirctes car plusieurs aleacuteas peuvent

y survenir Un indice de sensibiliteacute composite peut alors ecirctre eacutetabli en assignant une cote aux

diffeacuterents paramegravetres naturels et artificiels en fonction de la magnitude et de la freacutequence de

chacun pour les diffeacuterents aleacuteas (De Pi ppo et al 2008) Cet indice est encore preacuteliminaire et

21

ne peut pas encore ecirctre utiliseacute pour la gestion des cocirctes mais lideacutee dutiliser une multitude de

critegravere et de laquo geacuteoindicateurs raquo afin de cerner au mieux les aleacuteas et les risques potentiels dun

segment de cocircte est en deacuteveloppement durant ces derniegraveres anneacutees Pour garantir lefficaciteacute

de la meacutethode il est primordial de savoir quels risques zoner et agrave partir de quelle intensiteacute ou

freacutequence ils doivent ecirctre inteacutegreacutes au zonage Plus le nombre de paramegravetres pris en compte

est grand plus il est possible de penser que le zonage sera complet et donc efficaceefficient

mais eacutegalement complexe long et coucircteux agrave mettre en place

122 Zonage theacuteorique marges fixes ou variables

Plusieurs meacutethodes permettent de deacutevelopper des zonages des risques cocirctiers et

peuvent ecirctre utiliseacutees pour deacuteterminer la largeur que devront avoir les marges de protection

littorales Il y a dun cocircteacute les zonages comprenant des marges fixes (Clark 1996) et de

lautre les zonages variables baseacutes sur les taux deacuterosion mesureacutes (Paskoff 2004 b Dean et

Dalrymple 2004 Sabatier et al 2008)

1221 Zonages agrave marges fixes

Des limites dinconstructibiliteacute sont appliqueacutees dans plusieurs pays sur leurs zones

cocirctiegraveres (figure 16) Les marges qui en reacutesultent varient eacutenormeacutement entre 8 m pour

lEacutequateur et 3 km en ex-URSS sans quil soit toujours possible de connaicirctre les raisons de

ces diffeacuterences (Sorensen et McCreary 1990) Si lon sattarde agrave lexemple de la France la

marge retenue est de 100 megravetres pour les infrastructures et de 2 000 megravetres pour les routes

qui ne sont pas de desserte locale (Loi dite Loi littorale 1986) Cette optique nest cependant

pas adaptable agrave la situation du Queacutebec compte tenu de lhistorique de peuplement cocirctier et du

faible hinterlandarriegravere-pays existant le plus souvent

22

1shy - COUNTRIES DISTANCE INLAND FROM SHORELlNE

Ecuador - 8 m

HawaII -- 40 ft

Philippines ----- 20 m (mangrove greenbelt)

MexIco ----- 20 m Brazll ------ 33 m New Zealand ------- 66 ft

Oregon ------------ Permanent vegetation Une (variable)

Colombla ------------------ 50 m Costa Rica ------------------ 50 m (public zone) Indonesla ------------------ 50 m

Venezuela ------------------ 50 m 1

Chlle -------------------- 80 m 1

1France ----------------------- 100 m 1

Norway ----------------------- 100 m (no building) 1

1 Sweden ----------------------- 100 m (In some places to 300 m) 1 (no building)

1 SpaIn ----------------------- 100 to 200 m 1

1 Costa RIca ------ 50 m to ----------- 200 m 1(restrlcted zone)

1

1Uruguay ----------------------------- 250 m 1

Indonesla ----------------------------------- 400 m (mangrove greenbelt)

1

1

1

1 Greece -------------------------------------- 500 m

Denmark ---------------------------------------- 1-3 km (no summer homes) 1

0 1

USSR - Coast of the Black Sea -------------------------- 3 km 811 shy(exclusion of new factorles) il

co 1 -----------------------------0Q)

1

Definition of shorellne varies but It Is usually the mean hlgh tlde ~I Most nations and states exempt coastal dependent Installations Gicircl such as harbor developments and marinas ~ 1

ecirc 1 Indonesla has both a 50 m setback for forest cutting and a 400 m Q)

Ci 1greenbelt for flshery support purposes ()1

Figure 16 Marges de retrait pour les constructions (zones dexclusion) utiliseacutees par diffeacuterents pays

23

1222 Zonages agrave marges variables

Les zonages de leacuterosion agrave marges variables partent dun principe simple qui est de

connaicirctre les risques passeacutes pour preacutevoir ceux de demain Cest ainsi quils se basent sur les

taux de recul historiques de chaque secteur Ils utilisent ces taux deacuterosion annuels passeacutes et

les multiplient par le nombre danneacutees de lhorizon de zonage deacutesireacute Cette meacutethode de

zonage est proposeacutee par plusieurs chercheurs (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et

Dalrymple 2004 Sabatier et al 2008) (figure 17-A et B) Elle est eacutegalement utiliseacutee par

certains gouvernements tels quen Caroline du Nord (Division de lameacutenagement cocirctier de la

Caroline du Nord 2009) Cest dailleurs cette approche qui a eacuteteacute utiliseacutee sur la Cocircte-Nord du

Saint-Laurent dans le cadre de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges (Dubois et al

2005) Lintention est de creacuteer une zone tampon entre loceacutean et larriegravere-cocircte encore appeleacutee

laquo setback raquo ou laquo exclusion zoneraquo en anglais (Clark J996)

RocalJjng Aolerence EmiddotIO Emiddot10 Emiddot60 Shor~iIl9 relllUrfl Lille Llne L1I1~A B

Zonos 1--+-EmiddotZos +----middot1 Eacutequipements lourds EmiddotIO Emiddot30 Emiddot60

ImmInent InllJrmodinle lol1ger Tornl Hl)lAld Zone HlilArd

iml11cllhlc rOllrd~

No Now M013ble Aonctity LmgeSelbadlts - - - POSITION DL RI ( l)AJiS bO AS - - - Habilnble Sinqle Fnmlll Movnblo SlfltCcedilhl SlltICluns SIItIIIUfflS SlrucuO~ Aliowed

Flood InsuranCfl

Fxisllng1---- Cover Ige Aeqllilfd -----shy

la Be lAajnlItH-~(J

Eligible 101

- - - POSITION Dl RIAGE OANS 10 -lS shy - shy ~eloralIcircOI

Bonetls NoN~w

Eacutequipem(lll Iltg(r~ mobik( NrtP PollCles

NOIICt nI

FrO$lOn

- - - POSITIO-J DL RIGI l)AJS 10 IS shy - shy I-l~lilrd

Reference E=middotIO [middot10 Emiddot60 AUluli rquipemelll Foahlfe Lille Line Une

~~bull Zono Emiddot30 Zobull

1 bullbullbull

[0middot60 lOIlQ

bull 1

t ShorehllIJ

P~~ ~(a~e _--~_-RIA(E ACTlEL Eltoltmple Prolile

Wllh lirl4i ond 7or~ IlluslrAI~d

(NOl 10 $cle)

Mc National Research Council 1990

Paskoff 2004 b in Dean el Dalrymple 2004

Figure 17 Propositions de zonages cocirctiers variables En A en France et en B aux Eacutetats-Unis

E-IO signi fie ligne deacuterosion dans 10 ans E-30 dans 30 ans et E-60 dans 60 ans

24

Ces zones sont baseacutees sur la laquoLong-Term Shoreline Change Ratesraquo (LTSCR) le taux de

changement agrave long terme de la ligne de rivage (Dean et Dalrymple 2004 Division de

lameacutenagement cocirctier de la Caroline du Nord 2009) De ces taux peuvent deacutecouler deux

propositions de gestion soit un retrait (setback) soit des normes de construction speacutecifiques

(construction standard)

Cette meacutethode dispose de plusieurs avantages Tout dabord elle est souvent

preacuteconiseacutee et mise de lavant comme eacutetant tregraves utile car elle correspond agrave la variabiliteacute

naturelle des cocirctes (Clark 1996) Cela creacutee un zonage modulable qui sadapte agrave la situation

locale selon les secteurs de cocircte Les marges ainsi eacutetablies peuvent ecirctre reacuteajusteacutees au fur et agrave

mesure que le temps avance et elles tiennent compte des paramegravetres naturels des cocirctes qui

neacutevoluent pas tous avec la mecircme vitesse (Paskoff 2004 b Clark 1996) Plusieurs

inconveacutenients peuvent malgreacute tout lui ecirctre imputeacutes car il ny a notamment pas de prise en

compte dune eacuteventuelle modification de ces taux historiques que ce soit agrave la hausse (agrave cause

dun changement de tendance ou des changements climatiques par exemple) ou agrave la baisse

(construction dune structure de protection rigide figeant le trait de cocircte eacutepis bloquant le

transit seacutedimentaire )

Pour connaicirctre les taux deacuterosion avec une grande preacutecision le lidar et autres

techniques modernes sont tregraves efficaces (Miller et al 2008) Cependant cela ne permet pas

de remonter en arriegravere et de caracteacuteriser leacutevolution historique et les techniques sont encore

coucircteuses et complexes Le recours agrave ces meacutethodes est donc encore peu freacutequent pour la

gestion et de lameacutenagement des cocirctes en lien avec leacuterosion Permettant une preacutecision

alti meacutetrique importante ces techniques sont cependant deacutejagrave utiliseacutees pour reacutepondre au risque

de submersion en permettant une cartographie de preacutecision

25

123 Reacuteglementations de zonages existantes dans la reacutegion

Ladaptation par le biais du zonage et du deacuteveloppement controcircleacute est peu reacutepandue au

Queacutebec et l appl ication de cette approche entraicircnerait une refonte importante des scheacutemas

dameacutenagement des plans durbanisme ainsi que de la reacuteglementation qui sy rattache

(Morneau et al 2001) Cependant diffeacuterents zonages cocirctiers existent dans la reacutegion deacutetude

ou dans les reacutegions adjacentes Ils peuvent ecirctre deacutejagrave en place ou encore agrave leacutetat de

proposition Ils preacutesentent des caracteacuteristiques diffeacuterentes ainsi que des objectifs divers mais

sont autant de possibiliteacutes qui soffrent pour le zonage des risques cocirctiers dans le secteur agrave

leacutetude

La Politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables a eacuteteacute voteacutee en

1987 puis modifieacutee en 1991 1996 1997 2005 et 2008 CeJle-ci preacuteconise une marge de

10 ou 15 m agrave partir de la ligne des hautes eaux qui sur le littoral correspond agrave la limite

de la veacutegeacutetation (figure 18) Au sein de cette zone la majoriteacute des constructions sont

interdites (Gouvernement du Queacutebec 1987 MDDEP 2007) Cette politique est en

application dans le cadre de la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (LQE

Gouvernement du Queacutebec 1972) Agrave deacutefaut dautres documents souvent inexistants ce

type de zonage est utiliseacute dans plusieurs MRC pour zoner le risque deacuterosion (Belzile

2008 Caron comm pers Dubois et al 2005)

A

Penle supeacuteriewe 8 JO

Source MDDEP 2009

Figure 18 Largeurs de protection prescrites par la politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables

26

Une adaptation du zonage eacutetabli agrave la suite de lentente speacutecifique sur leacuterosion des

berges de la Cocircte-Nord pourrait eacutegalement ecirctre appliqueacutee Le zonage des risques eacutetabli

pour la Cocircte-Nord dans le cadre dun projet pilote (Dubois et al 2005) tient compte de la

dynamique littorale en fonction des types de cocircte et de leurs taux de recul mesureacutes

historiquement et actuellement Ce zonage semble ecirctre efficace et durable

Malheureusement il ne tient pas compte dune acceacuteleacuteration probable des taux de reculs

dans un contexte de changements climatiques (GrEC 2007 a) De plus il a eacuteteacute eacutetabli

pour les types de cocircte principaux preacutesents sur la Cocircte-Nord Les cocirctes agrave falaises

rocheuses seacutedimentaires qui constituent en proportion lun des types de cocircte majeurs de

lestuaire et du golfe du Saint-Laurent (Bernatchez et Quintin 2005) neacutetant pas

suffisamment repreacutesenteacutees sur la Cocircte-Nord aucun calcul de marge nest proposeacute

(mecircmes si les auteurs preacuteconisent une analyse plus deacutetailleacutee de ces secteurs) (Dubois

et al 2005)

Le zonage envisageacute au Nouveau-Brunswick eacutetablit une marge de 30 m de largeur agrave partir

du trait de cocircte Ce zonage na pour le moment pas encore eacuteteacute transfeacutereacute dans les textes

leacutegislatifs bien quil ait eacuteteacute preacutesenteacute dans la Politique de protection des zones cocirctiegraveres

pour le Nouveau-Brunswick en date de 2002 Une marge fixe de 30 megravetres y est

preacuteconiseacutee dans laquelle les activiteacutes et constructions sont reacuteglementeacutees (ministegravere de

lEnvironnement et des Gouvernements locaux du Nouveau-Brunswick 2002)

Le zonage des risques naturels deacuterosion eacutetabli par la MRC du Rocher-Perceacute dans son

scheacutema dameacutenagement de 1989 (en 2009 il eacutetait toujours en vigueur dans lattente de

lapprobation dun nouveau scheacutema dameacutenagement) comprend lapplication strictoshy

sensu de la Politique de protection des rives ainsi que des zones reconnues comme eacutetant agrave

risque (MRC Rocher-Perceacute 1989) Ce zonage est transfeacutereacute tel quel dans le plan

durbanisme de la municipaliteacute car mecircme si en theacuteorie cette derniegravere peut laugmenter

elle nen a pas eu les moyens techniques

La proposition de zonage des risques naturels de la MRC du Rocher-Perceacute preacutevoit un

doublement de la largeur de la bande de protection preacutevue par la politique de protection

des rives ainsi que lajout de nouvelles zones de contraintes deacuterosion (Caron comm

pers MRC Rocher-Perceacute 2005) Ce scheacutema dameacutenagement est en cours dadoption par

la MRC Le doublement des marges preacutevues par la loi est neacute du constat simple que

27

celles-ci neacutetaient pas suffisantes pour proteacuteger les nouvelles constructions de leacuterosion

Lameacutenagiste a donc deacutecideacute suite aux reacutesultats preacuteliminaires des travaux de recherche

(Bernatchez et al 2008 a) pour le secteur de Perceacute de doubler ces marges (Caron

comm pers)

Un zonage utilisant les taux de recul historiques de la cocircte pourrait eacutegalement ecirctre

appliqueacute (Pugh 2004 Paskoff 2001 a) avec un horizon de gestion de 30 ou 50 ans Pour

les secteurs ougrave de laccumulation est preacutevue aucune marge de seacutecuriteacute ne serait retenue

La Loi sur la seacutecuriteacute civile de 2001 oblige les MRC agrave cartographier les zones agrave risque

sur leur territoire mecircme si celle-ci ne propose pas de meacutethodologie ni de moyens pour le

faire Les organismes locaux doivent donc trouver eux-mecircmes les critegraveres Cela permet

une adaptation aux probleacutematiques locales mais il est possible de se demander si les

MRC ont les ressources et lexpertise neacutecessaire pour mener cette opeacuteration agrave bien (Heacutetu

2001) Dans le cas des petites MRC avec peu de moyens cela retarde le processus La

MRC du Rocher-Perceacute na dailleurs pas commenceacute en 2008 agrave faire son scheacutema de

seacutecuriteacute civile

Des sceacutenarios deacutevolution de la position du trait de cocircte ont eacuteteacute eacutetablis par des chercheurs

dans un contexte de preacutevision de changements climatiques dans le cadre dune entente

entre le Fonds daction sur les changements climatiques (FACC) le consortium Ouranos

et lUQAR-ISMER (Bernatchez et al 2008 a) Ces sceacutenarios sont eacutetablis suite au

couplage des donneacutees deacuterosion passeacutee danciennes conditions climatiques et de

preacutevisions deacuterosion et environnementales La projection des donneacutees climatiques futures

a permis de deacuteterminer le taux deacuterosion le plus probable (SP) sous ces nouvelles

conditions

28

Les diffeacuterentes options de zonages des risques cocirctiers dans le secteur deacutetude et des

secteurs adjacents sont reacutesumeacutees dans le tableau 13

Tableau 13 Reacutesumeacutes des types de zonage des risques cocirctiers possibles

Zonage Marge appliqueacutee Principe sous-jacent

Loi sur la qualiteacute de lenvironnement

(politique de protection des rives) 10 ou 15 megravetres

Eacutecotone agrave proteacuteger

Inondations (lluvial)

Proposition de la

MRC du Rocher Perceacute 20 ou 30 m

La LQE nest pas suffisante donc

on double ces valeurs

Politique de protection des zones

cocirctiegraveres pour le

Nouveau-Brunswick

30 megravetres Protection de la zone tampon du

littoral

Entente speacutecifique sur leacuterosion des Taux de recul max x Augmentation importante de

berges (Cocircte-Nord) 30 ans leacuterosion future

Meilleure estimation des risques

Loi seacutecuriteacute civile Variable (selon des eacutetudes compleacutementaires

agrave reacutealiser)

Selon les taux historiques deacuterosion

Taux de recul

historique x horizon

dameacutenagement

Rien ne change le futur sera le

rellet du passeacute

Selon leacuterosion preacutevue dans un Augmentation variable des taux

contexte de changements climatiques Variable deacuterosion en raison des

(Bernatchez et al 2008 a) changements climatiques

13 Ameacutenagement cocirctier et changements climatiques

Eacutetant donneacute quaucune cocircte nest agrave [abri de Jinfluence du climat et de ses variations

naturelles et ni de celles induites par les activiteacutes humaines tout changement tel que ceux

preacutevus sous [influence des changements climatiques va avoir un impact sur son eacutevolution

Lameacutenagement des littoraux doit donc en tenir compte Nous analyserons ici dabord les

modifications dues au climat avant de nous attarder agrave la prise en compte de ces modifications

dans les zonages

29

131 Modifications de lenvironnement cocirctier dues au climat

Les impacts engendreacutes par les modifications du climat sur les zones cocirctiegraveres sont

multiples et reacutesultent agrave la fois des modifications de Jhydrosphegravere et de latmosphegravere ils se

surimposent aux variations naturelles du climat Ces changements ont eacuteteacute mesureacutes agrave leacutechelle

mondiale (GffiC 2001 2007 a et b) nationale (Ressources naturelles Canada 2004 Shaw et

al 1998) reacutegionale (Ressources naturelles Canada 2004 Lemmen et al 2008 Ouranos

2009) mais aussi locale (Bernatchez et al 2008 a Senneville et Saucier 2008) Connaicirctre

ces modifications de lenvironnement est important puisque plusieurs scientifiques

sentendent sur le fait que leacuterosion devrait prendre de lampleur dans le contexte des

changements climatiques notamment en raison de la hausse mondiale du niveau marin relatif

et de laugmentation de lintensiteacute des tempecirctes (Shaw et al 1998 GffiC 2001 et 2007

Morner 2004)

De multiples eacuteleacutements sont modifieacutes par les changements climatiques ce qui comme

nous allons le voir va avoir un impact sur les cocirctes et leur dynamique deacutevolution

(figure 19)

Q)Hausse de la tempeacuterature moyenne gt Q) lU

Eacuteleacutevation du niveau de la mer LU u Q)

c ru

Variation des tempeacuteratures extrecircmes +shyc (hausse en eacuteteacute diminution en hiver) o

u Variation des preacutecipitations moyennes Q)

0 l ru

Q)Augmentation de la freacutequence et Q)

gtde lintensiteacute des tempecirctes 0 ru Z

uAugmentation de lintensiteacute des preacutecipitations

Source Ressources naturelles Canada 2004

Figure 19 Eacutevolution preacutevue des variables climatiques au Canada

30

Dans les zones cocirctiegraveres des changements sont eacutegalement agrave preacutevoir avec des impacts

tant sur les milieux biologique et physique que pour les socieacuteteacutes (figure 1 0)

Changement climatique et

eacuteleacutevation du niveau de la mer

IMPACTS BIOPHYSIQUES bull Inondations cocirctiegraveres plus eacutetendues bull Accroissement de leacuterosion cocirctiegravere bull Intrusion deau saleacutee dans les aquifegraveres deau douce bull Amincissement de la couverture glacielle bull Hausse des inondations causeacutees par des ondes de tempecircte bull Augmentation des tempeacuteratures agrave la surface de la mer bull Perte dhabitats cocirctiers

IMPACTS SOCIO-EacuteCONOMIQUES bull Dommages aux infrastructures cocirctiegraveres dont celles

utiliseacutees pour le transport et les loisirs bull Allongement de la saison de navigation commerciale bull Pertes de proprieacuteteacutes accrues bull Augmentation des risques de maladie bull Accroissement des risques dinondation et de perte de vie bull Changement de ressources renouvelables et de subsistance

(p ex les pecircches) bull Perte de ressources et disparition de valeurs culturelles

Source Ressources naturelles Canada 2004

Figure 1 0 Impacts biophysiques et socio-eacuteconomiques eacuteventuels des changements climatiques dans les zones cocirctiegraveres

bull Hausse du niveau marin relatif

Agrave leacutechelle mondiale le niveau marin relatif a augmenteacute depuis le deacutebut du 20egraveme siegravecle

(GIEC 2007 b Paskoff 2003 2001 b) et il est preacutevu quil continue agrave augmenter dans les

prochaines deacutecennies (figure )

---

31

50

o

I-50

-100

-150

1850 1900 1950 2000

Figure 111 Variation du niveau marin relatif agrave leacutechelle mondiale vis-agrave-vis du niveau moyen de 1961-1990

Limpact de cette hausse du niveau marin relatif sur leacuterosion vient du fait que cela

permet aux vagues datteindre un niveau supeacuterieur avec plus de force ce qui va accentuer les

diffeacuterents pheacutenomegravenes eacuterosifs cocirctiers ceci mecircme si la hausse nest que de quelques dizaines

de centimegravetres (Paskoff 2003 2004 a) La hausse relative preacutevue du niveau de la mer pour le

prochain siegravecle dans un contexte de reacutechauffement climatique est denviron 50 agrave 60 cm pour

lest du Canada (Parkes et al 2006)

bull Hausse des tempeacuteratures moyennes

Au niveau mondial les tempeacuteratures moyennes sont en hausse (figure 112) dapregraves le GIEC

(2002007 b)

32

--A260 --A18

( --81 ~ -- Aconcentration conslanle (2000) Clgt 50 u -- XXe siegravecle

t J CIgt 40 c Clgt

ca 306 c 0 E 20 euml Clgt E Clgt 10

J

r-u 00

Clgt CI

-10

1900 2000 2100 Annee GIEC 2007 b

Figure 112 Eacutevolution et projection des tempeacuteratures planeacutetaires

Bourque et Simonet (2008) constatent une hausse statistiquement significative des

tempeacuteratures annuelles au Queacutebec Des modegraveles reacutegionaux du climat dOuranos preacutevoient

laugmentation des tempeacuteratures moyennes agrave la fois pour 2020 2050 et 2080 (Bourque et

Simonet 2008) Ces preacutevisions se deacutemarquent de la variabiliteacute naturelle du climat passeacute

(Bourque et Simonet 2008)

bull Augmentation des redoux hivernaux

Les redoux hivernaux sont en hausse depuis le deacutebut du 20egravell siegravecle Cette tendance agrave la

hausse devrait se poursuivre agrave lavenir (Jolivet et Bernatchez 2008) Cette hausse augmente

le nombre de cycles de gel-deacutegel et augmente donc les processus cryogeacuteniques et fragilise

ainsi les mateacuteriaux qui constituent les falaises cocirctiegraveres (Bernatchez et al 2008 a Bernatchez

et Dubois 2008)

bull Diminution de la couverture de glace

La couverture de glace de mer est en baisse dans le golfe et lestuaire du Saint-Laurent depuis

les anneacutees 90 (figure 1 J3) Depuis 1996 il Ya moins de glaces tant sur les ri ves quau large

(Service Canadien des glaces 2009)

- -

33

100

euml 90

~ - c

80 shy

iumlii Cf)

J 1J 70 Jg a lce (overage 1 (ouvenure des ola(~s

Cl -Average 1 mo~nne 1971-2000 Q1 60

ll 1J ltIl ~ 50 l1 Cl ID 1J 40 ~ J l

~ J 30 a o III 1J

amp 20

euml ID o

~ 101

0shy 0111 ~

1 111111 g 0 Il1

0 0

~

ocirc ~ ~

ocirc 0

~ ~ ~

0

~

Date Dapregraves Service Canadien des Glaces 2009

Figure 113 Eacutevolution de la couverture de glace dans lestuaire et le golfe du Saint-Laurent

Les preacutevisions et les modeacutelisations pour lestuaire et le golfe (Senneville et Saucier

2008) preacutevoient que la tendance agrave la baisse du nombre de jours de glace se maintienne agrave la

suite du reacutechauffement du climat (tableau 14) Une disparition de la glace de mer est mecircme

envisageacutee avant la fin du 21 egraveme siegravecle (Bourque et Simonet 2008)

Tableau 14 Reacutesultats des simulations de limpact des variations de tempeacuterature sur les conditions de glace pour la peacuteriode 1996-2003 et des projections futures

Peacuteriode teacutemoin Peacuteriode chaude Diffeacuterence Station de mesure 1996-2003 +2degC (nb de jours) de reacuteduction

jours gt30 de CcedilJlace jours gt30 de CcedilJlace Perceacute 622 261 361 58

Plage de la Martinique 71 263 447 63 Pointe-aux-Loups 573 159 414 72

Pointe-aux-Loups (OS) 339 119 22 65

(modlheacute de Senneville et Saucier 2008)

34

Cette diminution de la couverture de glace rend la cocircte vulneacuterable agrave laction des

vagues sur une peacuteriode de temps plus longue (Bernatchez et al 2008 a) La mobiliteacute des

glaces en hiver et le deacutepart du pied de glace assurent eacutegalement un transit seacutedimentaire sur le

bas de plage mecircme en hiver ce qui neacutetait pas le cas par le passeacute (Bernatchez et Dubois

2004)

bull Modification des preacutecipitations

Une tendance agrave la hausse des pluies hivernales a eacuteteacute constateacutee pour lEst du Queacutebec maritime

(Jolivet et Bernatchez 2008) Ces pluies peuvent causer de leacuterosion importante par

ruissellement et faire fondre la protection que constitue le manteau neigeux (Jolivet et

Bernatchez 2008) Les pluies diluviennes sont elles aussi en hausse pour la reacutegion de la

Gaspeacutesie (Jolivet et Bernatchez 2008)

bull Tempecirctes

II nest pas aiseacute de didentifier une tendance agrave la hausse ou agrave la baisse pour le nombre annuel

de tempecirctes dans lEst du Queacutebec II faut cependant noter quune partie importante des

tempecirctes se produit durant lhiver peacuteriode durant laquelle la glace de mer et le pied de glace

limitaient la creacuteation des vagues ainsi que leur propagation jusquagrave la cocircte Dans le golfe et

lestuaire du Saint-Laurent un changement dans le reacutegime glaciel va donc augmenter le

nombre de tempecirctes effectives cest-agrave-dire qui ont une action sur les cocirctes (Savard et al

2008 Savard et al 2009)

Les changements climatiques vont ainsi augmenter les aleacuteas Les aleacuteas affectant la

cocircte vont donc ecirctre modifieacutes et de maniegravere intrinsegraveque les risques eacutegalement

Lenvironnement actuel et surtout futur nest donc plus le reflet de ce quil eacutetait au deacutebut du

siegravecle passeacute et leacuterosion fortement deacutependante de son environnement est donc modifieacutee Il

nest alors plus possible de se fier seulement agrave lexpeacuterience passeacutee des communauteacutes cocirctiegraveres

pour geacuterer leacuterosion

35

132 Prise en compte de ces modifications dans le zonage

laquoLhumaniteacute dispose de plusieurs options mais le passeacute nen est pas une raquo

(Sauchyn et Kulshreshtha 2008)

Lors de leacutetablissement dune zone agrave risque il est important de prendre en compte agrave

la fois la variabiliteacute naturelle du climat (aleacuteas) mais aussi les modifications dues aux

changements climatiques (modification des aleacuteas) 11 est eacutegalement important de retenir que

la modification des activiteacutes humaines peut eacutegalement faire augmenter les risques

(figure 114)

Activiteacutes humaines

(Vulneacuterabiliteacute)

Figure 114 Possibiliteacute daugmentation du risque modification des aleacuteas combineacutee agrave une modification des activiteacutes humaines

11 est bon de sinteacuteresser aux risques futurs qui ont toutes les probabiliteacutes de survenir

dans le contexte de changements climatiques Ceux-ci reacutesultent agrave la fois de la hausse des

vulneacuterabiliteacutes (nouvelles constructions changement de vocation des bacirctiments ) et de la

hausse du niveau des aleacuteas Limpact des aleacuteas naturels devrait augmenter non seulement agrave

cause des changements climatiques mais aussi de la pression continue du deacuteveloppement

36

dans des zones marginales et vulneacuterables (McInnes 2006) Les deux paramegravetres conduisent agrave

augmenter de maniegravere corollaire les risques cocirctiers Afin de limiter les risques il est possible

de jouer sur les deux tableaux cest-agrave-dire soit de limiter les aleacuteas (physiques) soit de limiter

la vulneacuterabiliteacute (humaine) (Boriff et al 2005)

1321 Quand proceacuteder agrave cette prise en compte

Latteacutenuation des aleacuteas passe par des solutions dingeacutenierie qUi proposent

geacuteneacuteralement des ouvrages de protection Maintenir les ouvrages de protection actuels dans

un futur contexte de changements climatiques va engendrer des deacutepenses 15 agrave 4 fois plus

importantes selon les diffeacuterents sceacutenarios deacutevolution (Burgess et Townend 2004 in Thome

et al 2007) Par exemple si lon deacutecidait de conserver les coucircts dinfrastructures agrave un niveau

eacutequivalent agrave celui d aujourd hui ce seraient pregraves du tiers des deacutefenses cocirctiegraveres de Grandeshy

Bretagne qui ne pourraient pas ecirctre maintenues (Thome et al 2007) Le maintien du trait de

cocircte en limitant les aleacuteas ne semble ainsi pas ecirctre une option eacuteconomiquement viable

Lalternative serait donc de limiter les nouvelles vulneacuterabiliteacutes Cette limitation de la

vulneacuterabiliteacute est lieacutee agrave un zonage des risques pour lavenir Cependant il est important que

les critegraveres utiliseacutes pour le zonage des risques tiennent compte agrave la fois des aleacuteas futurs ainsi

que des enjeux futurs

Certains se demandent sil ne faudrait pas attendre une certitude concernant

deacuteventuels changements climatiques avant de les prendre en compte dans la gestion des

littoraux Mecircme si la grande majoriteacute des scientifiques qui se rangent actuellement derriegravere le

GlEC saccordent sur le fait que ces changements sont plus quune simple variation naturelle

du climat un doute peut subsister Cependant Stern (2007) calcule que cela reviendrait trop

cher dattendre ce moment avant dadapter nos faccedilons de faire Attendre que les effets des

changements climatiques deviennent majeurs va augmenter de maniegravere tregraves importante les

coucircts associeacutes agrave la gestion des risques et agrave lameacutenagement (Zeidler 1997) 11 est donc

possible de supposer la mecircme majoration des coucircts pour le Queacutebec ce qui rend laction

dautant plus pressante Le Ministegravere de lAmeacutenagement du territoire et de lEnvironnement

37

de France (1997 a) met eacutegalement de lavant cet inteacuterecirct agrave agir tout de suite mecircme si certains

doutes subsistent en eacutevoquant le principe de preacutecaution qui doit reacutegir les politiques

publiques Il est important de se souvenir que dans ce domaine linaction est en fait une

action une deacutecision de ne rien faire En effet attendre de constater une eacutevolution va laisser le

temps agrave des deacuteveloppements de voir le jour et va orienter les futures deacutecisions Ne pas

prendre de deacutecision aujourd hui doit donc ecirctre deacutecideacute et consideacutereacute comme un choix parmi

dautres et non comme un simple report de choix Finalement il faut consideacuterer que comme

nous sommes deacutejagrave mal adapteacutes aux conditions climatiques et environnementales actuelles

(Forbes 2008) prendre des mesures dadaptation immeacutediatement est neacutecessaire que lon y

integravegre les changements climatiques ou non

Dans ce contexte il est inteacuteressant de voir quels sont les aspects des changements

climatiques qui sont actuellement pris en compte par les gestionnaires des zones cocirctiegraveres

1322 Prise en compte de la hausse du niveau moyen des mers

Limpact des changements climatiques sur les cocirctes est souvent eacutevalueacute par la hausse

du niveau moyen relatif des mers tant par le public (Radio-Canada 2009) que par les

experts (Paskoff 2004 a et b 2001 a et b Pethick 2001 Gornitz et al 1997 Klein et al

1999) Cette hausse a donc mieux eacuteteacute documenteacutee et connue Ceci pourrait ecirctre ducirc au fait que

pour certains chercheurs la hausse du NMR est consideacutereacutee comme le paramegravetre avec le plus

de significativiteacute concernant leacuterosion (Thome et al 2007)

laquo When sea level is rising letting nature take its course is undoubtedly the best solution wherever such an option is acceptableraquo

(Paskoff 2004 a)

La principale inclusion de la hausse du niveau marin relatif en lien avec leacuterosion des

berges deacutecoule de la regravegle de Bruun (Bruun rule) Selon celle-ci le recul des plages peut ecirctre

preacutevu en fonction de la hausse du NMR le long des plages de sable Des calculs de la hausse

des taux deacuterosion en fonction des sceacutenarios climatiques et donc de la hausse du NMR ont eacuteteacute

38

effectueacutes par Thome et al (2007) et Petick (2001) en utilisant une eacutequation directement issue

de la regravegle de Bruun En Grande-Bretagne ce calcul a eacuteteacute fait sur les taux deacuterosion moyens

par secteur mais lauteur preacutecise que ce sont des taux preacutevus potentiels et que les conditions

locales les taux deacuterosion actuels ainsi que le profil cocirctier peuvent avoir un impact important

sur le futur taux reacuteel (Thorne et al 2007) Cependant Jutilisation de cette regravegle a eacuteteacute remise

en cause comme outil de preacutediction de leacuterosion car trop peu de paramegravetres sont pris en

compte (Komar 1998) Des problegravemes concernant cette regravegle de Bruun ont eacutegalement eacuteteacute

souleveacutes par Davidson-Arnott (2005) Une application de preacutediction des taux de recul et

donc une utilisation de ce principe pour les zonages des risques deacuterosion nest ainsi possible

que dans de tregraves rares cas ce qui voit son utilisation tregraves limiteacutee

Lautre inclusion de la hausse du niveau marin relatif dans la gestion des cocirctes utilise

le modegravele dit des laquo 3 optionsraquo qui est aussi mis en avant pour geacuterer leacuterosion actuelle des

cocirctes (figure 16 de Morneau et al 2001) Les laquo3 optionsraquo que sont ladaptation

] accommodement ou le retrait sont proposeacutees par plusieurs auteurs tels que Pugh (2004)

Ressources naturelles Canada (2004) Paskoff (2001 a 2004 b) ou le GIEC (20012007 b)

(figures 115 et tableau 15) Dans un contexte de hausse du NMR la regravegle dor du zonage

des risques est deacuteloigner suffisamment les ameacutenagements du rivage pour quils restent agrave

leacutecart des menaces quimplique la hausse du niveau marin relatif durant toute leur dureacutee de

vie (Paskoff 2001 b)

39

1

eunenl Su Leyel

RETREAT ACCOMMODAn PRouer

Buildings

le

hfu bullbullbull middot~i -middot-11 1-bullbulltwlIl ~$_~ -1

co a CrOpt a N

== ~--t o fil co a Pugh2DD4

Figure 115 Diffeacuterentes strateacutegies de la socieacuteteacute face agrave la hausse du niveau marin relatif

(agrave gauche) 1a reacutesistance dure (digues enrochement mur ) Jb reacutesistance douce (apport artificiel de seacutediments) 1c contre-attaque (remblaiement) 2 recul (deacuteplacement des constructions (agrave droite) Les strateacutegies peuvent ecirctre regroupeacutees en 3 cateacutegories retrait accommodement ou protection Les trois options ne sont pas toujours possibles

Tableau 15 Strateacutegies dadaptation aux aleacuteas pour les zones cocirctiegraveres

Option dadaptation Objectif Exemple ~-----~-------_----------

Protection Tenter de preacutevenir les effets de la mer sur la terre Construction douvrages longhudinaux alimentation des plages

Accommodement Modifier les activheacutes humaines et linfrastructure Construction de batiments sur pilotis production agricole en fonction du changement du niveau de la mer axeacutee sur des cultures reacutesistantes au sel et aux inondations

Retrait Ne pas essayer de proteacuteger les terres contre Abandon des terres lorsque les conditions lempieacutetement de la mer deviennent intoleacuterables

(Source Ressources naturelles Canada 2004)

Le GIEC propose eacutegalement une meacutethode dadaptation aux changements climatiques

dans les zones cocirctiegraveres mais celle-ci est eacutegalement baseacutee sur le seul critegravere de la hausse du

niveau marin relatif (Klein et al 1999)

40

Toutes ces solutions sont mises de lavant comme un modegravele dadaptation vis-agrave-vis

des changements climatiques dans leur inteacutegraliteacute bien quelles ne se basent que sur la hausse

du NMR Ceci peut provenir de la plus grande preacutecision des donneacutees de hausse du NMR due

agrave sa relative faciliteacute de modeacutelisation

1323 Prise en compte des autres paramegravetres

Le modegravele des laquotrois optionsraquo pourrait eacutegalement sappliquer agrave tous les paramegravetres

et non uniquement agrave la hausse du niveau marin relatif mais cela en augmenterait la

complexiteacute En effet avec les nouvelles connaissances sur la dynamique cocirctiegravere les impacts

des changements climatiques devraient eacutegalement ecirctre abordeacutes agrave laide dautres paramegravetres

climatiques et en combinant les processus marins et continentaux (Bernatchez et Dubois

2008 Bernatchez et al 2008 a) Cette derniegravere approche permet en effet de faire des

analyses mu Itirisques et dameacuteliorer lanticipation des reacuteponses des systegravemes cocirctiers aux

aleacuteas et aux changements climatiques (Fairbank et Jakeways 2006 McInnes 2006)

Plusieurs autres modifications de paramegravetres pourraient ecirctre prises en compte pour

lameacutenagement des cocirctes dans un contexte de variations climatiques Cependant les

recherches portant sur les connaissances des tempecirctes futures des redoux de la freacutequence et

de lintensiteacute des aleacuteas ne sont pas encore transfeacutereacutees dans la sphegravere de la science appl iqueacutee

ni de la gestion des zones cocirctiegraveres et lameacutenagement Au Queacutebec une seule eacutetude qui fait le

lien entre le climat sous ses multiples facettes et leacuterosion cocirctiegravere existe (Bernatchez et al

2008) La difficulteacute agrave prendre en compte ces autres modifications tient agrave limportance des

effets locaux dans les preacutevisions et au fait que la production de reacutesultats nest possible que

pour un lieu preacutecis et avec un investissement tregraves important

41

14 Efficaciteacute agrave court et long terme des modes de gestion actuels

Afin de choisir judicieusement entre les multiples possibiliteacutes qui soffrent aux

gestionnaires il serait neacutecessaire de posseacuteder des eacuteleacutements de comparaison deacutevaluation des

zonages En effet entre plusieurs possibiliteacutes comment deacuteterminer celle qui sera la plus

efficace pour notre secteur dameacutenagement

141 Choisir entre les diffeacuterentes possibiliteacutes dune mecircme meacutethode

Concernant les modegraveles dameacutenagement agrave choix multiples peu dauteurs deacutecrivent

les eacuteleacutements qui permettraient de diffeacuterencier les options quil serait preacutefeacuterable dadopter

selon les secteurs et les situations Pour Dean et Dalrymple (2004) les choix possibles entre

les diffeacuterentes options de gestion de la cocircte peuvent se faire en tenant compte de plusieurs

paramegravetres (figure 116)

Option

Factor Magnitude Retreat Nourlsh Armor

Long-lcrm Erosion Rate High Low

XCI

X Upland Economie

Uase High Low X

X

Protecting Historie Structures X X

Protecting Vital Infrastructure X X

Equity Matters Involved X X

a Unless reduction in LTSCR possible

Dean et Dalrymple 2004

Figure 116 Facteurs affectant le choix parmi les trois options dameacutenagement

Dapregraves ces auteurs les strateacutegies dameacutenagement qui devraient ecirctre abordeacutees sont retrait

engraissement de la plage ou structures rigides de protection (figure 119) Dans cet ouvrage

reacutecent les auteurs reacuteservent les structures rigides de protection (armor) aux situations dans

42

lesquelles il nest pas possible de faire autrement agrave savoir si des lieux historiques des

infrastructures vitales ou si leacutequiteacute sont menaceacutes Ceci ne semble pas pour le moment ecirctre

lusage geacuteneacuteral ni des populations ni des gestionnaires Pour faire la diffeacuterence entre le retrait

(retreat) et les recharges en sable (nourish) ils se basent sur deux critegraveres le taux de recul agrave

long terme etou la valeur eacuteconomique des terres menaceacutees Des chiffres de taux de recul sont

eacutevoqueacutes agrave partir desquels les solutions semblent les mieux adapteacutees dapregraves les auteurs Pour

parler de taux de recul faible il faut que celui-ci soit infeacuterieur agrave 07 m par an dans ce cas un

engraissement de la plage est preacuteconiseacute Et pour parler de taux eacuteleveacute il faut quil soit

supeacuterieur agrave 2 agrave 3 megravetres par an dans ce cas cest un retrait qui est preacuteconiseacute Cela laisse donc

une marge de manœuvre importante pour les deacutecideurs qui peuvent alors uti liser la valeur

eacuteconomique de larriegravere-cocircte pour baser leur choix (mecircme sil ny pas de valeurs

eacuteconomiques preacuteciseacutees) Mais on agit ici toujours de maniegravere reacuteactive une fois que le

problegraveme et le risque pour les infrastructures sest manifesteacute Ce modegravele deacutecisionnel doit

cependant ecirctre adapteacute aux cocirctes queacutebeacutecoises en y ajoutant dautres critegraveres car la recharge

nest pas possible dans tous les milieux (falaises notamment) et possegravede un coucirct qui peut ecirctre

important De plus le problegraveme de choix se pose lorsque les taux deacuterosion se situent agrave

linteacuterieur dune fourchette (entre 07 et 2 rnan) Lanalyse coucirctavantage nest pas proposeacutee

mais permettrait daffiner les deacutecisions

142 Comparer des possibiliteacutes de zonage

Eacutetant donneacute la multitude doptions dameacutenagement cocirctier qui soffre il est important

didentifier quel serait le meilleur zonage pour une zone cocirctiegravere en particulier Diffeacuterents

eacuteleacutements de comparaison pourraient alors ecirctre retenus tels que le coucirct de mise en place et

deacutelaboration le coucirct dune anticipation face agrave celui dune reacuteaction posteacuterieure le nombre de

bacirctiments agrave risque les limitations eacuteconomiques non neacutecessaires Linteacuterecirct collectif face agrave

linteacuterecirct particulier pourrait aussi ecirctre pris en compte Le fait que la gestion se doit decirctre

reacutealiseacutee en fonction de linteacuterecirct du groupe et non dune personne en particulier devrait ecirctre

mis en avant Les comparaisons devraient se faire avec dautres zonages ou avec dautres

actions ou inactions possibles Quelques comparaisons eacuteconomiques existent entre action et

43

inaction agrave savoir celle de Stern (2007) agrave une eacutechelle mondiale ou celle de Peng et al (2006) agrave

propos de la comparaison entre limplantation dun plan de gestion inteacutegreacutee de la zone cocirctiegravere

en Chine versus linaction Cependant il nexiste pas encore de litteacuterature sur ce sujet agrave une

eacutechelle locale pour aider les deacutecideurs agrave faire des choix entre deux actions Ainsi il ny a pas

de meacutethodologie sur laquelle se baser pour identifier quels eacuteleacutements il faut consideacuterer lors de

ce choix

Morneau et al (2001) PoJomeacute et al (2005) ainsi que Cooper et McKenna (2008)

eacutevoquent lutilisation de la meacutethode danalyse coucirctbeacuteneacutefice pour choisir la mei lIeure option

dameacutenagement Cependant cette meacutethode reste plus adapteacutee agrave la comparaison de solutions

laquo postraquo probleacutematique quagrave la comparaison de solutions de zonages qui doivent se faire en

amont De plus cest encore une meacutethode en deacuteveloppement pour laquelle il n y a pas de

consensus sur quels seraient les eacuteleacutements agrave consideacuterer biens mateacuteriels beacuteneacutefices non

moneacutetaires reacutesultant de la localisation avantage lieacute agrave lutilisation de la plage prix dun

eacutecosystegraveme sain coucirct dun deacutesagreacutement visuel prix lieacute agrave une tranquilliteacute desprit (Cooper

et McKenna 2008)

Un choix ne serait plus neacutecessaire si lon connaissait avec preacutecision leacutevolution

certaine de la cocircte Il est donc possible de se demander sil serait possible dutiliser des

modegraveles 3D pour preacutedire leacutevolution des systegravemes et apporter des solutions preacutecises aux

ameacutenagistes en leur fournissant des donneacutees deacutevolution pour chaque secteur

Malheureusement les processus naturels et leurs interactions sont encore trop complexes

pour permettre une telle utilisation des modegraveles 3D (Whitehouse et Sutherland 2001) Ainsi

choisir le zonage le plus efficace parmi des options theacuteoriques est toujours indispensable

143 Deacutefinir un horizon dameacutenagement

Un eacuteleacutement important agrave consideacuterer lors du choix du zonage est son horizon de

gestion En effet il peut varier consideacuterablement entre 20 30 50 voir 100 ans ou ne pas ecirctre

deacutefini Dans lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges sur la Cocircte-Nord (Dubois et al

44

2005) deux horizons sont utiliseacutes agrave savoir 30 ans dans les zones municipales et 100 ans dans

les secteurs hors des municipaliteacutes (soit les terres gouvernementales) Dautres utilisent un

horizon de 50 ans notamment en raison de sa concordance avec la peacuteriode utiliseacutee pour les

modegraveles de preacutevision climatique ou encore avec la dureacutee de vie de certaines infrastructures

(Bernatchez et al 2008 a Winckel et al 2008 Clark 1996) Dautres procircnent 100 ans

comme Davidson-Arnott (2005) laquo It seems prudent to take 100 years as the horizon for most

planning exercises in the coastal zone and as a reasonable goal for the development of

integrated coastal zone management raquo Le choix entre ces diffeacuterents horizons nest pas

discuteacute et est donc laisseacute agrave la discreacutetion des deacutecideurs selon leurs objectifs et la dureacutee de vie

preacutevue des constructions (habitation hocircpital voie de communication ) Geacuteneacuteralement

utiliser un horizon dameacutenagement de lordre de 50 ans pourrait ecirctre agrave privileacutegier compte

tenu des cycles de vie des bacirctiments (Sorensen et McCreary 1990) des possibiliteacutes

eacuteconomiques ainsi que des possibiliteacutes de projections climatiques et des aleacuteas

Des horizons de mise agrave jour des zonages sont eacutegalement proposeacutes par plusieurs

auteurs afin de rendre les plans de gestion plus modulables (Clark 1996 Stewart et al 2003

Paskoff 2004) Un recalcul peacuteriodique de la zone deacuterosion tous les 5 ou 10 ans serait ainsi

souhaitable (Clark 1996) Le recalcul pourrait aussi ecirctre effectueacute agrave mi-terme de l horizon de

gestion ainsi que peu avant le terme (Dubois et al 2005) afin de prendre en compte agrave la fois

le deacuteplacement du trait de cocircte (pour reacuteajuster lemplacement du zonage) et les modifications

dans les processus

Ainsi si la litteacuterature sattardant agrave la reacuteduction et agrave ladaptation aux risques semble

saccorder sur le fait que le zonage est un bon outil il ne ressort pas de consensus sur la

maniegravere dopeacuterer ce zonage ni sur quels eacuteleacutements le baser Plusieurs meacutethodes sont ainsi

exposeacutees selon les endroits et selon les auteurs sans toutefois quil se deacutegage deacuteleacutements

permettant de privileacutegier lune ou lautre II nexiste pas deacutetude qui mesure limpact de la

mise en place dun zonage sur leacutevolution de loccupation des terres et sur leacutevolution des

risques pour une popu lation Ce meacutemoire sattachera donc agrave combler ces lacunes pour

contribuer agrave une meilleure gestion des risques littoraux dans le contexte actuel de

changements climatiques

CHAPITRE 11

MEacuteTHODOLOGIE

La meacutethodologie utiliseacutee sappuie sur une caracteacuterisation preacutecise de lenvironnement

de la municipaliteacute de Perceacute tant dun point de vue physique quhumain Cela permettra de

reacutepondre efficacement aux deux objectifs principaux de ce projet qui sont de connaicirctre tant

les impacts que lefficaciteacute des zonages des risques

Lapproche utiliseacutee comprend ainsi Jeacutevolution du secteur deacutetude [inteacutegration des

changements environnementaux la comparaison des zonages leacutevaluation des coucircts lieacutes aux

risques cocirctiers la deacutemarche des rencontres avec le milieu et enfin un traitement de toutes

ces informations au sein dun systegraveme dinformation geacuteographique

46

21 Caracteacuterisation de la cocircte agrave [eacutetude

La caracteacuterisation physique de la cocircte du secteur agrave leacutetude se base sur la distinction

de segments homogegravenes dapregraves leur nature geacuteomorphologique Cette segmentation a eacuteteacute

eacutelaboreacutee par le Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (UQAR)

Pour cela plusieurs caracteacuteristiques sont releveacutees (tableau 21) Elle a eacuteteacute effectueacutee sur le

terrain en 2006 et compleacuteteacutee agrave laide de videacuteographies obliques heacuteliporteacutees du secteur

(Environnement Canada 2005) et des cattes geacuteologiques Le trait de cocircte a eacuteteacute traceacute sur les

orthophotographies au 1 40000 de 2001 dans un systegraveme dinformation geacuteographique

(ArcGIS 91 et 92) Il a eacuteteacute diviseacute en 146 segments dont la longueur varie entre 6 megravetres et

69 kilomegravetres Le trait de cocircte correspond au sommet des falaises dans les secteurs concerneacutes

ou agrave la limite de la veacutegeacutetation pour la flegraveche littorale et les terrasses de plage

Tableau 21 Caracteacuteristiques de la cocircte recueillies lors de la segmentation

Caracteacuteristique Utilisation Type de cocircte Faciegraves littoral geacuteomorphologie de la cocircte eacutenergie de la cocircte

Hauteur Aleacuteas potentiels (possibiliteacute de mouvements de masse) Lithologie Dureteacute possibiliteacute dalteacuteration prise en charge des seacutediments

Meacutecanismes deacutevolution de la cocircteProcessus actifs rythme de recul causes de leacuterosion

Etat deacutequilibre du systegravemePlage alleacutenuation de ]eacutenergie des vagues

Largeur Quantiteacute de seacutediments preacutesents eacutetat du systegraveme Pendage des couches

Types daleacuteas preacutesents (glissements en plans vs eacutecroulement)rocheuses

Artificialiteacute Probleacutematique de leacuterosion (type et eacutetat) (impacts potentiels Qualiteacute de lentretien)

Alteacuteration de la roche Type et intensiteacute des processus actifs fragiliteacute de la roche(qualitatif)

Etat de la cocircte Etat vis-agrave-vis de leacuterosion

La caracteacuterisation fine des falaises rocheuses a eacuteteacute reacutealiseacutee au moyen de visites sur le

terrain de videacuteographies aeacuteroporteacutees et de cartes geacuteologiques Le degreacute dalteacuteration des

roches est une eacutevaluation qualitative du degreacute de fragilisation des roches et de leur

effritement Le pendage repreacutesente linclinaison des couches seacutedimentaires preacutesentes dans les

roches au niveau de la falaise

47

Une caracteacuterisation de loccupation humaine de la cocircte a eacutegalement eacuteteacute effectueacutee

Elle visait agrave identifier de maniegravere lineacuteaire quelles eacutetaient les formes doccupations humaines

preacutesentes sur larriegravere-cocircte Pour cela une bande de 150 megravetres en arriegravere du trait de cocircte a

eacuteteacute utiliseacutee Les diffeacuterentes cateacutegories doccupation possible sont patrimoniale service

public industrielle reacutecreacuteative portuaire commerciale (tant commerces locaux que

touristiques) villeacutegiature (chalets) reacutesidentielle voie de communication (une sous-cateacutegorie

a eacuteteacute effectueacutee entre la voie ferreacutee la route nationale 132 et les voies locales) naturelle

friche et agricole Eacutetait toujours retenue la premiegravere occupation agrave proximiteacute de la cocircte En cas

de double utilisation loccupation principale eacutetait consideacutereacutee La caracteacuterisation a eacuteteacute reacutealiseacutee

agrave laide des orthophotographies au 140000 du secteur ainsi que du trait de cocircte du LDGIZC

Loccupation humaine a eacuteteacute inventorieacutee agrave laide du rocircle deacutevaluation fonciegravere fourni par le

MAMR (2006) de la couche des voies de communication de la base de donneacutees

topographiques au 1120000 du Queacutebec de Jinterpreacutetation des photographies aeacuteriennes ainsi

que des connaissances acquises sur le terrain

22 Eacutevolution du secteur deacutetude

Afin de comprendre au mieux comment la cocircte est susceptible deacutevoluer dans le

futur il est neacutecessaire de connaicirctre et de comprendre son eacutevolution passeacutee Leacutevolution du

secteur deacutetude a eacuteteacute reacutealiseacutee agrave laide de couvertures de photographies aeacuteriennes datant des

anneacutees 1934 1963 1975 1980 1992 (geacuteoreacutefeacuterencement de Bernatchez et al 2008 a agrave laide

des orthophotographies de 2001) ainsi que des orthophotographies de 2001

22 Eacutevolution historique de loccupation du territoire

Loccupation des terres a eacuteteacute deacutetermineacutee par photo-interpreacutetation pour une bande

cocirctiegravere dune largeur de 1 km agrave partir de la ligne de rivage de 2001 (carte 21) Afin de rendre

les comparaisons possibles entre toutes les anneacutees les zones manquantes pour au moins une

48

couverture de photographies ont eacuteteacute supprimeacutees de lanalyse pour toutes les autres anneacutees

Ainsi une zone de 3 483 hectares a eacuteteacute caracteacuteriseacutee

Une telle analyse diachronique de photographies aeacuteriennes a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee

par Robin et Verger (1996) en France entre 1960 et 1990 Leur analyse ne seacutetendait

cependant que dans les 500 premiers megravetres longeant les cocirctes et visait seulement leacutevolution

de lurbanisation

Pour chaque couverture de photographies la position et le type des voies de

communication la localisation des uniteacutes durbanisation (bacirctiments) les superficies boiseacutees

ainsi que les superficies en friche et les terrains agricoles ont eacuteteacute deacutelimiteacutes Ces eacuteleacutements

geacuteographiques ont eacuteteacute repreacutesenteacutes par numeacuterisation de polygones de polylignes et de points

dans ArcGIS 91 et 92 De plus gracircce agrave des photographies aeacuteriennes obliques de 1927

(BANQ 2009) et au rocircle deacutevaluation fonciegravere de 2006 (MAMR) il a eacuteteacute possible en plus du

nombre de caracteacuteriser leacutevolution du type de bacirctiments pour deux secteurs (en jaune sur la

carte) agrave savoir le village de Perceacute et celui de Cap-dEspoir au niveau de lancien quai

(carte 21)

49

Secteur agrave leacutetude Correspond au 1er km agrave partir de la ligne de rivage (sauf lacune de photographies aeacuteriennes)

Secteur deacutetude de preacutecision Il Correspond aux villages de Perceacute el de L-I Cap-dEspoir (eacutetude approfondie gracircce

aux photographies obliques)

NI o 1250 2500 5000 __-====- megravetres

Cartographie Susan Drejza 2009 + Carte 21 Zones utiliseacutees pour la photo-interpreacutetation

50

222 Eacutevolution de la cocircte

La position des anciens traits de cocircte provient du Laboratoire de dynamique et de

gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de lUQAR et a eacuteteacute obtenue agrave laide des photographies

aeacuteriennes geacuteoreacutefeacuterenceacutees ou des orthophotographies (Bernatchez et al 2008 a) Cela a

permis de calculer les taux de recul historique du trait de cocircte provoqueacutes par leacuterosion

cocirctiegravere La meacutethode retenue pour cette analyse a eacuteteacute de comparer le trait de cocircte avec une

ligne fixe en arriegravere-cocircte afin de minimiser les marges derreur (Bernatchez et al 2008 a) Le

secteur de Cannes-de-Roches (voir carte 32) na pas pu ecirctre utiliseacute car les distorsions dues

aux parois verticales abruptes eacutetaient trop importantes ce secteur est donc exclu de notre

analyse Nous utiliserons ici les donneacutees produites par cette eacutetude

Les taux de recul actuels de la cocircte reacutesultent dun reacuteseau de suivi implanteacute depuis

2005 par le Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de lUQAR

Ces taux releveacutes annuellement sont mesureacutes agrave laide de 49 bornes repegraveres installeacutees agrave une

distance fixe en arriegravere du trait de cocircte (Bernatchez 2006)

Concernant lenvironnement humain cest principalement lartificialisation de la

ligne de rivage qui sera utiliseacutee Leacutevolution des ouvrages de protection sur la ligne de rivage

a eacuteteacute effectueacutee par photo-interpreacutetation par Friesinger (2009)

23 Projection de leacutevolution preacutevue de la cocircte

Des projections deacutevolution cocirctiegravere pour lhorizon 2050 ont eacuteteacute utiliseacutees (reacutealiseacutees par

Bernatchez et al 2008 a) Celles-ci incluent notamment les impacts de plusieurs

changements de tenvironnement physique tels que les preacutecipitations (quantiteacute et cateacutegorie)

les tempeacuteratures les redoux hivernaux les tempecirctes et les glaces de mer Lanalyse des

donneacutees brutes a eacuteteacute effectueacutee par des groupes de recherche et des experts speacutecialiseacutes dans

ces domaines (Senneville et Saucier 2008 Jolivet et Bernatchez 2008) Plusieurs sceacutenarios

deacutevolution ont eacuteteacute deacutefinis agrave savoir un sceacutenario optimiste (S 1) tablant sur une poursuite de

51

leacuterosion telle quelle a eu cours en moyenne depuis 1934 un sceacutenario modeacutereacute (S2) et un

sceacutenario pessimiste (S3) (tableau 22) Parmi les trois sceacutenarios proposeacutes pour chaque

segment il a eacuteteacute choisi le sceacutenario qui serait le plus probable compte tenu des modifications

environnementales appreacutehendeacutees (Bernatchez et al 2008 a) Ce sceacutenario le plus probable

(SP) sera utiliseacute dans cette eacutetude comme reacutefeacuterence pour lemplacement du trait de cocircte en

2050

Tableau 22 Sceacutenarios deacutevolution de la cocircte pour 2050

Sceacutenarios pour 2050 Description

51 Sceacutenario optimiste Il ny aura pas de modification de leacuterosion cocirctiegravere en Taux de deacuteplacement moyen historique de la ligne raison des changements climatiques La sensibiliteacute de rivage (entre les photos les plus anciennes et les du littoral aux changements climatiques sera faible plus reacutecentes) ou nulle

52 Sceacutenario modeacutereacute

Taux deacuterosion moyen mesureacute pour un intervalle de Il Y aura une probable acceacuteleacuteration de leacuterosion 10 agrave 15 ans ougrave leacuterosion a eacuteteacute la plus intense parmi cocirctiegravere en raison des changements climatiques toutes les peacuteriodes

53 Sceacutenario pessimiste

Taux moyens des valeurs supeacuterieures agrave la moyenne Il Y aura une acceacuteleacuteration eacuteleveacutee de leacuterosion cocirctiegravere des taux de recul pour un intervalle de 10 ou 15 ans en raison des changements climatiques et des ougrave leacuterosion a eacuteteacute la plus intense parmi toutes les facteurs anthropiques aggravants peacuteriodes

Modifiumleacute de Bernalchez et al (2008 b)

24 Comparaison des zonages

Diffeacuterents zonages potentiels ou appliqueacutes dans le secteur (tableau 13) ont eacuteteacute

cartographieacutes avec preacutecision dans un Systegraveme dInformation Geacuteographique (SIG) afin de

pouvoir les analyser et les comparer Le logiciel utiliseacute est ArcGIS (version 91 et 92)

Certains des zonages ont ducirc ecirctre adapteacutes agrave la geacuteomorphologie du littoral de Perceacute mais

lesprit et lhorizon de gestion du zonage initial ont eacuteteacute respecteacutes

Le zonage eacutelaboreacute pour la Cocircte-Nord (Dubois et al 2005) a ducirc ecirctre adapteacute aux

particulariteacutes de la Gaspeacutesie car les falaises rocheuses de Perceacute sont constitueacutees de roches

seacutedimentaires alors que celles de la Cocircte-Nord sont formeacutees de roches igneacutees Les auteurs

52

avaient donc conseilleacute une eacutetude plus approfondie des secteurs de cocircte agrave falaises de roche

seacutedimentaire mais ne proposaient pas une marge fixe pour ce type de cocircte (Dubois et al

2005) La diffeacuterence dans la reacutesistance agrave leacuterosion est importante Ainsi les aleacuteas sont

dintensiteacutes variables Les principes de gestion et de marges de seacutecuriteacute deacuteveloppeacutes sur la

Cocircte-Nord ne peuvent donc pas tous ecirctre repris tels quels sur la peacuteninsule gaspeacutesienne mais

devront ecirctre adapteacutes en conservant lesprit dorigine Sur la Cocircte-Nord le recul des falaises

nest pas significatif (sur une longueur de vie humaine) cest pour cela que les marges sont

seulement de 10 ou 15 megravetres Ces marges sont suffisantes dans le cas dune stabi liteacute du trait

de cocircte pour ecirctre suffisamment eacuteloigneacute des vagues et des influences maritimes majeures

Cependant en Gaspeacutesie le recul de la ligne de rivage subit une variation spatiale due agrave

leacuterosion Deux eacutetapes dadaptation du zonage de la Cocircte-Nord sont donc neacutecessaires pour

ces falaises seacutedimentaires 1) preacutevoir ougrave sera le trait de cocircte dans 30 ans selon la moyenne

des taux de reculs supeacuterieurs et 2) ajouter 15 megravetres pour que les constructions soient

toujours seacutecuritaires dans 50 ans (voir annexe 3 tableau reacutecapitulatif des taux modifieacute de

Dubois et al 2005)

Les comparaisons effectueacutees entre les zonages agrave leacutetude et leacuterosion la plus probable (SP) ont

permis de deacuteterminer (figure 21)

des superficies non zoneacutees par les diffeacuterentes lois dameacutenagement mais qui seront agrave

risque dans le futur lintensiteacute de leacuterosion future est sous-estimeacutee dans ces zones

des superficies zoneacutees agrave tOIt par les diffeacuterentes lois dameacutenagement agrave contrario

lintensiteacute du zonage de ces secteurs est surestimeacutee

des zones dadeacutequation du zonage avec les projections des futures conditions cocirctiegraveres

(adeacutequation totale ou quasi totale)

53

Surface agrave risque mais non zoneacutee

Surface soustraite agrave un deacuteveloppement

Adeacutequation du zonage et de

leacutevolution probable

Eacutevolution probable

Zonage agrave comparer

Infrastructure de protection (promenade municipale mur )

Figure 21 Comparaison des zonages avec leacutevolution probable du trait de cocircte

25 Eacutevaluation des coucircts

Afin deacutetablir les conseacutequences financiegraveres possibles relieacutees agrave la perte des

infrastructures agrave risque dans la zone cocirctiegravere une eacutevaluation de leur valeur et de leur type a eacuteteacute

effectueacutee Les infrastructures prises en compte pour cette eacutevaluation sont le cadre bacircti ainsi

que les voies de communication Agrave laide dun SIG tous les eacuteleacutements inclus dans les

peacuterimegravetres affecteacutes par leacuterosion future ont eacuteteacute recenseacutes selon le sceacutenario probable envisageacute

ainsi quen fonction des diffeacuterents zonages possibles (Drejza et Bernatchez 200S)

54

Le deacutecompte de ces eacuteleacutements leur localisation et leur typologie proviennent des donneacutees

suivantes

le rocircle deacutevaluation fonciegravere fourni par le MAMR (2006) qui comprend la localisation

de chaque uniteacute deacutevaluation fonciegravere sa valeur et son type dutilisation

un inventaire des bacirctiments reacutealiseacute par photo-interpreacutetation eacutetant donneacute quune uniteacute

deacutevaluation municipale peut comprendre plusieurs bacirctiments ou aucun

la couche des voies de communication de la base de donneacutees topographiques au

120000 du Queacutebec (localisation et typologie) ainsi que le traccedilage effectueacute pour mettre

agrave jour ces voies de communication et les voies ferreacutees agrave laide des orthophotographies

de 200

Par la suite le coucirct de ces infrastructures a eacuteteacute calculeacute agrave laide des donneacutees suivantes

la valeur de chaque uniteacute du rocircle deacutevaluation fonciegravere soit le bacirctiment le terrain et

limmeuble (ensemble de luniteacute soit le terrain et le bacirctiment)

la valeur moyenne de reconstruction des routes selon leur type utiliseacutee par le ministegravere

des Transports du Queacutebec pour les routes dont il a la charge (Labbeacute D ingeacutenieur au

MTQ communication personnelle 2007)

la valeur de reconstruction moyenne des routes municipales selon leur type (Andreacute

Fortin de Progest-Gapseacute firme dingeacutenieurs-conseils communication personnelle

2007)

la moyenne des valeurs estimeacutees de reconstruction de la voie ferreacutee (Olivier Demers

Corporation des Chemins de fer de la Gaspeacutesie communication personnelle 2007)

26 Rencontres avec le milieu

Des rencontres avec le milieu ont eu lieu dans le but deffectuer une validation des

donneacutees existantes et de connaicirctre leurs besoins et enjeux Pour cela des entrevues ont eacuteteacute

reacutealiseacutees avec des repreacutesentants le responsable de lameacutenagement de la MRC (Feacutelix Caron)

le directeur de lurbanisme et responsable des permis de construction de la municipaliteacute

(Ghislain Pitre) et la repreacutesentante de lassociation laquoConservation de la natureraquo (Geneviegraveve

Leroux) Une participation agrave la consultation publique concernant le nouveau scheacutema

55

dameacutenagement de la MRC (II mars 2008) a eacutegalement permis de connaicirctre directement

lavis de la population Il a eacutegalement eacuteteacute possible de participer agrave la table de concertation que

le consortium Ouranos avait mise en place avec tous les repreacutesentants du milieu (19 juin

2007) Enfin une participation agrave un atelier de formation et deacutechanges sur leacuterosion organiseacute

le 17 avril 2008 par le comiteacute ZIP Baie des Chaleurs et le LDGIZC de lUQAR (Belzile

2008) a permis de recueillir plusieurs avis et besoins Le but de ces entrevues et rencontres

eacutetait de mieux comprendre dans quelle mesure le zonage des risques est appliqueacute compris et

expliqueacute agrave la population et dans quelle mesure il a un impact socio-eacuteconomique ainsi quun

impact sur la protection faunique et fJoristique des habitats cocirctiers

27 Traitement des donneacutees dans un SIG

Les multiples informations recueillies ont eacuteteacute traiteacutees dans un SIG agrave laide dArcGIS

91 puis 92 Ce puissant outil danalyse des donneacutees dans un cadre de reacutefeacuterence spatiale a

permis lextraction de nombreuses donneacutees secondaires Il permet en effet la superposition et

la recherche de proximiteacute Lutilisation des SIG pour ce type de probleacutematique de gestion

semble ecirctre une meacutethode reconnue (Klein el al 1999 et 2001 ZeidJer 1997 Lajoie 2006

Tolvanen et Kalliola 2008) En effet les SIG sont un outil puissant dinteacutegration de multiples

donneacutees et de leurs repreacutesentations spatiales

laquo Appropriate frameworks such as Geographic Information System (GIS) are strongly advised in ICM [integrated coastal management] applications primarily for coastal data management and database support Once arranged a GIS system can be employed for a good many destinations serving the purpose of both vulnerability assessments ICM planning and other projects in the coastal zoneraquo (Zeidler 1997 p49)

Les traitements qui ont eacuteteacute effectueacutes comprennent une panoplie doutils et danalyses

spatiales diffeacuterents Divers types de fichier de formes (ou shapefiles) ont eacuteteacute utiliseacutes agrave savoir

des points correspondants aux bacirctiments des polylignes correspondants aux voies de

communication et au trait de cocircte et des polygones correspondants aux possibiliteacutes

deacutevolution de la cocircte aux zonages et agrave loccupation humaine du territoire Les propositions

de marges preacutesenteacutees par les zonages ont eacuteteacute transposeacutees en polygones agrave laide de zones

56

tampons partant du trait de cocircte le plus reacutecent et le plus preacutecis existant pour le secteur Les

outils de superpositions spatiales (clip erase) et de proximiteacute (buffer select by attributes) ont

permis dextraire de multiples donneacutees deacutecompte des bacirctiments inclus dans les diverses

propositions de zonage longueur de voies de communication agrave proximiteacute de la cocircte

proximiteacute des infrastructures vis-agrave-vis de la cocircte Les superficies des zonages ont eacuteteacute

calcu leacutees et compareacutees afin de deacuteterminer pour chaque segment ladeacutequation ou non du

zonage avec leacutevolution future de la cocircte

CHAPITRE III

DESCRIPTION DU SITE DEacuteTUDE

Afin de reacutepondre aux objectifs du preacutesent meacutemoire une eacutetude de cas a eacuteteacute reacutealiseacutee

Le territoire deacutetude preacutesente 706 km de cocirctes et se trouve dans la MRC du Rocher-Perceacute

dans la reacutegion administrative de Gaspeacutesie-Icircles-de-la-Madeleine (carte 31) dans lEst du

Queacutebec (Canada) Le territoire agrave leacutetude se situe plus preacuteciseacutement dans la municipaliteacute de

Perceacute entre la pointe Saint-Pierre au nord et le cap dEspoir au sud (carte 32)

Queacutebec

bull Perceacute __eacuteoI bullQutboc RmouslO

n cgt l (1)

w N

t ecirc ( VJ

0shy(1) Pointe-Saint-Pierre

cgt N o l (1)

Cannes-de-Roches

0shy(1)

2 0shy(1)

0shy(1)

~ () (1)

Cap-Despoir

Village de Perceacute ~~

ltlt0ltjY

1-0~~ Leacutegende

-shy Routes et rues

++ Voie terreacutee

~ bull Bacirctiments

Fond de carte base de donneacutees topographiques du Queacutebec au 120000 lYonaagraventuœ p ~

~ 1250 2 500 3750 5 o~

Cartographie Susan Orejza 2009 VI 00

59

3] Contexte physique

3 J Caracteacuteristiques geacuteomorphologiques

bull Types de cocirctes

Le trait de cocircte est pour plus de 55 constitueacute de falaises rocheuses (tableau 31 et

carte 33) Les autres types de cocircte sont les terrasses de plage qui se retrouvent

principalement dans le fond des anses rocheuses ou des zones abriteacutees (en 17 endroits sur le

territoire) et une flegraveche littorale qui repreacutesente agrave elle seule 15 de la longueur totale de la

cocircte En arriegravere de la flegraveche littorale se trouve une cocircte agrave marais maritime qui compte pour

20 de la longueur totale de la cocircte La flegraveche ainsi que Je marais maritime quelle protegravege

sont appeleacutes laquobarachois raquo dans Je vocabulaire reacutegional La longueur des cocirctes correspond agrave

leur longueur avant la modification humaine cest-agrave-dire sans le surplus lieacute aux

infrastructures portuaires (quais digues jeteacutees installations industrielles) qui occupent 4 567

megravetres de rivage

Tableau 31 Types de cocircte du secteur deacutetude

Longueur Type de cocircte m

Falaise rocheuse 38949 553 Terrasse de plage 6114 87 Flegraveche littorale 11 196 159 Marais maritime 14181 201

TOTAL 70440 100

Voir deacutefinition des termes en Annexe 1

Les proportions des divers types de cocircte sont comparables agrave celles observeacutees dans le

reste de la baie des Chaleurs (LDGIZC 2009) et du Queacutebec maritime laurentien (Bernatchez

et Quintin 2005) tel quexposeacute au tableau 32 Cela rend donc le secteur deacutetude repreacutesentatif

dune situation plus reacutegionale

60

Tableau 32 Reacutepartition des types de cocircte selon les secteurs consideacutereacutes (pourcentage de la longueur de cocircte)

Type de cocircte Perceacute Baie des Chaleurs Queacutebec maritime Falaise rocheuse 55 46 50 Flegraveche littorale 16 18 5

Terrasse de plage 9 13 17 Marais maritime 20 20 10 Cocircte deltaiumlque 0 3 15

Autre 0 0 3 (Source LDGIZC 2009 et Bernatchez et QUIntIn 2005)

LongueurType de cocircte Pictogrammem

Falaise rocheuse 38948 5521

Terrasse de plage 6114 867

Flegraveche littorale 11 195 1587

Marais maritime 14180 2010

Anificialiseacute (port) 106 015 TOTAL 70545 100

LAnse-agrave-Beaufils

-zttKR 0 2 500 5000

Fond de Clt1rte base de donnees topographiques du QUQbec au 120000 ~ megravetres Donnees LOGieZ Universiteacute du Queacutebec agrave Rimouski Cartographie Susan OreJZa 2009

Carte 33 Types de cocircte de Perceacute

bull Geacuteologie reacutegionale

Les formations rocheuses du secteur sont toutes dorigine seacutedimentaire (tableau 33) Ainsi

bien que presque la moitieacute des cocirctes soit de nature rocheuse cela ne signifie pas une absence

de processus naturels

61

Tableau 33 Lithologie des falaises rocheuses de Perceacute

Lithologie des falaises Longueur (m) dominante gregraves et conglomeacuterat 21 346 548

dominante gregraves 11 357 292 dominante calcaire 5684 146

lithologie non deacutetermineacutee 561 14 TOTAL 38948 1000

Les roches seacutedimentaires preacutesentes sont principalement des gregraves des conglomeacuterats

(formation de Bonaventure) des calcaires et des mudstones (Daigneault 2001) Celles-ci

affleurent dans les falaises vives de la cocircte et sont ainsi soumises agrave des processus importants

dalteacuteration tels que la meacuteteacuteorisation et la geacutelifraction qui en modifient la structure physique

et chimique (tableau 34) ainsi quagrave des mouvements de masse De plus le secteur des

Cannes de Roches est un secteur ougrave le nombre de failles et de fractures est important

entraicircnant de nombreux mouvements de masse Le projet de scheacutema dameacutenagement de la

MRC du Rocher-Perceacute (2005) y a dailleurs inventorieacute une zone agrave risque naturel de

glissements de terrain et de mouvements de masse

Tableau 34 Degreacute dalteacuteration des falaises rocheuses de Perceacute

Degreacute dalteacuteration des falaises Longueur(m) fortement alteacutereacute 25830 663

moyennement alteacuteleacute 272 07 faiblement alteacutereacute 1 640 42

non alteacutereacute 5442 140 non deacutetermineacute 5766 148

TOTAL 38950 100

312 Dynamique littorale

bull Eacutetat des cocirctes

Les cocirctes agrave leacutetude sont principalement actives (plus de 65 ) Seulement 2 sont

consideacutereacutees comme stablesveacutegeacutetaliseacutees (tableau 35 et carte 34)

62

Tableau 35 Eacutetat de la cocircte de Perceacute en 2006

Etat de la cocircte Longueur (m) veacutegeacutetaliseacutee 1 138 22

semi-veacutegeacutetaliseacutee 7375 145 active 33208 651

artificielle 9278 182 TOTAL 50999 100

La zone en arriegravere du barachois na pas eacuteteacute caracteacuteriseacutee

Voir deacutefinition des termes en annexe 2

Eacutetat de la cocircte

-active

semi-veacutegeacutetaliseacutee

- veacutegeacutetaliseacutee

-- artificielle

~ donneacutees non disponibles

PointeshyCoin-du-Banc Saint-Pierre

Caps des Cannes de Roches

Cap-dEspoi~

o_-===-1250 2500 SOOOmeacutetres Fond dl) cartamp base dl) donnecirces topographiques du Queacutebec au 120000 Donnecirces LOGieZ Universiteacute du Ouebec Ocirc Rimouski Cartographie Susan Oreza 2009

Carte 34 Eacutetat de la cocircte agrave Perceacute

bull Artificialisation

Actuellement 182 de la longueur totale de la cocircte a eacuteteacute artificialiseacute ce qui deacutenote

Jimportance des problegravemes de risques cocirctiers pour les habitants du secteur Ces cocirctes ont eacuteteacute

modifieacutees par lhomme par limplantation denrochements de murets de zones portuaires de

rampes de mise agrave leau etou de remblais Si lon analyse Jeacutevolution de Jartificialiteacute

63

(Friesinger 2009) preacutesenteacutee au tableau 36 on peut constater que les longueurs artificialiseacutees

ont eacuteteacute multiplieacutees par 30 depuis 1934 Une importante hausse peut ecirctre constateacutee dans les

anneacutees 70 durant lesquelles les longueurs artificialiseacutees ont eacuteteacute multiplieacutees par 12

Tableau 36 Eacutevolution de lartificialisation de la ligne de rivage de Perceacute

Anneacutee Longueur (m) dartificialiteacute 1934 292 06 1963 566 12 1975 6853 140 1980 7495 153 1992 8086 166 2001 9 111 179 2006 9278 182

(Source Fnesmger 2009)

313 Dynamique hydroseacutedimentaire

bull Contexte mareacutegraphique

Le secteur de Perceacute est situeacute dans un environnement microtidal avec des mareacutees moyennes de

llm ayant un cycle mixte semi-diurne (Service hydrographique du Canada 2009) Lors des

grandes mareacutees la ligne des pleines mers supeacuterieures peut atteindre 17 m et le niveau

maximal enregistreacute a eacuteteacute de 23 m (Service hydrographique du Canada 2009) Les mareacutees

geacutenegraverent des courants cocirctiers pouvant atteindre 11 nœud lors du flot et 07 nœud lors du

jusant (Service hydrographique du Canada 2009)

bull Niveau marin relatif

En Gaspeacutesie le niveau marin relatif est en hausse et la reacutegion de la baie des Chaleurs est en

eacutetat de submersion nette (Koohzare et al 2008) Les donneacutees les plus fiables agrave proximiteacute de

la baie des Chaleurs sont celles de la station dEscuminac au Nouveau-Brunswick et

indiquent une tendance agrave la hausse du niveau marin relatif de 20 cmsiegravecle [soit 2 mman]

(Parkes et al 2006) Ces valeurs devraient ecirctre assez proches jusquau secteur de Perceacute si on

se fie aussi au modegravele geacuteophysique de Tarasov et Peltier (2004) En effet Je sud de la

Gaspeacutesie est situeacute dans une zone daffaissement isostatique (carte 35) ce qui accentue la

64

hausse des niveaux marins Toutes les cocirctes du Queacutebec ne sont pas pareillement sensibles agrave la

hausse du niveau marin relatif mais la reacutegion de Perceacute est consideacutereacutee comme y eacutetant

modeacutereacutement sensible voire fortement pour certains secteurs tels que la flegraveche littorale (Shaw

et al 1998)

CANADA

USA Modifieacute de Koohzare et al 2008

Carte 35 Mouvements verticaux de la croucircte terrestre dans lest du Canada (en mman)

bull Cellules hydroseacutedimentaires

Comme il est important de geacuterer la cocircte en fonction des cellules hydroseacutedimentaires

coheacuterentes la fin de notre zone deacutetude correspond agrave deux pointes rocheuses soit le cap

dEspoir au sud et la pointe Saint-Pierre au nord (carte 36) Cette approche par cellules

hydroseacutedimentaires a eacuteteacute preacuteconiseacutee par Dubois (1973) et utiliseacutee sur la Cocircte-Nord dans le

cadre de leacutetude mise en place par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges (Dubois et al

2005) Dapregraves Ballinger et al (2000) il serait preacutefeacuterable deffectuer tous les plans de gestion

du littoral au niveau de chaque cellule cocirctiegravere mecircme si lauteur concegravede quen pratique cest

65

relativement difficile en termes de ressources humaines neacutecessaires car on se situe agrave une

eacutechelle locale laquo Le littoral fonctionne comme un systegraveme aucune de ses parties nest lagrave par

hasard aucune ne fonctionne isoleacutementraquo (Pinot 1998)

__ Courant de deacuterive principale

Courant de deacuterive secondaire

Caps des Cannes de Roches t

1 250 2500 5000 Susan Drelza 2009 megravetres

1- 0 Source des donnees Bernalchez et al 2008

Carte 36 Courants de deacuterive principale et secondaire du secteur de Perceacute

bull Tempecirctes

Se situant agrave lextreacutemiteacute de la baie des Chaleurs et ouvrant sur le golfe du Saint-Laurent la

ville de Perceacute est exposeacutee aux multiples tempecirctes qui peuvent y survenir Le fetch est

important principalement de lest et du sud-est (tableau 37) et nest entraveacute par presque

aucun obstacle hormis licircle Bonaventure (carte 32)

Tableau 37 Fetch auquel sont soumises les cocirctes de Perceacute

Orientation Longueur (km) lJord-est 107

Est 366 Sud-est 339

Sud 178 Sud-ouest 93

Ce sont donc principalement les tempecirctes de lest qui frappent ses cocirctes Entre 2003 et 2005

46 du nombre total des tempecirctes recenseacutees dans lEst du Queacutebec ont affecteacute la cocircte de

66

Perceacute (Savard sd) Ce sont les tempecirctes avec des vents du nord-est ou du sud-est qui

produisent les vagues qui affectent le plus le littoral de Perceacute (figure 31) Il est agrave noter que

ces tempecirctes sont celles qui produisent des surcotes sur les cocirctes (Savard et al 2008)

Nord 345 0

277

Ouest 90 Est 270

111

180 169

Sud Sav ard et al 2008

Figure 31 Direction des vagues engendreacutees par les tempecirctes du golfe du Saint-Laurent et reacutegions qui en sont affecteacutees

314 Eacutevolution de la cocircte

bull Eacutevolution historique

Leacutevolution du trait de cocircte agrave long terme a eacuteteacute tregraves variable (Bernatchez et al 2008 a)

Fluctuant de 1934 agrave 2001 entre une accreacutetion de 014 rnan pour les flegraveches littorales et un

recul de 020 rnan pour les falaises rocheuses Comme on peut le voir agrave la figure 32 les

mesures deacutevolution sont variables tant dans lespace (selon les types de cocircte) que dans le

temps (selon la peacuteriode consideacutereacutee)

67

07 10

c 06 8

(1j

Ecirc 05 04 6

C Q)

03 4 E ~ (1j0

~

02 01

O-l--lt---r-shy

-01

2 3 o lt CD J

~

~

-02 -03

--shy0CD o

~ -04 -6 0shyCD

-05 -06

-8

-07 -10

Taux de deplacement (man) o Fleacuteche littorale Deacuteplacement moyenfpeacuteriode o Basse falaise rocheuse o Terrasse de plage bull Deacuteplacement (m)

Moyenne falaise rocheuse bull Haute falaise rocheuse o Moyenne globale

o Moyenne globale sans les cocirctes artificialiseacutees

Bematchez el al 2008 a

Figure 32 Eacutevolution globale de la ligne de rivage en fonction du type de cocircte entre 1934 et 2001

bull Eacutevolution reacutecente

Depuis 2005 49 bornes implanteacutees par le LDGIZC de lUQAR permettent dobtenir des taux

deacuterosion ou daccreacutetion actuels tregraves preacutecis pour la municipaliteacute de Perceacute (Bernatchez 2006)

Les deux types de cocirctes qui sont suivies pour la municipaliteacute de Perceacute sont les falaises

rocheuses et les terrasses de plage Les premiegraveres sont affecteacutees par un taux deacuterosion moyen

de 009 rnan soit tregraves proche des taux moyens de la MRC ou de la Gaspeacutesie (respectivement

011 et 014) Pour les terrasses de plage les taux deacuterosion moyens agrave Perceacute sont de

035 rnan eacutegalement proches des taux de la MRC et de la reacutegion (respectivement 042 et

040) Le fait deffectuer des mesures annuelles permet de se rendre compte de la variabiliteacute

qui peut exister entre deux anneacutees car les processus ne suivent pas toujours deacutevolution

lineacuteaire mais souvent saccadeacutee Par exemple les terrasses de plages de Perceacute ont reculeacute en

moyenne de 014 m entre 2005 et 2006 mais de plus de 054 m lanneacutee suivante (tableau 38)

68

Tableau 38 Taux de recul moyens reacutecents dans le secteur de Perceacute (2005-2007)

Taux de recul moyens dans le secteur de Perceacute (2005 agrave 2007)

Type de cocircte Taux moyen (rnan)

terrasses de plage 035 (entre 014 et 054)

falaises rocheuses 009 (entre 006 et 012)

tout type de cocircte 014

(Source des donneacutees LDGIZC 2009)

bull Processus actifs particuliers

Les aleacuteas preacutesents sur le territoire agrave Jeacutetude sont leacuterosion par les vagues les glissements en

plan les eacuteboulements-eacuteboulis et les effondrements-eacutecroulements (calte 37) La submersion

est eacutegalement un aleacutea qui affecte de grandes portions de la cocircte telles que la flegraveche littorale le

marais cocirctier et les terrasses de plage de lanse de Cap-dEspoir du village de Perceacute de

Coin-du-banc et de la rive nord de la Malbaie (carte 37)

Sapement par Submersion

les vagues

Eboulemenl Eboulis

Effondrement m Ravinement Ecroulement ~ Suffosion

Processus cryogeacuteniques Pointeshy

ii1

LAnse-agrave-Seaufiis

Mfii~ 0 2500 5000 Fond de carte base de donnee topographIque du Queooc au 120 000 ~ megravetres Donnees LOGIeZ Univesiteacute du Queacutebec agrave Rimouski Cartographie Susan Drejza 2009

Carte 37 Aleacuteas cocirctiers dans la zone cocirctiegravere de Perceacute

69

Dans les falaises du secteur les processus les plus actifs sont les processus

cryogeacuteniques hydrogeacuteologiques et les processus de pente Les reacutesurgences dans les parois

entraicircnent la formation de cocircnes de glaces qui fragilisent la roche (figure 34 B et E) Leacutetude

de Daigneault (2001) montre que les processus de cryoclastie agissent sur lensemble des

falaises rocheuses et que si les pertes de mateacuteriaux quils engendrent sont faibles elles nen

sont pas moins constantes tout au long de lanneacutee ce qui les rend responsables dune part

importante des reculs mesureacutes (figure 34 A)

Les eacutecroulements et les glissements en plan sont conditionneacutes par le pendage des

couches seacutedimentaires Comme le pendage horizontal est majoritaire (65 des falaises) les

eacuteboulements sont importants La suffosion etou le fait que les couches les plus alteacutereacutees sont

plus facilement deacutegageacutees par la mer creacuteent des encoches et des caviteacutes basales ce qui

fragilise les falaises (tableau 39) Les glissements en plan ont lieu dans les secteurs de

pendage oblique (233 des cocirctes)

Tableau 39 Pendage des falaises rocheuses de Perceacute

Pendage des falaises Longueur (m) horizontal agrave subhorizontal 25650 659

oblique 9079 233 subvertical 2940 75

non deacutetermineacute 1 279 33 TOTAL 38948 100

315 Climat du secteur deacutetude

La zone deacutetude est caracteacuteriseacutee par un climat tempeacutereacute froid Les tempeacuteratures

neacutegatives hivernales permettent la mise en place dun manteau neigeux ainsi que dun pied de

glace (figure 33) La preacutesence de ces eacuteleacutements durant les mois d hiver a un effet protecteur

sur la cocircte (Bernatchez et Dubois 2008)

70

120 60

50 100

40 ---shy0

80 0 ~

30 Q) c c Q)

Ul gt sect

co-

60 20 0 E Q) shy

0

~ shy

40 10

J-co shy

Q)

0 0shy

0 E Q)

fshy20

-10 +

o -20

Principal type de preacutecipitation

1 1 Neige ~ Pluie ou neige bull Pluie

source des donneacutees Environnement Canada 2009

Figure 33 Diagramme ombrothermique de la station de Gaspeacute (40 km au NNE du site deacutetude)

II est donc important de consideacuterer les diffeacuterents processus lieacutes au froid tels que la

cryoclastie et le glaciel les eacutecoulements souterrains entre les couches de gregraves et le couvert de

neige (figure 34) Dun point de vue geacuteomorphologique la saison froide nest donc pas une

saison passive bien au contraire (Bernatchez et Dubois 2008)

71

Figure 34 Processus actifs sur les cocirctes en hiver

En A geacutelifraction sur le pied de glace En B eacutecoulements hivernaux entre les couches rocheuses En C couleacutee boueuse En D eacuteboulements de surplombs en hiver malgreacute la preacutesence dun pied de glace et en E le pied de glace et des cocircnes de glace copy SD

Les tempeacuteratures mesureacutees dans lEst du Queacutebec ont subi une hausse au cours du

dernier siegravecle (Jolivet et Bernatchez 2008) La tendance des tempeacuteratures moyennes agrave la

station de Gaspeacute preacutesente un reacutechauffement de + 077 oC sur une peacuteriode de 91 ans

(+ 001 oCan) mais atteint + 137 oC (+ 007 OCan) pour les 20 derniegraveres anneacutees (J01 ivet et

Bernatchez 2008) En hiver la hausse est deux fois plus importante (Jolivet et Bernatchez

2008) De plus pour la reacutegion de Perceacute la baisse preacutevue dans le nombre de jours avec de la

glace de mer est de lordre de 58 sous un climat hivernal avec 2 oC de plus soit environ en

2050 (Senneville et Saucier 2008) Ces eacuteleacutements auront probablement des conseacutequences

quil faudra prendre en compte dautant que les modifications sont plus importantes pour les

tempeacuteratures hi vernales

72

Au Queacutebec ce sont surtout les vagues de tempecirctes et les pluies diluviennes qui

affectent les cocirctes (Frisinger et Bematchez 2009) cest pourquoi il est important de

connaicirctre ces paramegravetres et leur eacutevoJution pour le secteur agrave leacutetude

- La direction dominante des vents mesureacutes pour la reacutegion de Perceacute est dest davril agrave aoucirct

mais douest de septembre agrave mars (Environnement Canada 2009) Cependant les vents de

tempecirctes sont principalement douest

- Les pluies diluviennes sont caracteacuteriseacutees par une forte abondance de preacutecipitation en un

court laps de temps Ce type de preacutecipitation survient dans le secteur de Perceacute avec une

reacutecurrence moyenne de 1 fois par 15 an mais les eacutevegravenements ayant un impact pour la

population ont une peacuteriode de retour moyenne de 31 ans (Friesinger et Bernatchez 2009 a)

Il est important de les prendre en compte eacutetant donneacute les impacts quelles peuvent engendrer

sur le milieu naturel et les infrastructures notamment en pouvant deacuteclencher des mouvements

de masse dans les falaises littorales (Bernatchez et Dubois 2004 Colantoni et al 2004

Heacutenaff et al 2002)

32 Contexte humain

32 J Perceacute petite municipaliteacute cocirctiegravere

La population de la municipaJiteacute de Perceacute est de 3 4) 9 habitants (recensement 2006)

Ces habitants sont reacutepartis en 6 noyaux de peuplement qui correspondent principalement aux

municipaliteacutes qui existaient avant la fusion en ]970 entre les municipaliteacutes de Saint-Georgesshy

de-Mal baie Barachois Bridgeville Perceacute Cap-dEspoir et Val-dEspoir La population de

Perceacute a connu une diminution importante depuis J971 en perdant plus du tiers de son effectif

(figure 35) Il sagit dune des plus fOltes baisses parmi les municipaliteacutes du Queacutebec

73

6000

5198

5000

4000 4028 3993

3419

6 3000 i

t 2000

3614

1000

0

1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

source des donneacutees Recensement Canada 2006

Figure 35 Eacutevolution de la population de Perceacute

Comme pour le reste de la Gaspeacutesie il sagit dun secteur qui est fortement marqueacute

par la lineacuteariteacute de loccupation humaine le long du littoral Le territoire de la MRC du

Rocher-Perceacute est un territoire ougrave historiquement et encore actuellement le deacuteveloppement

seffectue le long du littoral (MRC Rocher-Perceacute 2005) Ceci a pour effet que plus des trois

quarts de la population de la MRC du Rocher-Perceacute sont disperseacutes le long de la route 132

(MRC Rocher Perceacute 2005)

Il est important de consideacuterer le caractegravere particu lier que confegravere le statut

dalTondissement naturel et historique au territoire de Perceacute (Mongrain 2006) Les roulottes

y sont notamment interdites en dehors des campings ce qui limite le nombre de constructions

anarchiques sur Je littoral constructions qui pourraient eacuteventuellement se transformer en

reacutesidences

74

322 Portrait eacuteconomique

Dun point de vue eacuteconomique Je portrait que lon peut dresser de la municipaliteacute de

Perceacute est une petite municipaliteacute avec un important secteur primaire (principalement

foresterie et pecircches) et tertiaire (principalement lieacute au tourisme) Le secteur de lheacutebergement

et des services de restauration occupe pregraves dun actif sur 6 dans la municipaliteacute soit 154

(tableau 310) Cette forte proportion tregraves au-dessus de la moyenne provinciale (63 )

montre que le tourisme occupe une position eacuteconomique primordiale pour leacuteconomie de la

municipaliteacute de Perceacute

Tableau 310 Population active selon le secteur eacuteconomique dactiviteacute

Perceacute Rocher-Perceacute

(MRC) Gaspeacutesie

Icircles-de-Ia-Madeleine Queacutebec

Agriculture foresterie pecircche et chasse

183 107 103 2 5

Heacutebergement et services de restauration

15 4 92 77 6 3

Commerce de deacutetail 131 13 5 128 120

Fabrication 112 14l 10 8 146

Services (administratifs et autres)

8 8 33 34 3 6

Construction 77 62 57 52

Services denseignement 62 6 7 6 7 6 9

Administrations publiques 5 0 64 74 62

Soins de santeacute et assistance sociale

46 126 14 7 11 2

Transport et entreposage 35 29 41 4 6

Autres 62 9 1 11 1 21 9

Source des donneacutees Institut de la statistique du Queacutebec - Recensement de 2006 Cateacutegories du Systegraveme de Classi fication des Industries de lAmeacuterique du Nord (SCIAN) de 2002

Pourcentage des actifs de plus de 15 ans

Leacuteconomie est fortement baseacutee sur le tourisme avec notamment le parc national du

Queacutebec de lIcircle Bonaventure et du Rocher Perceacute mecircme si cette activiteacute est marqueacutee par une

grande saisonnaliteacute En effet le village de Perceacute est connu et reconnu internationalement pour

son rocher ses paysages magnifiques ainsi que la richesse faunistique de licircle Bonaventure

Le parc reccediloit de 300000 agrave 500 000 visiteurs par anneacutee (MRC du Rocher-Perceacute 2005) soit

85 agrave 150 fois plus que la municipaliteacute ne compte dhabitants Au sein de la MRC Perceacute a

7S

dailleurs eacuteteacute deacutesigneacutee comme ayant le rocircle de laquo pocircle sectoriel touristiqueraquo (MRC Rocher

Perceacute 2005) Le secteur reacutecreacuteotouristique misant sur la grande nature laventure la culture et

le tourisme de santeacute est dailleurs un creacuteneau deacutefini comme leader par le gouvernement du

Queacutebec dans le cadre de son programme ACCORD (2002 2003) Cela signifie que le

gouvernement qui a chapeauteacute le programme ACCORD juge quil sagit dun creacuteneau dans

lequel la reacutegion est en mesure de jouer un rocircle de leader nord-ameacutericain ou mondial Les

retombeacutees du tourisme estival sont donc tregraves importantes pour la municipaliteacute

Cependant la MRC du Rocher-Perceacute est la 2eacuteme MRC la plus pauvre du Queacutebec Cela

ne lui donne donc que peu de ressources pour reacutepondre aux diffeacuterentes tacircches qui lui sont

deacuteleacutegueacutees en matiegravere dameacutenagement cocirctier et ce malgreacute la longueur du trait de cocircte dont

elle a la charge et les enjeux importants auxquels elle fait face

323 Activiteacutes le long de la cocircte

Dans la reacutegion de Perceacute loccupation du territoire cocirctier se reacutepartit principalement

entre un usage lieacute aux voies de communication (34 du lineacuteaire cocirctier) aux secteurs

reacutesidentiel (8 ) commercial (4 ) ainsi quagrave la villeacutegiature (2 ) (figure 36) Limportance

des voies de communication dans le secteur cocirctier vient de la proximiteacute de la route 132 avec

la ligne de rivage ainsi que de la preacutesence de la voie ferreacutee sur la flegraveche littorale de Barachois

Les zones reacutesidentielles sont principalement relieacutees agrave linstallation des noyaux vi Ilageois

autour des ports et donc le long de la mer Mentionnons aussi que 35 de la faccedilade maritime

est encore naturelle et que 49 nest pas bacirctie (figure 36)

Les activiteacutes preacutesentes le long de la cocircte peuvent devenir des enjeux si celles-ci sont

toucheacutees par les aleacuteas naturels deacuterosion ou de submersion Il convient donc de bien les

documenter afin de mieux saisir les perspectives pour le secteur qui connaicirct deacutejagrave actuellement

plusieurs probleacutematiques cocirctiegraveres

76

autres (5 )

(J)

~ Cl C o c (J) c 1~ shyQ)

1shy

Figure 36 Occupation du territoire cocirctier agrave Perceacute Est recenseacutee loccupation la plus proche de la cocircte Par exemple mecircme si des reacutesidences sont

construites en arriegravere dune route la zone sera classeacutee laquo voie de communication raquo

bull Transports

La route 132 comme seul lien reacutegional est primordiale pour la municipaliteacute mais aussi pour

la reacutegion Cette route constitue lartegravere principale des localiteacutes ainsi que le lien privileacutegieacute avec

les reacutegions limitrophes La route nationale 132 longe le littoral sur la majeure partie de son

parcours gaspeacutesien ce qui la rend plus proche des zones agrave risque Plus de 9 km de cocirctes sont

dabord occupeacutes par cette voie qui repreacutesente 40 des voies de communication que lon

retrouve dans la zone littorale (tableau 311) En plusieurs endroits elle est agrave une distance

infeacuterieure agrave 10 megravetres de la ligne de rivage Depuis son prolongement jusquagrave Perceacute en 1929

cette voie a eacutegalement permis lessor du tourisme reacutegional

77

Tableau 311 Reacutepartition du type de voies de communication dans la zone cocirctiegravere de Perceacute

Longueur Type de voie de communication m 00 Route 132 9350 402 Route locale 2505 108 Route locale non paveacutee 3947 170 Voie ferreacutee 7448 320

TOTAL 23250 100

La voie ferreacutee construite en J911 emprunte elle aussi de grandes portions de cocircte

notamment sur la flegraveche littorale du Barachois (figure 37) Elle permet agrave un train de

passagers (le laquo Chaleurs raquo) ainsi quaux trains de marchandises de desservir Perceacute et Gaspeacute

car il ny a pas de voie ferreacutee sur la rive nord Selon Shaw et al (1998) ce tronccedilon est

menaceacute par la submersion et aussi par la migration de la flegraveche Les auteurs classifient ce

tronccedilon comme eacutetant tregraves sensible agrave la hausse du niveau marin relatif (comme 3 des cocirctes

canadiennes Shaw et al 1998)

Figure 37 La voie ferreacutee sur la flegraveche du Barachois un enjeu majeur

bull Infrastructures reacutesidentielles

Les zones reacutesidentielles occupent 8 des cocirctes (figure 36) mais elles sont eacutegalement tregraves

souvent preacutesentes immeacutediatement en arriegravere de la route 132 dans les secteurs ougrave celle-ci

longe le littoral En 200 1 421 bacirctiments se situaient agrave moins de 100 megravetres de la ligne de

rivage (tableau 312) Si Jon regarde quels sont les types de cocirctes qui semblent les plus

78

attractifs on remarque quil y a pregraves de 4 fois plus de bacirctiments en bordure des cocirctes agrave

terrasses de plage que des falaises rocheuses (en fonction de la longueur) (tableau 312) Les

noyaux villageois sont principalement installeacutes dans les zones les plus accessibles cest-agraveshy

dire les terrasses de plage car ils proviennent historiquement danciennes installations de

pecircche Cependant lon sait maintenant que ce sont les zones soumises aux plus forts risques

deacuterosion et de submersion

Tableau 312 Reacutepartition des bacirctiments agrave moins de 100 m du trait de cocircte selon le type de cocircte

Nombre de Longueur Bacirctiments par km bacirctiments de cocircte (km) de cocircte

Falaise 258 389 66 Terrasse de place 160 61 262

TOTAL 418 450 93

Le haut taux de deacuteveloppement (maisons et chalets) du littoral de la baie des Chaleurs fait

que la reacutegion va ecirctre affecteacutee par des probleacutematiques majeures agrave lavenir bien que

physiquement la cocircte ne soit seulement consideacutereacutee que modeacutereacutement sensible agrave la hausse du

ni veau mari n (Shaw et al 1998) La municipaliteacute de Perceacute sinscrit elle aussi dans ce

contexte

bull Villeacutegiature

Les zones de villeacutegiatures sont occupeacutees par des chalets ou des reacutesidences secondaires Elles

occupent seulement 2 des cocirctes agrave Perceacute puisque les touristes logent plutocirct dans les

nombreux hocirctels et motels

bull Activiteacutes reacutecreacuteatives

Plusieurs activiteacutes reacutecreacuteatives sont pratiqueacutees le long de la cocircte de Perceacute (carte 38) On

compte notamment la cueillette de mollusques (myes coques) la deacutetente sur les plages la

baignade la randonneacutee peacutedestre la randonneacutee cyclable la reacutecolte dagates et de jaspes Ces

activiteacutes sont pratiqueacutees aussi bien par la population locale que par les touristes de passage

() Cgt ~

vgt Saint-Georgesshy

00 ~ de-Mal baie

gtshyo ~

lt ~

(Il (gt

o ~

(Ti (Il (gt Pointeshy

~ Saint-Pierre

3 Cgt

2middot 3 (Il (gt

a (Il

Cgt Golfe Saint-Laurent (Il

03 o l

a (Il

(Il

5 (Il

--shyN o 8 ---shy Clp ltlEspOIr

PrCicircmenJf1F1

AclivltSUlllt-Ij)ltlGlllJll

A Bgnd l leo~y~~ oilOI AAcl ISanebull ~ an

bull

erf oIo1tlt dl P 1 11 C - dcl$ ~411fi7 ObbullbullolO ~ ~

0- ~~

~ Secteur de Perceacute

D bull Cap BlallC

Icircle Bonaventure

_ Rc([~ CJ1(j11 P S f1 (te j)Sp bullmiddot

III SOrtlllS tIl nit oS

Q bull 10 KIIl

1 1 1 1 -----1__----_--J 0 -l

80

bull Infrastructures eacuteconomiques

Les infrastructures eacuteconomiques comprennent les infrastructures lieacutees agrave lactiviteacute touristique

qui sont tregraves importantes pour la reacutegion Celles-ci sont souvent construites en bordure de

leau afin de profiter de lattrait que la vue peut exercer sur les touristes Ainsi sur le

territoire deacutetude 25 km de cocirctes sont occupeacutes par ces infrastructures agrave haute valeur

(tableau 313)

Tableau 313 Longueur des cocirctes occupeacutees par les infrastructures touristiques

Longueur Type dinfrastructure touristique m 00

Heacutebergements 1 629 628 Heacutebergement et commerce 85 33 Heacutebergement et restauration 93 36 Restauration 140 54 Camping 647 250

TOTAL 2595 100

bull Activiteacutes portuaires

Les 3 ports du secteur (LAnse-agrave-Beaufils Perceacute et Belle-Anse) sont non seulement la base

de leacuteconomie des pecircches du secteur mais aussi celle des activiteacutes touristiques Ces

infrastructures sont donc importantes pour la municipaliteacute

bull Infrastructures patrimoniales

Dapregraves lOffice queacutebeacutecois de la langue franccedilaise (2008) le patrimoine et plus

particuliegraverement le patrimoine historique fait reacutefeacuterence laquo agrave lensemble des richesses dordre

culturel appartenant agrave une communauteacute et transmissibles dune geacuteneacuteration agrave une autre raquo Dans

la zone deacutetude cela comprend principalement des sites domestiques et des sites maritimes

(Rioux-Pin 2008) Certains sont classeacutes et dautres non Parmi les sites maritimes on

retrouve par exemple les entrepocircts de la compagnie de pecircche Robin servant de postes

daccueil pour le parc de la Sepaq ou le phare du Cap Blanc Les sites domestiques quant agrave

eux sont des exemples de maisons historiques qui ont pu ecirctre preacuteserveacutes jusquagrave nos jours

81

Deux sites cocirctiers sont classeacutes dans le Reacutepertoire des lieux patrimoniaux du Canada

(2009) agrave savoir la Villa Frederick James et la Maison Briard dans le centre du village de

Perceacute (figure 38) Ce reacutepertoire inventorie eacutegalement lensemble de Jarrondissement naturel

de Perceacute pour son inteacuterecirct historique important Linventaire reacutealiseacute par Pichat et Patsy (1998)

dans le cadre du Plan directeur du patrimoine de la Gaspeacutesie comprend les deux maisons

preacuteceacutedemment classeacutees mais y ajoute eacutegalement la Reacutesidence Plourde (Anse-agrave-Beaufils)

Toutes les infrastructures patrimoniales ne beacuteneacuteficient donc pas dune protection

Figure 38 Exemple de patrimoine domestique maison ancienne (village de Perceacute)

CHAPITRE IV

EacuteVOLUTION HISTORIQUE DES RISQUES COcircTIERS ET DE LOCCUPATION DU

TERRITOIRE EN LIEN AVEC SA GESTION

Afin de deacuteterminer en quoi lapplication de mesures de gestion de la zone cocirctiegravere a

pu influencer leacutevolution de loccupation des terres et les risques cocirctiers une eacutetude de

leacutevolution historique de loccupation du territoire a eacuteteacute effectueacutee Leacutetude sest inteacuteresseacutee

dabord au cadre bacircti puis aux surfaces non bacircties et finalement aux voies de

communication

Au deacutebut du 20egraveme siegravecle aucune regraveglementation nencadrait les constructions et la

deacutelivrance des permis de construction Au cours de la i-e moitieacute du siegravecle des lois ont eacuteteacute

voteacutees et progressivement appliqueacutees afin dharmoniser les usages et de limiter les risques

pour les populations Les objectifs de ce chapitre sont donc (a) didentifier les modifications

de loccupation des terres et les divers eacuteleacutements qui en sont la source (b) de cerner quels ont

eacuteteacute les effets de la mise en place de lois de gestion des constructions par les MRC et les

municipaliteacutes et enfin Cc) danalyser leacutevolution des risques cocirctiers pour le territoire

83

41 Eacutevolution du cadre bacircti

Les objectifs concernant leacutevolution du cadre bacircti sont de deacuteterminer leacutevolution de

loccupation du sol dans la zone littorale et de voir limpact des politiques dameacutenagement de

la zone cocirctiegravere et plus particuliegraverement de la politique de protection des rives du littoral et

des plaines inondables de 1987 et du scheacutema dameacutenagement de 1989 sur lorganisation du

territoire et des risques cocirctiers Limpact que pourraient avoir dautres facteurs tels que

leacuteconomie ou le contexte historique sur cette eacutevolution sera eacutegalement consideacutereacute

41 J Eacutevolution geacuteneacuterale du nombre de bacirctiments dans la zone Littorale

En 2001 le nombre de bacirctiments dans la zone littorale de Perceacute (agrave moins de J km de

la 1igne de rivage) eacutetait de 1 328 Il a subi une hausse entre 1934 et 1963 puis une baisse

jusquen 1980 puis une nouvelle hausse jusquagrave nos jours Le nombre de bacirctiments na

toutefois pas atteint le niveau de 1963 (figure 41) La diffeacuterence entre le deacutenombrement des

recensements de Statistique Canada et celui obtenu par photo-interpreacutetation est due agrave la

diffeacuterence de territoire couvert (toute la municipaliteacute versus la seule zone littorale) Mais les

tendances deacutevolution du nombre de bacirctiments sont similairement agrave la hausse depuis les

anneacutees 80 (par photo-interpreacutetation ou avec les recensements de Statistique Canada) Entre

198081 et 200 l le nombre de bacirctiments a augmenteacute entre 13 et 14 (respectivement par

photo-interpreacutetation et dapregraves les recensements)

84

1800

1600

1425 1430

1400 1328

1200

1000

800 l-shy --J

1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

( Recensements ~~ Photointerpreacutetation

Figure 41 Nombre de bacirctiments obtenu par photo-interpreacutetation et nombre de logements priveacutes occupeacutes dapregraves les recensements

Cette hausse contraste cependant avec la tendance agrave la baisse de la population de la

municipaliteacute qui a perdu 29 de sa population entre 198 J et 2006 (figure 42)

6 CXXl -----------------------------shy

5100 4EŒJ

5CXXl 4686

4028 3993 4CXXl

3614 3419

3CXXlshy

2 CXXl 1 43) 1410 1 BX) 1 400 1 53)

1 middot1~65~-~1~~~~~bullbull=--bullbull~--bullbull---bullbull--- 1 CXXl

OL---------------------------J 1970 1975 1000 1005 1rogt 1005 2005 2010

Pcpulation ---+- LqpTents prieacutes occLpeacutes

source des donneacutees Recensement Canada 2006

Figure 42 Eacutevolution de la population et du nombre de logements priveacutes occupeacutes agrave Perceacute

85

Bien que la cocircte soit principalement constitueacutee de falaises rocheuses les terrasses de

plage accueillent plus de 47 fois plus de population par kilomegravetre de cocircte (figure 43)

Cependant on constate que le nombre de bacirctiments proches des falaises a eacuteteacute multiplieacute par 2

depuis 1934

16

14

~ 12~

~ a 10

1 8

~

~ 6

~ ~ 4

~ 2 0

0 bull bull bull bull 0 bull bull 193gt 1940 1950 1900 1970 1900 1900 2OCO 2010

Terrasse ce page 3J m -0- Falaise 3J m -tr-- Terrasses ce page 15 m - Falaise 15 m

15 m bacirctiments entre 0 et 15 megravetre du trait de cocircte 30 m bacirctiments entre 0 et 30 m du trait de cocircte

Figure 43 Eacutevolution du nombre de bacirctiments par kilomegravetre de cocircte en fonction du type de cocircte

412 Nombre de bacirctiments agrave risque et normes de gestion de la cocircte

Deux cateacutegories dinfrastructures sont consideacutereacutees comme laquo agrave risqueraquo soit celles qui

sont situeacutees entre 0 et 15 megravetres de la ligne de rivage ainsi que celles situeacutees entre 0 et 30

megravetres Ces deux distances agrave la cocircte peuvent de maniegravere reacutealiste correspondre agrave 50 ans

deacuterosion dans le secteur de Perceacute En 2001 le nombre de bacirctiments agrave risque selon le

sceacutenario probable seacutetablissait en effet quelque part entre le nombre de bacirctiments agrave moins de

15 m et celui agrave moins de 30 m (figure 44) Le nombre de bacirctiments qui est agrave risque probable

deacuterosion se situe donc quelque part entre les deux marges selon la configuration et la

86

dynamique propre agrave chaque secteur Eacutetant donneacute quil nexiste pas de donneacutee de sceacutenario

probable pour les anneacutees anteacuterieures les deux marges (15 et 30 m) ont eacuteteacute consideacutereacutees

comme le meilleur moyen dobtenir une estimation fiable du nombre de bacirctiments agrave risque

deacuterosion pour notre analyse de leacutevolution historique des infrastructures agrave risque

Le nombre de bacirctiments agrave risque connaicirct une augmentation nette depuis les anneacutees

1980 soit une augmentation de 35 uniteacutes pour ceux situeacutes agrave moins de J5 megravetres de la ligne de

rivage et une hausse de 44 uniteacutes pour ceux situeacutes agrave moins de 30 megravetres (figure 44)

200 175

180 bull 160

ll c 140

ecirc 120+gt

~ Q) 100 98 0 ~ 80 -g ~ 60

40 42 40

43

66bull64

20 29

0

1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

_ agrave moins de 30 m de la ri-e agrave moins de 15 m bull SceacutenariOll probable deacuterosion pour 2050

Figure 44 Nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion selon leur distance agrave la cocircte

Au Queacutebec les eacuteleacutements de reacuteglementations reacutegissant les risques naturels sont entreacutes

en vigueur en 1979 avec la Loi sur lameacutenagement et lurbanisme (LAU) puis concernant

lameacutenagement des littoraux ont eacuteteacute compleacuteteacutes en 1987 par le biais de la Politique de

protection des rives du littoral et des plaines inondables dans le cadre de la Loi sur la qualiteacute

de lenvironnement (LQE) (figure 45) La Loi sur lameacutenagement et lurbanisme eacutevoque

cette compeacutetence dans son article 54 laquoLe scheacutema dameacutenagement et de deacuteveloppement

doit agrave leacutegard du territoire de la municipaliteacute reacutegionale de comteacute deacuteterminer toute zone ougrave

Joccupation du sol est soumise agrave des contraintes particuliegraveres pour des raisons de seacutecuriteacute

87

publique telle une zone dinondation deacuterosion de glissement de terrain ou dautre

cataclysme ou pour des raisons de protection environnementale des rives du littoral et des

plaines inondables raquo (LAU Section Il 54 1979) Puis la politique de protection des rives

du littoral et des plaines inondables ajoute quil est laquo interdit lutilisation des rives et du

littoral des lacs et des cours deau pour reacutealiser des constructions des ouvrages ou des

travaux raquo (MDDEP 2009) Dans la MRC du Rocher-Perceacute les recommandations de ces

deux lois ont eacuteteacute appliqueacutees en 1989 par la mise en place du scheacutema dameacutenagement La

MRC du Rocher-Perceacute utilise de maniegravere stricte les marges prescrites par la LQE lorsquil

sagit de deacuteterminer les zones agrave risque eacutetant donneacute quelle ne dispose pas de moyens

financiers ou techniques pour reacutealiser dautres eacutetudes de risque qui permettraient didentifier

toutes les zones soumises agrave des contraintes

r------------------------------------------------------------------------------

1

Reacutecapitulatifdes lois dameacutenagement 1

1

1979 Loi sur lameacutenagement et lurbanisme - Instauration des scheacutemas dameacutenagement (responsabiliteacute des MRC) - Identification des zones ougrave Joccupation du sol est soumise agrave des contraintes

1987 Loi sur la qualiteacute de lenvironnement Inclus la Politique de protection des rives des berges et des plaines inondables - Objectif principal protection environnementale de leacutecotone - Objectif secondaire assurer la seacutecuriteacute des personnes et des biens

t

- Bandes de 10 ou 15 megravetres agrave compter de la limite des hautes eaux t

1 t t t

Modi fieacutee en 199 J 1996 2005 el 2008 t t 1 t

1989 Entreacutee en vigueur du 1er scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute 1 1 1 t 1 1 1(anciennement MRC de Pabok)

11 1 - Applique la LQE avec une marge variant de 10 agrave 15 m 1 1 1

1 1 1 1 1

1

- Reacutepond ainsi aux objectifs de la LA U en ce qui a trait aux zones soumises agrave contrainte 1

1 1 1 2001 Loi sur la seacutecuriteacute civile 1

t - Creacuteation des scheacutemas de seacutecuriteacute civile (responsabiliteacute des MRC) 1t _ -----------1

Figure 45 Reacutecapitulatif chronologique des lois dameacutenagement (Queacutebec)

Alors que ces deux lois (LAU et LQE) doivent permeltre de limiter les risques naturels pour

les populations du Queacutebec et plus particuliegraverement dans les zones littorales on peut constater

une hausse du nombre et du pourcentage de bacirctiments il risque en zone littorale depuis ces

anneacutees-lagrave (figures 44 et 46)

88

18

al J 0 rigt C

16

14

12

lt) ) lt -J

0gt 1shy0gt

w a -J

1shy00 0gt

co eumlE Q)

_Q) E ~ Q) u Cl)

Cf) co C

bullbull Q)

0gt E 00 co0gt _

CIl -0

$ 10 c ltgt ecirc 8 ~ -el 6 ~ 0

4

2

0 193) 1940 1950 1~ 1970 1œcJ 1900 2CXXl 2010

agrave moins de 30 m __-agrave moins de 15 m t selon le Sceacutenario probable

Figure 46 Eacutevolution de la proportion de bacirctiments agrave risque parmi ceux de la zone littorale

Lapplication de ces lois ne semble donc pas avoir permis de limiter ou de stabiliser

les constructions dans des secteurs probablement agrave risque agrave contrario elles ont mecircme

augmenteacute depuis Cette tendance agrave la hausse peut ecirctre lieacutee agrave la conjoncture qui favorise la

proximiteacute de leau pour des raisons de bien-ecirctre personnel (paysage activiteacutes littorales cadre

de vie) Mais cela soulegraveve un problegraveme de gouvernance puisque les lois qui ont eacuteteacute mises en

place au bon moment nont pas joueacute leur rocircle de protection de la population et des biens ni

du milieu naturel Alors mecircme que la hausse du nombre de bacirctiments dans la zone littorale

est seulement de 13 entre 1980 et 200 l le nombre de bacirctiments dans les 15 premiers

megravetres de la zone agrave risque augmente de 1333 (tableau 41) La tendance agrave la hausse est

donc plus forte lorsquon se rapproche du trait de cocircte

Tableau 41 Eacutevolution du nombre de bacirctiments proches du trait de cocircte

Distance des bacirctiments Evolution entre avec la cocircte 1980 et 2001 ()

entre 0 et 15 m + 1333 entre 0 et 30 m + 512

89

Dans le cadre de lapplication de la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement 716 de notre

zone deacutetude devrait posseacuteder une marge inconstructible dau moins 15 megravetres (annexe 4) Il

est donc possible de sinterroger sur lorigine des 21 nouveaux bacirctiments qui viennent

sajouter entre 1992 et 2001 aux 43 qui eacutetaient deacutejagrave agrave risque agrave moins de 15 megravetres de la ligne

de rivage (figure 44)

413 Eacutevolution du type de bacirctiments

La forte baisse agrave la fois de la proportion de bacirctiments agrave risque ainsi que de leur

nombre entre 1934 et 2001 peut paraicirctre surprenante Des analyses compleacutementaires des

types de bacirctiments ont donc eacuteteacute effectueacutees pour deux secteurs (village de Perceacute et Capshy

dEspoir) afin didentifier en plus du nombre la vocation et le type de bacirctiment (tableau 42

et 43)

Tableau 42 Type et vocation des bacirctiments pour le secteur de Cap-dEspoir

~

0 Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de

0shyC) bacirctiments secteur 30 m 15 m w 0 activiteacute lieacutee agrave la pecircche 5 3 1 0shyro uuml entrepocirctgrangehangar 27 8 6

ltt habitation 35 2 1 C) Dl ~ TOTAL 67 13 8

Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de

bacirctiments secteur 30 m 15m 0 0shy activiteacute lieacute agrave la pecircche - - -C)

w =0

entrepocirctgrangehangar 16 2 2 0shyCIl

habitation 48 7 2 0 chalet 2 2 1 rshy0 commerce 1 - -0 N halte routiegravere 1 1 1

TOTAL 68 12 6

90

Tableau 43 Utilisation des bacirctiments pour le secteur du village de Perceacute

Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de bacirctiments secteur 30m 15 m

00)

2 activiteacute lieacute agrave la pecircche 16 8 5 0)

0 0)

entrepocirctgrangehangar 18 3 2 0 habitation 100 10 4 0)

0gt ~ eacuteglise 1 - --gt phare 1 1 -ltt C) (j) r-

gros bacirctiment indeacutetermineacute 7 - -

petit bacirctiment indeacutetermineacute 17 8 6

TOTAL 160 30 17

Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de bacirctiments secteur 30m 15 m

activiteacute lieacute agrave la pecircche - - -

entrepocirctgrangehangar 9 - -

habitation 172 11 3

eacuteglise 1 - -

phare 1 1 -00)

2 commerce 24 1 1 0)

0 eacutecole 3 - -0)

0 0)

0gt

motelhotelheacutebergement campinq

101 30 15 ~ -gt site historique de pecircche 4 1 1

r-service public 7 - -

a a bar 2 1 -CI

restaurant 11 2 1

garage municipal 3 1 -

maison mobile 11 - -

autre 2 1 -

gros bacirctiment indeacutetermineacute - - -petit bacirctiment indeacutetermineacute 11 - -

TOTAL 362 49 21

91

Ces analyses reacutevegravelent une diffeacuterence notable dans les usages des bacirctiments En 1934

les bacirctiments cocirctiers comprennent plutocirct des reacutesidences ainsi quun grand nombre de

bacirctiments relieacutes agrave la pecircche ou des hangarsentrepocirctsgranges alors quaujourdhui ces

bacirctiments utilitaires agrave faible valeur et ces cabanes qui semblent veacutetustes ont complegravetement

disparu (Cap-dEspoir) (voir tableaux 42 et figure 47-A) Dans le village de Perceacute le mecircme

type de bacirctiments eacutetait preacutesent en 1934 mais en 2001 ils ont eux aussi disparu au profit dune

nouvelle classe de bacirctiments agrave savoir les eacutetablissements dheacutebergements pour touristes

(motel hocirctel camping) (voir tableaux 43 et figure 47-B) Ces derniers repreacutesentent

dailleurs 71 (agrave 15 m) et 64 (agrave 30 m) des bacirctiments agrave risque du secteur Les bacirctiments

actuels ont une valeur ajouteacutee plus importante que ceux des anneacutees 30 agrave cause des retombeacutees

eacuteconomiques quils procurent agrave la communauteacute Le type de construction a eacutevolueacute au cours du

20egraveme siegravecle Ils sont eacutegalement plus vulneacuterables aux risques cocirctiers notamment car les

habitations sont occupeacutees de maniegravere annuelle et non plus seulement durant la peacuteriode

estivale Ainsi comme les coucircts des bacirctiments et leur vulneacuterabiliteacute ne sont plus les mecircmes en

2001 par rapport agrave ce quils eacutetaient en 1934 les risques inheacuterents sont eacutegalement diffeacuterents

92

A - Cap-dEspoir 1934 2001

Activiteacutes lieacutees Halte routiegravere agrave la pecircche 17

13

17 Chalet

3374 HabitationEntrepocircUgrangehangar

B - Village de Perceacute 1934 2001 Petits Site historique de pecircche

Activiteacutes lieacutees bacirctiments 5 - shy

agrave la pecircche35 Restaurant ~4

29 5 5

o o 3 3 CD ()

12 CD

EntrepocircU grange 71

24 hangar MotelHocirctel Habitation HeacutebergemenUCamping

Figure 47 Type de bacirctiments agrave moins de 15 m du trait de cocircte

La baisse dans le nombre de bacirctiments agrave risque cocirctier ressentie principalement entre

1934 et 1963 puis plus faiblement entre 1963 et 1981 correspond donc probablement au

deacutemantegravelement des anciens types de bacirctiments La hausse qui suit viendrait de la construction

du nouveau type de bacirctiments tels que les eacutetablissements dheacutebergements touristiques les

commerces ou les restaurants Le laquocreuxraquo correspondrait ainsi agrave la transition entre deux

types dactiviteacutes Ces variations correspondent agrave leacutevolution historique des activiteacutes en

Gaspeacutesie soit une eacuteconomie baseacutee principalement sur la pecircche jusquau milieu du siegravecle puis

une baisse de lactiviteacute eacuteconomique dans les anneacutees 80 lors de la transition dactiviteacutes et

93

enfin depuis le milieu des anneacutees 80 une reprise de lactiviteacute eacuteconomique gracircce au

deacuteveloppement important du tourisme En 1930 plus de 75 des familles de Perceacute

pratiquent la pecircche (Blanchard 1935) alors quen 2001 lensemble du secteur primaire

nemploie plus que 192 des actifs (Recensement Canada 2006)

4 J4 Exemple du Barachois

Lexemple de loccupation humaine sur le Barachois de la Malbaie (carte 41) est

inteacuteressant en ce qui concerne les constructions situeacutees proches de la ligne de rivage et donc

dans la zone agrave risque deacuterosion et de submersion

Barachois

Flegraveche littorale

Cap-dEspoir Perceacute

a 2 000 4 000 8 000 megravelre__==JI Fond de ca1e bltlw de dCfl1t-fls 1000000lptUQUeS CtJ Ou~bec ar 1 20 OOD DlrwlHS LDGlCZ UIIMlrSllfl du QudbK a RUTlcvslll

Carte 41 Localisation du Barachois de la Malbaie (Perceacute)

Les photographies de 1934 nous permettent didentifier 34 bacirctiments sur la flegraveche

littorale (figure 48) Tous sont situeacutes agrave moins de 30 megravetres de la ligne rivage (inteacuterieure ou

exteacuterieure du Barachois) Ces constructions reacutesultant toutes dun mode de vie traditionnel lieacute

agrave la pecircche (Desjardins et al 1999) se situent tregraves pregraves de la rive et mecircme sur la ligne de

rivage ou sur la plage pour certaines dentre elles Leur nombre important en 1934 a connu

94

une baisse drastique jusquen 1963 (figure 48 et 49) Agrave partir de ce moment la flegraveche

littorale de Barachois na plus abriteacute aucune construction

40

35 34

30

25

20

15

10

5

0 o o 0 o o

1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

______ agrave moins de 30 m de la rie agrave moins de 15 m

Figure 48 Nombre de bacirctiments agrave risque sur la flegraveche littorale

Ligne de rivage en 2001 250 500--==---- meacutetres

N

t Figure 49 Bacirctiments preacutesents sur lextreacutemiteacute nord de la flegraveche littorale

95

Il est donc possible de se demander si les risques pouvaient ecirctre consideacutereacutes comme

importants en 1934 sachant quil sagissait de constructions en bois souvent deacuteplaccedilables et

sur pilotis comme en attestent les figures 410 et 411 La nature mecircme de ces constructions agrave

savoir des habitations temporaires et des hangars en lien avec la pecircche neacutecessitait leur

construction si proche de la ligne de rivage Le risque eacutetait cependant minimiseacute agrave cause de la

relative faible valeur des bacirctiments leur deacuteplacement aiseacute le type de construction (sur pilotis

habitation seulement agrave leacutetage supeacuterieur) et labsence de reacuteseaux deau et deacutelectriciteacute Ainsi

les bacirctiments de 1934 semblaient mieux adapteacutes agrave la dynamique cocirctiegravere notamment pour le

risque de submersion que les bacirctiments actuels que lon retrouve souvent sur les flegraveches

littorales de la Gaspeacutesie

Figure 410 Poste de pecircche de Barachois vers 1935

96

Figure 411 Vue sur la flegraveche de Barachois (deacutebut du 20egravelle sciegravecle)

415 Origine des risques cocirctiers

Laugmentation du nombre de bacirctiments agrave risque ne reacutesulte que tregraves paltiellement du

deacuteplacement de la ligne de rivage par eacuterosion En effet parmi les bacirctiments agrave risque en 2001

seulement 87 le sont devenus agrave cause dun rapprochement de la ligne de rivage par

eacuterosion (tableau 44 et figure 412) Lorigine du risque en 2001 est principalement quils

eacutetaient deacutejagrave agrave risque en 1980 (pour 504 dentre eux) ou que ce sont de nouvelles

constructions (409 ) La reacutepartition de Jorigine du risque deacuterosion reste la mecircme quel que

soit le type de cocircte (figure 411)

Tableau 44 Bacirctiments agrave risque en 2001 en fonction de lorigine du risque

Total A risque en

1980 Eacuterosion

Nouvelle construction

N 127 64 11 52 100 504 87 409

97

90

80

70

60

50

40

30

20

10

o Tout twe de cocircte Terrasse de plage Falaise

bull Agrave risque en 1980 Eacuterosion D Noueurolle construction

Figure 412 Origine du risque des bacircti ments de 2001 en fonction du type de cocircte

Les bacirctiments nouvellement agrave risque en 2001 par rapport agrave 1980 sont agrave plus de 82 de

nouvelles constructions (tableau 45 et figure 413) Ceci signifie que bien que des lois eacutetaient

progressivement mises en place de nouvelles constructions ont tout de mecircme eacuteteacute reacutealiseacutees

Celles-ci font deacutesormais partie des constructions potentiellement agrave risque agrave Perceacute

Tableau 45 Origine du risque deacuterosion pour les bacirctiments nouvellement agrave risque (1980-2001)

N

Total 63 100

Erosion 11

175

Nouvelle construction 52

825

98

Eacuterosion 17

83

Nouvelle construction

Figure 413 Causes de la hausse du risque pour les bacirctiments

Ainsi si lon ne tient plus compte des bacirctiments destineacutes speacutecifiquement agrave se trouver

pregraves de leau et adapteacutes agrave leur localisation (cest-agrave-dire ceux de la flegraveche du Barachois) le

nombre de bacirctiments agrave risque en 1934 est infeacuterieur agrave celui de 2001 (120 vs 127)

(figure 414) De plus le changement de vocation dans les bacirctiments (de temporaire agrave

permanent de hangar agrave hocirctel) a sucircrement entraicircneacute une hausse de la valeur des biens qui sont

agrave risque La prise en compte du type de bacirctiment dans lanalyse du risque est donc tregraves

importante afin deacutevaluer la vulneacuterabiliteacute que subissent les communauteacutes cocirctiegraveres ainsi que

son eacutevolution historique Les lois relatives agrave lameacutenagement et leur mise en application

progressive ne semblent donc pas avoir dimpact surtout comparativement agrave la volonteacute de

deacutevelopper le secteur eacuteconomique du tourisme sur le bord du littoral

bull bull

99

140

127 120

120 120------- 108 100 ll c

ecirc 80jl 66til0 6ID 600 6341~ 60 ecirc 40

38

0 bull37 20 bull 27

c

0 ---- shy

1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

-- agrave 30m de la rie bull agrave 15m de la rie --s- SP

Figure 414 Eacutevolution du nombre de bacirctiments agrave risque excluant ceux de la flegraveche littorale de Barachois

Les reacutesultats obtenus agrave la suite de lanalyse de leacutevolution du cadre bacircti indiquent donc que

~ le nombre de bacirctiments agrave risque a connu une baisse jusquen 1980 puis une hausse

depuis linstauration des nouvelles lois dameacutenagement du territoire en 1979 1987

et 1989 na pas empecirccheacute cette hausse

~ concernant le type de bacirctiments dans les deux secteurs speacutecifiques il est possible de

constater un changement de vocation alors quen 1934 il sagissait principalement de

bacirctiments lieacutes agrave la pecircche et de hangars en 2001 il Y a plutocirct des commerces et des

bacirctiments agrave vocation touristique ainsi quune plus forte propol1ion dhabitations le

type de bacirctiment est important concernant leur vulneacuterabiliteacute et le niveau de risque

associeacute

~ les nouveaux bacirctiments agrave risque sont tregraves majoritairement de nouvelles constructions

et non des bacirctiments preacuteexistants qui se retrouvent aujourdhui trop pregraves de la cocircte du

fait du recul de la ligne de ri vage

Les impacts socio-eacuteconomiques dune mauvaise reacuteglementation ou encore de labsence

dapplication de la reacuteglementation en vigueur dans les zones cocirctiegraveres sont importants car les

bacirctiments littoraux sont les plus coucircteux et dusage diffeacuterent de ceux de la moyenne du

territoire

100

42 Eacutevolution des superficies non bacircties

Les objectifs de lanalyse concernant leacutevolution des supeJficies non bacircties sont

dobserver leacutevolution des surfaces dans la zone littorale quelles soient boiseacutees agricoles ou

en friche et dy deacuteceler le reflet de leacutevolution des conditions eacuteconomiques du secteur Dans

une perspective de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres les milieux non bacirctis ou naturels

peuvent favoriser la reacutesilience des systegravemes cocirctiers notamment en jouant le rocircle de zones

tampons lors des eacutevegravenements climatiques extrecircmes (Bernatchez et al 2008 a) Leur preacutesence

en zone littorale est donc primordiale et leur anthropisation aurait pour conseacutequence de

reacuteduire la reacutesilience cocirctiegravere aux changements climatiques appreacutehendeacutes et daugmenter le

niveau de risque dans les zones urbaniseacutees ou ameacutenageacutees adjacentes (Bernatchez et al

2008 a)

42 Superficies agricoles

Les superficies agricoles ont subi une baisse importante de 75 ou 800 ha depuis

1934 passant de 1 061 ha agrave 260 ha (figure 415)

1200

1001

1000

800 675

~ 600

~ I

400

260

200

o 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

Figure 415 Eacutevolution des superficies agricoles

101

Ce fait reflegravete un abandon de terres cultiveacutees depuis le deacutebut du siegravecle dans la reacutegion

Actuellement le secteur primaire dans son ensemble ne repreacutesente que moins de 20 des

actifs (Recensement Canada 2006) Au deacutebut du siegravecle une agriculture qui compleacutetait les

revenus des familles de pecirccheurs eacutetait pratiqueacutee Cependant les terres littorales de Perceacute ne

sont pas toujours dexcellente qualiteacute et ont le plus souvent des limitations agronomiques

telles quune faible fertiliteacute ou un relief inadapteacute (lRDA 2009) Ainsi avec leacutevolution et

lameacutelioration des conditions de vie cette agriculture moins rentable a eacuteteacute la premiegravere agrave ecirctre

abandonneacutee Cela a pu eacutegalement ecirctre amplifieacute par leacuteloignement Il est agrave noter que selon la

Loi sur la protection du territoire agricole agrave peine 1 de la bande cocirctiegravere est zoneacutee comme

ayant une affectation agricole (carte 42 et figure 416)

secteur agrave leacutetude

o Zonage municipal

Urbanise (reacutesidences et commerces)

Service public

Conservation

Agricole

Eau

carlogaphle recircariseacutee por Susan Orejza 2009o 1250 2500 50~egravetres SoUlCO dOs donneacutee MRC du Rochol-Porceacute

Carte 42 Occupation des terres preacutevue au scheacutema dameacutenagement

102

Agricole 1

Autre 03 ~- 4 Rurale

Territoire 74

urbaniseacute 8

Figure 416 Affectations du sol dapregraves le scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute

(vis-agrave-vis de la surface de la zone cocirctiegravere)

422 Boiseacutes

Les surfaces boiseacutees de la zone Jittorale ont augmenteacute depuis 1934 passant de J 143

agrave 1 504 hectares gagnant ainsi 361 ha (figure 417) On peut supposer que les boiseacutes ont

repris de limportance agrave la su ite de labandon des moins bonnes tetTeS agricoles

423 Superficies en friche

Tout comme les surfaces boiseacutees les superficies en friche occupent plus de surface

en 2001 par rapport agrave 1934 en connaissant une augmentation de 395 ha (figure 417)

103

2500

2000

2059

bull 1 7Π-

bull 1504

~ 1500

1 n3shy 1203 1351

1328

~ 1000 143

554 500

--------~ 1

159 o 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

__ Boiseacutes et hiches -ltgt-- Superficies boiseacutees Superficies en Friches

Figure 417 Eacutevolution des superficies non bacircties dans la zone littorale (Perceacute)

424 Synthegravese de leacutevolution des supeifuies non bacircties

Au total les superficies non bacircties (boiseacutees en friche et agricoles) ont perdu 451 ha

entre 1934 et 2001 (figure 418) Cette surface est donc maintenant urbaniseacutee ce qui

saccorde avec laugmentation du lineacuteaire routier ainsi que du nombre de bacirctiments qui ont

eacuteteacute mesureacutes Les surfaces de friche et boiseacutees prenant la place des terres preacuteceacutedemment

agricoles (annexe 5)

104

100 ~ ~ (l)

ecirc 75

321 317 334

~

~ ~ 50 374

489l 591~

c 0 25+=gt

~

~ a 1934 1975 2001

bull Pgrioole D Friches et boiseacutes D Urbain

Figure 418 Eacutevolution de loccupation de la superficie littorale (en )

43 Eacutevolution des voies de communication

Les objectifs concernant les voies de communication sont de cartographier

leacutevolution des traceacutes des routes et des voies ferreacutees sur le territoire cocirctier de recenser le

deacuteplacement de certains tronccedilons effectueacute par le ministegravere des Transports du Queacutebec (MTQ)

ainsi que les raisons de ces deacuteplacements destimer de quelle maniegravere les connaissances

scientifiques et traditionnelles ainsi que des lois dameacutenagements ont influeacute sur ces choix et

enfin deacutetablir un eacutetat actuel des risques menaccedilant les voies de communication pour la zone

cocirctiegravere de Perceacute

Les voies de communication gaspeacutesiennes suivent principalement les implantations

humaines et longent donc la cocircte (figure 419) La route nationale qui relie les villages cocirctiers

gaspeacutesiens est la route 132 Le village de Perceacute a eacuteteacute relieacute au reste du reacuteseau routier provincial

19egravemc en 1928 (Mongrain 2006) quant agrave la voie ferreacutee elle a eacuteteacute termineacutee au milieu du

siegravecle

105

Cf)B - Voie ferreacutee Q)

~ LL

Figure 419 Voies de communication proches du littoral agrave Perceacute

Il Ya eu de nouvelles constructions de routes dans les anneacutees 70 notamment la route

132 qui a eacuteteacute refaite ce qui a fait augmenter Je nombre de kilomegravetres de routes dans le secteur

deacutetude (figure 420) Ensuite par labandon ou la destruction danciens tronccedilons la longueur

totale des voies de communication a diminueacute Cependant il est agrave noter que localement les

anciens tronccedilons de routes ont pu ecirctre releacutegueacutes au rang de routes municipales Enfin de

nouvelles constructions ont fait augmenter la longueur totale de voies de communication

entre 1934 et 2001 La longueur des voies ferreacutees a quant agrave elle agrave peine eacutevolueacute depuis 1934

passant de 169 agrave 17 kilomegravetres

106

100

00

00 709 720

~ 70

0 705 0

~ 60 679

~

~ 50 0

516 0 shy

40 J Q) J 3) al C

S 20

10 bull169 bull169 bull169 bull170 bull170 -170

0

1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

-(gt FbJtes bull Voie ferreacutee

Figure 420 Eacutevolution de la longueur totale des voies de communication (routes et voie ferreacutee) en zone littorale de Perceacute

43 J Voies de communication agrave risque

En 1934 pregraves de 103 km de voies de communication se trouvaient dans une zone agrave

risque deacuterosion alors quen 2001 ce sont plutocirct 148 km qui sont agrave risque soit une hausse de

plus de 40 (figure 421 et tableau 46)

Tableau 46 Longueurs de voies agrave risque deacuterosion agrave Perceacute (1934-2001)

Longueur (km) agrave moins de Anneacutee 30m 15m 1934 1032 433 1963 1279 559 1975 1307 626 1980 1329 690 1992 1290 655 2001 1475 760

107

16

14

12

~ 10

~ crshyfi)

1

middotCIl

icirc S

6

4 bull - bull bull bull bull

2

0 x -x

xshy1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

Oies agrave moins de 30 m du trait de rote _ oies agrave moins de 15 m

bull Oies abandonneacutees agrave moins de 30 m x Oies abandonneacutees agrave moins de 15 m

Figure 421 Eacutevolution des longueurs des voies de communication agrave risque en fonction de la distance agrave la cocircte

Alors que la tendance geacuteneacuterale est agrave la hausse entre 1980 et 1992 il est possible de

constater une baisse dans la longueur de voies de communication situeacutees dans des secteurs agrave

risque deacuterosion (figure 421) Cela reflegravete le fait que des deacuteplacements de tronccedilons de routes

et de voies ferreacutees ont eacuteteacute effectueacutes agrave cette eacutepoque par le MTQ et par le proprieacutetaire de la voie

ferreacutee Agrave partir de 1980 on constate en effet par photo-interpreacutetation lexistence de plus de

1 km de voies de communication abandonneacutees reacutesultant de ces deacuteplacements Les voies

abandonneacutees disparaitront du deacutecompte du fait de leur reacuteinteacutegration progressive agrave la nature

qui les masque Agrave partir de 1992 Ia longueur de voies agrave risque a de nouveau augmenteacute

jusquagrave atteindre plus de 14 km en 2001 (annexe 6)

Deux raisons peuvent ecirctre avanceacutees relativement agrave laugmentation de la longueur des voies

de communication agrave risque

j- rapprochement des voies avec la ligne de rivage agrave cause de leacuterosion

j- constructions ou deacuteplacements de voies de communication effectueacutes trop proches de la

ligne de rivage

108

432 Deacuteplacements de voies de communication

La raison des deacuteplacements nest pas toujours la preacutesence deacuterosion en bordure de la

route En effet la raison principale a eacuteteacute la lineacutearisation du traceacute agrave des fins de seacutecuriteacute (pour la

vitesse) Agrave leacutepoque ougrave les travaux ont eacuteteacute effectueacutes la probleacutematique de Jeacuterosion neacutetait

encore que peu connue les concepteurs sattardaient ainsi plutocirct agrave la conception technique et

agrave la geacuteomeacutetrie des routes (B Laflamme ancien employeacute du MTQ comm pers) La

localisation des tronccedilons deacuteplaceacutes ainsi que les motifs des deacuteplacements se retrouvent sur la

carte 43

ND segment 1Raison du d~placcn-clll

Risquc dagraveosion 2 Lineacutearisalioll du lraccedil0 Non

(J 3 Lill~arisa(ioll dll lrace NOIl Pgt 1

CD jgt

w

4 Lill~arisation dll lrace Non N Lil1~ilri~aliollM 5 Oui- (ct eacuterosion pClIt-ecirctre) Q)

Non

L a

=gt 6 Iineacutearisation dll (raceacute Non 0c 7 Lill~arisalioTl du traceacute Non

()

eshyen

S Iineacutearisation du trace Oui 9 Lineacutearisation du trd~eacute Olli (IUgraveOm)

Non OIlIcirc(200m)

Pgt c 10 Iineacutearisation ct eacuterosion Oui Olli a l 11 Lincarisalion dll tmec Non No Il 0shy(1) en Risque deacuterosion localcmcllt 215m Non a l

0() a l en 0shy(1)

2 Pgt () (1) en 0shy(1) en lt a (1) en 0shy(1)

()

a 3 3 c l

o Modification des voies de communication Pgt c a date de la voie l

ancienne 1934 o 7501 500 3000 4500 6000 _ _ m

- nouvelle 2001 Fano de carte orlhophotographl~ au 40 000

Car10graphle Susan DreJza 2009 o 0

110

Plusieurs tronccedilons de voies de communication ont eacuteteacute deacuteplaceacutes depuis 1934 et il est

inteacuteressant de sattarder sur le cas de certains dentre eux

A) Deacuteplacement de la voie ferreacutee entre 1975 et 1980 pour un tronccedilon de 13 km (carte 44)

La raison invoqueacutee est leacuterosion littorale Le deacuteplacement a eacuteteacute fait agrave plus de 100 megravetres agrave

linteacuterieur des terres ce qui fait quactuellement la voie nest plus agrave risque dans ce secteur

Aujourdhui le coucirct meacutedian dun megravetre de voie est de 3 no $ (o Demers comm pers) ce

qui deacutenote quun investissement tregraves important a eacuteteacute effectueacute pour ces travaux

rrfE1shy ~62~ 125 250 375

F l=ofgtJOr Ih UlmllplIOImiddotII_ i 1 Ul

middotllogloeI~ $u$~DI~ ~~

Carte 44 Localisation du tronccedilon deacuteplaceacute de la voie ferreacutee

Le seul tronccedilon de voie ferreacutee qui est toujours agrave risque actuellement est celui situeacute sur

la flegraveche du Barachois car du fait de la faible largeur de la flegraveche littorale la voie ferreacutee se

retrouve tregraves pregraves de la ligne de rivage sur tout son parcours (carte 45) Une longueur de

57 km est agrave risque en 200 J mais en reacutealiteacute la voie ferreacutee est menaceacutee sur une longueur bien

111

plus grande Eacutetant donneacute la configuration du site un simple retrait nest pas possible car si la

flegraveche se perce en un point cest toute la voie ferreacutee et sa localisation qui est remise en cause

Si un deacuteplacement devait ecirctre effectueacute une nouvelle configuration passant par larriegravere-cocircte

devrait ecirctre envisageacutee Actuellement et depuis 1963 la flegraveche littorale est complegravetement

artificialiseacutee afin de proteacuteger le chemin de fer et eacuteviter un deacuteplacement

- agrave moins de 15 megravetres

- agrave moins de 30 megravetres

N

+0 375 7S~ 1 500 2250 3 COO

- Fond de carte orthophotographies au 1 4000 Canogrugravephle Slls-an OrejZa 2009

Carte 45 Voie ferreacutee agrave risque actuellement

Lors de la construction de la voie ferreacutee cette implantation limitait le nombre de

ponts agrave construire (plusieurs riviegraveres se trouvent dans larriegravere-pays) et diminuait ainsi les

coucircts et les difficulteacutes (moins de valleacutees agrave franchir de ponts agrave construire terrain plat )

Leacutevolution cocirctiegravere des flegraveches littorales de sable et leur grand dynamisme (Paskoff 2003)

nont pas eacuteteacute pris en compte agrave leacutepoque de la construction de la voie ferreacutee ougrave la faciliteacute de

reacutealisation et les coucircts primaient sur la dynamique cocirctiegravere de toute maniegravere inconnue

(O Demers comm pers)

112

B) Dans les anneacutees 60 la route 132 a eacuteteacute deacuteplaceacutee agrave cause de leacuterosion dans deux secteurs de

la municipaliteacute (Laflamme comm pers) Ceci sur des longueurs de 543 et 392 megravetres

(respectivement tronccedilon nO 1 et 10 sur la carte 43) Malgreacute cela ces deux tronccedilons sont de

nouveau agrave risque actuellement (carte 46 47 et figure 422) Ceci peut sexpliquer par une

distance de deacuteplacement trop faible (8 agrave 15 megravetres de recul seulement) compte tenu des taux

deacuterosion observeacutes Cela deacutenote un manque de planification agrave moyen et agrave long terme ainsi

quune lacune dans les connaissances des processus qui affectent la cocircte

Carte 46 Tronccedilon nO 10 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (pointe-Saint-Pierre)

113

Carte 47 Tronccedilon nO 1 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Cap-dEspoir)

Figure 422 Photo du tronccedilon nO 1 route 132 agrave risque deacuterosion (Cap-dEspoir) Agrave gauche on distingue les vestiges de lancienne route

114

C) Dans le hameau de Belle-Anse Je tronccedilon ndeg 8 a eacuteteacute lineacuteariseacute Avant lintervention la

route 132 eacutetait agrave risque mais elle ne lest plus actuellement car lopeacuteration de lineacutearisation a

deacuteplaceacute ce tronccedilon plus loin de la ligne de rivage (carte 48 et figure 423) Cependant

lancienne voie a eacuteteacute transfeacutereacutee agrave la municipaliteacute et constitue maintenant une rue municipale

utiliseacutee par la population locale Cette derniegravere est agrave risque deacuterosion et de submersion Elle

est dailleurs suivie annuellement par le LDGIZC comme infrastructure agrave risque agrave cause de sa

localisation entre 4 et 10 m de la ligne de rivage (LDGIZC 2009) Actuellement les taux

deacuterosion sont de 042 rnan pour ce secteur de terrasse de plage (LDGIZC 2009) Le

deacuteplacement na donc pas reacutegleacute le problegraveme du risque deacuterosion pour ce tronccedilon

Modification des voies de communication

date de la vole

~ ancienne 1934

- nouvelle 2001

Carte 48 Tronccedilon ndeg 8 deacuteplacement de la route 132 lancien tronccedilon devient une route municipale (Belle-Anse)

115

Figure 423 Photo du tronccedilon nO 8 route agrave risque deacuterosion et de submersion

Agrave lextrecircme gauche la route 132 suite au reacutealignement en bas lancienne route 132 devenue la route municipale agrave droite la plage de Belle-Anse

433 Synthegravese de leacutevolution des voies de communication

Le niveau de rIsque des vOies de communication a augmenteacute depuis 1934

(figure 424) pour les voies agrave risque important (cest-agrave-dire agrave moins de 15 megravetres de la ligne

de ri vage) le pourcentage est passeacute de 63 agrave 85 entre 1934 et 2001 La proportion de voies

agrave risque agrave moins de 30 megravetres a elle connu une diminution entre 1963 et 1992

principalement agrave la suite de certains deacuteplacements de la voie ferreacutee mais on constate de

nouveau une augmentation depuis 1993 (figure 424) La proportion de voies de

communication agrave risque selon Je sceacutenario probable deacuterosion est laquo seulementraquo de 69 soil

61 km (figure 424) Ce chiffre est infeacuterieur agrave ceux que nous obtenons selon nos marges de

15 ou 30 megravetres Ceci sexplique par le fait que la voie ferreacutee (plus de 5 km) qui se trouve

sur la flegraveche littorale nest presque pas agrave risque deacuterosion dans le sceacutenario probable

deacuterosion La flegraveche littorale eacutetant presque totalement enrocheacutee la ligne de rivage y est

relativement fixe et le sceacutenario probable tient compte des infrastructures anthropiques

pouvant fixer la cocircte si celles-ci eacutemanent dun organisme public (comme cest le cas ici) Si

116

on exclut la voie ferreacutee de lanalyse la longueur de voies de communication agrave moins de

15 megravetres du trait de cocircte est de 24 km alors que celle agrave risque selon le sceacutenario probable est

de 38 km soit 16 fois plus

20Ocirc ~ Q) 18J

~_~173 166gshyc 16 -CIl

5 14 J

~ c 12

ecirc 10 8 81 85 Q) 0

~

8 ~__----77551---~r7163

75 J 69 ~ 6

Q) 0 4 c 0 1 2

l 0 193) 1940 1950 1900 1970 1900 2010

-+- agrave risque 3)n agrave risque 15m agrave risque SP

Figure 424 Eacutevolution de la proportion de voies de communication agrave risque

Il est important de noter que la majoriteacute des constructions de voies de communication

datent davant linstauration des diffeacuterentes lois dameacutenagement Leur construction agrave

proximiteacute du trait de cocircte neacutetait pas consideacutereacutee agrave cette eacutepoque comme probleacutematique par le

ministegravere du transport et les eacutelus locaux car ils neacutetaient pas au fait de la probleacutematique

deacuterosion et des processus impliqueacutes Les lois encadrant lameacutenagement dans les zones agrave

risque et les zones cocirctiegraveres ne semblent ainsi pas avoir dinfluence sur leacutetablissement des

nouvelles voies de communication En theacuteorie les ministegraveres sont tenus de respecter les lois

et regraveglements de zonages eacutetablis par les MRC et les municipaliteacutes Cependant il aITive que ce

ne soit pas le cas surtout si ces regravegles ne sont pas comprises ou accepteacutees et que la

probleacutematique (telle que leacuterosion) nest pas reconnue comme cela a longtemps eacuteteacute le cas par

le passeacute en ce qui a trait agrave leacuterosion (Dugas comm pers) Une peacuteriode de latence entre

) instauration des lois et leur application a ainsi pu exister De plus les constructions de

117

routes ou leur protection peuvent ecirctre mises en place par des deacutecrets ministeacuteriels notamment

en cas de situation de risque urgent ce qui permet de ne pas suivre les scheacutemas

dameacutenagements locaux ou certaines lois

En conclusion de cette analyse de leacutevolution des voies de communication pour le secteur

littoral de Perceacute il est possible de dire que

~ il Ya en 2001 une plus grande longueur de voies de communication situeacutees dans des

zones agrave risque probable deacuterosion quil nyen avait au deacutebut du siegravecle

~ dans certains cas Jes deacuteplacements de tronccedilons de routes ont conduit agrave un

rapprochement du traceacute vis-agrave-vis dune cocircte active eacutetant donneacute que la raisons des

travaux na que rarement eacuteteacute leacuterosion mais plutocirct la lineacutearisation du traceacute

~ deux tronccedilons de route 132 totalisant une longueur de 342 et 543 m qui ont eacuteteacute

deacuteplaceacutes pour un risque deacuterosion sont de nouveau menaceacutes en 200 J la distance agrave

laquelle ils ont eacuteteacute reculeacute nayant pas eacuteteacute suffisante

~ pregraves de 17 des voies sont potentieHement agrave risque deacuterosion en 2001 ce qui est

presque le pourcentage le plus important historiquement Les eacutetudes reacutecentes se

doivent donc de contribuer agrave renverser cette tendance par la diffusion de meilleures

connaissances et reacuteglementations

118

44 Discussion sur leacutevolution des risques

Il peut paraitre surprenant de constater que les lois qui ont eacuteteacute implanteacutees pour geacuterer

la zone cocirctiegravere au Queacutebec nont pas permis de limiter la hausse des risques dans le secteur

de Perceacute Cette hausse du nombre de bacirctiments agrave risque cocirctier malgreacute la mise en place de

lois deacutecoule de plusieurs causes qui ont probablement conduit la population ou les instances

municipales agrave ne pas tenir compte des regraveglements lors des deacuteveloppements immobiliers

A) Depuis le milieu des anneacutees 70 les mesures de protection des cocirctes se sont multiplieacutees

(Friesinger 2009) Chez les habitants de la zone cocirctiegravere cela pourrait avoir creacuteeacute un faux

sentiment de seacutecuriteacute et [impression davoir reacuteussi agrave controcircler le pheacutenomegravene de leacuterosion

cocirctiegravere Ceci a pu conduire agrave une plus grande teacutemeacuteriteacute dans la localisation des bacirctiments dougrave

la hausse des constructions littorales malgreacute Jencadrement leacutegislatif Morneau el al (2001)

ont eux aussi remarqueacute une hausse des constructions en bordure du littoral gaspeacutesien depuis

1970 Dapregraves eux cela reacutesulte dun engouement accru pour la zone cocirctiegravere ducirc au

deacuteveloppement du tourisme et de la disponibiliteacute des meacutethodes de protection des berges Ces

derniegraveres donnent en effet un faux sentiment de seacutecuriteacute aux proprieacutetaires cocirctiers (Morneau

el al 2001) Ce pheacutenomegravene a aussi eacuteteacute constateacute le long des falaises de craie du nord de la

France ougrave lameacutenagement Je long de la cocircte a creacuteeacute une illusion de seacutecuriteacute qui a conduit agrave des

comportements agrave risque (Mclnnes 2006) En Hollande Winckel el al (2008) constatent eux

aussi que la multiplication des mesures de protection ces derniegraveres anneacutees a

paradoxalement fait diminuer la conscience citoyenne et gouvernementale (paliers infeacuterieurs)

envers le risque que repreacutesente leacuterosion Au lieu decirctre vus comme une reacuteponse agrave une

intensification de la probleacutematique les ouvrages de protection semblent ecirctre vus comme un

moyen sucircr de controcircler Jenvironnement Les lois de gestion des risques deviennent alors

laquo inutilesraquo aux yeux des populations et sont plus aiseacutement contourneacutees Une trop grande

prise en charge publique ou par le biais dassurances afin de reacuteduire la vulneacuterabiliteacute pourrait

ainsi conduire agrave laugmenter en creacuteant des comportements laquo maladapteacutesraquo (Dolan et Walker

2004) Ainsi linformation et la conscientisation des proprieacutetaires vis-agrave-vis du risque

deacuterosion sont primordiales pour une bonne gestion de la zone cocirctiegravere (Winckel el al 2008)

et le reacutetablissement des faits scientifiques agrave propos des risques cocirctiers

119

B) Le manque de compreacutehension et dacceptation des regraveglements de gestion de la zone

cocirctiegravere par la population est eacutegalement un problegraveme souvent eacutevoqueacute par les scientifiques

(Roussel et al 2009 McInnes 2006 Dugas comm pers) Labsence de compreacutehension

dune loi augmente la probabiliteacute de la transgresser volontairement ou non Cest pourquoi

une plus grande diffusion de linformation faciliterait lacceptation des politiques publiques

de gestion des risques cocirctiers (Roussel et al 2009) Pour que les regraveglements soient efficaces

laquo la prise de conscience et leacuteducation du grand public sont consideacutereacutees comme les piliers

dune gestion durableraquo (McInnes 2006) La mise en place dune bande de protection agrave la

suite de la politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables na peutshy

ecirctre pas eacuteteacute consideacutereacutee par tous les acteurs du milieu comme eacutetant une bande de terrain

soumise agrave des geacuteorisques pour eux et leurs constructions Les gestionnaires nayant pas

encore connaissance des donneacutees sur les processus littoraux ni sur la position future de la

ligne de rivage nont possiblement pas pu informer la population adeacutequatement Cette

preacutediction de la position agrave venir de la ligne de rivage serait ainsi loutil principal dont les

gestionnaires auraient besoin (Pethick 2001) Une sensibilisation des populations est ainsi

primordiale car les impressions que les habitants ont de la cocircte ne sont pas toujours exactes

C) De plus un manque de savoir populaire pourrait eacutegalement avoir contribueacute agrave cette

augmentation des risques cocirctiers En 2001 le plus grand nombre de bacirctiments agrave risque est

situeacute sur les cocirctes agrave falaises rocheuses alors quen 1934 tregraves peu de constructions y eacutetaient

localiseacutees (tableau 47) ceci malgreacute le fait que les falaises repreacutesentent la majoriteacute des cocirctes

de Perceacute Les aleacuteas de ces secteurs de falaises jusqualors peu habiteacutes (moins de 7 bacirctiments

par kilomegravetre de cocircte contre plus de 26 pour les terrasses de plage) ne sont donc

probablement pas inteacutegreacutes au savoir populaire de la reacutegion Nayant pas de culture commune

relatant les dangers potentiels des falaises pour les constructions la prudence a donc

probablement eacuteteacute moins grande que dans le cas des terrasses de plage qui ont elles vu

baisser le nombre de bacirctiments agrave risque agrave leur proximiteacute (tableau 47) En effet le souvenir

des risques passeacutes est un eacuteleacutement important qui peut faire baisser la vulneacuterabiliteacute dune

population (Meur-Ferec et al 2008) Dans une certaine mesure les connaissances populaires

devraient donc ecirctre utiliseacutees pour augmenter lefficaciteacute de la gestion des cocirctes (Stewart

et al 2003)

120

Tableau 47 Nombre de bacirctiments agrave risque en fonction du type de cocircte (1934-2001)

Anneacutee falaise

30rn 15rn terrasse de plage 30rn 15rn

1934 37 12 83 48 1963 65 25 55 12 1975 69 28 39 10 1980 50 17 34 10 1992 68 30 36 11 2001 73 38 54 25

Certaines connaissances lieacutees agrave ladaptation aux aleacuteas cocirctiers semblent avoir eacuteteacute perdues au

cours du temps En effet les constructions preacutesentes en 1934 sur la flegraveche littorale eacutetaient

bien adapteacutees aux aleacuteas preacutesents dans ce secteur (submersion principalement) En 200 J on ne

retrouve plus de maisons sur pilotis et ce mecircme dans les secteurs subissant des eacutepisodes de

submersion Historiquement les terrasses de plage sont occupeacutees depuis longtemps par les

populations et sont donc connues comme eacutetant des zones soumises aux aleacuteas cocirctiers la

hausse des bacirctiments agrave risque pour ces secteurs depuis 1992 pourrait renforcer le postulat

dune perte des connaissances populaires concernant les risques naturels de ces secteurs

Cette hausse ne peut pas ecirctre le fait dune population nouvellement arriveacutee dans la reacutegion car

la municipaliteacute de Perceacute ne reccediloit que peu de migrants 88 des gens y habitaient il y a

5 ans et 94 il y a 1 an (Statistique Canada 2006) Ce manque de savoir populaire

concernant les risques naturels pourrait donc plutocirct provenir dune certaine deacuteconnexion visshy

agrave-vis de lenvironnement physique et de sa variabiliteacute naturelle au cours de ces derniegraveres

deacutecennies

D) Malgreacute la mauvaise compreacutehension de la dynamique littorale et le manque dinformation

qui ont accompagneacute la mise en place des regraveglements il ne faut pas oublier que si la

reacuteglementation avait eacuteteacute appliqueacutee convenablement laugmentation des nouvelles

constructions agrave risque naurait pas eu lieu mecircme sans quaucune sensibilisation ne soit

effectueacutee Au Queacutebec les municipaliteacutes ont effectivement la responsabiliteacute de [eacutemission

des permis de construction et de sassurer que les permis eacutemis soient conformes agrave la

reacuteglementation en vigueur dans leur plan durbanisme Or malgreacute la reacuteglementation qui

interdit la construction dans des zones agrave risque plus de 40 des bacirctiments agrave risque en 2001

on eacuteteacute construits apregraves la mise en place de ces lois Ce qui fait augmenter les risques pour la

121

municipaliteacute de Perceacute nest pas tant lintensiteacute de leacuterosion que les nouvelles constructions la

premiegravere eacutetant responsable de 17 de la hausse contre 83 pour les secondes Le laxisme

dans lapplication de la loi a ainsi des conseacutequences importantes De plus alors que les

scheacutemas dameacutenagement sont supposeacutes inteacutegrer les risques naturels dans leur zonage depuis

leur creacuteation en 1979 Morneau et al ont eacuteClit en 2001 que laquoce sceacutenario [ladaptation agrave

leacuterosion par le biais dun zonage] peu reacutepandu au Queacutebec pourrait entraicircner une refonte

importante des scheacutemas dameacutenagement et de la reacuteglementation qui sy rattache raquo Cela

reacutevegravele une inadeacutequation entre les cadres gouvernementaux (qui le preacutevoyaient leacutegalement

depuis 1979) et lapplication qui peut en ecirctre faite reacutegionalement et localement par les paliers

infeacuterieurs de gouvernance (qui ne lincluent majoritairement pas en 2001) Il semble donc y

avoir un veacuteritable problegraveme de gouvernance concernant la gestion et la preacutevention des risques

naturels cocirctiers La sensibilisation aux aleacuteas et agrave la dynamique cocirctiegravere ne doit donc pas viser

uniquement la population mais aussi les acteurs deacutecisionnels et responsables de lapplication

des lois et regraveglements des diffeacuterents paliers de gouvernements (feacutedeacuteral provincial et

municipal) Les acteurs locaux ont le devoir de respecter toutes les reacuteglementations mises en

place et ce mecircme si les raisons nont pas eacuteteacute entiegraverement comprises Mecircme lorsque les

reacutesidents cocirctiers ont une bonne connaissance des aleacuteas les solutions dadaptation envisageacutees

sont rarement adeacutequates pour leur type de milieu (Friesinger et Bernatchez 2009) Cela

conforte le fait quen parallegravele agrave la neacutecessiteacute dinformer les populations il faut eacutetablir des

obligations quant au suivi des recommandations eacutemises par les experts Il est primordial de ne

pas sous-estimer la responsabiliteacute de tous les citoyens individuels et corporatifs agrave respecter

les lois

Le constat dune augmentation des risques cocirctiers au courant du dernier siegravecle a

eacutegalement eacuteteacute effectueacute dans dautres reacutegions telles la Gaspeacutesie (Morneau et al 2001) ou la

France (Meur-Feacuterec 2006) Dans ce dernier cas la cause de cette hausse est leacutegegraverement

diffeacuterente de celle connue en Gaspeacutesie Comme on peut le voir sur la figure 424 le risque

reacutesulte agrave la fois du recul du trait de cocircte et de lavanceacutee des infrastructures vers la cocircte

Lespace qui eacutetait conserveacute comme zone tampon et laquoespace de seacutecuriteacuteraquo disparaicirct et devient

mecircme un laquoespace de risqueraquo (figure 425) Agrave Perceacute de par la configuration du littoral et

l histoire les villages ont toujours eacuteteacute proches de la cocircte Peu darriegravere-cocircte est en effet

122

disponible et historiquement toutes les communications se faisaient par la mer Il est

cependant possible dy appliquer le scheacutema de Meur-Feacuterec (2006) dans une certaine mesure

car les touristes venant en Gaspeacutesie comme ceux dEurope veulent ecirctre le plus pregraves possible

de leau Ainsi agrave Perceacute la neacutecessiteacute de la proximiteacute de leau quavaient les pecirccheurs a laisseacute

place agrave lenvie des touristes decirctre proche du littoral Ce changement sest effectueacute en

parallegravele agrave un changement du type de construction (petits bacirctiment et bacirctiments ljeacutes agrave la pecircche

en 1934 versus bacirctiments dheacutebergement en 2001) ce qui a aussi contribueacute agrave augmenter les

risques

o

JOm

20m Deacuteveloppement des risques

30m deacuterosion cocirctiegravere

40m

SOm

60m

bullbull~d ~rcuirlttmiddot

1 km

5 km +------~

f-------+-----t-----+-----+------+-----t- - - - - - - - -1shy

1850 1875 1900 1925 1950 1975 2000 2025

TEMPS Source Meur-Feacuterec 2006

Figure 425 Eacutemergence des risques cocirctiers dynamiques convergentes du trait de cocircte et de l occu pation du rivage

123

Lintensification de la densiteacute urbaine de la cocircte reflegravete lengouement accru des zones

cocirctiegraveres qui a eacuteteacute constateacute eacutegalement agrave leacutechelle mondiale en lien avec le deacuteveloppement de

lindustrie touristique Agrave Perceacute il ny a que 038 bacirctiment par hectare dans la zone cocirctiegravere

(premier kilomegravetre en arriegravere du trait de cocircte) Cette faible concentration montre que lon

nest pas dans une situation de peacutenurie despace et conforte lideacutee que le fait de sinstaller

directement sur de trait de cocircte ou dans les zones proximales agrave risque est actuellement plus

un choix quune neacutecessiteacute Les constructions littorales sont privileacutegieacutees agrave cause de la valeur

ajouteacutee que cela procure tant sur la valeur des biens que sur les profits que peuvent y faire les

commerces et heacutebergements Cette situation de concentration cocirctiegravere se retrouve eacutegalement

dans plusieurs stations balneacuteaires en Europe (Winckel et al 2008) Selon Winckel et al

(2008) cette plus-value dans la valeur des maisons ainsi que dans les recettes des hocirctels

devrait dailleurs ecirctre une raison suffisante pour permettre leur construction malgreacute les

risques

Concernant les solutions mises en place pour faire face agrave la probleacutematique de

leacuterosion certaines adaptations ont ducirc ecirctre effectueacutees sur le territoire de Perceacute Par exemple

les tronccedilons de voies de communication qui ont ducirc ecirctre deacuteplaceacutes pour cause deacuterosion sont

de nouveau menaceacutes par le mecircme aleacutea moins de 40 ans plus tard ce qui deacutenote une

inadaptation ou une laquomeacutesadaptationraquo agrave la situation Ce type dinfrastructures aurait

neacutecessiteacute une strateacutegie dadaptation agrave long terme ce qui na pas eacuteteacute le cas agrave leacutepoque ce qui

nest pris en compte par le ministegravere des Transports du Queacutebec que depuis une peacuteriode

reacutecente (MTQ 2009) Cette lacune de vision agrave long terme dans ladaptation a eacutegalement eacuteteacute

constateacutee en Europe (McInnes 2006)

Malgreacute les lois existantes encadrant le zonage les reacutetroactions quelles peuvent

entraicircner ne semblaient pas avoir eacuteteacute eacutetudieacutees et nont pas pu servir agrave ameacuteliorer de futurs

zonages Connaicirctre leacutevolution de loccupation du territoire cocirctier nous a permis de connaicirctre

et de comprendre les dynamiques qui y ont lieu Ainsi il est possible de savoir quelles sont

les dynamiques qui devront ecirctre geacutereacutees agrave lavenir quelles sont les points sur lesquels une

politique devrait insister quels eacuteleacutements prendre en compte et de quelle maniegravere les mettre en

application

CHAPITRE V

COMPARAISON DES DIFFEacuteRENTS ZONAGES

A VEC LEacuteVOLUTION PROBABLE DU LITTORAL

Les objectifs de ce chapitre sont de connaicirctre les diffeacuterentes possibiliteacutes concernant le

zonage des risques deacuterosion dans le secteur deacutetude et de comparer les zonages existants ou

potentiels avec leacutevolution probable du littoral pour identifier leur efficaciteacute Ainsi il pOUITa

ecirctre deacutetermineacute lequel est le plus approprieacute cest-agrave-dire le zonage qui eacutevite les coucircts futurs lieacutes

aux risques mais qui nempecircche pas le deacuteveloppement sur les territoires propices et non

risqueacutes Nous preacutesenterons donc dabord une comparaison des zonages avec la 1igne de

rivage probable de 2050 puis celle effectueacutee avec un zonage laquocomplet raquo adapteacute agrave

lameacutenagement du territoire dans un environnement physique soumis aux changements

climatiques

Eacutetant donneacute les problegravemes lieacutes agrave Jeacuterosion que connaicirct le territoire de Perceacute Je zonage

actuel ne semble pas adeacutequat pour limiter les risques Dans la situation actuelle des choses

Jeacuterosion va entraicircner des coucircts importants pour le milieu et la socieacuteteacute en geacuteneacuteral Dici agrave

2050 si aucune mesure dadaptation nest prise la valeur des infrastructures qui vont ecirctre

affecteacutees par leacuterosion dans la reacutegion de Perceacute sera dun minimum de 15474358 $

(figure 5 J) (Drejza et Bernatchez 2008) ce qui est tregraves important pour une petite

municipaliteacute de moins de 3 500 habitants avec un budget de fonctionnement annuel denviron

5 millions de $ (Municipaliteacute de Perceacute 2009)

125

A- Eacutevaluation des coucircts possibles selon les diffeacuterents sceacutenarios (en $)

S1 S2 S3 S probable

Voies de communication 38417 11214578 22782053 12275458

Uniteacutes deacutevaluation fonciegravere 123700 3328000 7038200 3198900

TOTAL ($) 162117 14542578 29820253 15474358

C - Voies de communicationB- Uniteacutes deacutevaluation fonciegraveres sceacutenario probable sceacutenario probable

Type duniteacute Nombre Valeur (en $) Voies de communication Longueur (m)

Habitation 16 730900 $ Voie ferreacutee 2310

Eacuteconomie 9 2065300 $ Roule nationale (132) 1039

Autre 2 175100 $ Autre voie carrossable 2789

Service public 2 54100 $ Voie non carrossable 0

Terrains non 29 173500 $ TOTAL 6138 ameacutenageacutes

TOTAL 58 3198900$ Modifieacute de Drejza et Bernatchez 2008

Figure 51 Eacutevaluation des coucircts preacutevisionnels lieacutes agrave leacuterosion pour le secteur de Perceacute

51 Preacutesentation des diffeacuterents zonages possibles

Diffeacuterents zonages existants ou potentiels ont eacuteteacute testeacutes sur la zone deacutetude Ils seront

deacutecrits ici en termes de superficie zoneacutee de nombre de bacirctiments concerneacutes de nombre de

rocircles deacutevaluation de la valeur des rocircles deacutevaluation des routes et enfin des activiteacutes qui

seront affecteacutees Ces zonages ont eacuteteacute compareacutes agrave un sceacutenario deacutevolution de la cocircte pour

lan 2050 Le sceacutenario probable (SP) repreacutesente Je terrain qui aura selon toutes probabiliteacutes

disparu dici lan 2050 agrave cause des processus deacuterosion des berges si aucune mesure

dadaptation nest mise en place Ce sceacutenario deacutevolution tient compte agrave la fois du contexte

geacuteomorphologique de la cocircte de son eacutevolution passeacutee des changements climatiques

envisageacutes ainsi que des actions anthropiques (Bernatchez et al 2008 a) Aux fins de cette

eacutetude ce sceacutenario sera consideacutereacute comme leacutevolution preacutevue de la ligne de rivage auquel

126

seront donc compareacutes les zonages potentiels Il sagit agrave l heure actuelle de la meilleure

estimation de leacutevolution future de la ligne de rivage pour le secteur deacutetude

Il existe une tregraves grande variabiliteacute dans les surfaces zoneacutees selon le type de zonage

adopteacute qui vont de 89 hectares agrave ]504 hectares (tableau 51) Les horizons de gestion

diffegraverent selon les options retenues entre 30 et 50 ans Certains tels la LQE ou la politique du

Nouveau-Brunswick ne deacutefinissent pas lhorizon dameacutenagement Selon loptique retenue

limportance accordeacutee agrave leacuterosion cocirctiegravere va ecirctre minimiseacutee ou amplifieacutee Ainsi il nest pas

aiseacute pour la municipaliteacute de bien eacutevaluer les risques potentiels auxquels est soumis son

tenmiddotitoire

Tableau 51 Superficies et eacuteleacutements inclus dans les zonages eacutetudieacutes

Superficie toucheacutee Bacirctiments 2001 Rocircle MAMR (uniteacutes deacutevaluation)

Tvoe de zonaae Hectares Nombre Nombre valeur $) Taux historique - 30 ans 89 3 5 25100 - 49 ans 147 3 8 125700 LQE 509 39 40 2762800 Proposition de la MRC 992 103 94 4436800 Nouveau-Brunswick (30 m) 1160 118 112 5124600 Critegraveres de la Cocircte-Nord 1504 177 162 9606700 Sceacutenario le plus probable 623 66 62 3269000 Zonage possible (SP+15 ml 1188 135 125 5848200

Cette variabiliteacute se reflegravete eacutegalement dans le nombre de bacirctiments qui se retrouvent

inclus dans la zone dite agrave risque deacuterosion Cela varie entre 3 bacirctiments dans le cas de

lutilisation des taux de reculs historiques avec un horizon de 30 ans agrave autant que 177

bacirctiments dans le cas dune adaptation des critegraveres du zonage utiliseacute pour la Cocircte-Nord

(tableau 51)

La valeur globale des uniteacutes deacutevaluation fonciegravere consideacutereacutees agrave risque peut ecirctre

importante et varie entre 25 100 $ et 9 606700 $ Limportance de cette valeur agrave risque est

augmenteacutee par le fait que la valeur moyenne des bacirctiments qui se situent dans la zone

deacuterosion probable (donc proches du littoral) est plus importante que celle de la totaliteacute de la

municipaliteacute Alors que dans la zone probable les bacirctiments valent en moyenne 79851 $ la

moyenne des bacirctiments de Perceacute est de 50590 $ La valeur des bacirctiments agrave risque probable

deacuterosion soit ceux les plus proches du trait de cocircte est 16 supeacuterieure agrave la moyenne

127

municipale Ceci reflegravete lattrait littoral et la valeur qui lui est associeacutee Les terrains eux aussi

ont une valeur de pregraves de 2 fois supeacuterieure (194) sils se trouvent en bordure du littoral ougrave ils

sont eacutevalueacutes en moyenne agrave 12800 $ contrairement agrave 6 613 $ pour la municipaliteacute entiegravere

52 Comparaisons des diffeacuterents zonages avec le trait de cocircte probable de 2050

La comparaIson des zonages avec le trait de cocircte probable se traduit par une

comparaison de chacune des possibiliteacutes de zonage avec leacutevolution probable de la ligne de

rivage (soit Je SP) afin de deacuteterminer des superficies qui pourraient ecirctre zoneacutees agrave tort ainsi

que des superficies qui ne sont pas zoneacutees mais qui selon toute probabiliteacute auront eacuteteacute

eacuterodeacutees dici 2050 Cela veut eacutegalement dire quil faut connaicirctre le nombre de bacirctiments qui

sont zoneacutes agrave tort (ce qui a un impact neacutefaste sur leur deacuteveloppement) ou ceux qui ne sont pas

zoneacutes mais qui sont agrave risque deacuterosion (ce qui fausse notre compreacutehension de la

probleacutematique et notre preacuteparation agrave laffronter)

Dans le but de didentifier le zonage qui est le plus adeacutequat avec la future eacutevolution

de la cocircte seront donc compareacutes dans cette section les superficies zoneacutees mais non agrave risque

les su perficies non zoneacutees mais agrave risque et le nombre de bacirctiments (2001) zoneacutes ou non zoneacutes

agrave tort

521 LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement

Le zonage preacutevu par la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (politique de protection

des rives du littoral et des plaines inondables) est celui qui a maintenant cours dans la MRC

du Rocher-Perceacute Cest eacutegalement celui qui a eacuteteacute transposeacute dans les regraveglements municipaux

Theacuteoriquement il est possible pour la MRC ou la municipaliteacute daugmenter les marges

prescrites par la loi si neacutecessaire par exemple en cartographiant des zones connues pour leurs

risques Cependant sur le territoire agrave leacutetude aucune cartographie additionnelle nexiste pour

le risque deacuterosion

128

La superficie totale du territoire zoneacute deacutecoulant de la LQE preacutesente seulement

114 ha de moins que celle zoneacutee par le sceacutenario probable (tableau 52) Cependant ce sont

pregraves de 17 ha qui sont preacutevus eacuterodables par le SP mais qui ne sont pas zoneacutes Ainsi ces 17 ha

sont libres daccueillir de nouvelles infrastructures malgreacute le risque potentiel auxquels ils

pourront ecirctre soumis dans le futur Ces terrains abritent dores et deacutejagrave 31 bacircti ments soit 26

uniteacutes deacutevaluation fonciegravere pour une valeur agrave risque minimale de plus de 2 000 000 $ Si la

LQE reste en vigueur cette valeur pourrait augmenter dici 2050 augmentant ainsi les

risques pour la socieacuteteacute

Dans certains cas des terrains sont jugeacutes agrave risque bien quils ne seront probablement

pas eacuterodeacutes (52 ha) Ceci est par exemple lieacute aux zones que la municipaliteacute a deacutecideacute de

proteacuteger en fixant la ligne de rivage (par un muret notamment) Eacutetant donneacute que le zonage

nest pas variable il nest pas possible den tenir compte

Tableau 52 Comparaison du zonage de la LQE avec le sceacutenario probable (SP)

Superficie Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluationl Zone non preacutevue eacuterodable mais zoneacutee (soustrait au 52 ha 4 4

developpem ent) Zone preacutevue eacuterodeacutee mais

non zoneacutee (augmentation du 168 ha 31 26 risque)

Agrave la suite de lanalyse de la LQE plusieurs problegravemes ont eacuteteacute recenseacutes Ceux-ci

peuvent ecirctre agrave lorigine de diverses lacunes qui sont exposeacutees ici

A) Dans les objectifs de la loi (article 11) il nest pas fait mention de proteacuteger les habitants

de la cocircte contre les risques Le but du zonage est dabord la protection des berges les

risques y sont seulement secondaires La loi a pour but de proteacuteger les berges en elles-mecircmes

(biodiversiteacute qualiteacute des habitats ) ainsi que les personnes soumises agrave des risques mais ceci

seulement dans les plaines inondables Les littoraux de lestuaire et du golfe du Saint-Laurent

ne peuvent ecirctre geacutereacutes comme des plaines inondables eacutetant donneacute que les divers processus qui

sy produisent sont bien plus cocirctiers que fluviaux La largeur de leacutecotone cocirctier eacutetant

relativement limiteacute il est possible que la loi soit adeacutequate sur cet aspect Cependant elle est

tout de mecircme utiliseacutee en pratique pour empecirccher la construction selon des marges de la ou

15 m de la ligne de ri vage

129

B) La loi est construite sur le modegravele dune protection par bande homogegravene (mecircme sil y a

deux classes de largeur) Cela ne prend donc pas en compte les possibles variations selon les

processus la localisation les conditions locales et les diffeacuterences reacutegionales et nationales qui

peuvent exister sur le territoire

C) Le critegravere utiliseacute pour eacutetablir le choix entre les deux largeurs de bandes de protection soit

la hauteur du talus ne correspond aucunement agrave une limite naturelle La hauteur limite est de

5 megravetres en dessous de cette hauteur la bande sera de 10 megravetres au-dessus elle sera de 15

megravetres Cependant les classes sont inadapteacutees car elles ne correspondent pas agrave la reacutealiteacute

physique de leacuterosion En effet bien que les deux cateacutegories de cocircte sur lesquelles sappuie la

LQE afin de deacuteterminer la largeur de la bande de protection (10 ou 15 m) correspondent agrave des

taux deacuterosion significativement diffeacuterents avec cr = 005 (Test U p = 0000) (figure 52)

cette diffeacuterence ne peut cependant pas servir agrave preacutedire de maniegravere certaine le comportement

dun segment de cocircte face agrave leacuterosion Cest ainsi quagrave cause de la variabiliteacute de leacuterosion

observeacutee il peut se produire de leacuterosion tout aussi intense dans les secteurs zoneacutes avec

10 megravetres que dans ceux zoneacutes avec 15 megravetres (figure 52) Seule laccumulation est absente

dans les secteurs zoneacutes avec] 5 megravetres

shyo o N ~ C) Q)shy O2S

Cl) al Cll

~ Cl) 0

000 1 1 iol----~I - - 11shy -11

Cl) c g 1 1

~ middotOS Cl) 0 -shyc o

o Clla middoto~-O

E o

o o

Cl) 0 )(

~ middot075

1- ---------r------------------J 10 megravetres 15 megravetres

Largeur de la bande de protection prescrite par la LaE

Figure 52 Taux de migration historique de la ligne de rivage (en m) en fonction des cateacutegories prescrites par la LQE

--

130

De plus que ce soit pour les zones de falaises ou les zones de terrasses de plage la diffeacuterence

dans les taux deacuterosion selon les deux cateacutegories retenues par la LQE bien que minime

persiste (figure 53) Toutefois il y a une diffeacuterence dans la vitesse de recul entre les falaises

et les terrasses de plage de sorte que le zonage devrait aussi refleacuteter la dynamique cocirctiegravere

pour quil soit approprieacute

(1)

Ol CIl Terrasse de plage Falaise rocheuse gt (1) 06 00 - - --or- - - - -~--~r-0 (1)

oC o - 01 Ol 04 o

E1 (1)~

- 02 0shy

g 8 02 - 03 uCJ

~ OC)

1 1 o deg4U5 OJ 00 ~=

1- -1- - - - -shy - - - - - shy9 - shy _o

c o ~ middot02

-05 -shyo

Ol -shy - 06 o

E ~ X

middot04 -shy

o

shy ---shy-07

---J

J

~ 10 megravetres 15 megravetres 10 megravetres 15 megravelres

Largeur de la bande de protection prescrite par la LQE

Figure 53 Taux de migration de la ligne de rivage (en m) en fonction de la largeur de la LQE selon le type de cocircte

Enfin les deux cateacutegories de cocircte deacutefinies par la politique ne reflegravetent pas les taux deacuterosion

preacutedits pour 2050 (figure 54) Les deux cateacutegories ne sont pas significativement diffeacuterentes

avec cr = 005 (Test U p = 0343) Par conseacutequent les marges adopteacutees par la loi ne

correspondent pas agrave une intensiteacute deacuterosion future et lutilisation de deux marges diffeacuterentes

ne se justifie pas du point de vue des aleacuteas cocirctiers agrave venir

131

000

-020

o ID o ~ -040 III J gt ~ a-OGO 8 J o iii o

œ -osa o

gtlt J~

-100

o

-120

10 tllecirctrts 15 mf1r~s

Largeur selon la LQE

Figure 54 Taux deacuterosion preacutevus pour 2050 (en m) en fonction de la cateacutegorie de la LQE

Comme la loi ne tient pas compte des paramegravetres naturels certains secteurs de cocircte

particuliegraverement dynamiques ne seraient pas proteacutegeacutes si durant les 50 prochaines anneacutees les

taux deacuterosions historiques se maintenaient Certes globalement la zone proteacutegeacutee selon les

marges eacutetablies par la LQE est plus eacutetendue que celle deacutecoulant dune extrapolation de

leacutevolution historique de la cocircte (509 ha zoneacutes contre 147 pour 50 ans deacuterosion historique)

Cependant si on compare secteur par secteur les marges prescrites par LQE avec les taux de

recul reacuteellement mesureacutes entre 1934 et 2001 et extrapoleacutes pour 50 ans 37 ha apparaissent

comme eacutetant agrave risque mais non inclus dans le zonage de la loi (tableau 53) Ces secteurs de

cocircte particuliegraverement actifs ne seront pas zoneacutes par la LQE et laisseraient la place agrave beaucoup

de nouvelles constructions potentielles De plus en admettant que les taux deacuterosion de )992shy

2001 soient repreacutesentatifs des conditions deacuterosions des 50 ans prochaines anneacutees les

secteurs agrave risque mais non proteacutegeacutes repreacutesenteraient non plus 37 mais 56 ha (tableau 53)

Cette carence dans la superficie du zonage provient de certains secteurs dans lesquels la

dynamique cocirctiegravere est particuliegraverement active ce que ne peut pas refleacuteter une loi avec des

marges fixes Bien que ces secteurs soient limiteacutes dans lespace ils sont particuliegraverement

sensibles agrave une densification urbaine On parle ici des terrasses de plage du secteur du village

de Cap-dEspoir des falaises du centre-ville de Perceacute (Mont-Joli) ainsi que des terrasses de

plage du village de Barachois Linsuffisance des terrains zoneacutes saccentue encore si lon

-----------------------------------------------------------

132

compare la LQE avec les taux deacuterosion preacutedits dans un contexte de changements

climatiques Dans cette situation on parle dune superficie de 168 ha qui pourrait ecirctre eacuterodeacutee

mais qui ne serait pas preacuteserveacutee par la loi (tableau 53)

Tableau 53 Comparaison de la LQE avec les taux deacuterosion historiques reacutecents et preacutedits

Avec les taux deacuterosion preacutedits Avec les taux deacuterosion Avec les taux deacuterosion

dans un contexte de 1934middot2001 1992-2001

changements climatiques (SP)

Superficie (ha) eacuterodeacutee en 50 ans mais non 37 56 168 preacuteserveacutee par la loi

D) Le golfe du Saint-Laurent et la baie des Chaleurs sont consideacutereacutes comme des cours deau

et non comme un littoral marin (figure 55) Cependant les processus qui affectent ces

milieux sont tregraves diffeacuterents des processus fluviaux Les bandes de protection preacutevues par la

LQE sont donc insuffisantes car elles ne sont pas adapteacutees agrave la dynamique propre aux

littoraux

r----------------------------------------------------------1 1 1laquoCours deau Toute masse deau qui seacutecoule dans un lit avec un deacutebit reacutegulier ou 1intermittent y compris ceux qui ont eacuteteacute creacuteeacutes ou modifieacutes par une intervention humaine 1

ainsi que le fleuve et le golfe Saint-Laurent de mecircme que toutes les mers qui entourent 1 1

le Queacutebec agrave lexception du fosseacute de voie publique ou priveacutee du fosseacute mitoyen et du 11

fosseacute de drainage raquo (site internet du MDDEP) 11

1laquoTous les lacs et cours deau agrave deacutebit reacutegulier ou intermittent situeacutes sur le territoire de la 1

MRC incluant le golfe Saint-Laurent et la baie des Chaleurs sont viseacutes par lapplication 1 1

des dispositions de la politique de protection des rives raquo 1 1

(extrait du scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute 1989) 1

Figure 55 Deacutefinition des cours deau pour la LQE

La politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables preacutevoit un

laquo cadre normatif minimalraquo (preacuteambule de la politique) Ceci laisse donc la possibiliteacute aux

instances locales (municipaliteacutes ou MRC) daugmenter ces marges si elles le jugent

neacutecessaire Cependant ce sont souvent (et particuliegraverement dans lEst du Queacutebec) des paliers

gouvernementaux deacutepourvus de moyens financiers et techniques neacutecessaires pour reacutealiser une

133

eacutetude deacutetailleacutee de leur territoire Par exemple la MRC du Rocher-Perceacute est classeacutee deuxiegraveme

sur 97 au rang des MRC les plus deacutemunies du Queacutebec Ses moyens danalyse de la cocircte sont

donc conseacutequemment limiteacutes

Le zonage creacuteeacute par cette loi nest donc pas adapteacute aux geacuteorisques cocirctiers Les

municipaliteacutes ne peuvent donc sy appuyer que partiellement La largeur de la bande de

protection utiliseacutee (15 megravetres) est en effet plutocirct consideacutereacutee comme une largeur adeacutequate

pour eacuteviter decirctre affecteacute par lagitation de loceacutean (embruns vagues exceptionnelles

deacutebris ) que par le deacuteplacement de la ligne de rivage Cette distance agrave la cocircte reacutepondrait agrave

un besoin de protection des biens seulement si la cocircte eacutetait fixe et ne connaissait aucun

deacuteplacement au cours du temps

522 Proposition de zonage de la MRC

Alors que lancien zonage des risques de la MRC du Rocher-Perceacute reprenait telle

quelle la LQE il existe actuellement une nouvelle proposition de zonage eacutemanant de la

MRC Celle-ci devrait ecirctre inteacutegreacutee au nouveau scheacutema dameacutenagement des risques

Loptique retenue est de doubler les prescriptions de la LQE et dajouter de nouvelles zones

deacuterosion connues Pour le secteur agrave leacutetude 7 zones deacuterosion seraient creacuteeacutees dans des

endroits connus pour ecirctre particuliegraverement actifs Cette proposition de zonage reacutesulte de la

reacutealiteacute de terrain qui a permis aux intervenants de reacutealiser que les bandes de protection

preacuteexistantes eacutetaient trop faibles Les doubler permettra selon eux de mieux proteacuteger les

infrastructures cocirctiegraveres

Globalement en appliquant cette proposition il y aurait 37 ha de diffeacuterence de

surface avec la superficie du sceacutenario probable Plus speacutecifiquement 37 ha ne sont pas zoneacutes

alors quils le devraient et 406 ha ne sont pas preacutevus eacuterodables mais seraient zoneacutes

(tableau 54) Les zones qui ne sont pas incluses dans la suggestion de la MRC mais qui sont

agrave risque se reacutepartissent en plusieurs secteurs notamment autour du havre de pecircche de lAnseshy

agrave-Beaufils aux extreacutemiteacutes du village de Perceacute au nord de la flegraveche de Barachois ainsi que de

134

petits secteurs au nord de la Malbaie Les superficies que leacuterosion naffectera probablement

pas mais que cette proposition inclut dans le zonage repreacutesentent 406 ha qui vont ecirctre

soustraits agrave une densification urbaine et agrave un deacuteveloppement potentiel Ces espaces

correspondent notamment aux secteurs de la promenade municipale de Perceacute Ce secteur est

en effet tellement denseacutement urbaniseacute quil ne serait pas envisageable dabandonner la

protection Des discussions avec la municipaliteacute ont permis de sassurer que la promenade

serait entretenue sur un horizon dau moins 50 ans Ces secteurs ne sont donc pas concerneacutes

par des taux de recul probables seule la marge de seacutecuriteacute de 15 megravetres serait agrave mettre en

place pour proteacuteger les infrastructures de laction des vagues des embruns et des deacutebris

Tableau SA Comparaison du nouveau zonage de la MRC avec le sceacutenario probable (SP)

Superiicie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais

zoneacutee (soustrait au 406 42 38 developpement)

Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque)

4 3 5

Les problegravemes que ce nouveau zonage soulegraveve sont

A) Luniformiteacute dans la largeur des bandes qui ne peuvent pas tenir compte des variations

dans les conditions locales

B) Le choix entre les deux classes de largeur de bande de protection qui ne correspond pas agrave

des paramegravetres naturels deacuterosion En effet ce sont les mecircmes classes que celles de la LQE et

elles preacutesentent donc les mecircmes inconveacutenients (partie 521)

523 Politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveau-Brunswick

Le Nouveau-Brunswick a eacutemis une politique de protection de sa zone cocirctiegravere en

2002 Cette proposition na cependant toujours pas eacuteteacute transformeacutee en application leacutegale Elle

applique une bande de protection de 30 megravetres agrave partir de la ligne de rivage La politique

preacutevoit eacutegalement la possibiliteacute dinterdire des ouvrages que lon voudrait construire au-delagrave

de cette marge selon la sensibiliteacute du terrain aux ondes de tempecirctes Selon la proposition

135

cette autre limite doit ecirctre deacutetermi neacutee selon laquo leacuteleacutevation la topographie et la susceptibiliteacute agrave

leacuterosion (geacuteomorphologie)) (ministegravere de lEnvironnement et des Gouvernements locaux

du Nouveau-Brunswick 2002) Cependant il nest pas speacutecifieacute de meacutethodologie pour sa mise

en œuvre

Si lon appliquait cette politique peu de superficies preacutevues eacuterodables par le sceacutenario

probable ne seraient pas zoneacutees (seulement 119 ha) (figure 55) Ce zonage devrait donc

permettre deacuteviter une augmentation des risques pour la population Cependant de grandes

surfaces qui ne sont pas preacutevues agrave risque deacuterosion sont zoneacutees Ceci peut poser problegraveme agrave la

municipaliteacute car ce sont de grandes superficies (544 ha) qui sont soustraites agrave un futur

deacuteveloppement reacutesidentiel ou commercial (tableau 55)

Tableau 55 Comparaison de la politique du Nouveau-Brunswick avec le SP

Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodale mais

zoneacutee (soustrait au 544 55 53 developpement)

Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque) 12 1 1

Le zonage mis en avant par la politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveaushy

Brunswick comporte deux problegravemes

A) Le premier consiste en une bande fixe qui ne peut donc pas prendre en compte les

variations locales du taux deacuterosion Il est toujours possible dimposer une bande de

protection dune largeur plus importante afin decirctre certain dinclure les zones qui seacuterodent

le plus vite Neacuteanmoins ce principe fait apparaitre des zones sacrificielles qui bien que non

risqueacutees sont interdites agrave tout deacuteveloppement ce qui ne permet pas une optimisation de

lutilisation du territoire de la municipaliteacute Cela peut aussi creacuteer un sentiment dinjustice au

sein de la population qui sent son droit agrave la proprieacuteteacute entraveacute alors que son terrain nest pas

assujetti aux aleacuteas deacuterosion

B) Le deuxiegraveme problegraveme reacutesulte dans le fait que certaines zones ont eacuteteacute cibleacutees pour y

assurer une protection comme le muret du centre-ville de Perceacute Ces secteurs se

retrouveraient zoneacutes agrave risque alors que la ligne de rivage sera maintenue agrave sa position

136

actuelle Ces zones devraient donc ecirctre recenseacutees et prises en compte Seule une bande de

15 m les mettant agrave labri des vagues des embruns et des deacutebris devrait y ecirctre appliqueacutee Ne

doivent ecirctre pris en compte dans cette cateacutegorie que les ouvrages publics dont lautoriteacute

responsable a deacutecideacute dassurer lentretien sur toute la peacuteriode viseacutee par le zonage

524 Application des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la

Cocircte-Nord

Lapplication de ces critegraveres de zonage eacutetend la superficie proteacutegeacutee agrave 1504 ha Les

surfaces qui sont preacutevues pouvant ecirctre eacuterodeacutees selon le sceacutenario probable mais que ce zonage

naurait pas inteacutegreacutees sont neacutegligeables (01 ha) Cependant 885 ha ne sont pas preacutevus

eacuterodables dici 2050 mais sont tout de mecircme inclus dans le zonage (tableau 56)

Tableau 56 Comparaison du zonage deacutecoulant des critegraveres de la Cocircte-Nord avec le sceacutenario probable (SP)

Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais

zoneacutee (soustrait au 885 111 100 developpement)

Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque)

01 0 0

Le zonage sui vant les critegraveres utiliseacutes par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la

Cocircte-Nord comporte deux principaux problegravemes

A) il preacutesuppose une hausse importante de leacuterosion pour tous les secteurs alors que les

eacutetudes reacutecentes montrent le contraire (Bernatchez et al 2008 a)

B) ces critegraveres conduisent agrave la classification de grandes superficies comme eacutetant agrave risque

alors quelles ne le seront probablement pas mecircme si lhorizon dameacutenagement utiliseacute est

infeacuterieur agrave celui utiliseacute pour le sceacutenario probable (30 ans pour les critegraveres de la Cocircte-Nord vs

50 ans pour le SP) Cette optique est donc trop conservatrice et cela limite le deacuteveloppement

futur de la municipaliteacute

137

525 Taux historiques deacuterosion des berges

Loptique dutiliser seulement les taux de recul historique afin de deacuteterminer une

zone agrave risque preacutesuppose que les conditions qui ont engendreacute leacuterosion dans le passeacute sont

toujours les mecircmes de nos jours et vont eacutegalement rester constantes dans le futur Une

comparaison des zonages que cela peut engendrer (horizon 30 et 50 ans) avec le zonage le

plus probable a eacuteteacute eacutetablie

Une comparaison des surfaces agrave risque deacuterosion (tableau 57 et 58) permet de se

rendre compte dune sous-estimation tregraves nette des surfaces agrave risque par les deux premiers

zonages (historique 30 et 50 ans) Ceux-ci considegraverent respectivement 89 et 147 ha comme

eacutetant agrave risque deacuterosion alors que ce seront tregraves probablement 63 hectares qui le seront dici

2050 Ces zonages historiques sous-estiment eacutegalement le nombre de bacirctiments agrave risque

(tableau 57 et 58) ainsi que les valeurs associeacutees Cela sous-estime donc les enjeux que la

municipaliteacute et les citoyens devraient prendre en compte pour leur futur

Tableau 57 Comparaison des zonages historiques 30 ans avec le SP

Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais

zoneacutee (soustrait au 00 0 0 developpement)

Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non 538 66 57

zoneacutee (augmentation du risque)

Tableau 58 Comparaison des zonages historiques 50 ans avec le SP

Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais

zoneacutee (soustrait au 00 0 0 developpement)

Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non 480 63 54

zoneacutee (augmentation du risque)

Les superficies qui ne sont pas zoneacutees par les taux historiques mais qui selon toutes

probabiliteacutes seront eacuterodeacutees sont de pregraves de 54 et de 48 hectares respectivement pour des

horizons de 30 et 50 ans (tableau 57 et 58) Cela comprend respectivement 66 et 63

bacirctiments auxquels on nassocierait pas de risque mais qui y seront tout de mecircme exposeacutes

dici 2050

138

En consideacuterant le risque deacuterosion de maniegravere historique il apparait eacutegalement des

zones daccreacutetion Ces zones gagneacutees sur la mer occupent une superficie de 21 et 34 ha

respectivement pour un horizon de 30 et 50 ans Celles-ci seraient donc potentiellement de

nouveaux terrains pour des deacuteveloppements immobiliers futurs Cependant dapregraves les

changements dans la tendance deacutevolution de la cocircte qui ont eacuteteacute constateacutes depuis ces

derniegraveres deacutecennies (Bernatchez et al 2008 a) cela laisse preacutesager quil ny aura tregraves

probablement pas ou peu de zones en accreacutetion en 2050 Il se produira plutocirct un recul comme

on peut le voir au niveau du village de Cap-dEspoir (figure 56) et agrave Coin-du-Banc

(figure 57) De plus mecircme si des zones daccreacutetion apparaissaient celles-ci ne sont

geacuteneacuteralement pas des terrains propices aux constructions eacutetant donneacute leur faible altitude qui

les rend tregraves vulneacuterables au risque de submersion lieacute aux vagues et aux surcotes notamment

Figure 56 Taux historique et taux probable deacuterosion dans le secteur de Cap-dEspoir

139

Figure 57 Taux historique et taux probable deacuterosion agrave Coin-du-Banc

Si lon considegravere les taux deacuterosion reacutecents (1992-2001) et que lon compare un

zonage qui en deacutecoulerait (extrapolation des taux annuels sur une peacuteriode de 50 ans) avec le

SP on constate eacutegalement des lacunes Dans ce cas la superficie zoneacutee serait de 2367 ha

soit 9 ha de plus que si lon utilisait les taux historiques Cependant il reste plus de 31 ha qui

ne seraient pas zoneacutes alors quils seront agrave risque deacuterosion dici 2050 Utiliser seulement les

taux reacutecents ne semble donc pas adeacutequat pour geacuterer lameacutenagement cocirctier bien que cela

entraicircne moins derreurs quavec les taux historiques Le problegraveme peut provenir du fait que

la peacuteriode reacutecente de mesure nest pas toujours repreacutesentative des futures conditions

climatiques car 10 ans est une peacuteriode trop courte

140

Une acceacuteleacuteration de leacuterosion au cours des derniegraveres deacutecennies a eacuteteacute constateacutee Il

nest degraves lors plus possible de se fier seulement aux taux historiques pour identifier les zones

soumises agrave leacuterosion Cela entraicircnerait en effet une sous-eacutevaluation de ces zones Les

changements qui vont avoir lieu sur les cocirctes du monde durant le prochain siegravecle ne peuvent

pas ecirctre preacutedits simplement en extrapolant les gains les pertes et les modifications qui ont eu

lieu durant Je 20egraveme siegravecle (Bird 2008)

526 Synthegravese des diffeacuterents zonages vs le sceacutenario probable

En sattardant agrave eacutevaluer si les options de zonage possibles pour le secteur deacutetude

protegravegent plus ou moins de territoire que celui que leacuterosion probable va affecter il est

possible didentifier des options trop seacutevegraveres et dautres pas assez (tableau 59) Cette

comparaison montre que les zonages actuellement en place ne sont pas suffisants mais aussi

quune bande uniforme de 30 megravetres (comme au Nouveau-Brunswick) aurait pour

conseacutequence de soustraire agrave un deacuteveloppement eacuteconomique des terrains non risqueacutes

Tableau 59 Comparaison globale des zonages vis-agrave-vis du sceacutenario probable

Zone pas assez Zone trop Type de zonage

en de la superficie du SP LQE 27 8 Proposition de la MRC 6 65 Nouveau-Brunswick 2 87 Critegraveres de la Cocircte-Nord 02 141

1 Taux historique

- 30 ans shy

86 00 - 50 ans 77 00

Il est important de faire la distinction entre la connaissance des terrains qui seront

probablement eacuterodeacutes en 2050 et un zonage utilisable pour lameacutenagement de la communauteacute

En effet le premier fait reacutefeacuterence agrave un terrain agrave risque deacuterosion qui aura probablement eacuteteacute

eacuterodeacute et aura disparu agrave la mer dici 50 ans Le deuxiegraveme doit lui permettre un

deacuteveloppement seacutecuritaire et durable dans la municipaliteacute Il doit donc ecirctre leacutegegraverement plus

141

large que les terrains probablement eacuterodeacutes afin que les constructions ne se retrouvent pas

directement sur la ligne de rivage (figure 58) Il serait en effet dommageable que les

bacirctiments se retrouvent trop proches de la ligne de rivage et soient soumis agrave des risques relieacutes

aux vagues agrave la projection de deacutebris aux embruns etc

Bacirctiments seacutecuritaires aujourdhui mais Dlaquo surraquo la ligne de rivage de 2050 --

bullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbull D Bacirctiments conservant une leacutegegravere

distance vs la ligne de rivage de 2050 proteacutegeacutes des vagues de tempecirctes etc

--- Ligne de rivage actuelle bull bull bull bull bull bullbull Zonage proposeacute

-------- Ligne de rivage en 2050

Figure 58 Inteacuterecirct de zoner plus que le taux deacuterosion preacutevu pour 2050

Cest pour cela qui apparaicirct primordial deffectuer eacutegalement des comparaisons avec un

zonage laquo complet raquo adapteacute agrave lameacutenagement du territoire (ci-apregraves) cest-agrave-dire comparer un

zonage avec un autre zonage et non simplement avec des preacutevisions de risque

142

53 Comparaison des diffeacuterents zonages avec un zonage adapteacute agrave lameacutenagement du

territoire dans un contexte de changements climatiques

Ce zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire dans un contexte de changements

climatiques a eacuteteacute eacutetabli comme eacutetant le sceacutenario le plus probable deacuterosion auquel a eacuteteacute ajouteacute

une bande de 15 megravetres de largeur Lajout de cette bande de terrain suppleacutementaire

permettra de deacuteterminer Je zonage qui apregraves la perte du terrain eacuterodeacute par 50 ans de processus

cocirctiers (soit le SP) assure que les infrastructures ne se retrouvent pas trop pregraves du rivage et

quelles soient toujours seacutecuritaires (figure 58) Le SP a eacuteteacute choisi pour estimer leacuterosion agrave

lhorizon du zonage (50 ans) car il sagit de la meilleure estimation disponible des risques

deacuterosion dans un contexte de changements climatiques La bande de 15 megravetres qui y est

ajouteacutee correspond agrave une largeur consideacutereacutee comme neacutecessaire pour la protection contre les

autres aleacuteas cocirctiers que sont les vagues de tempecircte les vents les embruns la houle ou les

deacutebris organiques projeteacutes sur le rivage Une bande similaire a eacuteteacute prescrite par les

speacutecialistes de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges sur la Cocircte-Nord pour les cocirctes ne

subissant pas deacuterosion (soit les falaises de roches igneacutees) En effet mecircme si ces cocirctes ne

sont pas consideacutereacutees comme seacuterodant avec un taux perceptible une bande de 15 megravetres a

tout de mecircme eacuteteacute appliqueacutee pour les nouvelles constructions (Dubois et al 2005)

Le zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire (soit le SP augmenteacute de 15 megravetres)

occupe 568 ha de plus que seulement les zones probables deacuterosion du SP Dans ces secteurs

se retrouvent dores et deacutejagrave 69 bacirctiments repreacutesentant 63 uniteacutes deacutevaluation fonciegravere

53 J Comparaisons des impacts des diffeacuterents zonages vis-agrave-vis du SP+ J5

Lobjectif de cette section est de calculer les superficies qUI sont soustraites agrave un futur

deacuteveloppement mais devraient ecirctre constructibles car elles ne sont pas agrave risque dapregraves le

zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire dans un contexte de changements climatiques

proposeacute par cette eacutetude Les tableaux 510 et 51 1 exposent (1) les superficies proteacutegeacutees par

les diffeacuterents zonages possibles alors que selon le zonage adapteacute elles ne sont pas agrave risque (2)

143

les superficies non zoneacutees mais qui sont agrave risque deacuterosion et dimpacts corollaires ainsi

que (3) le nombre de bacirctiments et le nombre de rocircles deacutevaluation municipale zoneacutes agrave tort ou

non zoneacutes mais agrave risque

Tableau 510 Zones soustraites agrave un deacuteveloppement potentiel vis-agrave-vis du SP +15 m

Non preacutevu agrave risque mais zoneacute Soustrait agrave un deacuteveloppementagrandissement potentiel

Superficie Bacirctiments 2001 MAMR ha nombre nombre

LQE 0 0 0

Proposition de la MRC 31 0 2

Critegraveres de la Cocircte Nord 381 51 46

Nouveau-Brunswick 76 2 5

Historique (30 ans) 0 0 0

Historique (50 ans) 0 0 0 1

Tableau 511 Zones preacutevues agrave risque par le SP +15 m mais non zoneacutees

Preacutevu agrave risque mais non zoneacute Potentielle augmentation du risque

Superficie Bacirctiments 2001 MAMR ha nombre nombre

LQE 678 96 85

Proposition de la MRC 227 32 33

Critegraveres de la Cocircte Nord 65 9 9

Nouveau-Brunswick 111 19 18

Historique (30 ans) 1099 135 120

Historique (50 ans) 1041 132 117

Si lon compare la LQE avec la possibiliteacute de zonage quest le SP + 15 m le deacutefaut

de la loi apparaicirct encore plus flagrant avec pregraves de 68 hectares qui devraient ecirctre proteacutegeacutes et

interdits agrave la construction mais qui ne le sont pas (tableau 511) Ces terrains comprennent

deacutejagrave 96 bacirctiments soit 85 uniteacutes deacutevaluation Laisser de nouvelles constructions sy eacutetablir

reviendrait agrave creacuteer un risque suppleacutementaire

144

Si lon compare la proposition de zonage de la MRC avec le zonage SP + 15 m il est

possible de constater que sa supetficie est seulement de 31 ha supeacuterieure (tableau 5) 0) Cela

est tregraves faible et correspond agrave une bande dune largeur moyenne de 075 m qui longerait le

rivage sur toute sa longueur Par contre les surfaces non zoneacutees mais agrave risque sont de

227 ha

Lorsque lon compare le zonage du Nouveau-Brunswick avec le zonage laquocompletraquo

proposeacute ici il ny a que peu de surface qui est soustraite au deacuteveloppement et eacutegalement

relativement peu de surface laisseacutee constructible alors quelle ne devrait pas lecirctre (tableau

510 et 511) La bande de 30 megravetres semble donc relativement adapteacutee aux processus

deacuterosion du secteur de Perceacute bien quelle nait pas eacuteteacute speacutecialement conccedilue pour cette

reacutegion Il est degraves lors plutocirct possible de parler de coiumlncidence heureuse entre la bande du

zonage du Nouveau-Brunswick et celle du zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire pour

ce secteur Le fait que Il ha soient agrave risque mais non zoneacutes alors quen parallegravele 76 ha le

sont mais ne le devraient pas reflegravete tout de mecircme une mau vaise adeacutequation avec leacutevolution

future de la cocircte Ceci est principalement ducirc agrave Juniformiteacute de la bande de protection qui ne

peut pas tenir compte des variations locales dans lintensiteacute de leacuterosion Les secteurs

dimpreacutecisions laissent ainsi de la place agrave laugmentation du nombre de constructions dans

les zones agrave risque

Le zonage proposeacute par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la

Cocircte-Nord semble trop strict car il preacuteserve plus de 38 ha comme eacutetant agrave risque alors quils

ne le seront probablement pas dici 2050 (tableau 510) En hypotheacutequant de grandes

superficies dautant plus parmi les terrains littoraux les plus priseacutes la municipaliteacute limite ses

possibiliteacutes de deacuteveloppement Il y a donc une probabiliteacute que le regraveglement ne soit pas

respecteacute etou de soulever la grogne populaire car il semblera (avec raison) trop strict Cela

peut agrave terme discreacutediter les opeacuterations de sensibilisation aux processus littoraux

Les zonages deacutecoulant de lextrapolation des taux historiques eacutetant deacutejagrave trop faibles

lorsquon les comparait avec leacutevolution probable le sont encore plus lorsquon les compare

au zonage proposeacute ici (tableaux 510 et 511) Le nombre tregraves important de constructions qui

145

existent deacutejagrave dans les zones agrave risque mais qui ne sont pas zoneacutees selon cette meacutethode laisse agrave

penser quen appliquant celle-ci pour le futur la municipaliteacute va devoir faire face agrave une

importante probleacutematique dici 50 ans alors mecircme quelle pensera y ecirctre preacutepareacutee

532 Synthegravese

Dans le tableau 512 les lacunes et les excegraves dans les zonages vis-agrave-vis du SP + 15 m

sont preacutesenteacutes en proportion de la supelficie de ce zonage adapteacute agrave lameacutenagement dans un

contexte de changements climatiques Par rapport aux comparaisons preacuteceacutedemment

effectueacutees avec le SP la proposition de zonage de la MRC est passeacutee dun zonage excessif de

65 agrave un zonage insuffisant de 19 Celui du Nouveau-Brunswick est quant agrave lui situeacute

dans un entre-deux avec moins de 10 agrave la fois dexcegraves et de lacune (tableau 512) Ceci

signifie que mecircme si globalement les surfaces semblent similaires (seulement 22 ha de

diffeacuterence voir tableau 5 J) une analyse segment par segment montre que Je zonage peut

alterner entre lexcegraves dans des secteurs de cocircte peu active ou stable et linsuffisance dans

des secteurs de cocircte tregraves active Pour les autres zonages les lacunes constateacutees dans la section

52 sont exacerbeacutees dans cette section agrave cause de lajout dune bande de 15 m au sceacutenario

du SP

Tableau 512 Comparaisons geacuteneacuterales des zonages vis-agrave-vis du SP+ 15

Zone pas assez Zone trop Type de zonage

en de la superficie du SP+15 m LQE 57 0 Proposition de la MRC 19 3 Nouveau-Brunswick

1shy9 6

Critegraveres de la Cocircte-Nord 5 32 ~

Taux historique 0 0 I~-

- 30 ans 93 0 - 50 ans 88 0

Aucune des diffeacuterentes options dameacutenagement et de gestion des risques cocirctiers

existantes ne semble pouvoir donner entiegravere satisfaction quant aux modifications que va

connaicirctre la cocircte dans les 50 prochaines anneacutees Les meacutethodes traditionnelles de travail ne

146

semblent pas adapteacutees aux conditions actuelles des cocirctes comme en teacutemoignent les

probleacutematiques actuelles Ainsi les modifications futures de lenvironnement risquent

daccentuer cette meacutesadaptation

54 Discussion sur les diffeacuterentes options de zonage possibles

Si lutilisation dun zonage baseacute sur un sceacutenario probable deacuterosion tel que celui

deacutefini par Bernatchez et al (2008 a) serait le meilleur moyen dobtenir un zonage preacutecis les

donneacutees neacutecessaires agrave leacutetablissement du SP nexistent malheureusement que pour certains

territoires tregraves restreints (ducirc au temps et aux ressources neacutecessaires agrave son eacutelaboration) Cest

pourquoi il est important de savoir si dautres meacutethodes permettraient dobtenir un zonage

efficace pour de plus grands territoires agrave moindre coucirct (en temps et en argent) Les

comparaisons effectueacutees dans ce chapitre entre les diffeacuterentes possibiliteacutes de zonage des

risques cocirctiers sont primordiales afin de permettre aux municipaliteacutes de faire un choix eacuteclaireacute

lorsquil sagit de la gestion de leur territoire Depuis la loi de 2001 sur la seacutecuriteacute civile et

lobligation de mise en place de scheacutemas de seacutecuriteacute civile dans toutes les MRC du Queacutebec

les gestionnaires ont dautant plus besoin de meacutethodes pour les aider agrave identifier les terrains

qui sont susceptibles decirctre affecteacutes par leacuterosion En effet les MRC ne disposent

geacuteneacuteralement pas dun expert dans le domaine ce qui rend lutilisation de regravegles simples

comme celles des zonages analyseacutes neacutecessaire Une faciliteacute dapplication et une meacutethode de

cartographie simple sont rechercheacutees par les ameacutenagistes (Caron comm pers) La litteacuterature

privileacutegie certes laction agrave linaction (Peng et al 2006) mais aucune eacutetude nexiste pour

aider agrave effectuer un choix II est donc important de savoir si les meacutethodes proposeacutees peuvent

se reacuteveacuteler efficaces

147

Certaines propositions de zonage sont couramment reprises dans la litteacuterature traitant

du zonage des risques cocirctiers Pourtant aucune nest tout agrave fait adapteacutee pour la zone cocirctiegravere

eacutetudieacutee Ainsi les principales lacunes qui ont eacuteteacute repeacutereacutees dans les zonages existants et qui

reacuteduisent leur efficaciteacute font ressortir autant de paramegravetres importants qui devraient ecirctre pris

en compte dans leacutelaboration dun futur zonage Ils peuvent ecirctre regroupeacutes en trois cateacutegories

agrave savoir

~ les paramegravetres naturels des cocirctes

~ les paramegravetres climatiques de lenvironnement

~ les paramegravetres humains de loccupation des terres

54 J Inteacutegration des paramegravetres naturels

Lors de la creacuteation des zonages loptique dans laquelle ils ont eacuteteacute mis en place est

geacuteneacuteralement agrave lorigine de leurs points forts mais aussi de leurs faiblesses Par exemple la

LQE qui a dabord un objectif environnemental propose une bande de trop faible largeur

concernant les risques (15 m seulement) car elle na pas eacuteteacute conccedilue et reacutefleacutechie en fonction de

la dynamique des aleacuteas cocirctiers Ainsi eJie nintegravegre pas les paramegravetres physiques significatifs

des cocirctes mecircme si eJie est utiliseacutee partout au Queacutebec pour geacuterer les risques en deacutecoulant Par

ailleurs le zonage du Nouveau-Brunswick avec sa bande fixe mecircme sil correspond

globalement au zonage adapteacute proposeacute par cette eacutetude laisse tantocirct des secteurs surproteacutegeacutes

tantocirct des secteurs non proteacutegeacutes Ceci deacutecoule du fait que les paramegravetres naturels des cocirctes ne

sont pas inteacutegreacutes au zonage qui est appliqueacute uniformeacutement quel que soit lenvironnement

Limportance des connaissances physiques de la cocircte et de son eacutevolution pour

lameacutenagement est donc essentielle (Pethick 2001) Ce qui est principalement utile est le

taux de migration ainsi que la future position de la ligne de rivage (Pethick 2001 Winckel et

al 2008)

laquo Erosion rates are not only used by scientists to study sediment budgets or the lole of natural processes in shoreline alteration they are also used to determine safe construction setbacks settle property ownership disputes study the effectiveness of shoreline protection structures and to make land use decisions raquo (Moore 2000)

148

Le taux deacuterosion mesureacute est le moyen le plus adapteacute pour refleacuteter la variabiliteacute des

paramegravetres naturels des cocirctes tel que cela se fait dans le zonage utilisant les taux historiques

Cependant comme de grandes portions de littoral ne disposent pas de cette donneacutee il a eacuteteacute

examineacute la possibiliteacute dutiliser un estimateur (proxy) En effet la segmentation cocirctiegravere

effectueacutee par le LDGIZC de lUQAR couvre quant agrave elle la totaliteacute des cocirctes du Queacutebec

meacuteridional Leacutevaluation preacuteliminaire effectueacutee portait sur les types de cocirctes leur lithologie

leacutetat de la cocircte le degreacute dalteacuteration des roches et la hauteur de la falaise (LDGICZ 2006)

Si lon se fie agrave la hauteur du trait de cocircte il nest pas possible de distinguer deux groupes en

fonction des taux deacutevolution preacutedits (figure 54) Apregraves une eacutetude des taux deacuterosion tant

reacutecents quhistoriques les diffeacuterences entre les paramegravetres physiques des cocirctes mecircme sils

existent ne semblent pas suffisants pour permettre une preacutevision des taux de recul futurs dun

segment de cocircte Pour la section de cocircte de Perceacute il nest pas possible de preacutedire quel sera le

taux deacutevolution dune portion de cocircte tant actuel que futur agrave partir de caracteacuteristiques

qualitatives de la cocircte que sont le type de cocircte leacutetat la lithologie la hauteur etc Cela peut

ecirctre ducirc au fait que les types de cocirctes en preacutesence sur le territoire deacutetude ne sont pas

suffisamment varieacutes et ne repreacutesentent que des conditions limiteacutees et relativement uniformes

agrave cause de leur proximiteacute (57 km de cocirctes seulement) Une eacutetude plus pousseacutee de ces

paramegravetres et une analyse sur un plus grand territoire avec une plus grande varieacuteteacute

denvironnements pourraient ecirctre meneacutees pour confirmer ou infirmer ces reacutesultats Pour le

moment cela tend agrave conforter le fait quil est primordial de connaicirctre les taux de recul et la

dynamique actuelle pour geacuterer la cocircte Ceci sexplique par les multiples interactions qui ont

lieu entre les paramegravetres cocirctiers le climat et lhydrodynamique qui rendent la modeacutelisation

difficile (Whitehouse et Sutherland 2001) Agrave une eacutechelle locale comme celle utiJiseacutee en

gestion de lameacutenagement il est donc encore primordial de se baser sur les taux de recul

mesureacutes pour avoir le meilleur portrait de laleacutea deacuterosion afin deacutetablir les zonages de

risques coheacuterents Lutilisation de certains paramegravetres physiques comme estimateurs (proxy)

pour les taux deacuterosion nest donc pas possible agrave cette eacutechelle Un suivi sur le terrain et des

analyses geacuteomorphologiques restent donc neacutecessaires car une preacutediction statistique agrave laide

des paramegravetres naturels nest pas possible agrave lheure actuelle agrave cette eacutechelle

149

Les experts saccordent ainsi pour inteacutegrer lutilisation des taux deacuterosion agrave

lameacutenagement (Moore 2000 Pethick 200] Winckel et al 2008) mais pas sur la maniegravere

de les obtenir de les appliquer ni sur la leacutegalisation qui doit en deacutecouler De plus il est

important de noter que le rythme du recul est beaucoup plus important que seul le taux

historique geacuteneacuteralement utiliseacute (Bernatchez et al 2008 a Pierre 2006) Enfin il est

important dutiliser les preacutevisions des taux deacuterosion futurs et non pas uniquement des taux

historiques afin dobtenir un zonage efficace pour les 50 prochaines anneacutees tel que nous

lavons vu dans les paragraphes 525 et 53 J traitant des zonages baseacutes sur les taux

historiques et leurs lacunes Cette inteacutegration des taux futurs nest pas toujours mentionneacutee

par ceux qui mettent en avant cette solution comme eacutetant adapteacutee agrave la dynamique cocirctiegravere et

aux paramegravetres physiques variables de la cocircte (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et

Dalrymple 2004) Le littoral eacutetant complexe leacutelaboration de ces taux preacutevisionnels deacuterosion

neacutecessitera une compreacutehension geacuteneacuterale de la dynamique cocirctiegravere (Jolicœur et UumlCarrol

2007) et linteacutegration des paramegravetres climatiques agrave venir

542 Inteacutegration des paramegravetres climatiques variations du climat et changements

climatiques

Dapregraves les comparaisons que nous avons effectueacutees un zonage qui tient compte des

paramegravetres naturels mais non des changements climatiques nest pas efficace Par exemple

les zonages deacutecoulant des taux historiques ont certes lavantage deacutetablir une bande de

protection de largeur variable selon le segment de cocircte auquel ils sont appliqueacutes et reflegravetent

ainsi la dynamique cocirctiegravere Mais ils ne sont pas une option qui semble viable pour le secteur

eacutetudieacute car la sous-estimation des surfaces agrave risque est flagrante (agrave 77 insuffisante) Ainsi

mecircme si lutilisation des taux historiques deacuterosion dans leacutelaboration des zonages est

proposeacutee par plusieurs auteurs (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et Dalrymple 2004) il

manque agrave cette meacutethode linteacutegration de limpact de la variabiliteacute des paramegravetres climatiques

Cela provient de labsence de consideacuteration de la cocircte comme un systegraveme variable dans le

temps Les changements cl imatiques vont comme on la vu modifier les processus cocirctiers et

donc les aleacuteas Les taux deacuterosion vont de maniegravere corollaire ecirctre eacutegalement modifieacutes Les

150

aleacuteas passeacutes neacutetant plus le reflet de lavenir la seule application de ces meacutethodes historiques

nest donc pas agrave preacuteconiser sur les cocirctes car elles sous-eacutevaluent dramatiquement les surfaces

agrave risque En effet elles ne tiennent pas compte du rythme deacutevolution cocirctiegravere qui est tregraves

important dans le zonage des risques deacuterosion notamment pour pouvoir quantifier les

extrecircmes deacuterosion (Pierre 2006) De plus bien quune cocircte puisse preacutesenter un bilan

deacutevolution historique positif (progradation) elle peut aussi connaicirctre de courtes peacuteriodes ougrave

le recul peut atteindre plusieurs dizaines de megravetres en quelques anneacutees de sorte que les

infrastructures construites trop pregraves de la ligne de rivage peuvent se retrouver agrave risque

(Bernatchez et al 2008 a) Il pourrait donc ecirctre envisageacute dappliquer un coefficient

multiplicateur aux taux deacuterosion passeacutes pour contrecarrer cette lacune Ce coefficient

climatique permettrait de rendre les taux historiques repreacutesentatifs des taux futurs Cet indice

pourrait ecirctre eacutetabli pour chaque reacutegion du Queacutebec pour tenir compte des paramegravetres

cl imatiques reacutegionaux Par exemple comme le taux deacuterosion pour la peacuteriode 1992-2001 est

en moyenne 27 fois infeacuterieur au SP dans Je secteur de Perceacute il pourrait ecirctre deacutecideacute que le

coefficient pour la reacutegion gaspeacutesienne serait 27

Le zonage eacutelaboreacute pour la Cocircte-Nord avait comme objectif de prendre en compte

laugmentation des risques dans un contexte de changements climatiques Cela la conduit agrave

sureacutevaluer les risques principalement agrave cause dun manque de donneacutees preacutecises concemant

limpact de ces changements agrave leacutepoque de sa reacutealisation Ce sceacutenario pessimiste conduirait

donc agrave hypotheacutequer le deacuteveloppement de certains secteurs La preacutecision des projections

climatiques et de leurs impacts est donc primordiale

Avec les zonages utiliseacutes ou proposeacutes actuellement nous sommes deacutejagrave mal adapteacutes et

mis au deacutefi dans notre gestion des zones cocirctiegraveres avec le climat actuel ce qui fait que nous ne

sommes pas precircts agrave des changements plus rapides et allons avoir encore plus de problegravemes agrave

reacutesoudre agrave lavenir (Forbes 2008) Dans la litteacuterature actuelle ce sont principalement des

eacuteleacutements composites qui deacuteterminent la sensibiliteacute ou non dune cocircte aux changements

climatiques mecircme si cela passe principalement par linclusion de la seule hausse du niveau

marin relatif tel que dans les eacutetudes de Shaw et al (1998) ou de Gornitz et al (1997) Cellesshy

ci nont toutefois pas eacuteteacute effectueacutees agrave une eacutechelle adapteacutee pour reacutealiser un zonage Les

151

indices de sensibiliteacute existants (Shaw et al 1998 Gornitz et al 1997) ainsi que les cartes

preacutedisant leacutevolution des aleacuteas et leurs impacts potentiels (Fairbank et Jakeways 2006)

permettent tout de mecircme aux ameacutenagistes de connaicirctre limportance que vont avoir les

changements climatiques sur leur cocircte et ainsi de se preacuteparer agrave leurs impacts Elles permettent

aussi de cibler les secteurs dans lesquels les probleacutematiques seront les plus criantes agrave lavenir

ainsi que les grands enjeux qui en deacutecouleront Mais la deacutetermination de la sensibiliteacute du

secteur et de ses aleacuteas aux changements ne permet pas au x ameacutenagistes linteacutegration des

reacutesultats dans un zonage et ainsi de controcircler les ameacutenagements dune municipaliteacute avec une

grande preacutecision spatiale

Le processus le plus efficace serait donc plutocirct didentifier les facteurs cleacutes qUI

conditionnent les processus cocirctiers et qui pourraient ecirctre modifieacutes par les changemen ts

climatiques afin de pouvoir inteacutegrer les reacutesultats des modeacutelisations du climat futur

Malheureusement les facteurs climatiques cleacutes qui conditionnent les processus cocirctiers ne

sont pas encore tous bien connus et deacuteterminer quel sera leur poids dans leacuterosion future est

donc un exercice complexe (Bernatchez et al 2008 a) Une analyse au cas par cas pour

deacuteterminer les futures positions de la ligne de rivage semble agrave lheure actuelle la plus

adeacutequate pour ce type danalyse car mecircme si cela augmente le temps de reacutealisation et le coucirct

cela augmente eacutegalement lefficaciteacute de la preacutediction Une collaboration entre les

scientifiques et les gestionnaires est donc primordiale pour inteacutegrer tous ces paramegravetres agrave la

future gestion des cocirctes

543 Inteacutegration des paramegravetres humains occupation du territoire

Aucun des zonages eacutetudieacutes ne prend en compte les paramegravetres humains ce qui est

une lacune importante conduisant notamment agrave interdire les constructions agrave des endroits non

risqueacutes et limitant le deacuteveloppement de la municipaliteacute sur ses meilleurs terrains Lobjectif

dun zonage des risques devrait ecirctre de minimiser les risques tant actuels que futurs mais

aussi les impacts socio-eacuteconomiques neacutegatifs ce que ne parviennent pas agrave faire les zonages

eacutetudieacutes Par exemple le muret qui supporte la promenade municipale dans lanse du sud du

152

village de Perceacute est essentiel agrave la municipaliteacute pour son deacuteveloppement touristique ducirc agrave la tregraves

grande densiteacute de bacirctiments agrave haute valeur ajouteacutee preacutesents en arriegravere de celui-ci Son

entretien sur le long terme est donc assureacute Sur les 607 megravetres de longueur quil occupe la

position du trait de cocircte est donc fixeacutee Le zonage ne devrait ainsi tenir compte que des aleacuteas

ponctuels tels les vagues les embruns et les deacutebris que peuvent engendrer les tempecirctes et

non du recul potentiel de la ligne de rivage et du trait de cocircte Par exemple dans le zonage

deacutecoulant des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la Cocircte-Nord ce

secteur eacutetait zoneacute sur 37 ha et dans celui du Nouveau-Brunswick sur 18 ha Pourtant si lon

considegravere une bande de seacutecuriteacute de 15 megravetres la surface devant ecirctre zoneacutee nest que de

10 ha Limiter agrave tort le deacuteveloppement de ces terrains du centre ville qui abritent de

nombreux services commerciaux et touristiques serait dommageable pour leacuteconomie

villageoise

Lors de leacutelaboration dun zonage cocirctier il est donc important de tenir compte du

type doccupation du territoire Le zonage des risques tel queacutevoqueacute dans cette recherche ne

fait queacutetablir des limites probables des risques cocirctiers Le fait didentifier ce quil est

acceptable ou non de faire dans cette zone na pas eacuteteacute eacutevoqueacute et relegraveve plutocirct de deacutecisions

politiques ou collectives Toutefois il faut savoir que certains ameacutenagements humains

peuvent modifier la deacutelimitation mecircme de cette zone agrave risque en ayant une influence

importante sur les processus tant en les acceacuteleacuterant quen les ralentissant voir en les arrecirctant

Ainsi eacutetant donneacute que les effets dun choix politique peuvent modifier les paramegravetres

naturels deacutevolution de la cocircte ces deacutecisions devraient ecirctre inteacutegreacutees au processus deacutecisionnel

lorsque lon eacutetablit des projections environnementales pour le futur Les diffeacuterents eacuteleacutements

qui devraient ecirctre pris en compte comprennent notamment la preacutesence dun muret municipal

ou de deacutefenses cocirctiegraveres

A) La preacutesence dun muret ou autre infrastructure dont lautoriteacute compeacutetente (municipale ou

supeacuterieure) a deacutecideacute dassumer lentretien pour tout lhorizon de gestion Si le trait de cocircte est

fixeacute leacuterosion peut ecirctre consideacutereacutee comme nulle en arriegravere de celui-ci Il faut par conseacutequent

en tenir compte (Meur-Ferec et al 2008)

B) La preacutesence de deacutefenses cocirctiegraveres telles que des enrochements ou des eacutepis qui peuvent

aggraver leacuterosion en aval de la deacuterive littorale La reacutepartition et la nature des deacutefenses

153

doivent ecirctre connues dans la mesure ougrave elles ont une incidence sur la morphologie du littoral

et sur laction des facteurs de forccedilage (Fairbank et Jakeways 2006) La perrrusslon

dintervention ponctuelle va avoir des conseacutequences sur lensemble de Juniteacute

hydroseacutedimentaire Ne pas les inclure rendrait les zonages moins efficaces

Les multiples types doccupation humaine possible doivent eacutegalement ecirctre consideacutereacutes

eacutetant donneacute la diffeacuterence dans la neacutecessiteacute de la proximiteacute au rivage ainsi que dans leur

possibiliteacute de deacutemeacutenagement Ainsi les emplacements dun camping ou les infrastructures

touristiques leacutegegraveres (petits belveacutedegraveres tables de pique-nique ) peuvent ecirctre deacuteplaceacutes en

suivant leacuterosion il est donc possible de croire que suivant un choix socieacutetal on les laisse

sinstaller dans les zones agrave risque deacuterosion pour une dureacutee deacutetermineacutee (Paskoff 2004 b)

Lacceptabiliteacute sociale est en effet importante agrave consideacuterer mecircme si elle na pas eacuteteacute abordeacutee

ici car une fois deacutetermineacute avec preacutecision les zones agrave risque cest agrave la socieacuteteacute de choisir ce

quiJ est acceptable dy construire ou non

Des deacutecisions et des choix peuvent mettre de Javant le cocircteacute impeacuteratif de fixer le trait

de cocircte agrave certains endroits comme dans le cas dune voie ferreacutee dune route strateacutegique dun

cœur de village Si une deacutecision est prise les infrastructures qui se situent en arriegravere du trait

de cocircte fixeacute ne sont plus agrave risque deacuterosion pour lhorizon de gestion consideacutereacute Linteacutegration

des diffeacuterents laquotypes et pratiques de gestion des deacutefenses cocirctiegraveresraquo au sein dune

meacutethodologie de cartographie des risques du littoral lieacutes aux changements climatiques est

eacutegalement mise de lavant par le programme laquo Response raquo en Europe (Fairbank et Jakeways

2006) Cependant il est difficile deacutetablir des critegraveres automatiques applicables agrave grande

eacutechelle Une eacutetude au cas par cas de la situation semble donc la plus adeacutequate pour prendre

en compte les paramegravetres humains et leur eacutevolution

154

Lutilisation de zonages suppose que les instances gouvernementales veuillent limiter

les risques pour les populations principe que certains auteurs tels que Winckel et al (2008)

reacutefutent Pour eux les proprieacutetaires devraient ecirctre avertis des faits concernant le pheacutenomegravene

sur leur terrain et devraient ensuite ecirctre ameneacutes agrave faire leur propre choix selon le beacuteneacutefice

quils pourraient en tirer et la valeur de linvestissement quils sont precircts agrave voir deacutetruit par les

aleacuteas Ils affirment que les zonages laissent trop de zones inexploiteacutees ce qui repreacutesente une

perte pour leur proprieacutetaire Ainsi lEacutetat devrait se deacutegager de toute responsabiliteacute et

permettre de contourner le zonage et de se bacirctir au plus pregraves du trait de cocircte (Winckel et al

2008) Si cette solution laisse place au beacuteneacutefice individuel sur une courte peacuteriode il a deacutejagrave eacuteteacute

constateacute que lengagement des proprieacutetaires agrave subir les aleacuteas sans intervenir est souvent

oublieacute au fil du temps ou des transactions immobiliegraveres (Division de lameacutenagement cocirctier de

la Caroline du Nord 2009) Cette optique eacuteconomique ne tient ainsi pas compte des

interventions ponctuelles non concerteacutees que cela peut engendrer Non inteacutegreacutee agrave la

dynamique au sein dune uniteacute hydroseacutedimentaire la mise en place dune solution par un

reacutesident pourrait alors avoir des preacutejudices sur les terrains des proprieacutetaires adjacents Cela

pourrait eacutegalement remettre en cause leacutequiteacute sociale dougrave limportance de linteacutegrer dans le

processus deacutecisionnel (Dean et Dalrymple 2004 Cooper et McKenna 2008)

Rendre le zonage des risques efficace soulegraveve Je besoin dinteacutegrer un nombre

important de paramegravetres agrave limage de la complexiteacute de composantes de lenvironnement

cocirctier Les multiples facettes de la geacuteoscience cocirctiegravere pourraient ainsi augmenter la reacutesilience

des communauteacutes face aux risques cocirctiers et agrave leurs modifications dans le contexte de

changements climatiques (Forbes 2008) et permettre dinteacutegrer les paramegravetres importants

dans les zonages pour en reacuteduire les lacunes

CONCLUSION

Dans les zones cocirctiegraveres de lEst du Queacutebec la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers

est importante et il est preacutevu quelle augmente au cours de ce siegravecle Ceci est ducirc tant agrave

laugmentation des aleacuteas cocirctiers dans un contexte de variation environnementale et de

changements climatiques quagrave la densification des constructions littorales Assurer une

gestion efficace de ces territoires est donc un enjeu majeur pour ces reacutegions

Connaicirctre leacutevolution historique de loccupation des terres permet davoir une

vision geacuteneacuterale des tendances dameacutenagement et deacutevolution du secteur Cela permet

eacutegalement de connaicirctre comment les mesures de gestion et de zonage deacutejagrave implanteacutees ont

influeacute ou non sur les comportements dameacutenagement Pour la zone cocirctiegravere de la

municipaliteacute de Perceacute il a eacuteteacute possible de constater une hausse depuis les anneacutees 80 du

nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion et ce malgreacute la mise en place de lois et de regraveglements

de gestion de lameacutenagement (LAU en 1979 LQE en 1987 et scheacutema dameacutenagement en

1989) Ces lois nont pour plusieurs raisons pas reacuteussi agrave limiter les risques pour les

populations Mecircme dans les cas ougrave des solutions dadaptation ont eacuteteacute mises en place comme

lors du deacuteplacement de tronccedilons de routes menaceacutes par leacuterosion il est possible de constater

une certaine laquomeacutesadaptationraquo vis-agrave-vis des geacuteorisques cocirctiers En effet les segments

deacuteplaceacutes sont de nouveau moins de 40 ans plus tard agrave risque deacuterosion Ces

laquo meacutesadaptations raquo et ces insuffisance de la loi peuvent avoir plusieurs causes une lacune

dinformation et de connaissances des processus deacutevolution des cocirctes une trop grande

confiance accordeacutee aux ouvrages de protection contre leacuterosion ou une prise de risque

consciente pour beacuteneacuteficier de lattrait panoramique et touristique que peut repreacutesenter la cocircte

Le fait que les regraveglements ne soient pas appliqueacutes correctement a ainsi entrai neacute la hausse des

constructions en zone agrave risque ce qui soulegraveve le problegraveme de la bonne gouvernance des

geacuteorisques de la pan des municipaliteacutes

156

La Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (LQE) actuellement utiliseacutee pour geacuterer

lameacutenagement en zone littorale nest pas la seule possibiliteacute qui pourrait soffrir aux

autoriteacutes locales Dautres options theacuteoriques ou pratiques existent dans des secteurs proches

Apregraves avoir compareacute ces options de zonages (tableau 13) avec leacutevolution probable du

littoral dans un contexte de changements climatiques de nombreux points faibles et lacunes

ont eacuteteacute constateacutes Certaines options sont trop strictes et limitent les possibiliteacutes de

deacuteveloppements futurs pour la municipaliteacute tels que le zonage tireacute de lentente speacutecifique sur

leacuterosion des berges de la Cocircte-Nord la proposition de zonage de la MRC ou la politique de

protection des rives du Nouveau-Brunswick Dautres sont trop laxistes et contribuent agrave

permettre des constructions dans des secteurs agrave risque tels la LQE ou les zonages baseacutes sur

les taux deacuterosion historiques Ces lacunes trouvent leur origine dans les meacutethodes avec

lesquelles sont calculeacutees les bandes de protection de ces zonages Il sagit principalement du

manque dinteacutegration des processus naturels deacutevolution de la cocircte au sein de la

meacutethodologie utiliseacutee par Je zonage Le manque de prise en compte de la variabiliteacute des

paramegravetres climatiques peut eacutegalement ecirctre la cause de problegravemes notamment dans le cas des

zonages baseacutes sur les taux historiques qui ne tiennent pas compte de la variabil iteacute de

lenvironnement au cours des deacutecennies Enfin le manque de prise en compte des paramegravetres

anthropiques tels que certaines protections et modifications humaines apporteacutees agrave la cocircte peut

eacutegalement poser problegraveme dans la deacutefinition dun zonage efficace

Agrave la suite de cette eacutetude sur les impacts et lefficaciteacute des zonages des risques cocirctiers

sur lorganisation du territoire et la preacutevention des geacuteorisques cocirctiers il en ressort quelques

recommandations quant agrave la gestion des zones cocirctiegraveres agrave la fois pour la zone deacutetude de

Perceacute mais aussi de maniegravere plus geacuteneacuterale Car comme il a eacuteteacute montreacute les constructions en

zones cocirctiegraveres sont en augmentation depuis les anneacutees J980 et rien ne semble indiquer que Ja

tendance se modifiera agrave lavenir Ainsi un zonage efficace des risques est plus que neacutecessaire

afin deacuteviter que de nouvelles constructions ou de nouveaux proprieacutetaires se retrouvent

confronteacutes aux risques Tout dabord les lacunes constateacutees dans le zonage de la LQE

actuellement utiliseacute pour geacuterer les risques peuvent provenir dune diffeacuterence entre les buts

originaux de la loi (voir preacuteambule et objectifs de celle-ci) et lutilisation qui en est faite par

157

les communauteacutes Vu limportance de la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers une politique

speacutecifiquement deacutedieacutee aux risques est neacutecessaire Cest dailleurs ce qui a eacuteteacute fait par le

gouvernement du Queacutebec en 2001 avec la Loi sur la seacutecuriteacute civile Au vu de la difficulteacute

pour des instances locales dy faire face un cadre de preacutevention des risques naturels a eacuteteacute

ajouteacute en 2006 sur le plan national Leur mise en place progressive devrait donc permettre de

mieux faire face agrave la probleacutematique Ensuite agrave cocircteacute de la deacutelimitation exacte des zones agrave

risque sur laquelle nous nous sommes attardeacutes dans cette recherche plusieurs questions

socieacutetales peuvent ecirctre souleveacutees Il est possible en effet de penser quil est preacutefeacuterable de

zoner plus de terrain que moins car ainsi on est certain de ne pas creacuteer de futurs problegravemes

(principe de preacutecaution) Cependant cela reviendrait agrave hypotheacutequer certains terrains et donc

le deacuteveloppement eacuteconomique des municipaliteacutes De plus la constl1lction dans les zones agrave

risque pourrait continuer selon ce que lon juge acceptable de mettre en danger versus les

retombeacutees eacuteconomiques qui peuvent en reacutesulter (Winckel el al 2008) Certains eacuteleacutements

temporaires deacuteplaccedilables ou neacutecessitant la proximiteacute de leau pourraient eacutegalement ecirctre

autoriseacutes Ces questions relegravevent plutocirct dun choix socieacutetal qui devrait ecirctre pris par la sphegravere

politique et ont donc eacuteteacute sciemment eacuteludeacutees de cette recherche De plus il a eacuteteacute noteacute que les

responsables locaux ont besoin de connaicirctre lemplacement de la future ligne de rivage plutocirct

que des theacuteories sur de nouveaux zonages (Pethick 2001 Caron 2007 Pitre 2007)

Ladeacutequation entre les besoins des ameacutenagistes et ce que les scientifiques peuvent produire

pour eux est une donneacutee essentielle afin que les connaissances creacuteeacutees par la recherche soient

utiliseacutees au mieux Il conviendrait ainsi de mieux eacutetudier les besoins du milieu local en

reacutealisant des eacutetudes collaboratives comme cela sest fait dans le cadre de leacutetude de

Bernatchez el al (2008) ou de cette eacutetude Ensuite mecircme si les zonages que nous avons

eacutetudieacutes ont pour but de proteacuteger les constructions vis-agrave-vis de leacuterosion ceux-ci peuvent

eacutegalement servir agrave la protection environnementale ou vice-versa Ce multiple effet beacuteneacutefique

des zones de protection a eacuteteacute observeacute par de nombreuses communauteacutes (Clark 1996) La

prise en compte des marges maximales pour lune ou lautre des raisons devrait donc ecirctre

mise en avant au sein dune gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (Stewart el al 2003)

Finalement il ressort eacutegalement quun travail de sensibilisation devrait accompagner le

zonage pour lexpliquer aux communauteacutes et aux deacutecideurs et ce quelle que soit loption

retenue La sensibilisation et la vulgarisation sont preacutesentement souvent oublieacutees par ceux

158

qui eacutelaborent les zonages mecircme si ce nest pas efficace dagir ainsi car il est plus coucircteux de

laquo reacuteparerraquo les problegravemes que deacuteduquer le public (Stewart et al 2003) Linformation

augmenterait Jacceptabiliteacute sociale des zonages et minimiserait ainsi la vulneacuterabiliteacute des

communauteacutes (Meur-Feree et al 2008) Limportance de fournir des informations non

techniques est ainsi essentielle en ce qui a trait agrave la gestion des cocirctes (McInnes 2006) En

effet les zonages mis en place doivent ecirctre correctement appliqueacutes si on veut quils puissent

ecirctre efficaces

Une approche plus inteacutegratrice pour geacuterer les risques cocirctiers augmenterait lefficaciteacute

tant immeacutediate quagrave long terme des zonages agrave la fois dans lenvironnement climatique actuel

quavec les changements climatiques agrave venir Ainsi une analyse globale de la situation au

travers des geacuteosciences pourra inteacutegrer les taux de recul mesureacutes ainsi que les eacuteleacutements

physiques climatiques et humains ayant un impact sur la cocircte Une telle approche est jugeacutee

neacutecessaire pour deacuteterminer le plus preacuteciseacutement possible les terrains qui sont susceptibles

decirctre eacuterodeacutes Cela permettrait eacutegalement deffectuer des reacuteajustements au cours du temps si

les tendances venaient agrave se modifier En conseacutequence les communauteacutes cocirctiegraveres seraient

moins vulneacuterables aux risques cocirctiers et pourraient mettre en valeur de maniegravere optimale leur

territoire

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ANNEXES

Annexe 1 Deacutefinitions des types de cocircte

Tvpe de cocircte Deacutefinition

Marais maritime Les marais maritimes sont des zones daccumulation de seacutediments fins coloniseacutees par de la veacuteqeacutetation herbaceacutee

Accumulation de sable etou de gravier qui sattache agrave la cocircte et Flegraveche littorale qui seacutetire geacuteneacuteralement en parallegravele agrave la cocircte dont lextreacutemiteacute est

libre Flegraveche littorale

agrave marais maritime Flegraveche littorale bordeacutee par un marais maritime

Accumulation de sable etou gravier littoral formeacutee dun replat

Terrasse de plage geacuteneacuteralement veacutegeacutetaliseacute qui est tregraves rarement submergeacute par les mareacutees Le replat est parfois bordeacute sur sa partie infeacuterieure par un talus deacuterosion (microfalaise) de moins de 15 m de hauteur

Basse falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux

de 15 agrave 5 m de hauteur

Moyenne falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux

de 5 agrave 10 m de hauteur

Haute falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux

supeacuterieur agrave 10 m de hauteur

Dapregraves Bernalchez el al 2008 a

173

Annexe 2 Deacutefinition de leacutetat de la cocircte

Exemple eacutepis enrochements murets

Eacutetat de la cocircte Deacutefinition

Cocircte naturelle qui preacutesente des deacuterosion vive etou qui est Active veacutegeacutetaliseacutee agrave moins de 25 Preacutesence de cicatrices

geacuteomorphologiques laisseacutees par les processus deacuterosion

Semi-veacutegeacutetaliseacutee Semi-active Tout type de cocircte naturelle qui preacutesente des signes partiels

deacuterosion elou qui est veacutegeacutetaliseacutee entre 25 et 75

Veacutegeacutetaliseacutee Stable Tout type de cocircte naturelle qui ne preacutesente aucun signe

deacuterosion etou qui est veacutegeacutetaliseacutee agrave plus de 75

Artificielle Cocircte naturelle modifieacutee par une structure rigide

Dapregraves Bernatche7 el al 2008 a

174

Annexe 3 Adaptation du zonage du comiteacute dexperts sur ] eacuterosion des berges de la Cocircte-Nord

Inconstructible dans a marge de s~curiteacute Recharge

Perimetre urbain

Tvoe de cocircte Aleacutea Marae de seacutecuriteacute Recommandation dintervention

Flegraveche sableuse Erosion 1

Submersion Aucune

Inconstruclible sur toute la flegraveche Etude du risque de submersion Epis et fascines InconstruClible dans la marge de seacutecuriteacute Etude du

11icrolerasse laquo15 m Erosion Submersion

TR x 30ans ~ 15 m ou marge minimale de 60m

risque de submersion Recharge en sable peacuteriodique Epis et faSCines eacutepis rocheux avec ou sans recharae de sable

Marais saleacute Erosion SubmerSion

Deacutelimite par photointerpreacutetation et marge mll1lmale de 60m

Inconstructible dans la marge de seacutecunteacute Etude du risque de submersion Aboiteau (digue enrocheacutee avec noyau Impermeacuteable en argile) Remblai pour hausser les maisons Enrochement

Dunes cocirctiegraveres Erosion

TR x 30ans + 15 YI il partir de la limite des dunes vers

Avanceacutee dunalres 1inteacuterieur des terres

Inconsctructible dans la zone de protection InterdictIOn de circuler en vn Conserallon inteacutegrale

Falaise siltiargile (hauteurgt5m)

Erosion i

Glissement de terrrain

(2x Ht ou ~Om max) + TR x 30 ans

Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Evaluation des risques de mouvement de masse Travaux de stabilisation reacuteeacutequilibrage de la pente contrepoids enrochement (perte de la plage)

Falaise siltiargile (hauteurgt5m) avec preacutesence danciennes couleacutees araileuses

Erosion 1

Glissement de terrrain

15 xGR

Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Evaluation des risques de mouvement de masse Travaux de stabilisation reacuteeacutequilibrage de la pente contrepoids enrochement IDerte de la Dlaoe 1

Falaise siltiargile hauteurlt5m

Erosion TR x 30 ans + 15 m ou marge minimale de 50 m

Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Enrochement (perte de la plage)

TR x 30 ans + 15 m ou-marge minimale en fonction

en sable periodique Epis rocheux Epis rocheux etde la hauteur du talus

Falaise sable Erosion recharge en sable peacuteriodique Reacuteeacutequilibrage de laHauteur talus=Marge pente Epis et fascines Enrochement 8et recharge5m=50m 10m~Om

en sable peacuteriodique Enrochement (perte de la plagel15m=30m gt20m=20m 1 x Ht + TR x 30ans ou Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute

Falaise till Erosion marge minimale de 20 m Enrochement (perte de la plage)

Cocircte rocheuse basse Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Etude deSubmersion 10 ou 15 m minimum

(ingeacutee) risque de submersion Cocircte rocheuse basse Submersion et (seacutedimentaire) Erosion

Falaise rocheuse (igneacutee) Aucun 10 ou 15 m minimum Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute

Falaise rocheus e Erosion TR x 30 ans + 15 m Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute

(seacutedimentaire)

Modifieacute de Duhois el al 2005

TR = moyenne des taux de recul supeacuterieurs (rnan) Hl = Hauteur du lalus

GR =plus grande reacutetrogression

LarQeur de la protection Jgt l l

10 megravetres 272 (1) X (1)

15 megravetres 716 ~

Barachois n ~

(1)

a (1)

~ lt0 (1) ~

Vl - -a c s 0 -l = a -~ (1)Vl ~ N0_ l

o~

(1) (Il

a (1)

20 ~ - 0l _

(1) (Il

(1) ()

l 0 o l l (Il 0(1)shy~ 00 (Ol

Cap-Despoir

Village de Perceacute -- 6Yshy

0sect) xQ

1-0~

Leacutegende Politique de protection _ zones portuairEs -

(Il shy-~

1O tO~ rn =- euml

s (1)

a (1)

10 meacutetres 0 a 15 megravetres ~

~

Fond de carte base de donneacutees topographiques du Queacutebec au 120000

1

lt~

o _

2500 5000Megravetres

Cartographie Susan Drejza 2009

o l a (1)Vl --l

VI

176

Annexe 5 Eacutevolution des superficies agricoles forestiegraveres et en friche pour la zone littorale de Perceacute entre 1934 et 200 1

V) Q)

-Q) V)

middot0 c V) Q)-uuml E Q) CL

Cf)

Q) V)

= Q)

U 0middotC U +shy -C c 0gt Q) CU V) V) Q) Q)middotuuml middotuuml E E Q) Q) CL CL

Cf) Cf)

D

gEa ltD

a a a a a M

a a ~

a

U o ~

tl

is li flt ~~ ~ li ~

euro~a ~ ~

11 il

1

gtshyl l (1)

gtlt (1)

0

lto(D ()

0shy(1)

n o 3 3 c l n ~ r o l ~ ltn

0 c (1)

(1) l

N o o

~ 0 750 1 500 3 000 4 500 6 000 ~ Voies de communication agrave moins de 30 m Fond ca orthophotographies au 1 400 gt- -lcartographie Susan Drejza 2009 -l

Page 4: Impacts et efficacité des zonages des risques côtiers dans un … · 2014. 11. 1. · fonctionnement de la gestion des risques côtiers et de l'aménagement de sa municipalité

AVANT-PROPOS

Cette recherche prend son ongIne dans ma passIOn pour la mer et le littoral qui

mavait deacutejagrave pousseacutee agrave venir continuer mes eacutetudes de geacuteographie agrave lUniversiteacute du Queacutebec agrave

Rimouski dans le laboratoire de recherche du professeur Pascal Bernatchez Plus

preacuteciseacutement cest lenvie de travailler sur le littoral et ses probleacutematiques qui ma conduite agrave

choisir deacutetudier le zonage des risques cocirctiers dans un contexte de changements climatiques

Ce sujet est neacute du plaisir et de lenvie de concilier agrave la fois la geacuteographie physique et la

geacuteographie humaine dans une mecircme recherche Le fait de pouvoir faire de la geacuteographie

utile de la geacuteographie appliqueacutee mais tout en conservant un lien eacutetroit avec les derniegraveres

avanceacutees de la recherche en geacuteomorphologie cocirctiegravere a eacutegalement eacuteteacute important La zone

cocirctiegravere et les nombreux enjeux qui sy retrouvent est ainsi un laquo terrain de jeuraquo des plus

inteacuteressant pour la geacuteographe que je suis

Eacutevidemment ce projet sappuie sur un site deacutetude limiteacute dans lespace et ayant des

caracteacuteristiques propres ce qui limite la geacuteneacuteralisation des reacutesultats Cependant de par son

originaliteacute et les innovations quil integravegre ce projet offre un eacuteclairage nouveau sur leacutevolution

et la gestion de la zone cocirctiegravere de maniegravere plus globale En plus de linnovation scientifique

ce projet compOtie une porteacutee pratique qui est de permettre au meilleur de mes

connaissances de contribuer agrave une meilleure gestion de la zone cocirctiegravere den limiter les coucircts

ainsi que de rendre plus durables les ameacutenagements et le deacuteveloppement du territoire cocirctier

TABLE DES MATIEgraveRES

AVANT-PROPOS iii

LISTE DES FIGURES viii

LISTE DES TABLEAUX xi

LISTE DES CARTES xiii

LISTE DES ANNEXES xiv

LISTE DES ABREacuteVIATIONS SIGLES ET ACRONyMES xv

REacuteSUMEacute xvi

INTRODUCTION 1

CHAPITRE 1

CADRE THEacuteORIQUE 5

11 Zone littorale zone agrave risque concepts et deacutefinitions 5

1 11 Zone littorale description et deacutefinitions 5

112 Geacuteorisques cocirctiers une probleacutematique importante au Queacutebec maritime 12

1 13 Ameacutenagement et gestion de la zone littorale et de ses geacuteorisques 14

12 Zonage des risques en milieu cocirctier 19

121 Principes et applications du zonage des risques 19

22 Zonage theacuteorique marges fixes ou variables 2 J

123 Reacuteglementations de zonages existantes dans la reacutegion 25

13 Ameacutenagement cocirctier et changements climatiques 28

131 Modifications de lenvironnement cocirctier dues au climat 29

132 Prise en compte de ces modifications dans le zonage 35

v

14 Efficaciteacute agrave court et long terme des modes de gestion actuels 41

141 Choisir entre les diffeacuterentes possibiliteacutes dune mecircme meacutethode 41

1A2 Comparer des possibiliteacutes de zonage 42

1A3 Deacutefinir un horizon dameacutenagement 43

CHAPITRE 11

MEacuteTHODOLOGIE 45

21 Caracteacuterisation de la cocircte agrave leacutetude 46

22 Eacutevolution du secteur deacutetude 47

221 Eacutevolution historique de loccupation du territoire 47

222 Eacutevolution de la cocircte 50

23 Projection de leacutevolution preacutevue de la cocircte 50

24 Comparaison des zonages 51

25 Eacutevaluation des coucircts 53

26 Rencontres avec le milieu 54

27 Traitement des donneacutees dans un SIG 55

CHAPITRE 111

DESCRIPTION DU SITE DEacuteTUDE 57

31 Contexte physique 59

311 Caracteacuteristiques geacuteomorphologiques 59

312 Dynamique littorale 61

313 Dynamique hydroseacutedugravenentaire 63

31A Eacutevolution de la cocircte 66

315 Climat du secteur deacutetude 69

32 Contexte humain 72

321 Perceacute petite municipaliteacute cocirctiegravere 72

322 Portrait eacuteconomique 74

323 Activiteacutes le long de la cocircte 75

VI

CHAPITRE IV

EacuteVOLUTION HISTORIQUE DES RISQUES COcircTIERS ET DE LOCCUPATION DU

TERRITOIRE EN LIEN A VEC SA GESTION 82

41 Eacutevolution du cadre bacircti 83

4 Eacutevolution geacuteneacuterale du nombre de bacirctiments dans la zone littorale 83

412 Nombre de bacirctiments agrave risque et normes de gestion de la cocircte 85

43 Eacutevolution du type de bacirctiments 89

44 Exemple du Barachois 93

45 Origine des risques cocirctiers 96

42 Eacutevolution des superficies non bacircties 100

42 Supeificies agricoles 100

422 Boiseacutes 102

423 Superficies en friche 102

424 Synthegravese de leacutevolution des supeificies non bacircties 103

43 Eacutevolution des voies de communication 104

43 Voies de communication agrave risque 106

432 Deacuteplacements de voies de communication 108

433 Synthegravese de leacutevolution des voies de communication 115

44 Discussion sur leacutevolution des risques 118

CHAPITRE V

COMPARAISON DES DIFFEacuteRENTS ZONAGES

AVEC LEacuteVOLUTION PROBABLE DU LITTORAL 124

51 Preacutesentation des diffeacuterents zonages possibles 125

52 Comparaisons des diffeacuterents zonages avec le trait de cocircte probable de 2050 127

52 LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement 127

522 Proposition de zonage de la MRC 133

523 Politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveau-Brunswick J 34

524 Application des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la

Cocircte-Nord 136

525 Taux historiques deacuterosion des berges 137

VIl

526 Synthegravese des diffeacuterents zonages vs le sceacutenario probable 140

53 Comparaison des diffeacuterents zonages avec un zonage adapteacute agrave lameacutenagement du

territoire dans un contexte de changements climatiques 142

531 Comparaisons des impacts des diffeacuterents zonages vis-agrave-vis du SP+ 15 142

532 Synthegravese 145

54 Discussion sur les diffeacuterentes options de zonage possibles 146

541 lnteacutegration des paramegravetres naturels 147

542 lnteacutegration des paramegravetres climatiques variations du climat et changements

climatiques 149

543 lnteacutegration des paramegravetres humains occupation du territoire 151

CONCLUSON 55

REacuteFEacuteRENCES 159

ANNEXES 172

VUl

LISTE DES FIGURES

Figure 11 Aleacuteas cocirctiers activiteacutes humaines et risques 11

Figure 18 Largeurs de protection prescrites par la politique de protection des rives du

Figure 114 Possibiliteacute daugmentation du risque modification des aleacuteas combineacutee agrave une

Figure 32 Eacutevolution globale de la ligne de rivage en fonction du type de cocircte

Figure 12 Aleacutea enjeuvulneacuterabiliteacute et risque cocirctier 12

Figure 13 Importance de la couverture meacutediatique traitant de jeacuterosion au Queacutebec 13

Figure lA Leacutegislations concernant les zones cocirctiegraveres 16

Figure 15 Choix possibles face agrave la probleacutematique de leacuterosion 18

Figure 16 Marges de retrait pour les constructions utiliseacutees par diffeacuterents pays 22

Figure 17 Propositions de zonages cocirctiers variables 23

littoral et des plaines inondables 25

Figure 19 Eacutevolution preacutevue des variables climatiques au Canada 29

Figure 110 Impacts biophysiques et socio-eacuteconomiques eacuteventuels des changements

climatiques dans les zones cocirctiegraveres 30

Figure 111 Variation du niveau marin relatif agrave leacutechelle mondiale 31

Figure 112 Eacutevolution et projection des tempeacuteratures planeacutetaires 32

Figure 113 Eacutevolution de la couverture de glace dans lestuaire et le golfe du St-Laurent 33

modification des activiteacutes humaines 35

Figure 115 Diffeacuterentes strateacutegies de la socieacuteteacute face agrave la hausse du niveau marin relatif 39

Figure 116 Facteurs affectant le choix parmi les trois options dameacutenagement 41

Figure 21 Comparaison des zonages avec leacutevolution probable du trait de cocircte 53

Figure 31 Direction des vagues engendreacutees par les tempecirctes du golfe du Saint-Laurent et

reacutegions qui en sont affecteacutees 66

entre 1934 et 200 1 67

Figure 33 Diagramme ombrothermique de la station de Gaspeacute 70

IX

Figure 34 Processus actifs sur les cocirctes en hiver 71

Figure 35 Eacutevolution de la population de Perceacute 73

Figure 36 Occupation du territoire cocirctier agrave Perceacute 76

Figure 37 La voie ferreacutee sur la flegraveche du Barachois un enjeu majeur 77

Figure 38 Exemple de patrimoine domestique maison ancienne (village de Perceacute) 8]

Figure 4 ] Nombre de bacirctiments obtenu par photo-interpreacutetation et nombre de logements

priveacutes occupeacutes dapregraves les recensements 84

Figure 42 Eacutevolution de la population et du nombre de logements priveacutes occupeacutes agrave Perceacute 84

Figure 43 Eacutevolution du nombre de bacirctiments par kilomegravetre de cocircte en fonction du type de

cocircte 85

Figure 44 Nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion selon leur distance agrave la cocircte 86

Figure 45 Reacutecapitulatif chronologique des lois dameacutenagement (Queacutebec) 87

Figure 46 Eacutevolution de la proportion de bacirctiments agrave risque parmi ceux de la zone littorale88

Figure 47 Type de bacirctiments agrave moins de 15 m du trait de cocircte 92

Figure 48 Nombre de bacirctiments agrave risque sur la flegraveche littorale 94

Figure 49 Bacirctiments preacutesents sur lextreacutemiteacute nord de la flegraveche littorale 94

Figure 410 Poste de pecircche de Barachois vers 1935 95

Figure 411 Vue sur la flegraveche de Barachois (deacutebut du 20egraveme sciegravecle) 96

Figure 412 Origine du risque des bacirctiments de 2001 en fonction du type de cocircte 97

Figure 413 Causes de la hausse du risque pour les bacirctiments 98

Figure 414 Eacutevolution du nombre de bacirctiments agrave risque excl uant ceux de la flegraveche 1ittorale

de Barachois 99

Figure 415 Eacutevolution des superficies agricoles 100

Figure 416 Affectations du sol dapregraves le scheacutema dameacutenagement

de la MRC du Rocher-Perceacute 102

Figure 417 Eacutevolution des superficies non bacircties dans la zone littorale (Perceacute) 103

Figure 4 18 Eacutevolution de loccupation de la superficie littorale 104

Figure 419 Voies de communication proches du littoral agrave Perceacute 105

Figure 420 Eacutevolution de la longueur totale des voies de communication (routes et voie

ferreacutee) en zone littorale de Perceacute 106

x

Figure 421 Eacutevolution des longueurs des voies de communication agrave risque en fonction de la

distance agrave la cocircte 107

Figure 52 Taux de migration historique de la ligne de rivage en fonction des cateacutegories

Figure 53 Taux de migration de la ligne de rivage en fonction de la largeur de la LQE selon

Figure 422 Photo du tronccedilon ndeg 1 route 132 agrave risque deacuterosion 113

Figure 423 Photo du tronccedilon ndeg 8 route agrave risque deacuterosion et de submersion 115

Figure 424 Eacutevolution de la proportion de voies de communication agrave risque 116

Figure 425 Eacutemergence des risques cocirctiers dynamiques convergentes du trait de cocircte et de

loccupation du rivage 122

Figure 5] Eacutevaluation des coucircts preacutevisionnels lieacutes agrave leacuterosion pour le secteur de Perceacute 125

prescrites par la LQE 129

le type de cocircte 130

Figure 54 Taux deacuterosion preacutevus pour 2050 en fonction de la cateacutegorie de la LQE 131

Figure 55 Deacutefinition des cours deau pour la LQE 132

Figure 56 Taux historique et taux probable deacuterosion dans le secteur de Cap-d Espoir 138

Figure 57 Taux historique et taux probable deacuterosion agrave Coin-du-Banc 139

Figure 58 Inteacuterecirct de zoner plus que le taux deacuterosion preacutevu pour 2050 14]

Xl

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 11 Exemples de limites de la zone cocirctiegravere 7

Tableau 12 Diffeacuterents types dadaptation 17

Tableau 13 Reacutesumeacutes des types de zonage des risques cocirctiers possibles 28

Tableau 14 Reacutesultats des simulations de limpact des variations de tempeacuterature sur les

conditions de glace pour la peacuteriode 1996-2003 et des projections futures 33

Tableau 15 Strateacutegies dadaptation aux aleacuteas pour les zones cocirctiegraveres 39

Tableau 21 Caracteacuteristiques de la cocircte recueillies lors de la segmentation 46

Tableau 22 Sceacutenarios deacutevolution de la cocircte pour 2050 51

Tableau 31 Types de cocircte du secteur deacutetude 59

Tableau 32 Reacutepartition des types de cocircte selon les secteurs consideacutereacutes 60

Tableau 33 Lithologie des falaises rocheuses de Perceacute 61

Tableau 34 Degreacute dalteacuteration des falaises rocheuses de Perceacute 61

Tableau 35 Eacutetat de la cocircte de Perceacute en 2006 62

Tableau 36 Eacutevolution de lartificialisation de la ligne de rivage de Perceacute 63

Tableau 37 Fetch auquel sont soumises les cocirctes de Perceacute 65

Tableau 38 Taux de recul moyens reacutecents dans le secteur de Perceacute (2005-2007) 68

Tableau 39 Pendage des falaises rocheuses de Perceacute 69

Tableau 310 Population active selon le secteur eacuteconomique dactiviteacute 74

Tableau 311 Reacutepartition du type de voies de communication dans la zone cocirctiegravere de Perceacute

77

Tableau 312 Reacutepartition des bacirctiments agrave moins de 100 m du trait de cocircte 78

Tableau 313 Longueur des cocirctes occupeacutees par les infrastructures touristiques 80

Tableau 41 Eacutevolution du nombre de bacirctiments proches du trait de cocircte 88

Tableau 42 Type et vocation des bacirctiments pour le secteur de Cap-d Espoir 89

Tableau 43 Utilisation des bacirctiments pour le secteur du village de Perceacute 90

Tableau 44 Bacirctiments agrave risque en 2001 en fonction de lorigine du risque 96

XlI

Tableau 45 Origine du risque deacuterosion pour les bacirctiments nouvellement agrave risque 97

Tableau 46 Longueurs de voies agrave risque deacuterosion agrave Perceacute (1934-2001 ) 106

Tableau 47 Nombre de bacirctiments agrave risque en fonction du type de cocircte (1934-2001) 120

TabJeau 51 Superficies et eacuteleacutements inclus dans les zonages eacutetudieacutes 126

TabJeau 52 Comparaison du zonage de Ja LQE avec le SP 128

Tableau 53 Comparaison de la LQE avec les taux deacuterosion historiques reacutecents et preacutedits

132

Tableau 54 Comparaison du nouveau zonage de la MRC avec le SP 134

Tableau 55 Comparaison de la politique du Nouveau-Brunswick avec le SP 135

Tableau 56 Comparaison du zonage deacutecoulant des critegraveres de la Cocircte-Nord avec le SP 136

Tableau 57 Comparaison des zonages historiques 30 ans avec le SP 137

Tableau 58 Comparaison des zonages historiques 50 ans avec le SP J37

TabJeau 59 Comparaison globale des zonages vis-agrave-vis du sceacutenario probable 140

Tableau 510 Zones soustraites agrave un deacuteveloppement potentiel vis-agrave-vis du SP +15 m 143

Tableau 51] Zones preacutevues agrave risque par le SP +15 m mais non zoneacutees 143

Tableau 512 Comparaisons geacuteneacuterales des zonages vis-agrave-vis du SP+ 15 145

Xlll

LISTE DES CARTES

Carte 21 Zones utiliseacutees pour la photo-interpreacutetation 49

Carte 31 Localisation de la zone deacutetude de Perceacute 57

Carte 32 Limites de la zone deacutetude de Perceacute 58

Carte 33 Types de cocircte de Perceacute 60

Carte 34 Eacutetat de la cocircte agrave Perceacute 62

Carte 35 Mouvements velticaux de la croucircte terrestre dans lest du Canada 64

Carte 36 Courants de deacuterive principale et secondaire du secteur de Perceacute 65

Carte 37 Aleacuteas cocirctiers dans la zone cocirctiegravere de Perceacute 68

Carte 38 Acti viteacutes cocirctiegraveres et maritimes de la reacutegion de Perceacute 79

Carte 41 Localisation du Barachois de la Malbaie (Perceacute) 93

Carte 42 Occupation des terres preacutevue au scheacutema dameacutenagement 101

Carte 43 Localisation des tronccedilons deacuteplaceacutes des voies de communication J09

Carte 44 Localisation du tronccedilon deacuteplaceacute de la voie ferreacutee 110

Carte 45 Voie ferreacutee agrave risque actuellement 111

Carte 46 Tronccedilon ndeg 10 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Poinle-St-Pierre) 112

Carte 47 Tronccedilon ndeg 1 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Cap-dEspoir) J 13

Carte 48 Tronccedilon ndeg 8 deacuteplacement de la route 132 lancien tronccedilon devient une route

municipale (Belle-Anse) 114

XIV

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 Deacutefinitions des types de cocircte 172

Annexe 2 Deacutefinition de leacutetat de la cocircte 173

Annexe 3 Adaptation du zonage du comiteacute dexperts sur leacuterosion des berges 174

Annexe 4 Carte de reacutepartition des zones de protection selon la politique de protection des

ri ves du littoral et des plaines inondables (LQE) 175

Annexe 5 Eacutevolution des superficies agricoles forestiegraveres et en friche pour la zone littorale

de Perceacute entre 1934 et 2001 176

Annexe 6 Voies de communication agrave risque en 2001 177

xv

LISTE DES ABREacuteVIATIONS SIGLES ET ACRONYMES

~ GIEC Groupe international dexperts sur le climat

~ GIZC gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres

~ Ha hectare

~ LDGIZC Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de

lUniversiteacute du Queacutebec agrave Rimouski

~ LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (loi de compeacutetence provinciale)

~ MAMR ministegravere des Affaires Municipales et des Reacutegions du Queacutebec

~ MEDD ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable (France)

~ MDDEP ministegravere du Deacuteveloppement Durable de lEnvironnement et des Parcs (Qc)

~ MRC Municipaliteacute reacutegionale de comteacute

~ MSP ministegravere de la Seacutecuriteacute publique du Queacutebec

~ MTQ ministegravere du Transport du Queacutebec

~ NMR Niveau marin relatif

~ SP sceacutenario probable (concernant leacuterosion preacutevue pour 2050)

~ UQAR Universiteacute du Queacutebec agrave Rimouski

REacuteSUMEacute

La probleacutematique des geofl sques cocirctiers que sont leacuterosion et la submersion est importante dans lEst du Queacutebec comme dans le monde Ceci vient agrave la fois dune augmentation des infrastructures preacutesentes sur les cocirctes mais aussi dune augmentation des aleacuteas dans le contexte actuel de changements climatiques Pour geacuterer ces risques peu deacutetudes permettent de choisir la meacutethode la plus adapteacutee selon les besoins locaux et den connaicirctre lefficaciteacute Pour reacutepondre agrave ces questions la municipaliteacute de Perceacute (Gaspeacutesie Queacutebec) a servi de terrain deacutetude Tout dabord une eacutevolution de loccupation des terres a eacuteteacute reacutealiseacutee agrave laide de 6 seacuteries de photographies aeacuteriennes (1934 agrave 2001) ainsi que darchives traiteacutees dans un SIG Lanalyse de ces donneacutees a permis de deacuteceler des changements de vocation du territoire cocirctier elle a eacutegalement reacuteveacuteleacute une hausse de 133 des constructions agrave risque deacuterosion depuis les anneacutees 1980 malgreacute la mise en place de lois de gestion de lameacutenagement Seul un cinquiegraveme de cette hausse peut ecirctre attribueacute au deacuteplacement de la ligne de rivage alors que 83 des bacirctiments agrave risque sont de nouvelles constructions Des meacutesadaptations ont eacutegalement eacuteteacute constateacutees ne limitant les risques que sur une peacuteriode trop courte Lorigine de ces comportements deacutecoule du non-respect des lois en partie ducirc agrave leur non-compreacutehension dougrave un besoin dinformation et dexplication Ces comportements peuvent aussi ecirctre dus agrave une trop grande confiance envers les techniques de protection ou agrave un manque de connaissances populaires vis-agrave-vis des risques Dans un deuxiegraveme temps une analyse de cinq zonages provenant de cadres leacutegislatifs theacuteoriques ou dexpeacuteriences locales a eacuteteacute effectueacutee Ceux-ci ont eacuteteacute compareacutes avec les plus reacutecentes donneacutees estimant la position du trait de cocircte en 2050 Il en est ressorti certaines lacunes importantes concernant les superficies zoneacutees agrave savoir des territoires agrave risque deacuterosion non proteacutegeacutes (jusquagrave 86 ) ou a contrario des superficies proteacutegeacutees trop importantes (jusquagrave 32 ) Il en reacutesultera respectivement une hausse probable des nouvelles constructions agrave risque ou une limitation excessive au deacuteveloppement de la municipaliteacute Les lacunes des zonages proviennent des cadres theacuteoriques et des preacuteceptes sur lesquels est baseacutee leur eacutelaboration Cela met ainsi laccent sur Jimportance que la gestion des cocirctes doive agrave la fois inteacutegrer leurs paramegravetres naturels les paramegravetres anthropiques de leur occupation ainsi que les facteurs climatiques du milieu Lutilisation des geacuteosciences dans cette perspective permettrait ainsi de renforcer lefficaciteacute tant immeacutediate quagrave long terme des mesures de gestion

Mots cleacutes Perceacute Zonage Risques cocirctiers Changements climatiques Eacuterosion cocirctiegravere

Gouvernance Utilisation du sol

INTRODUCTION

Leacuterosion est un pheacutenomegravene naturel qui affecte la majoriteacute des zones cocirctiegraveres du

monde (Clark 1996 Bird 2008 Paskoff 200Ia) le Canada et le Queacutebec ne sont pas

eacutepargneacutes Les cocirctes de ce dernier sont dailleurs sensibles agrave leacuterosion agrave plus de 50

(LDGIZC 2009) Au Queacutebec maritime plus particuliegraverement ces derniegraveres anneacutees les

probleacutematiques associeacutees aux risques deacuterosion et de submersion ont reacuteguliegraverement fait

lobjet dune couverture meacutediatique locale mais aussi reacutegionale ou nationale Ceci sinsegravere

dans une probleacutematique deacuterosion cocirctiegravere geacuteneacuteraliseacutee agrave lensemble de la planegravete (Paskoff

2001a 2003) dautant plus importante quune forte proportion de la population mondiale

habite ou utilise les littoraux (GrEC 2001) La probleacutematique des risques cocirctiers dans lEst

du Queacutebec et du Canada est seacuterieuse et engendre des coucircts importants alors mecircme quelle se

produit dans des reacutegions moins peupleacutees et moins nanties financiegraverement Plus du tiers de la

population du Queacutebec maritime vit agrave moins de 500 megravetres des berges du Saint-Laurent et plus

de 90 agrave moins de 5 km (Bourque et Simonet 2008) alors mecircme que les cocirctes de ces

reacutegions sont majoritairement actives (LDGICZ 2009) Les enjeux sont donc majeurs pour

lEst du Queacutebec tant sur le plan eacuteconomique et social quenvironnemental De plus beaucoup

de connaissances restent encore agrave acqueacuterir concernant la dynamique cocirctiegravere Par exemple au

Queacutebec les connaissances disponibles sur les cocirctes agrave falaises rocheuses seacutedimentaires sont

encore fragmentaires alors mecircme quelles constituent une grande proportion des cocirctes du

Queacutebec maritime (Bernatchez et Dubois 2004) et les connaissances sur les processus

hivernaux alors mecircme quils sont en action sur une grande partie de lanneacutee sont elles aussi

limiteacutees (Bernatchez et Dubois 2008) La gestion doit donc en plus dinteacutegrer les

connaissances actuelles ecirctre flexible et pouvoir inteacutegrer les futures connaissances qui vont

ecirctre deacuteveloppeacutees

2

La vulneacuterabiliteacute des communauteacutes cocirctiegraveres deacutejagrave importante agrave lheure actuelle

pourrait augmenter avec les changements dans les conditions environnementales En effet les

processus eacuterosifs et leurs impacts se sont amplifieacutes ces derniegraveres anneacutees (Bernatchez el al

2008 a Savard el al 2009) Cet accroissement peut ecirctre ducirc tant agrave des changements

environnementaux physiques tels que le reacutechauffement climatique (Shaw el al 1998 GŒC

2001 et 2007 a et b Morner 2004) quagrave des changements dans lenvironnement humain tels

que le deacuteveloppement urbain et les actions non concerteacutees

Il semble donc neacutecessaire pour les collectiviteacutes des reacutegions cocirctiegraveres de sadapter aux

conditions environnementales dynamiques des littoraux laquo Ladaptation entraicircne un

ajustement des deacutecisions des activiteacutes et des opinions aux changements constateacutes ou preacutevus

des conditions climatiques en vue den freiner les dommages ou de tirer profit des

possibiliteacutes quils preacutesententraquo (Lemmen el al 2008) Une gestion preacuteventive de cette

probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers pourrait ainsi limiter les coucircts induits et augmenter la

reacutesilience des communauteacutes Cependant malgreacute ladoption de la loi sur lameacutenagement et

lurbanisme en 1979 qui preacutevoit que les MRC doivent identifier dans leur scheacutema

dameacutenagement les contraintes naturelles agrave lameacutenagement (y compris les risques naturels)

aucune analyse de lefficaciteacute de ces zonages en milieu cocirctier na eacuteteacute reacutealiseacutee jusquagrave

maintenant Bien que des mesures de gestion soient eacutegalement instaureacutees le long de

nombreuses cocirctes du monde agrave plusieurs endroits des risques demeurent et des problegravemes de

gestion apparaissent (France Robin et Verger J996 Meur-Ferec 2006 - Canada

Stewart el al 2003 - UK et Nouvelle-Zeacutelande Ballinger el al 2000) cela soulegraveve donc la

question des bases scientifiques ayant conduit agrave leacutelaboration de ces mesures et de leurs

lacunes Il nexiste ainsi pas de moyens permettant agrave un gestionnaire de choisir la meilleure

option de gestion ou de zonage pour son territoire Cest dans cette perspective que le

gouvernement du Queacutebec a adopteacute en 2006 un cadre de preacutevention des principaux risques

naturels (ministegravere de la Seacutecuriteacute publique 2008 et 2009) Pour cela il est eacutegalement

important de bien connaicirctre les impacts des preacuteceacutedentes mesures en matiegravere de gestion des

cocirctes et dameacutenagement du territoire afin den connaicirctre les points forts et les faiblesses

relativement agrave la probleacutematique qui nous concerne Des donneacutees quantitatives sur la

3

dynamique des aleacuteas cocirctiers sont eacutegalement neacutecessaires non seulement pour eacutetablir des

critegraveres de zonage fiables mais aussi pour deacuteterminer des solutions dadaptation approprieacutees

Ce projet de recherche sinscrit dans la continuiteacute dune eacutetude interdisciplinaire

portant sur la sensibiliteacute des cocirctes et sur la vulneacuterabiliteacute des communauteacutes du golfe du Saintshy

Laurent aux impacts des changements climatiques (Savard et al 2009 Bernatchez et al

2008 a) Lobjectif principal est danalyser la relation entre leacutevolution de loccupation du

territoire cocirctier la mise en place de zonage et leacutevolution des risques littoraux Leacutetude se

divise donc en deux parties dont les objectifs sont

~ identifier les impacts des mesures de gestion de la zone cocirctiegravere mises en place au cours

de la 2eacuteme moitieacute du 20eacuteme siegravecle tels que les scheacutemas dameacutenagements et les politiques

de protection de lenvironnement sur leacutevolution de loccupation du sol et des risques

littoraux

~ connaicirctre lefficaciteacute des diffeacuterentes possibiliteacutes de zonages des risques qui soffrent

aux ameacutenagistes et aux gestionnaires pour les cocirctes de la reacutegion

L hypothegravese qui sous-tend ce travail est que la prise en compte des donneacutees sur la

dynamique cocirctiegravere et des changements climatiques ainsi que des paramegravetres anthropiques de

loccupation de la cocircte ameacuteliorerait lefficaciteacute tant immeacutediate quagrave long terme du zonage des

risques en milieu cocirctier La mise en place dun zonage devrait eacutegalement atteacutenuer le risque

pour la population et les infrastructures Cette eacutetude permettra donc de deacuteterminer des

paramegravetres importants pour un zonage efficace des risques en milieu cocirctier

Afin de reacutepondre au mieux agrave ces objectifs le choix du secteur deacutetude sest arrecircteacute sur

la municipaliteacute de Perceacute (Gaspeacutesie Queacutebec Canada) car il sagit dun territoire tregraves bien

documenteacute geacuteographiquement et qui a deacutejagrave fait lobjet deacutetudes importantes sur son milieu

cocirctier (Savard et al 2009 Bernatchez et al 2008 a et b) dans la continuiteacute desquelles

sinscrit ce meacutemoire

4

Ce projet en inteacutegrant les derniegraveres connaissances physiques sur les cocirctes et leur

eacutevolution ainsi que les paramegravetres anthropiques dutilisation et dameacutenagement des cocirctes

apporte un regard neuf sur la gestion cocirctiegravere Cette double facette quapporte la geacuteographie

(physique et humaine) permet en effet une analyse complegravete dune probleacutematique complexe

Loriginaliteacute du projet est dessayer didentifier le type de zonage qui convient le mieux agrave un

territoire en inteacutegrant agrave la fois ses paramegravetres naturels les changements climatiques ainsi que

ses particulariteacutes humaines Il sagit eacutegalement de mettre en application des principes de

gestion et des propositions de zonages jusqualors principalement theacuteoriques

Nous preacutesenterons dabord le cadre theacuteorique dans lequel sinscrit ce meacutemoire avant

de deacutetailler la meacutethodologie qui a eacuteteacute utiliseacutee Ensuite sera effectueacutee une description du site

deacutetude Finalement les reacutesultats et leur interpreacutetation seront exposeacutes en deux chapitres agrave

savoir 1) leacutevolution historique de loccupation du territoire et des risques cocirctiers puis 2) la

comparaison des diffeacuterents zonages cocirctiers avec leacutevolution probable du Jittoral

CHAPITRE 1

CADRE THEacuteORIQUE

Les concepts et les deacutefinitions se rappol1ant agrave la zone littorale en tant que zone agrave

risque seront exposeacutes ici afin de permettre une meilleure compreacutehension de la probleacutematique

et de deacutefinir les notions utiliseacutees Par la suite laccent sera mis sur le cadre theacuteorique relieacute au

zonage des risques en milieu cocirctier Ensuite sera abordeacute lameacutenagement cocirctier dans le

contexte des changements climatiques avant de finir par eacutevoquer lefficaciteacute agrave court et agrave long

terme des modes de gestion actuels

11 Zone littorale zone agrave risque concepts et deacutefinitions

1 J J Zone littorale description et deacutefinitions

Il est aiseacute de simaginer les zones cocirctiegraveres ces plages et ces zones pregraves de la mer qui

accueillent une part importante de la population mondiale (GIEC 2001 Paskoff 2003)

Cependant la deacutefinition preacutecise de la zone littorale nest pas simple car il nexiste pas de

consensus sur ce quelle est ni sur sa deacutelimitation Si tous saccordent agrave dire de la zone

cocirctiegravere quil sagit de lintelface entre lhydrosphegravere et la terre entre lenvironnement

oceacuteanique et lenvironnement terrestre son extension agrave linteacuterieur des terres et dans la mer

est tregraves variable (Clark (996) Les deacutefinitions deacutependent ainsi de lutilisation que vont en

faire les usagers de leurs besoins de gestion et danalyse de la zone cocirctiegravere ainsi que de

leacutechelle utiliseacutee Les deacutefinitions peuvent ecirctre aussi simples que laquo partie de la terre qui borde

6

une mer ou un lacraquo (Grand dictionnaire de terminologie sd) ou aussi complexes que

laquolespace geacuteomorphologique de part et dautre du rivage de la mer ougrave se manifeste

linteraction entre la partie marine et la partie terrestre agrave travers des systegravemes eacutecologiques et

systegravemes de ressources complexes comprenant des composantes biotiques et abiotiques

coexistant et interagissant avec les communauteacutes humaines et les activiteacutes socio-eacuteconomiques

pertinentesraquo (article 2 du Protocole relatif agrave la gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (GIZC) de la

Meacutediterraneacutee 2008) Il est eacutegalement possible de consideacuterer la zone cocirctiegravere comme un

eacutecosociosystegraveme eacutetant donneacute quelle est un espace particulier tant dun point de vue

eacutecologique que socieacutetal mais la zone cocirctiegravere peut eacutegalement ecirctre abordeacutee dun aspect

purement juridique biologique artistique ou patrimonial (Pellegri 2008 Daligaux 2008

Rochette 2008) ce qui complique la communication (Provencher et Dubois 2010) Si

limpreacutecision de la deacutefinition peut conduire agrave une mauvaise harmonie des eacutechelles et des

plans daction celle-ci permet aussi paradoxalement un meilleur ajustement de la deacutefinition

aux besoins preacutecis de leacutetude Les juristes considegraverent ainsi la zone cocirctiegravere comme une notion

laquo teacuteleacuteologique raquo dont la deacutefinition variera en fonction de la probleacutematique agrave traiter (Meurshy

Ferec 2006)

Les zones cocirctiegraveres peuvent donc avoir des extensions geacuteographiques tregraves diffeacuterentes

La reacutegion franccedilaise de Bretagne par exemple se considegravere ainsi inteacutegralement comme eacutetant

une zone cocirctiegravere (Reacutegion Bretagne 2009) Selon cette logique toute la Gaspeacutesie serait une

zone cocirctiegravere Selon les pays les largeurs assigneacutees agrave la zone cocirctiegravere sont tregraves variables

comme le montrent les huit exemples du tableau 11 dont lextension terrestre est comprise

entre 100 m et 10 km Cependant dans notre eacutetude nous retiendrons une deacutefinition plus

restreinte de cette zone comme eacutetant un secteur qui comprend agrave la fois une partie terrestre et

une partie marine autour de linterface dynamique que constitue le trait de cocircte Eacutetant donneacute

que nous travaillerons seulement agrave leacutechelle dune municipaliteacute nous ferons la distinction

entre la zone cocirctiegravere de Perceacute (le 1er km agrave linteacuterieur des terres agrave partir du trait de cocircte) et

) arriegravere-pays (le reste du territoire)

7

Tableau 11 Exemples de limites de la zone cocirctiegravere Pays Limite terrestre Limite marine

Breacutesil agrave 2 km de la LHE agrave 12 km de la LHE Costa Rica agrave 200 m de la LHE la LBE Chine agrave 10 km de la LH E isobathe de 15m de profondeur Israeumll 1 agrave 2 km (variable) agrave 500 m de la LBE Australie du sud (AU) agrave 100 m de la LHE agrave 3 miles nautiques de la LB Queensland (AU) agrave 400 m de la LHE agrave 3 miles nautiques de la LB

Espagne 500 m agrave partir de la plus haute tempecircte ou ligne de mareacutee

agrave 12 miles nautiques (limite des eaux territoriales)

Sri Lanka agrave 300 m de la LHE agrave 2 km de la LBE Abbreacuteviations LHE = Ligne des hautes eaux LBE = Ligne des basses eaux LB = ligne de base

(Source modifieacute de Sorensen et McCreary 1990)

1111 Composante physique des risques cocirctiers

Si lon se concentre sur Jinterface terremer il est important de tenir compte de la

dynamique littorale Celle-ci est constitueacutee des eacuteleacutements physiques qui ont un impact sur la

dynamique et leacutevolution de la cocircte rendant cette ligne variable dans le temps et dans

lespace Leacutevolution de la cocircte reacutesulte de processus deacuterosion de premier ordre qui peuvent

ecirctre regroupeacutes dans les grandes cateacutegories suivantes aeacuterodynamiquehydrodynamique

hydrogeacuteologiquegravitaire meacuteteacuteorisation biologique anthropique et chimique (Bernatchez

et Dubois 2004) La cocircte ne peut donc pas se limiter agrave un trait de crayon sur une carte elle

est dynamique et eacutevolue dans le temps et dans lespace par le biais de diffeacuterents processus

Les littoraux sont en effet un systegraveme dynamique et non statique La prise en compte de ce

dynamisme de cet eacutequilibre dynamique est donc primordiale (paskoff 2003 Miossec

2004)

Il est important de savoir quactuellement la dynamique naturelle est modifieacutee par

les actions anthropiques qui peuvent avoir des impacts importants et modifier son eacutevolution

(Meur-Feree 2006 Paskoff 2004 b) Lhumain est donc devenu de maniegravere voulue ou non

un puissant agent de modification de la cocircte (Paskoff 2003) Aucune portion de cocircte nest

eacutepargneacutee par laction de ce nouvel agent deacutevolution

No place on earth (and no coast) is beyond the influence of humans because humankind has become a force [ ] as powerful as many natural forces of change stronger than sorne and sometimes as mindless as any (Meyer 1996 p 2)

8

Un aleacutea cocirctier peut se deacutefinir comme eacutetant laquola probabiliteacute doccurrence dun

eacutevegravenement menaccedilant lieacute agrave un pheacutenomegravene potentiellement preacutejudiciable dans un temps donneacute

ou une zone donneacutee raquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006)

Les aleacuteas cocirctiers reacutesultent dune variabiliteacute naturelle du climat et peuvent eacutegalement ecirctre

deacutefini comme eacutetant un laquopheacutenomegravene manifestation physique Ol activiteacute humaine susceptible

doccasionner des pertes en vies humaines ou des blessures des dommages aux biens des

perturbations sociales et eacuteconomiques ou une deacutegradation de lenvironnementraquo (ministegravere de

la Seacutecuriteacute Publique du Queacutebec 2008) laquo Laleacutea est la manifestation dun pheacutenomegravene naturel

doccurrence et dintensiteacute donneacuteesraquo (ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable

de France 2004 b) Laleacutea est localiseacute dans lespace (ltlt ougrave se produit-il raquo) arrive avec une

certaine reacutecurrence (ltlt quand se produit-il raquo) et se produit avec une intensiteacute plus ou moins

forte (ltlt comment se produit-il raquo) (Deacutepartement du Pas-de-Calais 2007 a et b MSP 2008)

Eacutetant donneacute que laleacutea laquoeacuterosionraquo fait disparaicirctre des terres cocirctiegraveres de maniegravere irreacutemeacutediable

il est classifieacute comme fort dans les plans de preacutevention des risques naturels en France (sur

une eacutechelle qui comprend neacutegligeable faible moyen fort)

Le terme anglophone hazard est utiliseacute dans certains ouvrages il correspond

habituellement au terme franccedilais laquoaleacuteas raquo mais certains auteurs vont aussi lemployer

comme synonyme de laquo risque raquo laquo Le terme aleacutea correspond agrave la notion de hazard utiJ iseacutee en

anglais dans le domaine de la seacutecuriteacute civile pour deacutesigner un eacuteveacutenement ou un pheacutenomegravene

dangereux comme un seacuteisme une tornade ou un accident de transport Lusage du mot aleacutea

simpose de plus en plus dans la francophonie pour exprimer cette notion de hazard raquo

(Ministegravere de la Seacutecuriteacute Publique du Queacutebec 2008) Plusieurs auteurs travaillant sur la

gestion des risques cocirctiers ainsi que sur limpact des changements climatiques utilisent eux

aussi le terme hazard pour deacutesigner les aleacuteas car cela permet une plus grande preacutecision

(Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006 Fairbank et Jakeways

2006 Meur-Ferec et al 2008) En effet lorsquil est employeacute comme synonyme de risque il

nexiste pas dautre mot pour aleacuteas et il nest alors plus possible de faire la distinction entre

le processus naturel qui en est la cause et la conseacutequence pour les humains

9

1112 Composante humaine des risques cocirctiers

Dun point de vue humain la cocircte est une interface attractive qui attire les

eacutetablissements et les constructions anthropiques Cet attrait est particuliegraverement vrai dans les

reacutegions de lEst du Queacutebec eacutetant donneacute quhistoriquement larriveacutee de la population sest

effectueacutee par la cocircte et a longtemps eacuteteacute lieacutee agrave une eacuteconomie deacutependante de la pecircche Mecircme si

la population est faible elle est donc concentreacutee sur la bordure littorale du territoire

Les enjeux sont laquo lensemble des personnes et des biens susceptibles decirctre affecteacutes

par un pheacutenomegravene naturelraquo (Ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement durable de la

France 2004a) Les biens pris en compte peuvent avoir une valeur moneacutetaire ou non

moneacutetaire (ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable de la France 2004b) En

zone littorale gaspeacutesienne ils sont nombreux et varieacutes Lespace perccedilu et l attracti viteacute de la

cocircte sont des enjeux mecircme sils ne sont pas directement monnayables

La vulneacuterabiliteacute est une notion complexe qui peut diffeacuterer selon lutilisation que lon

veut en faire et le champ de recherche (Fuumlssel 2007) En ce qui a trait agrave la gestion la

vulneacuterabiliteacute peut se traduire comme eacutetant laquo le degreacute auquel un systegraveme est preacutedisposeacute agrave un

aleacutea et capable de faire face agrave une avarie un deacutegacirct ou un dommage raquo (Agence europeacuteenne

pour lenvironnement 2009 McInnes 2006) Il est aussi possible de deacutefinir la vulneacuterabiliteacute

comme eacutetant la laquo condition reacutesultant de facteurs physiques sociaux eacuteconomiques ou

environnementaux qui preacutedisposent les eacuteleacutements exposeacutes agrave la manifestation dun aleacutea agrave subir

des preacutejudices ou des dommagesraquo (MSP 2008) La vulneacuterabiliteacute nest pas un concept

absolu mais est plutocirct lieacutee agrave un certain type de perturbation ce qui veut dire quun systegraveme

peut ecirctre vulneacuterable relativement agrave certains aleacuteas mais pas agrave dautres (Gallopin 2006) Les

facteurs techniques et institutionnels peuvent eacutegalement souvent expliquer la vulneacuterabiliteacute

(Adger 2006) laquo La vulneacuterabiliteacute exprime et mesure le niveau de conseacutequences preacutevisibles de

laleacutea sur les enjeuxraquo (Ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable de France

2004 b) La vulneacuterabiliteacute dune communauteacute ou dun individu peut ecirctre variable et va ainsi

deacutependre de multiples facteurs dont son exposition aux aleacuteasperturbations la susceptibiliteacute

doccurrence sa capaciteacute adaptativede reacuteponse ainsi que sa sensibiliteacute (Adger 2006 Dolan

10

et Walker 2004 Gallopin 2006) Pour plusieurs risques naturels la vulneacuterabiliteacute des

populations humaines deacutepend donc de leur lieu de reacutesidence de leur usage du milieu naturel

ainsi que des ressources dont ils disposent pour y faire face (Adger 2006)

Le type de bacirctiments loccupation des terres ainsi que les mentaliteacutes sont autant

deacuteleacutements qui peuvent varier Les constructions et les infrastructures preacutesentent une certaine

vulneacuterabiliteacute aux perturbations naturelles (aleacuteas) Dans notre eacutetude limportance des enjeux

deacutepend donc agrave la fois du type dinfrastructure qui est soumis agrave laleacutea mais aussi de la

vulneacuterabiliteacute propre agrave cette infrastructure

1113 Risques littoraux

laquo Consequently the coast can be a risky place ta maintain habitations raquo

(Clark 1996 p 75)

Il est important de bien deacutefinir ce quest le risque qui peut se deacutefinir comme eacutetant la

laquoperte preacutevue (deacutecegraves blesseacutes deacutegacircts aux proprieacuteteacutes et perturbations de lactiviteacute

eacuteconomique) due agrave un aleacutea speacutecifique pour une zone donneacutee et pour une peacuteriode de reacutefeacuterence

donneacutee Sur la base de calculs matheacutematiques le risque est le produit de laleacutea et de la

vulneacuterabiliteacuteraquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006) De

maniegravere plus preacutecise nous nous occuperons ici des risques naturels lieacutes agrave des aleacuteas Le risque

naturel laquo est un eacuteveacutenement dommageable doteacute dune certaine probabiliteacute conseacutequence dun

aleacutea survenant dans un milieu vulneacuterable Le risque reacutesulte donc de la conjonction de laleacutea

et dun enjeu la vulneacuterabiliteacute eacutetant la mesure des dommages de toutes sortes rapporteacutee agrave

lintensiteacute de laleacutea Agrave cette deacutefinition technique du risque doit ecirctre associeacutee la notion

dacceptabiliteacute pour y inteacutegrer sa composante socialeraquo (Commission interministeacuterielle de

leacutevaluation des politiques publique 1997) Les aleacuteas peuvent ecirctre modifieacutes atteacutenueacutes et

amplifieacutes par les activiteacutes humaines mais eacutetant donneacute leur origine et leur mode de

fonctionnement naturel le risque en reacutesultant est consideacutereacute comme naturel (principalement

par opposition aux risques technologiques) laquo A natural hazard becomes a natural risk when

11

population and property might be affectedraquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement

2009) Le risque reacutesulte donc de la preacutesence humaine (Meur-Feree 2006) Ainsi nous

retiendrons leacutequation suivante R =A V avec R =risque A =aleacutea et V =vulneacuterabiliteacute Ce

concept peut eacutegalement ecirctre preacutesenteacute sur les figures 11 et 12 comme la superposition de la

zone soumise agrave un aleacutea et de celle occupeacutee par les activiteacutes humaines Si leacuterosion cocirctiegravere en

elle-mecircme ne peut pas ecirctre consideacutereacutee comme eacutetant un problegraveme elle le devient seulement

parce que de par nos activiteacutes les terres cocirctiegraveres ont une trop grande valeur pour quil puisse

ecirctre possible de les laisser se perdre au profit de leacuterosion (Thome et al 2007)

Activiteacutes humaines

(vulneacuterabiliteacute)

- Habitations - Services publics

- Commerces - Infrastructures

de transport

Figure 11 Aleacuteas cocirctiers activiteacutes humaines et risques

12

EnjeuVulneacuterabiliteacute

Aleacutea Risque Figure 2 Aleacutea enjeuvulneacuterabiliteacute et risque cocirctier

Le recu 1 graduel des cocirctes par laction des vagues entraicircne geacuteneacuteralement peu de

risque pour les personnes En revanche la perte de terrain cocirctier induit un risque conseacutequent

pour les infrastructures

2 Geacuteorisques cocirctiers une probleacutematique importante au Queacutebec maritime

En raison des nombreux enjeux preacutesents sur les littoraux la probleacutematique engendreacutee

par les geacuteorisques cocirctiers est importante pour lEst du Queacutebec (Savard et al 2009

Bernatchez et Dubois 2004 Morneau et al 2001) Les presses locale et nationale abordent

ainsi reacuteguliegraverement et de plus en plus le sujet de leacuterosion des berges des rives et des cocirctes

et relaient les derniers rapports des groupes de recherche (figure 13) En effet cest un sujet

qui mecircme sil nest pas toujours traiteacute avec objectiviteacute affecte et inteacuteresse la population de

lEst du Queacutebec et les meacutedias (Bourque et Simonet 2008)

--

13

Archives Radio-Canada

~ 50

f0

40 -CIlc 30 ~ 20 0 E 10

r

zo

0 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Anneacutee de parution

Archives Le Soleil

~ 10 A

~ 8 ~ ecirc5 6

c ~ 4 0 2 Zg 0 - -

~

2000 2001 2002 2003 2004 2005

Anneacutee de parution

Figure 13 Importance de la couverture meacutediatique traitant de leacuterosion au Queacutebec (Source Goujon 2006 in Bernatchez 2007)

Les reacutesidents se sentent deacutemunis vis-agrave-vis de cette probleacutematique Les deacutecisions

prises par les instances supeacuterieures ne sont pas toujours bien comprises et le temps neacutecessaire

agrave la recherche leur paraicirct long (Radio-Canada 2009) Ainsi la population reacuteclame une

meilleure transparence En avril 2009 Radio-Canada titrait dailleurs laquoUne meilleure

communication souhaiteacuteeraquo en eacutevoquant le pheacutenomegravene de leacuterosion des berges

Un cadre de preacutevention des principaux risques naturels a eacuteteacute mis en place en 2006 par

le gouvernement du Queacutebec afin de reacutepondre agrave Jimportance de la probleacutematique lieacutee aux

aleacuteas naturels pour les reacutegions de lEst du Queacutebec Ce plan daction concerteacutee implique cinq

ministegraveres soit le ministegravere de la Seacutecuriteacute publique le ministegravere du Deacuteveloppement durable

de lEnvironnement et des Parcs le ministegravere des Affaires municipales et des Reacutegions le

ministegravere des Transports et le ministegravere des Ressources naturelles et de la Faune (MSP

2007) De plus une Chaire de recherche en geacuteoscience cocirctiegravere a eacuteteacute creacuteeacutee agrave [Universiteacute du

Queacutebec agrave Rimouski afin dacqueacuterir et de maintenir une expertise sur leacuterosion du littoral

14

Celle-ci est financeacutee par le gouvernement du Queacutebec (MSP 2009) ce qui montre

limplication de la recherche et du gouvernement dans lameacutelioration des connaissances et

des solutions concernant leacuterosion Un guide sur la gestion des risques en seacutecuriteacute civile a

aussi eacuteteacute eacutelaboreacute pour les acteurs du milieu afin dassurer une meilleure diffusion des

meacutethodes et des concepts relatifs agrave lanalyse du risque (MSP 2008)

J J3 Ameacutenagement et gestion de la zone littorale et de ses geacuteorisques

1131 Gestion et ameacutenagement du territoire notions importantes

Lameacutenagement se deacutefinit comme eacutetant lorganisation de lespace par des

eacutequipements approprieacutes de maniegravere agrave mettre en valeur les ressources naturelles du lieu et agrave

satisfaire les besoins des populations inteacuteresseacutees (Grand dictionnaire de terminologie sd)

Lameacutenagement et la gestion de lurbanisation se font traditionnellement par un zonage (plan

durbanisme scheacutema dameacutenagement) qui divise le territoire et prescrit les activiteacutes

autoriseacutees selon les endroits En zone cocirctiegravere ce nest pas diffeacuterent et le zonage est r outil de

planification et de gestion le plus impOltant pour encadrer loccupation des terres (Stewalt

el al 2003)

Au Queacutebec selon la Loi sur lameacutenagement et lurbanisme (LAU loi provinciale)

il faut que les MRC se conforment aux diffeacuterents regraveglements existants en matiegravere

dinfrastructures de risques technologiques et naturels La LAU preacuteconise un zonage selon

les usages qui seront effectueacutes sur les lots ainsi que selon les lieux Lobjectif de la loi

deacutecoule du fait quune harmonie des usages est neacutecessaire dans un territoire afin de

minimiser les probleacutematiques Le zonage des constructions peut se faire selon de multiples

critegraveres et les mesures de gestion sappliquent agrave tous les territoires selon le principe de

linteacuterecirct collectif de la socieacuteteacute

15

Deacutecoulant de ces pnnclpes le zonage a eacutegalement eacuteteacute appliqueacute aux risques en

geacuteneacuteral Les geacuteorisques sont un des paramegravetres pouvant entraicircner un zonage mais il est

important de noter que dautres paramegravetres peuvent eux aussi en ecirctre la source Le zonage

des risques deacutepend de la vision que lon a du pheacutenomegravene naturel menaccedilant agrave savoir si on ne

fait que le subir ou sil est possible de le modifier pour vivre avec (Pigeon 2005) Dans le

premier cas le zonage est vu comme une solution avantageuse pour eacuteviter les risques alors

que dans le second cas des ouvrages de protection de modification de lenvironnement

preacutevalent

1132 Speacutecificiteacutes de lameacutenagement en zone cocirctiegravere

Les modegraveles possibles de gestion du littoral deacutependent du modegravele de gestion de

lameacutenagement en geacuteneacuteral choisi par la reacutegionlMRC De plus la gestion de la cocircte ne peut

pas seffectuer sans la prise en compte de larriegravere-pays dans sa gestion afin deacutevaluer

lespace disponible pour lextension urbaine par exemple Les situations locales peuvent

donc ecirctre tregraves varieacutees

Eacutetant donneacute les variations dans les deacutefinitions de lobjet deacutetude (la zone cocirctiegravere) la

deacutefinition qui est donneacutee agrave la gestion de la zone cocirctiegravere varie donc elle aussi En ce qui a trait

aux risques cocirctiers le but du zonage est de les minimiser pour les populations Pour cela deux

possibiliteacutes

raquo atteacutenuer les aleacuteas (enrochements recharges en sable digues murets )

raquo minimiser les enjeux (zonage constructions adapteacutees)

Une autre meacutethode de gestion de la zone cocirctiegravere pourrait plutocirct utiliser les assurances

au lieu du zonage Le fait de ne plus assurer ce qui est agrave risque trop eacuteleveacute est reacuteguliegraverement

discuteacute dans les meacutedias anglais (Klein et al 1999) Ainsi les risques ne sont pas diminueacutes

mais lEacutetat se deacutesengage de toute responsabiliteacute concernant ces risques et ceci pourrait avoir

un impact important sur le reacuteajustement des valeurs du marcheacute immobilier ainsi que limiter

les nouvelles constructions qui ne pourraient plus ecirctre assureacutees

16

Dans tous les cas la gestion de la zone cocirctiegravere est complexifieacutee par le fait quelle est

soumise agrave des leacutegislations multiples Eacutetant une frontiegravere elle se retrouve de fait agrave la marge de

plusieurs lois et de plusieurs juridictions (Holgate-Pollard 1996) De plus au Queacutebec sa

gestion deacutepend de plusieurs paliers gouvernementaux ce qui reacutesulte en de multiples

leacutegislations (figure lA) et en une gestion mosaiumlque (Morneau et al 2001) Cette gestion est

complexe tant du fait des multiples lois existantes mais aussi du fait des connaissances

souvent non exhaustives que les deacutecideurs ont de la dynamique littorale

tourbIegravere

BBracl10is Morais intertidale

Amplitude des mareacutees

--_ Extrecircme de pie mllf Supecircriltlll Ugne des Milles eaux printeniegraveres moyennes

~_ EJltfecircme de pleine mer Infmieure

i Mer lerritoriale Cl2 milles marins) ~ ~ _------_

Zone eacuteconomique (12 milles manns)

1_ _ _ -_-

Figure 1A Leacutegislations concernant les zones cocirctiegraveres

Source Morneau et al 2001

17

] 133 Ameacutenager un territoire agrave risque sadapter agrave la probleacutematique

Ladaptation aux aleacuteas (ou aux changements climatiques) est lensemble des

activiteacutes qui dune part limitent les impacts neacutegatifs et dautre part favorisent laccegraves aux

nouvelles possibiliteacutes Cela passe donc par un ameacutenagement adeacutequat des territoires

concerneacutes Diffeacuterents types dadaptation sont possibles (tableau 12) Concernant les aleacuteas

cocirctiers deux meacutethodes de gestion sont possibles SOil par reacuteaction ou anticipation

(Klein et al 1999) soit reacuteactive et preacuteventive (Smit et al 1999 Lemmen et al 2008) La

gestion par reacuteaction conduit le plus sou vent agrave de la protection car elle survient apregraves des

eacutevegravenements dommageables pour la population La gestion par anticipation se traduit

principalement par un zonage afin deacuteviter les installations dans les zones soumises aux aleacuteas

Le zonage se situe dans la cateacutegorie de lintention planifieacutee avec une action preacuteventive Il est

important de consideacuterer que laquo dans la plupart des situations les mesures preacuteventives

planifieacutees ont des coucircts moins eacuteleveacutes agrave long terme et sont plus efficaces que les mesures

reacuteactivesraquo (Lemmen et al 2008)

Tableau 12 Diffeacuterents types dadaptation

ADAPTATION

selon Type dadaptatioo

Lintention Spontaneacutee Planifieacutee

Laction (par Reacuteactive Simultaneacutee Preacuteventive rapport au

stimulus climatique)

Leacutetendue temporelle Acourt terme Along temle

Leacutetendue spatiale Localiseacutee Eacutetendue

(Source Lemmen et al 2008 (extrait modifieacute tireacute de Smit et al 1999))

18

Presque toutes les actions danticipation vis-agrave-vis des geacuteorisques cocirctiers requiegraverent

une laquoplanification strateacutegiqueraquo (Klein et Nicholls 1999) ce qui nest pas encore geacuteneacuteraliseacutee

sur les cocirctes du Queacutebec La planification strateacutegique consiste notamment en lidentification

dun zonage des risques par des experts et agrave sa mise en application par les autoriteacutes

compeacutetentes

Concernant la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers et en particulier de leacuterosion les

choix qui soffrent aux instances de gestion sont le retrait ladaptation ou la protection

(figure 15) (Morneau et al 2001)

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1 1 1 1 1 1 1 1

- Abandon agrave la - Zonage - Empierrement nature

- Maintien des - Deacuteveloppement

controcircleacute

- Murs - Eacutepis (champs)

processus naturels - Brise-lames - Dragage

- Recharge de plage

- Combinaison de Morneau et al 2001 techniques

Figure 15 Choix possibles face agrave la probleacutematique de leacuterosion

Cette recherche sattachera agrave Jeacutetude du choix preacuteventif quest ladaptation laquoCette

strateacutegie [ladaptation] preacuteconise leacutetablissement dun juste eacutequilibre entre la conservation et

le deacuteveloppement par Jadoption de certaines regravegles de zonage et dun deacuteveloppement

controcircleacute raquo (Morneau et al 200 1)

19

12 Zonage des risques en milieu cocirctier

laquo The ocean beachfront is a most hazardous place ta build raquo

(Clark 1996 pI76)

Lorsque lon eacutevoque le zonage des risques en milieu cocirctier cela reacutefegravere agrave lutilisation

de meacutethodes et de strateacutegies de zonages destineacutees agrave ameacutenager le littoral comme eacutetant une

entiteacute soumise agrave des conditions deacutetablissement speacutecifiques Le zonage reacutepond ainsi au

principe de preacutecaution

121 Principes et applications du zonage des risques

Le principe du zonage est deacuteviter la superposition des zones anthropiseacutees avec les

zones daleacuteas Il sagit alors de creacuteer des bandes non aedificandi soit des laquo zones non

constructiblesraquo (Paskoff 2004 b) Ce principe important est deacuteviter la construction dans les

zones preacuteceacutedemment identifieacutees comme soumises aux aleacuteas (Paskoff 2001 a McInnes

2006) En deacutefinissant quelle sera la laquo ligne de retraitraquo de la cocircte on pourra proceacuteder agrave un

retrait strateacutegique (Clark 1996) Le zonage de loccupation des terres est deacutejagrave utiliseacute dans

beaucoup de pays (Clark 1996) et il peut aussi ecirctre utiliseacute dans le cadre de plans de gestion

inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (GIZC) afin dy inclure des zonages speacutecifiques agrave la cocircte

(eacutecologie risques ) Les deacutecideurs peuvent par la suite prendre les mesures

dameacutenagements adeacutequates (tel quinterdire les nouvelles constructions) en toute

connaissance de cause et guider les nouveaux deacuteveloppements vers les espaces les plus

propices (McInnes 2006 Stewart et al 2003) Paskoff (2001 a) reacutesumait ainsi le principe du

zonage des risques en zone cocirctiegravere

Mieux vaut preacutevenir quessayer de porter remegravede Il conviendrait donc de repenser lusage de lespace littoral de telle sorte que les installations humaines ne se retrouvent pas en situation critique vis-agrave-vis des menaces de la mer agrave court ou mecircme agrave moyen terme (Paskoff 2001 a p 146 -147)

20

Le zonage se reacutevegravele ecirctre une bonne solution dameacutenagement concernant les risques

cocirctiers car les aleacuteas causant ces risques sont bien localiseacutes dans lespace et sont preacutevisibles

(Clark 1996) Plusieurs acteurs ont donc deacutejagrave identifieacute le zonage (zoning ou mapping en

anglais) comme une solution adeacutequate (Paskoff 2001 a Clark 1996) Dans son guide agrave

lintention des municipaliteacutes canadiennes le C-Ciarn (2006) eacutevoque eacutegalement cette

solution laquo Selon notre connaissance du risque actuel il importe de limiter le deacuteveloppement

dans les zones probleacutematiques et dinterdire toute nouvelle construction raquo (C-Ciarn 2006)

Les avantages du zonage par rapport aux autres solutions tiennent en son approche

anticipative bien quelle soit compleacutementaire avec dautres solutions Plusieurs

gouvernements ont ainsi adopteacute cette approche pour la gestion des zones cocirctiegraveres de leur

territoire notamment en Nouvelle-Zeacutelande (Ballinger et al 2000) en Eacutecosse (Ballinger et al

2000) en France (Loi dite Loi littorale 1986) ou en Caroline du Nord (Division de

lameacutenagement cocirctier de la Caroline du Nord 2009) Ces limites dinconstructibiliteacute peuvent

ecirctre fixes ou variables et eacutemaner de diffeacuterentes raisons (eacutecologie risque ) Loptique

retenue est laquodinitier un programme deacutecennal de preacutevention des risques naturels dont lun

des points essentiels est de limiter strictement le deacuteveloppement dans les zones exposeacutees raquo

(Ministegravere de lAmeacutenagement du territoire et de JEnvironnement de France 1997 a et b) La

Loi sur la seacutecuriteacute civile du Queacutebec adopte une optique similaire agrave celles eacutevoqueacutees par

Ballinger et al (2000) qui consiste agrave deacutelimiter les zones soumises aux aleacuteas afin dy limiter

les constructions Le problegraveme qui persiste est didentifier avec preacutecision quelles sont ces

zones soumises agrave des aleacuteas deacuterosion ou de submersion par la mer comme le preacuteconisent la

loi de seacutecuriteacute civile du Queacutebec ou les lois de la Nouvelle-Zeacutelande ou dEacutecosse

Les plans devraient ecirctre dynamiques et donc subir des reacutevisions tous les 5 ans pour

tenir compte agrave la fois des changements de politiques ainsi que des avanceacutees dans la

compreacutehension de lenvironnement physique (Klein et al 1999 Dubois et al 2005)

Une analyse multirisque peut ecirctre envisageacutee sur les cocirctes car plusieurs aleacuteas peuvent

y survenir Un indice de sensibiliteacute composite peut alors ecirctre eacutetabli en assignant une cote aux

diffeacuterents paramegravetres naturels et artificiels en fonction de la magnitude et de la freacutequence de

chacun pour les diffeacuterents aleacuteas (De Pi ppo et al 2008) Cet indice est encore preacuteliminaire et

21

ne peut pas encore ecirctre utiliseacute pour la gestion des cocirctes mais lideacutee dutiliser une multitude de

critegravere et de laquo geacuteoindicateurs raquo afin de cerner au mieux les aleacuteas et les risques potentiels dun

segment de cocircte est en deacuteveloppement durant ces derniegraveres anneacutees Pour garantir lefficaciteacute

de la meacutethode il est primordial de savoir quels risques zoner et agrave partir de quelle intensiteacute ou

freacutequence ils doivent ecirctre inteacutegreacutes au zonage Plus le nombre de paramegravetres pris en compte

est grand plus il est possible de penser que le zonage sera complet et donc efficaceefficient

mais eacutegalement complexe long et coucircteux agrave mettre en place

122 Zonage theacuteorique marges fixes ou variables

Plusieurs meacutethodes permettent de deacutevelopper des zonages des risques cocirctiers et

peuvent ecirctre utiliseacutees pour deacuteterminer la largeur que devront avoir les marges de protection

littorales Il y a dun cocircteacute les zonages comprenant des marges fixes (Clark 1996) et de

lautre les zonages variables baseacutes sur les taux deacuterosion mesureacutes (Paskoff 2004 b Dean et

Dalrymple 2004 Sabatier et al 2008)

1221 Zonages agrave marges fixes

Des limites dinconstructibiliteacute sont appliqueacutees dans plusieurs pays sur leurs zones

cocirctiegraveres (figure 16) Les marges qui en reacutesultent varient eacutenormeacutement entre 8 m pour

lEacutequateur et 3 km en ex-URSS sans quil soit toujours possible de connaicirctre les raisons de

ces diffeacuterences (Sorensen et McCreary 1990) Si lon sattarde agrave lexemple de la France la

marge retenue est de 100 megravetres pour les infrastructures et de 2 000 megravetres pour les routes

qui ne sont pas de desserte locale (Loi dite Loi littorale 1986) Cette optique nest cependant

pas adaptable agrave la situation du Queacutebec compte tenu de lhistorique de peuplement cocirctier et du

faible hinterlandarriegravere-pays existant le plus souvent

22

1shy - COUNTRIES DISTANCE INLAND FROM SHORELlNE

Ecuador - 8 m

HawaII -- 40 ft

Philippines ----- 20 m (mangrove greenbelt)

MexIco ----- 20 m Brazll ------ 33 m New Zealand ------- 66 ft

Oregon ------------ Permanent vegetation Une (variable)

Colombla ------------------ 50 m Costa Rica ------------------ 50 m (public zone) Indonesla ------------------ 50 m

Venezuela ------------------ 50 m 1

Chlle -------------------- 80 m 1

1France ----------------------- 100 m 1

Norway ----------------------- 100 m (no building) 1

1 Sweden ----------------------- 100 m (In some places to 300 m) 1 (no building)

1 SpaIn ----------------------- 100 to 200 m 1

1 Costa RIca ------ 50 m to ----------- 200 m 1(restrlcted zone)

1

1Uruguay ----------------------------- 250 m 1

Indonesla ----------------------------------- 400 m (mangrove greenbelt)

1

1

1

1 Greece -------------------------------------- 500 m

Denmark ---------------------------------------- 1-3 km (no summer homes) 1

0 1

USSR - Coast of the Black Sea -------------------------- 3 km 811 shy(exclusion of new factorles) il

co 1 -----------------------------0Q)

1

Definition of shorellne varies but It Is usually the mean hlgh tlde ~I Most nations and states exempt coastal dependent Installations Gicircl such as harbor developments and marinas ~ 1

ecirc 1 Indonesla has both a 50 m setback for forest cutting and a 400 m Q)

Ci 1greenbelt for flshery support purposes ()1

Figure 16 Marges de retrait pour les constructions (zones dexclusion) utiliseacutees par diffeacuterents pays

23

1222 Zonages agrave marges variables

Les zonages de leacuterosion agrave marges variables partent dun principe simple qui est de

connaicirctre les risques passeacutes pour preacutevoir ceux de demain Cest ainsi quils se basent sur les

taux de recul historiques de chaque secteur Ils utilisent ces taux deacuterosion annuels passeacutes et

les multiplient par le nombre danneacutees de lhorizon de zonage deacutesireacute Cette meacutethode de

zonage est proposeacutee par plusieurs chercheurs (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et

Dalrymple 2004 Sabatier et al 2008) (figure 17-A et B) Elle est eacutegalement utiliseacutee par

certains gouvernements tels quen Caroline du Nord (Division de lameacutenagement cocirctier de la

Caroline du Nord 2009) Cest dailleurs cette approche qui a eacuteteacute utiliseacutee sur la Cocircte-Nord du

Saint-Laurent dans le cadre de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges (Dubois et al

2005) Lintention est de creacuteer une zone tampon entre loceacutean et larriegravere-cocircte encore appeleacutee

laquo setback raquo ou laquo exclusion zoneraquo en anglais (Clark J996)

RocalJjng Aolerence EmiddotIO Emiddot10 Emiddot60 Shor~iIl9 relllUrfl Lille Llne L1I1~A B

Zonos 1--+-EmiddotZos +----middot1 Eacutequipements lourds EmiddotIO Emiddot30 Emiddot60

ImmInent InllJrmodinle lol1ger Tornl Hl)lAld Zone HlilArd

iml11cllhlc rOllrd~

No Now M013ble Aonctity LmgeSelbadlts - - - POSITION DL RI ( l)AJiS bO AS - - - Habilnble Sinqle Fnmlll Movnblo SlfltCcedilhl SlltICluns SIItIIIUfflS SlrucuO~ Aliowed

Flood InsuranCfl

Fxisllng1---- Cover Ige Aeqllilfd -----shy

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Eligible 101

- - - POSITION Dl RIAGE OANS 10 -lS shy - shy ~eloralIcircOI

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- - - POSITIO-J DL RIGI l)AJS 10 IS shy - shy I-l~lilrd

Reference E=middotIO [middot10 Emiddot60 AUluli rquipemelll Foahlfe Lille Line Une

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1 bullbullbull

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P~~ ~(a~e _--~_-RIA(E ACTlEL Eltoltmple Prolile

Wllh lirl4i ond 7or~ IlluslrAI~d

(NOl 10 $cle)

Mc National Research Council 1990

Paskoff 2004 b in Dean el Dalrymple 2004

Figure 17 Propositions de zonages cocirctiers variables En A en France et en B aux Eacutetats-Unis

E-IO signi fie ligne deacuterosion dans 10 ans E-30 dans 30 ans et E-60 dans 60 ans

24

Ces zones sont baseacutees sur la laquoLong-Term Shoreline Change Ratesraquo (LTSCR) le taux de

changement agrave long terme de la ligne de rivage (Dean et Dalrymple 2004 Division de

lameacutenagement cocirctier de la Caroline du Nord 2009) De ces taux peuvent deacutecouler deux

propositions de gestion soit un retrait (setback) soit des normes de construction speacutecifiques

(construction standard)

Cette meacutethode dispose de plusieurs avantages Tout dabord elle est souvent

preacuteconiseacutee et mise de lavant comme eacutetant tregraves utile car elle correspond agrave la variabiliteacute

naturelle des cocirctes (Clark 1996) Cela creacutee un zonage modulable qui sadapte agrave la situation

locale selon les secteurs de cocircte Les marges ainsi eacutetablies peuvent ecirctre reacuteajusteacutees au fur et agrave

mesure que le temps avance et elles tiennent compte des paramegravetres naturels des cocirctes qui

neacutevoluent pas tous avec la mecircme vitesse (Paskoff 2004 b Clark 1996) Plusieurs

inconveacutenients peuvent malgreacute tout lui ecirctre imputeacutes car il ny a notamment pas de prise en

compte dune eacuteventuelle modification de ces taux historiques que ce soit agrave la hausse (agrave cause

dun changement de tendance ou des changements climatiques par exemple) ou agrave la baisse

(construction dune structure de protection rigide figeant le trait de cocircte eacutepis bloquant le

transit seacutedimentaire )

Pour connaicirctre les taux deacuterosion avec une grande preacutecision le lidar et autres

techniques modernes sont tregraves efficaces (Miller et al 2008) Cependant cela ne permet pas

de remonter en arriegravere et de caracteacuteriser leacutevolution historique et les techniques sont encore

coucircteuses et complexes Le recours agrave ces meacutethodes est donc encore peu freacutequent pour la

gestion et de lameacutenagement des cocirctes en lien avec leacuterosion Permettant une preacutecision

alti meacutetrique importante ces techniques sont cependant deacutejagrave utiliseacutees pour reacutepondre au risque

de submersion en permettant une cartographie de preacutecision

25

123 Reacuteglementations de zonages existantes dans la reacutegion

Ladaptation par le biais du zonage et du deacuteveloppement controcircleacute est peu reacutepandue au

Queacutebec et l appl ication de cette approche entraicircnerait une refonte importante des scheacutemas

dameacutenagement des plans durbanisme ainsi que de la reacuteglementation qui sy rattache

(Morneau et al 2001) Cependant diffeacuterents zonages cocirctiers existent dans la reacutegion deacutetude

ou dans les reacutegions adjacentes Ils peuvent ecirctre deacutejagrave en place ou encore agrave leacutetat de

proposition Ils preacutesentent des caracteacuteristiques diffeacuterentes ainsi que des objectifs divers mais

sont autant de possibiliteacutes qui soffrent pour le zonage des risques cocirctiers dans le secteur agrave

leacutetude

La Politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables a eacuteteacute voteacutee en

1987 puis modifieacutee en 1991 1996 1997 2005 et 2008 CeJle-ci preacuteconise une marge de

10 ou 15 m agrave partir de la ligne des hautes eaux qui sur le littoral correspond agrave la limite

de la veacutegeacutetation (figure 18) Au sein de cette zone la majoriteacute des constructions sont

interdites (Gouvernement du Queacutebec 1987 MDDEP 2007) Cette politique est en

application dans le cadre de la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (LQE

Gouvernement du Queacutebec 1972) Agrave deacutefaut dautres documents souvent inexistants ce

type de zonage est utiliseacute dans plusieurs MRC pour zoner le risque deacuterosion (Belzile

2008 Caron comm pers Dubois et al 2005)

A

Penle supeacuteriewe 8 JO

Source MDDEP 2009

Figure 18 Largeurs de protection prescrites par la politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables

26

Une adaptation du zonage eacutetabli agrave la suite de lentente speacutecifique sur leacuterosion des

berges de la Cocircte-Nord pourrait eacutegalement ecirctre appliqueacutee Le zonage des risques eacutetabli

pour la Cocircte-Nord dans le cadre dun projet pilote (Dubois et al 2005) tient compte de la

dynamique littorale en fonction des types de cocircte et de leurs taux de recul mesureacutes

historiquement et actuellement Ce zonage semble ecirctre efficace et durable

Malheureusement il ne tient pas compte dune acceacuteleacuteration probable des taux de reculs

dans un contexte de changements climatiques (GrEC 2007 a) De plus il a eacuteteacute eacutetabli

pour les types de cocircte principaux preacutesents sur la Cocircte-Nord Les cocirctes agrave falaises

rocheuses seacutedimentaires qui constituent en proportion lun des types de cocircte majeurs de

lestuaire et du golfe du Saint-Laurent (Bernatchez et Quintin 2005) neacutetant pas

suffisamment repreacutesenteacutees sur la Cocircte-Nord aucun calcul de marge nest proposeacute

(mecircmes si les auteurs preacuteconisent une analyse plus deacutetailleacutee de ces secteurs) (Dubois

et al 2005)

Le zonage envisageacute au Nouveau-Brunswick eacutetablit une marge de 30 m de largeur agrave partir

du trait de cocircte Ce zonage na pour le moment pas encore eacuteteacute transfeacutereacute dans les textes

leacutegislatifs bien quil ait eacuteteacute preacutesenteacute dans la Politique de protection des zones cocirctiegraveres

pour le Nouveau-Brunswick en date de 2002 Une marge fixe de 30 megravetres y est

preacuteconiseacutee dans laquelle les activiteacutes et constructions sont reacuteglementeacutees (ministegravere de

lEnvironnement et des Gouvernements locaux du Nouveau-Brunswick 2002)

Le zonage des risques naturels deacuterosion eacutetabli par la MRC du Rocher-Perceacute dans son

scheacutema dameacutenagement de 1989 (en 2009 il eacutetait toujours en vigueur dans lattente de

lapprobation dun nouveau scheacutema dameacutenagement) comprend lapplication strictoshy

sensu de la Politique de protection des rives ainsi que des zones reconnues comme eacutetant agrave

risque (MRC Rocher-Perceacute 1989) Ce zonage est transfeacutereacute tel quel dans le plan

durbanisme de la municipaliteacute car mecircme si en theacuteorie cette derniegravere peut laugmenter

elle nen a pas eu les moyens techniques

La proposition de zonage des risques naturels de la MRC du Rocher-Perceacute preacutevoit un

doublement de la largeur de la bande de protection preacutevue par la politique de protection

des rives ainsi que lajout de nouvelles zones de contraintes deacuterosion (Caron comm

pers MRC Rocher-Perceacute 2005) Ce scheacutema dameacutenagement est en cours dadoption par

la MRC Le doublement des marges preacutevues par la loi est neacute du constat simple que

27

celles-ci neacutetaient pas suffisantes pour proteacuteger les nouvelles constructions de leacuterosion

Lameacutenagiste a donc deacutecideacute suite aux reacutesultats preacuteliminaires des travaux de recherche

(Bernatchez et al 2008 a) pour le secteur de Perceacute de doubler ces marges (Caron

comm pers)

Un zonage utilisant les taux de recul historiques de la cocircte pourrait eacutegalement ecirctre

appliqueacute (Pugh 2004 Paskoff 2001 a) avec un horizon de gestion de 30 ou 50 ans Pour

les secteurs ougrave de laccumulation est preacutevue aucune marge de seacutecuriteacute ne serait retenue

La Loi sur la seacutecuriteacute civile de 2001 oblige les MRC agrave cartographier les zones agrave risque

sur leur territoire mecircme si celle-ci ne propose pas de meacutethodologie ni de moyens pour le

faire Les organismes locaux doivent donc trouver eux-mecircmes les critegraveres Cela permet

une adaptation aux probleacutematiques locales mais il est possible de se demander si les

MRC ont les ressources et lexpertise neacutecessaire pour mener cette opeacuteration agrave bien (Heacutetu

2001) Dans le cas des petites MRC avec peu de moyens cela retarde le processus La

MRC du Rocher-Perceacute na dailleurs pas commenceacute en 2008 agrave faire son scheacutema de

seacutecuriteacute civile

Des sceacutenarios deacutevolution de la position du trait de cocircte ont eacuteteacute eacutetablis par des chercheurs

dans un contexte de preacutevision de changements climatiques dans le cadre dune entente

entre le Fonds daction sur les changements climatiques (FACC) le consortium Ouranos

et lUQAR-ISMER (Bernatchez et al 2008 a) Ces sceacutenarios sont eacutetablis suite au

couplage des donneacutees deacuterosion passeacutee danciennes conditions climatiques et de

preacutevisions deacuterosion et environnementales La projection des donneacutees climatiques futures

a permis de deacuteterminer le taux deacuterosion le plus probable (SP) sous ces nouvelles

conditions

28

Les diffeacuterentes options de zonages des risques cocirctiers dans le secteur deacutetude et des

secteurs adjacents sont reacutesumeacutees dans le tableau 13

Tableau 13 Reacutesumeacutes des types de zonage des risques cocirctiers possibles

Zonage Marge appliqueacutee Principe sous-jacent

Loi sur la qualiteacute de lenvironnement

(politique de protection des rives) 10 ou 15 megravetres

Eacutecotone agrave proteacuteger

Inondations (lluvial)

Proposition de la

MRC du Rocher Perceacute 20 ou 30 m

La LQE nest pas suffisante donc

on double ces valeurs

Politique de protection des zones

cocirctiegraveres pour le

Nouveau-Brunswick

30 megravetres Protection de la zone tampon du

littoral

Entente speacutecifique sur leacuterosion des Taux de recul max x Augmentation importante de

berges (Cocircte-Nord) 30 ans leacuterosion future

Meilleure estimation des risques

Loi seacutecuriteacute civile Variable (selon des eacutetudes compleacutementaires

agrave reacutealiser)

Selon les taux historiques deacuterosion

Taux de recul

historique x horizon

dameacutenagement

Rien ne change le futur sera le

rellet du passeacute

Selon leacuterosion preacutevue dans un Augmentation variable des taux

contexte de changements climatiques Variable deacuterosion en raison des

(Bernatchez et al 2008 a) changements climatiques

13 Ameacutenagement cocirctier et changements climatiques

Eacutetant donneacute quaucune cocircte nest agrave [abri de Jinfluence du climat et de ses variations

naturelles et ni de celles induites par les activiteacutes humaines tout changement tel que ceux

preacutevus sous [influence des changements climatiques va avoir un impact sur son eacutevolution

Lameacutenagement des littoraux doit donc en tenir compte Nous analyserons ici dabord les

modifications dues au climat avant de nous attarder agrave la prise en compte de ces modifications

dans les zonages

29

131 Modifications de lenvironnement cocirctier dues au climat

Les impacts engendreacutes par les modifications du climat sur les zones cocirctiegraveres sont

multiples et reacutesultent agrave la fois des modifications de Jhydrosphegravere et de latmosphegravere ils se

surimposent aux variations naturelles du climat Ces changements ont eacuteteacute mesureacutes agrave leacutechelle

mondiale (GffiC 2001 2007 a et b) nationale (Ressources naturelles Canada 2004 Shaw et

al 1998) reacutegionale (Ressources naturelles Canada 2004 Lemmen et al 2008 Ouranos

2009) mais aussi locale (Bernatchez et al 2008 a Senneville et Saucier 2008) Connaicirctre

ces modifications de lenvironnement est important puisque plusieurs scientifiques

sentendent sur le fait que leacuterosion devrait prendre de lampleur dans le contexte des

changements climatiques notamment en raison de la hausse mondiale du niveau marin relatif

et de laugmentation de lintensiteacute des tempecirctes (Shaw et al 1998 GffiC 2001 et 2007

Morner 2004)

De multiples eacuteleacutements sont modifieacutes par les changements climatiques ce qui comme

nous allons le voir va avoir un impact sur les cocirctes et leur dynamique deacutevolution

(figure 19)

Q)Hausse de la tempeacuterature moyenne gt Q) lU

Eacuteleacutevation du niveau de la mer LU u Q)

c ru

Variation des tempeacuteratures extrecircmes +shyc (hausse en eacuteteacute diminution en hiver) o

u Variation des preacutecipitations moyennes Q)

0 l ru

Q)Augmentation de la freacutequence et Q)

gtde lintensiteacute des tempecirctes 0 ru Z

uAugmentation de lintensiteacute des preacutecipitations

Source Ressources naturelles Canada 2004

Figure 19 Eacutevolution preacutevue des variables climatiques au Canada

30

Dans les zones cocirctiegraveres des changements sont eacutegalement agrave preacutevoir avec des impacts

tant sur les milieux biologique et physique que pour les socieacuteteacutes (figure 1 0)

Changement climatique et

eacuteleacutevation du niveau de la mer

IMPACTS BIOPHYSIQUES bull Inondations cocirctiegraveres plus eacutetendues bull Accroissement de leacuterosion cocirctiegravere bull Intrusion deau saleacutee dans les aquifegraveres deau douce bull Amincissement de la couverture glacielle bull Hausse des inondations causeacutees par des ondes de tempecircte bull Augmentation des tempeacuteratures agrave la surface de la mer bull Perte dhabitats cocirctiers

IMPACTS SOCIO-EacuteCONOMIQUES bull Dommages aux infrastructures cocirctiegraveres dont celles

utiliseacutees pour le transport et les loisirs bull Allongement de la saison de navigation commerciale bull Pertes de proprieacuteteacutes accrues bull Augmentation des risques de maladie bull Accroissement des risques dinondation et de perte de vie bull Changement de ressources renouvelables et de subsistance

(p ex les pecircches) bull Perte de ressources et disparition de valeurs culturelles

Source Ressources naturelles Canada 2004

Figure 1 0 Impacts biophysiques et socio-eacuteconomiques eacuteventuels des changements climatiques dans les zones cocirctiegraveres

bull Hausse du niveau marin relatif

Agrave leacutechelle mondiale le niveau marin relatif a augmenteacute depuis le deacutebut du 20egraveme siegravecle

(GIEC 2007 b Paskoff 2003 2001 b) et il est preacutevu quil continue agrave augmenter dans les

prochaines deacutecennies (figure )

---

31

50

o

I-50

-100

-150

1850 1900 1950 2000

Figure 111 Variation du niveau marin relatif agrave leacutechelle mondiale vis-agrave-vis du niveau moyen de 1961-1990

Limpact de cette hausse du niveau marin relatif sur leacuterosion vient du fait que cela

permet aux vagues datteindre un niveau supeacuterieur avec plus de force ce qui va accentuer les

diffeacuterents pheacutenomegravenes eacuterosifs cocirctiers ceci mecircme si la hausse nest que de quelques dizaines

de centimegravetres (Paskoff 2003 2004 a) La hausse relative preacutevue du niveau de la mer pour le

prochain siegravecle dans un contexte de reacutechauffement climatique est denviron 50 agrave 60 cm pour

lest du Canada (Parkes et al 2006)

bull Hausse des tempeacuteratures moyennes

Au niveau mondial les tempeacuteratures moyennes sont en hausse (figure 112) dapregraves le GIEC

(2002007 b)

32

--A260 --A18

( --81 ~ -- Aconcentration conslanle (2000) Clgt 50 u -- XXe siegravecle

t J CIgt 40 c Clgt

ca 306 c 0 E 20 euml Clgt E Clgt 10

J

r-u 00

Clgt CI

-10

1900 2000 2100 Annee GIEC 2007 b

Figure 112 Eacutevolution et projection des tempeacuteratures planeacutetaires

Bourque et Simonet (2008) constatent une hausse statistiquement significative des

tempeacuteratures annuelles au Queacutebec Des modegraveles reacutegionaux du climat dOuranos preacutevoient

laugmentation des tempeacuteratures moyennes agrave la fois pour 2020 2050 et 2080 (Bourque et

Simonet 2008) Ces preacutevisions se deacutemarquent de la variabiliteacute naturelle du climat passeacute

(Bourque et Simonet 2008)

bull Augmentation des redoux hivernaux

Les redoux hivernaux sont en hausse depuis le deacutebut du 20egravell siegravecle Cette tendance agrave la

hausse devrait se poursuivre agrave lavenir (Jolivet et Bernatchez 2008) Cette hausse augmente

le nombre de cycles de gel-deacutegel et augmente donc les processus cryogeacuteniques et fragilise

ainsi les mateacuteriaux qui constituent les falaises cocirctiegraveres (Bernatchez et al 2008 a Bernatchez

et Dubois 2008)

bull Diminution de la couverture de glace

La couverture de glace de mer est en baisse dans le golfe et lestuaire du Saint-Laurent depuis

les anneacutees 90 (figure 1 J3) Depuis 1996 il Ya moins de glaces tant sur les ri ves quau large

(Service Canadien des glaces 2009)

- -

33

100

euml 90

~ - c

80 shy

iumlii Cf)

J 1J 70 Jg a lce (overage 1 (ouvenure des ola(~s

Cl -Average 1 mo~nne 1971-2000 Q1 60

ll 1J ltIl ~ 50 l1 Cl ID 1J 40 ~ J l

~ J 30 a o III 1J

amp 20

euml ID o

~ 101

0shy 0111 ~

1 111111 g 0 Il1

0 0

~

ocirc ~ ~

ocirc 0

~ ~ ~

0

~

Date Dapregraves Service Canadien des Glaces 2009

Figure 113 Eacutevolution de la couverture de glace dans lestuaire et le golfe du Saint-Laurent

Les preacutevisions et les modeacutelisations pour lestuaire et le golfe (Senneville et Saucier

2008) preacutevoient que la tendance agrave la baisse du nombre de jours de glace se maintienne agrave la

suite du reacutechauffement du climat (tableau 14) Une disparition de la glace de mer est mecircme

envisageacutee avant la fin du 21 egraveme siegravecle (Bourque et Simonet 2008)

Tableau 14 Reacutesultats des simulations de limpact des variations de tempeacuterature sur les conditions de glace pour la peacuteriode 1996-2003 et des projections futures

Peacuteriode teacutemoin Peacuteriode chaude Diffeacuterence Station de mesure 1996-2003 +2degC (nb de jours) de reacuteduction

jours gt30 de CcedilJlace jours gt30 de CcedilJlace Perceacute 622 261 361 58

Plage de la Martinique 71 263 447 63 Pointe-aux-Loups 573 159 414 72

Pointe-aux-Loups (OS) 339 119 22 65

(modlheacute de Senneville et Saucier 2008)

34

Cette diminution de la couverture de glace rend la cocircte vulneacuterable agrave laction des

vagues sur une peacuteriode de temps plus longue (Bernatchez et al 2008 a) La mobiliteacute des

glaces en hiver et le deacutepart du pied de glace assurent eacutegalement un transit seacutedimentaire sur le

bas de plage mecircme en hiver ce qui neacutetait pas le cas par le passeacute (Bernatchez et Dubois

2004)

bull Modification des preacutecipitations

Une tendance agrave la hausse des pluies hivernales a eacuteteacute constateacutee pour lEst du Queacutebec maritime

(Jolivet et Bernatchez 2008) Ces pluies peuvent causer de leacuterosion importante par

ruissellement et faire fondre la protection que constitue le manteau neigeux (Jolivet et

Bernatchez 2008) Les pluies diluviennes sont elles aussi en hausse pour la reacutegion de la

Gaspeacutesie (Jolivet et Bernatchez 2008)

bull Tempecirctes

II nest pas aiseacute de didentifier une tendance agrave la hausse ou agrave la baisse pour le nombre annuel

de tempecirctes dans lEst du Queacutebec II faut cependant noter quune partie importante des

tempecirctes se produit durant lhiver peacuteriode durant laquelle la glace de mer et le pied de glace

limitaient la creacuteation des vagues ainsi que leur propagation jusquagrave la cocircte Dans le golfe et

lestuaire du Saint-Laurent un changement dans le reacutegime glaciel va donc augmenter le

nombre de tempecirctes effectives cest-agrave-dire qui ont une action sur les cocirctes (Savard et al

2008 Savard et al 2009)

Les changements climatiques vont ainsi augmenter les aleacuteas Les aleacuteas affectant la

cocircte vont donc ecirctre modifieacutes et de maniegravere intrinsegraveque les risques eacutegalement

Lenvironnement actuel et surtout futur nest donc plus le reflet de ce quil eacutetait au deacutebut du

siegravecle passeacute et leacuterosion fortement deacutependante de son environnement est donc modifieacutee Il

nest alors plus possible de se fier seulement agrave lexpeacuterience passeacutee des communauteacutes cocirctiegraveres

pour geacuterer leacuterosion

35

132 Prise en compte de ces modifications dans le zonage

laquoLhumaniteacute dispose de plusieurs options mais le passeacute nen est pas une raquo

(Sauchyn et Kulshreshtha 2008)

Lors de leacutetablissement dune zone agrave risque il est important de prendre en compte agrave

la fois la variabiliteacute naturelle du climat (aleacuteas) mais aussi les modifications dues aux

changements climatiques (modification des aleacuteas) 11 est eacutegalement important de retenir que

la modification des activiteacutes humaines peut eacutegalement faire augmenter les risques

(figure 114)

Activiteacutes humaines

(Vulneacuterabiliteacute)

Figure 114 Possibiliteacute daugmentation du risque modification des aleacuteas combineacutee agrave une modification des activiteacutes humaines

11 est bon de sinteacuteresser aux risques futurs qui ont toutes les probabiliteacutes de survenir

dans le contexte de changements climatiques Ceux-ci reacutesultent agrave la fois de la hausse des

vulneacuterabiliteacutes (nouvelles constructions changement de vocation des bacirctiments ) et de la

hausse du niveau des aleacuteas Limpact des aleacuteas naturels devrait augmenter non seulement agrave

cause des changements climatiques mais aussi de la pression continue du deacuteveloppement

36

dans des zones marginales et vulneacuterables (McInnes 2006) Les deux paramegravetres conduisent agrave

augmenter de maniegravere corollaire les risques cocirctiers Afin de limiter les risques il est possible

de jouer sur les deux tableaux cest-agrave-dire soit de limiter les aleacuteas (physiques) soit de limiter

la vulneacuterabiliteacute (humaine) (Boriff et al 2005)

1321 Quand proceacuteder agrave cette prise en compte

Latteacutenuation des aleacuteas passe par des solutions dingeacutenierie qUi proposent

geacuteneacuteralement des ouvrages de protection Maintenir les ouvrages de protection actuels dans

un futur contexte de changements climatiques va engendrer des deacutepenses 15 agrave 4 fois plus

importantes selon les diffeacuterents sceacutenarios deacutevolution (Burgess et Townend 2004 in Thome

et al 2007) Par exemple si lon deacutecidait de conserver les coucircts dinfrastructures agrave un niveau

eacutequivalent agrave celui d aujourd hui ce seraient pregraves du tiers des deacutefenses cocirctiegraveres de Grandeshy

Bretagne qui ne pourraient pas ecirctre maintenues (Thome et al 2007) Le maintien du trait de

cocircte en limitant les aleacuteas ne semble ainsi pas ecirctre une option eacuteconomiquement viable

Lalternative serait donc de limiter les nouvelles vulneacuterabiliteacutes Cette limitation de la

vulneacuterabiliteacute est lieacutee agrave un zonage des risques pour lavenir Cependant il est important que

les critegraveres utiliseacutes pour le zonage des risques tiennent compte agrave la fois des aleacuteas futurs ainsi

que des enjeux futurs

Certains se demandent sil ne faudrait pas attendre une certitude concernant

deacuteventuels changements climatiques avant de les prendre en compte dans la gestion des

littoraux Mecircme si la grande majoriteacute des scientifiques qui se rangent actuellement derriegravere le

GlEC saccordent sur le fait que ces changements sont plus quune simple variation naturelle

du climat un doute peut subsister Cependant Stern (2007) calcule que cela reviendrait trop

cher dattendre ce moment avant dadapter nos faccedilons de faire Attendre que les effets des

changements climatiques deviennent majeurs va augmenter de maniegravere tregraves importante les

coucircts associeacutes agrave la gestion des risques et agrave lameacutenagement (Zeidler 1997) 11 est donc

possible de supposer la mecircme majoration des coucircts pour le Queacutebec ce qui rend laction

dautant plus pressante Le Ministegravere de lAmeacutenagement du territoire et de lEnvironnement

37

de France (1997 a) met eacutegalement de lavant cet inteacuterecirct agrave agir tout de suite mecircme si certains

doutes subsistent en eacutevoquant le principe de preacutecaution qui doit reacutegir les politiques

publiques Il est important de se souvenir que dans ce domaine linaction est en fait une

action une deacutecision de ne rien faire En effet attendre de constater une eacutevolution va laisser le

temps agrave des deacuteveloppements de voir le jour et va orienter les futures deacutecisions Ne pas

prendre de deacutecision aujourd hui doit donc ecirctre deacutecideacute et consideacutereacute comme un choix parmi

dautres et non comme un simple report de choix Finalement il faut consideacuterer que comme

nous sommes deacutejagrave mal adapteacutes aux conditions climatiques et environnementales actuelles

(Forbes 2008) prendre des mesures dadaptation immeacutediatement est neacutecessaire que lon y

integravegre les changements climatiques ou non

Dans ce contexte il est inteacuteressant de voir quels sont les aspects des changements

climatiques qui sont actuellement pris en compte par les gestionnaires des zones cocirctiegraveres

1322 Prise en compte de la hausse du niveau moyen des mers

Limpact des changements climatiques sur les cocirctes est souvent eacutevalueacute par la hausse

du niveau moyen relatif des mers tant par le public (Radio-Canada 2009) que par les

experts (Paskoff 2004 a et b 2001 a et b Pethick 2001 Gornitz et al 1997 Klein et al

1999) Cette hausse a donc mieux eacuteteacute documenteacutee et connue Ceci pourrait ecirctre ducirc au fait que

pour certains chercheurs la hausse du NMR est consideacutereacutee comme le paramegravetre avec le plus

de significativiteacute concernant leacuterosion (Thome et al 2007)

laquo When sea level is rising letting nature take its course is undoubtedly the best solution wherever such an option is acceptableraquo

(Paskoff 2004 a)

La principale inclusion de la hausse du niveau marin relatif en lien avec leacuterosion des

berges deacutecoule de la regravegle de Bruun (Bruun rule) Selon celle-ci le recul des plages peut ecirctre

preacutevu en fonction de la hausse du NMR le long des plages de sable Des calculs de la hausse

des taux deacuterosion en fonction des sceacutenarios climatiques et donc de la hausse du NMR ont eacuteteacute

38

effectueacutes par Thome et al (2007) et Petick (2001) en utilisant une eacutequation directement issue

de la regravegle de Bruun En Grande-Bretagne ce calcul a eacuteteacute fait sur les taux deacuterosion moyens

par secteur mais lauteur preacutecise que ce sont des taux preacutevus potentiels et que les conditions

locales les taux deacuterosion actuels ainsi que le profil cocirctier peuvent avoir un impact important

sur le futur taux reacuteel (Thorne et al 2007) Cependant Jutilisation de cette regravegle a eacuteteacute remise

en cause comme outil de preacutediction de leacuterosion car trop peu de paramegravetres sont pris en

compte (Komar 1998) Des problegravemes concernant cette regravegle de Bruun ont eacutegalement eacuteteacute

souleveacutes par Davidson-Arnott (2005) Une application de preacutediction des taux de recul et

donc une utilisation de ce principe pour les zonages des risques deacuterosion nest ainsi possible

que dans de tregraves rares cas ce qui voit son utilisation tregraves limiteacutee

Lautre inclusion de la hausse du niveau marin relatif dans la gestion des cocirctes utilise

le modegravele dit des laquo 3 optionsraquo qui est aussi mis en avant pour geacuterer leacuterosion actuelle des

cocirctes (figure 16 de Morneau et al 2001) Les laquo3 optionsraquo que sont ladaptation

] accommodement ou le retrait sont proposeacutees par plusieurs auteurs tels que Pugh (2004)

Ressources naturelles Canada (2004) Paskoff (2001 a 2004 b) ou le GIEC (20012007 b)

(figures 115 et tableau 15) Dans un contexte de hausse du NMR la regravegle dor du zonage

des risques est deacuteloigner suffisamment les ameacutenagements du rivage pour quils restent agrave

leacutecart des menaces quimplique la hausse du niveau marin relatif durant toute leur dureacutee de

vie (Paskoff 2001 b)

39

1

eunenl Su Leyel

RETREAT ACCOMMODAn PRouer

Buildings

le

hfu bullbullbull middot~i -middot-11 1-bullbulltwlIl ~$_~ -1

co a CrOpt a N

== ~--t o fil co a Pugh2DD4

Figure 115 Diffeacuterentes strateacutegies de la socieacuteteacute face agrave la hausse du niveau marin relatif

(agrave gauche) 1a reacutesistance dure (digues enrochement mur ) Jb reacutesistance douce (apport artificiel de seacutediments) 1c contre-attaque (remblaiement) 2 recul (deacuteplacement des constructions (agrave droite) Les strateacutegies peuvent ecirctre regroupeacutees en 3 cateacutegories retrait accommodement ou protection Les trois options ne sont pas toujours possibles

Tableau 15 Strateacutegies dadaptation aux aleacuteas pour les zones cocirctiegraveres

Option dadaptation Objectif Exemple ~-----~-------_----------

Protection Tenter de preacutevenir les effets de la mer sur la terre Construction douvrages longhudinaux alimentation des plages

Accommodement Modifier les activheacutes humaines et linfrastructure Construction de batiments sur pilotis production agricole en fonction du changement du niveau de la mer axeacutee sur des cultures reacutesistantes au sel et aux inondations

Retrait Ne pas essayer de proteacuteger les terres contre Abandon des terres lorsque les conditions lempieacutetement de la mer deviennent intoleacuterables

(Source Ressources naturelles Canada 2004)

Le GIEC propose eacutegalement une meacutethode dadaptation aux changements climatiques

dans les zones cocirctiegraveres mais celle-ci est eacutegalement baseacutee sur le seul critegravere de la hausse du

niveau marin relatif (Klein et al 1999)

40

Toutes ces solutions sont mises de lavant comme un modegravele dadaptation vis-agrave-vis

des changements climatiques dans leur inteacutegraliteacute bien quelles ne se basent que sur la hausse

du NMR Ceci peut provenir de la plus grande preacutecision des donneacutees de hausse du NMR due

agrave sa relative faciliteacute de modeacutelisation

1323 Prise en compte des autres paramegravetres

Le modegravele des laquotrois optionsraquo pourrait eacutegalement sappliquer agrave tous les paramegravetres

et non uniquement agrave la hausse du niveau marin relatif mais cela en augmenterait la

complexiteacute En effet avec les nouvelles connaissances sur la dynamique cocirctiegravere les impacts

des changements climatiques devraient eacutegalement ecirctre abordeacutes agrave laide dautres paramegravetres

climatiques et en combinant les processus marins et continentaux (Bernatchez et Dubois

2008 Bernatchez et al 2008 a) Cette derniegravere approche permet en effet de faire des

analyses mu Itirisques et dameacuteliorer lanticipation des reacuteponses des systegravemes cocirctiers aux

aleacuteas et aux changements climatiques (Fairbank et Jakeways 2006 McInnes 2006)

Plusieurs autres modifications de paramegravetres pourraient ecirctre prises en compte pour

lameacutenagement des cocirctes dans un contexte de variations climatiques Cependant les

recherches portant sur les connaissances des tempecirctes futures des redoux de la freacutequence et

de lintensiteacute des aleacuteas ne sont pas encore transfeacutereacutees dans la sphegravere de la science appl iqueacutee

ni de la gestion des zones cocirctiegraveres et lameacutenagement Au Queacutebec une seule eacutetude qui fait le

lien entre le climat sous ses multiples facettes et leacuterosion cocirctiegravere existe (Bernatchez et al

2008) La difficulteacute agrave prendre en compte ces autres modifications tient agrave limportance des

effets locaux dans les preacutevisions et au fait que la production de reacutesultats nest possible que

pour un lieu preacutecis et avec un investissement tregraves important

41

14 Efficaciteacute agrave court et long terme des modes de gestion actuels

Afin de choisir judicieusement entre les multiples possibiliteacutes qui soffrent aux

gestionnaires il serait neacutecessaire de posseacuteder des eacuteleacutements de comparaison deacutevaluation des

zonages En effet entre plusieurs possibiliteacutes comment deacuteterminer celle qui sera la plus

efficace pour notre secteur dameacutenagement

141 Choisir entre les diffeacuterentes possibiliteacutes dune mecircme meacutethode

Concernant les modegraveles dameacutenagement agrave choix multiples peu dauteurs deacutecrivent

les eacuteleacutements qui permettraient de diffeacuterencier les options quil serait preacutefeacuterable dadopter

selon les secteurs et les situations Pour Dean et Dalrymple (2004) les choix possibles entre

les diffeacuterentes options de gestion de la cocircte peuvent se faire en tenant compte de plusieurs

paramegravetres (figure 116)

Option

Factor Magnitude Retreat Nourlsh Armor

Long-lcrm Erosion Rate High Low

XCI

X Upland Economie

Uase High Low X

X

Protecting Historie Structures X X

Protecting Vital Infrastructure X X

Equity Matters Involved X X

a Unless reduction in LTSCR possible

Dean et Dalrymple 2004

Figure 116 Facteurs affectant le choix parmi les trois options dameacutenagement

Dapregraves ces auteurs les strateacutegies dameacutenagement qui devraient ecirctre abordeacutees sont retrait

engraissement de la plage ou structures rigides de protection (figure 119) Dans cet ouvrage

reacutecent les auteurs reacuteservent les structures rigides de protection (armor) aux situations dans

42

lesquelles il nest pas possible de faire autrement agrave savoir si des lieux historiques des

infrastructures vitales ou si leacutequiteacute sont menaceacutes Ceci ne semble pas pour le moment ecirctre

lusage geacuteneacuteral ni des populations ni des gestionnaires Pour faire la diffeacuterence entre le retrait

(retreat) et les recharges en sable (nourish) ils se basent sur deux critegraveres le taux de recul agrave

long terme etou la valeur eacuteconomique des terres menaceacutees Des chiffres de taux de recul sont

eacutevoqueacutes agrave partir desquels les solutions semblent les mieux adapteacutees dapregraves les auteurs Pour

parler de taux de recul faible il faut que celui-ci soit infeacuterieur agrave 07 m par an dans ce cas un

engraissement de la plage est preacuteconiseacute Et pour parler de taux eacuteleveacute il faut quil soit

supeacuterieur agrave 2 agrave 3 megravetres par an dans ce cas cest un retrait qui est preacuteconiseacute Cela laisse donc

une marge de manœuvre importante pour les deacutecideurs qui peuvent alors uti liser la valeur

eacuteconomique de larriegravere-cocircte pour baser leur choix (mecircme sil ny pas de valeurs

eacuteconomiques preacuteciseacutees) Mais on agit ici toujours de maniegravere reacuteactive une fois que le

problegraveme et le risque pour les infrastructures sest manifesteacute Ce modegravele deacutecisionnel doit

cependant ecirctre adapteacute aux cocirctes queacutebeacutecoises en y ajoutant dautres critegraveres car la recharge

nest pas possible dans tous les milieux (falaises notamment) et possegravede un coucirct qui peut ecirctre

important De plus le problegraveme de choix se pose lorsque les taux deacuterosion se situent agrave

linteacuterieur dune fourchette (entre 07 et 2 rnan) Lanalyse coucirctavantage nest pas proposeacutee

mais permettrait daffiner les deacutecisions

142 Comparer des possibiliteacutes de zonage

Eacutetant donneacute la multitude doptions dameacutenagement cocirctier qui soffre il est important

didentifier quel serait le meilleur zonage pour une zone cocirctiegravere en particulier Diffeacuterents

eacuteleacutements de comparaison pourraient alors ecirctre retenus tels que le coucirct de mise en place et

deacutelaboration le coucirct dune anticipation face agrave celui dune reacuteaction posteacuterieure le nombre de

bacirctiments agrave risque les limitations eacuteconomiques non neacutecessaires Linteacuterecirct collectif face agrave

linteacuterecirct particulier pourrait aussi ecirctre pris en compte Le fait que la gestion se doit decirctre

reacutealiseacutee en fonction de linteacuterecirct du groupe et non dune personne en particulier devrait ecirctre

mis en avant Les comparaisons devraient se faire avec dautres zonages ou avec dautres

actions ou inactions possibles Quelques comparaisons eacuteconomiques existent entre action et

43

inaction agrave savoir celle de Stern (2007) agrave une eacutechelle mondiale ou celle de Peng et al (2006) agrave

propos de la comparaison entre limplantation dun plan de gestion inteacutegreacutee de la zone cocirctiegravere

en Chine versus linaction Cependant il nexiste pas encore de litteacuterature sur ce sujet agrave une

eacutechelle locale pour aider les deacutecideurs agrave faire des choix entre deux actions Ainsi il ny a pas

de meacutethodologie sur laquelle se baser pour identifier quels eacuteleacutements il faut consideacuterer lors de

ce choix

Morneau et al (2001) PoJomeacute et al (2005) ainsi que Cooper et McKenna (2008)

eacutevoquent lutilisation de la meacutethode danalyse coucirctbeacuteneacutefice pour choisir la mei lIeure option

dameacutenagement Cependant cette meacutethode reste plus adapteacutee agrave la comparaison de solutions

laquo postraquo probleacutematique quagrave la comparaison de solutions de zonages qui doivent se faire en

amont De plus cest encore une meacutethode en deacuteveloppement pour laquelle il n y a pas de

consensus sur quels seraient les eacuteleacutements agrave consideacuterer biens mateacuteriels beacuteneacutefices non

moneacutetaires reacutesultant de la localisation avantage lieacute agrave lutilisation de la plage prix dun

eacutecosystegraveme sain coucirct dun deacutesagreacutement visuel prix lieacute agrave une tranquilliteacute desprit (Cooper

et McKenna 2008)

Un choix ne serait plus neacutecessaire si lon connaissait avec preacutecision leacutevolution

certaine de la cocircte Il est donc possible de se demander sil serait possible dutiliser des

modegraveles 3D pour preacutedire leacutevolution des systegravemes et apporter des solutions preacutecises aux

ameacutenagistes en leur fournissant des donneacutees deacutevolution pour chaque secteur

Malheureusement les processus naturels et leurs interactions sont encore trop complexes

pour permettre une telle utilisation des modegraveles 3D (Whitehouse et Sutherland 2001) Ainsi

choisir le zonage le plus efficace parmi des options theacuteoriques est toujours indispensable

143 Deacutefinir un horizon dameacutenagement

Un eacuteleacutement important agrave consideacuterer lors du choix du zonage est son horizon de

gestion En effet il peut varier consideacuterablement entre 20 30 50 voir 100 ans ou ne pas ecirctre

deacutefini Dans lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges sur la Cocircte-Nord (Dubois et al

44

2005) deux horizons sont utiliseacutes agrave savoir 30 ans dans les zones municipales et 100 ans dans

les secteurs hors des municipaliteacutes (soit les terres gouvernementales) Dautres utilisent un

horizon de 50 ans notamment en raison de sa concordance avec la peacuteriode utiliseacutee pour les

modegraveles de preacutevision climatique ou encore avec la dureacutee de vie de certaines infrastructures

(Bernatchez et al 2008 a Winckel et al 2008 Clark 1996) Dautres procircnent 100 ans

comme Davidson-Arnott (2005) laquo It seems prudent to take 100 years as the horizon for most

planning exercises in the coastal zone and as a reasonable goal for the development of

integrated coastal zone management raquo Le choix entre ces diffeacuterents horizons nest pas

discuteacute et est donc laisseacute agrave la discreacutetion des deacutecideurs selon leurs objectifs et la dureacutee de vie

preacutevue des constructions (habitation hocircpital voie de communication ) Geacuteneacuteralement

utiliser un horizon dameacutenagement de lordre de 50 ans pourrait ecirctre agrave privileacutegier compte

tenu des cycles de vie des bacirctiments (Sorensen et McCreary 1990) des possibiliteacutes

eacuteconomiques ainsi que des possibiliteacutes de projections climatiques et des aleacuteas

Des horizons de mise agrave jour des zonages sont eacutegalement proposeacutes par plusieurs

auteurs afin de rendre les plans de gestion plus modulables (Clark 1996 Stewart et al 2003

Paskoff 2004) Un recalcul peacuteriodique de la zone deacuterosion tous les 5 ou 10 ans serait ainsi

souhaitable (Clark 1996) Le recalcul pourrait aussi ecirctre effectueacute agrave mi-terme de l horizon de

gestion ainsi que peu avant le terme (Dubois et al 2005) afin de prendre en compte agrave la fois

le deacuteplacement du trait de cocircte (pour reacuteajuster lemplacement du zonage) et les modifications

dans les processus

Ainsi si la litteacuterature sattardant agrave la reacuteduction et agrave ladaptation aux risques semble

saccorder sur le fait que le zonage est un bon outil il ne ressort pas de consensus sur la

maniegravere dopeacuterer ce zonage ni sur quels eacuteleacutements le baser Plusieurs meacutethodes sont ainsi

exposeacutees selon les endroits et selon les auteurs sans toutefois quil se deacutegage deacuteleacutements

permettant de privileacutegier lune ou lautre II nexiste pas deacutetude qui mesure limpact de la

mise en place dun zonage sur leacutevolution de loccupation des terres et sur leacutevolution des

risques pour une popu lation Ce meacutemoire sattachera donc agrave combler ces lacunes pour

contribuer agrave une meilleure gestion des risques littoraux dans le contexte actuel de

changements climatiques

CHAPITRE 11

MEacuteTHODOLOGIE

La meacutethodologie utiliseacutee sappuie sur une caracteacuterisation preacutecise de lenvironnement

de la municipaliteacute de Perceacute tant dun point de vue physique quhumain Cela permettra de

reacutepondre efficacement aux deux objectifs principaux de ce projet qui sont de connaicirctre tant

les impacts que lefficaciteacute des zonages des risques

Lapproche utiliseacutee comprend ainsi Jeacutevolution du secteur deacutetude [inteacutegration des

changements environnementaux la comparaison des zonages leacutevaluation des coucircts lieacutes aux

risques cocirctiers la deacutemarche des rencontres avec le milieu et enfin un traitement de toutes

ces informations au sein dun systegraveme dinformation geacuteographique

46

21 Caracteacuterisation de la cocircte agrave [eacutetude

La caracteacuterisation physique de la cocircte du secteur agrave leacutetude se base sur la distinction

de segments homogegravenes dapregraves leur nature geacuteomorphologique Cette segmentation a eacuteteacute

eacutelaboreacutee par le Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (UQAR)

Pour cela plusieurs caracteacuteristiques sont releveacutees (tableau 21) Elle a eacuteteacute effectueacutee sur le

terrain en 2006 et compleacuteteacutee agrave laide de videacuteographies obliques heacuteliporteacutees du secteur

(Environnement Canada 2005) et des cattes geacuteologiques Le trait de cocircte a eacuteteacute traceacute sur les

orthophotographies au 1 40000 de 2001 dans un systegraveme dinformation geacuteographique

(ArcGIS 91 et 92) Il a eacuteteacute diviseacute en 146 segments dont la longueur varie entre 6 megravetres et

69 kilomegravetres Le trait de cocircte correspond au sommet des falaises dans les secteurs concerneacutes

ou agrave la limite de la veacutegeacutetation pour la flegraveche littorale et les terrasses de plage

Tableau 21 Caracteacuteristiques de la cocircte recueillies lors de la segmentation

Caracteacuteristique Utilisation Type de cocircte Faciegraves littoral geacuteomorphologie de la cocircte eacutenergie de la cocircte

Hauteur Aleacuteas potentiels (possibiliteacute de mouvements de masse) Lithologie Dureteacute possibiliteacute dalteacuteration prise en charge des seacutediments

Meacutecanismes deacutevolution de la cocircteProcessus actifs rythme de recul causes de leacuterosion

Etat deacutequilibre du systegravemePlage alleacutenuation de ]eacutenergie des vagues

Largeur Quantiteacute de seacutediments preacutesents eacutetat du systegraveme Pendage des couches

Types daleacuteas preacutesents (glissements en plans vs eacutecroulement)rocheuses

Artificialiteacute Probleacutematique de leacuterosion (type et eacutetat) (impacts potentiels Qualiteacute de lentretien)

Alteacuteration de la roche Type et intensiteacute des processus actifs fragiliteacute de la roche(qualitatif)

Etat de la cocircte Etat vis-agrave-vis de leacuterosion

La caracteacuterisation fine des falaises rocheuses a eacuteteacute reacutealiseacutee au moyen de visites sur le

terrain de videacuteographies aeacuteroporteacutees et de cartes geacuteologiques Le degreacute dalteacuteration des

roches est une eacutevaluation qualitative du degreacute de fragilisation des roches et de leur

effritement Le pendage repreacutesente linclinaison des couches seacutedimentaires preacutesentes dans les

roches au niveau de la falaise

47

Une caracteacuterisation de loccupation humaine de la cocircte a eacutegalement eacuteteacute effectueacutee

Elle visait agrave identifier de maniegravere lineacuteaire quelles eacutetaient les formes doccupations humaines

preacutesentes sur larriegravere-cocircte Pour cela une bande de 150 megravetres en arriegravere du trait de cocircte a

eacuteteacute utiliseacutee Les diffeacuterentes cateacutegories doccupation possible sont patrimoniale service

public industrielle reacutecreacuteative portuaire commerciale (tant commerces locaux que

touristiques) villeacutegiature (chalets) reacutesidentielle voie de communication (une sous-cateacutegorie

a eacuteteacute effectueacutee entre la voie ferreacutee la route nationale 132 et les voies locales) naturelle

friche et agricole Eacutetait toujours retenue la premiegravere occupation agrave proximiteacute de la cocircte En cas

de double utilisation loccupation principale eacutetait consideacutereacutee La caracteacuterisation a eacuteteacute reacutealiseacutee

agrave laide des orthophotographies au 140000 du secteur ainsi que du trait de cocircte du LDGIZC

Loccupation humaine a eacuteteacute inventorieacutee agrave laide du rocircle deacutevaluation fonciegravere fourni par le

MAMR (2006) de la couche des voies de communication de la base de donneacutees

topographiques au 1120000 du Queacutebec de Jinterpreacutetation des photographies aeacuteriennes ainsi

que des connaissances acquises sur le terrain

22 Eacutevolution du secteur deacutetude

Afin de comprendre au mieux comment la cocircte est susceptible deacutevoluer dans le

futur il est neacutecessaire de connaicirctre et de comprendre son eacutevolution passeacutee Leacutevolution du

secteur deacutetude a eacuteteacute reacutealiseacutee agrave laide de couvertures de photographies aeacuteriennes datant des

anneacutees 1934 1963 1975 1980 1992 (geacuteoreacutefeacuterencement de Bernatchez et al 2008 a agrave laide

des orthophotographies de 2001) ainsi que des orthophotographies de 2001

22 Eacutevolution historique de loccupation du territoire

Loccupation des terres a eacuteteacute deacutetermineacutee par photo-interpreacutetation pour une bande

cocirctiegravere dune largeur de 1 km agrave partir de la ligne de rivage de 2001 (carte 21) Afin de rendre

les comparaisons possibles entre toutes les anneacutees les zones manquantes pour au moins une

48

couverture de photographies ont eacuteteacute supprimeacutees de lanalyse pour toutes les autres anneacutees

Ainsi une zone de 3 483 hectares a eacuteteacute caracteacuteriseacutee

Une telle analyse diachronique de photographies aeacuteriennes a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee

par Robin et Verger (1996) en France entre 1960 et 1990 Leur analyse ne seacutetendait

cependant que dans les 500 premiers megravetres longeant les cocirctes et visait seulement leacutevolution

de lurbanisation

Pour chaque couverture de photographies la position et le type des voies de

communication la localisation des uniteacutes durbanisation (bacirctiments) les superficies boiseacutees

ainsi que les superficies en friche et les terrains agricoles ont eacuteteacute deacutelimiteacutes Ces eacuteleacutements

geacuteographiques ont eacuteteacute repreacutesenteacutes par numeacuterisation de polygones de polylignes et de points

dans ArcGIS 91 et 92 De plus gracircce agrave des photographies aeacuteriennes obliques de 1927

(BANQ 2009) et au rocircle deacutevaluation fonciegravere de 2006 (MAMR) il a eacuteteacute possible en plus du

nombre de caracteacuteriser leacutevolution du type de bacirctiments pour deux secteurs (en jaune sur la

carte) agrave savoir le village de Perceacute et celui de Cap-dEspoir au niveau de lancien quai

(carte 21)

49

Secteur agrave leacutetude Correspond au 1er km agrave partir de la ligne de rivage (sauf lacune de photographies aeacuteriennes)

Secteur deacutetude de preacutecision Il Correspond aux villages de Perceacute el de L-I Cap-dEspoir (eacutetude approfondie gracircce

aux photographies obliques)

NI o 1250 2500 5000 __-====- megravetres

Cartographie Susan Drejza 2009 + Carte 21 Zones utiliseacutees pour la photo-interpreacutetation

50

222 Eacutevolution de la cocircte

La position des anciens traits de cocircte provient du Laboratoire de dynamique et de

gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de lUQAR et a eacuteteacute obtenue agrave laide des photographies

aeacuteriennes geacuteoreacutefeacuterenceacutees ou des orthophotographies (Bernatchez et al 2008 a) Cela a

permis de calculer les taux de recul historique du trait de cocircte provoqueacutes par leacuterosion

cocirctiegravere La meacutethode retenue pour cette analyse a eacuteteacute de comparer le trait de cocircte avec une

ligne fixe en arriegravere-cocircte afin de minimiser les marges derreur (Bernatchez et al 2008 a) Le

secteur de Cannes-de-Roches (voir carte 32) na pas pu ecirctre utiliseacute car les distorsions dues

aux parois verticales abruptes eacutetaient trop importantes ce secteur est donc exclu de notre

analyse Nous utiliserons ici les donneacutees produites par cette eacutetude

Les taux de recul actuels de la cocircte reacutesultent dun reacuteseau de suivi implanteacute depuis

2005 par le Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de lUQAR

Ces taux releveacutes annuellement sont mesureacutes agrave laide de 49 bornes repegraveres installeacutees agrave une

distance fixe en arriegravere du trait de cocircte (Bernatchez 2006)

Concernant lenvironnement humain cest principalement lartificialisation de la

ligne de rivage qui sera utiliseacutee Leacutevolution des ouvrages de protection sur la ligne de rivage

a eacuteteacute effectueacutee par photo-interpreacutetation par Friesinger (2009)

23 Projection de leacutevolution preacutevue de la cocircte

Des projections deacutevolution cocirctiegravere pour lhorizon 2050 ont eacuteteacute utiliseacutees (reacutealiseacutees par

Bernatchez et al 2008 a) Celles-ci incluent notamment les impacts de plusieurs

changements de tenvironnement physique tels que les preacutecipitations (quantiteacute et cateacutegorie)

les tempeacuteratures les redoux hivernaux les tempecirctes et les glaces de mer Lanalyse des

donneacutees brutes a eacuteteacute effectueacutee par des groupes de recherche et des experts speacutecialiseacutes dans

ces domaines (Senneville et Saucier 2008 Jolivet et Bernatchez 2008) Plusieurs sceacutenarios

deacutevolution ont eacuteteacute deacutefinis agrave savoir un sceacutenario optimiste (S 1) tablant sur une poursuite de

51

leacuterosion telle quelle a eu cours en moyenne depuis 1934 un sceacutenario modeacutereacute (S2) et un

sceacutenario pessimiste (S3) (tableau 22) Parmi les trois sceacutenarios proposeacutes pour chaque

segment il a eacuteteacute choisi le sceacutenario qui serait le plus probable compte tenu des modifications

environnementales appreacutehendeacutees (Bernatchez et al 2008 a) Ce sceacutenario le plus probable

(SP) sera utiliseacute dans cette eacutetude comme reacutefeacuterence pour lemplacement du trait de cocircte en

2050

Tableau 22 Sceacutenarios deacutevolution de la cocircte pour 2050

Sceacutenarios pour 2050 Description

51 Sceacutenario optimiste Il ny aura pas de modification de leacuterosion cocirctiegravere en Taux de deacuteplacement moyen historique de la ligne raison des changements climatiques La sensibiliteacute de rivage (entre les photos les plus anciennes et les du littoral aux changements climatiques sera faible plus reacutecentes) ou nulle

52 Sceacutenario modeacutereacute

Taux deacuterosion moyen mesureacute pour un intervalle de Il Y aura une probable acceacuteleacuteration de leacuterosion 10 agrave 15 ans ougrave leacuterosion a eacuteteacute la plus intense parmi cocirctiegravere en raison des changements climatiques toutes les peacuteriodes

53 Sceacutenario pessimiste

Taux moyens des valeurs supeacuterieures agrave la moyenne Il Y aura une acceacuteleacuteration eacuteleveacutee de leacuterosion cocirctiegravere des taux de recul pour un intervalle de 10 ou 15 ans en raison des changements climatiques et des ougrave leacuterosion a eacuteteacute la plus intense parmi toutes les facteurs anthropiques aggravants peacuteriodes

Modifiumleacute de Bernalchez et al (2008 b)

24 Comparaison des zonages

Diffeacuterents zonages potentiels ou appliqueacutes dans le secteur (tableau 13) ont eacuteteacute

cartographieacutes avec preacutecision dans un Systegraveme dInformation Geacuteographique (SIG) afin de

pouvoir les analyser et les comparer Le logiciel utiliseacute est ArcGIS (version 91 et 92)

Certains des zonages ont ducirc ecirctre adapteacutes agrave la geacuteomorphologie du littoral de Perceacute mais

lesprit et lhorizon de gestion du zonage initial ont eacuteteacute respecteacutes

Le zonage eacutelaboreacute pour la Cocircte-Nord (Dubois et al 2005) a ducirc ecirctre adapteacute aux

particulariteacutes de la Gaspeacutesie car les falaises rocheuses de Perceacute sont constitueacutees de roches

seacutedimentaires alors que celles de la Cocircte-Nord sont formeacutees de roches igneacutees Les auteurs

52

avaient donc conseilleacute une eacutetude plus approfondie des secteurs de cocircte agrave falaises de roche

seacutedimentaire mais ne proposaient pas une marge fixe pour ce type de cocircte (Dubois et al

2005) La diffeacuterence dans la reacutesistance agrave leacuterosion est importante Ainsi les aleacuteas sont

dintensiteacutes variables Les principes de gestion et de marges de seacutecuriteacute deacuteveloppeacutes sur la

Cocircte-Nord ne peuvent donc pas tous ecirctre repris tels quels sur la peacuteninsule gaspeacutesienne mais

devront ecirctre adapteacutes en conservant lesprit dorigine Sur la Cocircte-Nord le recul des falaises

nest pas significatif (sur une longueur de vie humaine) cest pour cela que les marges sont

seulement de 10 ou 15 megravetres Ces marges sont suffisantes dans le cas dune stabi liteacute du trait

de cocircte pour ecirctre suffisamment eacuteloigneacute des vagues et des influences maritimes majeures

Cependant en Gaspeacutesie le recul de la ligne de rivage subit une variation spatiale due agrave

leacuterosion Deux eacutetapes dadaptation du zonage de la Cocircte-Nord sont donc neacutecessaires pour

ces falaises seacutedimentaires 1) preacutevoir ougrave sera le trait de cocircte dans 30 ans selon la moyenne

des taux de reculs supeacuterieurs et 2) ajouter 15 megravetres pour que les constructions soient

toujours seacutecuritaires dans 50 ans (voir annexe 3 tableau reacutecapitulatif des taux modifieacute de

Dubois et al 2005)

Les comparaisons effectueacutees entre les zonages agrave leacutetude et leacuterosion la plus probable (SP) ont

permis de deacuteterminer (figure 21)

des superficies non zoneacutees par les diffeacuterentes lois dameacutenagement mais qui seront agrave

risque dans le futur lintensiteacute de leacuterosion future est sous-estimeacutee dans ces zones

des superficies zoneacutees agrave tOIt par les diffeacuterentes lois dameacutenagement agrave contrario

lintensiteacute du zonage de ces secteurs est surestimeacutee

des zones dadeacutequation du zonage avec les projections des futures conditions cocirctiegraveres

(adeacutequation totale ou quasi totale)

53

Surface agrave risque mais non zoneacutee

Surface soustraite agrave un deacuteveloppement

Adeacutequation du zonage et de

leacutevolution probable

Eacutevolution probable

Zonage agrave comparer

Infrastructure de protection (promenade municipale mur )

Figure 21 Comparaison des zonages avec leacutevolution probable du trait de cocircte

25 Eacutevaluation des coucircts

Afin deacutetablir les conseacutequences financiegraveres possibles relieacutees agrave la perte des

infrastructures agrave risque dans la zone cocirctiegravere une eacutevaluation de leur valeur et de leur type a eacuteteacute

effectueacutee Les infrastructures prises en compte pour cette eacutevaluation sont le cadre bacircti ainsi

que les voies de communication Agrave laide dun SIG tous les eacuteleacutements inclus dans les

peacuterimegravetres affecteacutes par leacuterosion future ont eacuteteacute recenseacutes selon le sceacutenario probable envisageacute

ainsi quen fonction des diffeacuterents zonages possibles (Drejza et Bernatchez 200S)

54

Le deacutecompte de ces eacuteleacutements leur localisation et leur typologie proviennent des donneacutees

suivantes

le rocircle deacutevaluation fonciegravere fourni par le MAMR (2006) qui comprend la localisation

de chaque uniteacute deacutevaluation fonciegravere sa valeur et son type dutilisation

un inventaire des bacirctiments reacutealiseacute par photo-interpreacutetation eacutetant donneacute quune uniteacute

deacutevaluation municipale peut comprendre plusieurs bacirctiments ou aucun

la couche des voies de communication de la base de donneacutees topographiques au

120000 du Queacutebec (localisation et typologie) ainsi que le traccedilage effectueacute pour mettre

agrave jour ces voies de communication et les voies ferreacutees agrave laide des orthophotographies

de 200

Par la suite le coucirct de ces infrastructures a eacuteteacute calculeacute agrave laide des donneacutees suivantes

la valeur de chaque uniteacute du rocircle deacutevaluation fonciegravere soit le bacirctiment le terrain et

limmeuble (ensemble de luniteacute soit le terrain et le bacirctiment)

la valeur moyenne de reconstruction des routes selon leur type utiliseacutee par le ministegravere

des Transports du Queacutebec pour les routes dont il a la charge (Labbeacute D ingeacutenieur au

MTQ communication personnelle 2007)

la valeur de reconstruction moyenne des routes municipales selon leur type (Andreacute

Fortin de Progest-Gapseacute firme dingeacutenieurs-conseils communication personnelle

2007)

la moyenne des valeurs estimeacutees de reconstruction de la voie ferreacutee (Olivier Demers

Corporation des Chemins de fer de la Gaspeacutesie communication personnelle 2007)

26 Rencontres avec le milieu

Des rencontres avec le milieu ont eu lieu dans le but deffectuer une validation des

donneacutees existantes et de connaicirctre leurs besoins et enjeux Pour cela des entrevues ont eacuteteacute

reacutealiseacutees avec des repreacutesentants le responsable de lameacutenagement de la MRC (Feacutelix Caron)

le directeur de lurbanisme et responsable des permis de construction de la municipaliteacute

(Ghislain Pitre) et la repreacutesentante de lassociation laquoConservation de la natureraquo (Geneviegraveve

Leroux) Une participation agrave la consultation publique concernant le nouveau scheacutema

55

dameacutenagement de la MRC (II mars 2008) a eacutegalement permis de connaicirctre directement

lavis de la population Il a eacutegalement eacuteteacute possible de participer agrave la table de concertation que

le consortium Ouranos avait mise en place avec tous les repreacutesentants du milieu (19 juin

2007) Enfin une participation agrave un atelier de formation et deacutechanges sur leacuterosion organiseacute

le 17 avril 2008 par le comiteacute ZIP Baie des Chaleurs et le LDGIZC de lUQAR (Belzile

2008) a permis de recueillir plusieurs avis et besoins Le but de ces entrevues et rencontres

eacutetait de mieux comprendre dans quelle mesure le zonage des risques est appliqueacute compris et

expliqueacute agrave la population et dans quelle mesure il a un impact socio-eacuteconomique ainsi quun

impact sur la protection faunique et fJoristique des habitats cocirctiers

27 Traitement des donneacutees dans un SIG

Les multiples informations recueillies ont eacuteteacute traiteacutees dans un SIG agrave laide dArcGIS

91 puis 92 Ce puissant outil danalyse des donneacutees dans un cadre de reacutefeacuterence spatiale a

permis lextraction de nombreuses donneacutees secondaires Il permet en effet la superposition et

la recherche de proximiteacute Lutilisation des SIG pour ce type de probleacutematique de gestion

semble ecirctre une meacutethode reconnue (Klein el al 1999 et 2001 ZeidJer 1997 Lajoie 2006

Tolvanen et Kalliola 2008) En effet les SIG sont un outil puissant dinteacutegration de multiples

donneacutees et de leurs repreacutesentations spatiales

laquo Appropriate frameworks such as Geographic Information System (GIS) are strongly advised in ICM [integrated coastal management] applications primarily for coastal data management and database support Once arranged a GIS system can be employed for a good many destinations serving the purpose of both vulnerability assessments ICM planning and other projects in the coastal zoneraquo (Zeidler 1997 p49)

Les traitements qui ont eacuteteacute effectueacutes comprennent une panoplie doutils et danalyses

spatiales diffeacuterents Divers types de fichier de formes (ou shapefiles) ont eacuteteacute utiliseacutes agrave savoir

des points correspondants aux bacirctiments des polylignes correspondants aux voies de

communication et au trait de cocircte et des polygones correspondants aux possibiliteacutes

deacutevolution de la cocircte aux zonages et agrave loccupation humaine du territoire Les propositions

de marges preacutesenteacutees par les zonages ont eacuteteacute transposeacutees en polygones agrave laide de zones

56

tampons partant du trait de cocircte le plus reacutecent et le plus preacutecis existant pour le secteur Les

outils de superpositions spatiales (clip erase) et de proximiteacute (buffer select by attributes) ont

permis dextraire de multiples donneacutees deacutecompte des bacirctiments inclus dans les diverses

propositions de zonage longueur de voies de communication agrave proximiteacute de la cocircte

proximiteacute des infrastructures vis-agrave-vis de la cocircte Les superficies des zonages ont eacuteteacute

calcu leacutees et compareacutees afin de deacuteterminer pour chaque segment ladeacutequation ou non du

zonage avec leacutevolution future de la cocircte

CHAPITRE III

DESCRIPTION DU SITE DEacuteTUDE

Afin de reacutepondre aux objectifs du preacutesent meacutemoire une eacutetude de cas a eacuteteacute reacutealiseacutee

Le territoire deacutetude preacutesente 706 km de cocirctes et se trouve dans la MRC du Rocher-Perceacute

dans la reacutegion administrative de Gaspeacutesie-Icircles-de-la-Madeleine (carte 31) dans lEst du

Queacutebec (Canada) Le territoire agrave leacutetude se situe plus preacuteciseacutement dans la municipaliteacute de

Perceacute entre la pointe Saint-Pierre au nord et le cap dEspoir au sud (carte 32)

Queacutebec

bull Perceacute __eacuteoI bullQutboc RmouslO

n cgt l (1)

w N

t ecirc ( VJ

0shy(1) Pointe-Saint-Pierre

cgt N o l (1)

Cannes-de-Roches

0shy(1)

2 0shy(1)

0shy(1)

~ () (1)

Cap-Despoir

Village de Perceacute ~~

ltlt0ltjY

1-0~~ Leacutegende

-shy Routes et rues

++ Voie terreacutee

~ bull Bacirctiments

Fond de carte base de donneacutees topographiques du Queacutebec au 120000 lYonaagraventuœ p ~

~ 1250 2 500 3750 5 o~

Cartographie Susan Orejza 2009 VI 00

59

3] Contexte physique

3 J Caracteacuteristiques geacuteomorphologiques

bull Types de cocirctes

Le trait de cocircte est pour plus de 55 constitueacute de falaises rocheuses (tableau 31 et

carte 33) Les autres types de cocircte sont les terrasses de plage qui se retrouvent

principalement dans le fond des anses rocheuses ou des zones abriteacutees (en 17 endroits sur le

territoire) et une flegraveche littorale qui repreacutesente agrave elle seule 15 de la longueur totale de la

cocircte En arriegravere de la flegraveche littorale se trouve une cocircte agrave marais maritime qui compte pour

20 de la longueur totale de la cocircte La flegraveche ainsi que Je marais maritime quelle protegravege

sont appeleacutes laquobarachois raquo dans Je vocabulaire reacutegional La longueur des cocirctes correspond agrave

leur longueur avant la modification humaine cest-agrave-dire sans le surplus lieacute aux

infrastructures portuaires (quais digues jeteacutees installations industrielles) qui occupent 4 567

megravetres de rivage

Tableau 31 Types de cocircte du secteur deacutetude

Longueur Type de cocircte m

Falaise rocheuse 38949 553 Terrasse de plage 6114 87 Flegraveche littorale 11 196 159 Marais maritime 14181 201

TOTAL 70440 100

Voir deacutefinition des termes en Annexe 1

Les proportions des divers types de cocircte sont comparables agrave celles observeacutees dans le

reste de la baie des Chaleurs (LDGIZC 2009) et du Queacutebec maritime laurentien (Bernatchez

et Quintin 2005) tel quexposeacute au tableau 32 Cela rend donc le secteur deacutetude repreacutesentatif

dune situation plus reacutegionale

60

Tableau 32 Reacutepartition des types de cocircte selon les secteurs consideacutereacutes (pourcentage de la longueur de cocircte)

Type de cocircte Perceacute Baie des Chaleurs Queacutebec maritime Falaise rocheuse 55 46 50 Flegraveche littorale 16 18 5

Terrasse de plage 9 13 17 Marais maritime 20 20 10 Cocircte deltaiumlque 0 3 15

Autre 0 0 3 (Source LDGIZC 2009 et Bernatchez et QUIntIn 2005)

LongueurType de cocircte Pictogrammem

Falaise rocheuse 38948 5521

Terrasse de plage 6114 867

Flegraveche littorale 11 195 1587

Marais maritime 14180 2010

Anificialiseacute (port) 106 015 TOTAL 70545 100

LAnse-agrave-Beaufils

-zttKR 0 2 500 5000

Fond de Clt1rte base de donnees topographiques du QUQbec au 120000 ~ megravetres Donnees LOGieZ Universiteacute du Queacutebec agrave Rimouski Cartographie Susan OreJZa 2009

Carte 33 Types de cocircte de Perceacute

bull Geacuteologie reacutegionale

Les formations rocheuses du secteur sont toutes dorigine seacutedimentaire (tableau 33) Ainsi

bien que presque la moitieacute des cocirctes soit de nature rocheuse cela ne signifie pas une absence

de processus naturels

61

Tableau 33 Lithologie des falaises rocheuses de Perceacute

Lithologie des falaises Longueur (m) dominante gregraves et conglomeacuterat 21 346 548

dominante gregraves 11 357 292 dominante calcaire 5684 146

lithologie non deacutetermineacutee 561 14 TOTAL 38948 1000

Les roches seacutedimentaires preacutesentes sont principalement des gregraves des conglomeacuterats

(formation de Bonaventure) des calcaires et des mudstones (Daigneault 2001) Celles-ci

affleurent dans les falaises vives de la cocircte et sont ainsi soumises agrave des processus importants

dalteacuteration tels que la meacuteteacuteorisation et la geacutelifraction qui en modifient la structure physique

et chimique (tableau 34) ainsi quagrave des mouvements de masse De plus le secteur des

Cannes de Roches est un secteur ougrave le nombre de failles et de fractures est important

entraicircnant de nombreux mouvements de masse Le projet de scheacutema dameacutenagement de la

MRC du Rocher-Perceacute (2005) y a dailleurs inventorieacute une zone agrave risque naturel de

glissements de terrain et de mouvements de masse

Tableau 34 Degreacute dalteacuteration des falaises rocheuses de Perceacute

Degreacute dalteacuteration des falaises Longueur(m) fortement alteacutereacute 25830 663

moyennement alteacuteleacute 272 07 faiblement alteacutereacute 1 640 42

non alteacutereacute 5442 140 non deacutetermineacute 5766 148

TOTAL 38950 100

312 Dynamique littorale

bull Eacutetat des cocirctes

Les cocirctes agrave leacutetude sont principalement actives (plus de 65 ) Seulement 2 sont

consideacutereacutees comme stablesveacutegeacutetaliseacutees (tableau 35 et carte 34)

62

Tableau 35 Eacutetat de la cocircte de Perceacute en 2006

Etat de la cocircte Longueur (m) veacutegeacutetaliseacutee 1 138 22

semi-veacutegeacutetaliseacutee 7375 145 active 33208 651

artificielle 9278 182 TOTAL 50999 100

La zone en arriegravere du barachois na pas eacuteteacute caracteacuteriseacutee

Voir deacutefinition des termes en annexe 2

Eacutetat de la cocircte

-active

semi-veacutegeacutetaliseacutee

- veacutegeacutetaliseacutee

-- artificielle

~ donneacutees non disponibles

PointeshyCoin-du-Banc Saint-Pierre

Caps des Cannes de Roches

Cap-dEspoi~

o_-===-1250 2500 SOOOmeacutetres Fond dl) cartamp base dl) donnecirces topographiques du Queacutebec au 120000 Donnecirces LOGieZ Universiteacute du Ouebec Ocirc Rimouski Cartographie Susan Oreza 2009

Carte 34 Eacutetat de la cocircte agrave Perceacute

bull Artificialisation

Actuellement 182 de la longueur totale de la cocircte a eacuteteacute artificialiseacute ce qui deacutenote

Jimportance des problegravemes de risques cocirctiers pour les habitants du secteur Ces cocirctes ont eacuteteacute

modifieacutees par lhomme par limplantation denrochements de murets de zones portuaires de

rampes de mise agrave leau etou de remblais Si lon analyse Jeacutevolution de Jartificialiteacute

63

(Friesinger 2009) preacutesenteacutee au tableau 36 on peut constater que les longueurs artificialiseacutees

ont eacuteteacute multiplieacutees par 30 depuis 1934 Une importante hausse peut ecirctre constateacutee dans les

anneacutees 70 durant lesquelles les longueurs artificialiseacutees ont eacuteteacute multiplieacutees par 12

Tableau 36 Eacutevolution de lartificialisation de la ligne de rivage de Perceacute

Anneacutee Longueur (m) dartificialiteacute 1934 292 06 1963 566 12 1975 6853 140 1980 7495 153 1992 8086 166 2001 9 111 179 2006 9278 182

(Source Fnesmger 2009)

313 Dynamique hydroseacutedimentaire

bull Contexte mareacutegraphique

Le secteur de Perceacute est situeacute dans un environnement microtidal avec des mareacutees moyennes de

llm ayant un cycle mixte semi-diurne (Service hydrographique du Canada 2009) Lors des

grandes mareacutees la ligne des pleines mers supeacuterieures peut atteindre 17 m et le niveau

maximal enregistreacute a eacuteteacute de 23 m (Service hydrographique du Canada 2009) Les mareacutees

geacutenegraverent des courants cocirctiers pouvant atteindre 11 nœud lors du flot et 07 nœud lors du

jusant (Service hydrographique du Canada 2009)

bull Niveau marin relatif

En Gaspeacutesie le niveau marin relatif est en hausse et la reacutegion de la baie des Chaleurs est en

eacutetat de submersion nette (Koohzare et al 2008) Les donneacutees les plus fiables agrave proximiteacute de

la baie des Chaleurs sont celles de la station dEscuminac au Nouveau-Brunswick et

indiquent une tendance agrave la hausse du niveau marin relatif de 20 cmsiegravecle [soit 2 mman]

(Parkes et al 2006) Ces valeurs devraient ecirctre assez proches jusquau secteur de Perceacute si on

se fie aussi au modegravele geacuteophysique de Tarasov et Peltier (2004) En effet Je sud de la

Gaspeacutesie est situeacute dans une zone daffaissement isostatique (carte 35) ce qui accentue la

64

hausse des niveaux marins Toutes les cocirctes du Queacutebec ne sont pas pareillement sensibles agrave la

hausse du niveau marin relatif mais la reacutegion de Perceacute est consideacutereacutee comme y eacutetant

modeacutereacutement sensible voire fortement pour certains secteurs tels que la flegraveche littorale (Shaw

et al 1998)

CANADA

USA Modifieacute de Koohzare et al 2008

Carte 35 Mouvements verticaux de la croucircte terrestre dans lest du Canada (en mman)

bull Cellules hydroseacutedimentaires

Comme il est important de geacuterer la cocircte en fonction des cellules hydroseacutedimentaires

coheacuterentes la fin de notre zone deacutetude correspond agrave deux pointes rocheuses soit le cap

dEspoir au sud et la pointe Saint-Pierre au nord (carte 36) Cette approche par cellules

hydroseacutedimentaires a eacuteteacute preacuteconiseacutee par Dubois (1973) et utiliseacutee sur la Cocircte-Nord dans le

cadre de leacutetude mise en place par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges (Dubois et al

2005) Dapregraves Ballinger et al (2000) il serait preacutefeacuterable deffectuer tous les plans de gestion

du littoral au niveau de chaque cellule cocirctiegravere mecircme si lauteur concegravede quen pratique cest

65

relativement difficile en termes de ressources humaines neacutecessaires car on se situe agrave une

eacutechelle locale laquo Le littoral fonctionne comme un systegraveme aucune de ses parties nest lagrave par

hasard aucune ne fonctionne isoleacutementraquo (Pinot 1998)

__ Courant de deacuterive principale

Courant de deacuterive secondaire

Caps des Cannes de Roches t

1 250 2500 5000 Susan Drelza 2009 megravetres

1- 0 Source des donnees Bernalchez et al 2008

Carte 36 Courants de deacuterive principale et secondaire du secteur de Perceacute

bull Tempecirctes

Se situant agrave lextreacutemiteacute de la baie des Chaleurs et ouvrant sur le golfe du Saint-Laurent la

ville de Perceacute est exposeacutee aux multiples tempecirctes qui peuvent y survenir Le fetch est

important principalement de lest et du sud-est (tableau 37) et nest entraveacute par presque

aucun obstacle hormis licircle Bonaventure (carte 32)

Tableau 37 Fetch auquel sont soumises les cocirctes de Perceacute

Orientation Longueur (km) lJord-est 107

Est 366 Sud-est 339

Sud 178 Sud-ouest 93

Ce sont donc principalement les tempecirctes de lest qui frappent ses cocirctes Entre 2003 et 2005

46 du nombre total des tempecirctes recenseacutees dans lEst du Queacutebec ont affecteacute la cocircte de

66

Perceacute (Savard sd) Ce sont les tempecirctes avec des vents du nord-est ou du sud-est qui

produisent les vagues qui affectent le plus le littoral de Perceacute (figure 31) Il est agrave noter que

ces tempecirctes sont celles qui produisent des surcotes sur les cocirctes (Savard et al 2008)

Nord 345 0

277

Ouest 90 Est 270

111

180 169

Sud Sav ard et al 2008

Figure 31 Direction des vagues engendreacutees par les tempecirctes du golfe du Saint-Laurent et reacutegions qui en sont affecteacutees

314 Eacutevolution de la cocircte

bull Eacutevolution historique

Leacutevolution du trait de cocircte agrave long terme a eacuteteacute tregraves variable (Bernatchez et al 2008 a)

Fluctuant de 1934 agrave 2001 entre une accreacutetion de 014 rnan pour les flegraveches littorales et un

recul de 020 rnan pour les falaises rocheuses Comme on peut le voir agrave la figure 32 les

mesures deacutevolution sont variables tant dans lespace (selon les types de cocircte) que dans le

temps (selon la peacuteriode consideacutereacutee)

67

07 10

c 06 8

(1j

Ecirc 05 04 6

C Q)

03 4 E ~ (1j0

~

02 01

O-l--lt---r-shy

-01

2 3 o lt CD J

~

~

-02 -03

--shy0CD o

~ -04 -6 0shyCD

-05 -06

-8

-07 -10

Taux de deplacement (man) o Fleacuteche littorale Deacuteplacement moyenfpeacuteriode o Basse falaise rocheuse o Terrasse de plage bull Deacuteplacement (m)

Moyenne falaise rocheuse bull Haute falaise rocheuse o Moyenne globale

o Moyenne globale sans les cocirctes artificialiseacutees

Bematchez el al 2008 a

Figure 32 Eacutevolution globale de la ligne de rivage en fonction du type de cocircte entre 1934 et 2001

bull Eacutevolution reacutecente

Depuis 2005 49 bornes implanteacutees par le LDGIZC de lUQAR permettent dobtenir des taux

deacuterosion ou daccreacutetion actuels tregraves preacutecis pour la municipaliteacute de Perceacute (Bernatchez 2006)

Les deux types de cocirctes qui sont suivies pour la municipaliteacute de Perceacute sont les falaises

rocheuses et les terrasses de plage Les premiegraveres sont affecteacutees par un taux deacuterosion moyen

de 009 rnan soit tregraves proche des taux moyens de la MRC ou de la Gaspeacutesie (respectivement

011 et 014) Pour les terrasses de plage les taux deacuterosion moyens agrave Perceacute sont de

035 rnan eacutegalement proches des taux de la MRC et de la reacutegion (respectivement 042 et

040) Le fait deffectuer des mesures annuelles permet de se rendre compte de la variabiliteacute

qui peut exister entre deux anneacutees car les processus ne suivent pas toujours deacutevolution

lineacuteaire mais souvent saccadeacutee Par exemple les terrasses de plages de Perceacute ont reculeacute en

moyenne de 014 m entre 2005 et 2006 mais de plus de 054 m lanneacutee suivante (tableau 38)

68

Tableau 38 Taux de recul moyens reacutecents dans le secteur de Perceacute (2005-2007)

Taux de recul moyens dans le secteur de Perceacute (2005 agrave 2007)

Type de cocircte Taux moyen (rnan)

terrasses de plage 035 (entre 014 et 054)

falaises rocheuses 009 (entre 006 et 012)

tout type de cocircte 014

(Source des donneacutees LDGIZC 2009)

bull Processus actifs particuliers

Les aleacuteas preacutesents sur le territoire agrave Jeacutetude sont leacuterosion par les vagues les glissements en

plan les eacuteboulements-eacuteboulis et les effondrements-eacutecroulements (calte 37) La submersion

est eacutegalement un aleacutea qui affecte de grandes portions de la cocircte telles que la flegraveche littorale le

marais cocirctier et les terrasses de plage de lanse de Cap-dEspoir du village de Perceacute de

Coin-du-banc et de la rive nord de la Malbaie (carte 37)

Sapement par Submersion

les vagues

Eboulemenl Eboulis

Effondrement m Ravinement Ecroulement ~ Suffosion

Processus cryogeacuteniques Pointeshy

ii1

LAnse-agrave-Seaufiis

Mfii~ 0 2500 5000 Fond de carte base de donnee topographIque du Queooc au 120 000 ~ megravetres Donnees LOGIeZ Univesiteacute du Queacutebec agrave Rimouski Cartographie Susan Drejza 2009

Carte 37 Aleacuteas cocirctiers dans la zone cocirctiegravere de Perceacute

69

Dans les falaises du secteur les processus les plus actifs sont les processus

cryogeacuteniques hydrogeacuteologiques et les processus de pente Les reacutesurgences dans les parois

entraicircnent la formation de cocircnes de glaces qui fragilisent la roche (figure 34 B et E) Leacutetude

de Daigneault (2001) montre que les processus de cryoclastie agissent sur lensemble des

falaises rocheuses et que si les pertes de mateacuteriaux quils engendrent sont faibles elles nen

sont pas moins constantes tout au long de lanneacutee ce qui les rend responsables dune part

importante des reculs mesureacutes (figure 34 A)

Les eacutecroulements et les glissements en plan sont conditionneacutes par le pendage des

couches seacutedimentaires Comme le pendage horizontal est majoritaire (65 des falaises) les

eacuteboulements sont importants La suffosion etou le fait que les couches les plus alteacutereacutees sont

plus facilement deacutegageacutees par la mer creacuteent des encoches et des caviteacutes basales ce qui

fragilise les falaises (tableau 39) Les glissements en plan ont lieu dans les secteurs de

pendage oblique (233 des cocirctes)

Tableau 39 Pendage des falaises rocheuses de Perceacute

Pendage des falaises Longueur (m) horizontal agrave subhorizontal 25650 659

oblique 9079 233 subvertical 2940 75

non deacutetermineacute 1 279 33 TOTAL 38948 100

315 Climat du secteur deacutetude

La zone deacutetude est caracteacuteriseacutee par un climat tempeacutereacute froid Les tempeacuteratures

neacutegatives hivernales permettent la mise en place dun manteau neigeux ainsi que dun pied de

glace (figure 33) La preacutesence de ces eacuteleacutements durant les mois d hiver a un effet protecteur

sur la cocircte (Bernatchez et Dubois 2008)

70

120 60

50 100

40 ---shy0

80 0 ~

30 Q) c c Q)

Ul gt sect

co-

60 20 0 E Q) shy

0

~ shy

40 10

J-co shy

Q)

0 0shy

0 E Q)

fshy20

-10 +

o -20

Principal type de preacutecipitation

1 1 Neige ~ Pluie ou neige bull Pluie

source des donneacutees Environnement Canada 2009

Figure 33 Diagramme ombrothermique de la station de Gaspeacute (40 km au NNE du site deacutetude)

II est donc important de consideacuterer les diffeacuterents processus lieacutes au froid tels que la

cryoclastie et le glaciel les eacutecoulements souterrains entre les couches de gregraves et le couvert de

neige (figure 34) Dun point de vue geacuteomorphologique la saison froide nest donc pas une

saison passive bien au contraire (Bernatchez et Dubois 2008)

71

Figure 34 Processus actifs sur les cocirctes en hiver

En A geacutelifraction sur le pied de glace En B eacutecoulements hivernaux entre les couches rocheuses En C couleacutee boueuse En D eacuteboulements de surplombs en hiver malgreacute la preacutesence dun pied de glace et en E le pied de glace et des cocircnes de glace copy SD

Les tempeacuteratures mesureacutees dans lEst du Queacutebec ont subi une hausse au cours du

dernier siegravecle (Jolivet et Bernatchez 2008) La tendance des tempeacuteratures moyennes agrave la

station de Gaspeacute preacutesente un reacutechauffement de + 077 oC sur une peacuteriode de 91 ans

(+ 001 oCan) mais atteint + 137 oC (+ 007 OCan) pour les 20 derniegraveres anneacutees (J01 ivet et

Bernatchez 2008) En hiver la hausse est deux fois plus importante (Jolivet et Bernatchez

2008) De plus pour la reacutegion de Perceacute la baisse preacutevue dans le nombre de jours avec de la

glace de mer est de lordre de 58 sous un climat hivernal avec 2 oC de plus soit environ en

2050 (Senneville et Saucier 2008) Ces eacuteleacutements auront probablement des conseacutequences

quil faudra prendre en compte dautant que les modifications sont plus importantes pour les

tempeacuteratures hi vernales

72

Au Queacutebec ce sont surtout les vagues de tempecirctes et les pluies diluviennes qui

affectent les cocirctes (Frisinger et Bematchez 2009) cest pourquoi il est important de

connaicirctre ces paramegravetres et leur eacutevoJution pour le secteur agrave leacutetude

- La direction dominante des vents mesureacutes pour la reacutegion de Perceacute est dest davril agrave aoucirct

mais douest de septembre agrave mars (Environnement Canada 2009) Cependant les vents de

tempecirctes sont principalement douest

- Les pluies diluviennes sont caracteacuteriseacutees par une forte abondance de preacutecipitation en un

court laps de temps Ce type de preacutecipitation survient dans le secteur de Perceacute avec une

reacutecurrence moyenne de 1 fois par 15 an mais les eacutevegravenements ayant un impact pour la

population ont une peacuteriode de retour moyenne de 31 ans (Friesinger et Bernatchez 2009 a)

Il est important de les prendre en compte eacutetant donneacute les impacts quelles peuvent engendrer

sur le milieu naturel et les infrastructures notamment en pouvant deacuteclencher des mouvements

de masse dans les falaises littorales (Bernatchez et Dubois 2004 Colantoni et al 2004

Heacutenaff et al 2002)

32 Contexte humain

32 J Perceacute petite municipaliteacute cocirctiegravere

La population de la municipaJiteacute de Perceacute est de 3 4) 9 habitants (recensement 2006)

Ces habitants sont reacutepartis en 6 noyaux de peuplement qui correspondent principalement aux

municipaliteacutes qui existaient avant la fusion en ]970 entre les municipaliteacutes de Saint-Georgesshy

de-Mal baie Barachois Bridgeville Perceacute Cap-dEspoir et Val-dEspoir La population de

Perceacute a connu une diminution importante depuis J971 en perdant plus du tiers de son effectif

(figure 35) Il sagit dune des plus fOltes baisses parmi les municipaliteacutes du Queacutebec

73

6000

5198

5000

4000 4028 3993

3419

6 3000 i

t 2000

3614

1000

0

1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

source des donneacutees Recensement Canada 2006

Figure 35 Eacutevolution de la population de Perceacute

Comme pour le reste de la Gaspeacutesie il sagit dun secteur qui est fortement marqueacute

par la lineacuteariteacute de loccupation humaine le long du littoral Le territoire de la MRC du

Rocher-Perceacute est un territoire ougrave historiquement et encore actuellement le deacuteveloppement

seffectue le long du littoral (MRC Rocher-Perceacute 2005) Ceci a pour effet que plus des trois

quarts de la population de la MRC du Rocher-Perceacute sont disperseacutes le long de la route 132

(MRC Rocher Perceacute 2005)

Il est important de consideacuterer le caractegravere particu lier que confegravere le statut

dalTondissement naturel et historique au territoire de Perceacute (Mongrain 2006) Les roulottes

y sont notamment interdites en dehors des campings ce qui limite le nombre de constructions

anarchiques sur Je littoral constructions qui pourraient eacuteventuellement se transformer en

reacutesidences

74

322 Portrait eacuteconomique

Dun point de vue eacuteconomique Je portrait que lon peut dresser de la municipaliteacute de

Perceacute est une petite municipaliteacute avec un important secteur primaire (principalement

foresterie et pecircches) et tertiaire (principalement lieacute au tourisme) Le secteur de lheacutebergement

et des services de restauration occupe pregraves dun actif sur 6 dans la municipaliteacute soit 154

(tableau 310) Cette forte proportion tregraves au-dessus de la moyenne provinciale (63 )

montre que le tourisme occupe une position eacuteconomique primordiale pour leacuteconomie de la

municipaliteacute de Perceacute

Tableau 310 Population active selon le secteur eacuteconomique dactiviteacute

Perceacute Rocher-Perceacute

(MRC) Gaspeacutesie

Icircles-de-Ia-Madeleine Queacutebec

Agriculture foresterie pecircche et chasse

183 107 103 2 5

Heacutebergement et services de restauration

15 4 92 77 6 3

Commerce de deacutetail 131 13 5 128 120

Fabrication 112 14l 10 8 146

Services (administratifs et autres)

8 8 33 34 3 6

Construction 77 62 57 52

Services denseignement 62 6 7 6 7 6 9

Administrations publiques 5 0 64 74 62

Soins de santeacute et assistance sociale

46 126 14 7 11 2

Transport et entreposage 35 29 41 4 6

Autres 62 9 1 11 1 21 9

Source des donneacutees Institut de la statistique du Queacutebec - Recensement de 2006 Cateacutegories du Systegraveme de Classi fication des Industries de lAmeacuterique du Nord (SCIAN) de 2002

Pourcentage des actifs de plus de 15 ans

Leacuteconomie est fortement baseacutee sur le tourisme avec notamment le parc national du

Queacutebec de lIcircle Bonaventure et du Rocher Perceacute mecircme si cette activiteacute est marqueacutee par une

grande saisonnaliteacute En effet le village de Perceacute est connu et reconnu internationalement pour

son rocher ses paysages magnifiques ainsi que la richesse faunistique de licircle Bonaventure

Le parc reccediloit de 300000 agrave 500 000 visiteurs par anneacutee (MRC du Rocher-Perceacute 2005) soit

85 agrave 150 fois plus que la municipaliteacute ne compte dhabitants Au sein de la MRC Perceacute a

7S

dailleurs eacuteteacute deacutesigneacutee comme ayant le rocircle de laquo pocircle sectoriel touristiqueraquo (MRC Rocher

Perceacute 2005) Le secteur reacutecreacuteotouristique misant sur la grande nature laventure la culture et

le tourisme de santeacute est dailleurs un creacuteneau deacutefini comme leader par le gouvernement du

Queacutebec dans le cadre de son programme ACCORD (2002 2003) Cela signifie que le

gouvernement qui a chapeauteacute le programme ACCORD juge quil sagit dun creacuteneau dans

lequel la reacutegion est en mesure de jouer un rocircle de leader nord-ameacutericain ou mondial Les

retombeacutees du tourisme estival sont donc tregraves importantes pour la municipaliteacute

Cependant la MRC du Rocher-Perceacute est la 2eacuteme MRC la plus pauvre du Queacutebec Cela

ne lui donne donc que peu de ressources pour reacutepondre aux diffeacuterentes tacircches qui lui sont

deacuteleacutegueacutees en matiegravere dameacutenagement cocirctier et ce malgreacute la longueur du trait de cocircte dont

elle a la charge et les enjeux importants auxquels elle fait face

323 Activiteacutes le long de la cocircte

Dans la reacutegion de Perceacute loccupation du territoire cocirctier se reacutepartit principalement

entre un usage lieacute aux voies de communication (34 du lineacuteaire cocirctier) aux secteurs

reacutesidentiel (8 ) commercial (4 ) ainsi quagrave la villeacutegiature (2 ) (figure 36) Limportance

des voies de communication dans le secteur cocirctier vient de la proximiteacute de la route 132 avec

la ligne de rivage ainsi que de la preacutesence de la voie ferreacutee sur la flegraveche littorale de Barachois

Les zones reacutesidentielles sont principalement relieacutees agrave linstallation des noyaux vi Ilageois

autour des ports et donc le long de la mer Mentionnons aussi que 35 de la faccedilade maritime

est encore naturelle et que 49 nest pas bacirctie (figure 36)

Les activiteacutes preacutesentes le long de la cocircte peuvent devenir des enjeux si celles-ci sont

toucheacutees par les aleacuteas naturels deacuterosion ou de submersion Il convient donc de bien les

documenter afin de mieux saisir les perspectives pour le secteur qui connaicirct deacutejagrave actuellement

plusieurs probleacutematiques cocirctiegraveres

76

autres (5 )

(J)

~ Cl C o c (J) c 1~ shyQ)

1shy

Figure 36 Occupation du territoire cocirctier agrave Perceacute Est recenseacutee loccupation la plus proche de la cocircte Par exemple mecircme si des reacutesidences sont

construites en arriegravere dune route la zone sera classeacutee laquo voie de communication raquo

bull Transports

La route 132 comme seul lien reacutegional est primordiale pour la municipaliteacute mais aussi pour

la reacutegion Cette route constitue lartegravere principale des localiteacutes ainsi que le lien privileacutegieacute avec

les reacutegions limitrophes La route nationale 132 longe le littoral sur la majeure partie de son

parcours gaspeacutesien ce qui la rend plus proche des zones agrave risque Plus de 9 km de cocirctes sont

dabord occupeacutes par cette voie qui repreacutesente 40 des voies de communication que lon

retrouve dans la zone littorale (tableau 311) En plusieurs endroits elle est agrave une distance

infeacuterieure agrave 10 megravetres de la ligne de rivage Depuis son prolongement jusquagrave Perceacute en 1929

cette voie a eacutegalement permis lessor du tourisme reacutegional

77

Tableau 311 Reacutepartition du type de voies de communication dans la zone cocirctiegravere de Perceacute

Longueur Type de voie de communication m 00 Route 132 9350 402 Route locale 2505 108 Route locale non paveacutee 3947 170 Voie ferreacutee 7448 320

TOTAL 23250 100

La voie ferreacutee construite en J911 emprunte elle aussi de grandes portions de cocircte

notamment sur la flegraveche littorale du Barachois (figure 37) Elle permet agrave un train de

passagers (le laquo Chaleurs raquo) ainsi quaux trains de marchandises de desservir Perceacute et Gaspeacute

car il ny a pas de voie ferreacutee sur la rive nord Selon Shaw et al (1998) ce tronccedilon est

menaceacute par la submersion et aussi par la migration de la flegraveche Les auteurs classifient ce

tronccedilon comme eacutetant tregraves sensible agrave la hausse du niveau marin relatif (comme 3 des cocirctes

canadiennes Shaw et al 1998)

Figure 37 La voie ferreacutee sur la flegraveche du Barachois un enjeu majeur

bull Infrastructures reacutesidentielles

Les zones reacutesidentielles occupent 8 des cocirctes (figure 36) mais elles sont eacutegalement tregraves

souvent preacutesentes immeacutediatement en arriegravere de la route 132 dans les secteurs ougrave celle-ci

longe le littoral En 200 1 421 bacirctiments se situaient agrave moins de 100 megravetres de la ligne de

rivage (tableau 312) Si Jon regarde quels sont les types de cocirctes qui semblent les plus

78

attractifs on remarque quil y a pregraves de 4 fois plus de bacirctiments en bordure des cocirctes agrave

terrasses de plage que des falaises rocheuses (en fonction de la longueur) (tableau 312) Les

noyaux villageois sont principalement installeacutes dans les zones les plus accessibles cest-agraveshy

dire les terrasses de plage car ils proviennent historiquement danciennes installations de

pecircche Cependant lon sait maintenant que ce sont les zones soumises aux plus forts risques

deacuterosion et de submersion

Tableau 312 Reacutepartition des bacirctiments agrave moins de 100 m du trait de cocircte selon le type de cocircte

Nombre de Longueur Bacirctiments par km bacirctiments de cocircte (km) de cocircte

Falaise 258 389 66 Terrasse de place 160 61 262

TOTAL 418 450 93

Le haut taux de deacuteveloppement (maisons et chalets) du littoral de la baie des Chaleurs fait

que la reacutegion va ecirctre affecteacutee par des probleacutematiques majeures agrave lavenir bien que

physiquement la cocircte ne soit seulement consideacutereacutee que modeacutereacutement sensible agrave la hausse du

ni veau mari n (Shaw et al 1998) La municipaliteacute de Perceacute sinscrit elle aussi dans ce

contexte

bull Villeacutegiature

Les zones de villeacutegiatures sont occupeacutees par des chalets ou des reacutesidences secondaires Elles

occupent seulement 2 des cocirctes agrave Perceacute puisque les touristes logent plutocirct dans les

nombreux hocirctels et motels

bull Activiteacutes reacutecreacuteatives

Plusieurs activiteacutes reacutecreacuteatives sont pratiqueacutees le long de la cocircte de Perceacute (carte 38) On

compte notamment la cueillette de mollusques (myes coques) la deacutetente sur les plages la

baignade la randonneacutee peacutedestre la randonneacutee cyclable la reacutecolte dagates et de jaspes Ces

activiteacutes sont pratiqueacutees aussi bien par la population locale que par les touristes de passage

() Cgt ~

vgt Saint-Georgesshy

00 ~ de-Mal baie

gtshyo ~

lt ~

(Il (gt

o ~

(Ti (Il (gt Pointeshy

~ Saint-Pierre

3 Cgt

2middot 3 (Il (gt

a (Il

Cgt Golfe Saint-Laurent (Il

03 o l

a (Il

(Il

5 (Il

--shyN o 8 ---shy Clp ltlEspOIr

PrCicircmenJf1F1

AclivltSUlllt-Ij)ltlGlllJll

A Bgnd l leo~y~~ oilOI AAcl ISanebull ~ an

bull

erf oIo1tlt dl P 1 11 C - dcl$ ~411fi7 ObbullbullolO ~ ~

0- ~~

~ Secteur de Perceacute

D bull Cap BlallC

Icircle Bonaventure

_ Rc([~ CJ1(j11 P S f1 (te j)Sp bullmiddot

III SOrtlllS tIl nit oS

Q bull 10 KIIl

1 1 1 1 -----1__----_--J 0 -l

80

bull Infrastructures eacuteconomiques

Les infrastructures eacuteconomiques comprennent les infrastructures lieacutees agrave lactiviteacute touristique

qui sont tregraves importantes pour la reacutegion Celles-ci sont souvent construites en bordure de

leau afin de profiter de lattrait que la vue peut exercer sur les touristes Ainsi sur le

territoire deacutetude 25 km de cocirctes sont occupeacutes par ces infrastructures agrave haute valeur

(tableau 313)

Tableau 313 Longueur des cocirctes occupeacutees par les infrastructures touristiques

Longueur Type dinfrastructure touristique m 00

Heacutebergements 1 629 628 Heacutebergement et commerce 85 33 Heacutebergement et restauration 93 36 Restauration 140 54 Camping 647 250

TOTAL 2595 100

bull Activiteacutes portuaires

Les 3 ports du secteur (LAnse-agrave-Beaufils Perceacute et Belle-Anse) sont non seulement la base

de leacuteconomie des pecircches du secteur mais aussi celle des activiteacutes touristiques Ces

infrastructures sont donc importantes pour la municipaliteacute

bull Infrastructures patrimoniales

Dapregraves lOffice queacutebeacutecois de la langue franccedilaise (2008) le patrimoine et plus

particuliegraverement le patrimoine historique fait reacutefeacuterence laquo agrave lensemble des richesses dordre

culturel appartenant agrave une communauteacute et transmissibles dune geacuteneacuteration agrave une autre raquo Dans

la zone deacutetude cela comprend principalement des sites domestiques et des sites maritimes

(Rioux-Pin 2008) Certains sont classeacutes et dautres non Parmi les sites maritimes on

retrouve par exemple les entrepocircts de la compagnie de pecircche Robin servant de postes

daccueil pour le parc de la Sepaq ou le phare du Cap Blanc Les sites domestiques quant agrave

eux sont des exemples de maisons historiques qui ont pu ecirctre preacuteserveacutes jusquagrave nos jours

81

Deux sites cocirctiers sont classeacutes dans le Reacutepertoire des lieux patrimoniaux du Canada

(2009) agrave savoir la Villa Frederick James et la Maison Briard dans le centre du village de

Perceacute (figure 38) Ce reacutepertoire inventorie eacutegalement lensemble de Jarrondissement naturel

de Perceacute pour son inteacuterecirct historique important Linventaire reacutealiseacute par Pichat et Patsy (1998)

dans le cadre du Plan directeur du patrimoine de la Gaspeacutesie comprend les deux maisons

preacuteceacutedemment classeacutees mais y ajoute eacutegalement la Reacutesidence Plourde (Anse-agrave-Beaufils)

Toutes les infrastructures patrimoniales ne beacuteneacuteficient donc pas dune protection

Figure 38 Exemple de patrimoine domestique maison ancienne (village de Perceacute)

CHAPITRE IV

EacuteVOLUTION HISTORIQUE DES RISQUES COcircTIERS ET DE LOCCUPATION DU

TERRITOIRE EN LIEN AVEC SA GESTION

Afin de deacuteterminer en quoi lapplication de mesures de gestion de la zone cocirctiegravere a

pu influencer leacutevolution de loccupation des terres et les risques cocirctiers une eacutetude de

leacutevolution historique de loccupation du territoire a eacuteteacute effectueacutee Leacutetude sest inteacuteresseacutee

dabord au cadre bacircti puis aux surfaces non bacircties et finalement aux voies de

communication

Au deacutebut du 20egraveme siegravecle aucune regraveglementation nencadrait les constructions et la

deacutelivrance des permis de construction Au cours de la i-e moitieacute du siegravecle des lois ont eacuteteacute

voteacutees et progressivement appliqueacutees afin dharmoniser les usages et de limiter les risques

pour les populations Les objectifs de ce chapitre sont donc (a) didentifier les modifications

de loccupation des terres et les divers eacuteleacutements qui en sont la source (b) de cerner quels ont

eacuteteacute les effets de la mise en place de lois de gestion des constructions par les MRC et les

municipaliteacutes et enfin Cc) danalyser leacutevolution des risques cocirctiers pour le territoire

83

41 Eacutevolution du cadre bacircti

Les objectifs concernant leacutevolution du cadre bacircti sont de deacuteterminer leacutevolution de

loccupation du sol dans la zone littorale et de voir limpact des politiques dameacutenagement de

la zone cocirctiegravere et plus particuliegraverement de la politique de protection des rives du littoral et

des plaines inondables de 1987 et du scheacutema dameacutenagement de 1989 sur lorganisation du

territoire et des risques cocirctiers Limpact que pourraient avoir dautres facteurs tels que

leacuteconomie ou le contexte historique sur cette eacutevolution sera eacutegalement consideacutereacute

41 J Eacutevolution geacuteneacuterale du nombre de bacirctiments dans la zone Littorale

En 2001 le nombre de bacirctiments dans la zone littorale de Perceacute (agrave moins de J km de

la 1igne de rivage) eacutetait de 1 328 Il a subi une hausse entre 1934 et 1963 puis une baisse

jusquen 1980 puis une nouvelle hausse jusquagrave nos jours Le nombre de bacirctiments na

toutefois pas atteint le niveau de 1963 (figure 41) La diffeacuterence entre le deacutenombrement des

recensements de Statistique Canada et celui obtenu par photo-interpreacutetation est due agrave la

diffeacuterence de territoire couvert (toute la municipaliteacute versus la seule zone littorale) Mais les

tendances deacutevolution du nombre de bacirctiments sont similairement agrave la hausse depuis les

anneacutees 80 (par photo-interpreacutetation ou avec les recensements de Statistique Canada) Entre

198081 et 200 l le nombre de bacirctiments a augmenteacute entre 13 et 14 (respectivement par

photo-interpreacutetation et dapregraves les recensements)

84

1800

1600

1425 1430

1400 1328

1200

1000

800 l-shy --J

1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

( Recensements ~~ Photointerpreacutetation

Figure 41 Nombre de bacirctiments obtenu par photo-interpreacutetation et nombre de logements priveacutes occupeacutes dapregraves les recensements

Cette hausse contraste cependant avec la tendance agrave la baisse de la population de la

municipaliteacute qui a perdu 29 de sa population entre 198 J et 2006 (figure 42)

6 CXXl -----------------------------shy

5100 4EŒJ

5CXXl 4686

4028 3993 4CXXl

3614 3419

3CXXlshy

2 CXXl 1 43) 1410 1 BX) 1 400 1 53)

1 middot1~65~-~1~~~~~bullbull=--bullbull~--bullbull---bullbull--- 1 CXXl

OL---------------------------J 1970 1975 1000 1005 1rogt 1005 2005 2010

Pcpulation ---+- LqpTents prieacutes occLpeacutes

source des donneacutees Recensement Canada 2006

Figure 42 Eacutevolution de la population et du nombre de logements priveacutes occupeacutes agrave Perceacute

85

Bien que la cocircte soit principalement constitueacutee de falaises rocheuses les terrasses de

plage accueillent plus de 47 fois plus de population par kilomegravetre de cocircte (figure 43)

Cependant on constate que le nombre de bacirctiments proches des falaises a eacuteteacute multiplieacute par 2

depuis 1934

16

14

~ 12~

~ a 10

1 8

~

~ 6

~ ~ 4

~ 2 0

0 bull bull bull bull 0 bull bull 193gt 1940 1950 1900 1970 1900 1900 2OCO 2010

Terrasse ce page 3J m -0- Falaise 3J m -tr-- Terrasses ce page 15 m - Falaise 15 m

15 m bacirctiments entre 0 et 15 megravetre du trait de cocircte 30 m bacirctiments entre 0 et 30 m du trait de cocircte

Figure 43 Eacutevolution du nombre de bacirctiments par kilomegravetre de cocircte en fonction du type de cocircte

412 Nombre de bacirctiments agrave risque et normes de gestion de la cocircte

Deux cateacutegories dinfrastructures sont consideacutereacutees comme laquo agrave risqueraquo soit celles qui

sont situeacutees entre 0 et 15 megravetres de la ligne de rivage ainsi que celles situeacutees entre 0 et 30

megravetres Ces deux distances agrave la cocircte peuvent de maniegravere reacutealiste correspondre agrave 50 ans

deacuterosion dans le secteur de Perceacute En 2001 le nombre de bacirctiments agrave risque selon le

sceacutenario probable seacutetablissait en effet quelque part entre le nombre de bacirctiments agrave moins de

15 m et celui agrave moins de 30 m (figure 44) Le nombre de bacirctiments qui est agrave risque probable

deacuterosion se situe donc quelque part entre les deux marges selon la configuration et la

86

dynamique propre agrave chaque secteur Eacutetant donneacute quil nexiste pas de donneacutee de sceacutenario

probable pour les anneacutees anteacuterieures les deux marges (15 et 30 m) ont eacuteteacute consideacutereacutees

comme le meilleur moyen dobtenir une estimation fiable du nombre de bacirctiments agrave risque

deacuterosion pour notre analyse de leacutevolution historique des infrastructures agrave risque

Le nombre de bacirctiments agrave risque connaicirct une augmentation nette depuis les anneacutees

1980 soit une augmentation de 35 uniteacutes pour ceux situeacutes agrave moins de J5 megravetres de la ligne de

rivage et une hausse de 44 uniteacutes pour ceux situeacutes agrave moins de 30 megravetres (figure 44)

200 175

180 bull 160

ll c 140

ecirc 120+gt

~ Q) 100 98 0 ~ 80 -g ~ 60

40 42 40

43

66bull64

20 29

0

1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

_ agrave moins de 30 m de la ri-e agrave moins de 15 m bull SceacutenariOll probable deacuterosion pour 2050

Figure 44 Nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion selon leur distance agrave la cocircte

Au Queacutebec les eacuteleacutements de reacuteglementations reacutegissant les risques naturels sont entreacutes

en vigueur en 1979 avec la Loi sur lameacutenagement et lurbanisme (LAU) puis concernant

lameacutenagement des littoraux ont eacuteteacute compleacuteteacutes en 1987 par le biais de la Politique de

protection des rives du littoral et des plaines inondables dans le cadre de la Loi sur la qualiteacute

de lenvironnement (LQE) (figure 45) La Loi sur lameacutenagement et lurbanisme eacutevoque

cette compeacutetence dans son article 54 laquoLe scheacutema dameacutenagement et de deacuteveloppement

doit agrave leacutegard du territoire de la municipaliteacute reacutegionale de comteacute deacuteterminer toute zone ougrave

Joccupation du sol est soumise agrave des contraintes particuliegraveres pour des raisons de seacutecuriteacute

87

publique telle une zone dinondation deacuterosion de glissement de terrain ou dautre

cataclysme ou pour des raisons de protection environnementale des rives du littoral et des

plaines inondables raquo (LAU Section Il 54 1979) Puis la politique de protection des rives

du littoral et des plaines inondables ajoute quil est laquo interdit lutilisation des rives et du

littoral des lacs et des cours deau pour reacutealiser des constructions des ouvrages ou des

travaux raquo (MDDEP 2009) Dans la MRC du Rocher-Perceacute les recommandations de ces

deux lois ont eacuteteacute appliqueacutees en 1989 par la mise en place du scheacutema dameacutenagement La

MRC du Rocher-Perceacute utilise de maniegravere stricte les marges prescrites par la LQE lorsquil

sagit de deacuteterminer les zones agrave risque eacutetant donneacute quelle ne dispose pas de moyens

financiers ou techniques pour reacutealiser dautres eacutetudes de risque qui permettraient didentifier

toutes les zones soumises agrave des contraintes

r------------------------------------------------------------------------------

1

Reacutecapitulatifdes lois dameacutenagement 1

1

1979 Loi sur lameacutenagement et lurbanisme - Instauration des scheacutemas dameacutenagement (responsabiliteacute des MRC) - Identification des zones ougrave Joccupation du sol est soumise agrave des contraintes

1987 Loi sur la qualiteacute de lenvironnement Inclus la Politique de protection des rives des berges et des plaines inondables - Objectif principal protection environnementale de leacutecotone - Objectif secondaire assurer la seacutecuriteacute des personnes et des biens

t

- Bandes de 10 ou 15 megravetres agrave compter de la limite des hautes eaux t

1 t t t

Modi fieacutee en 199 J 1996 2005 el 2008 t t 1 t

1989 Entreacutee en vigueur du 1er scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute 1 1 1 t 1 1 1(anciennement MRC de Pabok)

11 1 - Applique la LQE avec une marge variant de 10 agrave 15 m 1 1 1

1 1 1 1 1

1

- Reacutepond ainsi aux objectifs de la LA U en ce qui a trait aux zones soumises agrave contrainte 1

1 1 1 2001 Loi sur la seacutecuriteacute civile 1

t - Creacuteation des scheacutemas de seacutecuriteacute civile (responsabiliteacute des MRC) 1t _ -----------1

Figure 45 Reacutecapitulatif chronologique des lois dameacutenagement (Queacutebec)

Alors que ces deux lois (LAU et LQE) doivent permeltre de limiter les risques naturels pour

les populations du Queacutebec et plus particuliegraverement dans les zones littorales on peut constater

une hausse du nombre et du pourcentage de bacirctiments il risque en zone littorale depuis ces

anneacutees-lagrave (figures 44 et 46)

88

18

al J 0 rigt C

16

14

12

lt) ) lt -J

0gt 1shy0gt

w a -J

1shy00 0gt

co eumlE Q)

_Q) E ~ Q) u Cl)

Cf) co C

bullbull Q)

0gt E 00 co0gt _

CIl -0

$ 10 c ltgt ecirc 8 ~ -el 6 ~ 0

4

2

0 193) 1940 1950 1~ 1970 1œcJ 1900 2CXXl 2010

agrave moins de 30 m __-agrave moins de 15 m t selon le Sceacutenario probable

Figure 46 Eacutevolution de la proportion de bacirctiments agrave risque parmi ceux de la zone littorale

Lapplication de ces lois ne semble donc pas avoir permis de limiter ou de stabiliser

les constructions dans des secteurs probablement agrave risque agrave contrario elles ont mecircme

augmenteacute depuis Cette tendance agrave la hausse peut ecirctre lieacutee agrave la conjoncture qui favorise la

proximiteacute de leau pour des raisons de bien-ecirctre personnel (paysage activiteacutes littorales cadre

de vie) Mais cela soulegraveve un problegraveme de gouvernance puisque les lois qui ont eacuteteacute mises en

place au bon moment nont pas joueacute leur rocircle de protection de la population et des biens ni

du milieu naturel Alors mecircme que la hausse du nombre de bacirctiments dans la zone littorale

est seulement de 13 entre 1980 et 200 l le nombre de bacirctiments dans les 15 premiers

megravetres de la zone agrave risque augmente de 1333 (tableau 41) La tendance agrave la hausse est

donc plus forte lorsquon se rapproche du trait de cocircte

Tableau 41 Eacutevolution du nombre de bacirctiments proches du trait de cocircte

Distance des bacirctiments Evolution entre avec la cocircte 1980 et 2001 ()

entre 0 et 15 m + 1333 entre 0 et 30 m + 512

89

Dans le cadre de lapplication de la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement 716 de notre

zone deacutetude devrait posseacuteder une marge inconstructible dau moins 15 megravetres (annexe 4) Il

est donc possible de sinterroger sur lorigine des 21 nouveaux bacirctiments qui viennent

sajouter entre 1992 et 2001 aux 43 qui eacutetaient deacutejagrave agrave risque agrave moins de 15 megravetres de la ligne

de rivage (figure 44)

413 Eacutevolution du type de bacirctiments

La forte baisse agrave la fois de la proportion de bacirctiments agrave risque ainsi que de leur

nombre entre 1934 et 2001 peut paraicirctre surprenante Des analyses compleacutementaires des

types de bacirctiments ont donc eacuteteacute effectueacutees pour deux secteurs (village de Perceacute et Capshy

dEspoir) afin didentifier en plus du nombre la vocation et le type de bacirctiment (tableau 42

et 43)

Tableau 42 Type et vocation des bacirctiments pour le secteur de Cap-dEspoir

~

0 Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de

0shyC) bacirctiments secteur 30 m 15 m w 0 activiteacute lieacutee agrave la pecircche 5 3 1 0shyro uuml entrepocirctgrangehangar 27 8 6

ltt habitation 35 2 1 C) Dl ~ TOTAL 67 13 8

Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de

bacirctiments secteur 30 m 15m 0 0shy activiteacute lieacute agrave la pecircche - - -C)

w =0

entrepocirctgrangehangar 16 2 2 0shyCIl

habitation 48 7 2 0 chalet 2 2 1 rshy0 commerce 1 - -0 N halte routiegravere 1 1 1

TOTAL 68 12 6

90

Tableau 43 Utilisation des bacirctiments pour le secteur du village de Perceacute

Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de bacirctiments secteur 30m 15 m

00)

2 activiteacute lieacute agrave la pecircche 16 8 5 0)

0 0)

entrepocirctgrangehangar 18 3 2 0 habitation 100 10 4 0)

0gt ~ eacuteglise 1 - --gt phare 1 1 -ltt C) (j) r-

gros bacirctiment indeacutetermineacute 7 - -

petit bacirctiment indeacutetermineacute 17 8 6

TOTAL 160 30 17

Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de bacirctiments secteur 30m 15 m

activiteacute lieacute agrave la pecircche - - -

entrepocirctgrangehangar 9 - -

habitation 172 11 3

eacuteglise 1 - -

phare 1 1 -00)

2 commerce 24 1 1 0)

0 eacutecole 3 - -0)

0 0)

0gt

motelhotelheacutebergement campinq

101 30 15 ~ -gt site historique de pecircche 4 1 1

r-service public 7 - -

a a bar 2 1 -CI

restaurant 11 2 1

garage municipal 3 1 -

maison mobile 11 - -

autre 2 1 -

gros bacirctiment indeacutetermineacute - - -petit bacirctiment indeacutetermineacute 11 - -

TOTAL 362 49 21

91

Ces analyses reacutevegravelent une diffeacuterence notable dans les usages des bacirctiments En 1934

les bacirctiments cocirctiers comprennent plutocirct des reacutesidences ainsi quun grand nombre de

bacirctiments relieacutes agrave la pecircche ou des hangarsentrepocirctsgranges alors quaujourdhui ces

bacirctiments utilitaires agrave faible valeur et ces cabanes qui semblent veacutetustes ont complegravetement

disparu (Cap-dEspoir) (voir tableaux 42 et figure 47-A) Dans le village de Perceacute le mecircme

type de bacirctiments eacutetait preacutesent en 1934 mais en 2001 ils ont eux aussi disparu au profit dune

nouvelle classe de bacirctiments agrave savoir les eacutetablissements dheacutebergements pour touristes

(motel hocirctel camping) (voir tableaux 43 et figure 47-B) Ces derniers repreacutesentent

dailleurs 71 (agrave 15 m) et 64 (agrave 30 m) des bacirctiments agrave risque du secteur Les bacirctiments

actuels ont une valeur ajouteacutee plus importante que ceux des anneacutees 30 agrave cause des retombeacutees

eacuteconomiques quils procurent agrave la communauteacute Le type de construction a eacutevolueacute au cours du

20egraveme siegravecle Ils sont eacutegalement plus vulneacuterables aux risques cocirctiers notamment car les

habitations sont occupeacutees de maniegravere annuelle et non plus seulement durant la peacuteriode

estivale Ainsi comme les coucircts des bacirctiments et leur vulneacuterabiliteacute ne sont plus les mecircmes en

2001 par rapport agrave ce quils eacutetaient en 1934 les risques inheacuterents sont eacutegalement diffeacuterents

92

A - Cap-dEspoir 1934 2001

Activiteacutes lieacutees Halte routiegravere agrave la pecircche 17

13

17 Chalet

3374 HabitationEntrepocircUgrangehangar

B - Village de Perceacute 1934 2001 Petits Site historique de pecircche

Activiteacutes lieacutees bacirctiments 5 - shy

agrave la pecircche35 Restaurant ~4

29 5 5

o o 3 3 CD ()

12 CD

EntrepocircU grange 71

24 hangar MotelHocirctel Habitation HeacutebergemenUCamping

Figure 47 Type de bacirctiments agrave moins de 15 m du trait de cocircte

La baisse dans le nombre de bacirctiments agrave risque cocirctier ressentie principalement entre

1934 et 1963 puis plus faiblement entre 1963 et 1981 correspond donc probablement au

deacutemantegravelement des anciens types de bacirctiments La hausse qui suit viendrait de la construction

du nouveau type de bacirctiments tels que les eacutetablissements dheacutebergements touristiques les

commerces ou les restaurants Le laquocreuxraquo correspondrait ainsi agrave la transition entre deux

types dactiviteacutes Ces variations correspondent agrave leacutevolution historique des activiteacutes en

Gaspeacutesie soit une eacuteconomie baseacutee principalement sur la pecircche jusquau milieu du siegravecle puis

une baisse de lactiviteacute eacuteconomique dans les anneacutees 80 lors de la transition dactiviteacutes et

93

enfin depuis le milieu des anneacutees 80 une reprise de lactiviteacute eacuteconomique gracircce au

deacuteveloppement important du tourisme En 1930 plus de 75 des familles de Perceacute

pratiquent la pecircche (Blanchard 1935) alors quen 2001 lensemble du secteur primaire

nemploie plus que 192 des actifs (Recensement Canada 2006)

4 J4 Exemple du Barachois

Lexemple de loccupation humaine sur le Barachois de la Malbaie (carte 41) est

inteacuteressant en ce qui concerne les constructions situeacutees proches de la ligne de rivage et donc

dans la zone agrave risque deacuterosion et de submersion

Barachois

Flegraveche littorale

Cap-dEspoir Perceacute

a 2 000 4 000 8 000 megravelre__==JI Fond de ca1e bltlw de dCfl1t-fls 1000000lptUQUeS CtJ Ou~bec ar 1 20 OOD DlrwlHS LDGlCZ UIIMlrSllfl du QudbK a RUTlcvslll

Carte 41 Localisation du Barachois de la Malbaie (Perceacute)

Les photographies de 1934 nous permettent didentifier 34 bacirctiments sur la flegraveche

littorale (figure 48) Tous sont situeacutes agrave moins de 30 megravetres de la ligne rivage (inteacuterieure ou

exteacuterieure du Barachois) Ces constructions reacutesultant toutes dun mode de vie traditionnel lieacute

agrave la pecircche (Desjardins et al 1999) se situent tregraves pregraves de la rive et mecircme sur la ligne de

rivage ou sur la plage pour certaines dentre elles Leur nombre important en 1934 a connu

94

une baisse drastique jusquen 1963 (figure 48 et 49) Agrave partir de ce moment la flegraveche

littorale de Barachois na plus abriteacute aucune construction

40

35 34

30

25

20

15

10

5

0 o o 0 o o

1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

______ agrave moins de 30 m de la rie agrave moins de 15 m

Figure 48 Nombre de bacirctiments agrave risque sur la flegraveche littorale

Ligne de rivage en 2001 250 500--==---- meacutetres

N

t Figure 49 Bacirctiments preacutesents sur lextreacutemiteacute nord de la flegraveche littorale

95

Il est donc possible de se demander si les risques pouvaient ecirctre consideacutereacutes comme

importants en 1934 sachant quil sagissait de constructions en bois souvent deacuteplaccedilables et

sur pilotis comme en attestent les figures 410 et 411 La nature mecircme de ces constructions agrave

savoir des habitations temporaires et des hangars en lien avec la pecircche neacutecessitait leur

construction si proche de la ligne de rivage Le risque eacutetait cependant minimiseacute agrave cause de la

relative faible valeur des bacirctiments leur deacuteplacement aiseacute le type de construction (sur pilotis

habitation seulement agrave leacutetage supeacuterieur) et labsence de reacuteseaux deau et deacutelectriciteacute Ainsi

les bacirctiments de 1934 semblaient mieux adapteacutes agrave la dynamique cocirctiegravere notamment pour le

risque de submersion que les bacirctiments actuels que lon retrouve souvent sur les flegraveches

littorales de la Gaspeacutesie

Figure 410 Poste de pecircche de Barachois vers 1935

96

Figure 411 Vue sur la flegraveche de Barachois (deacutebut du 20egravelle sciegravecle)

415 Origine des risques cocirctiers

Laugmentation du nombre de bacirctiments agrave risque ne reacutesulte que tregraves paltiellement du

deacuteplacement de la ligne de rivage par eacuterosion En effet parmi les bacirctiments agrave risque en 2001

seulement 87 le sont devenus agrave cause dun rapprochement de la ligne de rivage par

eacuterosion (tableau 44 et figure 412) Lorigine du risque en 2001 est principalement quils

eacutetaient deacutejagrave agrave risque en 1980 (pour 504 dentre eux) ou que ce sont de nouvelles

constructions (409 ) La reacutepartition de Jorigine du risque deacuterosion reste la mecircme quel que

soit le type de cocircte (figure 411)

Tableau 44 Bacirctiments agrave risque en 2001 en fonction de lorigine du risque

Total A risque en

1980 Eacuterosion

Nouvelle construction

N 127 64 11 52 100 504 87 409

97

90

80

70

60

50

40

30

20

10

o Tout twe de cocircte Terrasse de plage Falaise

bull Agrave risque en 1980 Eacuterosion D Noueurolle construction

Figure 412 Origine du risque des bacircti ments de 2001 en fonction du type de cocircte

Les bacirctiments nouvellement agrave risque en 2001 par rapport agrave 1980 sont agrave plus de 82 de

nouvelles constructions (tableau 45 et figure 413) Ceci signifie que bien que des lois eacutetaient

progressivement mises en place de nouvelles constructions ont tout de mecircme eacuteteacute reacutealiseacutees

Celles-ci font deacutesormais partie des constructions potentiellement agrave risque agrave Perceacute

Tableau 45 Origine du risque deacuterosion pour les bacirctiments nouvellement agrave risque (1980-2001)

N

Total 63 100

Erosion 11

175

Nouvelle construction 52

825

98

Eacuterosion 17

83

Nouvelle construction

Figure 413 Causes de la hausse du risque pour les bacirctiments

Ainsi si lon ne tient plus compte des bacirctiments destineacutes speacutecifiquement agrave se trouver

pregraves de leau et adapteacutes agrave leur localisation (cest-agrave-dire ceux de la flegraveche du Barachois) le

nombre de bacirctiments agrave risque en 1934 est infeacuterieur agrave celui de 2001 (120 vs 127)

(figure 414) De plus le changement de vocation dans les bacirctiments (de temporaire agrave

permanent de hangar agrave hocirctel) a sucircrement entraicircneacute une hausse de la valeur des biens qui sont

agrave risque La prise en compte du type de bacirctiment dans lanalyse du risque est donc tregraves

importante afin deacutevaluer la vulneacuterabiliteacute que subissent les communauteacutes cocirctiegraveres ainsi que

son eacutevolution historique Les lois relatives agrave lameacutenagement et leur mise en application

progressive ne semblent donc pas avoir dimpact surtout comparativement agrave la volonteacute de

deacutevelopper le secteur eacuteconomique du tourisme sur le bord du littoral

bull bull

99

140

127 120

120 120------- 108 100 ll c

ecirc 80jl 66til0 6ID 600 6341~ 60 ecirc 40

38

0 bull37 20 bull 27

c

0 ---- shy

1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

-- agrave 30m de la rie bull agrave 15m de la rie --s- SP

Figure 414 Eacutevolution du nombre de bacirctiments agrave risque excluant ceux de la flegraveche littorale de Barachois

Les reacutesultats obtenus agrave la suite de lanalyse de leacutevolution du cadre bacircti indiquent donc que

~ le nombre de bacirctiments agrave risque a connu une baisse jusquen 1980 puis une hausse

depuis linstauration des nouvelles lois dameacutenagement du territoire en 1979 1987

et 1989 na pas empecirccheacute cette hausse

~ concernant le type de bacirctiments dans les deux secteurs speacutecifiques il est possible de

constater un changement de vocation alors quen 1934 il sagissait principalement de

bacirctiments lieacutes agrave la pecircche et de hangars en 2001 il Y a plutocirct des commerces et des

bacirctiments agrave vocation touristique ainsi quune plus forte propol1ion dhabitations le

type de bacirctiment est important concernant leur vulneacuterabiliteacute et le niveau de risque

associeacute

~ les nouveaux bacirctiments agrave risque sont tregraves majoritairement de nouvelles constructions

et non des bacirctiments preacuteexistants qui se retrouvent aujourdhui trop pregraves de la cocircte du

fait du recul de la ligne de ri vage

Les impacts socio-eacuteconomiques dune mauvaise reacuteglementation ou encore de labsence

dapplication de la reacuteglementation en vigueur dans les zones cocirctiegraveres sont importants car les

bacirctiments littoraux sont les plus coucircteux et dusage diffeacuterent de ceux de la moyenne du

territoire

100

42 Eacutevolution des superficies non bacircties

Les objectifs de lanalyse concernant leacutevolution des supeJficies non bacircties sont

dobserver leacutevolution des surfaces dans la zone littorale quelles soient boiseacutees agricoles ou

en friche et dy deacuteceler le reflet de leacutevolution des conditions eacuteconomiques du secteur Dans

une perspective de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres les milieux non bacirctis ou naturels

peuvent favoriser la reacutesilience des systegravemes cocirctiers notamment en jouant le rocircle de zones

tampons lors des eacutevegravenements climatiques extrecircmes (Bernatchez et al 2008 a) Leur preacutesence

en zone littorale est donc primordiale et leur anthropisation aurait pour conseacutequence de

reacuteduire la reacutesilience cocirctiegravere aux changements climatiques appreacutehendeacutes et daugmenter le

niveau de risque dans les zones urbaniseacutees ou ameacutenageacutees adjacentes (Bernatchez et al

2008 a)

42 Superficies agricoles

Les superficies agricoles ont subi une baisse importante de 75 ou 800 ha depuis

1934 passant de 1 061 ha agrave 260 ha (figure 415)

1200

1001

1000

800 675

~ 600

~ I

400

260

200

o 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

Figure 415 Eacutevolution des superficies agricoles

101

Ce fait reflegravete un abandon de terres cultiveacutees depuis le deacutebut du siegravecle dans la reacutegion

Actuellement le secteur primaire dans son ensemble ne repreacutesente que moins de 20 des

actifs (Recensement Canada 2006) Au deacutebut du siegravecle une agriculture qui compleacutetait les

revenus des familles de pecirccheurs eacutetait pratiqueacutee Cependant les terres littorales de Perceacute ne

sont pas toujours dexcellente qualiteacute et ont le plus souvent des limitations agronomiques

telles quune faible fertiliteacute ou un relief inadapteacute (lRDA 2009) Ainsi avec leacutevolution et

lameacutelioration des conditions de vie cette agriculture moins rentable a eacuteteacute la premiegravere agrave ecirctre

abandonneacutee Cela a pu eacutegalement ecirctre amplifieacute par leacuteloignement Il est agrave noter que selon la

Loi sur la protection du territoire agricole agrave peine 1 de la bande cocirctiegravere est zoneacutee comme

ayant une affectation agricole (carte 42 et figure 416)

secteur agrave leacutetude

o Zonage municipal

Urbanise (reacutesidences et commerces)

Service public

Conservation

Agricole

Eau

carlogaphle recircariseacutee por Susan Orejza 2009o 1250 2500 50~egravetres SoUlCO dOs donneacutee MRC du Rochol-Porceacute

Carte 42 Occupation des terres preacutevue au scheacutema dameacutenagement

102

Agricole 1

Autre 03 ~- 4 Rurale

Territoire 74

urbaniseacute 8

Figure 416 Affectations du sol dapregraves le scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute

(vis-agrave-vis de la surface de la zone cocirctiegravere)

422 Boiseacutes

Les surfaces boiseacutees de la zone Jittorale ont augmenteacute depuis 1934 passant de J 143

agrave 1 504 hectares gagnant ainsi 361 ha (figure 417) On peut supposer que les boiseacutes ont

repris de limportance agrave la su ite de labandon des moins bonnes tetTeS agricoles

423 Superficies en friche

Tout comme les surfaces boiseacutees les superficies en friche occupent plus de surface

en 2001 par rapport agrave 1934 en connaissant une augmentation de 395 ha (figure 417)

103

2500

2000

2059

bull 1 7Π-

bull 1504

~ 1500

1 n3shy 1203 1351

1328

~ 1000 143

554 500

--------~ 1

159 o 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

__ Boiseacutes et hiches -ltgt-- Superficies boiseacutees Superficies en Friches

Figure 417 Eacutevolution des superficies non bacircties dans la zone littorale (Perceacute)

424 Synthegravese de leacutevolution des supeifuies non bacircties

Au total les superficies non bacircties (boiseacutees en friche et agricoles) ont perdu 451 ha

entre 1934 et 2001 (figure 418) Cette surface est donc maintenant urbaniseacutee ce qui

saccorde avec laugmentation du lineacuteaire routier ainsi que du nombre de bacirctiments qui ont

eacuteteacute mesureacutes Les surfaces de friche et boiseacutees prenant la place des terres preacuteceacutedemment

agricoles (annexe 5)

104

100 ~ ~ (l)

ecirc 75

321 317 334

~

~ ~ 50 374

489l 591~

c 0 25+=gt

~

~ a 1934 1975 2001

bull Pgrioole D Friches et boiseacutes D Urbain

Figure 418 Eacutevolution de loccupation de la superficie littorale (en )

43 Eacutevolution des voies de communication

Les objectifs concernant les voies de communication sont de cartographier

leacutevolution des traceacutes des routes et des voies ferreacutees sur le territoire cocirctier de recenser le

deacuteplacement de certains tronccedilons effectueacute par le ministegravere des Transports du Queacutebec (MTQ)

ainsi que les raisons de ces deacuteplacements destimer de quelle maniegravere les connaissances

scientifiques et traditionnelles ainsi que des lois dameacutenagements ont influeacute sur ces choix et

enfin deacutetablir un eacutetat actuel des risques menaccedilant les voies de communication pour la zone

cocirctiegravere de Perceacute

Les voies de communication gaspeacutesiennes suivent principalement les implantations

humaines et longent donc la cocircte (figure 419) La route nationale qui relie les villages cocirctiers

gaspeacutesiens est la route 132 Le village de Perceacute a eacuteteacute relieacute au reste du reacuteseau routier provincial

19egravemc en 1928 (Mongrain 2006) quant agrave la voie ferreacutee elle a eacuteteacute termineacutee au milieu du

siegravecle

105

Cf)B - Voie ferreacutee Q)

~ LL

Figure 419 Voies de communication proches du littoral agrave Perceacute

Il Ya eu de nouvelles constructions de routes dans les anneacutees 70 notamment la route

132 qui a eacuteteacute refaite ce qui a fait augmenter Je nombre de kilomegravetres de routes dans le secteur

deacutetude (figure 420) Ensuite par labandon ou la destruction danciens tronccedilons la longueur

totale des voies de communication a diminueacute Cependant il est agrave noter que localement les

anciens tronccedilons de routes ont pu ecirctre releacutegueacutes au rang de routes municipales Enfin de

nouvelles constructions ont fait augmenter la longueur totale de voies de communication

entre 1934 et 2001 La longueur des voies ferreacutees a quant agrave elle agrave peine eacutevolueacute depuis 1934

passant de 169 agrave 17 kilomegravetres

106

100

00

00 709 720

~ 70

0 705 0

~ 60 679

~

~ 50 0

516 0 shy

40 J Q) J 3) al C

S 20

10 bull169 bull169 bull169 bull170 bull170 -170

0

1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

-(gt FbJtes bull Voie ferreacutee

Figure 420 Eacutevolution de la longueur totale des voies de communication (routes et voie ferreacutee) en zone littorale de Perceacute

43 J Voies de communication agrave risque

En 1934 pregraves de 103 km de voies de communication se trouvaient dans une zone agrave

risque deacuterosion alors quen 2001 ce sont plutocirct 148 km qui sont agrave risque soit une hausse de

plus de 40 (figure 421 et tableau 46)

Tableau 46 Longueurs de voies agrave risque deacuterosion agrave Perceacute (1934-2001)

Longueur (km) agrave moins de Anneacutee 30m 15m 1934 1032 433 1963 1279 559 1975 1307 626 1980 1329 690 1992 1290 655 2001 1475 760

107

16

14

12

~ 10

~ crshyfi)

1

middotCIl

icirc S

6

4 bull - bull bull bull bull

2

0 x -x

xshy1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

Oies agrave moins de 30 m du trait de rote _ oies agrave moins de 15 m

bull Oies abandonneacutees agrave moins de 30 m x Oies abandonneacutees agrave moins de 15 m

Figure 421 Eacutevolution des longueurs des voies de communication agrave risque en fonction de la distance agrave la cocircte

Alors que la tendance geacuteneacuterale est agrave la hausse entre 1980 et 1992 il est possible de

constater une baisse dans la longueur de voies de communication situeacutees dans des secteurs agrave

risque deacuterosion (figure 421) Cela reflegravete le fait que des deacuteplacements de tronccedilons de routes

et de voies ferreacutees ont eacuteteacute effectueacutes agrave cette eacutepoque par le MTQ et par le proprieacutetaire de la voie

ferreacutee Agrave partir de 1980 on constate en effet par photo-interpreacutetation lexistence de plus de

1 km de voies de communication abandonneacutees reacutesultant de ces deacuteplacements Les voies

abandonneacutees disparaitront du deacutecompte du fait de leur reacuteinteacutegration progressive agrave la nature

qui les masque Agrave partir de 1992 Ia longueur de voies agrave risque a de nouveau augmenteacute

jusquagrave atteindre plus de 14 km en 2001 (annexe 6)

Deux raisons peuvent ecirctre avanceacutees relativement agrave laugmentation de la longueur des voies

de communication agrave risque

j- rapprochement des voies avec la ligne de rivage agrave cause de leacuterosion

j- constructions ou deacuteplacements de voies de communication effectueacutes trop proches de la

ligne de rivage

108

432 Deacuteplacements de voies de communication

La raison des deacuteplacements nest pas toujours la preacutesence deacuterosion en bordure de la

route En effet la raison principale a eacuteteacute la lineacutearisation du traceacute agrave des fins de seacutecuriteacute (pour la

vitesse) Agrave leacutepoque ougrave les travaux ont eacuteteacute effectueacutes la probleacutematique de Jeacuterosion neacutetait

encore que peu connue les concepteurs sattardaient ainsi plutocirct agrave la conception technique et

agrave la geacuteomeacutetrie des routes (B Laflamme ancien employeacute du MTQ comm pers) La

localisation des tronccedilons deacuteplaceacutes ainsi que les motifs des deacuteplacements se retrouvent sur la

carte 43

ND segment 1Raison du d~placcn-clll

Risquc dagraveosion 2 Lineacutearisalioll du lraccedil0 Non

(J 3 Lill~arisa(ioll dll lrace NOIl Pgt 1

CD jgt

w

4 Lill~arisation dll lrace Non N Lil1~ilri~aliollM 5 Oui- (ct eacuterosion pClIt-ecirctre) Q)

Non

L a

=gt 6 Iineacutearisation dll (raceacute Non 0c 7 Lill~arisalioTl du traceacute Non

()

eshyen

S Iineacutearisation du trace Oui 9 Lineacutearisation du trd~eacute Olli (IUgraveOm)

Non OIlIcirc(200m)

Pgt c 10 Iineacutearisation ct eacuterosion Oui Olli a l 11 Lincarisalion dll tmec Non No Il 0shy(1) en Risque deacuterosion localcmcllt 215m Non a l

0() a l en 0shy(1)

2 Pgt () (1) en 0shy(1) en lt a (1) en 0shy(1)

()

a 3 3 c l

o Modification des voies de communication Pgt c a date de la voie l

ancienne 1934 o 7501 500 3000 4500 6000 _ _ m

- nouvelle 2001 Fano de carte orlhophotographl~ au 40 000

Car10graphle Susan DreJza 2009 o 0

110

Plusieurs tronccedilons de voies de communication ont eacuteteacute deacuteplaceacutes depuis 1934 et il est

inteacuteressant de sattarder sur le cas de certains dentre eux

A) Deacuteplacement de la voie ferreacutee entre 1975 et 1980 pour un tronccedilon de 13 km (carte 44)

La raison invoqueacutee est leacuterosion littorale Le deacuteplacement a eacuteteacute fait agrave plus de 100 megravetres agrave

linteacuterieur des terres ce qui fait quactuellement la voie nest plus agrave risque dans ce secteur

Aujourdhui le coucirct meacutedian dun megravetre de voie est de 3 no $ (o Demers comm pers) ce

qui deacutenote quun investissement tregraves important a eacuteteacute effectueacute pour ces travaux

rrfE1shy ~62~ 125 250 375

F l=ofgtJOr Ih UlmllplIOImiddotII_ i 1 Ul

middotllogloeI~ $u$~DI~ ~~

Carte 44 Localisation du tronccedilon deacuteplaceacute de la voie ferreacutee

Le seul tronccedilon de voie ferreacutee qui est toujours agrave risque actuellement est celui situeacute sur

la flegraveche du Barachois car du fait de la faible largeur de la flegraveche littorale la voie ferreacutee se

retrouve tregraves pregraves de la ligne de rivage sur tout son parcours (carte 45) Une longueur de

57 km est agrave risque en 200 J mais en reacutealiteacute la voie ferreacutee est menaceacutee sur une longueur bien

111

plus grande Eacutetant donneacute la configuration du site un simple retrait nest pas possible car si la

flegraveche se perce en un point cest toute la voie ferreacutee et sa localisation qui est remise en cause

Si un deacuteplacement devait ecirctre effectueacute une nouvelle configuration passant par larriegravere-cocircte

devrait ecirctre envisageacutee Actuellement et depuis 1963 la flegraveche littorale est complegravetement

artificialiseacutee afin de proteacuteger le chemin de fer et eacuteviter un deacuteplacement

- agrave moins de 15 megravetres

- agrave moins de 30 megravetres

N

+0 375 7S~ 1 500 2250 3 COO

- Fond de carte orthophotographies au 1 4000 Canogrugravephle Slls-an OrejZa 2009

Carte 45 Voie ferreacutee agrave risque actuellement

Lors de la construction de la voie ferreacutee cette implantation limitait le nombre de

ponts agrave construire (plusieurs riviegraveres se trouvent dans larriegravere-pays) et diminuait ainsi les

coucircts et les difficulteacutes (moins de valleacutees agrave franchir de ponts agrave construire terrain plat )

Leacutevolution cocirctiegravere des flegraveches littorales de sable et leur grand dynamisme (Paskoff 2003)

nont pas eacuteteacute pris en compte agrave leacutepoque de la construction de la voie ferreacutee ougrave la faciliteacute de

reacutealisation et les coucircts primaient sur la dynamique cocirctiegravere de toute maniegravere inconnue

(O Demers comm pers)

112

B) Dans les anneacutees 60 la route 132 a eacuteteacute deacuteplaceacutee agrave cause de leacuterosion dans deux secteurs de

la municipaliteacute (Laflamme comm pers) Ceci sur des longueurs de 543 et 392 megravetres

(respectivement tronccedilon nO 1 et 10 sur la carte 43) Malgreacute cela ces deux tronccedilons sont de

nouveau agrave risque actuellement (carte 46 47 et figure 422) Ceci peut sexpliquer par une

distance de deacuteplacement trop faible (8 agrave 15 megravetres de recul seulement) compte tenu des taux

deacuterosion observeacutes Cela deacutenote un manque de planification agrave moyen et agrave long terme ainsi

quune lacune dans les connaissances des processus qui affectent la cocircte

Carte 46 Tronccedilon nO 10 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (pointe-Saint-Pierre)

113

Carte 47 Tronccedilon nO 1 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Cap-dEspoir)

Figure 422 Photo du tronccedilon nO 1 route 132 agrave risque deacuterosion (Cap-dEspoir) Agrave gauche on distingue les vestiges de lancienne route

114

C) Dans le hameau de Belle-Anse Je tronccedilon ndeg 8 a eacuteteacute lineacuteariseacute Avant lintervention la

route 132 eacutetait agrave risque mais elle ne lest plus actuellement car lopeacuteration de lineacutearisation a

deacuteplaceacute ce tronccedilon plus loin de la ligne de rivage (carte 48 et figure 423) Cependant

lancienne voie a eacuteteacute transfeacutereacutee agrave la municipaliteacute et constitue maintenant une rue municipale

utiliseacutee par la population locale Cette derniegravere est agrave risque deacuterosion et de submersion Elle

est dailleurs suivie annuellement par le LDGIZC comme infrastructure agrave risque agrave cause de sa

localisation entre 4 et 10 m de la ligne de rivage (LDGIZC 2009) Actuellement les taux

deacuterosion sont de 042 rnan pour ce secteur de terrasse de plage (LDGIZC 2009) Le

deacuteplacement na donc pas reacutegleacute le problegraveme du risque deacuterosion pour ce tronccedilon

Modification des voies de communication

date de la vole

~ ancienne 1934

- nouvelle 2001

Carte 48 Tronccedilon ndeg 8 deacuteplacement de la route 132 lancien tronccedilon devient une route municipale (Belle-Anse)

115

Figure 423 Photo du tronccedilon nO 8 route agrave risque deacuterosion et de submersion

Agrave lextrecircme gauche la route 132 suite au reacutealignement en bas lancienne route 132 devenue la route municipale agrave droite la plage de Belle-Anse

433 Synthegravese de leacutevolution des voies de communication

Le niveau de rIsque des vOies de communication a augmenteacute depuis 1934

(figure 424) pour les voies agrave risque important (cest-agrave-dire agrave moins de 15 megravetres de la ligne

de ri vage) le pourcentage est passeacute de 63 agrave 85 entre 1934 et 2001 La proportion de voies

agrave risque agrave moins de 30 megravetres a elle connu une diminution entre 1963 et 1992

principalement agrave la suite de certains deacuteplacements de la voie ferreacutee mais on constate de

nouveau une augmentation depuis 1993 (figure 424) La proportion de voies de

communication agrave risque selon Je sceacutenario probable deacuterosion est laquo seulementraquo de 69 soil

61 km (figure 424) Ce chiffre est infeacuterieur agrave ceux que nous obtenons selon nos marges de

15 ou 30 megravetres Ceci sexplique par le fait que la voie ferreacutee (plus de 5 km) qui se trouve

sur la flegraveche littorale nest presque pas agrave risque deacuterosion dans le sceacutenario probable

deacuterosion La flegraveche littorale eacutetant presque totalement enrocheacutee la ligne de rivage y est

relativement fixe et le sceacutenario probable tient compte des infrastructures anthropiques

pouvant fixer la cocircte si celles-ci eacutemanent dun organisme public (comme cest le cas ici) Si

116

on exclut la voie ferreacutee de lanalyse la longueur de voies de communication agrave moins de

15 megravetres du trait de cocircte est de 24 km alors que celle agrave risque selon le sceacutenario probable est

de 38 km soit 16 fois plus

20Ocirc ~ Q) 18J

~_~173 166gshyc 16 -CIl

5 14 J

~ c 12

ecirc 10 8 81 85 Q) 0

~

8 ~__----77551---~r7163

75 J 69 ~ 6

Q) 0 4 c 0 1 2

l 0 193) 1940 1950 1900 1970 1900 2010

-+- agrave risque 3)n agrave risque 15m agrave risque SP

Figure 424 Eacutevolution de la proportion de voies de communication agrave risque

Il est important de noter que la majoriteacute des constructions de voies de communication

datent davant linstauration des diffeacuterentes lois dameacutenagement Leur construction agrave

proximiteacute du trait de cocircte neacutetait pas consideacutereacutee agrave cette eacutepoque comme probleacutematique par le

ministegravere du transport et les eacutelus locaux car ils neacutetaient pas au fait de la probleacutematique

deacuterosion et des processus impliqueacutes Les lois encadrant lameacutenagement dans les zones agrave

risque et les zones cocirctiegraveres ne semblent ainsi pas avoir dinfluence sur leacutetablissement des

nouvelles voies de communication En theacuteorie les ministegraveres sont tenus de respecter les lois

et regraveglements de zonages eacutetablis par les MRC et les municipaliteacutes Cependant il aITive que ce

ne soit pas le cas surtout si ces regravegles ne sont pas comprises ou accepteacutees et que la

probleacutematique (telle que leacuterosion) nest pas reconnue comme cela a longtemps eacuteteacute le cas par

le passeacute en ce qui a trait agrave leacuterosion (Dugas comm pers) Une peacuteriode de latence entre

) instauration des lois et leur application a ainsi pu exister De plus les constructions de

117

routes ou leur protection peuvent ecirctre mises en place par des deacutecrets ministeacuteriels notamment

en cas de situation de risque urgent ce qui permet de ne pas suivre les scheacutemas

dameacutenagements locaux ou certaines lois

En conclusion de cette analyse de leacutevolution des voies de communication pour le secteur

littoral de Perceacute il est possible de dire que

~ il Ya en 2001 une plus grande longueur de voies de communication situeacutees dans des

zones agrave risque probable deacuterosion quil nyen avait au deacutebut du siegravecle

~ dans certains cas Jes deacuteplacements de tronccedilons de routes ont conduit agrave un

rapprochement du traceacute vis-agrave-vis dune cocircte active eacutetant donneacute que la raisons des

travaux na que rarement eacuteteacute leacuterosion mais plutocirct la lineacutearisation du traceacute

~ deux tronccedilons de route 132 totalisant une longueur de 342 et 543 m qui ont eacuteteacute

deacuteplaceacutes pour un risque deacuterosion sont de nouveau menaceacutes en 200 J la distance agrave

laquelle ils ont eacuteteacute reculeacute nayant pas eacuteteacute suffisante

~ pregraves de 17 des voies sont potentieHement agrave risque deacuterosion en 2001 ce qui est

presque le pourcentage le plus important historiquement Les eacutetudes reacutecentes se

doivent donc de contribuer agrave renverser cette tendance par la diffusion de meilleures

connaissances et reacuteglementations

118

44 Discussion sur leacutevolution des risques

Il peut paraitre surprenant de constater que les lois qui ont eacuteteacute implanteacutees pour geacuterer

la zone cocirctiegravere au Queacutebec nont pas permis de limiter la hausse des risques dans le secteur

de Perceacute Cette hausse du nombre de bacirctiments agrave risque cocirctier malgreacute la mise en place de

lois deacutecoule de plusieurs causes qui ont probablement conduit la population ou les instances

municipales agrave ne pas tenir compte des regraveglements lors des deacuteveloppements immobiliers

A) Depuis le milieu des anneacutees 70 les mesures de protection des cocirctes se sont multiplieacutees

(Friesinger 2009) Chez les habitants de la zone cocirctiegravere cela pourrait avoir creacuteeacute un faux

sentiment de seacutecuriteacute et [impression davoir reacuteussi agrave controcircler le pheacutenomegravene de leacuterosion

cocirctiegravere Ceci a pu conduire agrave une plus grande teacutemeacuteriteacute dans la localisation des bacirctiments dougrave

la hausse des constructions littorales malgreacute Jencadrement leacutegislatif Morneau el al (2001)

ont eux aussi remarqueacute une hausse des constructions en bordure du littoral gaspeacutesien depuis

1970 Dapregraves eux cela reacutesulte dun engouement accru pour la zone cocirctiegravere ducirc au

deacuteveloppement du tourisme et de la disponibiliteacute des meacutethodes de protection des berges Ces

derniegraveres donnent en effet un faux sentiment de seacutecuriteacute aux proprieacutetaires cocirctiers (Morneau

el al 2001) Ce pheacutenomegravene a aussi eacuteteacute constateacute le long des falaises de craie du nord de la

France ougrave lameacutenagement Je long de la cocircte a creacuteeacute une illusion de seacutecuriteacute qui a conduit agrave des

comportements agrave risque (Mclnnes 2006) En Hollande Winckel el al (2008) constatent eux

aussi que la multiplication des mesures de protection ces derniegraveres anneacutees a

paradoxalement fait diminuer la conscience citoyenne et gouvernementale (paliers infeacuterieurs)

envers le risque que repreacutesente leacuterosion Au lieu decirctre vus comme une reacuteponse agrave une

intensification de la probleacutematique les ouvrages de protection semblent ecirctre vus comme un

moyen sucircr de controcircler Jenvironnement Les lois de gestion des risques deviennent alors

laquo inutilesraquo aux yeux des populations et sont plus aiseacutement contourneacutees Une trop grande

prise en charge publique ou par le biais dassurances afin de reacuteduire la vulneacuterabiliteacute pourrait

ainsi conduire agrave laugmenter en creacuteant des comportements laquo maladapteacutesraquo (Dolan et Walker

2004) Ainsi linformation et la conscientisation des proprieacutetaires vis-agrave-vis du risque

deacuterosion sont primordiales pour une bonne gestion de la zone cocirctiegravere (Winckel el al 2008)

et le reacutetablissement des faits scientifiques agrave propos des risques cocirctiers

119

B) Le manque de compreacutehension et dacceptation des regraveglements de gestion de la zone

cocirctiegravere par la population est eacutegalement un problegraveme souvent eacutevoqueacute par les scientifiques

(Roussel et al 2009 McInnes 2006 Dugas comm pers) Labsence de compreacutehension

dune loi augmente la probabiliteacute de la transgresser volontairement ou non Cest pourquoi

une plus grande diffusion de linformation faciliterait lacceptation des politiques publiques

de gestion des risques cocirctiers (Roussel et al 2009) Pour que les regraveglements soient efficaces

laquo la prise de conscience et leacuteducation du grand public sont consideacutereacutees comme les piliers

dune gestion durableraquo (McInnes 2006) La mise en place dune bande de protection agrave la

suite de la politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables na peutshy

ecirctre pas eacuteteacute consideacutereacutee par tous les acteurs du milieu comme eacutetant une bande de terrain

soumise agrave des geacuteorisques pour eux et leurs constructions Les gestionnaires nayant pas

encore connaissance des donneacutees sur les processus littoraux ni sur la position future de la

ligne de rivage nont possiblement pas pu informer la population adeacutequatement Cette

preacutediction de la position agrave venir de la ligne de rivage serait ainsi loutil principal dont les

gestionnaires auraient besoin (Pethick 2001) Une sensibilisation des populations est ainsi

primordiale car les impressions que les habitants ont de la cocircte ne sont pas toujours exactes

C) De plus un manque de savoir populaire pourrait eacutegalement avoir contribueacute agrave cette

augmentation des risques cocirctiers En 2001 le plus grand nombre de bacirctiments agrave risque est

situeacute sur les cocirctes agrave falaises rocheuses alors quen 1934 tregraves peu de constructions y eacutetaient

localiseacutees (tableau 47) ceci malgreacute le fait que les falaises repreacutesentent la majoriteacute des cocirctes

de Perceacute Les aleacuteas de ces secteurs de falaises jusqualors peu habiteacutes (moins de 7 bacirctiments

par kilomegravetre de cocircte contre plus de 26 pour les terrasses de plage) ne sont donc

probablement pas inteacutegreacutes au savoir populaire de la reacutegion Nayant pas de culture commune

relatant les dangers potentiels des falaises pour les constructions la prudence a donc

probablement eacuteteacute moins grande que dans le cas des terrasses de plage qui ont elles vu

baisser le nombre de bacirctiments agrave risque agrave leur proximiteacute (tableau 47) En effet le souvenir

des risques passeacutes est un eacuteleacutement important qui peut faire baisser la vulneacuterabiliteacute dune

population (Meur-Ferec et al 2008) Dans une certaine mesure les connaissances populaires

devraient donc ecirctre utiliseacutees pour augmenter lefficaciteacute de la gestion des cocirctes (Stewart

et al 2003)

120

Tableau 47 Nombre de bacirctiments agrave risque en fonction du type de cocircte (1934-2001)

Anneacutee falaise

30rn 15rn terrasse de plage 30rn 15rn

1934 37 12 83 48 1963 65 25 55 12 1975 69 28 39 10 1980 50 17 34 10 1992 68 30 36 11 2001 73 38 54 25

Certaines connaissances lieacutees agrave ladaptation aux aleacuteas cocirctiers semblent avoir eacuteteacute perdues au

cours du temps En effet les constructions preacutesentes en 1934 sur la flegraveche littorale eacutetaient

bien adapteacutees aux aleacuteas preacutesents dans ce secteur (submersion principalement) En 200 J on ne

retrouve plus de maisons sur pilotis et ce mecircme dans les secteurs subissant des eacutepisodes de

submersion Historiquement les terrasses de plage sont occupeacutees depuis longtemps par les

populations et sont donc connues comme eacutetant des zones soumises aux aleacuteas cocirctiers la

hausse des bacirctiments agrave risque pour ces secteurs depuis 1992 pourrait renforcer le postulat

dune perte des connaissances populaires concernant les risques naturels de ces secteurs

Cette hausse ne peut pas ecirctre le fait dune population nouvellement arriveacutee dans la reacutegion car

la municipaliteacute de Perceacute ne reccediloit que peu de migrants 88 des gens y habitaient il y a

5 ans et 94 il y a 1 an (Statistique Canada 2006) Ce manque de savoir populaire

concernant les risques naturels pourrait donc plutocirct provenir dune certaine deacuteconnexion visshy

agrave-vis de lenvironnement physique et de sa variabiliteacute naturelle au cours de ces derniegraveres

deacutecennies

D) Malgreacute la mauvaise compreacutehension de la dynamique littorale et le manque dinformation

qui ont accompagneacute la mise en place des regraveglements il ne faut pas oublier que si la

reacuteglementation avait eacuteteacute appliqueacutee convenablement laugmentation des nouvelles

constructions agrave risque naurait pas eu lieu mecircme sans quaucune sensibilisation ne soit

effectueacutee Au Queacutebec les municipaliteacutes ont effectivement la responsabiliteacute de [eacutemission

des permis de construction et de sassurer que les permis eacutemis soient conformes agrave la

reacuteglementation en vigueur dans leur plan durbanisme Or malgreacute la reacuteglementation qui

interdit la construction dans des zones agrave risque plus de 40 des bacirctiments agrave risque en 2001

on eacuteteacute construits apregraves la mise en place de ces lois Ce qui fait augmenter les risques pour la

121

municipaliteacute de Perceacute nest pas tant lintensiteacute de leacuterosion que les nouvelles constructions la

premiegravere eacutetant responsable de 17 de la hausse contre 83 pour les secondes Le laxisme

dans lapplication de la loi a ainsi des conseacutequences importantes De plus alors que les

scheacutemas dameacutenagement sont supposeacutes inteacutegrer les risques naturels dans leur zonage depuis

leur creacuteation en 1979 Morneau et al ont eacuteClit en 2001 que laquoce sceacutenario [ladaptation agrave

leacuterosion par le biais dun zonage] peu reacutepandu au Queacutebec pourrait entraicircner une refonte

importante des scheacutemas dameacutenagement et de la reacuteglementation qui sy rattache raquo Cela

reacutevegravele une inadeacutequation entre les cadres gouvernementaux (qui le preacutevoyaient leacutegalement

depuis 1979) et lapplication qui peut en ecirctre faite reacutegionalement et localement par les paliers

infeacuterieurs de gouvernance (qui ne lincluent majoritairement pas en 2001) Il semble donc y

avoir un veacuteritable problegraveme de gouvernance concernant la gestion et la preacutevention des risques

naturels cocirctiers La sensibilisation aux aleacuteas et agrave la dynamique cocirctiegravere ne doit donc pas viser

uniquement la population mais aussi les acteurs deacutecisionnels et responsables de lapplication

des lois et regraveglements des diffeacuterents paliers de gouvernements (feacutedeacuteral provincial et

municipal) Les acteurs locaux ont le devoir de respecter toutes les reacuteglementations mises en

place et ce mecircme si les raisons nont pas eacuteteacute entiegraverement comprises Mecircme lorsque les

reacutesidents cocirctiers ont une bonne connaissance des aleacuteas les solutions dadaptation envisageacutees

sont rarement adeacutequates pour leur type de milieu (Friesinger et Bernatchez 2009) Cela

conforte le fait quen parallegravele agrave la neacutecessiteacute dinformer les populations il faut eacutetablir des

obligations quant au suivi des recommandations eacutemises par les experts Il est primordial de ne

pas sous-estimer la responsabiliteacute de tous les citoyens individuels et corporatifs agrave respecter

les lois

Le constat dune augmentation des risques cocirctiers au courant du dernier siegravecle a

eacutegalement eacuteteacute effectueacute dans dautres reacutegions telles la Gaspeacutesie (Morneau et al 2001) ou la

France (Meur-Feacuterec 2006) Dans ce dernier cas la cause de cette hausse est leacutegegraverement

diffeacuterente de celle connue en Gaspeacutesie Comme on peut le voir sur la figure 424 le risque

reacutesulte agrave la fois du recul du trait de cocircte et de lavanceacutee des infrastructures vers la cocircte

Lespace qui eacutetait conserveacute comme zone tampon et laquoespace de seacutecuriteacuteraquo disparaicirct et devient

mecircme un laquoespace de risqueraquo (figure 425) Agrave Perceacute de par la configuration du littoral et

l histoire les villages ont toujours eacuteteacute proches de la cocircte Peu darriegravere-cocircte est en effet

122

disponible et historiquement toutes les communications se faisaient par la mer Il est

cependant possible dy appliquer le scheacutema de Meur-Feacuterec (2006) dans une certaine mesure

car les touristes venant en Gaspeacutesie comme ceux dEurope veulent ecirctre le plus pregraves possible

de leau Ainsi agrave Perceacute la neacutecessiteacute de la proximiteacute de leau quavaient les pecirccheurs a laisseacute

place agrave lenvie des touristes decirctre proche du littoral Ce changement sest effectueacute en

parallegravele agrave un changement du type de construction (petits bacirctiment et bacirctiments ljeacutes agrave la pecircche

en 1934 versus bacirctiments dheacutebergement en 2001) ce qui a aussi contribueacute agrave augmenter les

risques

o

JOm

20m Deacuteveloppement des risques

30m deacuterosion cocirctiegravere

40m

SOm

60m

bullbull~d ~rcuirlttmiddot

1 km

5 km +------~

f-------+-----t-----+-----+------+-----t- - - - - - - - -1shy

1850 1875 1900 1925 1950 1975 2000 2025

TEMPS Source Meur-Feacuterec 2006

Figure 425 Eacutemergence des risques cocirctiers dynamiques convergentes du trait de cocircte et de l occu pation du rivage

123

Lintensification de la densiteacute urbaine de la cocircte reflegravete lengouement accru des zones

cocirctiegraveres qui a eacuteteacute constateacute eacutegalement agrave leacutechelle mondiale en lien avec le deacuteveloppement de

lindustrie touristique Agrave Perceacute il ny a que 038 bacirctiment par hectare dans la zone cocirctiegravere

(premier kilomegravetre en arriegravere du trait de cocircte) Cette faible concentration montre que lon

nest pas dans une situation de peacutenurie despace et conforte lideacutee que le fait de sinstaller

directement sur de trait de cocircte ou dans les zones proximales agrave risque est actuellement plus

un choix quune neacutecessiteacute Les constructions littorales sont privileacutegieacutees agrave cause de la valeur

ajouteacutee que cela procure tant sur la valeur des biens que sur les profits que peuvent y faire les

commerces et heacutebergements Cette situation de concentration cocirctiegravere se retrouve eacutegalement

dans plusieurs stations balneacuteaires en Europe (Winckel et al 2008) Selon Winckel et al

(2008) cette plus-value dans la valeur des maisons ainsi que dans les recettes des hocirctels

devrait dailleurs ecirctre une raison suffisante pour permettre leur construction malgreacute les

risques

Concernant les solutions mises en place pour faire face agrave la probleacutematique de

leacuterosion certaines adaptations ont ducirc ecirctre effectueacutees sur le territoire de Perceacute Par exemple

les tronccedilons de voies de communication qui ont ducirc ecirctre deacuteplaceacutes pour cause deacuterosion sont

de nouveau menaceacutes par le mecircme aleacutea moins de 40 ans plus tard ce qui deacutenote une

inadaptation ou une laquomeacutesadaptationraquo agrave la situation Ce type dinfrastructures aurait

neacutecessiteacute une strateacutegie dadaptation agrave long terme ce qui na pas eacuteteacute le cas agrave leacutepoque ce qui

nest pris en compte par le ministegravere des Transports du Queacutebec que depuis une peacuteriode

reacutecente (MTQ 2009) Cette lacune de vision agrave long terme dans ladaptation a eacutegalement eacuteteacute

constateacutee en Europe (McInnes 2006)

Malgreacute les lois existantes encadrant le zonage les reacutetroactions quelles peuvent

entraicircner ne semblaient pas avoir eacuteteacute eacutetudieacutees et nont pas pu servir agrave ameacuteliorer de futurs

zonages Connaicirctre leacutevolution de loccupation du territoire cocirctier nous a permis de connaicirctre

et de comprendre les dynamiques qui y ont lieu Ainsi il est possible de savoir quelles sont

les dynamiques qui devront ecirctre geacutereacutees agrave lavenir quelles sont les points sur lesquels une

politique devrait insister quels eacuteleacutements prendre en compte et de quelle maniegravere les mettre en

application

CHAPITRE V

COMPARAISON DES DIFFEacuteRENTS ZONAGES

A VEC LEacuteVOLUTION PROBABLE DU LITTORAL

Les objectifs de ce chapitre sont de connaicirctre les diffeacuterentes possibiliteacutes concernant le

zonage des risques deacuterosion dans le secteur deacutetude et de comparer les zonages existants ou

potentiels avec leacutevolution probable du littoral pour identifier leur efficaciteacute Ainsi il pOUITa

ecirctre deacutetermineacute lequel est le plus approprieacute cest-agrave-dire le zonage qui eacutevite les coucircts futurs lieacutes

aux risques mais qui nempecircche pas le deacuteveloppement sur les territoires propices et non

risqueacutes Nous preacutesenterons donc dabord une comparaison des zonages avec la 1igne de

rivage probable de 2050 puis celle effectueacutee avec un zonage laquocomplet raquo adapteacute agrave

lameacutenagement du territoire dans un environnement physique soumis aux changements

climatiques

Eacutetant donneacute les problegravemes lieacutes agrave Jeacuterosion que connaicirct le territoire de Perceacute Je zonage

actuel ne semble pas adeacutequat pour limiter les risques Dans la situation actuelle des choses

Jeacuterosion va entraicircner des coucircts importants pour le milieu et la socieacuteteacute en geacuteneacuteral Dici agrave

2050 si aucune mesure dadaptation nest prise la valeur des infrastructures qui vont ecirctre

affecteacutees par leacuterosion dans la reacutegion de Perceacute sera dun minimum de 15474358 $

(figure 5 J) (Drejza et Bernatchez 2008) ce qui est tregraves important pour une petite

municipaliteacute de moins de 3 500 habitants avec un budget de fonctionnement annuel denviron

5 millions de $ (Municipaliteacute de Perceacute 2009)

125

A- Eacutevaluation des coucircts possibles selon les diffeacuterents sceacutenarios (en $)

S1 S2 S3 S probable

Voies de communication 38417 11214578 22782053 12275458

Uniteacutes deacutevaluation fonciegravere 123700 3328000 7038200 3198900

TOTAL ($) 162117 14542578 29820253 15474358

C - Voies de communicationB- Uniteacutes deacutevaluation fonciegraveres sceacutenario probable sceacutenario probable

Type duniteacute Nombre Valeur (en $) Voies de communication Longueur (m)

Habitation 16 730900 $ Voie ferreacutee 2310

Eacuteconomie 9 2065300 $ Roule nationale (132) 1039

Autre 2 175100 $ Autre voie carrossable 2789

Service public 2 54100 $ Voie non carrossable 0

Terrains non 29 173500 $ TOTAL 6138 ameacutenageacutes

TOTAL 58 3198900$ Modifieacute de Drejza et Bernatchez 2008

Figure 51 Eacutevaluation des coucircts preacutevisionnels lieacutes agrave leacuterosion pour le secteur de Perceacute

51 Preacutesentation des diffeacuterents zonages possibles

Diffeacuterents zonages existants ou potentiels ont eacuteteacute testeacutes sur la zone deacutetude Ils seront

deacutecrits ici en termes de superficie zoneacutee de nombre de bacirctiments concerneacutes de nombre de

rocircles deacutevaluation de la valeur des rocircles deacutevaluation des routes et enfin des activiteacutes qui

seront affecteacutees Ces zonages ont eacuteteacute compareacutes agrave un sceacutenario deacutevolution de la cocircte pour

lan 2050 Le sceacutenario probable (SP) repreacutesente Je terrain qui aura selon toutes probabiliteacutes

disparu dici lan 2050 agrave cause des processus deacuterosion des berges si aucune mesure

dadaptation nest mise en place Ce sceacutenario deacutevolution tient compte agrave la fois du contexte

geacuteomorphologique de la cocircte de son eacutevolution passeacutee des changements climatiques

envisageacutes ainsi que des actions anthropiques (Bernatchez et al 2008 a) Aux fins de cette

eacutetude ce sceacutenario sera consideacutereacute comme leacutevolution preacutevue de la ligne de rivage auquel

126

seront donc compareacutes les zonages potentiels Il sagit agrave l heure actuelle de la meilleure

estimation de leacutevolution future de la ligne de rivage pour le secteur deacutetude

Il existe une tregraves grande variabiliteacute dans les surfaces zoneacutees selon le type de zonage

adopteacute qui vont de 89 hectares agrave ]504 hectares (tableau 51) Les horizons de gestion

diffegraverent selon les options retenues entre 30 et 50 ans Certains tels la LQE ou la politique du

Nouveau-Brunswick ne deacutefinissent pas lhorizon dameacutenagement Selon loptique retenue

limportance accordeacutee agrave leacuterosion cocirctiegravere va ecirctre minimiseacutee ou amplifieacutee Ainsi il nest pas

aiseacute pour la municipaliteacute de bien eacutevaluer les risques potentiels auxquels est soumis son

tenmiddotitoire

Tableau 51 Superficies et eacuteleacutements inclus dans les zonages eacutetudieacutes

Superficie toucheacutee Bacirctiments 2001 Rocircle MAMR (uniteacutes deacutevaluation)

Tvoe de zonaae Hectares Nombre Nombre valeur $) Taux historique - 30 ans 89 3 5 25100 - 49 ans 147 3 8 125700 LQE 509 39 40 2762800 Proposition de la MRC 992 103 94 4436800 Nouveau-Brunswick (30 m) 1160 118 112 5124600 Critegraveres de la Cocircte-Nord 1504 177 162 9606700 Sceacutenario le plus probable 623 66 62 3269000 Zonage possible (SP+15 ml 1188 135 125 5848200

Cette variabiliteacute se reflegravete eacutegalement dans le nombre de bacirctiments qui se retrouvent

inclus dans la zone dite agrave risque deacuterosion Cela varie entre 3 bacirctiments dans le cas de

lutilisation des taux de reculs historiques avec un horizon de 30 ans agrave autant que 177

bacirctiments dans le cas dune adaptation des critegraveres du zonage utiliseacute pour la Cocircte-Nord

(tableau 51)

La valeur globale des uniteacutes deacutevaluation fonciegravere consideacutereacutees agrave risque peut ecirctre

importante et varie entre 25 100 $ et 9 606700 $ Limportance de cette valeur agrave risque est

augmenteacutee par le fait que la valeur moyenne des bacirctiments qui se situent dans la zone

deacuterosion probable (donc proches du littoral) est plus importante que celle de la totaliteacute de la

municipaliteacute Alors que dans la zone probable les bacirctiments valent en moyenne 79851 $ la

moyenne des bacirctiments de Perceacute est de 50590 $ La valeur des bacirctiments agrave risque probable

deacuterosion soit ceux les plus proches du trait de cocircte est 16 supeacuterieure agrave la moyenne

127

municipale Ceci reflegravete lattrait littoral et la valeur qui lui est associeacutee Les terrains eux aussi

ont une valeur de pregraves de 2 fois supeacuterieure (194) sils se trouvent en bordure du littoral ougrave ils

sont eacutevalueacutes en moyenne agrave 12800 $ contrairement agrave 6 613 $ pour la municipaliteacute entiegravere

52 Comparaisons des diffeacuterents zonages avec le trait de cocircte probable de 2050

La comparaIson des zonages avec le trait de cocircte probable se traduit par une

comparaison de chacune des possibiliteacutes de zonage avec leacutevolution probable de la ligne de

rivage (soit Je SP) afin de deacuteterminer des superficies qui pourraient ecirctre zoneacutees agrave tort ainsi

que des superficies qui ne sont pas zoneacutees mais qui selon toute probabiliteacute auront eacuteteacute

eacuterodeacutees dici 2050 Cela veut eacutegalement dire quil faut connaicirctre le nombre de bacirctiments qui

sont zoneacutes agrave tort (ce qui a un impact neacutefaste sur leur deacuteveloppement) ou ceux qui ne sont pas

zoneacutes mais qui sont agrave risque deacuterosion (ce qui fausse notre compreacutehension de la

probleacutematique et notre preacuteparation agrave laffronter)

Dans le but de didentifier le zonage qui est le plus adeacutequat avec la future eacutevolution

de la cocircte seront donc compareacutes dans cette section les superficies zoneacutees mais non agrave risque

les su perficies non zoneacutees mais agrave risque et le nombre de bacirctiments (2001) zoneacutes ou non zoneacutes

agrave tort

521 LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement

Le zonage preacutevu par la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (politique de protection

des rives du littoral et des plaines inondables) est celui qui a maintenant cours dans la MRC

du Rocher-Perceacute Cest eacutegalement celui qui a eacuteteacute transposeacute dans les regraveglements municipaux

Theacuteoriquement il est possible pour la MRC ou la municipaliteacute daugmenter les marges

prescrites par la loi si neacutecessaire par exemple en cartographiant des zones connues pour leurs

risques Cependant sur le territoire agrave leacutetude aucune cartographie additionnelle nexiste pour

le risque deacuterosion

128

La superficie totale du territoire zoneacute deacutecoulant de la LQE preacutesente seulement

114 ha de moins que celle zoneacutee par le sceacutenario probable (tableau 52) Cependant ce sont

pregraves de 17 ha qui sont preacutevus eacuterodables par le SP mais qui ne sont pas zoneacutes Ainsi ces 17 ha

sont libres daccueillir de nouvelles infrastructures malgreacute le risque potentiel auxquels ils

pourront ecirctre soumis dans le futur Ces terrains abritent dores et deacutejagrave 31 bacircti ments soit 26

uniteacutes deacutevaluation fonciegravere pour une valeur agrave risque minimale de plus de 2 000 000 $ Si la

LQE reste en vigueur cette valeur pourrait augmenter dici 2050 augmentant ainsi les

risques pour la socieacuteteacute

Dans certains cas des terrains sont jugeacutes agrave risque bien quils ne seront probablement

pas eacuterodeacutes (52 ha) Ceci est par exemple lieacute aux zones que la municipaliteacute a deacutecideacute de

proteacuteger en fixant la ligne de rivage (par un muret notamment) Eacutetant donneacute que le zonage

nest pas variable il nest pas possible den tenir compte

Tableau 52 Comparaison du zonage de la LQE avec le sceacutenario probable (SP)

Superficie Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluationl Zone non preacutevue eacuterodable mais zoneacutee (soustrait au 52 ha 4 4

developpem ent) Zone preacutevue eacuterodeacutee mais

non zoneacutee (augmentation du 168 ha 31 26 risque)

Agrave la suite de lanalyse de la LQE plusieurs problegravemes ont eacuteteacute recenseacutes Ceux-ci

peuvent ecirctre agrave lorigine de diverses lacunes qui sont exposeacutees ici

A) Dans les objectifs de la loi (article 11) il nest pas fait mention de proteacuteger les habitants

de la cocircte contre les risques Le but du zonage est dabord la protection des berges les

risques y sont seulement secondaires La loi a pour but de proteacuteger les berges en elles-mecircmes

(biodiversiteacute qualiteacute des habitats ) ainsi que les personnes soumises agrave des risques mais ceci

seulement dans les plaines inondables Les littoraux de lestuaire et du golfe du Saint-Laurent

ne peuvent ecirctre geacutereacutes comme des plaines inondables eacutetant donneacute que les divers processus qui

sy produisent sont bien plus cocirctiers que fluviaux La largeur de leacutecotone cocirctier eacutetant

relativement limiteacute il est possible que la loi soit adeacutequate sur cet aspect Cependant elle est

tout de mecircme utiliseacutee en pratique pour empecirccher la construction selon des marges de la ou

15 m de la ligne de ri vage

129

B) La loi est construite sur le modegravele dune protection par bande homogegravene (mecircme sil y a

deux classes de largeur) Cela ne prend donc pas en compte les possibles variations selon les

processus la localisation les conditions locales et les diffeacuterences reacutegionales et nationales qui

peuvent exister sur le territoire

C) Le critegravere utiliseacute pour eacutetablir le choix entre les deux largeurs de bandes de protection soit

la hauteur du talus ne correspond aucunement agrave une limite naturelle La hauteur limite est de

5 megravetres en dessous de cette hauteur la bande sera de 10 megravetres au-dessus elle sera de 15

megravetres Cependant les classes sont inadapteacutees car elles ne correspondent pas agrave la reacutealiteacute

physique de leacuterosion En effet bien que les deux cateacutegories de cocircte sur lesquelles sappuie la

LQE afin de deacuteterminer la largeur de la bande de protection (10 ou 15 m) correspondent agrave des

taux deacuterosion significativement diffeacuterents avec cr = 005 (Test U p = 0000) (figure 52)

cette diffeacuterence ne peut cependant pas servir agrave preacutedire de maniegravere certaine le comportement

dun segment de cocircte face agrave leacuterosion Cest ainsi quagrave cause de la variabiliteacute de leacuterosion

observeacutee il peut se produire de leacuterosion tout aussi intense dans les secteurs zoneacutes avec

10 megravetres que dans ceux zoneacutes avec 15 megravetres (figure 52) Seule laccumulation est absente

dans les secteurs zoneacutes avec] 5 megravetres

shyo o N ~ C) Q)shy O2S

Cl) al Cll

~ Cl) 0

000 1 1 iol----~I - - 11shy -11

Cl) c g 1 1

~ middotOS Cl) 0 -shyc o

o Clla middoto~-O

E o

o o

Cl) 0 )(

~ middot075

1- ---------r------------------J 10 megravetres 15 megravetres

Largeur de la bande de protection prescrite par la LaE

Figure 52 Taux de migration historique de la ligne de rivage (en m) en fonction des cateacutegories prescrites par la LQE

--

130

De plus que ce soit pour les zones de falaises ou les zones de terrasses de plage la diffeacuterence

dans les taux deacuterosion selon les deux cateacutegories retenues par la LQE bien que minime

persiste (figure 53) Toutefois il y a une diffeacuterence dans la vitesse de recul entre les falaises

et les terrasses de plage de sorte que le zonage devrait aussi refleacuteter la dynamique cocirctiegravere

pour quil soit approprieacute

(1)

Ol CIl Terrasse de plage Falaise rocheuse gt (1) 06 00 - - --or- - - - -~--~r-0 (1)

oC o - 01 Ol 04 o

E1 (1)~

- 02 0shy

g 8 02 - 03 uCJ

~ OC)

1 1 o deg4U5 OJ 00 ~=

1- -1- - - - -shy - - - - - shy9 - shy _o

c o ~ middot02

-05 -shyo

Ol -shy - 06 o

E ~ X

middot04 -shy

o

shy ---shy-07

---J

J

~ 10 megravetres 15 megravetres 10 megravetres 15 megravelres

Largeur de la bande de protection prescrite par la LQE

Figure 53 Taux de migration de la ligne de rivage (en m) en fonction de la largeur de la LQE selon le type de cocircte

Enfin les deux cateacutegories de cocircte deacutefinies par la politique ne reflegravetent pas les taux deacuterosion

preacutedits pour 2050 (figure 54) Les deux cateacutegories ne sont pas significativement diffeacuterentes

avec cr = 005 (Test U p = 0343) Par conseacutequent les marges adopteacutees par la loi ne

correspondent pas agrave une intensiteacute deacuterosion future et lutilisation de deux marges diffeacuterentes

ne se justifie pas du point de vue des aleacuteas cocirctiers agrave venir

131

000

-020

o ID o ~ -040 III J gt ~ a-OGO 8 J o iii o

œ -osa o

gtlt J~

-100

o

-120

10 tllecirctrts 15 mf1r~s

Largeur selon la LQE

Figure 54 Taux deacuterosion preacutevus pour 2050 (en m) en fonction de la cateacutegorie de la LQE

Comme la loi ne tient pas compte des paramegravetres naturels certains secteurs de cocircte

particuliegraverement dynamiques ne seraient pas proteacutegeacutes si durant les 50 prochaines anneacutees les

taux deacuterosions historiques se maintenaient Certes globalement la zone proteacutegeacutee selon les

marges eacutetablies par la LQE est plus eacutetendue que celle deacutecoulant dune extrapolation de

leacutevolution historique de la cocircte (509 ha zoneacutes contre 147 pour 50 ans deacuterosion historique)

Cependant si on compare secteur par secteur les marges prescrites par LQE avec les taux de

recul reacuteellement mesureacutes entre 1934 et 2001 et extrapoleacutes pour 50 ans 37 ha apparaissent

comme eacutetant agrave risque mais non inclus dans le zonage de la loi (tableau 53) Ces secteurs de

cocircte particuliegraverement actifs ne seront pas zoneacutes par la LQE et laisseraient la place agrave beaucoup

de nouvelles constructions potentielles De plus en admettant que les taux deacuterosion de )992shy

2001 soient repreacutesentatifs des conditions deacuterosions des 50 ans prochaines anneacutees les

secteurs agrave risque mais non proteacutegeacutes repreacutesenteraient non plus 37 mais 56 ha (tableau 53)

Cette carence dans la superficie du zonage provient de certains secteurs dans lesquels la

dynamique cocirctiegravere est particuliegraverement active ce que ne peut pas refleacuteter une loi avec des

marges fixes Bien que ces secteurs soient limiteacutes dans lespace ils sont particuliegraverement

sensibles agrave une densification urbaine On parle ici des terrasses de plage du secteur du village

de Cap-dEspoir des falaises du centre-ville de Perceacute (Mont-Joli) ainsi que des terrasses de

plage du village de Barachois Linsuffisance des terrains zoneacutes saccentue encore si lon

-----------------------------------------------------------

132

compare la LQE avec les taux deacuterosion preacutedits dans un contexte de changements

climatiques Dans cette situation on parle dune superficie de 168 ha qui pourrait ecirctre eacuterodeacutee

mais qui ne serait pas preacuteserveacutee par la loi (tableau 53)

Tableau 53 Comparaison de la LQE avec les taux deacuterosion historiques reacutecents et preacutedits

Avec les taux deacuterosion preacutedits Avec les taux deacuterosion Avec les taux deacuterosion

dans un contexte de 1934middot2001 1992-2001

changements climatiques (SP)

Superficie (ha) eacuterodeacutee en 50 ans mais non 37 56 168 preacuteserveacutee par la loi

D) Le golfe du Saint-Laurent et la baie des Chaleurs sont consideacutereacutes comme des cours deau

et non comme un littoral marin (figure 55) Cependant les processus qui affectent ces

milieux sont tregraves diffeacuterents des processus fluviaux Les bandes de protection preacutevues par la

LQE sont donc insuffisantes car elles ne sont pas adapteacutees agrave la dynamique propre aux

littoraux

r----------------------------------------------------------1 1 1laquoCours deau Toute masse deau qui seacutecoule dans un lit avec un deacutebit reacutegulier ou 1intermittent y compris ceux qui ont eacuteteacute creacuteeacutes ou modifieacutes par une intervention humaine 1

ainsi que le fleuve et le golfe Saint-Laurent de mecircme que toutes les mers qui entourent 1 1

le Queacutebec agrave lexception du fosseacute de voie publique ou priveacutee du fosseacute mitoyen et du 11

fosseacute de drainage raquo (site internet du MDDEP) 11

1laquoTous les lacs et cours deau agrave deacutebit reacutegulier ou intermittent situeacutes sur le territoire de la 1

MRC incluant le golfe Saint-Laurent et la baie des Chaleurs sont viseacutes par lapplication 1 1

des dispositions de la politique de protection des rives raquo 1 1

(extrait du scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute 1989) 1

Figure 55 Deacutefinition des cours deau pour la LQE

La politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables preacutevoit un

laquo cadre normatif minimalraquo (preacuteambule de la politique) Ceci laisse donc la possibiliteacute aux

instances locales (municipaliteacutes ou MRC) daugmenter ces marges si elles le jugent

neacutecessaire Cependant ce sont souvent (et particuliegraverement dans lEst du Queacutebec) des paliers

gouvernementaux deacutepourvus de moyens financiers et techniques neacutecessaires pour reacutealiser une

133

eacutetude deacutetailleacutee de leur territoire Par exemple la MRC du Rocher-Perceacute est classeacutee deuxiegraveme

sur 97 au rang des MRC les plus deacutemunies du Queacutebec Ses moyens danalyse de la cocircte sont

donc conseacutequemment limiteacutes

Le zonage creacuteeacute par cette loi nest donc pas adapteacute aux geacuteorisques cocirctiers Les

municipaliteacutes ne peuvent donc sy appuyer que partiellement La largeur de la bande de

protection utiliseacutee (15 megravetres) est en effet plutocirct consideacutereacutee comme une largeur adeacutequate

pour eacuteviter decirctre affecteacute par lagitation de loceacutean (embruns vagues exceptionnelles

deacutebris ) que par le deacuteplacement de la ligne de rivage Cette distance agrave la cocircte reacutepondrait agrave

un besoin de protection des biens seulement si la cocircte eacutetait fixe et ne connaissait aucun

deacuteplacement au cours du temps

522 Proposition de zonage de la MRC

Alors que lancien zonage des risques de la MRC du Rocher-Perceacute reprenait telle

quelle la LQE il existe actuellement une nouvelle proposition de zonage eacutemanant de la

MRC Celle-ci devrait ecirctre inteacutegreacutee au nouveau scheacutema dameacutenagement des risques

Loptique retenue est de doubler les prescriptions de la LQE et dajouter de nouvelles zones

deacuterosion connues Pour le secteur agrave leacutetude 7 zones deacuterosion seraient creacuteeacutees dans des

endroits connus pour ecirctre particuliegraverement actifs Cette proposition de zonage reacutesulte de la

reacutealiteacute de terrain qui a permis aux intervenants de reacutealiser que les bandes de protection

preacuteexistantes eacutetaient trop faibles Les doubler permettra selon eux de mieux proteacuteger les

infrastructures cocirctiegraveres

Globalement en appliquant cette proposition il y aurait 37 ha de diffeacuterence de

surface avec la superficie du sceacutenario probable Plus speacutecifiquement 37 ha ne sont pas zoneacutes

alors quils le devraient et 406 ha ne sont pas preacutevus eacuterodables mais seraient zoneacutes

(tableau 54) Les zones qui ne sont pas incluses dans la suggestion de la MRC mais qui sont

agrave risque se reacutepartissent en plusieurs secteurs notamment autour du havre de pecircche de lAnseshy

agrave-Beaufils aux extreacutemiteacutes du village de Perceacute au nord de la flegraveche de Barachois ainsi que de

134

petits secteurs au nord de la Malbaie Les superficies que leacuterosion naffectera probablement

pas mais que cette proposition inclut dans le zonage repreacutesentent 406 ha qui vont ecirctre

soustraits agrave une densification urbaine et agrave un deacuteveloppement potentiel Ces espaces

correspondent notamment aux secteurs de la promenade municipale de Perceacute Ce secteur est

en effet tellement denseacutement urbaniseacute quil ne serait pas envisageable dabandonner la

protection Des discussions avec la municipaliteacute ont permis de sassurer que la promenade

serait entretenue sur un horizon dau moins 50 ans Ces secteurs ne sont donc pas concerneacutes

par des taux de recul probables seule la marge de seacutecuriteacute de 15 megravetres serait agrave mettre en

place pour proteacuteger les infrastructures de laction des vagues des embruns et des deacutebris

Tableau SA Comparaison du nouveau zonage de la MRC avec le sceacutenario probable (SP)

Superiicie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais

zoneacutee (soustrait au 406 42 38 developpement)

Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque)

4 3 5

Les problegravemes que ce nouveau zonage soulegraveve sont

A) Luniformiteacute dans la largeur des bandes qui ne peuvent pas tenir compte des variations

dans les conditions locales

B) Le choix entre les deux classes de largeur de bande de protection qui ne correspond pas agrave

des paramegravetres naturels deacuterosion En effet ce sont les mecircmes classes que celles de la LQE et

elles preacutesentent donc les mecircmes inconveacutenients (partie 521)

523 Politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveau-Brunswick

Le Nouveau-Brunswick a eacutemis une politique de protection de sa zone cocirctiegravere en

2002 Cette proposition na cependant toujours pas eacuteteacute transformeacutee en application leacutegale Elle

applique une bande de protection de 30 megravetres agrave partir de la ligne de rivage La politique

preacutevoit eacutegalement la possibiliteacute dinterdire des ouvrages que lon voudrait construire au-delagrave

de cette marge selon la sensibiliteacute du terrain aux ondes de tempecirctes Selon la proposition

135

cette autre limite doit ecirctre deacutetermi neacutee selon laquo leacuteleacutevation la topographie et la susceptibiliteacute agrave

leacuterosion (geacuteomorphologie)) (ministegravere de lEnvironnement et des Gouvernements locaux

du Nouveau-Brunswick 2002) Cependant il nest pas speacutecifieacute de meacutethodologie pour sa mise

en œuvre

Si lon appliquait cette politique peu de superficies preacutevues eacuterodables par le sceacutenario

probable ne seraient pas zoneacutees (seulement 119 ha) (figure 55) Ce zonage devrait donc

permettre deacuteviter une augmentation des risques pour la population Cependant de grandes

surfaces qui ne sont pas preacutevues agrave risque deacuterosion sont zoneacutees Ceci peut poser problegraveme agrave la

municipaliteacute car ce sont de grandes superficies (544 ha) qui sont soustraites agrave un futur

deacuteveloppement reacutesidentiel ou commercial (tableau 55)

Tableau 55 Comparaison de la politique du Nouveau-Brunswick avec le SP

Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodale mais

zoneacutee (soustrait au 544 55 53 developpement)

Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque) 12 1 1

Le zonage mis en avant par la politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveaushy

Brunswick comporte deux problegravemes

A) Le premier consiste en une bande fixe qui ne peut donc pas prendre en compte les

variations locales du taux deacuterosion Il est toujours possible dimposer une bande de

protection dune largeur plus importante afin decirctre certain dinclure les zones qui seacuterodent

le plus vite Neacuteanmoins ce principe fait apparaitre des zones sacrificielles qui bien que non

risqueacutees sont interdites agrave tout deacuteveloppement ce qui ne permet pas une optimisation de

lutilisation du territoire de la municipaliteacute Cela peut aussi creacuteer un sentiment dinjustice au

sein de la population qui sent son droit agrave la proprieacuteteacute entraveacute alors que son terrain nest pas

assujetti aux aleacuteas deacuterosion

B) Le deuxiegraveme problegraveme reacutesulte dans le fait que certaines zones ont eacuteteacute cibleacutees pour y

assurer une protection comme le muret du centre-ville de Perceacute Ces secteurs se

retrouveraient zoneacutes agrave risque alors que la ligne de rivage sera maintenue agrave sa position

136

actuelle Ces zones devraient donc ecirctre recenseacutees et prises en compte Seule une bande de

15 m les mettant agrave labri des vagues des embruns et des deacutebris devrait y ecirctre appliqueacutee Ne

doivent ecirctre pris en compte dans cette cateacutegorie que les ouvrages publics dont lautoriteacute

responsable a deacutecideacute dassurer lentretien sur toute la peacuteriode viseacutee par le zonage

524 Application des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la

Cocircte-Nord

Lapplication de ces critegraveres de zonage eacutetend la superficie proteacutegeacutee agrave 1504 ha Les

surfaces qui sont preacutevues pouvant ecirctre eacuterodeacutees selon le sceacutenario probable mais que ce zonage

naurait pas inteacutegreacutees sont neacutegligeables (01 ha) Cependant 885 ha ne sont pas preacutevus

eacuterodables dici 2050 mais sont tout de mecircme inclus dans le zonage (tableau 56)

Tableau 56 Comparaison du zonage deacutecoulant des critegraveres de la Cocircte-Nord avec le sceacutenario probable (SP)

Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais

zoneacutee (soustrait au 885 111 100 developpement)

Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque)

01 0 0

Le zonage sui vant les critegraveres utiliseacutes par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la

Cocircte-Nord comporte deux principaux problegravemes

A) il preacutesuppose une hausse importante de leacuterosion pour tous les secteurs alors que les

eacutetudes reacutecentes montrent le contraire (Bernatchez et al 2008 a)

B) ces critegraveres conduisent agrave la classification de grandes superficies comme eacutetant agrave risque

alors quelles ne le seront probablement pas mecircme si lhorizon dameacutenagement utiliseacute est

infeacuterieur agrave celui utiliseacute pour le sceacutenario probable (30 ans pour les critegraveres de la Cocircte-Nord vs

50 ans pour le SP) Cette optique est donc trop conservatrice et cela limite le deacuteveloppement

futur de la municipaliteacute

137

525 Taux historiques deacuterosion des berges

Loptique dutiliser seulement les taux de recul historique afin de deacuteterminer une

zone agrave risque preacutesuppose que les conditions qui ont engendreacute leacuterosion dans le passeacute sont

toujours les mecircmes de nos jours et vont eacutegalement rester constantes dans le futur Une

comparaison des zonages que cela peut engendrer (horizon 30 et 50 ans) avec le zonage le

plus probable a eacuteteacute eacutetablie

Une comparaison des surfaces agrave risque deacuterosion (tableau 57 et 58) permet de se

rendre compte dune sous-estimation tregraves nette des surfaces agrave risque par les deux premiers

zonages (historique 30 et 50 ans) Ceux-ci considegraverent respectivement 89 et 147 ha comme

eacutetant agrave risque deacuterosion alors que ce seront tregraves probablement 63 hectares qui le seront dici

2050 Ces zonages historiques sous-estiment eacutegalement le nombre de bacirctiments agrave risque

(tableau 57 et 58) ainsi que les valeurs associeacutees Cela sous-estime donc les enjeux que la

municipaliteacute et les citoyens devraient prendre en compte pour leur futur

Tableau 57 Comparaison des zonages historiques 30 ans avec le SP

Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais

zoneacutee (soustrait au 00 0 0 developpement)

Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non 538 66 57

zoneacutee (augmentation du risque)

Tableau 58 Comparaison des zonages historiques 50 ans avec le SP

Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais

zoneacutee (soustrait au 00 0 0 developpement)

Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non 480 63 54

zoneacutee (augmentation du risque)

Les superficies qui ne sont pas zoneacutees par les taux historiques mais qui selon toutes

probabiliteacutes seront eacuterodeacutees sont de pregraves de 54 et de 48 hectares respectivement pour des

horizons de 30 et 50 ans (tableau 57 et 58) Cela comprend respectivement 66 et 63

bacirctiments auxquels on nassocierait pas de risque mais qui y seront tout de mecircme exposeacutes

dici 2050

138

En consideacuterant le risque deacuterosion de maniegravere historique il apparait eacutegalement des

zones daccreacutetion Ces zones gagneacutees sur la mer occupent une superficie de 21 et 34 ha

respectivement pour un horizon de 30 et 50 ans Celles-ci seraient donc potentiellement de

nouveaux terrains pour des deacuteveloppements immobiliers futurs Cependant dapregraves les

changements dans la tendance deacutevolution de la cocircte qui ont eacuteteacute constateacutes depuis ces

derniegraveres deacutecennies (Bernatchez et al 2008 a) cela laisse preacutesager quil ny aura tregraves

probablement pas ou peu de zones en accreacutetion en 2050 Il se produira plutocirct un recul comme

on peut le voir au niveau du village de Cap-dEspoir (figure 56) et agrave Coin-du-Banc

(figure 57) De plus mecircme si des zones daccreacutetion apparaissaient celles-ci ne sont

geacuteneacuteralement pas des terrains propices aux constructions eacutetant donneacute leur faible altitude qui

les rend tregraves vulneacuterables au risque de submersion lieacute aux vagues et aux surcotes notamment

Figure 56 Taux historique et taux probable deacuterosion dans le secteur de Cap-dEspoir

139

Figure 57 Taux historique et taux probable deacuterosion agrave Coin-du-Banc

Si lon considegravere les taux deacuterosion reacutecents (1992-2001) et que lon compare un

zonage qui en deacutecoulerait (extrapolation des taux annuels sur une peacuteriode de 50 ans) avec le

SP on constate eacutegalement des lacunes Dans ce cas la superficie zoneacutee serait de 2367 ha

soit 9 ha de plus que si lon utilisait les taux historiques Cependant il reste plus de 31 ha qui

ne seraient pas zoneacutes alors quils seront agrave risque deacuterosion dici 2050 Utiliser seulement les

taux reacutecents ne semble donc pas adeacutequat pour geacuterer lameacutenagement cocirctier bien que cela

entraicircne moins derreurs quavec les taux historiques Le problegraveme peut provenir du fait que

la peacuteriode reacutecente de mesure nest pas toujours repreacutesentative des futures conditions

climatiques car 10 ans est une peacuteriode trop courte

140

Une acceacuteleacuteration de leacuterosion au cours des derniegraveres deacutecennies a eacuteteacute constateacutee Il

nest degraves lors plus possible de se fier seulement aux taux historiques pour identifier les zones

soumises agrave leacuterosion Cela entraicircnerait en effet une sous-eacutevaluation de ces zones Les

changements qui vont avoir lieu sur les cocirctes du monde durant le prochain siegravecle ne peuvent

pas ecirctre preacutedits simplement en extrapolant les gains les pertes et les modifications qui ont eu

lieu durant Je 20egraveme siegravecle (Bird 2008)

526 Synthegravese des diffeacuterents zonages vs le sceacutenario probable

En sattardant agrave eacutevaluer si les options de zonage possibles pour le secteur deacutetude

protegravegent plus ou moins de territoire que celui que leacuterosion probable va affecter il est

possible didentifier des options trop seacutevegraveres et dautres pas assez (tableau 59) Cette

comparaison montre que les zonages actuellement en place ne sont pas suffisants mais aussi

quune bande uniforme de 30 megravetres (comme au Nouveau-Brunswick) aurait pour

conseacutequence de soustraire agrave un deacuteveloppement eacuteconomique des terrains non risqueacutes

Tableau 59 Comparaison globale des zonages vis-agrave-vis du sceacutenario probable

Zone pas assez Zone trop Type de zonage

en de la superficie du SP LQE 27 8 Proposition de la MRC 6 65 Nouveau-Brunswick 2 87 Critegraveres de la Cocircte-Nord 02 141

1 Taux historique

- 30 ans shy

86 00 - 50 ans 77 00

Il est important de faire la distinction entre la connaissance des terrains qui seront

probablement eacuterodeacutes en 2050 et un zonage utilisable pour lameacutenagement de la communauteacute

En effet le premier fait reacutefeacuterence agrave un terrain agrave risque deacuterosion qui aura probablement eacuteteacute

eacuterodeacute et aura disparu agrave la mer dici 50 ans Le deuxiegraveme doit lui permettre un

deacuteveloppement seacutecuritaire et durable dans la municipaliteacute Il doit donc ecirctre leacutegegraverement plus

141

large que les terrains probablement eacuterodeacutes afin que les constructions ne se retrouvent pas

directement sur la ligne de rivage (figure 58) Il serait en effet dommageable que les

bacirctiments se retrouvent trop proches de la ligne de rivage et soient soumis agrave des risques relieacutes

aux vagues agrave la projection de deacutebris aux embruns etc

Bacirctiments seacutecuritaires aujourdhui mais Dlaquo surraquo la ligne de rivage de 2050 --

bullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbull D Bacirctiments conservant une leacutegegravere

distance vs la ligne de rivage de 2050 proteacutegeacutes des vagues de tempecirctes etc

--- Ligne de rivage actuelle bull bull bull bull bull bullbull Zonage proposeacute

-------- Ligne de rivage en 2050

Figure 58 Inteacuterecirct de zoner plus que le taux deacuterosion preacutevu pour 2050

Cest pour cela qui apparaicirct primordial deffectuer eacutegalement des comparaisons avec un

zonage laquo complet raquo adapteacute agrave lameacutenagement du territoire (ci-apregraves) cest-agrave-dire comparer un

zonage avec un autre zonage et non simplement avec des preacutevisions de risque

142

53 Comparaison des diffeacuterents zonages avec un zonage adapteacute agrave lameacutenagement du

territoire dans un contexte de changements climatiques

Ce zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire dans un contexte de changements

climatiques a eacuteteacute eacutetabli comme eacutetant le sceacutenario le plus probable deacuterosion auquel a eacuteteacute ajouteacute

une bande de 15 megravetres de largeur Lajout de cette bande de terrain suppleacutementaire

permettra de deacuteterminer Je zonage qui apregraves la perte du terrain eacuterodeacute par 50 ans de processus

cocirctiers (soit le SP) assure que les infrastructures ne se retrouvent pas trop pregraves du rivage et

quelles soient toujours seacutecuritaires (figure 58) Le SP a eacuteteacute choisi pour estimer leacuterosion agrave

lhorizon du zonage (50 ans) car il sagit de la meilleure estimation disponible des risques

deacuterosion dans un contexte de changements climatiques La bande de 15 megravetres qui y est

ajouteacutee correspond agrave une largeur consideacutereacutee comme neacutecessaire pour la protection contre les

autres aleacuteas cocirctiers que sont les vagues de tempecircte les vents les embruns la houle ou les

deacutebris organiques projeteacutes sur le rivage Une bande similaire a eacuteteacute prescrite par les

speacutecialistes de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges sur la Cocircte-Nord pour les cocirctes ne

subissant pas deacuterosion (soit les falaises de roches igneacutees) En effet mecircme si ces cocirctes ne

sont pas consideacutereacutees comme seacuterodant avec un taux perceptible une bande de 15 megravetres a

tout de mecircme eacuteteacute appliqueacutee pour les nouvelles constructions (Dubois et al 2005)

Le zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire (soit le SP augmenteacute de 15 megravetres)

occupe 568 ha de plus que seulement les zones probables deacuterosion du SP Dans ces secteurs

se retrouvent dores et deacutejagrave 69 bacirctiments repreacutesentant 63 uniteacutes deacutevaluation fonciegravere

53 J Comparaisons des impacts des diffeacuterents zonages vis-agrave-vis du SP+ J5

Lobjectif de cette section est de calculer les superficies qUI sont soustraites agrave un futur

deacuteveloppement mais devraient ecirctre constructibles car elles ne sont pas agrave risque dapregraves le

zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire dans un contexte de changements climatiques

proposeacute par cette eacutetude Les tableaux 510 et 51 1 exposent (1) les superficies proteacutegeacutees par

les diffeacuterents zonages possibles alors que selon le zonage adapteacute elles ne sont pas agrave risque (2)

143

les superficies non zoneacutees mais qui sont agrave risque deacuterosion et dimpacts corollaires ainsi

que (3) le nombre de bacirctiments et le nombre de rocircles deacutevaluation municipale zoneacutes agrave tort ou

non zoneacutes mais agrave risque

Tableau 510 Zones soustraites agrave un deacuteveloppement potentiel vis-agrave-vis du SP +15 m

Non preacutevu agrave risque mais zoneacute Soustrait agrave un deacuteveloppementagrandissement potentiel

Superficie Bacirctiments 2001 MAMR ha nombre nombre

LQE 0 0 0

Proposition de la MRC 31 0 2

Critegraveres de la Cocircte Nord 381 51 46

Nouveau-Brunswick 76 2 5

Historique (30 ans) 0 0 0

Historique (50 ans) 0 0 0 1

Tableau 511 Zones preacutevues agrave risque par le SP +15 m mais non zoneacutees

Preacutevu agrave risque mais non zoneacute Potentielle augmentation du risque

Superficie Bacirctiments 2001 MAMR ha nombre nombre

LQE 678 96 85

Proposition de la MRC 227 32 33

Critegraveres de la Cocircte Nord 65 9 9

Nouveau-Brunswick 111 19 18

Historique (30 ans) 1099 135 120

Historique (50 ans) 1041 132 117

Si lon compare la LQE avec la possibiliteacute de zonage quest le SP + 15 m le deacutefaut

de la loi apparaicirct encore plus flagrant avec pregraves de 68 hectares qui devraient ecirctre proteacutegeacutes et

interdits agrave la construction mais qui ne le sont pas (tableau 511) Ces terrains comprennent

deacutejagrave 96 bacirctiments soit 85 uniteacutes deacutevaluation Laisser de nouvelles constructions sy eacutetablir

reviendrait agrave creacuteer un risque suppleacutementaire

144

Si lon compare la proposition de zonage de la MRC avec le zonage SP + 15 m il est

possible de constater que sa supetficie est seulement de 31 ha supeacuterieure (tableau 5) 0) Cela

est tregraves faible et correspond agrave une bande dune largeur moyenne de 075 m qui longerait le

rivage sur toute sa longueur Par contre les surfaces non zoneacutees mais agrave risque sont de

227 ha

Lorsque lon compare le zonage du Nouveau-Brunswick avec le zonage laquocompletraquo

proposeacute ici il ny a que peu de surface qui est soustraite au deacuteveloppement et eacutegalement

relativement peu de surface laisseacutee constructible alors quelle ne devrait pas lecirctre (tableau

510 et 511) La bande de 30 megravetres semble donc relativement adapteacutee aux processus

deacuterosion du secteur de Perceacute bien quelle nait pas eacuteteacute speacutecialement conccedilue pour cette

reacutegion Il est degraves lors plutocirct possible de parler de coiumlncidence heureuse entre la bande du

zonage du Nouveau-Brunswick et celle du zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire pour

ce secteur Le fait que Il ha soient agrave risque mais non zoneacutes alors quen parallegravele 76 ha le

sont mais ne le devraient pas reflegravete tout de mecircme une mau vaise adeacutequation avec leacutevolution

future de la cocircte Ceci est principalement ducirc agrave Juniformiteacute de la bande de protection qui ne

peut pas tenir compte des variations locales dans lintensiteacute de leacuterosion Les secteurs

dimpreacutecisions laissent ainsi de la place agrave laugmentation du nombre de constructions dans

les zones agrave risque

Le zonage proposeacute par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la

Cocircte-Nord semble trop strict car il preacuteserve plus de 38 ha comme eacutetant agrave risque alors quils

ne le seront probablement pas dici 2050 (tableau 510) En hypotheacutequant de grandes

superficies dautant plus parmi les terrains littoraux les plus priseacutes la municipaliteacute limite ses

possibiliteacutes de deacuteveloppement Il y a donc une probabiliteacute que le regraveglement ne soit pas

respecteacute etou de soulever la grogne populaire car il semblera (avec raison) trop strict Cela

peut agrave terme discreacutediter les opeacuterations de sensibilisation aux processus littoraux

Les zonages deacutecoulant de lextrapolation des taux historiques eacutetant deacutejagrave trop faibles

lorsquon les comparait avec leacutevolution probable le sont encore plus lorsquon les compare

au zonage proposeacute ici (tableaux 510 et 511) Le nombre tregraves important de constructions qui

145

existent deacutejagrave dans les zones agrave risque mais qui ne sont pas zoneacutees selon cette meacutethode laisse agrave

penser quen appliquant celle-ci pour le futur la municipaliteacute va devoir faire face agrave une

importante probleacutematique dici 50 ans alors mecircme quelle pensera y ecirctre preacutepareacutee

532 Synthegravese

Dans le tableau 512 les lacunes et les excegraves dans les zonages vis-agrave-vis du SP + 15 m

sont preacutesenteacutes en proportion de la supelficie de ce zonage adapteacute agrave lameacutenagement dans un

contexte de changements climatiques Par rapport aux comparaisons preacuteceacutedemment

effectueacutees avec le SP la proposition de zonage de la MRC est passeacutee dun zonage excessif de

65 agrave un zonage insuffisant de 19 Celui du Nouveau-Brunswick est quant agrave lui situeacute

dans un entre-deux avec moins de 10 agrave la fois dexcegraves et de lacune (tableau 512) Ceci

signifie que mecircme si globalement les surfaces semblent similaires (seulement 22 ha de

diffeacuterence voir tableau 5 J) une analyse segment par segment montre que Je zonage peut

alterner entre lexcegraves dans des secteurs de cocircte peu active ou stable et linsuffisance dans

des secteurs de cocircte tregraves active Pour les autres zonages les lacunes constateacutees dans la section

52 sont exacerbeacutees dans cette section agrave cause de lajout dune bande de 15 m au sceacutenario

du SP

Tableau 512 Comparaisons geacuteneacuterales des zonages vis-agrave-vis du SP+ 15

Zone pas assez Zone trop Type de zonage

en de la superficie du SP+15 m LQE 57 0 Proposition de la MRC 19 3 Nouveau-Brunswick

1shy9 6

Critegraveres de la Cocircte-Nord 5 32 ~

Taux historique 0 0 I~-

- 30 ans 93 0 - 50 ans 88 0

Aucune des diffeacuterentes options dameacutenagement et de gestion des risques cocirctiers

existantes ne semble pouvoir donner entiegravere satisfaction quant aux modifications que va

connaicirctre la cocircte dans les 50 prochaines anneacutees Les meacutethodes traditionnelles de travail ne

146

semblent pas adapteacutees aux conditions actuelles des cocirctes comme en teacutemoignent les

probleacutematiques actuelles Ainsi les modifications futures de lenvironnement risquent

daccentuer cette meacutesadaptation

54 Discussion sur les diffeacuterentes options de zonage possibles

Si lutilisation dun zonage baseacute sur un sceacutenario probable deacuterosion tel que celui

deacutefini par Bernatchez et al (2008 a) serait le meilleur moyen dobtenir un zonage preacutecis les

donneacutees neacutecessaires agrave leacutetablissement du SP nexistent malheureusement que pour certains

territoires tregraves restreints (ducirc au temps et aux ressources neacutecessaires agrave son eacutelaboration) Cest

pourquoi il est important de savoir si dautres meacutethodes permettraient dobtenir un zonage

efficace pour de plus grands territoires agrave moindre coucirct (en temps et en argent) Les

comparaisons effectueacutees dans ce chapitre entre les diffeacuterentes possibiliteacutes de zonage des

risques cocirctiers sont primordiales afin de permettre aux municipaliteacutes de faire un choix eacuteclaireacute

lorsquil sagit de la gestion de leur territoire Depuis la loi de 2001 sur la seacutecuriteacute civile et

lobligation de mise en place de scheacutemas de seacutecuriteacute civile dans toutes les MRC du Queacutebec

les gestionnaires ont dautant plus besoin de meacutethodes pour les aider agrave identifier les terrains

qui sont susceptibles decirctre affecteacutes par leacuterosion En effet les MRC ne disposent

geacuteneacuteralement pas dun expert dans le domaine ce qui rend lutilisation de regravegles simples

comme celles des zonages analyseacutes neacutecessaire Une faciliteacute dapplication et une meacutethode de

cartographie simple sont rechercheacutees par les ameacutenagistes (Caron comm pers) La litteacuterature

privileacutegie certes laction agrave linaction (Peng et al 2006) mais aucune eacutetude nexiste pour

aider agrave effectuer un choix II est donc important de savoir si les meacutethodes proposeacutees peuvent

se reacuteveacuteler efficaces

147

Certaines propositions de zonage sont couramment reprises dans la litteacuterature traitant

du zonage des risques cocirctiers Pourtant aucune nest tout agrave fait adapteacutee pour la zone cocirctiegravere

eacutetudieacutee Ainsi les principales lacunes qui ont eacuteteacute repeacutereacutees dans les zonages existants et qui

reacuteduisent leur efficaciteacute font ressortir autant de paramegravetres importants qui devraient ecirctre pris

en compte dans leacutelaboration dun futur zonage Ils peuvent ecirctre regroupeacutes en trois cateacutegories

agrave savoir

~ les paramegravetres naturels des cocirctes

~ les paramegravetres climatiques de lenvironnement

~ les paramegravetres humains de loccupation des terres

54 J Inteacutegration des paramegravetres naturels

Lors de la creacuteation des zonages loptique dans laquelle ils ont eacuteteacute mis en place est

geacuteneacuteralement agrave lorigine de leurs points forts mais aussi de leurs faiblesses Par exemple la

LQE qui a dabord un objectif environnemental propose une bande de trop faible largeur

concernant les risques (15 m seulement) car elle na pas eacuteteacute conccedilue et reacutefleacutechie en fonction de

la dynamique des aleacuteas cocirctiers Ainsi eJie nintegravegre pas les paramegravetres physiques significatifs

des cocirctes mecircme si eJie est utiliseacutee partout au Queacutebec pour geacuterer les risques en deacutecoulant Par

ailleurs le zonage du Nouveau-Brunswick avec sa bande fixe mecircme sil correspond

globalement au zonage adapteacute proposeacute par cette eacutetude laisse tantocirct des secteurs surproteacutegeacutes

tantocirct des secteurs non proteacutegeacutes Ceci deacutecoule du fait que les paramegravetres naturels des cocirctes ne

sont pas inteacutegreacutes au zonage qui est appliqueacute uniformeacutement quel que soit lenvironnement

Limportance des connaissances physiques de la cocircte et de son eacutevolution pour

lameacutenagement est donc essentielle (Pethick 2001) Ce qui est principalement utile est le

taux de migration ainsi que la future position de la ligne de rivage (Pethick 2001 Winckel et

al 2008)

laquo Erosion rates are not only used by scientists to study sediment budgets or the lole of natural processes in shoreline alteration they are also used to determine safe construction setbacks settle property ownership disputes study the effectiveness of shoreline protection structures and to make land use decisions raquo (Moore 2000)

148

Le taux deacuterosion mesureacute est le moyen le plus adapteacute pour refleacuteter la variabiliteacute des

paramegravetres naturels des cocirctes tel que cela se fait dans le zonage utilisant les taux historiques

Cependant comme de grandes portions de littoral ne disposent pas de cette donneacutee il a eacuteteacute

examineacute la possibiliteacute dutiliser un estimateur (proxy) En effet la segmentation cocirctiegravere

effectueacutee par le LDGIZC de lUQAR couvre quant agrave elle la totaliteacute des cocirctes du Queacutebec

meacuteridional Leacutevaluation preacuteliminaire effectueacutee portait sur les types de cocirctes leur lithologie

leacutetat de la cocircte le degreacute dalteacuteration des roches et la hauteur de la falaise (LDGICZ 2006)

Si lon se fie agrave la hauteur du trait de cocircte il nest pas possible de distinguer deux groupes en

fonction des taux deacutevolution preacutedits (figure 54) Apregraves une eacutetude des taux deacuterosion tant

reacutecents quhistoriques les diffeacuterences entre les paramegravetres physiques des cocirctes mecircme sils

existent ne semblent pas suffisants pour permettre une preacutevision des taux de recul futurs dun

segment de cocircte Pour la section de cocircte de Perceacute il nest pas possible de preacutedire quel sera le

taux deacutevolution dune portion de cocircte tant actuel que futur agrave partir de caracteacuteristiques

qualitatives de la cocircte que sont le type de cocircte leacutetat la lithologie la hauteur etc Cela peut

ecirctre ducirc au fait que les types de cocirctes en preacutesence sur le territoire deacutetude ne sont pas

suffisamment varieacutes et ne repreacutesentent que des conditions limiteacutees et relativement uniformes

agrave cause de leur proximiteacute (57 km de cocirctes seulement) Une eacutetude plus pousseacutee de ces

paramegravetres et une analyse sur un plus grand territoire avec une plus grande varieacuteteacute

denvironnements pourraient ecirctre meneacutees pour confirmer ou infirmer ces reacutesultats Pour le

moment cela tend agrave conforter le fait quil est primordial de connaicirctre les taux de recul et la

dynamique actuelle pour geacuterer la cocircte Ceci sexplique par les multiples interactions qui ont

lieu entre les paramegravetres cocirctiers le climat et lhydrodynamique qui rendent la modeacutelisation

difficile (Whitehouse et Sutherland 2001) Agrave une eacutechelle locale comme celle utiJiseacutee en

gestion de lameacutenagement il est donc encore primordial de se baser sur les taux de recul

mesureacutes pour avoir le meilleur portrait de laleacutea deacuterosion afin deacutetablir les zonages de

risques coheacuterents Lutilisation de certains paramegravetres physiques comme estimateurs (proxy)

pour les taux deacuterosion nest donc pas possible agrave cette eacutechelle Un suivi sur le terrain et des

analyses geacuteomorphologiques restent donc neacutecessaires car une preacutediction statistique agrave laide

des paramegravetres naturels nest pas possible agrave lheure actuelle agrave cette eacutechelle

149

Les experts saccordent ainsi pour inteacutegrer lutilisation des taux deacuterosion agrave

lameacutenagement (Moore 2000 Pethick 200] Winckel et al 2008) mais pas sur la maniegravere

de les obtenir de les appliquer ni sur la leacutegalisation qui doit en deacutecouler De plus il est

important de noter que le rythme du recul est beaucoup plus important que seul le taux

historique geacuteneacuteralement utiliseacute (Bernatchez et al 2008 a Pierre 2006) Enfin il est

important dutiliser les preacutevisions des taux deacuterosion futurs et non pas uniquement des taux

historiques afin dobtenir un zonage efficace pour les 50 prochaines anneacutees tel que nous

lavons vu dans les paragraphes 525 et 53 J traitant des zonages baseacutes sur les taux

historiques et leurs lacunes Cette inteacutegration des taux futurs nest pas toujours mentionneacutee

par ceux qui mettent en avant cette solution comme eacutetant adapteacutee agrave la dynamique cocirctiegravere et

aux paramegravetres physiques variables de la cocircte (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et

Dalrymple 2004) Le littoral eacutetant complexe leacutelaboration de ces taux preacutevisionnels deacuterosion

neacutecessitera une compreacutehension geacuteneacuterale de la dynamique cocirctiegravere (Jolicœur et UumlCarrol

2007) et linteacutegration des paramegravetres climatiques agrave venir

542 Inteacutegration des paramegravetres climatiques variations du climat et changements

climatiques

Dapregraves les comparaisons que nous avons effectueacutees un zonage qui tient compte des

paramegravetres naturels mais non des changements climatiques nest pas efficace Par exemple

les zonages deacutecoulant des taux historiques ont certes lavantage deacutetablir une bande de

protection de largeur variable selon le segment de cocircte auquel ils sont appliqueacutes et reflegravetent

ainsi la dynamique cocirctiegravere Mais ils ne sont pas une option qui semble viable pour le secteur

eacutetudieacute car la sous-estimation des surfaces agrave risque est flagrante (agrave 77 insuffisante) Ainsi

mecircme si lutilisation des taux historiques deacuterosion dans leacutelaboration des zonages est

proposeacutee par plusieurs auteurs (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et Dalrymple 2004) il

manque agrave cette meacutethode linteacutegration de limpact de la variabiliteacute des paramegravetres climatiques

Cela provient de labsence de consideacuteration de la cocircte comme un systegraveme variable dans le

temps Les changements cl imatiques vont comme on la vu modifier les processus cocirctiers et

donc les aleacuteas Les taux deacuterosion vont de maniegravere corollaire ecirctre eacutegalement modifieacutes Les

150

aleacuteas passeacutes neacutetant plus le reflet de lavenir la seule application de ces meacutethodes historiques

nest donc pas agrave preacuteconiser sur les cocirctes car elles sous-eacutevaluent dramatiquement les surfaces

agrave risque En effet elles ne tiennent pas compte du rythme deacutevolution cocirctiegravere qui est tregraves

important dans le zonage des risques deacuterosion notamment pour pouvoir quantifier les

extrecircmes deacuterosion (Pierre 2006) De plus bien quune cocircte puisse preacutesenter un bilan

deacutevolution historique positif (progradation) elle peut aussi connaicirctre de courtes peacuteriodes ougrave

le recul peut atteindre plusieurs dizaines de megravetres en quelques anneacutees de sorte que les

infrastructures construites trop pregraves de la ligne de rivage peuvent se retrouver agrave risque

(Bernatchez et al 2008 a) Il pourrait donc ecirctre envisageacute dappliquer un coefficient

multiplicateur aux taux deacuterosion passeacutes pour contrecarrer cette lacune Ce coefficient

climatique permettrait de rendre les taux historiques repreacutesentatifs des taux futurs Cet indice

pourrait ecirctre eacutetabli pour chaque reacutegion du Queacutebec pour tenir compte des paramegravetres

cl imatiques reacutegionaux Par exemple comme le taux deacuterosion pour la peacuteriode 1992-2001 est

en moyenne 27 fois infeacuterieur au SP dans Je secteur de Perceacute il pourrait ecirctre deacutecideacute que le

coefficient pour la reacutegion gaspeacutesienne serait 27

Le zonage eacutelaboreacute pour la Cocircte-Nord avait comme objectif de prendre en compte

laugmentation des risques dans un contexte de changements climatiques Cela la conduit agrave

sureacutevaluer les risques principalement agrave cause dun manque de donneacutees preacutecises concemant

limpact de ces changements agrave leacutepoque de sa reacutealisation Ce sceacutenario pessimiste conduirait

donc agrave hypotheacutequer le deacuteveloppement de certains secteurs La preacutecision des projections

climatiques et de leurs impacts est donc primordiale

Avec les zonages utiliseacutes ou proposeacutes actuellement nous sommes deacutejagrave mal adapteacutes et

mis au deacutefi dans notre gestion des zones cocirctiegraveres avec le climat actuel ce qui fait que nous ne

sommes pas precircts agrave des changements plus rapides et allons avoir encore plus de problegravemes agrave

reacutesoudre agrave lavenir (Forbes 2008) Dans la litteacuterature actuelle ce sont principalement des

eacuteleacutements composites qui deacuteterminent la sensibiliteacute ou non dune cocircte aux changements

climatiques mecircme si cela passe principalement par linclusion de la seule hausse du niveau

marin relatif tel que dans les eacutetudes de Shaw et al (1998) ou de Gornitz et al (1997) Cellesshy

ci nont toutefois pas eacuteteacute effectueacutees agrave une eacutechelle adapteacutee pour reacutealiser un zonage Les

151

indices de sensibiliteacute existants (Shaw et al 1998 Gornitz et al 1997) ainsi que les cartes

preacutedisant leacutevolution des aleacuteas et leurs impacts potentiels (Fairbank et Jakeways 2006)

permettent tout de mecircme aux ameacutenagistes de connaicirctre limportance que vont avoir les

changements climatiques sur leur cocircte et ainsi de se preacuteparer agrave leurs impacts Elles permettent

aussi de cibler les secteurs dans lesquels les probleacutematiques seront les plus criantes agrave lavenir

ainsi que les grands enjeux qui en deacutecouleront Mais la deacutetermination de la sensibiliteacute du

secteur et de ses aleacuteas aux changements ne permet pas au x ameacutenagistes linteacutegration des

reacutesultats dans un zonage et ainsi de controcircler les ameacutenagements dune municipaliteacute avec une

grande preacutecision spatiale

Le processus le plus efficace serait donc plutocirct didentifier les facteurs cleacutes qUI

conditionnent les processus cocirctiers et qui pourraient ecirctre modifieacutes par les changemen ts

climatiques afin de pouvoir inteacutegrer les reacutesultats des modeacutelisations du climat futur

Malheureusement les facteurs climatiques cleacutes qui conditionnent les processus cocirctiers ne

sont pas encore tous bien connus et deacuteterminer quel sera leur poids dans leacuterosion future est

donc un exercice complexe (Bernatchez et al 2008 a) Une analyse au cas par cas pour

deacuteterminer les futures positions de la ligne de rivage semble agrave lheure actuelle la plus

adeacutequate pour ce type danalyse car mecircme si cela augmente le temps de reacutealisation et le coucirct

cela augmente eacutegalement lefficaciteacute de la preacutediction Une collaboration entre les

scientifiques et les gestionnaires est donc primordiale pour inteacutegrer tous ces paramegravetres agrave la

future gestion des cocirctes

543 Inteacutegration des paramegravetres humains occupation du territoire

Aucun des zonages eacutetudieacutes ne prend en compte les paramegravetres humains ce qui est

une lacune importante conduisant notamment agrave interdire les constructions agrave des endroits non

risqueacutes et limitant le deacuteveloppement de la municipaliteacute sur ses meilleurs terrains Lobjectif

dun zonage des risques devrait ecirctre de minimiser les risques tant actuels que futurs mais

aussi les impacts socio-eacuteconomiques neacutegatifs ce que ne parviennent pas agrave faire les zonages

eacutetudieacutes Par exemple le muret qui supporte la promenade municipale dans lanse du sud du

152

village de Perceacute est essentiel agrave la municipaliteacute pour son deacuteveloppement touristique ducirc agrave la tregraves

grande densiteacute de bacirctiments agrave haute valeur ajouteacutee preacutesents en arriegravere de celui-ci Son

entretien sur le long terme est donc assureacute Sur les 607 megravetres de longueur quil occupe la

position du trait de cocircte est donc fixeacutee Le zonage ne devrait ainsi tenir compte que des aleacuteas

ponctuels tels les vagues les embruns et les deacutebris que peuvent engendrer les tempecirctes et

non du recul potentiel de la ligne de rivage et du trait de cocircte Par exemple dans le zonage

deacutecoulant des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la Cocircte-Nord ce

secteur eacutetait zoneacute sur 37 ha et dans celui du Nouveau-Brunswick sur 18 ha Pourtant si lon

considegravere une bande de seacutecuriteacute de 15 megravetres la surface devant ecirctre zoneacutee nest que de

10 ha Limiter agrave tort le deacuteveloppement de ces terrains du centre ville qui abritent de

nombreux services commerciaux et touristiques serait dommageable pour leacuteconomie

villageoise

Lors de leacutelaboration dun zonage cocirctier il est donc important de tenir compte du

type doccupation du territoire Le zonage des risques tel queacutevoqueacute dans cette recherche ne

fait queacutetablir des limites probables des risques cocirctiers Le fait didentifier ce quil est

acceptable ou non de faire dans cette zone na pas eacuteteacute eacutevoqueacute et relegraveve plutocirct de deacutecisions

politiques ou collectives Toutefois il faut savoir que certains ameacutenagements humains

peuvent modifier la deacutelimitation mecircme de cette zone agrave risque en ayant une influence

importante sur les processus tant en les acceacuteleacuterant quen les ralentissant voir en les arrecirctant

Ainsi eacutetant donneacute que les effets dun choix politique peuvent modifier les paramegravetres

naturels deacutevolution de la cocircte ces deacutecisions devraient ecirctre inteacutegreacutees au processus deacutecisionnel

lorsque lon eacutetablit des projections environnementales pour le futur Les diffeacuterents eacuteleacutements

qui devraient ecirctre pris en compte comprennent notamment la preacutesence dun muret municipal

ou de deacutefenses cocirctiegraveres

A) La preacutesence dun muret ou autre infrastructure dont lautoriteacute compeacutetente (municipale ou

supeacuterieure) a deacutecideacute dassumer lentretien pour tout lhorizon de gestion Si le trait de cocircte est

fixeacute leacuterosion peut ecirctre consideacutereacutee comme nulle en arriegravere de celui-ci Il faut par conseacutequent

en tenir compte (Meur-Ferec et al 2008)

B) La preacutesence de deacutefenses cocirctiegraveres telles que des enrochements ou des eacutepis qui peuvent

aggraver leacuterosion en aval de la deacuterive littorale La reacutepartition et la nature des deacutefenses

153

doivent ecirctre connues dans la mesure ougrave elles ont une incidence sur la morphologie du littoral

et sur laction des facteurs de forccedilage (Fairbank et Jakeways 2006) La perrrusslon

dintervention ponctuelle va avoir des conseacutequences sur lensemble de Juniteacute

hydroseacutedimentaire Ne pas les inclure rendrait les zonages moins efficaces

Les multiples types doccupation humaine possible doivent eacutegalement ecirctre consideacutereacutes

eacutetant donneacute la diffeacuterence dans la neacutecessiteacute de la proximiteacute au rivage ainsi que dans leur

possibiliteacute de deacutemeacutenagement Ainsi les emplacements dun camping ou les infrastructures

touristiques leacutegegraveres (petits belveacutedegraveres tables de pique-nique ) peuvent ecirctre deacuteplaceacutes en

suivant leacuterosion il est donc possible de croire que suivant un choix socieacutetal on les laisse

sinstaller dans les zones agrave risque deacuterosion pour une dureacutee deacutetermineacutee (Paskoff 2004 b)

Lacceptabiliteacute sociale est en effet importante agrave consideacuterer mecircme si elle na pas eacuteteacute abordeacutee

ici car une fois deacutetermineacute avec preacutecision les zones agrave risque cest agrave la socieacuteteacute de choisir ce

quiJ est acceptable dy construire ou non

Des deacutecisions et des choix peuvent mettre de Javant le cocircteacute impeacuteratif de fixer le trait

de cocircte agrave certains endroits comme dans le cas dune voie ferreacutee dune route strateacutegique dun

cœur de village Si une deacutecision est prise les infrastructures qui se situent en arriegravere du trait

de cocircte fixeacute ne sont plus agrave risque deacuterosion pour lhorizon de gestion consideacutereacute Linteacutegration

des diffeacuterents laquotypes et pratiques de gestion des deacutefenses cocirctiegraveresraquo au sein dune

meacutethodologie de cartographie des risques du littoral lieacutes aux changements climatiques est

eacutegalement mise de lavant par le programme laquo Response raquo en Europe (Fairbank et Jakeways

2006) Cependant il est difficile deacutetablir des critegraveres automatiques applicables agrave grande

eacutechelle Une eacutetude au cas par cas de la situation semble donc la plus adeacutequate pour prendre

en compte les paramegravetres humains et leur eacutevolution

154

Lutilisation de zonages suppose que les instances gouvernementales veuillent limiter

les risques pour les populations principe que certains auteurs tels que Winckel et al (2008)

reacutefutent Pour eux les proprieacutetaires devraient ecirctre avertis des faits concernant le pheacutenomegravene

sur leur terrain et devraient ensuite ecirctre ameneacutes agrave faire leur propre choix selon le beacuteneacutefice

quils pourraient en tirer et la valeur de linvestissement quils sont precircts agrave voir deacutetruit par les

aleacuteas Ils affirment que les zonages laissent trop de zones inexploiteacutees ce qui repreacutesente une

perte pour leur proprieacutetaire Ainsi lEacutetat devrait se deacutegager de toute responsabiliteacute et

permettre de contourner le zonage et de se bacirctir au plus pregraves du trait de cocircte (Winckel et al

2008) Si cette solution laisse place au beacuteneacutefice individuel sur une courte peacuteriode il a deacutejagrave eacuteteacute

constateacute que lengagement des proprieacutetaires agrave subir les aleacuteas sans intervenir est souvent

oublieacute au fil du temps ou des transactions immobiliegraveres (Division de lameacutenagement cocirctier de

la Caroline du Nord 2009) Cette optique eacuteconomique ne tient ainsi pas compte des

interventions ponctuelles non concerteacutees que cela peut engendrer Non inteacutegreacutee agrave la

dynamique au sein dune uniteacute hydroseacutedimentaire la mise en place dune solution par un

reacutesident pourrait alors avoir des preacutejudices sur les terrains des proprieacutetaires adjacents Cela

pourrait eacutegalement remettre en cause leacutequiteacute sociale dougrave limportance de linteacutegrer dans le

processus deacutecisionnel (Dean et Dalrymple 2004 Cooper et McKenna 2008)

Rendre le zonage des risques efficace soulegraveve Je besoin dinteacutegrer un nombre

important de paramegravetres agrave limage de la complexiteacute de composantes de lenvironnement

cocirctier Les multiples facettes de la geacuteoscience cocirctiegravere pourraient ainsi augmenter la reacutesilience

des communauteacutes face aux risques cocirctiers et agrave leurs modifications dans le contexte de

changements climatiques (Forbes 2008) et permettre dinteacutegrer les paramegravetres importants

dans les zonages pour en reacuteduire les lacunes

CONCLUSION

Dans les zones cocirctiegraveres de lEst du Queacutebec la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers

est importante et il est preacutevu quelle augmente au cours de ce siegravecle Ceci est ducirc tant agrave

laugmentation des aleacuteas cocirctiers dans un contexte de variation environnementale et de

changements climatiques quagrave la densification des constructions littorales Assurer une

gestion efficace de ces territoires est donc un enjeu majeur pour ces reacutegions

Connaicirctre leacutevolution historique de loccupation des terres permet davoir une

vision geacuteneacuterale des tendances dameacutenagement et deacutevolution du secteur Cela permet

eacutegalement de connaicirctre comment les mesures de gestion et de zonage deacutejagrave implanteacutees ont

influeacute ou non sur les comportements dameacutenagement Pour la zone cocirctiegravere de la

municipaliteacute de Perceacute il a eacuteteacute possible de constater une hausse depuis les anneacutees 80 du

nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion et ce malgreacute la mise en place de lois et de regraveglements

de gestion de lameacutenagement (LAU en 1979 LQE en 1987 et scheacutema dameacutenagement en

1989) Ces lois nont pour plusieurs raisons pas reacuteussi agrave limiter les risques pour les

populations Mecircme dans les cas ougrave des solutions dadaptation ont eacuteteacute mises en place comme

lors du deacuteplacement de tronccedilons de routes menaceacutes par leacuterosion il est possible de constater

une certaine laquomeacutesadaptationraquo vis-agrave-vis des geacuteorisques cocirctiers En effet les segments

deacuteplaceacutes sont de nouveau moins de 40 ans plus tard agrave risque deacuterosion Ces

laquo meacutesadaptations raquo et ces insuffisance de la loi peuvent avoir plusieurs causes une lacune

dinformation et de connaissances des processus deacutevolution des cocirctes une trop grande

confiance accordeacutee aux ouvrages de protection contre leacuterosion ou une prise de risque

consciente pour beacuteneacuteficier de lattrait panoramique et touristique que peut repreacutesenter la cocircte

Le fait que les regraveglements ne soient pas appliqueacutes correctement a ainsi entrai neacute la hausse des

constructions en zone agrave risque ce qui soulegraveve le problegraveme de la bonne gouvernance des

geacuteorisques de la pan des municipaliteacutes

156

La Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (LQE) actuellement utiliseacutee pour geacuterer

lameacutenagement en zone littorale nest pas la seule possibiliteacute qui pourrait soffrir aux

autoriteacutes locales Dautres options theacuteoriques ou pratiques existent dans des secteurs proches

Apregraves avoir compareacute ces options de zonages (tableau 13) avec leacutevolution probable du

littoral dans un contexte de changements climatiques de nombreux points faibles et lacunes

ont eacuteteacute constateacutes Certaines options sont trop strictes et limitent les possibiliteacutes de

deacuteveloppements futurs pour la municipaliteacute tels que le zonage tireacute de lentente speacutecifique sur

leacuterosion des berges de la Cocircte-Nord la proposition de zonage de la MRC ou la politique de

protection des rives du Nouveau-Brunswick Dautres sont trop laxistes et contribuent agrave

permettre des constructions dans des secteurs agrave risque tels la LQE ou les zonages baseacutes sur

les taux deacuterosion historiques Ces lacunes trouvent leur origine dans les meacutethodes avec

lesquelles sont calculeacutees les bandes de protection de ces zonages Il sagit principalement du

manque dinteacutegration des processus naturels deacutevolution de la cocircte au sein de la

meacutethodologie utiliseacutee par Je zonage Le manque de prise en compte de la variabiliteacute des

paramegravetres climatiques peut eacutegalement ecirctre la cause de problegravemes notamment dans le cas des

zonages baseacutes sur les taux historiques qui ne tiennent pas compte de la variabil iteacute de

lenvironnement au cours des deacutecennies Enfin le manque de prise en compte des paramegravetres

anthropiques tels que certaines protections et modifications humaines apporteacutees agrave la cocircte peut

eacutegalement poser problegraveme dans la deacutefinition dun zonage efficace

Agrave la suite de cette eacutetude sur les impacts et lefficaciteacute des zonages des risques cocirctiers

sur lorganisation du territoire et la preacutevention des geacuteorisques cocirctiers il en ressort quelques

recommandations quant agrave la gestion des zones cocirctiegraveres agrave la fois pour la zone deacutetude de

Perceacute mais aussi de maniegravere plus geacuteneacuterale Car comme il a eacuteteacute montreacute les constructions en

zones cocirctiegraveres sont en augmentation depuis les anneacutees J980 et rien ne semble indiquer que Ja

tendance se modifiera agrave lavenir Ainsi un zonage efficace des risques est plus que neacutecessaire

afin deacuteviter que de nouvelles constructions ou de nouveaux proprieacutetaires se retrouvent

confronteacutes aux risques Tout dabord les lacunes constateacutees dans le zonage de la LQE

actuellement utiliseacute pour geacuterer les risques peuvent provenir dune diffeacuterence entre les buts

originaux de la loi (voir preacuteambule et objectifs de celle-ci) et lutilisation qui en est faite par

157

les communauteacutes Vu limportance de la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers une politique

speacutecifiquement deacutedieacutee aux risques est neacutecessaire Cest dailleurs ce qui a eacuteteacute fait par le

gouvernement du Queacutebec en 2001 avec la Loi sur la seacutecuriteacute civile Au vu de la difficulteacute

pour des instances locales dy faire face un cadre de preacutevention des risques naturels a eacuteteacute

ajouteacute en 2006 sur le plan national Leur mise en place progressive devrait donc permettre de

mieux faire face agrave la probleacutematique Ensuite agrave cocircteacute de la deacutelimitation exacte des zones agrave

risque sur laquelle nous nous sommes attardeacutes dans cette recherche plusieurs questions

socieacutetales peuvent ecirctre souleveacutees Il est possible en effet de penser quil est preacutefeacuterable de

zoner plus de terrain que moins car ainsi on est certain de ne pas creacuteer de futurs problegravemes

(principe de preacutecaution) Cependant cela reviendrait agrave hypotheacutequer certains terrains et donc

le deacuteveloppement eacuteconomique des municipaliteacutes De plus la constl1lction dans les zones agrave

risque pourrait continuer selon ce que lon juge acceptable de mettre en danger versus les

retombeacutees eacuteconomiques qui peuvent en reacutesulter (Winckel el al 2008) Certains eacuteleacutements

temporaires deacuteplaccedilables ou neacutecessitant la proximiteacute de leau pourraient eacutegalement ecirctre

autoriseacutes Ces questions relegravevent plutocirct dun choix socieacutetal qui devrait ecirctre pris par la sphegravere

politique et ont donc eacuteteacute sciemment eacuteludeacutees de cette recherche De plus il a eacuteteacute noteacute que les

responsables locaux ont besoin de connaicirctre lemplacement de la future ligne de rivage plutocirct

que des theacuteories sur de nouveaux zonages (Pethick 2001 Caron 2007 Pitre 2007)

Ladeacutequation entre les besoins des ameacutenagistes et ce que les scientifiques peuvent produire

pour eux est une donneacutee essentielle afin que les connaissances creacuteeacutees par la recherche soient

utiliseacutees au mieux Il conviendrait ainsi de mieux eacutetudier les besoins du milieu local en

reacutealisant des eacutetudes collaboratives comme cela sest fait dans le cadre de leacutetude de

Bernatchez el al (2008) ou de cette eacutetude Ensuite mecircme si les zonages que nous avons

eacutetudieacutes ont pour but de proteacuteger les constructions vis-agrave-vis de leacuterosion ceux-ci peuvent

eacutegalement servir agrave la protection environnementale ou vice-versa Ce multiple effet beacuteneacutefique

des zones de protection a eacuteteacute observeacute par de nombreuses communauteacutes (Clark 1996) La

prise en compte des marges maximales pour lune ou lautre des raisons devrait donc ecirctre

mise en avant au sein dune gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (Stewart el al 2003)

Finalement il ressort eacutegalement quun travail de sensibilisation devrait accompagner le

zonage pour lexpliquer aux communauteacutes et aux deacutecideurs et ce quelle que soit loption

retenue La sensibilisation et la vulgarisation sont preacutesentement souvent oublieacutees par ceux

158

qui eacutelaborent les zonages mecircme si ce nest pas efficace dagir ainsi car il est plus coucircteux de

laquo reacuteparerraquo les problegravemes que deacuteduquer le public (Stewart et al 2003) Linformation

augmenterait Jacceptabiliteacute sociale des zonages et minimiserait ainsi la vulneacuterabiliteacute des

communauteacutes (Meur-Feree et al 2008) Limportance de fournir des informations non

techniques est ainsi essentielle en ce qui a trait agrave la gestion des cocirctes (McInnes 2006) En

effet les zonages mis en place doivent ecirctre correctement appliqueacutes si on veut quils puissent

ecirctre efficaces

Une approche plus inteacutegratrice pour geacuterer les risques cocirctiers augmenterait lefficaciteacute

tant immeacutediate quagrave long terme des zonages agrave la fois dans lenvironnement climatique actuel

quavec les changements climatiques agrave venir Ainsi une analyse globale de la situation au

travers des geacuteosciences pourra inteacutegrer les taux de recul mesureacutes ainsi que les eacuteleacutements

physiques climatiques et humains ayant un impact sur la cocircte Une telle approche est jugeacutee

neacutecessaire pour deacuteterminer le plus preacuteciseacutement possible les terrains qui sont susceptibles

decirctre eacuterodeacutes Cela permettrait eacutegalement deffectuer des reacuteajustements au cours du temps si

les tendances venaient agrave se modifier En conseacutequence les communauteacutes cocirctiegraveres seraient

moins vulneacuterables aux risques cocirctiers et pourraient mettre en valeur de maniegravere optimale leur

territoire

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ANNEXES

Annexe 1 Deacutefinitions des types de cocircte

Tvpe de cocircte Deacutefinition

Marais maritime Les marais maritimes sont des zones daccumulation de seacutediments fins coloniseacutees par de la veacuteqeacutetation herbaceacutee

Accumulation de sable etou de gravier qui sattache agrave la cocircte et Flegraveche littorale qui seacutetire geacuteneacuteralement en parallegravele agrave la cocircte dont lextreacutemiteacute est

libre Flegraveche littorale

agrave marais maritime Flegraveche littorale bordeacutee par un marais maritime

Accumulation de sable etou gravier littoral formeacutee dun replat

Terrasse de plage geacuteneacuteralement veacutegeacutetaliseacute qui est tregraves rarement submergeacute par les mareacutees Le replat est parfois bordeacute sur sa partie infeacuterieure par un talus deacuterosion (microfalaise) de moins de 15 m de hauteur

Basse falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux

de 15 agrave 5 m de hauteur

Moyenne falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux

de 5 agrave 10 m de hauteur

Haute falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux

supeacuterieur agrave 10 m de hauteur

Dapregraves Bernalchez el al 2008 a

173

Annexe 2 Deacutefinition de leacutetat de la cocircte

Exemple eacutepis enrochements murets

Eacutetat de la cocircte Deacutefinition

Cocircte naturelle qui preacutesente des deacuterosion vive etou qui est Active veacutegeacutetaliseacutee agrave moins de 25 Preacutesence de cicatrices

geacuteomorphologiques laisseacutees par les processus deacuterosion

Semi-veacutegeacutetaliseacutee Semi-active Tout type de cocircte naturelle qui preacutesente des signes partiels

deacuterosion elou qui est veacutegeacutetaliseacutee entre 25 et 75

Veacutegeacutetaliseacutee Stable Tout type de cocircte naturelle qui ne preacutesente aucun signe

deacuterosion etou qui est veacutegeacutetaliseacutee agrave plus de 75

Artificielle Cocircte naturelle modifieacutee par une structure rigide

Dapregraves Bernatche7 el al 2008 a

174

Annexe 3 Adaptation du zonage du comiteacute dexperts sur ] eacuterosion des berges de la Cocircte-Nord

Inconstructible dans a marge de s~curiteacute Recharge

Perimetre urbain

Tvoe de cocircte Aleacutea Marae de seacutecuriteacute Recommandation dintervention

Flegraveche sableuse Erosion 1

Submersion Aucune

Inconstruclible sur toute la flegraveche Etude du risque de submersion Epis et fascines InconstruClible dans la marge de seacutecuriteacute Etude du

11icrolerasse laquo15 m Erosion Submersion

TR x 30ans ~ 15 m ou marge minimale de 60m

risque de submersion Recharge en sable peacuteriodique Epis et faSCines eacutepis rocheux avec ou sans recharae de sable

Marais saleacute Erosion SubmerSion

Deacutelimite par photointerpreacutetation et marge mll1lmale de 60m

Inconstructible dans la marge de seacutecunteacute Etude du risque de submersion Aboiteau (digue enrocheacutee avec noyau Impermeacuteable en argile) Remblai pour hausser les maisons Enrochement

Dunes cocirctiegraveres Erosion

TR x 30ans + 15 YI il partir de la limite des dunes vers

Avanceacutee dunalres 1inteacuterieur des terres

Inconsctructible dans la zone de protection InterdictIOn de circuler en vn Conserallon inteacutegrale

Falaise siltiargile (hauteurgt5m)

Erosion i

Glissement de terrrain

(2x Ht ou ~Om max) + TR x 30 ans

Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Evaluation des risques de mouvement de masse Travaux de stabilisation reacuteeacutequilibrage de la pente contrepoids enrochement (perte de la plage)

Falaise siltiargile (hauteurgt5m) avec preacutesence danciennes couleacutees araileuses

Erosion 1

Glissement de terrrain

15 xGR

Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Evaluation des risques de mouvement de masse Travaux de stabilisation reacuteeacutequilibrage de la pente contrepoids enrochement IDerte de la Dlaoe 1

Falaise siltiargile hauteurlt5m

Erosion TR x 30 ans + 15 m ou marge minimale de 50 m

Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Enrochement (perte de la plage)

TR x 30 ans + 15 m ou-marge minimale en fonction

en sable periodique Epis rocheux Epis rocheux etde la hauteur du talus

Falaise sable Erosion recharge en sable peacuteriodique Reacuteeacutequilibrage de laHauteur talus=Marge pente Epis et fascines Enrochement 8et recharge5m=50m 10m~Om

en sable peacuteriodique Enrochement (perte de la plagel15m=30m gt20m=20m 1 x Ht + TR x 30ans ou Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute

Falaise till Erosion marge minimale de 20 m Enrochement (perte de la plage)

Cocircte rocheuse basse Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Etude deSubmersion 10 ou 15 m minimum

(ingeacutee) risque de submersion Cocircte rocheuse basse Submersion et (seacutedimentaire) Erosion

Falaise rocheuse (igneacutee) Aucun 10 ou 15 m minimum Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute

Falaise rocheus e Erosion TR x 30 ans + 15 m Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute

(seacutedimentaire)

Modifieacute de Duhois el al 2005

TR = moyenne des taux de recul supeacuterieurs (rnan) Hl = Hauteur du lalus

GR =plus grande reacutetrogression

LarQeur de la protection Jgt l l

10 megravetres 272 (1) X (1)

15 megravetres 716 ~

Barachois n ~

(1)

a (1)

~ lt0 (1) ~

Vl - -a c s 0 -l = a -~ (1)Vl ~ N0_ l

o~

(1) (Il

a (1)

20 ~ - 0l _

(1) (Il

(1) ()

l 0 o l l (Il 0(1)shy~ 00 (Ol

Cap-Despoir

Village de Perceacute -- 6Yshy

0sect) xQ

1-0~

Leacutegende Politique de protection _ zones portuairEs -

(Il shy-~

1O tO~ rn =- euml

s (1)

a (1)

10 meacutetres 0 a 15 megravetres ~

~

Fond de carte base de donneacutees topographiques du Queacutebec au 120000

1

lt~

o _

2500 5000Megravetres

Cartographie Susan Drejza 2009

o l a (1)Vl --l

VI

176

Annexe 5 Eacutevolution des superficies agricoles forestiegraveres et en friche pour la zone littorale de Perceacute entre 1934 et 200 1

V) Q)

-Q) V)

middot0 c V) Q)-uuml E Q) CL

Cf)

Q) V)

= Q)

U 0middotC U +shy -C c 0gt Q) CU V) V) Q) Q)middotuuml middotuuml E E Q) Q) CL CL

Cf) Cf)

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gEa ltD

a a a a a M

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11 il

1

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n o 3 3 c l n ~ r o l ~ ltn

0 c (1)

(1) l

N o o

~ 0 750 1 500 3 000 4 500 6 000 ~ Voies de communication agrave moins de 30 m Fond ca orthophotographies au 1 400 gt- -lcartographie Susan Drejza 2009 -l

Page 5: Impacts et efficacité des zonages des risques côtiers dans un … · 2014. 11. 1. · fonctionnement de la gestion des risques côtiers et de l'aménagement de sa municipalité

TABLE DES MATIEgraveRES

AVANT-PROPOS iii

LISTE DES FIGURES viii

LISTE DES TABLEAUX xi

LISTE DES CARTES xiii

LISTE DES ANNEXES xiv

LISTE DES ABREacuteVIATIONS SIGLES ET ACRONyMES xv

REacuteSUMEacute xvi

INTRODUCTION 1

CHAPITRE 1

CADRE THEacuteORIQUE 5

11 Zone littorale zone agrave risque concepts et deacutefinitions 5

1 11 Zone littorale description et deacutefinitions 5

112 Geacuteorisques cocirctiers une probleacutematique importante au Queacutebec maritime 12

1 13 Ameacutenagement et gestion de la zone littorale et de ses geacuteorisques 14

12 Zonage des risques en milieu cocirctier 19

121 Principes et applications du zonage des risques 19

22 Zonage theacuteorique marges fixes ou variables 2 J

123 Reacuteglementations de zonages existantes dans la reacutegion 25

13 Ameacutenagement cocirctier et changements climatiques 28

131 Modifications de lenvironnement cocirctier dues au climat 29

132 Prise en compte de ces modifications dans le zonage 35

v

14 Efficaciteacute agrave court et long terme des modes de gestion actuels 41

141 Choisir entre les diffeacuterentes possibiliteacutes dune mecircme meacutethode 41

1A2 Comparer des possibiliteacutes de zonage 42

1A3 Deacutefinir un horizon dameacutenagement 43

CHAPITRE 11

MEacuteTHODOLOGIE 45

21 Caracteacuterisation de la cocircte agrave leacutetude 46

22 Eacutevolution du secteur deacutetude 47

221 Eacutevolution historique de loccupation du territoire 47

222 Eacutevolution de la cocircte 50

23 Projection de leacutevolution preacutevue de la cocircte 50

24 Comparaison des zonages 51

25 Eacutevaluation des coucircts 53

26 Rencontres avec le milieu 54

27 Traitement des donneacutees dans un SIG 55

CHAPITRE 111

DESCRIPTION DU SITE DEacuteTUDE 57

31 Contexte physique 59

311 Caracteacuteristiques geacuteomorphologiques 59

312 Dynamique littorale 61

313 Dynamique hydroseacutedugravenentaire 63

31A Eacutevolution de la cocircte 66

315 Climat du secteur deacutetude 69

32 Contexte humain 72

321 Perceacute petite municipaliteacute cocirctiegravere 72

322 Portrait eacuteconomique 74

323 Activiteacutes le long de la cocircte 75

VI

CHAPITRE IV

EacuteVOLUTION HISTORIQUE DES RISQUES COcircTIERS ET DE LOCCUPATION DU

TERRITOIRE EN LIEN A VEC SA GESTION 82

41 Eacutevolution du cadre bacircti 83

4 Eacutevolution geacuteneacuterale du nombre de bacirctiments dans la zone littorale 83

412 Nombre de bacirctiments agrave risque et normes de gestion de la cocircte 85

43 Eacutevolution du type de bacirctiments 89

44 Exemple du Barachois 93

45 Origine des risques cocirctiers 96

42 Eacutevolution des superficies non bacircties 100

42 Supeificies agricoles 100

422 Boiseacutes 102

423 Superficies en friche 102

424 Synthegravese de leacutevolution des supeificies non bacircties 103

43 Eacutevolution des voies de communication 104

43 Voies de communication agrave risque 106

432 Deacuteplacements de voies de communication 108

433 Synthegravese de leacutevolution des voies de communication 115

44 Discussion sur leacutevolution des risques 118

CHAPITRE V

COMPARAISON DES DIFFEacuteRENTS ZONAGES

AVEC LEacuteVOLUTION PROBABLE DU LITTORAL 124

51 Preacutesentation des diffeacuterents zonages possibles 125

52 Comparaisons des diffeacuterents zonages avec le trait de cocircte probable de 2050 127

52 LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement 127

522 Proposition de zonage de la MRC 133

523 Politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveau-Brunswick J 34

524 Application des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la

Cocircte-Nord 136

525 Taux historiques deacuterosion des berges 137

VIl

526 Synthegravese des diffeacuterents zonages vs le sceacutenario probable 140

53 Comparaison des diffeacuterents zonages avec un zonage adapteacute agrave lameacutenagement du

territoire dans un contexte de changements climatiques 142

531 Comparaisons des impacts des diffeacuterents zonages vis-agrave-vis du SP+ 15 142

532 Synthegravese 145

54 Discussion sur les diffeacuterentes options de zonage possibles 146

541 lnteacutegration des paramegravetres naturels 147

542 lnteacutegration des paramegravetres climatiques variations du climat et changements

climatiques 149

543 lnteacutegration des paramegravetres humains occupation du territoire 151

CONCLUSON 55

REacuteFEacuteRENCES 159

ANNEXES 172

VUl

LISTE DES FIGURES

Figure 11 Aleacuteas cocirctiers activiteacutes humaines et risques 11

Figure 18 Largeurs de protection prescrites par la politique de protection des rives du

Figure 114 Possibiliteacute daugmentation du risque modification des aleacuteas combineacutee agrave une

Figure 32 Eacutevolution globale de la ligne de rivage en fonction du type de cocircte

Figure 12 Aleacutea enjeuvulneacuterabiliteacute et risque cocirctier 12

Figure 13 Importance de la couverture meacutediatique traitant de jeacuterosion au Queacutebec 13

Figure lA Leacutegislations concernant les zones cocirctiegraveres 16

Figure 15 Choix possibles face agrave la probleacutematique de leacuterosion 18

Figure 16 Marges de retrait pour les constructions utiliseacutees par diffeacuterents pays 22

Figure 17 Propositions de zonages cocirctiers variables 23

littoral et des plaines inondables 25

Figure 19 Eacutevolution preacutevue des variables climatiques au Canada 29

Figure 110 Impacts biophysiques et socio-eacuteconomiques eacuteventuels des changements

climatiques dans les zones cocirctiegraveres 30

Figure 111 Variation du niveau marin relatif agrave leacutechelle mondiale 31

Figure 112 Eacutevolution et projection des tempeacuteratures planeacutetaires 32

Figure 113 Eacutevolution de la couverture de glace dans lestuaire et le golfe du St-Laurent 33

modification des activiteacutes humaines 35

Figure 115 Diffeacuterentes strateacutegies de la socieacuteteacute face agrave la hausse du niveau marin relatif 39

Figure 116 Facteurs affectant le choix parmi les trois options dameacutenagement 41

Figure 21 Comparaison des zonages avec leacutevolution probable du trait de cocircte 53

Figure 31 Direction des vagues engendreacutees par les tempecirctes du golfe du Saint-Laurent et

reacutegions qui en sont affecteacutees 66

entre 1934 et 200 1 67

Figure 33 Diagramme ombrothermique de la station de Gaspeacute 70

IX

Figure 34 Processus actifs sur les cocirctes en hiver 71

Figure 35 Eacutevolution de la population de Perceacute 73

Figure 36 Occupation du territoire cocirctier agrave Perceacute 76

Figure 37 La voie ferreacutee sur la flegraveche du Barachois un enjeu majeur 77

Figure 38 Exemple de patrimoine domestique maison ancienne (village de Perceacute) 8]

Figure 4 ] Nombre de bacirctiments obtenu par photo-interpreacutetation et nombre de logements

priveacutes occupeacutes dapregraves les recensements 84

Figure 42 Eacutevolution de la population et du nombre de logements priveacutes occupeacutes agrave Perceacute 84

Figure 43 Eacutevolution du nombre de bacirctiments par kilomegravetre de cocircte en fonction du type de

cocircte 85

Figure 44 Nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion selon leur distance agrave la cocircte 86

Figure 45 Reacutecapitulatif chronologique des lois dameacutenagement (Queacutebec) 87

Figure 46 Eacutevolution de la proportion de bacirctiments agrave risque parmi ceux de la zone littorale88

Figure 47 Type de bacirctiments agrave moins de 15 m du trait de cocircte 92

Figure 48 Nombre de bacirctiments agrave risque sur la flegraveche littorale 94

Figure 49 Bacirctiments preacutesents sur lextreacutemiteacute nord de la flegraveche littorale 94

Figure 410 Poste de pecircche de Barachois vers 1935 95

Figure 411 Vue sur la flegraveche de Barachois (deacutebut du 20egraveme sciegravecle) 96

Figure 412 Origine du risque des bacirctiments de 2001 en fonction du type de cocircte 97

Figure 413 Causes de la hausse du risque pour les bacirctiments 98

Figure 414 Eacutevolution du nombre de bacirctiments agrave risque excl uant ceux de la flegraveche 1ittorale

de Barachois 99

Figure 415 Eacutevolution des superficies agricoles 100

Figure 416 Affectations du sol dapregraves le scheacutema dameacutenagement

de la MRC du Rocher-Perceacute 102

Figure 417 Eacutevolution des superficies non bacircties dans la zone littorale (Perceacute) 103

Figure 4 18 Eacutevolution de loccupation de la superficie littorale 104

Figure 419 Voies de communication proches du littoral agrave Perceacute 105

Figure 420 Eacutevolution de la longueur totale des voies de communication (routes et voie

ferreacutee) en zone littorale de Perceacute 106

x

Figure 421 Eacutevolution des longueurs des voies de communication agrave risque en fonction de la

distance agrave la cocircte 107

Figure 52 Taux de migration historique de la ligne de rivage en fonction des cateacutegories

Figure 53 Taux de migration de la ligne de rivage en fonction de la largeur de la LQE selon

Figure 422 Photo du tronccedilon ndeg 1 route 132 agrave risque deacuterosion 113

Figure 423 Photo du tronccedilon ndeg 8 route agrave risque deacuterosion et de submersion 115

Figure 424 Eacutevolution de la proportion de voies de communication agrave risque 116

Figure 425 Eacutemergence des risques cocirctiers dynamiques convergentes du trait de cocircte et de

loccupation du rivage 122

Figure 5] Eacutevaluation des coucircts preacutevisionnels lieacutes agrave leacuterosion pour le secteur de Perceacute 125

prescrites par la LQE 129

le type de cocircte 130

Figure 54 Taux deacuterosion preacutevus pour 2050 en fonction de la cateacutegorie de la LQE 131

Figure 55 Deacutefinition des cours deau pour la LQE 132

Figure 56 Taux historique et taux probable deacuterosion dans le secteur de Cap-d Espoir 138

Figure 57 Taux historique et taux probable deacuterosion agrave Coin-du-Banc 139

Figure 58 Inteacuterecirct de zoner plus que le taux deacuterosion preacutevu pour 2050 14]

Xl

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 11 Exemples de limites de la zone cocirctiegravere 7

Tableau 12 Diffeacuterents types dadaptation 17

Tableau 13 Reacutesumeacutes des types de zonage des risques cocirctiers possibles 28

Tableau 14 Reacutesultats des simulations de limpact des variations de tempeacuterature sur les

conditions de glace pour la peacuteriode 1996-2003 et des projections futures 33

Tableau 15 Strateacutegies dadaptation aux aleacuteas pour les zones cocirctiegraveres 39

Tableau 21 Caracteacuteristiques de la cocircte recueillies lors de la segmentation 46

Tableau 22 Sceacutenarios deacutevolution de la cocircte pour 2050 51

Tableau 31 Types de cocircte du secteur deacutetude 59

Tableau 32 Reacutepartition des types de cocircte selon les secteurs consideacutereacutes 60

Tableau 33 Lithologie des falaises rocheuses de Perceacute 61

Tableau 34 Degreacute dalteacuteration des falaises rocheuses de Perceacute 61

Tableau 35 Eacutetat de la cocircte de Perceacute en 2006 62

Tableau 36 Eacutevolution de lartificialisation de la ligne de rivage de Perceacute 63

Tableau 37 Fetch auquel sont soumises les cocirctes de Perceacute 65

Tableau 38 Taux de recul moyens reacutecents dans le secteur de Perceacute (2005-2007) 68

Tableau 39 Pendage des falaises rocheuses de Perceacute 69

Tableau 310 Population active selon le secteur eacuteconomique dactiviteacute 74

Tableau 311 Reacutepartition du type de voies de communication dans la zone cocirctiegravere de Perceacute

77

Tableau 312 Reacutepartition des bacirctiments agrave moins de 100 m du trait de cocircte 78

Tableau 313 Longueur des cocirctes occupeacutees par les infrastructures touristiques 80

Tableau 41 Eacutevolution du nombre de bacirctiments proches du trait de cocircte 88

Tableau 42 Type et vocation des bacirctiments pour le secteur de Cap-d Espoir 89

Tableau 43 Utilisation des bacirctiments pour le secteur du village de Perceacute 90

Tableau 44 Bacirctiments agrave risque en 2001 en fonction de lorigine du risque 96

XlI

Tableau 45 Origine du risque deacuterosion pour les bacirctiments nouvellement agrave risque 97

Tableau 46 Longueurs de voies agrave risque deacuterosion agrave Perceacute (1934-2001 ) 106

Tableau 47 Nombre de bacirctiments agrave risque en fonction du type de cocircte (1934-2001) 120

TabJeau 51 Superficies et eacuteleacutements inclus dans les zonages eacutetudieacutes 126

TabJeau 52 Comparaison du zonage de Ja LQE avec le SP 128

Tableau 53 Comparaison de la LQE avec les taux deacuterosion historiques reacutecents et preacutedits

132

Tableau 54 Comparaison du nouveau zonage de la MRC avec le SP 134

Tableau 55 Comparaison de la politique du Nouveau-Brunswick avec le SP 135

Tableau 56 Comparaison du zonage deacutecoulant des critegraveres de la Cocircte-Nord avec le SP 136

Tableau 57 Comparaison des zonages historiques 30 ans avec le SP 137

Tableau 58 Comparaison des zonages historiques 50 ans avec le SP J37

TabJeau 59 Comparaison globale des zonages vis-agrave-vis du sceacutenario probable 140

Tableau 510 Zones soustraites agrave un deacuteveloppement potentiel vis-agrave-vis du SP +15 m 143

Tableau 51] Zones preacutevues agrave risque par le SP +15 m mais non zoneacutees 143

Tableau 512 Comparaisons geacuteneacuterales des zonages vis-agrave-vis du SP+ 15 145

Xlll

LISTE DES CARTES

Carte 21 Zones utiliseacutees pour la photo-interpreacutetation 49

Carte 31 Localisation de la zone deacutetude de Perceacute 57

Carte 32 Limites de la zone deacutetude de Perceacute 58

Carte 33 Types de cocircte de Perceacute 60

Carte 34 Eacutetat de la cocircte agrave Perceacute 62

Carte 35 Mouvements velticaux de la croucircte terrestre dans lest du Canada 64

Carte 36 Courants de deacuterive principale et secondaire du secteur de Perceacute 65

Carte 37 Aleacuteas cocirctiers dans la zone cocirctiegravere de Perceacute 68

Carte 38 Acti viteacutes cocirctiegraveres et maritimes de la reacutegion de Perceacute 79

Carte 41 Localisation du Barachois de la Malbaie (Perceacute) 93

Carte 42 Occupation des terres preacutevue au scheacutema dameacutenagement 101

Carte 43 Localisation des tronccedilons deacuteplaceacutes des voies de communication J09

Carte 44 Localisation du tronccedilon deacuteplaceacute de la voie ferreacutee 110

Carte 45 Voie ferreacutee agrave risque actuellement 111

Carte 46 Tronccedilon ndeg 10 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Poinle-St-Pierre) 112

Carte 47 Tronccedilon ndeg 1 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Cap-dEspoir) J 13

Carte 48 Tronccedilon ndeg 8 deacuteplacement de la route 132 lancien tronccedilon devient une route

municipale (Belle-Anse) 114

XIV

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 Deacutefinitions des types de cocircte 172

Annexe 2 Deacutefinition de leacutetat de la cocircte 173

Annexe 3 Adaptation du zonage du comiteacute dexperts sur leacuterosion des berges 174

Annexe 4 Carte de reacutepartition des zones de protection selon la politique de protection des

ri ves du littoral et des plaines inondables (LQE) 175

Annexe 5 Eacutevolution des superficies agricoles forestiegraveres et en friche pour la zone littorale

de Perceacute entre 1934 et 2001 176

Annexe 6 Voies de communication agrave risque en 2001 177

xv

LISTE DES ABREacuteVIATIONS SIGLES ET ACRONYMES

~ GIEC Groupe international dexperts sur le climat

~ GIZC gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres

~ Ha hectare

~ LDGIZC Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de

lUniversiteacute du Queacutebec agrave Rimouski

~ LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (loi de compeacutetence provinciale)

~ MAMR ministegravere des Affaires Municipales et des Reacutegions du Queacutebec

~ MEDD ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable (France)

~ MDDEP ministegravere du Deacuteveloppement Durable de lEnvironnement et des Parcs (Qc)

~ MRC Municipaliteacute reacutegionale de comteacute

~ MSP ministegravere de la Seacutecuriteacute publique du Queacutebec

~ MTQ ministegravere du Transport du Queacutebec

~ NMR Niveau marin relatif

~ SP sceacutenario probable (concernant leacuterosion preacutevue pour 2050)

~ UQAR Universiteacute du Queacutebec agrave Rimouski

REacuteSUMEacute

La probleacutematique des geofl sques cocirctiers que sont leacuterosion et la submersion est importante dans lEst du Queacutebec comme dans le monde Ceci vient agrave la fois dune augmentation des infrastructures preacutesentes sur les cocirctes mais aussi dune augmentation des aleacuteas dans le contexte actuel de changements climatiques Pour geacuterer ces risques peu deacutetudes permettent de choisir la meacutethode la plus adapteacutee selon les besoins locaux et den connaicirctre lefficaciteacute Pour reacutepondre agrave ces questions la municipaliteacute de Perceacute (Gaspeacutesie Queacutebec) a servi de terrain deacutetude Tout dabord une eacutevolution de loccupation des terres a eacuteteacute reacutealiseacutee agrave laide de 6 seacuteries de photographies aeacuteriennes (1934 agrave 2001) ainsi que darchives traiteacutees dans un SIG Lanalyse de ces donneacutees a permis de deacuteceler des changements de vocation du territoire cocirctier elle a eacutegalement reacuteveacuteleacute une hausse de 133 des constructions agrave risque deacuterosion depuis les anneacutees 1980 malgreacute la mise en place de lois de gestion de lameacutenagement Seul un cinquiegraveme de cette hausse peut ecirctre attribueacute au deacuteplacement de la ligne de rivage alors que 83 des bacirctiments agrave risque sont de nouvelles constructions Des meacutesadaptations ont eacutegalement eacuteteacute constateacutees ne limitant les risques que sur une peacuteriode trop courte Lorigine de ces comportements deacutecoule du non-respect des lois en partie ducirc agrave leur non-compreacutehension dougrave un besoin dinformation et dexplication Ces comportements peuvent aussi ecirctre dus agrave une trop grande confiance envers les techniques de protection ou agrave un manque de connaissances populaires vis-agrave-vis des risques Dans un deuxiegraveme temps une analyse de cinq zonages provenant de cadres leacutegislatifs theacuteoriques ou dexpeacuteriences locales a eacuteteacute effectueacutee Ceux-ci ont eacuteteacute compareacutes avec les plus reacutecentes donneacutees estimant la position du trait de cocircte en 2050 Il en est ressorti certaines lacunes importantes concernant les superficies zoneacutees agrave savoir des territoires agrave risque deacuterosion non proteacutegeacutes (jusquagrave 86 ) ou a contrario des superficies proteacutegeacutees trop importantes (jusquagrave 32 ) Il en reacutesultera respectivement une hausse probable des nouvelles constructions agrave risque ou une limitation excessive au deacuteveloppement de la municipaliteacute Les lacunes des zonages proviennent des cadres theacuteoriques et des preacuteceptes sur lesquels est baseacutee leur eacutelaboration Cela met ainsi laccent sur Jimportance que la gestion des cocirctes doive agrave la fois inteacutegrer leurs paramegravetres naturels les paramegravetres anthropiques de leur occupation ainsi que les facteurs climatiques du milieu Lutilisation des geacuteosciences dans cette perspective permettrait ainsi de renforcer lefficaciteacute tant immeacutediate quagrave long terme des mesures de gestion

Mots cleacutes Perceacute Zonage Risques cocirctiers Changements climatiques Eacuterosion cocirctiegravere

Gouvernance Utilisation du sol

INTRODUCTION

Leacuterosion est un pheacutenomegravene naturel qui affecte la majoriteacute des zones cocirctiegraveres du

monde (Clark 1996 Bird 2008 Paskoff 200Ia) le Canada et le Queacutebec ne sont pas

eacutepargneacutes Les cocirctes de ce dernier sont dailleurs sensibles agrave leacuterosion agrave plus de 50

(LDGIZC 2009) Au Queacutebec maritime plus particuliegraverement ces derniegraveres anneacutees les

probleacutematiques associeacutees aux risques deacuterosion et de submersion ont reacuteguliegraverement fait

lobjet dune couverture meacutediatique locale mais aussi reacutegionale ou nationale Ceci sinsegravere

dans une probleacutematique deacuterosion cocirctiegravere geacuteneacuteraliseacutee agrave lensemble de la planegravete (Paskoff

2001a 2003) dautant plus importante quune forte proportion de la population mondiale

habite ou utilise les littoraux (GrEC 2001) La probleacutematique des risques cocirctiers dans lEst

du Queacutebec et du Canada est seacuterieuse et engendre des coucircts importants alors mecircme quelle se

produit dans des reacutegions moins peupleacutees et moins nanties financiegraverement Plus du tiers de la

population du Queacutebec maritime vit agrave moins de 500 megravetres des berges du Saint-Laurent et plus

de 90 agrave moins de 5 km (Bourque et Simonet 2008) alors mecircme que les cocirctes de ces

reacutegions sont majoritairement actives (LDGICZ 2009) Les enjeux sont donc majeurs pour

lEst du Queacutebec tant sur le plan eacuteconomique et social quenvironnemental De plus beaucoup

de connaissances restent encore agrave acqueacuterir concernant la dynamique cocirctiegravere Par exemple au

Queacutebec les connaissances disponibles sur les cocirctes agrave falaises rocheuses seacutedimentaires sont

encore fragmentaires alors mecircme quelles constituent une grande proportion des cocirctes du

Queacutebec maritime (Bernatchez et Dubois 2004) et les connaissances sur les processus

hivernaux alors mecircme quils sont en action sur une grande partie de lanneacutee sont elles aussi

limiteacutees (Bernatchez et Dubois 2008) La gestion doit donc en plus dinteacutegrer les

connaissances actuelles ecirctre flexible et pouvoir inteacutegrer les futures connaissances qui vont

ecirctre deacuteveloppeacutees

2

La vulneacuterabiliteacute des communauteacutes cocirctiegraveres deacutejagrave importante agrave lheure actuelle

pourrait augmenter avec les changements dans les conditions environnementales En effet les

processus eacuterosifs et leurs impacts se sont amplifieacutes ces derniegraveres anneacutees (Bernatchez el al

2008 a Savard el al 2009) Cet accroissement peut ecirctre ducirc tant agrave des changements

environnementaux physiques tels que le reacutechauffement climatique (Shaw el al 1998 GŒC

2001 et 2007 a et b Morner 2004) quagrave des changements dans lenvironnement humain tels

que le deacuteveloppement urbain et les actions non concerteacutees

Il semble donc neacutecessaire pour les collectiviteacutes des reacutegions cocirctiegraveres de sadapter aux

conditions environnementales dynamiques des littoraux laquo Ladaptation entraicircne un

ajustement des deacutecisions des activiteacutes et des opinions aux changements constateacutes ou preacutevus

des conditions climatiques en vue den freiner les dommages ou de tirer profit des

possibiliteacutes quils preacutesententraquo (Lemmen el al 2008) Une gestion preacuteventive de cette

probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers pourrait ainsi limiter les coucircts induits et augmenter la

reacutesilience des communauteacutes Cependant malgreacute ladoption de la loi sur lameacutenagement et

lurbanisme en 1979 qui preacutevoit que les MRC doivent identifier dans leur scheacutema

dameacutenagement les contraintes naturelles agrave lameacutenagement (y compris les risques naturels)

aucune analyse de lefficaciteacute de ces zonages en milieu cocirctier na eacuteteacute reacutealiseacutee jusquagrave

maintenant Bien que des mesures de gestion soient eacutegalement instaureacutees le long de

nombreuses cocirctes du monde agrave plusieurs endroits des risques demeurent et des problegravemes de

gestion apparaissent (France Robin et Verger J996 Meur-Ferec 2006 - Canada

Stewart el al 2003 - UK et Nouvelle-Zeacutelande Ballinger el al 2000) cela soulegraveve donc la

question des bases scientifiques ayant conduit agrave leacutelaboration de ces mesures et de leurs

lacunes Il nexiste ainsi pas de moyens permettant agrave un gestionnaire de choisir la meilleure

option de gestion ou de zonage pour son territoire Cest dans cette perspective que le

gouvernement du Queacutebec a adopteacute en 2006 un cadre de preacutevention des principaux risques

naturels (ministegravere de la Seacutecuriteacute publique 2008 et 2009) Pour cela il est eacutegalement

important de bien connaicirctre les impacts des preacuteceacutedentes mesures en matiegravere de gestion des

cocirctes et dameacutenagement du territoire afin den connaicirctre les points forts et les faiblesses

relativement agrave la probleacutematique qui nous concerne Des donneacutees quantitatives sur la

3

dynamique des aleacuteas cocirctiers sont eacutegalement neacutecessaires non seulement pour eacutetablir des

critegraveres de zonage fiables mais aussi pour deacuteterminer des solutions dadaptation approprieacutees

Ce projet de recherche sinscrit dans la continuiteacute dune eacutetude interdisciplinaire

portant sur la sensibiliteacute des cocirctes et sur la vulneacuterabiliteacute des communauteacutes du golfe du Saintshy

Laurent aux impacts des changements climatiques (Savard et al 2009 Bernatchez et al

2008 a) Lobjectif principal est danalyser la relation entre leacutevolution de loccupation du

territoire cocirctier la mise en place de zonage et leacutevolution des risques littoraux Leacutetude se

divise donc en deux parties dont les objectifs sont

~ identifier les impacts des mesures de gestion de la zone cocirctiegravere mises en place au cours

de la 2eacuteme moitieacute du 20eacuteme siegravecle tels que les scheacutemas dameacutenagements et les politiques

de protection de lenvironnement sur leacutevolution de loccupation du sol et des risques

littoraux

~ connaicirctre lefficaciteacute des diffeacuterentes possibiliteacutes de zonages des risques qui soffrent

aux ameacutenagistes et aux gestionnaires pour les cocirctes de la reacutegion

L hypothegravese qui sous-tend ce travail est que la prise en compte des donneacutees sur la

dynamique cocirctiegravere et des changements climatiques ainsi que des paramegravetres anthropiques de

loccupation de la cocircte ameacuteliorerait lefficaciteacute tant immeacutediate quagrave long terme du zonage des

risques en milieu cocirctier La mise en place dun zonage devrait eacutegalement atteacutenuer le risque

pour la population et les infrastructures Cette eacutetude permettra donc de deacuteterminer des

paramegravetres importants pour un zonage efficace des risques en milieu cocirctier

Afin de reacutepondre au mieux agrave ces objectifs le choix du secteur deacutetude sest arrecircteacute sur

la municipaliteacute de Perceacute (Gaspeacutesie Queacutebec Canada) car il sagit dun territoire tregraves bien

documenteacute geacuteographiquement et qui a deacutejagrave fait lobjet deacutetudes importantes sur son milieu

cocirctier (Savard et al 2009 Bernatchez et al 2008 a et b) dans la continuiteacute desquelles

sinscrit ce meacutemoire

4

Ce projet en inteacutegrant les derniegraveres connaissances physiques sur les cocirctes et leur

eacutevolution ainsi que les paramegravetres anthropiques dutilisation et dameacutenagement des cocirctes

apporte un regard neuf sur la gestion cocirctiegravere Cette double facette quapporte la geacuteographie

(physique et humaine) permet en effet une analyse complegravete dune probleacutematique complexe

Loriginaliteacute du projet est dessayer didentifier le type de zonage qui convient le mieux agrave un

territoire en inteacutegrant agrave la fois ses paramegravetres naturels les changements climatiques ainsi que

ses particulariteacutes humaines Il sagit eacutegalement de mettre en application des principes de

gestion et des propositions de zonages jusqualors principalement theacuteoriques

Nous preacutesenterons dabord le cadre theacuteorique dans lequel sinscrit ce meacutemoire avant

de deacutetailler la meacutethodologie qui a eacuteteacute utiliseacutee Ensuite sera effectueacutee une description du site

deacutetude Finalement les reacutesultats et leur interpreacutetation seront exposeacutes en deux chapitres agrave

savoir 1) leacutevolution historique de loccupation du territoire et des risques cocirctiers puis 2) la

comparaison des diffeacuterents zonages cocirctiers avec leacutevolution probable du Jittoral

CHAPITRE 1

CADRE THEacuteORIQUE

Les concepts et les deacutefinitions se rappol1ant agrave la zone littorale en tant que zone agrave

risque seront exposeacutes ici afin de permettre une meilleure compreacutehension de la probleacutematique

et de deacutefinir les notions utiliseacutees Par la suite laccent sera mis sur le cadre theacuteorique relieacute au

zonage des risques en milieu cocirctier Ensuite sera abordeacute lameacutenagement cocirctier dans le

contexte des changements climatiques avant de finir par eacutevoquer lefficaciteacute agrave court et agrave long

terme des modes de gestion actuels

11 Zone littorale zone agrave risque concepts et deacutefinitions

1 J J Zone littorale description et deacutefinitions

Il est aiseacute de simaginer les zones cocirctiegraveres ces plages et ces zones pregraves de la mer qui

accueillent une part importante de la population mondiale (GIEC 2001 Paskoff 2003)

Cependant la deacutefinition preacutecise de la zone littorale nest pas simple car il nexiste pas de

consensus sur ce quelle est ni sur sa deacutelimitation Si tous saccordent agrave dire de la zone

cocirctiegravere quil sagit de lintelface entre lhydrosphegravere et la terre entre lenvironnement

oceacuteanique et lenvironnement terrestre son extension agrave linteacuterieur des terres et dans la mer

est tregraves variable (Clark (996) Les deacutefinitions deacutependent ainsi de lutilisation que vont en

faire les usagers de leurs besoins de gestion et danalyse de la zone cocirctiegravere ainsi que de

leacutechelle utiliseacutee Les deacutefinitions peuvent ecirctre aussi simples que laquo partie de la terre qui borde

6

une mer ou un lacraquo (Grand dictionnaire de terminologie sd) ou aussi complexes que

laquolespace geacuteomorphologique de part et dautre du rivage de la mer ougrave se manifeste

linteraction entre la partie marine et la partie terrestre agrave travers des systegravemes eacutecologiques et

systegravemes de ressources complexes comprenant des composantes biotiques et abiotiques

coexistant et interagissant avec les communauteacutes humaines et les activiteacutes socio-eacuteconomiques

pertinentesraquo (article 2 du Protocole relatif agrave la gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (GIZC) de la

Meacutediterraneacutee 2008) Il est eacutegalement possible de consideacuterer la zone cocirctiegravere comme un

eacutecosociosystegraveme eacutetant donneacute quelle est un espace particulier tant dun point de vue

eacutecologique que socieacutetal mais la zone cocirctiegravere peut eacutegalement ecirctre abordeacutee dun aspect

purement juridique biologique artistique ou patrimonial (Pellegri 2008 Daligaux 2008

Rochette 2008) ce qui complique la communication (Provencher et Dubois 2010) Si

limpreacutecision de la deacutefinition peut conduire agrave une mauvaise harmonie des eacutechelles et des

plans daction celle-ci permet aussi paradoxalement un meilleur ajustement de la deacutefinition

aux besoins preacutecis de leacutetude Les juristes considegraverent ainsi la zone cocirctiegravere comme une notion

laquo teacuteleacuteologique raquo dont la deacutefinition variera en fonction de la probleacutematique agrave traiter (Meurshy

Ferec 2006)

Les zones cocirctiegraveres peuvent donc avoir des extensions geacuteographiques tregraves diffeacuterentes

La reacutegion franccedilaise de Bretagne par exemple se considegravere ainsi inteacutegralement comme eacutetant

une zone cocirctiegravere (Reacutegion Bretagne 2009) Selon cette logique toute la Gaspeacutesie serait une

zone cocirctiegravere Selon les pays les largeurs assigneacutees agrave la zone cocirctiegravere sont tregraves variables

comme le montrent les huit exemples du tableau 11 dont lextension terrestre est comprise

entre 100 m et 10 km Cependant dans notre eacutetude nous retiendrons une deacutefinition plus

restreinte de cette zone comme eacutetant un secteur qui comprend agrave la fois une partie terrestre et

une partie marine autour de linterface dynamique que constitue le trait de cocircte Eacutetant donneacute

que nous travaillerons seulement agrave leacutechelle dune municipaliteacute nous ferons la distinction

entre la zone cocirctiegravere de Perceacute (le 1er km agrave linteacuterieur des terres agrave partir du trait de cocircte) et

) arriegravere-pays (le reste du territoire)

7

Tableau 11 Exemples de limites de la zone cocirctiegravere Pays Limite terrestre Limite marine

Breacutesil agrave 2 km de la LHE agrave 12 km de la LHE Costa Rica agrave 200 m de la LHE la LBE Chine agrave 10 km de la LH E isobathe de 15m de profondeur Israeumll 1 agrave 2 km (variable) agrave 500 m de la LBE Australie du sud (AU) agrave 100 m de la LHE agrave 3 miles nautiques de la LB Queensland (AU) agrave 400 m de la LHE agrave 3 miles nautiques de la LB

Espagne 500 m agrave partir de la plus haute tempecircte ou ligne de mareacutee

agrave 12 miles nautiques (limite des eaux territoriales)

Sri Lanka agrave 300 m de la LHE agrave 2 km de la LBE Abbreacuteviations LHE = Ligne des hautes eaux LBE = Ligne des basses eaux LB = ligne de base

(Source modifieacute de Sorensen et McCreary 1990)

1111 Composante physique des risques cocirctiers

Si lon se concentre sur Jinterface terremer il est important de tenir compte de la

dynamique littorale Celle-ci est constitueacutee des eacuteleacutements physiques qui ont un impact sur la

dynamique et leacutevolution de la cocircte rendant cette ligne variable dans le temps et dans

lespace Leacutevolution de la cocircte reacutesulte de processus deacuterosion de premier ordre qui peuvent

ecirctre regroupeacutes dans les grandes cateacutegories suivantes aeacuterodynamiquehydrodynamique

hydrogeacuteologiquegravitaire meacuteteacuteorisation biologique anthropique et chimique (Bernatchez

et Dubois 2004) La cocircte ne peut donc pas se limiter agrave un trait de crayon sur une carte elle

est dynamique et eacutevolue dans le temps et dans lespace par le biais de diffeacuterents processus

Les littoraux sont en effet un systegraveme dynamique et non statique La prise en compte de ce

dynamisme de cet eacutequilibre dynamique est donc primordiale (paskoff 2003 Miossec

2004)

Il est important de savoir quactuellement la dynamique naturelle est modifieacutee par

les actions anthropiques qui peuvent avoir des impacts importants et modifier son eacutevolution

(Meur-Feree 2006 Paskoff 2004 b) Lhumain est donc devenu de maniegravere voulue ou non

un puissant agent de modification de la cocircte (Paskoff 2003) Aucune portion de cocircte nest

eacutepargneacutee par laction de ce nouvel agent deacutevolution

No place on earth (and no coast) is beyond the influence of humans because humankind has become a force [ ] as powerful as many natural forces of change stronger than sorne and sometimes as mindless as any (Meyer 1996 p 2)

8

Un aleacutea cocirctier peut se deacutefinir comme eacutetant laquola probabiliteacute doccurrence dun

eacutevegravenement menaccedilant lieacute agrave un pheacutenomegravene potentiellement preacutejudiciable dans un temps donneacute

ou une zone donneacutee raquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006)

Les aleacuteas cocirctiers reacutesultent dune variabiliteacute naturelle du climat et peuvent eacutegalement ecirctre

deacutefini comme eacutetant un laquopheacutenomegravene manifestation physique Ol activiteacute humaine susceptible

doccasionner des pertes en vies humaines ou des blessures des dommages aux biens des

perturbations sociales et eacuteconomiques ou une deacutegradation de lenvironnementraquo (ministegravere de

la Seacutecuriteacute Publique du Queacutebec 2008) laquo Laleacutea est la manifestation dun pheacutenomegravene naturel

doccurrence et dintensiteacute donneacuteesraquo (ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable

de France 2004 b) Laleacutea est localiseacute dans lespace (ltlt ougrave se produit-il raquo) arrive avec une

certaine reacutecurrence (ltlt quand se produit-il raquo) et se produit avec une intensiteacute plus ou moins

forte (ltlt comment se produit-il raquo) (Deacutepartement du Pas-de-Calais 2007 a et b MSP 2008)

Eacutetant donneacute que laleacutea laquoeacuterosionraquo fait disparaicirctre des terres cocirctiegraveres de maniegravere irreacutemeacutediable

il est classifieacute comme fort dans les plans de preacutevention des risques naturels en France (sur

une eacutechelle qui comprend neacutegligeable faible moyen fort)

Le terme anglophone hazard est utiliseacute dans certains ouvrages il correspond

habituellement au terme franccedilais laquoaleacuteas raquo mais certains auteurs vont aussi lemployer

comme synonyme de laquo risque raquo laquo Le terme aleacutea correspond agrave la notion de hazard utiJ iseacutee en

anglais dans le domaine de la seacutecuriteacute civile pour deacutesigner un eacuteveacutenement ou un pheacutenomegravene

dangereux comme un seacuteisme une tornade ou un accident de transport Lusage du mot aleacutea

simpose de plus en plus dans la francophonie pour exprimer cette notion de hazard raquo

(Ministegravere de la Seacutecuriteacute Publique du Queacutebec 2008) Plusieurs auteurs travaillant sur la

gestion des risques cocirctiers ainsi que sur limpact des changements climatiques utilisent eux

aussi le terme hazard pour deacutesigner les aleacuteas car cela permet une plus grande preacutecision

(Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006 Fairbank et Jakeways

2006 Meur-Ferec et al 2008) En effet lorsquil est employeacute comme synonyme de risque il

nexiste pas dautre mot pour aleacuteas et il nest alors plus possible de faire la distinction entre

le processus naturel qui en est la cause et la conseacutequence pour les humains

9

1112 Composante humaine des risques cocirctiers

Dun point de vue humain la cocircte est une interface attractive qui attire les

eacutetablissements et les constructions anthropiques Cet attrait est particuliegraverement vrai dans les

reacutegions de lEst du Queacutebec eacutetant donneacute quhistoriquement larriveacutee de la population sest

effectueacutee par la cocircte et a longtemps eacuteteacute lieacutee agrave une eacuteconomie deacutependante de la pecircche Mecircme si

la population est faible elle est donc concentreacutee sur la bordure littorale du territoire

Les enjeux sont laquo lensemble des personnes et des biens susceptibles decirctre affecteacutes

par un pheacutenomegravene naturelraquo (Ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement durable de la

France 2004a) Les biens pris en compte peuvent avoir une valeur moneacutetaire ou non

moneacutetaire (ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable de la France 2004b) En

zone littorale gaspeacutesienne ils sont nombreux et varieacutes Lespace perccedilu et l attracti viteacute de la

cocircte sont des enjeux mecircme sils ne sont pas directement monnayables

La vulneacuterabiliteacute est une notion complexe qui peut diffeacuterer selon lutilisation que lon

veut en faire et le champ de recherche (Fuumlssel 2007) En ce qui a trait agrave la gestion la

vulneacuterabiliteacute peut se traduire comme eacutetant laquo le degreacute auquel un systegraveme est preacutedisposeacute agrave un

aleacutea et capable de faire face agrave une avarie un deacutegacirct ou un dommage raquo (Agence europeacuteenne

pour lenvironnement 2009 McInnes 2006) Il est aussi possible de deacutefinir la vulneacuterabiliteacute

comme eacutetant la laquo condition reacutesultant de facteurs physiques sociaux eacuteconomiques ou

environnementaux qui preacutedisposent les eacuteleacutements exposeacutes agrave la manifestation dun aleacutea agrave subir

des preacutejudices ou des dommagesraquo (MSP 2008) La vulneacuterabiliteacute nest pas un concept

absolu mais est plutocirct lieacutee agrave un certain type de perturbation ce qui veut dire quun systegraveme

peut ecirctre vulneacuterable relativement agrave certains aleacuteas mais pas agrave dautres (Gallopin 2006) Les

facteurs techniques et institutionnels peuvent eacutegalement souvent expliquer la vulneacuterabiliteacute

(Adger 2006) laquo La vulneacuterabiliteacute exprime et mesure le niveau de conseacutequences preacutevisibles de

laleacutea sur les enjeuxraquo (Ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable de France

2004 b) La vulneacuterabiliteacute dune communauteacute ou dun individu peut ecirctre variable et va ainsi

deacutependre de multiples facteurs dont son exposition aux aleacuteasperturbations la susceptibiliteacute

doccurrence sa capaciteacute adaptativede reacuteponse ainsi que sa sensibiliteacute (Adger 2006 Dolan

10

et Walker 2004 Gallopin 2006) Pour plusieurs risques naturels la vulneacuterabiliteacute des

populations humaines deacutepend donc de leur lieu de reacutesidence de leur usage du milieu naturel

ainsi que des ressources dont ils disposent pour y faire face (Adger 2006)

Le type de bacirctiments loccupation des terres ainsi que les mentaliteacutes sont autant

deacuteleacutements qui peuvent varier Les constructions et les infrastructures preacutesentent une certaine

vulneacuterabiliteacute aux perturbations naturelles (aleacuteas) Dans notre eacutetude limportance des enjeux

deacutepend donc agrave la fois du type dinfrastructure qui est soumis agrave laleacutea mais aussi de la

vulneacuterabiliteacute propre agrave cette infrastructure

1113 Risques littoraux

laquo Consequently the coast can be a risky place ta maintain habitations raquo

(Clark 1996 p 75)

Il est important de bien deacutefinir ce quest le risque qui peut se deacutefinir comme eacutetant la

laquoperte preacutevue (deacutecegraves blesseacutes deacutegacircts aux proprieacuteteacutes et perturbations de lactiviteacute

eacuteconomique) due agrave un aleacutea speacutecifique pour une zone donneacutee et pour une peacuteriode de reacutefeacuterence

donneacutee Sur la base de calculs matheacutematiques le risque est le produit de laleacutea et de la

vulneacuterabiliteacuteraquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006) De

maniegravere plus preacutecise nous nous occuperons ici des risques naturels lieacutes agrave des aleacuteas Le risque

naturel laquo est un eacuteveacutenement dommageable doteacute dune certaine probabiliteacute conseacutequence dun

aleacutea survenant dans un milieu vulneacuterable Le risque reacutesulte donc de la conjonction de laleacutea

et dun enjeu la vulneacuterabiliteacute eacutetant la mesure des dommages de toutes sortes rapporteacutee agrave

lintensiteacute de laleacutea Agrave cette deacutefinition technique du risque doit ecirctre associeacutee la notion

dacceptabiliteacute pour y inteacutegrer sa composante socialeraquo (Commission interministeacuterielle de

leacutevaluation des politiques publique 1997) Les aleacuteas peuvent ecirctre modifieacutes atteacutenueacutes et

amplifieacutes par les activiteacutes humaines mais eacutetant donneacute leur origine et leur mode de

fonctionnement naturel le risque en reacutesultant est consideacutereacute comme naturel (principalement

par opposition aux risques technologiques) laquo A natural hazard becomes a natural risk when

11

population and property might be affectedraquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement

2009) Le risque reacutesulte donc de la preacutesence humaine (Meur-Feree 2006) Ainsi nous

retiendrons leacutequation suivante R =A V avec R =risque A =aleacutea et V =vulneacuterabiliteacute Ce

concept peut eacutegalement ecirctre preacutesenteacute sur les figures 11 et 12 comme la superposition de la

zone soumise agrave un aleacutea et de celle occupeacutee par les activiteacutes humaines Si leacuterosion cocirctiegravere en

elle-mecircme ne peut pas ecirctre consideacutereacutee comme eacutetant un problegraveme elle le devient seulement

parce que de par nos activiteacutes les terres cocirctiegraveres ont une trop grande valeur pour quil puisse

ecirctre possible de les laisser se perdre au profit de leacuterosion (Thome et al 2007)

Activiteacutes humaines

(vulneacuterabiliteacute)

- Habitations - Services publics

- Commerces - Infrastructures

de transport

Figure 11 Aleacuteas cocirctiers activiteacutes humaines et risques

12

EnjeuVulneacuterabiliteacute

Aleacutea Risque Figure 2 Aleacutea enjeuvulneacuterabiliteacute et risque cocirctier

Le recu 1 graduel des cocirctes par laction des vagues entraicircne geacuteneacuteralement peu de

risque pour les personnes En revanche la perte de terrain cocirctier induit un risque conseacutequent

pour les infrastructures

2 Geacuteorisques cocirctiers une probleacutematique importante au Queacutebec maritime

En raison des nombreux enjeux preacutesents sur les littoraux la probleacutematique engendreacutee

par les geacuteorisques cocirctiers est importante pour lEst du Queacutebec (Savard et al 2009

Bernatchez et Dubois 2004 Morneau et al 2001) Les presses locale et nationale abordent

ainsi reacuteguliegraverement et de plus en plus le sujet de leacuterosion des berges des rives et des cocirctes

et relaient les derniers rapports des groupes de recherche (figure 13) En effet cest un sujet

qui mecircme sil nest pas toujours traiteacute avec objectiviteacute affecte et inteacuteresse la population de

lEst du Queacutebec et les meacutedias (Bourque et Simonet 2008)

--

13

Archives Radio-Canada

~ 50

f0

40 -CIlc 30 ~ 20 0 E 10

r

zo

0 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Anneacutee de parution

Archives Le Soleil

~ 10 A

~ 8 ~ ecirc5 6

c ~ 4 0 2 Zg 0 - -

~

2000 2001 2002 2003 2004 2005

Anneacutee de parution

Figure 13 Importance de la couverture meacutediatique traitant de leacuterosion au Queacutebec (Source Goujon 2006 in Bernatchez 2007)

Les reacutesidents se sentent deacutemunis vis-agrave-vis de cette probleacutematique Les deacutecisions

prises par les instances supeacuterieures ne sont pas toujours bien comprises et le temps neacutecessaire

agrave la recherche leur paraicirct long (Radio-Canada 2009) Ainsi la population reacuteclame une

meilleure transparence En avril 2009 Radio-Canada titrait dailleurs laquoUne meilleure

communication souhaiteacuteeraquo en eacutevoquant le pheacutenomegravene de leacuterosion des berges

Un cadre de preacutevention des principaux risques naturels a eacuteteacute mis en place en 2006 par

le gouvernement du Queacutebec afin de reacutepondre agrave Jimportance de la probleacutematique lieacutee aux

aleacuteas naturels pour les reacutegions de lEst du Queacutebec Ce plan daction concerteacutee implique cinq

ministegraveres soit le ministegravere de la Seacutecuriteacute publique le ministegravere du Deacuteveloppement durable

de lEnvironnement et des Parcs le ministegravere des Affaires municipales et des Reacutegions le

ministegravere des Transports et le ministegravere des Ressources naturelles et de la Faune (MSP

2007) De plus une Chaire de recherche en geacuteoscience cocirctiegravere a eacuteteacute creacuteeacutee agrave [Universiteacute du

Queacutebec agrave Rimouski afin dacqueacuterir et de maintenir une expertise sur leacuterosion du littoral

14

Celle-ci est financeacutee par le gouvernement du Queacutebec (MSP 2009) ce qui montre

limplication de la recherche et du gouvernement dans lameacutelioration des connaissances et

des solutions concernant leacuterosion Un guide sur la gestion des risques en seacutecuriteacute civile a

aussi eacuteteacute eacutelaboreacute pour les acteurs du milieu afin dassurer une meilleure diffusion des

meacutethodes et des concepts relatifs agrave lanalyse du risque (MSP 2008)

J J3 Ameacutenagement et gestion de la zone littorale et de ses geacuteorisques

1131 Gestion et ameacutenagement du territoire notions importantes

Lameacutenagement se deacutefinit comme eacutetant lorganisation de lespace par des

eacutequipements approprieacutes de maniegravere agrave mettre en valeur les ressources naturelles du lieu et agrave

satisfaire les besoins des populations inteacuteresseacutees (Grand dictionnaire de terminologie sd)

Lameacutenagement et la gestion de lurbanisation se font traditionnellement par un zonage (plan

durbanisme scheacutema dameacutenagement) qui divise le territoire et prescrit les activiteacutes

autoriseacutees selon les endroits En zone cocirctiegravere ce nest pas diffeacuterent et le zonage est r outil de

planification et de gestion le plus impOltant pour encadrer loccupation des terres (Stewalt

el al 2003)

Au Queacutebec selon la Loi sur lameacutenagement et lurbanisme (LAU loi provinciale)

il faut que les MRC se conforment aux diffeacuterents regraveglements existants en matiegravere

dinfrastructures de risques technologiques et naturels La LAU preacuteconise un zonage selon

les usages qui seront effectueacutes sur les lots ainsi que selon les lieux Lobjectif de la loi

deacutecoule du fait quune harmonie des usages est neacutecessaire dans un territoire afin de

minimiser les probleacutematiques Le zonage des constructions peut se faire selon de multiples

critegraveres et les mesures de gestion sappliquent agrave tous les territoires selon le principe de

linteacuterecirct collectif de la socieacuteteacute

15

Deacutecoulant de ces pnnclpes le zonage a eacutegalement eacuteteacute appliqueacute aux risques en

geacuteneacuteral Les geacuteorisques sont un des paramegravetres pouvant entraicircner un zonage mais il est

important de noter que dautres paramegravetres peuvent eux aussi en ecirctre la source Le zonage

des risques deacutepend de la vision que lon a du pheacutenomegravene naturel menaccedilant agrave savoir si on ne

fait que le subir ou sil est possible de le modifier pour vivre avec (Pigeon 2005) Dans le

premier cas le zonage est vu comme une solution avantageuse pour eacuteviter les risques alors

que dans le second cas des ouvrages de protection de modification de lenvironnement

preacutevalent

1132 Speacutecificiteacutes de lameacutenagement en zone cocirctiegravere

Les modegraveles possibles de gestion du littoral deacutependent du modegravele de gestion de

lameacutenagement en geacuteneacuteral choisi par la reacutegionlMRC De plus la gestion de la cocircte ne peut

pas seffectuer sans la prise en compte de larriegravere-pays dans sa gestion afin deacutevaluer

lespace disponible pour lextension urbaine par exemple Les situations locales peuvent

donc ecirctre tregraves varieacutees

Eacutetant donneacute les variations dans les deacutefinitions de lobjet deacutetude (la zone cocirctiegravere) la

deacutefinition qui est donneacutee agrave la gestion de la zone cocirctiegravere varie donc elle aussi En ce qui a trait

aux risques cocirctiers le but du zonage est de les minimiser pour les populations Pour cela deux

possibiliteacutes

raquo atteacutenuer les aleacuteas (enrochements recharges en sable digues murets )

raquo minimiser les enjeux (zonage constructions adapteacutees)

Une autre meacutethode de gestion de la zone cocirctiegravere pourrait plutocirct utiliser les assurances

au lieu du zonage Le fait de ne plus assurer ce qui est agrave risque trop eacuteleveacute est reacuteguliegraverement

discuteacute dans les meacutedias anglais (Klein et al 1999) Ainsi les risques ne sont pas diminueacutes

mais lEacutetat se deacutesengage de toute responsabiliteacute concernant ces risques et ceci pourrait avoir

un impact important sur le reacuteajustement des valeurs du marcheacute immobilier ainsi que limiter

les nouvelles constructions qui ne pourraient plus ecirctre assureacutees

16

Dans tous les cas la gestion de la zone cocirctiegravere est complexifieacutee par le fait quelle est

soumise agrave des leacutegislations multiples Eacutetant une frontiegravere elle se retrouve de fait agrave la marge de

plusieurs lois et de plusieurs juridictions (Holgate-Pollard 1996) De plus au Queacutebec sa

gestion deacutepend de plusieurs paliers gouvernementaux ce qui reacutesulte en de multiples

leacutegislations (figure lA) et en une gestion mosaiumlque (Morneau et al 2001) Cette gestion est

complexe tant du fait des multiples lois existantes mais aussi du fait des connaissances

souvent non exhaustives que les deacutecideurs ont de la dynamique littorale

tourbIegravere

BBracl10is Morais intertidale

Amplitude des mareacutees

--_ Extrecircme de pie mllf Supecircriltlll Ugne des Milles eaux printeniegraveres moyennes

~_ EJltfecircme de pleine mer Infmieure

i Mer lerritoriale Cl2 milles marins) ~ ~ _------_

Zone eacuteconomique (12 milles manns)

1_ _ _ -_-

Figure 1A Leacutegislations concernant les zones cocirctiegraveres

Source Morneau et al 2001

17

] 133 Ameacutenager un territoire agrave risque sadapter agrave la probleacutematique

Ladaptation aux aleacuteas (ou aux changements climatiques) est lensemble des

activiteacutes qui dune part limitent les impacts neacutegatifs et dautre part favorisent laccegraves aux

nouvelles possibiliteacutes Cela passe donc par un ameacutenagement adeacutequat des territoires

concerneacutes Diffeacuterents types dadaptation sont possibles (tableau 12) Concernant les aleacuteas

cocirctiers deux meacutethodes de gestion sont possibles SOil par reacuteaction ou anticipation

(Klein et al 1999) soit reacuteactive et preacuteventive (Smit et al 1999 Lemmen et al 2008) La

gestion par reacuteaction conduit le plus sou vent agrave de la protection car elle survient apregraves des

eacutevegravenements dommageables pour la population La gestion par anticipation se traduit

principalement par un zonage afin deacuteviter les installations dans les zones soumises aux aleacuteas

Le zonage se situe dans la cateacutegorie de lintention planifieacutee avec une action preacuteventive Il est

important de consideacuterer que laquo dans la plupart des situations les mesures preacuteventives

planifieacutees ont des coucircts moins eacuteleveacutes agrave long terme et sont plus efficaces que les mesures

reacuteactivesraquo (Lemmen et al 2008)

Tableau 12 Diffeacuterents types dadaptation

ADAPTATION

selon Type dadaptatioo

Lintention Spontaneacutee Planifieacutee

Laction (par Reacuteactive Simultaneacutee Preacuteventive rapport au

stimulus climatique)

Leacutetendue temporelle Acourt terme Along temle

Leacutetendue spatiale Localiseacutee Eacutetendue

(Source Lemmen et al 2008 (extrait modifieacute tireacute de Smit et al 1999))

18

Presque toutes les actions danticipation vis-agrave-vis des geacuteorisques cocirctiers requiegraverent

une laquoplanification strateacutegiqueraquo (Klein et Nicholls 1999) ce qui nest pas encore geacuteneacuteraliseacutee

sur les cocirctes du Queacutebec La planification strateacutegique consiste notamment en lidentification

dun zonage des risques par des experts et agrave sa mise en application par les autoriteacutes

compeacutetentes

Concernant la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers et en particulier de leacuterosion les

choix qui soffrent aux instances de gestion sont le retrait ladaptation ou la protection

(figure 15) (Morneau et al 2001)

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1 1 1 1 1 1 1 1

- Abandon agrave la - Zonage - Empierrement nature

- Maintien des - Deacuteveloppement

controcircleacute

- Murs - Eacutepis (champs)

processus naturels - Brise-lames - Dragage

- Recharge de plage

- Combinaison de Morneau et al 2001 techniques

Figure 15 Choix possibles face agrave la probleacutematique de leacuterosion

Cette recherche sattachera agrave Jeacutetude du choix preacuteventif quest ladaptation laquoCette

strateacutegie [ladaptation] preacuteconise leacutetablissement dun juste eacutequilibre entre la conservation et

le deacuteveloppement par Jadoption de certaines regravegles de zonage et dun deacuteveloppement

controcircleacute raquo (Morneau et al 200 1)

19

12 Zonage des risques en milieu cocirctier

laquo The ocean beachfront is a most hazardous place ta build raquo

(Clark 1996 pI76)

Lorsque lon eacutevoque le zonage des risques en milieu cocirctier cela reacutefegravere agrave lutilisation

de meacutethodes et de strateacutegies de zonages destineacutees agrave ameacutenager le littoral comme eacutetant une

entiteacute soumise agrave des conditions deacutetablissement speacutecifiques Le zonage reacutepond ainsi au

principe de preacutecaution

121 Principes et applications du zonage des risques

Le principe du zonage est deacuteviter la superposition des zones anthropiseacutees avec les

zones daleacuteas Il sagit alors de creacuteer des bandes non aedificandi soit des laquo zones non

constructiblesraquo (Paskoff 2004 b) Ce principe important est deacuteviter la construction dans les

zones preacuteceacutedemment identifieacutees comme soumises aux aleacuteas (Paskoff 2001 a McInnes

2006) En deacutefinissant quelle sera la laquo ligne de retraitraquo de la cocircte on pourra proceacuteder agrave un

retrait strateacutegique (Clark 1996) Le zonage de loccupation des terres est deacutejagrave utiliseacute dans

beaucoup de pays (Clark 1996) et il peut aussi ecirctre utiliseacute dans le cadre de plans de gestion

inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (GIZC) afin dy inclure des zonages speacutecifiques agrave la cocircte

(eacutecologie risques ) Les deacutecideurs peuvent par la suite prendre les mesures

dameacutenagements adeacutequates (tel quinterdire les nouvelles constructions) en toute

connaissance de cause et guider les nouveaux deacuteveloppements vers les espaces les plus

propices (McInnes 2006 Stewart et al 2003) Paskoff (2001 a) reacutesumait ainsi le principe du

zonage des risques en zone cocirctiegravere

Mieux vaut preacutevenir quessayer de porter remegravede Il conviendrait donc de repenser lusage de lespace littoral de telle sorte que les installations humaines ne se retrouvent pas en situation critique vis-agrave-vis des menaces de la mer agrave court ou mecircme agrave moyen terme (Paskoff 2001 a p 146 -147)

20

Le zonage se reacutevegravele ecirctre une bonne solution dameacutenagement concernant les risques

cocirctiers car les aleacuteas causant ces risques sont bien localiseacutes dans lespace et sont preacutevisibles

(Clark 1996) Plusieurs acteurs ont donc deacutejagrave identifieacute le zonage (zoning ou mapping en

anglais) comme une solution adeacutequate (Paskoff 2001 a Clark 1996) Dans son guide agrave

lintention des municipaliteacutes canadiennes le C-Ciarn (2006) eacutevoque eacutegalement cette

solution laquo Selon notre connaissance du risque actuel il importe de limiter le deacuteveloppement

dans les zones probleacutematiques et dinterdire toute nouvelle construction raquo (C-Ciarn 2006)

Les avantages du zonage par rapport aux autres solutions tiennent en son approche

anticipative bien quelle soit compleacutementaire avec dautres solutions Plusieurs

gouvernements ont ainsi adopteacute cette approche pour la gestion des zones cocirctiegraveres de leur

territoire notamment en Nouvelle-Zeacutelande (Ballinger et al 2000) en Eacutecosse (Ballinger et al

2000) en France (Loi dite Loi littorale 1986) ou en Caroline du Nord (Division de

lameacutenagement cocirctier de la Caroline du Nord 2009) Ces limites dinconstructibiliteacute peuvent

ecirctre fixes ou variables et eacutemaner de diffeacuterentes raisons (eacutecologie risque ) Loptique

retenue est laquodinitier un programme deacutecennal de preacutevention des risques naturels dont lun

des points essentiels est de limiter strictement le deacuteveloppement dans les zones exposeacutees raquo

(Ministegravere de lAmeacutenagement du territoire et de JEnvironnement de France 1997 a et b) La

Loi sur la seacutecuriteacute civile du Queacutebec adopte une optique similaire agrave celles eacutevoqueacutees par

Ballinger et al (2000) qui consiste agrave deacutelimiter les zones soumises aux aleacuteas afin dy limiter

les constructions Le problegraveme qui persiste est didentifier avec preacutecision quelles sont ces

zones soumises agrave des aleacuteas deacuterosion ou de submersion par la mer comme le preacuteconisent la

loi de seacutecuriteacute civile du Queacutebec ou les lois de la Nouvelle-Zeacutelande ou dEacutecosse

Les plans devraient ecirctre dynamiques et donc subir des reacutevisions tous les 5 ans pour

tenir compte agrave la fois des changements de politiques ainsi que des avanceacutees dans la

compreacutehension de lenvironnement physique (Klein et al 1999 Dubois et al 2005)

Une analyse multirisque peut ecirctre envisageacutee sur les cocirctes car plusieurs aleacuteas peuvent

y survenir Un indice de sensibiliteacute composite peut alors ecirctre eacutetabli en assignant une cote aux

diffeacuterents paramegravetres naturels et artificiels en fonction de la magnitude et de la freacutequence de

chacun pour les diffeacuterents aleacuteas (De Pi ppo et al 2008) Cet indice est encore preacuteliminaire et

21

ne peut pas encore ecirctre utiliseacute pour la gestion des cocirctes mais lideacutee dutiliser une multitude de

critegravere et de laquo geacuteoindicateurs raquo afin de cerner au mieux les aleacuteas et les risques potentiels dun

segment de cocircte est en deacuteveloppement durant ces derniegraveres anneacutees Pour garantir lefficaciteacute

de la meacutethode il est primordial de savoir quels risques zoner et agrave partir de quelle intensiteacute ou

freacutequence ils doivent ecirctre inteacutegreacutes au zonage Plus le nombre de paramegravetres pris en compte

est grand plus il est possible de penser que le zonage sera complet et donc efficaceefficient

mais eacutegalement complexe long et coucircteux agrave mettre en place

122 Zonage theacuteorique marges fixes ou variables

Plusieurs meacutethodes permettent de deacutevelopper des zonages des risques cocirctiers et

peuvent ecirctre utiliseacutees pour deacuteterminer la largeur que devront avoir les marges de protection

littorales Il y a dun cocircteacute les zonages comprenant des marges fixes (Clark 1996) et de

lautre les zonages variables baseacutes sur les taux deacuterosion mesureacutes (Paskoff 2004 b Dean et

Dalrymple 2004 Sabatier et al 2008)

1221 Zonages agrave marges fixes

Des limites dinconstructibiliteacute sont appliqueacutees dans plusieurs pays sur leurs zones

cocirctiegraveres (figure 16) Les marges qui en reacutesultent varient eacutenormeacutement entre 8 m pour

lEacutequateur et 3 km en ex-URSS sans quil soit toujours possible de connaicirctre les raisons de

ces diffeacuterences (Sorensen et McCreary 1990) Si lon sattarde agrave lexemple de la France la

marge retenue est de 100 megravetres pour les infrastructures et de 2 000 megravetres pour les routes

qui ne sont pas de desserte locale (Loi dite Loi littorale 1986) Cette optique nest cependant

pas adaptable agrave la situation du Queacutebec compte tenu de lhistorique de peuplement cocirctier et du

faible hinterlandarriegravere-pays existant le plus souvent

22

1shy - COUNTRIES DISTANCE INLAND FROM SHORELlNE

Ecuador - 8 m

HawaII -- 40 ft

Philippines ----- 20 m (mangrove greenbelt)

MexIco ----- 20 m Brazll ------ 33 m New Zealand ------- 66 ft

Oregon ------------ Permanent vegetation Une (variable)

Colombla ------------------ 50 m Costa Rica ------------------ 50 m (public zone) Indonesla ------------------ 50 m

Venezuela ------------------ 50 m 1

Chlle -------------------- 80 m 1

1France ----------------------- 100 m 1

Norway ----------------------- 100 m (no building) 1

1 Sweden ----------------------- 100 m (In some places to 300 m) 1 (no building)

1 SpaIn ----------------------- 100 to 200 m 1

1 Costa RIca ------ 50 m to ----------- 200 m 1(restrlcted zone)

1

1Uruguay ----------------------------- 250 m 1

Indonesla ----------------------------------- 400 m (mangrove greenbelt)

1

1

1

1 Greece -------------------------------------- 500 m

Denmark ---------------------------------------- 1-3 km (no summer homes) 1

0 1

USSR - Coast of the Black Sea -------------------------- 3 km 811 shy(exclusion of new factorles) il

co 1 -----------------------------0Q)

1

Definition of shorellne varies but It Is usually the mean hlgh tlde ~I Most nations and states exempt coastal dependent Installations Gicircl such as harbor developments and marinas ~ 1

ecirc 1 Indonesla has both a 50 m setback for forest cutting and a 400 m Q)

Ci 1greenbelt for flshery support purposes ()1

Figure 16 Marges de retrait pour les constructions (zones dexclusion) utiliseacutees par diffeacuterents pays

23

1222 Zonages agrave marges variables

Les zonages de leacuterosion agrave marges variables partent dun principe simple qui est de

connaicirctre les risques passeacutes pour preacutevoir ceux de demain Cest ainsi quils se basent sur les

taux de recul historiques de chaque secteur Ils utilisent ces taux deacuterosion annuels passeacutes et

les multiplient par le nombre danneacutees de lhorizon de zonage deacutesireacute Cette meacutethode de

zonage est proposeacutee par plusieurs chercheurs (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et

Dalrymple 2004 Sabatier et al 2008) (figure 17-A et B) Elle est eacutegalement utiliseacutee par

certains gouvernements tels quen Caroline du Nord (Division de lameacutenagement cocirctier de la

Caroline du Nord 2009) Cest dailleurs cette approche qui a eacuteteacute utiliseacutee sur la Cocircte-Nord du

Saint-Laurent dans le cadre de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges (Dubois et al

2005) Lintention est de creacuteer une zone tampon entre loceacutean et larriegravere-cocircte encore appeleacutee

laquo setback raquo ou laquo exclusion zoneraquo en anglais (Clark J996)

RocalJjng Aolerence EmiddotIO Emiddot10 Emiddot60 Shor~iIl9 relllUrfl Lille Llne L1I1~A B

Zonos 1--+-EmiddotZos +----middot1 Eacutequipements lourds EmiddotIO Emiddot30 Emiddot60

ImmInent InllJrmodinle lol1ger Tornl Hl)lAld Zone HlilArd

iml11cllhlc rOllrd~

No Now M013ble Aonctity LmgeSelbadlts - - - POSITION DL RI ( l)AJiS bO AS - - - Habilnble Sinqle Fnmlll Movnblo SlfltCcedilhl SlltICluns SIItIIIUfflS SlrucuO~ Aliowed

Flood InsuranCfl

Fxisllng1---- Cover Ige Aeqllilfd -----shy

la Be lAajnlItH-~(J

Eligible 101

- - - POSITION Dl RIAGE OANS 10 -lS shy - shy ~eloralIcircOI

Bonetls NoN~w

Eacutequipem(lll Iltg(r~ mobik( NrtP PollCles

NOIICt nI

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- - - POSITIO-J DL RIGI l)AJS 10 IS shy - shy I-l~lilrd

Reference E=middotIO [middot10 Emiddot60 AUluli rquipemelll Foahlfe Lille Line Une

~~bull Zono Emiddot30 Zobull

1 bullbullbull

[0middot60 lOIlQ

bull 1

t ShorehllIJ

P~~ ~(a~e _--~_-RIA(E ACTlEL Eltoltmple Prolile

Wllh lirl4i ond 7or~ IlluslrAI~d

(NOl 10 $cle)

Mc National Research Council 1990

Paskoff 2004 b in Dean el Dalrymple 2004

Figure 17 Propositions de zonages cocirctiers variables En A en France et en B aux Eacutetats-Unis

E-IO signi fie ligne deacuterosion dans 10 ans E-30 dans 30 ans et E-60 dans 60 ans

24

Ces zones sont baseacutees sur la laquoLong-Term Shoreline Change Ratesraquo (LTSCR) le taux de

changement agrave long terme de la ligne de rivage (Dean et Dalrymple 2004 Division de

lameacutenagement cocirctier de la Caroline du Nord 2009) De ces taux peuvent deacutecouler deux

propositions de gestion soit un retrait (setback) soit des normes de construction speacutecifiques

(construction standard)

Cette meacutethode dispose de plusieurs avantages Tout dabord elle est souvent

preacuteconiseacutee et mise de lavant comme eacutetant tregraves utile car elle correspond agrave la variabiliteacute

naturelle des cocirctes (Clark 1996) Cela creacutee un zonage modulable qui sadapte agrave la situation

locale selon les secteurs de cocircte Les marges ainsi eacutetablies peuvent ecirctre reacuteajusteacutees au fur et agrave

mesure que le temps avance et elles tiennent compte des paramegravetres naturels des cocirctes qui

neacutevoluent pas tous avec la mecircme vitesse (Paskoff 2004 b Clark 1996) Plusieurs

inconveacutenients peuvent malgreacute tout lui ecirctre imputeacutes car il ny a notamment pas de prise en

compte dune eacuteventuelle modification de ces taux historiques que ce soit agrave la hausse (agrave cause

dun changement de tendance ou des changements climatiques par exemple) ou agrave la baisse

(construction dune structure de protection rigide figeant le trait de cocircte eacutepis bloquant le

transit seacutedimentaire )

Pour connaicirctre les taux deacuterosion avec une grande preacutecision le lidar et autres

techniques modernes sont tregraves efficaces (Miller et al 2008) Cependant cela ne permet pas

de remonter en arriegravere et de caracteacuteriser leacutevolution historique et les techniques sont encore

coucircteuses et complexes Le recours agrave ces meacutethodes est donc encore peu freacutequent pour la

gestion et de lameacutenagement des cocirctes en lien avec leacuterosion Permettant une preacutecision

alti meacutetrique importante ces techniques sont cependant deacutejagrave utiliseacutees pour reacutepondre au risque

de submersion en permettant une cartographie de preacutecision

25

123 Reacuteglementations de zonages existantes dans la reacutegion

Ladaptation par le biais du zonage et du deacuteveloppement controcircleacute est peu reacutepandue au

Queacutebec et l appl ication de cette approche entraicircnerait une refonte importante des scheacutemas

dameacutenagement des plans durbanisme ainsi que de la reacuteglementation qui sy rattache

(Morneau et al 2001) Cependant diffeacuterents zonages cocirctiers existent dans la reacutegion deacutetude

ou dans les reacutegions adjacentes Ils peuvent ecirctre deacutejagrave en place ou encore agrave leacutetat de

proposition Ils preacutesentent des caracteacuteristiques diffeacuterentes ainsi que des objectifs divers mais

sont autant de possibiliteacutes qui soffrent pour le zonage des risques cocirctiers dans le secteur agrave

leacutetude

La Politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables a eacuteteacute voteacutee en

1987 puis modifieacutee en 1991 1996 1997 2005 et 2008 CeJle-ci preacuteconise une marge de

10 ou 15 m agrave partir de la ligne des hautes eaux qui sur le littoral correspond agrave la limite

de la veacutegeacutetation (figure 18) Au sein de cette zone la majoriteacute des constructions sont

interdites (Gouvernement du Queacutebec 1987 MDDEP 2007) Cette politique est en

application dans le cadre de la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (LQE

Gouvernement du Queacutebec 1972) Agrave deacutefaut dautres documents souvent inexistants ce

type de zonage est utiliseacute dans plusieurs MRC pour zoner le risque deacuterosion (Belzile

2008 Caron comm pers Dubois et al 2005)

A

Penle supeacuteriewe 8 JO

Source MDDEP 2009

Figure 18 Largeurs de protection prescrites par la politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables

26

Une adaptation du zonage eacutetabli agrave la suite de lentente speacutecifique sur leacuterosion des

berges de la Cocircte-Nord pourrait eacutegalement ecirctre appliqueacutee Le zonage des risques eacutetabli

pour la Cocircte-Nord dans le cadre dun projet pilote (Dubois et al 2005) tient compte de la

dynamique littorale en fonction des types de cocircte et de leurs taux de recul mesureacutes

historiquement et actuellement Ce zonage semble ecirctre efficace et durable

Malheureusement il ne tient pas compte dune acceacuteleacuteration probable des taux de reculs

dans un contexte de changements climatiques (GrEC 2007 a) De plus il a eacuteteacute eacutetabli

pour les types de cocircte principaux preacutesents sur la Cocircte-Nord Les cocirctes agrave falaises

rocheuses seacutedimentaires qui constituent en proportion lun des types de cocircte majeurs de

lestuaire et du golfe du Saint-Laurent (Bernatchez et Quintin 2005) neacutetant pas

suffisamment repreacutesenteacutees sur la Cocircte-Nord aucun calcul de marge nest proposeacute

(mecircmes si les auteurs preacuteconisent une analyse plus deacutetailleacutee de ces secteurs) (Dubois

et al 2005)

Le zonage envisageacute au Nouveau-Brunswick eacutetablit une marge de 30 m de largeur agrave partir

du trait de cocircte Ce zonage na pour le moment pas encore eacuteteacute transfeacutereacute dans les textes

leacutegislatifs bien quil ait eacuteteacute preacutesenteacute dans la Politique de protection des zones cocirctiegraveres

pour le Nouveau-Brunswick en date de 2002 Une marge fixe de 30 megravetres y est

preacuteconiseacutee dans laquelle les activiteacutes et constructions sont reacuteglementeacutees (ministegravere de

lEnvironnement et des Gouvernements locaux du Nouveau-Brunswick 2002)

Le zonage des risques naturels deacuterosion eacutetabli par la MRC du Rocher-Perceacute dans son

scheacutema dameacutenagement de 1989 (en 2009 il eacutetait toujours en vigueur dans lattente de

lapprobation dun nouveau scheacutema dameacutenagement) comprend lapplication strictoshy

sensu de la Politique de protection des rives ainsi que des zones reconnues comme eacutetant agrave

risque (MRC Rocher-Perceacute 1989) Ce zonage est transfeacutereacute tel quel dans le plan

durbanisme de la municipaliteacute car mecircme si en theacuteorie cette derniegravere peut laugmenter

elle nen a pas eu les moyens techniques

La proposition de zonage des risques naturels de la MRC du Rocher-Perceacute preacutevoit un

doublement de la largeur de la bande de protection preacutevue par la politique de protection

des rives ainsi que lajout de nouvelles zones de contraintes deacuterosion (Caron comm

pers MRC Rocher-Perceacute 2005) Ce scheacutema dameacutenagement est en cours dadoption par

la MRC Le doublement des marges preacutevues par la loi est neacute du constat simple que

27

celles-ci neacutetaient pas suffisantes pour proteacuteger les nouvelles constructions de leacuterosion

Lameacutenagiste a donc deacutecideacute suite aux reacutesultats preacuteliminaires des travaux de recherche

(Bernatchez et al 2008 a) pour le secteur de Perceacute de doubler ces marges (Caron

comm pers)

Un zonage utilisant les taux de recul historiques de la cocircte pourrait eacutegalement ecirctre

appliqueacute (Pugh 2004 Paskoff 2001 a) avec un horizon de gestion de 30 ou 50 ans Pour

les secteurs ougrave de laccumulation est preacutevue aucune marge de seacutecuriteacute ne serait retenue

La Loi sur la seacutecuriteacute civile de 2001 oblige les MRC agrave cartographier les zones agrave risque

sur leur territoire mecircme si celle-ci ne propose pas de meacutethodologie ni de moyens pour le

faire Les organismes locaux doivent donc trouver eux-mecircmes les critegraveres Cela permet

une adaptation aux probleacutematiques locales mais il est possible de se demander si les

MRC ont les ressources et lexpertise neacutecessaire pour mener cette opeacuteration agrave bien (Heacutetu

2001) Dans le cas des petites MRC avec peu de moyens cela retarde le processus La

MRC du Rocher-Perceacute na dailleurs pas commenceacute en 2008 agrave faire son scheacutema de

seacutecuriteacute civile

Des sceacutenarios deacutevolution de la position du trait de cocircte ont eacuteteacute eacutetablis par des chercheurs

dans un contexte de preacutevision de changements climatiques dans le cadre dune entente

entre le Fonds daction sur les changements climatiques (FACC) le consortium Ouranos

et lUQAR-ISMER (Bernatchez et al 2008 a) Ces sceacutenarios sont eacutetablis suite au

couplage des donneacutees deacuterosion passeacutee danciennes conditions climatiques et de

preacutevisions deacuterosion et environnementales La projection des donneacutees climatiques futures

a permis de deacuteterminer le taux deacuterosion le plus probable (SP) sous ces nouvelles

conditions

28

Les diffeacuterentes options de zonages des risques cocirctiers dans le secteur deacutetude et des

secteurs adjacents sont reacutesumeacutees dans le tableau 13

Tableau 13 Reacutesumeacutes des types de zonage des risques cocirctiers possibles

Zonage Marge appliqueacutee Principe sous-jacent

Loi sur la qualiteacute de lenvironnement

(politique de protection des rives) 10 ou 15 megravetres

Eacutecotone agrave proteacuteger

Inondations (lluvial)

Proposition de la

MRC du Rocher Perceacute 20 ou 30 m

La LQE nest pas suffisante donc

on double ces valeurs

Politique de protection des zones

cocirctiegraveres pour le

Nouveau-Brunswick

30 megravetres Protection de la zone tampon du

littoral

Entente speacutecifique sur leacuterosion des Taux de recul max x Augmentation importante de

berges (Cocircte-Nord) 30 ans leacuterosion future

Meilleure estimation des risques

Loi seacutecuriteacute civile Variable (selon des eacutetudes compleacutementaires

agrave reacutealiser)

Selon les taux historiques deacuterosion

Taux de recul

historique x horizon

dameacutenagement

Rien ne change le futur sera le

rellet du passeacute

Selon leacuterosion preacutevue dans un Augmentation variable des taux

contexte de changements climatiques Variable deacuterosion en raison des

(Bernatchez et al 2008 a) changements climatiques

13 Ameacutenagement cocirctier et changements climatiques

Eacutetant donneacute quaucune cocircte nest agrave [abri de Jinfluence du climat et de ses variations

naturelles et ni de celles induites par les activiteacutes humaines tout changement tel que ceux

preacutevus sous [influence des changements climatiques va avoir un impact sur son eacutevolution

Lameacutenagement des littoraux doit donc en tenir compte Nous analyserons ici dabord les

modifications dues au climat avant de nous attarder agrave la prise en compte de ces modifications

dans les zonages

29

131 Modifications de lenvironnement cocirctier dues au climat

Les impacts engendreacutes par les modifications du climat sur les zones cocirctiegraveres sont

multiples et reacutesultent agrave la fois des modifications de Jhydrosphegravere et de latmosphegravere ils se

surimposent aux variations naturelles du climat Ces changements ont eacuteteacute mesureacutes agrave leacutechelle

mondiale (GffiC 2001 2007 a et b) nationale (Ressources naturelles Canada 2004 Shaw et

al 1998) reacutegionale (Ressources naturelles Canada 2004 Lemmen et al 2008 Ouranos

2009) mais aussi locale (Bernatchez et al 2008 a Senneville et Saucier 2008) Connaicirctre

ces modifications de lenvironnement est important puisque plusieurs scientifiques

sentendent sur le fait que leacuterosion devrait prendre de lampleur dans le contexte des

changements climatiques notamment en raison de la hausse mondiale du niveau marin relatif

et de laugmentation de lintensiteacute des tempecirctes (Shaw et al 1998 GffiC 2001 et 2007

Morner 2004)

De multiples eacuteleacutements sont modifieacutes par les changements climatiques ce qui comme

nous allons le voir va avoir un impact sur les cocirctes et leur dynamique deacutevolution

(figure 19)

Q)Hausse de la tempeacuterature moyenne gt Q) lU

Eacuteleacutevation du niveau de la mer LU u Q)

c ru

Variation des tempeacuteratures extrecircmes +shyc (hausse en eacuteteacute diminution en hiver) o

u Variation des preacutecipitations moyennes Q)

0 l ru

Q)Augmentation de la freacutequence et Q)

gtde lintensiteacute des tempecirctes 0 ru Z

uAugmentation de lintensiteacute des preacutecipitations

Source Ressources naturelles Canada 2004

Figure 19 Eacutevolution preacutevue des variables climatiques au Canada

30

Dans les zones cocirctiegraveres des changements sont eacutegalement agrave preacutevoir avec des impacts

tant sur les milieux biologique et physique que pour les socieacuteteacutes (figure 1 0)

Changement climatique et

eacuteleacutevation du niveau de la mer

IMPACTS BIOPHYSIQUES bull Inondations cocirctiegraveres plus eacutetendues bull Accroissement de leacuterosion cocirctiegravere bull Intrusion deau saleacutee dans les aquifegraveres deau douce bull Amincissement de la couverture glacielle bull Hausse des inondations causeacutees par des ondes de tempecircte bull Augmentation des tempeacuteratures agrave la surface de la mer bull Perte dhabitats cocirctiers

IMPACTS SOCIO-EacuteCONOMIQUES bull Dommages aux infrastructures cocirctiegraveres dont celles

utiliseacutees pour le transport et les loisirs bull Allongement de la saison de navigation commerciale bull Pertes de proprieacuteteacutes accrues bull Augmentation des risques de maladie bull Accroissement des risques dinondation et de perte de vie bull Changement de ressources renouvelables et de subsistance

(p ex les pecircches) bull Perte de ressources et disparition de valeurs culturelles

Source Ressources naturelles Canada 2004

Figure 1 0 Impacts biophysiques et socio-eacuteconomiques eacuteventuels des changements climatiques dans les zones cocirctiegraveres

bull Hausse du niveau marin relatif

Agrave leacutechelle mondiale le niveau marin relatif a augmenteacute depuis le deacutebut du 20egraveme siegravecle

(GIEC 2007 b Paskoff 2003 2001 b) et il est preacutevu quil continue agrave augmenter dans les

prochaines deacutecennies (figure )

---

31

50

o

I-50

-100

-150

1850 1900 1950 2000

Figure 111 Variation du niveau marin relatif agrave leacutechelle mondiale vis-agrave-vis du niveau moyen de 1961-1990

Limpact de cette hausse du niveau marin relatif sur leacuterosion vient du fait que cela

permet aux vagues datteindre un niveau supeacuterieur avec plus de force ce qui va accentuer les

diffeacuterents pheacutenomegravenes eacuterosifs cocirctiers ceci mecircme si la hausse nest que de quelques dizaines

de centimegravetres (Paskoff 2003 2004 a) La hausse relative preacutevue du niveau de la mer pour le

prochain siegravecle dans un contexte de reacutechauffement climatique est denviron 50 agrave 60 cm pour

lest du Canada (Parkes et al 2006)

bull Hausse des tempeacuteratures moyennes

Au niveau mondial les tempeacuteratures moyennes sont en hausse (figure 112) dapregraves le GIEC

(2002007 b)

32

--A260 --A18

( --81 ~ -- Aconcentration conslanle (2000) Clgt 50 u -- XXe siegravecle

t J CIgt 40 c Clgt

ca 306 c 0 E 20 euml Clgt E Clgt 10

J

r-u 00

Clgt CI

-10

1900 2000 2100 Annee GIEC 2007 b

Figure 112 Eacutevolution et projection des tempeacuteratures planeacutetaires

Bourque et Simonet (2008) constatent une hausse statistiquement significative des

tempeacuteratures annuelles au Queacutebec Des modegraveles reacutegionaux du climat dOuranos preacutevoient

laugmentation des tempeacuteratures moyennes agrave la fois pour 2020 2050 et 2080 (Bourque et

Simonet 2008) Ces preacutevisions se deacutemarquent de la variabiliteacute naturelle du climat passeacute

(Bourque et Simonet 2008)

bull Augmentation des redoux hivernaux

Les redoux hivernaux sont en hausse depuis le deacutebut du 20egravell siegravecle Cette tendance agrave la

hausse devrait se poursuivre agrave lavenir (Jolivet et Bernatchez 2008) Cette hausse augmente

le nombre de cycles de gel-deacutegel et augmente donc les processus cryogeacuteniques et fragilise

ainsi les mateacuteriaux qui constituent les falaises cocirctiegraveres (Bernatchez et al 2008 a Bernatchez

et Dubois 2008)

bull Diminution de la couverture de glace

La couverture de glace de mer est en baisse dans le golfe et lestuaire du Saint-Laurent depuis

les anneacutees 90 (figure 1 J3) Depuis 1996 il Ya moins de glaces tant sur les ri ves quau large

(Service Canadien des glaces 2009)

- -

33

100

euml 90

~ - c

80 shy

iumlii Cf)

J 1J 70 Jg a lce (overage 1 (ouvenure des ola(~s

Cl -Average 1 mo~nne 1971-2000 Q1 60

ll 1J ltIl ~ 50 l1 Cl ID 1J 40 ~ J l

~ J 30 a o III 1J

amp 20

euml ID o

~ 101

0shy 0111 ~

1 111111 g 0 Il1

0 0

~

ocirc ~ ~

ocirc 0

~ ~ ~

0

~

Date Dapregraves Service Canadien des Glaces 2009

Figure 113 Eacutevolution de la couverture de glace dans lestuaire et le golfe du Saint-Laurent

Les preacutevisions et les modeacutelisations pour lestuaire et le golfe (Senneville et Saucier

2008) preacutevoient que la tendance agrave la baisse du nombre de jours de glace se maintienne agrave la

suite du reacutechauffement du climat (tableau 14) Une disparition de la glace de mer est mecircme

envisageacutee avant la fin du 21 egraveme siegravecle (Bourque et Simonet 2008)

Tableau 14 Reacutesultats des simulations de limpact des variations de tempeacuterature sur les conditions de glace pour la peacuteriode 1996-2003 et des projections futures

Peacuteriode teacutemoin Peacuteriode chaude Diffeacuterence Station de mesure 1996-2003 +2degC (nb de jours) de reacuteduction

jours gt30 de CcedilJlace jours gt30 de CcedilJlace Perceacute 622 261 361 58

Plage de la Martinique 71 263 447 63 Pointe-aux-Loups 573 159 414 72

Pointe-aux-Loups (OS) 339 119 22 65

(modlheacute de Senneville et Saucier 2008)

34

Cette diminution de la couverture de glace rend la cocircte vulneacuterable agrave laction des

vagues sur une peacuteriode de temps plus longue (Bernatchez et al 2008 a) La mobiliteacute des

glaces en hiver et le deacutepart du pied de glace assurent eacutegalement un transit seacutedimentaire sur le

bas de plage mecircme en hiver ce qui neacutetait pas le cas par le passeacute (Bernatchez et Dubois

2004)

bull Modification des preacutecipitations

Une tendance agrave la hausse des pluies hivernales a eacuteteacute constateacutee pour lEst du Queacutebec maritime

(Jolivet et Bernatchez 2008) Ces pluies peuvent causer de leacuterosion importante par

ruissellement et faire fondre la protection que constitue le manteau neigeux (Jolivet et

Bernatchez 2008) Les pluies diluviennes sont elles aussi en hausse pour la reacutegion de la

Gaspeacutesie (Jolivet et Bernatchez 2008)

bull Tempecirctes

II nest pas aiseacute de didentifier une tendance agrave la hausse ou agrave la baisse pour le nombre annuel

de tempecirctes dans lEst du Queacutebec II faut cependant noter quune partie importante des

tempecirctes se produit durant lhiver peacuteriode durant laquelle la glace de mer et le pied de glace

limitaient la creacuteation des vagues ainsi que leur propagation jusquagrave la cocircte Dans le golfe et

lestuaire du Saint-Laurent un changement dans le reacutegime glaciel va donc augmenter le

nombre de tempecirctes effectives cest-agrave-dire qui ont une action sur les cocirctes (Savard et al

2008 Savard et al 2009)

Les changements climatiques vont ainsi augmenter les aleacuteas Les aleacuteas affectant la

cocircte vont donc ecirctre modifieacutes et de maniegravere intrinsegraveque les risques eacutegalement

Lenvironnement actuel et surtout futur nest donc plus le reflet de ce quil eacutetait au deacutebut du

siegravecle passeacute et leacuterosion fortement deacutependante de son environnement est donc modifieacutee Il

nest alors plus possible de se fier seulement agrave lexpeacuterience passeacutee des communauteacutes cocirctiegraveres

pour geacuterer leacuterosion

35

132 Prise en compte de ces modifications dans le zonage

laquoLhumaniteacute dispose de plusieurs options mais le passeacute nen est pas une raquo

(Sauchyn et Kulshreshtha 2008)

Lors de leacutetablissement dune zone agrave risque il est important de prendre en compte agrave

la fois la variabiliteacute naturelle du climat (aleacuteas) mais aussi les modifications dues aux

changements climatiques (modification des aleacuteas) 11 est eacutegalement important de retenir que

la modification des activiteacutes humaines peut eacutegalement faire augmenter les risques

(figure 114)

Activiteacutes humaines

(Vulneacuterabiliteacute)

Figure 114 Possibiliteacute daugmentation du risque modification des aleacuteas combineacutee agrave une modification des activiteacutes humaines

11 est bon de sinteacuteresser aux risques futurs qui ont toutes les probabiliteacutes de survenir

dans le contexte de changements climatiques Ceux-ci reacutesultent agrave la fois de la hausse des

vulneacuterabiliteacutes (nouvelles constructions changement de vocation des bacirctiments ) et de la

hausse du niveau des aleacuteas Limpact des aleacuteas naturels devrait augmenter non seulement agrave

cause des changements climatiques mais aussi de la pression continue du deacuteveloppement

36

dans des zones marginales et vulneacuterables (McInnes 2006) Les deux paramegravetres conduisent agrave

augmenter de maniegravere corollaire les risques cocirctiers Afin de limiter les risques il est possible

de jouer sur les deux tableaux cest-agrave-dire soit de limiter les aleacuteas (physiques) soit de limiter

la vulneacuterabiliteacute (humaine) (Boriff et al 2005)

1321 Quand proceacuteder agrave cette prise en compte

Latteacutenuation des aleacuteas passe par des solutions dingeacutenierie qUi proposent

geacuteneacuteralement des ouvrages de protection Maintenir les ouvrages de protection actuels dans

un futur contexte de changements climatiques va engendrer des deacutepenses 15 agrave 4 fois plus

importantes selon les diffeacuterents sceacutenarios deacutevolution (Burgess et Townend 2004 in Thome

et al 2007) Par exemple si lon deacutecidait de conserver les coucircts dinfrastructures agrave un niveau

eacutequivalent agrave celui d aujourd hui ce seraient pregraves du tiers des deacutefenses cocirctiegraveres de Grandeshy

Bretagne qui ne pourraient pas ecirctre maintenues (Thome et al 2007) Le maintien du trait de

cocircte en limitant les aleacuteas ne semble ainsi pas ecirctre une option eacuteconomiquement viable

Lalternative serait donc de limiter les nouvelles vulneacuterabiliteacutes Cette limitation de la

vulneacuterabiliteacute est lieacutee agrave un zonage des risques pour lavenir Cependant il est important que

les critegraveres utiliseacutes pour le zonage des risques tiennent compte agrave la fois des aleacuteas futurs ainsi

que des enjeux futurs

Certains se demandent sil ne faudrait pas attendre une certitude concernant

deacuteventuels changements climatiques avant de les prendre en compte dans la gestion des

littoraux Mecircme si la grande majoriteacute des scientifiques qui se rangent actuellement derriegravere le

GlEC saccordent sur le fait que ces changements sont plus quune simple variation naturelle

du climat un doute peut subsister Cependant Stern (2007) calcule que cela reviendrait trop

cher dattendre ce moment avant dadapter nos faccedilons de faire Attendre que les effets des

changements climatiques deviennent majeurs va augmenter de maniegravere tregraves importante les

coucircts associeacutes agrave la gestion des risques et agrave lameacutenagement (Zeidler 1997) 11 est donc

possible de supposer la mecircme majoration des coucircts pour le Queacutebec ce qui rend laction

dautant plus pressante Le Ministegravere de lAmeacutenagement du territoire et de lEnvironnement

37

de France (1997 a) met eacutegalement de lavant cet inteacuterecirct agrave agir tout de suite mecircme si certains

doutes subsistent en eacutevoquant le principe de preacutecaution qui doit reacutegir les politiques

publiques Il est important de se souvenir que dans ce domaine linaction est en fait une

action une deacutecision de ne rien faire En effet attendre de constater une eacutevolution va laisser le

temps agrave des deacuteveloppements de voir le jour et va orienter les futures deacutecisions Ne pas

prendre de deacutecision aujourd hui doit donc ecirctre deacutecideacute et consideacutereacute comme un choix parmi

dautres et non comme un simple report de choix Finalement il faut consideacuterer que comme

nous sommes deacutejagrave mal adapteacutes aux conditions climatiques et environnementales actuelles

(Forbes 2008) prendre des mesures dadaptation immeacutediatement est neacutecessaire que lon y

integravegre les changements climatiques ou non

Dans ce contexte il est inteacuteressant de voir quels sont les aspects des changements

climatiques qui sont actuellement pris en compte par les gestionnaires des zones cocirctiegraveres

1322 Prise en compte de la hausse du niveau moyen des mers

Limpact des changements climatiques sur les cocirctes est souvent eacutevalueacute par la hausse

du niveau moyen relatif des mers tant par le public (Radio-Canada 2009) que par les

experts (Paskoff 2004 a et b 2001 a et b Pethick 2001 Gornitz et al 1997 Klein et al

1999) Cette hausse a donc mieux eacuteteacute documenteacutee et connue Ceci pourrait ecirctre ducirc au fait que

pour certains chercheurs la hausse du NMR est consideacutereacutee comme le paramegravetre avec le plus

de significativiteacute concernant leacuterosion (Thome et al 2007)

laquo When sea level is rising letting nature take its course is undoubtedly the best solution wherever such an option is acceptableraquo

(Paskoff 2004 a)

La principale inclusion de la hausse du niveau marin relatif en lien avec leacuterosion des

berges deacutecoule de la regravegle de Bruun (Bruun rule) Selon celle-ci le recul des plages peut ecirctre

preacutevu en fonction de la hausse du NMR le long des plages de sable Des calculs de la hausse

des taux deacuterosion en fonction des sceacutenarios climatiques et donc de la hausse du NMR ont eacuteteacute

38

effectueacutes par Thome et al (2007) et Petick (2001) en utilisant une eacutequation directement issue

de la regravegle de Bruun En Grande-Bretagne ce calcul a eacuteteacute fait sur les taux deacuterosion moyens

par secteur mais lauteur preacutecise que ce sont des taux preacutevus potentiels et que les conditions

locales les taux deacuterosion actuels ainsi que le profil cocirctier peuvent avoir un impact important

sur le futur taux reacuteel (Thorne et al 2007) Cependant Jutilisation de cette regravegle a eacuteteacute remise

en cause comme outil de preacutediction de leacuterosion car trop peu de paramegravetres sont pris en

compte (Komar 1998) Des problegravemes concernant cette regravegle de Bruun ont eacutegalement eacuteteacute

souleveacutes par Davidson-Arnott (2005) Une application de preacutediction des taux de recul et

donc une utilisation de ce principe pour les zonages des risques deacuterosion nest ainsi possible

que dans de tregraves rares cas ce qui voit son utilisation tregraves limiteacutee

Lautre inclusion de la hausse du niveau marin relatif dans la gestion des cocirctes utilise

le modegravele dit des laquo 3 optionsraquo qui est aussi mis en avant pour geacuterer leacuterosion actuelle des

cocirctes (figure 16 de Morneau et al 2001) Les laquo3 optionsraquo que sont ladaptation

] accommodement ou le retrait sont proposeacutees par plusieurs auteurs tels que Pugh (2004)

Ressources naturelles Canada (2004) Paskoff (2001 a 2004 b) ou le GIEC (20012007 b)

(figures 115 et tableau 15) Dans un contexte de hausse du NMR la regravegle dor du zonage

des risques est deacuteloigner suffisamment les ameacutenagements du rivage pour quils restent agrave

leacutecart des menaces quimplique la hausse du niveau marin relatif durant toute leur dureacutee de

vie (Paskoff 2001 b)

39

1

eunenl Su Leyel

RETREAT ACCOMMODAn PRouer

Buildings

le

hfu bullbullbull middot~i -middot-11 1-bullbulltwlIl ~$_~ -1

co a CrOpt a N

== ~--t o fil co a Pugh2DD4

Figure 115 Diffeacuterentes strateacutegies de la socieacuteteacute face agrave la hausse du niveau marin relatif

(agrave gauche) 1a reacutesistance dure (digues enrochement mur ) Jb reacutesistance douce (apport artificiel de seacutediments) 1c contre-attaque (remblaiement) 2 recul (deacuteplacement des constructions (agrave droite) Les strateacutegies peuvent ecirctre regroupeacutees en 3 cateacutegories retrait accommodement ou protection Les trois options ne sont pas toujours possibles

Tableau 15 Strateacutegies dadaptation aux aleacuteas pour les zones cocirctiegraveres

Option dadaptation Objectif Exemple ~-----~-------_----------

Protection Tenter de preacutevenir les effets de la mer sur la terre Construction douvrages longhudinaux alimentation des plages

Accommodement Modifier les activheacutes humaines et linfrastructure Construction de batiments sur pilotis production agricole en fonction du changement du niveau de la mer axeacutee sur des cultures reacutesistantes au sel et aux inondations

Retrait Ne pas essayer de proteacuteger les terres contre Abandon des terres lorsque les conditions lempieacutetement de la mer deviennent intoleacuterables

(Source Ressources naturelles Canada 2004)

Le GIEC propose eacutegalement une meacutethode dadaptation aux changements climatiques

dans les zones cocirctiegraveres mais celle-ci est eacutegalement baseacutee sur le seul critegravere de la hausse du

niveau marin relatif (Klein et al 1999)

40

Toutes ces solutions sont mises de lavant comme un modegravele dadaptation vis-agrave-vis

des changements climatiques dans leur inteacutegraliteacute bien quelles ne se basent que sur la hausse

du NMR Ceci peut provenir de la plus grande preacutecision des donneacutees de hausse du NMR due

agrave sa relative faciliteacute de modeacutelisation

1323 Prise en compte des autres paramegravetres

Le modegravele des laquotrois optionsraquo pourrait eacutegalement sappliquer agrave tous les paramegravetres

et non uniquement agrave la hausse du niveau marin relatif mais cela en augmenterait la

complexiteacute En effet avec les nouvelles connaissances sur la dynamique cocirctiegravere les impacts

des changements climatiques devraient eacutegalement ecirctre abordeacutes agrave laide dautres paramegravetres

climatiques et en combinant les processus marins et continentaux (Bernatchez et Dubois

2008 Bernatchez et al 2008 a) Cette derniegravere approche permet en effet de faire des

analyses mu Itirisques et dameacuteliorer lanticipation des reacuteponses des systegravemes cocirctiers aux

aleacuteas et aux changements climatiques (Fairbank et Jakeways 2006 McInnes 2006)

Plusieurs autres modifications de paramegravetres pourraient ecirctre prises en compte pour

lameacutenagement des cocirctes dans un contexte de variations climatiques Cependant les

recherches portant sur les connaissances des tempecirctes futures des redoux de la freacutequence et

de lintensiteacute des aleacuteas ne sont pas encore transfeacutereacutees dans la sphegravere de la science appl iqueacutee

ni de la gestion des zones cocirctiegraveres et lameacutenagement Au Queacutebec une seule eacutetude qui fait le

lien entre le climat sous ses multiples facettes et leacuterosion cocirctiegravere existe (Bernatchez et al

2008) La difficulteacute agrave prendre en compte ces autres modifications tient agrave limportance des

effets locaux dans les preacutevisions et au fait que la production de reacutesultats nest possible que

pour un lieu preacutecis et avec un investissement tregraves important

41

14 Efficaciteacute agrave court et long terme des modes de gestion actuels

Afin de choisir judicieusement entre les multiples possibiliteacutes qui soffrent aux

gestionnaires il serait neacutecessaire de posseacuteder des eacuteleacutements de comparaison deacutevaluation des

zonages En effet entre plusieurs possibiliteacutes comment deacuteterminer celle qui sera la plus

efficace pour notre secteur dameacutenagement

141 Choisir entre les diffeacuterentes possibiliteacutes dune mecircme meacutethode

Concernant les modegraveles dameacutenagement agrave choix multiples peu dauteurs deacutecrivent

les eacuteleacutements qui permettraient de diffeacuterencier les options quil serait preacutefeacuterable dadopter

selon les secteurs et les situations Pour Dean et Dalrymple (2004) les choix possibles entre

les diffeacuterentes options de gestion de la cocircte peuvent se faire en tenant compte de plusieurs

paramegravetres (figure 116)

Option

Factor Magnitude Retreat Nourlsh Armor

Long-lcrm Erosion Rate High Low

XCI

X Upland Economie

Uase High Low X

X

Protecting Historie Structures X X

Protecting Vital Infrastructure X X

Equity Matters Involved X X

a Unless reduction in LTSCR possible

Dean et Dalrymple 2004

Figure 116 Facteurs affectant le choix parmi les trois options dameacutenagement

Dapregraves ces auteurs les strateacutegies dameacutenagement qui devraient ecirctre abordeacutees sont retrait

engraissement de la plage ou structures rigides de protection (figure 119) Dans cet ouvrage

reacutecent les auteurs reacuteservent les structures rigides de protection (armor) aux situations dans

42

lesquelles il nest pas possible de faire autrement agrave savoir si des lieux historiques des

infrastructures vitales ou si leacutequiteacute sont menaceacutes Ceci ne semble pas pour le moment ecirctre

lusage geacuteneacuteral ni des populations ni des gestionnaires Pour faire la diffeacuterence entre le retrait

(retreat) et les recharges en sable (nourish) ils se basent sur deux critegraveres le taux de recul agrave

long terme etou la valeur eacuteconomique des terres menaceacutees Des chiffres de taux de recul sont

eacutevoqueacutes agrave partir desquels les solutions semblent les mieux adapteacutees dapregraves les auteurs Pour

parler de taux de recul faible il faut que celui-ci soit infeacuterieur agrave 07 m par an dans ce cas un

engraissement de la plage est preacuteconiseacute Et pour parler de taux eacuteleveacute il faut quil soit

supeacuterieur agrave 2 agrave 3 megravetres par an dans ce cas cest un retrait qui est preacuteconiseacute Cela laisse donc

une marge de manœuvre importante pour les deacutecideurs qui peuvent alors uti liser la valeur

eacuteconomique de larriegravere-cocircte pour baser leur choix (mecircme sil ny pas de valeurs

eacuteconomiques preacuteciseacutees) Mais on agit ici toujours de maniegravere reacuteactive une fois que le

problegraveme et le risque pour les infrastructures sest manifesteacute Ce modegravele deacutecisionnel doit

cependant ecirctre adapteacute aux cocirctes queacutebeacutecoises en y ajoutant dautres critegraveres car la recharge

nest pas possible dans tous les milieux (falaises notamment) et possegravede un coucirct qui peut ecirctre

important De plus le problegraveme de choix se pose lorsque les taux deacuterosion se situent agrave

linteacuterieur dune fourchette (entre 07 et 2 rnan) Lanalyse coucirctavantage nest pas proposeacutee

mais permettrait daffiner les deacutecisions

142 Comparer des possibiliteacutes de zonage

Eacutetant donneacute la multitude doptions dameacutenagement cocirctier qui soffre il est important

didentifier quel serait le meilleur zonage pour une zone cocirctiegravere en particulier Diffeacuterents

eacuteleacutements de comparaison pourraient alors ecirctre retenus tels que le coucirct de mise en place et

deacutelaboration le coucirct dune anticipation face agrave celui dune reacuteaction posteacuterieure le nombre de

bacirctiments agrave risque les limitations eacuteconomiques non neacutecessaires Linteacuterecirct collectif face agrave

linteacuterecirct particulier pourrait aussi ecirctre pris en compte Le fait que la gestion se doit decirctre

reacutealiseacutee en fonction de linteacuterecirct du groupe et non dune personne en particulier devrait ecirctre

mis en avant Les comparaisons devraient se faire avec dautres zonages ou avec dautres

actions ou inactions possibles Quelques comparaisons eacuteconomiques existent entre action et

43

inaction agrave savoir celle de Stern (2007) agrave une eacutechelle mondiale ou celle de Peng et al (2006) agrave

propos de la comparaison entre limplantation dun plan de gestion inteacutegreacutee de la zone cocirctiegravere

en Chine versus linaction Cependant il nexiste pas encore de litteacuterature sur ce sujet agrave une

eacutechelle locale pour aider les deacutecideurs agrave faire des choix entre deux actions Ainsi il ny a pas

de meacutethodologie sur laquelle se baser pour identifier quels eacuteleacutements il faut consideacuterer lors de

ce choix

Morneau et al (2001) PoJomeacute et al (2005) ainsi que Cooper et McKenna (2008)

eacutevoquent lutilisation de la meacutethode danalyse coucirctbeacuteneacutefice pour choisir la mei lIeure option

dameacutenagement Cependant cette meacutethode reste plus adapteacutee agrave la comparaison de solutions

laquo postraquo probleacutematique quagrave la comparaison de solutions de zonages qui doivent se faire en

amont De plus cest encore une meacutethode en deacuteveloppement pour laquelle il n y a pas de

consensus sur quels seraient les eacuteleacutements agrave consideacuterer biens mateacuteriels beacuteneacutefices non

moneacutetaires reacutesultant de la localisation avantage lieacute agrave lutilisation de la plage prix dun

eacutecosystegraveme sain coucirct dun deacutesagreacutement visuel prix lieacute agrave une tranquilliteacute desprit (Cooper

et McKenna 2008)

Un choix ne serait plus neacutecessaire si lon connaissait avec preacutecision leacutevolution

certaine de la cocircte Il est donc possible de se demander sil serait possible dutiliser des

modegraveles 3D pour preacutedire leacutevolution des systegravemes et apporter des solutions preacutecises aux

ameacutenagistes en leur fournissant des donneacutees deacutevolution pour chaque secteur

Malheureusement les processus naturels et leurs interactions sont encore trop complexes

pour permettre une telle utilisation des modegraveles 3D (Whitehouse et Sutherland 2001) Ainsi

choisir le zonage le plus efficace parmi des options theacuteoriques est toujours indispensable

143 Deacutefinir un horizon dameacutenagement

Un eacuteleacutement important agrave consideacuterer lors du choix du zonage est son horizon de

gestion En effet il peut varier consideacuterablement entre 20 30 50 voir 100 ans ou ne pas ecirctre

deacutefini Dans lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges sur la Cocircte-Nord (Dubois et al

44

2005) deux horizons sont utiliseacutes agrave savoir 30 ans dans les zones municipales et 100 ans dans

les secteurs hors des municipaliteacutes (soit les terres gouvernementales) Dautres utilisent un

horizon de 50 ans notamment en raison de sa concordance avec la peacuteriode utiliseacutee pour les

modegraveles de preacutevision climatique ou encore avec la dureacutee de vie de certaines infrastructures

(Bernatchez et al 2008 a Winckel et al 2008 Clark 1996) Dautres procircnent 100 ans

comme Davidson-Arnott (2005) laquo It seems prudent to take 100 years as the horizon for most

planning exercises in the coastal zone and as a reasonable goal for the development of

integrated coastal zone management raquo Le choix entre ces diffeacuterents horizons nest pas

discuteacute et est donc laisseacute agrave la discreacutetion des deacutecideurs selon leurs objectifs et la dureacutee de vie

preacutevue des constructions (habitation hocircpital voie de communication ) Geacuteneacuteralement

utiliser un horizon dameacutenagement de lordre de 50 ans pourrait ecirctre agrave privileacutegier compte

tenu des cycles de vie des bacirctiments (Sorensen et McCreary 1990) des possibiliteacutes

eacuteconomiques ainsi que des possibiliteacutes de projections climatiques et des aleacuteas

Des horizons de mise agrave jour des zonages sont eacutegalement proposeacutes par plusieurs

auteurs afin de rendre les plans de gestion plus modulables (Clark 1996 Stewart et al 2003

Paskoff 2004) Un recalcul peacuteriodique de la zone deacuterosion tous les 5 ou 10 ans serait ainsi

souhaitable (Clark 1996) Le recalcul pourrait aussi ecirctre effectueacute agrave mi-terme de l horizon de

gestion ainsi que peu avant le terme (Dubois et al 2005) afin de prendre en compte agrave la fois

le deacuteplacement du trait de cocircte (pour reacuteajuster lemplacement du zonage) et les modifications

dans les processus

Ainsi si la litteacuterature sattardant agrave la reacuteduction et agrave ladaptation aux risques semble

saccorder sur le fait que le zonage est un bon outil il ne ressort pas de consensus sur la

maniegravere dopeacuterer ce zonage ni sur quels eacuteleacutements le baser Plusieurs meacutethodes sont ainsi

exposeacutees selon les endroits et selon les auteurs sans toutefois quil se deacutegage deacuteleacutements

permettant de privileacutegier lune ou lautre II nexiste pas deacutetude qui mesure limpact de la

mise en place dun zonage sur leacutevolution de loccupation des terres et sur leacutevolution des

risques pour une popu lation Ce meacutemoire sattachera donc agrave combler ces lacunes pour

contribuer agrave une meilleure gestion des risques littoraux dans le contexte actuel de

changements climatiques

CHAPITRE 11

MEacuteTHODOLOGIE

La meacutethodologie utiliseacutee sappuie sur une caracteacuterisation preacutecise de lenvironnement

de la municipaliteacute de Perceacute tant dun point de vue physique quhumain Cela permettra de

reacutepondre efficacement aux deux objectifs principaux de ce projet qui sont de connaicirctre tant

les impacts que lefficaciteacute des zonages des risques

Lapproche utiliseacutee comprend ainsi Jeacutevolution du secteur deacutetude [inteacutegration des

changements environnementaux la comparaison des zonages leacutevaluation des coucircts lieacutes aux

risques cocirctiers la deacutemarche des rencontres avec le milieu et enfin un traitement de toutes

ces informations au sein dun systegraveme dinformation geacuteographique

46

21 Caracteacuterisation de la cocircte agrave [eacutetude

La caracteacuterisation physique de la cocircte du secteur agrave leacutetude se base sur la distinction

de segments homogegravenes dapregraves leur nature geacuteomorphologique Cette segmentation a eacuteteacute

eacutelaboreacutee par le Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (UQAR)

Pour cela plusieurs caracteacuteristiques sont releveacutees (tableau 21) Elle a eacuteteacute effectueacutee sur le

terrain en 2006 et compleacuteteacutee agrave laide de videacuteographies obliques heacuteliporteacutees du secteur

(Environnement Canada 2005) et des cattes geacuteologiques Le trait de cocircte a eacuteteacute traceacute sur les

orthophotographies au 1 40000 de 2001 dans un systegraveme dinformation geacuteographique

(ArcGIS 91 et 92) Il a eacuteteacute diviseacute en 146 segments dont la longueur varie entre 6 megravetres et

69 kilomegravetres Le trait de cocircte correspond au sommet des falaises dans les secteurs concerneacutes

ou agrave la limite de la veacutegeacutetation pour la flegraveche littorale et les terrasses de plage

Tableau 21 Caracteacuteristiques de la cocircte recueillies lors de la segmentation

Caracteacuteristique Utilisation Type de cocircte Faciegraves littoral geacuteomorphologie de la cocircte eacutenergie de la cocircte

Hauteur Aleacuteas potentiels (possibiliteacute de mouvements de masse) Lithologie Dureteacute possibiliteacute dalteacuteration prise en charge des seacutediments

Meacutecanismes deacutevolution de la cocircteProcessus actifs rythme de recul causes de leacuterosion

Etat deacutequilibre du systegravemePlage alleacutenuation de ]eacutenergie des vagues

Largeur Quantiteacute de seacutediments preacutesents eacutetat du systegraveme Pendage des couches

Types daleacuteas preacutesents (glissements en plans vs eacutecroulement)rocheuses

Artificialiteacute Probleacutematique de leacuterosion (type et eacutetat) (impacts potentiels Qualiteacute de lentretien)

Alteacuteration de la roche Type et intensiteacute des processus actifs fragiliteacute de la roche(qualitatif)

Etat de la cocircte Etat vis-agrave-vis de leacuterosion

La caracteacuterisation fine des falaises rocheuses a eacuteteacute reacutealiseacutee au moyen de visites sur le

terrain de videacuteographies aeacuteroporteacutees et de cartes geacuteologiques Le degreacute dalteacuteration des

roches est une eacutevaluation qualitative du degreacute de fragilisation des roches et de leur

effritement Le pendage repreacutesente linclinaison des couches seacutedimentaires preacutesentes dans les

roches au niveau de la falaise

47

Une caracteacuterisation de loccupation humaine de la cocircte a eacutegalement eacuteteacute effectueacutee

Elle visait agrave identifier de maniegravere lineacuteaire quelles eacutetaient les formes doccupations humaines

preacutesentes sur larriegravere-cocircte Pour cela une bande de 150 megravetres en arriegravere du trait de cocircte a

eacuteteacute utiliseacutee Les diffeacuterentes cateacutegories doccupation possible sont patrimoniale service

public industrielle reacutecreacuteative portuaire commerciale (tant commerces locaux que

touristiques) villeacutegiature (chalets) reacutesidentielle voie de communication (une sous-cateacutegorie

a eacuteteacute effectueacutee entre la voie ferreacutee la route nationale 132 et les voies locales) naturelle

friche et agricole Eacutetait toujours retenue la premiegravere occupation agrave proximiteacute de la cocircte En cas

de double utilisation loccupation principale eacutetait consideacutereacutee La caracteacuterisation a eacuteteacute reacutealiseacutee

agrave laide des orthophotographies au 140000 du secteur ainsi que du trait de cocircte du LDGIZC

Loccupation humaine a eacuteteacute inventorieacutee agrave laide du rocircle deacutevaluation fonciegravere fourni par le

MAMR (2006) de la couche des voies de communication de la base de donneacutees

topographiques au 1120000 du Queacutebec de Jinterpreacutetation des photographies aeacuteriennes ainsi

que des connaissances acquises sur le terrain

22 Eacutevolution du secteur deacutetude

Afin de comprendre au mieux comment la cocircte est susceptible deacutevoluer dans le

futur il est neacutecessaire de connaicirctre et de comprendre son eacutevolution passeacutee Leacutevolution du

secteur deacutetude a eacuteteacute reacutealiseacutee agrave laide de couvertures de photographies aeacuteriennes datant des

anneacutees 1934 1963 1975 1980 1992 (geacuteoreacutefeacuterencement de Bernatchez et al 2008 a agrave laide

des orthophotographies de 2001) ainsi que des orthophotographies de 2001

22 Eacutevolution historique de loccupation du territoire

Loccupation des terres a eacuteteacute deacutetermineacutee par photo-interpreacutetation pour une bande

cocirctiegravere dune largeur de 1 km agrave partir de la ligne de rivage de 2001 (carte 21) Afin de rendre

les comparaisons possibles entre toutes les anneacutees les zones manquantes pour au moins une

48

couverture de photographies ont eacuteteacute supprimeacutees de lanalyse pour toutes les autres anneacutees

Ainsi une zone de 3 483 hectares a eacuteteacute caracteacuteriseacutee

Une telle analyse diachronique de photographies aeacuteriennes a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee

par Robin et Verger (1996) en France entre 1960 et 1990 Leur analyse ne seacutetendait

cependant que dans les 500 premiers megravetres longeant les cocirctes et visait seulement leacutevolution

de lurbanisation

Pour chaque couverture de photographies la position et le type des voies de

communication la localisation des uniteacutes durbanisation (bacirctiments) les superficies boiseacutees

ainsi que les superficies en friche et les terrains agricoles ont eacuteteacute deacutelimiteacutes Ces eacuteleacutements

geacuteographiques ont eacuteteacute repreacutesenteacutes par numeacuterisation de polygones de polylignes et de points

dans ArcGIS 91 et 92 De plus gracircce agrave des photographies aeacuteriennes obliques de 1927

(BANQ 2009) et au rocircle deacutevaluation fonciegravere de 2006 (MAMR) il a eacuteteacute possible en plus du

nombre de caracteacuteriser leacutevolution du type de bacirctiments pour deux secteurs (en jaune sur la

carte) agrave savoir le village de Perceacute et celui de Cap-dEspoir au niveau de lancien quai

(carte 21)

49

Secteur agrave leacutetude Correspond au 1er km agrave partir de la ligne de rivage (sauf lacune de photographies aeacuteriennes)

Secteur deacutetude de preacutecision Il Correspond aux villages de Perceacute el de L-I Cap-dEspoir (eacutetude approfondie gracircce

aux photographies obliques)

NI o 1250 2500 5000 __-====- megravetres

Cartographie Susan Drejza 2009 + Carte 21 Zones utiliseacutees pour la photo-interpreacutetation

50

222 Eacutevolution de la cocircte

La position des anciens traits de cocircte provient du Laboratoire de dynamique et de

gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de lUQAR et a eacuteteacute obtenue agrave laide des photographies

aeacuteriennes geacuteoreacutefeacuterenceacutees ou des orthophotographies (Bernatchez et al 2008 a) Cela a

permis de calculer les taux de recul historique du trait de cocircte provoqueacutes par leacuterosion

cocirctiegravere La meacutethode retenue pour cette analyse a eacuteteacute de comparer le trait de cocircte avec une

ligne fixe en arriegravere-cocircte afin de minimiser les marges derreur (Bernatchez et al 2008 a) Le

secteur de Cannes-de-Roches (voir carte 32) na pas pu ecirctre utiliseacute car les distorsions dues

aux parois verticales abruptes eacutetaient trop importantes ce secteur est donc exclu de notre

analyse Nous utiliserons ici les donneacutees produites par cette eacutetude

Les taux de recul actuels de la cocircte reacutesultent dun reacuteseau de suivi implanteacute depuis

2005 par le Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de lUQAR

Ces taux releveacutes annuellement sont mesureacutes agrave laide de 49 bornes repegraveres installeacutees agrave une

distance fixe en arriegravere du trait de cocircte (Bernatchez 2006)

Concernant lenvironnement humain cest principalement lartificialisation de la

ligne de rivage qui sera utiliseacutee Leacutevolution des ouvrages de protection sur la ligne de rivage

a eacuteteacute effectueacutee par photo-interpreacutetation par Friesinger (2009)

23 Projection de leacutevolution preacutevue de la cocircte

Des projections deacutevolution cocirctiegravere pour lhorizon 2050 ont eacuteteacute utiliseacutees (reacutealiseacutees par

Bernatchez et al 2008 a) Celles-ci incluent notamment les impacts de plusieurs

changements de tenvironnement physique tels que les preacutecipitations (quantiteacute et cateacutegorie)

les tempeacuteratures les redoux hivernaux les tempecirctes et les glaces de mer Lanalyse des

donneacutees brutes a eacuteteacute effectueacutee par des groupes de recherche et des experts speacutecialiseacutes dans

ces domaines (Senneville et Saucier 2008 Jolivet et Bernatchez 2008) Plusieurs sceacutenarios

deacutevolution ont eacuteteacute deacutefinis agrave savoir un sceacutenario optimiste (S 1) tablant sur une poursuite de

51

leacuterosion telle quelle a eu cours en moyenne depuis 1934 un sceacutenario modeacutereacute (S2) et un

sceacutenario pessimiste (S3) (tableau 22) Parmi les trois sceacutenarios proposeacutes pour chaque

segment il a eacuteteacute choisi le sceacutenario qui serait le plus probable compte tenu des modifications

environnementales appreacutehendeacutees (Bernatchez et al 2008 a) Ce sceacutenario le plus probable

(SP) sera utiliseacute dans cette eacutetude comme reacutefeacuterence pour lemplacement du trait de cocircte en

2050

Tableau 22 Sceacutenarios deacutevolution de la cocircte pour 2050

Sceacutenarios pour 2050 Description

51 Sceacutenario optimiste Il ny aura pas de modification de leacuterosion cocirctiegravere en Taux de deacuteplacement moyen historique de la ligne raison des changements climatiques La sensibiliteacute de rivage (entre les photos les plus anciennes et les du littoral aux changements climatiques sera faible plus reacutecentes) ou nulle

52 Sceacutenario modeacutereacute

Taux deacuterosion moyen mesureacute pour un intervalle de Il Y aura une probable acceacuteleacuteration de leacuterosion 10 agrave 15 ans ougrave leacuterosion a eacuteteacute la plus intense parmi cocirctiegravere en raison des changements climatiques toutes les peacuteriodes

53 Sceacutenario pessimiste

Taux moyens des valeurs supeacuterieures agrave la moyenne Il Y aura une acceacuteleacuteration eacuteleveacutee de leacuterosion cocirctiegravere des taux de recul pour un intervalle de 10 ou 15 ans en raison des changements climatiques et des ougrave leacuterosion a eacuteteacute la plus intense parmi toutes les facteurs anthropiques aggravants peacuteriodes

Modifiumleacute de Bernalchez et al (2008 b)

24 Comparaison des zonages

Diffeacuterents zonages potentiels ou appliqueacutes dans le secteur (tableau 13) ont eacuteteacute

cartographieacutes avec preacutecision dans un Systegraveme dInformation Geacuteographique (SIG) afin de

pouvoir les analyser et les comparer Le logiciel utiliseacute est ArcGIS (version 91 et 92)

Certains des zonages ont ducirc ecirctre adapteacutes agrave la geacuteomorphologie du littoral de Perceacute mais

lesprit et lhorizon de gestion du zonage initial ont eacuteteacute respecteacutes

Le zonage eacutelaboreacute pour la Cocircte-Nord (Dubois et al 2005) a ducirc ecirctre adapteacute aux

particulariteacutes de la Gaspeacutesie car les falaises rocheuses de Perceacute sont constitueacutees de roches

seacutedimentaires alors que celles de la Cocircte-Nord sont formeacutees de roches igneacutees Les auteurs

52

avaient donc conseilleacute une eacutetude plus approfondie des secteurs de cocircte agrave falaises de roche

seacutedimentaire mais ne proposaient pas une marge fixe pour ce type de cocircte (Dubois et al

2005) La diffeacuterence dans la reacutesistance agrave leacuterosion est importante Ainsi les aleacuteas sont

dintensiteacutes variables Les principes de gestion et de marges de seacutecuriteacute deacuteveloppeacutes sur la

Cocircte-Nord ne peuvent donc pas tous ecirctre repris tels quels sur la peacuteninsule gaspeacutesienne mais

devront ecirctre adapteacutes en conservant lesprit dorigine Sur la Cocircte-Nord le recul des falaises

nest pas significatif (sur une longueur de vie humaine) cest pour cela que les marges sont

seulement de 10 ou 15 megravetres Ces marges sont suffisantes dans le cas dune stabi liteacute du trait

de cocircte pour ecirctre suffisamment eacuteloigneacute des vagues et des influences maritimes majeures

Cependant en Gaspeacutesie le recul de la ligne de rivage subit une variation spatiale due agrave

leacuterosion Deux eacutetapes dadaptation du zonage de la Cocircte-Nord sont donc neacutecessaires pour

ces falaises seacutedimentaires 1) preacutevoir ougrave sera le trait de cocircte dans 30 ans selon la moyenne

des taux de reculs supeacuterieurs et 2) ajouter 15 megravetres pour que les constructions soient

toujours seacutecuritaires dans 50 ans (voir annexe 3 tableau reacutecapitulatif des taux modifieacute de

Dubois et al 2005)

Les comparaisons effectueacutees entre les zonages agrave leacutetude et leacuterosion la plus probable (SP) ont

permis de deacuteterminer (figure 21)

des superficies non zoneacutees par les diffeacuterentes lois dameacutenagement mais qui seront agrave

risque dans le futur lintensiteacute de leacuterosion future est sous-estimeacutee dans ces zones

des superficies zoneacutees agrave tOIt par les diffeacuterentes lois dameacutenagement agrave contrario

lintensiteacute du zonage de ces secteurs est surestimeacutee

des zones dadeacutequation du zonage avec les projections des futures conditions cocirctiegraveres

(adeacutequation totale ou quasi totale)

53

Surface agrave risque mais non zoneacutee

Surface soustraite agrave un deacuteveloppement

Adeacutequation du zonage et de

leacutevolution probable

Eacutevolution probable

Zonage agrave comparer

Infrastructure de protection (promenade municipale mur )

Figure 21 Comparaison des zonages avec leacutevolution probable du trait de cocircte

25 Eacutevaluation des coucircts

Afin deacutetablir les conseacutequences financiegraveres possibles relieacutees agrave la perte des

infrastructures agrave risque dans la zone cocirctiegravere une eacutevaluation de leur valeur et de leur type a eacuteteacute

effectueacutee Les infrastructures prises en compte pour cette eacutevaluation sont le cadre bacircti ainsi

que les voies de communication Agrave laide dun SIG tous les eacuteleacutements inclus dans les

peacuterimegravetres affecteacutes par leacuterosion future ont eacuteteacute recenseacutes selon le sceacutenario probable envisageacute

ainsi quen fonction des diffeacuterents zonages possibles (Drejza et Bernatchez 200S)

54

Le deacutecompte de ces eacuteleacutements leur localisation et leur typologie proviennent des donneacutees

suivantes

le rocircle deacutevaluation fonciegravere fourni par le MAMR (2006) qui comprend la localisation

de chaque uniteacute deacutevaluation fonciegravere sa valeur et son type dutilisation

un inventaire des bacirctiments reacutealiseacute par photo-interpreacutetation eacutetant donneacute quune uniteacute

deacutevaluation municipale peut comprendre plusieurs bacirctiments ou aucun

la couche des voies de communication de la base de donneacutees topographiques au

120000 du Queacutebec (localisation et typologie) ainsi que le traccedilage effectueacute pour mettre

agrave jour ces voies de communication et les voies ferreacutees agrave laide des orthophotographies

de 200

Par la suite le coucirct de ces infrastructures a eacuteteacute calculeacute agrave laide des donneacutees suivantes

la valeur de chaque uniteacute du rocircle deacutevaluation fonciegravere soit le bacirctiment le terrain et

limmeuble (ensemble de luniteacute soit le terrain et le bacirctiment)

la valeur moyenne de reconstruction des routes selon leur type utiliseacutee par le ministegravere

des Transports du Queacutebec pour les routes dont il a la charge (Labbeacute D ingeacutenieur au

MTQ communication personnelle 2007)

la valeur de reconstruction moyenne des routes municipales selon leur type (Andreacute

Fortin de Progest-Gapseacute firme dingeacutenieurs-conseils communication personnelle

2007)

la moyenne des valeurs estimeacutees de reconstruction de la voie ferreacutee (Olivier Demers

Corporation des Chemins de fer de la Gaspeacutesie communication personnelle 2007)

26 Rencontres avec le milieu

Des rencontres avec le milieu ont eu lieu dans le but deffectuer une validation des

donneacutees existantes et de connaicirctre leurs besoins et enjeux Pour cela des entrevues ont eacuteteacute

reacutealiseacutees avec des repreacutesentants le responsable de lameacutenagement de la MRC (Feacutelix Caron)

le directeur de lurbanisme et responsable des permis de construction de la municipaliteacute

(Ghislain Pitre) et la repreacutesentante de lassociation laquoConservation de la natureraquo (Geneviegraveve

Leroux) Une participation agrave la consultation publique concernant le nouveau scheacutema

55

dameacutenagement de la MRC (II mars 2008) a eacutegalement permis de connaicirctre directement

lavis de la population Il a eacutegalement eacuteteacute possible de participer agrave la table de concertation que

le consortium Ouranos avait mise en place avec tous les repreacutesentants du milieu (19 juin

2007) Enfin une participation agrave un atelier de formation et deacutechanges sur leacuterosion organiseacute

le 17 avril 2008 par le comiteacute ZIP Baie des Chaleurs et le LDGIZC de lUQAR (Belzile

2008) a permis de recueillir plusieurs avis et besoins Le but de ces entrevues et rencontres

eacutetait de mieux comprendre dans quelle mesure le zonage des risques est appliqueacute compris et

expliqueacute agrave la population et dans quelle mesure il a un impact socio-eacuteconomique ainsi quun

impact sur la protection faunique et fJoristique des habitats cocirctiers

27 Traitement des donneacutees dans un SIG

Les multiples informations recueillies ont eacuteteacute traiteacutees dans un SIG agrave laide dArcGIS

91 puis 92 Ce puissant outil danalyse des donneacutees dans un cadre de reacutefeacuterence spatiale a

permis lextraction de nombreuses donneacutees secondaires Il permet en effet la superposition et

la recherche de proximiteacute Lutilisation des SIG pour ce type de probleacutematique de gestion

semble ecirctre une meacutethode reconnue (Klein el al 1999 et 2001 ZeidJer 1997 Lajoie 2006

Tolvanen et Kalliola 2008) En effet les SIG sont un outil puissant dinteacutegration de multiples

donneacutees et de leurs repreacutesentations spatiales

laquo Appropriate frameworks such as Geographic Information System (GIS) are strongly advised in ICM [integrated coastal management] applications primarily for coastal data management and database support Once arranged a GIS system can be employed for a good many destinations serving the purpose of both vulnerability assessments ICM planning and other projects in the coastal zoneraquo (Zeidler 1997 p49)

Les traitements qui ont eacuteteacute effectueacutes comprennent une panoplie doutils et danalyses

spatiales diffeacuterents Divers types de fichier de formes (ou shapefiles) ont eacuteteacute utiliseacutes agrave savoir

des points correspondants aux bacirctiments des polylignes correspondants aux voies de

communication et au trait de cocircte et des polygones correspondants aux possibiliteacutes

deacutevolution de la cocircte aux zonages et agrave loccupation humaine du territoire Les propositions

de marges preacutesenteacutees par les zonages ont eacuteteacute transposeacutees en polygones agrave laide de zones

56

tampons partant du trait de cocircte le plus reacutecent et le plus preacutecis existant pour le secteur Les

outils de superpositions spatiales (clip erase) et de proximiteacute (buffer select by attributes) ont

permis dextraire de multiples donneacutees deacutecompte des bacirctiments inclus dans les diverses

propositions de zonage longueur de voies de communication agrave proximiteacute de la cocircte

proximiteacute des infrastructures vis-agrave-vis de la cocircte Les superficies des zonages ont eacuteteacute

calcu leacutees et compareacutees afin de deacuteterminer pour chaque segment ladeacutequation ou non du

zonage avec leacutevolution future de la cocircte

CHAPITRE III

DESCRIPTION DU SITE DEacuteTUDE

Afin de reacutepondre aux objectifs du preacutesent meacutemoire une eacutetude de cas a eacuteteacute reacutealiseacutee

Le territoire deacutetude preacutesente 706 km de cocirctes et se trouve dans la MRC du Rocher-Perceacute

dans la reacutegion administrative de Gaspeacutesie-Icircles-de-la-Madeleine (carte 31) dans lEst du

Queacutebec (Canada) Le territoire agrave leacutetude se situe plus preacuteciseacutement dans la municipaliteacute de

Perceacute entre la pointe Saint-Pierre au nord et le cap dEspoir au sud (carte 32)

Queacutebec

bull Perceacute __eacuteoI bullQutboc RmouslO

n cgt l (1)

w N

t ecirc ( VJ

0shy(1) Pointe-Saint-Pierre

cgt N o l (1)

Cannes-de-Roches

0shy(1)

2 0shy(1)

0shy(1)

~ () (1)

Cap-Despoir

Village de Perceacute ~~

ltlt0ltjY

1-0~~ Leacutegende

-shy Routes et rues

++ Voie terreacutee

~ bull Bacirctiments

Fond de carte base de donneacutees topographiques du Queacutebec au 120000 lYonaagraventuœ p ~

~ 1250 2 500 3750 5 o~

Cartographie Susan Orejza 2009 VI 00

59

3] Contexte physique

3 J Caracteacuteristiques geacuteomorphologiques

bull Types de cocirctes

Le trait de cocircte est pour plus de 55 constitueacute de falaises rocheuses (tableau 31 et

carte 33) Les autres types de cocircte sont les terrasses de plage qui se retrouvent

principalement dans le fond des anses rocheuses ou des zones abriteacutees (en 17 endroits sur le

territoire) et une flegraveche littorale qui repreacutesente agrave elle seule 15 de la longueur totale de la

cocircte En arriegravere de la flegraveche littorale se trouve une cocircte agrave marais maritime qui compte pour

20 de la longueur totale de la cocircte La flegraveche ainsi que Je marais maritime quelle protegravege

sont appeleacutes laquobarachois raquo dans Je vocabulaire reacutegional La longueur des cocirctes correspond agrave

leur longueur avant la modification humaine cest-agrave-dire sans le surplus lieacute aux

infrastructures portuaires (quais digues jeteacutees installations industrielles) qui occupent 4 567

megravetres de rivage

Tableau 31 Types de cocircte du secteur deacutetude

Longueur Type de cocircte m

Falaise rocheuse 38949 553 Terrasse de plage 6114 87 Flegraveche littorale 11 196 159 Marais maritime 14181 201

TOTAL 70440 100

Voir deacutefinition des termes en Annexe 1

Les proportions des divers types de cocircte sont comparables agrave celles observeacutees dans le

reste de la baie des Chaleurs (LDGIZC 2009) et du Queacutebec maritime laurentien (Bernatchez

et Quintin 2005) tel quexposeacute au tableau 32 Cela rend donc le secteur deacutetude repreacutesentatif

dune situation plus reacutegionale

60

Tableau 32 Reacutepartition des types de cocircte selon les secteurs consideacutereacutes (pourcentage de la longueur de cocircte)

Type de cocircte Perceacute Baie des Chaleurs Queacutebec maritime Falaise rocheuse 55 46 50 Flegraveche littorale 16 18 5

Terrasse de plage 9 13 17 Marais maritime 20 20 10 Cocircte deltaiumlque 0 3 15

Autre 0 0 3 (Source LDGIZC 2009 et Bernatchez et QUIntIn 2005)

LongueurType de cocircte Pictogrammem

Falaise rocheuse 38948 5521

Terrasse de plage 6114 867

Flegraveche littorale 11 195 1587

Marais maritime 14180 2010

Anificialiseacute (port) 106 015 TOTAL 70545 100

LAnse-agrave-Beaufils

-zttKR 0 2 500 5000

Fond de Clt1rte base de donnees topographiques du QUQbec au 120000 ~ megravetres Donnees LOGieZ Universiteacute du Queacutebec agrave Rimouski Cartographie Susan OreJZa 2009

Carte 33 Types de cocircte de Perceacute

bull Geacuteologie reacutegionale

Les formations rocheuses du secteur sont toutes dorigine seacutedimentaire (tableau 33) Ainsi

bien que presque la moitieacute des cocirctes soit de nature rocheuse cela ne signifie pas une absence

de processus naturels

61

Tableau 33 Lithologie des falaises rocheuses de Perceacute

Lithologie des falaises Longueur (m) dominante gregraves et conglomeacuterat 21 346 548

dominante gregraves 11 357 292 dominante calcaire 5684 146

lithologie non deacutetermineacutee 561 14 TOTAL 38948 1000

Les roches seacutedimentaires preacutesentes sont principalement des gregraves des conglomeacuterats

(formation de Bonaventure) des calcaires et des mudstones (Daigneault 2001) Celles-ci

affleurent dans les falaises vives de la cocircte et sont ainsi soumises agrave des processus importants

dalteacuteration tels que la meacuteteacuteorisation et la geacutelifraction qui en modifient la structure physique

et chimique (tableau 34) ainsi quagrave des mouvements de masse De plus le secteur des

Cannes de Roches est un secteur ougrave le nombre de failles et de fractures est important

entraicircnant de nombreux mouvements de masse Le projet de scheacutema dameacutenagement de la

MRC du Rocher-Perceacute (2005) y a dailleurs inventorieacute une zone agrave risque naturel de

glissements de terrain et de mouvements de masse

Tableau 34 Degreacute dalteacuteration des falaises rocheuses de Perceacute

Degreacute dalteacuteration des falaises Longueur(m) fortement alteacutereacute 25830 663

moyennement alteacuteleacute 272 07 faiblement alteacutereacute 1 640 42

non alteacutereacute 5442 140 non deacutetermineacute 5766 148

TOTAL 38950 100

312 Dynamique littorale

bull Eacutetat des cocirctes

Les cocirctes agrave leacutetude sont principalement actives (plus de 65 ) Seulement 2 sont

consideacutereacutees comme stablesveacutegeacutetaliseacutees (tableau 35 et carte 34)

62

Tableau 35 Eacutetat de la cocircte de Perceacute en 2006

Etat de la cocircte Longueur (m) veacutegeacutetaliseacutee 1 138 22

semi-veacutegeacutetaliseacutee 7375 145 active 33208 651

artificielle 9278 182 TOTAL 50999 100

La zone en arriegravere du barachois na pas eacuteteacute caracteacuteriseacutee

Voir deacutefinition des termes en annexe 2

Eacutetat de la cocircte

-active

semi-veacutegeacutetaliseacutee

- veacutegeacutetaliseacutee

-- artificielle

~ donneacutees non disponibles

PointeshyCoin-du-Banc Saint-Pierre

Caps des Cannes de Roches

Cap-dEspoi~

o_-===-1250 2500 SOOOmeacutetres Fond dl) cartamp base dl) donnecirces topographiques du Queacutebec au 120000 Donnecirces LOGieZ Universiteacute du Ouebec Ocirc Rimouski Cartographie Susan Oreza 2009

Carte 34 Eacutetat de la cocircte agrave Perceacute

bull Artificialisation

Actuellement 182 de la longueur totale de la cocircte a eacuteteacute artificialiseacute ce qui deacutenote

Jimportance des problegravemes de risques cocirctiers pour les habitants du secteur Ces cocirctes ont eacuteteacute

modifieacutees par lhomme par limplantation denrochements de murets de zones portuaires de

rampes de mise agrave leau etou de remblais Si lon analyse Jeacutevolution de Jartificialiteacute

63

(Friesinger 2009) preacutesenteacutee au tableau 36 on peut constater que les longueurs artificialiseacutees

ont eacuteteacute multiplieacutees par 30 depuis 1934 Une importante hausse peut ecirctre constateacutee dans les

anneacutees 70 durant lesquelles les longueurs artificialiseacutees ont eacuteteacute multiplieacutees par 12

Tableau 36 Eacutevolution de lartificialisation de la ligne de rivage de Perceacute

Anneacutee Longueur (m) dartificialiteacute 1934 292 06 1963 566 12 1975 6853 140 1980 7495 153 1992 8086 166 2001 9 111 179 2006 9278 182

(Source Fnesmger 2009)

313 Dynamique hydroseacutedimentaire

bull Contexte mareacutegraphique

Le secteur de Perceacute est situeacute dans un environnement microtidal avec des mareacutees moyennes de

llm ayant un cycle mixte semi-diurne (Service hydrographique du Canada 2009) Lors des

grandes mareacutees la ligne des pleines mers supeacuterieures peut atteindre 17 m et le niveau

maximal enregistreacute a eacuteteacute de 23 m (Service hydrographique du Canada 2009) Les mareacutees

geacutenegraverent des courants cocirctiers pouvant atteindre 11 nœud lors du flot et 07 nœud lors du

jusant (Service hydrographique du Canada 2009)

bull Niveau marin relatif

En Gaspeacutesie le niveau marin relatif est en hausse et la reacutegion de la baie des Chaleurs est en

eacutetat de submersion nette (Koohzare et al 2008) Les donneacutees les plus fiables agrave proximiteacute de

la baie des Chaleurs sont celles de la station dEscuminac au Nouveau-Brunswick et

indiquent une tendance agrave la hausse du niveau marin relatif de 20 cmsiegravecle [soit 2 mman]

(Parkes et al 2006) Ces valeurs devraient ecirctre assez proches jusquau secteur de Perceacute si on

se fie aussi au modegravele geacuteophysique de Tarasov et Peltier (2004) En effet Je sud de la

Gaspeacutesie est situeacute dans une zone daffaissement isostatique (carte 35) ce qui accentue la

64

hausse des niveaux marins Toutes les cocirctes du Queacutebec ne sont pas pareillement sensibles agrave la

hausse du niveau marin relatif mais la reacutegion de Perceacute est consideacutereacutee comme y eacutetant

modeacutereacutement sensible voire fortement pour certains secteurs tels que la flegraveche littorale (Shaw

et al 1998)

CANADA

USA Modifieacute de Koohzare et al 2008

Carte 35 Mouvements verticaux de la croucircte terrestre dans lest du Canada (en mman)

bull Cellules hydroseacutedimentaires

Comme il est important de geacuterer la cocircte en fonction des cellules hydroseacutedimentaires

coheacuterentes la fin de notre zone deacutetude correspond agrave deux pointes rocheuses soit le cap

dEspoir au sud et la pointe Saint-Pierre au nord (carte 36) Cette approche par cellules

hydroseacutedimentaires a eacuteteacute preacuteconiseacutee par Dubois (1973) et utiliseacutee sur la Cocircte-Nord dans le

cadre de leacutetude mise en place par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges (Dubois et al

2005) Dapregraves Ballinger et al (2000) il serait preacutefeacuterable deffectuer tous les plans de gestion

du littoral au niveau de chaque cellule cocirctiegravere mecircme si lauteur concegravede quen pratique cest

65

relativement difficile en termes de ressources humaines neacutecessaires car on se situe agrave une

eacutechelle locale laquo Le littoral fonctionne comme un systegraveme aucune de ses parties nest lagrave par

hasard aucune ne fonctionne isoleacutementraquo (Pinot 1998)

__ Courant de deacuterive principale

Courant de deacuterive secondaire

Caps des Cannes de Roches t

1 250 2500 5000 Susan Drelza 2009 megravetres

1- 0 Source des donnees Bernalchez et al 2008

Carte 36 Courants de deacuterive principale et secondaire du secteur de Perceacute

bull Tempecirctes

Se situant agrave lextreacutemiteacute de la baie des Chaleurs et ouvrant sur le golfe du Saint-Laurent la

ville de Perceacute est exposeacutee aux multiples tempecirctes qui peuvent y survenir Le fetch est

important principalement de lest et du sud-est (tableau 37) et nest entraveacute par presque

aucun obstacle hormis licircle Bonaventure (carte 32)

Tableau 37 Fetch auquel sont soumises les cocirctes de Perceacute

Orientation Longueur (km) lJord-est 107

Est 366 Sud-est 339

Sud 178 Sud-ouest 93

Ce sont donc principalement les tempecirctes de lest qui frappent ses cocirctes Entre 2003 et 2005

46 du nombre total des tempecirctes recenseacutees dans lEst du Queacutebec ont affecteacute la cocircte de

66

Perceacute (Savard sd) Ce sont les tempecirctes avec des vents du nord-est ou du sud-est qui

produisent les vagues qui affectent le plus le littoral de Perceacute (figure 31) Il est agrave noter que

ces tempecirctes sont celles qui produisent des surcotes sur les cocirctes (Savard et al 2008)

Nord 345 0

277

Ouest 90 Est 270

111

180 169

Sud Sav ard et al 2008

Figure 31 Direction des vagues engendreacutees par les tempecirctes du golfe du Saint-Laurent et reacutegions qui en sont affecteacutees

314 Eacutevolution de la cocircte

bull Eacutevolution historique

Leacutevolution du trait de cocircte agrave long terme a eacuteteacute tregraves variable (Bernatchez et al 2008 a)

Fluctuant de 1934 agrave 2001 entre une accreacutetion de 014 rnan pour les flegraveches littorales et un

recul de 020 rnan pour les falaises rocheuses Comme on peut le voir agrave la figure 32 les

mesures deacutevolution sont variables tant dans lespace (selon les types de cocircte) que dans le

temps (selon la peacuteriode consideacutereacutee)

67

07 10

c 06 8

(1j

Ecirc 05 04 6

C Q)

03 4 E ~ (1j0

~

02 01

O-l--lt---r-shy

-01

2 3 o lt CD J

~

~

-02 -03

--shy0CD o

~ -04 -6 0shyCD

-05 -06

-8

-07 -10

Taux de deplacement (man) o Fleacuteche littorale Deacuteplacement moyenfpeacuteriode o Basse falaise rocheuse o Terrasse de plage bull Deacuteplacement (m)

Moyenne falaise rocheuse bull Haute falaise rocheuse o Moyenne globale

o Moyenne globale sans les cocirctes artificialiseacutees

Bematchez el al 2008 a

Figure 32 Eacutevolution globale de la ligne de rivage en fonction du type de cocircte entre 1934 et 2001

bull Eacutevolution reacutecente

Depuis 2005 49 bornes implanteacutees par le LDGIZC de lUQAR permettent dobtenir des taux

deacuterosion ou daccreacutetion actuels tregraves preacutecis pour la municipaliteacute de Perceacute (Bernatchez 2006)

Les deux types de cocirctes qui sont suivies pour la municipaliteacute de Perceacute sont les falaises

rocheuses et les terrasses de plage Les premiegraveres sont affecteacutees par un taux deacuterosion moyen

de 009 rnan soit tregraves proche des taux moyens de la MRC ou de la Gaspeacutesie (respectivement

011 et 014) Pour les terrasses de plage les taux deacuterosion moyens agrave Perceacute sont de

035 rnan eacutegalement proches des taux de la MRC et de la reacutegion (respectivement 042 et

040) Le fait deffectuer des mesures annuelles permet de se rendre compte de la variabiliteacute

qui peut exister entre deux anneacutees car les processus ne suivent pas toujours deacutevolution

lineacuteaire mais souvent saccadeacutee Par exemple les terrasses de plages de Perceacute ont reculeacute en

moyenne de 014 m entre 2005 et 2006 mais de plus de 054 m lanneacutee suivante (tableau 38)

68

Tableau 38 Taux de recul moyens reacutecents dans le secteur de Perceacute (2005-2007)

Taux de recul moyens dans le secteur de Perceacute (2005 agrave 2007)

Type de cocircte Taux moyen (rnan)

terrasses de plage 035 (entre 014 et 054)

falaises rocheuses 009 (entre 006 et 012)

tout type de cocircte 014

(Source des donneacutees LDGIZC 2009)

bull Processus actifs particuliers

Les aleacuteas preacutesents sur le territoire agrave Jeacutetude sont leacuterosion par les vagues les glissements en

plan les eacuteboulements-eacuteboulis et les effondrements-eacutecroulements (calte 37) La submersion

est eacutegalement un aleacutea qui affecte de grandes portions de la cocircte telles que la flegraveche littorale le

marais cocirctier et les terrasses de plage de lanse de Cap-dEspoir du village de Perceacute de

Coin-du-banc et de la rive nord de la Malbaie (carte 37)

Sapement par Submersion

les vagues

Eboulemenl Eboulis

Effondrement m Ravinement Ecroulement ~ Suffosion

Processus cryogeacuteniques Pointeshy

ii1

LAnse-agrave-Seaufiis

Mfii~ 0 2500 5000 Fond de carte base de donnee topographIque du Queooc au 120 000 ~ megravetres Donnees LOGIeZ Univesiteacute du Queacutebec agrave Rimouski Cartographie Susan Drejza 2009

Carte 37 Aleacuteas cocirctiers dans la zone cocirctiegravere de Perceacute

69

Dans les falaises du secteur les processus les plus actifs sont les processus

cryogeacuteniques hydrogeacuteologiques et les processus de pente Les reacutesurgences dans les parois

entraicircnent la formation de cocircnes de glaces qui fragilisent la roche (figure 34 B et E) Leacutetude

de Daigneault (2001) montre que les processus de cryoclastie agissent sur lensemble des

falaises rocheuses et que si les pertes de mateacuteriaux quils engendrent sont faibles elles nen

sont pas moins constantes tout au long de lanneacutee ce qui les rend responsables dune part

importante des reculs mesureacutes (figure 34 A)

Les eacutecroulements et les glissements en plan sont conditionneacutes par le pendage des

couches seacutedimentaires Comme le pendage horizontal est majoritaire (65 des falaises) les

eacuteboulements sont importants La suffosion etou le fait que les couches les plus alteacutereacutees sont

plus facilement deacutegageacutees par la mer creacuteent des encoches et des caviteacutes basales ce qui

fragilise les falaises (tableau 39) Les glissements en plan ont lieu dans les secteurs de

pendage oblique (233 des cocirctes)

Tableau 39 Pendage des falaises rocheuses de Perceacute

Pendage des falaises Longueur (m) horizontal agrave subhorizontal 25650 659

oblique 9079 233 subvertical 2940 75

non deacutetermineacute 1 279 33 TOTAL 38948 100

315 Climat du secteur deacutetude

La zone deacutetude est caracteacuteriseacutee par un climat tempeacutereacute froid Les tempeacuteratures

neacutegatives hivernales permettent la mise en place dun manteau neigeux ainsi que dun pied de

glace (figure 33) La preacutesence de ces eacuteleacutements durant les mois d hiver a un effet protecteur

sur la cocircte (Bernatchez et Dubois 2008)

70

120 60

50 100

40 ---shy0

80 0 ~

30 Q) c c Q)

Ul gt sect

co-

60 20 0 E Q) shy

0

~ shy

40 10

J-co shy

Q)

0 0shy

0 E Q)

fshy20

-10 +

o -20

Principal type de preacutecipitation

1 1 Neige ~ Pluie ou neige bull Pluie

source des donneacutees Environnement Canada 2009

Figure 33 Diagramme ombrothermique de la station de Gaspeacute (40 km au NNE du site deacutetude)

II est donc important de consideacuterer les diffeacuterents processus lieacutes au froid tels que la

cryoclastie et le glaciel les eacutecoulements souterrains entre les couches de gregraves et le couvert de

neige (figure 34) Dun point de vue geacuteomorphologique la saison froide nest donc pas une

saison passive bien au contraire (Bernatchez et Dubois 2008)

71

Figure 34 Processus actifs sur les cocirctes en hiver

En A geacutelifraction sur le pied de glace En B eacutecoulements hivernaux entre les couches rocheuses En C couleacutee boueuse En D eacuteboulements de surplombs en hiver malgreacute la preacutesence dun pied de glace et en E le pied de glace et des cocircnes de glace copy SD

Les tempeacuteratures mesureacutees dans lEst du Queacutebec ont subi une hausse au cours du

dernier siegravecle (Jolivet et Bernatchez 2008) La tendance des tempeacuteratures moyennes agrave la

station de Gaspeacute preacutesente un reacutechauffement de + 077 oC sur une peacuteriode de 91 ans

(+ 001 oCan) mais atteint + 137 oC (+ 007 OCan) pour les 20 derniegraveres anneacutees (J01 ivet et

Bernatchez 2008) En hiver la hausse est deux fois plus importante (Jolivet et Bernatchez

2008) De plus pour la reacutegion de Perceacute la baisse preacutevue dans le nombre de jours avec de la

glace de mer est de lordre de 58 sous un climat hivernal avec 2 oC de plus soit environ en

2050 (Senneville et Saucier 2008) Ces eacuteleacutements auront probablement des conseacutequences

quil faudra prendre en compte dautant que les modifications sont plus importantes pour les

tempeacuteratures hi vernales

72

Au Queacutebec ce sont surtout les vagues de tempecirctes et les pluies diluviennes qui

affectent les cocirctes (Frisinger et Bematchez 2009) cest pourquoi il est important de

connaicirctre ces paramegravetres et leur eacutevoJution pour le secteur agrave leacutetude

- La direction dominante des vents mesureacutes pour la reacutegion de Perceacute est dest davril agrave aoucirct

mais douest de septembre agrave mars (Environnement Canada 2009) Cependant les vents de

tempecirctes sont principalement douest

- Les pluies diluviennes sont caracteacuteriseacutees par une forte abondance de preacutecipitation en un

court laps de temps Ce type de preacutecipitation survient dans le secteur de Perceacute avec une

reacutecurrence moyenne de 1 fois par 15 an mais les eacutevegravenements ayant un impact pour la

population ont une peacuteriode de retour moyenne de 31 ans (Friesinger et Bernatchez 2009 a)

Il est important de les prendre en compte eacutetant donneacute les impacts quelles peuvent engendrer

sur le milieu naturel et les infrastructures notamment en pouvant deacuteclencher des mouvements

de masse dans les falaises littorales (Bernatchez et Dubois 2004 Colantoni et al 2004

Heacutenaff et al 2002)

32 Contexte humain

32 J Perceacute petite municipaliteacute cocirctiegravere

La population de la municipaJiteacute de Perceacute est de 3 4) 9 habitants (recensement 2006)

Ces habitants sont reacutepartis en 6 noyaux de peuplement qui correspondent principalement aux

municipaliteacutes qui existaient avant la fusion en ]970 entre les municipaliteacutes de Saint-Georgesshy

de-Mal baie Barachois Bridgeville Perceacute Cap-dEspoir et Val-dEspoir La population de

Perceacute a connu une diminution importante depuis J971 en perdant plus du tiers de son effectif

(figure 35) Il sagit dune des plus fOltes baisses parmi les municipaliteacutes du Queacutebec

73

6000

5198

5000

4000 4028 3993

3419

6 3000 i

t 2000

3614

1000

0

1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

source des donneacutees Recensement Canada 2006

Figure 35 Eacutevolution de la population de Perceacute

Comme pour le reste de la Gaspeacutesie il sagit dun secteur qui est fortement marqueacute

par la lineacuteariteacute de loccupation humaine le long du littoral Le territoire de la MRC du

Rocher-Perceacute est un territoire ougrave historiquement et encore actuellement le deacuteveloppement

seffectue le long du littoral (MRC Rocher-Perceacute 2005) Ceci a pour effet que plus des trois

quarts de la population de la MRC du Rocher-Perceacute sont disperseacutes le long de la route 132

(MRC Rocher Perceacute 2005)

Il est important de consideacuterer le caractegravere particu lier que confegravere le statut

dalTondissement naturel et historique au territoire de Perceacute (Mongrain 2006) Les roulottes

y sont notamment interdites en dehors des campings ce qui limite le nombre de constructions

anarchiques sur Je littoral constructions qui pourraient eacuteventuellement se transformer en

reacutesidences

74

322 Portrait eacuteconomique

Dun point de vue eacuteconomique Je portrait que lon peut dresser de la municipaliteacute de

Perceacute est une petite municipaliteacute avec un important secteur primaire (principalement

foresterie et pecircches) et tertiaire (principalement lieacute au tourisme) Le secteur de lheacutebergement

et des services de restauration occupe pregraves dun actif sur 6 dans la municipaliteacute soit 154

(tableau 310) Cette forte proportion tregraves au-dessus de la moyenne provinciale (63 )

montre que le tourisme occupe une position eacuteconomique primordiale pour leacuteconomie de la

municipaliteacute de Perceacute

Tableau 310 Population active selon le secteur eacuteconomique dactiviteacute

Perceacute Rocher-Perceacute

(MRC) Gaspeacutesie

Icircles-de-Ia-Madeleine Queacutebec

Agriculture foresterie pecircche et chasse

183 107 103 2 5

Heacutebergement et services de restauration

15 4 92 77 6 3

Commerce de deacutetail 131 13 5 128 120

Fabrication 112 14l 10 8 146

Services (administratifs et autres)

8 8 33 34 3 6

Construction 77 62 57 52

Services denseignement 62 6 7 6 7 6 9

Administrations publiques 5 0 64 74 62

Soins de santeacute et assistance sociale

46 126 14 7 11 2

Transport et entreposage 35 29 41 4 6

Autres 62 9 1 11 1 21 9

Source des donneacutees Institut de la statistique du Queacutebec - Recensement de 2006 Cateacutegories du Systegraveme de Classi fication des Industries de lAmeacuterique du Nord (SCIAN) de 2002

Pourcentage des actifs de plus de 15 ans

Leacuteconomie est fortement baseacutee sur le tourisme avec notamment le parc national du

Queacutebec de lIcircle Bonaventure et du Rocher Perceacute mecircme si cette activiteacute est marqueacutee par une

grande saisonnaliteacute En effet le village de Perceacute est connu et reconnu internationalement pour

son rocher ses paysages magnifiques ainsi que la richesse faunistique de licircle Bonaventure

Le parc reccediloit de 300000 agrave 500 000 visiteurs par anneacutee (MRC du Rocher-Perceacute 2005) soit

85 agrave 150 fois plus que la municipaliteacute ne compte dhabitants Au sein de la MRC Perceacute a

7S

dailleurs eacuteteacute deacutesigneacutee comme ayant le rocircle de laquo pocircle sectoriel touristiqueraquo (MRC Rocher

Perceacute 2005) Le secteur reacutecreacuteotouristique misant sur la grande nature laventure la culture et

le tourisme de santeacute est dailleurs un creacuteneau deacutefini comme leader par le gouvernement du

Queacutebec dans le cadre de son programme ACCORD (2002 2003) Cela signifie que le

gouvernement qui a chapeauteacute le programme ACCORD juge quil sagit dun creacuteneau dans

lequel la reacutegion est en mesure de jouer un rocircle de leader nord-ameacutericain ou mondial Les

retombeacutees du tourisme estival sont donc tregraves importantes pour la municipaliteacute

Cependant la MRC du Rocher-Perceacute est la 2eacuteme MRC la plus pauvre du Queacutebec Cela

ne lui donne donc que peu de ressources pour reacutepondre aux diffeacuterentes tacircches qui lui sont

deacuteleacutegueacutees en matiegravere dameacutenagement cocirctier et ce malgreacute la longueur du trait de cocircte dont

elle a la charge et les enjeux importants auxquels elle fait face

323 Activiteacutes le long de la cocircte

Dans la reacutegion de Perceacute loccupation du territoire cocirctier se reacutepartit principalement

entre un usage lieacute aux voies de communication (34 du lineacuteaire cocirctier) aux secteurs

reacutesidentiel (8 ) commercial (4 ) ainsi quagrave la villeacutegiature (2 ) (figure 36) Limportance

des voies de communication dans le secteur cocirctier vient de la proximiteacute de la route 132 avec

la ligne de rivage ainsi que de la preacutesence de la voie ferreacutee sur la flegraveche littorale de Barachois

Les zones reacutesidentielles sont principalement relieacutees agrave linstallation des noyaux vi Ilageois

autour des ports et donc le long de la mer Mentionnons aussi que 35 de la faccedilade maritime

est encore naturelle et que 49 nest pas bacirctie (figure 36)

Les activiteacutes preacutesentes le long de la cocircte peuvent devenir des enjeux si celles-ci sont

toucheacutees par les aleacuteas naturels deacuterosion ou de submersion Il convient donc de bien les

documenter afin de mieux saisir les perspectives pour le secteur qui connaicirct deacutejagrave actuellement

plusieurs probleacutematiques cocirctiegraveres

76

autres (5 )

(J)

~ Cl C o c (J) c 1~ shyQ)

1shy

Figure 36 Occupation du territoire cocirctier agrave Perceacute Est recenseacutee loccupation la plus proche de la cocircte Par exemple mecircme si des reacutesidences sont

construites en arriegravere dune route la zone sera classeacutee laquo voie de communication raquo

bull Transports

La route 132 comme seul lien reacutegional est primordiale pour la municipaliteacute mais aussi pour

la reacutegion Cette route constitue lartegravere principale des localiteacutes ainsi que le lien privileacutegieacute avec

les reacutegions limitrophes La route nationale 132 longe le littoral sur la majeure partie de son

parcours gaspeacutesien ce qui la rend plus proche des zones agrave risque Plus de 9 km de cocirctes sont

dabord occupeacutes par cette voie qui repreacutesente 40 des voies de communication que lon

retrouve dans la zone littorale (tableau 311) En plusieurs endroits elle est agrave une distance

infeacuterieure agrave 10 megravetres de la ligne de rivage Depuis son prolongement jusquagrave Perceacute en 1929

cette voie a eacutegalement permis lessor du tourisme reacutegional

77

Tableau 311 Reacutepartition du type de voies de communication dans la zone cocirctiegravere de Perceacute

Longueur Type de voie de communication m 00 Route 132 9350 402 Route locale 2505 108 Route locale non paveacutee 3947 170 Voie ferreacutee 7448 320

TOTAL 23250 100

La voie ferreacutee construite en J911 emprunte elle aussi de grandes portions de cocircte

notamment sur la flegraveche littorale du Barachois (figure 37) Elle permet agrave un train de

passagers (le laquo Chaleurs raquo) ainsi quaux trains de marchandises de desservir Perceacute et Gaspeacute

car il ny a pas de voie ferreacutee sur la rive nord Selon Shaw et al (1998) ce tronccedilon est

menaceacute par la submersion et aussi par la migration de la flegraveche Les auteurs classifient ce

tronccedilon comme eacutetant tregraves sensible agrave la hausse du niveau marin relatif (comme 3 des cocirctes

canadiennes Shaw et al 1998)

Figure 37 La voie ferreacutee sur la flegraveche du Barachois un enjeu majeur

bull Infrastructures reacutesidentielles

Les zones reacutesidentielles occupent 8 des cocirctes (figure 36) mais elles sont eacutegalement tregraves

souvent preacutesentes immeacutediatement en arriegravere de la route 132 dans les secteurs ougrave celle-ci

longe le littoral En 200 1 421 bacirctiments se situaient agrave moins de 100 megravetres de la ligne de

rivage (tableau 312) Si Jon regarde quels sont les types de cocirctes qui semblent les plus

78

attractifs on remarque quil y a pregraves de 4 fois plus de bacirctiments en bordure des cocirctes agrave

terrasses de plage que des falaises rocheuses (en fonction de la longueur) (tableau 312) Les

noyaux villageois sont principalement installeacutes dans les zones les plus accessibles cest-agraveshy

dire les terrasses de plage car ils proviennent historiquement danciennes installations de

pecircche Cependant lon sait maintenant que ce sont les zones soumises aux plus forts risques

deacuterosion et de submersion

Tableau 312 Reacutepartition des bacirctiments agrave moins de 100 m du trait de cocircte selon le type de cocircte

Nombre de Longueur Bacirctiments par km bacirctiments de cocircte (km) de cocircte

Falaise 258 389 66 Terrasse de place 160 61 262

TOTAL 418 450 93

Le haut taux de deacuteveloppement (maisons et chalets) du littoral de la baie des Chaleurs fait

que la reacutegion va ecirctre affecteacutee par des probleacutematiques majeures agrave lavenir bien que

physiquement la cocircte ne soit seulement consideacutereacutee que modeacutereacutement sensible agrave la hausse du

ni veau mari n (Shaw et al 1998) La municipaliteacute de Perceacute sinscrit elle aussi dans ce

contexte

bull Villeacutegiature

Les zones de villeacutegiatures sont occupeacutees par des chalets ou des reacutesidences secondaires Elles

occupent seulement 2 des cocirctes agrave Perceacute puisque les touristes logent plutocirct dans les

nombreux hocirctels et motels

bull Activiteacutes reacutecreacuteatives

Plusieurs activiteacutes reacutecreacuteatives sont pratiqueacutees le long de la cocircte de Perceacute (carte 38) On

compte notamment la cueillette de mollusques (myes coques) la deacutetente sur les plages la

baignade la randonneacutee peacutedestre la randonneacutee cyclable la reacutecolte dagates et de jaspes Ces

activiteacutes sont pratiqueacutees aussi bien par la population locale que par les touristes de passage

() Cgt ~

vgt Saint-Georgesshy

00 ~ de-Mal baie

gtshyo ~

lt ~

(Il (gt

o ~

(Ti (Il (gt Pointeshy

~ Saint-Pierre

3 Cgt

2middot 3 (Il (gt

a (Il

Cgt Golfe Saint-Laurent (Il

03 o l

a (Il

(Il

5 (Il

--shyN o 8 ---shy Clp ltlEspOIr

PrCicircmenJf1F1

AclivltSUlllt-Ij)ltlGlllJll

A Bgnd l leo~y~~ oilOI AAcl ISanebull ~ an

bull

erf oIo1tlt dl P 1 11 C - dcl$ ~411fi7 ObbullbullolO ~ ~

0- ~~

~ Secteur de Perceacute

D bull Cap BlallC

Icircle Bonaventure

_ Rc([~ CJ1(j11 P S f1 (te j)Sp bullmiddot

III SOrtlllS tIl nit oS

Q bull 10 KIIl

1 1 1 1 -----1__----_--J 0 -l

80

bull Infrastructures eacuteconomiques

Les infrastructures eacuteconomiques comprennent les infrastructures lieacutees agrave lactiviteacute touristique

qui sont tregraves importantes pour la reacutegion Celles-ci sont souvent construites en bordure de

leau afin de profiter de lattrait que la vue peut exercer sur les touristes Ainsi sur le

territoire deacutetude 25 km de cocirctes sont occupeacutes par ces infrastructures agrave haute valeur

(tableau 313)

Tableau 313 Longueur des cocirctes occupeacutees par les infrastructures touristiques

Longueur Type dinfrastructure touristique m 00

Heacutebergements 1 629 628 Heacutebergement et commerce 85 33 Heacutebergement et restauration 93 36 Restauration 140 54 Camping 647 250

TOTAL 2595 100

bull Activiteacutes portuaires

Les 3 ports du secteur (LAnse-agrave-Beaufils Perceacute et Belle-Anse) sont non seulement la base

de leacuteconomie des pecircches du secteur mais aussi celle des activiteacutes touristiques Ces

infrastructures sont donc importantes pour la municipaliteacute

bull Infrastructures patrimoniales

Dapregraves lOffice queacutebeacutecois de la langue franccedilaise (2008) le patrimoine et plus

particuliegraverement le patrimoine historique fait reacutefeacuterence laquo agrave lensemble des richesses dordre

culturel appartenant agrave une communauteacute et transmissibles dune geacuteneacuteration agrave une autre raquo Dans

la zone deacutetude cela comprend principalement des sites domestiques et des sites maritimes

(Rioux-Pin 2008) Certains sont classeacutes et dautres non Parmi les sites maritimes on

retrouve par exemple les entrepocircts de la compagnie de pecircche Robin servant de postes

daccueil pour le parc de la Sepaq ou le phare du Cap Blanc Les sites domestiques quant agrave

eux sont des exemples de maisons historiques qui ont pu ecirctre preacuteserveacutes jusquagrave nos jours

81

Deux sites cocirctiers sont classeacutes dans le Reacutepertoire des lieux patrimoniaux du Canada

(2009) agrave savoir la Villa Frederick James et la Maison Briard dans le centre du village de

Perceacute (figure 38) Ce reacutepertoire inventorie eacutegalement lensemble de Jarrondissement naturel

de Perceacute pour son inteacuterecirct historique important Linventaire reacutealiseacute par Pichat et Patsy (1998)

dans le cadre du Plan directeur du patrimoine de la Gaspeacutesie comprend les deux maisons

preacuteceacutedemment classeacutees mais y ajoute eacutegalement la Reacutesidence Plourde (Anse-agrave-Beaufils)

Toutes les infrastructures patrimoniales ne beacuteneacuteficient donc pas dune protection

Figure 38 Exemple de patrimoine domestique maison ancienne (village de Perceacute)

CHAPITRE IV

EacuteVOLUTION HISTORIQUE DES RISQUES COcircTIERS ET DE LOCCUPATION DU

TERRITOIRE EN LIEN AVEC SA GESTION

Afin de deacuteterminer en quoi lapplication de mesures de gestion de la zone cocirctiegravere a

pu influencer leacutevolution de loccupation des terres et les risques cocirctiers une eacutetude de

leacutevolution historique de loccupation du territoire a eacuteteacute effectueacutee Leacutetude sest inteacuteresseacutee

dabord au cadre bacircti puis aux surfaces non bacircties et finalement aux voies de

communication

Au deacutebut du 20egraveme siegravecle aucune regraveglementation nencadrait les constructions et la

deacutelivrance des permis de construction Au cours de la i-e moitieacute du siegravecle des lois ont eacuteteacute

voteacutees et progressivement appliqueacutees afin dharmoniser les usages et de limiter les risques

pour les populations Les objectifs de ce chapitre sont donc (a) didentifier les modifications

de loccupation des terres et les divers eacuteleacutements qui en sont la source (b) de cerner quels ont

eacuteteacute les effets de la mise en place de lois de gestion des constructions par les MRC et les

municipaliteacutes et enfin Cc) danalyser leacutevolution des risques cocirctiers pour le territoire

83

41 Eacutevolution du cadre bacircti

Les objectifs concernant leacutevolution du cadre bacircti sont de deacuteterminer leacutevolution de

loccupation du sol dans la zone littorale et de voir limpact des politiques dameacutenagement de

la zone cocirctiegravere et plus particuliegraverement de la politique de protection des rives du littoral et

des plaines inondables de 1987 et du scheacutema dameacutenagement de 1989 sur lorganisation du

territoire et des risques cocirctiers Limpact que pourraient avoir dautres facteurs tels que

leacuteconomie ou le contexte historique sur cette eacutevolution sera eacutegalement consideacutereacute

41 J Eacutevolution geacuteneacuterale du nombre de bacirctiments dans la zone Littorale

En 2001 le nombre de bacirctiments dans la zone littorale de Perceacute (agrave moins de J km de

la 1igne de rivage) eacutetait de 1 328 Il a subi une hausse entre 1934 et 1963 puis une baisse

jusquen 1980 puis une nouvelle hausse jusquagrave nos jours Le nombre de bacirctiments na

toutefois pas atteint le niveau de 1963 (figure 41) La diffeacuterence entre le deacutenombrement des

recensements de Statistique Canada et celui obtenu par photo-interpreacutetation est due agrave la

diffeacuterence de territoire couvert (toute la municipaliteacute versus la seule zone littorale) Mais les

tendances deacutevolution du nombre de bacirctiments sont similairement agrave la hausse depuis les

anneacutees 80 (par photo-interpreacutetation ou avec les recensements de Statistique Canada) Entre

198081 et 200 l le nombre de bacirctiments a augmenteacute entre 13 et 14 (respectivement par

photo-interpreacutetation et dapregraves les recensements)

84

1800

1600

1425 1430

1400 1328

1200

1000

800 l-shy --J

1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

( Recensements ~~ Photointerpreacutetation

Figure 41 Nombre de bacirctiments obtenu par photo-interpreacutetation et nombre de logements priveacutes occupeacutes dapregraves les recensements

Cette hausse contraste cependant avec la tendance agrave la baisse de la population de la

municipaliteacute qui a perdu 29 de sa population entre 198 J et 2006 (figure 42)

6 CXXl -----------------------------shy

5100 4EŒJ

5CXXl 4686

4028 3993 4CXXl

3614 3419

3CXXlshy

2 CXXl 1 43) 1410 1 BX) 1 400 1 53)

1 middot1~65~-~1~~~~~bullbull=--bullbull~--bullbull---bullbull--- 1 CXXl

OL---------------------------J 1970 1975 1000 1005 1rogt 1005 2005 2010

Pcpulation ---+- LqpTents prieacutes occLpeacutes

source des donneacutees Recensement Canada 2006

Figure 42 Eacutevolution de la population et du nombre de logements priveacutes occupeacutes agrave Perceacute

85

Bien que la cocircte soit principalement constitueacutee de falaises rocheuses les terrasses de

plage accueillent plus de 47 fois plus de population par kilomegravetre de cocircte (figure 43)

Cependant on constate que le nombre de bacirctiments proches des falaises a eacuteteacute multiplieacute par 2

depuis 1934

16

14

~ 12~

~ a 10

1 8

~

~ 6

~ ~ 4

~ 2 0

0 bull bull bull bull 0 bull bull 193gt 1940 1950 1900 1970 1900 1900 2OCO 2010

Terrasse ce page 3J m -0- Falaise 3J m -tr-- Terrasses ce page 15 m - Falaise 15 m

15 m bacirctiments entre 0 et 15 megravetre du trait de cocircte 30 m bacirctiments entre 0 et 30 m du trait de cocircte

Figure 43 Eacutevolution du nombre de bacirctiments par kilomegravetre de cocircte en fonction du type de cocircte

412 Nombre de bacirctiments agrave risque et normes de gestion de la cocircte

Deux cateacutegories dinfrastructures sont consideacutereacutees comme laquo agrave risqueraquo soit celles qui

sont situeacutees entre 0 et 15 megravetres de la ligne de rivage ainsi que celles situeacutees entre 0 et 30

megravetres Ces deux distances agrave la cocircte peuvent de maniegravere reacutealiste correspondre agrave 50 ans

deacuterosion dans le secteur de Perceacute En 2001 le nombre de bacirctiments agrave risque selon le

sceacutenario probable seacutetablissait en effet quelque part entre le nombre de bacirctiments agrave moins de

15 m et celui agrave moins de 30 m (figure 44) Le nombre de bacirctiments qui est agrave risque probable

deacuterosion se situe donc quelque part entre les deux marges selon la configuration et la

86

dynamique propre agrave chaque secteur Eacutetant donneacute quil nexiste pas de donneacutee de sceacutenario

probable pour les anneacutees anteacuterieures les deux marges (15 et 30 m) ont eacuteteacute consideacutereacutees

comme le meilleur moyen dobtenir une estimation fiable du nombre de bacirctiments agrave risque

deacuterosion pour notre analyse de leacutevolution historique des infrastructures agrave risque

Le nombre de bacirctiments agrave risque connaicirct une augmentation nette depuis les anneacutees

1980 soit une augmentation de 35 uniteacutes pour ceux situeacutes agrave moins de J5 megravetres de la ligne de

rivage et une hausse de 44 uniteacutes pour ceux situeacutes agrave moins de 30 megravetres (figure 44)

200 175

180 bull 160

ll c 140

ecirc 120+gt

~ Q) 100 98 0 ~ 80 -g ~ 60

40 42 40

43

66bull64

20 29

0

1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

_ agrave moins de 30 m de la ri-e agrave moins de 15 m bull SceacutenariOll probable deacuterosion pour 2050

Figure 44 Nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion selon leur distance agrave la cocircte

Au Queacutebec les eacuteleacutements de reacuteglementations reacutegissant les risques naturels sont entreacutes

en vigueur en 1979 avec la Loi sur lameacutenagement et lurbanisme (LAU) puis concernant

lameacutenagement des littoraux ont eacuteteacute compleacuteteacutes en 1987 par le biais de la Politique de

protection des rives du littoral et des plaines inondables dans le cadre de la Loi sur la qualiteacute

de lenvironnement (LQE) (figure 45) La Loi sur lameacutenagement et lurbanisme eacutevoque

cette compeacutetence dans son article 54 laquoLe scheacutema dameacutenagement et de deacuteveloppement

doit agrave leacutegard du territoire de la municipaliteacute reacutegionale de comteacute deacuteterminer toute zone ougrave

Joccupation du sol est soumise agrave des contraintes particuliegraveres pour des raisons de seacutecuriteacute

87

publique telle une zone dinondation deacuterosion de glissement de terrain ou dautre

cataclysme ou pour des raisons de protection environnementale des rives du littoral et des

plaines inondables raquo (LAU Section Il 54 1979) Puis la politique de protection des rives

du littoral et des plaines inondables ajoute quil est laquo interdit lutilisation des rives et du

littoral des lacs et des cours deau pour reacutealiser des constructions des ouvrages ou des

travaux raquo (MDDEP 2009) Dans la MRC du Rocher-Perceacute les recommandations de ces

deux lois ont eacuteteacute appliqueacutees en 1989 par la mise en place du scheacutema dameacutenagement La

MRC du Rocher-Perceacute utilise de maniegravere stricte les marges prescrites par la LQE lorsquil

sagit de deacuteterminer les zones agrave risque eacutetant donneacute quelle ne dispose pas de moyens

financiers ou techniques pour reacutealiser dautres eacutetudes de risque qui permettraient didentifier

toutes les zones soumises agrave des contraintes

r------------------------------------------------------------------------------

1

Reacutecapitulatifdes lois dameacutenagement 1

1

1979 Loi sur lameacutenagement et lurbanisme - Instauration des scheacutemas dameacutenagement (responsabiliteacute des MRC) - Identification des zones ougrave Joccupation du sol est soumise agrave des contraintes

1987 Loi sur la qualiteacute de lenvironnement Inclus la Politique de protection des rives des berges et des plaines inondables - Objectif principal protection environnementale de leacutecotone - Objectif secondaire assurer la seacutecuriteacute des personnes et des biens

t

- Bandes de 10 ou 15 megravetres agrave compter de la limite des hautes eaux t

1 t t t

Modi fieacutee en 199 J 1996 2005 el 2008 t t 1 t

1989 Entreacutee en vigueur du 1er scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute 1 1 1 t 1 1 1(anciennement MRC de Pabok)

11 1 - Applique la LQE avec une marge variant de 10 agrave 15 m 1 1 1

1 1 1 1 1

1

- Reacutepond ainsi aux objectifs de la LA U en ce qui a trait aux zones soumises agrave contrainte 1

1 1 1 2001 Loi sur la seacutecuriteacute civile 1

t - Creacuteation des scheacutemas de seacutecuriteacute civile (responsabiliteacute des MRC) 1t _ -----------1

Figure 45 Reacutecapitulatif chronologique des lois dameacutenagement (Queacutebec)

Alors que ces deux lois (LAU et LQE) doivent permeltre de limiter les risques naturels pour

les populations du Queacutebec et plus particuliegraverement dans les zones littorales on peut constater

une hausse du nombre et du pourcentage de bacirctiments il risque en zone littorale depuis ces

anneacutees-lagrave (figures 44 et 46)

88

18

al J 0 rigt C

16

14

12

lt) ) lt -J

0gt 1shy0gt

w a -J

1shy00 0gt

co eumlE Q)

_Q) E ~ Q) u Cl)

Cf) co C

bullbull Q)

0gt E 00 co0gt _

CIl -0

$ 10 c ltgt ecirc 8 ~ -el 6 ~ 0

4

2

0 193) 1940 1950 1~ 1970 1œcJ 1900 2CXXl 2010

agrave moins de 30 m __-agrave moins de 15 m t selon le Sceacutenario probable

Figure 46 Eacutevolution de la proportion de bacirctiments agrave risque parmi ceux de la zone littorale

Lapplication de ces lois ne semble donc pas avoir permis de limiter ou de stabiliser

les constructions dans des secteurs probablement agrave risque agrave contrario elles ont mecircme

augmenteacute depuis Cette tendance agrave la hausse peut ecirctre lieacutee agrave la conjoncture qui favorise la

proximiteacute de leau pour des raisons de bien-ecirctre personnel (paysage activiteacutes littorales cadre

de vie) Mais cela soulegraveve un problegraveme de gouvernance puisque les lois qui ont eacuteteacute mises en

place au bon moment nont pas joueacute leur rocircle de protection de la population et des biens ni

du milieu naturel Alors mecircme que la hausse du nombre de bacirctiments dans la zone littorale

est seulement de 13 entre 1980 et 200 l le nombre de bacirctiments dans les 15 premiers

megravetres de la zone agrave risque augmente de 1333 (tableau 41) La tendance agrave la hausse est

donc plus forte lorsquon se rapproche du trait de cocircte

Tableau 41 Eacutevolution du nombre de bacirctiments proches du trait de cocircte

Distance des bacirctiments Evolution entre avec la cocircte 1980 et 2001 ()

entre 0 et 15 m + 1333 entre 0 et 30 m + 512

89

Dans le cadre de lapplication de la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement 716 de notre

zone deacutetude devrait posseacuteder une marge inconstructible dau moins 15 megravetres (annexe 4) Il

est donc possible de sinterroger sur lorigine des 21 nouveaux bacirctiments qui viennent

sajouter entre 1992 et 2001 aux 43 qui eacutetaient deacutejagrave agrave risque agrave moins de 15 megravetres de la ligne

de rivage (figure 44)

413 Eacutevolution du type de bacirctiments

La forte baisse agrave la fois de la proportion de bacirctiments agrave risque ainsi que de leur

nombre entre 1934 et 2001 peut paraicirctre surprenante Des analyses compleacutementaires des

types de bacirctiments ont donc eacuteteacute effectueacutees pour deux secteurs (village de Perceacute et Capshy

dEspoir) afin didentifier en plus du nombre la vocation et le type de bacirctiment (tableau 42

et 43)

Tableau 42 Type et vocation des bacirctiments pour le secteur de Cap-dEspoir

~

0 Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de

0shyC) bacirctiments secteur 30 m 15 m w 0 activiteacute lieacutee agrave la pecircche 5 3 1 0shyro uuml entrepocirctgrangehangar 27 8 6

ltt habitation 35 2 1 C) Dl ~ TOTAL 67 13 8

Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de

bacirctiments secteur 30 m 15m 0 0shy activiteacute lieacute agrave la pecircche - - -C)

w =0

entrepocirctgrangehangar 16 2 2 0shyCIl

habitation 48 7 2 0 chalet 2 2 1 rshy0 commerce 1 - -0 N halte routiegravere 1 1 1

TOTAL 68 12 6

90

Tableau 43 Utilisation des bacirctiments pour le secteur du village de Perceacute

Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de bacirctiments secteur 30m 15 m

00)

2 activiteacute lieacute agrave la pecircche 16 8 5 0)

0 0)

entrepocirctgrangehangar 18 3 2 0 habitation 100 10 4 0)

0gt ~ eacuteglise 1 - --gt phare 1 1 -ltt C) (j) r-

gros bacirctiment indeacutetermineacute 7 - -

petit bacirctiment indeacutetermineacute 17 8 6

TOTAL 160 30 17

Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de bacirctiments secteur 30m 15 m

activiteacute lieacute agrave la pecircche - - -

entrepocirctgrangehangar 9 - -

habitation 172 11 3

eacuteglise 1 - -

phare 1 1 -00)

2 commerce 24 1 1 0)

0 eacutecole 3 - -0)

0 0)

0gt

motelhotelheacutebergement campinq

101 30 15 ~ -gt site historique de pecircche 4 1 1

r-service public 7 - -

a a bar 2 1 -CI

restaurant 11 2 1

garage municipal 3 1 -

maison mobile 11 - -

autre 2 1 -

gros bacirctiment indeacutetermineacute - - -petit bacirctiment indeacutetermineacute 11 - -

TOTAL 362 49 21

91

Ces analyses reacutevegravelent une diffeacuterence notable dans les usages des bacirctiments En 1934

les bacirctiments cocirctiers comprennent plutocirct des reacutesidences ainsi quun grand nombre de

bacirctiments relieacutes agrave la pecircche ou des hangarsentrepocirctsgranges alors quaujourdhui ces

bacirctiments utilitaires agrave faible valeur et ces cabanes qui semblent veacutetustes ont complegravetement

disparu (Cap-dEspoir) (voir tableaux 42 et figure 47-A) Dans le village de Perceacute le mecircme

type de bacirctiments eacutetait preacutesent en 1934 mais en 2001 ils ont eux aussi disparu au profit dune

nouvelle classe de bacirctiments agrave savoir les eacutetablissements dheacutebergements pour touristes

(motel hocirctel camping) (voir tableaux 43 et figure 47-B) Ces derniers repreacutesentent

dailleurs 71 (agrave 15 m) et 64 (agrave 30 m) des bacirctiments agrave risque du secteur Les bacirctiments

actuels ont une valeur ajouteacutee plus importante que ceux des anneacutees 30 agrave cause des retombeacutees

eacuteconomiques quils procurent agrave la communauteacute Le type de construction a eacutevolueacute au cours du

20egraveme siegravecle Ils sont eacutegalement plus vulneacuterables aux risques cocirctiers notamment car les

habitations sont occupeacutees de maniegravere annuelle et non plus seulement durant la peacuteriode

estivale Ainsi comme les coucircts des bacirctiments et leur vulneacuterabiliteacute ne sont plus les mecircmes en

2001 par rapport agrave ce quils eacutetaient en 1934 les risques inheacuterents sont eacutegalement diffeacuterents

92

A - Cap-dEspoir 1934 2001

Activiteacutes lieacutees Halte routiegravere agrave la pecircche 17

13

17 Chalet

3374 HabitationEntrepocircUgrangehangar

B - Village de Perceacute 1934 2001 Petits Site historique de pecircche

Activiteacutes lieacutees bacirctiments 5 - shy

agrave la pecircche35 Restaurant ~4

29 5 5

o o 3 3 CD ()

12 CD

EntrepocircU grange 71

24 hangar MotelHocirctel Habitation HeacutebergemenUCamping

Figure 47 Type de bacirctiments agrave moins de 15 m du trait de cocircte

La baisse dans le nombre de bacirctiments agrave risque cocirctier ressentie principalement entre

1934 et 1963 puis plus faiblement entre 1963 et 1981 correspond donc probablement au

deacutemantegravelement des anciens types de bacirctiments La hausse qui suit viendrait de la construction

du nouveau type de bacirctiments tels que les eacutetablissements dheacutebergements touristiques les

commerces ou les restaurants Le laquocreuxraquo correspondrait ainsi agrave la transition entre deux

types dactiviteacutes Ces variations correspondent agrave leacutevolution historique des activiteacutes en

Gaspeacutesie soit une eacuteconomie baseacutee principalement sur la pecircche jusquau milieu du siegravecle puis

une baisse de lactiviteacute eacuteconomique dans les anneacutees 80 lors de la transition dactiviteacutes et

93

enfin depuis le milieu des anneacutees 80 une reprise de lactiviteacute eacuteconomique gracircce au

deacuteveloppement important du tourisme En 1930 plus de 75 des familles de Perceacute

pratiquent la pecircche (Blanchard 1935) alors quen 2001 lensemble du secteur primaire

nemploie plus que 192 des actifs (Recensement Canada 2006)

4 J4 Exemple du Barachois

Lexemple de loccupation humaine sur le Barachois de la Malbaie (carte 41) est

inteacuteressant en ce qui concerne les constructions situeacutees proches de la ligne de rivage et donc

dans la zone agrave risque deacuterosion et de submersion

Barachois

Flegraveche littorale

Cap-dEspoir Perceacute

a 2 000 4 000 8 000 megravelre__==JI Fond de ca1e bltlw de dCfl1t-fls 1000000lptUQUeS CtJ Ou~bec ar 1 20 OOD DlrwlHS LDGlCZ UIIMlrSllfl du QudbK a RUTlcvslll

Carte 41 Localisation du Barachois de la Malbaie (Perceacute)

Les photographies de 1934 nous permettent didentifier 34 bacirctiments sur la flegraveche

littorale (figure 48) Tous sont situeacutes agrave moins de 30 megravetres de la ligne rivage (inteacuterieure ou

exteacuterieure du Barachois) Ces constructions reacutesultant toutes dun mode de vie traditionnel lieacute

agrave la pecircche (Desjardins et al 1999) se situent tregraves pregraves de la rive et mecircme sur la ligne de

rivage ou sur la plage pour certaines dentre elles Leur nombre important en 1934 a connu

94

une baisse drastique jusquen 1963 (figure 48 et 49) Agrave partir de ce moment la flegraveche

littorale de Barachois na plus abriteacute aucune construction

40

35 34

30

25

20

15

10

5

0 o o 0 o o

1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

______ agrave moins de 30 m de la rie agrave moins de 15 m

Figure 48 Nombre de bacirctiments agrave risque sur la flegraveche littorale

Ligne de rivage en 2001 250 500--==---- meacutetres

N

t Figure 49 Bacirctiments preacutesents sur lextreacutemiteacute nord de la flegraveche littorale

95

Il est donc possible de se demander si les risques pouvaient ecirctre consideacutereacutes comme

importants en 1934 sachant quil sagissait de constructions en bois souvent deacuteplaccedilables et

sur pilotis comme en attestent les figures 410 et 411 La nature mecircme de ces constructions agrave

savoir des habitations temporaires et des hangars en lien avec la pecircche neacutecessitait leur

construction si proche de la ligne de rivage Le risque eacutetait cependant minimiseacute agrave cause de la

relative faible valeur des bacirctiments leur deacuteplacement aiseacute le type de construction (sur pilotis

habitation seulement agrave leacutetage supeacuterieur) et labsence de reacuteseaux deau et deacutelectriciteacute Ainsi

les bacirctiments de 1934 semblaient mieux adapteacutes agrave la dynamique cocirctiegravere notamment pour le

risque de submersion que les bacirctiments actuels que lon retrouve souvent sur les flegraveches

littorales de la Gaspeacutesie

Figure 410 Poste de pecircche de Barachois vers 1935

96

Figure 411 Vue sur la flegraveche de Barachois (deacutebut du 20egravelle sciegravecle)

415 Origine des risques cocirctiers

Laugmentation du nombre de bacirctiments agrave risque ne reacutesulte que tregraves paltiellement du

deacuteplacement de la ligne de rivage par eacuterosion En effet parmi les bacirctiments agrave risque en 2001

seulement 87 le sont devenus agrave cause dun rapprochement de la ligne de rivage par

eacuterosion (tableau 44 et figure 412) Lorigine du risque en 2001 est principalement quils

eacutetaient deacutejagrave agrave risque en 1980 (pour 504 dentre eux) ou que ce sont de nouvelles

constructions (409 ) La reacutepartition de Jorigine du risque deacuterosion reste la mecircme quel que

soit le type de cocircte (figure 411)

Tableau 44 Bacirctiments agrave risque en 2001 en fonction de lorigine du risque

Total A risque en

1980 Eacuterosion

Nouvelle construction

N 127 64 11 52 100 504 87 409

97

90

80

70

60

50

40

30

20

10

o Tout twe de cocircte Terrasse de plage Falaise

bull Agrave risque en 1980 Eacuterosion D Noueurolle construction

Figure 412 Origine du risque des bacircti ments de 2001 en fonction du type de cocircte

Les bacirctiments nouvellement agrave risque en 2001 par rapport agrave 1980 sont agrave plus de 82 de

nouvelles constructions (tableau 45 et figure 413) Ceci signifie que bien que des lois eacutetaient

progressivement mises en place de nouvelles constructions ont tout de mecircme eacuteteacute reacutealiseacutees

Celles-ci font deacutesormais partie des constructions potentiellement agrave risque agrave Perceacute

Tableau 45 Origine du risque deacuterosion pour les bacirctiments nouvellement agrave risque (1980-2001)

N

Total 63 100

Erosion 11

175

Nouvelle construction 52

825

98

Eacuterosion 17

83

Nouvelle construction

Figure 413 Causes de la hausse du risque pour les bacirctiments

Ainsi si lon ne tient plus compte des bacirctiments destineacutes speacutecifiquement agrave se trouver

pregraves de leau et adapteacutes agrave leur localisation (cest-agrave-dire ceux de la flegraveche du Barachois) le

nombre de bacirctiments agrave risque en 1934 est infeacuterieur agrave celui de 2001 (120 vs 127)

(figure 414) De plus le changement de vocation dans les bacirctiments (de temporaire agrave

permanent de hangar agrave hocirctel) a sucircrement entraicircneacute une hausse de la valeur des biens qui sont

agrave risque La prise en compte du type de bacirctiment dans lanalyse du risque est donc tregraves

importante afin deacutevaluer la vulneacuterabiliteacute que subissent les communauteacutes cocirctiegraveres ainsi que

son eacutevolution historique Les lois relatives agrave lameacutenagement et leur mise en application

progressive ne semblent donc pas avoir dimpact surtout comparativement agrave la volonteacute de

deacutevelopper le secteur eacuteconomique du tourisme sur le bord du littoral

bull bull

99

140

127 120

120 120------- 108 100 ll c

ecirc 80jl 66til0 6ID 600 6341~ 60 ecirc 40

38

0 bull37 20 bull 27

c

0 ---- shy

1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

-- agrave 30m de la rie bull agrave 15m de la rie --s- SP

Figure 414 Eacutevolution du nombre de bacirctiments agrave risque excluant ceux de la flegraveche littorale de Barachois

Les reacutesultats obtenus agrave la suite de lanalyse de leacutevolution du cadre bacircti indiquent donc que

~ le nombre de bacirctiments agrave risque a connu une baisse jusquen 1980 puis une hausse

depuis linstauration des nouvelles lois dameacutenagement du territoire en 1979 1987

et 1989 na pas empecirccheacute cette hausse

~ concernant le type de bacirctiments dans les deux secteurs speacutecifiques il est possible de

constater un changement de vocation alors quen 1934 il sagissait principalement de

bacirctiments lieacutes agrave la pecircche et de hangars en 2001 il Y a plutocirct des commerces et des

bacirctiments agrave vocation touristique ainsi quune plus forte propol1ion dhabitations le

type de bacirctiment est important concernant leur vulneacuterabiliteacute et le niveau de risque

associeacute

~ les nouveaux bacirctiments agrave risque sont tregraves majoritairement de nouvelles constructions

et non des bacirctiments preacuteexistants qui se retrouvent aujourdhui trop pregraves de la cocircte du

fait du recul de la ligne de ri vage

Les impacts socio-eacuteconomiques dune mauvaise reacuteglementation ou encore de labsence

dapplication de la reacuteglementation en vigueur dans les zones cocirctiegraveres sont importants car les

bacirctiments littoraux sont les plus coucircteux et dusage diffeacuterent de ceux de la moyenne du

territoire

100

42 Eacutevolution des superficies non bacircties

Les objectifs de lanalyse concernant leacutevolution des supeJficies non bacircties sont

dobserver leacutevolution des surfaces dans la zone littorale quelles soient boiseacutees agricoles ou

en friche et dy deacuteceler le reflet de leacutevolution des conditions eacuteconomiques du secteur Dans

une perspective de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres les milieux non bacirctis ou naturels

peuvent favoriser la reacutesilience des systegravemes cocirctiers notamment en jouant le rocircle de zones

tampons lors des eacutevegravenements climatiques extrecircmes (Bernatchez et al 2008 a) Leur preacutesence

en zone littorale est donc primordiale et leur anthropisation aurait pour conseacutequence de

reacuteduire la reacutesilience cocirctiegravere aux changements climatiques appreacutehendeacutes et daugmenter le

niveau de risque dans les zones urbaniseacutees ou ameacutenageacutees adjacentes (Bernatchez et al

2008 a)

42 Superficies agricoles

Les superficies agricoles ont subi une baisse importante de 75 ou 800 ha depuis

1934 passant de 1 061 ha agrave 260 ha (figure 415)

1200

1001

1000

800 675

~ 600

~ I

400

260

200

o 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

Figure 415 Eacutevolution des superficies agricoles

101

Ce fait reflegravete un abandon de terres cultiveacutees depuis le deacutebut du siegravecle dans la reacutegion

Actuellement le secteur primaire dans son ensemble ne repreacutesente que moins de 20 des

actifs (Recensement Canada 2006) Au deacutebut du siegravecle une agriculture qui compleacutetait les

revenus des familles de pecirccheurs eacutetait pratiqueacutee Cependant les terres littorales de Perceacute ne

sont pas toujours dexcellente qualiteacute et ont le plus souvent des limitations agronomiques

telles quune faible fertiliteacute ou un relief inadapteacute (lRDA 2009) Ainsi avec leacutevolution et

lameacutelioration des conditions de vie cette agriculture moins rentable a eacuteteacute la premiegravere agrave ecirctre

abandonneacutee Cela a pu eacutegalement ecirctre amplifieacute par leacuteloignement Il est agrave noter que selon la

Loi sur la protection du territoire agricole agrave peine 1 de la bande cocirctiegravere est zoneacutee comme

ayant une affectation agricole (carte 42 et figure 416)

secteur agrave leacutetude

o Zonage municipal

Urbanise (reacutesidences et commerces)

Service public

Conservation

Agricole

Eau

carlogaphle recircariseacutee por Susan Orejza 2009o 1250 2500 50~egravetres SoUlCO dOs donneacutee MRC du Rochol-Porceacute

Carte 42 Occupation des terres preacutevue au scheacutema dameacutenagement

102

Agricole 1

Autre 03 ~- 4 Rurale

Territoire 74

urbaniseacute 8

Figure 416 Affectations du sol dapregraves le scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute

(vis-agrave-vis de la surface de la zone cocirctiegravere)

422 Boiseacutes

Les surfaces boiseacutees de la zone Jittorale ont augmenteacute depuis 1934 passant de J 143

agrave 1 504 hectares gagnant ainsi 361 ha (figure 417) On peut supposer que les boiseacutes ont

repris de limportance agrave la su ite de labandon des moins bonnes tetTeS agricoles

423 Superficies en friche

Tout comme les surfaces boiseacutees les superficies en friche occupent plus de surface

en 2001 par rapport agrave 1934 en connaissant une augmentation de 395 ha (figure 417)

103

2500

2000

2059

bull 1 7Π-

bull 1504

~ 1500

1 n3shy 1203 1351

1328

~ 1000 143

554 500

--------~ 1

159 o 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

__ Boiseacutes et hiches -ltgt-- Superficies boiseacutees Superficies en Friches

Figure 417 Eacutevolution des superficies non bacircties dans la zone littorale (Perceacute)

424 Synthegravese de leacutevolution des supeifuies non bacircties

Au total les superficies non bacircties (boiseacutees en friche et agricoles) ont perdu 451 ha

entre 1934 et 2001 (figure 418) Cette surface est donc maintenant urbaniseacutee ce qui

saccorde avec laugmentation du lineacuteaire routier ainsi que du nombre de bacirctiments qui ont

eacuteteacute mesureacutes Les surfaces de friche et boiseacutees prenant la place des terres preacuteceacutedemment

agricoles (annexe 5)

104

100 ~ ~ (l)

ecirc 75

321 317 334

~

~ ~ 50 374

489l 591~

c 0 25+=gt

~

~ a 1934 1975 2001

bull Pgrioole D Friches et boiseacutes D Urbain

Figure 418 Eacutevolution de loccupation de la superficie littorale (en )

43 Eacutevolution des voies de communication

Les objectifs concernant les voies de communication sont de cartographier

leacutevolution des traceacutes des routes et des voies ferreacutees sur le territoire cocirctier de recenser le

deacuteplacement de certains tronccedilons effectueacute par le ministegravere des Transports du Queacutebec (MTQ)

ainsi que les raisons de ces deacuteplacements destimer de quelle maniegravere les connaissances

scientifiques et traditionnelles ainsi que des lois dameacutenagements ont influeacute sur ces choix et

enfin deacutetablir un eacutetat actuel des risques menaccedilant les voies de communication pour la zone

cocirctiegravere de Perceacute

Les voies de communication gaspeacutesiennes suivent principalement les implantations

humaines et longent donc la cocircte (figure 419) La route nationale qui relie les villages cocirctiers

gaspeacutesiens est la route 132 Le village de Perceacute a eacuteteacute relieacute au reste du reacuteseau routier provincial

19egravemc en 1928 (Mongrain 2006) quant agrave la voie ferreacutee elle a eacuteteacute termineacutee au milieu du

siegravecle

105

Cf)B - Voie ferreacutee Q)

~ LL

Figure 419 Voies de communication proches du littoral agrave Perceacute

Il Ya eu de nouvelles constructions de routes dans les anneacutees 70 notamment la route

132 qui a eacuteteacute refaite ce qui a fait augmenter Je nombre de kilomegravetres de routes dans le secteur

deacutetude (figure 420) Ensuite par labandon ou la destruction danciens tronccedilons la longueur

totale des voies de communication a diminueacute Cependant il est agrave noter que localement les

anciens tronccedilons de routes ont pu ecirctre releacutegueacutes au rang de routes municipales Enfin de

nouvelles constructions ont fait augmenter la longueur totale de voies de communication

entre 1934 et 2001 La longueur des voies ferreacutees a quant agrave elle agrave peine eacutevolueacute depuis 1934

passant de 169 agrave 17 kilomegravetres

106

100

00

00 709 720

~ 70

0 705 0

~ 60 679

~

~ 50 0

516 0 shy

40 J Q) J 3) al C

S 20

10 bull169 bull169 bull169 bull170 bull170 -170

0

1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

-(gt FbJtes bull Voie ferreacutee

Figure 420 Eacutevolution de la longueur totale des voies de communication (routes et voie ferreacutee) en zone littorale de Perceacute

43 J Voies de communication agrave risque

En 1934 pregraves de 103 km de voies de communication se trouvaient dans une zone agrave

risque deacuterosion alors quen 2001 ce sont plutocirct 148 km qui sont agrave risque soit une hausse de

plus de 40 (figure 421 et tableau 46)

Tableau 46 Longueurs de voies agrave risque deacuterosion agrave Perceacute (1934-2001)

Longueur (km) agrave moins de Anneacutee 30m 15m 1934 1032 433 1963 1279 559 1975 1307 626 1980 1329 690 1992 1290 655 2001 1475 760

107

16

14

12

~ 10

~ crshyfi)

1

middotCIl

icirc S

6

4 bull - bull bull bull bull

2

0 x -x

xshy1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

Oies agrave moins de 30 m du trait de rote _ oies agrave moins de 15 m

bull Oies abandonneacutees agrave moins de 30 m x Oies abandonneacutees agrave moins de 15 m

Figure 421 Eacutevolution des longueurs des voies de communication agrave risque en fonction de la distance agrave la cocircte

Alors que la tendance geacuteneacuterale est agrave la hausse entre 1980 et 1992 il est possible de

constater une baisse dans la longueur de voies de communication situeacutees dans des secteurs agrave

risque deacuterosion (figure 421) Cela reflegravete le fait que des deacuteplacements de tronccedilons de routes

et de voies ferreacutees ont eacuteteacute effectueacutes agrave cette eacutepoque par le MTQ et par le proprieacutetaire de la voie

ferreacutee Agrave partir de 1980 on constate en effet par photo-interpreacutetation lexistence de plus de

1 km de voies de communication abandonneacutees reacutesultant de ces deacuteplacements Les voies

abandonneacutees disparaitront du deacutecompte du fait de leur reacuteinteacutegration progressive agrave la nature

qui les masque Agrave partir de 1992 Ia longueur de voies agrave risque a de nouveau augmenteacute

jusquagrave atteindre plus de 14 km en 2001 (annexe 6)

Deux raisons peuvent ecirctre avanceacutees relativement agrave laugmentation de la longueur des voies

de communication agrave risque

j- rapprochement des voies avec la ligne de rivage agrave cause de leacuterosion

j- constructions ou deacuteplacements de voies de communication effectueacutes trop proches de la

ligne de rivage

108

432 Deacuteplacements de voies de communication

La raison des deacuteplacements nest pas toujours la preacutesence deacuterosion en bordure de la

route En effet la raison principale a eacuteteacute la lineacutearisation du traceacute agrave des fins de seacutecuriteacute (pour la

vitesse) Agrave leacutepoque ougrave les travaux ont eacuteteacute effectueacutes la probleacutematique de Jeacuterosion neacutetait

encore que peu connue les concepteurs sattardaient ainsi plutocirct agrave la conception technique et

agrave la geacuteomeacutetrie des routes (B Laflamme ancien employeacute du MTQ comm pers) La

localisation des tronccedilons deacuteplaceacutes ainsi que les motifs des deacuteplacements se retrouvent sur la

carte 43

ND segment 1Raison du d~placcn-clll

Risquc dagraveosion 2 Lineacutearisalioll du lraccedil0 Non

(J 3 Lill~arisa(ioll dll lrace NOIl Pgt 1

CD jgt

w

4 Lill~arisation dll lrace Non N Lil1~ilri~aliollM 5 Oui- (ct eacuterosion pClIt-ecirctre) Q)

Non

L a

=gt 6 Iineacutearisation dll (raceacute Non 0c 7 Lill~arisalioTl du traceacute Non

()

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S Iineacutearisation du trace Oui 9 Lineacutearisation du trd~eacute Olli (IUgraveOm)

Non OIlIcirc(200m)

Pgt c 10 Iineacutearisation ct eacuterosion Oui Olli a l 11 Lincarisalion dll tmec Non No Il 0shy(1) en Risque deacuterosion localcmcllt 215m Non a l

0() a l en 0shy(1)

2 Pgt () (1) en 0shy(1) en lt a (1) en 0shy(1)

()

a 3 3 c l

o Modification des voies de communication Pgt c a date de la voie l

ancienne 1934 o 7501 500 3000 4500 6000 _ _ m

- nouvelle 2001 Fano de carte orlhophotographl~ au 40 000

Car10graphle Susan DreJza 2009 o 0

110

Plusieurs tronccedilons de voies de communication ont eacuteteacute deacuteplaceacutes depuis 1934 et il est

inteacuteressant de sattarder sur le cas de certains dentre eux

A) Deacuteplacement de la voie ferreacutee entre 1975 et 1980 pour un tronccedilon de 13 km (carte 44)

La raison invoqueacutee est leacuterosion littorale Le deacuteplacement a eacuteteacute fait agrave plus de 100 megravetres agrave

linteacuterieur des terres ce qui fait quactuellement la voie nest plus agrave risque dans ce secteur

Aujourdhui le coucirct meacutedian dun megravetre de voie est de 3 no $ (o Demers comm pers) ce

qui deacutenote quun investissement tregraves important a eacuteteacute effectueacute pour ces travaux

rrfE1shy ~62~ 125 250 375

F l=ofgtJOr Ih UlmllplIOImiddotII_ i 1 Ul

middotllogloeI~ $u$~DI~ ~~

Carte 44 Localisation du tronccedilon deacuteplaceacute de la voie ferreacutee

Le seul tronccedilon de voie ferreacutee qui est toujours agrave risque actuellement est celui situeacute sur

la flegraveche du Barachois car du fait de la faible largeur de la flegraveche littorale la voie ferreacutee se

retrouve tregraves pregraves de la ligne de rivage sur tout son parcours (carte 45) Une longueur de

57 km est agrave risque en 200 J mais en reacutealiteacute la voie ferreacutee est menaceacutee sur une longueur bien

111

plus grande Eacutetant donneacute la configuration du site un simple retrait nest pas possible car si la

flegraveche se perce en un point cest toute la voie ferreacutee et sa localisation qui est remise en cause

Si un deacuteplacement devait ecirctre effectueacute une nouvelle configuration passant par larriegravere-cocircte

devrait ecirctre envisageacutee Actuellement et depuis 1963 la flegraveche littorale est complegravetement

artificialiseacutee afin de proteacuteger le chemin de fer et eacuteviter un deacuteplacement

- agrave moins de 15 megravetres

- agrave moins de 30 megravetres

N

+0 375 7S~ 1 500 2250 3 COO

- Fond de carte orthophotographies au 1 4000 Canogrugravephle Slls-an OrejZa 2009

Carte 45 Voie ferreacutee agrave risque actuellement

Lors de la construction de la voie ferreacutee cette implantation limitait le nombre de

ponts agrave construire (plusieurs riviegraveres se trouvent dans larriegravere-pays) et diminuait ainsi les

coucircts et les difficulteacutes (moins de valleacutees agrave franchir de ponts agrave construire terrain plat )

Leacutevolution cocirctiegravere des flegraveches littorales de sable et leur grand dynamisme (Paskoff 2003)

nont pas eacuteteacute pris en compte agrave leacutepoque de la construction de la voie ferreacutee ougrave la faciliteacute de

reacutealisation et les coucircts primaient sur la dynamique cocirctiegravere de toute maniegravere inconnue

(O Demers comm pers)

112

B) Dans les anneacutees 60 la route 132 a eacuteteacute deacuteplaceacutee agrave cause de leacuterosion dans deux secteurs de

la municipaliteacute (Laflamme comm pers) Ceci sur des longueurs de 543 et 392 megravetres

(respectivement tronccedilon nO 1 et 10 sur la carte 43) Malgreacute cela ces deux tronccedilons sont de

nouveau agrave risque actuellement (carte 46 47 et figure 422) Ceci peut sexpliquer par une

distance de deacuteplacement trop faible (8 agrave 15 megravetres de recul seulement) compte tenu des taux

deacuterosion observeacutes Cela deacutenote un manque de planification agrave moyen et agrave long terme ainsi

quune lacune dans les connaissances des processus qui affectent la cocircte

Carte 46 Tronccedilon nO 10 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (pointe-Saint-Pierre)

113

Carte 47 Tronccedilon nO 1 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Cap-dEspoir)

Figure 422 Photo du tronccedilon nO 1 route 132 agrave risque deacuterosion (Cap-dEspoir) Agrave gauche on distingue les vestiges de lancienne route

114

C) Dans le hameau de Belle-Anse Je tronccedilon ndeg 8 a eacuteteacute lineacuteariseacute Avant lintervention la

route 132 eacutetait agrave risque mais elle ne lest plus actuellement car lopeacuteration de lineacutearisation a

deacuteplaceacute ce tronccedilon plus loin de la ligne de rivage (carte 48 et figure 423) Cependant

lancienne voie a eacuteteacute transfeacutereacutee agrave la municipaliteacute et constitue maintenant une rue municipale

utiliseacutee par la population locale Cette derniegravere est agrave risque deacuterosion et de submersion Elle

est dailleurs suivie annuellement par le LDGIZC comme infrastructure agrave risque agrave cause de sa

localisation entre 4 et 10 m de la ligne de rivage (LDGIZC 2009) Actuellement les taux

deacuterosion sont de 042 rnan pour ce secteur de terrasse de plage (LDGIZC 2009) Le

deacuteplacement na donc pas reacutegleacute le problegraveme du risque deacuterosion pour ce tronccedilon

Modification des voies de communication

date de la vole

~ ancienne 1934

- nouvelle 2001

Carte 48 Tronccedilon ndeg 8 deacuteplacement de la route 132 lancien tronccedilon devient une route municipale (Belle-Anse)

115

Figure 423 Photo du tronccedilon nO 8 route agrave risque deacuterosion et de submersion

Agrave lextrecircme gauche la route 132 suite au reacutealignement en bas lancienne route 132 devenue la route municipale agrave droite la plage de Belle-Anse

433 Synthegravese de leacutevolution des voies de communication

Le niveau de rIsque des vOies de communication a augmenteacute depuis 1934

(figure 424) pour les voies agrave risque important (cest-agrave-dire agrave moins de 15 megravetres de la ligne

de ri vage) le pourcentage est passeacute de 63 agrave 85 entre 1934 et 2001 La proportion de voies

agrave risque agrave moins de 30 megravetres a elle connu une diminution entre 1963 et 1992

principalement agrave la suite de certains deacuteplacements de la voie ferreacutee mais on constate de

nouveau une augmentation depuis 1993 (figure 424) La proportion de voies de

communication agrave risque selon Je sceacutenario probable deacuterosion est laquo seulementraquo de 69 soil

61 km (figure 424) Ce chiffre est infeacuterieur agrave ceux que nous obtenons selon nos marges de

15 ou 30 megravetres Ceci sexplique par le fait que la voie ferreacutee (plus de 5 km) qui se trouve

sur la flegraveche littorale nest presque pas agrave risque deacuterosion dans le sceacutenario probable

deacuterosion La flegraveche littorale eacutetant presque totalement enrocheacutee la ligne de rivage y est

relativement fixe et le sceacutenario probable tient compte des infrastructures anthropiques

pouvant fixer la cocircte si celles-ci eacutemanent dun organisme public (comme cest le cas ici) Si

116

on exclut la voie ferreacutee de lanalyse la longueur de voies de communication agrave moins de

15 megravetres du trait de cocircte est de 24 km alors que celle agrave risque selon le sceacutenario probable est

de 38 km soit 16 fois plus

20Ocirc ~ Q) 18J

~_~173 166gshyc 16 -CIl

5 14 J

~ c 12

ecirc 10 8 81 85 Q) 0

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8 ~__----77551---~r7163

75 J 69 ~ 6

Q) 0 4 c 0 1 2

l 0 193) 1940 1950 1900 1970 1900 2010

-+- agrave risque 3)n agrave risque 15m agrave risque SP

Figure 424 Eacutevolution de la proportion de voies de communication agrave risque

Il est important de noter que la majoriteacute des constructions de voies de communication

datent davant linstauration des diffeacuterentes lois dameacutenagement Leur construction agrave

proximiteacute du trait de cocircte neacutetait pas consideacutereacutee agrave cette eacutepoque comme probleacutematique par le

ministegravere du transport et les eacutelus locaux car ils neacutetaient pas au fait de la probleacutematique

deacuterosion et des processus impliqueacutes Les lois encadrant lameacutenagement dans les zones agrave

risque et les zones cocirctiegraveres ne semblent ainsi pas avoir dinfluence sur leacutetablissement des

nouvelles voies de communication En theacuteorie les ministegraveres sont tenus de respecter les lois

et regraveglements de zonages eacutetablis par les MRC et les municipaliteacutes Cependant il aITive que ce

ne soit pas le cas surtout si ces regravegles ne sont pas comprises ou accepteacutees et que la

probleacutematique (telle que leacuterosion) nest pas reconnue comme cela a longtemps eacuteteacute le cas par

le passeacute en ce qui a trait agrave leacuterosion (Dugas comm pers) Une peacuteriode de latence entre

) instauration des lois et leur application a ainsi pu exister De plus les constructions de

117

routes ou leur protection peuvent ecirctre mises en place par des deacutecrets ministeacuteriels notamment

en cas de situation de risque urgent ce qui permet de ne pas suivre les scheacutemas

dameacutenagements locaux ou certaines lois

En conclusion de cette analyse de leacutevolution des voies de communication pour le secteur

littoral de Perceacute il est possible de dire que

~ il Ya en 2001 une plus grande longueur de voies de communication situeacutees dans des

zones agrave risque probable deacuterosion quil nyen avait au deacutebut du siegravecle

~ dans certains cas Jes deacuteplacements de tronccedilons de routes ont conduit agrave un

rapprochement du traceacute vis-agrave-vis dune cocircte active eacutetant donneacute que la raisons des

travaux na que rarement eacuteteacute leacuterosion mais plutocirct la lineacutearisation du traceacute

~ deux tronccedilons de route 132 totalisant une longueur de 342 et 543 m qui ont eacuteteacute

deacuteplaceacutes pour un risque deacuterosion sont de nouveau menaceacutes en 200 J la distance agrave

laquelle ils ont eacuteteacute reculeacute nayant pas eacuteteacute suffisante

~ pregraves de 17 des voies sont potentieHement agrave risque deacuterosion en 2001 ce qui est

presque le pourcentage le plus important historiquement Les eacutetudes reacutecentes se

doivent donc de contribuer agrave renverser cette tendance par la diffusion de meilleures

connaissances et reacuteglementations

118

44 Discussion sur leacutevolution des risques

Il peut paraitre surprenant de constater que les lois qui ont eacuteteacute implanteacutees pour geacuterer

la zone cocirctiegravere au Queacutebec nont pas permis de limiter la hausse des risques dans le secteur

de Perceacute Cette hausse du nombre de bacirctiments agrave risque cocirctier malgreacute la mise en place de

lois deacutecoule de plusieurs causes qui ont probablement conduit la population ou les instances

municipales agrave ne pas tenir compte des regraveglements lors des deacuteveloppements immobiliers

A) Depuis le milieu des anneacutees 70 les mesures de protection des cocirctes se sont multiplieacutees

(Friesinger 2009) Chez les habitants de la zone cocirctiegravere cela pourrait avoir creacuteeacute un faux

sentiment de seacutecuriteacute et [impression davoir reacuteussi agrave controcircler le pheacutenomegravene de leacuterosion

cocirctiegravere Ceci a pu conduire agrave une plus grande teacutemeacuteriteacute dans la localisation des bacirctiments dougrave

la hausse des constructions littorales malgreacute Jencadrement leacutegislatif Morneau el al (2001)

ont eux aussi remarqueacute une hausse des constructions en bordure du littoral gaspeacutesien depuis

1970 Dapregraves eux cela reacutesulte dun engouement accru pour la zone cocirctiegravere ducirc au

deacuteveloppement du tourisme et de la disponibiliteacute des meacutethodes de protection des berges Ces

derniegraveres donnent en effet un faux sentiment de seacutecuriteacute aux proprieacutetaires cocirctiers (Morneau

el al 2001) Ce pheacutenomegravene a aussi eacuteteacute constateacute le long des falaises de craie du nord de la

France ougrave lameacutenagement Je long de la cocircte a creacuteeacute une illusion de seacutecuriteacute qui a conduit agrave des

comportements agrave risque (Mclnnes 2006) En Hollande Winckel el al (2008) constatent eux

aussi que la multiplication des mesures de protection ces derniegraveres anneacutees a

paradoxalement fait diminuer la conscience citoyenne et gouvernementale (paliers infeacuterieurs)

envers le risque que repreacutesente leacuterosion Au lieu decirctre vus comme une reacuteponse agrave une

intensification de la probleacutematique les ouvrages de protection semblent ecirctre vus comme un

moyen sucircr de controcircler Jenvironnement Les lois de gestion des risques deviennent alors

laquo inutilesraquo aux yeux des populations et sont plus aiseacutement contourneacutees Une trop grande

prise en charge publique ou par le biais dassurances afin de reacuteduire la vulneacuterabiliteacute pourrait

ainsi conduire agrave laugmenter en creacuteant des comportements laquo maladapteacutesraquo (Dolan et Walker

2004) Ainsi linformation et la conscientisation des proprieacutetaires vis-agrave-vis du risque

deacuterosion sont primordiales pour une bonne gestion de la zone cocirctiegravere (Winckel el al 2008)

et le reacutetablissement des faits scientifiques agrave propos des risques cocirctiers

119

B) Le manque de compreacutehension et dacceptation des regraveglements de gestion de la zone

cocirctiegravere par la population est eacutegalement un problegraveme souvent eacutevoqueacute par les scientifiques

(Roussel et al 2009 McInnes 2006 Dugas comm pers) Labsence de compreacutehension

dune loi augmente la probabiliteacute de la transgresser volontairement ou non Cest pourquoi

une plus grande diffusion de linformation faciliterait lacceptation des politiques publiques

de gestion des risques cocirctiers (Roussel et al 2009) Pour que les regraveglements soient efficaces

laquo la prise de conscience et leacuteducation du grand public sont consideacutereacutees comme les piliers

dune gestion durableraquo (McInnes 2006) La mise en place dune bande de protection agrave la

suite de la politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables na peutshy

ecirctre pas eacuteteacute consideacutereacutee par tous les acteurs du milieu comme eacutetant une bande de terrain

soumise agrave des geacuteorisques pour eux et leurs constructions Les gestionnaires nayant pas

encore connaissance des donneacutees sur les processus littoraux ni sur la position future de la

ligne de rivage nont possiblement pas pu informer la population adeacutequatement Cette

preacutediction de la position agrave venir de la ligne de rivage serait ainsi loutil principal dont les

gestionnaires auraient besoin (Pethick 2001) Une sensibilisation des populations est ainsi

primordiale car les impressions que les habitants ont de la cocircte ne sont pas toujours exactes

C) De plus un manque de savoir populaire pourrait eacutegalement avoir contribueacute agrave cette

augmentation des risques cocirctiers En 2001 le plus grand nombre de bacirctiments agrave risque est

situeacute sur les cocirctes agrave falaises rocheuses alors quen 1934 tregraves peu de constructions y eacutetaient

localiseacutees (tableau 47) ceci malgreacute le fait que les falaises repreacutesentent la majoriteacute des cocirctes

de Perceacute Les aleacuteas de ces secteurs de falaises jusqualors peu habiteacutes (moins de 7 bacirctiments

par kilomegravetre de cocircte contre plus de 26 pour les terrasses de plage) ne sont donc

probablement pas inteacutegreacutes au savoir populaire de la reacutegion Nayant pas de culture commune

relatant les dangers potentiels des falaises pour les constructions la prudence a donc

probablement eacuteteacute moins grande que dans le cas des terrasses de plage qui ont elles vu

baisser le nombre de bacirctiments agrave risque agrave leur proximiteacute (tableau 47) En effet le souvenir

des risques passeacutes est un eacuteleacutement important qui peut faire baisser la vulneacuterabiliteacute dune

population (Meur-Ferec et al 2008) Dans une certaine mesure les connaissances populaires

devraient donc ecirctre utiliseacutees pour augmenter lefficaciteacute de la gestion des cocirctes (Stewart

et al 2003)

120

Tableau 47 Nombre de bacirctiments agrave risque en fonction du type de cocircte (1934-2001)

Anneacutee falaise

30rn 15rn terrasse de plage 30rn 15rn

1934 37 12 83 48 1963 65 25 55 12 1975 69 28 39 10 1980 50 17 34 10 1992 68 30 36 11 2001 73 38 54 25

Certaines connaissances lieacutees agrave ladaptation aux aleacuteas cocirctiers semblent avoir eacuteteacute perdues au

cours du temps En effet les constructions preacutesentes en 1934 sur la flegraveche littorale eacutetaient

bien adapteacutees aux aleacuteas preacutesents dans ce secteur (submersion principalement) En 200 J on ne

retrouve plus de maisons sur pilotis et ce mecircme dans les secteurs subissant des eacutepisodes de

submersion Historiquement les terrasses de plage sont occupeacutees depuis longtemps par les

populations et sont donc connues comme eacutetant des zones soumises aux aleacuteas cocirctiers la

hausse des bacirctiments agrave risque pour ces secteurs depuis 1992 pourrait renforcer le postulat

dune perte des connaissances populaires concernant les risques naturels de ces secteurs

Cette hausse ne peut pas ecirctre le fait dune population nouvellement arriveacutee dans la reacutegion car

la municipaliteacute de Perceacute ne reccediloit que peu de migrants 88 des gens y habitaient il y a

5 ans et 94 il y a 1 an (Statistique Canada 2006) Ce manque de savoir populaire

concernant les risques naturels pourrait donc plutocirct provenir dune certaine deacuteconnexion visshy

agrave-vis de lenvironnement physique et de sa variabiliteacute naturelle au cours de ces derniegraveres

deacutecennies

D) Malgreacute la mauvaise compreacutehension de la dynamique littorale et le manque dinformation

qui ont accompagneacute la mise en place des regraveglements il ne faut pas oublier que si la

reacuteglementation avait eacuteteacute appliqueacutee convenablement laugmentation des nouvelles

constructions agrave risque naurait pas eu lieu mecircme sans quaucune sensibilisation ne soit

effectueacutee Au Queacutebec les municipaliteacutes ont effectivement la responsabiliteacute de [eacutemission

des permis de construction et de sassurer que les permis eacutemis soient conformes agrave la

reacuteglementation en vigueur dans leur plan durbanisme Or malgreacute la reacuteglementation qui

interdit la construction dans des zones agrave risque plus de 40 des bacirctiments agrave risque en 2001

on eacuteteacute construits apregraves la mise en place de ces lois Ce qui fait augmenter les risques pour la

121

municipaliteacute de Perceacute nest pas tant lintensiteacute de leacuterosion que les nouvelles constructions la

premiegravere eacutetant responsable de 17 de la hausse contre 83 pour les secondes Le laxisme

dans lapplication de la loi a ainsi des conseacutequences importantes De plus alors que les

scheacutemas dameacutenagement sont supposeacutes inteacutegrer les risques naturels dans leur zonage depuis

leur creacuteation en 1979 Morneau et al ont eacuteClit en 2001 que laquoce sceacutenario [ladaptation agrave

leacuterosion par le biais dun zonage] peu reacutepandu au Queacutebec pourrait entraicircner une refonte

importante des scheacutemas dameacutenagement et de la reacuteglementation qui sy rattache raquo Cela

reacutevegravele une inadeacutequation entre les cadres gouvernementaux (qui le preacutevoyaient leacutegalement

depuis 1979) et lapplication qui peut en ecirctre faite reacutegionalement et localement par les paliers

infeacuterieurs de gouvernance (qui ne lincluent majoritairement pas en 2001) Il semble donc y

avoir un veacuteritable problegraveme de gouvernance concernant la gestion et la preacutevention des risques

naturels cocirctiers La sensibilisation aux aleacuteas et agrave la dynamique cocirctiegravere ne doit donc pas viser

uniquement la population mais aussi les acteurs deacutecisionnels et responsables de lapplication

des lois et regraveglements des diffeacuterents paliers de gouvernements (feacutedeacuteral provincial et

municipal) Les acteurs locaux ont le devoir de respecter toutes les reacuteglementations mises en

place et ce mecircme si les raisons nont pas eacuteteacute entiegraverement comprises Mecircme lorsque les

reacutesidents cocirctiers ont une bonne connaissance des aleacuteas les solutions dadaptation envisageacutees

sont rarement adeacutequates pour leur type de milieu (Friesinger et Bernatchez 2009) Cela

conforte le fait quen parallegravele agrave la neacutecessiteacute dinformer les populations il faut eacutetablir des

obligations quant au suivi des recommandations eacutemises par les experts Il est primordial de ne

pas sous-estimer la responsabiliteacute de tous les citoyens individuels et corporatifs agrave respecter

les lois

Le constat dune augmentation des risques cocirctiers au courant du dernier siegravecle a

eacutegalement eacuteteacute effectueacute dans dautres reacutegions telles la Gaspeacutesie (Morneau et al 2001) ou la

France (Meur-Feacuterec 2006) Dans ce dernier cas la cause de cette hausse est leacutegegraverement

diffeacuterente de celle connue en Gaspeacutesie Comme on peut le voir sur la figure 424 le risque

reacutesulte agrave la fois du recul du trait de cocircte et de lavanceacutee des infrastructures vers la cocircte

Lespace qui eacutetait conserveacute comme zone tampon et laquoespace de seacutecuriteacuteraquo disparaicirct et devient

mecircme un laquoespace de risqueraquo (figure 425) Agrave Perceacute de par la configuration du littoral et

l histoire les villages ont toujours eacuteteacute proches de la cocircte Peu darriegravere-cocircte est en effet

122

disponible et historiquement toutes les communications se faisaient par la mer Il est

cependant possible dy appliquer le scheacutema de Meur-Feacuterec (2006) dans une certaine mesure

car les touristes venant en Gaspeacutesie comme ceux dEurope veulent ecirctre le plus pregraves possible

de leau Ainsi agrave Perceacute la neacutecessiteacute de la proximiteacute de leau quavaient les pecirccheurs a laisseacute

place agrave lenvie des touristes decirctre proche du littoral Ce changement sest effectueacute en

parallegravele agrave un changement du type de construction (petits bacirctiment et bacirctiments ljeacutes agrave la pecircche

en 1934 versus bacirctiments dheacutebergement en 2001) ce qui a aussi contribueacute agrave augmenter les

risques

o

JOm

20m Deacuteveloppement des risques

30m deacuterosion cocirctiegravere

40m

SOm

60m

bullbull~d ~rcuirlttmiddot

1 km

5 km +------~

f-------+-----t-----+-----+------+-----t- - - - - - - - -1shy

1850 1875 1900 1925 1950 1975 2000 2025

TEMPS Source Meur-Feacuterec 2006

Figure 425 Eacutemergence des risques cocirctiers dynamiques convergentes du trait de cocircte et de l occu pation du rivage

123

Lintensification de la densiteacute urbaine de la cocircte reflegravete lengouement accru des zones

cocirctiegraveres qui a eacuteteacute constateacute eacutegalement agrave leacutechelle mondiale en lien avec le deacuteveloppement de

lindustrie touristique Agrave Perceacute il ny a que 038 bacirctiment par hectare dans la zone cocirctiegravere

(premier kilomegravetre en arriegravere du trait de cocircte) Cette faible concentration montre que lon

nest pas dans une situation de peacutenurie despace et conforte lideacutee que le fait de sinstaller

directement sur de trait de cocircte ou dans les zones proximales agrave risque est actuellement plus

un choix quune neacutecessiteacute Les constructions littorales sont privileacutegieacutees agrave cause de la valeur

ajouteacutee que cela procure tant sur la valeur des biens que sur les profits que peuvent y faire les

commerces et heacutebergements Cette situation de concentration cocirctiegravere se retrouve eacutegalement

dans plusieurs stations balneacuteaires en Europe (Winckel et al 2008) Selon Winckel et al

(2008) cette plus-value dans la valeur des maisons ainsi que dans les recettes des hocirctels

devrait dailleurs ecirctre une raison suffisante pour permettre leur construction malgreacute les

risques

Concernant les solutions mises en place pour faire face agrave la probleacutematique de

leacuterosion certaines adaptations ont ducirc ecirctre effectueacutees sur le territoire de Perceacute Par exemple

les tronccedilons de voies de communication qui ont ducirc ecirctre deacuteplaceacutes pour cause deacuterosion sont

de nouveau menaceacutes par le mecircme aleacutea moins de 40 ans plus tard ce qui deacutenote une

inadaptation ou une laquomeacutesadaptationraquo agrave la situation Ce type dinfrastructures aurait

neacutecessiteacute une strateacutegie dadaptation agrave long terme ce qui na pas eacuteteacute le cas agrave leacutepoque ce qui

nest pris en compte par le ministegravere des Transports du Queacutebec que depuis une peacuteriode

reacutecente (MTQ 2009) Cette lacune de vision agrave long terme dans ladaptation a eacutegalement eacuteteacute

constateacutee en Europe (McInnes 2006)

Malgreacute les lois existantes encadrant le zonage les reacutetroactions quelles peuvent

entraicircner ne semblaient pas avoir eacuteteacute eacutetudieacutees et nont pas pu servir agrave ameacuteliorer de futurs

zonages Connaicirctre leacutevolution de loccupation du territoire cocirctier nous a permis de connaicirctre

et de comprendre les dynamiques qui y ont lieu Ainsi il est possible de savoir quelles sont

les dynamiques qui devront ecirctre geacutereacutees agrave lavenir quelles sont les points sur lesquels une

politique devrait insister quels eacuteleacutements prendre en compte et de quelle maniegravere les mettre en

application

CHAPITRE V

COMPARAISON DES DIFFEacuteRENTS ZONAGES

A VEC LEacuteVOLUTION PROBABLE DU LITTORAL

Les objectifs de ce chapitre sont de connaicirctre les diffeacuterentes possibiliteacutes concernant le

zonage des risques deacuterosion dans le secteur deacutetude et de comparer les zonages existants ou

potentiels avec leacutevolution probable du littoral pour identifier leur efficaciteacute Ainsi il pOUITa

ecirctre deacutetermineacute lequel est le plus approprieacute cest-agrave-dire le zonage qui eacutevite les coucircts futurs lieacutes

aux risques mais qui nempecircche pas le deacuteveloppement sur les territoires propices et non

risqueacutes Nous preacutesenterons donc dabord une comparaison des zonages avec la 1igne de

rivage probable de 2050 puis celle effectueacutee avec un zonage laquocomplet raquo adapteacute agrave

lameacutenagement du territoire dans un environnement physique soumis aux changements

climatiques

Eacutetant donneacute les problegravemes lieacutes agrave Jeacuterosion que connaicirct le territoire de Perceacute Je zonage

actuel ne semble pas adeacutequat pour limiter les risques Dans la situation actuelle des choses

Jeacuterosion va entraicircner des coucircts importants pour le milieu et la socieacuteteacute en geacuteneacuteral Dici agrave

2050 si aucune mesure dadaptation nest prise la valeur des infrastructures qui vont ecirctre

affecteacutees par leacuterosion dans la reacutegion de Perceacute sera dun minimum de 15474358 $

(figure 5 J) (Drejza et Bernatchez 2008) ce qui est tregraves important pour une petite

municipaliteacute de moins de 3 500 habitants avec un budget de fonctionnement annuel denviron

5 millions de $ (Municipaliteacute de Perceacute 2009)

125

A- Eacutevaluation des coucircts possibles selon les diffeacuterents sceacutenarios (en $)

S1 S2 S3 S probable

Voies de communication 38417 11214578 22782053 12275458

Uniteacutes deacutevaluation fonciegravere 123700 3328000 7038200 3198900

TOTAL ($) 162117 14542578 29820253 15474358

C - Voies de communicationB- Uniteacutes deacutevaluation fonciegraveres sceacutenario probable sceacutenario probable

Type duniteacute Nombre Valeur (en $) Voies de communication Longueur (m)

Habitation 16 730900 $ Voie ferreacutee 2310

Eacuteconomie 9 2065300 $ Roule nationale (132) 1039

Autre 2 175100 $ Autre voie carrossable 2789

Service public 2 54100 $ Voie non carrossable 0

Terrains non 29 173500 $ TOTAL 6138 ameacutenageacutes

TOTAL 58 3198900$ Modifieacute de Drejza et Bernatchez 2008

Figure 51 Eacutevaluation des coucircts preacutevisionnels lieacutes agrave leacuterosion pour le secteur de Perceacute

51 Preacutesentation des diffeacuterents zonages possibles

Diffeacuterents zonages existants ou potentiels ont eacuteteacute testeacutes sur la zone deacutetude Ils seront

deacutecrits ici en termes de superficie zoneacutee de nombre de bacirctiments concerneacutes de nombre de

rocircles deacutevaluation de la valeur des rocircles deacutevaluation des routes et enfin des activiteacutes qui

seront affecteacutees Ces zonages ont eacuteteacute compareacutes agrave un sceacutenario deacutevolution de la cocircte pour

lan 2050 Le sceacutenario probable (SP) repreacutesente Je terrain qui aura selon toutes probabiliteacutes

disparu dici lan 2050 agrave cause des processus deacuterosion des berges si aucune mesure

dadaptation nest mise en place Ce sceacutenario deacutevolution tient compte agrave la fois du contexte

geacuteomorphologique de la cocircte de son eacutevolution passeacutee des changements climatiques

envisageacutes ainsi que des actions anthropiques (Bernatchez et al 2008 a) Aux fins de cette

eacutetude ce sceacutenario sera consideacutereacute comme leacutevolution preacutevue de la ligne de rivage auquel

126

seront donc compareacutes les zonages potentiels Il sagit agrave l heure actuelle de la meilleure

estimation de leacutevolution future de la ligne de rivage pour le secteur deacutetude

Il existe une tregraves grande variabiliteacute dans les surfaces zoneacutees selon le type de zonage

adopteacute qui vont de 89 hectares agrave ]504 hectares (tableau 51) Les horizons de gestion

diffegraverent selon les options retenues entre 30 et 50 ans Certains tels la LQE ou la politique du

Nouveau-Brunswick ne deacutefinissent pas lhorizon dameacutenagement Selon loptique retenue

limportance accordeacutee agrave leacuterosion cocirctiegravere va ecirctre minimiseacutee ou amplifieacutee Ainsi il nest pas

aiseacute pour la municipaliteacute de bien eacutevaluer les risques potentiels auxquels est soumis son

tenmiddotitoire

Tableau 51 Superficies et eacuteleacutements inclus dans les zonages eacutetudieacutes

Superficie toucheacutee Bacirctiments 2001 Rocircle MAMR (uniteacutes deacutevaluation)

Tvoe de zonaae Hectares Nombre Nombre valeur $) Taux historique - 30 ans 89 3 5 25100 - 49 ans 147 3 8 125700 LQE 509 39 40 2762800 Proposition de la MRC 992 103 94 4436800 Nouveau-Brunswick (30 m) 1160 118 112 5124600 Critegraveres de la Cocircte-Nord 1504 177 162 9606700 Sceacutenario le plus probable 623 66 62 3269000 Zonage possible (SP+15 ml 1188 135 125 5848200

Cette variabiliteacute se reflegravete eacutegalement dans le nombre de bacirctiments qui se retrouvent

inclus dans la zone dite agrave risque deacuterosion Cela varie entre 3 bacirctiments dans le cas de

lutilisation des taux de reculs historiques avec un horizon de 30 ans agrave autant que 177

bacirctiments dans le cas dune adaptation des critegraveres du zonage utiliseacute pour la Cocircte-Nord

(tableau 51)

La valeur globale des uniteacutes deacutevaluation fonciegravere consideacutereacutees agrave risque peut ecirctre

importante et varie entre 25 100 $ et 9 606700 $ Limportance de cette valeur agrave risque est

augmenteacutee par le fait que la valeur moyenne des bacirctiments qui se situent dans la zone

deacuterosion probable (donc proches du littoral) est plus importante que celle de la totaliteacute de la

municipaliteacute Alors que dans la zone probable les bacirctiments valent en moyenne 79851 $ la

moyenne des bacirctiments de Perceacute est de 50590 $ La valeur des bacirctiments agrave risque probable

deacuterosion soit ceux les plus proches du trait de cocircte est 16 supeacuterieure agrave la moyenne

127

municipale Ceci reflegravete lattrait littoral et la valeur qui lui est associeacutee Les terrains eux aussi

ont une valeur de pregraves de 2 fois supeacuterieure (194) sils se trouvent en bordure du littoral ougrave ils

sont eacutevalueacutes en moyenne agrave 12800 $ contrairement agrave 6 613 $ pour la municipaliteacute entiegravere

52 Comparaisons des diffeacuterents zonages avec le trait de cocircte probable de 2050

La comparaIson des zonages avec le trait de cocircte probable se traduit par une

comparaison de chacune des possibiliteacutes de zonage avec leacutevolution probable de la ligne de

rivage (soit Je SP) afin de deacuteterminer des superficies qui pourraient ecirctre zoneacutees agrave tort ainsi

que des superficies qui ne sont pas zoneacutees mais qui selon toute probabiliteacute auront eacuteteacute

eacuterodeacutees dici 2050 Cela veut eacutegalement dire quil faut connaicirctre le nombre de bacirctiments qui

sont zoneacutes agrave tort (ce qui a un impact neacutefaste sur leur deacuteveloppement) ou ceux qui ne sont pas

zoneacutes mais qui sont agrave risque deacuterosion (ce qui fausse notre compreacutehension de la

probleacutematique et notre preacuteparation agrave laffronter)

Dans le but de didentifier le zonage qui est le plus adeacutequat avec la future eacutevolution

de la cocircte seront donc compareacutes dans cette section les superficies zoneacutees mais non agrave risque

les su perficies non zoneacutees mais agrave risque et le nombre de bacirctiments (2001) zoneacutes ou non zoneacutes

agrave tort

521 LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement

Le zonage preacutevu par la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (politique de protection

des rives du littoral et des plaines inondables) est celui qui a maintenant cours dans la MRC

du Rocher-Perceacute Cest eacutegalement celui qui a eacuteteacute transposeacute dans les regraveglements municipaux

Theacuteoriquement il est possible pour la MRC ou la municipaliteacute daugmenter les marges

prescrites par la loi si neacutecessaire par exemple en cartographiant des zones connues pour leurs

risques Cependant sur le territoire agrave leacutetude aucune cartographie additionnelle nexiste pour

le risque deacuterosion

128

La superficie totale du territoire zoneacute deacutecoulant de la LQE preacutesente seulement

114 ha de moins que celle zoneacutee par le sceacutenario probable (tableau 52) Cependant ce sont

pregraves de 17 ha qui sont preacutevus eacuterodables par le SP mais qui ne sont pas zoneacutes Ainsi ces 17 ha

sont libres daccueillir de nouvelles infrastructures malgreacute le risque potentiel auxquels ils

pourront ecirctre soumis dans le futur Ces terrains abritent dores et deacutejagrave 31 bacircti ments soit 26

uniteacutes deacutevaluation fonciegravere pour une valeur agrave risque minimale de plus de 2 000 000 $ Si la

LQE reste en vigueur cette valeur pourrait augmenter dici 2050 augmentant ainsi les

risques pour la socieacuteteacute

Dans certains cas des terrains sont jugeacutes agrave risque bien quils ne seront probablement

pas eacuterodeacutes (52 ha) Ceci est par exemple lieacute aux zones que la municipaliteacute a deacutecideacute de

proteacuteger en fixant la ligne de rivage (par un muret notamment) Eacutetant donneacute que le zonage

nest pas variable il nest pas possible den tenir compte

Tableau 52 Comparaison du zonage de la LQE avec le sceacutenario probable (SP)

Superficie Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluationl Zone non preacutevue eacuterodable mais zoneacutee (soustrait au 52 ha 4 4

developpem ent) Zone preacutevue eacuterodeacutee mais

non zoneacutee (augmentation du 168 ha 31 26 risque)

Agrave la suite de lanalyse de la LQE plusieurs problegravemes ont eacuteteacute recenseacutes Ceux-ci

peuvent ecirctre agrave lorigine de diverses lacunes qui sont exposeacutees ici

A) Dans les objectifs de la loi (article 11) il nest pas fait mention de proteacuteger les habitants

de la cocircte contre les risques Le but du zonage est dabord la protection des berges les

risques y sont seulement secondaires La loi a pour but de proteacuteger les berges en elles-mecircmes

(biodiversiteacute qualiteacute des habitats ) ainsi que les personnes soumises agrave des risques mais ceci

seulement dans les plaines inondables Les littoraux de lestuaire et du golfe du Saint-Laurent

ne peuvent ecirctre geacutereacutes comme des plaines inondables eacutetant donneacute que les divers processus qui

sy produisent sont bien plus cocirctiers que fluviaux La largeur de leacutecotone cocirctier eacutetant

relativement limiteacute il est possible que la loi soit adeacutequate sur cet aspect Cependant elle est

tout de mecircme utiliseacutee en pratique pour empecirccher la construction selon des marges de la ou

15 m de la ligne de ri vage

129

B) La loi est construite sur le modegravele dune protection par bande homogegravene (mecircme sil y a

deux classes de largeur) Cela ne prend donc pas en compte les possibles variations selon les

processus la localisation les conditions locales et les diffeacuterences reacutegionales et nationales qui

peuvent exister sur le territoire

C) Le critegravere utiliseacute pour eacutetablir le choix entre les deux largeurs de bandes de protection soit

la hauteur du talus ne correspond aucunement agrave une limite naturelle La hauteur limite est de

5 megravetres en dessous de cette hauteur la bande sera de 10 megravetres au-dessus elle sera de 15

megravetres Cependant les classes sont inadapteacutees car elles ne correspondent pas agrave la reacutealiteacute

physique de leacuterosion En effet bien que les deux cateacutegories de cocircte sur lesquelles sappuie la

LQE afin de deacuteterminer la largeur de la bande de protection (10 ou 15 m) correspondent agrave des

taux deacuterosion significativement diffeacuterents avec cr = 005 (Test U p = 0000) (figure 52)

cette diffeacuterence ne peut cependant pas servir agrave preacutedire de maniegravere certaine le comportement

dun segment de cocircte face agrave leacuterosion Cest ainsi quagrave cause de la variabiliteacute de leacuterosion

observeacutee il peut se produire de leacuterosion tout aussi intense dans les secteurs zoneacutes avec

10 megravetres que dans ceux zoneacutes avec 15 megravetres (figure 52) Seule laccumulation est absente

dans les secteurs zoneacutes avec] 5 megravetres

shyo o N ~ C) Q)shy O2S

Cl) al Cll

~ Cl) 0

000 1 1 iol----~I - - 11shy -11

Cl) c g 1 1

~ middotOS Cl) 0 -shyc o

o Clla middoto~-O

E o

o o

Cl) 0 )(

~ middot075

1- ---------r------------------J 10 megravetres 15 megravetres

Largeur de la bande de protection prescrite par la LaE

Figure 52 Taux de migration historique de la ligne de rivage (en m) en fonction des cateacutegories prescrites par la LQE

--

130

De plus que ce soit pour les zones de falaises ou les zones de terrasses de plage la diffeacuterence

dans les taux deacuterosion selon les deux cateacutegories retenues par la LQE bien que minime

persiste (figure 53) Toutefois il y a une diffeacuterence dans la vitesse de recul entre les falaises

et les terrasses de plage de sorte que le zonage devrait aussi refleacuteter la dynamique cocirctiegravere

pour quil soit approprieacute

(1)

Ol CIl Terrasse de plage Falaise rocheuse gt (1) 06 00 - - --or- - - - -~--~r-0 (1)

oC o - 01 Ol 04 o

E1 (1)~

- 02 0shy

g 8 02 - 03 uCJ

~ OC)

1 1 o deg4U5 OJ 00 ~=

1- -1- - - - -shy - - - - - shy9 - shy _o

c o ~ middot02

-05 -shyo

Ol -shy - 06 o

E ~ X

middot04 -shy

o

shy ---shy-07

---J

J

~ 10 megravetres 15 megravetres 10 megravetres 15 megravelres

Largeur de la bande de protection prescrite par la LQE

Figure 53 Taux de migration de la ligne de rivage (en m) en fonction de la largeur de la LQE selon le type de cocircte

Enfin les deux cateacutegories de cocircte deacutefinies par la politique ne reflegravetent pas les taux deacuterosion

preacutedits pour 2050 (figure 54) Les deux cateacutegories ne sont pas significativement diffeacuterentes

avec cr = 005 (Test U p = 0343) Par conseacutequent les marges adopteacutees par la loi ne

correspondent pas agrave une intensiteacute deacuterosion future et lutilisation de deux marges diffeacuterentes

ne se justifie pas du point de vue des aleacuteas cocirctiers agrave venir

131

000

-020

o ID o ~ -040 III J gt ~ a-OGO 8 J o iii o

œ -osa o

gtlt J~

-100

o

-120

10 tllecirctrts 15 mf1r~s

Largeur selon la LQE

Figure 54 Taux deacuterosion preacutevus pour 2050 (en m) en fonction de la cateacutegorie de la LQE

Comme la loi ne tient pas compte des paramegravetres naturels certains secteurs de cocircte

particuliegraverement dynamiques ne seraient pas proteacutegeacutes si durant les 50 prochaines anneacutees les

taux deacuterosions historiques se maintenaient Certes globalement la zone proteacutegeacutee selon les

marges eacutetablies par la LQE est plus eacutetendue que celle deacutecoulant dune extrapolation de

leacutevolution historique de la cocircte (509 ha zoneacutes contre 147 pour 50 ans deacuterosion historique)

Cependant si on compare secteur par secteur les marges prescrites par LQE avec les taux de

recul reacuteellement mesureacutes entre 1934 et 2001 et extrapoleacutes pour 50 ans 37 ha apparaissent

comme eacutetant agrave risque mais non inclus dans le zonage de la loi (tableau 53) Ces secteurs de

cocircte particuliegraverement actifs ne seront pas zoneacutes par la LQE et laisseraient la place agrave beaucoup

de nouvelles constructions potentielles De plus en admettant que les taux deacuterosion de )992shy

2001 soient repreacutesentatifs des conditions deacuterosions des 50 ans prochaines anneacutees les

secteurs agrave risque mais non proteacutegeacutes repreacutesenteraient non plus 37 mais 56 ha (tableau 53)

Cette carence dans la superficie du zonage provient de certains secteurs dans lesquels la

dynamique cocirctiegravere est particuliegraverement active ce que ne peut pas refleacuteter une loi avec des

marges fixes Bien que ces secteurs soient limiteacutes dans lespace ils sont particuliegraverement

sensibles agrave une densification urbaine On parle ici des terrasses de plage du secteur du village

de Cap-dEspoir des falaises du centre-ville de Perceacute (Mont-Joli) ainsi que des terrasses de

plage du village de Barachois Linsuffisance des terrains zoneacutes saccentue encore si lon

-----------------------------------------------------------

132

compare la LQE avec les taux deacuterosion preacutedits dans un contexte de changements

climatiques Dans cette situation on parle dune superficie de 168 ha qui pourrait ecirctre eacuterodeacutee

mais qui ne serait pas preacuteserveacutee par la loi (tableau 53)

Tableau 53 Comparaison de la LQE avec les taux deacuterosion historiques reacutecents et preacutedits

Avec les taux deacuterosion preacutedits Avec les taux deacuterosion Avec les taux deacuterosion

dans un contexte de 1934middot2001 1992-2001

changements climatiques (SP)

Superficie (ha) eacuterodeacutee en 50 ans mais non 37 56 168 preacuteserveacutee par la loi

D) Le golfe du Saint-Laurent et la baie des Chaleurs sont consideacutereacutes comme des cours deau

et non comme un littoral marin (figure 55) Cependant les processus qui affectent ces

milieux sont tregraves diffeacuterents des processus fluviaux Les bandes de protection preacutevues par la

LQE sont donc insuffisantes car elles ne sont pas adapteacutees agrave la dynamique propre aux

littoraux

r----------------------------------------------------------1 1 1laquoCours deau Toute masse deau qui seacutecoule dans un lit avec un deacutebit reacutegulier ou 1intermittent y compris ceux qui ont eacuteteacute creacuteeacutes ou modifieacutes par une intervention humaine 1

ainsi que le fleuve et le golfe Saint-Laurent de mecircme que toutes les mers qui entourent 1 1

le Queacutebec agrave lexception du fosseacute de voie publique ou priveacutee du fosseacute mitoyen et du 11

fosseacute de drainage raquo (site internet du MDDEP) 11

1laquoTous les lacs et cours deau agrave deacutebit reacutegulier ou intermittent situeacutes sur le territoire de la 1

MRC incluant le golfe Saint-Laurent et la baie des Chaleurs sont viseacutes par lapplication 1 1

des dispositions de la politique de protection des rives raquo 1 1

(extrait du scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute 1989) 1

Figure 55 Deacutefinition des cours deau pour la LQE

La politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables preacutevoit un

laquo cadre normatif minimalraquo (preacuteambule de la politique) Ceci laisse donc la possibiliteacute aux

instances locales (municipaliteacutes ou MRC) daugmenter ces marges si elles le jugent

neacutecessaire Cependant ce sont souvent (et particuliegraverement dans lEst du Queacutebec) des paliers

gouvernementaux deacutepourvus de moyens financiers et techniques neacutecessaires pour reacutealiser une

133

eacutetude deacutetailleacutee de leur territoire Par exemple la MRC du Rocher-Perceacute est classeacutee deuxiegraveme

sur 97 au rang des MRC les plus deacutemunies du Queacutebec Ses moyens danalyse de la cocircte sont

donc conseacutequemment limiteacutes

Le zonage creacuteeacute par cette loi nest donc pas adapteacute aux geacuteorisques cocirctiers Les

municipaliteacutes ne peuvent donc sy appuyer que partiellement La largeur de la bande de

protection utiliseacutee (15 megravetres) est en effet plutocirct consideacutereacutee comme une largeur adeacutequate

pour eacuteviter decirctre affecteacute par lagitation de loceacutean (embruns vagues exceptionnelles

deacutebris ) que par le deacuteplacement de la ligne de rivage Cette distance agrave la cocircte reacutepondrait agrave

un besoin de protection des biens seulement si la cocircte eacutetait fixe et ne connaissait aucun

deacuteplacement au cours du temps

522 Proposition de zonage de la MRC

Alors que lancien zonage des risques de la MRC du Rocher-Perceacute reprenait telle

quelle la LQE il existe actuellement une nouvelle proposition de zonage eacutemanant de la

MRC Celle-ci devrait ecirctre inteacutegreacutee au nouveau scheacutema dameacutenagement des risques

Loptique retenue est de doubler les prescriptions de la LQE et dajouter de nouvelles zones

deacuterosion connues Pour le secteur agrave leacutetude 7 zones deacuterosion seraient creacuteeacutees dans des

endroits connus pour ecirctre particuliegraverement actifs Cette proposition de zonage reacutesulte de la

reacutealiteacute de terrain qui a permis aux intervenants de reacutealiser que les bandes de protection

preacuteexistantes eacutetaient trop faibles Les doubler permettra selon eux de mieux proteacuteger les

infrastructures cocirctiegraveres

Globalement en appliquant cette proposition il y aurait 37 ha de diffeacuterence de

surface avec la superficie du sceacutenario probable Plus speacutecifiquement 37 ha ne sont pas zoneacutes

alors quils le devraient et 406 ha ne sont pas preacutevus eacuterodables mais seraient zoneacutes

(tableau 54) Les zones qui ne sont pas incluses dans la suggestion de la MRC mais qui sont

agrave risque se reacutepartissent en plusieurs secteurs notamment autour du havre de pecircche de lAnseshy

agrave-Beaufils aux extreacutemiteacutes du village de Perceacute au nord de la flegraveche de Barachois ainsi que de

134

petits secteurs au nord de la Malbaie Les superficies que leacuterosion naffectera probablement

pas mais que cette proposition inclut dans le zonage repreacutesentent 406 ha qui vont ecirctre

soustraits agrave une densification urbaine et agrave un deacuteveloppement potentiel Ces espaces

correspondent notamment aux secteurs de la promenade municipale de Perceacute Ce secteur est

en effet tellement denseacutement urbaniseacute quil ne serait pas envisageable dabandonner la

protection Des discussions avec la municipaliteacute ont permis de sassurer que la promenade

serait entretenue sur un horizon dau moins 50 ans Ces secteurs ne sont donc pas concerneacutes

par des taux de recul probables seule la marge de seacutecuriteacute de 15 megravetres serait agrave mettre en

place pour proteacuteger les infrastructures de laction des vagues des embruns et des deacutebris

Tableau SA Comparaison du nouveau zonage de la MRC avec le sceacutenario probable (SP)

Superiicie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais

zoneacutee (soustrait au 406 42 38 developpement)

Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque)

4 3 5

Les problegravemes que ce nouveau zonage soulegraveve sont

A) Luniformiteacute dans la largeur des bandes qui ne peuvent pas tenir compte des variations

dans les conditions locales

B) Le choix entre les deux classes de largeur de bande de protection qui ne correspond pas agrave

des paramegravetres naturels deacuterosion En effet ce sont les mecircmes classes que celles de la LQE et

elles preacutesentent donc les mecircmes inconveacutenients (partie 521)

523 Politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveau-Brunswick

Le Nouveau-Brunswick a eacutemis une politique de protection de sa zone cocirctiegravere en

2002 Cette proposition na cependant toujours pas eacuteteacute transformeacutee en application leacutegale Elle

applique une bande de protection de 30 megravetres agrave partir de la ligne de rivage La politique

preacutevoit eacutegalement la possibiliteacute dinterdire des ouvrages que lon voudrait construire au-delagrave

de cette marge selon la sensibiliteacute du terrain aux ondes de tempecirctes Selon la proposition

135

cette autre limite doit ecirctre deacutetermi neacutee selon laquo leacuteleacutevation la topographie et la susceptibiliteacute agrave

leacuterosion (geacuteomorphologie)) (ministegravere de lEnvironnement et des Gouvernements locaux

du Nouveau-Brunswick 2002) Cependant il nest pas speacutecifieacute de meacutethodologie pour sa mise

en œuvre

Si lon appliquait cette politique peu de superficies preacutevues eacuterodables par le sceacutenario

probable ne seraient pas zoneacutees (seulement 119 ha) (figure 55) Ce zonage devrait donc

permettre deacuteviter une augmentation des risques pour la population Cependant de grandes

surfaces qui ne sont pas preacutevues agrave risque deacuterosion sont zoneacutees Ceci peut poser problegraveme agrave la

municipaliteacute car ce sont de grandes superficies (544 ha) qui sont soustraites agrave un futur

deacuteveloppement reacutesidentiel ou commercial (tableau 55)

Tableau 55 Comparaison de la politique du Nouveau-Brunswick avec le SP

Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodale mais

zoneacutee (soustrait au 544 55 53 developpement)

Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque) 12 1 1

Le zonage mis en avant par la politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveaushy

Brunswick comporte deux problegravemes

A) Le premier consiste en une bande fixe qui ne peut donc pas prendre en compte les

variations locales du taux deacuterosion Il est toujours possible dimposer une bande de

protection dune largeur plus importante afin decirctre certain dinclure les zones qui seacuterodent

le plus vite Neacuteanmoins ce principe fait apparaitre des zones sacrificielles qui bien que non

risqueacutees sont interdites agrave tout deacuteveloppement ce qui ne permet pas une optimisation de

lutilisation du territoire de la municipaliteacute Cela peut aussi creacuteer un sentiment dinjustice au

sein de la population qui sent son droit agrave la proprieacuteteacute entraveacute alors que son terrain nest pas

assujetti aux aleacuteas deacuterosion

B) Le deuxiegraveme problegraveme reacutesulte dans le fait que certaines zones ont eacuteteacute cibleacutees pour y

assurer une protection comme le muret du centre-ville de Perceacute Ces secteurs se

retrouveraient zoneacutes agrave risque alors que la ligne de rivage sera maintenue agrave sa position

136

actuelle Ces zones devraient donc ecirctre recenseacutees et prises en compte Seule une bande de

15 m les mettant agrave labri des vagues des embruns et des deacutebris devrait y ecirctre appliqueacutee Ne

doivent ecirctre pris en compte dans cette cateacutegorie que les ouvrages publics dont lautoriteacute

responsable a deacutecideacute dassurer lentretien sur toute la peacuteriode viseacutee par le zonage

524 Application des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la

Cocircte-Nord

Lapplication de ces critegraveres de zonage eacutetend la superficie proteacutegeacutee agrave 1504 ha Les

surfaces qui sont preacutevues pouvant ecirctre eacuterodeacutees selon le sceacutenario probable mais que ce zonage

naurait pas inteacutegreacutees sont neacutegligeables (01 ha) Cependant 885 ha ne sont pas preacutevus

eacuterodables dici 2050 mais sont tout de mecircme inclus dans le zonage (tableau 56)

Tableau 56 Comparaison du zonage deacutecoulant des critegraveres de la Cocircte-Nord avec le sceacutenario probable (SP)

Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais

zoneacutee (soustrait au 885 111 100 developpement)

Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque)

01 0 0

Le zonage sui vant les critegraveres utiliseacutes par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la

Cocircte-Nord comporte deux principaux problegravemes

A) il preacutesuppose une hausse importante de leacuterosion pour tous les secteurs alors que les

eacutetudes reacutecentes montrent le contraire (Bernatchez et al 2008 a)

B) ces critegraveres conduisent agrave la classification de grandes superficies comme eacutetant agrave risque

alors quelles ne le seront probablement pas mecircme si lhorizon dameacutenagement utiliseacute est

infeacuterieur agrave celui utiliseacute pour le sceacutenario probable (30 ans pour les critegraveres de la Cocircte-Nord vs

50 ans pour le SP) Cette optique est donc trop conservatrice et cela limite le deacuteveloppement

futur de la municipaliteacute

137

525 Taux historiques deacuterosion des berges

Loptique dutiliser seulement les taux de recul historique afin de deacuteterminer une

zone agrave risque preacutesuppose que les conditions qui ont engendreacute leacuterosion dans le passeacute sont

toujours les mecircmes de nos jours et vont eacutegalement rester constantes dans le futur Une

comparaison des zonages que cela peut engendrer (horizon 30 et 50 ans) avec le zonage le

plus probable a eacuteteacute eacutetablie

Une comparaison des surfaces agrave risque deacuterosion (tableau 57 et 58) permet de se

rendre compte dune sous-estimation tregraves nette des surfaces agrave risque par les deux premiers

zonages (historique 30 et 50 ans) Ceux-ci considegraverent respectivement 89 et 147 ha comme

eacutetant agrave risque deacuterosion alors que ce seront tregraves probablement 63 hectares qui le seront dici

2050 Ces zonages historiques sous-estiment eacutegalement le nombre de bacirctiments agrave risque

(tableau 57 et 58) ainsi que les valeurs associeacutees Cela sous-estime donc les enjeux que la

municipaliteacute et les citoyens devraient prendre en compte pour leur futur

Tableau 57 Comparaison des zonages historiques 30 ans avec le SP

Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais

zoneacutee (soustrait au 00 0 0 developpement)

Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non 538 66 57

zoneacutee (augmentation du risque)

Tableau 58 Comparaison des zonages historiques 50 ans avec le SP

Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais

zoneacutee (soustrait au 00 0 0 developpement)

Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non 480 63 54

zoneacutee (augmentation du risque)

Les superficies qui ne sont pas zoneacutees par les taux historiques mais qui selon toutes

probabiliteacutes seront eacuterodeacutees sont de pregraves de 54 et de 48 hectares respectivement pour des

horizons de 30 et 50 ans (tableau 57 et 58) Cela comprend respectivement 66 et 63

bacirctiments auxquels on nassocierait pas de risque mais qui y seront tout de mecircme exposeacutes

dici 2050

138

En consideacuterant le risque deacuterosion de maniegravere historique il apparait eacutegalement des

zones daccreacutetion Ces zones gagneacutees sur la mer occupent une superficie de 21 et 34 ha

respectivement pour un horizon de 30 et 50 ans Celles-ci seraient donc potentiellement de

nouveaux terrains pour des deacuteveloppements immobiliers futurs Cependant dapregraves les

changements dans la tendance deacutevolution de la cocircte qui ont eacuteteacute constateacutes depuis ces

derniegraveres deacutecennies (Bernatchez et al 2008 a) cela laisse preacutesager quil ny aura tregraves

probablement pas ou peu de zones en accreacutetion en 2050 Il se produira plutocirct un recul comme

on peut le voir au niveau du village de Cap-dEspoir (figure 56) et agrave Coin-du-Banc

(figure 57) De plus mecircme si des zones daccreacutetion apparaissaient celles-ci ne sont

geacuteneacuteralement pas des terrains propices aux constructions eacutetant donneacute leur faible altitude qui

les rend tregraves vulneacuterables au risque de submersion lieacute aux vagues et aux surcotes notamment

Figure 56 Taux historique et taux probable deacuterosion dans le secteur de Cap-dEspoir

139

Figure 57 Taux historique et taux probable deacuterosion agrave Coin-du-Banc

Si lon considegravere les taux deacuterosion reacutecents (1992-2001) et que lon compare un

zonage qui en deacutecoulerait (extrapolation des taux annuels sur une peacuteriode de 50 ans) avec le

SP on constate eacutegalement des lacunes Dans ce cas la superficie zoneacutee serait de 2367 ha

soit 9 ha de plus que si lon utilisait les taux historiques Cependant il reste plus de 31 ha qui

ne seraient pas zoneacutes alors quils seront agrave risque deacuterosion dici 2050 Utiliser seulement les

taux reacutecents ne semble donc pas adeacutequat pour geacuterer lameacutenagement cocirctier bien que cela

entraicircne moins derreurs quavec les taux historiques Le problegraveme peut provenir du fait que

la peacuteriode reacutecente de mesure nest pas toujours repreacutesentative des futures conditions

climatiques car 10 ans est une peacuteriode trop courte

140

Une acceacuteleacuteration de leacuterosion au cours des derniegraveres deacutecennies a eacuteteacute constateacutee Il

nest degraves lors plus possible de se fier seulement aux taux historiques pour identifier les zones

soumises agrave leacuterosion Cela entraicircnerait en effet une sous-eacutevaluation de ces zones Les

changements qui vont avoir lieu sur les cocirctes du monde durant le prochain siegravecle ne peuvent

pas ecirctre preacutedits simplement en extrapolant les gains les pertes et les modifications qui ont eu

lieu durant Je 20egraveme siegravecle (Bird 2008)

526 Synthegravese des diffeacuterents zonages vs le sceacutenario probable

En sattardant agrave eacutevaluer si les options de zonage possibles pour le secteur deacutetude

protegravegent plus ou moins de territoire que celui que leacuterosion probable va affecter il est

possible didentifier des options trop seacutevegraveres et dautres pas assez (tableau 59) Cette

comparaison montre que les zonages actuellement en place ne sont pas suffisants mais aussi

quune bande uniforme de 30 megravetres (comme au Nouveau-Brunswick) aurait pour

conseacutequence de soustraire agrave un deacuteveloppement eacuteconomique des terrains non risqueacutes

Tableau 59 Comparaison globale des zonages vis-agrave-vis du sceacutenario probable

Zone pas assez Zone trop Type de zonage

en de la superficie du SP LQE 27 8 Proposition de la MRC 6 65 Nouveau-Brunswick 2 87 Critegraveres de la Cocircte-Nord 02 141

1 Taux historique

- 30 ans shy

86 00 - 50 ans 77 00

Il est important de faire la distinction entre la connaissance des terrains qui seront

probablement eacuterodeacutes en 2050 et un zonage utilisable pour lameacutenagement de la communauteacute

En effet le premier fait reacutefeacuterence agrave un terrain agrave risque deacuterosion qui aura probablement eacuteteacute

eacuterodeacute et aura disparu agrave la mer dici 50 ans Le deuxiegraveme doit lui permettre un

deacuteveloppement seacutecuritaire et durable dans la municipaliteacute Il doit donc ecirctre leacutegegraverement plus

141

large que les terrains probablement eacuterodeacutes afin que les constructions ne se retrouvent pas

directement sur la ligne de rivage (figure 58) Il serait en effet dommageable que les

bacirctiments se retrouvent trop proches de la ligne de rivage et soient soumis agrave des risques relieacutes

aux vagues agrave la projection de deacutebris aux embruns etc

Bacirctiments seacutecuritaires aujourdhui mais Dlaquo surraquo la ligne de rivage de 2050 --

bullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbull D Bacirctiments conservant une leacutegegravere

distance vs la ligne de rivage de 2050 proteacutegeacutes des vagues de tempecirctes etc

--- Ligne de rivage actuelle bull bull bull bull bull bullbull Zonage proposeacute

-------- Ligne de rivage en 2050

Figure 58 Inteacuterecirct de zoner plus que le taux deacuterosion preacutevu pour 2050

Cest pour cela qui apparaicirct primordial deffectuer eacutegalement des comparaisons avec un

zonage laquo complet raquo adapteacute agrave lameacutenagement du territoire (ci-apregraves) cest-agrave-dire comparer un

zonage avec un autre zonage et non simplement avec des preacutevisions de risque

142

53 Comparaison des diffeacuterents zonages avec un zonage adapteacute agrave lameacutenagement du

territoire dans un contexte de changements climatiques

Ce zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire dans un contexte de changements

climatiques a eacuteteacute eacutetabli comme eacutetant le sceacutenario le plus probable deacuterosion auquel a eacuteteacute ajouteacute

une bande de 15 megravetres de largeur Lajout de cette bande de terrain suppleacutementaire

permettra de deacuteterminer Je zonage qui apregraves la perte du terrain eacuterodeacute par 50 ans de processus

cocirctiers (soit le SP) assure que les infrastructures ne se retrouvent pas trop pregraves du rivage et

quelles soient toujours seacutecuritaires (figure 58) Le SP a eacuteteacute choisi pour estimer leacuterosion agrave

lhorizon du zonage (50 ans) car il sagit de la meilleure estimation disponible des risques

deacuterosion dans un contexte de changements climatiques La bande de 15 megravetres qui y est

ajouteacutee correspond agrave une largeur consideacutereacutee comme neacutecessaire pour la protection contre les

autres aleacuteas cocirctiers que sont les vagues de tempecircte les vents les embruns la houle ou les

deacutebris organiques projeteacutes sur le rivage Une bande similaire a eacuteteacute prescrite par les

speacutecialistes de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges sur la Cocircte-Nord pour les cocirctes ne

subissant pas deacuterosion (soit les falaises de roches igneacutees) En effet mecircme si ces cocirctes ne

sont pas consideacutereacutees comme seacuterodant avec un taux perceptible une bande de 15 megravetres a

tout de mecircme eacuteteacute appliqueacutee pour les nouvelles constructions (Dubois et al 2005)

Le zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire (soit le SP augmenteacute de 15 megravetres)

occupe 568 ha de plus que seulement les zones probables deacuterosion du SP Dans ces secteurs

se retrouvent dores et deacutejagrave 69 bacirctiments repreacutesentant 63 uniteacutes deacutevaluation fonciegravere

53 J Comparaisons des impacts des diffeacuterents zonages vis-agrave-vis du SP+ J5

Lobjectif de cette section est de calculer les superficies qUI sont soustraites agrave un futur

deacuteveloppement mais devraient ecirctre constructibles car elles ne sont pas agrave risque dapregraves le

zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire dans un contexte de changements climatiques

proposeacute par cette eacutetude Les tableaux 510 et 51 1 exposent (1) les superficies proteacutegeacutees par

les diffeacuterents zonages possibles alors que selon le zonage adapteacute elles ne sont pas agrave risque (2)

143

les superficies non zoneacutees mais qui sont agrave risque deacuterosion et dimpacts corollaires ainsi

que (3) le nombre de bacirctiments et le nombre de rocircles deacutevaluation municipale zoneacutes agrave tort ou

non zoneacutes mais agrave risque

Tableau 510 Zones soustraites agrave un deacuteveloppement potentiel vis-agrave-vis du SP +15 m

Non preacutevu agrave risque mais zoneacute Soustrait agrave un deacuteveloppementagrandissement potentiel

Superficie Bacirctiments 2001 MAMR ha nombre nombre

LQE 0 0 0

Proposition de la MRC 31 0 2

Critegraveres de la Cocircte Nord 381 51 46

Nouveau-Brunswick 76 2 5

Historique (30 ans) 0 0 0

Historique (50 ans) 0 0 0 1

Tableau 511 Zones preacutevues agrave risque par le SP +15 m mais non zoneacutees

Preacutevu agrave risque mais non zoneacute Potentielle augmentation du risque

Superficie Bacirctiments 2001 MAMR ha nombre nombre

LQE 678 96 85

Proposition de la MRC 227 32 33

Critegraveres de la Cocircte Nord 65 9 9

Nouveau-Brunswick 111 19 18

Historique (30 ans) 1099 135 120

Historique (50 ans) 1041 132 117

Si lon compare la LQE avec la possibiliteacute de zonage quest le SP + 15 m le deacutefaut

de la loi apparaicirct encore plus flagrant avec pregraves de 68 hectares qui devraient ecirctre proteacutegeacutes et

interdits agrave la construction mais qui ne le sont pas (tableau 511) Ces terrains comprennent

deacutejagrave 96 bacirctiments soit 85 uniteacutes deacutevaluation Laisser de nouvelles constructions sy eacutetablir

reviendrait agrave creacuteer un risque suppleacutementaire

144

Si lon compare la proposition de zonage de la MRC avec le zonage SP + 15 m il est

possible de constater que sa supetficie est seulement de 31 ha supeacuterieure (tableau 5) 0) Cela

est tregraves faible et correspond agrave une bande dune largeur moyenne de 075 m qui longerait le

rivage sur toute sa longueur Par contre les surfaces non zoneacutees mais agrave risque sont de

227 ha

Lorsque lon compare le zonage du Nouveau-Brunswick avec le zonage laquocompletraquo

proposeacute ici il ny a que peu de surface qui est soustraite au deacuteveloppement et eacutegalement

relativement peu de surface laisseacutee constructible alors quelle ne devrait pas lecirctre (tableau

510 et 511) La bande de 30 megravetres semble donc relativement adapteacutee aux processus

deacuterosion du secteur de Perceacute bien quelle nait pas eacuteteacute speacutecialement conccedilue pour cette

reacutegion Il est degraves lors plutocirct possible de parler de coiumlncidence heureuse entre la bande du

zonage du Nouveau-Brunswick et celle du zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire pour

ce secteur Le fait que Il ha soient agrave risque mais non zoneacutes alors quen parallegravele 76 ha le

sont mais ne le devraient pas reflegravete tout de mecircme une mau vaise adeacutequation avec leacutevolution

future de la cocircte Ceci est principalement ducirc agrave Juniformiteacute de la bande de protection qui ne

peut pas tenir compte des variations locales dans lintensiteacute de leacuterosion Les secteurs

dimpreacutecisions laissent ainsi de la place agrave laugmentation du nombre de constructions dans

les zones agrave risque

Le zonage proposeacute par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la

Cocircte-Nord semble trop strict car il preacuteserve plus de 38 ha comme eacutetant agrave risque alors quils

ne le seront probablement pas dici 2050 (tableau 510) En hypotheacutequant de grandes

superficies dautant plus parmi les terrains littoraux les plus priseacutes la municipaliteacute limite ses

possibiliteacutes de deacuteveloppement Il y a donc une probabiliteacute que le regraveglement ne soit pas

respecteacute etou de soulever la grogne populaire car il semblera (avec raison) trop strict Cela

peut agrave terme discreacutediter les opeacuterations de sensibilisation aux processus littoraux

Les zonages deacutecoulant de lextrapolation des taux historiques eacutetant deacutejagrave trop faibles

lorsquon les comparait avec leacutevolution probable le sont encore plus lorsquon les compare

au zonage proposeacute ici (tableaux 510 et 511) Le nombre tregraves important de constructions qui

145

existent deacutejagrave dans les zones agrave risque mais qui ne sont pas zoneacutees selon cette meacutethode laisse agrave

penser quen appliquant celle-ci pour le futur la municipaliteacute va devoir faire face agrave une

importante probleacutematique dici 50 ans alors mecircme quelle pensera y ecirctre preacutepareacutee

532 Synthegravese

Dans le tableau 512 les lacunes et les excegraves dans les zonages vis-agrave-vis du SP + 15 m

sont preacutesenteacutes en proportion de la supelficie de ce zonage adapteacute agrave lameacutenagement dans un

contexte de changements climatiques Par rapport aux comparaisons preacuteceacutedemment

effectueacutees avec le SP la proposition de zonage de la MRC est passeacutee dun zonage excessif de

65 agrave un zonage insuffisant de 19 Celui du Nouveau-Brunswick est quant agrave lui situeacute

dans un entre-deux avec moins de 10 agrave la fois dexcegraves et de lacune (tableau 512) Ceci

signifie que mecircme si globalement les surfaces semblent similaires (seulement 22 ha de

diffeacuterence voir tableau 5 J) une analyse segment par segment montre que Je zonage peut

alterner entre lexcegraves dans des secteurs de cocircte peu active ou stable et linsuffisance dans

des secteurs de cocircte tregraves active Pour les autres zonages les lacunes constateacutees dans la section

52 sont exacerbeacutees dans cette section agrave cause de lajout dune bande de 15 m au sceacutenario

du SP

Tableau 512 Comparaisons geacuteneacuterales des zonages vis-agrave-vis du SP+ 15

Zone pas assez Zone trop Type de zonage

en de la superficie du SP+15 m LQE 57 0 Proposition de la MRC 19 3 Nouveau-Brunswick

1shy9 6

Critegraveres de la Cocircte-Nord 5 32 ~

Taux historique 0 0 I~-

- 30 ans 93 0 - 50 ans 88 0

Aucune des diffeacuterentes options dameacutenagement et de gestion des risques cocirctiers

existantes ne semble pouvoir donner entiegravere satisfaction quant aux modifications que va

connaicirctre la cocircte dans les 50 prochaines anneacutees Les meacutethodes traditionnelles de travail ne

146

semblent pas adapteacutees aux conditions actuelles des cocirctes comme en teacutemoignent les

probleacutematiques actuelles Ainsi les modifications futures de lenvironnement risquent

daccentuer cette meacutesadaptation

54 Discussion sur les diffeacuterentes options de zonage possibles

Si lutilisation dun zonage baseacute sur un sceacutenario probable deacuterosion tel que celui

deacutefini par Bernatchez et al (2008 a) serait le meilleur moyen dobtenir un zonage preacutecis les

donneacutees neacutecessaires agrave leacutetablissement du SP nexistent malheureusement que pour certains

territoires tregraves restreints (ducirc au temps et aux ressources neacutecessaires agrave son eacutelaboration) Cest

pourquoi il est important de savoir si dautres meacutethodes permettraient dobtenir un zonage

efficace pour de plus grands territoires agrave moindre coucirct (en temps et en argent) Les

comparaisons effectueacutees dans ce chapitre entre les diffeacuterentes possibiliteacutes de zonage des

risques cocirctiers sont primordiales afin de permettre aux municipaliteacutes de faire un choix eacuteclaireacute

lorsquil sagit de la gestion de leur territoire Depuis la loi de 2001 sur la seacutecuriteacute civile et

lobligation de mise en place de scheacutemas de seacutecuriteacute civile dans toutes les MRC du Queacutebec

les gestionnaires ont dautant plus besoin de meacutethodes pour les aider agrave identifier les terrains

qui sont susceptibles decirctre affecteacutes par leacuterosion En effet les MRC ne disposent

geacuteneacuteralement pas dun expert dans le domaine ce qui rend lutilisation de regravegles simples

comme celles des zonages analyseacutes neacutecessaire Une faciliteacute dapplication et une meacutethode de

cartographie simple sont rechercheacutees par les ameacutenagistes (Caron comm pers) La litteacuterature

privileacutegie certes laction agrave linaction (Peng et al 2006) mais aucune eacutetude nexiste pour

aider agrave effectuer un choix II est donc important de savoir si les meacutethodes proposeacutees peuvent

se reacuteveacuteler efficaces

147

Certaines propositions de zonage sont couramment reprises dans la litteacuterature traitant

du zonage des risques cocirctiers Pourtant aucune nest tout agrave fait adapteacutee pour la zone cocirctiegravere

eacutetudieacutee Ainsi les principales lacunes qui ont eacuteteacute repeacutereacutees dans les zonages existants et qui

reacuteduisent leur efficaciteacute font ressortir autant de paramegravetres importants qui devraient ecirctre pris

en compte dans leacutelaboration dun futur zonage Ils peuvent ecirctre regroupeacutes en trois cateacutegories

agrave savoir

~ les paramegravetres naturels des cocirctes

~ les paramegravetres climatiques de lenvironnement

~ les paramegravetres humains de loccupation des terres

54 J Inteacutegration des paramegravetres naturels

Lors de la creacuteation des zonages loptique dans laquelle ils ont eacuteteacute mis en place est

geacuteneacuteralement agrave lorigine de leurs points forts mais aussi de leurs faiblesses Par exemple la

LQE qui a dabord un objectif environnemental propose une bande de trop faible largeur

concernant les risques (15 m seulement) car elle na pas eacuteteacute conccedilue et reacutefleacutechie en fonction de

la dynamique des aleacuteas cocirctiers Ainsi eJie nintegravegre pas les paramegravetres physiques significatifs

des cocirctes mecircme si eJie est utiliseacutee partout au Queacutebec pour geacuterer les risques en deacutecoulant Par

ailleurs le zonage du Nouveau-Brunswick avec sa bande fixe mecircme sil correspond

globalement au zonage adapteacute proposeacute par cette eacutetude laisse tantocirct des secteurs surproteacutegeacutes

tantocirct des secteurs non proteacutegeacutes Ceci deacutecoule du fait que les paramegravetres naturels des cocirctes ne

sont pas inteacutegreacutes au zonage qui est appliqueacute uniformeacutement quel que soit lenvironnement

Limportance des connaissances physiques de la cocircte et de son eacutevolution pour

lameacutenagement est donc essentielle (Pethick 2001) Ce qui est principalement utile est le

taux de migration ainsi que la future position de la ligne de rivage (Pethick 2001 Winckel et

al 2008)

laquo Erosion rates are not only used by scientists to study sediment budgets or the lole of natural processes in shoreline alteration they are also used to determine safe construction setbacks settle property ownership disputes study the effectiveness of shoreline protection structures and to make land use decisions raquo (Moore 2000)

148

Le taux deacuterosion mesureacute est le moyen le plus adapteacute pour refleacuteter la variabiliteacute des

paramegravetres naturels des cocirctes tel que cela se fait dans le zonage utilisant les taux historiques

Cependant comme de grandes portions de littoral ne disposent pas de cette donneacutee il a eacuteteacute

examineacute la possibiliteacute dutiliser un estimateur (proxy) En effet la segmentation cocirctiegravere

effectueacutee par le LDGIZC de lUQAR couvre quant agrave elle la totaliteacute des cocirctes du Queacutebec

meacuteridional Leacutevaluation preacuteliminaire effectueacutee portait sur les types de cocirctes leur lithologie

leacutetat de la cocircte le degreacute dalteacuteration des roches et la hauteur de la falaise (LDGICZ 2006)

Si lon se fie agrave la hauteur du trait de cocircte il nest pas possible de distinguer deux groupes en

fonction des taux deacutevolution preacutedits (figure 54) Apregraves une eacutetude des taux deacuterosion tant

reacutecents quhistoriques les diffeacuterences entre les paramegravetres physiques des cocirctes mecircme sils

existent ne semblent pas suffisants pour permettre une preacutevision des taux de recul futurs dun

segment de cocircte Pour la section de cocircte de Perceacute il nest pas possible de preacutedire quel sera le

taux deacutevolution dune portion de cocircte tant actuel que futur agrave partir de caracteacuteristiques

qualitatives de la cocircte que sont le type de cocircte leacutetat la lithologie la hauteur etc Cela peut

ecirctre ducirc au fait que les types de cocirctes en preacutesence sur le territoire deacutetude ne sont pas

suffisamment varieacutes et ne repreacutesentent que des conditions limiteacutees et relativement uniformes

agrave cause de leur proximiteacute (57 km de cocirctes seulement) Une eacutetude plus pousseacutee de ces

paramegravetres et une analyse sur un plus grand territoire avec une plus grande varieacuteteacute

denvironnements pourraient ecirctre meneacutees pour confirmer ou infirmer ces reacutesultats Pour le

moment cela tend agrave conforter le fait quil est primordial de connaicirctre les taux de recul et la

dynamique actuelle pour geacuterer la cocircte Ceci sexplique par les multiples interactions qui ont

lieu entre les paramegravetres cocirctiers le climat et lhydrodynamique qui rendent la modeacutelisation

difficile (Whitehouse et Sutherland 2001) Agrave une eacutechelle locale comme celle utiJiseacutee en

gestion de lameacutenagement il est donc encore primordial de se baser sur les taux de recul

mesureacutes pour avoir le meilleur portrait de laleacutea deacuterosion afin deacutetablir les zonages de

risques coheacuterents Lutilisation de certains paramegravetres physiques comme estimateurs (proxy)

pour les taux deacuterosion nest donc pas possible agrave cette eacutechelle Un suivi sur le terrain et des

analyses geacuteomorphologiques restent donc neacutecessaires car une preacutediction statistique agrave laide

des paramegravetres naturels nest pas possible agrave lheure actuelle agrave cette eacutechelle

149

Les experts saccordent ainsi pour inteacutegrer lutilisation des taux deacuterosion agrave

lameacutenagement (Moore 2000 Pethick 200] Winckel et al 2008) mais pas sur la maniegravere

de les obtenir de les appliquer ni sur la leacutegalisation qui doit en deacutecouler De plus il est

important de noter que le rythme du recul est beaucoup plus important que seul le taux

historique geacuteneacuteralement utiliseacute (Bernatchez et al 2008 a Pierre 2006) Enfin il est

important dutiliser les preacutevisions des taux deacuterosion futurs et non pas uniquement des taux

historiques afin dobtenir un zonage efficace pour les 50 prochaines anneacutees tel que nous

lavons vu dans les paragraphes 525 et 53 J traitant des zonages baseacutes sur les taux

historiques et leurs lacunes Cette inteacutegration des taux futurs nest pas toujours mentionneacutee

par ceux qui mettent en avant cette solution comme eacutetant adapteacutee agrave la dynamique cocirctiegravere et

aux paramegravetres physiques variables de la cocircte (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et

Dalrymple 2004) Le littoral eacutetant complexe leacutelaboration de ces taux preacutevisionnels deacuterosion

neacutecessitera une compreacutehension geacuteneacuterale de la dynamique cocirctiegravere (Jolicœur et UumlCarrol

2007) et linteacutegration des paramegravetres climatiques agrave venir

542 Inteacutegration des paramegravetres climatiques variations du climat et changements

climatiques

Dapregraves les comparaisons que nous avons effectueacutees un zonage qui tient compte des

paramegravetres naturels mais non des changements climatiques nest pas efficace Par exemple

les zonages deacutecoulant des taux historiques ont certes lavantage deacutetablir une bande de

protection de largeur variable selon le segment de cocircte auquel ils sont appliqueacutes et reflegravetent

ainsi la dynamique cocirctiegravere Mais ils ne sont pas une option qui semble viable pour le secteur

eacutetudieacute car la sous-estimation des surfaces agrave risque est flagrante (agrave 77 insuffisante) Ainsi

mecircme si lutilisation des taux historiques deacuterosion dans leacutelaboration des zonages est

proposeacutee par plusieurs auteurs (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et Dalrymple 2004) il

manque agrave cette meacutethode linteacutegration de limpact de la variabiliteacute des paramegravetres climatiques

Cela provient de labsence de consideacuteration de la cocircte comme un systegraveme variable dans le

temps Les changements cl imatiques vont comme on la vu modifier les processus cocirctiers et

donc les aleacuteas Les taux deacuterosion vont de maniegravere corollaire ecirctre eacutegalement modifieacutes Les

150

aleacuteas passeacutes neacutetant plus le reflet de lavenir la seule application de ces meacutethodes historiques

nest donc pas agrave preacuteconiser sur les cocirctes car elles sous-eacutevaluent dramatiquement les surfaces

agrave risque En effet elles ne tiennent pas compte du rythme deacutevolution cocirctiegravere qui est tregraves

important dans le zonage des risques deacuterosion notamment pour pouvoir quantifier les

extrecircmes deacuterosion (Pierre 2006) De plus bien quune cocircte puisse preacutesenter un bilan

deacutevolution historique positif (progradation) elle peut aussi connaicirctre de courtes peacuteriodes ougrave

le recul peut atteindre plusieurs dizaines de megravetres en quelques anneacutees de sorte que les

infrastructures construites trop pregraves de la ligne de rivage peuvent se retrouver agrave risque

(Bernatchez et al 2008 a) Il pourrait donc ecirctre envisageacute dappliquer un coefficient

multiplicateur aux taux deacuterosion passeacutes pour contrecarrer cette lacune Ce coefficient

climatique permettrait de rendre les taux historiques repreacutesentatifs des taux futurs Cet indice

pourrait ecirctre eacutetabli pour chaque reacutegion du Queacutebec pour tenir compte des paramegravetres

cl imatiques reacutegionaux Par exemple comme le taux deacuterosion pour la peacuteriode 1992-2001 est

en moyenne 27 fois infeacuterieur au SP dans Je secteur de Perceacute il pourrait ecirctre deacutecideacute que le

coefficient pour la reacutegion gaspeacutesienne serait 27

Le zonage eacutelaboreacute pour la Cocircte-Nord avait comme objectif de prendre en compte

laugmentation des risques dans un contexte de changements climatiques Cela la conduit agrave

sureacutevaluer les risques principalement agrave cause dun manque de donneacutees preacutecises concemant

limpact de ces changements agrave leacutepoque de sa reacutealisation Ce sceacutenario pessimiste conduirait

donc agrave hypotheacutequer le deacuteveloppement de certains secteurs La preacutecision des projections

climatiques et de leurs impacts est donc primordiale

Avec les zonages utiliseacutes ou proposeacutes actuellement nous sommes deacutejagrave mal adapteacutes et

mis au deacutefi dans notre gestion des zones cocirctiegraveres avec le climat actuel ce qui fait que nous ne

sommes pas precircts agrave des changements plus rapides et allons avoir encore plus de problegravemes agrave

reacutesoudre agrave lavenir (Forbes 2008) Dans la litteacuterature actuelle ce sont principalement des

eacuteleacutements composites qui deacuteterminent la sensibiliteacute ou non dune cocircte aux changements

climatiques mecircme si cela passe principalement par linclusion de la seule hausse du niveau

marin relatif tel que dans les eacutetudes de Shaw et al (1998) ou de Gornitz et al (1997) Cellesshy

ci nont toutefois pas eacuteteacute effectueacutees agrave une eacutechelle adapteacutee pour reacutealiser un zonage Les

151

indices de sensibiliteacute existants (Shaw et al 1998 Gornitz et al 1997) ainsi que les cartes

preacutedisant leacutevolution des aleacuteas et leurs impacts potentiels (Fairbank et Jakeways 2006)

permettent tout de mecircme aux ameacutenagistes de connaicirctre limportance que vont avoir les

changements climatiques sur leur cocircte et ainsi de se preacuteparer agrave leurs impacts Elles permettent

aussi de cibler les secteurs dans lesquels les probleacutematiques seront les plus criantes agrave lavenir

ainsi que les grands enjeux qui en deacutecouleront Mais la deacutetermination de la sensibiliteacute du

secteur et de ses aleacuteas aux changements ne permet pas au x ameacutenagistes linteacutegration des

reacutesultats dans un zonage et ainsi de controcircler les ameacutenagements dune municipaliteacute avec une

grande preacutecision spatiale

Le processus le plus efficace serait donc plutocirct didentifier les facteurs cleacutes qUI

conditionnent les processus cocirctiers et qui pourraient ecirctre modifieacutes par les changemen ts

climatiques afin de pouvoir inteacutegrer les reacutesultats des modeacutelisations du climat futur

Malheureusement les facteurs climatiques cleacutes qui conditionnent les processus cocirctiers ne

sont pas encore tous bien connus et deacuteterminer quel sera leur poids dans leacuterosion future est

donc un exercice complexe (Bernatchez et al 2008 a) Une analyse au cas par cas pour

deacuteterminer les futures positions de la ligne de rivage semble agrave lheure actuelle la plus

adeacutequate pour ce type danalyse car mecircme si cela augmente le temps de reacutealisation et le coucirct

cela augmente eacutegalement lefficaciteacute de la preacutediction Une collaboration entre les

scientifiques et les gestionnaires est donc primordiale pour inteacutegrer tous ces paramegravetres agrave la

future gestion des cocirctes

543 Inteacutegration des paramegravetres humains occupation du territoire

Aucun des zonages eacutetudieacutes ne prend en compte les paramegravetres humains ce qui est

une lacune importante conduisant notamment agrave interdire les constructions agrave des endroits non

risqueacutes et limitant le deacuteveloppement de la municipaliteacute sur ses meilleurs terrains Lobjectif

dun zonage des risques devrait ecirctre de minimiser les risques tant actuels que futurs mais

aussi les impacts socio-eacuteconomiques neacutegatifs ce que ne parviennent pas agrave faire les zonages

eacutetudieacutes Par exemple le muret qui supporte la promenade municipale dans lanse du sud du

152

village de Perceacute est essentiel agrave la municipaliteacute pour son deacuteveloppement touristique ducirc agrave la tregraves

grande densiteacute de bacirctiments agrave haute valeur ajouteacutee preacutesents en arriegravere de celui-ci Son

entretien sur le long terme est donc assureacute Sur les 607 megravetres de longueur quil occupe la

position du trait de cocircte est donc fixeacutee Le zonage ne devrait ainsi tenir compte que des aleacuteas

ponctuels tels les vagues les embruns et les deacutebris que peuvent engendrer les tempecirctes et

non du recul potentiel de la ligne de rivage et du trait de cocircte Par exemple dans le zonage

deacutecoulant des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la Cocircte-Nord ce

secteur eacutetait zoneacute sur 37 ha et dans celui du Nouveau-Brunswick sur 18 ha Pourtant si lon

considegravere une bande de seacutecuriteacute de 15 megravetres la surface devant ecirctre zoneacutee nest que de

10 ha Limiter agrave tort le deacuteveloppement de ces terrains du centre ville qui abritent de

nombreux services commerciaux et touristiques serait dommageable pour leacuteconomie

villageoise

Lors de leacutelaboration dun zonage cocirctier il est donc important de tenir compte du

type doccupation du territoire Le zonage des risques tel queacutevoqueacute dans cette recherche ne

fait queacutetablir des limites probables des risques cocirctiers Le fait didentifier ce quil est

acceptable ou non de faire dans cette zone na pas eacuteteacute eacutevoqueacute et relegraveve plutocirct de deacutecisions

politiques ou collectives Toutefois il faut savoir que certains ameacutenagements humains

peuvent modifier la deacutelimitation mecircme de cette zone agrave risque en ayant une influence

importante sur les processus tant en les acceacuteleacuterant quen les ralentissant voir en les arrecirctant

Ainsi eacutetant donneacute que les effets dun choix politique peuvent modifier les paramegravetres

naturels deacutevolution de la cocircte ces deacutecisions devraient ecirctre inteacutegreacutees au processus deacutecisionnel

lorsque lon eacutetablit des projections environnementales pour le futur Les diffeacuterents eacuteleacutements

qui devraient ecirctre pris en compte comprennent notamment la preacutesence dun muret municipal

ou de deacutefenses cocirctiegraveres

A) La preacutesence dun muret ou autre infrastructure dont lautoriteacute compeacutetente (municipale ou

supeacuterieure) a deacutecideacute dassumer lentretien pour tout lhorizon de gestion Si le trait de cocircte est

fixeacute leacuterosion peut ecirctre consideacutereacutee comme nulle en arriegravere de celui-ci Il faut par conseacutequent

en tenir compte (Meur-Ferec et al 2008)

B) La preacutesence de deacutefenses cocirctiegraveres telles que des enrochements ou des eacutepis qui peuvent

aggraver leacuterosion en aval de la deacuterive littorale La reacutepartition et la nature des deacutefenses

153

doivent ecirctre connues dans la mesure ougrave elles ont une incidence sur la morphologie du littoral

et sur laction des facteurs de forccedilage (Fairbank et Jakeways 2006) La perrrusslon

dintervention ponctuelle va avoir des conseacutequences sur lensemble de Juniteacute

hydroseacutedimentaire Ne pas les inclure rendrait les zonages moins efficaces

Les multiples types doccupation humaine possible doivent eacutegalement ecirctre consideacutereacutes

eacutetant donneacute la diffeacuterence dans la neacutecessiteacute de la proximiteacute au rivage ainsi que dans leur

possibiliteacute de deacutemeacutenagement Ainsi les emplacements dun camping ou les infrastructures

touristiques leacutegegraveres (petits belveacutedegraveres tables de pique-nique ) peuvent ecirctre deacuteplaceacutes en

suivant leacuterosion il est donc possible de croire que suivant un choix socieacutetal on les laisse

sinstaller dans les zones agrave risque deacuterosion pour une dureacutee deacutetermineacutee (Paskoff 2004 b)

Lacceptabiliteacute sociale est en effet importante agrave consideacuterer mecircme si elle na pas eacuteteacute abordeacutee

ici car une fois deacutetermineacute avec preacutecision les zones agrave risque cest agrave la socieacuteteacute de choisir ce

quiJ est acceptable dy construire ou non

Des deacutecisions et des choix peuvent mettre de Javant le cocircteacute impeacuteratif de fixer le trait

de cocircte agrave certains endroits comme dans le cas dune voie ferreacutee dune route strateacutegique dun

cœur de village Si une deacutecision est prise les infrastructures qui se situent en arriegravere du trait

de cocircte fixeacute ne sont plus agrave risque deacuterosion pour lhorizon de gestion consideacutereacute Linteacutegration

des diffeacuterents laquotypes et pratiques de gestion des deacutefenses cocirctiegraveresraquo au sein dune

meacutethodologie de cartographie des risques du littoral lieacutes aux changements climatiques est

eacutegalement mise de lavant par le programme laquo Response raquo en Europe (Fairbank et Jakeways

2006) Cependant il est difficile deacutetablir des critegraveres automatiques applicables agrave grande

eacutechelle Une eacutetude au cas par cas de la situation semble donc la plus adeacutequate pour prendre

en compte les paramegravetres humains et leur eacutevolution

154

Lutilisation de zonages suppose que les instances gouvernementales veuillent limiter

les risques pour les populations principe que certains auteurs tels que Winckel et al (2008)

reacutefutent Pour eux les proprieacutetaires devraient ecirctre avertis des faits concernant le pheacutenomegravene

sur leur terrain et devraient ensuite ecirctre ameneacutes agrave faire leur propre choix selon le beacuteneacutefice

quils pourraient en tirer et la valeur de linvestissement quils sont precircts agrave voir deacutetruit par les

aleacuteas Ils affirment que les zonages laissent trop de zones inexploiteacutees ce qui repreacutesente une

perte pour leur proprieacutetaire Ainsi lEacutetat devrait se deacutegager de toute responsabiliteacute et

permettre de contourner le zonage et de se bacirctir au plus pregraves du trait de cocircte (Winckel et al

2008) Si cette solution laisse place au beacuteneacutefice individuel sur une courte peacuteriode il a deacutejagrave eacuteteacute

constateacute que lengagement des proprieacutetaires agrave subir les aleacuteas sans intervenir est souvent

oublieacute au fil du temps ou des transactions immobiliegraveres (Division de lameacutenagement cocirctier de

la Caroline du Nord 2009) Cette optique eacuteconomique ne tient ainsi pas compte des

interventions ponctuelles non concerteacutees que cela peut engendrer Non inteacutegreacutee agrave la

dynamique au sein dune uniteacute hydroseacutedimentaire la mise en place dune solution par un

reacutesident pourrait alors avoir des preacutejudices sur les terrains des proprieacutetaires adjacents Cela

pourrait eacutegalement remettre en cause leacutequiteacute sociale dougrave limportance de linteacutegrer dans le

processus deacutecisionnel (Dean et Dalrymple 2004 Cooper et McKenna 2008)

Rendre le zonage des risques efficace soulegraveve Je besoin dinteacutegrer un nombre

important de paramegravetres agrave limage de la complexiteacute de composantes de lenvironnement

cocirctier Les multiples facettes de la geacuteoscience cocirctiegravere pourraient ainsi augmenter la reacutesilience

des communauteacutes face aux risques cocirctiers et agrave leurs modifications dans le contexte de

changements climatiques (Forbes 2008) et permettre dinteacutegrer les paramegravetres importants

dans les zonages pour en reacuteduire les lacunes

CONCLUSION

Dans les zones cocirctiegraveres de lEst du Queacutebec la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers

est importante et il est preacutevu quelle augmente au cours de ce siegravecle Ceci est ducirc tant agrave

laugmentation des aleacuteas cocirctiers dans un contexte de variation environnementale et de

changements climatiques quagrave la densification des constructions littorales Assurer une

gestion efficace de ces territoires est donc un enjeu majeur pour ces reacutegions

Connaicirctre leacutevolution historique de loccupation des terres permet davoir une

vision geacuteneacuterale des tendances dameacutenagement et deacutevolution du secteur Cela permet

eacutegalement de connaicirctre comment les mesures de gestion et de zonage deacutejagrave implanteacutees ont

influeacute ou non sur les comportements dameacutenagement Pour la zone cocirctiegravere de la

municipaliteacute de Perceacute il a eacuteteacute possible de constater une hausse depuis les anneacutees 80 du

nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion et ce malgreacute la mise en place de lois et de regraveglements

de gestion de lameacutenagement (LAU en 1979 LQE en 1987 et scheacutema dameacutenagement en

1989) Ces lois nont pour plusieurs raisons pas reacuteussi agrave limiter les risques pour les

populations Mecircme dans les cas ougrave des solutions dadaptation ont eacuteteacute mises en place comme

lors du deacuteplacement de tronccedilons de routes menaceacutes par leacuterosion il est possible de constater

une certaine laquomeacutesadaptationraquo vis-agrave-vis des geacuteorisques cocirctiers En effet les segments

deacuteplaceacutes sont de nouveau moins de 40 ans plus tard agrave risque deacuterosion Ces

laquo meacutesadaptations raquo et ces insuffisance de la loi peuvent avoir plusieurs causes une lacune

dinformation et de connaissances des processus deacutevolution des cocirctes une trop grande

confiance accordeacutee aux ouvrages de protection contre leacuterosion ou une prise de risque

consciente pour beacuteneacuteficier de lattrait panoramique et touristique que peut repreacutesenter la cocircte

Le fait que les regraveglements ne soient pas appliqueacutes correctement a ainsi entrai neacute la hausse des

constructions en zone agrave risque ce qui soulegraveve le problegraveme de la bonne gouvernance des

geacuteorisques de la pan des municipaliteacutes

156

La Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (LQE) actuellement utiliseacutee pour geacuterer

lameacutenagement en zone littorale nest pas la seule possibiliteacute qui pourrait soffrir aux

autoriteacutes locales Dautres options theacuteoriques ou pratiques existent dans des secteurs proches

Apregraves avoir compareacute ces options de zonages (tableau 13) avec leacutevolution probable du

littoral dans un contexte de changements climatiques de nombreux points faibles et lacunes

ont eacuteteacute constateacutes Certaines options sont trop strictes et limitent les possibiliteacutes de

deacuteveloppements futurs pour la municipaliteacute tels que le zonage tireacute de lentente speacutecifique sur

leacuterosion des berges de la Cocircte-Nord la proposition de zonage de la MRC ou la politique de

protection des rives du Nouveau-Brunswick Dautres sont trop laxistes et contribuent agrave

permettre des constructions dans des secteurs agrave risque tels la LQE ou les zonages baseacutes sur

les taux deacuterosion historiques Ces lacunes trouvent leur origine dans les meacutethodes avec

lesquelles sont calculeacutees les bandes de protection de ces zonages Il sagit principalement du

manque dinteacutegration des processus naturels deacutevolution de la cocircte au sein de la

meacutethodologie utiliseacutee par Je zonage Le manque de prise en compte de la variabiliteacute des

paramegravetres climatiques peut eacutegalement ecirctre la cause de problegravemes notamment dans le cas des

zonages baseacutes sur les taux historiques qui ne tiennent pas compte de la variabil iteacute de

lenvironnement au cours des deacutecennies Enfin le manque de prise en compte des paramegravetres

anthropiques tels que certaines protections et modifications humaines apporteacutees agrave la cocircte peut

eacutegalement poser problegraveme dans la deacutefinition dun zonage efficace

Agrave la suite de cette eacutetude sur les impacts et lefficaciteacute des zonages des risques cocirctiers

sur lorganisation du territoire et la preacutevention des geacuteorisques cocirctiers il en ressort quelques

recommandations quant agrave la gestion des zones cocirctiegraveres agrave la fois pour la zone deacutetude de

Perceacute mais aussi de maniegravere plus geacuteneacuterale Car comme il a eacuteteacute montreacute les constructions en

zones cocirctiegraveres sont en augmentation depuis les anneacutees J980 et rien ne semble indiquer que Ja

tendance se modifiera agrave lavenir Ainsi un zonage efficace des risques est plus que neacutecessaire

afin deacuteviter que de nouvelles constructions ou de nouveaux proprieacutetaires se retrouvent

confronteacutes aux risques Tout dabord les lacunes constateacutees dans le zonage de la LQE

actuellement utiliseacute pour geacuterer les risques peuvent provenir dune diffeacuterence entre les buts

originaux de la loi (voir preacuteambule et objectifs de celle-ci) et lutilisation qui en est faite par

157

les communauteacutes Vu limportance de la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers une politique

speacutecifiquement deacutedieacutee aux risques est neacutecessaire Cest dailleurs ce qui a eacuteteacute fait par le

gouvernement du Queacutebec en 2001 avec la Loi sur la seacutecuriteacute civile Au vu de la difficulteacute

pour des instances locales dy faire face un cadre de preacutevention des risques naturels a eacuteteacute

ajouteacute en 2006 sur le plan national Leur mise en place progressive devrait donc permettre de

mieux faire face agrave la probleacutematique Ensuite agrave cocircteacute de la deacutelimitation exacte des zones agrave

risque sur laquelle nous nous sommes attardeacutes dans cette recherche plusieurs questions

socieacutetales peuvent ecirctre souleveacutees Il est possible en effet de penser quil est preacutefeacuterable de

zoner plus de terrain que moins car ainsi on est certain de ne pas creacuteer de futurs problegravemes

(principe de preacutecaution) Cependant cela reviendrait agrave hypotheacutequer certains terrains et donc

le deacuteveloppement eacuteconomique des municipaliteacutes De plus la constl1lction dans les zones agrave

risque pourrait continuer selon ce que lon juge acceptable de mettre en danger versus les

retombeacutees eacuteconomiques qui peuvent en reacutesulter (Winckel el al 2008) Certains eacuteleacutements

temporaires deacuteplaccedilables ou neacutecessitant la proximiteacute de leau pourraient eacutegalement ecirctre

autoriseacutes Ces questions relegravevent plutocirct dun choix socieacutetal qui devrait ecirctre pris par la sphegravere

politique et ont donc eacuteteacute sciemment eacuteludeacutees de cette recherche De plus il a eacuteteacute noteacute que les

responsables locaux ont besoin de connaicirctre lemplacement de la future ligne de rivage plutocirct

que des theacuteories sur de nouveaux zonages (Pethick 2001 Caron 2007 Pitre 2007)

Ladeacutequation entre les besoins des ameacutenagistes et ce que les scientifiques peuvent produire

pour eux est une donneacutee essentielle afin que les connaissances creacuteeacutees par la recherche soient

utiliseacutees au mieux Il conviendrait ainsi de mieux eacutetudier les besoins du milieu local en

reacutealisant des eacutetudes collaboratives comme cela sest fait dans le cadre de leacutetude de

Bernatchez el al (2008) ou de cette eacutetude Ensuite mecircme si les zonages que nous avons

eacutetudieacutes ont pour but de proteacuteger les constructions vis-agrave-vis de leacuterosion ceux-ci peuvent

eacutegalement servir agrave la protection environnementale ou vice-versa Ce multiple effet beacuteneacutefique

des zones de protection a eacuteteacute observeacute par de nombreuses communauteacutes (Clark 1996) La

prise en compte des marges maximales pour lune ou lautre des raisons devrait donc ecirctre

mise en avant au sein dune gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (Stewart el al 2003)

Finalement il ressort eacutegalement quun travail de sensibilisation devrait accompagner le

zonage pour lexpliquer aux communauteacutes et aux deacutecideurs et ce quelle que soit loption

retenue La sensibilisation et la vulgarisation sont preacutesentement souvent oublieacutees par ceux

158

qui eacutelaborent les zonages mecircme si ce nest pas efficace dagir ainsi car il est plus coucircteux de

laquo reacuteparerraquo les problegravemes que deacuteduquer le public (Stewart et al 2003) Linformation

augmenterait Jacceptabiliteacute sociale des zonages et minimiserait ainsi la vulneacuterabiliteacute des

communauteacutes (Meur-Feree et al 2008) Limportance de fournir des informations non

techniques est ainsi essentielle en ce qui a trait agrave la gestion des cocirctes (McInnes 2006) En

effet les zonages mis en place doivent ecirctre correctement appliqueacutes si on veut quils puissent

ecirctre efficaces

Une approche plus inteacutegratrice pour geacuterer les risques cocirctiers augmenterait lefficaciteacute

tant immeacutediate quagrave long terme des zonages agrave la fois dans lenvironnement climatique actuel

quavec les changements climatiques agrave venir Ainsi une analyse globale de la situation au

travers des geacuteosciences pourra inteacutegrer les taux de recul mesureacutes ainsi que les eacuteleacutements

physiques climatiques et humains ayant un impact sur la cocircte Une telle approche est jugeacutee

neacutecessaire pour deacuteterminer le plus preacuteciseacutement possible les terrains qui sont susceptibles

decirctre eacuterodeacutes Cela permettrait eacutegalement deffectuer des reacuteajustements au cours du temps si

les tendances venaient agrave se modifier En conseacutequence les communauteacutes cocirctiegraveres seraient

moins vulneacuterables aux risques cocirctiers et pourraient mettre en valeur de maniegravere optimale leur

territoire

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ANNEXES

Annexe 1 Deacutefinitions des types de cocircte

Tvpe de cocircte Deacutefinition

Marais maritime Les marais maritimes sont des zones daccumulation de seacutediments fins coloniseacutees par de la veacuteqeacutetation herbaceacutee

Accumulation de sable etou de gravier qui sattache agrave la cocircte et Flegraveche littorale qui seacutetire geacuteneacuteralement en parallegravele agrave la cocircte dont lextreacutemiteacute est

libre Flegraveche littorale

agrave marais maritime Flegraveche littorale bordeacutee par un marais maritime

Accumulation de sable etou gravier littoral formeacutee dun replat

Terrasse de plage geacuteneacuteralement veacutegeacutetaliseacute qui est tregraves rarement submergeacute par les mareacutees Le replat est parfois bordeacute sur sa partie infeacuterieure par un talus deacuterosion (microfalaise) de moins de 15 m de hauteur

Basse falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux

de 15 agrave 5 m de hauteur

Moyenne falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux

de 5 agrave 10 m de hauteur

Haute falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux

supeacuterieur agrave 10 m de hauteur

Dapregraves Bernalchez el al 2008 a

173

Annexe 2 Deacutefinition de leacutetat de la cocircte

Exemple eacutepis enrochements murets

Eacutetat de la cocircte Deacutefinition

Cocircte naturelle qui preacutesente des deacuterosion vive etou qui est Active veacutegeacutetaliseacutee agrave moins de 25 Preacutesence de cicatrices

geacuteomorphologiques laisseacutees par les processus deacuterosion

Semi-veacutegeacutetaliseacutee Semi-active Tout type de cocircte naturelle qui preacutesente des signes partiels

deacuterosion elou qui est veacutegeacutetaliseacutee entre 25 et 75

Veacutegeacutetaliseacutee Stable Tout type de cocircte naturelle qui ne preacutesente aucun signe

deacuterosion etou qui est veacutegeacutetaliseacutee agrave plus de 75

Artificielle Cocircte naturelle modifieacutee par une structure rigide

Dapregraves Bernatche7 el al 2008 a

174

Annexe 3 Adaptation du zonage du comiteacute dexperts sur ] eacuterosion des berges de la Cocircte-Nord

Inconstructible dans a marge de s~curiteacute Recharge

Perimetre urbain

Tvoe de cocircte Aleacutea Marae de seacutecuriteacute Recommandation dintervention

Flegraveche sableuse Erosion 1

Submersion Aucune

Inconstruclible sur toute la flegraveche Etude du risque de submersion Epis et fascines InconstruClible dans la marge de seacutecuriteacute Etude du

11icrolerasse laquo15 m Erosion Submersion

TR x 30ans ~ 15 m ou marge minimale de 60m

risque de submersion Recharge en sable peacuteriodique Epis et faSCines eacutepis rocheux avec ou sans recharae de sable

Marais saleacute Erosion SubmerSion

Deacutelimite par photointerpreacutetation et marge mll1lmale de 60m

Inconstructible dans la marge de seacutecunteacute Etude du risque de submersion Aboiteau (digue enrocheacutee avec noyau Impermeacuteable en argile) Remblai pour hausser les maisons Enrochement

Dunes cocirctiegraveres Erosion

TR x 30ans + 15 YI il partir de la limite des dunes vers

Avanceacutee dunalres 1inteacuterieur des terres

Inconsctructible dans la zone de protection InterdictIOn de circuler en vn Conserallon inteacutegrale

Falaise siltiargile (hauteurgt5m)

Erosion i

Glissement de terrrain

(2x Ht ou ~Om max) + TR x 30 ans

Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Evaluation des risques de mouvement de masse Travaux de stabilisation reacuteeacutequilibrage de la pente contrepoids enrochement (perte de la plage)

Falaise siltiargile (hauteurgt5m) avec preacutesence danciennes couleacutees araileuses

Erosion 1

Glissement de terrrain

15 xGR

Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Evaluation des risques de mouvement de masse Travaux de stabilisation reacuteeacutequilibrage de la pente contrepoids enrochement IDerte de la Dlaoe 1

Falaise siltiargile hauteurlt5m

Erosion TR x 30 ans + 15 m ou marge minimale de 50 m

Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Enrochement (perte de la plage)

TR x 30 ans + 15 m ou-marge minimale en fonction

en sable periodique Epis rocheux Epis rocheux etde la hauteur du talus

Falaise sable Erosion recharge en sable peacuteriodique Reacuteeacutequilibrage de laHauteur talus=Marge pente Epis et fascines Enrochement 8et recharge5m=50m 10m~Om

en sable peacuteriodique Enrochement (perte de la plagel15m=30m gt20m=20m 1 x Ht + TR x 30ans ou Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute

Falaise till Erosion marge minimale de 20 m Enrochement (perte de la plage)

Cocircte rocheuse basse Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Etude deSubmersion 10 ou 15 m minimum

(ingeacutee) risque de submersion Cocircte rocheuse basse Submersion et (seacutedimentaire) Erosion

Falaise rocheuse (igneacutee) Aucun 10 ou 15 m minimum Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute

Falaise rocheus e Erosion TR x 30 ans + 15 m Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute

(seacutedimentaire)

Modifieacute de Duhois el al 2005

TR = moyenne des taux de recul supeacuterieurs (rnan) Hl = Hauteur du lalus

GR =plus grande reacutetrogression

LarQeur de la protection Jgt l l

10 megravetres 272 (1) X (1)

15 megravetres 716 ~

Barachois n ~

(1)

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~ lt0 (1) ~

Vl - -a c s 0 -l = a -~ (1)Vl ~ N0_ l

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Cap-Despoir

Village de Perceacute -- 6Yshy

0sect) xQ

1-0~

Leacutegende Politique de protection _ zones portuairEs -

(Il shy-~

1O tO~ rn =- euml

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10 meacutetres 0 a 15 megravetres ~

~

Fond de carte base de donneacutees topographiques du Queacutebec au 120000

1

lt~

o _

2500 5000Megravetres

Cartographie Susan Drejza 2009

o l a (1)Vl --l

VI

176

Annexe 5 Eacutevolution des superficies agricoles forestiegraveres et en friche pour la zone littorale de Perceacute entre 1934 et 200 1

V) Q)

-Q) V)

middot0 c V) Q)-uuml E Q) CL

Cf)

Q) V)

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U 0middotC U +shy -C c 0gt Q) CU V) V) Q) Q)middotuuml middotuuml E E Q) Q) CL CL

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Page 6: Impacts et efficacité des zonages des risques côtiers dans un … · 2014. 11. 1. · fonctionnement de la gestion des risques côtiers et de l'aménagement de sa municipalité

v

14 Efficaciteacute agrave court et long terme des modes de gestion actuels 41

141 Choisir entre les diffeacuterentes possibiliteacutes dune mecircme meacutethode 41

1A2 Comparer des possibiliteacutes de zonage 42

1A3 Deacutefinir un horizon dameacutenagement 43

CHAPITRE 11

MEacuteTHODOLOGIE 45

21 Caracteacuterisation de la cocircte agrave leacutetude 46

22 Eacutevolution du secteur deacutetude 47

221 Eacutevolution historique de loccupation du territoire 47

222 Eacutevolution de la cocircte 50

23 Projection de leacutevolution preacutevue de la cocircte 50

24 Comparaison des zonages 51

25 Eacutevaluation des coucircts 53

26 Rencontres avec le milieu 54

27 Traitement des donneacutees dans un SIG 55

CHAPITRE 111

DESCRIPTION DU SITE DEacuteTUDE 57

31 Contexte physique 59

311 Caracteacuteristiques geacuteomorphologiques 59

312 Dynamique littorale 61

313 Dynamique hydroseacutedugravenentaire 63

31A Eacutevolution de la cocircte 66

315 Climat du secteur deacutetude 69

32 Contexte humain 72

321 Perceacute petite municipaliteacute cocirctiegravere 72

322 Portrait eacuteconomique 74

323 Activiteacutes le long de la cocircte 75

VI

CHAPITRE IV

EacuteVOLUTION HISTORIQUE DES RISQUES COcircTIERS ET DE LOCCUPATION DU

TERRITOIRE EN LIEN A VEC SA GESTION 82

41 Eacutevolution du cadre bacircti 83

4 Eacutevolution geacuteneacuterale du nombre de bacirctiments dans la zone littorale 83

412 Nombre de bacirctiments agrave risque et normes de gestion de la cocircte 85

43 Eacutevolution du type de bacirctiments 89

44 Exemple du Barachois 93

45 Origine des risques cocirctiers 96

42 Eacutevolution des superficies non bacircties 100

42 Supeificies agricoles 100

422 Boiseacutes 102

423 Superficies en friche 102

424 Synthegravese de leacutevolution des supeificies non bacircties 103

43 Eacutevolution des voies de communication 104

43 Voies de communication agrave risque 106

432 Deacuteplacements de voies de communication 108

433 Synthegravese de leacutevolution des voies de communication 115

44 Discussion sur leacutevolution des risques 118

CHAPITRE V

COMPARAISON DES DIFFEacuteRENTS ZONAGES

AVEC LEacuteVOLUTION PROBABLE DU LITTORAL 124

51 Preacutesentation des diffeacuterents zonages possibles 125

52 Comparaisons des diffeacuterents zonages avec le trait de cocircte probable de 2050 127

52 LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement 127

522 Proposition de zonage de la MRC 133

523 Politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveau-Brunswick J 34

524 Application des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la

Cocircte-Nord 136

525 Taux historiques deacuterosion des berges 137

VIl

526 Synthegravese des diffeacuterents zonages vs le sceacutenario probable 140

53 Comparaison des diffeacuterents zonages avec un zonage adapteacute agrave lameacutenagement du

territoire dans un contexte de changements climatiques 142

531 Comparaisons des impacts des diffeacuterents zonages vis-agrave-vis du SP+ 15 142

532 Synthegravese 145

54 Discussion sur les diffeacuterentes options de zonage possibles 146

541 lnteacutegration des paramegravetres naturels 147

542 lnteacutegration des paramegravetres climatiques variations du climat et changements

climatiques 149

543 lnteacutegration des paramegravetres humains occupation du territoire 151

CONCLUSON 55

REacuteFEacuteRENCES 159

ANNEXES 172

VUl

LISTE DES FIGURES

Figure 11 Aleacuteas cocirctiers activiteacutes humaines et risques 11

Figure 18 Largeurs de protection prescrites par la politique de protection des rives du

Figure 114 Possibiliteacute daugmentation du risque modification des aleacuteas combineacutee agrave une

Figure 32 Eacutevolution globale de la ligne de rivage en fonction du type de cocircte

Figure 12 Aleacutea enjeuvulneacuterabiliteacute et risque cocirctier 12

Figure 13 Importance de la couverture meacutediatique traitant de jeacuterosion au Queacutebec 13

Figure lA Leacutegislations concernant les zones cocirctiegraveres 16

Figure 15 Choix possibles face agrave la probleacutematique de leacuterosion 18

Figure 16 Marges de retrait pour les constructions utiliseacutees par diffeacuterents pays 22

Figure 17 Propositions de zonages cocirctiers variables 23

littoral et des plaines inondables 25

Figure 19 Eacutevolution preacutevue des variables climatiques au Canada 29

Figure 110 Impacts biophysiques et socio-eacuteconomiques eacuteventuels des changements

climatiques dans les zones cocirctiegraveres 30

Figure 111 Variation du niveau marin relatif agrave leacutechelle mondiale 31

Figure 112 Eacutevolution et projection des tempeacuteratures planeacutetaires 32

Figure 113 Eacutevolution de la couverture de glace dans lestuaire et le golfe du St-Laurent 33

modification des activiteacutes humaines 35

Figure 115 Diffeacuterentes strateacutegies de la socieacuteteacute face agrave la hausse du niveau marin relatif 39

Figure 116 Facteurs affectant le choix parmi les trois options dameacutenagement 41

Figure 21 Comparaison des zonages avec leacutevolution probable du trait de cocircte 53

Figure 31 Direction des vagues engendreacutees par les tempecirctes du golfe du Saint-Laurent et

reacutegions qui en sont affecteacutees 66

entre 1934 et 200 1 67

Figure 33 Diagramme ombrothermique de la station de Gaspeacute 70

IX

Figure 34 Processus actifs sur les cocirctes en hiver 71

Figure 35 Eacutevolution de la population de Perceacute 73

Figure 36 Occupation du territoire cocirctier agrave Perceacute 76

Figure 37 La voie ferreacutee sur la flegraveche du Barachois un enjeu majeur 77

Figure 38 Exemple de patrimoine domestique maison ancienne (village de Perceacute) 8]

Figure 4 ] Nombre de bacirctiments obtenu par photo-interpreacutetation et nombre de logements

priveacutes occupeacutes dapregraves les recensements 84

Figure 42 Eacutevolution de la population et du nombre de logements priveacutes occupeacutes agrave Perceacute 84

Figure 43 Eacutevolution du nombre de bacirctiments par kilomegravetre de cocircte en fonction du type de

cocircte 85

Figure 44 Nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion selon leur distance agrave la cocircte 86

Figure 45 Reacutecapitulatif chronologique des lois dameacutenagement (Queacutebec) 87

Figure 46 Eacutevolution de la proportion de bacirctiments agrave risque parmi ceux de la zone littorale88

Figure 47 Type de bacirctiments agrave moins de 15 m du trait de cocircte 92

Figure 48 Nombre de bacirctiments agrave risque sur la flegraveche littorale 94

Figure 49 Bacirctiments preacutesents sur lextreacutemiteacute nord de la flegraveche littorale 94

Figure 410 Poste de pecircche de Barachois vers 1935 95

Figure 411 Vue sur la flegraveche de Barachois (deacutebut du 20egraveme sciegravecle) 96

Figure 412 Origine du risque des bacirctiments de 2001 en fonction du type de cocircte 97

Figure 413 Causes de la hausse du risque pour les bacirctiments 98

Figure 414 Eacutevolution du nombre de bacirctiments agrave risque excl uant ceux de la flegraveche 1ittorale

de Barachois 99

Figure 415 Eacutevolution des superficies agricoles 100

Figure 416 Affectations du sol dapregraves le scheacutema dameacutenagement

de la MRC du Rocher-Perceacute 102

Figure 417 Eacutevolution des superficies non bacircties dans la zone littorale (Perceacute) 103

Figure 4 18 Eacutevolution de loccupation de la superficie littorale 104

Figure 419 Voies de communication proches du littoral agrave Perceacute 105

Figure 420 Eacutevolution de la longueur totale des voies de communication (routes et voie

ferreacutee) en zone littorale de Perceacute 106

x

Figure 421 Eacutevolution des longueurs des voies de communication agrave risque en fonction de la

distance agrave la cocircte 107

Figure 52 Taux de migration historique de la ligne de rivage en fonction des cateacutegories

Figure 53 Taux de migration de la ligne de rivage en fonction de la largeur de la LQE selon

Figure 422 Photo du tronccedilon ndeg 1 route 132 agrave risque deacuterosion 113

Figure 423 Photo du tronccedilon ndeg 8 route agrave risque deacuterosion et de submersion 115

Figure 424 Eacutevolution de la proportion de voies de communication agrave risque 116

Figure 425 Eacutemergence des risques cocirctiers dynamiques convergentes du trait de cocircte et de

loccupation du rivage 122

Figure 5] Eacutevaluation des coucircts preacutevisionnels lieacutes agrave leacuterosion pour le secteur de Perceacute 125

prescrites par la LQE 129

le type de cocircte 130

Figure 54 Taux deacuterosion preacutevus pour 2050 en fonction de la cateacutegorie de la LQE 131

Figure 55 Deacutefinition des cours deau pour la LQE 132

Figure 56 Taux historique et taux probable deacuterosion dans le secteur de Cap-d Espoir 138

Figure 57 Taux historique et taux probable deacuterosion agrave Coin-du-Banc 139

Figure 58 Inteacuterecirct de zoner plus que le taux deacuterosion preacutevu pour 2050 14]

Xl

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 11 Exemples de limites de la zone cocirctiegravere 7

Tableau 12 Diffeacuterents types dadaptation 17

Tableau 13 Reacutesumeacutes des types de zonage des risques cocirctiers possibles 28

Tableau 14 Reacutesultats des simulations de limpact des variations de tempeacuterature sur les

conditions de glace pour la peacuteriode 1996-2003 et des projections futures 33

Tableau 15 Strateacutegies dadaptation aux aleacuteas pour les zones cocirctiegraveres 39

Tableau 21 Caracteacuteristiques de la cocircte recueillies lors de la segmentation 46

Tableau 22 Sceacutenarios deacutevolution de la cocircte pour 2050 51

Tableau 31 Types de cocircte du secteur deacutetude 59

Tableau 32 Reacutepartition des types de cocircte selon les secteurs consideacutereacutes 60

Tableau 33 Lithologie des falaises rocheuses de Perceacute 61

Tableau 34 Degreacute dalteacuteration des falaises rocheuses de Perceacute 61

Tableau 35 Eacutetat de la cocircte de Perceacute en 2006 62

Tableau 36 Eacutevolution de lartificialisation de la ligne de rivage de Perceacute 63

Tableau 37 Fetch auquel sont soumises les cocirctes de Perceacute 65

Tableau 38 Taux de recul moyens reacutecents dans le secteur de Perceacute (2005-2007) 68

Tableau 39 Pendage des falaises rocheuses de Perceacute 69

Tableau 310 Population active selon le secteur eacuteconomique dactiviteacute 74

Tableau 311 Reacutepartition du type de voies de communication dans la zone cocirctiegravere de Perceacute

77

Tableau 312 Reacutepartition des bacirctiments agrave moins de 100 m du trait de cocircte 78

Tableau 313 Longueur des cocirctes occupeacutees par les infrastructures touristiques 80

Tableau 41 Eacutevolution du nombre de bacirctiments proches du trait de cocircte 88

Tableau 42 Type et vocation des bacirctiments pour le secteur de Cap-d Espoir 89

Tableau 43 Utilisation des bacirctiments pour le secteur du village de Perceacute 90

Tableau 44 Bacirctiments agrave risque en 2001 en fonction de lorigine du risque 96

XlI

Tableau 45 Origine du risque deacuterosion pour les bacirctiments nouvellement agrave risque 97

Tableau 46 Longueurs de voies agrave risque deacuterosion agrave Perceacute (1934-2001 ) 106

Tableau 47 Nombre de bacirctiments agrave risque en fonction du type de cocircte (1934-2001) 120

TabJeau 51 Superficies et eacuteleacutements inclus dans les zonages eacutetudieacutes 126

TabJeau 52 Comparaison du zonage de Ja LQE avec le SP 128

Tableau 53 Comparaison de la LQE avec les taux deacuterosion historiques reacutecents et preacutedits

132

Tableau 54 Comparaison du nouveau zonage de la MRC avec le SP 134

Tableau 55 Comparaison de la politique du Nouveau-Brunswick avec le SP 135

Tableau 56 Comparaison du zonage deacutecoulant des critegraveres de la Cocircte-Nord avec le SP 136

Tableau 57 Comparaison des zonages historiques 30 ans avec le SP 137

Tableau 58 Comparaison des zonages historiques 50 ans avec le SP J37

TabJeau 59 Comparaison globale des zonages vis-agrave-vis du sceacutenario probable 140

Tableau 510 Zones soustraites agrave un deacuteveloppement potentiel vis-agrave-vis du SP +15 m 143

Tableau 51] Zones preacutevues agrave risque par le SP +15 m mais non zoneacutees 143

Tableau 512 Comparaisons geacuteneacuterales des zonages vis-agrave-vis du SP+ 15 145

Xlll

LISTE DES CARTES

Carte 21 Zones utiliseacutees pour la photo-interpreacutetation 49

Carte 31 Localisation de la zone deacutetude de Perceacute 57

Carte 32 Limites de la zone deacutetude de Perceacute 58

Carte 33 Types de cocircte de Perceacute 60

Carte 34 Eacutetat de la cocircte agrave Perceacute 62

Carte 35 Mouvements velticaux de la croucircte terrestre dans lest du Canada 64

Carte 36 Courants de deacuterive principale et secondaire du secteur de Perceacute 65

Carte 37 Aleacuteas cocirctiers dans la zone cocirctiegravere de Perceacute 68

Carte 38 Acti viteacutes cocirctiegraveres et maritimes de la reacutegion de Perceacute 79

Carte 41 Localisation du Barachois de la Malbaie (Perceacute) 93

Carte 42 Occupation des terres preacutevue au scheacutema dameacutenagement 101

Carte 43 Localisation des tronccedilons deacuteplaceacutes des voies de communication J09

Carte 44 Localisation du tronccedilon deacuteplaceacute de la voie ferreacutee 110

Carte 45 Voie ferreacutee agrave risque actuellement 111

Carte 46 Tronccedilon ndeg 10 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Poinle-St-Pierre) 112

Carte 47 Tronccedilon ndeg 1 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Cap-dEspoir) J 13

Carte 48 Tronccedilon ndeg 8 deacuteplacement de la route 132 lancien tronccedilon devient une route

municipale (Belle-Anse) 114

XIV

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 Deacutefinitions des types de cocircte 172

Annexe 2 Deacutefinition de leacutetat de la cocircte 173

Annexe 3 Adaptation du zonage du comiteacute dexperts sur leacuterosion des berges 174

Annexe 4 Carte de reacutepartition des zones de protection selon la politique de protection des

ri ves du littoral et des plaines inondables (LQE) 175

Annexe 5 Eacutevolution des superficies agricoles forestiegraveres et en friche pour la zone littorale

de Perceacute entre 1934 et 2001 176

Annexe 6 Voies de communication agrave risque en 2001 177

xv

LISTE DES ABREacuteVIATIONS SIGLES ET ACRONYMES

~ GIEC Groupe international dexperts sur le climat

~ GIZC gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres

~ Ha hectare

~ LDGIZC Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de

lUniversiteacute du Queacutebec agrave Rimouski

~ LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (loi de compeacutetence provinciale)

~ MAMR ministegravere des Affaires Municipales et des Reacutegions du Queacutebec

~ MEDD ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable (France)

~ MDDEP ministegravere du Deacuteveloppement Durable de lEnvironnement et des Parcs (Qc)

~ MRC Municipaliteacute reacutegionale de comteacute

~ MSP ministegravere de la Seacutecuriteacute publique du Queacutebec

~ MTQ ministegravere du Transport du Queacutebec

~ NMR Niveau marin relatif

~ SP sceacutenario probable (concernant leacuterosion preacutevue pour 2050)

~ UQAR Universiteacute du Queacutebec agrave Rimouski

REacuteSUMEacute

La probleacutematique des geofl sques cocirctiers que sont leacuterosion et la submersion est importante dans lEst du Queacutebec comme dans le monde Ceci vient agrave la fois dune augmentation des infrastructures preacutesentes sur les cocirctes mais aussi dune augmentation des aleacuteas dans le contexte actuel de changements climatiques Pour geacuterer ces risques peu deacutetudes permettent de choisir la meacutethode la plus adapteacutee selon les besoins locaux et den connaicirctre lefficaciteacute Pour reacutepondre agrave ces questions la municipaliteacute de Perceacute (Gaspeacutesie Queacutebec) a servi de terrain deacutetude Tout dabord une eacutevolution de loccupation des terres a eacuteteacute reacutealiseacutee agrave laide de 6 seacuteries de photographies aeacuteriennes (1934 agrave 2001) ainsi que darchives traiteacutees dans un SIG Lanalyse de ces donneacutees a permis de deacuteceler des changements de vocation du territoire cocirctier elle a eacutegalement reacuteveacuteleacute une hausse de 133 des constructions agrave risque deacuterosion depuis les anneacutees 1980 malgreacute la mise en place de lois de gestion de lameacutenagement Seul un cinquiegraveme de cette hausse peut ecirctre attribueacute au deacuteplacement de la ligne de rivage alors que 83 des bacirctiments agrave risque sont de nouvelles constructions Des meacutesadaptations ont eacutegalement eacuteteacute constateacutees ne limitant les risques que sur une peacuteriode trop courte Lorigine de ces comportements deacutecoule du non-respect des lois en partie ducirc agrave leur non-compreacutehension dougrave un besoin dinformation et dexplication Ces comportements peuvent aussi ecirctre dus agrave une trop grande confiance envers les techniques de protection ou agrave un manque de connaissances populaires vis-agrave-vis des risques Dans un deuxiegraveme temps une analyse de cinq zonages provenant de cadres leacutegislatifs theacuteoriques ou dexpeacuteriences locales a eacuteteacute effectueacutee Ceux-ci ont eacuteteacute compareacutes avec les plus reacutecentes donneacutees estimant la position du trait de cocircte en 2050 Il en est ressorti certaines lacunes importantes concernant les superficies zoneacutees agrave savoir des territoires agrave risque deacuterosion non proteacutegeacutes (jusquagrave 86 ) ou a contrario des superficies proteacutegeacutees trop importantes (jusquagrave 32 ) Il en reacutesultera respectivement une hausse probable des nouvelles constructions agrave risque ou une limitation excessive au deacuteveloppement de la municipaliteacute Les lacunes des zonages proviennent des cadres theacuteoriques et des preacuteceptes sur lesquels est baseacutee leur eacutelaboration Cela met ainsi laccent sur Jimportance que la gestion des cocirctes doive agrave la fois inteacutegrer leurs paramegravetres naturels les paramegravetres anthropiques de leur occupation ainsi que les facteurs climatiques du milieu Lutilisation des geacuteosciences dans cette perspective permettrait ainsi de renforcer lefficaciteacute tant immeacutediate quagrave long terme des mesures de gestion

Mots cleacutes Perceacute Zonage Risques cocirctiers Changements climatiques Eacuterosion cocirctiegravere

Gouvernance Utilisation du sol

INTRODUCTION

Leacuterosion est un pheacutenomegravene naturel qui affecte la majoriteacute des zones cocirctiegraveres du

monde (Clark 1996 Bird 2008 Paskoff 200Ia) le Canada et le Queacutebec ne sont pas

eacutepargneacutes Les cocirctes de ce dernier sont dailleurs sensibles agrave leacuterosion agrave plus de 50

(LDGIZC 2009) Au Queacutebec maritime plus particuliegraverement ces derniegraveres anneacutees les

probleacutematiques associeacutees aux risques deacuterosion et de submersion ont reacuteguliegraverement fait

lobjet dune couverture meacutediatique locale mais aussi reacutegionale ou nationale Ceci sinsegravere

dans une probleacutematique deacuterosion cocirctiegravere geacuteneacuteraliseacutee agrave lensemble de la planegravete (Paskoff

2001a 2003) dautant plus importante quune forte proportion de la population mondiale

habite ou utilise les littoraux (GrEC 2001) La probleacutematique des risques cocirctiers dans lEst

du Queacutebec et du Canada est seacuterieuse et engendre des coucircts importants alors mecircme quelle se

produit dans des reacutegions moins peupleacutees et moins nanties financiegraverement Plus du tiers de la

population du Queacutebec maritime vit agrave moins de 500 megravetres des berges du Saint-Laurent et plus

de 90 agrave moins de 5 km (Bourque et Simonet 2008) alors mecircme que les cocirctes de ces

reacutegions sont majoritairement actives (LDGICZ 2009) Les enjeux sont donc majeurs pour

lEst du Queacutebec tant sur le plan eacuteconomique et social quenvironnemental De plus beaucoup

de connaissances restent encore agrave acqueacuterir concernant la dynamique cocirctiegravere Par exemple au

Queacutebec les connaissances disponibles sur les cocirctes agrave falaises rocheuses seacutedimentaires sont

encore fragmentaires alors mecircme quelles constituent une grande proportion des cocirctes du

Queacutebec maritime (Bernatchez et Dubois 2004) et les connaissances sur les processus

hivernaux alors mecircme quils sont en action sur une grande partie de lanneacutee sont elles aussi

limiteacutees (Bernatchez et Dubois 2008) La gestion doit donc en plus dinteacutegrer les

connaissances actuelles ecirctre flexible et pouvoir inteacutegrer les futures connaissances qui vont

ecirctre deacuteveloppeacutees

2

La vulneacuterabiliteacute des communauteacutes cocirctiegraveres deacutejagrave importante agrave lheure actuelle

pourrait augmenter avec les changements dans les conditions environnementales En effet les

processus eacuterosifs et leurs impacts se sont amplifieacutes ces derniegraveres anneacutees (Bernatchez el al

2008 a Savard el al 2009) Cet accroissement peut ecirctre ducirc tant agrave des changements

environnementaux physiques tels que le reacutechauffement climatique (Shaw el al 1998 GŒC

2001 et 2007 a et b Morner 2004) quagrave des changements dans lenvironnement humain tels

que le deacuteveloppement urbain et les actions non concerteacutees

Il semble donc neacutecessaire pour les collectiviteacutes des reacutegions cocirctiegraveres de sadapter aux

conditions environnementales dynamiques des littoraux laquo Ladaptation entraicircne un

ajustement des deacutecisions des activiteacutes et des opinions aux changements constateacutes ou preacutevus

des conditions climatiques en vue den freiner les dommages ou de tirer profit des

possibiliteacutes quils preacutesententraquo (Lemmen el al 2008) Une gestion preacuteventive de cette

probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers pourrait ainsi limiter les coucircts induits et augmenter la

reacutesilience des communauteacutes Cependant malgreacute ladoption de la loi sur lameacutenagement et

lurbanisme en 1979 qui preacutevoit que les MRC doivent identifier dans leur scheacutema

dameacutenagement les contraintes naturelles agrave lameacutenagement (y compris les risques naturels)

aucune analyse de lefficaciteacute de ces zonages en milieu cocirctier na eacuteteacute reacutealiseacutee jusquagrave

maintenant Bien que des mesures de gestion soient eacutegalement instaureacutees le long de

nombreuses cocirctes du monde agrave plusieurs endroits des risques demeurent et des problegravemes de

gestion apparaissent (France Robin et Verger J996 Meur-Ferec 2006 - Canada

Stewart el al 2003 - UK et Nouvelle-Zeacutelande Ballinger el al 2000) cela soulegraveve donc la

question des bases scientifiques ayant conduit agrave leacutelaboration de ces mesures et de leurs

lacunes Il nexiste ainsi pas de moyens permettant agrave un gestionnaire de choisir la meilleure

option de gestion ou de zonage pour son territoire Cest dans cette perspective que le

gouvernement du Queacutebec a adopteacute en 2006 un cadre de preacutevention des principaux risques

naturels (ministegravere de la Seacutecuriteacute publique 2008 et 2009) Pour cela il est eacutegalement

important de bien connaicirctre les impacts des preacuteceacutedentes mesures en matiegravere de gestion des

cocirctes et dameacutenagement du territoire afin den connaicirctre les points forts et les faiblesses

relativement agrave la probleacutematique qui nous concerne Des donneacutees quantitatives sur la

3

dynamique des aleacuteas cocirctiers sont eacutegalement neacutecessaires non seulement pour eacutetablir des

critegraveres de zonage fiables mais aussi pour deacuteterminer des solutions dadaptation approprieacutees

Ce projet de recherche sinscrit dans la continuiteacute dune eacutetude interdisciplinaire

portant sur la sensibiliteacute des cocirctes et sur la vulneacuterabiliteacute des communauteacutes du golfe du Saintshy

Laurent aux impacts des changements climatiques (Savard et al 2009 Bernatchez et al

2008 a) Lobjectif principal est danalyser la relation entre leacutevolution de loccupation du

territoire cocirctier la mise en place de zonage et leacutevolution des risques littoraux Leacutetude se

divise donc en deux parties dont les objectifs sont

~ identifier les impacts des mesures de gestion de la zone cocirctiegravere mises en place au cours

de la 2eacuteme moitieacute du 20eacuteme siegravecle tels que les scheacutemas dameacutenagements et les politiques

de protection de lenvironnement sur leacutevolution de loccupation du sol et des risques

littoraux

~ connaicirctre lefficaciteacute des diffeacuterentes possibiliteacutes de zonages des risques qui soffrent

aux ameacutenagistes et aux gestionnaires pour les cocirctes de la reacutegion

L hypothegravese qui sous-tend ce travail est que la prise en compte des donneacutees sur la

dynamique cocirctiegravere et des changements climatiques ainsi que des paramegravetres anthropiques de

loccupation de la cocircte ameacuteliorerait lefficaciteacute tant immeacutediate quagrave long terme du zonage des

risques en milieu cocirctier La mise en place dun zonage devrait eacutegalement atteacutenuer le risque

pour la population et les infrastructures Cette eacutetude permettra donc de deacuteterminer des

paramegravetres importants pour un zonage efficace des risques en milieu cocirctier

Afin de reacutepondre au mieux agrave ces objectifs le choix du secteur deacutetude sest arrecircteacute sur

la municipaliteacute de Perceacute (Gaspeacutesie Queacutebec Canada) car il sagit dun territoire tregraves bien

documenteacute geacuteographiquement et qui a deacutejagrave fait lobjet deacutetudes importantes sur son milieu

cocirctier (Savard et al 2009 Bernatchez et al 2008 a et b) dans la continuiteacute desquelles

sinscrit ce meacutemoire

4

Ce projet en inteacutegrant les derniegraveres connaissances physiques sur les cocirctes et leur

eacutevolution ainsi que les paramegravetres anthropiques dutilisation et dameacutenagement des cocirctes

apporte un regard neuf sur la gestion cocirctiegravere Cette double facette quapporte la geacuteographie

(physique et humaine) permet en effet une analyse complegravete dune probleacutematique complexe

Loriginaliteacute du projet est dessayer didentifier le type de zonage qui convient le mieux agrave un

territoire en inteacutegrant agrave la fois ses paramegravetres naturels les changements climatiques ainsi que

ses particulariteacutes humaines Il sagit eacutegalement de mettre en application des principes de

gestion et des propositions de zonages jusqualors principalement theacuteoriques

Nous preacutesenterons dabord le cadre theacuteorique dans lequel sinscrit ce meacutemoire avant

de deacutetailler la meacutethodologie qui a eacuteteacute utiliseacutee Ensuite sera effectueacutee une description du site

deacutetude Finalement les reacutesultats et leur interpreacutetation seront exposeacutes en deux chapitres agrave

savoir 1) leacutevolution historique de loccupation du territoire et des risques cocirctiers puis 2) la

comparaison des diffeacuterents zonages cocirctiers avec leacutevolution probable du Jittoral

CHAPITRE 1

CADRE THEacuteORIQUE

Les concepts et les deacutefinitions se rappol1ant agrave la zone littorale en tant que zone agrave

risque seront exposeacutes ici afin de permettre une meilleure compreacutehension de la probleacutematique

et de deacutefinir les notions utiliseacutees Par la suite laccent sera mis sur le cadre theacuteorique relieacute au

zonage des risques en milieu cocirctier Ensuite sera abordeacute lameacutenagement cocirctier dans le

contexte des changements climatiques avant de finir par eacutevoquer lefficaciteacute agrave court et agrave long

terme des modes de gestion actuels

11 Zone littorale zone agrave risque concepts et deacutefinitions

1 J J Zone littorale description et deacutefinitions

Il est aiseacute de simaginer les zones cocirctiegraveres ces plages et ces zones pregraves de la mer qui

accueillent une part importante de la population mondiale (GIEC 2001 Paskoff 2003)

Cependant la deacutefinition preacutecise de la zone littorale nest pas simple car il nexiste pas de

consensus sur ce quelle est ni sur sa deacutelimitation Si tous saccordent agrave dire de la zone

cocirctiegravere quil sagit de lintelface entre lhydrosphegravere et la terre entre lenvironnement

oceacuteanique et lenvironnement terrestre son extension agrave linteacuterieur des terres et dans la mer

est tregraves variable (Clark (996) Les deacutefinitions deacutependent ainsi de lutilisation que vont en

faire les usagers de leurs besoins de gestion et danalyse de la zone cocirctiegravere ainsi que de

leacutechelle utiliseacutee Les deacutefinitions peuvent ecirctre aussi simples que laquo partie de la terre qui borde

6

une mer ou un lacraquo (Grand dictionnaire de terminologie sd) ou aussi complexes que

laquolespace geacuteomorphologique de part et dautre du rivage de la mer ougrave se manifeste

linteraction entre la partie marine et la partie terrestre agrave travers des systegravemes eacutecologiques et

systegravemes de ressources complexes comprenant des composantes biotiques et abiotiques

coexistant et interagissant avec les communauteacutes humaines et les activiteacutes socio-eacuteconomiques

pertinentesraquo (article 2 du Protocole relatif agrave la gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (GIZC) de la

Meacutediterraneacutee 2008) Il est eacutegalement possible de consideacuterer la zone cocirctiegravere comme un

eacutecosociosystegraveme eacutetant donneacute quelle est un espace particulier tant dun point de vue

eacutecologique que socieacutetal mais la zone cocirctiegravere peut eacutegalement ecirctre abordeacutee dun aspect

purement juridique biologique artistique ou patrimonial (Pellegri 2008 Daligaux 2008

Rochette 2008) ce qui complique la communication (Provencher et Dubois 2010) Si

limpreacutecision de la deacutefinition peut conduire agrave une mauvaise harmonie des eacutechelles et des

plans daction celle-ci permet aussi paradoxalement un meilleur ajustement de la deacutefinition

aux besoins preacutecis de leacutetude Les juristes considegraverent ainsi la zone cocirctiegravere comme une notion

laquo teacuteleacuteologique raquo dont la deacutefinition variera en fonction de la probleacutematique agrave traiter (Meurshy

Ferec 2006)

Les zones cocirctiegraveres peuvent donc avoir des extensions geacuteographiques tregraves diffeacuterentes

La reacutegion franccedilaise de Bretagne par exemple se considegravere ainsi inteacutegralement comme eacutetant

une zone cocirctiegravere (Reacutegion Bretagne 2009) Selon cette logique toute la Gaspeacutesie serait une

zone cocirctiegravere Selon les pays les largeurs assigneacutees agrave la zone cocirctiegravere sont tregraves variables

comme le montrent les huit exemples du tableau 11 dont lextension terrestre est comprise

entre 100 m et 10 km Cependant dans notre eacutetude nous retiendrons une deacutefinition plus

restreinte de cette zone comme eacutetant un secteur qui comprend agrave la fois une partie terrestre et

une partie marine autour de linterface dynamique que constitue le trait de cocircte Eacutetant donneacute

que nous travaillerons seulement agrave leacutechelle dune municipaliteacute nous ferons la distinction

entre la zone cocirctiegravere de Perceacute (le 1er km agrave linteacuterieur des terres agrave partir du trait de cocircte) et

) arriegravere-pays (le reste du territoire)

7

Tableau 11 Exemples de limites de la zone cocirctiegravere Pays Limite terrestre Limite marine

Breacutesil agrave 2 km de la LHE agrave 12 km de la LHE Costa Rica agrave 200 m de la LHE la LBE Chine agrave 10 km de la LH E isobathe de 15m de profondeur Israeumll 1 agrave 2 km (variable) agrave 500 m de la LBE Australie du sud (AU) agrave 100 m de la LHE agrave 3 miles nautiques de la LB Queensland (AU) agrave 400 m de la LHE agrave 3 miles nautiques de la LB

Espagne 500 m agrave partir de la plus haute tempecircte ou ligne de mareacutee

agrave 12 miles nautiques (limite des eaux territoriales)

Sri Lanka agrave 300 m de la LHE agrave 2 km de la LBE Abbreacuteviations LHE = Ligne des hautes eaux LBE = Ligne des basses eaux LB = ligne de base

(Source modifieacute de Sorensen et McCreary 1990)

1111 Composante physique des risques cocirctiers

Si lon se concentre sur Jinterface terremer il est important de tenir compte de la

dynamique littorale Celle-ci est constitueacutee des eacuteleacutements physiques qui ont un impact sur la

dynamique et leacutevolution de la cocircte rendant cette ligne variable dans le temps et dans

lespace Leacutevolution de la cocircte reacutesulte de processus deacuterosion de premier ordre qui peuvent

ecirctre regroupeacutes dans les grandes cateacutegories suivantes aeacuterodynamiquehydrodynamique

hydrogeacuteologiquegravitaire meacuteteacuteorisation biologique anthropique et chimique (Bernatchez

et Dubois 2004) La cocircte ne peut donc pas se limiter agrave un trait de crayon sur une carte elle

est dynamique et eacutevolue dans le temps et dans lespace par le biais de diffeacuterents processus

Les littoraux sont en effet un systegraveme dynamique et non statique La prise en compte de ce

dynamisme de cet eacutequilibre dynamique est donc primordiale (paskoff 2003 Miossec

2004)

Il est important de savoir quactuellement la dynamique naturelle est modifieacutee par

les actions anthropiques qui peuvent avoir des impacts importants et modifier son eacutevolution

(Meur-Feree 2006 Paskoff 2004 b) Lhumain est donc devenu de maniegravere voulue ou non

un puissant agent de modification de la cocircte (Paskoff 2003) Aucune portion de cocircte nest

eacutepargneacutee par laction de ce nouvel agent deacutevolution

No place on earth (and no coast) is beyond the influence of humans because humankind has become a force [ ] as powerful as many natural forces of change stronger than sorne and sometimes as mindless as any (Meyer 1996 p 2)

8

Un aleacutea cocirctier peut se deacutefinir comme eacutetant laquola probabiliteacute doccurrence dun

eacutevegravenement menaccedilant lieacute agrave un pheacutenomegravene potentiellement preacutejudiciable dans un temps donneacute

ou une zone donneacutee raquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006)

Les aleacuteas cocirctiers reacutesultent dune variabiliteacute naturelle du climat et peuvent eacutegalement ecirctre

deacutefini comme eacutetant un laquopheacutenomegravene manifestation physique Ol activiteacute humaine susceptible

doccasionner des pertes en vies humaines ou des blessures des dommages aux biens des

perturbations sociales et eacuteconomiques ou une deacutegradation de lenvironnementraquo (ministegravere de

la Seacutecuriteacute Publique du Queacutebec 2008) laquo Laleacutea est la manifestation dun pheacutenomegravene naturel

doccurrence et dintensiteacute donneacuteesraquo (ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable

de France 2004 b) Laleacutea est localiseacute dans lespace (ltlt ougrave se produit-il raquo) arrive avec une

certaine reacutecurrence (ltlt quand se produit-il raquo) et se produit avec une intensiteacute plus ou moins

forte (ltlt comment se produit-il raquo) (Deacutepartement du Pas-de-Calais 2007 a et b MSP 2008)

Eacutetant donneacute que laleacutea laquoeacuterosionraquo fait disparaicirctre des terres cocirctiegraveres de maniegravere irreacutemeacutediable

il est classifieacute comme fort dans les plans de preacutevention des risques naturels en France (sur

une eacutechelle qui comprend neacutegligeable faible moyen fort)

Le terme anglophone hazard est utiliseacute dans certains ouvrages il correspond

habituellement au terme franccedilais laquoaleacuteas raquo mais certains auteurs vont aussi lemployer

comme synonyme de laquo risque raquo laquo Le terme aleacutea correspond agrave la notion de hazard utiJ iseacutee en

anglais dans le domaine de la seacutecuriteacute civile pour deacutesigner un eacuteveacutenement ou un pheacutenomegravene

dangereux comme un seacuteisme une tornade ou un accident de transport Lusage du mot aleacutea

simpose de plus en plus dans la francophonie pour exprimer cette notion de hazard raquo

(Ministegravere de la Seacutecuriteacute Publique du Queacutebec 2008) Plusieurs auteurs travaillant sur la

gestion des risques cocirctiers ainsi que sur limpact des changements climatiques utilisent eux

aussi le terme hazard pour deacutesigner les aleacuteas car cela permet une plus grande preacutecision

(Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006 Fairbank et Jakeways

2006 Meur-Ferec et al 2008) En effet lorsquil est employeacute comme synonyme de risque il

nexiste pas dautre mot pour aleacuteas et il nest alors plus possible de faire la distinction entre

le processus naturel qui en est la cause et la conseacutequence pour les humains

9

1112 Composante humaine des risques cocirctiers

Dun point de vue humain la cocircte est une interface attractive qui attire les

eacutetablissements et les constructions anthropiques Cet attrait est particuliegraverement vrai dans les

reacutegions de lEst du Queacutebec eacutetant donneacute quhistoriquement larriveacutee de la population sest

effectueacutee par la cocircte et a longtemps eacuteteacute lieacutee agrave une eacuteconomie deacutependante de la pecircche Mecircme si

la population est faible elle est donc concentreacutee sur la bordure littorale du territoire

Les enjeux sont laquo lensemble des personnes et des biens susceptibles decirctre affecteacutes

par un pheacutenomegravene naturelraquo (Ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement durable de la

France 2004a) Les biens pris en compte peuvent avoir une valeur moneacutetaire ou non

moneacutetaire (ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable de la France 2004b) En

zone littorale gaspeacutesienne ils sont nombreux et varieacutes Lespace perccedilu et l attracti viteacute de la

cocircte sont des enjeux mecircme sils ne sont pas directement monnayables

La vulneacuterabiliteacute est une notion complexe qui peut diffeacuterer selon lutilisation que lon

veut en faire et le champ de recherche (Fuumlssel 2007) En ce qui a trait agrave la gestion la

vulneacuterabiliteacute peut se traduire comme eacutetant laquo le degreacute auquel un systegraveme est preacutedisposeacute agrave un

aleacutea et capable de faire face agrave une avarie un deacutegacirct ou un dommage raquo (Agence europeacuteenne

pour lenvironnement 2009 McInnes 2006) Il est aussi possible de deacutefinir la vulneacuterabiliteacute

comme eacutetant la laquo condition reacutesultant de facteurs physiques sociaux eacuteconomiques ou

environnementaux qui preacutedisposent les eacuteleacutements exposeacutes agrave la manifestation dun aleacutea agrave subir

des preacutejudices ou des dommagesraquo (MSP 2008) La vulneacuterabiliteacute nest pas un concept

absolu mais est plutocirct lieacutee agrave un certain type de perturbation ce qui veut dire quun systegraveme

peut ecirctre vulneacuterable relativement agrave certains aleacuteas mais pas agrave dautres (Gallopin 2006) Les

facteurs techniques et institutionnels peuvent eacutegalement souvent expliquer la vulneacuterabiliteacute

(Adger 2006) laquo La vulneacuterabiliteacute exprime et mesure le niveau de conseacutequences preacutevisibles de

laleacutea sur les enjeuxraquo (Ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable de France

2004 b) La vulneacuterabiliteacute dune communauteacute ou dun individu peut ecirctre variable et va ainsi

deacutependre de multiples facteurs dont son exposition aux aleacuteasperturbations la susceptibiliteacute

doccurrence sa capaciteacute adaptativede reacuteponse ainsi que sa sensibiliteacute (Adger 2006 Dolan

10

et Walker 2004 Gallopin 2006) Pour plusieurs risques naturels la vulneacuterabiliteacute des

populations humaines deacutepend donc de leur lieu de reacutesidence de leur usage du milieu naturel

ainsi que des ressources dont ils disposent pour y faire face (Adger 2006)

Le type de bacirctiments loccupation des terres ainsi que les mentaliteacutes sont autant

deacuteleacutements qui peuvent varier Les constructions et les infrastructures preacutesentent une certaine

vulneacuterabiliteacute aux perturbations naturelles (aleacuteas) Dans notre eacutetude limportance des enjeux

deacutepend donc agrave la fois du type dinfrastructure qui est soumis agrave laleacutea mais aussi de la

vulneacuterabiliteacute propre agrave cette infrastructure

1113 Risques littoraux

laquo Consequently the coast can be a risky place ta maintain habitations raquo

(Clark 1996 p 75)

Il est important de bien deacutefinir ce quest le risque qui peut se deacutefinir comme eacutetant la

laquoperte preacutevue (deacutecegraves blesseacutes deacutegacircts aux proprieacuteteacutes et perturbations de lactiviteacute

eacuteconomique) due agrave un aleacutea speacutecifique pour une zone donneacutee et pour une peacuteriode de reacutefeacuterence

donneacutee Sur la base de calculs matheacutematiques le risque est le produit de laleacutea et de la

vulneacuterabiliteacuteraquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006) De

maniegravere plus preacutecise nous nous occuperons ici des risques naturels lieacutes agrave des aleacuteas Le risque

naturel laquo est un eacuteveacutenement dommageable doteacute dune certaine probabiliteacute conseacutequence dun

aleacutea survenant dans un milieu vulneacuterable Le risque reacutesulte donc de la conjonction de laleacutea

et dun enjeu la vulneacuterabiliteacute eacutetant la mesure des dommages de toutes sortes rapporteacutee agrave

lintensiteacute de laleacutea Agrave cette deacutefinition technique du risque doit ecirctre associeacutee la notion

dacceptabiliteacute pour y inteacutegrer sa composante socialeraquo (Commission interministeacuterielle de

leacutevaluation des politiques publique 1997) Les aleacuteas peuvent ecirctre modifieacutes atteacutenueacutes et

amplifieacutes par les activiteacutes humaines mais eacutetant donneacute leur origine et leur mode de

fonctionnement naturel le risque en reacutesultant est consideacutereacute comme naturel (principalement

par opposition aux risques technologiques) laquo A natural hazard becomes a natural risk when

11

population and property might be affectedraquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement

2009) Le risque reacutesulte donc de la preacutesence humaine (Meur-Feree 2006) Ainsi nous

retiendrons leacutequation suivante R =A V avec R =risque A =aleacutea et V =vulneacuterabiliteacute Ce

concept peut eacutegalement ecirctre preacutesenteacute sur les figures 11 et 12 comme la superposition de la

zone soumise agrave un aleacutea et de celle occupeacutee par les activiteacutes humaines Si leacuterosion cocirctiegravere en

elle-mecircme ne peut pas ecirctre consideacutereacutee comme eacutetant un problegraveme elle le devient seulement

parce que de par nos activiteacutes les terres cocirctiegraveres ont une trop grande valeur pour quil puisse

ecirctre possible de les laisser se perdre au profit de leacuterosion (Thome et al 2007)

Activiteacutes humaines

(vulneacuterabiliteacute)

- Habitations - Services publics

- Commerces - Infrastructures

de transport

Figure 11 Aleacuteas cocirctiers activiteacutes humaines et risques

12

EnjeuVulneacuterabiliteacute

Aleacutea Risque Figure 2 Aleacutea enjeuvulneacuterabiliteacute et risque cocirctier

Le recu 1 graduel des cocirctes par laction des vagues entraicircne geacuteneacuteralement peu de

risque pour les personnes En revanche la perte de terrain cocirctier induit un risque conseacutequent

pour les infrastructures

2 Geacuteorisques cocirctiers une probleacutematique importante au Queacutebec maritime

En raison des nombreux enjeux preacutesents sur les littoraux la probleacutematique engendreacutee

par les geacuteorisques cocirctiers est importante pour lEst du Queacutebec (Savard et al 2009

Bernatchez et Dubois 2004 Morneau et al 2001) Les presses locale et nationale abordent

ainsi reacuteguliegraverement et de plus en plus le sujet de leacuterosion des berges des rives et des cocirctes

et relaient les derniers rapports des groupes de recherche (figure 13) En effet cest un sujet

qui mecircme sil nest pas toujours traiteacute avec objectiviteacute affecte et inteacuteresse la population de

lEst du Queacutebec et les meacutedias (Bourque et Simonet 2008)

--

13

Archives Radio-Canada

~ 50

f0

40 -CIlc 30 ~ 20 0 E 10

r

zo

0 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Anneacutee de parution

Archives Le Soleil

~ 10 A

~ 8 ~ ecirc5 6

c ~ 4 0 2 Zg 0 - -

~

2000 2001 2002 2003 2004 2005

Anneacutee de parution

Figure 13 Importance de la couverture meacutediatique traitant de leacuterosion au Queacutebec (Source Goujon 2006 in Bernatchez 2007)

Les reacutesidents se sentent deacutemunis vis-agrave-vis de cette probleacutematique Les deacutecisions

prises par les instances supeacuterieures ne sont pas toujours bien comprises et le temps neacutecessaire

agrave la recherche leur paraicirct long (Radio-Canada 2009) Ainsi la population reacuteclame une

meilleure transparence En avril 2009 Radio-Canada titrait dailleurs laquoUne meilleure

communication souhaiteacuteeraquo en eacutevoquant le pheacutenomegravene de leacuterosion des berges

Un cadre de preacutevention des principaux risques naturels a eacuteteacute mis en place en 2006 par

le gouvernement du Queacutebec afin de reacutepondre agrave Jimportance de la probleacutematique lieacutee aux

aleacuteas naturels pour les reacutegions de lEst du Queacutebec Ce plan daction concerteacutee implique cinq

ministegraveres soit le ministegravere de la Seacutecuriteacute publique le ministegravere du Deacuteveloppement durable

de lEnvironnement et des Parcs le ministegravere des Affaires municipales et des Reacutegions le

ministegravere des Transports et le ministegravere des Ressources naturelles et de la Faune (MSP

2007) De plus une Chaire de recherche en geacuteoscience cocirctiegravere a eacuteteacute creacuteeacutee agrave [Universiteacute du

Queacutebec agrave Rimouski afin dacqueacuterir et de maintenir une expertise sur leacuterosion du littoral

14

Celle-ci est financeacutee par le gouvernement du Queacutebec (MSP 2009) ce qui montre

limplication de la recherche et du gouvernement dans lameacutelioration des connaissances et

des solutions concernant leacuterosion Un guide sur la gestion des risques en seacutecuriteacute civile a

aussi eacuteteacute eacutelaboreacute pour les acteurs du milieu afin dassurer une meilleure diffusion des

meacutethodes et des concepts relatifs agrave lanalyse du risque (MSP 2008)

J J3 Ameacutenagement et gestion de la zone littorale et de ses geacuteorisques

1131 Gestion et ameacutenagement du territoire notions importantes

Lameacutenagement se deacutefinit comme eacutetant lorganisation de lespace par des

eacutequipements approprieacutes de maniegravere agrave mettre en valeur les ressources naturelles du lieu et agrave

satisfaire les besoins des populations inteacuteresseacutees (Grand dictionnaire de terminologie sd)

Lameacutenagement et la gestion de lurbanisation se font traditionnellement par un zonage (plan

durbanisme scheacutema dameacutenagement) qui divise le territoire et prescrit les activiteacutes

autoriseacutees selon les endroits En zone cocirctiegravere ce nest pas diffeacuterent et le zonage est r outil de

planification et de gestion le plus impOltant pour encadrer loccupation des terres (Stewalt

el al 2003)

Au Queacutebec selon la Loi sur lameacutenagement et lurbanisme (LAU loi provinciale)

il faut que les MRC se conforment aux diffeacuterents regraveglements existants en matiegravere

dinfrastructures de risques technologiques et naturels La LAU preacuteconise un zonage selon

les usages qui seront effectueacutes sur les lots ainsi que selon les lieux Lobjectif de la loi

deacutecoule du fait quune harmonie des usages est neacutecessaire dans un territoire afin de

minimiser les probleacutematiques Le zonage des constructions peut se faire selon de multiples

critegraveres et les mesures de gestion sappliquent agrave tous les territoires selon le principe de

linteacuterecirct collectif de la socieacuteteacute

15

Deacutecoulant de ces pnnclpes le zonage a eacutegalement eacuteteacute appliqueacute aux risques en

geacuteneacuteral Les geacuteorisques sont un des paramegravetres pouvant entraicircner un zonage mais il est

important de noter que dautres paramegravetres peuvent eux aussi en ecirctre la source Le zonage

des risques deacutepend de la vision que lon a du pheacutenomegravene naturel menaccedilant agrave savoir si on ne

fait que le subir ou sil est possible de le modifier pour vivre avec (Pigeon 2005) Dans le

premier cas le zonage est vu comme une solution avantageuse pour eacuteviter les risques alors

que dans le second cas des ouvrages de protection de modification de lenvironnement

preacutevalent

1132 Speacutecificiteacutes de lameacutenagement en zone cocirctiegravere

Les modegraveles possibles de gestion du littoral deacutependent du modegravele de gestion de

lameacutenagement en geacuteneacuteral choisi par la reacutegionlMRC De plus la gestion de la cocircte ne peut

pas seffectuer sans la prise en compte de larriegravere-pays dans sa gestion afin deacutevaluer

lespace disponible pour lextension urbaine par exemple Les situations locales peuvent

donc ecirctre tregraves varieacutees

Eacutetant donneacute les variations dans les deacutefinitions de lobjet deacutetude (la zone cocirctiegravere) la

deacutefinition qui est donneacutee agrave la gestion de la zone cocirctiegravere varie donc elle aussi En ce qui a trait

aux risques cocirctiers le but du zonage est de les minimiser pour les populations Pour cela deux

possibiliteacutes

raquo atteacutenuer les aleacuteas (enrochements recharges en sable digues murets )

raquo minimiser les enjeux (zonage constructions adapteacutees)

Une autre meacutethode de gestion de la zone cocirctiegravere pourrait plutocirct utiliser les assurances

au lieu du zonage Le fait de ne plus assurer ce qui est agrave risque trop eacuteleveacute est reacuteguliegraverement

discuteacute dans les meacutedias anglais (Klein et al 1999) Ainsi les risques ne sont pas diminueacutes

mais lEacutetat se deacutesengage de toute responsabiliteacute concernant ces risques et ceci pourrait avoir

un impact important sur le reacuteajustement des valeurs du marcheacute immobilier ainsi que limiter

les nouvelles constructions qui ne pourraient plus ecirctre assureacutees

16

Dans tous les cas la gestion de la zone cocirctiegravere est complexifieacutee par le fait quelle est

soumise agrave des leacutegislations multiples Eacutetant une frontiegravere elle se retrouve de fait agrave la marge de

plusieurs lois et de plusieurs juridictions (Holgate-Pollard 1996) De plus au Queacutebec sa

gestion deacutepend de plusieurs paliers gouvernementaux ce qui reacutesulte en de multiples

leacutegislations (figure lA) et en une gestion mosaiumlque (Morneau et al 2001) Cette gestion est

complexe tant du fait des multiples lois existantes mais aussi du fait des connaissances

souvent non exhaustives que les deacutecideurs ont de la dynamique littorale

tourbIegravere

BBracl10is Morais intertidale

Amplitude des mareacutees

--_ Extrecircme de pie mllf Supecircriltlll Ugne des Milles eaux printeniegraveres moyennes

~_ EJltfecircme de pleine mer Infmieure

i Mer lerritoriale Cl2 milles marins) ~ ~ _------_

Zone eacuteconomique (12 milles manns)

1_ _ _ -_-

Figure 1A Leacutegislations concernant les zones cocirctiegraveres

Source Morneau et al 2001

17

] 133 Ameacutenager un territoire agrave risque sadapter agrave la probleacutematique

Ladaptation aux aleacuteas (ou aux changements climatiques) est lensemble des

activiteacutes qui dune part limitent les impacts neacutegatifs et dautre part favorisent laccegraves aux

nouvelles possibiliteacutes Cela passe donc par un ameacutenagement adeacutequat des territoires

concerneacutes Diffeacuterents types dadaptation sont possibles (tableau 12) Concernant les aleacuteas

cocirctiers deux meacutethodes de gestion sont possibles SOil par reacuteaction ou anticipation

(Klein et al 1999) soit reacuteactive et preacuteventive (Smit et al 1999 Lemmen et al 2008) La

gestion par reacuteaction conduit le plus sou vent agrave de la protection car elle survient apregraves des

eacutevegravenements dommageables pour la population La gestion par anticipation se traduit

principalement par un zonage afin deacuteviter les installations dans les zones soumises aux aleacuteas

Le zonage se situe dans la cateacutegorie de lintention planifieacutee avec une action preacuteventive Il est

important de consideacuterer que laquo dans la plupart des situations les mesures preacuteventives

planifieacutees ont des coucircts moins eacuteleveacutes agrave long terme et sont plus efficaces que les mesures

reacuteactivesraquo (Lemmen et al 2008)

Tableau 12 Diffeacuterents types dadaptation

ADAPTATION

selon Type dadaptatioo

Lintention Spontaneacutee Planifieacutee

Laction (par Reacuteactive Simultaneacutee Preacuteventive rapport au

stimulus climatique)

Leacutetendue temporelle Acourt terme Along temle

Leacutetendue spatiale Localiseacutee Eacutetendue

(Source Lemmen et al 2008 (extrait modifieacute tireacute de Smit et al 1999))

18

Presque toutes les actions danticipation vis-agrave-vis des geacuteorisques cocirctiers requiegraverent

une laquoplanification strateacutegiqueraquo (Klein et Nicholls 1999) ce qui nest pas encore geacuteneacuteraliseacutee

sur les cocirctes du Queacutebec La planification strateacutegique consiste notamment en lidentification

dun zonage des risques par des experts et agrave sa mise en application par les autoriteacutes

compeacutetentes

Concernant la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers et en particulier de leacuterosion les

choix qui soffrent aux instances de gestion sont le retrait ladaptation ou la protection

(figure 15) (Morneau et al 2001)

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1 1 1 1 1 1 1 1

- Abandon agrave la - Zonage - Empierrement nature

- Maintien des - Deacuteveloppement

controcircleacute

- Murs - Eacutepis (champs)

processus naturels - Brise-lames - Dragage

- Recharge de plage

- Combinaison de Morneau et al 2001 techniques

Figure 15 Choix possibles face agrave la probleacutematique de leacuterosion

Cette recherche sattachera agrave Jeacutetude du choix preacuteventif quest ladaptation laquoCette

strateacutegie [ladaptation] preacuteconise leacutetablissement dun juste eacutequilibre entre la conservation et

le deacuteveloppement par Jadoption de certaines regravegles de zonage et dun deacuteveloppement

controcircleacute raquo (Morneau et al 200 1)

19

12 Zonage des risques en milieu cocirctier

laquo The ocean beachfront is a most hazardous place ta build raquo

(Clark 1996 pI76)

Lorsque lon eacutevoque le zonage des risques en milieu cocirctier cela reacutefegravere agrave lutilisation

de meacutethodes et de strateacutegies de zonages destineacutees agrave ameacutenager le littoral comme eacutetant une

entiteacute soumise agrave des conditions deacutetablissement speacutecifiques Le zonage reacutepond ainsi au

principe de preacutecaution

121 Principes et applications du zonage des risques

Le principe du zonage est deacuteviter la superposition des zones anthropiseacutees avec les

zones daleacuteas Il sagit alors de creacuteer des bandes non aedificandi soit des laquo zones non

constructiblesraquo (Paskoff 2004 b) Ce principe important est deacuteviter la construction dans les

zones preacuteceacutedemment identifieacutees comme soumises aux aleacuteas (Paskoff 2001 a McInnes

2006) En deacutefinissant quelle sera la laquo ligne de retraitraquo de la cocircte on pourra proceacuteder agrave un

retrait strateacutegique (Clark 1996) Le zonage de loccupation des terres est deacutejagrave utiliseacute dans

beaucoup de pays (Clark 1996) et il peut aussi ecirctre utiliseacute dans le cadre de plans de gestion

inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (GIZC) afin dy inclure des zonages speacutecifiques agrave la cocircte

(eacutecologie risques ) Les deacutecideurs peuvent par la suite prendre les mesures

dameacutenagements adeacutequates (tel quinterdire les nouvelles constructions) en toute

connaissance de cause et guider les nouveaux deacuteveloppements vers les espaces les plus

propices (McInnes 2006 Stewart et al 2003) Paskoff (2001 a) reacutesumait ainsi le principe du

zonage des risques en zone cocirctiegravere

Mieux vaut preacutevenir quessayer de porter remegravede Il conviendrait donc de repenser lusage de lespace littoral de telle sorte que les installations humaines ne se retrouvent pas en situation critique vis-agrave-vis des menaces de la mer agrave court ou mecircme agrave moyen terme (Paskoff 2001 a p 146 -147)

20

Le zonage se reacutevegravele ecirctre une bonne solution dameacutenagement concernant les risques

cocirctiers car les aleacuteas causant ces risques sont bien localiseacutes dans lespace et sont preacutevisibles

(Clark 1996) Plusieurs acteurs ont donc deacutejagrave identifieacute le zonage (zoning ou mapping en

anglais) comme une solution adeacutequate (Paskoff 2001 a Clark 1996) Dans son guide agrave

lintention des municipaliteacutes canadiennes le C-Ciarn (2006) eacutevoque eacutegalement cette

solution laquo Selon notre connaissance du risque actuel il importe de limiter le deacuteveloppement

dans les zones probleacutematiques et dinterdire toute nouvelle construction raquo (C-Ciarn 2006)

Les avantages du zonage par rapport aux autres solutions tiennent en son approche

anticipative bien quelle soit compleacutementaire avec dautres solutions Plusieurs

gouvernements ont ainsi adopteacute cette approche pour la gestion des zones cocirctiegraveres de leur

territoire notamment en Nouvelle-Zeacutelande (Ballinger et al 2000) en Eacutecosse (Ballinger et al

2000) en France (Loi dite Loi littorale 1986) ou en Caroline du Nord (Division de

lameacutenagement cocirctier de la Caroline du Nord 2009) Ces limites dinconstructibiliteacute peuvent

ecirctre fixes ou variables et eacutemaner de diffeacuterentes raisons (eacutecologie risque ) Loptique

retenue est laquodinitier un programme deacutecennal de preacutevention des risques naturels dont lun

des points essentiels est de limiter strictement le deacuteveloppement dans les zones exposeacutees raquo

(Ministegravere de lAmeacutenagement du territoire et de JEnvironnement de France 1997 a et b) La

Loi sur la seacutecuriteacute civile du Queacutebec adopte une optique similaire agrave celles eacutevoqueacutees par

Ballinger et al (2000) qui consiste agrave deacutelimiter les zones soumises aux aleacuteas afin dy limiter

les constructions Le problegraveme qui persiste est didentifier avec preacutecision quelles sont ces

zones soumises agrave des aleacuteas deacuterosion ou de submersion par la mer comme le preacuteconisent la

loi de seacutecuriteacute civile du Queacutebec ou les lois de la Nouvelle-Zeacutelande ou dEacutecosse

Les plans devraient ecirctre dynamiques et donc subir des reacutevisions tous les 5 ans pour

tenir compte agrave la fois des changements de politiques ainsi que des avanceacutees dans la

compreacutehension de lenvironnement physique (Klein et al 1999 Dubois et al 2005)

Une analyse multirisque peut ecirctre envisageacutee sur les cocirctes car plusieurs aleacuteas peuvent

y survenir Un indice de sensibiliteacute composite peut alors ecirctre eacutetabli en assignant une cote aux

diffeacuterents paramegravetres naturels et artificiels en fonction de la magnitude et de la freacutequence de

chacun pour les diffeacuterents aleacuteas (De Pi ppo et al 2008) Cet indice est encore preacuteliminaire et

21

ne peut pas encore ecirctre utiliseacute pour la gestion des cocirctes mais lideacutee dutiliser une multitude de

critegravere et de laquo geacuteoindicateurs raquo afin de cerner au mieux les aleacuteas et les risques potentiels dun

segment de cocircte est en deacuteveloppement durant ces derniegraveres anneacutees Pour garantir lefficaciteacute

de la meacutethode il est primordial de savoir quels risques zoner et agrave partir de quelle intensiteacute ou

freacutequence ils doivent ecirctre inteacutegreacutes au zonage Plus le nombre de paramegravetres pris en compte

est grand plus il est possible de penser que le zonage sera complet et donc efficaceefficient

mais eacutegalement complexe long et coucircteux agrave mettre en place

122 Zonage theacuteorique marges fixes ou variables

Plusieurs meacutethodes permettent de deacutevelopper des zonages des risques cocirctiers et

peuvent ecirctre utiliseacutees pour deacuteterminer la largeur que devront avoir les marges de protection

littorales Il y a dun cocircteacute les zonages comprenant des marges fixes (Clark 1996) et de

lautre les zonages variables baseacutes sur les taux deacuterosion mesureacutes (Paskoff 2004 b Dean et

Dalrymple 2004 Sabatier et al 2008)

1221 Zonages agrave marges fixes

Des limites dinconstructibiliteacute sont appliqueacutees dans plusieurs pays sur leurs zones

cocirctiegraveres (figure 16) Les marges qui en reacutesultent varient eacutenormeacutement entre 8 m pour

lEacutequateur et 3 km en ex-URSS sans quil soit toujours possible de connaicirctre les raisons de

ces diffeacuterences (Sorensen et McCreary 1990) Si lon sattarde agrave lexemple de la France la

marge retenue est de 100 megravetres pour les infrastructures et de 2 000 megravetres pour les routes

qui ne sont pas de desserte locale (Loi dite Loi littorale 1986) Cette optique nest cependant

pas adaptable agrave la situation du Queacutebec compte tenu de lhistorique de peuplement cocirctier et du

faible hinterlandarriegravere-pays existant le plus souvent

22

1shy - COUNTRIES DISTANCE INLAND FROM SHORELlNE

Ecuador - 8 m

HawaII -- 40 ft

Philippines ----- 20 m (mangrove greenbelt)

MexIco ----- 20 m Brazll ------ 33 m New Zealand ------- 66 ft

Oregon ------------ Permanent vegetation Une (variable)

Colombla ------------------ 50 m Costa Rica ------------------ 50 m (public zone) Indonesla ------------------ 50 m

Venezuela ------------------ 50 m 1

Chlle -------------------- 80 m 1

1France ----------------------- 100 m 1

Norway ----------------------- 100 m (no building) 1

1 Sweden ----------------------- 100 m (In some places to 300 m) 1 (no building)

1 SpaIn ----------------------- 100 to 200 m 1

1 Costa RIca ------ 50 m to ----------- 200 m 1(restrlcted zone)

1

1Uruguay ----------------------------- 250 m 1

Indonesla ----------------------------------- 400 m (mangrove greenbelt)

1

1

1

1 Greece -------------------------------------- 500 m

Denmark ---------------------------------------- 1-3 km (no summer homes) 1

0 1

USSR - Coast of the Black Sea -------------------------- 3 km 811 shy(exclusion of new factorles) il

co 1 -----------------------------0Q)

1

Definition of shorellne varies but It Is usually the mean hlgh tlde ~I Most nations and states exempt coastal dependent Installations Gicircl such as harbor developments and marinas ~ 1

ecirc 1 Indonesla has both a 50 m setback for forest cutting and a 400 m Q)

Ci 1greenbelt for flshery support purposes ()1

Figure 16 Marges de retrait pour les constructions (zones dexclusion) utiliseacutees par diffeacuterents pays

23

1222 Zonages agrave marges variables

Les zonages de leacuterosion agrave marges variables partent dun principe simple qui est de

connaicirctre les risques passeacutes pour preacutevoir ceux de demain Cest ainsi quils se basent sur les

taux de recul historiques de chaque secteur Ils utilisent ces taux deacuterosion annuels passeacutes et

les multiplient par le nombre danneacutees de lhorizon de zonage deacutesireacute Cette meacutethode de

zonage est proposeacutee par plusieurs chercheurs (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et

Dalrymple 2004 Sabatier et al 2008) (figure 17-A et B) Elle est eacutegalement utiliseacutee par

certains gouvernements tels quen Caroline du Nord (Division de lameacutenagement cocirctier de la

Caroline du Nord 2009) Cest dailleurs cette approche qui a eacuteteacute utiliseacutee sur la Cocircte-Nord du

Saint-Laurent dans le cadre de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges (Dubois et al

2005) Lintention est de creacuteer une zone tampon entre loceacutean et larriegravere-cocircte encore appeleacutee

laquo setback raquo ou laquo exclusion zoneraquo en anglais (Clark J996)

RocalJjng Aolerence EmiddotIO Emiddot10 Emiddot60 Shor~iIl9 relllUrfl Lille Llne L1I1~A B

Zonos 1--+-EmiddotZos +----middot1 Eacutequipements lourds EmiddotIO Emiddot30 Emiddot60

ImmInent InllJrmodinle lol1ger Tornl Hl)lAld Zone HlilArd

iml11cllhlc rOllrd~

No Now M013ble Aonctity LmgeSelbadlts - - - POSITION DL RI ( l)AJiS bO AS - - - Habilnble Sinqle Fnmlll Movnblo SlfltCcedilhl SlltICluns SIItIIIUfflS SlrucuO~ Aliowed

Flood InsuranCfl

Fxisllng1---- Cover Ige Aeqllilfd -----shy

la Be lAajnlItH-~(J

Eligible 101

- - - POSITION Dl RIAGE OANS 10 -lS shy - shy ~eloralIcircOI

Bonetls NoN~w

Eacutequipem(lll Iltg(r~ mobik( NrtP PollCles

NOIICt nI

FrO$lOn

- - - POSITIO-J DL RIGI l)AJS 10 IS shy - shy I-l~lilrd

Reference E=middotIO [middot10 Emiddot60 AUluli rquipemelll Foahlfe Lille Line Une

~~bull Zono Emiddot30 Zobull

1 bullbullbull

[0middot60 lOIlQ

bull 1

t ShorehllIJ

P~~ ~(a~e _--~_-RIA(E ACTlEL Eltoltmple Prolile

Wllh lirl4i ond 7or~ IlluslrAI~d

(NOl 10 $cle)

Mc National Research Council 1990

Paskoff 2004 b in Dean el Dalrymple 2004

Figure 17 Propositions de zonages cocirctiers variables En A en France et en B aux Eacutetats-Unis

E-IO signi fie ligne deacuterosion dans 10 ans E-30 dans 30 ans et E-60 dans 60 ans

24

Ces zones sont baseacutees sur la laquoLong-Term Shoreline Change Ratesraquo (LTSCR) le taux de

changement agrave long terme de la ligne de rivage (Dean et Dalrymple 2004 Division de

lameacutenagement cocirctier de la Caroline du Nord 2009) De ces taux peuvent deacutecouler deux

propositions de gestion soit un retrait (setback) soit des normes de construction speacutecifiques

(construction standard)

Cette meacutethode dispose de plusieurs avantages Tout dabord elle est souvent

preacuteconiseacutee et mise de lavant comme eacutetant tregraves utile car elle correspond agrave la variabiliteacute

naturelle des cocirctes (Clark 1996) Cela creacutee un zonage modulable qui sadapte agrave la situation

locale selon les secteurs de cocircte Les marges ainsi eacutetablies peuvent ecirctre reacuteajusteacutees au fur et agrave

mesure que le temps avance et elles tiennent compte des paramegravetres naturels des cocirctes qui

neacutevoluent pas tous avec la mecircme vitesse (Paskoff 2004 b Clark 1996) Plusieurs

inconveacutenients peuvent malgreacute tout lui ecirctre imputeacutes car il ny a notamment pas de prise en

compte dune eacuteventuelle modification de ces taux historiques que ce soit agrave la hausse (agrave cause

dun changement de tendance ou des changements climatiques par exemple) ou agrave la baisse

(construction dune structure de protection rigide figeant le trait de cocircte eacutepis bloquant le

transit seacutedimentaire )

Pour connaicirctre les taux deacuterosion avec une grande preacutecision le lidar et autres

techniques modernes sont tregraves efficaces (Miller et al 2008) Cependant cela ne permet pas

de remonter en arriegravere et de caracteacuteriser leacutevolution historique et les techniques sont encore

coucircteuses et complexes Le recours agrave ces meacutethodes est donc encore peu freacutequent pour la

gestion et de lameacutenagement des cocirctes en lien avec leacuterosion Permettant une preacutecision

alti meacutetrique importante ces techniques sont cependant deacutejagrave utiliseacutees pour reacutepondre au risque

de submersion en permettant une cartographie de preacutecision

25

123 Reacuteglementations de zonages existantes dans la reacutegion

Ladaptation par le biais du zonage et du deacuteveloppement controcircleacute est peu reacutepandue au

Queacutebec et l appl ication de cette approche entraicircnerait une refonte importante des scheacutemas

dameacutenagement des plans durbanisme ainsi que de la reacuteglementation qui sy rattache

(Morneau et al 2001) Cependant diffeacuterents zonages cocirctiers existent dans la reacutegion deacutetude

ou dans les reacutegions adjacentes Ils peuvent ecirctre deacutejagrave en place ou encore agrave leacutetat de

proposition Ils preacutesentent des caracteacuteristiques diffeacuterentes ainsi que des objectifs divers mais

sont autant de possibiliteacutes qui soffrent pour le zonage des risques cocirctiers dans le secteur agrave

leacutetude

La Politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables a eacuteteacute voteacutee en

1987 puis modifieacutee en 1991 1996 1997 2005 et 2008 CeJle-ci preacuteconise une marge de

10 ou 15 m agrave partir de la ligne des hautes eaux qui sur le littoral correspond agrave la limite

de la veacutegeacutetation (figure 18) Au sein de cette zone la majoriteacute des constructions sont

interdites (Gouvernement du Queacutebec 1987 MDDEP 2007) Cette politique est en

application dans le cadre de la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (LQE

Gouvernement du Queacutebec 1972) Agrave deacutefaut dautres documents souvent inexistants ce

type de zonage est utiliseacute dans plusieurs MRC pour zoner le risque deacuterosion (Belzile

2008 Caron comm pers Dubois et al 2005)

A

Penle supeacuteriewe 8 JO

Source MDDEP 2009

Figure 18 Largeurs de protection prescrites par la politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables

26

Une adaptation du zonage eacutetabli agrave la suite de lentente speacutecifique sur leacuterosion des

berges de la Cocircte-Nord pourrait eacutegalement ecirctre appliqueacutee Le zonage des risques eacutetabli

pour la Cocircte-Nord dans le cadre dun projet pilote (Dubois et al 2005) tient compte de la

dynamique littorale en fonction des types de cocircte et de leurs taux de recul mesureacutes

historiquement et actuellement Ce zonage semble ecirctre efficace et durable

Malheureusement il ne tient pas compte dune acceacuteleacuteration probable des taux de reculs

dans un contexte de changements climatiques (GrEC 2007 a) De plus il a eacuteteacute eacutetabli

pour les types de cocircte principaux preacutesents sur la Cocircte-Nord Les cocirctes agrave falaises

rocheuses seacutedimentaires qui constituent en proportion lun des types de cocircte majeurs de

lestuaire et du golfe du Saint-Laurent (Bernatchez et Quintin 2005) neacutetant pas

suffisamment repreacutesenteacutees sur la Cocircte-Nord aucun calcul de marge nest proposeacute

(mecircmes si les auteurs preacuteconisent une analyse plus deacutetailleacutee de ces secteurs) (Dubois

et al 2005)

Le zonage envisageacute au Nouveau-Brunswick eacutetablit une marge de 30 m de largeur agrave partir

du trait de cocircte Ce zonage na pour le moment pas encore eacuteteacute transfeacutereacute dans les textes

leacutegislatifs bien quil ait eacuteteacute preacutesenteacute dans la Politique de protection des zones cocirctiegraveres

pour le Nouveau-Brunswick en date de 2002 Une marge fixe de 30 megravetres y est

preacuteconiseacutee dans laquelle les activiteacutes et constructions sont reacuteglementeacutees (ministegravere de

lEnvironnement et des Gouvernements locaux du Nouveau-Brunswick 2002)

Le zonage des risques naturels deacuterosion eacutetabli par la MRC du Rocher-Perceacute dans son

scheacutema dameacutenagement de 1989 (en 2009 il eacutetait toujours en vigueur dans lattente de

lapprobation dun nouveau scheacutema dameacutenagement) comprend lapplication strictoshy

sensu de la Politique de protection des rives ainsi que des zones reconnues comme eacutetant agrave

risque (MRC Rocher-Perceacute 1989) Ce zonage est transfeacutereacute tel quel dans le plan

durbanisme de la municipaliteacute car mecircme si en theacuteorie cette derniegravere peut laugmenter

elle nen a pas eu les moyens techniques

La proposition de zonage des risques naturels de la MRC du Rocher-Perceacute preacutevoit un

doublement de la largeur de la bande de protection preacutevue par la politique de protection

des rives ainsi que lajout de nouvelles zones de contraintes deacuterosion (Caron comm

pers MRC Rocher-Perceacute 2005) Ce scheacutema dameacutenagement est en cours dadoption par

la MRC Le doublement des marges preacutevues par la loi est neacute du constat simple que

27

celles-ci neacutetaient pas suffisantes pour proteacuteger les nouvelles constructions de leacuterosion

Lameacutenagiste a donc deacutecideacute suite aux reacutesultats preacuteliminaires des travaux de recherche

(Bernatchez et al 2008 a) pour le secteur de Perceacute de doubler ces marges (Caron

comm pers)

Un zonage utilisant les taux de recul historiques de la cocircte pourrait eacutegalement ecirctre

appliqueacute (Pugh 2004 Paskoff 2001 a) avec un horizon de gestion de 30 ou 50 ans Pour

les secteurs ougrave de laccumulation est preacutevue aucune marge de seacutecuriteacute ne serait retenue

La Loi sur la seacutecuriteacute civile de 2001 oblige les MRC agrave cartographier les zones agrave risque

sur leur territoire mecircme si celle-ci ne propose pas de meacutethodologie ni de moyens pour le

faire Les organismes locaux doivent donc trouver eux-mecircmes les critegraveres Cela permet

une adaptation aux probleacutematiques locales mais il est possible de se demander si les

MRC ont les ressources et lexpertise neacutecessaire pour mener cette opeacuteration agrave bien (Heacutetu

2001) Dans le cas des petites MRC avec peu de moyens cela retarde le processus La

MRC du Rocher-Perceacute na dailleurs pas commenceacute en 2008 agrave faire son scheacutema de

seacutecuriteacute civile

Des sceacutenarios deacutevolution de la position du trait de cocircte ont eacuteteacute eacutetablis par des chercheurs

dans un contexte de preacutevision de changements climatiques dans le cadre dune entente

entre le Fonds daction sur les changements climatiques (FACC) le consortium Ouranos

et lUQAR-ISMER (Bernatchez et al 2008 a) Ces sceacutenarios sont eacutetablis suite au

couplage des donneacutees deacuterosion passeacutee danciennes conditions climatiques et de

preacutevisions deacuterosion et environnementales La projection des donneacutees climatiques futures

a permis de deacuteterminer le taux deacuterosion le plus probable (SP) sous ces nouvelles

conditions

28

Les diffeacuterentes options de zonages des risques cocirctiers dans le secteur deacutetude et des

secteurs adjacents sont reacutesumeacutees dans le tableau 13

Tableau 13 Reacutesumeacutes des types de zonage des risques cocirctiers possibles

Zonage Marge appliqueacutee Principe sous-jacent

Loi sur la qualiteacute de lenvironnement

(politique de protection des rives) 10 ou 15 megravetres

Eacutecotone agrave proteacuteger

Inondations (lluvial)

Proposition de la

MRC du Rocher Perceacute 20 ou 30 m

La LQE nest pas suffisante donc

on double ces valeurs

Politique de protection des zones

cocirctiegraveres pour le

Nouveau-Brunswick

30 megravetres Protection de la zone tampon du

littoral

Entente speacutecifique sur leacuterosion des Taux de recul max x Augmentation importante de

berges (Cocircte-Nord) 30 ans leacuterosion future

Meilleure estimation des risques

Loi seacutecuriteacute civile Variable (selon des eacutetudes compleacutementaires

agrave reacutealiser)

Selon les taux historiques deacuterosion

Taux de recul

historique x horizon

dameacutenagement

Rien ne change le futur sera le

rellet du passeacute

Selon leacuterosion preacutevue dans un Augmentation variable des taux

contexte de changements climatiques Variable deacuterosion en raison des

(Bernatchez et al 2008 a) changements climatiques

13 Ameacutenagement cocirctier et changements climatiques

Eacutetant donneacute quaucune cocircte nest agrave [abri de Jinfluence du climat et de ses variations

naturelles et ni de celles induites par les activiteacutes humaines tout changement tel que ceux

preacutevus sous [influence des changements climatiques va avoir un impact sur son eacutevolution

Lameacutenagement des littoraux doit donc en tenir compte Nous analyserons ici dabord les

modifications dues au climat avant de nous attarder agrave la prise en compte de ces modifications

dans les zonages

29

131 Modifications de lenvironnement cocirctier dues au climat

Les impacts engendreacutes par les modifications du climat sur les zones cocirctiegraveres sont

multiples et reacutesultent agrave la fois des modifications de Jhydrosphegravere et de latmosphegravere ils se

surimposent aux variations naturelles du climat Ces changements ont eacuteteacute mesureacutes agrave leacutechelle

mondiale (GffiC 2001 2007 a et b) nationale (Ressources naturelles Canada 2004 Shaw et

al 1998) reacutegionale (Ressources naturelles Canada 2004 Lemmen et al 2008 Ouranos

2009) mais aussi locale (Bernatchez et al 2008 a Senneville et Saucier 2008) Connaicirctre

ces modifications de lenvironnement est important puisque plusieurs scientifiques

sentendent sur le fait que leacuterosion devrait prendre de lampleur dans le contexte des

changements climatiques notamment en raison de la hausse mondiale du niveau marin relatif

et de laugmentation de lintensiteacute des tempecirctes (Shaw et al 1998 GffiC 2001 et 2007

Morner 2004)

De multiples eacuteleacutements sont modifieacutes par les changements climatiques ce qui comme

nous allons le voir va avoir un impact sur les cocirctes et leur dynamique deacutevolution

(figure 19)

Q)Hausse de la tempeacuterature moyenne gt Q) lU

Eacuteleacutevation du niveau de la mer LU u Q)

c ru

Variation des tempeacuteratures extrecircmes +shyc (hausse en eacuteteacute diminution en hiver) o

u Variation des preacutecipitations moyennes Q)

0 l ru

Q)Augmentation de la freacutequence et Q)

gtde lintensiteacute des tempecirctes 0 ru Z

uAugmentation de lintensiteacute des preacutecipitations

Source Ressources naturelles Canada 2004

Figure 19 Eacutevolution preacutevue des variables climatiques au Canada

30

Dans les zones cocirctiegraveres des changements sont eacutegalement agrave preacutevoir avec des impacts

tant sur les milieux biologique et physique que pour les socieacuteteacutes (figure 1 0)

Changement climatique et

eacuteleacutevation du niveau de la mer

IMPACTS BIOPHYSIQUES bull Inondations cocirctiegraveres plus eacutetendues bull Accroissement de leacuterosion cocirctiegravere bull Intrusion deau saleacutee dans les aquifegraveres deau douce bull Amincissement de la couverture glacielle bull Hausse des inondations causeacutees par des ondes de tempecircte bull Augmentation des tempeacuteratures agrave la surface de la mer bull Perte dhabitats cocirctiers

IMPACTS SOCIO-EacuteCONOMIQUES bull Dommages aux infrastructures cocirctiegraveres dont celles

utiliseacutees pour le transport et les loisirs bull Allongement de la saison de navigation commerciale bull Pertes de proprieacuteteacutes accrues bull Augmentation des risques de maladie bull Accroissement des risques dinondation et de perte de vie bull Changement de ressources renouvelables et de subsistance

(p ex les pecircches) bull Perte de ressources et disparition de valeurs culturelles

Source Ressources naturelles Canada 2004

Figure 1 0 Impacts biophysiques et socio-eacuteconomiques eacuteventuels des changements climatiques dans les zones cocirctiegraveres

bull Hausse du niveau marin relatif

Agrave leacutechelle mondiale le niveau marin relatif a augmenteacute depuis le deacutebut du 20egraveme siegravecle

(GIEC 2007 b Paskoff 2003 2001 b) et il est preacutevu quil continue agrave augmenter dans les

prochaines deacutecennies (figure )

---

31

50

o

I-50

-100

-150

1850 1900 1950 2000

Figure 111 Variation du niveau marin relatif agrave leacutechelle mondiale vis-agrave-vis du niveau moyen de 1961-1990

Limpact de cette hausse du niveau marin relatif sur leacuterosion vient du fait que cela

permet aux vagues datteindre un niveau supeacuterieur avec plus de force ce qui va accentuer les

diffeacuterents pheacutenomegravenes eacuterosifs cocirctiers ceci mecircme si la hausse nest que de quelques dizaines

de centimegravetres (Paskoff 2003 2004 a) La hausse relative preacutevue du niveau de la mer pour le

prochain siegravecle dans un contexte de reacutechauffement climatique est denviron 50 agrave 60 cm pour

lest du Canada (Parkes et al 2006)

bull Hausse des tempeacuteratures moyennes

Au niveau mondial les tempeacuteratures moyennes sont en hausse (figure 112) dapregraves le GIEC

(2002007 b)

32

--A260 --A18

( --81 ~ -- Aconcentration conslanle (2000) Clgt 50 u -- XXe siegravecle

t J CIgt 40 c Clgt

ca 306 c 0 E 20 euml Clgt E Clgt 10

J

r-u 00

Clgt CI

-10

1900 2000 2100 Annee GIEC 2007 b

Figure 112 Eacutevolution et projection des tempeacuteratures planeacutetaires

Bourque et Simonet (2008) constatent une hausse statistiquement significative des

tempeacuteratures annuelles au Queacutebec Des modegraveles reacutegionaux du climat dOuranos preacutevoient

laugmentation des tempeacuteratures moyennes agrave la fois pour 2020 2050 et 2080 (Bourque et

Simonet 2008) Ces preacutevisions se deacutemarquent de la variabiliteacute naturelle du climat passeacute

(Bourque et Simonet 2008)

bull Augmentation des redoux hivernaux

Les redoux hivernaux sont en hausse depuis le deacutebut du 20egravell siegravecle Cette tendance agrave la

hausse devrait se poursuivre agrave lavenir (Jolivet et Bernatchez 2008) Cette hausse augmente

le nombre de cycles de gel-deacutegel et augmente donc les processus cryogeacuteniques et fragilise

ainsi les mateacuteriaux qui constituent les falaises cocirctiegraveres (Bernatchez et al 2008 a Bernatchez

et Dubois 2008)

bull Diminution de la couverture de glace

La couverture de glace de mer est en baisse dans le golfe et lestuaire du Saint-Laurent depuis

les anneacutees 90 (figure 1 J3) Depuis 1996 il Ya moins de glaces tant sur les ri ves quau large

(Service Canadien des glaces 2009)

- -

33

100

euml 90

~ - c

80 shy

iumlii Cf)

J 1J 70 Jg a lce (overage 1 (ouvenure des ola(~s

Cl -Average 1 mo~nne 1971-2000 Q1 60

ll 1J ltIl ~ 50 l1 Cl ID 1J 40 ~ J l

~ J 30 a o III 1J

amp 20

euml ID o

~ 101

0shy 0111 ~

1 111111 g 0 Il1

0 0

~

ocirc ~ ~

ocirc 0

~ ~ ~

0

~

Date Dapregraves Service Canadien des Glaces 2009

Figure 113 Eacutevolution de la couverture de glace dans lestuaire et le golfe du Saint-Laurent

Les preacutevisions et les modeacutelisations pour lestuaire et le golfe (Senneville et Saucier

2008) preacutevoient que la tendance agrave la baisse du nombre de jours de glace se maintienne agrave la

suite du reacutechauffement du climat (tableau 14) Une disparition de la glace de mer est mecircme

envisageacutee avant la fin du 21 egraveme siegravecle (Bourque et Simonet 2008)

Tableau 14 Reacutesultats des simulations de limpact des variations de tempeacuterature sur les conditions de glace pour la peacuteriode 1996-2003 et des projections futures

Peacuteriode teacutemoin Peacuteriode chaude Diffeacuterence Station de mesure 1996-2003 +2degC (nb de jours) de reacuteduction

jours gt30 de CcedilJlace jours gt30 de CcedilJlace Perceacute 622 261 361 58

Plage de la Martinique 71 263 447 63 Pointe-aux-Loups 573 159 414 72

Pointe-aux-Loups (OS) 339 119 22 65

(modlheacute de Senneville et Saucier 2008)

34

Cette diminution de la couverture de glace rend la cocircte vulneacuterable agrave laction des

vagues sur une peacuteriode de temps plus longue (Bernatchez et al 2008 a) La mobiliteacute des

glaces en hiver et le deacutepart du pied de glace assurent eacutegalement un transit seacutedimentaire sur le

bas de plage mecircme en hiver ce qui neacutetait pas le cas par le passeacute (Bernatchez et Dubois

2004)

bull Modification des preacutecipitations

Une tendance agrave la hausse des pluies hivernales a eacuteteacute constateacutee pour lEst du Queacutebec maritime

(Jolivet et Bernatchez 2008) Ces pluies peuvent causer de leacuterosion importante par

ruissellement et faire fondre la protection que constitue le manteau neigeux (Jolivet et

Bernatchez 2008) Les pluies diluviennes sont elles aussi en hausse pour la reacutegion de la

Gaspeacutesie (Jolivet et Bernatchez 2008)

bull Tempecirctes

II nest pas aiseacute de didentifier une tendance agrave la hausse ou agrave la baisse pour le nombre annuel

de tempecirctes dans lEst du Queacutebec II faut cependant noter quune partie importante des

tempecirctes se produit durant lhiver peacuteriode durant laquelle la glace de mer et le pied de glace

limitaient la creacuteation des vagues ainsi que leur propagation jusquagrave la cocircte Dans le golfe et

lestuaire du Saint-Laurent un changement dans le reacutegime glaciel va donc augmenter le

nombre de tempecirctes effectives cest-agrave-dire qui ont une action sur les cocirctes (Savard et al

2008 Savard et al 2009)

Les changements climatiques vont ainsi augmenter les aleacuteas Les aleacuteas affectant la

cocircte vont donc ecirctre modifieacutes et de maniegravere intrinsegraveque les risques eacutegalement

Lenvironnement actuel et surtout futur nest donc plus le reflet de ce quil eacutetait au deacutebut du

siegravecle passeacute et leacuterosion fortement deacutependante de son environnement est donc modifieacutee Il

nest alors plus possible de se fier seulement agrave lexpeacuterience passeacutee des communauteacutes cocirctiegraveres

pour geacuterer leacuterosion

35

132 Prise en compte de ces modifications dans le zonage

laquoLhumaniteacute dispose de plusieurs options mais le passeacute nen est pas une raquo

(Sauchyn et Kulshreshtha 2008)

Lors de leacutetablissement dune zone agrave risque il est important de prendre en compte agrave

la fois la variabiliteacute naturelle du climat (aleacuteas) mais aussi les modifications dues aux

changements climatiques (modification des aleacuteas) 11 est eacutegalement important de retenir que

la modification des activiteacutes humaines peut eacutegalement faire augmenter les risques

(figure 114)

Activiteacutes humaines

(Vulneacuterabiliteacute)

Figure 114 Possibiliteacute daugmentation du risque modification des aleacuteas combineacutee agrave une modification des activiteacutes humaines

11 est bon de sinteacuteresser aux risques futurs qui ont toutes les probabiliteacutes de survenir

dans le contexte de changements climatiques Ceux-ci reacutesultent agrave la fois de la hausse des

vulneacuterabiliteacutes (nouvelles constructions changement de vocation des bacirctiments ) et de la

hausse du niveau des aleacuteas Limpact des aleacuteas naturels devrait augmenter non seulement agrave

cause des changements climatiques mais aussi de la pression continue du deacuteveloppement

36

dans des zones marginales et vulneacuterables (McInnes 2006) Les deux paramegravetres conduisent agrave

augmenter de maniegravere corollaire les risques cocirctiers Afin de limiter les risques il est possible

de jouer sur les deux tableaux cest-agrave-dire soit de limiter les aleacuteas (physiques) soit de limiter

la vulneacuterabiliteacute (humaine) (Boriff et al 2005)

1321 Quand proceacuteder agrave cette prise en compte

Latteacutenuation des aleacuteas passe par des solutions dingeacutenierie qUi proposent

geacuteneacuteralement des ouvrages de protection Maintenir les ouvrages de protection actuels dans

un futur contexte de changements climatiques va engendrer des deacutepenses 15 agrave 4 fois plus

importantes selon les diffeacuterents sceacutenarios deacutevolution (Burgess et Townend 2004 in Thome

et al 2007) Par exemple si lon deacutecidait de conserver les coucircts dinfrastructures agrave un niveau

eacutequivalent agrave celui d aujourd hui ce seraient pregraves du tiers des deacutefenses cocirctiegraveres de Grandeshy

Bretagne qui ne pourraient pas ecirctre maintenues (Thome et al 2007) Le maintien du trait de

cocircte en limitant les aleacuteas ne semble ainsi pas ecirctre une option eacuteconomiquement viable

Lalternative serait donc de limiter les nouvelles vulneacuterabiliteacutes Cette limitation de la

vulneacuterabiliteacute est lieacutee agrave un zonage des risques pour lavenir Cependant il est important que

les critegraveres utiliseacutes pour le zonage des risques tiennent compte agrave la fois des aleacuteas futurs ainsi

que des enjeux futurs

Certains se demandent sil ne faudrait pas attendre une certitude concernant

deacuteventuels changements climatiques avant de les prendre en compte dans la gestion des

littoraux Mecircme si la grande majoriteacute des scientifiques qui se rangent actuellement derriegravere le

GlEC saccordent sur le fait que ces changements sont plus quune simple variation naturelle

du climat un doute peut subsister Cependant Stern (2007) calcule que cela reviendrait trop

cher dattendre ce moment avant dadapter nos faccedilons de faire Attendre que les effets des

changements climatiques deviennent majeurs va augmenter de maniegravere tregraves importante les

coucircts associeacutes agrave la gestion des risques et agrave lameacutenagement (Zeidler 1997) 11 est donc

possible de supposer la mecircme majoration des coucircts pour le Queacutebec ce qui rend laction

dautant plus pressante Le Ministegravere de lAmeacutenagement du territoire et de lEnvironnement

37

de France (1997 a) met eacutegalement de lavant cet inteacuterecirct agrave agir tout de suite mecircme si certains

doutes subsistent en eacutevoquant le principe de preacutecaution qui doit reacutegir les politiques

publiques Il est important de se souvenir que dans ce domaine linaction est en fait une

action une deacutecision de ne rien faire En effet attendre de constater une eacutevolution va laisser le

temps agrave des deacuteveloppements de voir le jour et va orienter les futures deacutecisions Ne pas

prendre de deacutecision aujourd hui doit donc ecirctre deacutecideacute et consideacutereacute comme un choix parmi

dautres et non comme un simple report de choix Finalement il faut consideacuterer que comme

nous sommes deacutejagrave mal adapteacutes aux conditions climatiques et environnementales actuelles

(Forbes 2008) prendre des mesures dadaptation immeacutediatement est neacutecessaire que lon y

integravegre les changements climatiques ou non

Dans ce contexte il est inteacuteressant de voir quels sont les aspects des changements

climatiques qui sont actuellement pris en compte par les gestionnaires des zones cocirctiegraveres

1322 Prise en compte de la hausse du niveau moyen des mers

Limpact des changements climatiques sur les cocirctes est souvent eacutevalueacute par la hausse

du niveau moyen relatif des mers tant par le public (Radio-Canada 2009) que par les

experts (Paskoff 2004 a et b 2001 a et b Pethick 2001 Gornitz et al 1997 Klein et al

1999) Cette hausse a donc mieux eacuteteacute documenteacutee et connue Ceci pourrait ecirctre ducirc au fait que

pour certains chercheurs la hausse du NMR est consideacutereacutee comme le paramegravetre avec le plus

de significativiteacute concernant leacuterosion (Thome et al 2007)

laquo When sea level is rising letting nature take its course is undoubtedly the best solution wherever such an option is acceptableraquo

(Paskoff 2004 a)

La principale inclusion de la hausse du niveau marin relatif en lien avec leacuterosion des

berges deacutecoule de la regravegle de Bruun (Bruun rule) Selon celle-ci le recul des plages peut ecirctre

preacutevu en fonction de la hausse du NMR le long des plages de sable Des calculs de la hausse

des taux deacuterosion en fonction des sceacutenarios climatiques et donc de la hausse du NMR ont eacuteteacute

38

effectueacutes par Thome et al (2007) et Petick (2001) en utilisant une eacutequation directement issue

de la regravegle de Bruun En Grande-Bretagne ce calcul a eacuteteacute fait sur les taux deacuterosion moyens

par secteur mais lauteur preacutecise que ce sont des taux preacutevus potentiels et que les conditions

locales les taux deacuterosion actuels ainsi que le profil cocirctier peuvent avoir un impact important

sur le futur taux reacuteel (Thorne et al 2007) Cependant Jutilisation de cette regravegle a eacuteteacute remise

en cause comme outil de preacutediction de leacuterosion car trop peu de paramegravetres sont pris en

compte (Komar 1998) Des problegravemes concernant cette regravegle de Bruun ont eacutegalement eacuteteacute

souleveacutes par Davidson-Arnott (2005) Une application de preacutediction des taux de recul et

donc une utilisation de ce principe pour les zonages des risques deacuterosion nest ainsi possible

que dans de tregraves rares cas ce qui voit son utilisation tregraves limiteacutee

Lautre inclusion de la hausse du niveau marin relatif dans la gestion des cocirctes utilise

le modegravele dit des laquo 3 optionsraquo qui est aussi mis en avant pour geacuterer leacuterosion actuelle des

cocirctes (figure 16 de Morneau et al 2001) Les laquo3 optionsraquo que sont ladaptation

] accommodement ou le retrait sont proposeacutees par plusieurs auteurs tels que Pugh (2004)

Ressources naturelles Canada (2004) Paskoff (2001 a 2004 b) ou le GIEC (20012007 b)

(figures 115 et tableau 15) Dans un contexte de hausse du NMR la regravegle dor du zonage

des risques est deacuteloigner suffisamment les ameacutenagements du rivage pour quils restent agrave

leacutecart des menaces quimplique la hausse du niveau marin relatif durant toute leur dureacutee de

vie (Paskoff 2001 b)

39

1

eunenl Su Leyel

RETREAT ACCOMMODAn PRouer

Buildings

le

hfu bullbullbull middot~i -middot-11 1-bullbulltwlIl ~$_~ -1

co a CrOpt a N

== ~--t o fil co a Pugh2DD4

Figure 115 Diffeacuterentes strateacutegies de la socieacuteteacute face agrave la hausse du niveau marin relatif

(agrave gauche) 1a reacutesistance dure (digues enrochement mur ) Jb reacutesistance douce (apport artificiel de seacutediments) 1c contre-attaque (remblaiement) 2 recul (deacuteplacement des constructions (agrave droite) Les strateacutegies peuvent ecirctre regroupeacutees en 3 cateacutegories retrait accommodement ou protection Les trois options ne sont pas toujours possibles

Tableau 15 Strateacutegies dadaptation aux aleacuteas pour les zones cocirctiegraveres

Option dadaptation Objectif Exemple ~-----~-------_----------

Protection Tenter de preacutevenir les effets de la mer sur la terre Construction douvrages longhudinaux alimentation des plages

Accommodement Modifier les activheacutes humaines et linfrastructure Construction de batiments sur pilotis production agricole en fonction du changement du niveau de la mer axeacutee sur des cultures reacutesistantes au sel et aux inondations

Retrait Ne pas essayer de proteacuteger les terres contre Abandon des terres lorsque les conditions lempieacutetement de la mer deviennent intoleacuterables

(Source Ressources naturelles Canada 2004)

Le GIEC propose eacutegalement une meacutethode dadaptation aux changements climatiques

dans les zones cocirctiegraveres mais celle-ci est eacutegalement baseacutee sur le seul critegravere de la hausse du

niveau marin relatif (Klein et al 1999)

40

Toutes ces solutions sont mises de lavant comme un modegravele dadaptation vis-agrave-vis

des changements climatiques dans leur inteacutegraliteacute bien quelles ne se basent que sur la hausse

du NMR Ceci peut provenir de la plus grande preacutecision des donneacutees de hausse du NMR due

agrave sa relative faciliteacute de modeacutelisation

1323 Prise en compte des autres paramegravetres

Le modegravele des laquotrois optionsraquo pourrait eacutegalement sappliquer agrave tous les paramegravetres

et non uniquement agrave la hausse du niveau marin relatif mais cela en augmenterait la

complexiteacute En effet avec les nouvelles connaissances sur la dynamique cocirctiegravere les impacts

des changements climatiques devraient eacutegalement ecirctre abordeacutes agrave laide dautres paramegravetres

climatiques et en combinant les processus marins et continentaux (Bernatchez et Dubois

2008 Bernatchez et al 2008 a) Cette derniegravere approche permet en effet de faire des

analyses mu Itirisques et dameacuteliorer lanticipation des reacuteponses des systegravemes cocirctiers aux

aleacuteas et aux changements climatiques (Fairbank et Jakeways 2006 McInnes 2006)

Plusieurs autres modifications de paramegravetres pourraient ecirctre prises en compte pour

lameacutenagement des cocirctes dans un contexte de variations climatiques Cependant les

recherches portant sur les connaissances des tempecirctes futures des redoux de la freacutequence et

de lintensiteacute des aleacuteas ne sont pas encore transfeacutereacutees dans la sphegravere de la science appl iqueacutee

ni de la gestion des zones cocirctiegraveres et lameacutenagement Au Queacutebec une seule eacutetude qui fait le

lien entre le climat sous ses multiples facettes et leacuterosion cocirctiegravere existe (Bernatchez et al

2008) La difficulteacute agrave prendre en compte ces autres modifications tient agrave limportance des

effets locaux dans les preacutevisions et au fait que la production de reacutesultats nest possible que

pour un lieu preacutecis et avec un investissement tregraves important

41

14 Efficaciteacute agrave court et long terme des modes de gestion actuels

Afin de choisir judicieusement entre les multiples possibiliteacutes qui soffrent aux

gestionnaires il serait neacutecessaire de posseacuteder des eacuteleacutements de comparaison deacutevaluation des

zonages En effet entre plusieurs possibiliteacutes comment deacuteterminer celle qui sera la plus

efficace pour notre secteur dameacutenagement

141 Choisir entre les diffeacuterentes possibiliteacutes dune mecircme meacutethode

Concernant les modegraveles dameacutenagement agrave choix multiples peu dauteurs deacutecrivent

les eacuteleacutements qui permettraient de diffeacuterencier les options quil serait preacutefeacuterable dadopter

selon les secteurs et les situations Pour Dean et Dalrymple (2004) les choix possibles entre

les diffeacuterentes options de gestion de la cocircte peuvent se faire en tenant compte de plusieurs

paramegravetres (figure 116)

Option

Factor Magnitude Retreat Nourlsh Armor

Long-lcrm Erosion Rate High Low

XCI

X Upland Economie

Uase High Low X

X

Protecting Historie Structures X X

Protecting Vital Infrastructure X X

Equity Matters Involved X X

a Unless reduction in LTSCR possible

Dean et Dalrymple 2004

Figure 116 Facteurs affectant le choix parmi les trois options dameacutenagement

Dapregraves ces auteurs les strateacutegies dameacutenagement qui devraient ecirctre abordeacutees sont retrait

engraissement de la plage ou structures rigides de protection (figure 119) Dans cet ouvrage

reacutecent les auteurs reacuteservent les structures rigides de protection (armor) aux situations dans

42

lesquelles il nest pas possible de faire autrement agrave savoir si des lieux historiques des

infrastructures vitales ou si leacutequiteacute sont menaceacutes Ceci ne semble pas pour le moment ecirctre

lusage geacuteneacuteral ni des populations ni des gestionnaires Pour faire la diffeacuterence entre le retrait

(retreat) et les recharges en sable (nourish) ils se basent sur deux critegraveres le taux de recul agrave

long terme etou la valeur eacuteconomique des terres menaceacutees Des chiffres de taux de recul sont

eacutevoqueacutes agrave partir desquels les solutions semblent les mieux adapteacutees dapregraves les auteurs Pour

parler de taux de recul faible il faut que celui-ci soit infeacuterieur agrave 07 m par an dans ce cas un

engraissement de la plage est preacuteconiseacute Et pour parler de taux eacuteleveacute il faut quil soit

supeacuterieur agrave 2 agrave 3 megravetres par an dans ce cas cest un retrait qui est preacuteconiseacute Cela laisse donc

une marge de manœuvre importante pour les deacutecideurs qui peuvent alors uti liser la valeur

eacuteconomique de larriegravere-cocircte pour baser leur choix (mecircme sil ny pas de valeurs

eacuteconomiques preacuteciseacutees) Mais on agit ici toujours de maniegravere reacuteactive une fois que le

problegraveme et le risque pour les infrastructures sest manifesteacute Ce modegravele deacutecisionnel doit

cependant ecirctre adapteacute aux cocirctes queacutebeacutecoises en y ajoutant dautres critegraveres car la recharge

nest pas possible dans tous les milieux (falaises notamment) et possegravede un coucirct qui peut ecirctre

important De plus le problegraveme de choix se pose lorsque les taux deacuterosion se situent agrave

linteacuterieur dune fourchette (entre 07 et 2 rnan) Lanalyse coucirctavantage nest pas proposeacutee

mais permettrait daffiner les deacutecisions

142 Comparer des possibiliteacutes de zonage

Eacutetant donneacute la multitude doptions dameacutenagement cocirctier qui soffre il est important

didentifier quel serait le meilleur zonage pour une zone cocirctiegravere en particulier Diffeacuterents

eacuteleacutements de comparaison pourraient alors ecirctre retenus tels que le coucirct de mise en place et

deacutelaboration le coucirct dune anticipation face agrave celui dune reacuteaction posteacuterieure le nombre de

bacirctiments agrave risque les limitations eacuteconomiques non neacutecessaires Linteacuterecirct collectif face agrave

linteacuterecirct particulier pourrait aussi ecirctre pris en compte Le fait que la gestion se doit decirctre

reacutealiseacutee en fonction de linteacuterecirct du groupe et non dune personne en particulier devrait ecirctre

mis en avant Les comparaisons devraient se faire avec dautres zonages ou avec dautres

actions ou inactions possibles Quelques comparaisons eacuteconomiques existent entre action et

43

inaction agrave savoir celle de Stern (2007) agrave une eacutechelle mondiale ou celle de Peng et al (2006) agrave

propos de la comparaison entre limplantation dun plan de gestion inteacutegreacutee de la zone cocirctiegravere

en Chine versus linaction Cependant il nexiste pas encore de litteacuterature sur ce sujet agrave une

eacutechelle locale pour aider les deacutecideurs agrave faire des choix entre deux actions Ainsi il ny a pas

de meacutethodologie sur laquelle se baser pour identifier quels eacuteleacutements il faut consideacuterer lors de

ce choix

Morneau et al (2001) PoJomeacute et al (2005) ainsi que Cooper et McKenna (2008)

eacutevoquent lutilisation de la meacutethode danalyse coucirctbeacuteneacutefice pour choisir la mei lIeure option

dameacutenagement Cependant cette meacutethode reste plus adapteacutee agrave la comparaison de solutions

laquo postraquo probleacutematique quagrave la comparaison de solutions de zonages qui doivent se faire en

amont De plus cest encore une meacutethode en deacuteveloppement pour laquelle il n y a pas de

consensus sur quels seraient les eacuteleacutements agrave consideacuterer biens mateacuteriels beacuteneacutefices non

moneacutetaires reacutesultant de la localisation avantage lieacute agrave lutilisation de la plage prix dun

eacutecosystegraveme sain coucirct dun deacutesagreacutement visuel prix lieacute agrave une tranquilliteacute desprit (Cooper

et McKenna 2008)

Un choix ne serait plus neacutecessaire si lon connaissait avec preacutecision leacutevolution

certaine de la cocircte Il est donc possible de se demander sil serait possible dutiliser des

modegraveles 3D pour preacutedire leacutevolution des systegravemes et apporter des solutions preacutecises aux

ameacutenagistes en leur fournissant des donneacutees deacutevolution pour chaque secteur

Malheureusement les processus naturels et leurs interactions sont encore trop complexes

pour permettre une telle utilisation des modegraveles 3D (Whitehouse et Sutherland 2001) Ainsi

choisir le zonage le plus efficace parmi des options theacuteoriques est toujours indispensable

143 Deacutefinir un horizon dameacutenagement

Un eacuteleacutement important agrave consideacuterer lors du choix du zonage est son horizon de

gestion En effet il peut varier consideacuterablement entre 20 30 50 voir 100 ans ou ne pas ecirctre

deacutefini Dans lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges sur la Cocircte-Nord (Dubois et al

44

2005) deux horizons sont utiliseacutes agrave savoir 30 ans dans les zones municipales et 100 ans dans

les secteurs hors des municipaliteacutes (soit les terres gouvernementales) Dautres utilisent un

horizon de 50 ans notamment en raison de sa concordance avec la peacuteriode utiliseacutee pour les

modegraveles de preacutevision climatique ou encore avec la dureacutee de vie de certaines infrastructures

(Bernatchez et al 2008 a Winckel et al 2008 Clark 1996) Dautres procircnent 100 ans

comme Davidson-Arnott (2005) laquo It seems prudent to take 100 years as the horizon for most

planning exercises in the coastal zone and as a reasonable goal for the development of

integrated coastal zone management raquo Le choix entre ces diffeacuterents horizons nest pas

discuteacute et est donc laisseacute agrave la discreacutetion des deacutecideurs selon leurs objectifs et la dureacutee de vie

preacutevue des constructions (habitation hocircpital voie de communication ) Geacuteneacuteralement

utiliser un horizon dameacutenagement de lordre de 50 ans pourrait ecirctre agrave privileacutegier compte

tenu des cycles de vie des bacirctiments (Sorensen et McCreary 1990) des possibiliteacutes

eacuteconomiques ainsi que des possibiliteacutes de projections climatiques et des aleacuteas

Des horizons de mise agrave jour des zonages sont eacutegalement proposeacutes par plusieurs

auteurs afin de rendre les plans de gestion plus modulables (Clark 1996 Stewart et al 2003

Paskoff 2004) Un recalcul peacuteriodique de la zone deacuterosion tous les 5 ou 10 ans serait ainsi

souhaitable (Clark 1996) Le recalcul pourrait aussi ecirctre effectueacute agrave mi-terme de l horizon de

gestion ainsi que peu avant le terme (Dubois et al 2005) afin de prendre en compte agrave la fois

le deacuteplacement du trait de cocircte (pour reacuteajuster lemplacement du zonage) et les modifications

dans les processus

Ainsi si la litteacuterature sattardant agrave la reacuteduction et agrave ladaptation aux risques semble

saccorder sur le fait que le zonage est un bon outil il ne ressort pas de consensus sur la

maniegravere dopeacuterer ce zonage ni sur quels eacuteleacutements le baser Plusieurs meacutethodes sont ainsi

exposeacutees selon les endroits et selon les auteurs sans toutefois quil se deacutegage deacuteleacutements

permettant de privileacutegier lune ou lautre II nexiste pas deacutetude qui mesure limpact de la

mise en place dun zonage sur leacutevolution de loccupation des terres et sur leacutevolution des

risques pour une popu lation Ce meacutemoire sattachera donc agrave combler ces lacunes pour

contribuer agrave une meilleure gestion des risques littoraux dans le contexte actuel de

changements climatiques

CHAPITRE 11

MEacuteTHODOLOGIE

La meacutethodologie utiliseacutee sappuie sur une caracteacuterisation preacutecise de lenvironnement

de la municipaliteacute de Perceacute tant dun point de vue physique quhumain Cela permettra de

reacutepondre efficacement aux deux objectifs principaux de ce projet qui sont de connaicirctre tant

les impacts que lefficaciteacute des zonages des risques

Lapproche utiliseacutee comprend ainsi Jeacutevolution du secteur deacutetude [inteacutegration des

changements environnementaux la comparaison des zonages leacutevaluation des coucircts lieacutes aux

risques cocirctiers la deacutemarche des rencontres avec le milieu et enfin un traitement de toutes

ces informations au sein dun systegraveme dinformation geacuteographique

46

21 Caracteacuterisation de la cocircte agrave [eacutetude

La caracteacuterisation physique de la cocircte du secteur agrave leacutetude se base sur la distinction

de segments homogegravenes dapregraves leur nature geacuteomorphologique Cette segmentation a eacuteteacute

eacutelaboreacutee par le Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (UQAR)

Pour cela plusieurs caracteacuteristiques sont releveacutees (tableau 21) Elle a eacuteteacute effectueacutee sur le

terrain en 2006 et compleacuteteacutee agrave laide de videacuteographies obliques heacuteliporteacutees du secteur

(Environnement Canada 2005) et des cattes geacuteologiques Le trait de cocircte a eacuteteacute traceacute sur les

orthophotographies au 1 40000 de 2001 dans un systegraveme dinformation geacuteographique

(ArcGIS 91 et 92) Il a eacuteteacute diviseacute en 146 segments dont la longueur varie entre 6 megravetres et

69 kilomegravetres Le trait de cocircte correspond au sommet des falaises dans les secteurs concerneacutes

ou agrave la limite de la veacutegeacutetation pour la flegraveche littorale et les terrasses de plage

Tableau 21 Caracteacuteristiques de la cocircte recueillies lors de la segmentation

Caracteacuteristique Utilisation Type de cocircte Faciegraves littoral geacuteomorphologie de la cocircte eacutenergie de la cocircte

Hauteur Aleacuteas potentiels (possibiliteacute de mouvements de masse) Lithologie Dureteacute possibiliteacute dalteacuteration prise en charge des seacutediments

Meacutecanismes deacutevolution de la cocircteProcessus actifs rythme de recul causes de leacuterosion

Etat deacutequilibre du systegravemePlage alleacutenuation de ]eacutenergie des vagues

Largeur Quantiteacute de seacutediments preacutesents eacutetat du systegraveme Pendage des couches

Types daleacuteas preacutesents (glissements en plans vs eacutecroulement)rocheuses

Artificialiteacute Probleacutematique de leacuterosion (type et eacutetat) (impacts potentiels Qualiteacute de lentretien)

Alteacuteration de la roche Type et intensiteacute des processus actifs fragiliteacute de la roche(qualitatif)

Etat de la cocircte Etat vis-agrave-vis de leacuterosion

La caracteacuterisation fine des falaises rocheuses a eacuteteacute reacutealiseacutee au moyen de visites sur le

terrain de videacuteographies aeacuteroporteacutees et de cartes geacuteologiques Le degreacute dalteacuteration des

roches est une eacutevaluation qualitative du degreacute de fragilisation des roches et de leur

effritement Le pendage repreacutesente linclinaison des couches seacutedimentaires preacutesentes dans les

roches au niveau de la falaise

47

Une caracteacuterisation de loccupation humaine de la cocircte a eacutegalement eacuteteacute effectueacutee

Elle visait agrave identifier de maniegravere lineacuteaire quelles eacutetaient les formes doccupations humaines

preacutesentes sur larriegravere-cocircte Pour cela une bande de 150 megravetres en arriegravere du trait de cocircte a

eacuteteacute utiliseacutee Les diffeacuterentes cateacutegories doccupation possible sont patrimoniale service

public industrielle reacutecreacuteative portuaire commerciale (tant commerces locaux que

touristiques) villeacutegiature (chalets) reacutesidentielle voie de communication (une sous-cateacutegorie

a eacuteteacute effectueacutee entre la voie ferreacutee la route nationale 132 et les voies locales) naturelle

friche et agricole Eacutetait toujours retenue la premiegravere occupation agrave proximiteacute de la cocircte En cas

de double utilisation loccupation principale eacutetait consideacutereacutee La caracteacuterisation a eacuteteacute reacutealiseacutee

agrave laide des orthophotographies au 140000 du secteur ainsi que du trait de cocircte du LDGIZC

Loccupation humaine a eacuteteacute inventorieacutee agrave laide du rocircle deacutevaluation fonciegravere fourni par le

MAMR (2006) de la couche des voies de communication de la base de donneacutees

topographiques au 1120000 du Queacutebec de Jinterpreacutetation des photographies aeacuteriennes ainsi

que des connaissances acquises sur le terrain

22 Eacutevolution du secteur deacutetude

Afin de comprendre au mieux comment la cocircte est susceptible deacutevoluer dans le

futur il est neacutecessaire de connaicirctre et de comprendre son eacutevolution passeacutee Leacutevolution du

secteur deacutetude a eacuteteacute reacutealiseacutee agrave laide de couvertures de photographies aeacuteriennes datant des

anneacutees 1934 1963 1975 1980 1992 (geacuteoreacutefeacuterencement de Bernatchez et al 2008 a agrave laide

des orthophotographies de 2001) ainsi que des orthophotographies de 2001

22 Eacutevolution historique de loccupation du territoire

Loccupation des terres a eacuteteacute deacutetermineacutee par photo-interpreacutetation pour une bande

cocirctiegravere dune largeur de 1 km agrave partir de la ligne de rivage de 2001 (carte 21) Afin de rendre

les comparaisons possibles entre toutes les anneacutees les zones manquantes pour au moins une

48

couverture de photographies ont eacuteteacute supprimeacutees de lanalyse pour toutes les autres anneacutees

Ainsi une zone de 3 483 hectares a eacuteteacute caracteacuteriseacutee

Une telle analyse diachronique de photographies aeacuteriennes a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee

par Robin et Verger (1996) en France entre 1960 et 1990 Leur analyse ne seacutetendait

cependant que dans les 500 premiers megravetres longeant les cocirctes et visait seulement leacutevolution

de lurbanisation

Pour chaque couverture de photographies la position et le type des voies de

communication la localisation des uniteacutes durbanisation (bacirctiments) les superficies boiseacutees

ainsi que les superficies en friche et les terrains agricoles ont eacuteteacute deacutelimiteacutes Ces eacuteleacutements

geacuteographiques ont eacuteteacute repreacutesenteacutes par numeacuterisation de polygones de polylignes et de points

dans ArcGIS 91 et 92 De plus gracircce agrave des photographies aeacuteriennes obliques de 1927

(BANQ 2009) et au rocircle deacutevaluation fonciegravere de 2006 (MAMR) il a eacuteteacute possible en plus du

nombre de caracteacuteriser leacutevolution du type de bacirctiments pour deux secteurs (en jaune sur la

carte) agrave savoir le village de Perceacute et celui de Cap-dEspoir au niveau de lancien quai

(carte 21)

49

Secteur agrave leacutetude Correspond au 1er km agrave partir de la ligne de rivage (sauf lacune de photographies aeacuteriennes)

Secteur deacutetude de preacutecision Il Correspond aux villages de Perceacute el de L-I Cap-dEspoir (eacutetude approfondie gracircce

aux photographies obliques)

NI o 1250 2500 5000 __-====- megravetres

Cartographie Susan Drejza 2009 + Carte 21 Zones utiliseacutees pour la photo-interpreacutetation

50

222 Eacutevolution de la cocircte

La position des anciens traits de cocircte provient du Laboratoire de dynamique et de

gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de lUQAR et a eacuteteacute obtenue agrave laide des photographies

aeacuteriennes geacuteoreacutefeacuterenceacutees ou des orthophotographies (Bernatchez et al 2008 a) Cela a

permis de calculer les taux de recul historique du trait de cocircte provoqueacutes par leacuterosion

cocirctiegravere La meacutethode retenue pour cette analyse a eacuteteacute de comparer le trait de cocircte avec une

ligne fixe en arriegravere-cocircte afin de minimiser les marges derreur (Bernatchez et al 2008 a) Le

secteur de Cannes-de-Roches (voir carte 32) na pas pu ecirctre utiliseacute car les distorsions dues

aux parois verticales abruptes eacutetaient trop importantes ce secteur est donc exclu de notre

analyse Nous utiliserons ici les donneacutees produites par cette eacutetude

Les taux de recul actuels de la cocircte reacutesultent dun reacuteseau de suivi implanteacute depuis

2005 par le Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de lUQAR

Ces taux releveacutes annuellement sont mesureacutes agrave laide de 49 bornes repegraveres installeacutees agrave une

distance fixe en arriegravere du trait de cocircte (Bernatchez 2006)

Concernant lenvironnement humain cest principalement lartificialisation de la

ligne de rivage qui sera utiliseacutee Leacutevolution des ouvrages de protection sur la ligne de rivage

a eacuteteacute effectueacutee par photo-interpreacutetation par Friesinger (2009)

23 Projection de leacutevolution preacutevue de la cocircte

Des projections deacutevolution cocirctiegravere pour lhorizon 2050 ont eacuteteacute utiliseacutees (reacutealiseacutees par

Bernatchez et al 2008 a) Celles-ci incluent notamment les impacts de plusieurs

changements de tenvironnement physique tels que les preacutecipitations (quantiteacute et cateacutegorie)

les tempeacuteratures les redoux hivernaux les tempecirctes et les glaces de mer Lanalyse des

donneacutees brutes a eacuteteacute effectueacutee par des groupes de recherche et des experts speacutecialiseacutes dans

ces domaines (Senneville et Saucier 2008 Jolivet et Bernatchez 2008) Plusieurs sceacutenarios

deacutevolution ont eacuteteacute deacutefinis agrave savoir un sceacutenario optimiste (S 1) tablant sur une poursuite de

51

leacuterosion telle quelle a eu cours en moyenne depuis 1934 un sceacutenario modeacutereacute (S2) et un

sceacutenario pessimiste (S3) (tableau 22) Parmi les trois sceacutenarios proposeacutes pour chaque

segment il a eacuteteacute choisi le sceacutenario qui serait le plus probable compte tenu des modifications

environnementales appreacutehendeacutees (Bernatchez et al 2008 a) Ce sceacutenario le plus probable

(SP) sera utiliseacute dans cette eacutetude comme reacutefeacuterence pour lemplacement du trait de cocircte en

2050

Tableau 22 Sceacutenarios deacutevolution de la cocircte pour 2050

Sceacutenarios pour 2050 Description

51 Sceacutenario optimiste Il ny aura pas de modification de leacuterosion cocirctiegravere en Taux de deacuteplacement moyen historique de la ligne raison des changements climatiques La sensibiliteacute de rivage (entre les photos les plus anciennes et les du littoral aux changements climatiques sera faible plus reacutecentes) ou nulle

52 Sceacutenario modeacutereacute

Taux deacuterosion moyen mesureacute pour un intervalle de Il Y aura une probable acceacuteleacuteration de leacuterosion 10 agrave 15 ans ougrave leacuterosion a eacuteteacute la plus intense parmi cocirctiegravere en raison des changements climatiques toutes les peacuteriodes

53 Sceacutenario pessimiste

Taux moyens des valeurs supeacuterieures agrave la moyenne Il Y aura une acceacuteleacuteration eacuteleveacutee de leacuterosion cocirctiegravere des taux de recul pour un intervalle de 10 ou 15 ans en raison des changements climatiques et des ougrave leacuterosion a eacuteteacute la plus intense parmi toutes les facteurs anthropiques aggravants peacuteriodes

Modifiumleacute de Bernalchez et al (2008 b)

24 Comparaison des zonages

Diffeacuterents zonages potentiels ou appliqueacutes dans le secteur (tableau 13) ont eacuteteacute

cartographieacutes avec preacutecision dans un Systegraveme dInformation Geacuteographique (SIG) afin de

pouvoir les analyser et les comparer Le logiciel utiliseacute est ArcGIS (version 91 et 92)

Certains des zonages ont ducirc ecirctre adapteacutes agrave la geacuteomorphologie du littoral de Perceacute mais

lesprit et lhorizon de gestion du zonage initial ont eacuteteacute respecteacutes

Le zonage eacutelaboreacute pour la Cocircte-Nord (Dubois et al 2005) a ducirc ecirctre adapteacute aux

particulariteacutes de la Gaspeacutesie car les falaises rocheuses de Perceacute sont constitueacutees de roches

seacutedimentaires alors que celles de la Cocircte-Nord sont formeacutees de roches igneacutees Les auteurs

52

avaient donc conseilleacute une eacutetude plus approfondie des secteurs de cocircte agrave falaises de roche

seacutedimentaire mais ne proposaient pas une marge fixe pour ce type de cocircte (Dubois et al

2005) La diffeacuterence dans la reacutesistance agrave leacuterosion est importante Ainsi les aleacuteas sont

dintensiteacutes variables Les principes de gestion et de marges de seacutecuriteacute deacuteveloppeacutes sur la

Cocircte-Nord ne peuvent donc pas tous ecirctre repris tels quels sur la peacuteninsule gaspeacutesienne mais

devront ecirctre adapteacutes en conservant lesprit dorigine Sur la Cocircte-Nord le recul des falaises

nest pas significatif (sur une longueur de vie humaine) cest pour cela que les marges sont

seulement de 10 ou 15 megravetres Ces marges sont suffisantes dans le cas dune stabi liteacute du trait

de cocircte pour ecirctre suffisamment eacuteloigneacute des vagues et des influences maritimes majeures

Cependant en Gaspeacutesie le recul de la ligne de rivage subit une variation spatiale due agrave

leacuterosion Deux eacutetapes dadaptation du zonage de la Cocircte-Nord sont donc neacutecessaires pour

ces falaises seacutedimentaires 1) preacutevoir ougrave sera le trait de cocircte dans 30 ans selon la moyenne

des taux de reculs supeacuterieurs et 2) ajouter 15 megravetres pour que les constructions soient

toujours seacutecuritaires dans 50 ans (voir annexe 3 tableau reacutecapitulatif des taux modifieacute de

Dubois et al 2005)

Les comparaisons effectueacutees entre les zonages agrave leacutetude et leacuterosion la plus probable (SP) ont

permis de deacuteterminer (figure 21)

des superficies non zoneacutees par les diffeacuterentes lois dameacutenagement mais qui seront agrave

risque dans le futur lintensiteacute de leacuterosion future est sous-estimeacutee dans ces zones

des superficies zoneacutees agrave tOIt par les diffeacuterentes lois dameacutenagement agrave contrario

lintensiteacute du zonage de ces secteurs est surestimeacutee

des zones dadeacutequation du zonage avec les projections des futures conditions cocirctiegraveres

(adeacutequation totale ou quasi totale)

53

Surface agrave risque mais non zoneacutee

Surface soustraite agrave un deacuteveloppement

Adeacutequation du zonage et de

leacutevolution probable

Eacutevolution probable

Zonage agrave comparer

Infrastructure de protection (promenade municipale mur )

Figure 21 Comparaison des zonages avec leacutevolution probable du trait de cocircte

25 Eacutevaluation des coucircts

Afin deacutetablir les conseacutequences financiegraveres possibles relieacutees agrave la perte des

infrastructures agrave risque dans la zone cocirctiegravere une eacutevaluation de leur valeur et de leur type a eacuteteacute

effectueacutee Les infrastructures prises en compte pour cette eacutevaluation sont le cadre bacircti ainsi

que les voies de communication Agrave laide dun SIG tous les eacuteleacutements inclus dans les

peacuterimegravetres affecteacutes par leacuterosion future ont eacuteteacute recenseacutes selon le sceacutenario probable envisageacute

ainsi quen fonction des diffeacuterents zonages possibles (Drejza et Bernatchez 200S)

54

Le deacutecompte de ces eacuteleacutements leur localisation et leur typologie proviennent des donneacutees

suivantes

le rocircle deacutevaluation fonciegravere fourni par le MAMR (2006) qui comprend la localisation

de chaque uniteacute deacutevaluation fonciegravere sa valeur et son type dutilisation

un inventaire des bacirctiments reacutealiseacute par photo-interpreacutetation eacutetant donneacute quune uniteacute

deacutevaluation municipale peut comprendre plusieurs bacirctiments ou aucun

la couche des voies de communication de la base de donneacutees topographiques au

120000 du Queacutebec (localisation et typologie) ainsi que le traccedilage effectueacute pour mettre

agrave jour ces voies de communication et les voies ferreacutees agrave laide des orthophotographies

de 200

Par la suite le coucirct de ces infrastructures a eacuteteacute calculeacute agrave laide des donneacutees suivantes

la valeur de chaque uniteacute du rocircle deacutevaluation fonciegravere soit le bacirctiment le terrain et

limmeuble (ensemble de luniteacute soit le terrain et le bacirctiment)

la valeur moyenne de reconstruction des routes selon leur type utiliseacutee par le ministegravere

des Transports du Queacutebec pour les routes dont il a la charge (Labbeacute D ingeacutenieur au

MTQ communication personnelle 2007)

la valeur de reconstruction moyenne des routes municipales selon leur type (Andreacute

Fortin de Progest-Gapseacute firme dingeacutenieurs-conseils communication personnelle

2007)

la moyenne des valeurs estimeacutees de reconstruction de la voie ferreacutee (Olivier Demers

Corporation des Chemins de fer de la Gaspeacutesie communication personnelle 2007)

26 Rencontres avec le milieu

Des rencontres avec le milieu ont eu lieu dans le but deffectuer une validation des

donneacutees existantes et de connaicirctre leurs besoins et enjeux Pour cela des entrevues ont eacuteteacute

reacutealiseacutees avec des repreacutesentants le responsable de lameacutenagement de la MRC (Feacutelix Caron)

le directeur de lurbanisme et responsable des permis de construction de la municipaliteacute

(Ghislain Pitre) et la repreacutesentante de lassociation laquoConservation de la natureraquo (Geneviegraveve

Leroux) Une participation agrave la consultation publique concernant le nouveau scheacutema

55

dameacutenagement de la MRC (II mars 2008) a eacutegalement permis de connaicirctre directement

lavis de la population Il a eacutegalement eacuteteacute possible de participer agrave la table de concertation que

le consortium Ouranos avait mise en place avec tous les repreacutesentants du milieu (19 juin

2007) Enfin une participation agrave un atelier de formation et deacutechanges sur leacuterosion organiseacute

le 17 avril 2008 par le comiteacute ZIP Baie des Chaleurs et le LDGIZC de lUQAR (Belzile

2008) a permis de recueillir plusieurs avis et besoins Le but de ces entrevues et rencontres

eacutetait de mieux comprendre dans quelle mesure le zonage des risques est appliqueacute compris et

expliqueacute agrave la population et dans quelle mesure il a un impact socio-eacuteconomique ainsi quun

impact sur la protection faunique et fJoristique des habitats cocirctiers

27 Traitement des donneacutees dans un SIG

Les multiples informations recueillies ont eacuteteacute traiteacutees dans un SIG agrave laide dArcGIS

91 puis 92 Ce puissant outil danalyse des donneacutees dans un cadre de reacutefeacuterence spatiale a

permis lextraction de nombreuses donneacutees secondaires Il permet en effet la superposition et

la recherche de proximiteacute Lutilisation des SIG pour ce type de probleacutematique de gestion

semble ecirctre une meacutethode reconnue (Klein el al 1999 et 2001 ZeidJer 1997 Lajoie 2006

Tolvanen et Kalliola 2008) En effet les SIG sont un outil puissant dinteacutegration de multiples

donneacutees et de leurs repreacutesentations spatiales

laquo Appropriate frameworks such as Geographic Information System (GIS) are strongly advised in ICM [integrated coastal management] applications primarily for coastal data management and database support Once arranged a GIS system can be employed for a good many destinations serving the purpose of both vulnerability assessments ICM planning and other projects in the coastal zoneraquo (Zeidler 1997 p49)

Les traitements qui ont eacuteteacute effectueacutes comprennent une panoplie doutils et danalyses

spatiales diffeacuterents Divers types de fichier de formes (ou shapefiles) ont eacuteteacute utiliseacutes agrave savoir

des points correspondants aux bacirctiments des polylignes correspondants aux voies de

communication et au trait de cocircte et des polygones correspondants aux possibiliteacutes

deacutevolution de la cocircte aux zonages et agrave loccupation humaine du territoire Les propositions

de marges preacutesenteacutees par les zonages ont eacuteteacute transposeacutees en polygones agrave laide de zones

56

tampons partant du trait de cocircte le plus reacutecent et le plus preacutecis existant pour le secteur Les

outils de superpositions spatiales (clip erase) et de proximiteacute (buffer select by attributes) ont

permis dextraire de multiples donneacutees deacutecompte des bacirctiments inclus dans les diverses

propositions de zonage longueur de voies de communication agrave proximiteacute de la cocircte

proximiteacute des infrastructures vis-agrave-vis de la cocircte Les superficies des zonages ont eacuteteacute

calcu leacutees et compareacutees afin de deacuteterminer pour chaque segment ladeacutequation ou non du

zonage avec leacutevolution future de la cocircte

CHAPITRE III

DESCRIPTION DU SITE DEacuteTUDE

Afin de reacutepondre aux objectifs du preacutesent meacutemoire une eacutetude de cas a eacuteteacute reacutealiseacutee

Le territoire deacutetude preacutesente 706 km de cocirctes et se trouve dans la MRC du Rocher-Perceacute

dans la reacutegion administrative de Gaspeacutesie-Icircles-de-la-Madeleine (carte 31) dans lEst du

Queacutebec (Canada) Le territoire agrave leacutetude se situe plus preacuteciseacutement dans la municipaliteacute de

Perceacute entre la pointe Saint-Pierre au nord et le cap dEspoir au sud (carte 32)

Queacutebec

bull Perceacute __eacuteoI bullQutboc RmouslO

n cgt l (1)

w N

t ecirc ( VJ

0shy(1) Pointe-Saint-Pierre

cgt N o l (1)

Cannes-de-Roches

0shy(1)

2 0shy(1)

0shy(1)

~ () (1)

Cap-Despoir

Village de Perceacute ~~

ltlt0ltjY

1-0~~ Leacutegende

-shy Routes et rues

++ Voie terreacutee

~ bull Bacirctiments

Fond de carte base de donneacutees topographiques du Queacutebec au 120000 lYonaagraventuœ p ~

~ 1250 2 500 3750 5 o~

Cartographie Susan Orejza 2009 VI 00

59

3] Contexte physique

3 J Caracteacuteristiques geacuteomorphologiques

bull Types de cocirctes

Le trait de cocircte est pour plus de 55 constitueacute de falaises rocheuses (tableau 31 et

carte 33) Les autres types de cocircte sont les terrasses de plage qui se retrouvent

principalement dans le fond des anses rocheuses ou des zones abriteacutees (en 17 endroits sur le

territoire) et une flegraveche littorale qui repreacutesente agrave elle seule 15 de la longueur totale de la

cocircte En arriegravere de la flegraveche littorale se trouve une cocircte agrave marais maritime qui compte pour

20 de la longueur totale de la cocircte La flegraveche ainsi que Je marais maritime quelle protegravege

sont appeleacutes laquobarachois raquo dans Je vocabulaire reacutegional La longueur des cocirctes correspond agrave

leur longueur avant la modification humaine cest-agrave-dire sans le surplus lieacute aux

infrastructures portuaires (quais digues jeteacutees installations industrielles) qui occupent 4 567

megravetres de rivage

Tableau 31 Types de cocircte du secteur deacutetude

Longueur Type de cocircte m

Falaise rocheuse 38949 553 Terrasse de plage 6114 87 Flegraveche littorale 11 196 159 Marais maritime 14181 201

TOTAL 70440 100

Voir deacutefinition des termes en Annexe 1

Les proportions des divers types de cocircte sont comparables agrave celles observeacutees dans le

reste de la baie des Chaleurs (LDGIZC 2009) et du Queacutebec maritime laurentien (Bernatchez

et Quintin 2005) tel quexposeacute au tableau 32 Cela rend donc le secteur deacutetude repreacutesentatif

dune situation plus reacutegionale

60

Tableau 32 Reacutepartition des types de cocircte selon les secteurs consideacutereacutes (pourcentage de la longueur de cocircte)

Type de cocircte Perceacute Baie des Chaleurs Queacutebec maritime Falaise rocheuse 55 46 50 Flegraveche littorale 16 18 5

Terrasse de plage 9 13 17 Marais maritime 20 20 10 Cocircte deltaiumlque 0 3 15

Autre 0 0 3 (Source LDGIZC 2009 et Bernatchez et QUIntIn 2005)

LongueurType de cocircte Pictogrammem

Falaise rocheuse 38948 5521

Terrasse de plage 6114 867

Flegraveche littorale 11 195 1587

Marais maritime 14180 2010

Anificialiseacute (port) 106 015 TOTAL 70545 100

LAnse-agrave-Beaufils

-zttKR 0 2 500 5000

Fond de Clt1rte base de donnees topographiques du QUQbec au 120000 ~ megravetres Donnees LOGieZ Universiteacute du Queacutebec agrave Rimouski Cartographie Susan OreJZa 2009

Carte 33 Types de cocircte de Perceacute

bull Geacuteologie reacutegionale

Les formations rocheuses du secteur sont toutes dorigine seacutedimentaire (tableau 33) Ainsi

bien que presque la moitieacute des cocirctes soit de nature rocheuse cela ne signifie pas une absence

de processus naturels

61

Tableau 33 Lithologie des falaises rocheuses de Perceacute

Lithologie des falaises Longueur (m) dominante gregraves et conglomeacuterat 21 346 548

dominante gregraves 11 357 292 dominante calcaire 5684 146

lithologie non deacutetermineacutee 561 14 TOTAL 38948 1000

Les roches seacutedimentaires preacutesentes sont principalement des gregraves des conglomeacuterats

(formation de Bonaventure) des calcaires et des mudstones (Daigneault 2001) Celles-ci

affleurent dans les falaises vives de la cocircte et sont ainsi soumises agrave des processus importants

dalteacuteration tels que la meacuteteacuteorisation et la geacutelifraction qui en modifient la structure physique

et chimique (tableau 34) ainsi quagrave des mouvements de masse De plus le secteur des

Cannes de Roches est un secteur ougrave le nombre de failles et de fractures est important

entraicircnant de nombreux mouvements de masse Le projet de scheacutema dameacutenagement de la

MRC du Rocher-Perceacute (2005) y a dailleurs inventorieacute une zone agrave risque naturel de

glissements de terrain et de mouvements de masse

Tableau 34 Degreacute dalteacuteration des falaises rocheuses de Perceacute

Degreacute dalteacuteration des falaises Longueur(m) fortement alteacutereacute 25830 663

moyennement alteacuteleacute 272 07 faiblement alteacutereacute 1 640 42

non alteacutereacute 5442 140 non deacutetermineacute 5766 148

TOTAL 38950 100

312 Dynamique littorale

bull Eacutetat des cocirctes

Les cocirctes agrave leacutetude sont principalement actives (plus de 65 ) Seulement 2 sont

consideacutereacutees comme stablesveacutegeacutetaliseacutees (tableau 35 et carte 34)

62

Tableau 35 Eacutetat de la cocircte de Perceacute en 2006

Etat de la cocircte Longueur (m) veacutegeacutetaliseacutee 1 138 22

semi-veacutegeacutetaliseacutee 7375 145 active 33208 651

artificielle 9278 182 TOTAL 50999 100

La zone en arriegravere du barachois na pas eacuteteacute caracteacuteriseacutee

Voir deacutefinition des termes en annexe 2

Eacutetat de la cocircte

-active

semi-veacutegeacutetaliseacutee

- veacutegeacutetaliseacutee

-- artificielle

~ donneacutees non disponibles

PointeshyCoin-du-Banc Saint-Pierre

Caps des Cannes de Roches

Cap-dEspoi~

o_-===-1250 2500 SOOOmeacutetres Fond dl) cartamp base dl) donnecirces topographiques du Queacutebec au 120000 Donnecirces LOGieZ Universiteacute du Ouebec Ocirc Rimouski Cartographie Susan Oreza 2009

Carte 34 Eacutetat de la cocircte agrave Perceacute

bull Artificialisation

Actuellement 182 de la longueur totale de la cocircte a eacuteteacute artificialiseacute ce qui deacutenote

Jimportance des problegravemes de risques cocirctiers pour les habitants du secteur Ces cocirctes ont eacuteteacute

modifieacutees par lhomme par limplantation denrochements de murets de zones portuaires de

rampes de mise agrave leau etou de remblais Si lon analyse Jeacutevolution de Jartificialiteacute

63

(Friesinger 2009) preacutesenteacutee au tableau 36 on peut constater que les longueurs artificialiseacutees

ont eacuteteacute multiplieacutees par 30 depuis 1934 Une importante hausse peut ecirctre constateacutee dans les

anneacutees 70 durant lesquelles les longueurs artificialiseacutees ont eacuteteacute multiplieacutees par 12

Tableau 36 Eacutevolution de lartificialisation de la ligne de rivage de Perceacute

Anneacutee Longueur (m) dartificialiteacute 1934 292 06 1963 566 12 1975 6853 140 1980 7495 153 1992 8086 166 2001 9 111 179 2006 9278 182

(Source Fnesmger 2009)

313 Dynamique hydroseacutedimentaire

bull Contexte mareacutegraphique

Le secteur de Perceacute est situeacute dans un environnement microtidal avec des mareacutees moyennes de

llm ayant un cycle mixte semi-diurne (Service hydrographique du Canada 2009) Lors des

grandes mareacutees la ligne des pleines mers supeacuterieures peut atteindre 17 m et le niveau

maximal enregistreacute a eacuteteacute de 23 m (Service hydrographique du Canada 2009) Les mareacutees

geacutenegraverent des courants cocirctiers pouvant atteindre 11 nœud lors du flot et 07 nœud lors du

jusant (Service hydrographique du Canada 2009)

bull Niveau marin relatif

En Gaspeacutesie le niveau marin relatif est en hausse et la reacutegion de la baie des Chaleurs est en

eacutetat de submersion nette (Koohzare et al 2008) Les donneacutees les plus fiables agrave proximiteacute de

la baie des Chaleurs sont celles de la station dEscuminac au Nouveau-Brunswick et

indiquent une tendance agrave la hausse du niveau marin relatif de 20 cmsiegravecle [soit 2 mman]

(Parkes et al 2006) Ces valeurs devraient ecirctre assez proches jusquau secteur de Perceacute si on

se fie aussi au modegravele geacuteophysique de Tarasov et Peltier (2004) En effet Je sud de la

Gaspeacutesie est situeacute dans une zone daffaissement isostatique (carte 35) ce qui accentue la

64

hausse des niveaux marins Toutes les cocirctes du Queacutebec ne sont pas pareillement sensibles agrave la

hausse du niveau marin relatif mais la reacutegion de Perceacute est consideacutereacutee comme y eacutetant

modeacutereacutement sensible voire fortement pour certains secteurs tels que la flegraveche littorale (Shaw

et al 1998)

CANADA

USA Modifieacute de Koohzare et al 2008

Carte 35 Mouvements verticaux de la croucircte terrestre dans lest du Canada (en mman)

bull Cellules hydroseacutedimentaires

Comme il est important de geacuterer la cocircte en fonction des cellules hydroseacutedimentaires

coheacuterentes la fin de notre zone deacutetude correspond agrave deux pointes rocheuses soit le cap

dEspoir au sud et la pointe Saint-Pierre au nord (carte 36) Cette approche par cellules

hydroseacutedimentaires a eacuteteacute preacuteconiseacutee par Dubois (1973) et utiliseacutee sur la Cocircte-Nord dans le

cadre de leacutetude mise en place par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges (Dubois et al

2005) Dapregraves Ballinger et al (2000) il serait preacutefeacuterable deffectuer tous les plans de gestion

du littoral au niveau de chaque cellule cocirctiegravere mecircme si lauteur concegravede quen pratique cest

65

relativement difficile en termes de ressources humaines neacutecessaires car on se situe agrave une

eacutechelle locale laquo Le littoral fonctionne comme un systegraveme aucune de ses parties nest lagrave par

hasard aucune ne fonctionne isoleacutementraquo (Pinot 1998)

__ Courant de deacuterive principale

Courant de deacuterive secondaire

Caps des Cannes de Roches t

1 250 2500 5000 Susan Drelza 2009 megravetres

1- 0 Source des donnees Bernalchez et al 2008

Carte 36 Courants de deacuterive principale et secondaire du secteur de Perceacute

bull Tempecirctes

Se situant agrave lextreacutemiteacute de la baie des Chaleurs et ouvrant sur le golfe du Saint-Laurent la

ville de Perceacute est exposeacutee aux multiples tempecirctes qui peuvent y survenir Le fetch est

important principalement de lest et du sud-est (tableau 37) et nest entraveacute par presque

aucun obstacle hormis licircle Bonaventure (carte 32)

Tableau 37 Fetch auquel sont soumises les cocirctes de Perceacute

Orientation Longueur (km) lJord-est 107

Est 366 Sud-est 339

Sud 178 Sud-ouest 93

Ce sont donc principalement les tempecirctes de lest qui frappent ses cocirctes Entre 2003 et 2005

46 du nombre total des tempecirctes recenseacutees dans lEst du Queacutebec ont affecteacute la cocircte de

66

Perceacute (Savard sd) Ce sont les tempecirctes avec des vents du nord-est ou du sud-est qui

produisent les vagues qui affectent le plus le littoral de Perceacute (figure 31) Il est agrave noter que

ces tempecirctes sont celles qui produisent des surcotes sur les cocirctes (Savard et al 2008)

Nord 345 0

277

Ouest 90 Est 270

111

180 169

Sud Sav ard et al 2008

Figure 31 Direction des vagues engendreacutees par les tempecirctes du golfe du Saint-Laurent et reacutegions qui en sont affecteacutees

314 Eacutevolution de la cocircte

bull Eacutevolution historique

Leacutevolution du trait de cocircte agrave long terme a eacuteteacute tregraves variable (Bernatchez et al 2008 a)

Fluctuant de 1934 agrave 2001 entre une accreacutetion de 014 rnan pour les flegraveches littorales et un

recul de 020 rnan pour les falaises rocheuses Comme on peut le voir agrave la figure 32 les

mesures deacutevolution sont variables tant dans lespace (selon les types de cocircte) que dans le

temps (selon la peacuteriode consideacutereacutee)

67

07 10

c 06 8

(1j

Ecirc 05 04 6

C Q)

03 4 E ~ (1j0

~

02 01

O-l--lt---r-shy

-01

2 3 o lt CD J

~

~

-02 -03

--shy0CD o

~ -04 -6 0shyCD

-05 -06

-8

-07 -10

Taux de deplacement (man) o Fleacuteche littorale Deacuteplacement moyenfpeacuteriode o Basse falaise rocheuse o Terrasse de plage bull Deacuteplacement (m)

Moyenne falaise rocheuse bull Haute falaise rocheuse o Moyenne globale

o Moyenne globale sans les cocirctes artificialiseacutees

Bematchez el al 2008 a

Figure 32 Eacutevolution globale de la ligne de rivage en fonction du type de cocircte entre 1934 et 2001

bull Eacutevolution reacutecente

Depuis 2005 49 bornes implanteacutees par le LDGIZC de lUQAR permettent dobtenir des taux

deacuterosion ou daccreacutetion actuels tregraves preacutecis pour la municipaliteacute de Perceacute (Bernatchez 2006)

Les deux types de cocirctes qui sont suivies pour la municipaliteacute de Perceacute sont les falaises

rocheuses et les terrasses de plage Les premiegraveres sont affecteacutees par un taux deacuterosion moyen

de 009 rnan soit tregraves proche des taux moyens de la MRC ou de la Gaspeacutesie (respectivement

011 et 014) Pour les terrasses de plage les taux deacuterosion moyens agrave Perceacute sont de

035 rnan eacutegalement proches des taux de la MRC et de la reacutegion (respectivement 042 et

040) Le fait deffectuer des mesures annuelles permet de se rendre compte de la variabiliteacute

qui peut exister entre deux anneacutees car les processus ne suivent pas toujours deacutevolution

lineacuteaire mais souvent saccadeacutee Par exemple les terrasses de plages de Perceacute ont reculeacute en

moyenne de 014 m entre 2005 et 2006 mais de plus de 054 m lanneacutee suivante (tableau 38)

68

Tableau 38 Taux de recul moyens reacutecents dans le secteur de Perceacute (2005-2007)

Taux de recul moyens dans le secteur de Perceacute (2005 agrave 2007)

Type de cocircte Taux moyen (rnan)

terrasses de plage 035 (entre 014 et 054)

falaises rocheuses 009 (entre 006 et 012)

tout type de cocircte 014

(Source des donneacutees LDGIZC 2009)

bull Processus actifs particuliers

Les aleacuteas preacutesents sur le territoire agrave Jeacutetude sont leacuterosion par les vagues les glissements en

plan les eacuteboulements-eacuteboulis et les effondrements-eacutecroulements (calte 37) La submersion

est eacutegalement un aleacutea qui affecte de grandes portions de la cocircte telles que la flegraveche littorale le

marais cocirctier et les terrasses de plage de lanse de Cap-dEspoir du village de Perceacute de

Coin-du-banc et de la rive nord de la Malbaie (carte 37)

Sapement par Submersion

les vagues

Eboulemenl Eboulis

Effondrement m Ravinement Ecroulement ~ Suffosion

Processus cryogeacuteniques Pointeshy

ii1

LAnse-agrave-Seaufiis

Mfii~ 0 2500 5000 Fond de carte base de donnee topographIque du Queooc au 120 000 ~ megravetres Donnees LOGIeZ Univesiteacute du Queacutebec agrave Rimouski Cartographie Susan Drejza 2009

Carte 37 Aleacuteas cocirctiers dans la zone cocirctiegravere de Perceacute

69

Dans les falaises du secteur les processus les plus actifs sont les processus

cryogeacuteniques hydrogeacuteologiques et les processus de pente Les reacutesurgences dans les parois

entraicircnent la formation de cocircnes de glaces qui fragilisent la roche (figure 34 B et E) Leacutetude

de Daigneault (2001) montre que les processus de cryoclastie agissent sur lensemble des

falaises rocheuses et que si les pertes de mateacuteriaux quils engendrent sont faibles elles nen

sont pas moins constantes tout au long de lanneacutee ce qui les rend responsables dune part

importante des reculs mesureacutes (figure 34 A)

Les eacutecroulements et les glissements en plan sont conditionneacutes par le pendage des

couches seacutedimentaires Comme le pendage horizontal est majoritaire (65 des falaises) les

eacuteboulements sont importants La suffosion etou le fait que les couches les plus alteacutereacutees sont

plus facilement deacutegageacutees par la mer creacuteent des encoches et des caviteacutes basales ce qui

fragilise les falaises (tableau 39) Les glissements en plan ont lieu dans les secteurs de

pendage oblique (233 des cocirctes)

Tableau 39 Pendage des falaises rocheuses de Perceacute

Pendage des falaises Longueur (m) horizontal agrave subhorizontal 25650 659

oblique 9079 233 subvertical 2940 75

non deacutetermineacute 1 279 33 TOTAL 38948 100

315 Climat du secteur deacutetude

La zone deacutetude est caracteacuteriseacutee par un climat tempeacutereacute froid Les tempeacuteratures

neacutegatives hivernales permettent la mise en place dun manteau neigeux ainsi que dun pied de

glace (figure 33) La preacutesence de ces eacuteleacutements durant les mois d hiver a un effet protecteur

sur la cocircte (Bernatchez et Dubois 2008)

70

120 60

50 100

40 ---shy0

80 0 ~

30 Q) c c Q)

Ul gt sect

co-

60 20 0 E Q) shy

0

~ shy

40 10

J-co shy

Q)

0 0shy

0 E Q)

fshy20

-10 +

o -20

Principal type de preacutecipitation

1 1 Neige ~ Pluie ou neige bull Pluie

source des donneacutees Environnement Canada 2009

Figure 33 Diagramme ombrothermique de la station de Gaspeacute (40 km au NNE du site deacutetude)

II est donc important de consideacuterer les diffeacuterents processus lieacutes au froid tels que la

cryoclastie et le glaciel les eacutecoulements souterrains entre les couches de gregraves et le couvert de

neige (figure 34) Dun point de vue geacuteomorphologique la saison froide nest donc pas une

saison passive bien au contraire (Bernatchez et Dubois 2008)

71

Figure 34 Processus actifs sur les cocirctes en hiver

En A geacutelifraction sur le pied de glace En B eacutecoulements hivernaux entre les couches rocheuses En C couleacutee boueuse En D eacuteboulements de surplombs en hiver malgreacute la preacutesence dun pied de glace et en E le pied de glace et des cocircnes de glace copy SD

Les tempeacuteratures mesureacutees dans lEst du Queacutebec ont subi une hausse au cours du

dernier siegravecle (Jolivet et Bernatchez 2008) La tendance des tempeacuteratures moyennes agrave la

station de Gaspeacute preacutesente un reacutechauffement de + 077 oC sur une peacuteriode de 91 ans

(+ 001 oCan) mais atteint + 137 oC (+ 007 OCan) pour les 20 derniegraveres anneacutees (J01 ivet et

Bernatchez 2008) En hiver la hausse est deux fois plus importante (Jolivet et Bernatchez

2008) De plus pour la reacutegion de Perceacute la baisse preacutevue dans le nombre de jours avec de la

glace de mer est de lordre de 58 sous un climat hivernal avec 2 oC de plus soit environ en

2050 (Senneville et Saucier 2008) Ces eacuteleacutements auront probablement des conseacutequences

quil faudra prendre en compte dautant que les modifications sont plus importantes pour les

tempeacuteratures hi vernales

72

Au Queacutebec ce sont surtout les vagues de tempecirctes et les pluies diluviennes qui

affectent les cocirctes (Frisinger et Bematchez 2009) cest pourquoi il est important de

connaicirctre ces paramegravetres et leur eacutevoJution pour le secteur agrave leacutetude

- La direction dominante des vents mesureacutes pour la reacutegion de Perceacute est dest davril agrave aoucirct

mais douest de septembre agrave mars (Environnement Canada 2009) Cependant les vents de

tempecirctes sont principalement douest

- Les pluies diluviennes sont caracteacuteriseacutees par une forte abondance de preacutecipitation en un

court laps de temps Ce type de preacutecipitation survient dans le secteur de Perceacute avec une

reacutecurrence moyenne de 1 fois par 15 an mais les eacutevegravenements ayant un impact pour la

population ont une peacuteriode de retour moyenne de 31 ans (Friesinger et Bernatchez 2009 a)

Il est important de les prendre en compte eacutetant donneacute les impacts quelles peuvent engendrer

sur le milieu naturel et les infrastructures notamment en pouvant deacuteclencher des mouvements

de masse dans les falaises littorales (Bernatchez et Dubois 2004 Colantoni et al 2004

Heacutenaff et al 2002)

32 Contexte humain

32 J Perceacute petite municipaliteacute cocirctiegravere

La population de la municipaJiteacute de Perceacute est de 3 4) 9 habitants (recensement 2006)

Ces habitants sont reacutepartis en 6 noyaux de peuplement qui correspondent principalement aux

municipaliteacutes qui existaient avant la fusion en ]970 entre les municipaliteacutes de Saint-Georgesshy

de-Mal baie Barachois Bridgeville Perceacute Cap-dEspoir et Val-dEspoir La population de

Perceacute a connu une diminution importante depuis J971 en perdant plus du tiers de son effectif

(figure 35) Il sagit dune des plus fOltes baisses parmi les municipaliteacutes du Queacutebec

73

6000

5198

5000

4000 4028 3993

3419

6 3000 i

t 2000

3614

1000

0

1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

source des donneacutees Recensement Canada 2006

Figure 35 Eacutevolution de la population de Perceacute

Comme pour le reste de la Gaspeacutesie il sagit dun secteur qui est fortement marqueacute

par la lineacuteariteacute de loccupation humaine le long du littoral Le territoire de la MRC du

Rocher-Perceacute est un territoire ougrave historiquement et encore actuellement le deacuteveloppement

seffectue le long du littoral (MRC Rocher-Perceacute 2005) Ceci a pour effet que plus des trois

quarts de la population de la MRC du Rocher-Perceacute sont disperseacutes le long de la route 132

(MRC Rocher Perceacute 2005)

Il est important de consideacuterer le caractegravere particu lier que confegravere le statut

dalTondissement naturel et historique au territoire de Perceacute (Mongrain 2006) Les roulottes

y sont notamment interdites en dehors des campings ce qui limite le nombre de constructions

anarchiques sur Je littoral constructions qui pourraient eacuteventuellement se transformer en

reacutesidences

74

322 Portrait eacuteconomique

Dun point de vue eacuteconomique Je portrait que lon peut dresser de la municipaliteacute de

Perceacute est une petite municipaliteacute avec un important secteur primaire (principalement

foresterie et pecircches) et tertiaire (principalement lieacute au tourisme) Le secteur de lheacutebergement

et des services de restauration occupe pregraves dun actif sur 6 dans la municipaliteacute soit 154

(tableau 310) Cette forte proportion tregraves au-dessus de la moyenne provinciale (63 )

montre que le tourisme occupe une position eacuteconomique primordiale pour leacuteconomie de la

municipaliteacute de Perceacute

Tableau 310 Population active selon le secteur eacuteconomique dactiviteacute

Perceacute Rocher-Perceacute

(MRC) Gaspeacutesie

Icircles-de-Ia-Madeleine Queacutebec

Agriculture foresterie pecircche et chasse

183 107 103 2 5

Heacutebergement et services de restauration

15 4 92 77 6 3

Commerce de deacutetail 131 13 5 128 120

Fabrication 112 14l 10 8 146

Services (administratifs et autres)

8 8 33 34 3 6

Construction 77 62 57 52

Services denseignement 62 6 7 6 7 6 9

Administrations publiques 5 0 64 74 62

Soins de santeacute et assistance sociale

46 126 14 7 11 2

Transport et entreposage 35 29 41 4 6

Autres 62 9 1 11 1 21 9

Source des donneacutees Institut de la statistique du Queacutebec - Recensement de 2006 Cateacutegories du Systegraveme de Classi fication des Industries de lAmeacuterique du Nord (SCIAN) de 2002

Pourcentage des actifs de plus de 15 ans

Leacuteconomie est fortement baseacutee sur le tourisme avec notamment le parc national du

Queacutebec de lIcircle Bonaventure et du Rocher Perceacute mecircme si cette activiteacute est marqueacutee par une

grande saisonnaliteacute En effet le village de Perceacute est connu et reconnu internationalement pour

son rocher ses paysages magnifiques ainsi que la richesse faunistique de licircle Bonaventure

Le parc reccediloit de 300000 agrave 500 000 visiteurs par anneacutee (MRC du Rocher-Perceacute 2005) soit

85 agrave 150 fois plus que la municipaliteacute ne compte dhabitants Au sein de la MRC Perceacute a

7S

dailleurs eacuteteacute deacutesigneacutee comme ayant le rocircle de laquo pocircle sectoriel touristiqueraquo (MRC Rocher

Perceacute 2005) Le secteur reacutecreacuteotouristique misant sur la grande nature laventure la culture et

le tourisme de santeacute est dailleurs un creacuteneau deacutefini comme leader par le gouvernement du

Queacutebec dans le cadre de son programme ACCORD (2002 2003) Cela signifie que le

gouvernement qui a chapeauteacute le programme ACCORD juge quil sagit dun creacuteneau dans

lequel la reacutegion est en mesure de jouer un rocircle de leader nord-ameacutericain ou mondial Les

retombeacutees du tourisme estival sont donc tregraves importantes pour la municipaliteacute

Cependant la MRC du Rocher-Perceacute est la 2eacuteme MRC la plus pauvre du Queacutebec Cela

ne lui donne donc que peu de ressources pour reacutepondre aux diffeacuterentes tacircches qui lui sont

deacuteleacutegueacutees en matiegravere dameacutenagement cocirctier et ce malgreacute la longueur du trait de cocircte dont

elle a la charge et les enjeux importants auxquels elle fait face

323 Activiteacutes le long de la cocircte

Dans la reacutegion de Perceacute loccupation du territoire cocirctier se reacutepartit principalement

entre un usage lieacute aux voies de communication (34 du lineacuteaire cocirctier) aux secteurs

reacutesidentiel (8 ) commercial (4 ) ainsi quagrave la villeacutegiature (2 ) (figure 36) Limportance

des voies de communication dans le secteur cocirctier vient de la proximiteacute de la route 132 avec

la ligne de rivage ainsi que de la preacutesence de la voie ferreacutee sur la flegraveche littorale de Barachois

Les zones reacutesidentielles sont principalement relieacutees agrave linstallation des noyaux vi Ilageois

autour des ports et donc le long de la mer Mentionnons aussi que 35 de la faccedilade maritime

est encore naturelle et que 49 nest pas bacirctie (figure 36)

Les activiteacutes preacutesentes le long de la cocircte peuvent devenir des enjeux si celles-ci sont

toucheacutees par les aleacuteas naturels deacuterosion ou de submersion Il convient donc de bien les

documenter afin de mieux saisir les perspectives pour le secteur qui connaicirct deacutejagrave actuellement

plusieurs probleacutematiques cocirctiegraveres

76

autres (5 )

(J)

~ Cl C o c (J) c 1~ shyQ)

1shy

Figure 36 Occupation du territoire cocirctier agrave Perceacute Est recenseacutee loccupation la plus proche de la cocircte Par exemple mecircme si des reacutesidences sont

construites en arriegravere dune route la zone sera classeacutee laquo voie de communication raquo

bull Transports

La route 132 comme seul lien reacutegional est primordiale pour la municipaliteacute mais aussi pour

la reacutegion Cette route constitue lartegravere principale des localiteacutes ainsi que le lien privileacutegieacute avec

les reacutegions limitrophes La route nationale 132 longe le littoral sur la majeure partie de son

parcours gaspeacutesien ce qui la rend plus proche des zones agrave risque Plus de 9 km de cocirctes sont

dabord occupeacutes par cette voie qui repreacutesente 40 des voies de communication que lon

retrouve dans la zone littorale (tableau 311) En plusieurs endroits elle est agrave une distance

infeacuterieure agrave 10 megravetres de la ligne de rivage Depuis son prolongement jusquagrave Perceacute en 1929

cette voie a eacutegalement permis lessor du tourisme reacutegional

77

Tableau 311 Reacutepartition du type de voies de communication dans la zone cocirctiegravere de Perceacute

Longueur Type de voie de communication m 00 Route 132 9350 402 Route locale 2505 108 Route locale non paveacutee 3947 170 Voie ferreacutee 7448 320

TOTAL 23250 100

La voie ferreacutee construite en J911 emprunte elle aussi de grandes portions de cocircte

notamment sur la flegraveche littorale du Barachois (figure 37) Elle permet agrave un train de

passagers (le laquo Chaleurs raquo) ainsi quaux trains de marchandises de desservir Perceacute et Gaspeacute

car il ny a pas de voie ferreacutee sur la rive nord Selon Shaw et al (1998) ce tronccedilon est

menaceacute par la submersion et aussi par la migration de la flegraveche Les auteurs classifient ce

tronccedilon comme eacutetant tregraves sensible agrave la hausse du niveau marin relatif (comme 3 des cocirctes

canadiennes Shaw et al 1998)

Figure 37 La voie ferreacutee sur la flegraveche du Barachois un enjeu majeur

bull Infrastructures reacutesidentielles

Les zones reacutesidentielles occupent 8 des cocirctes (figure 36) mais elles sont eacutegalement tregraves

souvent preacutesentes immeacutediatement en arriegravere de la route 132 dans les secteurs ougrave celle-ci

longe le littoral En 200 1 421 bacirctiments se situaient agrave moins de 100 megravetres de la ligne de

rivage (tableau 312) Si Jon regarde quels sont les types de cocirctes qui semblent les plus

78

attractifs on remarque quil y a pregraves de 4 fois plus de bacirctiments en bordure des cocirctes agrave

terrasses de plage que des falaises rocheuses (en fonction de la longueur) (tableau 312) Les

noyaux villageois sont principalement installeacutes dans les zones les plus accessibles cest-agraveshy

dire les terrasses de plage car ils proviennent historiquement danciennes installations de

pecircche Cependant lon sait maintenant que ce sont les zones soumises aux plus forts risques

deacuterosion et de submersion

Tableau 312 Reacutepartition des bacirctiments agrave moins de 100 m du trait de cocircte selon le type de cocircte

Nombre de Longueur Bacirctiments par km bacirctiments de cocircte (km) de cocircte

Falaise 258 389 66 Terrasse de place 160 61 262

TOTAL 418 450 93

Le haut taux de deacuteveloppement (maisons et chalets) du littoral de la baie des Chaleurs fait

que la reacutegion va ecirctre affecteacutee par des probleacutematiques majeures agrave lavenir bien que

physiquement la cocircte ne soit seulement consideacutereacutee que modeacutereacutement sensible agrave la hausse du

ni veau mari n (Shaw et al 1998) La municipaliteacute de Perceacute sinscrit elle aussi dans ce

contexte

bull Villeacutegiature

Les zones de villeacutegiatures sont occupeacutees par des chalets ou des reacutesidences secondaires Elles

occupent seulement 2 des cocirctes agrave Perceacute puisque les touristes logent plutocirct dans les

nombreux hocirctels et motels

bull Activiteacutes reacutecreacuteatives

Plusieurs activiteacutes reacutecreacuteatives sont pratiqueacutees le long de la cocircte de Perceacute (carte 38) On

compte notamment la cueillette de mollusques (myes coques) la deacutetente sur les plages la

baignade la randonneacutee peacutedestre la randonneacutee cyclable la reacutecolte dagates et de jaspes Ces

activiteacutes sont pratiqueacutees aussi bien par la population locale que par les touristes de passage

() Cgt ~

vgt Saint-Georgesshy

00 ~ de-Mal baie

gtshyo ~

lt ~

(Il (gt

o ~

(Ti (Il (gt Pointeshy

~ Saint-Pierre

3 Cgt

2middot 3 (Il (gt

a (Il

Cgt Golfe Saint-Laurent (Il

03 o l

a (Il

(Il

5 (Il

--shyN o 8 ---shy Clp ltlEspOIr

PrCicircmenJf1F1

AclivltSUlllt-Ij)ltlGlllJll

A Bgnd l leo~y~~ oilOI AAcl ISanebull ~ an

bull

erf oIo1tlt dl P 1 11 C - dcl$ ~411fi7 ObbullbullolO ~ ~

0- ~~

~ Secteur de Perceacute

D bull Cap BlallC

Icircle Bonaventure

_ Rc([~ CJ1(j11 P S f1 (te j)Sp bullmiddot

III SOrtlllS tIl nit oS

Q bull 10 KIIl

1 1 1 1 -----1__----_--J 0 -l

80

bull Infrastructures eacuteconomiques

Les infrastructures eacuteconomiques comprennent les infrastructures lieacutees agrave lactiviteacute touristique

qui sont tregraves importantes pour la reacutegion Celles-ci sont souvent construites en bordure de

leau afin de profiter de lattrait que la vue peut exercer sur les touristes Ainsi sur le

territoire deacutetude 25 km de cocirctes sont occupeacutes par ces infrastructures agrave haute valeur

(tableau 313)

Tableau 313 Longueur des cocirctes occupeacutees par les infrastructures touristiques

Longueur Type dinfrastructure touristique m 00

Heacutebergements 1 629 628 Heacutebergement et commerce 85 33 Heacutebergement et restauration 93 36 Restauration 140 54 Camping 647 250

TOTAL 2595 100

bull Activiteacutes portuaires

Les 3 ports du secteur (LAnse-agrave-Beaufils Perceacute et Belle-Anse) sont non seulement la base

de leacuteconomie des pecircches du secteur mais aussi celle des activiteacutes touristiques Ces

infrastructures sont donc importantes pour la municipaliteacute

bull Infrastructures patrimoniales

Dapregraves lOffice queacutebeacutecois de la langue franccedilaise (2008) le patrimoine et plus

particuliegraverement le patrimoine historique fait reacutefeacuterence laquo agrave lensemble des richesses dordre

culturel appartenant agrave une communauteacute et transmissibles dune geacuteneacuteration agrave une autre raquo Dans

la zone deacutetude cela comprend principalement des sites domestiques et des sites maritimes

(Rioux-Pin 2008) Certains sont classeacutes et dautres non Parmi les sites maritimes on

retrouve par exemple les entrepocircts de la compagnie de pecircche Robin servant de postes

daccueil pour le parc de la Sepaq ou le phare du Cap Blanc Les sites domestiques quant agrave

eux sont des exemples de maisons historiques qui ont pu ecirctre preacuteserveacutes jusquagrave nos jours

81

Deux sites cocirctiers sont classeacutes dans le Reacutepertoire des lieux patrimoniaux du Canada

(2009) agrave savoir la Villa Frederick James et la Maison Briard dans le centre du village de

Perceacute (figure 38) Ce reacutepertoire inventorie eacutegalement lensemble de Jarrondissement naturel

de Perceacute pour son inteacuterecirct historique important Linventaire reacutealiseacute par Pichat et Patsy (1998)

dans le cadre du Plan directeur du patrimoine de la Gaspeacutesie comprend les deux maisons

preacuteceacutedemment classeacutees mais y ajoute eacutegalement la Reacutesidence Plourde (Anse-agrave-Beaufils)

Toutes les infrastructures patrimoniales ne beacuteneacuteficient donc pas dune protection

Figure 38 Exemple de patrimoine domestique maison ancienne (village de Perceacute)

CHAPITRE IV

EacuteVOLUTION HISTORIQUE DES RISQUES COcircTIERS ET DE LOCCUPATION DU

TERRITOIRE EN LIEN AVEC SA GESTION

Afin de deacuteterminer en quoi lapplication de mesures de gestion de la zone cocirctiegravere a

pu influencer leacutevolution de loccupation des terres et les risques cocirctiers une eacutetude de

leacutevolution historique de loccupation du territoire a eacuteteacute effectueacutee Leacutetude sest inteacuteresseacutee

dabord au cadre bacircti puis aux surfaces non bacircties et finalement aux voies de

communication

Au deacutebut du 20egraveme siegravecle aucune regraveglementation nencadrait les constructions et la

deacutelivrance des permis de construction Au cours de la i-e moitieacute du siegravecle des lois ont eacuteteacute

voteacutees et progressivement appliqueacutees afin dharmoniser les usages et de limiter les risques

pour les populations Les objectifs de ce chapitre sont donc (a) didentifier les modifications

de loccupation des terres et les divers eacuteleacutements qui en sont la source (b) de cerner quels ont

eacuteteacute les effets de la mise en place de lois de gestion des constructions par les MRC et les

municipaliteacutes et enfin Cc) danalyser leacutevolution des risques cocirctiers pour le territoire

83

41 Eacutevolution du cadre bacircti

Les objectifs concernant leacutevolution du cadre bacircti sont de deacuteterminer leacutevolution de

loccupation du sol dans la zone littorale et de voir limpact des politiques dameacutenagement de

la zone cocirctiegravere et plus particuliegraverement de la politique de protection des rives du littoral et

des plaines inondables de 1987 et du scheacutema dameacutenagement de 1989 sur lorganisation du

territoire et des risques cocirctiers Limpact que pourraient avoir dautres facteurs tels que

leacuteconomie ou le contexte historique sur cette eacutevolution sera eacutegalement consideacutereacute

41 J Eacutevolution geacuteneacuterale du nombre de bacirctiments dans la zone Littorale

En 2001 le nombre de bacirctiments dans la zone littorale de Perceacute (agrave moins de J km de

la 1igne de rivage) eacutetait de 1 328 Il a subi une hausse entre 1934 et 1963 puis une baisse

jusquen 1980 puis une nouvelle hausse jusquagrave nos jours Le nombre de bacirctiments na

toutefois pas atteint le niveau de 1963 (figure 41) La diffeacuterence entre le deacutenombrement des

recensements de Statistique Canada et celui obtenu par photo-interpreacutetation est due agrave la

diffeacuterence de territoire couvert (toute la municipaliteacute versus la seule zone littorale) Mais les

tendances deacutevolution du nombre de bacirctiments sont similairement agrave la hausse depuis les

anneacutees 80 (par photo-interpreacutetation ou avec les recensements de Statistique Canada) Entre

198081 et 200 l le nombre de bacirctiments a augmenteacute entre 13 et 14 (respectivement par

photo-interpreacutetation et dapregraves les recensements)

84

1800

1600

1425 1430

1400 1328

1200

1000

800 l-shy --J

1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

( Recensements ~~ Photointerpreacutetation

Figure 41 Nombre de bacirctiments obtenu par photo-interpreacutetation et nombre de logements priveacutes occupeacutes dapregraves les recensements

Cette hausse contraste cependant avec la tendance agrave la baisse de la population de la

municipaliteacute qui a perdu 29 de sa population entre 198 J et 2006 (figure 42)

6 CXXl -----------------------------shy

5100 4EŒJ

5CXXl 4686

4028 3993 4CXXl

3614 3419

3CXXlshy

2 CXXl 1 43) 1410 1 BX) 1 400 1 53)

1 middot1~65~-~1~~~~~bullbull=--bullbull~--bullbull---bullbull--- 1 CXXl

OL---------------------------J 1970 1975 1000 1005 1rogt 1005 2005 2010

Pcpulation ---+- LqpTents prieacutes occLpeacutes

source des donneacutees Recensement Canada 2006

Figure 42 Eacutevolution de la population et du nombre de logements priveacutes occupeacutes agrave Perceacute

85

Bien que la cocircte soit principalement constitueacutee de falaises rocheuses les terrasses de

plage accueillent plus de 47 fois plus de population par kilomegravetre de cocircte (figure 43)

Cependant on constate que le nombre de bacirctiments proches des falaises a eacuteteacute multiplieacute par 2

depuis 1934

16

14

~ 12~

~ a 10

1 8

~

~ 6

~ ~ 4

~ 2 0

0 bull bull bull bull 0 bull bull 193gt 1940 1950 1900 1970 1900 1900 2OCO 2010

Terrasse ce page 3J m -0- Falaise 3J m -tr-- Terrasses ce page 15 m - Falaise 15 m

15 m bacirctiments entre 0 et 15 megravetre du trait de cocircte 30 m bacirctiments entre 0 et 30 m du trait de cocircte

Figure 43 Eacutevolution du nombre de bacirctiments par kilomegravetre de cocircte en fonction du type de cocircte

412 Nombre de bacirctiments agrave risque et normes de gestion de la cocircte

Deux cateacutegories dinfrastructures sont consideacutereacutees comme laquo agrave risqueraquo soit celles qui

sont situeacutees entre 0 et 15 megravetres de la ligne de rivage ainsi que celles situeacutees entre 0 et 30

megravetres Ces deux distances agrave la cocircte peuvent de maniegravere reacutealiste correspondre agrave 50 ans

deacuterosion dans le secteur de Perceacute En 2001 le nombre de bacirctiments agrave risque selon le

sceacutenario probable seacutetablissait en effet quelque part entre le nombre de bacirctiments agrave moins de

15 m et celui agrave moins de 30 m (figure 44) Le nombre de bacirctiments qui est agrave risque probable

deacuterosion se situe donc quelque part entre les deux marges selon la configuration et la

86

dynamique propre agrave chaque secteur Eacutetant donneacute quil nexiste pas de donneacutee de sceacutenario

probable pour les anneacutees anteacuterieures les deux marges (15 et 30 m) ont eacuteteacute consideacutereacutees

comme le meilleur moyen dobtenir une estimation fiable du nombre de bacirctiments agrave risque

deacuterosion pour notre analyse de leacutevolution historique des infrastructures agrave risque

Le nombre de bacirctiments agrave risque connaicirct une augmentation nette depuis les anneacutees

1980 soit une augmentation de 35 uniteacutes pour ceux situeacutes agrave moins de J5 megravetres de la ligne de

rivage et une hausse de 44 uniteacutes pour ceux situeacutes agrave moins de 30 megravetres (figure 44)

200 175

180 bull 160

ll c 140

ecirc 120+gt

~ Q) 100 98 0 ~ 80 -g ~ 60

40 42 40

43

66bull64

20 29

0

1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

_ agrave moins de 30 m de la ri-e agrave moins de 15 m bull SceacutenariOll probable deacuterosion pour 2050

Figure 44 Nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion selon leur distance agrave la cocircte

Au Queacutebec les eacuteleacutements de reacuteglementations reacutegissant les risques naturels sont entreacutes

en vigueur en 1979 avec la Loi sur lameacutenagement et lurbanisme (LAU) puis concernant

lameacutenagement des littoraux ont eacuteteacute compleacuteteacutes en 1987 par le biais de la Politique de

protection des rives du littoral et des plaines inondables dans le cadre de la Loi sur la qualiteacute

de lenvironnement (LQE) (figure 45) La Loi sur lameacutenagement et lurbanisme eacutevoque

cette compeacutetence dans son article 54 laquoLe scheacutema dameacutenagement et de deacuteveloppement

doit agrave leacutegard du territoire de la municipaliteacute reacutegionale de comteacute deacuteterminer toute zone ougrave

Joccupation du sol est soumise agrave des contraintes particuliegraveres pour des raisons de seacutecuriteacute

87

publique telle une zone dinondation deacuterosion de glissement de terrain ou dautre

cataclysme ou pour des raisons de protection environnementale des rives du littoral et des

plaines inondables raquo (LAU Section Il 54 1979) Puis la politique de protection des rives

du littoral et des plaines inondables ajoute quil est laquo interdit lutilisation des rives et du

littoral des lacs et des cours deau pour reacutealiser des constructions des ouvrages ou des

travaux raquo (MDDEP 2009) Dans la MRC du Rocher-Perceacute les recommandations de ces

deux lois ont eacuteteacute appliqueacutees en 1989 par la mise en place du scheacutema dameacutenagement La

MRC du Rocher-Perceacute utilise de maniegravere stricte les marges prescrites par la LQE lorsquil

sagit de deacuteterminer les zones agrave risque eacutetant donneacute quelle ne dispose pas de moyens

financiers ou techniques pour reacutealiser dautres eacutetudes de risque qui permettraient didentifier

toutes les zones soumises agrave des contraintes

r------------------------------------------------------------------------------

1

Reacutecapitulatifdes lois dameacutenagement 1

1

1979 Loi sur lameacutenagement et lurbanisme - Instauration des scheacutemas dameacutenagement (responsabiliteacute des MRC) - Identification des zones ougrave Joccupation du sol est soumise agrave des contraintes

1987 Loi sur la qualiteacute de lenvironnement Inclus la Politique de protection des rives des berges et des plaines inondables - Objectif principal protection environnementale de leacutecotone - Objectif secondaire assurer la seacutecuriteacute des personnes et des biens

t

- Bandes de 10 ou 15 megravetres agrave compter de la limite des hautes eaux t

1 t t t

Modi fieacutee en 199 J 1996 2005 el 2008 t t 1 t

1989 Entreacutee en vigueur du 1er scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute 1 1 1 t 1 1 1(anciennement MRC de Pabok)

11 1 - Applique la LQE avec une marge variant de 10 agrave 15 m 1 1 1

1 1 1 1 1

1

- Reacutepond ainsi aux objectifs de la LA U en ce qui a trait aux zones soumises agrave contrainte 1

1 1 1 2001 Loi sur la seacutecuriteacute civile 1

t - Creacuteation des scheacutemas de seacutecuriteacute civile (responsabiliteacute des MRC) 1t _ -----------1

Figure 45 Reacutecapitulatif chronologique des lois dameacutenagement (Queacutebec)

Alors que ces deux lois (LAU et LQE) doivent permeltre de limiter les risques naturels pour

les populations du Queacutebec et plus particuliegraverement dans les zones littorales on peut constater

une hausse du nombre et du pourcentage de bacirctiments il risque en zone littorale depuis ces

anneacutees-lagrave (figures 44 et 46)

88

18

al J 0 rigt C

16

14

12

lt) ) lt -J

0gt 1shy0gt

w a -J

1shy00 0gt

co eumlE Q)

_Q) E ~ Q) u Cl)

Cf) co C

bullbull Q)

0gt E 00 co0gt _

CIl -0

$ 10 c ltgt ecirc 8 ~ -el 6 ~ 0

4

2

0 193) 1940 1950 1~ 1970 1œcJ 1900 2CXXl 2010

agrave moins de 30 m __-agrave moins de 15 m t selon le Sceacutenario probable

Figure 46 Eacutevolution de la proportion de bacirctiments agrave risque parmi ceux de la zone littorale

Lapplication de ces lois ne semble donc pas avoir permis de limiter ou de stabiliser

les constructions dans des secteurs probablement agrave risque agrave contrario elles ont mecircme

augmenteacute depuis Cette tendance agrave la hausse peut ecirctre lieacutee agrave la conjoncture qui favorise la

proximiteacute de leau pour des raisons de bien-ecirctre personnel (paysage activiteacutes littorales cadre

de vie) Mais cela soulegraveve un problegraveme de gouvernance puisque les lois qui ont eacuteteacute mises en

place au bon moment nont pas joueacute leur rocircle de protection de la population et des biens ni

du milieu naturel Alors mecircme que la hausse du nombre de bacirctiments dans la zone littorale

est seulement de 13 entre 1980 et 200 l le nombre de bacirctiments dans les 15 premiers

megravetres de la zone agrave risque augmente de 1333 (tableau 41) La tendance agrave la hausse est

donc plus forte lorsquon se rapproche du trait de cocircte

Tableau 41 Eacutevolution du nombre de bacirctiments proches du trait de cocircte

Distance des bacirctiments Evolution entre avec la cocircte 1980 et 2001 ()

entre 0 et 15 m + 1333 entre 0 et 30 m + 512

89

Dans le cadre de lapplication de la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement 716 de notre

zone deacutetude devrait posseacuteder une marge inconstructible dau moins 15 megravetres (annexe 4) Il

est donc possible de sinterroger sur lorigine des 21 nouveaux bacirctiments qui viennent

sajouter entre 1992 et 2001 aux 43 qui eacutetaient deacutejagrave agrave risque agrave moins de 15 megravetres de la ligne

de rivage (figure 44)

413 Eacutevolution du type de bacirctiments

La forte baisse agrave la fois de la proportion de bacirctiments agrave risque ainsi que de leur

nombre entre 1934 et 2001 peut paraicirctre surprenante Des analyses compleacutementaires des

types de bacirctiments ont donc eacuteteacute effectueacutees pour deux secteurs (village de Perceacute et Capshy

dEspoir) afin didentifier en plus du nombre la vocation et le type de bacirctiment (tableau 42

et 43)

Tableau 42 Type et vocation des bacirctiments pour le secteur de Cap-dEspoir

~

0 Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de

0shyC) bacirctiments secteur 30 m 15 m w 0 activiteacute lieacutee agrave la pecircche 5 3 1 0shyro uuml entrepocirctgrangehangar 27 8 6

ltt habitation 35 2 1 C) Dl ~ TOTAL 67 13 8

Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de

bacirctiments secteur 30 m 15m 0 0shy activiteacute lieacute agrave la pecircche - - -C)

w =0

entrepocirctgrangehangar 16 2 2 0shyCIl

habitation 48 7 2 0 chalet 2 2 1 rshy0 commerce 1 - -0 N halte routiegravere 1 1 1

TOTAL 68 12 6

90

Tableau 43 Utilisation des bacirctiments pour le secteur du village de Perceacute

Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de bacirctiments secteur 30m 15 m

00)

2 activiteacute lieacute agrave la pecircche 16 8 5 0)

0 0)

entrepocirctgrangehangar 18 3 2 0 habitation 100 10 4 0)

0gt ~ eacuteglise 1 - --gt phare 1 1 -ltt C) (j) r-

gros bacirctiment indeacutetermineacute 7 - -

petit bacirctiment indeacutetermineacute 17 8 6

TOTAL 160 30 17

Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de bacirctiments secteur 30m 15 m

activiteacute lieacute agrave la pecircche - - -

entrepocirctgrangehangar 9 - -

habitation 172 11 3

eacuteglise 1 - -

phare 1 1 -00)

2 commerce 24 1 1 0)

0 eacutecole 3 - -0)

0 0)

0gt

motelhotelheacutebergement campinq

101 30 15 ~ -gt site historique de pecircche 4 1 1

r-service public 7 - -

a a bar 2 1 -CI

restaurant 11 2 1

garage municipal 3 1 -

maison mobile 11 - -

autre 2 1 -

gros bacirctiment indeacutetermineacute - - -petit bacirctiment indeacutetermineacute 11 - -

TOTAL 362 49 21

91

Ces analyses reacutevegravelent une diffeacuterence notable dans les usages des bacirctiments En 1934

les bacirctiments cocirctiers comprennent plutocirct des reacutesidences ainsi quun grand nombre de

bacirctiments relieacutes agrave la pecircche ou des hangarsentrepocirctsgranges alors quaujourdhui ces

bacirctiments utilitaires agrave faible valeur et ces cabanes qui semblent veacutetustes ont complegravetement

disparu (Cap-dEspoir) (voir tableaux 42 et figure 47-A) Dans le village de Perceacute le mecircme

type de bacirctiments eacutetait preacutesent en 1934 mais en 2001 ils ont eux aussi disparu au profit dune

nouvelle classe de bacirctiments agrave savoir les eacutetablissements dheacutebergements pour touristes

(motel hocirctel camping) (voir tableaux 43 et figure 47-B) Ces derniers repreacutesentent

dailleurs 71 (agrave 15 m) et 64 (agrave 30 m) des bacirctiments agrave risque du secteur Les bacirctiments

actuels ont une valeur ajouteacutee plus importante que ceux des anneacutees 30 agrave cause des retombeacutees

eacuteconomiques quils procurent agrave la communauteacute Le type de construction a eacutevolueacute au cours du

20egraveme siegravecle Ils sont eacutegalement plus vulneacuterables aux risques cocirctiers notamment car les

habitations sont occupeacutees de maniegravere annuelle et non plus seulement durant la peacuteriode

estivale Ainsi comme les coucircts des bacirctiments et leur vulneacuterabiliteacute ne sont plus les mecircmes en

2001 par rapport agrave ce quils eacutetaient en 1934 les risques inheacuterents sont eacutegalement diffeacuterents

92

A - Cap-dEspoir 1934 2001

Activiteacutes lieacutees Halte routiegravere agrave la pecircche 17

13

17 Chalet

3374 HabitationEntrepocircUgrangehangar

B - Village de Perceacute 1934 2001 Petits Site historique de pecircche

Activiteacutes lieacutees bacirctiments 5 - shy

agrave la pecircche35 Restaurant ~4

29 5 5

o o 3 3 CD ()

12 CD

EntrepocircU grange 71

24 hangar MotelHocirctel Habitation HeacutebergemenUCamping

Figure 47 Type de bacirctiments agrave moins de 15 m du trait de cocircte

La baisse dans le nombre de bacirctiments agrave risque cocirctier ressentie principalement entre

1934 et 1963 puis plus faiblement entre 1963 et 1981 correspond donc probablement au

deacutemantegravelement des anciens types de bacirctiments La hausse qui suit viendrait de la construction

du nouveau type de bacirctiments tels que les eacutetablissements dheacutebergements touristiques les

commerces ou les restaurants Le laquocreuxraquo correspondrait ainsi agrave la transition entre deux

types dactiviteacutes Ces variations correspondent agrave leacutevolution historique des activiteacutes en

Gaspeacutesie soit une eacuteconomie baseacutee principalement sur la pecircche jusquau milieu du siegravecle puis

une baisse de lactiviteacute eacuteconomique dans les anneacutees 80 lors de la transition dactiviteacutes et

93

enfin depuis le milieu des anneacutees 80 une reprise de lactiviteacute eacuteconomique gracircce au

deacuteveloppement important du tourisme En 1930 plus de 75 des familles de Perceacute

pratiquent la pecircche (Blanchard 1935) alors quen 2001 lensemble du secteur primaire

nemploie plus que 192 des actifs (Recensement Canada 2006)

4 J4 Exemple du Barachois

Lexemple de loccupation humaine sur le Barachois de la Malbaie (carte 41) est

inteacuteressant en ce qui concerne les constructions situeacutees proches de la ligne de rivage et donc

dans la zone agrave risque deacuterosion et de submersion

Barachois

Flegraveche littorale

Cap-dEspoir Perceacute

a 2 000 4 000 8 000 megravelre__==JI Fond de ca1e bltlw de dCfl1t-fls 1000000lptUQUeS CtJ Ou~bec ar 1 20 OOD DlrwlHS LDGlCZ UIIMlrSllfl du QudbK a RUTlcvslll

Carte 41 Localisation du Barachois de la Malbaie (Perceacute)

Les photographies de 1934 nous permettent didentifier 34 bacirctiments sur la flegraveche

littorale (figure 48) Tous sont situeacutes agrave moins de 30 megravetres de la ligne rivage (inteacuterieure ou

exteacuterieure du Barachois) Ces constructions reacutesultant toutes dun mode de vie traditionnel lieacute

agrave la pecircche (Desjardins et al 1999) se situent tregraves pregraves de la rive et mecircme sur la ligne de

rivage ou sur la plage pour certaines dentre elles Leur nombre important en 1934 a connu

94

une baisse drastique jusquen 1963 (figure 48 et 49) Agrave partir de ce moment la flegraveche

littorale de Barachois na plus abriteacute aucune construction

40

35 34

30

25

20

15

10

5

0 o o 0 o o

1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

______ agrave moins de 30 m de la rie agrave moins de 15 m

Figure 48 Nombre de bacirctiments agrave risque sur la flegraveche littorale

Ligne de rivage en 2001 250 500--==---- meacutetres

N

t Figure 49 Bacirctiments preacutesents sur lextreacutemiteacute nord de la flegraveche littorale

95

Il est donc possible de se demander si les risques pouvaient ecirctre consideacutereacutes comme

importants en 1934 sachant quil sagissait de constructions en bois souvent deacuteplaccedilables et

sur pilotis comme en attestent les figures 410 et 411 La nature mecircme de ces constructions agrave

savoir des habitations temporaires et des hangars en lien avec la pecircche neacutecessitait leur

construction si proche de la ligne de rivage Le risque eacutetait cependant minimiseacute agrave cause de la

relative faible valeur des bacirctiments leur deacuteplacement aiseacute le type de construction (sur pilotis

habitation seulement agrave leacutetage supeacuterieur) et labsence de reacuteseaux deau et deacutelectriciteacute Ainsi

les bacirctiments de 1934 semblaient mieux adapteacutes agrave la dynamique cocirctiegravere notamment pour le

risque de submersion que les bacirctiments actuels que lon retrouve souvent sur les flegraveches

littorales de la Gaspeacutesie

Figure 410 Poste de pecircche de Barachois vers 1935

96

Figure 411 Vue sur la flegraveche de Barachois (deacutebut du 20egravelle sciegravecle)

415 Origine des risques cocirctiers

Laugmentation du nombre de bacirctiments agrave risque ne reacutesulte que tregraves paltiellement du

deacuteplacement de la ligne de rivage par eacuterosion En effet parmi les bacirctiments agrave risque en 2001

seulement 87 le sont devenus agrave cause dun rapprochement de la ligne de rivage par

eacuterosion (tableau 44 et figure 412) Lorigine du risque en 2001 est principalement quils

eacutetaient deacutejagrave agrave risque en 1980 (pour 504 dentre eux) ou que ce sont de nouvelles

constructions (409 ) La reacutepartition de Jorigine du risque deacuterosion reste la mecircme quel que

soit le type de cocircte (figure 411)

Tableau 44 Bacirctiments agrave risque en 2001 en fonction de lorigine du risque

Total A risque en

1980 Eacuterosion

Nouvelle construction

N 127 64 11 52 100 504 87 409

97

90

80

70

60

50

40

30

20

10

o Tout twe de cocircte Terrasse de plage Falaise

bull Agrave risque en 1980 Eacuterosion D Noueurolle construction

Figure 412 Origine du risque des bacircti ments de 2001 en fonction du type de cocircte

Les bacirctiments nouvellement agrave risque en 2001 par rapport agrave 1980 sont agrave plus de 82 de

nouvelles constructions (tableau 45 et figure 413) Ceci signifie que bien que des lois eacutetaient

progressivement mises en place de nouvelles constructions ont tout de mecircme eacuteteacute reacutealiseacutees

Celles-ci font deacutesormais partie des constructions potentiellement agrave risque agrave Perceacute

Tableau 45 Origine du risque deacuterosion pour les bacirctiments nouvellement agrave risque (1980-2001)

N

Total 63 100

Erosion 11

175

Nouvelle construction 52

825

98

Eacuterosion 17

83

Nouvelle construction

Figure 413 Causes de la hausse du risque pour les bacirctiments

Ainsi si lon ne tient plus compte des bacirctiments destineacutes speacutecifiquement agrave se trouver

pregraves de leau et adapteacutes agrave leur localisation (cest-agrave-dire ceux de la flegraveche du Barachois) le

nombre de bacirctiments agrave risque en 1934 est infeacuterieur agrave celui de 2001 (120 vs 127)

(figure 414) De plus le changement de vocation dans les bacirctiments (de temporaire agrave

permanent de hangar agrave hocirctel) a sucircrement entraicircneacute une hausse de la valeur des biens qui sont

agrave risque La prise en compte du type de bacirctiment dans lanalyse du risque est donc tregraves

importante afin deacutevaluer la vulneacuterabiliteacute que subissent les communauteacutes cocirctiegraveres ainsi que

son eacutevolution historique Les lois relatives agrave lameacutenagement et leur mise en application

progressive ne semblent donc pas avoir dimpact surtout comparativement agrave la volonteacute de

deacutevelopper le secteur eacuteconomique du tourisme sur le bord du littoral

bull bull

99

140

127 120

120 120------- 108 100 ll c

ecirc 80jl 66til0 6ID 600 6341~ 60 ecirc 40

38

0 bull37 20 bull 27

c

0 ---- shy

1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

-- agrave 30m de la rie bull agrave 15m de la rie --s- SP

Figure 414 Eacutevolution du nombre de bacirctiments agrave risque excluant ceux de la flegraveche littorale de Barachois

Les reacutesultats obtenus agrave la suite de lanalyse de leacutevolution du cadre bacircti indiquent donc que

~ le nombre de bacirctiments agrave risque a connu une baisse jusquen 1980 puis une hausse

depuis linstauration des nouvelles lois dameacutenagement du territoire en 1979 1987

et 1989 na pas empecirccheacute cette hausse

~ concernant le type de bacirctiments dans les deux secteurs speacutecifiques il est possible de

constater un changement de vocation alors quen 1934 il sagissait principalement de

bacirctiments lieacutes agrave la pecircche et de hangars en 2001 il Y a plutocirct des commerces et des

bacirctiments agrave vocation touristique ainsi quune plus forte propol1ion dhabitations le

type de bacirctiment est important concernant leur vulneacuterabiliteacute et le niveau de risque

associeacute

~ les nouveaux bacirctiments agrave risque sont tregraves majoritairement de nouvelles constructions

et non des bacirctiments preacuteexistants qui se retrouvent aujourdhui trop pregraves de la cocircte du

fait du recul de la ligne de ri vage

Les impacts socio-eacuteconomiques dune mauvaise reacuteglementation ou encore de labsence

dapplication de la reacuteglementation en vigueur dans les zones cocirctiegraveres sont importants car les

bacirctiments littoraux sont les plus coucircteux et dusage diffeacuterent de ceux de la moyenne du

territoire

100

42 Eacutevolution des superficies non bacircties

Les objectifs de lanalyse concernant leacutevolution des supeJficies non bacircties sont

dobserver leacutevolution des surfaces dans la zone littorale quelles soient boiseacutees agricoles ou

en friche et dy deacuteceler le reflet de leacutevolution des conditions eacuteconomiques du secteur Dans

une perspective de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres les milieux non bacirctis ou naturels

peuvent favoriser la reacutesilience des systegravemes cocirctiers notamment en jouant le rocircle de zones

tampons lors des eacutevegravenements climatiques extrecircmes (Bernatchez et al 2008 a) Leur preacutesence

en zone littorale est donc primordiale et leur anthropisation aurait pour conseacutequence de

reacuteduire la reacutesilience cocirctiegravere aux changements climatiques appreacutehendeacutes et daugmenter le

niveau de risque dans les zones urbaniseacutees ou ameacutenageacutees adjacentes (Bernatchez et al

2008 a)

42 Superficies agricoles

Les superficies agricoles ont subi une baisse importante de 75 ou 800 ha depuis

1934 passant de 1 061 ha agrave 260 ha (figure 415)

1200

1001

1000

800 675

~ 600

~ I

400

260

200

o 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

Figure 415 Eacutevolution des superficies agricoles

101

Ce fait reflegravete un abandon de terres cultiveacutees depuis le deacutebut du siegravecle dans la reacutegion

Actuellement le secteur primaire dans son ensemble ne repreacutesente que moins de 20 des

actifs (Recensement Canada 2006) Au deacutebut du siegravecle une agriculture qui compleacutetait les

revenus des familles de pecirccheurs eacutetait pratiqueacutee Cependant les terres littorales de Perceacute ne

sont pas toujours dexcellente qualiteacute et ont le plus souvent des limitations agronomiques

telles quune faible fertiliteacute ou un relief inadapteacute (lRDA 2009) Ainsi avec leacutevolution et

lameacutelioration des conditions de vie cette agriculture moins rentable a eacuteteacute la premiegravere agrave ecirctre

abandonneacutee Cela a pu eacutegalement ecirctre amplifieacute par leacuteloignement Il est agrave noter que selon la

Loi sur la protection du territoire agricole agrave peine 1 de la bande cocirctiegravere est zoneacutee comme

ayant une affectation agricole (carte 42 et figure 416)

secteur agrave leacutetude

o Zonage municipal

Urbanise (reacutesidences et commerces)

Service public

Conservation

Agricole

Eau

carlogaphle recircariseacutee por Susan Orejza 2009o 1250 2500 50~egravetres SoUlCO dOs donneacutee MRC du Rochol-Porceacute

Carte 42 Occupation des terres preacutevue au scheacutema dameacutenagement

102

Agricole 1

Autre 03 ~- 4 Rurale

Territoire 74

urbaniseacute 8

Figure 416 Affectations du sol dapregraves le scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute

(vis-agrave-vis de la surface de la zone cocirctiegravere)

422 Boiseacutes

Les surfaces boiseacutees de la zone Jittorale ont augmenteacute depuis 1934 passant de J 143

agrave 1 504 hectares gagnant ainsi 361 ha (figure 417) On peut supposer que les boiseacutes ont

repris de limportance agrave la su ite de labandon des moins bonnes tetTeS agricoles

423 Superficies en friche

Tout comme les surfaces boiseacutees les superficies en friche occupent plus de surface

en 2001 par rapport agrave 1934 en connaissant une augmentation de 395 ha (figure 417)

103

2500

2000

2059

bull 1 7Π-

bull 1504

~ 1500

1 n3shy 1203 1351

1328

~ 1000 143

554 500

--------~ 1

159 o 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

__ Boiseacutes et hiches -ltgt-- Superficies boiseacutees Superficies en Friches

Figure 417 Eacutevolution des superficies non bacircties dans la zone littorale (Perceacute)

424 Synthegravese de leacutevolution des supeifuies non bacircties

Au total les superficies non bacircties (boiseacutees en friche et agricoles) ont perdu 451 ha

entre 1934 et 2001 (figure 418) Cette surface est donc maintenant urbaniseacutee ce qui

saccorde avec laugmentation du lineacuteaire routier ainsi que du nombre de bacirctiments qui ont

eacuteteacute mesureacutes Les surfaces de friche et boiseacutees prenant la place des terres preacuteceacutedemment

agricoles (annexe 5)

104

100 ~ ~ (l)

ecirc 75

321 317 334

~

~ ~ 50 374

489l 591~

c 0 25+=gt

~

~ a 1934 1975 2001

bull Pgrioole D Friches et boiseacutes D Urbain

Figure 418 Eacutevolution de loccupation de la superficie littorale (en )

43 Eacutevolution des voies de communication

Les objectifs concernant les voies de communication sont de cartographier

leacutevolution des traceacutes des routes et des voies ferreacutees sur le territoire cocirctier de recenser le

deacuteplacement de certains tronccedilons effectueacute par le ministegravere des Transports du Queacutebec (MTQ)

ainsi que les raisons de ces deacuteplacements destimer de quelle maniegravere les connaissances

scientifiques et traditionnelles ainsi que des lois dameacutenagements ont influeacute sur ces choix et

enfin deacutetablir un eacutetat actuel des risques menaccedilant les voies de communication pour la zone

cocirctiegravere de Perceacute

Les voies de communication gaspeacutesiennes suivent principalement les implantations

humaines et longent donc la cocircte (figure 419) La route nationale qui relie les villages cocirctiers

gaspeacutesiens est la route 132 Le village de Perceacute a eacuteteacute relieacute au reste du reacuteseau routier provincial

19egravemc en 1928 (Mongrain 2006) quant agrave la voie ferreacutee elle a eacuteteacute termineacutee au milieu du

siegravecle

105

Cf)B - Voie ferreacutee Q)

~ LL

Figure 419 Voies de communication proches du littoral agrave Perceacute

Il Ya eu de nouvelles constructions de routes dans les anneacutees 70 notamment la route

132 qui a eacuteteacute refaite ce qui a fait augmenter Je nombre de kilomegravetres de routes dans le secteur

deacutetude (figure 420) Ensuite par labandon ou la destruction danciens tronccedilons la longueur

totale des voies de communication a diminueacute Cependant il est agrave noter que localement les

anciens tronccedilons de routes ont pu ecirctre releacutegueacutes au rang de routes municipales Enfin de

nouvelles constructions ont fait augmenter la longueur totale de voies de communication

entre 1934 et 2001 La longueur des voies ferreacutees a quant agrave elle agrave peine eacutevolueacute depuis 1934

passant de 169 agrave 17 kilomegravetres

106

100

00

00 709 720

~ 70

0 705 0

~ 60 679

~

~ 50 0

516 0 shy

40 J Q) J 3) al C

S 20

10 bull169 bull169 bull169 bull170 bull170 -170

0

1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

-(gt FbJtes bull Voie ferreacutee

Figure 420 Eacutevolution de la longueur totale des voies de communication (routes et voie ferreacutee) en zone littorale de Perceacute

43 J Voies de communication agrave risque

En 1934 pregraves de 103 km de voies de communication se trouvaient dans une zone agrave

risque deacuterosion alors quen 2001 ce sont plutocirct 148 km qui sont agrave risque soit une hausse de

plus de 40 (figure 421 et tableau 46)

Tableau 46 Longueurs de voies agrave risque deacuterosion agrave Perceacute (1934-2001)

Longueur (km) agrave moins de Anneacutee 30m 15m 1934 1032 433 1963 1279 559 1975 1307 626 1980 1329 690 1992 1290 655 2001 1475 760

107

16

14

12

~ 10

~ crshyfi)

1

middotCIl

icirc S

6

4 bull - bull bull bull bull

2

0 x -x

xshy1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

Oies agrave moins de 30 m du trait de rote _ oies agrave moins de 15 m

bull Oies abandonneacutees agrave moins de 30 m x Oies abandonneacutees agrave moins de 15 m

Figure 421 Eacutevolution des longueurs des voies de communication agrave risque en fonction de la distance agrave la cocircte

Alors que la tendance geacuteneacuterale est agrave la hausse entre 1980 et 1992 il est possible de

constater une baisse dans la longueur de voies de communication situeacutees dans des secteurs agrave

risque deacuterosion (figure 421) Cela reflegravete le fait que des deacuteplacements de tronccedilons de routes

et de voies ferreacutees ont eacuteteacute effectueacutes agrave cette eacutepoque par le MTQ et par le proprieacutetaire de la voie

ferreacutee Agrave partir de 1980 on constate en effet par photo-interpreacutetation lexistence de plus de

1 km de voies de communication abandonneacutees reacutesultant de ces deacuteplacements Les voies

abandonneacutees disparaitront du deacutecompte du fait de leur reacuteinteacutegration progressive agrave la nature

qui les masque Agrave partir de 1992 Ia longueur de voies agrave risque a de nouveau augmenteacute

jusquagrave atteindre plus de 14 km en 2001 (annexe 6)

Deux raisons peuvent ecirctre avanceacutees relativement agrave laugmentation de la longueur des voies

de communication agrave risque

j- rapprochement des voies avec la ligne de rivage agrave cause de leacuterosion

j- constructions ou deacuteplacements de voies de communication effectueacutes trop proches de la

ligne de rivage

108

432 Deacuteplacements de voies de communication

La raison des deacuteplacements nest pas toujours la preacutesence deacuterosion en bordure de la

route En effet la raison principale a eacuteteacute la lineacutearisation du traceacute agrave des fins de seacutecuriteacute (pour la

vitesse) Agrave leacutepoque ougrave les travaux ont eacuteteacute effectueacutes la probleacutematique de Jeacuterosion neacutetait

encore que peu connue les concepteurs sattardaient ainsi plutocirct agrave la conception technique et

agrave la geacuteomeacutetrie des routes (B Laflamme ancien employeacute du MTQ comm pers) La

localisation des tronccedilons deacuteplaceacutes ainsi que les motifs des deacuteplacements se retrouvent sur la

carte 43

ND segment 1Raison du d~placcn-clll

Risquc dagraveosion 2 Lineacutearisalioll du lraccedil0 Non

(J 3 Lill~arisa(ioll dll lrace NOIl Pgt 1

CD jgt

w

4 Lill~arisation dll lrace Non N Lil1~ilri~aliollM 5 Oui- (ct eacuterosion pClIt-ecirctre) Q)

Non

L a

=gt 6 Iineacutearisation dll (raceacute Non 0c 7 Lill~arisalioTl du traceacute Non

()

eshyen

S Iineacutearisation du trace Oui 9 Lineacutearisation du trd~eacute Olli (IUgraveOm)

Non OIlIcirc(200m)

Pgt c 10 Iineacutearisation ct eacuterosion Oui Olli a l 11 Lincarisalion dll tmec Non No Il 0shy(1) en Risque deacuterosion localcmcllt 215m Non a l

0() a l en 0shy(1)

2 Pgt () (1) en 0shy(1) en lt a (1) en 0shy(1)

()

a 3 3 c l

o Modification des voies de communication Pgt c a date de la voie l

ancienne 1934 o 7501 500 3000 4500 6000 _ _ m

- nouvelle 2001 Fano de carte orlhophotographl~ au 40 000

Car10graphle Susan DreJza 2009 o 0

110

Plusieurs tronccedilons de voies de communication ont eacuteteacute deacuteplaceacutes depuis 1934 et il est

inteacuteressant de sattarder sur le cas de certains dentre eux

A) Deacuteplacement de la voie ferreacutee entre 1975 et 1980 pour un tronccedilon de 13 km (carte 44)

La raison invoqueacutee est leacuterosion littorale Le deacuteplacement a eacuteteacute fait agrave plus de 100 megravetres agrave

linteacuterieur des terres ce qui fait quactuellement la voie nest plus agrave risque dans ce secteur

Aujourdhui le coucirct meacutedian dun megravetre de voie est de 3 no $ (o Demers comm pers) ce

qui deacutenote quun investissement tregraves important a eacuteteacute effectueacute pour ces travaux

rrfE1shy ~62~ 125 250 375

F l=ofgtJOr Ih UlmllplIOImiddotII_ i 1 Ul

middotllogloeI~ $u$~DI~ ~~

Carte 44 Localisation du tronccedilon deacuteplaceacute de la voie ferreacutee

Le seul tronccedilon de voie ferreacutee qui est toujours agrave risque actuellement est celui situeacute sur

la flegraveche du Barachois car du fait de la faible largeur de la flegraveche littorale la voie ferreacutee se

retrouve tregraves pregraves de la ligne de rivage sur tout son parcours (carte 45) Une longueur de

57 km est agrave risque en 200 J mais en reacutealiteacute la voie ferreacutee est menaceacutee sur une longueur bien

111

plus grande Eacutetant donneacute la configuration du site un simple retrait nest pas possible car si la

flegraveche se perce en un point cest toute la voie ferreacutee et sa localisation qui est remise en cause

Si un deacuteplacement devait ecirctre effectueacute une nouvelle configuration passant par larriegravere-cocircte

devrait ecirctre envisageacutee Actuellement et depuis 1963 la flegraveche littorale est complegravetement

artificialiseacutee afin de proteacuteger le chemin de fer et eacuteviter un deacuteplacement

- agrave moins de 15 megravetres

- agrave moins de 30 megravetres

N

+0 375 7S~ 1 500 2250 3 COO

- Fond de carte orthophotographies au 1 4000 Canogrugravephle Slls-an OrejZa 2009

Carte 45 Voie ferreacutee agrave risque actuellement

Lors de la construction de la voie ferreacutee cette implantation limitait le nombre de

ponts agrave construire (plusieurs riviegraveres se trouvent dans larriegravere-pays) et diminuait ainsi les

coucircts et les difficulteacutes (moins de valleacutees agrave franchir de ponts agrave construire terrain plat )

Leacutevolution cocirctiegravere des flegraveches littorales de sable et leur grand dynamisme (Paskoff 2003)

nont pas eacuteteacute pris en compte agrave leacutepoque de la construction de la voie ferreacutee ougrave la faciliteacute de

reacutealisation et les coucircts primaient sur la dynamique cocirctiegravere de toute maniegravere inconnue

(O Demers comm pers)

112

B) Dans les anneacutees 60 la route 132 a eacuteteacute deacuteplaceacutee agrave cause de leacuterosion dans deux secteurs de

la municipaliteacute (Laflamme comm pers) Ceci sur des longueurs de 543 et 392 megravetres

(respectivement tronccedilon nO 1 et 10 sur la carte 43) Malgreacute cela ces deux tronccedilons sont de

nouveau agrave risque actuellement (carte 46 47 et figure 422) Ceci peut sexpliquer par une

distance de deacuteplacement trop faible (8 agrave 15 megravetres de recul seulement) compte tenu des taux

deacuterosion observeacutes Cela deacutenote un manque de planification agrave moyen et agrave long terme ainsi

quune lacune dans les connaissances des processus qui affectent la cocircte

Carte 46 Tronccedilon nO 10 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (pointe-Saint-Pierre)

113

Carte 47 Tronccedilon nO 1 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Cap-dEspoir)

Figure 422 Photo du tronccedilon nO 1 route 132 agrave risque deacuterosion (Cap-dEspoir) Agrave gauche on distingue les vestiges de lancienne route

114

C) Dans le hameau de Belle-Anse Je tronccedilon ndeg 8 a eacuteteacute lineacuteariseacute Avant lintervention la

route 132 eacutetait agrave risque mais elle ne lest plus actuellement car lopeacuteration de lineacutearisation a

deacuteplaceacute ce tronccedilon plus loin de la ligne de rivage (carte 48 et figure 423) Cependant

lancienne voie a eacuteteacute transfeacutereacutee agrave la municipaliteacute et constitue maintenant une rue municipale

utiliseacutee par la population locale Cette derniegravere est agrave risque deacuterosion et de submersion Elle

est dailleurs suivie annuellement par le LDGIZC comme infrastructure agrave risque agrave cause de sa

localisation entre 4 et 10 m de la ligne de rivage (LDGIZC 2009) Actuellement les taux

deacuterosion sont de 042 rnan pour ce secteur de terrasse de plage (LDGIZC 2009) Le

deacuteplacement na donc pas reacutegleacute le problegraveme du risque deacuterosion pour ce tronccedilon

Modification des voies de communication

date de la vole

~ ancienne 1934

- nouvelle 2001

Carte 48 Tronccedilon ndeg 8 deacuteplacement de la route 132 lancien tronccedilon devient une route municipale (Belle-Anse)

115

Figure 423 Photo du tronccedilon nO 8 route agrave risque deacuterosion et de submersion

Agrave lextrecircme gauche la route 132 suite au reacutealignement en bas lancienne route 132 devenue la route municipale agrave droite la plage de Belle-Anse

433 Synthegravese de leacutevolution des voies de communication

Le niveau de rIsque des vOies de communication a augmenteacute depuis 1934

(figure 424) pour les voies agrave risque important (cest-agrave-dire agrave moins de 15 megravetres de la ligne

de ri vage) le pourcentage est passeacute de 63 agrave 85 entre 1934 et 2001 La proportion de voies

agrave risque agrave moins de 30 megravetres a elle connu une diminution entre 1963 et 1992

principalement agrave la suite de certains deacuteplacements de la voie ferreacutee mais on constate de

nouveau une augmentation depuis 1993 (figure 424) La proportion de voies de

communication agrave risque selon Je sceacutenario probable deacuterosion est laquo seulementraquo de 69 soil

61 km (figure 424) Ce chiffre est infeacuterieur agrave ceux que nous obtenons selon nos marges de

15 ou 30 megravetres Ceci sexplique par le fait que la voie ferreacutee (plus de 5 km) qui se trouve

sur la flegraveche littorale nest presque pas agrave risque deacuterosion dans le sceacutenario probable

deacuterosion La flegraveche littorale eacutetant presque totalement enrocheacutee la ligne de rivage y est

relativement fixe et le sceacutenario probable tient compte des infrastructures anthropiques

pouvant fixer la cocircte si celles-ci eacutemanent dun organisme public (comme cest le cas ici) Si

116

on exclut la voie ferreacutee de lanalyse la longueur de voies de communication agrave moins de

15 megravetres du trait de cocircte est de 24 km alors que celle agrave risque selon le sceacutenario probable est

de 38 km soit 16 fois plus

20Ocirc ~ Q) 18J

~_~173 166gshyc 16 -CIl

5 14 J

~ c 12

ecirc 10 8 81 85 Q) 0

~

8 ~__----77551---~r7163

75 J 69 ~ 6

Q) 0 4 c 0 1 2

l 0 193) 1940 1950 1900 1970 1900 2010

-+- agrave risque 3)n agrave risque 15m agrave risque SP

Figure 424 Eacutevolution de la proportion de voies de communication agrave risque

Il est important de noter que la majoriteacute des constructions de voies de communication

datent davant linstauration des diffeacuterentes lois dameacutenagement Leur construction agrave

proximiteacute du trait de cocircte neacutetait pas consideacutereacutee agrave cette eacutepoque comme probleacutematique par le

ministegravere du transport et les eacutelus locaux car ils neacutetaient pas au fait de la probleacutematique

deacuterosion et des processus impliqueacutes Les lois encadrant lameacutenagement dans les zones agrave

risque et les zones cocirctiegraveres ne semblent ainsi pas avoir dinfluence sur leacutetablissement des

nouvelles voies de communication En theacuteorie les ministegraveres sont tenus de respecter les lois

et regraveglements de zonages eacutetablis par les MRC et les municipaliteacutes Cependant il aITive que ce

ne soit pas le cas surtout si ces regravegles ne sont pas comprises ou accepteacutees et que la

probleacutematique (telle que leacuterosion) nest pas reconnue comme cela a longtemps eacuteteacute le cas par

le passeacute en ce qui a trait agrave leacuterosion (Dugas comm pers) Une peacuteriode de latence entre

) instauration des lois et leur application a ainsi pu exister De plus les constructions de

117

routes ou leur protection peuvent ecirctre mises en place par des deacutecrets ministeacuteriels notamment

en cas de situation de risque urgent ce qui permet de ne pas suivre les scheacutemas

dameacutenagements locaux ou certaines lois

En conclusion de cette analyse de leacutevolution des voies de communication pour le secteur

littoral de Perceacute il est possible de dire que

~ il Ya en 2001 une plus grande longueur de voies de communication situeacutees dans des

zones agrave risque probable deacuterosion quil nyen avait au deacutebut du siegravecle

~ dans certains cas Jes deacuteplacements de tronccedilons de routes ont conduit agrave un

rapprochement du traceacute vis-agrave-vis dune cocircte active eacutetant donneacute que la raisons des

travaux na que rarement eacuteteacute leacuterosion mais plutocirct la lineacutearisation du traceacute

~ deux tronccedilons de route 132 totalisant une longueur de 342 et 543 m qui ont eacuteteacute

deacuteplaceacutes pour un risque deacuterosion sont de nouveau menaceacutes en 200 J la distance agrave

laquelle ils ont eacuteteacute reculeacute nayant pas eacuteteacute suffisante

~ pregraves de 17 des voies sont potentieHement agrave risque deacuterosion en 2001 ce qui est

presque le pourcentage le plus important historiquement Les eacutetudes reacutecentes se

doivent donc de contribuer agrave renverser cette tendance par la diffusion de meilleures

connaissances et reacuteglementations

118

44 Discussion sur leacutevolution des risques

Il peut paraitre surprenant de constater que les lois qui ont eacuteteacute implanteacutees pour geacuterer

la zone cocirctiegravere au Queacutebec nont pas permis de limiter la hausse des risques dans le secteur

de Perceacute Cette hausse du nombre de bacirctiments agrave risque cocirctier malgreacute la mise en place de

lois deacutecoule de plusieurs causes qui ont probablement conduit la population ou les instances

municipales agrave ne pas tenir compte des regraveglements lors des deacuteveloppements immobiliers

A) Depuis le milieu des anneacutees 70 les mesures de protection des cocirctes se sont multiplieacutees

(Friesinger 2009) Chez les habitants de la zone cocirctiegravere cela pourrait avoir creacuteeacute un faux

sentiment de seacutecuriteacute et [impression davoir reacuteussi agrave controcircler le pheacutenomegravene de leacuterosion

cocirctiegravere Ceci a pu conduire agrave une plus grande teacutemeacuteriteacute dans la localisation des bacirctiments dougrave

la hausse des constructions littorales malgreacute Jencadrement leacutegislatif Morneau el al (2001)

ont eux aussi remarqueacute une hausse des constructions en bordure du littoral gaspeacutesien depuis

1970 Dapregraves eux cela reacutesulte dun engouement accru pour la zone cocirctiegravere ducirc au

deacuteveloppement du tourisme et de la disponibiliteacute des meacutethodes de protection des berges Ces

derniegraveres donnent en effet un faux sentiment de seacutecuriteacute aux proprieacutetaires cocirctiers (Morneau

el al 2001) Ce pheacutenomegravene a aussi eacuteteacute constateacute le long des falaises de craie du nord de la

France ougrave lameacutenagement Je long de la cocircte a creacuteeacute une illusion de seacutecuriteacute qui a conduit agrave des

comportements agrave risque (Mclnnes 2006) En Hollande Winckel el al (2008) constatent eux

aussi que la multiplication des mesures de protection ces derniegraveres anneacutees a

paradoxalement fait diminuer la conscience citoyenne et gouvernementale (paliers infeacuterieurs)

envers le risque que repreacutesente leacuterosion Au lieu decirctre vus comme une reacuteponse agrave une

intensification de la probleacutematique les ouvrages de protection semblent ecirctre vus comme un

moyen sucircr de controcircler Jenvironnement Les lois de gestion des risques deviennent alors

laquo inutilesraquo aux yeux des populations et sont plus aiseacutement contourneacutees Une trop grande

prise en charge publique ou par le biais dassurances afin de reacuteduire la vulneacuterabiliteacute pourrait

ainsi conduire agrave laugmenter en creacuteant des comportements laquo maladapteacutesraquo (Dolan et Walker

2004) Ainsi linformation et la conscientisation des proprieacutetaires vis-agrave-vis du risque

deacuterosion sont primordiales pour une bonne gestion de la zone cocirctiegravere (Winckel el al 2008)

et le reacutetablissement des faits scientifiques agrave propos des risques cocirctiers

119

B) Le manque de compreacutehension et dacceptation des regraveglements de gestion de la zone

cocirctiegravere par la population est eacutegalement un problegraveme souvent eacutevoqueacute par les scientifiques

(Roussel et al 2009 McInnes 2006 Dugas comm pers) Labsence de compreacutehension

dune loi augmente la probabiliteacute de la transgresser volontairement ou non Cest pourquoi

une plus grande diffusion de linformation faciliterait lacceptation des politiques publiques

de gestion des risques cocirctiers (Roussel et al 2009) Pour que les regraveglements soient efficaces

laquo la prise de conscience et leacuteducation du grand public sont consideacutereacutees comme les piliers

dune gestion durableraquo (McInnes 2006) La mise en place dune bande de protection agrave la

suite de la politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables na peutshy

ecirctre pas eacuteteacute consideacutereacutee par tous les acteurs du milieu comme eacutetant une bande de terrain

soumise agrave des geacuteorisques pour eux et leurs constructions Les gestionnaires nayant pas

encore connaissance des donneacutees sur les processus littoraux ni sur la position future de la

ligne de rivage nont possiblement pas pu informer la population adeacutequatement Cette

preacutediction de la position agrave venir de la ligne de rivage serait ainsi loutil principal dont les

gestionnaires auraient besoin (Pethick 2001) Une sensibilisation des populations est ainsi

primordiale car les impressions que les habitants ont de la cocircte ne sont pas toujours exactes

C) De plus un manque de savoir populaire pourrait eacutegalement avoir contribueacute agrave cette

augmentation des risques cocirctiers En 2001 le plus grand nombre de bacirctiments agrave risque est

situeacute sur les cocirctes agrave falaises rocheuses alors quen 1934 tregraves peu de constructions y eacutetaient

localiseacutees (tableau 47) ceci malgreacute le fait que les falaises repreacutesentent la majoriteacute des cocirctes

de Perceacute Les aleacuteas de ces secteurs de falaises jusqualors peu habiteacutes (moins de 7 bacirctiments

par kilomegravetre de cocircte contre plus de 26 pour les terrasses de plage) ne sont donc

probablement pas inteacutegreacutes au savoir populaire de la reacutegion Nayant pas de culture commune

relatant les dangers potentiels des falaises pour les constructions la prudence a donc

probablement eacuteteacute moins grande que dans le cas des terrasses de plage qui ont elles vu

baisser le nombre de bacirctiments agrave risque agrave leur proximiteacute (tableau 47) En effet le souvenir

des risques passeacutes est un eacuteleacutement important qui peut faire baisser la vulneacuterabiliteacute dune

population (Meur-Ferec et al 2008) Dans une certaine mesure les connaissances populaires

devraient donc ecirctre utiliseacutees pour augmenter lefficaciteacute de la gestion des cocirctes (Stewart

et al 2003)

120

Tableau 47 Nombre de bacirctiments agrave risque en fonction du type de cocircte (1934-2001)

Anneacutee falaise

30rn 15rn terrasse de plage 30rn 15rn

1934 37 12 83 48 1963 65 25 55 12 1975 69 28 39 10 1980 50 17 34 10 1992 68 30 36 11 2001 73 38 54 25

Certaines connaissances lieacutees agrave ladaptation aux aleacuteas cocirctiers semblent avoir eacuteteacute perdues au

cours du temps En effet les constructions preacutesentes en 1934 sur la flegraveche littorale eacutetaient

bien adapteacutees aux aleacuteas preacutesents dans ce secteur (submersion principalement) En 200 J on ne

retrouve plus de maisons sur pilotis et ce mecircme dans les secteurs subissant des eacutepisodes de

submersion Historiquement les terrasses de plage sont occupeacutees depuis longtemps par les

populations et sont donc connues comme eacutetant des zones soumises aux aleacuteas cocirctiers la

hausse des bacirctiments agrave risque pour ces secteurs depuis 1992 pourrait renforcer le postulat

dune perte des connaissances populaires concernant les risques naturels de ces secteurs

Cette hausse ne peut pas ecirctre le fait dune population nouvellement arriveacutee dans la reacutegion car

la municipaliteacute de Perceacute ne reccediloit que peu de migrants 88 des gens y habitaient il y a

5 ans et 94 il y a 1 an (Statistique Canada 2006) Ce manque de savoir populaire

concernant les risques naturels pourrait donc plutocirct provenir dune certaine deacuteconnexion visshy

agrave-vis de lenvironnement physique et de sa variabiliteacute naturelle au cours de ces derniegraveres

deacutecennies

D) Malgreacute la mauvaise compreacutehension de la dynamique littorale et le manque dinformation

qui ont accompagneacute la mise en place des regraveglements il ne faut pas oublier que si la

reacuteglementation avait eacuteteacute appliqueacutee convenablement laugmentation des nouvelles

constructions agrave risque naurait pas eu lieu mecircme sans quaucune sensibilisation ne soit

effectueacutee Au Queacutebec les municipaliteacutes ont effectivement la responsabiliteacute de [eacutemission

des permis de construction et de sassurer que les permis eacutemis soient conformes agrave la

reacuteglementation en vigueur dans leur plan durbanisme Or malgreacute la reacuteglementation qui

interdit la construction dans des zones agrave risque plus de 40 des bacirctiments agrave risque en 2001

on eacuteteacute construits apregraves la mise en place de ces lois Ce qui fait augmenter les risques pour la

121

municipaliteacute de Perceacute nest pas tant lintensiteacute de leacuterosion que les nouvelles constructions la

premiegravere eacutetant responsable de 17 de la hausse contre 83 pour les secondes Le laxisme

dans lapplication de la loi a ainsi des conseacutequences importantes De plus alors que les

scheacutemas dameacutenagement sont supposeacutes inteacutegrer les risques naturels dans leur zonage depuis

leur creacuteation en 1979 Morneau et al ont eacuteClit en 2001 que laquoce sceacutenario [ladaptation agrave

leacuterosion par le biais dun zonage] peu reacutepandu au Queacutebec pourrait entraicircner une refonte

importante des scheacutemas dameacutenagement et de la reacuteglementation qui sy rattache raquo Cela

reacutevegravele une inadeacutequation entre les cadres gouvernementaux (qui le preacutevoyaient leacutegalement

depuis 1979) et lapplication qui peut en ecirctre faite reacutegionalement et localement par les paliers

infeacuterieurs de gouvernance (qui ne lincluent majoritairement pas en 2001) Il semble donc y

avoir un veacuteritable problegraveme de gouvernance concernant la gestion et la preacutevention des risques

naturels cocirctiers La sensibilisation aux aleacuteas et agrave la dynamique cocirctiegravere ne doit donc pas viser

uniquement la population mais aussi les acteurs deacutecisionnels et responsables de lapplication

des lois et regraveglements des diffeacuterents paliers de gouvernements (feacutedeacuteral provincial et

municipal) Les acteurs locaux ont le devoir de respecter toutes les reacuteglementations mises en

place et ce mecircme si les raisons nont pas eacuteteacute entiegraverement comprises Mecircme lorsque les

reacutesidents cocirctiers ont une bonne connaissance des aleacuteas les solutions dadaptation envisageacutees

sont rarement adeacutequates pour leur type de milieu (Friesinger et Bernatchez 2009) Cela

conforte le fait quen parallegravele agrave la neacutecessiteacute dinformer les populations il faut eacutetablir des

obligations quant au suivi des recommandations eacutemises par les experts Il est primordial de ne

pas sous-estimer la responsabiliteacute de tous les citoyens individuels et corporatifs agrave respecter

les lois

Le constat dune augmentation des risques cocirctiers au courant du dernier siegravecle a

eacutegalement eacuteteacute effectueacute dans dautres reacutegions telles la Gaspeacutesie (Morneau et al 2001) ou la

France (Meur-Feacuterec 2006) Dans ce dernier cas la cause de cette hausse est leacutegegraverement

diffeacuterente de celle connue en Gaspeacutesie Comme on peut le voir sur la figure 424 le risque

reacutesulte agrave la fois du recul du trait de cocircte et de lavanceacutee des infrastructures vers la cocircte

Lespace qui eacutetait conserveacute comme zone tampon et laquoespace de seacutecuriteacuteraquo disparaicirct et devient

mecircme un laquoespace de risqueraquo (figure 425) Agrave Perceacute de par la configuration du littoral et

l histoire les villages ont toujours eacuteteacute proches de la cocircte Peu darriegravere-cocircte est en effet

122

disponible et historiquement toutes les communications se faisaient par la mer Il est

cependant possible dy appliquer le scheacutema de Meur-Feacuterec (2006) dans une certaine mesure

car les touristes venant en Gaspeacutesie comme ceux dEurope veulent ecirctre le plus pregraves possible

de leau Ainsi agrave Perceacute la neacutecessiteacute de la proximiteacute de leau quavaient les pecirccheurs a laisseacute

place agrave lenvie des touristes decirctre proche du littoral Ce changement sest effectueacute en

parallegravele agrave un changement du type de construction (petits bacirctiment et bacirctiments ljeacutes agrave la pecircche

en 1934 versus bacirctiments dheacutebergement en 2001) ce qui a aussi contribueacute agrave augmenter les

risques

o

JOm

20m Deacuteveloppement des risques

30m deacuterosion cocirctiegravere

40m

SOm

60m

bullbull~d ~rcuirlttmiddot

1 km

5 km +------~

f-------+-----t-----+-----+------+-----t- - - - - - - - -1shy

1850 1875 1900 1925 1950 1975 2000 2025

TEMPS Source Meur-Feacuterec 2006

Figure 425 Eacutemergence des risques cocirctiers dynamiques convergentes du trait de cocircte et de l occu pation du rivage

123

Lintensification de la densiteacute urbaine de la cocircte reflegravete lengouement accru des zones

cocirctiegraveres qui a eacuteteacute constateacute eacutegalement agrave leacutechelle mondiale en lien avec le deacuteveloppement de

lindustrie touristique Agrave Perceacute il ny a que 038 bacirctiment par hectare dans la zone cocirctiegravere

(premier kilomegravetre en arriegravere du trait de cocircte) Cette faible concentration montre que lon

nest pas dans une situation de peacutenurie despace et conforte lideacutee que le fait de sinstaller

directement sur de trait de cocircte ou dans les zones proximales agrave risque est actuellement plus

un choix quune neacutecessiteacute Les constructions littorales sont privileacutegieacutees agrave cause de la valeur

ajouteacutee que cela procure tant sur la valeur des biens que sur les profits que peuvent y faire les

commerces et heacutebergements Cette situation de concentration cocirctiegravere se retrouve eacutegalement

dans plusieurs stations balneacuteaires en Europe (Winckel et al 2008) Selon Winckel et al

(2008) cette plus-value dans la valeur des maisons ainsi que dans les recettes des hocirctels

devrait dailleurs ecirctre une raison suffisante pour permettre leur construction malgreacute les

risques

Concernant les solutions mises en place pour faire face agrave la probleacutematique de

leacuterosion certaines adaptations ont ducirc ecirctre effectueacutees sur le territoire de Perceacute Par exemple

les tronccedilons de voies de communication qui ont ducirc ecirctre deacuteplaceacutes pour cause deacuterosion sont

de nouveau menaceacutes par le mecircme aleacutea moins de 40 ans plus tard ce qui deacutenote une

inadaptation ou une laquomeacutesadaptationraquo agrave la situation Ce type dinfrastructures aurait

neacutecessiteacute une strateacutegie dadaptation agrave long terme ce qui na pas eacuteteacute le cas agrave leacutepoque ce qui

nest pris en compte par le ministegravere des Transports du Queacutebec que depuis une peacuteriode

reacutecente (MTQ 2009) Cette lacune de vision agrave long terme dans ladaptation a eacutegalement eacuteteacute

constateacutee en Europe (McInnes 2006)

Malgreacute les lois existantes encadrant le zonage les reacutetroactions quelles peuvent

entraicircner ne semblaient pas avoir eacuteteacute eacutetudieacutees et nont pas pu servir agrave ameacuteliorer de futurs

zonages Connaicirctre leacutevolution de loccupation du territoire cocirctier nous a permis de connaicirctre

et de comprendre les dynamiques qui y ont lieu Ainsi il est possible de savoir quelles sont

les dynamiques qui devront ecirctre geacutereacutees agrave lavenir quelles sont les points sur lesquels une

politique devrait insister quels eacuteleacutements prendre en compte et de quelle maniegravere les mettre en

application

CHAPITRE V

COMPARAISON DES DIFFEacuteRENTS ZONAGES

A VEC LEacuteVOLUTION PROBABLE DU LITTORAL

Les objectifs de ce chapitre sont de connaicirctre les diffeacuterentes possibiliteacutes concernant le

zonage des risques deacuterosion dans le secteur deacutetude et de comparer les zonages existants ou

potentiels avec leacutevolution probable du littoral pour identifier leur efficaciteacute Ainsi il pOUITa

ecirctre deacutetermineacute lequel est le plus approprieacute cest-agrave-dire le zonage qui eacutevite les coucircts futurs lieacutes

aux risques mais qui nempecircche pas le deacuteveloppement sur les territoires propices et non

risqueacutes Nous preacutesenterons donc dabord une comparaison des zonages avec la 1igne de

rivage probable de 2050 puis celle effectueacutee avec un zonage laquocomplet raquo adapteacute agrave

lameacutenagement du territoire dans un environnement physique soumis aux changements

climatiques

Eacutetant donneacute les problegravemes lieacutes agrave Jeacuterosion que connaicirct le territoire de Perceacute Je zonage

actuel ne semble pas adeacutequat pour limiter les risques Dans la situation actuelle des choses

Jeacuterosion va entraicircner des coucircts importants pour le milieu et la socieacuteteacute en geacuteneacuteral Dici agrave

2050 si aucune mesure dadaptation nest prise la valeur des infrastructures qui vont ecirctre

affecteacutees par leacuterosion dans la reacutegion de Perceacute sera dun minimum de 15474358 $

(figure 5 J) (Drejza et Bernatchez 2008) ce qui est tregraves important pour une petite

municipaliteacute de moins de 3 500 habitants avec un budget de fonctionnement annuel denviron

5 millions de $ (Municipaliteacute de Perceacute 2009)

125

A- Eacutevaluation des coucircts possibles selon les diffeacuterents sceacutenarios (en $)

S1 S2 S3 S probable

Voies de communication 38417 11214578 22782053 12275458

Uniteacutes deacutevaluation fonciegravere 123700 3328000 7038200 3198900

TOTAL ($) 162117 14542578 29820253 15474358

C - Voies de communicationB- Uniteacutes deacutevaluation fonciegraveres sceacutenario probable sceacutenario probable

Type duniteacute Nombre Valeur (en $) Voies de communication Longueur (m)

Habitation 16 730900 $ Voie ferreacutee 2310

Eacuteconomie 9 2065300 $ Roule nationale (132) 1039

Autre 2 175100 $ Autre voie carrossable 2789

Service public 2 54100 $ Voie non carrossable 0

Terrains non 29 173500 $ TOTAL 6138 ameacutenageacutes

TOTAL 58 3198900$ Modifieacute de Drejza et Bernatchez 2008

Figure 51 Eacutevaluation des coucircts preacutevisionnels lieacutes agrave leacuterosion pour le secteur de Perceacute

51 Preacutesentation des diffeacuterents zonages possibles

Diffeacuterents zonages existants ou potentiels ont eacuteteacute testeacutes sur la zone deacutetude Ils seront

deacutecrits ici en termes de superficie zoneacutee de nombre de bacirctiments concerneacutes de nombre de

rocircles deacutevaluation de la valeur des rocircles deacutevaluation des routes et enfin des activiteacutes qui

seront affecteacutees Ces zonages ont eacuteteacute compareacutes agrave un sceacutenario deacutevolution de la cocircte pour

lan 2050 Le sceacutenario probable (SP) repreacutesente Je terrain qui aura selon toutes probabiliteacutes

disparu dici lan 2050 agrave cause des processus deacuterosion des berges si aucune mesure

dadaptation nest mise en place Ce sceacutenario deacutevolution tient compte agrave la fois du contexte

geacuteomorphologique de la cocircte de son eacutevolution passeacutee des changements climatiques

envisageacutes ainsi que des actions anthropiques (Bernatchez et al 2008 a) Aux fins de cette

eacutetude ce sceacutenario sera consideacutereacute comme leacutevolution preacutevue de la ligne de rivage auquel

126

seront donc compareacutes les zonages potentiels Il sagit agrave l heure actuelle de la meilleure

estimation de leacutevolution future de la ligne de rivage pour le secteur deacutetude

Il existe une tregraves grande variabiliteacute dans les surfaces zoneacutees selon le type de zonage

adopteacute qui vont de 89 hectares agrave ]504 hectares (tableau 51) Les horizons de gestion

diffegraverent selon les options retenues entre 30 et 50 ans Certains tels la LQE ou la politique du

Nouveau-Brunswick ne deacutefinissent pas lhorizon dameacutenagement Selon loptique retenue

limportance accordeacutee agrave leacuterosion cocirctiegravere va ecirctre minimiseacutee ou amplifieacutee Ainsi il nest pas

aiseacute pour la municipaliteacute de bien eacutevaluer les risques potentiels auxquels est soumis son

tenmiddotitoire

Tableau 51 Superficies et eacuteleacutements inclus dans les zonages eacutetudieacutes

Superficie toucheacutee Bacirctiments 2001 Rocircle MAMR (uniteacutes deacutevaluation)

Tvoe de zonaae Hectares Nombre Nombre valeur $) Taux historique - 30 ans 89 3 5 25100 - 49 ans 147 3 8 125700 LQE 509 39 40 2762800 Proposition de la MRC 992 103 94 4436800 Nouveau-Brunswick (30 m) 1160 118 112 5124600 Critegraveres de la Cocircte-Nord 1504 177 162 9606700 Sceacutenario le plus probable 623 66 62 3269000 Zonage possible (SP+15 ml 1188 135 125 5848200

Cette variabiliteacute se reflegravete eacutegalement dans le nombre de bacirctiments qui se retrouvent

inclus dans la zone dite agrave risque deacuterosion Cela varie entre 3 bacirctiments dans le cas de

lutilisation des taux de reculs historiques avec un horizon de 30 ans agrave autant que 177

bacirctiments dans le cas dune adaptation des critegraveres du zonage utiliseacute pour la Cocircte-Nord

(tableau 51)

La valeur globale des uniteacutes deacutevaluation fonciegravere consideacutereacutees agrave risque peut ecirctre

importante et varie entre 25 100 $ et 9 606700 $ Limportance de cette valeur agrave risque est

augmenteacutee par le fait que la valeur moyenne des bacirctiments qui se situent dans la zone

deacuterosion probable (donc proches du littoral) est plus importante que celle de la totaliteacute de la

municipaliteacute Alors que dans la zone probable les bacirctiments valent en moyenne 79851 $ la

moyenne des bacirctiments de Perceacute est de 50590 $ La valeur des bacirctiments agrave risque probable

deacuterosion soit ceux les plus proches du trait de cocircte est 16 supeacuterieure agrave la moyenne

127

municipale Ceci reflegravete lattrait littoral et la valeur qui lui est associeacutee Les terrains eux aussi

ont une valeur de pregraves de 2 fois supeacuterieure (194) sils se trouvent en bordure du littoral ougrave ils

sont eacutevalueacutes en moyenne agrave 12800 $ contrairement agrave 6 613 $ pour la municipaliteacute entiegravere

52 Comparaisons des diffeacuterents zonages avec le trait de cocircte probable de 2050

La comparaIson des zonages avec le trait de cocircte probable se traduit par une

comparaison de chacune des possibiliteacutes de zonage avec leacutevolution probable de la ligne de

rivage (soit Je SP) afin de deacuteterminer des superficies qui pourraient ecirctre zoneacutees agrave tort ainsi

que des superficies qui ne sont pas zoneacutees mais qui selon toute probabiliteacute auront eacuteteacute

eacuterodeacutees dici 2050 Cela veut eacutegalement dire quil faut connaicirctre le nombre de bacirctiments qui

sont zoneacutes agrave tort (ce qui a un impact neacutefaste sur leur deacuteveloppement) ou ceux qui ne sont pas

zoneacutes mais qui sont agrave risque deacuterosion (ce qui fausse notre compreacutehension de la

probleacutematique et notre preacuteparation agrave laffronter)

Dans le but de didentifier le zonage qui est le plus adeacutequat avec la future eacutevolution

de la cocircte seront donc compareacutes dans cette section les superficies zoneacutees mais non agrave risque

les su perficies non zoneacutees mais agrave risque et le nombre de bacirctiments (2001) zoneacutes ou non zoneacutes

agrave tort

521 LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement

Le zonage preacutevu par la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (politique de protection

des rives du littoral et des plaines inondables) est celui qui a maintenant cours dans la MRC

du Rocher-Perceacute Cest eacutegalement celui qui a eacuteteacute transposeacute dans les regraveglements municipaux

Theacuteoriquement il est possible pour la MRC ou la municipaliteacute daugmenter les marges

prescrites par la loi si neacutecessaire par exemple en cartographiant des zones connues pour leurs

risques Cependant sur le territoire agrave leacutetude aucune cartographie additionnelle nexiste pour

le risque deacuterosion

128

La superficie totale du territoire zoneacute deacutecoulant de la LQE preacutesente seulement

114 ha de moins que celle zoneacutee par le sceacutenario probable (tableau 52) Cependant ce sont

pregraves de 17 ha qui sont preacutevus eacuterodables par le SP mais qui ne sont pas zoneacutes Ainsi ces 17 ha

sont libres daccueillir de nouvelles infrastructures malgreacute le risque potentiel auxquels ils

pourront ecirctre soumis dans le futur Ces terrains abritent dores et deacutejagrave 31 bacircti ments soit 26

uniteacutes deacutevaluation fonciegravere pour une valeur agrave risque minimale de plus de 2 000 000 $ Si la

LQE reste en vigueur cette valeur pourrait augmenter dici 2050 augmentant ainsi les

risques pour la socieacuteteacute

Dans certains cas des terrains sont jugeacutes agrave risque bien quils ne seront probablement

pas eacuterodeacutes (52 ha) Ceci est par exemple lieacute aux zones que la municipaliteacute a deacutecideacute de

proteacuteger en fixant la ligne de rivage (par un muret notamment) Eacutetant donneacute que le zonage

nest pas variable il nest pas possible den tenir compte

Tableau 52 Comparaison du zonage de la LQE avec le sceacutenario probable (SP)

Superficie Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluationl Zone non preacutevue eacuterodable mais zoneacutee (soustrait au 52 ha 4 4

developpem ent) Zone preacutevue eacuterodeacutee mais

non zoneacutee (augmentation du 168 ha 31 26 risque)

Agrave la suite de lanalyse de la LQE plusieurs problegravemes ont eacuteteacute recenseacutes Ceux-ci

peuvent ecirctre agrave lorigine de diverses lacunes qui sont exposeacutees ici

A) Dans les objectifs de la loi (article 11) il nest pas fait mention de proteacuteger les habitants

de la cocircte contre les risques Le but du zonage est dabord la protection des berges les

risques y sont seulement secondaires La loi a pour but de proteacuteger les berges en elles-mecircmes

(biodiversiteacute qualiteacute des habitats ) ainsi que les personnes soumises agrave des risques mais ceci

seulement dans les plaines inondables Les littoraux de lestuaire et du golfe du Saint-Laurent

ne peuvent ecirctre geacutereacutes comme des plaines inondables eacutetant donneacute que les divers processus qui

sy produisent sont bien plus cocirctiers que fluviaux La largeur de leacutecotone cocirctier eacutetant

relativement limiteacute il est possible que la loi soit adeacutequate sur cet aspect Cependant elle est

tout de mecircme utiliseacutee en pratique pour empecirccher la construction selon des marges de la ou

15 m de la ligne de ri vage

129

B) La loi est construite sur le modegravele dune protection par bande homogegravene (mecircme sil y a

deux classes de largeur) Cela ne prend donc pas en compte les possibles variations selon les

processus la localisation les conditions locales et les diffeacuterences reacutegionales et nationales qui

peuvent exister sur le territoire

C) Le critegravere utiliseacute pour eacutetablir le choix entre les deux largeurs de bandes de protection soit

la hauteur du talus ne correspond aucunement agrave une limite naturelle La hauteur limite est de

5 megravetres en dessous de cette hauteur la bande sera de 10 megravetres au-dessus elle sera de 15

megravetres Cependant les classes sont inadapteacutees car elles ne correspondent pas agrave la reacutealiteacute

physique de leacuterosion En effet bien que les deux cateacutegories de cocircte sur lesquelles sappuie la

LQE afin de deacuteterminer la largeur de la bande de protection (10 ou 15 m) correspondent agrave des

taux deacuterosion significativement diffeacuterents avec cr = 005 (Test U p = 0000) (figure 52)

cette diffeacuterence ne peut cependant pas servir agrave preacutedire de maniegravere certaine le comportement

dun segment de cocircte face agrave leacuterosion Cest ainsi quagrave cause de la variabiliteacute de leacuterosion

observeacutee il peut se produire de leacuterosion tout aussi intense dans les secteurs zoneacutes avec

10 megravetres que dans ceux zoneacutes avec 15 megravetres (figure 52) Seule laccumulation est absente

dans les secteurs zoneacutes avec] 5 megravetres

shyo o N ~ C) Q)shy O2S

Cl) al Cll

~ Cl) 0

000 1 1 iol----~I - - 11shy -11

Cl) c g 1 1

~ middotOS Cl) 0 -shyc o

o Clla middoto~-O

E o

o o

Cl) 0 )(

~ middot075

1- ---------r------------------J 10 megravetres 15 megravetres

Largeur de la bande de protection prescrite par la LaE

Figure 52 Taux de migration historique de la ligne de rivage (en m) en fonction des cateacutegories prescrites par la LQE

--

130

De plus que ce soit pour les zones de falaises ou les zones de terrasses de plage la diffeacuterence

dans les taux deacuterosion selon les deux cateacutegories retenues par la LQE bien que minime

persiste (figure 53) Toutefois il y a une diffeacuterence dans la vitesse de recul entre les falaises

et les terrasses de plage de sorte que le zonage devrait aussi refleacuteter la dynamique cocirctiegravere

pour quil soit approprieacute

(1)

Ol CIl Terrasse de plage Falaise rocheuse gt (1) 06 00 - - --or- - - - -~--~r-0 (1)

oC o - 01 Ol 04 o

E1 (1)~

- 02 0shy

g 8 02 - 03 uCJ

~ OC)

1 1 o deg4U5 OJ 00 ~=

1- -1- - - - -shy - - - - - shy9 - shy _o

c o ~ middot02

-05 -shyo

Ol -shy - 06 o

E ~ X

middot04 -shy

o

shy ---shy-07

---J

J

~ 10 megravetres 15 megravetres 10 megravetres 15 megravelres

Largeur de la bande de protection prescrite par la LQE

Figure 53 Taux de migration de la ligne de rivage (en m) en fonction de la largeur de la LQE selon le type de cocircte

Enfin les deux cateacutegories de cocircte deacutefinies par la politique ne reflegravetent pas les taux deacuterosion

preacutedits pour 2050 (figure 54) Les deux cateacutegories ne sont pas significativement diffeacuterentes

avec cr = 005 (Test U p = 0343) Par conseacutequent les marges adopteacutees par la loi ne

correspondent pas agrave une intensiteacute deacuterosion future et lutilisation de deux marges diffeacuterentes

ne se justifie pas du point de vue des aleacuteas cocirctiers agrave venir

131

000

-020

o ID o ~ -040 III J gt ~ a-OGO 8 J o iii o

œ -osa o

gtlt J~

-100

o

-120

10 tllecirctrts 15 mf1r~s

Largeur selon la LQE

Figure 54 Taux deacuterosion preacutevus pour 2050 (en m) en fonction de la cateacutegorie de la LQE

Comme la loi ne tient pas compte des paramegravetres naturels certains secteurs de cocircte

particuliegraverement dynamiques ne seraient pas proteacutegeacutes si durant les 50 prochaines anneacutees les

taux deacuterosions historiques se maintenaient Certes globalement la zone proteacutegeacutee selon les

marges eacutetablies par la LQE est plus eacutetendue que celle deacutecoulant dune extrapolation de

leacutevolution historique de la cocircte (509 ha zoneacutes contre 147 pour 50 ans deacuterosion historique)

Cependant si on compare secteur par secteur les marges prescrites par LQE avec les taux de

recul reacuteellement mesureacutes entre 1934 et 2001 et extrapoleacutes pour 50 ans 37 ha apparaissent

comme eacutetant agrave risque mais non inclus dans le zonage de la loi (tableau 53) Ces secteurs de

cocircte particuliegraverement actifs ne seront pas zoneacutes par la LQE et laisseraient la place agrave beaucoup

de nouvelles constructions potentielles De plus en admettant que les taux deacuterosion de )992shy

2001 soient repreacutesentatifs des conditions deacuterosions des 50 ans prochaines anneacutees les

secteurs agrave risque mais non proteacutegeacutes repreacutesenteraient non plus 37 mais 56 ha (tableau 53)

Cette carence dans la superficie du zonage provient de certains secteurs dans lesquels la

dynamique cocirctiegravere est particuliegraverement active ce que ne peut pas refleacuteter une loi avec des

marges fixes Bien que ces secteurs soient limiteacutes dans lespace ils sont particuliegraverement

sensibles agrave une densification urbaine On parle ici des terrasses de plage du secteur du village

de Cap-dEspoir des falaises du centre-ville de Perceacute (Mont-Joli) ainsi que des terrasses de

plage du village de Barachois Linsuffisance des terrains zoneacutes saccentue encore si lon

-----------------------------------------------------------

132

compare la LQE avec les taux deacuterosion preacutedits dans un contexte de changements

climatiques Dans cette situation on parle dune superficie de 168 ha qui pourrait ecirctre eacuterodeacutee

mais qui ne serait pas preacuteserveacutee par la loi (tableau 53)

Tableau 53 Comparaison de la LQE avec les taux deacuterosion historiques reacutecents et preacutedits

Avec les taux deacuterosion preacutedits Avec les taux deacuterosion Avec les taux deacuterosion

dans un contexte de 1934middot2001 1992-2001

changements climatiques (SP)

Superficie (ha) eacuterodeacutee en 50 ans mais non 37 56 168 preacuteserveacutee par la loi

D) Le golfe du Saint-Laurent et la baie des Chaleurs sont consideacutereacutes comme des cours deau

et non comme un littoral marin (figure 55) Cependant les processus qui affectent ces

milieux sont tregraves diffeacuterents des processus fluviaux Les bandes de protection preacutevues par la

LQE sont donc insuffisantes car elles ne sont pas adapteacutees agrave la dynamique propre aux

littoraux

r----------------------------------------------------------1 1 1laquoCours deau Toute masse deau qui seacutecoule dans un lit avec un deacutebit reacutegulier ou 1intermittent y compris ceux qui ont eacuteteacute creacuteeacutes ou modifieacutes par une intervention humaine 1

ainsi que le fleuve et le golfe Saint-Laurent de mecircme que toutes les mers qui entourent 1 1

le Queacutebec agrave lexception du fosseacute de voie publique ou priveacutee du fosseacute mitoyen et du 11

fosseacute de drainage raquo (site internet du MDDEP) 11

1laquoTous les lacs et cours deau agrave deacutebit reacutegulier ou intermittent situeacutes sur le territoire de la 1

MRC incluant le golfe Saint-Laurent et la baie des Chaleurs sont viseacutes par lapplication 1 1

des dispositions de la politique de protection des rives raquo 1 1

(extrait du scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute 1989) 1

Figure 55 Deacutefinition des cours deau pour la LQE

La politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables preacutevoit un

laquo cadre normatif minimalraquo (preacuteambule de la politique) Ceci laisse donc la possibiliteacute aux

instances locales (municipaliteacutes ou MRC) daugmenter ces marges si elles le jugent

neacutecessaire Cependant ce sont souvent (et particuliegraverement dans lEst du Queacutebec) des paliers

gouvernementaux deacutepourvus de moyens financiers et techniques neacutecessaires pour reacutealiser une

133

eacutetude deacutetailleacutee de leur territoire Par exemple la MRC du Rocher-Perceacute est classeacutee deuxiegraveme

sur 97 au rang des MRC les plus deacutemunies du Queacutebec Ses moyens danalyse de la cocircte sont

donc conseacutequemment limiteacutes

Le zonage creacuteeacute par cette loi nest donc pas adapteacute aux geacuteorisques cocirctiers Les

municipaliteacutes ne peuvent donc sy appuyer que partiellement La largeur de la bande de

protection utiliseacutee (15 megravetres) est en effet plutocirct consideacutereacutee comme une largeur adeacutequate

pour eacuteviter decirctre affecteacute par lagitation de loceacutean (embruns vagues exceptionnelles

deacutebris ) que par le deacuteplacement de la ligne de rivage Cette distance agrave la cocircte reacutepondrait agrave

un besoin de protection des biens seulement si la cocircte eacutetait fixe et ne connaissait aucun

deacuteplacement au cours du temps

522 Proposition de zonage de la MRC

Alors que lancien zonage des risques de la MRC du Rocher-Perceacute reprenait telle

quelle la LQE il existe actuellement une nouvelle proposition de zonage eacutemanant de la

MRC Celle-ci devrait ecirctre inteacutegreacutee au nouveau scheacutema dameacutenagement des risques

Loptique retenue est de doubler les prescriptions de la LQE et dajouter de nouvelles zones

deacuterosion connues Pour le secteur agrave leacutetude 7 zones deacuterosion seraient creacuteeacutees dans des

endroits connus pour ecirctre particuliegraverement actifs Cette proposition de zonage reacutesulte de la

reacutealiteacute de terrain qui a permis aux intervenants de reacutealiser que les bandes de protection

preacuteexistantes eacutetaient trop faibles Les doubler permettra selon eux de mieux proteacuteger les

infrastructures cocirctiegraveres

Globalement en appliquant cette proposition il y aurait 37 ha de diffeacuterence de

surface avec la superficie du sceacutenario probable Plus speacutecifiquement 37 ha ne sont pas zoneacutes

alors quils le devraient et 406 ha ne sont pas preacutevus eacuterodables mais seraient zoneacutes

(tableau 54) Les zones qui ne sont pas incluses dans la suggestion de la MRC mais qui sont

agrave risque se reacutepartissent en plusieurs secteurs notamment autour du havre de pecircche de lAnseshy

agrave-Beaufils aux extreacutemiteacutes du village de Perceacute au nord de la flegraveche de Barachois ainsi que de

134

petits secteurs au nord de la Malbaie Les superficies que leacuterosion naffectera probablement

pas mais que cette proposition inclut dans le zonage repreacutesentent 406 ha qui vont ecirctre

soustraits agrave une densification urbaine et agrave un deacuteveloppement potentiel Ces espaces

correspondent notamment aux secteurs de la promenade municipale de Perceacute Ce secteur est

en effet tellement denseacutement urbaniseacute quil ne serait pas envisageable dabandonner la

protection Des discussions avec la municipaliteacute ont permis de sassurer que la promenade

serait entretenue sur un horizon dau moins 50 ans Ces secteurs ne sont donc pas concerneacutes

par des taux de recul probables seule la marge de seacutecuriteacute de 15 megravetres serait agrave mettre en

place pour proteacuteger les infrastructures de laction des vagues des embruns et des deacutebris

Tableau SA Comparaison du nouveau zonage de la MRC avec le sceacutenario probable (SP)

Superiicie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais

zoneacutee (soustrait au 406 42 38 developpement)

Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque)

4 3 5

Les problegravemes que ce nouveau zonage soulegraveve sont

A) Luniformiteacute dans la largeur des bandes qui ne peuvent pas tenir compte des variations

dans les conditions locales

B) Le choix entre les deux classes de largeur de bande de protection qui ne correspond pas agrave

des paramegravetres naturels deacuterosion En effet ce sont les mecircmes classes que celles de la LQE et

elles preacutesentent donc les mecircmes inconveacutenients (partie 521)

523 Politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveau-Brunswick

Le Nouveau-Brunswick a eacutemis une politique de protection de sa zone cocirctiegravere en

2002 Cette proposition na cependant toujours pas eacuteteacute transformeacutee en application leacutegale Elle

applique une bande de protection de 30 megravetres agrave partir de la ligne de rivage La politique

preacutevoit eacutegalement la possibiliteacute dinterdire des ouvrages que lon voudrait construire au-delagrave

de cette marge selon la sensibiliteacute du terrain aux ondes de tempecirctes Selon la proposition

135

cette autre limite doit ecirctre deacutetermi neacutee selon laquo leacuteleacutevation la topographie et la susceptibiliteacute agrave

leacuterosion (geacuteomorphologie)) (ministegravere de lEnvironnement et des Gouvernements locaux

du Nouveau-Brunswick 2002) Cependant il nest pas speacutecifieacute de meacutethodologie pour sa mise

en œuvre

Si lon appliquait cette politique peu de superficies preacutevues eacuterodables par le sceacutenario

probable ne seraient pas zoneacutees (seulement 119 ha) (figure 55) Ce zonage devrait donc

permettre deacuteviter une augmentation des risques pour la population Cependant de grandes

surfaces qui ne sont pas preacutevues agrave risque deacuterosion sont zoneacutees Ceci peut poser problegraveme agrave la

municipaliteacute car ce sont de grandes superficies (544 ha) qui sont soustraites agrave un futur

deacuteveloppement reacutesidentiel ou commercial (tableau 55)

Tableau 55 Comparaison de la politique du Nouveau-Brunswick avec le SP

Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodale mais

zoneacutee (soustrait au 544 55 53 developpement)

Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque) 12 1 1

Le zonage mis en avant par la politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveaushy

Brunswick comporte deux problegravemes

A) Le premier consiste en une bande fixe qui ne peut donc pas prendre en compte les

variations locales du taux deacuterosion Il est toujours possible dimposer une bande de

protection dune largeur plus importante afin decirctre certain dinclure les zones qui seacuterodent

le plus vite Neacuteanmoins ce principe fait apparaitre des zones sacrificielles qui bien que non

risqueacutees sont interdites agrave tout deacuteveloppement ce qui ne permet pas une optimisation de

lutilisation du territoire de la municipaliteacute Cela peut aussi creacuteer un sentiment dinjustice au

sein de la population qui sent son droit agrave la proprieacuteteacute entraveacute alors que son terrain nest pas

assujetti aux aleacuteas deacuterosion

B) Le deuxiegraveme problegraveme reacutesulte dans le fait que certaines zones ont eacuteteacute cibleacutees pour y

assurer une protection comme le muret du centre-ville de Perceacute Ces secteurs se

retrouveraient zoneacutes agrave risque alors que la ligne de rivage sera maintenue agrave sa position

136

actuelle Ces zones devraient donc ecirctre recenseacutees et prises en compte Seule une bande de

15 m les mettant agrave labri des vagues des embruns et des deacutebris devrait y ecirctre appliqueacutee Ne

doivent ecirctre pris en compte dans cette cateacutegorie que les ouvrages publics dont lautoriteacute

responsable a deacutecideacute dassurer lentretien sur toute la peacuteriode viseacutee par le zonage

524 Application des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la

Cocircte-Nord

Lapplication de ces critegraveres de zonage eacutetend la superficie proteacutegeacutee agrave 1504 ha Les

surfaces qui sont preacutevues pouvant ecirctre eacuterodeacutees selon le sceacutenario probable mais que ce zonage

naurait pas inteacutegreacutees sont neacutegligeables (01 ha) Cependant 885 ha ne sont pas preacutevus

eacuterodables dici 2050 mais sont tout de mecircme inclus dans le zonage (tableau 56)

Tableau 56 Comparaison du zonage deacutecoulant des critegraveres de la Cocircte-Nord avec le sceacutenario probable (SP)

Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais

zoneacutee (soustrait au 885 111 100 developpement)

Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque)

01 0 0

Le zonage sui vant les critegraveres utiliseacutes par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la

Cocircte-Nord comporte deux principaux problegravemes

A) il preacutesuppose une hausse importante de leacuterosion pour tous les secteurs alors que les

eacutetudes reacutecentes montrent le contraire (Bernatchez et al 2008 a)

B) ces critegraveres conduisent agrave la classification de grandes superficies comme eacutetant agrave risque

alors quelles ne le seront probablement pas mecircme si lhorizon dameacutenagement utiliseacute est

infeacuterieur agrave celui utiliseacute pour le sceacutenario probable (30 ans pour les critegraveres de la Cocircte-Nord vs

50 ans pour le SP) Cette optique est donc trop conservatrice et cela limite le deacuteveloppement

futur de la municipaliteacute

137

525 Taux historiques deacuterosion des berges

Loptique dutiliser seulement les taux de recul historique afin de deacuteterminer une

zone agrave risque preacutesuppose que les conditions qui ont engendreacute leacuterosion dans le passeacute sont

toujours les mecircmes de nos jours et vont eacutegalement rester constantes dans le futur Une

comparaison des zonages que cela peut engendrer (horizon 30 et 50 ans) avec le zonage le

plus probable a eacuteteacute eacutetablie

Une comparaison des surfaces agrave risque deacuterosion (tableau 57 et 58) permet de se

rendre compte dune sous-estimation tregraves nette des surfaces agrave risque par les deux premiers

zonages (historique 30 et 50 ans) Ceux-ci considegraverent respectivement 89 et 147 ha comme

eacutetant agrave risque deacuterosion alors que ce seront tregraves probablement 63 hectares qui le seront dici

2050 Ces zonages historiques sous-estiment eacutegalement le nombre de bacirctiments agrave risque

(tableau 57 et 58) ainsi que les valeurs associeacutees Cela sous-estime donc les enjeux que la

municipaliteacute et les citoyens devraient prendre en compte pour leur futur

Tableau 57 Comparaison des zonages historiques 30 ans avec le SP

Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais

zoneacutee (soustrait au 00 0 0 developpement)

Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non 538 66 57

zoneacutee (augmentation du risque)

Tableau 58 Comparaison des zonages historiques 50 ans avec le SP

Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais

zoneacutee (soustrait au 00 0 0 developpement)

Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non 480 63 54

zoneacutee (augmentation du risque)

Les superficies qui ne sont pas zoneacutees par les taux historiques mais qui selon toutes

probabiliteacutes seront eacuterodeacutees sont de pregraves de 54 et de 48 hectares respectivement pour des

horizons de 30 et 50 ans (tableau 57 et 58) Cela comprend respectivement 66 et 63

bacirctiments auxquels on nassocierait pas de risque mais qui y seront tout de mecircme exposeacutes

dici 2050

138

En consideacuterant le risque deacuterosion de maniegravere historique il apparait eacutegalement des

zones daccreacutetion Ces zones gagneacutees sur la mer occupent une superficie de 21 et 34 ha

respectivement pour un horizon de 30 et 50 ans Celles-ci seraient donc potentiellement de

nouveaux terrains pour des deacuteveloppements immobiliers futurs Cependant dapregraves les

changements dans la tendance deacutevolution de la cocircte qui ont eacuteteacute constateacutes depuis ces

derniegraveres deacutecennies (Bernatchez et al 2008 a) cela laisse preacutesager quil ny aura tregraves

probablement pas ou peu de zones en accreacutetion en 2050 Il se produira plutocirct un recul comme

on peut le voir au niveau du village de Cap-dEspoir (figure 56) et agrave Coin-du-Banc

(figure 57) De plus mecircme si des zones daccreacutetion apparaissaient celles-ci ne sont

geacuteneacuteralement pas des terrains propices aux constructions eacutetant donneacute leur faible altitude qui

les rend tregraves vulneacuterables au risque de submersion lieacute aux vagues et aux surcotes notamment

Figure 56 Taux historique et taux probable deacuterosion dans le secteur de Cap-dEspoir

139

Figure 57 Taux historique et taux probable deacuterosion agrave Coin-du-Banc

Si lon considegravere les taux deacuterosion reacutecents (1992-2001) et que lon compare un

zonage qui en deacutecoulerait (extrapolation des taux annuels sur une peacuteriode de 50 ans) avec le

SP on constate eacutegalement des lacunes Dans ce cas la superficie zoneacutee serait de 2367 ha

soit 9 ha de plus que si lon utilisait les taux historiques Cependant il reste plus de 31 ha qui

ne seraient pas zoneacutes alors quils seront agrave risque deacuterosion dici 2050 Utiliser seulement les

taux reacutecents ne semble donc pas adeacutequat pour geacuterer lameacutenagement cocirctier bien que cela

entraicircne moins derreurs quavec les taux historiques Le problegraveme peut provenir du fait que

la peacuteriode reacutecente de mesure nest pas toujours repreacutesentative des futures conditions

climatiques car 10 ans est une peacuteriode trop courte

140

Une acceacuteleacuteration de leacuterosion au cours des derniegraveres deacutecennies a eacuteteacute constateacutee Il

nest degraves lors plus possible de se fier seulement aux taux historiques pour identifier les zones

soumises agrave leacuterosion Cela entraicircnerait en effet une sous-eacutevaluation de ces zones Les

changements qui vont avoir lieu sur les cocirctes du monde durant le prochain siegravecle ne peuvent

pas ecirctre preacutedits simplement en extrapolant les gains les pertes et les modifications qui ont eu

lieu durant Je 20egraveme siegravecle (Bird 2008)

526 Synthegravese des diffeacuterents zonages vs le sceacutenario probable

En sattardant agrave eacutevaluer si les options de zonage possibles pour le secteur deacutetude

protegravegent plus ou moins de territoire que celui que leacuterosion probable va affecter il est

possible didentifier des options trop seacutevegraveres et dautres pas assez (tableau 59) Cette

comparaison montre que les zonages actuellement en place ne sont pas suffisants mais aussi

quune bande uniforme de 30 megravetres (comme au Nouveau-Brunswick) aurait pour

conseacutequence de soustraire agrave un deacuteveloppement eacuteconomique des terrains non risqueacutes

Tableau 59 Comparaison globale des zonages vis-agrave-vis du sceacutenario probable

Zone pas assez Zone trop Type de zonage

en de la superficie du SP LQE 27 8 Proposition de la MRC 6 65 Nouveau-Brunswick 2 87 Critegraveres de la Cocircte-Nord 02 141

1 Taux historique

- 30 ans shy

86 00 - 50 ans 77 00

Il est important de faire la distinction entre la connaissance des terrains qui seront

probablement eacuterodeacutes en 2050 et un zonage utilisable pour lameacutenagement de la communauteacute

En effet le premier fait reacutefeacuterence agrave un terrain agrave risque deacuterosion qui aura probablement eacuteteacute

eacuterodeacute et aura disparu agrave la mer dici 50 ans Le deuxiegraveme doit lui permettre un

deacuteveloppement seacutecuritaire et durable dans la municipaliteacute Il doit donc ecirctre leacutegegraverement plus

141

large que les terrains probablement eacuterodeacutes afin que les constructions ne se retrouvent pas

directement sur la ligne de rivage (figure 58) Il serait en effet dommageable que les

bacirctiments se retrouvent trop proches de la ligne de rivage et soient soumis agrave des risques relieacutes

aux vagues agrave la projection de deacutebris aux embruns etc

Bacirctiments seacutecuritaires aujourdhui mais Dlaquo surraquo la ligne de rivage de 2050 --

bullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbull D Bacirctiments conservant une leacutegegravere

distance vs la ligne de rivage de 2050 proteacutegeacutes des vagues de tempecirctes etc

--- Ligne de rivage actuelle bull bull bull bull bull bullbull Zonage proposeacute

-------- Ligne de rivage en 2050

Figure 58 Inteacuterecirct de zoner plus que le taux deacuterosion preacutevu pour 2050

Cest pour cela qui apparaicirct primordial deffectuer eacutegalement des comparaisons avec un

zonage laquo complet raquo adapteacute agrave lameacutenagement du territoire (ci-apregraves) cest-agrave-dire comparer un

zonage avec un autre zonage et non simplement avec des preacutevisions de risque

142

53 Comparaison des diffeacuterents zonages avec un zonage adapteacute agrave lameacutenagement du

territoire dans un contexte de changements climatiques

Ce zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire dans un contexte de changements

climatiques a eacuteteacute eacutetabli comme eacutetant le sceacutenario le plus probable deacuterosion auquel a eacuteteacute ajouteacute

une bande de 15 megravetres de largeur Lajout de cette bande de terrain suppleacutementaire

permettra de deacuteterminer Je zonage qui apregraves la perte du terrain eacuterodeacute par 50 ans de processus

cocirctiers (soit le SP) assure que les infrastructures ne se retrouvent pas trop pregraves du rivage et

quelles soient toujours seacutecuritaires (figure 58) Le SP a eacuteteacute choisi pour estimer leacuterosion agrave

lhorizon du zonage (50 ans) car il sagit de la meilleure estimation disponible des risques

deacuterosion dans un contexte de changements climatiques La bande de 15 megravetres qui y est

ajouteacutee correspond agrave une largeur consideacutereacutee comme neacutecessaire pour la protection contre les

autres aleacuteas cocirctiers que sont les vagues de tempecircte les vents les embruns la houle ou les

deacutebris organiques projeteacutes sur le rivage Une bande similaire a eacuteteacute prescrite par les

speacutecialistes de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges sur la Cocircte-Nord pour les cocirctes ne

subissant pas deacuterosion (soit les falaises de roches igneacutees) En effet mecircme si ces cocirctes ne

sont pas consideacutereacutees comme seacuterodant avec un taux perceptible une bande de 15 megravetres a

tout de mecircme eacuteteacute appliqueacutee pour les nouvelles constructions (Dubois et al 2005)

Le zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire (soit le SP augmenteacute de 15 megravetres)

occupe 568 ha de plus que seulement les zones probables deacuterosion du SP Dans ces secteurs

se retrouvent dores et deacutejagrave 69 bacirctiments repreacutesentant 63 uniteacutes deacutevaluation fonciegravere

53 J Comparaisons des impacts des diffeacuterents zonages vis-agrave-vis du SP+ J5

Lobjectif de cette section est de calculer les superficies qUI sont soustraites agrave un futur

deacuteveloppement mais devraient ecirctre constructibles car elles ne sont pas agrave risque dapregraves le

zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire dans un contexte de changements climatiques

proposeacute par cette eacutetude Les tableaux 510 et 51 1 exposent (1) les superficies proteacutegeacutees par

les diffeacuterents zonages possibles alors que selon le zonage adapteacute elles ne sont pas agrave risque (2)

143

les superficies non zoneacutees mais qui sont agrave risque deacuterosion et dimpacts corollaires ainsi

que (3) le nombre de bacirctiments et le nombre de rocircles deacutevaluation municipale zoneacutes agrave tort ou

non zoneacutes mais agrave risque

Tableau 510 Zones soustraites agrave un deacuteveloppement potentiel vis-agrave-vis du SP +15 m

Non preacutevu agrave risque mais zoneacute Soustrait agrave un deacuteveloppementagrandissement potentiel

Superficie Bacirctiments 2001 MAMR ha nombre nombre

LQE 0 0 0

Proposition de la MRC 31 0 2

Critegraveres de la Cocircte Nord 381 51 46

Nouveau-Brunswick 76 2 5

Historique (30 ans) 0 0 0

Historique (50 ans) 0 0 0 1

Tableau 511 Zones preacutevues agrave risque par le SP +15 m mais non zoneacutees

Preacutevu agrave risque mais non zoneacute Potentielle augmentation du risque

Superficie Bacirctiments 2001 MAMR ha nombre nombre

LQE 678 96 85

Proposition de la MRC 227 32 33

Critegraveres de la Cocircte Nord 65 9 9

Nouveau-Brunswick 111 19 18

Historique (30 ans) 1099 135 120

Historique (50 ans) 1041 132 117

Si lon compare la LQE avec la possibiliteacute de zonage quest le SP + 15 m le deacutefaut

de la loi apparaicirct encore plus flagrant avec pregraves de 68 hectares qui devraient ecirctre proteacutegeacutes et

interdits agrave la construction mais qui ne le sont pas (tableau 511) Ces terrains comprennent

deacutejagrave 96 bacirctiments soit 85 uniteacutes deacutevaluation Laisser de nouvelles constructions sy eacutetablir

reviendrait agrave creacuteer un risque suppleacutementaire

144

Si lon compare la proposition de zonage de la MRC avec le zonage SP + 15 m il est

possible de constater que sa supetficie est seulement de 31 ha supeacuterieure (tableau 5) 0) Cela

est tregraves faible et correspond agrave une bande dune largeur moyenne de 075 m qui longerait le

rivage sur toute sa longueur Par contre les surfaces non zoneacutees mais agrave risque sont de

227 ha

Lorsque lon compare le zonage du Nouveau-Brunswick avec le zonage laquocompletraquo

proposeacute ici il ny a que peu de surface qui est soustraite au deacuteveloppement et eacutegalement

relativement peu de surface laisseacutee constructible alors quelle ne devrait pas lecirctre (tableau

510 et 511) La bande de 30 megravetres semble donc relativement adapteacutee aux processus

deacuterosion du secteur de Perceacute bien quelle nait pas eacuteteacute speacutecialement conccedilue pour cette

reacutegion Il est degraves lors plutocirct possible de parler de coiumlncidence heureuse entre la bande du

zonage du Nouveau-Brunswick et celle du zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire pour

ce secteur Le fait que Il ha soient agrave risque mais non zoneacutes alors quen parallegravele 76 ha le

sont mais ne le devraient pas reflegravete tout de mecircme une mau vaise adeacutequation avec leacutevolution

future de la cocircte Ceci est principalement ducirc agrave Juniformiteacute de la bande de protection qui ne

peut pas tenir compte des variations locales dans lintensiteacute de leacuterosion Les secteurs

dimpreacutecisions laissent ainsi de la place agrave laugmentation du nombre de constructions dans

les zones agrave risque

Le zonage proposeacute par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la

Cocircte-Nord semble trop strict car il preacuteserve plus de 38 ha comme eacutetant agrave risque alors quils

ne le seront probablement pas dici 2050 (tableau 510) En hypotheacutequant de grandes

superficies dautant plus parmi les terrains littoraux les plus priseacutes la municipaliteacute limite ses

possibiliteacutes de deacuteveloppement Il y a donc une probabiliteacute que le regraveglement ne soit pas

respecteacute etou de soulever la grogne populaire car il semblera (avec raison) trop strict Cela

peut agrave terme discreacutediter les opeacuterations de sensibilisation aux processus littoraux

Les zonages deacutecoulant de lextrapolation des taux historiques eacutetant deacutejagrave trop faibles

lorsquon les comparait avec leacutevolution probable le sont encore plus lorsquon les compare

au zonage proposeacute ici (tableaux 510 et 511) Le nombre tregraves important de constructions qui

145

existent deacutejagrave dans les zones agrave risque mais qui ne sont pas zoneacutees selon cette meacutethode laisse agrave

penser quen appliquant celle-ci pour le futur la municipaliteacute va devoir faire face agrave une

importante probleacutematique dici 50 ans alors mecircme quelle pensera y ecirctre preacutepareacutee

532 Synthegravese

Dans le tableau 512 les lacunes et les excegraves dans les zonages vis-agrave-vis du SP + 15 m

sont preacutesenteacutes en proportion de la supelficie de ce zonage adapteacute agrave lameacutenagement dans un

contexte de changements climatiques Par rapport aux comparaisons preacuteceacutedemment

effectueacutees avec le SP la proposition de zonage de la MRC est passeacutee dun zonage excessif de

65 agrave un zonage insuffisant de 19 Celui du Nouveau-Brunswick est quant agrave lui situeacute

dans un entre-deux avec moins de 10 agrave la fois dexcegraves et de lacune (tableau 512) Ceci

signifie que mecircme si globalement les surfaces semblent similaires (seulement 22 ha de

diffeacuterence voir tableau 5 J) une analyse segment par segment montre que Je zonage peut

alterner entre lexcegraves dans des secteurs de cocircte peu active ou stable et linsuffisance dans

des secteurs de cocircte tregraves active Pour les autres zonages les lacunes constateacutees dans la section

52 sont exacerbeacutees dans cette section agrave cause de lajout dune bande de 15 m au sceacutenario

du SP

Tableau 512 Comparaisons geacuteneacuterales des zonages vis-agrave-vis du SP+ 15

Zone pas assez Zone trop Type de zonage

en de la superficie du SP+15 m LQE 57 0 Proposition de la MRC 19 3 Nouveau-Brunswick

1shy9 6

Critegraveres de la Cocircte-Nord 5 32 ~

Taux historique 0 0 I~-

- 30 ans 93 0 - 50 ans 88 0

Aucune des diffeacuterentes options dameacutenagement et de gestion des risques cocirctiers

existantes ne semble pouvoir donner entiegravere satisfaction quant aux modifications que va

connaicirctre la cocircte dans les 50 prochaines anneacutees Les meacutethodes traditionnelles de travail ne

146

semblent pas adapteacutees aux conditions actuelles des cocirctes comme en teacutemoignent les

probleacutematiques actuelles Ainsi les modifications futures de lenvironnement risquent

daccentuer cette meacutesadaptation

54 Discussion sur les diffeacuterentes options de zonage possibles

Si lutilisation dun zonage baseacute sur un sceacutenario probable deacuterosion tel que celui

deacutefini par Bernatchez et al (2008 a) serait le meilleur moyen dobtenir un zonage preacutecis les

donneacutees neacutecessaires agrave leacutetablissement du SP nexistent malheureusement que pour certains

territoires tregraves restreints (ducirc au temps et aux ressources neacutecessaires agrave son eacutelaboration) Cest

pourquoi il est important de savoir si dautres meacutethodes permettraient dobtenir un zonage

efficace pour de plus grands territoires agrave moindre coucirct (en temps et en argent) Les

comparaisons effectueacutees dans ce chapitre entre les diffeacuterentes possibiliteacutes de zonage des

risques cocirctiers sont primordiales afin de permettre aux municipaliteacutes de faire un choix eacuteclaireacute

lorsquil sagit de la gestion de leur territoire Depuis la loi de 2001 sur la seacutecuriteacute civile et

lobligation de mise en place de scheacutemas de seacutecuriteacute civile dans toutes les MRC du Queacutebec

les gestionnaires ont dautant plus besoin de meacutethodes pour les aider agrave identifier les terrains

qui sont susceptibles decirctre affecteacutes par leacuterosion En effet les MRC ne disposent

geacuteneacuteralement pas dun expert dans le domaine ce qui rend lutilisation de regravegles simples

comme celles des zonages analyseacutes neacutecessaire Une faciliteacute dapplication et une meacutethode de

cartographie simple sont rechercheacutees par les ameacutenagistes (Caron comm pers) La litteacuterature

privileacutegie certes laction agrave linaction (Peng et al 2006) mais aucune eacutetude nexiste pour

aider agrave effectuer un choix II est donc important de savoir si les meacutethodes proposeacutees peuvent

se reacuteveacuteler efficaces

147

Certaines propositions de zonage sont couramment reprises dans la litteacuterature traitant

du zonage des risques cocirctiers Pourtant aucune nest tout agrave fait adapteacutee pour la zone cocirctiegravere

eacutetudieacutee Ainsi les principales lacunes qui ont eacuteteacute repeacutereacutees dans les zonages existants et qui

reacuteduisent leur efficaciteacute font ressortir autant de paramegravetres importants qui devraient ecirctre pris

en compte dans leacutelaboration dun futur zonage Ils peuvent ecirctre regroupeacutes en trois cateacutegories

agrave savoir

~ les paramegravetres naturels des cocirctes

~ les paramegravetres climatiques de lenvironnement

~ les paramegravetres humains de loccupation des terres

54 J Inteacutegration des paramegravetres naturels

Lors de la creacuteation des zonages loptique dans laquelle ils ont eacuteteacute mis en place est

geacuteneacuteralement agrave lorigine de leurs points forts mais aussi de leurs faiblesses Par exemple la

LQE qui a dabord un objectif environnemental propose une bande de trop faible largeur

concernant les risques (15 m seulement) car elle na pas eacuteteacute conccedilue et reacutefleacutechie en fonction de

la dynamique des aleacuteas cocirctiers Ainsi eJie nintegravegre pas les paramegravetres physiques significatifs

des cocirctes mecircme si eJie est utiliseacutee partout au Queacutebec pour geacuterer les risques en deacutecoulant Par

ailleurs le zonage du Nouveau-Brunswick avec sa bande fixe mecircme sil correspond

globalement au zonage adapteacute proposeacute par cette eacutetude laisse tantocirct des secteurs surproteacutegeacutes

tantocirct des secteurs non proteacutegeacutes Ceci deacutecoule du fait que les paramegravetres naturels des cocirctes ne

sont pas inteacutegreacutes au zonage qui est appliqueacute uniformeacutement quel que soit lenvironnement

Limportance des connaissances physiques de la cocircte et de son eacutevolution pour

lameacutenagement est donc essentielle (Pethick 2001) Ce qui est principalement utile est le

taux de migration ainsi que la future position de la ligne de rivage (Pethick 2001 Winckel et

al 2008)

laquo Erosion rates are not only used by scientists to study sediment budgets or the lole of natural processes in shoreline alteration they are also used to determine safe construction setbacks settle property ownership disputes study the effectiveness of shoreline protection structures and to make land use decisions raquo (Moore 2000)

148

Le taux deacuterosion mesureacute est le moyen le plus adapteacute pour refleacuteter la variabiliteacute des

paramegravetres naturels des cocirctes tel que cela se fait dans le zonage utilisant les taux historiques

Cependant comme de grandes portions de littoral ne disposent pas de cette donneacutee il a eacuteteacute

examineacute la possibiliteacute dutiliser un estimateur (proxy) En effet la segmentation cocirctiegravere

effectueacutee par le LDGIZC de lUQAR couvre quant agrave elle la totaliteacute des cocirctes du Queacutebec

meacuteridional Leacutevaluation preacuteliminaire effectueacutee portait sur les types de cocirctes leur lithologie

leacutetat de la cocircte le degreacute dalteacuteration des roches et la hauteur de la falaise (LDGICZ 2006)

Si lon se fie agrave la hauteur du trait de cocircte il nest pas possible de distinguer deux groupes en

fonction des taux deacutevolution preacutedits (figure 54) Apregraves une eacutetude des taux deacuterosion tant

reacutecents quhistoriques les diffeacuterences entre les paramegravetres physiques des cocirctes mecircme sils

existent ne semblent pas suffisants pour permettre une preacutevision des taux de recul futurs dun

segment de cocircte Pour la section de cocircte de Perceacute il nest pas possible de preacutedire quel sera le

taux deacutevolution dune portion de cocircte tant actuel que futur agrave partir de caracteacuteristiques

qualitatives de la cocircte que sont le type de cocircte leacutetat la lithologie la hauteur etc Cela peut

ecirctre ducirc au fait que les types de cocirctes en preacutesence sur le territoire deacutetude ne sont pas

suffisamment varieacutes et ne repreacutesentent que des conditions limiteacutees et relativement uniformes

agrave cause de leur proximiteacute (57 km de cocirctes seulement) Une eacutetude plus pousseacutee de ces

paramegravetres et une analyse sur un plus grand territoire avec une plus grande varieacuteteacute

denvironnements pourraient ecirctre meneacutees pour confirmer ou infirmer ces reacutesultats Pour le

moment cela tend agrave conforter le fait quil est primordial de connaicirctre les taux de recul et la

dynamique actuelle pour geacuterer la cocircte Ceci sexplique par les multiples interactions qui ont

lieu entre les paramegravetres cocirctiers le climat et lhydrodynamique qui rendent la modeacutelisation

difficile (Whitehouse et Sutherland 2001) Agrave une eacutechelle locale comme celle utiJiseacutee en

gestion de lameacutenagement il est donc encore primordial de se baser sur les taux de recul

mesureacutes pour avoir le meilleur portrait de laleacutea deacuterosion afin deacutetablir les zonages de

risques coheacuterents Lutilisation de certains paramegravetres physiques comme estimateurs (proxy)

pour les taux deacuterosion nest donc pas possible agrave cette eacutechelle Un suivi sur le terrain et des

analyses geacuteomorphologiques restent donc neacutecessaires car une preacutediction statistique agrave laide

des paramegravetres naturels nest pas possible agrave lheure actuelle agrave cette eacutechelle

149

Les experts saccordent ainsi pour inteacutegrer lutilisation des taux deacuterosion agrave

lameacutenagement (Moore 2000 Pethick 200] Winckel et al 2008) mais pas sur la maniegravere

de les obtenir de les appliquer ni sur la leacutegalisation qui doit en deacutecouler De plus il est

important de noter que le rythme du recul est beaucoup plus important que seul le taux

historique geacuteneacuteralement utiliseacute (Bernatchez et al 2008 a Pierre 2006) Enfin il est

important dutiliser les preacutevisions des taux deacuterosion futurs et non pas uniquement des taux

historiques afin dobtenir un zonage efficace pour les 50 prochaines anneacutees tel que nous

lavons vu dans les paragraphes 525 et 53 J traitant des zonages baseacutes sur les taux

historiques et leurs lacunes Cette inteacutegration des taux futurs nest pas toujours mentionneacutee

par ceux qui mettent en avant cette solution comme eacutetant adapteacutee agrave la dynamique cocirctiegravere et

aux paramegravetres physiques variables de la cocircte (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et

Dalrymple 2004) Le littoral eacutetant complexe leacutelaboration de ces taux preacutevisionnels deacuterosion

neacutecessitera une compreacutehension geacuteneacuterale de la dynamique cocirctiegravere (Jolicœur et UumlCarrol

2007) et linteacutegration des paramegravetres climatiques agrave venir

542 Inteacutegration des paramegravetres climatiques variations du climat et changements

climatiques

Dapregraves les comparaisons que nous avons effectueacutees un zonage qui tient compte des

paramegravetres naturels mais non des changements climatiques nest pas efficace Par exemple

les zonages deacutecoulant des taux historiques ont certes lavantage deacutetablir une bande de

protection de largeur variable selon le segment de cocircte auquel ils sont appliqueacutes et reflegravetent

ainsi la dynamique cocirctiegravere Mais ils ne sont pas une option qui semble viable pour le secteur

eacutetudieacute car la sous-estimation des surfaces agrave risque est flagrante (agrave 77 insuffisante) Ainsi

mecircme si lutilisation des taux historiques deacuterosion dans leacutelaboration des zonages est

proposeacutee par plusieurs auteurs (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et Dalrymple 2004) il

manque agrave cette meacutethode linteacutegration de limpact de la variabiliteacute des paramegravetres climatiques

Cela provient de labsence de consideacuteration de la cocircte comme un systegraveme variable dans le

temps Les changements cl imatiques vont comme on la vu modifier les processus cocirctiers et

donc les aleacuteas Les taux deacuterosion vont de maniegravere corollaire ecirctre eacutegalement modifieacutes Les

150

aleacuteas passeacutes neacutetant plus le reflet de lavenir la seule application de ces meacutethodes historiques

nest donc pas agrave preacuteconiser sur les cocirctes car elles sous-eacutevaluent dramatiquement les surfaces

agrave risque En effet elles ne tiennent pas compte du rythme deacutevolution cocirctiegravere qui est tregraves

important dans le zonage des risques deacuterosion notamment pour pouvoir quantifier les

extrecircmes deacuterosion (Pierre 2006) De plus bien quune cocircte puisse preacutesenter un bilan

deacutevolution historique positif (progradation) elle peut aussi connaicirctre de courtes peacuteriodes ougrave

le recul peut atteindre plusieurs dizaines de megravetres en quelques anneacutees de sorte que les

infrastructures construites trop pregraves de la ligne de rivage peuvent se retrouver agrave risque

(Bernatchez et al 2008 a) Il pourrait donc ecirctre envisageacute dappliquer un coefficient

multiplicateur aux taux deacuterosion passeacutes pour contrecarrer cette lacune Ce coefficient

climatique permettrait de rendre les taux historiques repreacutesentatifs des taux futurs Cet indice

pourrait ecirctre eacutetabli pour chaque reacutegion du Queacutebec pour tenir compte des paramegravetres

cl imatiques reacutegionaux Par exemple comme le taux deacuterosion pour la peacuteriode 1992-2001 est

en moyenne 27 fois infeacuterieur au SP dans Je secteur de Perceacute il pourrait ecirctre deacutecideacute que le

coefficient pour la reacutegion gaspeacutesienne serait 27

Le zonage eacutelaboreacute pour la Cocircte-Nord avait comme objectif de prendre en compte

laugmentation des risques dans un contexte de changements climatiques Cela la conduit agrave

sureacutevaluer les risques principalement agrave cause dun manque de donneacutees preacutecises concemant

limpact de ces changements agrave leacutepoque de sa reacutealisation Ce sceacutenario pessimiste conduirait

donc agrave hypotheacutequer le deacuteveloppement de certains secteurs La preacutecision des projections

climatiques et de leurs impacts est donc primordiale

Avec les zonages utiliseacutes ou proposeacutes actuellement nous sommes deacutejagrave mal adapteacutes et

mis au deacutefi dans notre gestion des zones cocirctiegraveres avec le climat actuel ce qui fait que nous ne

sommes pas precircts agrave des changements plus rapides et allons avoir encore plus de problegravemes agrave

reacutesoudre agrave lavenir (Forbes 2008) Dans la litteacuterature actuelle ce sont principalement des

eacuteleacutements composites qui deacuteterminent la sensibiliteacute ou non dune cocircte aux changements

climatiques mecircme si cela passe principalement par linclusion de la seule hausse du niveau

marin relatif tel que dans les eacutetudes de Shaw et al (1998) ou de Gornitz et al (1997) Cellesshy

ci nont toutefois pas eacuteteacute effectueacutees agrave une eacutechelle adapteacutee pour reacutealiser un zonage Les

151

indices de sensibiliteacute existants (Shaw et al 1998 Gornitz et al 1997) ainsi que les cartes

preacutedisant leacutevolution des aleacuteas et leurs impacts potentiels (Fairbank et Jakeways 2006)

permettent tout de mecircme aux ameacutenagistes de connaicirctre limportance que vont avoir les

changements climatiques sur leur cocircte et ainsi de se preacuteparer agrave leurs impacts Elles permettent

aussi de cibler les secteurs dans lesquels les probleacutematiques seront les plus criantes agrave lavenir

ainsi que les grands enjeux qui en deacutecouleront Mais la deacutetermination de la sensibiliteacute du

secteur et de ses aleacuteas aux changements ne permet pas au x ameacutenagistes linteacutegration des

reacutesultats dans un zonage et ainsi de controcircler les ameacutenagements dune municipaliteacute avec une

grande preacutecision spatiale

Le processus le plus efficace serait donc plutocirct didentifier les facteurs cleacutes qUI

conditionnent les processus cocirctiers et qui pourraient ecirctre modifieacutes par les changemen ts

climatiques afin de pouvoir inteacutegrer les reacutesultats des modeacutelisations du climat futur

Malheureusement les facteurs climatiques cleacutes qui conditionnent les processus cocirctiers ne

sont pas encore tous bien connus et deacuteterminer quel sera leur poids dans leacuterosion future est

donc un exercice complexe (Bernatchez et al 2008 a) Une analyse au cas par cas pour

deacuteterminer les futures positions de la ligne de rivage semble agrave lheure actuelle la plus

adeacutequate pour ce type danalyse car mecircme si cela augmente le temps de reacutealisation et le coucirct

cela augmente eacutegalement lefficaciteacute de la preacutediction Une collaboration entre les

scientifiques et les gestionnaires est donc primordiale pour inteacutegrer tous ces paramegravetres agrave la

future gestion des cocirctes

543 Inteacutegration des paramegravetres humains occupation du territoire

Aucun des zonages eacutetudieacutes ne prend en compte les paramegravetres humains ce qui est

une lacune importante conduisant notamment agrave interdire les constructions agrave des endroits non

risqueacutes et limitant le deacuteveloppement de la municipaliteacute sur ses meilleurs terrains Lobjectif

dun zonage des risques devrait ecirctre de minimiser les risques tant actuels que futurs mais

aussi les impacts socio-eacuteconomiques neacutegatifs ce que ne parviennent pas agrave faire les zonages

eacutetudieacutes Par exemple le muret qui supporte la promenade municipale dans lanse du sud du

152

village de Perceacute est essentiel agrave la municipaliteacute pour son deacuteveloppement touristique ducirc agrave la tregraves

grande densiteacute de bacirctiments agrave haute valeur ajouteacutee preacutesents en arriegravere de celui-ci Son

entretien sur le long terme est donc assureacute Sur les 607 megravetres de longueur quil occupe la

position du trait de cocircte est donc fixeacutee Le zonage ne devrait ainsi tenir compte que des aleacuteas

ponctuels tels les vagues les embruns et les deacutebris que peuvent engendrer les tempecirctes et

non du recul potentiel de la ligne de rivage et du trait de cocircte Par exemple dans le zonage

deacutecoulant des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la Cocircte-Nord ce

secteur eacutetait zoneacute sur 37 ha et dans celui du Nouveau-Brunswick sur 18 ha Pourtant si lon

considegravere une bande de seacutecuriteacute de 15 megravetres la surface devant ecirctre zoneacutee nest que de

10 ha Limiter agrave tort le deacuteveloppement de ces terrains du centre ville qui abritent de

nombreux services commerciaux et touristiques serait dommageable pour leacuteconomie

villageoise

Lors de leacutelaboration dun zonage cocirctier il est donc important de tenir compte du

type doccupation du territoire Le zonage des risques tel queacutevoqueacute dans cette recherche ne

fait queacutetablir des limites probables des risques cocirctiers Le fait didentifier ce quil est

acceptable ou non de faire dans cette zone na pas eacuteteacute eacutevoqueacute et relegraveve plutocirct de deacutecisions

politiques ou collectives Toutefois il faut savoir que certains ameacutenagements humains

peuvent modifier la deacutelimitation mecircme de cette zone agrave risque en ayant une influence

importante sur les processus tant en les acceacuteleacuterant quen les ralentissant voir en les arrecirctant

Ainsi eacutetant donneacute que les effets dun choix politique peuvent modifier les paramegravetres

naturels deacutevolution de la cocircte ces deacutecisions devraient ecirctre inteacutegreacutees au processus deacutecisionnel

lorsque lon eacutetablit des projections environnementales pour le futur Les diffeacuterents eacuteleacutements

qui devraient ecirctre pris en compte comprennent notamment la preacutesence dun muret municipal

ou de deacutefenses cocirctiegraveres

A) La preacutesence dun muret ou autre infrastructure dont lautoriteacute compeacutetente (municipale ou

supeacuterieure) a deacutecideacute dassumer lentretien pour tout lhorizon de gestion Si le trait de cocircte est

fixeacute leacuterosion peut ecirctre consideacutereacutee comme nulle en arriegravere de celui-ci Il faut par conseacutequent

en tenir compte (Meur-Ferec et al 2008)

B) La preacutesence de deacutefenses cocirctiegraveres telles que des enrochements ou des eacutepis qui peuvent

aggraver leacuterosion en aval de la deacuterive littorale La reacutepartition et la nature des deacutefenses

153

doivent ecirctre connues dans la mesure ougrave elles ont une incidence sur la morphologie du littoral

et sur laction des facteurs de forccedilage (Fairbank et Jakeways 2006) La perrrusslon

dintervention ponctuelle va avoir des conseacutequences sur lensemble de Juniteacute

hydroseacutedimentaire Ne pas les inclure rendrait les zonages moins efficaces

Les multiples types doccupation humaine possible doivent eacutegalement ecirctre consideacutereacutes

eacutetant donneacute la diffeacuterence dans la neacutecessiteacute de la proximiteacute au rivage ainsi que dans leur

possibiliteacute de deacutemeacutenagement Ainsi les emplacements dun camping ou les infrastructures

touristiques leacutegegraveres (petits belveacutedegraveres tables de pique-nique ) peuvent ecirctre deacuteplaceacutes en

suivant leacuterosion il est donc possible de croire que suivant un choix socieacutetal on les laisse

sinstaller dans les zones agrave risque deacuterosion pour une dureacutee deacutetermineacutee (Paskoff 2004 b)

Lacceptabiliteacute sociale est en effet importante agrave consideacuterer mecircme si elle na pas eacuteteacute abordeacutee

ici car une fois deacutetermineacute avec preacutecision les zones agrave risque cest agrave la socieacuteteacute de choisir ce

quiJ est acceptable dy construire ou non

Des deacutecisions et des choix peuvent mettre de Javant le cocircteacute impeacuteratif de fixer le trait

de cocircte agrave certains endroits comme dans le cas dune voie ferreacutee dune route strateacutegique dun

cœur de village Si une deacutecision est prise les infrastructures qui se situent en arriegravere du trait

de cocircte fixeacute ne sont plus agrave risque deacuterosion pour lhorizon de gestion consideacutereacute Linteacutegration

des diffeacuterents laquotypes et pratiques de gestion des deacutefenses cocirctiegraveresraquo au sein dune

meacutethodologie de cartographie des risques du littoral lieacutes aux changements climatiques est

eacutegalement mise de lavant par le programme laquo Response raquo en Europe (Fairbank et Jakeways

2006) Cependant il est difficile deacutetablir des critegraveres automatiques applicables agrave grande

eacutechelle Une eacutetude au cas par cas de la situation semble donc la plus adeacutequate pour prendre

en compte les paramegravetres humains et leur eacutevolution

154

Lutilisation de zonages suppose que les instances gouvernementales veuillent limiter

les risques pour les populations principe que certains auteurs tels que Winckel et al (2008)

reacutefutent Pour eux les proprieacutetaires devraient ecirctre avertis des faits concernant le pheacutenomegravene

sur leur terrain et devraient ensuite ecirctre ameneacutes agrave faire leur propre choix selon le beacuteneacutefice

quils pourraient en tirer et la valeur de linvestissement quils sont precircts agrave voir deacutetruit par les

aleacuteas Ils affirment que les zonages laissent trop de zones inexploiteacutees ce qui repreacutesente une

perte pour leur proprieacutetaire Ainsi lEacutetat devrait se deacutegager de toute responsabiliteacute et

permettre de contourner le zonage et de se bacirctir au plus pregraves du trait de cocircte (Winckel et al

2008) Si cette solution laisse place au beacuteneacutefice individuel sur une courte peacuteriode il a deacutejagrave eacuteteacute

constateacute que lengagement des proprieacutetaires agrave subir les aleacuteas sans intervenir est souvent

oublieacute au fil du temps ou des transactions immobiliegraveres (Division de lameacutenagement cocirctier de

la Caroline du Nord 2009) Cette optique eacuteconomique ne tient ainsi pas compte des

interventions ponctuelles non concerteacutees que cela peut engendrer Non inteacutegreacutee agrave la

dynamique au sein dune uniteacute hydroseacutedimentaire la mise en place dune solution par un

reacutesident pourrait alors avoir des preacutejudices sur les terrains des proprieacutetaires adjacents Cela

pourrait eacutegalement remettre en cause leacutequiteacute sociale dougrave limportance de linteacutegrer dans le

processus deacutecisionnel (Dean et Dalrymple 2004 Cooper et McKenna 2008)

Rendre le zonage des risques efficace soulegraveve Je besoin dinteacutegrer un nombre

important de paramegravetres agrave limage de la complexiteacute de composantes de lenvironnement

cocirctier Les multiples facettes de la geacuteoscience cocirctiegravere pourraient ainsi augmenter la reacutesilience

des communauteacutes face aux risques cocirctiers et agrave leurs modifications dans le contexte de

changements climatiques (Forbes 2008) et permettre dinteacutegrer les paramegravetres importants

dans les zonages pour en reacuteduire les lacunes

CONCLUSION

Dans les zones cocirctiegraveres de lEst du Queacutebec la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers

est importante et il est preacutevu quelle augmente au cours de ce siegravecle Ceci est ducirc tant agrave

laugmentation des aleacuteas cocirctiers dans un contexte de variation environnementale et de

changements climatiques quagrave la densification des constructions littorales Assurer une

gestion efficace de ces territoires est donc un enjeu majeur pour ces reacutegions

Connaicirctre leacutevolution historique de loccupation des terres permet davoir une

vision geacuteneacuterale des tendances dameacutenagement et deacutevolution du secteur Cela permet

eacutegalement de connaicirctre comment les mesures de gestion et de zonage deacutejagrave implanteacutees ont

influeacute ou non sur les comportements dameacutenagement Pour la zone cocirctiegravere de la

municipaliteacute de Perceacute il a eacuteteacute possible de constater une hausse depuis les anneacutees 80 du

nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion et ce malgreacute la mise en place de lois et de regraveglements

de gestion de lameacutenagement (LAU en 1979 LQE en 1987 et scheacutema dameacutenagement en

1989) Ces lois nont pour plusieurs raisons pas reacuteussi agrave limiter les risques pour les

populations Mecircme dans les cas ougrave des solutions dadaptation ont eacuteteacute mises en place comme

lors du deacuteplacement de tronccedilons de routes menaceacutes par leacuterosion il est possible de constater

une certaine laquomeacutesadaptationraquo vis-agrave-vis des geacuteorisques cocirctiers En effet les segments

deacuteplaceacutes sont de nouveau moins de 40 ans plus tard agrave risque deacuterosion Ces

laquo meacutesadaptations raquo et ces insuffisance de la loi peuvent avoir plusieurs causes une lacune

dinformation et de connaissances des processus deacutevolution des cocirctes une trop grande

confiance accordeacutee aux ouvrages de protection contre leacuterosion ou une prise de risque

consciente pour beacuteneacuteficier de lattrait panoramique et touristique que peut repreacutesenter la cocircte

Le fait que les regraveglements ne soient pas appliqueacutes correctement a ainsi entrai neacute la hausse des

constructions en zone agrave risque ce qui soulegraveve le problegraveme de la bonne gouvernance des

geacuteorisques de la pan des municipaliteacutes

156

La Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (LQE) actuellement utiliseacutee pour geacuterer

lameacutenagement en zone littorale nest pas la seule possibiliteacute qui pourrait soffrir aux

autoriteacutes locales Dautres options theacuteoriques ou pratiques existent dans des secteurs proches

Apregraves avoir compareacute ces options de zonages (tableau 13) avec leacutevolution probable du

littoral dans un contexte de changements climatiques de nombreux points faibles et lacunes

ont eacuteteacute constateacutes Certaines options sont trop strictes et limitent les possibiliteacutes de

deacuteveloppements futurs pour la municipaliteacute tels que le zonage tireacute de lentente speacutecifique sur

leacuterosion des berges de la Cocircte-Nord la proposition de zonage de la MRC ou la politique de

protection des rives du Nouveau-Brunswick Dautres sont trop laxistes et contribuent agrave

permettre des constructions dans des secteurs agrave risque tels la LQE ou les zonages baseacutes sur

les taux deacuterosion historiques Ces lacunes trouvent leur origine dans les meacutethodes avec

lesquelles sont calculeacutees les bandes de protection de ces zonages Il sagit principalement du

manque dinteacutegration des processus naturels deacutevolution de la cocircte au sein de la

meacutethodologie utiliseacutee par Je zonage Le manque de prise en compte de la variabiliteacute des

paramegravetres climatiques peut eacutegalement ecirctre la cause de problegravemes notamment dans le cas des

zonages baseacutes sur les taux historiques qui ne tiennent pas compte de la variabil iteacute de

lenvironnement au cours des deacutecennies Enfin le manque de prise en compte des paramegravetres

anthropiques tels que certaines protections et modifications humaines apporteacutees agrave la cocircte peut

eacutegalement poser problegraveme dans la deacutefinition dun zonage efficace

Agrave la suite de cette eacutetude sur les impacts et lefficaciteacute des zonages des risques cocirctiers

sur lorganisation du territoire et la preacutevention des geacuteorisques cocirctiers il en ressort quelques

recommandations quant agrave la gestion des zones cocirctiegraveres agrave la fois pour la zone deacutetude de

Perceacute mais aussi de maniegravere plus geacuteneacuterale Car comme il a eacuteteacute montreacute les constructions en

zones cocirctiegraveres sont en augmentation depuis les anneacutees J980 et rien ne semble indiquer que Ja

tendance se modifiera agrave lavenir Ainsi un zonage efficace des risques est plus que neacutecessaire

afin deacuteviter que de nouvelles constructions ou de nouveaux proprieacutetaires se retrouvent

confronteacutes aux risques Tout dabord les lacunes constateacutees dans le zonage de la LQE

actuellement utiliseacute pour geacuterer les risques peuvent provenir dune diffeacuterence entre les buts

originaux de la loi (voir preacuteambule et objectifs de celle-ci) et lutilisation qui en est faite par

157

les communauteacutes Vu limportance de la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers une politique

speacutecifiquement deacutedieacutee aux risques est neacutecessaire Cest dailleurs ce qui a eacuteteacute fait par le

gouvernement du Queacutebec en 2001 avec la Loi sur la seacutecuriteacute civile Au vu de la difficulteacute

pour des instances locales dy faire face un cadre de preacutevention des risques naturels a eacuteteacute

ajouteacute en 2006 sur le plan national Leur mise en place progressive devrait donc permettre de

mieux faire face agrave la probleacutematique Ensuite agrave cocircteacute de la deacutelimitation exacte des zones agrave

risque sur laquelle nous nous sommes attardeacutes dans cette recherche plusieurs questions

socieacutetales peuvent ecirctre souleveacutees Il est possible en effet de penser quil est preacutefeacuterable de

zoner plus de terrain que moins car ainsi on est certain de ne pas creacuteer de futurs problegravemes

(principe de preacutecaution) Cependant cela reviendrait agrave hypotheacutequer certains terrains et donc

le deacuteveloppement eacuteconomique des municipaliteacutes De plus la constl1lction dans les zones agrave

risque pourrait continuer selon ce que lon juge acceptable de mettre en danger versus les

retombeacutees eacuteconomiques qui peuvent en reacutesulter (Winckel el al 2008) Certains eacuteleacutements

temporaires deacuteplaccedilables ou neacutecessitant la proximiteacute de leau pourraient eacutegalement ecirctre

autoriseacutes Ces questions relegravevent plutocirct dun choix socieacutetal qui devrait ecirctre pris par la sphegravere

politique et ont donc eacuteteacute sciemment eacuteludeacutees de cette recherche De plus il a eacuteteacute noteacute que les

responsables locaux ont besoin de connaicirctre lemplacement de la future ligne de rivage plutocirct

que des theacuteories sur de nouveaux zonages (Pethick 2001 Caron 2007 Pitre 2007)

Ladeacutequation entre les besoins des ameacutenagistes et ce que les scientifiques peuvent produire

pour eux est une donneacutee essentielle afin que les connaissances creacuteeacutees par la recherche soient

utiliseacutees au mieux Il conviendrait ainsi de mieux eacutetudier les besoins du milieu local en

reacutealisant des eacutetudes collaboratives comme cela sest fait dans le cadre de leacutetude de

Bernatchez el al (2008) ou de cette eacutetude Ensuite mecircme si les zonages que nous avons

eacutetudieacutes ont pour but de proteacuteger les constructions vis-agrave-vis de leacuterosion ceux-ci peuvent

eacutegalement servir agrave la protection environnementale ou vice-versa Ce multiple effet beacuteneacutefique

des zones de protection a eacuteteacute observeacute par de nombreuses communauteacutes (Clark 1996) La

prise en compte des marges maximales pour lune ou lautre des raisons devrait donc ecirctre

mise en avant au sein dune gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (Stewart el al 2003)

Finalement il ressort eacutegalement quun travail de sensibilisation devrait accompagner le

zonage pour lexpliquer aux communauteacutes et aux deacutecideurs et ce quelle que soit loption

retenue La sensibilisation et la vulgarisation sont preacutesentement souvent oublieacutees par ceux

158

qui eacutelaborent les zonages mecircme si ce nest pas efficace dagir ainsi car il est plus coucircteux de

laquo reacuteparerraquo les problegravemes que deacuteduquer le public (Stewart et al 2003) Linformation

augmenterait Jacceptabiliteacute sociale des zonages et minimiserait ainsi la vulneacuterabiliteacute des

communauteacutes (Meur-Feree et al 2008) Limportance de fournir des informations non

techniques est ainsi essentielle en ce qui a trait agrave la gestion des cocirctes (McInnes 2006) En

effet les zonages mis en place doivent ecirctre correctement appliqueacutes si on veut quils puissent

ecirctre efficaces

Une approche plus inteacutegratrice pour geacuterer les risques cocirctiers augmenterait lefficaciteacute

tant immeacutediate quagrave long terme des zonages agrave la fois dans lenvironnement climatique actuel

quavec les changements climatiques agrave venir Ainsi une analyse globale de la situation au

travers des geacuteosciences pourra inteacutegrer les taux de recul mesureacutes ainsi que les eacuteleacutements

physiques climatiques et humains ayant un impact sur la cocircte Une telle approche est jugeacutee

neacutecessaire pour deacuteterminer le plus preacuteciseacutement possible les terrains qui sont susceptibles

decirctre eacuterodeacutes Cela permettrait eacutegalement deffectuer des reacuteajustements au cours du temps si

les tendances venaient agrave se modifier En conseacutequence les communauteacutes cocirctiegraveres seraient

moins vulneacuterables aux risques cocirctiers et pourraient mettre en valeur de maniegravere optimale leur

territoire

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ANNEXES

Annexe 1 Deacutefinitions des types de cocircte

Tvpe de cocircte Deacutefinition

Marais maritime Les marais maritimes sont des zones daccumulation de seacutediments fins coloniseacutees par de la veacuteqeacutetation herbaceacutee

Accumulation de sable etou de gravier qui sattache agrave la cocircte et Flegraveche littorale qui seacutetire geacuteneacuteralement en parallegravele agrave la cocircte dont lextreacutemiteacute est

libre Flegraveche littorale

agrave marais maritime Flegraveche littorale bordeacutee par un marais maritime

Accumulation de sable etou gravier littoral formeacutee dun replat

Terrasse de plage geacuteneacuteralement veacutegeacutetaliseacute qui est tregraves rarement submergeacute par les mareacutees Le replat est parfois bordeacute sur sa partie infeacuterieure par un talus deacuterosion (microfalaise) de moins de 15 m de hauteur

Basse falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux

de 15 agrave 5 m de hauteur

Moyenne falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux

de 5 agrave 10 m de hauteur

Haute falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux

supeacuterieur agrave 10 m de hauteur

Dapregraves Bernalchez el al 2008 a

173

Annexe 2 Deacutefinition de leacutetat de la cocircte

Exemple eacutepis enrochements murets

Eacutetat de la cocircte Deacutefinition

Cocircte naturelle qui preacutesente des deacuterosion vive etou qui est Active veacutegeacutetaliseacutee agrave moins de 25 Preacutesence de cicatrices

geacuteomorphologiques laisseacutees par les processus deacuterosion

Semi-veacutegeacutetaliseacutee Semi-active Tout type de cocircte naturelle qui preacutesente des signes partiels

deacuterosion elou qui est veacutegeacutetaliseacutee entre 25 et 75

Veacutegeacutetaliseacutee Stable Tout type de cocircte naturelle qui ne preacutesente aucun signe

deacuterosion etou qui est veacutegeacutetaliseacutee agrave plus de 75

Artificielle Cocircte naturelle modifieacutee par une structure rigide

Dapregraves Bernatche7 el al 2008 a

174

Annexe 3 Adaptation du zonage du comiteacute dexperts sur ] eacuterosion des berges de la Cocircte-Nord

Inconstructible dans a marge de s~curiteacute Recharge

Perimetre urbain

Tvoe de cocircte Aleacutea Marae de seacutecuriteacute Recommandation dintervention

Flegraveche sableuse Erosion 1

Submersion Aucune

Inconstruclible sur toute la flegraveche Etude du risque de submersion Epis et fascines InconstruClible dans la marge de seacutecuriteacute Etude du

11icrolerasse laquo15 m Erosion Submersion

TR x 30ans ~ 15 m ou marge minimale de 60m

risque de submersion Recharge en sable peacuteriodique Epis et faSCines eacutepis rocheux avec ou sans recharae de sable

Marais saleacute Erosion SubmerSion

Deacutelimite par photointerpreacutetation et marge mll1lmale de 60m

Inconstructible dans la marge de seacutecunteacute Etude du risque de submersion Aboiteau (digue enrocheacutee avec noyau Impermeacuteable en argile) Remblai pour hausser les maisons Enrochement

Dunes cocirctiegraveres Erosion

TR x 30ans + 15 YI il partir de la limite des dunes vers

Avanceacutee dunalres 1inteacuterieur des terres

Inconsctructible dans la zone de protection InterdictIOn de circuler en vn Conserallon inteacutegrale

Falaise siltiargile (hauteurgt5m)

Erosion i

Glissement de terrrain

(2x Ht ou ~Om max) + TR x 30 ans

Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Evaluation des risques de mouvement de masse Travaux de stabilisation reacuteeacutequilibrage de la pente contrepoids enrochement (perte de la plage)

Falaise siltiargile (hauteurgt5m) avec preacutesence danciennes couleacutees araileuses

Erosion 1

Glissement de terrrain

15 xGR

Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Evaluation des risques de mouvement de masse Travaux de stabilisation reacuteeacutequilibrage de la pente contrepoids enrochement IDerte de la Dlaoe 1

Falaise siltiargile hauteurlt5m

Erosion TR x 30 ans + 15 m ou marge minimale de 50 m

Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Enrochement (perte de la plage)

TR x 30 ans + 15 m ou-marge minimale en fonction

en sable periodique Epis rocheux Epis rocheux etde la hauteur du talus

Falaise sable Erosion recharge en sable peacuteriodique Reacuteeacutequilibrage de laHauteur talus=Marge pente Epis et fascines Enrochement 8et recharge5m=50m 10m~Om

en sable peacuteriodique Enrochement (perte de la plagel15m=30m gt20m=20m 1 x Ht + TR x 30ans ou Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute

Falaise till Erosion marge minimale de 20 m Enrochement (perte de la plage)

Cocircte rocheuse basse Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Etude deSubmersion 10 ou 15 m minimum

(ingeacutee) risque de submersion Cocircte rocheuse basse Submersion et (seacutedimentaire) Erosion

Falaise rocheuse (igneacutee) Aucun 10 ou 15 m minimum Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute

Falaise rocheus e Erosion TR x 30 ans + 15 m Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute

(seacutedimentaire)

Modifieacute de Duhois el al 2005

TR = moyenne des taux de recul supeacuterieurs (rnan) Hl = Hauteur du lalus

GR =plus grande reacutetrogression

LarQeur de la protection Jgt l l

10 megravetres 272 (1) X (1)

15 megravetres 716 ~

Barachois n ~

(1)

a (1)

~ lt0 (1) ~

Vl - -a c s 0 -l = a -~ (1)Vl ~ N0_ l

o~

(1) (Il

a (1)

20 ~ - 0l _

(1) (Il

(1) ()

l 0 o l l (Il 0(1)shy~ 00 (Ol

Cap-Despoir

Village de Perceacute -- 6Yshy

0sect) xQ

1-0~

Leacutegende Politique de protection _ zones portuairEs -

(Il shy-~

1O tO~ rn =- euml

s (1)

a (1)

10 meacutetres 0 a 15 megravetres ~

~

Fond de carte base de donneacutees topographiques du Queacutebec au 120000

1

lt~

o _

2500 5000Megravetres

Cartographie Susan Drejza 2009

o l a (1)Vl --l

VI

176

Annexe 5 Eacutevolution des superficies agricoles forestiegraveres et en friche pour la zone littorale de Perceacute entre 1934 et 200 1

V) Q)

-Q) V)

middot0 c V) Q)-uuml E Q) CL

Cf)

Q) V)

= Q)

U 0middotC U +shy -C c 0gt Q) CU V) V) Q) Q)middotuuml middotuuml E E Q) Q) CL CL

Cf) Cf)

D

gEa ltD

a a a a a M

a a ~

a

U o ~

tl

is li flt ~~ ~ li ~

euro~a ~ ~

11 il

1

gtshyl l (1)

gtlt (1)

0

lto(D ()

0shy(1)

n o 3 3 c l n ~ r o l ~ ltn

0 c (1)

(1) l

N o o

~ 0 750 1 500 3 000 4 500 6 000 ~ Voies de communication agrave moins de 30 m Fond ca orthophotographies au 1 400 gt- -lcartographie Susan Drejza 2009 -l

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