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1 Le carnaval des animaux Suite musicale pour orchestre de Camille Saint-Saëns Illustration Marina Vandel Concerts scolaires : Jeudi 24 et vendredi 25 avril 2014 9h30, 10h30, 14h30 et 15h30 Concert familles : Mercredi 23 avril 2014 17h Opéra Berlioz / Le Corum Durée environ 45 minutes Cahier pédagogique Saison 2013-2014 Service Jeune Public et Actions Culturelles - 04 67 600 281 - www.opera-orchestre-montpellier.fr

Illustration Marina Vandel - opera-orchestre-montpellier.fr · Cahier pédagogique Saison 2013-2014 ... Saint-Saëns composa Le Carnaval des animaux en 1886, au cours de ses vacances

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Le carnaval des animaux Suite musicale pour orchestre de Camille Saint-Saëns

Illustration Marina Vandel

Concerts scolaires : Jeudi 24 et vendredi 25 avril 2014 9h30, 10h30, 14h30 et 15h30

Concert familles : Mercredi 23 avril 2014 17h

Opéra Berlioz / Le Corum

Durée environ 45 minutes

Cahier pédagogique Saison 2013-2014

Service Jeune Public et Actions Culturelles - 04 67 600 281 - www.opera-orchestre-montpellier.fr

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Distribution

Le Carnaval des animaux Suite musicale pour orchestre de Camille Saint-Saëns

Texte de Francis Blanche

Solistes de l'Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon

Alexandre Kapchiev violon

Ludovic Nicot violon

Florentza Nicola alto

Alexandre Dmitriev violoncelle

Jean Ané contrebasse

Jean-Michel Moulinet flûte

Paul Apélian clarinette

Philippe Charneux percussions

Galina Soumm piano

Sophie Grattard piano

Marie-Paule Nounou célesta

Sylvère Santin récitant

Marina Vandel illustrations

…………………….

Voyages (extraits)

de Brigitte Sourisse & Jean-Marc Lesage

Valérie Blanvillain direction du chœur Marie-Paule Nounou piano

Chœur d’enfants

Ecole Garibaldi, Montpellier, classe de Sandrine Vidaux Ecole Léo Malet, Montpellier, classes de Mme Appert et de Mme Serrano

Collège Croix d’Argent, Montpellier, classe de Nicolas Baumann

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Aller au concert, être spectateur L’enfance est un temps d’expériences esthétiques, sinon particulièrement riches, du moins

particulièrement marquantes, et ce au sens le plus fort du terme, c’est-à-dire en tant qu’elles orienteront largement notre vie esthétique d’adulte.

Jean-Marie Schaeffer

Le spectacle éveille la sensibilité. Il s’adresse à l’intimité d’un enfant qui trouve ici matière à émerveillement et à découverte, toutes sensations qui gouvernent cette période de la vie.

Cyrille Planson dans «Accompagner l’enfant dans sa découverte du spectacle»

Pour un enfant, voir un spectacle en compagnie de dizaines d’autres enfants, rire ou frémir aux mêmes moments est une expérience sociale irremplaçable.

Yves Lavandier

Aller à un concert est une expérience inoubliable. La musique détient un grand pouvoir sur les émotions humaines. Voir et entendre un orchestre jouer est une expérience sensible avant tout.

Le moment du concert ou de la représentation est un temps unique, singulier et éphémère, le spectateur y joue un rôle très important. En effet, sans spectateurs, point de spectacle.

Devenir spectateur est un apprentissage, celui de certains codes qui ont pour objectif premier de profiter pleinement du concert, du spectacle.

Assister à un concert permet un vrai développement humain et social. Ecouter et voir un orchestre, éveille des sensations uniques, nourrit l’imagination…

Préparer tel spectacle ou tel spectacle vise des enjeux pédagogiques. Préparer à voir un spectacle vise un enjeu artistique. Il est indispensable de développer l'attitude à être spectateur. L'école doit aider l'enfant à acquérir une posture de spectateur. Lieux et espaces de l'illusion et de la convention, la découverte des arts vivants par les enfants nécessite préparation et doit s’accompagner d'un travail ultérieur. Il importe dans un même temps de nourrir l’idée que le spectacle est une fête.

Il importe donc de préparer les élèves à ce qu’est un concert, un orchestre plutôt que de travailler de manière exhaustive sur l’œuvre. Il s’agit d’éveiller curiosité et désir, d’expliquer que les spectateurs ont un rôle primordial à jouer au moment de la représentation. Créer un horizon d’attente, faire vivre une pédagogie de la curiosité, faire de la sortie culturelle une fête, un moment particulier hors du pur cadre quotidien.

Plusieurs axes peuvent être abordés :

- La description du lieu, sa spécificité et son organisation (l'espace scénique, l'espace des spectateurs...) - Les rituels (l'installation en silence, le "noir" avant le début de la représentation, la non-interférence

entre l'espace scénique et l'espace du public) et les interdits (d'intervenir, d'échanger avec les voisins...) - Le caractère éphémère et fragile du concert qui n’existe qu’à la condition d’un partage entre la salle et

la scène, les artistes et le public, les spectateurs entre eux - Il importe ainsi de donner quelques clés d’écoute en amont, de mener un travail de découverte des

instruments afin de préparer les enfants à une écoute concentrée - Favoriser l’appropriation collective de la sortie au concert (lecture des plaquettes de saison, temps de la

réservation, l’affiche)

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Le Corum et la salle Berlioz

Situé au tout premier rang des Palais des Congrès de France, le Corum qui s’étend sur 6000m², est aussi un Opéra renommé pour ses qualités acoustiques et son Orchestre National. Il unit deux mondes en un même lieu : les manifestations professionnelles de 50 à 2000 personnes et la musique de facture classique ou contemporaine.

La Salle Berlioz contient 2 010 places assises, et est dotée d'une scène de 20 mètres d'ouverture.

http://www.montpellier-events.com/Le-Corum/Presentation http://fr.wikipedia.org/wiki/Corum_%28Montpellier%29

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Le Carnaval des Animaux, présentation

Saint-Saëns composa Le Carnaval des animaux en 1886, au cours de ses vacances dans un petit village autrichien. Son but était de faire rire, sans tomber dans la puérilité, ce qui lui fut reproché, car on le considérait comme un compositeur sérieux.

Durant le Carnaval de Paris, à l'occasion du Mardi gras, il fut rejoué par la société « la Trompette » pour fêter la Mi-Carême. Le compositeur interdit ensuite l'exécution publique de cette œuvre de son vivant. Il fallut attendre la lecture de son testament pour que l'œuvre soit rejouée en public. Seule la pièce intitulée Le Cygne était exclue de cette censure, et fut si volontiers jouée qu'elle devint un « tube » pour les violoncellistes.

Cette œuvre est une suite de 14 pièces, reprenant ainsi la forme très ancienne de la suite qui elle, enchaînait plusieurs danses de caractères et de rythmes différents pour être donnée en concert par des instrumentistes. L’originalité de Saint-Saëns est d’avoir remplacé les danses par la description d’animaux. Une autre originalité pour l’époque est l’effectif instrumental : 2 pianos, 2 violons, 1 alto, 1 violoncelle, 1 contrebasse, 1 flûte, 1 clarinette, 1 harmonica et 1 xylophone.

Le compositeur propose une instrumentation différente pour chaque pièce, l’effectif total n’étant utilisé que dans le final.

Ainsi ces 14 tableaux s'enchaînent comme un défilé d'animaux sur des musiques très différentes et assez courtes (de 40 secondes à 3 minutes15), et permettent une approche sensorielle des instruments et un moment de découverte du monde de la musique classique.

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Qu’est-ce qu’une suite musicale ?

La suite est la forme la plus ancienne de musique instrumentale en Europe occidentale. Elle est formée de plusieurs morceaux courts ayant le plus souvent un caractère de danse. Les différents mouvements sont alternés (lent, vif, lent...) mais ont une unité tonale.

Les instruments

Le Carnaval des animaux est joué par 11 instruments :

2 pianos 2 violons alto violoncelle contrebasse flûte clarinette celesta xylophone

Les instruments à cordes

Le piano est un instrument à cordes frappées. Lorsqu’on appuie sur une touche du clavier, un marteau vient taper sur une corde tendue, ce qui fait sortir un son.

Le violon, l’alto, le violoncelle, et la contrebasse, sont des instruments à cordes frottées : on frotte les cordes à l’aide d’un archet pour créer un son.

Les instruments à vent

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Ce sont tous les instruments dans lesquels on souffle pour produire un son.

La flûte, la clarinette et l’harmonica en font partie.

Le xylophone

Il fait partie des percussions. Il est composé de plusieurs lamelles de bois sur lesquelles on frappe à l’aide de mailloches pour créer un son.

Le célesta

Le célesta est un instrument à percussion et à clavier. Il ressemble à un petit piano droit et se joue de façon similaire. Sa sonorité aiguë, douce et cristalline est produite par des marteaux frappant des lames en métal, similaires à celles du glockenspiel, situées au-dessus de caisses de résonance en bois.

Il s’agit d’un idiophone puisque le son est produit par le matériau dans lequel l'instrument est fabriqué, et non par l'utilisation de cordes ou d'une peau tendue.

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Clés d’écoute

(Cliquer sur le titre pour accéder à l’écoute sur YouTube. Une nouvelle page s’ouvrira.)

Introduction et marche royale du Lion 

Après une brève introduction faite de trilles au piano, accompagnées des violons et violoncelles sur des mouvements ascendant. la Marche royale du lion débute le cortège. A l’unisson, les cordes, sur un mode vaguement oriental, annoncent l’arrivée majestueuse du Lion.

Les rugissements du lion sont imités par des gammes en montée et descente chromatique dans le grave du piano.

Poules et coqs

Dans la basse-cour, c’est l’effervescence. violons et pianos imitent le caquètement incessant des poules. Entendez-vous le cocorico qui résonne ? C’est la clarinette qui interprète le chant du coq. Hémiones

Comme l’indique le compositeur en sous-titres, les hémiones sont des animaux sauvages du Tibet ressemblant à la fois au cheval et à l’âne, ce sont des animaux très rapides.

La partition indique Presto furioso. La pièce est jouée par les deux pianos, qui jouent exactement les mêmes notes sur une octave différente et avec une vélocité impressionnante (29 notes à la seconde).

Tortues

Cette danse extrêmement lente n’est autre que la quadrille des Tortues. Ecoutez bien ! Vous entendrez le thème du « french cancan » d’Offenbach dans Orphée aux enfers. L’éléphant

Jouée à la contrebasse et accompagnée par le piano à la manière d’une valse, cette pièce est une parodie de la Danse des sylphes d'Hector Berlioz, qui a perdu sa légèreté au profit d’une lourdeur pachydermique. Kangourous

Le piano imite les sautillements des kangourous. Ces déplacements se caractérisent par des accords ascendants enchaînés rapidement, puis ralentis lors du mouvement descendant. Lorsque les kangourous s’arrêtent pour observer aux alentours, le piano accompagne ce geste en alternant lentement des accords comme pour attendre que les kangourous reprennent leur route.

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Aquarium

Célébrissime, ce thème, tournoyant et scintillant, évoque le monde aquatique, paisible et féérique, avec des arpèges au piano accompagnés des cordes, de la flûte et du xylophone. Ces arpèges créent un espace fluide, où l’on peut facilement imaginer les mouvements et la densité de l’eau.

Personnages à longues oreilles

Très représentatif, les violons imitent les braiements de l’âne, en alternant notes aigues puis graves. Cette pièce est très courte car Camille Saint-Saëns trouvait que les plaisanteries les plus courtes étaient les meilleures.

Le coucou au fond des bois

Saint-Saëns nous offre ici une nouvelle forme de spatialisation du son : la clarinette joue dans les coulisses et donne ainsi au son un caractère étouffé du chant du coucou au fond des bois. La pièce se caractérise par un dialogue entre le piano et la clarinette qui joue 21 fois le même motif sur deux notes.

La volière

Dans ce mouvement très gracieux, les cordes créent un tapis sonore. Sur ces battements d'ailes, les oiseaux se donnent à cœur joie, leurs gazouillis représentés par la flûte traversière qui tient presque exclusivement le thème, soutenue par des tremolos discrets ainsi que des pizzicati des cordes.

Pianistes

Le compositeur a écrit ce passage comme des gammes que font les pianistes chaque jour pour exercer leurs doigts. L’interprétation doit se faire comme un débutant encore maladroit dans l’exécution du morceau.

Fossiles

Saint-Saëns a dissimilé dans cette pièce de nombreux airs connus et comptines enfantines. Pour le refrain, le compositeur reprend les premières mesures du thème de « La danse macabre ». Le xylophone évoque les os des squelettes qui s’entrechoquent en dansant. Dans le premier couplet, on peut repérer les premières mesures des airs connus suivants : Les cordes reprennent trois fois « J’ai du bon tabac ». Les deux pianos jouent en canon l’air de « Ah vous dirai-je Maman » de Mozart. La clarinette, l’air de « Au clair de la Lune ». Le compositeur utilise l’écriture contrapuntique (le contrepoint), il superpose les mélodies.

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Dans le deuxième couplet, le compositeur fait référence à l’opéra comique de Rossini avec un air de « Rosine du Barbier de Séville ».   Le cygne

Thème célèbre, serein, sans artifices, constitué d’un solo de violoncelle, soutenu par le piano. En 1905, un ballet solo reprenant ce morceau sera créé par Anna Pavlova et le chorégraphe Michel Fokine, qu’ils rebaptiseront La mort du cygne. Saint-Saëns n’avait pas prévu cette fin tragique du cygne, son œuvre originale étant en tonalité majeure.

Finale

Ce final est une synthèse, un défilé des animaux vu précédemment. Introduit par les mêmes roulements de tambours et le petit motif mystérieux que dans l’introduction, il représente d’abord le lion, puis les arpèges du piano rappellent les hémiones. L’orchestre reprend ensuite le refrain, accentué par les percussions. Vient ensuite le caquètement des poules et coqs, suivi des sautillements du kangourou et des motifs très courts qui rappellent également la volière, l’aquarium et l’âne. L’extrait vidéo proposé est tiré de Fantasia de Disney.

http://www.musique-culture68.asso.fr/document/carnaval.pdf

http://www.tapisnoir.com/le_carnaval_des_animaux/le_carnaval_des_animaux_-_dossier_peda.pdf http://www.opera-bordeaux.com/uploads/media/CarnavaldesAnimauxDossierPe__769_dago.pdf

http://www.operaderouen.fr/fic_bdd/pdf_fr_fichier/carnaval-enseignants_13294966900.pdf

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Le Carnaval des Animaux de Francis Blanche Au jardin des plantes, Ainsi nommé d'ailleurs À cause des animaux Qu'on y a rassemblés, Au jardin des plantes, Une étrange ardeur semble régner. On décore. On festonne. On visse. On cloue. On plante. Le castor construit des tréteaux. La grue porte des fardeaux. Le python accroche des tableaux. Car ce soir, au Jardin des plantes, C'est la Grand-fête éblouissante : Le Carnaval des Animaux. Tout est prêt. La Foule se masse. L'orchestre, à pas de loup, Discrètement se place. L'éléphant prend sa trompe, Le cerf son cor de chasse. Et voici que soudain Monte dans le silence Pour le plaisir de nos cinq sens La musique du Maître Saint-Saëns. Soudain, Vive le Roi ! Et l'on voit, La crinière en arrière, Entrer le lion, Très britannique... La mine altière, Vêtu de soieries Aux tons chatoyants : Soieries de Lyon, évidemment. Il est fort élégant, Mais très timide aussi. A la moindre vétille, il rougit Comme une jeune fille ! Peuple des animaux Ecoute-le, tais-toi. Laisse faire Saint-Saëns La Musique est ton roi. Gens de cour et gens de plumes Voici les poules et les coqs ! Basse-cour et courtes plumes Ils sont bien de notre époque. Les uns crient cocorico très haut. Les autres gloussent Et caquètent, très bêtes. Un hémione, c'est un cheval. Des hémiones, ce sont des chevaux. L'hémione est un bel animal. Les hémiones de fiers animaux. Il trotte comme un vrai cheval. Ils galopent comme de vrais chevaux. Il tombe sans se faire grand mal, Se relève sans dire de gros mots. Et si l'hémione est un cheval,

Si les hémiones sont des chevaux, Il a, comme tous les animaux, Ils ont, comme tous les animaux, Leur place dans notre carnaval, Comme dans tous les carnavaux ! Au carnaval, une fois l'an, Les tortues dansent le cancan Et sous leur monture d'écailles Elles transpirent. Elles travaillent. Elles se hâtent avec lenteur. Mais... quand vous verrez, Spectateurs, Danser ce galop d'Offenbach Au rythme de Sébastien Bach Vous comprendrez qu'il ne faut Point jouer avec son embonpoint Et qu'il vaut mieux courir Que de partir à point! Les éléphants sont des enfants Qui font tout ce qu'on leur défend. Car pour l'éléphant les défenses, Depuis le fin fond de l'enfance, Ca se confond avec les dents. Tous légers, malgré leurs dix tonnes. Comme des collégiens de Cambridge ou d'Eaton, Les éléphants sont des enfants Et qui se trompent énormément. Athlètes universels Comme en vain on en cherche, Voici le Kangourou! Redoutable boxeur, Recordman du saut en longueur Et champion du saut à la perche. Oui, quand de l'Australie Tu quitteras la brousse, Nos sportifs, près de toi, Deviendront des fantoches ! Kangourou, tu les mettras Tous dans ta poche! De la baleine à la sardine Et du poisson rouge à l'anchois, Dans le fond de l'eau, Chacun dîne d'un plus petit que soi. Oui, la coutume singulière De cette lutte à mort Dans les algues légères Fait frémir en surface 28 Notre âme hospitalière. Mais, au fond, c'est la vie Quand on veut bien chercher Et que celui qui n'a jamais pêché Jette aux poissons la première pierre ! Las d'être une bête de somme Dont on se moque à demi-mots Au Carnaval des Animaux L'âne s'est mis un bonnet d'homme !

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Jouant à cache-cache Avec on ne sait qui, Le coucou, vieil apache, Vient de voler un nid. Usurpant une place, Détruisant un bonheur, C'est le coucou vorace Dont les maris ont peur. Et chacun soupire à part soi Que le son du coucou Est triste au fond des bois. Etourneaux, martinets, Merles et rossignols, Serins et canaris, Alouettes et arondes, Volez ! Gentils oiseaux ! Chantez ! Personne au monde ne vous condamnera Pour chantage ou pour vol! Quel drôle d'animal ! On dirait un artiste. Mais dans les récitals On l'appelle pianiste. Ce mammifère concertivore digitigrade Vit le plus souvent au haut d'une estrade. Il a des yeux de lynx Et une queue de pie. Il se nourrit de gammes Et ce qui est bien pis Dans les vieux salons Il se reproduit mieux que les souris ! Près de son clavier, il vit en soliste. Cependant, sa chair est peu appréciée. Amateurs de gibiers Chasseurs sachez chasser !

Ne tirez pas sur le pianiste ! Sortis spécialement de leur muséum Messieurs les fossiles : Les iguanodons, les mégathériums, Les ptérodactyles, ichtyosaures, Nabuchodonosor ! Et autres trésors Des temps révolus, Sont venus simplement. Pour prendre l'air, L'ère quaternaire, bien entendu ! Et sous les candélabres Ces corps qui se délabrent Eparpillent leurs vertèbres Dans tous les sens Les fossiles ont tourné Sur la danse macabre de Saint-Saëns ! Comme un point d'interrogation Tout blanc sur le fond De l'eau verte Le cygne, c'est la porte ouverte À toutes les visions. Et maintenant ça y est ! La fête se déchaîne Les animaux oublient Les grilles et les chaînes. On danse, on fraternise. Le loup avec l'agneau Le renard avec le corbeau Le tigre avec le chevreau Et le pou avec l'araignée Et le manche avec la cognée ! Comme c'est joyeux ! Comme c'est beau ! Le Carnaval des Animaux

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Camille Saint-Saëns Camille Saint-Saëns, né à Paris le 9 octobre 1835 et mort à Alger le 16 décembre 1921, est un compositeur, pianiste et organiste français de l'époque romantique. S’il s’inscrit en opposition avec le wagnérisme et l’évolution vers la musique moderne, il incarne une période charnière de la musique française et stimule son développement. Ses talents de composition résulte d’un répertoire très riche et diversifié, avec à son actif, 12 opéras, de nombreux concertos et oratorios, des symphonies, un opus en musique de chambre, des sonates, un Requiem, mais aussi des pièces pittoresques (Le Carnaval des animaux, 1886) voire extravagante comme la Danse macabre (1874). L’enfant prodige Orphelin de père dès l’âge de trois mois, il est élevé par sa mère et sa grand-tante Charlotte Masson qui lui enseigne très tôt le piano. Très vite, l’enfant se révèle être un prodige au clavier et à la composition et improvise des petites mélodies dès l’âge de trois ans. Il compose sa première pièce à 5ans. En 1846, à l’âge de onze ans, Saint-Saëns triomphe comme pianiste en interprétant, salle Pleyel, un concerto pour piano de Mozart, et un autre de Beethoven. Deux ans plus tard, il intègre le Conservatoire National où il suit des cours d’orgue, de théorie et de composition auprès de Jacques Fromental Halévy, Henri Reber ou encore François Benoist, et qu’il se lie d’amitié avec le grand compositeur et virtuose Franz Liszt. Ses études générales révèlent aussi une intelligence brillante pour des disciplines aussi nombreuses que variées, de l’astronomie à la botanique. Il nous laisse ainsi de nombreux écrits littéraires sur divers sujets, des poèmes et une correspondance prolifique.

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Une carrière triomphale En janvier 1858, il obtient le poste d’organiste « maître de chapelle » de la Madeleine, poste parisien le plus renommé pour un organiste. Il est désormais reconnu musicalement par ses pairs mais aussi par le public. Trois ans plus tard, il devient professeur de piano à l’école Niedermeyer, pour une durée de quatre ans. Les années 1862-1866 sont synonymes de tournées triomphales, d’une vie oscillant entre son talent de pianiste-concertiste, les rencontres amicales et artistiques, et les échecs amoureux. Reconnu par les grandes institutions, le compositeur collectionne les distinctions honorifiques en France et à l’étranger. Face à l’engouement du public pour la musique allemande, il participe à la création de la Société Nationale de Musique en 1871, pour promouvoir la musique française. En 1877 et 1898, ses opéras Samson et Dalila, et Déjanire, remportent un succès immense qui souligne la notoriété du compositeur à la fin du XIXème siècle. C’est à l’apogée de son succès, en 1886, qu’il compose Le Carnaval des animaux, perçue comme distractive, ainsi que sa 3e symphonie avec orgue, dédiée à Franz Liszt. En 1908, il compose la toute première musique spécialement composée pour le cinéma, pour le film L’assassinat du Duc de Guise. Il donnera son dernier récital et son dernier concert en tant que chef en 1921, clôturant ainsi une grande carrière de virtuose, compositeur et chef d’orchestre.

  

http://www.opera-bordeaux.com/uploads/media/CarnavaldesAnimauxDossierPe__769_dago.pdf http://www.francemusique.fr/personne/camille-saint-saens

!

Camille Saint‐Saëns au piano en 1916

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Voyages Brigitte Sourisse et Jean-Marc Lesage

Depuis janvier, les élèves de l’Ecole Garibaldi, classe de Sandrine Vidaux, de l’Ecole Léo Malet, classes de Mme Appert et de Mme Serrano et du Collège Croix d’Argent, classe de Nicolas Baumann, travaillent à l’interprétation de courtes pièces enfantines dont voici ci-dessous les paroles. Guidés par Valérie Blanvillain, ils apprennent à former un chœur d’enfants.

© Marc Ginot

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Le singe sage (chanson de Brigitte Sourisse)

1er refrain : Dans la ménagerie, dans la ménagerie, Le singe s’ennuie ! (bis)

C’est un singe bien sage Qui regarde les gens Mais ce n’est pas l’usage Les gens ne sont pas contents !

Les visiteurs qui passent Voudraient rire de lui Ils veulent des grimaces, Des mimiques, des cris !

Accroupi dans sa cage Il ne voit plus les gens, Pauvre singe trop sage Que remarque un enfant.

On invente un langage Et le singe et l’enfant Partent pour un voyage Bien loin de tous ces gens !

Dernier refrain : Dans la ménagerie, dans la

Mouette, raconte-nous

Refrain : Mouette, mouette, raconte-nous L’océan et ses merveilles Mouette, mouette, raconte-nous Fais-nous rêver encore !

C’est un monde immense Toujours en mouvement Et qui nous balance Furieusement !

On entend sans cesse Son mugissement Fracas de tempête Ou bercement.

L’eau salée nous grise En paquets de mer Nous défions la bis Criant dans l’air.

Les bateaux de pêche Qu’au soir nous guettons Nous offrent des fêtes De bon poisson.

Les oiseaux migrateurs

Refrain : Que nous apportent les oiseaux Les oiseaux migrateurs ? Que nous apportent les oiseaux ? Ce sont des rêves pour l’été Des souvenirs du monde entier Que nous apportent les oiseaux !

Un nuage de Bornéo Un air de Machu Pichu Et le soleil d’Honolulu !

Un peu de bois de Panama Un clin d’œil de Yokohama Le cri du loup de Tasmanie Tous les parfums de l’Arabie ! Un coup d’aile aux sources du Nil Dans le bec, quelques grains de mil Un éclat de la Terre de Feu Et de gros morceaux de ciel bleu !

Si tous les poissons

Si tous les poissons de la mer Et ceux des lacs et des rivières

Pouvaient parler et nous dire… Pêcher serait interdit demain !

Si tous les oiseaux dans les airs Et ceux qui vivent sur la terre

Pouvaient parler et nous dire… Chasser serait interdit demain !

Si tous les humains sur la terre Faisant un peu moins de mystères Pouvaient parler pour se dire…

La paix serait alors pour demain !