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Iannis Xenakis (1922-2001) Persephassa (1969) Pour sextuor de percussions entourant le public Présentation de l'oeuvre Persephassa est une pièce pour six percussionnistes composée par Iannis Xenakis en 1969. La pièce a été commandée conjointement par l'Office de radiodiffusion- television française (ORTF) et le Festival de Shiraz-Persépolis des Arts. Elle a été jouée en premier par les Percussions de Strasbourg sur l'historique site de Persepolis, chacun des percussionnistes étant installé sur la souche d'une colonne du palais de Darius 1er. Persephassa est le nom archaïque de Perséphone ou Kore, déesse de la renaissance de la nature au printemps, femme de Pluton. Matériaux utilisés La pièce est exécutée par 6 percussionnistes placés de manière hexagonale autour du public. Yannis Xénakis : Né le 29 mai 1922 à Braïla en Roumanie et mort le 4 février 2001 à Paris, c'est un compositeur, architecte et ingénieur d'origine grecque. Il est le 1e européen à utiliser un ordinateur dans ses œuvres. Il a créé la musique stochastique (musique entièrement déduite de règles et de procédures mathématiques mettant notamment en relation directe musique et architecture).

Iannis Xenakis (1922-2001) Persephassa (1969) Pour …college-alizes.ac-reunion.fr/wp-content/uploads/sites/106/2015/05/... · Iannis Xenakis (1922-2001) Persephassa (1969) Pour sextuor

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Iannis Xenakis (1922-2001)

Persephassa (1969)Pour sextuor de percussions entourant le public

Présentation de l'oeuvre

Persephassa est une pièce pour six percussionnistes

composée par Iannis Xenakis en 1969. La pièce a été

commandée conjointement par l'Office de radiodiffusion-

television française (ORTF) et le Festival de

Shiraz-Persépolis des Arts. Elle a été jouée en premier par les

Percussions de Strasbourg sur l'historique site

de Persepolis, chacun des percussionnistes étant installé sur la

souche d'une colonne du palais de Darius 1er.

Persephassa est le nom archaïque de Perséphone ou Kore,

déesse de la renaissance de la nature au printemps, femme de

Pluton.

Matériaux utilisés

La pièce est exécutée par 6 percussionnistes placés de manière hexagonale autour du public.

Yannis Xénakis :

Né le 29 mai 1922 à

Braïla en Roumanie et

mort le 4 février 2001

à Paris, c'est un

compositeur, architecte

et ingénieur d'origine grecque. Il est le 1e européen à utiliser un ordinateur dans ses

œuvres. Il a créé la musique stochastique

(musique entièrement déduite de règles et

de procédures mathématiques mettant

notamment en relation directe musique et

architecture).

Analyse de l'oeuvre

Persaphassa est fondée sur une seule idée de base : la transformation et la manipulation d'un

matériau premier à travers l'espace-temps, par spatialisation du son.

Au début, seuls les tambours frappés à la main (peaux) résonnent puis les caisses frappées

aux baguettes, les triangles (pour le contraste, comme des chutes de billes), les cymbales et de plus

en plus de percussions exotiques.

La pièce se divise en trois sections principales.

- La première est basée sur la théorie des cribles (théorie mathématique). II y a 2 986 notes ou

impacts, simultanés ou successifs, marqués par des accentuations et des dynamiques

différentes . Chacun des percussionnistes prend en charge, sur de courts instants, la totalité des six

parties, ce qui permet de localiser le son à différents endroits de manière précise.

- La deuxième section s’articule autour de deux éléments: le silence et l’enchaînement de temp i

superposés (6 tempi différents) ce qui crée à l'écoute une sensation d’écho. Les silences créent à

la fois un contraste avec la première partie et mettent en valeur les sonorités pures et simples des

percussions. Ici les instruments sont des peaux, auxquelles s’ajoutent des bois, puis des métaux,

comme les simantras aux sons suraigus proches de l’ultrason. Viendront ensuite les cymbales et

les tam-tams, accompagnés sur la fin de sirènes à bouche.

- La dernière section de Persephassa est une véritable construction dans l’espace. La répétition

sans fin d’une unique rythme et son passage d’un instrumentiste à l’autre, crée le sentiment d’une

rotation spatiale. Chacun des six percussionnistes prend en charge l’un des six temps de la mesure.

Par une accélération progressive , la musique va transporter l’auditoire dans un gigantesque

tourbillon. De brusques coupures, brèves et imprévisibles sortent sur la fin l’auditeur de sa torpeur.

Yannis Xenakis : une nouvelle conception de la musique

Dans ses œuvres, Yannis Xénakis est parvenu à synthétiser musique, architecture et mathématiques afin de créer une musique nouvelle constituée de masses sonores construites

grâce aux mathématiques.

Il s'est également intéressé dans le champ de la musique acoustique à une nouvelle spatialisation en

plaçant les musiciens de manière inhabituelle, parmi, autour ou à distance du public.

Le Pavillon Philips

En 1956, Iannis Xenakis collabore avec Le Corbusier pour créer

le Pavillon Philips, commandé par le groupe Philips pour l'exposition

universelle de Bruxelle et qui en lui-même devait montrer aux visiteurs

la qualité des produits de la société. Ils créent ainsi un contenant à trois dimensions accueillant une synthèse d’effets de lumière, de couleur, d’image, de rythme et de sons, dans lequel sont diffusées à travers

72 hauts-parleurs deux pièces musicales : Poème électronique d'Edgar

Varese et Concret Ph de Xenakis. Cet édifice est détruit en 1958 aux

termes de l'Exposition.