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Histoires de Famille - Théâtre contemporain...Biljana Srbljanovic « Je crois en cette idée enfantine qui veut que le théâtre peut faire quelque chose pour changer le monde. Brecht

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Page 2: Histoires de Famille - Théâtre contemporain...Biljana Srbljanovic « Je crois en cette idée enfantine qui veut que le théâtre peut faire quelque chose pour changer le monde. Brecht

Histoires de FamilleDe Biljana Srbljanovic.

Mise en scène :Myriam Azencot.

Du 3 mars au 2 avril 2006.Au Théâtre du Soleil

Vendredi : 20h30.Samedi : 15h30 et 20h30. Dimanche : 15h30.

Réservations : 01 43 74 24 08www.theatre-du-soleil.fr

Presse : FouadBousba :06 13 2002 22 - [email protected]

Prix des places : plein tarif : 18 € - tarif réduit : 12 € -groupe : 9 €

Placement libre. Restauration possible sur place.

Pour venir à La Cartoucherie

En métro : Château de Vincennes, puis autobus 112 jusqu'à l'arrêt« Cartoucherie », ou navette (stationne le long de l'avenue).

En voiture : esplanade du Château de Vincennes, puis suivre la signalisation.

L'Arche est agent et éditeur de la pièce en France.

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Histoires de Famillede Biljana Srbljanovic

Avec :Corinne Capanaccia, NadezdaDavid Levadoux, VojinToinou Terrazzoni, MilenaArnaud Wurceldorf/Jean Pagni, AndriaJean-François Perrone, la Voix

Mise en scène :Myriam Azencot

Régie générale :François BurelliStefan Litty

Décors :Pierre-Paul CuccuJean-Louis BauhainAndré-Louis Quinton

Production, administration :Jean-François PerroneStéphanie Bohers

Il s’agit d’une fable où quatre enfantsrépétant tout haut ce que les adultesdisent tout bas, dressent un portrait cruelet jubilatoire d’un pays en pleindélabrement. En 11 tableaux loufoques etféroces, Vojin, Milena , Andria et Nadezda,reproduisent les comportements d’unefamille représentative de toute unesociété malade de la guerre et de sesdérives.

Extrait d’un entretien entre Biljana Srbljanovic , Veronika Kamp-Hassler et Jens Hillje ,Vienne, 18 mars 2001; traduit de l’allemand par Michel Bataillon :

« Pour parler de notre société, avoir recours à la famille est idéal. Notresociété se fonde, encore et toujours, sur la famille et se reflète en elle. […]Mariage et famille, j’ai une toute autre idée des relations humaines.[..] Lafamille est idéale car il y est question des relations les plus diversifiées. Cha-cun doit y avoir à faire avec chacun. A un certain point, chacun doit y avoiraimé chacun, ensuite ils se haïssent… »

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Pourquoi « Histoires de Famille » ?

« A quoi sert le théâtre ? Quel est son rôle dans la société ? Quel doit être son rôle aujourd’hui,dans une société de plus en plus complexe, de plus en plus troublée ?Comment trouver un langage théâtral qui rende compte de ce trouble, de cette complexité ? Quisoit « efficace » tout en restant de l’art, pertinent sans oublier les émotions, engagé sans êtreennuyeux, contemporain sans suivre les modes, vivant sans être gesticulatoire ?

Telles sont les questions que peut, que doit se poser un metteur en scène aujourd’hui, quand ilentend témoigner de l’état du monde.Et dans Histoires de famille, Biljana Srbljanovic y répond de façon évidente, lumineuse, encomposant une fable sur un monde qui se déglingue .

En 1998, (date de création), l’auteur a 28 ans et elle écrit pour montrer les failles d’une sociétépost-communiste ravagée par la guerre, pointer les responsabilités, peindre la réalité d’unpays (la Serbie) qui tente péniblement de reprendre le cours de la vie normale.

Des enfants (ils sont 4) jouent dans un terrain vague; ils jouent au papa et à la maman, etcomme tous les enfants du monde, ils répètent tout haut et crûment ce que les adultesdisent tout bas. Et ces mots, dans leur bouche, amènent au jour la logique guerrière qui aconduit le pays à un état de délabrement économique, moral et social dans lequel chacun tentede survivre par tous les moyens. Cette logique de violence, créée par un pouvoir politiqueirresponsable et corrompu, existe aussi en chaque individu, faisant de la famille le reflet exact dela société qui l’englobe. Si bien que ces histoires de famille auxquelles on assiste constituent à lafois un parallèle à la situation de l’ex-Yougoslavie et une image représentative de toute sociétépuisque c’est par les familles que se fait la transmission des valeurs, bonnes ou mauvaises, quiirriguent cette société.

Mais qu’on se rassure : aucune sinistrose, aucun didactisme, aucun « message » ne vientalourdir la pièce : simplement une fable qui parle de nous. Car comme tous les bons auteurs,Biljana Srbljanovic part d’une situation locale précise pour atteindre à l’universel. Cela dans un tonqui tempère l’inconfort que peut ressentir le spectateur devant certaines situations extrêmes parun jeu léger et jubilatoire.

On rit beaucoup devant ces enfants qui, singeant les adultes, se lancent (avec la cruauté et le sé-rieux propres à l’enfance) dans des jeux qui engendrent les mêmes délires et perversions que chezleurs parents. L’enfance devient pour Biljana Srbljanovic un moyen de transposition qui permetde tout dire, un instrument de distanciation qui évite d’avoir le nez collé sur l’anecdote. Ce qui,dit par un adulte, serait insupportable de violence réaliste et de pesanteur didac-tique, prend, dans la bouche d’un enfant qui joue , distance, légèreté et humoursans pour autant effacer la désespérance du contexte historique, la crudité despropos et la férocité de la charge.

Pour l’auteur, « le meilleur chemin est de (…) faire rire. Parce qu’il est bienplus simple de durcir les choses et de montrer la dureté dans toute sadureté. Mais il est encore plus difficile d’être simple et léger. (…) »

Ce sont ces différents éléments : distance, légèreté, cruauté, ironie… appliquéesà un sujet grave et actuel qui m’ont séduite et font de cette pièce une fableprofonde et décapante que l’on a envie d’offrir au public.

Myriam Azencot

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Biljana Srbljanovic

« Je crois en cette idée enfantine qui veut que le théâtre peut fairequelque chose pour changer le monde. Brecht n’a pas changé lemonde grâce à ses pièces, mais le monde n’a jamais été le mêmeaprès Brecht. Et son écriture y était pour quelque chose. A longterme, ce qui fait bouger les choses, c’est l’existence artistiquepersonnelle sur sa durée. »B. Srbljanovic.

Biljana Srbljanovic naît à Belgrade en 1970. Elle fait des études de dramaturgie et de théâtre,conclues en 1995-96 par la rédaction d’une pièce : la Trilogie de Belgrade, qui attire tout desuite l’attention du milieu théâtral. Deux ans plus tard, sa seconde pièce Histoires de famille,créée en avril 1998 par l’Atelje 212, reçoit au festival de Novi Sad le prix de la meilleurenouvelle pièce. En 1999, elle termine sa troisième pièce : La Chute. Viendront ensuiteSupermarket en 2001 et Amerika, suite en 2002.

Peu connue en France, ce jeune auteur serbe, résistante de la première heure à Milosevic, s’esten outre fait connaître en Italie et en Allemagne par la publication dans deux grands quoti-diens de ses chroniques de Belgrade sous les bombes. Sorte de journal de guerre, elle y témoi-gne au jour le jour, avec humour et lucidité, sur le bourbier dans lequel s’est enfoncé son pays.

Extrait de son Journal de Belgrade 11 juin 1999 :

« Que vous dire ? Nous avons gagné. Et ça n’a pas seulement été une victoire morale, mais aussimilitaire. Nous avons battu l’ennemi et nous célébrons notre triomphe. Le futur est lumineux, etle pays, nous le reconstruirons, dès ce week-end. Les conséquences de la guerre sont inexistan-tes. […] Il est maintenant midi, c’est une belle journée à Belgrade, pleine de soleil et c’estmaintenant que la nuit commence. Parce que chez nous, la nuit commence à midi. […] Le peuple,comme on dit, a été le protagoniste de cette guerre. Le peuple nous a poussé à la guerre, lepeuple a combattu, le peuple a vaincu. Mais pas le peuple dans son entier, seulement des élus[…] ; le peuple qui est resté ici, disent-ils, n’est pas dans son entier digne d’ éloge. Il y a aussi lepeuple des traîtres, ceux qui se sont « prostitués aux étrangers », critiques, sceptiques , qui sesont opposés à la guerre. Eux non plus ne méritent pas la liberté […]

Quand, pendant la guerre en Bosnie, avait été détruit le vieux pont séculaire, le fameux pont deMostar, le général criminel qui en avait ordonné la destruction s’était tourné vers le peuple avecces mots : « Nous construirons un pont encore plus beau et encore plus vieux» . Aujourd’hui lepeuple écoute la même chanson, la Serbie est détruite, pourtant : « nous construirons uneSerbie encore plus belle et encore plus vieille ».

Et tant que nous ne l’aurons pas construite, tant que nous n’aurons pasinventé de machine à remonter dans le temps, nous raconterons desmensonges au peuple pour demander pardon. Il est midi, en cettejournée pleine de soleil, et maintenant commence la nuit. Le peupleécoute, docile, il n’a pas le choix. »

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Myriam Azencot

Née en 1945 à Oran, Myriam Azencot poursuit des études de lettres et de droit à Nice où elle a sespremiers contacts avec le théâtre (cours d’art dramatique et troupe d’amateurs).

Elle débute comme professionnelle à Compiègne où elle fait partie de l’équipe de création duCentre d’Animation Culturel, qu’elle quitte fin 1980 pour entrer dans la troupe du Théâtre du Soleil.Elle y a participé, jusqu’en 2002, à toutes les créations d’Ariane Mnouchkine : Les Shakespeare,Sihanouk, l’Indiade, les Atrides, la Ville parjure, ...jusqu’à Tambours sur la digue.Elle poursuit désormais ce travail de comédienne avec d’autres metteurs en scène, tels que CécileGarcia-Fogel ou Christophe Rauck, directeur du Théâtre du Peuple de Bussang.

Myriam Azencot

Parallèlement à ce travail de comédienne, elle mène depuis1996 une activité pédagogique par laquelle elle s’attache àtransmettre ce que ce long compagnonnage avec ArianeMnouchkine lui a permis d’apprendre en matière deformation de l’acteur, notamment dans le domaine dumasque dont le Théâtre du Soleil a toujours fait un outil detravail privilégié. Ce n’est que récemment qu’elle aborde lamise en scène en montant Horvath, Tchékhov, KatherineMansfield et aujourd’hui Biljana Srbljanovic.

Mes liens avec l Chjachjaroni :

Mes liens avec I Chjachjaroni sont des liens d’amitié et de travailqui se sont noués avec le groupe et ses animateurs (Jean-François Perrone et, à l’époque, Mireille Baudon) autour d’uneconception commune du travail théâtral et de la formation del’acteur. Le sérieux de leur recherche et de leurs projets m’atrès vite incitée à mettre, sur leur demande, mon expérience,acquise par un long compagnonnage avec Ariane Mnouchkineet le Théâtre du Soleil, au service de ces artisans qui oeuvraienthumblement, à l’écart des grandes manœuvres médiatiques.

Ainsi j’ai eu la joie de découvrir, au cours d’un stage, descomédiens et des apprentis comédiens de tous âges, de toushorizons, et de les faire travailler dans leur lieu, un de ces lieuxrares et magiques où l’acharnement et l’enthousiasme dequelques uns réussissent à faire souffler l’esprit du théâtrepour le plus grand plaisir de tous les autres.

Isabelle Bellanger et Yann Denécé dans Sous l’arbre à thé.

Ce stage fut intense, joyeux et fructueux. Si bien qu’il fut suivi deplusieurs autres. Ce travail qui durait depuis 7 ans se concrétisapar la création de « L’Ours » au Centre Culturel de Porto-Vecchioen novembre 2003, puis par sa reprise au cours de l’été 2004,accompagné d’une nouvelle création : « Sous l’arbre à thé », tiréd’une nouvelle de Katherine Mansfield . Les acteurs purent ycueillir (enfin !) les fruits de leurs efforts et le public y découvrirune vraie troupe de comédiens ...prêts à renouveler l’expérience.

C’est ce qu’on fait les Chjachjaroni en m’offrant à nouveau lapossibilité de faire une création (encore plus exigeante) :« Histoires de Famille » de Biljana Srbljanovic.

Jean-François Perrone, Toinou Terrazzoni, Stefan Litty, Corinne Capanacciaet Isabelle Bellanger dans L’Ours.

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« Toujours droit, Vojin, toujours tête haute. Le repentir me dégoûte »

« Vraiment comme un chien. »

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« Je suis licenciée ! »

« Enlève ton pantalon ! »

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Histoires de Famillede

Biljana Srbljanovic

Mise en scène de Myriam Azencot

Producteur :Compagnie I Chjachjaroni

Usine à liège, route du port20137 Porto-Vecchio

Courriel : [email protected] : ichjachjaroni.com

Directeur : Jean-François Perrone,06 77 11 32 75 / 06 11 51 00 52

Médiatrice culturelle : Stéphanie Bohers,04 95 72 02 57 / Fax : 04 95 72 08 66

Coordination : Hélène Cinque06 60 43 75 04

Crédit photos : David Buizard

Histoires de famille bénéficie du soutien des partenaires suivants :