HISTOIRE DE LA MUSIQUE ET DE LA DANSE …countryafismes.free.fr/wa_files/Histoire_20Musiques_20et_20Danses... · HISTOIRE DE LA MUSIQUE ET DE LA DANSE COUNTRY La musique et la danse

HISTOIRE DE LA MUSIQUE ET DE LA DANSE COUNTRY La musique et la danse country sont depuis quatre siècles les témoins de

l’histoire des Etats-Unis. Avec l’arrivée des premiers colons au XVe siècle, la musique et la danse country, qui ont leurs fondements dans le folklore des immigrés, racontent le quotidien des américains, les joies, les peines, les pages sombres, tristes et plus gaies d’une jeune nation. Cette musique et cette danse sont en perpétuelle évolution, évolution qui leurs donne la définition d’une musique et d’une danse moderne. La musique et la danse country ne sont qu’un des aspects de la musique et de la danse américaine, pour comprendre son apparition et son évolution, il est nécessaire de prendre l’histoire des Etats-Unis à son début : (1492 la découverte du continent américain.) 1492 Découverte de l’Amérique par Christophe Colomb. 1604 120 colons volontaires (bretons, normands et picards), s’implantent

en Arcadie. 1620 102 pèlerins débarquent au cap Cod en Nouvelle Angleterre, sur le

Mayflower. 1625 Des colons hollandais débarquent, et établissent un fortin sur l’île de

Manhattan ou sont installés 30 familles de protestants flamands et français.

1632 Suite aux guerres de religion une 2ieme vague d’immigrés occupe l’Arcadie.

1638 Une cinquantaine de colons suédois s’installent à l’embouchure du

Delaware. 1664 Quatre navires anglais bloquent le port de la Nouvelle-Amsterdan, le

gouverneur hollandais cède la colonie aux anglais. La Nouvelle-Amsterdan devient New York. Les anglais fondent sur le littoral un total de treize colonies qui accéderont à l’indépendance en 1783, colonies qui deviennent les Etats-Unis.

1682 Le Marquis Cavelier de la Salle prend possession de la Louisiane.

Arrivée des premiers esclaves noirs. 1769 L’explorateur Daniel Boone découvre la vallée du Kentucky.

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1783 Traité de Versailles, indépendance de l’Amérique. 1804 Après les révoltes noires des Antilles et de Saint-Domingue, les

planteurs se réfugient en Louisiane. 1836 Indépendance de la république du Texas. 1845 Rattachement du Texas aux Etats-Unis.



Les origines de la musique et de la danse américaines.

La Louisiane et le sud des Etats-Unis. Victime du « Grand dérangement entre 1755 et 1766 » les colons acadiens s’installent dans le sud de la Louisiane, dans ce territoire marécageux ils retrouvent les méthodes de travail appliquées en Arcadie, gagner des terrains sur la mer, assécher les parcelles cultivables et organiser une fête à chaque victoire sur la nature « Les femmes se mirent à chanter, les hommes prirent, violon, guimbarde et véze, trois musiciens composèrent un orchestre, les enfants firent cercle aussitôt, se prirent par la main, dansèrent, rejoints par donzelles et garçons. Les hommes chantaient à tue-tête, tous ne connaissaient pas les paroles, et ce fut bientôt une joyeuse cacophonie. » A l’abri des bayous, ils conservent leurs spécificités musicales, et résistent à

l’influence anglaise. Dans la deuxième moitié du 19ieme siècle apparaissent les fais-do-do, des bals ou des familles se réunissent au complet chez l’un ou chez l’autre, les jeunes enfants ou les bébés étant mis à dormir (fais-do-do) à l’écart. Les danses pratiquées à l’époque sont les rondes et contredanses, les reels, gigues, polkas, mazurkas, cotillons, galops, les one-steps et two-steps et la valse. C’est vers 1870 avec l’apparition de l’accordéon diatonique, introduit par les colons allemands, qu’intervient la première révolution dans la musique. Puis en 1900, l’apparition dans la musique cajun de la guitare espagnole. La musique cajun garde son originalité jusqu'à la découverte du pétrole en 1901. La bonne société cajun, celle des propriétaires terriens avaient d’autres centres d’intérêts musicaux : les orchestres à cordes, les fanfares et marching bands. Dans les grandes plantations de Louisiane et de Virginie, sous l’intervention des premiers missionnaires les « chants à violons, les airs de gigues et même les chants à blé sont qualifiés d’impies, certains instruments étaient dits appartenir au diable. Les esclaves noirs qui n’ont pas le droit de jouer d’un instrument, développent le gospel song, le work song et peu à peu apparue une musique profane et strictement originale : le Blues. En 1804 les planteurs de Saint-Domingue et d’Haïti chassés par Toussaint Louverture se réfugièrent en Louisiane avec leurs familles, leurs serviteurs noirs, ils formèrent une communauté très active sur le plan culturel formant un groupe social « Les créoles de couleur ». Les créoles de la Nouvelle-Orléans contribuèrent à créer le jazz.

La région des Appalaches Quittant le littoral nord, les colons d’origine de l’Europe et des îles anglo-saxonnes s’installèrent dans les vallées isolées des Appalaches. Formant une communauté très fermée à toutes les intrusions extérieures, elle se développe en conservant son folklore celto-britannique. Une époque où on vivait simplement dans l’amour et le respect de Dieu, sans pression du monde moderne. Alors, quand à l’occasion des fêtes familiales ou villageoises le moment était venu de sortir le violon, le pipeau (recorders et whistie), c’était un



instant privilégié pour chanter et pour danser en oubliant le dur labeur. C’était une vie très rigide, avec une religion d’apparence rigoureuse, avec une expression musicale et un style de danse très strict. Les danseurs ne doivent pas se toucher au cours de la danse, les bottes et chapeaux sont interdits sur la piste, les robes sont longues et sans fantaisie, les hommes portent un foulard à la ceinture pour s’essuyer les mains avant de prendre celles de leur partenaire.

Le style des danses est issu des danses anglaises du XVè siècle (la Morris Dance), modifiées par les danses à la cour française à l’époque de Louis XIII (le quadrille et le Cotillon).

C’est l‘époque de la « Old Time Music », principalement exécutée sur les seuls instruments que les immigrants avaient emportés avec eux et qui étaient facilement transportables : Le violon principalement et quelques flûtes champêtres, plus rarement de petites harpes et lyres. Cette musique qui accompagnait les fêtes villageoises et familiales a donné naissance à la toute première expression de la danse country : les danses en couple. Ces danses en couple pouvaient être exécutées en cercle, en frappant des mains, parce qu’elles étaient très influencées par la square dance anglaise, la polka allemande, avec des couples qui s’échangent les« mixer » et par le quadrille français.

De l’or en Californie ! Environ mille familles partirent en 1843 vers les terres de l’Oregon, pour de nombreux immigrés l’Oregon était la terre promise. Les Mormons commencèrent leur marche biblique vers l’Ouest, après avoir traversé la prairie, la caravane des Mormons arriva au pied d’une colline près du grand lac salé de l’Utah ou ils construisirent la ville de Salt Lake City. Quand le soir, les pionniers et cowboys installaient le camp, ils disposaient des charrettes bâchées en carré ou en cercle de façon à se protéger d’éventuelles attaques d’indiens. Alors sous les étoiles de ce monde nouveau, ils retrouvaient ensemble des échos de leur pays respectifs au son du fiddle ou de l’harmonica. Amenés en permanence à danser avec de nouveaux partenaires, afin que tout le monde exécute la même figure en même temps, sans avoir besoin de connaître la danse, ils devaient expliquer les mouvements au fur et à mesure. Les mouvements et figures (calls) sont annoncés ou chantés par un maître de danse “caller” de sorte que tous dansent de la même manière.

Les cavaliers errants de la prairie.



A la fin de la guerre de sécession, 4 millions de têtes de bétail pâturaient dans le Texas. Au printemps de 1866, le bruit courut qu’un bœuf, qui valait à peine cinq dollars au Texas, pouvait être vendu quarante dollars sur les marchés du nord comme Chicago. D’énormes troupeaux commencèrent alors à se diriger lentement vers les nœuds ferroviaires du Kansas. Pour rassembler le bétail et le guider sur les pistes, les propriétaires engagèrent des groupes de vétérans en chômage, semblables aux anciens « vaqueros » espagnols. Ainsi naquirent les cowboys, les cavaliers errants de l’épopée américaine.

Sur le plan musical il n’y a aucune création de mélodies. Toutes ces ballades proviennent du folklore des îles Britanniques ou, dans une moindre mesure de compositions américaines. Le seul but des cowboys étant de calmer le bétail la nuit face au tonnerre, à la présence d’un animal, voire d’un coup de feu inopiné. Les cowboys solitaires, qui de ranch en ranch avaient souvent une vie de nomades, s’associèrent aux danses en prenant un partenaire masculin. Le manque de présence féminine dans ces régions nouvellement conquises était solutionné par une règle simple : « Tous ceux qui ont une pièce à leur fond de culotte jouent le rôle de danseuse ». Un mouchoir noué au bras, le heifer brand était un autre signe pour indiqué la personne jouant le rôle de dame. Les villes en développement se dotent de dance hall où la square dance, est pratiquée par tous. La règle est qu’un spectateur peut compléter un groupe de danseurs incomplet, et suivre la danse sur les indications du caller. Les dances clubs organisés par des dames patronnesses, proposent jusqu’à 25 danses différentes (varsovienne, gavottes, passe-pieds, cotillon’s, racquet et galop). A partir de 1880 le chemin de fer facilite l’arrivée des instruments de musique. Les pianos et harmoniums qui viennent accompagner les chorales des églises seront pendant de nombreuses années, le berceau des musiciens de country music. Avec le train la musique traverse rapidement le pays, les saisonniers noirs recherchant du travail utilisent en clandestins le chemin de fer. Et pour passer le temps, bercés par le bruit saccadé des bogies sur les rails ils



improvisent au banjo un air de musique qui donnera naissance au ‘boogie’, puis les orchestres country suivent le mouvement avec le country boogie. La guitare, d’origine hispanique, ne se répand que dans la seconde moitié du

XIXe siècle. Des cowboys, de vrais cowboys, gravèrent des disques. L’un des meilleurs cowboys chantants répondait au nom de Jules Verne Allen (1883-1945) ; c’était un gardien de troupeaux originaire de Waxahachie, dans le Texas, qui participa au dernier grand convoi de bétail entre Rio Grande et le Montana. Il y eut de nombreux cowboys chantants authentiques des années vingt et trente avant l’apparition du cowboy chantant hollywoodien.

Le Grand Ole Opry. Lorsque la guerre de sécession éclate, la population de la ville de Nasville n’est pas enthousiaste à l’idée de s’engager aux côtés des confédérés. Dès février 1862 Nashville rejoint le Nord, évitant ainsi d’être détruite par les armées Yankees. La ville se développe alors très rapidement et devient après la guerre la capitale économique des affaires et le siège de nombreuses compagnies commerciales. En quelques années, la population des ruraux venus en masse des états voisins est si importante qu’on entend la musique rurale partout, des salles de danse aux bars et aux fêtes privées.

ESSOR DE LA COUNTRY MUSIQUE. La révolution industrielle, par la création en 1877 du microphone et du phonographe en 1887 a permis une large diffusion de la musique traditionnelle. L’apparition des premières émissions radio va compléter la source d’informations des églises, vaudevilles et autres représentations itinérantes. Mais l’église restera toujours le lieu où les gens apprennent le chant, les harmonies, et la musique. L’apparition du disque va permettre à deux courants musicaux, le jazz et la

Pendant la grande dépression en 1924 une compagnie d’assurance crée une station radio « World’s Largest Store » et son émission « The Barn Dance » diffusée durant 60 minutes à 22 heures, passe en boucle les disques du moment. Après une émission de musique classique, un soir de 1927 le présentateur George Hay annonce l’émission de musique traditionnelle « A partir de maintenant, vous écouterez le Grand Ole Opry ». Et le nom est resté !



musique traditionnelle de se développer dans tout le pays. Une large diffusion est faite par les radios. Mais la station WLS de Nashville, a un programme très familial, et toutes les musiques, chansons immorales, violentes et obscènes sont refusées. De nombreux chanteurs et groupes musicaux se verront refusés une audition au Grand Ole Opry.

Le Western Swing Deux styles de musique vont s’opposer. La Old Time Music en provenance du sud des Appalaches, aux traditions rigoureuses et où même dans la danse le contact n’était pas autorisé, et la musique sudiste américaine. Cette musique se propage par les minstrels shows ou des blancs le visage passé au cirage noir, donnent des spectacles excentriques, aux plaisanteries douteuses. Il faut

attendre le boom pétrolier dans l’état du Texas à la fin du XXème siècle avec l’arrivée des immigrants d’origine germanique, pour voir apparaître un style de musique plus conforme aux goûts des travailleurs du pétrole. Cette musique est un mélange de Jazz et de Hillbilly, elle est pratiquée par des musiciens en tenue de cow-boys, gardiens de troupeaux le jour, musiciens le soir.

Ce style de musique évolue rapidement sous l’influence d’un violoniste texan, Bod Wills musicien d’un minstrel show, il décide avec le guitariste Herman Arnspiger et le chanteur Milton Brown de proposer aux ouvriers texans une musique plus divertissante. Ils forment un groupe les Aladdin Laddies et décroche un sponsor pour jouer leur musique en direct d’une station radio de Dallas. Cette musique nouvelle est baptisée Hot Dance Hillbilly Music. Le groupe ne perdure pas, les musiciens se séparent et forment leur propre orchestre. Milton Brown forme les Musical Brownies, très influencé par la musique de jazz il enregistre à San Antonio un disque considéré comme le début du Western Swing avec le titre Talking About You. Cette musique emporte un vif succès dans toutes les régions des Etats-Unis, elle est le creuset de nombreuses innovations, avec l’apparition de la guitare électrique et de la steel guitare. Les orchestres s’agrandissent, avec une section rythmique, une batterie des cuivres. Le public du sud adopte avec enthousiasme le Western Swing et lui renvoie une musique corrigée, pleine de rythme, de balancements et de swing. Un nouveau style de danse fait son apparition avec le « Lindy Hop, le Charleston, le Texas Tommy et le Black Botton » danses issues des danses africaines avec une structure à 6 et 8 temps des danses européennes.

C’est le début des danses dites en « position ouverte » tout en utilisant une base à 8 temps. Dans un même temps le Shim Shan qui est une danse en ligne fait son apparition en 1932 dans les spectacles du Comie’s Inn à New York. Inspiré d’une danse pratiquée par la communauté noire de Charleston, il s’impose aux Etats-Unis avec la comédie musicale



L’establishment de Nashville s’oppose à la diffusion sur ses ondes de cette musique provenant des musiciens traités de pornographes et d’alcooliques. Mais devant ces nombreux interdits, la population qui souhaite, boire, écouter de la musique et fréquenter des femmes, se retrouve dans de petits bars, les « Honky-tonk », expression qui donnera par la suite son nom à un courant de musique issu de ces bars.

Le Honky-tonk.

L’expression honky-tonk apparut pour la première fois dans la région recouvrant le Texas, la Louisiane et l’Oklahoma. Les noirs de l’époque désignaient parfois les bars de la Nouvelle-Orléans par le mot tonks. C’est dans une chanson que cette expression est utilisée pour la première fois « honky-tonk, un one-step déposé par Charles McCarron et Chris Smith en avril 1916 ».

Dans les honky-tonks, vers la fin du 19è siècle, sous l’influence de John Philip Sousa, une danse fait son apparition. D’un rythme rapide et entrainant, elle est très appréciée des Country Westerns Dancers. Ce chef d’orchestre de musique militaire à l’idée de transformer les marches militaires en des airs dansants. Il diminue le nombre de cuivres et percussions, en les remplaçant par des bois, et en introduisant une harpe. Sousa sera connu à son époque comme le roi de la “marche”. Le rythme du Two-step est celui d’une simple marche plutôt rapide et se dansant comme une polka. Le Two-step restera à la mode jusqu’en 1920, avant d’être remplacé par le Fox Trot. Elle reste une danse populaire de base des Américains. Dans la country music, le honky-tonk en arriva à être associé à la sonorité des petites formations bruyantes qui se multipliaient dans les bars rednecks des villes du boom pétrolier de l’est du Texas. Al Dexter un texan, composa et enregistra « Pistol Packin Mama » un des classiques du honky-tonk, est la première chanson country à s’être classée dans « Your Hit Parade ». Un autre grand musicien s’impose comme nouveau leader du Honky Tonk : Merle Travis, qui innove une nouvelle technique de guitare à deux doigts extrêmement originale, véloce précise et swinguante. Son humour dans la composition de Sixteen Tons sur la dure vie des mineurs lui vaut d’être mis à l’index par le maccarthysme. Deux chanteurs, Lefty Frizzell et George Jones pérennisent après les années 50 le honky-tonk jusqu’au mouvement néo-traditionaliste des années 80, qui ramène la country music sous une forme plus traditionnelle, avec Randy Travis, Dwight Yoakam et Alan Jackson

Le Country Boogie. A l’intérieur du honky-tonk deux tendances apparaissent, le boogie woogie et le rockabilly. Le boogie woogie est un style pianistique qui a pris naissance dans les

« Rumin Wild » en 1923. Elle se danse en solo, à deux ou en groupe, sur un rythme endiablé.



tripots de la Nouvelle-Orléans, puis probablement adapté au début du XXième

siècle dans les états du sud par des musiciens blancs. Il faut attendre la reprise de (Boogie woogie) par le chef d’orchestre blanc Tommy Dorsey pour que le country boogie devienne un genre véritable à l’intérieur de la country. Le succès vient avec (Guitare boogie) d’Arthur Smith. Les Delmore Brothers sont aussi à la source du Country boogie, ils brillent dans un style de Country boogie qui préfigure le rockabilly.

Il est à souligner que l’immense majorité des artistes ont pratiqué le Country boogie au sein des groupes de honky-tonk.

Le Rockabilly. Le rockabilly est venu d’une longue évolution de la musique country. Il est le résultat d’une fusion entre la country, le jazz et le blues. En gestation dans le courant country boogie, il a besoin d’un déclencheur pour apparaître. Le théâtre de cette naissance se situe à Memphis, où le producteur Sam Phillips crée le premier studio d’enregistrement de la ville. Phillips ne se fie qu’à son flair. Il fallait être en effet sur de soi pour enregistrer en 1954 un jeune camionneur nommé Elvis Presley. Si le rockabilly domine le country music, terme inventé par Sun pour qualifier le nouveau country boogie, c’est qu’il arrive pour concrétiser la révolte d’une classe d’âge au sein de la société blanche du sud. C’est le comportement scénique d’Elvis qui provoque la réaction du public, son succès est immédiat, Presley est autorisé à se produire au grand Ole Opry, son influence est totale pour tous les artistes, à l’instar de Bill Monroe qui réenregistre son Blue moon of Kentucky à la façon d’Elvis. Un tel succès commercial ne pouvait qu’affadir la musique. Au tournant des années 60, le genre n’existe plus vraiment. Là plupart des grands noms du rockabilly retournent à la country music dont ils sont originaires. De cette évolution va émerger un courant country gardien des traditions de la Old Time Music : le Bluegrass.



Le Bluegrass Le Bluegrass est un genre spécifique à l’intérieur de la country music. Caractérisé par des duos familiaux qui maintiennent la tradition montagnarde, aux voies harmonieuses à la façon des gospels chantés dans les petites églises en bois des hameaux montagnards. Les Monroes Brothers développent un sens du swing, des harmonies vocales poussées à la perfection. Ils développent des duos à la mandoline extrêmement blues qui annoncent nettement le bluegrass. Ce duo ne perdure pas, et comme dans beaucoup de groupe, les chanteurs et les musiciens se séparent pour créer de nouveaux groupes. Bill Monroe convaincu de la valeur de son style et de son sens du swing, décide de modifier la composition des strings bands avec un quatuor (contrebasse, fiddle, guitare et mandoline). Sa première interprétation d’un classique (Mules-Kinnes blues) provoque une stupéfaction et un véritable engouement pour ce nouveau style. Cette musique, totalement nouvelle sera vers 1950 désignée sous le nom de Bluegrass en référence à l’orchestre de Bill Monroe. Cependant cette musique n’a pas le succès commercial de la country boogie et du Rockabilly, devant le raz-de-marée des styles plus en vogue, Bill Monroe abandonne les grandes formations musicales, et poursuit son style avec un groupe de musiciens plus modeste, il reste pour les amateurs de musique traditionnelle, le gardien des valeurs originelles de la Old Time Music. Mais avec les années 60 arrive avec une jeune génération qui recherche un retour aux origines de la country music, le Bluegrass avec sa forme de musique acoustique obtient les faveurs du public. Des musiciens comme, Lester Flatt, Earl Scruggs introduisent la guitare dobro à la façon hawaïenne, puis l’harmonica, malgré l’opposition de Bill Monroe devant ces innovations. Mais l’enthousiasme du public et le succès du festival de Newport donnent au Bluegrass un nouvel élan qui le pousse en dehors des frontières américaines et envahit l’Angleterre et le monde entier.

Les Outlaws et La New Country

Le Bluegrass continue son chemin sans réellement dominer la country music, parfois avec des succès ponctuels, comme la musique de la bande originale du film Delivrance, il revient sur le devant de la scène, mais reste une musique marginale dans la country music. Bill Monroe, stetson vissé sur un crâne aux cheveux blancs devient jusqu'à sa mort récente, d’un œil vigilant le gardien de la belle musique acoustique.



Dans les années 70 un style de vie et de musique va bousculer les conventions. Des musiciens rejetés par le système du Nashville Sound, suggèrent une autre vérité toute simple, et s’ils étaient, eux-mêmes la « vraie country ». Le terme Outlaws est lié plus précisément à ce mouvement informel des années 70 contre les crooners de la country pop. Au-delà des mots, cet épisode spectaculaire a laissé une trace dans l’image renouvelée de la country music et a permis à un nouveau public d’accéder à des musiciens dont le talent mérite pleinement l’intérêt. Ce mouvement évolue vers une musique rock et blues électrique, avec l’apparition de nombreux musiciens et chanteurs de talent (Vince Gill, Randy Travis, Neal Mc Coy, Travis Tritt, Dwight Yoakam.) L’émergence d’un courant féminin important vient apporter un nouveau regard sur la musique country. Dolly Parton, Shania Twain, Reba Mc Entire, Trisha Yearwood et Joy White apportent plus de sensibilité et de recherche dans les textes des chansons et redonnent une dominante acoustique à la musique, avec un retour permanent aux sources. Ce nouveau style de musique voit l’apparition de musiciens qui composent un album avec tous les styles de la musique country, (Bluegrass, Rockabilly, Country Swing, Country rock sudiste, blues électrique.) C’est l’apparition d’un mouvement appelé la « New Country ». Dans un même mouvement les danseurs recherchent des danses pouvant s’adapter à ce nouveau style. La danse Rock, avec les mouvements rock à la « Elvis » ne s’adapte en rien avec cette nouvelle musique. L’histoire situe l’apparition des premières danses chorégraphiées vers les années 1980 avec le Tush Push. The Travelling Four Corners passe pour être la deuxième dance en ligne, avec le concept actuel de se caler sur le mode majeur musical 32 comptes. Le film Urban Cowboy avec John Travolta fait découvrir la danse country à un très large public, et la danse Cotton-Eyed Joe devient le succès des dancings. Le mouvement est lancé avec Acky Breaky Heart, Chattahoochee et God Blessed Texas. La Country Line Dance devient le vecteur principal de la musique country au point de ne pouvoir exister sans les danseurs, et tous les musiciens doivent adapter leur récital avec des morceaux pour danser. En 1989 apparaît la création du National Teachers Association (N.T.A), pour enseigner, normaliser et former des professeurs de danse country. Depuis 1990 sous l’impulsion de Robert Wanstret, la danse country se développe en France, il fonde la première association de danse country « Les amis du Far West ». Cette création est suivie par celle d’une fédération de danse country la : French Country Western Dance Association (F.C.W.D.A.) qui regroupe les clubs et associations, les professeurs et animateurs, favorise le développement de la danse country.

Et la ligne Dance ?



A partir de 1992 le succès de Billy Ray Cirrus avec « Acky Breaky Heart » donne un essor important aux chorégraphies de country line dance. Une reprise commerciale avec la transformation des danses de salon (Paso Doble, Merengue), provoque une demande de plus en plus importante du public pour des danses non country. La transformation du titre d’une danse avec l’expression (country ou cowboy) fait passer une danse de salon pour une danse country. Puis ces danses revendiquent l’appellation de Line Dance, pour bien se différencier de la country line dance. Ces deux courants cohabitent dans les soirées et les clubs de danse country, la tenue traditionnelle du cowboy, « Stetson et Santiags », n’est plus de rigueur. Nous voyons des danseurs, faire des figures de la danse country en chaussures de danse, voire en chaussures de sport, sur des musiques « disco ». Ce qui provoque un tollé de la part des puristes Pour promouvoir la danse country et la line dance, sans créer une scission entre les deux courants, une nouvelle fédération fait son apparition la : Fédération Francophone de Country Danse et Line Dance, (F.F.C.L.D). Cette cohabition n’est pas toujours admise et de nombreuses voix s’élèvent contre cette dérive, au point d’avoir des clubs qui rejettent toutes les musiques et danses non country. Mais c’est le public qui crée la tendance, et les deux mouvements se complètent, dans une symbiose qui sera peut-être l’origine d’un nouveau chapitre de la musique country.

Le Texas Two Step Une nouvelle forme de danse fait son apparition en France, le Texas Two Stepqui est une danse évolutive. Une danse où le cavalier crée des figures sur le rythme de la musique et guide sa partenaire. Très technique cette danse en couple demande une bonne connaissance de la danse country en couple. Très rapide, elle comprend de nombreux tours, le pas de base est un pas de marche, quick, quick, slow, slow. Très dansée aux Etats-Unis, sa présence en France est encore timide. Pour conclure. Ces quelques lignes sur l’histoire de la musique et la danse country, ne donnent qu’un bref aperçu sur un sujet très vaste. J’ai volontairement passé sous silence des pages sombres de la musique country, pour les passionnés, je recommande la lecture et l’écoute des documents cités en références. De ma lecture, j’ai retenu cette phrase qui me semble de circonstance : Comme John Ford. Dans « L’homme qui tua Liberty Valence : si la légende est plus belle que l’histoire, imprimez la légende ». Et maintenant dansez ! En ligne ou en couple, c’est le plaisir de danser qui compte.



Bibliographie : Musiques cajun, créole et zydeco. Par Robert Sacré, aux Presses universitaires de France. Folksong par Jacques Vassal, aux éditions Albin Michel. Guide de la Country Music et du folk, par Gérard Herzhaft et Jacques Brémond, aux éditions Fayard. Americana, histoire des musiques de l’Amérique du Nord, par Gérard Herzhaft, aux éditions Fayard. Empreintes de France en Amérique, par Alain Sillard et Dominique Leroy, aux éditions Pélican. Country les racines tordues du rock’n’roll, par Nick Tosches, aux éditions Allia. L’Epopée du Far-West, par Pierro Pieroni, aux éditions Hachette. Acadie, terre promise, par Alain Dubos, aux éditions Sud Lointain, Presses de la cité. Une histoire de Line Dance, par Adeline Borrel, site du Honky Tonk Pessac Club. Country & Western Dance,http://acj.free.fr Le Square Dance, par Marc Francon, American Club 78 Western Swing Texas 1928-1944, par Frémaux & Associés, éditions La LibrairieSonore. Country Boogie 1939-1947, par Frémaux & Associés, éditions La LibrairieSonore. Honkytonk Man avec Clint Eastwood, par Clint Eastwood.



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