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Page 1 Vieillissement cutané et pathologies dermatologiques fréquentes du sujet âgé Dr Feriel FENNIRA Dermatologue [email protected] Hôpital Rothschild, 5, rue santerre, 75012 Généralités Plus gros organe de lêtre humain 1/3 du poids de lorganisme 2m 2 chez ladulte Fonctions : - protection du corps . contre les agressions mécaniques et les radiations lumineuses . réponses immunitaires - thermorégulation - réception des informations sensitives 3 Veillissement cutané Veillissement interne - génétique - chronologique Veillissement externe - photo-induit - comportemental (tabac, alcool…) - catabolique (maladie chronique…) - endocrinien (ménopause…) Accélère le veillissement physiologique cutané Veillissement cutané : physiopathologie Processus inéluctable codé dans les gènes Accumulation de gènes défectueux et de dommages cellulaires Stress oxydant augmente avec l’âge = déséquilibre entre production / dégradation des réactifs oxydants du métabolisme - Augmentation du stress oxydant - Diminution arsenal anti-oxydant cutané Conséquences du veillissement cutané Fonction barrière : peu modifiée Mais diminution - taux renouvellement épidermique - élasticité - cicatrisation - réponse immunitaire - réactions allergiques et irritatives - sécrétion sudorale et sébacée - synthèse de vitamine D Et anomalies de la : - thermorégulation - perceptions sensorielles - réactivité vasculaire

Généralités pathologies dermatologiques fréquentes Plus ......Dr Feriel FENNIRA • Dermatologue protection du corps [email protected] Hôpital Rothschild, 5, rue santerre,

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  • Page 1

    Vieillissement cutané et pathologies

    dermatologiques fréquentes du sujet âgé

    Dr Feriel FENNIRA Dermatologue

    [email protected]

    Hôpital Rothschild, 5, rue santerre, 75012

    Généralités

    • Plus gros organe de l’être humain

    • 1/3 du poids de l’organisme

    • 2m2 chez l’adulte

    • Fonctions :

    - protection du corps . contre les agressions mécaniques et les radiations

    lumineuses

    . réponses immunitaires

    - thermorégulation - réception des informations sensitives

    3

    Veillissement cutané

    • Veillissement interne

    - génétique - chronologique

    • Veillissement externe

    - photo-induit - comportemental (tabac, alcool…) - catabolique (maladie chronique…) - endocrinien (ménopause…)

    Accélère le

    veillissement

    physiologique

    cutané

    Veillissement cutané : physiopathologie

    • Processus inéluctable codé dans les gènes

    • Accumulation de gènes défectueux et de dommages cellulaires

    • Stress oxydant augmente avec l’âge = déséquilibre entre production / dégradation des réactifs oxydants du métabolisme

    - Augmentation du stress oxydant - Diminution arsenal anti-oxydant cutané

    Conséquences du veillissement cutané

    • Fonction barrière : peu modifiée

    • Mais diminution

    - taux renouvellement épidermique - élasticité - cicatrisation - réponse immunitaire - réactions allergiques et irritatives - sécrétion sudorale et sébacée - synthèse de vitamine D

    • Et anomalies de la :

    - thermorégulation - perceptions sensorielles - réactivité vasculaire

  • Page 2

    Et le veillissement externe (UV, tabac…)

    • Entraine :

    - Altération des fonctions immunitaires de la peau et immunosuppression systémique

    - Procarcinogène - Atrophie cutanée + marquée, fragilité

    Aspects cliniques du vieillissement cutané

    • Les signes sont relativement subtiles

    • Fines rides, laxité, sécheresse (xérose), proliférations épidermiques bénignes, angiomes séniles

    Rides

    • Deux types

    - Superficielles: modifications dermiques et épidermiques

    - Profondes: perte d’élasticité des structures dermo-hypodermiques

    Peau sèche (xérose) et rugueuse

    • Diminution de la sécrétion du film lipidique et hydratation

    • Augmentation de la taille des cornéocytes

    • Diminution de l’adhésion des cornéocytes

    • Diminution en taille et nombre des cellules de l’épiderme

    • Diminution de cohésion entre l’épiderme et le derme

    • Diminution du renouvellement cutané

    Tendance à la formation de bulles et décollements cutanés

    Laxité cutanée

    • Atteinte du derme

    - moins de cellules et fibroblastes - moins épais (>70 ans) - moins vascularisé - altérations du compartiment extra -cellulaire (collagène, glycosaminoglycanes, fibres

    élastiques)

  • Page 3

    Purpura sénile de Bateman

    • Taches purpuriques uniques ou

    multiples disparaissant sans laisser de trace

    • Spontané

    • Dos des mains et des avant-bras

    • Fragilité vasculaire

    • Bilogie normale

    Pseudo cicatrices stellaires

    • Associées souvent au purpura de Bateman

    • Non traumatique

    • Indélébiles

    • Correspondent à des déchirures du derme sans brèche épidermique

    Atrophie sous-cutanée

    • Amincissement de l’hypoderme - au visage, - dos - mains - voûte plantaire

    • Augmentation du panicule adipeux - abdomen (homme) - hanches (femme)

    Proliférations épidermiques et annexielles

    • Adénomes sébacés

    • Taches rubis

    • Kératoses séborrhéiques

    • Kératoses actiniques

    • Lentigos séniles

    Kératoses séborrhéiques Lacs sanguins séniles

    • Ectasies vasculaires en rapport avec un vaisseau nourricier profond:

    - muqueuses - lèvres - peau

  • Page 4

    Annexes cutanés

    • densité et volume glandes sudorales

    • nombre de glandes sébacées - mais de taille - débit excrétion sébacée

    • densité poils terminaux

    • mélanocytes du bulbe pilaire

    • Ongles - mains : amincis, fragiles - pieds : épaissis

    Hyperplasie adénomateuse sénile des glandes sébacées (peaux épaisses et grasses)

    Milium colloïde : glandes sudorales Ongles modifiés

    • Mains : amincies

    • Pieds : épaississement,

    axe modifié, onychogriffose

    ! Pas forcément mycose

    Aspects cliniques du vieillissement cutané : VE

    • Essentiellement photo-vieillissement

    • S’ajoute au VI

    • L’élastose est le principal signe auquel s’ajoutent des irrégularités pigmentaires (hypo et hyper)

    • Peau grossière, rugueuse, jaunâtre, laxe, affaissée, et parcourue de rides et de sillons profonds

    • Rayonnement UV :

    -UVA 95 % (320 - 400 nm) -UVB 5 % (290 – 320 nm)

    • Deux types de réactions délétères

    - action directe sur l ’ADN cellules épidermiques (UVB) - action par l ’intermédiaire des formes actives de

    l ’oxygène (UVA)

    Vieillissement photo-induit = héliodermie

  • Page 5

    Kératinocyte

    Fibroblaste

    ADN

    Mt

    O2-

    O2-

    MEC

    épiderme

    derme

    ADN RR

    UVA

    UVB

    Lentigo actinique = « tache de vieillesse »

    Épiderme : mélanocytes irrégulièrement répartis, pigmentation hétérogène

    Elastose solaire Rides + profonde

    Elastoïdose nodulaire à kystes et comédons de Favre et Racouchot

    Peau rhomboïdale de la nuque

  • Page 6

    Erythrosis interfollicularis colli

    • Phototype clair

    • Faces latérales du cou

    • Sillons très finement entrecroisés (papules jaunâtres) sur fond de télangiectasies

    • Red neck des anglo-saxons

    Ménopause et peau

    • Accentuation du vieillissement chronologique

    • Rupture de l’équilibre œstrogènes/progestérone/androgènes

    • Signes fonctionnels

    - flushs - impression de sécheresse cutanée - peau rêche - peau « qui tire » - peau qui s’amincit

    • Signes cliniques

    - Pli cutané marqué - Rides plus manifestes - Kératodermie climatérique - Hyperpilosité, chute de cheveux

    Tabac et peau

    • Accentuation de l’héliodermie

    - accentuation des rides - élastose tabagique

    -> l’altération de la microcirculation liée au tabac accentue les modifications liées au vieillissement

    Conclusion

    • Vieillissement cutané = phénomène complexe

    - âge - UV - hormones chez la femme - tabac - maladies (diabète, insuffisance

    rénale…)

    Maladies dermatologiques fréquentes du sujet âgé

  • Page 7

    Plan

    • Cancers cutanées

    • Infections du sujets âgés

    - Zona - Erysipèle - Gale

    • DAI / mycose

    • Prurit / pemphigoide bulleuse

    • Eczéma / Psoriasis

    • Toxidermie

    • Ulcères de jambes

    CARCINOMES CUTANES EPITHELIAUX Epidémiologie

    • Incidence annuelle dans la population blanche (variation géographique++)

    – 10 à 550 / 100 000 (homme)

    – 5 à 340 / 100 000 (femme)

    • Sous estimée (sous enregistrement)

    • Faible mortalité < 1 / 100 000

    • CBC= 3/4 +++; CSC (CE)= 1/4

    • 10-20% des patients ont des tumeurs multiples

    • Étude prospective conduite à Charles Foix

    • Examen systématique de 308 patients de SSR et SLD (pas d’avis dermato demandé)

    • 43 lésions suspectes (18 patients)

    - 25 carcinomes cutanés (64% CB, 20% Bowen, 8% CE, 8% Dubreuilh) => Incidence = 8,1%

    - Reste= KS, lentigo, naevus, hyperplasie sébacée etc

    • Localisation: 80% tête et cou

    Tumeurs cutanées: épidémiologie chez les SA institutionnalisés

    • Moyenne d’âge des CBC + CSC:

    - Environ 65-69 ans - 78 % après 60 ans

    • Moyenne d’âge des mélanomes:

    - environ 56 ans

    Scrivener Y. Br J Dermatol 2002;147:41-7

    Katalinic A. Br J Dermatol 2003;149:1200-1206

    Carcinomes basocellulaires

    • pas de lésion pré cancéreuses

    • loi du tout ou rien

    • carcinome basocellulaire

  • Page 8

    Carcinomes spinocellulaires et Bowen

    • kératoses actiniques = lésion pré cancéreuses

    • processus par étapes

    • avec potentiel métastatique

    Kératoses actiniques

    évolution invasive :1/1OOO à 10 %

    • corne cutanée : carcinome épidermoïde

    • maladie de Bowen

    • carcinome épidermoïde évolué Rôle des UV : CBC et CSC Rosso et al, B J Cancer, 1996, 73:1447-1454.

    L ’influence des UV est différente entre CBC et CSC

    Heures totales d ’exposition solaire

    0.5

    1

    2

    4

    8

    16

    10 100 1000 10 000 100 000 1 000 000

    CBC exposition intermittente

    enfance

    CSC doses cumulées +++ exposition chronique

    (effet seuil)

  • Page 9

    En pratique: qui opérer?

    Anesthésie locale Anesthésie générale

    Co-morbidité (foie, neuro, cœur)

    État nutritionnel

    Taille et aggressivité de la lésion

    Intervention Traitements alternatifs

    MELANOME

    Incidence

    - France: 7 à 9 nvx cas / 100 000 hbts/an - Augmentation de l’incidence chez SA

    Bernard P.Ann Dermatol Venereol 2001;128:883-7

    Dreno B. Presse Med 2003;32:30-2

    • 5 à 10% des cancers cutanés

    • Augmentation +++ de l ’incidence (environ x 2 en 10-20 ans)

    • Probabilité d’avoir un mélanome au cours de sa vie :

    - 0,6% pour un homme (prostate 8% - cancer 47%) - 0,9% pour une femme (sein 10% - cancer 36%)

    - 4% en Australie et 1,3% aux USA

    • Augmentation de la fréquence avec l’âge dès 20 ans,

    rapidement jusqu’à 50 ans, puis plus lentement.

    • Facteurs de risque :

    - Expositions traumatiques intermittentes (sauf pour Dubreuilh) -> nb de naevus, taille, atypie

    - UVA artificiels, PUVA (MM méfiance

    Mélanome sur Dubreuilh

    • Mélanome type ssm

    • Mélanome acral

    • Mélanome nodulaire

  • Page 10

    Mélanome: morbidité

    • Nécessité de marges de sécurité de 1 à 3 cm d’où reprise d ’exérèse avec parfois greffe et AG

    • Risque de rechute

    • Risque de 2ème mélanome

    • Surveillance régulière à vie

    • Augmentation de la mortalité par mélanome si > 60 ans mais stabilisation voire diminution de la mortalité par mélanome si < 40 ans.

    ZONA

    • Fréquence et gravité du zona avec l ’âge

    • Sévérité des complications

    - Algies post zostériennes (1 cas/2 après 60 ans, 3/4 après 70 ans)

    - Paralysie radiculaire régressive - Méningites lymphocytaires - Cellulite

    • Diagnostic clinique - Rarement: IF, PCR, culture

    Lésions élémentaires:

    • papules érythémateuses puis

    vésiculeuses

    • évolution croûteuse

    Zona

    intercostal:50%

    • Début par une

    douleur radiculaire,

    unilatérale à type de

    brûlure

    • Cicatrices

    hypochromiques

    Evolution nécrotique et

    ulcérante,

    surtout chez les

    immunodéprimés.

    Zona ophtalmique

    Complications oculaires : 50-70% des cas (kératites, uvéites, autres…)

    Indication examen oph

    - Aile nez touchée - Œdème palpébral - Diminution AV - Hyperhémie

    conjonctivale

    - Sujet immunodéprimé

  • Page 11

    ZONA: Consensus thérapeutique. Méd Mal Infect 1998;28:692-746

    • Débuter dans les 48 à 72 heures

    • Zona ophtalmique (quelque soit âge), prévention

    des algies post Z si > 50 ans

    - Aciclovir (Zovirax®): 800 mg x 5/j x 7 j - Valaciclovir (Zélitrex®): 1 g x 3/j x 7 j

    • Sujet immunodéprimé:

    - Aciclovir IV 10 mg/kg/8 heures x 7-10 jours - 500 mg/m2/8 heures si dénutri

    Algies post zostériennes

    • Emla®

    • Antalgiques usuels selon paliers de l’OMS, petites doses pour les morphiniques

    • Laroxyl® 12,5 à 25 mg/j le soir, dose progressive (12,5 mg/semaine)

    • Rivotril ou Neurontin en plus si besoin

    • Pas de corticothérapie préventive

    N Engl J Med 1996; 335:32-42

    ERYSIPELE Facteurs de risque

    • Ulcère de jambe

    • Intertrigo inter orteil

    • Lymphœdème, œdème

    • Obésité

    • Insuffisance veineuse

    Diabète, âge : associés aux formes graves, nécrosantes Dupuy BMJ 1999;318:1591-4

    • Erysipèle:

    - Hospitalisation: pénicilline G (IV; 10 à 20 M/j), relais par amoxicilline (PO; 3 à 4,5 g/j) 10-20 jours

    - Domicile: amoxicilline 3 à 4,5 g/j x 10-20 jours (50 mg/kg) - Pristinamycine 3 g/j - Apyrexie 72 heures, amélioration des signes locaux: 7

    jours

    • Dermohypodermites nécrosantes :

    - Urgence médico-chirurgicale - Péni G + clindamycine (dalacine) ; uréidopénicilline

    (piperilline) + métronidazole (flagyl)

    - ± aminoside

    Traitement des dermohypodermites bactériennes aigües: consensus.

    Ann Dermatol Vénéréol 2000;127:336-40

    GALE

    • Prélèvement du cas princeps

    • Traitement simultané du patients et des sujets contacts

    • Linge : lavage 60° ou Apar poudre 48 h

    • Traitement simultané du personnel médical et paramédical en institution

    • Ivermectine (Stromectol®): 200 µg/kg prise unique

    • Emollients +++

    Dermite associée à l’incontinence

    • Bien documenté en pédiatrie

    • Pas d ’étude étiologique en gériatrie

    • Facteur de risque d ’escarres +++

    • Objectifs de l ’étude:

    - Déterminer les différentes causes des érythèmes fessiers du SA

    - Déterminer l ’efficacité du traitement empirique reposant sur RHS + antimycosiques

  • Page 12

    • Étude prospective, 46 patients consécutifs âge moyen 85 ans, 75% grabataires

    • Pour chaque patient: histologie + IF, prélèvement bactériologique et mycologique, tests épicutanés (batterie standard + caoutchouc)

    • Traitement: - 1er mois: RHS + bifonazole crème - 2ème mois: fluconazole 100 mg/j ou Diprosone crème ®

    selon résultats

    • Diagnostic final: selon clinique/examens/évolution

    • Établi en aveugle sur 38/46 patients (8 perdus de vue ou décès)

    - 63% candidoses - 16% dermites irritatives - 10.5% eczémas, 10.5% psoriasis

    => mais 54% avaient reçus des antifongiques locaux avant l’inclusion

    • Évolution sous traitement à 1 mois: 41/46 patients

    - 32% guéris (8 mycoses, 5 DI) - 56% améliorés - 12% stables ou aggravés (5 patients dont 2 mycoses)

    • Évolution à 2 mois (28 patients):

    - Guérison par dermocorticoides: 3 - Traitement par fluconazole: 25 patients (mais 4 perdus de vue)

    . 67% guérison

    . 24% améliorés

    • Conclusion:

    - Haute prévalence de candidoses (63%) et de dermites irritatives (16%)

    - 65% des hypothèses cliniques ont été confirmées par les examens

    - Histologie non contributive (41% aspécifique) - RHS + antifongiques pendant 1 à 2 mois: 73% de

    guérison.

    N Foureur.

    DAI

    • Aspect

    - vernissé - rouge - parfois squameux

    • Localisations : convexités

    - Fesses - Scrotum - Racine des cuisses

    Grandes lèvres et vulve (sans les plis inguinaux)

    Anal et péri anal en cas de diarrhée.

  • Page 13

    infection mycosique

    • Éruption :

    - érythémateuse - à bords émiettés - recouverte de pustules

    • Atteinte cutanée primitive rare

    • Atteinte digestive et/ou vaginale (antibiothérapie à large spectre)

    • Débute au niveau des plis inguinaux

    Atteinte primitive des plis

    MYCOSES UNGUEALES

    Prévalence: 8 à 27 % de la population

    Augmente avec l’âge +++

    T Rubrum, T Mentagrophytes 80%

    Candidoses rares chez le sujet âgé

    Surinfection pyocyanique possible

    Prélèvement et traitement si demande,

    complications ou diabète.

    • Prélever avant de traiter

    • Atteinte distale

    - Traitement local (vernis Mycoster® ou Locéryl®) ou avulsion chimique (Amycor Onychoset®) + crème antifongique

    • Atteinte proximale ou polydactylique:

    - Terbinafine 1 cp/j x 3-6 mois - Associé à un traitement local sur orteils - Alternatives: Itrakonazole, Griséfulvine

    Br J Dermatol 2001;145:446-452

    PRURIT : enquête étiologique avant de conclure au prurit sénile +++

    • Médicaments : aspirine, amiodarone, captopril, bétalactamines

    • Examen clinique (cancer profond)

    • Gale, ectoparasites, arthropodes : localisation, entourage…

    • Glycémie (diabète)

    • Bilan hépatique (cholestase)

    • Bilan rénal et Ca++ (insuffisance rénale chronique/ hyperpara)

    • NFS, VS, EPP, fer, ferritine, Rx thorax et écho abdo (lymphome, polyglobulie, anémies ferriprives, MM, Waldenström)

    • TSH us (dysthyroïdie)

    • PSA

    • Sérologie VIH et hépatite C

    • Parasito des selles (onchocercoses, bilharzioses, distomatoses, trypanosomiase, filaires)

    • Histologie et IFD (pemphigoïde pré-bulleuse)

    PEMPHIGOIDE BULLEUSE

  • Page 14

    FORMES ATYPIQUES

    • Prurit et prurigo (même anciens)

    • Plaques eczématiformes et/ou urticariennes ou annulaires

    • Forme érythrodermique

    • dishydrosique

    • Formes localisées (sur hémicorps paralysé, pré-tibiale, sur traumatismes (SAV dialysé, radiothérapie, cicatrices, poche de colostomie, moignon amputation)

    FACTEURS PRONOSTIC

    • 12 à 40 % décès à un an

    • Mauvais pronostic - Sexe féminin - Âge > 80 ans, Karnofsky < 50, autonomie réduite - Antécédent AVC ou démence - Insuffisance cardiaque, coronaropathie - Pathologie thyroïdienne - Taux bas d’albumine (< 36 g/l) - Infections pulmonaires et défaillance cardiaque - Décroissance plus rapide du TTT

    • Pas les anticorps

    MESURES GENERALES

    • Biopsie, dosage des anticorps

    • Soins locaux

    - Comptage et perçage des bulles - Désinfection par chlorhexidine 0.5% - Nitrate d’argent en solution aqueuse à 0.5 ou 1 % en cas de

    suintement

    • Prise en charge nutritionnelle et des complications de décubitus

    • Mesures classiques associées à la corticothérapie (supplémentation vitamino-calcique et potassique, régime diabétique, protecteurs gastriques)

    CORTICOTHERAPIE

    • Traitement actuel en France :

    - Corticothérapie locale - Propionate de clobetasol à 10 à 40 g/j - En une application par jour et décroissance en 4 mois

  • Page 15

    Psoriasis • Rouge foncé, bien limité

    • Non prurigineuse (mais possible)

    • Localisation : convexités (plus exposées aux frottement / effet Köbner)

    • Psoriasis inversé des plis (inguinaux, sous-mammaires, axillaires, ombilic)

    • Pustules possibles

    • Rechercher autres localisations classiques et ATCD

    • Biopsie nécessaire

    Eczema

    • Éruption érythémato-squameuse ou vésiculeuse et prurigineuse

    • Topiques et antiseptiques+++ (tests allergologiques)

    • Allergie aux couches?

    • Lucky Luke syndrome : partie latéro-externe des fesses et des hanches

    • Règles d’hygiène simples :

    - eau et savon doux - savons surgras en cas de contact avec selles - pas de corps gras occlusifs mais émollients rapidement

    absorbés

    - augmenter changes (>6/j) - sécher à chaque change sans frotter sans oublier les plis - déplacer le patient à 2 pour éviter cisaillement - adapter couches à taille

    • Pâtes à l’eau utilisables

    • PAS DE DERMOCORTICOIDES (aggravation, complications, retard diagnostic)

    TOXIDERMIES

    • Le plus fréquent des effets secondaires des médicaments :

    - 20% des notifications spontanées - 2 à 3% des traitements hospitaliers

    • Risque augmenté chez le sujet âgé, chez le polymédicamenté, VIH, LLC

    • Imputabilités intrinsèque et extrinsèque

  • Page 16

    • Risque élevé (> 3%): - Allopurinol, produits de contraste iodés - Amoxicilline, ampicilline - Carbamazépine, phénytoïne - INH, rifampicine, sulfamides antibactérins - D pénicillamine, sulfasalazine - AINS oxicams

    • Risque faible (

  • Page 17

    • Étiologies des ulcères :

    - Ulcères veineux ou mixtes : 60 à 80 % - Ulcères artériels : 10 à 30 % - Angiodermites et autres causes : 10 %

    • Ulcères veineux :

    - Post-phlébitiques : 50 à 60 % - Insuffisance veineuse superficielle : 40 à 50 %

    Ulcère veineux

    • Terrain :

    - Femme > homme - Obèse dans 1/3 des cas

    • Aspect de la plaie :

    - Grande taille, péri-malléolaire, contours découpés - Fond fibrineux, sale - Peu douloureux en dehors des soins - Peau péri-ulcéreuse : lymphœdème, dermite ocre,

    atrophie blanche, varices sous-jacentes, eczéma

    - Pouls périphériques présents (mais œdème…)

    Ulcère artériel

    • Terrain :

    - Homme >femme, - Tabagique, hypertendu …

    • Aspect de la plaie : - Petite taille, suspendu ou dessus du pied - Contours nets, fond propre, creusant - Douloureux, même en-dehors des soins - Peau péri-ulcéreuse : pâle, atrophique - Claudication intermittente, douleurs de décubitus - Pouls périphériques absents

  • Page 18

    BILAN : ce qui est nécessaire

    • Bilan vasculaire ++++

    - Échodoppler artériel et veineux des membres inférieurs avec prise des pressions distales (IPS) ++++

    - Artériographie en milieu spécialisé indispensable si . ischémie critique

    . mauvaise évolution locale d’un ulcère artériel ou mixte

    • Bilan des facteurs de risque associés • Biopsie sur plaie hyperbourgeonnante ancienne

    Ce qui est souvent rentable

    • Bilan nutritionnel minimal

    - CRP, albuminémie, hémoglobinémie • Bilan allergologique : patchs tests

    - 82,5 % des sujets ont au moins 1 test + - Positivité aux produits utilisés :

    . Baume du Pérou = Tulle gras™ : 37,3 %

    . Antibiotiques locaux (néomycine) +++, Antiseptiques +++

    . Biogaze™, Madecassol™, Biafine™ +++

    - Taux faible (3 %) de sensibilisation aux pansements modernes :

    . dermite irritative >> réelle allergie

    Ce qui est rarement utile

    • Prélèvement bactériologique de surface (écouvillon)

    - Sauf pour rechercher un streptocoque ß hémolytique - Sauf pour connaître la flore hospitalière

    • Bilan exhaustif de l’hémostase

    - Sauf si thrombophilie familiale ou personnelle

    Traitement : ulcères artériels

    Reperfuser avant tout +++

    • Traitement endovasculaire : - Angioplastie endoluminale percutanée (± pose de stent) - Indication de choix pour les sténoses > 50 %, courtes,

    proximales.

    • Traitement chirurgical :

    - Pontage axillo-fémoral : en sauvetage de membre chez sujet âgé

    - Pontages fémoro-poplités, fémoro-jambiers

    Traitement : ulcères veineux

    • Suppression de l'hypertension veineuse avant tout.

    • Traitement médical :

    -Contention obligatoire, forte - Lutte contre l’obésité - Kinésithérapie : pompe musculaire, cheville, drainage - Absence d ’intérêt des phlébotropes au stade

    d’ulcère

    • Traitement chirurgical : si insuffisance veineuse superficielle (stripping)

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    Greffes cutanées autologues

    • En résille (en chirurgie)

    • En pastilles (en dermatologie ou en médecine vasculaire)

    • Indications :

    - Ulcères artériels après revascularisation - Angiodermite nécrotique +++ - Ulcères veineux en voie d’amélioration

    • Dans tous les cas sur fond propre, détergé, bourgeonnant

    Quand adresser le patient au spécialiste :

    - Toute plaie ne cicatrisant pas au bout de 3 mois

    - Toute plaie nécrotique et/ou hyperalgique en l’absence d’insuffisance artérielle significative (suspicion d’angiodermite nécrotique).

    - Toute plaie hyperbougeonnante, surtout en cas d’hyperbourgeonnement non homogène, non réductible pas les corticoïdes locaux (suspicion de plaie tumorale).