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dossier TRIMESTRIEL D’OXFAM-SOLIDARITÉ –MARS 2015 – NUMÉRO 49 DECOUVREZ OXFAM TRAILWALKER > Voir page 5 Objectifs du Millenaire : deadline 2015 Objectifs du Millenaire : deadline 2015 15.000 soutiens en magasin Résultat attendu : 25.000 euros pour les projets d’Oxfam Page 4 Salaires trop bas au Cambodge « Moi, ils m’écoutent, je suis au syndicat » Pages 12-13

Globo 49 - Objectifs du Millenaire : deadline 2015

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Un nouveau millénaire, un nouveau départ ? A l’occasion du passage à l’an 2000, les dirigeants du monde entier ont signé la Déclaration du Millénaire. Pour la première fois, les chefs d’États et de gouvernements se sont engagés à poursuivre des objectifs chiffrables et marqués d’une date limite claire : 2015. Aujourd’hui, le délai arrive à échéance. Les objectifs du Millénaire sont-ils atteints ? Et comment faut-il poursuivre la lutte contre la pauvreté et les inégalités ?

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dossier

TRIMESTRIEL D’OXFAM-SOLIDARITÉ –MARS 2015 – NUMÉRO 49

DECOUVREZOXFAM

TRAILWALKER> Voir page 5

Objectifs du Millenaire :

deadline 2015 Objectifs du Millenaire :

deadline 2015

15.000 soutiensen magasin Résultat attendu : 25.000 euros pour les projets d’OxfamPage 4

Salaires trop bas au Cambodge « Moi, ils m’écoutent, je suis au syndicat »Pages 12-13

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2 globo • MARS 2015

coverstoryLes 8 objectifs du Millénaire devaient éradiquer la pauvreté et diminuer entre autres la faim dans le monde. Si une partie a été couronnée de succès dans une certaine mesure, surtout en Asie du Sud-Est, le travail est loin d’être fini en Afrique subsaharienne.

© Tineke D’haese

edito

sommaire

GloboPériodique Trimestriel n°49 - Premier trimestre 2015Rue des Quatre-Vents 60, 1080 Bruxelles - BelgiqueTel.: +32 (0)2 501 67 00 - Fax: +32 (0)2 511 89 19 - www.oxfamsol.beAbonnement gratuit (ou désabonnement) par e-mail : [email protected].

EDITEUR RESPONSABLE : Stefaan Declercq • RÉDACTION : Esther Favre-Félix, Wouter Fransen, Julien Lepeer, Mieke Vandenbussche, Lieve Van den Bulck • COORDINATION ET RÉDACTION FINALE : Lieve Van den Bulck • ONT COLLABORÉ : Brigitte Gloire, Tim Bogaert, Jan Vandemoortele, Arnaud Zacharie, Bogdan Vanden Berghe • MISE EN PAGE : José Mangano • PHOTOS : Tineke D’haese

Art. 4 Loi 8.12.92 - Arr. Min. 18.03.93. Oxfam-Solidarité asbl, rue des Quatre-Vents 60 à 1080 Bruxelles, gère une base de données automatisée afin d’organiser les relations avec ses donateurs et sympathisants. Vos données y sont enregistrées. Vous avez le droit de demander toutes les données vous concernant et de les faire modifier le cas échéant. Adressez votre demande écrite à : Oxfam Fichier donateurs, rue des Quatre-Vents 60, 1080 Bruxelles. Oxfam-Solidarité est enregistrée sous le numéro 000500836 du Registre national de la Commission pour la protection de la vie privée.

Si respectées qu’elles soient, les opinions des personnalités et partenaires interviewés dans ce magazine n’engagent pas Oxfam-Solidarité.

Aucun extrait de ce Globo ne peut être repris ou copié sans l’autorisation écrite préalable de la rédaction.

Ce Globo a été imprimé sur du papier recyclé Cyclus Print 90 gr.

Management environnemental vérifiéSiège social : Rue des Quatre-Vents, 60 B-1080Reg. n° BE-BXL-000021

PÊLE-MÊLERecherchés : des politiciens voulant s’engager pour un système fiscal équitable, une solution politique à la crise en Syrie et de courageux marcheurs pour participer à la huitième édition d’Oxfam Trailwalker ! Trouvés : 15.000 soutiens-gorge au profit des projets d’Oxfam.

OxfamilyDes écoliers belges achètent 216 poules, 111 potagers, 62 kits de soins pour bébés, 19 casseroles, 149 chèvres et encore beaucoup d’autres cadeaux Oxfam s’emballe.

dossierOBJECTIFS DU MILLÉNAIRE : DEADLINE 2015

• « Le travail est loin d’être fini »• Date limite 2015 : a-t-on réussi ?• « Les inégalités économiques sont

la principale cause de l’échec global »• Et maintenant : 17 nouveaux objectifs

regards du sudAu Cambodge, le salaire minimum a été relevé en 2015, grâce à des actions des travailleurs du textile et au partenaire d’Oxfam C.CAWDU.

Bénévoles à l’honneurLucienne, Jackie, Django, Eloi, Anna et Linda. Six personnes d’exception, six raisons supplémentaires de dire merci !

seconde mainQuel impact pour votre achat dans un magasin de seconde main Oxfam ?

3,2,1 ACTIONPas envie de rester les bras croisés ? Rendez-vous en quatrième de couverture !

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2015

Quiconque a jamais eu le bonheur de rouler en voiture pendant plus de dix minutes avec ses enfants sur la banquette arrière connaît bien ce refrain.

S’imposer un objectif concret – une destination, par exemple – peut vite avoir des effets déplaisants. On peut être appelé à rendre des comptes. On doit fournir des explications si on dévie de son cap. Faire part de son état d’avancement. C’est précisément là que se trouve le mérite des Objectifs du Millénaire.

En l’an 2000, 189 chefs d’Etats et de gouvernements ont promis à leur peuple de réaliser, en l’espace de 15 ans, des progrès déterminants dans la lutte contre la pauvreté. C’était l’acte de naissance des huit Objectifs du Millénaire. Nous sommes aujourd’hui en 2015. Est-ce qu’on y est presque? Absolument pas. Des progrès ont été faits sur certains points, mais aucun sur d’autres. De grandes disparités sont encore observées entre les pays et les régions.

On peut débattre de l’ambition des Objectifs du Millénaire, et c’est d’ailleurs ce que nous avons toujours fait – avec passion – chez Oxfam (réduire la pauvreté de moitié ? Absurde. Toute personne pauvre en est une de trop). Mais le choix de fixer des objectifs concrets a eu le mérite de soulever un intérêt pour la lutte contre la pauvreté. Il a permis de ramener inlassablement la pauvreté et le développement sur la table des chefs d’Etats du monde entier. Il a permis de rendre mesurables les avancements – ou le manque d’avancements – en la matière. Et il a surtout apporté des critères à l’aune desquels pourraient être évaluées les décisions commerciales, économiques ou environnementales. En somme, il a amené de la cohérence.

Mais un intérêt accru provoque inévitablement un resserrement du débat : en faisant un zoom, on réduit son champ de vision. Les Objectifs du Millénaire se sont concentrés sur une seule des facettes du puzzle : faire reculer la faim dans les pays du Sud, faire reculer la pauvreté dans les pays du Sud, augmenter les taux de scolarisation dans les pays du Sud. Au fil des années, on a cependant compris de plus en plus clairement que le développement dans les pays du Sud est lié de manière indissociable au développement dans les pays du Nord. La sécurité alimentaire des agriculteurs brésiliens dépend des sodas que nous buvons. La sécheresse au Mali est liée aux émissions de CO2 de nos voitures qui réchauffent chaque jour un peu plus l’atmosphère de la planète. Et l’usine textile qui s’est effondrée au Bangladesh ne peut pas être évoquée sans parler des files d’attente interminables à l’ouverture du nouveau magasin Primark à Bruxelles. Ces pièces-là du puzzle ne sont pas prises en compte dans les Objectifs du Millénaire.

C’est pourquoi il est si important de viser des objectifs « durables » de développement. Le développement durable, c’est la recherche d’un équilibre juste entre Nord et Sud (et individuellement au Nord et au Sud) au niveau social, économique et écologique. A partir de cette année, le débat doit donc avant tout porter sur des interactions, sur des relations, plus que sur des chiffres absolus. On ne peut pas combattre la pauvreté sans s’intéresser aux inégalités. Notre planète compte aujourd’hui 1,2 milliard de personnes pauvres. C’est un fait important. Mais il en est un autre qui l’est encore plus : le fait que très bientôt, le pourcent (1%) le plus riche de la planète possédera autant que l’ensemble du reste de la population mondiale (99%). La pauvreté de millions de personnes est liée à la richesse de quelques-uns. Nous devons demander plus d’efforts à plus de gens. Cela passe, par exemple, par l’organisation d’un Sommet mondial sur la fiscalité. Ou par la mise en place d’un impôt sur le revenu du capital. À Égalité! Voilà le défi qui est face à nous.

Est-ce qu’on y est presque? Absolument pas. Stefaan Declercq Secrétaire général

« Est-ce qu’on y est presque ? »

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3MARS 2015 • globo

pêle-mêleTextes : Lieve Van den Bulck, Esther Favre-Félix, Julien Lepeer, Mieke Vandenbussche

1% de la population bientôt plus riche que les 99% restants

Les pays les plus pauvres ont besoin de moyens financiers pour lutter contre la pauvreté.

D’ici 2016, le 1% le plus riche de la population possèdera plus que le reste du monde. Oxfam appelle les dirigeants à réagir rapidement face à cette extrême inégalité.

Le nouveau rapport d’Oxfam « Insatiable richesse : toujours plus pour ceux qui ont déjà tout

» contient des chiffres difficiles à encaisser. En 2014, le 1 % le plus fortuné de la population possédait 48 % de toutes les richesses. Si rien ne change, en 2016, ces personnes posséderont plus de patrimoine que le reste de la population mondiale. En 2010, 388 personnes détenaient autant de richesses que la moitié la plus pauvre de la population mondiale et en 2014, ce patrimoine n’était plus partagé que par 80 personnes. Cette élite fortunée possède des intérêts dans la finance, l’industrie pharmaceutique, le secteur de l’assurance et de la santé. Les entreprises opérant dans ces secteurs dépensent chaque année des millions de dollars en lobbying afin d’établir des lois ou des directives qui protègent et renforcent leurs intérêts. Un exemple du secteur financier : au sein de l’Union européenne (UE), 133,5 millions d’euros sont dépensés chaque année en lobbying sur les institutions

européennes. Dans ce même secteur, en mars 2014, la richesse totale des milliardaires européens atteignait 114 milliards d’euros. Les chiffres d’Oxfam se basent sur le Global Wealth Report du Crédit suisse et sur la liste Forbes qui recense les personnes les plus riches du monde. Ils démontrent que les inégalités continuent d’augmenter très fortement au niveau mondial. Celles-ci entravent la lutte contre la pauvreté dans le monde. Une personne sur neuf n’a pas assez à manger et plus d’un milliard de personnes doivent se contenter de moins de 1,11 euro par jour.

Évasion fiscale

Le Président américain Barack Obama et Christine Lagarde, la Présidente du Fonds Monétaire International, se sont montrés en faveur de mesures visant à lutter contre les inégalités. « Nous voulons à présent que ces belles paroles se concrétisent », a déclaré Winnie Byanyima, directrice générale d’Oxfam International. En janvier, Mme Byanyima était coprésidente du Forum Economique Mondiale à Davos, la réunion annuelle des dirigeants d’entreprise et responsables politiques influents. Elle y a fait usage de sa position afin de demander une action rapide contre les inégalités, en commençant par une intervention énergique contre l’évasion fiscale des grandes entreprises, qui fait perdre beaucoup d’argent aux autorités.

80En 2014, les 80 personnes les plus riches se partageaient autant de richesses que la moitié la plus pauvre de la population mondiale.

255,6 millions €En 2011, les pays les plus touchés par Ebola, à savoir la Sierra Leone, la Guinée et le Libéria, ont perdu 255,6 millions € à cause de l’évasion fiscale des entreprises.

11.740C’est le nombre de personnes à travers le monde qui, à la mi-février, avaient déjà signé la pétition pour un Sommet fiscal mondial.

Sommet fiscal mondialAu sein de l’OCDE, une organisation de coopération entre 34 pays industrialisés, des discussions ont lieu en ce moment concernant la fiscalité des entreprises. Ces discussions se termineront cette année. Les pays les plus pauvres ne font pas partie du petit club de l’OCDE et n’ont donc pas leur mot à dire dans les discussions sur la réforme fiscale internationale. C’est la raison pour laquelle Oxfam souhaite que tous les pays soient invités en juillet à un événement sans précédent : un Sommet fiscal mondial. Bonne idée ? Signez la pétition sur :

www.oxfamsol.be/inegalites

Apple, Amazon et InBev ne sont que quelques exemples d’entreprises qui éludent l’impôt à grande échelle. Les multinationales parviennent souvent à ne pas payer plus de 5 % d’impôts, tandis qu’un travailleur belge paye en moyenne 41 % d’impôts sur ses revenus, contre 30 % pour une PME. C’est la législation belge trop laxiste qui donne les moyens aux grandes entreprises de payer si peu d’impôts.

Ebola

À cause de l’évasion fiscale, les gouvernements du monde entier perdent de l’argent, qui pourrait être injecté dans la protection sociale, les écoles et les hôpitaux. Ce sont les personnes vivant dans les pays les plus pauvres qui en sont le plus durement touchées. Selon les estimations de l’organisation internationale Action Aid, en 2011, la Sierra Leone, la Guinée et le Libéria réunis ont perdu 255,6 millions € à cause de l’évasion fiscale des entreprises. Ces trois mêmes pays ont été les plus fortement touchés par l’épidémie d’Ebola au cours de ces derniers mois. Les deniers publics envolés pourraient sauver des vies à court terme dans la lutte contre Ebola.

2015 doit devenir l’année au cours de laquelle les dirigeants mondiaux ajusteront le système

fiscal international. Oxfam appelle les dirigeants du monde entier à prendre part, en juillet, au Sommet fiscal mondial. Tous les pays doivent y être invités à trouver des accords concernant un régime fiscal international équitable, de sorte que les pays pauvres disposent eux aussi des moyens financiers dont ils ont besoin pour sortir de la pauvreté.

Protection sociale = lutter contre les inégalités

Quelle est la meilleure manière d’enrayer les inégalités ? La protection sociale, bien sûr ! Grâce à la sécurité sociale, les gens ont la garantie à vie d’obtenir des moyens de subsistance suffisants, de bénéficier de l’enseignement et des soins de santé. La protection sociale nous aide face aux aléas de la vie : perte de travail, maladie, … Chez nous et dans les pays pauvres. Les ONG belges, les syndicats et les mutualités lanceront en mars une campagne pour la protection sociale. Suivez-la au premier rang sur :

www.protectionsociale.be

© John Furguson

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4 globo • MARS 2015

pêle-mêle

Une action de collecte dans 15 magasins de lingerie a permis de récolter 15.000 soutiens-gorge. Ceux-ci recevront maintenant une deuxième vie dans les magasins de seconde main d’Oxfam. La vente devrait rapporter 25.000 euros destinés aux projets d’Oxfam.

I En novembre dernier en Flandre, 15 magasins de lingerie, de Bilzen à Torhout, ont appelé les femmes à

sortir leurs vieux soutiens-gorge de leurs tiroirs et à leur donner une deuxième vie, sous la devise ‘les femmes soutiennent les femmes’. Selon une estimation, environ un soutien-gorge sur trois reste au fond des tiroirs, alors que beaucoup de femmes ne peuvent pas se permettre d’acheter de la lingerie.

L’action a rapporté pas moins de 15.000 soutiens-gorge. Frederic Van Hauteghem du département de seconde main d’Oxfam n’en revenait pas : « Nous pensions, au début de l’ac-tion, récolter 5.000 pièces et au fil de l’action nous espérions atteindre le cap des 10.000 pièces. Mais 15.000 ? En plus, les soutiens-gorge récoltés sont de très bonne qualité : 50 à 60 pour-cent sont encore utilisables. C’est loin d’être le cas à chaque action. Il y a beaucoup de demande pour de la lingerie de seconde main, mais ne pouvons malheureusement pas en proposer beaucoup. Cette action est vraiment une aubaine pour nous.»

Les soutiens-gorge se trouvent dès à présent dans nos magasins de seconde main à un prix de 5 à 10 euros. Oxfam-Solidarité espère parvenir à un béné-fice net de 25.000 €, destiné à financer les projets de ses partenaires à travers le monde.

15.000 soutiens-gorge

Nos magasins de seconde main ont-ils votre soutien ?

Le 31 mai, 40.000 sportifs courront les 20 km de Bruxelles. Vous ne voulez pas rater cette expérience et vous voulez vous impliquer pour la bonne cause ? Rejoignez l’équipe « Oxfam Unlimited » et faitez vous sponsoriser.

L es 20 km de Bruxelles vous emmènent dans les plus beaux parcs

et le long des plus beaux monuments

de notre capitale. Rejoignez l’équipe « Oxfam Unlimited » et relevez un double défi : courir 20 km et récolter 50€ pour Oxfam-Solidarité.

Grâce à cette performance de taille, vous soutenez Oxfam dans sa lutte contre la pauvreté.

20km de Bruxelles : sportif en solidaire

Exprimez votre côté sportif et solidaire : encouragez-nous dans notre lutte contre la pauvreté.

urgence humanitaire

4 ans de crise en Syrie Des millions de personnes ont besoin d’aide alors que le conflit ne montre toujours aucun signe d’apaisement.

Le conflit syrien a coûté la vie à plus de 200.000 personnes. Les

chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de la moitié de la population a besoin d’aide humanitaire. 7,6 millions de personnes sont déplacées au sein même de la Syrie. Plus de 3,8 millions ont fui vers les pays voisins. L’une des plus graves crises humanitaires du XXIe siècle.

Des millions de gens manquent de nourriture, d’eau, de soins, d’un toit… « Sans aide humanitaire, je ne sais pas comment nous pourrions survivre », explique Abu Ali, réfugié avec sa famille au Liban. Oxfam installe des points d’eau potable et des sanitaires, répare des canalisations d’eau, distribue du matériel d’urgence, tel que des couvertures et des fourneaux en hiver ou des produits d’hygiène. Nous aidons aussi financièrement les familles les plus pauvres, les

Envie de nous rejoindre ? Les 20 km de Bruxelles ont lieu le 31 mai. Départ à 10h.

L’inscription coûte 25€.

Afin de soutenir nos projets, il vous est demandé de récolter au minimum 50€ via vos proches ou votre entreprise.

Inscription avant le 6 mars. www.oxfamsol.be/fr/20km

informons sur leurs droits et les dirigeons vers des services d’aide médicale et juridique. Nous avons déjà pu venir en aide à plus d’un million et demi de personnes en Syrie, au Liban et en Jordanie.

Une solution politique à cette crise d’ampleur exceptionnelle doit être trouvée de toute urgence. C’est pourquoi nous poussons, avec des campagnes de mobilisation citoyenne et notre travail de plaidoyer, pour une solution politique durable. Nous réclamons également un soutien financier continu des pays développés aux réfugiés, ainsi qu’aux pays de la région qui les accueillent. Fin 2014, la communauté internationale ne s’était engagée qu’à réinstaller moins de 2 % de ces réfugiés.

PLUS D’INFOS : www.oxfamsol.be/SyrieFR

FAIRE UN DON : BE37 0000 0000 2828 avec en communication : « 9128 Syrie ».

De l’aide à 1,5 millions de personnes

©Luca Sola/OXFAM

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5MARS 2015 • globo

pêle-mêle

Palestine, Afrique du Sud, Bolivie, Cambodge, Burkina Faso… nos ateliers d’immersion ont emmené plus de 60.000 personnes « à travers le monde ».

C’est donc en 1995 que l’idée qui germait dans la tête de nos

collègues est devenue réalité : pour comprendre une situation, il faut la vivre ! Dès lors, quoi de mieux que de proposer au public d’entrer dans la peau de personnes à l’autre bout de la planète ?

« Depuis les premiers ateliers, jusqu’à l’atelier Mondiapolis entièrement rénové, ici à Molenbeek, les ateliers

Les Carrefours du monde ont 20 ans !

Oxfam Trailwalker : des marcheurs renversants

Chacun trouve une bonne raison de participer à Oxfam Trailwalker.

Marche mondiale des femmes

Le 6 mars, Oxfam rejoindra le mouvement mondial qui dénonce chaque année la violence faite aux femmes et la pauvreté.

La marche mondiale des femmes ? C’est une journée d’action et de sensibilisation au niveau international, faite de marches, d’un pique-nique, de musique, pour se rassembler contre la violence faite aux femmes.

Envie de participer en Belgique ? Rejoignez le pique-nique solidaire qui sera organisé le vendredi 6 mars à Bruxelles. S’en suivront une série de marches à travers la ville, ponctuées de témoignages devant des monu-ments symboliques et de discours de politiciens en charge de thématiques de genres. Deux textes de revendica-tions seront également remis à cette occasion à ces mêmes politiciens. L’un concerne les femmes et l’emploi, l’autre les femmes et la violence.

Oxfam-Solidarité participera elle aussi à cet évènement mondial, tout comme des femmes en Inde, au Canada et même dans les camps des réfugiés du Sahara occidental… Rejoignez-nous !

Où ? Carrefour de l’Europe, devant la Gare Centrale de BruxellesQuand ? Le 6 mars à 12h

PLUS D’INFOS :www.oxfamsol.be > Que fait Oxfam ? > Thématique> Violence faite aux femmes

Plus 150 équipes se sont déjà donné rendez-vous dans les Hautes Fagnes le dernier week-end d’août.

En huit éditions, Oxfam Trailwalker est devenu l’un des rendez-vous annuels incontournables pour

les marcheurs de tout poil. Pourtant, marcher 100 km par équipe de 4 en moins de 30 heures et récolter des fonds pour participer, ce n’est pas la première chose à laquelle on pense en se levant le matin. Mais qu’est-ce qui pousse plus de 1.200 personnes à se dépasser lors du dernier week-end d’août pour relever ce défi renversant ?

Un défi solidaire

Il y a ceux qui veulent partager une aventure avec leurs proches. C’est le cas de Simon Laval : « C’est une super-occasion de se retrouver, de discuter, mais aussi de (re)découvrir notre belle province et ses alentours.»

« Cela réveille des sentiments très forts », explique Yannick, un ancien participant. « Marcher les 100 km mais également se préparer, s’entraîner et amasser des fonds. Il règne une ambiance bon enfant, avec de la musique, et beaucoup de gens qui sont prêts à aider. Participer à Oxfam Trailwalker est bon pour le monde, pour soi-même, pour son entourage et puis, c’est incroyablement amusant. »

Un défi personnel

Pour d’autres marcheurs, tout part d’une envie de prouver quelque chose, à soi-même mais aussi à ses proches.

Qu’est-ce qui a poussé Véronique Deguelle à s’inscrire ? « Le défi sportif, le fait de se surpasser et de montrer à mes proches que j’étais capable de réaliser ce défi un peu fou. »

« Et pourquoi pas moi ? » C’est le cheminement de beaucoup lorsqu’ils voient leurs proches atteindre la ligne d’arrivée mais aussi lorsqu’ils remarquent que plus de 80% des participants terminent leur défi ! Pour Nathalie Voisin, la source d’inspiration n’était pas bien loin. « Quand mon mari a participé pour la première fois, je me suis dit qu’il était complètement fou. Depuis lors, j’ai découvert l’ambiance, l’émotion dégagée par l’événement et cela a changé ma façon de voir l’aventure. »

En cadeau de mariage ?

Chacun trouve une bonne raison de participer à Oxfam Trailwalker mais certains motifs sont moins courants que d’autres. C’est le cas de Cassien Simon et Carine Lousberg, tous deux adeptes de la course à pied, qui se sont offert ce défi en cadeau de mariage : « Des amis nous avaient lancé le défi de parcourir les dix derniers kilomètres avec une robe de mariée pour moi et un costume pour mon mari. Mais ce n’était pas faisable. Nous avons donc enfilé ces vêtements un peu avant l’arrivée. C’était une façon pour nous de marquer le coup. »

INFOS ET INSCRIPTIONS www.oxfamtrailwalker.be

ont beaucoup changé mais la formule reste la même », raconte Emmanuelle Decaluwé.

« Quelle formule ? L’utilisation de jeu de rôle et de décors hyperréalistes pour garantir l’immersion, mais aussi la mise en avant d’actions concrètes afin que chacun puisse changer les choses au quotidien. »

En 20 ans, les Carrefours du monde ont bien sûr évolué. L’atelier Afrique du Sud a par exemple peu à peu disparu avec la fin de l’apartheid, alors que l’atelier Mondiapolis s’est adapté aux habitudes de consommation en se penchant notamment sur les smartphones ou sur les meubles Ikea, et sur les matières premières.

Les Carrefours du monde en chiffres :

• Plus de 60.000 visiteurs.

• Plus de 3.200 groupes.

• 4 ateliers thématiques au fil des années (plus que 2 actuellement) : Afrique du Sud, Bolivie, Mondiapolis, Palestine.

PLUS D’INFOS : www.oxfamsol.be > agir ensemble

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6 globo • MARS 20156

Un parrainage à l’école pas bête du tout !Le collège Saint-Gummarus de Lier et l’école primaire Het Laar de Dendermonde ont marché et pédalé pour Oxfam-Solidarité.

Nous organisons chaque année dans notre école une marche parrainée à Pâques,

explique Sara Van Rompaey, professeure de religion dans le premier degré au collège Saint-Gummarus à Lier. Chaque année, nous choisissons une autre bonne action. Jusqu’au moment où on a découvert les cadeaux Oxfam s’emballe. » L’école primaire Het Laar de Dendermonde, une école pour enfants souffrant de handicap mental, organise également chaque année une marche parrainée. Les enfants partent marcher en se faisant « sponsoriser » par leurs parents, famille et voisins pour soutenir une bonne cause. Des poules et des chèvres « L’année dernière nous avons choisi Oxfam s’emballe », explique Raf Lambert, ancien directeur de l’école Het Laar. « Les enfants trouvent ça chouette parce qu’ils comprennent que : si nous récoltons autant d’euros, nous pourrons acheter une poule. Et pour autant d’euros, une chèvre. Tout est bien expliqué dans chaque classe et affiché dans la cour de récréation. On entend souvent les enfants comparer leurs résultats : ‘Oh, cette classe a déjà deux chèvres, et nous, on n’a que trois poules!’ Ca rajoute une petite compétition qui les motive. Il faut savoir stimuler les enfants avec des choses qu’ils comprennent. Une poule et une chèvre, ce sont des choses qu’ils connaissent. Pendant la collecte de fonds, on a même accueilli une chèvre dans la cour. »

Sara van Rompaey : « Dans le courant de notre action, les élèves ont eu une heure de cours sur la solidarité, le travail d’Oxfam et les cadeaux Oxfam s’emballe. Nous leur avons expliqué ce que peut représenter une chèvre pour une agricultrice du Burkina Faso, qu’elle permet de produire du lait et du fumier. L’agricultrice peut boire le lait ou alors le vendre et gagner un peu d’argent pour payer des médicaments ou l’éducation de ses enfants. Elle peut utiliser le fumier sur ses terres. C’est génial de pouvoir illustrer de manière concrète ce qui peut être fait avec l’argent récolté ».

Et Sara van Rompaey de poursuivre : « Le jour du parrainage, nous avons exposé un tableau de scores indiquant le nombre de vélos, de poules,

de chèvres et d’autres cadeaux Oxfam s’emballe récoltés par chaque classe. Les élèves de la classe terminant en tête ont reçu une glace. Lors des éditions précédentes, les élèves ont à chaque fois récolté plus de 10.000 euros.. L’année passée, on a pu financer 216 poules, 111 potagers, 62 kits d’urgence pour bébés, 19 casseroles, 149 chèvres, 27 arbres, 17 vélos, 9 vaches et 1 métier à tisser ».

Plus que du parrainage

Raf Lambert : « Nos 16 classes, soit 130 élèves, ont réuni environ 1.200 euros. Mais leur action est bien plus que du parrainage. C’est un jour qui fait du bien à tout le monde. Les parents et grands-parents sont également invités à participer. C’est un moment amusant tant pour eux que pour les enseignants. C’est aussi l’occasion de discuter avec les parents de manière informelle et d’autre chose que des problèmes des enfants. »

Les élèves de Lier et Dendermonde ne sont pas les seuls : des élèves d’Anvers, Hasselt et Wijnegem ont également recueilli de l’argent - ou des chèvres - pour Oxfam.

Les cadeaux Oxfam s’emballe sont inspirés par les projets d’Oxfam. Chaque don, comme la poule, la chèvre ou les livres scolaires, montre concrètement ce qu’Oxfam peut faire avec une certaine quantité d’argent. www.oxfamsemballe.be www.facebook.com/JulieOxfam Intéressé(e) par une action de récolte de fonds Oxfam s’emballe dans votre école? Contactez-nous au 02 501 67 34 ou via [email protected]

Vous êtes impliqué auprès d’Oxfam de près ou de loin ? Alors vous faites partie de la grande famille Oxfam ! Dans chaque Globo, nous mettons à l’honneur des personnes qui font partie de ce grand mouvement mondial.

oxfamily

« Nos 16 classes, soit 130 élèves ont réuni environ 1.200 euros », explique l’ancien directeur de l’école Het Laar de Dendermonde.

Goutez au monde

« L’institut Annuntia a choisi comme thème annuel ‘Goutez au monde’. Nous allons organiser une marche parrainée au profit d’Oxfam s’emballe. Chaque classe pourra ensuite décider ce qu’elle veut acheter avec l’argent récolté. Nous sommes en train de travailler à notre « champ » : toutes les fenêtres seront bientôt décorées de chèvres, de poules et d’autres chouettes cadeaux ! » Nicole Verbrugge, professeure de l’institut Annuntia de Wijnegem.

L’action vache

« Nous sommes Drago et Dijana et nous voulons partager ce que nous avons fait pour l’action vache. Nous avons récolté de l’argent grâce à des cartes de parrainage distribuées aux enfants de notre école. Les enfants ont demandé le soutien de leur famille et de leur entourage. Nous avons parcouru 172 km en chaise roulante et en vélo, et quelques enfants l’ont fait à pied. Et voilà! » Drago et Dijana, élèves de l’école primaire Institut Saint-Jozef d’Anvers.

La plus grande vente de petits chocolats

« Pour la semaine du Commerce Equitable, nous avons réalisé des petits paquets de différentes sortes de chocolats Oxfam. Nous sommes passés d’étudiant en étudiant. Nous leur avons expliqué l’importance du commerce équitable. Avec les bénéfices, nous avons acheté un duo de chèvres, un tableau noir et de l’eau potable d’Oxfam s’emballe. » Maria-Anna Wirix, étudiante en géographie au PXL de Hasselt

© Het Laar (Denderm

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Page 7: Globo 49 - Objectifs du Millenaire : deadline 2015

7MARS 2015 • globo

TEXTES : Lieve Van den Bulck, Julien Lepeer PHOTOS : Tineke D’haese

EN COLLABORATION AVEC :• Brigitte Gloire, chargée du plaidoyer développement durable pour Oxfam-Solidarité • Tim Bogaert (SPF Affaires étrangères) • Jan Vandemoortele (docteur en économie) • Arnaud Zacharie (CNCD) • Bogdan Vanden Berghe (11.11.11)

SOMMAIRE• « Le travail n’est pas fini »• Date limite 2015 : a-t-on réussi ?• Jan Vandemoortele: « Les inégalités

économiques sont la cause de l’échec »• Et maintenant : 17 nouveaux objectifs

dossier

OBJECTIFS DU MILLENAIRE :deadline 2015

A l’ouest du Mali, à Kayes, des programmes alimentaires sont toujours nécessaires malgré les objectifs du Millénaire. Une personne sur neuf dans le monde s’endort encore le ventre vide.

Un nouveau millénaire, un nouveau départ ? A l’occasion du passage à l’an 2000, les dirigeants du monde entier ont signé la Déclaration du Millénaire. Pour la première fois, les chefs d’États et de gouvernements se sont engagés à poursuivre des objectifs chiffrables et marqués d’une date limite claire : 2015. Aujourd’hui, le délai arrive à échéance. Les objectifs du Millénaire sont-ils atteints ? Et comment faut-il poursuivre la lutte contre la pauvreté et les inégalités ?

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8 globo • MARS 2015

dossier

En 2000, les bases d’un tournant historique ont

été posées. Pourtant, 15 ans plus tard, le bilan

n’est pas si rose

Les objectifs du Millénaire pour le développement devaient représenter un tournant planétaire, mais qu’en est-il vraiment ?

« Le travail n’est pas encore fini »

En 1990, la faim touchait 24% de la population. Aujourd’hui, ce chiffre est descendu à 14%.

Historique ! La déclaration du Millénaire est signée. Les états membres des Nations Unies sont parvenus à s’allier pour atteindre des

objectifs communs pour le développement. Une grande première qui laisse présager un nouvel élan mondial de solidarité… Nous sommes alors en 2000 et les bases d’un tournant historique sont posées. Pourtant, 15 ans plus tard, le bilan n’est pas si rose.

Au total, 18 cibles ont été fixées et regroupées en huit objectifs, à savoir les objectifs du Millénaire (voir au bas des pages 8 et 9). Ils concernent tant l’éducation que la santé ou la réduction de la pauvreté. Chaque objectif est chiffré, c’est-à-dire qu’il peut être mesuré. Par exemple, « réduire de deux tiers, entre 1990 et 2015, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans », ou alors, « d’ici à 2015, avoir enrayé la propagation du VIH/sida et avoir commencé inverser la tendance actuelle ».

Même si les Nations unies insistent aujourd’hui sur les réussites, nombreuses sont les voix qui s’élèvent pour mettre en doute les résultats de ces objectifs. L’heure est aujourd’hui au bilan et surtout aux leçons qui feront que les erreurs commises ces 15 dernières années ne se reproduisent pas. Mais qu’est-ce qui a réellement manqué ?

Brigitte Gloire, responsable du plaidoyer développement durable d’Oxfam-Solidarité : « Dans les objectifs du Millénaire, il manquait deux notions fondamentales. D’abord, le modèle de croissance doit être remis en question car nous épuisons les ressources de la Terre. Ensuite, les inégalités économiques. Heureusement, les objectifs de développement durable offrent le cadre d’une transformation en profondeur de notre modèle de développement. C’est une condition sine qua non pour atteindre ce développement pour tous, partout dans le monde. Il nous faudra surtout apprendre à mieux partager, à la fois les ressources naturelles et financières. »

1. Réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la proportion de la population dont le revenu est inférieur à 1$ par jour (ramené par la suite à 1,25$) Au niveau global, cette cible a été atteinte car le niveau mondial d’extrême pauvreté est désormais de 18% contre 36% en 1990. Cependant, il faut nuancer ces résultats. Parler d’essor mondial serait aller trop vite en besogne. La réduction de l’extrême pauvreté est principalement due à l’essor de la Chine et des autres pays émergents. On peut aussi se poser une question quant au choix de la base de calcul même s’il fallait bien en fixer une : le montant de 1,25 $ par jour ne vaut pas la même chose dans chaque pays et représente une très faible somme. Ainsi si l’on place la barre à 2 $, le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté passe de 1 ,3 milliards de personnes à 2,2 milliards, alors que ces 2 $ ne représentent toujours pas grand-chose.

2. Assurer le plein-emploi et la possibilité pour chacun, y compris les femmes et les jeunes, de trouver un travail décent et productif Les niveaux de chômage en Europe ou le fait que 56% des travailleurs dans les pays en développement travaillent dans des conditions

précaires ne laissent aucun doute sur l’échec de cet objectif. Néanmoins, il faut rappeler que cet objectif n’a été rajouté qu’en 2007, à la veille de la crise économique, ce qui ne facilite évidemment pas de réelles avancées.

3. Réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la proportion de la population qui souffre de la faim Selon les Nations Unies, 842 millions de personnes souffrent de malnutrition soit 1 personne sur 9. Ici non plus nous ne pouvons pas parler de réussite même si la faim a généralement reculé (de 24% à 14%). Cependant, comme pour ce qui est de la pauvreté extrême, la réduction de la faim varie énormément d’une région du monde à l’autre.

« Les objectifs du Millénaire ont permis de réelles avancées, et surtout grâce à l’apport des pays émergents », clarifie Stefaan Declercq, Secrétaire général d’Oxfam-Solidarité. « Les efforts de pays comme la Chine, l’Inde et le Brésil ont permis de diminuer la pauvreté de moitié. C’est en Asie du Sud-Est que l’on enregistre le plus d’avancées. Mais au Moyen Orient, la faim gagnedu terrain alors qu’elle stagne enAfrique subsaharienne. Le travail est donc encore loin d’être fini. »

Eradiquer la pauvreté extrême est le but ultime d’Oxfam. Quoi de plus logique que de faire un focus sur un objectif spécifique : « Éliminer l’extrême pauvreté et la faim » ? Au sein de cet objectif, trois cibles :

éliminer l’extrêmepauvreté et la faim

assurer l’éducationprimaire pour tous

promouvoir l’égalitédes sexes et

l’autonomisationdes femmes

réduire la mortalitéinfantile

d’ici a 2015...

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9MARS 2015 • globo

dossier

améliorer la santématernelle

combattre le vih/sidale paludisme et

d’autres maladies

préserver l’environnement

mettre en place unpartenariat mondial

pour le développement

L’avantage des objectifs du Millénaire était leur caractère tout à fait mesurable.

Les objectifs du Millénaire arriveront à échéance le 31 décembre 2015. Quelle est la situation actuelle, 9 mois avant la date butoir ?

Le bilan des objectifs du Millénaire n’est ni com-plètement positif ni complètement négatif. C’est la conclusion que tirent les 25 ONG belges

qui forment la coalition De Tijd Loopt (« Le Temps Presse »). Cette coalition s’évertue depuis dix ans à attirer l’attention du public et du monde politique belge sur les objectifs du Millénaire. Lequel des objec-tifs du Millénaire est aujourd’hui le plus atteint ? « La réduction de moitié de la pauvreté », estime Bogdan Vanden Berghe, directeur de la plate-forme 11.11.11. « En 1990, 36 % de la population mondiale vivait dans la pauvreté, contre 18 % aujourd’hui. C’est un résultat remarquable. Mais c’est un succès qu’il faut aussi relativiser. »

Les résultats positifs

« Selon les chiffres des Nations unies, l’extrême pau-vreté est aujourd’hui quasiment éradiquée. Mais la réalité est moins rose » (voir page 8), estime égale-ment Arnaud Zacharie, du CNCD, la plate-forme qui regroupe toutes les ONG, les partenaires sociaux et les mouvements Nord-Sud de Wallonie. « Sur le plan de l’enseignement, il y a des résultats positifs. Même s’il faut préciser que cet objectif se limite à l’inscrip-tion de tous les enfants en première année d’école primaire, et prend beaucoup moins en compte la qua-lité de l’enseignement. Et puis, de nombreux enfants quittent l’école après quelques années. »

« Nous échouons »

Et lequel des objectifs est le moins atteint ? Pour Bogdan Vanden Berghe, ça ne fait aucun doute : « Le huitième objectif, la mise en place d’un partenariat mondial pour le développement ». En 2015, on devait avoir bâti des relations commerciales justes avec les pays en développement. On devait avoir allégé leurs dettes et augmenté le budget de l’aide au dévelop-pement. « Des progrès ont été faits pour d’autres objectifs du Millénaire, mais pour celui-là nous avons totalement échoué », affirme Bogdan Vanden Berghe. « La Belgique n’a jamais tenu sa promesse de consa-crer 0,7 % de son revenu national brut à l’aide au développement. » (voir encadré page 11)

Arnaud Zacharie, lui, juge que c’est le cinquième objectif du Millénaire qui est le plus grand laissé pour compte : l’amélioration de la santé maternelle. La mortalité infantile devait être diminuée de trois quarts. « On est loin du compte. En Afrique, on ne constate presque aucun progrès au niveau de la mise

Date limite 2015 : a-t-on réussi ?

en place de personnel médical adéquat pour assister les femmes lors de leur accouchement. »

« La pauvreté à l’agenda politique »

Les experts et les ONG se montrent critiques, mais s’accordent à dire que des progrès ont bel et bien été réalisés au cours des 15 dernières années. Impossible cependant d’établir si c’est grâce aux objectifs du Mil-lénaire, ni en quelle mesure cette évolution aurait pu avoir lieu sans les huit objectifs.

« Les objectifs du Millénaire ont combattu huit symptômes de la pauvreté, mais pas leurs causes », explique Arnaud Zacharie. « Par contre, ils ont eu l’avantage de remettre la pauvreté en question et de la replacer à l’agenda politique international. Depuis 2000, le rôle de l’aide au développement est à nou-veau plus valorisé, alors qu’il avait fortement chuté dans les années ‘90. »

« L’avantage des objectifs du Millénaire était leur ca-ractère tout à fait mesurable, et la possibilité de de-mander aux politiciens de rendre des comptes sur le respect de ces objectifs », selon Bogdan Vanden Ber-ghe. « Mais la coopération au développement, c’est plus que huit objectifs. Aujourd’hui, on ne peut pas travailler au développement sans s’atteler aussi au changement climatique ou aux inégalités extrêmes. Nous divisons beaucoup moins les problèmes entre Nord et Sud : aujourd’hui, nous devons les affronter ensemble. Par exemple, en demandant la création

Oxfam aide à construire l’avenir

Les objectifs du Millénaire ont une date limite claire : fin 2015. Mais que se passera-t-il après ?

En 2012, au Brésil, les pays membres des Nations unies ont fait un pas important en vue de la succession des objectifs du Millénaire, lors de la Conférence des Nations unies sur le développement durable, dite conférence Rio+20.

Oxfam-Solidarité, d’autres ONG, mouvements sociaux et syndicats ont appelé les chefs d’États et de gouvernements à utiliser la conférence pour placer la question de la durabilité sociale, écologique et économique au centre des débats. La conférence ne fut malheureusement pas un succès total. « Pendant que la maison brûle, nos dirigeants repeignent la façade », avait alors tonné Brigitte Gloire, d’Oxfam-Solidarité.

Mais la conférence a tout de même permis d’établir les 17 nouveaux objectifs de développement durable qui se trouvent aujourd’hui sur la table. Oxfam-Solidarité continue d’insister auprès des autorités belges pour qu’elles rendent les nouveaux objectifs aussi ambitieux que possible et pour qu’elles les appliquent de la meilleure manière possible.

d’un cadre de régulation financière. Mais le change-ment climatique et les inégalités sont des problèmes que tous les pays doivent mettre à leur agenda. »

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10 globo • MARS 2015

dossier INTERVIEW JAN VANDEMOORTELE

Co-auteur des objectifs de développement du Millénaire, Jan Vandemoortele se montre très critique sur les résultats et sur ce qui va suivre.

Vous avez participé à l’élaboration des objectifs du Millénaire mais quel était votre rôle exactement ?

En fait, mon rôle était double. En 2000, après le Sommet du Millénaire, il y a eu une déclaration qui énonçait une politique générale et des visées à long terme. Mais pour que ça ne tombe pas dans l’oubli très rapidement, j’ai eu pour mission de rendre cette déclaration concrète, en compagnie de mon collègue Michael Doyle. C’est pourquoi nous avons énuméré 18 objectifs à atteindre regroupés en huit catégories de développement clairs et accessibles à partir de la déclaration. En plus d’être clairs, il fallait aussi qu’ils soient mesurables. Mon rôle était aussi de faire en sorte qu’on ne mesure pas les progrès effectués qu’à partir des chiffres de la croissance économique. Car le développement, ce n’est pas que de l’économie, c’est aussi la santé, l’alimentation, l’eau, la scolarisation…

Maintenant qu’on arrive, en 2015, au terme des échéances fixées, quel est votre sentiment par rapport à ces objectifs du Millénaire ?

Quand je vois comme les objectifs du Millénaire sont restés au cœur des débats jusqu’à aujourd’hui, je crois que j’ai bien rempli ma mission et ça me surprend même un peu qu’on en parle toujours autant… Et je suis content de voir que la relève se met en place avec les objectifs de développement durable qui suscitent beaucoup d’intérêt, avec notamment l’initiative de l’Action 2015 et des 100 séniors qui se sont rendus au Parlement fédéral. D’un autre côté, je dois insister sur le fait que quasiment aucun de ces objectifs n’a pu être atteint. Et quand je vois que les Nations Unies annoncent fièrement leurs résultats, je ne suis pas d’accord. Il n’y a que pour la scolarisation où un demi-objectif a été atteint : qu’il y ait autant de filles et de garçons qui puissent aller à l’école primaire. En même temps, il reste quelque 57 millions d’enfants dans le monde qui ne vont toujours pas à l’école.

Comment expliquez-vous cet échec ? Les objectifs étaient-ils trop ambitieux ?

Je ne dirais sûrement pas trop ambitieux. On cite souvent le manque de croissance économique, le manque de bonne gouvernance dans le Sud ou la diminution de l’aide au développement. Mais la raison majeure est en fait à trouver dans les inégalités économiques qui ne cessent d’augmenter. Et l’une des autres raisons très importantes, et qui ne va pas non plus en s’améliorant, c’est le manque de rapports

« Les inégalités économiques sont la principale cause de l’échec global »

politiques multilatéraux. Au début des années ’90, avec la fin de la guerre froide, l’ambiance était à l’optimisme et une certaine croyance en un monde où l’intérêt général allait primer sur les intérêts particuliers régnait. Et les objectifs du Millénaire ont aussi été conçus avec cette idée que les décideurs politiques avaient à cœur de prendre des mesures qui amélioreraient le sort de tous. Mais ce sentiment n’est plus là et chaque pays regarde d’abord son nombril puis peut-être les petits groupes qui lui ressemblent (cf. G8, G20, BRICS…).

Après les objectifs du Millénaire, place aux objectifs de développement durable. Quelles sont leurs principales différences ?

Le mot « durable » : dans les objectifs du Millénaire, l’être humain était au centre des débats, mais pas la planète. Dans les objectifs de développement durables, l’environnement a aussi une place centrale. Et puis, dans durable, on parle aussi d’économie sociale, c’est-à-dire d’une politique économique qui combat les inégalités. Mais à côté de cela, il y a beaucoup de faiblesses dans ces nouveaux objectifs et notamment, la clarté. Dans les objectifs du Millénaire, il y avait huit points d’action précis avec des cibles mesurables pour chacun alors que maintenant, on parle de près de 200 objectifs pas toujours clairs. Et ça, c’est un grand danger car ça risque très vite de devenir des thématiques réservées à des spécialistes et à des petits cercles fermés. Le public et les politiques risquent de très vite mettre ça de côté. Ce qui a fait le succès des objectifs du Millénaire, du moins dans le fait qu’on en a beaucoup parlé, c’est qu’ils répondaient à la règle des trois « C » : compréhensibles, chiffrables et concis. Les objectifs de développement durables, eux, sont flous, difficilement mesurables et beaucoup trop nombreux.

Qu’attendez-vous de ces objectifs de développement durable ?

C’est difficile à dire car je crois qu’un processus de simplification aura lieu dès 2016. Cette année, c’est le contenu général qui va être discuté mais ensuite, il va falloir affiner tout cela pour aller vers quelque chose

de clair. Sans simplification, ces objectifs resteront lettre morte. Néanmoins, il y a plusieurs raisons de ne pas être très optimistes. D’abord, il y a un manque de leadership. Il faudrait une figure emblématique comme Mandela à l’époque, ou même un Bill Gates maintenant. Bref, quelqu’un qui soit écouté au niveau mondial et qui puisse pousser les Etats à le suivre. Ensuite, le repli sur soi des Etats ne fait qu’augmenter et cela ne présage rien de bon pour la suite. Enfin, le délai fixé – 2030 - est trop court. Les objectifs du Millénaire se sont dessinés dès les années ’90, ce qui donnait 25 ans, soit l’équivalent d’une génération, pour les réaliser. Ici, il ne restera que 14 ans, et encore, si les Etats trouvent des accords. Je plaide pour qu’on repousse ce délai mais qu’on inclue des cibles intermédiaires tous les 5 ans.

Pour Jan Vandemoortele, comme pour Oxfam, les inégalités économiques sont un frein majeur au développement.

Les 17 thèmes des objectifs de développement durable

1. Pauvreté2. Faim3. Santé4. Education5. Femmes6. Eau et sanitaires7. Energie8. Développement économique9. Infrastructure10. Inégalités11. Villes12. Consommation et chaine de production durable13. Changement climatique14. Mers15. Écosystème16. Communauté pacifique et ouverte17. Financement du développement durable

Plus d’infos : www.action2015.be

Jan VandemoorteleAuteur de nombreuses publications concernant le développement, Jan Vandemoortele est titulaire d’un doctorat en économie du dévelop-pement de l’Université de Gand.

Désormais chercheur indépendant, il a travaillé pendant 30 ans pour les Nations Unies, notamment pour l’UNICEF, le BIT et le PNUD au Pakistan et en Afrique.

© Carlos Jasso/Reuters

© Stefaan Anrys

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11MARS 2015 • globo

dossier

« Les inégalités économiques sont la principale cause de l’échec global »

« Nous sommes inquiets au sujet des problèmes que connaît le monde aujourd’hui et au sujet du monde dans lequel nos petits-enfants vont grandir », voilà le message de 100 séniors aux parlementaires fédéraux.

Et maintenant : 17 nouveaux objectifs

Parce que vous le voulez« Chers politiciens, faites tout ce que vous pouvez pour tirer le meilleur des nouveaux objectifs. » C’est ce que demande la coalition De Tijd Loopt, une initiative commune de 25 ONG (dont Oxfam-Solidarité) soucieuses de la réalisation des objectifs du Millénaire, et à présent aussi de leur succession. Parce que vous le voulez aussi, faites-vous tatouer (décalcomanie) ou tatouez un politicien (virtuellement) sur le sitewww.action2015.be

La succession des objectifs du Millénaire est en vue : ce sont les objectifs de développement durable.

Les objectifs de développement durable ne sont cette fois pas au nombre de 8, mais (pour l’ins-tant) de 17. Ils ne concernent plus uniquement la

lutte contre la pauvreté, mais ont pour but d’arriver à mener à bien le développement d’une manière durable à l’échéance 2030.

En ce moment, les pays des Nations unies négocient activement autour de ces 17 nouveaux objectifs. « Fin septembre, le travail commencera réellement, quand tous les pays devront commencer à intégrer les objectifs dans leur politique », explique Tim Bogaert, du SPF Affaires étrangères, qui participe à la réflexion sur la position qu’adoptera la Belgique.

Il y a une différence essentielle par rapport aux objectifs du Millénaire : on accorde aujourd’hui plus d’attention à des éléments qui ne faisaient pas partie des 8 objectifs d’origine, comme le changement climatique et les inégalités.

« Pour la première fois dans l’histoire des Nations unies, les défis mondiaux les plus importants pour les 15 années à venir sont rassemblés en un seul document. Les défis d’aujourd’hui sont divers et complexes. C’est la raison pour laquelle le nombre d’objectifs a été sensiblement revu à la hausse. » Les nouveaux objectifs ne relèvent plus uniquement de la coopération au développement.

Tous les pays sont concernés

« Les objectifs du Millénaire reflétaient une certaine relation entre Nord et Sud », se souvient Tim Bogaert. « Les pays du Sud devaient atteindre les objectifs, les pays du Nord pourvoir aux moyens. » Sur ce plan-là aussi, les nouveaux objectifs veulent faire une différence fondamentale : tous les pays promettent de s’engager pour les 17 nouveaux objectifs, et non plus seulement les pays en développement. Les pays

choisiront eux-mêmes comment ils intégreront les nouveaux objectifs dans leur politique nationale.

Mais ne court-on pas le risque, dans ce cas, de voir les gouvernements ne pas faire grand cas des nouveaux objectifs ? « Si, certainement, et ce ne sera pas une discussion facile à mener. Certains objectifs concerneront davantage certains pays que d’autres. Mais l’agenda est universel, ce qui signifie que tous les objectifs sont applicables à tous les pays. »

Une lettre de Nouvel An

Les citoyens se sentent préoccupés par les objectifs de développement, chez nous comme partout ailleurs dans le monde. Fin janvier, une centaine de séniors belges se sont rendus au parlement pour y faire la

« Une taxation juste »

Qu’est-ce qui doit impérativement figurer dans les 17 nouveaux objectifs ? « Les inégalités et le climat, c’est essentiel », estime Stefaan Declercq, d’Oxfam-Solidarité. Et Bogdan Vanden Berghe, de la plate-forme 11.11.11. d’ajouter : « Les richesses doivent être réparties de manière équitable. Je ne parle pas là de communisme, mais bien de taxation juste, des moyens qu’il faut débloquer pour lutter contre les inégalités. Demandons un impôt raisonnable aux plus riches pour qu’ils contribuent aux soins apportés aux plus pauvres. »

« Pas seulement les pays pauvres »

Arnaud Zacharie voit du progrès dans les 17 nouveaux objectifs : « Ils seront applicables à tous les pays, tandis que les objectifs du Millénaire ne concernaient que les pays pauvres. Ils s’intéressent également à la question du changement climatique. Ce sont là deux avancées. Pour être efficaces, les nouveaux objectifs doivent inclure des exigences relatives à la dignité du travail et des recettes fiscales, afin que les citoyens disposent de revenus suffisants et que les gouvernements puissent financer la protection sociale et les services publics. »

Action 2015 dans 126 pays Il n’y a pas que les organisations belges qui font pression sur leurs politiciens pour parvenir à des nouveaux objectifs ambitieux. Partout dans le monde, plus de 1.200 organisations dans 126 pays mènent des actions pour placer les 17 objectifs en bonne position sur l’agenda politique. De la France aux Iles Fidji en passant par les États-Unis et le Pakistan, tous unis sous la bannière « Action 2015 ». Parce que quand les gens s’unissent, ils ont la force de changer les choses.

lecture de leur lettre de vœux pour la Nouvelle année (voir photo).

Dans cette lettre, ils ont demandé aux politiciens de mettre la barre plus haut à l’avenir. « Nous sommes inquiets au sujet des problèmes que connaît le monde aujourd’hui et au sujet du monde dans lequel nos petits-enfants vont grandir », ont dit les séniors. « Les problèmes ne s’arrêtent pas aux frontières d’un pays. Il est possible de les vaincre si tous les pays unissent leurs efforts, y compris la Belgique. Jamais auparavant la possibilité d’un monde solidaire n’a été si accessible. »

« La planète a des frontières »

« Les 17 nouveaux objectifs doivent s’attaquer aux racines des problèmes et s’engager à 100 % pour des solutions durables », insiste Brigitte Gloire, d’Oxfam-Solidarité. « Pour le moment, les nouveaux objectifs ne mettent pas assez l’accent sur la consommation et la production durables. » Il faut que cela change si nous voulons agir en profondeur sur des questions telles que la pauvreté et le climat.

« Les nouveaux objectifs ne font aucune mention des causes de la surconsommation, du lien qui existe entre les règlementations commerciales et l’exploitation des personnes et de la planète, ou encore de la nécessité d’une régulation financière plus stricte. Ce sont là des causes essentielles de la pauvreté et des inégalités. Nous devons tenir compte des frontières de notre planète. »

© Bob de M

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Grâce à l’action des syndicats, le salaire est passé à 61 dollars en 2011, puis à 80 dollars en 2013 et à 100 dollars en 2014. En 2015, il attendra 128 dollars.

« Ils m’écoutent, je suis au syndicat »C.CAWDU, partenaire d’Oxfam combat les conditions de travail et les salaires indé-cents du secteur textile.

17septembre 2014. Cent mille travailleurs du textile issus de plus de 139 usines des-

cendent dans la rue pendant leur pause de midi pour réclamer un salaire minimum viable. Tous portent le même T-shirt orange et le même autocollant rond sur la poitrine. On y lit : « 177 dol-lars », soit le salaire minimum réclamé par les travailleurs du textile. Conver-sion faite, cela équivaut à 150 euros,

par mois. Une des cent mille personnes qui ont défilé le 17 septembre s’appelle Sean Sophal. Elle a 41 ans et travaille à l’usine textile SL Garment Processing, à Phnom Penh, la capitale. Sean Sophal est représentante syndicale pour C.CAWDU, un syndicat indépendant partenaire d’Oxfam (voir encadré).

Cela fait un bout de temps que les travailleurs du textile cambodgiens essaient d’obtenir une hausse du salaire minimum. Une coalition de syndicats et d’associations, dont fait partie C.CAWDU, mène une action en ce sens depuis plusieurs années. « En 2010, le salaire minimum légal était de 50 dollars », précise Sean Sophal. Grâce à l’action des syndicats, il est passé à 61 dollars en 2011, puis à 80 dollars en 2013 et à 100 dollars en 2014. « Sans les syndicats, ce minimum salarial n’aurait jamais augmenté », assure-t-elle.

Se nourrir ou se soigner

Mais le montant actuel ne suffit toujours pas pour faire face aux besoins quotidiens. Le ministère cambodgien de l’Emploi a calculé que le montant minimum dont un travailleur a besoin pour subvenir à ses besoins vitaux est de 177 dollars. Hong Chanthan, ouvrière d’usine et syndicaliste de C.CAWDU, fait la somme : « La location d’une petite chambre coûte 50 dollars par mois. Quand je dis petite, c’est deux mètres sur trois mètres et demi. L’eau et l’électricité reviennent à 30 dollars par mois. Il ne reste rien ou presque pour se nourrir et se soigner. Sur une journée, certains travailleurs ne mangent qu’un œuf dur ou frit. Il ne reste pas assez d’argent pour vivre. »

Tomber malade n’est pas une bonne idée quand on travaille dans une usine textile. « Une visite chez le médecin

coûte beaucoup d’argent », regrette Sean Sophal, « donc il est difficile d’obtenir un certificat médical pour ne pas devoir aller travailler. Certains travailleurs se rendent directement à la pharmacie pour acheter un médicament, et n’ont alors pas droit à un revenu pendant leur maladie. Même quand on a un certificat, et qu’on a donc droit à une indemnité, l’usine ne nous paie, par exemple, que deux jours de maladie sur cinq. C’est complètement illégal. Dans ces cas-là, je rappelle à l’entreprise son devoir de respecter le code du travail et les droits des travailleurs du textile. »

« Quand une commande n’est pas terminée à temps, nous sommes contraints à faire des heures supplémentaires », explique Hong Chanthan. « Ils verrouillent les portes pour nous empêcher de sortir ou de rentrer chez nous. »

Sean Sophalse bat pour de meilleurs salaires pour les ouvriers du textile au Cambodge.

500.000500.000 personnes travaillent dans des usines textiles au Cambodge

300.000300.000 travailleurs du textile issus de plus de 450 usines ont soutenu la campagne pour les 177 dollars de C.CAWDU

De 15 à 38 ansLa plupart des travailleurs du textile ont entre 15 et 38 ans. Officiellement, le travail des enfants est interdit.

globo • MARS 2015

REGARDS DU SUD

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Le syndicat C.CAWDUQUI ? Coalition of Cambodian Apparel Workers Democratic UnionQUOI ? Syndicat indépendant et démocratique au Cambodge, C.CAWDU améliore les conditions de travail des travailleurs du secteur textile par des formations, des campagnes de sensibilisation, des actions de plaidoyer auprès des autorités et des négociations avec les employeurs.

Pas de grande manifestation mais plutôt une action inter-nationale, voilà comment C.CAWDU a obtenu des résultats.

En décembre 2013, 200.000 Cambodgiens se sont mis en grève

pour demander une hausse du salaire minimum. Un mois plus tard, l’armée réprimait une manifestation dans la violence. Bilan : 5 morts et 39 blessés. Après cela, de nombreux travailleurs du textile n’ont plus osé faire grève. C’est pourquoi C.CAWDU a décidé de faire campagne d’une autre manière en 2014 : en organisant des formations, en menant des actions après les heures de travail et

en réalisant un travail de sensibilisation auprès des grandes marques. « Nous avons donné à plus de mille activistes une formation portant sur l’économie, sur les causes de nos salaires trop bas, et sur notre campagne. » Le 17 septembre, 100.000 travailleurs du textile ont participé à une action organisée pendant la pause de midi. Le même jour, des employés du secteur textile de 14 autres pays, dont plusieurs pays européens, ont participé à une grande action de solidarité. »Oxfam-Solidarité soutient C.CAWDU financièrement, mais aussi e n aidant l’organisation à se structurer de manière efficace et à collaborer avec d’autres syndicats cambodgiens.

« Pendant la saison chaude, il n’y a pas assez d’eau à boire, ni pour l’évacuation des toilettes. Et pendant la saison des pluies, l’entreprise récolte l’eau de pluie pour notre consommation, parce que c’est gratuit. Au début, beaucoup en sont malades, mais après quelques temps le corps s’habitue. Le manque d’eau et la mauvaise qualité de l’eau sont vraiment de gros problèmes. »

« J’essaie de trouver un accord avec la direction pour que les travailleurs aient assez de médicaments à disposition quand quelque chose de grave se produit. Il en faut en réserve pour les cas d’évanouissement pendant le travail. Si cela arrive souvent ? Oui, bien sûr. Dans une autre usine, trois ouvriers sont même morts après s’être évanouis au travail. »

30.000 jeans

C.CAWDU arrive à faire une vraie différence dans la vie des ouvriers. « Cela fait maintenant cinq ans que je suis représentante syndicale », raconte Sean Sophal. « Avant, l’usine

ne proposait que des contrats à court terme. Maintenant, nous avons des accords de plus longue durée. »

Sa collègue syndicaliste Hong Chantham essaie aussi d’amener des progrès dans son usine. « Nous bouclons une commande de 30.000 pièces en 12 heures, à 70 personnes. Quand une marque passe une grosse commande, il arrive que la direction nous menace d’abaisser les salaires si nous n’arrivons pas à terminer le travail à temps. Parfois, je n’accepte pas. Moi ils m’écoutent, parce que je suis au syndicat. »

H&M et Zara

En menant leurs actions uniquement en interne au sein des usines, les représentants syndicaux ne parviennent pas à des résultats. « Les marques internationales commandent leurs vêtements à des entreprises textiles cambodgiennes », explique Hong Chanthan. H&M, Levis, Gap, Inditex (Zara), M&S, Adidas, nous les retrouvons tous dans nos garde-robes

« En réalité, les grandes marques sont les employeurs les plus importants du secteur textile. Ce sont ces marques qui fixent les prix. Dans la chaîne de production, ce sont elles qui font le plus de bénéfices. »

Lors d’une formation destinée aux ouvriers du textile, C.CAWDU a expliqué la situation en ces termes : « Vous avez en fait trois patrons : le propriétaire de l’usine au Cambodge, le propriétaire de la société-mère (souvent à Hong-Kong, en Corée, à Taïwan, en Chine ou en Malaisie), et enfin les marques (aux États-Unis et en Europe). Pour qu’une campagne réclamant une hausse du salaire minimum réussisse, elle doit faire pression sur les personnes qui ont réellement le pouvoir de changer les choses en profondeur. »

Des actions en Europe

La campagne pour un salaire minimum à 177 dollars que C.CAWDU et les autres syndicats ont organisée l’année passée s’adressait aux marques

internationales qui commandent leurs vêtements au Cambodge. Des représentants de C.CAWDU font pression sur les marques occidentales en leur adressant des courriers et en organisant des rencontres en Europe.

« Ce sont ces marques qui doivent faire pression sur leurs fournisseurs », explique Hong Chanthan. « Elles doivent faire entendre leur voix dans la concertation sociale au Cambodge. » Le personnel européen des chaînes de vêtements s’est en tout cas montré solidaire : les employés des centres de distribution de H&M et de Levis ont eux aussi porté l’autocollant estampillé « 177 dollars ».

En novembre, le salaire minimum pour l’année 2015 a été élevé à 128 dollars. « Les travailleurs de l’industrie textile sont heureux de cette augmentation », nous dit Athit Kong, membre de C.CAWDU. « Mais il ne sont pas satisfaits pour autant. Les ouvriers du textile et les syndicats vont réitérer cette année leur demande d’un salaire de 177 dollars. »

60 La chaîne H&M a 60 fournisseurs au Cambodge.

128 dollarsLe salaire minimum actuel pour les travailleurs du textile au Cambodge est de 128 dollars (soit 108 euros).

3,3 milliardsInditex, la société-mère de Zara, a engrangé 3,3 milliards de dollars de bénéfices en 2013.

cambodgeLe Cambodge connaît une forte croissance économique depuis 2004. Mais cette croissance a eu pour effet principal de creuser les inégalités. Une bonne partie des 15 millions d’habitants du pays vit dans la pauvreté, surtout dans les zones rurales. De nombreux Cambodgiens fuient vers la ville pour aller chercher du travail dans des usines textiles. L’industrie textile représente 70 % du total des exportations du pays.

CHINE

VIET

NAM

CAMBODGE

LAOS

THAILANDE

Phnom Penh

MYANMAR

Mer de Chine

méridionale

MARS 2015 • globo

REGARDS DU SUDTexte : Lieve Van den Bulck • Photos : Tineke D’haese

Salaire souhaité : 177 dollars

© Pring Samrang/Reuters

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14 globo • MARS 2015

Envie vous aussi de devenir bénévole dans un magasin de seconde main? www.oxfamsol.be > agir ensemble

Bénévole à l’honneur

Lucienne, Jackie ,Django, Anna, Linda et Eloi ne sont que quelques-uns des bénévoles qui s’investissent dans les magasins de seconde main Oxfam.

Tout comme sa mère avant lui, « Django » est bénévole pour Oxfam. Vous le trouverez chaque mardi et vendredi dans le magasin informatique d’Ixelles. C’est lui l’ancien parmi les techniciens.

Lucienne est une des bénévoles de la première heure dans le magasin de l’avenue de la Brabançonne. Cela fait 25 ans qu’elle y collabore : elle s’inscrit ainsi dans l’histoire d’Oxfam Seconde Main.

Anna est Arménienne et habite avec sa famille au-dessus du magasin informatique d’Ixelles et y a ainsi atterri comme bénévole. Elle a vite appris les ficelles du métier. Elle vient donner un coup de main deux fois par semaine.

Jacqueline ou « Jackie » aime lire, voyager et s’occuper de sa petite-fille. Depuis 2002 déjà, elle est bénévole dans le magasin de Forest. Elle y est responsable des livres et de la petite brocante.

Après son service de nuit, Eloi passe encore fidèlement par l’avenue de la Brabançonne pour y travailler 2 heures avant de plonger dans son lit.

Depuis sa pension, Brigitte est chaque lundi dans le magasin de Forest où elle s’occupe du rayon des vêtements. Avec un grand sourire, elle est toujours prête à aider là où c’est nécessaire,

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15MARS 2015 • globo

wallonie

ANS : Rue de l’Yser 185A, 4430 Ans • 04 371 20 44 • lu au sa : 10-18h • vêtements, brocante, informatiqueCHARLEROI : Rue de Montigny 66, 6000 Charleroi • 071 31 80 62 • je, ve : 10-17h30, sa: 10-16h • vêtements, livresCINEY : Rue St. Gilles 61, 5590 Ciney • 083 67 85 04 • ma au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatiqueDINANT : Rue Grande 61-63, 5500 Dinant • 082 66 68 50 • lu au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatiqueHERSTAL : Rue Grande Foxhalle 99, 4040 Herstal • 04 240 08 01 • lu : 12-16h45, ma au ve : 10-16h45, sa : 12-16h (fermé sa en juillet/août) • vêtements, brocante, livres, informatiqueHUY : Rue Montmorency 2, 4500 Huy • 085 23 32 98 •me : 9-16h, ve : 10-17h, sa : 10-12h et 14-16h • vêtementsLIÈGE : Rue de la Casquette 19b, 4000 Liège • 04 223 27 87 • lu au ve : 10-17h (été : 18h), sa : 12-17h (été : 17h30) • vêtements, brocante, livresLIÈGE : Rue St Séverin 117, 4000 Liège • 04 221 49 58 • lu au ve : 10-17h, sa : 11-16h • vêtements, brocante, livresLIÈGE : Rue Puits-en-sock 137, 4020 Liège • 04 341 18 00 • lu au sa : 10-17h • vêtementsLIÈGE : Rue St. Gilles 29, 4000 Liège • 04 222 24 42 • lu au ve : 10-17h30 (été : 18h), sa : 10-17h • Bookshop MARCINELLE : Chée de Philippeville 290/292, 6001 Marcinelle • 071 37 65 05 • lu au sa : 10h-18h • vêtements, brocante, livres, informatiqueMONS : Rue de Houdain 5b • 7000 Mons • 065 84 75 04 • ma au sa: 10-18h • informatique, livresNAMUR : Chée de Louvain 5, 5000 Namur • 081 22 22 22 • lu au ve : 11-17h, sa : 10-15h • vêtements, brocante, livres, informatique, mobilier de bureauNAMUR : Av de la Plante 27, 5000 Namur • 081 26 28 38 • ma au ve : 11-18h, sa : 10-15h • informatiqueNAMUR : Bas de la Place 12-14, 5000 Namur • 081 22 91 22 • lu au sa : 9h30-18h • BookshopNIVELLES : Rue de Namur 36, 1400 Nivelles • 067 77 34 85 • lu au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatiqueSERAING : Rue de la Baume 250, 4100 Seraing • 04 337 29 58 • lu au ve : 9h45-16h45• vêtements

bruxelles

BRUXELLES : Rue de Flandre 102-104, 1000 Bruxelles • 02 522 40 70 • lu : 14-18h, ma au sa : 11-18h • vêtements vintage, brocante, livres BRUXELLES : Rue Haute 243, 1000 Bruxelles • 02 502 39 59 •ma au sa : 10-17h, dim : 11-15h • vêtements, brocanteBRUXELLES : Rue des Chartreux 37, 1000 Bruxelles • 02 502 30 03 • lu : 13h-17h30, lu : 13-18h, ma au ve : 11-18h, sa : 13- 18 (été lu-sa : 13-18h) • Oxfam Kids : vêtements, accessoires pour enfants BRUXELLLES : Av de la Brabançonne 133, 1000 Bruxelles • 02 732 72 68 • ma au sa : 9-14h30 • vêtements, brocante, livresBRUXELLES: Rue des Renards 19, 1000 Bruxelles • 02 513 83 23 • ma, je, ve : 11-18h, sa : 10-18h, di : 10-15h • vêtements hommes, accessoires ETTERBEEK: Chée de Wavre 295, 1040 Etterbeek • 02 640 09 25 • lu : 14-18h, ma au ve : 11-18h, sa : 11-15h • vêtements, livres, brocanteFOREST : Chée de Neerstalle 66, 1190 Forest • 02 332 59 91 •lu au sa : 10-17h30 • vêtements, livres, brocanteIXELLES : Chée d’Ixelles 254, 1050 Ixelles • 02 648 58 42 • lu au sa : 10-18h • BookshopIXELLES : Chée d’Ixelles 252, 1050 Ixelles • 02 647 48 51 • ma au sa : 10-18h • informatiqueMOLENBEEK : Rue Dubois-Thorn 105, 1080 Molenbeek • 02 411 45 53 • lu au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique, mobilier de bureauSCHAERBEEK : Bld Lambermont 47, 1030 Schaerbeek • 02 215 05 11 • lu au ve : 9-17h • vêtements, livres, brocanteUCCLE : Rue Vanderkinderen 248, 1180 Uccle • 02 344 98 78 • lu au sa : 10-18h (été 13-18h) • Bookshop

flandre

ANVERS: Lange Koepoortstraat 49, 2000 Antwerpen • 03 707 11 61 • lu au sa: 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique ANVERS : Sint-Jacobsmarkt 84, 2000 Anvers • 03 227 44 82 • lu au sa : 10-18h • Bookshop ANVERS : Brederodestraat 27, 2018 Anvers • 03 238 24 60 • ma au sa : 10-18h • Oxfam Boutique : vêtements, brocante, livresBRUGES : Leopold II-laan 19, 8000 Bruges • 050 31 04 51 • ma au sa : 10-17h30 • vêtements, brocante, livres, informatique COURTRAI : Budastraat 21, 8500 Courtrai • 056 31 26 22lu au je : 14-18h, ve & sa : 10-18h • Bookshop, informatiqueGAND : Sint-Amandstraat 16, 9000 Gand • 09 233 42 13 • lu au sa : 10-18h • BookshopGAND : Bij Sint-Jacobs 12, 9000 Gand • 09 223 13 53 • ma au sa : 10-18h, dim : 10-13h • Vintage (vêtements) HASSELT : Dorpsstraat 21-23, 3500 Hasselt • 011 21 50 11 • lu au sa : 10-18h • bookshopKNOKKE-HEIST : Elizabetlaan 141, 8300 Knokke-Heist • 050 51 04 51 • lu au sa : 10-12h30, 14-18h • vêtements, livres, informatique, brocante. Également Oxfam-WereldwinkelLOUVAIN : Parijsstraat 60, 3000 Louvain • 016 50 07 03 • lu au sa : 10-18h • livres MALINES : O.L. Vrouwestraat 53, 2800 Malines • 015 43 67 10 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livresOSTENDE: Torhoutsesteenweg 641, 8400 Ostende • 059 51 87 78 • ma au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatiqueROULERS : Westlaan 210, 8800 Roulers • 051 25 24 55 • ma au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatiqueSINT-NIKLAAS : Ankerstraat 44, 9100 Sint-Niklaas •03 776 72 59 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres, informatique WILRIJK : Jules Moretuslei 157, 2610 Wilrijk • 03 828 83 33 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres, informatique

Où nous trouver ?seconde main

Des bénévoles fiers de l’êtreToutes ces personnalités que vous découvrez dans notre page précédente ainsi que beaucoup d’autres seront mises à l’honneur dans notre magasin de seconde main de Forest, notre computershop d’Ixelles et dans

notre boutique rue Brabançonne à Schaerbeek, du 28 février au 8 mars.

Comment ? Via l’exposition « Je suis bénévole, je suis fier » : des photos pleines d’engagement et d’humanité.

Vous avez acheté un ordinateur, un livre ou un vêtement dans un de nos magasins de seconde main ? Vous méritez nos félicitations chaleureuses !Car vous ne vous procurez pas seulement un objet de qualité, intéressant à lire ou joli à porter.

En même temps, vous offrez à une personne de l’autre côté de la Terre, soit une vache, du savon ou une fontaine à eau potable. Ainsi vous améliorez le monde de 2 façons : 1 x ici en Belgique et 1x au Burkina Faso, en Jordanie ou aux Philippines.

2 x Bravo !

Vos vêtements usagés ont encore de la valeurParticipez à notre action de récolte du 9 au 14 mars

Apportez vos vêtements et accessoires que vous ne portez plus, mais encore en bon état, entre le 9 et le 14 mars dans un des magasins e5 mode.Pour chaque sac plein, vous recevrez un chèque cadeau de 10 €. Dans les magasins Avance, vous pourrez échanger vos souliers ou sacs à main contre un bon de 5 ou 10 €.Les objets récoltés seront triés et revendus dans un magasin de seconde main Oxfam à un prix démocratique. Les bénéfices iront à des projets d’Oxfam à travers le monde, comme par exemple, à la lutte des petits paysans contre le changement climatique. En plus, vous recevrez un autre bon de réduction de 5€ valable dans les Magasins du monde-Oxfam à l’achat de produits de beauté Natyr d’une valeur de 25€.

www.oxfamsol.be

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3,2,1 ACTION

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rendez-vousdevant la Gare Centrale à Bruxelles6 mars à 12h

Rejoignons le mouvement mondial pour dénoncer la violence faite aux femmes et la pauvreté. Une journée d’actions etde sensibilisation, ensemble et en musique.

marchemondialedes femmes

tegen geweld op vrouwen

tegen geweld op vrouwen

achetez les semences dans un Magasin du monde-Oxfam

www.oxfamsol.be > acheter solidaire

Inscrivez-vous avant le 6 mars surwww.oxfamsol.be/fr/20km

Cultivez les bonnes choses sur votre balcon ou dans votre jardin grâce à notre assortiment de semences. Vous y trouverez 20 variétés différentes : plantes, herbes, fleurs comestibles et légumes.

Cultivezles bonnes choses

20 KM de bruxelles avec oxfam

donnez vos habits ou chaussures a e5 ou Avancewww.oxfamsol.be >

agir ensemble

Collecte du 9 au 14 mars : faites le grand nettoyage de printemps dans votre garde-robe et donnez vos anciens vêtements et chaussures en bon état.

donnez vos vêtements et chaussures

Vous êtes sportif et solidaire? Rejoignez l’équipe Oxfam Unlimited pour les 20 km de Bruxelles le 31 mai.