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L’ Association pour l’investissement responsable présente au Québec Page 2 FINANCE INVESTISSEMENT RESPONSABLE Filaction, un fonds au ser vice de la PME et de l’économie sociale Page 4 Bâtirente: une stratégie d’investissement responsable pour les membres Page 6 CAHIER THÉMATIQUE G › L E D E VO I R , L E S SA M E D I 1 5 E T D I M A N C H E 1 6 M A R S 2 01 4 Et si on continuait… Le Québec fut en économie un terroir où le mot coopération a longtemps été un maître mot JACQUES NADEAU LE DEVOIR Au Québec, différentes actions en lien avec l’économie populaire et l’activité coopérative ont mené à la création, entre autres, de l’Union des producteurs agricoles. NORMAND THÉRIAULT N ous sommes un 6 décembre, celui de 1900. Et ce jour-là, Alphonse Desjardins et sa femme Dorimène fondent une première caisse d’épargne po- pulaire en Amérique du Nord. Elle sera établie à Lévis. Et l’identification qu’on lui accole passera à l’histoire comme un mot-clé qui permet de com- prendre toute l’histoire écono- mique du Québec, à savoir ce- lui de Caisse populaire. Ici, ce sera là celle de Lévis, dont les portes s’ouvrent un 23 janvier, celui de 1901. À sa mort, 19 ans plus tard, Alphonse Desjardins aura par- ticipé à la fondation de 163 « caisses », dont 18 en Ontario et 9 aux États-Unis. Cette initiative d’économie populaire, car Desjardins vou- lait l’épargne québécoise au service des Québécoises et Québécois, ce que se refu- saient alors les institutions bancaires, qui ne prêtaient point aux Canadiens français, fut suivie. Qu’on pense plus tard à toutes ces actions qui, dans le monde agricole, vont permettre l’apparition en 1964 de l’Union des producteurs agricoles, cette UPA qui de- vient un lieu de rassemble- ment pour les tenants de l’acti- vité coopérative, comme à la Confédération des syndicats nationaux ou à la Fédération des travailleurs du Québec où, dans ces deux derniers cas, au- delà de la seule fédération des forces travaillantes, s’ajoute- ront des interventions écono- miques fortes que sont Fon- daction et le Fonds des travail- leurs FTQ : une épargne qué- bécoise permet ainsi un déve- loppement axé, non vers le profit maximal, mais vers la création et le maintien d’emplois locaux. Et rapidement, toutes ces institutions mettront en pre- mier plan un autre concept : le développement durable que permet l’investissement responsable. Québec et Canada Et au Canada, des actions si- milaires ont aussi lieu : la Sas- katchewan a aussi été un ter- roir à coopératives, et ce n’est pas par hasard que l’Associa- tion pour l’investissement res- ponsable est basée à Vancou- ver. Aussi qu’à ce dernier re- groupement participent les so- ciétés québécoises d’investis- sement responsable, il ne faut pas se surprendre. Et nul ne perd à le faire: « Nous voulons , indique Deb Abbey, directrice générale de l’AIR, l’Association pour l’in- vestissement responsable, que les investisseurs canadiens soient conscients que l’intégra- tion des facteurs ESG [pour en- vironnement, social et de gou- vernance] dans le processus d’investissement procurera un meilleur risque pondéré des re- tombées financières et un béné- fice positif pour la société. » Et en cela, cette institution s’avère pionnière dans le monde économique des G8 et autres G20 : « Nous sommes des leaders mondiaux dans le militantisme actionnarial. Presque toutes les compagnies canadiennes de fonds com- muns de placement en investis- sement responsable apparais- sent comme des investisseurs actifs et engagent le dialogue avec d’autres compagnies d’ici pour les sensibiliser au sujet des objectifs ESG. Plusieurs de nos investisseurs institution- nels sont devenus des signa- taires de The United Nations Principles for Responsible Investment [PRI] et sont en voie d’intégrer les critères envi- ronnemental, social et de gou- vernance dans le processus de gestion de l’investissement. » Rentable ? Oui ! Rentable, tout cela, à savoir de faire conjuguer responsabi- lité et rendement ? Oui, si on prend compte d’un bilan comme celui que dépose Bâti- rente, cet organisme de ges- tion des fonds de retraite que s’est donné la CSN, car pour l’année se terminant au 31 dé- cembre, le rendement a été de 11 %. « Ce n’est pas astrono- mique, mais disons qu’on en- lève 2 % d’inflation, ça vous fait 9%, indique Daniel Simard, di- recteur général de Bâtirente. C’est très bon, et à long terme, c’est extraordinaire ! » Et tout cela obtenu par un organisme qui fait siennes les normes du PRI et qui explique que, à la suite des interven- tions directes auprès des com- pagnies où il y action d’inves- tissements, Metro transforme sa gestion alimentaire, que le géant canadien du pétrole et du gaz qu’est Talisman opère « autrement » sa gestion de la ressource et que plusieurs compagnies forestières et des imprimeurs offrent mainte- nant du papier certifié FSC (Forest Stewardship Council). Informer ? Cela s’impose ! Mais, pour la grande majo- rité de la population québé- coise, cette autre économie est inexistante. Ainsi, une enquête conduite par l’Obser- vatoire de la consommation responsable indique que 57 % des personnes interrogées n’avaient jamais entendu par- ler d’investissement sociale- ment responsable. Pour Fabien Durif, professeur au Département de marketing de l’École des sciences de la ges- tion de l’UQAM et directeur de cet observa- toire, même en cette terre où a pu fleurir l’aventure coopérative, beau- coup reste encore à faire, ne serait- ce que d’informer, que de faire dé- couvrir une autre économie, autre que la libé- rale, pour pouvoir bien faire conjuguer développement et respect de l’environnement, tout en assurant que les pre- miers concernés, les citoyens, peuvent constater que des or- ganismes peuvent grandir et prospérer en ayant à cœur leur intérêt, non celui de l’entreprise, mais le leur. D’ailleurs, qu’un gouverne- ment Harper sabre les mesures qui favorisent les caisses populaires ou les fonds des travailleurs est sans doute l’indice de quelque chose… Le Devoir Alphonse Desjardins, un pionnier ? Au Québec, oui ! Et il n’est pas seul dans ce cénacle. Pensons aussi à tous ces fer- miers qui se sont fédérés, comme à tous ces travailleurs qui, après s’être donné des outils de négociation collectifs, ont mis en place des instruments économiques où il devenait possible de faire fonctionner de concert aventure économique et développement social. Quand la responsabi- lité et la bonne gouvernance sont des principes, une autre économie est possible. SOURCE MOUVEMENT DESJARDINS Alphonse Desjardins Toutes ces institutions mettront en premier plan un autre concept : le développement durable que permet l’investissement responsable

FINANCE - Le Devoir

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Page 1: FINANCE - Le Devoir

L’Association pourl’investissementresponsableprésente auQuébec Page 2

FINANCEINVESTISSEMENT RESPONSABLE

Filaction, unfonds au servicede la PME et del’économiesociale Page 4

Bâtirente: une stratégied’investissementresponsable pourles membres Page 6

C A H I E R T H É M A T I Q U E G › L E D E V O I R , L E S S A M E D I 1 5 E T D I M A N C H E 1 6 M A R S 2 0 1 4

Et si on continuait…Le Québec fut en économie un terroir où le mot coopération a longtemps été un maître mot

JACQUES NADEAU LE DEVOIR

Au Québec, dif férentes actions en lien avec l’économie populaire et l’activité coopérative ont mené à la création, entre autres, de l’Union des producteurs agricoles.

N O R M A N D T H É R I A U L T

N ous sommes un6 décembre, celuide 1900. Et cejour-là, AlphonseDesjardins et sa

femme Dorimène fondent unepremière caisse d’épargne po-pulaire en Amérique du Nord.Elle sera établie à Lévis. Etl’identification qu’on lui accolepassera à l’histoire comme unmot-clé qui permet de com-prendre toute l’histoire écono-mique du Québec, à savoir ce-lui de Caisse populaire. Ici, cesera là celle de Lévis, dont lesportes s’ouvrent un 23 janvier,celui de 1901.

À sa mort, 19 ans plus tard,Alphonse Desjardins aura par-ticipé à la fondation de 163« caisses », dont 18 en Ontarioet 9 aux États-Unis.

Cette initiative d’économiepopulaire, car Desjardins vou-lait l’épargne québécoise auser vice des Québécoises etQuébécois, ce que se refu-

saient alors les institutionsbancaires, qui ne prêtaientpoint aux Canadiens français,fut suivie. Qu’on pense plustard à toutes ces actions qui,dans le monde agricole, vontpermettre l’apparition en 1964de l’Union des producteursagricoles, cette UPA qui de-vient un lieu de rassemble-ment pour les tenants de l’acti-vité coopérative, comme à laConfédération des syndicatsnationaux ou à la Fédérationdes travailleurs du Québec où,dans ces deux derniers cas, au-delà de la seule fédération desforces travaillantes, s’ajoute-ront des interventions écono-miques for tes que sont Fon-daction et le Fonds des travail-leurs FTQ : une épargne qué-bécoise permet ainsi un déve-loppement axé, non vers leprofit maximal, mais vers lac r é a t i o n e t l e m a i n t i e n d’emplois locaux.

Et rapidement, toutes cesinstitutions mettront en pre-mier plan un autre concept :

le développement durableque permet l’investissementresponsable.

Québec et CanadaEt au Canada, des actions si-

milaires ont aussi lieu : la Sas-katchewan a aussi été un ter-roir à coopératives, et ce n’estpas par hasard que l’Associa-tion pour l’investissement res-ponsable est basée à Vancou-ver. Aussi qu’à ce dernier re-groupement participent les so-ciétés québécoises d’investis-sement responsable, il ne fautpas se surprendre.

Et nul ne perd à le faire :« Nous voulons, indique DebAbbey, directrice générale del’AIR, l’Association pour l’in-vestissement responsable, queles investisseurs canadienssoient conscients que l’intégra-tion des facteurs ESG [pour en-vironnement, social et de gou-vernance] dans le processusd’investissement procurera unmeilleur risque pondéré des re-tombées financières et un béné-fice positif pour la société. »

Et en cela, cette institutions ’avère p ionnière dans lemonde économique des G8 etautres G20 : « Nous sommesdes leaders mondiaux dans lemilitantisme actionnarial.Presque toutes les compagniescanadiennes de fonds com-muns de placement en investis-sement responsable apparais-sent comme des investisseursactifs et engagent le dialogueavec d’autres compagnies d’icipour les sensibiliser au sujetdes objectifs ESG. Plusieurs denos investisseurs institution-nels sont devenus des signa-taires de The United NationsPrinciples for Responsib le Investment [PRI] et sont envoie d’intégrer les critères envi-ronnemental, social et de gou-vernance dans le processus degestion de l’investissement. »

Rentable? Oui !Rentable, tout cela, à savoir

de faire conjuguer responsabi-lité et rendement ? Oui, si on

pr end compte d ’un b i l ancomme celui que dépose Bâti-rente, cet organisme de ges-tion des fonds de retraite ques’est donné la CSN, car pourl’année se terminant au 31 dé-cembre, le rendement a été de11 %. « Ce n’est pas astrono-mique, mais disons qu’on en-lève 2% d’inflation, ça vous fait9%, indique Daniel Simard, di-recteur général de Bâtirente.C’est très bon, et à long terme,c’est extraordinaire ! »

Et tout cela obtenu par unorganisme qui fait siennes lesnormes du PRI et qui expliqueque, à la suite des inter ven-tions directes auprès des com-pagnies où il y action d’inves-tissements, Metro transformesa gestion alimentaire, que legéant canadien du pétrole etdu gaz qu’est Talisman opère« autrement » sa gestion de laressource et que plusieurscompagnies forestières et desimprimeurs of frent mainte-nant du papier cer tifié FSC(Forest Stewardship Council).

Informer? Cela s’impose!Mais, pour la grande majo-

rité de la population québé-coise, cette autre économieest inexistante. Ainsi, une enquête conduite par l’Obser-vatoire de la consommation responsable indique que 57 %des personnes inter rogéesn’avaient jamais entendu par-ler d’investissement sociale-m e n t r e s p o n s a b l e . P o u r Fabien Durif, professeur auDépartement de marketing del’École des sciences de la ges-tion de l’UQAM et directeur

de cet obser va -to i r e , même encette terre où a pufleurir l’aventurecoopérative, beau-coup reste encoreà faire, ne serait-ce que d’informer,que de faire dé-couvrir une autre

économie, autre que la libé-rale, pour pouvoir bien faireconjuguer développement etrespect de l’environnement,tout en assurant que les pre-miers concernés, les citoyens,peuvent constater que des or-ganismes peuvent grandir etprospérer en ayant à cœurleur intérêt , non celui de l’entreprise, mais le leur.

D’ailleurs, qu’un gouverne-m e n t H a r p e r s a b r e l e s mesures qui favorisent lescaisses populaires ou les fondsdes travailleurs est sans doute l’indice de quelque chose…

Le Devoir

Alphonse Desjardins, un pionnier ? Au Québec, oui ! Et iln’est pas seul dans ce cénacle. Pensons aussi à tous ces fer-miers qui se sont fédérés, comme à tous ces travailleurs qui,après s’être donné des outils de négociation collectifs, ontmis en place des instruments économiques où il devenaitposs ib l e de f a i r e f onc t i onner de conce r t a ven tu r e économique et développement social. Quand la responsabi-lité et la bonne gouvernance sont des principes, une autreéconomie est possible.

SOURCE MOUVEMENT DESJARDINS

Alphonse Desjardins

Toutes ces institutions mettront en premier plan un autre concept : le développement durable que permet l’investissement responsable

Page 2: FINANCE - Le Devoir

F I N A N C EL E D E V O I R , L E S S A M E D I 1 5 E T D I M A N C H E 1 6 M A R S 2 0 1 4G 2

ASSOCIATION POUR L’INVESTISSEMENT RESPONSABLE

Déjà six millions de membres et maintenant une présence au Québec« Nous mettrons sur pied dans les prochaines semaines l’Académie en français sur l’investissement responsable »

R É G I N A L D H A R V E Y

Depuis Vancouver, Deb Abbey occupe le poste de

directrice générale de l’AIR etelle possède une feuille deroute bien garnie en matièrede fréquentation des milieuxsociaux et des affaires.

En 1990, elle devenait la pre-mière directrice de projet pourla fondation de David Suzuki :en cours d’emploi, elle a déve-loppé un intérêt pour une trans-formation du capital dans le butd’apporter un changement so-cial. À partir de 1995, elle rejointle monde des affaires, où elledevient une militante convain-cue de l’investissement respon-sable : pendant cinq ans, elle agéré les actifs de mouvementscaritatifs et de divers orga-nismes du même genre avantde fonder sa propre compagnieen 2000: «Real Asset InvestmentManagement a d’ailleurs été lapremière entreprise exclusive-ment tournée vers l’investisse-ment socialement responsable auCanada», assure-t-elle. En 2005,elle vend sa firme à Vancity.

Entre-temps, elle a écritdeux livres, dont elle présenteune synthèse : « Je suis la coau-teure avec Michael Jantzide The 50 Best Ethical Stocksfor Canadians. Dans cet ou-vrage, on a relevé les compa-gnies canadiennes qui exer-çaient, à cette époque, un lea-dership dans chaque secteurd’activités ; on a mis l’accent

sur la mise en relief de leur soli-dité financière et environne-mentale, de leur per formancerelative au social et à la gouver-nance [d’où le sigleESG, pour environne-m e n t , s o c i a l e t gouvernance]. » En2004, elle récidive eté c r i t l e b o u q u i n Global Profit and Glo-bal Justice, Using yourMoney to Change theWorld : « C’est un ou-vrage qui traite princi-palement de l’investis-seur, du consomma-teur et des outils phi-lanthropiques dont ilsdisposent pour chan-g e r l e m o n d e e n accumulant un capi-tal destiné au chan-gement social. »

La force dunombre d’abord

«L’Association pourl’investissement respon-sable [AIR] repose fon-damentalement sur lesmembres qui la compo-sent», rapporte la directrice gé-nérale. Au Canada, celle-cicompte dans ses rangs six millions de déposants et d’in-vestisseurs qui proviennent dedivers horizons: compagnie defonds communs de placement,coopéra t i ves de c réd i t ,banques, conseillers en inves-tissements et autres personnesintéressées par l’investisse-

ment responsable. Elle cernel’objectif commun de ces gens:«C’est d’assurer la croissance dece type d’investissement au pays. N o u s v o u l o n s q u e l e s investisseurs canadiens soientconscients que l’intégration desfacteurs ESG dans le processusd’investissement procurera unmeilleur risque pondéré des re-tombées financières et un béné-fice positif pour la société.»

Dans les grandeslignes, les mandatsde l’AIR se résumentainsi : remplir un rôlede leadership pourrépandre davantagel’usage des critèressociaux et environne-mentaux dans l acommunauté finan-cière canadienne, accroître la sensibi-lité du public à cegenre d’investisse-ment, expliquer etfaire valoir dans lesautres organisationsdestinées à l’investis-sement les raisons fa-vorables à l’analyseenvironnementale,sociale et de gouver-nance (ESG) et, fina-lement, four nir un forum d’informationset représenter unesource de renseigne-ments pour les mem-

bres et pour le public.Deb Abbey apporte ce volet

complémentaire à son exposé :« On s’applique à fournir auxresponsables et professionnels del’investissement les informationssur les occasions de placementsdans ce marché, partout dans lepays. Notre présence au Québeca été plutôt limitée jusqu’àmaintenant, mais on souhaite y

augmenter notre effectif de baseet notre of fre de services en2014 ; c’est ainsi que nous mettrons sur pied dans les pro-chaines semaines l’Académie enfrançais sur l’investissement responsable : il s’agit d’un programme de formation enligne sur l’industrie ESG, quis’adresse aux conseillers finan-ciers et aux professionnels du sec-teur de la finance.»

L’AIR s’active de plus dansle domaine de la recherche :ce volet de ses opérations sertà obtenir les connaissances debase et à mettre à jour les don-nées primordiales dans le do-maine de l’investissement so-cialement responsable (ISR) ;tout ce bagage d’informationsest destiné au secteur finan-cier et des placements, auxmédias, aux universités et auxdivers groupes de recherche.

Le bon et le mauvais côtéL’ A I R d r e s s e u n b i l a n

somme toute positif de ses in-ter ventions, comme elle lelaisse savoir : « Nous sommesdes leaders mondiaux dans lemilitantisme actionnarial.Presque toutes les compagniescanadiennes de fonds communsde placement en investissementr e sponsab l e appara i s s en tcomme des investisseurs actifset engagent le dialogue avecd’autres compagnies d’ici pourles sensibiliser au sujet des ob-jectifs ESG. Plusieurs de nos in-vestisseurs institutionnels sontdevenus des signataires de TheUnited Nations Principles forResponsible Investment [PRI]et sont en voie d’intégrer les cri-tères environnemental, social,e t d e gouver nance [ESG]dans le processus de gestion del’investissement. » Elle s’en ré-

jouit : « Nous sommes fiers dutravail accompli ! »

Mais il y a aussi l’envers dela méda i l l e , ind ique Deb Abbey: «Le défi majeur auquelfont face les investisseurs cana-diens et les autres parties pre-nantes dans ce domaine est celuides changements climatiques.Nous sommes limités dans notreaction par le manque de straté-gie à long terme pour réduire lesef fets des gaz à ef fet de serre. »Elle prône cette solution :«Nous avons besoin de travailleravec d’autres pays pour fixer lesrègles en vue d’enrayer une ca-tastrophe climatique. Et nous de-vons mettre en place un meil-leur programme d’avantages fiscaux pour en arriver à des solutions durables.»

CollaborateurLe Devoir

198 0 1990 20 0 0 2013

ENSEMBLE, REPENSONS LE MONDE

C O N C I L I O N S P R O F I T E T E N V I R O N N E M E N T

C O N C O R D I A . C AC E N T R E D ’ É T U D E S C N S U R L A G E S T I O N D U R A B L E D E L A C H A Î N E LO G I S T I Q U E

JACQUES NADEAU LE DEVOIR

« Le défi majeur auquel font face les investisseurs canadiens et les autres parties prenantes dans cedomaine est celui des changements climatiques. Nous sommes limités dans notre action par lemanque de stratégie à long terme pour réduire les effets des gaz à effet de serre », affirme Deb Abbey.

Le but premier de la RIA (Responsible Investment Associa-tion) est de promouvoir l’investissement socialement respon-sable à travers tout le Canada. Au Québec, RIA est devenu« AIR », l’Association pour l’investissement responsable, quivise à consolider ses activités dans la Belle Province en 2014.

L’AIR s’activede plus dansle domaine dela recherche :ce volet de sesopérations sertà obtenir lesconnaissancesde base et à mettre à jourles donnéesprimordialesdans le domaine de l’ISR

L’Institut de la Francophonie pour le développement durable (IFDD) est un organisme subsi-diaire de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) dont le mandat est de soute-nir les pays membres de l’OIF dans le domaine du développement durable.

INSTITUT DE LA FRANCOPHONIE POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE

Un organisme donne aux paysémergents des outils qui leurpermettront de penser autrementla chose économique

P I E R R E V A L L É E

L a fondation de l’Institut de la Francophoniepour le développement durable remonte à

1988, à la suite du deuxième Sommet de laFrancophonie, qui s’est tenu à Québec en1987. L’organisme s’appelait alors l’Institut del’énergie des pays ayant en commun l’usagedu français (IEPF). En 1996, l’IEPF, à la suitedu Sommet de la Terre à Rio en 1992, dont iladopte les résolutions, change de nom et de-vient l’Institut de l’énergie et de l’environne-ment de la Francophonie. Et finalement, en2013, à la suite de la Conférence de Rio+20,l’organisme devient l’IFDD. L’organisme, peuimpor te son nom, a toujours eu pignon surrue dans la ville de Québec.

«Cette nouvelle appellation reflète mieux notremandat actuel qui est de favoriser et de soutenirle développement durable, dont nous adoptons ladéfinition complète, qui comprend les volets éco-nomique, environnemental, social et culturel, ex-plique Fatimata Dia Touré, directrice del’IFDD. Nous agissons comme facilitateur auprèsdes pays membres de l’OIF. Notre approche estcelle du faire faire, c’est-à-dire que nous soute-nons et accompagnons les différents acteurs d’unpays dans leur démarche en développement dura-ble. Au fond, nous lançons la machine, mais une

fois lancée, c’est le pays qui la prend en charge. »

Stratégie nationale et internationaleLe principe du développement durable est

devenu incontournable, mais ce ne sont pastous les pays qui ont mis en place des poli-tiques stratégiques en matière de développe-ment durable. Si c’est chose faite dans lesÉtats francophones développés, comme leQuébec ou la France, les pays en voie de déve-loppement amorcent cette démarche. C’estl’un des principaux axes d’action de l’IFDD.

« L’élaboration et la mise en place d’une poli-tique stratégique en développement durable sontun processus long et complexe qui peut prendrede deux à trois ans et qui implique de nombreuxet dif férents acteurs. Notre rôle consiste à tra-vailler avec les expertises locales afin de nousassurer que ces dernières possèdent tous les ou-tils nécessaires. D’une par t, les outils néces-saires pour comprendre comment élaborer pa-reille politique, et d’autre part, les outils pourarriver avec la politique qui convient le mieuxà la situation de leur pays. »

Le second axe d’action est celui des relationsinternationales. En effet, les pays francophonesen voie de développement sont souvent invités

VOIR PAGE G 6 : FRANCOPHONIE

Page 3: FINANCE - Le Devoir

F I N A N C EL E D E V O I R , L E S S A M E D I 1 5 E T D I M A N C H E 1 6 M A R S 2 0 1 4 G 3

OBSERVATOIRE DE LA CONSOMMATION RESPONSABLE

Plus d’un Québécois sur deux ignore ce qu’est l’investissement socialement responsable« Le passage à l’acte est freiné bien entendu par la faible capacité d’épargne, mais aussi par ce manque d’information »

E T I E N N E P L A M O N D O N E M O N D

Q u’est-ce qui rend les parti-culiers, au Québec, si hé-

sitants à plonger dans l’inves-tissement socialement respon-sable (ISR) ? Le manque d’in-formation, si on en croit les ré-sultats d’un sondage effectuépar l’OCR. En effet, le fait qu’iln’y ait pas assez d’informationa été la raison la plus souventinvoquée comme un frein :57 % des répondants ont jugéqu’il s’agissait d’un facteur quiles décourageait d’y mettreleurs épargnes.

Ces résultats, dévoilés le20 février dernier, vont « unpeu à l’encontre de ce que pen-sent beaucoup d’of freurs, parceque la plupar t d’entre euxcroient que le frein majeurcontinue d’être la perception durisque et de la performance dece type de produit financier »,explique Fabien Durif, direc-teur de l’OCR et professeur auDépartement de marketing del’École des sciences de la ges-tion de l’UQAM.

Rendement et informationSeulement 35 % des répon-

dants ont dit croire que le re-tour sur l’investissement étaitinférieur à travers l’ISR, tandisque 28 % s’inquiétaient durisque sur l’investissement.

Des proportions faibles, qui secomparent « au rejet de base »des produits verts ou des au-tres services écoresponsables,selon M. Durif. Reste que, se-lon l’étude, seulement 8,5 %des Québécois ont déjà investidans l’ISR et à peine 5,9 % ontinvesti dans ce type de pro-duits financiers durant la der-nière année. « Le passage àl’acte, aujourd’hui, est freiné,bien entendu par la faible capa-cité d’épargne, mais aussi parce manque d’information. »

De plus, 47% des personnesinterrogées ont avoué mal com-prendre comment l’ISR influen-çait le comportement des entre-prises, et environ 43% ont jugéque l’information transmise à cesujet manquait de transparence.Parmi les autres éléments im-portants poussant les particu-liers à tourner le dos à l’ISR, oncritique la complexité de l’infor-mation accessible. Un peu plusde 39 % des répondants ont si-gnalé que les caractéristiquesdes fonds n’étaient pas assezmises en avant et un peu moinsde 39 % des gens ont af firméque l’offre des institutions finan-cières dans ce domaine était difficile à comprendre.

Une non-connaissance de l’univers financier

Reste que l’enquête évalueque les Québécois ne sont pas

à l’aise, de manière générale,avec le domaine financier. Cesont donc 57 % des personnesinterrogées qui n’ontjamais entendu parlerd e l ’ I S R a v a n t l’enquête. Seulement15 % des répondantss e s o n t d é s i g n é scomme des investis-seurs expérimentéset à peine 38 % ont déclaré avoir un bon niveau de connais-sances financières.

Est-ce que les freinssont dif férents ducôté des investisseursaguerris ? « Pour cequi est de l’informa-tion, non, répond dutac au tac M. Durif.C’est exactement lamême chose que pourles produits et servicesécoresponsables : plusvous êtes un consom-mateur responsable,plus vous allez êtrefreiné par l’informa-tion, parce que vous allez davantage lachercher. Et générale-ment, moins vous êtesun consommateur res-ponsable, plus vous allez êtrefreiné par la perception durisque ou du prix. Donc, il nefaut pas penser que ce sont lesconsommateurs qui ne sont pasintéressés qui vont être freinéspar les problèmes d’information.C’est vraiment le contraire.»

Il en irait de même pour lesparticuliers qui ont déjà investidans l’ISR. Dans un article pu-blié dans la Revue française degestion, en 2013, M. Durif avaitanalysé les motivations des On-

tariens qui avaient abandonnél’ISR après avoir tenté l’expé-rience. Ces particuliers se mon-

traient plus sceptiquesenvers les répercus-sions engendrées surla société et l’environ-nement par ce typed’investissement.

« Il y a beaucoup decitoyens qui veulentqu ’on l eur montrel ’ i m p a c t d e l e u r s investissements, ob-ser ve M. Durif. Ilsveulent des rapports etde l’information pré-cise. Et c’est certaine-ment des choses qu’onne voit pas assez.»

Vers unclassement des fonds?

De plus, M. Durifjuge qu’il y a un grostravail à faire pourmieux distinguer lesdif férentes formesd’ISR. Seulement 8,4%des investisseurs par-ticuliers ont af firméles discerner, tandisque 35,3% ont quant àeux avoué ne pas vrai-

ment les connaître. Les autresont admis ignorer complète-ment en quoi consistent les stra-tégies de mise en œuvre de l’ISR.

Un tel flou risque d’entraî-ner des déceptions, voire pous-ser certains investisseurs par-ticuliers à accuser cer tainsfonds de faire de l’écoblanchi-ment. Par exemple, un inves-tisseur qui croit que l’ISR serésume au filtrage négatif, soitl’exclusion de pratiques ou de

secteurs d’activité jugés immo-raux, pourrait se sentir trahis’il a plutôt investi dans unestratégie de filtrage positif sé-lectionnant les meilleures en-treprises dans un seul do-maine (social, environnemen-tal ou de gouvernance), dansune stratégie basée sur unfonds thématique limité à unsecteur ou dans une stratégied’engagement actionnarial mi-sant sur le dialogue avec lesentreprises du portefeuille.

Plusieurs initiatives pour-raient par contre convaincre lesrécalcitrants. D’après les ré-ponses collectées, bien des par-ticuliers seraient plus tentéspar l’ISR si une entité indépen-dante était active sur le sujet,que ce soit dans la réalisationd’un classement des fonds,d’une campagne de sensibilisa-tion, d’un site Web interactif oud’une certification. Il est à no-ter que l’OCR travaille actuelle-ment à l’élaboration d’une plate-forme Web interactive de sensi-bilisation à l’ISR.

Informations bancairessouhaitées

Mais les institutions finan-cières auraient aussi leur boutde chemin à faire. Près de 49%des répondants souhaitent queces dernières évaluent elles-mêmes leurs propres produitsfinanciers et les classent pourmontrer que certains sont plusperformants du côté de la res-ponsabilité sociale, alors qued’autres le sont moins pourêtre plus rentables. « Il y a desgens qui sont prêts à faire descompromis», rappelle M. Durif.D’ailleurs, près de 45 % despersonnes interrogées ont ma-

nifesté leur désir de voir lesinstitutions financières person-naliser leurs produits.

Pour l’instant, l’ISR traîne dela patte comparativement à laconsommation responsabledans les autres domaines, jugeM. Durif. Dans son ensemble,le secteur des services n’estpas aussi avancé dans cette dé-marche que celui des produits.Mais même par rappor t auxautres ser vices, comme lesservices écotouristiques, l’ISRest «beaucoup plus en retard»,affirme M. Durif.

Profil des investisseursPar contre, il souligne que

l’ISR doit être traité à par t,puisqu’il touche une « clientèlequi est assez dif férente de cequ’on retrouve habituellementpour les produits et services écoresponsables ».

Il explique : «La consomma-tion responsable est générale-ment plus axée vers les femmes.Aussi, le revenu, l’éducation et lelieu de résidence n’ont pas tropde conséquences. Là, comme onest dans un produit financier, cesont plus des hommes. Ils sontsouvent plus jeunes, et le niveaud’éducation et de revenu vaaussi avoir une influence. On aaussi une clientèle beaucoupplus urbaine et montréalaise.»

N’empêche, en croisant lesrésultats de l’étude avec l’indicede consommation responsable,M. Durif a remarqué que plusune personne a des habitudesde consommation responsableau quotidien, plus elle tend àvouloir s’engager dans l’ISR.

CollaborateurLe Devoir

Ce n’est pas la crainte d’un faible retour sur l’investissementqui retient les particuliers québécois de mettre leurs sousdans l’investissement socialement responsable (ISR), maisplutôt le manque d’information ou la complexité de celle dis-ponible. C’est du moins la conclusion d’une récente étude del’Observatoire de la consommation responsable (OCR).

NORMAND BLOUIN

L’ISR touche une clientèle dif férente de celle attirée par les produits et services écoresponsables. La consommation responsable est généralement plus axée vers les femmes.

«Il y abeaucoup decitoyens quiveulent qu’onleur montrel’impact de leursinvestissements.Ils veulent desrapports et del’informationprécise. Et c’estcertainementdes chosesqu’on ne voitpas assez.»

Page 4: FINANCE - Le Devoir

F I N A N C EL E D E V O I R , L E S S A M E D I 1 5 E T D I M A N C H E 1 6 M A R S 2 0 1 4G 4

Gestion FÉRIQUE vient de lancer le Fondséquilibré Croissance. Ce nouveau fonds vientcompléter l’of fre en fonds équilibrés de Ges-tion FÉRIQUE, qui avait déjà mis en place leFonds équilibré et le Fonds équilibré pondéré.

P I E R R E V A L L É E

«L e Fonds équilibré Croissance conviendradavantage à un investisseur ayant une

plus grande tolérance au risque qu’à celui quichoisit d’investir dans le Fonds équilibré ou leFonds équilibré pondéré », explique FabienneLacoste, présidente-directrice générale de Gestion FÉRIQUE.

La dif férence se trouve dans la répartitiondes placements dans ces trois fonds équilibrés.Par exemple, dans le Fonds équilibré pondéré,70 % des placements sont des titres à revenufixe, comme des obligations, et 30% sont des ti-tres de participation, comme des actions. Dansle Fonds équilibré, la répartition est de 40 % detitres à revenu fixe et de 60% de titres de parti-cipation. Dans le Fonds équilibré Croissance,c’est 30% de titres à revenu fixe et 70% de titresde participation. Évidemment, plus un fondsd’investissement compte de placements en par-ticipation, dont les revenus peuvent fluctuer,plus l’investisseur s’expose au risque.

Un fonds de fondsLe Fonds équilibré Croissance, comme le

sont le Fonds équilibré et le Fonds équilibrépondéré, est ce qu’on appelle dans le jargon dela finance un fonds de fonds. Un fonds de fondsest un fonds d’investissement qui ne place paslui-même les sommes qui lui sont confiées,mais qui les place en passant par d’autres fondsde placement. « Dans le cas du Fonds équilibréCroissance, tout comme pour le Fonds équilibréet le Fonds équilibré pondéré, les sommes inves-ties sont placées par l’intermédiaire des autresfonds de placement de Gestion FÉRIQUE.»

En effet, Gestion FÉRIQUE gère aussi huitautres fonds de placement : FÉRIQUE Revenucourt terme, FÉRIQUE Obligations, FÉRIQUEDividendes, FÉRIQUE Actions, FÉRIQUEAméricain, FÉRIQUE Europe, FÉRIQUE Asieet FÉRIQUE Mondial. De plus, chacun de cesfonds possède ses propres gestionnaires deportefeuilles mandatés par Gestion FÉRIQUEet qui sont des firmes externes spécialisées soitdans certains types d’investissement ou soitdans certains marchés. Par exemple, le FondsFÉRIQUE Actions, qui se concentre sur les ac-tions d’entreprises canadiennes, possède troisgestionnaires : Black Rock Asset ManagementCanada Limited, Hexavest inc. et Placements

Montrusco Bolton inc.«La plupart de nos fonds possèdent de deux à

trois gestionnaires de portefeuilles. Cette façon defaire nous assure que nos fonds seront bien diver-sifiés et qu’ils profiteront de l’expertise de ces ges-tionnaires de portefeuilles et de leur stratégie res-pective de placement. »

Pour investir dans le Fonds équilibré Crois-

sance, le placement minimum requis est de500 $. Ce placement est admissible aux REER,CELI, FERR et autres régimes d’épargne. Lessommes investies dans le Fonds équilibréCroissance sont réparties comme suit : obliga-tions 28 %, titres du marché monétaire 2 %, ac-tions canadiennes 25 %, marché américain 20 %,marché européen 15% et marché asiatique 10%.

Le Fonds équilibré Croissance fait donc appel àcinq fonds FÉRIQUE, soit Obligations, Actions,Amérique, Europe et Asie. Lancé le 20 février2014, donc il y a à peine trois semaines, leFonds équilibré Croissance compte présente-ment 3,8 millions de dollars en actifs.

De plus, chaque mois, le Fonds équilibréCroissance passe sous la loupe des analystesde Gestion FÉRIQUE, qui rééquilibreront leportefeuille si le besoin s’en fait sentir. « C’estun avantage pour l’investisseur qui souvent n’apas le temps ou les connaissances pour procéderà cette analyse et ensuite faire le rééquilibrage. »

Il faut souligner que ce rééquilibrage ne sefait pas en fonction de vouloir tirer profit desmouvements des marchés, mais plutôt pour as-surer que la répar tition des placements de-meure conforme à la répartition initiale. Parexemple, avec un actif de 1000 $, l’investisseursait que 25 % de cette somme, soit 250 $, sontplacés dans des actions canadiennes. Si ces ac-tions canadiennes s’apprécient au point queleur valeur fait en sorte qu’elles représententplus de 25 % de l’actif, le rééquilibrage fera ensorte de les ramener à une valeur représentant25% de l’actif.

Gestion FÉRIQUERappelons que Gestion FÉRIQUE a été mis

en place par l’Ordre des ingénieurs du Québecdans le but de doter ses membres d’un outil fi-nancier leur permettant de faire fructifier leursavoirs. Seuls les ingénieurs et les membres deleurs familles et de leurs entreprises peuventinvestir par l’entremise de Gestion FÉRIQUE.Gestion FÉRIQUE compte 22 000 clients pourun actif d’environ 2 milliards de dollars.

De plus, Gestion FÉRIQUE est un organismesans but lucratif. « Comme nous sommes sansbut lucratif, nous n’avons pas à réaliser de profitpour des actionnaires. Cela nous permet d’of frirà nos clients des frais de gestion parmi les plusbas de l’industrie. » À titre d’exemple, les fraisde gestion du Fonds équilibré Croissance sontprésentement de 1,1%.

La stratégie de Gestion FÉRIQUE repose surdeux principes : la connaissance de ses clientsinvestisseurs et une stratégie de placement àlong terme. « Nous sommes par ticulièrementfiers de nos services-conseils. Il est très importantpour nous de bien brosser le profil investisseur denos clients et de bien cerner leurs objectifs. Et no-tre stratégie de placement repose sur le longterme. Pour emprunter une analogie au base-ball, nous préférons accumuler régulièrement lescoups sûrs plutôt que de chercher le coup de cir-cuit occasionnel. »

CollaborateurLe Devoir

GESTION FÉRIQUE

Les ingénieurs peuvent investir autrement« Comme nous sommes sans but lucratif, nous n’avons pas à réaliser de profit pour des actionnaires »

JACQUES GRENIER LE DEVOIR

La Banque Nationale est l’une des institutions financières qui of frent ce fonds de placement réservéaux ingénieurs et à leur famille.

FILACTION

Au service de la PME et de l’économie socialeLes femmes entrepreneures sont elles aussi desservies par un fonds affilié à Fondaction

S A R A H P O U L I N - C H A R T R A N D

D’entrée de jeu, la directricedu développement des

fonds informe sur le fonctionne-ment de l’organisme.

« Il faut savoir qu’il existetrois fonds fiscalisés au Québec :Fondaction CSN, le Fonds desolidarité FTQ et Capital derisque Desjardins. Dans lesdeux cas des fonds de travail-leurs, ces fonds utilisent l’argentdes souscriptions de retraite destravailleurs, pour investir dansdes entreprises au Québec. Fi-laction est af filié à FondactionCSN, c’est-à-dire que nos capi-taux, avec lesquels nous inves-tissons dans les petites entre-prises, proviennent de là. Dansle rappor t annuel de Fondsd’action, le principal investisse-ment est Filaction. »

Et les questions suivent.

Quel était l’objectif de votremise sur pied, par FondactionCSN?

Nous avons été créés en2001, et la volonté du Fonds àl’époque était de leur permettrede couvrir un spectre plus larged’investissement. Puisque lefonds fiscalisé fait des investis-sements de plus d’un million dedollars, il voulait s’assurer d’in-vestir aussi dans des PME. Fi-laction investit dans des entre-prises à hauteur de 50 000 à500000$. Le but était donc depermettre des investissementsdans des petites entreprises,partout au Québec.

Un de vos mandats est égale-

ment d’offrir du financement àdes clientèles bien précises.Lesquelles?

Oui, non seulement nous in-vestissons dans des PME, maisnous investissons aussi dansdes fonds d’investissement. Onmet donc de l’argent dans unvéhicule qui permet de prêtersoit à une clientèle particulière,comme des femmes entrepre-neures, ou des entrepreneursimmigrants, par exemple. Celapermet de faire de l’investisse-ment de niche. On peut attein-dre des cibles très précisesquand on fonctionne avec desfonds d’investissement.

Avez-vous un por trait des entreprises qui ont été finan-cées par Filaction dans les dernières années?

Nous avons deux grandessections d’investissements. Lapremière est l’investissementdirectement auprès des entre-prises, c’est-à-dire que nous in-vestissons dossier par dossier.Nous avons investi de cette ma-nière, par exemple, auprès duCirque Éloize, avec Rober t Lepage ou encore au CinémaBeaubien. La deuxième grandesection d’investissement est un por tefeuille comprenant 20 fonds d’investissement. Et17 de ces fonds sont dédiés auxfemmes entrepreneures, par-tout au Québec (les Fonds dedéveloppement dédiés à l’entre-preneuriat féminin, mis enplace en 2002). Le réseau Fem-messor, notamment, est capita-lisé par Filaction. Nous avonsaussi trois autres fonds qui ser-vent à des clientèles détermi-

nées, comme les petites etmoyennes entreprises touris-tiques. Il y a aussi le Fonds dedéveloppement dédié aux Afro-entrepreneurs du Québec, crééen 2008, et un fonds qui s’ap-pelle Mosaïque, qui s’adresseaux entrepreneurs issus del’immigration.

Vous voyez les retombées deces différents fonds d’investis-sement sur ces clientèles ciblées?

Oui, en travaillant directe-ment avec les communautés,on voit les retombées. Non seu-lement nous fournissons du ca-pital à ces entreprises, maisnous travaillons avec les gensimpliqués. Nous travaillonsbeaucoup avec les gens sur le

terrain pour faire en sor tequ’ils s’approprient le fonds, etque le fonds satisfait bien lesbesoins des communautés. Lesavantages pour ces entreprises,de faire affaire avec Filaction,sont notre écoute de leurs be-soins et notre flexibilité.

Vous avez également un voletd’économie sociale, commentr e g a r d e z - v o u s c e t y p e d’économie ?

Nous croyons que les entre-prises en économie socialesont des entreprises commeles autres, et qui méritentd’être financées. C’est un panimpor tant de l’économie duQuébec. Et les outils quiétaient jadis plus ou moinsbien adaptés à la réalité de

l’économie sociale s’adaptentde plus en plus. Par exemple,une institution financière leurest consacrée : la Caisse d’éco-nomie solidaire de Desjardins,avec laquelle nous travaillons.Et nous complétons le finance-ment des entreprises qui ontbesoin de solidifier leur struc-ture financière. Souvent, nousintervenons là où très peu degens peuvent le faire. Noussommes très ouver ts a u xp r o j e t s d ’ é c o n o m i e sociale, que nous ne considé-rons pas a priori comme desp r o j e t s r i s q u é s , b i e n a ucontraire. Nous considéronsque ce sont des entreprises so-lides qui méritent toute notreattention. Le tiers de notrepor tefeui l le est d ’ai l leurs

consacré à l’économie sociale.

Avez-vous des exemples d’en-treprises en économie socialeque vous avez soutenues?

Des coopératives d’habita-tion, par exemple, l ’Écodo-maine des Forges, à Trois-Ri-vières, ou Cohabitat, à Qué-bec. Plusieurs entreprises cul-turelles, comme je le mention-nais plus tôt, les Éditions de lacourte échelle, etc.

CollaboratriceLe Devoir

Filaction, un fonds de développement af filié à FondactionCSN, permet à de petites et moyennes entreprises québécoises de voir le jour. Lucie Demers, directrice du déve-loppement des fonds de Filaction, explique le fonctionnementde cette organisation.

Investir dans les PMEPar l’entremise de sesfonds dédiés, Filaction a in-vesti auprès de plusieurspetites et moyennes entre-prises dans les dernièresannées. L’organisme s’estentre autres associé à laCaisse d’économie solidaireDesjardins et à Équiterreafin de gérer le Fonds Capi-tal équitable. Ce fonds apour but d’aider les impor-tateurs de produits équita-bles au Québec. On peut enapprendre davantage surles fonds dédiés de Filac-tion en consultant les lienssuivants :

Fonds Afro-entrepreneurshttp://afro-entrepreneurs.com/Fonds Tourisme PMEhttp://www.fondstourismepme.com/Fonds Mosaïquehttp://fondsmosaique.com/Capital équitablehttp://www.capitalequitable.org/

PEDRO RUIZ LE DEVOIR

Filaction investit directement auprès d’entreprises comme le Cirque Éloize, par exemple.

Page 5: FINANCE - Le Devoir

F I N A N C EL E D E V O I R , L E S S A M E D I 1 5 E T D I M A N C H E 1 6 M A R S 2 0 1 4 G 5

Le monde de la finance évolue. Ainsi, il devient de plus enplus rentable, pour ne pas dire vital, d’investir dans l’écono-mie de façon à favoriser le développement durable. Il ne fautdonc pas se surprendre de constater que l’Université Concor-dia ait mis en place un programme d’agrément pour profes-sionnels en placement durable. Une initiative de l’École degestion John-Molson.

UNIVERSITÉ CONCORDIA

À la recherche d’un compromis pour harmoniserdéveloppementdurable et croissanceéconomiqueLa SIPC offre une formation unique en investissement durable

DONNER DU SENS À L’ARGENTFondaction soutient les entreprises d’ici grâce à l’épargne-retraite recueillie auprès des Québécoises et des Québécois. Il contribue au maintien et à la création d’emplois de qualité, en vue d’uneéconomie plus performante, plus équitable et plus verte.

www.fondaction.com

JACQUES NADEAU LE DEVOIR

L’École de gestion John-Molson de l’Université Concordia of fre depuis septembre 2011 une certification en placement durable quicomporte six modules traitant des notions de base.

C L A U D E L A F L E U R

«N ous voyons tous lesjours les ef fets de nos

activités sur l’environnement,déclare Julie Ricard, MBA. Enmême temps, la croissance éco-nomique est très impor tantepour nos communautés. Parconséquent, il nous faut trouverun compromis afin d’harmoni-ser développement durable et croissance économique. »Mme Ricard est chef de serviceau Centre de per fectionne-ment de l’École de gestionJohn-Molson de l’UniversitéConcordia.

Ce centre offre l’un des trèsrares programmes d’agrémentpour professionnels en place-ment durable. Il s’agit de laS u s t a i n a b l e I n v e s t m e n t Professional Certification, ouS I P C , u n e f o r m a t i o n d e90 heures s’adressant aux professionnels de la finance.

Bien saisir ledéveloppement durable

La SIPC a été créée par ungroupe de professionnels québé-cois en finance et en environne-ment qui se désole de voir que,lorsqu’on étudie dans ce do-maine, il y a généralement peuou pas de formation en investis-sement durable. Pour la plupartdes professionnels en investisse-ment, relate Julie Ricard, ce n’estqu’avec l’expérience, après desannées de pratique, qu’on déve-loppe un savoir-faire en investis-sement durable.

Or, l’École de gestion John-Molson of fre depuis septem-bre 2011 une certification enplacement durable qui com-porte six modules traitant desnotions de base touchant ledéveloppement durable, lagouvernance, l’éthique, les en-jeux sociaux, les questions del’environnement et, enfin, lesplacements durables.

«Vous noterez que la plupartde ces modules ne traitent pasd’investissement , souligneMme Ricard, mais portent surdes notions qu’on n’apprend jus-tement pas normalement, à sa-voir les notions nécessaires pourcomprendre comment analyserun investissement en fonctiondu développement durable.»

La certification SIPC a étéconçue par des professionnelsspécialisés en finance et en dé-veloppement durable qui ontfondé en 2011 l’Initiative pour lafinance durable (IFD), sou-cieux qu’ils sont de la transfor-mation du modèle d’affaires ac-tuel. «Ces professionnels militentpour la transformation des pra-tiques traditionnelles en affaires,résume Julie Ricard, en faisantla promotion des investissementsdurables plutôt que de la financeau sens traditionnel.»

L’IFD, comme organisme àbut non lucratif, considère enef fet que les entreprises quiinvestissent de façon durabled iminuent d ’autant leursrisques et qu’elles sont plusrentables à long terme. En ou-tre, la finance socialement res-ponsable étant peu développée— sur tout en Amérique duNord —, l’IFD souhaite fairede Montréal un véritable cen-tre spécialisé en investisse-ment durable.

De la sor te, et de concer tavec l’École de gestion John-Molson, l’IFD a mis sur pied leprogramme d’agrément pourprofessionnels en placements

durables SIPC. Mme Ricardrapporte que lorsque cet orga-nisme a voulu développercette certification, elle a appro-ché les universités québé-coises, mais c’est Concordiaqui a montré le plus d’intérêt.

Outre les connaissances debase qu’elle procure, la certifica-tion SIPC atteste que le profes-sionnel en investissement a ac-quis un bagage de connais-sances crédibles et validées parl’industrie, souligne Mme Ricard,«puisque celles-ci ont justementété développées par les gens del’industrie. Voilà qui intéresseratoute organisation à la recherchede spécialistes véritablement qua-lifiés en investissement durable.»

Québec, leader eninvestissement durable

Cette formation, qui coûte1650$, s’adresse avant tout auxprofessionnels de la finance, desinvestissements ou des affaires.«Bien sûr, nous avons des critèresde base, explique la chef de ser-vice chargée d’administrer laSIPC. Entre autres, on préfèreque les candidats aient au moinsun baccalauréat en administra-tion des affaires afin de bien maî-triser la base des affaires. Toute-fois, si quelqu’un a beaucoup d’ex-périence dans le domaine ou s’il ade bonnes raisons de vouloir sui-vre la formation, nous examinonsses intérêts… Nous voulons avanttout nous assurer que toute per-sonne qui s’inscrit à notre certifi-cat a ce qu’il faut pour le réussir.»

La formation donnée com-por te sur tout des lectures,mais également plusieurs we-binaires, des échanges entrele professeur et les étudiantspar l’entremise d’Internet. Auterme de chacun des six mo-dules, l’étudiant doit complé-ter un devoir qui démontrequ’il a bien saisi les concepts.Il n’y a toutefois ni examen fi-nal ni besoin d’assister à uneréunion à Concordia, puisquetout se fait à distance.

« On a mis au point une for-mule très flexible afin d’accom-moder les gens d’af faires, in-dique Julie Ricard. Au départ,on avait estimé que notre pro-gramme demandait environ90 heures d’études, mais nousconstatons que certains ont be-soin de 120 heures…»

Selon elle, il s’agit de l’unedes très rares, sinon même dela seule certification du genreof fer te en formation à dis-tance. « À notre connaissance,il n’y a pas d’autre programmeaussi élaboré que le nôtre et sedonnant en ligne», dit-elle.

Par conséquent, ceux etcelles qui l’ont suivi provien-nent d’un peu partout sur la pla-nète. Il y a bien sûr beaucoupde Québécois, relate la chef deservice, mais également beau-coup d’Européens et d’Austra-liens — davantage même qued’étudiants en provenance duCanada et des États-Unis.

Pourquoi ? Ça pourrait s’ex-pliquer, estime Mme Ricard,par le fait que l’Europe, l’Aus-tralie et le Québec sont «beau-coup plus sensibles à l’idée del’investissement durable et so-cialement responsable. Je penseque l’Europe et l’Australie sontplus avancées que les États-Unis en ce domaine et qu’on estplus sensibles au Québec quedans le reste du Canada.»

CollaborateurLe Devoir

Page 6: FINANCE - Le Devoir

F I N A N C EL E D E V O I R , L E S S A M E D I 1 5 E T D I M A N C H E 1 6 M A R S 2 0 1 4G 6

BÂTIRENTE

«Chez nous, les membres ont accès à des produits bien gouvernésavec une stratégie d’investissement responsable»2013 a été une bonne année, mais l’objectif à atteindre est établi à long terme

M A R T I N E L E T A R T E

P r e n o n s l ’ e x e m p l e d uFonds d ivers i f i é p ré -

voyant créé tout au début deBâtirente, il y a plus de 25 ans.Dans l’année se terminant le31 décembre, il a fait 11 % derendement. «Ce n’est pas astro-nomique, mais disons qu’on en-lève 2% d’inflation, ça vous fait9%, indique Daniel Simard, di-recteur général de Bâtirente.C’est très bon, et à long terme,c ’ e s t e x t r a o r d i n a i r e ! » ,s’exclame-t-il.

À ce rendement, on doit re-trancher les frais de gestion,mais Bâtirente se démarquede ses concurrents àc e c h a p i t r e . « U nmembre payera enmoyenne 1 ,1 % enfrais de ges t ion en2014 pour avoir accèsà nos services, et notretendance est à labaisse, indique M. Si-mard. Pour un pro-duit équivalent sur lemarché, il payeraitautour de 2% ou plus.Les membres font untrès bon deal ! Ça faittoute une dif férence sion approche de la re trai te e t qu ’on aamassé une somme importante.Sur 200000$, 2% représententbeaucoup de frais ! Chez nous,les membres divisent la factureen deux et ils ont accès à desproduits bien gouvernés avecune stratégie d’investissementresponsable. »

L’un des principaux défis deBâtirente en ce moment estd’ailleurs de garder dans sesrangs les retraités. « Pourqu ’ i l s r e s t en t avec nouslorsqu’ils conver tissent leurREER [Régime enregistréd’épargne-retraite] en FEER[Fonds enregistré de revenude retraite], nous avons créé, ily aura bientôt trois ans, leFonds diversifié Revenu. C’estun fonds conservateur pour per-mettre aux retraités de conver-tir leurs avoirs en revenus sansmettre en péril leurs actifs. »

Ce fonds a eu un rende-ment annue l de 4 ,4 % au 31 décembre 2013.

Les gains del’investissementresponsable

Daniel Simard est convaincu

que la stratégie d’investisse-ment responsable a très peud’impact sur le rendement deses fonds à court terme.

« Notre stratégie est plutôtd’agir sur la per formance desentreprises à long terme et, parle fait même, sur les marchés,indique-t-il. C’est le devoir desinvestisseurs d’agir ainsi, etplus on sera nombreux à lefaire, plus l’état des marchéss’améliorera. La recherchescientifique démontre d’ailleursque plus les entreprises font desef forts en développement dura-ble, plus l’engagement des ac-tionnaires est important, plusles résultats financiers et bour-

siers des entrepriseso n t t e n d a n c e à s’améliorer. »

B â t i r e n t e e m -brasse une v is ionp r o g r e s s i v e e n matière d’investisse-ment responsable.« Nous demandons ànos gestionnaires depor tefeuille — des sociétés externes qué-bécoises inscrites àl ’Autorité des mar-chés financiers —d’être signataires desPRI, et en ce moment,80 % le sont, précise

M. Simard. Puis, nous leur de-mandons de veiller à intégrerdans leur processus de gestionde portefeuille les enjeux envi-ronnementaux, sociaux et degouvernance. »

Bâtirente pratique égale-ment l’engagement actionna-rial. «Nous analysons les compa-gnies présentes dans notre porte-feuille et nous en interpellons di-rectement certaines d’entre ellespour amener des changements»,explique Daniel Simard, qui seréjouit que Montréal accueilleen septembre la conférence in-ternationale des PRI.

Il donne l’exemple de lacompagnie Metro.

« Nous entretenons un dia-logue constructif avec eux de-puis plusieurs années, affirmeM. Simard. Au début, on aparlé de commercialisation deproduits du commerce équita-ble et ils ont commencé à offrirdes produits non périssables,comme du café et du chocolatéquitables. Ensuite, ils sont al-lés de l’avant avec des produitspérissables, comme des ba-nanes. Puis, ils ont adopté une

politique de commercialisationdes produits de la pêche durableet, plus récemment, ils ont pu-blié un rapport sur le développe-ment durable. Dans la durée,nous arrivons à faire changerdes choses. »

Il indique que l’engagementactionnarial a aussi permisd’amener plusieurs compa-gnies forestières et des impri-meurs à offrir du papier certi-fié FSC (Forest StewardshipCouncil).

Dans le secteur de l’énergie,Bâtirente est fière de ses ef-forts investis auprès de Talis-man, un géant canadien du pé-trole et du gaz. «L’entreprise afinalement adopté une politiquede gestion dite de consentementlibre, préalable et éclairé descommunautés, un concept inter-national émergeant notammentpour gérer les relations avec lescommunautés autochtones, in-dique Daniel Simard. Pour ar-river à ce résultat, nous avionstravaillé avec le Regroupementpour la responsabilité sociale etl’équité. »

Certaines entreprises leurdonnent plus de fil à retordre.« C’est dif ficile, par exemple,avec Couche-Tard, dont des em-ployés veulent se syndiquer »,

indique M. Simard.

Plusieurs façons de cotiser

Les membres des syndicats

affiliés à la CSN peuvent touscontribuer aux fonds de Bâti-rente. «La grande majorité desmembres profitent d’un régimede retraite négocié par le syndicat

inclus dans la convention collec-tive, qui prévoit des contributionsde la partie patronale et des sala-riés», indique M. Simard.

Une pe t i t e minor i té demembres contribuent à un régime de retraite mis enplace par l’employeur sanscontribution de sa part.

«D’ailleurs, alors que dans lesecteur privé, seulement 25 %des entreprises of frent un ré-gime de retraite, deux de nosétudes démontrent que chez lessyndicats affiliés à la CSN dansle secteur privé, entre 75 et80 % des employeurs of frentquelque chose à leurs employéspour la retraite. C’est ce qu’onappe l l e une pr ime à la syndicalisation !»

Les travailleurs syndiquésaffiliés à la CSN qui n’ont au-cun régime de retraite dansleur entreprise peuvent contri-buer aux fonds de Bâtirentede leur propre initiative.

P e u i m p o r t e l a f a ç o n d’investir, chaque individuchoisit ses types de placementen fonction de son profil.

«Environ 80% des actifs cheznous sont investis dans un de noscinq fonds diversifiés, indiqueM. Simard. Une par tie crois-sante des gens choisit notre stra-tégie de placement dynamiquesur mesure Trajectoire ; plus lapersonne approche de la retraite,plus le por tefeuille devientconservateur. Cela permet decontrer la passivité des individuslorsque vient le temps de revoirleur stratégie de placement.»

CollaboratriceLe Devoir

Bâtirente, le régime de retraite of fert aux membres des syndi-cats af filiés à la CSN, considère avoir fait de bons rendementsen moyenne en 2013 avec ses fonds. Toutefois, très investidans les principes pour l’investissement responsable (PRI)créés par l’Organisation des Nations unies (ONU), Bâtirentes’intéresse plutôt aux résultats à long terme.

Note : un placement dans un organisme de placement collectif peut donner lieu à des courtages, des commissions de suivi,des frais de gestion et d’autres frais. Les ratios de frais de gestion varient d’une année à l’autre. Veuillez lire le prospectusavant d’effectuer un placement. Les organismes de placement collectif ne sont pas garantis, leur valeur fluctue souvent et leur rendement passé n’est pas indicatif de leur rendement futur. Les Fonds FÉRIQUE sont distribués par Services d’investissement FÉRIQUE, à titre de Placeur principal.

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Les Fonds FÉRIQUE sont gouvernés par une Politique d’investissement responsable régissant l’exercice des droits de vote, ce qui leur permet d’inciter activement les entreprises à mettre à niveau leurs codes de conduite en matière d’environnement, de responsabilité sociale et de gouvernance. Chaque dollar investi dans nos Fonds sert donc un double objectif : encourager les entreprises à adopter un comportement responsable, et protéger votre avoir à long terme.

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FÉRIQUE est signataire des Principes pourl’Investissement Responsable, une initiative du Secrétaire général des Nations Unies, mise en place par le programme des Nations Unies pour l’Environnement Initiative Financière (UNEP FI) et le Pacte Mondial des Nations Unies. Il s’agit d’un ensemble de six principes généraux de bonne conduite tournés vers l’investissement responsable.

JACQUES NADEAU LE DEVOIR

Bâtirente entretient un dialogue constructif avec la compagnie Metro. Cet engagement actionnarial apermis à la compagnie de faire des changements dans une visée de développement durable.

à participer à des conférences internationalesportant sur des enjeux liés au développementdurable. «Dans ce cas, notre intervention se faiten deux temps. En premier, on les soutient en of-frant des outils qui leur permettront d’abord d’endébattre au niveau national afin de bien dégagerleur prise de position. Ensuite, avant de se présen-ter sur la scène internationale, il faut non seule-ment bien comprendre les enjeux de la conférence,mais aussi connaître les prises de position des dif-férents pays ou groupes qui seront présents. »

Comment ça fonctionneL’IFDD inter vient uniquement lorsqu’un

pays en fait la demande. Une fois la demandereçue, elle est acheminée à l’un des chefs desecteur de l’IFDD. « C’est le chef de secteur quicontacte ensuite le représentant du pays qui afait la demande pour d’abord bien comprendrecette dernière. Ensuite, il se rendra sur place,souvent accompagné d’un expert, pour approfon-dir et mieux cerner les besoins. Ensuite, deconcert avec les instances locales, un plan d’ac-compagnement est développé et leur permettrad’élaborer et de mettre en place leur politique na-tionale en développement durable. Cet accompa-gnement peut prendre la forme de formations oud’ateliers. L’IFDD possède une banque d’expertscapables d’aborder tous les sujets, et la solidaritéfrancophone permet aux pays en voie de dévelop-pement de profiter de l’expertise des pays franco-phones développés. »

Quant au volet des relations internationales,l’approche est plus didactique, si l’on peut dire,car l’IFDD a développé des guides écrits à l’at-tention des négociateurs pour leur permettrede mener adéquatement le débat national et

aussi de se familiariser avec les rouages des re-lations internationales. De plus, des représen-tants de l’IFDD, ainsi que des experts, serontsur place lors des conférences afin de soutenirles pays que l’IFDD accompagne.

MédiaterreSi ces deux interventions de l’IFDD s’adres-

sent essentiellement à des gens plus spéciali-sés, l’IFDD a voulu aussi que son expertisepuisse servir à tous ceux qui sont appelés à tra-vailler en développement durable ainsi qu’à lapopulation en général. Pour ce faire, l’IFDD amis en place et anime depuis 2002 le site Inter-net Médiaterre. « L’un des problèmes que lespays francophones rencontrent dans le domainedu développement durable, c’est que l’informa-tion est souvent rédigée en anglais. Pour un fonc-tionnaire ou un gestionnaire sénégalais ou came-rounais, c’est un obstacle. Médiaterre, parcontre, lui permet d’accéder à toutes les informa-tions dont il a besoin, mais en français. »

Le site Internet Médiaterre contient au-jourd’hui 56 000 dépêches ou articles portantsur le développement durable. L’informationest regroupée en 28 portails selon les sujets.« C’est environ 30 millions de pages qui sontconsultées par an. De plus, les visiteurs provien-nent de 140 pays, même si l’OIF n’a que 77 paysmembres. Cela indique que la popularité et l’uti-lité du site sont non seulement bien réelles chezles pays francophones, mais que l’intérêt porté àMédiaterre dépasse maintenant la frontière de laFrancophonie. »

Fatimata Dia Touré souhaite attirer davan-tage de nouveaux partenaires qui viendront ali-menter le site. « Je souhaite que Médiaterre de-vienne la référence francophone en développe-ment durable et que toutes les informations yconvergent. »

CollaborateurLe Devoir

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FRANCOPHONIE

L’un desprincipauxdéfis deBâtirente ence moment estd’ailleurs degarder dansses rangs lesretraités