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EHESS Fanatics and Hypocrites by Jay Newman Review by: Jean-Pierre Deconchy Archives de sciences sociales des religions, 33e Année, No. 65.2 (Apr. - Jun., 1988), pp. 297-298 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30122386 . Accessed: 14/06/2014 07:42 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 91.229.229.49 on Sat, 14 Jun 2014 07:42:14 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Fanatics and Hypocritesby Jay Newman

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Fanatics and Hypocrites by Jay NewmanReview by: Jean-Pierre DeconchyArchives de sciences sociales des religions, 33e Année, No. 65.2 (Apr. - Jun., 1988), pp. 297-298Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30122386 .

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Nouveaux Mouvements Religieux actuels fait l'objet de six contributions intdressant la Belgique (K. Dobbelaere), I'Allemagne fdd&- rale (Rainer Flasche), l'Angleterre (Eileen Barker), I'Italie (Gianni Ambrosio), les Pays- Bas (T. Witteveen). L'enqu~te historique, em- brassant les vingt sibcles de l'histoire chr6- tienne occidentale, montre clairement la per- manence de la revendication de toldrance et des pratiques de repression. Toute ddviance religieuse apparait comme un facteur de trou- ble social, dans les socidt6s les plus civili- sees >> elles-mimes. Il y a 1i, pour les socio- logues, de quoi s'interroger.

Jean Sdguy.

65.336 NEUSNER (Jacob). Le Judaisme A l'aube du christianisme. Paris, Ed. du Cerf, 1986, 169 p. (Trad. de l'am&- ricain par J.P. Bagot).

Ce petit livre est la traduction de Judaism in the Beginning of Christianity. Philadelphie, Fortress Press, 1984. Il se pr6sente comme une introduction 616mentaire A l'6tude du judai'sme contemporain de la naissance du christia- nisme. Quatre chapitres sur cinq sont repris de publications ant6rieures de l'auteur. Le cha- pitre I est un tableau rapide de la Palestine au premier sibcle de notre bre (institutions, 6co- nomie, classes sociales, sectes juives, etc.). Le chapitre II analyse la pi6t6 juive en trois types id6aux: le sage et la Torah, le pr~tre et le Temple, le Messie et la question du salut. Chapitre III: les principales sources sur les pharisiens - Flavius Jos~phe, les 6vangiles et les traditions rabbiniques - sont contradic- toires; elles sont au d6part des images n6ga- tives et positives qui retiennent respectivement de ce groupe les traditions chrdtiennes et juives. L'A. se propose d'indiquer les problk- mes et la m6thode pour atteindre aux < phari- siens historiques >> de la fin du second Temple. Le chapitre IV, de loin le plus int6ressant mais aussi le plus technique, illustre A partir de l'une des figures les plus marquantes de ces pharisiens, celle de Hillel, les mdthodes << his- torico-critiques >> qui doivent etre mises en oeuvre pour aborder les sentences et les r6cits rabbiniques. Enfin le chapitre V met en regard les interpr6tations theologiques que les apo- calypticiens d'un c6t6, les sages de Yabn6 - et principalement R. Yohanan ben Zakkai - de l'autre ont donnees de la destruction du

BULLETIN DES OUVRAGES

Temple. Tandis que l'effort des premiers se traduit par 1'<< obsession n6vrotique >> (sic., p. 141) de d6couvrir les secrets de la r6demp- tion future, les seconds s'attachent A mettre en place un programme detaill6 et pratique en vue de reconstruire la vie sociale et politique des communautes juives.

L'A., qui se pr6sente comme un << juif croyant >>, vise au rapprochement des points de vue juifs et chr~tiens. Ainsi la naissance du christianisme est mise en parallele - tant par les problkmes pos6s que par la methode pr&- conisee - avec ce que l'A. appelle la << nais- sance du judaisme >> ; la reconstitution de la figure historique de Hillel est mise en parallele avec celle de J6sus. Pourtant il n'est pas certain que l'oecum~nisme fasse toujours bon menage avec les exigences de l'histoire. Ce volume ne comporte que cinq notes en bas de page; la plupart des references aux textes citds sont omises.

Specialiste de la Michna, J.N. a introduit la critique des formes, familiere aux biblistes, dans les 6tudes rabbiniques. Plus qu'une ini- tiation au judaisme de la fin du second Temple, on verra dans ce livre une introduc- tion A l'oeuvre abondante et controversee d'un auteur trop meconnu des lecteurs de langue frangaise.

Francis Schmidt.

65.337 NEWMAN (Jay). Fanatics and Hypocrites, Buffalo (N.Y.), Prometheus Book, 1986, 151 p.

Un livre paradoxal: des lors qu'il a l'intelli- gence dont il fait non seulement 6tat mais 6clat, il faut attendre pour voir si ses intuitions, de genre essentiellement ph6nom6nologique, pourront se transformer, sous l'effet de recher- ches de genre sp6cifiquement empirique, en op6rationalisations.

Un livre actuel sous l'angle du fanatisme, la chose est trop claire, tant les exemples - sou- vent sanglants - abondent. Sous l'angle de l'hypocrisie, elle ne l'est gubre moins, A l'heure des < affaires >>, par exemple de la livraison d'armes A des pays dont la doctrine officielle d6sapprouve la politique et les bellig6rances (cf. aussisupra, n" 230 Beit-Hallahmi) ; un livre intelligent, en ce sens qu'il integre, dans une meme matrice conceptuelle deux notions dont la proximit6 n'est pas d'embl6e 6vidente : fana-

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

tisme et hypocrisie repr6sentent deux d~vian- ces sym~triques du commitment: apparemment l'un par hyper-d~monstration, I'autre par hypo-d6monstration. Mais on n'explique pas pourquoi, dans un tel espace de conduites, l'hypocrisie ne se dilue pas, jusqu'i s'en ext&- nuer, dans la non-conduite ou dans l'asth6nie iddologique : elle d6bouche sur une inversion des normes efficaces et des paramitres d'ac- tion. C'est pr6cis~ment l'articulation des deux types de conduites qui fait question : l'hyper- orthodoxie du fanatique ne se viabilisant, semble-t-il, qu'en recourant f son contraire < materiel >> qui, du point de vue de la structure des interactions sociales, lui est << formelle- ment > isomorphe. On retrouve 1I l'id~e que, en systbme d'attestation orthodoxe raidie, le contenu des croyances importe moins que la structure sociale qui les viabilise.

Finalement, ce livre actuel et intelligent pourrait 6tre d~mobilisateur: en ce sens que, reposant essentiellement sur une analyse des ( mots f et sur la seule ph6nom~nologie d'Eric Hoffer & propos du "True Believer" (1951), sans aucune r~f6rence F 1' "authoritarianism" d'Adorno ou au "dogmatism" de Rokeach, ni m~me au "Machiavelianism" de Christie, l'ouvrage ne se donne aucun outil ni concep- tuel, ni m~trique, pour op~rationaliser ses intuitions.

Jean-Pierre Deconchy.

65.338 O'DAY (Rosemary).

The Debate on the English Reformation. Londres - New York, Methuen, 1986, X-224 p.

En & peine 200 pages, I'auteur s'est propose de r~sumer pour les 6tudiants toute l'historio- graphie de la R~forme en Angleterre. II ne s'agit done pas de savoir ce qui s'est pass6 entre 1525 et 1570, mais d'dtablir comment les contemporains et des g6n~rations successives d'historiens l'ont perqu. Cette stricte d~fini- tion chronologique de la R~forme est histo- riographiquement moderne, si bien que jus- qu'& la fin du XVII s. au moins, et m~me jusqu'& l'apparition des historiens universitai- res professionnels, l'interpr~tation de la Re- forme est un enjeu politique et religieux, ce qui oblige aussi i se demander pourquoi le d6bat sur la R~forme pouvait avoir tant d'impor- tance.

D'abord, I'histoire a elle-mime eu un r6le capital dans la R6forme : les premiers protes-

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tants voulaient revenir i des textes purifi6s et i l'exemple de l'Eglise primitive, et Henry VIII appuya ses pr~tentions A 6tre le chef supreme de l'Eglise sur une argumentation historique. Surtout, les qualit6s et le succ~s du Book of Martyrs de John Fox ont popularis6 une vision de la R~forme indissolublement associde i l'histoire du peuple anglais et a celle de ses rois. L'histoire 6tait cependant tout aussi im- portante pour les catholiques et il est sur- prenant que l'A. passe pratiquement sous si- lence la production consid6rable des exilks de Douai et de Saint-Omer qui firent eux aussi appel au pr6c6dent historique pour d6montrer la justesse de leur cause et produisirent des histoires de la Rdforme.

Le chapitre suivant qui va jusqu'i Strype traite d'auteurs aujourd'hui un peu oublis : Peter Heylyn, dont I'analyse est li~e aux posi- tions de l'archeveque Laud, Gilbert Burnet, Thomas Fuller (sans doute le premier i faire un usage << moderne >, des sources) et John Strype qui se langa dans l'arkne pour r6pondre i Sacheverell qui attaquait apparemment Edmund Grindal, mais visait en r6alit Flar- cheveque Tennison. Les pages consacr6es a Strype en particulier, sont excellentes et utiles car on doit encore aujourd'hui consulter ses oeuvres. Les catholiques rentrent ensuite en scene, mais c'est la crise au sein meme de l'Eglise anglicane qui contribue le plus i la remise en cause du consensus protestant, la R~forme 6tant vue par les uns comme un ph~nomene avant tout politique (Hurrell Frou- de, Dixon) et par les autres comme un ph&- nomane strictement religieux (J.A. Froude).

La seconde moitik du livre nous rambne dans des eaux plus familibres. C'est une pr6- sentation rapide, mais perspicace et bien in- form~e des positions des principaux historiens de notre sikcle, commengant avec l'Henrv VIII d'A.F. Pollard qui fait d'Henry, le principal agent de la R~forme et de l'&mergence du nationalisme anglais son terreau, une vue essentiellement contest6e par G.R. Elton qui fait de Thomas Cromwell l'6flment moteur de toute l'affaire. Mais toutes ces interpretations sont encore centr6es sur la grande politique et aprbs-guerre seulement apparait au premier plan le problkme des racines profondes du protestantisme et de son acceptation (ou refus) par le peuple anglais, avec les travaux de A.G. Dickens, C. Cross, M. Bowker, Ch. Haigh et P. Collinson. I1 est pourtant dommage que, dans ce contexte, R. O' D. se contente d'une rapide rf~frence i des historiens comme Taw-

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