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couverture 30 mai 2014 • N°5766 • 7,50 - www.lemoniteur.fr DIAGNOSTIC AMIANTE Le repérage au cœur des préoccupations _ p.34 Lire aussi l’entretien croisé « Désamiantage : les HLM plient sous la contrainte » _ p.22 INFRASTRUCTURES Le modèle français de l’eau se tarit _ p.10

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re30 mai 2014 • N°5766 • 7,50 € - www.lemoniteur.fr

DIAGNOSTIC AMIANTELe repérage au cœur des préoccupations _ p.34

Lire aussi l’entretien croisé « Désamiantage : les HLM plient sous la contrainte » _ p.22

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INFRASTRUCTURESLe modèle français de l’eau se tarit _ p.10

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36 LE MONITEUR _ 30 mai 2014

3 Diagnostic Amiante : le repérage au cœur des préoccupations

sécuriser les opérations de repérage de l’amiante. Cette technologie utilisée par le MicroPhazir (lire l’encadré ci-dessous) ne fait pas l’unanimité. « Entre les mains d’un mau-vais diagnostiqueur, cet appareil risque de le déresponsabiliser et de créer des erreurs », estime Jean-Philippe Carpentier, directeur du groupe Iram, spécialisé dans le désamiantage.

Des découvertes qui coûtent cher« Quelles que soient les précautions prises en amont, il y a souvent des découvertes sur les chantiers », estime Thierry Hanshaw, responsable de programmes chez Gecina. Il prend l’exemple d’un immeuble qui vient d’être désamianté à Boulogne-Billancourt : « Les sondages destructifs ont mis en évidence de l’amiante dans la couche de ragréage. » Les résultats des diagnostics complémentaires ont eu pour conséquence de doubler le prix du désamiantage. Les coûts sont passés de 47 euros HT le m² à 95 euros HT le m². En effet, les quantités d’amiante à évacuer ont été revues à la hausse. Estimées à 85 t avant les opérations de désamiantage, elles se sont finalement élevées à 135 t, ce qui augmente les coûts de transport et de traitement. Un autre élément pénalisant est celui des délais, puisque toute analyse qui revient positive du laboratoire entraîne des vérifications, de nouveaux tests et d’autres prélèvements afin de localiser la zone. « Or les délais d’analyse sont compris entre quinze jours et un mois, pendant lequel le chantier est ralenti », déplore Gildas

Rozé, maître d’œuvre désamiantage sur l’opération. Comment limiter les risques et les surprises sur chantier ? Daniel Ferrand, directeur technique chez Socotec, responsable des 170 opérateurs de repérage du groupe, rappelle que chaque individu est certifié personnellement après un examen qui comprend une épreuve théorique et une épreuve pratique. « Un bon repérage nécessite une solide expérience des procédés de construction, note-t-il. Pour autant, il reste difficile de rendre prédictif ce qui a été réalisé de façon aléatoire. » Il plaide aussi pour une présentation orale des rapports de repérage à la maîtrise d’ouvrage. « Nous sommes souvent confrontés à des entraves avec, par exemple, des portes fermées dont les clés sont perdues. Malgré notre souci d’exhaustivité, certaines zones sont ainsi inaccessibles. Une présentation du rapport permettrait d’insister sur les limites du

repérage et les hypothèses retenues par l’opérateur. » Même son de cloche chez Provexi, où le dirigeant Franck Lecoq estime que « dissocier les investigations de leurs périmètres est une hérésie, puisque cela indique la fiabilité du rapport ». En l’occurrence, les ingénieurs passent au crible, pour le compte de sociétés foncières, toutes les données disponibles sur un bâtiment (plans, rapports de repérage étendus) et vérifient la cohérence de l’ensemble. « En dix ans, la part d’incohérence est passée de 50 à 25 %. »Afin d’améliorer encore la fiabilité du repérage et de favoriser la montée en compétence des opérateurs, François Brassens préconise que les organismes certificateurs certifient des techniciens de la construction et que les maîtres d’ouvrage exigent l’utilisation de la norme NF X 46-020 dans le repérage.■ Julie Nicolas

MATÉRIEL Un outil électroportatif fait la lumière sur l’amiante■ Disponible depuis 2009, le MicroPhazir est destiné à compléter les prélèvements destructifs dans le cas d’un repérage de l’amiante. Il permet de sécuriser un diagnostic en multipliant les points de contrôle sur site, rendant son utilisation appropriée lors de la phase de sondage. Fabriqué par l’américain Thermo Fisher Scientific, l’appareil utilise la spectrométrie proche infrarouge pour détecter les différentes fibres d’amiante dans le bâtiment. « Quelle que soit la forme minérale de l’amiante, les molécules réagissent sous l’effet de la lumière », explique Michaël Bonin, ingénieur technico- commercial chez Fondis-Bioritech qui distribue l’appareil en France.Après avoir été étalonné puis installé sur le matériau suspecté de contenir de l’amiante, l’opérateur actionne l’appareil qui émet une lumière spécifique. L’analyse dure ensuite sept secondes, à l’issue desquelles l’appareil produit un spectre caractéristique ou non de la présence d’une fibre amiantée. « La présence est révélée s’il y a entre 1 et 3 % d’amiante selon le type de matériau », précise Alain Gec, directeur commercial chez Fondis-Bioritech. Autre limite : la surface du produit suspecté doit être exempte de revêtement obstruant le passage de la lumière révélatrice tel qu’une peinture, par exemple. Dans ce cas, une destruction partielle de la surface est nécessaire.

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Une réglementation de plus en plus stricteLa réglementation sur le repérage de l’amiante dans les bâtiments relève à la fois du Code de la santé publique et du Code du travail. S’il est difficile de réaliser un inventaire exhaustif des textes, on peut rappeler les réglementations les plus récentes en la matière : – dans le Code de la santé publique, les articles R. 1334-14 à R. 1334-21 indiquent les repérages des matériaux et produits contenant de l’amiante que doit faire le propriétaire en vue d’informer et protéger les occupants de l’immeuble bâti. Et l’annexe 13-9 précise les matériaux et produits à identifier.– L’arrêté du 21 décembre 2012 décrit le contenu de la fiche récapitulative du dossier technique amiante (DTA). – L’arrêté du 21 novembre 2006 définit les critères de certification des compétences des opérateurs de repérage dans les immeubles bâtis.

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