Extrait de la publication… · LIBRAIRIE 15, BOULEVARD RASPAIL BULLETIN MENSUEL DE Sous ce titre seront indiqués chaque mois, dans ces feuilles, les ouvrages qui, à divers titre,

Extrait de la publication

LIBRAIRIE

15, BOULEVARD RASPAIL

BULLETIN MENSUEL DE

Sous ce titre seront indiqués chaque mois, dans ces feuilles, les ouvrages qui, à diverstitre, nous paraîtront dignes d'être signalés à l'attention "des lecteurs et des bibliophiles.

NOUVEAUTÉS -1LITTÉRATURE GÉNÉRALE, ROMANS, ETC.

1. EsTAUNlÉ. L'appel de la route.. 7 fr.2. DE LA GuÉRINIÈre. Le grand d'Es-pagne 6.75

3. A. DE Musset. Les nuits. 15 fr.4. P. DROUOT. Poèmes choisis. 6.505. M. DONNAY. Molière 6.506. R.-H. BENSON. Le Poltron. 6.507. A. TABARANT. L'évangile nouveau. 6.758. JosÉ GERMAIN. Notre poupette ché-rie 6 fr.

9. R. EsCHOLlER. Cantegril 6 fr.10. H. MoNTASSiER. Les roses de Trianon.

Relié: 20 fr. Broché 10 fr.11. P. VAILLANT-COUTURIER. Jean-Sans-Pain.. 15 fr.

12. CH.-H. HIRSCH. Nmi Godache.. 7 fr.13. G. FAURE. Pèlerinages passionnés 6.7514. Les contes de Perrault. 3.8515. G. SOULAGES. L'ydille vénitienne. 12 fr.16. MANTZIUs. Molière. 8 fr.17. WHITE. Terres de silence. 5.7518. A. GRANDIER. Quand le cœur se trompe.

Prix 6.5019. E. GENEST et DUBERRY. La maison de

Molière. 12 fr.

20. PAVIE. Revivre 6 fr.

21. Almanach de la Renaissance.. 3 fr.

22. A. DÉTREZ. Un peuple. L'éternel. 7.5023. J. EpSTEIN. Cinéma. 6 fr.24. V. HysPA. L'éponge en porcelaine.Prix 15 fr.

25. G. OHNET.Le marchand de poison.Prix. 3 fr.

26. R. SALOMÉ. Vers la maison du père.Prix. 7, fr.

27. R. ZELLER. Chroniques du royaume deDieu6 fr.

VOIR CI-APRÈS LE BULLETIN DE COMMANDE j

GALLI MAR D

TÉL. FLEURUS 24-84

RENSEIGNEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES

28. G. MICHAUT. La jeunesse de M olièrePrix. 12fr.

29. M. ROSTAND. La gloire. 6 fr30. Del arue-Mardrus. L'ex-voto.. 6.7531. F. BARCLAY. La châtelaine de Shenstone

Prix 7 fr.

32. La dernière lettre (écrite par des soldats.français au champ d'honneur). 7 fr.

33 MACHARD. Trique, Néness. et Sourisl'arpète 7 fr.

34. Reynes MONLAUR. Les dieux s'envont 7 fr.

35 F. DE CROISSET. Théâtre IV. 7.50

36. Escoffier. Le livre des menus.. 8 fr.37. YONNET. Le coffret d'Onix 8fr.

38. D ELLY. Le fruit mûr 7 fr.39. M. CôMBES. Histoire du roi chasseur

et de son beau-frère le Rossignol.Prix. 10 fr.

40. MORGAN. Les jeux du Printemps. 7 fr.41. JOLICLERC. Sous la griffe. 6.7542. M. FouCHET. Francesca 6.75

43. L. DAUDET. Les oeuvrés dans les hommes.Prix • 7 fr.

44. L. GRAUX. Hanté 6 fr.

45. R. GIGNOUX. Le tabac du bouc.. 6 fr.46. E. RlPERT. Ovide 1 2 fr.

47. A. CHEVALLEY. Le roman anglais denotre temps. 18 fr.

48. J. ROMAINS. M. le Trouhadec saisi parla débauche. 3.50

49. CONRAD. En marge des marées.. 8 fr.50. M. JACOB. Le roi de Béotie. 7.9551. Drieu LA ROCHELLÈ. État civil.. 7 fr.52. Wladimir KOROLENKO. Nouvelles. 6fr.

1 1Extrait de la publication

BULLETIN DE RENSEIGNEMENTS BIK1 IOGRAPHIQUES (suite)

PHILOSOPHIE SCIENCE POLITIQUE DOCUMENTATION

53. R.-V. RADOT. La vie de Pasteur.. 8 fr. 67. M. L'HÉRITIER. La Grèce.. 5 fr.

54. V. TCHERNOV. Mes tribulations en Rus- 68. H.-G. WELLS. La Russie telle que jesie soviétique 5 fr. viens de la voir. 6 fr.

55. J. D'AURIAC. Napoléon raconté par lui- 69. ERMENONVILLE. Le collier de Bellone.même. Broché: 36 fr. Relié.. 50 fr.. Prix. 7 fr.

56. Les aphorismes du Progrès'civique. 7 fr. 70. Histoire littéraire du Sentiment religieux57. Dr TOULOUSE. La question sociale. 7 fr. en France 20 fr.58. R. MILLES. La grammaire de la Bourse. 71.Dinet et SLIMAN BEN IBRAHIM. L'O-Prix.10fr. rient vu de l'Occident 4 fr.

59. AULNEAU. Le Rhin et la France.. 8 fr. 72. RAMSAY MACDONALD. Le socialisme et

60. H. DUPRÉ. Un Italien d'Angleterre. la Soclét^ • • ••. y ,1^Prix. 12 fr. 73. Goichon. Ernest Psichan. 10 fr.

61 M. Beaumont et M. BERTHELOT. L'Al- 74. BONNEROT. Camille Saint-Saëns.. 3.50lemagne 7 fr. 75. Leygues. Les Marins de France.. 3.50

62. L. BARTHOU. Réponse au discours de 76. PALÉOLOGUE. La Russie des Tsars pen-M. Joseph Bédier. 3 fr. dant la guerre. 15 fr.

63. J. MATHOREZ. Les étrangers en France. 77. DUMESNIL. Souvenirs de guerre d'unPrix 35 fr. vieux croiseur 7 fr.

64. VallÉRY-Radot. Le duc d'Aumale 78. MONTARGIS. Camille Saint-Saens. 4 fr.d'après sa correspondance avec Cu- 79. C. RODIER. Le vin de Bourgogne. Bro-

villier-Fleury 15fr. ché 25 fr. Carton. 35 fr.65. G. FAURE Les amours de Chateaubriand 80. G. BoUNIOLS. Thiers au pouvoir.. 7 fr.

et de Mme de Vichet.. 5 fr. 81 Marius ANDRÉ. La fin de l'empire espa-66. A. GÉDALGE. L'enseignement de la gnol en Amérique. 7 fr.

musique. 2 volumes (Texte et Exer- 82. J. ARTHUYS. Comment éviter la banque-cices) brochés. Le vol. de texte. 15 fr. route. 7 fr.

ÉDITIONS DE BIBLIOTHÈQCE

83. M.ScHWOB. Œuvres. I.Spicilège: 12 fr. 87. CONSTANS. Arles antique. 25 fr.Sur Arches: 40 fr. Sur Lafuma. 25 fr. 88. Légendes bretonnes. Broché 18 fr.

84. II. La lampe de Psyché. Sur Arches Relié 25 fr. Sur Japon, broché 50 fr.40 fr. Sur Lafuma. 25 fr-· En langue bretonne 18 fr.

85. FABRE. Souvenirs entomologiques. Édi- 89. Molière. Théâtre complet. 500 ex.'tion définitive en 11volumes. Chaque sur vergé teinté de Corvel. Les 30 vo-volume. Broché 20 fr. Relié. 40 fr. lumes en 6 cartons 600 fr.

86. SAINT FRANÇOIS DE SALES. Introduction 90. Les œuvres libertines de Cyrano deà la vie dévote 3.50 Bergerac. Les 2 vol. ensemble. 70 fr.

VOIR CI-CONTRE LE BULLETIN DE COMMANDE


BULLETIN DE RENSEIGNEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES (suitb)

RÉIMPRESSIONS

91. FAURE. Histoire de l'art. Tome II. L'artmédiéval. Broché: 25 fr. Relié. 50 fr.

92. FAURE. Histoire de l'art. Tome III. L'art

renaissant. Broché 25 fr. Relié. 50 fr.

93. Lettres de Marie Bashkirtseff.. 6.75

94. H. DE MONTHERLANT. La relève du

matin 6 fr.

95. BORDEAUX. La croisée des chemins. 4.50

96. A. DAUDET. Contes du lundi.. 4.50I

ÉDITIONS DE LUXE OUVRAGES L'ART

103. MAETERLINCK. Les Fiançailles. 1.000ex. numérotés.

76 à 200 sur Hollande. 90 fr.

201 à 1.000 sur Lafuma. 33 fr.

104. Gogol. Les veillées du hameau oules nuits d'Ukraine. 56 bois gravés

par Lewitzka.1.200 ex. sur Alfa de Montfourrat. 25 fr.

40 ex. sur Hollande 75 fr.

10 ex. sur Chine 125 fr.

105. Dix villes du Moghreb. Gravures sur

bois de Jules Galand. 20 ex. de1à20. Planches sur Japon 500 fr.60 ex. de 21 à 80. Planches au prixde 350 fr.

106. VALÉRY. La soirée avec monsieur

Teste.1 volume. 20 fr.

107. DARMON. Répertoire des estampesjaponaises.1 vol. avec fac-similés dessignatures des artistesr 12 illustra-tions hors texte 25 fr.

108. J. CONTEL. Pages du vieux Paris.Ouvrage tiré à 350ex. 40 fr.

VOIR CI-CONTRE LE BULLETIN DE COMMANDE

97. J. BERTHEROY. Les tablettes d'Érinnad'Agrigente 1.50

98. HAN RYNER.Le cinquième évangile.Prix 7 fr.

99. P. LouYS. Les chansons de Bilitis. 6.75

100. P. GILLE. Un amour. 6.75

101. V. Hugo. Les misérables, 4 vol.1 vol.Prix 4.50

102. Ve E.-M. DE VOGuÉ. Jean d'Agrève.Prix 4.50

109. Les égarements sentimentaux de Rétifde la Bretonne.1 vol. orné de 101

compositions originales. Tirage limité• à 1.500 ex. sur vélin. 27.50

110. Les fresques de Fra Angelico à Saint-

Marc de Florence. Reproduites parMarty.1 vol 750 fr.Édition tirée à 200 ex. numérotés.

1 1.1 A. Mercerau. André Lhote,100 ex. sur Lafuma 125 fr.

400 ex. sur vergé de 101 à 500. 25 fr.

112. G. VANZIPÉ. Jan Vermeer de Delft.440 ex. sur Hollande'150 fr

113. MOLIÈRE. Le malade imaginaire. Illus-

trations de Hémard.500 ex. sur vélin. 165 fr.

114. BRILLAT-SAVARIN. Physiologie du goût.75 ex. sur Japon. Les 2 vol. 450 fr.

300 ex. sur Hollande. Les 2 vol. 275 fr.

115. FORT. Chansons françaises. 101 boisoriginaux de^ Bernard.

702 ex. sur Lafuma. Prix-.net. 66 fr.

BULLETIN DE RENSEIGNEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES (suitb)

116. DEGAS. Albuffi in-folio. 20 dessins

fac-similé sur. Japon. 2.000 fr.

117. Toulouse-Lautrec. Album in-folio.

Exemplaires numérotés de1à 200.Prix 400 fr.

118. RODIN. Album in-folio. 14 pages de

texte,142 dessins,1 table de 29, plan-

ches 600fr.

H 9. UERHAEREN. Le Travailleur étrange.

420 ex. sur Hollande.1 ex. 55 fr.

120. Fierens-Gevaert. La peinture à Bru-ges1 vol. de 84 p. de texte et 96 plan-ches hors texte 33 fr.

121. DorgelÈS. La Boule de Guy. Dessinsde Dunoyer de Segonzac.

519 ex. sur Lafuma... 8230

122. Loti. Ramuntcho. Aquarelles de Ca-

moreyt.

200 ex. sur vélin du Marais.. 825 fr.

123. J. RotumNS. Les copains.20 ex. sur Lafuma Navarre 20 fr.

BULLETIN DE COMMANDEFRAIS DE PORT EN SUS POUR TOUS LES VOLUMES >

Veuillez m envoyer (1) contre remboursement ce mandat chèque joint, par ledébit de mon compte les ouvrages indiqués dans LE BULLETIN DE RENSEIGNEMENTS

BIBLIOGRAPHIQUES sous lesnuméros

SignatureNOM SignatureADRESSE

(i) Rayer les indications inutiles. (16)

124. La Reine de Saba. Selon le texte et

la traduction du Dr J.-C. Mardruset ornée de 50 aquarelles de E.-A.Bourdelle.

300 ex. numérotés. 660 fr.125. L. Desmonts. Les dessine de Léonard

de Vinci. 1 album de 26 planches.Édition française 35 fr.Édition anglaise 45 fr.

126. Vigny. Poésies.

970 ex. sur vélin de France 33 fr.

127. Balzac. Le lys dans la vallée.970 ex. sur vélin de France 44 fr..

128. STENDHAL. Là Chartreuse de Parme.2 bois originaux de M. de Becque.

1.760 ex. sur vélin de Rives 66 fr.

129. HOFFMANN. Aventures de la nuit de

Saint-Sylvestre.60 ex. sur Hollande 55 fr.

550 ex. sur vélin Lafuma. 27.50

130. Architectures. Texte de Paûl ValéryIllustrations de MM. Sue et Mare.

500 ex. sur pur fil. 600 fr.


nrf VIENT DE PARAITREl

ÉTAT-CIVILRoman par PIERRE DRIEU. LA ROCHELLE

In volume iu-l$ jôsus. IViv. 7 fp.

Il a été tiré de cet ouvragezoo extmplaines in-4 leUiirc sur papier- Vergé pur fil LAFUMA-NAVARRE pour les BibUopUks dela Nouvelle Revue Française Entièrementsouscrits

800 exemplaires m- 1 S Jésus sur papier vélin pur fil LAFUMA-NAVARRE pour les Ami, de l'Éditionoriginale Entièrement souscrits

On sait avec quelle faveur marquée des, .esprits comme Maurice Barrés ont accueilli les

premiers essais lyriques de M. Drieu la Rochelle. Son recueil de début," INTERRO-GATION est un témoignage que l'on ne saurait négliger, pounpeu que L'on s'inté-resse à l'état d'âme de la génération d'après-guerre.Animé d'une farce intérieure qui prend sa source dans, une volonté de sincérité opti-,miste, c'est le roman d'un jeune homme de notre temps, qui veut arracher de force àl'époque où le sort l'a placé, les secrets de beauté et de puissance qu'elle tient cachéssous l'apparence burlesque ou banale. En un mot, une de ces œavres originales etsingulières, qui classent d'emblée un écrivain,

LE ROI DE BÉOTIEa par MAX JACOB

Un volume in- 1 $ jésus. Prix 7. 95

II a été tiré de cet ouvrage1100 exemplaires in-4 tellière sur papier vergé pur fil LAFUMA-N AVA'KRE réservés aux Bibliophilesde. la Nouvelle Revue Française Entièrfjueni somerits

800 exemplaires in-18 Jésus- sur paPier vélin' pur fil LAFUMA~NAVARRE réservés, aux Amis del'Édition originale Entièrement souscrits

LE ROI DE, BÉOTIE n'est pas un' recueil de nouvelles c'est, en quelque sorte,une manifestation réaliste, fantaisiste et parfois même lyrique du tempérament d'unauteur curieux et très.appréqé du. public parisien. On trouvera dans ce livre les marquesd'une imagination colorée- et luxuriante, des analyses, psychologiques fines et amu-santes, des types nouveaux et pleins de relief, des récits d'une humanité profonde, letout dans un, style clair, léger qui classe l'auteur' parmi les meilleurs écrivains de cetemps..

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TUy* VIENT DE PARAITREEN MARGE DES MAREES

par JOSEPH CONRADUn volume traduit de l'anglais par Jean Aubry. Prix H tv.

Il a été tiré de cet ouvrageioo exemplaires 111-4° telliép-e sur papier vergé pur fil LAFUMA-N AVARRE réserves aux Bibliophilesde la Nouvelle RevueFrançaise Entièrement souscrits

800 exemplaires in-16 Jésus sur papier vèîih pur fil LAFUMA-N AVARREréservés aux Amis del'Édition originale Entièrement souscritsLa mer dont M. Joseph Conrad demeure l'un des plus puissants et des plus véridiques évocateursqui aient jamais existé, ne forme pas dans ce recueil de quatre contes l'objet principal des récits,comme elle le fait dans LE TYPHON' ou dans le MIROIR DE LA MER elle apparaît iciplus distante et plus placide, mais toujours assez présente pour donner à ces évocations une atmos-phère particulière, et communiquer à chacun de ces drames un accent à la fois impérieux et souple,fatal et humain qui colore continûment l'œuvre du grand romancier anglais et qui donne à toutesses créations des proportions à la l'ois héroïques et quotidiennes.Le H Planteur de Malata qui constitue à lui seul la moitié de ce livre est assurément l'un desplus considérables d'entre les contes que nous ait jusqu'alors donnés M. Joseph Conrad ce dramedu silence et de la passion révèle, comme en raccourci, le mode de pensée habituel à son auteur enmême temps que le singulier développement qui le guide dans la conduite d'un récit tous ceuxqui, au-delà de la séduction humaine du jeu des personnages, aiment à démêler dans une œuvred'art les raisons secrètes de sa structure et l'originalité de la méthode qui s'y applique ne manque-

ront pas d'admirer comment la lente allure qu'impose au déroulement des faits leur magistralévocateur s'accroit d'un mouvement irrésistible, dessinant un cercle de plus en plus étroit et nelaissant d'autre issue que celle que commande inéluctablement la logique humaine des faits et destempéraments proposés au début du récit.D'accès plus simple par la brièveté des parties qui le composent, ce livre conduira aisément lelecteur à la pénétration des chefs-d'œuvre que sont SOUS LES YEUX D'OCCIDENT LORDJIM ou NOSTROMO C'est le témoignage d'un génie propre que de laisser sa marqueparticulière sur toutes les entreprises, fussent-elles en apparence les plus humbles, à quoi ils'emploie et de même que ses grands livres, on sentira dans ces contes cet accent épique et fraternelqui est si proprement celui de Conrad et auquel on ne saurait rester indifférent.

WALDEN; OU LA VIE DANS LES BOIS

par HENRY DAVID THOREAU .L'II volume traduit de l'anglais par Louis Faliulet. Prix $.5O

Il a été tiré de cet ouvrage100 exemplaires in-40 tellière sur papier vergé pur fil LAFGMA-N AVARRE réserves aux Bibliophilesde la Nouvelle Revue Française Entièrement souscrits

800 exemplaires in-16 jésus sur papier vélin pur fil LAFUMA-N AVARRE réservés aux Amis deY Édition originale Entièrement souscrits

"WALDEN"ou LA VIE DANS LES BOIS le chef-d'œuvre du grand penseur américainHenry-David Thoreau, est l'histoire des deux années et demie qu'à titre d'essai l'auteur a passéesseul, dans une cabane construite par lui-même, au bord de l'étang de Walden, près de Concord,Massachusetts, en subvenant de ses mains à presque tous ses besoins, et en demandant par consé-quent à ses semblables un minimum d'aide pour subsister. C'est l'histoire, en même tempsr, despensées que chacune, des manifestations de la nature dont il fut le témoin suggéra en lui. C'est enfinl'œuvre du plus profond, /iu plus pur, et aussi du plus original des poètes.Waldo Frank, dans NOTKE AMERIQUE IJ, h dit de Thoreau, en parlant de cet essai seretirait provisoirement, non pour échapper à l'homme, mais pour établir l'homme. II exprimedans son grand livre un besoin que noîs éprouvons encore, celui d'une norme individuelle, celuide former des individus On peut dire de WALDEN. que c'est l'un des plus beaux livres dumonde, l'un de ceux que l'homme n'a qu'à feuilleter pour sentir en chacune de ses pages le souffle dela nature le vivifier, et l'éclat de la vérité l'éblouir.

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VIENT DE PARAITRE

LE CANTIQUE DES CANTIQUESroman par PIERRE HAMP

Deux volumes ln-18 jesus. Prix G. 75 chaque

Il a été tiré de cet ouvrageioo exemplaires 111-4° tellière sur papier verge pur fil LAFUMA-N AMARRE pour les Bibliophiles dela Nouvelle Revue Française Entièrementsouscrits800 exemplaires in-jS'-jésus sur papier vélin pur fil LAFUMA-NAFJRREpour les Amis de l'Editionoriginale.

LE CANTIQUE DES CANTIQUES titre du nouveau volume de la La Peine des Hommesest aussi celui d'un parfum dont Pierre Hamp nous coûte l'histoire, symbole de l'influence de lafemme dans une société meurtrie par la guerre. L'auteur nous conduit tour à tour aux jardinsde Grasse, dans les Alpilles, dans la plaine d'Aubervilliers, où se trouve l'usine i parfums, dansle magasin du grand parfumeur rue de l.i Paix, enfin dans l'hôtel particulier de M. SimonSalzbach, le personnage principal des CHERCHEURS D'OR" que nous retrouvons ici dans unnouveau milieu. Un tel défilé de personnages divers en des décors toujours renouvelés imprimeà l'œuvre nouvelle de Pierre Hamp un dyuamisme extraordinaire, surtout dans un sujet à la foisaussi vaste et aussi délicat.

L'amour féminin- et la fabrication des parfums se* mêlent étroitement dans la trame de ce romand'une forme absolument nouvelle, faisant apparaitre à la fois la technique d'une industriemystérieuse, la psychologie des belles clientes, l'influence sociale du commerce, du travail,et de l'amour.

Avec le CANTIQUE DES CANTIQUES Pierre Hamp nous donne le onzième épisode deLa Peine des Hommes", œuvre unique dans la littérature universelle, rendue aux épopées de,

,la vie moderne et de l'effort humain.

LES PEINTRES FRANÇAIS NOUVEAUX

DUNOYER DE SEGONZAC28 reproductions de peintures et dessins précédées d'une étude critique par RENÉ JEAN,de notices biographiques et documentaires et d'un portrait inédit de l'artiste dessiné

par lui-même et gravé par GEORGES AUBERT

Un volume in- 14» raisin.. • 4 fv.

LE ROMAN ANGLAISDE NOTRE TEMPS

par ABEL CHEVALLEY, AGRÉGÉ DE L'UNIVERSITÉ

Un volume in-I H Jésus, sur papier anglais 1 8 fr.

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&T VIENT DE P~1 R~II TR~

LES COPAINSroman par JULES ROMAINS

L'il voliuittt in-18 Jésus. I»rix• y fr_

Il a été tiré de cet ouvrage 20 exemplaires sur papier pur fil LAFUMA-NAVARRE immirqtis delà 20 2O/r.

Les COPAINS pourraient avoir comme sous-titre LIVRE DE LA JOIE. Nous ne manquonspas d'auteurs "gais nid'oeuvres "humoristiques", mais depuis la grande vague de. tristessedu romantisme, notre littérature semble avoir désappris la joie. Une certaine franchise etampleur du rire, qui n'était pas le moins précieux de nos dons héréditaires, a cède la place auxironies pincées et à ces ricanements mécaniques qui recouvrent on la dit cent fois avecjustice une tristesse affreuse et une conception désespérée de la vie. Ce n'est pas que notrerace ait perdu le sens de la' joie le peuple le prouve bien, par les vertus comiques qu'il exigede ses amuseurs habituels. Mais le public lettré voudrait pouvoir rire et se réjouir sans déchoiril s'étonne qu'au pays de Rabelais le grand rire et le grand art aient divorcé.Les COPAINS 'renouent avec éclat une tradition glorieuse. L'histoire des sept copains et deleurs démêlés fabuleux avec les villes .d'Ambert et d'Issoire emporte le lecteur comme uu. romand'aventures et par la foison des événements comme par la verve du style développe eu lui depage en page, cette ivresse pantagruélique où les besoins les plus opposés de la nature humains

intelligence et absurdité, sensualité animale et aspiration lyrique se trouvent tous ensembleet paradoxalement rassasiés.

RÉPERTOIRE DU, VIEUX- COLOMBIER

M. LE TROUHADECSAISI PAR LADÉBAUCHE

comédie en 5 acteS de JULES ROMAINS y

l u volume Su- I double courounc ît.»O^

Le personnage principal de cette pièce est le Professeur Yves le Trouhadec, l'illustre géographe,dant le conte cinématographique de DONOGOO-TONKA nous a déjà fait connaître lesfécondes erreurs et le bizarre génie. Nous le retrouvons ici membre de l'Institut, touché ettransfiguré parla gloire. Mais la paix du cœur ne lui est pas accordée. Sa gloire même lui donnedes appétits nouveaux, le livra aux sollicitations tardives de l'amour. L'amour renvoie à Monte-Carlo, et le précipite dans les plus graves désordres. joueur, débapché, amoureux berné d'unecomédienne, ami intime d'un cambrioleur, à deux doigts de la prison et d'un suicide scandaleuxvoilà le tableau que nous offre Yves le Trouhadec, moins d'unâji après son élection triomphale

|à l'Insfitut. Par bonheur, notre homme n'a pas peldu son étrange vertu, qui consiste à développerautour de lui un espèce de champ de forces dans lequel les pensées humaines subissent decurieuses flexions et où les événements se modifient d'une manière à la fois favorable et cocasse.

Yves le Trouhpdec qui a découvert Donogoo-Tonka par mégarde, devient malgré lui l'inventeurde la seule méthode infaillible du jeu de roulette et du même coup le lion de Monte-Carlo. Cequi arrange tout Il est vrai que BENIN, ne cesse,1 de l'entourer de ses bons olfices et aide àl'accomplissement 'd'une aussi merveilleuse destinée.

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LA CÉLESTINEou tra.gi-comédie de

C-ALIXTE. & MELIBÉE

traduite de l'espagnol par,A. GERMON D DE LA VIGNE

revue et corrigée avec tous les passages en vers mis enrimes françaises par un Licencié Castillan

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Le romancier de moeurs'que LES INNOCENTS et JÉSUS LA CAILLE.ont rendu célèbre, l'auteur applaudi de MON HOMME, est avant tout un

poète, comme il tient à le rappeler lui-même. Ses premiers recueils, animésd'une sensibilité aiguë et poignante sont introuvables et cette réimpressionde ses œuvres poétiques complètes, revues et corrigées, sera pour beaucoupune véritable révélation.

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V£p POUR PARAITRE EN FÉ VRIER 1922

MARCELINE DESBORDES-VALMORE

LA JEUNESSEDE MARCELINE

Un volume d'environô pages in-8 couronne, sur papier vergé de Rives, imprimé en Néo-Didotde Turlot par H. Coulouma d'Argenteuil

Cette merveille de grâce, d'émotion dans le goût un peu romance qui donnetant de charme au tendre génie de la touchante poétesse, est aussi uneautobiographie très exacte. C'est ce que montrera la préface de M. Boyerd'Agen, dont la ferveur laborieuse est depuis longtemps acquise, à lapoétesse.1 fM. Charles Guérin était tout désigné pour illustrer un tel ouvrage. Les25 lithographies qu'il a composées sont d'uneperfectiontechnique qui ferala joie des amateurs, et d'une invention qui renouvelle ingénieusement lagrâce romantique.

COLLECTION "UNE ŒUVRE, UN PORTRAIT"

ANDRE 'GIDE

Poésies

dP JÉsdffê Walterg ~}~A!J~Portrait en lithographie parMARIE LAURENCIN

Cette oeuvre marque une date dans l'histoire littéraire contemporaine. Onsait en^ffet que ces poésies ont fait connaître le nom d'ANDRÉ GIDE, aujour-d'hui familier de tous les lettrés. Épuisé et recherché depuis plus de dix anscet ouvrage célèbre est enfin offert'nouveau au public. Un curieux portraitde l'auteur par MARIE LAURENCIN vient heureusement orner cette réimpressionimpatiemmentattendue.

Un volume sur vergé d'Arches, à 500 exemplaires tî© fr.

Ont été tirées à part 15épreuves sur véritable japon des Manufactures impériales, numérotées et signéespar l'Artiste et par ANDRÉGIDE20 fr.

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DOSTOIEVSKI

Cette courte allocution, lue au Vieux-Colombier pour lacélébration du centenaire de Dostoïevski, peut être considéréecomme une sorte d'introduction aux six leçons sur Dostoïevski

que j'ai promises à l'école de Jacques Copeau

MESDAMES ET MESSIEURS,

Les admirateurs de Dostoïevski étaient, il y a quelquesannées, assez peu nombreux mais comme il advient tou-

jours lorsque les premiers admirateurs sont recrutés dansl'élite, leur nombre va toujours grandissant, et la salle duVieux-Colombier est beaucoup trop petite pour les contenirtous aujourd'hui. Comment il se fait que certains espritsdemeurent encore réfractaires à son œuvre admirable, c'est

ce que je voudrais d'abord examiner. Car, pour triompherd'une incompréhension, le meilleur moyen c'est de la tenirpour sincère et de tâcher de la comprendre.

Ce qu'on a surtout reproché à Dostoïevski au nom de

notre logique occidentale, c'est, je crois, le caractère irrai-sonné, irrésolu et souvent presque irresponsable de ses per-sonnages. C'est tout'ce qui, dans leur figure, peut paraîtregrimaçant et forcené. Ce n'est pas, nous dit-on, de la vieréelle qu'il représente; ce sont des cauchemars. Je crois celaparfaitement faux mais accordons-le, provisoirement, etne nous contentons pas de répondre, avec Freud, qu'il y a

i. Voir p. 256.


LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

plus de sincérité dans nos rêves que dans les actions denotre vie. Ecoutons plutôt ce que Dostoïevski lui-même ditdes rêves, et des « absurdités et impossibilités évidentes dontfoisonnent nos songes et que vous admettez sur-le-champ,sans presque en éprouver de surprise, alors même que,d'autre part, votre intelligence déploie une puissance inac-coutumée. Pourquoi, continue-t-il, quand vous vous réveil-lez et rentrez dans le monde, sentez-vous presque toujours,et parfois avec une rare vivacité, que le songe en vousquittant emporte comme une énigme indevinée par vous ?L'extravagance de votre rêve vous fait sourire et en mêmetemps vous sentez que ce tissu d'absurdités renferme uneidée, mais une idée réelle, quelque chose qui appartient àvotre vie véritable, quelque chose qui existe, et qui a tou-

jours existé dans votre cœur vous croyez trouver dansvotre songe une prophétie attendue par vous. » (L'Idiot,t. II, p. 185).

Ce que Dostoïevski dit ici du rêve, nous l'appliqueronsà ses propres livres, non que je consente un seul instant àassimiler ses récits à l'absurdité de certains rêves, mais bien

parce que nous sentons également, au réveil de ses livres,et lors même que notre raison se refuse à y donner

un assentiment total, nous sentons qu'il vient de tou-cher quelque point secret« qui appartient à notre vievéritable ». Et je crois que nous trouverons ici l'expli-cation de ce refus de certaines intelligences devant legénie de Dostoïevski, au nom de la culture occidentale.

Car je remarque aussitôt que dans toute notre littératureoccidentale, et je ne parle pas de la française seulement, leroman, à part de très rares exceptions, ne s'occupe que desrelations des hommes entre eux, rapports passionnels ouintellectuels, rapports de famille, de société, de classessociales mais jamais, presque jamais des rapports del'individu avec lui-même ou avec Dieu qui priment icitous les autres. Je crois que rien ne fera mieux comprendrece que je veux dire que ce mot d'un Russe que rapporte


DOSTOÏEVSKI

Mme Hoffmann dans sa biographie de Dostoïevski (la meil-leure et de beaucoup, que je connaisse mais qui n'estpas traduite, malheureusement), mot par lequel elle pré-tend précisément nous faire sentir une des particularitésde l'âme russe. Ce Russe donc, à qui l'on reprochait soninexactitude, ripostait très sérieusement « Oui, la vie est

difficile Il y a des instants qui demandent à être vécuscorrectement, et qui sont bien plus importants que le faitd'être exact à un rendez-vous. » La vie intime est ici plusimportante que les rapports des hommes entre eux. C'estbien là, ne croyez-vous pas, le secret de Dostoïevski, ce quitout à la fois le rend si grand, si important pour quelquesuns, si insupportable pour beaucoup d'autres.

Et je ne prétends pas un instant que l'Occidental, leFrançais, soit de part en part et uniquement un être desociété, qui n'existe qu'avec un costume les Pensées dePascal sont là, les Fleurs du Mal, livres graves et solitaires,et néanmoins aussi français que n'importe quels autreslivres de notre littérature. Mais il semble qu'un certain

ordre de problèmes, d'angoisses, de passions, de rapports,soient réservés au moraliste, au théologien, au poète et quele roman n'ait que faire de s'en laisser encombrer. De tousles livres de Balzac, Louis Lambert est sans doute le moins

réussi en tout cas, ce n'était qu'un monologue. Le pro-dige réalisé par Dostoïevski, c'est que chacun de ses person-nages, et il en a créé tout un peuple, existe d'abord en fonc-tion de lui-même, et que chacun de ces êtres intimes, avecson secret particulier, se présente à nous dans toute sa

complexité problématique le prodige, c'est que ce sontprécisément ces problèmes que vivent chacun de ses person-nages, et je devrais dire qui vivent aux dépens de chacunde ses personnages ces problèmes qui se heurtent, secombattent, et s'humanisent pour agoniser ou pour triom-

pher devant nous.Il n'y a pas de question si haute que le roman de Dos-

toïevski ne l'aborde. Mais, immédiatement après avoir dit


LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

ceci, il me faut ajouter il ne l'aborde jamais d'une manièreabstraite, les idées n'existent jamais chez lui qu'en fonctionde l'individu et c'est là ce qui fait leur perpétuelle relati-vité c'est là ce qui fait également leur puissance. Tel neparviendra à cette idée sur Dieu, la providence et la vieéternelle que parce qu'il sait qu'il doit mourir dans peu dejours ou d'heures (c'est Hippolyte de l'Idiot), tel autredans les Possédés édifie toute une métaphysique où déjàNietzsche est en germe,en fonction de son suicide, etparce qu'il doit se tuer dans un quart d'heure et l'on nesait plus, en l'entendant parler, s'il pense ceci parce qu'ildoit se tuer, ou s'il doit se tuer parce qu'il pense ceci.Tel autre enfin, le prince Muichkine, ses plus extraordi-naires, ses plus divines intuitions, c'est à l'approche dela crise d'épilepsie qu'il les doit. Et de cette remarque jene veux point tirer pour le moment d'autre conclusionque ceci que les romans de Dostoïevski tout en étant lesromans et j'allais dire les livres les plus chargésde pensée ne sont jamais abstraits, mais restent aussiles romans, les livres les plus pantelants de vie, que jeconnaisse.

Et c'est pourquoi, si représentatifs que soient les person-nages de Dostoïevski, jamais on ne les voit quitter l'huma-nité pour ainsi dire, et devenir symboliques. Ce ne sontnon plus jamais des types comme dans notre comédie clas-sique ils restent des individus, aussi spéciaux que les plusparticuliers personnages de Dickens, aussi puissammentdessinés et peints que n'importe quel portrait d'aucune lit-térature. Ecoutez ceci

Il y a des gens dont il est difficile de dire quelque chose quiles présente d'emblée sous leur aspect le plus caractéristiquece sont ceux qu'on appelle communément les hommes « ordi-naires », la « masse », et qui, en effet, constituent l'immensemajorité de l'espèce humaine. A cette vaste catégorie appar-tiennent plusieurs des personnages de notre récit, et notammentGabriel Ardalionovitch.


DOSTOÏEVSKI

Voici donc des personnages qu'il va être particulièrementdifficile de caractériser. Que va-t-il parvenir à en dire

Presque depuis l'adolescence, Gabriel Ardalionovitch avaitété tourmenté par le sentiment constant de sa médiocrité, en

même temps que par l'envie irrésistible de se convaincre qu'ilétait un homme supérieur. Plein d'appétits violents, il avait,pour ainsi dire, les nerfs agacés de naissance, et il croyait à laforce de ses désirs parce qu'ils étaient impétueux. Sa rage de sedistinguer le poussait parfois à risquer le coup de tête le plusinconsidéré, mais toujours au dernier moment notre héros setrouvait trop raisonnable pour s'y résoudre. Cela le tuait

et voici pour un des personnages les plus effacés. Il fautajouter que les autres, les grandes figures de premier plan,il ne les peint pas, pour ainsi dire, mais les laisse se peindreelles-mêmes, tout au cours du livre, en un portrait sanscesse changeant, jamais achevé. Ses principaux personnagesrestent toujours en formation, toujours mal dégagés del'ombre. Je remarque en passant combien profondément ildiffère par là de Balzac dont le souci principal semble êtretoujours la parfaite conséquence du personnage. Celui-cidessine comme David celui-là peint comme Rembrandt,et ses peintures sont d'un art si puissant et souvent si par-fait que, n'y aurait-il pas derrière elles, autour d'elles, detelles profondeurs de pensée, je crois bien que Dostoïevskiresterait encore le plus grand de tous les romanciers.

ANDRÉ GIDE

I L'Idiot, II, pp. 193-194.


DOSTOIEVSKY

ET

LA LUTTE CONTRE LES ÉVIDENCES

LÉON SCHESTOV

Dans le domaine de la spéculation systématique, nousn'avons pas encore formé d'école, nous autres Russes, nous nepossédons pas encore de traditions qui puissent être comparéesaux écoles françaises, allemandes, anglaises dont la plupart denos philosophes ont toujours subi jusqu'ici les influences et aux-quelles quelques-uns d'entre eux ne surent opposer que certainestraditions orientales néo-platoniciennes, gnostiques, patristi-ques. Le génie russe et c'est une de ses caractéristiques lesplus essentielles si téméraire qu'il soit s'appuie toujourssur le fait concret, sur la réalité vivante il se lance ensuite dans

les spéculations les plus abstraites, les plus osées, mau pourrevenir finalement, riche de toute la pensée acquise, à cettemême réalité, au fait, son point de départ et son aboutissement.Celui qui veut juger de la pensée russe doit s'adresser donc nonaux professeurs de philosophie, non aux gnosséologues etmétaphysiciens de profession, parmi lesquels, pourtant, il y ades hommes de grand talent, tels Zossky, Franck et d'autresencore, mais à tous nos romanciers, à nos poètes, à nos criti-ques, à nos publicistes qui travaillent tous sur le vif.

L'œuvre philosophique et critique de Léon Schestov, totale-ment inconnue en France est extrêmement caractéristique à

i. Quelques ouvrages de Schestov ont été traduits en anglais. Leséditions allemande et italienne de ses œuvres choisies sont actuel-

lement en préparation.


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Extrait de la publication… · LIBRAIRIE 15, BOULEVARD RASPAIL BULLETIN MENSUEL DE Sous ce titre seront indiqués chaque mois, dans ces feuilles, les ouvrages qui, à divers titre,