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1 EXPOSITION PLANETE CERVEAU Muséographie Programme général

EXPOSITION PLANETE CERVEAU

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EXPOSITION PLANETE CERVEAU

Muséographie Programme général

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I SUR LA PISTE DES PREMIERS EXPLORATEURS

• 1.1 Texte introduction à la partie (texte)

Sur la piste des explorateurs Dès 5000 ans avant notre ère, les hommes du Néolithique pratiquaient les premières trépanations. Très tôt, le cerveau est perçu comme un organe vital. Mais à quoi sert-il ? Que signifie sa forme si semblable aux replis de l’intestin ? De quelle matière est-il fait ? Que produit-il ? Comment fonctionne-t-il ? Est-ce une sorte d’horloge, un réseau téléphonique, une éponge, un ordinateur ? Chaque époque élabore ses représentations et ses théories, vraies découvertes ou fausses pistes, reflets des techniques et des systèmes de pensée. Aujourd’hui, grâce à de nouveaux moyens d’investigation, la Planète Cerveau se dévoile enfin aux regards. (643)

• 1.2 Représenter

• Texte Représenter (texte)

Représenter Depuis l’Antiquité, la dissection humaine était interdite, les premiers dessins du cerveau montrent donc un cerveau imaginé plus qu’observé. À la Renaissance, la dissection est à nouveau permise et donne lieu à de nombreuses études du corps humain qui circulent dans toute l’Europe. Le XVIII e siècle marque une révolution scientifique. Le microscope affine l’observation. On réalise des représentations du cerveau en trois dimensions en cire colorée. Au XIX e siècle, la neurologie fait d’immenses progrès. On décrit les neurones, dresse les premières cartes du cortex cérébral et on donne leur nom à quelques grandes maladies neurologiques. (637)

• Crâne trépané, préhistoire (icono + légende)

Que cherchaient les hommes du Néolithique quand ils découpaient une ouverture dans la boîte crânienne ? Soin ou rituel ? Certains crânes montrent un bourrelet cicatriciel, preuve que l’on survivait à la trépanation. (217) Crâne trépané provenant de l'hypogée de la Marne, Saint-Germain-en-Laye, musée des Antiquités Nationales - Photo RMN - ©Loïc Hamon • Manuscrit Sloane 1977, la chirurgie, 1314 (icono + légende)

Au Moyen-âge, les dissections étaient interdites par l’Église. Les opérations courantes étaient pratiquées par les barbiers chirurgiens tandis que les chirurgiens en « robe longue », qui avaient fait des études, réalisaient les opérations plus complexes. (255) Miniature tiree de "La Grande Chirurgie", 1363 © PrismaArchivo/Leemage

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• De humani corporis fabrica, G. Casserius, 1627 (icono + légende)

Le dessin cherche à redonner vie au cadavre pour atténuer l’aspect morbide, mais le cerveau est dessiné comme des intestins, selon une idée préconçue de l’époque. (163) De humani corporis fabrica, G. Casserius, 1627 (Bibliothèque Centrale, MNHN)

• Photos d’une cire anatomique de André-Pierre Pinson, vers 1790 ( icono + légende) Les oeuvres de Pinson, artiste et chirurgien à la cour de Louis XVI, reflètent une dualité entre la mise en scène artistique du buste et, ici, la représentation du cerveau en plusieurs pièces pour en montrer les coupes et l’arrangement des parties. (249) Buste de femme, anatomie du cerveau (démontable), André Pierre PINSON, fin du XVIIIe siècle. MNHN, Paris.

• Anatomie comparée, atlas 1839-1857, F.Leuret et L.P. Gratiolet (icono + légende)

En 1854, Huschke prend la première photographie d’un cerveau. Ici, une gravure d’après photo réalisée la même année. La photographie supplante les autres modes de représentation au moment même où ceux-ci atteignent un degré de précision satisfaisant. (253) Anatomie comparée, atlas 1839-1857, F. Leuret et L.-P. Gratiolet (Bibliothèque Centrale, MNHN)

• Atlas, C. Golgi, 1894 (icono + légende)

Au début du XXe siècle, Camillo Golgi observe des coupes de tissu cérébral avec une technique de coloration nouvelle qui permet de visualiser parfaitement quelques neurones. Il constate alors qu’ils sont composés d’un corps cellulaire et d’une fibre nerveuse. (252) Neurone pyramidal, coloration de Golgi, P. Derer ©Inserm

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• 1.3 Délimiter , cognitives. • Texte Délimiter (texte)

Délimiter Au début du XIXe siècle, Franz Joseph Gall, anatomiste autrichien, défend l’idée que les reliefs du crâne (bosses et creux) sont le reflet de la localisation sur le cortex des « facultés intellectuelles et morales » de l’homme. Le caractère et les capacités mentales d’une personne seraient donc révélés par la structure de son crâne. C’est la phrénologie. Bien que la théorie soit une impasse au niveau scientifique, l’idée de localiser les fonctions cérébrales était née. Elle a donné naissance à la localisation des aires sensorielles et motrices, puis des aires associatives qui sont à la base des neurosciences cognitives. (628)

• Illustration phrénologie (icono + légende)

Phrénologie : étude du cerveau (l’homme et ses défauts) Carte postale éditée vers 1900 (Selva/Leemage)

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• 1.4 Localiser neurologie.

• Texte Localiser (texte)

Localiser Le 18 avril 1861, Paul Broca décrit une lésion dans le lobe frontal gauche du cerveau de M. Leborgne, surnommé Tan-Tan. Ce patient avait perdu l’usage du langage articulé depuis plus de 20 ans et était incapable de prononcer d’autres sons que Tan-Tan. Après l’autopsie, Broca met en relation cette lésion avec la pathologie du patient. Il est le premier à mettre en évidence la localisation de fonctions cognitives au niveau des circonvolutions cérébrales. Il ouvre ainsi la voie de la neuropsychologie. Après lui, pendant plus d’un siècle, on explora le fonctionnement du cerveau en rapprochant les lésions et le déficit fonctionnel qu’elles entraînent. (652)

• Photo cerveau de Leborgne, 1861, Broca (icono + cartel)

Cerveau de Leborgne, dit « Tan-Tan » On distingue sur la partie avant du cerveau une dépression correspondant à la lésion découverte par Broca. Cette lésion est nettement plus étendue que ce que l’on peut en voir. Plusieurs observations sur de nombreux patients lui permettent de distinguer une aire, localisée dans le lobe frontal gauche nécessaire au langage articulé. Cette région est aujourd’hui connue sous le nom d’Aire de Broca. Peu après, de la même manière, Wernicke localisera, dans la région postérieure de cet hémisphère, une zone associée à la compréhension des mots. (538) Photo Jean-Luc Dubin, Musée Dupuytren, Paris

• Interview (écrite) Michel Poncet (texte)

Transcription de l’interview sonore de Michel Poncet, neurologue à l’hôpital de La Timone, Marseille

Broca a eu le génie de penser qu’il y avait une relation causale entre la lésion du cerveau visible à l’autopsie et la perte du langage articulé de Leborgne. Il a eu le courage – c’était vraiment un courage à l’époque – d’émettre l’hypothèse qu’une fonction aussi élaborée et spécifiquement humaine que le langage articulé avait une base matérielle, une base cérébrale, au sein de l’hémisphère gauche. Broca est l’initiateur de la neuropsychologie en tant que méthode au service de la connaissance des relations entre la matière cérébrale et l’esprit. Aujourd’hui, grâce à la neuro imagerie, le scanner et l’IRM, on peut parfaitement, du vivant du patient, visualiser et localiser la lésion cérébrale responsable de ces troubles. Nous commençons à avoir une bonne connaissance des structures cérébrales qui jouent un rôle critique non seulement dans nos activités cognitives : le langage, le calcul, la mémoire, la reconnaissance des visages etc., mais aussi dans notre vie émotionnelle et affective et dans notre vie sociale. Broca et le patient Leborgne ont vraiment joué un rôle fondamental dans l’histoire des connaissances sur les anatomies des conduites humaines. (1173)

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• 1.5 Stimuler, Cartographier des cartes précises. Différents types de cartes existent selon l’utilisation qu’on veut en faire.

• Texte Cartographier (texte)

Cartographier Dans la première moitié du XXe siècle, Cushing (1869-1939) et Penfield (1891-1976), tous deux neurochirurgiens américains, préparent l’opération de patients épileptiques en sondant leur cerveau par l’application d’électrodes sur leur cortex. Les stimulations administrées aux patients déclenchent des réactions variées. Ces opérations leur ont permis de localiser les sièges des différents fonctions motrices et sensorielles et d’en ébaucher une carte imagée : l’homonculus. Il existe deux types d’homonculus : celui correspondant à la région sensorielle et celui correspondant à la région motrice. (595)

• Carte de Brodmann noir et blanc, 1909 (icono + légende)

Le cortex est constitué de six couches de neurones bien distinctes. En 1909, l’anatomiste allemand Brodmann s’appuie sur ces différentes architectures cellulaires pour délimiter différents territoires dans le cortex. Les zones ainsi définies forment une carte encore utilisée de nos jours. On remarque qu’à chacune des 52 aires correspond une fonction particulière. (363) (Bibliothèque Centrale, MNHN)

• Homonculus (Homonculus de Penfield, vers 1950) (icono + légende) Chaque hémisphère reçoit des informations tactiles provenant de la moitié opposée du corps. L’homonculus est une carte imagée de la zone concernée du cortex. Il donne une image déformée du corps qui traduit la densité des terminaisons sensorielles. (247) © Waouh ! Communication

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• 1.6 Voir 20es Les techniques d’observation in vivo du cerveau se développent et se multiplient. Petite

• Texte Voir (texte)

Voir Les vingt-cinq dernières années ont révolutionné la connaissance du cerveau. Jusque-là, on ne voyait pas le cerveau mais la boîte crânienne. A partir de 1970, les inventions techniques s’accélèrent : le scanner à rayons X, l’IRM, la TEP... Ces techniques permettent d’obtenir des images toujours plus fines du cerveau, du vivant du patient. L’imagerie médicale joue un rôle fondamental dans la recherche médicale. Mais elle est également très utilisée pour confirmer des diagnostics lors des opérations chirurgicales et pour le suivi des traitements. (555) • La radiographie (cartel)

La radiographie La radiographie a été inventée à la fin du XIXe siècle. Les rayons X passent à travers le corps où ils sont plus ou moins atténués par les substances qu’ils rencontrent en chemin. En conséquence, ils noircissent plus ou moins le film placé derrière la table de radiographie. On obtient principalement des images des structures osseuses qui permettent d’observer les diverses sortes de traumatismes osseux. (419)

• La radiographie (icono + légende)

Radiographie crédits

• L’artériographie (cartel)

L’artériographie et l’angiographie L’artériographie est une radiographie du réseau sanguin. Pour rendre visible les vaisseaux sanguins, on injecte avant la radio un produit opaque aux rayons X. Cet examen permet par exemple de diagnostiquer les AVC en montrant indirectement l’obstruction d’une artère qui n’est plus injectée par le produit radio-opaque. L’angio-IRM (Angiographie par Résonance Magnétique) met en évidence le réseau des artères et des veines sans qu’il soit nécessaire d’injecter un produit dans le sang. (486)

• L’artériographie (icono + légende)

Artériographie Robert Llewellyn, Corbis

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• Le scanner (cartel)

Le scanner Le scanner a été inventé au début des années 1970. C’est une radiographie aux rayons X, mais les rayons ne viennent plus noircir une surface sensible. Ils sont directement captés par des détecteurs électroniques qui transmettent les données reçues à un ordinateur pour être traitées numériquement. On obtient des images de coupe, et même des images en 3D, à la résolution extrêmement fine. Le scanner peut détecter 2000 niveaux de gris là où l’oeil humain n’en distingue que 16 à 24. (483)

• Le scanner (icono + légende)

Le scanner permet de visualiser les volumes et les structures du cerveau et les lésions dont il peut être victime. © Siemens

• L’IRM structurelle (cartel)

L’Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) L’IRM repose sur l’entrée en résonance des noyaux de certains atomes présents dans la matière cérébrale lorsque ceux-ci sont soumis à un champ magnétique. Cette réaction engendre un signal qui est capté puis traité numériquement. On reconstruit ainsi une image en 3D. L’IRM structurelle permet de visualiser la structure anatomique du cerveau, notamment de voir les tissus qui ne sont pas visibles aux rayons X. La grande précision de l’image permet d’identifier la nature des lésions et de confirmer des diagnostics. (517)

• L’IRM structurelle (icono + légende)

Série d’IRM Série d’IRM. T. et D.A. McCarthy, 2001, Corbis.

• salle IRM (icono + légende)

Schéma d’une salle IRM Yuvanoé/CEA

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• Imagerie (cartel enfant)

A quoi ça ressemble... à l’intérieur ? Le cerveau dirige ton corps : quand tu marches, quand tu travailles, quand tu as faim et même quand tu dors… Il est très important et aussi très fragile. C’est pour cela qu’il est bien caché à l’intérieur de ton crâne. Aujourd’hui, les chercheurs ont mis au point des machines qui leur permettent de l’étudier sans avoir besoin de pratiquer une opération. Ces machines sont variées : il y a la radiographie, le scanner, l’IRM… On utilise l’une ou l’autre selon ce que l’on veut observer. (485)

• Imagerie (illustration enfant + légende)

Dans la salle de radiologie. Extrait de la fiche "Passer une radio" © association SPARADRAP 2004 - www.sparadrap.org

• Imagerie (illustration enfant + légende)

Dans la salle d’examen. Extrait de la fiche "L’examen IRM" © association SPARADRAP 2004 - www.sparadrap.org

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• 1.7 Enregistrer

• Texte Enregistrer (texte)

Enregistrer le cerveau Aujourd’hui, diverses techniques d’imagerie permettent d’enregistrer l’activité du cerveau. L’approche est directe, mais partielle, privilégiant tantôt la dimension temporelle (la précision dans le temps des enregistrements), tantôt la dimension spatiale (la précision anatomique dans le cerveau). Il faut associer plusieurs techniques pour aboutir à une vue globale. Ces enregistrements font l’objet d’une reconstruction par ordinateur, selon des calculs extrêmement complexes créés par des chercheurs et sont ensuite placés sur des cerveaux types. Ces nouvelles techniques nous permettent d’étudier le fonctionnement du cerveau en temps réel. (636) • L’EEG (cartel)

L’électroencéphalographie (EEG) Avec l’EEG, inventée au début des années 1920, l’activité électrique du cerveau est captée par des électrodes posées sur l’ensemble du cuir chevelu. L’EEG représente les variations de l’activité électrique cérébrale en fonction du temps, au niveau de différentes régions cérébrales. Un gel conducteur est appliqué au niveau de chaque électrode pour assurer le contact électrique. Cette technique permet d’enregistrer ces variations avec une résolution temporelle très fine : toutes les millisecondes. L’EEG est très utilisé pour le diagnostic d’affections neurologiques telles que l’épilepsie. (593)

• L’EEG (image + légende)

1ère image : EEG d’une personne yeux ouverts. A la deuxième seconde, elle ferme les yeux. Les électrodes placées en regard du cortex visuel (T6-O2), partie postérieure du crâne, montrent un changement d’activité plus marqué qu’au niveau du lobe temporal (T4-T6). 2ème image : EEG d’enfant endormi (sommeil lent). L’activité électrique cérébrale est plus lente que lors de la veille et les fuseaux de sommeil caractérisent le passage en stade II de sommeil lent (commeil léger). © Service de neurophysiologie clinique, Hôpital La Timone, Marseille.

• La MEG (cartel)

La magnéto-encéphalographie (MEG) La MEG, inventée dans les années 1980, est également une technique d’enregistrement de l’activité électrique cérébrale. Elle enregistre les variations infinitésimales du champ magnétique émis par les neurones grâce à un casque muni de détecteurs hypersensibles maintenus à -271°C dans de l’hélium liquide. La résolution temporelle et la précision spatiale sont meilleures que pour l’EEG car les champs magnétiques enregistrés ne sont pas affectés par les tissus traversés. C’est une technique utilisée dans un cadre de recherche médicale et neurophysiologique. (557)

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• La MEG (icono + légende)

La MEG permet de suivre en détail l’activité du cerveau pendant un instant très court, durant une action : ici rattraper une balle. Une image correspond à 10 ms. Le décompte commence quand la balle apparaît dans le champ visuel. La réponse du cerveau à ce stimulus survient dès 40 ms. Il lui faut 150 ms pour déclencher le geste. (307) P. Senot et A. Berthoz (LPPA Collège de France) / S. Baillet et B. Renault (LENA-UPR640 CNRS - Centre MEG/EEG)

• La TEP (cartel)

La Tomographie par Emission de Positons (TEP) La TEP fut inventée dans les années 1970. Un marqueur radioactif injecté dans le sang permet de visualiser les variations du débit sanguin dans le cerveau. L’accroissement du flux sanguin dans une zone précise du cerveau signale que cette zone est active. La précision spatiale est bonne (on peut localiser les zones à 6 mm près), au détriment de la précision temporelle (il faut au moins 1 minute pour acquérir une image). La TEP permet de reconstituer une image en 3D. Les techniques d’imagerie ne fournissent pas des photographies mais des reconstructions informatiques. (535)

• La TEP (icono + légende)

Caméra haute résolution de Tomographie à Emission de Positons (TEP) dédiée à la recherche en neurologie et en psychiatrie. Salle d'acquisition et d'analyse des images. (166) C. Boulze/CEA

• La TEP (icono + légende)

L’image des zones du cerveau impliquées dans une activité est produite en compilant des séries de tests. Ici, lors de l’examen du patient, les données TEP sont comparées à des images de son cerveau obtenues en IRM. Au niveau du déficit d’activité observé dans l’image TEP (en haut à gauche), on remarque une lésion cérébrale dans les images IRM. © Siemens

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• La SPECT (cartel)

La scintigraphie cérébrale (SPECT ou TEMP) La scintigraphie cérébrale (SPECT) est un procédé analogue à la TEP. On l’appelle aussi Tomographie à émission monophotonique. Un traceur radioactif est injecté en faible quantité dans le sang afin d’étudier l’activité d’un organe. Ce marqueur se fixe sur une molécule et émet un rayonnement gamma détecté par une caméra spécialisée. On obtient alors des images représentant la circulation des molécules dans le cerveau. La méthode est moins précise que la TEP mais les gamma-caméras, moins coûteuses, sont plus répandues dans le milieu hospitalier. (549)

• La SPECT (icono + légende)

La scintigraphie cérébrale (SPECT) est pratiquée à l’hôpital pour diagnostiquer un déficit d’activité situé ici dans la zone avant gauche et dû à un accident vasculaire (colonne du centre). L. Naccache et al. 2005, revue Neuropsychologia, Elsevier (Hôpital Pitié-Salpêtrière)

• L’IRM fonctionnelle (cartel)

L’Imagerie par Résonance Magnétique fonctionnelle (IRMf) L’IRMf a été mise au point dans le début des années 1990. Tout comme la TEP, elle permet d’observer l’activité du cerveau lors de la réalisation d'une tâche donnée. Mais elle présente l'avantage de ne pas nécessiter l’injection d’un marqueur radioactif. La technique la plus utilisée repose sur le contraste BOLD (Blood Oxygen Level Dependent contrast). Lorsque les neurones sont actifs, leur consommation d'oxygène et l'apport sanguin local augmentent. Cela entraîne des modifications des propriétés magnétiques du sang qui sont détectables en IRM et qui permettent de localiser l’activité du cerveau. (602)

• L’IRMf (icono + légende)

L’IRMf utilise de puissants aimants pour mettre en évidence les variations du débit sanguin à proximité des zones actives. La précision spatiale est très bonne (3mm) et la précision temporelle moyenne (1/2 seconde). (215)

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• 1.8 Simuler

• Texte Simuler (texte)

Simuler Chaque neurone possède en moyenne 10 000 connexions, créant des réseaux complexes de neurones dont les fonctionnalités peuvent évoluer au cours du temps, lors du développement et de l'apprentissage ou encore lors du vieillissement. Les mécanismes de fonctionnement de ces réseaux sont extrêmement difficiles à analyser. La modélisation et la simulation informatique consistent à construire des réseaux de neurones "formels" (élément mathématique représentant chaque neurone) et à définir des algorithmes mimant leur activité respective. Cela permet de comprendre et également de prévoir le fonctionnement de ces réseaux neuronaux. (631)

• culture de neurones (icono + cartel) Culture de neurones Pour étudier le développement des neurones, il est possible, chez l'embryon, de prélever du tissu nerveux, de le dissocier et de mettre en culture les cellules embryonnaires, neurones et cellules gliales, dans un milieu nutritif adéquat. Sous microscope, à l'aide d'un appareil photographique ou d'une caméra, il est alors possible d'observer l'évolution de ces cultures au cours du temps et d'analyser les modifications morphologiques des éléments cellulaires qui constituent à terme des réseaux de neurones fonctionnels. (522) © J.P. Ternaux

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II – LA JUNGLE NEURONALE de nouvelles connexions...

• 2.1 Texte introduction à la partie (texte)

La jungle neuronale : l’aventure intérieure Explorez la surface de la Planète Cerveau. Traversez les enveloppes qui la protègent, parcourez les sillons et les circonvolutions et pénétrez dans ses profondeurs. À première vue, peu de choses à observer. Mais en vous rapprochant, vous découvrez une jungle de neurones en pleine activité, irrigués par un dense réseau de vaisseaux sanguins. Les neurones échangent constamment une foule de messages électriques et chimiques. Ils travaillent en équipe pour recevoir et traiter l’ensemble des informations de tout l’organisme. Ils contrôlent en permanence son fonctionnement et les relations de l’individu avec son environnement matériel et humain. (641) • 2.2 Anatomie complexe

. • 2.2.1 Les enveloppes du cerveau

.

. • Texte les enveloppes du cerveau (texte) De fragiles enveloppes / Le cerveau : à conserver bien emballé Le cerveau ne génère pas seulement les pensées et les mouvements du corps. Il régule automatiquement notre rythme cardiaque, notre respiration, notre tension artérielle, notre besoin de dormir ou de manger... Chez l’adulte, il pèse environ 1,4 kg et consomme 20% de notre production d’énergie. Baignant dans le liquide céphalo-rachidien qui le protège et l’isole, le cerveau est enveloppé par trois membranes étanches, les méninges : la pie-mère, le réseau fibreux de l’arachnoïde et la dure-mère, couche externe plus dense. (543)

. • Planche anatomique du système nerveux (icono + légende) Le cerveau, le cervelet, le tronc cérébral et la moelle épinière forment un ensemble : le Système Nerveux Central. © Waouh ! Communication

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. • 2.2.2 Les parties du cerveau, hémisphères, lobes et sillons . • Texte Hémisphères (texte) Hémisphères, lobes et sillons Le cerveau se compose de deux hémisphères, le droit et le gauche, reliés par le corps calleux. Chaque hémisphère est lui-même divisé en quatre lobes portant le nom des os du crâne qui les recouvrent : lobe frontal (derrière le front), lobe pariétal (au sommet du crâne), lobe temporal (au niveau des tempes) et lobe occipital (au-dessus de la nuque). Tous les cerveaux comprennent les mêmes éléments. Pourtant, ils sont aussi différents que le sont les visages. Leurs dimensions varient d’un individu à l’autre, tout comme leur forme et la disposition des circonvolutions et sillons autour d’un schéma général constant. (621)

• Illustrations parties du cerveau (icono + légende)

© Waouh ! Communication

• Sillons (icono + légende)

Reconstitution de l’hémisphère droit du cerveaux de plusieurs personnes : l’emplacement des sillons varie selon les individus. J. Régis (Hôpital de la Timone, Marseille) et J. F. Mangin (SHFJ, CEA, Orsay)

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• 2.2.3 Substance grise, substance blanche . • Texte substances (texte) Substance grise, substance blanche Le cortex correspond à la zone grise qu'on aperçoit à la surface d'un cerveau en coupe. Il est très plissé : si on le dépliait sur une table, il serait de la taille d'une page de papier journal. La substance grise est constituée des corps cellulaires des neurones, des cellules gliales et de vaisseaux sanguins. En profondeur, la substance blanche est essentiellement composée des axones des neurones, connexions à longue distance qui relient les différentes régions du cerveau ou de la moelle épinière. C’est la couche protectrice et isolante entourant l’axone, la myéline, qui donne la couleur blanche. (606) . • Une tranche de cerveau (icono + légende)

Coupe frontale de cerveau On reconnaît la substance grise à la périphérie des sillons du cerveau. La substance blanche, qui tire son nom de la couleur des gaines de myéline autour des axones, apparaît au centre de chaque hémisphère. Coupe d’un cerveau humain © Corbis

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. • 2.2.4 Architecture cellulaire

. • Texte architecture cellulaire (neurones et cellules gliales) (texte) Architecture cellulaire Des dizaines de milliards de cellules nerveuses, des neurones interconnectés et des cellules gliales, un entrelacement d’artères, de capillaires et de veines qui irriguent le cerveau et lui apportent l’oxygène et les glucides dont il a besoin pour fonctionner. Le cerveau ressemble à une jungle inextricable. Les neurones sont les cellules nerveuses qui établissent les immenses réseaux du cerveau, traitent et transportent les informations partout dans le corps. Les cellules gliales protègent et nourrissent les neurones. Tous nos mouvements, nos sensations, nos pensées, sont le résultat de l’activité de ces cellules organisées en réseaux très complexes. (648)

• Panneaux illustrations neurones MNHN (icono + légende)

(calbum/Loubet, MNHN)

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• 2.2.5 Communication chimique, communication électrique, synapse, neurones nt fonctionne un neurone, comment sont transmis les messages ?

• Texte communication (texte)

Neurones, synapses Les messages passent d’un neurone à l’autre selon deux modes de communication : électrique et chimique. Le corps cellulaire du neurone émet un message électrique qui court le long de son axone. Aux extrémités de celui-ci, le message doit traverser le mince espace qui le sépare des prochains neurones, la fente synaptique. À cet endroit, l’influx nerveux électrique est transformé en message chimique. Le bouton synaptique délivre des médiateurs chimiques, appelés neurotransmetteurs, qui traversent la synapse et sont récupérés par des récepteurs spécifiques sur les dendrites du neurone suivant. . Il existe plusieurs sortes de neurotransmetteurs, inhibiteurs (GABA) ou excitateurs (dopamine), selon les messages que l’on veut faire passer. (736)

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• 2.2.6 Le développement du cerveau , puis foetus jusqu’aux premières années de la vie

• Texte dvpt du cerveau (texte)

Naissance du cerveau La construction du cerveau suit un calendrier et un plan rigoureux. Il commence à se développer dès les premières semaines après la fécondation de l’ovule. Alors que l’embryon n’est encore qu’un ensemble de cellules, il possède déjà les trois couches de cellules qui vont être à l’origine de tous les organes de notre corps, dont le cerveau. L’essentiel de la construction du cerveau est réalisée in utero et sous le contrôle des interactions entre gènes et environnement utérin. Mais à la naissance, le cerveau est loin d’être achevé. (536)

• coupes du cortex (icono + cartel enfant) Le développement du cortex cérébral ° Chez un nouveau-né À la naissance, le cerveau des nouveaux-nés possède plusieurs milliards de neurones. Il faut maintenant qu’ils se connectent entre eux. Les possibilités sont infiniment nombreuses. ° À trois mois Un réseau de connexions commence à apparaître. ° À deux ans Le réseau de neurones est très dense. C’est à toi maintenant de faire marcher ton cerveau pour que toutes ces connexions restent efficaces. (412) Art medical service/BSIP

. • Frise 1ere partie : développement du cerveau chez le bébé (icono)

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Frise Neurulation Les cellules du futur cerveau se multiplient, formant le tube neural. La partie antérieure du tube neural croît et se replie sur elle-même pour former les structures sous corticales et le futur cortex.

Formation du tube neural www.lecerveau.mcgill.ca � Prolifération et différenciation des neurones (10 à 28 sem. de gestation) Entre 10 et 18 semaines, il se forme des milliers de neurones par minute.

3 sem 6 sem 8 sem

���� Fécondation ���� Stade 23 - semaine 8 – environ 56 jours On commence à reconnaître un embryon humain de celui d’un autre mammifère. Dans le cerveau, trois zones peuvent déjà être identifiées : le prosencéphale, le mésencéphale et le rhombencéphale.

Embryon à 25 jours

Embryon à 36 jours

Embryon à 40 jours

Embryon à 50 jours

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Flèche blanche : zone de production des neurones © Scania de Schonen � Migration des neurones et formation du cortex (14 à 30 sem. de g.) Les neurones migrent le long d’un guide, parfois sur plusieurs centimètres, jusqu’à leur place définitive. En même temps, leurs formes et leurs fonctions se différencient. Les premiers à migrer composent la couche la plus profonde du futur cortex, les derniers traversent les cinq autres couches pour en former la couche superficielle.

La plupart des neurones corticaux sont guidés dans leur migration de la zone de production à leur place définitive par les cellules gliales radiaires. © www.embryology .ch � Croissance des axones (20 sem. de g. à 2 ans) Pendant que le neurone trouve sa place définitive, son axone cherche des partenaires qui lui correspondent. A l’approche d’une cible, les deux neurones se modifient pour établir des connexions.

12 sem 14 sem 20 sem 23 sem

���� 3 mois – semaine 14 – environ 100 jours Le foetus mesure environ 10 cm. ���� 4 mois – semaine 18 – environ 126 jours Le cerveau commence à se plisser à partir du 4e mois de grossesse. ���� 5 mois – 23 semaines – 157 jours Le cerveau grossit rapidement en augmentant le nombre de cellules nerveuses, la taille des corps cellulaires...

Foetus à 100 jours

Cerveau à 23 sem. © www.embryology .ch

IRM cerveau d’un foetus à 24 sem. Le cerveau est en gris.

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� Formation des dendrites (28 sem. de g. à 14 ans) Développement des branches puis des épines dendritiques.

Le neuroblaste génère des expansions cytoplasmiques qui évoluent en deux structures fonctionnelles distinctes: l'axone et les dendrites. © www.embryology .ch � Apoptose (28 sem. à 41 sem. de g.) Selon les régions corticales, entre 15 et 50% des neurones sont éliminés selon un mécanisme programmé (l’apoptose). La plus grande partie meurt entre 28 et 41 semaines de gestation. � Myélinisation (30 sem. de g. à 13 ans) Dès le 7e mois de grossesse, une gaine de myéline commence à se former autour des axones, dans le cerveau. Mais à la naissance, la myélinisation est loin d’être terminée.

Dans le système nerveux central, la myélinisation s’effectue par l’enroulement membranaire de l’oligodendrocyte autour des axones. © www.embryology.ch

28 sem 31 sem 36 sem

���� 6 mois – 28 semaines – 189 jours Au cours de sa croissance, le cerveau « s’enroule » vers l’arrière, puis vers le bas (voir flèche blanche). ���� 7 mois – 31 semaines – 221 jours ���� 8 mois – 36 semaines – 284 jours

Foetus à 5 mois

Foetus à 6 mois

Cerveau à 28 sem. © www.embryology .ch

Foetus à 7 mois

Foetus à 8 mois

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� Formation des synapses (37 sem. de g. à 20 ans) Il peut se former 1 million de synapses par seconde et 90% de ces connexions se font dans les 15 à 20 ans qui suivent la naissance. Le mécanisme de production des synapses est sous contrôle génétique, mais les stimuli et l’apprentissage sont des facteurs importants de sélection et de stabilisation des synapses. La production synaptique ne se fait pas au même rythme dans toutes les régions corticales. � Formation des réseaux (37 sem. de g. à la fin de la vie) Les neurones établissent des réseaux. Chacun reçoit environ 10 000 synapses et contacte 10 000 autres neurones.

Les connexions à longue distance entre neurones sont organisées en faisceaux que l’on peut mesurer et visualiser lorsque les fibres en sont myélinisées. Ces faisceaux se développent au cours de l’enfance : in utero et après la naissance. © J. Dubois, L. Hertz-Pannier, D. LeBihan, G. Dehaene-Lambertz.

40 sem Nais- -sance 1 à 6 ans 6 à 11 ans 12 à 20 ans

���� La naissance À la naissance, le cerveau possède plusieurs milliards de neurones. Les connexions entre neurones se multiplient. ���� La petite enfance – de 0 à 6 ans La formation des synapses et la myélinisation des axones continuent. À 6 ans, le cerveau fait 80% de sa taille adulte. ���� L’enfance et l’adolescence L’organisation des réseaux neuronaux se modifie encore de façon importante pendant toute l’enfance et l’adolescence. Par exemple, vers l’âge de 5 ou 6 ans, les connexions entre le cortex préfrontal et le reste du cortex deviennent complexes et efficaces (progrès de l’attention, de la prise de décision...).

Cerveau à 36 sem En rouge : le cerveau A : lobe frontal B : lobe pariétal C : lobe temporal D : lobe occipital En jaune : le cervelet En bleu : le tronc cérébral © www.embryology .ch

9 mois

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• 2.2,7 Décor ludique

• « Mars Attacks » (icono + cartel enfant)

Mars Attacks Au cinéma, les extraterrestres sont parfois représentés avec un cerveau surdéveloppé, marque de supériorité mais pas toujours de bienveillance. En 1996, Tim Burton a doté les redoutables extraterrestres du film Mars Attacks de volumineux cerveaux protégés par des coupoles transparentes.

Mars Attacks (Les archives du 7ème art) (325)

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• 2.3 Fonctions cognitives

• 2.3.1 Plasticité et spécialisation s.

• Texte plasticité (texte)

Le cerveau à l’ouvrage Le cerveau se restructure en permanence : c’est ce qu’on appelle la plasticité cérébrale. De nouvelles connexions se créent à chaque nouvel apprentissage, d’autres sont abandonnées. Cette plasticité permet de compenser les fonctions cérébrales altérées par une lésion. Elle explique aussi comment certains deviennent experts en leur domaine : dans le cerveau d’un violoniste et celui d’un mathématicien, les circuits les plus fréquentés ne sont pas les mêmes. (462) • Exemple des musiciens (cartel) Le cerveau musicien Le cerveau d’un musicien, fabuleuse illustration de la plasticité cérébrale, s’organise différemment du cerveau d’un non-musicien. Les structures cérébrales et leurs fonctions s’adaptent et sont modelées par l’expérience musicale. La pratique d’un instrument ainsi que l’exercice mental induisent des modifications notables qui sont d’autant plus importantes que l’entraînement musical a débuté tôt. Ces transformations se retrouvent au niveau de la substance grise et de la substance blanche impliquées dans l’audition, la vision et la coordination motrice. (558) • Exemple des musiciens (icono + légende)

Le volume des structures cérébrales coloriées sur la figure augmente significativement avec la pratique musicale. Cette augmentation s'observe de façon plus marquée au niveau des zones visualisées en jaune. "Brain structures differ" (détail), C. Gaser et G. Schlaug, The Journal of neuroscience, 2003 © Society of Neuroscience

• Jeu stroop (manip + cartel) Le test de Stroop Votre premier réflexe est de dire le mot que vous avez lu. Pour vous, la lecture est devenue un automatisme. Pour nommer correctement la couleur, il vous faut bloquer cet automatisme. Cet effort est contrôlé par le lobe frontal. Ce test est utilisé pour le diagnostic des déficits d’attention et pour

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vérifier l’intégrité des lobes frontaux. (339)

• Frise, 2e partie : développement du cerveau de l’adulte (icono)

.

2e frise - plasticité du cerveau

adulte

Axe chrono 20 ans 30 ans

Un perpétuel remaniement À 20 ans environ, la maturation du cerveau arrive à terme. Le vieillissement cérébral commence très lentement. Mais le cerveau ne s’arrête pas d’évoluer pour autant. Le cerveau peut réorganiser ses réseaux de neurones en fonction des stimuli et des expériences vécues ou bien adapter son fonctionnement à la suite d’une maladie. C’est l’un des aspects de la plasticité cérébrale. Toutefois cette plasticité varie selon les fonctions cérébrales, les régions cérébrales, l’âge... De nouvelles connexions Si notre capital de neurones est limité, les connexions se réorganisent tout au long de la vie. C’est ce qu’on appelle la plasticité synaptique. Elle se manifeste de différentes façons : - l’efficacité des synapses peut se modifier - les neurones peuvent créer de nouvelles connexions, en abandonner d’autres et créer ainsi de nouveaux réseaux. La plasticité synaptique est à l’origine des apprentissages et de la mémorisation. Récupération La plasticité du cerveau joue également un rôle dans la récupération des capacités après un accident cérébral. En effet, après une perte de substance neuronale (traumatisme, lésion vasculaire...), de nouveaux

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40 ans 50 ans 60 ans

réseaux peuvent se reconstituer. Mais on ne sait pas s’ils seront adaptés. L’état actuel des connaissances permet de présumer des considérables potentialités qu’offre la plasticité cérébrale, mais on doit encore apprendre à en maîtriser toutes les possibilités.

Chez un patient atteint de la maladie de Parkinson, caractérisée par un déficit en dopamine, certains neurones qui ne produisaient pas de la dopamine se mettent à en produire. Il s'agit probablement de phénomènes compensatoires (TH : marqueur du neurone à dopamine ; GAD : marqueur du neurone à GABA ; Dapi : marqueur du noyau ; merge : image avec la superposition des trois marqueurs). © Chantal François

Même en cas de lésion grave, des possibilités de récupération existent : dans le cas de cette fillette opérée à l’âge de 4 ans dans la région temporale gauche, importante pour la lecture, a ensuite appris parfaitement à lire en compensant avec l’hémisphère droit. L. Cohen, Hôpital Pitié-Salpêtrière. 4/ Neurogenèse Après la naissance, le cerveau ne produit plus de nouveaux neurones. De plus, à la différence de la plupart des autres cellules, les neurones ne peuvent pas se dupliquer. Il existe cependant des cellules souches capables de fabriquer de nouveaux neurones, dans des endroits précis du cerveau : l’hippocampe et le bulbe olfactif. On ignore encore le rôle éventuel de ces neurones dans la plasticité.

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Dans une zone particulière du cerveau il y a des neurones qui se forment même chez l'adulte. Ils sont ici marqués en vert. Ils reçoivent des informations des neurones à dopamine en rouge. La zone sous ventriculaire contient des cellules souches qui peuvent se diviser et donner naissance à des neurones qui migrent vers le bulbe olfactif. Le neurotransmetteur dopamine intervient dans la régulation de la production de nouveaux neurones dans la zone sous ventriculaire. On recherche actuellement dans quelle mesure cette relation entre dopamine et cellules souches pourra être exploitée dans la guérison de maladies neurologiques. © Günter Höglinger

• Jeu des mémoires (jeu + cartel) Les mémoires Les mémoires, l’apprentissage, les conditionnements sont des aspects de la plasticité cérébrale. Le cerveau encode les informations et crée ainsi de nouveaux réseaux. Si l’encodage est bien fait, la récupération des informations sera facilitée. La façon d’encoder les informations et les structures concernées du cerveau diffèrent selon les mémoires. La mémoire à long terme, par exemple, fait appel à l’hippocampe et à de nombreuses régions du cortex. La mémoire procédurale, mémoire des gestes répétés (conduire, faire du vélo...) fait appel, entre autres, au cervelet.

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• 2.3.2 Le cerveau fonctionne en réseau

• Texte réseau (texte)

Territoires et réseaux L’imagerie fonctionnelle permet de voir le cerveau réaliser une tâche donnée. Il existe des zones spécialisées, différentes dans les deux hémisphères, mais aucune ne travaille seule. Une simple soustraction, par exemple, mobilise plusieurs régions du cortex. Le cerveau fonctionne en créant des liens entre différents territoires. 330

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• 2.3.3 Les neurones des centenaires

• Texte centenaires (texte)

Les neurones des centenaires Le vieillissement est le résultat de mécanismes biologiques et génétiques intrinsèques au fonctionnement du corps humain, mais également de facteurs extérieurs, notamment l’influence de l’environnement. Avec l’âge, la vitesse de l’influx nerveux diminue, les gestes et les réflexes se font plus lents, moins assurés. Mais la capacité de connaître et d’apprendre reste bonne. On gagne en expérience ce qu’on perd en rapidité. Les activités créatives, physiques et intellectuelles permettent de développer de nouvelles connexions et de garder un cerveau jeune jusqu’à un âge très avancé. (599) . . . • Frise 3e partie : développement du cerveau du vieillard (icono)

Axe 60 ans 70 ans

Le vieillissement Le vieillissement désigne le processus naturel selon lequel tout organisme vivant évolue vers la mort. Le corps humain subit des modifications physiologiques progressives et une dégradation auxquelles le système nerveux n’échappe pas. Les processus du vieillissement cérébral sont encore mystérieux et on n’esquisse pour le moment que des hypothèses ou des théories. le déclin des neurones Lors du vieillissement normal, les neurones perdent peu à peu de leur efficacité à transmettre les messages. Cela se traduit par diverses manifestations physiques (baisse des réflexes, de la coordination des mouvements...) et intellectuelles (difficultés de mémorisation, ralentissement du traitement de l’information ...). Une bonne hygiène de vie, une alimentation saine et de l’exercice physique autant qu’intellectuel permettent de ralentir ou de diminuer les effets du vieillissement.

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80 ans 90 ans 100 ans

Qu’est-ce qui provoque le vieillissement ? L’une des théories du vieillissement veut que les cellules aient de plus en plus de difficultés à éliminer les déchets, provoquant ainsi leur accumulation. D’autres théories évoquent l’usure, le patrimoine génétique, la programmation génétique, la défaillance du système immunologique... Le vieillissement est un processus complexe et multidimensionnel qui réunit probablement l’action de tous ces éléments. La mort neuronale Dès le premier jour de notre vie, les neurones commencent à mourir. On estime cette mort neuronale à 1500 neurones par heure. Si ce chiffre semble considérable, cela ne représente, à 70 ans, que 4 ou 5 % de la totalité de nos neurones. Cela n’affecte donc pas nos capacités intellectuelles. Au cours du vieillissement normal, la mort neuronale reste stable. Par contre, elle peut augmenter significativement lors du vieillissement « pathologique ». Un déclin inégal Certaines altérations précoces des cellules nerveuses s’accentuent peu à peu sans conséquences apparentes. D’autres interviennent progressivement, mais inégalement selon les personnes. Discrètes chez les uns jusqu’à un âge avancé, elles deviennent abondantes chez d’autres et peuvent entraîner la démence.

Microscopie de cellule Seule la présence de grains bruns dans la cellule permet de deviner le grand âge de cette centenaire. La lipofuscine, un pigment cellulaire s’accumule tout au long de la vie du neurone mais ne semble pas modifier son fonctionnement.

Chez cette centenaire, l’accumulation de protéines anormales, entre les neurones (A bêta) ou dans les neurones (Tau anormale) est restée faible et le fonctionnement du cerveau n’a pas été affecté.

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• 2.4 Les illusions visuelles

Sensorielles.

• Texte (texte)

Deux yeux et un cerveau pour une image Le nerf optique transmet au cerveau des images inversées, piquetées de défauts et lacunes, plates et différentes pour les deux yeux. Le cerveau redresse, superpose et combine les images reçues et traitées par chacun des hémisphères. Il crée le relief, gomme les défauts parasites, ignore les saccades du regard et construit une image cohérente et continue. Les illusions visuelles ne sont pas des erreurs de l’œil, mais des constructions du cerveau qui, habitué à traduire l’information visuelle d’une certaine manière, projette ce présupposé sur une image nouvelle. Ces erreurs nous en apprennent beaucoup sur la façon dont le cerveau élabore les perceptions visuelles. (656) • Illusion de perspective (icono + cartel)

Illusion de perspective Les lignes qui convergent vers l’horizon sont un indice d’éloignement sur lequel s’appuie notre cerveau pour évaluer les distances. Ici, les traits et le damier suggèrent une perspective. La taille des segments rouges est évaluée par rapport aux carreaux et aux traits de perspective. Les deux segments sont exactement de même longueur, mais celui de droite semble plus grand que l’autre. Cette illusion est le fruit de la reconstruction de l’image dans notre cortex visuel.

(473) . • Les figures de Zöllner (icono + cartel)

Illusion de Zöllner Dans une illusion géométrique, il est possible d’isoler un élément « inducteur » qui provoque la déformation (ici, les pointes de flèche) et un élément « test » qui la subit (les traits horizontaux). Dans l’illusion de Zöllner, les grandes lignes sont parallèles, même si on a l’impression du contraire. Notre cerveau cherche à ramener les angles formés par les petits traits avec ces grandes lignes à des angles droits, « inclinant » ainsi les lignes les unes vers les autres. (476) Ref. www.lecerveau.mcgill.ca

. • Illusion d’ombre (icono + cartel)

Illusion d’ombre L’éclairage d’une scène est un facteur important pris en compte par le système visuel pour l’aider à identifier un objet. Dès que l’on interprète une image comme pouvant être en 3D, notre système visuel essaie d’évaluer d’où provient

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l’éclairage pour décoder les propriétés de l’objet. Parce que notre système visuel interprète l’éclairage comme provenant d’en haut, on perçoit les sphères dont la partie supérieure est plus pâle comme ressortant du dessin et les sphères dont la partie supérieure est foncée comme rentrant à l’intérieur du dessin. (544) Ref. www.lecerveau.mcgill.ca

. • Illusions de mouvement : Rotating snakes, 2003 - Dungurakokko (the Dunguri wave) (2 iconos + cartel)

Illusions de mouvement Les illusions de mouvement ne sont pas encore toutes très bien comprises mais elles surgissent à cause de micro-mouvements des yeux au moment où les images rémanentes, c’est à dire les images persistantes enregistrées précédemment, entrent en conflit avec les nouvelles images fixées. Alien’s eggs, 2005 Dungurakokko (the Dunguri Wave), 2004 © Akiyoshi Kitaoka

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III - L’ARCHIPEL DES DESORDRES et prévenir toute réclamation. • 3.1 Texte introduction à la partie (texte)

L'archipel des désordres Les territoires blessés Le bon fonctionnement du cerveau résulte d’un équilibre délicat : des groupes de neurones se mobilisent tour à tour, se synchronisent et se régulent. Qu’un trouble apparaisse et certains réseaux cessent de fonctionner, ou, au contraire, s’emballent sans contrôle. Autrefois, le cerveau malade ne pouvait être examiné qu’après la mort. Aujourd’hui, les techniques modernes permettent de visualiser in vivo les anomalies, d’observer en temps réel le fonctionnement de zones apparemment intactes et de comparer avec le cerveau sain. La connaissance du cerveau progresse, ouvrant tous les jours de nouvelles perspectives thérapeutiques. (624)

• 3.2 Mémoires défaites (Maladie d’Alzheimer)

• 3.2.1 Présentation

.

. • Texte générique (texte) Qu’est-ce que la maladie d’Alzheimer ? Notre mémoire nous joue parfois de mauvais tours : on ne se souvient plus d’un nom familier, on oublie d’aller à un rendez-vous... Il arrive que les défaillances de la mémoire soient plus graves. Dans la maladie d’Alzheimer, qui touche surtout les personnes âgées, la mémoire est profondément perturbée. La maladie altère progressivement différentes formes de mémoire, puis d’autres aspects du comportement et des capacités intellectuelles. À un stade très avancé, c’est une maladie fortement invalidante qui affecte tous les aspects de la vie du malade et de ses proches. Elle nécessite une prise en charge importante et est aujourd’hui considérée comme un problème de santé publique. (686)

•3.2.2 Les techniques de diagnostic ? . • Texte diagnostic (texte) Comment fait-on le diagnostic ? Aucune technique médicale ne permet d’affirmer le diagnostic avec certitude du vivant de la personne. En pratique, le diagnostic est établi par des médecins spécialistes alors que la maladie est déjà bien « installée » dans le cerveau des patients. Ils se basent essentiellement sur ce qu’ils observent : quels troubles cognitifs ou comportementaux présente la personne, comment sont-ils apparus, quelles répercussions ont-ils dans sa vie… ? L’imagerie cérébrale permet d’écarter d’autres causes médicales de trouble mental et de documenter l’enquête diagnostique faite par le praticien. Mais finalement, le diagnostic de certitude de la maladie d’Alzheimer ne peut être fait qu’après le décès du patient, par un examen neuropathologique en microscopie. (756)

. • Photos de plaques séniles (icono + légende)

. Plaques neuritiques matures Le diagnostic de la maladie est confirmé par l’existence en nombre important de dégénérescences neurofibrillaires (DNF) et de plaques séniles.

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(J.-F. Pellissier, service d’anatomie pathologique et de neuropathologie, Hôpital de la Timone, Marseille)

• Test horloge (icono + légende) Exemple de l’un des tests utilisés par les médecins pour évaluer une des altérations intellectuelles qui peut survenir au cours de la maladie d’Alzheimer. Au centre, un dessin réalisé par une personne non malade.

. • 3.2.3 Explication des mécanismes biologiques identifiés . • Texte biologie (texte) Que se passe-t-il dans le cerveau ? La maladie d’Alzheimer est une maladie neuro-dégénérative. On distingue plusieurs évènements dont on ignore encore l’ordre d’apparition : - une mort cellulaire lente entraînée par l’augmentation anormale de la protéine Tau dans les neurones, - la formation de plaques séniles qui désorganisent le système nerveux. L’hippocampe est une structure du cerveau impliquée dans la mémorisation. Elle est l’une des premières structures atteintes par ces lésions. Dans un premier temps, c’est donc la mémoire récente qui est touchée : les faits de la vie quotidienne ne sont plus « enregistrés ». Les lésions s’étendent ensuite progressivement au reste du cortex et de nouveaux symptômes apparaissent : manque du mot, altération des savoir-faire et du raisonnement, des connaissances sur les personnes et les objets, gêne pour se repérer dans l’espace... (846)

• Illustration progression protéine Beta (icono + légende) Explication, comparaison protéine Tau : Mise en évidence, dans les neurones, de protéine Tau anormale. Elle s’agrège alors que, normalement, elle se lie au squelette de la cellule et participe à sa structure. Ces dégénérescences neurofibrillaires perturbent le fonctionnement des neurones avant d’entraîner leur mort. Explication, comparaison protéine Bêta Amyloïde : Mise en évidence de la protéine Bêta amyloïde. Cette substance insoluble forme des dépôts entre les neurones, appelées plaques séniles , qui pourraient accélérer l’apparition de la protéine Tau anormale dans les neurones.

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Légende générale de l’icono : Mise en évidence de protéine bêta amyloïde et de protéine Tau anormale dans le cerveau d’une personne décédée de la maladie d’Alzheimer. (J.-F. Pellissier, S. Tong, M. Auphan, P. Morando, M.-D. Piercecchi-Marti, service d’anatomie pathologique et de neuropathologie, Hôpital de la Timone, LBAS – EA 3281, faculté de Médecine de la Timone, Marseille)

• Tranches de cerveau sain et de cerveau malade (icono + cartel) L’atrophie du cerveau La maladie d’Alzheimer est une maladie neuro-dégénérative. Les neurones atteints meurent et sont éliminés par des cellules gliales qui comblent le vide. L’aspect général est conservé, mais le nombre de neurones est bien moindre : au total un cerveau sévèrement « malade » est bien moins lourd qu’un cerveau sain, les sillons sont élargis et les circonvolutions cérébrales moins développées. (343) (J.-F. Pellissier, service d’anatomie pathologique et de neuropathologie, Hôpital de la Timone, LBAS – EA 3281, faculté de Médecine de la Timone, Marseille)

. • 3.2.4 Différents types de traitement existants expliquant les principes mis en oeuvre . • Texte traitement (texte) Quels sont les traitements ? S’il n’existe pas encore de traitement curatif de la maladie, quelques médicaments sont utilisés pour atténuer les symptômes de la maladie et leur retentissement dans la vie quotidienne du patient et de son entourage. Aujourd’hui, on réfléchit aux moyens de retarder la maladie en étudiant les facteurs de risques précipitant son expression clinique. L’âge est un facteur évident, mais des facteurs génétiques joueraient un rôle important, en particulier dans les cas d’Alzheimer « précoce » (lorsque la maladie touche des personnes adultes jeunes). D’autres facteurs extérieurs, d’ordre socio-environnemental, sont à l’étude. Il reste qu’un des meilleurs moyens de retarder l’expression de la maladie serait de se constituer une « réserve » intellectuelle. (758)

• Traitement médicamenteux (icono + légende) Pour renforcer l’action de l’acétylcholine, impliquée dans la mémorisation et l’apprentissage, les médicaments empêchent la dégradation de ce neurotransmetteur en bloquant l’enzyme qui le dégrade. (197) Sciences et avenir n°687, mai 2004, Sylvie Dessert

. • 3.2.5 liste de sources de références Alzheimer les sources

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France Alzheimer et Maladies apparentées. Association reconnue d’utilité publique. 21, boulevard Montmartre – 75002 Paris Tél : 01 42 97 52 41 – Fax : 01 42 96 04 70 http://www.francealzheimer.org/ Alzheimer-montpellier Site internet consacré à la maladie d’Alzheimer pour les familles et pour les intervenants médicaux et para-médicaux http://www.alzheimer-montpellier.org/ Aloïs, le site d’informations et d’échanges sur la maladie d’Alzheimer http://www.alois.fr/ Survivre avec une maladie d’Alzheimer Site animé par des patients au stade débutant http ://www.survivre-alzheimer.com/ La maladie d’Alzheimer Ouvrage recommandé par l’association France Alzheimer De Mme Mireille Peyronnet et Dr Jean-Loup Dervaux Editions Dangles, 2004 . • 3.2.6 Témoignages Mon mari est malade. J’ai décidé d’ouvrir un journal pour y noter toutes mes réflexions, mes impressions, mes émotions, mes inquiétudes. [...] Mon mari prend ses médicaments scrupuleusement. Sur chaque boîte nous avons noté en gros caractères la posologie. Je lui laisse prendre le matin, il n’y a pas de problèmes parce qu’il doit en prendre un de chaque. Le midi et le soir, il faut que je l’observe. Ce soir il n’en a pris qu’une partie, il était un peu confus. J’ai peur qu’il double la dose. Cet après-midi, alors que nous étions dans un magasin, il me tournait le dos. Je l’ai appelé, il m’a entendu mais ne s’est pas retourné. Je l’ai appelé une seconde fois puis une troisième fois. Chaque fois il m’entendait, mais il ne lui est pas venu l’idée de se tourner. Je lui ai dis « Tony, je suis derrière toi, retourne-toi ». Alors seulement il s’est retourné. [...] Tony a bricolé toute la journée, il a mis deux pendules hors d’usage. Il a dit que maintenant il avait des pièces détachées. Par contre il a pris ses médicaments très consciencieusement et il a été plutôt bien. Il y a des moments où l’on imagine pas la gravité de sa maladie et d’autres où l’on a du mal à croire à quel point il ne comprend pas. Cette semaine il a repeint une pendule qui représente une femme allongée. Pour ce faire il a du extraire l’horloge. Je me suis dit « le tout va aller à la poubelle ». Ce matin, il était tout fier de la montrer remontée. Elle était montée devant derrière, je lui ai dit « ce sera mieux quand tu la remonteras à l’endroit ». Il l’a remontée correctement. J’étais contente pour lui, et lui aussi d’ailleurs. [...] Depuis un certain temps, j’ai l’impression qu’il n’arrive pas à lire l’heure par moments. Ce soir il me dit : « Il est quarante cinq. » « De quelle heure ? » lui ai-je demandé. Il regarde un moment l’horloge et me réponds : « Ben ! de quarante cinq. » C’est toujours difficile de constater ce genre de chose. Il est évident qu’il ne comprend pas. C’est trop pour refuser la maladie et ce n’est pas assez pour l’accepter. C’est un sentiment bizarre, on se sent seule et impuissante. Je crois que cela est valable pour lui comme pour moi. Je ne sais pas s’il en est conscient. Arlette

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Ma grand-mère a 81 ans et est malade de la maladie d’Alzheimer. Depuis deux ans, nous l’avons installée dans une maison de repos car il devenait dangereux pour elle de vivre seule. Elle réside au 4e étage avec des personnes atteintes de la même maladie. Aller lui rendre visite n’est pas toujours facile pour moi. Je la retrouve toujours entourée de femmes répétant les mêmes phrases, avachies sur leur fauteuil, face à la télévision. Et elle, elle est là, assise à plier un mouchoir ou à fixer la fenêtre et ne s’aperçoit pas de mon arrivée. J’attends de capter son regard pour lui adresser un « bonjour grand-mère » et elle me sourit. Je suis rassurée. Elle ne sait pas qui je suis : sa fille, sa petite-fille, une cousine, une camarade de classe. Ce qui est sûr, c’est qu’elle m’aime et qu’elle est contente de me voir. Ce sourire de bienvenue est mon préféré, il m’assure qu’elle est en vie, toujours en relation affective avec nous. Camille, 26 ans. Ca ne peut pas durer comme ça. Je le dis, mais mon mari, le malade, aussi à sa façon. La maladie grignote tout. Le temps passé à subvenir aux besoins, toilette, habillage, déshabillage, mise au lit, horaires du VSL le conduisant à l’accueil de jour, écoute, stimulation, dialogue (réduit comme une peau de chagrin) s’accroît. S’accroissent aussi l’attention, d’où la tension aux possibilités de dérapage, l’incontinence intermittente, l’inertie si je ne m’occupe pas à inventer des activités (compulser des livres, regarder la télévision, feuilleter le journal, dessiner). La question, qui n’est pas nouvelle, surgit : « ai-je atteint mes limites ? » Nicole Ma maman est atteinte de la maladie d’Alzheimer depuis six ans. On l’a opérée d’un méningiome et le docteur nous a prévenu qu’une maladie dégénérative était en cours. Avec papa et mon frère, nous avons fait des tests et tout a indiqué que c’était le cas. Elle vit à la maison avec papa et j’y vais tous les jours pour m’occuper d’elle. Il y a eu des moments de refus, de méchanceté envers papa et moi mais pas avec mon frère, elle le voyait moins souvent à cause de son travail. Elle ne veut pas sortir de chez elle, elle mange bien, passe ses journées dans son canapé sauf quand vient le kiné pour la faire marcher, quinze minutes deux fois par semaine et papa qui en fait autant. Nous avons une infirmière qui vient faire la toilette tous les matins. Nous avons une aide ménagère qui vient quatre fois par semaine. Je les fais manger tous les jours, m’occupe du linge, coiffe maman (elle était coiffeuse). Pour moi il et primordial qu’elle soit propre sur elle. Elle paraît en être complètement indifférente. Maryse

L’exercice de l’autonomie est un droit. Elle fait aussi partie, je dirais même, elle fait surtout partie du bien-être et de la qualité de vie des personnes touchées par la maladie d’Alzheimer.

Mais que signifie « autonome » pour moi ? Si c’est la capacité de conduire une voiture, je ne le suis plus. Par contre, si c’est décider moi-même de ce qui est bon pour moi, je peux le rester très longtemps. Même si je sais à peine expliquer mes décisions, je peux décider ; même si je n’arrive pas à justifier mes choix, je peux choisir. En principe, il suffit de faire savoir mes préférences, mes goûts et mes volontés. Mais les entendra-t-on ?

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[...] Concernant le respect de l’autonomie, il y a deux thèses qui s’opposent radicalement : faut-il respecter les préférences et les valeurs actuelles des patients ou s’en remettre aux convictions qui étaient les leurs avant la maladie ?

Pour moi, la réponse est claire, on ne doit pas ignorer mon point de vue actuel qui a beaucoup évolué en m’adaptant à la maladie. Donc, s’il vous plaît, plus de déni de la maladie, plus de déni de la personne !

Car l’autonomie du patient Alzheimer passe aussi par un détachement de certaines valeurs culturelles du monde des bien portants. Pour Jérôme Pellissier dans « La nuit tous les vieux sont gris » (2), cet allègement est refus et affirmation en même temps : refus du rôle social que la société impose, refus de son échelle de valeurs, affirmation de sa liberté à posséder et vivre ses propres engagements et convictions.

Oui, une vie « bonne » dans la situation des malades n’est pas forcément celle qu’ils préféraient avant le diagnostic. Parfois, il y a remise en question des bonnes pensées du type « quand on a la maladie d’Alzheimer, on est bien entouré », « quand on est bien entouré, on est aimé », « quand on est aimé, on est heureux », « quand on est heureux, on ne demande rien ».

Gandhi résumait tout en une seule phrase : « Ce que tu fais pour moi, mais sans moi, tu le fais contre moi. »

Marcel Brasey, septembre 2006 (http://survivre-alzheimer.com) On dit que la personne atteinte de la maladie d'Alzheimer reste toujours la même. Peut-être, mais avec bien d'autres malades, je sens que j'ai beaucoup changé. Je suis plus tendu, plus " pas à pas " dans mes pensées. J'ai aussi perdu cette vibration, cette excitation, ces connexions multiples qui, dans le passé, m'ont fait accomplir des tâches aussi complexes que passionnantes.Bien sûr, ce nouveau mode linéaire m'ouvre d'autres voies. Déconnecté du rythme de la normalité, j'ai plus de temps pour écouter, voir et vivre le temps qui est. Mais est-ce vraiment toujours moi ? Avec la répétition des ratages et la conscience des insuffisances quotidiennes, ne vis-je pas déjà avec un mental un peu plus solitaire ? Ne sommes-nous pas poussés, chaque fois un peu plus, dans un repli intérieur :

• quand l'invisibilité des symptômes de début de maladie nous revient souvent comme un reproche, car un esprit apparemment sain dans un corps sain ...

• quand nous entendons dire " ah, ça m'arrive aussi souvent " … ce qui banalise notre situation et augmente l'incompréhension réciproque

• en voyant le regard vide en face quand nous prononçons le mot " Alzheimer ", souvent synonyme de " gâteux "

• quand nous tentons vainement d'expliquer et même de justifier notre diagnostic précoce de la maladie

• quand nous commençons secrètement à souhaiter un cancer qui " bénéficie " d'une image de souffrance physique, plus noble et mieux comprise des gens

• quand on ne nous demande plus notre avis dans un domaine où pourtant nous avons conservé des compétences … et que nous voyons les insuffisances de certains bien portants

• quand on commence à nous parler " enfant " alors que nous sommes des adultes

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• quand le " il " ou le " elle " remplace notre nom … comme si l'on devenait une sorte de sujet à gérer

• quand nous devons songer à renoncer à notre voiture ce qui a fait dire à un malade : " si j'avais le choix, je préférerais le réconfort de ma voiture à la compagnie des mes amis "

• quand nous sentons - plus que notre entourage - ce qui nous sépare

Des situations de stress, des accélérateurs de maladie peut-être, des pertes de position sûrement. Mais ce repli-refuge, nécessaire et pas toujours désagréable ne veut pas forcément dire isolement et renoncement. Tels qu'une entreprise contrainte à restructurer pour survivre dans un marché en pleine régression, nous essayons de nous adapter à l'évolution imprévisible et inégale d'une maladie à sens unique et à un environnement que nous percevons de plus en plus brouillé. Marcel Brasey, septembre 2003 (http://survivre-alzheimer.com)

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• 3.3 Messager absent (Maladie de Parkinson) • 3.3.1 Présentation

• Texte générique (texte)

Qu'est -ce que la Maladie de Parkinson ? La maladie de Parkinson a été décrite en 1817 par un médecin anglais, Sir James Parkinson. C’est une maladie neurologique dégénérative, caractérisée par la perte progressive et irréversible de certains neurones. Ces neurones étant impliqués dans le contrôle du mouvement, les symptômes de cette maladie sont essentiellement moteurs : tremblements au repos, rigidité et hypertonicité musculaire, akinésie (lenteur à exécuter des mouvements simples). C’est une maladie très invalidante, associée la plupart du temps au vieillissement mais dont il existe parfois des formes précoces. (584)

• 3.3.2 Comment fait-on le diagnostic ?

• Texte diagnostic (texte)

Comment fait-on le diagnostic ? La maladie de Parkinson est très difficile à diagnostiquer. Les débuts de la maladie passe souvent inaperçus car les premiers symptômes ne sont pas spécifiques et peuvent être confondus avec les signes naturels du vieillissement. On découvre donc la maladie à un stade tardif grâce à un examen clinique. L’imagerie médicale (scanner, IRM) ne permet pas d’établir le diagnostic de la maladie. Cependant, elle permet d’éliminer l’hypothèse d’autres maladies et de suivre les effets du traitement. Souvent, lorsqu’elle est révélée, la maladie est installée depuis quelques années et environ 40% des neurones dopaminergiques ont déjà disparu. (635 signes)

• TEP Taux de dopamine (icono + légende)

Image TEP mettant en évidence la carence en dopamine chez un patient atteint de maladie de Parkinson. Seule la Tomographie par Émission de Positons permet d’observer la dégénérescence des neurones grâce à un marqueur spécifique des neurones à dopamine. (252 signes) SHFJ, CEA, Orsay

. • 3.3.3 Explication des mécanismes biologiques identifiés . • Texte biologie (texte)

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Que se passe-t-il dans le cerveau ? Pour des raisons encore mal connues, les neurones producteurs de dopamine, situés dans une zone profonde du cerveau appelée la substance noire, disparaissent progressivement. La dégénérescence de ces neurones entraîne une diminution de la production de dopamine. La dopamine est un neurotransmetteur (messager qui permet la transmission des informations entre les neurones) impliqué dans le contrôle des mouvements, particulièrement les mouvements automatiques. Le déficit ou l’absence de ce neurotransmetteur provoque des modifications de l’activité des circuits de neurones dont l’activité était régulée par la dopamine. Ce sont ces changements d’activité, et en particulier dans une structure que l’on appelle le noyau subthalamique, qui sont à l’origine des symptômes moteurs de la maladie. (792 signes)

• Illustration ou imagerie médicale (icono + légende)

Section réalisée au niveau de la région du cerveau lésée dans la maladie de parkinson. On note une disparition du pigment noir (neuromelenine) chez le malade associée à la perte des neurones dopaminergiques. À gauche, cerveau témoin. À droite : cerveau affecté par la maladie de Parkinson. Source : mémoire de DEA, Anne-Sophie Rolland, Université Paris VI

. • 3.3.4 Différents types de traitement existants expliquant les principes mis en oeuvre . . • Texte traitement (texte) Quels sont les traitements ? Des traitements médicamenteux visent à pallier le déficit en dopamine. Le médicament peut agir en divers points du processus : il mime le neurotransmetteur, il empêche sa dégradation, il stimule sa fabrication en fournissant un précurseur, etc. Lorsque les médicaments ne suffisent plus, on peut parfois envisager une intervention chirurgicale. La plus courante est la stimulation électrique cérébrale profonde : implantation de micro électrodes dans une zone spécifique du cerveau (noyau subthalamique) pour agir sur les tremblements et l’akinésie. Ces traitements pallient aux symptômes de la maladie, mais ne sont pas encore capable d’agir sur la progression de la maladie. (674 signes)

• Simulations profondes (icono + légende)

Deux électrodes de neurostimulation, à droite et à gauche, sont implantées dans une région profonde du cerveau, le noyau sous-thalamique. Ils sont reliés à un stimulateur placé sous la clavicule par un câble qui court sous la peau le long de la tête. (249 signes) Service de neuroradiologie, Hôpital Pitié-Salpêtrière

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• Ecran intervention (icono + légende)

Suivi d’opération. Implantation d’électrodes pour stimuler le noyau sous-thalamique, un des noyaux gris profond du cerveau. L’objectif est de modifier l’activité des neurones de ce noyau, hyperactifs dans la maladie de Parkinson, sans les détruire. En violet, le noyau sous-thalamique ; en beige, le thalamus ; en bleu : le pallidum ; en vert : le putamen ; en rouge, le noyau caudé. (382) Medtronic

. • 3.3.5 Liste de sources de références

• Association France Parkinson Association reconnue d'utilité publique 37 bis rue Fontaine Tel : 01 45 20 22 20 ; Fax : 01 40 50 16 44 Adresse Internet : http://www.franceparkinson.fr • La maladie de Parkinson, POLLAK Pierre, Éditions Odile Jacob, 2000. • La maladie de Parkinson, Auteur moral Association France Parkinson, Ouvrage "Déficiences

motrices et handicaps", 1997. - pp. 178-180

o Traiter le parkinson Prise en charge globale et multidisciplinaire du patient parkinsonien, Jean-Emile Vanderheyden, Dominique, et Jean Bouilliez avec Mary Baker, Ed. Boeck & Larcier, 2004

o Donne-moi ta main, je ne te laisserai pas tomber,

Rasheda Ali, préface de Muhammad Ali, Ed. Merit, publishing international, 2005 . • 3.3.6 Témoignages Un peu plus de 4 ans de diagnostic de la Maladie de Parkinson, mon entourage a tout compris, mais à part eux, j’entends très souvent la phrase : « CA NE SE VOIT PAS... » Voici donc une journée type avec la MP et tout ce qui ne se voit pas. La nuit, je ne dors souvent que 3 ou 4 heures, insomnie qui est à la fois un symptôme et un effet secondaire des médicaments, « ça ne se voit pas » Je me lève donc tôt, même très tôt, comme je n’ai pas encore pris de médicaments, je suis ralentie, les gestes sont difficiles et les douleurs plus ou moins présentes. Je m’occupe silencieusement pour ne pas réveiller ceux qui dorment, puis je commence à me préparer avec lenteur, retardant le plus possible première prise de médoc, pour être « en forme » en même temps que les autres. Je prends mon petit déjeuner, je commence à avaler les gélules et pilules nécessaires avant d’être trop bloquée, je vais aux toilettes, la constipation est un autre symptôme dû à la maladie et aux médoc, tiens il

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est temps de placer « ça ne se voit pas », je prends une douche ou plutôt un bain, cela demande moins de gestes. Ouf, ça y est, je suis épuisée, crevée, lessivée, il est à peine 8 heures du mat et je n’en peux plus, qu’à cela ne tienne depuis 11 an et demi je ne travaille plus, donc je fais une pause, de préférence devant l’ordinateur, comme ça, « ça ne se voit pas ». 9 heures ! Après une heure de pause, pendant laquelle j’ai envoyé quelques messages en tapotant sur mon clavier, utilisant plus la main gauche car la droite ne veux pas suivre, je vais donc passer un peu l’aspirateur, pas de problème particulier si ce n’est que la fatigue m’oblige à fractionner cette activité en pauses de 5 minutes tous les quarts d’heure. Faire la poussière c’est une autre paire de manches, le geste ne convient pas à la « roue dentée » (rigidité qui cède par à-coups) de mon bras droit et je suis plus que maladroite, ça me fatigue, ça me coince, ça me fait mal, zut je continuerai demain, sans compter que ce n’est pas très bien fait et que ça m’énerve d’être handicapée pour une chose qui parait simple. Déjà 10 heures ! Je dois aller faire quelques courses avant de préparer le déjeuner. Ce que je ne vous ai pas dit c’est que ma toilette est faite mais je ne me maquille que plus tard quand la L-Dopa est au maximum de ses effets pour que mes gestes soient assez précis et que je ne tremble pas, c’est la précision qui me fait défaut et puis comme ma vue a baissé plus que la moyenne ce n’est pas fait pour arranger les choses. Bon, 10h30, me voilà fin prête et encore plus crevée que tout à l’heure, mon activité du matin et la fin de la dose de L-Dopa qui approche, je ralentis à vue d’œil. Le téléphone sonne, c’est mon amie G... qui ne travaille pas le matin et qui m’appelle assez souvent, elle est super... et très bavarde..., on papote quelques minutes, enfin c’est-à-dire 11/2 heure et c’est déjà trop. Je la quitte prétextant que je dois aller au supermarché mais ce que ne dis pas c’est qu’il est l’heure de ma dose de Dopa et que j’ai une crampe dans le bras d’avoir tenu le téléphone si longtemps, « ça ne se voit pas ». 11 heures, supermarché du coin, je me dépêche (« ça ne se voit pas ») en avançant à la vitesse d’un escargot, je remplis mon caddy (1ère manipulation), à la caisse je dépose mes produits sur le tapis roulant (2ème manipulation), je fais la queue et je me raidis si bien que je suis obligée de penser à sourire pour répondre au « bonjour » de la caissière. Le coup du sourire, vous n’avez sûrement pas compris c’ »est pas parce que je suis toute raide que ç me fout le cafard et que ne souris pas, non c’est parce que les muscles du visages se contractent aussi et que le sourire n’est plus spontané et que je dois penser à l’action de sourire tout en la décomposant pour pouvoir le faire Bref, me voilà de l’autre côté de la caisse, à mettre les produits dans les sacs en plastique (3ème manip), dur, dur, la queue s’est allongée et j’ai du « bouffer » tout mon stock de Dopa avec toutes ces manip. Les gens qui attendent me regardent et je lis dans leurs regards, « elle pourrait pas se dépêcher celle-là avec le monde qu’il y a ». Et ça me stresse et ça me bloque de plus en plus. [...] « Ca ne se voit pas » mais j’ai mal dans mon corps ralenti, j’ai mal dans ma tête d’éviter de faire des projets, d’avoir cesser mon travail, de ne pas avoir tenu le coup au cours d’italien parce que les trajets me fatiguaient trop, de ne pas pouvoir faire du roller, de ne plus pouvoir danser, de chanter faux donc de ne plus chanter, de ne pas pouvoir être la super mamie de mes quatre petits enfants que j’adore, d’annuler une simple balade parce que trop fatiguée, de ne plus pouvoir jardiner, de ne plus recevoir de grandes tablées, de dire que je n’aime plus cuisiner pour ne pas dire que ne peux plus « touiller le fricot dans la marmite »... J’en passe des projets élaborés et depuis oubliés.

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« Ca ne se voit pas », c’est aussi une chance d’avoir l’air « normal », ça fait partie du paradoxe de cette maladie. Beaucoup d’entre nous sont dépressifs, ce n’est pas un hasard. Le fardeau transparent est chaque jour plus lourd à porter. G.P. Chronique d’un parkinsonien. Oui ! Vous m’avez vu et vous n’avez pas compris mon comportement bizarre ! Rappelez-vous ! C’était au péage de sortie sur l’autoroute à Salon, la 205 blanche qui n’en finissait plus d’obstruer le passage, justement au moment où vous étiez pressé d’aller retrouver vos amis ... C’était moi ! Là vous y êtes ! Vous avez klaxonné pour que le maladroit qui était au volant se dépêche ... mais le résultat a émoussé votre patience et, au sortir de la barrière, vous lui avez dit votre colère dans un mot qui a claqué sec comme une gifle. Bien sûr que vous me connaissez : nous nous sommes rencontrés ailleurs : devant une porte que j’hésitais à franchir, comme si je bégayais en marchant, au bureau de Poste où je m’éternisais à remplir un imprimé d’une main tremblante ... Vous m’avez rencontré et vous auriez été moins surpris et plus patient si vous aviez su que je suis tout simplement atteint de la maladie de Parkinson. C’est un mal qui n’est pas si terrible et qui nous fait souffrir dans la mesure où nous vous retardons dans ce tourbillon de la vie moderne. Car nous ne sommes pas trop à plaindre : chacun a ses petites misères et moi, je suis heureux que mes facultés mentales ne soient pas atteintes. A.A. Douce complainte du petit parkinsonien Allons, mes bons amis, je ne suis pas mourante... Je suis, tout comme vous, embarqué sur la pente D’un déclin progressif qu’on ne peut refuser, Même si nos efforts tentent de le freiner. Je vais sur mon chemin à ma propre vitesse, Tantôt un TGV et tantôt la faiblesse... Parfois prête à foncer, mais le corps ne suit pas, Parfois sans énergie et ne m’arrêtant pas, Je fais sans y penser maintes petites choses, Mais soudain, sans prévoir, il faut que je me pose Et prenne un grand moment pour me consolider. La panique intérieure me brouille les idées. Traîtresse maladie qui jamais ne se cerne, Dont on ne connaît pas ni l’ampleur, ni le terme, Qui débarque soudain au cœur de notre vie Et ne me laisse en paix qu’au milieu de la nuit. C’est elle qui me rend apeurée dans la foule. Toujours présente en moi par l’heure qui s’écoule : Elle m’oblige à prévoir le temps du démarrage,

Avaler au réveil le cache qui soulage, Sans quoi je ne serais qu’un paquet immobile, Inerte et tout bloqué, au bouger difficile. Or donc, j’ai intégré un réveil dans ma tête Qui me dit gentiment : « c’est l’heure, tu arrêtes Tout pour chercher la bonne et juste dose, Qui me maintient alerte et joviale et dispose. » De toujours y penser devient une habitude Mais ne m’oblige pas à vivre en solitude. L’esprit est toujours vif et l’humour aux aguets Récolte ce qui peut, dans la vie, l’égayer. Un bon rire vaut mieux qu’un amas de remèdes, C’est comme un arc-en-ciel éclairant la pluie raide. La vie reste joyeuse en bonne compagnie, Amis, restez présents, à bientôt c’est promis. H.R.

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• 3.4 Le cerveau en flamme (Épilepsie)

• 3.4.1 Présentation • Texte générique (texte) Qu'est-ce que c’est l’épilepsie ? L’épilepsie est une maladie neurologique. Elle est caractérisée par la répétition de crises ponctuelles, plus ou moins sévères, plus ou moins fréquentes dues à un dérèglement soudain de l’activité électrique du cerveau. Les signes cliniques des crises entraînent souvent un handicap personnel et social important, auquel s’ajoute celui des déficits neurologiques et neuropsychologiques causés par leur répétition. Les crises sont dites focales ou généralisées. Une crise unique, qui peut se produire chez un individu normal pour des raisons diverses (métabolique, sevrage de sommeil), ne suffit pas à définir une épilepsie. (628) . • 3.4.2 Comment fait-on le diagnostic ? . • Texte diagnostic (texte) Comment fait-on le diagnostic ? Dans un premier temps, le diagnostic comporte un examen clinique où l’interrogatoire du patient et de ses proches sur la description précise des crises tient une place importante. Des examens électrophysiologiques (EEG) et d’imagerie anatomique et fonctionnelle sont pratiqués dans le but de localiser la région épileptogène (la zone d’où naît la crise d’épilepsie) dans le cerveau et d’en détecter la cause. L’EEG est le premier examen à réaliser pour enregistrer l’activité électrique du cerveau et détecter d’éventuelles anomalies. L’IRM est indispensable pour rechercher et localiser la cause de l’épilepsie. (628) Lorsque le diagnostic est difficile et que l’épilepsie résiste au traitement, il importe d’enregistrer les crises dans des Unités spécialisées par des techniques de vidéo-EEG.

• EEG (icono + légende) EEG d’une crise temporale droite. L’activité électrique de ce patient s’amplifie et se synchronise. © Service de neurophysiologie clinique, Hôpital La Timone, Marseille.

EEG: Crise Temporale droite 1 sec

FP2

T4 T6 O2

F8

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• Autre icono (icono + légende)

Localisation de la source de l’épilepsie pendant une période intercritique (activité électrique anormale survenant entre les crises) : 1ère étape - Acquisition des données électriques (EEG) ou magnétiques (MEG) cérébrales 2e étape - Élaboration d’un modèle des milieux de propagation de ces activités électromagnétiques cérébrales, réalisé à partir de l’IRM en 3 Dimensions du patient. 3e étape - Localisation de source des activités électriques intercritiques, ici une épilepsie frontale droite latérale. © Service de neurophysiologie clinique, Hôpital La Timone, Marseille. • 3.4.3 Explication des mécanismes biologiques identifiés . • Texte biologie (texte) Que se passe-t-il dans le cerveau ? Parfois l’activité électrique du cerveau s’emballe : des milliers de neurones se synchronisent et libèrent d’un coup une charge électrique qui désorganise le cerveau et déclenche une crise d’épilepsie. Les crises peuvent prendre différentes formes selon la région du cortex cérébral impliquée : troubles de la perception (hallucinations, illusions), de la cognition (troubles de la mémoire ou du langage), de la motricité (actes forcés, secousses musculaires), du comportement ou des émotions etc. Il existe des épilepsies, car les causes des crises sont diverses : lésions cérébrales (tumeurs, accidents vasculaires, traumatismes crâniens…), malformations du développement cortical, anomalies génétiques, causes infectieuses... (729)

EE

EE

1 2

3

ME

ME

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• Illustration ou imagerie médicale (icono + légende)

Imagerie fonctionnelle SPECT d’une crise temporale droite permettant de localiser la zone épileptogène. En haut : image du débit sanguin cérébral en période intercritique (entre les crises). Au milieu : image du débit sanguin au cours d’une crise. En bas : soustraction des deux états, révélant la région d’hyperdébit sanguin pendant la crise. © Service de médecine nucléaire et service de neurophysiologie clinique, Hôpital La Timone, Marseille.

• Illustration ou imagerie médicale (icono + légende)

Vue de dos Vue de face

Vue de l’hémisphère droit

Vue de l’hémisphère gauche

Vue de dessous Vue de dessus

Vue de l’hémisphère droit, face interne

Vue de l’hémisphère gauche, face interne

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Reconstruction tridimensionnelle de la zone d’hyperdébit sanguin pendant la crise dans l’IRM du patient. Cela permet la localisation de l’origine de la crise. © Service de médecine nucléaire et service de neurophysiologie clinique, Hôpital La Timone, Marseille. • 3.4.4 Différents types de traitement existants expliquant les principes mis en oeuvre • Texte traitement (texte) Quels sont les traitements ? Le traitement est choisi en fonction du type de crise (généralisée ou focale), mais aussi en fonction de la cause de l’épilepsie. Les antiépileptiques agissent sur la décharge cérébrale électrique sans en traiter la cause : c’est un traitement symptomatique. Si les crises résistent aux médicaments, on dit que l’épilepsie est pharmacorésistante. Il faut alors envisager un bilan préchirurgical pour savoir si l’épilepsie est opérable. La chirurgie vise à retirer l’ensemble de la zone épileptogène sans altérer les fonctions cérébrales essentielles. Une exploration préalable avec des électrodes implantées dans le cerveau (SEEG ou Stéréoélectroencéphalographie) permet de repérer les zones concernées. (701)

• enregistrement (icono + légende)

Penser à masquer les yeux du patient +++ Enregistrement direct d’une crise dans le cerveau du patient à l’aide d’électrodes intracérébrales (Vidéo SEEG). On peut voir la décharge rythmique localisée dans le cerveau qui est à l’origine de la crise. La région cérébrale correspondante est le siège d’une lésion épileptogène. Son ablation par le neurochirurgien, aidé par le repérage stéréotaxique et la connaissance précise de l’emplacement des électrodes, entraînera la guérison de l’épilepsie sans séquelle. © Service de neurochirurgie fonctionnelle et service de neurophysiologie clinique, Hôpital La Timone, Marseille.

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. • 3.4.5 liste de sources de références FFRE Fondation Française pour la Recherche sur l’Epilepsie 9 avenue Percier - 75008 PARIS Tel : 01 47 83 65 36 http://www.fondation-epilepsie.fr/ Association AISPACE (Agir, Informer, Sensibiliser le Public pour Améliorer la Connaissance des Epilepsies) – 11, avenue Kennedy - 59600 Lille Tél : 03 20 57 19 41 - Fax : 03 20 09 41 24 www.fraternet.org/aispace Epilepsie France Siège social : 51 rue de la Procession, 75015 Paris Adresse postale : 133 rue Falguière, 75015 Paris Tél/fax : 01 53 80 66 64 www.bfe.asso.fr/ LFCE La Ligue Française Contre l'Epilepsie Hôpital Pasteur Service de neurologie - BP 69 - 06002 Nice cedex 01 http://www.lfce-epilepsies.org/ . • 3.4.6 Témoignages . Témoignages – extraits de lettres 1 – « J’ai 16 ans, et je fais des crises d’épilepsie depuis l’âge de 10 ans. J’aimerais qu’il y ait plus d’émissions, à la télévision, sur l’épilepsie. Trop de monde a peur de cette maladie ; de nombreuses personnes se sont éloignées de moi à cause de ça. J’aimerais ressembler à toutes les filles de mon âge. A cause de mon traitement, j’ai pris dix kilos en une seule année. J’ai toujours envie de manger. Mon neurologue ne veut pas que j’aille en discothèque, mais lorsque je n’ai pas le moral, je fais une bonne thérapie en dansant toute seule. » 2 –« …quand au regard des autres, j’ai appris à le connaître et à le reconnaître. Je sais que tant que je ne parle à personne de mes problèmes de santé, je ne risque rien. En effet, il n’y a pas marqué sur mon front que je souffre d’épilepsie, même s’il me faut parfois me justifier : pourquoi ne conduis-tu pas ? ou bien, pourquoi ne bois-tu pas un verre d’alcool avec nous ? J’ai appris à mentir par nécessité. » 3 – Jean, a commencé à faire des crises d’épilepsie à l’âge de 2 ans et 9 mois ; il a maintenant 16 ans et demi et ne fait plus de crises depuis 3 ans – il prend bien sûr toujours ses médicaments. Depuis deux ans, ses EEG sont normaux. Avant, il faisait des crises au moindre bruit qui le surprenait, c’était insupportable. Nous avons vécu des années d’enfer…. Jean n’a pas eu la vie facile, surtout au sein du sport, où il a été refoulé de son club. Un moniteur a été odieux avec lui et se moquait de ses petites performances. Nous avons été obligés de le retirer du club, il pleurait après chaque entraînement, et lorsqu’un adulte s’en prend à un enfant, que font les autres enfants ? Ils s’en moquent aussi. Le foot est vraiment sa passion, c’est le seul sport qui lui donne de l’assurance.

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Jean est très heureux de vivre, il a fallu beaucoup de patience pour l’aider à surmonter sa maladie. » 4 – « Etant gamine, j’ai très mal vécu cette maladie, car mes parents, à chaque fois que j’avais une crise, me mettaient seule dans ma chambre, en attendant que ça passe….Quand je suis partie de chez mes parents pour travailler, je disais que j’étais épileptique, et on me répondait : « je ne veux pas engager quelqu’un de malade. » Alors, je n’ai plus parlé de mon épilepsie. Beaucoup de personnes ignorent cette maladie et en ont peur, car ils ne savent pas quoi faire en cas de crise. Je me suis retrouvée un jour avec plusieurs personnes, et j’ai eu des tremblements dans les bras et dans les jambes ; ces personnes se sont moquées de moi, j’ai trouvé ça très dur à accepter. Malgré mes déboires, j’ai réussi à combattre ma maladie. Je suis toujours sous traitement, mais je ne pense plus à l’épilepsie. Je fais en sorte de vivre avec, sans qu’elle m’empoisonne la vie. C’est ce qui me sauve. Mais je n’oublierai jamais ce que m’a dit mon père quand j’ai quitté la maison « tu n’arriveras jamais à rien… ». 5 – « J’ai toujours pensé qu’un handicap physique, de nos jours, est mieux compris, car il se voit. Les épileptiques restent isolés, bien souvent incompris, à cause des signes mêmes de la manifestation de leur maladie…L’opération de ma fille a été une réussite totale, et lui a donné cette autonomie, tant refusée aux personnes souffrant d’épilepsie. 20 ans de souvenirs douloureux, de ces années si difficiles où elle avait des crises, ne peuvent s’effacer comme cela ; mais ils permettent d’espérer que les progrès de la médecine améliorent de plus en plus la vie des personnes atteintes d’épilepsie. »

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• 3.5 Sclérose en plaque

• 3.5.1 Présentation • Texte générique (texte) La Sclérose en Plaques, qu’est-ce que c’est ? La sclérose en Plaques (SEP) touche le cerveau et la moelle épinière. Elle se caractérise par des atteintes neurologiques sous forme de poussées dans la majorité des cas. C'est une maladie auto-immune : le propre système de défense immunitaire de l'individu, normalement impliqué dans la défense de l'organisme, ne reconnaît plus les molécules "du soi" et les attaque. Dans la SEP, la myéline (membrane entourant l'axone) est la cible des agressions. Il existe alors une réaction inflammatoire. Ce processus entraîne des perturbations dans la transmission de l'information élaborée par le cerveau. Parallèlement une souffrance de l'axone apparaît. (652) • 3.5.2 Comment fait-on le diagnostic ? • Texte diagnostic (texte) Comment fait-on le diagnostic? Le diagnostic est souvent long et difficile à établir, car il nécessite la réunion de deux éléments : la dissémination dans le temps et dans l’espace des atteintes neurologiques.

LLaa 11èèrree ééttaappee eesstt ll ’’ eexxaammeenn ccll iinniiqquuee.. En cas de suspicion, des examens complémentaires seront proposés: L'IRM, mais sa corrélation avec le handicap est imprécise. L'analyse biologique du liquide céphalo-rachidien pour rechercher une éventuelle inflammation. La mesure de la vitesse de propagation de l'information nerveuse dans le nerf optique. C’est la combinaison entre les données cliniques et les examens complémentaires qui permet d'établir avec certitude le diagnostique de SEP. (654)

• IRM plaques sur la substance blanche (icono + légende) On appelle cette maladie SEP car elle entraîne un durcissement (sclérose) des tissus atteints dans plusieurs régions (plaques) du Système Nerveux Central. Les plaques sont les régions dans lesquelles la myéline est détériorée. Les plaques apparaissent en IRM comme des tâches blanches appelées hypersignaux. (226)

© ARSEP

• 3.5.3 Explication des mécanismes biologiques • Texte biologie (texte) Que se passe-t-il dans le cerveau ? Au cours de l'enfance, des cellules immunitaires (lymphocytes) reconnaissent un ou plusieurs virus comme corps étrangers.

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Ces lymphocytes sont alors "conditionnés" pour attaquer ultérieurement ces corps étrangers lorsqu'ils les rencontrent dans la circulation sanguine. Normalement, ces lymphocytes ne franchissent pas la barrière séparant le sang du cerveau et de la moelle épinière. Dans la SEP, ils sont anormalement activés et peuvent traverser plus facilement la barrière et rentrer dans le cerveau. Ils attaquent la myéline qui a des protéines semblables à celle des corps étrangers déjà rencontrés. Ceci aboutit à la destruction de la myéline et de l'axone. (663)

• illustration processus de démyélinisation (icono + légende) © ARSEP .

. • photo de lymphocytes (icono + légende) Lymphocyte T entouré de globules rouges. X 4000. D. Dantchev © Inserm

• 3.5.4 Différents types de traitement existants expliquant les principes mis en oeuvre • Texte traitement (texte) Quels sont les traitements ? Il n’existe pas encore de traitement spécifique contre la SEP. Cependant, plusieurs médicaments peuvent améliorer le quotidien des patients : - Les corticoïdes, donnés en perfusion, permettent de diminuer l'intensité des signes neurologiques et de réduire la durée de l'attaque neurologique lors des poussées. - Les traitements symptomatiques, associés ou non à une prise en charge para-clinique, ont pour objectifs de réduire la gêne quotidienne des symptômes neurologiques. - Les traitements de fond, prescrits pour diminuer la fréquence des poussées et réduire la progression du handicap, sont des immunomodulateurs (limitant l'intensité de la réponse inflammatoire) ou des immunosuppresseurs (agissant directement sur les cellules immunitaires). (746)

. • Illustration Traitement médicamenteux ( ??) (icono + légende)

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. © ARSEP .

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. . . . • 3.5.5 liste de sources de références Des brochures d'information peuvent être obtenues sur simple demande, par courrier ou par téléphone ou sur les sites internet de différentes associations, - pour les informations générales : UNISEP Union pour la lutte contre la Sclérose en Plaque : 14 rue Jules Vanzuppes - 94200 Ivry sur Seine , 01 43 90 39 35 ou en faisant le 3620 et dites "Sclérose en Plaques", www.unisep.org FRC Fédération pour la recherche sur le cerveau : 48 rue Bargue – 75015 Paris, www.frc.asso.fr MSIF Fédération Internationale de la Sclérose en Plaques, www.msif.org/fr/ - pour les avancées de la recherche et des traitements : ARSEP Association pour la Recherche sur la Sclérose en Plaque : 14 rue Jules Vanzuppes - 94200 Ivry sur Seine, 01 43 90 39 39, www.arsep.org - pour les aides sociales et juridiques : NAFSEP Association Française des Sclérosés en Plaque : 7 Avenue Albert Durand - 31700 BLAGNAC, 05 34 55 77 00, www.nafsep.org La NAFSEP a également un site dédié aux jeunes : www.nafsep-jeunes.org APF mission SEP: N° vert: 0800 85 49 76, www.sclerose-en-plaques.apf.asso.fr J’te plaque ma sclérose, Arnaud Gautelier, Ed. Philippe Rey, 2006 . • 3.5.6 Témoignages . Extrait 1 : « Un dimanche matin de novembre 1998, à Paris, mon réveil sonna vers 10 heures dans mon studio du quatorzième arrondissement ; le premier pied posé par terre (ce devait être le gauche), mon histoire avec la sclérose en plaques commença. Vertiges, paralysie de tout le côté gauche de mon corps : que m’arrivait-il ? – Allô m’man ? C’est moi, je crois que j’ai un problème. Ma mère a dû sentir à ma voix que quelque chose de grave se passait, surtout un dimanche vers 10 heures ! Normalement, je dors encore pour me remettre de mes soirées folles du samedi et être en forme le lundi avant d’aller travailler. Mais, la veille, je n’étais pas sorti à cause d’une énorme fatigue. » Extrait 2 :

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« Arrivé aux urgences, je n’avais plus d’équilibre, ma démarche ressemblait à celle d’un ivrogne que l’on peut croiser dans ces mêmes lieux tard le soir. L’attente ne fut pas longue, pour une fois. Après quelques examens, le médecin des urgences m’annonça que je devais rester la nuit à l’hôpital pour passer une IRM (Imagerie à Résonance Magnétique) dès le lendemain. Je me rassis à côté de mes parents et me mis à pleurer. Ma tête tournait, ma jambe gauche avait du mal à exécuter les mouvements que je lui ordonnais. J’avais très peur. Pour la première fois de ma vie, je vis mon père, qui avait le même sentiment et la même réaction que moi, pleurer en essayant de me réconforter. » Extrait 3 : « Un matin, au bout d’une semaine, le médecin m’a parlé d’une maladie inflammatoire qui touchait mon cervelet droit. Il fallait que je sois traité à la cortisone. Tous les antibiotiques de la semaine n’avaient donc servi à rien ? Eh bien, non. C’était juste par prévention, il fallait bien m’occuper ! Et ces listes de produits passés dans mes veines pour rien, ça me rendait fou de rage ! Maintenant, s’ajoutait la cortisone, toujours en perfusion. J’espérais juste que ce nouveau remède servirait à quelque chose. En tout cas, mes plateaux-repas avaient changé : j’étais au régime sans sel. » Extrait tiré du livre d’Arnaud Gautelier « j’te plaque, ma sclérose », éditions Philippe Rey.

Vivre avec une SEP: C'EST Un défi constant, un apprentissage permanent. Ignorer le regard des autres souvent cruel. Vivre avec une petite bombe... l'accepter. Se remettre en question, ne donner d'importance qu'à l'essentiel, mépriser le reste. Apprendre à penser "aujourd'hui", oublier "plus tard", tenter d'ignorer l'angoisse et contrôler ses peurs. La fatigue toujours, la solitude souvent. S 'intéresser au reste du monde... il existe! ET reconnaître que ce n'est pas si facile. Les 10 Commandements pour vivre avec une SEP 1- Tu accepteras ce combat quotidien 2- Tu mépriseras les regards...souvent cruels 3- Tu toléreras cette bombe en toi...si imprévisible 4- Tu n'accorderas d'importance qu'à l'essentiel... mépriseras le reste 5- Tu renonceras à "plus tard", penseras "aujourd'hui"... seulement "aujourd'hui" 6- Tu t'efforceras d'ignorer l'angoisse, de contrôler tes peurs 7- Tu accepteras la fatigue 8- Tu apprivoiseras ta solitude... les amis sont si fugueurs 9- Tu t'intéresseras au reste du monde... il existe 10-Tu reconnaîtras avec humilité... que c'est parfois difficile! Françoise G.

L'annonce d'une maladie comme la SEP est toujours difficile à entendre et à accepter. Beaucoup de questions se posent et certaines restent dans l'inconnu, l’incertitude. C’est le plus difficile à accepter.

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La fatigue et les symptômes peuvent vous obliger à changer de profession, mais aussi votre vie sociale. Cette étape a été très difficile à accepter. La souffrance physique est importante mais la souffrance morale est encore plus difficile à supporter. La famille, les proches sont très touchés par l'annonce de la maladie. C’est le désarroi parfois l’incompréhension. Chez mes parents, j’ai ressenti un sentiment d'impuissance, de culpabilité. Vivre avec une SEP n'est pas une fatalité, il faut savoir l'accepter, accepter ce qu’elle vous prend, ce dont elle vous prive et faire avec elle. Vivre ce que la vie vous tend en gérant au mieux les symptômes avec des gens qui vous acceptent comme vous êtes. Cécile M. Récemment, je lisais un article où il était expliqué que des chercheurs ont découvert que les femelles hyènes transmettent les notions de combativité à leurs petits par la nourriture. Et j'ai lu "ils ont avalé leurs déjections" au lieu de "analysé". J'avais beau relire, je lisais encore "avalé" et je ne comprenais pas le sens du texte. Mon neurologue m'a expliqué que mes yeux lisent bien le mot mais qu'ensuite l'information est mal transmise au cerveau qui s'adapte et trouve un mot approchant à la place. Voilà un exemple de ce qu'on appelle les troubles cognitifs dans la sclérose en plaques. Martine C.

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• 3.6 Accidents vasculaires cérébraux

• 3.6.1 Présentation . • Texte générique (texte) Un AVC, qu'est-ce que c’est ? Artères, veines, capillaires, le cerveau est irrigué par des centaines de vaisseaux sanguins. Parfois, un accident arrive. On appelle cela un AVC, un Accident Vasculaire Cérébral. Il existe deux types d’AVC : - les ischémies – ou infarctus cérébraux – dus à l’obstruction d’un vaisseau sanguin par un caillot. La circulation sanguine est bloquée. Ils représentent 80 % des AVC. - les hémorragies dues à la rupture d’un vaisseau sanguin dans le cerveau. L’urgence, aujourd’hui, est d’encourager la prévention de la maladie en informant sur les facteurs de risque : l’hypertension, le tabac, le cholestérol... Une bonne hygiène de vie diminue considérablement les risques d’AVC. (655) • 3.6.2 Comment fait-on le diagnostic ? . • Texte diagnostic (texte) Comment fait-on le diagnostic ? Plusieurs signes annoncent ou signalent l’AVC : faiblesse musculaire ou paralysie momentanée, difficulté de langage, troubles visuels... Parfois, un accident ischémique transitoire (AIT), dont les troubles durent quelques minutes, annonce la forte probabilité de subir un AVC constitué. Dans tous les cas, il faut agir immédiatement et aller consulter un médecin aux urgences. Des centres d’urgences neurovasculaires sont en cours de création dans de nombreuses villes de France. Après l’accident, on réalise le diagnostic grâce à un entretien clinique et des examens neurologiques, scanner ou IRM, afin de préciser le type d’AVC. D’autres examens peuvent être prescrits pour déterminer la cause de l’accident. (649) • 3.6.3 Explication des différents types d’AVC . • Texte biologie (texte) Que se passe-t-il dans le cerveau ? Lors d’un accident ischémique, la circulation sanguine est bloquée. Lorsque le sang ne circule plus, le cerveau ne reçoit plus l’oxygène et les éléments nutritionnels dont il a besoin pour fonctionner. Or, un neurone sans oxygène meurt en moins de deux minutes. Lors d’un accident hémorragique, le sang échappé de l’artère se répand dans le tissu cérébral et l’endommage. La zone hémorragique est appelée hématome. Une lésion du cerveau peut, selon sa situation et son étendue, causer l’affaiblissement ou la perte subite de capacités aussi diverses que précises : parler, écrire ou comprendre la parole ou l’écriture (aphasies), reconnaître l’information sensorielle (agnosie), passer de l’intention à l’action (apraxie)… (696)

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• icono (icono + légende) Ischémie : obstruction d’une artère responsable d’un infarctus cérébral. Anévrisme : la rupture d’anévrisme est responsable d’une hémorragie Hémorragie : écoulement du sang hors des vaisseaux.

. • 3.6.4 Différents traitement existants expliquant les principes mis en oeuvre • Texte traitement (texte) Quels sont les traitements ? Lorsque l’AVC est identifié rapidement, il existe des traitements d’urgence permettant de réduire la mort cellulaire et les lésions cérébrales et de faciliter la récupération. Ils visent également à éviter toutes aggravations ou complications secondaires. Après l’accident, les séquelles dépendent de la zone touchée. On essaye de les minimiser en créant, pour chaque patient, un programme de rééducation adapté. On s’appuie pour cela sur la plasticité du cerveau, c’est à dire sa capacité à se modifier et à établir de nouveaux réseaux compensant les déficits causés par l’incident. Même en cas de lésion grave, les possibilités de récupération existent. (653)

. • Pose d’un coil (icono + légende)

. Un anévrisme est une dilatation anormale d’un vaisseau. Il peut éclater et causer une hémorragie. Pour résorber la poche de sang, on y introduit un coil. Le cathéter qui implante le coil est introduit depuis l’aine au creux de la cuisse. (237) Service de neuroradiologie, Hôpital Lariboisière

. • Coil et anévrisme (icono + légende) Suivi radio en cours d’intervention lors de la pose d’un coil dans un anévrisme. Service de neuroradiologie, Hôpital Lariboisière

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. • Coil, stent, ballon sous une loupe (objet + cartel) Coil, stent, ballon, cathéter Le coil (ou spire) est une pelote métallique déposée dans un vaisseau ou dans un anévrisme pour qu’elle s’y déploie et ferme le vaisseau, prévenant ainsi les risques d’hémorragie. Le stent, un tube en treillis métallique, est placée à l’intérieur d’un vaisseau rétréci pour le maintenir ouvert. Auparavant, un ballon est introduit et gonflé par un cathéter pour écarter les parois du vaisseau. (prêt Service de neuroradiologie, Hôpital Lariboisière)

. • 3.6.5 Liste de sources de références

o FRANCE AVC Association d'aide aux patients et aux familles de patients victimes d'AVC), France AVC est composée d'une

Fédération et d'antennes régionales. Fédération Nationale 7 Avenue Pierre Semard 01000 BOURG EN BRESSE Tel : 04 74 21 94 58 Adresse Internet : http://www.franceavc.com

o Le langage blessé : Reparler après un accident cérébral, Philippe Van Eeckhout, Ed. Albin

Michel, 2001 o Les accidents vasculaires cérébraux, Recherche & Santé n°87 , Fondation Recherche

Médicale, Paris o Société Française neuro-vasculaire (SFNV)

12 rue de la Croix Faubin 75011 PARIS Tel : 01.44.64.15.15 ; Fax : 01.44.64.15.16

Adresse Internet : http://sfnv-france.com

. • 3.6.6 Témoignages A 36 ans, six mois après mon mariage, un voyage d'agrément aux Seychelles, une baignade dans des rouleaux, un passage dans la machine à laver...et deux jours après, de retour en France (ouf !), je ne me sens pas bien la nuit... ...je me lève et je tombe avec le visage déformé. Mais tout me paraît normal, pas de douleur ! Je ne réalise pas (heureusement), ce qui m'arrive.

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Bilan : AVC par dissection de la carotide, hémiplégie ; SAMU appelé par mon épouse, urgence cérébro-vasculaire, service de réanimation pendant une semaine, dix mois de rééducation fonctionnelle. Bilan psychologique après l’accident : - acceptation d'un "nouveau corps", incomplet - ce n'est pas moi ! - donc, pas d'amour de soi, donc pas d'amour à donner au conjoint : on ne donne pas ce qu'on n'a pas - des soucis de confiance en soi : si vous ne pouvez pas faire confiance à votre corps, alors votre personnalité, votre mémoire... . une dépression deux ans après mon accident, dont je suis sorti avec l'aide d'une psychologue et en prenant conscience du chemin que j'avais parcouru depuis mon accident (l'estime de soi est l'une des clés pour s'en sortir). Vincent F. Dans ma chambre d'hôpital, les vitres sont basses et blanchies, je ne vois pas le sol. Par le haut des vitres, je soupçonne un bout de ciel, la cîme des arbres...Je suis suspendue entre ciel et terre ! Je suis dans le vide et en même temps, je n'ai pas d'espace, mon corps ne réagit à rien ! La notion du temps a disparu, c'est le "sur place". Puis, avec le temps, imperceptiblement, je découvre que ma conscience "ELLE" ne m'a pas quittée. Chouette, mon "MOI" est toujours là ! Je l'avais oublié. Je décide donc de l'écouter tout de suite, là, maintenant, sans attendre. Pendant qu'on me lave, qu'on me fait manger, qu'on m'apprend à m'asseoir, qu'on essaye de me mettre debout, qu'on me fait remarcher, ma conscience a le temps de prendre de la vigueur. Ce qui peut revivre réagit aux stimulations et à ma volonté. Cette conjugaison de cocooning et de volonté va me faire vivre en direct ma "renaissance" et j'esquisse une autre femme. Madame S. J'étais à mon travail, j'ai eu un petit malaise : tête qui tourne, migraine prolongée, difficultés à parler. J'ai sauté dans un taxi pour aller chez ma "généraliste" qui m'a fait remarquer que ce n'était pas le jour des consultations ! Je lui ai répondu que j'avais des troubles de la parole et la migraine depuis cinq jours. Plusieurs fois, je lui ai répété que cela m'inquiétait. Elle a fini par me dire, ordonnance et arrêt de travail de deux jours à l'appui, que ce n'était rien... Je suis rentrée chez moi en me répétant mon nom et mon adresse. Je vis seule, j'ai téléphoné à ma soeur en bégayant pour lui dire ce qui m'était arrivé. Elle essaya de me réveiller le lendemain matin : pas de réponse. J'étais dans le coma ; j'avais la carotide gauche bouchée, ce qui ne permit pas d'irriguer le cerveau pendant huit jours. Je suis restée à l'hôpital cinq mois et demi, et deux mois en hôpital de jour - l'ambulancier venait me prendre et me ramenait chez moi. J'étais dans un état lamentable : plus de mémoire, dans un fauteuil roulant pendant quatre mois. Et je n'étais plus moi. Le médecin de l'hôpital m'avait dit - je n'avais alors pas compris - que je resterai toute ma vie ainsi : AVC avec des séquelles sévères et une aphasie (la plupart de mes neurones, dans mon cerveau droit, sont morts). Là, a commencé la descente aux enfers. Après trois ans de longue maladie, j'ai du reprendre mon "travail", marchant très mal et surtout parlant très mal (on ne me comprenait pas...). Mon travail avait été distribué à différentes personnes... je faisais de la relecture ! [...] La Cotorep m'a remis une carte d'invalidité à 80%, et c'est tout.

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Pour le reste : "démerde-toi"... Le reste, c'est s'habiller tous les matins avec une seule main, se laver les cheveux avec une seule main, préparer son petit-déjeuner, son déjeuner...attention : pas de viande à couper ! J'ai dû acheter un lave-linge et un lave-vaisselle ; dans mon appartement, j'ai faire refaire une salle de douche adaptée à mon handicap, refaire une cuisine... [...] Et puis, poussée insidieusement par mon psy, j'ai fait un petite croisière en Egypte à Noël. J'ai pris ma canne et mes médicaments - j'avais le trac - et je me suis lancée ! Ghislaine H. Il ne suffit pas d'être fortement handicapée après un AVC... ...il ne suffit pas d'avoir du mal à l'accepter et de se battre en rééducation chaque jour, d'admettre que beaucoup d'amis si présents avant sont absents après, de constater que le handicap n'est reconnu que par très peu d'instances, il faut en plus prouver que l'on veut encore travailler à 45 ans pour avoir le sentiment d'exister encore un peu et même là, on me propose de me mettre en retraite anticipée pour invalidité car il semble que je ne suis plus bonne à rien. Pourtant c'est quand même avec une seule main que je tape ce témoignage, pourtant c'est avec mon handicap que je suis capable d'exprimer ma colère et de penser à ces nombreuses personnes qui n'ont pas la possibilité de s'exprimer ou qui ont simplement abandonné tout combat, fatiguées par tant d'injustice, par tant de discours, de lois... Alors oui, changeons les choses, mais avec les malades et leurs médecins, ayons le courage et la patience de les entendre, de regarder en face ce qui peut arriver à n'importe qui du jour au lendemain. Catherine, 44 ans