58
ARRONDISSEMENT de Mercier — Hochelaga-Maisonneuve Évaluation du patrimoine urbain

Évaluation du patrimoine urbain

  • Upload
    lenga

  • View
    222

  • Download
    4

Embed Size (px)

Citation preview

ARRONDISSEMENTde Mercier — Hochelaga-Maisonneuve

Évaluat ion du patrimoine urbain

ARRONDISSEMENTde Mercier — Hochelaga-Maisonneuve

Évaluat ion du patrimoine urbain

Service de la mise en valeur du territoire et du patrimoineDirection du développement urbainDivision du patrimoine et de la toponymie

Étude réalisée par le Service de la mise en valeur du territoire et du patrimoine

Direction du développement urbain, sous la direction de Madame Céline Topp

Cette analyse du patrimoine urbain a été réalisée par la Division du patrimoine et de la toponymie sous la direction de Jean-François Gravel,chef de division. Le travail a été effectué de janvier 2003 à mai 2004 dans le cadre de la préparation du Plan d’urbanisme de la Ville deMontréal, qui a été adopté par le Conseil municipal le 23 novembre 2004. L’équipe du projet comprend, pour l’évaluation du patrimoine bâtiet la recherche historique, Julie Boivin, Elizabeth Bonner, Anne-Marie Dufour, Guy Lafontaine, Christiane Lefebvre et Pierre-Paul Savignac,architectes, et Denise Caron, historienne. La recherche et l’écriture pour le patrimoine archéologique ont été réalisées par Claire Mousseau,archéologue, avec la collaboration de Françoise Duguay, François Bélanger, Anne-Marie Balac et Christian Roy, également archéologues.De plus, Gisèle Trépanier, conseillère en aménagement, et Nicole Halpert, chargée de communication, ont participé à la révision des textestandis que Ginette Bouchard, secrétaire d’unité administrative, a procédé à la saisie de texte. Finalement, nous tenons à remercier noscollaborateurs des directions de l’aménagement urbain et des services aux entreprises des arrondissements.

Remerciements

Rendus cartographiques :Division des politiques et du Plan d’urbanismeRévision linguistique :Sylvie PoulinConception graphique et mise en page :Marie Violaine LamarchePhotographies :Ville de Montréal, Bibliothèque nationale du Québec, P. Fauteux, Musée McCord

Ce document fait partie d’une série de cahiers qui ont été réalisés pour chacun des 27 arrondissements de la Ville de Montréal. Les différentscahiers d’évaluation du patrimoine urbain peuvent être consultés sur notre site internet à l’adresse suivante : ville.montreal.qc.ca/patrimoine

ISBN 2-7647-0470-4

Dépôt légal – Bibliothèque nationale du Québec, 2005Dépôt légal – Bibliothèque nationale du Canada, 2005

Service de la mise en valeur du territoire et du patrimoineDirection du développement urbainDivision du patrimoine et de la toponymie

TABLE DES MATIÈRES

A R R O N D I S S E M E N T de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve

7 AVA N T- P R O P O S

9 1. C A D R E M É T H O D O L O G I Q U E

9 1.1 Introduction9 1.2 Le cadre bâti d’intérêt patrimonial9 1.2.1 Approche, étapes et résultats

11 1.2.2 Critères de sélection

14 1.3 Les tracés fondateurs d’intérêt patrimonial14 1.4 Le patrimoine archéologique14 1.4.1 Le caractère spécifique de ce patrimoine

16 1.4.2 La démarche générale d’acquisition de connaissances et de conservation

17 1.4.3 L’approche méthodologique et l’identification du patrimoine

archéologique au Plan d’urbanisme

19 1.5 Nouvelles perspectives

21 2. H I S T O R I Q U E

25 3. É VA L U AT I O N D U PAT R I M O I N E U R B A I N

25 3.1 Mise en situation25 3.2 Résultat de l’analyse25 3.2.1 Les tracés fondateurs d’intérêt patrimonial

27 3.2.2 Le cadre bâti d’intérêt patrimonial

27 A Les secteurs de valeur patrimoniale exceptionnelle

30 B Les secteurs de valeur patrimoniale intéressante

32 C Les ensembles urbains d’intérêt

34 D Les ensembles industriels d’intérêt

34 E Les immeubles de valeur patrimoniale exceptionnelle

36 F Les immeubles de valeur patrimoniale intéressante

Carte synthèse : Évaluation du patrimoine urbain41 3.2.3 Le patrimoine archéologique

43 A Les secteurs d’intérêt archéologique à fort potentiel

46 B Les secteurs d’intérêt archéologique

Carte synthèse : Le patrimoine archéologique

49 4. R E C O M M A N D AT I O N S

49 4.1 Générales à l’échelle de l’arrondissement51 4.2 Générales à l’échelle montréalaise52 4.3 Spécifiques à l’arrondissement

55 B I B L I O G R A P H I E

7A R R O N D I S S E M E N T de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve

Le repérage du patrimoine urbain dont nous faisonsétat ici a été réalisé dans le cadre de l’élaboration duPlan d’urbanisme de la Ville de Montréal, qui a étéadopté par le Conseil municipal le 23 novembre 2004.

Le chapitre 2 de la première partie du Plan d’urbanismeformule différentes orientations d’aménagementpour Montréal et comprend une section sur le patri-moine bâti, archéologique et naturel. Le repéragedes secteurs et bâtiments d’intérêt patrimonial et dessecteurs d’intérêt archéologique contribuera à atteindrel’objectif de conservation énoncé dans le Plan. Il a étémené par la Division du patrimoine et de la topo-nymie en collaboration avec la Division des politiqueset du Plan d’urbanisme du Service de la mise envaleur du territoire et du patrimoine, de janvier 2003à mai 2004. En ce qui a trait aux sites archéologiquesrecensés, la liste a été mise à jour en mars 2004.

Préparés par la Division du patrimoine et de la topo-nymie, les « Cahiers d’arrondissement » présententla méthodologie du travail de repérage, un bref his-torique de chacun des arrondissements, les résultatscomplets du repérage du patrimoine bâti et archéo-logique, la justification des choix des secteurs, desrecommandations et une bibliographie. Ces cahiers,qui constituent un document d’appoint au Pland’urbanisme, s’adressent d’abord aux citoyens etaux gestionnaires des arrondissements afin de lessensibiliser à l’importance de conserver le patrimoinede leur localité, ainsi que de les aider à mieux com-prendre le territoire et à développer des outils degestion et de contrôle appropriés pour assurer laconservation de leur patrimoine urbain.

C’est la première fois que l’on entreprend un tel travailpour les 27 arrondissements de l’île, travail qui supposenon seulement l’examen de nouvelles thématiques etl’établissement de collaborations avec les arrondisse-ments de Montréal, mais aussi une harmonisationdes visions et des représentations que les arrondisse-ments ont de leur patrimoine. Par exemple, danscertains cas, seul le patrimoine du Régime françaisétait privilégié; ailleurs, on n’avait jamais considéréque le parc immobilier plus récent puisse avoir unevaleur patrimoniale. Ce repérage connexe au Pland’urbanisme constitue donc une chance unique defaire converger des visions différentes et d’envisagerle patrimoine de l’ensemble des arrondissements deMontréal dans une perspective commune.

AVA N T- P R O P O S

9A R R O N D I S S E M E N T de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve

1.1.1 Introduction

Le patrimoine urbain montréalais ne se limite pas àune addition de bâtiments individuels de grand intérêt.Il porte aussi l’empreinte des époques passées sousforme de tracés de rues, de paysages, de constructions,d’éléments naturels, de vestiges archéologiques oude vues exceptionnelles. Le patrimoine urbain formel’environnement dans lequel nous vivons aujourd’huiet chacune de ses composantes entretient des relationscomplexes avec les autres. Ainsi, un bâtiment contribueà la qualité et à l’identité d’un lieu, et inversement,certaines qualités qui lui sont extérieures rehaussentson attrait. Par exemple, une église et une écoledonnant sur un parc ajoutent à son intérêt; un amé-nagement paysager particulier, tel un écrin, peut con-tribuer à rehausser la valeur patrimoniale d’un bâtiment;une habitation plutôt modeste peut se trouver dansun secteur qui présente de belles qualités d’ensemble(homogénéité, couvert végétal, etc.) ; et des rues peu-vent offrir des vues exceptionnelles sur un élémentnaturel ou construit. La nature multidimensionnelledu patrimoine urbain fait qu’on ne peut considérerses composantes isolément. Ainsi, l’ancienneté, lepotentiel d’évocation historique, la qualité architec-turale, l’harmonie et les qualités visuelles, la présenced’éléments naturels, le tracé des rues, le potentiel oul’intérêt archéologique sont autant de facteurs quenous avons pris en compte afin de jeter les bases d’unemeilleure intégration du patrimoine aux probléma-tiques urbaines.

La structure méthodologique comprend trois volets.Le premier traite de l’approche et des critères employéspour le cadre bâti d’intérêt patrimonial, le secondexplique ce que nous entendons par la notion de tracésfondateurs d’intérêt patrimonial, et le troisième exposeles critères utilisés pour le patrimoine archéologique.

1.2 Le cadre bâti d’intérêt patrimonial

1.2.1 Approche, étapes et résultats

L’approche choisie pour la sélection des bâtiments etsecteurs s’appuie sur le concept de paysage urbaindéveloppé par Kevin Lynch, selon lequel le territoirese découvre à partir de l’intérieur et non à vol d’oiseau(en plan), et se compose d’une succession de séquencesvisuelles expérimentées le long d’un parcours.

Cette approche, basée sur l’expérience spatiale, com-porte au moins deux implications. L’une marque notrepréférence pour la considération des bâtimentsexceptionnels ou intéressants dans leur contexteplutôt qu’en tant qu’objets isolés. L’autre est que leslimites des secteurs sélectionnés sont déterminéespar le champ visuel. Ces limites ne sont donc pasarbitrairement placées au centre des rues mais bienau fond des lots afin d’englober toutes les com-posantes du champ visuel.

Même si elles sont réalisées pour tout le territoire dela ville de Montréal, la sélection et la qualification desbâtiments et secteurs patrimoniaux peuvent contribuerà faire ressortir la spécificité des arrondissements. Eneffet, Montréal est composée de différents territoiresqui possèdent une identité et une histoire propres quiméritent d’être reconnues. Nous avons pris le parti dechoisir l’arrondissement comme échelle d’observationdu territoire afin de dégager ces spécificités locales.De la sorte, les arrondissements qui ont connu undéveloppement plus récent sont également considéréset les particularités de leur patrimoine sont reconnues.

C A D R E M É T H O D O L O G I Q U E

É v a l u a t i o n d u p a t r i m o i n e u r b a i n Ville de Montréal

10

Si ce repérage fondé sur l’expérience spatiale prendlargement appui sur un travail d’observation sur leterrain, il n’aurait pu être achevé sans l’étude desources documentaires. Bien qu’il ne s’agisse pas d’unprocessus linéaire, voici les principales étapes suiviespar la Division du patrimoine et de la toponymie :

1) Préparation de critères de sélection.2) Rencontre avec chacun des 27 arrondissements pour

exposer la démarche et les critères de sélection.3) Visite du territoire de chacun des arrondissements

avec les professionnels concernés.4) Recherche et étude de la documentation existante

pour chacun des arrondissements :– inventaires, études patrimoniales, études typo-

morphologiques, monographies, dépouillement de périodiques, bases de données (Service des immeubles, Communauté urbaine de Montréal,Fondation du patrimoine religieux, etc.) ;

– cartographie ancienne et photos aériennes.5) Collecte d’informations thématiques :

– inventaires (les églises, les écoles, etc.),dépouille-ment de périodiques (le patrimoine moderne, etc.);

– consultation d’un expert en patrimoine industriel.6) Élaboration d’un historique et d’une bibliographie

pour chacun des arrondissements.7) Analyse de la documentation et détermination

préliminaire des territoires et immeubles d’intérêtpour chacun des arrondissements.

8) Travail sur le terrain : repérage en voiture et à piedavec la collaboration de certains arrondissements.

9) Photographies et report des données spatiales sur des cartes.

10) Vérification de la cohérence du traitement des secteurs d’intérêt qui chevauchent plusieursarrondissements.

11) Catégorisation des secteurs et immeubles d’intérêtpatrimonial (exceptionnels et intéressants).

12) Rédaction de courts textes résumant l’intérêt patrimonial de chacun des secteurs sélectionnés.

13) Préparation des cartes et listes finales.14) Identification de quelques bâtiments et secteurs

d’intérêt patrimonial exceptionnel qui se démar-quent à l’échelle montréalaise (les incontournables).

Tout au long des différentes étapes du projet, les résul-tats du travail ont été bonifiés par les connaissancesdes professionnels des arrondissements et de diverscomités rattachés à la préparation du Plan d’urbanisme.

Les résultats du repérage du patrimoine urbain seprésentent sous forme de listes de bâtiments et decartes définissant des secteurs d’intérêt. Il est importantde comprendre que ces deux éléments ne peuventêtre dissociés l’un de l’autre – ils sont complémentaires.Ainsi, on a inclus dans les listes tous les bâtimentsexceptionnels de chacun des arrondissements, mais ilétait impossible d’inscrire tous les bâtiments intéres-sants, étant donné leur trop grand nombre. Nous noussommes donc limités à nommer individuellement lesbâtiments qualifiés d’intéressants qui se trouvaient à l’extérieur de secteurs d’intérêt. Ces deux outilsdoivent donc être interprétés en complémentarité.

Le système d’identification des secteurs utilisé dans le document correspond à celui des cartes. Le premierchiffre correspond au numéro d’arrondissement. Il estsuivi de la lettre E pour les secteurs de valeur patri-moniale exceptionnelle, de la lettre I pour les secteursde valeur patrimoniale intéressante, de la lettre Npour les secteurs industriels d’intérêt ou par la lettre Upour les secteurs urbains d’intérêt. Le deuxième chiffrecorrespond au numéro du secteur.

L’échéancier de réalisation du Plan d’urbanisme,les ressources disponibles ainsi que l’état actuel desconnaissances sur les différents bâtiments et lieuxd’intérêt ont été déterminants quant à la méthodologieadoptée. Ces contraintes inévitables ont constitué undéfi de taille pour la production de ce document quiest, malgré tout, une base solide à partir de laquelleon pourra amorcer une réflexion plus poussée sur laprotection du patrimoine montréalais.

11A R R O N D I S S E M E N T de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve

1.2.2 Critères de sélection

LES SECTEURS D’INTÉRÊT PATRIMONIAL

Les secteurs d’intérêt patrimonial ont été sélectionnéssur la base des critères suivants1 :

– leur capacité de témoigner d’un thème ou d’un événement historique ;

– leur qualité architecturale (forme, usage, technologieconstructive) ;

– leur participation à la qualité de la vie urbaineet du paysage.

À titre d’exemple, on identifie le noyau origineld’un village, un pôle d’activité lié à la concentrationd’équipements collectifs, un quartier ouvrier du débutdu siècle, etc. Cette notion de patrimoine est englo-bante et correspond aux nouvelles tendancesvéhiculées par les chartes internationales en matièrede conservation.

Tous les secteurs identifiés ont ensuite été qualifiéscomme suit2 :

– Exceptionnels: secteurs ayant conservé leurs qualitésau chapitre des aménagements urbains, des implan-tations de bâtiments, de la géographie et des paysages et qui regroupent des suites architecturales,des alignements de bâtiments d’intérêt patrimonial, des zones unifiées par une fonction ou une typologiearchitecturale. Les ensembles de cette catégorie ont subi relativement peu de perturbations et présentent un caractère d’harmonie formelle et fonctionnelle. De plus, ils sont souvent reconnus comme des témoins historiques importants.

– Intéressants: ensembles comprenant plusieurs bâti-ments et certaines caractéristiques environnementalesqui présentent un intérêt patrimonial. Ce sont toutefoisdes ensembles dont la trame urbaine peut avoir été partiellement modifiée, qui ont pu connaître un certain nombre de perturbations et qui renferment parfois des constructions peu intégrées à l’ensemble.Certaines zones dont l’état est moins satisfaisant sur le plan architectural ou environnemental pourraient présenter un intérêt si une action de mise en valeur était entreprise.

Dans tous les cas, l’échelle de comparaison pour cettequalification est l’arrondissement, c’est-à-dire que nousavons identifié les secteurs exceptionnels et intéres-sants propres à l’arrondissement, ce qui fait ressortirsa spécificité dans l’ensemble montréalais. Lorsqu’unsecteur se révèle avoir une importance à l’échellemontréalaise, on pourra recommander sa protection enprocédant à la constitution d’un site du patrimoineen vertu de la Loi sur les biens culturels du Québec3.

1 Ces critères sont issus du document de travail Guide de gestion des études patrimoniales préparé par la Division du patrimoine et de la toponymie de la Ville de Montréal en 2001 et révisé en 2003.

2 Ces critères sont inspirés du Guide d’évaluation des biens culturels et des districts historiques de la Ville d’Ottawa, 1987.

3 Conformément au document de travail Citation et constitution de sitesdu patrimoine préparé par la Division du patrimoine et de la toponymiede la Ville de Montréal en novembre 2003.

É v a l u a t i o n d u p a t r i m o i n e u r b a i n Ville de Montréal

12

LES IMMEUBLES D’INTÉRÊT PATRIMONIAL

Les immeubles d’intérêt patrimonial ont été sélectionnéssur la base des critères suivants4 :

– leur capacité de témoigner d’un thème ou d’un événement historique ;

– leur qualité architecturale (forme, usage, technologieconstructive) ;

– leur participation à la qualité de la vie urbaine et du paysage.

Cette notion de patrimoine est englobante et corres-pond aux nouvelles tendances véhiculées par leschartes internationales en matière de conservation.Outre l’architecture monumentale, elle inclut doncl’architecture vernaculaire, le patrimoine moderne, lepatrimoine industriel, etc.

Dans les cas du patrimoine moderne et du patrimoineindustriel, nous avons jugé utile d’utiliser des critèresspécifiquement adaptés à ces réalités.

Patrimoine moderne : Des bâtiments peuvent êtreconsidérés comme faisant partie du patrimoinemoderne s’ils ont été construits entre 1930 et 1975et qu’ils illustrent les caractéristiques de cette époquerelativement5 :

– aux conditions sociales, économiques et politiqueschangeantes ;

– aux progrès technologiques rapides ;– aux nouvelles façons d’exprimer les formes et de

répondre aux besoins fonctionnels.

Patrimoine industriel : Le patrimoine industrielcommande aussi une adaptation des critères en usagepour reconnaître sa spécificité, notamment quant àla primauté de la fonction sur l’esthétique architec-

turale ainsi qu’à son lien particulier avec la trameurbaine. Les critères utilisés sont les suivants6 :

– la valeur historique et sociale d’une industrie dansle développement de l’arrondissement, de la ville ou même de la province et du pays ;

– l’intégrité du complexe (ancienneté, évolution architecturale, évolution technologique) ;

– le procédé de production particulier;– le lien avec les voies de transport ;– le lien avec le développement des quartiers ouvriers ;– l’insertion dans le paysage urbain.

Finalement, tous les immeubles d’intérêt patrimonialont été qualifiés comme suit7 :

– Exceptionnel : un bâtiment ancien par rapport aux autres bâtiments de l’arrondissement construits auxmêmes fins et(ou) qui affiche des caractéristiques inhabituelles ou remarquables quant à son architecture(par rapport à des bâtiments comparables) et qui n’apas subi de modifications extérieures importantes. De plus, il sert souvent de point de repère ou est reconnu comme un témoin historique important.

– Intéressant: un bâtiment qui n’est pas nécessairement plus ancien que ceux construits aux mêmes fins dansl’arrondissement, qui affiche certaines caractéristiquesinhabituelles ou remarquables par rapport à des bâtiments comparables mais dans une moindre mesure que dans la catégorie précédente, et qui peut avoir subi quelques modifications.

4 Ces critères sont issus du document de travail Guide de gestion des études patrimoniales préparé par la Division du patrimoine et de la toponymie de la Ville de Montréal en 2001 et révisé en 2003.

5. Ces critères sont issus du Plan du réseau des lieux historiques nationauxdu Canada : La commémoration du patrimoine bâti canadien de l’ère moderne préparé par Parcs Canada en 2001.

6. Ces critères proviennent de l’Évaluation du patrimoine industriel : critères généraux, document préparé par Archémi pour le compte de la Ville de Montréal en 2003.

7. Ces critères sont inspirés du Guide d’évaluation des biens culturels et des districts historiques de la Ville d’Ottawa, 1987.

13A R R O N D I S S E M E N T de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve

Comme dans le cas des secteurs d’intérêt patrimonial,l’échelle de comparaison pour ce travail de qualificationest l’arrondissement, c’est-à-dire que nous avonsidentifié les bâtiments exceptionnels et intéressantspropres à l’arrondissement, ce qui fait ressortir saspécificité dans l’ensemble montréalais. Lorsqu’unbâtiment se révèle avoir une importance à l’échellemontréalaise, on pourra recommander sa protectionpar la citation en vertu de la Loi sur les biens culturelsdu Québec8.

NOTIONS NOUVELLES

Les ensembles urbains d’intérêt : Le Plan d’urba-nisme reconnaît l’intérêt de certains développementsrésidentiels d’après-guerre, qui composent une partimportante du patrimoine des anciennes banlieues,en créant une catégorie appelée Ensembles urbainsd’intérêt. On y retrouve, entre autres, des ensembleshomogènes de bungalows, des secteurs de maisonsqui adoptent le modèle développé par la WartimeHousing Limited ou des exemples des premièrescoopératives d’habitation. Leur repérage est exploratoireet vise à les intégrer au Plan en les reliant pour unepremière fois à des préoccupations de conservation dupatrimoine. Ces ensembles urbains d’intérêt ont étésélectionnés lorsqu’ils présentent les qualités suivantes:

– ensemble représentatif des nouvelles façons d’habiter qui sont apparues pendant la Seconde Guerre mondiale;

– ensemble représentatif du boom démographique et du développement de la banlieue après la Seconde Guerre mondiale;

– projets d’ensemble présentant une certaine homogénéité des caractéristiques architecturales.

Les ensembles industriels d’intérêt : Le Pland’urbanisme signale l’importance du patrimoine indus-triel montréalais en créant une catégorie particulière– Ensembles industriels d’intérêt. Cette catégorieest d’autant plus justifiée que le regard posé sur cessites est différent en raison de leur taille et de leurcomplexité, de la primauté de leur fonction surl’esthétique architecturale ainsi que de leur lien par-ticulier avec la trame urbaine.

De plus, les ensembles industriels d’intérêt offrent despossibilités de mise en valeur nombreuses et variées. Ilpeut s’agir autant de restauration que d’interprétationdu lieu. Cette diversité d’interventions possibles com-mande une excellente connaissance des lieux etactivités de production, laquelle est malheureusementtrop souvent embryonnaire actuellement. L’améliorationde cette connaissance est pourtant nécessaire pourpermettre des interventions éclairées et même inno-vatrices qui inscriront pleinement ce patrimoine dansla vie urbaine contemporaine.

Le critère qui préside à la sélection d’un ensembleindustriel d’intérêt est le regroupement particulièrementcomplexe de bâtiments industriels, structures de géniecivil, machines, instruments, outils et équipements diversappartenant à une seule ou à plusieurs compagnies.

8 Conformément au document de travail Citation et constitution de sitesdu patrimoine préparé par la Division du patrimoine et de la toponymiede la Ville de Montréal en novembre 2003.

É v a l u a t i o n d u p a t r i m o i n e u r b a i n Ville de Montréal

14

1.3 Les tracés fondateurs d’intérêt patrimonial

Sur l’île de Montréal, l’organisation du territoireremonte dans certains cas au XVIIe siècle. De cetteorganisation naissent les voies de circulation qui sontsouvent les marques les plus anciennes du Montréalagricole qui prévalait avant l’urbanisation. En effet,dès 1663, les sulpiciens deviennent seigneurs de l’îlede Montréal. Ils planifient alors le territoire pour l’ouvrirà la colonisation. Pour cela, l’île est divisée en côtes –chacune, dénommée par les sulpiciens, désigne unensemble de terres pouvant compter quelquesdizaines de concessions et représentant une unité deterritoire. Les terres individuelles sont des bandesparallèles étroites et longues. Pour chaque côte estprévu l’emplacement d’un chemin. Cela donne uneidée du mode d’occupation du sol du systèmeseigneurial mis en place sous le Régime français. Le système des côtes constitue la structure de basedu peuplement de l’île sur laquelle s’appuiera toutdéveloppement postérieur.

En raison de l’insularité de la seigneurie de Montréalet de la présence du mont Royal, ce système de côtesprésente toutefois une organisation originale. Eneffet, si dans la vallée du Saint-Laurent les côtesintérieures sont parallèles au fleuve, ce n’est pasnécessairement le cas à Montréal. C’est ainsi que, surl’ensemble de l’île, le réseau routier qui dessert cescôtes présente une configuration propre. Ce réseauprimitif, clairement illustré sur la carte de Jobin de1834, montre l’ensemble des tracés fondateurs quiserviront par la suite d’épine dorsale au développe-ment des quartiers. Grâce à cette carte, on comprendbien la structure du réseau des chemins à sonapogée, à l’époque où l’île de Montréal était encoretrès fortement rurale.

Plusieurs de ces chemins se sont transformés enautoroutes et boulevards, d’autres ont conservé unpotentiel évocateur du Montréal rural ancien, etquelques-uns se sont fortement urbanisés.

Parmi ces tracés fondateurs, nous avons sélectionnéles tronçons qui présentent un intérêt patrimonialparce qu’ils relient toujours des bâtiments parmi lesplus anciens de Montréal ou qu’ils sont bordés debâtiments d’intérêt patrimonial. Ces tracés serventen quelque sorte de fil conducteur pour la com-préhension du territoire. Ils permettent, entre autres,d’expliquer la présence d’un paysage rural ou debâtiments anciens d’intérêt patrimonial qui apparais-sent autrement un peu perdus dans la trame urbaineactuelle. En reliant différents éléments isolés, cestronçons leur confèrent une importance accrue.

1.4 Le patrimoine archéologique

1.4.1 Le caractère spécifique de ce patrimoine

Le patrimoine archéologique est «... la partie de notrepatrimoine matériel pour laquelle les méthodes del’archéologie fournissent les connaissances de base. Lepatrimoine archéologique englobe toutes les traces del’existence humaine et concerne les lieux où se sontexercées les activités humaines, quelles qu’elles soient,les structures et les vestiges abandonnés de toutessortes, en surface, en sous-sol ou sous les eaux, ainsique le matériel qui leur est associé. Le patrimoinearchéologique est une richesse culturelle fragile et nonrenouvelable».9

9 Extrait de la Charte pour la protection et la gestion du patrimoinearchéologique, ICAHM, ICOMOS International, 1990.

15A R R O N D I S S E M E N T de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve

La notion de patrimoine archéologique se rattached’abord à un lieu physique, le site archéologique, quicorrespond à tout espace dont le sous-sol recèle desvestiges d’occupation ancienne – ouvrages et cons-tructions de tous types, objets témoins et tout autreélément matériel issu de l’action humaine. Le caractèreenfoui des sites archéologiques fait que, contrairementà d’autres catégories de biens patrimoniaux, cepatrimoine constitue une ressource dont il est difficilede dresser rapidement un inventaire exhaustif. Denombreux sites, de natures diverses et de toutesépoques, restent ainsi à découvrir sur le territoire del’île de Montréal. Toute tentative de cerner la réalité dupatrimoine archéologique ne pourra donc constituerqu’un exercice partiel de mise à jour des connaissancesacquises. Cette part d’inconnu explique l’extrême vul-nérabilité de ce patrimoine et les difficultés particulièresd’en assurer la protection face aux exigences modernesdu développement urbain.

Un second aspect important a trait au patrimoinearchéologique en tant qu’objet de connaissance.L’archéologie constitue une discipline dont une desmissions est l’étude des sociétés passées par l’inter-médiaire des vestiges matériels que ces sociétés ontlaissés derrière elles. Il s’agit, de plus, de la seulediscipline qui traite dans le temps et l’espace del’évolution de l’ensemble des sociétés humaines. Sacontribution est unique notamment en ce qui con-cerne la longue trajectoire suivie par l’humanité avantl’apparition de l’écriture. L’archéologie s’intéresse àtoutes les sociétés, sans égard à leur origine ou àleur forme d’organisation, qu’elles soient, comme enAmérique, de souche autochtone, européenne ou autre.

À L’ÉCHELLE DE L’ÎLE DE MONTRÉAL

L’archipel de Montréal comprend trois nappes d’eauimportantes, trois canaux d’écoulement, une vingtainede rapides, trois cents îles (dont deux majeures,Montréal et Jésus) et plus de mille kilomètres derives. Montréal est également le point de rencontrede trois grandes voies fluviales – le Saint-Laurent quidonne accès à l’Atlantique et aux Grands Lacs, leRichelieu d’où il est possible d’atteindre l’Hudson etl’État de New York, ainsi que l’Outaouais qui ouvre laporte vers l’ouest et le nord. L’importance de l’île deMontréal pour les Amérindiens s’explique tout parti-culièrement par cette localisation à la confluence et àproximité de plusieurs cours d’eau. Ces axes hydro-graphiques sont les routes traditionnelles de commerceau cours de la préhistoire et au début de la périodehistorique. De plus, l’île de Montréal, la plus grandede l’archipel, comporte des terrasses de quinze,trente et cinquante mètres d’élévation ou mêmeplus, en référence au mont Royal. Ces terres ont puaccueillir des populations humaines depuis 8 000 ansavant aujourd’hui, si l’on se fie aux premières décou-vertes archéologiques effectuées dans la vallée duSaint-Laurent.

La plus ancienne manifestation humaine recensée surl’île de Montréal date de la fin de la période archaïque,entre 5 000 et 4 000 ans avant aujourd’hui. Cetteoccupation par les Amérindiens, au cours des périodespréhistorique et de contact, est un volet unique dupassé de l’île de Montréal.

Pour la période historique, la documentation et lescartes anciennes fournissent des éléments interpré-tatifs valables, à partir des premières chroniques duXVIe siècle jusqu’à nos jours. Elles sont cependantsouvent muettes sur les différents aspects des modesde vie de certaines époques et de certains groupes etindividus, de même que sur l’emplacement exact etl’organisation spatiale de plusieurs lieux d’exploita-tion et d’habitation, comme les avant-postes de Ville-Marie. Elles se taisent parfois volontairement et, en

É v a l u a t i o n d u p a t r i m o i n e u r b a i n Ville de Montréal

16

d’autres occasions, ne font état que des préoccupa-tions des classes dirigeantes, des autorités, de l’élite.L’archéologie pare à ces lacunes car elle étudie lestraces concrètes laissées par les différents occupants.En milieu urbain, l’archéologie étudie en outre l’évo-lution de la forme urbaine et des formes concrètes,dans l’espace et dans le temps, pour idéalementaccéder aux fondements de la culture.

Les recherches archéologiques menées à ce jour sur l’îlede Montréal documentent une séquence d’occupations’étirant sur plusieurs millénaires et associée à laprésence de groupes aux horizons culturels et temporelsfort diversifiés : campement amérindien, halte, carrièrepréhistorique pour l’extraction de la pierre, lieu desépultures amérindiennes, noyau initial de Ville-Marie,lieux de fondation, forts et missions, bourgs anciens,moulin seigneurial, lieux de culte, cimetières (catho-liques, protestants et juifs), complexes institutionnels,anciens faubourgs, villas, marchés publics, dépotoirs,complexes agricoles, complexes industriels, ouvragesde génie civil, etc., et les formes du paysage ancien del’île de Montréal : terrasses, collines, ruisseaux, rivières,lacs, tourbières.

1.4.2 La démarche générale d’acquisition de connaissances et de conservation

Le site archéologique constitue le fondement concretde la démarche de conservation et de mise en valeurdu patrimoine archéologique. La valeur intrinsèque dusite archéologique, tout comme l’intérêt de procéder àson investigation, doivent être évalués en fonctionde critères relatifs à sa signification, et non pasessentiellement relever de considérations touchantsa grande ancienneté ou le caractère plus ou moinsmonumental des vestiges qu’il recèle.

En milieu urbain ou aménagé de longue date, ladémarche suivie consiste, au moyen de l’analysedes cartes anciennes, des documents d’archives, desdonnées environnementales et des données archéo-logiques acquises, à caractériser la séquence d’occu-pation et le processus d’aménagement du territoire.Il s’agit de confronter les caractéristiques géographiquesaux caractéristiques culturelles des sociétés ayanthabité ou pu habiter un territoire, et de comprendredans quelle mesure les occupations successives ontstructuré le milieu d’origine et affecté les vestigesd’occupations antérieures. Cette étape est celle del’étude de potentiel archéologique. La seconde étapeconsiste, en fonction des résultats de l’étude depotentiel archéologique, à procéder à une évaluationsur le terrain afin de vérifier la localisation précise, la nature et le degré d’intégrité des ressources archéo-logiques en place. Il s’agit de l’inventaire archéolo-gique réalisé par des forages, sondages et tranchéesexploratoires.

Selon la nature des découvertes découlant de l’inven-taire archéologique, plusieurs avenues sont envisa-geables selon la valeur scientifique, didactique etsymbolique du site et du contexte. Dans le cas d’unsite archéologique de grand intérêt, il pourra êtrenécessaire d’assurer en priorité sa conservation insitu. Une réserve archéologique est souvent garantede la mise en valeur de ce patrimoine. La plupart desinterventions archéologiques à Montréal surviennentdans le cadre de projets d’aménagement du territoire.Les mesures de protection du patrimoine archéo-logique peuvent alors entraîner la conservation inté-grale in situ de certains vestiges, la mise en valeurin situ de vestiges, la relocalisation du projet d’amé-nagement, une modification du projet d’aménagementou encore une fouille archéologique préventive surles sites d’intérêt de façon à assurer une récupérationmaximale d’informations.

17A R R O N D I S S E M E N T de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve

La majorité des sites archéologiques de l’île deMontréal se trouvent dans des espaces divers – sous-sol de bâtiment, terrain vacant, boulevard, rue,ruelle, square, place, parc, parc-nature – souventmenacés par des réaménagements, de nouvellesconstructions et une modernisation des servicespublics souterrains. L’intégration de ce patrimoinedans les programmes de régénération du tissu urbainde Montréal devient donc prioritaire. C’est pourquoila reconnaissance du patrimoine archéologique dansle Plan d’urbanisme de Montréal permettra deprévenir l’interférence négative des usages actuels dela ville et assurera la protection et la mise en valeurde vestiges et de sites archéologiques d’un grandintérêt pour l’histoire de Montréal.

1.4.3 L’approche méthodologique et l’identifi-cation du patrimoine archéologique auPlan d’urbanisme

En lien avec la confection du Plan d’urbanisme, laVille de Montréal a réalisé une étude des sitesarchéologiques recensés en date de l’année 2003et des secteurs d’intérêt archéologique. Cette études’étend à la partie montréalaise de l’archipel deMontréal, qui comprend l’île de Montréal mais aussil’île des Sœurs, l’île aux Hérons, l’île aux Chèvres, l’îleDorval et d’autres. Ce faisant, elle assure une visiond’ensemble du territoire et met en perspective lesespaces urbanisés où le patrimoine archéologiquenécessite des mesures de protection. Pour comprendrela portée de la démarche, il est nécessaire de rappelerque seule une infime quantité des sites archéo-logiques sur l’île de Montréal sont connus.

Dans un premier temps, l’étude s’est attachée àlocaliser précisément et à évaluer les sites archéolo-giques déjà recensés et inscrits à l’Inventaire des sitesarchéologiques du Québec, et dans un second temps,à qualifier, localiser et prioriser des secteurs d’intérêtarchéologique.

LES SITES ARCHÉOLOGIQUES RECENSÉS

Au Québec, en vertu de la Loi sur les biens culturels,tout site archéologique découvert est codifié selon le code Borden et inscrit à l’Inventaire des sitesarchéologiques du Québec. Le code Borden est unsystème d’enregistrement des sites archéologiquesutilisé à l’échelle du Canada. Il permet de localiser unsite archéologique d’après sa position géographique,longitude et latitude (ex. : BjFj), et selon l’ordre suc-cessif des découvertes archéologiques (ex. : BjFj-1).Au Québec, c’est le ministère de la Culture et desCommunications qui a la responsabilité de tenirl’Inventaire des sites archéologiques de la province etqui attribue les codes Borden.

La Ville de Montréal a donc enrichi le Répertoireinformatisé des sites archéologiques des données àl’échelle de l’ î le de Montréal. Les 191 sitesarchéologiques recensés en date de 2004 ont étécaractérisés individuellement. Les critères utiliséspour cette évaluation sont :

– l’état de conservation physique du site et de son environnement immédiat, en considérant que plusieurs sites archéologiques recensés ont été détruits lors de travaux d’excavation ou ont fait l’objet de fouilles archéologiques ;

– la qualité documentaire des couches et des vestigesarchéologiques, leur représentativité, leur unicité, leur ancienneté et, dans certains cas, leur capacité d’évocation.

Deux catégories ont été distinguées : les sites archéo-logiques intègres qui doivent être protégés et les sitesarchéologiques altérés qui ne nécessitent aucune mesurede protection. Tous ont été cartographiés, y comprisles sites archéologiques altérés car ils sont révélateursdu potentiel archéologique d’un milieu donné.

É v a l u a t i o n d u p a t r i m o i n e u r b a i n Ville de Montréal

18

LES BIENS CULTURELS À STATUT

La notion de bien culturel intègre, d’une part, les sitesarchéologiques et les biens archéologiques classés et,d’autre part, les sites historiques classés et les monu-ments historiques classés ou reconnus, l’arrondisse-ment historique du Vieux-Montréal, l’arrondissementhistorique et naturel du mont Royal, l’arrondissementnaturel de Saraguay, les monuments cités et les sitesdu patrimoine. Tous ces biens ont fait l’objet d’unexamen à partir de la documentation disponible afinde déterminer leur intérêt archéologique et, en con-séquence, la nécessité d’une protection du patrimoinearchéologique sur ces propriétés. Seuls les grandsensembles à statut sont cartographiés, les autresbiens culturels étant présentés par arrondissement.

LES SECTEURS D’INTÉRÊT ARCHÉOLOGIQUE ET LES SECTEURS D’INTÉRÊT ARCHÉOLOGIQUEÀ FORT POTENTIEL

Le secteur d’intérêt archéologique est un territoiresusceptible de renfermer des sites et des vestigesdes périodes préhistorique, de contact et historiqueeu égard à ses caractéristiques géomorphologiques,biophysiques, archéologiques et historiques.

Des études plus poussées doivent y être réaliséesafin d’évaluer précisément la qualité de préservationdu milieu physique. La probabilité de découvertede témoins archéologiques demeure à ce jour difficileà estimer si l’on considère l’environnement et sondegré de perturbation moderne. Il est donc nécessaireque les citoyens collaborent en communiquant toutedécouverte de vestiges dans les secteurs d’intérêtarchéologique.

Le secteur d’intérêt archéologique à fort potentielest un territoire dont l’évaluation du contexte bio-physique ainsi que des caractéristiques géomor-phologiques, archéologiques et historiques démontreune forte possibilité qu’il recèle des vestiges

archéologiques. La qualité de préservation du milieuphysique, la densité des témoins archéologiques ensous-sol et(ou) hors sol et leur capacité de con-tribuer à la connaissance constituent des facteursqui rehaussent le niveau d’intérêt accordé à unendroit particulier. Le secteur d’intérêt archéologique« à fort potentiel » est un territoire où des mesuresde protection des sites éventuels sont nécessaires.

Pour chacun des 27 arrondissements de l’île deMontréal, l’identification des secteurs qui présententun intérêt archéologique constitue une étape préalableà la protection des éventuels témoins archéolo-giques. Cet exercice, qui est d’ailleurs une premièresur le territoire montréalais, est basé sur l’examen etl’évaluation de multiples sources documentant lesaspects environnementaux et culturels de ces terri-toires. Cette étape permet également d’identifier lesmilieux qui doivent dans l’avenir faire l’objet d’uneétude de potentiel et d’un inventaire archéologique.

Les secteurs ont été ciblés en fonction :

– du cadre biophysique et des qualités d’accueil de populations d’un territoire, depuis plusieurs millé-naires; ce cadre a été documenté à partir d’études géologiques et géomorphologiques ainsi que par l’examen de cartes topographiques et de photogra-phies aériennes anciennes afin de déterminer la proximité d’un axe de communication hydro-graphique ou terrestre, l’élévation des terrasses, les types de dépôts de surface, les concentrations de ressources alimentaires de même que l’approvi-sionnement en eau potable et autres éléments ;

– du contexte historique et de l’urbanisme moderne pour déterminer leur capacité à fonder un lieu de nature archéologique et à le préserver; ces contextesont été documentés à partir de monographies historiques et par l’examen des cartes des XVIIe, XVIIIe, XIXe et XXe siècles et des photographies aériennes de 1947, 1948 et 1949, de même qu’à partir d’études sur les parcs-nature de l’île de Montréal, les propriétés institutionnelles, les biens

19A R R O N D I S S E M E N T de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve

culturels à statut et les lieux historiques nationaux, comme le canal de Lachine ;

– du contexte archéologique documenté à partir de l’Inventaire des sites archéologiques du Québec ainsi que dans les publications, les rapports inédits et les relevés de découvertes. Des copies de ces études sont maintenant disponibles au Centre de documentation de la Direction du développement urbain de la Ville de Montréal ; le répertoire de ces ouvrages peut être consulté sur le site Web de la Ville de Montréal – Patrimoine archéologique.

L’analyse des caractéristiques des sites archéolo-giques connus permet de dégager des constantes quiinfluencent le choix des emplacements en fonction descultures et des périodes, et d’élaborer des modèlesarchéologiques prédictifs. C’est ainsi que l’on constate,sites archéologiques à l’appui, que les groupesamérindiens de la période préhistorique et les premierscolons français choisissent approximativement lesmêmes lieux pour s’établir. Par la suite, la dispositiondes occupations rurales européennes se démarquede celle des premiers noyaux villageois, au gré dudéveloppement des axes de transport terrestre. Deplus, des activités spécialisées, tel un moulin à farineou à scie mu par l’eau, une tannerie artisanale ou,plus tardivement, un complexe industriel, supposentdes caractéristiques d’implantation fort différentes.Ces facteurs ont été pris en considération afin detenter de localiser les territoires qui ont eu la faveurdes populations locales depuis le début de l’occupationde l’île de Montréal jusqu’à nos jours.

Les secteurs les plus susceptibles d’abriter des vestigesarchéologiques ont ainsi été identifiés et ont fait l’objetd’une inspection visuelle pour estimer leurs carac-téristiques générales et observer, plus avant, le degréde conservation d’éventuels vestiges. Certaines modi-fications modernes majeures, comme l’ajout de rem-blais en rive, ont été réévaluées par suite de l’inspectionvisuelle. Les résultats de l’ensemble de ces étapesd’évaluation ont été cartographiés sur une représen-tation aérienne de l’île de Montréal, l’orthophoto 2002,

afin de bien saisir toute la portée de l’urbanismemoderne sur les ressources archéologiques de l’île deMontréal.

Le résultat de cette réflexion qui comporte des limites,car il ne s’agit aucunement d’une étude de potentielarchéologique « fine» de l’île de Montréal, a été car-tographié et des textes ont été rédigés en lien avecles catégories identifiées au Plan d’urbanisme : sitearchéologique recensé intègre, site archéologiquerecensé altéré, secteur d’intérêt archéologique à fortpotentiel, secteur d’intérêt archéologique, grandensemble à statut.

1.5 Nouvelles perspectives

En résumé, le travail de repérage du patrimoine urbainréalisé dans le cadre du Plan d’urbanisme nous permetd’atteindre plusieurs objectifs et d’ouvrir la réflexion surle patrimoine dans une perspective d’avenir. Il permetentre autres :

– d’élargir la notion de patrimoine par rapport à ce qu’onretrouvait dans le Plan d’urbanisme de Montréal de 1992et dans plusieurs des plans d’urbanisme des anciennesvilles qui se sont jointes à Montréal ;

– de contribuer à accroître l’intérêt de certains arron-dissements pour les problématiques de conservation du patrimoine et d’en sensibiliser d’autres à l’impor-tance de cet enjeu;

– d’amorcer une exploration de nouvelles notions quel’on rattache depuis peu à la question patrimoniale dans les outils de gestion municipaux (patrimoine moderne, ensembles urbains, éléments de paysage, patrimoine archéologique, etc.) ;

– de contribuer à l’identification d’enjeux locaux et métropolitains quant à la protection du patrimoine;

– de développer une vision globale et partagée en vue d’une planification et d’une action concertées en matière de patrimoine, en positionnant mieux le patri-moine dans la dynamique du développement urbain.

PINSONEAULT, A.-R. Atlas of the Island of Montreal and Ile Bizard,1907, BNQ-M

Cote : G 1144 M65G475 P5 1907 CAR

Le développement urbain de Maisonneuve débute par le sud du territoire.Le lotissement de la terre des Morgan n’est pas encore commencé.

21A R R O N D I S S E M E N T de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve

2.Dès la fin du XVIIe siècle, les sulpiciens, seigneurs del’île de Montréal depuis 1663, concèdent les terresde ce territoire. Les premiers colons qui s’y établissentles défrichent et les cultivent. Toutefois, à cetteépoque, la menace iroquoise est bien réelle pour lacolonie française naissante et un chapelet de forts estérigé d’est en ouest pour permettre aux habitantsdes rives de se mettre à l’abri en cas d’attaque.

MercierLongue-Pointe fait partie de ces hameaux entourésd’une palissade. Saint-François-d’Assise de la LonguePointe devient en 1722 l’une des rares paroisses àêtre érigées sur l’île de Montréal sous le Régimefrançais. Le territoire de Longue-Pointe accède austatut de municipalité en 1845. Il est alors composéd’un village rural entouré de terres agricoles. Cegrand territoire sera scindé à plusieurs reprises. C’estainsi que naissent la Ville de Longue-Pointe, le Villagede Beaurivage et Tétraultville – tous annexés àMontréal en 1910 – et la municipalité de Saint-Jean-de-Dieu, formée du territoire appartenant aux Sœursde la Providence, qui gèrent l’immense terrain del’hôpital Saint-Jean-de-Dieu (annexé complètementen 1963). Ces anciennes municipalités forment lequartier de Mercier.

À partir du milieu du XIXe siècle, les rives du fleuvedeviennent un lieu de villégiature qui attire bourgeoiset hommes politiques, dont George-Étienne Cartier.Le développement urbain de Longue-Pointe se feraplus tardivement que celui des municipalités voisines(Hochelaga et Maisonneuve) puisqu’elle est situéeassez loin du centre des activités économiques deMontréal. Son noyau villageois est largement amputélorsque débutent les travaux de construction dupont-tunnel Louis-Hippolyte-Lafontaine, en 1963.

HochelagaDans la seconde moitié du XIXe siècle, la populationmontréalaise augmente rapidement. À cette époque,Montréal devient la métropole du Canada, entreautres grâce à son immense parc industriel, à sonréseau de transport et à sa position stratégique sur lecontinent américain, qui en fait une plaque tour-nante continentale. C’est dans ce contexte que sedéveloppent Hochelaga et Maisonneuve.

En 1870, le petit village d’Hochelaga, qui vient d’êtreincorporé, est entouré de terres agricoles s’étendantle long du chemin du Roy (la rue Notre-Dameactuelle). Dix ans plus tôt, les Sœurs des Saints-Noms-de-Jésus-et-de-Marie y avaient construit leurmaison mère de même qu’un pensionnat pourjeunes filles, créant ainsi un grand ensemble institu-tionnel. Toutefois, la vocation d’Hochelaga sera touteautre dans les années qui suivent. Situé à proximité deMontréal et dans le prolongement du port de Montréal,Hochelaga devient particulièrement attrayantpour les industriels. Entre 1871 et 1881, quatreentreprises importantes s’y installent : la fabriquede tabac W.C. McDonald, les Abattoirs de l’Est, laCompagnie des moulins à coton V. Hudon et laFilature Sainte-Anne; les deux dernières fusionnent en1905 pour former la Dominion Textile, qui monopolisealors 50 % de l’industrie textile au Canada. Cescompagnies attirent une main-d’œuvre bon marchéissue des populations agricoles qui convergent vers laville. Les terrains sont lotis sans réglementation parti-culière. Les travailleurs s’installent à proximité de leurlieu de travail, essentiellement au sud du territoire.En 1883, Hochelaga est en pleine expansion. Sondéveloppement rapide nécessite l’installation d’infra-structures municipales très coûteuses (égouts, eau,ouverture des rues). Ne pouvant faire face à ces lour-des dépenses, Hochelaga demande d’être annexé àMontréal et continue de se développer, d’autant plusque l’implantation des usines Angus (à Rosemont)favorise l’essor de la partie nord de ce nouveauquartier montréalais.

H I S T O R I Q U E

É v a l u a t i o n d u p a t r i m o i n e u r b a i n Ville de Montréal

22

MaisonneuveEn 1883, plusieurs des grands propriétairesd’Hochelaga dont les terres sont situées à l’est del’avenue Bourbonnière s’opposent à l’annexion deleur territoire. Ils demandent et obtiennent endécembre de cette même année qu’une nouvellemunicipalité soit formée sous le nom de Maisonneuve.Les promoteurs de cette ville, surtout des francophones,voient grand et veulent tirer profit de l’expansionindustrielle de Montréal. Pour cela, ils offrent d’im-menses terrains à bon marché pendant que la ville deMaisonneuve propose des exemptions de taxes auxindustries qui s’implantent sur son territoire. De plus,elle possède un avantage indéniable pour touteindustrie, soit l’accès facile à des moyens de transportqui permettent une circulation rapide des marchandises.En effet, Maisonneuve est situé à proximité d’infra-structures portuaires nouvellement construites: les quaisSutherland (1891) et Tarte (1900). Des compagniesimportantes, dont la St. Lawrence Sugar Refining Co.,la plus grosse raffinerie de sucre au Canada à l’époque(1887), s’établissent en bordure du fleuve. Il en va demême pour la Canadian Vickers (1911), filiale d’unecompagnie britannique, qui y aménage son chantiermaritime, faisant de Maisonneuve l’un des grandscentres de construction navale au pays. Outre l’attraitqu’exercent des équipements portuaires modernes,les voies ferrées qui traversent le territoire constituentun facteur tout aussi déterminant dans le choix d’unsite pour les industriels. De nombreuses entreprisess’installent de part et d’autre de ces voies. C’est ainsiqu’au début du XXe siècle, un vaste éventail de pro-duction manufacturière – textile, biscuiterie, confiserie,fonderie, construction navale, chaussure – est implantéà Maisonneuve. Quinze ans après sa création, cettemunicipalité devient la cinquième ville industrielle auCanada et la deuxième au Québec. Elle peut se vanterdans sa publicité d’être la Pittsburgh canadienne.

Ce développement industriel vigoureux entraînedans son sillage le développement résidentiel. Lesterrains se lotissent au grand plaisir des promoteurs

immobiliers. Les rues, qui suivent une grille rigoureu-sement orthogonale, s’ouvrent du sud vers le nord etde l’ouest vers l’est. À partir de 1892, les tramwaysfavorisent le développement rapide de Maisonneuveet placent la municipalité dans la zone d’influence deMontréal. De plus, ce moyen de transport populairepermet aux résidants d’accéder à certains loisirs pen-dant les fins de semaine : il leur donne accès au bordde l’eau, aux parcs d’amusement et à diverses activitésfamiliales, sportives ou culturelles. Lors de sa création,Maisonneuve compte à peine 350 habitants, mais lapopulation progresse rapidement : en 1896, elle estpassée à 2 000 habitants et elle atteindra environ18 000 résidants en 1911. Cette population est fran-cophone à 80% et composée surtout de travailleurset de locataires. Des demeures somptueuses sontégalement construites pour la bourgeoisie canadienne-française, mais elles constituent l’exception. Le meilleurexemple en est le château Dufresne.

La croissance de la population se traduit par un déve-loppement urbain en expansion rapide. Toutefois, lesélus, qui sont aussi souvent les promoteurs immobiliersde Maisonneuve, désirent que leur ville devienne lejardin de Montréal. En 1910, ils optent pour des idéesd’urbanisme nées aux États-Unis et qui prônent, dansla foulée du mouvement City Beautiful et du Park andBoulevard Movement, des aménagements urbains quifavorisent l’esthétique et le grandiose. Dans les années1910, de grandes artères bordées d’arbres, comme leboulevard Pie-IX et l’avenue Morgan, sont planifiéeset des édifices municipaux d’envergure – hôtel deville, caserne Letourneux, marché Maisonneuve, bainMorgan – sont construits sous l’impulsion de MariusDufresne, ingénieur municipal, arpenteur et architecte.Le sculpteur Alfred Laliberté est même sollicité poury réaliser des monuments qui seront intégrés, en par-ticulier, au marché Maisonneuve et au bain Morgan.De plus, des parcs importants sont prévus, dont leplus grandiose est sans doute le parc Maisonneuve.Ce parc devait allier les vocations culturelle et sportive:on avait envisagé de le doter d’une piste de course,

23A R R O N D I S S E M E N T de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve

d’un amphithéâtre pour les sports d’équipe, d’unegalerie d’art, d’un musée, d’un jardin des plantes etd’un jardin zoologique. Ce n’est que beaucoup plustard que certains de ces projets se matérialiseront.Parallèlement à ces grands gestes urbains, Maisonneuveinstaure un règlement de zonage qui est une nou-veauté à l’époque. Celui-ci interdit la construction decommerces ou d’industries sur certaines rues, con-sacrées uniquement au développement résidentiel.En 1918, Maisonneuve croule sous les dettes, étantaussi affectée par la Première Guerre mondiale quivient ralentir grandement la croissance de la ville.Cette année-là, une loi provinciale décrète l’annexion àMontréal. Maisonneuve devient alors un quartier mon-tréalais, après 35 ans d’autonomie, et le développe-ment résidentiel des différents secteurs qui constituentl’arrondissement se poursuit vers l’est et le nord.

Entre 1972 et 1975, l’élargissement de la rue Notre-Dame en boulevard urbain entraîne la démolition deplus de 1 000 logements. Dix ans plus tard, la Ville etle ministère des Transports aménagent un parc linéaireau nord de cette voie où passe une piste cyclable.Depuis 1987, des immeubles de logements sontreconstruits sur les têtes d’îlots des quadrilatères quiavaient été démolis. Par ailleurs, les installationsolympiques (1976) constituent le projet montréalaisd’envergure le plus marquant sur ce territoire. Le Parcolympique figure au nombre des lieux embléma-tiques montréalais de premier plan.

À Montréal, au Québec et au Canada, l’arrondissementconstitue, avec le canal de Lachine, la plus impor-tante concentration de zones industrielles anciennes.Des témoins significatifs y illustrent toujours la réalitéindustrielle et ouvrière de l’histoire de Montréal.

Dry Dock «Duke Connaught» Montréal, sans date, http:/www/.bnque-bec.ca Collection Cartes postales, CP5655

La cale sèche de la Canadian Vickers, nommée Duke of Connaught,sert à la réparation de navires.

25A R R O N D I S S E M E N T de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve

3.3.1 Mise en situation

Le territoire de l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve est l’un des plus grands à Montréal.C’est un territoire complexe où se côtoient des usagesvariés (base militaire, zones d’industries lourdes, insti-tutions, etc.), des grandes voies de circulation, deszones résidentielles denses à l’ouest et plus subur-baines vers l’est. En ce qui concerne les grandséquipements, on y retrouve notamment l’hôpitalLouis-Hippolyte-Lafontaine, le Parc olympique et leport de Montréal.

Depuis 1994, des secteurs patrimoniaux sont pro-tégés en vertu de la réglementation municipale deMontréal. De plus, le château Dufresne, construit en1915-1918, a été classé en vertu de la Loi sur lesbiens culturels en 1976.

Le présent repérage reconduit les secteurs et bâti-ments déjà protégés et complète cette sélection, etce, principalement pour mieux protéger le patrimoineplus récent et le patrimoine industriel. Globalement,les secteurs patrimoniaux se concentrent dansHochelaga et Maisonneuve. On y retrouve un patri-moine bâti monumental, notamment autour del’avenue Morgan, mais aussi et surtout un patri-moine résidentiel composé de «plex» en pierre ouen brique le long de rues bordées d’arbres.

Au sud de la rue Notre-Dame, deux secteurs de patri-moine industriel à étudier se démarquent par leurgrande complexité. Le port de Montréal et les abordsde la rue Notre-Dame constituent en effet l’un despôles du développement industriel des XIXe et XXe siè-cles et comportent un grand nombre d’ouvragesindustriels de toutes sortes présentant un intérêt patri-monial. Une meilleure étude de ces territoires permet-trait de les identifier avec plus d’exactitude.

Plusieurs bâtiments d’intérêt patrimonial se trouventdispersés sur le reste du territoire. Il s’agit d’églises,dont plusieurs sont liées au mouvement moderne,d’écoles qui constituent le cœur de quartiers résiden-tiels, de quelques habitations anciennes, de pavillonsde parcs et de postes d’incendie, mais surtout deplusieurs bâtiments industriels.

Finalement, dans la partie est de l’arrondissement, l’an-cien village de Longue-Pointe, même s’il est amputéd’une grande partie de son territoire, constitue uneentité urbaine bien reconnaissable avec un bâti villa-geois qui mérite d’être protégé. De plus, des ensem-bles urbains d’intérêt, notamment dans Mercier,témoignent du développement de la banlieue aprèsla Seconde Guerre mondiale et se démarquent parleur homogénéité.

3.2 Résultat de l’analyse

3.2.1 Les tracés fondateurs d’intérêt patrimonial

Dans sa portion résidentielle à l’est de l’arrondissement,la rue Notre-Dame possède un fort potentiel de miseen valeur en raison des bâtiments patrimoniaux qui labordent, de la proximité du parc Bellerive et des vuesqu’elle offre sur le fleuve et les grues du port.

É VA L U AT I O N D U PAT R I M O I N E U R B A I N

É v a l u a t i o n d u p a t r i m o i n e u r b a i n Ville de Montréal

And

ré J

obin

, C

arte

de

L’île

de

Mon

tréa

l,18

34,

BNQ

27A R R O N D I S S E M E N T de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve

3.2.2 Le cadre bâti d’intérêt patrimonial

A. Les secteurs de valeur patrimoniale exceptionnelle

27.E.1 LE CŒUR DU VILLAGE D’HOCHELAGA

Ce secteur correspond au cœur historique du villaged’Hochelaga et le parc Dézéry en est le centre. En1833, on y construit une première chapelle, puis cesite sera occupé par un hôtel de ville, les services depolice et de pompiers, des bains publics, un marchépublic et enfin un parc. Le port en eau profondeet les voies ferrées le long de la rue Notre-Dame sontles véritables moteurs de développement du quartier.Ils attirent des industries et des habitations ouvrières.Celles-ci s’implantent d’abord sur les rues Moreau,Dézéry et Saint-Germain. Vers 1890, le villaged’Hochelaga voit ses liens avec le quartier Sainte-Marie, situé juste à côté, améliorés par le percementde la rue Sainte-Catherine. Entre 1972 et 1975, lesdémolitions en vue de l’aménagement d’une autorouteest-ouest ainsi que l’aménagement du parc linéaire ontlargement amputé le village original et changé l’aspectdu parc. Malgré tout, le parc Dézéry est en soi un lieuhistorique et les rues avoisinantes comprennent cer-tains des bâtiments les plus anciens d’Hochelaga.

27.E.1 La rue Sainte-Catherine Est vue du parc Dézéry

27.E.1 La rue Sainte-Catherine Est

É v a l u a t i o n d u p a t r i m o i n e u r b a i n Ville de Montréal

28

27.E.3 Le boulevard Pie-IX

27.E.3 Le 1833, boulevard Pie-IX

27.E.2 La perspective de l’avenue Morgan

27.E.2 MAISONNEUVE

Ce secteur comprend la plus grande partie deMaisonneuve, dont Viauville (entre les rues Sicard etViau). Maisonneuve a été fondé en 1883 par desgrands propriétaires terriens, financiers et industrielsqui voyaient d’un mauvais œil l’annexion d’Hochelagaà Montréal. Ils décident donc de créer de toute pièceune nouvelle municipalité appelée à devenir un paradisde l’industrie et à attirer une population ouvrière. Cesecteur regroupe les plus éloquents témoignages bâtisde la cité-modèle de Maisonneuve : notamment laperspective de l’avenue Morgan, la place ornéed’une œuvre du sculpteur Alfred Laliberté, le marché etle bain Maisonneuve, ainsi que les habitations ouvrièresde trois étages le long de rues bordées d’arbres.

27.E.3 BOULEVARD PIE-IX

Pie-IX était un axe de circulation majeur deMaisonneuve. On prévoyait même qu’à terme, ilrelierait le fleuve à la rivière des Prairies. Le lotisse-ment le long de ce boulevard privilégiait de richesconstructions sur des terrains plus grands que ceque l’on retrouve dans les environs. Même si l’alléecentrale bordée d’arbres a disparu, plusieurs bâti-ments témoignent encore du faste qu’avait autre-fois cette voie.

29A R R O N D I S S E M E N T de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve

27.E.5 Le stade olympique(Crédit photographique : Denis Tremblay, 2002)

27.E.4 L’hôpital Louis-H.-Lafontaine, pavillon Ignace-Bourget(Crédit photographique : Denis Tremblay, 2002)

27.E.4 SAINT-JEAN-DE-DIEU

C’est en 1874 que les Sœurs de la Providence fontconstruire sur ce site un premier asile. Il est détruitpar le feu en 1890 et un nouvel hôpital est bâti de1895 à 1901 selon les plans de l’architecte HippolyteBergeron. À ce premier immeuble, qui subsiste tou-jours, se greffent graduellement plusieurs pavillonsen 1926, 1935 et 1963, formant l’immense com-plexe institutionnel que l’on connaît aujourd’hui, leplus important de l’arrondissement.

27.E.5 PARC OLYMPIQUE

Le plus grand complexe sportif de Montréal a étéconstruit pour accueillir les Jeux olympiques de1976. Il comprend entre autres le stade olympiqueet sa tour, véritable icône de Montréal. Le stade s’estvite imposé comme lieu de prédilection pour latenue de tous les événements à grand déploiementde la métropole : sport professionnel, concerts rock,expositions et grands rassemblements. Le vélodromeavec sa voûte de béton et la tour penchée du stadesont de véritables prouesses technologiques.

É v a l u a t i o n d u p a t r i m o i n e u r b a i n Ville de Montréal

30

B. Les secteurs de valeur patrimoniale intéressante

27.I.1 HOCHELAGA

Le quartier Hochelaga s’est développé à la suite del’annexion du village d’Hochelaga à Montréal, en1883. Désormais, les rues Sainte-Catherine, Ontarioet Sherbrooke deviennent de véritables axes dudéveloppement urbain. Le tramway emprunte la rueSainte-Catherine et le nouveau viaduc de la MontrealStreet Railway, construit en 1892 pour desservir lespopulations de l’est montréalais. On retrouve donc unbâti résidentiel ouvrier diversifié datant des années1890 à 1920 environ. Plusieurs édifices exceptionnelssont aussi insérés à la trame du quartier. Industries,banques, édifices commerciaux, écoles et églises com-posent un paysage bâti riche et diversifié.

27.I.2 MAISONNEUVE

Ce secteur comprend la partie ouest de Maisonneuve,les parties au sud de Sainte-Catherine et à l’est deViau. Maisonneuve a été fondée par des grands pro-priétaires terriens, financiers et industriels qui voyaientd’un mauvais œil l’annexion d’Hochelaga à Montréal.Ils décident donc de créer de toute pièce une nouvellemunicipalité appelée à devenir un paradis de l’indus-trie et à attirer une population ouvrière. Ces secteursde valeur intéressante regroupent des habitationsouvrières de types divers. Plusieurs édifices exception-nels sont aussi insérés à la trame du quartier.Industries, banques, édifices commerciaux, écoles etéglises composent un paysage bâti riche et diversifié.

27.I.3 LONGUE-POINTE

Cet emplacement est occupé depuis le Régimefrançais par une redoute militaire. Puis, le village deLongue-Pointe se développe autour de l’église Saint-

François-d’Assise de Longue-Pointe. Il est rejoint parl’urbanisation quand le tramway se rend finalementau bout de l’île, en 1897. Largement amputé lorsde la construction du pont-tunnel Louis-Hippolyte-Lafontaine au début des années 1960, il présenteencore aujourd’hui un bâti villageois typique :maisons en carré de bois, souvent recouvertes deplanches ou de bardeaux de bois et parfois de briqued’argile. L’église paroissiale sur le bord du fleuve a étédémolie, mais deux institutions d’enseignement ysubsistent, dont l’ancienne école Boucher-de-la-Bruère, construite en 1913 selon les plans de ZotiqueTrudel et située sur la rue de Lavaltrie.

27.I.4 NOTRE-DAME-DES-VICTOIRES

Cette paroisse est née en 1907 dans le courant d’in-dustrialisation de Longue-Pointe. L’église, œuvre del’architecte E.-A. Doucet, est accompagnée d’un pres-bytère de style éclectique. L’ensemble paroissial est misen valeur par un parc au bout duquel une école enbrique prend place. Ce cœur institutionnel et paroissialainsi que le parc avec des constructions sur son pour-tour présentent des qualités urbaines certaines.

27.I.5 TÉTREAULTVILLE

La carte de Pinsoneault de 1907 montre un plan delotissement nommé Tétreaultville, mais aucune maisonne semble construite à cette date. Aujourd’hui, onremarque quelques maisons du début du siècle dans lapartie sud de Tétreaultville, le long du parc Bellerive.Tout le lotissement au nord est beaucoup plus récent.

27.I.6 PLACE DE LÉRY

Cet ensemble construit en 1951-52 regroupe deshabitations jumelées de deux étages qui avaient àl’origine des caractéristiques communes : blocs deverre, faux toit de tuile, portique.

31A R R O N D I S S E M E N T de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve

27.I.1 Le 1854-1864, rue Joliette

27.I.2 L’avenue Jeanne-d’Arc

27.I.3 La rue Lepailleur dans Longue-Pointe

27.I.5 La rue Bellerive

27.I.4 L’église Notre-Dame-des-Victoires et son presbytère

É v a l u a t i o n d u p a t r i m o i n e u r b a i n Ville de Montréal

32

C. Les ensembles urbains d’intérêt

27.U.1 MAISONS DE VÉTÉRANS

Ces ensembles ont été construits autour de 1950 surle modèle des maisons de la Wartime Housing Limited.Ce modèle a été développé durant la DeuxièmeGuerre mondiale pour répondre à la crise du logementqui sévissait alors et pour loger les ouvriers à proximitédes entreprises consacrées à l’industrie de guerre. Lemodèle fut adopté par la suite par plusieurs promo-teurs qui cherchaient à rejoindre un segment demarché composé de personnes désirant habiter unemaison individuelle à prix abordable. Ces maisonsprésentent une volumétrie semblable, apportant uneharmonie certaine à l’ensemble.

27.U.2 DES RUES HONORÉ-BEAUGRAND À CIRIER

Ce développement résidentiel datant du début desannées 1950 comprend des bungalows au plancarré, sans porte sur la façade principale, avecuniquement un bandeau de fenêtres disposé soit àgauche ou à droite. Ces maisons ont peu à peuacquis leur individualité par le changement durevêtement ou des fenêtres. Cependant, la plupartrespectent la composition originale, conférant ainside belles qualités d’ensemble au secteur. Le couvertvégétal mature, sous forme d’alignements d’arbres lelong du trottoir, crée une atmosphère agréable.

27.U.1 Secteur des maisons de vétérans au nord de la rue de Rouen

27.U.2 Les bungalows des rues Honoré-Beaugrand à Cirier

33A R R O N D I S S E M E N T de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve

27.U.3 DE LA RUE GUSTAVE-BLEAU À PLACE LEPAILLEUR

Ce développement résidentiel qui remonte au débutdes années 1950 comprend des bungalows enbrique tous identiques représentant l’idéal de confortnord-américain de l’époque. Ces maisons ont été trèspeu modifiées et les alignements d’arbres matures enbordure du trottoir, découlant d’un plan d’ensembleorganisé, ajoutent à l’harmonie des rues.

27.U.4 RUE CURATTEAU

Ce secteur construit en 1953 comprend des maisonsen brique à toit à deux versants qui s’apparentent aumodèle développé par la Wartime Housing Limited.Elles évoquent l’idéal de confort nord-américainqui a présidé au développement de la banlieueaprès la Seconde Guerre mondiale. Ces maisonsont été peu modifiées et le secteur conserve desqualités d’ensemble certaines.

27.U.5 RUES HONORÉ-BEAUGRAND ET CHÉNIER

Ce développement résidentiel datant de 1955 com-prend des bungalows de types divers : isolés oujumelés, à plan rectangulaire ou en L, à toits à quatreou deux versants, avec ou sans abri d’auto. Au fil dutemps, ces maisons ont peu à peu acquis leur indi-vidualité, notamment par le changement du revête-ment ou des fenêtres ou l’ajout de galeries.Cependant, la plupart respectent leur volume et leurcomposition d’origine et la brique reste le matériaudominant, octroyant ainsi de belles qualités d’ensembleau secteur. Les rues en boucle correspondent au typede lotissement qui est popularisé dans les nouvellesbanlieues développées après la guerre. Aujourd’hui, lecouvert végétal mature crée une atmosphère agréable.

27.U.3 Les bungalows recouverts de brique entre la rue Gustave-Bleauet place Lepailleur

É v a l u a t i o n d u p a t r i m o i n e u r b a i n Ville de Montréal

34

D. Les ensembles industriels d’intérêt

27.N.1 SECTEUR DU PORT

Cette zone industrielle au sud de la voie ferrée com-prend des quais, des jetées, des bassins, des entre-pôts, des hangars et des élévateurs dont plusieurssont un témoignage d’un savoir-faire révolu ou quireprésentent une évolution technologique à unmoment donné de l’histoire. En ce qui a trait au patri-moine industriel, cette partie du port a une valeurindéniable. Il est cependant difficile d’évaluer la valeurindividuelle de chaque élément; des études plusapprofondies seraient nécessaires.

27.N.2 RUE NOTRE-DAME EST

Cette zone industrielle comprend plusieurs des pre-mières industries à s’être implantées dans l’arrondisse-ment. Leur position en bordure de la rue Notre-Dameleur confère un impact visuel majeur et contribue à lalecture du caractère du lieu.

27.N.2 La rue Notre-Dame Est

E. Les immeubles de valeur patrimoniale exceptionnelle

Tous les immeubles de valeur patrimoniale excep-tionnelle, qu’ils fassent ou non partie d’un secteur devaleur patrimoniale défini dans le présent document,sont inclus dans la liste qui suit :

LES ÉDIFICES DE CULTE

3530, rue AdamÉglise, presbytère et annexe du Très-Saint-Rédempteur

4901, rue AdamÉglise et presbytère Saint-Clément de Viauville

4215-4221, rue AdamÉglise et presbytère du Très-Saint-Nom-de-Jésus

1855, rue DézéryÉglise, presbytère et centre de loisirs de la Nativité-de-la-Sainte-Vierge d’Hochelaga

2700, rue LacordaireÉglise et presbytère Notre-Dame-des-Victoires

2585, boulevard Pie-IXÉglise et presbytère Saint-Jean-Baptiste-de-LaSalle

LES COUVENTS

4837, rue AdamRésidence Sainte-Émilie

LES ÉDIFICES SCOLAIRES

3349, rue AdamÉcole Stadacona

5555, rue De BouchervilleAcadémie Dunton

2430, rue DarlingÉcole Notre-Dame-de-L’Assomption

35A R R O N D I S S E M E N T de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve

4100-4140, rue HochelagaAcadémie du Saint-Nom-de-Marie / école Irénée-Lussier

4770, rue La FontaineÉcole Saint-Clément de Viauville

7765, rue de LavaltrieAncienne école Boucher-de-la-Bruère

2355, boulevard Pie-IXÉcole Saint-Jean-Baptiste-de-LaSalle

8147, rue Sherbrooke EstÉcole de Réforme du Mont-Saint-Antoine /école La Lancée

LES ÉDIFICES PUBLICS

1875, avenue MorganBain Maisonneuve

4300, rue Notre-Dame EstCaserne Letourneux

4120, rue Ontario EstHôtel de ville de Maisonneuve

4375, rue Ontario EstMarché Maisonneuve

3130, rue Sainte-Catherine EstBureau de poste d’Hochelaga

4370, rue Sainte-Catherine EstChalet du parc Morgan

6085, rue Sherbrooke EstGrace Dart Home Hospital

4545, avenue Pierre-De CoubertinStade olympique

4777, avenue Pierre-De CoubertinVélodrome, biodôme

8639, avenue Pierre-De CoubertinPoste d’incendie no 40

LES HABITATIONS

201, avenue MercierMaison Allen (Picard)

1854-1864, rue Joliette

8976, rue Notre-Dame EstMaison Brouillet dit Bernard

4040, rue Sherbrooke EstMaisons Marius et Oscar Dufresne (Château Dufresne)

LES IMMEUBLES COMMERCIAUX

1493, avenue De La SalleBanque d’Épargne

4240, rue Ontario EstBank of Toronto

4250, rue Ontario EstMolson’s Bank

4353, rue Sainte-Catherine EstThéâtre Granada / Théâtre Denise-Pelletier

LES OUVRAGES INDUSTRIELS

2037, avenue AirdDupont et Frères

2030-2032, boulevard Pie-IXAmerican Can Co.

3967, rue Notre-Dame EstSt. Lawrence Sugar Refining Company Limited(Tonnellerie)

4951, rue Ontario EstBiscuiterie Viau

É v a l u a t i o n d u p a t r i m o i n e u r b a i n Ville de Montréal

36

F. Les immeubles de valeur patrimoniale intéressante

Seuls les immeubles de valeur patrimoniale intéres-sante qui sont situés à l’extérieur des secteurs devaleur patrimoniale définis dans le présent documentsont inclus dans la liste qui suit :

LES ÉDIFICES DE CULTE

4000, rue BossuetSanctuaire Marie-Reine-des-Cœurs

2600, rue DicksonChapelle évangélique Emmanuel

700, rue Georges-BizetÉglise et presbytère Saint-François-d’Assise

6805, rue de MarseilleÉglise et presbytère Saint-Donat

7901, rue Sainte-ClaireÉglise et presbytère Sainte-Louise-de-Marillac

8615, rue Sainte-ClaireÉglise et presbytère Sainte-Claire

2505, avenue HectorÉglise et presbytère Saint-Victor

2295, rue de ChamblyEglise Sainte-Jeanne d’Arc

LES ÉDIFICES SCOLAIRES

2455, avenue LetourneuxÉcole Eulalie-Durocher

8500, rue Sainte-ClaireÉcole Sainte-Claire

2570, rue NicoletAcadémie Laurier / école Sainte-Jeanne-d’Arc

2205, rue MousseauÉcole Le Caron

6120, rue La FontaineÉcole Guybourg

3700, rue Sherbrooke EstÉcole Sainte-Jeanne-d’Arc

LES ÉDIFICES PUBLICS

3616, rue HochelagaPoste d’incendie no 48 /édifice Emmanuel-Albert-Doucet

2915, rue MonsabréPoste d’incendie no 39

2315, rue NicoletPavillon des baigneurs du parc Lalancette

4400, rue Saint-DonatPavillon du jardin communautaire Dupéré

37A R R O N D I S S E M E N T de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve

LES HABITATIONS

3219-3225, avenue Lebrun

5700, avenue Pierre-De Coubertin

8221, rue Notre-Dame Est

5322-5324, rue Des Ormeaux

6895-6897, rue Hochelaga

1409-1415, rue Moreau

1461-1469, rue Moreau

3610-3890, rue Saint-Donat

6035, rue de Toulouse

LES OUVRAGES INDUSTRIELS

2100, avenue Bennett

2610, avenue BennettUnited Shoe Machinery

2350, avenue De La SalleKing Paper Box Co.

2194, avenue De La SallePoliquin et Gagnon / La Parisienne Shoe Co. / Selby Shoe

2251, avenue LetourneuxMcDermott Shoe Co.

2100, avenue Jeanne-d’Arc

2015, avenue AirdWT Woodall / Speciality Machinery Co.

2061, avenue AirdA.B. Stone Co. / Dominion Die / Montreal Box ToeCo. / Montreal Heel Co

2251-2323, avenue AirdJames Muir & Co. Ltd.

3555, rue De CadillacBell

2200, rue DicksonCentre de services municipaux Dickson

1501, rue DicksonLocomotive and Machine Co.

3701, rue La FontaineBiscuiterie Charbonneau

1770, rue MoreauBureau du Fret

3400, rue Notre-Dame EstCanadian Vickers

6370, rue Notre-Dame Est

6251, rue Notre-Dame EstInternational Manufacturing Co.

6700, rue Notre-Dame EstCentre de formation du Service deprévention des incendies

4211-4217, rue de RouenNational Licorice Company / Hershey Canada

5030, rue de RouenAir Liquide Canada Ltée

boulevard De L'Assomption

rue Sainte-Catherine Est

boulevard Pie-IX

rue Ontario Est

autoroute 25

rue Sherbrooke Est

rue Hochelaga

rue Viau

rue

Sher

broo

ke E

st

rue Notre-Dame Est

rue Hochelaga

27.N.227.N.227.N.227.N.227.N.227.N.227.N.227.N.227.N.2

27.N.127.N.127.N.127.N.127.N.127.N.127.N.127.N.127.N.1

27.U.127.U.127.U.127.U.127.U.127.U.127.U.127.U.127.U.1

27.U.127.U.127.U.127.U.127.U.127.U.127.U.127.U.127.U.1

27.U.427.U.427.U.427.U.427.U.427.U.427.U.427.U.427.U.4

27.U.327.U.327.U.327.U.327.U.327.U.327.U.327.U.327.U.3

27.U.227.U.227.U.227.U.227.U.227.U.227.U.227.U.227.U.2

27.U.527.U.527.U.527.U.527.U.527.U.527.U.527.U.527.U.5

27.U.127.U.127.U.127.U.127.U.127.U.127.U.127.U.127.U.1

27.I.127.I.127.I.127.I.127.I.127.I.127.I.127.I.127.I.1

27.I.227.I.227.I.227.I.227.I.227.I.227.I.227.I.227.I.2

27.I.227.I.227.I.227.I.227.I.227.I.227.I.227.I.227.I.2

27.I.227.I.227.I.227.I.227.I.227.I.227.I.227.I.227.I.2

27.I.627.I.627.I.627.I.627.I.627.I.627.I.627.I.627.I.6

27.I.127.I.127.I.127.I.127.I.127.I.127.I.127.I.127.I.1

27.I.427.I.427.I.427.I.427.I.427.I.427.I.427.I.427.I.4

27.I.327.I.327.I.327.I.327.I.327.I.327.I.327.I.327.I.3

27.I.527.I.527.I.527.I.527.I.527.I.527.I.527.I.527.I.5

27.E.227.E.227.E.227.E.227.E.227.E.227.E.227.E.227.E.2

27.E.327.E.327.E.327.E.327.E.327.E.327.E.327.E.327.E.3

27.E.227.E.227.E.227.E.227.E.227.E.227.E.227.E.227.E.2

27.E.327.E.327.E.327.E.327.E.327.E.327.E.327.E.327.E.3

27.E.427.E.427.E.427.E.427.E.427.E.427.E.427.E.427.E.4

27.E.127.E.127.E.127.E.127.E.127.E.127.E.127.E.127.E.1

27.I.127.I.127.I.127.I.127.I.127.I.127.I.127.I.127.I.1

27.E.527.E.527.E.527.E.527.E.527.E.527.E.527.E.527.E.5

1000 m5000

10 décembre 2004

Ensemble industriel d'intérêt

Ensemble urbain d'intérêt

Secteur de valeur patrimoniale intéressante

Secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle

Évaluation du patrimoine urbainArrondissement deMercier—Hochelaga-Maisonneuve

Arrondissement historique ou naturel

Code du secteur(voir étude d'évaluation du patrimoine urbain)

Tracé fondateur d'intérêt patrimonial

Division du patrimoine etde la toponymie

Limite d'arrondissement

27.E.1

41A R R O N D I S S E M E N T de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve

La recherche archéologique a recours à un ensemble de méthodes ettechniques permettant d’identifier la présence de vestiges enfouis, deles décrire, de les prélever et de les analyser en fonction de leur apportà une meilleure compréhension de nos sociétés passées. En cas dedécouverte fortuite de vestiges ou d’objets, il est nécessaire d’eninformer les instances gouvernementales afin que le lieu de la découvertesoit évalué.

Les collections archéologiques ont une valeur patrimoniale indéniableet représentent une richesse collective qui mérite toute notre attention.Ces objets illustrent avec éloquence notre histoire matérielle et jouissentd’un pouvoir fortement évocateur qui rappelle les modes de vie de nosprédécesseurs. Jarre en terre cuite grossière d’Angleterre, 1760-1840;objet amérindien, pointe de projectile, 2 500 ans avant Jésus-Christ;cannelle de tonneau en laiton, XVIIIe siècle. Photographies : P. Fauteux.

3.2.3 Le patrimoine archéologique

L’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuveest localisé dans la section sud-est de l’île de Montréal;son côté sud est ouvert sur le fleuve Saint-Laurent, cequi favorise une occupation par les groupes amérin-diens de la période préhistorique, depuis environ 4 000 ans avant aujourd’hui. Ce sont d’abord desgroupes nomades de la période archaïque quiutilisent les terrasses ainsi que les berges des coursd’eau pour établir des campements de chasse et depêche. Puis, ce sont des groupes semi-sédentaires dela période sylvicole (de 3 000 ans avant aujourd’hui à1534), des pêcheurs-chasseurs-cueilleurs-horticulteursqui vivent dans la vallée du Saint-Laurent et queJacques Cartier rencontre lors de son second voyageau Canada, en 1535.

Le territoire de cet arrondissement est exploité très tôtpar les Français qui y installent un fort dès le XVIIe siècle.La présence du fort amène la création, à proximité,d’un noyau villageois qui prend de l’expansion aucours du XIXe siècle, l’ancien village de Longue-Pointe. Le village d’Hochelaga naît vers le milieu duXIXe siècle et s’agrandit jusqu’à son annexion à

Montréal, en 1883. Quant à la Ville de Maisonneuve,elle est fondée par des propriétaires terriens quirefusent l’annexion à Montréal.

Fief MigeonLe fief Migeon fait historiquement partie intégrantedu quartier Hochelaga. En 1664, de nouvelles terressont concédées à l’est du lieu de fondation de Ville-Marie – la côte Sainte-Marie et la côte Saint-Martin.Le ruisseau Migeon, à l’emplacement de l’actuelleavenue Valois, marque la limite entre les deux côtes.Ce cours d’eau constitue une caractéristique positivequi a sans doute influencé l’utilisation de l’emplace-ment au cours de la période préhistorique et ledéveloppement des activités agricoles au cours de lapériode historique.

É v a l u a t i o n d u p a t r i m o i n e u r b a i n Ville de Montréal

42

Saint-Lawrence Sugar Refining Company LimitedLa Sucrerie Lantic, fondée en 1878, s’implante dansVille de Maisonneuve en 1887. L’usine comprend denombreux bâtiments de part et d’autre de la rueNotre-Dame : un entrepôt de sucre brut sur un quaidu côté du fleuve, la tour de filtrage et la raffinerieentourées d’entrepôts de sucre raffiné à l’ouest et unespace d’entreposage du charbon à l’est. À l’ouest del’avenue Jeanne-d’Arc, du côté nord de la rue Notre-Dame, se trouve encore aujourd’hui la tonnellerieconstruite en 1887, sise au 3967, rue Notre-Dame Est.Le complexe atteint son apogée vers 1906.

Quais céréaliers et élévateur à grain no 3Montréal devient véritablement un port en 1830,avec la création de la Commission du Havre quiimpose la construction de quais et de jetées pourremplacer les petits quais de bois aménagés dans laville ancienne. Le tonnage grandissant des naviresrequiert également de draguer un chenal dans lefleuve Saint-Laurent. Ces travaux, terminés en 1888,accentuent le développement des activités portuairesmontréalaises. L’achalandage accru des installationsportuaires exige de construire des voies ferrées pourle transport des marchandises vers leur destination.Le transport du vrac, notamment le grain céréalier,connaît un essor qui amène les commissaires du portà faire bâtir des élévateurs à grain à partir de 1905,dans la section ouest du port. En 1924, les deuxpremiers ne suffisent plus à la demande et on enconstruit un troisième. L’élévateur no 3 est situé dansla section est du port, en bordure sud de la rueNotre-Dame, un peu à l’ouest du boulevard Pie-IX. En1964, l’ensemble est doté de deux moulins à farineet d’une tour de plus de 60 mètres de hauteur.L’élévateur no 3 est le plus gros des trois élévateurs àgrain encore en place à Montréal.

Zone portuaire Vickers Ltd.En 1911, la société Vickers Ltd., d’origine britan-nique, décide de construire un chantier maritime àMontréal. La compagnie s’installe dans Ville deMaisonneuve, une municipalité qui offre alors dessubventions pour favoriser la construction d’usines.On construit en 1913 un bâtiment capable de con-tenir un vaisseau d’environ 270 mètres de longueur.La propriété de la Vickers atteint une superficie detrente acres et contient un bassin de douze acres.D’autres bâtiments s’ajoutent au fil des ans pour formerle complexe industriel utilisé au XXe siècle.

Ces installations industrielles nécessitent, dès l’annonced’une modification importante ou de leur abandon,un relevé du cadre bâti, des équipements et de tracessusceptibles de documenter l’organisation spatialedu complexe et l’évolution des technologies.

43A R R O N D I S S E M E N T de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve

A. Les secteurs d’intérêt archéologique à fort potentiel

27.AP.1 TERRASSE DITE «DE MONTRÉAL»

La séquence d’utilisation de l’île de Montréal s’amorceavec les groupes amérindiens de la préhistoire. Lesdonnées archéologiques connues à ce jour démontrentque des groupes de la période archaïque utilisent leterritoire à partir d’environ 4 000 ans avant aujour-d’hui, dans le cadre d’activités de subsistance de typenomade – ce sont des pêcheurs-chasseurs-cueilleurs.Certains emplacements sont privilégiés, notammentdes terrasses sablonneuses, des anses et des pointes,particulièrement près de rapides, car une importanteconcentration de ressources ichtyologiques s’y retrouveà certains moments de l’année. Des zones maréca-geuses sont aussi appréciées au moment des migra-tions, puisque certaines espèces aviennes s’y rassem-blent en grand nombre.

Ces groupes sont remplacés par des groupes semi-sédentaires à la période sylvicole. Vers l’an 1 000 avantJésus-Christ, le développement de l’horticulture facilitegrandement la concentration de population et l’acqui-sition d’un mode de vie semi-sédentaire. C’est ainsique les « Iroquoïens du Saint-Laurent» exploitent lesressources locales de l’île de Montréal. Leurs lieux deregroupement ne sont pas toujours situés à proximitéde la berge des cours d’eau, comme le sont les campe-ments satellites visant l’exploitation des ressourceshalieutiques. Un exemple concret de cette localisationrelève de la découverte du site archéologique pré-historique Dawson (BiFj-001), au centre-ville deMontréal, sur la terrasse dite «de Montréal ». Cetteterrasse sablonneuse bénéficie d’un bon drainage;elle corres- pond à une ligne de crête d’une élévationd’environ 50 mètres qui suit en partie l’axe de larue Sherbrooke avant de bifurquer vers le nord-est

et de traverser les arrondissements de Mercier–Hochelaga Maisonneuve, de Rosemont–La Petite-Patrie et de Saint-Léonard. Les parcs Cabrini, Louis-Riel et Pierre-Bédard sont localisés sur cet axe.

Les occupations amérindiennes préhistoriques prennentgénéralement place dans des lieux qui bénéficientd’un bon drainage, ce qui correspond souvent à desdépôts de surface sablonneux ou graveleux, et à proxi-mité d’un cours d’eau. Ce type d’environnement existeen deux endroits de l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve : le long de l’ancien tracé dela berge et sur la terrasse dite «de Montréal ».

27.AP.1 Fragment d’un fourneau de pipe à effigie humaine et hachesen pierre découverts au site amérindien BjFj-001, localisé sur la terrassedite «de Montréal ». Photographies : Musée McCord

É v a l u a t i o n d u p a t r i m o i n e u r b a i n Ville de Montréal

44

27.AP.1 Carte de Jacques-Nicolas Bellin, ingénieur et hydrographede la Marine, illustrant l’île de Montréal et ses environs, 1744.Bibliothèque nationale du Québec à Montréal.

45A R R O N D I S S E M E N T de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve

27.AP.2 ET 27.A.2 ZONE CÔTIÈRE ET CHEMIN DU ROY

Voir texte 27.AP.1

Le chemin du Roy ouvert en 1734 établit un lienterrestre entre Montréal et Québec; cette route suitla berge du fleuve Saint-Laurent et mène à Longue-Pointe. Les dommages occasionnés par les cruessaisonnières entraînent l’érosion d’une partie duchemin du Roy, qui est remplacé par la rue Notre-Dame en 1841. Les deux tracés peuvent se recouperen quelques endroits sur l’île. Le tracé de ce nouveauchemin influence le mode d’implantation sur le terri-toire. En effet, les façades des résidences existantessont parfois modifiées, pour les tourner vers la rueNotre-Dame. Des vestiges de ces habitations ruralesdes XVIIIe et XIXe siècles, des dépendances et desaménagements secondaires (puits, latrines, fosses àdéchets, etc.) peuvent être conservés en sous-soldans des espaces libres de construction moderne,comme en témoignent les sites archéologiquesdécouverts dans les arrondissements voisins.

De plus, le secteur abrite en bordure de la rue Notre-Dame les vestiges du couvent Hochelaga, érigé entre1858 et 1864 par les Sœurs des Saints-Noms-de-Jésus-et-de-Marie sur une terre ayant appartenu àSimon Valois, tanneur et industriel de Montréal.

27.AP.3 VILLAGE D’HOCHELAGA

Les terres des côtes Sainte-Marie et Saint-Martin sontutilisées depuis 1664 à des fins agricoles. Ces con-cessions sont orientées en façade sur le fleuve etforment d’étroites et longues bandes de terre. Leshabitations rurales sont pendant près de deux sièclesessentiellement réparties en bordure du chemin du Roy.Vers le milieu du XIXe siècle, des agriculteurs cèdentà de riches bourgeois la partie de leur terre située enfront du fleuve Saint-Laurent afin qu’ils y construisentdes résidences et des villas.

Un peu avant 1850, le village d’Hochelaga prendforme à l’est du faubourg Québec, notamment parceque l’accès est facilité grâce au tramway à chevauxqui emprunte la rue Notre-Dame. La compagnie degaz s’installe vers 1845, puis en 1860, la compagniedes chars urbains y aménage son terminus, sesécuries et ses ateliers de réparation. Le petit village secrée autour de la rue Dézéry tandis que les premièresindustries sont localisées au sud de la rue Ontario, ducôté est de la rue du Havre. Au même moment, desbâtiments à caractère religieux, comme le couventdes Carmélites et celui d’Hochelaga, sont érigés enbordure de la rue Notre-Dame.

É v a l u a t i o n d u p a t r i m o i n e u r b a i n Ville de Montréal

46

B. Les secteurs d’intérêt archéologique

27.A.1 FORT ET ANCIEN VILLAGE DE LONGUE-POINTE

Les sulpiciens deviennent les seigneurs de Montréalen 1663, lors de la dissolution de la société fonda-trice de Ville-Marie. La seconde moitié du XVIIe siècleconstitue une période d’expansion territoriale qui sefait par l’entremise de l’attribution de terres par lesseigneurs de l’île. Ces terres forment d’étroites etlongues bandes disposées de façon que le front dechaque parcelle se trouve en façade sur le fleuve. Lapremière concession située en bordure d’un ruisseauest attribuée en 1665, et la plupart des terres sontconcédées avant la fin du XVIIe siècle. Des forts et desredoutes sont érigés sur le pourtour de l’île pourassurer la défense de Ville-Marie contre les raids iro-quois. Une redoute en bois est construite à Longue-Pointe, en bordure du fleuve, probablement vers 1670.

Un noyau villageois se développe bientôt à l’est dufort, toujours en bordure du fleuve. Une chapelle etun presbytère sont construits à la fin du XVIIe ou audébut du XVIIIe siècle; ils sont desservis par le curé desen 1734, puis victimes d’un incendie vers la fin duXIXe siècle, et reconstruits. En 1825, la paroisse deLongue-Pointe compte 67 maisons qui abritent denombreux artisans, des aubergistes, des rentiers,des journaliers mais surtout des agriculteurs, ce quidémontre la vocation agricole du territoire.

Le chemin de Saint-Léonard, orienté nord-sud, estaménagé vers le milieu du XVIIIe siècle. Son tracé corres-pond aujourd’hui approximativement à celui de l’au-toroute 25, qui traverse également l’arrondissementd’Anjou. Ce chemin relie le village de Longue-Pointeaux terres de l’intérieur de l’île. Le début du XXe siècleamène également une phase d’expansion favoriséepar le développement industriel. À l’intérieur des limites

de l’ancien village, plusieurs terrains et espaces libresde même que certaines emprises de rues peuventreceler des vestiges de la première génération d’habi-tations, de dépendances et d’aménagements secon-daires (puits, latrines, fosses à déchets, etc.). La cons-truction du pont-tunnel Louis-Hippolyte-Lafontaineet les aménagements portuaires ont toutefois perturbéune partie de l’ancien village.

Cénacle Notre-DameEn 1845, la fabrique de la paroisse de Saint-François-d’Assise donne une ferme aux Sœurs de la Providence.Les religieuses s’engagent alors à tenir une école et àsoigner les malades. La communauté acquiert en1852 une autre terre en bordure du fleuve, où s’élèvedéjà une maison de pierre. Les années 1858-1859sont une période de modifications durant laquelle lamaison de bois est remplacée. La propriété com-prend le Cénacle, une résidence, des dépendances etdes bâtiments secondaires de même qu’un cimetière.Ce site est aujourd’hui en partie sous les installationsdu port de Montréal.

Hospice Saint-Jean-de-DieuL’hospice Saint-Jean-de-Dieu ouvre ses portes en 1875.Un incendie le détruit en 1890, ce qui nécessite laconstruction de pavillons temporaires pour abriter lesmalades. L’établissement est reconstruit de façonplus imposante que la première fois, de 1895 à 1901.Différents agrandissements suivent en 1926, 1935 et1963. Au fil des époques, diverses dépendances, desjardins, deux cimetières et autres ouvrages ont étéaménagés sur la propriété.

27.A.2 – ZONE CÔTIÈRE ET CHEMIN DU ROY

Voir texte 27.AP.2

27.A.227.A.227.A.227.A.227.A.227.A.227.A.227.A.227.A.2

27.A.227.A.227.A.227.A.227.A.227.A.227.A.227.A.227.A.2

27.AP.127.AP.127.AP.127.AP.127.AP.127.AP.127.AP.127.AP.127.AP.1

27.AP.327.AP.327.AP.327.AP.327.AP.327.AP.327.AP.327.AP.327.AP.3

27.AP.227.AP.227.AP.227.AP.227.AP.227.AP.227.AP.227.AP.227.AP.2

27.AP.227.AP.227.AP.227.AP.227.AP.227.AP.227.AP.227.AP.227.AP.2

27.AP.327.AP.327.AP.327.AP.327.AP.327.AP.327.AP.327.AP.327.AP.3

27.AP.127.AP.127.AP.127.AP.127.AP.127.AP.127.AP.127.AP.127.AP.1

boulevard De L'Assomption

rue Ontario Est

boulevard Pie-IX

rue Sainte-Catherine Est

rue

Sher

broo

ke E

st

rue Hochelaga

rue Viau

rue Notre-Dame Est

rue Hochelaga

autoroute 25

rue Sherbrooke Est

111111

27.A.127.A.127.A.127.A.127.A.127.A.127.A.127.A.127.A.1

27.AP.127.AP.127.AP.127.AP.127.AP.127.AP.127.AP.127.AP.127.AP.1

27.AP.227.AP.227.AP.227.AP.227.AP.227.AP.227.AP.227.AP.227.AP.2

14.AP.114.AP.114.AP.114.AP.114.AP.114.AP.114.AP.114.AP.114.AP.1

1000 m5000

Secteur d'intérêt archéologique à fort potentiel

Site archéologique recensé (altéré)

Site archéologique recensé (intègre)

Grand ensemble à statut(arrondissement historique et naturel, site du patrimoine)

Le patrimoine archéologique

Arrondissement deMercier—Hochelaga-Maisonneuve

Code du secteur(voir étude d'évaluation du patrimoine urbain)

Secteur d'intérêt archéologique

Division du patrimoine etde la toponymie

11 mai 2004

Limite d'arrondissement

27.AP.1

Code de site archéologiqueBiFj-1

49A R R O N D I S S E M E N T de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve

4. R E C O M M A N D AT I O N S

4.1 Générales à l’échelle de l’arrondissement

Nous recommandons:

– dans les secteurs d’intérêt patrimonial excep-tionnel, de protéger les caractéristiques architecturales et paysagères, de veiller à l’intégration des nouveaux bâtiments à leur environnement et de s’assurer que les modifications aux bâtiments existants se fassent en tenant compte du contexte. La réglementation devra prévoir que les interventions dans ces secteurssoient encadrées par des critères – plans d’implan-tation et d’intégration architecturale (PIIA) – mais aussi par des règles si la situation le justifie.

– pour les bâtiments d’intérêt patrimonial excep-tionnel et intéressant, de protéger leurs caractéris-tiques architecturales en s’assurant que les modifi-cations aux bâtiments énumérés dans les listes soient encadrées, dans la réglementation, par des critères (PIIA) mais aussi par des règles si la situation le justifie.

– dans les secteurs d’intérêt patrimonial intéressant,de protéger les caractéristiques architecturales et paysagères, de veiller à l’intégration des nouveaux bâtiments à leur environnement et de s’assurer que les modifications aux bâtiments existants se fassent en tenant compte du contexte. La réglementation devra prévoir que les interventions dans ces secteurs soient encadrées par des règles.

– que l’élaboration des PIIA et l’élaboration de règles dans les règlements de zonage favorisent une architecture de qualité et consolident le cadre bâti en harmonie avec le caractère de chaque lieu, en contrôlant notamment l’apparence des nouvelles constructions afin qu’elles s’intègrent à leur milieu environnant, ainsi qu’en contrôlant l’apparence desmodifications à un bâtiment pour qu’elles s’harmo- nisent avec son expression architecturale spécifique.

Les principes qui devraient guider l’élaboration des PIIA et des règles sont les suivants : conserverl’identité des secteurs, connaître avant d’intervenir et maintenir le bon état et l’intégrité des bâtiments par l’entretien.

Les variables suivantes devraient être considérées dans l’élaboration des PIIA et des règles :

• Parcellaire : mode de division, dimensions et pro-portions des parcelles, mode d’implantation du bâti, aménagement du terrain.

• Bâti : volumétrie (gabarit, nombre d’étages, forme de la toiture), traitement des façades (saillies, com-position des façades, rythme, forme et dimen-sions des ouvertures, modèles de portes et de fenêtres, revêtements, ornementation, couleurs,matériaux et textures, etc.).

– d’instaurer des mesures de zonage spécifiquespour des ensembles significatifs tels que les noyaux paroissiaux (parc, école, église, pres-bytère, etc.) afin de préserver l’essence de leur valeur patrimoniale.

– d’étudier les territoires identifiés comme ensembles urbains d’intérêt, de recenser les typologies des ensembles qui présentent une grande homogénéité et de développer des outils visant à sensibiliser la population à l’égard de l’intérêt patrimonial de ces ensembles.

– d’établir un contrôle sur les démolitions dans les secteurs d’intérêt patrimonial et pour les bâtiments patrimoniaux en évaluant l’intérêt patrimonial des bâtiments concernés afin d’éviter des pertes irréversibles.

É v a l u a t i o n d u p a t r i m o i n e u r b a i n Ville de Montréal

50

– d’éviter le fractionnement des grandes propriétéset d’assurer la protection et la mise en valeur des propriétés institutionnelles.

– d’appliquer les mesures nécessaires à un examen du potentiel archéologique et, le cas échéant, à la protection des vestiges découverts, préalablement aux travaux d’excavation publics et privés dans les grands ensembles à statut et les biens culturelsà statut, les sites archéologiques recensés et lessecteurs d’intérêt archéologique à fort potentiel.

– de favoriser la prise en compte des vestiges présentant une grande valeur archéologiquedans la conception et la réalisation des projets de construction ou d’aménagement urbain, notammentpar l’adaptation des travaux ou l’intégration des vestiges.

– d’assurer la protection et la mise en valeur des aménagements urbains, des parcs et des espaces publics.

– de préserver et de protéger le couvert végétal, qui contribue beaucoup au caractère de plusieurs secteurs patrimoniaux répertoriés, de favoriser les plantations et de protéger de façon générale le patrimoine naturel, ainsi que de préserver et mettreen valeur le caractère champêtre des secteurs où l’on retrouve encore des paysages agricoles.

– de protéger les perspectives d’intérêt patrimonial telles que les vues sur le centre-ville, le mont Royal, les plans d’eau, les places publiques, les monumentscommémoratifs, certains bâtiments ou clochers, etc.

– de préserver la spécificité de la trame urbainemontréalaise, qui découle des tracés fondateurs et des caractéristiques naturelles, et de préserver la grille orthogonale (incluant les ruelles des arrondissements du centre) ainsi que les plans d’ensemble et grilles particulières de certains arrondissements; de contrôler les subdivisionscadastrales afin de préserver le rythme des rues et de sauvegarder l’échelle du bâti.

– de développer des outils de promotion et de mise en valeur des tracés fondateurs à fort potentiel,aux fins de la protection de leur caractère.

– de développer un plan stratégique pour les artères commerciales principales (vitalité, affichage,rénovation, éclairage, mobilier urbain, etc.) qui tienne compte de la dimension patrimoniale des lieux et de concilier les opérations de travaux publics avec les préoccupations patrimoniales.

51A R R O N D I S S E M E N T de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve

4.2Générales à l’échelle montréalaise

Nous recommandons:

– de développer des outils de protection et de mise en valeur, incluant la citation en vertu de la Loi sur les biens culturels du Québec, pour les immeubles qui possèdent une valeur patrimoniale élevée à l’échelle montréalaise, comme certaines maisons rurales et villas, institutions (ex. : écoles, églises), services municipaux (ex. : bains, casernes, complexes civiques), etc.

– de développer des outils de protection et de mise en valeur, incluant la création de sites du patri-moine en vertu de la Loi sur les biens culturels du Québec, pour les sites qui possèdent une valeur patrimoniale élevée à l’échelle montréalaise, notamment certains noyaux villageois, ensembles institutionnels, grands domaines, grands gestes urbains et architecturaux, etc.

– à partir des critères de sélection établis pour l’évalua-tion des bâtiments et des secteurs susceptibles d’avoir un intérêt pan-montréalais, de développer un plan d’attribution de statuts patrimoniaux en vertude la Loi sur les biens culturels du Québec, de fixer des critères d’évaluation pour les interventions sur les bâtiments et territoires protégés par le volet municipal de cette même loi, d’élaborer des outils de protection et de dresser un plan directeur pour la mise en valeur de chacun des sites du patrimoine.

– d’élaborer pour le public, les employés municipaux et les élus des activités et des outils de sensibili-sation à l’égard du patrimoine.

– de réaliser des études plus poussées permettant d’accroître la connaissance du patrimoine bâti, his-torique et archéologique afin d’évaluer la valeur patrimoniale rattachée à différentes problématiques,notamment :

• étudier les territoires identifiés comme secteurs d’intérêt archéologique à fort potentiel et secteurs d’intérêt archéologique pour évaluer le degré de préservation du milieu physique, localiser les sites archéologiques conservés et définir préventivement les mesures de protection du patrimoine archéologique.

• faire des études détaillées sur le patrimoineindustriel pour déterminer une stratégie deconservation et de développement des sites ;étudier plus spécifiquement les territoires identifiés comme ensembles industriels d’intérêt.

• établir des balises et des critères permettant debien planifier et gérer la problématique du patri-moine religieux; favoriser la conservation et la mise en valeur des lieux de culte les plus impor-tants relativement à leur valeur patrimoniale ; mettre en œuvre des outils de gestion des demandes de permis et favoriser l’occupation de lieux de culte par des fonctions compatibles ; favoriser le maintien des caractéristiques des ensembles conventuels les plus importants, de leurs espaces paysagers et des cimetières.

• accroître la connaissance du patrimoine moderne en encourageant la recherche, les inventaires et les publications à ce sujet.

• planifier des études à l’échelle montréalaise, développer des outils et élaborer des lignes direc-trices de rénovation et d’agrandissement adap-tées aux diverses typologies que l’on retrouve dans les zones identifiées comme ensembles urbains d’intérêt.

É v a l u a t i o n d u p a t r i m o i n e u r b a i n Ville de Montréal

52

– de sensibiliser les grands propriétaires industriels de la rue Notre-Dame et du port de Montréal à la valeur patrimoniale de leurs complexes et de développer des partenariats pour accroître la connaissance de ces ter-ritoires afin d’intervenir de façon éclairée.

– d’étudier en particulier la valeur patrimoniale du silo no 3.

– de prévoir, si la démolition d’un édifice industriel est inévitable pour des raisons de sécurité, l’inven-taire descriptif détaillé du lieu (relevés photo-graphiques, plans, témoignages, documents, etc.) pour constituer un dossier d’archive qui serviradans la connaissance de ce type d’industrie.

– de faire connaître l’histoire et la valeur des secteurs exceptionnels du cœur du village d’Hochelaga et de Maisonneuve par des activités de sensibilisation et de diffusion.

– de prendre en compte la dimension patrimoniale dans la planification de la modernisation de la rue Notre-Dame, notamment en ce qui concerne laconservation de l’ancienne tonnellerie et l’arrimage des nouveaux aménagements aux quartiers anciensavoisinants.

4.3 Spécifiques à l’arrondissement

Nous recommandons:

– d’évaluer l’intérêt pan-montréalais des secteurs et desbâtiments d’intérêt patrimonial exceptionnel en vuede procéder à la création de sites du patrimoine et à la citation de bâtiments en vertu de la Loi sur les biens culturels du Québec, notamment:

• de constituer en site du patrimoine le centre-ville de Maisonneuve organisé autour de l’axe de l’avenue Morgan. Ses qualités urbaines certaines et la valeur patrimoniale de plusieurs bâtiments qui le bordent lui confèrent indéniablement une valeur à l’échelle montréalaise.

– de faire un bilan de l’efficacité de la réglementation quant à la conservation et la mise en valeur des bâti-ments et secteurs patrimoniaux. En effet, plusieurs bâtiments sélectionnés par la CUM en 1982 pour son répertoire de l’architecture traditionnelle ont mal-heureusement été démolis depuis. Mentionnons notamment l’asile Saint-Benoît-Joseph-Labre, le couvent Saint-Isidore, la Warden King and Son, la Canadian Spool Cotton et l’école Maisonneuve. Ces démolitions soulèvent des questions quant à la fragilité du patrimoine de l’arrondissement, composé surtout de bâtiments modestes : écoles, maisons ouvrières, industries, etc.

– de sensibiliser les citoyens à la valeur du patrimoine industriel, qui ne jouit pas toujours de la faveur populaire mais qui constitue malgré tout une part importante du patrimoine de l’arrondissement.

53A R R O N D I S S E M E N T de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve

– d’adopter des mesures de contrôle de la qualité du bâti dans d’autres secteurs que ceux identifiés d’intérêt patrimonial. En effet, l’application des critères de repérage du patrimoine de l’arrondisse-ment n’a pas permis d’identifier beaucoup de secteurs dans la partie est du territoire, notamment dans l’ancien Tétreaultville. Cela ne signifie paspour autant que cette partie de l’arrondissement ne présente pas d’intérêt. Les qualités d’ensemble de plusieurs rues devraient être maintenues. Il en est de même pour le front bâti donnant sur le parc Bellerive. La position privilégiée de ces constructionsappelle une qualité d’intervention élevée, et ce, même si elles n’ont pu être retenues sur la base de critères de sélection patrimoniale.

– de protéger les vues sur les composantes paysagèresdistinctives telles que le fleuve, les grues du port et le centre-ville à partir des rues Hochelaga, de Marseille, Sainte-Catherine, Adam, La Fontaine, Ontario, Notre-Dame, du Buisson et Souligny, ainsi que les vues sur des clochers d’église à partir des rues Dézéry et Aylwin vers le sud.

55A R R O N D I S S E M E N T de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve

5.Photographies aériennes

Photographies aériennes, 1947-1948-1949, Villede Montréal, Gestion des documents et archives

SERVICE DE GÉOMATIQUE DE LA VILLE DE MONTRÉAL.Orthophoto noir et blanc, 2000, Navigateur urbain.

SERVICE DE GÉOMATIQUE DE LA VILLE DE MONTRÉAL.Orthophoto noir et blanc, 2002, Navigateur urbain.

Cartes

ADAMS, John. Map of the City and Suburbs ofMontreal, 1825. Bibliothèque de l’Université McGill,Département des livres rares et des collections spéciales.

BELLIN, Jacques-Nicolas. Carte de Lisle de Montrealet de ses environs, 1744, Bibliothèque nationale duQuébec à Montréal.Cote : G 3452 M65 1744 B4

BOUCHETTE, Joseph. Topographical Map of the Provinceof Lower Canada, 1815. Londres, W. Faden.

CHAUSSEGROS DE LÉRY, Gaspard. Plan de la ville de Montreal en Canada, 10 août 1717. Archivesnationales (France), Centre des archives d’outre-mer,Dépôt des fortifications des colonies, AmériqueSeptentrionale, no 473.

GOAD, Charles E. Atlas of Montreal, 1890, volumes1 et 2, Bibliothèque nationale du Québec à Montréal.Cote : G 1144 M65G475 G6 1890 CAR 1 et 2

GOAD, Charles E. Plan of the City of Montreal, 1909,1911, 1912, 1913, 1914, 1915, volumes 1 à 12,Bibliothèque nationale du Québec à Montréal etDirection du développement urbain de la Ville deMontréal.

HOPKINS, H.W. Atlas of the City and Island ofMontreal, 1879, Bibliothèque nationale du Québecà Montréal.Cote : G1144 M65G475 H6 1879 CAR

JOBIN, André. Carte de l’île de Montréal, 1834,Bibliothèque nationale du Québec à Montréal.Cote : G 3452 M65 1834 J63 CAR

JOURDAIN dit LABROSSE, Paul. Plan de la ville et desfaubourgs de Montréal, 1767. Archives nationales duCanada, NMC-16687 [2 sections] H2/340 Montréal1767.

LEVASSEUR DE NÉRÉ, Jacques. Plan de la ville deMontréal, 1704. Archives nationales (France), Centredes archives d’outre-mer, Dépôt des fortifications descolonies, Amérique Septentrionale, no 468A.

MELISH, John. Plan of Montreal, with a Map of theIslands & adjoining Country, 1815, Bibliothèquenationale du Québec à Montréal.Cote: G 3454 M65 1815 M4

PINSONEAULT, A.-R. Atlas of the Island of Montrealand Ile Bizard, 1907, Bibliothèque nationale du Québecà Montréal.Cote: G 1144 M65G475 P5 1907 CAR

SITWELL, H.S. Fortification Surveys Canada. ContouredPlan of Montreal and its Environs, Quebec, 1868-1869,Archives nationales du Canada, Ottawa.Cote: V40/300/1867

UNDERWRITERS SURVEY BUREAU. Insurance Plan ofthe City of Montreal, 1952, 1953, 1954, 1955, 1957,1959, 1961, 1962, 1963, 1964, 1966, 1967, 1972,volumes 1 à 10, 12 à 17, 19 à 21.

Ouvrages généraux

Itinéraire toponymique du Saint-Laurent, ses riveset ses îles, Québec, 1984, 451 p., coll. Études etrecherches toponymiques, no 9.

BEAUREGARD, Ludger. «Géographie historique descôtes de l’île de Montréal », Cahiers de géographiedu Québec, vol. 28, nos 73-74, avril-septembre 1984,p. 47-62.

B I B L I O G R A P H I E

É v a l u a t i o n d u p a t r i m o i n e u r b a i n Ville de Montréal

56

BEAUREGARD, Ludger. Toponymie de la région métro-politaine de Montréal, Québec, Ministère des Terreset Forêts du Québec, 1968, 225 p., coll. Étudetoponymique 2 (nouvelle série).

BERGERON, Claude. Architectures du XXe siècle auQuébec, Québec, Musée de la civilisation / Éditionsdu Méridien, 1989, 271 p.

BERGERON, Claude. L’architecture des églises duQuébec 1940-1985, Québec, Les Presses de l’UniversitéLaval, 1987, 386 p.

COMMISSION DES BIENS CULTURELS. Les cheminsde la mémoire. Monuments et sites historiques duQuébec, Tome II, Québec, Les Publications du Québec,1991, 565 p.

COMMISSION DE TOPONYMIE. Noms et lieux duQuébec. Dictionnaire illustré du Québec, Québec, LesPublications du Québec, 1994, 925 p.

COMMUNAUTÉ URBAINE DE MONTRÉAL. Répertoired’architecture traditionnelle sur le territoire de laCommunauté urbaine de Montréal. 12 volumes.

COURVILLE, Serge (dir.). Paroisses et municipalités dela région de Montréal au XIXe siècle (1825-1861),Répertoire documentaire et cartographique, Québec,Les Presses de l’Université Laval, 1988, 350 p.

DESJARDINS, Pauline. Évaluation du patrimoine indus-triel. Critères généraux, Montréal, Archemi / Ville deMontréal, Service du développement économique etdu développement urbain, 29 août 2003, 56 p.

LAURIN, J.-E. Histoire économique de Montréal etdes Cités et Villes du Québec, [Montréal], Les ÉditionsJ.-E. Laurin, 1942, 287 p.

LEUNG, Felicity, David McCONNELL et Jean-ClaudePARENT. Les emplacements manufacturiers au Canada,Ottawa, Environnement Canada, Service canadien desParcs, 1990.

LINTEAU, Paul-André. Histoire de Montréal depuis laConfédération, Montréal, Boréal,1992, 608 p.

MAGNAN, Hormidas. Dictionnaire historique et géo-graphique des paroisses, missions et municipalitésde la province de Québec, Arthabaska, Imprimeried’Arthabaska Inc., 1925, 738 p.

MARSAN, Jean-Claude (dir.). Inventaire préliminairedes bâtiments patrimoniaux de la Commission sco-laire de Montréal, vol. 1-2a-2b, Montréal, Universitéde Montréal, 28 février 2001.

MARSAN, Jean-Claude. Montréal en évolution :Historique de développement de l’architecture et del’environnement urbain montréalais, 3e éd., Laval,Éditions du Méridien, 1994, 515 p.

ROBERT, Jacques. Les ensembles patrimoniaux de laCommunauté urbaine de Montréal, Montréal, Ministèredes Affaires culturelles, mars 1985, 40 p.

ROBERT, Jean-Claude. Atlas historique de Montréal,Montréal, Art Global / Libre Expression, 1994, 167 p.

VILLE DE MONTRÉAL. Le patrimoine de Montréal,Montréal, Ville de Montréal et Ministère de la Cultureet des Communications, 1998, 168 p.

WOLFE, Jeanne M. et François DUFAUX (dir.). A topo-graphic Atlas of Montreal / Atlas topographique deMontréal, Montréal, McGill School of Urban Planning /École d’urbanisme, 1992, 78 p.

Site Internet

VILLE DE MONTRÉAL. Répertoire bibliographique surle patrimoine archéologique de Montréal, 2004.http://www2.ville.montreal.qc.ca/urb_demo/domaines/

archeo/bib_recherche.htm

57A R R O N D I S S E M E N T de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve

Ouvrages spécifiques à l’arrondissement

« Église Marie-Reine-des-Cœurs », Architecture,Bâtiment, Construction, vol. 21, no 241, mai 1996,p. 42-46.

« Église Saint-François-d’Assise », Architecture,Bâtiment, Construction, vol. 21, no 231, juillet1966, p.32-37.

ARCHIVES MUNICIPALES DE MONTRÉAL. Les quartiersmunicipaux de Montréal depuis 1832, Montréal, Villede Montréal, juillet 1973, 89 p.

BENOÎT, Michèle et Roger GRATTON. Vers le bout del’île. Le patrimoine de Montréal. Quartiers Mercier-Pointe-aux-Trembles et Rivière-des-Prairies, Montréal,Ville de Montréal / Ministère des Affaires culturelles,1991, 24 p., Coll. Pignon sur rue , no 12.

BENOÎT, Michèle et Roger GRATTON. Le rêve industriel.Le patrimoine de Montréal. Quartiers Hochelaga,Maisonneuve et Préfontaine, Montréal, Ville deMontréal / Ministère des Affaires culturelles, 1991,24 p., Coll. Pignon sur rue, no 5.

LINTEAU, Paul-André. Maisonneuve. Comment despromoteurs fabriquent une ville, 1883-1918, BoréalExpress, 1981, 280 p.

MOON, Robert. «Project Spectacular», Montréal 66,vol. 3, no 6, p. 20-22.

NOPPEN, Luc. Du chemin du Roy à la rue Notre-Dame, mémoires et destins d’un axe est-ouest àMontréal, Québec, Ministère des Transports duQuébec, 2001, 175 p.

PELLETIER, Réal. «Un ouvrage gigantesque : le pont-tunnel Louis-Hippolyte-Lafontaine », Montréal 66,vol. 3, no 6, p.22-23.

TREMBLAY, Rosaire. Ponts du Québec, Québec, Ministèredes Transports, [1975], 281 p.

VARRY, Jacques. «Église St-Jean-Baptiste de la Salle,Montréal », Architecture, Bâtiment, Construction,vol. 20, no 230, juin 1965, p.25-31.