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CATD CONSULTING Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement REUNION PREPARATOIRE DES EXPERTS DES PAYS LES MOINS AVANCES A LA QUARTRIEME CONFERENCE DES PMA Etude de cas du Sénégal Préparée par Le vues exprimées dans ce rapport sont celles de l'auteur et n'engagent pas la CNUCED. Le document est reproduit sous la forme et dans la langue dans lesquelles il a été reçu. Les appellations employées dans le document et la présentation des données qui y figurent n'impliquent de la part du Secrétariat de l'Organisation des Nations Unies aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorisées, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites.

Etude horticole valodée cnuced

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

CATD CONSULTINGConfrence des Nations Unies sur le Commerce et le Dveloppement

REUNION PREPARATOIRE DES EXPERTS DES PAYS LES MOINS AVANCES A LA QUARTRIEME CONFERENCE DES PMA

Etude de cas du Sngal(Prpare parCheikh Amadou Tidiane DiagneGrant de CATD ConsultingDakar, Sngal

Octobre 2009

5INTRODUCTION

51. Enjeux pour les PMA dans le contexte de la mondialisation:

52. Les difficults auxquelles sont confrontes les PMA sont multiples et complexes:

63. Le Sngal et son programme intgr de dveloppement agricole:

8Evolution de la temprature au cours des 12 mois de lanne

101- LE Cadre de l'tude

112- les Objectifs de l'tude

123 - la Mthodologie

134 - La contribution potentielle du secteur horticOLE dans le dveloppement socio-conomique:

134-1 Des exportations affaiblies par des contraintes rglementaires:

144-2: Le PPEA et le PDMAS tmoignent des possibilits de reprise des exportations :

165 - Les contraintes les plus importantes au niveau de loffre et de la demande

165-1: Une production horticole fortement concentre dans les Niayes occasionne une sur - exploitation de la zone

175 - 2 : Seul le 1/3 des entreprises exportatrices assurent les du volume dexportation:

175 3: Les pesticides utiliss posent de srieux problmes :

185 - 4: Les obstacles majeurs identifis par le Ministre de lAgriculture

215 5: Le manque de capital investissement

236 - Les techniques de productionet leurs impacts sur lenvironnement

236 1: Un systme qui utilise beaucoup dintrants chimiques etdont le cadre rglementaire a beaucoup volu :

246 2: Les sources dapprovisionnement en intrants chimiques trs varies, mais laccs ces intrants demeure difficile:

266 3: Une utilisation des intrants chimiques qui menace lenvironnement

287 - Le potentiel du commerce intra- africain

287 1: Des opportunits daffaires certaines, mais le secteur priv africain est-il prt pour les saisir ?

307 2: Les dfis releverpour tre plus comptitifs dans les marchs internationaux :

338 - Les marchs mondiaux des fruits et lgumes biologiques: des opportunits pour les PMA dans la production et lexportation de produits horticoles biologiques:

338 1: Les volumes et les valeurs des ventes biologiques augmentent

338 2 ...mais ne reprsentent encore qu'une petite part du march alimentaire total

338 3 des taux de croissance levs des ventes de fruits et lgumes biologiques au cours des dernires annes

348 - 4 ...bien que la croissance semble s'tre interrompue sur certains marchs

348 5 la part du biologique dans les ventes de fruits et lgumes est suprieure la part du biologique dans les ventes alimentaires totales

348 6 la demande continue de dpasser l'offre nationale dans la plupart des pays dvelopps

358 7 alors que les prix varient fortement selon le lieu, le moment et le groupe de produit

358 8 cependant, la prudence doit tre de mise quant aux conclusions pouvant tre tires de ces chiffres

368 9 les primes de prix biologiques et le comportement du consommateur

378 10 quelques tendances de commercialisation biologique

378 11 les opportunits pour les pays en dveloppement

388 12 les bases du succs

388 13 la planification est ncessaire

388 14 les stratgies possibles suivre.

409- LE SECTEUR HORTICOLE AU SENEGAL ET LA CONJONCTURE INTERNATIONALE

5110- Les recommandations strtategiques de developpement du secteur horticole:

5110 1: Lintgration des petits producteurs dans un systme de production / commercialisation (supply chain) performant:

5210 2: Le dveloppement de la valeur ajoute au niveau du tissu agro-industriel du secteur, visant une performance de classe internationale

5310 3: Le positionnement de lOrigine Sngal sur le crneau fruitier dexportation

5410 4: La valorisation des cultures fruitires de type familial

5510 5: Les projets dinvestissement dans la transformation des fruits et lgumes

59Conclusion

61BIBLIOGRAPHIE

62ANNEXES

Liste des abrviationsANCAR: Agence Nationale de Conseil agricole et rural

APIX: Agence de Promotion des investissements et des exportationsCAF: Cot Assurance et FretCCI: Centre du Commerce International

CEE: Communaut Economique EuropenneCMAOC: Confrence des Ministres de lAfrique de lOuest et du Centre

EC: concentrs mulsifiables ENSA: Ecole Nationale Suprieure dAgriculture FAB: Franco A Bord

FAO: Food and Agriculture OrganizationFED: Fonds Europen de DveloppementFPMN: Fdration des Producteurs Marachers de la zone des NiayesGIE: Groupement Dintrt Economique

ICS-SENCHIM Industries chimiques du SngalMA: Ministre de lAgriculture OCDE: Organisation pour le Commerce et le Dveloppement EconomiqueOMC: Organisation Mondiale du CommerceONAPES: Organisation Nationale des Producteurs Exportateurs de Fruits et Lgumes du SngalPDMAS: Programme de dveloppement des marchs au Sngal

PIC: Prior informed consentPMA: Pays Moins Avancs

PMIA: Projet de modernisation et dIntensification Agricole PNUE: Programme des Nations Unies pour lenvironnement POP: Polluants Organiques Persistants PPEA: Projet de Promotion des Exportations Agricoles

PTIP: Programme Triennal dInvestissement Public SCA: Stratgie de Croissance AcclreSEPAS: Sngalaise des Exportations de Produits Agricoles et de ServicesSONACOS: Socit nationale de Commercialisation des Olagineux du Sngal TRANSFULEG: Association des Transformateurs de Fruits et LgumesUNCAS: Union Nationale des Coopratives du Sngal

INTRODUCTION

1. Enjeux pour les PMA dans le contexte de la mondialisation:Il y a dsormais consensus pour considrer que la mondialisation ouvre des perspectives, mais prsente aussi des difficults pour tous les peuples, tous les pays et toutes les rgions du monde. Les PMA nont pas encore pu tirer pleinement parti de la mondialisation et sont la trane, en particulier en termes de croissance conomique, de progrs technologique et de revenu. La croissance, sous sa forme actuelle, ne contribue pas la transformation structurelle de ces pays et sa durabilit reste problmatique.La marginalisation des PMA est atteste par leur part ngligeable dans le commerce mondial, linvestissement international, et les transferts de technologie. Regroupant prs de 12% de la population mondiale, ces pays nont reprsent que 0,69% seulement de la production mondiale en 2005. Leur part des exportations mondiales de marchandises a galement diminu, passant de 2,95% en 1950 0,67% en 2004, et la valeur nominale des exportations de marchandises ont baiss dans 23 PMA entre 2000 et 2002. Actuellement, les PMA reprsentent environ 0,5% des exportations mondiales et 0,7% des importations mondiales. En dpit d.une forte intgration commerciale, on observe dans ces pays une libralisation sans apprentissage ni innovation technologiques.

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2. Les difficults auxquelles sont confrontes les PMA sont multiples et complexes:

Les difficults majeures auxquelles sont confronts les PMA sont essentiellement la pauvret croissante des populations, le manque dinfrastructures, la faiblesse des capacits de production, le manque de capacits institutionnelles et technologiques, la faible productivit de la main - duvre, lexistence dune base statistique peu fiable, lexode des comptences et le manque de ressources intrieures pour le dveloppement. tous ces obstacles, viennent sajouter les lments suivants : les troubles et conflits civils, linstabilit politique, la dsertification, la scheresse et la dgradation des terres, le taux d'accroissement dmographique lev par rapport lvolution du PIB et les mauvaises conditions sanitaires.

3. Le Sngal et son programme intgr de dveloppement agricole:

Le Sngal, linstar de nombreux PMA, est un pays agricole par essence, marqu par une importante production de fruits et lgumes faiblement mis en valeur un niveau industriel. Le secteur de lagroalimentaire offre ainsi des possibilits de valorisation de fruits et lgumes, avec un accent particulier sur la conservation et la polyvalence des quipements de production.

Le Sngal dont la production agricole est fortement tributaire des performances de larachide a mis en uvre ces dernires annes des initiatives importantes et russies visant concrtiser la volont de diversifier les exportations agricoles.

Des opportunits lexportation existent dans lAgro-industrie avec le visa AGOA

les Accords UE - ACP, et la possibilit dexploiter quelque 240.000 hectares de terres irrigables le long du Fleuve Sngal.

Le gouvernement en partenariat avec la Banque Mondiale a manifest la volont de mettre en place un programme intgr de dveloppement des marchs agricoles

(PDMAS) tal sur 5 ans avec pour objectif dacclrer la croissance de la filire agricole et de contribuer sensiblement la rduction de la pauvret. Ce programme, qui remplace le PPEA, de par ses axes principaux, devrait aider asseoir un cadre propice linvestissement priv :

Appui au dveloppement des exportations horticoles.

Amlioration des conditions de fonctionnement des marchs. Appui aux producteurs et oprateurs agro industriels pour une meilleure adquation des produits au march. Dveloppement de lirrigation prive et des activits foncires.

L'agriculture, qui occupe 70% de la population active, est demeur un secteur cl pour le dveloppement du pays. La production cralire est estime 1 466 000 T en 2003 ce qui tmoigne dun regain de la filire, principalement pour le mas (environ 400 000 T) et le nib (70 000T). Le Sngal compte quelque 437.000 exploitations agricoles pour 1.900.000 hectares. Outre l'amlioration des principales cultures (arachide, mil, riz, sorgho...), le Sngal est actuellement dans une phase de forte diversification et de promotion de ses produits. Ainsi le Sngal est devenu un grand exportateur de tomates-cerises (3.500 tonnes par an). Dautres produits comme le poivron rouge type WONDER et le melon origine Sngal, qui avaient disparu du march europen font aussi leur rapparition. En 2007, les exportations de melon du Sngal sont passes de 125 tonnes 1135 tonnes avec le dmarrage dun projet mixte SENEGAL- Espagne. Pour la mme priode les exportations de poivron vers lEspagne et la Hongrie ont fait 530 tonnes. La conqute des marchs du haricot vert extra-fin, du basilic, de l'asperge verte, de loignon, de la pomme de terre et des aubergines est galement au programme.

Le Sngal s'est aussi lanc dans la filire coton. La production est ainsi passe de 14.000 tonnes lors de la campagne 2000-2001 36.000 tonnes un an plus tard et 55 000 T en 2003. Concernant l'arachide, le Sngal a occup pendant de nombreuses annes, surtout vers les annes 70, la premire place dans la production arachidire mondiale. Le bassin arachidier est constitu par les rgions de Diourbel, Kaolack et la Casamance. Dimportantes usines appartenant lEtat, travers la SONACOS (Socit nationale de Commercialisation des Olagineux du Sngal), sont tablies dans ces rgions. Sur recommandation de la Banque Mondiale, un dsengagement de lEtat du Sngal dans la filire arachidire sest concrtis avec la privatisation de la Sonacos devenue SUNEOR.

Sagissant de la filire horticole, le Sngal bnficie davantages comparatifs, savoir:

Climat stable favorable aux cultures de contre saison.

Ensoleillement pendant lhiver avec des tempratures de 25-30C le jour et 17-22C la nuit.

Evolution de la temprature au cours des 12 mois de lanne

Proximit des marchs dexport dEurope et des USA.

6 heures par avion des principales destinations europennes.

6 jours par bateau de lEurope.

Des liaisons maritimes efficaces.

Des infrastructures portuaires modernes.

Un savoir faire agricole de plus en plus reconnu.

240 000 Ha de terres irrigables disponibles.

Dans son rcent document de stratgie de rduction de la pauvret, le Gouvernement du Sngal sest assign comme objectif pour la priode de 2003 2010 de porter le taux de croissance du PIB une moyenne annuelle de 7 8%, (pour la priode 1995 2002, la moyenne avoisinait 5,3%), et de rduire le pourcentage des pauvres parmi sa population (pourcentage estim 54% de la population en 2001) dau moins 15%. Les exportations pourraient apporter une contribution importante la ralisation de ces objectifs, particulirement au regard de leur manque de performance dans le pass.

Dans ce cadre, dvelopper le vaste potentiel de ses exportations horticoles est aujourdhui lune des priorits du Sngal. En effet, la filire des fruits et lgumes de ce pays offre une large gamme de produits, et contribue la croissance conomique du pays et au dveloppement du march de lemploi. Le Sngal nexporte actuellement quune faible partie de sa production de fruits et lgumes ltranger (environ 2%). Le Sngal dispose dune marge de manuvre trs importante pour devenir un important exportateur dans le domaine horticole, secteur trs prometteur pour la diversification des exportations sngalaise. Quels sont les avantages comptitifs du Sngal? En dautres termes, comment transformer ces avantages comparatifs en avantages comptitifsau plan rgional et international ? Voil la question centrale que pose cette tude.

1- LE Cadre de l'tude

Cette tude se concentre sur le secteur horticole sngalais, ses volutions rcentes et ses perspectives au regard des politiques menes dans le cadre de la rduction de la pauvret au Sngal. Toutefois, cette tude est limite par les difficults rencontres pour recueillir des donnes rcentes au Ministre de lAgriculture (MA).

Le Sngal est un pays agricole par essence, marqu par une importante production de fruits et lgumes faiblement mis en valeur un niveau industriel. Le secteur de lagroalimentaire offre ainsi des possibilits de valorisation de fruits et lgumes, avec un accent particulier sur la conservation et la polyvalence des quipements de production.

Le Sngal se caractrise aussi par des pluies relativement peu abondantes et irrgulires au Nord, avec une saison pluvieuse brve de 3 5 mois. Lhorticulture est lune des filires les plus dynamiques du secteur agricole au Sngal, en raison de la permanence de ses activits dans certaines zones, du nombre de pratiquants au niveau national, de la diversit des espces cultives et des rgions concernes et surtout des retombes financires sur les principaux acteurs.

Le Sngal bnficie de conditions pdoclimatiques favorables pour la production horticole dans les diffrentes zones du pays. Les principales zones de production horticole sont:

La zone des Niayes qui est la plus importante zone de production marachre du Sngal.

Le delta du fleuve Sngal (St Louis) et la valle du fleuve Sngal (y compris le Lac Guiers).

Lhorticulture est caractrise par sa diversit des cultures. Cet aspect est plus marqu Dakar qui ralise en outre une meilleure prennit de sa production. This reste le bastion de la production fruitire, tandis que Saint-Louis, et prcisment le Gandiolais, sest spcialis dans la production doignons. De mme, on peut relever que la floriculture est plus prsente Dakar qu This et Saint-Louis.

Le lac de Guiers

2- les Objectifs de l'tude

Le principal objectif de cette tude est de soutenir le Sngal dans ses efforts pour diversifier les exportations par le biais de mthodes de production agricoles intgrant les nouvelles technologies. L'tude vise aider les acteurs cls des secteurs horticoles sngalais et les autorits politiques prendre des dcisions pertinentes pour dvelopper les exportations de produits horticoles. De plus, elle constitue une source d'informations sur les derniers dveloppements et tendances du march qui peuvent tre utiles un certain nombre de personnes et d'organismes. Elle couvre les principales questions lies la production et la commercialisation des produits horticoles, y compris les dbouchs du march, la logistique, la certification et les normes. Les buts spcifiques de l'tude sont les suivants :

Evaluer le potentiel contributif du commerce des produits horticoles pour le progrs socio-conomique du Sngal.

Analyser limpact de telles exportations sur la rduction de la pauvret au Sngal.

Identifier les besoins et les priorits au niveau du Sngal et formuler des propositions concrtes daction au niveau national, rgional et international.

Permettre au Sngal dacqurir de nouvelles technologies, afin de relever les dfis de la mondialisation et de saisir les opportunits dun march de produits horticoles en pleine croissance au plan mondial.

3 - la Mthodologie

Pour cette tude, l'approche suivante a t adopte. En premier lieu, la documentation, les publications et les tudes sur le sujet ont t passes en revue afin d'avoir une information en profondeur sur le commerce agricole en gnral et le commerce horticole en particulier. Les informations sur le secteur horticole spcifiques au Sngal ont t tudies. En second lieu, les acteurs cls de la filire horticole ont t interrogs au moyen de questionnaires, d'entretiens tlphoniques et de discussions en face--face(1). La disposition rpondre aux questionnaires et entretiens tlphoniques et donner des informations quantitatives sur les volumes et les valeurs commercialiss, par exemple, a diffr de manire significative selon les personnes contactes. Enfin, les informations obtenues auprs des oprateurs du march ont t analyses et traites, puis vrifies par rapport aux informations obtenues dans la documentation et les autres sources.

(1) Il sagit: du DG de lANCAR (M. Shriff Salif SY) et ses collaborateurs, du Ministre Dlgu lAgriculture (Mme Fatou Gaye SARR) et ses collaborateurs, du Secrtaire Gnral de la CMAOC (M. Baba DIOUME) et ses collaborateurs, de lingnieur de la socit horticole sngalo espagnole VERSEN (M. Alioune CORREA), son associ espagnol et ses agents agricoles, Keur Massar, des membres de lONAPES et de LUNCAS.

4 - La contribution potentielle du secteur horticOLE dans le dveloppement socio-conomique:

4-1 Des exportations affaiblies par des contraintes rglementaires:

Les exportations de produits horticoles taient insignifiantes avant les annes 70. A lpoque, un investisseur priv avait entrepris de produire des lgumes destins lexportation, dans le climat propice de la zone des Niayes, non loin de laroport de Dakar. Des litiges relatifs aux pratiques professionnelles ont oblig BUD Sngal quitter le pays, et cette activit trs prometteuse sest effondre.

Les exportations de produits horticoles ont baiss de 13.000 tonnes en 1977 et 12.000 tonnes en 1980 moins de 6.000 tonnes en 1997/98. Depuis, elles ont connu un relvement 9.300 tonnes. Le Projet de Promotion des Exportations Agricoles de la Banque (PPEA) et le Projet de Dveloppement des Marchs Agricoles (PDMAS), qui la remplac en 2006, ont contribu cet accroissement en volume de plus de 50 pour cent.

En 2000, les exportations horticoles du Sngal vers lEurope, ne reprsentaient que 1,7 % des importations annuelles du continent. Elles ont t principalement concentres sur un produit, le haricot vert (5.900 tonnes ou 63% du volume total en 2000) et sur une rgion dEurope (France et pays du Benelux). La deuxime exportation horticole en 2000, en termes de volume, a t la tomate cerise (1.900 tonnes ou 20%). Les exportations de mangues et de melons avoisinaient respectivement 600 et 500 tonnes. Les exportations de gombo slevaient 300 tonnes et celles de pastques 100 tonnes. En 2007, avec la mise en exploitation des fermes de Saint Louis pour la tomate, le melon et le poivron, les exportations sngalaises de fruits et lgumes vers lEurope ont atteint 26 000 tonnes, ce qui na pas t fait depuis 1975. Champ de melons Keur Massar, dans la rgion du Cap Vert

4-2: Le PPEA et le PDMAS tmoignent des possibilits de reprise des exportations :

Les tudes conduites par le Centre du Commerce International (CCI) et des consultants, sous les auspices du PPEA et du PDMAS tmoignent des possibilits daccroissement des exportations horticoles 50.000 tonnes ou plus dici 2006. Le Sngal jouit non seulement dun climat favorable mais galement dune excellente position gographique pour fournir des produits tropicaux tout comme des fruits et lgumes hors saison aux clients europens. Ces produits pourraient galement trouver des dbouchs en Amrique du Nord et au Moyen-Orient.

Par ailleurs, les possibilits, de plus en plus nombreuses, de transport maritime de produits rfrigrs de Dakar vers lEurope, permettront lexportation de volumes plus importants des cots infrieurs ceux du transport arien. Plus des trois quarts des expditions actuelles se font par voie arienne.

Les tudes entreprises par le CCI, le PDMAS et le PPEA, ont identifi un certain nombre de produits horticoles dont la production pourrait tre augmente ou qui pourraient tre cultivs au Sngal pour les marchs trangers. Outre les produits dj cits, il sagit, entre autres, de la pastque, de la papaye, du gombo, de lasperge, du mas doux, des petits pois et des lgumes miniatures.

Le Sngal pourrait galement conqurir une part plus importante du march ouest africain dans les filires de loignon et de la pomme de terre, par exemple. A lheure actuelle, la rgion importe, chaque anne, ces deux produits en grandes quantits, principalement des Pays Bas. Le Sngal reprsente la moiti du volume total. Laccroissement de la production locale permettrait de remplacer les importations et de dgager un excdent qui serait export dans les pays voisins.

Aussi, force est de constater que lhorticulture moderne au Sngal date de plusieurs dcennies. Avant datteindre son stade actuel, elle est passe par plusieurs phases, forge par le dveloppement des structures conomiques du Sngal, lapport de ressources extrieures et nationales, ainsi que lvolution des marchs. Le passage au 21me sicle fut celui de louverture comptitive. Des investissements privs et locaux importants dans des cultures de diversification comme la tomate cerise et la mangue, de mme que ladoption du haricot filet, ont permis au Sngal de rebondir sur les marchs, doublant ses exportations en quatre ans pour dpasser aujourdhui 12.000 tonnes (filires fruits et lgumes) et une valeur CAF de plus de 25 millions dEuros, soit 3280 millions de F.CFA. Afin de raffermir ces avances, les oprateurs du Sngal ont fait face la nouvelle donne en matire de qualit et de sret alimentaire qui a t impose par lUnion Europenne.

Les opportunits commerciales du Sngal lexportation et en substitution des importations reprsentent un march global potentiel de plus de trois milliards dEuros, soit 1968 milliards de F.CFA, sur lesquels le pays occupe une part rduite, la plupart du temps concentre sur la France, avec des perces sur les pays du Benelux.

5 - Les contraintes les plus importantes au niveau de loffre et de la demande

5-1: Une production horticole fortement concentre dans les Niayes occasionne une sur - exploitation de la zone

Plusieurs contraintes doivent tre limines. Les premires concernent la terre et la main duvre. La majorit de la production horticole commerciale est concentre dans la zone des Niayes dont le potentiel est limit par pnurie de terres et deau du fait de la forte urbanisation qui y svit et qui prive la production agricole de surfaces. Cependant cette zone prsente de nombreux avantages. Elle est proche de laroport et du port de Dakar et offre une main duvre abondante. Le climat est bon, avec des journes de chaleur autour de 35 C, alternant avec des nuits fraches autour de 12 C.

La surexploitation de la nappe phratique a accru le risque de salinisation et limit le nombre de permis de forage de puits. Lune des options a t de dvier une partie de leau pompe du lac Guiers vers Dakar pour la consommation industrielle et celle des mnages, mais la concurrence directe avec ces deux utilisations apparat difficile.

Lune des raisons de la surexploitation de la nappe phratique est lutilisation de puissantes pompes moteur. Il ressort dun article du quotidien sngalais, le Soleil du 16 fvrier 2004, que le gaspillage deau, l o cette ressource est rare et chre, a amen bon nombre de personnes recommander lutilisation de mthodes dirrigation la goutte goutte.

Toutefois, linstallation dun systme dirrigation au goutte goutte peut coter 1,2 million de FCFA l'hectare et il nest pas facile de trouver les capitaux ncessaires pour raliser cet objectif.

Leau est abondante et beaucoup moins coteuse dans le bassin du fleuve Sngal, la deuxime rgion de production horticole destine lexportation qui commence attirer les horticulteurs des Niayes. Cependant, la main doeuvre y est insuffisante et les lois applicables en matire de baux fonciers en rendent laccs difficile. En outre, bien que le bassin du fleuve bnficie dun plein ensoleillement et de relativement peu de parasites, il est soumis des temptes de sable qui peuvent nuire certains produits horticoles.

5 - 2 : Seul le 1/3 des entreprises exportatrices assurent les du volume dexportation:

Aussi, sept des 22 entreprises exportatrices de produits horticoles assurent les trois quarts du volume dexportation. Certaines socits, surtout les plus petites, sapprovisionnent directement la ferme auprs des petits planteurs. Les deux tiers des haricots verts exports sont produits par les exportateurs eux-mmes, qui ont recours une main doeuvre saisonnire ou journalire pour planter, arroser, rcolter et transformer. De mme, les exportateurs produisent la quasi-totalit des tomates cerise.

Lutilisation des plantations artisanales permet de petits exploitants de produire sur leurs propres terres et de bnficier des fournitures dintrants et des conseils techniques de lentreprise exportatrice. Avec la nouvelle rglementation europenne en matire de rsidus de pesticides, il sera moins vident davoir recours aux petits planteurs, du fait de la difficult de contrler lusage des pesticides leur niveau. Par ailleurs une analyse conomique, prpare par le PPEA a rvl que les marges bnficiaires des exportateurs sont beaucoup plus leves lorsquils assurent eux-mmes la production plutt que de sapprovisionner chez les petits planteurs. Cela suppose des petites et moyennes entreprises performantes qui sont rares du fait:

de laccs difficile au crdit des banques et de son cot lev;

de la concurrence dloyale du secteur informel;

de la spculation foncire, rendant difficile laccs aux terrains;

du caractre onreux des facteurs de production tels que llectricit, le transport et les communications;

de linsuffisance de coordination concernant les mesures de soutien aux PME

5 3: Les pesticides utiliss posent de srieux problmes :

La mauvaise utilisation des pesticides constitue, en fait, un srieux problme. Les observateurs ont constat que les pesticides sont employs sans discernement et parfois pulvriss juste avant la rcolte, et loccasion le jour mme de la rcolte. Lusage continu du mme produit a cr une rsistance des parasites. Certains pesticides, destins lorigine au coton, ne sont pas appropris aux denres alimentaires, mais ont t recycls sur les marchs locaux.

On reconnat cependant les consquences nfastes, pour le march local et les exportations, dun relchement du contrle exerc sur lutilisation des pesticides.

5 - 4: Les obstacles majeurs identifis par le Ministre de lAgriculture

Par ailleurs, un document de stratgie du Ministre de lAgriculture cite trois obstacles majeurs laccroissement des niveaux dexportation des produits horticoles. Il sagit de :

Labsence de normes professionnelles du ct des oprateurs,

Labsence dentreposage frigorifique et dinfrastructures de transport,

Labsence de systmes de crdit adapts aux besoins des exportateurs

A cette analyse, il faudrait ajouter les remarques suivantes:

1. Les marchs agricoles porteurs se traduisent, logiquement, par une amlioration de la rmunration des producteurs mais dans la logique que les acqureurs (ngociants, industriels, consommateurs, etc.) continuent manifester leur intrt accrotre leur accs aux produits agricoles dont ils peuvent tirer des marges en croissance. Donc, tout l'art consiste ne pas excder la demande pour ne pas se retrouver confront une baisse ou un effondrement des prix. Le problme de la juste rpartition des marges entre le producteur, l'industriel et le ngociant se pose et se posera toujours. Mais qu'est ce qu'une juste rpartition quand on sait que si lacqureur n'est pas intress il n'achtera pas, et le producteur ne trouvera pas de dbouchs pour sa production ? Les dimensions des diffrents risques qui peuvent survenir dans les relations Producteurs Acqureurs doivent tre bien cernes.

2. L'accroissement du prix des matires premires actuel porte sur tous les facteurs de productions agricoles, notamment l'nergie, les intrants agricoles (semences, engrais, pesticides), le matriel agricole, le transport, etc. Les petits producteurs africains (Sngalais en particulier) sont gnralement de trs faibles consommateurs d'nergie fossile, ils ont sur ce plan (tant qu'ils n'accdent pas la motorisation !) un avantage comparatif certain sur le moyen terme (mais quel prix) par rapport aux agriculteurs des pays dvelopps. Par contre, dans les pays en dveloppement de lAfrique, le prix des intrants et particulirement celui des engrais (dont une bonne partie est importe) connat actuellement une hausse de plus en plus importante et qui est malheureusement totalement dconnecte de lvolution du niveau des prix des produits agricoles africains quasiment imposs par les importateurs des pays dvelopps. Sans mcanisme d'attnuation du prix des facteurs de production, le petit producteur africain risque de se retrouver trs rapidement confront un accroissement de son endettement, une prise de risque financier beaucoup plus importante lors de la mise en place des cultures et des pertes de revenus significatives en cas d'accident (maladie, parasitisme, climat...). Ceci constitue aussi un autre risque ou danger pour le petit agriculteur africain.

3. Les deux observations ci-dessus valent surtout pour les cultures d'exportation. Pour les cultures destines approvisionner le march local, la question se poser est de savoir sil serait possible un jour de rpercuter les tendances inflationnistes des prix des facteurs de production sur le prix des produits? Peut-tre Oui dans les pays forts revenus (malgr quelques rticences), Non dans les pays faibles revenus, d'o les manifestations et meutes qu'ont connues rcemment plusieurs pays du Sud. Dans ce dernier cas des subventions pour le producteur et pour lagriculteur sont ncessaires, pour allger les conditions daccs aux facteurs de production et aux produits agricoles. En effet, il est clair pour tout le monde que, dans un contexte de hausse gnralise du prix des facteurs de production agricole et non agricole, si cet accroissement peut s'avrer tre une chance pour l'agriculture familiale dans le cas o il permet un rattrapage des prix agricoles trop longtemps sous-valoriss, son effet peut tre trs difficile grer s'il n'est pas accompagn de mesures de soutien, soit au producteur (en cas de hausse excessive du prix des facteurs de production), soit au consommateur (en cas de pouvoir d'achat ne pouvant supporter la hausse des cots de production des matires premires agricoles). Quoiqu'il en soit, on semble retomber sur la problmatique des mcanismes de prquation ou de stabilisation des prix des produits agricoles et des subventions l'agriculteur ou au consommateur.

4.Le manque de comptences en matire de gestion au sein des groupes du secteur de lexportation constitue un frein. Ces groupes devraient acqurir de plus grandes comptences en matire de gestion des ressources humaines et financires pour pouvoir rpondre aux besoins des clients. Il est difficile, compte tenu de la raret des services de consultation et de formation, de remdier ces carences. Les comptences techniques font dfaut, en partie, du fait que peu de Sngalais ont bnfici dune bonne formation en horticulture. Il nexiste pas de dpartement dhorticulture lEcole Nationale Suprieure dAgriculture (ENSA), mme si les tudiants peuvent tudier ce sujet vers la fin de leur formation.

5.Lamlioration des infrastructures simpose tous les chelons pour rduire les normes pertes de qualit des produits prissables, qui surviennent entre la rcolte dans les champs et le chargement sur les vhicules de transport des exportations. Les producteurs et les petits oprateurs ont besoin dinstallations de manutention de base.

Des entrepts frigorifiques devraient tre mis en place au Port et lAroport de Dakar. Avec laccroissement de la production horticole dans la rgion du fleuve, il faudrait crer de nouvelles infrastructures de transport et de stockage St. Louis. Le transport par pniche sur le fleuve pourrait tre envisag pour rduire les cots de transport de certains produits. Le chemin de fer entre St. Louis et Dakar pourrait devenir un atout de taille sil faisait lobjet de travaux de modernisation.

Pour faire cesser les critiques selon lesquelles la construction de lentrept frigorifique de lAroport de Dakar deviendrait un lphant blanc si, dans les prochaines annes, un nouvel aroport est construit ailleurs, un rapport du PPEA conclue de manire pertinente que 80% des installations pourraient tre transfres sur le nouveau site. Ds quil sera oprationnel, lentrept frigorifique sera gr par le secteur priv, sur des bases commerciales. Le cot de construction, ne sera pas imputable loprateur.

Pour renforcer la capacit des oprateurs manipuler les produits dans de meilleures conditions, il faudrait tenir compte dun autre besoin manifeste. La transformation des produits destins lexportation peut tre amliore grce la mise en place dinstallations de manutention propres, bien entretenues, avec une possibilit de contrle de la temprature.

Les projets PPEA et PDMAS proposent le concept de salles de manutention de 400 mtres carrs qui pourraient tre mises en location dans un centre de conditionnement gr par une socit immobilire. Chaque unit, au total quatre ou cinq par centre, aurait son propre systme dalimentation en lectricit et en eau et serait ainsi autonome. Les docks de chargement et de dchargement de chaque ct du btiment seraient entretenus par la structure en assurant la gestion. Une option plausible serait que les oprateurs signent des baux avec option dachat plutt que de simplement louer les locaux.

Ces projets suggrent galement lide dinstaller, comme au Kenya, un petit abri au bord de la plantation en utilisant une technologie peu sophistique. La structure dans laquelle peut tre entrepose une tonne et demi de produits, offre une temprature plus frache de quelque dix degrs que celle du champ adjacent grce lutilisation dchangeurs thermiques charbon de bois. Le cot dune unit varie entre 50 .000 et 100.000 FCFA.

6.Ensuite, le dveloppement dun march local pour certains des produits cits a t entrav par labsence de circuits de vente en gros de produits frais. Lexistence dun march local fiable permettrait de nouveaux acteurs de produire dans un premier temps pour le march local, et ensuite pour lexportation au fur et mesure quils renforceront leurs capacits et amlioreront la qualit de leurs produits.

5 5: Le manque de capital investissement

Le manque de capital dinvestissement pour la conduite de nouvelles oprations et de mcanismes de crdit long terme pour les initiatives commerciales actuelles freine considrablement laccroissement des exportations de produits horticoles. Les investisseurs trangers ont probablement hsit dans le pass tant donn lexprience de BUD Sngal, mais ils constatent, aujourdhui, que les banques locales noctroient pas de prts long terme, en raison des incertitudes quelles peroivent dans le secteur des exportations horticoles.

Les subventions du Gouvernement lagriculture, ne concernent que les intrants. Alors que devant la faiblesse des revenus des acteurs de la filire, et linstar du Maroc, le Gouvernement devrait subventionner les cots damnagement et dquipement des terres.

Pour crer les conditions optimales susceptibles dattirer des investisseurs directs trangers, il faudrait, entre autres mesures, crer un environnement propice ltablissement de partenariats entre les oprateurs locaux et les investisseurs trangers, en prenant la prcaution de signer des accords qui les obligent transmettre des comptences techniques, financires et en matire de gestion (comme lavait soulign Monsieur H.OUANE de la CNUCED- Genve dans son intervention au forum de Bamako en fvrier 2008).

Le projet mixte SENEGAL Espagne anim par des oprateurs privs (socit Versen) en est un exemple patent. Les partenaires espagnols apportent les engrais, les semences et les produits phytosanitaires, et les sngalais apportent une terre quipe. Les deux parties produisent ensemble et exportent la production vers lEurope. Lavantage de ce systme repose sur le transfert de technologie et la pntration des marchs extrieurs.

Lagriculture reoit moins de financements que tous les autres secteurs, lexception de lexploitation minire, et la plupart des fonds sont consacrs larachide. Les petites entreprises dexportation de produits horticoles ont un accs limit au crdit. Dans le Programme Triennal dInvestissement Public (PTIP), les dotations du secteur agricole slvent au total 227 milliards de FCFA pour la priode 2001-03, toutefois, 14 milliards seulement sont allous aux deux projets relatifs aux exportations horticoles (PPEA et le Projet de modernisation et dIntensification Agricole - PMIA). Le PMIA avec lappui de privs sngalais pour la commercialisation a pu encadrer les populations de KIRENE pour raliser une production de melons sur une surface de 40 hectares. La premire anne dexploitation a fait une production de plus de 500 tonnesLes fonds de garantie en faveur des exportateurs, tablis au milieu des annes 90 conformment au 7me FED, nont pas produit les rsultats escompts et aucun des objectifs du programme na t ralis. Par contre, le fonds de garantie mis en place par le gouvernement avec un appui technique considrable du projet PMIA de la Banque africaine de dveloppement a enregistr de meilleurs rsultats, au cours des deux premires annes dopration. Avec un taux de remboursement de 90%, les banques participantes nont pratiquement pas eu besoin de recourir au fonds.

Le projet PPMEH de Belgique a permis de collecter 600 millions de FCFA, travers des unions locales de caisses dpargne et de crdit. Il est destin aux petits horticulteurs qui ne remplissent pas les conditions dobtention de prts bancaires. Dans la deuxime phase du projet, le taux de remboursement est suprieur 95 %. Ces agriculteurs qui nont pas russi exporter des haricots verts, produisent maintenant des choux, des carottes, des oignons et des pommes de terre pour le march local. Cette initiative mrite une attention particulire.

6 - Les techniques de productionet leurs impacts sur lenvironnement

Le systme de production horticole fait intervenir diffrentes techniques et pratiques, afin dobtenir de meilleurs rendements de production. Celles-ci vont des techniques traditionnelles aux techniques les plus modernes, notamment dans ledomaine de lexhaure et de lirrigation. Cependant, aussi productif soit-il, ce systme nen demeure pas moins une menace pour lenvironnement et, par consquent, pour le bien-tre de la population. En effet, la zone des Niayes, de formation fragile, subit diffrentes agressions manant de loccupation anarchique de lhabitat dans la zone urbaine et priurbaine, particulirement Dakar, et dune certaine forme de dopage des cultures par les intrants chimiques, surtout par les pesticides et les engrais minraux.

Ce dernier aspect rsultant dune part de lexigut du milieu qui favorise une intensification et, dautre part, du besoin pressant de satisfaire les demandes dun march local et tranger sans cesse croissant entrane un problme rel en ce qui concerne lutilisation de ces produits et leurs consquences sur les diffrentes composantes du milieu, tels la pollution des nappes, des sols, de la biomasse vgtale et par-dessus tout, les risques de dtrioration de la sant des hommes et des animaux.

6 1: Un systme qui utilise beaucoup dintrants chimiques etdont le cadre rglementaire a beaucoup volu :Ltude du systme de production des Niayes nous permet de dcrire le systme dutilisation des produits phytosanitaires et des engrais chimiques, notamment en ce qui concerne la dtermination des produits utiliss, leur mode et la frquence de leur utilisation.

Lutilisation dintrants chimiques est une pratique trs courante dans la zone des Niayes. Les cultures marachres exigent certaines prcautions pour rduire les attaques parasitaires par lutilisation de produits phytosanitaires et pour accrotre les rendements par la fertilisation dengrais minraux. Avec lintensification de cette agriculture et devant limpossibilit daccrotre les surfaces horticoles, surtout dans les milieux urbains et priurbains, un vritable dopage des cultures semble soprer.

Pour ce qui touche le cadre institutionnel, le flux des intrants chimiques, surtout les substances agro pharmaceutiques et produits assimils, tait rgi jusqu tout rcemment par la lgislation phytosanitaire dont les objectifs consistaient notamment contrler et enregistrer les produits devant tre mis en vente ou distribus au Sngal. Force est de constater que, de nos jours, le cadre institutionnel rgissant ce secteur a beaucoup volu grce ladhsion du Sngal une dynamique globale et sous-rgionale.

Membre de lOrganisation des Nations Unies pour lalimentation et lagriculture (FAO), le Sngal sest inscrit dans le Code international pour la distribution et lutilisation des pesticides qui a t adopt en 1985 et amend en 1989. Ce code fixe des rgles de conduite pour les acteurs concerns par les pesticides et propose plusieurs points fondamentaux.

Plusieurs conventions importantes ont t ratifies par le Sngal pour protger lentre, la formulation, la fabrication et la commercialisation des produits agropharmaceutiques et des spcialits assimiles. Cependant, le chevauchement de toutes ces conventions et le manque de moyens de contrle ne favorisent pas le respect de ces accords. Ainsi, la relance dorganismes de contrle au niveau national, surtout au niveau des frontires, et la mise en place dune Commission nationale de gestion des pesticides et produits chimiques dangereux seraient un appui favorable la bonne application de ces conventions.

6 2: Les sources dapprovisionnement en intrants chimiques trs varies, mais laccs ces intrants demeure difficile:

Les sources dapprovisionnement des marachers en produits phytosanitaires et engrais chimiques sont multiples et varies. Lapprovisionnement est dtermin la fois par la taille de lexploitation, par les moyens financiers disponibles et par le type de partenariat.

Figure retraant les sources dapprovisionnement en intrants chimiques des marachers de la zone des NiayesLes produits phytosanitaires et les engrais chimiques utiliss pour le marachage sont divers et varis. Cependant, tous ne sont pas recommands, surtout les produits phytosanitaires organochlors que les autorits sefforcent liminer du march

Les dpenses engendres pour ces produits sont variables, allant de zro chez les petits producteurs, des millions de francs chez les grands exploitants. Chez les petits producteurs, la non-utilisation de fertilisants chimiques est pallie par lusage de fumier organique, essentiellement compos de rsidus avicoles. Dans la zone de Pikine, lutilisation des eaux rsiduaires, pirates partir des systmes dvacuation des effluents domestiques, est courante.

6 3: Une utilisation des intrants chimiques qui menace lenvironnement

Les modes dutilisation des pesticides et des engrais chimiques diffrent des petits producteurs, qui sont plus traditionnels, aux grands producteurs, plus modernes. On distingue:

Lutilisation par aspersion, qui est pratique par les marachers de trs petites surfaces, consiste traiter les attaques parasitaires laide dun seau contenant le pesticide et de branchages comme aspersoir. Quand il sagit de poudre, le saupoudrage est fait la main, sans gants ni masque de protection. Cette faon de travailler est courante dans la grande Niaye de Pikine, mais surtout sur les berges du fleuve Sngal, sur la langue de Barbarie et dans le Gandiolais.

Le traitement par pulvrisation partir dun pulvrisateur manuel ou motoris est le plus rpandu dans la zone des Niayes. Il est appliqu aussi bien par les petits exploitants que par les moyens exploitants.

Le traitement par association avec lirrigation au goutte--goutte consiste injecter directement les produits phytosanitaires et les engrais solubles dans le systme dirrigation. Cette mthode est exclusive aux grands exploitants et quelques moyens exploitants.

Les impacts du systme horticole peuvent tre lorigine de risques de dgradation de lenvironnement des Niayes. En effet, la zone des Niayes joue un rle important dans la production horticole du Sngal. Compte tenu des conditions physiques et dun contexte socio-conomique favorable du milieu, plusieurs objectifs sont assigns cette zone, notamment lamlioration de la scurit alimentaire, la scurisation des revenus, la conqute des marchs extrieurs et la gestion des ressources naturelles. Cependant, en plus des problmes de croissance dmographique galopante et durbanisation qui entranent une rduction inluctable des surfaces de production, en particulier dans les zones priurbaines, se posent de rels problmes de dgradation des ressources naturelles lis au systme de production horticole.

La gestion des ressources hydrogologiques est caractrise par la prsence de la nappe des sables quaternaires, la zone des Niayes est une importante rserve hydrogologique qui a longtemps suppl lalimentation en eau de la population, particulirement dans la ville de Dakar. De nos jours, ce potentiel souffre dune surexploitation qui se manifeste par un rabattement progressif en profondeur de la nappe. La manire dont la ressource est exploite provoque cette surexploitation. En effet, lexploitation de leau de la nappe, de plus en plus mcanise grce lutilisation de motopompes dans les canes et des forages individuels dans les grandes exploitations, rduit le volume de la ressource dont la ralimentation est tributaire des conditions pluviomtriques. Cette rduction de la nappe saccompagne dune intrusion des eaux marines qui relvent la salinit des eaux de la nappe et les rendent impropres la consommation et lusage des fins agricoles.

Dans le cadre de la promotion de lagriculture biologique, une attention particulire doit tre porte lutilisation efficace et rationnelle des engrais organiques, car tout excs peut entraner, dune faon inluctable, la contamination de la nappe par les nitrates.

Pour ce qui touche la gestion des sols et la conservation de la vgtation, la zone des Niayes est domine par la prsence de sols pauvres: sols diors, sols minraux bruts dapport qui constituent les formations dunaires. La dgradation des sols est la fois lie la dgradation des conditions pluviomtriques et la longue pratique de lagriculture, particulirement sur les sols diors.

Le dveloppement du marachage, sur pratiquement tous les types de sols de la zone des Niayes, conduit une dgradation partielle de plus en plus importante du couvert vgtal, notamment par le dfrichement de certaines forts classes et le dboisement des primtres de protection des dunes vives, comme au niveau de Mbao, dans la rgion de Dakar, Ceci contribue en outre lappauvrissement des sols, leur dgradation par lrosion hydrique et olienne et au comblement des dpressions jouxtant les systmes dunaires. cela sajoute la surexploitation des dpressions qui, avec le dficit pluviomtrique de la rgion, a entran par endroits une salinisation des terres. Sur la langue de Barbarie, au Nord du Sngal prs de Saint Louis, les excavations du systme dunaire caractris par son instabilit pour remblayer le fleuve et gagner des espaces cultivables, doivent faire lobjet dune attention particulire afin de parer dventuelles ruptures de la langue.

En dfinitive, la zone des Niayes joue un rle important dans la production horticole du Sngal. elle seule, elle produit 80% de la production nationale. De nos jours, en tenant compte de ses conditions cologiques favorables au dveloppement de ce secteur, la zone des Niayes est considre comme le moteur de la relance du dveloppement horticole et le point central de la ralisation des objectifs assigns cette filire (croissance de la production, amlioration de la scurit alimentaire, approvisionnement des marchs intrieurs surtout en produits habituellement imports, accroissement des revenus des acteurs, cration demplois, etc.).

Cependant, au del des prouesses conomiques que laisse entrevoir la filire horticole dans cette rgion naturelle, de rels problmes denvironnement et dcologie se manifestent. La rgion des Niayes est un milieu fragile dont les pratiques agricoles, particulirement lhorticulture, sont menaces tous les niveaux. Avec lintensification du systme de production horticole, lusage des intrants chimiques et organiques reste trs important dans la zone et nest pas sans consquence sur le milieu, surtout sur la nappe phratique, la production et la sant de la population.

En dehors des problmes lis lusage des produits chimiques, existe galement le problme de la rduction des volumes de la nappe phratique.

7 - Le potentiel du commerce intra- africain

7 1: Des opportunits daffaires certaines, mais le secteur priv africain est-il prt pour les saisir ?

Le dveloppement du secteur priv est essentiel la ralisation, en Afrique subsaharienne, des Objectifs du Millnaire pour le Dveloppement. Certes, le contexte politique et conomique sur le continent a enregistr des changements positifs au cours de la dernire dcennie. Des politiques de libralisation conomique et douverture de march ont t mises en uvre et les stratgies de croissance en Afrique subsaharienne ont volu dune politique de substitution aux importations, dans les annes 70 et au dbut des annes 80, une politique dencouragement aux exportations dans les annes 90. Cette transition explique en partie que les 38 pays africains non exportateurs de ptrole ont atteint une croissance du PIB de 4 pour cent en moyenne annuelle sur les dix dernires annes (rf. Perspectives conomiques en Afrique 2006/2007).

Toutefois, le paralllisme de structures de productions et de consommations des pays africains en gnral et de la sous rgion de lAfrique de lOuest en particulier, comporte des aspects ngatifs, contrairement aux autres continents. En effet, chaque pays produit des biens trs faible valeur ajoute destins lexportation hors du continent, pour acqurir des devises fortes permettant dimporter des biens dquipement dEurope, des Etats Unis, de Chine et dAsie. Ce qui limite de manire drastique les changes intra-rgionaux, y compris dans le domaine de lhorticulture, malgr lexistence dunions montaires et conomiques (moins de 10% entre les pays de lUEMOA).

Sur ce point, Monsieur H. OUANE avait fait des recommandations pertinentes au forum de Bamako au mois de fvrier 2008. Notre continent doit tre plus exigeant avec les nouvelles puissances mergentes car il serait fort regrettable qu'il se cantonne au rle de simple pourvoyeur de produits primaires bruts pour alimenter des taux de croissance deux chiffres dans d'autres parties du monde en dveloppement. Pour ce qui est de la Chine, il y a lieu d'approfondir les engagements en matire d'infrastructures mais aussi des initiatives concrtes en matire de transfert de technologies, de transformation graduelle sur place des matires premires en vue de jeter les bases d'un dcollage industriel du continent. Les autres critres promouvoir avec la Chine sont l'impact en termes de cration d'emplois locaux, de valeur ajoute au plan structurel. Un accord cadre prvoyant un certain nombre de conditions contraignantes en matire d'investissements directs, de transferts de technologies, pourrait tre envisag. Les sommets Afrique-Chine pourront tre mis profit pour engager un dialogue politique autour de ces questions.Aujourdhui, le dfi consiste largir le champ des exportations du continent au-del dune gamme restreinte de produits de base traditionnels. Dans cette approche, les responsables politiques africains et les partenaires au dveloppement attendent du secteur priv quil saisisse les opportunits lies au secteur agricole (notamment en ce qui concerne lhorticulture dexportation, non transforme et semi transforme), et quil soit comptitif sur le march des pays de lOCDE face aux grands exportateurs tels que le Brsil, le Chili, Isral, le Mexique et le Prou.

Les opportunits daffaires existent bien en Afrique: Mais le secteur priv africain est-il prt se dvelopper et peut-il tre comptitif sur les marchs intra africain et international ? Ce nest pas le cas de nombreuses petites entreprises aux structures sous dimensionnes et des petits producteurs indpendants dans les pays les moins dvelopps du continent. Ces petits entrepreneurs souffrent souvent des contraintes lies la faiblesse de lenvironnement des affaires, dune faible productivit, dun savoir-faire insuffisant, dun retard technologique, dun march local peu dvelopp, dune infrastructure conomique insuffisante et de lourdeurs administratives.

Cependant, les petits producteurs sngalais ont rcemment surmont ces contraintes en amliorant la qualit des produits dhorticulture et en sorganisant en petits groupes dexportateurs. Cest notamment le cas dans la rgion de Niayes au Sngal. . Entre 1995 et 2006, le Sngal a quadrupl ses exportations de fruits et lgumes vers lEurope, celles du Mali ont doubl. Cependant leurs parts de march en Europe restent encore faibles.

7 2: Les dfis releverpour tre plus comptitifs dans les marchs internationaux :Pour devenir plus comptitifs et augmenter leurs parts de march au niveau international, les petits producteurs sngalais doivent relever les trois dfis suivants.

Rduire les incohrences qui subsistent entre les stratgies gouvernementales et les besoins rels du secteur priv. Malgr les progrs rcents du gouvernement sngalais dans la conception de sa politique agricole et industrielle, il a omis de crer un rseau efficace permettant aux producteurs et exportateurs de grer de manire intgre lapprovisionnement en intrants agricoles, la production, la logistique et la commercialisation. Des orientations divergentes selon les ministres ont abouti un manque de cohrence des investissements publics dans le domaine agricole. Amliorer la coordination interministrielle et approfondir la concertation avec les acteurs du secteur priv pourraient contribuer rsoudre ce dysfonctionnement.

Ensuite, crer des conditions favorables linvestissement devrait tre lune des priorits du gouvernement sngalais. Malgr des promesses et un effort rel, les infrastructures, savoir les transports, llectricit, les tlcommunications et leau, demeurent coteuses et limites, constituant ainsi un obstacle au dveloppement dune politique efficace de promotion du secteur agricole et de production de biens agroalimentaires. De mme, loffre de services financiers est insuffisante et inadapte aux besoins des petites entreprises et aux acteurs du secteur agricole, rendant difficile la mise profit des opportunits daffaires existantes.

Enfin, au niveau local, rgional et international, les opportunits daffaires demeurent sous-exploites. Au Sngal, tandis que la production horticole a augment, trop peu de mesures ont t mises en uvre pour en promouvoir les produits sur les marchs dexportation. Par exemple, les exportations vers lEurope ne reprsentent pas plus de 2 3 pour cent de la production de tomates cerises sngalaises. Par ailleurs, ltroitesse des marchs locaux demeure un handicap majeur pour raliser des conomies dchelle. Dans ces conditions, il est indispensable dune part damliorer le mode de fonctionnement des marchs agricoles locaux et dautre part de mieux insrer ces derniers dans les marchs rgionaux et internationaux, do la ncessit de dvelopper les groupements ou coopratives de producteurs afin de renforcer leur capacit dexportation (volumes). Pour relever ces dfis, la politique de dveloppement du secteur priv du Sngal devra davantage tenir compte des besoins rels des entrepreneurs agricoles et de la manire dont ils conoivent leur activit.

Il doit aussi affronter les dfis que la rforme de la Politique Agricole Commune de lUnion Europenne ne manquera pas de susciter en matire de comptitivit. Approfondir le dialogue entre le secteur public et le secteur priv est prcisment de nature permettre ce dernier dexploiter les opportunits daffaires qui se prsenteront dans le secteur agricole. Les marchs locaux/rgionaux concernent les oignons, la pomme de terre, la tomate, la patate douce et les chalotes.

Une tude exhaustive vient dtre ralise en Afrique de lOuest en prparation dune rencontre prvue par la CEDEAO sur ce thme Abuja. Mettant laccent sur les opportunits que prsentent les sous-secteurs Fruits et lgumes Les pays concerns sont: Le Bnin, le Burkina Faso, le Cap vert, la Cte dIvoire, la Gambie, le Ghana, la Guine, le Mali, le Niger, le Sngal, le Togo et les produits phares sont: lananas, la banane, la mangue, la papaye, la tomate, loignon, le haricot vert et la pomme de terre.

En effet, ltude fait ressortir que les potentialits de la filire fruits et lgumes sont certaines : les facteurs agro cologiques sont favorables une grande diversit de produits. Une demande croissante se fait jour sur les marchs urbains de mme quune dynamique dchanges au sein de la sous-rgion.

Le march europen est galement trs porteur pour les lgumes de contre-saison (ex: haricot vert) et celui-ci bnficie de la proximit relative des pays ctiers ouest-africains. Certains produits, tels que le haricot vert ou la tomate cerise du Sngal occupent dj des positions commerciales intressantes sur le march europen.

Depuis quelques annes, la qualit des produits sest amliore de faon sensible. Certains marchs de niche se sont dvelopps lexport pour les fruits schs, notamment dans la gamme des produits bio. Les producteurs locaux possdent une bonne matrise des techniques de production. Des produits nouveaux font leur apparition, notamment une varit nouvelle de papaye longue conservation en vue dun transport maritime du fruit sur lEurope. Enfin, il existe de relles opportunits dexportation pour le melon et la pastque. Il apparat dans cette filire des besoins de partenariat sarticulant comme suit:

Un partenariat financier pour lextension et la modernisation des plantations en labsence dun crdit agricole adapt.

Un partenariat technologique pour la valorisation des carts de triage distribus actuellement sur le march local vil prix.

Un partenariat commercial pour la pntration de nouveaux marchs complmentaires au march europen.

8 - Les marchs mondiaux des fruits et lgumes biologiques: des opportunits pour les PMA dans la production et lexportation de produits horticoles biologiques:

8 1: Les volumes et les valeurs des ventes biologiques augmentent

Les plus fortes valeurs de ventes alimentaires biologiques totales se trouvent aux Etats-Unis (8000 millions de dollars), suivis par l'Allemagne (2 100 millions de dollars), le Royaume-Uni (1 000 millions de dollars) et l'Italie (1 000 millions de dollars). D'autres valeurs de ventes leves se trouvent en France (850 millions de dollars) et en Suisse (450 millions de dollars). Les marchs amricain et europen ont approximativement la mme taille. Les ventes de produits certifis biologiques au Japon taient estimes seulement 350 millions de dollars en 2000, mais les ventes totales de produits verts (produits avec moins de produits chimiques, mais pas ncessairement sans ceux-ci) sont estimes 2,5 milliards de dollars.

8 2 ...mais ne reprsentent encore qu'une petite part du march alimentaire total

Nanmoins, la filire biologique reste un march de niche par rapport au march alimentaire global. Les parts de march des aliments biologiques se situent dans la plupart des pays autour de 1 pour cent des ventes alimentaires totales. Des chiffres quelque peu plus levs ont t trouvs en Autriche et en Suisse, avec une estimation des parts biologiques de respectivement 1,8 pour cent et 2 pour cent. La part de march biologique au Danemark est estime presque 3 pour cent des ventes alimentaires totales, probablement le plus haut pourcentage au monde.

8 3 des taux de croissance levs des ventes de fruits et lgumes biologiques au cours des dernires annesLes tudes de march effectues dans une tude de la Direction horticole du MA, intitule: tendance de dveloppement des marchs agricoles, indiquent une croissance rapide des ventes de fruits et lgumes biologiques dans la plupart des pays dvelopps. Les valeurs des ventes augmentent sur la plupart des marchs des taux annuels se situant en gnral entre 20 et 30 pour cent au cours de la fin des annes 90. Des taux de croissance particulirement levs ont t observs rcemment au Royaume-Uni et en Italie. Par exemple, les ventes au dtail de fruits et lgumes biologiques ont augment en Italie un taux annuel d'environ 85 pour cent pendant la priode 1998-2000, alors que dans les premiers mois de 2001,ce taux a connu une hausse plus importante que la moyenne enregistre au cours des 3 annes prcdentes. .

Des taux de croissance aussi levs ne devraient pas cependant persister. Ltude de march de l'Italie montre cependant une prise de conscience et une demande croissante de la part du public en produits frais biologiques. Les ventes de fruits et lgumes biologiques augmentent la fois aux Etats-Unis et au Japon, mais les taux de croissance prcis n'ont pas pu tre obtenus. La croissance annuelle des ventes de fruits biologiques en Allemagne est estime 8 pour cent et celles des lgumes biologiques 15 pour cent.

8 - 4 ...bien que la croissance semble s'tre interrompue sur certains marchs

D'autre part, en Autriche et au Danemark, deux pays possdant un march biologique bien dvelopp et une part de march biologique relativement leve, les ventes alimentaires biologiques connaissent un taux de croissance faible ou nul.

8 5 la part du biologique dans les ventes de fruits et lgumes est suprieure la part du biologique dans les ventes alimentaires totales

La part des ventes biologiques du secteur des fruits et lgumes est quelque peu suprieure celle des ventes biologiques par rapport aux ventes alimentaires totales. Dans la plupart des pays, la part biologique des ventes de fruits frais est estime environ 3-5 pour cent, alors que pour les ventes de lgumes la part biologique est estime plus de 10 pour cent au Royaume-Uni et en Suisse par exemple, en partie en raison des forts volumes de ventes de lgumes biologiques produits localement par le biais des ventes directes et des systmes d'abonnement.

8 6 la demande continue de dpasser l'offre nationale dans la plupart des pays dvelopps

Comme la demande en produits frais biologiques devrait continuer de dpasser la production dans les pays dvelopps, les importations seront ncessaires pour satisfaire la demande des consommateurs. La mesure dans laquelle les pays en dveloppement seront capables de combler ce vide dpendra largement des facteurs dcrits ci-dessous (voir: Stratgies suivre).

Si beaucoup de pays europens prfrent leurs propres produit s biologiques, le Royaume-Uni et la Belgique sont deux exemples pour lesquels la diffrence de la confiance entre les produits biologiques cultivs sur le sol national et les produits imports se trouve tre relativement mineure. Ceci s'explique probablement par le fait que la production biologique nationale dans ces pays n'est pas en mesure de satisfaire une demande croissante, et les importations sont donc une pratique courante.

8 7 alors que les prix varient fortement selon le lieu, le moment et le groupe de produit

En dpit du manque global de donnes officielles disponibles sur les prix (aux niveaux du prix au producteur, prix FOB, prix CIF et prix de vente au dtail), quelques unes des tudes de march donnent un certain aperu sur cette question. Pour la plupart des pays, un chantillon de prix est donn (principalement au niveau de la vente au dtail), mais aucune srie ou liste complte de prix n'a pu tre obtenue. La filire biologique tant encore domine par quelques ngociants dans de nombreux pays, la volont de fournir des donnes a souvent t limite, et la transparence du march est loin d'tre optimale. Avec la croissance continue des volumes de vente biologique sur les marchs dvelopps et la progression vers des marchs plus transparents et comptitifs, la plupart des tudes indiquent que cette tendance aura probablement pour rsultat une diminution de la diffrence de prix entre les produits biologiques et les produits conventionnels.

Cependant, on ne sait pas dans quelle mesure les diffrences de prix diminueront, et cela dpendra beaucoup des taux de croissance respectifs de la demande et de l'offre.

8 8 cependant, la prudence doit tre de mise quant aux conclusions pouvant tre tires de ces chiffres

Il faut tre extrmement prudent lorsque l'on tire des conclusions partir de ces donnes. L'absence de sries compltes de prix rend difficile toute conclusion fiable. Les producteurs/exportateurs potentiels doivent accorder une attention particulire lvolution des prix au producteur, car ils sont la cl de la dcision de conversion l'agriculture biologique, en particulier en gardant l'esprit la priode de conversion pouvant aller jusqu' trois ans. Cependant, l'volution des prix est trs difficile projeter partir d'un ensemble incohrent de donnes.

Il est conseill aux exportateurs ciblant un march spcifique de prendre contact avec plusieurs importateurs et ngociants afin d'avoir une ide des prix qui peuvent tre obtenus, en gardant l'esprit que ces prix fluctuent.

8 9 les primes de prix biologiques et le comportement du consommateur

Il semble que des groupes de consommateurs soient prts payer un certain prix pour les aliments biologiques. Dans de nombreux pays, la plupart des consommateurs sont disposs payer 20 pour cent de plus que pour les produits conventionnels, mais aucun chiffre prcis n'a pu tre obtenu. Les ventes biologiques par le biais des supermarchs constituent le rseau de distribution connaissant la croissance la plus rapide dans la plupart des marchs. Certaines sources commerciales ont affirm que les consommateurs achetant des produits biologiques dans les rseaux de vente au dtail conventionnels (par exemple les supermarchs) diffrent quelque peu d'autres consommateurs biologiques, dans la mesure o les considrations cologiques sont moins importantes lors de l'achat de produits biologiques. Ces achats par des consommateurs moins proccups par des considrations cologiques renforcent l'ide d'une baisse des primes de prix ces prochaines annes.

8 10 quelques tendances de commercialisation biologique

Au cours des tudes de march, diverses tendances du march ont t observes, il sagit notamment des:

supermarchs biologiques. De nombreuses tudes font tat de l'apparition de petits supermarchs qui ne vendent que des produits biologiques;

aliments biologiques prpars. Les aliments prpars se trouvent parmi les aliments connaissant la croissance la plus rapide sur les marchs conventionnels, et on trouve au cours des dernires annes de plus en plus de produits biologiques prpars, comme les salades fraches pr-emballes;

ventes d'aliments biologiques par le biais des cantines publiques et des socits de restauration collective. Le secteur du service alimentaire et d'autres secteurs sont de plus en plus impliqus dans l'alimentation biologique.8 11 les opportunits pour les pays en dveloppement

La production nationale de produits biologiques dans les pays dvelopps devrait augmenter dans les prochaines annes (Il y a habituellement un laps de temps de trois ans entre la conversion et la production de produits certifis biologiques), mais il est peu probable qu'elle couvre la demande pour la plupart des produits.

La prfrence des consommateurs pour les fruits et lgumes biologiques produits localement ou rgionalement indique que les meilleures opportunits sont celles des produits frais biologiques de rgions tempres en contre-saison et les produits des rgions non tempres. Pour les produits qui ne peuvent pas tre cultivs sous les climats plus froids des pays dvelopps du nord (par exemple les oranges, les kiwis, etc.) la plupart des livraisons biologiques proviennent de pays producteurs proches de ces marchs, comme les pays de la rgion mditerranenne pour la CE (par exemple l'Italie, l'Espagne, Isral, le Maroc et l'Egypte).

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8 12 les bases du succs

Les conditions fondamentales du succs incluent une plus grande comptitivit du producteur et des prix FOB, ainsi que le respect au minimum des normes biologiques et phytosanitaires et l'offre d'une qualit identique celle des produits conventionnels. De plus, d'importants efforts de commercialisation peuvent tre ncessaires pour apprendre au consommateur biologique attnuer sa dfiance actuelle l'gard des produits biologiques imports. Certains pays ont dj une image d'exportateurs de produits frais ou verts (par exemple le Costa Rica, le Chili) qui les aidera bnficier d'avantages commerciaux pour les produits biologiques.

8 13 la planification est ncessaireLa dcision de se convertir la production biologique ncessite de garder l'esprit les diffrentes (et souvent difficiles) mthodes de production et de gestion pouvant assurer le succs dune telle entreprise. La priode de conversion de trois ans gnralement ncessaire rend indispensable une planification long terme. Pour une telle planification, une analyse cots/profits soigneuse devrait tre effectue. L'ampleur de la baisse prvue des primes de prix biologiques, le cas chant, n'est pas bien connue; il en est de mme pour l'amplitude de la chute possible des rendements pendant la conversion et peut-tre aprs. Il est donc conseill aux producteurs et aux exportateurs d'valuer avec attention le potentiel de leur produit sur le march cibl, ainsi que d'identifier les fournisseurs concurrents de ce march. Avec l'introduction rcente de rglementations biologiques sur deux marchs majeurs, les Etats-Unis et le Japon, le cadre lgislatif est en place pour fournir une meilleure information et une meilleure orientation concernant les rgles d'importation et, par consquent, en thorie, pour minimiser les mauvaises surprises pour les exportateurs biologiques vers ces marchs.

8 14 les stratgies possibles suivre.

De nombreuses tapes doivent tre franchies avant que des fruits et lgumes frais certifis biologiques puissent tre exports avec succs vers les pays dvelopps. La liste ci-dessous - bien que non exhaustive - prsente certaines des principales conclusions et leons des tudes de pays effectues dans un rapport du Ministre des Finances du Sngal sur la Stratgie de Croissance acclre (SCA) au chapitre intitul la grappe horticole.

Une tape importante est de mettre en place des normes et rglementations biologiques nationales et rgionales et un systme d'habilitation et de contrle indpendant et fiable pour appliquer ces rgles. Lorsque les rglementations biologiques nationales sont reconnues comme quivalentes aux rglementations biologiques du pays vers lequel les exportations sont effectues, des frais supplmentaires superflus sont vits. L'tude de pays pour l'Argentine montre l'impulsion reue par la filire biologique lorsque la lgislation biologique nationale a t approuve comme quivalente par la CE. Bien que la plupart des pays en dveloppement n'aient pas encore leurs propres normes biologiques, ils sont souvent en mesure d'exporter des produits certifis biologiques par le moyen d'une troite collaboration avec un organisme de certification habilit et un importateur spcialis

. Certains des producteurs biologiques interrogs ont affirm que les cots initiaux les plus levs pour une conversion l'agriculture biologique n'taient pas tant les cots de certification et de contrle que les pertes colossales au cours des premires rcoltes, rsultant d'une connaissance et d'une capacit insuffisantes protger les cultures face aux lments nuisibles et aux flaux. L'agriculture biologique tait considre comme tant effectue sur une base empirique, avant que les techniques appropries ne soient dveloppes par le biais d'ajustements continus. De plus, au cours de la conversion l'agriculture biologique, les rendements risquent de chuter sensiblement (et peuvent rester un niveau trs bas, mme aprs la priode de transition), et il existe des risques plus importants d'infection et de maladies srieuses.

Un bon traitement post-rcolte (par exemple un stockage rfrigr), une bonne infrastructure et une logistique (y compris un port ou des aroports) permettront aux produits frais d'arriver en de bonnes conditions dans le pays de destination..

Afin de russir ses exportations, de bonnes relations durables avec un importateur, un ngociant ou un grossiste sur le march cibl sont importantes, ainsi quun bureau de contrle efficace et crdible

Les supermarchs, le dbouch de ventes de produits biologiques connaissant la plus forte croissance, prfrent vendre des produits frais biologiques toute l'anne, avec une qualit constante et un approvisionnement rgulier. Le commerce international de fruits et lgumes frais conventionnels prsente de plus en plus les caractristiques des filires mondiales orientes par l'acheteur. Dans ces filires, les principaux supermarchs des pays dvelopps dterminent les exigences en termes de prix, de qualit, de livraison et de scurit des aliments pour les aliments frais produits dans les pays en dveloppement (sans possder d'exploitations ou d'installations agro-alimentaires dans ces pays), afin de garantir un approvisionnement toute l'anne. Avec leur importance croissante comme dbouch de ventes de fruits et lgumes biologiques dans les pays dvelopps, les supermarchs vont de plus en plus tablir de telles filires galement dans le commerce biologique international. Les exigences gnralement leves pour l'achat de produits par des chanes de supermarchs trangres peuvent agir comme une barrire pour certains producteurs biologiques qui ne sont pas capables d'atteindre de tels niveaux. Cependant, pour les producteurs biologiques qui satisfont aux normes et peuvent oprer en tant que fournisseurs de ces chanes, cette situation peut s'avrer trs rmunratrice et assurer des revenus garantis.

9- LE SECTEUR HORTICOLE AU SENEGAL ET LA CONJONCTURE INTERNATIONALE

Si la production est actuellement encore essentiellement destine au march intrieur (plus de 95% des volumes produits), une attention particulire est porte depuis quelques annes sur le dveloppement de lhorticulture dexportation (essentiellement sur les produits de contre-saison), secteur de diversification trs fort potentiel.

La gamme des produits horticoles dexportation est compose des principaux produits suivants:

Le haricot vert bobby, qui est le produit le plus connu et en mme temps, le plus vendu lexportation. Ce produit est encore expdi par avion, malgr les possibilits offertes par la voie maritime.

Le haricot vert filet, trs pris sur les marchs dexportation mais trs peu cultiv par les producteurs. Ce produit, expdi uniquement par avion, est essentiellement vendu sur le march franais de RUNGIS.

La tomate cerise : trois entreprises, SENEFRAIS, PASEN et Delta Production, en sont les exportateurs. Pour la plupart des entreprises, la tomate reste un complment de la gamme de haricots verts mais sa production ncessite un degr de technicit assez avance.

La mangue est exporte par huit entreprises. Sa production, relativement importante, est destine pour lessentiel la consommation locale. Les varits dexportation sont Kent, Keitt et Palmer, vendues en Europe du Nord par voie maritime et en France par voie arienne.

Le melon est export principalement par quatre entreprises. Les varits cultives au Sngal, Charentais et Galia, sont expdies par avion vers les marchs europens.

Les haricots verts, les tomates cerises et les mangues sont actuellement les produits phare, reprsentant respectivement 60%, 30% et 10% des volumes exports. Dautres produits cultivs en complment de gamme sont exports de manire pisodique et en quantits trs faibles comme le gombo, les courgettes, les asperges, les fraises et les fleurs. Ces productions sont introduites depuis peu dans loffre sngalaise lexportation. Il sagit de produits la fois difficiles et exigeants tant au niveau de la production que du conditionnement post-rcolte.

La production horticole dexportation est organise au Sngal autour de deux systmes distincts:

Un systme de production en rgie, adopt en majorit par les principaux producteurs-exportateurs de la place(les plus gros oprateurs disposant entre 100 et 600 ha).

Un systme de contractualisation entre une socit exportatrice et des groupements de petits producteurs sous forme de GIE (Groupements dIntrt Economique).

Ces deux systmes coexistent parfois au sein dune mme entreprise. Le choix du systme de production tant li plusieurs paramtres dont:

Les contraintes propres au type de spculation(ainsi, les haricots verts sont produits au 2/3 en rgie; la tomate cerise, plus exigeante techniquement, est produite 100% par les exportateurs eux-mmes; la mangue, produite traditionnellement par de petits exploitants, est galement produite de plus en plus par les exportateurs sur leurs propres vergers)

La scurisation du foncier,

La capacit dinvestissement de loprateur.

Aprs maintes rorganisations depuis la fin des annes 90, le paysage des organisations professionnelles du secteur horticole compte aujourdhui deux principales organisations qui refltent la dualit du type doprateurs:

La SEPAS (Sngalaise des Exportations de Produits Agricoles et de Services), ne en 1993-94 sous limpulsion du Projet UE dappui la diversification et au dveloppement de la filire dexportation, qui comprend actuellement 13 membres actifs correspondant en majorit des oprateurs de petite et moyenne taille;

LONAPES (Organisation Nationale des Producteurs Exportateurs de Fruits et Lgumes du Sngal) cre en novembre 1999, suite notamment ltude de restructuration de la filire horticole mene par les Projets PPEA/PDMAS Banque Mondiale, et qui regroupe quant elle les six principaux oprateurs du secteur (SAFINA, SEPAM, SOCAS, MASTER, BANIANG, SOLEIL VERT) reprsentant environ 80% des volumes de fruits et lgumes exports.

Il convient galement de citer la FPMN (Fdration des Producteurs Marachers de la zone des Niayes) qui encadre surtout des petits producteurs regroups au sein de GIE. On observe galement une tendance des producteurs se regrouper de plus en plus en filires produit: lassociation des producteurs dasperge, doignons, de tomates industrielles,

Les socits membres de lONAPES sont parmi les plus modernes de la place avec en tte les socits SAFINA et SEPAM. La plupart dispose dun systme dirrigation goutte goutte, deux trois socits ayant investi dans des systmes daspersion.

Parmi les critres dligibilit, lONAPES impose aux entreprises qui souhaitent devenir membre de lorganisation de disposer dau moins 50% de leurs surfaces en rgie, le solde devant tre collect auprs de producteurs disposant de grands primtres identifiables. Ce critre est essentiel pour la mise en place dune traabilit des produits exports. Autre critre important, lONAPES demande ce que les producteurs exportateurs disposent dune production dau moins 200 tonnes et soient prsents du mois de dcembre au mois davril, la quantit et la rgularit de loffre tant galement un facteur dterminant pour la conqute des marchs dexportations. Enfin, lorganisation impose aux producteurs-exportateurs de disposer dunits de conditionnement sur le lieu de rcolte ainsi que de camions isothermes pour lacheminement des produits jusqu laroport.

Si les exportations horticoles ont connu un dveloppement important ds le dbut des annes 1970, loffre exportable passant de 3000 tonnes prs de 10 000 tonnes en une dcennie, tout au long des annes 1980, le volume annuel moyen des exportations horticoles sest stabilis la baisse autour de 2.500 tonnes et les exportations de pomme de terre et doignons destination du march rgional africain ont dclin pendant cette priode jusqu disparatre compltement au dbut des anne 1990.

Daprs une tude ralise en 2001 par le PPEA, les exportations de produits horticoles en tonnage auraient atteint pour 2000 les niveaux suivants: Les quantits exportes atteindraient donc au total plus de 9000 tonnes dont environ 80% proviendraient de la zone des Niayes, le solde tant produit dans la rgion du Fleuve Sngal.

Lvolution des exportations horticoles reflte linstabilit de plus en plus marque de la production qui se traduit par une volution contraste des exportations nationales et par des mouvements entres sorties dun nombre important dentreprises.

Ainsi, selon une tude commandite par le Projet de promotion des exportations agricoles (PPEA), intitule Profil de lentreprise exportatrice agricole, on constate dune manire gnrale que trs peu dentreprises du secteur de lhorticulture ont accumul une exprience solide dans la filire, du fait de la non-matrise des conditions techniques spcifiques des dbutants dune part et du nombre important de celles menant des activits irrgulires dune anne lautre, dautre part. Ltude dbouche sur les constats suivants :

Les entreprises du secteur horticole capitalisent, en moyenne, une exprience de 3-4 ans, ce qui reste trs faible par rapport la dure prsume de la courbe dexprience dans le secteur qui est de dix ans.

La plupart des exportateurs qui ralisent rgulirement des tonnages importants (suprieurs 200 tonnes) ont une prsence dans le secteur depuis 10 annes, au moins.

Les principales destinations des exportations sngalaises de produits horticoles sont, par ordre dimportance, classes en deux groupes :

Les pays de lUnion Europenne, notamment la France, la Belgique, la Grande Bretagne, lAllemagne, la Hollande, lEspagne, lItalie, les Pays-Bas ;

La Suisse, la Pologne, lArabie Saoudite (pour ce pays, exportations de mangues).

En termes de positionnement et de conqute de marchs, le Sngal est en perte de vitesse sur le march europen o il existe une forte concurrence d'autres pays africains selon les produits (Egypte, Kenya, Burkina Faso, Maroc,).

La difficult du Sngal dans le crneau de contre-saison est lie au fait que ses concurrents sont rpartis sur trois continents (Afrique, Amrique et Asie) et que, au moment o les exportations sngalaises stagnaient, nombreux parmi ces derniers ont renforc leur position sur le march international et europen. Ainsi, en 2000/2001, le march europen de produits frais dits de niche (haricots verts, tomate cerise, mangue et melon) dpassait les 550.000 tonnes pour une valeur CAF de 1 milliard dEuros. Avec environ 10.000 tonnes de produits exports, la part du Sngal sur ces crneaux est minime et reprsente peine 2% des parts de march.

Selon une tude mene en 2001 par le PPEA, il apparat que toutes les principales sous-filires horticoles dexportation dgagent un bnfice conomique et disposent dun avantage comparatif lexception de la filire petit producteur de haricot vert bobby, pnalise par des cots de production plus levs et une plus forte consommation en eau.

Les rsultats de cette tude montrent galement que les produits plus forte technicit, comme le haricot vert filet ou la tomate cerise, dgagent des rsultats suprieurs ceux de la mangue et surtout du haricot bobby.

Enfin, selon une tude mene en avril 2001 par la socit JEXCO, on distingue deux types de contraintes:les contraintes primaires et les contraintes secondaires dcoulant des contraintes principales.

Contraintes primaires:

Le manque de formation des principaux oprateurs

La situation foncire peu scurisante

Les ressources hydriques mal gres

L'absence de capitalisation des exploitants agricoles et entreprises du

Secteur

Les difficults d'accs au crdit

Le sous-investissement priv et public dans les infrastructures et

quipements

L'instabilit des canaux commerciaux ne permettant pas la prennisation

de la production

La quasi absence d'industrie de transformation agro-alimentaire

L'absence d'investissements trangers lis la distribution

internationale.

Contraintes "secondaires":

L'htrognit de la qualit des produits exports

La mauvaise qualit des produits destins au march local

Le manque de diversification de la production

Le manque de diversification des marchs d'exportation

Une logistique peu comptitive

Une disponibilit insuffisante et des cots levs des intrants

(semences, engrais, produits phytosanitaires)

La difficult respecter les normes internationales conjugue l'application de nouvelles normes europennes en matire de L.M.R (limites maximales des rsidus)

Globalement les obstacles l'exportation se situent deux niveaux.

Au niveau des barrires tarifaires:Les obstacles tarifaires sont pour linstant quasi inexistants pour les produits horticoles frais sur le march de l'Union europenne. Du fait de l'appartenance du Sngal au groupe des Etats ACP signataires de la Convention UE-ACP, ces produits accdent au march de l'Union en franchise de droit de douane et des taxes d'effet quivalent. Certains exportateurs ont signal l'existence de droits de douane levs aux Etats-Unis et au Maghreb.

Au niveau des barrires non tarifaires:

- Formalits administratives: juges comme trop longues et complexes tant au niveau des exportations que des importations dintrants.

- Barrires techniques : les exportateurs sngalais rencontrent cette catgorie d'obstacles non tarifaires sur les marchs de l'Union europenne o les normes de qualit et/ou phytosanitaires deviennent de plus en plus strictes (cf. LMR). De plus, les normes lies l'emballage, l'tiquetage et la protection de l'environnement viennent s'ajouter aux barrires techniques franchir par les productions avant d'accder aux marchs de l'Union europenne et d'Amrique du Nord. Les Etats-Unis exigent, en plus, la fumigation des produits avant leur entre sur le march.

Malgr ces diffrentes contraintes qui gnent le dveloppement des exportations horticoles, il convient de noter que lorigine Sngal dispose de plusieurs atouts dcisifs:

Un climat offrant la possibilit de produire aussi bien des lgumes de contre-saison que des fruits tropicaux. Climat qui se caractrise par une relative stabilit en comparaison avec la zone dAmrique Centrale, trs expose aux phnomnes de cyclones et autres intempries.

Une proximit du continent europen (6 heures de vol des principaux marchs europens et 5 jours de transit des principaux ports dentre Nord-europens).

Lexistence dune gare de fret, oprationnelle depuis la campagne 2002/2003.

Des cots des facteurs relativement bon march par rapport aux autres origines exportatrices

Une volont politique de soutenir trs fortement le dveloppement du secteur priv.

Par ailleurs, le Sngal est lun des rares pays dAfrique de lOuest disposer dune industrie de concentr de tomate. Apparue au dbut des annes 70 avec lintroduction de la culture irrigue de la tomate, le sous-secteur a connu son apoge en 1991 avec 81.000 tonnes de tomates fraches dont 55.000 tonnes destines la production de concentr. Deux socits industrielles, SOCAS (prive) dune part et SNTI (publique) dautre part se partageaient le march jusqu une date rcente au cours de laquelle, suite de nombreuses difficults, la SNTI a t reprise en location grance par la SOCAS, qui dtient actuellement le monopole de la production de concentr avec deux units.

Lencadrement et le suivi men par les ingnieurs agronomes et les encadreurs de la SOCAS semblent avoir port leurs fruits, au vu des trs bons chiffres de production. Des opportunits existent dans la fabrication de produits plus forte valeur ajoute, comme la tomate sche, le ketchup et les sauces tomates prtes consommer. Des besoins de partenariat ont t formuls ce niveau.

Le secteur de la transformation des fruits est comme beaucoup de secteurs dactivit dans les pays africains marqu par une forte dualit. Ainsi, coexistent paralllement au secteur dit moderne, un secteur trs atomis, constitu dune multitude de petites et moyennes entreprises voire de micro-entreprises caractre familial.

Parmi les entreprises industrielles du secteur, il convient de citer les socits SAPROLAIT (Socit Africaine des Produits Laitiers), la Socit Nouvelle dIndustrie Alimentaire (SONIA), la Socit Sngalaise de Jus de fruits (SENJUS)