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TUDE GEOLOGIQUE
DE LA MONTAGNE DU NRON
Par Roger LAMBERT.
SOMMAIRE Introduction.
I. Stratigraphie :
Suc-cession des tages.
II. Tectonique :
A) Considrations morphologiques.
B) Historique.
C) Tectonique dtaille.
Liste bibliographique.
PLANCHE I : Srie de coupes successives Sud-Nord.
II : Croquis-strogramme.
III : L'extrmit Nord du Nron.
IV : Vue gnrale de la face Sud.
V : L'arte du Nron (face Est).
Carte gologique en couleurs au l/20.O00e.
* Cette tude a t faite so-us la direction de MM. les Professeurs M. tii-GNOCJX et L. MORET, qui n'ont cess de guider mes recherches et ont bien voulu tri*accompagner sur le terrain pour revoir avec moi les faits nouveaux rsultant de mes observations. Je tiens 'leur exprimer ici l'assurance de ma plus pro-fonde gratitude.
ROGER LAMBER.
INTRODUCTION
Les gologues distinguent dans nos Alpes franaises une srie de zones concentriques concavit tourne vers TE. Allant de l'extrieur vers l'intrieur de la chane alpine, c'est--dire de l'W. vers l'E., on traverse d'abord une premire zone, la plus externe, la zone des chanes subalpines. Cette premire zone gologique est spare de la zone suivante par une large d-pression longitudinale, le sillon subalpin. -C'est dans ce vaste sillon que coulent l'Isre et le Drac en amont de leur confluent. Pour atteindre la plaine du Bas-Dauphin, l'Isre, grossie du Drac, a d se creuser une valle transversale qui recoupe la zone subalpine d'E. en W. sur toute sa largeur. Cette valle transversale constitue une cluse. Du S. au N., une srie de cluses trononne la zone subalpine en autant de compartiments nettement individualiss. Ainsi, la cluse de l'Isre, entre Gre-noble et Voreppe, spa-re le massif du Vercors, au S., du massif de la Grande-Chartreuse, au N.
La montagne du Nron est situe en bordure S. du massif subalpin de la Chartreuse, l'entre amont de la cluse de l'Isre, 4 kilomtres seulement au N.W. de Grenoble. Ses limites go-graphiques sont trs nettes. Ce sont : l'E., le vallon de Nar-bonne et le col de Clmencire; au N. et l'W., la valle de la Vence; au S., la valle de Vsre. Ces limites, fortement mar-ques, font de cette montagne une individualit topographique particulirement accuse. Mais ce qui donne surtout au Nron sa physionomie si spciale, c'est la nature lithologique des ro-ches qui le constituent. Le socle de la montagne est form presque exclusivement par des marnes, roches tendres dans les-quelles l'rosion a travaill activement pour donner des talus
ETUDE GEOLOGIQUE DE LA MONTAGNE DU NERON.
fortement dclives. Toutefois, une bande de calcaires, roche plus dure, ceinture ce socle d'un ressaut bien visible situ peu prs mi-hauteur du talus marneux. -Sur ce socle, un cou-ronnement calcaire, beaucoup plus rsistant, est rest en saillie et se prsente nos yeux dress comme un gigantesque rem-part aux murailles abruptes . (L. Moret.)
A plus d'un gard, d'ailleurs, le Nron est une montagne curieuse.
Sa topographie lui assure une situation stratgique privil-gie au carrefour des valles de l'Isre et du Drac. Aussi n'est-il pas surprenant que l'on ait dcouvert les vestiges d'un poste-vigie gallo-romain l'extrmit mridionale de la crte i.
D'autre part, l'orientation au Midi d'une partie de la mon-tagne et la nature calcaire du sol donnent encore la flore un caractre tout spcial : le Nrun cuustitue une station mridio-nale, car, dans toute la partie sud du Nron, jusqu' une alti-tude ne dpassant gure 600 mtres (Jean Breton), on trouve associes certaines espces de vgtaux qui ne croissent norma*-lement que dans des rgions plus chaudes 2. Cette flore rsi-duelle serait l'indice de climats anciens plus chauds que le cli-mat actuel. Enfin, il n'est pas jusqu'au nom mme du Nron parfois orthographi Neyron qui ne prsente quelque particularit. En effet, si l'on est d'accord sur l'origine tymologique du mot, les opinions diffrent quant aux raisons de cette dnomination. Tout le monde admet que le vieux terme patois local Neiron drive du bas-latin nigro, nigronis, et signifie Mont-Noir*. Mais
1 Ce poste gallo-romain, ainsi que le chemin qui, par la face Est, permettait d'y accder, ont t tudis jusque dans leurs moindres dtails. Le lecteur trou-vera une documentation complte sur ce sujet dans : H. MiiLLER, Le Neyron; Notes sur le chemin et le poste gallo-romains (Annuaire n 37 de la Socit des Touristes du Dauphin, Grenoble, 1911).
2 Une excellente tude botanique du Nron par J . BRETON et J . DE LA BROSSE a t publie dans les Annales de VUniversit de Grenoble (Cf. Liste bibliographique.
a VILLARS, Observations sur la montagne des environs de Gn noble appele
* ROGER LAMBERT.
d'aucuns ont voulu que cette teinte noire ft due l'existence de forts de conifres aujourd'hui disparues. Or, il est difficile d'admettre cette disparition totale. Par contre, il est bien plus vraisemblable de croire, avec E. MOREL-COUPRIE et J. BRETON, que le nom de ce sommet lui vient de la teinte sombre des buis qui recouvrent en tous temps la majeure partie de ses pentes.
De plus, la carte d'E.-M. donne noire montagne le nom romantique de Casque de Nron. 11 serait trop inexact de vouloir rapprocher la forme gnrale du sommet de celle d'un casque. Nous croirions plus volontiers que cette architecture difficilement accessible avait autrefois contribu envelopper le Nron d'une terreur quasi mystrieuse en l'absence de cartes exactes et de voies d'ascension repres. Et, au souvenir de la cruaut lgendaire de l'Empereur romain, on aurait par l voulu imputer la montagne les morts qui ne sont dues qu' l'im-prudence. Car, s'il est vrai que le Nron prsente des passages dangereux, il ne mrite pas toutefois la renomme lugubre de montagne homicide . Et, aujourd'hui, l touriste qui ne s'carte pas des sentiers fort bien reprs et jalonns par les soins du G. A. F. ne court aucun risque.
Nron, Nez-Rond ou Nesi-Long (Prface d'une tude reste inacheve, et publie dans Le Dauphin en 1898).
A. JACQDOT, Le Nron (Annuaire n 32 de la Socit des Touristes du Dauphin, 1906).
E. MOREL-COUPRIE, Le Nron. Description. Itinraires (Revue des Alpes Dauphinoises, no S de janvier, fvrier, mars, avril 1907).
J. BRETON et J. DE LA BROSSE, loc. cit.
TUDE GOLOGIQUE DE LA MONTAGNE DU NERON.
I. STRATIGRAPHIE
La srie stratigraphique de la montagne du Nron et de ses abords immdiats dbute avec la base du Crtac infrieur. Elle englobe, quelques exceptions prs, tous les termes du systme Crtac connus aux environs de Grenoble. Puis, la priode ter-tiaire n'est reprsente que par des dpts continentaux oligo-cnes et par la mollasse miocne. Enfin, les formations qua-ternaires sont largement tendues.
Succession des tages.
VALANGINIEN.
Le Valanginien infrieur affleure uniquement au N.E. du hameau de Lchai. C'est le Berriasien {zone Hoplites Bois-sieri), facis de calcaires marneux sombres, avec Ammonites tmoignant de dpts marins profonds. Plus l'E., hors des limites de notre carie, ce Berriasien repose directement sur le sommet du Jurassique suprieur facis marin vaseux (= Ti-thonique). Ces calcaires berriasiens sont, en cassure frache, de teinte noirtre, car ils sont lgrement bitumineux, Sur les sur-faces exposes l'air, les matires bitumineuses s'oxydent, brlent et disparaissent : alors la roche blanchit au lieu de prendre une teinte rouille comme lorsque la couleur noire est due de la pyrite de fer. Certains banc> ont une composition trs constante de 24 % d'argile. Ce rapport dtermin d'argile dans le calcaire a donn naissance l'industrie des ciments prompts naturels dits ciments de la Porte de France . Ces bancs sont exploits en galeries dans les flancs W. du Mont Jalla, immdiatement au N. du pont de la Porte de France.
6 ROGER LAMBERT.
Au Valanginien moyen correspond encore un facis vaseux, profond, subalpin : celui des marnes de Narbonne. Ce sont les marnes nocomiennes infrieures de Ch. LORY, encore appe-les marnes Belemnites (Duvalia) latus. Dans cette formation, Ch. LORY a signal, outre la Duvalia lata Bl. (Clmencire), de petites Ammonites pyriteuses : Ammonites (Phylloceras) semi-sulcatus d'Orb.; A. {Phylloceras) Tethys d'Orb.; A. {Hoplites) neocomiensis d'Orb. (ravin de Pique-Pierre, rive droite). Mais ces fossiles sont excessivement rares 4.
Peu rsistantes, ces marnes ont t profondment entailles par l'rosion, mais, gnralement recouvertes par des forma-tions glaciaires, elles n'affleurent plus la surface du sol, si ce n'est dans les gorges de la Vence en amont du Trou de l'In-fernet, dans les ravins creuss par les ruisseaux du Souchet et de la Grolet, ainsi que dans les talus de la route de Narbonne Clmencire, 600 mtres environ au S. de cette dernire locar lit, au carrefour cot 582,5 (carte topographique au l/20.000e). Leur paisseur, dj trs grande, a t encore augmente par des redoublements d'origine tectonique, ce qui explique qu'elles s'talent aussi largement et occupent toute la vaste dpression comprise entre le Nron, l'W., et la crte Mont Jalla-Mont Radiais, l'E. Au-dessous du village de Quaix, les profondes et abruptes gorges de la Vence, en grande parie entailles dans ces marnes valanginiennes, montrent des charnires bien accu-ses ainsi que de nombreux plissotements. Ces replis, bien que locaux, se continuent certainement vers le S. dans la rgion col de Clmencire-vallon de Narbonne, et jusque sous la plaine de l'Isre. Malheureusement, en l'absence de coupe naturelle com-plte, il est difficile de chiffrer exactement l'paisseur de ces
4 Un exemplaire d'Ammonite pyriteuse a encore t trouv dans le vallon de Narbonne par M. Drognat, en 1915.
Plus rcemment, M. Nash a recueilli dans cette mme rgion des fragments indterminables d'Ammonites pyriteuses (1926, Thse, p. 75).
TUDE GOLOGIQUE DE LA MONTAGNE DU NRON. 7
marnes du Valanginien moyen. Toutefois, on peut estimer qu'elles atteignent et dpassent, peut-tre 200 mtres.
Avec le Valanginien suprieur, nous assistons, par l'interm-diaire de bancs progressivement de plus en plus calcaires, un changement complet dans la nature lithologique des dpts ma-rins. En effet, nous avons ce niveau un facis de calcaires zoognes fossiles littoraux. Par opposition au facis subalpin profond, on qualifie ce type littoral de facis jurassien.
Ce Valanginien suprieur (100 mtres ?) prsente, de bas en haut, deux termes superposs :
1 A la base, nous trouvons le calcaire du Fontanil^, calcaire dbris, dsign par le nom de la localit o a t choisi le type de cette formation. C'est un calcaire bicolore, gris bleu sur cas-sure frache et en profondeur, jaune roux en surface. Cette colo-ration superficielle est due l'allration (oxydation) de pyrite de fer contenue dans la roche sous un tat finement dissmin, oxydation qui donne aux corniches du Valanginien suprieur cette teinte rousse si caractristique.
W. KILIAN, puis M1IC MORAND e ont dcrit une riche faune de formes valanginiennes recueillies dans une carrire o, au Pon-lanil, on exploitait le calcaire dbris. De ces tudes, il rsulte que le calcaire du Fontanil appartient un facis nritique. Toutefois, sa faune mrite d'tre considre comme une faune mixte, car, si Ton observe une prdominance marque d'espces franchement littorales {Brachiopodes, Mollusques lamellibran-
5 Le Fontanil ; petit village situ sur la rive droite de l'Isre, entre Gre-noble et Voreppe.
6 W. KILIAN, Sur quelques Cphalopodes nouveaux ou peu connus de la p-riode secondaire : B) Notice prliminaire sur les Ammonites du cal-caire valanginien du Fontanil (Isre) (Trav. Lab. Gologie Univ. Grenoble, t. I, 1890-91).
M. MORAND (M l l e) f Etude de la faune des calcaires valanginiens du Fon-tanil (Isre) (Trav. Lab. Gologie Univ. Grenoble, t. X, fasc. 2, 1912-1913).
o ROGER LAMBERT.
ches et gastropodes), on trouve encore associs ces formes des restes isols de la faune bathyale (Ammonites) (Mlle Mo-rand).
Au Fontanil mme, la masse des calcaires du Fontanil com-prend deux assises de calcaires durs, jauntres, formant des crtes assez puissantes spares par une assise de calcaires marneux (M1Ie Morand). Les fossiles proviennent uniquement de l'assise infrieure. Or, dans les pentes E. du Nron les seules o les calcaires du Fontanil soient reprsents au com-plet on ne trouve pas de fossiles; on n'y observe pas davan-tage d'assise marneuse intermdiaire; de plus, sur ces mmes pentes, le complexe des calcaires du Fontanil semble peu pais. Il est probable qu'il correspond seulement aux calcaires sup-rieurs du Fontanil, les calcaires infrieurs tant reprsents par le sommet des assises marneuses. Ainsi, l'E. du Fontanil, nous constatons une plus grande extension du facis subalpin aux dpens du facis jurassien, ce qui est bien naturel puisqu'on s'loigne de plus en plus du Jura.
GCS calcaires du Fontanil atteignent la valle de l'Jsre un peu en aval clu pont de Pique-Pierre (pont du chemin de fer), et ils sont l exploits en carrire ciel ouvert en bordure N. de la route nationale de Grenoble Lyon. Une seconde carrire, galement ciel ouvert, a t tablie sur la droite du chemin de Pique-Pierre Narbonne (immdiatement au droit de la lettre x du mot Belle-Croix, carte topographique au l/2O.000e).
Enfin, ce niveau contient localement des oolithes ferrugi-neuses : j 'en ai trouv, au S. de Narbonne, atteignant la taille d'un petit pois; c'est la premire apparition du facis connu dans le Jura sous le nom de limonite valanginienne.
2 L'extrme sommet du Valanginien suprieur est form par un calcaire spathique silex noirs trs caractristiques T. Ce
7 En effet, dans les environs de Grenoble, on ne trouve des silex qu' deux niveaux : Valanginien suprieur et Maestrichtien suprieur. Mais les silex maestrichtiens sont blonds.
TUDE GOLOGIQUE DE LA MONTAGNE DU NRON. U
calcaire prsente en outre de .frquentes sections d'hutres : Alectryonia rectangularis Rm. sp. La prsence ou l'absence de silex permet de distinguer aisment les deux niveaux du Valan-ginien suprieur. Malheureusement, les taillis qui recouvrent le ressaut calcaire form par cet tage ne m'ont pas permis de dlimiter ces deux formations partout o elles affleurent simul-tanment. Aussi les trouvera-t-on bloques sur la carte golo-gique sous le terme unique de calcaires du Fontanil .
HAUTERIVIEN.
L'Hauterivien infrieur dbute par une couche glauconieuse paisse de quelques dcimtres seulement, visible en un seul point de la carte, mais o elle est trs riche en fossiles l'tat de moules phosphats : c'est le gisement du Muret , situ au pied du versant W. du Nrun. Ce gisement, dcouvert par deux lves de W . KILIAN, MM. CAILLT et DUNANT, est d'un accs facile; un sentier qui se dtache sur la gauche de l'itinraire jalonn de la Fontaine vierge, 100 mtres environ l'E. du Muret, conduit directement, parmi les buis, un affleurement rocheux de calcaires silex noirs surmonts par la couche glau-conieuse ravine dans le sentier mme. La couche fossilifre est trs mince, mais la glauconie (petits grains verdtres d'hydro-silicate de fer et de potasse) persiste encore dans les couches superposes non fossilifres (NASH [25], p. 108) 8.
W. KILIAN [11], qui a tudi ce gisement, en a donn la lon-gue liste de fossiles que nous reproduisons ici :
NautiVus pseudoelegans d'Orb. Lissoceras Grasianum d'Orb. + Duvalia dilatata Blainv. 9 Holcostcphanus (Astieria) hispani-+ Belemnites (Bibolites) subfusifor- eus Mail.
mis Rasp. (s. str.) ( = B. jacu- Holcodiscus Lorioli Kil. ( = Holc. lum I*avl.) Vandecl'i de Loi-., non d'Orb.)
Belemnites bipartitus Blainv. Oppelia (titreblites) sp. -h Phylloceras semisulcatum d'Orb. Leopoldia Lcopoldina d'Orb.
8 L,es chiffres gras placs entre [ ] renvoient . la liste bibliographique, s Les espces prcdes d'une + sont celles dj cites par W. KILIAW et
que j ' a i retrouves moi-mme.
10 ROGER LAMBERT.
Leopoldia sp. + Leopoldina Bargemensis Kil.
Neocomites neocomiensis d'Orb. Neoc. cf. neocomiensijonnis Iloh. Oosterella Villanov Nickl. (un
exemplaire nettement tricarn) + Gastropodes indterminables
Pseudomelania Jaccardi Pict. et Camp.
Lithodomus obesus Pict. et Camp. H- Nucula cf. simplex d'Orb.
Lima neocomiensis d'Orb. Ostrea sp. Terebratula iserensis Rollier ( = T.
mallevensis Jacob)
+ +
Terebratula Moutoniana d'Orb. Magellania (Zeilleria) tamarindus
Sow. Magellania (Zeilleria) pseudojuren-
sis Pict. Rhynchonella multiformis Rm. Cidaris punctatissima Ag. (abon
daut) . Cardiopelta ouulum Ag. Holectypus macropygus Ag. Holaster cordatus Desor. Phyllobrissus neocomiensis Des. Tiaromma Bourgueti Desor. Toxaster retusus Lamk.
J. BRETON [15], dans 1' Aperu gologique qui prcde son tude botanique du versant W., signale encore, outre quelques-unes des espces de W. KILIAN, deux formes nouvelles :
+ Leopoldia Castellanensis (d'Orb.) Holcodiscus Andrussovi Karak.
Depuis, aucune publication n'a mentionn d'autres espces. Mais les collections du Laboratoire de gologie de l'Universit de Grenoble renferment de nouvelles formes recueillies par di-vers collectionneurs au gisement du Muret :
Nautilus sp. Phylloceras Tethys d'Orb. Phylloceras Eichicaldi Karak. Lytoceras sp. Astieria pereyrinensis Sayu Astieria cf. Aiherstoni Karak. w Hcloodiscus incertus d'Orb. Saynella cf. clypeiformis d'Orb. Crioceras cf. Duvali Lv. Sttaparolus cf. Martiniamts d'Orb. Natica pseudo-ampidlaria Matb.
( = N. Hugardiana d'Orb.)
X Pleurotomaria cf. Grcppini Pict. et Camp.
X Pleurotomaria cf. neocomiensis d'Orb. ,
X Terebratula russilensis de Loi*, var. X Waldheimia faba Sow.
Glossothyris Btrombechi Schln. ( Terebratula hippopus Rm.)
Bryozoaires (sur coquille de Nau-tilus sp.)
Spongiaire.
Rcemment, M. BREISTROFFER, qui s'est livr une fouille
systmatique du gisement, a runi un certain nombre d'espces
i Les espces prcdes d'une X ont t dtermines par M. BREISTROFFER, que je remercie bien vivement de son concours.
ETUDE GOLOGIQUE DE LA MONTAGNE DU NRON. 1 \
non encore trouves au Muret, et dont il a bien voulu me com-muniquer la liste :
Hiboliies cf. Josephin Honn. Helcion (Scurria) gr. de conicum Hibolites pistilliformis Blainv. sp. d'Orb. Hoplites (Acanthodiscus) radiatus Pleurotomaria Bourgueti Agas.
Brug. . Pleurotomaria Blancheti Pict. et Neocomites cf. paucinodus Neum. Camp.
Uni. Turbo Desvoidyi d'Orb. Astieria psilostoma Neum. Uhl. Zeilleria Yillersensis de Loi*. Valanginites Wilfridi Karak. var. Tiarornma Bourgueti Desor. Spondylus Rfcmeri Desh. Cidaris Cherennensis Sa vin Vlicatula Garteroni d'Orb. Pyrina incisa d'Orb. Neritopsis Meriani de Loi*.
Enfin, M. L. MORET a trouv un exemplaire de Nautilus neo-comiensis d'Orb.
La prsence des deux espces Hoplites {Leopoldia) Castella-nensis d'Orb. et Hoplites {Acanthodiscus) radialus Brug". est par-ticulirement intressante, parce que ces deux formes sont caractristiques de la base de l'Hauterivien. Ds lors, l'ge de la couche glauconieuse et phosphate du Muret est bien Vix.
Les chantillons provenant du Muret sont phosphats et' fr-quemment rouls; on trouve galement en grande quantit des rostres de Belemnites en majeure partie indterminables, et plus ou moins enchevtrs et briss; ce sont l autant d'indices de courants littoraux. De plus, il convient aussi de remarquer que la glauconie est un minral de formation littorale.
Au-dessus de cette assise glauconieuse viennent des marno-calcaires vaseux, profonds, dits calcaires Criocres , pais de 40 mtres environ, dans lesquels on .observe une prdomi-nance des marnes dans le bas. Les calcaires, par contre, sont plus dvelopps que les marnes la partie suprieure et pr-sentent des miches en forme de rognons plus ou moins ovodes. Ch. LORY a signal la prsence de Crioceras Duvali Lv. dans le vallon de Narbonne; et, en 1889, M. P. LORY a trouv la partie suprieure des calcaires bleutres Criocres de l'Ermitage du Nron un Desmoceras cf. Sayni Pq. (chantillon
i 2 ROGER LAMBERT.
conserv au Laboratoire de gologie de l'Universit de Greno-ble). En sorte que V. PAQUIER [9, p. 279] a pu tablir comme suit la constitution de l'Hauterivien infrieur {zone Crioceras Duvali) des environs de Grenoble :
Sous-zone suprieure Desmoceras Sayni : Calcaires bleutres Oio-ceras et Desmoceras cf. Sayni.
Sous-zone moyenne Crioceras Duvali : Calcaires bleutres Cr. Duvali.
Sous-zone infrieure H. Castellanensis : Assise glauconieuse n H. Castellanensis, JS. radiatus, e tc . .
L'Hauterivien suprieur est form par les couches Spa-langues , paisses de 60 mtres, parfois un peu grseuses. Ces couches prsentent une alternance de bancs marneux et de bancs de calcaires marneux Toxaster retusus Lamk. ( = T.
. complanatus Ag. = Echinospatagus cordiformis Breyn.) et Exogyra Couloni Defr.
Tout prs du Muret j ' a i dcouvert un bon gisement de Toxas-ter retusus : c'est notre gisement du chteau 12 : aprs avoir travers du S. au N. le hameau du Muret, emprunter le premier sentier droite; puis, une centaine de mtres peine, une bifurcation, prendre gauche. On atteint rapidement le gise-ment des Toxaster que l'on trouve tout dgags dans le sentier mme ^.
BARRKMIEN.
Selon W. KILIAN ([10], p. 600, note 1) la partie suprieure des
couches Spalanguesy moins marneuse, et plus spcialement
11 C'est l'assise glauconieuse de Saint-Pierre-de-Chrennes (Isre) . laquelle correspond exactement la couche glauconieuse du Muret.
12 II est dj fait mention de l'existence de ce gisement fossilifre dans [27], pi. I I , fig. 3.
13 Un autre gisement de Spatangues existe l'extrmit S. du Nron, a l'Er-mitage (Carte gologique de la France au 1/80.0006, feuille Grenoble). Mais il n'est plus accessible aujourd'hui (proprit prive et close). Ce gisement a fourni, outre de nombreux Toxaster retusus Lamk., 2 exemplaires de T. gibbus Agas. (Ch. L O B Y) et 2 exemplaires galement de Dysaster subelongatus d'Orb. (H. MULLEK) .
TUDE GOLOGIQUE DE LA MONTAGNE DU NERON. * 3
riche en Toxaster, appartiendrait dj au Barrmien. En tous cas, une assise de calcaires jaunes assez bien lits, au-dessus du socle marneux hauterivien et la base de la grande falaise urgonienne peut tre considre comme l'quivalent du Barr-mien infrieur. Mais, gnralement recouverts par les boulis, ces calcaires jaunes sont visibles seulement l'extrmit N. du Nron, et l'Ermitage, au S. C'est l'horizon connu dans les chanes subalpines sous le nom de calcaires Panopes , rarement fossilifres. Toutefois, il faut remarquer que, sur la rive gauche de l'Isre, Sassenage, juste en face du Nron, ce niveau a fourni rcemment M. F. JACQUET de bons chantillons de Panopa neocomiensis d'Orb.
URGONIEN.
C'est un facis de calcaires blancs, compacts, massifs, trs durs, d'origine corallienne, sans stratification apparente, trs pais, formant falaise parois subverticales hautes de 200 m-tres en moyenne. Cette roche est forme par l'accumulation de coquilles calcaires plus ou moins brises et recristallises, em-ptes dans un ciment lui-mme calcaire et gnralement re-cristallis 14.
Parmi ces coquilles dominent les Foraminifres (et notam-ment les Orbitolines), les Bryozoaires, les Polypiers, les Rudistes (Bquinies, Toucasies) et les Algues calcaires {Diploporids).
Dans les chanes subalpines, la masse des calcaires blancs facis urgonien est forme de deux assises spares par une zone plus marneuse, l'assise infrieure tant beaucoup plus paisse que l'assise suprieure. Il est trs difficile, sinon impos-sible, de dgager les coquilles enrobes dans cette formation de calcaires compacts. Par contre, la couche marneuse interpose contient de nombreux fossiles qu'il est ais d'extraire, et en par-
14 F. BLANCHET, Etude micrographique des calcaires urgonens (Trav. Lab. Gologie Univ. Grenoble, t. XI, fasc. 3, 1916-1917).
14 ROGER LAMBERT.
ticulier de trs nombreuses Orbitolines {Orbitolina conoidea-dis-coidea Gras.) caractristiques du Barrmien. Aussi attribue-t-on l'ensemble calcaires urgoniens infrieurs-couche Orbitolines au Barrmien suprieur (V. PAQUIER, Thse, p. 337).
Lorsque existent les calcaires urgoniens suprieurs h la cou-che Orbitolines barrmienne, on admet que l'ensemble de la masse urgonienne correspond aux tages Barrmien-Apt ien infrieur, l'Aptien suprieur n'tant que trs localement repr-sent au-dessus de l'Urgonien. Au Nron, Ch. LORY [3 6's] a si-gnal la prsence de la couche Orbitolines. Mais, cette zone fossilifre n'ayant jamais t retrouve, ni par M. P. LORY, ni par moi, je ne l'ai pas figure sur mes coupes (pi. I). En tous cas, cette couche marneuse fossilifre, encadre par les assises urgoniennes infrieure et suprieure, existe 2 kilomtres envi-ron l 'W. du Nron, aux Rochers de Chalves. Ce sommet est constitu par le flanc normal du synclinal de La Monta. C'est le flanc inverse de ce dernier qui se retrouve la base du versant W. du Nron sous forme d'une mince lame urgonienne trs broye, mais reprsentant peut-tre tout le facis urgonien du Barrmien-Apticn infrieur.
Ici se termine la srie stratigraphique de la montagne du Nron proprement dite. Les termes suprieurs sont seulement reprsents la base du talus W. et appartiennent dj ce mme flanc inverse du synclinal de La Monta, o nous venons d'observer un Urgonien extrmement lamin; il va en tre de mme pour les tages qu'il nous reste dcrire.
ALBIEN.
La carte au 1/30.0006 de M. W. NASH et la feuille Grenoble de la carte gologique de France au 1/80.0006 figurent fausse-ment une longue et troite bande d'Albien ( = Gault) la base du versant W. Or, cet tage ne constitue que deux trs petits affleurements situs, l'un immdiatement l'E. du chteau du
TUDE GOLOGIQUE DE LA MONTAGNE DU NERON.
Muret, l'autre au N.B. de La Monta, Ce dernier lambeau n'avait pas encore t reconnu.
Il est malais d'observer la constitution lithologique du Gault dans le premier de ces affleurements. Mais la topographie suffit indiquer son emplacement exact : c'est un troit couloir qui coupe en deux portions fort ingales le mur rocheux qui s'en-fonce sous la plaine l'E. du chteau. J'ai trouv l une luma-chelle glauconieuse trs broye. En revanche, le second affleu-rement, aisment accessible {chemin des Balmes, allant de La Monta Clmencire : itinraire classique dit Tour du N-ron), montre une belle lumachelle spathique et glauconieuse paisse de quelques mtres seulement15.
Au-dessus de l'Albien, une lacune de sdimentation corres-pond la majeure partie du Crtac suprieur, Cnomanien-Turonien-Snonien infrieur, l'Albien tant directement recou-vert en effet par le Maestrichtien. Cet Albien lui-mme est incomplet : les grs verts que l'on devrait normalement trou-ver sur la lumachelle de base, comme par exemple plus au S., Fontaine, ont t enlevs soit par l'rosion antsnonienne, soit par la transgression marine snoni'enne.
SNONIEN.
Le Maestrichtien (Snonien suprieur) n'est reprsent au Nron que par son terme suprieur de calcaires blancs siler blonds concrtionns, les lauzes de la base de l'tage, con-nues faible distance au S., Sassenage, ayant t complte-ment lamines par les mouvements tectoniques.
Ces calcaires maestrichtiens, pais d'une centaine de mtres au moins, sont bien visibles au S.E. de l'Orphelinat dparte-
15 On a jusqu'ici attribu cette lumachelle glauconieuse t l'tage Albien. Mais, selon M. BREISTRQFFEK (CT. R. Acad. des Sciences, 7 dcembre 3933), cette formation pourrait reprsenter localement l'Aptieu supr ieur .
I ROGER LAMBERT.
mental de Saint-Egrve. L, dans le mur rocheux qui borde la plaine, on a ouvert une galerie qui s'enfonce horizontalement en direction E. L'entre de cette galerie est situe une cin-quantaine de mtres au N. du couloir form par le. Gault. A l'entre de cette galerie, ouverte dans le Snonien, on observe de nombreuses concrtions siliceuses blondes. De fait, s'il n'y avait pas de silex, ces calcaires blancs lamins et recristalliss seraient trs difficiles distinguer de l'Urgonien. De plus, en coupe mince, au microscope, si ce Snonien apparat encore ptri de petits Poraminifres, les Orbitolines ont compltement disparu et sont remplaces par les Globigrines, formes plagi-ques vivant en haute mer.
Aprs la priode secondaire, notre rgion a pass par une longue phase continentale, accompagne de lacunes de sdi-mentation, et particulirement tendue puisque, commenant dj avec le sommet du Crtac suprieur {Danien), elle englobe tout le Tertiaire infrieur {Eocne et Oligocne).
L'EOGNE, reprsent en Chartreuse par les Sables bigarrs et rfractaires du col de la Charmette, au N. de La Monta, corres-pond une phase d'rosion intense; mais il n'existe pas sur le territoire de la carte.
L'OLIGOGNE n'est partiellement et localement constitu que par des couches lacustres Hlix Bamondi, facis continental du Chattien ou Stampien suprieur (Aquitanien des anciens auteurs). Dans un ravin situ sur la rive droite de la Vence, au S. et en contre-bas du hameau de Montpertuis, des marnes blanches et rouges, parfois vertes {marnes bigarres) et des calcaires rognonneux concrtions pralines sont bien dats par YHelix Bamondi Brongn.
C'est le gisement de Montpertuis, dj signal par Ch. LORY {[3], 211), et qui vient de fournir deux exemplaires de Limnea pachygaster Thom. W. KILIAN avait dj signal la prsence de'
TUDE GOLOGIQUE DE LA MONTAGNE DU NERON. 1 ~
Limnes dans ce gisement. {Trav. Lab. Gologie Univ. Gre-noble, t. VII, f asc. 2, p. 385). Ici, la coupe du Ghattien est la sui-vante, de haut en bas :
6 Marnes vertes et bigarres; 5 Mur de calcaires blancs rognonneux; 4 Grs verts et marnes bigarres; 3 Banc de conglomrats avec galets de silex; 2 Marnes bigarres, fossilifres, avec lentilles de calcaires
rognonneux broys, galement fossilifres; 1 Marnes vertes formant la base visible de l'tage.
Au-dessus de ce complexe vient une assise sableuse paisse, sans fossiles, et que j'ai considre comme la base de la mol-lasse marine miocne, mais qui pourrait tout aussi bien appar-tenir encore l'Oligocne (Aquitanien).
L'accs du gisement de Montpertuis est rendu assez difficile, car il se trouve au milieu de pentes trs abruptes encombres de taillis et de ronces. On y parvient soit en remontant le cours de la Vence, soit, de prfrence, en suivant la route de Saint-Egrve Quaix : quitter la route au S. de Montpertuis, peu aprs la cote 529, passer prs de la ferme situe main droite, traverser de part en part vers le S. les champs et les prairies, et descendre dans le ravin par ses pentes S.E. La teinte rouge dominante des marnes bigarres est un excellent repre qui permet de retrouver rapidement remplacement du gisement fossilifre, lequel est d'ailleurs assez pauvre.
MIOCNE.
Le Miocne est l'tat de mollasse marine sableuse, grs micac ciment calcaire. Mais cette mollasse est uniquement localise, dans le territoire de la carte, sur la rive droite de la Vence, au S.S.W. de Montpertuis, o elle forme les pentes W. du ravin occup par le Chattien. Partout ailleurs, de puissants
18 ROGER LAMBER.
conglomrats galets impressionns 16 anciens deltas tor-rentiels en bordure E. de la mer miocne tmoignent, de par la nature de leurs galets, de l'mersion des zones internes des Alpes cette poque " . Parfois, dans ces conglomrats, sont interstratifis des bancs sablo-grseux, bancs rduits souvent de simples lentilles.
Dans le synclinal de La Monta, l'tude des facis mollassi-ques conduit aux deux remarques suivantes :
1 On observe l une localisation des sables la base-des dpts miocnes, alors que, plus l'W., dans le synclinal de Voreppe, le facis sableux est trs largement dvelopp. Les apports conglomratiques, si importants dans le synclinal de La Monta, montrent que nous sommes l encore plus prs des rivages de la mer miocne;
2 Les dpts mollassiques de La Monta ne contiennent pas de fossiles 1S. Toutefois, notre synclinal miocne se prolonge
16 Ce sont des galets qui prsentent leur surface des cavits en forme de cupules. On a longtemps attribu ce phnomne la pression qu'exeraient les uns sur les autres les galets voisins. Actuellement, on voit plutt lit un phno-mne de dissolution. (Sur ce sujet, cf. A. HEIM, Gologie der Schweiz, vol. I.) La taille des galets est trs variable; certains atteignent et mme dpassent 30 cm. de plus grand diamtre.
i7 L'origine de ces galets ne s'est pas impose priori. Ch. LOBT (et L. PIL-LET) interprtait beaucoup d'entre eux (a porphyres quartsifres, jaspes rouges et verts ) comme trangers aux Alpes et originaires du Plateau Central (Forez, Beaujolais...). Mais aujourd'hui, il la suite des remarques de AV. KILIAN et P. TERMEEK, l'origine intra-alpine de ces lments durs du conglomrat mollas-sique est dfinitivement acquise. "
Cf. W. KILIAN, Prsence de galets de variolite dans les conglomrats burdi-galiens des environs de Grenoble et le Miocne des Basses-Alpes (C. R. somm. des sances de la Soc. Gol. de France, 17 mai 1915).
P. TEBMIER et W. KILIAJST, Sur la composition des conglomrats miocnes des chanes subalpines franaises (C. R. Acad. des Sciences, 21 oc-tobre 1918, p. 584, et Trav. Lab. Gologie Univ. Grenoble, t. XIII , fasc. 2) .
On peut ainsi recueillir dans les conglomrats miocnes bon nombre d'chan-tillons de roches intra-alpines : Variolites du type Mont Genvre ; Quartsites triasiques; Radiolarites du Malm ( = Jurassique suprieur) et Permien facis Yerrucano de la zone du Brianonnais; Serpentines; Rhyolites, etc..
is Ch. LOBY ( [3 ] , 214) a cependant signal le Pecten scabrelkis Lamk. a
ETUDE GEOLOGIQUE DE LA MONTAGNE DU NERON. 1 0
vers le S. jusque dans le Vercors, o on a signal le Pecten prscabriusculus Font., mollusque lamellibranche caractris-tique du Burdigalien suprieur. A l'W., dans le synclinal de Voreppe, on connat une faune mollassique plus rcente, d'ge vindobonien {Ostrea crassissima Lamk.). Mais, dans notre r-gion, il n'est pas possible de prciser la part qui revient aux diffrents tages du systme miocne.
QUATERNAIRE.
Dpts glaciaires. Ils sont largement tendus, principale-ment la base du versant E. (vallon de Narbonne l, col de Clmencire, l'Autre Ct de Vence), ainsi que sur la rive droite de la Vence (Quaix, Montpertuis). Ces formations glaciaires sont des moraines de fond, d'ge wurmien, dposes par le gla-cier de l'Isre, dont la surface tait situe environ 1000 mtres au-dessus de la plaine actuelle de Grenoble. Mais on n'observe pas d'arcs morainiques (vallums) dessins dans la topographie.
A la base des talus W., dominant le lit de la Vence d'une centaine de mtres, une longue surface topographique recou-verte de pierrailles superficielles participe galement d'une morphologie glaciaire typique. D'ailleurs, sur la rive droite de la rivire, rpondant cette sorte de plateau, et assez exacte-ment la mme altitude, les surfaces glaciaires de Rigaudire (au N. de Saint-Egrve) se reliaient certainement celles de la base du versant W. du Nron avant que l'rosion tluviatiie ne les ait spares en deux bandes allonges de part et d'autre de la valle de la Vence.
Au Nron, on retrouve des galets cristallins, d'origine gla-ciaire, jusqu' 1200 mtres d'altitude environ. M. H. MULLER
Quaix : il s'agit sans doute de la forme appele maintenant P. prscabrius-culus.
i9 V. M. I I ITZEL, Rvision de la feuille de Grenoble (iu Trao. Lab. Gologie Univ. Grenoble, t. VII , fasc. 2, p. 473).
20 ROGER LAMBERT.
{loc. cit., p. 280) a notamment signal un bloc erratique alpin de grs houiller proximit du Poste romain.
Dans ces dpts glaciaires, le nombre des galets de prove-nance locale domine de beaucoup celui des galets cristallins exotiques, ce qui s'explique aisment par la distance laquelle on se trouve des zones alpines internes, d'une part, et par l'ro-sion intense laquelle taient soumis les hauts sommets locaux mergeant de l'immense nappe glaciaire wurmienne, d'autre part. Ces formations glaciaires ne sont 1res gnralement pas conserves sur les sommets en raison de la raideur des pentes (et particulirement au Nron); et par ailleurs, il est bien vi-dent qu'elles ne se sont pas dposes contre les parois rocheuses subverticales.
Eboulis. Ils occupent la presque totalit des pentes au-des-sous de la muraille urgonienne. Ces boulis ont t forms sur-tout aux dpens de l'Urgonien. Les blocs sont de taille trs variable : il existe notamment en contre-bas de l'extrmit N. du Nron un bloc du volume d'une maison. Toutefois, au-des-sous du ressaut form par le Valanginien suprieur, aux blocs urgonians sont naturellement mls des fragments de calcaire du Fontanil. Enfin, au N.E. de Saint-Egrve, entre le lieu-dit Champi et l'usine lectrique, une mince bande d'boulis, non figure sur la carte, est forme presque uniquement de galets miocnes impressionns. Cet boulis masque la roche en place, forme naturellement ici de conglomrat miocne. Il est galement noter qu'il existe de nombreux galets cristallins d'origine glaciaire dans les boulis des pentes E., principale-ment 20.
20 Les limites exactes du Glaciaire et des Eboulis sont toujours difficiles suivre, en raison soit de la vgtation spontane, soit des prairies. Aussi leurs contours gologiques, et principalement ceux sparant ces deux formations l'une de l'autre, sont-ils gnralement affaire d'interprtation personnelle. Mais on peut toutefois poser en principe assez gnral que les boulis sont plus spcia-
TUDE GOLOGIQUE DE LA MONTAGNE DU NRON. 21
Les boulis du versant W. sont parfois consolids en brche des pentes par les eaux d'infiltration fortement calcaires, les-quelles donnent mme parfois naissance des dpts de tufs rcents {ravin dominant l'usine lectrique de Saint-Egrve et tournant de la route Saint-Egrve - Quaix, l'W. de Montper-tuis).
Cnes de djection. Au S. de Saint-Egrve, les apports fluviatiles de la Vence correspondent deux cnes de djection successifs. Ces deux cnes embots sont nettement visibles en bordure de la route du pont de Vence La Monta, par exemple Cuvilieu, o une carrire exploite le cne ancien, lequel do-mine le cne rcent d'une dizaine de mtres. L'existence de deux cnes tages se raccordant au mme niveau de base de l'Isre est due aux dplacements successifs du confluent de la Vence avec le cours d'eau principal. Aprs avoir constitu un premier cne de djection, la Vence ayant vu son point de con-fluence avec l'Isre remonter vers le N. s'est mise creuser dans ce cne ancien, lequel tait en mme temps pris en charpe par l'Isre tout le long de sa bordure S. Puis, le con-fluent des deux rivires s'lant nouveau dplac, mais cette fois-ci en sens inverse, c'est--dire vers le S., la Vence a de nouveau donn naissance un second cne imbriqu dans le premier. Et c'est dans ce cne rcent qu'est entaill le lit actuel de la rivire. . La prsence exclusive de matriaux lnr.aux dans ces cnes de djection prouve que nous ne sommes pas en prsence d'une terrasse de l'Isre, comme on l'a parfois admis. On a simple-ment un cne dominant en terrasse la plaine alluviale de
lement boiss, avec, comme essences dominantes, le buis et le chne, tandis que les prairies et les cultures recouvrent les dpts morainiques.
En particulier, j ' a i souvent attribu aux Eboulis des zones boises semes de blocs bouls, lesquels ne forment qu'un trs mince manteau masquant les dpts glaciaires. C'est ce qui explique la grande surface occupe sur la carte par le figur des Eboulis.
~ - ROGER LAMBERT.
l'Isre : c'est ce que l'on appelle une fausse terrasse, due des recoupements du cne de djection affluent par le cours d'eau principal suivant une ligne assez capricieuse.
Alluvions modernes. Ces deux cnes de djection sur-plombent d'une dizaine de mtres la valle actuelle de l'Isre recouverte d'alluvions rcentes, dont la surface est presque rigoureusement plane. D'ailleurs, si l'Isre n'avait pas t endi-gue par l'homme, au moment des grandes crues elle viendrait encore s'taler sur toute cette plaine.
TUDE GOLOGIQUE DE LA MONTAGNE DU NRON. 2 3
IL TECTONIQUE
A. Considrations morphologiques.
La grande falaise urgonienne du Nron est constitue par un fond de synclinal, crant ainsi une inversion de relief, phno-mne frquent dans nos chanes subalpines. Ce synclinal per-ch, trs dissymtrique, dont l'axe s'abaisse fortement vers l'Isre (v. coupes pi. I et coupe longitudinale du croquis-stro-gramme, pi. II), voit ses flancs trs ingalement conservs : le flanc W. est presque compltement rod, de sorte que le flanc E. constitue lui seul la masse imposante du Nron. Les cou-ches urgoniennes, coupes sur les deux versants par leur tran-che, forment l'E. et l'W. deux gigantesques murailles hautes de 200 mtres en moyenne et difficilement franchissa-bles. Seuls quelques couloirs permettent d'atteindre le sommet de la montagne dont la ligne de crte est souvent fort aigu. L'ascension du Nron est d'ailleurs plus aise par la face E. que par la face W. : en effet, tandis que, par la premire, l'es-calade se borne en somme grimper le long de la muraille rocheuse, pour atteindre le sommet par la seconde, il faut de plus encore gravir toute une longue dalle fortement incline vers l'W., dalle correspondant la surface structurale des cou-ches du flanc E. du synclinal. Cette structure spciale explique bien ce fait que les voies d'accs soient plus nombreuses par l'E. que par l'W. On peut galement remarquer que le sentier gallo-romain parcourait la face E., et non la face W.
Alors que la coupe du flanc E. montre une succession nor-male des couches du Valanginien TUrgonien, la face W. est accidente par une ligne de dislocation trs importante passant au milieu du talus que domine la falaise urgonienne.
2 4 ROGER LAMBERT.
B. Historique.
Cette ligne de discontinuit est connue depuis longtemps dj. Mais le rle tectonique qu'on lui avait primitivement attribu est quelque peu chang aujourd'hui.
Ch. LORY interprtait cet accident comme une faille verti-cale; c'tait sa faille de la Grande-Chartreuse , laquelle, paralllement la faille de Voreppe , donnait la clef de la tectonique subalpine en Chartreuse.
Or, W. KILIAN [7] a insist sur le fait que, en ralit, ces failles n'taient pas dues un affaissement radial, mais bien au contraire un effort de pousse tangentielle. Ds lors, il convenait donc de substituer au terme faille de Ch. LORY le terme de pli-faille 21.
Plus rcemment encore, W. KILIAN et M. P. BLANGHET [23] ont admis que cette ligne de contact anormal laquelle s'tend au N. et au S. bien au del de la rgion tudie devait tre considre comme une surface de refoulement prolongeant en Chartreuse le plan de charriage du Moucherotte.
Nanmoins, dans l'tude tectonique que l'on va lire, j 'a i con-tinu dsigner cet accident sous la dnomination de pli-faille, parce qu'aucun indice reconnu sur le terrain ne m'a permis d'admettre l un phnomne de charriage d'amplitude suffi-sante 22. Ainsi, avec MM. M. GIGNOUX et L. MORET [27], il faut considrer le synclinal perch du Nron comme une ondula-tion synclinale dans le flanc normal d'un grand anticlinal d-
2i Ch. L O B Y, vers la fin de sa vie, remplaant ses failles verticales par des failles obliques, avait dj notablement rectifi sa premire interprtation.
22 D'autre part , W. K I L I A N et F . BLANCHET font passer leur surface de refoulement entre Snonien et Miocne. Or, dans les chanes subalpines, ces deux terrains sont normalement en contact. Il me parat donc beaucoup plus exact, vu les contacts anormaux dcrits ci aprs (C. Tectonique dtaille), de figurer la ligne de discontinuit non pas sous le Snonien, mais bien la base des calcaires du Fontanil.
TUDE GOLOGIQUE DE LA MONTAGNE DU NRON. 2 5
vers vers l'extrieur des Alpes par-dessus la mollasse mio-cne du synclinal Proveysieux-La Monta.
C. Tectonique dtaille.
Il est relativement ais d'tudier l'allure de cetle grande ligne de dislocation, grce aux petits ravins qui sillonnent les pentes W. et fournissent une srie de coupes naturelles successives du S. au N.
Tous ces ravins entaillent le petit escarpement form par le calcaire du Fontanil, mais une altitude d'autant plus leve qu'on s'avance davantage vers le N. (v. coupes pi. I).
Dcrivons successivement les coupes que montrent chacun de ces ravins en procdant ainsi du S. au N.
Le ravin situ immdiatement l'E. du hameau du Muret montre les m&rno-calcaires hauteriviens surmontant les cal-caires du Fontanil (ici, calcaires silex noirs) par l'interm-diaire de la couche glauconieuse fossilifre dont c'est juste-ment l le point d'affleurement. Ici, la ligne de discontinuit tectonique passe plus l'W.. cache sous les alluvions quater-naires de la plaine (pi. I, coupe 1).
Mais, au N. de ce premier ravin, sous les calcaires du Fon-tanil, vont apparatre, en srie renverse et plus ou moins lamines, les couches du flanc inverse de l'anticlinal dvers; le pli-faille du Nron amne en contact anormal, chevauchs par le Valanginien suprieur, des terrains de nature ir^ va-riable : couches spatangues, calcaires urgoniens, lumachelle albienne et, le plus frquemment, calcaires snoniens.
A hauteur du chteau du Muret, sous les calcaires du Fon-tanil, l'H&uterivien suprieur, pais de 20 30 mtres, est repr-sent par des marno-calcaires riches en Spatangues {gisement du chteau); l'Urgonien est rduit un lambeau de calcaires marmoriss pais d'une dizaine de mtres; le Gault une trs mince bande de lumachelle glauconieuse fortement lamine, et les calcaires snoniens, bien que plus largement dvelopps
2 6 ROGER LAMBERT.
(quelques dizaines de mtres) sont toujours trs broys (pi. I, coupe 2, et coupe transversale mdiane du croquis-stro-gramme). En somme, ici, aucun terme ne manque la srie stratigraphque : on a comme un noyau anticlinal dvers de Valanginien suprieur, de part et d'autre duquel affleurent tous les tages plus rcents. Mais, outre que l'on n'observe pas de charnire dans ce noyau, rencontre des indications portes par la carte gologique de M. NASH [25], il faut nanmoins admettre un accident tectonique important, vu les broyages intenses et les rductions d'paisseur formidables subies par les diverses formations de la srie renverse 23.
Puis, allant toujours plus vers le N., plusieurs ravins mon-trent rgulirement un contact anormal entre calcaires maes-trichtiens, souvent recouverts d'boulis, et calcaires valangi-niens suprieurs. Dans le premier de ces ravins, j'ai recueilli, immdiatement au-dessus des calcaires silex blonds, quel-ques exemplaires de Spatangues violemment tirs par l'effet d'un laminage intense..Les tages intermdiaires, Urgonien et Albien, ont t lamins jusqu' disparition totale, de sorte que l'Hauterivien, plus marneux et plus plastique, reste seul s'in-sinuer un moment entre Snonien et Valanginien.
Toutefois, Urgonien et Albien rapparaissent au N.E. de La Monta, mais encadrs par des calcaires maeslrichtiens : assez approximativement au point o le chemin des Balmes coupe la courbe de niveau de cote 500, on observe 'la srie suivante, de haut en bas, au-dessous de la ligne de contact anormal : Sno-nien, Urgonien, Albien, Snonien (pi. I, coupe 4, et pi. II, coupe transversale la gauche du croquis-strogramme) 24. Le Cr-
as Dans le flanc inverse du synclinal de la Monta, la srie que nous venons d'observer est paisse au total de quelques dizaines de mtres. Dans le flauc normal de ce mme synclinal (Rochers de Ohalves), pour tudier la mme srie, il faudrait parcourir 400 500 mtres.
2* Il ne serait pas impossible que cette srie ft en ralit constitue comme suit : Snonien-Albien-Urgonien-lbien-Snonien, car la topographie abrupto rend ici les recherches trs difficiles. Mais la prsence de l'Albien au-dessus du noyau urgonien ne changerait rien, eu somme, mon interprtation tectonique.
ETUDE GEOLOGIQUE DE fcA MONTAGNE DU NERON. 27
tac infrieur (Urgonien-Abien) vient apparatre en anticlinal noyau urgonien, dans la srie renverse, comme le montre la coupe 4 (pi. I).
Au del, le contacl anormal a de nouveau lieu entre le Valan-ginien suprieur et le Maestrichtien (on l'observe aisment sur le chemin des Balmes lui-mme), de sorle que cette petite lame anticlinale apparat sur la carte en boutonnire dans les cal-caires silex blonds.
Au Trou de Vlnfcrnet, les profondes gorges de la Vence, entailles dans les calcaires snoniens, permettent de constater que, en profondeur, ces calcaires butent contre les marnes valanginiennes.
Enfin, vers le N., les calcaires du Fontanil chevauchent nouveau les calcaires silex blonds. En particulier, le contact anormal est bien visible en bordure N. de la route de Saint-Egrve Quaix, 100 mtres environ au del du carrefour cot 529. Mais ici, c'est la base du Valanginien suprieur qui est en contact avec le Snonien, puisque, immdiatement au-dessous de la route, ce sont encore les marnes valanginiennes qui affleurent en bordure E. de la ligne de dislocation la faveur d'une lgre ondulation longitudinale.
Le flanc E. du synclinal perch du Nron est sans intrt du point de vue tectonique, 1 succession des couches y tant par-faitement normale. La route de Pique-Pierre Narbonne per-met d'tudier le passage progressif des calcaires du Fontanil aux calcaires marneux Criocres. Mais on ne trouve pas ici la couche phosphate et glauconieuse de PHauterivien inf-rieur. Il est trs possible qu'elle existe, mais, vu sa faible pais-seur, elle peut facilement chapper l'observation, recouverte par la vgtation ou les boulis.
De mme, au N., le chemin de l'ancienne Batterie du Nron (cote 718,4) montre la mme intercalation progressive de cou-ches de plus en plus marneuses au fur et mesure que Ton s'lve davantage, la fois dans la srie stratigraphique et en altitude, au-dessus des calcaires du Fontanil.
2 8 ROGER LAMBERT.
La planche de coupe (pi. I) montre bien la tectonique tour-mente du flanc occidental du Nron, ainsi que rabaissement de l'axe du synclinal perch au niveau de l'Isre25, dont la cluse entre Grenoble et Voreppe, due un ensellement gnral des axes des plis, se prsente ds lors comme une cluse d'ori-gine tectonique.
s Nous avons dj vu que l'altitude laquelle la surface topographique actuelle recoupe les calcaires du Fontanil s'lve progressivement du S. au N.
NOTE AJOUTE PENDANT L'IMPEESSION. Tout rcemment, l'exploitation des calcaires du Fontanil dans la carrire situe en bordure du chemin de Tique-Pierre Narbonne s'est beaucoup dveloppe. L'extension de cette carrire vers l 'W. a permis deux observations trs intressantes, que M. TOUKAINE, Profes-seur l'Ecole Normale d'Insti tuteurs de Grenoble, a bien voulu me commu-niquer :
1 La couche glauconieuse de VHauterivien infrieur a t mise jour au sommet des calcaires silex noirs. La faune de cette couche est pauvre, et constitue presque exclusivement par des Belemnites, dont les rostres sont beaucoup moins rouls qu'au Muret. On peut donc admettre que l'on a affaire ici des dpts moins littoraux. Et, effectivement, nous savons dj que les facis du Crtac infrieur sont de plus en plus profonds au fur et mesure que l'on s'avance davantage vers l 'E. ;
2 Pa r contre, les calcaires valanginiens silex ont fourni un bloc avec Trigonies lgrement silicifies. I l n'a malheureusement pas t possible de retrouver l'emplacement exact d'o provenait ce bloc extrait par les carriers ; mais la pte de la roche permet nanmoins d'affirmer que ces Trigonies puo viennent d'un niveau situ l'extrme sommet du Valanginien suprieur, quelques mtres seulement au-dessous de la couche glauconieuse. Ce serait lu le point le plus mridional connu du facis jurassien fossiles silicifis dit niveau Rudistcs du Corbelet, du nom de la montagne du Corbelet (prs Oharabry), dont les pentes N. ont fourni une faune de Chamacs clbre, Vallctia caractristiques. Ce mme horizon est galement connu entre le Nron et le Corbelet, dans des boulis de calcaires du Fontanil situs entre la Pina et Y Aiguille de Quaix.
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LISTE BIBLIOGRAPHIQUE
Abrviations :
A. U. G. = Annales de l'Universit de Grenoble. B.S.G.F. = Bulletin de la Socit Gologique de France. B. S. S. I. = Bulletin de la Socit de Statistique de l'Isre (devenue
depuis Socit Scientifique du Dauphin). C. R. A. S. = Comptes rendus des sances de l'Acadmie des Sciences,
Paris . C. R. S. G. F. = Compte rendu sommaire des sances de la Socit Golo-
gique de France. R. G. A. = Revue de Gographie Alpine, Grenoble. T. h G. U. G. = Travaux du Laboratoire de Gologie de la Facult des
Sciences de l'Universit de Grenoble.
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'M ROGER LAMBERT.
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14. J . BRETON. Etude gologique de la bordure orientale des Montagnes de Lans (A. U. G., t. XXVII , n 2, 1915, et T. L. G. U. G., t. XI , fasjc. 1, p. 57).
15. J . BRETON et J . DE LA BROSSE. Etude botanique de la Montagne du Nron (A. U. G., t. XXVII , n 2, 1915).
16. P . CORBIN. Sur la tectonique du bord oriental du Massif du Vercors (C. R. A. S., t. O L X X I I I , p. 1095, 28 novembre 1921).
17. P . CORBIN. Observations nouvelles sur la bordure orientale des Monts de Lans (C. R. A. S.t t. C L X X I I I , p. 1379, 19 dcembre 1921).
18. W. KILIAN. Sur un problme de la tectonique des chanes subalpines dauphinoises (C. R. A. S., t. CLXXII I , p. 1434, 27 dcembre 1921, et T. L. G. U. G., t. X I I I , fasc. 2, p. 43).
19. P. CORBIN. Quelques coupes sur la bordure orientale du massif du Vercors (C. R. A. S., t. CLXXIV, p. 763, 13 mars 1922).
20. Ch. PUSSENOT. Sur la structure des montagnes entre la Vence et le Moucherotte (environs de Grenoble) (C. R. S. G. F., 25 juin 1923).
21. F . BLANCHET. Sur la tectonique des chanes subalpines aux environs de Grenoble {A. U. G., t. XXXIV, 1923, et T. L. G. U. G., t. X I I I , fasc. 2, p. 81).
22. W. K I L I A N . Sur la structure des chanes subalpines dauphinoises (C. R. A. S., t. C L X X V I I I , p. 360, 21 janvier. 1924, et T. L. G. U. G., t. X I I I , fasc. 2, p. 103).
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25. James M. W. N A S H . De Gologie der Grande-Chartreuseketens (Thse Sciences, Delft, 1926).
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TUDE GOLOGIQUE DE LA MONTAGNE DU NRON. 31
27. M. GIGNOTJX et L. MORET. Un itinraire gologique travers les Alpes franaises, de Voreppe Grenoble et en Maurienne (Librairie Dardel, Chambry, 1930, et T. L. G. U. G., t. XV, fasc. 3 ) .
28. J. BLACHE. Le massif de la Grande-Chartreuse et du Vercors. Etude gographique (t. I, Gographie physique) (Thse Lettres, Grenoble, 1931).
29. R. LAMBERT. Sur la tectonique du flanc Ouest de la montagne du Nron, prs de Grenoble (C. R. A. S.t t. CXOIII, p. 1104, 30 novembre 1931).
Cartes consultes :
Carte gologique de la montagne du Nron, par J. BRETON, 1914 [15].
Geologische kaart van de Nron - Pina - Charmant Som - Grand Somketen
(Grande-Chartreuse) door James NASH, 1924-1925 (Schaal : 1/30.00CK).
Carte gologique de la France au 1/80.000, feuille Grenoble (3e dition), 1928.
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