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Entrée par l’Histoire des arts : la Guerre du Pacifique

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Entrée par l’Histoire des arts :la Guerre du Pacifique

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Ici, l’entrée H des A doit permettre aux collègues de montrer les spécificités de la Guerre du Pacifique indiquées par la lettre du programme :

- un affrontement aux dimensions planétaires.- une guerre d’anéantissement.- une guerre aux enjeux nationaux et idéologiques.- une guerre mobilisant toutes les forces matérielles et morales des belligérants. De fait, une approche par les images destinées aux enfants peut être intéressante…

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1ère heure : Cartes et chronologie permettent de montrer le cadre spatial du conflit et d’établir une brève chronologie.

Cette séance peut-être abordée avec comme document d’accroche une planche de la BD « La Bête est morte ». Sous forme de cours dialogué, elle permet d’identifier les belligérants (en tenant compte des acquis des élèves) et de montrer les aspects planétaires du conflit. On replace les faits montrés dans le contexte de la guerre, à l’aide de cartes. On commence donc par évoquer le front Pacifique puis les autres fronts, ce qui se justifie d’un point vue chronologique. Les cadre spatial est posé.

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Activités dans le cadre d’un cours dialogué

• Préciser qui est l’auteur et la date de cette bande dessinée.

• Que raconte cet extrait de bande dessinée ? A qui s’adresse-t-elle? A quoi le remarque-t-on ?

• Identifier les belligérants en présence.• Placer ces évènements dans le contexte de la

Seconde guerre mondiale.

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On peut ensuite rebasculer sur les véritables acteurs du conflit. Il est envisageable de donner aux élèves quelques biographies courtes de politiques et de généraux de la Seconde guerre mondiale qui ont couvert les différents fronts : Rommel (bataille de France, Afrique du nord, bataille de Normandie) ; Joukov (bataille de Stalingrad) Mac Arthur (guerre du Pacifique, signature de la reddition japonaise après Hiroshima et Nagasaki.). On localise ces batailles sur une carte et on les replace dans la chronologie en les associant à quelques images (Blitzkrieg, guerre aéronavale, débarquement).Les repères suivants sont mis en place : Seconde guerre mondiale, Fin de la seconde guerre mondiale en Europe, Hiroshima et Nagasaki

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2ème heure : La guerre d’anéantissement aux enjeux idéologiques et nationaux et abordée par une entrée Histoire des Arts.

L’exemple retenu ici est celui de la guerre du Pacifique (démarche inductive)

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La Guerre du Pacifique à travers La Bête est morte.

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La Bête est morte ! est un album de Bande Dessinée, en deux volumes, publié en août 1944 et en juin 1945 sous la direction de Williams PERA pour le compte des Editions GP à Paris.

Le premier fascicule intitulé Quand la bête est déchaînée est un album illustré par Edmond-François CALVO sur un scénario de Victor DANCETTE et de Jacques ZIMMERMANN.

Le second volume, Quand la Bête est terrassée est lui toujours illustré par CALVO mais exclusivement rédigé par DANCETTE.

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La Bête est morte -réédité d’ailleurs en 1977 chez Futuropolis et en 1995 chez Gallimard- raconte sous la forme de la satire animalière, les grandes étapes de la Seconde Guerre mondiale.

A l’instar d’ESOPE ou de LA FONTAINE, CALVO utilise des animaux pour railler les attitudes et les comportements des peuples et des personnages impliqués dans le conflit.

C’est dans ce cadre, que le deuxième volume consacre quelques vignettes à la Guerre du Pacifique.

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Une analyse de cette double page permet de mettre en exergue les principaux aspects soulignés par le programme, à commencer par la dimension planétaire du conflit :

• Les populations impliquées prennent une forme animalière, en lien plus ou moins évident, avec le pays auquel ils appartiennent :

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Les Bisons représentent les Américains.

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Les Dogs représentent les Britanniques.

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Les vaches représentent les Hollandais.

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Les singes représentent les Japonais.

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•Quelques grandes figures historiques sont aussi caricaturées comme : Adolph Hitler « le Grand Loup » ; le président américain Franklin Roosevelt appelé dans l’album « l’Elu des Bisons » ou encore l’Empereur du Japon Hiro-Hito, « Le chef suprême des Singes ».

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•Enfin, la déclaration de guerre du Congrès américain au Japon -le 8 décembre 1941- a été représentée, tout comme celle de l’Allemagne vis-à-vis des Etats-Unis -le 11 décembre 1941-.

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La guerre du Pacifique en tant que guerre d’anéantissement peut également être identifiée sur cette double page.

• Si l’ensemble des opérations militaires n’est pas relaté, les choix opérés par le narrateur restent éloquent en termes de destruction de l’adversaire, de ses armes, de ses infrastructures, de son corps et de sa dignité d’être humain .

•De même, les différents moments représentés insistent sur le massacre des soldats, les pillages et l’asservissement de populations (27 millions de morts) comme l’indique les vignettes suivantes :

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L’attaque de Pearl Harbor (7 décembre 1941)

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Le débarquement des Japonais en Malaisie britannique (8 décembre 1941)

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Le bombardement du cuirassé fleuron de la Royal Navy: le HMS Prince of Wales (10 décembre 1941)

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La conquête des Indes orientales néerlandaises (10 janvier 1942)

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La conquête de Singapour (15 février 1942)

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Le troisième aspect que l’on peut également mettre en avant, est la mobilisation des forces matérielles et morales des belligérants.

• On y voit les Japonais utiliser des avions mitrailleurs (le Nakajima B5N) ou des chasseurs bombardiers (les Mitsubishi A6M et les Aichi D3A1). Les Britanniques aussi ne sont pas en reste puisque les croiseurs ou les destroyers de la Royal Navy ont été dessinés.

• Dans les faits pourtant, les combats sont beaucoup plus complexes et ne se réduisent pas à la simple opposition des bombardements japonais sur les flottes américaines et britanniques. S’ils font intervenir des sous-marins japonais, ils impliquent aussi des avions américains de l’Air Force et des avions britanniques.

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Cette double page aborde enfin les enjeux idéologiques et nationaux du conflit à travers l’expansionnisme japonais. Ces derniers sont présentés menant une politique agressive.

• On les voit par exemple s’approprier les richesses de la Malaisie britannique tout comme faire main basse sur les ressources de la colonie néerlandaise riche en minerai, en caoutchouc et en pétrole -dont elle était d’ailleurs le quatrième exportateur mondial-.

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•S’il est vrai que les riches ressources pétrolières de l'Indonésie étaient un objectif majeur pour les Japonais pendant la guerre, son expansionnisme est également emprunt d’idéologie nationaliste et raciste. La doctrine traditionnelle du Hakko ichiu (« les huit coins du monde sous un seul toit ») affirment que le Japon est le centre du monde, qu’il est gouverné par un être divin incarné par l’Empereur et que le peuple japonais est supérieur aux autres justifiant ainsi son droit à dominer l’Asie. C’est sur cet aspect antidémocratique qu’insiste cette planche de la BD de Clavo.

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•Destinée à la jeunesse française, cette bande dessinée présente les Alliés comme victimes de la guerre expansionniste et nationaliste menée par les Japonais ou implicitement par l’Allemagne nazie.

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• A cet égard, on remarquera que seuls les symboles des puissances ennemies sont représentés : la croix gammée, l’aigle impérial ou le drapeau japonais (sur les ailes des avions ou sur les casquettes des Singes).

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• Paradoxalement, ce n’est qu’au moyen d’allusion ou de clin d’œil que Calvo mentionne les symboles alliés. Ainsi, sur un destroyer torpillé on peut lire le nom de « John Bull », le personnage créé en 1712, symbolisant l’Anglais typique fréquemment accompagné de son bulldog grassouillet et très souvent mis à contribution pour les mobilisations militaires nationales.

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Activités dans le cadre d’une activité individuelle• Quelles vignettes montrent que les Japonais veulent anéantir leurs adversaires ? Quels détails le montrent ?• Quelles vignettes montrent que toutes les

forces sont mobilisées pour anéantir l’adversaire ? Quels détails le montrent ?

• Quelles vignettes et quels détails montrent qu’il s’agit de s’approprier des richesses des régions conquises pour poursuivre la guerre?

• Quelle vignette montre que le Japon n’est pas une démocratie. (idée d’une guerre idéologique)

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Activités dans le cadre d’une activité individuelle

Le message de l’œuvre:• Comment les Japonais sont-ils présentés ?• Quel est le message que veut faire passer l’auteur de cette bande dessinée ? (idée de propagande et d’une mobilisation des forces morales partout en Europe)

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Trace écriteDans le Pacifique, la guerre a commencé en 1937, quand le Japon a attaqué la Chine.L’entrée en guerre des Etats-Unis en décembre 1941 et l’intervention britannique donnent à la guerre du Pacifique un enjeu planétaire car ces 2 puissances combattent aussi sur les autres fronts.C’est une guerre d’anéantissement des forces de l’adversaire comme le montrent la violence des combats aéronavals et le nombre de morts ( 27 millions de morts dont 20 millions de civils). Elle ne peut se terminer que par la capitulation sans condition des vaincus (Hiroshima et Nagasaki). Toutes les forces sont mobilisées pour gagner cette guerre même les productions artistiques japonaises.Les enjeux sont nationaux: les Japonais veulent dominer l’Asie du Sud-est afin de posséder les ressources naturelles qui leur manquent pour devenir une grande puissance mondiale.Les enjeux sont aussi idéologiques : la guerre oppose des démocraties (Royaume-Uni, Etats-Unis) à un régime impérial militariste : le Japon.

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Une autre possibilité consiste à diviser la classe en plusieurs groupes qui travaillent chacun sur des documents de sources différentes avec le même objectif, à savoir définir les caractéristiques de la guerre du Pacifique.

Un travail sur les autres points de vue (notamment le point de vue japonais qui exprime celui de l’autre camp) peut faire l’objet d’un cours dialogué.

Enfin, un comics américain peut tout à fait être repris en pluridisciplinarité (professeurs d’anglais) dans le cadre de l’histoire des Arts.

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Le point de vue américain :le comics The Human Torch.

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Au début des années 1940, les éditeurs de comics lancent une série d’histoires mettant en scène les super-héros de leur panthéon face aux ennemis des Etats-Unis en guerre. Editeur de pulps, Martin Goodman fonde en 1939 Timely Comics (futur Marvel) afin de profiter du succès de DC comics et de Superman. Avant décembre 1941, l’éditeur met en scène des personnages luttant contre les forces de l’Axe : la Torche humaine et son équipier Toro, le prince de l’Atlantide Namor., et surtout Captain America, qui assure une envolée des ventes de BD (plus d’un million d’exemplaires écoulés en 1942). Grâce à leur prix modestes, les fascicules sont accessibles aux plus jeunes. Sans attendre les recommandations de Washington sur un effort de guerre artistique de l’industrie du divertissement, Timely Comics met en scène des aventures de guerre patriotiques afin de profiter de la mobilisation générale de la société américaine.

-The Human Torch (la Torche humaine), fait alliance avec Namor (Submariner), prince de l’Atlantide, pour combattre les Nazis et les Japonais. Dans ce n°16 de la série daté de septembre 1944, la BD métaphorise les bombardements américains sur le Japon dans une scène de destruction massive portuaire (Tokyo) qui apparaît comme une réplique vengeresse de Pearl Harbour.

The Human Torch, n°16, septembre 1944.

Les trois aspects demandés par le programme sont présents :

-la guerre d’anéantissement (la Torche humaine détruit l’ensemble des infrastructures portuaires pendant que Namor étrangle un soldat japonais)

-la mobilisation matérielle et morale de la société (la BD est un véhicule de propagande à destination de la jeunesse, l’arsenal japonais pléthorique).

-les enjeux idéologiques et nationaux (la vision raciste des japonais – le « péril jaune »).

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Le point de vue japonais.

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Mitsuyo Seo Momotaro no Umiwhashi, les Albatros de Momotaro.

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Momotaro prépare l’attaque de l’île du Démon , de son aviation et de ses navires de guerre par les airs. Une attaque présentée comme défensive et bienfaitrice. Une relecture positive de l’attaque de Pearl Harbor.

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L’armée de Momotaro, composée d’une duplication de ses amis de singes, se prépare à une action bienfaitrice pour sauvegarder la nation japonaise.

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Les marins américains de l’île du Démon sont représentés en fantômes ou esprits malfaisants. La diabolisation de l’ennemi s’opère à travers la mythologie propres aux légendes japonaises.

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Momotarô - Umi no Shinpei, Momotaro - le divin soldat de la mer(1945).

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L’aviation japonaise déploie des forces considérables.

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Les parachutistes japonais ont sauté au sud des Philippines, sur l’île de Sulawesi, pour libérer les animaux des forces anglo-saxonnes.

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Les Anglais sont montrés de manière grotesque (gros nez, yeux globuleux), peureux et pusillanime, avec un soupçon de racisme caricatural dans les traits (grandes incisives, grandes oreilles).