7
DES LES PROGRAMMES MUSÉES D ’HI S ‘I’ O IR E ÉD U c AT IF 5 NAT UR ELLE EN EUROPE par HELGB BERGMAN ’IDÉE de musée est ou devrait ètre indissolublement liée à l’idée d’éducation. L En effet, les collections rassemblées par les musées avec tant de difficultés et de soins n’ont pas seulement pour objet la protection et la conservation des œuvres. Elles ont été constituées dès l’origine dans le dessein de faciliter les recherches scientifiques et d’éveiller l’intérêt du grand public. Tout d’abord la conservation des collections a dominé toute l’activité des musées; c’est seulement à une époque récente qu’ils en sont venus à accorder la primauté à leur fonction éducative. Dans bien des cas d’ailleurs, il ne s’agit encore là que d’un projet. Les premiers musées d’histoire naturelle, tels que nous les connaissons au début du XVIII~ siècle, ont succédé aux cabinets de curiosités de l’époque de la Renaissance et ils ont hérité d’eux non seulement leurs collections hétéroclites, mais aussi leurs vieilles conceptions sur le rôle et la raison d ’ h e des musées. S’ils ne tardèrent pas à mettre au rancart un grand nombre des anciens trésors, en revanche ils n’échap- pèrent que lentement à l’empire des idées anciennes ; leur prédilection pour les objets rares ou curieux a longtemps persisté et n’a pas encore entièrement disparu. Dans bien des musées les oiseaux de paradis, par exemple, sont infiniment mieux représentés que les corbeaux du pays. Le XVIII~ siècle et la première moitié du XIX” furent l’âge d’or des systèmes scien- tifiques. A l’exemple de Linné, les spécialistes se lancèrent dans des travaux de classification au détriment des autres genres de recherches. A cette époque le zoologiste était ((unhomme qui sait appeler les animaux par leur nom exact les musées devaient naturellement se ressentir de cet intérêt systématique. Leur idéal fut alors d’accumuler autant de spécimens que possible et leurs locaux, souvent modestes, s’encombrèrent d’innombrables exemplaires, tous montés pareillement et rangés, tels des soldats, en ordre serré. L’impression causée par ces collections mortes à plus d’un titre devait être accablante, et il est significatif que le même mot, conservatoire, ait été appliqué au musée et aux collections de réserve. Malgré cela les musées ont joué pendant longtemps un róle utile. Souvent rattachés à des universités ou à des écoles supérieures, auxquelles ils fournissaient des sujets d’études, ils s’adressaient en général à un public de formation plus ou moins scien- tifique. Les autres visiteurs étaient les bienvenus, mais la direction des musées n’estimait pas qu’il y eût lieu de leur faciliter l’étude des collections. I1 est vrai que beaucoup des profanes qui, d’aventure, visitaient les musées n’avaient probablement pas la préparation qui leur eût permis de tirer profit de ce qu’ils y voyaient. Mais cette situation s’est modifiée. La réforme de l’enseignement qui, au XIX~ siècle, répandit l’instruction, et les réformes sociales qui se sont précipitées au cours des années récentes n’ont pas seulement relevé le niveau de vie d‘une grande partie de la société, mais lui ont inspiré des curiosités nouvelles et offert des possibilités d‘instruction qu’elle a été prompte à saisir. Divers facteurs, et notamment le goût de la vie au grand air, ont contribué à répandre, outre un certain intérét pour la nature, ses plantes et ses animaux, le désir de les étudier de plus près. Beaucoup de ceux qui connaissaient l’existence des musées, peut-etre uniquement par ouï-dire, sont venus y chercher la réponse aux questions qu’ils se posaient. Cette nouvelle catégorie de visiteurs a fait naître de nouveaux problèmes pour la direction des musées, car les collections présentées suivant l’ancienne méthode ne pouvaient ni répondre à ces questions ni par conséquent éveiller d‘intérêt. De plus les écoles dont l’enseignement se fondait de plus en plus sur l’observation comprirent l’aide que pouvaient leur apporter les musées, et eurent de plus en plus recours à ces derniers. Enfin les musées spécialisés eurent avec les étudiants faisant des recherches dans leur domaine une troisième catégorie de visiteurs particulièrement exigeants. Pour satisfaire ces diverses demandes d‘informations et de possibilités d’étude, les musées durent renoncer à leur attitude passive en face des visiteurs et se consacrer de plus en plus activement à un rôle pédagogique dont l’importance croît sans cesse. M U S E U M v o L u hi E v NO 2 I 9 5 2

Educational Programmes of Natural History Museums in Europe

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Educational Programmes of Natural History Museums in Europe

DES LES PROGRAMMES

MUSÉES D ’HI S ‘I’ O I R E ÉD U c AT IF 5 NAT UR ELLE E N EUROPE

par HELGB BERGMAN ’IDÉE de musée est ou devrait ètre indissolublement liée à l’idée d’éducation. L En effet, les collections rassemblées par les musées avec tant de difficultés et de soins n’ont pas seulement pour objet la protection et la conservation des œuvres. Elles ont été constituées dès l’origine dans le dessein de faciliter les recherches scientifiques et d’éveiller l’intérêt du grand public. Tout d’abord la conservation des collections a dominé toute l’activité des musées; c’est seulement à une époque récente qu’ils en sont venus à accorder la primauté à leur fonction éducative. Dans bien des cas d’ailleurs, il ne s’agit encore là que d’un projet.

Les premiers musées d’histoire naturelle, tels que nous les connaissons au début du X V I I I ~ siècle, ont succédé aux cabinets de curiosités de l’époque de la Renaissance et ils ont hérité d’eux non seulement leurs collections hétéroclites, mais aussi leurs vieilles conceptions sur le rôle et la raison d ’ h e des musées. S’ils ne tardèrent pas à mettre au rancart un grand nombre des anciens trésors, en revanche ils n’échap- pèrent que lentement à l’empire des idées anciennes ; leur prédilection pour les objets rares ou curieux a longtemps persisté et n’a pas encore entièrement disparu. Dans bien des musées les oiseaux de paradis, par exemple, sont infiniment mieux représentés que les corbeaux du pays.

Le XVIII~ siècle et la première moitié du XIX” furent l’âge d’or des systèmes scien- tifiques. A l’exemple de Linné, les spécialistes se lancèrent dans des travaux de classification au détriment des autres genres de recherches. A cette époque où le zoologiste était ((un homme qui sait appeler les animaux par leur nom exact les musées devaient naturellement se ressentir de cet intérêt systématique. Leur idéal fut alors d’accumuler autant de spécimens que possible et leurs locaux, souvent modestes, s’encombrèrent d’innombrables exemplaires, tous montés pareillement et rangés, tels des soldats, en ordre serré. L’impression causée par ces collections mortes à plus d’un titre devait être accablante, et il est significatif que le même mot, conservatoire, ait été appliqué au musée et aux collections de réserve.

Malgré cela les musées ont joué pendant longtemps un róle utile. Souvent rattachés à des universités ou à des écoles supérieures, auxquelles ils fournissaient des sujets d’études, ils s’adressaient en général à un public de formation plus ou moins scien- tifique. Les autres visiteurs étaient les bienvenus, mais la direction des musées n’estimait pas qu’il y eût lieu de leur faciliter l’étude des collections. I1 est vrai que beaucoup des profanes qui, d’aventure, visitaient les musées n’avaient probablement pas la préparation qui leur eût permis de tirer profit de ce qu’ils y voyaient.

Mais cette situation s’est modifiée. La réforme de l’enseignement qui, au XIX~ siècle, répandit l’instruction, et les réformes sociales qui se sont précipitées au cours des années récentes n’ont pas seulement relevé le niveau de vie d‘une grande partie de la société, mais lui ont inspiré des curiosités nouvelles et offert des possibilités d‘instruction qu’elle a été prompte à saisir. Divers facteurs, et notamment le goût de la vie au grand air, ont contribué à répandre, outre un certain intérét pour la nature, ses plantes et ses animaux, le désir de les étudier de plus près. Beaucoup de ceux qui connaissaient l’existence des musées, peut-etre uniquement par ouï-dire, sont venus y chercher la réponse aux questions qu’ils se posaient. Cette nouvelle catégorie de visiteurs a fait naître de nouveaux problèmes pour la direction des musées, car les collections présentées suivant l’ancienne méthode ne pouvaient ni répondre à ces questions ni par conséquent éveiller d‘intérêt.

De plus les écoles dont l’enseignement se fondait de plus en plus sur l’observation comprirent l’aide que pouvaient leur apporter les musées, et eurent de plus en plus recours à ces derniers.

Enfin les musées spécialisés eurent avec les étudiants faisant des recherches dans leur domaine une troisième catégorie de visiteurs particulièrement exigeants.

Pour satisfaire ces diverses demandes d‘informations et de possibilités d’étude, les musées durent renoncer à leur attitude passive en face des visiteurs et se consacrer de plus en plus activement à un rôle pédagogique dont l’importance croît sans cesse.

M U S E U M v o L u hi E v N O 2 I 9 5 2

Page 2: Educational Programmes of Natural History Museums in Europe

I. MALA^^ MUS EU^^, hialmö. Département d’his- toire naturelle. Une leson dans les salles du m u s k

I* Department: lesson in the tions.

L’exposé qui suit, et qui pour diverses raisons devra rester incomplet et quelque peu superficiel, ne s’dpplique pas aux musées attachés aux institutions scientifiques, car ces musées remplissent leur tâche spécialisée en présentant leurs collections d‘une manière telle que le profane n’en peut guère tirer profit. Il est permis toutefois de regretter cet état de choses. Si l’on pouvait améliorer l’emploi de leurs collections les musées seraient à même de rendre service à un public plus large et d‘exercer une action plus importante que ce n’est le cas aujourd’hui. Le regroupement de leurs collections est d’autant plus souhaitable que bien des villes ne possèdent pas d’autre musée que celui de leur université.

Les musées d‘histoire naturelle appartenant à des communautés ou à des sociétés ont bien inscrit à leur programme des activités d‘ordre pédagogique, mais dans une mesure moindre que ne l’ont fait les musées d’art et de métiers; le fait est dû en partie aux qualifications pédagogiques très différentes du personnel de ces deux genres de musée. En effet, le personnel des musées d’histoire naturelle ne dispose pratiquement pour sa formation d‘aucune des facilités, cours de techniques muséo- graphiques ou stages temporaires, prévues pour la formation du personnel des musées d‘art. Aussi dans leurs opérations de recrutement les musées d’histoire na- turelle ont-ils été amenés à tenir compte surtout des titres scientifiques des candidats, et à n’accorder qu’une faible importance à leur formation muséographique. Pour- tant les membres du personnel des musées devraient être avant tout des éducateurs, c’est-à-dire non seulement connaître à fond leur spécialité, mais encore avoir étudié la pédagogie, la psychologie, et naturellement les techniques muséographiques.

Pour qu’un musée puisse jouer un rôle pédagogique, l’essentiel est que ses collections soient judicieusement composées et qu’elles soient présentées de faqon intéressante et agréable. I1 faut avoir ces exigences à l’esprit au cours de la consti- tution des collections, de même qu’au fur et à mesure de leur accroissement. Rien n’interdit évidemment de recueillir en même temps des pièces intéressantes à d‘autres titres; mais ce matériel devrait être m i s en réserve ou inclus dans les collections 74

Page 3: Educational Programmes of Natural History Museums in Europe

destinées à la troisième catégorie de visiteurs, celle des spécialistes. Les collections exposées doivent être allégées.

Les différents types de visiteurs - enfants, profanes, spécialistes - ont des exigences très différenciées quant à la présentation des collections. Or le manque de matériel et le manque d'espace empêchent généralement de les satisfaire tous en organisant des expositions distinctes. Aussi les avis diffèrent-ils considérablement sur la méthode d'aménagement. Toutes les solutions (jg. z ) ont leurs partisans, depuis l'ancienne disposition systématique, qui demeure la plus courante, jusqu'aux divisions des collections en petites sections illustrant des problèmes biologiques et écologiques variés.

La disposition systématique peut être justifiée (jg. 3) quand il s'agit de la faune d'un pays ou d'une province; mais elle gagne en intérêt lorsqu'elle est entrecoupée de sections biologiques, ainsi que de préparations anatomiques et autres ('3. J )

qui contribuent à renseigner sur le mode de vie des animaux exposés. Cette expo- sition peut être utilement complétée par des expositions temporaires consacrées par exemple aux oiseaux migrateurs, aux insectes nuisibles, aux divers modes de loco- motion des animaux, etc.

Quoi qu'il en soit, les collections constituent pour les musées la seule base de cette activité pédagogique dont l'importance est de plus en plus largement reconnue depuis quelques années, mais dont l'exercice est souvent entravé par divers facteurs, Cconomiques ou autres.

Les musées se sont surtout attachés à l'éducation des enfants, et n'ont jamais fait appel en vain à la coopération des écoles; dans ma ville natale, par exemple, des lesons sous forme de visites au musée figurent régulièrement au programme des écoles depuis de nombreuses années.

Pour organiser leur programme éducatif les musées ont tiré parti de l'expérience acquise par les musées américains en l'adaptant à leurs propres besoins. L'enseigne- ment par les musées est parfois confié aux instituteurs eux-mêmes, qui ont été au préalable familiarisés avec les collections par des conférences, et qui sont aidés dans certains cas par des brochures proposant aux enfants des exercices d'application.

En général les musées ont préféré confier les cours de ce genre à un personnel spécialement formé pour l'enseignement par le musée. Les lesons prennent parfois la forme de démonstrations au cours de visites des collections appropriées (j'ig. I) ; mais le démonstrateur doit savoir capter et retenir l'attention de son jeune auditoire, ce qui est loin d'êtue facile. Le meilleur système est celui qui consiste à donner à la leson la forme de questions et réponses sur les sujets que les élèves sont en train d'étudier ou qui figurent à leur programme de l'année; cette participation active à la leson permet de mieux éveiller l'intérêt des enfants. Les cours de ce genre ont lieu le plus souvent dans les salles d'exposition; mais de nombreux musées, notam- ment en Angleterre, les donnent dans des salles spéciales (jg. 4) où les élèves étu- dient un matériel limité et judicieusement choisi, la visite de la collection principale n'ayant lieu qu'une fois la leson terminée. Ce mode d'enseignement est particulière- ment recommandable, car tout en préservant l'atmosphère habituelle de la salle de classe il offre l'attrait d'un cadre nouveau, d'un nouveau professeur et de nouveaux matériaux d'étude. Dans ces salles spéciales, il est possible de faire circuler les objets, ce qui permet aux enfants de les manier eux-mêmes, et il est plus facile de recourir aux précieux auxiliaires que sont les diapositifs, les films et les disques.

Du point de vue de l'école, les-visites de musée prennent souvent trop de temps, et pour cette raison on n'en organise guère qu'une ou deux fois par an. L'inconvé- nient de ce système est qu'à chaque visite les enfants ont à voir trop de choses, d'autant qu'une partie seulement des collections présente de l'intérêt pour eux. En fin d'année scolaire, une visite de ce genre peut constituer une utile revision du programme de l'année. Malheureusement toutes les visites ne peuvent être organisées à la fois pendant cette courte période; il est donc nécessaire de conduire beaucoup de classes au musée bien avant que le p r o g r a m e de l'année ne soit terminée, ce qui ôte à la visite une grande partie de sa valeur. C'est pourquoi les musées devraient permettre de compléter l'enseignement au moyen de petites collections d'objets, de diapositifs et de films, facilement transportables, qui seraient utilisis à l'école pendant les lesons. Le School Museum Service* du Derbyshire a d'ailleurs land, sans le secours d'aucun musée, une expérience de ce genre, et la faGon dont il procède

2. bïALMö h.iuSEUM, &fahö. Dkputement d'his- toire naturelle. Disposition systimatique entre- coupie de petits groupes biolugiques. Toute salle spécialement consacrie l'homme doit illustrer l'ostiologie, l'anthropologie, l'anatomie, la pliysio- logie et l'hygihne. (( Une telle prksentation me parait s'imposer i une époque comme la nOtre où tant de gens traitent leur corps comme ils ne voudraient jamais traiter leur voiture. 11 (W. E. Swinton.)

I. Natural History Department. Systematic arrange- ment with insertion of small biological groups. h special hall of man should include osteology, anthropology and anatomy, physiology and hy- giene. "I believe there is need of such a treatment in an age when so many deal with their bodies in a way in which they would never treat their auto- mobile." (W. E. Swinton.)

* Vair: MUSEUM, vol. II, 1949, no 2, p. 23.

75

Page 4: Educational Programmes of Natural History Museums in Europe

semble mériter une étude plus approfondie. Ce service s’efforce, en particulier, de toucher les écoles rurales dont les élèves n’ont presque jamais l’occasion de visiter un musée; il souligne ainsi l’intérêt qu’il y aurait à donner dans la mesure du possible aux enfants des campagnes comme à ceux des villes les moyens d’utiliser les collec- tions de musées. C‘est surtout dans les pays où les musées sont rares et dispersés qu’il conviendrait *de s’attacher à ce genre d‘activité essentiel, jusqu’à présent négligé. I1 serait naturellement souhaitable que les musées pussent tirer un plus large parti de l’activité personnelle des enfants, si importante au point de vue péda- gogique. Certaines expériences faites aux Gtats-Unis ont montré quels heureus résultats pouvaient être acquis de cette fason. Mais il y a, à ma connaissance, bien peu de musées qui aient inauguré ce genre de coopération.

L’œuvre pédagogique du musée ne doit pas se limiter à l’instruction des enfants; il faut rester en contact avec eux une fois qu’ils ont quitté i’école et travailler ainsi, par la même occasion, à l’éducation des adultes. Une excellente forme d’enseigne- ment d’ailleurs largement utilisée est celle des groupes d‘études qui permettent d‘illustrer des problèmes sous plus d‘un aspect et donnent aux participants la possi- bilité d’approfondir leurs connaissances au moyen de travaux personnels et d’expé- riences de laboratoire. Des séries de conférences populaires, illustrées de projections fixes et cinématographiques, ont également beaucoup d’attrait et constituent un stimulant pour les études personnelles.

I1 serait tentant, mais impossible dans les limites étroites d‘un article comme celui-ci, de décrire en détail les diverses faGons dont les musées ont essayé de rem- plir leur mission pédagogique; nous n’avons eu ici d‘autre prétention que celle d‘exprimer quelques avis sur les méthodes à adopter et de montrer combien il importe que les musées fassent figurer de telles activités à leur programme. I1 s’agit là d’un mouvement relativement nouveau et qui est encore très loin d’avoir trouvé sa forme définitive. Ses débuts ont été limités, non que les musées s’en soient désin- téressés, mais à cause de l’insuffisance des crédits et du manque de personnel spé- cialisé ou de locaux. Les difficultés existent et elles doivent être résolues. Si le musée maintient les formes anciennement établies, il est condamné à un lent dépérissement. C‘est seulement par un travail positif que le musée pourra retrouver la place qu’il occupait autrefois parmi les institutions culturelles ; il doit être non le conservatoire des choses mortes, mais une institution vivante, un foyer spirituel, un lieu de ren- contre naturel pour tous les citoyens d’&es et de classes divers s’intéressant à son domaine. (Trcdtiit de l’atghis.)

EDUCATIONAL P R O G R A M M E S OF NATURAL HISTORY MUSEUMS I N EUROPE by HELGE BERGMAN usEuïus and education are or ought to be synonymous conceptions. The col- M lections gathered by museums with such trouble and care are not only for the

purpose of protecting and preserving the material from destruction; they have primarily been created in order to further scientific research and to awaken interest among the general public. Previously the work of collecting dominated museum activity and only in later years has the educational aspect of museum work come to the fore. Still, in many cases, this work is a project rather than an actual activity.

The first Natural History Museums, as we know them at the beginning of the xvmth century, grew out of the curiosity cabinets of the Renaissance period, and took over not only their heterogenous collections but also the old conceptions of the role and purpose of museums. Although many of the former treasures were speedily discarded, many of these old ideas remained dominant for a long time-and perhaps still do-e.g. the importance of collecting rare or in some way curious material. In many museums birds of paradise, for instance, are much better repre- sented than that country’s own crows.

The svmth century and the first half of the xmth century were the golden years of scientific systematics. Linné’s pioneer works were the driving incentive to con- tinued systematic work to the detriment of other kinds of research. At a time when the zoologist was defined as “a man, who can name animals with their correct

Page 5: Educational Programmes of Natural History Museums in Europe

names” it was natural that museums were to a great degree affected by this systematic interest. The ideal was that museum collections should contain as many species as possible, with the result that often small premises were filled to the utmost limit with a maximum of examples, all mounted to pattern and arranged like soldiers in close order. The impression of these dead collections - dead in more than one sense must have been oppressive, and it is significant that the word repository has been applied both to storehouse and museum.

But in spite of this museums long fulfilled their function. In many cases they were attached to universities or higher schools, where they served as study material, and in general it was to the more or less scientifically educated public that they turned. Other visitors were welcome, but museum management considered that it had no reason to make arrangements to assist their study of the collections. Many laymen, however, who found their way to these collections probably lacked the qualifications to make use of what they saw.

But conditions have changed. The improved school tuition during the x x t h century which increased general education, and the social reforms carried through in recent years at ever-increasing speed, have brought improved living conditions, new interests and educational possibilities quickly grasped by large groups of society. Everything, not least the great interest in open-air life, has contributed to the general awakening of interest in nature, its plants and animals; and at the same time the demand for possibilities of learning something about nature has grown. People who knew of museums, perhaps more by hearsay than by experience, turned to them for the answers to their questions. This new category of visitor raised new problems for museum management because, in their old-established systematic arrangement, the collections lacked the possibility of giving answers to these ques- tions and could not therefore arouse interest.

In addition, the schools with the new emphasis on object-teaching, have realized the possibilities offered by the museums and turned to them more and more.

Students of the museum’s special subject are a third category of visitor which has exacting demands to make.

In their struggle to satisfy these various demands for information and help in studying, museums have changed their previously passive attitude to the visitor’s desires and active pedagogical work has received more and more emphasis and become an increasingly important field of work.

In the following account, which for various reasons must be rather superficial and incomplete, museums attached to scientific institutions are not included. They have their special tasks, which they probably best fulhl by arranging their collections in a way unsuitable for the layman. It is however regrettable that, a change does not take place, because a better use of this rich material could help so many more people, and museums could play a greater part than is now the case. A regrouping of these collections is the more desirable as in many towns university museums are the only ones.

In Natural History Museums owned by communities or societies pedagogical work has been included in programmes of activity, but not to the same extent as in the corresponding Arts and Crafts Museums, partly because the museum official’s educational qualifications are so different. Educational opportunities which, in the form of courses in museum techniques and of temporary service, are open to those who wish to train as officials of Art Museums are almost entirely non-existent in the case of Natural History Museums. In the latter scientific merit has therefore been

j. BRITISH MUSEUM (NATURAL HISTORY), London. La galerie des oiseaux rkorganiste montre qu’une prksentation systkmatique n’est pas nkessairement aride ou sans attrait. Dans cette galerie spacieuse et à l’aide d’un iclairage indirect, l’exposition attire l’attention sur les caractbres distinctifs des diverses. especes tout en restant satisfaisante au point de vue esthttique.

3. The rearranged Bird Gallery is an excellent illustration of the fiact that a systeniatic arrangement is not necessarily dry and uninteresting. With its spacious disposition and invisible lighting this exhibition draws attention to the distinguishing peculiarities of the various species, and is also aesthetically attractive.

77

Page 6: Educational Programmes of Natural History Museums in Europe

4 . BRITISH hfUUSEUhf (NATURAL HISTORY), London. Le samedi aprts-midi, le Children’s Centre reçoit en moyenne une cinquantaine d’enfants entre 14 heures et 16 heures 30; certains s’y installent pour travailler; mais la majorité travaillent dans les salles et se servent du Centre pour sa documentation.

4 . At the Children’s Centre on a Saturday after- noon. hn average of 5 0 passes through between 2-4.30. Some stay to work in the Centre; but the majority work out in the galleries and use the Centre for reference.

the deciding factor in considering candidatures and little importance has been at- tached to knowledge of practical museum work. B i t officials should be primarily teachers and should therefore, in addition to having sound professional knowledge, have studied pedagogy, psychology and, of course, museum techniques.

In order that a museum can fulfil its pedagogical purpose, the principal require- ments are that the collections have a correct composition and that they be presented in an interesting and an aesthetically appealing manner. These reqnirements should be borne in mind even when the work of collecting is begun as well as later during the supplementing of the collection. Of course other material which can be of value from other points of view may be gathered at the same time, but this should be stored or placed in the collection intended for the third category of visitor, the specialists. The collection on view must not be oppressive.

The various types of visitor - the child, the layman and the professionally educated person-have quite different demands to make on the arrangement of the collection and, as it is usually impossible to cater for these separate interests by separate displays owing to lack of material and space -opinions on how collections should be arranged difTer considerably. The old-established systematic arrangement is the most usual, but one finds all variations (fig. 2) from this to the division of the collection into small groups designed io illustrate various biological and ecological problems.

For the fauna of the native country or province a systematic arrangement may be justified (fie. 3) but it must be made interesting by the insertion of biological groups (’g. J ) and anatomical and other preparations which help to give a picture of the animal’s way of life. It is possible to supplement the display suitably by temporary exhibitions of migratory birds, destructive insects, various ways of moving -the possibilities of variation are limitless.

Collections, however, are only the basis for active pedagogical work, the impor- tance of which has in recent years been more and more recognized; although such work is often hindered by economical and other factors.

Museum management has concentrated primarily on children’s education and where it has turned to the schools for co-operation it has met with great interest. In my native town, for instance, museum lessons have been a regular part of the school schedules for many years.

In planning the tuition, advantage has been taken of the experience of American museums, but the shaping of the details has been worked out independently. In some places it has been found most suitable that the school-teachers themselves take charge of the tuition and the teachers have been given an insight into the collection by courses of instruction. This tuition is sometimes supplemented by pamphlets outlining work for the children.

As a rule, however, the museums have preferred to place the tuition in charge of personnel specially trained for this, museum teachers. The teaching sometimes takes the form of demonstrations with visits to the appropriate parts of the collection ()ïg, I). This type of tuition, however, puts extremely high demands on the demon- strator’s ability to capture his young audience so that attention does not wane. It is much better to go through, in the form of a lesson with questions and answers, the material which the children are studying or which is included in their curriculum for the year. In this way, it is also easier to catch the children’s interest in that they actually participate in the lessons. These usually take place in display rooms, but in many museums, e.g. in England, special classrooms have been instituted ()ïg. 4). In these a limited but carefully chosen collection of material is studied and only at the end of the lesson is the main collection visited. This form of tuition is especially suitable because, while the accustomed atmosphere of the classroom is preserved, the novelty of a new environment, a new teacher and fresh material for observation are introduced. In classrooms the objects can be passed round so that the children may handle the objects themselves, and here one can also more easily make use of slides, films and gramophone records with all their advantages.

Visits to museums, from the schoolsy point of view, often take up too much time and are therefore limited to one or two per year. The ground to be covered during such a visit becomes too great, however, especially as only a part of it is topical for the children. If the visit is made at the end of the school year it can be a useful revi- sion of the year’s curriculum. Not all the visits, of course, can be concentrated

Page 7: Educational Programmes of Natural History Museums in Europe

within a short period of the school year, and many classes are forced to come to the museum long before the children have managed to go through the year’s curriculum; the visit therefore loses much of it’s value. For this reason museums should supplement tuition by small, easily transported collections of material, slides and films which can be used during school lessons. The Derbyshire Museum“ Service has, in fact, launched such a project -without the support of any museum-and the lines on which this activity is run seem to me to be worthy of closer inspection.

The Derbyshire School Museum Ser- vice has concentrated especially upon reaching schools in the country which have little or no possibility of visiting a museum, and by so doing have directed attention to the desirability of giving country children, at least to some extent, the same chances as town children have of using museum collections. Especially in countries where museums are few and far between, attention

\ *- I!‘ \

should be given to this previously overlooked but very important field of acti- vity. Naturally it would be desirable if museums could make greater use of the children’s personal activity which, from a pedagogical point of view, is very impor- tant; experiences in America show what good results can be obtained from this. But, as far as I know, such activity has only started at a few museums.

Pedagogical work must not confine itself to the teaching of children, contact should be maintained with them after they have left school and thus the adult’s educational demands can also be met. Study groups, in which problems can be illustrated from more than one viewpoint, or in which the participants, by individual work or laboratory experiments, can obtain a greater knowledge of the subject, are a suitable and widely used form of instruction. Series of popular lectures, illustrated with pictures and films, have also proved their attraction for large audiences and help to encourage further independent studies.

It is impossible, within the narrow frame of a short article, to give a detailed description of the various forms which pedagogical activities have taken in different museums, however tempting this may be. Here, the intention has been only to put fonvard some opinions on how this work can be pursued and on the importance of its inclusion in the activity programmes of museums. We are still at the beginning of an activity new to museums, which has far from reached its h a 1 shape. In many places this work has been started only on a limited scale, not because of lack of interest on the part of the museum management but rather because of the difficulty of surmounting the obstacles raised by insufficient grants, lack of specially-trained staff and scarcity of premises. But difficulties exist to be solved, and they must be solved; for the museum in its old-established form is doomed to an ever more lan- guishing existence. Only by active work can the museum regain its former position as a cultural institution. It must not be a repository of dead objects, but a living institution, a spiritual centre and the natural meeting place for all citizens of different age and class who are interested in the museum’s special field.

J. BRITISH MUSEUM (NATURAL HISTORY), London. Le parfait tyuilibre entre les modèles et les pripara- tions, la qualit6 des montages photogmphiques, la concision des légendes explicatives sont les moyens par lesquels cette exposition sur le thkme : Commelit r d e n f les oisrarm, est aussi attirante que le probkme qu’elle illustre pour le profane conime pour Yorni- thologiste. J . By means of the admirable balance between models and preparations, well-inserted photographic materials and short explanatory labels this pre- sentation of Hoiv bit& fly is as fascinating as the problem it deals with, and interesting to layman and ornithologist alike.

* Sec: MUSEUM, Vol. II, 1949, No. 2, p. 23.

79