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* Résume : Cette présentation développe le? motifs qui ont conduit la rédacfion d réunir des contributions concernahi les évolutions :puelles de d i f f é h t e s économ% vivrières' Elle en retient trois : l'importanck'ddk la question'dani I'histoirt.'économiqùe yondiale \ le mozk vement de mondialisation dei flwdéconomiques et donc des flux vivriers'; la spécificitédes b o - lutions d'économies pourtant comparables dans leur structure. Elle insistè suc la nécessité de descriptions plus empiristes des économies vivrières ; sur la nécessité de,spécifier les catfgories de l'éeconomie politique se@ les situations historiques ; elle ,s'interroge SUT les d!me "

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8 J.-F. BARÉ

Mais il apparut tout aussi clairement, dès que ce projet vit le jour, qu’aucun cloisonnement disciplinaire ou aucun motif épistémologique ne pouvaient pour autant justifier qu’une revue interdisciplinaire de sciences sociales, où l’anthropologie tient la place centrale qui est la sienne, s’abs- tienne de mettre à la disposition de ses lecteurs un ensemble aussi do- cumenté et pertinent que possible portant sur des questions que l’histoire moderne projette au-devant de sa scène.

I1 me semblait alors que cet ensemble devait être constitué selon deux orientations apparemment hétérogènes : l’une .découlant de la constatation d’une dimension (< transrégionale 1) et macro-économique de plus en plus nette des systèmes de production et de distribution d$s vivres, et impli- quant que la perspective ne reste pas confinée à un terroir, sans pour autant que le point de vue régional ne puisse être porteur d’enseignements significatifs, bien au contraire (voir les contributions de Pierre Lamaison et de Jean-Yves Marchal) ; l’autre résultant de l’attention portée à des évo- lutions spécifiques d’ensembles politiques et économiques pourtant compa- rables dans leur structure. I1 ressortait de ces deux orientations, d’une manière pour ainsi dire naturelle, que le propos de l’ensemble devait être en dernière analyse documentaire, et non illustratif de tel ou tel courant d’analyse économique. Ce sont ces cheminements dont je voudrais rendre compte ici.

Quand ce projet fut élaboré, les hasards d’un itinéraire et la chance qui leur est conskbstantielle m’avaient amené à suivre- d’assez près la réflexion en la matière de chercheurs et de responsables, notamment dans le domaine des politiques de recherche concernant les pays (< à déficit vivrier x, selon l’expression de la FAO. Cette réflexion devait nécessairement s’attacher aussi à la nature des économies industrielles dites <( développées )) avec les- quelles ces pays étaient en relation. Elle était inspirée par un double constat : celui d’une géopolitique de la faim )), de l’apparition récurrente de stress alimentaires majeurs atteignant des ensembles économiques et politiques ; celui du fardeau croissant constitué par l’importation de vivres

-dans des économies déjà comparativement fragiles.

u-delà de l’accord indispensable et, somme toute, minimal sur la prio- rité à la sécurité alimentaire, le cadre conceptuel qui organisait cette réflexion présentait bien des difficultés. I1 en allait ainsi de la question même qui l’orientait au départ, celle de l’opposition entre pays (( à déficit vivrier ‘n et les autres. ,’ sj : > a 1 I I I “ I I p b

+_. !, On ne pouvait bien sûr7 sans sombrer dans un cynisme hors de propos, rapprocher les morts-vivants du Sahel de 1976 et les Européens surprotégés de Mannheim ou de Perpignan. D’un point de vue strictement descriptif, pourtant, un ensemble économique comme la France ou la CEE pouvait être considéré comme déficitaire en vivres, soit par secteurs (France), soit

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9 ÉCONOMIES DES VIVRES, VIES DE L’I~CONOMIE

en valeur globale (CEE). La* même observation était applicablk. à.beau- coup d’ensembles relevant du monde. dit (( développé :Les +mêmes importations qui grevaient si lourdement les budgets publics du Niger ou du Venezuela, qui constituaient le signe sans appel de la fragilisation de leur capacité vivrière, S; pesaient zar les prix agricoles àla production et nom- rissaient (pour ainsi dire ! 1 les inégalités constitutives des sociétés en cause, pouvaient ailleurs être vues comme une. dimension nécessaire, banale et pour tout dire inaperçue (en tout cas du point de vue du consommateur), de la sécurité alimentaire elle-même. La critique symétrique ,des exportations agricoles ou agroalimentaires en provenance de ces pays, fondée sur le rap- prochement entre la situation alimentaire précaire ou dramatique des régions concernées, voire des producteurs eux-mêmes, et les capacités vivrières ainsi immobilisées (critique à mon sens parfois fondée, Ill;iis - toe est dans ceparfois) s ~ ~ ~ t ~ ~ e - ~ o ~ ~ ~ ~ e e , ~ ~ ~ ~

,Cette perspectiive pragmatique, en tout cas, n’était donc nuHement exclusive d’une réflexion plus fondamentale relative aux contextes écono- miques et historiques réels dans lesquels ces politiques de recherche pou- vaient s’appliquer ; bien au contraire, . l’adéquation de l’une pouvait paraître comme la condition de l’autre. * ,

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La guestion vivrière contemporaine était spBcifique : en ce‘ domaine apparaissaient à I’œuvre, à mon sens plus clairement que dans tout autre, ces <( schèmes symboliques efficaces, mais:qui ne sont jamais lesiseuls possibles.,,, que Marshall Sahlins considère comme constitutifs de la culture et donc du champ de.l’anthropo1ogie [M. Sahlins 1980 : 81: La mêmelégus mineuse (le soja), essentiellement utilisBe en Chine comme base d’une sauce ou pour la fabrication de <( laits )) ou de (( fromages D, était aux États-Unis plus particulièrement destinée - à la consommation ,animale ; les secours d’urgence en maïs ’((.passaient )) mal dans‘les estomacs de Tchadiens pour- tant..$ affamés. Certaines, associations de consommateurs , américains, confrontées en 1973 à une campagne du gouvernement fédéral valorisantila consommation de bas morceaux (tripes), se levèrent en masse : Let them eat entrails ( a s’il faut manger des tripes, que eux /les membres de l’administra- tion/ en mangent ))) [citb par M. Sahlins, op. cit. : 2181 ;.les mêmes bas morceaux dégoíìtants étaient hautement valorisés par des Français ou des Chinois. Lorsque I o n parlait de production vivrière,. c’&ait aussi .de la combinaison virtuelle de toutes ces actions, sélectives sur l’environnement &e l’on parlait ; les Systemes de production, .pour Bvolutifs qu’ils soierit comme tout fait social, procédaient à certains égaraS.de cette selectivité;- toutz autant que de leur adaptation à l’environnement naturel (une’consta- tation souvent tautologique) ou de la diversith des apports techno1ogiques.Z

cifique à I’évidence,.’la question vivrière ne semblait .po&ant pou- eeposée que dans un cadre plus vaste que celui desla siniplérprÒduc2

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constituaient une marchandise, dont l’argent: 1 (( l’équivalent général abstrait wde Marx, était la mesure : observation banale faite par la‘grande majorité ,des individus du monde. Cette constatation d’une << marchandil sation‘ )) de I’économie vivrière ne pouvait seulement renvoyer à celle d’une apparente perte de, contrôle; qui en procéderait, sur des biens.si cruciaux. Des systèmes économiques et financiers, s’attachant à définir des catégories de produits de première nécessité )) avaient, en Chine ou en Europe ou ail- leurs, permis d’en placer les prix sous surveillance ; s’ils n’existaient pas en d’autres lieux, ce n’était donc pas nécessairement la K forme marchandise >)

qu’il fallait incriminer mais tout aussi bien l’absence de volonté ou de capa- cité politique et donc, duepoint de vue-descriptif, ‘des’facteurs finalement conjoncturels. , ‘ . r i 1

négatives : Fernand Braudel rappelait récemment que la constatation tout aussi banale, mais souvent passée sous silence, du rôle de l’argent comme accélérateur ou simplificateur des échanges (qui nous évite toujours, par exemple, de nous déplacer de cinquante ou cinq cents kilomètres avec un cuissot de sanglier sous le bras pour nous procurer un hypothétique boisseau de blé) n’est pourtant pas nouvelle : Adam Smith, moins militant d’un capi- talisme sauvage qu’on semble le penser, le notait déjà (F. Braudel 1985, chap. 21. *31,11; 1 . ” 1 > * _ . * I

,>I I La question vivrière ne semblait pensable que rapportée au contexte de mondialisation croissante des flux économiques (et donc agricoles) : le prix des bananes de Tonga avait quelque chose à voir avec des arbitrages rendus à Bruxelles par, mettons, des planificateurs irlandais ; l’organisa- tion des sociétés de commercialisation du grain en Afrique de l’Ouest n’était pas sans rapports ,avec le budget des États considérés et. donc, au-delà, avec la nature de l’Aide Publique au Développement. Ce mouvement de mondialisation était à l’évidence coextensif de celui par lequel des systèmes agricoles régionaux semblaient perdre leur autonomie économique (il y a dans ce (( semblait o) tous les germes d’une discussion dans laquelle on ne peut s’embarquer : c’est l’exphience centenaire des viticulteurs bordelais qui s’inscrit mensuellement dans les chiffres de la balance commerciale française) ; ce mouvement s’accompagnait donc d’une intervention accrue des institutions publiques nationales ou internationales dans la constitution des prix, des marchés, et des réseaux commerciaux. C’est d’ailleurs l’un des aspects retenus comme pertinents par la Conférence mondiale de I’alimenta-

,*i : i J’étais d’autant plus sensible à cette constatation que j’avais vécu en tant qu’anthropologue et historien de ‘(( terrain )) deux situations qui pour êtreiradicalement différentes n’en étaient pas moins également illustratives à cet égard. D a m u n cas (Nord de Madagascar), la’production rizicole et sa distribution régionale n’étaient pensables qu’en relation avec les res- sources dégagées par des cultures d’exportation (parmi lesquelles, dans

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Dans tous les cas, parli proche, voir se dessiner les de concaténations d’acteu pouvait ainsi se demander nationales à capitaux pr George de manière si doc dimension multinationale mettre l’accent : la transn s’accompagnant dans cette quels que soient les jugem leur action. Pierre Drouir geable de pays du tiers n logues apporté une solutiol

Le mouvement historic mentaire se situait donc, à des << modèles )) industrit s’étaient depuis un siècle r cifiques du travail, de nou d’inégalités et de drames, ce mouvement, de nouve décolonisation avaient sur non contre l’histoire subic Qui dit indépendance di1 politique i certains égar( l’ex-comté de Nice ; la I

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ÉCONOMIES DES VIVRES, VIES DE L’ÉCONOMIE 11.

d’autres régions malgaches, figurait d’ailleurs le riz lui-même): : la produci tion exportée, génératrice de devises redistribuées par les chaînes de déci- sion à l’œuvre dans l’importation, contribuait largement à l’obtention des biens de première nécessité, généralement importés, utilisés par les produc- teurs. Remarquons en passant que le point de vue historique montrait l’exis- tence de réseaux d’échange vivriers couvrant l’ensemble d’une’aire régionale (Nord Malgache, Comores, cités états arabes d’Afrique de l’Est) bien ant& rieurs à la période coloniale. Dans l’autre cas (Tahiti), les prix comparati- vement élevés, des produits vivriers locaux (par exemple les‘ tubercules) n’étaient compréhensibles i que confrontés avec:, ceux du, secteur r.de l’importation ; le poids économique de ce secteur était lui-même en relation indirecte avec le pouvoir d’achat engendré’par les transferts publics en pro- venance de France, dans le cadre du statut de Territoire d’outre-mer. (J’appris plus tard qu’à la Réunion la. 8 Préfecture devait constituer des stocks de tomates pour intervenir à la baisse sur un marché où les varia- tions aberrantes des prix de la tomate locale, ingrédient nécessaire de l’ali- mentation, étaient, selon des logiques finalement analogues, <( pilotées )) par

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Dans tous les cas, parler d’économie vivrière c’était donc, de proche en proche, voir se dessiner les formes plus générales de réseaux économiques et de concaténations d’acteurs régionaux, nationaux et‘ internationaux. On pouvait ainsi se demander si dans l’organisation des fameuses firmes multi- nationales à capitaux privés de (( l’agri-business.)), décrite par Susan George de manière si documentée [1982J, ce n’était pas autant sur’cette dimension multinationale que sur l’aspect (( capitaux privés )) qu’il fallait mettre,l’accent : la transnationalisation des flux économiques et financiers s’accompagnant dans cette hypothèse de formes d’organisation homologues, quels que soient les jugements que l’on peut porter sur tel ou tel aspect< de leur action., Pierre Drouin rappelait récemment qu’un nombre non négli- geable de pays du tiers monde eux-mêmes aient à des ,problèmes aiia- logues apporté une solution identique4. . t. I

les prix de l’importation3.) . , ln 1 ? . .

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r r~ ; r tJ . d uvement historique où semblait prendre sens cet ensemble do

mentaire se situait donc, à l’évidence, dans la continuité dekelui par(leque1 des Ea modèles’))z industriels, pour employer àr dessein ‘un terme deutde: S’étaient depuis un siècle répandus dans le monde, porteurs de divisions spé; cifiques dú travail; depouvelles dépendances ou d’intégrations inattendue& d’inégalités erde drames,!d’émergences et de disparitions.$ Dans le cours de ce! mouvement, de nouveaux ensembles politico-économiques issus t ’derJa décolonisation avaient surgi dont l’organisation économique , s’inscrivant ou non contre l’histoire subie,. procédait pourtant de cette histoire *elle-même. Qúi dit. indépendance ditpÉtat, et définition d’un espace économique;je,t politique à certains égards. contiñgent : l’Italie’ aurait pu‘ avoir à nourrir 1’ex;comté * . de Nice ; la Lybie aurait pu avoir à,.forer des puits*danq lè

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Tibesti - et il n’est pas exclu, comme on sait, que cette opportunité se pré- sente à elle. Qui dit indépendance et État dit prélèvement sur la valeur de la’production intérieure, et parle d’échanges extérieurs, renvoyant simulta- nément à tout le spectre possible des environnements économiques et poli- tiques, et en dernière analyse à des configurations spécifiques de la produc- tion et de la distribution des vivres. ’ r 1 7. * ’ 7

% 1 ~ ” Ce projet se devait donc certainement de porter son attention sur les rela- .tions économiques du << Nord >) et du <i Sud )), pour employer une‘termino- logie en vigueur et sur l’adéquation de laquelle on peut ‘d’ailleurs s’interroger ; de prendre en compte l‘intégration plus ou moins forcée de masses de production agricoles dans des systèmes économiques dominants,

. Nulle nécessité n’apparaissait néanmoins pour qu’il fût exclusivement orienté par ce thème, auquel toute évocation du problème vivrier semble immédiatement l’associer dans les esprits, à la façon’kde l’un’ de ces << embrayeurs n postulés par la linguistique Contemporaine. - En effet, le problème vivrier, pour spécifique qu’il soit,’était difficile- ment séparable de la structure générale d’une économie ; et la sécurité ali- mentaire générale que connaissent les économies dites développées pouvait paraître coextensive de ce développement lui-même. On ne pouvait méses- timer .le devoir de solidarité de ces économies et de celles d’invention‘plus récente qu’elles avaient contribué à faire naître, dans des conditions sou- vent violentes mais au cours d’évolutions historiquement singulières, que par elles-mêmes ces conditions n’expliquent pas toujours. On ne pouvait davan- tage ignorer la concaténation souvent aléatoire des facteürs géographiques économiques et sociaux tendant à définir les formes prises, dans ces écono- mies, par l’économie vivrière elle-même : il n’y avait pas de raison particu- lière pour que le Tchad trouve sur son territoire les ressources pour nourrir Ndjamena, mais rien n’interdisait non plus de penser que cela fût possible. Fernand Braudel rappelait ainsi la persistance de son étonnement devant (( l’exploit )) somme toute contingent qu’a constitué pour l’Angleterre du (( décollage )) industriel la simultanéité d’un accroissement de la productivité agricole, d’une protection des marchés industriels, d’un développement des transports fluviaux, et d’un afflux de main-d’œuvre paysanne vers les villess.

I1 prenait alors bien soin de spécifier que la position de domination de l’Angleterre dans le monde était certes une dimension nécessaire de ce processus ; mais que la puissance économique - puisque c’est d’elle qu’il s’agit - est, dans l’ordre logique, prdalable à la domination : si la sécurité alimentaire en était coextensive, on était dans le cas des économies (c à déficit vivrier a comme dans celui des économies <( développées )> devant des

8 f . I1 n’était, pour autant, nullement question de mésestimer la déstructura- tion$ souvent réelle de systèmes vivriers ’consécutive i à l’irruption des modèles industriels, qui a d’ailledrs fait l’objet d’une littérature importante bien qu’à mon sens d’une précision très inégale.

et la << détérioration des termes de l’échange >>.JI i o L

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situations structurellement comparables: ‘ + ’ ‘I

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’ L’un des exem] production céréalis Chine, l’Inde et 1’1 Étienne et Jean-L départ à la diffl rendement )> (VHI nois, les autres gé1 Mais les modalités par les économies dans chaque cas. étaient issues de It blement colonisée VHR n’avait pris culture et de la lib sannerie chinoise s en Indonésie c’étg nécessaires, dans 1 production, qui a] tion globale de la nales et sociales (( en Indonésie, seil bale du revenu ag contingence ou la inventions de la g comparables de c la m a î ~ s e de fort historiques. Un mentionner le ro contribution parli voyait que les raj entre une réussi (( africaine )), ent grand sens. C’est J.-Y. Marcha1 SI

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13 ÉCONOMIES DES VIVRES, VIES DE L’ÉCONOMIE

‘ I1 apparaissait simplement; à un niveau d’observation situé en somme en de@ de ces considérations générales, que des événements majeurs de“ I’économie i vivrière mondiale semblaient déplacer les termes mêmes des catégories analytiques généralisantes6 ; ils imposaient donc à ce projet une perspective qui en tienne compte. I ’

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L’un des exemples les plus frappants en était l’essor considérable de la production céréalière dans trois pays d’Asie continentale et du Sud-Est : la Chine, l’Inde et l’Indonésie (cf. les contributions de Claude Aubert, Gilbert Étienne et Jean-Luc Maurer). Dans les trois cas, cet essor était lié au départ à la diffusion de variétés de riz ou de blé dites à (< haut rendement )) (VHR), certaines mises au point localement dans le cas Chi- nois, les autres généralement importées dans les cas Indien et Indonésien. Mais les modalités de l’intégration de ces nouvelles possibilités productives par les économies régionales ou nationales concernées étaient différentes dans chaque cas. Comme ensembles économiques l’Inde et l’Indonésie étaient issues de la décolonisation, mais la Chine n’avait jamais été vérita- blement colonisée. En Chine, le <( saut )) de productivité permis par les VHR n’avait pris forme qu’au travers de la décollectivisation de l’agri- culture et de la libération des prix à la production, processus auquel la pay- sannerie chinoise avait répondu avec enthousiasme (Cl. Aubert). En Inde et en Indonésie c’était le rôle de I’État dans les aménagements hydràuliques nécessaires, dans la constitution de stocks, dans la subvention des prix à la production, qui apparaissait déterminant. Dans le cas Indien, l’augmenta- tion globale de la productivité s’accompagnait de grandes disparités régio- nales et sociales (G. Étienne) tandis que ces disparités, aprbs avoir émerge en Indonésie: semblaient ‘s’y être atténuées *au profit d’une élévation glo- bale du revenu agricole (J.-L. Maurer). Ces exemples montraient encore la contingence ou la spécificité d’un mouvement historique au sein duquel des inventions “de la génétique (( rencontraient x les préoccupations en somme comparables de civilisations rizicoles, ayant toujours incorporé de surcroît la maîtrise de fortes densités de population comme une de leurs dimensions historiques. IUn agronome (J.-L. Maurer) pouvait ainsi être> amené + à mentionner le róyaume javanais de Majapahit,idu X I V ~ siècle,’ dans une contribution parlant de faits des plus contemporains. Dans cette optique, o& voyait quë les rapprochements hâtifs que l’on entend souvent ces temps-ci entre une réussite .qui serait G asiatique )) et “une déroute qui serait (< africaine ‘ni entre ce qui serait 1:Asie et ce qui serait l’Afrique; ne font pa$ grand sens. C’est d’une certhne manière ce que montraient les travaux de J.-Y.‘;Marchal sí i r un terroir sahélien du Burkina, >dont la a déroute )>

vivrière appaiaissait liée au rapprochement, somme toite contingent, dlune croissance démographique et de modèles d’agriculture extensive, @Ùi pdui vaient pourtant paraître adaptés à de moindres charges de population, D’autres témoignages que les ‘contraintes éditoriales n’ont ph’d1permis d’inclure dans ce volume mettaient “en évidence ces déplacements, ’dani dis

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cas tout autant << africains )),mais non moins spécifiques. Ce qui serait l’((,Afrique )) (pas plus d’ailleurs que ce qui serait II<< Asie ))) ne pouvait constituer le référent de concepts comme (< économie )) ou agriculture )> ; mais de toute façon, ce qui serait 1’(< extensif )) ne pouvait pas recouvrirqce

* ”Ainsi des dynamismes ruraux africains poussant à l’intensification pou- vaient s’intégrer à une gestion généralement e-xtensive de l’espace agricole, selon des, raisons et des logiques aussi diverses que Ja diversité “même des contextes économiques ‘et i sociaux, comme le note PhilippeØ Couty [J. Charmes 19851 : recours au sorgho repiqué au Cameroun lorsqu’une ten- sion démographique se dessine sur les terres à coton ; << montée )) vers le nord du manioc, à rendements plus forts que le sorgho et moins vulnérable au pillage lorsque les conditions d’insécurité s’accentuent dans l’ancien Oubangui. Un retour général à l’extensif qui,permet la dispersion des risques économiques pouvait symétriquement être constaté dans ces cas non moins spécifiques7. + Les mêmes remarques valaient au plan macro- économique : la situation vivrière du Togo des années 1970-1979, certes placé dans des conditions géographiques différentes de celles des pays de la zone sahélienne, se caractérisait par la coexistence d’excédents importants en tubercules (igname et manioc) et de déficits en céréales, les uns et les autres paraissant directement liés à des politiques différentes de prix à la production, et donc à des facteurs finalement conjoncturelsa. -,i :Les travaux du Groupe d’économie internationale de i l’INRA sur certaines économies’ << rentières )) en pétrole montraient encore le rôle de ces synergies (ou, ici, <( antinergies )) si l’on me permet ce néologisme) histo- riques et sociales dans l’évolution des systèmes vivriers (cf. la contribution de Johnny Egg, François ,Lerin et Laurence Tubiana). Ces travaux cons- tataient que l’augmentation considérable des ressources publiques des pays exportateurs de pétrole depuis une dizaine d’années avaient bien souvent abouti non pas à une consolidation, A laquelle on aurait pu s’attendre, des productions, et I des distributions agricoles intérieures, mais bien au contraire, dans la majorité des situations, à un gonflement redondant du secteur public, .A une dépendance alimentaire extérieure accrue et à une déstructuration des agricultures correspondantes; Cependant, l’utilisation des.revenus pétroliers indonésiens mettait&, aussi en cause les généralisa- tions hâtives : ces revenus avaient au contraire joué un rôle déterminant dans les mutations récentes de la riziculture, notamment dans la subvention des prix à la production et des (( intrants )) (J.-L. Maurer). On peut encore rapprocher ces ,exemples de celui d’un État hyperendetté, vivant en eco; nomie,de guerre, et financièrement tenu à bout de bras par l’aide extérieure comme.Iaaë1, dont l’agriculture de zone sèche est pourtant l’une des plus productives du monde. i

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e Ainsi, alors qu’il n’était bruit que du rôle,régulateur de la puissance publique dans la production et la distribution des vivres, le marché‘)) réapparaissait victorieux, au moins pour un temps, Ià où on l’attendait le moins, ,en République Populaire de Chine, comme le montrait Claude Aubert. Au moins pour un temps, car la croissance considérable de la pro- duction céréalière et vivrière consécutive à la décollectivisation de la struc- ture productive e t à la semi-libération ,des prix, I’élévation du revenu paysan qui s’ensuivait, pouvaient être considérés autant comme un rattra- page historique des effets des rigidités liés à la planification centrale ant& rieure que comme une conséquence directe et déterminée de ce changement considérable de la politique économiquep. De fait, les travaux de Marie- Claude Maure1 montraient qu’une petite agriculture privée ‘avait, depuis que planification, il y avait, joué un rôle fonctionnel analogue, bien que d’une importance nullement comparable, dans la plupart des pays de l’Est.

Pourtant, alors qu’aux États-Unis un libéralisme qui pouvait paraître bien autre chose que la simple idéologie officielle d’un gouvernement, un véritable modèle I de socjalisation, était dans toutes les bouches,f Susan George nous apprenait que l’État fédéral, par le biais d’offices dettoutes natures, intervenait de plus en plus massivement dans la constitution des prix des céréales à l’exportation ; ce à quoi Alain Revel ajoutait que dans la doctrine officielle‘ elle-même, (c il n’y‘ avait pas d’incompatibilité entre l’affirmation libérale de non-intervention dans le jeu des marchés et ;une intervention constant: et parfois massive de I’État fédéral américain dans les mécanismes j.de ,.formation . des revenus des ++agriculteurs et des négociants B. 6, I

Côte-d’Ivoire montraient encore -que ’loin qu’un secteurr vivrier s’oppose dans ce cas à un secteur d’exportation, lié à I’économie dite de plantation, les évolutions de l’un et.de l’autre pouvaient bien au contraire paraître en relation réciproque;, et ceci, non seulement du fait de pratiques anciennes d’association culturale, mais surtout du fait de la réorganisation dès écono- mies régionales consécutive à la diffusion de I’économie de plantation elle- même. Sans préjuger de la réalité de la crise alimentaire que traverserait actuellement la Côte-d’.Ivoire il était donc inadéquat de penser séparément les deux secteurs, comme semblaient.pourtant s’être obstinés à le faire les autorités coloniales! et leur i succeSseur historique, l’a État développeur )) ivoirien, par le biais d’un paradigme vivrier )) créant dans le réel les condi- tions de sa propre vérification. Ce point de vue diachronique montrait plus largement l’impossibilité de penser une nation et donc une économie vivrière autrement que comme le produit de processus d’intégration de secteurs

Les travaux d’histoire économique de Jean-Pi

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économiques spécifiques, et donc de faire procéder les instruments de des- onomiques de logiques universelles a posteriori. ’ Antheaume et Roger Lawrence, retraçant‘ la diversité des économiques et politiques des sociétés insulaires du Pacifique

Sud, rappelaient à cette occasion que si l’autosuffisance en vivres était *le leitmotiv de la quasi-unanimité des gouvernements’ de la région :(comme s’ils retrouvaient par là une sorte d’être perdu, matrice de l’identité des pays qu’ils représentent), cette démarche vue du côté des producteurs constituait une sorte d’cc exotisme )), et du point de vue de l’économie poli- tique, une (t arlésienne )) dont tout un chacun parlait,i et que personne ne voyait, .et ‘que dans le même temps les transferts publics internationaux constituaient des éléments de plus en plus importants, quasi constitutifs, des dispositifs Bconomiques locaux. De fait, le point de vue historique montrait là’ aussi, au moins dans les cas polynésiens du Pacifique, la créa- tion de . dispositifs ’ politiques et économiques tendant 4 1 à ’ intégrer l’a extérieur )) comme un enjeu interne, et ceci dès la cc découverte n, pour des i raisons là ‘ aussi contingentes : taille démographique et isolement, nature des systèmes politiques et culturels, disproportion des capacités de rétorsion. La nature des processus diachroniques engendrés rendait après des siècles la définition d’une autosuffisance d’autant plus problématique :

était cc auto )) ? I1 n’y avait aucune raison particulière pour que des ensembles de taille

émographique comparativement très faible, engagés dans un processus d’échange de biens manufacturés et de services apparemment irréversible, trouvent en eux-mêmes les modalités de division du travail et de producti- vité capables de << coÙirir )> des valeurs qui se définissaient en dehors de leur propre historicité : c’est la question de la c( masse critique )), sur laquelle portent d’autres travaux de B. Antheaume ; c’est la question, dans l’hypo- thèse d’un retour volontariste à la production vivrière, du (c regarder son pudding et le manger tout à la fois D, que pose le professeur Nu’u Alofa, de

* L’une des composantes de la réflexion sur les économies vihières était 1’État.j Mais s’agissait-il de I’État, ou d’États, définis là aussi? par des rapports historiques différents avec la société civile et diverses situations d’échanges extérieurs ? Chantal Blanc-Pamard, qui avait suivi les évolu- tions récentes de la riziculture dans les Hauts Plateaux malgaches, retraçait le processus qui: issu de la volonté vertueuse d’un État de contrôler la commercialisation de ce cc centre )) de l’alimentation malgache qu’est le riz (et donc de la vocation première de I’État-arbitre d& intérêts particuliers) aboutissait d un stockage par les producteurs, une régression des échanges, enfin awlancement d’un emprunt public destiné à subventionner les prix à la consommation ; il était pourtant possible qu’en d’autres temps, incarnée en d’autres moyens humains et sociaux,aune telle volonté ait ins-

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ÉCONOMIES DES VIVRES, VIES DE L’ÉCONOMIE

Personnellement, j’adhérais .comme beaucoup de collègues à la visée généraled’une meilleure autosuffisance, qu’elle soit vue (( en valeur )) (capa- cité, quand c’est possible, .de faire jouer des avantages comparatifs sur le marché mondial deimanière à couvrir le coût des importations alimen- taires nécessaires - la religion en la matière de la Banque mondiale qui s’apparente parfois à une célèbre remarque sur leipain et la brioche prêtée à Marie-Antoinettel”) ; ou de manière plus structurelle (comme l’ensemble des dispositifs, tels les garanties de prix à la production, permettant de réo- rienter la production et la distribution des vivres à des fins (( intérieures )))! Mais, tel Protée, la recherche de l’autosuffisance avait bien des visages! Marie-Alexandrine Martin pouvait ainsi témoigner d’un cas d’autosuffi- sance que l’on n’oserait appeler réussie, ta& l’humour, fût-il noir, appai raîtrait en la matière déplacé : celui du Cambodge de la période (( khmère rouge )) de 1975-19794 I alors que des squelettes ambulants; coupés des échanges régionaux et mondiaux par l’application d’un projet planificateur d’un terrifiant volontarisme, en étaient conduits à trouver, dans des condi- tions où ils exposaient parfois leur vie (les <( déviants >) du schéma nutri- tionnel dominant pouvant être abattus sur place), des tubercules sauvages ou des rhizomes de bananier, pour remplacer un riz pourtant placé, quelques mois auparavant, au centre de l’alimentation et des échanges. ~ I

Symétriquement,’ Raymond Février pouvait évoquer, dans le cadre d’un propos plus 1arge.et sur lequel on reviendra, les relations des principaux pays exportateurs de sucre avec la Communauté économique européenne. Dans nombre de ces pays, souvent insulaires et où la maîtrise de l’impor- tation est encore plus stratégique quiailleurs, la canne représente la produc- tion agricole principale. La diversification agricole y constitue donc un enjeu majeur, de. maniere à dégager l’économie d’une monodépendance. On voyait pourtant un syst&me financier de garanties à l’exportation, à voca- tion progressiste et dont la validité ne saurait à.mon sens être mise en cause, (( conspirer avec des politiques économiques plaçant la recherche d’une meilleure autosuffisance parmi leurs prioritésll, pour placer la mono- culture de la canne à sucre dans le cadre d’une véritable’rente de situation : un sucre excédentaire importé à des prix largement supérieurs à ceux du marché (dans le ‘cadre du (( protocole Sucre B succédant au Commonwealth Sugar Agreement après l’entrée dans la Grande-Bretagne dans la 6CEE) bénéficiant ensuite d’aides spécifiques à la réexportation (dans le cadre des accords de Lomé).’ A propos de quoi des journalistes spbcialisés, mettant en

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me semble-t-il : alors que j’évoquais devant lui la dégradation‘régulihre de la

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C balance D commerciale, notamment pour les flux agroalimentaires (un élé- **ment bien connu de l’économie des Départements d’outre-mer) il nie rappe- lait queala Réunion, comme ensemble économique, avait bien connu des périodes d’autosuffisance pendant les années 1930, puis pendant la dernière guerre ; mais, se demandait-il, ne s’agissait-il pas d’une autosufhance de la misère 1 C’était sans doute vrai dans le cas réunionnais ; et l‘on pouvait pourtant, !au son de cette remarque, voir défiler des images incarnant son envers, non moins plausible, celui’d’une dgpendance de la misère : journa- liers ou cireurs de chaussure du Nordeste brésilien, coupeurs de canne de Maurice ou de Saint-Domingue, Touaregs perdus de 1976, Érythréens errants de ce mois de décembre 1985 ; et aussi : métayers de la Creuse ou de la Beauce des annkes 1880, Silésiens de 1945, journaliers californiens de

, t: Un autre exemple tiré d’une réflexion sur la (( dépendance des archi- ‘ pels créolophones de l’océan Indien que j’avais ébauchée il y a quelques années me paraît aussi de nature à illustrer la nécessité de cette perspec- tive documentaire spécifiant les catégories de l’économie politique selon chaque processus historique et chaque environnement économique. L’un des postes d’importation agroalimentaire les plus importants est constitué dans chacune de ces économies insulaires aux statuts politiques différents (La Réunion, Maurice, Seychelles) par le riz. Le problème est que la pro- duction rizicole n’a jamais constitué, à l’inverse du cas des sociétés d’Asie

- du Sud-Est, une sorte de matrice des horizons économiques créoles, cons- titués par l’agrégation de groupes culturels différents autour. de la mono- culture de la canne à sucre, mais que, simultanément, le riz s’est imposé comme centre de l’alimentation soit par transposition du modèle malgache, soit pour d’évidentes raisons de logistique (proximité de Madagascar) ou plus simplement par l’importation, en même temps que les engagés B provenant de civilisations rizicoles, de leurs modèles alimentaires. Sans pré- juger,‘par définition, de l’efficacité d’actions volontaristes en la matière, on peut alors se poser ici la question de l’efficacité descriptive d’un concept

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. aux États-Unis. Ces surplus, tout aussi célèbres que leurs homologues de.la CEE, pèsent sur les économies vivrières du mondel3, la production améri- caine comptant environ pour 30 % des marchés mondiaux à l’exportation,

+ et constituant une part considérable de l’aide alimentaire, sujet sur lequel se sont greffées depuis quelques années les polémiques que.l’on sait. Ils pèsent non- moins sur i l’économie: américaine elle-même, >confrontée notamment depuis la fin de la guerre au problème de plus en plus aigu de leur gestion. Dans l’ordre logique, il convenait donc de saisir,d’abord ce qu’il faut bien

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BCONOMIE

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ÉCONOMIES DES VIVRES, VIES DE L’ÉCONOMIE 19

appeler les contraintes à l’œuvre dans leur constitution. Alain Revel pou- vait ainsi retracer le mouvement historique interne qui <( multipliait )) pour ainsi dire le rôle central des céréales dans l’agriculture américaine (impor- tance de la sole céréalière, du c modèle )) céréalier, lobbies dont la puissance mériterait d’être examinée de plus près) par la priorité, non moins spéci- fique, donnée à un accroissement constant de la productivité, aboutissant à un excès d’offre. Le << lissage D de cet excédent n’est pas si.aisé : il cons- titue, rappelle A. Revel, un enjeu économique récurrent dans l’histoire amé- ricaine récente. Que faire par exemple du pourcentage, certes minoritaire chez les céréaliers américains, mais nullement négligeable, d’exploitations familiales du Middle West, dont les possibilités de restructuration ne sau; raient se comparer à celles des grandes firmes de l’agroalimentaire, exploi- tations fragilisées par un endettement considérable datant des beaux jours de la croissance14 ? ~ $ -

production céréalière en balayant les exploitations financièrement les plus fragiles, semblait ainsi, assez ironiquement, aller dans le sens de ceux-là mêmes qui, parlant des positions de domination des États-Unis sur la scène mondiale, en critiqueraient l’idéologie sous-jacente, celle du libéra; lisme dit G sauvage )). Ainsi était posée en outre, dans un cas ne relevant pas d’économies dites (( en développement )), la question finalement universelle des procédures d’adéquation de l’offre et de la demande, lorsque les sys- tèmes de production fonctionnent dans un cadre économique plus large que celui de la région, comme c’est de plus en plus souvent le cas. I1 n’était pas exclu que le (( scandale )) des surplus occidentaux s’étende à des économies en développement :, Jean-Claude Maurer pouvait évoquer I’émergence de problèmes identiques en Indonésie. Dans le cas américain, les agressives stratégies d’exportation., décrites par S. George semblaient. 1 découler de ces contraintes d’amont’s. , , *>: 1 i

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De fait, la production des vivres ne semblait jamais pouvoir se comparer à la nature aristotélicienne, qui a cr,hqrreur du,vide,j), et encore moins à la. dynamique des fluides. Elle ne va ‘pas nécessairement là où elle‘ manque; rait, encombrant au contraire tel ou tel carrefour d’une circulation soudain figée, et pas seulement en Europe: L’Europe, comme communauté Bcono- mique encore virtuelle, au même titre finalement qu’un Togo encombré de tubercules mais déficitaire en céréales, donnait une, image parlante, de ces distributions inégales des flux vivriers liées à l’ensemble des dispositifs écoy nomiques. ;1 f 111

.Raymond Février, que sa double qualité de responsable et de chercheur désignait particulièrement I pour cette tâche et que ,,je ~ tiens ainsi qu’A. Revel à remercier particulièrement, voulut bien se, prêter, à titre personnel, à l’exercice consistant à retracer pour le lecteur un certain nombre. des’ choix” réels devant lesquels ,se trouvent :les participants

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l ‘ 20 J.-F. BARÉ

d’instances à la’fois aussi puissantes et ausi désarmées que la CEE en matière d’organisation des marchés alimentaires. C’est ainsi qu’il souligne, avec raison me semble-t-il, les interrelations entre la sécurité alimentaire accrue que connaît l’Europe depuis la dernière guerre et la diversification des flux vivriers, des secteurs productifs et des acteurs impliqués, qui en ren- dent la <( maîtrise )) (par référence à une rationalité ici comme ailleurs bien fantomatique) d’autant plus difficile, ou plus aléatoire, question à laquelle la nature (( télescopée )) des échanges agricoles avec le tiers monde donne encore plus d’acuité.

La création d’institutions plus centrales encore que les États et d’autant plus puissantes, capables d’agir sur la formation des prix et sur l’ensemble des mécanismes de production et de consommation idans le cadre d’un espace économique lus large et plus significatif, si elle est certainement un facteur d’intégratio , ne semblait pas constituer nécessairement un facteur

‘ de (( rationalisation )) (entendue comme l’adéquation de l’offre et de la demande alimenta’ es, dans un marché économique donné). La (< Politique Agricole Commune )) déstructure, constate-t-on ; mais comment faire pour garantir et pour diversifier tout à la fois ? Rappelons qu’il fallut des années pour que le principe même de quota portant sur des productions largement excédentaires fat accepté par différents groupes professionnels européens et ce fut à grand-peine. I ’

I Comment définir la rationalité en matière d’échanges vivriers internatio- naux, dans un monde où de surcroît les consommations changent, où les systèmes de production ne sont pas nécessairement adaptés à la demande, à la conjoncture, aux secteurs d’activité, ou aux trois ensemble ? On cons- tatait non seulement que des stocks de lait, trop célèbres, étaient immobi- lisés dans des entrepôts - le prix payé, faut-il le rappeler, pour que des régions entières ne meurent pas de cette mort lente qu’appelle si souvent l’histoire économique moderne (et sans doute ancienne), mais encore que tel ou tel réseau d’échange, comme celui du sucre déjà évoqué, se définissait pourtant N à côté ) de complémentarités apparemment criantes.’ L’idée d’un commerce agr’cole direct entre pays liés à la CEE, retenue désormais par nombre d’obs rvateurs et d’instances, plus largement celle de la recherche de méca ismes financiers capables d’inciter à la complémenta-

somme à le reconnaître ; mais il fallut que soit élaboré un schéma d’orga- nisation central pour que ses contradictions se dessinent, et pour qu’émer- gent des solutions toujours partielles, et déterminées par ce mouvement lui- même.

Alors, serions-nous en matière vivriere condamnés à l’empirisme, et les politiques vivrières, parlant toujours en fait de ce qui est déjh arrivé, non moins régulièrement surprises par’ la diversité des évolutions, pourraient- elles se comparer ¿Y la philosophie selon Marx, cette << chouette de Minerve qui ne se lève qu’à la nuit tombée >> ? Ensconstituant cet ensemble grâce à la collaboration de spécialistes reconnus, la rédaction d’E.R. n’avait en

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ÉCONOMIES DES VIVRES, VIES DE L’ÉCONOMIE 21

tout cas nul projet d’agression, perfide ou inavoué, envers les catégories généralisantes de l’économie politique. D’ailleurs, ce que ce projet montrait de lui-msme au fur et à mesure de sa constitution c’était bien la nécessité de spécifier cesacatégories selon les diachronies et les situations historiques, plutôt que de les détruire. Si le lecteur aboutissait aux mêmes conclusions résolument empiristes et finalement assez ‘simples, ce numéro spécial aurait, au-delà de sa,vocation documentaire, atteint l’un de $ses buts.

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De fait, au fur et à mesure que nous parvenaient les contributions, sem- blaient resurgir sur le devant de la scène des acteurs qui en fait n’avaient jamais cessé de faire entendre la voix hétérogène de leurs itinéraires : régions, paysannats, ~ villes, classes, États ‘et nations porteurs de schèmes culturels d’organisation et de consommation, intégrant tant bien que mal des ensembles géographiques et sociaux pas nécessairement comparables, produits de processus souvent conflictuels et que l’inégalité hante ; pro- cessus dans le cadre desquels l’exigence d’une rémunération accrue des pro- ducteurs agricoles, à mon sens d’importance majeure pour les économies les moins industrialisées, paraît souvent se desintégrer et s’épuiser devant la concaténation des facteurs dont elle procède, et en premier lieu des formes de I’État. Si << les peines et les jeunes vaches suivent les mêmes chemins D, qui décide de la répartition des unes et des autres ? L’existence d’un sujet, au travers duquel s’exprimerait une volonté, est-elle plausible en la matière16 ?

Placée devant des évolutions spécifiques d’un stock d’déments pourtant structurellement comparables, l’anthropologie, en tout cas, se retrouvait de manière assez surprenante face à un champ descriptif qui évoquait le sien, à une échelle d’observation certes distincte. L’on peut d’ailleurs se prendre à regretter que des contraintes à la fois méthodologiques et éditoriales n’aient pu permettre d’inclure de plus nombreux travaux se plaçant sous l’angle de vue des acteurs économiques eux-mêmes. Mais’ du point de vue descriptif qui était celui de ce numéro spécial, et sans préjuger des prolonge- ments d’une démarche par essence en devenir, la question vivrière se posait d’abord dans le cadre de cette << économie monde )) dont Fernand Braudel et Immanuel Wallerstein avaient, chacun pour leur part, circonscrit la nais- sance déjà ancienne. :, I ‘ . 8

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1

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Sommaire

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ÉCONOMIES DES VIVRES 3 p Transformations contemporaines des systèmes vivriers

ur\qJ.-F. Baré C1. Aubert G. Étienne

J.-L. Maurer R. Février P. Lamaison

Économies des vivres, vies de l'économie. Présentation. Chine : le décollage alimentaire ? Évolution de la production vivrière dans l'Inde contem- poraine La mutation de l'agriculture indonésienne. Politique Agricole Commune et agricultures du tiers monde. (( Adieu veaux, vaches ... x Évolution de la paysannerie en Lozère à travers la production et la commercialisation des bovins (1985). La petite agriculture en URSS et en Europe de l'Est.

e volume A. Revel L'économie céréalière américaine et ses contraintes. L'a agribusiness x et 1'Etat. Le cas des Etats-Unis.

Rente pétrolière et crise agricole. La déroute d'un système vivrier au Burkina. Agriculture extensive et baisse de production. L'avenir d'une illusion. Histoire de la production et des poli- tiques vivrières en Côte-d'Ivoire.

Ch. Blanc-Pamard Du paddy pour les *porcs. Dérives- d'une société rizicole, l'exemple des Hautes Terres centrales de Madagascar.

M.-CI. Maure1

S. George J. Egg, F. Lerin et L. Tubiana

8% J.-Y. Marchal

9 J.-P. Chauveau

1

M. A. Martin , . 1 La politique alimentaire ~. des Khmers rouges. ,)<;* i B. Antheaume et R. Lawrence

, t I A l'aide'ou trop d'aide ?&Évolutions des écondmies vivrieres la Recherche

7 25

73 87

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135 157 179 . 203

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