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PRÉSENTATION DES COLLECTIONS DANS LES MUSÉES D'ARCH ÉOLOGIE LOCALE par RAFAEL VON USLAR I I. hfoLLY HARRISON, " Après le stage d'étu- des d'Ath&nes ", Mussubr, vol. VI11 (195 5), p. 229. 2. J. J. HATT, " Nouvelles présentations des collections au Musée archéologique de Stras- bourg", ibid., vol. VI (1953). p. 65. 3. A. G~ENIER, '' Musées de province", Re~vre archéo/ogiqzle, Paris, vol. XXXIV, juillet- septembre 1949, p. j3. 4. GRACE L. MCCANN MORLEY, " Problèmes de la présentation en archéologie ", MUSEUM, Vol. VI (I953), p. 12. ES musées d'archéologie locale appartiennent à la catégorie des musées d'histoire. L C'est à leur propos surtout que se pose la question si bien formulée par I\Iolly Harrison : "L'importance des objets que nous exposons est-elle fonction du témoignage, de l'illustration, du message intellectuel qu'ils apportent, ou bien réside-t-elle dans leur qualité intrinsèque ou leur beauté, qui impliquent non seulement notre intelligence, mais encore notre imagination, notre sensibilité et nos réactions émotives ?I " Les deux propositions sont vraies. I1 ne faut pas, en présentant un objet qui est un témoignage visible de l'histoire, négliger sa valeur esthétique. Qu'ils datent de la préhistoire, de l'antiquité classique ou des premiers temps historiques, les objets exposés dans un musée d'archéologie locale atteignent en règle générale au niveau de l'œuvre d'art ou, tout au moins, à celui de l'œuvre artisanale. J. J. Hatt2 a donc parfaitement raison de dire que le musée archéologique participe à la fois du musée de science et du musée d'art, tandis qu'on ne saurait être d'accord avec A. Grenier lorsqu'il affirme que le musée archéologique n'a rien de commun avec un musée des beaux-arts3. Une mauvaise présentation des objets peut nuire beaucoup dans le cas d'un musée d'art, mais elle risquera de détruire absolument l'intérêt d'un musée d'histoire. Cette affirmation peut paraître exagérée. Ce facteur purement extérieur apporte, cependant, l'illustration des différences qui existent entre les deux catégories de musées. Un musée d'art doit se préoccuper burtout de la qualité des objets qu'il va exposer; il ne lui est pas nécessaire de s'attacher à leurs rapports géographiques ou chronolo- giques ; il ne pourra jamais se proposer d'être " complet ". Le musée d'archéologie locale est placé, lui, devant un problème sur lequel G. L. McCann Morley4 a attiré l'attention : les collections du musée ont Cté constituées arbitrairement, au hasard des fouilles ou des découvertes ; souvent elles sont fragmentaires ; peut-on, devra- t-on les compléter par des originaux ou des copies provenant d'autres régions ? I1 ne faudrait user de cette possibilité qu'avec beaucoup de circonspection. I1 se pose alors à tout musée d'histoire ou d'archéologie une question à notre avis capitale. Comment, sur la base de quelle sélection, dans quel dessein devons-nous présenter nos collections au visiteur ? Nous adopterons à cet égard la formule très large de Molly Harrison. Toutefois, dans le cas d'un musée d'archéologie locale, quelques points demandent réflexion. Les produits des fouilles sont les seuls docu- ments dont on dispose pour la période préhistorique. En ce qui concerne la proto- histoire, ils seront pris comme auxiliaires des sources écrites et ils permettront d'éclairer certains aspects de la vie, dont il n'est pas - ou dont il n'est guère - question dans ces sources écrites. Mais les objets du musée ne doivent pas seulement servir d'illustrations à des descriptions historiques. Ils peuvent être -nous y revien- drons - expliqués individuellement ou comme parties d'un ensemble, soit par des notices, soit par des reconstitutions. Encore un musée historique ne doit-il, en aucun cas, ressembler à un livre d'images. Pour illustrer un traité, on peut toujours choisir l'image la meilleure et la plus typique, Par contre, le musée d'archéologie locale ne dispose que d'un choix limité d'objets, qui ont été rassemblés de manière fortuite. Ce serait une erreur, en présentant ces objets, d'insister uniquement sur leur desti- nation fonctionnelle - par exemple dans le cas des outils - ou, au contraire, de les exposer exclusivement pour leur effet esthétique. Les vestiges de la préhistoire et de la protohistoire ne donnent, en raison de leur nature même, qu'une vue partielle de l'histoire, ou plutôt de l'histoire culturelle. Mais ils le font de fason extrêmement évocatrice. Chacun d'eux exerce un attrait qui lui est propre. 11produira des impres- sions plus originales et plus profondes que celles qui se dégagent des reproductions d'un livre. Ainsi le musée d'archéologie locale devra présenter les objets au visiteur de fason à lui faire apparaître, au-delà de leur destination, de leur utilité, de leur

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P R É S E N T A T I O N DES COLLECTIONS DANS LES M U S É E S D'ARCH É O L O G I E LOCALE

par RAFAEL V O N USLAR I

I. hfoLLY HARRISON, " Après le stage d'étu- des d'Ath&nes ", Mussubr, vol. VI11 (195 5 ) , p. 229.

2. J. J. HATT, " Nouvelles présentations des collections au Musée archéologique de Stras- bourg", ibid., vol. VI (1953). p. 65.

3. A. G~ENIER, '' Musées de province", Re~vre archéo/ogiqzle, Paris, vol. XXXIV, juillet- septembre 1949, p. j3.

4. GRACE L. MCCANN MORLEY, " Problèmes de la présentation en archéologie ", MUSEUM, Vol. VI (I953), p. 12.

ES musées d'archéologie locale appartiennent à la catégorie des musées d'histoire. L C'est à leur propos surtout que se pose la question si bien formulée par I\Iolly Harrison :

"L'importance des objets que nous exposons est-elle fonction du témoignage, de l'illustration, du message intellectuel qu'ils apportent, ou bien réside-t-elle dans leur qualité intrinsèque ou leur beauté, qui impliquent non seulement notre intelligence, mais encore notre imagination, notre sensibilité et nos réactions émotives ?I "

Les deux propositions sont vraies. I1 ne faut pas, en présentant un objet qui est un témoignage visible de l'histoire, négliger sa valeur esthétique. Qu'ils datent de la préhistoire, de l'antiquité classique ou des premiers temps historiques, les objets exposés dans un musée d'archéologie locale atteignent en règle générale au niveau de l'œuvre d'art ou, tout au moins, à celui de l'œuvre artisanale. J. J. Hatt2 a donc parfaitement raison de dire que le musée archéologique participe à la fois du musée de science et du musée d'art, tandis qu'on ne saurait être d'accord avec A. Grenier lorsqu'il affirme que le musée archéologique n'a rien de commun avec un musée des beaux-arts3.

Une mauvaise présentation des objets peut nuire beaucoup dans le cas d'un musée d'art, mais elle risquera de détruire absolument l'intérêt d'un musée d'histoire. Cette affirmation peut paraître exagérée. Ce facteur purement extérieur apporte, cependant, l'illustration des différences qui existent entre les deux catégories de musées. Un musée d'art doit se préoccuper burtout de la qualité des objets qu'il va exposer; il ne lui est pas nécessaire de s'attacher à leurs rapports géographiques ou chronolo- giques ; il ne pourra jamais se proposer d'être " complet ". Le musée d'archéologie locale est placé, lui, devant un problème sur lequel G. L. McCann Morley4 a attiré l'attention : les collections du musée ont Cté constituées arbitrairement, au hasard des fouilles ou des découvertes ; souvent elles sont fragmentaires ; peut-on, devra- t-on les compléter par des originaux ou des copies provenant d'autres régions ? I1 ne faudrait user de cette possibilité qu'avec beaucoup de circonspection.

I1 se pose alors à tout musée d'histoire ou d'archéologie une question à notre avis capitale. Comment, sur la base de quelle sélection, dans quel dessein devons-nous présenter nos collections au visiteur ? Nous adopterons à cet égard la formule très large de Molly Harrison. Toutefois, dans le cas d'un musée d'archéologie locale, quelques points demandent réflexion. Les produits des fouilles sont les seuls docu- ments dont on dispose pour la période préhistorique. En ce qui concerne la proto- histoire, ils seront pris comme auxiliaires des sources écrites et ils permettront d'éclairer certains aspects de la vie, dont il n'est pas - ou dont il n'est guère - question dans ces sources écrites. Mais les objets du musée ne doivent pas seulement servir d'illustrations à des descriptions historiques. Ils peuvent être -nous y revien- drons - expliqués individuellement ou comme parties d'un ensemble, soit par des notices, soit par des reconstitutions. Encore un musée historique ne doit-il, en aucun cas, ressembler à un livre d'images. Pour illustrer un traité, on peut toujours choisir l'image la meilleure et la plus typique, Par contre, le musée d'archéologie locale ne dispose que d'un choix limité d'objets, qui ont été rassemblés de manière fortuite. Ce serait une erreur, en présentant ces objets, d'insister uniquement sur leur desti- nation fonctionnelle - par exemple dans le cas des outils - ou, au contraire, de les exposer exclusivement pour leur effet esthétique. Les vestiges de la préhistoire et de la protohistoire ne donnent, en raison de leur nature même, qu'une vue partielle de l'histoire, ou plutôt de l'histoire culturelle. Mais ils le font de fason extrêmement évocatrice. Chacun d'eux exerce un attrait qui lui est propre. 11 produira des impres- sions plus originales et plus profondes que celles qui se dégagent des reproductions d'un livre. Ainsi le musée d'archéologie locale devra présenter les objets au visiteur de fason à lui faire apparaître, au-delà de leur destination, de leur utilité, de leur

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provenance et de leur époque, les rapports qui existaient entre eux en taot que phé- nomènes et ensembles historico-ethnographiques, et, si c’est nécessaire, il aura recours pour cela à des notices, à des dessins, à des maquettes, à des dioramas, à des projections, à des films, etc.

II I1 n’est naturellement pas possible de décéler n priori les désirs, l’état d’esprit et les riactions probables du public. S’il ne se sent pas en mesure de procéder à une telle analyse sociologico-psychologique, le conservateur du musée doit au moins appren- dre à distinguer les différences très caractéristiques de ses visiteurs. I1 le doit, ne serait-ce que dans le dessein d’attirer au musée le nombre de visiteurs le plus élevé possible. C’est là, on le sait, l’argument auquel les autorités publiques et privées qui assurent le financement de son musée sont le plus sensibles.

C’est une vérité d’évidence que les visiteurs peuvent être groupés d’emblée selon leur age (écoliers, étudiants, adultes), selon leur formation et leur origine. Un effort doit être fait pour accorder l’harmonieuse organisation du musée et les exigences diverses de ces groupes. La société d’aujourd’hui accuse, en effet, ses différenciations et sa multiplicité. Rien ne serait plus dangereux que de s’imaginer qu’il existe un “visiteur standard ”. Qu’est-ce donc qui attirera aujourd’hui le visiteur dans un musée, plus spécialement dans un musée d’archéologie locale ? Assurément, toute une gamme de motifs divers et d’importance variable. Dans le cas d’un groûpe de touristes, par exemple, ce peut être l’instinct grégaire ou le simple fait que la visite du musée est prévue au programme de l’excursion. Le sentiment qu’il faut “avoir vu cela ”, le désir d’ètre à la page, un certain snobisme peuvent jouer un rôle important, surtout s’il s’agit d’une exposition temporaire. Un grand nombre d‘autres visiteurs, qui ne prétendent pas devenir des spécialistes, cherchent cependant à se cultiver de façon générale. hiais l’influence culturelle du musée ne s’exercera pas facilement dans un monde où l’homme, continuellement assailli par un savoir en progrès, tourmenté par une foule d’impressions, est vite surexcité et blasé. Réaction para- doxale - et peut-être inévitable - l’homme s’intéresse d’autant plus aux objets qu’ils ne s’imposent pas d’eux-mêmes à son attention. Est-ce parce qu’il est amené ainsi à méditer sur lui-même et sur sa place dans le monde ? Est-ce là ce qui explique la vogue actuelle de l’archéologie et de l’ethnologie ?... A côté de considérations esthétiques, la curiosité pour tout ce qui est étrange et différent joue vraisemblable- ment un rôle important. Le principal attrait du musée d’archéologie locale tiendra donc à ce qu’il représentera l’homme dans le contexte de son temps, entouré de ses propres ouvrages. Les objets exposés sont les manifestations de l’ceuvre de l’homme et de soil histoire: &pya &v0pwx&~ ! Créatkorrs hzmnimr. Ils expriment, comme le dit R. Thurnwald, “l’éveil, la croissance, les errements de l’esprit humain”. Une présentation ainsi conçue risque fort, il est vrai, de devenir tendancieuse sous l’effet d’une philosophie de la vie, d’origine politique par exemple. I1 faut donc avoir le souci constant de laisser autant que possible les objets parler pour eux-mèmes.

Le visiteur fixera l’image visuelle des objets dans sa mémoire en fonction de sa formation, de son goût et de ses tendances. Si excellente, si claire que soit la pré- sentation, elle ne peut que lui montrer le chemin, sans jamais pouvoir le lui épargner. Au stade culturel le plus élémentaire, le visiteur garde l’image vague d’un fatras de vieux ustensiles sans rapports avec la vie d’aujourd’hui, ou peut-être l’étonnement de découvrir tout ce qui existait à une époque ancienne, tout ce que l’on savait déjà fabriquer. Mais, à côté de cette impression fugitive de quelque chose de très éloigné de la vie quotidienne, il peut conserver aussi le souvenir d‘objets précis qui l’auront frappé pour différentes raisons : parce qu’ils lui auront paru étranges et remarquables, parce qu’ils lui auront spécialement plu du point de vue esthétique, parce qu’ils l’auront intéressé pour des motifs techniques. Ils lui auront permis de faire des xap- prochements avec le présent. Le visiteur idéal est celui pour qui les objets évoquent la vie et l’activité de temps révolus, et qui, sensible à ceux qui l’ont attiré et intéressé, en approfondit la signification.

III

Dans la présentation des collections d‘un musée d’archéologie locale il faudra donc tenir compte non seulement du caractère propre et de la structure des objets,

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mais aussi des réactions et des goûts présumés du public. Toute une série de consi- dérations s'imposent à ce propos.

On admet couramment aujourd'hui - et il suffit de parcourir MUSEUM pour s'en convaincre1 - qu'il faut présenter seulement les objets les plus importants, les plus caractéristiques et les plus beaux, en les esPaGant dans toute la mesure du pos- sible. Le reste trouve place dans les collections d'étude ou les magasins de réserve. Certains petits objets - outils de pierre, fibules, ferrures, monnaies, etc. - ne se prêteront pas à cette exposition isolée. La présentation doit en être faite en nombre, pour pouvoir apporter à l'observateur l'impression visuelle générale de la catégorie d'objets en cause. I1 en va de même pour la poterie, la verrerie, etc. On ne donnera d'idée exacte de ces articles qu'en les présentant en groupe, presque en les entassant. N'abuse-t-on pas, en effet, quelque peu aujourd'hui de la présentation sélective en ordre dispersé ? En exposant isolément, dans une salle ou une vitrine, sur un fond clair et sous un éclairage violent, un petit nombre d'objets choisis, ne crée-t-on pas une impression de dispersion qui nuit à l'effet d'ensemble? Le conservateur se demandera, à ses moments de scepticisme, si les vieilles vitrines bourrées d'objets n'avaient pas au moins le mérite de donner au visiteur le sentiment du mystère, de l'étrangeté des temps anciens. I1 est pourtant certain qu'à parcourir une succession de salles où s'entassent de telles vitrines, on peut ressentir une impression de malaise et d'accablement : comment choisir alors, dans cette profusion, les objets qui méri- teraient d'être examinés d'un peu près ? ...

IV

L'un des principes essentiels de l'organisation d'un musée moderne doit être d'offrir au visiteur toutes les possibilités d'observer librement les objets de son choix. II est évident qu'il n'existe pas de solution garantie. Mais on peut faciliter ce choix au visiteur en réglant de fagon appropriée la succession et les différenciations des salles. I1 sera plus difficile de le faire dans des bâtiments existants - quoiqu'ils puissent être adaptés - que dans des constructions nouvelles. En principe, la circulation du public dans les musées d'archéologie locale devrait aller de l'âge le plus ancien au plus récent. Les grandes époques de la préhistoire et de la protohistoire, qui diffèrent avec les diverses régions de l'Europe (pays méditerranéens, Europe centrale, Europe occidentale, Europe du Nord, Europe orientale), doivent être nettement séparées. Au circuit à travers l'ensemble de l'édifice, qu'on trouve par exemple à la villa Giulia à Rome2, on préférera, pour les grands musées, les circuits successifs à travers les différentes périodes, chaque période étant raccordée à la suivante. Le visiteur inté- ressé peut ainsi consacrer une visite à chaque section et il est plus facile d'organiser des visites guidées par section. I1 est évident que des panneaux indicateurs et des plans, aussi simples et clairs que possible, doivent permettre au visiteur de s'orienter facilement.

I1 existe d'autres possibilités d'organisation d'un musée, soit comme un tout, soit - s'il s'agit d'un grand musée - dans ses diverses sections. Le visiteur pénètrera d'abord dans une salle d'introduction. Ensuite viennent les salles contenant l'essentiel du matériel exposé et que l'on appelle, pour'cette raison, les salles princi- pales. Dans les limites des besoins et des possibilités, ces salles seront flanquées de salles complémentaires, où le visiteur qui s'intéresse particulièrement à tel ou tel sujet trouvera un plus grand choix d'objets ou d'ensembles, avec les explications pertinentes. I1 faut prévoir, enfin, assez de salles pour les expositions temporaires.

Dans la salle d'introduction, on peut présenter des objets particulièrement carac- téristiques ou remarquables et, par exemple, si on le juge utile et si l'on dispose du matériel nécessaire, exposer un choix de pièces propres à illustrer l'évolution ergologique (objets de pierre, de bronze et de fer, céramiques faites à la main et au ' tour), ou à illustrer différents styles ou d'autres aspects du thème choisi. On peut, -_ en même temps ou de préférence, présenter un petit nombre de maquettes, de dioramas ou d'agrandissements photographiques, qui donnent une image frappante de l'ensemble du matériel exposé. Si l'exposition est consacrée à une ville ou à un site antique, il sera particulièrement utile de placer au milieu de cette salle d'introduc-

I. Par exemple, vol. VI (19j3), p. 38. 2. hfusEmt, vol. Ix (19j6), p. 126, fig. 69. 3. Ibid., vol. VI (19j3), p. 47.

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tion une maquette ou un plan en relief du site ou de la ville (comme la maquette en plâtre de la Rome impériale que l'on peut voir au Museo della Civiltà Romana3).

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On peut encore fixer ou peindre aux murs de grandes cartes (par exemple une carte de l'Europe ou d'une partie de ce continent à l'époque diluviale , ou une carte de l'Empire romain, signalant spé- cialement la province à laquelle se con- acre le musée) et les présenter avec tous les perfectionnements de la technique - emploi de l'éclairage tubulaire (en évitant toutefois que le fonctionnement de l'ap- pareillage électrique ne prenne, pour le visiteur, l'aspect d'un jeu), légendes en gros caractères, tableaux chronologiques, etc. Les principaux événements de Phis-. toire de l'Empire, de celle de la province, pourront faire l'objet d'un tableau synop- tique. Dans la même salle, on disposera d'un projecteur pour films ou vues fixes et l'on organisera des causeries avec pro- jections. On pourra naturellement faire de même dans les autres salles, pour la présentation de sujets particuliers. Mais le visiteur doit, au sortir de la première

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salle, avoir une idée générale de ce qu'il trouvera dans les suivantes, être moralement et spirituellement préparé à sa visite. C'est dans cette salle que seront organisées les courtes causeries introductives dont Molly Harrison a souligné l'utilité1.

Aucune règle ne permet de déterminer comment doit se faire la répartition des objets entre collection principale et collections complémentaires. Pour distinguer ce que le musée doit mettre sous les yeux de tous les visiteurs et ce qui doit etre réservé en vue d'une étude plus détaillée, il faut tenir compte, d'une part, du matériel dont on dispose et du site d'origine; d'autre part, des divers aspects des grandes époques considérées. Les rapports essentiels entre collections principales et complé- mentaires varieront, pour les mêmes raisons, selon le visiteur, qui devra disposer à cet épard d'une grande latitude. Par exemple, on reléguera dans une salle complé- mentaire de la section préhistorique la masse des outils de pierre et des poteries que le profane peut prendre plaisir à voir, mais qui peuvent aussi faire l'objet d'une visite guidée spéciale. I1 n'est pas toujours facile de déterminer dans quelle mesure relèvent de la collection complémentaire ou de la collection principale les objets qui illustrent la technique artisanale - à laquelle le public porte aujourd'hui un si vif intértt - ceux qui se rapportent aux manifestations de la vie pendant la période romaine (artisanat et transports, vie urbaine et vie rurale, guerre et commerce) et qui pré- sentent après les objets des périodes préhistoriques le plus de richesse et de variété. A ccitb. de certaines pièces qui, en raison de leur signification esthétique, doivent en général trouver place dans la collection principale, il y a le grand nombre des objets qui servent à illustrer l'histoire culturelle et qui, par conséquent, demandent une explication. Souvent il n'y a, pour éclairer certains aspects de la vie aux temps passés (agriculture, logement, alimentation, habillement), qu'un petit nombre d'objets assez peu représentatifs. I1 faut les "faire parler" à l'aide de maquettes, d'illustra- tions, de plans et de reconstitutions, et, le cas échéant, les compléter par du matériel analogue provenant d'autres régions - où il aura éte mieux conserve. On ne pré- sentera alors dans la collection principale qu'un choix d'objets, en réservant les autres pour la collection complémentaire - à moins que l'on ne juge préférable d'organiser des expositions temporaires pour ce genre de thèmes.

Les expositions temporaires ont pour but de mettre certains problèmes en lumière à l'aide des méthodes muséographiques. Elles satisfont le besoin de changement e t d'impressions nouvelles de l'homme d'aujourd'hui. Souvent, les personnes attirées par ces expositions, qui sont spécialement annoncées, visitent par la même occasion les sections permanentes. Et, ainsi, le musée élargit progressivement le cercle de son public. Si l'on dispose d'un nombre de salles suffisant, on pourra même organiser, soit clans le domaine de l'archéologie, soit dans des domaines voisins, en ayant recours

II. RHEINISCHES LANDESMUSEUM, Bonn. Salle centrale du musée, éclairte par une verrière et flanqute d'alcbves. Prtsentation des antiquit& romaines les plus importantes de Rhtnanie. II. Glass domed central hall surrounded by alcoves. Presentation of the most important Roman antiquities of the Rhineland.

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12. RHEINISCHES LANDESMUSEUM, Bonn. Salle des monuments religieux romains. Eclairage latéral naturel. Le mur opposé aux fen&tres est réservé pour les plans, cartes, diagrammes, etc. 12. Roman religious monuments. Natural side lighting. On the inner wall, plans, maps, dia- grams, etc.

F 13. RHEINISCIIES LANDESMUSEUM, Bonn. Projet d'exposition tenant compte de la distribution de l'espace. 13. Plan of an exhibition, taking into consider- ation the arrangement of space.

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à des prêts, des expositions plus larges, comme celles qui sont aujourd'hui en vogue L'influence du musée s'en trouvera considérablement accrue.

Les salles réservées aux expositions temporaires doivent, de préférence, pouvoir être séparées de l'ensemble du musée ou y être rattachées à volonté. Elles doivent, en tout cas, donner directement sur les ateliers, afin que le montage et le démontage de l'exposition puissent se faire sans gêner les visiteurs du musée et sans être gênés par eux. Dans de telles expositions, plus encore que dans les expositions permanentes, les objets doivent être disposés à l'air libre ou à l'abri d'un simple écran de verre par exemple. Grace Morley, à qui nous devons d'importantes observations sur les expositions temporaires, indique à juste titre1 qu'on peut recourir, pour ces exposi- tions, aux couleurs vives, et surtout aux éclairages spéciaux qui sont à éviter dans les expositions permanentes. Peut-être conviendrait-il de peindre de couleurs diffé- rentes les murs des salles réservées aux collections principales , aux collections complémentaires et aux expositions temporaires , de fason à permettre au visiteur de les distinguer au premier coup d'œil.

V

A. L'expérience montre que, dans les musées d'archéologie locale et dans les musées d'histoire en général, il est très utile que la visite se fasse dans un sens déterminé.

D'ailleurs, même dans les musées d'art, le visiteur préfère ne pas avoir à retra- verser des salles pour sortir. Dans les musées du type ancien, avec des salles centrales à verrière, flanquées d'alcôves (fig. II) , le problème est pratiquement insoluble. Lorsque la disposition des lieux le permettra, le public devra passer successivement par les salles principales - non sans avoir la possibilité, de visiter les salles complé- mentaires - en commensant, ou en finissant, par l'exposition temporaire. Si l'on veut inciter le visiteur à voir le musée tout entier, il faut que toutes les salles soient conformes à ce principe, quelle que soit l'importance particulière de chacune d'elles, compte tenu des rapports internes longueur-largeur, de la disposition des fenêtres et des accès, etc., et compte tenu aussi de la nature des objets exposés et de leur étiquetage. On peut, de toute fason, formuler certaines considérations essentielles en ce qui touche à la distribution de l'espace. Une salle rectangulaire n'ayant pas plus de 6 à 8 mètres de large, éclairée par des fenêtres sur l'un de ses grands côtés, se prête à l'installation de tous les types de vitrines ou de socles disposés perpendiculairement aux fenêtres pour en recevoir l'éclairage du jour, auquel on doit pouvoir substituer facilement, le soir, l'éclairage artificiel (fig. 12, 13). I1 convient d'avoir assez d'espace

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entre les vitrines pour permettre aux visiteurs de s’arrêter, ou d’avancer lentement, ou de circuler en groupe - l’importance numérique des groupes variant selon les espaces libres. Cependant, ces espaces ne doivent pas être tels que les vitrines aient l’air d’être perdues dans la salle. L’espace ménagé autour des objets présentés iso- lément, sur un socle ou sous verre, pourra être plus grand. Le visiteur passera d’une vitrine à l’autre dans l’ordre voulu, guidé par un fil d’Ariane invisible, sans se sentir le moins du monde contraint de le faire. I1 aboutira au mur du fond, face aux fenêtres. C’est là qu’il conviendra de placer, méthodiquement groupés , quoique individuelle- ment en valeur, dans des vitrines ou autrement, et en les éclairant souvent à la lumière artificielle, les maquettes , reproductions , dioramas , notices et tableaux muraux, qui sont nécessaires à la compréhension des objets exposés, mais peuvent difficilement être présentés dans les mêmes vitrines qu’eux. Ce n’est d’ailleurs là qu’un exemple, car la réalité demande une solution d’espèce pour chaque cas. II n’est pas nécessaire d’expliquer que les salles ainsi aménagées sont préférables aux galeries sinueuses , qui obligent le visiteur à regarder sans cesse à droite et à gauche (fig. 14). L’étroi- tesse de ces galeries et le fait qu’il est impossible de s’y arrêter produisent une im- pression pénible. C‘est une solution de fortune que l’on peut employer utilement pour subdiviser de grandes sallesl. Elle permet cependant de présenter côte à côte les objets et les notices explicatives - ce qui donne lieu à d‘utiles rapprochements. Dans les salles où les vitrines sont disposées le long des murs - et parfois aussi au milieu de la pièce - le visiteur s’oriente beaucoup plus difficilement (fig. I / ) et les éclairages les plus ingénieux ne pourront remédier à cet inconvénient. Le visiteur consciencieux qui veut jeter un regard sur chaque vitrine sera forcé de revenir à l’entrée, et, s’il ne veut pas retraverser la salle, il devra renoncer à en vcjr la moitié. De plus, il est difficile de disposer de façon satisfaisante les objets et les notices explicatives qui s’y rapportent. I1 semble d’ailleurs que les bâtiments des musées modernes ne tiennent pas assez compte de ces exigences.

B. Dans le cas des musées d’archéologie locale, on peut tenir pour un principe essentiel l’idée qu’une relation étroite doit exister, à la fois dans I’espace et dans la réalité,entre les objets et le matériel explicatif. Les objets seuls suffiront au spécialiste. Mais, pour le profane, il faut les replacer dans leur cadre naturel, de façon à évoquer une image aussi complète que possible des modes de vie dont ils illustrent un aspect. L’objet et le matériel explicatif se complètent mutuellement et devront être vus en- semble (fig. 16). Une salle ou un musée où les objets seraient présentés d’une part, et les explications de l’autre, ne satisferaient pas le visiteur.

Les objets constituent l’essentiel et ne doivent pas disparaître sous le matériel explicatif. De courtes notices, indiquant leur nature et leur origine, sont toujours indispensables. Pourtant, si de telles notices devenaient gênantes (par exemple dans les vitrines contenant des spécimens choisis ou beaucoup de petits objets), on pourrait les remplacer par des numéros renvoyant à une liste placée à un endroit commode. Des légendes ou notices appropriées peuvent également être mises à l’intérieur des vitrines, ou à côté, ou au-dessus. Dans les vitrines, on se contentera d’indications lapidaires. Les textes plus longs, lorsqu’on ne peut les éviter, seront inscrits sur le mur, à l‘endroit le plus favorable. On placera de même les cartes, les dessins explicatifs, etc. Autrefois, on utilisait volontiers les photos bien encadrées , notamment les photos de fouilles. Mais la surabondance et la perfection des photo- graphies que le public voit dans les revues et les livres ou sur les affiches publicitaires le rendent très exigeant. I1 faut lui offrir quelque chose d’original et de caractéristique à cet égard. Nous avons déjà mentionné les cartes, qui devront être simples, assez grandes, et éclairées selon les procédés les plus modernes. Pour les tableaux ou dessins muraux, on emploiera, en revanche, des teintes et des contours atténués. Les agran- dissements photographiques - de paysages ou de monuments, par exemple - produisent aujourd’hui encore un effet certain et peuvent même servir de fond, lorsque la nature des objets le permet.

Sans doute semblera-t-il paradoxal, après ces observations, que le cinéma - le plus important moyen d’éducation récréative de la masse - puisse être utilisé aussi dans les musées. Il est évident que le film ne saurait remplacer les objets. Mais les appareils de projection permettent de présenter aussi bien des textes explicatifs que des reproductions de toutes sortes, des vues fixes, des dessins, des cartes, des montages

I“ I f I _.--.

I 1 14. RHEINISCHES LANDESMUSEUM, Bonn. Plan montrant les inconvénients que les galeries sinueuses présentent pour le visiteur. 14. Plan illustrating the disadvantages, for the visitor, of svinding corridors.

I/. RHEINISCHES LANDESMUSEUM, Bonn. Plan montrant la disposition des vitrines le long des murs et au milieu d’une salle. 11. Plan of room where showcases are displayed along the walls and in the middle of the room.

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photographiques, des images animées et des film fixes. Ainsi, on peut remplacer des textes et des images que l'on ne parviendrait jamais à présenter dans les vitrines ou sur les murs de fason satisfaisante ou expressive. Les appareils pourront être disposés selon les préférences et les possibilités, en plusieurs endroits bien choisis du musée; il en faudra, en tout cas, dans la salle d'introduction. Leur inconvénient est de ne laisser qu'une image fugitive, qui pourra au besoin être produite plusieurs fois, mais qui n'agit pas à demeure sur les yeux du visiteur comme les peintures et les inscriptions. L'attrait du cinéma, en dehors des sensations, des émotions et des rêves qu'il suscite et qui ne sont pas toujours du meilleur aloi, tient probablement à ce qu'il arrache le spectateur à l'activité fébrile de la vie quotidienne et l'incite - sans l'y obliger - à se reposer, à se détendre, à s'intéresser à autre chose. Dans un musée, aussi, le film devra captiver et cultiver l'esprit, sans qu'il y paraisse et sans trop exiger du spectateur.

On peut utiliser aussi certains artifices, à condition d'éviter toute exagération. Par exemple, les monnaies et les petits objets intéressants et précieux, difficiles à voir pour des visiteurs en groupe, peuvent être m i s en valeur au moyen d'agrandissements photographiques, exposés derrière ou à côtél. Les conférences avec projections ont habitué le public à voir de tels agrandissements. Certains objets, comme les sculptures et les vases, doivent pouvoir être vus de tous les côtés. Lorsqu'on ne peut les isoler dans l'espace - et il est difficile de le faire s'ils sont de petites dimensions - on utilisera un dispositif permettant de les faire pivoter mécaniquement ou automati- quement. Un problème difficile, pour lequel il n'y a pas de solution uniforme, est le suivant : faut-il reconstituer les parties manquantes (bois, cuir ou étoffe) des outils ou instruments antiques, ou vaut-il mieux en présenter séparément des copies ou des reproductions complètes ? On ne recourra qu'avec prudence à la première solu- tion. La méme question peut se poser en ce qui concerne les reconstitutions d'inté- rieurs, de huttes, de chambres funéraires. Les premières peuvent être très évocatrices, les deux dernières ne conviennent que dans des cas particuliers. Les maquettes et les dioramas ont atteint un degré élevé de perfection. On peut montrer ainsi des animaux ou des groupes humains en action, des personnages en costumes locaux. Mais il faut éviter scrupuleusement, dans un musée historique, de représenter des événements particuliers : la voie est dangereuse car elle mène au musée de cire !2

Les distances qui nous séparent de l'ancien musée savant peuvent paraître infran- chissables. En fait, les objets semblent être dépouillés de leur signification essentielle si l'on perd de vue ou si l'on ne veut pas admettre que tous ces moyens auxiliaires que l'on vient de décrire ne visent à rien d'autre qu'à produire une impression visuelle profonde et durable.

VI

A. Si l'on réduit au minimum les notices et les légendes explicatives, en les rempla- sant par des projections de films ou de vues fixes, le visiteur qui veut comprendre et s'instruire n'est pas satisfait. I1 faut lui procurer un guide-catalogue du musée, qu'il puisse consulter pendant la visite et relire chez lui. Les guides seront différents selon l'objectif qu'on se propose et selon le caractère propre à chaque musée. Au Museum of Man, à San Diego, et dans beaucoup d'autres musées des États-Unis d'Amérique, le visiteur trouve, dans des boîtes placées sous les vitrines, des notices explicatives illustrées qu'il peut emporter3. Cet exemple mérite d'être imité. I1 est utile d'avoir ainsi de courtes notices imprimées pour chaque groupe d'objets, chaque salle, chaque section, ainsi que pour les petites expositions temporaires. Un guide ou un prospectus spécial sera de toute fason nécessaire pour les expositions tempo- raires ; mais les amateurs seront heureux également de pouvoir disposer d'un guide pour l'ensemble du musée et pour ses différentes sections. Ces publications doivent être vendues à un prix modique, et cependant être imprimées avec toute la perfection technique souhaitable pour la commodité du lecteur. On emploiera, notamment, des caractères d'imprimerie de dimensions et de types différents , on disposera certains passages en retrait ; on utilisera des titres et des en-têtes ; on fera figurer dans la marge des formules frappantes ou des chiffres. Si les collections sont assez fréquemment remaniées, on peut prévoir un guide à feuillets mobiles. Les descriptions d'objets et les notes explicatives doivent pouvoir se distinguer au premier coup d'œil par la fason dont elles sont imprimées. Un guide-catalogue doit, assurément, contenir des

I. A~USEUM, vol. VI (1933), p. 6, fig. J. 2. II faut, toutefois, faire exception pour les

reconstitutions de batailles ou de scènes ando- gues au moyen de personnages de plomb; ce procédé n'est pas encore dtmodt.

3. MUSEUM, vol. VI (19j3), p. 30.

I20

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explications et des considérations générales. Mais il ne faut jamais oublier qu'il doit, avant tout, faciliter la compréhension des objets et du matériel explicatif du musée. I1 ne faut pas abuser des petites reproductions d'objets, figurant, par exemple, dans la marge. Par contre, une certaine quantité de bonnes reproductions des objets les plus significatifs ou les plus typiques sera la bienvenue. A côté de ce catalogue, des albums illustrés, comportant une brève introduction, ne seront pas superflus. On peut prévoir aussi que les collections du musée fourniront matière à des publications destinées au public intéressé. Enfin, des guides scientifiques, avec appareil critique, seront publiés avec le concours du personnel spécialisé, surtout dans le cas des grands musées.

B. Les visites guidées constituent encore un excellent moyen d'intéresser les visiteurs aux collections. I1 va de soi que le guide y réussira d'autant mieux qu'il aura davantage de connaissances, d'expérience, et qu'il saura mieux se mettre à la portée de son public. Le visiteur pourra partager son attention et regarder les objets tout en suivant les explications du guide. I1 pourra même poser des questions aux- quelles un guide compétent doit toujours ètre prêt à répondre. L'emploi d'enregistre- ments pour remplacer le guide est aujourd'hui admis. I1 reste à considérer, dans chaque cas, si cette méthode est utilisable, compte tenu des conditions techniques et acoustiques, du coût de l'installation et de la nature des collections. Un grand nombre de musées, surtout parmi les anciens, ont une mauvaise acoustique, qui peut rendre les enregistrements inaudibles. 11 semble, en tout cas, nécessaire d'améliorer alors la qualité du son. La visite d'un musée - ou d'une section importante d'un musée - guidée par de tels enregistrements, prend vite un caractère mécanique et artificiel, même si l'on utilise des enregistrements différents selon la catégorie de visiteurs. De toute façon, il faut que la visite du musée se déroule par étapes. 11 en ira tout autrement s'il s'agit de décrire, au moyen d'enregistrements, une salle, une vitrine ou un objet, surtout dans le cadre d'une exposition temporaire. Dans ce cas, la présentation du texte n'est pas seule en jeu. L'auditeur qui suit l'enregistrement et le visiteur qui ne participe pas à la visite guidée ne veulent,pas plus l'un que l'autre, être dérangés, La salle et ses accès doivent alors être isolés acoustiquement par des tentures. On peut se demander si le commentaire enregistré doit être diffusé à heures fixes ou sur l'initiative des gardiens, ou sur celle des visiteurs. La description d'une sculpture qui pivote pendant que le texte enregistré est lu doit, par exemple, éviter tout effet à sensation et ne pas nuire à l'expression esthétique de l'œuvre. C'est alors qu'il faut faire appel au film culturel, qui soulignera bien plus efficacement la pré- sentation des originaux.

VI1

On voit comment la visite du musée peut ètre rendue attrayante pour toutes les catégories de visiteurs. Le cas des écoliers mérite une attention particulière. Chaque conservateur de musée reconnaît l'importance de la question et s'attache sincèrement à la résoudre, bien que l'organisation de ces visites lui impose une charge supplé- mentaire. L'intérêt du musée pour les écoliers varie suivant leur âge, suivant la catégorie d'école qu'ils fréquentent et suivant les formes d'enseignement - qui sont très différentes d'un pays à l'autre. Les méthodes elles-mêmes se modifient et s'amé- liorent sans cesse. Que signifie donc, pour l'école, la visite du musée ? Relève-t-elle du programme scolaire, et doit-elle fournir aux enfants des connaissances supplé- mentaires ? Ou bien est-ce l'occasion, pour le jeune écolier qui flâne et qui observe, et pour l'adolescent qui examine et qui compare, de réfléchir sur le progrès humain (Créatiom htmaine~ !) ? Ou est-ce une fason de faire acquérirà l'un et àl'autre la com- préhension des formes et le sens esthétiquel? ... I1 est, en tout cas, évident qu'il ne suffit pas de laisser les enfants regarder les objets. I1 faut prévoir pour eux des salles de classe et des ateliers, en somme, une section scolaire du musée. I1 faut leur fournir des appareils de projection, du matériel de démonstration (originaux et copies), des appareils techniques (des trépans par exemple). Et il ne suffit pas que ces instruments ou appareils soient exposés : il faut que les enfants puissent s'en servir. Ils doivent également avoir des ateliers à leur disposition pour JT fabriquer des poteries, y utiliser des métiers à tisser, y construire des modèles, etc. On ne saurait consacrer

I. nIusEuhf, vol. Ix (1916), p. 3 9 et

trop d'imagination ou de réflexion au choix des moyens d'enseignement qui seront I21

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16. RHEINISCHES LANDESXIUSEUM, Bonn. Salle des Les Objets exposés et le matériel explicatif se complttent harmonieu- sement. r6. ~ ~ l l ~ ~ ~ of R~~~~ antiquities. Objects and explanatory material go harmoniously together.

employés pour donner aux enfants le sens du temps et de l'espace à propos de l'évo- lution culturelle, telle qu'elle est représentée dans un musée d'archéologie locale. Les jeux de patience, tableaux et cartes - comme l'original tableau à dates mobiles, du Geffrye Museum, à Londres1 - ne sont pas à négliger. Les enfants pourront, selon les circonstances, dessiner dans la section scolaire ou dans les salles d'exposi- tion. I1 faudrait, en tout cas, disposer au musée d'un personnel qualifié, chargé de l'enseignement destiné aux enfants. Ce personnel existe d'ailleurs dans de nombreux établissements et l'enseignement qu'il peut donner, différent de l'enseignement scolaire, exerce sur les enfants une influence stimulante; il doit être pour eux une '' source de joie et d'émerveillement2 " et les inciter à devenir, tout de suite, et plus tard, des amis et des visiteurs attitrés du musée.

VI11

Lorsque seule une petite partie du fonds d'un musée moderne peut être présentée dans les expositions permanentes ou temporaires, les collections d'étude et les réserves acquièrent une grande importance. C'est là que le spécialiste trouvera la plupart des objets qui l'intéressent. Ces collections doivent donc être aménagées rationnellement pour la commodité du visiteur. Elles doivent être convenablement abritées et protégées de la poussière et des intempéries. Seuls, les objets les moins fragiles, les éléments d'architecture, les monuments de pierre peuvent être exposés à l'air. Mais, dans la mesure du possible, ils devraient être réunis dans un lapidarium. I1 en existe des types nombreux. Au lapidarium, les objets peuvent être très rappro- chés les uns des autres, mais chacun doit rester accessible et visible et, quel que soit le système de présentation adopté pour ces monuments, il doit être continuellement

I. &~USF.UhI, Vol. I (1948), p. 190. 2. ASTRID LIBERG, " Coopération du musée

et del'école", ~IUSEUM, vol. VI11 (1955), p. 251.

I22

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appliqué. Pour la préparation des expositions, et surtout des expositions temporaires, le musée doit disposer d’ateliers de menuiserie, de vitrerie, de modelage et de déco- ration. Des ateliers et des laboratoires pour la conservation et la restauration des objets sont, en outre, indispensables. I1 faut prévoir aussi des laboratoires photo- graphiques, des bureaux, des archives, une bibliothèque, une salle de conférences, un restaurant pour le public, une cantine distincte et une salle de repos pour le per- sonnel; enfin, si possible, un petit jardin ou une terrasse. Ce résumé suffira à rappeler à quelles exigences multiples le musée devra être en mesure de répondre.

IS

I1 est hors de doute que le bâtiment du musée constitue le cadre des objets auxquels il donne asile et que ceux-ci devront être présentés au visiteur dans les meilleures conditions possibles. Notamment, la présentation des collections ne devra pas dépendre des particularités du bâtiment. On préférera l’éclairage naturel latéral et les murs devront être construits en conséquence. Dans le cas d‘une charpente métalli- que, les piliers qui séparent les parois vitrées doivent être assezlarges pour qu’onpuisse installer des vitrines perpendiculairement au mur extérieur. Pour certains groupes d’objets déterminés, de même que pour les reconstitutions d’intérieurs anciens ou de chambres funéraires, l’éclairage artificiel s’imposera. Mais le visiteur ne se sent pas à l’aise dans un musée éclairé entièrement à la lumière artificielle. Il a l’impression de descendre dans une mine.

Les techniques modernes du bâtiment offrent d’ailleurs de nombreuses facilités pour l’installation des collections. Le conservateur n’a pas besoin d’adopter telle ou telle solution une fois pour toutes. I1 lui sera relativement aisé de modifier la disposi- tion des lieux au moyen de cloisons mobiles ou de vitrines et d‘assembler selon les besoins ces vitrines et cloisons au moyen d’éléments standards1.

(Tradztit de I’alZentad.)

I . hIUSEUhf, vol. IV (1951), p. 81,; Vol. VI1 (1954), p. 116; vol. VI11 (1955), p. 3 3 ; vol. IX (1 G), p. I I I.

DISPLAY OF COLLECTIONS I N MUSEUMS OF LOCAL ARCHAEOLOGY

I

USEUMS of local archaeology come under the category of historical museums. M Molly Harrison’s very pertinent question is particularly applicable to them : “ Do we think that the importance of the objects we display lies in their function as evidence, illustration, intellectual statement ? Or does it lie in their intrinsic quality or beauty, involving not mainly our intellect but our imagination, our sensitivity, our emotional response ? ”1

Both aspects are equally valid. In a museum of this type, side by side with material intended to bring history optically alive, aesthetic values must not be overlooked. The objects on display in a museum of local archaeology, whether they come from prehistoric times, from classical antiquity or from the early period of our own history, usually fall within the sphere either of the fine arts or of the handicrafts. In this respect we agree with J. J. Hat@ that the archaeological museum is both a science museum and a museum of art; while rejecting A. Grenier’s statement3 that the archaeological museum has nothing in common with a museum of fine arts.

Whereas a fine arts museum stands to lose, and lose considerably, through poor arrangement of its collections, the effect aimed at by a Historical hluseum’ may be totally destroyed by the same circumstance. This may sound like an exaggeration, but this purely external factor provides a first and striking illustration of the differ- ence between the two categories of museum. Quality must be the first consideration in planning a fine arts museum; there is no need to attempt any geograp,lxcal or chronological connexion between its exhibits. It can never strive for completeness. A museum of local archaeology is faced with a problem to which Grace Morley4

by RAFAEL V O N USLAR

I. MOLLY HARRISON, “Random Thoughts after Athens”, hf.USEUM, Vol. VI11 (195 I), p. 23 7 .

2. J. J. Ham, “New Presentations of the Collcctions in the Archaeological Museum of Strasbourg”, ibid., Vol. VI (1953), p. 62.

3 . A. GRENIER, “Muskes de province”, Retme al-chéoalogiqzie, Paris, Vol. XXXIV, juillet-sep- tembre 1949, p. 5 3 .

4. GRACE L. MCCANN MORLEY, “Problems of Display for Archaeology”, hIUSEUhI, Vol. VI (19531, P. 4.

123

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has called attention: the contents of such a museum have been assembled in an arbitrary and fortuitous manner, and are often damaged or incomplete. They consist of objects brought to light during excavations or by chance. Should the collections be completed and rounded off by the acquisition of originals or copies from districts outside the area covered by a local museum? That is a course which should be adopted as sparingly as possible.

There now arises the question which we believe to be decisive as regards the presentation of all historical museums , including local archaeological museums- that of the manner in which the exhibits are to be displayed, of their selection, and the purpose of the display. We agree with Molly Harrison’s broad formula already quoted. In the case of a local archaeological museum, however, certain special points require consideration. Where prehistory is concerned, the finds dug up from the soil are the only historical documents available. Those belonging to the early histo- rical period are still mere adjuncts to the literary sources, though they can shed light on many aspects of life on which the records are silent or mention only in passing. But the objects in a museum must not serve merely to illustrate a historical exhibition. They can-we shall return to this subject later-be explained, either individually or as part of a group, by means of labels, reconstructions, etc. And yet a historical museum must on no account become a sort of picture-book. In a printed treatise, where the text is accompanied by illustrations, the best and most typical examples can always be selected for the plates. But a local archaeological museum is necessarily confined to its own limited and fortuitous collections. It would therefore be a mistake to try to display them in their purely functional aspect-as in the case of tools ; neither should they be shown merely for the sake of whatever aesthetic value they may possess. Owing to their peculiarly limited nature, antiquities from prehis- toric and early historical times can afford only an incomplete glimpse into history, or rather, cultural history; but it is an extremely vivid glimpse. They have a sort of special magic power about them. They can evoke in the visitor a far more per- sonal and intimate feeling than any mere reproduction in a book. Besides indicating the purpose, use, local origin and period of each object, the task of a local archaeolo- gical museum is therefore to make its collections come alive to the visitor as indivi- dual historical and ethnographical phenomena grouped with their appropriate associations and surroundings. For this purpose it will, if necessary, use any appro- priate media such as labels, sketches, models, dioramas, lantern slides, filmstrips, etc.

II

The wishes, mental attitude and receptivity of the public need careful study. The curator is not a specialist in psychology, but he must ponder this aspect seriously and try to familiarize himself with the widely differing types of visitor-if only because he must aim at attracting as many people as possible. As everyone knows, the easiest way of impressing the public and private bodies who finance the museum is by a high attendance figure.

Museum visitors to some extent “sort themselves” into categories, according to age-junior and senior schoolchildren, and adults-education and origin, and an effort must be made to conciliate the harmonious organization of the museum with the requirements of these different groups of visitors. Contemporary society is, however, diverse and many sided. Nothing is more dangerous, therefore, than the idea of a stereotyped “average visitor”.

Why do people nowadays come to museums and, in our particular case, to a local archaeological museum ? There is, of course, a whole range of motives, differing in kind andinvalue. There is the herdinstinct actuating the members of aparty of tourists or some other group of a similar sort, for whom the visit is included in the shedule ; there is the feeling that “one must have seen it”-this applies more especially to temporary exhibitions-and the snobbish wish to be up to date. But there are plenty of visitors who, without aspiring to become experts or even to acquire learning, do want to cultivate their minds. The cultural influence of the museum is not easy to bring to bear in a universe where more and more knowledge is thrusting itself upon, man, who is today over-stimulated and dazed by a surfeit of impressions. Is it a strange paradox or an inevitable consequence that people should now be turning

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their eyes and directing their interest towards things that might seem irrelevant ? Do these things stimulate man to meditate about himself and his position in the worid ? Does this account for the great and undoubted popularity of archaeology and ethnology among a wide public today ? In this connexion an important part is probably played not only by aesthetic considerations , but also by curiosity about what is strange and different. The best way, therefore, for a local archaeological museum to make itself attractive is to exhibit man in the setting of his time and surrounded by the products of his work. Its collections are symbols of his work and life: Man made things ! Lpycc BvBpwxGv ! They make manifest, as R. Thurnwald puts it, “The awakening, growth and aberration of the human spirit”. There is, of course, the danger that this may only too easily result in a tendentious arrangement of the collections, due maybe to the bias of a philosophy of life of political origin. Care must therefore be taken to let the exhibits speak for themselves as far as may be.

“he visitor’s absorption of what he sees into his visual memory will be determined by his education, taste and inclinations. Even the best and most skilfully presented arrangement can only make his path easier-but he has to take the path for himself. The simplest reaction will be a confused recollection of a lot of old junk that made up our forefathers’ household goods and has no connexion with modern life-or, perhaps, by surprise that so much existed even in those days, that even then people could do so much. Side by side with the fleeting impression of something remote from everyday concerns, there may next be an awareness of individual objects, which for various reasons seemed particularly striking ; possibly because they were specially strange and remarkable, or because they appealed to the visitor’s aesthetic sense, or awakened his technical appreciation. They succeed in giving him a feeling of their relationship with the present day. The ideal visitor is one for whom the collections create a picture of life and work in times gone by, and who is capable of losing himself happily among its more particularly interesting and attractive items.

III

The display in a local archaeological museum must therefore be arranged to take account both of the special characteristics of the exhibits, and of the composition, presumable wishes and receptive capacity of the public. Its presentation will there- fore have to allow for a number of different circumstances.

It is the general opinion today-as we can see by simply glancing through MusEubi*-that only the most important, typical and beautiful objects should be exhibited, and that by spacing them within the possible limits. The remainder of the objects, often the greater part of them, are relegated to a study collection or even to the storerooms. There are, however, certain small objects, e.g. stone implements, hornbooks, ornaments, coins, etc. which are not only suitable for individual ins- pection, but whose display in large numbers is calculated to give a general visual impression of the category to which they belong. In the same way, serried ranks of pottery, glass, etc. can serve to convey the idea of a particular type or range of products. One is sometimes tempted to wonder whether selection and informality may not nowadays be overdone, whether a small number of selected exhibits, standing about a room or in showcases, and, moreover, seen against a light back- ground with strong artificial lighting, may not tend to look lost and adrift. In mo- ments of scepticism, the curator may ask himself whether the old fashioned showcase, crammed from top to bottom with exhibits, did not at least succeed in conveying an impression of the mysterious, alien atmosphere of times long gone by and was thus not entirely useless. When such cases were ranked one behind another, filling room after room, the effect was, of course, oppressive and overpowering. It became difficult for the visitor to make his own choice from the abundance offered him, and single out particular exhibits for closer inspection.

IV

Obviously, a fundamental point in the organization of a modern museum is that visitors who are attracted to make a tour of the whole collection should be offered

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opportunities for selective observation. There is no cut and dried method of achiev- ing this. But a proper sequence and variety in the different rooms can do much to smooth the visitor’s path. This is more difficult to attain in existing buildings- though they can, of course, be internally reconstructed-than in new ones. The rule in a local archaeological museum is that the rooms, and consequently the visitor’s tour, should begin with the earliest period and lead up to the most recent. The main prehistoric and early historical periods, which differ in the various parts of Europe- the Mediterranean basin, Central Europe, Western, Northern, Eastern Europe- should be appropriately illustrated. In large museums, visits devoted to successive periods are preferable to a tour of the entire building, such as are made in the Villa Giulia in Rome,l the end of each of these circuits linking up with the beginning of the next period. This enables a keen visitor to tackle one section at each visit. Conducted tours of each department can be more easily arranged. Progress through the museum must naturally be facilitated by signposts, ground plans, etc., showing the rooms in sequence as clearly and simply as possible.

There are, however, various other methods of organizing the display as a whole or, in large museums, in different sections. First comes an introductory room. Then come the rooms in which the basic permanent exhibits are housed-the main display. As far as may be necessary and possible, these are followed by rooms where particular objects or groups of objects are shown in a fuller selection, with descriptions, for the visitor with specialized interests ; these would be known as the Supplementary display. Finally, sufficient space should be provided for temporary exhibitions.

The introductory room might contain specially characteristic and typical or out- standingly important objects as a kind of prelude to the full collection. It can call attention, by presenting a few significant examples, to the developEent of man-made stone, bronze and iron objects, hand made and turned pottery, to different styles or other fundamental aspects of the subject, if this seems useful and suitable material is available. Additionally, or alternatively, a few particularly impressive models, dioramas, and perhaps enlarged photographs, might be shown as a striking sample of what may be expected from the general display. If, for instance, the main theme of the exhibition is an ancient city or a stretch of country, the most appropriate place for a model of the town or a relief map of the stretch of country will be in the centre of this room, as, for instance, in the case of the plaster model of imperial Rome, in the Museo della Civiltà Romana.2 On the walls may be hung or painted large, im- pressive maps with every possible technical refinement-e.g. tubular lighting- provided this does not degenerate into playing with gadgets-short inscriptions in capitals, or a chronological table; these might include, for example, a map of the whole or part of Europe in the Diluvial Age, or a map of the Roman Empire, giving special prominence to the province with which the museum is concerned. Through charts and illustrations, the most important events in the history of the Empire and of the province can be shown in relation to one another. This is also the best place in which to give an introductory talk, illustrated with a film or by lantern slides, concerning the collections on display. More demonstration material of this kind on particular subjects can of course be shown in the exhibition galleries.

The introductory room thus serves to tell the visitor what to expect further on. It is a place for inner preparation, for collecting one’s thoughts. This makes it the right place for a short introductory talk leading up to a conducted tour of the museum-to the benefits of which Molly Harrison has borne convincing te~t imony.~

There can be no rules as to what should be shown in the main exhibition and what in the supplementary display. The available materials and the site of origin, and the particular aspects of the great periods under consideration, will indicate the dividing line between what should be shown to all visitors and what should be reserved for more minute inspection. The relationship between the main and supplementary displays will vary accordingly, and considerable scope is left to the visitor’s discre- tion. Generally speaking, for instance, the supplementary display in the prehistoric section will present a full range of stone implements or vessels, which even the interested layman would be glad to see or which might be the subject of a separate conducted visit. It is not always easy to decide on the division, between the supple- mentary and main displays, for example in the field of craftsmanship, in which the present day public shows keen interest and appreciation, or in the illustrations of

.

I. 1CIusEmr, Vol. IX (1936), p. 126 (fig. 69). 2. Ibid., Vol. VI (19j3), p. 41. 3. Ibid., Vol. VI11 (19j3), p. 237.

I 26

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... .

certain aspects of life in the Roman period-which next to prehistory, is usually the most abundantly and diversely represented-such as handicrafts , transport town and country, war and trade. Besides objects whose appeal is chiefly aesthetic, and which should generally be included in the main display, there is the great number of items which serve as illustrations of cultural history and therefore require explanation. Some subjects, e.g. agriculture, building, food and clothing, are often very sparsely represented from antique sources, and even the objects available look very insignifi- cant. They must therefore be brought alive by the use of models, pictures, plans and reconstructions. In this case similar material can and should be acquired from other districts where it happens to have been better preserved. The main display will then consist only of selected items, the remainder being placed in the supplementary rooms, unless a series of temporary exhibitions is considered more suitable for sub- jects of this kind.

The purpose of temporary exhibitions is to spotlight, with the help of museo- graphical technique, some specific problem. They are thus exceptionally suitable for satisfying the modern demand for change and new impressions. Many visitors to such exhibitions, always specially advertised, are then tempted into the permanent galleries of the museum, which thus acquires a steadily growing clientèle. If enough rooms are available, more comprehensive exhibitions on archaeology and kindred subjects, such as have come into favour in recent years, can be arranged with the help of loan exhibits, etc. They do much to add to the attraction of the museum. The temporary exhibition rooms should, incidentally, be arranged as far as possible so that, while they can be included in the general tour of the museum, they can also be shut off. They should have a separate entrance from the workshops ; while an exhibition is being set up or removed, visitors to the permanent display will then neither get in the way nor be disturbed by the operations. In temporary exhibitions, the objects should be displayed in the open, or protected only by a sheet of glass, etc., to a greater extent than is suitable in the permanent exhibition. Grace Morley, to whom we owe some important remarks on the organization of temporary exhib- itions, has rightly pointed out1 that use can be made in them of luminous colours and, in general, of lighting effects which are better avoided in a permanent display. A point worth considering is, whether different coloured walls can be used as a visual means of helping the public to distinguish between main display, supplemental display and temporary exhibition.

V

A. Experience has shown that in a local archaeological museum-and this applies to historical museums in general-it is desirable for the visitor to be able to make a straightforward and comparatively uninterrupted round of the successive rooms. This has its importance in fine arts museums and picture galleries too, where he happily walks on through room after room, but does not like having to retrace his steps on the way out. In old-fashioned galleries, where a glass domed central hall is surrounded by alcoves (fig. II), this problem is, of course, practically insoluble.

When the arrangement of the rooms allows, the circuit will lead through the main exhibition, providing, on the way, an opportunity for looking in on the supplemental exhibition. The temporary exhibition comes next, but the visit can, alternatively, begin at this end.

If the visitor is to be tempted to tour the whole museum, each of the rooms (what- ever their individual importance) must conform to this principle, taking into account its size-in particular the proportion between its length and breadth-the position of the windows, doors, etc., and the accompanying explanations. Certain general considerations can be advanced as regards the arrangement of space. A rectangular room not more than I y ?h to 26 feet wide, with daylight coming in through windows on one of its longer sides, is clearly suitable for taking various types of showcases, stands, etc. which will be set at right angles to the row of windows, so as to receive the daylight. After dark they will be lit artificially (figs. 12~13). Sufficient space must be left between the showcases for visitors to linger as they walk slowly past and for conducted groups, whose numbers should be proportionate to the size of the space between exhibits. The distance between the cases must not, however, be so great

I. hfUSEUhl, vol. (19s3), p. 4.

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as to make them look lost in space. It can be greater at points where certain objects have been arranged for isolated viewing on a stand or in a vertical glass case. This enables visitors to see all the exhibits in the order intended by the curator. They are, as it were, guided through the maze by an invisible thread, with no sense of compulsion. Every now and then they approach the inner wall, furthest from the windows. Here, in showcases, etc., for which artificial light will probably often be required, models, reproductions and dioramas interspersed with inscriptions and wall paintings can be appropriately displayed as separate exhibits, though closely related to one another. Here, in brief, will be everything that serves to describe and explain the collection but is not suitable for displaying in the same showcase. The foregoing is intended merely as a suggestion; in actual practice, each situation requires individual treatment. It is perhaps unnecessary to add that rooms arranged in this way are preferable to winding corridors, in which the visitor is obliged to look continually right and left (fig. 14). Corridors are depressing; they are too narrow and one has a feeling that one is being driven forward. Nevertheless, they may be a useful and unavoidable means of dividing up very large rooms,l and they do allow the exhibits and explanatory material to be arranged closer together, a fact which brings out their relationship to advantage. In rooms where the showcases, etc., are lined up against the walls, with some, perhaps, in the middle as well, the visitor has much greater difficulty in finding his way round (fig. I/). Even the most skilful lighting will not remedy this. If the visitor is conscientiously determined to give at least a glance at each showcase, he will in the end be led back to the entrance ; if he walks straight through, he will miss half the room. A satisfactory relationship between the various exhibits and their descriptive material is indeed difficult to devise, and modern museum buildings do not always satisfy these indispensable demands.

B. If there can be said to be any basic rule underlying the arrangement of a local archaeological museum, it is that there must be close proximity, both spatially and factually, between the exhibits and the explanatory material. For experts, the objects by themselves are enough. For the public they must be shown in their proper surroundings, so as to give the fullest possible idea of the aspects of human life of which these surviving antiquities represent some part. Objects and explanations must therefore be seen together, one as the complement to the other (fig. 16). This has already been shown to be true of the individual rooms, and it is therefore evident that a division of the collection with the exhibits shown in one part of the museum and the educational, explanatory matter in another, will not commend itself to visitors.

The exhibits-obviously the most important things-must of course not be smothered by the explanatory material, though labels, briefly describing the signi- ficance and origin of each object, are indispensable. When a showcase contains some particularly rare object, or a great many small ones, and labels would be distracting, there are plenty of alternatives. We can for instance replace the labels by small, in- conspicuous numbers, referring the visitor to a suitably placed list. Headlines or .appropriate captions should ‘be placed inside, next to or above the showcases. Only brief, clear notices should be put inside. If a longer description is unavoidable, it should be put on the wall, at the point most convenient for the circulating visitor. The same applies to any maps; reconstructed views (“Lebensbilder”) and so on. In earlier exhibitions, well-framed photographs were popular, especially views of ex- cavations, in local archaeological museums. But in museums these have lost much of their power to attract and make hardly any appeal to visitors today, when the public are becoming more and more swamped and sated with nearly perfect reproductions in newsBapers, magazines, books, advertisements, posters and the like. The museum curator bust therefore make a point of showing only exceptional, original items. We have already mentioned maps with the technical perfection made available by modern lighting equipment, with wide surfaces and simple layout. For wall paintings and sketches, on the conti-ary, soft, gentle colours and lines are still used. Enlarged photographs, of landscapes, buildings and so on, may still be effective; where the display permits, such photographs may even be used as background to showcases.

The foregoing remarks make it seem almost paradoxical that films, which are probably the greatest existing medium of mass educational entertainment, can also

I. MUSEUM, vol. T71 (I9j3), p. ZI (fig. 19); P. 209 (fig. 99).

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be of use to museums. They must not, however, be employed as a substitute for the actual objects. The use of films or lantern slides enables a short explanatory text to be combined with every type of pictorial reproduction, such as pictures, drawings and maps, reconstructed photos, montages, and moving pictures, or filmstrips. They can obviate the use of texts and pictures for which a really satisfactory and attractive place can rarely be found in the showcases or on the walls. The projection apparatus can be set up, according to requirements and possibilities, in various suitable parts of the building, and in any case in the entrance hall. It may be objected that these devices convey only a fleeting, ephemeral impression and that, though this impression can be recreated at will, it cannot replace the painted inscription or picture which the onlooker has constantly before him. The attraction of films, apart from the fact that they satisfy the tlzirst for sensation and similar unedifying by-products of the dream faculty, is presumably due to their power to release the spectator from the rush of his ordinary occupations and to enable-not compel-him to turn his attention, calm, relaxed and cudous, to whatever is set before him. In museum films, too, the art consists in gripping the spectator, imperceptibly educating him, and not demanding too much of him.

Certain tricks and ‘(stunts” may also be allowed, provided they are not overdone. For instance, particularly attractive and important coins and other small objects, which are difficult to see properly-at any rate for a large party of visitors-can be brought to notice by placing enlarged photographs behind or beside them.1 The use of photographs by lecturers has accustomed everyone to such enlargements. Some objects, such as statues and vessels, need to be looked at from all sides. Unless they can be left out in the middle of the room-which, if it is a small one, is not easily managed-an automatic or mechanically operated turntable is worth considering.

A dficult question, only to be decided according to circumstances, is whether the missing parts of ancient tools and implements, which were in most cases made of vegetable matter, should be replaced by imitations made of wood, leather or cloth, or whether complete facsimiles or models are preferable. Caution should be the watchword, especially as regards the first of these alternatives. The same consi- derations apply to reproductions of dwelling rooms, cottages and the interiors of tombs. The first of these three can produce a very striking effect, but the other two should be avoided except in special cases. Models and dioramas have now reached a very high artistic level. They should show groups of people and animals in action, and costumes in groups or on dolls. Great care should, however, be taken, in any historical museum, to refrain from illustrating any specific, momentary event. That leads in the dangerous direction of the peep show.2

All this maj7 seem to be worlds away from the old type of scholarly museum, and to rob the exhibits of their essential significance-but only if we forget or refuse to admit that the purpose of all the devices described above is neither more nor less than to make an enduring visual impression.

VI

A. If labels and descriptive notices are reduced to a minimum and replaced by films and lantern slides, the visitor’s demand for permanent explanations and in- struction remains unsatisfied. To meet this desire, is the purpose of the catalogue. This can be consulted at any time during a visit to the museum, and later at home as well. There are several entirely different types of catalogue, varying according to the aim in view and to each museum’s individual characteristics. The Museum of Man, San Diego, whose example has been followed in many other museums in the United States of America, has boxes under certain of its cases, from which visitors can take.labels bearing a line drawing of the exhibit concerned, together with in- formation about it.3 This system is well worth imitating. For groups of exhibits, for a whole room-or even for several rooms connected by the same Zeitmtf-and for small temporary exhibitions, descriptive leaflets are appropriate. Every temporary exhibition needs a specially prepared leaflet or catalogue. But there will always be grateful purchasers for descriptive catalogues of the whole museum or of its various sections. These catalogues and leaflets must be inexpensive, especially in countries with a low standard of living. On the other hand, advantage should be taken of all

I. MusEuhi, vol. VI (1953). p. 6 (fig. /). 2. The representation of battles and similar

Scenes with the use of lead figures is an exception which has still not gone out of

3. MusEu3f, vol. (19s3), p. 21.

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the technical perfections of printing. These may include Merent type-faces and lettering, underlinings, captions, headings, or slogans and figures in the margins. If changes are fairly frequent in the exhibition, it may be worth considering a loose- leaf catalogue. Descriptions of the exhibits and other particulars should be printed in such a way as to be distinguishable from one another at a glance. The catalogue should also supply general information, synopses, and so on. But it must never lose sight of its real purpose, which is to establish a direct relationship with the exhibits and with the descriptive material provided by the museum. It is not a good idea to include a great number of small marginal or other illustrations of different objects. But a fair number of illustrations showing particularly important or typical items, in the best possible quality of reproduction, is always welcome, though these cannot in any way take the place of picture books with a brief introductory text. The museum’s permanent collection can also be drawn upon for suitable material for simpler publications with a wide popular appeal. The publication of scholarly catalogues containing an apparatus criticus is also, naturally, one of the curator’s tasks, especially in a large museum.

B. Conducted parties provide a further means-and certainly not the least valuable- of interesting visitors in the exhibits. A knowledgeable and experienced guide, who can adapt himself to every class of audience, can bring his hearers into close and vivid relationship with the objects around them. The member of a conducted party can make use of two of his senses simultaneously and with nothing to distract his attention. He looks at the exhibit, and he listens to the guide’s explanation. Nor need he remain merely dumbly receptive; he can employ a third sense, speech, to ask questions which every good guide will be ready to answer. This last possibility is ruled out if a tape record is substituted for the guide. The question of using this method in a museum no longer depends on whether we approve or disapprove, but on technical and acoustic conditions, the cost of installation and the manner of presenting the talks. Poor acoustics, which are one of the drawbacks of many museums, especially the older ones, may make it absolutely impossible to use tapes; there seems, certainly, to be a need for better reproduction. A continuous tour, accompanied by a tape record through the whole exhibition or its main sections, creates a mechanical, forced impression, even when different tapes are used for different categories of visitors. In any case, conducted tours should be arranged in stages. It is a different matter when individual rooms, showcases or objects, especially in temporary exhibitions, are described by the use of records. In such cases, the form of the text is not the only consideration. The visitors who wish to listen and those who do not are equally anxious not to be disturbed. The space, or the approaches to it, must therefore be screened or curtained off. Other questions to be considered are, whether the record should be played only at certain hours, and whether it should be switched on by the museum staff or by individual visitors. The description, for instance, of a statue which turns slowly in time to the recording, need not be made so as to seem like a stunt or unaesthetic. It is in this way that cultural films are used in museums, the result being to heighten the effect of the original object.

VI1

The aim of the preceding remarks was to show how the collections on display can be made attractive to different categories of visitors. School visits call for special consideration. Curators take a keen and real interest in them, but they call for a good deal more planning than is required for an ordinary conducted tour with the usual facilities. What the museum can offer the children depends not only on the latter’s age and category of school, but, to a great extent, on the diverse educational methods used in the different countries. Moreover, educational methods are cons- tantly being changed, and improved. What does a visit to a museum mean for a school ? Is it part of the curriculum, a means of imparting additional knowledge ? Or is the intention to’ get the children to reflect on the development of the human race and man made things-the younger ones more playfully by strolling about and staring, the older ones by observing and comparing? Is it hoped to arouse their

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understanding of form and their aesthetic sensibilities ?I In any case it is obvious that the collections by themselves will not suffice. There will have to be special classrooms and workrooms-in fact, a special school section. There must be pro- jection apparatus, suitable demonstration material-originals and facsimiles-and the possibility of using technical equipment, e.g. stone-boring machines. One of these implements may be on show in the public exhibition, but it must be possible to work it. Pottery making, weaving on looms and other skilled trades-model making, as well-should be possible in the worlsrooms. There is unlimited scope for imagination and thought as to the media through which schoolchildren can learn to acquire a sense of time and space in the evolution of culture as illustrated in a local archaeological museum. Diagrams and maps that can be taken to pieces, like the original date board at the Geeye Museum in London2, and similar contrivances, are interesting possibilities. Whether the children can make sketches, either in the school section or in the main exhibition rooms, depends on circumstances. As has already been arranged in some museums, the staff should include officers specially trained to provide the necessary instruction. It should be, for the children, a stimulat- ing and fascinating change from their school classes, “a source of joy and wonder”: so that they become and remain regular visitors and friends of the museum.

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If only a small part of the museum’s stock can be placed on permanent or temporary display in a modern collection, the research and storerooms become all the more important. Here the expert finds the bulk of whzt interests him. This material must therefore be easily visible, arranged in logical order, and kept in special cupboards, as a protection against atmospheric conditions and dust. Open shelves are only suitable for big, coarse objects, such as architectural pieces and stone monuments. The latter should, so far as possible, be assembled in a lapidarium. The objects on display here map be close packed, but each must be accessible and visible. Whatever principle is adopted in the arrangement-and there are several to choose from- must be strictly adhered to. All collections intended for displays, especially in temporary exhibitions, require special study for their preparation ; it is an advantage to have workshops where carpentry, glazing, modelling and decorative work can be done. Studies and laboratories for conservation and restoration work, photo- graphic laboratories and studios, administrative of€ìces, a registry, a library and a lecture room are all indispensable. For visitors there must be a refreshment room, if possible separate from the canteen for the staff, who should also have a rest room, where practicable a small garden or roof garden. This rapid review will suffice as a reminder of the manifold requirements for which a museum must provide.

IX

In conclusion, it must never be forgotten that a museum building is but the frame of the museum collection, which it should show off to the best advantage. The display of its collections must not be subordinated to the eccentricities ofthe building in which they are housed. Daylight from side windows is the best, and the outer walls should be constructed with this in mind. If the building has a framework of steel girders the pillars separating the glass walls must be wide enough to allow showcases to be set at right angles to the outer wall. Artificial light should be used for certain groups of objects, reconstructions of old dwelling rooms, burial chambers, etc. The visitor is not likely to feel at ease in a museum where artificial light is used throughout ; he will feel as if he were entering a mine.

Contemporary building techniques do much to simplify the installation of the collections. The curator is not forced to make hard and fast decisions from the start. It is comparatively easy for him to make changes, with the help of movable partitions, movable showcases, etc., and to put together these partitions and show- cases by means of standardized parts.*

(Translated from Germail.)

I. b l u s E u a r , Vol. IX (19>6), p. 37 et ssq.

2. Ibid., Vol. I (1948), p. 190. 3. ASTRID LIBERG, “ Museum Co-operation

with Schools”, ibict.,Vol. V n I (1955), p. 253.

VI1 (19541, p. 116; Vol. VI11 (1955), p. 33; vol. IX (1g56), p. III e t seq.

4. cf. h ~ U S E U M , vol. IV (IsjI), p. 81; vol.