8/13/2019 Décryptage : 6 raisons de voter Vincent Feltesse

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bordeaux decryptage N°16

6 raisonsde voter Vincent Feltesse

le 23 mars prochain

8/13/2019 Décryptage : 6 raisons de voter Vincent Feltesse

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PARCE QU’ALAIN JUPPÉA DÉJÀ FAIT 3 MANDATS.

Elu en 1995, réélu en 2001, Alain

Juppé doit abandonner son

mandat de maire de Bordeauxen décembre 2004 en raison de

sa condamnation dans l’affaire

des emplois fictifs de la Mairie

de Paris. Son adjoint, HuguesMartin, assure l’intérim. En 2006,le Conseil municipal de Bordeauxdémissionne et provoque uneélection municipale partiellepour permettre à Alain Juppé derécupérer son fauteuil de maire. Ilest ensuite réélu en 2008. Grossomodo, Alain Juppé est donc à la

tête de la ville depuis quasiment

20 ans. Il se présente pour un4e mandat, quand un BertrandDelanoë à Paris passe la main aubout de deux.

PARCE QUE POUR ALAIN JUPPÉ,BORDEAUX N’A TOUJOURS ÉTÉQU’UN SECOND CHOIX, UNEVARIABLE D’AJUSTEMENT.

Alain Juppé prétend qu’il ne pensequ’à Bordeaux et que s’il est élumaire, il ira au bout de son mandat.En réalité, il vise la présidentielle de2017 et prépare déjà son retrait. DansLe Point du 28 novembre 2013, il aainsi déclaré : « qui prépare vraimentsa succession ? Chaban l’avait-ilpréparée ? Gaudin la prépare-t-il ?

Delanoë peut-être…On cite Antoine Rufenacht au Havre,mais il ne faut pas oublier qu’il apassé le flambeau au cours de sondernier mandat, comme moi je leferai. » Et il a récemment confié àdes journalistes : « maintenant, c’estl’Elysée ou rien » (Le Monde).

Ce n’est pas la première foisqu’Alain Juppé embrouille ainsi les

Bordelais. A peine réélu maire deBordeaux en 2006 après avoir faitdémissionné Hugues Martin, il n’a pashésité à rejoindre le gouvernementFillon en 2007. Les Bordelais le luiont d’ailleurs fait chèrement payeren lui préférant la socialiste MichèleDelaunay aux élections législativesde 2007.

Rebelote un an plus tard. Lors dela campagne municipale de 2008,il affirme avoir retenu la leçonet promet : « Je serai un maire àtemps plein et sans aucun autremandat électif » (Le Monde). Celane l’a pas empêché d’entrer dans legouvernement Fillon en février 2011.

L’expérience montre donc qu’iln’hésitera pas à abandonner

Bordeaux et les Bordelais si

l’occasion se présente de prendre

l’Elysée.

PARCE QUE CELA FAIT PRÈSDE 70 ANS QUE LA DROITEGOUVERNE LA VILLE.

Jacques Chaban-Delmas a étémaire sans interruption de 1947à 1995 (48 ans). Alain Juppé luia succédé en 1995. Bordeaux estla seule grande ville de France

avec Nice à n’avoir pas connu

l’alternance depuis la Libération. La seule aussi à n’avoir connu entout et pour tout que deux maires

au cours de cette période.

PARCE QUE BORDEAUX N’OFFRE QU’UNNIVEAU DE SERVICE PUBLIC MÉDIOCREALORS QUE C’EST L’UNE DES GRANDESVILLES DE FRANCE OÙ LA PRESSIONFISCALE EST LA PLUS FORTE

Bordeaux fait partie des grandes villesde France où les impôts locaux sont les

plus élevés. A titre d’exemple, un couplepropriétaire avec 2 enfants gagnant 43 000€/an a payé en moyenne 1 154 € de taxed’habitation (+20 % en un an) et 1 172 € detaxe foncière (+29 %), contre 462 et 365€ à Paris (Le Parisien). Mais les services etles équipements publics ne sont pas à lahauteur de cette forte pression fiscale. Pourcommencer, la ville manque cruellement

d’équipements sportifs publics. Bordeaux necompte par exemple que 5 piscines publiques(dont une ouverte qu’en juillet-août). Il y ena 15 à Toulouse, 11 à Montpellier, 7 à Nantes.Même chose pour les aires d’athlétisme : il yen a seulement 3, contre 19 à Toulouse, 11 àMontpellier, 16 à Nantes.

Il manque aussi beaucoup de places

en crèche. La municipalité se fait fortd’« accueillir » 6 000 enfants de moins de3 ans en 2014. Ce qu’elle ne dit pas, c’est quede 2008 à 2011, le nombre d’enfants accueillispar les assistantes maternelles indépendantesa augmenté de 33 %, contre 2 % seulementpour les structures municipales d’accueilcollectif et familial et 7% pour les structuresassociatives (Chambre régionale des comptes).Bref, la ville se défausse de plus en plus surle secteur privé. En matière d’insertion, les

résultats ne valent guère mieux : le Plan Locald’Insertion par l’Emploi (PLIE) de Bordeaux

a les plus mauvais résultats de tous les PLIE

de la Gironde en matière de retour à l’emploi.Et l’on pourrait continuer la liste : licenciementdes veilleurs de nuit dans les résidences pourpersonnes âgées gérées par la Ville (SudOuest), police municipale en sous-effectif,absence de médiation… Clairement, les

services à la population ne sont pas la priorité

de la Ville, qui préfère concentrer son effort

financier sur les équipements de prestige(Grand Stade, Centre des civilisations du Vin,Cité municipale, Opéra etc.)

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LE 23 MARS 2014,JE VOTE VINCENT FELTESSE !

PARCE QU’ALAIN JUPPÉ EST ET RESTE,BIEN QU’IL DONNE LE CHANGE, UN HOMME DE DROITE

A. Juppé se vante parfois qu’à Bordeaux, même les électeurs de gauche votentpour lui (Le Figaro). C’est qu’il donne habilement le change. Mais en vérité,A. Juppé est et reste un homme de droite. Le saviez-vous ? Ministre déléguéau Budget de 1986 au à 1988 dans le gouvernement Chirac, Alain Juppé a

supprimé l’impôt sur les grandes fortunes. En 1990, alors qu’il était secrétaire

général du RPR, Alain Juppé a lancé une pétition contre le droit de vote desétrangers. En octobre dernier, il disait encore de l’octroi du droit de vote

aux étrangers non communautaires pour les élections locales : « c’est unemauvaise réforme ». Durant la campagne présidentielle de 2012, il a soutenu

 jusqu’au bout le coup de barre à droite de N. Sarkozy, déclarant qu’entreeux, il n’y avait « pas une feuille de papier de cigarette ». A Bordeaux aussi,ses choix trahissent son ancrage à droite. On se souvient qu’en 2002, il fitadopter en Conseil municipal de Bordeaux une délibération permettant à lacommunauté catholique intégriste de la Fraternité Saint Pie X de s’installerdans l’église Saint-Eloi. Plus récemment, il s’est déclaré contre le mariage

pour tous avant de faire machine arrière… tout en recevant à la mairie deBordeaux les militants radicalisés de La Manif pour tous. Enfin, son bilansocial peu flatteur prouve que la solidarité n’est clairement pas sa priorité. Defait, alors que 20 % de la population bordelaise vit sous le seuil de pauvreté,la municipalité ne consacre qu’une très faible part de son budget à l’actionsociale. Et alors qu’on construit à tour de bras à Bordeaux, entre 1995 et 2011,le taux de logements sociaux n’a quasiment pas bougé (de 15 à 16 %), loin des20 % (bientôt 25 %) prescrits par la loi.

PARCE QU’ALAIN JUPPÉ N’A PLUS D’IDÉES POUR BORDEAUX

La plupart des grandes réalisations mises au crédit d’Alain Juppé :le tramway, l’aménagement des quais, celui de la rive droite, larequalification du centre historique… ont été lancées au cours de sonpremier mandat, à la fin des années 1990. Mais que retenir du mandatactuel ? L’édification du pont Jacques Chaban-Delmas ? Au départ,

il n’en voulait pas et jugeait que les paquebots de croisière, qu’ilqualifiait de « boîtes à savon », enlaidissaient la ville (blog de GillesSavary). Le Grand Stade ? Construit au prix d’un montage hasardeux qui met en danger les finances de la ville, il risque de rester uneenceinte vide au vu de la faible affluence aux matchs des Girondins.Les Bassins à flot ? Ginko ? De grosses opérations immobilières quifont le bonheur des investisseurs, voilà tout. Reste la Cité du Vin et

son architecture hasardeuse… Il faut se rendre à l’évidence : AlainJuppé a sans doute fait beaucoup pour Bordeaux, mais le souffletretombe. Or on ne vote pas pour remercier, on vote pour choisir un

projet et confier un mandat. 

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