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D.blanchet - Histoire de France

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DÉsrnÉ 9Lai{Cl"lEf

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*COUR,S D'HISTOIRE

A L'USAGE DE L'ENSEIGNEMEIVT PRIMAIRE(nnocnelrMns oFFrcrELs DE 1gg4)

IIISTOIRE DE FRA}ICELegons. - Réoits. - Lectures. _ Biographies

Bxeroioes oraur st écrits. .- cartes et gravures interealéesdans le terte

PAR

Désiré BIJANCIIETt'ucrpN ÉrÈve ou L'Écor.u NoRUALE supÉnlrunul:rct.N FRoFEsstun rcnÉcB D'Btsrornts E-T Dts GEoG.lapHtE au LycÉB c'tnLE'^GNBru LycÉe tsÉNELt)N tt l, Ltessocllrron ,a-r,n sonBoNn-li

. lRovItEuR DL LTCÉ CONDoICBI

COURS ITIOYENPRÉPARATIOII AU CERTIFICAT D'ÉTUDBS

fnserir sur la liste der'uvfages.

fo-urnis gratuiten€nl par ra viile de parir.à ses dcoles con-nunalcc

CENT CTNQUANTE-CINQUulÏvtFl tït)i'rr0N

PARISLIBRAIRIE CLA SSIOUE EUGÈTVE BELIN

BELTI\T T'E,ÈN,ES. nUE rrn VÀUcInâno, b2

{897

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I

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f 'Iout exemplaire de cct ouvra.ge, non revètu de notre

griffe, sera réPuté contrefait

tu+

I

SÂINT-CLOUI). _ TTIPRIMERIE BgtiN NNùNAS'

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aYIS Dn, LÂ NouytilJ nntuon

L'Arrêté ministériel du a ja,nvier. tgg4 a presclit larépartition de I'elseignernent histo'gue pour le coursmcyen, de la manière sîivante :lo Dans les écoles à une seule classe :

{" trimestre. _-ne-la fin clu quinzièmesiècle à tTlS;?l lfn*ltlq. - De {7t5 à rsis l3" et 4" trimestres.

- De {g{5 à nos jours et revision9o Dans les écoles ayan[ deux classes distinctes corres,pondant aux deux années do càorsrnoyen :

première année I âj""'àrTiHffiiiîiJi'Ë"ï î lçÂ3;

( 4" trrmestre. _ Revision.( l"'tr.imestre. - De {Tgg à 1g04.

Deuxième année. ) 9" trimes[re. _ De {g04 A ISAS;'J 3".et 4" trimestres.

- De {g4g â'nosI 3ours, et revision depuis I6lt0.

cette nouvelle édition est conforme au programme offi-ciel. Les divisions adoptées pi..àit.ont de suivreexac-tement la répartition-recorimandée, qurr q*'roit lenombre des clàsser d; ;oil, ;il;"

'routes les cartes de cet ouuiogr ont été refaites et,appropriées au texte. oe nomtrreui r.oqoË-uf gio;.u,complètent et illustrynt les,Oritr-L'histoire contemporaine,--ii-'irportante dans nosécoles, a reçu de nouie-au* aêuÀioppements. Les exercicesde_revision ont été mulfipiiAr.

---".

,. Mais-nous avons conse'rvé le pran et la méthcde de celio-tr. Il a été honoré ,tu iu-rà"niînce des maîrres et il a:11,:t.guué par plusi_eurs unneæ ar'rurôui i,;;'Ëprép_-allon au certifîcat d,étu,des.

Désiré Buncnar.

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ÀîDaTtssnillnNt n# Li pnnulilnn Éutton

Le Cours moyen esb écrit 'dans l9-119nrc esprit que le Cours

élémeutaire. Nous -llous so rrnles inspiré des instiuctions que

l'auteur de. progra'n;t* ;;"Ëit* âô fa ville de Paris a tlonnées

aur insritureurs. ."ii'ii- Ëir;;^àit-ii,

lô maitre devra s'attacher

à fixer dans I,esprri.'a"i--6reïed le c,iracière distinctif des pé-

riodes. Ie sens gt""iJ aî= èuenetrtents' le rôle rrrarquant' et

natiotal des hor.ure=:";;t;i*"-aont ibs détÛils dont-la rnul-

tiplicité ne progurr'li fi;i;îôniuiioo'-- Ils'assurera' par des

interrosation. ,.,qutïi"ï q;ii; étêrornoris et suivi' Lei tracés

au tabléau et les.o.iô.-aôrioées

en devôfr seront les auxiliaires

iiti.ïË a" son enseignement'-, ,r,Fâdô r6nnnr' à cesLa disposi[io" *"ifràîiltË"'d" cet ouvrage répond à ces in-

struc[ions' ' 'cnt les récits : elles résrtment en quglqyes

,,"î'.'-

i it"?ili, JJ i'"iHii, i;; r J; "q ; e

-r.'eu, u

" "* d o i t p a s ï u b I ie r

EÏles Éeront apprises p&r cæur' '. --:-.Lesrécits ctonnenî iliàitatration syivie des événemeuts'

Les lecltttes uretLent"Jri tumit'rc les,épisodestle la narratiou' les

r";ii;;;;ilt=

[àtictTr""t, fè* t'io.gtophiès rles hornm es remarqLra-

b-lôs. Déracirec= ou.r,îlî;; ;iid n,ën.brise'b pas |uniré nécessaire.

L'élèven'apast;ïp:tt*i;c-titterutem"nilctrftitseLl'eslec'Ittres. ll sufiit qu.'rt ËËiiî'i"-ï-''c ut=*' d'intelligence et d'atten-

iiôn-pou. pouvbir cn rendre comptc'Lei erercic,' o'ii'*'îïài'i.tt fermettront atr maître de con-

slater si les élève- ;tî ;;d;*ii-eiietent les faits principaux du

o'il:l"lf;Tl;t 'orou, doivent comprentlre des'questio's sur'le

sens des mots, tu".î :iiii"tî;"-^g^"ô.gtunttiqu"tles lieux' sur les

événernent* nttto*'qu-t*-' .nu.o* *9: ïl'q9i'=tà' l'élèue s'iuquiéteramoins cle reproou'rË-Ë-.tôxte' Urle le sens du recit' Il est préfé-

rable qu'il trouve i'ii-ti'Cioii la-^fo'rme à donner à ses idées' son

i#;;-ï aai-il atreï';bï"tl pénible-e^t

incorrect'

ufes- erercices ecrils aïu"u't- comp'rendre le tracé d'une carlc

et la rédactio,t o'ui'î il;iil;u-reèit'-Èeur la carte' le maîire

iltrîd:tilth*,"atl'$liiï""î'H.'Ë,1;l-l'i,l'tl{r"Ë.':iï,r'.itta ltlcon soienr ,"".q;"é;";;i.îunr.rid à"lcdr piace. I.-a ré.daction

rlevrd être courte, ;i;;; Ëf cbrrecte' II lautËurtout habituer les

élèves à exposer. ttiTt'iacàt-don*un ordre logique'Àinsi, opp."oo*à*"itô ttqon' resutnéi ôialeiireut ou'-par écrit

ttn récit, tracer uo""t*tË'"ËË sont lei devoirs de lléIève datts

la classe d'histoire' faciirtant cettc tàche des'-rlàîï...ionsheureus si cc livt'e' en

élèves, était en-mJÀïi"[nË tlt. triic.auxiliairc pour la parole du

rrr*îtrc. Nous ourriôn., T^." titrr:,.qrr,ii trouve^ dars-nbs écoles

l'uccueil sympatnque qui a été fait' n-oôt*t

Cours élémcntaire'

D. B.

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PREMIÈnu PARTIEDEpuIs LES 0RIGINES JUSQU'Â

'tFIN nu QurtizrÈun stÈcrn

CHAPITRE PREII{IER

I/Â GAUIrE En LES GAUI/OIS

. LA GAULE' lnçonf . La France, notre pal"rie, s'appelail autrefois Ia Gaule.2. La Gaule était

plus vaste que ra France actuelle.Deux mers' l'Atlantîque eL ra lr'Iiditerranée; deux mon-tggles, Ies Pyrénées eL les Alpes; uri grand fleuve, IeRltin, telles étaient ses iimites naturelles.

3. Mais si la Gauie était plus grande, elle n,était ce-pendant ni aussi peuplée, ni *urii richr., ni aussi biencultivée que notre France.

4. Eile étaitcouverte de marais inaborclables, de pro-fondes forêts; elle paraissail être ]e clomaine cles anim'aux

sauvages plutôt, que celui des hommes.

nÉcrr

t. La Gaule. : La France, notre patrie, s'appelait au_lefqis Ia Gaule, du nom de ies preiriers'habiiants, resGaulois.

La Gaule était bornôe, û.u nord, par la mer du Nord ct la

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b LÀ ûAI]I,Ii IiT I,IIS GAUI,OIS.

I\{anchel au sud, par les Pyrénées.et la mer Méditerranée; à

iË, p; res erpei ei i" Àitio I à I'ouest' par i'océan Atlan-

ticiue.2. Ses limites naturelles' - Ainsi' d-eux chaïnes de

montagnes, deux;;;;;;; 8ranil fleuve' telles étaient les

iilit# qu, to nature elle-même avait tracées à notre irays'

La Gaule était piuJ àt*"àt que la France' Le royaume de

Belgique, t, grur,à-àu"ché de Luxembourg' une pnrtie du

;ty"ffi; A., Ëuyt+ut tt a" i'empire d'Allemagne' la Suisse

p.Ërqu, tout entière faisaicnt partie de.notre Pn{t-,-,-,,

3. Aspect Oe'ia eoof"'I

Dun*les ternps primitifs' la

G";îfi;;tàtùiir'*tpÀi a'o." paYs,s&uYtlse' Le sol était peu

cultivti : on remarquait quelques.ctrampll$e millet' d'orge'

de blé clans le *iai-âïri les^vallées d"e I'Auvergne et sur le

bord des rivièret.''f'ïtig* croissait sans culture sur les

coteaux, Partout ,'Ote"aa"ient des marais inabordables et de

profoncles forèts.4. Avantages naturels de |a Gaule' - La Gauie a

une heuret se situ-afiJn- qoi'. pu* I'Atlantique et.la l\{éditer-ranée, facilite ,rr'ïtutiont u"tt I'Ettropc' un ciei'doux' un

climat tempéré, ," tot d'une merveillôuse fécondité' C'est

il'i; t*uiil, b*^rt *"g et patient effort des générations

qui nous ont precËdàt t"t"ru daulet se transformant peu à

neu. esr devenue ïi#i* J,îrîi"à,Ii*r"l nitt peuplb, luis'appelle la France'

LECTURE. - La Gaule'

".îi Is"-iJ.,iil',1i,,".'i'Ji-Ïiî[1,];lt:rF;',ËT.'lî'il]1,',i-ë'iii"#]:ï;rrrrîatËË'ïî o^rt..'[orôîsl iior.oes au hasard de la végetatron' peu-

lrldes deloups, d'our.slï'ittàôï'-*epg 9Ï g'nnat bæufs sa-uvag-es' D'im-

menses tt'ottpeaux "; ;d;;t*ient.aaos les campagnes' presque attssr

féroces qrte les rotp Ëiïîî'*ô*-iànteteni à recoiniitre ie son dn cor

de leur-gardien. nir"hîi'"i;l"f-r."+i, nàr- r.itt.urs légumes étaient

inc,onnus. Une température. froide et âpre-reeniiï sur cette"terre' Les ri-

rières selaient' tooi-ies hivers'.assez rort-iôiii ctretraversées Dar les

crrariorJ. Er irois o* qiirtïit iiÉôtôr.r"rnt i'Ëô'.riioiienne., sur cê vaste

re..*oire, à peine :ii";iii."pï*ffià"i- O'ttomtes vivaient grossière-

ment. renfermés aani oes tnaisons sombrei èt basses' bât'ies en bois ou

ffilàiËi;;ïieii,iïen .tri,-e-rien rrançais, fut'J""Iirr, morr en 18?i.

EXERCICES ORAUX NT ÉCRITS

l.Ouestionnaire.

-Quel est ],u,111d* notre paYs? - comment

s.appelait-il autretoisr I"Iuet était soo-ispeitr -"etait-it

bien cnl'

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I,NS CAUI,OTS. 7tivé, bien peuplé? - y avart-il beaucoup de villes: -- comment étaie ntbâties ces-vill'es ?

2. llevoir à rédiger.

-

aspect de Ia Ganle avant la conquêfe romainc.

II

IJEIS GAUIJOIS

rEÇoN

I. Les habitant,s de la Gaule s'appelaient les Gaulofs.2. Les Gaulois étaient robustes et de grande tailie. Ilsaimaient la chasse et Ia guerre. Braves et hardis, ils necraignaient pas d'affronter la mort.

3. Les Gaulois firent de nombreuses expéditions; ilss'emparèrent de Rome.

RÉcIT{. Les Gaulois. - Les plus anciens hal_ritants dc la

Gaule furen[ les Celtes, Galls ou Gaulois.Les Ga'lois, grnnds et forts, aimaient avant tout, les exer-

cices violents, les expéditions aventureuses, la. chasse et laguerue.

Dans les combats, ils affrontaient la mort en riant. n Que

*aignez-vous, leur dit un jour Alexandre le Grand? _ Nousne craignons qu'une chose, répondirent-ils, c'est que le cielne tombe sur notre tête >

_ 2. Expéditions des Gaulois.-Ces braves guerriers

Ii_rent des expéditions dans tous les pays. Ils envaÉirent laGermanie, pénétrèrent en Grèce et jus(u''en Asie. Des bandesgauloises s'établirent en Espagne, i'aùires en ltalie.

3. Prise de Rome (890)"

-

La bravoure des Gaulois

inspirait une telle terreur que, quand ils arrivèrent devantl9*g, toute^la population avait fui. Les jeunes gens seulss'étaient enfermés dans la ci[adelle, appeiée Capiiole, pourla défendre. Quelques vieillards aussi n'avaient pas

'vàulu

quitter leurs maisons.Les Gaulois trouvèrent donc ies portes ouvertes, entrèrent

dans les rues silencieuses, et virent avec étonnement cesvieiilards assis, immobiles, pareils à des statues. un soldatgaulois toucha de la main la barbe de I'un d'eux et le Ro-

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8 t,A oauLIN nr LES oAulors'

ntain.]efrappaaussitôtdesonbàton.LesGaulois,furieux,'massacèrent-tout et incendièrent la ville

LECTURE. - Les Gaulois'

LesGauloissontdegrandetaille,ontlapeaublancheetle.scheveuxf,f Jn".[]'L..',,otitcs **"*ôni.iès jô,,cs et. jaissent p0trsser les motts-

- -.-irches, ïe manière qrr'ellés lettr couvrent .llil;.I;d.Ït'-pi.on.nt' le,tt repas, non point

assis sur ded sièges, mais accrotl.pls. sur 0es

neaux de loup et de chien. A cÔte d ellr sont

Ë.i ïôt"t, fla'mbovants avec dcs charrdièr'es et

rlà,j,t*ttrJ gatnies de quartiers, entieri de

viande 0n honore les braves en leur ollranIles meilleurs morceaux. Souvent, pendant le

festin. leurs discours font naitre des,.que-

relles. et. comne ils méprisent la--vte' tls se

nrovoquent à des combats singullers' Pqnsieurs àiscours, ils sont menaçants,.nalltâInset portés au tragique , mais ils 0n[ de I llllet-iiuince et sonl, càpâutés de s'instt'uire'- "iéi Caotois pôrtent des vêtemenq stq$.T-

fiers; its onidei t.uniqnes bigarrées.de diffé-

renles couleurs, et des chausses qtl'lls.appel-len[ 6rafes. Avec ]es agrafes ils attacnent

-aleurs épaules des saies .r-"ïôi d'une étolfe_à petits carreaux multico-

i;;;;."il;-r;t

po.ur ,rr.ï oït*riu*. des bouctiers aussi hauts qu'un

homme, et, que .na.on-ôtnu-à ii manière.' -Leurs casques d'airain ont

,iÀ niriiaes s'aillies et tloonà,ri 1 ceut qrri les porteni un aspect.tottt

ianiastique. Quelques Gall<ris Irépris.ent la.m.ort au.polnl', de-^Yenrr au

cômbat ians àutre arme défensive-{u'uneoci;iit*l;rtllt] du corps'

Historien grco, vivait 44 ans avant J'-C'

EXERCICES ORÀUX ET ÉCRITS

l.Ouestionnaire.-Quelétaitle-carac-tèredesGaulois?-Q'uelsarr'ieriiiËur.c liïrcices ianôrisi Que tlirent-ils à Alexandre? -ùi;li;, àtîa,ritinn" firerrt-ils? - Racontez la prise de Ro-m'e'

.

"ï.'b;;;ii;';;àîc;.-:-Dites ce que vOus s'avez der taulois'

III

CÉSAN ET VERCINGÉTOn,IXtI;ÇON

{.LaGaujefutenvahieàsontour.LesGrecsabor.dèrent sur la côte cle la t\técliterra.née et fonrlèrent la ville

de Marseille.

Un Gaulois.

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cÉsl\lt ET YlinclNGÉ1'ORIx. I2. PIus tard, les filonmins fondèrent Aia.el, tr{arb.onne,3. Le grand génénrl romain, Jules Césut', conquit tout

notre peys. Un chef gaulois brave et énergique, Vercin-gétorræ, essaya cle défendre I'indépendance de la Gaule.Mais jl fut, vaincu par César, après une belle résistancedans la ville d'Alésia.

4. La Gaule fut administrée ayec sagesse par les Ro-mains.

,nÉcm

{. Invasion en Gaule. - Tandis que les Gaulois trou-blaient I'Europe de leurs expéditions aventureuses, la Gauleétait envahie elle-même par de nouveaux peuples. Sept centsans avant Jésus-Christ, les Kimris vinrent de I'Allemagne,les lbères de I'Espagne, et ils occupèrent, les uns le nord,les autres le midi de la Gaule.

2. Fondation de Marseille.-

Vers 600 avant notre

ère, des Grecs de la ville de Phocée, dans I'Asie, abordèrentprès rles bouches du Rhône. Ils furent accueillis avec bontépar le roi du peys, nommé Nann. Leur chef, Euxène, futinvité à prendre par à un grand festin que le roi offrait auxjeunes nobles gaulois pour le mariage de sa fille, Gyptis.(lelle-ci tlevait choisir un époux parmi tous les convives. Elleprésenta une coupe pleine à Euxène ct elle le désigna ainsiau choix cle son père.

Le roi Nann crut que cet étranger était envoyé par lesdieux et il I'accepta pour gendre. Il lui donna en dot tout lerivage du golfe. Euxène y bùtit la ville de l\{arseille, quitlevait être la reine de la Méditerranée. Les Grecs apprirentaux Gaulois à cultiver la vigne et I'olivier

3. Les Romains en Gaule. - Mais les Grecs ne tar-dèrent pas à entrer en guerre avec les tribus gauloises voi-

sines. Ils appelèrent à leur secours les Romains. Ceux-ci bat-tirent les Gaulois, gardèrent pour eux la plus grande partiedu pays et fondèrent les villes d'Aix et Narbonne.

&. Jules Crisar. - Le Romain Jules César, grand gé-néral et habile politique, résolut de conquérir toute la Gaule.Il commandait des troupes bien armées, brû.ves, disciplinées.Les Gaulois étaient courageux sans doute, mais ils n'avaientpas de discipline et ne savaient pas obéir à leurs chefs. Ils

étaierrt désunis et jaloux les uns des autres. Cependant César1.

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t() LA Gr\ULlt 0't LES UÀULUls'

ne pu,l, veincre la résis[ance de ce hravc peuple qu'après huit

a.tt d. guerre et onze cempegnes (58-51)'^

S.Vercingétorix.-Unhéroiquechel'gaulots.'vercln-gétorix, essay-e de sauver i'inclépendance de la Gaule' liEtoitrré'e* Auvergne, à Gergovie (dans le

'oisinagede CIer"

mont); il possédulit d. grands biens.et exerçait son autorité

su* dâ'nombreux peysens. Il appela les Gaulois aur armes

contre les étrangôrs; et, pendant une année, il lutta aveo

avantage contre César. Mais il fut vaincu par Ie cournge et

iu Oi*.ipfine des légions romaines. Il s'enferma dans la ville

Ià Alésia que furent décidées

les destinées de Ia Gaule. Les

Gaulois Y subirent un siège

mémorable. Lorsque toutespoir fut perdu, Vercingé-toiix monto sur son chevalcle bataille, sortit de la ville

et amiva en face de César. IIne prononça pas une Parole,mais il jeta aux Pieds de son

vainqueur son éPée, son ja-vclot ef -*on ca.sque. César

resta froid et cruel devant une

si grande infortune si noblement supportée. Il fit garrotter le

nuinro et I'envoya à Rome, et le fit décapiter six ans plus tarcl.

7. Lra Gaule romaine. - La Gaule devint alors

d'Alésia.6. Siège d.'Alésia. -Q's51

, Àrènes de Nimes.

I'arc de triomPhe et le théirtre

une province ro-maine. Elle futgénéralement heu-

Il reuse soùs I'adrni-nistration des Ro-

---i mains. Ils bâtirentde magnifiquesmonumeuts. 0npeut en voir en-core les ruinesimirosantes dansquelques villes : lesarènes de Nîmes,le pont du Gard,

César et Vercingétorix.

d'0range.

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LU CIIRISTIANISIIII UN GAULIÙ. 71

L'agriculture fut encourngée; I'industrie se développa;des écoles florissantes furent fondées dans les grandes villes.Ainsi la Gaule avait perdu son indépendance, mais eHe regut

en échange la civilisation.

LECTURB. - Siège d'Alésia.

César établit ses légions autonr d'41ésia, Iit creuser une euceinte defossés profonûs, les uns pleins tl'eau, les autres hérissés de palissatleset de pièges, et i[ p alouta, de distance en distance, vingt-trôis petitsforts otcùpéi ou sulvéillés'.1our et nuit par des détache'rnents. ùe làrésultarI une hsne d'investisse ment de seise kilomètres. Sur les derrières

ducamp romain

etpour

résister aux attaques du dehors, César fitereu-

ser des retranchements analogucs qui formaient uue ligne de circonval-lal,ion de vingt et un kilomètrés. Yercingétorix {it plusièrrrs sorties pourempêcher où pour détruire ces trava[x1 elles 'furenl repousséei etn'eurent d'antre résultat que d'obliger son armée â se replier pksétroiternent tlans la place mème.

César et ses légions se virent tout à coun assiéeés crrx-mêmes dansleur retranchemcnlt uar uue nuée de Gauloïs accoùrus à la défense deleurs, eonrpatriotes. La luttc fut ardente, mais courte. La passion étaitgrande de-s deux uarts: I'orsrreil romain était aux nrises av'ec le natrio-[isrne gaulois.

En'quatie ori cinqjonrs,

Ia forte organisation, lâ vail-lance disciplirrée des légions romaiues etie géuie de César I'emporièrent.Gurzor.

EXERCICES ORAUX ET ÉCRITS

l. 0uestionnaire. - Quels furent Ies plus anciens habitants de laGaulc? - Qui a fondé Marseille? - Quelles sont les premières villesfondées par les Romains? - Qti a conquis la Gaule?-Parlez de Ver-cingétorix. - Quel fut Ie sort de la Gauls sous la domination romaine?

2. Ilevoirs à rédiger.

-Racontez la fondation

deLaLseille.

-Dites

ce que vous ,qavez sur Vercingétorix.

wTJE CEB'ISTIANISME EN GAUI,E

LEÇON

{. Les Gaulois adoraient un grand nombre de dieux.Les prôtres des dieux étaient les druides.

9. Les druides vivaient au milieu des forêts. Ils avaientdes croyances élevées; mil,is ils ne les enseigneient pfls à

tous les hommes.3. La religion chrétienne pénétra en Gaule un siècle

û.près la mort de Jésus-Christ. Saint Pothin fut le premier

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I2 1.4, GAUIE I]T LDS GÀUIOIS.

ilpôtre de notre pays et le premiet'évêque de Lyon, SaintDenis prêcha l'évangile à Paris et y subit le martyre.

 ,. Éorsque les peuples germaniques envahirentIa

Gnule, toutes les populations gauloises étaient chrétiennes.

nÉcir

t. Religion dgs Gaulois. - Les Gaqlois, avant ti'êtrechrétiens, croyaient à I'existence d'un grand hombre de dieux.Ils adoraient tout ce qui était merveilleux ou terrible.

Les druides étaient les prêtres de cette religion. Leur nomsignilie hommes des chênes. Les druicles' en effet, vivaientdans les retraites les plus cachées des forêts.

2. Récolte d.u gui. - C'est au milieu des bois que les

druides célébraient les fètes de leur religion. Une des pluspopulaires était la récolte du gui. Les Gaulois attribuaient à

ôet1e petite plante la vertu de guérir tous les m&ux. Lors-qu'on-avait lrouvé ie gui, un druide coupait avec une-fau-

cille d'or la plante socrée qui était reçue sur un voile blanc'0n immolait deux jeunes tàureaux sans tache, et toute I'as-

semblée prenait part à un immensebanquet. Les Gaulois conservaientprécieusement le gui; ils Ie regar'daient comme le syrnbole de la vitr.

3. Sacriflces humains. -Les druides croyaient apaiser la co-

lère de leurs dieux par des sacrificeshumains. Ilspensaient que le supplicerles criminels est plus agréable auxdieux I mais, quand les criminelsleur manquaient, ils Prenaient des

innocents.4. Tre christianisme en

Gaule. -La religion chrétienne

pénétra en Gaule cent ans aPrès lamort de Jésus-Christ. Les Romains qui étaient paÏens persé-

cutèrerrt les chrétiens. Saint Pothin fut le premier apôtrede notre pays et le premier évêque de Lyon. Il mourutmartyr de sa religion, à l'âge de quatre-vingt-dix ans.

Mais la persécution n'arrèta pas.le zèle de la foi. De coura-geux missionnaires prêchèrent partout l'évangile. Saint Paul

à Narbonne, saint Trophime à Arles, saint Saturnin à Tou-

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Llt CHRISTIÀi\'ISMI| [N CAULE. t3louse, saint Nlurtial à Linroges, saint Gatien à'fours, saintI)enis à Paris, fondèr'ent des églises chrétiennes.

5. ïleureuseinfluence du christianisme. - Lechristianisme devait adoucir les mæurs des rudes conqué-

rants de la Gaule; il convertit peu à peu les nouveaux enva-hisseurs et sauva les restes précieux de I'ancienne civilisation.

LECTURE. - Martyre de saint Pothin.Le bienheureux Pothin,.qui. atlministrait alors l'épiscopat de Lyofi

plns que nonagénaire et si-faible de corps qu'il pouvait,'à peine res-pirer, fut porté devant le tribunal, tellemènt irsé pïr

lavieillèsse

et lamaladie qu'il semblait près de s'éteindre. A la qdestion du souverrretrrqui lui demanda ce qu'était le dieu des cbrétiens, il réponîit : u Situ en es digue. tu le connaitras. u ll fut aussitôt enlevé'et accablé decoups; ceux qui.se trouvaient le plus près de lui l'assaillaient outrageu-sement des pieds et.des poingsf sans le moindre égard pour son àge.Ils croyaient venger.l'injuie dù teurs dieux. Pothin,-respirant à peiile,I'ut rejete dans sa prison, et, deux jours après, il rendrt l'âme,

D'après Gurzor.

EXERCICES ORAUX ET ÉCRITSl. Ouestionnaire. - Quelle était Ia religion des Gaulois ? - Qu'est-ce

que.les druides? - Quelle était la.fête lf plus poputaire de laieligiong'auloise? - Raconlez-la. - Les tlruitles lmmôlaient-ils des victiureshum.aines? - Quelle a été ensuite Ia religion des Gaulois? - Qur aéte le premier apôtre de notre pays? - Citez les principaux mi*irrn-naires. - Quel a été le pre-rrrier évèque de Paris ? -uels services le christianisnrca-t-il rendus à la Gaule?

2. Ilevoir à réd ser. - Ra-c()utez l'histoire tles premierschrétiens en Gaule.

3. f,xeroices sur la oarte.

- Itlontrer sur la carte lesnonrs géographiques cités dansle cha pitre et.rappeler.les sou-venirs historiques qui s'y at-tachent : ll[arseille, préfec-

ture tlesBouches-du-Rhône.

- Air, sous-préfecture dcsBouches-du-Rhône. - ;Var-bonne, sous-préfecl,ure deI'Aude. - Clermonl, préfec-Iure du Puv-de-Dônre.- Alàse-Sainte-Rèine, village de la

9,91.-,il9r. - Nintes, préfecture dutard. - Orange, sous-prélecture deVaucluse. - Lyoiz, préfecture du Rhône. - Arle"s,'sous-niéfecturé desBouches-du-Rhône.

-Toulou_se,préfeclure de la Haute-Gaionne. - Li-Yaucluse. - Lyoiz, préfecture du Rhône. - Arlei, sous-niéfecture desBouches-du-Rhône. -Toulouse- nréfeeture de lr Hrrrf e-Geïnnnp - r;-

La Gaule.

moges,préfecturede la Haute-vienire.-?burs,préfecture d'lndre-et-Loire.

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CHAPITRE IIrrns uÉnovrncrnNs

II,EIS FR,ANCS

LEçON

t. La Gaule fut envahie par \es Francs qui lui don-

nèrent le nom de France-g. Les Francs étaient braves; ils firent tle nombreuses

expéditions, et se fïxèrent sui les bords de la Meuse et du

Rhin. -g.

Luurs premiers rois furent c lad,ion, IIIérouée et C hil-d,erie. Mérovée eut la gloire de délivrer la Gaule de I'in-vasion des Huns, conduits par un chef retloutable, Attila.11a donné son nom à la dynastie des MÉnovttlcttitrs.

, nÉctr

l. Les Germains en Gaul La Gaule fut long-

temps soumise aux Romains. N{ais,vers le quatrième-sièclc

up.e Jésus-Christ, les populations^gefmaniques franchirenttd ntrin et ravagèrent notre poys. Quelques-unes s'y établi-

rent. Ainsi les v/isigoths se fixèrent dans la vallée de la

Garonne; les Burgondet oo Bourguignons, dan-s la vallée de

ta saône. Les Francs devaient conquérir toute la Gaule.

2. I-res Francs. - Les Francs étaient divisés 9n plu-

sieurs tribus, ilont la principule était celle des Francs saliens'

its hanitaieni l* puy. iompiis entre le Weser et le Rhin.

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I,ES FRÀNCS.

3. Mceurs des Francs. - Les Francs étaient grandset forts. Ils relevaient et rattachaient sur le sommet dufront ler-rrs cheveux qui retombaient par derrière

enqueue

de cheval. Leur visage était entiè-rcment rasé, à I'exception de deuxlongues moustaches. Ils portaientdes halrits de toile seirrés au corps,avec un large ceinfuron auquel pen-dait l'épée. Leur arme favorite étaitune hache à un ou deux tranchants,

dont le fer était épais et acéré et lemanche trçs court. IIs adoraient lesanguinaire Odin, le dieu des ba-tailles. Aussi étaient-ils redoutéspour leur bravorire exaltée. IIs af-frontaient la mori en riant.

4. Ïres rois francs. Les Un gucrrier franofirancs étaient gouvernés per des

rois. La cérérnonie du couronnement éiait assez imposantechez ce peuple balbare. Le roi était porté sur un bouclierautour de I'assemblée des guerriers. Cetrx-ci poussaient descris et frappaient sur leurs boucliers, en signe d'approbation.

Les premiers rois connus furent Clodion, Mérovée et 0hil-déric.

5. I,a dynastie mérovingienne. - l{érovée eut lagloire de délivrer la Gaule d'une invasion redoutable, cclledes Huns. Aussi a-t-il donné son nom à la première dynastiefranque, ia dynastie des Mérovingiens.

6. Iavasion d'Attila. - L'invasion des Huns est unedes plus terribles qui aient menacé la Gaule. Ces peuplesvenus de I'Asie avaient un aspect hideux. Leur roi Attila sefaisait appeler le fléau de D[eu. Lcs Huns franchirent le Rhinet ravagèrent tout sur leur passage. Les Parisiens elfra;.ésallaient quitter leur ville; ils furent retenus per

une coura-geuse jeune fille, sainte Geneviève, qui af{irma que la villeserait préservée.

Attila ne marcha pas sur Paris : il alla mettre le siègedevant Orléans. Cette ville fut défendue par son vaillantévêque, saint Aignan.

7. Bataille de Châlons (45t). - Tous les peuples deIa Gaule se levèrent pour défendre le pays contre ces redou-

tables envahisseur$. Les légions romaines arrivèrent avec

15

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16 LES T,IIIROvINGTIJNS.

leur générul Aétius, les F'rancs avec leur roi l\Iérovée, les'Wisigoths avec leur roi Théodoric. Une sanglante bataille se

livra dansles

plaines deChàlons. Les Huns vaincus se reti-

rèrent dans la Germanie. La Gaule était délivrée.

LBCTURE. - La défaite d'Attila.

Le soir de la bataille le camp d'Attila retentit du bruit des trompetteset des hurlements furieux des'hommes. Les alliés, qui craignaiettt ttnesurprise, se tinrent sous les armes, en célébrant les funérailles duroi'Théodoric, foulé aux pieds des chevattr. Att'ila ne sortit pas de son

carnp. ll fit diesser engriise

de bircher ttn éttormemonceatt de selles,

tout'nrèt à v mettre le Teu et à s'v précipil,er ensuite si I'ennerni for-cait fencein"te. u '[el cru'un lion nicisé trar des chassettrs parcourt à

$rands pas I'entrée de^sa cavet'ne Êaus oser s'élancer au dehori, et, épou-vante kj voisinage de ses rugissements, tel le fier roi des Hrltls, dtt mt-heu de ses chariots, frrrppait d'effroi ses vainqueurs. 'r Quand il appritla retraite des Wisigottis, il partit dans un. appareil encore formidable,en rlruportant son butin. D'après Amedee 'fntunnY,-

Historien frangais, frèrg du célèhre historien Augustin Tbicrry.

EXERCICES ORAUX ET ÉCRITS

l. 0uestionnaire. - Qu'est-ce que les Francs? - Quelles étaientlcurs rnceurs? - Quels ont été lertrs premiers rois? - D'oùt vient leruour des Mérovinsiens? - Racontez I'invasion d'Attila. - Que tt sainte(ieueviève? - Qii défendit Orléans? - 0ùr les Huns furelt-ils battus?

- En rjuelle année?J. trleïoir à rédiger. - llacontcz cc que rous silrcz sur les [rattcs?

IIcrrovrs (481-5{{)

l. Cloats fut le plus célèbre des rois mérovingiens.2. ll ne corrrmandait qu'à cinq mille Francs lorsqu'il

attaqua le chef des légions rom&ines, Syagrius; il levainquit à ,Soissons, en 486.3. Clovis se ménegea I'appui de l'évêqr-re de Reims,

sa,int Remi, il épousa Clotild,e, princesse catholique : et,irprès evoir gagné la bataille de Tolbtac sur Ies Alamans,en 496, il se convertit au catholicisme.

4. Cette conversion fut un grand événement. Clovis put

alors, avec I'appui des évêques, soumèltre la plus grande

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CLOVIS. I7

partie de la Gaule. Il vainquit les Burgondes à Dijon (500)et les Wùsigoths ù Youillé (507),

5. Clovis mourut en 5ll. Il avait souillé les dernièresannées de sa vie par le meurtre des chefs francs.t

nÉcrt

{.. Clovis. - En 48l,les Francs élurent roi Clovis, lilsde Childéric et tle Basine. Ce Jeune Franc compandait à peine.,à cinq mille soldats. Il résolut avec cette fetite armée de

-

faire la conquête de la Gaule.2. Etat de la Gaule en 481. - La Gaule était alorssoumise à des peuples dilférents. Au nord, dans la vallée deI'Escaut, étaient les Franc.sl au centren dans la vallée de laSeine, les Romains; à I'est, dans la vallée de la Saône etdu Rhône, les Burgon.les I au sud, dans la vallée de la Ga-ronne, les Wisigoths.

3. Victoire de Soissons.

-

Clovis attarlua cl'abord

les Romains; il vainquit leur général, Syagrius, à la liats.illede Soissons (486).Après la victoire, il partagea le butin a.vec ses soldats. II

réclama sa part, outre un vase d'or qu'il voulait offrir àl'évêque de Reims, saint Remi, dont il recherchait I'appui.I\,Iais un soldat brisa le vasede sa hache en disant : < Tun'â.uras que ce que le sort

t'assignera n Clovis dissi-mula sa colère I mais, I'annéesuivante, passant la reyuede ses troupes, il s'arrêtadevant le soldat : ( TesB.rmes, lui dit-il, sont enmauvais état, > et il les jetaa terre. Comme le soldat se

baissait pour les rû,mB.sser,Olovis lui fendit la tête en s'écriant : t Souviens-toi du vasede Soissons. l

4. Mariage de Clovis. - Saint Remi, pour témoigners& reconnaissance à Clovis, résolut de le marier ayec uneprincess_e catholique, la jeune Clotilde, nièce de Gondebaud,roi des Bourguignons. Le Gaulois Aurélien, déguisé en men-

diant, fut chargé d'aller rernettre à Clotilde I'anneau de

Le vase de Soissons.

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18 LES MIINOvINOIIINS.

Clovis. n Da,me, lui dit-il, j'ai une grande nouvelle à t'a,n-,noncer - Parle, répond-elle. - Le roi des Francs m'en-

voie vers toi. Si c'est la volontéde

Dieu, ildésire vivement

t'épouser, et, pour que tu me croies, voici son anneâ.u. D

Gqndebaud avait tué le père de Clotilde et jeté dans unpuits sa mère et ses deux frères; il aurait bien voulu ne pas

la marier, eraignant un vengeur ; mais les Bourguignons,{idèles aux vieilles coutumes, s'ecrièrent qu'on ne pciuvait

,'refuscr une fiar;cée à son nari. Gonclebaud la laissa partir et

Clovis l'épousa à Soissons.

5. Baùille de Tolbiac. - Clotilde essaya de convertirClovis, qui était païen, à la religion chrétienne. l\'Iais ce bar-bare restait sourd à toutes les prières. Cependant de nouvellestribus germaniques, les Alamans,.envahirent la Gaule. Clovisles attaqua à Tolblac, près cle Cologne. Ses soldats fuyaient,et la bataille allait être perdue. Alors Clovis se souvint duDieu de Clotilde et il s'ér:ria : < Dieu de Clotiide, si tu me

donnes la victoire, je me convertirai à toi. > Les soidats re-

vinrent au combat, et les Alamans furent défaits (496).6. Baptême de Clovis. - Clovis, Iidèle à son væu,

se lit instruire par saintRemi.

Le jour de NoëI, l'évêquc lereçut à la porte ile l'église de

Reims. L'eau du baptème futversée sLrr son front, et l'évô-

que clit : < Baisse la tête, Si-cambre adouci, brrile ce quetu as acloré, et adore ce quetu as brùlé. r Trois milleguerriers imitèrent leur roi.Ce fut un grand événement.

7. Conquête de la Gaule. - Dèslors, toutes les popu-

lations chrétiennes de la Gaulese

tournèrent versClovis

comme vers un sauveur. Les rois païens furent facilementvaincus. Gonilebaud, roi des Burgondes, battu à Dijon, dutcéder une partie de scs États. Alaric II, roi des 'Wisigoths,

perdit,son ro)'aume à la bataille de Vouillé (près Poitiers).La Gaule, presque entière, était soumise aux Francs.

E. Mort de Clovis. - Clovis souilla les dernières &n-

nées de sa vie. Il fii périr tous les chefs francs pôur s'empa-

rer de leur trésor et de leurs Etats. Il mourut à Ptris en 5{ l.

Barrtême de Clovis.

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LI]S F1LS DE CLO\IIS. {9

LFjCTURE. - Meurtre des rois ftancs.

.,^Cl,oo_l:,go^u9J1

secrètement dire à Clodéric, fils du roi de Colognc

sigebelt le ûuiteux : < voici. que ton pèrc se fait vieux. eL il borte-deson pied m_qla.d9.. s'il mouraiti son rojaumc t'appartierrdrait avec nronrmitié. ,, Clodér'ic eûvoya tles'-assassiris c0nrre iôn pôLe ôf-te'ni' tue.,esp.ér'ant.obtenir son royâ'me. un messager virrt clire ,ie sà nârt aCtovis iu ù1on.père est mort, fâis partir quelqu'uu des l.iens, et jè'tui iemettrarla moltle de mes tresors. > Et Clovis r'épondit: u Je r-ends crâce à la 91ttq oglonté, e je te prie de nrontrer tËs trésors ir mes envffi,'aprèiquor l,u les.possederas tous. u n O'est dans ce co{Ire, leur drt'Clôdèric,1,f__q19" qlre,.amassait ses pièces d'or. ,, lls lui diierrt: u lrlonge tdmarnJusquau-Iond pour trouve|tout. u Il le fit et se baissa: alors unces euvoyés, levnnt sa hache, lui brisa le crâne.

,Uloyls, a;ant appris la mort de Sigebert et de son fils, vint dans lall'^*^09_ .ologf9 9,t colvoqua le peuple. < Je ne suis nullement complice19,^.. ...T,.; drt-rl; car Je. ne puis répa.ndre le sang tle mes pirrénts,ceta est delendu. llars, lursque tout cela est arrivé, ie vous cionnerarun conseil, vo,vez s'il pèut vorrs plirire. venez à mbi',-et *étieTuonsIg'll ma,.prOlectr0n. , Le.pcuple.applautlit avec grand bruil dc voix efoe Doucllers, I èleva sur le pavois et le prit poui roi.

Evêque do rours, rureurd,une "3;:ntl.gliii:X:iT"iî,.Tdn n ,nr.

EXERCICES ORÂUX ET ÉCRITS

l. Ouestionnaire. - Quelles sont les dates cle I'avènement et de lamort de. clovis? - .a".I çl etaienr tes poputationi èiiiiii..'eï-biore,vers 481? - Racontez I'histoire du vaie ie soissons.

- nacon-tez témariase de clovis. - Que se passa-t-ir tlibiùiilË'oe i.oil"iiË: -uelles furent les conséquences â-u mariage ae CtônlJi r g-uô'r-res sontses deur dernières victori'es?

-Que[e rûl sa con,luite envËri-iôicnets

des l''rancs ?2. Ilevoir à rédiger. - Résumez Ie rèqne de Clovis.

ilIIIES FIIJS DE CI-,O\IIS

rEÇoN

- {. Les q^u_atre fils de tlovis, I'hierry, Clodomir, Chit-debert et clotaire,-se parta.gèrent I'héiitage de leur pèreIls {irent de nombfeuses expéditions en Germaniô. enBourgogne, en Auver$ne, en ll.alie et en Espagne.

2. Clotaire I'" survécut à ses frères et réùnit sous sadomination

tout le royûume des Francs (55g-d6{)"

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20 LIIS I}IÉROVINGIENS'

Il laissa aussi quutre fils : Gorrtran, rai cle Bourgogne;

Sigebert, roi d'Aùstrasie; Cltilpéric, roi de Neustrie' Ca-

ribert mourut sans enfant.3. Le règne des trois frères fut ensanglanté p-arla riva-lité de deu.t femmes lJrunehaut, femme de Sigebert' et

Fréd,égonde, femme de ChilPéric.IL. "Ctotoiru II eL Dagobert (62S-638) furent les plus

puissants des rois mérovingiens. Après eux commençil'

la décaclence'

nÉcrr{. Ires quatre fl'ls de Clovis. - Les quatrc fils de

Clo'is se paitagèrent le royaume cles Francs' Thie*y régna

à Metz; CioOomir, à Orléans; Childebert, à Paris-' Clotuire, à

soissons. ces princes continuèrent les conquètes de leur père.

Ils soumirent la Bourgogne et ravagèrent I'Auvergne : ils

poussèrent leurs expéditions aventureuses jusqu'en Germa-

nie, en ltalie et en EsPagne.d. Ctotuire I"' ISSA-SO11. - Le loyeume des Francs

fut un moment réuni sous la domination de clotaire Io'.

Mais ce prince laissa aussi quatre lils qui lirent uI nouveau

partage. Gontran eut la Bourgogne; Sigebert, I'Austrasie I'Chitpé.i., la Neustrie; le quatrième, Caribert, mourut après

le partage.à. l'Âostrasie et la Neustrie.

-

une terrible gueffc

civile éclata entre les Francs de I'est ou d'Ausl,rasie et ceuxde I'ouest ou de Neustrie, et entre leurs deux rois sigebert

et Chilpéric.4. Érunehaut et Frédégonde' -

Mais la guerre

fut surtout acharnée entre les deux reines, Frédégonde,

femme de Chitpéric, et Brunehaut, femme de Sigebert' Ces

deux femmes apportèrent à la iutte toute la violence de leurs

rrrGurs barbarôs-. Dans cette Suerre atroce toute la farniile

royale fut anéantie, exeepté le jeune clotaire II, fils de Fré-dégonde.-S. Ctot"ire II (ô13-628). - Cloiaire II, seul roi des

Francs, fut assez puissant pour mettre fin à ces luttes san-

glantes. II s'empara de Bitrnehaut et la condamna à un

affreux supplice.6. Supilice de Brunehaut. - Cette malheureuse

n:ine fut attachéepar les cheveux, par un pied et pan un

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t,I'S TII,S DE CLOVIS. 2I

bras, àla qucuc d'un cheval fougueux qui la brisa à coupstle pied en I'entraînant tians s&course. Son corps fut déchiré cnlambeaux.

7. Dagobert (628-638). - Da-gobert, lils de Clotaire 11, régna srirtout I'empire des Francs. C'es[ leplus populaire des rois méroyin-giens. Entouré cle ministres telsque saint Eloi, évêque de Noyon, et

saint Ouen, archevêque de Rouen, iil fonda des couvents et rédigea '

les lois des Francs. Il bâtit I'ab-bayc de Saint-Denis et laissa lesouvenir d'une grande magnili-cence. Après lui commença la décadence

Le roL Dugobclt.

des l\férovingiens.

LECTURE. - Crime de Frédégonde,

- Fredégonde envoya auprès de Brunehaut un érnissairc p0rrr ra tuer.uelui'cr tirt arrèté,.battu tle verges et renvové à sa maitiesse. Frétlé-eonde,. pour le punir de n'avoir pas exécuté ses ordres, lui lil couperles muins et les- nieds.

, Elle ne se déeô'rage{ pfs rlans sa crir'inelle entreprise. Eile fit fa-hnquer deux corrteaux de fer, anrquels elle pratiqna tles entailles rem-|lies de pois.g . Elle-remit lcs c,iril,eaux à deu.r 'crercs: n vous f'ap-perez, leul tlit-elle, le roi childeberL et la reine Bruneharrt. Et ie vouscomhlerai de richesses. ,, conrme ceur-ci hésitaient, l,out trembranls,elle

lenr Iït boire un breuvage qui [eur tlonrra du'couraEe.- tllais itjfurent arrètés par Bruneharrt "avairt d'avoir pn accomniii'teur ïrime.

^lors0n les soumit à. un ho-rrihle.supplice. 0n reur coirpa tes mains,

les oreilles et les narires. Telles etaient les mæurs harûarei de cetteépogue.

D'après GnÉcornn uu Touns.

BXERCICES ORAUX ET }:CRIIS

l. 0uestionnaire.

- Quelssont

les quatre {ilsrle Clovis? _ Qui gou-verna seul? - Citez les noms des'quatre lils de Clotaire-lcr. _Qu'est-ce que Brunehaut et l'rédégonrie? - Oomment nou.uI IJr.u-llenautT. -- Quels sout Ies de'x rois qui réunirent encore toute lamonarchie des ltrancs ? ' -

2. Ilovoir à rédiger. - Brunehaut et Frédégoude.

fr

i

\

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22 T,Es }IUITovINGIIJNS.

IV

TJES MAIR,ES DU PATJÂISLEÇON

{. Les derniers rois mérovingiens furent sans autorilé.On les appela rois fainéants.Le pouvoir fut exercé par lesmair"es du palais.

2. Les lultes recommencèrent, entre la Neustrie et

I'Austrasie. Le maire du palais Bbroïn essaytr de releyeri'autorité rovale. Il fut assassiné.3. Pép.in d'Héristal, maire du palais en Austrasie; ga-

gna sur les Neustriens la grande bataille de I'estry (687).

nÉcrr

l. I-res rois fainéants.

-

< Après Dagobert, douze

princes de la race mérovingienne portèrent le nom de rois,sans mériter dans I'histoire aucune autre place que celle deleur nom. r Presque tous cesprinces moururent adolescents;bien peu atteignirent à leur trcntième année. Leur impuis-sùnce a été si grande qu'on les a surnommés les rots fai-néu,nis, c'est-à-dire les rois qui ne firent rien.

2. Les maires du palais. - Le pouvoir appartinialors aux maires du palais. teux-ci avaiBnt été tout d'abord

les intendants de la maison royale; plus tard ils devinrentles chefs de la noblesse, les ministres des rois. A mesureque la royauté s'affaiblissait davontd.ge, leur autorité gren-dit. Aussi devinrent-ils de véritables rois. il ne leur man-quait que le titre.

3. Ebroïn. - Le plus célèbre des maires du palais delo Neustrie fut EbroÏn. Cet homme énergique voulut faire

respecter son autorité par tous les grands tlu royaume. Iliutta contre I'évêque d'Autun, saint Lèger, et lui fit couperla tête. Il recommença la guerre contre ies Austrasiens et lesvainquit. Mais il fut assassiné en 681.

4. Bataille de Testry (687). - La Neustrie, à la mortd'Ebroïn, n'eut plus un chef capable de la défendre. Aussifut-elle vaincue par les Austrasiens, sous la conduite dePépin d'Héristal, à la grande bataille de Testry. Cette ba-

taille est importante, Elle 1ns.rque la ruine d.éfinitive.dc la

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IIIS MAIRIIS DU I'ALAIS. 23

dynrstie mérovingienne et I'avènement d'une nouvelle fa-mille, celle des Corlovinliens.

LBCTUBE. - Les rois fainéants.

Le prince éiaii réduit à se contenter de porter le nom de roi, d'avoirles chôveux flottants et la barbe longne, de s'asseotr sur le trône et tlereprésenter I'image du monarque. Il donnait audience aux ambassa-deurs. de quelque lieu qu'ils vinssent, et leur faisait. à leur dépar'[,]eï re'rronsds q,ii lui étaiËnt enseignées ou plutr)t commandfes. A j'er-ceptioï du vrâi nom ide roi et d'une pension :alimentaire mal assuree,et-qne lui réglait Ie préfet du palais selon son bon plaisir, il ne possé-

dait enprop're qu'uire

seuleiuaison de campagne^

d'un fortnrôdrque

revenu, eI c'est là qu'il tenait sa court composée rl'un très petit nombrede domestiques chârgés du service le pltis indispensable-et soumis àses ordres. S'it fattaii qu'il allât quelque part, il vbyageait sur un cha-liot trainé par des bæufs et qu'un bouvier conduisait à la manière desl)aysans. Ectxnlno.' Secrétaire de Charlemagne, a écrit une Vie de Charlenzagrre et des Annales,

EXERCICDS ORAUX ET ÉCRITS

l.0uestionnaire.- Qu'est-ce que les rois fainéants?-- Qu'est-ce queles nraires du nahis ? - Citez le plus célèbre maire de la Neustrie. -Qrre fit-il? - Ôir Ia Neustrie fut-eùe vaincue par I'Austrasie? - Quellecst I'importance de la bataille de Testry ?

2. Itdvoir à réiliger. - Les maires du païais.3. Exercioes sur la oarte.

- lllontrer sur la carle lesnoms géographiques citésdans le chapitre ei.rappelerles souvenirs historiquet qui

s'y attachent : Olldans,'pre-fe'cture du Loiret. - Cltti-/ons, préfecture de la Marne.

- Soi'ssons, sous-préfecturede I'Aisne. - Reizts, gous-préfecture de la NIarne. -l'olbiac, ville des Etats prus-siens. - Dijon, préfecturcde lr tlôte-d'Or. - Poitiers,préfecture de la Vienne.

-ustras'ie, c'est-à'dire paysde I'es[, aneienne division tlela. France qui correspond auxdépartements du nord-est. - Lu Gaule mérovingienne.Neustrie, pays de I'ouest,ancienne division qui correspond aux provinces du nord-ouest. - Te.r-lry, village de Ia Somme, arrondissement de Péronne.

Principaux qg hérovingiens : lllÉnovÉe . - Crovrs (481-5t { )._ clolrilu 1or (bbg_B6t). _ Cr,orernr: II (613_62g). _'Drcosl:Rr

(628-638).

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ORIGIN E DES CANLOVINGIN }Ig. 25victoire de Testry., par les campagr.ds qu,il fit en Gerrnanieet parl'appui qu\r accorda aux missionnaires.

2. Charles-Martel

_(7tL_7e\._ Charles_l\fartel,

sonsuccesseur' vainquit les l{eustriens à vincy et à soissàns. Iraccordo sa protection à saint Boniface, rr'grunJ;fàî., auIa Germaniô. [{ais il rendit ruttàui ,on nom célèbre par Iavictoire de Poitiers.3. Les Arabes. _ Les Arabes,.fanatisés par leur pro_p,h.*t: I\fahomet, avaient ,onqui, fitliqo", i Urffin, Jitrun_chi les Pyrénées._ Ils avaient

"^i;;r_ le_duc d,Aquitaine,Eudes, et iis marchaienr

,r* io "iiià ar"r;;;.,ï;;'i,,,u,fil:'J:JfJ;i'f]re de saint r'rartin.'ir, éraienr conduitË par

4. Bataille de poitiers (7g2). _ C,est alors que leuissant duc des Franes, Ctrartès_mârtel, re""it ;;;ïr'il_r,

Bataillo de poitiers.

''armesct marcha contre les Arabes. Les deux armées serencontrèrent entre 'fours et poitiers.

Pendant huit jours eres s'obserua.enta'ec étonnernent.IIISI'. D.U FR, L:. I\T.

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26 IES CÀRIOVINGIENS.

Le matin du huitième jour'- A-bd-el-Rhamep donnn le

,i'iif ï.,".;m^bat. Les cavaliers clu désert s'élancèrent et at[a-

nrrànent avec ïureu;;t;pouvoir entamer le front de bataille

H'il;;. î;;; à coup ils aperçurent de*ière eux leurcemp en flamme* t t'etnii Eutles d'Aquitaine qui avait fait

un détour ",tn.'nÀiâ tt* tentes' Les Arabes se précipitè-

il;ô;-u"* reùts titttesses' fruit du piilage de la Gaule'

Les Francs pou*tUttnt les fuyards devant eux' les abat-

tant sous i*, ,oop, âï ùu'* framées' Le lendemain' ils s'at-

tendaient à reconrmencer Ia lutte, mais les Arabes s'étaient

enfuis.5. Pépin Ie Bref, rol.(7.52)' - Les deux {ils de

Charles-Martel, Cutfo*'in et Pépin- ie Bref' se partagèrent Ie

pouvoir. Mais le pttÀit* se retira bientôt dans le monastère

âu mont Cassin,-*" flufit' Pép-in le Bref résolut alors de

;hrË;;;.n titre rll-maire du patais contre Ie titre de roi des

Francs. Le pape donna son ossenTiment' En ?52' dans la

grande assemblée dt Soi*'ons' le d-ernier roi mérovingien'

ÔrrilaOric lll, fut OOpotÀ, et P6pin Ie Bref fut couronné roipar saint Boniface'

6. Ire patrrmoine de salnt.Pierre' -Le nouveau

,ri;;È;;;Jttinri- p"s -leservice que lui avait rendu le

DaDe, ll le protéS*'onitu

les attaquet do peuple lombard'

iiffi*hili;- f"oi, irr-Ârp.r, vainquit ie roi des Lombards,

ït*l;;;;".t l"i ;it;; trnà partie de ses Etats' Il les donna

eupepe

,,, tu"ni'itt Btutt ponti{icaux ou patrimoine de

saint Pierre.?. Soumission d'e I'Aquitaine' - Pépin consama les

dernièresannéesd*'ovieàsoumettrelesAquitains"Ainsi'toute l'ancienne Gaule tomba sous son pouvoir' Il mourut

en 768.

LEOTURE.-SurnomdeBR,EFdonnéàPépin.

Un iour Pépin fut informé.qu? lgs--princinaut de sonarmée se rail-

laient-secrètfln.nt â.iîi- Jn tôute. occâsion,' ll commanda qu'o[ amenât

run tattreatt d'rtne gt;;ti;;t tïf*vante et d'un courage indomptable' contre

lequel it fi r ràche.iiiïôi,îi.i;-ôiircme fèrocitéI Le lion'-lb'da,t

rl'ttn

bohtl impéru.n* *,,i'iJii-r.ii, tî irir_t--l-pot le cou et le jeta par terre'

u Allez..rlit le ror ;^Ëdi',iqi l'entouraieït. allez arracher le taureau à

Ia furenr du lion otltl-ti^rJ'iio" àt' tq tauieau' 'r t\lais eux' se regar-

dant les ttns les autres et le cæur glacéaà iravettr' prtrent à peine arti-

culer ce peu tte *oi*-,

.. Seigne,,r] it rr'eit-pô'int d'iromme sôus le ciel

Àtii o.u fenter une pareilie entreprtse'->^.

 Le roi se lève ardrs oô-ion trÔire, tire son sabre, descenddans l'arène,

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CHARLEMASNE. 27tranche en deux eouns la tëte du lion et celle du taureau, et vient seasseoir en disant : i. \16ps rerltà-i_iii,ùirre;;"tî;;lî pïisJu Otre^otre seigneur?.,, Tous toml,èiôniîr.T gii,oo* comme frappés de laoudre, en s'écriarr :.a

Qui.donc, a,rôrni'àtl;. liîrîr"e,'iËLlJÀair aeeconnaitre que vous êtef rair pà;r;;;;;de-r;;; il;;;'.;:;;""^,c hro ni q*eur an onvm e d u m o n a srère a e s ai nt- #ri iÈT, l"u),s,iiÏT

"ï^lT .,u r..EXERcIcES oRAux nr Écnrrs

l. Ouestionnaire.-euellecst.l,origine des Carlovingiens? _ pour-quoi r'épin norrait-il rg nbm a'neiiitaii- ôrbri,ïàt,a'iii*îlî_l nrà"*.r- Partez dd Charles-lta.ier. _ ôïT_i-il *iïro tes Arabes? _ Râcbntez

ette batai,e? - En _que'e iqlô-Ëeiio iiurt-it fait nommer roi tiesrancs? - Quers services a-t-il rènâùI au pape: - En quelle annéee_pin Ie Bret est-il mort?

paTiJi."ii.à rédiger' - Bésurnez I'histoire de charles-Martel et rle

II

CIIARTJEMAGNELEçON

l. Charlema,ûne (T6g_g14), fiis de pépin le Bref, futgrald,por r.*.giu.rres, par don oa*ini;dffi* Ji p* r*protection qu'il accorda àux savants.- 2. Les principales gîr.rl.r, faites par Charlemagne sont :

{o la guerre Contre- Didier, roi cles Lombards; 2o laguerre contre--les saxons; 3" la guerre contre les Arabesd'Espagne.3. En 800, Charl...1_1qr-le,.

$og llerypire s.étendair jus_qu'à IEIIi-e' Tiit coùionnôpor r; p;p- empereur d,occident.4. CharlemaEne gouve.na ovei rrrmuto ,î, *;;,*_ire ; il créa d; é;ie; ;;;;;;;grn re, savanrs.

nÉcrr

{. Charles et Carloman. _ Les deux lils de pépinle Bref, Charles et,CarloÀan,Ë partagèrent ses Etats. l\{aiscarloman mourut Ie premier'"" ïii, et charres fu[ seur roi.La posrériré lui a â_onné re nom âà cr,".ùÀïg*,"rËrr_a_dire Charles le Grand. jot .Cg;Ë .lt auaot t"ïil" ilsnuue*ier.charremagne'r cinqriante-ail;;pédtiiJri,'iou,

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lemagne,aux Saxons'

2."Guerre de Saxe (772-803)'

- La plus longue ct la plus diflicilcde toules ces Suerres fut celle cle

Saxe. Les Saxons, ou hommes aux

longs couteaux, étaient divisés en

nf uiitntt lribus. Leur religion était

Ëetle du dieu Odin' Ces PcuPlcs'

nui.nt cl barbares' mûssacraientles

niissionnaires. Charlemagne rLlsolul'

de les soumettre et de les convertir

au christianisme.--eptètPlusieurs exPéditions, il

.ootit tott le PeYs. Au ;rintemPs

de I'année 777 , il tint une grande^ assetnblée à Paderborn'

;; w;;;*iie-'C'.*t Ià, prèi des fontaines iaiilissantes' &u

milieu cles grande- f.tOti consactées à Odin' que Charles'entouré de ses Ovêquôs et 'le ses fidèles' reçut les Saxons

28 LES CARLOVINGII'NS.

sstisfairela guerre

la passion belliclueuse dei Fruncs' En ltalie' il fit

;i.ï;t;;taî;-.'n ntpagne' aux Arabes I dans I'Al-

capités le mème jour''Cette terrible exécution

excita la haine des Saxons;tous se levèrent et se rangè-rent sous les ordres de leur

chef. Les Francs livrèrentdeux grandes batailles; ils

narcoururent le pays dans

ious les sens, Pillan[, brùlantet massacrant tou['

4. Soumission de Iaet éouisé, était incaPable de

offriï la Paix.Witikind lui-

qui demandaient le baPtème'.-a.il;;nîi t"t"ô witixind' - cependant.le'plus

enJ.'fror-a* .f,rf, îi*on., Witikinrl, avait refusé de se

rendre à Patlerbotn; if'ooievu

torts ses compatriotes' La

suerre se ralluma uÉa t"" extrème violence' Charlemagne'

ffi:; i il;;;;*rplÀntde réduire ces hommes inciomp-

iltËï;;;h1;*-.iæt-i"er' Il conYoqua les. chefs s&xons

;w;;i;;.u, r'eritt, tt nt liv.rer.les iomplices^de witi-kind, au nombre ;;-ô"-tt; mille gilq,:t:T:ilsJu.rent dé-

Saxe.

-

I'snnsmi, affamé.

,érittont*; Charlemagne lui

Charlcmague gucrrlcr'

Soumission de

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CHANLOI\IAGN E. 19même se rendit à la diète.d'Attigny, otr ir reçut le baptême"La Gernianie devint chrétienne;"elié allait dbsormais'entrerdans la société civilisée.

5. Guene contrelesLombards. _Leroi desLom-bards, Dld]e1, attaquait sans cesse le pape, allié de Charle_-magne. celui-ci lui lit ra guerre. A sàn-approche, res Lom-bards se réfugièrent dans la viile de pavie. niaier, ap.csavoir soutenu un siège inutire, vint lui-même se rivrer auroi des t'rancs, et il fut enfermé dans un cloître. charle-magne se Ii[ couronner roi des Lombards.

6. Guerre en Espagne.- Charlemagne ne fut pas aussih."l:llT en Espagne contre les Sarrasinr] A,, *rto,i. àe ,o.,expédition, son anière-

garde, commandée par lelrrave Roland, fut sJrprisedans la vallée dc Ronce-vaux, au milieu des pvré-nées. Roland et ses .o.pu-gnons

furent tués. Tel l'utle combat de Roncevaux,dont la légende a fourni lesujet de notre grande épo-pée nationale,, l,a Chansntde Rolund,.

.7. Cb.arlemagïre em-pere ur.

-

En I'année 800,

Charlcmagne rccrrt à Romele titre d'empereur. pen-dant la nuit de NoëI. il priaitdans l'église de Saini-pi.r..,Iorsquc le pape Léon IIIIut posû, une couronne d'orsur Ia tête en disant : < Vieet victoire à Charles Au-

guste couronné par Dieu,grand et pacifique empe-reur des Rornains >

8. Etendue de l,em-pire de Charlemag:re.- Charlemagne fit encoredes guerres heureuses contreAvares, peuplades barbares qui

charlemagne ..n".roi^"""n^*''

Ies Bavarois et contre les

habitaient la Hongrie. L'ern-

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30 LES CÀRLOVINGIF]NS.

pire franc comprit alors toute la Gaule, le nord de fEspagne

i;S;;1;'l'E;;;il; flus srande partie de I'Italie et de I'Alle-

ma8ne.9". Cb,arlemagne ad'ministrateur' - Charlemagne

goourr* avcc feimcté ce vaste empire. I1 réunissait, tous

i., un, au printemps, de grandes assernblées ou champs de

milrs. It ét;blit dans'les irovinces des gouverneurs..appelés

ducs, marquis, comtes et vicomtes; il les lit survellter ptr

des inspecteurs ou envoyés impériaûx qui parcouraicnt I'em-

pire tous les ans.'{0. Capitulaires. - Les

capitulaires sont les lois ou

**ro*.tléSislativ;; des rois francs' Nous en avons conservé

soixante-ciiq du règne de Charlemagng'.Rien ne témoigne

"i".a. I'actiiité de I'empueur que ces lois qui s'appliquent

5'rïrrr, .rrrrrr. on sait quc ,a préo.c.rpation conslante était

de mettre I'ordre dans cette société barbare'It. Charlemagne et }es écoles' - Chorlemagne

voulut instruire sàs"peupies encore ignorants et barbares' Il

ni u.ni, auprès de lùi des savants tèls que Alcuin etEgin-

hard.Lesévêquesfonrlèrentdenonr]r"zusesécolesdans}esmonastOres. 0n yapprenait )ecalcul,la grammaire' le chant'

ôfrartemugne iui-môme établit une école dans son palais

à;gir_tu-inupeffe.-ii ussistait aux leçons et encourageait les

bons élèves Par des récomPenses'

t2. lVlort d-e Charlemag:ne' -Charlemagne mourut

en 814. 11 avait eu la gloire de fonder un grancl empire'

Maiscetempirenesurvé-cutpaslongtempsàsonfondateur.LECTURE. - Charlemagno et les Normands'

LesNormands,dontlrousverronsplusloinl'histoire'lÏrentleurpre-ti;;; ;pi,;,iiiôii ,oii, i; tèil; l-e Ltrarten'asne' Le moine de Saint-

GaiI raconte u .. *uirt "î'it"it."iiuuis;il étàit rrai. .D'après ce chro-

niqueur, tes lor*aiàs ïËè;ùïï;;. ,,n nort tle la lléditerrauée, oit

Charlemasne ,t ttoiiîritl--àn rôt chassa; ni'ris I'emper-ettr'.les voYattt

narrir, versa d.abon,ffii;i i;r,;;-, ïô;od un *o*eilt rle silence, i[ dit

iil';ï't ;;i; îù ]t otàîîi iénîl-" s* Ëz- vou sp.o u

r'.tn91 1e^ l e u 19 amère-

ilï, ir ï.î.i,'-,ià -"'"irâ i;;" p?; n'*'iir o'é nirisent p.ai cès misérables

pirateries; mais ,1e m;àinige'de cï que.',moivivant'^ils ont mannué de

toucher ce ri va ge, .i' i;' iiir îùi"it-ntu-à:il;' ;ï;'* ;rùieur q u ând j c

;iË;iii t1,"" i d J îî' iË rË i' i,i' a."ffi

tnru t'Jl,il;t^*upr es''r

EXERCICES ORÀUX ET ÉCRITS

l'0uestionnaire.-Quellessont^les''datesdel'avènementetde|amort de CharlemagnC Ï'-Ciîl"i.i-nt-U Atrpéditions ? - A

qui frt-il

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tES SUCCESSEURS DE CHÀRLEMAGNE. 3T

Ia. grerre en Saxe, en Espagne, en Italie? - Racontez la guerre contrerldrer' r0r des L0mbards. * Racontez la mort de Roland. - ùommentCharle.nragne fut-il couronné empereur? - Donne, une i.lée

-Aô,oo

admrnrstrâlion.

-Dites ce qu'il a fait

nourles écoles.

2. Ilevoir à rédiger. - itésumez le rôgne de Charlemague.

nIJES SUCCESSEUR,S DE CIIARLEMAGNE

rEÇ0N

l. Les successeurs de Charlemagne (g{4-gg7) furentimpuissants à maintenir I'unité de liempire.

Louis le Débonnaire passa son règne à combattrecontre les révoltes de ses enfants. a sa mort, res guerresciviles continuèrent : après la bataille cle Fontanei, I'e.-pire fut partagé au traité de Verdun (,g4B).

2. Cltarles le Chauue, Louis te Èegui, Louis III etcarloman virenl, les grancls seigneurs"deyenir de plus enplus indépendanrs et les liormùds ravager impunémentle territoire.

3. charles le Gros réunit encore une fois tout l'em-pire des Francs; mais ce faible empereur ne sut pas dé-f'endre Paris contre les Normands;

ilfut tléposé

.i I'*rn-pire fut dé{ïnitivement partagé à ra diète cle Tribur rgsrt.4. Le vaillanl défenseur de paris, le duc Eud,e)s, fuL

p-roclumé roi de France. son successeur, charles le

firynte, céda la Norma*die aux Normands par le traitéde Saint-Clair-sur-Epte (9{Z).

..5. Sous les règnes de Raoul de Bourgogne, de Louds IVd,'Outre-mer, de Lothaire et de Louis"V

tn royauté s'af-faiblit de plus en plus. La dynastie des cariovingiensIit place à la dynastie des CtpÉirnxs (gg7). u

nÉcrr

{. Décadence d.e I'empire carlovingien. _ L'unitéde I'empire carlovingien disparut avec ron fùdot*ur. charle-

masne n'eut quc de faibles iuccesseurs; les peuples sàumis

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3? IES CÀRLOVINGIENS.

malgré eux à I'empire se séparèrent violemment pour formerdes nations distinctes; les grands seigneurs, pour se rendreindépendants, se révoltèrent contre I'autorité royale; en{in de

nouveaux barbares, Normands, Sarrasins, Hongrois, enva-hirent I'empire.

2. Louis le Débonnaire (S{4-840). -Louis, fils et

successeur de Charlem&gne, fut surnommé le Débonnaire à

ca.use de sa dévotion et de I'excessive faiblesse de son cartc-tère. Il était plLrs oecupé de choses religieuses que du soin de

son gouvernôment. C'était un moine plutôt qu'un roi. Aussi

son tègne ne fut qu'une suite de concessions funestes etde

guerrei civiles. Un Al7, il fit un premierparta$e de I'empireéntre scs trois fils. Il donna à Pépin I'Aquitaine, à Louis laGermanie, à Lothaire I'Italie.

3. Tlumiliation de Ï-rouis Ie Débonnaire. - Ber-nard, neveu de I'empereur, gouvernait I'Italie; il protesta

contre ce partrge. Il fut va.incu, et fut condamné à avoir les

yeux brùlés. Il mourut de cet atroce supplice. Louis -leDé-

bonnaire, poursuivi par les remords de son crime, lit unepénitence publique. Cette humiliation de I'empereur soulevale mépris des grands.

Louis le lJébonnaire eut un quatrième enfant de son

mariage avec la reine Judith de Bavière : ce fut Charles le

Chau'l'e. Ce jeune prince obtint un royaume oux dépens de

ses aînés, et ôeux-ci prirent les armeF contre leur père. LouisIe Débonnaire, abandonné de tous ses partisans, fut forcé de

Iire, dans l'église de Saint-\fédard, à Soissons' une confes-sion publique de ses fautes.

Restaurô encore une fois sur le trône, il mourut de dou-

leur en combattant contre ses enfantq qui s'étaient de nou-veau révoltés.

4. Bataille de I'ontanet (841). - Les trois {ïls de

Louis leDébonnaire ne s'cntenr]irent pas entre eux. Lothaire,

alléguantson droit d'aînesse, revendiqua I'empire. Louis et

Charles, également menacés, refusèrent de reconnaître son

autorité. Iis livrèrent à Lothaire la grande et sanglante

bataille de Fontanet, près d'Auxerre, oir il y eut, disent les

historiens, ( une grande tuerie de Francs u (841). .

5. Traité de Verdun (843). - Loihaire résista encore

un an dans Mayence; mais Louis et charles resseffèrent leur

allianee par le Àerrnent de Strasbourg. Les troi_s frères signè-

rent alori ld traité de Verdun. Lothaire eut I'Italie, LouisIe

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LES SUCCESSEUNS DE CHARLEMÀGNE. 33

n Germanique I'Allemagne, Charles le Chauve la France. Ainsi-était démembré I'empire de Charlemagne,

6. Les Normands. - Pendant que I'empire était dé-chiré par ces guerres fratricides, de nouveaux barbares appa-raissaient sur nos frontières. Les Normands or.r hommes dunord venaient des côtes du Danemark et de la Norvège. l{a-rins audacieux, ils s'abandonnaient aux flots et aux vents :< La tempête, disaient-ils, est à notre service I elle nouspousse oùr nous voulons aller. > Pillards intraitables, ils re-montaienl les fleuves et les rivières sur leurs barques légères,

enlevaient les richesses des églises et des monastères, puiicachaient leur butin dans quelque îlot perdu. pendant plusd'un siècle ils répandirent la terleur dans nos campagnes.

7. Charles le Ch.auve (840-877).- Char.les le Chauve,au lieu de cornbattre les Normands, acheta Ieur retraite àprix d'argent. Les comtes se chargèrent de défendre Ie pays,et se lirent constrnire des chirteaux forts par le pcuple qui ytrouvait un refuge. Ainsi la France se hérissa de maisons

fortes oa fertés, au pied desquelles les paysans établirentleurs chaumières. Les seigneurs qui habitàient ces chô[eauxdevinrent tout-puissants; ils exercèrent un pouvoir hérédi-taire et devinrent de véritables souverains. charles le chauveconsacra cette situation par le capitulaire de Kiersy-sur-Oise (877).

_ 8. L-empereur Charles le Gros.-.Louis

le Bègue,Louis III et Carloman, successeurs de Charles

le Chauve,se

montrèrent égalernent impuissants à repousser les invasionsnoqmandes. Les seigneurs espérèrent que I'empereur d'Aile-megne, Charles le Gros. déjà maître de I'Italiè, serait assezfort pour délivrer la lrrance des Normands, et ils lui don-nèrent la couronire (B8A).

9. Siège de Paris (885).- Les Normands. rendns

plus_ hardis_par leurs précédents succès, rcparurent plus

nombreux. En 885, ils remontèrent la seine sur une flotteimmense qui portait quarante mille gueniers, et vinrentfaire le siège de Paris, cette ville comprenait arors l'île de laCité et deux faubourgs à droite et à gauche de la Seine.

A.l'approche des pirates, les habitants des faubourgs seretirèrent dans l'île, et se préparèrent, à une vigoureuse ré-sistance, sous la conduite d'Eudes, fils de Robert le Fort,comte de Paris, de l'évêque Gozlin, et de I'abbé de Saint-

Germain des Prés. Ils repoussèrent.tous les assauts et su-2.

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3t* tES CABIOVINGIENS.

birent les privations avec une constance ailmirable, Le siège*durait depuis un an, lorsque I'empereur, cédant aux instances"

Siège de Paris Par les Nortnands.

d'Eudes, s'avanço avec une armée jusqu'à Montmartre. l\[ais,au lieu d'écraser les Normands, il traita avec eux et leurdonna à ravager lo Bourgogne.

{0. Déposition de Charles le Gros (887), - Les

seigneurs, indignés, déposèrent I'empereur dans Ia diète de

Tribur. 0n Iit un nouveau partage de I'empire carlovingienqui fut divisé en sept royflumes : Fr&nce, ltalie, Allemagnc,

Bourgogne en deçà du Jura, Bourgogne. au delà du Jura,Lorraine, Navarre.l{. I-res ducs de France. Robert le Fort. -Parmi les seigneurs qui avaient mis leur épée au service de

la défense commune contre les Normandso une familles'étaitsurtottt distinguée. Robert le Fort avait reçu de Charles le

Chauve le soin de défendre le pays entre Seine et Loire; ilfut'tué au combat de Brissarthe.

Son lils, Eudes, comte de Paris, s'était signalé par sa belledéfense de la capitalc contre les Normands. Dès lors cette

famille puissante va soutenir, contre les derniers Carlovin-giens, une lLrtte d'trn siècle.

12,Eudes, roi. - Eucles, élu roi de t'rance par les

barons qui avaient déposé Charles le Gros, batti deux foisles Normands. A st mort, Charles le Simple, troisième filsde Louis le Bègue, fut reconnu par Ia plupart des seigneurs

qui l'avaient combattu.

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LES SUCCBSSEURS DE CHARLET'AONE. 35

{3. I-re roi Charles le Simple cède la Norman-die. - L'acte le Plus /important du règne de

/'.-Chàrles le Simple fut le *,. tr,Fbffi ,,/"rrn.- Itraité de Saint-Clair-sur- )Xi ,^o--ll trurÉnrEURE"

Eptc, pnr lcquel le roi cé- \"a \"---:-'}:az14to.,e'î1

Ce pays prit le nom de r52 ) o-Ê\ e.--.'

Normanàie"(912).

\\^^rt-i-"-,-,-";ù7{4do,

A peine délivré des \Normands, Charles le Simple \ut er combattre contre les

révoltes des seigneurs. Il fut fait prisonnier par Herbert,

comte de Vermindois, et enfermé pendant treize ans dans

la tour de Péronne oir il mourut.4,4. Les d.erniers Carlovingiens. Hugues le

Grand, fils de Robert, dédaigna une couronne qui ne don-

nait pas de puissance, et la transmit à son beau-frère,Raoul de Bourgogne.A la mort de Raoul, Hugues le Grand rappela d'Angleterre

un fils de Charles le Simple, Louis IV d'Outre-mer. Ce princemontra une grande énergie; mais il lutta vainement contrela puissance des seigneurs.

Son jeune fils, Lothaire, lui succéda sans opposition. Ils'empara de la Lorraine sur I'empereur d'Allemagne. Toute-

fois lc pouvoir royal était nul en France I le roi ne possédaitplus que la ville de Laon.

Louis V, le dernier des Carlovingiens, ne régna que qua-torze mois. La dynastie capétienne allait monter sur letrône (987).

LBCTURB. - Cession de Ia Normandie.

L'archevèque de Rouen alla trouver Rollon, chefs des Normands' et

lui offrit la riain de Gisèle, lille du roi, et Ia possession du pays sitttéentre Ia mer et I'Epte (aflluent de la Seine). lq pacte-fut c-qpclu entrcRollon et Charles âu vilage de Sairrt-Clair-strr-Epte. La cèlëmonie de

I'hommaEe était faite, el lê nonveau drrc allait partir lorsque les Fran-cais lui ôirent : u Il est convenable que celui qui reçoit un pareil donËaise le nied du roi. - Jamais, s'écria le Normand, je ne baiserai le

nied d'au'cun homnte. r Sur les instances des eotrrtisarts, il chargea uttâe ses compagnons de remplir à sa place cette dernière formalité. Lesoldat nrit brùsguement le piea de Ch'arles sans fléchir le genou, l'élevaiusqu'êi sa bouche et renvcisa le roi. La foule éclata de rire, et Ie roi

i: ietira conlus et humilié.

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36 LES cARLOvINOIT'Ns.

EXDRcTcES 0RAUX ET Écntrs

{. 0uestionnaire. - Citez les rrincioaux successeurs de Charle-magne. - Que savez-v0us de Louis le Débonnaire? Quels étaierit sestrois fils? - Oir I'empire fut-ilpartagé? - En conbien de royaumes?

- l'arlez des Nornraritls. - ttaôontci le sièse rle Paris. - Qucl estI'empereur qui trahit Paris? - 0ù l'ut-il défosé? - L'empire fut-ilencoi'e partage? - Qur a donné la Normandie aux Normanàs? - Parquel traiié? - Quels furent les tleruiers Carlovingiens?

2. Ilevoir à rédiger. - Les Nornrands et leur établissement en France.3. Ereroioes sur Ia carte. - llontrer sur la carte les noms géogra-

phiques ertés dlns le chapitre ct rappcler les souvcnirs hisl,oriques quis'y rattircherû : Ilértstal, arr.jorrrd'hui ville de Bclgiqrie, sur les bordsdri la ltlerrse . - ltincry,'villâgc rlu departement iiu' Nôrd. - Rottce-uau,ï, col tles I'lrénées. -- I,.otttanel, vrllage tlrr département deI'Yonne, près d'Aùxerre, - VcrLhla, sous-1rréi'ecturc tle ia I\[euse, surcette rivière. * Kiersy-sttr-Oise, village de l'Aisne. - Bris.rarthe,village de ltlaine-e -Loire.

-

Pei'onne, sous-préfectrrrc de la Somme.

- Laon, préfecture de I'Aisne.Princfpaux rois carlovingiens : PÉeg ru Bnnr (752-768). -HÀnloulcnu (768-8{4). - Lours r,u DÉeowr.r.{rde (8la-840). - Cnanras

ln Cnluvn (841-871). - Lours l[ tr: BÈoun, Lours III nr C.lnlou,rw,Cflenles le Gnos, Culnus ln Sluu.n, Lours IV o'Ournr-Mcn, LoruArnu,Lours V (871-987).

- Promiers Capétiens : Eulr:s et Rroul nn BouncocNu.

à ereexe

EMPIRECA R LOVI N GI EN

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CHAPITRE IVr/E nÉerm n r'Éon.l,r.

I

IJA rÉouarjrnÉLEÇON

l. Lorsque le pouvoir royal eul été réduit à l'impuis-

lllrT:li#S#_9.r, maîlres de vasres rerritoires o ybpfr,s:t', rendîrffir-înilépenaffi' "eî

àôvïnrenr ae veriilrntess0uveralns

2. Le roi était le seigneur suzerain du royaume; resseigneurs étaient ses uossûur. Les droits foodiux àu ,*igneur étaient nombreux. on en distingue trois princi-paux : Ie droit de faire la guerre, le drôit de rendre Iajustice, le clroit de percevoiries impôts.

3. Tous ceux qui n'é-taient pas seigneurs s'ilpperaientles ser'ls ou esclaues et les uilaîns ou mananrs. Ils eurenr,

beaucoup à souffrir des vices de la société féodare.^ . L'Église arrêta les -guê*es privées par l-i-irAue de

Dieu1.e11e_ punit les violénces pàr Ieæc'ommunication,en{in elle chercha à adoucir les m-æurs féodales en créantla cheualerie'

nÉcrr

l. La féodalité.

pagnons d'armes de -

Les rois avaient donné à leurs com-

vastes territoires, pour les récompenser37

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38 LE RÉGIIUE FÉODAI.

de leurs services : ces territoires s'appelaient des fiefs. Les

rJu"t"-t s'y rendirent indépendants' Ils usurpèrent peu à

ffii; àroiË féodaux, c'est-a-dire le.droit d'avoir des soldatsàr d. fuirc la guerre, ie droit de prélever des impôts sur les

ùabitants de léur domaine, le drôit de rendre la justice. Ils

devinrent en un mot de véritables souverains. Cette époque

s'appelle l'éPoque féodale.

â. Suz"i*ins et vassau;E' - Les seigneurs les plus

puirsanit étaient ceux. qui commandaient à un plus grand

nombre de vassaux. Ils-exerçaient une sorte de suzeraineté

*"* i** autres seigneurs. Tels étaient les ducs de Bourgogne,;;bffig;à, o, Nor*andie, les comtes de Flandre, de cham-

;il;;.-i. iassal érair attaché à son suzerain par la céré-

monie de I'hommage.3. I-r'b.ommugà. - Lorsqu'un seigneur prêtait sermënt

d,h;*_;ge,-c'est"_à_dire quand il se déclarait I'homme d'un

""i.rràigîéur, il se mettalt à genoux, tête nue, sans épée et

;;;;;;;i;*,ét 1jurait d".'ètre fîdèle' Puis il se relevait' et il

t.ruuuit de sôn seigneur I'investiture du fief'--a. 1"" obligaiions féodales. - Le vassalétait alors

tenu Èr certaines onugations enYers $on suzera,in. Il devait le

suivre à la guerre, Jiéger dans sa cour de justice' payer s&

,u"çon, ,'ii Etoit prisoÀnier. Le suzerain devait au vassal sa

protection.' 5. Ifn chàteau féod.al. -Les seigneurs habitaient des

'3 atl -" ro. a

** . v é'it n u

t.fo rt eii' e p s e,

J iJff T i*'."ra;htilrivière ou sur un rocher à

oic. Il était entouré de fossés

tnacre;aoîdr oe fortes mu-ra i I I e L- J g.lt Qé-qË-*" ùe** meù.r -tiiëËs et garnies de æé-

Lggu *. Au centrq.s'élevaiLle

franoir : c'était d'ordinaireune construction carrée divi-sée en trois étages. Le rez-de-chaussée servait de cave, cle

cellier et d'arsenal. Le Pre-mier étage était la demeuredu maître et de sa famille.n châ,teau féodal.

*@L,+&-gjm onrai enr les hommes

d'armgs eq c&s oe. Drsge. A { g[ ges".e$f,613J9J*it-- -

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LA FÉODALITÉ. 39

rite de pierre, pourvue d'une grosse cloche et gardée par le899 F-,u*du*tr@lu--- -' -:--'*'-**

6. ï.es.vilains. - Au pied de ces liers châteaux féo-daux, sur les revers de la coiline s'abritaient de pauvres de-meures, cabanes grossières bâties en teme ou en bois et recou-vertes de chaume. C'était là que végétaient les malheureuxpeysens : on les appelait les vilains et les serfs.

Les vilains ou manants disposaient d'une certaine liberté.Ils payaient au seigneur une iente annuelle appelée la tailleet ils devaient des services corpo-

rels ou corvées, selon son bon plai-sir. Aussi disait-on qup les vilainsétaient taillables et corvéables ànrerci.L"lr.. Les serfs. - La conditiondes serfs était plus triste encore. llsdépendaient entièrement du sei-gneur, corps et biens. Rien n'appar-tenoit au serf : ni sa vie, ni so li-berté, ni le fruit de son travail.

8. Misère des campâgnes.

- Les campegnes, sans cesse r&yâ.-gées par les invasions des Normandset par les guerres des seigneurs, ne

Un serf.

furenû plus cuitivées et ne produisirent plus rien. Il en ré-

sulta une famine terrible pendant laquelle on mangeaitl'écorce des arbres, I'herbe des champs, les cadavres descimetières.

9. L'an 1000. - L'excès de la misère amène I'excès dudésespoir. on crut que la fin du moncle était arrivée. on risaitles proplréties qui annoncaient que l'an { 000 marquerait leterme fatal. ALrssi les populations s'entassèrent dans leséglises etattendirent avec eifroi. L'an {000passa; et |homme

renaquit à I'espérance et à la vie.{ 0. L'Eglise. - La religion chrétienne travailla à adoucirles mæurs de cette époque barbare. EIle prêcha r'égalité detous les hommes devant Dieu. Elle appeta à elle tous leshommes de foi et de science, sa,nstenir ôompte de leur con-dition. Il-n'était pas rare de voir les fils des paysans amiveraux plus hautes dignités de I'Eglise.

Lt. I-ra trêve de Dieu.-

L'Eglise, pour mettre unterme aux gue*es privées, établit la trêve de Dieu" Elle in-

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40 LE RÉGIME TÉODÀI.

terdit aux gens de guerre de se battre pendant I'Avent, le

Carême, les fêtes et la lin de chaque semainè, du mercredi

soir au lundi matin. Ceux qui violaien[ la trêve de Dieuétaient excommuniés (l 0A{).

l.2.Tt' excommunication. - L'Eglise disposait, contreles violences des seigneurs, de I'arme terrible de I'excommu-nication. Quand le peuple étail réuni dans l'église, après Ialecture de l'évangile, le prêtre, debout à I'aute[, prononçait

contre les coupables la formule de I'excommunication. Alorsles évêques ei les prêtres renversaient les cierges qu'ils te-

naient à la rnain et les jetuient à tene.De telles cérémonies frappaient vbement les imaginations

et donnaient aux serfs le courage de refuser I'obéissance au

baron excommunié.43. Lra chevalerie. -

L'Eglise lit mieux encore; ellechercha à adotrcir lesmæurs guerrières des sei-

gneurs pilr I'institutionda la chevalerie.lËLorcque le jeune nobleavdlt appris le méTÏer des

d,rmes, il était, sacré che-valier. Alors il jurait derespecter les commande-ments de Dieu, de défen-

dre les faibles et les op-primés.Mais, malgré les recom-

mandations de I'Eglise,les mæurs restèrent long-lemps violentes et bru-tales.

l,&. Ïres monâg -

tères. -Les monastèresétaiento à cette époque,des asiles pour la prière

et pour le travail. Les moïnes défrichèrent les terres inculteset îurent les véritables maîtres de I'agriculture. Ils gardèrentprécieusement les ouvrages des écrivains anciens, et donnè--rent

I'instrustion dans leurs éeoles. lls sauvèrent ainsi les

restes de I'antique civilisation qui, s&ns eux' aurait disparu

au milieu dc ces guerres et de ces désordres.

Uo ohevalier.

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.LES CÂPÉTIENS ET LÀ I'RE}IIÈRE CROISÀDN. &I

LECTURE. - Un chevalier.

Le ieune noble était formé au mél.ier de la guerre. dans le château

de soi père ou de son suzerain, e[ recevait sôlennellement son épée,lorsqu'iI parvenait à l'âge d'homnre. L'Eglise s'empara de cette coutttntenrilit'aire,'en y .ioignani des cérémonies-religieusès. Le jeirne, la veillcedes armés, piei,iu tombeau d'ttn sainl, de-longues prières, la confes-sion et la dommnnion furent la prérraration ordinaire à l'investttrrreeuerrière. Au sortir rl'un bain de irurilication, Ie candidat ôtart revètud'une robe blanche, signe dr: son innocence, et d'une robe rouge, sym-bole de son tlévouenient. Alors le prêtre bénissait son épée êt la-luiremettait; les seigneurs qui assistaièrrt â la céremonie lûi dottnaients0n armure, ses éperons, sa cotte de mailles, sa ctlirasse, ses brassards,

ses gantelets. Bnlin, le plrrain lrri frappait lruis ftris sur l'éparrle dn platde iorr énée. c'est-â-tliie lui donnail'llaccolarle en disant i u Je te 'l'ais

chevalier, flu n0m dn Père, du h'ils et du Saint-Esprit. u Aussitôt lenouveau chevalier sautait srr son cheval, lrratidissait ses armes et fai'sait parade'de sa force et de son adresse.

EXERCIC]]S ORAUX ET ÉCRITS

{. 0uestiounaire. - Qu'est-ce que la féodalité? - I-técrivez un châ-teau féodal. - Quelle était la situation des serfs? * Quel était l'état

des campagnes vers t'an t000? - Quels services a reudtts I'Eglise? -Qu'est-c-e qne la trève de Dieu, I'excommunication?- Quel étaii Ie rôlede I'ltsliseilans la chevalerie? -- Commelt armait-on un chevalier? -Quclle était I'utilité des mouastères?- 2. Ilevoir à rédiger. - Faites la description d'un château féodal, -Dites ce que yous sâvez sltr le sorbdespaysans au moyen âge.

ITJES CAPÉTIENS ET TJA PREMIÈR,E

CIÙOISADE

rnÇ0N

{. Les quatre premiers Capétiens, Hugues Capet, Ro'ltert, Henri I"'eL Philippe /'", furent impuissants à luttt:rcontre les seigneurs.

2, Le onzième siècle a été marqué par de grandes expé-ditions. La plus brillante frrt la uoisade entreprise pourdélivrer Ia Palestine de la domination des Musulmans

3. La croisade prêchée par Pierre I'Ermite, au concilede Clermont,ful dirigée par Godefroy de Bouillon. Lescroisés, après s'être réunis à tonstantinople, débarquè-

renten Asie.

Ilsfurent vainqueurs à Dorylée, s'empa-

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42 TE RÉGIME FÉODAT.

rèrgnt d'Antioche et rentrèrent dans Jérasalem, après unassaut heureux, [e 15 juillet {099.

4" Godefroyorganisa la conquête. Sous ses successeurs

furent institués les ordres religieux et militaires des y'ios-pitaliers et des Templiers, pour la protection des pèle-rins et la défense du saint sépulcre.

nÉcn

l. I-res guatre premiers Capétiens. - HuguesCapet (987-996), duc de Fronce, élu roi par les seigneurs du

nord de la France, ne put obtenirI'ohéissance de la féodalité. Il lit sa-mer son fils Robert de son vivant.

Robert (996-1031) fut un roipieux et charitable. Comme Louisle Débonnaire, il faisait de longueset fréquentes prières; il ollait sou-

vent à l'église de Saint-Denis, enhabits royaux, pour chanter ayecles moines. Ce roi avait épouséBerthe de Bourgogne, sa cousine,et il fui excommunié par I'Eglise,malgré sa piété; après une résistancede deux uns, Robert se sépara de

Berthe et épousa Constance, fille du comte de Tôulouse.

Henri I"' (r.031-1060) céda la Bourgogne à son frère Ro-bert, qui fut la tige de la première maison capétienne decette province, oir elle régna jusqu'en lB6l"

Philippe I"' ({060-1108) passa son règne à guerroyercontre les seigneurs de son domaine et contre le roi d'Angle-terue, Guilloume le Conquérant.

2. Le onzième siècle. - Le onzième siècle a étémarqué par de grandes expéditions. Les Normands, sous la

conduite de deux chefs habiles, Robert Guiscard et Roger,s'emparèrent du sud de I'Iialie et fondèrent le royaume-desDeux-Siciles. Le duc de Normandie, Guillaume le Conquérant,s'empara cle I'Angleterue par la victoire de Hastings-({066).Enfin, un duc de Bourgogne fut le fondateur du royeumechrétien de Portugal.

La plus considérable des expéditions entreprises dans cesiècle fut la æoisade.

Hugues Capet.

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LEs cÀPIitT nns ET LA PREM IÈRE CROISADE. 43

3. La croisade.- La Palestine, qui avait vu la nais-

s&nce et la passion du christ, était au*'mài.rs des Musulmans.La moisade fut entreprise pour délivrer les lieux saints de la

domination musulmane. Elle fut donc inspirée par le senti-ment religieux.4. Pierre I'Ermite. -_ Parmi les pèlerins qui, visi-

tant Jérusalem, eurent à souffrir des vicioires des i\{usul-ma.ns, était un ermite du diocèse d'Amiens, nommé pierre.

Le pape Urbain II I'envoya en France pour prêcher la

guerre sainte, et il vint lui-même présidcr le concile générrlde Clermont, en Auvergne ({095).Sur la grande place de Clermont fut dressé une estrade,

où prirent place le pape et I'ermite avec son bâton de pèlerinet son mantcau de laine. Pierue parla d'abord et émut vive-ment la foule.

Un immense cri de Dieu le ueu,t / accueillit ses paroles, etle pape distribua des croix d'étoffe rouge, que les aspistants

attachèrent à leur poitrine, pour montrer qu'ils s'engatgeaientau service du Christ. Ils prirent le nom de croisés.5. Croisade populaire.

- Tandis que les seigneursfaisaient leurs préparatifs, le peuple se leva en masse et par-tit sous la conduite de Pierre I'Ermite et d'un p&uvre cheva-lier nommé Gauthier sans .A.voir. Mais ces bandes indiscipli-nées furent détruites avant qu'eiles fussent artivées en Asie.

6. Croisade féodale. : La véritable armée des croisés

Concile de Clermoat.

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14 tB RÉOIi\IE FÉODAL.

lurlit plus tar_d sous la direction de chefs illustres : Godefroyde Bouillon, Hugues de Vermandois, frère du roi de France,Philippe In", Robert Cour.teheuse, fils de Guillaume le Con-

quérant, Bohémond et Tancrècle, princes normands d,Italie.Le rendez-vous général des croisés fut à Constantinoplc.

Les croisés passèrent le llosphore, prirent Nicée et gagnèrentsur les l{usulmans la bataille de Dorylée. },Iais a]ois com-mencèrent pour eux d'intolérables souffrances. La chaleur, lafaim et Ia soif lcs accablaient; les chevaux tombaienr épui-sés, les hommes se couchaient sur cette teme sèche et brir-lante pour. y attendre la mort; en un jour cinq cents

per-sonnes périrent de soif.prise d'Antioche releva Ie courage des croisés; mnis

bientôt de nouvelles soulfrances jetèrent dans I'arm'ée unprofond déco uragemen t.

7. Prise de Jérusalem it099). - Les moisés arui_vèrcnt cn{in devant Jérusalem. A lsvue dc cette ville, ilssentirent leur enthousiasnie se réveiller dans leur cæur, et,

de nouveau, ils firent entendre le cri de gllerre : Dieu le veutDieu le veut

-. Après un siège pénible et mcurtrier, Godefroy orilonnaI'ass&ut, le vendredi {5 juillet t0gg. Il 1it approcher clesmurs une tour roulante, sauta sur Ie rempart, et ses soldatsse précipitèrent dans lcs rues. Quand ils furent maîtres de laviile, les croisés, sans armes, pieds nus, la tête couyerte decendre, allèrent se prosterner au Calvaire.

- S,.Royaume de Jérusalem. - Godefroy de Bouillonfut élu roi de Jérusalem. Il ne prit que le titre de baron etdéfenseur du saint-sépulcre, < ne voulant pas porter c0uronned'or là oir Jésus-Christ avait porté couronne d'épines. > Lesvilles de la Palestine furent données en fiefs aui principauxchefs de la croisade. Le royaume de Jérusalem fut âinsi ôrga-nisé d'après le régime féodal.

-9.Les l{ospitaliers et les. Templiers.

-

pour

défendre ce royeume chrétien contre les inficlèles, on méales ordres rnilitaires des Hospitaliers et des Templiers. DeuxFrançais, Gérarcl de l\{artigues (l{00) et Hugtres de payens({{{8), les fondèrent. L'ordre des Hospitaliers avait pourmission d'escorter lcs pèlerins et de soi$ner les blesséi; ilsurvé-cut ûu royaume qu'il devait défendre et occupa tour àtour les îles de Rhodes et cle Malte. Les Templiers se desti-nrient à la guerre et à la surveillance des rou[es.

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LlTS CAPÉTIENS IIT I,A IIII]ITTÈRB CNOISADts. 4i

IBCTURE. - Rêsultats de la croisads

Jérusalem retomba au pouvoir des in{idèles : mais les croisades ne

furent pas inutiles. Elles- rapprochèrent les hommes cl, dintinuèrertII'isolemènt; les croisés, au nriiieu de ces peuples mtrsulntans, se rec0n-nurentfrèrés. Les homnres d'un même pâys

-sesentirent, pour la pre-

mière fois, dans cette foule de toute nation, enfants d'une même patrte"Nos noètes cornmencèrent à chanter r< le doux pays de Frânce >.

Le's croisades ortvrirettt all c0mmerce d'0c'cident la roule, deprrisIongtemps abandonnée, de l'Orient. Bientôt les négociants français etitatiens'entretieudront'des relations suivies avec

-lesvilles de i'rtsie.

Iinfin l'industrie se développa pour fabriquer les armes et pour fournirIes vètements des croisés.

Un des résultats heureux de la croisade fut de détourner vers la Pa-lestine 1'activité guerrière des seigneurs. La paix pultlique de la -rattcefut ainsi moins troublée; et le pouvoir royal, n'ayarrt plus à luttercontre des barons puissauts, pul se fortifier.

EXDRCICES ORAUX ET ÉCRITS

l. Ouestionnaire. - Quels furent les quatre prentiers Capétiens? .-Dites ce qne vous savcz sur chacun d'eux. - Quelles sont les gLandesexpéditions du onzième siècle? - Qui a prèché la premiere croisade ?

A huelconcile?

- Quesiqnilie Ie mot d'e croisé?

- Quelsfurent lcs

cbefs de Ia cruisade? - Ràcontez la croisade jrrsqrr'à la prise de Jéru-salem. - Comment fut organisé le royarrme-de Jénrsalem? - Quelsordres militaires furent créés? - Quelle fut leur utilité?

2. Uevoir à rédiger. - Racontez la première croisade.3. Erercices sur la oarte. - Montrez sur la carte les noms géogfa-

phiques cités dans le chapitre et rappelez les souvenirs historiques quis'v attacheni : Deur-Szciles. ancien royaume du sutl de I'ttalie. -hlestine, navs tle I'Asie oir ést né Jésui-Christ. - Conslantinople,cirpitale dé'la"'turquie, sur lc Br)sphore. - Nicft, Dor"ylee, Antiolche,Jéi'usalem, villes tle I'Asie. - Rliodcs, IlIulte, ilcs de la I\léditerranée.

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/-1-

CHAPITRE V

L/A FOBIIAîION DIJ POU VOIE ROYÂL

I

I,ES CAPÉTIENS ET IJES CO1VTMUNES

LEçON

{. Les progrès du pouvoir royal commencèrent sous lerègne d.e Louis VI (ll}8-l{37). Ce prince établit I'ordrect la paix dans ses rlomaines, fit respecter sa suzerainetépar les seigneurs et soutint une lutte énergique contreHenri Io", roi d'Angleterre.

2. Son fiIs Louis Ie Jeune ({{37-ll80) fit la seconcle

croisade et confTa le gouvernement du royaume à un mi-nistre habile, I'abbé Suger.

3. Ces deux règnes vire'nt les premiers progrès dupeuple

dans la voiede

I'affranchissement.C'est alors que

se formèrent les communes françaises, {ui conquirentd'importantes libertés.

nÉcrt

l. Louis VI Ie Gros ou I'Eveillé (1108-{f 37). -Louis VI fut un prince actif qui fit respecter I'ordre et Ia

paix donsses

domaines. Ilsétaient peu étenclus; ils ne com-

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tES CAPÉTIENS BT tES COMMUNES. L7

prenùient que I'IIe-de-France, l'Orléanais et le pays de

Bourges. Louis VI démolit leschâteaux des seigneurs turbu-

lents et délivra les gens desca.mpagnes de leur oppressionet de leur pillage. tl trouvaun puissani appui dans I'E-glise; Suger, abbé de Saint-Uenis, fut son ami et son con-seiller. Il fut aussi aidé parles bourgeois des communes.

2. I-res cOmmllnes. -n appelle cornmunes les asso-ciations formées par les habi-

sEtr,lE-er-n4hne

lr

.'ot.se_t

contre ln tyrannie des sei-du seigneur certaines ge-

1\

trt-\t .{t\

t{,,

tants des villes pour se défendrcgneurs. Ces bourgeois exigeaientranties rédigées sur un par-chemin appelé charte. En gé-

néral, les chartes accordaientaux habitants d'une ville ledroit cle se réunir en assem-blée sur Ia place prrblique,le droit de nommer leurmaire, leurs conseillers mu-nicipaux.

3. Lespremières com-

munes. - Les premièrescommunes qui obtinrent ces chartes, après des luttes san-glantes, furent celles de Oambrai, d'Amiens, de Laon, deVézelay. Dans le midi de laFrance, les villes n'euretttpas de combats à livrerpour conquérir leur liberté.Elles remirent en vigueur

les coutumes municipaleslaissées par les Romains.Telles furent les muni-cipalités de l\{arseille, Arles,Nîmes, Narbonne, Tou-louse.

4. T,'hôtel de ville.-a plupart des villes devinrent alors de véritables répu-

f ",

ANCE-.1t-t'ii 3

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Ilôtel de ville et son beffroi.

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48 LA I'ORMAIION DU POUVOIR NOYAL.

bliques. Elles avaient leur maison commune (hôtel de ville),leurs magistrats municipaux, leurs soldats, Ieurs assembléespopulaires, leur beilroi.

Le beifroi était une haute tour, surmontée d'une clochequi appelait les citoyens à la piace publique ou aux rem-parts. Le belfroi était bàti avec soin par les gens de ia com-mune. C'était, un signe de la liberté et de l'indépenclance.

5 Une ville au moyen âge. - Les villes offraientl'image de la gucrre. Les rues étaient étroites, tortueuses,bordées de maisons solides qui ressemblaient à des forte-resses. Tous les soirs à la nuit, on sonnait le couvre-feu; à

ce signal, chocun éteignait sa lumière, et les soldats du gucttendaient de grosses chaînes de fer en travers des rues.

6. I,ouis VI, protecteur des communes.Louis VI soutint généralement les communes, dans leur luttecontre les seigneurs. l\{ais il n'accorda aucune charte d'a[-franchissement sur son propre domaine. Il n'est donc pasexact d'appeler Louis VI le père des comlilunes. Toutefois,comme les bourgeois

etle roi avaient

à combattre le mêmeennemi, la féodalité, il cst naturel qu'ils se soient prêté unmutuel appui.

7. Puissance de ïrouis VI. - Dans les dernièresannées de son règne, Louis VI fut assez puissant pour résisterâuxmenaces du roi d'Angleterre et de I'empereurd'Allemagne.Tous les vass&uxdu roi répondirent à son appel. On vit alors,dit Suger, jusqu'oir va la puissance du roi, lorsque tous les

Français sont réunis. L'empereur d'Allemrgne, effrayé dece déploiement de force, n'osa pas continuer la guerre.. 8. Louis VII le Jeune (4,1,37-r180) et I'abbéSuger. - Louis VII, le Jeune, brave sur le ôhamp de ba-taille, muis d'un caractère faiblerct indécis, eut pour con-seiller I'abbé Suger.

C'est lui {ui dirigea Louis VII pendant les dix premièresannées de son règne, et qui prit la régence pendant la seconde

croisade. Il gouverna si bicn qu'il mérita ie titre de Përe de lq,patrte.

9. I-ra seconde croisade. - En t l42, Louis VII faisaitla gucrre au comte de Charnpagne. A la prise de Vitry,treize cents personnes qui s'étaient réfugiées dans l'églisefurent brrilées vives. Cet horuible spectacle frappa vivementle roi, et il résolut d'aller expier en Terre Sainte le crime deses soldats.

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tES CÀPÉTIENS

Saint Bernard. abbé deJ'assemblée ile Vézelav.

10. Insuccès de la seconde croisade.

-Louis VII

Louis VII et Suger.

et l'empereur d'Allemngn., Conrad lII, prirent la croix. L'ex-pédition fut mal conduite et malheurcuse. Tandis que Conradperdait toute son armée en Asie l\fineure, Louis clébarqua.cnSyrie, échoua au siège de Darnus et revint en France.

1{. Rivalité de Ia France et de I'Angletene. - son retour, le roi commit une faLrte grave. Il divorca avecla'reine" Eléonore d'Aquitaine, Celle-ci épousa Henri Planta-genet, comte d'Anjou, duc de Normandie, roi d'Angleterre.Elle lui apporta en dot laGuyenne, la Gascogne et le Poitou.Ainsi Henri Plantagenet posséda, outre I'Angleterre, les deuxtiers de la France.

Cette puissance fit naître entre les rois de France et d'An-gleterre une rivalité qui devait durer plusieurs siècles; eilecommença sous Louis VIi.

Louis VII mourut en I {80, laissanlrn lils à peine adoles-cent, Phiiippe-Auguste.

LEC'IURE. - Ilistoire de la commune de Laon.

La ville de Laon était, air onzième siècle, une riche cité gouvernéepar sou évèque,. le Nurmand Gaudry. Les bourgeois achetèrent, à prixd'argent, le rlroit de former' llne commune. IIs nommèrent un mairê etdouze eonseillers qui avaient le droit de convoquer le neunle au son dela cloche, de jugei les délits et de faire exécutêr les jugeinents.

ET LES COMMUNES. 49

Clnirvaux, prêchu Ia croisade à

HIST. D:E FR. C. M.

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5Û [A PORIIATION DU POUVOIR nOT.{l.

. Lorsque l'évôque eut dissipé.touI l'argcnt que lui avaient donné lesD0urge0ts, lt v0ulut, sltppnnler la cdûlntune. Aussitôt la foule se soulevaaux cris de conununeI Conununel La rnaison de l'évèque fut investre,ct lui-mèrne", découvert dans un ceJlier, fut abattu cl'un coup de hache,

La cathédrale, prise d'assaut, lirt livrée aur flammes_- Les borrrgeoii, effrayds de leur crime, se placèrent sous ra Drotectiond'un seigneur voisin, Thomas de nlarle. Ntais le roi intervint et se fil,livrer les meurtriers, qui,furent pendus. La conrmune fut aborie, el)efut rétablie, en {128, pir lesucceiseur de I'évêque Gaudrv.

-- -

0n voit, par cet exeinple,.qucc'est au plix dé leur vie que les bour-geors conquirenI leurs IibeLtés municipales.

D'après Augustin Tnrunny,Célèbre histôr,ien fraîçais. né a Blors en 1?0J,

mort. en 185ô.

EXENCICES ORAUX ET ÉCRITS

l. 0uestionnaire. - Quelles sont les dates dt règne de Louis Vl leGros? - Quels sorrt les faits de ce règne? - Qu'ést-ce que les com-munes? - Louis VI les a-t-il protegées? - En quelle année l'avène-ment de l,ouis VII? - Qui fut-le conseiller de ce roi? - Quelle fut lacause cle la seconde croisade? * Réussit-elle? - Quelle fàute commitle rrti à son retour? - Quelles furent les conséqùences du nariaged'llléonore d'Aquitaine

avec llenri Plantagenet? -'pourquoi Louis Vil,ue fttt-il Das vtincu dans sa lutte contre l{enri II?2. Ievôir à rédiger. - Di[es ce que c'est qu'une conxnune. - Diics

ce que vous savez tle I'abbé Srrger.-

T

PEII,IPPE-AUGUSTE (I {BO-I223)

rEÇoN

t. Philippe I[, surnommé Augu,ste, fu[ un roi conqué-rant et législateur.

2. Il prit part à la troisième croisade ayec le roi cl'An-gleterre, Rioharcl, et I'empereur d'Allemagne, FrédéricBarberousse.

t3 A son retour, il iommençe la conquôte cles provincesûnglilises; il enleva au roi Jean sans Terrc la l{ormandie,la Touraine, I'Anjou et le Poitou.

4. Les Anglais et les Ailemands se coùlisèrent con{relui. l\{ais Philippe-Auguste gagna en 1,214la mémorabiebal,aille d.e Rouu[nes "

5. Philippe-Auguste ne prit par[ ni à la quatrième croi-

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PHILIPPE.AUGUSTE. 5I

sacle dirigée contre Constantinople, ni à la croisade des

Âlbigeois"

6. Le roi étabiit clans ses domaines tles prévôts et tlesbaillis pour renclre la justice et lever les impôts. Il fiternbellir Paris et orsanisa I'Université.

nÉcrr

r. Philippe-Auguste ({{80-r223). Philippc-Au-guste es[ un des plus grands rois de la famille capétienne.

Le premier, il donna à la royauté une force véritable par lesconquêtes et par ies institutions.

2. Troisième croisade (l{90). - Lanouvelle dc laprise cle Jérusalem par lc sultan Saladin émut la chrétienté.Les trois plus puissants princes de I'Europe, Frédéric Barbe-rousse, emperelrr d'Allemagne, Philippe-t\uguste, roi cle

France, ct Richarcl Cæur de Lion, roi d'Anglctelre, prirent lacroix. I\lais cette croisade ne réussit pas. Frédéric mourut, à

pcine arrir'é en Asie, en se baignant dans ies eaux glacôes duSélef. Philippe ct Richard mirentle siÈge clevant Saint-Jean-d'Acre.Comrnc le siège traînait en lon-Sueur, Philippe quitta Ia Palestineet revint en France.

3, Rivalité de Philippe et

de Richard. -Le roi de France

prolita de I'absence de Richard pourattaquer les provinccs anglaises :

il envahit la Normandie. A cctfenouvelle, Richard revint; mais ilfLrt retenu prisonnier, pendant plusd'un an, sur les terues du duc d'Au-triche. A peine délivré, il accourut

en France, lit lo guerre à Philippe,el nrourut au siège du chàteau deChalus, en Limousin.

4.Quatrième croisade(f 202). - Philippe-Auguste, €x-communié par le pape Innocent III,à cause de son divorce avec Ingq-burge de Dancmark ei de son ma-

riage avec Agnès de l\,Iéranie, ne

Un guerrier de l'époque dePhilippe-Auguste,

prit pas part à la qua-

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52 LÀ FOR\IATION DU POU\"OIR ROYAI,

trième r,roisaile. Cette expédition fut prôchée pûr Foulques,curé de Neuilly, et entreprise per lcs barons français.

Les moisés, entraînés per les Vénitiens, n'allèrent pas àJérusalem, mais à Constantinoplc, où I'empereur Alexis, dé-trôné per un usnrpateur, les avait appelés. Ils s'emparèrent,de cette ville, élurent empereur un des chefs de la croisade,Baudouin, comte de Flandre, et se partagèrent les tcrres etles dignités de I'empire. Ce royilumc, fonclé par les croisés en

0riento ne dura pas. En 126ll lcs Grecs reprirent possessionde Constantinople.

5. Rivalité de Philippe et de Jean sans Terre.- Pendant ce tempso la guerre entre la Francc et l'Àngle-temc avait repris sous Jean sans Terre, successeur deRicharriCæur de Lion. Jean ayant assassiné son neveu, ArtÏrur de

Bretagne, Philippe-Auguste se cléclara le vengeur du princeassassiné. Il entru en Norm.andic, prit Rouen et conquit rapi-dement la Touraine, I'Anjotr, le N{aine et le Poitou.

6. Bataille de Bouvines (t 2{ 4).

-Cet acuoissement

extraordinaire de la puissance royale alarma les seigneursfrançais. Ils s'allièrcnt avec Jean sans Terre et- i'emperettrd'Alieniagne, Othon IV. Cclui-ci, à la tête de I'armée alle-mande, envahii la lrrancc. il rencontra Philippe-Auguste à

Bouvines, entre Lille et Tournai.Philippe-Auguste, entouré des milic,es communales, rem-

porta sur les Allemands une brillante victoire. Ce fut un évé-

nement vraiment national.7. I-res Albigeois (1208-{229). - Pendant gue Phi-

lippe-Auguste luttait victorieusement conl,re la coalition de

l'Anglcterre et de I'Aliemagne, le midi de la France étaitravagé par la gucrre des Albigeois'

Les Albigeois (du norn cle la ville d'Aibi) étaient une secte

rcligieuse qui rejetait l'autorité du pape. Les seigneurs dumidi, et parmi eux le puissant comte de Toulouse, Ray-

mond IV, leur étaient favorables. Les missionnaires envoyéspour les convertir furent maltraités; le légai, Pierre de Cas-

telnau, fut assassiné. Le pape, Innoceni III, lit prêcher contreeur unc croisade.

L l-ra croisade des Albigeois. - Un baron de I'Ile-de-France, Sirnon de Montfort, se mit à la tête des croisés,

s'empara de Béziers et de Carcassonne' et vainquit Raymond IVà Ia bataille de 1\[uret. Le concile de Latran donna aux moi-

sés la plus grande partie des fiefs du Languedoc (f 215).

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PH ILI P PII.ÀU GU ST 14.

Mais Toulouse se révolta contre Simon de l\{ontfort,

53

qui périten faisant le siège de cette ville.

Philippe-Auguste ne prit pas part à cet[e moisade: il en-voY& contre les Albi-$ràir ron {ils, Louis VilI,qui devait retirer lesplus grands profits decette guerre.

9. Administra-tion de Philippe-

Auguste. - Philippe-Auguste avait été unconquérant heureux; ilfut arissi un administra-teur habile. Le domaineroyal, qui avait étéagrandi de la Touraine,de I'Anjou, Cu X,Iaine,

de la Normandie et deI'Artois, fut divisé eûbailltages et en pi'eudfes. ces divisions administratives étaient

fut embelli et devint digne d'être =la capitale de la France. Les ruesfurenI pavées; le Louvre, lesIlalles, I'Hôtcl-Dieu furent con-struits. La cathédrale de Notre-Dame, ce chef-d'æuvre de I'ar-chitecture, fut commencée. Enlin,I'Universiié de Paris, æéée parordonnance du roi, attira les pro-fesseurs et les élèves de tous lespays.

gi19-i appelées parce qu'elles étaient gouvernées par desbaillis et des prévôts, officiers royaux chargés de rônclre lajustice et de lever les impôts

'10. Embellisr"*"ït" d.e F-=lË -'-. --.1ft:1aris.

-Sous ce règne, paris

=_Æ-..]$fuEÊE:=Ë

It. Louis VIII (r22g-f 226\. - Louis VIII, lils er sue-cesseur de Philippe-Auguste, Iit d'abord la guerle aux An-glais; il leur enleva I'Aunis, I'Angoumois, le euercy, laSaintonge, le Lirirousin et le Périgord. Puis il 1ir valoir les

droits que lui avait laissés Amaury, fils de Simon de Mont-

EDITEfrBANEE

Notre-Dame.

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64 T,A FORMATION DU POUI'OIR NOYAt.

fort. il prit Avignon, Beaucaire, Carcassonne et Birziers. Ainsila royauté pro{itait de la guerre des Albigeois qu'elle n'avaitpas faite. Louis VIII mourut dans la viile de Nlontpensier, en

Auvergne. nPRErl,IilRB LECTURE. - La bataillo de Bouvines.

L'a.rtnèe francaise avait en par[ie passé Ie pont de Bouvines, lorsqrreIes Âllemands {bndirent sur l'ârrièrdjgarde. L'e roi, qui se reposait sousrun frêne, fit une courte prière dans ùne chapelle de^Saint-Piene, sautaà eheval et se plaça sur le front de son armée. La lutte commença par

Bataillc dc Bouvines.

des charses de cavalerie qui ne décidèrent rien. llais bientôt arrir'èrentavec la 'bannière

deSaiirt-Ilenis les gens tles communes, qui prirent

place à côté du roi.Philiprre coulut un grand danger : tiré à bas de son chelal, il allait

être neiéé de corrns. lorsque les siens le sauvèrr.:nt. 0thon faillit rririr' :

Guillâume dc.; Barie , I'homme lc p)us fort de son tenrps, le tcniit parla tète e[ le flappait rle son épée; mais une troupe d'Allemands tuirsoncheval, et lc'c'onlraienitde ée iirire jour à coups de poignarri. Othons'enfuit, et Ie centr:e de son armée se débanda. Le cornte de Flattdre,Ferrand, fut hlcssé et fait prisonnier.

Cette'victoil'e, remporté-e par ies rniliccs des commnnes, fut consi-

dêréecomme

un évén-ement na[ional. Paltout, sur Iepassage

durr,ri,

les rues et les maisons étaienttendues cle [apisseries;l(]s paysans quit-taient leurs travaux pour venir voir le comte de 'Flantire

errchiiné..Ferrlnd, disaient-ils,^te voilà nraintenanI ferré, tu ne rcgimbelas 1ilus,tu ne pourras plus ruer le talon contre ton maitre. l

DEUXIÈNIE LBCTURE. * VilIEhArdOUiN.

Geollrov de Villehsrdouin, maréchal de Champagne, prit part à laqrratrième croisatle; il assisia ri la prisc de Cunstantinople ci lul, Iait

ruréchal de Roumanie: il mourut en 12t3"

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SA tNT LOU IS. 55villehardouin a émit nne Htstotre de la canquête tle constantz-

noTtle. qui cst rrn tlc_s plus anciens et des ptus prdcieui Àon.*ônt, ,rera ran,g,ue ïrunçarse..,l,e méritc de I'auteurest qu'il raconte les fail.s dontrt a e[e actcur et tenroirr. Aussi ses récits sor-rt vifs, animés.

nleinsde

charme. Les nl's célèbres sonI I'arrivée aei ciôisosh ïr"iiè'u't'i*ïtiéde Constantiriople.villehard,'in est, par la da[c,le premier dc nos historiens français.

ExERCrcns oRAux ET $cRrrsl- Ouestionnaire. - Citez Ies dates du règne de philippe-Aueuste?

- Q-uelle croisade ltt-il ? - Racontez ta tutte âô pt itippî'ài"à.e'iiÈr,a.d.- comment mour't.,Hichard? -. Qu'est-ce que reiai sâns rôir.z

-uellesprovinces

Philippe.conq.itlil sur ce ioi? - tracontez-la na-laille tle Bouvines. - ôirclles s'ont leiïc,,x croisa,les faites sous cel.csrre au.r,quelles Philippè ne priL pai- pariz -

parlez a.ïuïnii,'i.tr^-rror oe r'tiltrnr)e-AuEusle. -. Quelles sont les conquètes de Louis vlllsur les Anclàis et irrr tes etrige;iii -'"ot' rnuiut-iii --nï"qr,eile

année ?

2. Ilevoir à rédiger. - Racontez la bataille de Bouvines.

mSAINT IJOUIS (1,226-1,270\

LEÇON

{ Le successeur de Louis \ITI, Louis IX ou saintI,ou-is, régna d'abord sous la tutelle de sa mère Blancltede castille. Oette reine énergique

soumit les grands quis'étaient rér'oltés; eile prépara la grandeur de'sa famille .

par ies mariages de ses deux fils avec les héritières duLanguedoc et de la Provence.

2. saint Louis.commença en {pB6 un règne illustrépar la vertu. Il vainquit le roi d'Anglete*e, Èenri III, àTaillebourg et à Saintes.

3. Pehdant unemaladie, i-l prit la croix et partit pourI'llgypte. vainc' à Nlansourah et fait prison"i.;, il eicitu

I'admiration des Musulmans par sa fermeté inéilranlableet par son inaltérable patience.

4. saint Louis fut un roi administrateur. Il attaqua leclroit degqel..e p.ivée.par I'institution de la q,oroÀiàinr-l :rou._Il bâtit I'hospiôe des Quinze-vingrs et ra sainte-Chapelle.

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56 À FOR},IATION DU POUVOIR ROYAL"

5. Saint Louis fit une seconde croisade et mourut en

{270 sous les murs de Tunis.

nÉcrr

{. Blanche de Castille (l'22(r-1,236). - A la mort de

Louis VIII, son fils aîné, Louis, avait à peine douze ans. Lareine mère, Blanche dd Castille, fit sacrer à Reims le jeune roi

Les seigneurs, voyant le gouvernement aux mains d'unt)femme et d'un enfant, se révoltèrent. Blanche, par son habi'

leté et par son énergie, vainquit cette coalition.Elle augmenta en mème temps la puissance de la maisoncapétienne par des mariagcs. Louis IX épousa l\'Iarguerite de

Provence, et son frère,Charles d'Anjou, fut fiancéà la sæur de cette princesse,Béatrice, qui devait hériterde la Provence. Enfin Al-

phonse, autre frère du roi.épousa I'héritière du comtede Toulouse. Ainsi la royau-tô étendait son influence surle midi dc la tr'rance.

2. Saint Irouis, -Saint Louis commença àgouYerner en {236. Ce

prince fut le modèle detoutes les vet'tus chrétien-nes. Sa foi était vive etsincère. Il assistait aux of-Iices plLrsieurs fois par jour.Il porlait torrjotrrs un cilicesur son corps délicat.

Animé de i'esprit de oha-

rité, saint Louis visitait lcshospices, lavait lcs piedsaux rnalades. faisait ma.n-

Eer les vieillards infïrmes.s- 3. Bravourede saintSaint, Louts.

ne fut ni un Robert le Pieux

sut concilier ôvec ses vertus

Trouis. -Maissaint Louis

ni un Louis le Débonnaire. Il

chrétiennes toutes les qualités

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SAINT LOUIS, 57

royales. Si sa piété était celle ct'un moine, sa bravoure surles champs de bataille fut celle d'un chevalier, et sa prudencedans les conseils fut celle d'un roi.

4. Victoires de Taillebourg et de Saintes (LZAZ).

- Saint Louis fit la guerre et il la lit bien. Les seigneurss'étaient de nouveau rér'oltés, et ils avaient fait allianù avecle roi d'Angleterre, Henri III. Il marcha contre eux, les vain-quit dans les deux bataiiles de Taillebourg et de Saintes. Ilobligca le roi d'Angletcrre à renoncer àrtoute prétention surla Normandie, le l\Iaine, la Touraine et Ie poitou. Il légitima

ainsi les conquêtes de Philippe-Auguste I car jamais roi n'a .eu plus de respect que lui pour lc droit et la,;ustice.5. Première croisade de saintLouis, - Au retour

de cette cxpéclition contre les Anglais, le roi tomba grave-rncn[ malade à Paris; il fit væu de prendre ]a crr;i.r.

6. Saint l-rouis en Egypte 1.- Saint Louis dirigea

son expédition en Egypte, contre le sultan clu Caire, quis'était emparé de Jérusalem. Il partit cl'Aigues-llortes ôt clé-

barqua à Damiette. Il s'empara de cette ville, et y séjournasix mois. Mais il fut. vaincu à l\lansourah par I'impruclencede son frère Robert d'Artois, et il fut fait prisonnier. Ce futdans sa captivité que parut toute sa grandeur cl'âme. Il con-sola ses soldats désespérés et il inspira à ses vainqueurs durespect et de I'admiration.

Saint Louis obtint sa liberté par la reddition de Damiette.Il alla visiter en pèlerin la Palestine, qu'il aurait voulu dé-

livrer. La nouvelle cle la mort de sa mère le rappela enFrance (1254).

7. Croisade des pastoureaux.- Blanche avait gou-

vernÉ avec sagesse et fermeté. A la nouvelle que le roi étaitprisonnier, plus de cent mille paysans ou pastoureaux avaientquitté leurs demeures pour aller le délivrer I mais ces nou-veaux croisés s'étaicnt mis à piller les châteaux et à com-mettre des dégâts

Ila reine parvint

à rétablir I'ordre.8. Administration de saint I_rouis. - Saint Louisfut surtout un roi administrateur et législateur. Il surveillaavec soin le gouvernement du domaine royal. La conduitedes. officiers royaux était contrôlée par des inspecteurs, ap-pelés enquesteurs r,ly0,uæ, fonctionnaires semblables aux

3.1. Yoir,

page45, la carte des oroisades.

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58 LA I.,ON}IÀTION DU POUVOIR NOYÀI.

anciens envoyés de Charlcnagne. Gràce à cette surveillance *incessante, I'ordre et la justice régnèrent partout.

9. Saint Irouis et les seigneur SaintLouis

chercha aussi à rrlpritner les abus de la société féodale. Ilsupprima les coutttmes barbares, telles que le duel iucli-ctitie, qui mettait aux prises ies plaideurs et qui remplaçaitainsi la justice par la forcc. Désorrlais les plocès furent jugés

par les iribunaux clcs seigneuïs ou pn.^ltJIT:T:"1-L1..^t;t0. Saint Louis et

les communes.

Protccteur dcs conlmu-ncs, comme ses prédéces-seurs, il leur accorda desprivilèges, mais aussi ilsurveilla leurs intérêts.Il obligea les magistratsmunicipnux dcs princi-paics villes à lui rcntlre

compte tie lcut' gestiun.Paris fut I'objet parti-

culicr tie ses soins. Le roinomnra prévôt (maire)un homrne retnarquable,Etienne Boilcau, qtri pur-gea la ville clcs malfai-teurs et donna aux cur-

porations ouvrières dcss.Ses règlemen |,s , rc -cLreillis dans le Lirrctles mritiers dc Puri,s,

' Saint Louis lit bàtirla Sainte-Chapelle au retour de la croisade.

11. Saint Louis sous le chêne de Vineennes. -Cebon roi allait

quelquefois s'asseoir sous un chône, à Vin-cennes, ei rendait la justice à tous ses sujets. Il traitait clc lam.êmc manière les grancls et les petits, les nobles et lespùysans. Aussi saint Louis est-il resté le plu-" cher et le plusvénéré de nos rois.

{2. Dernière croisâde de saint Louis. - Depuisvingt-cinq ans, le royaume était en paix, lorsque le roi, cé-

dant aux soliicitations de son frère, I'antbitieux Charles

d'Anjou, roi de Sicile, se décida à une nouvelle croisade.

La Saint,c-Uitapclle.

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$AINT LOU]S. 59

Charles lui persuada que lc sultan de 'Iunis était disposé à

se faire chréiien, et Louis s'embarqut pour l'Afrique.

{3. Mort de saint Louis (12?0). - Saint Louis éta-blit son camp près des murs de Tunis- Ses soldats périrenten grand nombre sur cette plage aride et br'ùléc du soleil'Lui--rnême$ut atteint de la peste. Bientôt il perdit la parole

l\Iort de saint Louis.

et il se {it étendre, les }.rras cn croix, sur un lit de cendres. Ilexpira paisiblement en murmurant, les yeux levés vers le

ciel : < Père, je cornmets non esprit en ta garde. u

LEC'IURl]. - Joinville.T.e sire de Juinville, rélèbt'e historien francris, naqrrit ett '[ 124' a.u

c|ùleart rle Joinville'(trrcs CIrâlons-sttr-]larne). Conséiller .t ''u1i rlc

Louis lT, il I'accompagiia tlilns sa. prelnière croisade,.bien q-tle.s0n cceur

fù[ alterxlri de lridser sott Lrcittr'ntrnoit'ct scs cnl'anIs. l"itil, prisott-nier avec Ie roi, il partagea les sottlfrartccs _de srt eaptrvité et s'uttit arecIni d'urte telle amitié quê tldsor-mais il ne derlit p)us tluilter la cour dc

ce prince. 'I'outefois, il n'eut pas le courage tle-le suivre à la secondecr0l s a0e.

De retour en 'rance, Joirrvillc écririt des Xlemoirts, clans lesqtrcls ilraconta les exnéditions et I'rrlministration intérieLrre de Louis IX. 0e0u'0rr aime surtout ert Joinville, c'esl son amitié portt' le roi' sa senst-Ërlite. son imagtnation si vive. C'est un catlsetlr atmable qui raconteavec ôonfiance tout ce qu'il voit et lout ce qu'il éprorrle'

Le nom de Joinville èst rcsté inséprrable-de

celui de saint.Louis.

EXERCICI]S ORAUX ET ÉCRITS

l. Ouestionnaire.

-Quels furent les faits prineiparrx de 1a régence

deBlanche de Castrlle? - En quelle année satnt Louis prit-il le gouver-

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60 LA FoRMÀTIoN DU pouvorR noyAl.lem.eqt?- - Qlet ctait. son caractère? - Queiles batariles livra-t-il auranglais? - -comrne't sainr Louis prit-ii ia cioiiî'-. Ruôôitàr',.uu1l9irl9.; - Porrrquoi-revrnt-il e. Fràncef - Q*'est-ee qliô"ricroisaaedes pâs.t'rrreaux ?

- Querssont.res f;rits

priniipaui aé r,iJ*inist'ationrle srrnt Lorris? - 0ir rendait-ir ra jrrstiôe? - 0ù .it-ii ï,0.i,'i - tinqnelle année?

^^,?..- ?gugi* à Tdiger. - Dites ee que vous savez du caractère dcsarrrr Louis. - Racontez les croisades de saint Louis. |-"--

IV

Ï,ES DEn,NIER'S CAPETIENS DIRECTSrEç0N

l. n- ;lnfe III le Hardi, successeur de saint Louis,agrtndit le domaine royal du poitou et du comté cle Tou-louse. Il fit une expédition maiheureuse en Espagne etmourut à son toqi à Perpignan (tgg5).

. 2.-Philippe IV le Bel ({g8j-{Bt 4)'frt des guerres auxAnglais et aux Flamancls; vaincu à iourtrai,"il fut vain-queur à 1\{ons-en-Puelle et s'empara de toute la Flandrefrançaise.

3. Ce roi eut de Iongs démêlés avec le plLpe Boni_face VIII.Il força le pape à quitter Rome et à vànir rési-der à Avignon.

4. Phiiippe le Bel abolit I'ordre des Templiers; il con-voqua pour l.a première fois les états généraux et orga_nisa le conseil du roi.

5. Les trois fils de philippe le Bel, Louis X le llutin,Ph.ilippe v le Long et chailes IV te Ber, régnèrent jus-gy'en 1398. A cette époque, la rlynastie dei Capétïensdirects fit place à la dynastie des Capétiens Valois.

nÉcrr

.{. Philippe III le -Hardi (ttZ70-,t288). _ Le fils desaint Louis.,. Philippe le Hardi, rèvint en France, rapportantcinq ceroueils royaux.

La mort de son frère, Jean, et de son oncle, Alphonse, luidonna I'héritage de ces princes, le poitou et le'comté de Tou-louse.

..df'..

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LES DERNIERS CAPÉTIENS DIRDCIS.

Le mariagc de son Iils aîné avec la fille du comtepagne, roi de Navarre, prépara I'annexion cle ces

6t

de Cham-provinces.

2. fntervention en Es-pagne. Charles d'Anjou,frère de saini Louis, avait firitla conquête de Naples et cle laSicile. Les Siciliens se révolbè-rent contre Ia domination desFrancais et se donnèrent au roid'Aragon. Le lundi de Pàqueso

1282, à I'heure des vêpres, ilsmassacrêrent les Francais. Onappela cet oclieux massime, lesYëpres stcilicnnes.

Philippe III voulr-rt vengerles Français. Il lit une expédi-tion en_ Espugne, pour détrôner pierre d';\ragon. L'expédi-tion échoua; le roi malade rcpessa. les pyrénéâs et mourut à

Perpignan..3. Philippe IV le Bel (1485-rBtL).

-philippe IV

n'avait que dix-sept ans à la màrt de son pbre. Mais rôlr,,trthomme dont les contemporains admiraient la haute stituru,la beauté froide et sévère, se montra, malgré son âge, ca-pable de gouverner. Ambitieux, taciturne, despote-,

'faux

monna)'eur, ce roi employa trop souvent, pour réussir, desmoyens violents ou perficles

4.Les légistes. - Philippe le Bel choisit ses conseillersparmi les hommes de loi, avor,a.ts, procureurs, juges, habi-tués à toutes les chicanes des procès. ces hoinùes de luis'appelaient des iégistes.

. * légistes, qui étaient surtout issus de la bourgeoisie,étaient les ennemis des seigneurs. A'ssi servirent-ils avecardeur le pouvoir royal contre la féodalité. Ils furent les in-

struments dociles du despotisme de philippe le Bel.Ii. Ëe conseil du roi. - Un des rtsultats de ce gou-vernement cles légistes frit I'organisation du.conseil du*roi,qui avait conservé jusqu'alors un caraetère féËdal.

ce conseil eomprit trois parties bien distinctes : Lo le con-seil du roi, proprement dii, ou grand, conseil, qui s'occupaltdes affa.ires politiques du royaume; zo la cham',bie iles comptes,qui traitait les affaires financières; Bo le parretnent qai dôvini

peu à peu une cour suprême de justice. Les légistàs prirent

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62 IÀ TORIIATION DU POUVOIR ROYAT'

dans lc parlement une place préponelérante, au détrimentdes noblei. Ils devinrent ies procureurs et les juges du roi.

Ainsi la féodalité allait perdre un de ses droils les plusimportants, le droit de rendre la justice.ô. les premiers états généraux ({302). -- Sous le

gouvernement d'un roi, ennemi des seigneurs, le-peuple futappelé pour la preçnière fois à prenclre part aux affaires. Phi-tilpe le ncl convoqua les états généraux, composés des repré-sentants des trois ôrr1res, de la noblesse, clu clergé ef de labourgeoisie ou tiers éta[, ainsi appelé paroe c1u'il était le

troisùme état. C'est là un grand événement' Ainsi lepeuple, qui n'était rien dans la soeiété féodale, comnrençait

à compter. tz. eninppe IV et la Flandre. - Philippe le.Bel lit

la guerre à Edouard I'", rr..,i ci'Angle-terre, potrr lui eniever Ia Guyennc.Erlouard s'allia. at'ec lcs Flamands.Philippe tnarchacontrc eirx. Il battit

Ics l,'lamands à Furnes et ietrr itn-pose polrr gouYerneur Jacques de

Chiitillon.l\[ais les villes de la Flandrc, habi-

tuées à se Souycrner librernent, se

révoltèrent contre la tYrannie de

leur gouverneur.

8. Défaite de Courtrai.*

Robert d'Artois, cousin du roi, mar-cha contre les révoités à la tète d'unernagnifique armée contposée dc chc-vaiiers et des n'rilices des communes.Les Flanrands, commandés Par untisserand, s'étaient retranchés près

cie Courtrai, deruière un cnnal. IIs

attendircnt, serrés lcs uns con[rc lcsUnhomme{'arme.sà-l'époque autres, Ie ChoC deS chel'aliers fran-de Philippe Ie tsel'

qais. ieux-ci, rnéprisant de tels ad-

versaires, se ptécipitôreni en avant avec unc folle témériié,

-*ans même pren,lre garde au cnnal qui les séparait de_ I'en-

nemi. ils roirlèrent pêle-mê1e dans les fossés; et les bour-geois flamands frappant sans pitié {irent un aJfreux carna8e.

Li pOrit toute la fleur de la chevalerie française ({302)'

g" Soumission de la Fland're' - I)eux ans après,

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LES DERNIERS CApÉtInnS DIREoTS. 63

Philippe le Bel vengba ce désastre prr sa victoire de l\[orrs-en-Puelie (t 304). Toutefois les Flamands n'étaient pas domp-

tés; aussi le roi olïrit la paix, se contenta d'annexer laFlandre et rendit la Guyenne &ux Anglais.10. Philippe Ie Bel et le pape Boniface VIn. -e fait le plus considérable de ce règnc Iut la querelle de Phi-

lippe le Bel et du pape lloniface VIIILa papauté était alors dans toute sa puissance. Elle aspi-

rait à exercer sa souverû.ineté sur I'Europe chrétienne et elieconsidérait les rois comnle des vnssaux.

0n conçoit que Philippe le l3el, avec la haute idée qu'ilavait de son pouvoir, repoussa lcs prétentions du saint-siège. Il entendait être le seul maître dans son royaume.

La lutte ne tarda pas à éclater : le roi, touiours à conrtd'argent, arait établi un impôt sur le clergé. Le pape pro-testa et lança contre Philippc une bulle d'excommunication"Lc roi {it brûler Ia bulle; puis il asscmble pour la prernièr'efois les états génér'aux pour s assurer I'appui dela na[ion.

1'1. Mort de Boniface VIII. - En nrônrc tenrps, Phi-Iippe lrr Bel encourageait tous lcs ennemis du pape. Un Fran-cais, Nogaret, et un ltalien, Colonna, ù la têtc d'une troupede soltlats, envahirent la résidence du pape, dans la peiiteville d'Ànagni, prèsde Rome. Le pape futarraché de son trône,traîné à

teneet frappé

au visage. Il mourutpeu de jours aprèscette scène de vio-lcnce.

12. Les papesà Avignon. - Noncontent de cette vic-

toire, Philippe le Belforça les palles à qrrit-ter Rome et à résideren France, àAvignon.Il espérait ainsi lestcnir sous sa main.Clément V Îut le pre-mier qui lixa sa résidence dans le château des papes à Avi-

gnon (1309). Six de ses successeurs, tous Français, imitèrent

Le ohâteau des papes (Avignon).

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LES DERNIENS CÀPÉTIENS DIRECTS. 65

nière à la mort de Philippe v en faveur de charles IV le Bel;et, à la mort de Charles le Bel, le dernier des Capétiens di-

rects, en faveurde Philippe Vi de Valois.

Plûs tard les légistes iustitièrent cette coutume de I'héré-dité royale par une loi des Francs saiiens qui interdisaitaux fillàs d'hériter Ia terre salique. C'est alors que fut créé

I'adage fameux : la loi saliclue emytêclt'e lu couronne d,e Frtttrce

tl,e tomber en clueno'uille,

LEC'IURE. - Attentat dAnagui.

Nosaret et Colonna, à i'aitle de qrrelques seigneuls gagnés et d'aven-turier's enrôlés. s'intluduisent dans Anâgni att lever drr jour. Le petrlrle

se tOint aux assajllants et folce le palais du pape. Les portes t'le sqtt

appârtement sonI blisécs. Le pontife était assis sur un trône, porlant sur

iôs'épaules le nanteau tle s,iiut-Pierre;.sur sa tète, une tiare ornée tiedeux' couronnes, syrnbole des deur puissances (spirituelle et ternpo-relle). et tenattl'à lï main la croix et lès clefs.

Nrigaret, étortné, s'approche avec res.pcct de Boni[ace, ac-complit sa

missiôn. ct I'irrvite à cortvoquer à Lvon le conctle general. ( Je me con-solerri.'rénonrlit Iloniface,

-d'ètrc iondamné par Ies Albigeois.

"Le

erand-nèrd de Nosaret était Albigeois et avait été brùlé vif comme héré-iione. i, Veux-tu-déposcr h tiaré? ' s'éct'ia Colottna. " Voilâ na [ête,ré'nliaua Boniface; jè mourrai dans la chaire oir Dieu m'a assis.,

hoionna dontta'rin soufflet au pape' et lui aurait plongé son épée

dans la noitliue, si Nogalet ne I'eùt retenu. ( Chétif papc, s'écria Co-lonna. rèearde la borrté de 4onseigneur le roi de Irrance, qrri te eardenar nroi àt te tléfcutl de les cttnernis. " Boniface, uaignanl lc poison,iefusa tout llimctrt; ulle pauvre femme Ie nourrit pendant trois joursavec urr ueu tle pain et cl uatre ættfs.

T,e periple clélivra le souverairt pontife, qrri partit potrr Romc et mou'

rut qdelqires jours après ({303).CHIrEÂuenr,\lto.

Célèbre écrivain frangais, né à Saint-Malo, en 1768' mort à Paris en 1818.

EXERCICES ORÀUX iT ÉCNTTS

l. Ouestionnaire. - Qui a succédé à srint Lottis? - Qtrels sont lesfaits nrincinaux du rèqne de Philippe III? -' Quel est lc caractère dePhiliùpe td nctf

-Qir'est-ce qne-l-es légistes, le parlerncnt, les étrts

généia'us? - Racontez les guerres de I'hilippc le Bel ett Flandre. --Âvec quel nape a-t-il eu des dénrêlés? - Pottrqttoi? - Cumrnent estmorl Ûouifldee vtlt? - Quel est le prenrier pape qui a résidé à Avignon?

- Combien a dur'é le séjour de la papauté drrns cette ville ? - Qrrel estI'ordre qu'a aboli le roi?- Quel etait le glqn{ n4] ig de I'orrlre? -Qnel fut-son sort? - Quels sont les trois fils de Philippe le Bel? ._Qu'est-ce que la l,ti salirlue ?- 2. Itevoii à rédiger. -- Racontez la lutte de Philippe le Bel et dupape Boni[ace VllI. - Dites ce que vous savez des Templiers.^ 3. Ereroioes sur la carte.

-

llontrer sur Ia carte les noms géogra-

'phiques cités tlans le chapitre et rappelel les souvenirs historiQues-qui

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66 I,A FON MATION DU POUVOIR ROYAL,

s'y rattachen t : Toulouse, préfecture de la Haute-Garonne. - Bourges,préfecture du Clrer. - Atiiiens, préfecture de la Somme. - Vézelay,èlrcf-lieu de c;rnton de I'Yonne.

'-- llitt' /, village de la ]larne. - Clair'uarzr, village de I'Aube.

-Chnlus, chcf-lieu de canton de ll Haute-

Vieurre. --Bouuertes, village du départentent du Nord. - Lille, pté,-

fect.ure du Nortl. - Taurnai, village dc Relgiqrre. - Auignon, préfec-ture de \raucluse. - Beaucaire, clte[-liert de canton du Gard. -Carcassontte, préfecture de I'Aucle. - Rtiziers, sous-préfecture de I'Hé-rarrlt. - trIo,itpensier, village dtr Puy-de-Dône.

-- Taillebourg,villaqe de la Cirarenie-Inférieure. - Sainles, sous-préfeciure de laClrarinte-Ini'érieure.

-I'er9tignan, préfecture des Pyrénées-Orientales'

Principaux rois capétiens : HucuBs Clrut (98I-996). - Ro-BDnr Lr Frnux (996-t03ti. - llurnr Ie3 (1031-t060). - Pritr,rppn l*"(1060-lt0S). - Lours VI't" Gnos (110S-i137). - i.ou,s VIt (t{37-itSOt. - Pnrr,tppr-Aucusrn (1t80-1223). - Lours VIII (t293-{226). -touré IX (saint Louis) ({226-{210). j Pmlrppr: III rtr lllnnt (1210-1285). -'Puu-tppn

IV'r.È Bnr, ({285-13{4). - LoutsX ra Hurtn (1314-t3l6). - Pntrtppo Y rn LoNo (t3t6-t329). - CH^c,nLns IV LB llnr(r322- r328).

FRANCgCAPETIENS DIRECT

987 - 1328.INGLET*E

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Sannfs.-Vc-*i>/prcAnor di)-----Amien"s J,ann, tt- t-i

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CHAPITRE YI

LA GUENSE TTE CENT Â.NS

IPIIILIPPE DE VALOIS ET JEAN IJE BoNLEÇON

_1,. PhiliTtpe VI (LJà}-{JJ0), chcf cle la branchc descupétiens valois, gagna sur res Flamancrs .ouottes tabataille cle Cassel

(4Jgg).*,2. So-o _ce prince comrneuça la guerre de Cen[ ans.Edouard III, roi d'Angleterre, fit, uuiâi. se, p.e tcniion, ùla couronne cle France-. il fut vainqueur à, Ciecy 11.:aO; .ts'empara cle calais. Le règne ae bnitippe vI Je'i.*inoau milieu des horleurs de li famine et àe la peste.

3. Jean le Bon (1850-1864), son successeur, fut vaincu

9f&i prisonnier

par les Anglais à ra riataile de poitiers({356).4. Alors la France tomba crans re désordre. Les états

généraux, dirigis par Etienne Marcel, clemande.uni a.,rerormes. Des paysans se révortèrent et {irent latroceguerre appelée Jacguerie. Le roi Jean signa Ie traité hon-teux de Brétigny, qui livrait aux AnglJis le tiers-de laFrance.

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68 LÀ GUERRE DE CENT ÀNS.

RÉCIT.

l. Philippe \|Id"e

Valois(1328-1350).

-Le dernier

des Capétiens directs, Charles IV, ne laissait qu'une fille. Phi-lippe de Valois, petit-fits de Philippe 1ll, le plus proche parent

déJ derniers rois en ligne clirecte et maseuline, ful proclamé

roil. il inaugurait une dynastie nouvelle, celle des Capé-

tiens Valois.2. F.atalLle de Cassel. - La première année cie son

règne, Philippc VI Iit une expédition conlre les Flamands qui

s'étaient révoltés. Seize mille Flamands, cuirassés commedes chevaliers, étaient retranchés sur le mont Cassel. Ils se

croyaient si sfirs de vaincre qu'ils avaient éier'é sur la porte

de ia ville un immense coq de toile peinte, avec ce défi :

Qrr,lnd ce coq chanté aura,Le roi trouvé ci entrera.

Les Français se mirent à incendier les villages, sans atta-

quer le camp. A la vue deleurs biens qui s'en allaient en

fumée, Ies Flamands, irrités, attaquèrent avec fureur. Lacavalerie frangaise accourut et perça à coups de lance I'in-fanterie flamande qui manæuvrait difficilernent sous le poids

de ses armures (t 328).3. Guerre de Cent ans. - Bdouarcl 1II, roi d'Angle-

terre, avait prêté hommage à Philippe VI. Il avait cepe-ndant

des droits à la couronne de France, car il éLait petit-lils de

Philippe le Bel par sû mère Isabelle.Longtemps Edouard lit, taire son ambition. I\[ais, en 1337'il fut elcité par les conseils d'un exilé 1rançais, Robert d'r\r-tois, et d'un riche Flamand, Jacques cl'Arteveid, et il résolut

1. TABLEÀu cÉmÉeloçtQunpouR ExpLIeueR ItevÈNnuENT DEs vat.ors

Philippe III le Hardi.I

PhilippeI

IVI

I

t

le Bel. Charles de Valois'I

PhiliPPe VI de Valois.

Iépouse

I

Edouald

lool, x. ehiliipe Y. CharlJs IV. Isabelle,I

Jeanne, épouse de Philippe d'Evreux'

Cbarles lelllau"ais.

d'Edorrarcl ll.

I II.

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PHILIPPE DE VÀLOIS ET JEAN tE BON. 69

de réclamcr la couronne de France. C'est ainsi qu'éciataentre la France et I'Angleterre cette longue et sanglanteguerre appelée la guerre de Cent ans (.133?).

4. Débuts des hostilités. -Les hostilités traînèrent

d'abord en longueur. Après la victoire navale des Ànglais àI'Eclnse, la guerrc fut interrompue par une trêve: elle fLrN

reprise en Bretagne oir cleux prétendants, I'un soutenu parles tr'rancais, Charles de Blois, l'autre par les Angl.lis, Jeande l\fontfolt, se disputaient la succession de cette riche pro-vince.

5. Bataille de Crécy (1346). - Edouard III dôbarquaen Normandic et menaça Paris. Les Anglais, à I'approche duroi de France, se replièrent tlerrière la Somme dt s'anêtèrenlsur les hauteurs de Crécy, en Picardie. La chevaleric fran-çaise arriva en désordre. trlile chargea, sous une pluie bat-tante et au milieu de la bouc, une infanterie bien reposée etbien postée. Les canons ou bombardes, dont les Anglais scservaient pour la première fois dans cette bataille, jetèrent

I'effroi et le désordre dans nos rangs.6. Prise de Calais. - Edouard ill, vainqueur, mit lesiège devant Calais. Cette ville résistapendant un an, Bdonard,furicux cl'une si longue résistance, voulait J)asser au lil del'épée toutc la population. 1l consentit enfîn à laisser autrassiégés la vie sùLlve, à con-dition que six des plus no-tables bourgeois vienclraient,

nu-pieds et la corde au con,Iui apporter les clefs de laville . ct seraient livrés aubourreau. Bustache de Saint-Pierre et cinq de ses compa.-gnons se dévouèrcnl et vin-rent se jeter aux pieds du

roi d',\ncleteme. A leur ar-rir'ée, Edouard orclonna d'aller chercher le < coupe-têtes u.I\fais les prières de Ia reine, Philippine de ]lainaut, obtinrentleur grâce. Calais resta aux Anglais pendant plus de deuxsiècles (t3+7-tti58).

7. Misère de la France. -- Les demières s,nnées durègne de Philippe VI furent marquées par toutes sortes decalamités. Lu peste et la famine firent périr le tiers de la po-

pulation. Le pays ruiné devait p&yer de lourds impôts et sur-

Lcs bo urgcois tle Calais.

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iO tÀ GUERRE DO CENT ANS"

l,out I'impôt sur le sel ou gabelle, qui est resté si impopulaire.B. Acquisition du Dauphiné. - Sous ce règne, Ie

domaine royal s'agrandit ducomlé de 1\{ontpellier et duDatrphiné. Cette province de-vint I'apanage des llls aînésdes rois de France, qui prirentdésormais le titre dc Dauphin.Philippe VI mourut en {350.

9. Jean le Bon ({3ij0-1364). - Son successeur Jean',surnommé le Bono était unprince brave mais téméraire.

Sa prodigalité cxcessive eut bientôt épuisé toutes les res-sources. Il falsilia les monnaies pour se plocurer de l'ar-gent; puis il lit appel aux états généraux.

{0. I-re prince Noir. - Les Ângiais avaicnt profité denos malheurs pour recommencer la gucrre; ils étaient com-nrandôs par un capitaine habiJe, Ie fils même d'Edouard 1ll,lc prince Noir, ainsi appelé à cause de la coulcur de sonilrmure.

1t. Bataille de Poitiers (1356). - Le prince Noir,

après avoir ravagé toutes

&vec un imrnense butin,

nos provinces de I'oucst, se retirail

vers Bordeaux. Il fut cerné par lcs

meme

DROM E

Juau le Bon à la bataille de Poitiers,

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**

PilILIPPE DE T'ALOtrs BT JnAN LE BON. 7IFrançais, près de Poitiers, sur la colline de l\faupertuis. privôdc vivres, il allait être forcé de capituler.

Le roi Jean n'eul, qa.q la patience cl'attendre et il engagea

la botaille avec une folle térnérité. Il orclonna à sa gendâr-merie de gravir un sentier escarpé, embarrassé de braichacesct bordé de haies, derrière lesquelles étaient embusqués"lcsarchers gallois ; les cavaliers furent emportés en arribre parleurs chcvaux effurouchés.

_ Le prince Noir dcscendit alors de la coiline en bon ordreLe roi résista avec courage à I'attaque des Anglais. A'ec sagrande hache d'armes il se défendaif comme

un lion. son filsie metiait en garde contre les coups. < père, disait_il, gar_dez-vous à droite; père, garclez-vo's à gaLrche > N,Iais larésistance devenait inutile. Le roi fut fait frisonnier.{2. Etienne Marcel etles états généraux. _ pen_dant la captivité du roi, le dauphin charles prit le t,itre delieutenant général du royaumcf et convoqun i., états géné-ralrx. Un homme prit dans ces (;tats une $rande autorii-é, ce

fut le prévôt de Paris, Etienne l,Iarcel. Il clËmancla la mise enaccusation des ministres ct la formation cl'un conseil nationalde gouvernement. Le dauphin effrayé quitta paris.

Rassemblés de nouvealr cn LJBT ,les-états

s'emparèrent clugouvernement. Etienne l\{arcel lit assassiner deux des mi-nistrcs en présence même du dauphin, qui quitta de nou_vea. Paris et se retira à conrpiègne. ntien.re x{arcel, maîtrede Paris, voulut faire une révôlution. Ii allait dolrner la coî-ronne royale à charles le l'{auvais, roi clc }{avarre, lorsqu'ilfut assassiné par l'éc,he'in }taillard. Le dauphin iut aiorsrentrer à Paris.

{3. ï-,1 Jacqueri La France, ainsi que paris, étaiten proie à la plus triste anarchie. Les puyr*ni pillés par lessolriats, mis à contribution par les seignèurs, se révoltèrent ctpillèreni les villes et les châteaux. ôr, ,roÉ*u ce soulève-ment, la Jacquerie, soit cl'un capitainc nommé Jacq,es, soittlu surnom donné au peuple, ,Ittcclues BortlLomme, La jacqueriecommit d'horribles excès. E[e fùt cruellenrcnt répriÀeà.

14. Traité de..Brétigny (1860). _ penclïnt que laffrance était ainsi désolée pÀr lés àaiheurs de la guerr* àiuilr,l. Toi Jean, pour obtenir sà liberté, signait uue, Ë, Anglais letraité.de.tsr'uiigny. Il cédait toutes nôs provinces de ibuest,c'est-à-dire Ie ticrs de notre territoire.

Le roi aurait pu sL) dédommagcrde ces pertcs par I'acqui_

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tt

i2 LA GUERRE DE CENT ANS.

sition de la Bourg0gne. Mais it aliéna cette riche province au

profit de son lils-nhilippe le Harcli,.qui fonda la maison de

bootgogn*, plus talcl si redoutable à la France'

l,f] ffAort, d.e Jean le Bon ({364)' - Jean Ie Bon,apprenant qu'un de ses fils qu'il avait donné comme otage

stLtait enfui, retourna en Angleterre où il mourut. Il laissait'un royaume c]ômembré, en proie à la plus grande misère.

LBCTURB. - Froissart.

Froissart. céièbre chroniqueur. ulqnit àYalenciennes (Nord),en {333'

et,àuri,[ èn l,f fO. Sa vie'fut une suit,e_dev..yages et d'avetttttres'

""S*ui-ôuuùse tri*totù,ru, intit,,t* La Cl"1'oniqite de Francq, d'Angle-triii, àrnàôi;t-;i";i E;tiâs'rr, est u.n iableau- presqre universel de ce

;iii'iàai passé en Errrope iiir tluatorzième siècle''"i'ioir*r".i";;.;ii ;ii;idiit lôs'scèncs qui frappcnt l'imagination .et les

nr"*.'iËJ"ïoiir:,ri., iÀ fetbt, ies bataiiles..Là'lecture dé cette histoire

È;;iià ;;"if i;ïÀ;éi,-pi'ôô'qii'efte ôst un tableau vivant de cette société

féodale et querrière."ïr'"ifiË iË"ïri."rirnnes a élevô cn 1856 une staIne à Froissart.

DXERCIC ]S ORAUX ET {]CRITS

{.0uestionaaire. - 0rri ftrt nommé rui cn t328' - Qrrellc..dynnslie

oo;;;Ï;-;;;;Açaitt -J[uàlle fnt la p.rernièr'e victoire de Plritippe vl?

- Oui réclanra la couronie-de

Frattce-il -. Qtrelle^guerre. fut lif s.itc

d.;Ji iOàiiririrt-i---Racontez la bataille ae ciécy et la prise tle

ôrfài-f :"ô"ôii-furent feï rrrii,er* 4es dernièrcs anriées du règne tle

pîriîiiit,, yfi--gui fii; ;;; successeur? - Rar:ontez la bataille de Poi-

iiËi'rit: Q,ie nt[nt iài .trt. g.féraur?. - Quel ]romme^prit,dans lcs

à1nt*'on. -irande autorité? -"Commentmourut-il? - Qu'est--ce que

i#Ïr;;i.i-i ] Q;;i"traitè te roi Jean a-t-il signé avec lesAnglais?

-Ol' est-it mort? - En quelle année?2. Itevoir à réiliger.'- nrronie, les batailles de Crécy et de Poitiers.

n

rEÇ0N

/1,. Charles I/(13611.-1380), pirr sa prudente politique' et

Du,utesclin, pûr sa bravoure, releYèrent la France a,battue.-Z" nogoes;lin délivra la Normandie par la dctoire de

Cin rut; il conduisit en Espagne les soltlats des grandes

compagnies; il reconquit peu à peu tout le territoire sur

les Anglais'

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CHARLNS V ET CHARLES VI. ?3

3, Charles adminis[ra avec sagesse le royaume, ilmourut en {380.

4. son fils charles vI (I3g0-rzrgg) gouverna sous ra

tutelle de ses oncles. It châtia les Flaniands révoltés. Asa majorité il prit pour conseillers les ministres de sonpère.

5. Charles VI devint fou. Ses oncles reprirent le pou_voir : alors commença la gue*e civile des Armagnoô, ,ttles Bourguignons.

6. Les Anglais reconquirent notre pays parreur victoired'Azincourt Uud). Le honteux traitâ trâ h.oyes (rLzl)

leur livra la France.

RiiCIT

t. Clarles V (136t-t880).- Charlcs V fur un

rateur. Il avait été lieu tenant grinérar du royaunre auoù la France. vain-

roi répa-momerlt

cue par les Anglais,était déchirée par lesrévoltes d'EtienneMarcel, de Charles cleNavarre et des Jac-gues. Aussi , danscette situation pé -

rilleuse, il s'était for-mé à la ruse et à lapatience.

Faible de corps,pâle et maladif, il vi-vait dans son hôtelde Saint-Paul, au mi-lieu des savants, di-

rigeant tout sans por-ter les armes. Il n'a-vait pas le brillantcourage de son père, tharles v.mais il avait, ce qui vaut mieux, beaucoup de sagesse et clcprudence.

_ 2. Duguesclin^ Ul gentilhomme brcton, nomméBertrand Duguesclin, firt le

'hé.orrle ce règne.

i'otuil unrusr, DE FR. c. M 4

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14 I,A GUERRE DTI CTINT ANS.

rucle soldat, élevé au milieu tles combats; tète grosse et rlure,épaules larges et votrtées, bras solides, ,lambes robustes, un

vrai chevalier d'aventures, capable de jeter à terre les plus

élégants jouteurs; mais pas assez grancl seigneur pour déso-feii. RvisO d'ailleurs comme son roi, retors dans sa rudesse,

il aimait une bonne ruse de guerre tout autant qu'une

prouesse, et ne mettait ses compegnons en péril que s'ilétait bien srlr de les en tirer.

3. Bataille de Cocherel ({364). - Hn 1364' CharlesVallait se faire sauer roi à Reims, lorsqu'il apprit qtr'un capi-

taine gascon au service des Anglais, le captal de Buch, avait

juré q-u'il viendrait troubler les fètes de Reims. charles iânvoya contre lui Duguesclin. Le captal était é,tabli sur une

cotline près de Coche-rel, demière la- rivière d'Eure, dont le' séparaif une petite prairie. Duguesclin se retrancha dans la

p*âi.ie, et, apprenant que l'ennemi attenclait des renforts

ïe lendemain,-it résolut de le forcer à combattre. Il lit son-

ner la retraite, passa" I'Enre dans un désordre apparent et

attira ainsi les Anglais. Le captaldescendit de la colline en'

criant : < En auan1, saint Geoiges > Il tomba tout essouf{lé

sur les Frangais qui s'étaient remis en ordre. II fut pris.etla bataille fui gagnée. Charles V apprit I'heureuse nouvellela veiile du sacre : ce fut l'étrenne de sa royouté'

4. Duguesclin en Bretagne.- La guerre-continuait

en Bretagne entre les deux prétendants Jean de l{ontfort qt

Charles ie Blois, entre les Aïglais et les Français. tharles V

envoya Duguesclin à charlcs de Blois. une bataille fut livréeprès d'Aurày. Les Anglais furent vainqueurs'-Charles

de

bloi. fnt tué et Duguciclin fut fait prisonnier. Le trailé de

Guérande mit lin à cette longue Sueme de la succession de

Bretagne. La veuve de Charies de Blois obtint le comté de

Penthièvre; Jean de xlontfort garda le duché de Bretagne"

5. Duguesclin en Espagne. - Duguesclin, dont le

roi avait payé la r&nçon, conduisit en-Esp_agne 1es grandes

.o*p*gnùr. 0n appeiait ainsi des bandes de soldats indisci-plinôs 'ui ravageaient les campognes. Ces aventuriers de

ioute nàtion étaient plus redoutables que les Anglais. Ils se

laissèrent sécluire par I'espérance de conquérir en Espagne de

riches trésors et ils suivirent Duguesclin. t

cette expédition, qui devait délivrer la France des grandes

compagniei, avait aussi un autre but. II s'agissait de dé-

trônàrieroi de Castille Pieme le Cruel, ollié des Anglais, et

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_ 6. Duguesclin prisonnier. - Duguesclin, battu àNavarette par le prince Noir, fut fait prisonnier. Il sut bien-tôt obtenir sa délivrance en piquant liorgueil du prince,_ Un ;our, celui-ci lui dit :-n Comment vous lrouvez-vous,Bertrand? - A merveille, Dieu merci, répliqua-t-il. On dit

f cHARIES v ET cHARLES vl iF

{. tg remplacer per son frère, Henri de .Iranstamare, alliédes Français.

partout que yous me craignez,que vous n osez pas me nrettreà rançon. > L'Anglais fut pi-

qué : < Par satnt Georges, dit-il, lixez vous-même votre ran-oon, )) Duguesclin répondit fiè-rement : < Pas moins de centmille livres. - Et or\ les pren-drez-vous, Bertrand? - Monseigneur, le roi de Castille, enpeyerô la moitié, et Ie roi de

France le reste; et, si ce n'étaitassez, il n'y a femme en Francesachant fïlbr qui ne liie pourma rancon. ))

Duguesclin rendu à la liber-té réunit de nouveaux soldats,gegna sur Pierre le Cruel labataille de Montiel et rétablitsur le trône de Castille Henride Transtamare.

7. Duguesclin conné-ta,ble. - Le roi nomma Du-guesclin connétable de Franceet chef de ses armées. Bertrands'excus&, disant qu'il était unpeuvre

homme et de bassenaissance, qu'il n'oserait commander aux frères, neveux etcousins du roi. < Messire Bertrand. dit le roi. ne vous excusezpas oinsi; car je n'ai frère, cousin, neveu, oi buron en monroy&urne, qui n'obéisse à vous. Et si quelqu'un refusait, il mecourroucerait tellement qu'il s'en apercevrait. >

8. Défaite des Anglais. - Duguesclin fit aux Anglaislrne guerre toute nouvelle, les laissant entrer dans le Foys,

enlevant les vivres, prcnant les villes qui presque toules se

Duguesclin connétable.

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16 LA

rendaient de bonlivrer de grandes

ûtlERRE DE CENT A)'rS. il

eré. détruisant, I'ennemi en détail sans luiîaiailles Bientôt Edouard lll ne posséda

plus en France que cinq

uilles, Calais ,, Cherbourg,Brest, Bordeaux et BaYonne.

9. Mort de Dugues-clin (13S0). - Duguesclinmourut en assiégeant Châ-teauneuf-de-Randon, dans

les Céventres. Le gouYerneur'

anglais,qui avait

Promisde

se rendre à jour lixe, aPPortales clefs de la forteresse surle lit de mort du vaillant

guemier. Charles V lit transporter--les restes du connétable

dans les caveaux de saint-Dènis. 11 mourut la même année

que son lidèle serviteur.

10" Ch.arles VI (l380-t L22)' - Charles VI, trop jeune

ooo, *o"uerneri fut placé sous'la tutelle de ses oncles, les

â;;; ;îtjou, de Beruy, de Bourgog-ne et de Bourbon' Ceux-

ris"ùilei:roi l* trésor de charles V et provoquèrent par de

;;i';;;r.,* irnpôts la révolte du peuple' À Paris, les insurgés

s,emnarèrent ties maiilets de fer déposés à I'Arsenal : ce fut

la révolte des l'Iaillotins.-E;

-ftnnat.,les habitants de Gand prirent les armes et

mirent à le'r iet. enitippe Arteveld. Ils lurent vaincus par le

duc de Bourgogne et iô 3eune roi à la bataille de Roose-

beke (l 382).I L I-res Marmousets' - Le roi, reconnaissant I'incapa'

citÀ de-ses oncles, appela à la direction des affaires les anciens

ministres de son pËt.. Le gouvernement de ces simples gen-

lii*fron'*rs,que ies princJs appelaient avec dédain les N'lar-

mousets, fui mesuré bt honnêtèl les impôts furent diminués'les largesses aux grancls furent su.W1i,mé9s' Le peupll-liconnaiJsant donna au roi le nom de charles le Hren-Atme.

12. Folie Auroi' - Cebonheur ne durapas'.CharlesVI

taisait une expédition en Bretagne poxr venger Ia, mort du

connétable Olivier de Clisson assassiné par Pierre de tJreon'

ii trnu.tt"it la forèt du Mans, à la tête de ses chevaliers'

Tout à coup un tro**r sortit d'un foumé,saisit le cheval

Mort de Duguesolin.

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cHARLES v Ët cttonlus vr. i7du roi et s'écria : (( Ne chevauehe pas plus avunt, noble sire,tu es trahi r 0n l'écarta, mais il suivit longtemps le cortège,en répétant

sonavertisse-

ment. Charles, tout ému parcette rencontre, tira l'épée,courut sur ses gardes, encriant : <t A mort Ie< traî-tres > Le roi était fou.

{3" Armaguacs etBourguignons. Les

oncles du roi reprirent lepouvoir. Une rivalité éclataentre eux. Le duc d'Orléansfut assassiné par le duc de Bourgogne, Jcan sans peur (/l,L}i).

Le jeune duc d'Orléans résolut de vcnger son père. Ilépousa la fille d'un grand seigneur du llidi, Bernarà d'Ar-magnû.c, qui s'associa à sa haine contre le duc de Bourgogne.Ainsi se formèrent les deux grands partis qui ensanglan-

tèrent ce règne de leurs guemes civiles, les Armagnacs et lesBourguignons.

14. Ttes Cabochiens. - La guerue prit un caractère deférocité inouïe. L'incendie des villages, le mèurtre des paysans,le sacdes villes en furent les principaux exploits. A Êaris, leiBourguignons eurent pour àuxiliaires leÀ bouchers et lesécorcheurs, conduits par le boucher Caboctre, et nommésCabochiens. Les ltommes sensés, honteux des excès commispar cette populace sanguinaire, appelèrent les Armagnacs.Jean sans Peur, chasséde Paris, s'engagea par le traité drArrasà rester dans ses EtaXs (l4th).

t5. Bataille d'Azincourt (tLtB). - HenriV.roid'An-gleteme, profita de ces désordreÀ por. enuahir la l.rance. Ildébarqua à I'embouchure de la Seine âyec une armée consi-dérable. Il prit Harfleur, malgré le courage de ceux qui défen-dirent

cette ville, et, se trouvant affaibli, se retira à Calais.L'année suivante, il recommençe une plus grande expédi-tion. L'armée française, aux ordres du cônnétable d'Albret,essaye de lui couper le passagel elle I'atteignit à Azincourt.Les seigneurs français furent encore victimes de reur foiletémérité. Ils se jetèrent en désordre sur les ennemis. Lesche'aux glissaient sur un terrain argileux et humide. LesAnglais- firent un grand massame. Quatorze mille Français

furent faits prisonniers. Ce fut un désastre.

Foho tlu roi Charlc. Vl.

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î8 LA GUEaRE oi tu*t nn*'

{6. Assassinat de Jean Ëans Peur' - Vaincus à

Ari.rcoùtt, les Armagnacs furen-[ massacrés à Paris' Jean

sans peurj de nouveaù maître de lacapitale,voulut se récon-

cilier aveô la cour. Il eut avec le dauphin.Charles.une en-

;;;;;t-"; pont de l\fontereau' Il y fut tué à coups de hache

nar Tannesu Y-Duchâtel."-t;. ;i;;iiie-a" Troyes ({420)' - Le nouveatl duc de

nor,rgog;e, Philippe le Bàn, pour vengerson père s'irllia avec

frr-Àîgiui*. tt rnirnîna dans son paiti la rcine Isabeau de

nuoit.Ë, femme de Charles VI, et signa-irvp'n Heln1i V d'An-

Jfrt.**r' le honteux traité de'Troyes. Le tlauphin Charlesétait déshérité, et le roi d'Angletàrre était reconnu roi de

France.AinsiunereinedeFrancen'avaitpascraintde.livrerson

*oy*"*t-*o" Ànglais; une mère.avaii osé dépouiller.son lils

à, **. droits lOgiiimes La mémoire d'Isabeau de Bavière doit

être llétrie Par I'histoire.

LBCTURB. - Assassinat du d'uc d0rléans'Le 23 novembre 1407, le du-c d'orléans avait diné chez Ia reine'lsa-

nefir. ï ,îtà*"iit "àri'iùii h.ntut du soir, le long. d.e la rieille rue

.Ë'î.;ii;; cfrïutant et jo.a't avec s'.n gairt. et suivi seulenrent de

deur écuvers montes *iitit oete chcval et"tle i1u'trc 9" -till valel's de

;ird r*ii;;",iËJ'n*i"i,ài,,ii.-l-f nuil etait somtire; personne dans les

ifti.i;;îii Ëïil ïrlt;oni,on q cgllr.pas de t'hôrdl de la reine, dix-huit ou vingt hommer i*ét, q.i sietaiËnt embrrsqués devant une mai-

;î;"";;;g;i'i;;o.qt à; N;ii't-b'o*',.s'élancèrent tout â. corrp

'

le clteval

des écrrvers eut peur"àt-iài empotta ;'les assassins se ruèrenf sur Ie ducâ;ôrferti. ie cria[t , à'4. ir-*'oitt e ta mort -. Qu'es ceci? dit-ll; {e;;ï1ËË a* â;orrerns--- c'est ce que nous dema'dons,." et ils le

irtËiô-rd-t-nas

ae sa mule. ll se releva sur les .gengux' mais ces gens

fi;ïpî;"t J* r,iii"gtânas co,1ps de hache ç .9'éP0.*.' Un,;eune homme

de sa surre essaya o.'Ë'à"Orènà[à etftt àussitôt aËattu' ud autre, blessé

Ëiitî.rôiti,"o ôï,t qn. iJiemps ae. se réfugier dans une..boltiqrre voi-Ëi;;.

-L; ïJr"ie ,l'un pauvre c'rdonnrer. duvrit _sa. fenètre, .t' o_9,y11

i'ï'r*ï.rio,-.iii : n Arr àeurtre att meurtre - Taisez-volls' mâuvalse

ieÀ;;ll tïi'ait-on-'ae li toe. D'autres tiraient des flèches sttr les

i [êÉr d'où I'on voulait regarder. Un grand hgmme, vèlu d'un chaperon;;ii#ï"iioi-à'ôi.*O"if sui les yeuxl dit à haute voix: u Eteisnons

tout et âltons-n0us-.ii.-,"1Ëi t**irsTns stenfuirent gran.d train.en criant '< Au feu, au feu f " ôn faisint, par menaces, éteinïr'e les lumières qu'on

irrir.ii'Liit i^ at* tàiÏouiifuues. Gutzot'

EXERCICES ORÀUX ET ÉCRITS

{.0uestionnaire.-QuelfutlecaractèredeCharlesv?_Donnez

fes

'ai'tes

de son règne.--Facontez

-les.exploits de Dug*esclin.

-ôiriiË"i,it il p,€;"i.tri'victoirôi I gir fut-il v:iincu en Bretagne? - Que

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CHANI,ES VIt N? JEANNE D'ARC. i9flt-il en Espagrtc? -Quel titre lui donna le roi? - 0ù mourut-il? -rri suceéda à Charles Y? * En quelle année? - Qu'est-ce que lesl\{armousets? - .Racontez la folie de Charles YI. - Qu'est-ce lue lesArmagnaes et les Bourçluignons?

- Quellesdéfaites ont subies les

Armagrracs? - 0ù le duô de Bourgogne a-t-il été assassiné? - Qui asigné- e.traité de Troyes? - Bn {uèlle année? - Quelles étaierit lesclanses de ce traité?

2. Ilevoir à rérliger. - Dites ce que vous savez de Dngnesclin.

,ilI

* CïIAR,IJES VII ET JEANNEI D'ARC. LEQ0N

l. Alamort de Charles VI, leroi d'Angleterre, Ilenri VI,fut proclamé roi de Franoe. Le dauphin Charles fut re-connu, sous le nom de Charles VII, par quelques perti-sans dens le Beny. On l'appelai[ par dérision le roi d,e

Bourges.2. Charles VII fut, vaincu par les Anglais et bientôt il

ne posséda plus qu'une seule ville, Orléarzs. C'est alorsgue parut Jeanne d'Arc.

3. Jeanne d'Arc nequit au village de'Domrémy, enLorraine, elle délivra Orléans (1,429\, tit sacrer le roiCharles VII à Reims, nais elle échoua'devant paris

et futfaite prisonnière à Compiègne. Elle fut condamnée parles Anglais à être brûlée vive sur Ia place publique-deRouen (143{).

4. Charles VII se rendit maître de Paris et expulsa lesAnglais pâr Jes deux dernières victoires de la guerue deCent ans, celle de Formigny et celle de Castillon (1L50et

{453)' nÉcrr

, l. Etat de la trlrance en l4ZZ, - La France. à Iamort de Charles VI, était dans la situation la plus Aepto-rable. Deux rois se disputaient la couronne : le roi angiais,Henri VI, proclamé en vertu du traité de Troyes, avaif toutp-1uT lui, les états générallx, le Parlement, I'Université,

I'Eglise; le roi francais, Charles VII, fort des droifs légitimes

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80 LA ûUERNE DE CENT ÀNS.

de so naissance, n'était soutenu que pflr quelques partisans

dans les provinces du centre.

Lepremier avait été couronné solennellement à Paris; le

*.ronâ, retiré à Bourges, était surnommé por dérision le roide Bourges.

2. Charles IIII (t422-t 46{). - Le malheureux Charles,abandonné de tous,paraissait s'abandon-ner lui-rnême. D'uncarnctère indolent,

n'ayant d'activitéque

pour le plaisir, il étalten train de perdregaiement son royau-me. Sa petite armée,commandée par quel-ques braves capitai-nes, Dunois, Xain-

traill es, la Tré-mouille, fut vaincuepar les Anglais auxcombats de Cravantet de Verneuil. Uneseule ville était encorefidèle à la causc

royale, Orléans. Les Anglais vinrent I'assiéger'

C'est alors que parut Jeanne d'Arc'3. Jea^nne- d''Àrc à Domrémy- - Jeanne d'Arc no-

quit au village de Domrérny, en Loffaine, sur la frontière de

Chu*p*gtte. C'était une ûlle pieuse et simple. Elle ellait,ouu.itî l'égli*.; elle priait au milicu des champs, où elle

conduisait ses brebis. e

A treize ans, elle entendit des voix mystérieuses-.qui lui

ordonnaient de sauver le royaume.Jeanne hésita d'abord;

son père la menagait, de la noyer de ses propres mains, si

elle s-'en allait avee des hommes de guerre'Mais Jeanne avait foi dans sa mission et elle partit'4.Jeanned.'Arcàorléans._ArrivéeàIacourde

Charles VII, à Chinon, Jèanne étonna tout le m.onde par des

uriion* qui semblaient surnaturelles. Revêtue d'une armure'

rotenaara de Jésus à la main, entourée dequelques hommes

d'armes, elle entreprit aussitôt de délivrer Orléans'

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T

82 tA GUEI{IrE DE CT]NT A]iS.

Parvenue au haut du bircher, liée au poteau, elle regardala foule et ne put s'empêcher de dire: < Ah Rouen, Rouen,

j'ai grand'peur que tu n'aiesà souffrir de ma mort > Elleavait sauvé le peuple, le peuple I'abandonnait, et, à ce mo-ment terrible, elle n'avait que de la compassion pour lui

Le bourreau mit le feu; elle fit descendre le Fr'ère qui I'ex'hortait, et disparut dans les flammes, laissant retomber sa

tête ct poussant un grand cri : < Jésus lDix mille hommes pleuraient, et un Anglais disait tout

haut en revenant : < Nous sommes perdus, nous avons brtrlé

une saintc >

9. Ëa fête de Jeanne d'Arc. -

accordait, au duc de Bourgogne les

Somme.

Un de leurs puis-sants alliés, Philippc

le Bon, se réconci-lia a'r'ec Charles VII,par le traité d'Arras({43ti). Ce traité, quiflétrissait la mémoiredes meurtriers deJean sâ.ns Peur,

villes situées sur la

Cette fille du peupleett I'image la pluspure de notrc his-toire. Elle a incarnéI'amour de la patrie.Elle a été martyre de

notreindépendance.

Aussi la France re-connaissante a décidéqu'une fête nationaleserait célébrée en sonhonneur.

{0. Expulsiondes Anglais.

Les Anglais avaientcommis un crimeinutile. La mort deJeanne d'Arc ne lessauv& pas de la dé-faite.

La statue de Jeaune d'Ars,

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'*

CHAIILIJS VlI ET JF]ANNE D'ANT;' E3

L'année suivante, les troupes royales, commandées par le

connétable de Riche-

mont, faisaient ieurentrée dans Paris.Chatles VlI, maître

de sa caPitale, ne tar-da pas à reconquérir,on ,oyaume. La Nor-mnndie fut conquisetaprès la bataille rle

FormignY (t 450)' etla Guyenne fut occu-née après la victoireàt Castillon (t 453 ) '

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g\)o

Les Anglais ne Possé-;;i.;ï'ii;* .n France qrre la ville de calais '

La gutrre cle Cent ans était terminée'

LICTURE. - Le connétable de Richemont'

ÂnrèsJeanrted,Arc,leconnétablerleRichemorrt.frrtleJrlusefflcace,ti;";fi;sÏô'iËù'àel iir"i'iàii" a9,J1l:.1"" et d' rui' Guerrter aus-

tère et dttr, peu scrupuleux et satts ptt'c .pottt''ei ennemis' surtotrt quand

ii'r_]ïîèïiiËàii, li ëi.it sevère poirr.lui-mème. diune dans ses mceurs'

ne bla splr énrr,,t 1o n, n,i L;ï;;ir J"ii- te I r asprrome

"c0m m e I' i n discipl ine

dans les troupes p,r.àu ".noui'"**'àiirôt. i'atti<ite et royaliste sét'iettx'

il avait ses devoirs -;"#il F;ice ct .le roi pltts à cceur qrre ses inté-

rèts nersonnets; il aiilÏi; Ë il;ffi àirî,rriiritvaillamment et hrbile-

ment. sans térnérité ôo*nte Àans timittit6; " t'a oir est Ie connétable'

disaif CharlesVII,je ilË';;"ïilïuietu,ie, il ferirto'tc.e qrl'll pourra n

L'rsque, après ta .rir'i'iu"*o"n"iiËi*-Èi.ire lI, il devint'ltri-même drrc

i;'BT;rddË,li nt t*iôi,rËîô.iè' oô"rnr lui l'éoêe de connétable, disant :

"-rô ne,rî hbnorer, d;;; d; iitilièsse, une charge qui rn'a Tait-honneur

quand j'étais jeune. u

EXEACITES OAAUX I}T ÉCRITS

l. ,0uestionnaire. - Quel était I'é.tat de Ia 'rance à la mort deCharles Vl? - Qrrelles ftrùnt les premiè-r.es deiail'es.de Charles Yll-?-'

ôi,iriË""iilô r*siËà.rlËit iô*- Àiàioit: -. Racontez la jeunesse et Ia nats-

sance rte Jeanne "iïl: ôËi"iiiË'it aôiiuia-t-ette Orléanst - oir le

roi fuLit sacré? - ôii'luuutià"iTi-ôitJiaite prison'ière? - Racontez

iî'Âîitl l--queiles"ibnijôs aeol provinces- qui restaienr encole aux

Anslais? - Prr qoerfËË'ïiciôirôs fui'ent-elles cohquises? -2. Ilevoir à rérliger. - Raeontez ce que vous sïvez'de Jeattue d'Arc'

B, Exeroices sur tï'carte.- I Montrei iur la carte les noms g:?g:1:

nhiqnes cités O*ns-ft-tftipitreet. rappeler les souvenirs qur sy

àttaôhcnt Crëcy,'triËr-iii'iÀu canton"tle la Somme' - Bordeaur'

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J

8t LÂ GUIJRRE DE ûENT ANS.

préfectrrre-tle la Girolde. - Coclrcr.el, village de I'Eure. - Atu'at1,ôhef-lieu de canton du ùIorbihan. - Calats. chef-lieu tle carrtorr drif'as-de-Calais. - Cherbourq, grand. port, soui-prêfecture de la l\lalche.

- Bresl, grantl .port, sous:préfectuie du Finisière. - Bayonne, port,sous-préfecture des Basses-Pyrénées. - Le IVans, préfècture de la

Sarthe. - llarfleu,r, vrlle tle la Seine-Inférieure. - Azincout't, b0urqdu Pas-de-Calai's. - Ilontercau, chef-lieu de canton de Seine-etjMarnei

-

Trotles, prélecture de l'Aube.

-Bout'qes, préfectnre du Cher.

-rauant, b-orrrg de I'Yonue. - Verneu.-il,'chcf-lieu

de can[on deI'liure. --- Domrerntl , village des VosEes.' - Arcas, préfecture du[)as-de-Calais. - b'ortnigny, vrllage du Calvados. - Caitillon, che[-lieu de caûton de la Girondè.

AN G LEÎERB E

SÀlNE

,eneve

Savo i e

NORMAN D I

'W"'Wbffi

GUERREOE

CENT ANS

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CIIAPITRE VII

I/E lTISIOl,lpHE IDU pOUVOIR nOYÂLSua La rÉonnr.,rnÉ

ICIIARITES \III; SES INSTITUTIONS

rEÇ0N

l. Charles VII, après avoir expulsé les Anglais, réparapar une sage administration les malheurs de la Franèe et

fortifia le pouvoir royal par d'utiles institutions.2. Il créa l'armée perma,nenle, avec les compagnies

d'ordonnance et les francs-archers, et établit ta taitti per-pétuelle.

3. La révolte des seigneurs connue sous le nom dePraguerie, qui éclata à la fTn du règne, fut réprimée aveoénergie. tharles VII mourut en {46{.

nÉcrr

t. Etat de la France en l4b3. - La guerre de Centans avait déchaîné sur la France d'effroyables malheurs. Lamisère était extrême dans les villes et dans les campagnes; àParis seulement, 45 000 personnes avaient péri d-'uie ma-latlie pestilentielle ou de faim. Les champs, ravagéspar I'in-vasion, n'étaient plus cultivés. Des bandes d'averituriers,

85

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cHARLES vn; sES rrrtirurroNs. gz

vait être plus tard Louis XI, était à leur tête. L'activité deCtrarles VII lit promptemeni Sustice de cette révolte. Le dau-

phin, poursuivi par les troupes royales, se réfugia auprès duduc de Bourgogne. En apprenant cette nouvelle, le ioi pro-nonca ces prophétiques paroles : < philippe le Bon a reçu àsa cour un renard qui mangera ses poules. r

7- Mort de Charles VII (th6I). - Cette lutte épuisales forces de Oharles VII; persuadé que son lils rebelle cher-chait à le faire empoisonner, il se laissa mour.ir de faim.

LECTURE. - Jacques Cæur.

Jacqrres,Cæur, né ar commencement drr quinzième siècle, fut I'un descreateurs tlu comnrerce franeais. Marchantl-de Bourees. il éteudit hren-tôt ses relations tlans le monde entier. Ilv avait trois ientsaeents dansla Méditerranée" Les mers étaient eo'vertËs ae æs vaisiàiui,"a, t,ii sôul,il.rlirigeait plus d'irffaires que tous les négociants ioi*is ad rrincc etd ltatre,; aI .sl le proverbe disait-il : riche iomme. Jacques Cæur.

Lnarre's vll le nomma mail,re de Ia monnaie de Bôurs.es. ouis sorrargentier,

c'cst-à-dire contrôleur général des finances. licqhe' Cæurrendit de. grqlgs se.rvices à la royaulé. ll prèta â charles yll 2ôo oo0 ecuso 0r' qur aldercnt ce prirrce à conquérir la Normandie. et entretintquatre armèes à ses frais pendant la'durée de cette guerie. ll fut en-ro;é en ambassade a plè du pape; mais, pendant àôo insence, it fotcaromnre, accuse dc trahlson et, de eoncussion, et, après un procèsinique, condamné à mor[ ({459).

- Le roi aurait dù défendie un servitenr arrssi dévorré; il se contenta e,compuel sa peine en celle de la détention. Jacques iæniioi aetenopnsO.nnle.r dans Ie couverrt des cordeliers de Beauiaire; mais, par I'en-

tremrse d un de ses l'acteurs, Duvillage, â qui il avail,' faii éoôuser sa1ifcg, it na,r_vint à s'échapper. JacqueiC-æor ie ,etiirl nodeitii. prp,lur donna le commandement d'urre flotte contre les Turcs. ll moïruten 146'l.

La devise de Jacques cæur était : A eæur uailrant rien d'impossiôle.

EXERCICES ORAUX ET ÉCRITS

l. 0uestionnaire. - Quelle était la silualion tle la France anrès laguerre de cent ans?

- Qne{it

charles vII pour réparer lôs-mâlheurs1]ll_ll.yt? -^ Qu'est,-ce qre I'armée permanente? I les compagniesd'ordonnance? - les franes-archers? I I'impôt permanent? - Qietterévolte éclata à la fin du règne de cnarlesltii:--ôîutiô"rut la'con-duite du dauphin? - Citez ïa date de li mort ae Cniriès Vif.' -

,.?. Ilevoir à rédiger. - Résumez les institutions de charles yll ettlt€s ce que volls sav€z sur Jacques Cæur.

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LOUIS XI. 89

seillers étaient tous de modeste condition; c'était son barbierOlivier le Daim, que le peuple appela Olivier le Diable, etTristan I'Ermite.

3. ï-ra ligue duBien public. -Dès son avènement,Louis XI mécontentatout le monde per ses

réformes impruden -tes. Il s'aliéna surtout

le duc de Bourgogne,Charles le Téméraire,en lui rachetant lesvilles de la Somme,Saint-Quentin, Pé-ronne, Amiens et Ab-beville, qui avaientété cédées par le iraité

d'Arras.L'irritation était gé-nérale. Plus de cinqcents princes et barons formèrent la ligue du Bien public,qu'ils décorèrent de ce beau nom pour faire croire qu'ilsdéfendaient les intérêts de la France, tandis qu'ils ne ser-vaient que leur ambition particulière.

&. Bataille de Montlhéry.

-Louis XI livra au Té-

méraire la bataille indéoise de llontlhéry, puis il signa lestraitérs de Conflans et de Saint-hIaur. Il accorda aux révoltéstout ce qu'ils demandaient : à Charles de Berry, son frère, ildonna la Normandie; à Charles le Téméraire, Ia Picarrlie;au comte de Saint-Pol, l'épée de connétable. Ces traitésétaient désastreux; mais Louis XI, en les signant, songeaitdéjà à les violer.

5. Entrevue de Péronne ({.468).

-Leroi commença

par enlever la Normandie à son frère. Aussitôt le d uc de Bour-gogne forma une nouvelle ligue.

Louis XI, qui préférait les conférences aux batailles,commit I'imprudence d'aller'trouver son ennemi à Péronne,&u moment même oir il envoyait des émissaires pour souleverles sujets du duc. Sa finesse et ses bonnes paroles commen-çaient à adouclr Charles le Téméraire, lorsqu'on apprit que

la villedeLiège était en pleine révolte et que les agents fran-

Louis XL

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90 I,E TRIOIUPIIE DU POUVOIR NOYAL.

cais ayaient tout fait" Le duc cntra dans une fureur extrêrne;il voulait mettre à mort Louis XI. Mais, sur les instances de ses

conseillers, et surtout de Philippe de Commines, historien de

ce temps, il s'apaisa et consentit à écouter des propositionsde paix. Le traité de Péronne fut plus désastreux encore que

celui de Conflans.6. Siège de Beauvais. - Le roi s'était engagé à

donner la Champagne à son fière. Il lui fit accepter en

échange la Guyenne. Mais à peine ce prince était-il amivé à

Bordeàux qu'il mourut. Charles le Téméraire accusa le roid'avoir empoisonné son frère, envahit la France et mit le

siège devant Beauvais. Les habitants prirent les armes et se

rangèrent sur les remparts; les femmes apportèrent les muni-tion-s et jetèrent sur les assaillants des pierres

-et.deI'eau

bouillantè. L'une d'elles, une jeune lille, Jeanne Laîné, sur-nommée Hachette, prit à la bataiile une part héroique; elle

saisit la bannière ennemie déjà plantée sur la muraille et

I'aru&cha, méritant ainsi de laisser un nom populaire après

celui de Jeanne d'Arc. charles vaincusigna avec Lotris xI Ia

trêve de Senlis.7" Défaite d.e Charles Ie Téméraire. - L'ambi-

tion du duc de Bourgogne se tourna d'un autre côté.II auraitvoulu se former un royaume dans la vallée du Rhin. Il fitla guerre avec une folle témérité, à fempereur d'Allemagne,aui Soir.es et au duc de Lorraine. C'était trop eltreprendreà la fois. Il fut vaincu par les suisses à Granson et à I\[orat,

8. lvIort d.e Ch.arles le Téméraire (t 477). - Charles,furieux de son échec en Suisse, voulut s'emparer de la Lor-raine. Ii mit le siège devant Nancy. Les Suisses accoururent

au secours de la place et livrèrent un san.glant combat aux

Bourguignons. Le surlendemain de la bataille, on trouva sur

le bord â'un étang glacé un corps nu et mutilé, traversé

de coups de lance, et dont la tête était à moitié dévorée parles loups. C'était Charles le Téméraire.

9. Succession d.e Charles Ie Téméraire. - Le ducde Bourgogne ne laissait qu'une fille, Marier Poll héritièrede ses vÀstes Etats ; Louis XI se hâta de la dépouiller. Marie

épousa Maximilien d'Autriche' pour se donner un protec-

teur Après une courte guerre' marquée par la bataille indé-cise de Guinegate, I_.,ouis xI signa avec Maximilien le traité

d'Amas (l4SZ). Il garda la Picardie, I'Artois, la Bourgogne

et laFranche-Comté, et laissa à I'Autriche les Pays-Bas'

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LOUIS XI.  )l

40. Autres acquisitions de ce règne. - Louis.Xlagrandit encore le territoire royal de nouvelles provinces.

Héritier de la maison d'Anjou,il annexa à la couronne la Pro-vence, le l\'Iaine et I'Anjou. En-fin il acheta le Roussillon au roid'Aragon.

1.1.. Administration deIrouis XI. - Lotris XI aug-menta par son administration

la puissance royale. Il créa troisparlements, à Grenoble, Bor-deaux et Dijon. Il institua lcspostes. Il augmenta les troupespermanentes et perfectionna I'ar-tillerie, qui devint la meilleurede I'Europe. Le commerce etI'industrie furent encouragés. C'est sous ce règne qu'a été

établie à Paris la première imprimerie,{2. Mort de T-rouis XI ({483). - Louis XI s'était re-tiré dans les dernières années à son chû.teau de Plessis-lez-Tours. Voyant venir la mort avec terreur, il suspectait toutle monde, même son fils, qîr'il faisait garder étroitement àAmboise. Son prévôt, Tristan, faisait pendre tout hommearrêté aux environs du château. Le roi comblait de dons leséglises, s'entourait de reliques, et faisait venir de Calabre un

ermite, appelé Frangois, qui passait pour avoir le don desmiracles.Il prit cependant courage au moment fatal et mou-rut tranquillement.

Louis XI a g:ouverné en despote; mais son règne a étéutile à la France et à la rovauté.

PRETTI,ÈRB I,NC'UO'. - LOUiS Iil.

Le despote Louis XI n'est pas de la race des tyrans égoTstes, maisde celle des novateurs impitovables; avant nos révolutions, il était im-Frossible de le bien comprendie. La'condamnation qu'il mérite et dontil restera chargé, c'est lb blâme que la consciertce humaine inflige à lamémoire de ceux qui ont cru qre tous les moyens sont bons pour im-poser aux faits le .ioug des idées.-

Ce roi, qui affeciait-d'ètre roturier par le ton, I'habit, les marlières,qui s'entretenait familièrement avec toutes sortes de personnes, etvoulait tout connaitre, toul, voi1, tout faire par lui-rnême, a des traits

de physionomie qu'on ne rencontre au mèmri degré que dans les dicta-

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92 {,8 TRIOMPIIE DU POUVOIR RÛYAL.

tures démocratiques. En lui apparut, à sa plus haute puissance, I'espritdes classes roturières.

Ses grandes vues, ses pensées de bien public, les nouveautés qu'ilméditait, ne touchèrent qle le petit nombre de cettr- qui les apprirentde sa bouche et qui étaient capables de les juger. L'opinion du tempsn'a nen aDercu de ces choses. màis en revanche elle a Saisi au vif dansLouis XI'le 'nortrait de I'homme extérieur, cette figure railleuse etsrnistre que la* tradition conserye et impose encore d I'tristoire.'

Aug. TurnnnY.

DEUXIÈMB LECTUNE. - Commines.

Philinpe de Commines nartuit au château de Commines' en Flandre,

eu 1445'.'llpassa

sespremièr'es années

âla r:otrr drt duc de Bourgogne

Imais, après'l'entrevue^de Péronne, il s'attacha à Lorris XI, quile comblade bi'enè et I'admit dans son intimité. Charles Ylll I'employa dans plu-sieurs néEociations en ltalie. Commines mourut en 1509.

Commiires est un de nos plus célèbres historiens. Nul n'était pluscapable que lui de juser Louis XI et de suivre les intrigues de cettepolitique-astncieuse âont it était l'admirateur. < C'était, dit-il en par-.lant dï roi, un des Ttlus saqes hommes et des plus subtils .quiaient régné en son teitps.,, Ailleurs, il rrous fait un curieux portrait de

ce prince"n qui s'habitlàit lort cour:t, et si mal que- pis ne pouuait;

et àssez mâuuais drap pôrtait, et un mattuaii clwpeau différentdes autres, et une imàgi: de Ttlomb desstts ,.Comminés, cornme Loîis XI,'n'a pas le sentiment de ce qui-est juste.

Il vort avant tout le succès et il pârdonne tout à ceux qui réussissent.

AXERCICES ORAUX ET ÉCRITS

l. 0uestionnairo. - Quet était l'état de la France en 1461 ? - Quelétait le caraclère de Louis XI? - Qu'est-ce que la ligue du Bien pu-blic? - Quels traitôs signa Louis XI? - Racontez l'entrevue de Péronne.

- I'ouroiroi Charles le"téméraire fit-il une troisième ligue contlele

roi? - Racontez le siège de Beauvais. - Quelle trêve fut signée apr'ès

ee sièse? - Que fitaloLi le duc de tsorrrgogne? - Par qui frtt-il vaincu?

- Oii mourui-il? - Quelle était I'héritière de Charles le Téméraire?

- Quel mariage fut cônclu? - Quelles .ont lel prorinces-annexéesnar-Louis Xt à la couronne?-Parlezde I'administration deLouis XI;l- de sa mort. - Donttez les principales dates de son règne.

2. Ilevoir à rérliger. - Dites ce qtre Yous savez de la lrtlte de

Louis XI et de Charles le Térnéraire.

m

MINOI|,INÉ ON CHAR,IJES \rIIImqoN

l. Charles VIII, successeur de Louis XI' gouverna

d'abord sous la tutelle de sa sæur' Anne de Beaujeu.

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I',t I N OR ITÉ D E CTIÀR tES VI I I. 93

2. La régente, après avoir convoqué les états géné-

raux à Tours (.1484), réprima la révolte des seignedrs,appelée la guerre lblle.

3. Elie prépara I'annexion de la Bretagne à la couronnepar le mariage de Charles YIII avec Anne de Bretagne.

nÉcIr

| . Anne de Beaujeu A Louis XI succédaitCharles VIII, enfant cle treize ans, sans esprit ni instruction

(t483). Lesgrands

crurent lemoment venu de reconquérir

leur indépendance. Ils se trompèrent. Louis XI avait laisséau jeune roi une tutrice énergique et habile, sa fille aînée,Anne de Beaujeu. n Modame Anne, disait*il, est la moinsfolle femme que je connaisse. l

Le duc d'Orléans, premier prince du sang, voulut s'em-parer du pouvoir. 1l demanda la convocation des étatsgénéraux.

2. Etats généraux de Tours ({484). - Les étatsgénéraux réunis à Tours ne soutinrent pas les prétentionsde la noblesse. Ils laissèrent à Anne de Beaujeu son autorité.Quelques députés auraient voulu que le roi gouvernàt avecIes représentants de la nation. l\Iais le moment n'était pasencore venu de faire une aussi importante réforme. L'Guvrede la royauté n'était pas achevée.

3..Guene folle.

-

Les seigneurs, déçus dans leurs

prétentions, prirent les armes. C'était une folie que de vou-loir ébranler la royauté après le règne de Louis X[. Aussia-t-on appelé cette prise d'armes la guerre folle.

Anne de Beaujeu attaqua les révoltés avec décision. Elleconfio une armée à Louis de La Trémouille, qui battit le ducd'Orliians à Saint-Aubin-c1u-Cormier ({488). Le duc deBre-tagne se hâ.ta designer le traité de

Sabté : il s'enga-geait à ne pas ma-rier s& lille Annesaû s le consen te-ment du roi.

4, Annexiond.e la Bretagne.

-Le duc de

Bretagne

_je sJtI

mourut peuaprès ce

traité.Sa {ille,

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94 LB TRIOMPHE DU POUVOIR ROYAI.pour conserver son indépendance, résolut d'épouser Maximi-lien d'Autriche. Mais charles vIII envahit li Bretagne avecune armée,.s'empara de Rennes,

etforca

Anne de Éretagneà renoncer à ce mariage. Le roi l'épc'irsa et prépara ainsiI'annexion d'une grande province, li Bretagne, ï ln ,ou-ronne de France (1491).

5. Puissance de la royauté française. _ Ainsila royouté sortait victorieuse de la longue lutte qu'elle avaitsoutenue contre la féodalité. charles vII, par ses institutions ;Louis XI, p_ar ses guerres heureuses'iontre la puissante

Tui:g.n de Bourgogne; Anne de Beaujeu, par l'énergie etI'habiteté de son gouvernement, avaieni affrinchi le pouvoirroyal des intrigues féodrles.

charles vIII allait compromettre les résultats obtenus parses prédécesseurs, en lançant Ia France dans les folles etsventureuses expéditions des guerres itoliennes,

LECTURE.

-

États généraux de 14g4.

r{ux élats géuéraux de 1484, quelques députés firent entendre des re-vendications q u'Etienne l\tarcet' aiair âe; i eipriÀd; ;;éJ;i;;i;.iô arnrI'assemblée d'e 1356.

-^Il {:.q1tJ9_|,o.-,lt$lignon, Ie sire de Ia Roche, os.a prononcer ces pa-r0l€s' extra0rdinaires pour cette époque: <t-c'cst. le peuple souuera'in,

$jt:r]:-g::,{ln l'grisiue créa les rôis. - L'tftaresr iaitdse dï'i,e;pie;la.sowerarneté n'appartient pas aux priuces, qui n'e.ristent que pai tdperple. D

Ces. p.aroles. hardies devaient trouver un écbo trois siècles plus tard

aux etats.generaux de {789 I mais, au quinzième siécle, I'action de laroyaute etart eneore lrop nécessaire pour que la souverainel,é populairefùt chose possible et mème désirablè.

D'après Aug. Tnlunnr.

.EXERCICES ORAUX ET ÉCRITS

l. 0uestioanaire. - Qui gouverna la France â la mort de Louis XI?'; Qui- demanda la convoc-ation des états généranr?

-Oir-iè-réù-

nirent-ils?-_Qu'est-ce que Ia gu€rre folte?l Quel ên frrt re résultat?- Ave.c qui Charles Vlll se maiia-t-il? - Quellô était I'importanie dece mariasè ?

.- 2' Ileviir à rédiger. - Résumez les faits principaux de la régenced'Anne de Beaujeu.-

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96 LE TRIOMPITE DU POUVOIR ROYAL.

I'instruction. Aucune invention n'a donc été plus favo-rable au progrès de I'humanité.

Jean Gutenberg, né à Nlayence et

établi à Strasbourg, inventa dans cetteville I'art de I'imprimerie. Le premierlivre imprimé fut la Bible, en l4ài5.

3. Les eanaux à écluses. - Lescan&ux à écluses furent inventés, en1481, par deux Italiens, Denis et Piemede Viterbe. Ceux-ci imaginèrent de pla-cer dans des rivières deux barrages ou

portes séparées I'une de I'autre par unespece capable de contenir un bateau.Les crnaux facilitèrent la navigationintérieure et le développement du com-merce.

t+. La boussole. - La découverte de la boussole permitaux marins d'entreprendre de grands voyages. La boussole

est un petit instrument composé d'un cadran et d'une aiguilleaimantée qui a la propriété de se tourner toujours vers le

nord. Les marins pouvaient donc facilement s'orienter. Ils ne

craignirent plus de s'aventurer sur des mers inconnues; ilspouvaient toujours trouver leur route au moyen de Ia bous-sole et du compasi

Ainsi Christophe Colomb put découvrir I'Amérique ({ a9\;Vaseo de Gama put trouver la route maritime du cap de

Bonne-Espérance (149?); I\{agellan put entreprendre le pre-mier voyage autour du monde ({5{9)..

LECTURB, - Les trois grands navigateurs'

Cluzstophe Colomb, né à Gênes, et lâLL, après aroir étrrdié les

malhématiques et la géogratrhie à I'Université de Pavie, conqut l'idéeae l'existence d'un conÙinent àans I'0céan occidenial. ll la commttniquain Eouuetnenrent de Gênes, à la France, au roi de Portugal: mais son

nroiet n'avantpas été accrreilli, il s'adressa à lterdinand et à Isabelle,

ËàuierainË tle 'l'Espagne, qui, après beaucoulr de diffic11ltes., lui four-nirent trois vaisserirx. Il nrit à lavoite le 3 aoùl 1492 et SSjours après

il nrit terre à Guanahani, I'une des Lucayes, qu'il nomma San-Salva-dor^. nuis il découvrit Saint-Dominiqrre. l[ retourna en lrrrrope, où ilfrit'rôcu avec de Erandes marqrres dé .ioie et de eonsidération 0n lrriàônna"des lettres ie noSlesse,-et 0n le nomma amirrl des Intles. Dans

trois autres voyages, il découvlit la JarnaÏque, la Guadeloupe et la cr^rte

àccidentale dei'Àmérirlrre drr Srrrl à laq'elte il rionna le nom de Co-iô*Ue. II mourut, eri '1506, après avtiir essuyé I'ingratitude de ses

concltoyens.

Gutenberg.

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INVIIN?IONS ET DÉCOUVENTNS. 97

L'hiltoire n'û pas été plus jusl"e envers ce grand honrme. C'est Chris-tophe Colom.b qrii a déciruveit I'Amérique, ei c'est, un Florentin, Auré-nc0, qur a donne son nom an nouveau continent.

Vasco de Gama, célèbre navigateur portuflais. donbla Ie premier lecap de Bonue-Espérânce cn 1491. Après^avoiicouru de granâs dangerssur la côte orientale de I'Afrique, ii aborda à Calicut, "vitte

ae t'ttin-doustan. Ainsi ce sont les Portûgais qui, Ies premiers, bnt décourert laroute maritime des Indes.

vaseo de Gama a été le fondateur du puissant empire nortusais dansla mer des lndes. Les Anglais sont maintènant les nraitreshe ce'ienpire.

-ll.{asellan, navigateur portugais, servit d'abord dans l'Hindoustan.I\Iais inité de I'ingratitutle de sà patrie, il se rendit auprès rle Charles-Quint qrri l'aceueillit favorablenieut. ll roulut aIteindre les iles r]eI'océanie en cherehanI rn passage à I'extrémil,é méridionale de ]'Amé-rique- Son expédit,ion réu-ssit. 1l partit en { 5{ g, lonEea la eôte deI'A.mér'ique .du Sud, découvr.it,, en.lS20, le détroit qui plrte son nom,entre .l'Amérique néridionale et la Terre-de-Feu, 'rnit'trois nrois eivingt.jour:l â traverser I'océan Pacifique, et ahorda aur iles philippirresen 152{. ll fut tué, peu de temps apiès, par lcs uaturels de ces il'es.

- llagellan est le premier navi$aterir qui-a entreprrs un voyage arrtourdu môude.

EXERCICES ONAUX ET ÉCRITS

l. 0uestionnaire. - A qui attribue-t-on I'invention rle Ia nourlre àcanon? - A quelle bataille se servit-on pour Ia oremière foié de I'ar-tillerie en France? - Quclles furent les'conséqrienees de I'inventionde la poudre? - Qu'est-ce que les canaux à éclnses? - 0uel est I'avan-

fgse

Aes canaux?

-Quel esl I'inventeur de I'irnprimeriel

- Qrrelleest

f importance de cette découverte ? - Qu'est.c'e que la bouisole ? _Quelle est son utilité? - Qrrels services a-t-elle reidus?. 2. Ilevoir à rédiger. - Dites ce qu'est l'imprimerie et quelle est sonimportance.

3. Drercices sur la oarte t.- Irlontrer sur la carte les loms géogra-

phiques cités dans lj chapitre et rappeler les lroms historiques iiii";yjliche.l,t : Saint-QuenJzn, sous-prêfecrure de I'Aisne. _ peionne,

  ô-tTttk yrtles de la Somme. - Confl.alts, Saint-MatLr, villagespres_cf e P.ans. - I,eauuais, chef-lieu de l'Oise. - Nanu1. préfectirrerle Meurthe-et-Iiloselle.

-plessis-let-'l'ours, ri[age rl'tn",ire'-ef-Loire.

- Tottrs,,préfecture. d'Indre-et-Loire. - S'aint-À ultin_du_C orlnier,chef-lierr rle canton d'llle-et-vilairre. - su|Ie, chef-lieu de cantonde la Sarthe. - Renne.c, préfecture d'Ille-et-\'ilaine.

1. Voir la carte de la gnerre de Cent nns, page gi,

NIST. DE FR, C. It,

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CONCLUSION DE I..À PREMIERE PÀRTIE

La fin du quinzième siècle marque une date importantedans notre histoire nationale.

A cette époque, la nation française a pris conscienced'elle-même. Nos victoires sur les Anglais et i'héroïsmede Jeanne d'Arc ont affirmé I'idée de la patrie. C'est alorsqu'on s'est sen'i pour la première fois de cette expres-

sion : ., Un bon Français. ,r

La royauté a contribué à fonder celte unité de la nationfrançaise. Philippe-Auguste par ses conquêtes, saintLouis par ses ver[us, Philippe le Bel et Louis XI par leurhabile politique ont concentré autour du pouvoir royaltoutes les forces du pays.

Désormais la France est assez puissante pour interve-

nir dans les affaires de I'Europe.Une nouvelle période commence : elle est marquée par

les guerres d'Italie et la rivalité de la France et de la mai-son d'Autriche.

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t

DEUXIEME PARTIB.DE rA FrN DU QUTNZTTIME SrÈCrE A 16{0

CHAPITRE VIIII/f)S GIJ|0AÊES ID'IllAt/tE

I

OIIARTJES VIIIA NAPIJES

LllçoN

{. Charles VIII commença les guerres d'Italie.2. Après avoir sa*ifié, par les traités de Narb,nne et

de senlis, les conquêtes utiles de son père, il franchit JesAlpes.

3. Charles VIII conquit le royaume tle Naples. A sonretour, il remporta la briliante viôtoire de Fornoue ({zrg5).

nÉcrr

{. Conduite impolitique de Charles VIII. _ Lemariage de charles vIII avec Anne de Bretagne avait irritéI'empereur d'Allemagne, Maximilien. Celuilci forma une

ligue contre la France B,vec Henri VII, roi d'Angleterre, et99

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tOO LES GUERRI]S D'ITAI,ItI.

Ferdinand le Catholique, roi d'Espagne. Si Charles Vll[ avait

suivi les sages conseili de sa sæur, Anne de Beaujeu, il aurait

fait à ses einemis uneguerre qui pouvait être utile à I'agran-

dissement territorial cle la France. \[ais, loin de prendre une

ottitude décidée contre les trois princes ligués contre lui, ilietu ofirit des satisfactions. Par le traité de Senlis, il restittta

à N{aximilien I'Artois et Ia Franche-comté; par le iraité de

Nurbotttt., il rendit à Ferdinand le Roussillon (lA3-3J:-

2. Id.ées aventureuses de Charles VIIÏ'Oharles VllI ne traitait si précipitamment avec les ennemis

de la France que pour être libre rle faire valoir: Ies droitsde

io *uito" d'A;jou sur le royaume de Naples' Ap1ès I'{aples,

l;imagination rômanesque dt11oi rêvait la conquête de Con-

stantinople et de Jérusalem. C'étaient là de folles et aventu-

reuses idées; pour satisfaire une malheureuse ambition,

bir*rf.r VIII nàvait pas 6aint de sa*ifier les conquêtes si

utites du dernier règne.--a.ConquêtedeNaples'-LeroifranchitlesAlpes

ûvec une brillante armée. L'expédition fut heureuse. PartoutCharles VIII fut reçu ptr les ltaliens avec enthousiasme. Ce

or-lu.t"t que fêtôs ôt pluitit*, à Turin, à Tl-o-rence et à

tlantes. Un.seut combat iui livra le royaume de Naples' N{ais

cetie conquêle si facilene devait pas ôtre clurable'

a. Iri$ue contre la France' - Les ltaliens, dont

les démùstrations r1'amitié avaient été perfides, formèrent

iinetigoe à Venise contre Charles VIII. Ils voulaient fermer

au roi la route de France.ti. Bataille d.e Fornoue (taOf;' - Charles Vlll,.pri:-

venuparsonambassadeuràVenise,l'historienUommtnes',* t etit de quitter Naples a.vec son armée. Il rencontra I'ar-

*eà iiutienne près du viltage de Fornoue. Les Français, bien

inférieurs en nombre, mais armés d'une forte artillerie, atta-

quèrent avec furie. Ils mirent en dérottte les Italiens'

6.Perteduroyaumed.eNaples.-Cettebrillantcoirlài*. n *t d'autl'e résultat que d'asslrer la retraite de

cliarles vIII en France. Le royaume cle Naples, vainement

aàLna" par les généraux d'Aubigny et de l\lontpensier, fut

perdu pour nous.-Z. ùort d,e Charles \IIII (t498)' - Le roi-ne sur-

vécut pas longtemps à cette.expédition' En passan[ dans une

galerie obsruré do ôhàteau d'Amboise, il se heurta contre une

Ërri. ,i tomba à la renverse. Il mourut quelques heures

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{

LOUIS TIt. {01 \.

après. ll n'avait pas vingt-huit ans. < il était, dit Oommines,peu_entendu, mû,is si lron, qu'il n'était point possible de voir

meilleure créature. ,LECTURB. - Bataille de Fornoue.

charles vlll avait re.ioint le corps tl'rrmée â ra tète duquel il devaitcornbatlre : <, l[essreurÉ, dit-il ani hommes d'armes qui ie piessaientautour de lui, ne voulez-vous pas vivre 0u nourlr tcr asec moi ?Les ennemis sont dix fois autani que vous; mais vous valez oi" toismieux qrr.grrx; Dieu arrne le.s Fran'cais; ave'c son aide, je vois con-OuDar en rrance a n0tre honncur e[ a celui duroyaume. u Le roi donnal'ortlre de.chareer, et la bataille s'engagea sur tois tei poitris.-bil. rutIres cnaude, nrals dula perr. Les derrx principaux of(ici-ers de I'armécroyale, Louis de la 'l'rériroille et rrivulc'e, soûrinLent sans ptier le choc,de -troupgs

beaucoup_plus nombreuses qire les leurs : " ,i-tigoiget ala gorge t , s'écrie la Tremoille, après la irernière rencontre. et ies'iroiscents homme; d'armes foudiren[ 'sur

I'erinemi, dont irs ronrpirôni I'or-donnance.

_,.-C_.. lut Ià, que,l'ierre du Terra.il, le chevalier Bayarrl, à peine âgé devn)gt'-ans et destrné à une si}elle carrière, liI ses-premièrïs armds;iteut denx chevarrx tués sorrs lui, prit un éfendard e'i

tepiaieniàao.o,

qui, après la bataille, lui lit préseit decinrl cents écus.r------'- -D'après Gurzor.

EXERCICES ORAUX ET ÉCRITS

l. 0uestionnaire. - Quels traités signa churles.f'llI avec l'lispiagnee[ l'Aut'che? - Pourquôi?- Dans qu"er pavs lit-ir rirrè.ri,oiitiôil*Quclle ligrre lbrnrèrent ies ttaliens?-'où fe ïui fut-il

"rii,,rieiir? - reroi conserva-t-il le r0yaume de Naples?

-Quanrl et comniinïèit rnort

Charles VIII?2. Ilevoir à rédiger. - rixpétriti,n de chaLles vilr en ltarie

u

LOUIS XII ({zr98-{5{5)

,oron- l. Louis xII, successeul' de charles vIII, corurneucala dynastie des valois-orlfuns.Il épousa Anne tle Bre-lagne et fit la conquête du duché de Milan.

^ 2.. {l partasea le royaume de Naples avec }.er.dinancl lecatholique, roi d'Espagne. Mais il-entra bientôt en lutteaveo lui et fut chassé de Naples après res

défaites rie sé-minara et de Cérignola.

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T l(iz LES GU IIRRtsS D'ITAI,III.

3. Découragé, il signa &vec ses ennemis les désastreux

tlaités de Blois; otfi' les états généraux de Tours les

cassèrent.4. Louis XII {it la guerre aux Vénitiens et gagnn sur

uu* tu bataille i'a'gioad ({509)' ll iutta contre Ie pape

i"il--ri qui forma"contre \ui Ia sainte ligue' M.algré la

victoire de Gaston,le foi* ù Rauenne' il perdit I'Italie et

vii fientOt Ia France envahie par les ennemis'

5, LouisXII mérite par la douceur de son gouverne-

ment le titre de Pere d'u PeuPle'

nÉctt

t. I.,ouis XIIl ({408-f 5{5)'---- La famille des Valois

directs s'éteignit a";-Ch;itt îtu' louis XII' son- cousin'

commençe fu Aytiutti;;;t Valois-Orlénns' ll voulut fairc

oublierqo'it uuutii';ié,-t;;; le dernier règne' Ie chef des ré-

voltés. ll ,o*rriï ï'rtonntots le sire oà ta Trémoille quil'avait vaincu "î-T;-À;bin-au-Cormier'

< ll ne convient

pas, dit-il, l, oo 'oiat Franoe de venger les injr-rres du duc

d'Orléuns. u

2. Annexion de la Bretagne' _- Louis XII- épousa

la veuve oe $ra.îeJvtn, an.re d6 Bretagne; il rattacha ainsi

JonÀiliu**ent la Bretagne au domaine royal' - .

3. Conquete auilfilanais({500)' -- NT11: ttroi eut'

cornûe *on proJetË'It"t,11 malheureuse amTrition de con-

quérir I'Italie. $ili;l;,'Valentine Visconti' lui avait laissé

des droits *ot tt-àotttÀ de Milan' Il les {it vaioir'-Dans une

premièree*p.oitionils'emparaduiltilanaissurleducLrr-

r. renlnau *ouR Expr,reuu* "'^uÈnE*ENTDÉ Lours xtl ET DE l'nAN :ols ttr

Charles V le Sage(1364-1380).

C harles urli,rro''0";'I

charles Vti lttzzl+aq'

Louis xr frou,-to*t;'

C hortes Urrl iro*'-'on'''

Louis, ducl d'orléans.I

charles J'orruuo.'t_Louis XII lraos-rfrfl' Charles d'Àngoulèmo'

Valois-Orléaus. . -1 ,.-'.'.,-.

Jean d'Aàgoulène'I

François F; (1515-1541)' -(Valois-Orléa us'An gouteme' ;

Valo

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LOUIS XII. IO3dovic le More. Il conlia Ie gouvernement de cette province àun.Italien, Trivulce, qui se lit haTr par ses violËnces. Lesl{ilanais se révoltèrent.Louis XII conquit une se-conde fois le duché de I\{i-lan. Ludovic, trahi par lesSuisses, fut fait prisonnieret enfermé au château deLoches où il mourut.

4. Conguête et perte

du royaume de Naples.-Maîtrede Milan. Louis XII

ne s'entcndirent pas et la guerre éclata.

vorrlut conquérir le royaume de Napres. Ir lit avec re roid'Espagne, Ferdinand le Catholiq,,*, ïn traité pour le par-tage. de ce royaume. Les deux princés

L.es Francais s'emparèrent des pro_vinces espagnoles et liloquèrent le ca_

pitaine Gonzalve de Cordoue dans laville de Barletta.Fcrdinand le Catholique demanda

à traiter avec Louis XIl. C'était pourg{rgner du temps. Quand il eut recu

6. I-rigue contre Venise. _ Louis XII, averti Dar cesmalheurs, aurait dri renoncer à toute interventior-àri*riu;il commit la faute de prendre part à une coalition cnnt.evenise avec l'empereur ï'Ailemigne, le ,ni a;nrfulne-'et leq*.p.,.J.9]g: II-. Il gagna sur les Vénitiens la bataille"dùgnu-

del ({ 509). c'est trans ce combat que L.ouis lli, i.v"ni rui-

des renforts, ir lit attaquer les générLux français. d'Aubignyet le duc de Nemours. Notre ùmée surprise rui vaincue isémifrara et à cérignola. Le *oyu*u de Napres

futperdu

pour nous, malgré _les e:rploits du brave chevaiier Bavaia.5. Traités de Brois. - Lcuis xrl, maradu .io-e.ïiouge,

signa avec sesennemis les funestes traiiés de Brois. Il mariaitsa fille claude de France avec charres de Luxerloï.g lpr*ald Charles-Quint), et il lui donnait en dot te Uitanîii, taBourgogne, la Bretagne, res comtés de Guise .r Je îroir.Louis xII comprit bientôt r'étendue de sa faute; il rounit iesétats généraux à

Tours. Le traité fut annuré. clauoe a*ïrun.efut mariée à Francois d'Angoulême, qui devait être le roiFrancois I"" ({ b05).

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TO4 LES OUERRES D'ITALIE.

blir ses soldats, leur dit : < Courage, mes enfants, le roi vous

voitl > Mais cette victoire ne fut à la France d'oucun prolit.

T.TJa"sainteligue._LesâncicnsaltiésdeLotrisXIIse tournèrent bienffiI conlre lui. Le pape Jules II était à leutiÀrc. if voulait chasser d'Italie les Frangais et forma contre

cux une coalition appelée sainte ligue'

8. Bataille d.e'Rutuottu. -Louis xII se défendit avec

énergie. Son neveu Gaston dc Foix, jeune

héroi de vingt-deux &ns,, grand général

avant d'avoir été soldat,, délivra Bologne,

bal,tit les Espagnols à Ravenne et tombapercé de coups, au milieu de son triom-ptt.. u Plùt à Dieu, s'émia Louis XII, en

apprenant la victoire de Ravenne et la

nj,jrt de Gaston de Foix, que j'eusse

pcrclu I'italie et que Gaston vécùt en-

core r ({5fg)9. Revers de Ia France'

-

Avec

Gaston était tombée la fortune de laIrrance. La Palice, qui lui succéda, futforcé, malgré soû courage, de battre en

retraite vers le Piémont.Bientôt la Frnnce fut envahie : les

Suisses pénétrèrent en Bourgogne;-les Anglais e les Alle-

mands, Ln Artois, oir ils gagnèrent.la bataille de Guinegate'

t0.braités d.e l,ondrès (t 5{4).

-Lottis XII denÉnda

lapaix:ellelutsignéeàLondrcs'LaFranccnepossédaitplus rien en ltalie.' I {. Ad.ministration d.e Louis XII' - Ce roi' auquel

les états de Totrrs décernèrent le titre de Père du peuple'

futprofondémentregretté.Illaissaitlesimpôts-diminués.; i,Jil;;ieux, disait_il, voir les courtisans rire de mon éco-

norni. que le i,."pit pléurer de mes dépenses' I L'ordre le

nlus parfait régnait dans Ieroyaume' Le gouvernernent de

[;;.'if a*ii éré doux er paiernel. La justic.e, réformée,

rendit des jugements plus équitables. La torce militaire, con-

l;;;; fut ïri. discipline se-J r-re, s'tccrut' Les lettres et les

rris tr.r*ent protégés. Louis XII mourut en lStti'

'LECTURE. - Le chevaller BaYard'

Pierre du Terrail, seignetrr de BayarrJ' naquit en Dauphiné' d'une

faurrlle noble.

Un hallebardier.

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rRANçOts ler a MARIGNAN. lCI:;

 tlix-seut aus, le.jeune l3avard couhattit dans ttn touruoi r:otttre uttchevalier ien,rmmé el fut vainqueur. ll suivit Charles YIII à Naplesct se conduisit vaillamment à Fornoue. Sorts

Louis Xll, it était avec une petite troupe der-rière la rivière du Garigliano, lrrrsqu'un corps tlecavaliers espagnols vint porrr surprendre Iepont. Bavard les arr'èta scul. tandis que ses

ôomnagnons allaient chercher drt secortrs.A'la"plise de Brescia, il iut blessé d'un coup

de piqu^e et transporté clans une maison où ha-bitarent une dams et ses deux {illes. A son dé-part, elles lui offLircnt deux mille ducats pouriacheter lerrr mlison, qui lrri appartenaii en

vertu du droit de la guerre. ll prit l'argent el letlonna aux deux jeuùes filles porrr les aider ù

s'élablir.

EXERCICXS ORAUX ET ÉCNITS

|. 0uestionnaire. - Quelle était I'origine tlcLouis XII? - Pourquoi épousa-t-il Anne deouis XII? - Pourquoi épousa-t-il Anne deBletagne? - Commdnt le ïlilanaisfut-il corr-

ctuis.-perdu et reconquis? - D'oir vientla

{uerie'entre Louis Xll'et }'erdinand Ie Catho-lique? - Qu'est-ce que les traités de Blois?

-- Qu'est-ce que ]a bataille d'Agnatlel? -Qu'est-ce que là sainte ligue? - Ilacontez lessuccès et' la Jin de Gaston tle Foix 'l

Un piquier.

d u peuple ?

Italie.'ourquoi Louis XII reçut - il le titre de Père

2. bevoir à rédiger. -"Guerres de Louis XII en rédiger. --Guerres de Louis XII en

III

F'RANçOIS I.. A MARIGNAN

LEÇON

l. rt'r'ançois /" (tS{5-{547), cousin et, gendre tle

Louis XII, prit la couronne à la mort de ce t'oi. Il fut lechef de la lrranche des Valois-Angoulëme.

9. Il avait sur le Milanais les mêmes prétentions queLouis XII et il les fit valoir. Il passa les Alpes par le dé-Iïlé de I'Argentière, jusqu'alors impraticable.

3. Après oetle opération hardie et heureuse il batl,it lesSuisses à, Xlarignan (15'15).

/1. Les guerl'es d'ltillie sont terminées. Frnnçois lu'viri"

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to6 r.ris GUllRuE$ D'trALl 1.uombattre uontre son redclutable rival, I'erupereur Charles-Quint.

RÉCIT

t - François Io" ({ 5 t ô). - Louis Xll eut pour successeurson uousin et gendre 'rangois d'Angoulême. Le nouveû"uroi, âgé de vingt, ans, était renommé par sa beauté, sa fbrce etsa bravoure. Aucun prince n'a été plus populaire qne lui. La}'rance, séduite par soû courage et sa générosité, a trop ou-blié les fautes de sa politique. Elle a appelé François I"" < le

roi chevalier >.2. Passage d.es Alpes. - François Io" résolut de con-

quérir le duché de Milan perdu par Louis XII. It rassemblaune belle armée qui comptait 60000 soldats et 30000 che-v&ux. LesSuisses, qui servaient le ducde Milan,garda.ientlespassages des Alpes; mais ils avaient négligé celui de I'Argen-tière, vers les sources de la Durance, parce qu'il était impra-ticable.

L'arnrée lrangaisc s'y engagea. Elle jeta des ponts sur les pré-t'ipices, til, sautcr des Jrlocs de rochers, hissa à bras les canons,

construisit des galcries de bois le lorrgdes murailles à pic. Plusieurs fois orr futobligé d'attacher les p:èces Èr de longuescordes et de les lancer d'un bord à I'autrepar-dessus les abîmes. Le troisième jour,

I'armée coucha au sommet du passage;le cinquième, elle descendit dans la plainedu Piémont. Les Suisses é[onnés se reti-'rèrent vcrs N{ilan.

3. Bataille de lVfarignan ({515).

- Les Suisses attaquèrent l'armée fran-çaise postée sur le plateau de l\[arignan.Ils se ruèrent tête baissée, leurs longues

piques à la main, sur notre arl,illerie.Vainement nos boulets de canon faisaientd'énormes trouées dans leurs r&ngs ser-rés. Ils avancaient touiours. Auivés sur

le plateau, ils furent chargés par la gendarmerie du roi etassaillis de toute part par les fantassins gascons de Pierrede Navame. Mais ils ne lâchèrent pas pied. Alors la batailledevint une mêlée confuse qui se prolongea jusqu'à minuit,

au coucher de la lune.

Un Suisse,

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rRÀNli0ls l"''À MÂRIGNAN t0?

Chacun resta à sa plaee; le roi se coucha sur i'allùt d'unc&nùn, ù quelq'es pâs d'un bataillon suisse. Il demanda

à boire. efon-alla lui chercher de I'eau qui était pleine

de sang.Au foint du jour, on entendit mugir cle nouveau les

'li;,.ii t',4'ltit'iiill tu r,.r,ttll lt I' r, t, 1,',.

, /.' i. /, /,,,t., ttr /tttt t;t,,,/// //tlttrtl,' ri :',

Bataille de Marignan.

trornpes des Suisses, et la bataille recommenga. A dix hsuresdu rnatin, on luttait avec acharnement, Iorsclu'on entenditles mis : Marco N'Iarco C'étoient les Vénitiens, alliés des

Français, qui accouraient. Les Suisses se retirèrent sur 1\{ilan,

laissant douze mille morts.Le maréchal Trivulce, qui avait assisté à dix-huit batailles

rangées, disait que celle de Marignan était un combat de

géants.Le soir de la bataille, le roi fut armé chevalier par Bayard.4. Résultats de cette victoire. - La conquète du

i\[ilanais, le traité de Fribourg ou paix perpél,uelle avec les

Suisses, le traité de Bologne &vec le pape furent les consé-quences heureuses de cette victoire.-

5. Fin des guerres d'Itali Les guerues d'Italiesont terminées. L'avènement de Churles-Quint à I'Empire

allait faire naître cntre la Francc et I'Autriche dcs gucruc$

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lOfi l.rts 0uliRRlis 1l'l1Al,lE.

plus redoutables. L'Italie lle sera. plus qu'un des théâtres dr:

cette guerre qui mettra en danger I'indépendance de lal'rance et de I'Europe.

LECTURE. - Résultat des guerres dtltalie.

Ces longues guerres n'avaiettl pas Ûté inutiles à la France. Nos dé-faites, troil nombleuses, ne fir'eni pas cepeudant oublicr les blillantesvictories de Fornorre, d'Agnadel, dè ltavenne et de Marignan. La no-blesse. iusqrr'alors si'turbriiente, s'était disciplinée dans les camps. Lalovauié" avàit affermi son pouroir. llais le résultat le plus heurettrrle"ces expéditions au delà des Âtpcs fut la lenaissdltce iles let(res et

des at'ts.EXI]RCICUS ORAUX ITT ÉCRITS

[. Ouestionnaire. - Quelle él,ait I'origine de F'ranquis ler? -- Qugl- étaii son caractèi'et -- Racontez ie

France (1493-1515).

fecture tle Loir-et-Cher. -

passâqe des Alpes. - Racontez lairataille de Ilafignan. - I'ar tlttiFranQois lur se fit-il armer chc-valiei ?

-Quclles furent les cott-

séquences de la bataille de Nlari-gnan? -.-- Quelle lutte succède auxIuerres d'Italie?- 2. Devoir à rédiger. - Racon-tez la bataille de Marignan.

3. Ereroioes sur la oarte. -I\'lontrer sur la carte les notlsséosranhioues cités rians le cha-nitri Ët ràppeler les souvenirsiristorioues

'uui s'v attacltent :

Sentis j sous-irréfeciure tle l'0ise.- Amboise.- chef-lieu rie cantottd'Indre-et-Loire. - B/ozs, Pré-

Gu,ine17ate, village du Pas-de-Calais.

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CHAPITRE IX

BIVÂLIIrÉ TDtr: I/A f,'n,ANCDElT DE I/TAU|TRICEE

I

FRANçOIS I." ET CIIARIJES-QUINT

rDÇoN

l. Charles-Quint, éiu empereur d'Allemagne en L5lg,

menaçait I'inclépendance de la France ptr sa. puissanceet son ambition. François Io" commença la lutte conl,reI'Autriche.

2. Cette lutte comprend quatre périodes sous le règnede François I"".

La première fut signalée par I'entrevue du carnp duDrap d'or, la trahison du connétable de Bourbon, la mort

de Bayard, I'invasion de Ia Provence, la défaite du roi àPa,uie et le désaslreux traité rle Mad,rid ({596).3. La seconde fut marquée par le siège de Rome et, Ia

mort du connétable de Bourbon, par nos défaites à Aversaet à Landriano. Elle se termina par la paix de Cam-brai ({529).

4. La troisième, marquée par I'invasion de la provence,

fut arrêtée par la tr,êve cle Nice.109

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I {O RIvALITÉ DE LA I.'RAN CU ]1' DI, L'ÀUTRIûHI-;.

,5. Enfin la quatrième se termina, après la victoirc de

Oérisoles, par le traité de Crespy.

nÉ:crr

l. Chartes-Quint. En 1519, Charles-Quint étaitcouronné empereur d'Allemagne.'Ce prince était le plus puis-sant de I'Europe. Par son père, Philippe le Beau, il avait

hérité tous les liiens dela maison d'Autriche et

de la maison de Bourgo-gne. Par sa mère, Jeannela Folle, il posséduit I'Es-pegne, le royâ,ume deNaples et le NouveauMonde. On n'avait pasencore vu un aussi vasteempire au pouvoir d'un

seul prince. Cette puis-sance était rtn dangerpour I'ltrurope. François I"'le comprit; et ce fut sonhonneur d'aYoir lutté con-tre I'ambition de Charles-Quint.

2. Camp du Drap d'or.-

Francois I"" chercha dcs

alliés; il demanda une entrevue à Henri VIII, roi d'Angle-terre. Elle eut lieLr en plein champ. entre GLrines et Ardres.Les tcntes étaient en drap cl'or, doublées de velours. On dé-ploya des deux côtés une magnilicence inouïe. Bals, tour-nois, luttes, fêtes de toutes sortes se succédèrent sans inter-ruption. Dans une lutte, François jeta rudement à terre

oÉNÉelocle

Marimilien diAutricheet Xlarie de Bourgogne.

I

DE CIIARLES.QUINT

Fe rdinanil le C at ho liq ueet fsabelle de Castille'

I

Jeanne ia Fol1e.I

Plùlippelte Beau.I

 

Ctraries-Quin[.

Ctrarles-Quint.

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lrtli\NÇ0tS lo" l'lT 0H'\RLlis-Qt.Jll\T. lt{Henri Vlll qui i'avait délié. Le loi cl'Angleterue lui Serdùra.ncunu; il s'allia avec Charles-Quini.

3. Trahison du connétable de Bou-nbon. - Lespremières hostilités furent défavorables à François Io". Leconnétable de Bourbon, le meilleur général et le plus puis-sant prince du royaumc, trahit la }'rance ct porta son épée àCharles-Quint.

4. IVfort de Bayard (152{). - En ltalie, le chevaliersans peur et sans reproches, le brave Bayard, tomba mor-tellement blessé au cornbat de Biagrasso. Sa mort fut digne

de sa belle vie. Assis sous un arbre, il baisait la croix de sonépée et demandait merci à Dieu. IJourbon vint le visiter etlui dit qu'il avait grand'pitié de lui. < Monsieur, réponditBayard, il n'y a point depitié en moi, car je meurs hommede bien. l\{ais;'ai pitié de vous, de vous voir servir contrevotre prince, votre patrie et votre serment. >

5. Siège de Marseitle.-Bourbon,

vainqueur en ltalie,envahit la Provence. II comptait que les habitants de cette

province reconnaîtraient son autorité. Les Provençaux tirentune admirable résistance. La ville de Marseiile, assiégée parles Inrpériaux, se distingua pilr sa. belte dél'ense. Les femmeselles-nrêrnes travaillèrent aux fortifications qu'on appela lerempart des dames. Lcs boulets frappèrent la tente de Bour-bon. Les Espagnols lui dirent avec ironie : < Monseigncur,cc sont vos fidèles l\{arseillais qui vousenvoient les clefs de leur yille.

rBuur-

bon découragé lcva le siège et Iit retraiteen Italie.

6. Bataille de Favie (t525).Francois I" I'y suivit. Il atteignit I'arméedc Bourbon près de Pavie et lui livrabatailie. Déjà I'artillerie francaise faisaitde grands râ.vages dans les rangs enne-

mis, lorsqne Francois I"", chargeant à latêl,e de sa gendarmerie, rendit ses canonsinutiles. A droite, les lansquenets plièrentet la Palice fut tué; à gauche, les Suisseslâchèrent pied; au centre Ie roi combat-tait avec fureur; il fut blessé, tomba etremit son épée à Lannoy, vice-roi deNaples, qui la reçui à genoux. Le soir,

il écrivit à sa mère une longrre lettre,

Un iansquenet.

dont on a fait le

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I{g RIVALITÉ DE LÀ FRÀNCI] ET DE L'AUTRIcH E.

mot héroique : ( Madame, tout est pertlu, fors I'honneur. ))

7. Captivité de François Ic.. - François I.r fut colr-

duit en captivité à Madrid. Il espérait que ( son bon frère >Charles-Quint le traiterait avec générosité. Il fut enfernrédans une forteressu.

8. Traité de Madrid (152(i). - Le froicl et ambitieuxempereur ne se laissa toucher ni par le malheur de son captif ,ni par les larnrcs de l\{argucrite, sæur du roi, qui vint irégo-cier avec lui. Il imposa, par le traité de N{adrid, de durescol{itions. François I"" abandonnait la Bourgogne, I'Artois,

la Flandre, Naples et N{ilan. Quand il fut arrivé à la fron-tière espagnole, il monta à cheval et s'écria : < Je suis encoreroi de France. >

9. Deuxième guerre ({ bz7-t 529). Libre, Fran-çois Ie" protesta contre le traité de Madrid. Il s'allia avec leroi d'Angleterue et les ltaliens. Le connétable de Bourbonforma en Allemagne une nouvelle armée avec les irotestantset leur chef fanatique, Frondsberg, <r qui voulait, disait-il,étrangler le pape de sa propre main. rt0. Mort du connétable de Bourbon.

- Oette re-doutuble armée traversa I'Italie, comme autrefois les horclesdes barbares, et arriva devant Rome ({527). Le lendemain,Bourbon commandait I'assaut. Il fut f'rappé mortellemerrt, aumoment où il apposait une échelle contre les murs. Les sol-dats irrités de cette mort se précipitèrent dans la ville, auxcris de : << Bourbon, Bourbon, tue, tu,c, tlu sang, d,u sang. >t

Rome fut pillée, dévastée, ravagée per une soldatesque bnr-tale et avide. Rien ne fut épargné des chefs-d'æuvre de laRenaissance

L'année suivante, I'arrnée francaise subit deux nouyellesdéfaites en ltalie, à Aversa et à Landriano.

11. Paix de Cambrai. - La paix fut signée à Camblai,par Louise de Savoie, mère de François Iu', et Marguerite

d'Aulriche, tante de Charles-Quint. Elle fut appelée la pai*des Drmes. Francois I"' conservait la Bourgognc, mais re-noncait à I'Italie ({529).

1,2. Troisième guerre (1536-1538). - François Ie",rendu plus sage par I'expérience de ses revers, avait négociéd'utiles alliances avec Henri VIII et le sultan des Turcs,Soliman. Il recommença la guerre en tti36 et occupa lePiémont.

lS.Invasion de ta Provence. * 0harles-Quint réunit

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FnANÇ0IS I|r ET CHARLES-QUINT. r13

une ermée de 50000 hommes et envahit Ia Provence. Leconnétable Anne de Montmorency, chargé de défendre cetteprovince, commença par la dévaster pour que I'ennemi ,ne

pfit pasy vivre. Il lit rompre tous les fours et moulins, brûlerles blés et les fouruages, défoncer les tonneaux de vin etcorrompre les eaux despuits. Pendant deux moisCharles - Quint poursuivitcette campagne sans conl-bat, -promenant dans toute

la Provence une armée oneles fatigues, le cléfaut devivres, lcs muladies et lesembuscades de la popula-tion irritée décimaient ob-scurément. Il se décida enfin à la retraite, Iaissant tout leFeys, depuis Aix jusqu'à Fréjus, jonché de malades et demorts.

14. Trêve de Nice. - Le pape paul II fit signer entreles deux rivaux la trêve de Nice (r5Bg). Elle fut"confirméepar I'entrevne de François Icr et de charles-Quint à Aigues.Mortes.

15. Quatrième guerre (ti&t-ibLh). Malgré lesapparences d'une franche réconciliation, FrancoiJ Io" etcharles-Quint recommencèrent la g*erre. Les floites de laFrancc et de la Turquie bombardèrent la ville de Nice. En

Italie, le jeune duc d'Enghien et le brave N(ontluc gagnèrentla bataille de Cérisoles.

Mais, en France, [lharles-Quint avait envahi la Cham-pagne et la Picardie, et menaçait paris. L'effroi était granddans cette ville. François Io'y accourut, et parcoumt lei ruesù cheval : < Si je ne puis vous garder d'avoir peur, dit-il auxParisiens, je puis vous garder d'avoir mal. >

16. Traité de Crespy.--

La populationreprit cou_rage et se leva en masse. Charles-Quint n'osa pas iivrer ba_

taille, et se retira à Crespy. Il y signa Ia paix çin+q.La France ne possédait plus rien en ltaiie,' maii ellc neJrerdait pas un pouce de son territoire.

LI.ICTURE. - Bataille de Cérisoles (1844).Le .ieune duc d'l')nghien qui, pour la première fois, aruivait sénéral

sur re enamp de bataill0, comme Gastorr tJe Foix à Ravenne, eliârchait

eNGEn"aguigran/

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II4 NIVATITÉ DT' LA FRÀNCE ET DE L'AUTRICHE.

une occasion de se distinguer. Il envoYa Ie brave Montluc à Paris pourobtenir du roi l'autorisatiôn de livrer'bataille. Montluc' avec son élo-oucnce Easconne. Delsnada Francois [et.'

NôiSui.*es et rios Gascons. fi.rrtillés d'une nombreuse noblesse fran-

caise. accourue tout evprès, soutittrent l'épouvantable cltoc de dixùille'Allcmands, que le

-généralimpérial, D-u Gast, uous lanqait d'trne

colline.Trois cents-lances-franqaises-enfoncèrerrt la cavalerie légèr'e des

ennemis qui, Doussée sur le flanc de son infanterie, Ia nit en pleinedéruute. Eïghièn faillit périr comme Gaston à Ravenne..Il se précipitaavec une pltite bande ile jeunes Eens à travers le noir bal,aillon des

Espagnots et le perca de part en part. Fort affaibli, il,dut, pour rejoindreled siens. percei encore'cette tfoupe formidable. Il le lit, en sortit,rnais pre'sqïe senl, et ne vit plus Ies siens; il crul la bataille perdue.

E'e éiait fagnée' cérèb,3 l,l?T,llJ'T'iifi; r*ru.

EXERCICES ORAUX ET ÉCNTIS

l. 0uestionnaire. - Qu'est-cequeCharles'Quint? - Quelles étaientseJ nossessions? - Porrrquoi Frirnçois 1"" lui {i[-il la guerre? - Qu'ap-nellé-t-on camp du Drap d'or? - Qui trahit Franeois lor? - Racontez

il"'*oria. uaiard. - ilaconlez le-siègede Marseille,. - la bataille de

Favie.

-Qu'e,st-ce que le trailé de illadrid?

-Quels sont.les autres

thits de la rivalité de Francois lor et de Cltarles-Quint? - Ou est morlle connétable de Bourbon? - Quelle fut la contiuite des Provenqaux'l

- [irette victoire remporta le duc d'Enghien? - Comment se ternrinala Euerre? 

r- Devoir à rédiger. La rivalité de Francois ler et dc charles-Qrrirrl,.

u

rJE POUVOTR ROYAL SOUS I'RANçOrS rer

LEqON

l. François I'" établit la royauté absolue. La noblesse

et le clergé recherchaient la faveur royale.

2. Par ses institutions, François Io' rendit lajustioe

plus régulière, I'armée plus puissante, le comm€rce plus

prospèrè, et la première colonie, le Canada, fut fondée.

3. La renaissance fut.encouragée par la faveur accor-

clée aux artistes et aux éilivains, et par la fondation tlu

Collège de France.4. Les perséctllions religieuses commencèrent evec le

rnirssacre des Vaudois. François l" mourut en 1541,

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tLU T'OU\'OIR ROYÀL SOUS TIRANÇOIS I6T. I Ib

RÉCIT

| . François Io' et le pouvoir absolu. - IlrancoisIo"

étublit en France le pouvoir absolu. Il fut le prenrier quiajouta aux ordonn&nces royaies la célèbre formule : < Telest notre bon plaisir'. l

2. La noblesse. - La noblesse se disciplina dans lesbrillantes e.rpéditions d'Italie. Les nobles commencèrent àfaire la guerre? non en leur propre nom et sous leur proprebannière, mais sous les ordres et les drapeaux du roi. Ils

quittèrent leur demeure seigneuriale pour vivre à la cour, sé-duits par les faveurs èt par les plaisirs. La noblesse, ;adis sifière de son indépendance, devint une noblesse de cour.

3. I-re clergé. - Par le concordat de l3ologne, signé ovecle pape Léon X, le roi obtint la nomination aux évèchés, etil plaça ainsi le clergé sous s& dépenclance.

4, T'a justice royale. - Francois I'" enleva aux coursdes seigneurs les juge-

ments des procès, enéta-blissant dans les villesprincipales des assfses,

qui étaient présidées pardes conseillers du parle-ment.

La célèbre ordon-nance de Villers-(lotte-rets ('lli39) remplaça lalangue latine par la lan-gue franEaise dans lesprocédures j udiciaires, etétablit dans chaque pâ.-roisse des registres poureonstal,er les naissances

et les décès. Cette dis-position fondait l'état ci-vil des Francais.

5. Commerce et co-Ionies. - François Iu'fut le protecteur du conrmerce. [-]'est lui qui lït creuser leport du Havre I c'est par son ordre que le célèbre voyegeurJacques Cartier explora le 0ttnada et fonda dans ce pays la

première colonie française.

François I...

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tI I6

,R I VA LITÉ DE tA FRAN C E E,T D I, L,A UTRICH IJ.

,^ 9; ""uoç,oisIo' et la renaissan X,Iais la gloire

r8 prus populaire de François Io", c'est la protection généieusequ'il accorda aux lettres

et aux'arts.Il ramena de l\lilan et de Florence des artistes illustres etfonda le collège cle

-Frcurceet l'rmTtrinterie roya,le. ti-Àorita

Ie titre dc Père des lettres par ra protection écïairée-q,,;il

nr-corda aux savants et aux artistes.

. c'est_ à cette époque que clément Marot et Ronsard écri-virent leurs charmantes poésies i que calvin et Rabelaistrent paraître les ouvragei qui ont ôréé la prose française;

que Philibert Delorme construisit le chàteauïesTuiieri"es, e[que Pieme Nepveu éleva le chef-d'æuvre de la renaissanccfrancaise, le château de Chambord.

7, Massacre des Vaudois. - Sous ce règne, la ré_forme religieuse commen'a à se propager en Fran]cer. rfran-gois I'" persécuta les prot-estants et-laissa commettre I'hor-rible massaue des vaudois. cette secte, qr'on appelait lesvaudois, du nom de valdus, son fondatror, hubitlit t*r uit-lages de Mérindol et de cahrières, sur res borâs ae ta nurnrrrr.Les vaudois conrmirent I'imprudence de se lter avec lesprotestants de la suisse, et ils furent condamnés comme héré-tiques, par le pnrlement d'Aix. Trois mille de ces malheu-reux furent massacrés.

8. Mort de I'rançois I'". Frangois Iè" mouruten tti47. 0e roi a'ait commis bien des fautei; mais il devait

lgrtglpopulaire, parce qu'il avait défendu avec courage

I'indépendance française, parce qu'il avait été le ,ep.éren-tant le plus brillant de la chevalerie, et le père des leitles eIdes arts.

LBCTURE. - La F'rance sous FranÇois lor.

. Les soixante. p.rem ières années du seizième siècle ne furent pas seu Iemen tsrgnalees par I ectat rles arts et des lettres, par le pruqrèd rapide de lapurs.sance _roya.le, _rrais atrssi par le développerrreirt àe ta ùrosnérité

generale. Le retablissenrent de la sécrrrité à i'intérieur avait deta favo-risé.la rcprise .tlu travail. Les g'erres avaient lieu malnlenïnlïr,rs ,testr0ntleres et n lnquretarenI plus les habitants. L'inlroductiou tl'un luxcnonveaI dans les hautes classes suscita I'activité des classes indus-trielles. Les relations plus fr'équentes avec l'ltalie, tei ràvs+as. I'An-gleterre, donnèrent- au- c.ommerce urre impulsion '

.irrsq.'âiois inouie.L'abondance nouvelle de I'or et de I'argent ihcilita lds traniààiions.

R.r.MnÀuD, Ilistoire de la ciuilisation.

1. Voir chapitre x.

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HENNI II.

BXERCICES ORÀUX ET ÉCRIîS

ui

l. 0uestionnaire. - Comment Francois Isr a-t-il fondé son Douvoirabsolu? - Quelle firt la siiuation des riobles e t du clerqé? - CômmentIe roi a-t-il organisé la justice? - Qu'a-t-il fait poù la renaissancedes lettres? - Qu'est-ce que les Vaudois? - Appr('ciez le règne deFrançois ler.

2. Ilevoir à rédiger. - Gouvernemert intérie1r de Franeois lor.

ilI

IIENR,I Ir ({5117-1559)

LEÇON

1.. Henri 11, tiis et, succ('sseur de François I.., accorclasa confiiùnce à la famille des Guises. Les prodigalités dece règne firent éclater la révolte

deBordeaux,

qui fut,cruellement réprimée.2. Ce roi négocia d'utiles alliances avec I'Ecosse, dont

la jeune reine, I\{arie Stuart, fut mariée au dauphin, etavecles princes allemands. II reprit alors laguerrô contreCharles-QLrint.

3. Henri II s'empara des trois ér'êchés, Metz, 'Ioul otVerdun. François cle

Guise résista héroiquement dansNluF, assiégé par Charles-Quint. Celui-ci découragéabdiqua.

4. Henri II continua la guerre contre philippe II, suc-cesseur de Charles-Quint. La guerre lut signilée par ladéfaite de Saint-Quentin et la prise de Calais.

5" Le traité de Cateau,-Carnbrésis mit fin à la lutte

,(1559).

La France conservait Mel,z, Toul, Verdun etCalais.

RÉCIT

t. Henri II (.tb47-{5d9). - Henri lI, esprit lourd e[caractère faible, donna toute sa confiance aui princes lor-rains, Francois, duc de Guise, et Charles, cardùal de Lor-raine. Pour suffire aux prodigalités de la cour, il augmenta

les impôts. De nombreuses révoltes éclatèrent; à Boideaux.

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{IIJ RIVÀLITE D I' LA FRANOE ET DII L'AUTRICHT4.

le gouverneur de lo province fut égorgé.

comprimée &vec cruauté par le connétableL'insurreotion fuIde Nfontrnorency.2. Conquête

destrois évêchés({552). - Henri II,songeant à reprendrela guerre contre lapuissante maisond'Autriche, s'y pré-pare par d'utiles al-

liances. Il conclutdes traités â,vec lesprinces protestantsde I'Allemagne, ié-voltés contre Charles-Quint, et fiança sonfils François avec lajeune reine d'Ecosse,

Marie Stuart. Fort deces alliances, il atta-que I'Empire; ils'empara de Metz,Toul et Verdun,qu'on appelait lestrois évêchés.

3. Abdicationde Charles-Quint(1556). - Charles-

Quint vint assiêger ['letz avec cent mille hommes. Cette villefut héroTquement défendue par Francois de Guise. L'Empereurdécouragé, abandonné de la fortune qui, disait-il, n'aime pas

les vieillards, résohtt d'abdiquer. Il signa avec les Françaisla trêve de Vaucelles, donna I'Empire à son frère Ferdinand,et le reste de ses Etats à son Iils Phitippe II. Il se retirsdansun nronastère d'Bspagne, où il mourut en t558.

4. Bataille d.e Saint-Quentin (155i). - Philippe IIétait, comme son père, redoutable à la France pùr ses vastes

Etats et par son ambition. Aussi Henri II recommença laguerre. Il-ne fut pas heureux. Le duc de Savoie, Philibert-Emmanuel, vint assiéger Saint-Quentin aveg quarante-cinqmillehommes. L'amiral Coligny, qui ne potvait pasdéfendre

longtemps cette ville mal fortiûée, demanda des sqcoursa.u

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II IIN RI 1I. I 19

connétable de Montmorency qui essaya de ravitailler la place.Mais, surpris et enveloppé'par la cavalerie espognole, leconnétable perdit la bataille et resta prisonnier.

5. Prise de Ca1ais({558). - Fnançois de Guise vengeecet échec. Il assaillit,brusquement lo ville clcCaluis, et forca le gou-verneur anglais à capi-tuler au bout de huiijours. Ainsi tombait aupouvoir de

laFrance

ladernière ville que lesAnglais possédaientdans noire pays depuisla guerre de Cent ans.

6. Traité de Ca-teau-Cambrésis(1559). - Philippe II,

épuisé par cette longuegueme, demanda la paix.Elle fut signée à Cateau-Cambrésis. La Francegardait Calais et les troisévêchés, I\[etz, ?oul etVerdun. Ainsi cette riva-

Flançois de Guise.

lité de la France et de I'Autriche, qui paraissait devoir être

fatale à la France, se terminaii par un aôuoissement de notreterritoire.7. lVlort de lIenri II({ttbg). - Le roi donna desfêtes

brillantes pour célébrer la paix. Il figLrra lui-même dans lestournois. En joutant contre le comte de Montgommery, ilfut blessé à l'æil d'un éclat de lance, et mourut onze joursaprès.

LECTûRB.

-Siège de Merz (tEbZ).

. Charles-Quint resolrrt de reprendre ltletz. IIenri II chargea .Francoisde Guise d'aller défendrc à toirt prix sa nonvelle conqrrêtè-. cei nîÉilàcapitaine arriva à Metz le.,t7 aotrt tsuz; il sehâta de iéparer leJrem-parts' dirigean_t les travailleurs, mangeant avec enx, eI leur donnantDon exemple. Le l9 octobre, le drrc d'Albe cOmmenca le sièse. un moisllilt:.11î11..*,9 lot, malade de Ia goufte, parnr.deiant XIetI, le visagepâle er delalr, tes ye-ux entoncés en la tète èt la barbe hlanche. Aussrti)tI attaque redoubla de vigueur; quatorze mille coups rje canon furentlrres,.dlt-0n,.dans une seule journce. Les Impériaui tentèrent alors ulr

nssaut, mais ils furent repousiés.

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l?0 RIvALITÉ DD La FRÀNcE ET DE L'AUTnIcHli.Le siège continua encore un mois sans être plus eflicace.-Le 26 dé-

cembre 19i52, Ie soixante-cinquième jotrrr depuis I'arrivée de I'armée im-nériale. charies-0uint se dééida à paitir. il laissait devant la ville uneforrle d'e malades qui frrrent recueiilis. I.e célèbre mèdecin Ambroise

Paré, qrr'on a surnbmmé le père de la chirurgie ft'ançafse, les soignaavec dévouement.

Charles-0rrinl. devait mrl répondre à cette générosil'é, que les con-'temporains appelèrent la cozrt-oisie de IlIetz; il Iït ravager I'Arlois etla Picardie.

I\Ietz, cette ville si française par le cættr, est au pouvoir des Alle-mands depuis la malheureuse guerre de 1870.

EXERCICES ORAUX ET ÉCRITS

l. 0uestionnaire. - À qui Henri II donna-t-il sa confiance? - Qtrellefut la canse tle la révolte de Bortieaux? - comment fut-elle réprimée ?

- Quelles sont les trois villes qrre Henri-Il enieva à Charles-Qrrrnt? -Pouiouoi I'Entoereur abdiqtla-t-il? - Qrrel fut son successeur?Racoritez la bataille de Saint-Qrrentin' - Qtri s'empara de Calais? -Qu'est-ce qne le trailé de Cateau-Cambrésis ? - Comment mourulHenri II ?

de Guise.[,Iontrer sur la earte les noms

géographiqrres cités. dans ce cha-Dltre et raopeler les souvenlrshistorioues

'oui s'Y attachent ;Guinei. chef'-tieu de canton duPas-de-Calais. - Artlres, chef-lieu de canton du Pas-rle-Calais.

- Cres1,y (en Laonnais), villagede I'Aisne. - Cognac, sous-Dréfecfure de la Chrrente. - IWé-i'indol, Cabrières, villlges de

Varrcluse. - Le lIaure, sous-préiectrrre de Ia Seine-lnférieure.'- Metz, ancienne prèfectrrre dela I\{oselle. ville allenrande.?ouJ, sous-préfecture de Meurthe-et-Nloselle. - Verdun, sous-

2. Itevoir à rédiger. - François3. Exeroicos sur la carte.

-

La France ile 15t5 à 1559. p^réfecture de la l{euse. - saint-Quentin, sotts - préfecture de

I'Aisne. * Calais, port de mer, chef-iieu de canton du'Pas'de-Calais.

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'ë,4),'-''Dlï*t

7

CI{APITRE

I/ES GUERRES IIEX

RE I/I GION

I

IJA RÉF'Oa,ME EN FR,ANCE

rEÇoN

{. La réforme, prêchée en Allemagne par Luther, pé-nétra en Frence sous le règne de Françoii I... Catt:in-fttle chef de la réforme française.

2. La réforme grandit, malgré les persécutions, sousle règne de Henri II.

1. .oor le règne de lTrançois If ,les protestants et lescatholiques se préparèrent à la guerie. Les premiersavaient pour chefs les princes de la maison d,e'ilourbon,les seconds s'appuyaient sur la famille des Guises.

4.- Les protestants voulurent enlever le jeune roi à

Amboise. Mais cette conspiration échoua. ia mort deFrançois II sauva les chefs protestants.

nÉcrr

1.. La réforme en France. * La réforme est la révo-l*iql religieuse qur_t séparé une partie de I'Europe d,eI'Eglis.e catholique. Elle a don'é naiisance à une reiigioonouvelle, le protestantisme. Luther fut le fondateur du pro-

HIST. DE FR. C. M.

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t22 LES GU I]RNES DF] RELIGION.

testantisme allemand, calvin fut le fondateur du protestan-

tisme français.

2. ha "éfo"m" sous François I'" et Eenri ÏI' -La réforme fut prèchée pour la première fois en France sous

ie règne cle François IË'. Les premiers_protestants. furent

p.rrOioiOr et conàamnés au stipplice. Calvin se réfugia à

benèue, oir il écrivit ses livres iur la religion..A la fin du

,tg". de François I.", Ies Vauclois, accusés d'avoir adopté les

idées nouvelles, furent massacrés'--ie .ègne de Henri II ne changea rien à cette politique

cruelle."ce

prince rendit de nouveaux édits de mort contreles protestants.

el prançois II (r 559-t 569). - .wtaJS{ les. persécutions'

Ia réforme 1it ,t* pràgrès. Le fi,ls aîné de Henri II, Frangois,

âgé de seize ans, éta"it faible de caraclère. Il accorda tout le

pi"uoi, aux onclôs cle sa fcmme, N{arie Stuart, le duc Fran-

i.ir Jr-O"ise et le cardinal Charles de Lorraine. Les nobles

furent mécontents de cette faveur 1 beaucoup, d'entre eur

u.rlfitr*t Ia réforme per ain_e. des Guises, défenseurs d"u

cath'olicisme. Le prince cle Condé, ftère d'Antoine de Bour-

bon, roi de Navarue, se mit à leur tête'_-4,.Conjurationd,Amboise.-Lesprqtestarrtsréso.

Iureni d'eîleue. le roi à Amboise. Le chef avoué de cette

conjutation êtait un gentilhomme du Périgord, LaRenaudie;I'inspirateur était leprince de Condé. Les

Guises furent Préve-nus par un traître. Ilsdisposèrent des sol-dats autour du châ-teau d'Amboise. Les

protestants, qui ami-; vaientparPetitestrou-

pes, furentsurPris et

massacrés. Leur cheffut pendu et tué surle pont de la Loire.Condéfutarrêté; maisil paya d'audace, et,en face de la cour réu-nie dans la salle duichel de I'HôPital'

roi, il déta ses accuseteurs' Le duc de Guise le laissa Putir.

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s

LÀ RÉFORME EN FRAN0E. I235. ilIichet de l,Hôpita1. - Les guerues de religion

allaient commencer. un homme d'un esprit supérieur et

d'un noble caractère .essaya d'apaiser res àspri[s,'ce fut ]echancelier N{ichel de I'Hôpi1ur. cô chrétien généreux ne cessa,de prêcher la tolérance. ,i otons, disait-il, ces noms diabo-liques_tleTuguenots.et cle papistei; ne changron, pn* l* buuonom de chrétien > Il vovait avec peine les fersécutions.dontsouffraient les protestanti : < Le ôouteau,

-disait-il,ne vaut

rien rontre I'esprit; pourquoi tant de tortures? Iiésistez àr neresre par les vertus et les bonnes mæurs. > Belles

paroles,admirables conseils N{alheureusement les passions étaienttrop surexcitéès, I'Hôpital ne fut pas écouté.

, 6. Etats gén_éraux d.,Orléans. _ Les Guises, pours'assurer^l'appui de la nation, c.nvoqrèrent les états géné-raux à 0rléans.Condé s'y ren-dit; il fut aussi-tôt arrêté,

tra-duit devant unconseil et con-damné à mort.L'Hôpiial refusade signer cettesentence inique. ::>

7. Mort de=

François If.

(1560). - Quel-quesjours après, JiË."nçoi* rr iloïl 1

rut à dix-septans. Catherinede l\{édicis, mèredu roi, prit la

régence. Elle Iitsortir Condé de

M,\\\7"xj

prison; elle renvoy' en Ecosse Marie stuart. cette ieunereine quitta la France en faisant a. iournu"i,"àiàiJ'e

r-patrie cle sa jeunesse.

LECTURE. _ Marie Stuart.Après

lamort de François II, Maric Stuart retorrrna en Ecosse, où saère, Marlê de Lorrainei auuii'sôrïôr,re i,T,iur"f iun'oîi.î.Ë.""' "

Marie Stuart.

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t,2t* [nS GUERRES DE RELIGION.

llarie nc quitta qn'ii regret le tlour prys de France. Appuyée sur lanouue de la salèreïuil'ebporlait,les veùx attachés au rivâge et pleins

âe l'arnres, elle deméura cinq heures entières dans cette attitrrde,rép.é-

tant sans cesse : <r Adieu, France, adieu, France I D ['1 nuit venue, ellellt étendre un tapis à la rnême place et s'y couclta, refusant tou.te nout-riture. Au iour'naissattt, elle âpercrrt enriore un poirtt noir à I'holizonet s'écriir i u Adieu, chère France, je ne vous lerrai jamais plus "lllle allait Dourtant tr6uver une courgllne' mais aussi des chalnes, unecrntivité de dix-huit ans et au lieu d'un trône, un échafaud.

DunuY,Historien eontemPorain.

EXERCICES ORAUX BT ÉCRIÎSl.0uestioanaire, - 0n'est-ce que la réformc? - A quelle époque

a-t-elle nenétré en France? - Qui-l'a prèchée? - Quel fut Ie solt des

nrotestairts sous le règne deFrançois tô"et de llenri II? - Â quiFran-ôois Il accorda-t-il sa-confianee?

-Quel était le chef des protestants ?

l- gu'est-ce que la conjuration d'Amboise? . -Ql1i chercha â. arrêterles

-Euerres reiiqieuses?-- Citez ttne parole de I'Hôpital. - 0ir Condé

fut-i"larrèté ? -"Par quel événement fut-il sauvé? - Quelle est I'annéede la mort'de Frartçois l[?

2. Itevoirs à rédi"ger. - Racontezla

conjurationd'Amboise.

-Dites

0e gue y0ûs stvea de l'Iichel de I'Hôpital.

II

CHARIJES IX ET TJA SAINT-BARTHÉI.EIVIY

LEÇON

1,. Clmrles IX (1560-1574) régna d'aliord sous la tu-telle de se mère, Ca[herine de Métlicis. Celle-ci accorda

quelques faveurs aux protestan_ts' T,es calholiques furentirrités. Le massacre de Vu,ssy fit Éclater les guerres reli-gieuses.

2. La pain d'Arnboise termina la première Suerre, pen-

rlant laquelle François de Guise futassassiné. La pain de

Longjumeau mit fin à la seconde' qui fut marquée par Iamort du connétalile de MontmorencY. Le pait d'e Saint-Germain arrôta la troisième, qui vit le meurtre du princede Condé.

3. La quatrième guerre fut amenée par le plus tristeévénement de ce règne, le massacre d,e la Saint-Barthé'

lemy. Charles IX ne put vainme les protestûnts- à la Ro-cheile. Il mourut ptein de remords" - *

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cHARTES Ix aT LA s,\INT.BARTH Élnuy. l2s

nÉcrr

{. charles rx (r 560-1 57 4). - Le frère de François II,Charles IX, érair rràp jeune pou. goou.,;;. É; ,iCru, cu-therine de l\fédicis, prit ie poultir.,2. Potitique de catherine de Médicis.

- cettereinc employu uqg.politique astucieuse et perlide pour con-server I'a'torité. lirie opposa tour à tour les protesiuni, *o*catholiques. Sa nraximô Otait : < Diviser po"r';;à;;;:';. Cette- politique perfide ne pouvait quc prOpaËr la gueme

civilc. vainement le chanceri.r o. t'uopitai er-*ayî iË iu pre_venir en_ ap_pelant res cathoriques et les protestaïiîs-a Lo ,oo-férence de Poissy.. Les esprits, loin ae se ;1,r.;;;'furentque plus irrités. It ne fallàitqu'une étincelle pour'uiiir*.. rugueme civile.

3. Massacre de Vassy (C 562). _ Le duc de Guise re_venait.avec ses gentilshommàs de Loruaine à paris. Il s,ar-rêta à_ Vassy, en Champasne, et se fit ai.e f

a Àerr. pï, ,onchapelain. Il entendit tes ànaÉts des protestants réunis dansune grange voisine. Le duc se mit à mordre ,a n**Ur, .e quiétait chez lui I'indice c|une violente corère. r,u".,rui.t, ut t*écuyers sortirent de^l'église en *iant : < Taisez_";;î *uu_dits huguenots u.On-répondit : < Taisez_uoor,-**ait*papistes > une mêlée s'engagea. Quarante-duu* pioturtantsfurent tués.

Tel fut le tléplorablemassaæe de Vguerres religieuses ssyt qul commença les

4. Première guerre.(ISOZ_tSOf;. _ Catholiques etprotestants demandè.rent I'appui de l'éfrangr.; f., pi..irr*s'adressèrent à phirippe Il,'roi a;nrpngnrl rés seËonà*, àElisabeth, reine d'A.ngieter_râ. ru pri.r J. Rou.n, ot ruî tuol:::,r"0:*.llTo: pl-; de Hcnri rV', ta barailte or'nr.u*, q,,ore ulrc oe uurse gagna sur.le prince de Condé, le siège â,ôr-léans et I'assassùaî du vainqii*u. à. curuir p;;l;p;îieituntPb.ltrot de Méré, ters.furent rr* tuii. qiri ,nn*qùnr.niiu gu.r...Elle sc termina par la paix dt;b.Ë;.

5. Deuxième guerre ({ Èi67_156S). _- La paix ne durague quatre ans. Le^s protestants furent âffrayés aT i;rnlàu.oque (latherine de NIédicis avait eue à Bayônne u*, t."au,d'Albe, contidenr9,:.Toi

philipp;if ; if.'.ru.rni luà"f.u.erte y avait été décidée. Irs prirent les armes. condé failritsurprendre la cour au chiitcau-de l\lonccaux, près de Meaux;

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126 IES GUERRES DE REI,IGION.

ilfutbattuàSaint-Denis,oirfuttuéIevieuxconnétabledeirloni*ot.ocy. II se résigna à signer le traité de Longjumeau'

qui rétablit le traité d'Amboise''-à: 'i'";i;i;;; suerre (1568-1570)' - La paix d'{\*-boise avait duré q-uatre ant, la paix de Longjumeau- dura

ooutt. mois. Le duc d'Anjou, frèrê de Charles IX' guidé par

fË*".6àf."i de-Tauann.rl buttit les protestants à Jarnac, où

LL;à; iot toe d'un coup de pistolet âprès le combat"' puis. à

Moncontour. l\[ais Coligny répara ces défaites par ses deux vrt-

iàir.* de la Roche-AUeittè et d'Arnay-le-Dtrc. Catherine offrit

i_'p_r_-qri-fut signée à Saint-Ge.rmlLin. Les protestants ob-tinrent qual,re ptuÉ.* de sùreté : la Rochelle, Cognac' Mon-

tauban, la Charité.?. Coligny. - Charies IX, fantasque et versatile' d''une

nature irritabie et maladive, passait avec ardeur d une pas-

sion à une autre. Aussi n'eut--il bientôt plu-s de faveurs que

ôour les protestants. It fitmarier sa sæur, Margueriie t9 Vu-

i.i;; ;;;tt.nri de Béarn' il appela auprès de lui Colignv'

"ï;if nt amiral. Celui-ci prit-ùnegraÀile influence sur lai;;;ré" aî"rïi 1 esseya dË I'arrachér &ux mauvais conseils

à;^;;;tre. catherine vit avec colère le go'vernement lui

ilili;;. Elle voulut se débamasser de Coligny en le fai-

sant assassrner pu* M*oteutl' NIais le coup manqua' Eile

se tourna alors vers Charles IX, le circonvint de toutes les

âç;;;. i" roi, étourdi-par- de perlides conseils' s'emporta

contre les protestants. Ii s'écria,dans un accès de colère et

de fièvre: < Ce n'est pas deur ou trois c1u'il faut tuer' mais

tous >

8. La Saint'Barthélemy (1572)' -_ Dansla^ nuit de

la Saint-BartHelemV, la cioche dt Suiot-Germain-l'Attxerrois

,. Àit en branlel"lL tocsin retentit dans toutes les égiises.

Aussitôt les protLstants furent massacrés' leurs -maisonspjîlo.- tt nrttrèes. Hànri de Guise, Iils de Franoois de Guise'

àlatètedetroiscentshommes'envahitlamaisondeColi-;;;. i;;*irur, *oiitit annt tu. cÉambre et massaué par I'Al-lemnnd Besme, i[i jttO par la fenêtre et foulé aux pieds'

Dans leur fureur, les"assissins n'épargnèrent ni ies femmes'

nilesenfants.Lescadavresétaientt"raÎnésdanslabotreetjetés dans la Seine.

Ces affreux *"ràu.*.t' s'étendirent aux provinces' oùr pé-

*i**iqoinze à vingt mille.victimes' Cependant quelques gou-

rr*"*t refusèreît d'obéir aux ordies de la cour' entre

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THARTES Ix ET LÀ SAINT.BARTHÉINUV. T27

autres Montmorency, dans I'Ile-de-Frence; Longueville, enPicardie I de Gordes, en Dauphiné; Joyeuse, en Languedoc.

9. Quatrième guerre ({ ti72-r 5?3). - La Saint-Barthé-lemy ftrt un uime inutile. Les protestants échappés au mas-saore se défendirent dans leurs places de strreté et surtoutdans Ia Rochelle. L'horreur ilu massaere leur donna les sym-pathies des catholiques modérés. tatherine accorda la paixe[ donna comme places de sfireté la Rochelle, Nîmes et Mon-tauban.

4.0. Mort de Charles IX (t 57e).

-Charles IX ne sur-

vécut que deux ans à la Saint-Barthélemy; son irme étaittroublée par les remords. Agité par la {ièvre, il ne voyaitque des cadavres de protestants. n Ah disait-il r\ sa nour-rice, que de sang, que de meurtres J'ai suivi un bien mé-chant conseil rnon Dieu, pardonnez-moi >

LECTUIIE. - Mort de I'Ilôpital.

L'llôprrel peut ètre compté au nombre des victimes de la Saint-Barl.hélemv. Prévenu que dês cavaliers à figure sinistre s'approchaientde la maisôn, e[ qu'il ferait bien de prendle'gardc, u Ce serial dit-il, cequ'il yrlaira à Dieu quand mon heure sera venue. , 0n lui demanda s'ilne vouiait pas qu'on fermât les por[es : u Non, dit-il, si la petite porten'es[ pas s-utfisânte pour les faiie entrer, qu'on ouvre la grânde.,i Peud'heures après, on avertii I'Hôpil,al que Ie roi ei la reine mére envolaientd'autres câvaliers pour le prritéger': <r J'ignorais, dit le vieillarcÏ, quej'eusse méritè tti la mort,-ni le pardon. ,, Six mois après, I'Hôpiialmonrut en répétant ces rnots : < Périsse à jamais le sorrvenir de ce.iour

exécrablelr,' " D'aprèsGutzor.

EXERC]CES ORAUX ET ÉCRITS

l. 0uestionnaire. - Qu'est-ce que Catherine de trfédicis? - Quellefut sa conduite? - Qu'est-ce que le colloque de Poissy? * Racontezle massacre de Yassy. - Combien conpte-i-on de gueires de rehgionsous. le .règne_ de Charles 14?.-^Quelj sont les qùq{e traités quilesont terminées? - Quels sont les faits des trois premières guerrès? -u'est-ce que la Sain[-Barthéiemy?

-Racontez-la.

-Comrnent mou-

rut Charles IX? - Bn guelle année?, 2. Ilevoir à rédiger.- - Dites ce que vous savez des guerres reli-

gieuses sous le règne de Charles IX.

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t28

t

LES GUERRE$ DE RELlGION.

mEENRI III ET LA I,IGUE

LllÇoN

tl,. Henri III, frè,re de Charles IX, lui succéda en 1574'

Par sa dévotion superstitieuse, il effraya |.es pro.tcgtantsqui oommencèrent la cinquième guerre civile et obtinrent

le traité de Beaulieu.2. Les catholiques, mécontents des avanlages accordés

aux protestants, organisèrent la Ligue; ils prirent pour

oheT Henri de Guise.3. Henri III, contraint par les ligueurs, fif la sixième

et la septième guerre religicuse; elles furent terminéespar les irail,és de Bergerac eL d,e Flein.

4. Dans ia huitième goe..o, Henri de Navarre gagna la

bataille d,e Coutrat, mais Henri de Guise, vainqueur des

protestant s à" Atmeau et à Vimory, se rendit maître de

itaris, chassa Ie roi, ct périt assassiné à Blois'5. Les rois de France et de Navarre réconciliés vinrent

assiéger Paris ; tlenri III périt d'un coup cle couteau.Aveo-iui disparaissait la dynastie des Valois.

nÉcn

{.HenriIu(rô7h-''589).-HenriIII,frèreetsucces.*ror a* Charles îX, étuit doué des qualités les plus^ sédui-

santes : il avait uné bruuoure brillante, une parole facile etélégante, un esprit délicat et ,listingué. Mais son àme éteit

orùrr" de vices. Ii avait une passion pour les perroquets et

ïÀ petits chiens. Superstitieux plutôt que religieY*' il assis-

tait à togtes les processions, couvert d'un habit de pénitent'

ce qui ne I'empêchait 1as de se livrer aux plus honteuses

débâuches' Son règne fut un des plus misérables de notre

histoire.2.Cinquièmeguerre({57ti).-Lesprotestants,voyant

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IIENRT III ET LA LIGUE. I29

Ie roi tout occupé de dévotions a{fectées, craignirent unenouvelle persécution et prirent les armes. llcnri de Guiseremporta sur les protestants la victoire de Dormarrs, oir ilreout une blessure tlui lui valut le surnom de Balafrô. Maisla reine Catherine voulait la paix : ellc détermina son fils, leduc d',\lencon, à si-gner [c traitédeBeau-lieu. Les protestantsolrtenaient six nou-velles places de sù-

reté :Cognac,

Niort,Saint-J ean-d'Àngély,la Charité, Saumuret [Iézières.

3. I-ra I-,igue. -Les catholiques, in-dignés des conces-sions avantageuses

faites &ux protes-tants, formèrent laLigue. La Ligue seproposait de défendrela religion catholi-que. C'étaii du moinsson but apparent. Enréalité, elle voulait

donncr la couronne àde défcnseur de la foi.

4. Sixième et septième g:uerres (tXii-t580).- Les

protestants, menacés par la Liguc, prirent les arntcs. Deuxnouvelles guerres religieuses se succédèrent sans êire mar-quées par des événemcnts importants. Elles furent tenninéespar les traités de lJergerac et, de Fieix.

5. Misère de Ia France.-

L& France était dans uneextrème misère. La royauté n'était plus respectée, les villesdevcnaient de pctites républiques, et les seigneurs prenaientet posaient lcs arntes à, leur guise comme les barons dunroyen âge. 0n trouva dans le Languedoc des paysans mortsde faim, la bouche encore pleine de l'herbe dont ils avaientessayé de se noumir.

6.llenri de Navarre et Henri de Guise - Henri III

n'avaitpas d'enfant, et son frère, le duc d'Anjou, son uniqueb.

Henri de Guige Io Balafré.

Henri de Guise, qui avait pris le titre

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I3O LES GUERRES DE RELIGION.

héritier, mourut en 1584 1. A qui allait échoir la couronne

de France? L'héritier le plus rapproché était Henri de Na-

varre, descenrlant direct de Robert de clermont, fils de saint

Louis. N{ais il était protestant. La Ligue catholique soutintvivement les prétentions de Henri de Guise. La huitièmeguerre religieuse sortit de ce conflit.

7. Huiiième guerre ({58ô-1588). - Que devenait

Flqnri III au milieu de ces deux chefs des deux partis reli-gieux? Son autorité était amoindrie. II aurait désiré la dé-

iaite de Henri de Navarre et de Henri de Guise. L'un et

I'autre furent vainqueurs. Henride Navame battit les catho-

liques, commandés par Joyeuse, à la journée de Coutras'Henri de Guise vainquit les protesiants à Vimory et à Au-ne&u. Le roi eut seul la honte de n'avoir rien fait.

8. La journée d.es Banicades. - Malgré les ordres

du roi, Guise accourut à Poris, oir une révolution à son prolitétait imminente. Trente mille Parisiens en armes accompe-gnèrenl le duc à son hôtel. Le roi, pour se protéger,-fit-entrer

àans la capitale six mille Suisses. Aussitôt le peuple les en-toura de birricacles, et les aurait massacrés tous, si le duc de

Guise ne les avait reconduits au Louvre.Henri IlI quitta Paris, oir son rival était plus maître que

lui. Il semble que Guise aurait pu alors prendre la.cou-

ronne. Il hésita. Le parlement lui était hostile. Le président

Achille du Harlny lui dit : < C'est grantl'pitié, l\{onsieur,

quand le vaiet chasse le maître I au reste, mon âme est à

Dieo, mon cæur est au roi, et mon corps entre les mains desméchants. >

9. Assassinat du duc de Guise (1588). - Un rappro-

chement se fit entre le roi et le duc de Guise. celui-ci futncmmé lieutenant général du royaume; et il fut convenu

qu'on réunirait les éiats générauxàBlois. L'assemblée n'éiaitciomposée gue de ligueurs. Guise était donc plus puissant que

;amâis.Le- roi résolut de se débarrasser de lui. Le 22 dé-

1. Ilerlnr II épouse Catherine de Médicis, 1547-1b39.

llFranobis II, Charles IX,1559:1560. 1bô0-1574.

I

Marguerite deVaiois épouse

IIonride Navauo.

Le duo L'oo.;oo,Henri III'1574-1589.

 

Le duc dtAlencondevenu duo"

d'Anjou à I'avène-ment de

Henri III,

mort en1584.

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HE$RI IV ET LA PAIX RELIGIEUSE {3I

cembre, il {it tuer Ie duc de Guise e[ le cardinal de Lorraine.

{0. Âssassinat d-e ÏIenri In ({589)' L9s catho-

liquesfurent dïaspérés de la mort de leur ohef. Paris se sou-

lei'*. tten*i III, abïnd.onné des catholiques-tse rapprocha des

protestantsetfitallianceaYecleurchef,lJelridei\ar'&rre'tes deux princes vinrent mettre le siège devant Paris' Le

siège commençait lorsqu'un moige-fanatique et presque foun

Jac-ques Clément, assassina Henri III'

IECTURE. - Assassinat du duc de Guise'

Le roi, après avoir réuni dans sa ehambretel-q-"-1t^1.n19.iinq^gentils-

hommes preposes . d g;d;p;tsonnette, leur anhonea son.dessein de

''î;i";.i'iJi;;;;;;ir,';;ï;; aô Guise..Il reur ïappela-les bien-'

i"it* Oonl'ii ltls avait.omt tes et les pria de le venger,en I'rappant son

iîuâf ôi ion ennemi. fo,,sïiômirent.'Le roi martrla le duc de Guise.'^'Côfi,iËi'i,às;I i; |âte iln galantLrabit.de satin gris, et, le manteau

sur le bras,.se reuOr'i*à*.on'r.it. En enlrant, il .lirl, du p.rernie.r.coup"Aôif

*ii-idiïisagès etiÀttooltn,un pe...Il se rit seul et ne fut.pas

loin de se trouver rrii ,.1ri ftoin, , itit-it. -Aumotnent-oiril entrait

Auo*ï."iiôtù*tr" qoi'.o"aiùiiif T l'apparte'rent tlu roi,_il f.t assailli

pâr- f., qnriante-cihq.- UÀ d'eu* le' iïappa,t dil :<

.Traitre,.,tuen

[,;-**u.. ; ù;;iùd toi'enlôoce -"on épée d:iris les reins, le duc.s'écrie :

"'Éïi *e* amis,-en ;;;';;l; i, Eniin, arreint mortellement, il pousse

*" c.i ï .-nti*.ti'cÀiOe t ,r et tombe au pied du lit du roi'Le roi. levoyant.o".nO'a a;*e,-.. liit à aite: " Ah qu'il estgrand'

encoîô"ir*i grind mort que vivant 'r D'après xltcuernr'

EXERCICES, ORAUX ET ÉCRiTS

t. 0uestionnaire.

-Qni succéda à Charles lK? - Q-uel. était te

crô.tEreîî-Hônii rllr -Jfuels sont les faits impoLtants de.la cinquièrneËi,ùrôi-: comment ie teimina-t-elte? - Qu'êst-ce re l1 I,igue? -A;;]l;'en fï-l[iigi"Jr f a-el:q traités. te]'minèrent-la siviènre et la

iepti-t*e guerre?,J-[uelle iut.la conséquetrce tle la mort du duc

d'Aniou? - Uuels so'n[ lô, f;rits de la'hnitiènie' guerre. civilc ? -

Ë.àiiti, r. ii"'îéeïôï Éiiriôiaes. - Racontez la-mort de Henri de

Guise et de Henri llI.-îl'U*noiià rérliger. - Dites ce que vgus saYez de Henri de Guise'

surnommé le Balafré.

IV

EENR'I IV ET IJA PAIX REIJIGIEUSE

LEÇON

{. Henri de Navarre avait à conquérir ({589-{598) son

royeume sur les ligueurs catholiques et leurs alliés,les

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HENRI IV ET LA PAIX RELIGIEUSE. I33

ponr mourir avec leur roi. Il {it douze charges, eur" deux

ôhevaux tués sous lui et mil I'ennemi en déroute.

3. Ivry ({590). - Henrise

portaensuite vers Ivry, sur

I'Eure, oit tttuyetttte le suivit. Àu moment de mettre son'casque, Henri aclressa aux siens ces {Tères paroles : tt l\{es

compagnons, si vous perdez vos cornettes, enseignes et gui-doni, ialliez-vous à mon panoche blanc; vous le trouverez

au chemin de ls vitltoire et de I'honneur IL'artillerie royale mit le désordre dans les rangs des li-

gueurs qui se replièrent sur lcur cavalerie, et le roi se jeta

Àur eu* à corps perdu. Le maréchal de Biron s'ava'nç& &t'ecla réserve, et- asèura la victoire : < Quartier â.ux Français,

criait Henri, et main basse sur les étrangers n Les merce-naires allenrands furent massacrés sans pitié, à cause de

leur trahison d'Arques.4. Siège de Paris (4 590). - Le vainqueur aila faire

le siège de Paris. La ville ne thrda pas à soulfrir de la famine.0n rémplaça cl'abcird le pain par de la bouillie dc farine

d'avoine I plit on mangea les chiens, Ies chats, I'herbe desrues, I'ard-oise pilée et les ossements des cimetières. Un

homme et un chien se baitirent en pleine rue à qui dévore-rait I'autre; une mère lit saler par sa servante et essaya de

menger ses deur petits enfants morts de faim.CJs tristes nouvelles excitèrent la pitié du roi. <r J'aimerais

mieux n'avoir point de Paris, disait-il, que de I'avoir ruinépar la mort de tant de personnes. I Un jour, il rencontra des

paysens que scs soldats avaient surpris int,roduisan-t uneôharrette de pain, et qu'ils menaient à la potence. Il les dé-livra, lcur dottna cluelque argent et leur dit : < Le Iléarnaisest pauvrel s'il avaitplus, il votls le donnerait. >

e . ab;uration du roi (t 593). - L'amivée d'une arméeespagnole, conduite par le duc de Parme, força le roi à levcrle-siège. Pendant deux ans, il continua une Suerre ruineuse

pour Ie pa)'s, et sans prolit pour lui-même. La li'rance tom-Lait dans i'anarrùie. À Paris, les éiats génératrx s'étnientréunis et ne parvenaient pas tï nommer un roi. Àfayenne, Ie

jeune duc de Guise, et Philippe II, roi d'Espagne, se dispu-iaient Ia couronne. euelques hommes modérôs conseillèrentalors à Henri IV d'enrbrasser la religion catholique, qui étaitla religion de la majoi'ité des Françnis. Ls roi se décida. Le25 juillet {593, il abjura le protestantisme dans l'église de

Saint-Denis.

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{3/r LES G UERRES DE RELIGI0N.

6. Entrée d.u roi à Paris ({594). - La conversion de

Henri IV lui livra les grandes villes de France. Le gouver-neur de Pa}is, Brissac, lui ouvrit les portes de la ville. Henri

* entr& dans sa capitale; il n'y eut pas efiusion de sang. Il se

Entrée de Henri lV à Paris.

rendit à Notre-Dame, au milieu d'un immense concours depeuple. Les Espagnols sortirent et le roi salua de ces mots le

âuc de Féria, leur chef : < Bon voyage' X{essieurs Mes com-pliments à votre maître I mais n'y revenez plus

-> 7. Edit de Nantes (lli98).

-

Henri IV se hâta de pa-

cilier Ia France. Il acheta aux chefs catholiques lettr soumis-sion. Puis, pouf mettre Iin aux guemes civiles, il publial'édit de Nantes. ll accorda aux protestants Ia liberté de con-science partout, la liberté du culte dans les châteaux et dans

un grand nombre cie villes, des places de srirelé et le droitde se rénnir en assemblées pour discuter leurs intérêts. cetteæuvre si sage, qui sera I'éternel honneur de Henri IV, ter-minait ces longues guerres religieuses.

8. Paix de Vervins (1598). - La même année, Henri IVterminait la guerre contre les Espagnols. Le roi, après les

avoir bottus à Fontaine-Française et après leur avoir reprisAmiens, signa la paix à Vervins. Cette paix rétabiissait les

conditions du traité de Cateau-CambrésisAinsi la France rortait intaete de cette longue tempôte des

guerres civiles. Mais il fallait cicatriser ses plaies saignantes.

Ce sera l'æuvre de Henri IV et de son ministre Sully.

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IIENRI IV ET SULLY.

v

rrErNR,r w ET sur,LY ({589-{6{0)

rEçoN

{. Henri IV, maître du royaume, répara les malheursdes guerres él.rangères et des guerres civiles. II {'ut aidé,dans cette æuvre de réorganisation, par Sully.

2. Sully rétablit les finances, favorisa I'agrioul{ure, lecommerce et I'industrie.

3. Henri IY songea à reprendre la guerre contre lamaison d'Autriche. Il avait fait d'immenses préparatifs,

lorsqu'il fut assassiné par Ravaillac,

f35

IBCTURB. - Jeunesse de llenri IV.

l{enri IV naquit au château de Pau, en Béarn, au moment où eom-mencaient les guerres de religion. tl était lils d'Antoine de Bourbon,roi de Navarre, et de Jeanne d'Albret. Quand il vit le jour, son grand-nère, Henri d'Albret, le prit dans ses blas, lui frotta les lèvres d'unegous'se d'ail et lui lit boire quelques gorrttes de vin de Juranqon. Letlouvant robuste et bien constitué, il le fit élever à la béarnaise.

Cet enfant, qui devait étre roi, se levait de grand matin, faisait dsIonEues c0urses à nied. s'exnosait au soleil et à la Dluie. contme lesienies Dâysans. et'coninait sir la dure. A ce métier, soû corps devint

âlerte ei a"gile,'son esprit hardi et entreprenant. Il apprit à coirnaitre lepeuple en-vivant avei lui, il s'habil.ua ï ces manièi'ès allhbles et à ceianfage familier qui lui orit donné tant d'amis et qui le rendent encoresi nonulaire.

ieannetd'Albret, sa nrère, joignit à ces exerciccs une instructionsolide et variée. Elle ne voulut pas gue son fils lùt un illustre ignorant.Btle lui donna un bon et sage'préôepteur à qui eile remit to"ute sonautorité, disant à son fils: t. Je ne vous ai donné que Ia vie : mais votrsinstituteur vous apprendra à bien vivre, ce clui est préférable. ,,

EXERCICBS ORAUX ET ÉCRITS

l. 0uestionuaire. - Henri IY fut-il reconnu roi à la mort de Henri IIIÎ- Qu'est-ce que le duc de l\layenne? - Oir fut-il battu par Henri IV? -acontez Ie siège de Paris. - Pourquoi le roi se convertit-il au catho-licisrne? - Racontez son entrée â Paris. - Comrnent termina-t-il lesguerres religieuses et les guerres avec I'Bspagne?

2. Ilevoir à rédiger. - Racontez les batailles d'Arq.ues et d'Ivry.

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13ô LES GUERREs DE RELIctoN.

nÉcrr

t. Etat de la France en 1598. - Henri IV avaitrecouvré son royaume, mais pauvre, déchiré, ruiné. Lesfnances de I'Etat avaient été dissipées. L'agriculture, I'in-dustrie, le commerce étaient en souffrance. Les cùmpagnesélaient incultes. Les ouvriers sans ouvrage se fhisaient men-diants ou voleurs I on achetait à grands frais en Hollandeet en Italie les produits que les villes françaises ne fabri-quaient plus. Henri IV fut touché de tant de maux ; il voulut

y porter remède. Un grand ministre I'aida dans cette ceuvrede réparation, ce fut Sully.2. Sully. - Maximilien de Béthune, marquis de Rosny,

plus connu sousle nom de duc deSully, avait étéie cornpagnon rleHenri IV. Iiavait

assisté à toutesses cempagnes;il administraitavec habileté sesrevenus. Aussile roi appréciaithautement soncourage et son

économie.'Ilpensû avec rai-son que per-sonne mieuxque lui ne pour-rait relever la

Frûnce, et il le nommâ surintendant général des finances.

3. Lres f.nances. - Sully assura. la rentrée régulièredes impôts. Il força les villes et les pnrticuliers à paycr lestaxes dont ils s'étaient affranchis. Il augmenta ainsi les res-sources de I'Etat.

Bon rténager des deniers du roi, il fit cesser tout gaspillageet toute dépense inutile.

Aussi les résultats de son administration furent admi-rables. Sully doubla les revenus et amass& une réserve de

25 millions dsns les caves de la Bastille"

Suliy.

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IIEN NI IV ET SULLY I37

4. L'agticulture. - Sully s'occupa de I'agriculture enmême temps que des Iinances. < Labourage et pâturage, di-

sait-il, sont les deux mamelles de ln llrance. r> De concertaveo le roi, il lit construire des routes, creuser des canaux,élever des digues le long des rivières torrentueuses. Un gen-tilhomme du Languedoc, Olivier de Serres, donna d'excel-lents conseils aux cultivateurs dans son beau livre du Thëd,trecl,e I'ugriculture.

ti. Henri rV et les paysans. - Sully était vivementsecondé par le roi dans ses réformes. Henri IV se préoccupa

toujours d-'améliorer le sort des paysans. II disait : a Si Dieume donne encore vie, je ferai qu'il n'y &ura pas de laboureuren mon royûume qui n'ait moyen d'avoir une poule dansson pot. l Ce souhait fut sa[isfait : ]e paysan gagna, sa vie,se nourrit mieux et devint plus robuste.

En 1610, Henri IV apprit que des compagnies avaient dé-valisé en Champagne des maisons de paysans. Il fit appelerIes capitaines : ( Partez vite, leurdit-il, donnez-y ordre, vousm'en répondrez. Vive Dieu s'en prendre àmon peuple, c'ests'en prendre à moi >

6. Industrie. - Henri IV encouragea aussi I'industrie.Il fit planter des mririers; il établit des magnaneries ; ilfonda des manufactures de draps d'or et tl'argent et d'étoffesde soie à Paris, à Tours, à Lyon, à Nîmes. Le verue, le cris-tal, les glaces, les tapisseries, les tapis du Levant, les den-

telles, les toiles fines, furent travaillées comme la soie Leroi attira à Paris et logea au Louvre les ouvriers les plushabiles en tous genrei, et il les estimait à I'égal des gen-tilshommes.

?. Commerce. - L'agriculture et I'industrie *éent larichesse, le commerce la transporte et Ia multiplie. Henri IVprotégea donc le commerce. Les routes furent réparées;beoucoup de voies nouvelles furent tracées d'après un plan

général, et elles furent bordées d'ormes que lcs paysans ap-pelèrent des Rosnys. On construisit le canal de Briare, qui joi-gnit la Loire à la Seine. En{in un Français, Champlain, fondala ville de Québec dans la belle colonie du Canada, que nousn'ûvons pùs su conserver'.

8. Projets de Ilenri IV. - Quand la France fut rele-vée, Henri IV songea à utiliser ses grandes ressources pourreprendrc la gucrre contre la maison d'Autriche. Déjà en { 60{,par le traité de Lyon, il s'était l'ait céder par le duc de Savoie

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I38 IES CUERRES DE RELIGION.

Ia Bresse et le Bugey(département de I'Ain). En 1609, il avaitfait d'utiles alliances avec les princes protestants de I'Alle-

magne; il avait préparé une belle armée en Champegne.Tout éta.it disposé pour une guerre contre I'Autriche, lorsqueIl.enri IV tomba sous le couteau d'un misérable meurtrier.

9. Mort de Henri IV. - Le vendredi 14 mai 16'10,Henri IV atlnit en carrosse à I'Arsenal pour y voir Sully,lorsqu'un embarras de voitures I'arrêta dans la rue de Ia

Feronnerie, près les halles. Un misénable, nommé Ravaillac,en prolita pour le percer de deux coups de couteau.

Lepeuple rendit justice ti cet excellent roi; il le pleura ctgarda sa mémoire.

LECTURB. - Amitié de llenri IV et de Sully.

Les relations de Sullv avec Ie roi étaientcelles del'afection et delafamiliarité. Une fois, les- ennemis du ministre réussirent à ébranler laccnfiance du roi, qui manifesl,a une certaine floiderrr. Sully s'en aperQutet se tut. Au boirt'rle cuelques iours, Henrise lassa de ceite contËainie.

< N'avez-vous rien à me diret"demanda-t-il.*

N0n, pour leprésent,,

répondit Sullv. - Eh bien, moi, j'ai quclque chose à vurus direl > ll lepfit par la mlinet le conduisit dans une allée, à la vuedes courtisans,ôui vovaient lerrrs gestes sans entendre lettrs paroles, L'explication futciomplète, et Ie roii tout honteux d'avoir pu ôroire à de mauvais rap-portÀ, fit tous les frais de la réconciliation. Sully, touché, fit le mou-vement de se jeter à ses pierls, Henri le retint : r, Ne le faites pas,s'écria-t-il, cerix qui nous- regardent uoiraient qrte vous demandezgrâce. , Il le ramenâ alors par la main, I'embrassa devant toute la cour,ën disant: u J'aime Rosny plus que jamais, et, entre lui et moi, c'esi

à la mort et à la vie. 'r

EXERCICES ORÀUX ET ÉCRITS

L.Ouestionnaire. - Quel était l'état de la France en 1598?- Quifut le ministre de Henri IV? - Quels étaientles rapports de Henri IVet de Sullv? - Que fit Sully pour les finances? - pour I'agriculture?

- Qrrel est I'ouvrage publié à cette époque sun I'agriculture? - Quedisait Henri lV ries paysans? - Que Iit Sully pour I'industrie? - QuiI'aida dc ses conseils? -- Que fit-il pour le comrnercet - Qui a fondé la

colonie du Canada ? - Comment est mort Heuri IV ? - Enquelle

année?2. Ilevoir à rédiger. --. Dites ce que vous sayez de Sully.3. Erercicos sur la carte. - l\Iontrer sur la carte les notns géogra-

phiqucs cités dans le ehapitre et rlppeler Ies sonvenirs historiques qrris'v âttachent z Genèue, vrlle suisse. sur le lac du ntôme nom. - Ant-6ridse, chef-lieu de canton d'Indre-et-Loire. - Orléans, préfecture duLoiret. - l-asstt, sous-préfecture de la Haute-llarne. - Dlezr, sous-prêfeclure d'Euie-et-Loiî. - Saint-Denis, ancienne sous-préfecture deIa Seine. - Lono.f ttmeau, chef-lieu de canton de Seine-et-0ise. - ,LaRochelle, sous-piéfecture de la Cbarente-Inférieure. - Jarnae, c\ef-

lieu de canton dè la Charente. -- X,Ioncontottr, chef-lieu de canton dela Yienne. - La Roche-Abeille, bourg de la Haute-Yienne. - Arnay-

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CONCTUSION DE tÀ DEUXIEME PÀRTIE

Le seizième siècle a éIé pour notre histoire nationaleune grande et terrible époque.

Les guerres d'Italie, la lutte de François Io'et Henri IIcontre Charles-Quint et Philippe II ont jeté sur nos armesun vif éclat. Fornoue, Marignan, Agnadel, Cérisoles,Metz sont pour notre drapeau des titres d'honneur.

La renaiss&nce a ajouté la gloire des leltres et des arts.Des écrivains comme Calvin, Rabelais, Montaigne, des

poètes comûteRonsard et Malherbe, des artistes comme

Philibert Delorme et Bernard Palissy honorent l'histoired'un pays.

Malgréles guenes, ia prernière moitié du seizième siècle

fut marquée par une grande prospérité. Jamais le peuplen'avait été aussi heureux que sous le règne de Louis XII.

Mais la seconde moitié de ce siècle fut assombrie par

les guerres religieuses. LaFrance, clésolée par les iuttes

entre protestants et catholiques, tomba dans I'anarcÏrie et

Ia misère.Henri IV, en proolamant Ie beau principe de la tolé-

rance, rélabli[ la paix dans ]e royaume. Sous son admi-nistration et celle de Sully, la France commençe de nou-

veau à reprendre ses forces.

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I

TROISIBME PARTIEDE {6{0 .s" t1,71,3.

CHAPITRE XILA UONABCHIE ABS0I/UE

I

IJOUIS XIII ET MARIE DE I'VIÉDICIS

LtiÇ0N

l. Ifarie de trIédicis, veuve de lIenri IV, se fit donnerla régence pendant la minorité de Louis XIII.

2. Eile prit pour oonseiller le FlorenlinConcini,. Ce mi-nistrc incapable eut à lutter contre les insurrections cles

nobles. Il convoquft, en l$lL,les derniers états gënérauæ,3. Le connétable de Luynes, qui lui succéda, eut aussi

à lutter contre les nobles et les protestants. Après samort, Louis XIII se décida à prendrc pour principal mi-nistre Êicltelieu.

4. C'est à cette époque que vivait Ie plus admirable re-présentant de la charité chrélienne , saint Vincent de Paul.

tlt

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t&2 LA MONARCH ID ABSOI,UE,

RÉCIT

t. Marie d.e Médicis. - Le nouveao .fi, Louis XIII,n'avait pas dix ans. Sa mère, l\'Iarie de Médicis, que Henri IVavait épousée après son divorce avec l\{arguerite de Valois,demanda la régence au parlement. Cette reine, qui étaitd'origine italienne, s'entour& de conseillers italiens. Elle ac-corda toute sa conûance au Florentin Concini.

2. Concini.-

Concini devait toute son influence à sa

femme Léonora Galigaï, sæur de lait de la reine. Il fut com-blé de faveurs, et, lrien qu'il n'er3.t jamais porté une épée, ilfut nommé maréchal de France. Le ministre incapable aban-donna la politique de Henri IV; il gaspilla en largesses toutesles économies du dernier règne.

3. Révolte dcs grands. - Les grands se révoltèrentcontre ce faible gouvernement; ils s'emparèrent de [{ézières,

etils obtinrent au traité de Sainte-Menehould de nouveaux

et plus scandaleux avantages.4. Etats généraux (1614). - En 1614, le roi fut dé-

claré majeur, et les états généraux furent convoqués à Paris.Les états proposèrent d'importantes réformes. Ils deman-dèrent I'abolition du servage, l'égalité de tous les Français.devant I'impôt, la suppression des douancs intérieures,I'unité des poids et mesures, I'affranchissement de I'inclustrie,

I'abolition des monopoles. l\fais ces réformes ne devaientêtre accomplies que par lu rér'olution de 1789.5. Nouvelle révolte des grands. Les granils

avaient compté que les états généraux renverseraient Ciin-cini. 1.'rornpés dans leurs espérances, iis prirent encore lesarmes. Louis XIII, qui venait d'épouser Anne d'Autriche ùla frontière d'Espagne, fut obligé d'amener la nouvelle reineà Paris au milieu d'une armée. Concini traita à Loudun; ildistribua des gouvernement,s, des pensions et, des titres.6. l\lleurtre de Concini (l6t?). A son retour àParis, Concini fut assassiné par Vitry, le capitaine des gardesdu roi. Albert de Luynes avait été I'auteur de cette conspi-ration.

?. Albert de l-ruynes. Ce jeune seigneur avaitcaptivé I'amitié de Louis XIII en lui apprenant à dresser des

oiseaux pour la chasse. Ce fut lui qui hérita de la faveur el

de la fortune de Concini: il fut nornmé connétable de France.

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LOUIS XIII ET MARIE DE MÉDICIS. I'I*3

I\fais les mêmcs troubles éc]atèrent sous le gouYcrnement, dunouve&u favori. Les grands, soulevés en faveur de la reine

mère, furent battus aux Ponts-de-Cé et signèrent ia paixd'Angers. Les protestants du i\{idi cherc}raient à se consti-tuer en un Etat indépendant. Le roi leur prit Saumur, Saint-Jean-d'Angély et échoua devant l\{ontauban. Le connétablecontracta à ce siège une maladie dont il mourut.

8. Saint Vineent de Paul. - C'est à cette époqrreque le généreux apôtre de la charité chrétienne, saint Vincentde Paul, commençait sa belle mission.

Il fondait la congrégation des prêtres de Ia I\{ission pourprêcher les habitants des campagnes, et ce'lle des Sæurs dechnrité; il créait l'æuvre des enfants trouvés, destinée à

élever les petits êtres sans parents.Après la morl de Louis XIII et pendant la minorité de

Louis XiV, saint Vinccnt de Paul se multiplia, consolant lesblessés sur le champ de bataille, nounissant les pauvres qui

mouraient dtfaim.

IImérita le surnom d'Intendant de la

Providence.

IECTURE. - Les états généraux de 1614.

Parmi les rnembres du tiers état, Jean Savaron, lieutenant général dela sénéchaussée d'Auverqne. fut. devant la rovatrté, I'avocat ému etcouraqeur du pauvre neirple. ll demanda la rédiction des tailles et lasuppr"ession dti tous Lis abus. n Que diriez-vous, sire, s'écria-t-il, sivolrl aviez vu dans vos pays d'Auvergne et de Guyenne les homrnes

paiire l'herbe à Ia manièr'e tles bètes. u

- Le tiers état lit entendrc des revendications énergiques, mais sesdemandes de réfornres n'aboutirent à rien, à cause de I'opposition de lanoblesse et du clergé. Aussi à I'aris éiait-on irrité côitre ces deutordres et on répétait ces vers qui devaient ètre prophétiques :

O noblesse, ô clergé, les ainés de la France,Puisque I'honneur du roi si mal vous inainlenez,Puisque le tiers état en ce point vous devance.ll farit quc vos cadets deviênnent scs ainés.

Les états généraux ne devaicnt plns être convoqués qu'en {789. Pen-dant un sièclc ct demi, I'opinion'se donna sans'réseùc à la royauté.EIle embrassa la monarchie'absolue, svmbole d'unité sociale, jusqu'à ceque cette uniié, dontle peuple sentait profondément le besoin, apparùtaur esprits sous de meilleures formes.- D'après Aug. Tnlnnnv.

. EXERCiCES ONÀUX I'T ÉCRITS

{. 0uestionnaire.

-

Qu'est-ce que trfarie de trlédicis ? - A qui

donna-t-elle sa conliance? - Que fit Concini? - Quels sont les dèr-niers états généraux? - Par qui toncini fut-il tué? - Qui le rem-

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I L& LA IIIONÀNCHIE ABSOLUE.

plaqa?:- Que lit Albert de Luynes?- Oir mourttt-il? - Parlez desaint Vincent de ['aul.

2. Ilsvoir à rédiger.

-La régence de Marie de Médicis.

II

ITOUIS Xm ET R,ICHELIEU

tEçoN

t. Le card,inal de Richelieu, ministre do Louis XIII,releva I'autorité royale affaiblie par les révoltes des pro-testants, par les conspir&tions cle la noblesse et pflr lesmen&ces de la maison d'Autriche.

2. Richelieu ruina les prétentions des protestants parla prise de la Roehelle; I'édit d,'Alais les priva de leursprivilèges politiques, m'ais leul laissa la liforté de con-

science.3" Ce ministre inexorable châtia avec rigueur les con-

spirations des grands (exécution de Chalais, du duc de

Montmorency, de Cinq-Mars et, de Thou).4. A l'extérieur, reprenant contre I'Autriche et I'Bs-

pagne la politique de Henri IV, il intervint dans la longueguerre de Trente ans et prépara I'anneæion de l'Alsace à,

la France.5. Richelieu mourut en 1.642, six mois avantLouis XIII.

Il avait fondé l'Acad,émie ft'ançaise.

nÉ:ctt

t. Richelieu (t 62t*-16e4. - Armand du Plessis, car-dinal cle Richelieu, naquit en 1585. Il se destina d'abord à

la carrière des armes, puis il entra dans les ordres. A vingt-deux ans il fut nommé évêque de Luçon. En 16{4, il futdéputé du clergé aur états généraux. II s'y fit remarquer parson habileté politique et par son éloquence. Attaché à la cour,nommé aumônier de la reine, il ménugea adroitement tousIes partis pendant les troubles des deux ministères de Con-cini et de Luynes. En 1624,\e roi I'appela au ministèrc. Ily apportait d'éminentes qualités, une grande vigueur de ca-

ractère, une haute intelligence des a{faires de I'Etat,

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Lours ritrl ET RtfflELlEU. l&5

2. Politique de Richelieu. - Le ministre se proposade relever I'autorité royale menacée par les factions des pro-testants et des nobles,

ei la puissance de laFrance compromisepar I'ambition de lamaison d'Autriche.

3. Richelieu etles protestants. -e fui contre les pro-

testants que le cardi-.nal tourna d'abord sescfforts.

L'événement le plusimportant de cett,eguerue fut le siège dr:la Rochelle (t 627). Leshabitants de cett,e ville

avaient pris pour gé-néral et pour rnaire lecorsaireGuiton : < J'ac-cepte, avait-il dit, à condition qu'il me sera permis de plongerce poignard dans le cæur du premier qui parlera de serendre. > Richelieu entoura la place par des lignesfortiliées;il {it fermer le port par une digue immense, et repoussa lesattaques d'une flotte anglaise.

La ville, isolée et bloquée de tous côtés, fut réduite à uneextrême misère. Bientôtil ne resta plus que l86 hommes enétat de tenir les armes. Guiton céda; il apporta à Richelieules clefs de la place.

r*. La paix d'Alais. -_ La guerre continua qtrelqueternps encore dans le Languedoc contre le duc de Rohan,chef des protestants. Elle se termina par la paix d'Alais (t 62g).Les protestants conservèrent

la liberté de conscience, maisils perdirent leurs places de srireté et leurs privilèges poli-tiques.

ti. Richelieu etlanoblesse.- Leministre avait eu

à défendre son pouvoir et sa vie contre les attaques inces-santes de la noblesse. ( Les cinq pieds carrés de mon cabinet,disait-il, me cotrtent plus à défcndrc que I'Europe entière" >Dès 1626, le duc de Chalais complotà de le tuer; aruêté à

Nantes, il fut condamné à mort. En l6ZZ, le comte de l\,Iont-HIST^ DE FÀ. C. M.

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tlô lA MoNÂnclllo aBsolt]B.

morency-Boutteviile se battit en duel, malgré les édits : ilfut exécuté.

6. Iraiournée des'Dupes. - En {630,Marie de I\{é-

dicis, profitant d'une maladie clu roi, lui erracha un ordre

d'exii pour le cardinal l ses amis, Ies deux frères Nfarillac, se

préparaient à prenrire Ia succession du ministre disgracié'

Les'courtisun, iir,r,,nt en foule saluer l\{arie de Médicis. Mais

Richelieu ramena à lui Louis xlII; il devint plus puissant

que .1amais. Alors les courtisans accotlrurent de nouveau

n'uptËt du ministre. On appela cette journée la..iout'nee. des

niqres, Richelieu se tengeC dure-ment, il fit exiler.l\'larie etmett.e en jugement les dèux Marillacl I'*n fut jeté à la Bas-

tille, l'autre condamné à mort.Z. névolte d-e Montmorency' -

En 1632', Gaston

d'orléans, frÈ:re du roi, entraîna dans sa révolte le duc de

I{ontmorency, Souverncur clu Languedoc' Celui-ci, fait pri-sonnier a CàÉtàtnaudary, fut condamné à mort. Il était le

dernier représcntant d'ùne illustre famille. Il fut exécuté,

malgré les prières dc la noblesse' sur la place publique deToulouse.

8. Exécution d"e Cinq-Mars et de Thou' -En

{642, àeux jeunes amis, Cinq-l\{ars et de Thou, le premier,

,o..,publ* d'ivoir conspiré contre le cardinal, le second, ac-

.u*ô d" n'avoir pas révélé la conspiration, subirent aussi le

dernier supplice. Richelieu se môntra toujours inexorable

contre tous ceuxqr.ri troublaient I'Etat et violaient la loi"

9" Rich.elierr et I'Autricb.e. - Richelieu, tout en

luttant contre les noblcs et les protestants, avait repris les

Sr";At projets de Henri IV contrè la maison d'Au[riche' '"

L'Allômagne était alors divisée en deux partis,-les protes-

tants et les catholiques. Une guerre qui devait durer lrente

ans (t6{B-{648) aiait éclaté entre lôs deux partis. L'Au-trichà, q'i repr,ésentait les catholiques, avait été constnmmen t

victorie'se. Èlie avait va.incu les princes allemands, lcroi de

Danemark et le roi de suède. sa puissance devenait formi-dable, comme à l'époque tle Charles-Quint'

nichclieu résolui c1-'inten'cnir. Il fit des alliances avec les

princes protestants et il commença, en 1635, la période fran-

gaise de la guerre de Trente ans.

t0. Richelieu et I'Alsace. - Richelieu n'eut pas le

temps de terminer la gucrre. II eut atr moins la joie patrio-

tiqô de voir la co'quête de I'Alsace, de I'Artois et du Rous-

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. TOUIS XIII EÎ RICHELIEU. 147

sillon, L'Alsace, conquise en {639, est restée province fran-caise jusqu'à la funeste gueruede {870, qui nous I'a enlevée"

La France n'oulilierapas

cetteperte

si douloureuse{ t. Richelieu et I'administration. .- Les réformesde Richelieu eurent lrour bnt, comme sa politiquc, I'affer-missement du pouvoir royal. Il supprimales grandes chargesqui, aux mains des nobles, pouvaient être un danger pourI'Etat. Il nomma dans toutes les provinces des intendants,sortes de préfets. Il favorisa le commerce et I'industrie;enlïn, protecteur intelligent des lettres et des arts, il fonda,

en {636, I'Académie française.12. Mort de Richelieu (164-2).- Richeiieu, épuisé

depuis longtemps, fLrt pris, le 2 décernbre, d'une Iièvre ar-dente. <r Parlez-moi à cæur ouvert, dit-il à son médecin. -Monseigneur, dans vingt-quatre heures vous serez mort ouguéri.

-Q'gsl parler, ccla, je vous cntends. > Il {it entler le

cLrré de Saint-Eustache : < Voilà mon juge, dit-il cn reccvantI'hostie, il va prononcer m& sentence. ))

-

( Pardonnez-vous

à vos ennemis? demanda le curé. - Je n'en ai jamais eud'autres que ceux de I'Etat. > Il expira le 4 décenrbrc 164?,Six mois oprès, Louis XIII le suivit dans la tombe.

LBCTURE. - Richelieu.

Pour que l'æuvre de la royauté ne pérît pas, il fallait trois choses :que la haute noblesse fùb détnitivement contrainte à l'obéissance au

rbi et â la loi, que le pro[estanl,isnre cessât d'ètre un par'l.i nrmé dansI'Etat, que Ia Fiance lirit choisir librement scs irlliés tians son intérêtet dans celui de I'indépendance européenne. C'es[ à ce triple objet quele ministre-r'oi employa sa puisslncl d'esprit. son infatigibte aô[i.rité,des passions ardentes et rrne furce tl'âme héroTque. Sa vre de lous lesjours fut une lutte acharnée conire les grands, la famille royale, les r:ourssouveraines et tout ce qu'il y avait de hautes existences dans le pays.I[ Iit prononcer des seniencei de mort par des commissaires de sonchoixi frappa, jusque sur Ies marches du irône, les ennemis de la chosepublique, enncmis en même temps de sa fort,rrne, el, confondit ses hainespersonnelles avec la vintlicte de I'Etut. Nous qui avons recueilli Ie fruitlointain de ses veilles et de son dévouemcnt ilatriotique, nous ne pou-yons que nous incliner devant eet hommedc révolul.ioh nar oui onf étéprépar:ées les voies de la société nouvelle. Itais quelque'chos'e de tristedemeure attaché à sa gloire; il a tout sacrilïé ari succès de son entre-prise; il a étouffé en lui-mêure et refoulé dans de nobles âmes lesprin-cipes étcrnels de [a morale et de I'humauité. A la vue des grantleschoses qu'il a faites, on I'admire avec gratitude, 0n v0'tdrait,- on nesaurait I'aimer"

Aug THrunuv.

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{48 IA MONARCHIB ÂBSOLUE.

EXERCICES oRAux ET Écnrrs

l. Ouestionnaire. - Qu'est-ce que Richelien? - Citez les dates deson ministère. - Que fil.-il contre les protestants? - Quelle ville leurprit-il? - Que fit-il contre les grands ? - Citez quelqrres-uns desglands seigneurs condamnés par le ministre. - Que tit-il à I'Autriche?

- Dans quelle guerre intervint-il? - Quelles provinces a-t-il con-quises ? - Quelles sont les créations de ce ministère? - Racontez laport de Richelicu.

2. Devoiràrédiger. -Dites cequev0us savez du cardinal de Richelieu,

ilI

IJOUIS XIV ET MAZAR,IN

rEÇoN

{. A h mort cle Louis XIII, son fils Louis XfV avaitcinq ans. La reine mère, Anne d,'Autri.che, gouverna enson nom et prit pour premier ministre le cardin al lllazarin.

9. Cet habile ministre continua la guerre de Trente ans.Les victoires de Condé à Rocroi, à, Frtbourg eL à, Lensforcèrent I'Autriche à signer les taités de Westphahe({648).

3. La France, délivrée de la guerre étrangère, fut enproie à la guerre civile. Cetle guerre prit le nom de.Fronde. Mrzarin, pû,r sû prucl:nce, mit fTn à cette insur-rection.

4. Il reprit avec vigueur la guerre contre I'Espagne, etla termina par le traité des Pyréndes (1659).

RTiCIT

{. Minorité de Irouis XIV. Louis XIV n'avait pasenc.ore cinq ans à la mort de son père, Louis XIII. Sa mère,Aune d'i\utriche, se lit donner la régence par Ie parlernent.Elle accorda toute sa confiance au cardinal Nlazarin.

2. M;azatin. - l\'Iazarin était un ltalicn de b.eaucoupd'esprit et qui avait montré, sous Richelieu, une grandehabileté dans les négociations. Souple et insinuant, il savart

tourner les difficultés. Il fut plusieurs fois vû.incu, mais on

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IOUIS XIV ET MÀZARIN.Ajsllt que, comme le Iiège, il revenait toujours

-chelieu, au pouvoir, avait représenté la force etMazarin représenta

t49

sur I'eau. Ri-

la puissance,I'habileté et la ruse.

3. Mazarin et Iaguerre de Trenteans.

- Mazarin, hé-ritier de la politiquede Richelieu, continua

contre la maibon d'Au-triche la guerre deTrente ans. Il fut servipar les deux plus vail-lants hommes de guerrede cette époque, Condéet Turenne.

4. Victoire de

Rocroi ({ 643 ).Louis de Bourbon, ducd'Enghien, fils aînédu prince de Condé.venait d'être mis à la tête de I'armée de picardie. on atten-dait de grandes choses de ce général_de vingfdeux ans, quiavait dé;à servi avec une singurière bravouie et n *u*uruitporter la victoire dans ses

yeur o.Il attaqua res Ailemands91 Jr* Espagnols près de docroi. Les bat^ailronr ..pïgnor,étaient comme uÀe citadelle vivante. Trois fois re'-irunugénér.al s'elforca de ronrpre ces intrépidcs conrbaiinni*,'troi*fois.il.fut repoussé. Ir pnrvint enfin à enfoncer les ennLmis,qui laissèrent en ses màins leurs drapeaux et reur artiilerie.

5. victoire de Fribourg (t 61+). - L'année ruiuunte,Condé alia au secours, de _T'rànne, qui venait Oe perOre

Fribourg. Il. attaqra, ]e général iravarois, l\{ercy, ,o'u, teslyr. de ia place; il enreva ses sordats hésitants en jeta.rl ,onbâton de commandernent dans les retranchements'ennemis.l{ercy s'échappa à la faveur de la nuit.

6, Victoire de^ Nord.Iingen. _ Condé ei Turenne,ré'nis une seconde fois, attaq'èrent tes Allenrands-à ùora-fngen;- Mercy fut tué dans àette bataille. Læ uoinqu.u.,firent placer sur sa

lr.-bq

cette ins*ipiion r o errJiu,'uàvu-g:eur, tu foulcs nn hérosl ll7, Victoire de I-rens. - En {64g, Condé gagna la

Mazarin.

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T5O I,A MONÀRCIIIE ABSOLUE.

srande bataille de Léns. Cette viotoire hàta Ia concluslon de

f'u poi" et frit le derniercombat de la guerre de Trenlq *Î*'

_.a.p"i*deWestphatie(tô48).-LapaixfutsignéeI Munstàr et à gsnabr-uck, villàs de Ia V/estphllig.La France

obtenait dé{initivemènt les trois évêchés : Metz' Toul et

v;;;, qu'elle occupait depuis un siècle; ia villede Pigne-

,oi,-utt'Itàtie; et I'Aisace riroins la ville de Strasbourg. Le

ir*itO ar Westptratie est un des plus glorieux de notre'his-

, toirg. ,, F . ,r- -,

g.I,aFrond'e._L'Espagneseulear'aitrefusédesignerr" pui*. nrazarin ge préparâit à continuer la lutte contre cette

poir*unrr, lorsqu'iI ôutï aerendre son ministère et la royauté

àontre unâ ir,surrection tle Ia noblesse, du peuple et d11 par-

Iement. Cette insurrection, provoquée par I'excès des,impôts

êt la mauvaise gestion des {inances, a pris le nom d un Jeq

il'enfant, la Fronde.10. La Frond.e parlementaire'

-

Le-parlement

aonna ie signal de Ia résistance contre la cour. La reine fitagêter trois conseillers. A cette nouvelle, le peuple tendit

des chaînes dans les rues et couvrit Paris de baffieades.--Leprésident du parlement,-Mathieu Molé., aurait voulu

aoaiser ces troubles. A Ia tête de sa compegnie, il-se-rendit

"'"î"i"ir-noyalpour demander la liberté du conseiller Brous-

â; il reine" refusa. comme i1 retournait, Molé fut menacé

intaut hommes du peuple. < Tourne, traître, ou tu es mort'

àriaient-ils ; ramène-nous Broussel, ou-l\{azarin en.otage' >

Molé reconduisit se oompa8nie au Palais-Royal. La reine céda.

Maiselleétaitdécidéeàsevenger.ElleSesauY&avecsontts à Sairrt-Germain et appela u^né armée pour faire. iô siège

âe paris" Molé a*êtu eneoià'ne

fois cette guerrecivjle. Il alla

ààÀuna.. Ia paix à Saint-Germain. La populace était furieuse

,onit. lui. Un homme s'émia en le voyant i.u.f mortl >

Moléleregardatranquillement:<.l\'Ionami,dit-il'quandjesàtai moti il ne me faudra que six pieds de terue u

I { , I-ra Fronde d.e la noblesse' -Le prince de Conclé

avait soutenu ta cour contre les révoltés. Il se {it chef de la

revtrlteparhainedeN[azarin.Ilfutrepotrsséparlemaréchalde Turenne aux combats de Bléneau et du faubourg Saint-

Antoine.ToutefoisilserenditmaîtredeParisetylaissa.omÀett.e ,J'a{freux massa.cres. Devenu oclieux, il se retira

*'p'e*desEspasnols,nosennemis,et}euroffritsonépéecontre la France

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LOUIS XIV ET IUAZÀNIN" 15I

12" Fin de la Fronde. - Le départ de Condé rnit finà la Fronde. Cette insurrection avait voulu renverser le mi-

nistère et alfaiblir la royauté. Elle n'avait pas réussi. Maza-rin rentrait à Paris,plus puissant que ja-mais, et la royauté al-lait devenir absolue avecle règne de Louis XIV.La Fronde, commetoutes. les guerres ci-vilcs, proyoquâ. une cx- :

tr'ênre misère.13" Guerre avec i

I'Espagne. - Maza- t,

rin, délivré de la gucrre ';

r:ivile, put continucr lag:uerre contre I'Espa-

gne. Les Espagnolsavaient Condé, mais lesFrançais avaient Tu-renne.

14. Bataille de Dunkerque. - Un ;our, les deuxgrands généraux furent en présence devant la ville de Dun-kerque; la bataiile allait s'engager, les dispositions de I'arméede Turenne étaient très habilement priies : Condé en fut

frappé. Il s'adressa à un jeune seigneur anglais qui était dansson camp : < Avez-vous jamais vu une bataiile? lui de-manda-t-il.

- Non. - Eh bien, clans une heure vous verrezcomment on en perd une. > Il fut en elfet vaincu.

{5. Traité des pyrénées (t659).- L'Espagne de_

manda la paix. Le cardinal l\fazarin ei don Louis d-e Haro,ministre du roi d'lJspagne, Philippe vI, enrent une entrevuedans l'île des Faisans ou de la conforence, formée par la ri-vière de la Bidassoa. Ils signère't le traité dit des iryrénées.L'Espagne céda à Ia Francè le Roussillon, Ia Cerdagne, I'Ar-tois et quelques villes de la Flandre.

16. Mariage de l_rouis )(IV et de Marie_Thérèse.- "_glguse la plus importante du traité fut le mariage deLouis XIV avec Marie-Thérèse, {ille du roi d'Espagne. I"l futconvenu que la jeune reine renoncerait à touf droit sur lasuccession espagnole, à condition

qu'elle recevrait une dot des00 000 écus d'or- Mazarin savaii que I'Espagne ruinée ne

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{59 tA MONARCHIE ABSOLUts.

peyeïait Jamais cette somme. Louis XIV aurait donc le droitâe réclamer plus tard, au nom de sa femme, une partie de la

succession espagnole.'1,7. Mort de Mazarin (1661)--

i\{azarin mouruten {661. Ce ministre avait commis bien des fautes; il s'étaitenrichi d'une manière scandaleuse au détriment de I'Etat et

avait mal administré les finances, mais aussi quels services

n'avait-il pas rendus à la France Il avait terminé la gueme

de Trente ans et la guerue d'Espagne par deux glorieuxtraités; il avait rnis lin aux troubles de la Fronde ; il avait

préparé lc grand règne de Louis XiV. Aussi disait-il avecraison gue, si son langage n'était pas français, son cæur

l'était,IECTURB. - Mazarin.

I\Iazarrn avait l'esprit grand' prévoyant, inventil, ^le sens simple etdroit. le caractère n'lus s-ounle riue flible et moins ferme qttc perséve-rant.'Sa 4evise ét'ait : u ie tèmps et m0i. ,, ll se conduisait, non

atrrriOi ses- affections on ses réprignanees, mais d'après..ses .calculs"i'ii',rnition l'avait mis au-dessoui ,1e I'amorrr-propre' et il était d'avis

de laisser dire Dourvu qu'on Ie Iaissât faire; àussi était-il insensibleaux tnlures et nTévitait due lcs échecs. Il ilgeait les hommes avec une

iaie p?inétralion, mais il'aidait s0n pr0pre itrgemenl,.du jugement qrre la

vre avail déjà prononcé sur eux. Avant d'accorder sa conllance a

ouelou'un. il" deinanclait : r. Est-il heurettx r, Ce n'était pas de sa partrine 'aveugle sountission aux chances du sort; pour ltti, être heureuxsiEnifra* ivoir l'esnrit qrri prépare la fortrrne et le caractère qui Ia

miitrise. ll était iàcapahle'd'abattement, et iI avait nne c0nstance

rnouTe. maleré ses variations aLrparenl,es. Si Richelieu, qli ètart su.;et à, Oes acbOs dË decouragenrent, éiait tombé du pouvoir, iL n'y serait pas

remonté1 tandis c|re'l\Iazarin, deux. fois .fugitif, ne.se laissa Jamals

abattre, golvernaill liep de éon exil et vint mourir dans le souverarn

commaird"ement et dans I'extrême grandeur.Hi.rori.}It"GÀT;àpornio"

DXERCICES ORAUX ET ÉCRITS

l. ouestiounaire. - En quelle année commence Je règne.de Louis xIV?_-Ouel âge avait ce roi?'_ Qui prit la régenee?.- Qq fu.t ministre?

-p"arlez ic Mazari'. - Quelle gu-erre termina-[-il? - Quels.genuraux

se inni-AiJtinc*J ain* cËtte g,ierre? - Citez les victoires de Condé''-ô,iïf i.iiié"i.i*ina la gueire? - Eq q*elle.année? -, Quelles en

étaièrrt les conclitiols? -- {u'est-ce qre ta^},'ronde? -: Quels en furentieJ iesutfats ? - ies Esp-agnols noïs faisaient-ils la guerre^ à cette

oiioo,iôf -- çrri tei-vainquit? - Qrri signa la paix ave-c eux? - 0ùr

;:îÏii;'été silnèei- -- Dites-en leJ conditions.^- Quctle est l'année

dela mort de Mazarin?--i.nevoir à rédiger. - Bxposez les deux trartés de Westphalie etdes Pvrénées.

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TOUIS XIV I]T MAZARIN. {533. Ererclces sur la carte. _ Illontrer sur Ia carle les noms géogra-

P.hiques citÉs dans ce chapitre .i-;ïp.l;'ies souvenirs qrri s'v 211x-chent : S ain t e - M en e h_o_u t'rt, Jo o i _p.ôtt .t,*; ï r"Ë ili;;"u.rï ï,à o, rt rn,ous-prefecture dera

vienne-

:'p;"i;-i;-ce,

ùôi:fie-'ae frntïn aeMa ine-et-Loire. - A ng ers,-prorec Lu.J ae "mui ou-. t- L'iiir- - --"'îi, ç on,chefJieu de canron de"la .fdndé

e.":- ini, ;o;r:;réiôcîore ooiara.

- castelnattdaru. sous-préfecture de IArrde . - Rou.oi, sous-préfec-trrre des Artlenneé.' -. Lêns,.nôi-tià,'ae'linton a,, pasl,te_i;îrlii. _lle t.z, ancienne prefecrrrrg ,lé lr- ltoseùe,-aurourd'hui vilre ailemande.- 't'oul, sous - nréfectrrre tre Meurthe --ét - ilrorèrr*.

'-''i",.ài,rîlorr-préiecture de la' r\reuse .

-D;i;i;"?"ul"rour-prér'ecr,urc

tlu r\ord.

i o. glt'^'g ^ ' -irrANl

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b\ontazban.rdà*

7 Toutous\, . cr-

", cadcnJ--f v\r æ4tr'---.----,[î*"'sFA;n"r.-.$i"ËRANCE

1610 -1661

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CHÀPITRE XII

I/E SIÈCI,E I}N LOUIS XIV

I. LES MINISTRES DEI I-'OUIS Xrv

trlÇoN

{. En {661, à Ia mort tle Mazarin, Louis XIV prit la

diùction des affaires. Il sut s'entourer de bons ministres

tels que Colbertel Louuois'

- g.tohert administra avec intellige'ce et_économie les

finanres,protégeaI'agrioulture,développa-l'industrteetiu .o.**tr.. ii fut lË véritable minislre de la paix. Sa

mort, en {683, merque la fin de la plus belie période du

règne de Louis XIV.- -î.f,oovois fut le ministre de la guerre. Il donna à la

France une arméeredoutable'

4.I|faut citer encore, parmi les bons conseillers rle ce

règne, Vauban, qui-elqo.l

les forteresses du royaume' et'H""g":tt

d,e Lionni, I'habile négociateur des traités'

nÉctr

l" I-,ouis )(IV (1661-{715)' - Le règne personnel de

Louis XIV commengu ett ' 661 à la mort de Mazarin'1b4

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tES TIINISTRES D E LOUIS XIV. I55

Ce roi avait uno har-rle idéc rle son potrvoir. tt L'Etat, c'est

moi, > disait-il. I\{ais il justifia son aml,rition par un travailassidu et une grande application aux affaires. Ii voulait tout

voir et tout faire par lui-môme. ( A qui devons-nous nous&dresser, > demandaient les courtisans. -- < .t\ tnoi seul >,

r'épondit Louis XlV. Nlazarin le connaissait bien clulnd il di-sait : <r Il y a en lui l'étoffe de cluatre rois rr

2. Colbert. -[-]n des mérites deLouis XiV fut de

choisir dabons mi-nislres. Les deuxprincipaux furentColbert et Lou-vois.

Jean-Bap ti stetolbert naquit àReirns, en {6{9,

d'une famille demarchands dedraps l\Iazarin lenomma conscillerd'Etat et son inten-dant particulier.Le cardinal ainraitla probilé chez lcs

autres ; il gotrtafort Colbcr[ et IerecommRndu àLouis XIV en ces termes : < Sire, je vous dois tout;mais ;e crois m'acquitter cnvers vous en vous donnantColbert. D

Colbert succéda au surintendant des finances, Fouquet.On le surnomma I'ltlmrne de marbre, tant iI se montra sévère,

économe et ttavailleur3" Finances. - Colbert, comlne Sully, fit dans les

finances des réformes urgentes : il diminua les impôts et ce-pendant il augmenta les recettes par son économie et sonhabile administration.

4. Agriculture. - Pour perpétuer les ressources, Col-bert s'appiiqua à enrichir la nation. Il favorisa I'agriculturc,

ordonna alrx percepteurs de traiter les paysans B.vec huma-

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156 LE sIÈcLE DE LoUIS xrv.

nité, répara et reconstruisit des routes et Iit creuser les ca-naux du N[idi et d'0rléans.

5. Industrie. -_ Ce rninistre développo I'industrie par

des encouragements aux fabricants; il dota Lyon de ses ma-nufactures de soierie, 'fonda.la uranufacture de glaces deSaint-Gobain, attira des dentéllières de Venise et les établit àApras,' à Reims, à Alençon; il créa les belles fabriques detapis des Gobelins, de la Savonnerie, de Beauvais et d'Au-busson. Beaucoup de villes lui doivent ce qui fait' encoreIeur richesse : Saint-Etienne, ses fonderies et ses manufac-

tures d'armes; N{arseille, sesfabriques

de savon; $bheville,Sedan, Louviers, Elbeuf, leurs draps; Bordeaux, ses raffi-neries; le Dauphiné et la Bretagne, leurs toiles.

6. Commerce et marine. - Colbert.donna une grandeextension au commerce en achetant des colonies et en créantla marine marchande. Il réorganisa les arsena.ux maritimesde 'foulon et de Brest et il fonda le port de Rochefort.

Les matelots de la marine marchande furent inscrits

dans la marine militaire. Coibcrt créu ainsi une flotte for-midable.7.I-,égislation. - .{ mssuls

il faisait rédiger un code pour le

Louvois.

9. I-rouvois. - Tandis que

qu'il organisait un service,réglementer. L'ordonn&nce

civile, I'ordonnance deseaux et forêts, I'ordon-nrrnce criminelle, I'or-donnance de commerce

el le code noir datent. de ce règne.8. Mort de Col-

bert. La Francedut à cet homme debien vingt â.ns d'unecomplète prospérité. Etcependant Colbert tnotr-

rut, en 1683, presquedisgracié. < Si j'avaisfait, disait-i[, pour Ieroi du ciel ce que j'aifait pour le roi de cetteterue, je serais srir demon salut. l

Colbert travaillait à enrichir

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t.58 LE SIÈCLE DE LOUIS XIv.

Bayonne et Brest. Il perfectionna I'art des sièges. En 1703,il fut nommé maréchal de France.

l\{algré ses services, ce grand homme mourut disgracié. IIavait proposé des réformes dans ses Mémoi,res sur la dimeroyale. Louis XIV, mécontent, fit brriter le livrel Vauban en

mourut de douleur.

LBCTUIIE. - Louis XIV et Colloert.

Rien de nlus étrange que le contraste des ligttres et des caractèresdans ce[te àssociation au ïrôme travail qui liaii I'un à I'autre Louis XIV

et Colbert.Le roi, jeune et brillant, fastuettr, prodigue, emporté vers le plaisir,avant au"nlus harrt deeré I'air et lei goùts d'rrn gentilhomme; le mi-nÏstre. joidnant aux for"tes qualités de la classe

-moYenne' à I'espritd'ordr'ei dà prévoyance et d'éèonomie, le ton et les rnanières d'un bour-

tuTrt;,u,avant l'âge dans les travaux assidus. colbert en avait gardé

l'emoreinte : son ab-ord était difficile' sa personne sans gràce, ses traitsalsl5res jlsqu'à la dureté. Cel,te rude env-eloppe couvrait en Iui une âneardente ùoui le bien public, avide d'action et de pouvoir, mais encore

nlus dévouée qu'aurliitieuse. Glacial pour les solliciteurs et peu sym-hathique aux plaintes de l'intérèt privé, il s'attimait de tendresse et

h'entliousiasmri a t'iaée du bonheur du peuple et de la gloire -de laFlance. Aussi tout ce qui constitue le bien-ètre, tottt ce qui fait le

bonheur d'un pavs, fut-ii embrassé par,lui dans ses méditations patrio-iiqoes. Heureirsë ia France si le r'oi erit toujours suivi I'adnirableguide que la Provitlence lui donnaitl Atrg. Tutennv.

EXIRCICES ORAUX ET ÉCRITS

l. 0uestionnaire. - En quelle année commence le gouvernementnei*oonét de Louis XtV? - Quelles étaient ses itlées sur son pouvoir ?

I quels f urent ses principaui ministres ? - Citez les réformes princi-oaljs de Colbert. I En^quelle année sa mort? - Quelles fureut les

iéformes tle Louvois? - Qri'est-ce que Vauban?--2.uevoir à rérliger. -Ïxposez l'es principales réformes de Colbert.

IIËours xrv. vrcTorREs ET CONQUÊTES

rEç0N

{. Louis XIV a fait, pendent son règne, quatre grandes

Euerres. Il a lutté contre trois coalitions européennes.

2 Lu guerre d,e Fland,re ov de Déuolution' commencée

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LOUIS XIV _ VICTOIRES ET CONOUÉTES. I59en {667, après la mort du roi d'Espagne, philippe IV, seterminaen {668 par le traité d'Aii-tà-Clmpeili,-qui nousdonnait Ia Flandre.

3. La guerrede Hollande ccimmença en l6-t2; elie futmarquée- par les succès de condé (senef) et de Turenne(salzbach), par les victoires navales'rle Duquesne, Elie setermina en {678 par le glorieux traité de lVinûgzre, quinous donnait la Franche-Comté.

4. {ette première parl.ie du règne n'a été marquée quepar des victoires

et des conquêtes. Louis xlv reçut letitre de Louis le Grand.

nÉcrr

t. Ambition de Louis XIV. - Louis XIV voulut do_miner I'Burope comme il dominait la France. son orgueil nepouvait supporter aucune rivalité, &ucune volonté à cdté ae ta

sienne. Son règne a été une longue suite de guerres, souventglorieuses, mais quelquefois inutiles et presque toujburs rui-neuses pour la France. Lui-même a reconnu-les lïirestes ré-sultats de cette insatiable ambition. <r J'ai trop aimé la guerre,disait-il à son successeur, ne m'irnitez pas en cela >-

2. Guerre de Dévotution qtOOZ_16.08). _Lemort dePhilippe IV, roi d'Espagne, olfrit à Louis xIVune occasiondeconquêtes. Il fit valoir, au nom de sa femme Marie-Thérèse,

le droit de dévolution. ce droit, était une co,tume du Bra-b.ant, .qui attribuait les héritages aux enfants du premir*u-riage à I'exclusion de ceux du second : or, Marie-ing.eru etuit{ille

-de _la première femme de philippe IV, tandis-que

charles II, le nouveau roi d'Espagne, otait no de la seconde.3. Conquête de la Fland,re.

Turenne envahit la Flandre,prit

-Lilleet occupa tout

lepays;

Condé entra en Franche-CàmiO.s'empara de Besançon, Salins

"iirle, et conquit la province enmoins d'un mois.

4. Traité d'Aix-la-Chapelte., l{utl .l'Europe s'effraya dè ces succès si rapides. La Hol-lgl9u' I'Angleterre et la suède formèrent ra triple ailiance;

I'Allemagne prépara des armements Louis xIV, t ulitr-

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t60 rE srÈcrn DE Lours xrv.ment modéré, conclut le iraité d'Aix-la-Chapelle. La Francegardait la Flandre.

5.Guerre

del{olla^nde

(1672-167S).

- LaHollande

avait arrêté nos succès dans ia précédente guerre, en signantla triple alliance. Louis XIV ne lui pardonna. pas son inter-vention. Colbert, n'aimait pas les Hollandais, rivaux heureuxde notre commerce et de notre marine. La guerre fut ré-solue.

6. Belle résista,nce de la Hollande. - La gueruefut rapide et heureuse, avec des généraux tels que Condé,

. Turenne et Vauban. La Hollande, envahie par les armées'françaises, demanda la paix. Louis XiV, au lieu d'accepterles conditions avantagcuses qu'on lui offrait, voulut ruineret humilier I'ennemi. Ce fut une faute grave. Les Hollan-dais désespérés donnèrent le pouvoir militaire au princeGuillaume d'0range; ils rompirent les digues qui arrêtaientI'Océan et ne craignirent pas de ruiner leur pays pour seu-ver leur indépendance.

7, Coalition générale. - L'Europe entière se déclaracontre nous. Lonis XIV, à cùuse de son ambition, avait sou-levé contre Ia France ia première coalition (1673).

8. Victoire de Condé à Senef. - Louis XIV vain-quit Ia coalition.Tandis que Condégagnait en Flandrela bataille de Senef

sur le prince d'0-range, tandis queTurenne rejetait lesAllemands au delàdu Rhin, Louis XIVet Vauban faisaientla conquête de la

Franche-Comté.9. Belte campa-gne de lEurenneen Alsace ({ 674).

La plus bellecampagne de cetteTurenne' gtlarrt- fut celle de

Turenne en Alsace. Cet habile général avait été obiigé de hattre

en retraite devant des forces considérablcs Il s'était cantonné

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rours xtv. - vlcrorRns ET coNQUbrrs. {6tdans la_ Lorraine, derrière les Vosges. pendant I'hiver, quandtoutes ies routes étaient couvertes de neige, pendant

'queles

Allemands étaient répandussans méfiance-dans touies lesville-s de I'Alsace, il franchit tout à coup les montagnes,

tomba sur les ennemis épouvantés, les ùlbuta dans troiscombats, à Mulhouse, à Colmar et à TLrrkheim, et délivraI'Alsace.

t0. Mort de Turerure à Salzbaeh. - L'année sui-vante, il-passa le Rhin et vint porter la guerre en Allemagnemême. Il rencontra les Allemànds près du village de salz-

bu:F.c'est là qu'il devait trouver unà mort glorierise (r675).Il,obse.vait la position de I'ennemi, lorsqire saint-ililairé,un de ses lieutenants,-le pria d'examiner une batterie qu'iivenait cle mettre en place. Turenne se tourna vcrs lui; aumême moment un boulet le frappa et emporta le bras deSaint-Hilaire.

Le fils de ce dernier se jeta en larmes sur son père : < Cen'q1.t

^Rasmoi, lui dit Saint-Hilaire, c'est ce g.uïrd homme

qu'il faut pleurer. ,, 'La mort de Turenne fut une calamité pubrique. Louis xIV,

pour honorer le meilleur capitaine de son sièclô, le lit enterrerà Saint-Denis, dans la sépulture des rois.

{ {-. Duquesne.- La marine se signala dans cette guerre

par de glorieux services. Duquesnc vainquit trois fois là flottedes Hollandais et des Espagn-ols surles côtes de la Sicile, danJ les glo-rieux combats de Stromboli. cie Sv-racuse et de Palerme. Le 'fameux

amiral hollandais, Ruyter, fut tuéà Ia bataille de Syracuse.

{2. Paix de Nimègue (r678).:- b paix fut signée à NimOgué.La tr'rance obtenait la Franéhe-Comté

etdouze

places dans lesPays-Bas.Lorsque le roi entra à paris, le

succès, Iui déccrna solennellement

LECTURB. _ f.es marins célèbros.

-..sous.lerègne de Louis xIV la marine franeaise a jeté un vif écrat.Blle a été comrnanirée par des amirauiiùustres : Duquesne, Tou'vilre,

Jean Bart, Iluguay-Troiriu.

corps de ville, lTer de sesle nom de Grand (1680).

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t 62 LE sIÈcLE DE touls ltlv.DuoussNn naquit âDieppe en {6{0. capitaine de vaisseari à v_r_ngt-s€pt

ani. il urit nart^à touteiies guerres du'règne de Louis XItt.II se dis-iiiri,ii "riirtôut aàoi li Eoerri de Hollande-. II remporta les éclatantes

iicioitu* ,tô Stromboti,"syracuse et Palerme. Il- mourut en ,688.iïrriJ-ÏfV"'inâiipàs'voritu

Ie nommer amiral, parce qu'il était cal-

viniste.

Tounvnle naquit à Paris en {642. Il.prit--part,^10u.1 J.esorrlres de

nuoi,eire.Tta s'toiieuse canpagne de Siciie. lrh {'692, il livra bataille,;;'i;;à;à ioini.i n. Louis xlù, à l'amiral Russel, en Y.e du cap de la

Hoeuà- ll n'avait que quaraute-quatre navires à oppos-er aux -quatre-nii,,Ëii*-i,,iii ni"iieJ e,inemis. li lutta pendant doriz-e heures. La nuit

"Ëifi'Ë.

ii i* relita en bon ordre; mais'la tenrpète dispersa ses vais-

seaux. Louis XIV le récompensa de son courage en le uommant mflIe-chal de France. Il mourut en 1701.

Ducu.a]*-TnourN naquit à sairrt-Nlalo en t673. A I'âge.tle tlix-neuf ans,

il commantlait une frégate. En 1694, il tomba au nrilieu de six vats-

;;ao*|osl;is, tutta pdndant quatre'heures et ne se re'dit qu'après

i"ôiiOnuiiA 6utes ses' munitions. Rendu libre, il prit part à Ia victoirenavale ie Lisbonne, bombarda Rio-de-Janeiro. Il mourut en {736'

Juln Blnr naqrrit à Dunkerque en 1651. ce fut le plus terrible cor-

saire A" ietle éôoque. Il brùia plus de quatre-vingtJ navires.anglais,tua de sa main'l'aiDiral anglais -et débloqua Dunkerque assregee par

une llotte formidable. II mourut en {702.

EXERCICES ORAUX ET ÉCRITS

l. 0uestionnaire. - Qu'cst-ce que la guerre de Dévolution? - Quellenrôvince nous a-t-elle donnée? - Quelles sont les causes de la guerre

âé HôtinrUe? - Quelle est la belle campagne de Turenne?- 0ù est-

il-màrt? Quellôprovince nous

adoirnée le traité de Nimègue?

-L'année de ce traité?- i. Devoir à rértiger. -Turenne; sa campagne en Alsace; sa mort.

m

LOUIS XIV.

-

I-,ES FAUTES ET LES RE\IERS

r.Eç0N

l. Louis XIV, aveuglé par I'orgueil, commit des fautes

graves dont la principale fut Ia révocation de l'édit de

Nantes.2. Il fit deux nouvelles guerres : lû guene de la ligue

d,'Augsbourg, dans laqueile s'iilustrèrent le maréchal de

Luxembourg et Ctrtinal,. Commencée en 1688, elle fut

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TOIJIS XIV. _ IES FAUTBS ET LES NEVERS. I'63

terminée en 1697 par le traité de Ryswi,cÉ, qui nous assu-

rait la possession de Strasbourg.

3. Là quatrième est la Suerre de la succession d'Es-p&gne. Elte fut la plus longue et la plus sanglante. Com-mencée en {700, elle ne se termina qu'en 171,4 par les

lraités d'(itrecht. Louis XIV, vainqueur à Denain par

I'épée de Villars, faisait reconnaître son arrière-petit-Iils roi d'Espagne, sous le nom de Philippe V.

4. Louis XIV avait trop aimé la guerre; il laissait la

France agrandie, mais affaiblie et ruinée.

nÉcrr

l. Fautes d.e Ï-rouis XIV. - L'ambition de iouis XIVgrandissait &vec ses victoires. Sa politique plus agressiveallait de nouve&u provoquer I'Europe. En pleine paix, il fit

de nouvelles conquêtes. Il établit des chambresde réunion,

chargées de réunir à la France les villes et territoires qui dé-pendâient des provinces cédées par les derniers traités. C'estainsi qu'il s'emparâ, de Strasbourg, ville qui était encore

allemande au milieu de I'Alsace française.2. Révocation de I'édit de Nantes. - En 1683'

la mort de Colbert priva Louis XIV d'un sage conseiiler.Deux ans après, en 1685, il commit la plus grandefaute de

son règne. Il rtéuoqua l'éd,it il,e Nuntes, par lequel Henri IVavait accordé aux protestants la liberté religieuse. Les pro-testants quittèrent en masse leur patrie; ils s'établirent en

- Hollande, en Angleterre, en Prusse. C'étaient nos meilleursouvriers; ils ernportèrent à I'étranger le secret cle nos indus-tries. La capitale de la Prusse, Berlin, prolita surtout de cetteémigration française.

3. Guerre de la tigue d'Augsbourg (1688-1697).

- IJne nor:velle coalition se forma contre la France. Guil-laume de Hollande, qui était devenu roi d'Angleterre, sousle nom de Gui/laume III, en fut le chef.

Louis XIV voulut rétablir sur le trône d'Arrgleterre le roiJacques II Stuart. Mais les expéditions dirigées contre I'An-gletene échouèrent, et notre amiral Tourville livra, près de Jo

Hougue, une bataille héroïque mais malheureuse, contre des

forces deux fois supérieures.4. Victoires de Catinat et de Lrurembourg. - La

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16{ LE SIÈCLE DD LOUIS XIV.

gueme fut plus heureuse sur le continent. En ltalie, Catinatbattit le duc de Savoie ù Stulfarde et, àla M.arsuitle.

Aux Pays-Bas, Luxembourgbattit le prince de Waldeck àFleuru,s,, prit l\{ons et Namursous les yeux de Guillaumed'Orange, le vainquit encore àSteinkerclue eI à" Nerwinilen. Ilmérita le nom de Tapr,ss,ter d,e

Notre-Dante par la quantité dedrapeaux qu'il envoya à Paris.

5. Traité de Ryswick- Cepcndant Louis XIV vain-

queur désirait la paix, parce qu'il voulait s'assurer la suc-cession. d'Espagne; elle fut signée à Ryswick, près de laHaye (169?). Le roi reconnaissait Guillaume iII commeroi d'Angleterre, et rendait ses dcrnières conquêtes, exceptéStrasbourg.

ô. Guerre de la succession d'Espagne (t70f -t7tB).- Le roi d'Espagne, Charles II, était mort sans enfant. ilavait légué sa succession au petit-lils de Louis XIV, le ducd'Anjou. Mais I'empereur d'Allemagne, Léopold, ambition-nait cette successisn et fit la guerue à la France. L'Europeentière se tourna contre Louis XIV et organisa la troisièmecoalition. Elle nous opposû. les deux meilleLrrs généraux de

l'époque, I'Anglais Nfarlborough et le prince Eu[ène.7. Les victoires. - La France fit des efforts inouispour tenir tête à tant d'ennemis. Elle retrouva quelquefoisses beaux succès des premières années du règne. Les viôtoiresde Viilars à Friedlingen, en Allemagne, de Vendôme à Cas-sano, en ltalie, cle Berrvick à Almanzâ., en Espngne, sau-vèrent I'honneur de nos armes.

8. I-res défaites.

-Mais bientôt le pays fut à bout de

forces. Des généraux incapables, tels que Villeroi et Lafeuil-lade, conduisirent nos armées à d'épouvantabies désastres.Les défaites de Tallard et l\{arsin à Hochstedt (t704), deVilleroi à Ramillies ({ 706), de Lafeuillade à Turin (t ZOd). etde Vendôme à Oudenaldc (1708) arnenèrcnt les'ennémisjusque sur notle territoire.

9. ï,ouis XI\/ et Vilteroi. - Louis XIV supportaitces malheurs avec grandeur d'àme. Il recut un jour à Ver-sailles le maréchal de Villeroi qui venaii de perâre sa der-

(; r--.,

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LOUIS XIY. _ LES FAUTES DT LBS NEVERS. 165

nière armée dans le nord. Il ne lui fit aucun reproche; mats,lui prenant les mains, il lui dil, : < X{onsieur le ntaréciral. on

n'est plus heureux à notre âge. l{0. Lr'}river de 1709. - La nature elle-même semblaits'être associée a.ux ennemis de la France pour la détruire.L'hiver de t709 fut tmrible. Il avait d'abord été tiède commele printernps, les arbres étuient en sève, la plupari portaientdes-hourgeons et quelques-uns même des fleurs, lorsque, laveille de I'Epiphanie, la neige tomba en abondance. Là froidreprit pendant six semaines &vec une rigueur inconnue dans

nos climats. Il brrlla les blé.s, fit périr ies oliviers, les vignes,les arbres fruitiers et jusqu'aux chênes des forêts.A- Paris, les pauvres s'entassaient dans les hôpitauxl mais

on les expulsa, faute de place, et, désormais sàns asiie, ilserraicnt par troupes dans les rues. Trente mille personnessuccombèrent. .

ll" ï:ouis XIV et Villars. - Aux frontières, Ies ar-mées désorganisées étaient partout battues; lcs ennemis re-fusaient de trai-ter et envahis-saientlaFrance;le roi perdaittoute sa fanrillc;en {?{2, il neIuirestait qu'unanière - petit -Iils âgé de troisans.

Il fit appelerle maréchal deVillars, guicommandaitI'armée du

nord, et lui diten pleurant< Vous yo)/ezmon état; il ya peu d'exem-

\n_i\N

ffi;,rpJg. qyq I'on perde en une semaine son petit_fiIs, sa petite-Iille- et lcur lils, tous_trois de très g.un,î* erpérance'rt t.o,tendrenent aimés. > puis le roi repr"it aussitôt : < suspen-rlons nos douleurs, ne pensons qu'aui n.urfrru", àu .oriiil, ,

Villars.

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166 LE SIÈCLE DE LOUIS xIV.

Il déclara à Villars gu'il lui conliait sa dernière armée :

< Si la bataille est perdue, ojouta-t-il, vous l'éuirez à rnoi

seul; je monterai à cheval, je passerai à Paris, votre lettreà Ia main : je connais les Français,je vous mènerai deuxcent mille hommes, et je m'ensevelirai avec vous sous lesruines de la monarchie. l

12. Bataille de Denain (1712).- Villars sauva la

I'ranse. Il attaqua le prince Eugène près de Landrecies. IIperca les lignes des Impériaux près de Denain, sous les yeuxd'Eugène qui poussait des æis de rage, enleva Marchiennes,

prit deux cents canons et tous les magasins ({7{2). En re-cevsnt la dépêche de Villars, le roi parut à cheval dans lesrues de Paris, criant : < N[es enfants, victoire, victoire ]apaix > Il envoya aussitôt I'ordre de conclure les traités.

13. Traité d'tltrecht ({713). - La paix fut signée auxtrois traités d'Utrecht, de Rastadt et de Bade. Philippe Vétait reconnu roi d'Espagne, mais cet avaniage était achetébien cher. L'Espagne cédait aux Anglais Gibraltar et Minor-

que, à I'empereur d'Allemagne le royaume de Naples, le Mi-lanais et les Pays-Bas. Louis XIV cédait aux Anglais Ia lraied'Hudson, Terre-Neuve, I'Acadie et i'île Saint-Christophe.

14. l\fort de Lrouis XIV (l?15).- Louis XIV mourut

le {o" septembre l7{5; il avait régné soixante et douze ans.La France avait été agrandie sous ce règne. Au nord I'Ar-

tois et la Flandre, à l'est .l'Alsac,e et la Franche-Comté, ausud le Roussillon avaient été réunis à notre territoire. Mais lepays était bien appauvri par tant de glrerres, la dette étaiténorme, la misère était grande dans les campagnes. AussiLouis XIV laissait à ses enfants une succession bien difficile"L'avenir était gros d'orages.

IBCTURE. - Les généraur de Louis tr(I\f.

Turenneet Condé n'ont pas été ]es seuls grandsgénéraux de Louis XIV-.

Il fant citer à côté d'eux les noms de Lurembourg, Catinat, Yendôme,Villars.

Luxuueounc, né à Paris en i628, s'était distingué à la bataille tleLens, avait pris part à la conquête de la Franche-Comté et à I'expédi-tion de Holla'nde.'A la mc,rt de Turenne, Luxemboulg, nommé géiréralen chef, battit le prince d'Orange à l{ont-Cassel et à Mons. Il se distin-gua surtout danô la guerre dé la ligue d'Augsbourg; ses vietoires deFleurus, de Steinkerque et de Nerwinde lui firent donner le nom deTapissier de Notre-Iiarne. Luxembourg, élève de Condé, rappelait les

qualités de son maltre : mème impôtuosité, mème coup d'æil rapide et

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IOUIS TlY. _ LES FÀUTES BT LI.]S REVERS. I'67

srïr, même bonheur d'rnspiration. Mais son indolence naturelle lui litperdre souvent Ie fruit de ses victoires.

ClrrNÀr, Iils d'un conseiller au lrarlement, fut d'abord avocat. Avingt-trois ans, après avoir perdu rfu procès, il entra dans Ia carriéredes armes. Sa belle conduite au sièee tle Lille. en 1667. le lit remar-quer de Louis XIV, qui le nomma lleutenant général. Les victoires deSta{farde et de la l\[arsaille, remportées sur le duc de Savoie, lui va-Iurent le bâton de maréchal. Si'LuxembourE rarrpelait Condé, Calinabfit revivre les vertus de Turenne. Comme hri, il-dtait remarqnab.le parla prudeuce, la méthode, le sang-froid ; comme lui aussi, il était mé-nager du sang de ses soldats, qri'il aimait comme ses enfants, Son airnrédrtalif lui avait fait douner le nom de Père Ia Pensée. Catinat mou-

rut en l7{2.Ynuoôun, nê en t654, était petit-fils de llenri IY et de Gabrielle

d'Estrées. II avait la bravoure èt I'impétuosité de son aïeul. Seul desgénéraux de ce règne, il avrit pu tenir en échec, pendant la grrerre dela succession d'EÀpagne, le sériie militaire du prince Eugène-. Sa vic-toire de Cassano, en itatie, dèlivra la Lombardiê tles Impérirur.

Vendôme fut surtoul, un général heureux; il était trop insouciant etinactif pour pr'éparer la victoire par des manceuyres longuement métli-tées. ll se laissait souvent surprendre, et c'est ainsi qu'il fut vaincu,

avec le duc de Bourgogne, au cbmbat d'0udenarde, tlans les Pays-tsas.Envoyé en Espagne pour secourir Philippe V, il eut le bonheur de ré-tablif ce prinôe iur l'e trône par la vicùire de Yitlaviciosa. Vendômemourut en 171,2,

Vrrr,lns, né à l\Ioulins en 1653, se fit remarquer de Condé à lajournée de Senef. ll prit une parl, brillante à la- guerre de Ia ligued'Augsbourg. A la bataille de Friedlingen {Allemagne), il .déplova unetelle-bravoirre oue les soldats le nroîlamèrent maréehal db Ërance-Louis XtV ratifiâ le choix des soldais.

Villars fut surtotrt remarquable par son audace et sa con{iance : r, Sire,disait-il à Louis XIV, j'ai appris dè Condé à craindre les ennemis quandils sont loin rit à leÉméprisêr quand ils sont Drès. 'r Blessé qrievdmentà l\{alplaqrret (Pays-Bas), il dut quitter le c}amp de bataille. Enfin,en 1712, à l'épogue où Ia Irrarrce était envahie, rl fut chargé par Louis XIVde conduire la ïernière armée franqaise contre le princ'e Eugène. Lavictoire de Denain sauva la France. "

Yillars mourut à Turin, à l'âge de quatre-vingt-un ans, en 1734.

EXERCICES ORAUX ET ÉCNTTS

1.. Ouestionnaire. - Quelles sont les fautes de Louis XIV ? - Qu'est-ce gne la guerre de la ligue d'Augsbourg? - Quelles furent les prin-cip'aies baiailles de la grteire de la"succestion dtbspagne? - Quell'e estla-plus belle vicl,oire- de Villars? - Quels traitél mirent fin à cetteguerre? - Bn quelle année mourut Louis XIV?

2. Ilevoir à rédiger. - Les généraux de Louis XIV.

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r68

----:_ _

tE sIÈcIn nE LOLIIS xIv.

Iv

LE SIÈCI.E DE TJOUIS XTVLBÇON

l. Le siècle de Louis XIV est une des plus grandesépoques littéraires de I'humanité.

Louis XlV.

2. D.tscartes, Paseal et Corneille illustrèrent les mi-nistères de Richelieu et de Mazarin. Sous Louis XIV,lllolière composa ses comédies, .La lTontaine ses fables,Ilacine ses tragédies, Boileau ses satires, ses épîtres, sonArt poétigue.

3 Parmi les écrivains en prose, les plus grands furent,

Fénelorr,, Bossuet, La Bruyère, Saint-Simon"

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LE SIÈCLE DE LOUIS XIV. T69

4. Les sciences lirent de grands progrès avec Descartesel. Pascal.

5. La peinture fut illustrée par Lesueur, Poussin,Claude Lorcainl la sculpture, pûr Coyseuor et les frèresCoustoul I'architecture, pi[r Milnsu?'d, et Perrault.

nÉcrr

{. Le siècle de l-rouis XIV. - Louis XIV a mérité dedonner son nom à son siècle, et sous son règne la France a

acquis par les lettres ct les arts une renommée plus durable

et plus pure que par les victoires et les conquêtes.2 L'époque de Richelieu. - Dans la prcmière partie

du dix-septième siècle, à l'époque de Richelieu, trois grandsécnivains s'illustrèrent an premicr rans : Descartes, Pascalet Corneille.

Corneille,

Descartes (lli96-t650) établit les principes de la philoso-phie dans son Daicoui's de lu, Methode.

Pascal (t 623-1662) pulilia les Lettres proutnciales, cemodèle dc la langue francaise, ct émivit un livre de sesPensées.

Colneille ({606-{684i est le premier et le plus grand de

Hrsr. DE Fn. c. M. I

\:.\

,\

$s

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I;O LE SIÈCIE DE LOUIS XIV.

nos poètes tragiques. Ses chefs-d'ceuyrc sont : le Cid,, Horaee,Cnutct, Polyeucte.

3. I-res poètes.

-X(olière (1,622-1,673) a raillé les vices

et les travers dans des coméclies immortelles : l'Aaare, leIllalacle imuginutrer les Femmes sauantes, le Tttrtufe, Don Jucrrt.,

Ie Misunthrope'La Fontaine (162r-1696) a écrit ses FaÔles qui sont si po-

pulaires.Racine ({ 639-1699) prit au théâtre la plece qu'avait laissée

Corneille. Ses principales tragédies sont : Ancl,romurlue, Bn-

tunnictts,Ph,èdre,

Estheret Athalie.

Boileau (1636-l7l l) émivit des Su,tires contre les mauvaispoètes, e[ donna de précieux conseils aux écrivains dans sonArt poétique.

4. I-res prosateu Bossuet (l()27-1,704) fut un gériie

% ]*"1.*''*n

Bossuet"

universel, à la fois historien, orateur et théologien. Il a éæitde nombreux ouvrages dont les principaux sont : le -Dtscout's

sut' I'Histoire uniuerse ,lerles Oraisotts funëbres, les Scrmons.

Fénelon ({65t-17{5) est admirable par l'élégante correc-tion et l'harmonie de ses ollYrages :les Fablesr les Dialogu'es,

le Télématgr'e.

É

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LE stÈOLE DII LOUIS TIv. I7I,

. T,a Bruyère ({ $44-1676) a jugé ses contemporains et tousles homnres dans ses Cura'ctèties.

La Rochefoucauld(t613-{680) a laissé d,es Maætrnes.saint-simon (r675-175ti) a cômposé des llLeruires sur le

règne de Louis XIV.5. Les savants. - L0 progrès des sciences date du dix-

septième siècle. aux grands noms que I'Europe citait avecorgueil, à Képler, à Galilée, à Newtoret à Leibniz, la F,rancepouvait opposer les noms de Descartes et de pascal.

Descartes fit d'importantes découvertes en algèbre et trouva

.en physique la loi de la réfraction.Pascal créa le calcul des probabilités, démontra la pesan-tenr de-l'air par son expériènce sur le puy-de-Dôme, et in-venta, dit-on, la presse hydraulique.

6. Les artistes. _- La tr'rance du dix-sentième siècle aproduit des artistes qu'elle peut mettre à côté cle ses poètes,de ses. philosophes et de ses orateurs. Dans la peinture, les

1?-r_ les plus illustres sont, ceux de Lesueur, dti poussin, de

Claude Lorrain, de Mignard; dans la sculpture, puget,Coysevox, Girardon, les deux Cousto'; dans i'architecture,Mansard, qui construisit le château de versailles, perrault,I'auteur de la colonnade du Louvre, et enlin Le i{ôtre, quiembellit les résidences royales tle magniliques jardins.

LBCTURE" - Louis XIV et la cour.Louis XIV l'uI I'erpressjon la plus glorieuse de la royauté.

. ù4. persoune selnbtatl |arte pour son rôle : sa taille, son port, sabeauté et sa gran.le mine annoneaient le souvcrain: ure maies.ié nltu-lgllq.r,r g.pagnait,toutes ses aci,ions et commandait Ie respéct. Il sup-pleart pâr un grand sens au défaut de son éducation. ll aïait surtoirtI'instinct drr pouvoir, le besoin de diriger, la foi en soi-mênre, si néces-sarre po.ur.c0.mrnanderaux autres. Il conceltra au pied de son trône toutce qui était iufluenee ou éclat : noblesse, fortune, sciencé, qenie. bra-voure, vinrent comme autaut de rayons briller arrtour ae if ôonfonne.

Versailles est l'æuvre symboliqué du règne de Louis XIV. il en ré-vèle la.pensée, les graudeïrs, I'iinme'se ei crucr éqoiimt uânsara a

eonstrnit ce palais, Lebrun I'a peuplé de peintures,-Le Nôtre a tracéles iardin;.La France a payé, pour construire versailles, une somme qui équi-

vaudraiI auJolrd'hri ù quatre cents nrillions. Le luxe de la pdix a'étépresque arrssi.fatal au peuple que les ambitions de la guerrè. Ilais leror peut sarlrnlrer rlans la naïvelé de son égoTsme; il a ôréé autour delur un petit univers dont il est le centre et Ia vie. '

EXERCICES ORAUX ET ÉCRITS

1. 0uestionnaire.

-Qu'appelle-t-on sièôle de Louis XIV?

-Citez

les noms des deux plus grands tragiques, - des principaux prosateurs,

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172 LI' SIÈCI,N NE LOU IS XI\T.

- des prineiparrr poètes, -.9.., prirtcipau.r arl,islcs. '-- Quels sont leg

deux savauts lrançals de cc slecle'f2. Itevoir à rédiger. - Citez les noms des personnages remarquables

dans leslettres et les arts sous le règne de Luuis XIV.3. Ereroices sur la carte. - Nlorrtrer snr la carle les noms géogra-

Dhiqrres cités dans le chapitre et rappelcr les souvenirs historiques -qtrii'v âttitchent : Saînt-G,ibai n, petile ville de I'Aisne, grattde manufac-tuie de glaces. - Atras, lrrefecture du I'as-de-Calais. - Alençotr,,

.llÀ;tu".ngæn'g.So}Dôle-ote

7,SUlSr{.ffi,-t'il..;^"'î

lo^rextù1-.. /

4i_

i.:l'JÀ=

BRETAGNe Ab).p,,

:'---'r--,L--. Penpi6narc s oi-c'"-;u?Y::l

RANCE1661 - 1715

nréfectrrre de l'0rne. - Beauuais, pr4fecture de l'0ise. - Aubusson,ious-nréfecture de la Creuse. - Saint-Dtienne, préfecture tle la Loire.

-- Attûeuille, sous-préfecturcde la Somnre.

- Çtd-qry,sous-préfectttre

des Ardenneâ. - -Lot,t'ders, soils*préflecture de l'Eure. -' Elbeuf,ôtrèf-tien de canton de la Seinc-lnférieure. - Belfort, chef-lieu de eet

arrondissement, détaché de I'Alsace. - Perpignan, préfecture des

Èvrenées-Orienl,ales. - fi6v1onna, sous-préfécture des Basses-P1'ri-

oëe.. - Brest, sous-préfeclure du Finis-tètg. - Toulon, sotts-preflec-

ti.e Ou Var. - Ddle, sous-préfecture du J'ra. - Denain, ville du

N;td. - Land'reaes, btret-tièu de canton du Nord, - Xlarchiert'nes,chef-lieu de canton du Nord.

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CONC,LUI{ON DE TA TROISIEME PARTIE

Le dix-septièrne siècle ou sièclc cle Louis xrv a étéune époque briilante de notre

histoire.La France, servie par des hommes d'Etat illuslres,Richeiieu, Mazarin, Louvois, agranilit ses frontières parI'annexion de l'alsacre, I'Artois, le Roussillon, la Flandreet la Franche-Comté.

Nos armées' comrnandées par de grancrs capitaines,Turenne, Conclé, Luxembourg, Vendôùe, Catinai et Vil-lars; notre flotte, dirigée

par àe hardis marins, Duquesne,Tourville, Duguay-Trouin, Jean Bart, remportentï,écla-tantes victoires et tiennent tête à I'Europe entière.

L'agriculture, I'industrie, le commer-ce, les coloniesnrennent, un merveilleux essor sous I'impulsion de col-bert.

Enfïn, les lettre_s e lep arts jet.tent un tel éclat, que lesiècle de

Louis xlv devient célèbre entre tous rlansi'hi.-toire de I'humanité.ç

Malheureusement Louis XIV, enivré par Ia gloire, cèdeaux entraînements de I'orgueii. souverain absolu enFrance, il devient le despote cle l'Europe. Il épuise <iansdes guerres ruineuses les ressourres dô notre pays et,, àla fin-cle son règne, il laisse la France appauvrie, sôn a uto-

rité détestée, et, pour ses rurærreu,À-, un avenir grosd'orages.

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euATntÈnrn PARTIEDE t?15 a {789

CHAPITREXIII

r,Es pnÉnlurNArnns DD r/a nÉvol.u[ron

Lours xv.

-"1Ë""#

p'oRr,ÉaNs

tEÇON

l. Le d,ttc d"Orléans (17{5 -1123) exe.rçe la régence

or"à*i la minorité de Lbuis XV. Son principal ministre

iut I'abbé Dubois.^-"9.

î; Souttufuneste avec i'Espagne et

1ab1n:ferouteclufinancierLarvsontlesprinoipauxévénetnentsdelarégence. 

i. t t d'uc d,e Bourbon (L723-1726) marqua son mlnls-

G;per le mariaje du roi-avec la fiiie du roi détrôné de

Pologne, Stanislas Leczinski'4. Le card,inal itt'u"y (1126-1143) fit la guerue de Ia

succession de Pologne,qui nous donna Ia Lorrarne &u

traité de Vienne ({738)'114

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L0uts xv. t75

RÉCIT

_{:

l_1 rég:ence du duc d,Ortéans ({715_tZZB). ._Louis xv, arrièrc-petit-fiis et successeur de Lbuis xIV, n'avaitqle cinq ans. Le parlement donna la régence au duc d,Or_léans. ce prince était brave, instruit et spiiituel l mais, confiéaux soins de son précepteur, I'abbé Duïois, qui ,'etlit fuitle complaisant dc ies vices, ii etait devenu .uiil'eur, incrédureet débauché. La cour. imita le régent; Ia cor.upiion- se .O_pandit dans la société..française, ri t.i mæurs dô Ia régence

ont gardé une triste célébrité.2. Guerre avec I'Espagne. _ philippe V, roi d,Es_pagne, aurait voulu e.=.lg91 la^régence en Frànce, én ,u qrru-lité d'oncle de Louis xv. con-"seillé par .on i"ini*ire, recardinal Albéroni, il essaya de renversei le régent; son am-bassadeur en firance, le comte de Cellamnr., iJ.*u uneconspiration. l\fais Dubois la découvrit. Le regent nt aitianceavec I'Angleterre ct décrara Ia guerre a |uspa nË.-IpîJ* ,rnocourtc cxpédition de I'armée frincaise a. aôtioes pyrànées,Philippe V dcmandaJa paix. AlbËrrini fut disgraci(r- "

3. u banque de Ïraw. _ A I'inté.i.,i., le .Ogent es_saya de relever lcs 1inanccs. Il autorisa re banqol." Z.àr.ui*Law à créer une_banque de France. Lcs opérationr-de labanque eurent d'abord irn grand suecès, mais les entreprisesaventureuses du linancier aboutirent bientôt a ta barique-route.

4. lVlinistère du duc de Bourbon (.1'iZZ_t726\Le régenr er Dubois moururenr l" ;ê*;;;;é.: io,lË,xv,qui était n^ajeur, prit le duc de Bourbon porr. pÀn i* *i-nistre. ce fut un déplorabre ministè.e. a |ilnlorio:*,'Ëo.,rrro"fit p.araître de rigoureux édits contre les protestants, il établitdes impôts impopulaires; à I'extérieur, iibrouilla ,1. ooruruola France avec I'Espagne, en ,renv.yant Ia Irunà-p*iri..*r*espagnole

fiancée à T,ouis XV, et en mariant le roi à MarieLeczinska, fille du roi détrôné de pologne.5. l\4inistère de tr'leury (rià6_t7hJ). _ Louis XV

lppcla &ux affaires son unrièo précepteur, re .uroinurFicury. Celui-ci apporta a., go.,vertnemènt t;e.onon if Iaprobitô, le désinttrressemen[, mais sa politiqu. à-*teriru.ofut timide et indécise; il voul't conseri'e" Ia paix à toutprix, et n'y réussit pas. pour se ménage. l"riianiË^unftuire,

il ne craignit pas de sacrifier noire marine.

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I?6 LES PRÉLIIllNAIRES DE LA RÉVOLUTION.

6. Guerre d.e Ia succession d'e Pologn-e'. - Fleury

fit,";;lg;tlrri, tu H;;" de la succession de Pologne' Les

Polonais avaient uppiieoo trôneleurancien roi' StanislSs Lec-

zinski, beau-père 'OÉ iooi* XV' l\fais les Autrichiens et les

Russes donnèrent--la

couronne à un tival' Auguste- Iil'iil;ï soutint les prétentions cle stanislas et ne lui donna

;;:il ..*;, ridicule I aussi les l.rançais furent vaincus en

Pologne. 'leury voulut se venger de so1 échec en chassant les Au-

trirtrienJ dc I'ltalil. ViÏt*t* et Berwick se mirent à la tête

rles arméer; t" pià*rc* p-it en Italie Povie et N[ilan'le

second'prit Kehl t"t f* Ririn' Les victoires des Français à

Parme et à Guastuif" iottt'ttnt I'Autriche à signer le traité

de Vienne.7. Annexion d'e Ia Lorraine' -

Stanislas Leczinski

oUi*uit, en échan * Aà fu Pologne, le duché'de Lorraine;

mais il était convef;" q"'" ,u *oit la Lorraine serait cédée à

latr'rance.AinsicetteSuerrenousvalaitl'acquisitiond'uneiâp.-t""t.prrivince' Stir'islas mourut en {706' et I'annexioneuf lieo cette même année'

LECTURE' - La banque de Law'

Law éfait un f-tnancier écossais d'une-grande

intelligence' -Il fonda

une maison de nlnqiîïaitïli iue .Quiniampoix'rtne des ptus com-

mercantes rle paris. ii.LtË"0ôâqoè. ri orit dbs billets de bairque et il

créa une c,,mpagn,J prii rY.-pt;iialion.oesrichesses de I'Amérique.

Law eur d,abord ,.l" ;-i;i' *"c,;5;:'i;d i,ubi,r *'ottt.hait les actions de

la Conrpagni., q.,, ,làitJ"t"'ittt itpi.lËnùni oe valeur' Chacun 'voulait

s. inscrire pu n,,.o., Jru i;i" ;;iù;';:' U-tt bo.*n Ea sna beattco* p d'arge ttt

en urètant son dus "; à;id"à; lttpilÏ9' l\Iais Laiv émit une si grrnoc

;ii.iùiË-à;p;pî;'-;;;'i'i;ry q\';'bientôt0-n xe pa"ua.Pl'l:,--q:"':.'p'p'"'

0n commença . .u ieiiti'' i'a- banque ne .put ^pas ienl-troy-19t^e' argent

la valeur tle-s billets. ili"Ïi linquerout'e. Cè tut ttne ruinc généritle'

EXERCICES ORAUX ET ECRITS

l. 0uestionnaire' - Quel àge avait Louis XV à la mort de Louis X[\'?

- Quî frrt régent? --0"Ël'l;ti3l;i;liP-'i":;fii't'ô an ré'sent? - Quelle

fut sa nolirique extôLùure? - Suei étranEer réforrna lés linances? -Réussit-ilt - Qui ;;i;Ë;;t 'pIoË-tt

a"t it;orioanst - Quel est l'évé-

ilementcapital d,,,;tË:iÈËii'"àitt at eOttibon: - Qoilrri succéda?

-_ Qu'est-ce q,,* ,t"goîï; à'e la snccessiôn tte Pologne? - Par quel

traité fut-elte termrirfei-"qi'trit ptàï1i*ô rtt donnéà à la France? -"î.-l*oiii tooidôi''- Lî régence tlu duc d'Orléans'

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tES GUERRES DE LOUIS XV. 177

il

I-,ES GUER,R,ES DE IJOUIS XV

LEÇON

l. Après Ia guerre de la succession de Pologne, deuxgrandes guerres marquèrent encore le règne de Louis XV :

celle cle la succession d'Autriche et celle de Sept ans.

2. La guerre de la succession cl'Autriche, signalée parla victoire de Fonl,enoy, se termina par la paix d'Aix-la-Chapelle ({748).

3. La guerre de Sept ans fut maltreureuse Vaincus parle roi cle Prusse à Rosbach et par les Anglais sur mer,nous perclîmes, par le tra,ité cle Paris, nos belles coloniesde I'Inde et du Canada (tT63).

nÉcrr

l. Guerre dela succession d'Autriche (17 40-17 48).

- L'empereur cl'Allemagne, Charles VI, avait laissé, enmourâ"nt, ses vastes lltats à son unique filIe, N{arie-Thérèse.La France, Ia Prusse et la Bavière disputèrent à cette jeunereine la succesbion de son père. l\farie-Thérèse trouva unallié dans i'Angletene.

2. Les premiers revers. - La gueme se Iït'd'aborden Allemagne, et elle fut malheureuse pour nos armes. LesFrancais, chassés de la Bohême, malgré la belle conduite deChevert. à Prugue, furent rejetés vers le Rhin. l,'Alsace et laLorraine lurent envahies. Louis XV accourut pour défendrcces provinces, et tomba malade à l\Ietz.

3. I-re maréchal de Saxe. - Danstique, le maréchal de Saxe prit la direc-tion des opérations militaires et tout futsauvé. Il envahit les Pays-Bus et livra ba-taille aux r\nglais et aux Autrichiens prèsdu village de Fontenoy.

ce moment cri-r.y

4"î

fontenoXCondé

4. Bataille d.e Fontenoy (174,5).-_ Les Anglais nous attaquèrent les pre-

miers; quand leurs bataillons arrivèrent

6.airù

en présence des8.

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à combattre.en furent laquen0e.

9. Défaite deRosbach (1757 ).

- Les Francais rem-portèrent d'abordquelques succès enAllemagne, et le ducde Richelieu fit capi-

tuler I'armée anglaiseà Clostern- Seven ;mais Soubise, géné-ral incapable, se Iitbattre à Rosbach parle roi de Prusse, Fré-déric Ii; il se laissacerner par les Prus-

siens, s'enfuit en dé-sordre et abondonnasept mille prisonnicrs.derie de ce général, et

l-rédéric II, roi de Prusse.

On se moqu&, en tr'rance, de I'étour-on fit les vus célèbres :

I,I'S GUIlftITIlS DIJ LÙU TS IV. ,,i,)

C'était une faute capil,alc; de désastrcux reversconsé-

Sorrbise dit, la lanterne à la nrain :

J'ai beau chercher où diable est mon arnéolBlle était là pourtant hier mrtin.'NIe I'a-t-on prise ou I'aurais-je égarée.

t0. HéroTsme du chevalier d.'Assas. - CËftc guerremalheureuse fut illustrée par quelques beaux lnits d'armes.Notre armée faillit ôtre surprise à Closter-Camp par I'arméeanglaise; elle fut sauvée par le dévouement du chevalierd'Assas, capitaine au régiment d'Auvergne. Cct oflicier,envoyé à la découverte, ful tout à coup arrêté par les régi-

ments ennemis. < Silence, lui crie-t-on, ou tu es mort DD'Assas crie : < A moi, d'Auvergne, c'est I'ennemi u Cethéroïque dévouement nous valut la victoire.

l{. Désastres maritimes. - La guerre maritime, simalheureusement négligée par Louis XV, fut déplorable.Notre flotte fut deux fois vaincue : près du cap Lagos et prèsde Belle-Isle, Nos ports fle Saint-l\{alo et de Cherbourg furentinsultés, nos côtes ravagées.

12. Perte du Canada. - En Amérique, nous perdions

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Labnadon

t8O LES PRÉLIMINAIRES DE LÀ RÉvOLUîION.

le Canada. Le marquis cle l\[ontcalm avait fait de génércuxefforts pour sauver cettc belle colonie, mais il fut délaissé

par la France. Il eut bientôt à lut-ter contre une forte armée anglaisecommandée par le général 'Wolf

;la bataille s'engagea sous les mursde Québcc. Montcalm et Wolf furenttués. <r Je meurs content, dit celLri-ci,.les Anglais sont vainqueurs r

-

< Jc nleurs content. avait dit

l\{ontcalm, je ne verai pas la perte des tr'rangais. I13. Perte de I'Indoustan. -Dans i'Indoustan, lc

successeur de Dupleix, Lally-Tol-lendal, soldat énergique, mais gou-verncur incapable, fut obligé decanituler dans Pondichérv. LesAnglais s'emparèrent alors d'unimmense et riche peys, peuplé de

deux cents ntiilions d'habitantsl&. T:aité de Paris (1763).

-La paix fut signée à Paris; elle

fut désastreuse. La France per-dait : en Amérique,le Canada,l'île

dg Cap-Breton, les bouches du Saint-Laurent, les Antilles;en Afrirlue, le Sénégal l en Asie, toutes nos possessions de

I'Indoustan,or\ nous ne gardions que Chandernagor, Pon-

dichéry, N{ahé et Karikal.Ainsi, I'incurie et la faiblesse du gouvernement de

Louis XV faisaient perdre à la France un magni{ique ernpirecolonial. L'Anglctcrre devcnait maîtresse des urers

LBCTURE. - Dupleix.

Dunleix, qorrçefneur tlcs établisscnrents irançais dans l'Inde, monlra

dans ie nosie u'r qénie supér'ieur. Son ambition était de créer ttn prris-sant enrijre colonial. Protitant avec hahile[é des tlivisions qrri avaicntèiiate piLmi les princes indiens, il s'enpara tl'un vaste territoire artssi

grand quela Frattce." buplbix soutiut contre les Anglais ttne ltttte énergiqle. Cetrx-ci avaieltmis lè siège tlevant pondicbéry,la capitale des établissemenl,s [rançrts.l)unleir dirieea en Tlersônne

-ladéfeirse et y recnt, ttne blessure' Sa

fcdme lc seiunda d'irne nranièr'e admirable,; elle bravait [ous les dan-gers à ses côtés, s6utenant, par S6n exetlple, Ies cfficiers et les sril-

dats.

- Àprès Ia pair d'Aix-la-Chapelle, les Anglais, effrayés des progrès que

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FIN DU RÈGNN DE LOUIS XV. I8Ifaisait la conquète francaise, exigèrent la retrail,e de Duplcix. Le gou-vernemenl, francais eut Ia faiblesse d'v consentir.

Dupleir moui'ut à Paris dans une-extrême nrisôre. Les Français ne

doivcht nas onhlier les services de cel homrrre dc qenie, qui, s'il avaitété soutènu par sa patrie, lui aurait donnû le nâgni{iqtie ernpire deI'lntlousta n.

EXERCICDS ONAUX ET tr]CRITS

l. 0uestionnaire, - Qu'est-ce que la guelre de la succegsion d'An-triche? - Quelles furent les victoires drr maréchal tle Saxe?- Racontezla bataille de Fontenov. - Quel traité a terminé cette guen'e? - Quellessont les causes de la Eueire de Scot arrs? - Raeontez la bataille deRosbach.

-

Raeontez ie ilévouemedt du chevalier d'Assas.

-

Quels

sont nos revers nraritimes? - Quel traité nit {in à la guerre?- Quellescolonies avons-nous nerdues?2., Bevoir à rédiger. La perte des colouies francaises sous

Louis XV.

ilIFIN DU NÈCTVE DE I.,OUIS XV

. IJE DI](-HUtrTIÈME SrÈCr-JELEçON

l. Le ministère de Choiseul ({7ô8-'1770) essava de ré-pilrer nos revers. Il annexa la Corse à la France.

9. Pendant ies dernières années du règne de Louis XV,sous le gouyernement de Nlaupeou, Terray ct d'Aiguillon,I'abaissement de la France fut complet.

3. Le dix-huitième siècle a été rernarquablc par le dé-veloppement des lettres et des scienccs. Yoltaire, Rous-seftu, Nlontesquieu furent les précurseurs de la Révolution.

RÉCIT

l. Ministère de Choiseul (1758-1770). - Choiseuldirigea les affaires jusqu'en 17i0. Cet habile ministre dé-

ploya une aciivité intelligente : il organisa notre armée clrelit notre marine; il essaya de sauver la Pologne, que lesEtats clu Nord menacaient d'un démembrement.

Choiscul préparait d'immenses armements contre I'Angle-terre, qtrand il fut renversé par une intrigue de cour.

€. Annexion de la Corse (176d). - L'annexion de laCorse date du ministère de Choiseul. Cette îie fut cédée à laFrance par les Génois. l\,Iais les insulaires, commandés par le

chef Paoli, combattirent pendant un an pour leur indépen-

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I82 LES PRÉLIIUINÀI111'S DII LÀ NÛVOLUTION.

dance. Vaincus au combat du Goio, ils lirent leur soumis-sion. Les Corses sont devenus de bons patriotcs.

3. I-,es dernièreË années du règne. - Dans lesquatre dernières années du règne, les affaires furent dirigéespar trois ministres : le chancelier i\{aupeou ; I'abbé Terray,contrôleur des finanoes, et le duc d'Aignillon, gouverneurde la Bretagne. Ces quatre clernières années furent les plustristes du règne. A l'extérieur, la Pologne était démembrée;à I'intérieur, le parlernent était détruit et remplacé par unecour de justice que I'opinion flétrissait du nom de parlement

Maupeou. Le trésor était livré au gaspillage par I'incurie etla rapacité de I'abbé Tenay.. 4. Mort de L,ouis )(V (llit ), - Loujs XV mourutau milieu de ces hontes" Il prévoyait les malheurs guiallaient fondre sur le France, et ne fit rien pour les prévenir.

5. I-re dix-huitième siècle. - Le dix-huitième sièclea été fécond en hommes rem&rquables dans les lettres etdans les sciences. La littérature lit une guerre passionnée

aux abus et auxprivilèges I mal-

heureusementelle attaqua aussibien des croya'n-ces respectables.

6. I-res écri-VainS.

-f,sg

écrivains les pluscélèbres de cetteépoque furent :

Voltuire, né ùParis en 16$4,mort en 1778;Rousseuu, né à

Genève en t7l2et mort en 4,778;Montesquieu, néprès de Bordeauxen 1689 et morten {755. Il flut

citer encore d'Alembert et Diderot. Par leurs ouYrages' ces

écrivains exercèrent une grande influence sur les esprits. Ils

furent les précurseurs de la Révolution"

\'l(ld.Bùll.'

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}.IN DU RÈGNE DE LOUIS XY, IIt3

7. Les savants. - Les sciences firent des progrès con-sidérables , b'r'urtklin inventa les paratonnerres, Reuumur

construisit le thermomètre qui porte son nom, Ies frèresMontgolfi,er découvrirent les aérostats, Lauoister et Bertholletcréèrent la science dc ja chimie, BtLffon, écrivit l'histoire na-turelle, enfin Lagrange et" Lctpluce étuciièrent les lois mathé-matiques du monde.

8. Les découvertes maritimes. -Le dix-huitièmesiècle fut aussi remarquable pnr les grandes découvertcsmaritimes. L'Angleterre et la France se distinguèrent au prc-

mier rang. Le plus célèbre des marins anglais, Cooft, danstrois voyages mémorables, explora I'océaa Pacifique et lenord de I'Amérique; il fut assassiné par Ies indigènes deI'Océanie. Le Francais Bougctittuitle fiI un voyage autour dumonde et en publia un récit intéressant.

9. Les væruK de I'opinion publique.- Les ouvrages

des écrivains ou, comme on les appelait, des philosophes,formèrent pcu à peu I'opinion de la bourgeoisie française"

0n commença à désirer un changement dans l'état social etpolitique. Sans dotrte, bien des idées fausses et exagéréesfurent mises en avantl mais il y avait un certain nombre deréformes sages et nécessaires qu'un gouvernement éclairén'crit pas hésilé à acconplir. Teiles étaient la demanclcd'une constitrition, l'égalité devant la loi et devant I'impôt,l'tlgalité dans la famille, la suppression des privilèges, I'af-franchissement du travail national, I'uniformité de la légis-lation. La plupart de ces væux étaient consignes dans lescahiers des députés a.u.r' états généraux de 1789.

LIiCTURE. - Franklin.Beujamin Franklin naquit à Boston, en 1706.0n peut r'lire de ce cé-

lèble. Américain qu'ila élé le Jlls de ses ceuvres..Il futd'abord apprentiimprirrrcurchez.son frère, puis il monta une imprimerie pour son compteet'tlut au travail et à l'éc-ononiie une fortune ïonsidéra'ble. C'est albrs

que commenca sa vie Drrblique et sa vie savante. Au moment où lesc-olonies d'AËrérique se soulËvaient conlre I'Angleterre, il fut envové enFrance pour nègôcier une aljiance avec notre"pays. ia noblesse"et lasirnplicité de son caractère. ses déeouvertes sur l'électricité I'v firentaccrieill.irpar les plus célèbr'es personnages. It eut Ie bonheur tld signerle traité d-e Ïersdilles, quireconnaissaiil'indépendance de sa patrre.

On doit à Franklin [lusieurs inventions uiiles, comme les paraton-nerres et les cheminéei qui portent son nom. II'a écrit Dlusiàurs ou-vrages sur des srrjets de ptryiique, de morale et de politique; le pluspopirlaire esL Ia Science àu'boithômme Richard.

Franklin mourut en t790.

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1;

I

184 LES PRÉLIIfINAIRES DE LA RÉVOLUTION.

EXERCICES ORAUX ET ]îCRTTS

{.0uestionnaire.

-Qrrels sont les faits principaux clu ministère de

Choiseul? - En quelle aunét) et commelrt la Corse est-elle deventtefiaucaise? - Quelà sont les derniers ministres de Louis XV? - Q.tte

iâirtlit nenser ile ce ï0i? - Qtrels sotrt les principrrux é:r'ivains rlu dix-i',,iiiôd* iieclei - Quclle a été I'innuence de ld littérature sur I'opi-nion publique?- t: il;;iï i rérliger. - Les lettres et les sciences au dix-huitièmesiècle.

IVIJOUIS }(VI (1,714-4,789)

rnÇ0N

l. Louis XVI était bon et honnête, désireux de faire

d'utiles réformes, mais il manquait de fermeté.-Z. tt ne sut pâs conserver un rninistre remarqueble'

I'urgot, qui, pai ses édil.s sur les corvées' sur la librecircilatioï clei grains et sur les maîtrises, avait affranchi

le travail national (177t -1776).3. Louis XVI sacrifïa aussi IVecker, habile financier,

qui, per I'ordre et i'économie, avait trouvé des ressources

pour faire la guerre d'Arnérique.&. L'influence de Illarie-Antoinette frL aruiver aux

affaires I'intenclanL calonne. Le gaspillage de ce ministreamena un tel déficit, qu'on fut obiigé de convoquer les

notables.5. Les notables remplacèrent calonne pûr M. de Brienne

dr-rnt I'administ.ration fut mauvaise.6. Louis XVI rapp ela" Necku ({788) qui demanda la

oonvocation des états ghzél"Qur.

RÉCIT

{. Irouis }(\n. - Le nouveau roi avait vingt ans' Bon,

rronnot., animé d'excellentes intentions, il voulait sincère-

ment le'bien du peuple, mais son caractère était indécis et

iaible. Le choix dè son premier ministre ne fut pas heureux.

iî;p;.i" aux affaires le comte de l\[aurepas, vicillard frivo]e

ouii*to'rra d'hommes nouveaux. Deux d'entre eux auraient

pu faire de sages réformes : Malesherbes et Turgot'

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Louts xvr. t85

2. Malesherbes. - l\lalesherbes fut nommé ministre de

la maison du roi. Cet homme vertueux, animé de la passion

dLr bien, se découragea trop vite dans sa Iutte contre les pri-

vilégiés; ii d.onna sa démission : (( Vous êtes plus heureuxque moi, lui dit Louis XVI, r'ous pouvez ahdiquer. tr

3. Turgot (lliL-f ?76). - Turgot, ancienintendant de Limogcs,amivait aux alfaires avecun progremme précis de

réformes :relever les fi-

nances sans banqueroute,sans augmentation d'im-pôts, sans etnprunt, parle seul développemenl, dutravail national émanci-pé; habituer le pa;'s à lavie politique en méant

des conseils élus dans lesmunicipalités, les amon-dissements, les provinces.

Devoué au roi et amidu peuple, partisan de

I'autoliié et de la liberté, chrétien convaincu et esprit tolé-ra"nt, cat&ctère énergique, il avait toutes les qualités pourgouverner la France dans une crise aussi difficile.

4, Les édits d.e Turgot. - Turgot se mit aussitôt àl'æuvre et fit paraître trois ordonnances rernerquables : lapremière établissait la libre circtrlation des grains dans

i'intérieur du royaume; la secondc al;olissait la corvée I latroisième supprimait les corporations.

5. Disgrâce de Turgot. - Oes réfornres soulevèrentune vive opposition. Le roi soutint quelque temps le mi-nistre. < Il n'y e qlte deux hommes qui aiment le peuple,

disait-il, Turgot et moi. n Maic Louis XVI était I'aible; ilcéda aux inspirations de son entourage, et il disgracia Tur'-got. Tor:s les bons esprits déplorèrent cette disgrirce commeun malheur public.

6. Necker (1,776-1781). - Un autre ministre, Necker,essaya de faire des réformes et ne fut pas plus heureux.l'était un banquier génevois, qui s'occupa surtout de fi-

oa,nces. Il voulait réduireles dépenses inutiles, relever le

Turgot.

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186 LES PRÉtIM,iNÀIRES DE LÀ RÉvOLUTION.

crédit ,le I'Etat par I'ordre, l'éconornie, la probité et par lapublicité de ses opérotions. Son grand honneur fut d'avoirsu{Ii aux charges de la gllerre d'Amérique sans avoir aLrg-

menté les impôts7. Guerre d'Amérique (177t*-l?83). - Les colonies

angiaises de I'Amér'ique du Norcl s'étaient révoltées en { ??4.L'opinion publique en France se prononça pour les insurgés,par haine de I'Angleterre. De jeunes nobles, parmi lesquelsLa Fayette, offrirent leur épée aux Américains. L'iilustreFranklin fut envoyé en ambassade à Paris. Louis XVI signa

avec les Etats-{Jnis d'Amérique un traité d'alliance. Lesbelles campagnes cle Rochambean, en Amérique, les exploitsde nos amiraux, d'Estaing, d'Orvilliers et de Suffren, for-cèrent I'Angleterre à signer la paix.

8. I-re traité de Versailles. - Le traité de Versaillesreconnaissait I'indépendance des litats-Unis et restituait à IaFrance quelques-unes des colonies perdues par le traité deParis.'Washington fut le premier président de la r.épublique

américaine.9. Calonne (1783-t787).- L'influence de Nfarie-Antôi-

nette fut prépondérante dans la seconde partie du règne deLouis XVI. C'est elle qui fit nommer I'ancien iniendant deLille, de Calonne, contrôleur général des linances. Ce choixétait malheureux. Calonng dépensa I'argent à pleines mains.Quand il ne trouva plus à enrprunter, il parla de faire deBréformes. < il{ais c'est du Necker tout pur que vous me pro-posez, dit Louis XVI. - Sire, répondit le ministre, on ne peutrien vous offrir de mieux. > Calonne convoquo une assembléedes notables. Ceux-ci exigèrent le renvoi du ministre.

10. Brienne (1787-1788). - Calonne fut remplacé parun des notables, I'archevêque de Toulouse, Loménie deBrienne, qui se montra aussi incapable dans son adminis-tration ûnancière. Il proposa de nouveaux impôts; le parle-ment protesta. Des insurrections éclatèrent en Bretagne eten Dauphiné. La situation devenait de jour en jour plus mi-tique, le roi résolul de faire un nouvel appel à l'expériencede Necker.

{ {. Necker. - Necker accepta le pouvoir à la conditionque les états généraux scraient convoqués. Le roi y consentit;mais, conrme le tiers état avait pris une grande importance,il fut convenu qu'il aurait un nombre de dt''putés égal ri r:elui

de la noblesse et rlu clergé réunis.

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L'ÀNCIEN nÉGlME. {87

Les élections se lirent dans toute la l'rance. Les députés

tlevaient se réunir à Versailles le te" m&i {789. Ils allaient

faire les réformes que la royautén'avait pas voulu ou n'avait

pas pu faire. La Révolution commence.

LECTURB. - George Washington'

George 'Vfashington fut I'un des fondateurs et. legemier président

Ueli-iËoonf ifr,,e âes Eiàir-U"it ir iAmérique du NorQ.. En-.t7'i4, le

congrès âméricain le nomma général en chef--d-es.trottpes de I rnsurrec-

tion". A force d'habileté et îe constance. Washingt'n organlsa une

armée et lint tête out"iotË.i ae L{n[tete,re. Aprè"s la gue1re,, guand

i;indénendance des Eiats-Uuis fut solerùellement reeonnue par I'Angle-il;*,"Ë;A;é;rl ; a."iiiâ* iôn conttantlement, licencia son--armée

et se'retiia dans son dotnaine, satts demandel auc.llne recompense'

Ses concitov.,t* rr.ôinîiirini. te nonrmèrent. â deux reprises diffé-

r.,tt*.."i,ïéilitni-Aô-ii iqrnblique américaine. lVashington se montra

il;i;;ir"i;"rîiiit.,i'',ro;;iÈ";i-' Ia iouveraineté naiionàle et quitta le

nodvoir avec le nlus noble désintéressemertt.''"iï;;irù;i;"'.Ji-',r.'ioiiJ lès tromrnes d'Etat celni qui a Iaissé la plus

grande répirtation de vertu et d'honnèteté.

DXERCICES ORAUX ET ÉCNTTS

l. 0uestionnaire. - Quel est le caractère de Louis xvl? _- Qnelsf,,reniies ministlcs refloimateurs? -- Parlez des réformes de Turg.ot et

;i;Î;ik;i? Qu'cst-ce {lue la guerre d'AméLique? -. Q:l*J traité la-

t.r;i';;i- qrreile fut I'ariminisiration de Calonhe et dc Brielne? -Necker revinl-il ^u*'âd*irÀi

qua.d? - à quelle- condition? -Quetleest la date de la convocation-des élats généralsT

- 2. Ilevoir à rédiger. - Dites ce que vous savez de t urgol'

v

T,'ANCIEN R,ÉGIME

LEqON

{. La révolution était prévue. L'inégalité des classes

dans I'ancien régime, I'aibitraire du gouvernement, lessou{Trances du peuple I'avaient rendue inéyitable.

2. Les électeurs marquèrent leurs volontés dans des

cuhiers rédigéq dans chaque baitliage. C'est là qu'on re-

trouve les principes (ie {789.3. Ces piincipes sont : Ia souveraineté du peuple, l'éga-

Iité de tous les citoyens devant la loi et devant'I'irnpôt,

Ia liberté de conscience.

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{88 LES pRrlLrMINÀtRrrs DE LA RÉ\,0LUTI0N.

nÉcrr

l, L'ancien régime. * 0n appelle ancien régimel'état social et politiqrie de la France avant la Revolution.2. Etat social. - La société, avant t7gg, était fondée

sur I'inégalité et le privilège. La nation se divisait en troisordres :.noblesse, clergé, tiers état. Les deux premiers étaientprivilégiés en ma.tière. d'impôts et pour lei foncrions pu-bliques. Il y avait inégalité dans li famille : le firs aîné,seul, en vertu du droit d'aînesse, avait droit à I'héritage.

3. Etat potitique. - La liberté n'existait pas. 0n"pou_vait être jeté à la Rastille, pour rin écrit inoffensif. Les pro- .

testants et les juifs.n'a'aient pas d'état civil. N'était pasouvrier ni patron qui voulait; ii fallait être adrnis dans unecorporation. Les douanes intérieures entravaient tout com-merce.

4.La royauté absolue.- Le roi était tout. Son pou-

voir était absolu. Louis XIV avait dit : rr I'Etat. c'est mo'i: ,et Louis XVI : < Cela est légal, parce que je lé veux. , i.,états généraux, qui auraient pu exèrcer un contrôle sur le gou-vernement, n'étaient convoqués que quand le roi lc voulait.

5. Les væux de la nation. - La nation appelée ànommer ses représentants aux états généraux consignâ, dansles cahiers des bailliages, ses væux ét ses vorontés."Là. sontémits les principes de lz8g, que la Révolution devait fairetriompher et qui allaient étabiir, sur

des bases nouvelles,notre société moderne.

.._6. T-res-principes de 1789. - Ces principes sont : Ia

liberté et l'égalité de tous les citoyens; là souieraineté clupeuple; une représentation nationale ayant le dloit de faireles lois, de voter les impôts et de contrôlcr les actcs clu pou-voir exécutif ; la responsabilité de tous ics agents du pouvoir;I'admissibilité de tous ]es citoyens aux eùpl,ris puïlics; ta

liberté des cnltes, de la presse, du commerci et àe I'indus-trie; I'unité de la législation et de la jurisprudence.

LBCTURE. - Les paysans et les ouvriers avant 1?gg.Avant la révolution dc {78g, les bourgeois et }erpeupre ne Dnssé-

"laient qrrc la nroitié du territoir'c ; cependànt seuls ils iiv'a:ôn-i-la'tattteévaluée à 9t mi llions, et la dînze, qui coùtait a ur agricul teuis t JJ millions.

Le sort des ouvriers dans les villes n'était"pas plus heure*i quecelui des agricrrlteurs. Tous les métiels formaieni des'corpôiatiôoi ,tir-lerentes : arnsi il y avait la corporalion des menuisiers,^ des maçons,

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des cordonni,.,, ,,.. ,,*';\|,ilTid:'ï::Jit n'y an,it 0.,','n nooloïdéterminé tle patrotts el. d'aplrrenlisl Par conséqirenl, n'était pâs ap-ppsnli qui vouiait, et encore'moins devenriL-on facilement liatrott. ll

Îallait àcheter unê maitrise très cher et faire uu cllel'-tl'ættrre. Lepa-

trOn tte nOuvait rti trouvet'des nrOcétlés ll0llveâll.( rli per'['ectionnCr Son

art. Le iâbricarrt d'étolles ne pôuvait les leirrrlre; le icintrrrier en soie

n'avait pas le droit de ttrinrjre'des étoffes en {il ; Ie rôtisseur ne pouvaitvendre des volailles, etc,

Ainsi. le paysan dans les campagnes était à la merci drt seigrteur, etI'ouvriei dairs"les villes n'avrit ôas la liberté de son travail.

Tnrqot avail demandé la sdppression de cet état de choses, ntaisc'est là Révolution françrise gui â'dêt'ruit tous ces abus.

EXERCICES ORÀUX }IT IICRITS

t. 0uestionnaire. - La révolution était-elle prévtte ? - Qrreis étaient1'état social et l'étal politique sous I'ancien régime? - 0ù soni con-signés les plincipes dè 1789? .* Quels sont-ils ?-2. Ilevoii à rèdiger. - Dites quel était l'état de Ia France en {789'et quelles réformes demandait I'opinion publique.

CONCLUSION DE LÀ QUATRIEME PÀRTIE

Le dix-huitième siècle t préparé le mouvement tf idées

eb cle réformes qui devait aboutir à la révolution rle ,789-

Tandis que la royauté se perdait pftr ses fautes, la na-tion se réveillait animée d'une vie nouvelle.IJne grande aotivité régnait dans les esprits. Des écri-

vains tels que Voltaire, Rousseau, Montesquieu, d'Alem-bert, Diderot, signalaient, les vices de I'ancienne société

el. proclarnaient la néoessité des réformes.Des sa,vants tels que Franklin, Btrffon, Lavoisier fai-

sftient d'aclmirables découyertes et expliquaient les loistle la nature.IJn besoin de changement, une aspiration vers un ave-

nir meilleilr .lgitait la bourgeoisie française.

Quand Louis XVI convoqua les états généra,ux, la révo-lution était déjà faite dans les esprits

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Cll\tQUIEil,TE PARTIEnn {789 .r {804

CHAPITRE XIV

r/a nÉvonU|]roN

IAssEMBr,Én coNsrrruANTE (tTB9-t79{)

rEçoN

1,. Les états généraux se réunirent, à VersailJes,ie 5 mai 1789. Les députés du tiers état prêtèrent leserrnent d,u Jeu de paume, P0 juin. Après la fusion desordres, les états prirent le nom d'Assemblée nationaleconstituante, 7 juiltet.

9. Le {4 jtrillet 1789, le peuple s'empa.ra de la Bastille;dans la nuit du 4 août, I'Assemblée abolit les privilègesféodaux; clans les journées des 5 et, 6 octobre, l'émeuteforça le roi et l'Assernlilée à siéger à paris.

3. Les nobles commencèrent à émigrer. Le roi iui-même s'enfuit de Paris, 20 juin 4,7g{r,; arrêté à Varennes,il jura lidélité à la Constitution.

4. L'Assemblée constituante se sépdra le B0 sep-190

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I92 LA RÉVOLUTION

tution du royu,unte soit établie sur d'es bases soli'd'es, Tous lesdéputés levèrent la main. Dans cette séanee solennelle, Ia

souveraineté nationale se dressait, pour la première fois,

contre le pouvoir absolu de la royauté.3. Réponse de Mirabeau. - Les députés chassés de

la salle du Jeu de paume s'assemblèrent dans l'église Saint-Louis. Le roi, voulant briser cette résistance, ordonn& auxtrois ordres de délibérer séparéntent et de se r"etirer dansleur salle respective. La noblesse et le clergé obéirent, maisles députés du tiers restèrent sur leurs si. ges- Le grandmaître des cérémonics, le marquis de Dreux-Brézé, leur rap-pela les ordres du roi. Alors l\{irabeau se levant tout à coup :

i Allez dire à votre riraître, dit-il, que nous sommes ici parlu volonté du peuple et que nous n'en sorl,irons que par laforce des baionnel,tcs. >

4. Assemblée constituante (7 juillet). - Les privi-légiés, vaincus par cette résistance, vinrent se' réunir au

tiers état. < l\laintenant, ditBailty,la famille est ôomplète. >

La fusion des trois oldres était faite. L'assemblée, quirepré-

sentait alors la nation tout entière, prit le titre d'Assemblée

nutzorzctle. Elle y ajouta celui de Constituante pour bien mar-quer sa. volonté de donner une constitution à la France.

5. Prise d.e la Bastille. - La cour n'ûvait cédé qu'avecregret aux décisions de I'As-semblée. Bientôt elle pritdes mesures ûlenaoantes. Des

troupes, pour la plupartétrangères, furent concen-trées autour de Paris et deVersailles. Necker, le mi-nistre populaire, fut renvoyé.

A cette nouvelle, uneémeute éclate à Paris. llansIes jardins du Palais-Royai,

trn jeune orateur, Camille Desmoulins, exhorte la foule àprendre les arrnes. Le l3 juillet, I'Hôtel des Invalides est

envahil on s'empare de piques' de fusils, de quelques ca-

nons.Le lendemuin, {4 juillet, des gardes françaises, comm&n-

dés par Hullin et Elie, font cause commune avec I'insur-rectiôn. Le peuple marche sur la Bastille, cette formidableprison d'Etat, qui sernblait être Ie symbole du despotisme.

La prise de Ia Bastille'

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t AssEMBlÉn consrtTUANTE. JrtS

La fbrteresse, défendue per le gouverneur, de Launay, etpar une- faible garnison de suisses, se rendit après quatreheures de résistance.

_ Quelques misérables commirent des crimes odiqrx et fnu-tiles. Le g'uverneur et le prévôt des marchands, Flesselles,furent massat:rés.

6. ïmportance de cet événement. _ En appre_nant la prise de la Bastille, le roi s'écria : < c'est donc unerévolte D - n NoD, sire, répondit un couriisan, c'est unerévolution >

-Lgr conséquences

de cet événement furent en erfet consi-dérables. La cour, qui préparait un coup de force contreI'Assemblée, fut efrrayée par àette insu*ection victorieuse. Lepeuple, fier de ce premier succès, eut conliance en sa. force;et il *ut qu'en démolissant la bastille, il avait détruit ledespotisme.royal. Aussi la journée du lLjuillet, qui mar_quait une ère nou'elle, fut célébrée, dès l';année ùi'ante,comme une fète nationale.

7. ï-re drapeau tricolore. - C,est clans cette mêmejournée que fut organisée ra garde nationale, dont le générarLa Fayette fnt nornmé commânclant. E[e p.it pour silg;e deralliement la cocarde tricolore. Le bleu ei l*'.ouge Etaientles couleurs de Paris, le blanc était Ia coulJur de raroyauté. a La cocarde tricolore, dit La Fayette, fera le tourdu monde. >

8. La nuit du 4 aori ..

aCependant les passions popu_

laires commençeient à se déchaîner. Dans tes àampagnàrir.,peysans brrilaient les châteaux et res couvents. L'Âssembiée,pour enlever tout prétexte à ces déplorables excès, résolut demettre lin à tous les privilèges. Dàns la mémorable nuit du4.aoùt, plusieurs membres de la noblesse et du crergé don-nèrentun généreux exemple : droits féodaux, dîmes, Jorvées,tout fut aboli. L'égnlité était établie entre les classes, IeÉindividus_, les provincrls, les villes. La nuit au a

aorii àu.,qurLit la lin de I'ancien régime.I ies journées dés b et 6 octobre. - Les résis_tances de la cour contre les décisions de I'Assemblée provo-quèrent une nouvelle insurrection. Le roi avait réuni destroupes à versailles.

-Le 2 octobre, dans un banquet orfertaux- officiers des gardes du corps, des cocardes blanchesavaient é[é distribuées et les coôardes tricolores avaient étéfoulées aux pieds.

A cette nouveile, la foule, dé;à eiaspéréeulsT. nE FR. C. u

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ti-g4_ LÀ RÉ\'O LUTIÛN

par l& famine qui sévissait à Paris, se rendit à Versailles'ilIalgré la résisfance de LaFayette, elle enfonça les portes du

nalùset forqa le roi et I'Assemhlée à r'enir siéger à Faris'

' fO. L'lmigration. - Désormais la Révolution p.récipite

sa marche. D'un côté, la cOur ne veut rien céder et s'obstine

dans une résistance aveugle. De I'autre, le peuple dans son

inrpatience demande des réformes radicales. Les journalistes

dans la presse, les orateurs dans les réunions publiques et

dans les clubs excitent les'passions et soulèveut les haines

contre les partisans de l'ancien régime. Les nobles effrayés

émigrent eir grancl nombre et font appel arx mon&rchiesde

I'Euiope contre ls révoltrtion française. Ils vont ainsi pro-

uoqr'r.i une lutte terrible et des actes de violence dont ils

seront les premières victimes.ll. I-ra fête d.e Ia Fédération (14 juillet {790)' -

cenendant la Révolution eut une grande et beile journée. ce

fut' celle oùr I'on célébra, en souvenir cle la prise de la Bastille,

la fête de la Fédération, c'est-à-dire rie I'union de tous les

Français. Au milieu du champ del\lars, oir s'étaient réunisles dôlégués de toutes les villes de France, on nvait élevé un

autel; Ë roi, enfouré de ]a famille royale, vint y prêter ser-

ment à la Constitution.12. Fuite d.u roi. - cette union du roi et de I'Assemblée

ne dura pas, Louis XVI résolut de quitter la- France. pour

rejoindre les émigrés. Dans la nuit du 20 au 2'l ju-in 1794'

il ,sortit des Tuileries. Reconnu à sainte-l\{enchould par le

maître cle poste, Drouet, et arrê[é à Varennes,.il fut ramenén purir. Ii ;u.a d'accepter la Constitution. L'Assemblée se

sépara le 30 sePtembre 1791.{3. Réfotrmes de I'Assemblée constituante' -

L'Assemblée constituante a fféé notre société moderne. Elle

u frortamé ia souveraineté de la nation,l'ég-rlité de tous les

,itiyrn, devant la loi, la liberté d..travail. Elle a supprirné

les anciennes provinces et diviséJa France en départern.ents'

;ti*; fondé I'unité de législation et elle a établi I'indépen-à;;t; d* pouvoir juciicialre, la publicité de Ia justice- et le

iurv. Ces trrincipes"d'égalité et de liberté sont restés célèbres

Ëoui t. nom de PrinciPcs dc 178C'

LECTURE. - Mirabeau'

Jusqu'en l?39, la vie de Mirabearr ne frtt qu'une suite. d'ave.ntures ct

Au"ËËiuaoiei. A'cetteÀ,;ù;e;il fut nommé député tlu tiers état par la

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106

+

LÀ RÉYOLUTION.

ilassEMBr,Ée r,Éersr,arrvll (179{-1792)

tEç0N

l. L'Assemblée législative étaiI divisée en trois partis:

les constztutrcnnels, les girond"ins et ies rnonto'gnards'

Elle força le roi à déclarer la guerre à i'Autriche'2. La guerre eut des ôontrà-coups terribles sur I'his-

toire intérieure. Nos premiers revers proloquèrent la

jo"rnee du 20 juin; linsole.nt manifeste de Brmtswicki-rou la journee iu LO aott't, et la prise de Verdun fut

le prétexte des massacres d,e s-eptembre'

3. L'A*,*mb}ée se sépara lejour mème oirDumouriez

seuva la France par la oictoite dc vatmy (20 septembre

l'gz)'nÉctt

l. L'Assembtée législative. - L'Assemblée législa-tive siégea un &n, cle {?-9t à 1792. sa courte existence est

remplie"tout entière par la lutte contre les ennemis de I'in-iàr-i.ir.t de l'extériâo., pont la défense de la Révolution.

son histoire se résume én trois faits principaux : la journée

at zôJtit, qui fut le premier coup porté à la royauté; la

3ournée du' lO août, qûi .n -fu.t.laruine, et la victoire de

ïalmy, qui sauvala France de i'invasion'

ï. il"f partis. _ L'Assemblée législative était.diviséeen trois grùd* partis : à droite siégeaient les consti'tuttonnels,

q"i OO*Ëuient ôoncilier la monarôhie avec la révolution; à

]*tfre, Ies gironcl,ins, ainsi lPpelés du nom de leurs chefs'

ienutOs de la Gironcle : ils inclinaient vers Ia république, mais

r"Tràp"trlique liliérale, modérée; à I'extrême gauche' les

iontogurrrrts, ainsi uppôtét palc-e. qu'ils siégeaient sur les

il;;i;t plus élevés d. l',q*te*blée; ennemisde la royauté'

ifr no"fniËnt l'établissement d'une république démocratique'

3. I-res clubs. - Si les montagnards étaient en mino-

rité dans I'Assemblée, ils étaient tout-puis_sants à Paris. Iis

avaient pour eux le club des Jacobins ot\ Robespieffe com-

menqait à dominer, le club des Cordeliers, dirigé par Danton

et Camille Desmoiins, Ies faubourgs que le.brasseur San-

i*.r. tont.vait à volonié, et enlin lejournal l'Amidupeuple

où. I\[arat demandait la mort des aristocrates"

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ASSI'MBLÉE IF:GISLATIYD. I97&. T-res Jacobins. - Le crub des Jaeobins prit rapide-

ment une influence considérable. Dans toutes lôs villôs ,ie

province s'étalilirent des crubs analogues, qui reçurent remot d'ordre de cerui de paris. Les Jacobini .onriituèrentainsi une sortc d-'association qui couvrit le pays Àe sesramilications. Ils devinrent les maîtres de la Hévotution.

5, Déclaration de gue*e à I'Autriche (20 aoritli92). - Le roi, après avoir essayé de gouvu*ne.'uuu, 1.,constitutionnels, avait appelé aux-affairei un minisière gi-rondin..l,e premier acte dè ce ministère fut

lo décraration deguerre à I'Autriche.tr votons, dit le vaiilant ivlerrin de Thionvire, votons Iaguerre aux rois et la paix aux nations. u6. La Journée du 20 juin L7gZ. _ Les débuts des

hostilités nous furent défavorabres. l,'Asse,obrJ; ùgirlutiuo,irrilée par ces revers, voia des lois sévères contre rËs-"oureset- ies prêtres. Le roi s'opposa à ces décrcts-; nne

-o*eute

éclata. LeZ0,juin 1792, vingt à trente mille hommes desfaubourgs saint-Antoine et siint-NIarceau marchèrent sur

le château des Tuire.ies, brisèrent les portes à coups rre hacheet pénétrèrent dans les- appartemenis du roi. iouis xvl,pressé de sanctionner les- décrets, répondit u.u., .u1.. ,< Je ferai ce que la Constitution m,'ordùne. ))7. Ma,nifestè du d.uc deBrunswick. - Les menaces

de la coalition ne- firent qu'irriter les passions révolution-

naires. Le duc de Brunsrvick, commandant t.r u.*Jer].u*-:tulnr:, lunç-n de Coblentz un insolent manifeste, menà.cantParis de la destruction, si re roi n'était pas retaÉti-àuÀ ,r,privilèges.

8. La Journée du l0 aorit L7gZ, _ Cette menaceexcita les colères patriotiques. Dans ranuit du gau t0 aorit Ietoosin appela le _peuple aux ormes. Les faubo"rg; Ànini_an-toine et saint-Marceau, sourevés par Danton, ôuÀlir*'nrr-moulins et santerre, marchèrent sù res Tuilerie.. i., réae.o,de.,l\farseil.le se joignirenr à eux. Ils chantèrenï;;;;l;p.r_mière fois le chutt d,e |nrmée d,u Rrûn,.composé à strasbourgpar Rouget de I'lsle, er qui dès rors *'nppriu lo-iiiirt'iti,trr.

Louis xvl se retira auèc sa famiile au* t'arremuee'iàgis-lative. Les Tuileries furent arors envahies; les soi*, *u*ro-crés; le châ.teau, saccagé. Le roi, suspendu de ses fonctionr, fut

,enfcrmé au Luxembourg, prus tarcr, crans raprison Ju i*pr..La journée du t 0 aoùt marquu fu chure à;l"-;;y*té:

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t98 LA RÉvoLUTloN'

9. Tra Patrie en danger' -. Les

surexcitèrênt les passions populaires'revers de nos arméesA la nouvelle de la

prise de Verduri,le drapeau noufut arboré surles tours de Notre-Dame; le canontonna d'heure en

heure. < Le canon

'sl ûue Yous enten-

N d.r, disait Dan-ton, n'est Pas lecanon d'alarme,c'est le Pas de

charge sur les en-nemis de la Pa-trie. Pour les

vainôre, quefaut-

\\

il? de l'audace, encore de I'audace' et, touiours de I'audace rr

L'Assembl.t oo.teà qul ta patriô etâit en danger' et la France

fut agitée pilr, un utat"t pafriotisme' Dans toutes les villes'

des bureaux improvisés rdgurent les enrôlements volontaires'

t0. I-res *"*ruà""" âu septembre' - Au rnilieu de

* ;;gtifique Ofan-national, dôs excès regrettables furent

.à**Ë. Le 2 septembre, deux ou trois cents égorgeurs en-

nutïr.nt les prisons cie Paris et massacrèrentsans jugement

les prisonniers, soù ptÀtt"t* q:'ill:-étaient

traîtres à la patrie'

ces exécutions sangfantcs sont restées tristement célèbrest

soos te nom de mu,iutt*t de septembre'

LL Vatmy. -"A; *o*tït, le vrai. p*-:tql* de'lal'évo-

lution, les vo'lontaires cle Dumouriez et de Kcllermann sau-

vaient la France. iù n"t de Brunswiek, mattre de Verdun'

*u.tftnit sur Paris par la routede Châlons'

Dumouriez, qui btait à Sedan, se porta. sur les dé{ilésde

I'A;;;;;;, tanais que Kellermann occupait les hauteurs de

ï;i;t.'Lbs Prussiens enge8èrent cï'abord une violente ca-

""""ïatqui fut sans résultat; alors ils s'avancèrent en co-

lonne d'attaque u.tt l" retranchement des Français" Keiler-

mannr'. les voyant upp*othet, mit son chapeau au bottt'de

son

ffi^re,'J;*iui o V;ii; natiÉn >.Ses soldats' se précipilèrent

la baîonnette en &vant, et repousserent deux fois ies Prussiens'

Gtte victoire, peu môurtribre, donna confiance *ux troupes

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ASSI]MB LÉE LÉGISLATIVE. {99et rebuta I'ennemi. Le duc de Brunswick battit en retraite(20 septernbre { 792).

Bataille de Vaimy.{2. Fin de l,Assemblée législative. _ Le mênrejour, I'Assemblée législative faisa-it place à la cÀvàntion

nationale. La monarchie constitutionnelle avait duré à peineun an; elle allait être remplacée par la République. '

LECTURB. - Les volontaires de l7gp.six cent urille voionlaires inscrits veulent marcher â la frontière. Ilneïllanque que

des frrsils, des souliers, du pain.. Le'rs mairres, qui les instruisiren[ et Tisciplinèrent leur enthou_siasme, c'étaient'lei sous-officiers ou soltrats ad r;ânciô,ine ârooîà, qoula Revolution vcnait de ieter en âvânt.---

c'était.le ,;eune, l'hér,iTque,. re sublinre Hoche, qui devait vivre sipel,,celui.que pe.rs0t)ne ne-put voir sans adorer.u eralr la, purete r.^rj' cette noble ligure virginale et gue*ière, Mar-ceau, pieuré par I'ennemic'étart.J'ouragan des batai[es., re colérique liréber, qri, sous cet as-pect,terri.ble, errt le ccprrr huurail e[ borr. '

u'etart l rrourrue tle slcrifice, qui pour rui vourut tou,iours le devoir, et laql.iLg ilTeis,,qui la.rlonna souverit aur autres, er uémc au_r tlépens clesa vre' un,;uste, u'héros, un saint, r'irréprochabte rieiaii...-'niiJno,,or.

EXERcTcES onaux nr Écnrrsl. 0uestionnaire" - Quelle assemblée a succédé à la constituaute?

- Quels en étaient Ies pa.tis? - Qu'est-cegue ra;ourneà ,rri'ào juin?- Qu'est-ce q.ue^ le marrileste de Brunswictr -

"queriJ iniurrettiona-{,-rl provoquée.f- - Qu'est-ce que les massacres ile septernrrre? _-Racontez la bataille de Vtlrnv.

2. Ilevoir à rédiger. - Ila"contez la bataille cle Valnrv.

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200 LA RÉVOLUTION.

m

IJA CO}IVENTION" t.,e' TER,Rtr RLEÇON

l. La Convention (1799-1795) abolît la royauté' éta-

btil"la'-,*poltiqo.,'condamna à mort et fït exécuter

Louis XVI (91 janvier 1793)'--àr-t"Conven6on réponâit aux menilces de I'Europe

pol'A*t *utores énergiô-og*, A I'intérieur' ellepoursuivit

rous les suspects, eue Etanut le comité de salut lublic et le

Crifro""f révolutionnaire. Ce fut 1e régime.de la Terreur.-'à.eprus avoir proscrit les èuspects, vaincu les insur-

,rttioo't rovaiistes de ia Vendée, la Convention se frappa

àffl-rne*"': les Girondins, les Hébertistes, les Danto-

oïtt.*, Robespierre, périrent su1 I'échafaud'- -n.

iaconvention, ïu milieu de ce déchirernent, a*éé

de grandes et utiles institutions'

nÉctt

t. République française' - Lt premier acte de Ia

c.;;;-tioi--i"i a^'uuoii, 1o *onurchie et_ de proclamer.la ré-

p"irifq"t. Les lois furent datées de I'an Io" de la république;

i.àZ'*.pt*mbre l?92 commenqa l'ère répub.licaine.'

2. Mort d-e lrouis )(VI' i L'At*t*blée' après unlongorocès. condamna Louis xvl à la peine de mort,

-b1e1 uue

ilï;; ,i,;fi,r" à; {?9r déclarâr sa p.ersonne_inrriolable. Le

Zl ;unuit* l?93, le roi monta sttr i'échafaud dressé sur la

lrinË. ar la Révolution. II eut la force de dire quelqles mots

i;;.*i; i- " nt*nçais, je Tuyt: innocent' Je partlonne à

mes ennemis; et uoot, pË"pte infortuné"' I Il n'eut pas lc

;;r;p; d'ochever, un,ôutr.ttient de tambour se lit entendre.

n ài'" rrr"res du matin, Louis xvl avait cessé de vivre,3. Chute O"* Sitbnd'ins (mai {?93-)' -_ La.mort de

Louis xvl provoq.in onu coalition générale cOntre la Révo-

lution. Les montJÀnutat demandèrent des mesures de salut

p;ii;. ies gitondiib, ut'"ontrairc, voulaient s'opposer à toute

dictature et a touie'niolan... La foule, qui les accusait de

trahison, envahit la Convention et exigea cue les girondins

fussent exclus de I'Assemlllée'

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[A CONVENTION. LÀ TERREUR. 2OI

r*. Dictature des montagnards. - Après la chutedes girondins, les montagnards devinrent tout-puissants

dans la Convention.Alors fut organisée une formidable dictature, dont les deuxinsfruments furent le Comil,é de salut public et le Tribunalrévolutionnaire.

Le Comité de salut public, composé de douze membres,devait prendre toutes les mesures nécessitées par les cir-constances. Il avait une auforité absolue.

Le Tribunal revolutionnaire jugeait sans appel tous ceux

qui étaient suspects de comploter contre la Révolution.La Convention envoya dans les départements des commis-sai,res et des reprësentants en mi,ssiott,, munis des pouvoirs lesplus étendus. Enfin, dans tous les villages, des eomitésréao-lutiottttctires siégèrent en permanence.

5. I-res lois révolutionnaires.- En même temps,

la Convention décréta des mesurcs d'une extrême risueur :

I o La loi de la levée en masse, qui mettait tous les citoyens

valides au service de la patrie;2o L'emprunt d'un milliard sur les riches;3o La loi dos suspects, qui autorisait I'arrestation cle qui-

conque ne pouvait présenter un certilicat de civisme.6. Lra Terreur. - Ce lut le régime de la Terreur. La

gtiillotine fut dressée en perms.nence. La reine Nfarie-Antoi-nette, vingt et un girondins, des milliers de personnes detout rang portèrent leur tête sur l'échafaud.

En province, les représentan[s de la Convention, Fouchéà Lyon, Barras à 1\{arseille, Fréron à Toulon, Tallien à Bor-deaux, Lebon à Arras, Carrier à Nantes furent impitoyables.

7. Luttes intérieures. Les résistances conrrecette diotature furcnt brisées. Les girondins, qui avaientsoulevé la Normandie et la tiironde, furent vaincus. Unejeune lille, Charlotte Corday, voulut les venger, en assas-

sinant l\{arat; ce fut un mime inutile.Lyon, révoltée, fut assiégée par une armée de ia Conven-tion. Marseille fu[ châtiée avec rigueur. Toulon, livré auxAnglais par les royalistes, fut repris par le général Bonaparte.

8. La Vendée. - En Vendée, la lutte fut plus longueet plus acharnée. Les paysans vendéens, ru nom de la reli-gion et de la royauté, prirent les armes. Conduits par tieschefs héroïques, Cathclineau, Stofflet, 0harette, de Bon-

champ, d'Elbée, de la Rochejacquelin, ils remportèrent9.

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202 LA RÉVOTUTION.

d'abord quelques succès sur les soldats républicains, qu'ilsappelaient les ôleus.

-i\{ais I'amivée cle Kléber avec dix-sept miile soldats républi-

cains amena une première soumission de la,Vendée. Ce paysfut parcouru per des colonnes mobiles qui portaient partoutle fer et la flammg. 0n les appelait ies colonnes infernales'

Hoche, per sa politique généreuse, pacifia la Vendée, Ildispersa les dernières bandes de Vendéens qui, sous le nomde'chouans. combattaient encore en Bretagne. Quinze cents

érnigrés qui avaient débarqué à Quiberon furent passés par

les armeJ. Ce fut le dernier épisode desgr,remes de la Vendée.

9. Lresluttes dans la Convention. - La montagne,

après avoir prosclit les partis hostiles, devait se prosffire elle-même. Deux partis s'étaient formés parmi les montagnards.Les uns, ultra-révolutionnaires, trouvaient que la Révolutionétait trop modérée. Leur chef était Hébert, le rédacteur du

Përe Duches?re: on les appelait les enrugis ou les hébertistes. Ilsavaient fait clé*éter I abolition du christianisnte, qu'ils

avaient remplacé par le ctilte de la, Ruison et de la Nature.Les autrei auraient voulu mettre fin au régime de ia. Tcr-

reur, vicler les prisons et abattre ies comités. Ilanton et

Camille Desmoulins élaient lcurs'chefs : on les appelait les

mod,ëres ou les d'antorzi'stes.

Ces deux partis, tour à tour proscrits, pérircnt sur l'écha-faud. Danton, avant de mourir, dit au botrrreau : < Tu mon-

treras ma tèl,e au peuple, elle en vaut la peine rr

10. Dictature Ae nohespierre. - Robespieme, quiavait habilement opposé I'un à I'autre ces deux partis rivaux,

devint tout-puissant. cet homme, qui prétendait amener le

règne de la jlstice et de la vertu, poursuivit a.,ec une haine

imlplacable io'.,r ,.nt qui résistaient à son a,torité. La Ter-

reur devint plus grande encore et des milliers de persornes

portèrent leùr têté sur l'échafaud. La sæur du roi, l\[adamc

blisabeth,le vertueux 1\{aleshertres, I'illustre Lavoisier furent

victimes de tlette atroce persécution.11. I-re 9 thermid.or. -

La, France eut horreur de ces

excès. Dans la journée du I thermidor (27 juillet) Taliien atta-

qua Robespierre dans ls convention. Le dictoteur fut mis hors

là loi, ainsi que son frère et les membres du Comité de. salut

publiô. Arrête dans la grande salle de I'Hôtel de ville, Robes-

pi.rt. eut la mâchoire fracassée d'un coup de pistolet, et le len-

àemain il fut conduit à l'échafaud. Ce fut la {in de la Terreur.

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tLA CONVENTION. Lr\ TIiIIREUII. 203

12. Dernières luttes contre la Convention" -La Llonvention, délivrée de la tyrannio des partis extrêmes,gouverna avec plus de modération. Elle supprima le Tri-

bunal révolutionnaire et les lois d'exception. Cette réactionirrita les jacobins. Dans les journées du l'2 gcrminal(l'" avril 1795) ct ler prairial (20 mai) le peuple des- fau-boorgs envahit la Convention, qui fut sauvée par la fermcattitude du président Boissy d'Anglas.

Les royalistes à leur tour tentèrent un coup de main contrela Conventiondans la journée du 13 vendémiaire (5 octobre).I\{ais ils furent mitraillés devant l'église Saint-Roch par unjeune lieutenant d'artillerie qui devait devenir célèbre, Bo'neparte.

{3. Clôture de IaConvention. - Le 26 octobre 1795,la Convention déclara sa mission terrninée. Un de ses der-niers actes fut de supprimer la peine de mort et de donnerà la place de ia Révolution Ie nom de place de la Concorde.

t&. Institutions de Ia Convention. - L'æuvre lé-

gisiati'r'e de la Cbnvention est considérable. L'instructionpublique fut son principal souci. Condorcet rédigea un vasteplan d'enseignement national. Lakanal et I'abbé Grégoirefurent les inspirateurs des principales créations.

On s'occupa cl'abord de I'instruction printaire. tt Ceux quiveulent que le paysan ne sache ni lire ni écrire, avait ditNlirabeau, se sont fait sans doute un revenu de son igno-rance. ))

Mais I'honneur de la Convention ful, d'avoir fon$é nosgrandes écoles spéciales : I'Ecole polytechniqtre, I'Ecole nor-male, le I\{uséum. Il faut ajouter encore d'autres créationstelles que le Bureau des longitudes, le Conservatoire des artset métiers, I'lnstitut de France.

15. Mouvement seientifi.que. - Les savants lesplus illustres de cette époque professèrent dans ces écoles.Citons parmi eux : Lagrange, Nlonge, Berthollet, Fourcroy,

Vauquelin, Guyton de Morveau, ilaùy, Daubenton, Cuvier,Jussieu, Brongniart, Lacépède.

La Convention décréta le système décimal et I'unité despoids et rnesures.' Elle accueillit I'invention nouvelle de

I'abbé Chappe, le télégraphe aérien. Elle tenta les premiersessais d'aérostation militriire. Un bullon captif permit d'ob-server les mouvements des ennemis, à labataille de Fleurus.

16. Ï-re grand livre de la dette publique. - Sur

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t104 rÀ RÉvolurtoN.la proposition de Cambon, la Convention établit le grandlivre de la dette publique. Elle reconnut ainsi les dettes de lamonarchie et celles de la République, et elle servit auxcréanciers une rente perpétuelle.

t7, Le calendrier républicain. - La Conventionchangea le calendrier chrétien en calendrier républicain.L'ère républicaine data de I'an I" de la liberté (22 septembre1,792) L'année eut clouze mois de trente jours : vendémiaire(octobre), brumaire (novembre), frimaire (décembre), nivôsefianvier), pluviôse (février), ventôse (mars), germinal (avril),

floréal (mai), prairial fiuin), messidor (juillet), thermidor(aoùt), fructidor (septernbre). Le calendrier républicain cessad'être en usage le 1"" janvier [806.

LF,CTURE. - La mort des girondins.

Le 3t octobre 1793, vingt et un girondins furent exécutés.Ce ;our-là moururent Vergniaud, dont t'éloquence avait, taut de fois

aparsé.,les.orages dc la Convention; Brissot, qui a1aj.t appelé I'Europeà la liberté et qui employa ses derniers jours à rétliger un mémoire

sur l'émancrpalion des noils; Gerrsonné, Valazé, Fonfrède, Ducos ettant d'autres, libres esprits, grands citoyens, grands patriotes, humainset purs entre tous. La veille de lenr exécution, ils sc réunirent dans unbadquet fraternel, Ie dernier repas des girondins. Valazé se perca lecceur d'un stylet : on chargea son cadavre sur la charrette qui emme-nait ses compagnons à I'échafand. Tous les autres allèrenl, au supplice,I'amorrr de la république dans le cæur, la 1l[arseillaise sur lcs iè'vres,inébranlables daris Ieur foi à Ia France, au progrès, à la libeLté.

(Rrun.ruo, Ilistoire de Ia Réuolution.)

r , EXERcIcns oRAUX ET IicRITS

l. 0uestionnaire. - Quel fut le premier acte de la Convention? -acontez Ie procès et la nrort tie Louis XVI. - Qu'est-ce que le Comitéde salut public? - le Tribunll révolulionnaire? - Qrr'èst-ce que læTerreur'r - Qu'est-ce que les girondins, les dantonistes, les heber-tistes? - Quelle fut Iâ conduite de Robespierre? - Sa mort ? -Quelles furent les insurrections de cetie époque?

2. Ilevoir à rédiger. - Les institutions de la Convention.

w. vrcrorREs Elr CoNQUÊTES

LEÇON

{. La Convention, victorieuse à Jemmapes, eut à com-

battre une ooalition générale, après la mort de Louis XVI"

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.,.?. sy,p,t,, Il-Jiil';-:',JJJ TJ.'ili**,,, r,, n'i',id'énergiques mesures, lè comité de salut purrii. rt c*-not organisèrent la victoire.3. Les belies campagnes de Hoche e{, de pichegru surIe Rhin et la victoirô àe Fleurus, remportée par J=ourdanet I'armée de sambre-et,-Meuse, fbrcèrent les ennemis àsigner les traités de Bâle (lTgS).

4. La convention avait donng à la France ses frontièresnaturelies.

nÉcn{. Premières conquêtes d.e nos armées. _ Après

ia victoire de valmy, la convention donna à ia guer.e unevigoureuse impulsion. Les soldats de ra Républifiù-se pre-sentaie_nt partout comme res libérateurs de^s puupl.* àppri-m.és. Montesquiou occupa Ia Savoie; Anselmà, tË .onirc a.Nice; Custine entra. presque sans résistance à Spirà,

-iVà.rnu,

Mayence. Les Autriôhiens bombardèrent vaidemÉnt Lille,héroïquement défendue par sa garde nationale.2. Victoire dg Ju.-*qqés (novembre t?92). _ Du_

mouriez poursuivit les Autrich-iens'en Belgique et lâs attaquaprès de Jemmapes. Nos soldats emportèrent d'assaut, auchant de laMurseilLuise,les hauteurs ôtr les ennemis s.étaientretranchés. La conquète de ra Belgique fut re résultat de cettemagni{ique victoire.

3. Coalition contre la France ({?98). _ La mortde Louis xvl devint le prétexte d'une coalition gàneralecontre la France. La convèntion, menacée àra ro.Jàfioquuper I'insu*ection de ra vendée, éprouva a'anora-quJique,revers. Lu "or_d,

les défaites de'Alàenhoven et ae N'erwinOeer ta. mahrson de Dumouriez nous lirent perdre la Belgique;sur

'e_Rhin,Mayence capitulait après unà héroiqu. JËf.nr..&. Mesures

énergiques àe la C"rr"u'ntiàn.Carnot. - La Conventioir se montra pr"* gruÀdî î. ,.,rcvers. Le comiié cre sarut public fit décrétâr ra leiJe enmasse. on fondit des canons àvec res cloches ar* àgiir.r, ou,balles avec le plomb des cercueirs : on fanriqu,r-à-T- f"la*n extrayant le salpêtre dc,s étables.

- Carnot, menrbre du Comité dc salut public, fut le hérosde cette admirable résistance. Travailleu. i"r"iis"bi",

"ao,i-istrateur éminent, il donna à la France aoure u.ï;;;; ;;r.*

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206 LA RÉVOLIJTlON.

les pluns de campagnes, anima tout de son ardent patrio-

iirqi--. ,, riiroou" tJ *e.lte tactique qui convînt à I'inexpé-

rience des soldats et à leur enthousiasme :la guerre tou-

jours olfensive, l'é-lan par grandesmasses, les chargesà la baÏonnette. As-sisté de deux autresmembres du comité,Lindet et Prieur de

la Côte-d'Or, il fut,comme on I'a aPPelé,<< l'organisatettr d'e

la uictoire. >t

5. CamPagnede 1793. - Désor-mais la victoire re-vint sous nos dra-

peaux. L'invasionfut partout rePous-sée.

Au nord, Hou-chard, vainqueur à

Hondschoote, et

Jourdan à Wattignies, occupèrent la Belgique' Sur.le Rhin'

Hoche et Pichegr" ni*tlLur jonction et emportèrent les

lignes de Wissembourg'6. Campagne oe fi 94'_-FLeurus' -Les

succès furent

pfoï .o*pf*tË -rn.ott dans I'année 4'i94' Pichegru' avec

l'armée du nord, SaÀnait les liatailles de l\[oucron' de Cour-

trai et de Tourcoing.Jourdan, ,o**uîdunt la fameuse armée de Sambre-et-

Mt"*, ;;iportait fu ni*toitt de Fleurtrs' avec des soldats qtri'

mal vêtus et mai nouttit, étaient animés dtrplus pu.r.patrio-

i'i*r, ,t uttuquuirnt I'entt*mi au chant de la Marseillaise'

Les der"rx generûux laisaient leur jonction dans Bruxelles'

La Belgiqut àtuit de nouveau française'

7. T-re Vungeor. -_ Sot **t, ltt Anglais-nous' avaient

enlel,é les Antilte;;Pondichéry et la Corse' N{ais l'héroique

baraille de trois j;L;;^il; viitaret-loyeuse livra à I'amiral

anglais Hove, tit àuf,fier ces désastres' C'est dans cette lutte

que les marins a"'iiiiir"r clouèrent leur pavillon plutôt qtte

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de-r'amcn.n ., ,. '",:J,;:îiîî:l:". cris de vt , tn'zil-ytubltque

,8.

Çonquête d.e la l{o1lande. _ En tTgB,l.arméerranc*lse entra sans combat à Utrecht, à Amsterdam, à la{uyr. Des escadrons de hussards, conrant au galop sur laglace, flrent capituler la flotte holiandaise.

9' Traités de Bâte ({7gb). - ces succès briserent lanremière coalition..La prusse,'la Hollancle, I'Espagne, lesprinces italiens signèrentla paix àBâle. Laprlsse noris cédaitla nve gauche du Rhin; I'Espagne, Saint_Domingue.

10. Appréciation. - Âinsi la Conventiori avait nonseulement sauvé la France mais eile lui avait aonne sesfrontières naturelles, les Alpes et te Rhin.< Je n'oublierai jamais, disait le grand orateur Berryer,

royaliste fervent, mais patriote sincèrà, je n'oublieroi juùui,que la Convention a sauvé mon pa),s. ))

LECTURE. - Les armées de ta Républiquo.

La conduite de |armée française, pendant le temps de ra Te*eur, aéte vrairnenr. parriorique. res siràiis';ùpi,;;t.rài;iiriri"a ili' ou tcrchef, nrais à lâ l'rance'.,la tr,alrie n* ,onrlldâli;iË É'il;r,ËJii.n.r*;ais là, du nr.ins, eile . btait encote-ùeije,

et ses bannières triom-phantes servaient, pour,ainsi diù, à;-"0iË'a'x forfaits commis à l,in-térieur. Les étraneôrs. itaient fri.é, rt"e"iespecter le rempart de ferqu'on,pposa ii à rerr r"i n'1y"lj_g , i.l .r'j., r;î rïi.i,i ;;;;i#J j i squ-atrente [ièrres dc [)aris, nn sen[iurenr, nïtionar, enc're dans tdute sa

{or.cq, ng teur permii pâs.a'y àiiiïôi.'i,ô"inon,, enilrousiasrne se mani-festait dans la' marinè ;. I'é'q*ipigÀ'.di,,n"Ta,sseau qï greirle,"îe'ver-

oeur, fotrdrové uar les Ang'rdis,'répétait c'mme en concert re cri de:,Y r^t, ?,lnpubt'tque en s'enfohcai'i;i;;s"k mer; er tes chanrs d,une;ore runèbre sembraient retentir enc're du fond'ae i'iiiuiô."""

EXERCICES o*Aux nr Écnttsnlo'e DE srrsl'

l' 0uestionnaire. - Que[e victoire remporta Dumouriez en t],ig2?'- Quelen fur le rés.rraf?.-_ Quel fui re piaté"te-à'É-ù"iàïiùË,r.sene-ryle.r - Quenes mesures prtra ôonvà;iio;i:ô;àr .îr. ràii'Ërii.ir -trelles.frrrent les victoir'es aes cimpignÈ*'au l;sr et L1g4?

-0rr,est-

$ flre.l'épisode du venget* 2 - do,im;"i"r"iiiii. ù'iËnn*ti'a. r,Hollande? - Queiles soit res .onré[i,.nàôTa... irrirei-d;ii;i#"2. Itevoir à rédiger. - Les carnp. nei-àË ri cjnïàuriîï.""'"'

Vï,8 DTRECTOTRE ({795_{799)

LEçON

l. Le Direct,oire eut à lutter pendant quatre ans contre

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tE DIRECTOINE.

plus aneiennes tamilles de la Corse.l'école de Brienne. A vingt-trois ans, il

209

Il avait été élevé àavait enlevé la ville

Bonaparte.de Toulon aux Anglais; à ving-quetre ans, il était généralet sauvait la Convention menacée par I'insuruection. A vingt-sept ans, il commanclait en chef I'armée d'ltalie,

6. Bonaparte en ltalie (1796-{797).- Jamais guerrene fut faite avec une aussi surprenanterapidité que ceite guerre d'Italie.

Dans une première campagne contrele général Beaulieu, Bonaparte conquiten trois mois le Piémont et la Lombardiepar les victoires de Montenotte, Millé-simo, Dégo et Lodi.

Dans une seconde campagne contrele général Wurmser, il re.ieta les Autrichiens dans le Tyrolpar les victoires de Lonato et Castiglione et enferma legénéral

dans l\{antoue après le combat de Saint-Georges.

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2IO LA BÉVOLUTION.

Enfin, dans une troisième campegne contre le générol AI'vinzy, il remporta la victoire ntémorable du pont d'Areole,celle de

Rivoli,et força la forte place de l\'Ianioue à capituler.

Vainement I'archiduc Charles arriva avec une nouvelharmée. Il dut abandonner I'ItaHe ei signer un'armisticc.

7. Campagne d.'Allemagne. - En Allemagne, lacûmpagne Ae lZgO n'avait pas été heureuse. Jourdan, à latête àJl'armée de Sarnbre-ei-Ifeuse, s'était avancé jusqu'enBavière. l'Iais il dut battre en retraite. L']réroÏque comman-dant fle I'arrière-garde, Marceau, fut tué au déûlé d'Alten-

kirchen par la balle d'un chasseur tyrolien.N[oreal, à la tête de I'armée de Rhin-et-l\foselle, d'abordvqinqueur à Rastadt et à Heidenheim, dut suivre le mouve-menf de retraite de Jourdan. Cette relraite, il la lit fi-èrement,

ramenant dix-huit c&nons ennemis et sept mille prisonniers.

En 1799, Hoche, successeur de Jourdan, repril I'offensive'

Vainqueur à Altenkirchen, il s'avança jusqu'à Wetzlar. C'est

là qu une courte. maladie enleva ce grand citoyen à la France'

Il n'avait que vingt-neuf anss. rraité de Campo-Formio (1797). -Ces succès

forcèrent I'Autriche à signer le traité de campo-Formio. Elie

confirmait à la République française la cession de Ia Bel-gique et de la rive gauche du Rhin- -g. gonaparte en Egypte. - L'opiniùtre Angleterrenous résistait encore. Bonaparte résolut de Ïrriser sa puis-

sûnce maritime. Il conduisit une expédition en Egypte; ilespérait atteindre ensuite I'immense empire colonial que lesAnglais avaient fondé dans les Indes.

Èonaparte partit cle Toulon en {?98 avec l'élitede l'armée

d'I'talie j Klébôr, Desaix, Berthier, Lannes, I'Iurat' Voulant

donner à ceite expédition un but scientifique, il emmena &vec

lui des savants éminents, i\{onge, Berthollet, Geoffroy-Saint-Hilaire, Larrey.

t0. Victoire d.es Pyramides. -L'expédition com-

mençe bien. Elle s'emp&ra de Malte et débarqul-| []exan-drie. BonapQrte marchà sur le Caire et vainquit les Mame-

lucks auxPyramides : < Soldats, dit-il, souvenez-vous que du

haut cle ces pyramides, quarante sièe-les vous contemplent' >

Après cette ïctoire, il ôntra au Caire où il fondal'6nstitutd,'Egypte.

I [. Oetaite d'Abou.kir.

-

Un irréparable échec com-

promit les résultats d'une cûmpegne si bien commencéc.

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' :l

LE T IREûTOIRE. 2II,Nolre flotte fut entièrement détruite par I'amiral Nelson danslo rade d'Aboukir.

12. Expédition de Syrie. - En apprenant cettedéfaite, Bonaparte dit : t< Nous sortirons de ces déserts, granrlscomme les anciens. r Et il s'enfonça dans la Syrie. N{ais iléchoua au siège de Saint-Jean d'Acre. l\Ialgré la victoire duMont-Thabor, I'expédition avait échoué. Bonaparte s'em- ,

ba'rqua pour la France.13. Evacuation de l'Egypte. - Kléber, laissé à la

tête de I'armée, se défendit avec héroïsme contre les Anglais

et lcs i\{amelucks. Il remporta la victoire d'Héliopolis Enrentrant au Caire, il fut assassiné par un musulman fana,'-_-.tique, nommé Soliman. -';

Son successeur, Menou, signa une capitulation avec I'An-gleteme et évacua I'Eg;'pte.

14. Seeonde coalition (1799). - Pendant ce temps,1a politique imprudente du Directoire avait inquiété I'Europeet provoqué une seconde coalition.

La France n'éprouva d'abord quedes revers en Allemagneet en ltalie. Nos frontières étaient envahies. HeureusementI'armée de i\{asséna br;sa I'effort de la coalition par sa mé-morable victoire de Zurich (septembre lTgg)"

{5. Coup d'Etat du t8 brumaire" - Bonaparte, àson retour d'Egypte, prolita du mécontentement général quele Directoire avait soulevé. Dans la journée du t 8 brums.ire(9 novembre { 799). il chassa les cléputés et lit arrêter les direc-teurs. Ce coup d'Etat mit lin au gouvernement n .tldu Directoire.

LDCTURB. - Les généraux de la Rèpublique.Les génCraux de Ia République se sont couverts de

gloire par leur bravoure, 'leurfiatriotisme, leur clésinté-

re.s.semerrt : Marceau, de Chartres; Jourtlan, de Lirnoges;Kléber, de Strasbourg, seront àjâmais hunôrés. te irlué

populaire par ses riCtoires et sés talents militaires' estIe sénéral Hoche.Hocuu (Lazare) naquit à Yersailles en 1768. Fils d'uu

garde du chenil dê t oiris XVI, il s'enrôla à l'âqe de seizeans; il était.sergent quand la Révolution éclatà A vingt-quatre ans, il était général de brigade. Sa belle défeÀsede Dunkerque lui vàlut le commaidement de I'armée dela Moselle. II se joignit à Picht'gm, battit les Autrichiensà Wissembourg, et fit évacuef I'Alsace (t193). Arrêtépar ortlre de Saint-Just. il ne sortit de ririson sn'anrès

le 9 thermidor. Nommé au ôommandemôut de'l'ar''mée

Soldat de laRévolution.

de l'Ouest, il

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LE CONSU LÀT. 2T3

n'y ait plus en l'ranceque desFrancais. r ll rappela touslesexilés, abrogea les lois tetribles que Ia Convention avait

adoptées dans un mornent de danger, ouvrit les églises au* culte catholique et fit sortir les prêtres des prisons.3. Réorganisation administrative. - Bonaparte

voulut donner au gouvernement une gr.ande force, et, pourcela, réorganisa I'administrotion" Il plaça à la tète rle ohàquedéparlement un préfet, un eonseil général l dans I'arrondis-semeht r-ll sous-préfet, assisté d'un Conseil â'amondissement;dans la commune un maire, assisté d'un conseil municipal.

Le consul nommait directement tous les administraieurs dé-partementaux.4. T'ajustice.

- Bonaparte réorganisa anssi la justice.Il établit des juges de paix dans les cantons; des triËunauxci'ils ou de première instance dans les arrondissements I destribunaux miminels dans les départements; plus vingt-septcours d'appel, un tr.ibunal de cassation et une haute c-ou, dejustice. Le jury fut maintenu.

5. I-tes flnances. - L'organisation {inancière fut I'objetde tous les soins dupremier consul. La répartition rle t'impôtse faisait par les contrôleurs, les inspecteurs et les dir.ecteurs;la perception pu les .rercepteurs, les receveurs particuriers eiles receveurs généraux.

6. Institutions.- Trois grandes institutions datent du

consulat : le code civil, qui assuraitles principes de ra Révo-lution; le Concordat, qui réglait )es rapports âe

I'Eglise et deI'E_tl ; la Légion d'honneur, qui récompensait lei servicespublics.

7. Prospérité de la France. __ Toutes ces réformcs,qui assuraient la bonne gesl,ion des affaires, développèrenidans le pa.ys une grande prospérité.

Le travail national prit un grand essor; le. commerce etI'industrie furent encouragés par la créatiôn des expositions

publiques, par l'arirélioration des routes et des caiatrx. etsurtout par les institutions de médit et d'escompte dont laBanque cle France devint le modèle.

Aussi Ja France reconnaissante nomma Bonaparte consulpour dix ans, puis consul à vie.

8. Ïra guerre avec t'Autriehe. -pendant que Bo-

naparte fortifiait I'administration intérieure de la France, ilpréparait la guerre contre la coalition. Il lanqa deux armées

contre I'Autrichel 1'une, en Allemagne, était commandée

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214 LA NÉ\IOLUTION.

par Moreau I I'autre devait franchir les Alpes et combattle en

Italie. Il en prit lui-même le commandement.

9. Passage d.u Saint-Bernard. -Aprèsnavoir réuni

au pied des Alpes une formida"ble armée, et après avoirsurntillé a,rec si vigilance ordinaire tous les préparatifs de

I'expédition, Bonaparte gravit le Saint-Bernarcl.lb. gataille de Marengo ({4 juin 1800). - Bona-

parte avait conduit I'armée avec une telle rapidité que les

.Autrichiens, surpris en ltalie, furent forcés de firrer une

grande liataille. Le combat s'engagea près d'Alexandrie,

àans Ia plaine de Marengo. Il y eut' dans une seule journée,trois batailles successives. Audébut de I'action, les générauxVictor et Lannes furcnt repous-sés; Bonaparte voulut amêter fadéroute avec s& garde consu-laire, mais il n'y réussit Pas"Les Autrichiens croyaient tenir

la victoire. Tout à couP, legénéral Desaix arriva avec dc nouvelles troupes. Le-combat

i.ro**.nça. Desaix tomba morte]lement blessé. l\fais les

soldats vengèrent so mort et remportèrent une éclatante

victoire.{ {. Iloh.enlind,en (3 décembre 1800). - En Allemagne,

i\foreau frappait un coup décisif. A la tête d'une magni{ique

arméeae c-ent

millehommes, il avait pénétré jusqu'à 1\{u-

nich, tenant toute la ligne de l'Isar. En,face, Ies Autrichiensgardaient Ia ligne de I'Inn. Entre ces deux lleuves s'étend,

iine vaste forêt dont le village de Hohenlinden occtrpe Ie

centre. C'est Ià que se livra la bataiile dont le succès fut dû

aux belles man(æuvres de ['[oreau et à la bravoure de Ney'12. Traité d"e L,unéville (t801). -- L'Autriche de-

manda la paix; elle fut signée à Lunéville. L'empereur d'Al-

lemagne rôconnaissait de nouveau à la France la possessiontle lJrive gauche du Rhin et abandonnait tous ses droits sur

i'Italie.13. Paix d.'Amiens ({ 802). - L'Angleterre continua la

guerre quelques mois enàore. Mais, ap1ès. l'évacuation de

ingypte pai let Français, elle o-e décida à traiter' La paix

a'Àmiens-restituait à ia France et à ses alliés les colonies

conquises. La seconde coalition était vaincue comme la pre-

mière.

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a

IIT OONSULAT. 2I5LECTURE. - Bonaparte passo lo Saint-Bernard.

Bonapar-te gravit le Saint-Bernard, monté sur un mulet, revêtu decette e-nveloppe grise qy'll a toujours pcrtée, condrriI par un grride du

pays. Ce.condueteur, qui é[ait tout jeune, lui erposa naivemenfles par-ticularités de son obscure existence et surl,out le chagriu qrr'il éDrouvaitde ne porrvoir, faute d'un peu tl'aisance, épouser I'une clcs'lllles'de ccttevallée.-Le pt'crnier c0nsul,

-tanlôtI'ecoutarit, lantôt questiuunenl, les pas-

sants. dorlt-la montagne était remplie, parvint à l'tiospice, oir les bonsrcligie.ux Ie recuren[ avec emplessemerjt. A peine dcsôcndir rle ia mon-t-ure, il écrivit un billet qu'ilconfia à son guitle, en lui leeommandantde le'remettre exactemen[à I'adninistrateuide I'armde. resté de I'autrecôté du Saint-Bernard. Le soir, le.jeune homme, retourné à Saint-pierre,apprit avec surprise quei puissant voyageul il avait couduit Ie matin, el

sul, qrre lc général Bonaparte lui faisait d0nner un champ, une maison,Ics urovcns de se r:narier entn et de réaliser tous les rèves de sa tuo-desl,e ambition. Tqrnns.

EXERCICES ORÀUX ET ÉCRITS

l. 0uestionnaire. - Qu'est-ce que le Consulat,? - 0ui étaif nremierconsul? - Quelle fut la politique-inl.érieure dn rlonsulat? - Cômmenttut réorganisée I'adminis-tratioir politiqrre, jutliciaire, financière ? -uelles sont Ies institutions drr Consulat? - Racon[ez la bataille de

$ar.eqgo. - Qui fut vainqueui'â Ilohenlinden?

-

Quels traités urirent

fin à 1à seconde coalition?'. 2.. Ilevoir_à rédiger. - Racontez le passage du Saint-Bernard et labataille de Marenso.

BRANCHII DES BOURBONS ({589_1S48)IIeunr IV (1589-1610).

Brancheclireate.Lours xIlI'(1610-1643)'

Branche d,,orréans.---.--=--+-:-

I

Louzs XII/ Ï l6 t3-1715).I

Le dauphin Louis* 171t.I

Le duc de Bourgogne t f i12.I

Lo urs XV (l'I l-o-17'1 4).

Le dauphin Louis t 1?65.

Louis XVf Lotds XVIII Charles X(1774-r7e3). (1U15-1824). (1824-1830).

I

Philippe, dJc d'Orléans.I

Pliilippe d'Orléans, régent.I

Louis d'Orléans.

Louis-Philipfe d'Orléans.

Louis-Philifpe Égalité.

I

I

I

I

Lot,is-ptlihnpe 1""( I s30-181i1).

I

llLouis, duc Charles, duo do Berrv,d'Angoulème.

IEenri, duc de Bordeau,æ,

comte deChambord. mort en 18S3.

I

Comte de Paris, né en 1838"

tlDuc Ducdo Ilontpensier. d'Aumale.

I

Duod'Orléans.

I

Ducde Nernours.

I

Princede Joinville.

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CONCLUSION DE I,A CINQT]IÈME PARTIE

La Révolution et le Consulat ont fait la France con-

temppraine. *

{J'Avant la Révolution, le ciergé avait ses tribunauxparticuliers ; la noblesse avait ses prérogatives.-Aujour-d.'hui, la même loi s'applique à tous. - Egalité d,euant la

loi.2o Avantla Révolution, les classes privilégiées étaient

exemptes des oharges publiques' Aujggril hui, to.us con-

tribuônt à ces mêmes charges. - EgaliU d'euant I'impôt'3o Avant la Révolution, les biens de famille étaient

réservés au premier.-Dé1 en raison du droit d'aînesse.

Aujourd'hui,1es enfants partagent également, sauf cer-

taine part réservée à la discrétion du père. - Egalite despartages.' 4" Àvant la Révolution, les grades dans I'armée et cer-

taines charges n'étaient accessibles qu'&ux nobles. Au-jourd'hui, tôus peuvent amiver à tout' - Egale ad'missi''

bilite ù tuutes les fonctôons.5o Avant la Révolution, les fidèles d'un seul culte pou-

vaient jouir cles droits civils. Aujourcl'hui. ces droits ontété recbnnus aux fidèles de tous les cultes. - Egalùté

religieuse,6i Avant la Révolution, la liberté civiie n'existait pas.

Aujourd'hui, tous les citoyens jouissent de la liberté indi-

vidïelle, de la liberté du tiavail, de la liberté de posséder,

de la liberté d'écrire et cle par]er- - Liberté ciuile égale

pour tous,En{in la Révolution a donné à la France ses frontières

naturelles.Les principes de la Révolution allaient

i'Europà avec nos armées victorieuses'faire le tour de

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({\'l

SIXIÈMh PARTIEDE {804 a {g{5

CHAPITRE XV

L,D PAEil|IDA EIIPIEEI

L'EMPIRE DE I8O4 A I8O?

tEÇoN

,.-,1:L'ETpire,_qui succéda au Consulat, fut une longueluttecontre l'-t)urope- L'angreterre fut'l;in..pîrr,tri* a,toutes les coalitions.

2' Dans Ia troisième_coarition, r'Autrictre, vnincue ào":,'î,:,1 1pii signa

.ta p,,i" a* prrri;;;;: '*'""'.r. La quatrième coalition ne fut pas phis heureuse.La Prusse fut vaincu y à éna.({g06);"la Russi ,, U"ÈyfoueL à lrrtedtand. La paix fut signàe t'fiiriiil;'Bi;):,

nÉcrr{. ï_r'Empire.

- Le consul Bonaparte fut proclamé em_pheur sous le nom de Napoléon I.".Le 2 décembre {g04, Ie-pape pie vII présida Ia cérérnonied. sacre dans ra cathédralô de ruotre-Dam.e. Naporéon reçutI'huile sainre des mains,au poniii.lLais ir prit vivement racouronne impériale,. se la posa .u, lu tetejpuis:;;;;;"""

I'i mpératrice ïoséphine,EIST. DB FR. C. il. t0

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È

I,'EMPInE DE lg04 a 1907. 2{0I'Angleterre restait maîtresse des mers. Le jour nrême de racapitulation d'ulm, Ia France avait éprouudun. ào-r-"riruuu*défnite maritime. I,'amirar villeneuve

avait été vaincu parI'amiral anglais Nelson près du .up au f.ui"1dr. '-'""". i' rq qu-atrième coalition. - l'anàiJtetre excita ,eshaines de I'Eurore contre l'ambition ae Nalpotéi,n àI ror*nla quatrième coalition. La prusse et la Russ'i. v'uànÀrl*rrrr.,, _t;J,",l

u( { s 0 6 ), -_ Nap otéo n v oulu r d'anorO frnpp JJf uî*or.u.r penerre avec deux cent mille hommes dans la vallée de I'Elbe.Deux batailles se livrèrent le même jour. Napoigon nattitles Prussienssur.re plaleau d'Iéna : à"rn ,nê;; h;;.e, Da-vout s'était heurté aux forces de Brunswick, pres-àu nittug,d'Awerstaedt. Brunswick fut blessé mortelrement, Le roi dePrusse dut battre ea retraite, laissant vingt et un Àitte morts

et dix-huit mille prisonniers.'Querques j9*r après, i,rrloteon,avec la Grande-Armée, faisait son'entiée aens Bertinl9, Décret de bloeus coatineltal. _ Napoléon,toujours préoccupé de sa l'tte avec l'Angreterr"j ruilu au

Berlin son fameux décret de brocus continentcr, Tous resports_ européens cievaient ôtre interdits eux Angfui.;-io"tumarchandise anglaise serait confisquée; tout *;i;.' uoro-péen qui toucherait à u_n port anglais serait capturé.-crét"itune guerre i*pracable nlais, pou* que le brocus continentatfrit.possible, il fallait être mïître âu continent. De là unepolitique de violence et d'usnrpation qui devait finalelentsoulever I'Europe contre la tr'rance.

10. Eylau et FriedlTd (1802). _ Les Russes, aprèsavoir fui devant notre_ armée, oinrenî tout à .oop noo', orrri.la bataille dans la praine drEyra'. ra ;oti.nee' iri;;ur-trière. On se battit avec acharn"e_ment sur une plaine glacée, aumilieu des tourbillons- de neiEequi aveuglaient nos soldats. Lésb_rlllontes attaques de l\{urat,

deDa

Ney et de^ Davout, I'héroique ré-sistance d'Augereau, qui pôrdit lamoitié de ses bataillons. nous va_lurent la victoire. r\fais ere fut chèrement payée. Nous per-dions vingt mille hommes I les nurru, en avaient laissévingt-six mille sur le champ de lataiite... Les Russes, défaits une ieconde fois à F,riedland, deman_

dèrent la paix.

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ç

220

I

tl. Traité d'e Tilsitt (t80?)' - Napoléon..eut une

*il;t;-;;t. t;à*ptte'r Alèxandîe, dans un pavillon im-

provisé sur un radôau aumilieu du Niémcn' a Je hais lcs

Anglais eutûnt que vous' dit Alexondre en embrossant Na-

;;iË0". - En ,ô cu*, la' q1i1 est faite' u La paix de Tilsitt";iî fi" à la quatriome cootition. La prusse fut démernbrée"

ses Etats ftrrent réduits de moitié, et de ses dépouilles Na-

;;ld;];;a deux nouveaux royeum.s : ceux de Saæe et de

WestPhulie

LE0TURE.

-La veille dPAusterlitz'

La veille tle la bataille, I'ernpereu.r-v.oulut visiter à pied et incogrrilo

tous les hivcuaes: *tii^a'p.inË'9ït-1 fai[ queloues pas ôu'il fut reconttu'

iiH;;i ï;i oËËi,nr. aË"pifii4'g,. .*lusiaime'dæ'sold âts cn le vovant'

Des tanaux de pallre firrent mis en ttn instant au haut de millieLs de

perches, et quatre-vrngi- rlitte honmes se présentèLenT arr-devanb de

i.emuereur. .n ,. .oioîif i;;; d;; ;ccl',rrnatTons ' les nns potrr fèter

I'anrirversair. a. ,on'JJiirotioô*ent.-les arttt'es disanl qtre I'ainrée don-

;ffii;'i;"Ë;il.to,n son nôitqoet â..l'empereur' Un des plus v'teux' gt'e-

nadiers s.appr0rrlra ôÏui-.t'lui dit : u^sire. tu n'auras pas besoltl ûe

t'eruoser' Je te pr:oiiei;;.;"';to .àes^grenadters de ['armée' q,']t'l:n'auras à corrrbal,tre ;i;;'dt; yeux et que-nous t'amènerons denain les

iiriËï,i àî"f:rtiirierie russe po.r célébrer I'anniversaire de tou cou-

ttiïfr;Ïrt;.iait .n entrant dans.son bivouac, qui consistait en *ne

#*ffii;';;Ëané-a.'pTiifu"io"i

toii, qrre lui aviient faite les srena-

âiéiJt-; vJirà ra pruibei:,;ïïi_ oi,ii,ii,;,;,h G,nn,ro-Armée.

EXENCICES ORAUXET ÉCNITS

l. 0uostionnaire. - Que.lle.e^îtla tlatc rle la fondation de l'emp.irer?

-'ni.i-tit.tla campagnà ae lso;'-.-- Dites ce qrre vous savez strr le

camp ile tloulogne, i['Jriii,,friinn" a'Ut*, iu déhite de'Irafalgar et la

bataille d'Austertrtz'^""Uoài-i*'rite tetmirra la troisième coalition ? -

Qu'est-ct qtre le .ototn' iôntine.ntal ? - 0ir ftrt-il sigrré? '- 0ir la

prusse 1ur,-e1e n1n.i.'ii"O*ijç: lllt les deux batailles livrées aur

Ilusses? - Que se'pasia-t-iiïritiiiii - Queltes sont les condltions

de ce traité ?""2:ï;;;ilà rédiger.

_ Racontez la bataille d'austerlitz.

LE T'RE}lIDR IiMI'IRIî.

IIIJ'EMPIRE DE 1807 A 1810

tEÇoN

l. L'EmPire agrandit cncote sa

faililit par de nombretlses fùutes'

puissilnce, mnis il s'rf-

La plus grûnde fut la '

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trEMPrnE DE ts07 A ,|g{0. 221g&lrT_ d'Espqgnc, gui provoqua la cinquième coalition,_9..Napoléon, _vainqueur des Autrichiens à Eckmùhl, à"

1\s_sltry eL à, Wagrctm, )eur irnposa le traité de Vienne

(t80e).3. En {8t0, I'empire,français avait atteint son apogée.

Le mariage de Napoléon avec |archiduchesse fuùiu-Louise et la naissance du roi de r{ome (g0 mars lg{l)semblaient clonner des garanties d'avenir.'

nÉcrr

l. I-ra flrance et l,Angleterre. _ Un seul ennemiavait.résisté_ à la puissance de1'e m pereu r, c'était t',0,n gietur.e.Napoléon, désespérant de I'atteinâre, voulut la ruine"r en luifermant les_ports de l'Europe. Il 1it occuper tout le littorar dela mer du Nord, la Toscane, les Etats du pape et le iloriugaf .2. I-ree Fraaçais e-n Espagne. __ L'E*pugne restaitg",v1t: aux Anglais; Napoléon résolut de là -conquérir.rJ o'clrpatlon de ce pays

fut facilitée par le désaccord àu roicharles IV ef de son fils, re prince dôs Asturies. Aux confé-rences de Bayonne, Napoléon-obtint I'abdication de cesdeurprinces et il nomma roi d'Esp&gne son frère Joseph Bona-parte, tandis qu'il donnait à l\{urat la couronne ae Naptes.

3. I-ra g:uerre d,Espagne. - L,Espagne p*otesta purun soulèvément général contre la dominaiiJn etiange... r,u,paysans' les-prêtres, lcs moines prirent les armes. cË iut une

guerre d'ernbûches.et de surprises. L'ennemi était partouiinvi-sible, dene les ddrfilés, sur lés montagnes. Toute iroupe isoroeétait aussitôt attaquée; tout soldat traînard était massacre.4. Inellccès {e lâ guerre d.'Espagne. _ C;..t eoptna.sne que Napoléon éprouva ses premiers revers. Joseprrfut chassé de Madrid, et, IbgénéralDupont signa taBa.glen unehonteuse capi tulation.

-.Napoléon accourut en Espagne après au.,ir .esserré son

alliance aveE I'empereur de Ru"ssie, â" l'entrevu"-a;n.rortr,tl.len ne resïÈt0 à son attaque. Les victoires d,-Espinosa, deBurgas, de Tudeta, d,e Somo_St'e*a ou*rirent de nouveauaux tr'rançais les portes de Madrid. l\{ais l'insurràciià.ruïin.u*était sans ccsse renaissante. un des épisodes les plus ce-lèbres de cette hérolque résisrance r"t rË riesïd;Ëo;'ôrrr,qui résista pendant plus d'un an et qui n. pfiiO1.u prirË'quuquand elle eut été réduite en cendreË

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TE PREMIER EMPINE'

La guerre d'Espagne {Puisa t.ous,les ellbrts de nos srmées'

tsr tsit; Joseph,'afrès Iâbataille deWittoria' dut repasser

ltt pytOnOes. ies'nùrbons rentrèrent à l\[adrid'--"r.'ôioquièmecoalition (1899). - Pendant ce temps,

f'eùf *t**ï avait fait avec i'Aui,riche la cinquième c.oalition

L;Àlïrrusne témoifnait des sentiments hostiles à I'Empire'

L'occasion semblait"propice pour vaincre la France; Napoléon

etoit .n.ote occupé à coinbattre les Espagnols' ,^

1.N;poléon à vienne. _ Nnloléon accourui en Alle-

*ù";';tltupp"aes coupl décisifs".Far le combar d'Abens-';;;g,

il conquit ia gai'ière; par le combat d'Echmulh'il

;Ë;'p-* àe nuti*lànnr; pn, ie combat ù'EtLersberg, il s'uu-vrit la route de Vienne.

?" Bataille d'e 'Wagram (1809)' - Maitre de Vienne'

Uuplfe* voulut atteiidre l'àrchiduc Charles qui était

campé avcc cent mille hommes sur la rive gauche du Da-

nube" l)es ponts lurent jetés su-r le fleuve ' une- partie de" I'armée, â"vec Lannes et

I\[asséna, avait déjà Passé

sur la rive gauche, Iors-qu'une crue subite coupS

l^es ponts de bateaux. Isolés

du cros de I'armée, Lannes

et Masséna se défenclirent contre toutes les forces de I'ar-

chiduc Charles, au"t iut villagcs d'Essling etd'Aspern'

NufofOon p*it ses mesures. pour une prochaine attaque'

Dans la nuit du aï*iif"iifti, if ,franchii le Danube'L'ar-

chiduc Charles fut mis en déroute dans la pF].n* de Wagram'

L'Autriche auait pe'au sa dernière armée' Elle dut signer Ia

paix.t-î.f," traité d-e Vienne ( oo)' - L'Autriche cédait

,rnË'pu.tiu de ,0,,-ttrtitoitt' Ètte fot forcée d'adhérer au

blocus continental'9. rr'apogee àe yEmpire'--.Pn l'810' I'empire fran-

cais avlit on, poi*'untt inôuit' Il s'étendait du Zuyderzée etàîi"-;;;;ïifi"r.d au Garigliano er aux bouchesfdu cattaro,

de l'Atlantique à iËtn", uo"Rhin el au Tésin' Il comprenait

centtrentedépartementsetsoixantemillionsd,habitants.10. IJes B"tô;;i;s en Europe' :- Napoléon.avait

entouré la FrancJiË royauté-s vassales' Trois de ses frères

étaient rois : Louit,Ë H,ifi"nde ; Jerôme, en Westphalie; Jo-

seph, enEspagne."d;ï;;;-frère,Murat' était roi de Naples;

B o H ÈMhÊr"bPt;tzo

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û'EMPIRE DE t807 À tgl0. ZZJson bea.u-lils, Eugène de Beauharnais, était vice-roi d'Italie.L'Europe semblait appartenir aux Bonâpartes.

  .Mariage

de Napoléon avec Marie_Louise.-. .En '18{0, Napoléon répudia sa femme, r'impératrice José-lrhine, et il demanda la main de l'archiduchesse Marie-Louise, fille de I'empereur d'Autriche. L'année suivante,lo 20 mars, naquit un héritier, le roi de Rome.

12. La France sous I'Empire.- La gueme a été la

principale préoccupation de la Frince pendantioute Ia duréede I'Empire.

Dans les lettres., les seuls écrivains qui aient produit desæuvres durables étaient, d.ans l'opposiiion, chaieaubriand,i'auteur da Génie d,u christi,antsmeiôt M.u âe StaëI.

Dans le's _arts, David représentait la peinture ofricielle,correcte de forme,-mais un peu froide, sËs émules, Gérard,Gros, Girodet, Pr'd'hon, commencèrent à réagir et à àonnerà leurs æuvres plus de mouvement et de vie.. Le mouvement scientifique du dix-huitième siècle conti-

nuait avec les beaux travaux des naturalistes cuvier etGeolfroy-saint-Hilaire, du minéralogiste Hauy et àu geo-mètre Legendre.

. * industries, obiigées de se passer des produits angrais,devinrent plus actives. oberkampf créa les'manufactureÉ detoiles peintes; Richard et Lenoir établirent des atelie* poo,lelilage et le tissage du coton; Jacquart inventa à Lyon lemétier de son nom. Enfin, re chimiste chaptar donria desprocédés nouveaux pour le blanchissage et la teinture du coton.

IBCTURB. - IJ'Empire en 1gl0,,^*o-,lT19l I'Empire paraissait tout-puissant. Et cependant il étaitoe.la n1enflce.

La guerre d'Esnasne ,dévorait. lentement, sans groire et sans profit,le meilteur de nol frmées. ïiit*r"*igrT"irim,ssante n,atiendait rr-',uneoccasion pour briser le joug. la nr*i3J prep;àiî .î ,irïiiË'aË ,otr,rotr.La Russie était irritée. ou rapprochement rte ri erànËËïàu ïeoirirt..^li1 1].ensteterre, loujours eh'arnæi, epiiiï aoe* soi' toutes ces hainesavouees ou secrètes.

EXEncrcES oRAUx nr Écntrsl. guestionnaire-

- Q..elres fautes commit Napoléon ? -parrez de Ia.erre d'Espagne. - 0ueiles en sont les princrpates bataiiles ? - citez unsiège cétèbre. - l eutrictre. n'a-i-eile'pild.;Àio ïË"ii"srurË"u.rr-pagne? - Quelles sont les bata.illes qui'orivrirent â Napolèon la routede vienne? - Raconlez ra barailre aè wis*r. -bï'iï;;rËîe'â_i_eueigné la paix?

2. Ilov-oir à rédigor. - La campagne de lg0g.

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22&

i

LE PREMlER EMPIRN.

ilI

I,'EMPIRE DE 1810 A 1814tEÇoN

{. La campagne de llussie inaugura- la période rles

.ru.r, et des déiastres. La Grande-Armée, victorieuse àr

Mohilew, Smolensh, la Moskowa, entra à Moscou' La

rel.raite fut marquée par le clésastre de Ia Bérésina'-g. Napoléon,

-menicé

par la sixième coalition,rem-

norta unrn*u guelgues succès en Allemagne' I\{ais il fut

iuin*" à la grandt bntoill. de Leipzig ({8{3)' . . .

t La Fraice fut alors envahie. Elle fut admirablement

défenduedansunecamp&gnemémorable(com}atsdeSuint-Oirier, Brienne, Champaubert, Montmirail' Mon-

tereau),-

a- tiupotéon signa son abclication à Fontainebleauet

se retira dans I'île d'Elbe.

nÉctr

t. Campagne d.e Russie (1812)' -.L'anrbitionde

naporgon-*'u*ît erÀyo1;E r*op* 1' sa tyrannie comm.er.ciale

l'avait irritée. t a Russie donna ia première le signal de la

,e*irion...Napoléon envahit la Russie avec cinq .cent mille

ho**.,I[vainquitlesdifférentesarméesrussesàWitepsk'Mohilew, Ostrorvno, Smolensk, et marcha sur l\{oscou'

Z. Bataille de la Moskowa. - Le czar réunit toutes

ses forces porr. tu*er s& capitale' ,Unesanglante bataille

; ïivre f.o's ae tu petite rivière la Moskowa. La redoute de

Borodino, qrri domi-

fffi'"*;i,'J.l.oJ,ïJI':;

Ï:rî nrise. 'Unc furicuse

E }f àtmqut de NeY chas-

\ ta en{in les Russes( des hauteurs qu'ils

occuPaient, laissant

soixante mille morts sur le champ de bataille' Ney fut pro-

clamé Prince de la l\foskorva'"'--'lrirpàreon à Moscoll. - Après la victoire, la Grandc-

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I,'EtrIPIRA DE IBIO À I8{4. 225Armée entra à l\'Ioscou. La ville était dérerte l Napoléon s'ins-talla da's le palais du czar, le Krernrin. Le lencrèmain, pen-

dant la nuit, les- Français furent r'éveiilés per un incendiequi avait éclaté clans tous les quartiers. Bientôt la ville nefut plus qu'un immense brasier. Lugubre spectacte Eri irappaI'imagination de l'ernpereur. < Cec"i. dit_il, nou, prér*ge degrands malheurs, r ef il dut q.itter û.vec ses soldats atterrésIes décombres fumants de È vilre. Le gouvcrneup russe,avant de p.arl,ir, avait fait allumer ce laste inccndie partous les malfaiteurs à qui il avait rendu la liberté.

4. La retraite. - 0n était amivé aux premiers joursd'octobre. L'hiver s'annoncait rigoureux. Aucune ressourcedans _un pilys ravûgé, au miliàu des ruines d'une villeirnendiée. Il fallut songer à la retraite : l,gubre retraitequi compte parmi les plus tristes souvenirs de notre his-toire. Nos soldats, engoùrdis par re froicr, se traînaient péni-blement dans les champs

-couïerts de neige. r,.r muiuaus etles blessés étaientabanddnnés. Les chJvaux manquaientpour traîner les canons. Les retardataires étaienr iués par res

cosaqucs dont les batai[ons agilcs harcelaient notre ar-rière-garde. Un homme, en ceslours d.e revers, se montraplrrs grand encore que notre infoi,t.ne : ce fut N'ey, le hérosde la Moskowa.

.5.: F" passage de la Bérésina. _ I'nppée se traînapéniblement jusqu'à ra Bérésina. Des ponts avaient été con-

str*its sur la rivière par rcs braves pôntonniers du généralEblé, qui travaillèrent au nrilieu clcs'glaç0n.. ùnu puiiiu aul_?rT9. avait-déjà passé lorsque les pours se rompirent. LaBérésina engloutit ure muliituclc rie soldats. ir,

-âerrri,

de I'armée arrivèrent, après des souffran..* inou.ior, ;Jsqu,àVilna.6. La sixième eoalition (tgtg_,t8t4). _ L,Europeprofita de ces désastres pour se lever tout entière contre nous.

La Prusse la premièrq prlt les armes; la Suède ,lien que'gnu_vernéepar un Francais, Bernadotte, s'associa a nos ei'e'ri*.7. Campagne d'Al|.emag.ne. _ Napoléon, p.Àï-ununtses ennemis' gpgna. en Allemagne les bataiires de Lutzen et deDresde. Mais les cléfaites de ses lieutenants compromirentsa situation. Il voulut tout réparer par ce qu'il affeiuit uocoup de tonnerre.

..1. .Lgiezig(rSlq). -C'est dans

ta Saxe, près de laville de Leipzig, qu'allait se livrer la mémorarrre'nitailtu qu,10.

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226

fiosbachàâuarctad,

fét a/

LE PNE}TIBR,ETlPINE.

les Allemands ont lloplmée ltataille ùes natzons' Pendant troisjours, deux cerrt mille Français combattirent contre plus de

trois cent mitle Allemands, Autrichienset Russes. Lds rôles étaient bien chan-gés dcpuis les premières guerres de Ia

Révolution. C'est au nom de leur af-franchissement, au nom de Ia patrie,que les Allemands avaient Pris les

armes. C'est pour assurer sa domtno-

tion que Napoiéon luttnit encore, ll fut vaincu. Le sol de la

patrie allait être envahi par l'é[ranger9. Campagne de France (18l4)'-- N-apoléon {it un

effort suprd*à pout sû'uver la France. \[ais le"Û&ys'

épuisé

par tant'de guerres, n'aspirait qu'au repos' Le .magnifiquenvement qui avait agité

le peuple en {'792 ne se

protluisii plus" NaPoléon,àvec une petite armée, tinttête pendant deux mois,dans les Plaines cle laChampagnc, aux deuxarmées de I'Autriche et de

la Prusse.Vainqueur à Saint -

Dizier et à Brienne, I'em-

I,ereur se tourna tourà

iour contre Ics Prussiens,qu'il battit à ChamPau-

bert, Montmir*il, Chàteau-Thierty, Vauchampli puis contre

les Autricltiens, qu'il refoula à lrtormans, à Nangis' à Val-

ir,u&n et ù l\{ontereau.ôupitofution de Paris (30 mars 18la)' - N.ano-

léon, appienant que le général prussien Blùcher venait de

fai.e sa;onctiotr avec les-Russes, le poursuivit dans la valléeà, t',ti*n*, I'al,teignit et levainclr-rit à Craonne, mais il échoua

à Luo.,. Aiors, stiivant un nouve&u plan, il .laissala route

cle Paris ouverte aux alliés, espérant les écrase'r sous les

murs de cette ville. Mais Paris, malgré le courage de ses

nuùitunt., malgré le dévouemeni des élèves de I'Ecole poly-

technique, signa une capitulation'

I l. elaiéationdé l'empereur ({8'14)'

-Nopoléon'

quin'étaitplusqu'àcinqheuresde.marchedeP&rIs'Sere.

Leipzi

olaom

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LES CENT JOURS. 227

plio sur Fontainebleau. Il signa son abdication, et lit àsa vieille garde, dans la cour du chàteau de Fontainebleau,des adieux touchants.

Puis il partit avec quelques 1idèlesserviteurs pour l'île d'Elbe, dont la souveraineté lui avaitété concédée.

LECTURE. - Bataille de la Moskowa.Le czar résolut de livrer une grande bataille pour sauver Moscon r rr

confia le commandement de son- armée au vieui eénéral Kutusoll. quretait très populaire parmi les soldats. Une action te"rnble s'engagei'pièsde la rivière de la trloskowa. Pendrnt toute une

;ournée,

"trirs ôentmille hommes luttèrent.avecxn courâge héroique. ttne granrle redoute,dite la redoute de Borodino, défendait Ies Russel. Elle fùt prise. nerduéet reprise par les Franqais. I\[ille pièces de canon faisaient un hôrnbrerâvâge. Ney ordonnait à ses bommes de se coucher Dour larsser Dasserla qitraille, et il restait seul debout. cet homme'ertraordrnàir'e. ourprodiguarrt sa vie avec une telle insouciance, ne fut pas atteint. mdis'tibatailte jeta sur le terrain trente mille Français, bleôsés ou tués.

EXERCICES ORAUX ET ÉCRITS

l. 0uestionnaire. - Racontez la campaene de Russie - Racontezla sixrème coalition, - les principales bâtailles de la camnaene d'Al-leqragne et de France. - Oir Nâpoléon s'est-rl retiré apiès" sa pre-mièrà abdicatron?

2. Itevoir à rédigcr. - La campagne de Russie.

IV

IJES CENT JOURS. $TATER'TJOO

rEç0N

I"Les Bourbons furent resteurés en France. Louis XVI[,

per ses fautes, mécontenta la naLion"2. Napoléon revint de l'île d'Elbe et rentra à paris

Ie 20 m&rs. Pendant cent jours, il gouverna encore laFrance.3. L'Europe opposa à l'Empire ia septième coalition,

Vaincu à Waterloo, Napoléon abdiqua une seconde foiset se livra aux Anglais qui I'envoyèrent dans l'île Saçnte-Hélène, où il mourut en 182{.

4. L'Empire laissait la France envahie p&r l'étranger

et amoindrie par les traités de {8{5.

.?. 1

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228 LE PNT'MIER FMPIRE.

nÉctt

4. Première Restauration. - Les Bourbons re-vinrent en France. Le comte de Provence, frère de Louis XVI,fut reconnu roi sous le nom cle Louis XVIII. Il accorda unesage constitution à la France i\{ais les partisans de la royautécompromirent le trône, nouvellement rétabli, par leurs im-prudences. lls mécontentèrent ainsi la nalion.

2. Retour de Napoléon. - Napoléon prolÏta du mé-contentement général; il quitta l'île d'Elbe avec quelques com-

pagnons et débarqua près de Cannes. Il marcha, par la routedes Alpes, sur Grenoble, entra sans dif{iculté dans cetteville et se dirigea sur Lyon, Le maréchal Ney, envoyé pourle combattre, ne sut pas résister au souvenir de son affec-tion pour I'empereur. Napoléon arriva à Paris, le 20 ma.rs.Louis XVIII reprit la route de I'exil.

3. Ires Cent jours, - Napoléon gouverna la Francedu 20 ma,rsau 22 juin {8{5" C'est ce qu'on appelle le gou-

vernement des Cerrt jours4. Ao"rtpagne de Belgique. - L'Europe s'était émueà la nouvelle de la ohute dcs Bourbons, et une nouvelle eoa-lition, la septième, se forma contre la France.

Napoléon s'avanga en Belgique avec cent cinquante millehommes qu'il devait opposer ii cleux cent cinquante milleAnglais et Prussiens, commandés par Wellington et tshi-cher. Les premiers combats furcnt heureux. Le 16 juin,Ney remporta un succès sur 'Wellington, à I'attaque des

Quatre-Bras. Le même jour, I'cmpereur, malgré la trahisonde Bourmont, battait Blticher à FleurLrs et à Ligny Il donnaI'ordre ir Grouchy de poursuivre Blticher, et lui-même,opérant sa jonction avec Ney, attaqua V/ellington sur le pla-teau du mont Saint-Jean, près du village de Waterloo.Cette bataitle allait décider du sort de I'Empire.

5. Défaite de'W'aterloo

({815). - L'attaque com-menqe à midi. A cinq heures, les Anglais commençaient à

plier ; on pouvait compter sur la victoire L'anivée de trentemille hommes permit à \ù/ellington de tenir encore. Cepen-

dant, les magnifiques charges de la garde impériale firent{léchir les Anglais sur le mont Saint-Jean. ll était septheures; Wellington, qui a mérité dans cette journée, pûr s&

ténacité, le nom d.e duc de fer, croyait lo journée perdue et

ne songcait plus qu'à mourir, Mais une nouYelle armée prus-

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tES CENT JOURS. 229

sienne,-commandée par Blùcher, arrive sur le champ de ba-iaille. Nos soldats, épuisés par une lutte héroïqué, com-

nrencent à reculer. Seulc, la garde inrpériale, irnmobile, résistetoujours, décimée, meurtrie, écrasée. La nuit est venue. Unseul carré est encore dcbout; Cambronne ie commande.Sommé de se rendrc, il ne répond qLre par la légendaireparole : ri La garde meurt et ne se rend pas D

6. Napoléoa à Sainte-HéIène. - L'Empire étaitvaincu. Napoléon abdiqua une seconde fois; puis, faisantappel à l'hospitalité britannique, il se rendit à bord du vais-seau anglais le BcIIétophott. Déclaré prisonnier dc guerre, ilfut conduit à l'île Sainte-Hélène, au milieu de l'Océan, s0usun ciel brrilant. Il devait y mourir six ans après, tué par leclimat, dans la résidence de Longrvood (U rnai {BZ{).

7. Lres traités de 1815. - L'llmpire, en tombant,laissait la France dans une triste situation. Il fallait payerun milliard aux alliés, entretenir sur notre temitoire unearmée d'occupation de cent cinquante

mille étrangers. Lestraités de vienne nous arrarhaient toutes les conquêtes tre raRévolution et laissaient la France plus petite gu'elle nel'était sous I'ancienne monarchie.

LBCTURE. - La dernièro chargo de Ney à'Waterloo.Il,était F,rès q9 s.ept henres^ r< Francais, disait Ney â ses eavaliers,

rcstés sortsla mitraille, tenez ferme. c-est iei que sorit lcs clefs de noslibertés , < Toi ct moi, rlisait-il à d'liLlon, si nôus ne sommes na. toes

ici. nons serons pendus à Paris , Napolét'n n'avait plus que'àix ba-ta,ill0ns de troullgs fraiclres,,.mais c'étai[ la vieille garde, et i'l se croyaitdébarrassé des Prussiens. six bataillons de grenadiers é[ de chasseurs,trois mille vétérans conduits par Ney gravisient â reur tour le piateau.Les Anglo-Hollan.dais vorent, s'approiher-les rcdortables bonneté a pôii.La -garde qlordg I'ennemi, culbrit-e les soldats de Brunswick, de Nassauet.les -tlollandais, le prince d'Orange tombe de cheval, ffappé d'unebalte. Mais torrt â coup. une nourelle ligne se rlresse devant nôj soldats.(( Dellout' gardes anglarses, et tirez.;ustel > s'écriewellington. Les sol-dats. de 1\'laitlarrd, couchés dans les blés, se relèvent et"font feu. Le

g.c-néral. M,ichel est tué; Ney perd son qrratlième cheval. Àlalgré leselforls du brave des braves, la'gârde, dimiriuée de moitié, bat en ritraite.I\l.LnÉcsel.

EKERCICES ORAUX ET IiCRITS 1

{.0uestionnaire. - Qu'est-ce qrie la première Restauration?- Queflt Napoléon ? - Qu'est-ee que la'périod'e des Cerrt .ic,u,,si - naeontezIa bataille de waterloo. - Napolébn a-t-il abdiqué"une seconde fois?- 0.ù les Anglais I'orrt-ils exili? - Quand est-il mortt -

qu'est-ceque les trailés tle l8[5?

2. Ilevoir à rédiger. - Racoutez la bataille de Waterloo.

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CONCLUSION DE [À SIXIEME PÀRTIE

La France, sous Ie premier empire, o connu toutes les

gloires. Notre armée vict,orieuse esl entrée dans toutes

ies capitaies de I'Europe, à Madrid, à Rome, à Berlin, à

Vienne, à lloscou.

tr)t cependant la France est tombée, vaincue, épuisée,démembrée.

Pourquoi? C'est qu'elle s'est abandonnée à Ia volontéd'un maître, sacrifiant à la gloire toutes ses libertés.

C'est que ce maître, emporté par son orgueil, a cru que

tout céderait devant lui et que, ne connaissant plus auoun

frein, il a perdu tout sentiment, de sagesse humaine.

Puisse lâ France ne pas oublier que la dictature d'unhomme, ftt-il un homme de génie, finit toujours par être

fatale au peuple qui la subit,

T.'AMTLLE DES BONAPARTES

Charles Bonap arte (11 47 -17 85).

llJoseph N.rpolÉos 1"'

roi d'Espagne. (1804-1815).I

Napoléonroi de Rome

mort en 1832.

tllLucien, Louis Jérôme

roi de Hollande. .roideWestphalie.llNepor,Éox III Jérôme

(t852-1870). (prince NaPoléon).tl

.Lou.is-Napolagt, -Vi*tor. f.*G:I pt'utce. rmperl&r )

né'én t356. m. en 13?9.

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t)+l1rlil,

-iirill|,1

li)ri

I

SEPTIEME PARTIBDE {8{5 À {848

CHAPITRE XVIIr BESI]Â.I]RÂ.IIION D|[ I/A IIONÂBCEIDDE JUII/I/EI

IIJA R,ESTAUR,ATION

LEÇON

{. Lqris XVIII ({815-{824) vit la première année deson règne signalée par une violente réaction royelistedont le maréchal Ney fut une des victimes.

2. Les ministres Richelieu et Decazes suivirent unepolitique plus libérale. Le terril.oire fut évacué par les

alliés.3. Mais, après I'assassinat du duc cle Berry, la réaction

fut plus vive contre les idées de.tTSg; M. de Villèle futle principal ministre de cette époque.

4. Charles X ({824-{830) accorda toute sa conlianceaux ultra-royalistes; qui votèrent des lois impopulairestelles que la loi sur le droit d'aînesse.

5. Le roi, après avoir suivi trop peu de temps les con-231

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t.

232 LA NESTÀURÀTION.

seils libérrux du ministre Martignac, prit pour ministrePolignac et lit paraîlre les ordonnances qui amenèrent la

révolution de 1830 et la chute définitive des Bourbons,

nÉcrt

{.Ira Restauration. - Le gouvernement qui a succédé

à i'Empire a pris le nom de Restauration. Il a duré quinze

ans, dé l8l5 à {830, et comprend les deux règnes de

Louis XVIII et de Charles X.2. I-rouis XVIII (lSlU-1824). - En retnontant sur le

trône, Louis XVIII voulut rassurer I'opinion publique. Il ac-cortla une constitution qui reconnaissait les principes de { 789;le pouvoir législatif était confié à deux Chambres, le Corps

législatif et la Chambre des pairs; les ministres étuient res-ponsobles,-

3. Réaction royaliste. - Les royalistes, moins seges

que le roi, poursuivirent de leur haine les hommes de IaRévolution et de I'Empire. Une violente réaction ôciata.

4. I'a Terreur blanche. - Dans le midi, les passions

politiques et religieuses se déchaÎnèrent avec violence. AAvignbn, le'maréchal Brune fut assassiné par une populaceféroce. Le maréchal Ney, le héros de tant de batailles, futpoursuivi et fusillé. Une r'éritable terreur s'ernpar& du pays;on I'appela la Terreur blanche.

5. Dissolution de la Chambre. - Le roi, pluslibéral que les royalistes, avait horreur tle tous ces excès; ilprononça la dissolution de la Chambre des dé ,utés,

-quiétait

ultr*-.oyuliste, et favorisa l'établissenrnet d'un gtuverne-ment plus modéré.

6. Ministère Richelieu. -Sous le ministère du duc

de Richelieu, la France c,ommença à respirer. Les étrangersévaouèren[ le territoire, avant le terme fixé, en {8{8. (( J'siassez vécu, s'écri& Louis XVIII en apprenant cette heureusenouvelle, puisque j'ai vu la France libre et le drapeau fran-gais flotter sur toutes les villes de France. >

Notrc armée fut,.réorganisée par la loi militaire de l8l8'qui rétablissait la conscription. Nos finances furent admi-nistrées avec une habileté remarquable, et nos dettes furentpayées stns que le peuple ftt chargé d'impôts nouveaux.

Enfin' des loissur

lapresse garantirent au pays une sege

liberté.

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LA RESTAURÀTION" 233

7. Ministère Decazes.- Le duc Decazes, successeur

de Richelieu, contTnua la même politique. l\lais un afÏreuxévénement précipita sa chute. Le t3 février 1820. le duc de

Beny fut-assassiné par Louvel, à la porte de l'Opéra. 0nexploita I'horreur de ce crime contre ce ministre tiberal.Decazes donna sa démission.

8. Second ministère de Richelieu. - Le duc deRichelieu reprit pendant quelque temps la direction desaffaires I mais I'inlluence du comte d'Artôis, frère du roi, Iitdonner le ministère à M. de Villèle.

9. Ministère deVillèle. - M. de Villèle était un admi-nistrateur h-abil_e, mais I'un des chefs du parti ultra-royaliste.La presse fut frappée avec rigueur; des lois furenivotéespour donner toute I'influence, dans les élections, aux plusriches propriétaires. Enlin, une intervention a.mée en Es-pegne rétablissait le pouvoir absolu de Ferdinand VII.

Les libéraux commencèrent alors à conspirer contre ceg'ouvernement autoritaire. La plus célèbre de ces conspira-

tions fut celle des quatre sergents de la Rochelle.10. Mort de Lrouis XVILI. - Louis XVIII, princegage, d'un esprit éclairé, d'un caractère modéré, mais tropfaible, voyait avec mainte cette réaction violente. il redoutaitde nouveau,\ orages pour I'a.r'enir. En l.BZh, avant de mou-rir, il dit d'une voix émue, en embrassant son petit-neveu,le duc de Bordeaux : a Que Charles X ménage 6ien le trônede cet enfant >

{t. Charles X (1824-1830). - Charles X érait le troi-sième frère de Louis XVI; il éiait connu, a.vant son ar,ène-ment, sous le nom de comte d'Artois. c'était un caractèreloyal et honnête, mais il avait une telle haine pour tout cequi rappelait la Révolution et I'Empire qu'il maiqua de pru_dence dans sa politique. Aveuglé pàr reJpréjugés, il prif desmesures impopulaires qui hâtèrent la chuté de lJRestaùration.

{2. I-rois impopulaires,-

I\[.de Villèle fa'crrisa lapolitique ultra-royaliste de charles x. Il fit voter des lois

impopulaires telles que I'indemnité d'un milliard accordéeaux émigrés, la loi du samilège qui punissait de mort le voldans unc église. Il voulut même- rotàblir le droit d'aînesse.Le pays, gJT_r-afé de cette réaction, nomma des députés plusnrodérés. Villèle donna sa démission.

{3. Ministère de Martignac. - vilrère fut remplacé

par l\{. de l\{artignac, ministre libéral, qui tenta par de Ëugr*

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234 [A RESTAURÀÎION.

mesures de sauver Ia Restauration. Il voulut donner le droitde vote à un plus grantl nombre d'électeurs; il rendit lo

libertéà la presse. Malheureusement il donna sa démission,

après un vôte défavorabie de la Chambre. Le roi, qui neI'aimait pas, I'accepta avec plaisir.

14. Ministère de Polignae. - M. de Polignac, ancien

émigré, ami personnel dé Charles X, un des chefs des ultra-.oyalisies, fut nommé premier ministre. La Chambre des

députés protesta contre ce choix impopulaire.Deux cent-vingtet ïn députês signèrent une adresse au roi, dans laquelle ils

déclaraient que I'accord n'existait plus entre la royauté etla nation.{5. T-res ord.onnanceÉ. - Le roi imité renvoyo les dé-

putés. Le pays les renomma tous. Alors Charles X lit unôoup d'Etai. Pa. les célèbres ordonnances du 26 j'illet, ilp.oitonço la dissolution de la Chambre qui ne s'était pas

ônrore iéunie; il supprima la liberté de la presse. Cette vio-lation de la constitution provoqua la révolution de {830'

16. Ira révolution de 1830. - Des journalistes, etparmi eux, Thiers, Mignet, Armand Carrel, protestèrent

ôontre les ordonn&nces. Paris se souleva. Pendant troisjours (27,28,29 juillet), le peuple dressa des barricades'

L'ttOtet de Ville et les Tuileries furent occupés. Les soldnts

Iirent c&use commune avec le peuple.Alors Charles X se réfugia au château de Rambouillet,

puis en Angleteme, après avoir abdiqué en faveur de son

petit-fils, le duc de Bordeaux.Mais ia Chambre des députés ne reconnut pas ce choix'

Elle proclama roi le duc d''Orléans, Louis-Philippe'-

l7'. Politique extérieure de Ia Restauration" -Le gouvcrnemént de la Restauration, malglé ses fautes, n'a

oor"été sans honneur et sans prolit pour Ia France. Charles xà contribué à I'affranchissement de la Grèce par la victoire

de Navarin, remportée, en 182?,sur la flott'e turque' Il a

commencé la conqrrête de l'Algérie.18. Prospérité publique. - L'époque de la Restau-

rution a été prospère- Les agriculteurs et les industriels ven-

daient bien leurs produits, qui étaient protégés par des tarifs

contre la concurrËnce étrangère. Ces tariis étaient plus ou

moins élevés suivant que la prodtrction nationale était plus

ou moins bonne. C'est ie qu'on appelait le système d.eI'échelle

mobile ou système Protecteur.

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[A RESTAURATION. 235

{9. I-res lettres et les arts. - La Restauration futaussi une époque florissante pour les lettres et les arts.

La 0hambre des députés avait retenti de l'éloquence des

plus grands orateurs de notre siècle, le général Foy, Manuel,Pasquier, Royer-Collard.Augustin Thieny, Guizot et Thiers émivaient leurs re-

marquables histoires ; Chateaubriand faisait paraître seschefs-d'æuvrel Lamartine et Victor Hugo publioient leursadmirables poésies; Ampère et Arago faisaient de grandesdécouvertes scientifiques.

_Dans les arts, il faut citer les peintres : Ingres, Géricault,

Delamoix, Horaçe Vernet; les sculpteurs : Rude et Davidd'Angers; les musiciens : Rossini et Auber.

IECTURB. - La mort du maréchal Ney.

Ney, après avoir embrassé, pour la dernière fois, sa femme et sesenlants, se prepara à mourir. A nerrf lreures du matin, une voiture vintprendre le maréchal pour le conduire au lieu du supplice. Le cor-tègei traversant le jardin tlrr l,uxembourg, s'âvancâ iilencierrsemerrt

dans I'allée de l'Observatoire et s'arrè[a bléntôt deiant un n]ur Lemaréchal descendit de voiture; sa contenance était ferme. son re-gard.ass.uré; il se. tournalers le peloton rlui allait le frapper, et, latête haute el, nue, la main dloite sur son cæui, il dit aux soldiis :'u lleseamarades, tirez sur nroi. u [Jns détonation se fit ententlre: Ie maréchaltomba pelcé de plusieurs brlles, dont tlois â la tête..Aiqgi périt pai des balles françaises Ie héros de la Moskowa, qui

n'avart pu trouver la mori sur viugt champs de bataillel

EXERCICES ORAUX ET ÉCRITS

l. Ouestionnaire. - Quelle était la situa[ion de la France à l,avène-ment de Louis XYIII? - Comneni appeia-t-on la Terreur en lAl5l--Quels sont les faits principaux du miiristore rlu duc de Richelieir? -ur lui succeda? - Quelle fut la cause de la chute du ninistère De-cazes? --.Qui a assassiné le duc de Berrv? - Qu'est-ce àue lesrrltra-royalistes? - Quel ministre firent-ils" arrivei au oouuliir -uelle-s lois furent présentées par eux? - Qur a succédé à Iouis xvlII?

-Qu'est-ce qqe l-a bataille de Nararin?

-Quel est le ministre libéral

du..regne de C_harles X? - I)ar qrri f't-il remplacé? - Quell,e était lapolrtiqu^e de i\1. de Polignac? - Qu'est-ce que I'atlresse tles 221? _Quelie fut la cause de-la chute tle la Resiauration? - Racontea larévoluiion de 1830. - Dites les résultats tle la Restauration.

2. Ilevoir à rédiger. - L'histoire de la Restauration.

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936 LA RESTAURÀTION.

ilIJOUIS-PHIIJIPPE I" ({830-{848)

LEÇON

{. Louis-Philippe, duc d'Orldans, proclarné roi après

la révolution de Juillet, était un prince libéral et ami de

la paix.2. Les principaux ministres de ce règne furent Casimir

Périer, Thiers et Guizot.

3. A I'intérieur,le gouvernement eut à lutter contre lespartis répulilicains, légitimistes et bonapartistes.

4. A I'extérieur, Louis-Philippe fut partisan de la paix.Il lit trop de sarilices à l'alliance anglaise. Cependant ilintervint en Belgique, dont I'indépendance fut reconnue,et en ltalie. Il continua la conquête de I'Algérie.

5, Louis-Philippe fut renversé par la révolution'defévrier 1848, qui proclatna la République.

nÉcrr

l. Louis-Philippe. - Le duc d'Orléans, proclamélieutenant général du royaume pendant la rér.olution deJuillet, fut reconnu roi par la Chambre des députés; il pritle nom de Louis-Philippe I'".

Lê norveau roi avait défendu, pendant touie sa vie, lesprincipes libéraux. En C.?92, il avait combattu à la tête denos volontaires, à Valmy et à Jemmapes. Il apportait autrône un esprit éclairé, une grande expérience, des goûtssimples et modestes.

2. Tres ministres de I-,ouis-Philippe. - Parmi lesprincipaux ministres de Louis-Philippe, trois surtout ontlaissé un grand souvenir : Casimir Périer, Thiers et Guizot

3. Casimir Périer. - Casimir Périer se montra à la foisferme et libéral. Scrupuleux observatcnr de la loi, il voulutIa faire respecter par tous les partis. Il rnourLrt en ,832,emporté par la terrible épidémie de choléra qui Iit à Parisplus de vingL mille victimes. Sa mort fut un deuil pour laFrance et une perte irréparsble pour la monarchie de Juillet.

4. Thiers et Guizot. - Thiers et Guizot furent de

grauds orateurs et des hommes d'Etat habiles. [{ais ils

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LOUIS-PHILIPPE I'f. 23i

étaient souvent en lutte et se disputaienl Ie pouvoir. Thiersétait plus partisan des réformes et plus disposé à une octionénergique ii l'étranger; Guizot était plus ronserv&teur et plus

attaché à la paix.Guizot, dont lapolitique plaisait da-vantage au roi, con-serva le pouvoirde 1840 à {848.

5. Ï.la politi-que intérieure.- Les dix pre-mières années durègne de Louis-Philippe furent unelutte continuellecontfe les partis,qui organisaient des

insurrections oudes émeutes. La viemême du roi fr:t rnenacée par de nombreux attentats.

6. Les partis. - Les partis qui combattaient Ie gouver-nement étaient : {o les rcputtlicutitts; 2o les sociali,stes, quidernandaient pour Ies ouvriers le droit au travail, une eug-mentation de salaire et, en général, I'amélioration de leursort 1 3o \es lëgit'irnisfr;s, qui reconnaissaient comm e rci lëgi-

fime, sous le nom de Henri V, le peiit*fils de Charles X, lecomte de Ohambord, duc de Bordeaux I 40 enfin, les bona-pnrtistes, qui s'agitaient pour la restauration de I'empire auprofit du duc de Reichstadt (ancien roi de Rome), fils deNapoléon Ie', et, après la mort de ce prince, en 1832, auprofit de Louis-lfapoléon Bonaparte, neyeu de Napoléon Io".

7. I-res émeutes. - A Paris, en 183{, l'église Saint-Germain I'Auxcmois fut saccagée; l'archevêché fut démoli;

Ies moix fr"rrent abattues. En 1834, le quartier Saint-\{errifut le théâtre d'une lutte sanglante. Le général Bugeaudétoulla I'insurrection. Dans la rue des Transnonains, deshabitants furent massacrés.

A Lyon, les ouvriers, après avoir promené des drapeauxavec cette inscription : < Vivre en travaillant ou mourir encombattant r prirent les armes. La ville dut être ossiégée porI'armée. La soumission ne se lit qu'après un combat achsrné,

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238 [À RESTAURATION"

Les légitimistes, sous Ia conduite dela duchesse de Bemy,.mère du comte de Chambord, essayèrent de soulever laVendée. Mois lu duchesse fut prise et enfermée dans Ie cha-

teau de Blaye.8, I-res tentatives bonapartistes. Le princeLouis-Napoléon prolita de ces crises pour tenter un coup demain contre le gouvernement. En 183ô, il essaya de sou.

lever la garnison de Strasbourg, mais sans $ réussir. En 1840,il lit une descent'e à Boulogne-sur-1\[er; il fut aussitôt arrêtéet enfermé au fortde Ham, d'où il s'échappa en 1846.

9. Les attentats contre I-rouis-Philippe--

Plu-sieurs attentats furent commis contre la vie du roi. Le plusfameux fLrt celui qu'organisa le Corse Fieschi, avet une ma-chine formée de vingt-cinq canons de fusil. te roi, escortéde ses trois fils, de quatre ministres, de deux maréchaux,suivait le boulevard ,du Temple, pour aller passer la revuede la garde nationale, lorsqu'une grêle de balles répandit lamort dans son entourage. Quarante et une personnes, et,

parmi elles, le maréchal Berthier, furent stteintes.10. I-,a potitique extérieure. - Louis-Philippe, par-tisan de la paix, chercha surtottt à ménager I'alliance an-glaise. Il fit iouvent, pour éviter la guerre, des samilÏces quiparurent pénibles à I'amour-propre national. Ainsi il con-ientit à payer une indemnité à un Anglais nommé Pritchard,qui combaitait la France à TaÏti. Il permit aux vaisseaux de

g.rerre anglais de visil,er nos navires de commerce sous pré-

texte d'empêcher la vente des esclaves.I\fais nofre politique subit surtout un échec Srave dans la

question d'Orient.ll,.Ira question d.'Orient. - La guerre avait éclaté

entre le sultan et le vice-roi rt'Egypte, Méhémet-Ali. La

France soutenait ce dernier de ses sympathies. L'Angleterre,au contraire, défendait Ie sultan; par sa politique habile, elle

lit signer à Ia Russie, à I'Autriche et à la Prusse un traité

d'alliance.L'irritation fut extrême en France. Thiers fit voter par les

chambres un crédit nécessaire pour faire construire les forti-fications de Paris, il mit I'armée sur le pied de guerre et con-

voqua, la garde nationale. Le roi fut e{frayé de I'attitudebeliiqueuse de son ministre; il le remplaça par Guizot.

l2-" Intervention de la Frarrce. - Cependant, la.

politique de Louis-Philippea été quelquefois énergique.

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l, ï-ra prise d'Alger.belle colonie de I'Afri-

LOUIS-PHILIPPE lor. Ût*l

de Charles X, a été continuée sous le règnc de l_ouis-Philippe.

2. Le plus redoul,able ennemitle la France fut l'émirAbd-el-I(ader. Nol,re armée, commandée par de vaillants

généraux, Clauzel, Damrémont, Bugeaud, le duc d'Au_rnale,

-s'empara _de Constantine, vainquit Abd-el-Kader

près de I'Isly et le força à se rendrc,3. Après la conquête, Ia [.-rance a cherché. à co]oniser

ce beau pays, qui comprend trojs départements : Alger,Oran et Constantine.

Rtr;CIT

- La conquête de I'Algérie, notre

que, a été commencéesous le règne de Char-les X el, s'est poursui-vie

sous le règne deLouis-Philippe.En {827, Ie consul

clc Fltnce, ayant de-mantlô au dey d'Algerturés par lcs corsaires,visagc. Lc gouver-nement français de-

manda vainementréparation" Unc ex-pédition militairefut résolue. Le 26mai { 83(r, le généralBourmont et le vice-amiral Duperré par- i.ûirent de Toulon.

Le 5 juillet, ils i

s'emparèrent d'Al-8er.

2. L,ouis-Phi-lippe et la con-quête de I'AIgé-rie. - Les villes depar les Francais, de

nlsT. DA .R C.

la"cstitution

de deux navires cap-fut frappé d'un cotrp d'ér'entail iç

Abd-el-Kader.

Oran, Nlédéah furent occupées{833. En rnême

tempson orga-il

Bône.r830 à

.ltl

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ztasdav, d, t -n t e\r"rt*b* t----k* #

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212 LA RESTAURATION.

nisait de nouvcaux régiments pour préparer la conquêtc : les

zouaves, les chasseurs d'Afrique; la légion étrangère.3. Ir?émir Abd-el-Kader.

-La France allait renoon-

[rer_ un ennemi redoutable.Àfra-et-Xuder était né en 1817, près tle Mascara. Fils d'un

marabout vénéré, il prit bientôt lui-même le titre de mara-ôout (saint) et a'émir (prince). Un pèlerinoge à la Mecque

accrut la vénération qu'il avait inspirée aux Arabes. A son

retour, il trouva Alger en possession des Français, et il réso-

iut de les chasser de l'Afrique.

4.La prise de Constantine(1837).

-Cependant le

nlaréchal-Clauzel dirigeait une expédition contre la forte place

de Constantine. La ville, située sur un rocher escarpé, pro-tégée par un ravin profond, dans lequel coule le .Rummel,op-poru à une arméc insuflisante une résistance facile. Il fal-lut battre en retraite.

Le général Damrémont, successeur du maréchal Clauzcl,

résolui de le venger. Un corps d'expédition arriva devant

constantine le 6 octobre. Le 9, toutes nos batteries ouvraientle feu; le {3, la place tonrbait en notre pouvoir après unmémorable assatrt. Le général Damrémont avait été tué pen-

dant le siège; il fut remplacé au gouvernement général de

I'Algérie parle général Valée, nommé maréchalde France.

li. L'épisode de Mazagran. - Un acte

héroique, qui eut en France un grand retentisse-

ment, surexcita le corirage de notre armée; centvingt-trois hontmes, commandés par le capitaineLelièvre, furent cernés dans la ville de X{azagranpar douze mille Arabes. Pendant quatre jours

ôt quatre nuits, ils se défendirent dans les mai-sons do village et forcèrent cette armée à battreen retraite.

6. Ire général Bugeaud.

-Le général

Bugeaud, successeur du maréchal Valée, potll:suivit avec énergie la conquête de I'Algérie. Il

d'Olléans. ",:.. ' 'orsposait d'une armée de cent mille hommes,

commanrlés pnf des généraux ronlpus à la tactique des

Arabes : Lamoricière, Bedeau, Changarnier, Yousouf, le duc

d'Aumale. Ce dernier flt, en 1,8&3,, une action d'éclat' Avec

cinq cents chevaux, il enleva la smq,Iah d'Abil-el-Kader, c'est-

. à-rlire sa famille, ses enfants,ses

servilcurs,ses bagages, ses

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LOUIS.PHILIPP E I8I .243

troupeaux, qui campaient.près du chéliff, sous la protectionde. cinq mille hommes. L'émir, qui s,était sauvé à grun,l'_poine

avec sa mèr'e et sa femme, se réfugia dans le"Maroc.7. Victoire de I'Isly (LSLL).- Abd-el-Kadersouleva

contre nous I'empereur du Marôc, îra-et-nnaman. Le généralB'geaud, nommé maréchal de F'ance, prépara actiiementla guerre.

une bataille importante se livra près de la frontière dul\{aroc, sur les bords de I'Isly, Notre artillerie jeta le clésordredans la cavnlerie marocaine. Le Jils de I'empereur s'enfuit

avec tous ses ofliciers" cette brillante victoir.e nous assuraitla soumission d'un grand nombre de tribus de I'Algérie.8. Soumission d'Abd-el-Kader. - Le ducà'Aumale

succécla au maréchal Bugeaud,

. L'acte capital du nouveau gouverndur fut la prise d'Abd-el-Kader. Oelui-ci, après avoir essayé vainement de souleverune révolution dans le l\faroc, était revenu en Algérie. Legénéral Lamoricière, avec des troupes supérierrr.ri. cerna

et lui coup'. toute retraite vers le -désert. Abd-el-kader serendit à condition qu'il serait conduit avec sa famille àAlexandrie ou à saint-Jean-d'Acre. Le duc d'Aumale ratilÏaIe traité de soumission.

9. Colonisation de I'AIgérie.- La conquête de

I'Algérie a continué de {B4g à-nos jours. Hlle n'a été ache-vée. qu'après la soumission_ comprèie des tribus énergiquesde la grande et de la petite Kabyiie.

Longtemps ,ouÀir. *orégime militaire, notrè coronie a enfin oùrno, en tgil. ung'ouvernement civil avec le droit d'être représentéu, .o,n*unos départements francais, à la {-lhambre âes aeprrt'os et auSénat.

LBCTURE. - Le gouvernement de I'Algérie.

L'Algérie est administrée.par ùn go?tuer?tezn général ciuzl qui a lecommanclement des forces d'e terrc"et de mer. tf eii o-*iiio'oti"or_eit de,soî.ueïlement. déribérant sur ùi rrl;it;i ilp;ihJd ii a'onconsei.I ,supérieur, examinant le budsei.

--L Arge'e comprend lrois départeme-nts : Arger, Oran et constantine.

^^99g".:-d,épariementcontieït : to u' le*itoire ciuil, administrécomme un département lrançaisi o un terrttiitii *ùri"ir:r.'àa^"nistré par Jes

's'énéraux,e1 naï ieï i"rt'à"'à arabes q*i sont composésd'offi cièrs fra niais. chargés' des rapporrs. ae'i;ù o,i,,i'rîi.rîiil "ffiaise

avec les indieèn"es.'ces

rèformes oni iart de notrecorunie une véritabre .l'rance algérienne"

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s,4L LA RESTAURAIION.

EXERCICES oRÀux ET Écntrs

l. 0uestionnaire. - Quanrl a comtnencé la conqrrète de I'Algérie? -Quelles sont les premières villes sorrmises? --Racontez la..prise de

Cons[antine. - Qu'est-ce que Abthel-Iiacler? - Par qui tirt-il vaincu?

- A qui se soumit-il? - 0omnent cst organisé le gouvernemenf de

l'Àleérie ?2. Ilevoir à rédiger. - La conquête de I'Algérie.

CONCIUSION DE TÀ SEPTIEI\IE PÀRTIE

De {815 à 1848, la France a été gottvernée pûr lamo-narchie des Bourbons et Ia monarchie des d'Orléans.

La première a élé perdue p&r ses amis, les ultra-roya-

listes, qui ont fait une guerre impruclente auK principeset aux hommes de la Révolution Elle est, tombée auxjournées de juillet {830.

La seconde est tombée égalcment pûrce qu'elle a cher-ché son appui sur une petite nrinorité clu pays, les privi-légiés de la fbrtune, e[ non sur le pays tout entier. Avecla révolution de février {848 a paru io suffrage universel,

Malgré les fautes commises, cette période n'iù pas étésans gloire ni sans prospérité pour la nation. La Francea fait triompher I'indépendance de la Grèce et celle de laBelgique; elle a conquis I'Algérie.

L'industrie et le commerce, encouragés par lt créationde routes, de chemins de fer, de lignes télégraphiques, ontpris un grancl développement.

Avec la richesse publique. I'instruction s'est répandue;les lettres, les sciences et, les arts ont, jeté un vif éclat.

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HUITIEME PARTIEDE {848 a Nos JoURS

CHAPITRE XVIII/A FRANCE CONIEUPOBAINE

ILA RÉïPUBITIQUE DE 1848

LEÇON

{. Le gouvernement provisoire proclama Ia Républiqueet décréta l'établissement du suffrage universel"

2. L'Assembl'ée constituante, après avoir lutté contreIr terrible insurrection de juin, qui fut vaincue par le gé-néral Cavaignac, fit une constitutiou républicaine,

3. Louis-Napoléon Bonaparte, élu président de la Ré-publique, fit un coup d'Etat contre I'Assemblée législa-tive, le I décembre {851, et, I'année suivante, il r.établitI'EmPire'

RÉcrî

{. I-re sulfrage universel etlaRépublique. - pndes premiers actes du gouvernement fut de déméter le sirf-

frage universel, tle peuple, appelé poLrr la première fois à jouir des droits

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2I'6 tÀ FRÀNTE CONTEMPORÀINE.

politiques, en us& evet sagesse; il .nomma'une Chambre de

i.p.O*-"t,ints dévôuér uri institutions républicaines. Ce fut

I'Assenrblée constituante.- -2. I-ramartine et le drapeau tricolore' - Le nou-

vetu gouvernement avait à' faire faoe à de grandes difli-

,"iter."f" révolution avait provoqué une crise dans le tra-

vail national. Les ouvriers, sans pain et sans ouvr&ge' se

laissèrent séduire par les théories dangereuscs de {'ous.,ceux

loi ,erto*aient une révolution complète dans Ia société. Ils

ivoient pris pour emblème ledrapeau rouge' Lam.artine re-

Doussa, fe drâpeau rouge &vec une indignation éloquente'

i.-Citoyt.tt, dii-il, je nraccepterai Samais Ie drapeau tiuge'

i, ;;;ù"ir tricolôre a fa* ie tour-du monde avec la Répg-

;ltq*'; i'Empire, avsc.vos libertés et vos gloires' tandis

que le drapeau tôigt n'a fait que le tour du Champ de

ù"rr. traîn-é dans le sang du peuple' rr'^î.'iljourneu au If mai.- - Malheureusement les

ouvriers nî se laissèrentpas conduire par des conseillersaussi

;g;;: il- résolurent de renverser le fouvernement' Dans la

i.fir.e, du l5 mai, ils envahirent I'Assemblée, mais ia garde

irationale réprima cettc insurrection"4. Les iournées de juin' - Un mois après' une

nouvelleémeuteéclata;cettefoise]lepritlesproportionsd'une odieuse guerre civile' Pendant cinq jours'. on.se battit

àurr* tes ,ue, àe Paris avet un acharnement impitoyable'

ôr_-ir"r"ées de juin coritèrent la vie à_plusieurs-milliersàà ,âtaot*, à sept généraur et à I'archevêque de Paris'

Mgr Affre" "b. P"ésidence de I-rouis-Napoléon'. -; Le peuple

fui eJrraye de ces émeutes sanglantes; le-s intérêts. étaient

alarmés. Ilne réaction se prodùisit dans le Pays' Aussi les

électeurs ne nommèrent pas le généràl Cavaignac président

à. r" République,bien

uu itgrit combattu Ies insurgés de

i;;;; ô;it tit itt *opunticain.modéré, ferme et honnête'Ils élurent a une fortË majorité le prince Louis-Napoléon

(10 décembre '1848). . - -6. Désaccoti ao présid'ent et de I'Assemblée

législative.-Leprésident.eutbientôtàluttercontref'Gsemnfee législativd qui avait remplacé I'Assemblée con-

-tit"-"].. ï.ilË u**.*blèe, nommée par la.réaction qui suivit

. i.t;oo.nées de juin, était éomposée di p-ftii1"i,9::Tgu"tutdéc 'es. Elle dêmanda et obtint qu'un corpscl'&rmee' com-

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I

I

LA RÉPUBIIOUE DE I8&8" 2/+7

mandé par le général Oudinot, rétablit le pape Pie IX surson trône, d'où il avait été renversé par la République ro-maine.

Les discussions passionnées auxquelles elle se hvra,les démarches imprudentes qu'elle ût pour rétablir la royauté,enlin les nouvelles agitations du parti socialiste servirentI'ambition du président.

7" Coup d'Etat du 2 décembre. - Dans la nuit du2 décemb.re {,851, lesreprésentants du peuple furent arrêtés,I'Assemblée nationale fut dissoute, et le Palais-Bourbon, oùelle siégeait, fût occupé militairement. Le lendemain, des

bamicades s'élevèrent dans quelques rues de Paris ; ellesfurent enlevées par les troupes. Une terrible fusillade balayales boulevards.

Quelques départements prirent les armes, rls {urent soumisà u-ne dure répression. Les chefs répuhlicains furent déportésoet des commissions mixtes poursuivirent tous ceux qui avaienlvoulu défendre la République"

8 Napoléon III, empereur.

-Les pouvoirs du pré-

sident furent prorogés de dix &ns. L'année suivtnte, unsénatus-consulte, ratifié par un plébiscite, rétablissait la di-gnité impériale en faveur de Louis-Napoléon, qui prenait letitre de Napoléon III (2 décembre 1852).

LEÛTURB. - Le suffrage universel.

I,e sg.fi.qgg univ.ersel, établi par la république de {848, est encoreaujourd'hui la loi electorale de

laFrance.

Tout Français âgé.de liug.l, et lttr a-ns a le droit de voter, s'il n'a passubi une condamnation qui le prive de ses droits nolitiunei_

On vote pour nommer les cbnseillers municirraux qdi administrentavec le maire les affaires de la commune, les crinseillérs d'arrondisse-ment et les conseillers généraux qui atlministrent aver: le sorrs-oréfetet le préfet les affaires du départérnent, les députés qui font et votentIes lois eénérales.

Le suffrage uqiversel permet â tout cito'yen de prendre part aux affairespubliqu,es et d'erprimer pacifiquemerrt et 1également son opinion Aussitoule révolution, sous uri pareil

régirne, esi condamnable.'

EXERCICUS ORAUX ET ÉCRITS

0uestionnaire. - Quels furent les preniers acl,es du gouverne-ment provisoire? - Quelle fut la prenrièie assemblée rénubliéaine? -ar qui fut-elle. -attaquée? - Itaiorrtez les journées dd ,iuin. - Quifut nommé président de la République? - eirels furert rei actes nrin-cipa.ur de I'Assemblée Iégislative?-- Qt'est-ee que le coup d'Etât du2 décembre? - Racontez-le. - Quand l'Empire fut-il restairré?

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2.t8 tÀ FNÀNCE CONTEMPOBAINE"

IIIrEr SECOND EMPIRE ({852-{870)

tEÇON

{. Le second empire, qut a duré de {852 à {870, a

fondé un certain nombre d'institutions utiles; il a encou-ragé le commerce et I'industrie, et fait quelques réformespour I'instruction publique.

9. Mais la France, sous ce règne, s'est trop désinté-

ressée des affaires publiques; les guemes ont été trop fré-quentes.3. Les principales guerres sont : lo la guerre de Cri-

mée, signalée par le siège de Sébastopol et terminée parIe traité de Paris ({856);2o les expéditions de Syrie, de

Chine et de Cochinchine; 3o Ia guerre d'Italie, signaléepar les victoires de Magenta et de Solférino, et terminée

par le traité de Villafrence; 4" I'inutile et déplorableguerre du Mexique,4. Enlïn la guerre de Prusse, faite sans préparation,

a amené, après les défaites de.Wissembourg, 'Wærth,

Forbach et après la capitulation de Sedan, la chute de

I'Empire et le démembrement de la France.

NIiCIT

l. L'Empire autoritaire. - La constitution impé-riale donnait à Napoléon III une autorité souveraine. Toutémanait de I'empereur. 1l nommait tous les mentbres duConseil d'Etat, chargé d'élaborer les projets de lois, et lesmembres du Sénat, chargé d'approuver lo loi. Le Corps lé-gislatif seLrl était le produii de l'élection.

2. Réformes tibérales. -En {860 et en 1869, la

constitution fut modifiée dans un sens plus libéral. L'initia-.tive du Corps législatif fut plus grande, les ministres furentresponsables devant les Chambres. Un député de I'opposition,I\{. Em" Oiivier, fut appelé au ministère. La nouvelle consti-tution, ailoptée par le Sénat, fut ratiliée-par un plébiscite,]e 8 mai {8?0.

3. Institutions. - Les assemblées répulilieaines s'étaientactivement occupées des mesures favorables aux classes

' ouvrières. L'Empire continua ccs traditions.

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LE SECOND ET[PIRE" 249

- L'ogricultnre fnt cncouragéc par ra création de nombre*xchemins vicin-aux, par l'établissement des concour*-ng;iiorr*,

pLt lrrgrands

travaux de reboisement et de défrichementL'industrie t'rançaise montra touie sa supériorité dans rogrande exposition de 1g67, qui ré'nit à paris ptus Je ,oi"*nt.mille- exposants. Enlin, le ôomnterce reçut une vigoureuseimpulsion par le traité du p2 janvi* rB6b, qui étab"rissàit resystème du libre échangc. Le canar maritime de Suez a étépercé en {869, par les.ioins de I'ingénieur frungoi* à, L.._seps' L'instruction pubrique, sous reïinistère oe'lr. ùrruy,ll t_ ltld:ppee.,q1 I'orguï isution d

iu

n en sei gn e me n r p rofes_sronnel et par r'établissement des cours d,adùltes. r -

4.: ï9tilique extérieure. - ,, L Empir-,.;.rt lapaix uavait dit Napoléon III au début de son ,:bnr.'f,;f*pi* frtau..con[rairc une gucrre conl,inuelle, et c.eit par Ià qï,it A._vait tomber.Napoléon a fait..quatre grandes guerres : .[o guerre deCrimée ; 2o guerre d'italie; f"" grorr, î o Ue"iqr,

, ?; gu...uavec la Prusse. Tr faut ajouter".n.oru lcs expéditions mili-taires de Syrie, de Chine êt de Cochinchine,5. Guerre de.Crimée ({.S54_{S56), _ La guerue decrimée fut entreprise pour arrêter res projets menacants dela Russie contre

-ra-.Turquir.i c-onrtantinople La France,I'Angleterre ct ru 'fur,1uie uïi..nt rours forces contre raRussie; le piémont se jàignit r,ienïÀt I cette-iripl*;il;;".r.

La Crimée fur te

pifilrJprinripuiïu la guerue. Nos soldarsfurent vainqueurs à_ l'Ahna, à Inr.Ë*àann et ù. Traktir.6. Prise de Sérrjrltopot. _ Lévéne;;r;.*pii"f au f"l:rT:r *l j:,:t.qr dc Sébgsiopol, I'aÀenal de roures les forcesde la Russie cians la merNoire. Ce siègc, qui devritclurer plus d'un an. est undes plus considérables clestemps modernes.

La villefut héroïquement défencluepar Ie général russe Totle_ben. Le générnl pélissier li_yla._ un assaut gérréral; Mac_Mahon,

-l-e .premier, occupr-r,la tour Malakoff ct y restamalgré Ia grête des.bôurets ct des ubus- sébastopor dut capi-

tuler. La paix fur signée e la.isliJfàl

Prise de la tour ltlalakoff

{l

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250 T,À FRANCE CONTEMPORÀINE.

7.T-aFrance et I'Italie. - A l'époque de Napoléon III,I'Italie ne formait pas, commeaujourd'hui, unroyaume uni.

, Elle était divisée en plusieurs Etats : &u nord, le royaumede Sardaigne avec lc Piémont, la Savoie et le comté de

Nice; au centre, le grand-duc de Toscane et le pape quipossédait les Etats ponti{icaux I au sucl, le roi de Ng,ll_e_g"

Les Autrichiens possédaient la Lornbardie et la Vénétie.

Les patriotes italiens voulaient chasser les Autrichiens de la

péninsule et faire I'unité du royaume. Le roi de Sarclaigne,

Victor-Emmanuel, et son ministre, le comte de Cavour,

homme d'Etat très habile, favorisèrent ces tendnnces ita-liennes. Ils recherchèrent I'alliance de ia France. Napoléon IIIcrut se rendre populaire en combattant pour I'indépendanceitalienne.

8. Lra guerre d'Italie (1859). - Notre armée, com-

mandée par Canrobert, Baraguey-d'Hilliers, Mac-Nlah-on et

Niel, franchit les Alpes. unie aux soldats italiens, elle battitles Autrichiens aux combats de Montebello et de Palestro.

Mac-Mahon remporta Ia victoire de Nlagenta qui lui valut letitre de maréchalde France et duc de Magenta. Une dernière

victoire, celle de Solférino, ehassa les Autrichiens de la

Lombardie.L'Autriche demancia la paix. Elle fut signée à Yillafranca.

La Lombardie était cédée à Victor-Emmonuel.Le roi de Sardaigne, pour reconnaître les services rendus

par la France,nous céda la Savoie et le comté de Nice ({ 860).

9. I-,'unité italienne. - Ainsi commença le mouve-ment de l'unité italienne. I1 ne clevait pas s'auèter là. Le

Piémont, secrètement favorisé par la France, s'empara des

Etats de Parme et de Modène, de la Toscane et de Naples'

En {867, I'Autriche céda à I'Italie la Vénétie. En 1870, les

Italiens sont entrés à Rome.Aujourd'hui, I'Italie forme un roytume uni, avec Rome

pour capitale.10. Expéditions lointaines. - En mème temps, laFrance faisait de lointaines expéditions pour étabiir son in-fluence ou pûur défendte ses intérêts.* En 1860, une expédition en Syrie protégeait les chrétiens

de ce pays contre le fanntisme des musulmans"A la même époque, la France et I'Angleterue forçaient les

Chinois à ouvrir leurs ports aux étrangers. Une expédition,

' dirigéd.par le général Cousin-Montauban, remportu la vic-

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LE SECOND DI{PINE. 25I

toire de Palikao, entra à Pékin et imposa la paix à la Chine.Enfin, après trois expéditions contre l'empereur d'Annam,

qui persôcutait nos missionnaires, la Cochinchinefui

cédée àla France (1867).

I l. Guene du Mexique. - 0n a pu contester I'utilitéde ces guerres; toutes, cependant, avaient jeté un vif éclatsur nos armes, et quelques-unes avaient abouti à un accrois-sement teruitorial de la France. Avec la guerre du N{exique-commencèrent les aventures, les fautes et les reuers'de*I'Empire.

La France avait à se plaindre de vexations subies parnotre commerce cians le Mexique; une expédition eùt facile-ment vengé ces injures. Mais le gouvernement voulut dé-truire la république mexicaine, dont Juarez était président,et fonder à sa place un empire. Un prince autrichien, I'ar-chiduc 1\{aximilien, fut nommé empereur du Mexique. Pen-dant quatre a.ns, la France prodigua ses soldats et son argent'pour soutenir un empire que les Mexicains repoussaient.

Nos soldats furent vainqueurs à Puebla et à Mexico. Mais,quand ils furent rappelés, le malheureux Maximilien, aban-donné à lui-même, fut pris par les Mexicains et fusillé àQueretaro ({ 867).

1,2. La France et la Prusse. La guerre duIl{exique avaitcompromis lerègne de Napo-

léon IIi, laguerrede Prusseamen& sa chute.

préparé I'unité ,.

italienne. Gou- ijvernée pûr ungrand roi, Guil-laume, et parun habile mi-nistre, M. de Bismarck, elle avait vaincu I'Autriche à la

hataille tie Sadowa, I'avait exclue de la Confédérdtion ger-

Bismarck,

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2i2 LA Fn^:\icI coNTl,:t[ ponAl]tts.

rnanique et elle avait pr,is elle-rnêrne la direction des Etatsallemands. Elle prévoyait, r1u'une guerre avec la France étaitinévitable et, elle s'y était longuement préparée.

La France, au contraire, n'était pas prête. La gr-rerre dnI\fexique avait dôgarni nos a,rsenaux; les cadrcs de nos ré-giments étaient incomplets; la loi militaire de lB6b, prô-sentée par le maréchul lrliel, n'avait été qu'cn partie exé-

cutée. Aussi, c'est à peine sinous pouvions opposcr deuxcent cinquante rnille soldats

aux six cent mille Allemandsqui envahirent nos frontières.13. La guerre de 1870.

- Le prétexte de la guerrefut ia candidature d'un princeprussien au trône d'Espagne.La campagne s'ouvrit par unléger succès à Sarrebnick. Mais

bientôt les défaites se succé-drr.rent B.vec une rapidité fou-droyante Le maréchal de Mac-

Mahon, chargé de défendre l'Alsace, fut écrasé à 'Wærth,à

Fræschwiller et à Reichsholfen. Cette province fut envahiepar les Allernands, qui mirent le siège devant Strasbourg.

La Lorraine, à son tour, fut envahie après le désastre dugénéral Frossard à Forlrach.

Le maréchal Bazainc se porta en toute hôte sur Metz. Mais,après avoir livré lcs combats héroïques de Borny, Vionvilleet Gravelotte, il fut bloqué dans cette ville.ç 1,4. Capitulation de Sedan. - Une nouvelle arméefut alors formée à Châlons, sous le commandement du ma-réchal Mac-Mahon. Elle devait dégager Bazaine, Mais ellefut écrasée à son tour par des forces supérieurcs, à la bataillede Sedan. Mac-Mahon, blessé, quitl,a

lecommandement.

Napoléon III capitula et se rendit prisonnier clc guerre ayeotoute I'armée.française ({" septembre {870).

{5. ï:e 4 septembre. - La nouvelle du désastre deSedan lit éclater une révolution à Paris. L'empereur fut dé-claré déchu,.l'impératrice se retira en Belgique. La Répu-hlique fut proclamée, et un nouvetu gouvernement futinstallé &vec le titre de gouvernement de la Défense

'nationale.

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LÂ TROISIÈTIE RÉT'UBLIQUII. 853

LECTURE. - Les cuirassiers de Reichshoffen.La guerre franco-allernande a été désastreuse parce qu'elle a été mal

prépaieeet mal

condrril,e.l\lais I'armée n'a

pai déméi'ité Nossoldatsont été remarquables par lerrr dévouement et par leur hravorrre; à

Sedan, ils se battaient, avec une telle furie, que I'empereur Guillirunres'écriait avec admiration : o 0h les hraves enfants t ,

A Reichshoffen, la charge de: cnirassiers restela comme un des faitsd'armes les plus glorieux de notre histoire militaire.

L'armée de ltlac-][irhon était débordee t]e toulcs parts par lL's foreesallemandes. La retraite était menacée. (( C'est alori que-le générat deLartigue, qui a déjà epuisé ses réserves d'infanterie, s'e scrt de sa der-nière ressource . il appelle Ia brigade de cuirassiers lltichel. Le terrain,

coupé dehaies, de fossés;

couvert de houblonnières, est bien peu favo-rable. Le gérréral Duhesme, malade, ne pouvant, plus monter -à cheval,mais présent sur le terrain, déclare qrre c'est une folie, qu'on va dé-truire ses currassiers pour rien. 0n lui r'épond qrr'il n'y a pas d'aulreqoyen tle sauver les riébris de la divi;ion.,, NIes pauvreJ cuïrassiers udrt le gdnéral Duhesme en essuyant nne larrne. Au premier comotan-demen[, de toutes ees vaillantes" poitrines s'échappe'un seul eri, celuide Viue la France et aussitôt cette belle brigarie s'avance avec sescuirasses reluisantes au soleil, va prendre son ordre de bataille sur leplateau. En un clin d'æil, elle se'précipite avec la plus impétueuse

énergie, balaye les premièrespentes,

pui's elle descend conrrne un tor-rent sur llorsbronn, crir ellc va se faire hrcher. ') DB M.rzros.

EXERCICES ONÀUX ET ÉCRITS

0uestionnaire. - Combien a duré Ie second empire? - Quellessont les principales grrerres de ce règue? - Quelles s-orrt les causes etles principru.r laits de la guerre de Crimée? - Par queltraité a-t-elleété terminée? - Parlez de la guerre d'ltalie. - Quèlles en sont lesdeux principales batailles? - Quelles sont les causes de I'expérlitionde Syrie-, de Chine, de Cochinchirre? - Parlez de.la gueme tlu triexique.

- Qui ful nommé empereur tlu llerique? -Quelie lrrt la [in de lilâxi-milien? - Racontez la guerre rle Prusse insgn'ir Sedarr? - Oue sepassa-t-il à Paris quand on applit le dés;rsti:e rl'e Sedan: - Qrreile estIa rlate de cette réïolution? "

,IIII,A TIIOISIÈME RÉPUBLIQUE

LDÇONI Le gouvernement de Ia Défense nationale avlit àlutter contre de redoutables difficultés; il organisa Iagueme âvec énergie.

2. Mais la capitulation de Strasbourg, la trahison deBazaine ù Metz, et la chute de Paris, ûprès une admirablerésistance, rendirent inutiles les e{Torts de nos soldats en

pr0Yince.

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25t* tA FRANCE C0NTEMP0RAINE.

3. L'Assenablée nationale, convoquée au milieu de tousnos désastres, dut signer la paix de Francfort et céder à

I'Allemagne I'Alsace et la Lomaine. Elle nomma Thiersprésident du ponvoir exécutif.4. Thiers a bien nrérilé de la patrie : il a obtenu l'éva-

ouation anticipée du territoire, et il a lutté contre la for-midable insurrection de la Commune.

5. Cependant I'Assemblée lbrça Tbiers à se clémettre etle remplaça ptrr le maréchal de Mac-Mahon. Après d'inu-

tiles tentatives pour rétablir la monarohie, elle vota laconstitution de {875, qui établissait légalement le gou-vernement de la République.

nÉcIr

l. Gouvernement de Ia Défense nationale. - Legouvernement, présidé par le gônéral Trochu, était composé

des députés de la Seine, J. Fâ.vre, Gambetta, J. Simon,Crémieux, [i. Picarcl, Dorian, Magnin. La situation était dif-Iicile; car il fallait réprimer les menées révolutionnaires etcontinuer, sans ressources suffisantes, une guerue qui avaitété marquée par tant de désastres

2. Gambetta à Tours. - Le gouvernement avait dé-légué en province quelques-uns de ses membres. La déléga-tion s'établit à Tours. Elle Iit de vigoureux efforts, sous I'im-pulsion de Gambetta, pour armer la France. Mais iout étaitdans le plus grand désordre. Il était diflicile d'improviserdes armées en pleine invasion. Et cependant, avec des soldatsmal habillés, mal armés, à peine commandés, on défenditpied à pied le sol national. Le général d'Aurelles de Paladinesvainquit même les Allemands à Ooulmiers, près d'Orléans.

Mais bientôt la chute de Strasbourg et la coupable capitu-latirtn de Bazaine, qui livra aux ennemis l\'Ietz et ses héroïquessoldats, permirenl aux Allemands de diriger toutes leursforces vers l'intérieur de la France. Paris fut bloqué.

3. I a guerre en province.- Trois armées furent

rapidement organisées pour débloquer Paris assiégé : I'arméede Ia Loire, sous le commandement de Chanzy; I'armée duNord, sous le commandement de Faidherbe, et I'armée deI'Est, sous le commandement de Bourbaki.

4. Armée de la Loire. - L'armée de la Loire, prête

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tA TROISIÈME RÉPUBLIQUE. 255

la premièrc, fut arrètée au glorieux combat rle Patay. chanzyse repiia sdr le Mans oùr il fut écrasé par des forces supé-

ricures (janvicr'l 87 l).5. Armée du Nbrd. -Dans le nord, le général Faid-

herbe, avec une armée improvisée, fit des prodiges' Vain-q,,tut aux combats de Pont-Noyelles et de Bapau-me, ildgfentlit nos places du nord. Mais la défaite de saint-Quentin(lg.ianvier) ruina nos espérances de ce côté.' ô" A"*ée Ae I'Est. - Dans I'est, Bourbaki se porta

avec cent mille hommes vers i'Alsace, pour débloquer Bel-

fori. Vainqueur à Villersexel, il fut repoussé, après .troisjours de combat, entre Héricouri et l\{ontbéliard' L'armée de

i'Est che.dra un ref Lrge en Suisse par Ie Jura couvert de neige.

Lavictoire de Garibaldi à Dijon,ln belle défense du colonel

Tessier à Bitche et du colonel-Denfert-Rochereau

à Belfort ne

pouvaient changer I'issue de cette malheureuse cempagne"-?. Siège d.e Paris. - Paris' bloqué depuis le 49 sep-

tembre, était

admirable decourage et decontance. Plu-sieurs tenta-tives furentfaites pourbriser le cerclede fer qui I'eu-tourait.

Mais lescombats deChanrp i gn y,du Bourget, de

Buzenval fu-rent sans ré-

suhats. Bien-tôt Paris fut bornbardé. La famine commenca, à. faire des

raveges dans une population en proie à toutes lcs soulfrances

d'un hiver rigoureux. La résistance devenait impossible.8. Thiers et I'Assemblée national La paix

ne pouvait être signée que per les représentants autorisés dupays. Les électeurs nommèrent une Assemblée nationale.Ceile-ci se réunit à Bordeaux et donna à Thiers Ie titre de

chef du pouvoir exécutif de la République française"

Thiers.

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256 LA TRANCE cONTEMPOTIAINE.

9. L,e traité de Francfort. - L'Assemblée eut ladouleur de subir les exigences irnpitoyobles des Allemands

vainqueurs. Elle dut céder I'Alsace, la Lomaine et payer uneindemnité de cinq milliards. Grâce aux efforts patriotiques deThiers, Belfort nous fut consorr'é,

'10. ï-ra Commune. * Une horrible guerre civile vints'ajouter à tous les désordres de la guerre étrangère. Uneinsuruectiou éclata dans Paris et éiablit le gouvernement dela Commune. Le gouvernemenl légal se retira.à Versailles.Pendant deux mois, la Commune régna impunément à Paris.

['Iais Thiers avait réorganisé l'armée et en avait conlié lecommandement au mùréchal de Mac-I\{ahon. Le siège deParis commença; ce ne fut qu'après une sanglante bataillede sept jours que I'armée vainquit I'insumection. Malheureu-sement, avant de périr, la Commune eommit des crrmesodieux. Les Tuiieries, I'Hôtel de Ville, le palais du Conseild'Etat, le Ministère des finances furent inàendiés. L'arche-vêque de Paris, Ie curé de la Madeleine, le président de laCour de cassation, tous les otages furent fusillés.

{ I . Lra Franoe se relève. - Il semblait que la France,après de si grandes épreuves, n'eùt plus qu'à périr. Elle a ce-pendant trouvé, dans la fertilité de son sol et dans le travailde ses habitants, de nouvelles ressourccs. Un emprunt nc.-tional, souscrit avec empressement par le pays et l'étranger,montra toute la force de notre crédit, Thiers put ainsi payeraux Prussiens les cinq milliards et obtenir l'évacuation anti-cipée du territoire,

{2. Gouvernement du maréchal de Mac-Mahon(24 mai 1873). - Thiers, à la suite d'un dissentiment avecI'Assemblée nationale., donna sa démission" Le pouvoirexécutif fut conlié pour sept sns a.n maréchal de Mac-N{s.hon.

Les partis s'étaient entendus pour renverser Thiers, trop

favorable à l'établissement de la République; mais ilsfurent en désaccord quand ils voulurent constituer un nou-veau gouvernement Légitimistes avec le comte de Chambord,orléanistes avec le comte de Paris, bonapartistes avec leprince impérial, chacun ne voyait que I'intérêt de sa cause.Finalement la République l'emporta.

|'3. Constitution républieaine de 1875. - f,',\s-semblée vota, le 25 février 1875, une constitution républi-

'caine. Cette copstitution donne le pouvoir exécutif à un pré-

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[A TROISIÈ[IE RÉPUBI,IQUE. 257

sident élu pour sept ans, et le pouvoir iégislatif à deuxâssemblées : la Chambre des députés et Ie Sénat.

Ainsi la République, qui était le gouvernement de fait de-puis le 4 septembre l8?0, devenait le gouvernement légalde Ia [rance.

{4. Les présidents de la République. De-puis '1875, lru République frangaise a eu pour présicientsle maréchal dc l\{ac-Mnhon, Jules Grévy (18?9-t88?) etOarnot, petit-lils de I'illustre a organisateur dc la victoire >.

Le 24 juin {894,

Carnot visitait I'ex-position de Lyon lors-qu'un misérable lefrappa d'un coup depoignard. Il expiraquelqu es heuresoprès. La mort tra- igiquc du président i

provoqua en Franccune profonde dou- ileur. Des funérailles

'

solennelles ont étéfaites, aux frais dcI'Etat, à celui quiavait honoré la Ré-publique per ses vertus civiques, sa bonté, son désintéresse-

ment, son respect de la loi.Carnot a été remplacé par Casimir-Périer gui, après

quelques mois de présidence, a donné sa démissidn.Le Congrès a élu, en {895, Félix Faure, député du Havre,

président dc la République. Il ne pouvait faire un choix plusheureux.

l5. ï-res lois de Ia République. - Le gouvernementde la République a cherché à assurer par ses réformes plus

d'égalité dans les charges publiques. Blle s'est préoccupéesurtout de la défensc nationale et de I'instruction publique.

16. La loi militaire, - L'Assenr']rlée nationale avaitdéjà, en 1872, ôtabli le principe du service rnilitaire obliga-toire pour tous lescitovens. La loi du t5 juillet 1889 a appli-qué ce principe. Tout Français, à partir de vingt dns révolus,doit le service militaire pendant vingt-cinq ans. Ii fait partiesuccessivement rie

I'arméeactiye pendant

trois ans; dela

CarnoI

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258 tA FRANCE CONTEMPORAINE.

réserve de I'armée active pendant sept ans; de I'armée ter-ritoriale pendant six ans; de la réserve de I'armée territo-

rialependant neuf ans.

LZ.I'a loi sur l'enseignement. - L'instruction pri-maire a été rendue gratuite et obligatoire. Désormais totts

les villages ont leur maison d'école. cle bienfait si précieux,

le savoir, est mis à la portée de tous.L'enseignément secondaire & vu renouveler ses méthodes

par l'étabfissement du Conseil supérieur de l'instruction pu-LIiq,-re, issu de l'élection. En{in, I'enseignetnent su-périeur a

été doté de chaires nouvelles, de bibliothèques et de labora-toires.18. I-res travaux publics - Les intérêts matériels

n'ont frs étô négligés. Des travaux publics importants pourI'achèiement dJ.tôtte réseau de chemins de fer, pour les

c&naux, pbur I'amélioration de nos ports ont été accomplis'

Les ruin-es laissées par Ia guerre étrangère et par la guerre

civile ont été relevées. L'Exposition universelle de t878 et

surl,out celle de 4889, qui rappelait le centenaire de notreRévolution, ont attiré un granrl nombre tl'étrangers à Paris

et ont moniré que la FranCe occupe toujours une place d'hon-neur dans les tlavaux de I'indgstrie, des lettres et des arts.

19. Les sciences, les lettres et les arts. - Les

sciences ont continué leurs merveilleux progrès. Le physiolo-giste claude Bernard, le chimiste Berthelot et surtout I'il-fustre Pasteur ont fait honneur à la science française'

Victor }Iugo., le plus grand poète du siècle, est morten 188I. Xfaii à côté dc ce nom célèbre, on peut citer des

écrivains remarquairles : les philosophes Littré, Renan et

Taine, Ies historiens l\{ichelet et Duruy, les-auteurs drama-tiques Emile Augier, Alexanilre D_uryas fiils, victorien sardou-

Dans les arts les sculpteurs Dubois, Faiguière, AntoninN{ercié, les peintres Miilet e[ Bonnat, les musiciens Gounod

e[ AmbroiséThomas ont prorluit des æuvres qui resteront.

20, I-,a politique extérieure de Ia République'- La France, à l'éxtérieur, a cherché à eonserver la paix, si

nécessaire upie, 1cs c1ésaslres de la guerrc franco-allemande.

Elle a reÎait Ses foroes, en se recueillant et en évitanttoute complication. EIle ne men&ce personne I elle conserve

,ro ,ouuuriir fidèle à I'Alsace-Lorraine que la force seule a

pu séparer d'elle et elle n'attend que du droit et de ia justice

. les réparations nécessaires.

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LÀ TROISIÈME RÉPUBLTQUE" 2ïgL'Allemagne, désireuse de conserver le fruit de ses vic-

toires, a fait une triple alliance avec I'Autriche et I'Italie.

l,Iais la Frunce n'est pas isoléc, elle petrt compter surI'amitié de la Russie. La visite de i'amiral Gervais à Cron-stadt, et celle de l'amiral russe Avellan à 'I'oulon el à Paris,en 1893, ont montré combien I'alliance des deux peuplesrépond à un sentiment et à des intérêts communs.

21. I-res entreprises coloniales. - Mais si la Fr:ancea contenu son activité en Europe, elle a donné une nouvelleimpulsion aux entreprises iointaines et elle a accru notre

empire colonial.22. La France en Afrique. - En 1881, le

ment français intervint en Tunisie pour mettreIin aux incursions que quelques i,ribus pillarclesfaisaient en Algérie.

Les principaux faits d'armes de cette expé-dition furent I'entrée des Français à ?unfs, lebombnrdement de Sfu,æ, la prise de Souse, de

Gabès et de Kuirou,an,t lo ville sainte des Tuni-siens. Le bey de Tunis, par Ie traité du Bardo,accepta le protectorat cle la France.

L'occupation cle la. Tunisie a une double im-portance : elle nous livre un pays dont les ri-chesses naturelles sont très grandes, et elleprotège à I'est la frontière de notre belle colonie

algérienne.Tirailleur

bans la vallée du Niger, les Francais ont pris sénégalais'

possession de la région fertiie du Soudan et occupé en t 894 laville sainte de Torn-bouctou. A lo mêmeépoque, le géné-ral Doods faisait laconquête du Daho-

mev" Les expéditionsd'un grand voya-geur, Savorgnan deBrazza. nous don-naient sens côup férir la plus grande partie du Ccngo Ainsila France possédait, au centre même de I'Afrique, une impor-tante colonie.

23. I-ra France en" Asie.

-Dans ces dernières années,

les Francais avaicnt fait de nombreuses explorations dans

SOuverne-

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Tirailleurannamite.

260 tÀ FRANcE coNTEr[poRÀtNE.

I'Indo-Chine pour détourner le commerce de la Chine versnotre port de Saigon. Un de ces herdis explorateurs, le lieu-

tenant Francis Garnier, fut assassiné, en { 873, par lesbandes sauv&ges du Tonkin.Le gouvernçment s'émut de ces faits et, envoya

une expédition; malheureusement il n'ngit pas&vec assez de vigueur. Le commandant Rivières'empara de Hanoi, mais, en poursuivant avecquelques hommes seulement les bandes sa.u-vages, connues sous le nom de Pauillons Nofi.s,

il tomba dans une embuscade et fut tué (1S83)"Le gouvernement agit enfin avec résolution.

L'amiral Courbet enleva la forte place de Son-Tay (décembre {883), et fit à la Ohine uneguerre victorieuse marquée par le blocus de l'i,leFormose et la destruction de I'arsenal de Fou-Tchcou.

En même temps, notre armée achcvait la conquête et lasoumission du Tonkin.

Enfin, dans I'océan Indien, I'ile de Madagascar aplacée sous le protectoratla France.

24. Conclusion. LaFrance a repris en Europe sagrande situation. Forte de son

armée, alliée d'un grand em-pire, confiante dans son droit,elle peut envisager I'avenir avecconliance. l\{ais elle ne doit pasoublier que la force d'un pays

ne.dépend pas seulement de son armée et cle ses ressourcesmatérielles; elle dépend surtout de I'union de tous les ci-toyens dans une même penséc ; elle dépend de la pra-

tique de tous les devoirs civiques, I'B.rnour du travail,le res-pect de la loi, le dévouement absolu ri [a patrie

LECTURII. - UAlsace-Lorraine.

. Ces belles provinces, si franr.aises_de cceur, nous cnt été ravies aprèsla funeste guerre rle {810. Là iont llletz eL Stt'asbottrg. ces derrx renr-parts de là France. lletz, la ville imprenable, la patii'e au maréclrrlFabert, ce type de I'honneur, livrée pàr un marécltal de F'rance, Ba-zaine,lraitre à I'h.onneur et à la patric Strasbourg, la cité patriote, la

patrie de Rleber / Colmar, la patrie du général 'Rapp et âe I'arniral

éréde

{@ery

pzaArao

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I..{ TR0tslÈME RÉPUB LT0{Trr. 201

Bruat trfulhouse, la patrie de nos grands industriels. Les Alsacrens etles Lorrlrns n'ont cessé de protesttr conlre leur annexion à I'Alle-ma.gne, Toutes les é-leclions qui ont été faites en Alsace-Lorraine, de-

puis {870, ont été des electrons de protestation contre les Allemands< Toutes les .cspéranees des Alsaiiens-Lorrains, dit M..NIézières, sepprtcnt vels la .llq1.u, plus. ils vivent- sous la tlominatioïr allemahde,plus ils voient I'allenragne de près, plus ils cstiment et regrettent ldFrance. La terre de I'Alsace-Lônaine apparticnt aux Alleùands, lesâmes nous appartiennent. ,r ,/

EXEHCICIJS ORAUX UT ÉCRITS

0uestionnaire.

-Qu'est'ee que le gouvernement de

nationale? - Raeontez les principaux faits de lamande depuis le 4 septembre t8l0? - Quelles frande depuis le 4 septembre t8l0? - Quellesde la paix? - Dites ce que vous savez de Ia CorCitez ies lois les plus--irirportantes de la Répulété les colonies noirvelles âcquises à notre é

CONCI,USION NE

L'étude de nol'de notre hi"'lgrn--

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REYISION CHRONOTOGIQUE

?600 (av. J.-C.).

-

Fondation de Mar-

seille.ConouèLe de la Ganle par César.(,,p. l.-t). - Défaite-d'Attila.hvènemeirt de Clovis.Clot.aire 1u", seul roi.Daeobert Iu',Bataille de Testry.Charles Martel à Poitiers.

Trêve de Nioe.

Viotoire de Cérisoles.Traité do Crespy.Eenri. il. roi.Abdication do Charles-Quint.Défaite de Saint-Quentin.

.T::liu' i"% ii:i ;a# o"*' *rançois II, roi.- ; I

Coniuration d'Ambdise.Chù'tes lX. toi. rMassacre de Vassy.fBataille de Jarnac. IMassacre de Ia Saint-Barthé-

lemv.Eenri III, roi.La Sainte Ligue.Bataille de Cout,ras.Assassiuat du duc de Guise.Avènement de Henri IV.*Bataille d'Arques.Bataille d'lvry.Abiuration du roi.Enirée du roi à Paris.

Edit de Nantes." ssassinat de llenri IV.'" XIII, roi''qéraux de Paris.

loncini.'t1e-o\

153S.

11a44.1544.7547.1556.1557.1558.7559.1559.1560.1560.1562.1569.

1572.

1574.1576.1587.1ô88.1589.1589.1590.593.

DU.4574E1.558.628.6t7.

emagne, empereur"ee de Verdun.

la Normandie.Hugues Capet.\ en Àugleterre.

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\ 17t6. Systèms 6si;Ç-r.-./' --- l-rtrv'' urnqurème coalition' - .va--..,1i33.fiîiif,g: +qt$'" B o u rb o n. l' "

o. * #i '.; u;,f,Ëi Ë

"1'.J# ii"";,

"_

rz+t. offi de ra succqs,ioq-$'.r.u-l lSlT: S"-#ËJî1'1,?ï;; l'lffài:*,1+'45."tii;*: o" ro,,s$y. t | ;*'"""1,S" il:t";1îffi,:î

1748. Traité d'eixla-(fiâôtille. I Lo,ris XVTII.

1788. Deuxième ministère de Necker. I tS30. Zouis-philinne.Io.. roi.1?89. F^tats.géntiraur. - | f83t. ltinistère de'Casjmir périer., *- 20 juin. Serment du Jeu de | 1940. Ministère_ de Guizof. -

' paurrc.

-| lSt?. llort dd àu,e d'Orléans.

- 14 juillet, tlil* d-e la Rastirle. I lsrs. Le s.rrrage universel et ra R&- ,4 aoùt. Abolition des privilèges I putrliqut francaise.

lib'1. Ijetarte de ltoshach. I Cent iours. _ Waterloo.1763. Trairé de Paris. I tSlE. Zozis XVIII. roi.

t'1i1. Louis XVI, roi. I IBZ4. Chartes X, roi.

1783. Traité.de Versailles. I tion de Juillet.

de la république. - Victoire | 185g. Guerre d'lr,a e.de Jernmapes. I 1860. Guerre du r .esisue.

1?93. Mort de Louis XVI. - La Ter- | 1870. Guerre de prusle.

- Coalition générale de I'Eu- | A septembte.

18 brumaire. I 1SSZ. Slection de1799. Le Consulat. I rr rrÉn,,h

i801. Paix ds Lunévillc. | 1S94. e".n..i;;; a; CL";;180?. Paix d'Amiens.

Itsor. ereôtio^ àJc;i",i;:Èé.i"".

1804. Napoléon I"., empereur, | 189b. Eleotioo ae l-Èfk Faure.

RT]VISION. '263

iiflÉ. fffllf8.iËËîiliil e r de ruri n l' fo'u'J:,*::Lïlii,'**,sar. rra * é

170S. Défaite d'Oudenarcr:ig. viôiàiiJaîïu'îJÏ'n.n.io-l lË39: lnl" - BIocË continen{'ar.

il i g: n1'l,"o.i;: ff I ræ.. ;1, i- i l*i'iJ,,,1"'-'.:' " "

0'-'r'ra

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ïng,gxerq;:îs;si; ;; : i ;;; ; ;ï#r-#*Ë,lîr,r: rYËil pi..

1756. Guerre de Sept ans. | 1815. Reto.rr de I'ile d'Elbe. - Les1757. Défaite de llosbach. I Cent iours. - Waterloo-r f vdr rrdrrs uE f,dlrp. I IL\IA, ,OlIlS -LVIII.l0l,l7Li6. Réunion de la Lorraine b la I 1818. Evacuation du territoire par les

, France. ^ | -^^ étrangers.

1399 llyign de la corse. I 19?9. +?sas:iirat du .duc de Berry.

1?74. Ministère de Turgor. | 1S?t. entaiile de Navanin.t776. Ministère de Necker. I 1SBO. t es Orrlonnances. - Révolu-

l?gq.;Eq" o" ro reao-,"iï;5."""""""' |.'*a. n.tifiïi8 ïâiâi,jX-Naporéon.

1791.1 Fuite du roi. --r Assemblée te- | tStO. Assemblée lertisiatiue..{'-. gisla.rive.- . I ig;l. Coup tl,Etat )\ Z décembrc.

1?92..J ournée du20juin, - dn 10 août. I tBiZ. Naiolëon ff r.,emperàur.-

r - Massacres dç septembre. I t8il. Cuèrre dc Crimée,'7792. Yict:oire de vahqy. | 18i6. percement dd I'isthme de s'ez.1792. La Conaention.-lProclamation

| -'fr:rité

Cparis.

1jR3. Traiié de CampoiFormio. I tSrO. ror.. Q"e"y, p ,-i,ià"t au gi,r/vù. tlonâparre en .igypte, I République.l?99. Deusième coalition contre ll I tSSt, Cooqiôte de la Tur., irie.

France. -. Conp d'Etat dn I tSSf, nrpêaili,rn du :fonkiill, .j

lii brumaire' | 1ss7. Election do carnot prés'lilent de1799. Le Consulat. I tn Répqblique.

' '-- -..Gr

1300. Victoire de l\rarengo. - vic- | tss9. centena'irà de la Révoltis;.n." toire de Hohentinàen. I - Esposirion uoi"t-".àii'")i-7

orl oe Louls Àvl. - La l'er- 11970. Guerre de prusse, _ Défail.ererlr. - Révolte de laVendée. I a" Sedan. -- Révolution du

ropê. , | 1821. Traité de F,rancfori. _ Insur_1794. Journdedu 9 thermidor. - Fin I rection de la Comrnnne_ -urnee ou v lnermldor. .- I in I rection de Ia commune. _

de^la.Terreur. - Victoire d. | ,^_- _Gouvernement dc fhiers, ,.É''  "y ,* rrrrvur-

r lulurrç (rE I uuuvet'Ircment oc I tllers,Fleurus. | 1g?2. Evacuation rlu lerritoire. r,;1705. Traité de Bôle. I t87:. ltriers est r-rvnplacé pu. le mo- ,ini,,1195. Le Directoire. | ;;.h"û"-ùl;;:ir*1,;;: '- "'- ';'' ' '

l?96. Hochepacilielavendée. -cam- | l.c?5. constitution r ,iublirraine,,*^- '-piË.nè.de Bonnparte en ltalie. I tSfS. n"position univ .r"lf". -- ,:

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TABLE DES }IÀTIERES

I. Les Francs,.....ll. Clovis.IIl. Les fils cle Clovis

IV. Les mair es du palais.. . , . . .

I. La féodalité... .......ii. L"; c;;,;ri.;"à',it i"' piË*ilii'"

croisadeCu.lP ' V. tatiott

dtt, Pou 'it'l' 1al,

I. Louis XIII et Marie de ltlé-141

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Cnep. III. ' Les Carlouingietts. ICn're' XII'- Le siècled: Loyi: XI.Y:

I. Origine des Carlovingiens.. . .II. Chnrlemagne ...iii.ïi'ffii--",".;ï;'à;' cÉ;;r;: .., 1,,1";g;,iïiu:....ru. i;;i;;;i 158

magne..asne.. *, 1"i;*"iJi1"i..... .......Cne.p. lV. - Le régime féorJul. I IV. Le sièclo de Louis XIV.. ...

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4l I t. Looi. xv. - Le duc d'or-I léuns. - l-leurv.

t. Les ministres de Louis XIV. 154tt. t.c-ruis XlV, - Victoires et

Cnnp. XIII. - Les Préliminairesde la llëuolutiott.

éuns. - F-leury.Les srterres de Louis XV,...

Les Capétiens et les com- .^ Ittt:T.:I. Les srleres de Louis XV,...tll. Fin"du l-eglg ,le Louis XV.

- Le dix-hultième siècle. . . . .munes.

lL Philippe-Augr:+te. .. .:::::::lII. Saint Louis..IV. Les dernicrs CaPétiens di'

Cnrp, VIII.

-Les guerres d'Italie.

Louis XVf .. .. a ..I.'ancien réSme.

Cnrp. XIV. - La IIéuolution.

Cn.s.p. XVI. - I'a Rtstauratiotret la monarchie de Juiltet.

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rects " bu I I. A*.r.blée constiluante...... 190'

Csrp. VI. - La guerre de Cent ans. I tt. esscrnblée lésislative t96

r. phiripne vr er rean r.;';.,. ut I ltl'sr:*l'* l*::.11::" "' ?Î9. Phrlrppo v_t er Jeûn.te r'un',. ts.j I tV. Victoires et conquêtes,.... m1lli.i'iTfrXi;1.Îi::'n#"-;: ;0

I ii t,ill"t-:W:: : : i:: :: : :: :: : nlCn,rp. VIt. - Le triory.f\e ,f,,u.pouuoir I Crrn*. XV. - Le prenûer .Emy,ire.roual sur la fëodalitë, | - -: o.oyal sttr ld fëodûlité, I. L'Empire de t804 + 1q91".. |li. Charles VJI; ser institutions. H I ii.1u,r[i* .i" ilbz à 1s10. .:: ??glI. Louis x1...........:,...,:... I.\ I iii. L'Erirpire de 1810,à 181t... ??IlI. Minonité de Charles VIll:.. lj I iV. Les Cènt jorrrs. -'Watuloo. failV, Inventions et découvertes,.

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l Charles VIII è. Naples....... 99 lI. La Restauration.ll.LouisXIl...........'il. |tt.Louis-Plrilipp".I.""..^.'.IlI. Francois Io' ir l{arignan.,. 10i I llt. La c'rnquàts de I'Algérie...

Cn,rp. lX. - Ilimlitë de la Frarzce Cnep. XVII' - La lrranceet de l'Autîche.

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I. Frarrçois Io et Ch-arles-Olint.I contenzpordtne.

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8/13/2019 D.blanchet - Histoire de France

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