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Chers tous,
Voici venu le temps tant attendu de la JET News ! Cette fois-ci, pas de rimes, même si j’étais
très fière d’avoir relevé le défi, je dois avouer que ça m’a un peu freiné dans ma rédaction et pour
être honnête, j’ai passé quelques jours après à penser en rimes et c’était un peu bizarre… Une JET
News plus classique cette fois-ci donc, mais j’ai beaucoup de choses à vous raconter, j’ai pris
beaucoup de photos : ne soyez pas surpris si cette lettre est longue, j’espère seulement qu’elle ne
sera pas ennuyeuse (si le texte vous rebute, regardez seulement les photos, y’en a beaucoup) !
Commençons rapidement par le début : quelques photos de mes missions extérieures. Je n’ai
pas grand-chose à rajouter de ce côté-là, les missions suivent leurs cours comme je vous l’ai raconté
la dernière fois. En plus, c’est les vacances en ce moment, donc je ne suis pas allée en mission depuis
deux semaines. Je peux simplement vous partager ma fierté d’être disputée entre Mme Sandrine et
Mme Mirana à l’école : Mirana a refusé que j’aille dans une classe avec Sandrine un mercredi « Non !
Toi, tu as Camille le vendredi, le mercredi, elle est à moi ! » Je suis flattée !
Je me suis aperçue que je ne vous avais pas vraiment parlé de mon quotidien, voilà l’occasion
de le faire ! Ici, mes journées sont assez longues puisqu’elles commencent à 5h30. L’office est à 6h30
et je pars en général vite après, donc pour avoir le temps de manger et de prier je me lève tôt ! Mais
de toutes façons, le soleil se lève très tôt aussi, on prend tous un peu son rythme. La matinée je suis
donc soit à l’I.S.P.A soit à l’école et cela est aussi assez fatigant ! Quand je reviens à midi, nous avons
la messe et puis le repas. Avec ce rythme, je découvre les siestes, je m’aperçois que cela m’est vital
et je me surprends à vraiment dormir presque chaque jour (ce que je ne faisais jamais en France).
L’après-midi est consacrée aux services de la maison, le plus souvent c’est la cuisine : éplucher et
Coucher de soleil, vue de Tana
Les adorables enfants de l’école de l’Immaculée et leur bricolage
escargot, après avoir appris la chanson Petit escargot. Dans un autre genre, les tout aussi adorables étudiants de l’I.S.P.A en
plein sketch pour pratiquer la langue française.
couper les légumes, triage du riz et, pour moi en particulier, les gâteaux, puisque c’est devenu ma
spécialité (parfois 4 fois par semaine, pour les anniversaires et les fêtes diverses !). Et les soirées sont
rarement libres : frat maison, frat jeunes, frat foyer, groupe de prière… Mes journées sont bien
occupées ! En plus, comme l’aéroport est à Tana, nous avons souvent des passants dans la maison :
Sr Dagmara, Sr Audrey, les parents de Sr Laure-Elise ; avec l’accueil des divers groupes, la vie est
agitée ici ! J’apprécie ces vacances pour profiter pour me reposer, prendre du temps pour moi, etc.
A la maison, je suis toujours très heureuse ! Les
habitants sont devenus des vrais frères et sœurs pour moi, et
je les aime tous beaucoup. Nous vivons de beaux temps de
fraternité, de joie, mais je ne veux pas vous faire croire qu’on
vit dans le monde des bisounours, il y a parfois aussi des
incompréhensions et des disputes, mais je découvre un
espace bienveillant dans la Communauté, notamment avec
les « temps de réconciliation ». En général, pendant la
messe du mardi désert, nous prenons un temps pour nous
réconcilier, sous le regard plein d’amour du Christ, c’est
donc beaucoup plus facile ! Nous pouvons vivre le sacrement
de pardon, ou aller voir un frère ou une sœur pour demander
pardon ou simplement avoir une parole d’encouragement.
Ces temps me sont très précieux, que ce soit pour les pardons
ou les encouragements, que ce soit pour les recevoir ou les
donner ! Je me sens plus proche de chacun à chaque fois !
A Tana, je suis souvent celle qui reçoit les petites
taquineries des frères et sœurs… Sûrement parce que je suis
la seule vazaha, ou la plus jeune, ou une des rares filles…
Enfin bon, je dois avouer que je suis habituée et de toutes
façons, c’est toujours gentil et drôle ! Et puis « qui aime bien
châtie bien » comme on dit ! Les taquineries viennent
surtout à cause mon côté français, et c’est vrai que j’ai
développer un esprit patriotique depuis que je suis ici : je
vois du bleu blanc rouge partout, je n’ai jamais autant aimé
le pain et le fromage (la France me manque un peu quand
même…). Une anecdote qui vous fera rire et qui a beaucoup
fait rire la maison : un soir on avait comme menu des pâtes,
j’étais très contente de ne pas manger du riz et le cuistot
avait ajouté du fromage dans sa sauce ; l’odeur du fromage
n’a pas plu à tous ces malagasys qui se sont exclamés « Ca
sent vraiment mauvais ! » et moi de répliquer : « Arrêtez ça
sent pas mauvais, ça sent la France ! », éclats de rire
général, cette expression « ça sent la France » est devenue
synonyme de « ça sent mauvais » pour eux…
Enfin bon, quand même mon quotidien est rempli de
petites joies et j’ai souvent la chanson du Livre de la Jungle
Il en faut peu pour être heureux en tête : une douche chaude
le matin (un vrai bonheur !), un bon repas, les bonbons sous
le verre du petit-déj pour Pâques, les grasses matinées
jusqu’à 7h30 (bah oui quand on se lève à 5h30 tous les
matins, 7h30 c’est une grasse mat’ !), admirer le ciel étoilé
après le dîner, voir de beaux couchers de soleil presque tous
les soirs… Pour rien au monde je ne regrette cette
expérience fantastique !
Vous pouvez voir les photos d’une grande partie des
personnes qui vivent avec moi sur les photos. Ce sont surtout
les jeunes qui sont représentés mais c’est parce que c’est
avec eux que je partage les plus beaux moments (et puis eux Kanto, moi, Niry, Umerikun, Sr Dorothée
En bas - Moi, Umerikun, Romaric et Landry
aussi, ils sont très très beaux). Je vous présente rapidement ceux que vous ne connaissaient pas
encore : Romaric, un autre stagiaire de la Communauté, qui était d’abord dans la maison d’Antsirabe
et qui maintenant passe un moment dans la maison de Tana (nos stagiaires, Elison et Judichaël sont
eux partis à Antsirabe). Kanto est un jeune étudiant, neveu du père Henri, qui vient chaque weekend
à la maison co pour aider dans les services et découvrir petit à petit la Communauté (c’est lui qui m’a
emmené au zoo le mois dernier !).
Enfin, je me dois de vous
présenter Umerikun ! Rencontrée dès
mon arrivée ici à Tana, vue chaque mardi
soir pour les groupes de prière, je l’ai
vraiment découverte pendant ce mois-ci
et elle est devenue une vraie amie et
sœur. Comme je l’ai dit, il y a eu pas mal
de mouvements dans la maison ce mois-
ci, et en particulier, une semaine
pendant laquelle Michou et Hanitra sont
allés à Maurice pour une rencontre des
responsables Cana de l’Océan Indien ; la
même semaine, la maman de Niry a eu
des soucis de santé, et notre maîtresse de
maison a du aller la garder à l’hôpital.
Nous voici en sous-effectif… Sœur
Dorothée a la bonne idée de faire appel à
Umerikun, une JCN (Jeunes du Chemin
Neuf) pour venir nous aider. Pendant
cette semaine, on m’a donné la responsabilité de maîtresse de maison : quel travail… Il faut penser
à chaque petit détail, constamment, c’est épuisant ! Mais j’ai eu la joie de découvrir Umerikun. Un
petit bout de femme, gentil, courageux et serviable, qui a une force intérieure et une volonté qui
m’inspire beaucoup. Nous avons beaucoup partagé depuis, et je l’apprécie de plus en plus. Elle m’a
emmené visiter sa chambre d’étudiante, et je peux vous dire que tous les étudiants en France qui se
plaignent des résidences CROUS peuvent vraiment se considérer heureux… Son bloc s’appelle
Révolution et cela colle parfaitement avec le personnage d’Umerikun à mon avis. Anecdote avec
Umerikun ? Okay… Retranscription d’une de nos conversations récemment : « On part à quelle heure
demain ? » « Tu m’as dit 7h30. » « Oui, mais ça en malagasy ça veut dire deux choses : soit on part à
7h30, soit on prend notre petit-déjeuner à 7h30… » Mais c’est bien j’en apprends toujours plus sur la
culture malagasy !
Bon, je vous ai dit que mon mois de mars avait
été bien occupé (je crois que je vais dire ça chaque
mois, mais bon, pour le mois de mars, j’ai vraiment eu
cette impression). Le mois a commencé par la journée
de la femme le 8 mars et je peux vous dire que ça a
plus de gueule ici qu’en France. A Mada, aucune
femme ne travaille ce jour-là ; à l’école par exemple
toutes les femmes profs étaient en congés, mais les
hommes travaillaient : étonnant ! Pour moi cette
journée s’est traduite par une virée aux fripes avec
Lulu. On avait déjà prévu cette sortie avant de réaliser
que c’était la journée de la femme et quand on a fait
le lien, on s’est dit que c’était bien tombé ! C’était un
jeudi et le jeudi c’est la soirée foyer : au programme,
les garçons préparent une petite surprise pendant que
les filles partagent sur les femmes qui les inspirent. C’était très riche ! Et la surprise, c’était très
chouette : du chocolat, une chanson, un discours sur les femmes en général, et puis ce que les garçons
apprécient chez les filles du foyer. Très touchant et très sympa !
Umerikun, photo prise pendant notre soirée pyjama, au retour de la retraite
pascale.
Souvenir du 8 mars avec les femmes de la maison Niry, Lulu, moi, Hanitra, Yvonne
On enchaîne avec le mariage traditionnel de Luciana : l’occasion pour moi de découvrir un
autre aspect de la culture malagasy. C’était vraiment très chouette d’assister un petit peu à la
cérémonie. Il y a beaucoup de kabary, les discours malagasy, intraduisibles – même par nos supers
traducteurs de la maison co – à cause de tous les proverbes malagasy utilisés, mais on essaye d’avoir
l’idée générale.
J’ai aussi été invitée chez Sandrine (un partout dans la bataille
entre Mirana et Sandrine) et c’était vraiment chouette, j’ai pu
découvrir sa maison, toute sa famille (et apparemment j’en fait déjà
partie parce que j’ai aidé à faire la cuisine et la vaisselle… !), et la
façon dont ils vivent. Dans une seule maison plusieurs familles
(parents, sœur de Sandrine et celle de Sandrine elle-même) vivent,
chacune dans un appartement séparé. C’est très convivial ! Au menu,
c’était beignets de choux (un régal… Les beignets de légumes, c’est
mon petit plaisir ici à Mada.), ravitoto (je vous préviens ça se dit
[raftout], n’allez pas le dire [ravitoutou] comme je l’ai fait la première
fois, taquinerie garantie…) c’est un plat traditionnel malagasy à base
de feuilles de manioc. Apparemment les vazahas n’aiment pas ce plat
en général, mais moi si ! Et au dessert, j’ai préparé un crumble pour
faire découvrir à Sandrine la pâtisserie à laquelle je suis habituée.
Et puis on a aussi une après-midi
« détente » avec les 14-18 : brochettes
party, christothèque et jeux. C’était
vraiment super ! Ces jeunes parlent
super bien français donc ça a été facile
pour moi d’apprendre à les connaître et
de rire avec eux. On a vraiment passé de
bons moments, les brochettes étaient
délicieuses, super ambiance avec la
christothèque (comme une discothèque
mais avec des chansons chrétiennes), de
nombreux fous rires avec les jeux :
Jungle Speed, Association de mots,
Killer, Enigmes. J’en garde un très bon
souvenir et notamment cette photo que
j’aime beaucoup !
Ronnie et Julio, les adorables enfants de
Sandrine.
Le ravitoto. Sandrine qui fait frire les beignets au
chou. Sandrine et ses enfants.
Le temps le plus important de ce mois-ci a
évidemment été la retraite pascale. Encore à Antsirabe,
toujours l’occasion pour moi de changer un peu d’air. Mon
service ? La liturgie évidemment ! (« évidemment » parce
que ça a été mon service à chaque session depuis que je suis
arrivée, même si je ne connais presque pas les chants
malagasys et très peu des chants de la Communauté…) Mais
j’essaye de faire cela en toute humilité, je me sens plus dans
mon élément à l’animation du matin, à chanter des louange
à tue-tête !
La retraite est obligatoire pour les étudiants du foyer
qui n’ont pas fait la retraite Jéricho. Elle commence le Jeudi
Saint et se termine le jour de Pâques. Chaque jour, il y avait
un enseignement, toujours très enrichissant, des temps de
prières et les célébrations du Triduum. Pour moi, ça a été
très beau de vivre tout le Triduum Pascal pendant cette
retraite en vivant pleinement les célébrations. J’ai été
particulièrement marquée par le Jeudi Saint : pendant la
lecture de l’Evangile, un des prêtres a fait le lavement des
pieds à douze personnes et ensuite nous avions un moment
pendant lequel chacun pouvait prendre une bassine et aller
laver les pieds des personnes à qui il voulait dire « je
t’aime » tout simplement. C’était un très beau moment, un
vrai acte d’humilité ! Le Vendredi Saint a aussi été très
beau : jeûne et visionnage d’un film F.O.I. sur le linceul de
Turin, chemin de croix sous la pluie (ça avait du sens !),
visionnage du film La Passion du Christ. Enfin, la joie de la
Résurrection a pu éclater, malagasy style, avec des chants,
des danses, des rires, de la joie quoi !
J’ai beaucoup apprécié d’être au service avec les
jeunes qui m’ont entourée pour la liturgie et l’animation.
Nous avons vraiment vécu de beaux moments fraternels et
rires, et de bons moments pour préparer les célébrations, en
essayant qu’elles soient les plus belles possible pour aider les
retraitants à prier, à entrer dans ce mystère de la Passion et
de la Résurrection.
Temps de prière personnelle. Trop fière de cette photo et puis ça colle pas mal avec Pâques !
Le lavement des pieds.
L’équipe liturgie (+ Kévin) Romaric, Emmanuelle, moi, Umerikun, Landry
Kévin (étudiant du foyer de Tana), Mialy.
Tant pis je fais une 6ème page, mais j’ai
trop de photos à vous partager, elles sont
vraiment chouettes (et pas « caniches » –
blague du jour, bonjour), promis !
Bon… On s’arrête là peut-être… J’essayerai de faire plus court la prochaine fois, mais c’est
pas gagné je vous préviens tout de suite. Je m’aperçois par ces JET News que je suis assez bavarde,
que j’ai envie de vous partager tout ce que je vis, tout ce que je fais, que je prends beaucoup de
photos (et je prête beaucoup mon appareil…) et j’ai aussi envie de vous les montrer ; donc tout ça
fait de longues JET News. J’espère que je ne vous ai pas trop ennuyé et que vous avez apprécié ces
nouvelles ! Moi aussi je les apprécie donc n’hésitez pas à m’en donner quelques-unes de votre côté !
Je vous porte toujours dans la prière, merci encore de rendre possible cette aventure
fabuleuse que je vis !
Camille.
Le fun de la Résurrection avec Kévin, Divine, Pierson, Anne et
Landry.