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T GRH Corrigé du devoir-maison sur l'Amérique latine. 1ère partie : les dictatures d'Amérique Latine présentation des documents Le premier document est extrait d'un article paru dans Le Monde en 2004. Ch. Legrand en est l'auteur. Le passage proposé traite du Plan Condor, programme de répression des dictatures d'Amérique latine ( plus particulièrement du Sud) dans les années 1970'. Nous y reviendrons ultérieurement. Le document n°2 est une carte extraite d'un manuel scolaire. Elle porte sur l'espace de l'Amérique latine. Elle est riche en informations. Il s'agit d'une bonne illustration de la situation politique complexe dans laquelle se trouvait cet espace entre 1950 et 1980. Cette carte dresse une liste des Etats où des dictatures militaires étaient en place. Leur date d'instauration est également mentionnée. Ce document nous renseigne également sur les gouvernements ayant participé au plan Condor. De plus, cette carte met en avant la naissance et l'affirmation de mouvements révolutionnaires, communistes ou socialistes, voués à lutter contre les dictatures militaires. L'antagonisme entre dictatures, soutenues par les E.-U, et mouvements révolutionnaires ( qui bénéficiaient de l'aide de l'U.R.S.S ) est donc visible par le biais de cette carte. Objectifs du Plan Condor Officiellement, le Plan Condor avait pour objectif principal la lutte contre le « terrorisme et la subversion » (lignes 5/6) , le tout dans un esprit de « coopération ». Derrière ces mots, se cachait une volonté de gouverner les Etats par la terreur et de « pourchasser et d'éliminer physiquement leurs opposants. » (lignes 19/20) Ce plan Condor se caractérisait par des arrestations, des procès arbitraires et des meurtres. Des milliers, des dizaines de milliers de personnes sont mortes ou disparues. Toute opposition devait être étouffée, détruite. Les services secrets étaient au cœur de ce système. Leur action était chapeautée par la C.I.A américaine comme nous l'indique le deuxième paragraphe du texte de Ch. Legrand. De nombreux Etats où des dictatures étaient en place y ont participé. La carte nous en donne l'identité. Nommons-les : Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Paraguay, Uruguay. Trois noms de dictateurs à retenir : Videla (Argentine), Pinochet ( Chili) , Stroessner (Paraguay) Bilan du Plan Condor et démocratisation progressive en Américaine latine ( à partir des années 1980) Les objectifs du Plan Condor ont été, dans un premier temps, « atteints ». Les dictatures ont gouverné, parfois pendant près de 20 ans, les Etats d'une main de fer. Ce plan Condor, à long terme, s'est soldé par un échec. Les démocraties ont pris le dessus sur les dictatures. Des associations, des mouvements, pacifistes, démocratiques, se sont structurés pour continuer la lutte malgré la terreur et la répression mises en place. Regardez également le dernier document du corrigé page ...

Corrigé du devoir-maison sur l'Amérique latine. · Pour mesurer le niveau d'un développement, un instrument plus complet, plus exhaustif est nécessaire. On utilise l'I.D.H …

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T GRH

Corrigé du devoir-maison sur l'Amérique latine.

1ère partie : les dictatures d'Amérique Latine

• présentation des documents

Le premier document est extrait d'un article paru dans Le Monde en 2004. Ch. Legrand en est l'auteur. Le passage proposé traite du Plan Condor, programme de répression des dictatures d'Amérique latine ( plus particulièrement du Sud) dans les années 1970'. Nous y reviendrons ultérieurement.

Le document n°2 est une carte extraite d'un manuel scolaire. Elle porte sur l'espace de l'Amérique latine. Elle est riche en informations. Il s'agit d'une bonne illustration de la situation politique complexe dans laquelle se trouvait cet espace entre 1950 et 1980. Cette carte dresse une liste des Etats où des dictatures militaires étaient en place. Leur date d'instauration est également mentionnée.

Ce document nous renseigne également sur les gouvernements ayant participé au plan Condor. De plus, cette carte met en avant la naissance et l'affirmation de mouvements révolutionnaires, communistes ou socialistes, voués à lutter contre les dictatures militaires.

L'antagonisme entre dictatures, soutenues par les E.-U, et mouvements révolutionnaires ( qui bénéficiaient de l'aide de l'U.R.S.S ) est donc visible par le biais de cette carte.

• Objectifs du Plan Condor

Officiellement, le Plan Condor avait pour objectif principal la lutte contre le « terrorisme et la subversion » (lignes 5/6) , le tout dans un esprit de « coopération ».

Derrière ces mots, se cachait une volonté de gouverner les Etats par la terreur et de « pourchasser et d'éliminer physiquement leurs opposants. » (lignes 19/20)

Ce plan Condor se caractérisait par des arrestations, des procès arbitraires et des meurtres. Des milliers, des dizaines de milliers de personnes sont mortes ou disparues. Toute opposition devait être étouffée, détruite.

Les services secrets étaient au cœur de ce système. Leur action était chapeautée par la C.I.A américaine comme nous l'indique le deuxième paragraphe du texte de Ch. Legrand.

De nombreux Etats où des dictatures étaient en place y ont participé. La carte nous en donne l'identité. Nommons-les : Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Paraguay, Uruguay.

Trois noms de dictateurs à retenir : Videla (Argentine), Pinochet ( Chili) , Stroessner (Paraguay)

• Bilan du Plan Condor et démocratisation progressive en Américaine latine ( à partir des années 1980)

Les objectifs du Plan Condor ont été, dans un premier temps, « atteints ». Les dictatures ont gouverné, parfois pendant près de 20 ans, les Etats d'une main de fer.

Ce plan Condor, à long terme, s'est soldé par un échec. Les démocraties ont pris le dessus sur les dictatures. Des associations, des mouvements, pacifistes, démocratiques, se sont structurés pour continuer la lutte malgré la terreur et la répression mises en place.

Regardez également le dernier document du corrigé page ...

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Des mères de disparus se sont ainsi rassemblées et ont crée le mouvement des mères de la place de Mai. (Chili)Asociación Madres de la Plaza de Mayo

nb : aujourd'hui, on parle de l'association des Grand-mères de Mai. Elles ont vieilli.

De nombreux pays d'Amérique latine ont connu une transition démocratique en « douceur » dans les années 1980' et au début des années 1990'.

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Exemples : Fernando Collor a été le premier président élu directement en 1990 au Brésil. Cet homme a été également démis de ses fonctions en 1992 pour corruption, et ce sans créer d'instabilité politique.

: Le général Pinochet

Le document n°1 nous apprend que 25, 30, 40 ans après les faits, les ex-dictateurs sont poursuivis par la Justice.Pinochet a vu son immunité levée. Il est mort en 2006 avant son jugement.L'ex homme de fer d'Argentine, Videla, a été poursuivi et a été condamné en 2012. Il a écopé de 50 ans de

prison.Les crimes menés par les dictatures ont été nombreux. Des dizaines de milliers de personnes sont mortes pour

avoir osé s'opposer à une politique de terreur où les libertés étaient absentes, bafouées.Ces régimes ont été renversés pacifiquement et démocratiquement. L'Amérique latine est plus stable

politiquement même si, comme dans tout espace, la démocratie et les libertés demeurent des biens fragiles.La situation du Venezuela, de Cuba interpelle toujours.

Les dictateurs ont été poursuivis par la Justice de leur pays, bien que (trop) tardivement. Certains sont morts avant d'avoir été jugés ou avaient pu fuir.

• Synthèse : Pourquoi peut-on dire que l'Amérique latine était au coeur du conflit entre deux superpuissances entre les années 1950' et 1980'?

L'Amérique latine s'est trouvée au cœur de la Guerre Froide entre 1950 et 1980. Elle est même devenue un espace d'affrontement indirect entre U.R.S.S et Etats-Unis. Nous nous expliquons.

Les Etats-Unis, soucieux de défendre leurs intérêts et de lutter contre la diffusion du communisme à l'échelle mondiale, ont favorisé l'instauration de dictatures militaires. Ils les ont aidées financièrement, militairement. La C.I.A a ainsi favorisé le coup d'Etat du général Pinochet au Chili en 1973. Leurs services secrets avaient également tenté de renverser F. Castro à Cuba en 1961. L'opération menée dans la baie des Cochons fut un fiasco.

Les E.-U. Étaient aussi partie prenante dans des organisations instaurées à la fin des années 1940 :– le TIAR en 1947– L'OEA en 1948L'U.R.S.S s'est aussi manifestée indirectement dans l'espace étudiée. En 1962, les Soviétiques avaient fait

installé des rampes de lancement de missiles nucléaires à Cuba. Ce fut l'un des moments les plus critiques de la Guerre Froide. L'U.R.S.S a apporté son soutien constant au régime castriste.

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Les Soviétiques ont aussi financé, armé, formé nombre de mouvements révolutionnaires afin de renverser les dictatures pro-Américaines, afin de nuire aux desseins des Etats-Unis.

Exemple : Front Sandiniste de Libération Nationale au Nicaragua.

L'objectif de l'U.R.S.S était de favoriser la diffusion de son modèle économique et social au détriment de celui défendu par les Américains.L'Amérique latine fut donc un grand échiquier où chacune des superpuissances avançait ses pions afin de triompher. La Guerre Froide ne fut pas un jeu cependant...

2nde partie : le développement en Amérique Latine

• Définition de développement

Le développement désigne un accroissement des richesses associé à l'amélioration des conditions de vie d'une population sur un territoire.

• Présentation des documents

Le premier document est un tableau. Il présente les écarts de richesse dans quelques pays d'Amérique Latine. La comparaison avec la France est aussi effectuée.

Le deuxième document est une photographie. La légende nous en précise le sujet : le mouvement des « Sans Terre » au Brésil en 2000.

Le dernier document proposé est extrait de Géopolitique des Amériques, paru en 2006. Le passage proposé dresse un portrait alarmiste de la pauvreté du monde rural en Amérique latine. Les conséquences néfastes sont nombreuses : trafic de drogue notamment.

• Différence(s) entre richesse et développement

Les confusions sont fréquentes entre les deux termes. La richesse est un des éléments permettant de mesurer le développement. Mais elle n'est pas le seul.

Parler du développement d'un pays en ne mesurant que la richesse est donc particulièrement réducteur.

On mesure traditionnellement la richesse d'un Etat avec le P.I.B, produit intérieur brut, ou le R.N.B, revenu national brut.

Le P.I.B ou R.N.B total d'un Etat est ensuite divisé par le nombre d'habitants.Pour mesurer le niveau d'un développement, un instrument plus complet, plus exhaustif est nécessaire. On

utilise l'I.D.H … ( dont on reparlera plus en détail dans la suite du cours )

Les écarts de richesse sont importants en Amérique latine. La part du revenu des 20% les plus pauvres dans chaque pays est particulièrement faible au Brésil ( 2,1%) ou au Mexique (3 %). Cette proportion est inférieure au pourcentage de la France ( même si la situation se dégrade dans le pays).

Au contraire, le premier document nous montre une concentration plus importante des revenus dans les mains

Développement

Richesse

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des plus riches. Ainsi, près de 50% du revenu national est « produit » par 10% de la population au Brésil ou encore au Chili. Dans les autres Etats mentionnés, ce pourcentage reste supérieur à celui de la France ( 24,8%).

Ce document dévoile la fracture existant entre une minorité très riche et une majorité très pauvre. Cela sous-entend aussi que les écarts de développement sont grands en Amérique latine. Le taux d'I.D.H permettrait de le confirmer.

• Le problème de la terre en Amérique latine

Il s'agit là d'une problématique majeure en Amérique latine. En effet, la possession de terres agricoles est au cœur de conflits sociaux parfois violents dans cet espace. Cette thématique est au centre des débats, des élections . L'antagonisme entre grands propriétaires terriens et petits paysans est permanent ou presque. Les politiques multiplient les promesses en faveur de l'un ou l'autre camp. La question de la terre se trouve au centre des programmes électoraux.

La logique globale de l'agriculture en Amérique latine est à la diminution du nombre des exploitations et à l'augmentation des surfaces exploitées. De grands domaines, les latifundias ( ou haciendas) concentrent l'essentiel de la production agricole avec pour objectifs essentiels : le profit, l'exportation vers un marché mondialisé.

Progressivement, de nombreux petits paysans ont perdu leurs terres, absorbées dans les latifundias. Ces « Sans-Terre » ne sont que très rarement employés par les propriétaires de ces grandes exploitations.Ces personnes, comme nous le montre le document 2, bloquent les routes, manifestent parfois violemment contre ce partage injuste des terres et de leurs richesses.

Les conséquences sociales sont très fréquemment négatives et dramatiques pour ces populations désoeuvrées. La production, la consommation et le trafic de drogue sont en pleine expansion. Une économie clandestine dans le monde rural d'Amérique latine est donc en plein essor.

Ce phénomène a des répercussions politiques. Des leaders de gauche nationalistes, tel Evo Morales en Bolivie, arrivent au pouvoir et défendent les intérêts des masses rurales les plus pauvres. Morales, Chavez ( au Venezuela) mènent une lutte contre l'agriculture productiviste mondialisée.

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