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CQN SIDÉRATIQNS SUR LES MUSÉES La conception d'un musée d'histoire dont les présentations tendraient à rendre compte de l'évolution historique d'un pays a occupé, au cours de ces dernières années, une place importante dans les discussions muséologiques. On est allé jusqu'à envi- sager un musée d'histoire mondiale. Ces discussions ont été inspirées, en partie, par le désir d'utiliser les musées d'une manière rationnelle dans l'enseignement populaire. De nos jours, en effet, alors que des représentations par l'image tendent souvent à remplacer le mot écrit, il peut pardtre souhaitable de laisser un enfant ou un étudiant se pénétrer, au cours d'une promenade dans un musée, de la suite chronologique des événements de son pays afin qu'il en connaisse mieux l'histoire. Cependant, cette question paraît plutót théorique, car les musées ne disposent pas de toutes les conditions nécessaires pour donner une conception générale et cohérente d'un peuple et des changements de son destin.. Pour faire revivre le passé, un musée d'histoire devrait exposer des objets allant de la préhistoire à l'époque contemporaine. Pour simplifier le problème, nous traiterons seulement du programme d'un musée destiné à faire comprendre l'histoire d'un pays, et non l'histoire d'une nation ou d'une tribu. L'auteur, d'origine scandinave, tire ses concep- tions des experiences acquises dans les pays nordiques. Les informations recueillies sur la préhistoire d'un pays nordique se fon- dent naturellement sur l'étude de ses ccartefacta", ycompris les vestiges d'habi- tations et de tombeaux. Ceux-ci per- .mettent de se former une opinion sur les ressources matérielles dont dispo- saient les populations, ainsi que sur leur habileté professionnelle en rapport avec ces ressources. On arrive à en tirer des conclusions quant aux méthodes et à l'outillage de production, à l'alimenta- tion et même aux origines du peuple, à ses relations commerciales, au climat, à la -fanne et à la flore d'alors. Les étiquettes D'HISTOIRE par ~IONICA RYDBECK exposeront les déductions faites à ce sujet. Des planches cartographiques et graphi- ques pourront également Ctre employées - tout ce matériel auxiliaire visant à expli- quer plus complètement la signification des objets et leurs relations. I1 importe aussi de considérer le message des objets du point de vue des conditions sociales, raciales et culturelles de l'homme selon les mérentes époques; mais il s'agit là de théories qui, même plausibles, sont sujettes à des changements. I1 y aura toujours affluence de nouvelles trouvailles, de nouvelles découvertes et, peut-étre, de conclu- sions résultant de méthodes et d'instruments modernes capables d'enregistrer des faits jusqu'ici inconnus ou indéchiffrables. On pourrait croire, lorsqu'on parle des "temps historiques", dont on possède déjà des documents écrits, provenant du pays même ou d'un pays étranger, qu'il est plus facile de comprendre l'enchdnement des événements du passé, l'appréciation de l'époque contemporaine et les interférences de tous ces Cléments. Mais tout cela - l'idée de l'homme social - dépend de faits souvent trop sporadiques pour qu'on puisse en donner un a p e r p muséographique d'ensemble satisfaisant. Les progrès scientifiques ne doivent pas déséquilibrer la présentation d'un musée historique ; ils l'enrichissent mais ne le complètent pas. Si l'exposition suit une ligne fixe, chaque I O. ST'4TENS HISTORISKA bfUSEEC, Stockholm. Salle des monnaies des anciennes possessions suédoises. Le systtme d'exposition adoptk dans la salle des monnaies sukdoises, en 194.3. a &tt: repris ici, avec peu de modifications, en 1959: vitrines presque verticales, surmontkes de pan- neaux avec textes et figures qui donnent des notions historiques et monétaires, à la fois scientifiqueset assimilables pour le grand public. IO. Exhibition room for coins of former Swe- dish possessions. The same display system used in the room for Swedish coins, in 1943, was introduced here with slight changes in 1919: almost vertical showcases, surmounted by panels with written and illustrative material conveying historical and monetary information, both scien- tific and easily understood by the general public.

CONSIDÉRATIONS SUR LES MUSÉES D‘HISTOIRE

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C Q N SIDÉRATIQNS S U R LES M U S É E S

La conception d'un musée d'histoire dont les présentations tendraient à rendre compte de l'évolution historique d'un pays a occupé, au cours de ces dernières années, une place importante dans les discussions muséologiques. On est allé jusqu'à envi- sager un musée d'histoire mondiale.

Ces discussions ont été inspirées, en partie, par le désir d'utiliser les musées d'une manière rationnelle dans l'enseignement populaire. De nos jours, en effet, alors que des représentations par l'image tendent souvent à remplacer le mot écrit, il peut pardtre souhaitable de laisser un enfant ou un étudiant se pénétrer, au cours d'une promenade dans un musée, de la suite chronologique des événements de son pays afin qu'il en connaisse mieux l'histoire.

Cependant, cette question paraît plutót théorique, car les musées ne disposent pas de toutes les conditions nécessaires pour donner une conception générale et cohérente d'un peuple et des changements de son destin..

Pour faire revivre le passé, un musée d'histoire devrait exposer des objets allant de la préhistoire à l'époque contemporaine. Pour simplifier le problème, nous traiterons seulement du programme d'un musée destiné à faire comprendre l'histoire d'un pays, et non l'histoire d'une nation ou d'une tribu. L'auteur, d'origine scandinave, tire ses concep- tions des experiences acquises dans les pays nordiques.

Les informations recueillies sur la préhistoire d'un pays nordique se fon- dent naturellement sur l'étude de ses ccartefacta", ycompris les vestiges d'habi- tations et de tombeaux. Ceux-ci per-

.mettent de se former une opinion sur les ressources matérielles dont dispo- saient les populations, ainsi que sur leur habileté professionnelle en rapport avec ces ressources. On arrive à en tirer des conclusions quant aux méthodes et à l'outillage de production, à l'alimenta- tion et même aux origines du peuple, à ses relations commerciales, au climat, à la

-fanne et à la flore d'alors. Les étiquettes

D ' H I S T O I R E

par ~ I O N I C A RYDBECK

exposeront les déductions faites à ce sujet. Des planches cartographiques et graphi- ques pourront également Ctre employées - tout ce matériel auxiliaire visant à expli- quer plus complètement la signification des objets et leurs relations. I1 importe aussi de considérer le message des objets du point de vue des conditions sociales, raciales et culturelles de l'homme selon les mérentes époques; mais il s'agit là de théories qui, même plausibles, sont sujettes à des changements. I1 y aura toujours affluence de nouvelles trouvailles, de nouvelles découvertes et, peut-étre, de conclu- sions résultant de méthodes et d'instruments modernes capables d'enregistrer des faits jusqu'ici inconnus ou indéchiffrables.

On pourrait croire, lorsqu'on parle des "temps historiques", dont on possède déjà des documents écrits, provenant du pays même ou d'un pays étranger, qu'il est plus facile de comprendre l'enchdnement des événements du passé, l'appréciation de l'époque contemporaine et les interférences de tous ces Cléments. Mais tout cela - l'idée de l'homme social - dépend de faits souvent trop sporadiques pour qu'on puisse en donner un ape rp muséographique d'ensemble satisfaisant. Les progrès scientifiques ne doivent pas déséquilibrer la présentation d'un musée historique ; ils l'enrichissent mais ne le complètent pas. Si l'exposition suit une ligne fixe, chaque

I O . ST'4TENS HISTORISKA bfUSEEC, Stockholm. Salle des monnaies des anciennes possessions suédoises. Le systtme d'exposition adoptk dans la salle des monnaies sukdoises, en 194.3. a &tt: repris ici, avec peu de modifications, en 1959: vitrines presque verticales, surmontkes de pan- neaux avec textes et figures qui donnent des notions historiques et monétaires, à la fois scientifiques et assimilables pour le grand public. IO. Exhibition room for coins of former Swe- dish possessions. The same display system used in the room for Swedish coins, in 1943, was introduced here with slight changes in 1919: almost vertical showcases, surmounted by panels with written and illustrative material conveying historical and monetary information, both scien- tific and easily understood by the general public.

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nouvelle découverte risque de poser un problème et peut-être de demander une rénovation de l'ensemble.

Tout musée dirigé scientifiquement cherche naturellement à donner un aperp objectif. Mais chaque problème appelle une solution subjective dépendant de la personne qui effectue les recherches et différant suivant les caractéristiques des générations, leurs ressources techniques et économiques. I1 arrive trop souvent, mal- heureusement, qu'on soit obligé de modifier des réalisations qui, autrefois, étaient logiques et répondaient incontestablement aux conditions de leur temps et dont certaines même furent l'œuvre de grands innovateurs.

Même si le travail d'interprétation des objets, du point de vue historique propre- ment dit, t donne des résultats trop momentanés, la mission éducatrice du musée historique est primordiale. I1 a pour tâche de présenter l'objet dans un cadre

qui en soit digne, afin d'en mettre en tvidence le but, la fréquence, la chro- nologie. I1 devrait même lui donner un montage qui non seulement en accentue le but pratique, mais en fasse ressortir la valeur esthétique ou le caractère ori- ginal (fig. ro, II).

Si l'objet doit servir à exposer un

II. STATENS HISTORISKA MUSEET, Stockholm. Salle des monnaies des anciennes possessions sukdoises. Detail d'un tableau explicatif concer- nant la ville d'Elbing, en Prusse (aujourd'hui polonaise). II. Exhibition room for coins of former Ssve- dish possessions. Detail from an explanatory panel relating to the town of Elbing in Prussia (now Polish).

événements et problèmes d'actualité (fig.

problème, à illustrer les résultats d'un progrès technique, des efforts person- nels, ou l'importance scientifique d'une nouvelle découverte archéologique, ou bien si l'on veut étudier les change- ments de la structure sociale d'un pays, il relève alors d'un dorraine autre que l'exposition géntrale d'un musée d'his- toire: il s'inscrit plutôt dans le cadre d'une section d'étude et de recherche ou bien dans celui d'expositions tempo- raires qui communiquent ,au public les

12, 1.3, I/). Tandis que, dans une exposition permanente, il convient d'user modérément des

explications, des reconstitutions, des maquettes et des copies qui servent à établir des rapports entre les témoins occasionnels des temps révolus, ces moyens didac- tiques prennent toute leur valeur dans une exposition temporaire ayant un but spécial (fig. 14, 16). A part cela, on peut mettre en relief un événement particulier et en souligner la valeur afin d'attirer l'attention sur lui.

L'exposition permanente d'un musée historique peut être concpe comme une série d'illustrations de l'enseignement de l'histoire, même si les avis sur le sens de ces illustrations sont partagés.

Le manque de rapports entre les complexes exposés n'est pas toujours une pertë muséographique. Les explications trop détaillées, ainsi que les preuves documentaires, peuvent altérer le message d'un objet en changeant cette communication en un staccato irritant, au lieu de la rendre plus facile à comprendre. Les nouvelles découvertes elles-mêmes comblent assez souvent et d'une manière surprenante les brèches dans l'image historique.

I1 y a moins de dix ans, aucun Suédois n'aurait pu imaginer qu'à quelques kilo- mètres de la capitale on découvrirait une place de commerce antérieure à la ville de Birka (qui, elle-même, date du temps des Vikings). On a trouvé là des objets précieux et rares datant, entre autres, du me et du V I I ~ siècle, nouveaux témoignages des relations entre le Nord et le Sud - dans ce cas particulier, des relations avec les Indes, les pays méditerranéens et l'Irlande. C'est là encoreun complémentà l'histoire scandinave qui n'est pas facile à interpréter. Mais ce sont les objets eux-mêmes qui doivent parler au visiteur (fig. 17).

L'opportunité de présenter, dans un musée d'histoire, des objets d'art avec d'autres objets est sérieusement discutée. En fait, il s'agit d'un problème de point de vue, extremement compliqué. Ce que nous considérons comme une production d'art peut avoir été, autrefois, un objet d'usage pratique, indispensable, ou bien avoir eu

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une fonction religieuse. Les objets d'art font partie intégrante de l'héritage culturel d'une époque, ce qui, à notre avis, leur donne une place incontestable dans une exposition historique.

On peut aussi discuter les reconstitutions destinées à expliquer une évolution, mais il ne faut en aucun cas laisser de côté un groupe d'objets authentiques. Les ceuvres d'art justifient' leur place à la fois comme objets d'art, objets professionnels et témoins des forces créatrices d'un pays ainsi que des relations internationales. A cela nous ajouterons une autre considération: un musée d'histoire, en tant que musée ayant pour but de mettre en lumière l'histoire d'un peuple, est plus compré- hensible, moins fatigant, et dispense un enseignement plus facile à retenir, si les objets sont considérés aussi sous leurs aspects esthétiques.

Le musée d'histoire est un idéal, Le problème est de lui donner forme. I1 est ardu, que ce soit à cause de l'hétérogénéité des éléments dont on dispose pour les temps anciens ou de notre incapacité d'en apprécier la valeur relative pour des époques plus rapprochées, ou encore, de l'afflux accéléré des documents qui feront concurrence à l'objet en soi, pour l'histoire contemporaine. La visite d'un musée historique - qui rend compte des faits essentiels - est comme une chevauchée à travers l'évo- lution de la société. Un musée doit servir le travail scientifique aussi bien que l'ensei- gnement, à la condition qu'on n'assume pas la responsabilité d'en apprécier définiti- vement la valeur. Ainsi, c'est à l'interprète - dont le grand public aura toujours besoin - que revient le soin de prendre position et de se laisser inspirer par les faits.

Le musée d'histoire doit se développer selon ses moyens propres. Son rôle n'est pas de se substituer au livre, il est de présenter des objets et d'en dégager le message avec rigueur et respect.

12. STATENS HISTORISKA ICIUSEET, Stockholm. Une salle de l'hge du fer (époque romaine): fabrication indigtne présentte cBte à ccite avec des objets importbs, raffinés et riches, qui tbmoi- gnent du développement des relations commer- ciales à cette époque. II. An Iron Age room (Roman era): local products shown side by side with imported objects, rich and refined, which testify to the development of wider commercial relations at that period.

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A N O T E O N H I S T O R Y M U S E U M S

by MONICA RYDBECK

r3. STATENS HISTORISKA MUSEET, Stockholm. Une salle de l’âge du fer (époque romaine); les objets importés se profilent sur une carte de l’immense empire romain, Ctablie en différents tons de gris pour ne pas dominer la vitrine. 13. An Iron Age room (Roman era) ; imported objects stand out against a map of the vast Roman Empire, in pencil shading so as not to dominate the showcase.

Over the past few years, prominence has been given in museological discussions to the idea of a history museum offering displays that would depict the entire historical development of a country. There has even been talk of a museum of world history.

These discussions arose partly from the desire to make the best use of museums as a means of popular education. And nowadays, when the visual image often replaces the written word, it is perhaps desirable that children and students should be enabled by a visit to a museum to get a grasp of the chronological sequence of events in their country as a help in learning its history.

However, this idea seems unlikely to be put into practice as yet, because museums are scarcely in a position to offer a general and coherent representation of a people and the vicissitudes that have marked its destiny.

To bring the past to life again, a history museum should link it to the present by a sequence of exhibits from prehistoric to contemporary times. In order to simplify the argument, this article will deal solely with a museum designed to present the history, not of a nation or a tribe, but of one country.

Information collected, for example, on the prehistory of a Scandinavian coqntry

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will naturally be based on a study of its artefacts, including the remains of dwellings and graves. These will allow some idea to be formed of the material resources avail- able to the populations and of their skill in making use of them, and conclusions can thus be drawn with regard to the methods and tools used for production, the kinds of food eaten, and even the origins of the people, their commercial relations, the climate, flora and fauna. Deductions of this nature will be set forth on labels. Maps and other illustrative material may also be used to provide fuller explanations of the significance of the objects displayed-but it is still a question of their relation to one another. These may also throw light on social, racial and cultural conditions in the different periods; but here we enter the realm of speculation, and even the most plausible theories are liable to change in the light of subsequent information. New treasures are constantly being unearthed, new discoveries made, and new conclusions may well result from the use of modern methods and modern instruments capable of recording data hitherto unknown or incomprehensible.

It might be thought that, when we come to “historical times”, concerning which

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14. STATENS HISTORISKA MUSEET, Stockholm. Exposition temporaire (1960) : Les armoirie~ e t le drapeau di1 royatime. L’introduction, i l’entrke, sur un mur orné d’écus en couleurs, explique l’origine, les dates et les combinaisons des difftrents éltments des armoiries sutdoises ; sur l’autre mur, des stries de copies de sceaux médiévaux royaux sont accompagntes d’autres reproductions. 14. Temporary exhibition (1960): The Coat of Arms and Flag of the Kìtigdom of Sweden. At the entrance, an introduction on the right- hand wall, decorated with escutcheons in colour, explains the origin, dates and combinations of the.different elements in the Swedish coat of arms. On the opposite wall a series of copies of mediaeval royal seals, and other reproductions.

written documents are available, sometimes from sources inside and sometimes from outside the country, it is easier to understand the sequence of events of the past, their appraisal by the present age, and the interplay of all these elements. But all this -the idea of man as a social being-depends on occurrences that are often too sporadic to allow of satisfactory museographical representation as a whole. The display in a history museum should be such that new scientific developments will not upset its balance: they should enrich it, while always leaving room for further additions. If the exhibition is planned on hard and fast lines, new discovery is liable to present a problem, and may perhaps even necessitate an entirely new reconstruction.

Any museum run on scientific lines seeks, naturally, to achieve a n objective repre- sentation. But the solution of each problem is inevitably a subjective one, depending on the investigator and varying according to the characteristics of his generation and on the technical and economic resources at his command. Too often, alas, it becomes necessary to alter systems-sometimes the work of great innovators- which were formerly logical and undeniably suited to the conditions of their time.

Even if, from the purely historical point of view, the work of interpreting objects gives results which are ephemeral, the educational task of every historical museum remains of prime importance. The museum’s business is to present each object in a suitable setting, so as to show its purpose, frequency of occurrence and date; in

11. STATENS HISTORISKA MUSEET, Stockholm. La “vitrine d’actualité‘’ (1960), présentée i l’occasion d’une conférence : composition illus- trant les relations internationales avec l’Ouest, le Sud et l‘Est, i l’àge du bronze, à I’àge du fer et au moyen âge. IJ. “Topical showcase” (1960), installed on the occasion of a lecture: an arrangement illu- strating international contacts with the West, South and East, during the Bronze Age, the Iron Age and the Middle Ages.

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16. STATENS HISTORISKA MUSEET, Stockholm. Exposition temporaire (1960) : Droit ef jm- tice eti Saède nzidiéal'c. On trouve juxtaposts des documents de nature assez différente: une des pierres (celle-ci armoriée, portant trois cou- ronnes en relief et datant du X I V ~ sitcle) sur les- quelles, au moyen âge, les rois de Suede ttaient dus, près d'Upsal ; des codes des diffkrentes lois provinciales anciennes, des reproductions d'autres codes, des photos des sièges de tribu- naux médiévaux, etc. Cette composition, qui n'est sans doute pas à recommander pour une exposition permanente, est très utile du point de vue didactique.

r6. Temporary exhibition (1960) : Law and )utire diz A4ediacuaal Sn~adeiz. Here the exhibits vary considerably in character : a 14th-century stone, emblazoned, with three crowns in relief -one of the stones on which in the Middle Ages the kings of Sweden were elected, near Uppsala ; codes of the various ancient provincial laws; reproductions of other codes ; photographs of the seats of mediaeval tribunals, etc. This kind of display, though probably not advisable for a permanent exhibition, is very useful for edu- cational purposes.

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addition to demonstrating its practical use, the setting should also emphasize the aesthetic and original qualities of the exhibit (fig. IO, II).

When objects are used to help explain special problems, to illustrate the effects of technical advances, personal endeavours, the scientific importance of new archaeo- logical discoveries or the changes in a country's social structure we leave the domain ofthe historical exhibition. The objects ought not, then, to be included in the general collections of a historical museum; their place is rather in a study and research section or in temporary exhibitions designed to give an insight into current topics and events (fig. 12, TJ, II).

Whereas in a permanent exhibition moderate use should be made of explanations, reconstructions, models and copies to establish links between the scattered evidence of bygone days, these educational devices are of the utmost value in a temporary exhibition on a specific theme (fig. 14, 16). A particular event and its significance may also be made a focus of attention.

The permanent exhibition of a historical museum may be conceived as a series of illustrations of the teachings of history, although opinions may differ as to their import.

The absence of links between the different sets of exhibits is not necessarily a drawback from the museographical point of view. Over-detailed explanations and excessive documentary evidence may affect the impression made by an object, distorting its message by their phraseology, which can become a source of irritation rather than a help to understanding. Often enough, too, gaps in the historical picture may unexpectedly be filled in by new discoveries.

Who in Sweden would have dreamt less than ten years ago that, within very few miles of the capital, a trading centre would be discovered which existed long before Viking times, earlier than the town of Birka? Rare and precious objects provide new evidence of communication between the North and the South-in this particular case, relations with India, the Mediterranean countries and Ireland during the sixth and seventh centuries. This, again, is an adjunct to Scandinavian history which is

not easy to interpret. The objects themselves must offer their testimony to the visitor (fig. 17).

The question whether objects of art should be included among the exhibits of a museum of history has given rise to serious discussion. This is a question of point of view, but the dilemma is a false one. Things which we now regard as works of art may once have been indispensable objects of practical use, or they may have had a religious purpose. Objects of art form an integral part of the cultural heritage of a particular period; they are undoubtedly eligible for inclusion in a historical exhibition. Whether reconstructions designed to illustrate some development should

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be included is open to discussion, but in no case should a group of genuine objects be disregarded. Objects of art justify their place, as works of art, as products of craftsmanship, and as evidences of international relations and the creative forces within a country. There is a further consideration : a museum of history will be less tiring and its teaching more readily grasped and moie easily remembered if attention is given to the aesthetic qualities of its exhibits.

The history museum is an ideal potential; the problem is to give it organized form. This is a dificult matter, whether owing to the heterogeneity of objects dating from ancient times, or to our inability to assess relative values for more recent periods, or again because of the increasing abundance of documents with which the objects illustrating contemporary history must compete. A visit to a historical museum-as a record of essential facts-may be compared to a cavalcade through the various stages of social evolution. A museum of this kind should serve both science and education, provided it does not assume the responsibility of making definitive value judgements. Thus it remains for the interpreter-and the general public will always need one-to adopt a definite position, letting himself be guided by the facts.

The museum of history must develop according to its own methods. It will never be a substitute for books : the purpose of a museum is to present objects and to sift out with scrupulous care the message they hold for us.

r Trandated from Fred1

17. ST.4TENS HISTORISKA &’ILISEET, Stockholm. Une salle de l’âge du fer (époque germanique) où sont expostes les découvertes des fouilles actuellement en cours dans l’ìle de Helgö Uppland. Trois objets des V I ~ - V I I ~ sikcles - un bouddha hindou en bronze, une louche, tgale- ment en bronze, d’origine méditerrantenne, et une tete de crosse irlandaise - qui n’ont pas besoin d’interprétation, quoiqu’ils posent des problèmes complexes. 17. An Iron Age room (Germanic era) where discoveries from the current excavations in the island of He@ Uppland are on view. Three objects dating from the 6th to 7th century: a bronze Hindu Buddha, a bronze ladle of Medi- terranean origin, and an Irish crosier head, need no interpretation, although they raise complex problems.

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