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CONFÉRENCE FRANCO-BRITANNIQUE CANTERBURY (ROYAUME-UNI), 10-14 avril 1981 Du 10 au 14 avril 1981, a eu lieu à Canterbury (Kent), dans les locaux de Christ Church College, une conférence franco-britannique sur les biblio- thèques, la première du genre, organisée conjointe- ment par la Library Association (Comité de Londres et des comtés du Sud-est) et l'Association de l'École nationale supérieure de bibliothécaires. Deux thèmes avaient été retenus : les réseaux automatisés et l'audio-visuel. Dix-huit bibliothécaires français et vingt et un bri- tanniques, venant de tous les types de bibliothèques, avaient fait le déplacement de Canterbury. La première soirée, après l'accueil officiel des délégués par les organisateurs, a été consacrée à une visite de la Bibliothèque du Collège, qui contient plus de 75 000 volumes, ainsi que de nombreux docu- ments audiovisuels (cassettes, vidéo-cassettes, diapo- sitives) et possède un mini-ordinateur. Le Collège, fondé en 1962 par l'Église d'Angleterre, formant des enseignants, plusieurs collections spécialisées ont été constituées, l'une d'elles, la « Teaching practice library » (collection pédagogique), compre- nant 15 000 méthodes d'enseignement, manuels scolaireset documentsannexes. La journée du samedi 11 avril était articulée autour du thème des réseaux. Barry Mahon, le premier intervenant, exposa très clairement dans sa communication les grands traits du réseau euro- péen Euronet Diane (Direct information access network for Europe : Réseau européen d'accès direct à l'information). Il présentad'abord les raisons du développement de l'information en conversation- nel qui tiennent d'abord à l'explosion documentaire : de plus en plus d'informations sont produites chaque jour dans le monde entier : c'est ainsi que PASCAL enregistre plus de 500 000 nouvelles entrées par an et que le système de recherche de l'information de l'Agence spatiale européenne possède plus de 16 mil- lions de références. Le besoin d'être bien informé est aussi une des motivations essentiellesdans le développement de l'information en conversationnel, la société de concurrence dans laquelle nous vivons exigeant de ses chercheurs des résultats rapides et productifs. Enfin, préoccupation essentielle, l'infor- mation automatisée est bien meilleur marché que l'information manuelle : à la société anglaise ICI (Imperial Chemical Industries), là où on réalisait 1 851 recherches manuelles, le recours à l'informa- tique permet dans le même temps d'en traiter 2 591, pour un coût unitaire de £ 21.50 contre £ 26.68 dans le cas d'une recherche non automa- tisée, où les frais de main-d'oeuvre sont bien sûr considérables. B. Mahon résuma ensuite les avan- tages et les inconvénients de l'information automa- tisée : parmi les avantages, les économies de temps et d'argent, la possibilité d'effectuer des recherches complexes sur des fichiers très importants, des résul- tats fiables, et la faculté de n'acheter l'information que lorsqu'elle est nécessaire. Les inconvénients, malgré tout, ne sont pas négligeables : la documen- tation recensée est relativement récente et rarement antérieure à 1970 ; les différents sujets ne sont pas tous aussi bien couverts ; certaines bases de données se recoupent ; les systèmes ne sont pas toujours disponibles ; enfin, les coûts sont visibles et les investissements en équipements peuvent être très lourds. On passa ensuite à l'étude d'Euronet-Diane, dont la création est due à la volonté politique de la Commission économique européenne (CEE), sou- cieuse de ne pas laisser l'industrie de l'information aux mains des Américains. La première étape dans la jeune histoire d'Euronet est l'approbation, en 1971, par le Conseil des ministres, d'une série de mesures destinées à créer un réseau d'information scientifique et technique, et la formation d'un Comité pour l'information scientifique et techno- logique (CIDST), le but du Conseil étant de coor- donner les activités des États-membres et de mettre à la disposition des chercheurs européens la docu- mentation scientifique, technique, économique et sociale, par les méthodes les plus modernes et dans les meilleures conditions de rapidité et de coût. Le premier plan d'action, couvrant les années 1975-1977, fut adopté le 18 mars 1975 : il autorisait la Commission des Communautés Européennes à créer un réseau international de transmission des données, couvrant tous les États-membres, sous le nom d'Euronet. Le plan prévoyait aussi la création de nouvelles bases de données et un accès plus facile aux grandes sources d'information. Pour atteindre ces objectifs, le plan appelait les différentes parties prenantes à coopérer activement : serveurs, producteurs de bases de données, Postes et télé- communications, utilisateurs CEE et CIDST. En décembre 1975, l'administration française des PTT, représentant les neuf administrations, signa un contrat avec la CEE pour la mise en place du réseau. L'étape suivante fut la signature, en juin 1977, d'un contrat entre les PTT et un consortium de sociétés européennes de logiciel, dirigées par les

CONFÉRENCE FRANCO-BRITANNIQUE CANTERBURY (ROYAUME … · 2016. 8. 3. · CONFÉRENCE FRANCO-BRITANNIQUE CANTERBURY (ROYAUME-UNI), 10-14 avril 1981 Du 10 au 14 avril 1981, a eu lieu

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CONFÉRENCE FRANCO-BRITANNIQUE

CANTERBURY (ROYAUME-UNI), 10-14 avril 1981

Du 10 au 14 avril 1981, a eu lieu à Canterbury(Kent), dans les locaux de Christ Church College,une conférence franco-britannique sur les biblio-thèques, la première du genre, organisée conjointe-ment par la Library Association (Comité de Londreset des comtés du Sud-est) et l'Association del'École nationale supérieure de bibliothécaires. Deuxthèmes avaient été retenus : les réseaux automatiséset l'audio-visuel.

Dix-huit bibliothécaires français et vingt et un bri-tanniques, venant de tous les types de bibliothèques,avaient fait le déplacement de Canterbury. Lapremière soirée, après l'accueil officiel des déléguéspar les organisateurs, a été consacrée à une visitede la Bibliothèque du Collège, qui contient plusde 75 000 volumes, ainsi que de nombreux docu-ments audiovisuels (cassettes, vidéo-cassettes, diapo-sitives) et possède un mini-ordinateur. Le Collège,fondé en 1962 par l'Église d'Angleterre, formantdes enseignants, plusieurs collections spécialiséesont été constituées, l'une d'elles, la « Teachingpractice library » (collection pédagogique), compre-nant 15 000 méthodes d'enseignement, manuelsscolaires et documents annexes.

La journée du samedi 11 avril était articuléeautour du thème des réseaux. Barry Mahon, lepremier intervenant, exposa très clairement danssa communication les grands traits du réseau euro-péen Euronet Diane (Direct information accessnetwork for Europe : Réseau européen d'accèsdirect à l'information). Il présenta d'abord les raisonsdu développement de l'information en conversation-nel qui tiennent d'abord à l'explosion documentaire :de plus en plus d'informations sont produites chaquejour dans le monde entier : c'est ainsi que PASCALenregistre plus de 500 000 nouvelles entrées par anet que le système de recherche de l'information del'Agence spatiale européenne possède plus de 16 mil-lions de références. Le besoin d'être bien informéest aussi une des motivations essentielles dans ledéveloppement de l'information en conversationnel,la société de concurrence dans laquelle nous vivonsexigeant de ses chercheurs des résultats rapides etproductifs. Enfin, préoccupation essentielle, l'infor-mation automatisée est bien meilleur marché quel'information manuelle : à la société anglaise ICI(Imperial Chemical Industries), là où on réalisait1 851 recherches manuelles, le recours à l'informa-tique permet dans le même temps d'en traiter2 591, pour un coût unitaire de £ 21.50 contre£ 26.68 dans le cas d'une recherche non automa-

tisée, où les frais de main-d'oeuvre sont bien sûrconsidérables. B. Mahon résuma ensuite les avan-tages et les inconvénients de l'information automa-tisée : parmi les avantages, les économies de tempset d'argent, la possibilité d'effectuer des recherches

complexes sur des fichiers très importants, des résul-tats fiables, et la faculté de n'acheter l'informationque lorsqu'elle est nécessaire. Les inconvénients,malgré tout, ne sont pas négligeables : la documen-tation recensée est relativement récente et rarementantérieure à 1970 ; les différents sujets ne sont pastous aussi bien couverts ; certaines bases de donnéesse recoupent ; les systèmes ne sont pas toujours

disponibles ; enfin, les coûts sont visibles et lesinvestissements en équipements peuvent être trèslourds.

On passa ensuite à l'étude d'Euronet-Diane, dontla création est due à la volonté politique de laCommission économique européenne (CEE), sou-cieuse de ne pas laisser l'industrie de l'informationaux mains des Américains. La première étape dansla jeune histoire d'Euronet est l'approbation, en1971, par le Conseil des ministres, d'une série demesures destinées à créer un réseau d'informationscientifique et technique, et la formation d'unComité pour l'information scientifique et techno-logique (CIDST), le but du Conseil étant de coor-donner les activités des États-membres et de mettreà la disposition des chercheurs européens la docu-mentation scientifique, technique, économique etsociale, par les méthodes les plus modernes et dansles meilleures conditions de rapidité et de coût.

Le premier plan d'action, couvrant les années1975-1977, fut adopté le 18 mars 1975 : il autorisaitla Commission des Communautés Européennes àcréer un réseau international de transmission desdonnées, couvrant tous les États-membres, sous lenom d'Euronet. Le plan prévoyait aussi la créationde nouvelles bases de données et un accès plusfacile aux grandes sources d'information. Pouratteindre ces objectifs, le plan appelait les différentesparties prenantes à coopérer activement : serveurs,producteurs de bases de données, Postes et télé-communications, utilisateurs CEE et CIDST.

En décembre 1975, l'administration française desPTT, représentant les neuf administrations, signaun contrat avec la CEE pour la mise en place duréseau. L'étape suivante fut la signature, en juin1977, d'un contrat entre les PTT et un consortiumde sociétés européennes de logiciel, dirigées par les

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sociétés SESA (France) et LOGICA (Royaume-

Uni), pour le fonctionnement du réseau devant uti-liser la technologie du réseau français TRANSPAC.

Le second plan d'action, pour les années 1978-1980, définissait trois objectifs principaux :

1. Transformer Euronet en un réseau publicopérationnel de transmission de données.

2. Créer un « marché commun » de l'informa-tion scientifique et technique.

3. Améliorer les services d'information par le

développement de la technologie et de la méthodo-logie, en insistant sur les services devant être reliésà Euronet.

Les essais commencèrent avec les serveurs et lesutilisateurs en novembre 1979, et le 31 mars 1980,Euronet devint, enfin, commercialement opérationnel.

Les partenaires d'Euronet-Diane sont d'abord :

- Les administrations nationales des Postes et

télécommunications, chargées de mettre à dispositionles réseaux de télécommunication et responsablesen particulier du fonctionnement du réseau, del'identification des utilisateurs et de la communica-tion des tarifs.

- La Commission des Communautés Euro-

péennes, à Luxembourg, responsable de la gestionglobale du réseau, notamment :

+ du financement du réseau et des intercon-nexions, des bases de données européennes, dulangage de commande commun.

+ de la coordination des serveurs européens,des utilisateurs d'Euronet, des négociations avecles Postes et télécommunications.

+ du soutien technique.

- Les serveurs, qui fournissent de l'informationà partir des bases et banques de données et offrentun service de diffusion sélective de l'information

(SDI).

Les utilisateurs des serveurs sont tous traitéspareillement, conformément à un «code deconduite », et bénéficient du libre choix des servicesmis à leur disposition : bases de données, tarifs,services auxiliaires.

L'équipe de lancement d'Euronet-Diane, en plusde l'assistance aux utilisateurs, s'occupe du marketinget de la formation (promotion du réseau, participa-tion aux expositions, cours de formation à l'intentiondes professionnels), et gère le service d'information(renseignements divers, assistance immédiate, dif-fusion).

Aujourd'hui, Euronet-Diane permet l'accès à259 bases de données, le nombre des serveurss'élevant à 26, chiffres en progression constante ;les utilisateurs sont répartis dans toute l'Europe :Belgique, Danemark, France, Allemagne fédérale,Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suisse. L'objectif que s'est fixé Euronet-Dianepour la fin 1981, est d'arriver à 6-8 000 utilisateurset 30-35 serveurs.

Barry Mahon conclut son intervention par l'éva-luation des coûts (en francs belges) :

+ Frais de télécommunications (liaison avecEuronet et le serveur) = 260 FB/heure.

+ Tarifs du serveur et de la base de données= 700-3 500 FB/heure.

+ Investissement en matériel (terminal)= 75 000 FB et plus.

+ Abonnement aux Postes et télécommunica-tions :

NUI = 2 400 FB/an.MODEM = 22 800 FB/an.

La deuxième communication de la journée étaitconsacrée aux réseaux de bibliothèques du Royaume-Uni. Jean Plaister, directrice de LASER (Réseaurégional de Londres et du Sud-est), évoqua d'abordl'historique des réseaux britanniques. Le conceptde réseau n'y est pas nouveau puisque le prêt inter-bibliothèques en Grande-Bretagne a été longtempsorganisé sous forme de réseau à fonctionnementmanuel. Le principe d'origine, formulé dans lesannées 20, était fondé sur l'organisation en régionscoiffées par une Bibliothèque centrale nationale,chaque région possédant un catalogue collectif etenvoyant les fiches correspondant aux nouvellesentrées au Catalogue collectif de la Bibliothèquecentrale nationale. Le fonctionnement de ce réseaus'est révélé très lourd avec les années et est devenupresque impossible en raison de la hausse constantedes frais de personnel et du développement desacquisitions dans les années 50. L'utilisation desordinateurs a toutefois bouleversé les données etconféré une nouvelle dimension à la coopérationinter-bibliothèques.

L'emploi actuel de l'expression « réseau de biblio-thèques » implique l'utilisation partagée de basesde données informatisées reliées par le réseau destélécommunications.

L'utilisation des réseaux peut recouvrir :

a) les services informatisés fournis par les réseauxcoopératifs pour le catalogage, les acquisitions, lecontrôle des prêts ;

b) la recherche bibliographique en conversation-nel sur les bases de données MARC ou autres ;

c) la recherche d'informations par l'interrogationen conversationnel de bases de données ;

d) les prêts inter-bibliothèques ;

e) l'interrogation des banques de données tellesque Prestel.

Jean Plaister évoqua ensuite le rapport de laCommission parlementaire sur le « stockage et larecherche d'informations dans les bibliothèques

britanniques » où l'on peut lire :

« Le nombre total des transactions dans toutle Royaume-Uni est considérable : elles peuventconcerner les commandes, le catalogage, les prêts,les prêts inter-bibliothèques, la recherche, etc.Si une proportion croissante de ces transactionsdoit impliquer le recours à la télématique, il estindispensable de mettre en place un réseau élec-

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tronique organisé qui puisse créer les informationsrelatives à ces transactions, les transmettre, lesrecevoir et les traiter. On a envisagé aux États-Unis la possibilité d'utiliser ce réseau pour trans-mettre des notices bibliographiques, localiser lesdocuments dans les bibliothèques ou chez leséditeurs, transmettre les demandes et les enregis-trements de prêts, les commandes, les référencesstockées dans les banques de données, les textes,et toute une série d'informations administrativeset statistiques. »

La nécessité de créer des réseaux automatiséssemble donc s'imposer en Grande-Bretagne où l'onmanque malheureusement d'expérience en la matièreet c'est pourquoi les Britanniques auraient grandintérêt à profiter de l'expérience des USA. La Direc-trice de LASER évoqua ensuite longuement la situa-tion américaine : c'est pour répondre au besoin d'unorganisme coordinateur mais aussi pour définir plusprécisément le rôle joué par la Bibliothèque duCongrès dans le développement d'un réseau nationalet permettre une participation plus active de celle-cidans l'organisation des réseaux que le Directeur dela Bibliothèque du Congrès a créé en 1976 le Bureaude développement des réseaux.

La même année, les responsables de plusieursorganismes reliés à des réseaux furent invités parle sous-directeur de la Bibliothèque du Congrèsà une réunion où l'on examina les possibilités de

coopération en vue de la constitution d'un réseaunational cohérent. A la fin de la première réunion,les participants décidèrent de se réunir à nouveauet le groupe prit plus tard le nom de « Comitéconsultatif sur les réseaux ». Ce comité a rédigéun document de travail intitulé : « Vers un réseaunational de bibliothèques et services de documenta-tion : la bibliothèque comme élément bibliographi-que ». Le document recommandait la formationd'un réseau coordonnant les départements opération-nels de la Bibliothèque du Congrès aussi bien queses agences, et la constitution d'une équipe spécialeformée de personnel technique issu des réseauxautomatisés afin d'élaborer un projet de réseau.Cette équipe spéciale, qui a pris le nom deCommission technique de planification des réseaux(NTAG), a pour principal objectif l'élaboration del'interconnexion des services bibliographiques en vuede partager les données bibliographiques, les locali-sations et les éléments d'autorité pour toutes lesfonctions qui peuvent s'avérer nécessaires (acqui-sitions, catalogage, prêt inter-bibliothèques, réfé-rence, etc.).

Les activités des organismes qui s'occupent auxÉtats-Unis du développement des réseaux sontfinancées en grande partie par l'Office de financementdes bibliothèques, organisme sans but lucratif,alimenté par plusieurs grandes fondations, quifinance les recherches sur les bibliothèques (Councilon library resources).

Le plan de développement des réseaux, étalésur 5 ans, qui a été élaboré par l'Office de finan-cement des bibliothèques à partir de l'avant-projet

évoqué précédemment (« Vers un réseau national

de bibliothèques et services de documentation »), aun budget de 6 millions de dollars.

Le financement par de grandes fondations estun phénomène typiquement américain, et il est dif-ficile d'imaginer qui pourrait fournir de telles sommesau Royaume-Uni, l'expérience américaine ayantmontré que la création de réseaux est loin d'êtrebon marché.

Au Royaume-Uni comme aux USA, ce sont lesorganismes spécialisés dans les services automatisésde catalogage partagé, d'acquisition, de contrôledes prêts et de prêt inter-bibliothèques, qui ont

perçu la nécessité d'une coordination plus pousséeafin de retirer le maximum d'avantages de l'utilisa-tion partagée des ressources.

Ces organismes, dont la Directrice de LASERdevait donner la liste, sont loin d'être homogènes.C'est pourquoi tout bibliothécaire souhaitant utiliserun réseau automatisé doit soigneusement vérifierque les services rendus correspondent bien à sesbesoins.

1. BLAISE / LOCAS

A été élaboré à partir du logiciel utilisé lors dela création des notices MARC de la Bibliographienationale britannique (BNB), que le Départementdes services bibliographiques de la British Librarya transformé en service de catalogage local (LOCAS),

dépendant de BLAISE (qui est le Service d'infor-mation automatisée de la British Library). LOCASfournit un service de catalogage automatisé aux

bibliothèques et utilise le même terminal que lesservices de recherche d'information en conversa-tionnel de BLAISE. Un service de catalogage enconversationnel fonctionne actuellement.

2. BLCMP Limited 1

BLCMP a été le premier service coopératif decatalogage automatisé du Royaume-Uni. Il compre-nait à l'origine les Universités d'Aston et Birmin-gham ainsi que la Bibliothèque publique de Bir-mingham. Son service de catalogage automatisé,à traitement différé, commença à fonctionner en1972. Un nouveau service de catalogage en conver-sationnel, appelé BOSS, en est toujours au stadeexpérimental. Il fournit un service sélectif de noticesà partir des fichiers exhaustifs MARC de la BNBet de la Bibliothèque du Congrès et des fichiersde documents non traités par MARC. Un nouveausystème de contrôle des prêts est en cours de miseau point.

3. SWALCAP

Le programme coopératif d'automatisation desBibliothèques du Sud-Ouest (SWALCAP), d'abordlimité au contrôle des prêts dans les universitésde Cardiff, Exeter et Bristol, a maintenant mis au

point un service de catalogage en conversationnel

1. Voir : Bull. Bibl. France, n° 2, février 1978, p. 83-135.

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à traitement local. Il ne possède pas de fichierd'attente pour les notices MARC de la BNB ou dela Bibliothèque du Congrès et dépend de BLMCPpour ces notices.

4. SCOLCAP

Le programme coopératif d'automatisation des

bibliothèques écossaises (SCOLCAP) a son centreopérationnel à la Bibliothèque nationale d'Écosse.Il ne possède pas encore son propre équipement

informatique mais est sur le point de l'acheter. Enattendant, les bibliothèques-membres utilisent leréseau BLAISE / LOCAS sous les auspices deSWALCAP.

5. LASER

Le réseau régional de Londres et du Sud-est del'Angleterre est un organisme coopératif qui fournit,entre autres activités, un service de prêt inter-bibliothèques. LASER a converti son cataloguecollectif, qui est maintenant exploitable sur machine.La banque de données est utilisable en conversa-tionnel dans les locaux de LASER et dans unebibliothèque-membre. Les enregistrements de labanque de données sont à la disposition des biblio-thèques-membres dans le format MARC, et il peutêtre intéressant d'utiliser le fichier comme banquede données en conversationnel pour le catalogage.Toutefois, la banque de données est surtout utiliséepour le prêt inter-bibliothèques.

Jean Plaister évoqua ensuite les tentatives decoordination des différents réseaux : en 1978,BLCMP, LASER, SWALCAP, SCOLCAP, leComité de coordination de l'Université de Londreset Interlib (bibliothèques gouvernementales), ont missur pied le Groupement coopératif des bibliothèquesafin de discuter des problèmes communs, d'échangerdes données, etc.

Le Groupement coopératif des bibliothèques a étéremplacé par le Groupement coopératif d'automati-sation (CAG) qui comprend la British Library,BLCMP, LASER, SCOLCAP et SWALCAP.

La finalité du CAG consiste à optimiser lesservices fournis par la British Library et les orga-nismes coopératifs et à mettre au point les projetsde développement futur de ces services. Trois typesd'action sont ainsi engagées par le CAG :

1. Il définit la politique de planification et d'inter-action des services.

2. Il recommande des mesures ou des études.

3. Il effectue ou, le cas échéant, fait effectuerles études nécessaires en vue de projets futurs.

La Library Association, la Standing Conferenceof National and University Libraries (Sconul) et leGroupement des bibliothèques des Polytecnics(COPOL) ont chacun été invités à nommer un repré-sentant auprès du CAG pour que celui-ci reflèteles différents intérêts des bibliothèques du Royaume-Uni. Les invitations ont été acceptées et les membresnommés.

Le CAG a mis en place des commissions detravail chargées :

1. d'étudier puis définir des méthodes-standards

d'échange des données bibliographiques entre orga-nismes coopératifs et la British Library afin d'amé-liorer la diffusion des notices MARC, d'échan-ger les données EMMA (c.-à-d. les documents nontraités par MARC), de fournir un service sélectifrapide de notices avec un temps de réponse minimumet un service de recherche des notices en conversa-tionnel opérant à grande vitesse ;

2. d'étudier et soumettre des recommandationsau CAG sur les nouveaux projets, les changementsde format, les normes de catalogage et autresstandards bibliographiques qui affectent la création,la maintenance et l'utilisation d'une base de donnéesnationale intégrée.

Parallèlement à ces développements, le gouver-nement britannique a pris conscience de la nécessitéde créer un service de documentation national etde l'impact sur ce service de l'informatique et destransmissions électroniques. Le rapport de laCommission parlementaire sur le stockage et larecherche d'informations dans les bibliothèquesbritanniques, publié en 1980, émet les recomman-dations suivantes :

1. Le problème des répercussions des nouvellestechnologies sur le droit d'auteur devra être traitéd'urgence.

2. Le rapport sur le développement futur desbibliothèques préparé actuellement par l'Officeconsultatif des bibliothèques devra être publié dès

que possible afin d'accélérer la définition d'unepolitique nationale des bibliothèques.

3. Les questions soulevées par les rapports entreles groupements coopératifs de bibliothèques et laBritish Library devront être reconsidérées par lesparties concernées et la Commission consultativesur les réseaux.

4. Il est souhaitable de créer un réseau documen-taire automatisé à l'échelon national.

5. Le Gouvernement devra nommer dès quepossible un Secrétaire d'État de rang ministérielqui assume la responsabilité de la politique d'infor-mation et lui donner le personnel nécessaire.

6. Le Gouvernement devra mettre en place detoute urgence une Commission permanente représen-tant tous les intérêts concernés par la fournitured'information par les moyens télématiques, afind'examiner les problèmes soulevés par la créationd'un réseau documentaire national, de formuler lesbesoins nationaux, de les rapprocher des dévelop-pements internationaux, d'examiner les solutionspossibles et de faire des propositions pour leurapplication par les organismes appropriés.

En conclusion, Jean Plaister estima que si l'avenirétait encore incertain, les prévisions étaient intéres-santes sinon encourageantes pour la mise en placed'un réseau automatisé coordonné.

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L'intervention de Gérard Littler, conservateur àla Bibliothèque nationale et universitaire de Stras-bourg, sur la situation française 2, clôtura la jour-née.

Le dimanche 12 avril était consacré aux docu-ments audiovisuels avec, en premier lieu, unecommunication de Geneviève Le Cacheux, conserva-teur de la Bibliothèque municipale de Caen, suivied'une présentation de diapositives sur l'audio-visueldans les bibliothèques publiques de Camden, parBrian Marpole. Camden est un borough (arrondis-sement) du nord de Londres, où l'on trouve à la foisdes HLM, des quartiers résidentiels (Hampstead)et des bureaux (Holborn, aux portes de la Cité).Camden est un arrondissement riche et aucun pro-blème de financement ne se pose aux bibliothèques(dont une des plus connues est celle de Swiss Cottage)qui peuvent ainsi se lancer dans les expériences lesplus avancées - et les plus contestées.

Brian Marpole, après avoir souligné le peud'enthousiasme de beaucoup de professionnels pourl'audio-visuel, traita des diapositives, présentées àCamden sous forme de volumes et pour lesquellesse pose la question de l'intégration ou non au milieudes livres, problème qui fut largement débattu aucours du débat qui suivit, en particulier à la lumièrede l'expérience de la Bibliothèque publique d'infor-mation.

Les bibliothèques de Camden ont également uneimportante collection de posters de tout type, déco-ratif, éducatif, ethnique, l'expérience des postersde pop-musique, destinée à attirer les adolescents

peu enclins à fréquenter une bibliothèque, ayantrencontré peu de succès.

Il fut ensuite question de l'utilisation des diapo-sitives : par la section d'histoire locale, pour fixerles modifications architecturales d'un quartier, pourprotéger les documents de valeur (en évitant leurcommunication), pour garder trace d'une expositionou d'un festival, et bien sûr pour animer les heuresdu conte et les ateliers d'enfants.

Les responsables ont aussi acheté pour les enfants,qui semblent les plus gros consommateurs d'audio-visuel, des dessins animés - très commerciaux -des films, des disques, des jouets, la préoccupationessentielle étant de répondre aux souhaits des enfants,même s'ils ne rencontrent pas toujours ceux desbibliothécaires.

L'intervention - polémique - de Brian Marpoleeut le mérite de présenter les réalisations les plusen pointe d'un réseau de bibliothèques - Camden --dont les particularités sont bien connues des biblio-thécaires anglais.

Le troisième intervenant de la journée fut DaveFerris qui traita du contrôle bibliographique des

2. Voir : Bull. Bibl. France, n° 1, janvier 1981, p. 7-10.

documents audiovisuels à la British Library. Nousreproduisons ci-après le texte de son intervention :

« J'aimerais étudier, aujourd'hui, quelques pro-blèmes posés par le contrôle bibliographique desdocuments audiovisuels au Royaume-Uni, décrireles actions récentes de la British Library dans cedomaine, puis évoquer quelques aspects du Cataloguebritannique expérimental des documents audio-visuels ainsi que l'Audio-visual MARC (AVMARC),le fichier automatisé des notices audiovisuelles, acces-sible en conversationnel. Je ferai enfin une courtedémonstration de recherches sur ce fichier.

Deux principaux facteurs rendent l'organisation

bibliographique des documents audiovisuels ineffi-cace et peu organisée, surtout quand elle est compa-rée au système utilisé pour les livres. Il y a d'une partl'absence de dépôt légal, qui impose le dépôt d'unexemplaire de chaque publication imprimée à laBritish Library. Mis à part le profit que peuventtirer de ces archives les générations futures de cher-cheurs et d'étudiants, le dépôt légal signifie aussique des exemplaires des nouveaux livres publiéssont mis, peu après leur publication, à la dispositionde l'agence bibliographique nationale (en l'occur-rence, la Division des services bibliographiques dela British Library) qui peut ainsi fournir assez vitedes notices d'autorité.

Le second facteur qui différencie les systèmeslivres et non-livres est l'existence dans le premiercas d'un seul organisme assumant la responsabilitéà la fois de la collecte des matériaux et de la four-niture des données du catalogage descriptif. Iln'existe pas d'institution comparable assurant pourles documents audiovisuels, la gamme de fonctionsprises en charge par la British Library pour leslivres. Un certain nombre d'organismes remplissentcertains rôles pour certains types de documents etil peut être intéressant de les mentionner, étant donnéque leur participation semble être essentielle dansun système organisé.

Pour les films, l'organisme prédominant est l'Ins-titut britannique du film qui essaye de remplir lesdeux rôles que j'ai mentionnés, bien qu'il ne béné-ficie pas du dépôt légal. Les Archives nationales dufilm, grâce à un dépôt volontaire et à un budgetd'achat limité, aspirent à recueillir les films et cer-tains documents télévisés. Le Catalogue national bri-tannique du film, qui paraît tous les trimestres,a pour but de dresser la liste du maximum de nou-veaux films 16 mm disponibles au Royaume-Uni.Cette publication inclut depuis quelque temps lesvidéo-cassettes.

Les enregistrements sonores sont aussi couvertspar un organisme national, l'Institut britannique desenregistrements sonores. Là encore, la source prin-cipale d'acquisition est constituée par le dépôt volon-taire, qui semble rencontrer plus de succès qu'àl'Institut britannique du film (sans doute à causede la différence de coût entre la fabrication d'exem-plaires supplémentaires de films et d'enregistrementssonores). Malheureusement, aucun catalogue n'estencore diffusé.

Les documents audiovisuels, qui n'entrent pasdans ces deux catégories, sont les moins bien

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couverts. Les diapositives, les films fixes, les ensem-bles éducatifs, les présentations multimedia ne sontrecensés par aucun organisme. Cette caractéristiquesera particulièrement importante quand serontdécrits les catalogues expérimentaux de la British

Library.La British Library a commencé à s'occuper direc-

tement des documents audiovisuels en 1974. Cetteannée-là, le Comité pour la technologie dans l'éduca-tion a décidé de financer conjointement avec laBritish Library une étude en vue de la réalisationd'un service d'information et de catalogage nationalaccompagnée de propositions pour la mise en placed'un tel service. Le rapport, publié deux annéesplus tard, recommandait principalement que laBritish Library mette en place un programme dedéveloppement en vue de créer une base de donnéesmultimedia aussi importante que possible dans lesdeux années à venir.

Le rapport admettait l'existence de problèmesdans la collecte rapide des données en l'absence dedépôt légal. C'est pourquoi il recommandait que,pour les besoins de l'étude, la British Library utiliseune collection existante de documents, et c'est cellede la Bibliothèque centrale du département del'Éducation de Londres qui fut proposée. C'étaitune collection importante, environ 15 000 docu-ments, à l'époque, de différents types. Donc, entre1977 et 1979, la British Library et le Départementde l'Éducation de Londres réalisèrent l'étude surles documents pédagogiques et c'est cette étude quiest à l'origine de l'édition du premier catalogue

expérimental britannique des documents audio-visuels et permit l'examen de plusieurs problèmestechniques : était-il possible d'utiliser, pour le trai-tement des notices des documents audiovisuels, lesnormes bibliographiques et les systèmes automatiséscréés pour les notices de livres ? Pouvait-on intégrerles deux types de notices ?

Des problèmes se posaient, en particulier pourle catalogage descriptif. L'étude a précédé la publica-tion de la 2e édition des normes anglo-américainesde catalogage dont l'édition de 1967 s'est révélée

inadaptée aux documents autres que les livres.MARC, le système automatisé de la British Library,avait été créé pour traiter les notices des mono-graphies imprimées, et était également inadapté auxdocuments audiovisuels. En ce qui concerne larecherche d'informations, l'étude a examiné l'appli-cation des deux systèmes utilisés par le Départementdes services bibliographiques pour ses notices-livres :la Classification décimale de Dewey et PRECIS

(Preserved Context Indexing System - Systèmede création des mots-clés).

Les deux systèmes se sont révélés tout autantcapables de traiter les notices des documents audio-visuels que celles des livres et aucune difficultéimportante ne s'est présentée. Depuis la fin del'étude, les deux autres problèmes techniques ontété résolus. La 2e édition des normes de catalogageanglo-américaines a été publiée et une de ses prin-cipales caractéristiques est qu'elle accorde uneimportance similaire à tous les types de documents.Les catalogueurs critiqueront sans doute certaines

normes, mais celles-ci fournissent néanmoins unenorme nationale applicable à tous les types dedocuments.

L'autre problème, celui du format informatique,a aussi été résolu. L'an dernier, la British Librarya publié la 2e édition du format MARC. Là encore,comme pour les normes de catalogage, on a décidéde définir un seul format qui puisse traiter tousles types de documents, livres ou non-livres, publi-cations en série ou monographies.

Il est donc indiscutable qu'en ce qui concerne lapublication d'une bibliographie audiovisuelle natio-nale, tous les problèmes techniques ont été résolus.Cette publication pourrait être engagée dès demain,si seuls étaient en jeu les normes bibliographiqueset les systèmes automatisés. Toutefois, des problèmessubsistent en matière d'organisation. En ce quiconcerne le Royaume-Uni, deux questions se posent,en raison des deux problèmes soulignés plus haut.Comment recueillir les documents en l'absence dedépôt légal et comment concilier les différentesnormes techniques adoptées par les organismesintéressés ?

Trois méthodes peuvent être envisagées pourrecueillir les données : d'abord, le dépôt légal desdocuments auprès de l'organisme approprié. Lesuccès de cette méthode dépend du type de docu-ment : si les fabricants de disques sont dans leurgrande majorité favorables au dépôt légal, lesproducteurs de films et de bandes vidéo ne sont pasdu tout enthousiastes. Il est peu vraisemblable qu'unsystème volontaire couvre tous les documents.

Une autre alternative consiste à utiliser les noticesproduites par diverses bibliothèques et coopérativesde bibliothèques dans tout le pays. Là encore, onretrouverait des problèmes d'exhaustivité, de noticesen double, de contrôle central des notices. Sansl'utilisation généralisée d'un numérotage standard,l'identification des doubles dans un système automa-tisé devient plus complexe, et même si on insisteauprès des bibliothèques sur un « standard » mini-mum d'entrée, il peut encore être nécessaire d'effec-tuer un travail considérable de contrôle. La troisièmeméthode d'entrée dans le système est celle du dépôtvolontaire par les fabricants d'informations sur leursnouvelles publications.

Le 2e grand problème d'organisation, c'est l'exis-tence de plusieurs organismes nationaux déjà pré-sents dans plusieurs domaines. Comme leurs pra-tiques ont évolué indépendamment, nous devonsessayer de concilier leurs différentes normes decatalogage, leurs méthodes de recherche de l'informa-tion et leurs formats informatiques. C'est un problèmemajeur, car tous les organismes sont indépendantset doivent être convaincus qu'ils tireront profit d'unchangement de système.

J'aimerais maintenant passer des problèmes géné-raux à quelques-uns des résultats les plus tangiblesde l'étude sur les documents pédagogiques. En 1979,la British Library publia toutes les notices quiavaient été traitées lors de cette étude sous le nomde Catalogue britannique de documents audiovisuels :1re édition expérimentale, et j'aimerais préciser cer-tains points relatifs à ce catalogue ; d'abord la

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couverture : La Bibliothèque centrale du Départe-ment de l'Éducation de Londres, sur laquelle

s'appuyait la 1re édition du catalogue, laissait àl'écart un certain nombre de types de documents,bien que depuis une réorganisation récente, sa cou-verture soit plus large. Pourtant, à l'époque de notrecollaboration, elle ne comprenait pas de films 16 mm,ni d'enregistrements vidéo ou musicaux. Commenous n'avions pas accès à ces types de documents,qui étaient d'ailleurs traités par d'autres organismes,ils étaient exclus du catalogue. Ainsi que je l'ai

précisé, le Catalogue national britannique du filmétablissait déjà une liste des deux premiers, et nous

espérions que l'Institut britannique des enregistre-ments sonores assumerait la responsabilité d'une

discographie nationale. Nous ne souhaitions pasutiliser des ressources limitées pour faire un travail

déjà effectué ailleurs. Quant au contenu du cata-logue, il ressemble beaucoup à la Bibliographienationale britannique. Les entrées contiennent engros les mêmes détails et sont disposées en séquencesclassées, avec un index auteurs-titres et un indexalphabétique de sujets.

Une fois terminée l'étude sur les documents

pédagogiques, la British Library et le Conseil pourla technologie dans l'éducation se mirent d'accord

pour produire en commun dans les années 80 unsupplément à ce catalogue, ce qui laissait du tempspour préparer le rapport final et les recommanda-tions de l'étude, et permettrait à la British Libraryd'élaborer sa politique à long terme dans ce domaine.Nous venons de publier un 1er supplément au cata-

logue et un second supplément est en préparation.Il existe une différence importante entre le supplé-ment et la 1re édition qu'il convient peut-être dementionner, c'est la manière dont l'information aété recueillie. La 1re édition avait été réalisée à partirdes collections d'une bibliothèque existante, ce quiest acceptable pour un programme de recherche,mais pose des problèmes évidents d'exhaustivitédans le cas d'une publication régulière. Pour lesupplément, nous avons donc utilisé pour la plusgrande partie des notices la 3e méthode que j'aimentionnée, c'est-à-dire l'information fournie parles producteurs. Nous avons contacté le maximumd'éditeurs que nous ayons pu identifier et leur avonsdemandé de nous envoyer des détails sur leurs nou-veaux produits. Pour les aider, nous leur avons fourniun formulaire d'information qu'ils devaient remplir.Nous avons ensuite transféré ces informations surnos propres formulaires de travail, prêts à êtreentrés en ordinateur. Ce système semble bien fonc-tionner, en tout cas suffisamment bien pour qu'ilserve de base à une bibliographie nationale. Lagrande majorité des éditeurs ont collaboré et lesinformations qu'ils ont fournies sont en généralsuffisantes pour nous permettre de produire desnotices détaillées. Les problèmes qui ont pu se poseront été, pour la plupart, facilement résolus par un

coup de téléphone. Il peut être intéressant de noterque cette méthode est aussi utilisée par le Cataloguenational britannique du film et, dans une largemesure, par la Bibliothèque du Congrès pour soncatalogue audiovisuel.

En ce qui concerne la couverture, elle reste lamême que pour la 1re édition. Nous couvrons les

diapositives, les films fixes, les montages audio-visuels, les ensembles éducatifs, les vues pour rétro-projecteurs, les posters, les enregistrements parlés,les cartes, etc. Sont toujours exclus les films, lesenregistrements vidéo, et les enregistrements musi-caux. Nous espérons à long terme que, même si descatalogues imprimés séparés continuent à être pro-duits pour différents types de documents par desorganismes différents, toutes les données seront aumoins disponibles sur notre système informatiquepour une recherche en conversationnel. Un élémentme paraît particulièrement intéressant dans le travail

que nous réalisons actuellement pour le 2e sup-plément : c'est que nous incluons les documentsinformatiques utilisés dans l'éducation. Nous n'avonspas l'intention de couvrir les programmes domes-tiques disponibles actuellement sur le marchécommercial, mais les documents spécifiquement éla-borés pour l'enseignement.

J'ai déjà dit que nous espérions qu'après la publi-cation du 1er supplément, la British Library auraitdéfini une politique générale dans ce domaine. Cen'est malheureusement pas le cas, et nous vivonstoujours sur du provisoire, en publiant des supplé-ments annuels. J'espère personnellement que nouspourrons nous développer dans un avenir procheet publier notre catalogue 3 ou 4 fois par an.

J'aimerais à présent passer du catalogue impriméau fichier informatisé accessible en conversationnel,AVMARC. Mais peut-être devrai-je d'abord pré-ciser certains points sur BLAISE. BLAISE, qui estle sigle de Service d'information automatisée de laBritish Library, couvre les services informatiquesfournis par le Département des services bibliogra-

phiques de la British Library. BLAISE a deuxfonctions : c'est un service de recherche de l'informa-tion et de production de catalogue. J'aimerais parlerbrièvement de ce dernier, appelé LOCAS, Servicede catalogage local. Les bibliothèques adhérentesobtiennent des catalogues produits par la BritishLibrary, soit à partir de notices déjà existantes surles fichiers informatiques, soit à partir de donnéesqu'elles fournissent elles-mêmes. Les fichiers utilisésdans ce service sont les fichiers MARC du Royaume-Uni et de la Bibliothèque du Congrès.

Le 1er couvre les documents inclus dans la Biblio-graphie nationale britannique depuis 1950, le secondles livres catalogués par la Bibliothèque du Congrèsdepuis 1968. Les bibliothèques fournissent l'ISBNou tout autre numéro de contrôle de leurs nouvellesacquisitions ainsi que toute information locale sup-plémentaire dont elles peuvent avoir besoin pourleurs catalogues, comme les localisations. Pour lesdocuments qui ne figurent pas dans les fichiersMARC, par exemple de nombreux livres en langueétrangère et, pour le moment, les documents audio-visuels, les bibliothèques doivent établir un catalogueoriginal. Les catalogues sont adaptés aux besoinsindividuels de la bibliothèque en ce qui concerneleur disposition et le nombre d'informations, et peu-vent être fournis sous plusieurs formes, les micro-fiches étant les plus utilisées. Pour l'instant, LOCAS

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a 70 clients, ce chiffre incluant plusieurs systèmes

coopératifs, comme les collèges de l'Université deLondres et SCOLCAP.

L'autre fonction de BLAISE est le service derecherche de l'information, accessible en conversa-tionnel chaque jour ouvrable de 9 à 17 heures.On peut aussi effectuer des recherches en différéen dehors de ces heures, les résultats étant envoyésle lendemain. On utilise beaucoup plus de fichiers

pour le service de recherche de l'information quepour le service de catalogage. Les fichiers MARCanglais et de la Bibliothèque du Congrès sont divisésen fichiers rétrospectifs et fichiers courants, cesderniers rassemblant les notices les plus récenteset les plus utilisées.

En plus des fichiers MARC, il existe un certainnombre d'autres fichiers, surtout dans le domainemédical. Par exemple MEDLINE qui couvre lesarticles de périodiques sur la médecine, TOXLINEpour la toxicologie et CHEMLINE qui est un fichierdictionnaire des termes chimiques.

J'aimerais maintenant revenir au fichier AVMARCqui peut être consulté, comme tous les fichiersMARC, à partir de plusieurs paramètres. En compo-sant sur un terminal le code de recherche corres-

pondant, on peut effectuer la recherche par nomd'auteur (nom de personne ou d'organisme), partitre, éditeur, date, cote Dewey, mot-matière, etc.

Pour l'instant, le fichier comprend 5 324 notices,qui correspondent aux documents catalogués pourla 1re édition du BCAVM (Catalogue britanniquede documents audiovisuels). Le fichier sera bientôtmis à jour en y ajoutant les 2 300 notices quiconstituent le supplément. De plus, le fichier misà jour, accessible en conversationnel, inclura environ250 documents audiovisuels sur la bibliothéconomie,faisant partie des collections de la bibliothèque de laLibrary Association, maintenant intégrée au Dépar-tement de référence de la British Library. Ainsi lefichier AVMARC comprendra bientôt 8 000 notices.

J'aimerais mentionner un moyen de rechercheparticulier au fichier AVMARC. Comme je l'ai dit,la recherche peut s'effectuer par sujet, auteur, édi-teur, etc. mais nous avons pensé qu'il était importantde pouvoir faire aussi la recherche d'après la naturedu document. C'est pourquoi nous avons mis aupoint un système de codage qui décrit en détailsles caractéristiques matérielles des documents. Cescodages ont été mis au point à l'origine par Mal-colm Shiffrin, du Département de l'Éducation deLondres, pour le programme Eudised du Conseilde l'Europe (Système européen de documentationet d'information pédagogiques).

Les tables de codages permettent aux catalogueursde créer un code alphabétique de 6 caractères quidécrit en détail toutes les caractéristiques matériellesnécessaires à l'utilisation du document. Ainsi, onpeut effectuer une recherche sur tous les disquesde 12 pouces, stéréo, 33 tours, en composantPMEFGA. Les utilisateurs de BLAISE pourrontainsi effectuer des recherches sur des types trèsspécifiques de documents. Ils pourront égalementtronquer leur formulation de recherche s'ils ne

souhaitent obtenir que des documents plus généraux,

par exemple PMF recherchera tous les disques enquadrophonie, puis tous les disques quel que soitleur format ou leur vitesse de rotation. Pour les docu-ments qui se présentent sous plusieurs formes, lecodage est répété afin que chaque composant puisseêtre repéré. Les codes peuvent bien sûr se combineravec d'autres éléments d'information pour recher-cher, par exemple, tous les montages audiovisuelssur les pingouins publiés en 1978.

Une autre amélioration qui n'a pas été encore

appliquée, mais qui est prévue dans le nouveauformat MARC, permet d'effectuer la recherche sousdes formats différents de celui sous lequel un docu-ment est disponible. Ainsi si un enregistrement estdisponible sous forme de disque ou de cassette, lesdeux peuvent être codés, même si l'entrée du cata-logue ne concerne qu'un seul format. On obtientce résultat en répétant la sous-zone dans la zoneappropriée.

Cette possibilité sera très intéressante pour lesdocuments tels que les enregistrements vidéo le plussouvent disponibles sous plusieurs formats. »

La communication de Dave Ferris fut suivied'une démonstration de recherche simulée deBLAISE, sur le fichier audiovisuel AVMARC.

Après une discussion générale autour de l'audio-visuel, fort animée, la journée fut close sur l'inter-vention de H. Pickering, représentant de la sociétébritannique ALS (Automated Library Service), quiprésenta son système de catalogage et de contrôledes prêts. (La société Plessey, contactée, avaitdécliné l'invitation des organisateurs.)

H. Pickering, lui-même ancien bibliothécaire,exposa le rôle joué par ALS depuis sa créationen 1970 dans le fonctionnement des réseaux et sacapacité à traiter les services multimedia.

En ce qui concerne les réseaux, la contributiond'ALS est certes plus modeste que celle d'Euronetou des Cadist. La plupart des bibliothèques fonc-tionnent en réseaux et si, il y a encore près devingt ans, presque toutes les informations étaienttraitées localement (enregistrement des prêts, statis-tiques, catalogues), aujourd'hui les données corres-pondant aux prêts peuvent être, grâce à l'infor-matique, saisies localement, stockées dans un ordi-nateur central et interrogées en n'importe quel pointdu réseau. Quant aux données catalographiques,leur traitement automatisé garantit un catalogueexact et constamment mis à jour. L'existence determinaux compatibles permet ainsi au personnelde consacrer moins de temps au travail de routineet davantage au lecteur.

Il fut aussi question de l'arrivée sur le marchéde terminaux tels que le butineur permettantà l'utilisateur de communiquer avec le réseau sansaucun intermédiaire.

En partant ensuite de la constatation que lesbesoins des différents réseaux de bibliothèques sontsouvent semblables, H. Pickering évoqua ses effortsen vue d'encourager la coopération inter-biblio-

thèques autour d'Oldham, une des dix villes formantle Comté du Grand Manchester : les quatre biblio-

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thèques automatisées de la région, bien qu'équipéesde systèmes différents, auraient pu envoyer leursdonnées à un mini-ordinateur central pouvant conte-nir tous les fichiers catalogues et emprunteurs. Tou-tefois, des problèmes politiques et économiques ontretardé la mise en oeuvre de ce projet riche depossibilités en matière de coopération et de prêtinter-bibliothèques.

Malgré cet échec, d'autres réseaux de bibliothè-ques se sont constitués, équipés de matériels ALS :

+ En Hollande, où vingt réseaux partagent un

système ALS 6.+ Liège où la ville et la province partagent le

même ordinateur.

+ La région Rhône-Alpes où il existe déjà quatreinstallations ALS, coordonnées par Icare.

ALS peut traiter toutes sortes de documents :livres, tableaux, disques, diapositives ; les problèmesposés par la manipulation des objets encombrantspeuvent être résolus par l'utilisation d'un terminalà écran de visualisation et le recours à un stylo

optique.H. Pickering conclut son intervention en insistant

sur la nécessité d'une approche nouvelle pour lesnouveaux documents, ALS étant toujours prêt àdiscuter avec les bibliothécaires, à accepter leurscritiques et à s'adapter à toutes les innovations enmatière de bibliothèques.

Le lundi 13 avril avait été réservé aux visites,nombreuses et variées : les participants avaient lechoix entre la Cathédrale de Canterbury, théâtre dumeurtre de Thomas Becket le 29 décembre 1170,et la Bibliothèque de la Cathédrale, reconstruite en1954 après avoir été détruite pendant la dernièreguerre et qui possède de très riches collections demanuscrits et de livres anciens (théologie, histoire)et un fonds local sans équivalent dans la région.

La Bibliothèque de la Cathédrale est placée sousla responsabilité de la Bibliothèque de l'Universitéde Canterbury, qui était l'objet de la deuxièmevisite. Le campus de l'Université de Canterburyest situé dans un cadre de verdure agréable, àquelques kilomètres du centre-ville. Les bâtimentsen sont modernes, la bibliothèque ayant été ouverteen 1968, et agrandie en 1974. La capacité totaleest de 500 000 volumes et de 826 places assises,non compris 71 carrels dont certains sont insonoriséspour permettre l'utilisation de machines à écrire oude magnétophones. Les collections, classées suivantle système de la Bibliothèque du Congrès, compren-nent actuellement 390 000 volumes, 3 500 pério-diques, 50 000 documents et rapports officiels,120 000 microfilms et 40 000 diapositives. Unaspect original de cette bibliothèque est la collectionde caricatures originales, principalement politiques,sociales et économiques, rassemblées à partir desarchives des journaux de Fleet Street.

Le système de prêt, de technique Plessey, entiè-rement automatisé, est accessible en conversationnel,

la bibliothèque disposant de son propre mini-ordinateur. Selon la catégorie des lecteurs (pré-licence, postlicence, personnel), il est possibled'emprunter jusqu'à 24 livres. Comme dans beau-coup d'établissements similaires, un système de détec-tion des vols a été installé.

L'après-midi fut consacré à la visite de plusieursbibliothèques publiques : Deal, petite station bal-néaire dont les plages auraient été le théâtre dudébarquement des troupes de Jules César en 55av. J.-C., Sandwich, petite ville de 5 000 habitants,et qui fut, avant l'ensablement de la baie, le prin-cipal des Cinq Ports, et Sturry, la plus petite desbibliothèques visitées, au centre du village. Toutesces bibliothèques, très récentes - la plus anciennea été inaugurée en 1973 - dépendent du réseaude bibliothèques du Comté de Kent et connaissentune très forte fréquentation.

Certains participants eurent, en outre, la pos-sibilité de visiter le centre de documentation de lasociété Pfizer, à Sandwich. Pfizer, filiale d'unemultinationale d'origine américaine, fabrique desmédicaments, des produits vétérinaires, des engraiset autres produits chimiques et possède, à Sandwich,un important centre de recherche ainsi qu'une unitéde production. Le centre de documentation joueun rôle primordial dans la recherche ; en plus deslivres et périodiques, il est relié par terminaux àplusieurs bases de données scientifiques.

La soirée devait être occupée par une communica-tion de David Buckle, représentant de l'Ohio CollegeLibrary Center (OCLC) en Europe, Celui-ci s'étantdécommandé au dernier moment, Alan Ball acceptade parler de l'histoire des bibliothèques du GrandLondres entre 1856 et 1914, historique appuyé parla projection de nombreuses diapositives illustrantles bâtiments, leur esthétique, les poses de premièrespierres, etc. Cette présentation, pleine d'humour,reprenait en grande partie le texte et l'iconographied'un livre publié par Alan Ball en 1977 3, et dontle compte rendu fut publié à l'époque dans le Bulletindes Bibliothèques de France (tome 24, n° 4, avril

1979).

La dernière séance, le mardi 14 avril, fut ouvertepar Madame Philip, attachée du livre à l'Ambassadede France à Londres qui, après avoir brièvementévoqué les relations culturelles franco-britanniques,exposa les finalités de son action : développementdes traductions d'ouvrages français, information deséditeurs et des bibliothécaires britanniques sur laproduction éditoriale française - rôle déjà remplipartiellement par la Bibliothèque de l'Institut fran-çais du Royaume-Uni - préparation d'expositionsthématiques de livres. Le poste d'attaché du livreétant une création récente 4, la rencontre de Canter-

3. Ball (Alan W.). - The Public libraries of Greater

London : a pictorial history, 1856-1914. - London :

Library Association, 1977. - 108 p. ; 30 cm.

4. Sur l'action du Ministère français des affaires étran-

gères en matière d'exportation de livres, voir Livres hebdo,

1981, vol. 3, n° 11, p. 60.

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bury aura été pour Mme Philip, qui cherche à biendéfinir ses orientations de travail, l'occasion d'établirdes contacts avec les bibliothécaires britanniques,qui déboucheront sans doute sur des relations suivies.

Russell Bowden, secrétaire général adjoint de laLibrary Association, présenta ensuite, à l'intentiondes bibliothécaires français, l'organisation et lesactivités de la Library Association. Organisation assezcomplexe tenant à la complexité des structuresadministratives britanniques elles-mêmes qui, auxyeux d'un Français peu averti de l'esprit britannique,pourraient même paraître illogiques. Toutefois,R. Bowden sut exposer clairement ce qui ne l'étaitguère, et conclut son intervention sur les possibilitésde développement de la coopération inter-biblio-thèques franco-britannique, sans doute satisfaisanteau niveau personnel, mais qu'il conviendrait d'amé-liorer en impliquant davantage les institutionsofficielles telles que les ministères et les ambassades.

Avant la clôture, les organisateurs insistèrent surla réussite de la Conférence, tenant à la forte

participation des bibliothécaires français et britan-niques, à la haute tenue des communications, auxcontacts personnels établis entre les participants.

Devant le succès rencontré par cette réunion, ilest envisagé d'organiser une deuxième rencontreen 1982, en France cette fois-ci. Le lieu et le thèmerestent encore à définir précisément, mais il pourraitêtre question des relations éditeurs-bibliothécaires-libraires et du développement des moyens électro-niques d'information.

Raymond BÉRARD

Conservateur de la Bibliothèque

de l'Institut français du Royaume-Uni

PROGRAMME DE LA CONFÉRENCE

Vendredi 10 avril

Séance d'introduction, suivie d'une visite de la

bibliothèque du Collège dirigée par le bibliothé-

caire, A.J. Edwards.

Samedi 11 avril : Les Réseaux.

- Euronet-Diane.

Barry Mahon, équipe de lancement, EuronetLuxembourg.

- Les Réseaux de bibliothèques au Royaume-Uni : l'exemple du réseau Laser.Jean Plaister, LASER.

- Les Réseaux de bibliothèques en France.Gérard Littler, Bibliothèque nationale et uni-versitaire, Strasbourg.

Dimanche 12 avril : L'Audio-visuel.- L'Audio-visuel dans les bibliothèques.

Geneviève Le Cacheux, Bibliothèque munici-pale de Caen.

- L'Audio-visuel dans les bibliothèques muni-

cipales de Camden.Brian Marpole, London Borough of Camden.

- AVMARC, la banque de données audio-visuelles de la British Library. Suivi d'une

démonstration de recherche.Dave Ferris, British Library.

- Discussion générale sur l'audio-visuel.- Présentation du système de prêt et de catalo-

gage automatisés ALS.H. Pickering, ALS.

Lundi 13 avril

-- Visites.- Histoire des bibliothèques de Londres (1856-

1914).Alan Ball, London Borough of Harrow.

Mardi 14 avril : Les Relations franco-britanniques.- Les Relations culturelles franco-britanniques.

Paule Philip, attachée du livre, Ambassadede France à Londres.

- La Library Association et la coopération inter-

bibliothèques franco-britannique.Russel Bowden, secrétaire général adjoint dela Library Association.

Au cours de cette conférence, l'interprétariat futassuré par Graham Barnett, Bibliothèque publiquede Bromley et par Raymond Bérard.