Conclusions Bebes

7/23/2019 Conclusions Bebes

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Chapitre VI. Quelques conclusions

théoriques au sujet de la vie

émotionnelle des bébés



2



Table des matières

[].......................................................................................................2

Les trois ou quatre premiers mois de la vie.....................................3

I.....................................................................................................3

II...................................................................................................6

III..................................................................................................9

IV.................................................................................................13

La position dépressive infantile.....................................................16

I...................................................................................................16

II.................................................................................................22

Le développement ultérieur et la modication de lan!oisse........2"

I...................................................................................................2"

II.................................................................................................3#

$onclusion......................................................................................36

%otes de c&apitre...........................................................................3'



[]1

(es rec&erc&es sur le ps)c&isme des *é*és mont rendue de plus

en plus consciente de létonnante comple+ité des processus quientrent en ,eu- trs !énéralement de fa/on simultanée- dans les

premires étapes du développement. 0n rédi!eant ce c&apitre- ,ai

donc essa)é délucider quelques aspects seulement de la vie

émotionnelle du *é*é pendant sa premire année- et ,ai c&oisi ceu+

qui étaient plus étroitement liés avec les an!oisses- les défenses et

les relations do*,et.

1 ai re/u- dans mes contri*utions ce livre- une aide trs apprécia*le de mon

amie Lola roo4- qui a revu soi!neusement mes manuscrits et ) a fait de

nom*reuses su!!estions de valeur- aussi *ien en ce qui concerne les

formulations que lordonnancement du matériel. e me reconnais une !rande

dette envers elle pour son intér5t constant lé!ard de mon travail.



Les trois ou quatre premiers mois de la vie

(La position schizoparanoïde) (2)

I.

7u commencement de la vie postnatale- le *é*é éprouve de

lan!oisse qui provient dori!ines internes et e+ternes. e soutiens

depuis des années lidée que laction interne de linstinct de mort

donne naissance la crainte de lanéantissement- et que cest cela

qui constitue la cause premire de lan!oisse de persécution. 8npeut trouver dans le+périence de la naissance la premire source

e+terne de cette an!oisse. $ette e+périence- qui- selon reud-

constitue le patron de toutes les situations dan!oisse ultérieures-

in:uence nécessairement les premires relations du *é*é avec le

monde e+térieur ;i<. Il sem*lerait quil ressent la sou=rance et le

malaise quil a supportés- aussi *ien que la perte de létat intra>

utérin- comme une attaque provenant de forces &ostiles- cest>>direcomme une persécution ;2<. Lan!oisse de persécution entre donc ds

le dé*ut dans sa relation avec les o*,ets- dans la mesure o? il est

e+posé au+ privations.

L&)pot&se que les premires e+périences qua le *é*é de

lallaitement et de la présence de sa mre sont le commencement de

sa relation do*,et avec elle- est lun des concepts fondamentau+

présentés dans ce livre ;3<. $ette relation est da*ord une relation

@




avec un o*,et partiel- car les pulsions orales>li*idinales et orales>

destructrices sont spécialement diri!ées- ds le dé*ut de la vie- vers

le sein de la mre. %ous supposons quil ) a tou,ours une interaction-

*ien que dans des proportions varia*les- entre les pulsions

li*idinales et les pulsions a!ressives- correspondant la fusion entre

les instincts de vie et les instincts de mort. 8n pourrait concevoir que

dans les périodes e+emptes de faim et de tension- il se produit un

équili*re optimum entre les pulsions li*idinales et les pulsions

a!ressives. $et équili*re est pertur*é c&aque fois que les pulsions

a!ressives sont renforcées par des privations dori!ine interne ou

e+terne. e su!!re que cette altération dans léquili*re entre la

li*ido et la!ressivité donne naissance lémotion appelée

A voracité B- qui est da*ord et surtout de nature orale. Cout

accroissement de voracité renforce le sentiment de frustrationet

par conséquent les pulsions a!ressives. $&eD les *é*és o? la

composante a!ressive innée est puissante- lan!oisse de persécution-

la frustration et la voracité séveillent facilement- ce qui contri*ue

la di=iculté quéprouve le *é*é tolérer la privation et administrer

lan!oisse. Ear conséquent- la force des pulsions destructrices par

rapport au+ pulsions li*idinales constituerait la *ase

constitutionnelle de lintensité de la voracité.

;r< Fans Inhibition- symptôme et angoisse ;1926<- p. 1#9- reud

déclare qu A il ) a une continuité *eaucoup plus !rande entre la vie

intra>utérine et la premire enfance que la césure impressionnante

de la naissance ne nous le laisse croire B.

;2< ai su!!éré que la lutte entre linstinct de la vie et linstinct

de la mort fait dé, partie de le+périence péni*le de la naissance- et

renforce lan!oisse de persécution quelle suscite ;cf. c&ap. VIII<.

;3< $f. c&ap. III- IV et VII.

$ependant- alors que dans certains cas lan!oisse de persécution

peut intensier la voracité- dans dautres ;comme ,e lai su!!éré

6




dans La psychanalyse des enfants), elle peut devenir la cause des

premires in&i*itions de lalimentation.

Les e+périences successives de !ratication et frustration sont

des stimuli puissants pour les pulsions li*idinales et destructrices-

pour lamour et la &aine. Il en résulte que le sein- dans la mesure o?

il !ratie- est aimé et senti comme A *on B- et- dans la mesure o? il

est une source de frustration- est &aG et senti comme A mauvais B.

$ette antit&se trs marquée entre le sein A *on B et le sein

A mauvais B est due en !rande partie au manque dinté!ration du

moi- ainsi quau+ processus de cliva!e lintérieur du moi et dans sa

relation avec lo*,et. Il ) a- cependant- de *onnes raisons de

supposer que m5me pendant les trois ou quatre premiers mois de la

vie- lo*,et A *on B et lo*,et A mauvais B ne sont pas compltement

distincts lun de lautre dans le ps)c&isme du *é*é. Le sein de la

mre- la fois dans ses aspects A *ons B et A mauvais B- sem*le aussi

se fondre pour lui dans la présence corporelle de celle>ci- et la

relation du *é*é avec elle comme personne se construit ainsi

!raduellement partir de ce premier stade.

0n plus des e+périences de !ratication et de frustration qui

proviennent de facteurs e+ternes- toute une série de processus intra>

ps)c&iques H avant tout lintro,ection et la pro,ection H contri*uent

créer une relation dou*le avec lo*,et primitif. Le *é*é pro,ette ses

pulsions amoureuses et les attri*ue au sein !raticateur ;A *on B<

comme il pro,ette le+térieur ses pulsions destructrices et les

attri*ue au sein frustrateur ;A mauvais B<. imultanément- par

intro,ection- un sein A *on B et un sein A mauvais B sont constitués

lintérieur ;1<. 7insi lima!e de lo*,et- e+térieur ou intériorisé- su*it

dans le ps)c&isme du *é*é une distorsion du fait de ses p&antasmes-

qui sont liés la pro,ection de ses pulsions sur lo*,et. Le sein

A *on B H e+terne et interne H devient le protot)pe de tous les

o*,ets aimants et !rati>cateurs- et le sein A mauvais B le protot)pe

de tous les o*,ets persécuteurs- internes ou e+ternes. Les divers

"




facteurs qui interviennent dans le sentiment qua le *é*é d5tre

!ratié- le soula!ement de la faim- le plaisir de sucer- la*sence de

malaise et de tension- cest>>dire la*sence de privation- et

le+périence d5tre aimé J tout cela est

;1< $es premiers o*,ets intro,ectés constituent le no)au du

surmoi. 7 mon avis- le surmoi commence avec les premiers

processus intro,ectifs- et se construit partir des ima!es A *onnes B

et A mauvaises B qui sont intemalisées dans des situations damour

et de &aine au+ divers stades du développement et sont

pro!ressivement assimilées et inté!rées par le moi. $f. c&ap. IV.

attri*ué au sein A *on B. Kéciproquement- toute frustration et tout

malaise sont attri*ués au sein A mauvais B ;persécuteur<.

e décrirai da*ord les modalités diverses de la relation du *é*é

avec le sein A mauvais B. i nous considérons lima!e qui e+iste du

sein &aG dans le ps)c&isme du *é*é H comme nous pouvons le voir

rétrospectivement dans les anal)ses denfants et dadultes H nous

trouvons quil a acquis les qualités orales>destructrices des pulsions

de lenfant lui>m5me- quand il se trouve dans des états de frustrationet de &aine. Fans ses p&antasmes destructeurs- il mord et il déc&ire

le sein- il le dévore- il lanéantit J et il sent que le sein va lattaquer

de la m5me manire. uand les pulsions sadiques>urétrales et

sadiques>anales prennent de la force- le *é*é attaque le sein en

ima!ination avec de lurine empoisonnée et des matires fécales

e+plosives et il suppose que le sein va lattaquer par le poison ou

le+plosif. Les détails de ses p&antasmes sadiques déterminent le

contenu de sa peur des persécuteurs internes et e+ternes H et

da*ord de la ven!eance du sein ;A mauvais B< ;i<.

Euisque les attaques p&antasmatiques contre lo*,et sont

in:uencées essentiellement par la voracité- la crainte de la voracité

de lo*,et

'




H par suite de la pro,ection H est un élément essentiel de

lan!oisse de persécution M le sein A mauvais B va dévorer lenfant

avec une voracité é!ale celle des désirs de celui>ci.

$ependant- m5me au stade le plus primitif- lan!oisse de

persécution est neutralisée en une certaine mesure par la relation du

*é*é avec le sein A *on B. ai dé, indiqué que- *ien que ses

sentiments se centrent sur la relation alimentaire avec la mre-

relation représentée par le sein- dautres aspects de la mre

interviennent ds la premire relation avec elle- car m5me de trs

,eunes *é*és répondent au sourire de leur mre- au contact de ses

mains- sa voi+- au fait d5tre pris dans ses *ras- ses soins. La

!ratication et lamour dont le *é*é a le+périence dans ces

situations laident neutraliser lan!oisse de persécution et m5me

les sentiments de perte et de persécution suscités par le+périence

de la naissance. La pro+imité p&)sique de la mre pendant

lallaitement H surtout en relation avec le sein A *on B H laide

constamment surmonter son re!ret de létat antérieur quil a

perdu- all!e son an!oisse de persécution- et au!mente sa conance

en lo*,et A *on B ;%. $&. i<.

;i< Lan!oisse liée au+ attaques de la part do*,ets internalisés H

avant tout- do*,ets partiels H est mon avis la *ase de

l&)pocondrie. Navance cette &)pot&se dans mon livre La

psychanalyse des enfants- pp. 1@'- 2"- 2'2- et ,) e+pose aussi mon

opinion que les an!oisses enfantines primitives sont de nature

ps)c&otique- et constituent la *ase des ps)c&oses ultérieures.

II.

Il est caractéristique des émotions du trs ,eune enfant quelles

soient dune nature e+tr5me et puissante. Lo*,et ;A mauvais B<

frustrateur est senti comme un persécuteur terri*le- le sein A *on B

tend devenir le sein A idéal B qui satisferait le désir vorace dune

!ratication illimitée- immédiate- intermina*le. 7insi naOt le

9




sentiment dun sein parfait et ine+&austi*le- tou,ours portée-

tou,ours !raticateur. Pn autre facteur qui intervient dans

lidéalisation du sein A *on B est la force de la peur de persécution de

lenfant- qui crée le *esoin d5tre proté!é contre les persécuteurs et

va au!menter par suite le pouvoir de lo*,et a*solument !raticateur.

Le sein idéalisé constitue le corollaire du sein persécuteur J et- dans

la mesure o? lidéalisation dérive du *esoin d5tre proté!é contre les

o*,ets persécuteurs- il est un mo)en de défense contre lan!oisse.

Le+emple de la !ratication &allucinatoire peut nous aider

comprendre la fa/on dont se réalise le processus didéalisation. Fans

cet état- la frustration et lan!oisse provenant des diverses sources

sont écartées- le sein e+térieur perdu est récupéré J et le sentiment

davoir le sein idéal lintérieur ;de le posséder< est réactivé. %ous

pouvons aussi supposer que lenfant &alluciné létat prénatal dont il a

la nostal!ie. Le sein &alluciné étant ine+&austi*le- la voracité est

momentanément satisfaite. ;(ais tQt ou tard- le sentiment de faim

ramne lenfant vers le monde e+térieur- et il a de nouveau

le+périence de la frustration- avec toutes les émotions quelle

suscite.< Elusieurs défenses et mécanismes fondamentau+ entrent en

,eu dans l&allucination optative. Lun deu+ est le contrQle

omnipotent de lo*,et interne et e+terne- car le moi assume la

possession complte du sein interne et du sein e+terne la fois. 0n

outre- dans cette &allucination- le sein persécuteur est maintenu *ien

part du sein idéal- de m5me que le+périence de la frustration est

séparée de celle de la !ratication. Il sem*le quune telle

dissociation- qui va ,usqu un cliva!e de lo*,et et des sentiments du

su,et son é!ard- est liée au processus de déné!ation. La déné!ation

dans sa forme la plus e+tr5me H celle quon trouve dans la

!ratication &allucinatoire H va ,usqu lanéantissement de tout

o*,et et de toute situation suscepti*le de frustrer- et se relie ainsi au

fort sentiment domnipotence qui prévaut dans les premiers stades

de la vie. La situation d5tre frustré- lo*,et qui provoque cette

1#




situation- les sentiments mauvais que la frustration suscite ;et aussi

certaines parties clivées du moi< sont sentis comme a)ant disparu de

le+istence- a)ant été anéantis- et par ce mo)en so*tiennent la

!ratication et le soula!ement de lan!oisse de persécution.

Lanéantissement de lo*,et persécuteur et de la situation de

persécution est lié au contrQle omnipotent de lo*,et dans sa forme la

plus e+tr5me. e su!!érerais que- dans une certaine mesure- ces

processus interviennent aussi dans lidéalisation.

Il sem*lerait que le moi primitif emploie aussi le mécanisme

danéantissement dun aspect clivé de lo*,et et de la situation en des

états autres que l&allucination optative. Ear e+emple- dans les

&allucinations de persécution- laspect erayant de lo*,et et de la

situation sem*le prévaloir un tel point que leur aspect A *on B est

senti comme compltement détruit H processus quil mest

impossi*le de+aminer ici. Il sem*le que la mesure dans laquelle le

moi maintient les deu+ aspects séparés varie considéra*lement selon

les di=érents états- et quil dépende de cela que laspect dénié soit

ou non senti comme totalement disparu de le+istence.

Lan!oisse de persécution in:uence essentiellement ces

processus. %ous pouvons supposer que- quand elle est moins forte- la

portée du cliva!e est moindre- et que le moi est donc capa*le de

sinté!rer lui>m5me et de s)nt&étiser dans une certaine mesure ses

sentiments lé!ard de lo*,et. Il se pourrait *ien que c&acun de ces

pas dans la voie de linté!ration ne puisse se produire que si- au

moment considéré- lamour envers lo*,et prédomine sur les pulsions

destructrices ;en dernire instance M linstinct de vie sur linstinct de

mort<. La tendance du moi sinté!rer peut donc- ,e pense- 5tre

considérée comme le+pression de linstinct de vie.

La s)nt&se entre les sentiments amoureu+ et les pulsions

destructrices lé!ard dun seul et unique o*,et H le sein H donne

naissance lan!oisse dépressive- la culpa*ilité- et au *esoin de

réparer lo*,et aimé endomma!é- le sein -A *on B. $eci implique que

11




lam*ivalence puisse 5tre vécue lé!ard dun o*,et partiel- le sein

de la mre ;i<. Eendant les tout premiers mois de la vie- ces états

dinté!ration tournent court. 7 ce stade la capacité du moi de

réaliser linté!ration est encore naturellement trs limitée H cela

contri*ue la force de lan!oisse de persécution et des processus

dissociatifs- qui sont leur apo!ée. Il sem*le que- paralllement la

croissance- les e+périences de s)nt&se et par conséquent dan!oisse

dépressive- deviennent plus fréquentes et durent plus lon!temps J

tout cela fait partie du développement de linté!ration. 7vec le

pro!rs dans linté!ration et la

;i< Fans mon article Contribution à l'étude de la genèse des états

maniaues>dépressif!y ,ai su!!éré que lam*ivalence est sentie pour

la premire fois en rapport avec lo*,et total pendant la position

dépressive. 7)ant modié mon opinion au su,et de lapparition de

lan!oisse dépressive ;cf. c&ap. VIII<- ,e considre maintenant que

lam*ivalence- elle aussi- est dé, vécue lé!ard do*,ets partiels.

L" #I$ %&(I$LL$ *$! +%+%!

s)nt&se des émotions contrastantes lé!ard de lo*,et- ladoucissement des pulsions destructrices par la li*ido devient possi*le ;i<.

$ela conduit cependant une diminution réelle de lan!oisse- qui est

la condition fondamentale du développement normal.

$omme ,e lai su!!éré- il ) a de !randes variations dans la force-

la fréquence et la durée des processus de cliva!e ;non seulement

entre les individus- mais aussi c&eD le m5me *é*é des moments

di=érents<. $est un aspect de la comple+ité de la premire vieémotionnelle- quune quantité de processus a!issent dans une

alternance trs rapide- ou m5me- sem*le>t>il- simultanément. Ear

e+emple- on peut voir quil e+iste en m5me temps ue Ie cliva!e du

sein en deu+ aspects- lun aimé- lautre &aG ;lun R *on B- lautre

A mauvais B<- un cliva!e dune autre nature qui suscite le sentiment

que le moi H comme son o*,et H est en pices J ces processus sous>

tendent les états de désinté!ration ;2<. $es états- comme ,e lai dé,

12




fait remarquer- alternent avec dautres dans lesquels se produisent

dans une mesure croissante linté!ration du moi et la s)nt&se de

lo*,et.

Les premires mét&odes de cliva!e in:uencent fondamentalement

la fa/on dont se constitue le refoulement un stade un peu plus

avancé- et déterminent en retour le de!ré dinteraction entre la

conscience et linconscient. 0n dautres termes- la mesure dans

laquelle les diverses parties du ps)c&isme restent A poreuses B les

unes par rapport au+ autres est en !rande partie déterminée par la

force ou la fai*lesse des premiers mécanismes sc&iDoGdes ;3<. Les

facteurs e+ternes ,ouent un rQle vital ds le dé*ut- car nous avons

des raisons de supposer que c&aque stimulation de la crainte de

persécution renforce les mécanismes sc&iDoGdes- cest>>dire la

tendance du moi se cliver lui>m5me et cliver lo*,et- alors que

c&aque e+périence positive renforce la conance en lo*,et A *on B-

et favorise linté!ration du moi et la s)nt&se de lo*,et.

;1< $ette forme dinteraction entre la li*ido et la!ression

correspondrait un état particulier de fusion entre les deu+

instincts.

;2< $f. c&ap. IS.

;3< ai remarqué- c&eD des patients de t)pe sc&iDoGde- T@ue la

force de leurs mécanismes sc&iDoGdes infantiles rend compte- en

dernire anal)se- de la di=iculté trouver laccs leur inconscient.

$&eD ces patients- le pro!rs vers la s)nt&se est entravé par le fait

que- sous la pression de lan!oisse- ont constamment tendance perdre leur capacité de maintenir les liens entre les di=érentes

parties deu+>m5mes qui ont été renforcés au cours de leur anal)se.

$&eD les patients du t)pe dépressif- la division entre la conscience et

linconscient est moins prononcée J cest pourquoi ces patients sont

*eaucoup plus capa*les "'in!'ht- 7 mon avis- ils ont surmonté

leurs mécanismes sc&iDoGdes dans leur premire enfance avec plus

de succs.

13




III.

uelques>unes des conclusions de reud impliquent que le moi se

développe en intro,ectant des o*,ets. 0n ce qui concerne la toute

premire p&ase- le sein A *on B- intro,ecté dans des situations de!ratication et le *on&eur- devient mon avis une partie essentielle

du moi- et renforce sa capacité dinté!ration. 0n e=et- ce sein

A *on B intérieur H qui constitue aussi laspect secoura*le et *énin

du premier surmoi H renforce c&eD lenfant la capacité daimer ses

o*,ets et de leur faire conance- accroOt la stimulation intro,ecter

des o*,ets A *ons B et des situations A *onnes B- et constitue donc

une source essentielle de réconfort contre lan!oisse J il devient lereprésentant de linstinct de vie lintérieur. $ependant- lo*,et

A *on B ne peut remplir ces fonctions que sil est vécu comme

indemne- ce qui implique quil a été intériorisé avant tout avec des

sentiments de !ratication et damour. $es sentiments présupposent

que la !ratication dans la tétée a été relativement li*re de

pertur*ations causées par des facteurs internes ou e+ternes. La

source principale de pertur*ations internes est constituée par le+csdes pulsions a!ressives- qui accentue la voracité et diminue la

capacité de tolérer la frustration. 0n dautres termes- quand dans la

fusion des deu+ instincts- linstinct de vie prédomine sur linstinct de

mort H et- par conséquent la li*ido sur la!ression H le sein A *on B

peut 5tre éta*li avec plus de sécurité dans le ps)c&isme de lenfant.

$ependant- les désirs sadiques>orau+ de lenfant- qui sont actifs

depuis le commencement de la vie et sont facilement éveillés par lafrustration provenant de sources internes ou e+ternes- donnent

constamment naissance au sentiment que le sein est détruit et réduit

en pices lintérieur du su,et- comme résultat de ses attaques

voraces son é!ard. $es deu+ aspects de lintro,ection e+istent cQte

cQte.

Le fait que ce soit le sentiment de frustration ou celui de

!ratication qui prédomine dans la relation du *é*é avec le sein est

1




sans aucun doute lar!ement in:uencé par des circonstances

e+ternes- mais on ne peut douter que des facteurs constitutionnels-

qui in:uencent ds le dé*ut la force du moi- doivent 5tre pris en

considération. ai su!!éré antérieurement que la capacité du moi de

tolérer la tension et lan!oisse- et donc- en quelque mesure- de

tolérer la frustration- était un facteur constitutionnel ;i<. $ette plus

!rande capacité innée de tolérer lan!oisse sem*le dépendre en

dernire

;i< $f. La psychanalyse des enfants, c&ap. III- p. 61.

anal)se de la prévalence de la li*ido sur les pulsions a!ressives-

cest>>dire du rQle que linstinct de vie ,oue ds le dé*ut dans la

fusion des deu+ instincts.

(on &)pot&se suivant laquelle la li*ido orale qui se+prime dans

la fonction de téter rend lenfant capa*le dintro,ecter le sein ;et le

mamelon< comme un o*,et relativement indemne ne contredit pas la

supposition que les pulsions destructrices ont leur plus !rande

puissance dans les tout premiers stades. Les facteurs qui in:uencent

la fusion et la défusion des deu+ instincts sont encore o*scurs- maisil ) a toute raison de penser que le moi- dans sa relation avec le

premier o*,et H le sein H est capa*le par moments de maintenir

séparées la li*ido et la!ressivité- au mo)en du cliva!e ;1<.

Kevenons maintenant au rQle ,oué par la pro,ection dans les

vicissitudes de lan!oisse de persécution. ai décrit autre part ;2<

comment les pulsions sadiques>orales tendant dévorer et vider le

sein maternel séla*orent et se transforment en p&antasmes quitendent dévorer et vider le corps de la mre. Fes attaques

dérivées de toutes les autres sources de sadisme se relient *ientQt

ces attaques orales et deu+ li!nes principales de p&antasmes

sadiques se développent. La premire H surtout sadique>orale et liée

la voracité H vise vider le corps de la mre de tout ce qui est *on

et désira*le. La seconde forme dattaque p&antasmatique H surtout

anale H consiste emplir le corps de la mre de su*stances et de

1@




parties mauvaises de la personne qui sont clivées et pro,etées

lintérieur de la mre. $es su*stances ou parties de la personne sont

surtout représentées par les e+créments- qui deviennent le mo)en

dendomma!er- de détruire ou de contrQler lo*,et attaqué. 8u

encore la personne tout entire H sentie comme personne

A mauvaise B H entre dans le corps de la mre et en acquiert le

contrQle. Fans ces divers p&antasmes- le moi prend possession dun

o*,et e+térieur H avant tout- la mre H par pro,ection- et en fait une

e+tension de la personne. Lo*,et devient en quelque mesure un

représentant du moi- et ces processus sont mon avis la *ase de

lidentication par pro,ection

;1< (on ar!umentation implique ;telle quelle est présentée ici

et dans des écrits antérieurs< que ,e ne suis pas daccord avec lidée

d7*ra&am quil e+iste un stade préam*ivalent H dans la mesure o?

elle implique que les pulsions destructrices ;sadiques>orales<

séveillent seulement avec lapparition des dents. %ous devons nous

rappeler- cependant- qu7*ra&am a fait remarquer le sadisme

in&érent la tétée A comme acte de vampirisme B. 7ssurément le

dé*ut de la dentition et les processus p&)siolo!iques qui a=ectent les

!encives sont un stimulus puissant pour les pulsions et p&antasmes

canni*aliques J mais la!ressivité fait partie de la relation la plus

primitive de lenfant avec le sein- quoiquelle ne se manifeste pas

ordinairement cet U!e par la morsure.

;2< $f. La psychanalyse des enfants.

ou A identication pro,ective B ;i<. Lidentication par intro,ection

et lidentication par pro,ection paraissent 5tre des processus

complémentaires. Il sem*le que les processus qui sous>tendent

lidentication pro,ective a!issent dé, dans la relation la plus

primitive avec le sein. La tétée A comme acte de vampirisme B-

lépuisement du sein évoluent vers le p&antasme qua lenfant de se

fra)er un c&emin ,usqu lintérieur du sein- puis lintérieur du

corps de la mre. Ear conséquent- lidentication pro,ective

16




commencerait en m5me temps que lintro>,ection sadique>orale et

vorace du sein. $ette &)pot&se concorde avec lopinion souvent

e+primée par nous>m5mes- que lintro,ection et la pro,ection sont en

interaction ds le dé*ut de la vie. Lintro,ection dun o*,et

persécuteur est- nous lavons vu- déterminée ,usqu un certain point

par la pro,ection des pulsions destructrices sur lo*,et. La tendance

pro,eter ; e+pulser< le mal est accrue par la crainte des

persécuteurs internes. uand la pro,ection est dominée par la

crainte de persécution- lo*,et dans lequel le mal ;la personne

A mauvaise B< a été pro,eté devient le persécuteur par e.cellence ;2<-

parce quil a été doté de toutes les qualités mauvaises du su,et. La

réintro,ection de cet o*,et renforce e+tr5mement la crainte des

persécuteurs internes et e+ternes. ;Linstinct de mort- ou- plus

e+actement- les dan!ers qui lui sont attac&és- sest retourné vers

lintérieur.< Il ) a ainsi une interaction constante entre la crainte de

persécution référée au monde intérieur et celle qui est référée au

monde e+térieur- une interaction dans laquelle les processus

impliqués dans lidentication pro,ective ,ouent un rQle capital.

La pro,ection des sentiments damour H qui sous>tendent le

processus dinvestissement de la li*ido dans lo*,et H est comme ,e

lai dit- une condition préliminaire la rencontre de lo*,et A *on B.

Lintro,ection dun o*,et A *on B stimule la pro,ection de sentiments

A *ons B le+térieur- et ceci en retour- par la ré>intro,ection-

renforce le sentiment de posséder un o*,et A *on B interne. 7 la

pro,ection de la personne A mauvaise B dans lo*,et et dans le monde

e+térieur correspond la pro,ection de parties A *onnes B de la

personne- ou de la personne A *onne B tout entire. La ré>

intro,ection de lo*,et A *on B et de la personne A *onne B réduit

lan!oisse de persécution. 7insi la relation avec le monde interne

aussi *ien que la relation avec le monde e+terne saméliorent

simultanément- et le moi !a!ne en force et en inté!ration.

1"




Le pro!rs vers linté!ration- qui- comme ,e lai indiqué dans un

para!rap&e antérieur- dépend de la prédominance temporaire des

;1< $f. c&ap. IS.

;2< 0n fran/ais dans le te+te. /0d0(0) pulsions amoureuses surles pulsions destructrices- mne des états transitoires dans

lesquels le moi s)nt&étise des sentiments damour et des pulsions

destructrices lé!ard dun m5me o*,et ;da*ord le sein de la mre<.

$e processus s)nt&étique marque le dé*ut de pas importants dans

lévolution ;qui peuvent *ien se produire simultanément< M les

émotions péni*les de lan!oisse dépressive et de la culpa*ilité

apparaissent J la!ressivité est adoucie par la li*ido J par suite-

lan!oisse de persécution diminue J lan!oisse propos du destin de

lo*,et interne et de lo*,et e+terne en dan!er mne une plus forte

identication avec eu+ J le moi lutte donc pour réparer et in&i*e les

pulsions a!ressives quil sent dan!ereuses pour lo*,et aimé ;1<.

7vec linté!ration croissante du moi- les e+périences dan!oisse

dépressive au!mentent en fréquence et en durée. imultanément-

comme la !amme des perceptions sétend- le concept de la mrecomme personne totale et unique se constitue dans le ps)c&isme du

*é*é partir de ses relations avec des parties de son corps et des

aspects divers de sa personnalité ;comme son odeur- son contact- sa

voi+- son sourire- le son de ses pas- etc.<. Lan!oisse dépressive et la

culpa*ilité se centrent !raduellement sur la mre comme personne

et au!mentent dintensité J la position dépressive vient se situer au

premier plan.

IV.

ai décrit ,usqu présent certains aspects de la vie ps)c&ique

pendant les trois ou quatre premiers mois. ;Il ne faut pas perdre de

vue- toutefois- quon ne peut donner quune estimation !rossire de

la durée des stades de développement car il ) a de !randes

variations individuelles.< Fans la description de ce stade- telle que ,e

1'




lai présentée- certains traits ressortent comme caractéristiques. La

position sc&iDoparanoGde domine. Linteraction entre les processus

dintro,ection et de pro,ection H de ré>intro,ection et re>pro,ection H

déterminent le développement du moi. La relation avec le sein aimé

et le sein &aG ;le sein A *on B et le sein A mauvais B< est la premire

;1< 7*ra&am mentionne lin&i*ition instinctuelle apparaissant

da*ord A ... au stade du narcissisme avec un *ut se+uel

canni*alique B /" !hort !tudy of the *e1elopment of the Libido - p.

96<. Euisque lin&i*ition des pulsions a!ressives et de la voracité

tend inclure aussi *ien des désirs li*idinau+- lan!oisse dépressive

devient la cause des di=icultés dans lacceptation des aliments qui se

produisent c&eD des *é*és de quelques mois et sintensient au

moment du sevra!e. 0n ce qui concerne les di=icultés dalimentation

les plus primitives- qui commencent c&eD certains enfants partir

des premiers ,ours- elles sont provoquées- mon avis- par lan!oisse

de per sécution ;cf. La psychanalyse des enfants- p. 13'<.

relation do*,et du *é*é. Les pulsions destructrices et lan!oisse

de persécution sont leur apo!ée. Le désir dune !ratication

illimitée aussi *ien que lan!oisse de persécution contri*uent au

sentiment du *é*é quil e+iste un sein idéal et un sein dan!ereu+ et

dévorant- quil maintient soi!neusement séparés lun de lautre dans

son ps)c&isme. $es deu+ aspects du sein de la mre sont intro,ectés

et forment le no)au du surmoi. Le cliva!e- lomnipotence-

lidéalisation- la déné!ation et le contrQle des o*,ets internes et

e+ternes dominent ce stade. $es premires mét&odes de défense

sont dune nature e+tr5me- en accord avec lintensité des premires

émotions et la capacité limitée qua le moi de supporter une an!oisse

ai!u. 7lors que dun cQté ces défenses ferment la voie de

linté!ration- elles sont cependant essentielles pour le

développement !lo*al du moi- car elles all!ent continuellement les

an!oisses du *é*é. $ette sécurité relative et temporaire so*tient

surtout en maintenant lo*,et persécuteur *ien séparé de lo*,et

19




A *on B. La présence dans le ps)c&isme de lo*,et A *on B ;idéal<

permet au moi de conserver par moments de puissants sentiments

damour et de !ratication. Lo*,et A *on B apporte aussi une

protection contre lo*,et persécuteur- parce que lenfant sent quil la

remplacé ;comme on le voit dans l&allucination optative<. $es

processus sous>tendent- mon avis- le fait o*serva*le que les *é*és

passent si vite détats de !ratication complte des états de !rande

détresse. 7 ce premier stade- l&a*ileté du moi pour dominer

lan!oisse en permettant au+ émotions contrastantes lé!ard de la

mre- et- par suite- au+ deu+ aspects de celle>ci- de se réunir- est

encore trs limitée. $ela implique que ladoucissement de la peur de

lo*,et A mauvais B par la conance en lo*,et A *on B et lan!oisse

dépressive ne se produisent que dans des e+périences fu!itives. Pn

moi plus inté!ré- doué dune capacité accrue dadministrer

lan!oisse de persécution- se développe !raduellement partir des

processus alternants de désinté!ration et dinté!ration. La relation

de lenfant avec des parties du corps de sa mre- relation centralisée

sur le sein- se transforme !raduellement en une relation avec elle

comme personne.

$es processus quon trouve dans la toute premire enfance

peuvent 5tre considérés sous ces quelques points de vue M

a ) Pn moi qui a quelques rudiments dinté!ration et de co&ésion-

et pro!resse constamment dans cette direction. Il remplit aussi- ds

le dé*ut de la vie post>natale- quelques fonctions fondamentales J

ainsi il utilise les processus de cliva!e et lin&i*ition des désirs

instinctuels parmi ses défenses contre lan!oisse de persécution-

dont il a le+périence partir de la naissance.

b) Fes relations do*,et qui sont ré!ies par la li*ido et la!ression-

par lamour et la &aine- et pénétrées dun cQté par lan!oisse de

persécution- et de lautre- par son corollaire- le réconfort omnipotent

dérivé de lidéalisation de lo*,et.

2#




c) Lintro,ection et la pro,ection- liées la vie p&antasmatique de

lenfant et toutes ses émotions- et par conséquent les o*,ets

internalisés- de nature A *onne B et A mauvaise B- qui marquent le

dé*ut du développement du surmoi.

Les mét&odes de défense se transforment mesure que le moi

devient plus capa*le de supporter lan!oisse. 7 cela contri*uent la

croissance du sens de la réalité et la !amme plus développée des

!ratications- des intér5ts et des relations do*,et. Les pulsions

destructrices et lan!oisse de persécution tendent perdre de leur

pouvoir J lan!oisse dépressive au!mente de force et arrive son

ma+imum au cours de la période que ,e vais décrire dans la partie

suivante.

21



La position dépressive infantile

I.Eendant le second quart de la premire année- certains

c&an!ements dans le développement intellectuel et émotionnel du

*é*é deviennent évidents. a relation avec le monde e+térieur-

c&oses et !ens- croOt dans le sens de la di=érenciation. La !amme de

ses !ratications et de ses intér5ts sélar!it- et son pouvoir

de+primer ses émotions et de communiquer avec les !ens

saccentue. $es transformations o*serva*les mettent en évidence ledéveloppement pro!ressif du moi. Linté!ration- la conscience- les

capacités intellectuelles- la relation avec le monde e+térieur- et

dautres fonctions du moi se développent constamment. 0n m5me

temps- lor!anisation se+uelle du *é*é pro!resse J les tendances

urétrales- anales et !énitales !a!nent en force- *ien que les pulsions

et désirs orau+ prédominent encore. Il ) a ainsi une con:uence des

di=érentes sources de li*ido et da!ression- qui colore la vieémotionnelle du *é*é et fait apparaOtre au premier plan de nouvelles

situations dan!oisse J la !amme des p&antasmes sélar!it J ils

deviennent plus éla*orés et plus di=érenciés. Il se produit par suite

des c&an!ements importants dans la nature des défenses.

Cous ces pro!rs se re:tent dans la relation du *é*é avec sa

mre ;et- dans une certaine mesure- avec son pre et avec dautres

personnes<. La relation avec la mre comme personne- qui sest

22




développée pendant que le sein !urait encore comme o*,et

principal- séta*lit plus compltement- et lidentication avec elle

!a!ne en force quand le *é*é peut percevoir et intro,ecter sa mre

comme personne ;ou- en dautres termes- comme A o*,et total B<.

7lors quun certain de!ré dinté!ration est la condition

préliminaire pour que le moi ait la capacité dintro,ecter la mre et le

pre comme personnes totales- le développement ultérieur sur le

c&emin de linté!ration et de la s)nt&se commence quand la

position dépressive vient au premier plan. Les divers aspects H aimé

et &aG- A *on B et A mauvais B H des o*,ets se réunissent- et ces

o*,ets sont maintenant des personnes totales. Les processus de

s)nt&se oprent dans le c&amp total des relations do*,et internes

et e+ternes. Ils comprennent dun cQté les aspects contrastants des

o*,ets intériorisés ;le premier surmoi<- et de lautre- les aspects

contrastants des o*,ets e+térieurs J mais le moi est aussi amené

diminuer le désaccord entre le monde intérieur et le monde

e+térieur- ou plutQt- le désaccord entre les ima!es internes et

e+ternes. 0n m5me temps que ces processus s)nt&étiques- se

produisent les de!rés ultérieurs de linté!ration du moi- ce qui

a*outit éta*lir une plus !rande co&érence entre ses parties clivées.

Cous ces processus dinté!ration et de s)nt&se amnent le con:it

entre lamour et la &aine se manifester dans toute sa force.

Lan!oisse dépressive et les sentiments de culpa*ilité qui en

résultent se transforment non seulement en quantité- mais aussi en

qualité. Lam*ivalence est maintenant vécue surtout lé!ard dun

o*,et total. Lamour et la &aine se sont *eaucoup rapproc&és et le

sein A *on B et le sein A mauvais B- la mre A *onne B et la mre

A mauvaise B ne peuvent 5tre séparés aussi radicalement que dans le

premier stade. ien que le pouvoir des pulsions destructrices ait

diminué- ces pulsions sont senties comme un !rand dan!er pour

lo*,et aimé- qui est maintenant per/u comme une personne. La

voracité et les défenses contre elle- ,ouent ce stade un rQle

23




particulier- car lan!oisse de perdre irrémédia*lement lo*,et aimé et

indispensa*le tend accentuer la voracité. $ependant- la voracité

est sentie comme incontrQla*le et destructrice- on sent quelle met

en dan!er les o*,ets aimés internes et e+ternes. $est pourquoi le

moi in&i*e de plus en plus les désirs instinctuels- ce qui peut amener

lenfant de !raves di=icultés pour accepter les aliments ;i< ou pour

en ,ouir- et- plus tard- de sérieuses in&i*itions dans léta*lissement

de relations aussi *ien a=ectueuses quérotiques.

Les pas vers linté!ration et la s)nt&se décrits ci>dessus

a*outissent une capacité plus !rande du moi de prendre

connaissance

;i< $es di=icultés- quon peut o*server fréquemment c&eD les

enfants en particulier au moment du sevra!e ;cest>>dire au moment

de la su*stitution du *i*eron au sein- ou celui o? de nouveau+

aliments sont a,outés au *i*eron- etc.<- peuvent 5tre considérées

comme un s)mptQme dépressif *ien connu dans la s)mptomatolo!ie

des états dépressifs. $e point est traité avec plus de détails au

c&apitre VII. $f. aussi la note de la p. 19".

dune réalité ps)c&ique de plus en plus poi!nante. Lan!oisse au

su,et de la mre internalisée qui est vécue comme *lessée-

sou=rante- en dan!er d5tre anni&ilée ou dé, anni&ilée et perdue

pour tou,ours- mne une plus forte identication avec lo*,et

*lessé. $ette identication renforce la fois le *esoin de réparer et

les tentatives du moi pour in&i*er les pulsions a!ressives. Le moi fait

aussi un usa!e répété de la défense maniaque. $omme nous lavons

dé, vu- la déné!ation- lidéalisation- le cliva!e et le contrQle des

o*,ets internes et e+ternes sont utilisés par le moi dans le *ut de

neutraliser lan!oisse de persécution. $es mét&odes omnipotentes

sont maintenues dans une certaine mesure quand se développe la

position dépressive mais elles sont surtout utilisées alors dans le *ut

de neutraliser lan!oisse dépressive. 0lles sou=rent aussi des

transformations- daccord avec les pro!rs dans linté!ration et la

2




s)nt&se- cest>>dire quelles deviennent moins e+tr5mes et

correspondent mieu+ la capacité croissante qua le moi da=ronter

la réalité ps)c&ique. 7vec cette forme et cette nalité modiées- ces

mét&odes primitives constituent maintenant la défense maniaque.

Fevant a=ronter une multitude de situations dan!oisse- le moi

tend les dénier- et- quand lan!oisse culmine- il dénie m5me le fait

quil ait quelque amour pour lo*,et. Le résultat peut 5tre un

étou=ement dura*le de lamour- un a*andon des o*,ets primitifs et

un accroissement de lan!oisse de persécution- cest>>dire une

ré!ression la position sc&iDoparanoGde ;i<.

Les tentatives du moi pour contrQler les o*,ets internes et

e+ternes

H mét&ode qui est surtout diri!ée contre lan!oisse de

persécution dans la position sc&iDoparanoGde H sou=rent aussi des

transformations. uand lan!oisse dépressive prédomine- le contrQle

des o*,ets et des pulsions est surtout utilisé par le moi pour éviter la

frustration- pour prévenir la!ression et le dan!er consécutif pour les

o*,ets aimés H cest>>dire pour tenir en lisire lan!oissedépressive.

Il ) a é!alement une di=érence dans lemploi du cliva!e de lo*,et

et de la personne. ien que les premires mét&odes de cliva!e

continuent 5tre utilisées dans une certaine mesure- le moi divise

maintenant lo*,et total en un o*,et vivant- indemne- et un o*,et

;i< $ette premire ré!ression peut provoquer des trou*les sérieu+

dans le premier développement- par e+emple la décienceintellectuelle ;cf. c&ap. IS< J elle peut constituer le fondement de

quelque forme de la sc&iDop&rénie comme maladie. Pne autre issue

possi*le de léc&ec dans le travail déla*oration de la position

dépressive infantile est la maladie maniaque>dépressive J ou encore

cet éc&ec peut provoquer une névrose !rave. e soutiens donc que la

position dépressive infantile a une importance centrale dans le

développement de la premire année.

2@




*lessé et en dan!er ;mourant peut>5tre- ou mort< J le cliva!e

devient ainsi en !rande partie une défense contre lan!oisse

dépressive.

0n m5me temps- dimportants pro!rs dans le développement du

moi se produisent- qui non seulement lui permettent de développer

les défenses plus adéquates contre lan!oisse- mais aussi peuvent

a*outir une diminution e=ective de lan!oisse. Le+périence

constante da=ronter la réalité ps)c&ique impliquée dans

léla*oration de la position dépressive- au!mente la compré&ension

qua le *é*é du monde e+térieur. Earalllement- son ima!e de ses

parents- qui était au dé*ut distorse- divisée en !ures idéalisées et

terri*lesse rapproc&e !raduellement de la réalité.

$omme on la e+aminé plus &aut dans ce c&apitre- quand le *é*é

intro,ecte une réalité e+terne plus rassurante- son monde interne

saméliore et cela- par pro,ection- améliore son ima!e du monde

e+térieur. Fonc par de!rés- comme le *é*é ré>intro,ecte

constamment un monde e+terne plus conforme la réalité et plus

rassurant- et comme aussi il éta*lit lintérieur de lui>m5me dans

une certaine mesure des o*,ets complets et indemnes- des

développements essentiels ont lieu dans lor!anisation du surmoi.

$omme cependant les o*,ets internes A *ons B et A mauvais B se

rapproc&ent H les aspects A mauvais B étant adoucis par les A *ons B

H la relation entre le moi et le surmoi se transforme- cest>>dire

quil se produit une assimilation pro!ressive du surmoi par le moi.

;%. $&. 2.<

7 ce stade- le désir de réparer lo*,et endomma!é ,oue

pleinement. $ette tendance- nous lavons vu auparavant- est

ine+trica*lement liée au+ sentiments de culpa*ilité. uand le *é*é

sent que ses pulsions et p&antasmes destructeurs se diri!ent vers la

personne totale de son o*,et aimé- la culpa*ilité apparaOt dans toute

sa force- et- avec elle- le *esoin impossi*le assouvir de réparer- de

préserver- de faire revivre lo*,et aimé endomma!é. $es émotions-

26




mon avis- a*outissent des états de deuil- et les défenses mises en

Wuvre a*outissent des tentatives du moi pour surmonter le deuil.

Euisque la tendance réparer dérive en dernire instance de

linstinct de vie- elle entraOne des p&antasmes et des désirs

li*idinau+. $ette tendance entre dans toutes les su*limations et reste

partir de ce stade le !rand mo)en de tenir en lisire et de diminuer

la dépression.

Ii sem*le quil n) ait pas daspect de la vie ps)c&ique qui ne soit

utilisé par le moi- au+ premiers stades- comme défense contre

lan!oisse. La tendance réparatrice elle aussi- da*ord emplo)ée de

fa/on omnipotente- devient une défense importante. Les sentiments

;les p&antasmes< du *é*é pourraient 5tre décrits de la fa/on

suivante M A (a mre est en train de disparaOtre- elle peut ne plus

,amais revenir- elle est sou=rante- elle est morte. %on- cela ne peut

pas 5tre- car ,e peu+ la faire revivre. B

Lomnipotence décroOt mesure que le *é*é acquiert une plus

!rande conance la fois en ses o*,ets et en ses propres pouvoirs de

réparation ;1<. Il sent que tout pro!rs dans son développement-toute nouvelle réussite- donnent du plaisir au+ personnes de son

entoura!e- et que de cette fa/on il e+prime son amour- il neutralise

ou annule le mal quil a fait avec ses pulsions a!ressives- et il répare

ses o*,ets aimés endomma!és.

7insi les fondements dun développement normal sont posés M les

relations avec les personnes se développent- lan!oisse de

persécution en rapport avec les o*,ets internes et e+ternes diminue-les o*,ets A *ons B internes séta*lissent plus fermement- il sensuit

un sentiment de sécurité plus !rande- et tout cela renforce et

enric&it le moi. Le moi- plus fort et plus co&érent- mal!ré le !rand

usa!e quil fait de la défense maniaque- réunit et s)nt&étise de fa/on

incessante les aspects clivés de lo*,et et de lui>m5me.

Xraduellement les processus de cliva!e et de s)nt&se sont

appliqués des aspects maintenus part moins radicalement les uns

2"




des autres- la perception de la réalité saccroOt et les o*,ets

apparaissent sous un ,our plus conforme au réel. Cous ces pro!rs

mnent une adaptation croissante la réalité e+terne et interne

;2<.

Il se produit un c&an!ement correspondant dans lattitude du

*é*é lé!ard de la frustration. $omme nous lavons vu- au tout

premier stade- laspect A mauvais B et persécuteur de la mre ;de

son sein< venait représenter dans le ps)c&isme du *é*é toute

frustration et tout mal- internes aussi *ien que+ternes. uand le

sens de la réalité du *é*é lé!ard de ses o*,ets et sa conance en

eu+ saccroissent- il devient plus capa*le de distin!uer la frustration

imposée de le+térieur de ses dan!ers internes p&antasmatiques. Ear

suite- la &aine et la!ressivité se lient plus étroitement la

frustration et au mal e=ectifs produits par des facteurs e+ternes.

$est un pro!rs vers une mét&ode plus réaliste et plus o*,ective

dadministrer sa propre a!ressivité- une mét&ode qui éveille moins

de culpa*ilité et- en n de compte- permet lenfant de+périmenter

aussi *ien que de su*limer son a!ressivité- dune fa/on qui soit

mieu+ en accord avec son moi.

;1< 8n peut o*server dans les anal)ses denfants et dadultes

que des sentiments despérance sur!issent en m5me temps que la

pleine e+périence de la dépression. Fans le premier développement,

cest un des facteurs qui aident le *é*é surmonter la position

dépressive.

;2< $omme on sait- le cliva!e sous la pression de lam*ivalence

persiste en quelque mesure pendant toute la vie et ,oue un rQle

important dans léconomie ps)c&ique normale.

0n outre- cette attitude plus réaliste lé!ard de la frustration

H qui implique que la crainte de la persécution de la part des

o*,ets internes et e+ternes a diminué H amne le *é*é une plus

!rande capacité de réta*lir une *onne relation avec sa mre et les

autres personnes quand le+périence de la frustration cesse de+ister.

2'




0n dautres termes- ladaptation croissante la réalité H liée des

transformations dans le fonctionnement de lintro,ection et de la

pro,ection H a*outit une relation plus conante avec le monde

e+terne et avec le monde interne. $ela amne une diminution de

lam*ivalence et de la!ressivité- qui permet au désir de réparation

de ,ouer pleinement. Fe cette fa/on le processus de deuil qui

provient de la position dépressive séla*ore !raduellement.

uand le *é*é atteint le stade crucial qui sétend de trois si+

mois peu prs- et quil a=ronte les con:its- la culpa*ilité- le c&a!rin

in&érents la position dépressive- sa capacité dadministrer son

an!oisse est quelque de!ré déterminée par son développement

antérieur J cest>>dire par la mesure o? il a pu- dans ses trois ou

quatre premiers mois de vie- prendre et éta*lir en lui lo*,et A *on B

qui forme le no)au de son moi. i ce processus a réussi H et ceci

implique que lan!oisse de persécution et les processus de cliva!e ne

sont pas e+cessifs- et quune certaine inté!ration a été atteinte H

lan!oisse de persécution et les mécanismes sc&iDoGdes perdent peu

peu leur force- le moi est capa*le dintro,ecter et déta*lir en lui

lo*,et total- et de traverser la position dépressive. i cependant- le

moi est incapa*le dadministrer les situations dan!oisse nom*reuses

et sévres qui apparaissent ce stade H éc&ec déterminé par des

facteurs internes fondamentau+ aussi *ien que par des e+périences

e+ternes H une ré!ression puissante de la position dépressive la

position sc&iDoparanoGde antérieure peut se produire. $ela

emp5c&erait aussi les processus dintro,ection de lo*,et total et

a=ecterait !ravement le développement pendant la premire année

de vie- et durant toute lenfance.

II.

(on &)pot&se de la position dépressive infantile est fondée sur

les concepts ps)c&anal)tiques de *ase au su,et des premiers stades

de la vie- cest>>dire lintro,ection primaire et la prépondérance de

29




la li*ido orale et des pulsions canni*aliques c&eD les *é*és. $es

découvertes de reud et d7*ra&am ont contri*ué su*stantiellement

la compré&ension de létiolo!ie des maladies mentales. 0n

développant ces concepts et en les reliant la compré&ension des

*é*és telle quelle se dé!a!e des anal)ses de ,eunes enfants- ,en

suis venue me rendre compte de la comple+ité des premiers

processus et des premires e+périences- et de leur e=et sur la vie

émotionnelle du *é*é J et cela devait en retour apporter une clarté

nouvelle sur Eétiolo!ie des trou*les mentau+. Lune de mes

conclusions était quil ) a un lien particulirement étroit entre la

position dépressive infantile et les p&énomnes du deuil et de la

mélancolie ;1<.

7*ra&am a continué le travail de reud sur La mélancolie et fait

remarquer une des di=érences fondamentales entre le deuil normal

et le deuil anormal. ;%. $&. 3.< Fans le deuil normal- lindividu réussit

éta*lir la personne aimée et perdue lintérieur de son moi- tandis

que dans la mélancolie et le deuil anormal- ce processus éc&oue.

7*ra&am a aussi décrit quelques>uns des facteurs fondamentau+

desquels dépendent cet éc&ec ou ce succs. i les pulsions canni*a>

liques sont e+cessives lintro,ection de lo*,et aimé et perdu ne peut

5tre menée *ien et cela mne la maladie. Fans le deuil normal-

aussi- le su,et est conduit réinstaller la personne aimée et perdue

lintérieur du moi- mais ce processus réussit. $e ne sont pas

seulement les investissements attac&és lo*,et aimé qui sont retirés

et réinvestis- comme le disait reud- mais cest aussi que lo*,et

perdu est éta*li lintérieur pendant ce processus.

Fans mon article sur Le deuil et sa relation a1ec les états

maniaues2dépressifs, ,ai e+primé lopinion suivante M A (on

e+périence mamne conclure que- sil est vrai que le trait

caractéristique du deuil normal est le fait que lindividu éta*lisse

lo*,et aimé et perdu lintérieur de lui>m5me- il ne l) éta*lit pas

pour la premire fois- mais- par le travail du deuil- il réinstalle en lui

3#




cet o*,et en m5me temps que tous ses o*,ets aimés internes, quil

pense avoir perdus. B Coutes les fois que le c&a!rin sur!it- il mine le

sentiment de sécurité dans la possession des o*,ets aimés internes-

car il fait revivre les premires an!oisses lé!ard des o*,ets

endomma!és ou détruits H lé!ard dun monde intérieur *risé. Les

sentiments de culpa*ilité et lan!oisse de persécution H la position

dépressive infantile H sont réactivés dans leur pleine force. Pne

réinstallation réussie de lo*,et aimé e.terne dont on est en deuil- et

dont lintro,ection est intensiée durant le processus de deuil-

implique que les o*,ets aimés internes sont restaurés et récupérés.

$est pourquoi le+amen de la réalité caractéristique du processus de

deuil nest pas seulement un mo)en de renouveler les liens avec le

monde e+térieur mais un mo)en de rétablir le monde

;1< Eour la relation de la position dépressive infantile avec les

états maniaques>dépressifs dune part- et le c&a!rin normal dautre

part- voir mes articles Contribution à #étude de la psychogenèse des

états mamaues2dépressifs et Le deuil et sa relation a1ec les états

maniaues2dépressifs0

intérieur détruit0 Le deuil inclut donc la répétition de la situation

émotionnelle que le *é*é e+périmente au cours de la position

dépressive. $ar sous la pression de la peur de perdre sa mre aimée-

le *é*é lutte avec la tUc&e déta*lir et dinté!rer son monde

intérieur- de construire de fa/on sYre les o*,ets A *ons B lintérieur

de lui>m5me.

Pn des facteurs fondamentau+ pour déterminer si la perte dun

o*,et aimé ;par suite de mort ou dautres causes< mnera la

maladie maniaque>dépressive ou sera normalement surmontée est-

selon mon e+périence- la mesure dans laquelle la position dépressive

a été éla*orée avec succs et les o*,ets aimés intro,ectés ont été

éta*lis lintérieur avec sécurité- pendant la premire année de vie.

31




La position dépressive est liée des transformations

fondamentales dans ror!anisation li*idinale du *é*é- car durant

cette période

H peu prs au milieu de la premire année H le *é*é entre dans

les premiers stades du comple+e dZdipe direct et inverti. e me

limiterai ici lé*auc&e la plus sommaire en décrivant les stades

primitifs du comple+e dZdipe ;i<. $es premiers stades sont

caractérisés par limportance du rQle que ,ouent encore les o*,ets

partiels dans le ps)c&isme du *é*é pendant que séta*lit la relation

avec les o*,ets totau+. !alement- *ien que les désirs !énitau+

poussent pour arriver au premier plan- la li*ido orale continue

dominer. Fes désirs orau+ puissants- accrus par la frustration vécue

dans la relation avec la mre- sont transférés du sein de la mre sur

le pénis du pre ;2<. Les désirs !énitau+ c&eD le *é*é de c&aque se+e

entrent en coalescence avec les désirs orau+ J cest pourquoi il

séta*lit une relation orale aussi *ien que !énitale avec le pénis du

pre. Les désirs !énitau+ sont aussi diri!és vers la mre. Les désirs

qua le *é*é du pénis du pre- sont liés sa ,alousie lé!ard de sa

mre- parce quil sent quelle re/oit cet o*,et convoité. $es émotions

et désirs multiples sous>tendent dans c&aque se+e la fois le

comple+e dZdipe direct et le comple+e dZdipe inverti.

Pn autre aspect des premiers stades Wdipiens est lié au rQle

essentiel que ,ouent 1 A intérieur B de la mre et son propre

A intérieur B dans le ps)c&isme du ,eune enfant. Eendant la période

précédente-

;1< Voir c&ap. IV- IIe partie. ai donné une description détaillée

de développement de lZdipe dans ma 3sychanalyse des enfants ;en

particulier au c&ap. VIII<- et aussi dans mes articles sur Les premiers

stades du con4it 5dipien et Le comple.e d67dipe à la lumière des

premières angoisses0

;2< 7*ra&am écrit dans Courte étude du dé1eloppement de la

libido ;192<- p. 9# M

32




A Pn autre point quil faut noter propos de la partie du corps qui

a été intro,ectée- est que le pénis est ré!ulirement assimilé au sein

de la femme- et que dautres parties du corps- comme le doi!t- le

pied- les c&eveu+- les matires fécales et les

esses- peuvent 5tre amenées remplacer ces deu+ or!anes- dune

fa/on secondaire... B lorsque les pulsions destructrices prédominent

;position sc&iDoparanoGde< le désir du *é*é dentrer dans le corps de

sa mre et de prendre possession de ses contenus est surtout de

nature orale et anale. $e désir est encore actif au stade suivant

;position dépressive< mais quand les tendances !énitales

saccentuent- il est diri!é plus particulirement vers le pénis du pre

;assimilé au+ *é*és et au+ matires fécales< quil pense 5tre contenu

dans le corps de la mre. 0n m5me temps- les désirs orau+ lé!ard

du pénis paternel mnent son intériorisation- et ce pénis intériorisé

H la fois comme o*,et A *on B et comme o*,et A mauvais B H vient

,ouer un rQle important dans le monde do*,ets internes du *é*é.

Les premiers stades du développement Wdipien sont de la plus

!rande comple+ité M des désirs provenant de multiples sources

conver!ent J ces désirs se diri!ent vers des o*,ets partiels aussi *ien

que vers des o*,ets totau+ J le pénis du pre- la fois désiré et &aG

ne+iste pas pour le *é*é seulement comme une partie du corps du

pre- mais est en m5me temps senti par lui comme lintérieur de

lui>m5me et lintérieur du corps de la mre.

Lenvie sem*le in&érente la voracité orale. (on travail

anal)tique ma montré que lenvie ;alternant avec des sentiments

damour et de !ratication< est da*ord diri!ée vers le sein

nourricier. La ,alousie sa,oute cette envie primitive quand la

situation Wdipienne apparaOt. Les sentiments du *é*é lé!ard de

ses parents sem*lent sor!aniser ainsi M quand il est frustré- le pre

ou la mre ,ouissent de lo*,et désiré dont il est privé H le sein

maternel- le pénis paternel H et en ,ouissent continuellement. Il est

caractéristique de lintensité des émotions et de la voracité du ,eune

33




enfant quil attri*ue au+ parents un état constant de !ratication

mutuelle de nature orale- anale et !énitale.

$es t&éories se+uelles servent de fondement au+ ima!es

com*inées des parents- comme M la mre contenant le pénis du pre

ou le pre tout entier J le pre contenant le sein de la mre ou la

mre tout entire J les parents fusionnés insépara*lement dans leur

relation se+uelle ;1<. Fes p&antasmes de ce !enre contri*uent aussi

la notion de la A femme au pénis B. Fe plus- par intériorisation- le

*é*é éta*lit ces ima!es com*inées des parents lintérieur de lui>

m5me- ce qui se révle fondamental dans *eaucoup de situations

dan!oisse de nature ps)c&otique.

7 mesure quune relation plus réaliste avec les parents se

développe- le *é*é arrive les considérer comme des individus

séparés-

;1< $f. le concept de lima!e com*inée des parents dans La

psychanalyse des enfants, en particulier le c&ap. VIII.

cest>>dire que les ima!es com*inées primitives des parents

perdent de leur force ;i<.$es pro!rs sont liés la position dépressive. Fans les deu+

se+es- la crainte de la perte de la mre- le premier o*,et aimé H

cest>>dire- lan!oisse dépressive H contri*ue créer le *esoin de

su*stituts J et le *é*é se tourne vers le pre- qui est aussi intro,ecté

comme o*,et complet ce stade- pour satisfaire ce *esoin.

Fe cette fa/on- la li*ido et lan!oisse dépressive sont détournées

,usqu un certain point de la mre- et ce processus de distri*utionstimule les relations do*,et en m5me temps quil diminue lintensité

des sentiments dépressifs. Les premiers stades du comple+e dZdipe

direct et inverti apportent ainsi un soula!ement au+ an!oisses de

lenfant- et laident surmonter la position dépressive. 0n m5me

temps- cependant- de nouveau+ con:its et de nouvelles an!oisses

sur!issent- puisque les désirs Wdipiens lé!ard des parents

impliquent que lenvie- la rivalité et la ,alousie H qui sont encore

3




puissamment activées ce stade par les pulsions sadiques>orales H

sont maintenant vécues lé!ard de deu+ personnes qui sont la fois

aimées et &aGes. Léla*oration de ces con:its- qui sur!issent da*ord

dans les premiers stades du comple+e dZdipe- fait partie du

processus de modication de lan!oisse qui sétend au>del de la

premire enfance- dans les premires années de lenfance

proprement dite.

Késumons M la position dépressive ,oue un rQle vital dans le

premier développement de lenfant- et normalement- quand la

névrose enfan>tile touc&e sa n vers les cinq ans- lan!oisse de

persécution et lan!oisse dépressive ont su*i une modication. Les

pro!rs fondamentau+ dans léla*oration de la position dépressive

sont toutefois accomplis quand le *é*é éta*lit lo*,et complet H

cest>>dire pendant la seconde moitié de la premire année H et lon

pourrait a=irmer que si ces processus réussissent- lune des

conditions préala*les un développement normal est remplie.

Eendant cette période- lan!oisse de persécution et lan!oisse

dépressive sont activées maintes reprises- comme par e+emple

dans les e+périences de la dentition et du sevra!e. $ette interaction

entre lan!oisse et les facteurs p&)siques est un aspect des

processus comple+es de la

;i< La capacité du *é*é de ,ouir en m5me temps de sa relation

avec ses deu. parents qui est un trait important dans sa vie

ps)c&ique et entre en con:it avec ses désirs ;stimulés par la ,alousie

et lan!oisse< de les séparer- dépend du sentiment quils sont des

individus séparés. $ette relation plus inté!rée avec les parents ;qui

est di=érente du *esoin compulsif de les maintenir séparés lun de

lautre pour emp5c&er leurs relations se+uelles< implique une plus

!rande compré&ension de leurs relations réciproques et constitue

une condition préala*le lespérance qua le *é*é de pouvoir les

réunir et les accorder &eureusement.

3@




croissance pendant la premire année ;processus qui incluent

toutes les émotions et tous les p&antasmes du *é*é< J ,usqu un

certain point sans doute- cela sapplique aussi la vie tout entire.

ai insisté pendant tout ce c&apitre sur le caractre !raduel des

transformations dans le développement émotionnel et les relations

do*,et du *é*é. Le fait que la position dépressive se développe

!raduellement e+plique pourquoi- en !énéral- son e=et sur le *é*é

napparaOt pas de fa/on soudaine ;1<. %ous devons aussi nous

rappeler que le moi- pendant quil vit les sentiments dépressifs-

développe simultanément des mét&odes pour les neutraliser. L

réside- mon avis- une des di=érences fondamentales entre le *é*é

qui vit des an!oisses de nature ps)c&otique- et un adulte ps)c&osé J

en e=et- en m5me temps que le *é*é traverse ces an!oisses- les

processus qui mnent leur modication sont dé, en action ;%. $&.

<.

36



Le développement ultérieur et la modication de

l’angoisse

I.

La névrose infantile peut 5tre considérée comme une com*inaison

des processus par lesquels des an!oisses de nature ps)c&otique sont

liées- éla*orées et modiées. Fes pro!rs fondamentau+ dans la

modication de lan!oisse de persécution et de lan!oisse dépressive

font partie du développement pendant la premire année. La névrose

infantile- telle quelle mapparaOt- commence donc dans la premireannée de vie- et arrive son terme quand- avec le dé*ut de la

période de latence- la modication des premires an!oisses a été

o*tenue.

Cous les aspects du développement contri*uent au processus de

modication de lan!oisse- cest pourquoi les vicissitudes de

lan!oisse ne peuvent 5tre comprises que dans leur interaction avec

tous les facteurs du développement. Ear e+emple- lacquisition

d&a*iletés p&)siques J les activités de ,eu J le développement du

lan!a!e et les pro!rs intellectuels en !énéral J l&a*itude de la

propreté J laccroissement des su*limations J lélar!issement de la

série des relations do*,et J le pro!rs de lenfant dans lor!anisation

li*idinale H tous ces pro!rs sont ine+trica*lement entrelacés avec

des aspects de la

3"



Le développement ultérieur et la modication de lan!oisse

;1< %éanmoins- des si!nes de sentiments dépressifs fréquents

peuvent 5tre décelés c&eD les *é*és normau+ si on les o*serve de

prs. Fes s)mptQmes sérieu+ de dépression se produisent de fa/on

tout fait frappante c&eD des *é*és- en certaines circonstances-

comme la maladie- une séparation soudaine de la mre ou de la

*onne denfants- ou un c&an!ement de nourriture.

névrose infantile- en dernire instance avec les vicissitudes de

lan!oisse et les défenses éta*lies contre elle. e ne peu+ ici que

c&oisir quelques>uns de ces facteurs en interaction et indiquer

comment ils contri*uent la modication de lan!oisse.

Les premiers o*,ets persécuteurs- internes et e+ternes sont H

cela a dé, été e+aminé H le sein A mauvais B de la mre et le pénis

A mauvais B du pre J et les craintes de persécution liées au+ o*,ets

internes sont en interaction avec celles qui sont liées au+ o*,ets

e+térieurs. $es an!oisses centralisées da*ord sur les parents-

trouvent leur e+pression dans les premires p&o*ies- et a=ectent

sérieusement les relations de lenfant avec ses parents. Lan!oisse de

persécution et lan!oisse dépressive la fois contri*uent

fondamentalement créer les con:its qui naissent dans la situation

Wdipienne ;i<- et in:uencent le développement li*idinal.

Les désirs !énitau+ lé!ard des deu+ parents- qui marquent le

dé*ut des premiers stades du comple+e dZdipe ;vers le milieu de la

premire année< sont da*ord entrelacés avec des désirs et des

p&antasmes orau+- anau+ et urétrau+- la fois de nature li*idinale et

a!ressive. Les an!oisses de nature ps)c&otique quéveillent les

pulsions destructrices provenant de toutes ces sources- tendent

renforcer ces m5mes pulsions- et- si elles sont e+cessives- créent de

fortes +ations au+ stades pré>!énitau+ ;2<.

Le développement li*idinal est ainsi in:uencé c&aque p&ase par

lan!oisse. 0n e=et lan!oisse mne la +ation au+ stades

pré!énitau+ et- maintes reprises- la ré!ression ,usqu eu+.

Fautre part- lan!oisse et la culpa*ilité- avec la tendance

3'




consécutive vers la réparation- activent les désirs li*idinau+ et

stimulent la marc&e en avant de la li*ido- car donner et ressentir des

!ratications li*idinales all!e lan!oisse et satisfait le *esoin de

réparer. 7insi lan!oisse et la culpa*ilité- parfois enra)ent et dautres

fois encoura!ent le développement li*idinal. $ela varie non

seulement dun individu lautre- mais cela peut varier c&eD un seul

et m5me individu- selon linteraction intriquée entre les facteurs

internes et e+ternes un moment donné.

Coutes les an!oisses primitives sont vécues dans les positions

:uctuantes du comple+e dZdipe direct et inverti- car la ,alousie- la

rivalité et la &aine dans ces positions éveillent constamment

lan!oisse de persécution et lan!oisse dépressive. Les an!oisses

centralisées sur les parents comme o*,ets internes séla*orent

cependant

;1< Linterrelation entre les an!oisses de persécution et

dépressives dune part- et la peur de castration de lautre- est

e+aminée en détail dans mon article (he 7dipus Comple. in the

Light of $arly "n.ieties0

;2< $f. c&ap. V.

peu peu et diminuent mesure que le *é*é tire un sentiment

croissant de sécurité de sa relation avec ses parents e+ternes.

Fans laltcmance entre la pro!ression et la ré!ression- qui est

puissamment in:uencée par lan!oisse- les tendances !énitales

arrivent peu peu dominer. Ear suite- la capacité de réparation

saccentue- son domaine sélar!it et les su*limations !a!nent enforce et en sta*ilité J car au niveau !énital- elles sont liées avec

laspiration &umaine vers la création. Les su*limations !énitales

dans la position féminine sont liées la fertilité H au pouvoir de

donner la vie- et de recréer ainsi les o*,ets perdus ou endomma!és.

Fans la position masculine- lélément de création de la vie est

renforcé par les p&antasmes de rendre fertile la mre *lessée ou

détruite et ainsi de la !uérir ou de la faire revivre. Lor!ane !énital

39




ne représente donc pas seulement lor!ane de la procréation mais

aussi le mo)en de réparer et de créer nouveau.

La prédominance des tendances !énitales implique un !rand

pro!rs dans linté!ration du moi- car ces tendances reprennent

leur compte des désirs li*idinau+ et réparateurs de nature

pré!énitale- ce qui produit une s)nt&se entre les tendances

réparatrices pré!énitales et !énitales. Ear e+emple- la capacité de

recevoir A de la *onté B- da*ord laliment et lamour quon désire de

la mre- et le *esoin de lalimenter en retour- et ainsi de la réparer H

la *ase des su*limations orales H sont une condition préala*le un

développement !énital satisfaisant.

La force croissante de la li*ido !énitale- qui inclut un pro!rs

dans la capacité de réparer- marc&e paralllement avec une

diminution pro!ressive de lan!oisse et de la culpa*ilité éveillées par

les tendances destructrices- *ien que dans la situation Wdipienne les

désirs !énitau+ soient cause de con:it et de culpa*ilité. Il sensuit

que la primauté !énitale implique une diminution des tendances et

des an!oisses orales- urétrales et anales. Fans le processus

déla*oration des con:its Wdipiens et daccs la primauté !énitale-

lenfant devient capa*le déta*lir ses o*,ets A *ons B en sécurité dans

son monde intérieur et dédier une relation sta*le avec ses parents.

Cout cela si!nie que peu peu il éla*ore et modie lan!oisse de

persécution et lan!oisse dépressive.

Il ) a des raisons de supposer quau moment o? lenfant tourne

son intér5t vers des o*,ets autres que le sein de sa mre H des

parties du corps de la mre- dautres o*,ets de son entoura!e- des

parties de son propre corps- etc. H dé*ute un processus fondamental

pour laccroissement des su*limations et des relations do*,et.

Lamour- les désirs ;li*idinau+ aussi *ien que destructeurs< et les

an!oisses sont transférés du premier et unique o*,et- la mre- vers

dautres o*,ets J

#




de nouveau+ intér5ts se développent alors- qui deviennent les

su*stituts de la relation avec lo*,et primitif. $et o*,et primitif-

cependant- nest pas seulement le sein A *on B e+térieur- mais aussi

le sein A *on B intériorisé J et cette déviation démotions et de

sentiments créateurs qui se rapportent maintenant au monde

e+térieur est liée la pro,ection. Fans tous ces processus- la fonction

formatrice de s)m*oles et lactivité p&antasmatique ont une !rande

importance ;i<. uand lan!oisse dépressive séveille- et en

particulier avec le dé*ut de la position dépressive- le moi se sent

amené pro,eter- dévier et distri*uer des désirs et des émotions-

aussi *ien que la culpa*ilité et la nécessité de réparation- vers de

nouveau+ o*,ets et de nouveau+ intér5ts. $es processus sont mon

avis la source principale des su*limations pendant toute la vie. Il ) a

cependant une condition préala*le un développement satisfaisant

des su*limations ;aussi *ien que des relations do*,et et de

lor!anisation li*idinale<- cest que lamour pour les premiers o*,ets

puisse 5tre maintenu pendant que les désirs et les an!oisses sont

déviés et distri*ués. i en e=et les !riefs et la &aine lé!ard des

premiers o*,ets prédominent- ils tendent mettre en dan!er les

su*limations et la relation avec les o*,ets su*stitutifs.

Pne autre pertur*ation de la capacité de réparation- et- par suite-

des su*limations- se produit si- cause dune incapacité de

surmonter la position dépressive- on perd lespoir de pouvoir réparer-

ou- en dautres termes- si lon désespre de porter remde la

destruction in:i!ée au+ o*,ets aimés.

II.

$omme on la dit plus &aut- tous les aspects du développement

sont liés la névrose infantile. Les premires p&o*ies sont un trait

caractéristique de la névrose infantile J elles commencent pendant la

premire année de vie- et- c&an!eant de forme et de contenu- elles

apparaissent et reparaissent tout au lon! des années denfance. Les

1




an!oisses de persécution et les an!oisses dépressives sous>tendent

ensem*le les premires p&o*ies- qui comprennent les di=icultés

dalimentation- le pa1or nocturnus, lan!oisse pour la*sence de la

mre- la peur des inconnus- des trou*les dans les relations avec les

parents et les relations do*,et en !énéral. Le *esoin de+ternaliser

;i< e dois nie retenir de décrire ici en détail la fa/on dont la

formation des s)m*oles est ine+trica*lement liée ds le dé*ut

lactivité p&antasmatique de lNenfant et au+ vicissitudes de

lan!oisse. e fais ici allusion au+ c&ap. III et VII- et aussi quelques>

uns des mes écrits antérieurs Infant "nalysis ;1926< et #importance

de la formation des symboles dans le dé1eloppement du moi ;193#<.

des o*,ets persécuteurs est un élément intrinsque dans le

mécanisme des p&o*ies ;1<. $e *esoin dérive de lan!oisse de

persécution ;par rapport au moi< aussi *ien que de lan!oisse

dépressive ;centrée sur les dan!ers qui menacent les o*,ets *ons

internes du fait des persécuteurs é!alement internes<. Les craintes

de persécution interne trouvent aussi leur e+pression dans les

an!oisses &)pocondriaques. 0lles contri*uent aussi une quantité de

maladies p&)siques- par e+emple- les r&umes fréquents c&eD les

,eunes enfants ;2<.

Les an!oisses orales- urétrales et anales ;qui interviennent la

fois dans lacquisition et dans lin&i*ition des &a*itudes de propreté<-

sont des traits essentiels dans la s)mptomatolo!ie de la névrose

infantile. $est aussi un trait caractéristique de la névrose infantile

que des rec&utes de toutes sortes se produisent dans les premires

années de vie. $omme on la vu plus &aut- si lan!oisse de

persécution ou lan!oisse dépressive est renforcée- il se produit une

ré!ression au+ stades antérieurs et au+ situations dan!oisse

correspondantes. $ette ré!ression se manifeste- par e+emple- dans

la rupture des &a*itudes de propreté dé, acquises- ou *ien des

p&o*ies apparemment surmontées peuvent reparaOtre avec de

lé!res transformations.

2




Eendant la seconde année- des tendances o*sessionnelles arrivent

au premier plan J elles e+priment et lient la fois des an!oisses

orales- urétrales et anales. Fes traits o*sessionnels peuvent 5tre

o*servés dans les rituels du couc&er- des rituels propos de la

propreté ou de la nourriture- etc.- et dans un *esoin !énéral de

répétition ;par e+emple- le désir quon raconte maintes reprises la

m5me &istoire- avec les m5mes e+pressions- ou celui de ,ouer sans

cesse au+ m5mes ,eu+<. $es p&énomnes- *ien quils fassent partie

du développement normal de lenfant- peuvent 5tre décrits comme

des s)mptQmes névrotiques. Ladoucissement ou la liquidation de ces

s)mptQmes a*outissent une modication des an!oisses orales-

urétrales et anales- ce qui en retour implique une modication des

an!oisses de persécution et des an!oisses dépressives.

La capacité du moi de susciter c&aque de!ré des défenses qui

lui permettent déla*orer en partie les an!oisses- est un aspect

essentiel

;1< $f. La psychanalyse des enfants, pp. 12- 1"1>1"6.

;2< (on e+périence ma montré que les m5mes an!oisses quisous>tendent lR&)pocondrie se trouvent aussi la racine de

s)mptQmes &)stériques de conversion. Le facteur fondamental

commun au+ deu+ a=ections est la crainte dune persécution

lintérieur du corps ;attaques de la part do*,ets persécuteurs

intériorisés- domma!e causé au+ o*,ets internes par le sadisme du

su,et- par e+emple par des attaques au mo)en de ses e+créments

dan!ereu+< tout ceci étant senti comme un domma!e p&)sique

in:i!é au moi. Lélucidation des processus qui sous>tendent la

transformat on de ces an!oisses de percécution en s)mptQmes

p&)siques pourrait contri*uer éclairer les pro*lmes de lN&)stérie.

du processus de modication de lan!oisse. 7u tout premier stade

;sc&iDoparanoGde< lan!oisse est neutralisée par des défenses

e+tr5mes et puissantes- comme la dissociation- lomnipotence et la

déné!ation ;i<. 7u stade suivant ;position dépressive<- les défenses

3




su*issent- nous lavons vu- des c&an!ements importants qui sont

caractérisés par la plus !rande capacité du moi de supporter

lan!oisse. $omme au cours de la seconde année de nouveau+

pro!rs dans le développement du moi se produisent- le *é*é utilise

son adaptation croissante la réalité e+térieure et son contrQle

croissant des fonctions corporelles pour apprécier les dan!ers

internes par confrontation avec la réalité e+térieure.

Cous ces c&an!ements sont caractéristiques des mécanismes

o*sessionnels qui peuvent 5tre aussi considérés comme une défense

trs importante. Ear e+emple lenfant diminue temporairement mais

maintes reprises ses an!oisses propos de ses matires fécales

dan!ereuses ;cest>>dire de sa destructivité<- de ses o*,ets mauvais

internalisés et de son c&aos interne- en acquérant les &a*itudes de

propreté. Le contrQle du sp&incter lui prouve quil peut contrQler les

dan!ers en lui- et ses o*,ets internes. 0n outre les e+créments réels

lui servent mettre lépreuve ses craintes p&antasmatiques de leur

qualité destructrice. Ils peuvent maintenant 5tre e+pulsés selon les

e+i!ences de la mre ou de la *onne denfants- qui- en manifestant

leur appro*ation de la manire dont les e+créments sont produits-

sem*lent aussi approuver leur nature- ce qui rend les e+créments

A *ons B ;2<. Il sensuit que lenfant peut sentir que le mal quil a fait

dans ses p&antasmes a!ressifs- avec ses e+créments ses o*,ets

internes et e+ternes- peut 5tre annulé. Lacquisition des &a*itudes de

propreté diminue donc aussi la culpa*ilité et satisfait le désir de

réparer ;3<.

;G< i ces défenses persistent e+a!érément au>del du premier

stade o? elles sont appropriées- le développement peut 5tre a=ecté

de plusieurs fa/ons M linté!ration est emp5c&ée- lactivité

p&antasmatique et les désirs li*idinau+ sont entravés J en

conséquence la tendance la réparation- les su*limations- les

relations do*,et et la relation avec la réalité peuvent 5tre altérées.




;2< KeconnaOtre que cest un *esoin de lenfant que dacquérir

les &a*itudes de propreté- un *esoin lié lan!oisse- la culpa*ilité

et au+ défenses contre elles- nous amne la conclusion suivante.

Lapprentissa!e de la propreté- sil est réalisé sans contrainte et un

stade o? son *esoin devient apparent ;ce qui se produit dordinaire

au cours de la seconde année< est *énéque pour le développement

de lenfant. il est imposé lenfant un stade plus précoce- il peut

5tre nuisi*le. 0n outre- quelque stade que ce soit- lenfant doit 5tre

seulement encoura!é- et non o*li!é acquérir les &a*itudes de

propreté. $eci est une allusion- nécessairement trs incomplte- un

important pro*lme déducation.

;3< Lopinion de reud sur les formation réactionnelles et sur 1

A annulation B dans le processus de la névrose o*sessionnelle sous>

tend mon concept de réparation-

Les mécanismes o*sessionnels constituent une partie importante

du développement du moi. Ils le rendent capa*le de tenir lan!oisse

temporairement en lisire. $eci permet au moi en retour do*tenir

plus dinté!ration et de force- ce qui rend possi*le léla*oration

!raduelle- la diminution et la modication de lan!oisse. $ependant-

les mécanismes o*sessionnels ne sont quune des défenses de ce

stade. ils sont e+cessifs et deviennent la défense principale- on

peut le prendre comme une indication du fait que le moi ne peut pas

administrer e=icacement lan!oisse de nature ps)c&otique- et quune

névrose o*sessionnelle !rave est en train de se développer c&eD

lenfant.

Pn autre c&an!ement fondamental dans les défenses caractérise

le stade auquel la li*ido !énitale !a!ne de la force. uand cela se

produit- nous lavons vu- le moi est plus inté!ré J ladaptation la

réalité e+térieure sest améliorée- la fonction de la conscience sest

étendue J le surmoi est- lui aussi- plus inté!ré J une s)nt&se plus

complte des processus inconscients ;dans les parties inconscientes

du moi et du surmoi< sest produite J la démarcation entre la

@




conscience et linconscient est plus distincte. $es pro!rs permettent

au refoulement de prendre la place essentielle parmi les défenses

;1<. Laspect répressif et pro&i*iteur du surmoi est un facteur

essentiel dans le refoulement J cest un aspect qui se renforce par

suite du pro!rs dans lor!anisation du surmoi. Les e+i!ences du

surmoi de maintenir &ors de la conscience certaines pulsions et

certains p&antasmes- autant de nature a!ressive que li*idinale- sont

plus la portée du moi parce quil a pro!ressé la fois dans son

inté!ration et dans lassimilation du surmoi.

ai décrit dans une partie antérieure comment- m5me pendant les

premiers mois de la vie- le moi in&i*e les désirs instinctuels- au

dé*ut- sous la contrainte de lan!oisse de persécution- et- un peu

aprs- sous celle de lan!oisse dépressive. Pn pas ultérieur dans le

développement des in&i*itions instinctuelles se produit quand le moi

peut utiliser le refoulement.

%ous avons vu la fa/on dont le moi utilise le cliva!e pendant la

p&ase sc&iDoparanoGde ;2<. Le mécanisme de cliva!e sous>tend le

qui em*rasse en outre les divers processus par lesquels le moisent quil annule le mal fait par les p&antasmes- répare lo*,et- le

préserve et le fait revivre.

;1< $f. reud M A ... (ettons tou,ours de cQté- comme matire

dune étude ultérieure- la possi*ilité que le refoulement est un

processus qui a un rapport particulier avec lor!anisation !énitale de

la li*ido- que le moi a recours dautres mét&odes de défense quand

il a se proté!er contre la li*ido dautres stades de sonor!anisation B... ; Inhibition, symptôme et angoisse ;1926<- trad. ur)

et raenc4el- pp. @# et @1<.

;2< $f. c&ap. IS.

refoulement ;comme limplique lidée de reud< J mais- en

opposition avec les toutes premires formes de cliva!e qui mnent

des états de désinté!ration- le refoulement na*outit pas

normalement une désinté!ration de la personne. Euisqu ce stade

6




il ) a une plus !rande inté!ration- la fois dans les parties

conscientes du ps)c&isme et dans les inconscientes- et puisque dans

le refoulement le cliva!e produit surtout une division entre

conscience et inconscient- aucune des parties de la personne nest

e+posée au de!ré de désinté!ration qui peut se produire au+ stades

antérieurs. $ependant- létendue de lutilisation des processus de

cliva!e dans les premiers mois de la vie in:uence essentiellement

lutilisation du refoulement un stade ultérieur. $ar si les premiers

mécanismes et les premires an!oisses sc&iDoGdes nont pas été

su=isamment surmontés- le résultat peut 5tre quune *arrire ri!ide

séri!e entre la conscience et linconscient- au lieu dune relation

:uide J cela indique que le refoulement est e+cessif- et que- par suite-

le développement est pertur*é. 7vec un refoulement modéré- dautre

part- linconscient et la conscience peuvent plus facilement rester

A poreu+ B lun pour lautre- et les pulsions et leurs dérivés peuvent

dans une certaine mesure sur!ir et ressur!ir de linconscient et 5tre

soumis par le moi un procs de sélection et de refus. Le c&oi+ des

pulsions- des p&antasmes- des pensées qui doivent 5tre refoulés

dépend de la plus !rande capacité du moi daccepter les normes des

o*,ets e+térieurs. $ette capacité est liée une plus !rande s)nt&se

lintérieur du surmoi et lassimilation croissante du surmoi par le

moi.

Les c&an!ements dans la structure du surmoi- qui se produisent

!raduellement et sont tou,ours liés au développement du comple+e

dZdipe- contri*uent au déclin de ce comple+e au dé*ut de la

période de latence. 0n dautres termes- le pro!rs de lor!anisation

li*idinale et les diverses adaptations dont le moi devient capa*le ce

stade sont liés la modication des an!oisses de persécution et des

an!oisses dépressives au su,et des parents intériorisés- ce qui

implique une plus !rande sécurité dans le monde intérieur.

Vus la lumire des vicissitudes de lan!oisse- les c&an!ements

caractéristiques du dé*ut de la période de latence pourraient 5tre

"




résumés comme suit M la relation avec les parents est plus sYre J les

parents intro,ectés se rapproc&ent plus étroitement de lima!e des

parents réels J leurs normes- leurs conseils- et leurs interdictions

sont acceptés et intériorisés- et par conséquent le refoulement des

désirs Wdipiens est plus e=icace. Cout cela représente un point

culminant du développement du surmoi- qui est le résultat dun

processus qui sétend sur les premires années de vie.

L" #I$ %&(I$LL$ *$! +%+%!

'



Conclusion

ai e+aminé en détail les premires p&ases du dépassement de la

position dépressive qui caractérisent la seconde moitié de lapremire année de vie. %ous avons vu que- dans les tout premiers

stades- quand lan!oisse de persécution prédomine- les o*,ets du

*é*é sont de nature primitive et persécutrice J ils dévorent-

déc&irent- empoisonnent- inondent- etc.- cest>>dire que les

multiples désirs et p&antasmes orau+- urétrau+ et anau+ sont

pro,etés sur les o*,ets e+ternes aussi *ien que sur les o*,ets

intériorisés. Lima!e de ces o*,ets saltre peu peu dans leps)c&isme de lenfant suivant les pro!rs de lor!anisation li*idinale

et la modication de lan!oisse.

es relations avec son monde interne et son monde e+terne

saméliorent simultanément J linterdépendance entre ces liens

implique des c&an!ements dans les processus dintro,ection et de

pro,ection qui sont un facteur essentiel pour diminuer lan!oisse de

persécution et lan!oisse dépressive. Cout cela a*outit une plus!rande capacité du moi dassimiler le surmoi- et de cette fa/on le

moi se renforce.

uand la sta*ilisation est o*tenue- certains facteurs

fondamentau+ ont su*i une altération. e ne moccupe pas

maintenant du pro!rs du moi qui- comme ,ai essa)é de le montrer-

est lié c&aque p&ase ou développement émotionnel et la

9



$onclusion

modication de lan!oisse- mais ce sont les changements dans les

processus inconscients que ,e désire souli!ner. $es c&an!ements

deviennent mon avis plus compré&ensi*les si nous les relions

lori!ine de lan!oisse. e reviens ici mon a=irmation que les

pulsions destructrices ;linstinct de mort< sont le facteur primordial

dans la production de lan!oisse ;i<. La voracité est accentuée par les

!riefs et la &aine- cest>>dire par les manifestations de linstinct de

destruction J mais ces manifestations sont renforcées en retour par

lan!oisse de persécution. uand- dans le cours du développement-

lan!oisse diminue et est plus facilement tenue en lisire- les !riefs

et la &aine diminuent- ce qui amne en n de compte un

a=ai*lissement de lam*ivalence. 8u- en termes dinstincts M quand la

névrose infantile a suivi son cours- cest>>dire quand les an!oisses

de persécution et les an!oisses dépressives ont diminué et ont été

modiées- léquili*re dans la fusion des instincts de vie et de mort ;et

ainsi entre la li*ido et la!ressivité< sest altéré en quelque fa/on.

$ela implique des c&an!ements importants dans les processus

inconscients- cest>>dire dans la structure du surmoi- et dans la

structure et le+tension des parties inconscientes ;aussi *ien que

conscientes< du moi.

;i< $f. c&ap. VIII.

%ous avons vu que les :uctuations entre les positions li*idinales

et entre la pro!ression et la ré!ression qui caractérisent les

premires années de lenfance sont liées ine+trica*lement au+

vicissitudes de lan!oisse de persécution et de lan!oisse dépressive

qui sur!issent dans la premire enfance. 7insi ces an!oisses ne sont

pas seulement un facteur essentiel dans la +ation et dans la

ré!ression- mais aussi elles in:uencent constamment le cours du

développement.

$est une condition préala*le un développement normal que-

dans lalternance entre la pro!ression et la ré!ression- des aspects

fondamentau+ du pro!rs dé, réalisé soient maintenus. 0n dautres

@#



$onclusion

termes- que le processus dinté!ration et de s)nt&se ne soit pas

pertur*é fondamentalement et de fa/on permanente. i lan!oisse

est peu peu modiée la pro!ression doit prédominer sur la

ré!ression- et- au cours de la névrose infantile- la *ase de la sta*ilité

mentale est éta*lie.

@1



Notes de chapitre

%. $&. I ;p. 19#< M

(ar!aret 7. Ki**le a rapporté ses o*servations sur @## *é*és

/Infantile $.périence in 8elation to 3ersonality *e1elopment, 19<

et a e+primé des opinions dont certaines compltent les conclusions

que ,ai o*tenues par lanal)se de ,eunes enfants.

7insi- au su,et de la relation du *é*é avec la mre depuis le

commencement de la vie- elle met laccent sur ce *esoin quil a de

recevoir des soins de la mre- et qui va *ien au>del de la

!ratication par la tétée- par e+emple- elle dit- la pa!e 631 M A Pne

!rande partie de la qualité et de la co&ésion de la personnalité dun

enfant dépend de son attac&ement émotionnel la mre. $et

attac&ement- ou- pour utiliser un terme ps)c&anal)tique- cet

investissement sur la mre croOt en proportion de la satisfaction quil

o*tient delle. %ous avons étudié la nature de cet attac&ement

pro!ressif- si di=icile saisir et pourtant si essentiel pour de trs

importants détails. Crois t)pes de+périence sensorielle H

concrtement- le+périence tactile- le+périence 4inest&ésique- ou le

sens de la position du corps- et le+périence du son contri*uent

da*ord sa formation. Le développement de ces capacités

sensorielles a été mentionné par presque tous les o*servateurs du

comportement infantile... mais on na pas mis laccent sur leur

@2



%otes de c&apitre

importance particulire pour la relation personnelle entre la mre et

lenfant. B

0lle indique dans plusieurs passa!es limportance de cette

relation personnelle pour le développement p&)sique de lenfant J

par e+emple elle écrit pa!e 63# M A ... Les irré!ularités les plus

triviales dans les soins personnels et dans le maniement de tout

*é*é- comme linsu=isance du contact avec la mre- le fait de le

prendre trop peu dans les *ras- ou des c&an!ements de *onne- des

c&an!ements dans la routine !énérale- provoquent fréquemment des

trou*les comme la pUleur- la respiration irré!ulire- ou des trou*les

de lalimentation. $&eD les *é*és constitutionnellement sensitifs ou

pauvrement or!anisés- ces trou*les- sils sont trop fréquents-

peuvent altérer de fa/on permanente le développement or!anique et

ps)c&ique- et il nest pas rare quils menacent la vie elle>m5me. B

Fans un autre passa!e- lauteur résume ces trou*les de la fa/on

suivante M

A Le *é*é est- par lincomplétude m5me de son cerveau et de son

s)stme nerveu+- continuellement en dan!er potentiel dedésor!anisation fonctionnelle. 0+térieurement- le dan!er est celui

dune *rusque séparation de la mre qui doit- intuitivement ou en

connaissance de cause- maintenir cet équili*re fonctionnel. La

né!li!ence e=ective ou le manque damour peuvent 5tre é!alement

désastreu+. Intérieurement le dan!er sem*le 5tre laccroissement de

tension en provenance des *esoins *iolo!iques- et lincapacité de

lor!anisme de maintenir son éner!ie interne ou son équili*re

méta*olique et son e+cita*ilité ré:e+e. Le besoin d'o.ygène peut

devenir ai!u parce que les mécanismes respiratoires du *é*é ne sont

pas encore asseD *ien développés pour satisfaire une e+i!ence

interne croissante provoquée par le développement rapide des lo*es

frontau+. \

$es trou*les fonctionnels qui- selon lo*servation de (. Ki**le-

peuvent mettre la vie en dan!er- pourraient 5tre interprétés comme

@3



%otes de c&apitre

une e+pression de linstinct de mort- qui- selon reud- est da*ord

diri!é contre lor!anisme lui>m5me /"u2delà du principe de plaisir)0

ai a=irmé que ce dan!er- qui éveille la peur de lanéantissement- de

la mort- est la cause primaire de lan!oisse. Les o*servations de (.

Ki**le illustrent le fait que les facteurs *iolo!iques- p&)siolo!iques

et ps)c&olo!iques soient liés ds le dé*ut de la vie postnatale. 0n

allant plus loin- ,en tirerais la conclusion que le soin constant et

a=ectueu+ de la mre pour le *é*é- qui renforce sa relation li*idinale

avec elle ;et qui- c&eD des *é*és qui sont A constitutionnellement

sensitifs ou pauvrement or!anisés B est m5me essentiel pour les

maintenir en vie<- appuie linstinct de vie dans sa lutte contre

linstinct de mort. Fans le présent c&apitre- et dans le c&apitre VIII-

,e+amine ce point plus compltement.

Pn autre su,et sur lequel les conclusions du Fr Ki**le coGncident

avec les miennes- a trait au+ c&an!ements qui- dans sa description-

se produisent peu prs au troisime mois. $es c&an!ements

peuvent 5tre considérés comme la contrepartie p&)siolo!ique des

traits de la vie émotionnelle que ,e décris comme dé*ut de la position

dépressive. 0lle dit ;p. 63< M

A 7 cette époque les activités or!aniques de respiration- di!estion

et circulation du san! ont commencé i présenter une sta*ilité

considéra*le- indiquant que le s)stme nerveu+ autonome a assumé

ses fonctions spéciques. Les études anatomiques nous ont appris

que le s)stme circulatoire fWtal est dordinaire périmé cette

époque... 7 peu prs cette époque- des modles dondes céré*rales

t)piquement adultes commencent apparaOtre dans lélectro>

encép&alo!ramme... et ils indiquent pro*a*lement une forme plus

mYre dactivité céré*rale. 8n voit des e+plosions de réactions

émotionnelles- pas tou,ours *ien di=érenciées- mais e+primant

évidemment une direction positive ou né!ative- et qui incluent

lensem*le du s)stme moteur... Les )eu+ focalisent *ien et peuvent

suivre la mre- les oreilles fonctionnent *ien et peuvent di=érencier

@



%otes de c&apitre

les sons quelle produit. Le son quelle produit- ou sa vue-

provoquent des réponses émotionnelles positives quon no*tenait

auparavant que par le contact et qui consistent en sourires *ien

propos- et m5me en vérita*les e+plosions de ,oie. B

$es transformations sont liées- mon avis- la diminution des

processus de cliva!e et au pro!rs dans linté!ration du moi et des

relations do*,et- particulirement la capacité du *é*é de percevoir

et dintro,ecter la mre comme personne totale. Coutes c&oses qui-

dans ma description- se produisent dans le second quart de la

premire année- avec le dé*ut de la position dépressive.

%. $&. 2 ;p. 2#2< M

i cette adaptation fondamentale dans la relation entre le moi et

le surmoi ne sest pas réalisée su=isamment dans le premier

développement- cest une des tUc&es essentielles du processus

ps)c&anal)tique que de rendre le patient capa*le de la faire

rétroactivement. $ela est seulement possi*le par lanal)se des tout

premiers stades du développement ;sans né!li!er celle des stades

ultérieurs< et par une anal)se fond du transfert né!atif comme dutransfert positif. Fans la situation :uctuante du transfert- les ima!es

internes et e+ternes ;A *onnes B et A mauvaises B< qui ré!issent

primitivement le développement du surmoi et les relations do*,et-

sont transférées sur le ps)c&anal)ste. $est pourquoi il doit

nécessairement occuper parfois la place dima!es e=ra)antes- et

cest seulement de cette fa/on que les an!oisses infantiles de

persécution peuvent 5tre pleinement vécues- éla*orées et diminuées.

i le ps)c&anal)ste a tendance renforcer le transfert positif- il évite

de ,ouer dans le ps)c&isme du patient le rQle des ima!es

A mauvaises B- et il est intro,ecté de fa/on prédominante comme un

o*,et A *on B. 7lors- dans certains cas- la cro)ance la A *onté B des

o*,ets peut 5tre renforcée- mais un tel *énéce est loin d5tre sta*le-

car le patient na pas été rendu capa*le de vivre la &aine- lan!oisse

et le soup/on qui- dans les premiers stades de la vie- étaient liés au+

@@



%otes de c&apitre

aspects e=ra)ants et dan!ereu+ des parents. $est seulement en

anal)sant le transfert né!atif autant que le positif que le

ps)c&anal)ste apparaOt alternativement dans le rQle des o*,ets

A *ons B et dans celui des A mauvais B- est alternativement aimé et

&aG- admiré et craint. Le patient est ainsi rendu capa*le déla*orer- et

par conséquent de modier les premires situations dan!oisse J le

cliva!e entre les ima!es A *onnes B et A mauvaises B décroOt J les

ima!es se s)nt&étisent peu peu- cest>>dire que la!ression est

adoucie par la li*ido. 0n dautres termes- les an!oisses de

persécution et les an!oisses dépressives sont diminuées- pour ainsi

dire- la racine.

%. $&. 3 ;p. 2#@< M

7*ra&am a considéré la +ation de la li*ido au niveau oral comme

lun des facteurs étiolo!iques fondamentau+ de la mélancolie. Il a

décrit comme suit cette +ation c&eD un individu en particulier M

A Fans ses états dépressifs- il était su*mer!é par le re!ret du sein-

un re!ret indescripti*lement puissant et di=érent de tout autre

sentiment. i la li*ido reste +ée ce point lorsque lindividu est

devenu adulte- lune des conditions les plus importantes de

lapparition dune dépression mélancolique est remplie B ;!elected

3apers, p. @'<.

7*ra&am a appu)é ses conclusions H qui ont ,eté une lumire

nouvelle sur la relation entre la mélancolie et le deuil normal H sur

des e+traits de l&istoire de deu+ cas. $étaient lépoque les deu+

premiers cas de maniaques>dépressifs entreprendre une anal)se en

forme H use aventure nouvelle dans le développement de la

ps)c&anal)se. usqu ce moment- on navait pas pu*lié *eaucoup de

matériel clinique appu)ant la découverte de reud sur la mélancolie.

$omme la dit 7*ra&am ;loc0 cit0, pp. 33>< M A reud a décrit les

aspects !énérau+ des processus ps)c&ose+uels qui ont lieu c&eD le

mélancolique. Il a pu o*tenir une idée intuitive de ces processus au

cours du traite ment occasionnel de patients dépressifs- mais on na

@6



%otes de c&apitre

pu*lié ,usqu maintenant que peu de matériel pour appu)er sa

t&éorie. B

(ais- m5me partir de ce petit nom*re de cas- 7*ra&am est

arrivé comprendre que dé, dans lenfance ; lU!e de cinq ans< il )

avait eu un état a=ectif de mélancolie. Il a dit quil aurait été tenté

de parler dune A parat&)mie primaire B suivant le comple+e dZdipe

du !ar/on et a conclu sa description de la fa/on suivante M A $est cet

état desprit que nous appelons mélancolie B ;p. 69<.

andor Kado- dans son article sur Le problème de la mélancolie

;192'<- est allé plus loin- et a considéré que la racine de la

mélancolie peut 5tre trouvée dans la situation de faim du nourrisson.

Il écrit M A Le point de +ation le plus profond de la disposition

dépressive doit 5tre trouvé dans la situation de menace de perte

damour ;reud<- et plus spécialement dans la situation de faim du

nourrisson. B 7 propos de la=irmation de reud- que dans la manie

le moi est immer!é de nouveau dans une unité avec le surmoi- KadQ

a supposé que M A $e processus est la dle répétition intraps)c&ique

de le+périence de cette fusion avec la mre qui se produit pendant

la tétée. B %éanmoins- KadQ na pas appliqué cette conclusion la

vie émotionnelle du *é*é- il sest référé seulement létiolo!ie de la

mélancolie.

%. $&. ;p. 2#9< M

Le portrait des si+ premiers mois de vie que ,ai esquissé dans ces

deu+ parties implique une modication de quelques>uns des concepts

que ,ai présentés dans La psychanalyse des enfants0 avais décritalors la con:uence des pulsions a!ressives en provenance de toutes

les sources comme A p&ase de+acer*ation du sadisme B. e continue

croire que les pulsions a!ressives sont leur apo!ée pendant le

stade o? prédomine lan!oisse de persécution J ou- en dautres

termes- que lan!oisse de persécution est éveillée par linstinct

destructeur et constamment alimentée par la pro,ection des pulsions

destructrices sur les o*,ets. $ar il est in&érent la nature de

@"



%otes de c&apitre

lan!oisse de persécution quelle accroisse la &aine et les attaques

contre lo*,et qui est senti comme persécuteur- et cela renforce en

retour le sentiment de persécution.

uelque temps aprs la pu*lication de La psychanalyse des

enfants, ,ai éla*oré mon concept de la position dépressive. $omme

,e le vois maintenant- avec le pro!rs dans les relations do*,et entre

trois et si+ mois- les pulsions destructrices et lan!oisse de

persécution diminuent la fois et la position dépressive se produit.

$est pourquoi- alors que mon opinion na pas c&an!é au su,et de la

relation étroite entre lan!oisse de persécution et la prédominance

du sadisme- ,e dois la modier en ce qui concerne les dates. ai dit

auparavant que la p&ase dNe+acer*ation du sadisme était son

apo!ée peu prs au milieu de la premire année J ,e dirais

maintenant quelle sétend sur les trois premiers mois de vie et

quelle correspond la position sc&iDo>paranoGde décrite dans la

premire partie de ce c&apitre. i nous supposions une certaine

somme totale da!ression varia*le c&eD un individu- cette quantité

mon avis- ne serait pas moindre au dé*ut de la vie postnatale quau

stade o? les pulsions et les p&antasmes canni*aliques- urétrau+ et

anau+ oprent en pleine force. 7 voir les c&oses en termes de

quantité pure ;point de vue qui- cependant- ne tient pas compte de

plusieurs autres facteurs qui déterminent laction des deu+ instincts<

on pourrait dire que- mesure que de nouvelles sources

da!ressivité sont mises en fonction et que de nouvelles

manifestations da!ressivité sont possi*les- il se produit un

processus de distri*ution. Il est in&érent au développement quun

nom*re croissant daptitudes- la fois p&)siques et ps)c&iques-

entrent pro!ressivement en ,eu J et le fait que des pulsions et des

p&antasmes provenant de diverses sources se recouvrent- entrent en

interaction et se renforcent mutuellement peut aussi 5tre considéré

comme un pro!rs dans linté!ration et dans la s)nt&se. 0n outre-

la con:uence de pulsions et de p&antasmes a!ressifs correspond la

@'



%otes de c&apitre

con:uence de p&antasmes orau+- urétrau+ et anau+ de nature

li*idinale. $ela si!nie que la lutte entre la li*ido et la!ressivité est

menée sur un c&amp plus vaste. $omme ,e lai dit dans La

psychanalyse des enfants, p. 16@ J

A Le sur!issement des stades dor!anisation tels que nous les

connaissons ne correspond pas seulement- daprs moi- au+ positions

que la li*ido- dans sa lutte contre les tendances destructrices- a

conquises et fortiées J comme ces deu+ instincts sont la fois unis

et opposés de manire indissolu*le- elle dépend aussi de leur

a,ustement pro!ressif. B

La capacité du *é*é dentrer dans la position dépressive et

déta*lir un o*,et total lintérieur de lui>m5me implique quil nest

plus ré!i aussi strictement par les pulsions destructrices et

lan!oisse de persécution que dans un stade antérieur. Linté!ration

croissante amne des c&an!ements dans la nature de son an!oisse-

car- lorsque lamour et la &aine tendent se s)nt&étiser dans la

relation avec lo*,et- cela fait naOtre- nous lavons vu- une !rande

tristesse- des sentiments dépressifs et la culpa*ilité. La &aine tend

dans une certaine mesure 5tre adoucie par lamour- pendant que

les sentiments damour sont a=ectés dans une certaine mesure par la

&aine- le résultat étant que les émotions du *é*é lé!ard de ses

o*,ets c&an!ent en qualité. 0n m5me temps- les pro!rs dans

linté!ration et dans les relations do*,et rendent le moi capa*le de

développer des fa/ons e=icaces dadministrer les pulsions

destructrices et lan!oisse laquelle elles donnent naissance.

$ependant- nous ne devons pas perdre de vue le fait que les pulsions

sadiques- surtout depuis quelles oprent sur des Dones diverses-

sont un facteur trs puissant dans léveil des con:its de lenfant ce

stade J car lessence de la position dépressive consiste en lan!oisse

de lenfant que son o*,et aimé soit *lessé ou détruit par son sadisme.

Les processus émotionnels et ps)c&iques de la premire année de

vie ;qui se reproduisent pendant la durée des cinq ou si+ premires

@9



%otes de c&apitre

années< pourraient 5tre dénis en termes de succs ou déc&ec dans

la lutte entre la!ressivité et la li*ido J et léla*oration de la position

dépressive implique que dans cette lutte ;qui se renouvelle c&aque

crise ps)c&ique ou p&)sique<- le moi est capa*le de développer des

mét&odes adéquates dadministrer et de modier les an!oisses de

persécution et les an!oisses dépressives H en dernire instance- de

diminuer et de tenir en lisire la!ressivité diri!ée contre les o*,ets

aimés.

e c&oisis le terme A position B pour dési!ner les p&ases

paranoGde et dépressive parce que ces !roupements dan!oisses et

de défenses- *ien quils commencent dans les tout premiers stades-

ne sont pas limités eu+- mais apparaissent et reparaissent pendant

les premires années de lenfance- et- en certaines circonstances-

dans la vie ultérieure.

Documents

Conclusions Bebes