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Comprendrechoisir Le Guide de La Toux

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Le guide de la toux

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Mieux comprendre pour bien choisir !

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Auteurs : MM. Desguée et Gaulin

© Fine Media, 2014

ISBN : 978-2-36212-175-3

ComprendreChoisir.com est une marque de Fine Media, filiale de Pages Jaunes Groupe. 108 rue des Dames, 75 017 Paris

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Table des matières

La toux en un coup d’œil 6Comprendre la toux 7Les pathologies 7Soigner la toux 8

I. Comprendre la toux 9Le mécanisme de la toux 10Les types de toux 13Les symptômes associés 25

A Pour aller plus loin 36Astuces 36Questions/réponses de pro 38

II. Les pathologies 40La pneumopathie 41La bronchite 43La rhino-pharyngite 44La sinusite 45La toux allergique 47L’asthme 48Le reflux gastrique 49La toux du fumeur 50Toux et cancer 52La toux nerveuse 53La mucoviscidose 55

A Pour aller plus loin 58Astuces 58Questions/réponses de pro 59

III. Soigner la toux 62Les médicaments 63Les pastilles 64Les sirops 66L’homéopathie 68Les huiles essentielles 72Les remèdes naturels 74

A Pour aller plus loin 80Astuces 80Questions/réponses de pro 82

Index des questions / réponses et astuces 85Trouver des professionnels près de chez vous 86

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La toux en un coup d’œil

Il existe plusieurs sortes de toux. Toutes ont pour objectif commun de nous protéger en faisant en sorte d’expul-ser les corps étrangers ou particules qui obstruent ou irritent les voies res-piratoires. Parmi les différents types de toux, il convient toutefois de dis-tinguer les toux grasses, sèches et médicamenteuses.

Tousser de façon grasse est le signe d’une toux productive qui apparaît lorsque de petites particules infiltrent

les bronches ou la gorge. Pour faire face, les voies respiratoires augmentent leurs sécrétions de mucus. C’est ce mucus qui encombre alors les bronches.

Contrairement à la toux grasse, le fait de tousser de façon sèche (désigné par « toux d’irritation ») est non productif. Les voies aériennes ne produisent pas de mucus et il n’y a pas d’expectoration. Il s’agit le plus généralement d’une toux aiguë, qui dure moins de trois semaines.

Enfin, la toux médicamenteuse est due à la prise d’un traitement tel que les inhibiteurs de l’enzyme de conversion. On tousse alors de façon non produc-tive, et cela cesse assez rapidement après l’arrêt du traitement.

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La toux en un coup d’œil

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Comprendre la touxLa durée de la toux est significative et peut être un élément-clé du diagnostic. On fera donc en sorte de distinguer la toux aiguë (d’une durée inférieure à trois semaines) et la toux chronique (de plus de trois semaines). Le moment d’appa-rition de la toux a également son importance du point de vue du diagnostic, et il convient de préciser s’il s’agit davantage d’une toux noc-turne ou matinale.

D’autres symptômes peuvent aussi fournir de précieuses indications : les expectorations, les éternuements, la présence de fièvre, une fatigue impor-tante, des vomissements, ou une hémoptysie, qui désigne le fait de tousser du sang.

Enfin, selon les personnes concernées, la toux sera abordée différemment, selon qu’il s’agit, par exemple, d’un nourrisson ou d’une femme enceinte.

Les pathologiesLe fait de tousser peut avoir des causes multiples et peut être le signe de pathologies de toutes sortes.

En premier lieu, la toux a souvent une origine ORL : pneumopathie (pathologie pulmonaire), bronchite (pathologie qui concerne les bronches), rhino-pha-ryngite (qui affecte le système ORL) ou sinusite (inflammation des sinus). Mais elle est aussi la conséquence d’allergies ou d’un asthme (patholo-gie qui associe une inflammation à la diminution du calibre des bronches).

D’autres causes sont aussi recensées : les reflux gastriques (ou RGO) qui entraînent une irritation, elle-même à l’origine de la toux, des cancers (plu-sieurs cancers des voies respiratoires sont susceptibles d’entraîner une toux),

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La toux en un coup d’œil

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la mucoviscidose (pathologie caractérisée par une présence constamment excessive de sécrétions bronchiques), ou encore, une origine psychosoma-tique (toux nerveuse liée aux émotions ou à certaines situations).

Il ne faut pas oublier non plus la toux du fumeur, qui présente des caractéris-tiques qui lui sont propres.

Soigner la touxLa toux peut être bénigne ou, au contraire, beaucoup plus grave. Il existe toutefois des remèdes, essentielle-ment en fonction de sa gravité et de son origine. Ainsi, pour savoir quel traitement adopter, il est nécessaire de déterminer la cause de la toux. Il existe ensuite différents traitements : médicamenteux – notamment avec des pas-tilles, du sirop pour la toux, de l’homéopathie –, à base d’huiles essentielles ou des remèdes naturels (oignon, miel, tisane).

Dans le cas d’une toux sèche, les médicaments employés sont des antitus-sifs, qui jouent sur le réflexe de toux en agissant directement au niveau des centres nerveux cérébraux. Ils sont constitués d’antitussifs opiacés, d’antitus-sifs antihistaminiques et d’antitussifs non opiacés et non antihistaminiques.

La toux grasse, elle, vise à protéger l’organisme ; il ne faut donc pas chercher à l’empêcher. Les antitussifs sont donc formellement contre-indiqués. De fait, les médicaments employés encouragent cette toux favorisant l’expulsion des mucosités. De façon générale, on prescrit des expectorants et des fluidifiants. Ils se présentent sous forme de sirops, de comprimés ou de sachets.

En outre, en cas de toussotement chronique, calmer la toux est utile pour améliorer le bien-être du malade, mais définir et traiter la maladie sous-jacente est indispensable.

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I. Comprendre la toux

La présence de toux est l’un des motifs de consultation médicale les plus fréquents. Malgré cela, elle est essen-tielle, car, grâce à elle, les voies aériennes restent dégagées et libres. Concrètement, la toux est un phénomène réflexe qui intervient en cas d’irritation et qui permet d’expulser les particules inhalées par inadver-

tance ; ce réflexe est efficace dès l’âge d’un mois. Ce mécanisme instinctif est également contrôlable, puisqu’il est possible de tousser volontairement.

Tousser permet d’expulser de l’air de façon importante. Avec une vitesse pouvant atteindre les 600 km/h, cette expulsion brutale vise également à rejeter les particules et corps étrangers qui auraient pu être inhalés : pous-sière, microbe, mucus recouvrant les muqueuses des bronches et des voies respiratoires…

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I. Comprendre la toux

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Pour cela, les bronches sont tapissées de cils (cellules ciliées), eux-mêmes recouverts de mucus. Le mucus est un mélange de liquide et de sécré-tions issues des cellules et des séreuses (membranes qui tapissent les voies aériennes). La partie du mucus qui entre en contact avec les particules exté-rieures est dite « géliforme » (comme un gel). La partie plus profonde, fluide, est au contact des cils. Les cils vibratiles font circuler le mucus des bronches vers la trachée pour l’évacuer ensuite grâce à la toux.

Le mécanisme de la touxLa toux trouve son origine au niveau de récepteurs disséminés dans dif-férentes régions telles que les voies aériennes supérieures, la trachée, les bronches, le diaphragme… Elle intervient suite à un stimulus qui peut être inflammatoire, mécanique, thermique (en inspirant de l’air froid par exemple), ou chimique (la toux nerveuse, d’origine psychosomatique, peut être rangée dans cette catégorie, puisque les émotions se propagent dans le corps essen-tiellement par voie hormonale, donc chimique).

PhasesLe mécanisme de la toux se décompose en trois temps distincts : la phase ins-piratoire, la phase de blocage et la phase expulsive.

La phase inspiratoire est assez similaire à celle qui intervient en cas de respiration normale : l’air pénètre dans les poumons et la glotte est ouverte. Ensuite, la phase de blocage correspond à une mise en suspens du mouvement inspira-toire avec fermeture de la glotte (du larynx). L’air présent dans les poumons se comprime sous l’effet d’une contraction musculaire (muscles abdominaux), et la pression amène à la troisième phase.

Au cours de la phase d’expulsion, le larynx s’ouvre de nouveau et l’air est brutalement rejeté (avec un bruit caractéristique) grâce à la contraction des muscles abdominaux et thoraciques. Cette expulsion permet d’éliminer

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I. Comprendre la toux

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les corps étrangers et le mucus éventuellement présents dans les voies aériennes ; en cas de toux sèche, en revanche, on n’observe aucune expec-toration. Ces efforts, lorsqu’ils se succèdent, donnent lieu à des quintes de toux, dont seules les premières contractions sont utiles.

DiagnosticPour procéder au diagnostic de la toux, il faut en étudier les caractéristiques. On commence par procéder à un interrogatoire minutieux permettant d’analyser sa productivité (toux sèche ou grasse), son aspect (purulente, rosée, rouge – hémoptysie) et son timbre (toux aboyante, quintes de toux d’origine laryngée ou trachéale pour évoquer la coqueluche, toux sifflante laissant penser à un bronchospasme). Il reste ensuite à déterminer son ancienneté afin de définir s’il s’agit d’une toux aiguë ou chronique, nocturne (on pense à l’asthme ou au reflux gastrique) ou matinale. Il est égale-ment important de déterminer son caractère spontané ou favorisé par certaines positions

(allongé notamment) ou si elle intervient à l’effort (là encore, on pense à l’asthme, voire à une cause cardiaque telle qu’un œdème pulmonaire aigu, surtout si elle s’accompagne d’une expectoration mousseuse et rosée).

D’autre part, la couleur, l’odeur, la viscosité et la quantité des expectorations (considérées comme excessives au-delà de 30 ml/j) sont aussi des données importantes : blanchâtres et épaisses, elles proviennent de la muqueuse ; verdâtres, elles sont purulentes ; jaunâtres et compactes, elles sont muco-purulentes ; transparentes, les expectorations sont fluides (plus de 100 ml/j), aérées et ont une origine séreuse ; perlées, elles se retrouvent dans l’asthme ; rouges, il s’agit soit de sang mêlé à une expectoration muqueuse, soit de sang pur (la couleur est davantage rouge-brun). Il existe un cas particulier qui consiste en la libération de pus dans une bronche, ce qui entraîne une expec-toration purulente.

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I. Comprendre la toux

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La toux est associée à d’autres symptômes qu’il faut évaluer : écoulement nasal, reflux gastrique, fièvre, vomissement, difficultés respiratoires, douleurs thoraciques, altération de l’état géné-ral (évocation d’un cancer). D’autres éléments doivent être pris en compte, comme la profession du patient et un éventuel tabagisme. Des examens complémentaires peuvent parfois être envisagés. Dans tous les cas, la toux est un symptôme. À ce titre, elle ne doit pas être négligée, en particulier chez les personnes âgées, les femmes enceintes et les enfants. Enfin, même si une toux est en appa-

rence bénigne, certaines sont susceptibles d’être graves : elles peuvent en effet signaler une maladie, telle qu’une pneumopathie ou un asthme.

Dans un contexte infectieux avec toux aiguë, on pourra éventuellement procé-der à une radiographie pulmonaire, surtout si on suspecte une pneumopathie, mais aussi à des examens biologiques (numération de la formule sanguine, vitesse de sédimentation, protéine C réactive) et bactériologiques et des exa-mens directs de crachats. En dehors d’un contexte infectieux, la radiographie pulmonaire est indispensable, car elle permet parfois d’écarter le risque d’inha-lation d’un corps étranger (tout en sachant que certains sont radio-opaques et qu’ils resteront donc invisibles). On peut également être amené à pratiquer une endoscopie bronchique en cas de doute, mais, quoi qu’il en soit, il faut réagir très rapidement. Les mêmes examens seront préconisés si on suspecte une inhalation de produits toxiques ou irritants (solvants, fumées…).

Toute toux chronique entraîne un examen ORL approfondi, éventuellement à l’aide d’un scan-ner et d’une radiographie des sinus. Parfois, de tels examens peuvent être nécessaires pour poser le diagnostic : tomodensitométrie, fibroscopie, endoscopie trachéo-bronchique ou explora-tions respiratoires fonctionnelles. Il conviendra notamment d’écarter les toux d’origine diges-tive (fausse route et reflux gastrique), les toux

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I. Comprendre la toux

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médicamenteuses – l’anamnèse permet de savoir si le malade prend un traitement contre l’hypertension, notamment des inhibiteurs de l’enzyme de conversion –, les toux d’origine cardiovasculaire (des râles crépitants, sous-crépitants ou un bruit de galop sont alors retrouvés à l’auscultation), ainsi que les toux psychogènes (ce qui suppose que toutes les autres causes ont été écartées), surtout chez les garçons.

Les types de touxIl existe différents types de toux, dont les plus grands groupes sont la toux grasse et la toux sèche. Un autre classement pourrait concerner les toux aiguës, qui sont relativement passagères (moins de trois semaines) et les toux chroniques, qui durent dans le temps et dont il est important de déterminer la cause.

Toux grasseUne toux grasse (ou toux productive) signe la présence de sécrétions dans les voies res-piratoires, dont il est nécessaire de connaître la cause (bactérie, pollution…). Il faut savoir qu’une toux grasse n’est pas toujours syno-nyme d’infection ou de rhume, elle reste un symptôme parmi d’autres. Lorsque de petites particules (qu’il s’agisse d’un microbe ou de poussières) irritent les bronches ou la gorge, elles augmentent leurs sécrétions de mucus. De fait, lorsqu’on tousse, la toux est dite grasse, car encombrée de mucus. En outre, la toux grasse peut avoir de nombreuses origines, qui peuvent être environnementales (pollution, fumée, poussière), pathologiques (liées à une maladie : rhume, bronchite, pneumopathie) ou mixtes, à l’image de la toux allergique ou de celle du fumeur.

Remarque : une toux grasse peut être aussi bien aiguë (de courte durée) que chronique (toux persistante). En cas de syndrome grippal, elle apparaît après un épisode de toux sèche.

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I. Comprendre la toux

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Indépendamment de l’origine, le traitement de la toux grasse vise à facili-ter l’évacuation des mucosités. Pour cela, les médicaments dits expectorants servent à expulser les mucosités ; les mucolytiques, eux, permettent de fluidifier les sécrétions de manière à rendre leur expulsion plus simple. En revanche, les antitussifs employés contre la toux sèche sont contre-indiqués en cas de toux grasse. Le traitement d’une toux grasse dure généralement 4 ou 5 jours. Bien entendu, retrouver la cause de la toux sera fondamental afin de procéder à la mise en place de celui-ci, la toux n’étant qu’un symptôme. L’expectoration peut parfois être suffisamment significative pour permettre de poser le diagnostic.

Toux sècheLa toux sèche peut être aussi bien nocturne que diurne, et est due à une irritation des muqueuses de la gorge ou des bronches. Toutefois, lorsqu’elle est nocturne, elle signe le plus souvent un reflux gastrique. Plusieurs facteurs peuvent expli-quer cette irritation, notamment le tabagisme, un traitement médica-menteux (toux médicamenteuse),

l’air sec, une allergie, une trachéite ou une grippe. La plupart du temps, il s’agit d’une toux d’origine virale. En fonction de ses caractéristiques, le méde-cin pourra être renseigné sur l’origine de la toux.

Contrairement à la toux grasse, la toux sèche est non productive : les voies aériennes ne produisent pas de mucus et, naturellement, la toux n’entraîne aucune expectoration. Il s’agit le plus généralement d’une toux aiguë (dont la durée est inférieure à trois semaines). Lorsqu’elle est due à un rhume ou à une rhino-pharyngite, la toux sèche survient essentiellement de jour et est particulièrement fatigante et douloureuse.

Important : n’entraînant aucun rejet, la toux d’irritation est susceptible d’aggra-ver des lésions pré-existantes. En effet, plus on tousse, plus on irrite la gorge, ce qui favorise la toux, et ainsi de suite.

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I. Comprendre la toux

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Les origines de la toux sèche sont mul-tiples. Toutefois, cette dernière indique généralement la présence d’un virus, elle intervient ainsi avant la toux grasse. La toux d’irritation est donc souvent accom-pagnée de pathologies ORL telles qu’une trachéite (toux particulièrement sèche, douloureuse et déchirante, en quintes), une laryngite (toux rauque), une grippe,

une sinusite (toux essentiellement nocturne), un rhume (toux parfois due aux écoulements qui se font dans la gorge), une otite, de l’asthme (toux lors de l’effort ou d’une activité physique), une pneumopathie (toux accompagnée de douleurs thoraciques et de dyspnée).

Dans tous les cas, si la toux sèche s’accompagne de fièvre, il est nécessaire de consulter, notamment pour déterminer si le problème est d’origine bactérienne ou virale. Parfois, le problème à l’origine de la toux peut être plus grave : œdème aigu du poumon, insuffisance cardiaque, pneumothorax, pleurésie.

Toux médicamenteuseCertaines catégories de médicaments sont susceptibles d’entraîner une toux médicamenteuse qui peut apparaître aussi bien rapidement que tardivement. En effet, si cer-tains traitements génèrent une toux dans les heures qui suivent (ce qui est le plus fréquent), d’autres n’entraînent une réaction que quelques semaines, voire parfois quelques mois après. Généralement, ce sont des médica-ments prescrits contre l’hypertension qui sont impliqués. La toux générée est non productive et disparaît le plus souvent dans le mois qui suit la suppression du traitement. Toutefois, on observe des cas persistants ou chroniques, ayant une origine médicamenteuse dans 5 à 20 % des cas.

La toux médicamenteuse peut être nocturne ou diurne. Parmi les médica-ments les plus souvent à l’origine de cette toux, on retrouve les Inhibiteurs de l’Enzyme de Conversion de l’Angiotensine (IECA) qui permettent de traiter

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I. Comprendre la toux

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l’hypertension artérielle ou l’insuffisance cardiaque, les inhibiteurs de l’an-giotensine II ou sartans (l’olmésartan en particulier), les stéroïdes en aérosol destinés essentiellement au traitement de l’asthme, les bêtabloquants qui ont tendance à exacerber un asthme sous-jacent non connu, ainsi que certains collyres qui provoquent une toux allergique.

Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angio-tensine entraînent une toux sèche. C’est là un de leurs principaux effets indésirables : entre 10 et 15 % des personnes placées sous traitement sont concernées. Quelle que soit la substance employée (captopril, éna-lapril ou lisinopril), les effets secondaires restent les mêmes. Pour autant, le mécanisme à l’origine de cette toux reste incertain (on évoque un retentissement sur

le métabolisme de la bradykinine qui stimulerait les récepteurs bronchiques). La toux disparaît en quelques jours à l’arrêt du traitement, mais, dans de rares cas, elle persiste pendant un mois.

D’autre part, on constate que 20 % des asthmatiques ayant été traités avec des stéroïdes en aérosol ont dû arrêter la prise de ce traitement en rai-son de plusieurs effets indésirables : toux sèche irritative, râles, obstruction bronchique fonctionnelle. Là encore, l’étiologie exacte de cette toux médica-menteuse est mal connue. Deux pistes sont évoquées : les patients concernés pourraient être particulièrement sensibles avec une tendance augmentée à tousser en cas d’obstruction bronchique ; sinon, le gaz propulseur employé pourrait être impliqué. Pour certains patients, l’inhalation préalable d’un broncho-dilatateur permettrait d’éviter cette toux.

Toux aiguëLa toux aiguë se distingue de la toux chronique par une durée inférieure à trois semaines. Quand elle est subaiguë, elle dure entre trois et huit semaines. Elle peut aussi bien être bénigne que grave, et l’anamnèse est déterminante pour établir un diagnostic précis capable de déterminer si le pronostic vital est engagé ou non. La toux aiguë peut être extrêmement violente ; il faut dans ce cas penser à la présence possible d’un corps étranger.

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I. Comprendre la toux

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La toux aiguë peut signer une pathologie importante et même potentiellement mor-telle. C’est le cas dans certaines pneumonies, formes d’asthme, embolies pulmonaires ou insuffisances cardiaques. Il est alors impéra-tif d’intervenir rapidement et de prodiguer le traitement adapté. Par ailleurs, on la retrouve aussi parfois dans d’autres maladies telles que des infections (il faudra déterminer si celles-ci concernent les voies aériennes supé-rieures ou inférieures), des troubles ayant une cause environnementale ou profes-sionnelle, ou encore lors d’exacerbations de certaines pathologies (asthme, dilatation des bronches, syndrome de toux originant des

voies aériennes supérieures – STOVAS –, le plus généralement rhinosinusite ou rhino-pharyngite, maladie pulmonaire obstructive chronique – MPOC).

En cas de fièvre associée, on suspecte géné-ralement une pathologie ORL d’origine virale. Il faudra alors rechercher un éventuel facteur épidémique. La toux du nourris-son, elle, évoque une bronchiolite, surtout si la respiration est sifflante et les bronches encombrées. Enfin, une auscultation pulmo-naire laisse parfois suspecter une pathologie pleurale (c’est-à-dire de la plèvre, la membrane qui entoure les poumons) associée. S’il n’y a aucun signe d’infection, il faut s’assurer qu’aucun corps étranger n’a été inhalé (en particulier chez les enfants) ; procéder à une radio-graphie ou à une fibroscopie est parfois nécessaire.

Il faut également, en cas de toux aiguë, réfléchir à une inhalation de produits toxiques (produits ménagers, solvants, etc.), une toux allergique saisonnière (associée à un rhume des foins), un œdème aigu du poumon (OAP) lorsque la toux est mousseuse et rosée, ou un pneumothorax (douleur et dyspnée associées à une toux peu révélatrice).

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I. Comprendre la toux

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Dans le cas d’une toux subaiguë, certaines pathologies peuvent être évo-quées : les toux d’origine post-infectieuse liées à des pathologies graves et à des pneumopathies, les toux d’origine non infectieuse (l’évolution se poursuit en toux chronique), l’exacerbation de pathologies préexistantes ou la surve-nue de nouvelles pathologies (asthme, STOVAS, bronchite, reflux gastrique).

Toux chroniqueLa toux chronique peut avoir de multiples origines, mais elle est souvent due à un problème affectant les voies aériennes supérieures ou STOVAS. Toutefois, elle intervient également dans de très nombreux autres cas tels que le tabagisme, la toux médicamenteuse, l’asthme, le reflux gastrique et la mucoviscidose.

La toux chronique se présente sous différentes formes en fonction de la pathologie qui la provoque. Ainsi, en cas de STOVAS (le cas le plus fréquent), la toux est généralement liée à un écoulement de sécrétions dans la gorge avec une sensation d’irritation ; l’examen clinique montre des signes de rhino-pharyngite et une radiographie peut révéler une sinusite. Chez les fumeurs, la toux disparaît rapidement à l’arrêt de la consommation de tabac. En outre, en cas de toux médicamenteuse (5 à 20 %), cette dernière est peu productive et cède dans le mois qui suit l’arrêt du traitement. Par ailleurs, des tests spécifiques doivent être menés chez les asthmatiques, la toux étant parfois le seul symptôme de la maladie. En cas de RGO (25 %), on observe essentiellement une toux nocturne, parfois difficile à interpréter ; il faut alors procéder à une pH-métrie, voire à une fibroscopie pour poser un diagnostic sûr. Enfin, une toux post-infectieuse (15 %) est généralement liée à une toux aiguë ou subaiguë, mais peut durer dans le temps ; on observera alors une toux sèche.

La toux chronique est traitée en fonction de sa cause. Il est possible d’utiliser, dans les premiers temps, des antitussifs non spécifiques (codéine, par exemple) afin de limiter les quintes de toux et les rendre supportables. Il faudra toutefois veiller à ne pas empêcher l’élimination des sécrétions en cas de toux grasse.

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I. Comprendre la toux

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Toux nocturneParmi les causes les plus fréquentes de toux nocturne, on retrouve l’origine médi-camenteuse, l’asthme, l’écoulement nasal postérieur, la rhino-pharyngite, le reflux gas-trique (ou RGO) et le cancer bronchique. Chez les nourrissons, elle signe généralement une atteinte des voies aériennes inférieures. La vigilance s’impose si les épisodes sont particulièrement récurrents. Pour envisager un traitement efficace, il est important d’en retrouver la cause (généralement organique).

Cela est possible en se fiant à divers éléments : une anamnèse à la fois rigou-reuse et détaillée, une identification précise de la toux afin d’en définir les caractéristiques, et l’heure ou les périodes d’apparition de la toux.

La toux nocturne entraîne une importante fatigue, dans la mesure où le patient a beaucoup de mal à dormir. Elle empêche également l’entourage de se reposer et a tendance à rendre la vie particulièrement difficile. Lorsque des médicaments sont en cause, il est simple de retrouver une vie normale en stoppant leur prise. L’arrêt d’un traitement devant se faire sur avis médical, il est impératif d’en parler rapidement à votre médecin.

L’asthme est également l’une des principales causes de toux nocturne, il s’accompagne généralement d’une respiration sifflante, tout particulièrement perceptible à l’auscul-tation. Pour mettre l’asthme en évidence, il est essentiel de rechercher des circonstances déclenchantes, en particulier à l’effort. Souvent, des antécédents familiaux ou un terrain allergique sont retrouvés.

Les rhinites, qui entraînent un écoulement nasal dans l’arrière-gorge, peuvent avoir une origine allergique ou virale. Dans ce cas, la toux intervient dès le coucher et/ou en début de nuit.

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I. Comprendre la toux

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Par la suite calmée, la toux reprend le matin au lever. Elle s’accompagne généralement d’un raclement de gorge, d’un écoulement nasal, d’un nez bouché, et, parfois, d’une perte d’odorat.

Enfin, le reflux gastrique entraîne lui aussi des toux nocturnes de façon régu-lière. Il s’agit alors d’une toux sèche qui intervient aussi bien après les repas que la nuit, lorsque la personne adopte une position allongée. Elle s’ac-compagne généralement de brûlures digestives qui remontent le long de l’œsophage. Dans le cadre d’un cancer, la toux a tendance à s’accompagner d’hémoptysie, qui désigne le fait de tousser du sang, et se retrouve souvent chez un fumeur.

Toux matinaleLa toux du matin (généralement, celle du fumeur) signale une inflammation qu’il est important de trai-ter et d’enrayer dans les plus brefs délais. Celle-ci est due à la fumée du tabac, qui entraîne une inflam-mation des bronches et détruit, progressivement, les cellules qui tapissent la muqueuse bronchique. Même si les fumeurs sont les plus concernés, cer-taines professions sont à risque, notamment celles exposant les personnes à certains polluants : gaz, solvants, poussière, silice… Dans un second temps, l’inflammation des bronches retentit sur les glandes qui se mettent à sécréter davantage de mucus. Celui-ci est alors particulièrement visqueux. La fumée du tabac, par ailleurs, détruit les cellules ciliaires. Du fait de leur disparition progressive, le nettoyage des bronches ne fonctionne plus et les sécrétions s’accumulent dans la gorge durant la nuit. Le matin, le fumeur a une toux grasse qui, par action mécanique, est le seul moyen de nettoyer les bronches. Il s’agit donc d’une toux caractéristique.

La toux du matin s’installe progressivement, au fil des ans, et c’est la raison pour laquelle les fumeurs ont tendance à la banaliser. Elle fait partie de leur quotidien. Toutefois, petit à petit, elle devient de plus en plus importante. Elle s’accompagne alors de crachats et lorsqu’elle dure au moins trois mois par an depuis plus de deux ans, on parle de bronchite chronique. Dans certains

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I. Comprendre la toux

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cas particulièrement avancés, on peut se trouver face à une broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO). Si celle-ci se développe, les troubles s’aggraveront et de nouveaux symp-tômes feront leur apparition : essoufflement à l’effort et au repos, impotence fonctionnelle (dif-ficultés à se déplacer).

Il est donc important pour les fumeurs de consul-ter en cas de toux du matin pour s’assurer qu’il

ne s’agit pas d’un début de BPCO (broncho-pneumopathie chronique obs-tructive), d’un cancer bronchique, d’une bronchectasie ou d’un emphysème.

La toux matinale qui survient chez un fumeur sera traitée de façon radicale par l’arrêt du tabac ! Il devra s’agir d’un arrêt à la fois complet et définitif. En cas de BPCO avancée, une aide respiratoire sera mise en place. Dans tous les cas, la prise d’antitussifs par automédication est à proscrire. Consulter un médecin reste la meilleure chose à faire.

Toux du nourrissonLa toux du nourrisson peut signer une pathologie grave comme bénigne. Elle a plusieurs origines possibles, parmi lesquelles le rhume chronique (en cas de poussées dentaires notamment), une bronchite ou une rhino-pharyngite, mais aussi le reflux gastrique, la toux nocturne, matinale ou après la sieste (en plus des renvois visibles après le biberon), ainsi que les allergies. La pollution atmosphérique (pollution, tabac) est aussi un facteur important : les enfants étant plus sensibles à ces agressions que les adultes. Si les parents fument, il convient de cesser impérativement la consommation de tabac, du moins en présence de l’enfant, et de désencombrer les fosses nasales. Mais la toux du nourrisson est le plus souvent un symptôme de rhume, en dehors de trois cas particuliers : la laryngite, une obstruction bronchique et la fausse route.

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I. Comprendre la toux

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Dans le cas d’une laryngite (inflammation du larynx), les bébés peuvent être mis en sérieuse difficulté en raison de l’étroitesse de leurs voies aériennes. Si l’inflammation elle-même n’est pas dangereuse, l’œdème qui risque d’appa-raître, lui, l’est. La toux est particulièrement aboyante et s’associe le plus souvent à une modification du timbre de voix (il faut avoir l’oreille exercée dans la mesure où l’enfant ne parle pas forcément). La première chose à faire en attendant l’arrivée d’un médecin est de maintenir le bébé assis. Dans le cas d’une obstruction bronchique, les origines peuvent être une crise d’asthme, un reflux gastrique, une bronchite ou une bronchiolite. À un stade avancé, le bébé est particulièrement fatigué, tousse énormément, et l’encombre-ment des bronches va en augmentant. En effet, la faiblesse musculaire des tout-petits ne permet pas une expulsion très efficace, ce qui favorise l’accu-mulation des mucosités dans les voies aériennes et l’encombrement des bronches. Dans les cas les plus prononcés, le médecin peut même décider d’une hospitalisation. En cas de fausse route, le bébé s’étouffe littéralement, car il n’arrive plus à s’oxygéner. La toux est alors spasmodique et continue. Il faut rapidement réagir pour expulser le corps étranger des voies respiratoires soit en pratiquant une manœuvre spécifique, soit en contactant les pompiers ou le SAMU.

En dehors de ces trois cas particuliers et extrêmes, les bébés peuvent tousser pour de nombreuses autres raisons plus bénignes. La toux constitue alors le symptôme d’une pathologie, presque tou-jours d’origine virale. On estime qu’un enfant en bonne santé fait, chaque année, une dizaine de petits épisodes infectieux des voies aériennes supérieures susceptibles de provoquer une toux. Généralement, la toux disparaît dans les 15 jours en diminuant progressivement. La rémission inter-vient parfois en une seule journée en cas de toux aiguë. Dans 25 % des cas, elle persiste pendant un mois avec une régression plus lente.

Elle ne signe pas forcément une complication, bien qu’il soit préférable de consulter un médecin pour s’en assurer.

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I. Comprendre la toux

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Par ailleurs, on recommande de consulter un médecin lorsque le bébé pré-sente une toux persistante (plus d’une semaine) ou qui dure plusieurs heures, des quintes de toux, une toux qui va en s’aggravant, de la fièvre (notam-ment si elle apparaît dans un second temps : à 38 °C à moins de 6 mois et 40 °C au-delà), une importante fatigue, un changement de comportement, une gêne respiratoire, des vomissements ou des régurgitations, et une perte d’appétit (de plus de 50 %). De façon générale, il n’est pas utile de trai-ter une toux avec des antitussifs, qu’elle soit aiguë ou grasse. De plus, sont contre-indiqués les mucolytiques, les mucofluidifiants (ils risquent de favori-ser l’encombrement bronchique et entraînent des complications respiratoires) et les antihistaminiques de première génération (qui bloquent le réflexe de toux). De même, en cas de rhino-pharyngite non compliquée, de pharyngite, de laryngite, de trachéite, de bronchite aiguë, ou encore de bronchiolite aiguë (si celle-ci n’est pas courante), il n’est pas nécessaire de prescrire des antibio-tiques, des bronchodilatateurs, des corticoïdes, des antisécrétoires gastriques, ni des suppositoires à base de dérivés terpéniques (risques de convulsions).

Toux chez la femme enceinteLa grossesse favorise la toux, car, souvent, l’acti-vité ciliaire est diminuée et les sinus bouchés.

Cependant, il ne faut pas prendre n’importe quel médicament. De façon générale, une toux grasse, même pendant une grossesse, n’est pas trop gênante. On ne la traite pas spécialement, excepté si elle a une origine infectieuse. Une toux sèche ne sera prise en charge que si elle est extrê-mement inconfortable.

Généralement, la toux d’une femme enceinte doit être traitée dans la mesure où elle est permanente, invalidante, entraîne des insomnies (et donc une

importante fatigue) ou menace la grossesse avec un risque d’accouchement prématuré (à partir du deuxième trimestre). Dans tous les cas, le médecin tiendra compte du stade de la grossesse.

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I. Comprendre la toux

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Il n’est pas toujours aisé de soigner la toux d’une femme enceinte, car un grand nombre de médicaments ne peuvent pas être consommés. Il en va de même des huiles essentielles qui sont, pour la plupart, déconseillées aux femmes enceintes. Le traitement, qui n’excédera pas une dizaine de jours, sera donc essentiellement orienté vers la cause. Lorsque, dans un second temps, on débutera un traitement purement symptomatique, on fera en sorte de lutter contre les toux sèches uniquement.

Pour faire le bon choix dans le traitement de la toux chez la femme enceinte, il faut respecter quelques recommandations. Ainsi, on conseille de ne prendre que des traitements qui ne pos-sèdent qu’un seul principe actif (une seule molécule) et dont l’efficacité a été démontrée ; mieux vaut donc opter pour des molécules pour lesquelles des études épidémiologiques concernant la grossesse sont disponibles. Il est aussi préférable d’éviter les traitements de phytothérapie, qui n’ont pratiquement jamais été évalués chez des femmes enceintes (dans tous les cas, renseignez-vous auprès d’un spé-cialiste phytothérapeute avant d’entreprendre une automédication hasardeuse).

Par ailleurs, on recommande d’opter de préférence pour des antitussifs opia-cés qui contiennent soit de la codéine, soit du dextrométorphane (ce dernier étant généralement prescrit au premier trimestre de grossesse), tout en évi-tant les posologies importantes et les prises prolongées.

Si vous utilisez un antihistaminique H1, prenez le moins sédatif. Enfin, dans les cas très particuliers de mucoviscidose ou de trachéotomie, on privilégiera la prise de deux fluidifiants : la dornase alpha, le mesna.

Remarque : généralement, l’abstention thérapeutique est de rigueur les 15 jours qui précèdent l’accouchement. En cas de risque d’accouchement pré-maturé, il est recommandé de diminuer progressivement les doses jusqu’à l’arrêt complet du traitement.

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I. Comprendre la toux

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En période d’allaitement, les traitements contre la toux sont également contre-indiqués. En effet, les antitussifs opiacés risqueraient de pas-ser dans le lait et auraient potentiellement des effets indésirables sur le bébé allaité (apnée, hypotonie, etc.). Les antitussifs antihistami-niques H1 sont, eux, à proscrire en raison de leur effet sédatif.

Mieux vaut aussi éviter la plupart des autres traitements, qui n’ont pas été suffisamment évalués chez les femmes enceintes. Il en est de même pour les huiles essentielles, qui peuvent

présenter des risques pour les nourrissons. Il est donc préférable d’éviter les traitements habituels ou d’opter pour des remèdes naturels tels que l’homéo-pathie, l’oignon, le miel, les tisanes.

Les symptômes associésLes symptômes de la toux sont nombreux et variés, aussi faut-il les étudier avec attention et ne pas en négliger l’importance.

ExpectorationsLes expectorations, qui prennent l’appella-tion de « crachats » dans le langage courant, proviennent de l’accumulation de sécrétions dans les voies aériennes supérieures.

De façon générale, ces accumulations de mucus, expulsées grâce à la toux, interviennent au cours d’affections broncho-pulmonaires. Elles sont quotidiennes et impressionnantes en cas de mucoviscidose. Il peut également s’agir d’une simple expulsion de salive au cours d’une toux. Dans certains cas particuliers, on observe des expectorations de sang.

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I. Comprendre la toux

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La toux permet d’éliminer les particules gênantes inhalées par inadvertance. Pour cela, les bronches sont tapissées de cils (cellules ciliées), eux-mêmes recouverts de mucus, soit un mélange de liquide et de sécrétions issues des cellules et des séreuses.

La partie du mucus qui entre en contact avec les particules extérieures est dite « géliforme » (comme un gel), et la partie plus profonde, fluide, est au contact des cils.

En principe, les cils vibratiles font circuler le mucus des bronches vers la tra-chée pour l’évacuer grâce à la toux. Si les bronches sont particulièrement agressées, la sécrétion de mucus et l’évacuation des particules augmentent : c’est ce qui amène à des expectorations.

Les expectorations ne sont pas produites en excès par hasard. Elles apparaissent en cas de pathologies broncho-pulmonaires, notamment les bronchites (aiguës et chroniques), les bronchectasies, l’asthme, les infections pulmonaires (parmi lesquelles on peut citer la pneumonie ou la tuberculose) et les affec-tions des bronches dues au tabac.

En revanche, les expectorations de sang (hémopty-sies) sont particulières et ont des origines multiples : cancer des bronches, embolie pulmonaire, tubercu-lose, pathologie cardiaque aiguë.

Les expectorations sont normales, dans le sens où il s’agit d’un mécanisme de protection qui a un rôle bénéfique. Toutefois, on prescrit des fluidifiants qui visent à favoriser l’expulsion lorsque les sécrétions sont trop nombreuses, trop épaisses, difficiles à expulser, ou particulièrement gênantes. Il ne s’agit que d’un traitement d’appoint. Dans tous les cas, les expectorations ne doivent pas être contrariées par l’emploi d’antitussifs.

De même, un traitement n’est pas nécessaire lorsque celles-ci sont suffisam-ment fluides pour être correctement évacuées. Une autre solution consiste à pratiquer de la kinésithérapie respiratoire (surtout employée chez les enfants).

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I. Comprendre la toux

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Éternuements

L’éternuement est un mécanisme réflexe équivalent à celui de la toux en cas d’irrita-tion. La différence est que, cette fois, ce sont le nez et ses muqueuses qui sont concernés, et non plus la gorge.

Il s’agit donc, là aussi, d’un système de défense destiné à évacuer les impuretés des voies respiratoires. Les cellules ciliées présentes dans la gorge tapissent également l’intérieur des narines et sécrètent de la même façon du mucus, qui sert à engluer les particules qui pénètrent inopinément dans les voies respira-

toires. La grande majorité des particules inhalées (pollen, moisissures…) restent piégées, mais certains éléments passent parfois la barrière des poils du nez. C’est notamment le cas d’un grain de poussière ou de certains virus.

L’éternuement est dû à l’irritation des terminaisons nerveuses de nerfs (les nerfs trijumeaux : cinquième paire de nerfs crâniens) ; les cellules ciliées ne sont donc pas en cause. En cas de stimulation, ces nerfs vont transmettre une information qui entraîne une inspiration réalisée par l’ensemble des muscles inspirateurs (diaphragme, muscles intercostaux, muscle sterno-cléido-occi-pito-mastoïdien, etc.), le blocage du volume d’air inspiré (environ 2,5 l) par la fermeture des cordes vocales et de l’épiglotte, la fermeture des yeux, l’aug-mentation de la pression intrapulmonaire sous la contraction des muscles abdominaux et thoraciques, et l’expulsion de l’air avec ouverture des cordes vocales et de l’épiglotte, le voile du palais s’abaissant pour libérer le pas-sage vers les fosses nasales, le tout avec un bruit des plus caractéristiques. Ce mécanisme est donc assez proche de celui observé en cas de toux.

Remarque : il existe un phénomène photosternutatoire, ou syndrome ACHOO (en anglais), qui entraîne un éternuement chez certaines personnes lorsqu’elles sont exposées à une vive lumière. Ce syndrome est d’origine génétique. Il en va de même pour les personnes qui éternuent en cas d’estomac plein.

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I. Comprendre la toux

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FièvreLa plupart des pneumopathies et des bronchites aiguës entraînent des symptômes assez similaires de fièvre et toux, à quelques petites différences près. Ces symp-tômes se retrouvent également associés en cas de coqueluche. Les maladies virales sont particulièrement contagieuses quand elles associent fièvre et toux, car la transmission par gouttelettes est fréquente. Lorsque le malade tousse ou éternue sans se couvrir le nez et/ou la bouche, les particules expulsées peuvent conta-miner une autre personne, pour peu que celle-ci se situe à moins d’un mètre.

Les pathologies telles que les bronchites ou les pneumopathies associant fièvre et toux possèdent quelques caractéristiques particulières. Tout d’abord, elles concernent essentiellement les enfants (bronchiolite) et les personnes âgées. Ensuite, la toux est quasi systématique, et elle s’accompagne, généralement, d’expectorations plus ou moins importantes (en fonction du sujet et de la phase de la maladie). On note toutefois qu’en cas de bronchite aiguë, la toux est soit sèche soit expectorante, mais rarement les deux à la fois. Elle est due à l’inflammation des bronches, qui entraîne des difficultés à respirer et une fièvre qui culmine à 38 °C (pas plus).

En revanche, en cas de pneumopathie aiguë, la toux est douloureuse et associée à une douleur thoracique droite. La fièvre qui l’accompagne est importante et entraîne une altération de l’état général. Dans cer-tains cas, l’installation de la pathologie est progressive. Par ailleurs, les rhumes sont des maladies infectieuses virales qui asso-cient fréquemment fièvre et toux. En effet, parmi les symptômes retrouvés, on recense une toux et des maux de gorge, une légère fièvre, des éternuements, le nez qui coule et une congestion nasale, ainsi que de la fatigue et une perte d’appétit, avec parfois des maux de tête.

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I. Comprendre la toux

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Du fait de la toux susceptible de répandre le virus à l’origine du rhume, il est important de faire en sorte de tousser et d’éternuer dans le creux de son coude.

Remarque : généralement bénin, le rhume peut se révéler dangereux chez cer-taines personnes à risque telles que les asthmatiques, les insuffisants respira-toires, les enfants, les personnes âgées, les personnes alcoolo-tabagiques.

Parmi les pathologies associant toux et fièvre, on recense aussi la grippe, qui se propage essentiellement par les sécrétions respiratoires émises en cas de toux et d’éternuement. On observe une toux sèche et la gorge est doulou-reuse. La maladie est également marquée par une importante fièvre, associée à des frissons ainsi qu’à des courbatures, des maux de tête, une perte d’ap-pétit, etc. Là encore, éviter la transmission du virus est essentiel : il faut se protéger la bouche et/ou se couvrir le nez en cas d’éternuement.

Le croup est une laryngo-tra-chéo-bronchite qui, comme son nom l’indique, affecte le larynx, la trachée et les bronches. Cette maladie entraîne notamment une toux « aboyante », un stri-dor (bruit aigu à la respiration provenant du larynx, voire de la trachée) et une dysphonie (modification de la voix), une

gêne respiratoire augmentée la nuit et une fièvre similaire à celle observée en cas de rhume. La sinusite (inflammation des sinus) associe elle aussi fièvre et toux, avec quelques caractéristiques spécifiques : la fièvre est légère et la toux est grasse. La sinusite s’accompagne de douleurs au niveau des sinus (douleurs augmentées à la pression) et d’une diminution de l’odorat. Enfin, la pneumonie – pathologie résultant d’une infection et marquée par une fièvre élevée (entre 39 et 40 °C) – provoque une toux généralement importante, des quintes de toux fréquentes et des expectorations particulièrement abon-dantes en provenance des poumons.

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I. Comprendre la toux

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Synthèse

Pathologies TouxFièvre et symptômes

associés

Grippe (saisonnière ou H1N1)

Toux sècheMarquée et associée à des courbatures, une perte d’appétit, etc.

Infection et trachéiteToux sèche douloureuse devenant peu à peu grasse, par quintes et avec gêne respiratoire

Légère

Bronchite précédant un rhume ou une grippe

Toux grasse devenant peu à peu sèche, et augmentée en position allongée ou en cas d’air sec et frais

Frissons, fatigue, maux de tête et courbatures

Bronchite chronique (tabac)

Toux grasse et expectorationsAucune, mais sifflements et essoufflement

Sinusite Toux grasseFièvre légère, douleurs à la pression et diminution de l’odorat

Pneumonie (infection pulmonaire)

Toux sèche tendant à devenir grasse au bout de quelques jours (sécré-tions jaunâtres ou verdâtres avec parfois présence de sang) et respira-tion sifflante

Fièvre de 39 à 40 °C, dou-leur thoracique augmentée à la toux, gêne respira-toire, douleurs musculaires, maux de tête, etc.

Fatigue

La toux répétée est un réflexe, mais elle n’a que peu d’utilité pratique. Si les deux ou trois premiers efforts sont efficaces, il n’en va pas de même des suivvants. Au contraire, leur succes-sion entraîne une fatigue importante, surtout chez les plus petits et les per-sonnes âgées. Par ailleurs, certaines pathologies spécifiques associent toux et fatigue. Habituellement, la respi-ration assurée par le système pulmonaire permet d’alimenter nos tissus en oxygène. Pour que ce dernier fonctionne parfaitement, l’ensemble des voies

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I. Comprendre la toux

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respiratoires (depuis le nez jusqu’aux alvéoles pulmonaires) doit être en bonne santé. Or, les maladies, même bénignes (un rhume, par exemple), entraînent une difficulté à respirer, qui se traduit progressivement par une fatigue, en partie liée à un manque d’oxygénation. Ce déficit en oxygène, tout d’abord gênant pour effectuer nos tâches quotidiennes, provoque peu à peu une fatigue qui, à son tour, favorise la maladie, le système immunitaire ayant des difficultés à faire face. C’est donc un cercle vicieux qui se met en place asso-ciant toux et fatigue, l’une entretenant l’autre.

De multiples pathologies sont susceptibles d’associer toux et fatigue. Certaines d’entre elles peuvent être particulièrement graves, et la fatigue qu’elles entraînent est souvent à la fois physique et mentale. Outre les mala-dies telles que la grippe ou le rhume dans lesquelles la fatigue est liée à l’infection, il faut mentionner :

π les bronchites, qui font partie des maladies importantes les plus fréquentes à associer toux grasse et fatigue marquée, d’autant que la toux elle-même est particulièrement épuisante pour le patient ;

π les pneumonies, où l’altération de l’état général est notable, de même que la toux qui, de sèche, devient progressivement grasse ;

π l’emphysème (maladie pulmonaire obstruc-tive chronique) : la difficulté à expulser l’air des poumons est assez caractéristique de l’emphysème, et les lésions pulmonaires qui y sont associées entraînent une importante fatigue (il peut évoluer vers une insuffisance cardiaque) ;

π l’insuffisance cardiaque : la fatigue est due au fait que les tissus (en parti-culier les muscles) ne sont pas suffisamment oxygénés, et la toux provient d’une accumulation de liquide dans les poumons, en cas d’insuffisance cardiaque gauche notamment (les expectorations de mucus sont rosées, teintées de sang) ;

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I. Comprendre la toux

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π la tuberculose : de plus en plus exceptionnelle en Occident, cette patho-logie est fortement marquée par une altération de l’état général (fièvre, fatigue, amaigrissement) et une toux plus ou moins grasse accompagnée de crachats parfois sanglants (hémoptysie) ;

π le cancer du poumon : on aura une importante altération de l’état géné-ral, une fatigue marquée et une toux persistante. Ces symptômes doivent alerter surtout s’ils interviennent chez un fumeur.

En outre, sans qu’elle soit nécessairement grave en soi, la toux nocturne est épuisante. En effet, elle empêche de dormir la nuit et de se reposer, alors que le sommeil est indispensable. Cette toux se révèle épuisante aussi bien pour le malade que pour son entourage. La fatigue s’accumulant, la maladie et la toux auront d’autant plus de difficultés à disparaître.

Vomissements

Certaines pathologies peuvent associer toux et vomissements : c’est le cas de quelques bron-chites, de la coqueluche, mais aussi des reflux gastriques. En fonction de la pathologie concer-née, le symptôme qu’est le vomissement pourra être considéré ou non comme un facteur de gravité.

Chez les nourrissons, les vomissements peuvent être aussi impressionnants que fréquents. De nombreuses causes en sont à l’origine, au pre-mier rang desquelles le trouble digestif, l’otite et une poussée dentaire. Toutefois, ces vomis-sements ne s’accompagnent généralement pas de toux, ce qui permet d’emblée d’écarter ces

causes si le bébé tousse. On peut en revanche noter un mélange de toux et de vomissement en cas de rhume. En effet, les mucosités présentent dans la gorge de l’enfant peuvent entraîner une réponse de l’organisme qui va à la fois provoquer la toux (via des voies nerveuses) et engendrer une contraction digestive réflexe à l’origine du vomissement. Il n’y a pas lieu de s’inquié-

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I. Comprendre la toux

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ter lorsque c’est la toux qui engendre le vomissement de façon mécanique. Effectivement, il arrive parfois que, chez un enfant, une toux importante expulse le contenu de l’estomac. Il est en revanche important de réagir rapi-dement si les vomissements interviennent suite à une chute ou s’ils sont associés à de la fièvre, des maux de ventre et/ou des céphalées.

Par ailleurs, on recouvre, sous le terme de « syn-drome grippal », un ensemble de signes également présents dans de nombreuses infections virales. Il est facile de repérer certains symptômes grippaux, parmi lesquels figurent la toux sèche et les vomis-sements. Ainsi, plusieurs toux bronchiques peuvent s’associer à des vomissements, ces éléments devant être complétés par d’autres tels que les courba-tures, la fatigue et la fièvre, afin de mettre en place un traitement judicieux. La coqueluche est, quant à elle, une infection respiratoire d’origine bac-térienne. Bien que de symptomatologie variable en fonction du malade, elle provoque un certain

nombre de réactions assez spécifiques au rang desquelles on retrouve, dans l’ordre chronologique d’apparition, des éternuements, de la fièvre et une toux, des quintes de toux caractéristiques – cinq secousses expiratoires sui-vies d’une grande inspiration particulièrement bruyante (chant du coq) –, des vomissements dus aux quintes de toux qui entraînent une importante fatigue, et une toux nocturne.

Enfin, le reflux gastrique, ou reflux gastro-œsophagien, est une pathologie qui, par définition, associe toux et vomissement. En effet, le reflux est un rejet qui cause, entre autres, des vomissements et des toux fréquentes associées à des bronchites, des angines, des otites. Ce sont les brûlures dues aux renvois acides (pyrosis) qui entraînent une toux par irritation, des gouttelettes acides se retrouvant dans la gorge. C’est donc davantage la toux qui s’ajoute au vomissement (renvoi) que l’inverse. Ce type de tableau clinique se retrouve souvent chez les nourrissons. Il faut toutefois distinguer les régurgitations (qui se produisent sans effort) et les vomissements (violente contraction des muscles de la ceinture abdominale).

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I. Comprendre la toux

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Tousser du sangLe fait de tousser du sang (ou hémoptysie) indique le plus souvent qu’un vaisseau sanguin s’est rompu au niveau du système respiratoire. Il convient toutefois de bien distin-guer l’hémoptysie proprement dite de l’hématémèse – vomissement de sang issu de l’appareil digestif –, de l’épistaxis – saignement de nez –, et d’un saignement de la bouche. D’autre part, on recense différents types d’hémoptysie : l’hémoptysie franche avec des crachats parfaitement rouges, les crachats striés de sang qui en contiennent juste une petite quantité, et les crachats hémoptoïques qui prennent une teinte noirâtre.

Lorsqu’on se met à tousser du sang, en identifier la cause est indispensable. Pourtant, dans 30 % des cas, on ne retrouve pas l’origine des hémoptysies.

Néanmoins, parmi les causes connues, on peut citer la bronchite (aiguë, infec-tée chronique), la maladie pulmonaire inflammatoire, le cancer des poumons ou des bronches (chez les fumeurs, on observe des crachats de sang quoti-diens pendant plusieurs semaines), la tuberculose (saignement rarement isolé et s’accompagnant d’une altération de l’état général, d’un amaigrissement et de fièvre), la pneumonie aiguë ou pneumopathie, l’embolie pulmonaire (un caillot sanguin prend place dans la circulation sanguine au niveau des poumons), la bronchectasie (dilatation des bronches susceptible d’entraî-ner d’importantes expectorations), l’abcès du poumon, l’œdème pulmonaire (pathologie cardiaque), la perturbation de la coagulation sanguine, et l’ané-vrisme de l’aorte (rupture des parois de cette artère).

Toutefois, le fait de tousser du sang ne vient pas forcément d’une hémoptysie à proprement parler. Cela peut signer une pathologie digestive (hématémèse). Il est également possible de cracher du sang suite à un saignement de nez qui s’écoule dans le fond de la gorge, ou encore à un raclement de gorge particu-lièrement violent (il y a alors une ulcération superficielle de la muqueuse). De même, on peut être amené à tousser du sang après s’être blessé la gencive

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I. Comprendre la toux

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suite à un brossage de dents ou en cas de pathologie. Il est donc important de bien savoir identifier les symptômes présents lorsqu’on tousse du sang afin de pouvoir poser plus facilement un diagnostic : l’aspect du sang, son abon-dance et la fréquence de la toux. En outre, la toux d’une quantité plus ou moins importante de sang est tout particulièrement intéressante.

Ainsi, les faibles hémoptysies sont les toux de sang les plus fréquentes, elles cèdent souvent spontanément. Elles donnent généralement à voir du sang rouge, ainsi que des crachats de couleur noire et contenant du sang. L’hémoptysie d’abondance moyenne (100 ml de sang), elle, s’accompagne parfois de sueurs et d’accélération du rythme cardiaque ; elle peut être précédée

d’un problème respiratoire. L’hémoptysie importante (un demi-litre de sang) ou récidivante s’accompagne le plus souvent d’un état de choc entraînant un dysfonctionnement des organes et, notamment, une gêne respiratoire. Enfin, l’hémoptysie cataclysmique, exceptionnelle, entraîne très rapidement la mort (elle peut s’observer dans certains cancers du poumon s’il y a une lésion des artères pulmonaires).

On s’intéresse également à la respiration (est-elle ou non difficile ?), à l’ané-mie (si elle existe, est-elle ou non aiguë ?), ainsi qu’aux antécédents de problèmes respiratoires ou un passé de tabagisme. Si une douleur thoracique et des difficultés à respirer accompagnent la toux de sang, on peut suspecter une embolie pulmonaire. Dans ce cas, le sang est souvent de couleur sombre, voire noire. Enfin, il convient également de s’assurer que le patient n’est pas sous traitement anticoagulant.

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I. Comprendre la toux

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A Pour aller plus loinAstuces

La toux : un vecteur des microbes

Plusieurs milliers de microbes se déploient dans l’air suite à une toux simple. Il paraît donc logique que la toux soit un des principaux modes de propagation de maladies telles que le rhume, la grippe, la tuberculose, la rhinopharyngite, la bronchite, la gastro-entérite, etc.

Lorsque quelqu’un tousse, des gouttelettes, des postillons et de la salive chargés de virus se retrouvent dans l’air : cet air vicié est projeté jusqu’à 2 m autour de la personne qui tousse, à une vitesse de 8 m/s, soit environ 160 km/h.

La toux n’est pas la seule façon de transmettre une maladie ; l’éternuement et la parole peuvent aussi projeter les agents pathogènes dans l’air. C’est ce qu’on appelle une transmission aéroportée. Si quelqu’un se trouve dans le périmètre, il peut être contaminé.

Les agents pathogènes peuvent, en se déposant sur leurs muqueuses, pénétrer par le nez, la bouche, mais aussi les yeux. De plus, au gré des courants d’air, ils peuvent aussi se déplacer plus loin.

Ainsi, une chambre de malade insuffisamment aérée est remplie de germes contagieux et rien que le fait de pénétrer dans cette chambre peut être à l’ori-gine d’une contamination. Il est alors facile de comprendre pourquoi les règles d’hygiène sont importantes pour limiter la contamination !

Pour éviter la propagation des microbes déployés par la toux, on recommande de se couvrir la bouche et le nez quand on tousse ou éternue, avec sa manche ou un mouchoir jetable. Il est aussi important de se laver les mains régulièrement : un lavage de mains efficace dure 20 secondes et utilise un savon.

Par ailleurs, il est possible de porter un masque dans les jours les plus à risques (les trois premiers en général), qu’il faudra changer toutes les 4 h ou dès qu’il est mouillé. Attention à bien le jeter dans une poubelle fermée ! Enfin, mieux vaut éviter les lieux très fréquentés comme les centres commerciaux ou les transports en commun. Et quand vous êtes contagieux, ne fréquentez pas non plus de per-sonnes fragilisées, c’est-à-dire malades, âgées, enceintes ou des bébés.

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I. Comprendre la toux

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Interpréter ses mucosités

Nos cellules sécrètent en permanence du mucus, qui constitue une barrière de première ligne contre les agents pathogènes.

Celui-ci protège nos organes (bouche, œsophage, intestins, bronches, vagin, utérus, etc.) d’attaques potentielles.

Lorsque le revêtement qui renferme ces cellules, la muqueuse, est agressé par un microbe ou un virus, il se défend et sécrète un liquide un peu différent du mucus, connu sous le nom de « glaires ».

Translucides, les glaires ont tendance à s’infecter lorsque l’irritation perdure, c’est pourquoi elles deviennent jaunes et épaisses. À ce stade, les défenses natu-relles ne suffisent plus, et les traitements doivent venir en aide à l’organisme.

Pour diagnostiquer une pathologie, on étudie donc la couleur et la consistance du mucus, qui, à l’état normal, est clair, translucide et fluide (parfois un peu trouble).

En revanche, un mucus jaune signe une infection, puisque les leucocytes (ou glo-bules blancs), en augmentation en cas de maladie, colorent le mucus. Des glaires vertes, elles, indiquent que l’infection devient purulente, car lorsque les globules blancs meurent, ils libèrent un pigment verdâtre.

Quant au bleu, il est typique d’une infection au bacille pyocyanique. Des taches brunes peuvent aussi apparaître dans le mucus à cause de la poussière dans l’air respiré ou de la fumée.

Mais du sang dans les poumons ou dans les voies respiratoires peut aussi être à l’origine de ces traces ; la présence de sang n’est alors pas nécessairement signe de gravité.

D’autre part, les asthmatiques peuvent expectorer du mucus rose dû à des cel-lules sanguines provenant des parois des voies respiratoires.

Enfin, la fumée de cigarette ou la pollution de l’air peut provoquer du mucus gris.

Le mucus peut aussi avoir des consistances différentes : une consistance mous-seuse témoigne de maladies comme la pneumonie et un reflux œsophagien, tandis qu’une consistance très liquide peut être causée par une inflammation sans infection (allergie, asthme) ou avec infection (sinusite, rhume, grippe).

Quoi qu’il en soit, quand le mucus change de couleur ou de consistance, mieux vaut consulter.

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I. Comprendre la toux

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Prévenir les angines en évitant de prendre froid

Lorsque l’on est facilement sujet aux angines, il est nécessaire de se préserver contre les grippes, rhumes et autres virus qui peuvent irriter la gorge. Pour cela, il suffit d’adopter des gestes simples.

Tout d’abord, pensez à bien vous couvrir la gorge avec une écharpe épaisse, en laine par exemple, dès les premiers grands froids.

Par ailleurs, prenez aussi le temps de vous sécher les cheveux après les avoir lavés ou après la pluie et surtout ne vous couchez pas avec les cheveux mouillés. En outre, il faut garder vos pieds au chaud et au sec. Pour cela, en hiver notamment, on peut les réchauffer à l’aide d’une bouillotte et dormir muni de chaussettes épaisses. Il est préférable également de ne pas marcher pieds nus et de porter des chaussons épais, voire chauffants. Enfin, pour éviter d’être contaminé par les virus présents dans l’air, adoptez une bonne hygiène en vous lavant fréquem-ment les mains et en évitant de porter vos mains aux muqueuses et aux yeux. Un rhume disparaît en général en une semaine. Néanmoins, si les symptômes per-sistent au-delà de cette période ou si des symptômes aigus apparaissent (forte fièvre), il est impératif de consulter un médecin dans les plus brefs délais.

Questions/réponses de pro

Origines multiples d’une toux

Une toux peut-elle avoir des origines multiples ? � Question de Graf-58

Δ Réponse de Craquotte

Oui, une toux peut apparaître suite à un ensemble de facteurs associés (trois éléments différents peuvent être à l’origine d’une même toux). C’est pour cette raison qu’il est nécessaire de consulter son médecin afin d’iden-tifier tous ces facteurs et de procéder à un traitement efficace.

Toux et poussée de dents

Mon bébé fait une poussée de dents, et il tousse beaucoup. Je voudrais savoir s’il existe un lien entre toux et poussée de dents.

� Question de LolaS

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I. Comprendre la toux

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Δ Réponse de CC

Lorsqu’il fait ses dents, un bébé a tendance à baver, à mettre ses doigts dans la bouche et à vouloir mordre les objets alentour. Il peut aussi avoir les joues rouges, les fesses irritées, une poussée de fièvre et une baisse de l’appétit. La poussée dentaire peut également s’accompagner d’une rhinopharyngite, d’une bronchite, ou d’une otite surtout lorsque les dents supérieures poussent. Dans ce cas, l’inflammation des gencives gagne les fosses nasales, le nez se bouche et coule, et les défenses immunitaires sont affaiblies. Un microbe, notamment un virus ou une bactérie, peut alors en profiter !

Sinon, la rhinopharyngite du nourrisson lors d’une poussée dentaire est fréquente. Si elle dure, l’infection peut gagner l’oreille et une otite peut survenir, ou tomber sur les bronches et entraîner une bronchite, qui causera elle-même la toux. Cette pathologie a beau être fréquente, n’hésitez pas à consulter si les symptômes durent ou s’aggravent.

Pour que votre enfant ne soit pas vulnérable pendant ses poussées de dents, veillez à le moucher plusieurs fois par jour, à lui laver le nez avec du soluté physiologique en aérosol ou en dosettes, à humidifier l’atmosphère de sa chambre avec des récipients remplis d’eau ou un humidificateur, à le faire boire et à surélever sa tête lorsqu’il dort, par exemple avec un coussin placé sous son matelas.

La toux est un réflexe naturel et indispensable de défense de l’organisme qui sert à drainer les voies respiratoires : ne donnez jamais de médicament contre la toux à un enfant de moins de 2 ans sans l’avis de votre médecin et/ou de votre pharmacien.

Identifier l’origine d’une toux

Comment identifier l’origine d’une toux ? � Question de Burt

Δ Réponse de Craquotte

Pour trouver l’origine d’une toux et procéder à un diagnostic, le médecin réalise une anamnèse (interrogatoire) et un examen clinique.

En cas de suspicion de maladie grave, il pratique une radiographie pulmonaire et/ou une endoscopie bronchique.

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II. Les pathologies

La toux peut avoir plusieurs origines possibles et s’accompagner, selon les cas, de fièvre, de gêne dans la gorge, fatigue, etc. C’est à la fois un symptôme et un processus de protection des voies aériennes supérieures qu’il faut savoir identifier afin de poser un diagnostic. Cette manifestation est donc souvent synonyme de pathologie.

Le traitement à envisager ne sera pas le même selon les cas. Si une toux peut être facilement guérie et, dans la plupart des cas, rester bénigne, il existe des cas où elle sera plus sérieuse et à ne pas prendre à la légère.

Les femmes enceintes et les enfants devront être vus systématiquement par leur médecin traitant. Pour les autres, il convient de noter que les compli-cations dues à une toux non traitée peuvent être graves : pneumothorax, troubles cardiaques.

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II. Les pathologies

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Toutefois, en cas de toux sans fièvre, fatigue intense et écoulement nasal, on peut se soulager par l’automédication et prendre le médicament adapté à son type de toux (sèche ou grasse) sur avis du pharmacien.

La pneumopathieLes pneumopathies qui entraînent une toux sont des pathologies d’origine essentiellement virale, qui affectent le parenchyme pulmo-naire (alvéoles pulmonaires et structures de soutien environnantes). Elles sont donc à différencier des bronchites qui touchent les bronches et sont beaucoup plus fréquentes. Dans les deux cas toutefois, fièvre et toux sont présentes (à de rares excep-tions près), ainsi que des expectorations. Seul un médecin est à même de différencier ces deux pathologies qui sont proches, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’une pneumopathie bactérienne.

SymptômesUne pneumopathie, par définition, désigne une maladie du poumon. Par abus de langage, on utilise le terme de « pneumopathie » pour évoquer une infec-tion pulmonaire provoquée par un virus ou par une bactérie (en particulier le pneumocoque qui entraîne une pneumonie lobaire).

Les pneumopathies peuvent toucher aussi bien un seul poumon que les deux. Généralement, elles s’accompagnent de fièvre (température supérieure à 37,8 °C), souvent pendant plus de trois jours, d’importants frissons, de signes respiratoires (toux, expectoration, dyspnée) et de signes respiratoires phy-siques (crépitants, matité à la percussion…).

Ces pathologies sont plutôt rares, elles concernent une dizaine d’individus sur 10 000. Les personnes atteintes présentent souvent une fragilité pulmonaire, comme un asthme, un antécédent d’emphysème ou une bronchite chronique. Les hommes sont majoritairement victimes de pneumopathie, et ce sont les jeunes enfants ou les personnes âgées qui sont les plus sévèrement touchés.

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II. Les pathologies

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Types de pneumopathieIl existe de nombreuses pneumopathies, mais toutes n’entraînent pas nécessairement une toux. Dans le cas d’une pneumopa-thie bactérienne, les bactéries impliquées sont les staphylocoques ou les klebsiella. Les malades sont souvent des personnes fragiles, alcoolo-tabagiques ou diabétiques. Les pneu-mopathies virales, elles, font partie des pneumopathies les plus fréquentes. On les retrouve surtout en période hivernale et elles sont contagieuses. Contrairement aux pneumopathies bactériennes, elles ont un début progressif avec l’apparition de fièvre (plus de 38 °C). La toux qui apparaît dans ce type de pathologie est sèche, et à rapprocher de la rhino-pharyngite.

La pneumopathie à pneumocoque, ou pneumopathie lobaire aiguë, débute brutalement avec une fièvre élevée (jusqu’à 40 °C). Elle s’accompagne d’une douleur thoracique et la toux est grasse avec des expectorations. L’auscultation permet d’entendre des râles crépitants à la respiration. La radio pulmonaire ainsi que des analyses de sang (numération de la formule sanguine) permettent d’établir le diagnostic. On peut également procé-der à une fibroscopie si le patient présente une pathologie grave (patients immunodéprimés).

Par ailleurs, la pneumopathie à mycoplasme débute progressivement et s’accompagne d’une fièvre à 38 °C. La toux associée est sèche et souvent associée à une rhino-pharyngite. La pneumopathie à legionella, quant à elle, débute rapidement et entraîne progressivement une toux, des expectorations, et possède la particularité de provoquer des troubles digestifs (diarrhée), puis des problèmes neurologiques (agitation, confusion, maux de tête). Plus tard, peuvent apparaître des troubles rénaux (hémato-urie) et/ou muscu-laires (myalgies). Enfin, la pneumonie est évoquée en cas de toux productive (l’expectoration doit être étudiée pour déterminer le germe concerné), fièvre supérieure à 38,5 °C, tachycardie (rythme cardiaque accéléré) supérieure à cent battements par minute, polypnée (respiration accélérée) supérieure à 25 cycles par minute, douleur thoracique, voies respiratoires supérieures indemnes, signes de gravité et râles crépitants à l’auscultation.

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II. Les pathologies

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La bronchiteLes bronchites sont des maladies proches des pneumopathies, mais elles sont beaucoup plus fréquentes et touchent les bronches. Il existe souvent un lien étroit entre toux et bronchite. Elles présentent néanmoins plusieurs points communs, dont la présence de fièvre, d’une toux et d’expectorations.

SymptômesLes bronchites aiguës sont marquées par une fièvre d’intensité variable, un malaise généralisé (fatigue, perte d’appétit, courbatures, maux de tête, etc.), ainsi qu’une toux sèche ou grasse (expectorations visqueuses de couleur jau-nâtre) qui peut se révéler douloureuse (sensation d’oppression thoracique).

En outre, la toux a tendance à augmenter en position allongée, au contact d’un air froid et sec, ou encore de particules irritantes (fumée, pollution…). La douleur causée par la toux de la bronchite est due à l’irritation des bronches, qui sont enflammées par la présence de substances qui endommagent les cils tapissant la muqueuse des voies respiratoires. Cette irritation perdure généralement même lorsqu’on est en voie de guérison et peut persister pendant trois semaines, mais il s’agit d’un processus normal qui n’a rien d’inquiétant en soi.

Généralement, ce type de bronchite apparaît au cours d’une épidémie. Elle est régulièrement liée à un virus grippal, et dure en moyenne entre deux et trois semaines. On la distingue de la bronchite chronique, qui dure plus de trois mois par an et qui apparaît durant deux années consécutives.

Important : une bronchite aiguë peut révéler un asthme que le patient ignore.

Personnes à risquesLes personnes les plus susceptibles de développer une bronchite virale sont les nourrissons, les personnes âgées, les fumeurs, les personnes aller-giques, les diabétiques, les asthmatiques et les personnes immuno-déprimées : séropositifs, cancéreux ou présentant une insuffisance cardiaque par exemple.

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II. Les pathologies

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CoquelucheLa coqueluche est une bronchite aiguë particulière. Elle est due à une bacté-rie, la bordetella pertussis, qui entraîne d’importantes quintes de toux qui font perdre son souffle.

La coqueluche, qui peut durer plus de trois mois dans certains cas, est contagieuse.

La rhino-pharyngiteLa rhino-pharyngite est une inflammation de la partie supérieure du pha-rynx qui affecte de très nombreux enfants et qui peut être aiguë ou récidivante.

Cette pathologie est généralement due à un virus qui entraîne une des-truction de la muqueuse et favorise l’apparition d’affections bactériennes. Si l’évolution est bonne, la maladie disparaît spontanément en une semaine environ.

Rhino-pharyngites aiguësLes rhino-pharyngites aiguës se ren-contrent chez les enfants dès l’âge de 2 ans, bien qu’elles soient beaucoup plus fréquentes lorsque l’enfant est scolarisé. Elles se caractérisent par une obstruction nasale, une rhinorrhée (nez qui coule) qui devient progressivement purulente, une inflammation de la gorge, des douleurs aux oreilles, une fièvre qui peut être importante (38,5 °C), et une toux nocturne (générale-ment due à l’écoulement nasal qui se fait dans la gorge en position couchée).

Si l’évolution est bonne, la rémission est spontanée et intervient dans les 4 à 6 jours.

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II. Les pathologies

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Rhino-pharyngites récidivantesLes rhino-pharyngites dites récidivantes sont des successions d’au moins six épisodes aigus par an, qui peuvent parfois être dues à une allergie.

Elles sont beaucoup plus difficiles à supporter que les formes aiguës, car l’en-fant est constamment fatigué, frissonnant, enrhumé. De ce fait, les nuits sont mauvaises, car la respiration est gênée (ronflements).

À noter : on distingue également les rhino-pharyngites chroniques lorsque la maladie évolue pendant cinq semaines de suite.

Traitement

Le traitement de la rhino-pharyngite consiste à laver les fosses nasales (avec du sérum physiologique) et à nettoyer régulièrement le nez de l’enfant.

Sans écoulement postérieur, la toux disparaîtra d’elle-même.

Pour aider à la rémission, il est recom-mandé d’utiliser un humidificateur dans la chambre afin de favoriser les expectorations.

Par ailleurs, le traitement est symptomatique : on soulage la douleur et on fait baisser la fièvre.

La sinusiteLes sinusites ont tendance à survenir suite à un rhume et elles s’accom-pagnent de nombreux symptômes, parmi lesquels une toux grasse due aux sécrétions qui s’écoulent dans la gorge. On remarque donc parfois un lien de causalité entre sinusite et toux. Cette inflammation des muqueuses qui tapissent les sinus (rhinosinusite) entraîne une douleur caractéristique.

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II. Les pathologies

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SymptômesUne sinusite apparaît généralement suite à une infection virale des voies respiratoires supérieures (rhume le plus souvent) et se résorbe naturelle-ment dans 60 à 70 % des cas.

Les symptômes types sont alors une douleur de la face au niveau des sinus (front, pommettes, autour des yeux, nez) qui augmente si on se penche en

avant, une douleur vive à la pression des sinus, le nez bouché en raison d’une congestion de la muqueuse, une faible fièvre, un malaise général, une perte d’odorat, ainsi que des sécrétions nasales épaisses et de couleur jaunâtre en cas d’infection bactérienne ou claire en cas d’infection virale.

On peut aussi observer d’autres symptômes, moins récurrents, comme une halitose (mauvaise haleine), des céphalées (maux de tête), des douleurs dentaires et maxillaires, ainsi qu’une toux grasse due aux sécrétions des muqueuses des sinus qui ont tendance à s’écouler dans la gorge.

Toux chroniqueLa toux chronique et persistante est une complication possible de la sinusite. Ce phénomène est fré-quent et concerne près de 40 % des patients qui présentent une sinusite.

Parmi les autres complications, on recense également l’asthme. En effet, les parois des sinus, des fosses nasales et des bronches sont recouvertes par des tissus de même nature, qui ont tendance à faciliter l’expansion des inflammations.

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La toux allergiqueLa toux allergique est une toux chronique qui persiste jusqu’à suppression de l’allergène impliqué, et qui peut être handicapante.

Un symptôme de l’allergieDans le cadre d’une allergie, la toux peut n’être qu’un symptôme intervenant dans un tableau clinique plus chargé. Généralement, d’autres éléments orientent le diagnostic : larmoiements ou yeux qui piquent, nez qui coule et qui gratte, irritations de la peau allant jusqu’à l’urticaire ou à l’eczéma, symptômes digestifs (diarrhée notamment) et des voies respiratoires (autres que la toux : éternuement, essoufflement, dyspnée, respiration sifflante). La toux allergique n’est donc qu’un élément parmi d’autres. Certains allergènes, en particulier ceux constitués de petites particules, seront susceptibles d’entraîner une toux allergique : pollen, pous-sière, acariens, moisissure, poils d’animaux (chiens, chats, chevaux…). Ce sont surtout les allergènes qui sont inhalés qui causent des allergies (les ali-ments allergènes sont moins courants).

AsthmatiquesMême si n’importe qui peut devenir allergique, les gens qui présentent un asthme vont être particulière-ment touchés par les allergies des voies aériennes.

Chez un asthmatique, les voies respiratoires sont hypersensibles. Elles vont donc réagir aussi bien au contact de l’allergène qu’après, et cela pendant un laps de temps variable. Au moment du contact avec

l’allergène, la respiration se fait sifflante et un essoufflement apparaît. Dans les heures qui suivent l’inhalation de l’allergène, peuvent apparaître une inflammation des voies respiratoires (qui se traduit par un gonflement pro-gressif) et une hypersécrétion de mucus particulièrement collant.

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L’asthmeL’asthme est une inflammation des voies respira-toires, et en particulier des bronches, qui entraîne plusieurs symptômes respiratoires, dont une toux. Chronique, cette maladie intervient sous forme de crises au cours desquelles les symptômes apparaissent. Elle concerne près de 5 % de la population. Le reste du temps, la respiration est normale et la toux absente (en dehors de toute autre pathologie).

SymptômesLes symptômes de l’asthme sont marqués en cas de crises, mais sont par-fois inexistants le reste du temps. Ils peuvent toutefois être intermittents ou constants en fonction des éléments déclencheurs. Les principaux signes sont d’ordre respiratoire : dyspnée (difficultés respiratoires), respiration sifflante, oppression thoracique, toux sèche.

Il s’agit là du tableau clinique le plus fréquent. Toutefois, certains asthma-tiques ne présentent qu’une toux chronique (ou une gêne respiratoire), essentiellement présente lors du coucher ou suite à un effort physique.

En outre, les facteurs de risque favorisant l’asthme sont assez proches de ceux qui entraînent des problèmes de toux.

Parmi eux, on retrouve la pollution, l’air froid, les allergies, le tabac (consom-mation et tabagisme passif) et les contrariétés.

Signes avant-coureursCertains signes avant-coureurs d’une crise d’asthme, comme la toux, existent. Outre des maux de tête et des symptômes digestifs et cutanés, on peut observer des éternue-ments et des expectorations. La crise d’asthme

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proprement dite se traduira par des quintes de toux sèche. Ces dernières ont toutefois tendance à ramener des crachats perlés et visqueux. Souvent, après une crise importante, la respiration reste sifflante même une fois la crise pas-sée. Ce sifflement est accentué par une expiration forcée.

Le reflux gastriqueLe reflux gastrique n’est pas toujours évident à diagnostiquer, dans la mesure où il ne s’accom-pagne pas systématiquement de symptômes œsophagiens. Chez 40 % des patients ayant une toux due à un reflux gastrique, les seuls symp-tômes sont la toux chronique et les bronchites à répétition. De ce fait, le lien n’est pas toujours effectué et certaines toux chroniques restent longtemps inexpliquées.

Physiopathologie de la touxLe reflux gastro-œsophagien est une remontée d’acide gastrique (produit dans l’estomac) dans l’œsophage. La cause la plus fréquente de ce type de phénomène est la hernie hiatale, qui voit une partie de l’estomac s’enrouler et remonter dans le thorax.

Toux et reflux gastrique sont liés, car le liquide gastrique, en remontant, peut pénétrer dans les bronches et les irriter. C’est ce qui entraîne la toux sèche et chronique, difficile à traiter si le problème de RGO n’est pas corrigé de façon durable.

Symptômes classiquesParmi les principaux symptômes du RGO, on peut citer un pyrosis (sensation de brûlure qui remonte derrière le sternum, le long de l’œsophage) – en par-ticulier après les repas en cas de hernie hiatale –, des régurgitations acides, un signe du lacet positif (régurgitations lorsqu’on se penche en avant comme pour faire ses lacets), des nausées.

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On observe également une irritation chronique de la gorge, une voix enrouée (le matin en par-ticulier), une toux chronique et/ou un hoquet fréquent, ainsi qu’une halitose (mauvaise haleine).

Chez les nourrissons, on parle plus volontiers de régurgitations, qui sont des vomissements plu-tôt indolores et qui ne s’accompagnent pas de contractions abdominales. S’il s’agit d’un véri-

table RGO, on observera des régurgitations ou vomissements douloureux, ainsi qu’un refus de s’alimenter accompagné de pleurs.

Symptômes gravesLorsque le RGO persiste, il peut s’aggraver et certains symptômes alarmants doivent amener à consulter rapidement un médecin.

Il s’agit de difficultés à avaler (à cause de la douleur notamment), d’une toux sèche associée à une respiration asthmatique et entraînant une grande fatigue, d’expectorations, et du fait de tousser du sang ou de vomir du sang.

La toux du fumeurLa toux du fumeur est très fréquente chez les gros consommateurs de tabac. Il s’agit même d’une des causes principales de la toux irritative chronique. On constate que les fumeurs de ciga-rettes sont les plus touchés par ce problème de toux, suivis des fumeurs de pipe, puis de cigares.

Action du tabacLe centre nerveux de la toux se situe dans le bulbe rachidien, c’est-à-dire à la jonction entre moelle épinière et cerveau. Ce centre est relié

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par des nerfs à des récepteurs qui tapissent les sinus, les fosses nasales, le pharynx, le larynx, la trachée, les bronches, les poumons, la plèvre et le diaphragme. Lorsque ces récepteurs tussigènes sont stimulés, un message nerveux est transmis au bulbe rachidien qui va commander la toux.

Parmi les agents susceptibles de stimuler cette réaction, se trouve la fumée du tabac qui va avoir une action mécanique, comme le ferait la poussière par exemple, par irritation directe des récepteurs, mais également par les lésions inflammatoires dont est victime la muqueuse des bronches. Elle a aussi une action chimique : la nicotine et les autres constituants de la fumée étant des agents toxiques qui poussent le corps à vouloir les rejeter et qui paralysent les cils vibratiles qui tapissent les bronches.

Lorsque les bronches sont irritées, la muqueuse produit une quantité plus importante de mucus afin d’éliminer la fumée. C’est lorsque ce mucus est expulsé qu’on obtient la toux du fumeur. À terme, les muscles des voies aériennes supérieures se spasment, ce qui entraîne un rétrécissement des bronches et une difficulté à respirer. En effet, les échanges gazeux se font moins bien.

SymptômesLa toux du fumeur est une toux chronique, c’est-à-dire qu’elle se manifeste pendant plus de trois mois et pendant au moins deux années consécutives. Les bronchites hivernales sont aussi courantes chez ces personnes.

Classiquement, il s’agit d’une toux du matin accompagnée d’expectorations. En effet, l’un des principaux symptômes de la bronchite chronique chez le fumeur est la

production excessive de mucus. Il faut par ailleurs savoir que lorsqu’on arrête de fumer, d’autres symptômes, dus au sevrage, peuvent apparaître : étour-dissements, fatigue (par manque de nicotine), insomnies, constipation et

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toux, car le système respiratoire refonctionne peu à peu normalement et les muqueuses reprennent leur travail d’évacuation qui était jusque-là paralysé par la fumée. Cette toux peut persister pendant un mois environ.

Toux et cancerIl peut exister un lien entre toux et cancer, notamment lorsqu’elle s’associe à d’autres symptômes particulièrement alarmants comme une perte de poids, une asthénie, le fait de tousser du sang, une pneumopathie, une douleur tho-racique et des difficultés respiratoires.

Lien entre toux et cancerLa toux n’est pas un symptôme suffisant pour évoquer un cancer des voies aériennes. Pour que soit posé un tel diagnostic, d’autres éléments doivent être retrouvés, notamment une fatigue importante qui n’a pas d’explication logique évidente, une perte de poids notable sans qu’il y ait eu de modifi-cation du régime alimentaire, une modification de la tonalité de la voix, en particulier si celle-ci est enrouée, une douleur thoracique et des difficultés respiratoires.

De plus, pour qu’elle soit significative, la toux doit être chronique, parfois accompagnée d’expectorations teintées de sang. La toux est un symptôme présent dans plusieurs cancers qui touchent les voies aériennes supérieures : cancer du poumon, des bronches et de la gorge. Associée à certains des symptômes qui viennent d’être cités, elle constitue un bon indicateur. En fonction de ses caractéristiques et des éléments annexes, il est possible de déterminer de quel cancer il peut s’agir. En général, ces cancers surviennent chez des fumeurs, d’autant plus si ceux-ci consomment de l’alcool en sus (le risque de développer un cancer est alors cent fois plus élevé).

Cancers impliquant une touxLorsqu’un cancer du poumon se déclare, il arrive qu’aucun symptôme ne puisse être décelé. Mais lorsqu’ils sont présents, les plus courants sont une toux du fumeur (chronique, intensive, qui n’a pas tendance à diminuer ou à

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disparaître, mais qui, au contraire, tend à s’aggraver), une douleur thoracique constante qui augmente en cas de toux, des crachats sanglants, une tendance aux pneumopathies (bronchites, pneu-monie…), une respiration sifflante, un essoufflement et une voix enrouée pen-dant au moins trois semaines.

Le cancer des bronches diminue progressivement le calibre des bronches. C’est ce mécanisme qui donne les symptômes caractéristiques : toux sèche et chronique, toux en quintes qui ne cède pas aux médicaments antitussifs habi-tuels (à ne pas confondre avec la bronchite chronique qui est généralement liée), infections broncho-pulmonaires répétées, douleurs thoraciques, gêne respiratoire et crachats de sang.

Enfin, le cancer de la gorge se caractérise par une toux parfois accompagnée de crachats sanglants, une dysphonie (modification de la voix qui devient rauque et s’enroue), une douleur au niveau du cou et une déglutition doulou-reuse, des ganglions enflés et une respiration difficile.

La toux nerveuseLorsque les causes classiques et organiques de toux ont fait l’objet d’une inves-tigation sans résultat, on peut supposer qu’il s’agit là d’une toux nerveuse.

CaractéristiquesCe type de toux peut parfaitement faire suite à une toux aiguë d’origine infec-tieuse. Elle peut se présenter aussi bien chez des sujets atteints de troubles psy-chologiques (névrose anxieuse ou autres conflits émotionnels) que chez des per-sonnes parfaitement saines d’esprit. La toux nerveuse peut également être

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diagnostiquée dans les cas où le traitement médicamenteux, quel qu’il soit, reste inefficace. De même, les examens médicaux ne révéleront aucune alté-ration de l’état général ni aucune complication.

La toux nerveuse, que l’on appelle également « toux psychosomatique » ou encore « toux psychogène », se retrouve essentiellement chez les ado-lescents, principalement de sexe masculin, et qui sont par ailleurs en bonne santé. C’est une toux qui apparaît surtout de jour. Elle se présente sous forme de violentes quintes de toux (à tel point que cette toux est susceptible d’en-traîner des fractures de côtes chez certains patients), et est dite explosive ou encore aboyante. Elle se manifeste de façon plus importante en présence d’autres personnes (ou du médecin). En outre, le patient adopte une posi-tion assez caractéristique lorsque la toux survient : la tête est fléchie, menton au contact du sternum et une main tient le cou. De façon générale, cette toux peut persister des mois durant. En outre, lorsqu’une toux psychogène est retrouvée chez un adulte, ce qui est rare, elle peut s’inscrire dans le cadre d’une hystérie de conversion.

Il existe d’autres toux psychogènes moins évidentes et ne présentant pas les caractéristiques qui viennent d’être détaillées. Il s’agit davantage de toux nerveuses à proprement parler, la toux se présentant comme un tic nerveux. Ce grattement de gorge peut intervenir chez des personnes qui se sentent gênées par le discours qui est tenu (par elles-mêmes ou par d’autres) ou lorsqu’elles ont du mal à exprimer quelque chose.

Interprétations psychologiquesD’un point de vue strictement biologique, la toux a pour fonction d’expulser des corps étran-gers. De ce fait, elle peut se manifester lorsque quelque chose nous reste en travers de la gorge (émotionnellement parlant), ou lorsqu’on éprouve des difficultés à dire les choses, notamment avec un sentiment de gêne. Une toux nerveuse peut aussi apparaître lorsqu’on souhaite émettre une critique (aussi bien envers soi en cas de culpabi-lité qu’envers un autre), mais qu’on retient ses mots, ou lorsqu’on se sent

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étouffé par une situation, dont on n’arrive pas à se sortir (sentiment d’impuis-sance). On la retrouve également en cas d’anxiété passagère (distincte d’une névrose). Contrairement à la toux psychosomatique médicalement diagnosti-quée comme telle, cette toux ne persiste généralement pas dans le temps.

TraitementLa toux nerveuse ne se traite pas de façon miraculeuse. Il faut d’abord en com-prendre l’origine et aider le patient à s’exprimer. Il s’agit le plus souvent d’un adolescent qui peut éprouver des difficultés à se faire entendre ou à se faire comprendre : être à l’écoute de celui-ci est alors primordial. Si cette toux fait partie d’un tableau clinique psychiatrique (hystérie de conversion, notamment), la prise en charge sera d’ordre psychothérapeutique, voire psychiatrique.

La mucoviscidoseLa mucoviscidose est une maladie génétique (elle touche le bras long du chromosome 7) qui concerne 5 000 per-sonnes en France, parmi lesquelles 800 adultes.

SymptômesCette maladie provoque une augmentation de la viscosité du mucus produit au niveau des voies aériennes supé-rieures. Le mucus accumulé n’arrive plus à être expulsé et ce sont les voies respiratoires qui sont les plus touchées. Une des premières mani-festations respiratoires de la mucoviscidose est une toux chronique extrêmement violente qui peut rapidement se compliquer.

Mécanisme de la maladieL’inflammation chronique des bronches qui se retrouve dans la mucoviscidose est conjuguée à une viscosité excessive du mucus produit au niveau des voies respiratoires. L’inflammation et l’infection bactérienne qui y sont liées s’entre-tiennent l’une l’autre et entraînent une dégradation progressive de l’arbre pulmonaire et bronchique.

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II. Les pathologies

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Les trois germes les plus souvent retrouvés sont le pseudomonas æruginosa, l’hæmophi-lus influenzae (à l’origine de la grippe) et le staphylocoque doré. La viscosité excessive du mucus rend leur évacuation par les cils extrê-mement compliquée, ce qui conduit à une obstruction des bronches et à une accumula-

tion des corps étrangers (poussières, bactéries, fumée…). À cela s’ajoute une diminution des propriétés antibactériennes du mucus.

Ce sont les manifestations pulmonaires qui sont les plus impressionnantes dans la mucoviscidose et la toux qui y est associée, bien que de nombreux symptômes digestifs soient également retrouvés (insuffisance pancréa-tique, diarrhées, reflux gastrique…). Ce sont elles qui entraînent le décès de nombreux malades. La maladie évolue par poussées, qui entraînent une dégradation progressive des poumons et des fonctions respiratoires.

Évolution des symptômesLes symptômes ont tendance à évoluer. Ainsi, dans les premiers temps, on observe une toux sèche qui a tendance à devenir progressivement une toux grasse et purulente, une toux du matin le plus souvent, une toux chro-nique – c’est-à-dire persistante et récurrente (même en dehors des épisodes infectieux) –, parfois des quintes de toux (susceptibles d’entraîner des vomis-sements) et une respiration sifflante et une dyspnée (difficultés respiratoires) à l’effort, des expectorations difficiles, ainsi que des bronchites chroniques. Par la suite, lorsque la maladie est installée, on retrouve des douleurs thoraciques, des pneumopathies fréquentes qui se chronicisent, des formes particulières d’asthme, puis, progressivement, une importante insuffisance respiratoire qui apparaît même pour effectuer les gestes du quotidien.

Prise en charge des symptômesLe traitement de la mucoviscidose a fait d’importants progrès ces dernières années. La découverte du gène responsable de la maladie donne un nouvel espoir pour les années à venir.

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II. Les pathologies

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Par ailleurs, la toux de la mucoviscidose, et de façon générale, les affections pul-monaires, sont correctement pris en charge, ce qui permet d’améliorer les conditions de vie des patients.

Il s’agit alors de procéder à un drainage bronchique (kinésithérapie respiratoire) – à réaliser au moins deux fois par jour –, et d’employer des aérosols de sérum salé hypertonique afin d’éliminer les excès de mucus et favoriser le bon fonctionnement

des cils qui tapissent la muqueuse bronchique. Des antibiotiques sont égale-ment prescrits pendant quinze jours chaque trimestre. Le dernier recours en cas de détérioration irréversible des poumons est la greffe totale de poumons.

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II. Les pathologies

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A Pour aller plus loinAstuces

Origine de la toux : une dyspnée due à une polyarthrite rhumatoïde

La polyarthrite rhumatoïde (PR) est un rhumatisme inflammatoire qui se carac-térise par des synovites (sécrétions anormales de liquide synovial) et un pannus (multiplication du tissu synovial).

La synovite est responsable de douleurs et de gonflements articulaires, tandis que le pannus entraîne des lésions ostéocartilagineuses et tendineuses. La PR évolue par poussées jusqu’à la destruction des articulations atteintes. Elle touche principalement les mains, les poignets et les genoux, mais peut atteindre toutes les articulations.

Si les principales manifestations sont articulaires, on note parfois des signes extra-articulaires, comme de la fatigue, de la fièvre et des atteintes de la peau (nodules ou boules sous la peau), de l’œil, du cœur, des poumons ou des nerfs.

Certaines manifestations respiratoires peuvent être dues aux traitements de la polyarthrite rhumatoïde. Nous nous concentrerons ici sur la fibrose pulmonaire qui peut être responsable d’une diminution du volume d’air des poumons et causer une toux (le tissu pulmonaire s’épaissit, devient raide et cicatriciel).

Or, au fur et à mesure que le tissu pulmonaire devient plus épais et cicatriciel, les poumons ont davantage de difficulté à transférer l’oxygène à la circulation sanguine.

Par conséquent, le cerveau, le cœur et les autres organes ne reçoivent pas l’oxygène dont ils ont besoin pour fonctionner correctement. Le symptôme le plus fréquent est l’essoufflement, la dyspnée, c’est-à-dire la sensation de man-quer de souffle.

Mais on observe aussi une toux sèche chronique et par quintes, une fatigue et une faiblesse, une gêne thoracique, une perte d’appétit et une perte de poids inexpliquée.

Le plus souvent, pour traiter la toux, il convient de soigner sa cause, soit la fibrose pulmonaire. Pour cela, on utilise de la cortisone à forte dose au début, puis à doses dégressives, des immunosuppresseurs quelquefois, et de l’oxygène à long terme. La dernière solution sera ensuite la transplantation pulmonaire lorsqu’elle est possible.

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II. Les pathologies

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Comment traiter un pyrosis ?

Vous êtes sujet à des toux chroniques et ressentez des brûlures au creux de l’es-tomac qui remontent dans l’œsophage et jusque dans la bouche ? Si la sensation de brûlure augmente lorsque vous vous penchez en avant ou lorsque vous êtes en position allongée, c’est peut-être un pyrosis.

Le pyrosis est un symptôme du reflux gastro-œsophagien (ou reflux gastrique), causé, le plus souvent, par une alimentation trop riche en graisses ou en épices – mais aussi en produits irritants tels que les jus d’agrumes, boissons gazeuses, etc. –, une consommation excessive de tabac et d’alcool ou d’autres produits irri-tants, ainsi que par une hernie hiatale – une partie de l’estomac passe parfois ou continuellement au-dessus du diaphragme par l’orifice œsophagien, le hiatus. On peut aussi citer les autres symptômes du RGO : régurgitations acides, voix enrouée (le matin en particulier), irritation chronique de la gorge, toux chro-nique et/ou hoquet fréquent, halitose (mauvaise haleine) et nausées.

Quelle que soit l’origine d’un pyrosis, des règles hygiéno-diététiques sont à res-pecter. Il convient notamment de limiter sa consommation de boissons gazeuses et de café, et d’éviter de cuisiner avec des épices ou de manger des fruits acides. On conseille aussi de diminuer sa consommation de graisses (notamment, les graisses animales), de vinaigrette, d’alcool. Il en est de même pour le tabac. D’autre part, il est préférable de fragmenter les repas en cinq ou six fois et de ne pas se coucher juste après avoir mangé, mais d’attendre deux heures au moins.

En parallèle, il est conseillé de ne pas porter de vêtements serrés et de surélever le haut du corps pour dormir. Un amaigrissement pourra aussi être effectif si un surpoids est en cause. Pour cela, l’activité physique et les techniques de gestion du stress sont recommandées. En cas de hernie hiatale, une chirurgie pourra être réalisée, surtout en cas de hernie hiatale par roulement. D’autres traitements existent : des inhibiteurs de la pompe à protons et des antiacides. Consultez votre médecin pour savoir si ces traitements vous seraient utiles.

Questions/réponses de pro

Identifier une toux allergique

Comment identifier une toux allergique ? � Question de Clémentine

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II. Les pathologies

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Δ Réponse de Craquotte

La plupart du temps, la toux allergique est identifiée par la personne qui en est victime. Toutefois, la rhinite qui l’accompagne peut assez facilement être confondue avec un rhume plus classique.

Les principaux symptômes qui accompagnent la toux lorsqu’elle est pré-sente sont des éternuements, des démangeaisons ORL, un écoulement nasal et des larmoiements.

La rhinite allergique est également identifiable lorsqu’elle est saisonnière, puisqu’elle réapparaît chaque année à la même période. De plus, une rhi-nite allergique saisonnière provoque une inflammation oculaire assez caractéristique.

Inflammation de la luette

Je tousse beaucoup et j’ai l’impression que cela vient de ma luette. Une inflammation de la luette peut-elle entraîner une toux, voire des quintes de toux ?

� Question de Pierre07

Δ Réponse de CC

Oui, une inflammation de la luette peut provoquer une gêne à la déglutition, la sensation qu’un corps étranger est bloqué dans la gorge, une toux et des nausées et vomissements.

La luette, ou uvule, est un organe situé au fond de la gorge, exactement à la base du voile du palais (au niveau du palais mou). Elle est d’environ 10 à 15 mm. Elle joue un rôle important dans la déglutition, car elle ferme la cavité nasale et évite que des aliments ne s’y engouffrent. Une inflammation de la luette est possible, dans ce cas, cela s’appelle une uvulite ou une staphylite.

En ouvrant grand la bouche, vous pouvez apercevoir votre luette : lorsqu’une inflammation se produit, elle est plus volumineuse, et peut parfois aller toucher la langue, ce qui est très gênant.

Par ailleurs, l’uvulite peut être due à un virus, des bactéries (comme les streptocoques du groupe A), une maladie associée (par exemple la maladie de Kawasaki), une allergie, des efforts vocaux inhabituels, la réaction à un

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produit chimique, l’excès de tabac, de cannabis ou d’alcool, un traumatisme (suite à une fibroscopie par exemple). Elle peut s’accompagner d’autres inflammations : pharyngite, angine, laryngite, stomatite.

Toux du fumeur

Quand s’inquiéter de la toux du fumeur ? � Question de Burt

Δ Réponse de Craquotte

La toux du fumeur est une toux chronique qui est pathologique. Il n’est jamais trop tôt pour s’en inquiéter lorsqu’on est fumeur. Il ne faut pas la négliger même si on y est habitué.

Par ailleurs, on notera tous les changements éventuels : quintes de toux prolongées, toux plus fréquente, modification du type de toux, si l’on se met à tousser du sang ou si l’on a des expectorations particulièrement chargées en mucus.

Il est, dans tous les cas, essentiel de faire en sorte d’arrêter de fumer. N’hésitez pas à faire appel à des professionnels pour vous y aider.

Comment réagir en cas de toux ?

Que faire face à une quinte de toux ou une toux persistante ? � Question d’Éliane14

Δ Réponse de Craquotte

Tout dépend du type de toux auquel on a à faire. Si la toux s’accompagne d’une dyspnée (difficulté respiratoire) ou d’une déglutition difficile, ou si l’apparition de la toux est brutale (on peut suspecter une fausse route), appelez le 15 ou le 112.

Si la toux persiste, si elle empêche de dormir ou si on retrouve du sang, consultez un médecin. Et si la toux est récente et qu’elle intervient après avoir pris froid, vous pouvez utiliser des remèdes naturels et vous automédiquer.

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III. Soigner la toux

La toux est un symptôme extrêmement fréquent qui peut avoir pour origine aussi bien une simple gêne dans la gorge qu’une pathologie telle qu’un rhume, une angine, une grippe ou même une allergie. Toutefois, lorsqu’elle persiste, devient perturbante ou chronique, il convient de consulter un médecin.

Il est indispensable de déterminer le type de toux dont vous souffrez, car selon qu’il s’agit d’une toux sèche ou grasse, le traitement sera différent. Il est également nécessaire d’en connaître l’origine pour la soigner. Le diagnostic ne peut être posé que par un professionnel tant les causes possibles sont variées

(pneumopathie, bronchite, reflux gastro-œsophagien, allergie, sinusite, toux nerveuse, asthme, etc.). Ensuite, la toux grasse est une toux productive qui entraîne la production de mucus et de sécrétions (expectorations) ; il s’agit d’un système d’élimination des impuretés qui ne doit pas être contrarié. La toux sèche (toux d’irritation), quant à elle, est non productive et peut être prise en charge afin de calmer l’inflammation et de soulager la gorge.

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III. Soigner la toux

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Les toux grasses, comme nous l’avons dit, ne doivent pas être empêchées, car elles jouent un rôle important. Il est en revanche possible de faciliter les expectorations en prenant des fluidifiants qui vont liquéfier le mucus et faci-liter son évacuation (les médecins prescrivent des médicaments fluidifiants en cas de toux grasse).

Pour calmer une toux sèche, il est possible de se tourner vers les bonbons et pastilles, employés pour leurs vertus adoucissantes. On privilégiera des pastilles à l’orme rouge et à la propolis, ainsi que des bonbons au citron et à la menthe.

Les médicamentsOn recense de nombreux médicaments pour traiter la toux, et notamment sa cause.

Toux sècheDans le cadre d’une toux sèche, les médi-caments employés sont des antitussifs qui jouent sur le réflexe de toux en agissant directement au niveau des centres ner-veux cérébraux. Ces médicaments sont constitués d’antitussifs opiacés ou antihis-taminiques et d’antitussifs non opiacés et non antihistaminiques. Ils contiennent de la codéine, du dextrométorphane, de l’éthylmorphine, de la noscapine ou de la pholcodine ; ils sont contre-indiqués en cas d’asthme ou d’insuffisance respiratoire et entraînent pour la plupart une somnolence. Afin de limiter les effets indésirables, la prise de sirop contenant du dextrométorphane est conseillée.

À noter : bien que la plupart de ces traitements soient accessibles sans ordon-nance (excepté les sirops à la pholcodine), un avis médical est recommandé.

Les antitussifs antihistaminiques sont particulièrement indiqués pour la toux sèche nocturne. En effet, leur action sédative convient bien à ce type de symptômes. En revanche, ils présentent des contre-indications qui rendent leur utilisation assez limitée.

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III. Soigner la toux

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Eux aussi entraînent des risques de somno-lence. Les antihistaminiques et antitussifs non opiacés et non antihistaminiques pré-sentent moins d’effets indésirables que les précédents et ils sont indiqués pour les toux sèches de courte durée.

Remarque : comme toujours, c’est le trai-tement de la cause qui prime. Ce dernier ne sera pas le même si la toux sèche est due à une rhino-pharyngite, au tabac ou s’il s’agit d’une toux médicamenteuse.

Toux grasseLa toux grasse vise à protéger l’organisme ; il ne faut pas chercher à l’empêcher à tout prix. Les antitussifs sont donc formellement contre-indiqués. De fait, les médicaments employés favorisent cette toux et l’expulsion des mucosités.

De façon générale, les médicaments prescrits sont des expectorants et des fluidifiants. Ils se présentent sous forme de sirops, de comprimés ou de sachets. Bien entendu, comme toujours, retrouver la cause de la toux sera fondamental pour procéder à la mise en place d’un traitement adapté, la toux n’étant qu’un symptôme.

Remarque : en cas de toux chronique, calmer la toux est utile pour améliorer le bien-être du malade, mais retrouver et traiter la maladie sous-jacente est indis-pensable.

Les pastillesIl existe un grand nombre de pastilles contre la toux, mais beaucoup ne sont que des bonbons sans efficacité thérapeutique. Il est donc essentiel de savoir distinguer ces pastilles de celles qui possèdent un réel principe actif.

Même si l’efficacité des unes et des autres est discutable, savoir ce que l’on achète est toujours préférable.

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III. Soigner la toux

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Usages

En vente libre, les pastilles contre la toux per-mettent de lutter contre les toux sèches en ayant une action adoucissante qui va calmer les irrita-tions. Il existe un grand nombre de bonbons qui peuvent jouer ce rôle adoucissant, avec des par-fums variés (souvent menthe, eucalyptus, pin, miel, citron).

L’action psychologique qu’ont ces pastilles n’est pas à négliger. D’une part, le fait de prendre un traitement contre la toux (aussi peu efficace soit-il) consti-tue une prise en charge que le cerveau enregistre comme étant curative.

D’autre part, les pastilles peuvent donner la sensation de faire circuler de la fraîcheur et donc de libérer les voies respiratoires, même si cela n’est pas tout à fait le cas.

Par ailleurs, étant sucrées, elles favorisent la salivation qui peut participer à soulager la toux. Elles contribuent également à une sensation de bien-être.

Types de pastillesPour distinguer les pastilles contre la toux véritablement médicamenteuses des autres, il faut se référer aux composants.

Les pastilles qui ont une action thérapeutique contiennent une des subs-tances suivantes : benzocaïne, dyclonine ou phénol. Certaines contiennent également du dextrométhorphane, qui est un analgésique opiacé susceptible d’entraîner des effets secondaires.

Les emballages de ces pastilles donnent des indications thérapeutiques comme pour tous les médicaments : posologie, contre-indications, interac-tions médicamenteuses, effets secondaires.

Important : même les « pastilles-bonbons » sont susceptibles de compor-ter des indications pseudo-thérapeutiques destinées à induire en erreur les acheteurs potentiels.

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III. Soigner la toux

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Les siropsPour qu’un sirop pour la toux se révèle parfaitement efficace, il faut avoir déterminé l’origine exacte de la toux et prendre un traitement en conséquence.

Toux sècheLes sirops pour la toux peuvent présenter plusieurs types de compo-sants : du dextrométhorphane (DM, qu’on retrouve parfois mentionné sur la face avant de l’emballage), de la codéine, de la noscapine, du butari-mate et des antihistaminiques (sirops antiallergiques).

Ceux destinés à lutter contre la toux sèche ont pour objectif d’abolir le réflexe de toux en agissant directement au niveau des centres nerveux cérébraux.

Ces sirops ayant une action antitussive, il est fortement déconseillé de les utiliser en cas de toux grasse, car ils vont avoir tendance à favoriser l’encom-brement des bronches.

En outre, les effets secondaires peuvent être limités en respectant scrupuleu-sement la posologie indiquée (un surdosage est susceptible d’entraîner un arrêt respiratoire).

Il faut également veiller aux interactions médicamenteuses, notamment avec les antidépresseurs.

Par ailleurs, la consommation d’alcool est formellement interdite en cas de traitement avec des sirops contenant du DM, car les effets de somnolence peuvent être augmentés.

De même, ces sirops sont contre-indiqués chez les asthmatiques, les per-sonnes souffrant d’une bronchite chronique et les personnes présentant un emphysème.

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III. Soigner la toux

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Toux grasse

En cas de toux grasse, les sirops vont avoir pour but de fluidifier les sécrétions de mucus de façon à faciliter leurs expulsions des voies aériennes supérieures et des poumons. Il existe des sirops favorisant les expectorations (expec-torants) et/ou fluidifiants.

Les principaux effets indésirables à déplorer en cas de prise de ce type de sirops sont les nausées. En revanche, aucune interaction médi-

camenteuse n’est à redouter. Par ailleurs, les sirops expectorants peuvent être salins (ammonii chloridium…) ou à base de plantes (le principe actif contenu dans ces sirops est généralement la guaïfénésine ou l’ipéca).

Les sirops fluidifiants sont destinés à diminuer la viscosité du mucus. Ils sont essentiellement à base de carbocystéine.

Ce principe actif rend les sirops qui en contiennent déconseillés aux enfants de moins de 2 ans et interdits pour les moins de 1 an. Toutefois, dans certains cas particuliers, un médecin peut être amené à prescrire un sirop contenant de la carbocystéine à un enfant ayant entre 1 et 2 ans.

Les mesures d’hygiène et les remèdes naturels sont à privilégier pour les plus jeunes. Par exemple, le sirop à base d’oignon convient à tous.

Sirops homéopathiquesIl existe deux types de sirops homéopathiques tout à fait intéressants : un pour les toux sèches, un pour les toux grasses.

Comme pour tout traitement homéopathique, il est préférable de prendre le médicament en dehors des repas et au moment du coucher dans le cas particulier de la toux.

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III. Soigner la toux

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Pour les toux sèches ou d’irritation, le sirop homéopathique Drosétux® est à employer. Il peut être pris par des enfants de moins de 5 ans à raison d’une dose de 2,5 ml trois à quatre fois par jour.

Chez les enfants de plus de 5 ans, une dose de 5 ml trois à cinq fois par jour. Les adultes, eux, peuvent prendre des doses de 15 ml de deux à trois fois par jour. Pour les toux grasses, on utilise le sirop Stodal®. Il est géné-ralement très bien toléré par les enfants, car il s’agit d’un sirop sucré au goût de caramel. De plus, il n’est pas contre-indiqué chez les femmes enceintes ou allaitantes. Les adultes prendront une dose de 15 ml de sirop, et les enfants se contenteront d’une dose de 5 ml (un bouchon doseur permet de mesurer la quantité souhaitée) à raison de trois à cinq fois par jour.

L’homéopathieLes médicaments homéopathiques peuvent soigner de nombreux types de toux, en s’in-téressant à tous les symptômes annexes afin de sélectionner le remède le plus adapté.

En plus de déterminer si la toux est sèche ou grasse, l’homéopathe aura besoin de connaître les moments de survenue de la toux, les douleurs associées, les caractéris-tiques de la respiration et les éléments qui soulagent la toux ou, au contraire, qui l’aggravent…

De façon générale, on prendra trois granules trois fois par jour du médica-ment sélectionné à une dilution de 7 ou de 9 CH.

On a longtemps pensé que l'homéopathie n'était qu'un placebo. Toutefois, elle est aujourd'hui de plus en plus reconnue, même si on la classe encore parmi les médecines douces. Ce qui fait son attrait, c'est que l'on peut obtenir des résultats dans certains troubles où la médecine traditionnelle n'agit pas efficace-ment. De plus, l'homéopathie n'engendre pas d'effets secondaires, comme ce peut être le cas avec certains médicaments, notamment les antibiotiques.

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III. Soigner la toux

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Toux sècheIl existe un nombre considérable de formes de toux sèches, et les exemples ci-dessous ne sont pas exhaustifs. Pour plus de précisions, consultez un homéopathe professionnel.

Homéopathie contre la toux sèche

Traitement Toux sèche Respiration Autres symptômes

Belladonna

• Augmentée la nuit• Aboyante et violente• Avec expectoration• Crachats visqueux• Douleur à la déglutition• Sensation de brûlure et de

sécheresse au larynx

• Toux augmentée à la respiration profonde (ou après l’effort)

• Difficultés respiratoires

• Douleur à l’estomac• Peau brûlante• Transpiration• Céphalées

importantes

Drosera

• Toux nocturne violente• En quintes• Augmentant en position

allongée• Provenant de la poitrine

• Sifflante• Enrouement• Brûlure dans le

larynx• Oppression• Difficultés à

respirer

• Coloration bleuâtre du visage

• Douleurs thoraciques

• Vomissement après la toux

Cuprum metallicum

• Spasmodique• Évoquant une coqueluche• Améliorée en buvant froid

Suffocation

• Coloration bleuâtre du visage

• Spasme du larynx à la toux

Corallium rubrum

• Violente (explosive)• Spasmodique • Impossible à réprimer

N/A

• Rougeur du pharynx

• Vomissements de mucosités

Coccus cati

• Quintes de toux avec chatouillis

• Expectoration de mucus filant et visqueux

• Toux du matin et du soir (23 h)

N/A

• Augmentation des symptômes à la chaleur

• Amélioration au frais ou en buvant froid

Mephitis putorius

• Quintes toutes les deux heures environ

• Spasme du larynx pendant la toux

Suffocation (blo-cage respiratoire)

Coloration bleuâtre du visage

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III. Soigner la toux

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Traitement Toux sèche Respiration Autres symptômes

IgnatiaToux spasmodique avec une toux qui donne envie de tousser davantage

N/A• Toux nerveuse• Toux à l’arrêt de la

marche

Aconitum

• Brève et irritante• Survenant brutalement

après exposition au vent froid et sec

• Nocturne• Spasmodique• Suffocante

• Courte• Difficile• Sécheresse dans

la poitrine

• Maux de tête• Peau sèche et

chaude• État fébrile• Agitation, panique

Ammonium phosphoricum

• Profonde• Avec beaucoup d’éternue-

ments (surtout le matin)• Avec crachats verdâtres

EnrouementRefroidissement avec un faible courant d’air

Arsenicum album

• Toux augmentée la nuit, à l’air, en buvant

• Éternuements violents

• Oppression• Sensation

d’étouffer• Sifflements• Enrouement

• Sensation de brû-lure des fosses nasales

• Yeux rouges• Fatigue• Frissons• Douleurs nerveuses

Chamomilla• Continue la nuit• Fréquente le jour• Avec raclement de gorge

• Enrouement• Râle muqueux

• Soif vive• Diarrhée• Insomnie

Gelsemium• Toux douloureuse• Aggravée la nuit

• Difficulté à avaler

• Narine droite bouchée

• Mal de gorge côté gauche

• Froid aux pieds• Langue rouge, dou-

loureuse, sèche

Un certain nombre de précautions doivent être prises avant d’utiliser des médi-caments homéopathiques. Sachez d'abord qu'il faut laisser fondre les granules sous la langue. Mieux vaut aussi éviter de les toucher ; cela est valable pour tous les remèdes homéopathiques, y compris ceux sous forme de gélules.

De plus, on recommande de prendre les granules un quart d’heure avant de manger ou une heure après.

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III. Soigner la toux

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Toux grasseIl existe également un certain nombre de traitements homéopathiques pour soulager une toux grasse. Le tableau ci-dessous offre quelques exemples.

Traitement Toux grasse Respiration Autres symptômes

Ferrum phosphoricum

• Initialement sèche et douloureuse, elle devient progressive-ment grasse

• Importante• Jaunâtre• Teintée de sang

Sensation de brûlure dans la poitrine

• Fièvre légère• Asthénie• Alternance entre

rougeur et pâleur du visage

• Épistaxis (saignement de nez)

Pulsatilla

• Grasse le jour, mais sèche la nuit

• Mucosités épaisses • Jaunâtres

Amélioration des symptômes à l’air frais

Amélioration des symp-tômes au mouvement

Ipéca

• Spasmodique• Production impor-

tante de mucus bronchique

• Les enfants tendent à devenir bleus à la toux

• Râles• Sifflements• Dyspnée• Aggravation de la

toux au grand air

• Aggravation de la toux au mouvement

• Nausées• Langue propre• Tendance aux

épistaxis

Antimonium tartaricum

• Grande accumulation de mucus, mais d’ap-parition tardive

• Expectoration difficile, voire impossible

• Râles fins• Dyspnée

• Asthénie• Pâleur• Somnolence• Langue chargée

Mercurius solubilis

• Expectoration de mucus et de pus

• Aggravation la nuitN/A

• Frissons • Transpiration grasse

la nuit• Salivation, mauvaise

haleine

Blatta orientalis

• Asthmatiforme• Proche de la

bronchite

• Respiration pro-duisant des bruits anormaux

• Sifflements respiratoires

N/A

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III. Soigner la toux

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Les huiles essentiellesL’action des huiles essentielles contre la toux n’est plus à démontrer. En effet, l’aromathérapie est une thérapie naturelle particulièrement efficace et tout indiquée pour soigner les pathologies qui entraînent des toux. Elle est également employée en prévention pour éviter aux plus jeunes de tomber malades, en particulier en cas d’épidémie.

Toux sècheEn cas de toux sèche, a fortiori s’il s’agit d’une toux chronique, on utilisera de l’huile essen-tielle (HE) de santal. En effet, cette HE a un effet antiseptique au niveau pulmonaire et se révèle particulièrement efficace en cas de troubles respi-ratoires tels que les bronchites, les toux sèches en général ainsi que les maux de gorge. Vous pou-vez notamment diluer une goutte d’HE de santal dans une cuillerée à soupe de miel et prendre ce mélange trois fois par jour, ou pratiquer des inhalations d’hydrolat de santal en mettant une cuillerée à soupe d’hydrolat dans un bol d’eau chaude et en inhalant les vapeurs ainsi dégagées.

Par ailleurs, d’autres HE peuvent être efficaces en cas de toux sèche : l’absolue de benjoin (styrax benjoin, officinalis, tonkinensis ou benzoin), notamment en cas de quintes de toux et d’asthme, en inhalations, le thym pour lutter contre les bronchites et les sinusites (déconseillé chez les femmes enceintes), et le pin sylvestre, à raison d’une goutte d’HE dans un bol d’eau chaude à inhaler plusieurs fois par jour en cas de pneumopathie (chez l’adulte). On peut aussi avoir recours à la myrte en cas de rhino-pharyngite, en en mélangeant une goutte avec une goutte d’HE d’eucalyptus et une goutte d’HE de ravintsara (en inhalations de 3 min en gardant les yeux bien fermés) ; et au cajeput, à raison de 10 gouttes dans un bol d’eau chaude en inhalation (trois fois par jour pendant 10 min jusqu’à amélioration).

Autres options : un mélange de 10 gouttes d’HE d’eucalyptus, 10 gouttes d’HE de ravintsara, 20 gouttes d’HE de niaouli, 100 ml d’huile végétale (amande douce, abricot, etc.), à frictionner sur le dos et la poitrine, en cas

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de toux bronchique. Ou encore, un mélange à base de 1 ml d’HE de cyprès, 1 ml d’HE de lavande, 60 ml d’huile végétale (macadamia ou jojoba), que l’on applique ensuite en massage sur le thorax et le dos trois fois par jour.

Toux grassePour aider à l’action expectorante de la toux, en cas de toux grasse, il est possible de prendre de l’HE de badiane (anis étoilé). Cette HE permet également de lutter contre toutes les infections des voies respira-toires. Utilisez-la sous forme d’inhalations de quelques gouttes dans un bol d’eau chaude. Vous pouvez éga-lement respirer de temps à autre un mouchoir sur lequel vous aurez déposé quelques gouttes. L’HE de badiane est toutefois déconseillée chez les enfants et les femmes enceintes.

L’HE de cyprès est également intéressante en cas de toux grasse, car elle aide à fluidifier le mucus et ainsi facilite son évacuation. Mélangez 5 ml d’HE de cyprès et 5 ml d’HE de thym à tujanol, puis prenez 2 gouttes du mélange ainsi obtenu avec une cuillerée de miel trois fois par jour (seulement une fois chez les enfants). En cas de toux à la fois grasse et infectée, utilisez de l’HE de baies de rose qui possède des vertus expectorantes et des propriétés anti-inflammatoires, anti-infectieuses et antiseptiques.

L’huile essentielle d’eucalyptus radiata a d’importantes vertus assainissantes et expectorantes. Contrairement à d’autres HE d’eucalyptus, celle d’euca-lyptus radiata peut être employée chez les plus jeunes. Pour les adultes, il convient de mélanger 2 gouttes d’HE d’eucalyptus radiata, 2 gouttes d’HE de tea tree (arbre à thé) et 2 gouttes d’HE de cannelle. Enfin, l’HE de roma-rin est aussi employée contre la toux. Vous pouvez alors mélanger 2 gouttes d’HE de romarin à verbénone, 2 gouttes d’HE de ravintsara et 3 gouttes d’HE de niaouli, puis appliquer 6 gouttes de ce mélange plusieurs fois par jour sur le thorax et le haut du dos pendant cinq jours consécutifs. Vous pouvez aussi prendre 2 gouttes de ce mélange trois fois par jour dans une cuillerée à soupe de miel.

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Chez l’enfantLes HE sont des remèdes puissants qu’il n’est pas toujours aisé de donner aux enfants. Toutefois, en cas de toux grasse et surinfectée chez un bébé, vous pouvez utiliser de l’HE de bois de rose diluée. Pour cela, préparez dans de l’huile végétale un mélange d’une goutte de chacune des HE suivantes : bois de rose,

ravintsara, niaouli. Appliquez quelques gouttes de ce mélange sur le dos et le plexus solaire et massez trois fois par jour.

Important : bien que cela soit réalisable chez les enfants, demandez conseil à un aromathérapeute en cas de doute, et n’utilisez pas ce mélange chez les femmes enceintes ou allaitantes.

Les remèdes naturelsPour lutter contre la toux, les remèdes naturels sont nombreux, et parfois au moins aussi efficaces que les médicaments. Les plus connus sont l’oignon, le miel et les tisanes.

OignonL’oignon est une plante dont on utilise le bulbe, en général pour les préparations culinaires. Pourtant, il possède aussi de multiples vertus médicinales. Il est en effet doué de proprié-tés anti-infectieuses tout particulièrement appréciées dans les inflammations et les pathologies buccales et pharyngées. Il permet même de lutter contre les staphylocoques ou encore l’anthrax, à l’instar de n’importe quel antibiotique. L’oignon possède également une action adoucissante et émolliente, notamment après avoir été cuit. Il est extrêmement précieux pour lutter contre les toux rebelles et les épisodes bronchiques. De plus, il est particulièrement intéressant, puisqu’il est très bon marché et qu’il convient également aux enfants. Il peut être utilisé en sirop ou tout simplement émincé.

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À noter : le remède homéopathique Allium cepa utilisé pour le nez qui coule est issu de l’oignon.

L’oignon est constitué de composés sulfurés, qui ont des actions anti-inflammatoires et anti-infectieuses. Ces composants favorisent également l’expulsion du mucus et les expectorations en fluidifiant les sécrétions, un peu à la manière des produits médicamenteux fluidifiants. De plus, l’oignon contient de la vitamine C, utile pour lutter contre les maladies. Le sirop d’oi-gnon est, par ailleurs, particulièrement utile pour soigner les toux grasses et bronchiques. Pour le préparer, munissez-vous d’un oignon et de miel (ou à défaut de sucre de canne). Dans un premier temps, émincez très finement l’oignon, placez les tranches dans un bol et versez dessus deux cuillerées à soupe de miel (ou recouvrez-les de sucre). Mélangez bien le tout pour que le miel s’étale sur les tranches d’oignon et laissez reposer pendant environ 12 heures. Récupérez alors le jus obtenu (filtrez la préparation) : il s’agit de votre sirop. Il convient ensuite d’en prendre plusieurs fois par jour, sachant qu’il peut se conserver pendant 24 heures au réfrigérateur. Il n’est absolu-ment pas contre-indiqué pour les enfants, qui peuvent en prendre trois à quatre fois par jour à raison d’une cuillerée à café à chaque fois. Le goût n’est pas des plus agréables, et le faire ingurgiter aux petits n’est pas toujours chose aisée

Un autre sirop à l’oignon se révèle efficace pour lut-ter contre la toux. Pour le préparer, il convient de se munir de deux citrons et deux oignons issus de l’agri-culture biologique, de sucre de canne non raffiné et de miel (de préférence de thym). Puis, on coupe en fines tranches un des deux citrons et les deux oignons, et l’on place ensuite dans un saladier, en alternance, des couches d’oignons et de citron. On utilise alors le jus du deuxième citron pour arroser le tout et on termine en

recouvrant la préparation de miel et de sucre. Il faut laisser reposer le mélange pendant une nuit complète, puis filtrer le jus obtenu et le conserver au réfri-gérateur. En cas de toux du nourrisson, il est possible de lui donner une cuillerée à café jusqu’à quatre fois par jour. Les adultes peuvent, quant à eux, prendre une cuillerée à soupe trois à quatre fois par jour.

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Il est également possible de lutter contre les toux dues à un écoulement de mucosités depuis le nez jusque dans la gorge. Cette toux est consécutive à l’obstruction des bronches par le mucus provenant des fosses nasales, le nez étant bouché. Le principe est simple : pelez, puis coupez un oignon en deux ou en quatre ; ensuite, placez-le dans une assiette à proximité du lit (ou sous le lit). Dans le même ordre d’idée, coupez l’oignon en petites tranches, placez les tranches dans un mouchoir mouillé et disposez-le sur le cou.

Toutefois, le principal inconvénient de cette méthode très efficace (elle agit en une demi-heure) est l’odeur qui se dégage de l’oignon et qui envahit la chambre à coucher. Enfin, vous pouvez également préparer une pommade à l’oignon pour lutter contre la toux. Pour cela, procurez-vous un gros oignon et de la graisse, type graisse d’oie (environ 100 g). Râpez finement l’oignon (au robot de cuisine), puis mélangez-le à la graisse de façon à ce qu’il soit bien incorporé. Vous pouvez alors appliquer cette pommade sur le torse et sur le dos avant de vous coucher le soir, mais aussi l’utiliser en cataplasme.

MielLe miel est utilisé depuis l’Antiquité pour soigner toutes sortes d’infections. Comme l’oignon, il possède des vertus antiseptiques et antibiotiques qui le rendent extrêmement utile pour lutter contre de nombreuses pathologies. Il possède également un effet antioxydant et antimicrobien. Il est tout particulièrement employé pour lutter contre les affections des voies aériennes supérieures, et il excelle dans le traitement des rhumes, des maux de gorge et la plupart des formes de toux en tant que remède naturel.

Il faut savoir que les miels les plus sombres possèdent davantage de phé-nol, particulièrement efficace dans la lutte contre le phénomène de toux. La consistance du miel, naturellement sirupeux et visqueux, favorise l’apaise-ment des maux de gorge. La saveur sucrée, elle, augmente la salivation, ce qui permet de fluidifier le mucus et lubrifier les voies respiratoires. En outre, il existe une grande variété de miels, et ceux qui seront les plus utiles en cas de

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maux de gorge et de toux sont les miels d’acacia, de lavande, de romarin et de thym. Néanmoins, le miel n’est utile pour lutter contre la toux que lorsque celle-ci est apparue récemment et qu’elle ne s’accompagne pas d’une fièvre.

À noter : pour les enfants de moins d’un an, il vaut mieux éviter la consomma-tion de miel. Entre 2 et 5 ans, les enfants pourront prendre une demi-cuillerée à café de miel au réveil ou au coucher et une cuillerée complète au-delà de 6 ans (quitte à doubler la dose après 11 ans).

Ainsi, le miel est souvent employé pour la fabrication de remèdes. Un sirop de miel, de vinaigre de cidre et de citron permet, par exemple, de conjuguer les différents bienfaits de ces ingrédients ; on ajoute également de la glycérine (vendue en pharmacie), employée dans les sirops vendus par les laboratoires pour ses vertus expec-torantes. Ensuite, il convient de presser la moitié du citron, puis de mélanger au jus ainsi obtenu une quantité identique de miel, de vinaigre de cidre et de glycérine. La préparation doit être bue plusieurs fois par jour.

Il est également possible de conjuguer plusieurs remèdes naturels contre la toux pour profiter de leurs vertus respectives. Le remède suivant est aussi effi-cace sur la toux due aux bronchites, grippes et autres pathologies ORL que pour les infections intestinales et urinaires. La préparation consiste en une tisane de thym, dans laquelle on ajoute 2 gouttes d’HE de niaouli dans une cuillerée de miel ; elle est à boire trois fois par jour.

TisanesLes tisanes sont connues pour leurs vertus curatives.

Il en existe un très grand nombre pouvant agir sur le sys-tème digestif, le système nerveux, etc.

Bien entendu, les tisanes qui interviennent au niveau du système ORL peuvent soigner les maux de gorge, les bronchites, les grippes et la toux.

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De nombreuses plantes permettent de soulager ou de soigner la toux, citons notamment :

π les bourgeons de sapin, qui facilitent les expectorations et existent aussi sous forme de bonbons et de sirops ;

π l’eucalyptus, qui existe également sous forme d’huiles essentielles, de gouttes, de sirops et de pastilles ;

π la mauve, qui est employée pour traiter la toux sèche ;

π la pulmonaire, qui a une action expectorante et fluidifiante utile en cas de toux grasse ;

π le thym, qui est particulièrement intéressant pour son action désinfec-tante (existe aussi en HE).

Remarque : quelle que soit la tisane choisie, il est possible de la prendre avec du miel.

Un certain nombre de fleurs peuvent aussi être intéressantes à prendre sous forme de tisane. Vous pouvez notamment préparer une infusion contenant un mélange de bour-geons de pin, bourrache, coquelicot, réglisse, serpolet, verge d’or et violette. Pour ce faire, mélangez trois cuillerées à soupe de ces diffé-rentes fleurs à un demi-litre d’eau et amenez à ébullition. Puis, coupez le feu et laissez infuser à couvert pendant un quart d’heure. Filtrez et prenez cette tisane chaude plusieurs fois par jour.

Pour soigner une toux grasse, l’anis est très efficace. Il convient alors de préparer une cuillère à café d’anis séché (à acheter en pharmacie ou en herboristerie) en l’écrasant dans un mortier, puis de faire bouillir 200 ml d’eau et de verser l’eau bouillante sur l’anis. On laisse ensuite infuser pen-dant dix minutes avant de filtrer la tisane. Il est possible de la boire jusqu’à trois fois par jour. Sinon, le thym est aussi un remède de choix en cas de mala-dies des voies respiratoires telles que les angines, les bronchites, les rhumes,

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les sinusites… Il est donc utile pour lutter contre la toux que déclenchent souvent ces pathologies. Pour préparer une tisane de thym, prévoyez une à deux cuillerées à café de thym séché (ce qui correspond à environ 1 à 2 g) et 200 ml d’eau. Faites bouillir l’eau et versez-la sur le thym ; puis, laissez infuser dix minutes et buvez cette tisane plusieurs fois par jour.

Enfin, il existe une tisane particulièrement efficace en cas de bronchite ou de sinusite. Pour la préparer, prenez environ 5 g de feuilles d’eucalyptus ou de pulmonaire, faites chauffer 200 ml d’eau ; une fois à ébullition, versez l’eau sur les feuilles et laissez infuser les feuilles pendant environ dix minutes. À la place de l’eucalyptus, vous pouvez également utiliser un mélange de 2 g de feuilles de pulmonaire (à acheter en pharmacie ou en herboristerie), 2 g de plantain ou 2 g de thym. Buvez cette tisane jusqu’à cinq fois par jour.

Hygiène de vieEnfin, il est facile d’opposer à la toux le remède du bon sens, en mettant en place un certain nombre de solutions naturelles. La première consiste à intervenir rapidement.

Ensuite, on recommande de boire beaucoup (il peut s’agir d’eau de source, d’eau minérale, de bouillons, de tisanes, etc.), de réaliser des inha-lations d’huiles essentielles (même dépourvues d’HE, les inhalations peuvent être bénéfiques), et, éventuellement, de disposer un diffuseur d’huiles essentielles.

Enfin, il est important d’éviter de consommer du tabac et de dormir avec la tête légèrement surélevée.

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A Pour aller plus loinAstuces

La kinésithérapie respiratoire chez l’enfant

La kinésithérapie respiratoire est une technique utilisée pour désencombrer les bronches des bébés et des jeunes enfants lorsqu’ils ont du mal à respirer (à cause d’une bronchiolite, par exemple). En général, six à dix séances de 10 à 15 minutes suffisent (une par jour pendant six ou dix jours). Après un bilan médical, le kinésithérapeute procédera en trois temps : le désencombrement des voies aériennes supérieures, le désencombrement bronchique et la technique de la toux provoquée. Les séances sont, de plus, remboursées à 60 % par la Sécurité sociale et à 40 % par la plupart des mutuelles.

En début de séance, le kinésithérapeute procède à un lavage du nez avec du sérum physiologique ou d’autres produits. L’enfant est sur le dos, la tête tournée sur le côté. Le kiné instille doucement quelques gouttes de sérum physiologique dans la narine supérieure, puis la bouche avec un doigt. Il ferme la bouche de l’enfant pour le faire renifler, puis relâche la narine. Il tourne la tête de l’enfant et recommence comme précédemment pour l’autre narine. Cette technique est facile à réaliser et doit être apprise aux parents.

Le kinésithérapeute pratique ensuite un mouchage rétrograde. Cela consiste à imposer un reniflement à l’enfant en lui fermant la bouche par un appui au niveau de la mâchoire inférieure ou un pincement des lèvres. Ce mouchage pro-voqué projettera les sécrétions au niveau de la gorge, qui pourront ainsi être crachées.

D’autre part, la technique retenue pour désencombrer les bronches est la méthode d’accélération du flux expiratoire : le kiné place une main sur le thorax et une main sur l’abdomen et exerce une pression sur les deux pendant l’expiration. Les sécrétions sont ainsi amenées dans la trachée. Effectuées de 5 à 10 fois avec un temps de repos entre, ces pressions permettent de provoquer la toux et de favoriser l’expectoration.

Pour finir, le professionnel effectue une toux provoquée. Pour ce faire, à la fin d’une inspiration, le kiné appuie sur la face antérieure de la trachée afin de déclencher un réflexe de toux.

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Dès que l’enfant est capable de tousser à la demande, cette technique est abandonnée. Même si l’enfant pleure (le bébé surtout), les séances ne sont normalement pas douloureuses.

La consultation d’un kinésithérapeute, pour des séances de kinésithérapie respiratoire, ne se borne pas aux gestes techniques, mais doit aussi permettre la surveillance de l’évolution de la maladie et l’éducation des proches, notamment pour la technique du mouchage.

Faites un hammam pour soigner votre toux !

Si le hammam est une véritable parenthèse de calme et de détente, il a aussi des vertus thérapeutiques et, notamment, il peut agir contre la toux et la calmer. En effet, ce bain de vapeur humide et chaude s’apparente aux inhalations recommandées en cas d’encombrement des voies respiratoires.

De plus, la chaleur diffuse et l’ambiance détendue aident à se relaxer, ce qui aide l’organisme à mieux lutter contre un éventuel virus. En outre, la vapeur dégagée est généralement chargée d’eucalyptus, une plante qui présente des propriétés anti-inflammatoires et anti-infectieuses. Elle est particulièrement indiquée dans les affections respiratoires puisqu’elle libère les bronches. Le hammam peut ainsi soulager l’asthme, les rhumes, les bronchites et les allergies.

Attention toutefois, le hammam est déconseillé si vous souffrez d’une pathologie cardiaque, d’hypotension, d’infections aiguës (comme la grippe ou une bronchite) ou d’une tumeur maligne, mais aussi si vous avez fait un accident vasculaire cérébral ou si vous êtes enceinte. En revanche, les personnes âgées et les enfants en bonne santé peuvent profiter de ses bienfaits.

Alors, si vous toussez, prenez rendez-vous dans un centre de hammam, seul ou avec des amis. En hiver, sachez que vous allez subir une grande différence de température entre l’intérieur et l’extérieur, prévoyez donc un bonnet et une écharpe pour la sortie, afin de ne pas aggraver le problème !

En été, se rendre au hammam peut paraître compliqué du fait de la chaleur ambiante. Cependant, l’atmosphère très humide du lieu se révélera tout de même efficace.

En outre, certaines personnes ne supportent pas la chaleur et ont l’impression de suffoquer. Si c’est votre cas, vous pouvez vous rafraîchir avec un bol d’eau ou prendre une douche, puis y retourner, mais ne vous forcez pas ! Pendant la

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séance, ne vous agitez pas pour passer d’une salle à l’autre en pensant que cela agira plus efficacement. Au contraire, installez-vous dans un coin et respirez profondément, buvez de l’eau fraîche régulièrement, et massez-vous tout en vous enduisant de savon noir. Cela activera la circulation.

Questions/réponses de pro

Choisir son miel contre l’angine

Existe-t-il un type de miel à privilégier dans le traitement de la toux ? � Question de LolaS

Δ Réponse de CC

Quand vous décidez d’acheter du miel, vous pouvez vous attarder sur plusieurs points pour vérifier sa qualité.

Vérifiez d’abord sa provenance : attention aux miels d’Asie, d’Argentine, ou du Mexique (parfois ce sont de faux miels) ou aux miels étiquetés « mélanges de miels originaires de l’UE » ou « mélanges de miels originaires de l’UE et hors UE ». L’achat à un apiculteur offre à coup sûr davantage de garanties d’authenticité. Choisissez un miel où figure sur le pot la mention « récolté et mis en pot par l’apiculteur ».

Le miel doit aussi être sans adjuvants, sans eau et sans sucre ajouté. Certains contiennent des traces d’OGM, n’hésitez pas à vous renseigner sur les sites de défense de consommateurs pour en être informés.

Procurez-vous également une variété de miel qui a été extraite à froid. Ainsi, toutes ses vertus sont conservées. Et mieux vaut acheter un miel issu de ruches installées dans des zones peu polluées, voire de l’agriculture biologique. Enfin, préférez les pots en verre (le plastique peut contenir des polluants pouvant migrer dans le miel).

Sinon, sachez que pour soigner l’angine, le miel de manuka est à la mode : il est riche en MGO (Méthylglyoxal), ce qui veut dire qu’il a des propriétés cicatrisantes et antimicrobiennes plus importantes (jusqu’à dix fois supérieures à celles des autres miels). Cependant, il est plus cher (entre 30 et 40 € le pot de 250 g). Vous pouvez tout aussi bien prendre du miel d’acacia, le plus polyvalent, ou des miels de thym ou d’eucalyptus, plus

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spécifiques pour les maux de gorge (entre 4 et 7 € le pot de 250 g). Vous pouvez le prendre directement à la cuillère ou l’infuser dans un grog, une tisane, du thé ou un lait chaud.

Sirop de thym

Pourriez-vous me donner une recette pour prévenir et soigner la toux consécutive à un rhume ou à un état grippal ?

� Question de Pierre07

Δ Réponse de Craquotte

Le sirop de thym est un bon remède. En effet, il a de nombreuses proprié-tés : il agit sur la tonicité, il apaise et calme les angoisses, il stimule les fonctions digestives et intestinales, il est antiseptique et sert de vermifuge.

De plus, il décontracte les muscles, est antifongique, aide à lutter contre l’acné, facilite l’expectoration et dégage les bronches…

En infusion, cataplasme, massage, gélule, sous forme d’huile essentielle, il s’emploie sous toutes les formes.

Des études ont démontré que la prise de sirop à base de thym permet de soulager la toux. Vous pouvez facilement en fabriquer vous-même.

Pour cela, faites infuser deux ou trois branches de thym frais dans 25 cl d’eau bouillante pendant 15 min, puis filtrez.

Ajoutez à cette infusion le jus d’un citron et quatre cuillerées à soupe de miel. Remettez sur le feu et réduisez jusqu’à ce que le mélange prenne la consistance d’un sirop. Il pourra se conserver pendant six mois.

En cas de mal de gorge, il est conseillé de prendre trois cuillerées à soupe de sirop par jour (matin, midi et soir).

Le sirop de thym peut aussi être pris en prévention pour renforcer la résistance aux infections hivernales.

Toux et vertiges

Parfois, sous l’effet d’une quinte de toux, ma vue se brouille et mes oreilles bourdonnent. J’ai une sensation de vertige. À quoi est-ce dû ?

� Question de Lilounet

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Δ Réponse de CC

Habituellement, la respiration assurée par le système pulmonaire permet d’alimenter nos tissus en oxygène. Pour que ce système fonctionne parfaitement, l’ensemble des voies respiratoires (depuis le nez jusqu’aux alvéoles pulmonaires) doit être en bonne santé. Or, les maladies, même bénignes comme un rhume, vont entraîner une difficulté à respirer, donc un manque d’oxygénation. De plus, si la personne tousse de manière répétée ou a des quintes de toux, respirer devient encore plus difficile et l’oxygène manque plus encore. Mais quand le cerveau manque d’oxygène, il envoie un signal d’alarme très convaincant : la perte de l’équilibre, voire l’évanouissement.

Si vous ne vous sentez pas bien, vous pouvez vous allonger et surélever vos jambes à 90 degrés (contre une chaise ou un mur) pour favoriser le retour sanguin des jambes vers le cœur. Vous pouvez aussi rafraîchir le visage avec de l’eau fraîche. Quoi qu’il en soit, pas de panique, la perte d’équilibre due à une toux violente et/ou répétée est généralement temporaire et sans gravité. Elle peut cependant être dangereuse si elle entraîne une chute ou si elle a lieu alors que vous êtes en train de conduire.

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Index des questions / réponses et astuces

I. Comprendre la toux 9La toux : un vecteur des microbes 36Interpréter ses mucosités 37Prévenir les angines en évitant de prendre froid 38Origines multiples d’une toux 38Toux et poussée de dents 38Identifier l’origine d’une toux 39

II. Les pathologies 40Origine de la toux : une dyspnée due à une polyarthrite rhumatoïde 58Comment traiter un pyrosis ? 59Identifier une toux allergique 59Inflammation de la luette 60Toux du fumeur 61Comment réagir en cas de toux ? 61

III. Soigner la toux 62La kinésithérapie respiratoire chez l’enfant 80Faites un hammam pour soigner votre toux ! 81Choisir son miel contre l’angine 82Sirop de thym 83Toux et vertiges 83

Index des questions / réponses et astuces

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