38
1 Les analyses Sortir de l’Union Européenne

Compilation Socialisme & Souveraineté : Chapitre IV

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Le premier chapitre de la compilation 2009-2011 de Socialisme & Souveraineté, consacré à la critique de l'Union Européenne.

Citation preview

1

Les analyses

Sortir de l’Union Européenne

2

Une de nos obsessions…quelque soit leur origine (marxiste-léniniste, communiste non marxiste, patriote de gauche…), les membres de Socialisme&Souveraineté ont toujours été hostiles à l’Union Européenne (UE). Et l’idée que, depuis la France, on puisse décider de « réformer » un mastodonte de 27 états nous parait stupide. En soi, cela ne justifiait pas de créer ce mouvement : d’autres organisations avaient pris un parti ouvertement anti-UE : le Rassemblement pour l’Indépendance de la France de Paul-Marie Couteaux, le Parti Ouvrier Indépendant créé en 2008, ou l’Union Populaire Républicaine de François Asselineau, ancien haut fonctionnaire, ayant créé son mouvement en 2007. Les membres de Socialisme & Souveraineté ont intégré ce dernier mouvement au cours du printemps et de l’été 2011, tout en conservant leurs activités propres, car l’UPR, qui se situe plutôt dans la ligne d’un gaullisme social, n’a pas notre vocation socialiste. Ca n’a pas été sans quelques frictions avec certains membres de l’UPR qui s’imaginaient que tous les arguments anti-fédéralistes leur appartenaient. La critique radicale de l’UE a toujours existé depuis la campagne référendaire de Maastricht, même si elle a connu une « traversée du désert » pendant les années 1990. C’est-à-dire l’époque où l’on enseignait directement dans les collèges et lycées que la future monnaie unique serait une grande réussite économique et un achèvement de l’amitié entre les peuples européens, comme on nous expliqua en 2004 que l’adhésion de dix nouveaux pays était une « réunification de l’Europe » (comme si le continent avait déjà été unifié…). Nos premières cibles ont été les arguments « sentimentaux », émotionnels ou culturels justifiant l’unification européenne : ceux disant que celle-ci soit nécessaire pour éloigner les guerres, ou que l’Europe ait une unité culturelle qui appellerait nécessairement son unité politique. Ces arguments là, nous les réfutons, pour certains d’entre nous, depuis une décennie. Malheureusement, s’il est facile de tromper les peuples avec une rhétorique larmoyante, il est difficile de les détromper sur le même terrain. La faillite de l’euro en cours en 2011, finement suivie par les analyses de François Asselineau, semble bien plus à même de porter le coup de grâce à l’édifice eurofédéraliste…

3

Journal N°3 – L’Union Européenne

Editorial par Pablito Waal L’Union Européenne est un des sujets les plus récurrents de Socialisme & Souveraineté, comme vous le remarquerez en consultant notre excellent blog (www.socialisme-et-souverainete.fr). Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est sans doute le nœud d’une grande partie de nos difficultés actuelles, notamment via la monnaie unique, et parce que c’est le sujet du débat politique français où la critique radicale est la plus difficile.

Nous aurions pu, comme tant d’autres mouvements, faire un numéro gentillet sur la nécessité d’une « autre Europe ». Mais nous avons fait un réquisitoire, une synthèse des arguments attaquant le fond du supposé bien-fondé de la construction européenne. Vous enseignez aux plus jeunes que sans « l’Europe », nous aurions la guerre ? Que l’Euro est une belle réussite du continent européen, un miracle de la volonté ? Vous vous désolez pour les quelques pays du continent qui restent en dehors de l’Union ? Et bien séchez vos larmes, tout est à revoir.

Et cette sacralité de la « construction » européenne ne sera bientôt plus

qu’un souvenir, tant la construction semble devoir céder à la destruction : le Portugal, la Grèce, l’Espagne, l’Irlande, et sans doute aussi la France et l’Italie, ont pu gonfler leurs dettes en bénéficiant de taux d’intérêts relativement bas, des taux convenant plus à l’Allemagne qu’à eux-mêmes. Si ces emprunts avaient été faits auprès des banques nationales, on aurait au pire risqué une inflation, un décrochage de 27 Etats a créé un cadre très différent…

Et si vous n’êtes pas d’accord…Et bien aucun parti ne vous représente. Enfin, quelques-uns seulement. François Asselineau, président de l’Union Populaire Républicaine, livre de brillantes analyses sur la supercherie européiste, mais sans aucun ancrage gauche-droite, sans davantage de propositions sur une économie et une société alternative. Le Parti Ouvrier Indépendant reste ancré dans un marxisme suranné. Seul Socialisme & Souveraineté offre un regard global sur les changements à apporter à notre pays.

Dans ce numéro, nous n’avons pas, contrairement aux deux précédents,

présenté de propositions concrètes. Car c’est une seule et même voie qui se dessine dans tous nos articles : la sortie de l’Union Européenne.

4

Contre le mythe de la civilisation européenne

Par Florent & Nationaliste Jacobin

L'Europe n'est pas une civilisation. Même à sa grande époque, lorsqu'elle était le continent phare du monde, sous les monarchies, les cours s'entremêlaient et avaient des codes communs, mais les peuples sous leur joug demeuraient de langues, et d’ethnies fort multiples.

Nous récusons ainsi totalement le concept de "guerre civile européenne" pour qualifier les première et seconde guerres mondiales. Car si l'on pousse au bout le raisonnement, l'Europe serait une civilisation car elle est peuplée principalement de gens de race blanche ou parce qu'elle est chrétienne ?

Que constatons-nous au regard de l’histoire ? Le christianisme a bien plus divisé les Européens qu’il ne les a unis : schisme entre catholiques et orthodoxes, Réforme protestante, interminables guerres de religion… Chaque peuple s’est approprié le christianisme et l’a « nationalisé » (l’anglicanisme est un bon exemple).

Quant à la « race », il suffit de jeter un coup d’œil en Afrique pour constater le peu de solidarité qu’elle crée, ou se souvenir du nazisme qui décréta les slaves « sous-hommes » (alors que MM. Poutine et Medvedev sont aussi « blancs » que Mme Merkel…)

Même si l'on considère ces deux points communs entre pays européens, et qu'on en fait les déterminants principaux de ce qu'est une civilisation, alors le concept s'autodétruit : car alors il faut considérer les Etats-Unis, le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande comme faisant partie de notre civilisation. Dans ces conditions, l’Europe n’est plus qu’un morceau de ce qu’on pourrait appeler l’Occident.

Y a-t-il alors une civilisation occidentale ? Non, peut-être existe-t-il un vague sentiment de solidarité, qui n’exclut pas rivalités et tensions. L’Occident existe surtout dans l’imaginaire des proche-orientaux ou des asiatiques, tout comme le « monde musulman » ou l’ « Asie orientale » existent dans les représentations des Européens, alors qu’ils recouvrent une grande diversité (il y a une civilisation maghrébine distincte de la civilisation iranienne, par exemple).

5

Certes, l'Empire Romain hante l'Europe. Tour à tour, les plus grands

pays européens ont tenté de restaurer Rome, de Charlemagne à Napoléon, en passant par Charles Quint, chacun parant son drapeau de l'aigle romain. Hitler aussi rêva d’une Europe unie sous le drapeau à croix gammée, et créa les Waffen SS, la première armée qui se pensa comme européenne.

Un mode de vie à l'européenne me direz-vous alors ? A cela, nous répondrons qu'on peut trouver cent différences de mode de vie entre un espagnol et un autrichien comme on peut en trouver autant entre un français et un algérien. Et il y a sans doute plus de points communs entre un anglais et un américain, qu’entre un anglais et un ukrainien. Car la colonisation, en plus, est passée par là, pour briser encore le mythe de la civilisation européenne, de ce point de vue. Nous avons propagé nos modes de vie multiples sur les continents américain et africain. Là encore, on pourra au mieux parler, avec précaution, d’un mode de vie « occidental ».

Pas de race, pas de langue, pas de religion, pas de modes de vie communs : nous ne voyons pas ce qui justifie ainsi le concept de civilisation européenne. Elle rejoint le triste scénario du « Choc des civilisations », auquel nous nous opposons totalement. La France est notre civilisation, et c'est elle que nous voulons voir rayonner.

6

Petit récapitulatif du fonctionnement de l'Union Européenne, et pistes de réflexion à sa fuite

Par Florent Il existe quatre organes composant cette entité juridiquement et

internationalement reconnue qu’est l’UE : la Commission Européenne, le Conseil de l'Union Européenne, le Parlement Européen, le Conseil Européen. Le Conseil de l’Europe, lui, est une organisation particulière, extérieure à l’UE.

1 - La Commission Européenne

Le premier organe de l'UE, son organe exécutif si on devait faire

l'analogie à un Etat, est la Commission Européenne, qui siège à Bruxelles et dispose de 27 000 fonctionnaires à son service. Ces membres ne sont pas élus mais choisis, parmi les gouvernements des Etats membres, donc actuellement une commission de droite. Ils sont désignés de manière obscure : « en raison de leur compétence générale et de leur engagement européen et parmi des personnalités offrant toutes garanties d’indépendance » (article 17 du Traité de Maastricht). Son rôle est l'initiative des directives européennes, et leur mise en œuvre. Elle dispose de la prérogative d'être la gardienne des traités internationaux, comme le président de la République en France.

En termes de rapports de forces, elle est responsable politiquement devant le Parlement Européen, mais à des conditions strictes, soit le vote au deux tiers de ceux dernier pour la censurer, et non sur le contenu des directives, mais seulement sur leur mise en œuvre. Autant dire que le Parlement est soumis à la Commission.

Vis à vis des Etats, la Commission a le pouvoir de les traduire devant la Cour de Justice de l'Union Européenne si un Etat manque au diktat de la commission. Ce pouvoir étant discrétionnaire, elle peut s'attaquer à un pays plutôt qu'à un autre sans avoir à en dévoiler les raisons. C'est l'organe des lobbies, et c'est le cœur agissant de l'Europe. 2 - Le Conseil de l'Union Européenne

Il est dirigé de manière tournante par un ministre des affaires

étrangères de chaque Etat membre. Il préside les réunions de ministres des

7

Etats membres, qui se penchent sur un sujet particulier. Il se réunit plusieurs fois par année. Elle a une organisation juridique interne compliquée. Mais ce que l'on doit retenir de son rôle, est qu'elle composée de membres de droite, l'UE étant majoritairement à droite, et que son domaine est principalement économique puisqu’elle vote le budget avec le Parlement et fixe les taux de change.

Ils s’organisent juridiquement en branches, et il est à noter que celle des Affaires Générales et Relations Extérieures est la plus importante, car elle chapeaute la Politique Etrangère et de Sécurité Commune (PESC).

3 - Parlement Européen

Il est le seul organe de l'UE à être élu démocratiquement, du moins de

manière directe (sans l’interface des gouvernements nationaux). Inutile de parler de fonctionnement. Il ne dispose pas de l'initiative des lois ; c’est la Commission qui la détient.

D'où : le parlement, même s'il passait à « gauche », n'aurait que des projets de lois émanant de la Commission à voter, à moins d'arriver à renverser la commission. Cela dit, c’est déjà arrivé. Par exemple le renversement la Commission Santer en mars 1999, mais qui a eu pour motif une affaire sans rapport avec la ligne politique de la Commission ;

Les actes législatifs que produisent la Commission et le Parlement sont soit des directives, que les Etats doivent mettront en œuvre eux-mêmes, soit carrément des règlements, c'est à dire applicable directement aux Etats membres. Les directives sont, comme nous l’avons vu plus haut, proposées par la Commission, mais approuvées, amendées et parfois co-élaborées (« codécision ») par le Parlement.

C'est actuellement l'Allemagne qui détient le plus gros contingent de députés au Parlement, ou plutôt son paysage politique propre, du fait de sa démographie. Mais dans quelques décennies, elle aura décroché, et la France et le Royaume-Uni seraient en tête – tout en restant nettement minoritaires. Et passons sur les dépenses importantes engendrées par cet organe.

En résumé, c'est la façade démocratique de l'Europe. Et le taux d'abstention grimpant pour ces élections prouve que c’est devenu une institution illégitime pour les citoyens Français. Il n’y a pas grand intérêt à y mettre des billes, avant que l'Allemagne ne voie sa population décliner, auquel cas une opération de blocage de la Commission pourrait être tentée, selon la majorité parlementaire européenne.

8

4 - Le Conseil Européen C'est le regroupement des chefs d'Etats de l'UE. Elle a pour objet les

grandes orientations de l'UE, et surtout, elle propose au Parlement le chef de la Commission Européenne, qui siège ensuite avec eux. Majoritairement à droite aussi, donc.

5 - Le Conseil de l'Europe Le Conseil de l'Europe est une entité juridique qui gravite en fait

autour de l'Union Européenne, mais n'en fait en réalité pas partie du point de vue juridique. Elle rassemble en effet 47 pays, dont la Russie. Il siège à Strasbourg. Elle a moins d'emprise sur notre pays du fait de son caractère juridique. Elle dispose d'une organisation juridique interne propre, mais le plus important à noter est son rôle. Elle œuvre en faveur de la construction Européenne et du respect des droits de l'homme, et du libre-échange. Elle pond des "conventions" que l'on peut décider d'accepter au non, mais ces conventions, pour un Etat qui voudrait y adhérer, peuvent être contraignantes.

Son hymne était l'Ode à la joie orchestrée dans la Symphonie n° 9 de Ludwig van Beethoven, bien avant que l'UE ne l'adopte. Hymne fade, destiné à masquer l’hymne français épris de liberté et de convulsions guerrières pour elle, notre "liberté chérie". Nous pouvons le voir comme un organe purement idéologique, mais heureusement disposant de pouvoir plus limités. C'est véritablement le cœur idéologique de l'Union Européenne, soit la propagation du capitalisme et de la démocratie telle qu'elle se conçoit aujourd'hui.

6 - L'Union Européenne ? "Combien de divisions?" La PESC (ou la "peste", pourrions-nous la surnommer) : elle n'est pas

une OTAN à l'Européenne, mais inféodée à l'OTAN. L'opération « Concordia » en 2003 en est une preuve parmi d’autres. Cette opération de stabilisation de l'Ouest de la Macédoine fut appuyée par les moyens de commandement de l'OTAN. Cette mission rassembla 400 militaires provenant de 26 pays (dont 13 européens) ». La vérité est qu'elle a 60 000 soldats à sa solde, de policiers, et qu'elle est surtout destinée à rétablir la paix dans l'Union Européenne en cas de "décrochage" de l'un des Etat membres. Ce que nous souhaitons pour la France.

9

7 - Conclusion Bref, inutile de faire un descriptif bien complet du fonctionnement de

l'UE pour comprendre que ce sont les gouvernements nationaux qui veillent à son orientation. Par conséquent, en vue de la restauration de notre souveraineté, il parait inévitable de jouer sur les échiquiers politiques nationaux, et vain de se pencher sur le Parlement Européen. Le déclin de la participation à son élection ne faisant qu'affaiblir sa légitimité, et donc affaiblir cette machine capitaliste et mondialiste. Machine, qui, nous l'avons vu, a les moyens de se défendre militairement, sous la tutelle de l'Empire dominant du moment. Cette entité juridique a vocation à disparaître pour laisser la place à la diversité des peuples et aux socialismes propres à chacun de ceux-ci.

10

Histoire de la construction européenne Par Jimmy R

La construction qui a donné l'Union européenne que nous connaissons

aujourd'hui voit le jour suite à une tragique seconde guerre mondiale, guerre déclenchée par Adolf Hitler. Loin de nous d'attribuer à une certaine idée de Construction européenne le déclenchement de cette « seconde guerre civile européenne » mais d'aucuns diront que le bellicisme d'Hitler était alimenté par sa volonté de bâtir une « Grande Europe » supranationale sous la coupe allemande. A ce stade, nous sommes donc légitimement en droit de nous demander si Hitler n'était pas au final plus européiste que nationaliste! Chacun jugera... Quoi qu'il en soit, la construction européenne, une fois les troupes allemandes battues, fut présentée comme la condition obligée pour que paix et prospérité règnent en Europe.

La première initiative en vue de la construction d'une unification européenne fut le Congrès de l'Europe tenu à la Haye du 7 au 10 mai 1948 rassemblant huit cent personnalités venant de milieux politiques (de droite et de gauche modérées), associatifs et syndicaux. Ce congrès donna naissance au Mouvement européen et au Conseil de l'Europe, institution qui restera hors du cadre des communautés européennes. Mais c'est suite à la dégradation des relations franco-allemandes en 1949, à propos du statut de la Sarre, que le ministre français des affaires étrangères d'alors, Robert Schuman, fit une déclaration assurant que « l'Europe ne se fera pas d'un seul coup ni dans une construction d'ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d'abord des solidarités de fait » et estima que « la mise en commun des productions de charbon et d'acier assurera immédiatement l'établissement des bases communes de développement économique, première étape de la fédération européenne ». La déclaration Schuman, à l'origine du Pool Charbon-Acier et du Marché Commun fut présentée aux opinions publiques européennes comme un projet porté par la France, au nom de la réconciliation franco-allemande. Cependant, depuis lors, des archives déclassifiées de l'administration américaine pour les années 1950 et 1960 ont révélé que cette déclaration a en réalité été élaborée par Jean Monnet sur l'initiative du secrétaire d'Etat américain Dean Acheson. Jean Monnet, qui était alors commissaire général au Plan, animateur du Mouvement Européen de Paul-Henri Spaak, et dont les mêmes archives déclassifiées disent de ces « pères » fondateurs de l'Europe qu'ils étaient employés par les services américains. Le

11

général De Gaulle ne se trompait donc pas en disant de Monnet qu'il était « un petit financier à la solde des américains ». Toujours est-il que cette déclaration Schuman précéda la création de la Communauté Européenne du charbon et de l'acier (CECA). Fondée par le Traité de Paris du 18 avril 1951 pour une durée de 50 ans (elle prit fin en juillet 2003), la CECA regroupait la RFA, la France, l'Italie et le Benelux.

Vint ensuite la deuxième grande étape européenne avec la réunion à Rome le 25 mars 1957 des représentants des six membres de la CECA qui adoptèrent pour une durée illimitée deux importants traités : le Traité de Rome qui institua la Communauté Economique Européenne (CEE) et un second qui conçut la Communauté Européenne de l'Energie Atomique (CEEA) dite Euratom. Le traité CEE projeta de mettre en œuvre « un marché commun entre les Six par le désarmement douanier et un tarif douanier extérieur commun ». Reposant sur une logique d'union économique, tous les grands secteurs économiques furent concernés (industrie, commerce, agriculture). Cette union douanière et économique fut chose faite à compter du 1er juillet 1968.

Outre le refus du Royaume-Uni d'intégrer ce marché commun de par son scepticisme vis à vis de la préférence communautaire, c'est l'arrivée au pouvoir en France en 1958 du général De Gaulle qui va être à l'origine des premières crises européennes. Un général De Gaulle soucieux de préserver l'indépendance française contre toute instance supranationale européenne à la solde des USA. En effet, De Gaulle souhaitait à l'inverse une Europe européenne dirigée par le moteur franco-allemand : « L'Europe ? C'est la France et l'Allemagne ; le reste, c'est les légumes !» disait-il. C'est ainsi qu'en 1958 il refusa le projet de vaste zone de libre-échange, proposé par les anglais, et dans laquelle aurait dû être dilué le Marché Commun. Puis en janvier 1963, et en 1967, la France posa son veto à l'entrée du Royaume-Uni, pressé par les USA, dans le Marché commun craignant une mainmise anglo-saxonne sur un marché qu'elle voulait franco-allemand. Viendront ensuite les désaccords à propos du Plan Fouchet initié par la France (qui proposait des formules classiques de coopération intergouvernementales au lieu de transferts de souveraineté) et la « politique de la chaise vide » (boycott des réunions de conseil par la France) à propos de la PAC et qui aboutit au « compromis du Luxembourg » de janvier 1966 qui instaura le vote à la majorité au conseil des ministres, avec une recherche d’unanimité. Plutôt favorable au début des années 1960 au processus d'intégration européenne basée sur la CEE et arrimé à un axe franco-allemand dominé par la France,

12

pouvant lui redonner à terme sa grandeur et sa puissance d'antan, De Gaulle se rendit compte bien assez tôt qu'au-delà des belles déclarations en faveur de l'Europe européenne, la RFA lui préférait l'alliance avec les USA. Il va sans dire que c'est à la suite du départ de De Gaulle que les européistes de tout poil purent se remettre à rêver d'une Europe fédérale. Le Royaume-Uni, le Danemark et l'Irlande firent leur entrée dans le marché commun le 1er janvier 1973, suivis quelques années plus tard par la Grèce, l'Espagne et le Portugal. S'en suivirent quant à la poursuite de la construction européenne des conférences intergouvernementales qui aboutiront à l'adoption des accords de Schengen, de l'Acte Unique Européen et à plusieurs importants traités dans les années 1990 et 2000.

Les accords de Schengen sont signés le 14 juin 1985 par la France, l'Allemagne et le Benelux. Ils prévoient la libre circulation des personnes au sein de l'espace Schengen sans contrôles aux frontières intérieures terrestres, portuaires et aériennes de cet espace. Mais la convention d'application de l'accord ne fut signée qu'en juin 1990 et est entrée en vigueur en mars 1995. Ces accords sont conclus hors du cadre communautaire par le biais d'un accord de type intergouvernemental classique et les accords de Schengen ne seront communautarisés qu'avec l'entrée en vigueur du Traité d’Amsterdam. L'espace Schengen compte aujourd'hui 22 des 27 membres de l'UE et le Royaume-Uni et l'Irlande n'en font toujours pas parti.

En 1986 est signé par les Douze l'Acte Unique Européen qui modifie le Traité de Rome. Son objectif est d'achever le marché intérieur au 31 décembre 1992, marché conçu comme « un espace sans frontières intérieures dans lequel la circulation des marchandises, des personnes et des capitaux est assurée ». En outre, l'AUE procède à des aménagements essentiels en matière institutionnelle : extension des domaines de compétence des politiques communautaires (environnement, recherche et développement), de l’usage du vote à la majorité qualifiée (au lieu de l’unanimité) dans la prise de décision du Conseil des ministres, consécration du Conseil Européen. Il accorde à la Commission un pouvoir général d’exécution des actes communautaires. De plus, l'assemblée parlementaire des communautés est désormais appelée « Parlement Européen » et elle voit son rôle de contrôle renforcé au sein de la procédure législative communautaire mais pour certains domaines seulement.

Arriva une étape décisive avec la création de l'Union européenne (UE) en remplacement de la CEE, ouvrant la voie à la réalisation d'une Europe supranationale. Le Traité sur l'UE est signé à Maastricht le 7 février 1992 par les chefs d'Etat et de gouvernement de tous les pays membres de la CEE.

13

Néanmoins, la phase de ratification ne fut pas aussi simple : elle fut approuvée de justesse par le parlement britannique tandis que le Danemark la rejeta. En France, on assista à un vif débat entre partisans d'une Europe des nations d'un côté et partisans d'une Europe fédérale de l'autre. Toutefois, la ratification par référendum passa in extremis avec 51% de oui le 20 septembre 1992. Le traité sur l'UE entra en vigueur le 1er novembre 1993. En ratifiant ce traité les peuples européens semblèrent dire oui à la mise en route d'une union politique européenne à vocation fédérale. En effet, le traité de Maastricht, en remplaçant la dénomination CEE en CE (Communautés Européennes) permit un élargissement des compétences communautaires au-delà de l'économie : l'UE fut dotée de trois piliers fondamentaux parmi lesquels le pilier communautaire (CECA, CE, CEEA), le pilier concernant la Politique Etrangère et de Sécurité Commune (PESC) et le pilier sur la coopération en matière de Justice et d'Affaire Intérieure (JAI). Par ailleurs, une « citoyenneté européenne » est instituée, les pouvoirs du Parlement renforcés, les domaines de compétence communautaire élargis à l'éducation, la formation professionnelle, la jeunesse, la culture, la santé, la protection des consommateurs, les transports, les télécommunications, l'énergie et l'industrie. Mieux encore, le traité sur l'UE prévoit le lancement dans les dix années à venir d'une Union Economique et Monétaire (UEM) avec la création d'une Banque Centrale Européenne et d'une monnaie unique. Ce traité retire aux Etats signataires leur souveraineté régalienne monétaire et, au passage, les oblige à emprunter aux milieux privés (moyennant de forts taux d'intérêts) pour leurs investissements de toute sorte au lieu de faire appel à leurs Banques centrales, via l’article 104).

Après quelques années de pause ce sont les traités d'Amsterdam et de Nice qui sont adoptés. Faisant suite à l'élargissement de l'UE qui passe de 12 à 15 avec l'adhésion de la Finlande, de la Suède et de l'Autriche en janvier 1995, le Traité d'Amsterdam se veut d'améliorer et de rationaliser le fonctionnement de l'UE. Il est adopté durant le Conseil européen d'Amsterdam de juin 1997 et entra en vigueur le 1er mai 1999. Dans le fond, outre la création d'Europol, ce nouveau traité procède à un énième élargissement des compétences communautaires dans les domaines de l'emploi, du social et de la coopération douanière. Quant au Traité de Nice il se devait de répondre à une question élémentaire pour l'avenir de l'UE : comment l’Union continuera-t-elle à fonctionner efficacement quand elle devra accueillir de nouveaux pays après la chute de l'URSS? Une conférence intergouvernementale fut chargée à ce sujet à partir de février 2000 de

14

réfléchir à une réforme des institutions européennes en prévision de l'élargissement de l'UE. Le Conseil Européen de Nice (décembre 2000) a débouché sur un accord partiel. Le traité de Nice fut signé le 26 février 2001 et entra en application le 1er mars 2003. Il contient une Charte des droits fondamentaux qui établit une liste de droits civiques, politiques, économiques et sociaux pour les « citoyens européens » et invocables devant les juridictions européennes (Tribunal de Première Instance, Cour de Justice Européenne et Cour Européenne des Droits de l'Homme pour la Convention Européenne des Droits de l'Homme). Le Traité de Nice a fait du vote à la majorité qualifiée (au lieu du vote à l’unanimité) la règle générale pour les décisions relatives à la plupart des politiques communautaires (nomination du président et des membres de la Commission, la libre circulation des personnes, la coopération judiciaire civile, le statut des partis politiques au niveau européen, les mesures nécessaires à l’introduction de l’Euro, la politique industrielle) et traite du poids de chaque pays membre au sein des institutions européennes (nombre de députés au Parlement, pondération des voix au Conseil des ministres, nombre de commissaire européens).

Entre-temps, l'UE se dota d'une BCE (1998) et d'une monnaie unique comme le prévoyait le traité de Maastricht. Le 1er janvier 1999, l'euro devint la monnaie unique de 11 Etats membres de l'UE formant la « zone euro » (les pièces et billets en euro n'ont été mis en circulation que le 1er janvier 2002). Par la suite d'autres Etats membres les rejoindront. En avril 2003 un nouveau traité d'adhésion à l'UE fut scellé à Athènes avec l'entrée dans l'UE de Chypre, de l'Estonie, de la Hongrie, de la Lettonie, de la Lituanie, de Malte, de la Pologne, de la République tchèque, de la Slovaquie et de la Slovénie (rentrée officielle en mai 2004). Et le 1er janvier 2007 c'est la Roumanie et la Bulgarie qui à leur tour rentrèrent (d'après un traité d'adhésion de mars 2005) dans l'UE.

Avec une UE à plus de 20 membres se posa désormais la question de doter cette « Grande Europe » d'une Constitution. Ce que le Conseil européen de Laeken du 15 décembre 2001 se décida de réaliser en confiant à une « Convention sur l'avenir de l'Europe » la mission d'élaborer une constitution européenne afin entre autre de mieux répartir les compétences entre l'UE et les Etats membres et de prévenir un accroissement des compétences de l'Union au détriment des Etats membres. Du reste, il s'était avéré depuis l'entrée des 12 derniers membres un blocage dans le mécanisme de fonctionnement des organismes communautaires du fait d'un flou dans le poids de chaque Etat au sein de l'UE. Ainsi, la convention présidée par

15

Valéry Giscard d'Estaing s’est réunie entre le 28 février 2002 et le 18 juillet 2003, date à laquelle elle a remis son « projet de traité instituant une Constitution pour l'Europe ». A partir de là, ce projet de constitution fut entériné par le Conseil Européen de Bruxelles le 18 juin 2004 et signé à Rome le 29 octobre 2004 par les chefs d'Etat et de gouvernement des 25 membres de l'UE d'alors. Concrètement, la Constitution donnait à l'UE un châssis institutionnel rénové avec une clarification des missions respectives de chaque institution communautaire et une simplification des moyens d'actions de l'Union. Or, pour entrer réellement en vigueur le traité devait être ratifié par chacun des membres selon leurs mécanismes institutionnels propres (référendum ou voie parlementaire). Cela dit, les voix de plusieurs peuples vont mettre à mal cette marche en avant vers un super Etat européen. Ce sont les français et les hollandais, membres fondateurs du marché commun, qui les 29 mai et 1er juin 2005 (avec une forte participation) voteront un « non » massif au projet de Constitution pour l'Europe (conduisant par la même le Royaume-Uni et la Pologne à abandonner toute ratification) aboutissant à la plus grande crise que l'UE ait connu. A l'instar de 1992, les débats furent passionnés et la Constitution européenne fut accusée, dans ses principales critiques, de graver dans le marbre un unique modèle économique capitaliste et de mettre sur pied un Etat européen supra-étatique bafouant les souverainetés nationales.

Afin de résoudre cette crise politique de l'UE, le nouveau président Français élu en mai 2007, Nicolas Sarkozy, relança le processus d'Union politique européenne dès son élection. Ainsi, il fut le prometteur d'un projet de « mini traité simplifié » et lors du Conseil Européen des 21 et 22 juin 2007 les 27 dirigeants européens se mirent d'accord sur un projet de traité modificatif et ont confié à une conférence intergouvernementale de le rédiger. Le texte issu a été approuvé par les 27 lors d'un sommet informel à Lisbonne les 18 et 19 octobre 2007 et fut signé pendant le Conseil Européen des 12 et 13 décembre 2007. Cette fois-ci, plutôt que de soumettre le texte à l'assentiment des peuples, tous les pays membres, excepté l'Irlande, décidèrent de procéder à la ratification par voie parlementaire. En France, le Conseil constitutionnel ayant jugé le Traité de Lisbonne contraire à la Constitution Française celle-ci dû être modifiée avant toute ratification. Le 4 février 2008, le Parlement réuni en congrès vota la révision constitutionnelle (beaucoup de parlementaires socialistes votant oui avec la majorité UMP). La loi autorisant la ratification du Traité de Lisbonne a ensuite été adoptée par ce même Parlement (avec toujours les mêmes socialistes...) et publiée au JO le

16

14 février 2008. C'est en Irlande que le processus de ratification fut le plus long (hasard des choses, c'est aussi en Irlande où le gouvernement fut obligé à recourir au suffrage populaire, Constitution irlandaise oblige) et où le gouvernement dû s'y prendre à deux fois avant que le peuple irlandais vote « oui » après avoir voté une première fois non...

S'agissant du fond de ce dernier Traité européen modificatif des Traité CE (désormais appelé Traité sur le fonctionnement de l'UE) et de Maastricht, que la Constitution Européenne devait remplacer, outre qu'il n'est pas du tout simplifié (le Traité proprement dit contient 145 pages, qu'il modifie plusieurs centaines de dispositions des traités CE et UE, et qu'il est associé à trente-six protocoles, vingt-six déclarations et des annexes consacrées en particulier à une renumérotation de l'ensemble des articles des traités existants), VGE a pu dire de ce dernier qu'il n'était qu'une « pâle copie du Traité établissant une Constitution pour l'Europe, dans laquelle seule la forme a été changée, mais pas le contenu ». En effet, le Traité de Lisbonne reprend les principales dispositions institutionnelles du premier projet de Constitution tout en présentant bien sûr quelques différences avec le premier texte rejeté par les peuples européens. Soulignons tout de même que pour la première fois dans l'histoire de la construction européenne, le Traité de Lisbonne permet à tout Etat membre à sortir unilatéralement de l'UE (article 50). Enfin, il est à noter que concernant une soi-disante « armée européenne », il remet à plus tard ce projet et place pour l'instant la défense et la protection des intérêts stratégiques et militaires de l'UE sous la bannière de l'OTAN. Cette même OTAN dont le Cerveau faillit piquer les fonds lors du déménagement bienvenu de 1966 de Paris à Bruxelles...!

17

L’Europe, c’est la paix ? Par Julien B.

Selon un récent sondage d'Eurobaromètre, 76% des citoyens français

estiment que la construction européenne permet de garantir la paix sur le continent européen. Surfant sur le légitime désir de paix des peuples européens et sur la toute aussi légitime réprobation générale de la guerre, l'un des principaux arguments des européistes consiste à dire que la paix a été apportée grâce à la construction européenne, et que sortir de l'Union Européenne reviendrait à faire basculer à nouveau l'Europe dans des conflits ensanglantés.

Comme cet argument fait souvent mouche, nous essaierons de démontrer que non seulement l'UE n'a que peu à voir si ce n'est rien à voir du tout avec l'état de paix du continent européen depuis 1945, mais aussi que la sortie de la France de l'Union Européenne ne ferait courir aucun risque de conflit guerrier avec nos pays voisins.

Le déclin de la France et de l'Allemagne

Après 1945, les deux grandes puissances de l'Europe continentale, qui

s'étaient affrontées à plusieurs reprises pour dominer le Vieux Continent (en 1870 et en 1914 par exemple), deviennent des puissances de second rang qui n'ont plus aucun intérêt à entrer en guerre l'une contre l'autre. Elles ont d'autant moins intérêt à entrer en guerre l'une contre l'autre qu'elles sont toutes deux membres de l'OTAN, et que toute agression (dans un sens ou dans l'autre) aurait valu au pays agresseur de subir une intervention de l'ensemble des pays de la coalition.

La guerre froide et l'équilibre de la Terreur

Après 1945, le continent européen se divise en deux blocs, l'Ouest sous

influence américaine et l'Est sous influence soviétique. Cette division du continent en deux grands blocs rend impossible toute nouvelle guerre en raison de l'Equilibre de la Terreur. En effet, l'URSS et les USA, dont les dirigeants n'étaient pas complètement fous, savaient pertinemment que tout conflit ouvert entre les deux puissances aurait été susceptible non seulement de détruire le continent européen, mais aussi la planète dans son ensemble, du fait des armes nucléaires. Les deux puissances surarmées avaient largement les moyens

18

nécessaires pour raser plusieurs fois la planète, et il n'était ainsi de l'intérêt de personne (sauf pour quelqu'un qui aurait eu un goût prononcé pour le suicide collectif) de déclencher une troisième guerre mondiale.

L'évolution des mentalités

Les guerres conventionnelles entre pays développés, qu'ils participent

ou non à la construction européenne, ont disparu, et ce genre de guerres a tendance à disparaitre de l'ensemble de la surface de la planète. A l'inverse, dans les siècles passés, le moindre prétexte était raison à déclencher une guerre. L'évolution des mœurs, le plus haut niveau d'éducation, l'élévation du niveau de vie,.....sont autant de facteurs qui expliquent la fin des guerres conventionnelles, et leur remplacement par de nouvelles formes d'affrontements entre les pays (la guerre économique, par exemple), certes moins sanglants mais tout aussi regrettables.

L'évolution démographique

Historiquement, il a été constaté que les guerres sont souvent nées d'un

fort accroissement démographique dans les zones pauvres en confrontation avec les zones riches à faible croissance démographique. La situation démographique des pays européens est marquée par un fort vieillissement de la population et par un faible accroissement démographique, ce phénomène étant particulièrement fort chez nos voisins d'Outre-Rhin. Tout conflit inter-européen est ainsi improbable. En revanche, selon ces critères, le risque d'une confrontation entre les pays d'Europe de l'Ouest et du Maghreb ou d'Afrique n'est pas nul. On comprend ainsi mieux pourquoi la France, au lieu de se lier les poings dans une construction supranationale antidémocratique, serait bien inspirée de s'intéresser à ses anciennes colonies, pour nouer de nouvelles relations débarrassées du racisme colonial (et du rapport dominant-dominé), dans le respect mutuel des intérêts et de la souveraineté de tous les peuples francophones. Conclusion

Les dizaines de milliers de pages de directives de la Commission de Bruxelles n'ont rien à voir avec la paix sur le continent européen, les bouts de papier n'ont jamais permis d'éviter la guerre. N'oublions pas par exemple qu'en 1927, le pacte Briand-Kellog proclamait la guerre hors-la-loi, on sait ce qu'il adviendra 12 ans plus tard......

19

L’Union Européenne, garantie d’indépendance face aux USA ?

Par Aequitas

La plupart des Européistes considère que « l’Union c’est la force » et qu’ainsi s’unir permettrait de faire face au géant américain. Or, il est paradoxal de constater que les américains eux-mêmes sont partisans de l’élargissement européen. Bush a toujours soutenu l’entrée des pays de l’Ex-URSS et Obama soutient activement l’adhésion de la Turquie. Ainsi comment expliquer que les américains soutiennent systématiquement la construction européenne, construction qui en théorie permettrait à l’UE de rivaliser avec eux ? Le font-ils par bonté ? La réponse est non, ils le font par intérêt.

1) Le stratagème des chaines :

Comme l’a remarqué François Asselineau dans ses analyses, la “construction” européenne résulte d’un ancien processus Chinois appelé « stratagème des chaines ». Ce stratagème consiste à regrouper un ensemble sans cesse croissant d’États aux intérêts nationaux divergents : par exemple, la France est pour un Euro faible et pour une Europe sociale, le Royaume Uni est quant à lui pour un marché libre, contre l’Euro, et les allemands sont pour une Europe fédérale, soit trois modèles différents et incompatibles (à noter que ces divergences se retrouvent dans tous les domaines : maritime, social, économique). Ainsi chaque pays va naturellement chercher à défendre ses intérêts nationaux et cela va mener à une situation de blocage continuel que seul un Etat extérieur implanté et ayant de l’influence dans de nombreux pays pourra gérer. Ici, ce fédérateur est les Etats-Unis. En effet, contrairement à ce qu’on aurait pu rêver, l’ensemble des pays ont une politique pro-américaine : Royaume Uni, Allemagne, le Portugal, l’Irlande, les pays du Benelux, les pays de l’Est. La France est donc l’un des derniers pôles de résistance (si ce n’est le dernier) à ne pas s’aligner sur une politique pro-américaine. Enfin, jusqu’à Sarkozy et le retour dans le commandement intégré de l’alliance atlantique.

20

2) Pratique :

Cette se traduit également de façon concrète :

- historiquement d’abord, en effet il s’est avéré que Robert Schuman, considéré comme l’un des pères fondateurs de la construction européenne, était en fait financé par la CIA (comme le révèle un rapport du Daily Telegraph du 19 Septembre 2000). Ensuite c’est le général Eisenhower qui a eu le premier l’idée d’une constitution européenne. Les exemples ne manquent pas et nous invitons nos lecteurs à regarder les conférences de François Asselineau pour comprendre réellement l’impact historique des américains sur la construction européenne.

- par la langue : l’anglais occupe 90% des documents de travail de la Commission Européenne, alors qu’il y a quelques années encore, le français faisait jeu égal.

- par la défense armée : L’OTAN, organisation sous domination américaine et n’ayant plus de légitimité depuis la fin du pacte de Varsovie, se rapproche de façon de plus en plus prononcée de l’UE (voir notre article du 27 octobre sur www.socialisme-et-souverainete.fr). Devant l’échec du projet d’armée européenne, il y a donc de réels risques de soumission complète de nos forces de défense à l’alliance atlantique.

Pour conclure nous avons donc bien vu que l’Union Européenne était soumise aux intérêts des américains. L’objectif est ainsi d’imposer leur vision géopolitique et militaire mais également de créer une situation favorable aux oligarchies financières américaines, avec la collaboration intéressée de leurs homologues européennes.

21

Sans « l’Europe », nous n’aurions rien … Par Pablito Waal

Si nous n’étions pas membres de l’Union Européenne, nous n’aurions pas… Ne les avez-vous jamais entendues, celles-là : Comment pouvez-vous être anti-européens, alors que c’est « l’Europe » qui est notre principal partenaire économique [sous-entendu : hors de l’Union Européenne, nous ne pourrions soi-disant plus commercer avec nos voisins, dont nos trois premiers partenaires, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni] ! C’est « l’Europe » qui finance notre agriculture ! Nos régions ont besoin de ses subventions ! Et c’est grâce à « l’Europe » que nous pouvons circuler, travailler et étudier librement dans tout le continent! C’est « l’Europe » qui défend nos intérêts dans la mondialisation face aux USA et aux chinois ! Qu’y a-t-il donc que l’Union Européenne (« l’Europe », pour ceux qui ignorent que la Suisse, la Norvège, l’Islande sont européennes, parmi d’autres) ne nous aurait pas apporté, sans même évoquer « la paix », et qui rendrait suicidaire toute idée de sortie de l’UE ? Jugeons-en en faisant quelques précisions sur les principales contributions du fédéralisme européen à notre bonheur national et individuel… La zone de libre-échange C’est ainsi que s’est présentée la Communauté Economique Européenne (CEE) depuis 1957 : une zone de plus de 150 millions de consommateurs à l’époque, la fin des barrières douanières qui avaient enfoncé l’économie européenne des années trente… C’est oublier que la CEE n’était pas encore la structure supranationale qu’elle est devenue aujourd’hui, sans parlement, sans vote majoritaire, sans compétences partagées avec les Etats ni compétences exclusives. Et surtout qu’elle n’était pas la seule zone de libre-échange tentée au niveau d’un continent depuis 1945 : l’Amérique latine a construit le Mercosur et le Pacte Andin, l’Asie orientale l’ASEAN, le Mexique, le Canada et les USA l’ALENA…Mais en Europe même, la CEE avait un concurrent : l’Association Européenne de Libre-Echange (AELE), forgée par le Royaume-Uni, les Etats scandinaves, la Finlande, le Portugal et l’Autriche. L’AELE s’est progressivement démantelée, surtout avec l’entrée

22

du Royaume-Uni dans la CEE en 1973. L’Espace économique européen (EEE) a englobé la CEE et l’AELE en 1992, juste avant que la CEE ne devienne l’UE. L’EEE forme une union économique, soit une zone d’harmonisation du droit pour former un marché commun. La Norvège et l’Islande ont accepté d’aligner leurs législations commerciales sur celle adoptée par le passé par la CEE ; la Suisse, par référendum en 1994, refusa l’entrée dans l’EEE et négocie bilatéralement ses accords de libre-échange avec l’UE et le reste du monde. La zone de libre-circulation Ce n’est que tardivement dans l’histoire de la construction européenne que la suppression des contrôles aux frontières s’est réalisée, avec la signature des accords de Schengen en 1985. Ceux-ci ne rendent pas absolue la liberté de circulation, conditionnée à l’absence de trouble à l’ordre public, et à une relative autonomie financière des arrivants, ou encore au fait d’être étudiant. Mais en faire un avantage propre aux membres de l’Union Européenne est une imposture. D’abord parce qu’il existe des Etats non membres de l’UE et qui appliquent les accords de Schengen (la Norvège, l’Islande) au contraire de la Roumanie et de la Bulgarie qui ne les appliquent pas encore. Et la CEE puis l’UE n’ont en fait rien inventé : le principe de la libre circulation sans contrôle frontalier était déjà mis en œuvre par la Norvège, l’Islande, la Finlande, la Suède et le Danemark au travers de l’Union Nordique des Passeports depuis 1958.

Ensuite, rappelons aux laudateurs de la liberté individuelle de circulation qu’une union douanière prive la nation d’une liberté collective, qu’est la liberté de contrôler ses frontières et les mouvements de population. Aussi l’Union européenne se dote-t-elle d’une politique commune de l’immigration, qui ne supprime pas toute initiative nationale comme le rappellent les lois Sarkozy sur les migrants, mais nous en enlève des prérogatives essentielles. Cela nous prive du droit de décider ou non l’asile, un pays situé aux frontières de l’Espace Schengen comme la Grèce pouvant accorder l’asile à un immigré en sachant qu’il ne restera pas en Grèce. L’espace Schengen nous rend dépendants des décisions d’autres pays de régulariser ou non leurs migrants, de les naturaliser ou non. Si l’Espagne décidait de régulariser et de naturaliser des millions de migrants (comme elle en a reçu au cours de la dernière décennie), la France ne peut leur refuser

23

l’entrée sur son sol. A moins que les naturalisations deviennent elles-mêmes une prérogative européenne…

Quant à ceux qui croiraient que nous devons au programme de mobilité étudiante et de coopération universitaire Erasmus la possibilité d’aller étudier hors de France, comment expliquent-ils la venue, chaque année, de milliers d’étudiants asiatiques et africains dans les universités françaises ? Ils furent en effet 38 000 étudiants à entrer en France en 2007… dont un peu plus de 2000 seulement venaient de l’Union Européenne, et moins de 4000 du continent européen ! Alors, en quoi une sortie de la France hors de l’UE interdirait-elle les études étrangères aux étudiants de l’Hexagone ? La protection des droits des consommateurs On pourrait penser impossible d’organiser une protection des consommateurs sur un marché de plusieurs dizaines de pays sans passer par l’échelle supranationale. C’est pourtant ce que fait la Suisse. La Suisse a son propre droit de la consommation, jugé peu développé par rapport aux autres pays européens, sauf pour la sécurité alimentaire. Et la Suisse négocie seule ses accords de libre-échange avec l’Union Européenne, par plus d’une centaine d’accords bilatéraux. Même face aux USA, la Suisse peut mettre des conditions dans ses accords commerciaux. Une objection rapide à la sortie de la France hors de l’UE serait qu’elle priverait les consommateurs de notre pays des normes commerciales qui garantissent un minimum de sécurité et de qualité aux acheteurs d’un très grand nombre de produits. On pense à la marque « CE » apposée sur nombre de nos achats, qui certifie la conformité du produit à des directives européennes le concernant. Mais on oublie une autre institution qui gère l’harmonisation des normes sur le continent européen, le Centre Européen de Normalisation (CEN), qui accueille en son sein les pays de l’UE, mais également la Suisse, la Norvège, l’Islande, ainsi que la Croatie depuis 2010. Ce centre travaille de fait avec tout le continent européen, pays d’ex-URSS compris, ainsi que des pays de la rive Sud de la Méditerranée. Ce centre formule des standards qui parfois inspirent les directives européennes précitées. Avec la France hors de l’UE, l’AFNOR (Agence Française de Normalisation) pourrait toujours rester connectée au CEN.

24

La politique agricole commune Initiée dès le Traité de Rome pour relancer une agriculture européenne affaiblie par la guerre, entrée en vigueur en 1962, la politique agricole commune prétendait atteindre l’autosuffisance alimentaire, objectif largement atteint, rendre les exportateurs compétitifs en leur compensant la différence de prix entre prix européens et prix mondiaux plus bas, et permettre le développement technique général du secteur. Au final, la PAC, qui représente toujours 40 % du budget de l’Union Européenne (soit 0,4% du revenu total des pays membres de l’UE), distribue principalement ses aides à une minorité d’agriculteurs (10% des exploitants français touchent 50% des 10 milliards d’euros perçus par la France, selon l’Observatoire des Subventions, en 2008 ; la France touchait 21% des subventions de la PAC cette année-là). Aussi, la PAC fausse la concurrence au niveau mondial, malgré les demandes répétées de diminution formulées par les pays du groupe de Cairns (dont nous reparlerons plus loin) depuis les années 1980. Des pays africains dont la majorité de la population travaille dans l’agriculture se sont ainsi retrouvé en importateurs nets de produits alimentaires, notamment français.

Mais au-delà de ces tares souvent décriées, on oublie surtout de dire…que l’appartenance de la France à l’UE n’est même pas une nécessité économique pour soutenir son agriculture. En effet, contributrice nette au budget européen à hauteur de 7 milliards d’euros, la France, en réalité, ne gagne rien financièrement de l’Union Européenne, et pourrait financer sa PAC elle-même. Financer la mise à jour technique des agricultures des pays est-européens se justifie certainement, dans une optique de solidarité ; mais en quoi une aide sortant des limites de l’Union Européenne serait-elle impossible ? Pourquoi s’intéresser aux agriculteurs roumains et polonais et pas aux ukrainiens ? Les fonds structurels et le développement régional Créé en 1975, le Fonds européen de développement régional, le FEDER, est censé réduire les inégalités infrastructurelles entre régions du cœur de l’Europe occidentale (l’axe Rhin-Alpes) et régions périphériques. Représentant comme la PAC environ 40% du budget de l’UE, on lui attribue souvent le succès de l’Irlande, succès non répété au Portugal ou en Grèce. Mais cette aide versée à l’Irlande n’était pas conditionnée à une gestion prudente des comptes publics, dont on voit les conséquences aujourd’hui

25

avec la crise de la dette dont l’Irlande est la deuxième victime après la Grèce, et sans doute pas la dernière en Europe.

L’argument d’une suppression éventuelle des subventions européennes fut agité comme un argument (de maitre chanteur) contre les électeurs français qui auraient eu le mauvais goût de voter non au Traité de Rome en 2005, surtout pour des régions très marginalisées telles que les DOM-TOM. Ce à quoi il faut répondre en rappelant ce que nous avons dit plus haut : la France versant plus au budget européen qu’elle n’en reçoit en retour, elle pourrait parfaitement assumer elle-même les subventions que l’on croit devoir à une « Europe » généreuse, et financer par elle-même sa solidarité avec d’autres nations, dans l’UE ou en dehors. On peut remarquer que la France verse, en 2010, environ 0,4% de son PIB (9 milliards d’euros) pour l’Aide Publique au Développement, en moitié pour le continent africain. Mais plus encore, la Norvège, non membre de l’Union Européenne mais de l’Espace Economique Européen, verse chaque année plus d’un milliard d’euros pour d’autres pays membres de l’EEE, soit principalement des pays membres de l’Union Européenne.

Il n’y a aucune raison d’affirmer qu’en sortant de l’Union Européenne, la France renoncerait à financer le développement de ses propres régions (elle le finance déjà) ni à renoncer à la solidarité avec d’autres Etats. La politique commerciale commune Que ferait la France sans « bénéficier » de la représentation commune de l’Union Européenne dans les négociations de l’Organisation Mondiale du Commerce ? Que ferait la France seule pour pouvoir imposer des conditions de production éthiques minimales à ses fournisseurs d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique du Sud ? Pourrions-nous envisager des mesures protectionnistes sur un seul pays, si jamais le besoin de protections douanières nous apparaissait réel ? A cela il faut répondre que la France n’est pas du tout condamnée à être seule. Si l’Union Européenne n’existait pas, les pays du Vieux Continent pourraient toujours s’associer dans une union spécialement dédiée à la représentation de leurs intérêts commerciaux extérieurs. C’est par exemple que l’Australie, le Canada, l’Indonésie, les Philippines, et la plupart des pays d’Amérique du Sud ont fait via le groupe de Cairns, une association portant le nom d’une ville australienne, et qui, via les voix de l’Australie ou du Brésil, demande l’abolition des protections douanières des Etats occidentaux, et la fin des subventions européennes et nord-américaines à

26

leurs exportations. Et ce sans aucun fonctionnement supranational. Alors, en quoi les principaux Etats européens, France, Allemagne, Italie, Espagne et Royaume-Uni, formant le plus exportateur et la plus grande zone d’échange mondiaux, ne pourraient-ils former leur propre coalition d’Etats souverains ? Notons que les unions douanières et les tarifs douaniers extérieurs ne nécessitent nullement une structure supranationale. Ils étaient déjà au programme de la CEE dès ses débuts, alors qu’elle fonctionnait en mode intergouvernemental. D’autres unions douanières existent, telles l’Union Bélarus-Russie-Kazakhstan, ou le MERCOSUR créé en 1991, regroupant le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay, et qui n’ont pas (encore ?) réalisé d’union politique. Ariane, Airbus, GSM…les fleurons détournés par l’eurofédéralisme Il est courant d’imputer à l’Union Européenne des exploits qui ne sont en réalité pas les siens. C’est le cas de grandes réalisations techniques telles qu’Airbus ou l’Agence Spatiale Européenne (ASE) et ses fusées Ariane. Exploits qui n’ont en réalité d’européen que leur localisation. Airbus est au contraire un fruit d’une coopération entre Etats, conviant au début des années 70 la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni (et pas l’Italie et le Benelux, pourtant membres de la CEE), et a travaillé avec divers partenaires (dont l’Espagne, sortant à peine du franquisme, avant son entrée dans la CEE en 1981). L’entreprise ne doit quasiment rien à la CEE/ UE, et, près de quarante ans plus tard, elle est largement devenue intercontinentale. L’ASE est quant à elle européenne…au point d’intégrer des participations suisses et norvégiennes ! On saurait difficilement mettre au compte de l’Union Européenne les travaux de plusieurs entreprises et centres de recherche européens dans les années 90 ayant abouti à la norme GSM 450 Mhz, alors que les pays des principaux protagonistes, le suédois Ericsson et le finlandais Nokia, ne sont entrés dans l’UE qu’en 1995 !

En conclusion, puisse cette série d’exemples inspirer au lecteur l’idée qu’en réalité, « l’Europe » ne nous offre rien, qu’on ne peut attribuer à l’Union Européenne une paternité sur tout ce que les européens produisent, et que la coopération intergouvernementale, inter-entreprises en Europe, tout comme la liberté de circulation et de commerce par accords réversibles, est tout à fait possible entre Etats souverains !

27

Vers l’éclatement de la zone euro ? Par Julien B.

L'éclatement de la zone euro, qui était présenté comme du domaine de

l'impossible ou de la folie il y a encore quelques semaines par les "spécialistes", apparait désormais comme une possibilité tout à fait envisageable face à l'ampleur et à la gravité de la crise économique. L'instauration d'une monnaie unique européenne est en effet un objectif important de la construction européenne depuis les années 1970, et on comprend ainsi parfaitement que les européistes aient du mal à reconnaitre la faillite de leur créature......

A l'origine de l'euro, le serpent monétaire et le SME, plan Delors et Traité de Maastricht

En avril 1972, les accords de Bâle marquent la naissance du "serpent

monétaire", mécanisme de coopération monétaire visant à réduire les fluctuations des taux de change des monnaies. En avril 1979, suite au sommet de Brême, est mis en place un système plus contraignant, le Système Monétaire Européen (SME), reposant sur deux principes essentiels : le rattachement des monnaies à l'étalon ECU et la fixité des changes.

Mais ce n'est qu'en avril 1989 que le plan Delors pose les jalons du passage à l'étape ultime de l'intégration : l'Union Economique et Monétaire caractérisée par la fixité irrévocable des taux de change et par la création d'une monnaie unique. L'impulsion donnée par le plan Delors aboutit à la signature à Maastricht du traité d'Union Européenne le 7 février 1992, qui précise les conditions de la marche vers l'UEM : un faible taux d'inflation, un déficit budgétaire de moins de 3% du PIB, une dette publique de moins de 60% du PIB, des taux d'intérêt réels à long terme supportables, des changes stables.

Les justifications de la monnaie unique

Plusieurs avantages étaient attendus du passage à la monnaie unique : la suppression des coûts de transaction résultant de la conversion des monnaies, l'élimination de toute incertitude sur l'évolution du taux de change ou encore la lutte contre l'inflation par l'obligation faite aux pays de s'aligner sur les taux d'inflation les plus bas.

28

Les critiques de la monnaie unique

Mais ces avantages supposés ou réels n'empêchent pas de nombreux

économistes de critiquer la monnaie unique depuis son origine. Ce fut le cas tant du côté libéral (Milton Friedman ou Jean-Jacques Rosa) que de la gauche. Selon certains économistes (Blanchard, Fischer, Solow), la marche vers la monnaie unique ne pouvait qu'entrainer la mise en place de politiques déflationnistes (c’est-à-dire la pression sur les salaires pour contenir la progression des prix) dont le coût est élevé en termes de chômage.

Par ailleurs, l'adoption d'une monnaie unique signifie la disparition du taux de change, variable d'ajustement en cas de choc asymétrique (lorsqu'un pays est confronté de manière isolée à une récession, il peut tenter d'amortir le choc en modifiant son taux de change). Les pays de la zone euro ne bénéficient plus d'aucun mécanisme d'ajustement permettant de résorber ce genre de chocs rapidement car la zone euro n'est pas une zone monétaire optimale, c'est à dire qu'elle ne regroupe pas des pays et des régions dont les économies sont fortement imbriquées, diversifiées, et où il existerait des mécanismes d’ajustement (par exemple avec un budget commun susceptible de compenser les effets d’une crise dans une région grâce aux transferts d’autres régions).

« L’euro ne résume pas tous nos problèmes », allons donc…Son niveau élevé renchérit nos exportations dans le reste du monde, tandis que l’unicité de monnaie entre la France et l’Allemagne permet aux exportations allemandes de ne pas devenir plus chères…Perte sur deux tableaux. Des points de croissance en moins qui auraient pu réduire nos déficits. Mais le pire effet de l’euro est d’avoir permis aux Etats qui auraient eu une monnaie faible (Grèce, Portugal, Irlande) d’avoir accès à des taux d’intérêts faibles (dus au cours élevé de l’euro, lui-même soutenu par la puissance exportatrice allemande) et d’avoir incité ces pays à s’endetter massivement. En 2010, la Grèce, l’Irlande et bientôt le Portugal voient leurs bulles éclater, en attendant les suivants…

Conclusion

La zone euro, qui devait favoriser la croissance et l'emploi, n'a pas tenu ses promesses. Le fait que la sortie de certains pays de la zone euro soit évoquée ouvertement est en soi un signe encourageant pour l'avenir, car elle créerait un précédent si elle venait à se réaliser. Aujourd'hui, la fin de la zone

29

euro n'apparait plus comme une utopie, même si beaucoup de chemin reste à parcourir avant que les Nations ne retrouvent leur souveraineté monétaire et que nous retrouvions nos chers francs de notre enfance dans notre porte-monnaie.

30

Une Europe démocratique est-elle possible ? Par Nationaliste Jacobin

Après les Grecs, c’est au tour de nos amis irlandais de goûter à

l’amertume de la crise économique. Et de profiter de la « solidarité » européenne. Les Irlandais sont très attachés à leur démocratie et à la souveraineté nationale. Appelés aux urnes pour ratifier le Traité de Lisbonne, ils avaient scandalisé le microcosme européiste en infligeant un désaveu retentissant au projet. On les rappela aux urnes pour qu’ils votent enfin « oui ». Quelle démocratie digne de ce nom fait voter ses citoyens jusqu’à ce qu’ils votent « comme il faut », « dans le sens de l’histoire » ?

Aujourd’hui, les Irlandais se préparent, résignés, à l’« aide » de leurs partenaires. Cette situation est difficile à accepter : les Irlandais renâclent à l’idée de voir débarquer les experts de l’UE qui vont en réalité mettre sous tutelle le gouvernement de l’Eire. Les Irlandais savent le prix de la liberté, eux qui ont acquis la leur si difficilement et si tardivement (au début des années 20). Ce qui m’amène à poser la question : l’Union européenne peut-elle être démocratique ? On peut en douter. En effet, pour qu’il y ait démocratie, encore faut-il qu’il y ait un demos, un peuple au sens politique du terme. On peut répondre à cela qu’il existe bien un corps civique européen puisque tout citoyen d’un Etat membre est de facto citoyen européen. Quelle est cependant la consistance de ce corps civique ? La démocratie suppose une capacité à débattre des affaires publiques. Comment organiser ce débat sans langue commune ? Combien de Français sont en mesure de mener un débat politique de fond avec un Hongrois ou un Bulgare ? Combien de Portugais parlent couramment le finnois ou le lituanien ? Dans la mesure où l’Europe prétend défendre la diversité linguistique (y compris en favorisant les langues régionales, ce qui est contestable), l’établissement d’une langue commune n’est pas d’actualité, et ce ne serait d’ailleurs pas souhaitable. Or, pour que le débat démocratique ait lieu, on ne saurait se contenter de quelques rudiments d’une langue véhiculaire comme l’anglais. La précision des termes revêt une importance particulière dans l’établissement de la loi. D’autre part, une Europe fédérale ne pourrait fonctionner harmonieusement qu’à la condition d’une homogénéisation des structures administratives de chaque Etat. Que l’on songe au fossé qui sépare la région française du Land allemand. La première ne dispose d’aucun pouvoir

31

législatif alors que le second possède de vastes prérogatives. La démocratie ne se vit pas de la même façon selon les pays européens. Faut-il donc que certains renoncent à leur riche tradition démocratique pour se fondre dans un moule européen ?

En tout cas, c’est là ce que souhaitent les ardents partisans d’une « Europe des Régions ». Ce projet consiste en effet à établir partout en Europe des Etats-régions autonomes ayant des prérogatives équivalentes. Or la France, pays dont la tradition démocratique est plus forte que celle des Etats fédéraux allemand ou espagnol, s’est précisément construite contre le régionalisme. Faudrait-il donc que la France renonce à son héritage démocratique national pour que s’établisse une démocratie européenne ? Enfin, on peut s’interroger sur la notion de « bien commun » à l’échelle européenne. En effet, le « bien commun » aussi appelé « intérêt général » est au cœur de la démocratie. Comme nombre d’européistes considèrent l’UE comme démocratique, ils transfèrent cette notion au niveau communautaire. Et, comme les citoyens d’une démocratie, chaque Etat membre est régulièrement prié de faire abstraction de ses intérêts particuliers, égoïstes, au nom de l’intérêt général. Mais la France ou la Grèce ne sont pas des individus : ce sont des nations. L’ « intérêt particulier » de la France n’est rien d’autre que… l’intérêt général du peuple français ! De plus, une observation fine de la politique communautaire laisse à penser que l’« intérêt général » européen, dans le domaine monétaire par exemple, coïncide étrangement et régulièrement avec l’intérêt particulier de certains Etats, comme l’Allemagne pour ne pas la nommer.

Dans le système capitaliste libéral choisi par les élites européistes, les Etats sont logiquement concurrents. Dès lors, n’est-ce pas une mystification que de faire croire aux citoyens qu’il existerait un « bien commun » à l’échelle de l’Union ?

32

Articles François Asselineau encore, sur le CNR et Dupont-Aignan (Mardi 6 avril 2010)

Désolé de revenir encore sur François Asselineau, président de

l'UPR (Union Populaire Républicaine), mais je viens de visionner les vidéos "UPR : 12 points qui nous différencient" et je dois bien admettre que c'est intéressant.

Vous pouvez voir ces 12 vidéos (une vidéo par point de différenciation) qui durent 3-4 minutes chacune à l'adresse suivante (IV) : http://u-p-r.fr/?p=851

Toutes sont intéressantes, même s'il a à mon avis une vision bien idyllique et fantasmée du général de Gaulle (mais c'est un point de détail) et que c'est un peu fatiguant de l'entendre citer toutes les trente secondes (surtout quand on n'est pas particulièrement gaulliste), mais je voudrais surtout attirer votre attention sur les points 2 et 4 : Point 2 : Une large union

Dans cette vidéo, François Asselineau dit ce que nous disons depuis longtemps (peut-être qu'il nous a copié, mais c'est de bonne guerre et nous n'avons pas pour habitude de déposer des droits d'auteur sur nos idées) à savoir qu'il faut PROVISOIREMENT oublier le clivage droite-gauche pour rassembler tous les Français, de l'extrême-droite à l'extrême-gauche, qui veulent sortir la France de l'Union Européenne.

Ceci ne veut pas dire que la gauche et la droite n'existent pas, comme se tuent à le répéter les tenants du "ni de droite, ni de gauche". Nous, par exemple, à Socialisme & Souveraineté, nous sommes de gauche (républicaine) car nous sommes contre le capitalisme (et pour le socialisme) et nous ne nions pas la réalité de la lutte des classes (car nous n'en sommes pas au point de nier les réalités qui s'imposent à nous, quand même !). Mais ceci veut dire qu'il ne sert à rien de s'écharper entre nous tant que la France n'aura pas retrouvé sa souveraineté, c'est à dire la possibilité de choisir librement et en toute indépendance la politique de son choix.

33

Au passage, François Asselineau adresse une réponse au Comité Valmy et au PRCF (Pole de Renaissance Communiste en France) qui prétendent mettre sur pied un nouveau Conseil National de la Résistance.....en ne réunissant que des gens de gauche et d'extrême-gauche.

François Asselineau fait justement remarquer qu'au Conseil National de la Résistance, il y avait des gens qui venaient de toutes les composantes politiques, allant du Parti Communiste Français à......l'extrême-droite avec les "cagoulards", et donc qu'un nouveau CNR qui aurait pour objectif de faire sortir la France de l'UE devrait également rassembler toutes les tendances politiques et devrait être plutôt dirigé par lui (comme par de Gaulle par le passé).

Nous sommes d'accord avec François Asselineau, nous pensons qu'un mouvement ou qu'un "CNR" pour la sortie de la France de l'UE rassemblera le meilleur de toutes les tendances politiques, et donc y compris des gens venant de l'extrême-droite, sachant qu'une grande majorité des militants d'extrême-droite n'en auront rien à foutre (il suffit de regarder les groupes Facebook pour remarquer que la plupart sont des gentils neuneus qui sont plus préoccupés par des questions comme "Pas de Turquie dans mon Europe" ou "Fier d'être européen" que "La France doit sortir de l'UE", seuls donc les meilleurs de tous les bords - une minorité - rejoindront un tel rassemblement transcourant). Point 4 : Le refus des compromissions

Cette vidéo est très intéressante dans la mesure où il démolit les pseudo-souverainistes qui en réalité finissent toujours par se rallier aux partis européistes pour des miettes (c'est à dire pour des places). Il critique tout d'abord Nicolas Dupont-Aignan et son mouvement DLR (Debout la République) qui est présenté comme souverainiste par les médias mais qui en réalité a appelé à voter Sarkozy en 2007 et qui au soir des élections régionales à fait alliance avec le CNI (Centre National des Indépendants et Paysans) qui est un parti très à droite et européiste depuis sa naissance.

Il critique aussi Chevènement et son MRC (Mouvement Républicain et Citoyen, ou un truc du genre) censé représenter le souverainisme de gauche mais qui finit toujours par se rallier au Parti "Socialiste".

34

Cette critique est intéressante car certains bruits laissent entendre que ces souverainistes de pacotille, qu'ils soient de gauche (Chevènement) ou de droite (Dupont-Aignan), pourraient bien se rallier ensemble à la candidature de Villepin en 2012. De Villepin qui rappelons-le est un fervent européiste depuis toujours.

En conséquence, nous pouvons qu'appeler ceux qui croient encore à la sincérité du combat souverainiste de Dupont-Aignan et Chevènement à ouvrir les yeux sur la réalité et à ne pas se faire avoir une nouvelle fois (vous en avez pas marre de vous faire ....... ?).

Je pense de plus en plus que François Asselineau est le seul capable de fédérer tous les opposants à l'UE de tous les bords politiques. Il a malheureusement peu de chances (pour ne pas dire aucune ?) d'être présent aux présidentielles de 2012, et on risque donc à nouveau de se retrouver face à un non-choix ou un faux choix, dans la mesure où son "parti", bien qu'il semble avoir de plus en plus de sympathisants ces derniers temps, est encore bien petit (250 membres parait-il, à titre de comparaison E&R a 800 membres et nous un peu moins, on est petit mais costaud).....la seule chance, ça serait que toutes les bonnes volontés de tous les bords politiques, sincèrement attachées à la souveraineté et à l'indépendance de la France, se décident enfin à sortir de leur sectarisme et à oublier PROVISOIREMENT les clivages politiques pour mener à bien cet historique combat libératoire.

La balle est dans le camp de chacun, faudra pas venir pleurer après s'il n'y a que des candidats du pareil au même ou des faux opposants d'opérette.

Le député anti-UE britannique Nigel Farage contre l'impôt unique européen (Lundi 25 Octobre 2010)

Nigel Farage contre l'impôt européen envoyé par Antipenseunique. - L'info internationale vidéo. Dans cette vidéo, l'eurodéputé du parti britannique anti-UE UKIP Nigel Farage s'oppose à l'idée d'un impôt européen, et dénonce le coût de l'Union Européenne pour le Royaume-Uni, comme nous l'avions déjà dénoncé pour la France dans un article précédent.

35

A la fin de la vidéo, Nigel Farage se fait apparemment "moucher" par José Manuel Barroso, le président de la Commission Européenne, dont Farage avait dit qu'il n'était pas élu. En effet, comme le dit Barroso, le président de la Commission Européenne, s'il est d'abord proposé par le Conseil Européen, est ensuite élu par un vote du Parlement européen. Pour les européistes, c'est une grande "avancée" de la "démocratie européenne". Ce que Nigel Farage aurait aussitôt pu répondre (mais en avait-il le temps de parole?) était que cette élection n'a été instaurée que par le Traité de Lisbonne, qui lui-même ne fut jamais soumis aux peuples, sauf en Irlande, où il fut rejeté en 2008, avant qu'on le resoumette au vote en 2009... Farage s'est certes techniquement trompé en disant que Barroso n'était pas élu, mais il aurait parfaitement pu répondre que les peuples n'ont jamais été consultés pour admettre les dispositions qui mettaient en place cette élection du président de la Commission Européenne. Tout comme ils n'ont pas été consultés sur grand-chose, d'ailleurs.

Vœux 2011 : les antieuropéens font flipper Sarko (2 Janvier 2011)

En ce tout début d’année, relevons les vœux de Nicolas Sarkozy du

31 Décembre. Pas parce qu’ils seraient spécialement intéressants, pertinents et éclairants en les prenant au premier degré. Mais plutôt par une révélation en creux au sujet de l’euro et de l’Union Européenne.

Après avoir réécrit l’Histoire en prétendant que la réforme des retraites s’était passée « sans violences » ni « blocages » (dans quel pays était-t-il en Octobre dernier ?), et que la majorité des français l’admettait comme « inéluctable » (en déni complet des faits là encore…), Sarkozy nous lâche quelques paroles plus intéressantes.

Fait rare dans des exercices censés être conciliateurs que sont les vœux, Sarkozy s’en est pris directement à des adversaires : ceux qui veulent le retour au franc. En martelant d’abord que l’Union Européenne nous aurait « protégés », puis que la fin de l’euro serait « la fin de l’Europe » (et alors ?), que « l’isolement de la France serait une folie » (que nous étions fous avant 1999 et 1992 plus encore !), et que les « soixante ans » de construction européenne ont apporté « la paix et la fraternité sur notre continent » (mais oui, mais oui, relisez donc le troisième numéro de Socialisme &

36

Souveraineté)…Et de conclure que « l’Europe est essentielle pour notre avenir, notre identité, nos valeurs ».

Que Nicolas Sarkozy soit amené à évoquer les anti-euros et anti-UE, camp que nos éditorialistes avaient déjà condamné à moultes reprises aux oubliettes de l’Histoire, en dit long sur l’inquiétude des européistes. Comme David Desgouilles, nous pouvons remercier notre président d’avoir ainsi fourni une publicité inespérée à nos idées. Et nous appelons nos lecteurs à relire le troisième numéro de notre journal. Cohn Bendit : après le Khmer Vert, le Démocrate Totalitaire (Mercredi 19 janvier 2011)

Si nous faisons circuler cette vidéo, c'est parce qu'elle montre bien

l'hypocrisie et l'opportunisme dont font preuve la plupart des politiciens de nos jours. En effet, on peut constater que Daniel Cohn Bendit se permet une grande envolée lyrique à propos du silence de l'Union Européenne concernant la chute de Ben Ali, et une fois de plus il n'hésite pas à jouer « le rebelle » façon 68 sur les barricades.

Pourtant cette révolte et cette aspiration à la démocratie n’est qu’une façade, voire du mauvais théâtre qui cache une fois de plus la véritable contradiction de ce collabo. S'il défendait la démocratie, comment expliquer alors qu’il reste silencieux concernant l’application du traité de Lisbonne qui est une copie d’un Traité Constitutionnel Européen rejeté massivement par les Français en 2005 ? Est-ce ça le respect de la majorité ? Comment expliquer qu’il a tout entrepris pour modifier la loi et ainsi empêcher Jean-Marie Le Pen de parler ? Est-ce ça la liberté d’expression?

Non ça c'est la démocratie made in Européiste, une apparence démocratique sous une réalité totalitaire.

Concernant la Tunisie, nous nous plaçons à contre-courant des autres partis, puisque par refus de l'ingérence et respect du droit à l'autodétermination, nous ne soutiendrons et n’accompagnerons le peuple Tunisien que lorsque celui-ci le désirera.

37

La "Nation européenne" de Jean-Luc Mélenchon (Jeudi 17 Février 2011)

Au moment du vote sur le traité de Maastricht en 1992, Jean-Luc

Mélenchon intervenait à la tribune du Sénat pour appeler à voter oui, mais aussi pour appeler de ses vœux la construction d'une "Nation européenne" et pour fustiger le peuple danois qui s'était "trompé" en votant non. A lire sur : Mélenchon et la Nation Européenne (http://www.comite-valmy.org/spip.php?article1143)

Le pire n'est pas de s'être trompé en ayant soutenu le oui au traité de Maastricht : nul n'est infaillible (sauf les gens bornés et de mauvaise foi) et chacun a le droit à l'erreur. Le plus grave, c'est de persister dans l'erreur car au fond, rien ne dit que Mélenchon n'est pas toujours favorable à cette idée de construction d'une Nation européenne. Son "Front de Gauche pour changer d'Europe" demeure en tout cas fermement européiste.

Amorçons la chute de l'Union Européenne ! (Mardi 12 avril 2011)

Des syndicats européens ont manifesté, le 9 Avril, à Budapest à

l'appel de la Confédération Européenne des Syndicats (CES) pour contester les politiques d'austérité au sein de l'Union Européenne, en marge d'une réunion des ministres des Finances. Nous nous félicitons de la logique unitaire de ce rassemblement qui a réuni des individus de plus de 22 pays différents. En effet, elle a permis à plus de 45 000 manifestants d'exprimer leur colère face aux politiques de rigueur qui visent à faire payer une fois de plus les salariés et d'esquisser un nouveau mouvement social. Cette manifestation est d'autant plus encourageante puisqu'en parallèle nous notons qu'en France, le mouvement anti-européen se développe grâce, par exemple, au formidable essor de l'UPR ou encore aux nombreuses ventes du livre de Nicolas-Dupont Aignan : L’euro, les banquiers et la

38

mondialisation : l’arnaque du siècle (livre intéressant mais qui ne suffit pas à faire de NDA un opposant crédible). Enfin, la conjoncture des événements permet à tout citoyen de constater les limites de l'UE, ainsi la gestion catastrophique du dossier concernant l'arrivée de plusieurs dizaines de milliers migrants en Italie a été révélateur des contradictions de l'Espace Schengen. Contradictions qui ont suscité de vives réactions au sommet même de la hiérarchie européenne puisque le ministre italien de l'Intérieur Roberto Maroni n'a pas mâché ces mots en déclarant : "Nous avons demandé de la solidarité, on nous a répondu: débrouillez-vous seuls. Je me demande si cela a encore un sens de faire partie de l'Union Européenne". Malheureusement, malgré une mobilisation et des perspectives encourageantes, nous ne pouvons que déplorer les propos de John Monks, secrétaire général de la Confédération Européenne des Syndicats, qui appelait à la fin de l'Europe libérale au profit d'une « d'Europe sociale », projet alternatif voué à l'échec et qui n'est en réalité qu'un mythe cachant le véritable cœur du problème : l'impossibilité d'une construction européenne. C'est pourquoi il faut être vigilant et contester avec vigueur ce mirage européiste en établissant un travail d'éducation populaire dans le but d'imposer la seule issue possible : le démantèlement de l'Union Européenne. Aequitas.