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«Les collections» 13 «CITA- TION» MÉ- DIA «Les digital natives» la génération multi-écrans « A digital native is a person who has grown up with digital technology such as computers, the Internet, mo- bile phones and MP3». Pagination ? Mise en exergue d’éléments Plusieurs types de construction de mise en page ... 1) Un écran parmis tant d’autres

COLLECTIONS "ÉCRAN TOTAL"

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propositions de collections pour a la criee

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«Les collections»

13

«CITA-TION»

MÉ-DIA

«Les digital natives»

la g

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« A digital native is a person who has grown up with digital technology such as computers, the Internet, mo-bile phones and MP3».

Pagination ?

Mise en exergue d’éléments

Plusieurs types de construction de mise en page ...

1) Un écran parmis tant d’autres

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«Les collections»«Bricolage d’idées»

« Le mot Kitsch ...»

/« Le mot Kitsch ...»

/

Les « digital natives »/Les

« digital natives »/

Associer des symboles forts à la mise en page : CODIFICATION

Les « digital natives »/

Eléments gra-phiques de base

« http://www.google.fr/ » II) « slash »

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«Les collections»

1) COLLECTION « SLASH » : Appronfondissement -> Etude des mises en pages, rapports textes/images, pagination, couverture ....

Une des conférences du récent Webcom qui a eu le plus de succès était celle de Marc Prensky, inventeur dès 2001 du terme « Digital native ». De quoi parle-t-on? Wikipédia donne cette définition :« A digital native is a person who has grown up with digital technology such as computers, the Internet, mobile phones and MP3».

Les avis divergent sur les dates à prendre en compte, je serais plutôt tenté de dire que ce sont tous les enfants nés après 1997 dont les plus âgés ont 11-12 ans en 2008. A l’instar de la génération précédente, dite Y, qui a vécu le passage de la cassette audio au CD, de la cassette vidéo au dvd, qui a vu l’arrivée des premiers laptop, des premiers téléphones mobiles, de l’Internet haute vitesse, nos petits natifs ont grandi entouré de toute cette quincaillerie: ils n’ont pas migré, tout était là.

Bien sûr tout le monde les scrute à la loupe et se demande comment ils vont fonctionner dans l’avenir. En tête les entreprises qui se question-nent sur les impacts de leur arrivée dans quelques années sur le marché du travail. Mais le phénomène va bien au-delà: sociologues, anthro-pologues, hommes politiques, scientifiques, enseignants, historiens découvrent que ces enfants font partie de la première génération qui est capable d’apprendre des choses aux générations précédentes.

la génération multi-écrans

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Les « digital natives »/Rapport texte / image

Développement

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«Les collections»

Une des conférences du récent Webcom qui a eu le plus de succès était celle de Marc Prensky, inventeur dès 2001 du terme « Digital native ». De quoi parle-t-on? Wikipédia donne cette définition :« A digital native is a person who has grown up with digital technology such as computers, the Internet, mobile phones and MP3».

Les avis divergent sur les dates à prendre en compte, je serais plutôt tenté de dire que ce sont tous les enfants nés après 1997 dont les plus âgés ont 11-12 ans en 2008. A l’instar de la génération précédente, dite Y, qui a vécu le passage de la cassette audio au CD, de la cassette vidéo au dvd, qui a vu l’arrivée des premiers laptop, des premiers téléphones mobiles, de l’Internet haute vitesse, nos petits natifs ont grandi entouré de toute cette quincaillerie: ils n’ont pas migré, tout était là.

Bien sûr tout le monde les scrute à la loupe et se demande comment ils vont fonctionner dans l’avenir. En tête les entreprises qui se question-nent sur les impacts de leur arrivée dans quelques années sur le marché du travail. Mais le phénomène va bien au-delà: sociologues, anthro-pologues, hommes politiques, scientifiques, enseignants, historiens découvrent que ces enfants font partie de la première génération qui est capable d’apprendre des choses aux générations précédentes.

Les « digital natives »

la génération multi-écrans

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« Le mot Kitsch ...»

« [...] Le mot kitsch désigne l’attitude de celui qui veut plaire à tout prix et au plus grand nombre. Pour plaire, il faut confirmer ce que tout le monde veut entendre, être au service des idées reçues. Le kitsch, c’est la traduction de la bétise des idées reçues dans le langage de la beauté et de l’émotion... Vu la nécessité impérative de plaire et de gagner ainsi l’attention du plus grand nombre, l’esthétique des mass média embrassent et infiltrent toute notre vie, le kitsch devient notre esthétique et notre morale quotidienne. »

Milan KUNDERA Discours prononcé lors de la remise du prix Jerusalem 1985

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Rapport texte / image

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«Les collections»

Une des conférences du récent Webcom qui a eu le plus de succès était celle de Marc Prensky, inventeur dès 2001 du terme « Digital native ». De quoi parle-t-on? Wikipédia donne cette définition :« A digital native is a person who has grown up with di-gital technology such as computers, the Internet, mobile phones and MP3».

Une des conférences du récent Webcom qui a eu le plus de succès était celle de Marc Prensky, inventeur dès 2001 du terme « Digital native ». De quoi parle-t-on? Wikipédia donne cette définition :« A digital native is a person who has grown up with di-gital technology such as computers, the Internet, mobile phones and MP3».

Les avis divergent sur les dates à prendre en compte, je serais plutôt tenté de dire que ce sont tous les enfants nés après 1997 dont les plus âgés ont 11-12 ans en 2008. A l’instar de la génération pré-cédente, dite Y, qui a vécu le passage de la cassette audio au CD, de la cassette vidéo au dvd, qui a vu l’arrivée des premiers laptop, des premiers téléphones mobiles, de l’Internet haute vitesse, nos petits natifs ont grandi entouré de toute cette quincaillerie: ils n’ont pas

Les avis divergent sur les dates à prendre en compte, je serais plutôt tenté de dire que ce sont tous les enfants nés après 1997 dont les plus âgés ont 11-12 ans en 2008. A l’instar de la génération pré-cédente, dite Y, qui a vécu le passage de la cassette audio au CD, de la cassette vidéo au dvd, qui a vu l’arrivée des premiers laptop, des premiers téléphones mobiles, de l’Internet haute vitesse, nos petits natifs ont grandi entouré de toute cette quincaillerie: ils n’ont pas

migré, tout était là. Bien sûr tout le monde les scrute à la loupe et se demande com-ment ils vont fonctionner dans l’avenir. En tête les entreprises qui se questionnent sur les impacts de leur arrivée dans quelques années sur le marché du travail. Mais le phénomène va bien au-delà: sociologues, anthropologues, hommes politiques, scientifiques, enseignants, historiens découvrent que ces enfants font partie de la première génération qui est capable d’apprendre des choses ...

migré, tout était là. Bien sûr tout le monde les scrute à la loupe et se demande com-ment ils vont fonctionner dans l’avenir. En tête les entreprises qui se questionnent sur les impacts de leur arrivée dans quelques années sur le marché du travail. Mais le phénomène va bien au-delà: sociologues, anthropologues, hommes politiques, scientifiques, enseignants, historiens découvrent que ces enfants font partie de la première génération qui est capable d’apprendre des choses ...

Les « digital natives »

la génération multi-écrans

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« Le mot Kitsch ...»

« [...] Le mot kitsch désigne l’attitude de celui qui veut plaire à tout prix et au plus grand nombre. Pour plaire, il faut confirmer ce que tout le monde veut entendre, être au service des idées reçues. Le kitsch, c’est la traduction de la bétise des idées reçues dans le langage de la beauté et de l’émotion... Vu la nécessité impérative de plaire et de gagner ainsi l’attention du plus grand nombre, l’esthétique des mass média embrassent et infiltrent toute notre vie, le kitsch devient notre esthétique et notre morale quotidienne. »

Milan KUNDERA Discours prononcé lors de la remise du prix Jerusalem 1985

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Rapport textes / textes

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«Les collections»

« [...] L’analyse sociologique se heurte souvent à un malentendu : ceux qui sont inscrits dans l’objet de l’analyse, dans le cas particulier des journalistes, ont tendance à penser que le travail d’énonciation, de dévoilement des mécanismes, est un travail de dénonciation, di-rigé contre des personnes ou, comme on dit, des «attaques», des at-taques personnelles, ad hominem (cela dit, si le sociologue disait ou écrivait le dixième de ce qu’il entend lorsqu’il parle avec des journa-

listes, sur les «ménages» par exemple, ou sur la fabrication — c’est bien le mot — des émissions, il serait dénoncé par les mêmes journa-listes pour son parti-pris et son manque d’objectivité). Les gens, de façon générale, n’aiment guère être pris pour objet, objectivés, et les journalistes moins que les autres. Ils se sentent visés, épinglés, alors que, plus on avance dans l’analyse d’un milieu, plus on est amené à dédouaner les individus de leur responsabilité, — ce qui ne veut pas

dire qu’on justifie tout ce qui s’y passe —, et mieux on comprend comment ça fonctionne, plus on comprend aussi que les gens qui en participent sont manipulés autant que manipulateurs. Il manipulent même d’autant mieux, bien souvent, qu’ils sont eux-mêmes plus ma-nipulés et plus inconscients de l’être. J’insiste sur ce point, tout en sachent que, malgré tout, ce que je dis sera perçu comme une critique ; réaction qui est aussi une manière de se défendre contre l’analyse. Je crois même que la dénonciation des scandales, des faits et des méfaits

« [...] »

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« [...] Le mot kitsch désigne l’attitude de celui qui veut plaire à tout prix et au plus grand nombre. Pour plaire, il faut confirmer ce que tout le monde veut entendre, être au service des idées reçues. Le kitsch, c’est la traduction de la bétise des idées re-çues dans le langage de la beauté et de l’émotion... Vu la nécessité impérative de plaire et de gagner ainsi l’attention du plus grand nombre, l’esthé-tique des mass média embrassent et infiltrent toute notre vie, le kitsch devient notre esthétique et notre morale quotidienne. »

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de tel ou tel présentateur, ou des salaires exorbitants de certains produc-teurs, peut contribuer à détourner de l’essentiel, dans la mesure où la corruption des personnes masque cette sorte de corruption structurelle (mais faut-il encore parler de cette corruption ?) qui s’exerce sur l’en-semble du jeu à travers des mécanismes tels que la concurrence pour les parts de marché, que je veux essayer d’analyser.Je voudrais donc démonter une série de mécanismes qui font que la télévision exerce une forme particulièrement pernicieuse de violence

symbolique. La violence symbolique est une violence qui s’exerce avec la complicité tacite de ceux qui la subissent et aussi, souvent, de ceux qui l’exercent dans la mesure où les uns et les autres sont inconscients de l’exercer ou de la subir. La sociologie, comme toute les sciences, a pour fonction de dévoiler des choses cachées ; ce faisant, elle peut contribuer à minimiser la violence symbolique qui s’exerce dans les rapports so-ciaux et en particulier dans les rapports de communication médiatique. »

Pierre BOURDIEU Sur la télévision Editions LIBER

raisons d’agir décembre 1996

« [...] La jeune fille est un absolu : on l’achète parce qu’elle a de la valeur, elle a de la valeur parce qu’on l’achète. Tautologie de la marchandise. »TIQQUN Premiers matériaux pour une théorie de la jeune fille Editions Mille et une

nuits 2001

Rapport textes / textes

Intégrer et hiérarchiser les différents textes (exemple texte de labeur/à lire et citations)

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«Les collections»

Propositions de couvertures pour les collections

A la criée

TOTAL écran

Les pieds

dans le PAFF

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«Les collections»

« TOTAL écran»/A la criée

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«Les collections»

///////ECRAN TOTAL

///////ECRAN TOTAL

///////ECRAN TOTAL

///////ECRAN TOTAL

Exemple de déclinaisons

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«Les collections»

Ecran TOTAL

A la CRIEE

Les pieds

dans le PAFF

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« »

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Construction type de la mise en page

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«Les collections»

Et c’est précisément ce qui est enseigné dans les écoles de journalisme, qui garantissent l’obtention de la carte de presse. Une douzaine d’écoles en France sont directement financées par les principaux groupes de médias, et la carte de presse est elle-même décernée par des journalistes professionnels. Il n’existe pour ainsi dire pas de contrôle extérieur et indé-pendant de la profession de journalistes. Et de fait, le milieu est extrêmement homogène, en partie à cause du prix élevé d’entrée dans ces écoles, et grâce à une autorégulation inconsciente du milieu social des journalistes entre eux.L’exercice de la revue de presse, très enseigné dans ses écoles et qui permet de savoir de quoi on va parler en lisant les autres titres, illustre ce milieu anthropo- phage. « Personne ne lit plus les journaux que les journalistes eux-mêmes », disait pierre Bourdieu dans son ouvrage Sur la télévision2.

La télévision, comme média très hétéronome, est fortement soumise à la loi du marché (l’audimat). Elle tend à favoriser le commercial contre l’autonome, c’est-à-dire contre les valeurs de la profession journalistique. Par son pouvoir de déformation du champ médiatique elle va pousser les autres médias à faire comme elle.

TOTAL - ECRAN / ECRAN - TOTAL

« [...] Le mot kitsch désigne l’attitude de celui qui veut plaire à tout prix et au plus grand nombre. Pour plaire, il faut confirmer ce que tout le monde veut entendre, être au service des idées reçues. Le kitsch, c’est

la traduction de la bétise des idées reçues dans le langage de la beauté et de l’émotion... Vu la nécessité im-pérative de plaire et de gagner ainsi l’attention du plus grand nombre, l’esthétique des mass média embrassent et

infiltrent toute notre vie, le kitsch devient notre esthétique et notre morale quotidienne. »

Création de bloc de texte basé sur cette forme initiale ...

Pourquoi la té

lévision

n’inform

e pas

« Si la télévision disait la vérité, ça fait longtemps qu’elle serait interdite ! » C’est ce qu’affirmait Coluche dans l’un de ses sketchs et c’est aussi l’hypothèse qui est questionnée ici. D’où viennent les informations données à la télévision? Qui les produit ? Pour qui ? Et dans quel intérêt ? Sans alimenter une énième théorie du

complot, cet article souhaite simplement rappelé quelques réalités, trop souvent absentes... des infor-mations.

Que ce soit le « jité » de 20h, le « flash » de la matinale, Complé-ments d’enquêtes sur France 2 ou Harry Roselmack en immer-sion sur TF1, les infos que l’on y voit répon-dent au même sys-

tème et contraintes inhérentes à la massification du médium télévisé. Ces contraintes sont évidemment politiques ou économiques. Mais, moins visibles, elles peuvent aussi venir de microcosme dans lequel évoluent les journalistes ou en-core de l’absence de contrôle dont jouit ce milieu.

Eléments disparates : associations et compositions

Exemple de mise en page possibles :

III) Dans le style « À la criée »

Page 13: COLLECTIONS "ÉCRAN TOTAL"

«Les collections»

ME-DIA

INFO PRA-

TIQUES

« L’aliénation du spectateur au profit de l’objet contemplé (qui est le résultat de sa propre activité inconsciente) s’exprime ainsi : plus il contemple, moins il vit ; plus il accepte de se re-connaître dans les images dominantes du besoin, moins il comprend sa propre existence et son propre désir. L’extériorité du spectacle par rapport à l’homme agissant apparaît en ce que ses propres gestes ne sont plus à lui, mais à un autre qui les lui représente.

C’est pourquoi le spectateur ne se sent chez lui nulle part, car le spectacle est partout. »Guy DEBORD chap. 30 La société du spectacle 1967

« Le caractère fondamentalement

tautologique du spectacle découle du

simple fait que ses moyens sont en

même temps son but. Il est le

soleil qui ne se couche jamais

sur l’empire de la passivité

moderne. Il recouvre

toute la surface du

monde et baigne

indéfiniment

dans sa

propre

gloire. »

Guy DEBORD

ME-DIA

ME-DIA

IIII) Notion de « FRAGMENTATION »

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«Les collections»

Enregistre-ment d’une émission pour Canal+

Au cœur du processus d’industrialisation des jeux télévisés

INFO PRA-

TIQUES

Nous avons déjà oublié le nom du jeu télévisé auquel nous avons participé comme bon public ; le nom de ces jeux est interchangeable et, des chaînes de télévision du service public aux chaînes de télévision gérées par des struc-tures privées — dont certains marchands d’armes —, le spectacle proposé est toujours le même : vacuité des questions posées, mélange des genres entre actualité politique, fais divers et anecdotes médiatiques, peopolisation des invités, dont certains sont eux-mêmes des people, lobotomie navrante du présentateur et soumission du public, infantilisé jusque dans les temps morts de l’enregistrement.Mais le constat principal reste celui de la mise en œuvre de pra-tiques manipulatoires chronométrées, de la mise à bas de toute spontanéïté et sincérité, de la bêtification du public considéré

comme un kleenex, flatté lorsqu’on en a besoin, parqué lorsque les caméras s’éteignent.Les vigiles sont des vigiles, les studios sont des studios, les lumières sont des lumières, les techniciens sont des techniciens, mais attention, le présentateur n’est pas un présentateur, les invités ne sont pas des invités, le public n’est pas un public et le chauffeur de salle n’est pas un chauffeur de salle. Toutes ces personnes, qui parfois aiment, mangent, pleurent ou sont malades, sont des avatars, pièces absolument calibrées, dri-vées, briefées, clones hagards et consentants de citoyens qui, d’ordinaire, sont censés réfléchir avant de mettre un bulletin dans l’urne.

2) COLLECTION « FRAGMENTATION» : Appronfondissement -> Etude des mises en pages, rapports textes/images, pagi-nation, couverture ....

Développement

Page 15: COLLECTIONS "ÉCRAN TOTAL"

«Les collections»

Enregistre-ment d’une émission pour Canal+

Au cœur du processus d’industrialisation des jeux télévisés

INFO PRA-

TIQUES

Nous avons déjà oublié le nom du jeu télévisé auquel nous avons participé comme bon public ; le nom de ces jeux est interchangeable et, des chaînes de télévision du service public aux chaînes de télévision gérées par des struc-tures privées — dont certains marchands d’armes —, le spectacle proposé est toujours le même : vacuité des questions posées, mélange des genres entre actualité politique, fais divers et anecdotes médiatiques, peopolisation des invités, dont certains sont eux-mêmes des people, lobotomie navrante du présentateur et soumission du public, infantilisé jusque dans les temps morts de l’enregistrement.Mais le constat principal reste celui de la mise en œuvre de pra-tiques manipulatoires chronométrées, de la mise à bas de toute spontanéïté et sincérité, de la bêtification du public considéré

comme un kleenex, flatté lorsqu’on en a besoin, parqué lorsque les caméras s’éteignent.Les vigiles sont des vigiles, les studios sont des studios, les lumières sont des lumières, les techniciens sont des techniciens, mais attention, le présentateur n’est pas un présentateur, les invités ne sont pas des invités, le public n’est pas un public et le chauffeur de salle n’est pas un chauffeur de salle. Toutes ces personnes, qui parfois aiment, mangent, pleurent ou sont malades, sont des avatars, pièces absolument calibrées, dri-vées, briefées, clones hagards et consentants de citoyens qui, d’ordinaire, sont censés réfléchir avant de mettre un bulletin dans l’urne.

MEDIA

« ... se heurte souvent à un malentendu : ceux qui sont inscrits dans l’objet de l’analyse, dans le cas particulier des journalistes, ont tendance à penser que le travail d’énonciation, de dévoilement des mécanismes, est un travail de dénonciation, dirigé contre des personnes ou, comme on dit, des «attaques», des attaques person-nelles, ad hominem (cela dit, si le sociologue disait ou écrivait le dixième de ce qu’il entend lorsqu’il parle avec des journalistes, sur les «ménages» par exemple, ou sur la fabrication — c’est bien le mot — des émissions, il serait dénoncé par les mêmes journalistes pour son parti-pris et son manque d’objectivité). Les gens, de façon générale, n’aiment guère être pris pour objet, objectivés, et les journalistes moins que les autres. Ils se sentent visés, épinglés, alors que, plus on avance dans l’analyse d’un milieu, plus on est amené à dédouaner les individus de leur responsabilité, — ce qui ne veut pas dire qu’on justifie tout ce qui s’y passe —, et mieux on comprend comment ça fonctionne, plus on comprend aussi que les gens qui en participent sont manipulés autant que manipulateurs. Il manipulent même d’autant mieux, bien souvent, qu’ils sont eux-mêmes plus manipulés et plus inconscients de l’être. J’insiste sur ce point, tout en sachent que, malgré tout, ce que je dis sera perçu comme une critique ; réaction qui est aussi une manière de se défendre contre l’analyse. Je crois même que la dénonciation des scandales, des faits et des méfaits de tel ou tel présentateur, ou des salaires exorbitants de certains producteurs, peut contribuer à détourner de l’essentiel, dans la mesure où

[...] L’analyse sociolo-gique

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Rapport texte/image

MISE ENSITUATIONS

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«Les collections»

Au cœur du processus d’industrialisation des jeux télévisés

INFO PRA-

TIQUES

Nous avons déjà oublié le nom du jeu télévisé auquel nous avons participé comme bon public ; le nom de ces jeux est interchangeable et, des chaînes de télévision du service public aux chaînes de télévision gérées par des struc-tures privées — dont certains marchands d’armes —, le spectacle proposé est toujours le même : vacuité des questions posées, mélange des genres entre actualité politique, fais divers et anecdotes médiatiques, peopolisation des invités, dont certains sont eux-mêmes des people, lobotomie navrante du présentateur et soumission du public, infantilisé jusque dans les temps morts de l’enregistrement.Mais le constat principal reste celui de la mise en œuvre de pra-tiques manipulatoires chronométrées, de la mise à bas de toute spontanéïté et sincérité, de la bêtification du public considéré

comme un kleenex, flatté lorsqu’on en a besoin, parqué lorsque les caméras s’éteignent.Les vigiles sont des vigiles, les studios sont des studios, les lumières sont des lumières, les techniciens sont des techniciens, mais attention, le présentateur n’est pas un présentateur, les invités ne sont pas des invités, le public n’est pas un public et le chauffeur de salle n’est pas un chauffeur de salle. Toutes ces personnes, qui parfois aiment, mangent, pleurent ou sont malades, sont des avatars, pièces absolument calibrées, dri-vées, briefées, clones hagards et consentants de citoyens qui, d’ordinaire, sont censés réfléchir avant de mettre un bulletin dans l’urne.

Trois personnages sont emblématiques de cette décérébra-tion collective : le chauffeur de salle, le présentateur et le stéphanebern.Le chauffeur de salle moque gentiment le public qu’il est chargé de faire réagir à certains moments donnés et pas à d’autres. Voilà, tout est dit. Ce qui reste, ce sont des vannes faciles, un appel à la coolitude, l’incantation que ce jeu « est vraiment sympa, non ? » et une permanente exhortation à « faire le plus de bruit possible », sur ordre. La fausse spontanéité millimétrée du public pour saluer les bonnes réponses du jeu, les saillies humoristiques des

invités ou les scores abscons, c’est le vrai naufrage de la télévision, comme le big-mac est le naufrage de l’industrie de l’alimentation, le paradoxe du triomphe de l’indé-cence du produit le mieux fini de la chaîne. Et lorsque le chauffeur de salle, entre deux enregistrements, fait « jouer » certains spectateurs à prendre les places des invités et du présentateur, ce sera l’acmée de la soumission du public, entrepenant d’applaudir un simulacre bis ou un simulacre au carré, c’est selon. Pour les misérables spectateurs-ac-teurs, alors, le fait de perdre au jeu du ni oui - ni non, sera simplement un rappel à plus d’humilité dans leurs cri-tiques adressées à ceux qui perdent dans le vrai simulacre.

« L’aliénation du spectateur au profit de l’objet contemplé (qui est le résultat de sa propre activité inconsciente) s’exprime ainsi : plus il contemple, moins il vit ; plus il accepte de se recon-naître dans les images dominantes du besoin, moins il comprend sa propre existence et son propre désir. L’extériorité du spectacle par rapport à l’homme agissant apparaît en ce que ses propres gestes ne sont plus à lui, mais à un autre qui les lui représente. C’est pourquoi le spectateur ne se sent chez lui nulle part, car le spectacle est partout. »

Guy DEBORD chap. 30 La société du spectacle 1967

« Si la télévision disait la vérité, ça fait longtemps qu’elle serait interdite ! » C’est ce qu’affirmait Coluche dans l’un de ses sketchs et c’est aussi l’hy-pothèse qui est questionnée ici. D’où viennent les informations données à la télévision? Qui les produit ? Pour qui ? Et dans quel intérêt ? Sans alimenter une énième théorie du complot, cet ar-ticle souhaite simplement rappelé quelques réalités, trop souvent absentes... des informations.

Que ce soit le « jité » de 20h, le « flash » de la matinale, Complé-ments d’enquêtes sur France 2 ou Harry Roselmack en immer-sion sur TF1, les infos que l’on y voit répondent au même système et contraintes inhérentes à la massification du médium télévisé. Ces contraintes sont évidemment politiques ou économiques. Mais, moins visibles, elles peuvent aussi venir de microcosme dans lequel évoluent les journalistes ou encore de l’absence de contrôle dont jouit ce milieu.

Rappelons qu’en matière de politique, les trois quarts des Fran-çais interrogés1 s’informent principalement par la télévision et un quart seulement par la presse écrite. Ce qui démontre, s’il était nécessaire, l’importance capitale des journaux télévisés dans notre rapport à l’actualité. Mais qu’est-ce finalement que cette « actualité » ?

Une étude rapide des journaux (et pas uniquement télévi-sés) montre que les faits divers y ont une place écrasante. Il est courant qu’un enlèvement, un accident ou un meurtre fasse l’ouverture de l’actualité. Or cette information occulte nécessai-rement tous les autres meurtres ou enlèvement qui ont eu lieu au même moment à un autre endroit. Au-delà de la loi du « mort-kilomètrique » (qui veut que l’on s’intéresse davantage à deux morts dans sa ville, qu’à deux cent mille morts à l’autre bout du monde), le choix de ce qui « fait l’actualité » est capital vu le peu

CITA-TION

Pourquoi la télévi-sion n’in-forme pas

Rapport de texte/texte

Enregistre-ment d’une émission pour Canal+

Page 17: COLLECTIONS "ÉCRAN TOTAL"

«Les collections»

Construction d’une mise en page type

Page 18: COLLECTIONS "ÉCRAN TOTAL"

«Les collections»

TOTAL ÉCRANTOTAL

ECRAN

Décryptage Story

On est en mars, c’est le matin, et j’arrive au terme d’une séance de décryptage dans une classe de CM1 lorsqu’une jeune fille lève la main :

« Mais alors, c’est que des menteurs. », dit-elle.

On venait de passer une heure à essayer de comprendre comment était fabriquée une quotidienne de la star academy. Et cette remarque me confirma que j’avais atteint quelques-uns de mes objectifs. D’un autre côté, l’idée qu’elle puisse croire qu’il y ait des méchants et des gentils à la télévision m’agaçait un peu. Je me lançais donc dans le discours suivant afin de modérer ses ardeurs:« Oui …mais non, tous le monde manipule à la télévision, après ce qu’il faut essayer de savoir c’est pourquoi ils font ce genre d’émission »C’était peine perdue. L’idée que c’était « que des menteurs » avait fait tilt dans la tête de cette jeune personne et malgré mon dis-cours, je sentais bien que je venais de briser quelque chose dans son imaginaire et que ce n’était pas réparable pour l’instant.Je ramais jusqu’à la sonnerie, ne voulant pas la laisser s’enfermer dans le « Mais alors, c’est que des menteurs »:« il faut essayer de comprendre si on veut nous informer, nous divertir ou nous vendre des choses… »Vu la tête de la jeune fille à la sortie de la classe, j’avais dû ramer une bonne distance.

« Si la télévision disait

la vérité, ça fait longtemps qu’elle serait interdite ! » C’est ce

qu’affirmait Coluche dans l’un de ses sketchs et c’est aussi l’hypothèse qui est

questionnée ici. D’où viennent les informa-tions données à la télévision? Qui les produit ?

Pour qui ? Et dans quel intérêt ? Sans alimenter une énième théorie du complot, cet article souhaite simplement rappelé quelques réalités, trop souvent absentes... des informations.

Que ce soit le « jité » de 20h, le « flash » de la matinale, Compléments d’enquêtes sur France 2 ou Harry Rosel-mack en immersion sur TF1, les infos que l’on y voit ré-pondent au même système et contraintes inhérentes à la massification du médium télévisé. Ces contraintes sont évidemment politiques ou économiques. Mais, moins visibles, elles peuvent aussi venir de microcosme

dans lequel évoluent les journalistes ou encore de l’absence de contrôle dont jouit ce milieu.

Renvoyer à l’univers du Gllitch’ Art par l’in-termédiaire de signes forts.

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thèm

ein

fos

cont

act

«Suivre le fil ...»Système d’onglet / repé-rage fort et symbolique à travers le livre

« Si la télévision disait

la vérité, ça fait longtemps qu’elle serait interdite ! » C’est ce

qu’affirmait Coluche dans l’un de ses sketchs et c’est aussi l’hypothèse qui est

questionnée ici. D’où viennent les informa-tions données à la télévision? Qui les produit ?

Pour qui ? Et dans quel intérêt ? Sans alimenter une énième théorie du complot, cet article souhaite simplement rappelé quelques réalités, trop souvent absentes... des informations.

Que ce soit le « jité » de 20h, le « flash » de la matinale, Compléments d’enquêtes sur France 2 ou Harry Rosel-mack en immersion sur TF1, les infos que l’on y voit ré-pondent au même système et contraintes inhérentes à la massification du médium télévisé. Ces contraintes sont évidemment politiques ou économiques. Mais, moins visibles, elles peuvent aussi venir de microcosme

dans lequel évoluent les journalistes ou encore de l’absence de contrôle dont jouit ce milieu.

IIII) Les Écrans : un monde parmis tant d’autres (une planète)