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Sur le chemin de la Destinée, ferez-vous le bon choix ou basculerez-vous du côté sombre ? Trois histoires, trois choix, trois destins où le mal frôle le bien, où d’une vengeance coule le sang, où l’être s’expose à de maintes métamorphoses. Quand la malédiction flirte avec la Lumière, une transformation n’est jamais très loin… Aux éditions la Plume et le Parchemin www.laplumeetleparchemin.com
Citation preview
!!!!!!!!!!!!!CHRYSALIDES
!Les légendes de
Dyane
!!!!
!3
!!
©Éditions la Plume et le Parchemin, 2014
Collection Andromède
!!!
ISBN : 979-10-93105-04-8 !!!
Éditions la Plume et le Parchemin 12 rue Léon Lepervanche
97424 Piton Saint-Leu, Réunion !
Email : [email protected] !
Site : laplumeetleparchemin.weebly.com !
Illustration de couverture : Le Monde de Fleurine !
Première parution dans la Collection Hermès (numérique)
!4
!!!
!!!
À ma famille, Linda, Thomas, Mélany, Myrrha, Yami et,
bien sûr, Ysbal et son loup...
!À ma nouvelle aventure avec M.D. MERCA.
!Dyane
!
!
! !5
!!!!!
« Faites que le rêve dévore votre vie afin que votre vie ne
dévore pas votre rêve... »
!Antoine de Saint-Exupéry !
!
!!6
!
Danger
des monts
!!
!7
Salvamus apprenait à manier l'épée quand un pro-
fesseur vint le chercher, en le hélant d'une voix forte et autori-
taire. Salv se retourna en esquissant une grimace qui en disait
énormément sur sa motivation à le suivre, mais aligna ses pas
sur les siens après avoir rangé dans son fourreau l'arme qu'il
tenait encore à la main. Le jeune ange s'arrêta devant une
porte colossale, frappa, puis entra.
Une personne aux longs cheveux blancs se tenait de-
bout, les bras croisés dans le dos. Elle faisait face à l'immense
fenêtre qui s'ouvrait sur les cieux. D'un mouvement lent, cet
individu reporta son attention sur le nouvel arrivant, avant de
s'installer dans son fauteuil, en plaçant ses mains à plat sur la
table de travail. Toujours en silence, ce vieux sage considéra le
brillant étudiant qui attendait sa réprimande en souriant.
Dans un soupir, il murmura :
— Salvamus...
Ce dernier s'inclina malicieusement et rétorqua :
— Bonjour, maître Tarkus... Vous désiriez me parler ?
Le directeur fronça les sourcils et secoua la tête :
— Bonjour, Salvamus...
!8
Il pianota nerveusement sur son bureau avant de
s'adresser à lui :
— Qu'allons-nous faire de toi ?
Salv s'assit à califourchon sur une chaise, replia ses
bras sur le dossier et posa son menton dessus :
— Que me reprochez-vous donc cette fois-ci ?
Tarkus s'adossa confortablement et énuméra chaque
point en touchant ses doigts :
— Voyons par ordre : tu es indiscipliné, tu ne prends
rien au sérieux, tu t'amuses aux dépens de tes camarades
quand tu ne joues pas les séducteurs, tu es imprudent et tu
entres dans une pièce sans y avoir été convié auparavant !
Il ferma les yeux et soupira de nouveau, d'un ton las :
— En cent ans d'activité, je n'ai jamais rencontré un
garçon aussi entêté que toi ! Pourquoi t'opposes-tu à notre rè-
glement ?
Salvamus éclata de rire tout en considérant son di-
recteur avec admiration :
— Vous savez qu'il n'y a pas meilleur élève que moi,
mais...
!9
Salv leva les bras et tournoya sur lui-même avant de
poursuivre :
— J'aime la vie. Ce n'est pas manquer de respect ! Je
profite du moment présent !
Tarkus se releva, hésita un instant, puis, en désespoir
de cause, lui annonça :
— Nous ne pouvons pas continuer ainsi... j'ai consulté
l'oracle et celui-ci me conseille de te tester.
Le sage posa sa paume sur son épaule et énonça la
sentence :
— Tu vas partir, Salvamus, et retrouver par toi-même
la voie de la raison.
Tarkus, d'un geste, fit apparaître un vortex qui s'ouvr-
it sur une allée :
— Emprunte le chemin de la Destinée, suis-le jusqu'au
bout, sans jamais te laisser tenter par l'inconnu et tu en
ressortiras grandi.
Salv fixa son mentor d'un air abasourdi. Il n'en reve-
nait pas de l'opportunité qu'on lui offrait : découvrir le
monde, ses dangers, ses beautés. L'ange serra la main de
Tarkus, le remercia, puis s'élança vivement dans le long
!10
couloir, avant que ses supérieurs ne changent d'avis. Le di-
recteur secoua la tête et murmura, une fois son étudiant dis-
paru :
— Bonne chance, tu en auras besoin pour cette
épreuve ! !!
Leek entra dans l'antre de son maître en tremblant de
tous ses membres. Elle ne supportait pas les odeurs de soufre
de cette pièce et la chaleur était intenable. Quand donc
s'habituerait-elle à son univers ? Pourquoi était-elle si dif-
férente des autres ? Kurat, le démon supérieur qui lui faisait
face, était dans une rage innommable. Quand il s'adressa à
elle, il cria plus qu'il ne parla :
— Je ne tolère plus d'entendre perpétuellement des
reproches à ton sujet !
L'élève déglutit difficilement et se recroquevilla en
voyant le géant aux yeux rouge vif, flamboyants de colère, qui
s'avançait d'un pas déterminé vers elle. Des cornes
démesurées saillaient de son abondante chevelure bordeaux.
!11
La lave en fusion se reflétait sur sa peau basanée qui, de ce
fait, prenait des tons orange et rouille. Il attrapa alors la jeune
fille par la jambe et la souleva sans peine au-dessus du volcan
en activité. Malgré les hurlements désespérés de Leek qui im-
plorait son pardon, le maître murmura des incantations et en-
tra en transe.
— Je vous en supplie, accordez-moi une dernière
chance...
Le monstre considéra cette chétive créature d'un air
méprisant et la rapprocha de son visage :
— Pourquoi te concéderais-je ce privilège ? Il n'y a
rien à tirer de toi ! Tu es...
Il grimaça de dégoût :
— Tu es peureuse, incapable de donner la moindre
souffrance, studieuse, ponctuelle... La liste est si longue que ta
simple présence nous offense !
Il cracha à terre et aurait poursuivi son sacrifice si un
personnage n'avait pas surgi dans la salle pour l'interrompre :
— Maître...
Kurat, furieux, se retourna vivement vers le sorcier
Võlur et, d'une voix trop calme, l'interrogea :
!12
— Qu'est-ce qui te permet de suspendre ma sentence ?
Le petit démon s'agenouilla et salua à plusieurs
reprises, en signe de dévotion, Kurat qui ne décolérait pas. Il
continua cependant :
— J'ai en ma possession une information d'une ex-
trême importance qui vous intéressera sûrement !
Võlur se rapprocha du diable et ajouta :
— Une information... confidentielle !
Il esquissa un signe de tête en direction de la jeune
élève qui suivait cet échange en tremblant. Kurat plissa les
yeux, grogna en reposant sa future victime qui resta étendue,
inerte, car trop sonnée, sur le sol brûlant :
— J'espère que cette nouvelle est capitale... sinon...
gare à toi !
Quand Võlur dévoila l'objet de sa visite, Kurat éclata
d'un rire guttural. Il se frotta le menton et reporta son atten-
tion sur Leek qui n'osait plus respirer.
— Remercie Võlur... Une occasion unique de racheter
tes erreurs se présente à toi !
Il pointa son doigt et ouvrit un vortex qui donnait sur
une allée, puis se tourna vers elle :
!13
— Parcours le chemin de la Destinée, éloigne-toi des
sentiers battus, explore le monde. Tu rencontreras des créa-
tures, combattras comme une démone, séduiras comme une
diablesse, tu me prouveras ainsi ta valeur et obtiendras ma
clémence !
Leek se redressa. Elle courba l'échine puis s'engagea
prudemment vers cet avenir incertain. !
!
Salvamus avançait en sifflotant. Quand il ne s'envolait
pas en riant vers les cieux, il courait à perdre haleine,
savourant cette liberté inespérée. Seulement... au bout d'une
heure, suivre une route qui était toujours la même, monotone
et parfaite... lui sembla véritablement ennuyeux ! Deux heures
plus tard, il soupira en regardant les monts qui l'entouraient.
Que cachaient ces vallées si variées et alléchantes ? Ne pas
s'en écarter était tout bonnement... une torture ! Alors, il en-
visagea de franchir légèrement la ligne de la droiture et de
s’aventurer quelque peu dans cette forêt dont les senteurs
boisées l'attiraient comme un aimant. !!14
Leek atterrit dans ce lieu magnifique en retenant son
souffle. Elle huma l'air ambiant et sourit de bien-être. Un fris-
son la parcourut, la température était fort différente, et le vent
taquinait sa peau habituée à la chaleur. Elle leva son visage
vers le ciel et rit de tant de beauté. Ce sentier était ravissant et
les pics, au lointain, ne lui disaient rien qui vaille. Quels dan-
gers recelaient-ils ? Elle fronça son joli nez et secoua la tête en
imaginant le pire. Décidée, elle poursuivit sa route sans dévier
d'un seul pas, s’extasiant devant le soleil à l'horizon qui
miroitait sur l'océan, ou sur les fleurs qui embaumaient le bas-
côté. Un oiseau sautilla sur une branche et siffla une douce
mélodie empreinte de nostalgie. Tout ici l'émerveillait !
Pourquoi devait-elle sortir de ce chemin ? Mais la peur des
futures représailles de son maître lui nouait le ventre. Elle
s'engagea à regret dans l'épaisse forêt, qui laissait à peine fil-
trer la lumière de ce jour qu'elle admirait.
Salvamus était désormais dans une clairière ; un ruis-
seau chantonnait en contrebas et les merles, rouges-gorges et
mésanges se relayaient pour lui offrir une belle symphonie.
Une brindille entre les lèvres, il marchait à pas de loup, car de
cette manière, il pouvait étudier à loisir la faune et la flore. Un
!15
lapin pointa son museau. Les lapereaux attendaient l'accord
de leurs parents pour s'élancer hors de leur repaire. Un
craquement les fit se terrer à nouveau et Salv s'envola preste-
ment sur une branche pour observer le nouvel arrivant sans le
moindre risque.
À la grande surprise de Salv, l’apparition n'était autre
qu'une diablesse ! Il n'en avait jamais croisé auparavant, mais
les petites cornes sur sa tête et sa peau hâlée trahissaient sa
condition. Elle avançait prudemment, comme apeurée par ce
qui l'entourait. Quand elle fut assez près pour qu'il puisse la
détailler, il retint son souffle. À n'en pas douter, c'était la plus
belle créature qu'il eut jamais vue. Son corps svelte était à
peine masqué par sa tenue orange et dorée pour le moins...
seyante. Sa tunique ne couvrait que sa poitrine généreuse et
s'arrêtait juste au-dessus de ses cuisses, qu'elle avait d'ailleurs
fort jolies. Il déglutit péniblement en descendant le long de ses
jambes fuselées gainées de cuissardes moulantes de la même
couleur que son haut. Il remonta prestement pour admirer ses
longs cheveux bruns qui retombaient en ondulant sur ses
épaules, son nez fin, ses yeux marron foncé, ses exquises
pommettes rosées, sa bouche pulpeuse.
Cette femme démoniaque était la tentation à elle seule et,
pour une fois, il resta sans voix !
!16
Leek s'accroupit et marcha lentement pour détourner
l'attention de l'individu qui ne lâchait rien de sa progression.
Elle tira silencieusement une flèche de son carquois en évitant
de montrer à la personne qui l'observait qu'elle avait remar-
qué sa présence ! Quand elle retourna son arme vers sa cible,
l'ange, car il s'agissait bien d'un ange, sursauta et leva ses
mains en signe de reddition :
— Tout doux, ma belle ! Je ne te veux aucun mal...
Il comprit aussitôt qu'il n'aurait pas dû utiliser cette
formule quand elle banda son arc en jurant :
— Je t’interdis de t'exprimer ainsi avec moi ! Qui es-tu
et pourquoi m'espionnes-tu ?
Salvamus s'assit prudemment sur la branche en conservant
ses bras levés pour l'apaiser, et d'un ton espiègle, lui répondit :
— J'explorais les environs quand j'ai entendu du bruit,
je n'imaginais pas rencontrer une amazone en ce lieu !
Leek serra les dents. Elle exécrait ce genre de séduc-
teurs, même si, elle devait bien l'avouer, ce dernier possédait
un charme indéniable. Sans se gêner le moins du monde, elle
fixa son visage doux et malicieux à la fois. Sa chevelure d'un
blond cendré retombait négligemment sur sa nuque, indisci-
plinée comme lui à n'en pas douter. Ses iris d'un bleu pur
!17
l'examinaient toujours autant. Elle descendit progressivement
sur son torse nu et musclé et compris qu'elle avait en face
d'elle un combattant aguerri. Ses deux fines lames lui confir-
mèrent sa déduction. Les anges sont de très bons adversaires,
surtout lorsqu'ils doivent sauver une âme. Ses ailes sem-
blaient soyeuses, et, pour une raison qu'elle ignorait encore,
elle avait envie de les toucher...
— Je n'imaginais pas les anges si présomptueux ! pen-
sa-t-elle à voix haute en abaissant lentement son arc.
Salvamus sauta à ses côtés et lui murmura en plantant
son regard dans le sien :
— Je n'imaginais pas les démones à ce point
superbes !
Il effleura les minuscules cornes et ajouta malicieusement :
— Dommage que ces drôles de petites choses gâchent
tout !
Leek, vexée, lui tapa sur la main et répondit d'une voix
acerbe :
— Tu te crois beau avec tes plumes ?
Elle tendit instinctivement le bras vers ses ailes et les
caressa. Salv soupira de bonheur :
!18
— Continue...
La jeune fille recula d'un bond et fronça les sourcils :
— Tu... tu ressens quelque chose ?
Salv éclate de rire et lui confia en lui adressant un clin
d’œil fripon :
— Aussi sûrement que si tu me frôlais le visage !
Leek rougit et s’apprêta à le remettre à sa place. Mais
un bruit, suivi d'un terrible grognement, détourna leur atten-
tion. Ils se retournèrent et hurlèrent en même temps. Une
énorme bête s'avançait vers eux. Son corps était recouvert
d'écailles, une langue blanche et fourchue s'échappait de sa
gueule. Ses iris jaunes, à peine plus ouverts qu'une fente, se
focalisèrent sur nos deux amis, sans jamais cligner des yeux.
Sa queue démesurée et munie de pointes fouetta l'air et Leek
dut tournoyer autour d'une branche pour esquiver cet assaut
redoutable. Mais le reptile n'avait pas l'intention de s'arrêter
là, et il se dirigea vers la démone en poussant un rugissement
de victoire. Salvamus sortit ses épées de leurs fourreaux et sif-
fla :
— Hey toi ! Le gros lézard ! Viens jouer avec moi !
!19
La bête reporta son attention sur lui et le toisa un
moment avant de foncer sans réfléchir. Salv s'envola et évita
de peu ses griffes acérées. Leek en profita pour le viser avec
son arc et l'atteignit en plein milieu du front. Le cri du mon-
stre fit frissonner les deux jeunes gens, puis comme au ralenti,
la créature s'écroula, sans vie, sur le sol.
Leek en tremblait encore quand Salvamus la prit par les
avant-bras. Afin d'effacer la pâleur de son visage, il la
taquina :
— Mince alors, je n’ai même pas pu combattre ! Tu es
une vraie guerrière, dis-moi !
La diablesse secoua la tête et dévisagea cet étrange
garçon. En voyant qu'elle ne réagissait toujours pas, il contin-
ua en lui tendant la main :
— Moi, c'est Salvamus, Salv pour les intimes et avec
toi je veux bien être la seconde option !
Leek fronça les sourcils, cligna des yeux et lui répon-
dit :
— T'arrive-t-il d'être sérieux ?
Salv haussa les épaules et présenta sa joue en la
pointant du doigt :
!20
— Oui ! Allez, embrasse-moi, tu en meurs d'envie... je
viens tout de même de te sauver la vie !
La jeune fille hoqueta et repoussa cet ange un peu fou,
puis tenta de retrouver le merveilleux petit chemin du début.
Salvamus s'envola au-dessus d'elle et cria malicieusement :
— Dis-moi ton prénom, au moins ! Je t'ennuierai
jusqu'à ce que tu me le dévoiles !
Leek pila net et le fusilla du regard :
— Tu me laisseras tranquille, après ?
Salvamus se posa en douceur et rétorqua :
— Non ! Pourquoi te demanderais-je cette informa-
tion, si c'est pour ne pas l'utiliser ?
Contre toute attente, elle éclata de rire et avoua qu'il
n'avait pas tort. Quand elle reprit son sérieux, elle le mar-
monna.
Salv répéta :
— Quoi ? Mick ? Quel drôle de nom pour une
démone !
Elle leva les yeux au ciel, et épela à voix haute :
— Mais non, c'est Leek ! L. E. E. K. !
!21
Le sourire de Salvamus se figea brusquement et il lui
hurla :
— Cours vite, Leek ! Je crois que la famille du lézard a
décidé de le venger !
La diablesse se retourna et constata l'horrible réalité.
Elle sentit la main de Salv agripper la sienne et ils s'enfuirent
le plus rapidement possible. Quand ils s'arrêtèrent, très es-
soufflés, ils avaient passé un nouveau mont. La forêt avait fait
place à une superbe vallée où poussait de l'herbe verte et bien
tendre. Un lac scintillait et reflétait la lune qui brillait de plus
en plus dans l'obscurité naissante. L'ange proposa de grimper
à un arbre pour se reposer, car la nuit n'allait pas tarder. Leek
secoua la tête et s'obstina à dormir à même le sol. Salvamus
eut beau lui expliquer qu'elle serait plus à l'abri en hauteur
que par terre, rien n'y fit. Il s'envola donc juste au-dessus
d'elle en soupirant et ferma les yeux.
Mais le froid qui tombait petit à petit mordait cru-
ellement la chair de notre démone qui se recroquevillait du
mieux qu'elle le pouvait pour se réchauffer. Elle décida de
préparer un feu, et ramassa quelques brindilles avant de
lancer une flamme sortie tout droit de sa paume pour embras-
er le bois. Le brasier propagea aussitôt une chaleur bien-
!22
faisante. Perdue dans ses réflexions, la jeune fille sursauta
quand une voix moqueuse déclara :
— Tu comptes alerter toutes les créatures de notre
présence ? Ce petit coin de paradis n'est, à coup sûr, pas ce
qu'il semble !
Leek releva son visage et dévisagea l'ange qui se tenait
à plat ventre sur sa branche, la tête dans les mains et bal-
ançant négligemment ses jambes. Elle admit à contrecœur
qu'il avait raison et scruta les alentours :
— Penses-tu que de nouveaux dangers nous mena-
cent ?
Salvamus descendit de son arbre et s'assit à côté
d'elle :
— J'ignore pourquoi tu te trouves ici, mais moi, c'est
pour tester mes aptitudes. Je suis incapable de savoir ce que
désirent mes supérieurs, mais une chose est sûre, je ne suis
pas dans ce drôle d'univers pour passer du bon temps ! Ces
monts regorgent d'épreuves, j'en suis certain !
Leek regarda attentivement cet ange si déroutant et
souffla :
— Pourquoi es-tu là ?
!23
Il lui expliqua les raisons du courroux de son di-
recteur et lui retourna la question, se doutant que sa présence
n'était pas due au hasard. La diablesse baissa la tête et se
mordit la lèvre :
— Je déteste faire souffrir... Les autres en profitent
pour me martyriser. La cruauté m'est étrangère. Mon défi est
de prouver à mon maître que je peux changer ; sa sentence
sera terrible, si tel n'est pas le cas... Dis-moi, te sens-tu mal
dans ton monde ?
Salv lui caressa doucement la joue, et soupira en
s'allongeant dans l'herbe :
— Non ! J'aime mon futur rôle d'ange gardien ! Je suis
un des meilleurs élèves de ma promotion, si ce n'est le
meilleur !
En entendant le rire du démon, il se redressa sur un
coude et affirma avec un clin d’œil :
— Sans aucune prétention ! Bon... juste un petit peu.
Son sourire s'élargit et il rajouta :
— Ils ne comprennent pas mon impulsivité, ma soif de
vivre, mon désir d'explorer la planète, ses beautés, ses
trésors...
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