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Fédération des Associations de Musiciens Éducateurs du Québec Mot de la présidente 35 e de FACE Le JazzFest des jeunes Le Grand Tutti 15 e de l’EVPQ Projet Tiens l’tempo! Le concours collégien L’instrumentarium Baschet Bal viennois annuel L’apprentissage de la trompette Vitamines pour compositeurs L’OM prend des airs de jeunesse Le compositeur en résidence L’importance de la composition musicale Organisation d’un voyage Psychologie cognitive et enseignement de la musique 20 e de la revue Circuit Congrès 2010 Harmonie FAMEQ Ensemble de guitare FAMEQ Camps musicaux La revue FAMEQ à la une • volume 24 • numéro 3 • printemps-été 2010 Poste publication 41082511 Choses étonnantes vues en rêve

Choses étonnantes vues en rêve

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Page 1: Choses étonnantes vues en rêve

Fédération des Associationsde Musiciens Éducateurs du Québec

Mot de la présidente

35e de FACE

Le JazzFest des jeunes

Le Grand Tutti

15e de l’EVPQ

Projet Tiens l’tempo!

Le concours collégien

L’instrumentarium Baschet

Bal viennois annuel

L’apprentissage de la trompette

Vitamines pour compositeurs

L’OM prend des airs de jeunesse

Le compositeur en résidence

L’importance de la composition musicale

Organisation d’un voyage

Psychologie cognitive etenseignement de la musique

20e de la revue Circuit

Congrès 2010

Harmonie FAMEQ

Ensemble de guitare FAMEQ

Camps musicaux

La revue FAMEQ à la une • volum

e 24 • num

éro 3 • printemps-été 2010

Poste publication 41082511

Choses étonnantes vues en rêve

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Hélène Laliberté[email protected]

fameq.org | volume 24 | numéro 3

MOT DE LA PRÉSIDENTE

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Nous voici au printemps. C’est la saison des tulipes, des muscaris, des

jacinthes, des narcisses et des concerts d’écoles. Plusieurs ensei-

gnants de musique et leurs élèves offrent aux parents et amis le

résultat d’un long travail artistique réalisé au sein de leur école dans

des conditions pas toujours idéales, pour ne pas dire difficiles. Il faut

reconnaître le professionnalisme des enseignants spécialistes en

musique. D’ailleurs, la FSE a récemment consacré un colloque à la

valorisation de la profession enseignante : « Réfléchir ensemble pour

une meilleure reconnaissance de notre profession ». Souhaitons

encore une fois que cette réflexion mène à des actions concrètes

pour inclure le spécialiste dans la grande famille syndicale. En atten-

dant, je fais référence aux actions menées par les spécialistes en

musique auprès des élèves pour les ouvrir à la culture, leur appren-

dre à développer des talents artistiques, les motiver à mener à terme

des projets qui sortent de l’ordinaire. Tout cela dans un contexte qui

fait place à l’incertitude et au doute : jusqu’à quel point la Réforme

reflète un renouveau pédagogique ?

L’idée émise dans le dernier numéro de la revue « Musique et

pédagogie » de réunir des auteurs pour présenter des points de vue

sur l’évaluation a été repoussée. Ce dossier est en suspens. Plus

personne ne sait au juste sur quel pied danser ou sur quelle corde

jouer. La communauté est en attente. De la présentation des

« tableaux de progression » au primaire et au secondaire, de la

priorité des connaissances sur les compétences, de l’utilité d’un

bulletin national unique pour chaque discipline, on peut dire que

l’enseignement se retrouve face à de sérieuses remises en question.

FAMEQ s’implique dans les discussions : d’abord, auprès du MELS en

donnant une opinion franche sur le dossier « Progression des

apprentissages »; puis avec le CPIQ au sujet de l’évaluation. Nous

continuons d’affirmer que, dans le cas de l’enseignement des arts, la

non continuité est un problème supplémentaire et insoluble quand

il s’agit de trouver des moyens d’évaluer les apprentissages. On peut

dire, comme dans la chanson : « Il y a du brouhaha dans le potager » !

Et, c’est notre ministre de l’Éducation qui a remué la terre.

En outre, un prochain congrès 4 arts nous entraîne à la réflexion et à

la discussion. Déjà, en 2005, une coalition pour une réelle éducation

artistique réclamait l’obligation de la continuité en arts au primaire

et au secondaire et un temps d’enseignement de 100 heures par

année au secondaire de la 1ère à la 5e secondaire. En 2010, l’enseigne-

ment des arts est considéré comme un domaine d’enseignement.

Ainsi, le programme de formation oblige à partager entre les 4 arts

un temps d’enseignement non prescrit. Comment faire ? Chaque

discipline artistique nécessite un apprentissage particulier et

possède un langage original. Pour sauvegarder et assurer la qualité

de l’éducation musicale dans nos écoles, des conditions s’appli-

quent : continuité et temps minimum d’enseignement. Qu’en est-il

pour les autres arts ? Il est fondamental de trouver des façons d’offrir

une formation artistique de qualité dans les écoles sans alimenter

une compétition malsaine entre les quatre arts. La FAMEQ participe

à la discussion pour tenter d’élaborer une vision commune du déve-

loppement de l’enseignement des arts dans les écoles québécoises.

Cette collaboration est amorcée par l’acceptation de modifier les

recommandations à la ministre sur le Régime pédagogique; nous

croyons qu’une position commune nous permettra une meilleure

représentation auprès du MELS.

À mes yeux, le travail considérable accompli par les musiciens

éducateurs dans leur milieu est le meilleur témoignage de l’impor-

tance de la musique à l’école. Tous les projets d’enrichissement

associés aux rassemblements régionaux suscitent l’intérêt des

décideurs. Les nombreuses manifestations musicales réalisées

dans les écoles primaires et secondaires, les projets d’enrichisse-

ment en musique notamment celui réalisé par Jean-Marc Dugré

pour la création d’une œuvre par le jeune compositeur Nicolas

Gilbert et jouée par des élèves de l’école Maisonneuve de Montréal

et l’Orchestre Métropolitain en avril dernier démontrent la volonté

des enseignants de musique de maintenir et d’améliorer le pro-

gramme de musique à l’école publique. D’autres événements ont

vu le jour comme les ateliers de création animés par Tim Brady

avec les élèves de trois écoles de Laval soit ceux d’André Cyr à

l’école Mont-de-La Salle, de Pierre Gagnon à l’école Poly-Jeunesse

et de Danièle Lévesque à l’école Curé-Antoine-Labelle. Ces élèves

ont vu l’aboutissement de leur travail dans le cadre d’un concert

avec l’Orchestre symphonique de Laval.

Ces expériences présentent des défis utiles au rayonnement de la

musique dans les écoles. De plus, ce rapprochement avec le milieu

culturel favorise le développement professionnel des enseignants.

Ces événements particuliers contribuent à faire la promotion de

notre art et s’ajoutent à tous les petits concerts intimes combien

importants dont le milieu scolaire profite. J’encourage tous les

musiciens éducateurs à promouvoir leur art et à se sentir fiers de

diriger des ensembles musicaux simplement pour le plaisir du

musicien; c’est le meilleur moyen de se faire entendre ! �

Photo : Laurence Labat

Page 6: Choses étonnantes vues en rêve

6 Musique et pédagogie | fameq.org

La Fédération des associations de musi-ciens éducateurs du Québec (FAMEQ)regroupe et soutient les musiciens éduca-teurs dans leur tâche. La Fédération fait lapromotion de l’éducation musicale à tousles niveaux en participant notamment àl’élaboration des politiques relatives à l’enseignement de la musique.

Pour plus d’information sur la FAMEQ, sesmembres et ses activités, consultez le siteInternet www.fameq.org ou communiquezavec un membre du comité exécutif. Vouspouvez devenir membre et participer audéveloppement de l’éducation musicale enremplissant le formulaire.

COMITÉ EXÉCUTIF

Présidente Hélène Laliberté[email protected] (450) 460-0160

1e Vice-président Jean-François [email protected] (418) 666-1851

2e Vice-président Gaétan [email protected] (418) 722-7445

Secrétaire-trésorier Gilbert [email protected] (514) 270-9684

Administratrice Manon [email protected] (819) 233-3179

Administratrice Maria [email protected]

(514) 971-6866

ASSOCIATION RÉGIONALES

Présidents et représentants

Abitibi-Témiscamingue Luc Mathieu [email protected] (819) 727-2689

Estrie Claire Ouellette [email protected] (819) 563-0755

Est-du-Québec Gaétan [email protected] (418) 722-7445

Saguenay - Lac-St-Jean Chantale Audet [email protected] (418) 679-1043

Laval-Laurentides-Lanaudière Nathalie [email protected] (450) 965-9922

Montréal Louis-Ambroise Paré[email protected] (514) 728-4475

Montérégie Michel Laliberté [email protected] (450) 546-2442

Outaouais Anne-Marie Mathieu [email protected] (819) 561-2656

Québec-Chaudière-AppalachesMarc-André Dubé

[email protected] (418) 694-1962

Mauricie-Centre-du-QuébecMarie-Claude Pinard

[email protected] (819) 478-8332

COORDONNATEUR AU DÉVELOPPEMENT

Jean-Sébastien [email protected] (450) 674-6645

www.fameq.org

Page 7: Choses étonnantes vues en rêve

7

NOTE DE L’ÉDITEUR DÉLÉGUÉ

Jean-Sébastien GasconCOORDONNATEUR AU DÉVELOPPEMENT

[email protected]

Cette année encore, nous sommes entrés dans l’arène pour soutenir les enseignants qui perdaient le plus.

On se rend compte, que bien souvent, la communauté éducative manque de repères pour évaluer la situa-

tion de l’enseignement de la musique. Il est fréquent que les attentes, face aux enseignants de musique,

dépassent le soutien qu’on leur offre. Quelle est la vision de l’enseignement de la musique ? Quels sont les

références qu’utilise la communauté éducative pour « évaluer » le cours de musique ? Quels sont les signes

que doivent percevoir les directions d’école, les parents et les collègues pour comprendre que le

programme s’écroule par manque de soutien ? Voici trois exemples pour illustrer le déséquilibre

actuel au secondaire.

• Le premier exemple est lié aux jeunes qui sont arrivés en 4e secondaire dans le cours de 50 heures sans

avoir fait de musique préalablement. La plupart auront probablement réussi le cours. Sont-ils des

génies ? Est-ce que les enseignants ont de la pression pour faire passer les élèves ? Que vaut la note ?

• Le second exemple est engendré par l’arrivée du cours obligatoire de 50 heures au 2e cycle du

secondaire, exigé depuis trois ans. Dans plusieurs écoles secondaires, ce cours a tout simplement

remplacé le cours de 100 heures. Plusieurs directeurs d’école sont surpris que les jeunes n’aient plus de

plaisir en musique et blâment l’enseignant. Est-ce que la communauté éducative est consciente de

l’impact de cette coupure de temps en enseignement sur la qualité des apprentissages ?

• Le troisième exemple concerne les programmes enrichis en musique, souvent appelés programmes de

concentration. Depuis deux ans, plusieurs écoles ont réduit le nombre de périodes de ces programmes.

Comment expliquer an directeur et au conseil d’établissement la différence entre un programme de

4 périodes, de 6 ou de 8 périodes ? Est-ce qu’on explique que le répertoire ne sera plus nécessairement

le même ? Est-ce qu’on mentionne les concours ? Est-ce encore un programme enrichi lorsqu’il n’y a que

4 crédits ou moins de temps d’enseignement dans la grille-horaire ?

C’est pour replacer les attentes et favoriser le juste soutien des enseignants que nous avons développé les

différentes opportunités d’enrichissement au cours des dernières années. Les rassemblements musicaux

en sont probablement le meilleur exemple. Entendre chanter avec justesse les élèves, dans une vrai salle

de concert, ça donne une autre perspective sur le travail des enseignants de musique. Ça change du

gymnase généralement trop « bruyant ». Il est aussi très rare qu’un musicien éducateur ait l’occasion de

travailler toute une journée avec des élèves.

En complément, nous abordons maintenant différentes stratégies pour mieux soutenir les enseignants au

secondaire afin de relever les apprentissages des jeunes. En septembre, nous testerons les sessions inten-

sives d’initiation à l’instrument dans plusieurs commissions scolaires. Nous mettrons aussi en place des

partenariats entre les institutions secondaires et postsecondaires. Il faut comprendre que c’est toute la

communauté musicale que nous rassemblons pour soutenir les programmes de musique.

Enfin, le développement en cours de l’action FAMEQ serait impossible sans la croissance actuelle de la

Fédération. Nous finirons l’année avec plus de 550 membres. Il y a de quoi se réjouir puisque c’est la

première fois en 43 ans d’existence que la FAMEQ compte autant de membres. Les musiciens éducateurs

comprennent mieux l’importance de leur adhésion à la FAMEQ et c’est ce qui fait que nous serons en

mesure de mieux les soutenir. Progressivement, par souci d’équité, la FAMEQ devra s’assurer que les

musiciens éducateurs qu’elle soutient sont membres. Un peu comme le CAA. Ils ne viendront pas nous

sortir du banc de neige si nous ne sommes pas membres. Il faut aussi comprendre que le financement de

base doit nécessairement provenir des membres afin d’assurer la légitimité et l’indépendance de

l’organisation. Sinon, la Fédération demeurera fragile et son intégrité pourra être remise en question. Déjà,

la FAMEQ, avec 550 membres, n’est plus la FAMEQ avec 350 membres. À quoi ressemblera la FAMEQ avec

750 ou 1000 membres ? �fameq.org | volume 24 | numéro 3

RETROUVER LES REPÈRESÉditeurFédération des Associations de Musiciens Éducateurs du Québec(FAMEQ)779, rue de l'ÉpéeOutremont (Québec) H2V 3V1

Administration et abonnementGilbert [email protected] téléphone : 514 270-9684télécopieur : 514 270-5644

Édititeur délégué Coordonnateur au développement Responsable de la publicitéJean-Sébastien Gascon [email protected] 674-6645

RédactriceHélène Laliberté [email protected]

Collaborateurs à la rédaction volume 24 no. 3Jennifer BourdagesTim BradyAnnie CorbeilAntonin CuerrierMarie CussonMarie-Michèle DaigneaultJean-Marc DugréJean-Sébastien GasconLouise GaulinNicolas GilbertJonathan GoldmanIsabelle HérouxMichèle JacquesMichel LambertBertrand LamoureuxPatrick MorinLouis-Ambroise ParéVincent ValentineLine Villeneuve

Photographe Magalie Dagenais

Conception graphique Pixel [email protected] 679-1582

Musique et pédagogie accepte la soumissionde textes et de photos, selon les directivesénumérées sur le site www.fameq.org/revue.

L’éditeur ne peut être tenu responsable desdocuments perdus. L’éditeur se réserve le droitde refuser, de corriger et d’abréger les textessoumis. Les textes publiés engagent leur(s)auteur(s) et ne sont pas nécessairement endos-sés par la FAMEQ.

Dépôt légal : ISSN 0841 9428

La revue québécoise de l’éducation musicale,est publiée 3 fois par année.

Abonnement : Individus 85 $ / annéeInstitution 150 $ / année

gratuit pour les membres de la FAMEQ

Page 8: Choses étonnantes vues en rêve

05 Mot de la présidente

07 Mot du coordonnateur au développement

Actualités régionales

10 35e anniversaire de l’école FACE

11 Le JazzFest des jeunes du Québec

12 Le Grand Tutti

14 Anniversaire de l’EVPQ

Astuces et projets pédagogiques

16 Le concours collégien de musique contemporaine

17 Projet Tiens l’tempo!

18 L’instrumentarium Baschet

20 Bal viennois annuel à musique étude

22 L’apprentissage de la trompette

24 Choses étonnantes vues en rêve

25 Vitamines pour compositeurs

26 L’OM prend des airs de jeunesse

28 Le compositeur en résidence

30 L’importance de la composition musicale

32 Organisation d’un voyage avec les étudiants

37 5e anniversaire pour les Éditions GAM

Recherche et formation

33 Psychologie cognitive et enseignement de la musique

36 La revue Circuit fête ses 20 ans

38 Finissants 2010

39 Camps musicaux

40 Congrès 2010

44 Harmonie FAMEQ

45 Ensemble de guitare FAMEQ

8

SOMMAIRE

Musique et pédagogie | fameq.org

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En page couverture :

Choses étonnantes

vues en rêve

Photo de la couverture : Magalie Dagenais

Page 9: Choses étonnantes vues en rêve

9fameq.org | volume 24 | numéro 3

INFORMATIONS NOMINATIVES

NOM PRÉNOM

ADRESSE

VILLE CODE POSTAL

TÉLÉPHONE (RÉS.) TÉLÉCOPIEUR (RÉS.)

COURRIEL (RÉS.)

EMPLOI PRINCIPAL

EMPLOI OU FONCTION

ÉCOLE OU INSTITUTION

ADRESSE

VILLE CODE POSTAL

TÉLÉPHONE (BUR.) TÉLÉCOPIEUR (BUR.)

COURRIEL (BUR.) SITE WEB

COMMISSION SCOLAIRE

TYPE D’ADHÉSION

A. FAMEQ � INDIVIDU ( 85 $ ) � INSTITUTION ( 150 $ ) � ÉTUDIANT ( 25 $ ) � RETRAITÉ ( 55 $ )

B. Association canadienne des musiciens éducateurs www.cmea.ca � ( Ajouter 35 $ )

C. Don Pour le développement de la promotion de l’éducation musicale � 25 $ � 50 $ � 100 $ � Autre montant : _____ $( un reçu pour fin d’impôt sera émis pour tout montant de plus de 25 $ )

Fédérationdes Associations de

Musiciens Éducateursdu Québec

NIVEAU D’ENSEIGNEMENT� PRÉSCOLAIRE

� PRIMAIRE

� SECONDAIRE

� COLLÉGIAL

� UNIVERSITAIRE

� ÉCOLE DE MUSIQUE PRIVÉE

� AUTRE : ____________________

RÉGION� EST-DU-QUÉBEC

� SAGUENAY / LAC-ST-JEAN

� QUÉBEC

� MAURICIE / BOIS-FRANCS

� CANTONS-DE-L’EST

� MONTÉRÉGIE

� MONTRÉAL

� LAVAL / LAURENTIDES / LANAUDIÈRE

� OUEST-DU-QUÉBEC

� ABITIBI / TÉMISCAMINGUE

� AUTRE

En adhérant, vous recevrez la revue MUSIQUE ET PÉDAGOGIE 3 fois par année

En adhérant aussi à l’Association canadiennedes musiciens éducateurs, vous recevrez enplus les 4 éditions du CMEA journal.

À travers ses différentes actions, la FAMEQ soutient le développement de la qualité de l'éducation musicale au Québec.

REMPLIR ET RETOURNER CE FORMULAIRE AVEC VOTRE CHÈQUE À L’ORDRE DE FAMEQ À :

FAMEQ, Gilbert Bourgoin (trésorier), 779, rue de l'Épée, Outremont (Québec) H2V 3V1

Téléphone : 514 270-9684 Télécopieur : 514 270-5644 Courriel : [email protected]

RÉSERVÉ À L’ADMINISTRATION

Région : No membre :

Date : Montant reçu :

Payé par : Dépôt :

Congrès : Commentaires :

FORMULAIRE D'ADHÉSION 2010 - 2011www.fameq.org

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Page 10: Choses étonnantes vues en rêve

10 Musique et pédagogie | fameq.org

Tout le monde œuvrant dans le domaine de l’éducation connaît

l’école F.A.C.E. située au centre ville de Montréal et voisine de

l’Université McGill. C’est un modèle à Montréal et au Québec.

Les valeurs véhiculées et transmises à F.A.C.E. sont : l’ouverture

d’esprit, le respect de l’autre, l’autonomie, la coopération,

l’accomplissement et l’estime de soi. Son programme axé sur

les Arts au cœur de la Formation et du développement de

l’enfant est unique au Québec. En plus de permettre la cohabita-

tion de deux commissions scolaires (CSDM et EMSB), c’est aussi le

primaire et le secondaire qui y sont présents. L’enfant peut arriver

à l’école à quatre ans et en ressortir à la fin de son secondaire aux

portes de l’âge adulte en ayant des cours d’arts à raison d’environ

neuf heures par semaine... Cette continuité dans le temps

scolaire et artistique permet à l’enfant de s’enraciner et de

développer un sentiment d’appartenance pour cette école.

De la musique ou du rythme pour donner du souffle à un confé-

rencier qui se veut motivateur ou une pièce de théâtre

construite sur mesure pour une compagnie qui veut passer un

message à ses employés et ces grands mécènes qui achètent

des tableaux pour s’offrir de la beauté à la maison ou au bureau.

Les arts, une certaine forme de faire-valoir dans notre société.

Des études le prouvent. Les professions et les acteurs de notre

actualité s’en servent pour véhiculer leurs messages.

Et après 35 années, où en sommes-nous? En pleine créativité,

sur nos gardes et dans l’espoir de reconnaissance nécessaire et

vitale. Nous n’avons pas reçu encore notre majorité ou notre

maturité. On vit encore avec un permis temporaire renouvelé

année après année par le MELS. Et moi qui pensais que la

majorité arrivait à 18 ans. On doit encore manquer de maturité.

Ah! Ces artistes, réactionnaires et visionnaires… Quelquefois,

âme de la beauté à travers leurs regards…

Salutations à Iwan Edwards et Phil Bonnier, pédagogues de la

première heure qui ont cru en ce rêve. Bonjour aux collègues

enseignants du moment présent… Salutations à la cohabita-

tion des deux solitudes. À défaut de se comprendre parfaite-

ment, on se parle et on habite ensemble. En terminant, il est

indispensable de confronter les élèves avec les diverses mani-

festations de la créativité et de l’intelligence des humains et la

complexité des cultures. �

ACTUALITÉS RÉGIONALES

F.A.C.E. : FORMATION EN ARTS AU COEUR DE L’ÉDUCATION

35E ANNIVERSAIRE DE L’ÉCOLE F.A.C.E.PAR LOUIS-AMBROISE PARÉ — Enseignant F.A.C.E. | Président FAMEQAssociation Montréal

Page 11: Choses étonnantes vues en rêve

11

ACTUALITÉS RÉGIONALES

Samedi le 27 mars 2010 avait lieu à l’école André Laurendeau de

St-Hubert, le JazzFest des jeunes du Québec. 80 groupes de

musiciens de tous âges et de tous les milieux, du primaire au

niveau universitaire, tous y étaient rassemblés pour faire sonner la

musique jazz. Ce rassemblement fût un succès tant au niveau de

l’organisation que dans la participation des gens. C’est avec satisfac-

tion que les spectateurs peuvent entendre des musiciens de qualité.

Des mentions sont offertes aux participants ainsi qu’une rencontre

avec juge pour recevoir des commentaires constructifs de la part

de celui-ci. Ce sont des personnes sérieuses et sélectionnées qui

sont évaluateurs et c’est un travail très sérieux qui est fait. Par la

suite, afin de clore cette belle journée, une remise de mention ainsi

qu’un spectacle d’envergure a attiré et charmé la foule dans la plus

grande salle. Ce sont les musiciens du groupe Brazz qui ont joué

lors de ce spectacle. Celui-ci

est formé de 6 trompet-

tistes, un tromboniste et

une section rythmique. Un

prix hommage 2010 a été

remis cette année à M. Alain

Simard, personnalité impor-

tante du Festival de jazz de

Montréal.

Le JazzFest était à sa 32e édition cette année et il semble toujours

s’améliorer et grandir.

Tout en poursuivant sa mission de diffuser le jazz en milieu scolaire,

le JazzFest souhaite sensibiliser le plus de gens possible au

maintien de la culture musicale dans les écoles du Québec et ainsi

contribuer à l’épanouissement de milliers de jeunes. C’est donc

une invitation qui est lancée pour l’an prochain, 2 avril 2011, aux

différents groupes musicaux.

Voici le témoignage d’une élève.

J’adore le JazzFest. C’est, chaque année, une journée merveilleuse.

C’est génial d’avoir la chance de jouer devant un public venu d’un

peu partout, d’écouter des ensembles de tous les niveaux et de

bénéficier d’une clinique de trente minutes avec un musicien pro-

fessionnel. Il nous est possible d’échanger avec des musiciens en

provenance de tout le Québec. Le spectacle de clôture est toujours

extraordinaire. C’est très motivant de pouvoir constater de nos

propres yeux le résultat de plusieurs années de travail. Bref, l’évène-

ment est une expérience très enrichissante, tant sur le plan musical

que personnel.

Par ailleurs, je prendrai part cette année à mon quatrième et

dernier JazzFest. Néanmoins, je me souviens de ma toute première

participation comme si c’était hier. J’étais nerveuse. Il faut avouer

que prendre part à un festival de musique à 12 ans, c’est quelque

chose. Or, tout se passa à merveille. Nous étions très bien encadrés,

de sorte que je repris rapidement confiance. Nous avions obtenu

une mention or. Que d’émotions avons-nous ressenties lorsque

nous l’avons appris, tous réunis dans le gymnase pour la cérémo-

nie de clôture. Par la suite, j’ai eu la chance de vivre de nombreux

autres beaux moments dans les éditions subséquentes. Enfin, le

JazzFest, pour moi, est synonyme de plaisir, de musique et de bons

souvenirs qui resteront gravés dans ma mémoire pour toujours.

C’est clair que, tant que ça me sera possible, je viendrai assister au

JazzFest lorsque je n’y jouerai plus. �

fameq.org | volume 24 | numéro 3

LE JAZZFEST DES JEUNES DU QUÉBEC,UNE EXPÉRIENCE TRÈS ENRICHISSANTEPAR MARIE-MICHÈLE DAIGNEAULT — Étudiante

Photos : JazzFest des jeunes du Québec

Page 12: Choses étonnantes vues en rêve

« Avoir la musique dans le coeur,

c'est un cadeau du ciel.

Pouvoir partager son bonheur,

C'est un cadeau du ciel. »— La Compagnie Créole

C'est « imprégnés » de cette pensée que les 340 élèves guidés de

leurs 13 enseignants se sont présentés sur la scène de

l'auditorium Fernand-Bilodeau de la Cité étudiante de Roberval,

vendredi le 19 mars dernier. C'est aussi avec la fierté de représenter

leur école que tous les groupes ont conjugué efforts et persévé-

rance pour arriver à la réussite de leurs prestations musicales.

Les jeunes musiciens, âgés de sept à dix-sept ans, ont joué des

pièces plus différentes les unes que les autres. Les styles musicaux

étaient tous aussi différents ques les instruments mis au service de

la musique. Du chant, en passant par les flûtes à bec, les cloches,

les percussions, l'ukulélé, le violon, les instruments Orff, les ensem-

bles pop et l'orchestre d'harmonie, les élèves musiciens et leurs

enseignants ont fait vivre une gamme d'émotions à leur auditoire.

En plus de faire vivre une expérience inoubliable aux jeunes, l'un

des buts premiers de cet événement est de faire la promotion de la

musique en démontrant l'utilité de l'apprentissage de la musique

dans le curriculum d'un jeune. L'édition de l'année dernière

soulignait les impacts de l'apprentissage de la musique sur le

développement de l'élève, sur son intelligence, sa motricité fine, sa

posture et sa respiration, ses capacités d'écoute et de coopération.

12

ACTUALITÉS RÉGIONALES

LE GRAND TUTTI, UN ÉVÉNEMENT MUSICAL UNIQUE, POUR UNE DEUXIÈME ANNÉE !PAR LOUISE GAULIN — professeur | pour l'équipe d'enseignants en musique | commission scolaire du Pays-des-Bleuets |

Musique et pédagogie | fameq.org

Photos : Magalie Dagenais

Page 13: Choses étonnantes vues en rêve

13fameq.org | volume 24 | numéro 3

Cette année, nous avons démonté les nombreuses possibilités qui

découlent de la pratique de cette discipline et illustré que le but

final n'en est pas nécessairent de devenir musicien.

Pour chaque artiste populaire, combien de techniciens oeuvrent

dans l'ombre pour assurer une prestation mémorable au public?

Pour chaque enregistrement, combien de spécialistes de toutes

sortes sont requis pour développer et opérer les technologies

modernes en constante évolution ?

Pour un organiste, combien d'artisans passionnés ont contribué à

la facture et à l'entretien de l'instrument que celui-ci utilise?

Pour chaque musicien, combien de publicitaires, de gérants,

d'organisateurs d'événements coordonnent leurs efforts pour

assurer la diffusion de l'oeuvre?

Toutes ces personnes ne doivent-elles pas « Avoir la musique dans

leur coeur pour partager ce bonheur »?

Une grande partie de ce texte vient de Marie-Claude Parent,

conseillère en communication à la commission scolaire du Pays-

des-Bleuets. �

Page 14: Choses étonnantes vues en rêve

À l’occasion de son 15e anniversaire, l’Ensemble vent et percussion

de Québec (EVPQ) a offert une soirée grandiose au Palais Montcalm

le 25 avril dernier. En effet, le concert « Saga symphonique » a

permis au public de réentendre l'oeuvre maîtresse de son répertoire

qui l'a fait connaître partout dans le monde : la symphonie no 1

« Le seigneur des anneaux » de Johan de Meij. Tout comme à la

première interprétation canadienne présentée en 1997 au Grand

théâtre de Québec, les étudiants de l'Orchestre à vent de la Faculté

de musique de l'Université Laval se sont joint à l'EVPQ pour présenter

ce concert mémorable.

Fêter les 15 ans de l’EVPQ, c’est l’occasion de rappeler son impact

considérable sur le développement des ensembles à vent au

Québec et, conséquemment, son apport au développement de

l’éducation musicale au Québec. Dès sa création en 1995, par le

choix de son répertoire, notamment la symphonie no 1 de Johan

de Meij, l’EVPQ a su mettre en lumière les possibilités artistiques

des ensembles à vent que plusieurs croyaient alors réservées

seulement aux orchestres symphoniques. Son apparition sur la

scène musicale québécoise a ainsi marqué les débuts du profes-

sionnalisme dans les ensembles à vents civils, à l’instar de plusieurs

ensembles européens et japonais.

Au sein de l’EVPQ, des enseignants en musique du primaire, du

secondaire, des conservatoires et de l’Université Laval côtoient des

membres de l’Orchestre symphonique de Québec et de la musique

du Royal 22e Régiment. De plus, l’EVPQ a toujours offert la possibi-

lité à certains étudiants aux études supérieures de relever le défi de

jouer dans un ensemble professionnel. La synergie partagée par

ces musiciens de toutes provenances est unique et a un impact

dynamisant dans les milieux d’où proviennent les musiciens. Ainsi,

l’Ensemble s’avère être un modèle inspirant pour les jeunes

apprentis musiciens de tous les niveaux et offre aux musiciens

éducateurs l’occasion de se produire comme professionnel et

de réinvestir l’énergie de l’EVPQ dans l’évolution des ensembles

scolaires qu’ils dirigent.

Le public de l’EVPQ est jeune, avide de nouvelles sonorités et

d’émotions fortes. Partenaire de la Faculté de musique de

l’Université Laval, l’Ensemble se produit très souvent dans une salle

remplie au tiers d’étudiants et contribue ainsi à renouveler le

public des ensembles musicaux de toutes catégories.

Sans le dynamisme, le talent et la vision artistique novatrice de son

chef René Joly, l’Ensemble vent et percussion de Québec n’aurait pas

accompli autant. Il faut aussi souligner le dévouement des musiciens

et des bénévoles qui croient en l’EVPQ et qui donnent leur temps

sans compter. De ce fait, l’Ensemble a encore beaucoup de projets en

banque pour faire connaître les ensembles à vent et inspirer les

jeunes et les éducateurs de tout le Québec et bien au-delà encore.�

14

ACTUALITÉS RÉGIONALES

15E ANNIVERSAIRE DE L’ENSEMBLE VENT ET PERCUSSION DE QUÉBEC

Musique et pédagogie | fameq.org

PAR MARIE CUSSON— professeur de musique | Séminaire des Pères Maristes |

Photos : David Cannon

Page 15: Choses étonnantes vues en rêve
Page 16: Choses étonnantes vues en rêve

ASTUCES PÉDAGOGIQUES

16 Musique et pédagogie | fameq.org

« Raffinez votre écoute, votre goût suivra. Mais surtout : allez à l’œuvre!

Venez entendre votre siècle et admirez notre art, notre savoir-faire.

Posez-vous et posez-nous des questions; et acceptez que nous soyons

parfois de mauvais théoriciens de notre art. Vous serez peut-être

souvent déçu, vous vous ennuierez parfois mais quelque part, à un

moment donné, il y aura une ou des révélations,venant peut-être

de ceux-là mêmes qui vous auront un jour ennuyés! N’attendez pas

toujours les chefs-d’œuvre. Soyez curieux et prêts à perdre vos

certitudes. Et l’expérience de la musique de votre siècle viendra, je

l’espère, ajouter sa note irremplaçable à votre vision du monde et à

votre jouissance de votre bref passage sur notre planète. Et si c’est

difficile parfois, allez-vous généraliser votre expérience, en faire la

norme du goût sous prétexte d’inaccessibilité ? »

(Texte de Michel Gonneville paru dans la revue circuit vol.7 no.1 p.

23-24 )

Inspirés des réflexions du compositeur Michel Gonneville concer-

nant la musique contemporaine, nous avons lancé un jour l’idée

suivante : si les étudiants ne vont pas écouter la musique de nos

compositeurs québécois, et bien elle viendra à eux. C’est ainsi qu’est

venue l’idée d’organiser un concours de musique contemporaine

pour les cégépiens à l’image du prix littéraire des collégiens. Le

Cégep de Sherbrooke nous a appuyés entièrement dans ce projet

qui existe depuis deux ans. Le concours est ouvert à tous les compo-

siteurs agréés au Centre de musique canadienne, un partenaire bien

impliqué dans l’événement. La période d’inscription se termine le

30 novembre de chaque année. Un jury formé d’enseignants, d’inter-

prètes, de compositeurs et de gens oeuvrant dans le milieu de la

musique contemporaine, écoute de façon anonyme les enregistre-

ments reçus et sélectionne cinq œuvres. Nous les soumettons par la

suite aux étudiants inscrits au cours de Langages musicaux de la

quatrième session portant sur l’époque moderne et contemporaine.

Le travail des étudiants peut alors commencer. La première écoute

se fait de façon spontanée sans aucune information préalable. Une

grille d’écoute sous forme de questionnaire leur sert de guide. Un

journal de bord attend impatiemment leurs premières impressions.

Ils doivent par la suite défendre leurs choix dans un débat qui a lieu

en classe. Ce genre de musique, pour différentes raisons, peut

déstabiliser. Les musiques que les cégépiens écoutent à longueur de

journée n’ont rien de comparable à celle des compositeurs d’au-

jourd’hui. Les étudiants découvrent des styles d’écriture nouveaux

et des sons dont ils n’imaginent même pas l’existence. Ces univers

musicaux venant bousculer ce qui représente pour eux la norme,

les amènent à de nombreux questionnements. Nous pouvons

nous attendre à des commentaires de tout genre. L’enseignant

responsable du cours fait cheminer les élèves sans donner son avis.

Ils peuvent dire tout ce qu’ils pensent sauf les jugements de

valeurs gratuits. Le cours suivant est consacré à l’étude des œuvres.

À la dernière étape les étudiants passent au vote. Ils déterminent

par ordre de préférence leurs trois coups de cœur. Par la suite, le

Cégep de Sherbrooke organise un événement afin de remettre les

prix aux trois lauréats. Si le contexte le permet, l’œuvre gagnante

est jouée devant les étudiants qui ont la chance de discuter avec

les compositeurs présents.

Les objectifs d’apprentissage du concours sont variés. Les étudiants

ont la possibilité de vivre une expérience stimulante et vivante qui

les amène à défendre et remettre en question leurs opinions, leurs

goûts artistiques. Étant confrontés à des œuvres contemporaines

d’esthétiques diverses, ils ont la possibilité d’élargir leur horizon, de

raffiner leur écoute, leur jugement critique et leur capacité d’analyse.

Ils peuvent grâce à diverses stratégies d’apprentissage (discussions,

débat, journal de bord, travail écrit) parfaire leur communication

orale et écrite. Si les étudiants vivent une belle aventure autour de la

musique contemporaine, le professeur bénéficie d’un contexte idéal

pour faire passer la matière propre au contenu du cours. L’an prochain,

le concours sera accessible à l’ensemble des cégeps de la province.

Nous pourrons ainsi créer des liens propices aux échanges entre

étudiants et collègues des différents collèges intéressés au projet.

Ce concours donne la possibilité de faire connaître la musique

d’aujourd’hui aux mélomanes de demain. Sans cet événement, nous

n’aurions peut-être pas eu la chance d’entendre l’œuvre Axma (Relax)

de Michel Frigon, Brumes matinales et textures urbaines d’André

Hamel et Es ist genug de Jérôme Blais. Nous sommes les témoins des

œuvres musicales du présent et attendons avec enthousiasme les

prochaines qui seront peut-être les chefs-d’œuvre de demain. �

LE CONCOURS COLLÉGIEN DE MUSIQUE CONTEMPORAINE UNE EXPÉRIENCE PÉDAGOGIQUE QUI NE LAISSE PERSONNE INDIFFÉRENT !PAR LINE VILLENEUVE — professeur | département de musique | Cégep de Sherbrooke | [email protected]

Page 17: Choses étonnantes vues en rêve

17fameq.org | volume 24 | numéro 3

Le Service d’animation socioculturelle du Cégep de Lévis-Lauzon a

lancé cette année un projet d’enregistrement de CD pour les

artistes créateurs du Collège. Huit pièces se retrouvent sur cet

enregistrement : trois sont la création d’anciens étudiants de Lévis-

Lauzon ayant persévéré dans le domaine musical; quatre autres

pièces proviennent d’étudiants inscrits présentement au cégep et

la dernière est la création d’un enseignant au département de

Langues. L’enregistrement s’est étendu de novembre 2009 à février

2010 dans les locaux de musique du Cégep. Cette expérience fut

l’occasion pour ces artistes de se familiariser avec un aspect parti-

culier du métier de musicien et représente en bout de parcours un

outil de promotion concret pour la poursuite de leurs objectifs

musicaux respectifs.

Le titre donné à l’album, Tiens l’tempo, est rempli de signification

puisque le projet comporte un autre volet, soit la lutte contre le

décrochage scolaire. En effet, des bourses de soutien au développe-

ment du potentiel artistique seront offertes à des étudiants en

manque de motivation scolaire. Ces bourses, qui prendront la forme

de cours de musique, seront distribuées à l’automne 2010 et

proviendront de la vente des CD et des commanditaires qui croient

à la cause (la Fondation du Cégep de Lévis-Lauzon, Coopsco Lévis,

Musique Beaudoin, Autobus Auger et l’Association des parents

d’étudiants et d’étudiantes du Cégep de Lévis-Lauzon). Les boursiers

seront référés par les conseillers en orientation, les aides pédago-

giques individuels et les psychologues du Collège.

Selon Jacques Roy, professeur au Cégep de Ste-Foy et auteur de

l’étude « La pratique d’activités socioculturelles au collège : un

soutien réel à la réussite1 », la pratique d’activités parascolaires au

cégep favorise l’expression d’un fort sentiment d’appartenance au

groupe, permet d’acquérir de nouvelles habiletés et donc, de mieux

relever ses défis personnels. Cette étude a aussi permis de constater

que le développement d’activités parascolaires dans les écoles et les

collèges serait une voie tout indiquée pour lutter contre le décro-

chage scolaire. En effet, l’étude démontre que les étudiants impli-

qués songent deux fois moins à abandonner leurs études que les

autres étudiants.

Bien que le Cégep de Lévis-Lauzon n’offre pas de programme en

Musique à sa clientèle étudiante, la musique y est de plus en plus

présente par le biais du Service d’animation socioculturelle. Depuis

2006, six salles insonorisées et plusieurs instruments de musique

sont à la disposition des étudiants afin qu’ils puissent prendre des

cours ou pratiquer un instrument dans un lieu favorisant la concen-

tration et la création. Parallèlement, plusieurs activités ont été mises

en place soit des spectacles-midi, un spectacle de fin d’année, des

ateliers d’écriture de chansons et des ateliers sur les droits d’auteurs.

Le projet Tiens l’tempo s’identifie bien dans les objectifs du Service

d’animation socioculturelle du Cégep de Lévis-Lauzon qui souhaite

continuer à développer des activités musicales novatrices et intéres-

santes pour ses étudiants. Mais par-dessus tout, il se veut un relais,

une façon de permettre à la musique d’être un outil pour favoriser la

poursuite de ses études. Une façon originale de s’engager dans la

lutte contre le décrochage scolaire.

Le lancement de l’album a eu lieu lundi le 29 mars dernier au restau-

rant Cosmos de Lévis. Il est possible de se procurer une copie de

l’album au coût de 15 $ chez Musique Beaudoin, Coopsco Lévis ainsi

qu’au Service d’animation socioculturelle du Cégep de Lévis-Lauzon

(205 Mgr Bourget, Lévis, G6V 6Z9).

Ce projet a été réalisé en partie grâce au soutien financier de l’Unité

régionale de loisirs et de sports Chaudière-Appalaches et du

Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport. �

ASTUCES PÉDAGOGIQUES

PROJET TIENS L’TEMPO !LA MUSIQUE POUR LUTTER CONTRE LE DÉCROCHAGE SCOLAIREAU CÉGEP DE LÉVIS-LAUZONPAR MICHÈLE JACQUES — Conseillère à la vie étudiante | Service d'animationsocioculturelle | Cégep de Lévis-Lauzon

1Jacques ROY, La pratique d’activités socioculturelles au collège : un soutien réel à la réussite, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, mai 2007.

De gauche à droite : Steven Bard, Dominique Gagnon, Marie-Ève Lachance, Jason Beaulieu, André Langlois, Jo-Anne Perreault, René-Pierre Carrier, Mathieu Grégoire et Nicolas Faucher-Raymond

Photo : Marie-Christine Patry du Journal de Lévis.

Page 18: Choses étonnantes vues en rêve

Avec leurs formes étranges et leurs sonorités inouïes, les 14

« structures sonores » de l’instrumentarium Baschet suscitent

curiosité et incrédulité. Pourtant, cet ensemble d’instruments de

musique est utilisé en pédagogie musicale depuis une quarantaine

d’années et ce, à travers le monde. C’est que ces instruments, prati-

quement inconnus au Québec, possèdent des caractéristiques liées à

la facilité de jeu et à la diversité des timbres qui sont particulièrement

appropriées pour les activités d’éveil musical et la musicothérapie.

Un peu d’histoire

C’est en France au tournant des années 1950 que les frères Baschet,

l’un sculpteur et l’autre ingénieur, ont entrepris leurs recherches en

vue de créer une nouvelle famille d’instruments de musique. Ils vou-

laient générer de nouveaux sons, à l’instar de Pierre Schaeffer et de

sa musique concrète, mais dans le domaine de l’acoustique pure.

Leurs efforts furent couronnés de succès en 1955 avec le « cristal »,

un instrument à tiges de verres dont le principe acoustique permet

l’irradiation dans l’air des sons internes du métal. Suivirent de nom-

breux autres instruments aux formes et aux sonorités inédites qui

firent bientôt la renommée des frères Baschet. Exposées dans les

plus grands musées du monde, leurs créations figurent parmi les

premières manifestations du courant artistique que l’on appelle

aujourd’hui « sculpture sonore ». À partir des années 1970, des inter-

ventions éducatives les ont menés à concevoir des structures

sonores à l’usage des enfants.

Approche pédagogique

Bernard Baschet avait l’intuition que ses structures sonores portaient

le germe d’une nouvelle pédagogie musicale, qu’il restait évidem-

ment à définir. Alors, sur une période de plusieurs années, au contact

de centaines de groupes d’enfants et avec l’aide de collaborateurs, il

a graduellement précisé les paramètres de son modèle pédago-

gique et les spécifications de son instrumentarium :

Jadis, l’enseignement artistique était fondé sur le dessin : les

enfants devaient reproduire un objet le plus fidèlement possible;

c’est seulement lorsque le contour était complété qu’ils pouvaient

ajouter les couleurs. Aujourd’hui, grâce à l’influence de l’art

moderne et de l’art abstrait, la pédagogie artistique procède à

l’inverse : les enfants utilisent la couleur de manière spontanée,

sans se soucier du réalisme du résultat. Ils apprennent à structurer

leurs images à mesure que se raffine leur sens artistique.

Nous nous sommes inspirés de la nouvelle pédagogie artistique et

des musiques expérimentales pour élaborer une pédagogie

musicale fondée sur des « couleurs sonores » pouvant être utilisées

librement par les enfants. Rien de tel n’avait été tenté auparavant.

Les enfants débutent habituellement avec le solfège et les

gammes, concepts comparables au dessin rigoureux.

Expression spontanée, créativité de l’enfant, ouverture aux différentes

cultures musicales et interdisciplinarité artistique : nous voilà bel et

bien dans le courant créatif de la pédagogie musicale en compagnie

des George Self, John Paynter, Claire Renard, François Delalande et

Raymond Murray Schafer. La spécificité du modèle de Bernard Baschet

tient au rôle central de l’improvisation collective dans le dispositif

pédagogique. Dès le départ, les enfants sont en contact avec un

matériau sonore à ressentir, à explorer, à organiser et à apprécier en

groupe. L’association Structures sonores et pédagogie (France) offre

d’ailleurs des stages de formation pour les enseignants désireux de

s’initier à ce modèle pédagogique.

18

ASTUCES PÉDAGOGIQUES

L’INSTRUMENTARIUM BASCHET LA LUTHERIE CONTEMPORAINE AU SERVICE DE L’ÉVEIL MUSICALPAR VINCENT VALENTINE, PH.D. — Musicien éducateur | Commission scolaire de Saint-Hyacinthe |— Trésorier FAMEQ | Association Montérégie | [email protected]

Musique et pédagogie | fameq.org

1 Traduction libre de l’auteur depuis Baschet, F., et B. Baschet. 1987. « Sound Sculpture: Sound, Shapes, Public Participation, Education ». Leonardo, vol. 20, no

2, p. 107-114.

Page 19: Choses étonnantes vues en rêve

19

ASTUCES PÉDAGOGIQUES

Caractéristiques des instruments

Au-delà de leur aspect fantaisiste, ces instruments répondent donc à

des intentions esthétiques et pédagogiques très précises. Chaque

instrument possède une forme singulière et arbore des couleurs

vives qui rappellent les sculptures de Calder; certains ont même

la particularité d’être mobiles, ce qui ne manque pas de stimuler

l’intérêt des enfants.

La fonction première de ces instruments n’est pas de produire des

notes et des mélodies, mais plutôt des contrastes de timbres.

Chaque instrument produit donc un ensemble de sonorités qui lui

sont propres et qui, combinées les unes aux autres, fournissent une

véritable palette de « couleurs sonores » au jeune musicien. Trois

familles instrumentales composent l’instrumentarium : les cordes,

les percussions et les tiges de verre, ces dernières étant mises en

vibration par le frottement des doigts humides.

Les claviers ont été organisés pour favoriser l’exploration sonore. De

fait, ils ne font référence à aucun instrument connu et réclament des

modes de jeu variés et inhabituels tels que gratter, pincer, frotter,

percuter, caresser, etc. L’enfant n’est donc pas tenté de comparer

son jeu aux standards d’exécution traditionnels; il peut jouer libre-

ment et s’exprimer sans complexes. Aucune technique de jeu n’est

imposée; on en joue comme on veut et comme on peut ! Le but

étant d’activer l’esprit d’invention des enfants et d’établir cette rela-

tion essentielle entre l’idée musicale et le geste producteur de son.

Enfin, les claviers sont de grande dimension et leurs éléments

constituants sont répartis en nombre limité pour pallier le manque de

coordination motrice du débutant. Ainsi, dès les premières tentatives,

il est possible d’obtenir de jolis sons, ce qui permet de se concentrer

sur la dimension expressive du jeu musical. Cette caractéristique des

structures sonores favorise l’intégration d’enfants présentant des

déficiences intellectuelles, motrices ou visuelles. De plus, les sonorités,

riches en basses fréquences, ouvrent de nouvelles perspectives pour

l’enseignement aux enfants atteints des déficiences auditives.

Pour en savoir plus…

Le site Internet que j’ai réalisé sur l’instrumentarium Baschet contient

une information généreuse et des références utiles. Vous y trouverez

les photos des 14 structures sonores qui le composent et des clips

audio de leurs sonorités respectives : www.er.uqam.ca/nobel/baschet/

Vous pouvez également consulter mon mémoire de maîtrise

pour un historique complet et une analyse approfondie du

courant créatif en éducation musicale : Valentine, V. (2000).

L'instrumentarium Baschet : l'innovation et la tradition en éducation

musicale. Mémoire de maîtrise inédit, Université du Québec à

Montréal, Montréal.

L’instrumentarium Baschet au Québec

L’utilisation des structures sonores Baschet dans les écoles du

Québec est tout à fait possible, pour autant que l’enseignant

respecte les visées du programme d’études du MELS. Pour ma part,

je les utilise régulièrement dans mes classes, de la première à la

sixième année. Les élèves adorent manipuler ces instruments

insolites qui viennent enrichir l’éventail des instruments disponibles

dans le local de musique. L’utilisation des structures sonores ajoute

à la diversité des activités offertes, ce qui contribue à maintenir

l’intérêt des élèves pour le cours de musique.

Veuillez noter que le département de musique de l’université du

Québec à Montréal possède seul instrumentarium complet au

Québec. Il est utilisé dans le programme de formation initiale des

enseignants de musique.

Enfin, la compagnie de spectacles l’Arsenal à musique offre aux écoles

du Québec le spectacle interactif L’Usine des Sons au cours duquel on

peut voir, entendre et manipuler les structures sonores Baschet. Vous

serez surpris de la réaction de vos élèves… www.arsenal.ca/ �

fameq.org | volume 24 | numéro 3

Où commander ?

L’instrumentarium Baschet est fabriqué

à la main et sur commande auprès de

l’association Structures sonores et

pédagogie (France) : www.baschet.org/

Page 20: Choses étonnantes vues en rêve

ASTUCES PÉDAGOGIQUES

En 1999, les élèves en cordes du programme Musique-Études de

l’école Mgr-Parent à St-Hubert faisaient leur premier Bal Viennois !

L’événement suscita un engouement tel qu’il a bien fallu le répéter

année après année ! En février dernier, les classes de cordes de 3e, 4e

et 5e secondaire faisaient danser parents et amis au son des plus

belles valses et polkas de l’époque des Strauss, à l’occasion du

douzième Bal Viennois annuel de Musique-Études.

Conçue au départ comme une alternative aux MusicFests, cette

activité pédagogique est tout de suite devenue l’activité chouchou

de l’année : s’il n’en tenait qu’à eux, les élèves passeraient l’année à

faire des bals !

Puis il a fallu faire deux bals consécutifs (un vendredi et un samedi)

pour répondre à la demande. Le bal annuel est enfin devenu un

mode de financement très efficace pour nos sorties musicales et

culturelles de Musique-Études.

Danses enseignées

Le bal comprend une quinzaine de numéros : 8 valses ou polkas

entrecoupées de 7 danses d’époque enseignées. Les danses ensei-

gnées sont des danses de groupe : en grands cercles ou en forme

de contredanse (lignes parallèles). Lors de ces danses, les partici-

pants sont appelés à changer constamment de partenaire, ce qui

donne à la soirée un aspect très convivial. Les élèves désignés

comme couples démonstrateurs commencent par exécuter la

danse devant les participants. Puis la foule est invitée à venir

apprendre les pas. Et tant pis si on se trompe ou si on marche sur

les pieds de quelqu’un : ça fait partie du plaisir de la soirée.

BAL VIENNOIS ANNUEL À MUSIQUE-ÉTUDESPAR BERTRAND LAMOUREUX | [email protected]

20 Musique et pédagogie | fameq.org

L’initiateur et l’organisateur de ces bals, monsieur Bertrand Lamoureux,

professeur de musique à la retraite, propose à qui serait intéressé de

partager gracieusement son répertoire, ses chorégraphies et son

Page 21: Choses étonnantes vues en rêve

RECHERCHE ET FORMATION

21fameq.org | volume 24 | numéro 3

Les sept danses d’époque enseignées sont : le Quadrille viennois, le

Galop, la Polonaise, la Varsovienne, la Boulangère, et deux contre-

danses anglaises : Hole in the Wall et Mr Beveridge’s Maggot. Les

cinq premières danses sont faciles à apprendre ; on garde les deux

danses plus complexes à la fin de la soirée, question de présenter des

défis aux plus habiles.

Le public

Le public qui assiste aux bals est composé de 40 % d’ados, amis des

musiciens ou anciens élèves, de 30 % de parents d’élèves et de 30 %

de gens venus de l’extérieur (souvent avec grandes robes et tout

le tralala) attirés par la perspective de vivre un événement magique.

Ces danseurs « experts » ajoutent beaucoup de classe à l’événement,

et ils apprécient en retour la spontanéité festive apportée par les

jeunes. Il y a dans ces soirées une communication intergénération-

nelle surprenante ! Bien évidemment, l’événement du bal a acquis

de la notoriété d’année en année, attirant de plus en plus les

danseurs d’expérience.

Pour les classes d’harmonie : une soirée bavaroise.

Cette année, et pour une première année, les classes d’instruments à

vent de Musique-Études ont créé un événement équivalent au bal

viennois : la soirée bavaroise ! Bâtie sur le même modèle que le

bal viennois, la soirée bavaroise s’est révélée tout aussi intéressante,

avec son alternance de valses et de polkas entrecoupées de danses

enseignées propres au folklore germanique : Landler, Gladenbacher,

etc.) On a retrouvé dans la soirée bavaroise la même magie

intergénérationnelle : grâce toujours aux danses enseignées

participatives. �expertise pour la réalisation dans votre milieu d’un bal viennois ou d’une

soirée bavaroise. Vous pouvez communiquer avec lui à l’adresse courriel

suivante : [email protected]

Photos : Bertrand Lamoureux

Page 22: Choses étonnantes vues en rêve

Comme nous l’avons vu lors de mon dernier article, les trompettistes

doivent absolument prendre soin de bien préparer la musculature

du visage à entreprendre une journée de pratique. Dès lors, il

devient important de savoir quoi pratiquer et comment le pratiquer.

À mon avis, deux grandes catégories doivent faire partie de la

routine du trompettiste désireux d’améliorer sa performance. Le

travail du répertoire est incontestablement un élément primordial

afin d’améliorer la musicalité de tout musicien tandis que la

technique instrumentale est sans contredit un élément indispensa-

ble à l’expression de cette musicalité.

Quels sont les éléments techniques auxquels le trompettiste doit

porter une attention particulière?

La sonorité est certes l’un des premiers éléments auquel nous

attachons une grande importance.Tel que mentionné dans les

articles précédents, la sonorité est produite par la vibration des

lèvres et cette vibration est à son tour engendrée grâce à l’air que

nous envoyons à celles-ci. Donc, plus nous sommes en mesure de

faire parvenir une bonne quantité d’air aux lèvres, meilleure sera la

vibration et par conséquent meilleure sera la sonorité. Le réchauffe-

ment du trompettiste est grandement associé à cette compétence.

La flexibilité est cette capacité de produire, de façon liée, différentes

notes de mêmes doigtés. Tel que mentionné précédemment, la

langue sert à créer une résistance à l’air projeté, d’où son importance

dans le phénomène de canalisation des sons. Selon la position de la

langue, les trompettistes obtiennent donc des notes de hauteurs

différentes.

Parce qu’il est difficile de préciser exactement l’endroit où se

placera la langue au moment du jeu sur l’instrument, il faut s’en

remettre aux sensations perçues. On peut cependant expérimenter

cette règle générale qui dit qu’en prononçant le son « i », on élève la

langue vers le palais, ce qui offre une plus grande résistance tandis

que le son «Â» provoque l’abaissement de la langue au fond de la

bouche, diminuant ainsi cette même résistance.

Voici deux bons exercices de base qui aideront les jeunes trompet-

tistes à bien ressentir le mouvement de la langue. N’oubliez pas qu’il

faut toujours bien souffler l’air entre les notes.

Sur un instrument tel que la trompette, il existe 7 combinaisons que

l´on peut utiliser à partir de toutes les notes ouvertes, c’est-à-dire en

abaissant aucun piston. Afin de bien ressentir le mouvement de la

langue sur toute l’étendue de l’instrument le trompettiste pratique

ce genre d’exercices sur ces 7 combinaisons.

Ces sept combinaisons sont : Piston abaissé :

1 Position ouverte 0

2 en pressant le piston 2 abaisse le son de 1/2 ton

3 en pressant le piston 1 abaisse le son de 1 ton

4 en pressant les pistons 1-2 abaisse le son de 1 1/2 ton

5 en pressant les pistons 2-3 abaisse le son de 2 tons

6 en pressant les pistons 1-3 abaisse le son de 2 1/2 tons

7 en pressant les pistons 1-2-3 abaisse le son de 3 tons

Lorsque l’étudiant est en mesure de bien exécuter l’exercice #1 à la

position ouverte, il peut procéder par la suite au changement de

position en prenant une courte pause entre chacune d’elle. Lorsque

cet exercice est bien contrôlé, il pourra poursuivre avec l’exercice #2.

Pour des exercices complémentaires, je vous invite à consulter

mes trois volumes sur « L’entraînement progressif des éléments

physiques liés à l’apprentissage de la trompette ».

Les articulations sont les syllabes que les trompettistes utilisent afin

de bien définir les passages rythmiques d’une pièce musicale. Il

existe donc une grande variété de syllabes et de combinaisons de

celles-ci (Ta,Da,Ka,Ti,Di,Ki…) dépendamment du caractère, de la

rapidité ainsi que du registre du passage musical à exécuter. On peut

toutefois affirmer que de façon générale les consonnes utilisées

(T,D,K..) se réfèrent à la façon plus ou moins marquée de détaché les

différentes notes tandis que les voyelles (Ä, A, O, Ou, i …) se réfèrent

au différents registre de l’instrument. Lorsque la consonne est

absente le trompettiste joue alors de façon liée.

ASTUCES PÉDAGOGIQUES

L’APPRENTISSAGE DE LA TROMPETTE LA TECHNIQUE INSTRUMENTALEPAR MICHEL LAMBERT — Professeur agrégé | École de musique | Université de Sherbrooke | [email protected]

22 Musique et pédagogie | fameq.org

Page 23: Choses étonnantes vues en rêve

23

ASTUCES PÉDAGOGIQUES

Les articulations les plus utilisées sont le marcato (ta,ti…), le coup de

langue legato (Da, Di…), le coup de langue binaire (alternance;

ta-ka-ta-ka-ta) et le coup de langue ternaire (alternance ta-ta-ka-ta

ou ta-ka-ta ta)

Il faut commencer l’exercice #1 tranquillement en prononçant « ta »

sur chaque note. Il est très important de jouer les notes longues et

de bien laisser passer l’air entre chacune d’elles! Lorsque viendra le

moment de travailler le staccato, (Exercice #2) il faut prendre bien

garde de ne pas couper les sons avec la langue. Il faut à tout prix

éviter de prononcer « tat » et s’en tenir à l’articulation « ta ». Lors de

l’apprentissage du coup de langue binaire, je suggère de commen-

cer l’exercice #1 en prononçant bien « Ka » sur chacune des notes.

Cette articulation permettra en autre de développer l’arrière de la

langue. Cette articulation devra être exécutée avec une qualité

sonore le plus près possible de celle atteinte dans l’exécution du

marcato. Comparez ensuite votre travail en alternant les articulations

« Ta et Ka ». Lorsque le trompettiste aura obtenu une belle qualité

sonore, il pourra augmenter graduellement le tempo. On peut aussi

pratiquer ce type d’exercices sur les différentes gammes. L’exécution

du coup de langue binaire permettra d’articuler les passages rapides

en alternant l’avant et l’arrière de la langue.

La dextérité est un autre élément qui doit être

travaillé tout au long de la carrière du trompettiste. Il

devient dès lors important de s’assurer dès le départ que

le trompettiste possède une bonne position de base.

• La main droite doit être placée perpendiculairement à l’instru-

ment, le pouce légèrement plié et appuyé sur le corps du premier

piston.

• Il faut garder les doigts bien ronds, en forme de C à l’envers (⊃),

comme si on avait une pomme dans la main.

• L’auriculaire (petit doigt) ne doit pas être placé dans l’anneau, et

ceci pour deux raisons : d’une part, l’annulaire sera beaucoup plus

mobile si l’on permet à l’auriculaire de bouger naturellement avec

lui ; d’autre part, plusieurs jeunes élèves ont la mauvaise habitude

de tirer sur l’instrument avec leur petit doigt, mettant ainsi de la

pression sur les lèvres. Pour éviter cette situation, il est préférable

de n’utiliser l’anneau de l’auriculaire que dans le cas où l’on doit

utiliser la sourdine wawa (plunger), c’est-à-dire quand il faut

libérer la main gauche.

• Il faut toujours garder les doigts au-dessus des pistons afin de

minimiser la distance entre eux et permettre ainsi des déplace-

ments très rapides.

• Les pistons doivent être pressés fermement

Le contrôle des gammes chromatiques, majeures et mineures har-

moniques est sans aucun doute essentiel au développement de tout

musicien. Encore une fois il s’agit ici de débuter lentement et d’aug-

menter la rapidité au fil de notre progression. Plusieurs motifs peu-

vent aussi être joués sur ces différentes gammes. Je vous suggère

donc de consulter mes trois volumes pour des exercices progressifs

sur chacune de ces trois gammes.

Le registre aigu est sans contredit l’élément le plus difficile à déve-

lopper chez les jeunes trompettistes. C’est surtout dans ce registre

que le trompettiste devra mettre en pratique tous les principes dis-

cutés dans cette série d’articles. Il faut donc développer patiemment

les cinq éléments physiques déterminant dans l’apprentissage pro-

gressif de la trompette soit : Les muscles respiratoires, les muscles

faciaux, les lèvres, la langue et les doigts. Une bonne routine tech-

nique se compose d’un exercice choisi dans chaque catégorie.

L’élève travaille ainsi tous les aspects techniques de son instrument

au cours d’une même journée. Ceci assure le développement pro-

gressif et uniforme de toutes les parties du corps concernées par

l’apprentissage de la trompette.

N’oubliez pas qu’une bonne technique instrumentale est un

élément indissociable de l’expression d’une belle musicalité. �

fameq.org | volume 24 | numéro 3

N’oubliez pas,

« Il ne faut jamais

sacrifier la qualité

pour la rapidité ».

Michel Lambert détient un Baccalauréat en interprétation jazz de l’Université Concordia et une Maîtrise en interprétation classique de l’Université de

Montréal. Présentement professeur agrégé à L’Université de Sherbrooke, il a enseigné la trompette classique et jazz à l ‘intérieur de plusieurs écoles à concen-

trations musicales de la province ainsi qu’au Cégep Saint-Laurent, au Cégep Marie Victorin, à l’Université du Québec à Montréal et à l’Université Concordia.

Michel est aussi artiste clinicien pour les trompettes Yamaha. Il a produit au cours des dernières années trois volumes sur « l’entraînement progressif des

éléments physiques liés à l’apprentissage de la trompette » disponible chez JCL Cartier Orchestration et chez Musiclub.

Page 24: Choses étonnantes vues en rêve

24

ASTUCES PÉDAGOGIQUES

CHOSES ÉTONNANTES VUES EN RÊVE

Musique et pédagogie | fameq.org

Un groupe d’élèves de l’école Maisonneuve a eu cette année

l’immense privilège de participer au projet « Choses étonnantes

vues en rêve ». Pour eux, le titre de l’œuvre de Nicolas Gilbert avait

des allures de « Rencontres fascinantes transformant notre vie ». Au

début du projet, fin novembre, les élèves se sont engagés dans

l’apprentissage de cette création musicale, sans comprendre réelle-

ment dans quelle aventure ils s’étaient embarqués! Pour des élèves

qui font de la musique dans le cadre d’un cours régulier à l’école, à

raison d’une heure ou moins par semaine (30 minutes cette année

au 3ième cycle), il était difficile de s’imaginer soliste avec un orches-

tre symphonique professionnel… Du moins, jusqu’à la tournée Airs

de Jeunesse avec l’Orchestre Métropolitain à la mi-avril.

Au fil des semaines, les répétitions, sectionnelles ainsi que les

rencontres régulières avec le compositeur Nicolas Gilbert et les

autres intervenants des organismes partenaires, soit la FAMEQ, la

CSDM, l’OM et Radio-Canada, ont animé notre travail. Le local de

musique est devenu un endroit (pas toujours calme) où s’épanouir.

Ils y trouvaient à la fois un groupe d’appartenance, le plaisir de jouer,

des défis à relever et enfin le plaisir de participer à cette harmonie

sonore. Plusieurs élèves avaient un plaisir évident à jouer, non

seulement leur propre partition, mais aussi celles des autres. Ils ont

graduellement relevé les défis que représente la musique d’ensem-

ble, en commençant par des choses simples comme de se retenir de

taper sur son voisin à coup de baguettes de xylophone jusqu’au

respect du rôle et du travail de chacun. Les visites régulières de

l’équipe d’espace classique de Radio-Canada qui captait des

capsules vidéo et des entrevues pour le dossier « Choses étonnantes

vues en rêve » et même pour l’émission 275-Allo ajoutaient toujours

du piquant à nos répétitions.

Nicolas est venu régulièrement nous visiter en classe, afin de consta-

ter les progrès des élèves et ajuster au besoin la partition des

enfants. Environ une semaine avant les concerts, il a exposé aux

jeunes par des dessins un peu de sa technique de composition.

Présentée à d’autres groupes de l’école, sa méthode de travail

(simplifiée) a été comprise et appliquée rapidement et joyeusement.

Pendant une activité sur les compétences apprécier et inventer

basées sur la composition de Nicolas, des jeunes m’ont dit qu’ils

continueraient la création à la maison parce que c’était trop le fun!

Les élèves ont continué à progresser jusqu’à la toute fin des répéti-

tions et même d’un concert à l’autre. Une semaine avant la tournée

de concerts, nous avons passé une journée pédagogique à l’école.

Deux musiciens de l’OM, les percussionnistes Jean-Guy Plante et

Sandra Joseph sont venus aider bénévolement. En après-midi, le

chef d’orchestre Pierre Tourville est venu travailler avec les élèves.

Une d’entre elles a déclaré l’avoir bien aimé « même s’il avait un

peu de misère à les suivre ». Heureusement, la compréhension du

rôle du chef d’orchestre et de leur propre rôle a évolué rapidement.

Pierre est devenu « leur » chef et l’OM « leur » orchestre.

Au-delà de l’aventure musicale, une grande fierté s’est imprégnée et

leur a ouvert un monde de possibilités. Voici pêle-mêle quelques

commentaires des jeunes : « Même si on n’est pas super bons en

musique, on peut faire de grandes choses. » (Loriane, 6e). « J’ai appris

que même si on est tous différents, nous sommes capables de très

bien travailler en équipe et en harmonie » (Audrey, 5e). « Ça m’a

permis de rencontrer des musiciens professionnels »(Éric, 6e). « La

musique, ça peut être très amusant, très intéressant et ça peut deve-

nir une belle passion » (Kristel, 6e ). « Au début j’avais de la difficulté,

PAR JEAN-MARC DUGRÉ — Enseignant en musique | École primaire Maisonneuve | CSDM

Page 25: Choses étonnantes vues en rêve

VITAMINES POUR COMPOSITEURS

PAR NICOLAS GILBERT | Compositeur

25fameq.org | volume 24 | numéro 3

Photo : Magalie Dagenais

Plongé dans le travail de composition, il arrive parfois qu’une bouffée d’an-

goisse nous fasse nous demander : suis-je sur la bonne piste, est-ce que ce que

je suis en train de faire a un réel intérêt? Répondre n’est pas facile : le travail,

souvent, nous brouille le regard. Pour faire des choix éclairés, il vaut mieux

prendre un peu de recul, se donner une vue d’ensemble. En fait, il

faut s’éloigner de la musique jusqu’à ce qu’elle nous soit étrangère.

Se faire étranger à sa propre musique, à son propre médium et, au

bout du compte, à soi-même.

Être l’étranger ; c’est un état que j’essaie de cultiver. Et c’est un peu ce

qui explique que j’aie tendance à me lancer dans des projets hors-

normes comme celui-ci, qui a abouti à mes « Choses étonnantes vues

en rêve ». Je me suis rarement senti aussi étranger que lors de ma première visite

aux élèves de Jean-Marc Dugré, à l’école Maisonneuve. J’avais l’impression de

pénétrer dans un milieu dont tous les codes m’échappaient ; j’étais débarqué sur

la planète Mars. Je ne savais pas comment me tenir, je ne savais pas, surtout,

comment parler aux enfants ni quoi leur dire. Aucun enfant n’était jamais inter-

venu dans mon univers douillet de compositeur de musique contemporaine.

L’étranger est un fin observateur : c’est sa force. J’ai donc observé ce groupe d’en-

fants aux prises avec ma musique. Je l’ai observé d’abord avec inquiétude, puis

avec intérêt, et finalement avec tendresse. Oui, parce qu’au bout de quatre mois

de fréquentation, je n’étais déjà plus un étranger et ces enfants, dans leur façon

d’aborder la musique et dans leur façon d’être, tout simplement, m’avaient ému.

Qu’ai-je vu, donc? Des Choses étonnantes, aucun doute là-dessus. J’ai vu ces

enfants se lancer dans le projet sans hésitation et avec un enthousiasme qui

m’a franchement surpris. Au départ, ils n’avaient pas une idée précise de ce qui

les attendait : ils n’avaient pour la plupart jamais assisté à un concert de

musique classique, se représentaient mal ce qu’était, au juste, un orchestre

symphonique. Tout cela, ils l’ont découvert au fur et à mesure, chaque nouvelle

pièce du casse-tête ajoutant à leur fébrilité et à leur enthousiasme. Et la

musique contemporaine? De la musique classique, tout simplement, aucun

blocage là non plus. La proverbiale ouverture d’esprit des enfants de cet âge

m’a donc été confirmée de façon patente.

Je suis heureux de dire que je ne crois pas avoir fait fausse route avec cette

pièce. Je voulais que ce ne soit pas un exercice pédagogique, et la pièce n’est

effectivement pas surtout cela, c’est une œuvre musicale sérieuse et auto-

nome. Mais les élèves ont malgré tout appris beaucoup de choses, et moi

aussi. Ce qui me reste de cette aventure? D’abord et avant tout l’envie de

recommencer. Parce qu’un projet comme celui-là est un antidote aux maux

habituels du compositeur : la solitude, le sentiment d’inutilité. Un compositeur

dans une école a un rôle social évident qui peut lui faire oublier momentané-

ment la place on ne peut plus marginale qu’occupe son travail dans notre

société. Bref, pour moi, ce projet fut une bouffée d’air frais, une forte dose de

vitamines, un bain de soleil. Je souhaite à tous mes collègues d’avoir la chance

de vivre quelque chose de semblable. �

mais à force de pratiquer je suis devenue très bonne »

(Naomie, 6e ). « Je continuerais toute ma vie! » (Gilbetry, 5e).

Une des belles réussites du projet fut la création d’un

parrainage entre les jeunes et dix-neuf musiciens de l’OM,

qui ont accepté de se prêter au jeu. D’abord par courriel,

puis en personne lors des répétitions et des concerts; ces

rencontres ont pris une grande importance chez les

jeunes. Lors de la répétition à la Place des Arts, le

dimanche précédant le premier concert, les jeunes ont pu

se glisser au cœur de l’orchestre et dans certains cas,

essayer des instruments : timbales, percussions, harpe,

trompette… Ce qui a initié de nouvelles passions. Chaque

parrain et marraine a même remis une médaille à son

filleul lors du dernier concert. Ce fut un moment très émou-

vant, et pas seulement du côté des élèves. « L’orchestre est

devenu ma famille! », a déclaré Roxanne, 6e année.

Pour l’enseignant en musique, s’investir dans un tel projet

implique évidemment une surcharge de travail. Bon,

j’avoue que ce n’est pas toujours évident de passer ses

récréations et deux midis par semaine avec des élèves

parfois turbulents, de passer des soirées à répondre aux

nombreux courriels, à organiser le transport des élèves, à

mettre sur pied une équipe de parents et d’enseignants

bénévoles et j’en passe. Heureusement, la motivation que

cela procure semble rendre toute la tâche plus légère. Cela

nous conduit à viser plus haut, à favoriser l’engagement

pour l’ensemble des élèves. Une vague de fond s’installe et

la motivation se met en mouvement.

En conclusion, j’espère que ce projet visionnaire issu d’une

fantastique collaboration entre de nombreux organismes

inspirera beaucoup d’autres aventures musicales. Les élèves

en sont sortis transformés, confiants en leurs possibilités. Ils

se sont dépassés individuellement et en groupe, musicale-

ment, personnellement et socialement. Musicalement, ces

jeunes ont prouvé encore une fois que la musique contem-

poraine, bien présentée, n’est pas rébarbative mais au

contraire bien accessible. Un immense merci à Hélène

Lévesque de la CSDM, à Martine Bolduc, Jennifer Bourdages,

au chef d’orchestre Pierre Tourville et aux musiciens de

l’Orchestre Métropolitain, à Françoise Davoine et toute

l’équipe de Radio-Canada et enfin à Jean-Sébastien Gascon

de la FAMEQ et à Mireille Gagné du Centre de musique

canadienne pour avoir initié ce projet. �

Page 26: Choses étonnantes vues en rêve

L’Orchestre Métropolitain a vécu dans les dernières semaines, des

moments des plus mémorables. Invitant plusieurs jeunes à s’y

Joindre, les musiciens ont effectivement vécu et fait vivre des

expériences très enrichissantes. Airs de jeunesse, c’est au départ une

série de concerts orchestrés par Yannick Nézet-Séguin, notre chef,

Denise Lupien, membre-fondatrice et violon-solo honoraire de

l’orchestre, sans oublier la Financière Sun Life pour son appui

financier. Nous avons tout d’abord invité un chef, Pierre Tourville,

aussi altiste au sein de l’orchestre, à qui nous avons confié la mission

de travailler avec des jeunes.

En tout premier lieu, trois jeunes solistes ont été invités à se produire

avec nous. Tour à tour, nous avons pu entendre le pianiste, Antoine

Rivard-Landry, âgé de treize ans, dans un mouvement de concerto

de Mozart. Baptiste Royer, 18 ans, a joué les Airs tsiganes de Sarasate,

non pas au violon, mais bien à la contrebasse. Stéphane Tétrault,

violoncelliste, tout juste âgé de 17 ans, a quant à lui interprété un

mouvement du concerto de Katchaturian.

Ces jeunes solistes, complètement dédiés à leur instrument ont

donné au public des quatre arrondissements de l’Île de Montréal où

le concert a été présenté, la possibilité de découvrir des talents bien

de chez nous dans un répertoire très varié. Il va sans dire que

l’Orchestre Métropolitain a vu en ces musiciens, tous trois lauréats

des concours de musique du Canada, les solistes étoiles de demain.

Ceux-ci ont pour leur part pu vivre l’expérience de jouer avec un

orchestre symphonique, et ce, non pas à une reprise, mais à quatre

reprises; ce qui, il va sans dire, est des plus formateur. Quatre

acoustiques, quatre publics, quatre performances différentes, une

expérience incroyable pour des jeunes destinés à une brillante

carrière.

L’Orchestre Métropolitain a aussi pensé qu’avec Airs de jeunesse, un

compositeur canadien s’imposait. Ainsi, une commande a été faite

au compositeur montréalais, Nicolas Gilbert. Une commande très

spéciale, une œuvre où un groupe d’élèves seraient les solistes… Ce

concept issu de la précieuse collaboration entre la FAMEQ, la

Commission scolaire de Montréal (CSDM), le Centre de musique

canadienne et l’Orchestre Métropolitain a permis à Choses étonnantes

vues en rêve, une création pour instruments Orff et orchestre

symphonique, de voir le jour. Imaginez vingt jeunes âgés entre

9 et 12 ans qui consacrent à peine une heure par semaine à l’appren-

tissage de la musique et qui se retrouvent à être solistes avec

l’Orchestre Métropolitain pour une série de quatre concerts… Et

bien, c’est ce qu’ont vécu 20 élèves de l’école Maisonneuve, école

de la CSDM du quartier Hochelaga-Maisonneuve !

Ces élèves ont consacré des heures de dîner, des récréations sur

une période d’environ vingt semaines pour se préparer et arriver fin

prêt à la rencontre avec l’Orchestre Métropolitain en avril dernier.

Accompagnés tout au long de ce parcours par leur professeur de

musique, Jean-Marc Dugré, lui-même corniste, ils ont travaillé très

fort. Nous tenons d’ailleurs à souligner le travail extraordinaire de

Jean-Marc sans qui rien de tout cela n’aurait été possible. Ce grand

défi à quatre voix a mis à contribution la patience, le dévouement et

la générosité de leur enseignant. Nicolas Gilbert a été lui aussi un

témoin important de ce cheminement. Il a assisté à de nombreuses

répétitions où se sont côtoyés fous rires, périodes de travail intense,

moments de découragement, moments où la discipline avait peine

à être au rendez-vous…

Il y a eu cette journée pédagogique durant laquelle nos musiciens en

herbe ont passé la journée à… travailler ! Toujours sous la supervi-

sion de Jean-Marc et avec la présence de Nicolas, ils ont eu la chance

de travailler avec trois musiciens de l’orchestre venus prêter mains

fortes à Jean-Marc au moment où les

répétitions s’intensifiaient. Mais quoi de

mieux qu’un bon gâteau fait par

Jean-Marc pour se préparer à la première

répétition avec le chef Pierre Tourville

qui les attendait en après-midi !

26

ASTUCES PÉDAGOGIQUES

L’ORCHESTRE MÉTROPOLITAIN PREND DES AIRS DE JEUNESSE

PAR JENNIFER BOURDAGES— Responsable de l’éducation et des liens avec la communauté | Orchestre Métropolitain

Musique et pédagogie | fameq.org

Antoine Rivard-Landry, piano Baptiste Royer, contrebasse Stéphane Tétrault, violoncelle

Photo : Magalie Dagenais

Page 27: Choses étonnantes vues en rêve

27

Au bout du compte, ils y sont arrivés. La musique a pris forme et c’est

les larmes aux yeux que les jeunes ont salué leur départ de

l’Orchestre Métropolitain après quatre concerts et une expérience

qu’ils garderont en mémoire toute leur vie, riches de rencontres, de

découvertes.

Ils se souviendront de leur parrain, de leur marraine, musiciens

de l’Orchestre Métropolitain qui ont veillé sur eux et leur ont permis

des rencontres plus personnalisées avec le monde de la musique

symphonique, ils se souviendront de Hélène Lévesque de la CSDM

pour sa présence avec eux, ses bons mots… sans parler des cheveux

de Nicolas Gilbert qu’ils ont pris plaisir à commenter… Ils n’oublie-

ront pas Pierre Tourville à travers qui ils ont compris l’importance du

chef… Et que dire d’Espace Classique, par le biais de Françoise

Davoine qui a su donner un rayonnement extraordinaire à toute

cette aventure. La web-radio de Radio-Canada a en effet réalisé et

diffusé une série de capsules tout au long du processus d’apprentis-

sage de l’œuvre de Nicolas, y allant des témoignages des enfants en

passant par le blogue du compositeur, jusqu’à la captation de

l’oeuvre en concert. Tous ces beaux souvenirs sont immortalisés et

accessibles sur le site de Radio-Canada. La diffusion de l’œuvre se

fera ultérieurement et restera disponible en ligne pour une période

de un an.

Pour ma part, arrivée en poste en février dernier dans le cadre de ce

projet déjà bien enclenché, et ce, grâce au travail remarquable de ma

prédécesseure, Martine Bolduc, j’ai eu le bonheur d’accompagner les

jeunes de la classe de Jean-Marc lors des répétitions à leur école, à la

Place des arts ainsi qu’aux concerts. Je garde en tête des images de

ces jeunes, sourires aux lèvres, médailles au cou, yeux brillants de

fierté à la suite de leur premier concert et pleins de larmes au

moment de se dire au revoir. Et que dire du regard que leurs parents

ont posé sur eux suite à ce qu’ils venaient d’entendre… Mais surtout,

je n’oublie pas que tous ensemble, nous avons permis à des jeunes

de réaliser que les portes de la musique leur étaient grandes

ouvertes. Désormais, ils se sentent des nôtres ! �

fameq.org | volume 24 | numéro 3

ASTUCES PÉDAGOGIQUES

Photo : Magalie Dagenais Photo : Magalie Dagenais

Photo : Magalie Dagenais

Page 28: Choses étonnantes vues en rêve

Depuis septembre 2008 je suis le compositeur en résidence à

l’Orchestre symphonique de Laval (OSL). Une partie centrale de mon

mandat est l’implication de l’orchestre dans l’éducation musicale des

jeunes de Laval et, spécifiquement, l’importance de la création musi-

cale comme outil d’éducation musicale, sociale et personnelle.

C’est la vision de la création musicale que je partage avec le

chef et directeur artistique Alain Trudel, et avec toute l’équipe

de l’OSL.

Ce qui distingue l’OSL des autres orchestres du Québec est son

implication profonde dans sa communauté et son implication

avec l’éducation musicale des élèves lavalois. L’OSL est le seul

orchestre au Québec avec un compositeur en résidence. C’est assez

difficile à comprendre, étant donné les subventions qui existent

pour de tels projets…mais c’est une autre discussion. L’orchestre a

créé une équipe avec une vision très large et très engagée de la

musique et de la création.

L’ESSENTIEL DE L’ÉDUCATION MUSICALE - LA CRÉATION

Une éducation musicale doit inclure les techniques instrumentales

traditionnelles, ainsi qu’une certaine connaissance du répertoire.

Mais nous croyons que l’essentiel de la musique – toute musique de

toute époque et tout style – est le geste de la création musicale. C’est

fondamental – que ça soit Beethoven, Miles Davis, Jayzee ou Jacques

Hétu, toute musique commence avec la création et si les jeunes

musiciens n’ont pas accès à cette expérience, c’est une partie cen-

trale de l’expérience musicale, de leur potentiel comme être humain

et citoyen qu’ils ne comprendront pas.

De faire jouer Mozart et Beethoven pour des jeunes est une étape,

mais il faut que les jeunes voient la musique clairement et principa-

lement comme une expression de la création, un travail de l’imagina-

tion, du potentiel humain, et non pas comme un objet historique

fixe. De présenter la musique de concert uniquement comme du

«répertoire» reste très «premier niveau» en terme d’expérience édu-

cative et comme lecture artistique et sociale. Je souligne qu’on veut

donner l’expérience de la création musicale aux jeunes. Ce n’est pas

tous les élèves qui auront le talent ou le goût d’étudier plus profon-

dément en création, mais l’expérience de la création est valable et

utile pour tout élève.

Nous avons choisi de travailler avec les écoles secondaires offrant aux

élèves un programme de concentration musique. Nos partenaires

sont les écoles secondaires Curé-Antoine-Labelle, Polyjeunesse et

Mont-de-la-Salle. Les jeunes y disposent de certaines connaissances

des bases acquises : savoir lire la musique, les idées fondamentales

comme pulsation, des accords, la mélodie, l’orchestration de base.

Mais je souligne que nous avons aussi créé des ateliers pour des

écoles primaires, donc l’essentiel de ce projet pourrait se faire avec

des élèves disposant de connaissances plus limitées.

LES DÉFIS

De créer est une série de défis et de choix – quoi faire, comment le

faire, quand le faire? Il y a plusieurs défis pour les jeunes élèves dans

la création, mais le grand défi pour un jeune musicien est la FORME.

La forme, la structure, est le côté le plus abstrait de la musique, donc

c’est le moins facile à toucher, à manipuler, à travailler.

De composer une petite mélodie de 4 ou 8 mesures, ou une série

d’accords, ou une harmonisation simple, reste dans les compétences

de presque tous les musiciens, même les élèves de secondaire. Mais

comment rendre ces idées de base plus élaborées, plus dévelop-

pées, plus travaillées, une vraie création musicale? C’est un défi, mais

il y a des solutions.

Ma solution est très simple et elle est basée sur deux approches

parallèles :

1) l’utilisation d’improvisation musicale simple comme outil d’explo-

ration personnelle et de cohésion sociale;

2) l’utilisation des métaphores et thèmes extramusicaux pour expli-

quer la forme en terme compréhensible aux jeunes musiciens.

Avec les connaissances de base des jeunes (acquises à l’école), l’im-

provisation comme outil d’exploration intérieure (travail personnel)

et les thèmes extramusicaux pour l’exploration extérieure (travail

d’équipe), nous avons les outils en place pour encadrer notre projet

de création.

LA RESPONSABILITÉ

Essentiellement, les élèves de chaque école vont composer, en

équipe, une pièce de 5 minutes pour l’Orchestre symphonique de

Laval. La pièce est, par la suite, jouée par l’orchestre professionnel

dans un concert public devant des centaines d’auditeurs (concert

scolaire). Donc ce n’est pas une pièce étudiante pour les étudiants,

mais une pièce étudiante pour les professionnels.

28

ASTUCES PÉDAGOGIQUES

LE COMPOSITEUR EN RÉSIDENCE, LA CRÉATION MUSICALE ET L’ÉDUCATION MUSICALEPAR TIM BRADY— compositeur en résidence | Orchestre symphonique de Laval

Musique et pédagogie | fameq.org

Photo : Laurence Labat

Page 29: Choses étonnantes vues en rêve

29

ASTUCES PÉDAGOGIQUES

fameq.org | volume 24 | numéro 3

Cette performance publique par un orchestre professionnel est

centrale à ce projet. Je travaille avec les jeunes le plus possible

dans un contexte « professionnel » (ce qui veut dire « respect »). Je

souligne que je ne leur donne pas de note pour leur travail, mais si

la pièce n’est pas bien faite, c’est l’orchestre et le public qui vont

réagir clairement, rapidement, et publiquement! Je leur donne la

liberté de composer ce qu’ils veulent, comme ils le veulent (les

groupes de travail doivent s’autogérer – un autre apprentissage de

responsabilité), mais SI la pièce est mauvaise, ou pas terminée, c’est

leur choix, pas le mien, et il faut accepter les conséquences devant

200 auditeurs en salle. On suit un échéancier de création très

précis, comme un compositeur professionnel qui prépare n’im-

porte quelle création. Les élèves comprennent assez rapidement

que la création apporte beaucoup de plaisir et de liberté d’expres-

sion, mais que c’est un métier avec beaucoup de responsabilités,

de gestion et de collaboration.

LA STRUCTURE

Chaque année nous proposons un thème ou une métaphore

différents, pour aider l’élaboration de l’œuvre. En 2008–2009, ce fut

un film muet autour de l’intimidation à l’école. En 2009–2010, ce

fut un conte autochtone traditionnel. Toutefois, nous gardons la

même structure d’enseignement. Le projet comporte 6 ateliers

d’une heure, à raison d’un atelier par semaine, abordant des sujets

différents :

1) c’est quoi un compositeur, c’est quoi composer et improvisation

2) matériel musical – les idées de base

3) forme et harmonie

4) mélodie et rythme

5) texture et contrepointe

6) orchestration et présentation des projets finaux

Je suis très chanceux d’avoir la collaboration de trois écoles

partageant complètement cette vision de la création musicale, et

l’appui des professeurs fût essentiel et très apprécié pour la

réussite du projet.

Dans chaque atelier je parle des sujets, et je joue (soit avec ma

guitare électrique, au piano, ou avec des CDs) des courts extraits

qui soulignent l’idée centrale de l’atelier. La classe est ensuite

divisée en quatre groupes, et chaque groupe aura la responsabilité

de composer une à deux minutes de musique. À partir du

troisième atelier, nous discutons en détail le thème/métaphore de

l’année, pour commencer l’élaboration de la structure collective de

la pièce, et la structure de chaque sous-groupe. Cette structure

renforce le message de collaboration qui est essentiel à ce projet.

Dans le cinquième atelier j’écoute les esquisses de chaque groupe,

et je donne des commentaires et des idées comment il pourrait

continuer et peaufiner le travail. À la fin du sixième atelier, je

prends leurs esquisses et partitions pour faire les orchestrations et

arrangements finaux.

L’orchestration est un métier très technique que ne peut pas être

enseigné dans 6 semaines, donc je prends la responsabilité de

rendre leurs idées jouables en terme professionnelle. Mais je

respecte toujours leur matériel – leurs mélodies, harmonies, tempi,

idées d’orchestration. C’est leur pièce, pas la mienne… À la fin

du projet, je remets à chaque élève la partition finale, avec un

enregistrement synthétiseur (MIDI) de la pièce.

LES RÉSULTATS

Avec deux années d’expérience, je constate de très bons résultats.

1) D’abord, deux excellentes pièces de musique! Chaque année,

Alain Trudel et l’orchestre sont éblouis par ce que les jeunes

créent;

2) Les écoles sont de plus en plus intéressées par la création

musicale comme outil d’éducation.

3) Les élèves développent des compétences supplémentaires

dans leur cours de musique.

4) Les élèves sont très fiers de leur travail et sont valorisés comme

individu et comme groupe pour la qualité de leur imagination

et la qualité de leur travail en collaboration.

5) L’orchestre voit une meilleure implication et intérêt de la part de

leur public général envers la création et l’éducation musicale (et

il semble qu’on vend même plus de billets pour notre saison

régulière… pas mauvais!)

Et pour ne pas oublier le dernier résultat :

6) Le compositeur en résidence, lui-même, s’amuse amplement, et

trouve beaucoup de nouvelle énergie et d’enthousiasme par

biais de son contact avec les jeunes musiciens!

Le mariage entre les écoles, les musiciens éducateurs, l’orchestre

professionnel et le compositeur en résidence nous donne un

arrimage extraordinaire de partenaires pour approfondir l’expé-

rience musicale et éducative offerte aux élèves. Les élèves de Laval

en profitent – POURQUOI PAS LES AUTRES ÉLÈVES À TRAVERS LE

QUÉBEC? �

Page 30: Choses étonnantes vues en rêve

La composition musicale est souvent considérée par les jeunes

apprentis musiciens comme étant un aspect de la musique nécessi-

tant des années d’études dans le domaine. Cette approche de la

composition est en partie véridique; il est vrai qu’on peut approcher

la composition après avoir acquis un langage et une compré-

hension musicale. Par contre, on tend à oublier qu’il est possi-

ble de créer sans posséder des notions évoluées du langage

musical. En cela réside une autre approche de la création

musicale qui s’avère, aussi bonne que la première. Le ministère

de l'Éducation, du Loisir et du Sport du Québec met dans son

nouveau programme d’études de la musique encore plus

d’emphase sur l’importance de l’intégration d’une matière qui

est parfois, aujourd’hui, oubliée ou mise de côté. Ainsi, au secon-

daire, le programme disciplinaire en musique comporte trois

compétences à développer. La première est de «créer des œuvres

musicales». L’enseignant doit obligatoirement enseigner en vue

d’évaluer cette compétence sur chacun des cycles du secondaire.

Malgré les directives strictes et souvent contraignantes du ministère,

les efforts de ce dernier ne sont pas sans but; le renouveau pédago-

gique vise en effet l’intégration plus fréquente de la créativité dans

tous les programmes d’éducation, car la créativité est une chose

nécessaire à notre fonctionnement que ce soit dans le développe-

ment de notre cerveau, dans l’évolution de notre société et de son

économie ou plus particulièrement dans la musique.

Notre cerveau est en constante évolution, que ce soit du stade

d’australopithèque à l’humain que nous sommes aujourd’hui ou du

stade enfant au stade adulte. Nos structures cérébrales évoluent et

évolueront durant toute notre vie. La créativité, comme toutes nos

aptitudes, est influencée par beaucoup de ces structures cérébrales.

D’après les études de Feldman et Gardner, nos processus créatifs

seraient influencés par trois aspects : les capacités de l’individu, les

connaissances de l’individu et l’environnement extérieur. À cela

s’ajouterait la motivation du créateur. À travers ces aspects majeurs,

on peut remarquer des aptitudes que nous utilisons tous les jours.

Par exemple, dans les capacités de l’individu, on retrouve l’originalité,

la flexibilité ou pensée divergente et la fluidité. Tout cet amalgame

d’aptitudes cérébrales influence notre potentiel créatif de départ

ainsi que notre facilité à le développer, donc, comme l’ont démontré

Changeux et Chavaillon en 1995, « [ …] l’activité créative consciente

est corrélée à l’évolution biologique du système nerveux central […] ».

De plus, au niveau génétique, il existe un lien étroit, mais existant,

entre le développement des aptitudes cérébrales et l’émergence de

la créativité. On peut ainsi améliorer nos aptitudes cérébrales en

créant, et plus ces aptitudes seront développées, plus il devrait être

facile de créer.

Dans les domaines de l’économie et de la sociologie, l’importance

de la créativité a parfois été tournée au ridicule. On associe souvent

la créativité à l’artiste plutôt qu’à l’homme d’affaires. Par contre, de

nombreuses recherches prouvent la fausseté de cette affirmation.

Richard Florida, professeur de développement économique à

Carnegie Mellon University, a beaucoup travaillé sur le sujet et

d’après ses recherches, «[…] les villes, les régions et les compa-

gnies qui réussissent à attirer des membres de la classe créative

prospèrent; celles qui échouent ne prospèrent pas[…] ». Donc, des

travailleurs créatifs sont importants dans le développement éco-

nomique des régions selon Monsieur (M.) Florida. Par contre, cette

« classe créative » ne serait pas importante pour rien : les travail-

leurs qui en font partie apportent de nouvelles approches dans

leurs différents domaines, s’adaptent rapidement aux change-

ments et surtout, ont une vision du monde habituellement plus

ouverte et diversifiée. Ils travaillent dans tous les domaines et ont

des valeurs qui les rendent plus en demande que les travailleurs

« non-créatifs », car ils ont appris à user leur créativité. De plus, ces

personnes aiment généralement les milieux actifs, artistiques,

diversifiés et les milieux où il est possible de se démarquer et où se

fondre dans la masse est devenu rare. En essayant d’attirer cette

classe, les villes qui ont compris ce principe tendent à atteindre ces

caractéristiques.

D’un point de vue plus sociologique, il semble qu’une population

créative est plus apte à évoluer. Comme le dit Michel Fustier, un

expert dans le domaine de la communication et de la créativité :

« D’ailleurs, la créativité n’est pas autre chose que ce qui sous-tend

le mouvement de l’évolution des espèces qui, sous la pression d’un

environnement changeant, s’inventent elles-mêmes chaque jour

plus adaptées […] ». Michel Fustier soutient aussi que la créativité

ne se situe pas seulement dans l’individu qui conçoit un objet ou

un concept, mais surtout dans la capacité de la société à accueillir

un changement bénéfique plutôt que de se crisper à « des compor-

tements désadaptés ».

C’est pour ces différentes raisons que la créativité est très impor-

tante dans l’éducation en général, mais plus précisément dans la

musique. Pourquoi particulièrement dans le domaine de la

musique? Parce que les arts permettent une très grande liberté

d’expression et un développement plus accru de l’intelligence

30

ASTUCES PÉDAGOGIQUES

L’IMPORTANCE DE LA COMPOSITION MUSICALE

PAR ANTONIN CUERRIER— élève | École Joseph-François-Perrault

Musique et pédagogie | fameq.org

Page 31: Choses étonnantes vues en rêve

31

créative ou plutôt, de l’intelligence intuitive. Selon moi, composer

une pièce avec ou sans contraintes permet à l’élève d’explorer de

façon plus approfondie son potentiel créatif et de s’exprimer. Je

pense que c’est en cela que réside l’importance de la créativité :

l’expression personnelle. Le créateur démontre ses idées, ses émo-

tions et son être profond en créant. La création est aussi une très

bonne façon d’enlever ce que l’on a sur le cœur que ce soit en

musique ou dans n’importe quel art. C’est en intégrant la composi-

tion de façon plus poussée dans l’éducation que les jeunes peu-

vent développer leur créativité à fond, mais le développement de

la créativité n’a pas sa place seulement dans la composition musi-

cale, elle est aussi très importante dans l’interprétation. Dépendant

des styles de musique, une créativité de la part de l’interprète est

requise, mais, dans une entrevue qu’il m’accordait, Denis Gougeon,

professeur de composition instrumentale à l’Université de

Montréal, précisait que « […]même le fait de respecter le texte

musical demande une certaine créativité[…] ». C’est la méthode

que plusieurs professeurs choisissent pour enseigner la créativité :

d’abord acquérir les connaissances musicales, interpréter, puis

créer, mais ils oublient souvent le deuxième aspect : comme l’inter-

prétation, la composition doit être développée le plus tôt possible.

La créativité est donc un aspect très important en musique, mais il

faut l’enseigner de façon constante, comme l’interprétation. J’en ai

discuté avec Monsieur Alan Belkin, professeur de composition musi-

cale à l’Université de Montréal. Il soutient que la création musicale

est un métier qu’il faut développer au cours de sa vie et que ce n’est

pas seulement un talent inné. De plus, pour compléter sa lancée, je

dirais que la créativité n’est pas nécessaire que pour les musiciens.

Les jeunes qui étudient en musique et qui ont la chance de créer,

même s’ils ne continueront pas dans ce domaine, développent des

aptitudes qui feront d’eux un apport considérable à notre société. Ce

qu’il faut aussi comprendre, c’est que la créativité nous a toujours

permis d’évoluer, mais le développement de cette aptitude dépend

beaucoup du travail que l’on y met et c’est grâce aux programmes de

musique que les jeunes peuvent commencer cet apprentissage. Il

n’y aurait pas de compositeurs sans interprètes, mais il n’y aurait pas,

non plus, d’interprètes sans compositeurs. �

fameq.org | volume 24 | numéro 3

RéférencesBORST, GRÉGOIRE. DUBOIS, AMANDINE. LUBART, TODD I. Strucures et mécanismes cérébraux sous tendant la créativité : une revue de la littérature. Paris,

Université de Paris, 52 pages.

FUSTIER, MICHEL. BERNARDETTE, MICHEL. Exercices pratiques à l’usage du formateur. Paris, Édition d’organisation, 2006, 351 pages.

FLORIDA, RICHARD. The rise of the creative class . New York, Basic books, 2004, 434 pages.

CHAVAILLON, JEAN. CHANGEUX, JEAN-PIERRE. Origin of the human brain. New York, Oxford University press, 1995, 321 pages.

HENRY FELDMAN, DAVID. CSIKSENTMIHALYI, MIHALY. GARDNER, HOWARD. Changing the world: A framework for the study of creativity. Westport, CT, Preager,

1994, 182 pages.

MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION, DU LOISIR ET DU SPORT DU QUÉBEC. Programme d’études : Musique 4e et 5e secondaire. Montréal, Gouvernement du Québec,

1999, 118 pages.

À propos de l’auteur : Cet article a été écrit par Antonin Cuerrier, élève de l’école Joseph-François-Perrault dans les programmes Art études et

International, dans le contexte de son projet personnel sur l’importance de la composition en musique.

Page 32: Choses étonnantes vues en rêve

32 Musique et pédagogie | fameq.org

ASTUCES PÉDAGOGIQUES

ENTREVUE AVEC MME SYLVIE ALLAIRE, ENSEIGNANTE ENMUSIQUE À L’ÉCOLE PRIMAIRE DES CÈDRES DE LAVAL

Cela fait combien d’années que vous performez dans desFestivals à l’extérieur du Québec avec vos élèves ?

Cela fait plus de 8 ans! Nous sommes allés en France en 2002.

Nous avons découvert Voyages Tour Étudiant en 2006 lors de

l’organisation d’un voyage à Boston et l’expérience fût mémorable.

Les deux années suivantes, nous avons performé à New York et

nous sommes retournés à Boston en 2009. Cette année, nous

avons réservé notre forfait à Washington !

Quelle est la réaction d’un élève sachant qu’à la fin de l’année, il

ira performer à destination devant des juges de renommée

internationale ?

L’élève devient très motivé. À l’école Des Cèdres, nous avons les

mêmes élèves en musique pendant 4 ans. C’est à la dernière année

que la sortie est organisée. Il s’agit d’un beau cadeau de clôture

pour eux et pour rien au monde ils ne manqueraient cette belle

opportunité !

La participation à un Festival de musique leur permet non seule-

ment de découvrir une nouvelle ville et de performer, mais aussi

d’assister aux prestations des autres orchestres. Il y a des élèves de

partout qui participent à ce type d’événement et les belles rencon-

tres sont inévitables. Le voyage en groupe est très amusant et les

élèves en retiennent un souvenir impérissable.

Comment préparez-vous les élèves ?

Nous avons 3 pièces à jouer à destination : une de réchauffement

et deux qui seront jugées. Ces derniers nous offrent leurs commen-

taires et reprennent une petite partie de la pièce avec nous lors de

la clinique.

À l’école, les élèves ont quotidiennement ½ journée de musique.

Nous commençons à travailler sur les pièces du Festival de musique

après le congé de Noël. Deux heures par semaine sont allouées à la

pratique pour notre sortie de fin d’année.

Est-ce que les parents sont hésitants à laisser partir leur enfant

du primaire vers une grande ville américaine ?

Plusieurs parents font le voyage avec nous ! C’est parfait de cette

façon puisque nous pouvons former de petits sous-groupes. C’est

très rassurant pour les parents qui ne peuvent pas venir. Nous

avons donc un très bon encadrement et nous pouvons établir des

règles dès le départ. Nous conservons une bonne discipline au

niveau du groupe durant toute la durée du séjour. De plus, un

guide bien formé de chez Voyages Tour Étudiant nous accom-

pagne, ce qui nous permet de nous concentrer sur nos élèves.

Un petit conseil pour vos collègues enseignants qui n’ont pas

encore osé ?

Certainement ! Choisissez Boston pour commencer! Cette belle

ville est tout d’abord plus près en distance et c’est impossible de s’y

perdre car les endroits à visiter sont petits et c’est très facile de s’y

retrouver. Quincy Market en est un bon exemple.

De plus, l’organisation de votre sortie par Voyages Tour Étudiant

vous rendra la tâche beaucoup plus facile. Les coordonnateurs

connaissent tous les organisateurs de Festivals et tout ce qu’il y a à

voir dans les grandes villes. Ils prépareront pour vous un horaire

sur-mesure, s’occuperont de toutes les réservations et vous guide-

ront tout au long du projet. C’est même eux qui feront votre

inscription au Festival tout en prenant soin de vous poser les

questions d’ordre technique au préalable. Au besoin, un représen-

tant de l’agence se déplacera à votre école pour répondre aux

questions des parents.

Pour terminer Mme Allaire, quel est votre plus beau souvenir de

voyage ?

Difficile de choisir ! Je me rappellerai toujours notre premier

voyage à Boston. L’un des trois juges était mon professeur alors

que j’étudiais à l’Université McGill. Ce furent de très belles retrou-

vailles ! À cette même occasion, notre performance était très

tardive et nous avons joué à 22 h 30. Malgré tout, les élèves ont

donné leur 100 % et notre résultat fût de 298/300 ! Un de mes

élèves dormait sur le violoncelle pendant la clinique des juges…

mais tous étaient ravis de cette belle expérience !

Bon voyage à tous ! �

L’ORGANISATION D’UN VOYAGE AVEC LES ÉTUDIANTS COMMENT EN FAIRE UNE EXPÉRIENCE MÉMORABLEPAR ANNIE CORBEIL | Voyages Tour Étudiant | [email protected]

Page 33: Choses étonnantes vues en rêve

PSYCHOLOGIE COGNITIVE ET ENSEIGNEMENT DE LA MUSIQUE

PAR ISABELLE HÉROUX | département de musique | UQAM | [email protected].

RECHERCHE ET FORMATION

Avez-vous remarqué que les explications ne sont pas toujours

suffisantes pour qu’un élève comprenne ? Peut-être vous êtes-vous

déjà demandé pourquoi un élève a plus de difficulté à apprendre

qu’un autre alors que vous lui donnez le même enseignement ?

Peut-être avez-vous eu l’impression que vous devez enseigner de

manière différente les notions théoriques et le jeu à l’instrument ?

Vous demandez-vous comment favoriser l’engagement de l’élève

dans le travail de son instrument ? La psychologie cognitive s’inté-

resse à ce type de questions et apporte des réponses qui peuvent

contribuer à une réflexion sur nos pratiques pédagogiques.

Voici donc le premier article d’une série qui vise, de manière

simple, différentes notions développées en psychologie cognitive

au sujet de l’apprentissage. Pour ceux et celles qui désirent pous-

ser plus loin la lecture, les références seront disponibles à la fin de

chacun des articles. Dans cet article, nous présenterons briève-

ment la psychologie cognitive et nous nous concentrerons sur les

connaissances, leur définition et leurs impacts sur l’enseignement.

La psychologie cognitive

Ce domaine de recherche est apparu vers 1950 avec le travail sur

l’intelligence artificielle (Tardif, 1996). La psychologie cognitive

cherche à comprendre les mécanismes d’apprentissage, qu’ils soient

cognitifs ou affectifs, ainsi que la logique propre aux apprentissages

(Héroux, 2006). Issu du constructivisme de Piaget, la psychologie

cognitive conçoit l’apprentissage comme un processus constructif

dans lequel un élève apprend en intégrant des nouvelles

connaissances à celles qu’il possède déjà. Elle ne prend pas en

compte le caractère social des apprentissages, ce que fait le socio-

constructivisme, mais tentent de comprendre comment l’informa-

tion est traitée par les mémoires , comment fonctionne la motivation

et propose des stratégies pour enseigner (Tardif, 1997).

Les connaissances

En psychologie cognitive, les connaissances touchent tant les

domaines cognitif, affectif, social, sensoriel que moteur (Tardif,

1997). Les connaissances antérieures sont celles qui sont déjà

acquises par un individu et doivent être prises en compte pour

tout nouvel apprentissage. Les connaissances, qu’elles soient

acquises ou à apprendre, sont regroupées selon 3 catégories :

déclarative, procédurale et conditionnelle. Nous verrons plus en

détail les connaissances antérieures et par la suite les catégories de

connaissances.

Les connaissances antérieures

Les connaissances antérieures représentent tout ce qu’un individu

connaît. Ce peut être une opinion (le blues est « cool »), une expé-

rience (j’ai déjà joué du Bach en concert), une émotion vécue (j’ai eu

du plaisir à prendre des cours), une connaissance théorique

(5 lignes dans une portée) ou un savoir faire (être capable de

jouer une pièce). Elles peuvent aussi être affectives et psycho-

motrices. Par exemple, connaître un ami qui joue du piano avec

plaisir favorise la motivation pour commencer l’apprentissage

de la musique ou être capable de s’asseoir correctement sur

une chaise permet d’acquérir une bonne posture à l’instrument.

Les connaissances antérieures permettent à l’individu de comprendre

les informations qu’il reçoit et d’acquérir d’autres connaissances

dans un processus d’apprentissage constructif. En effet, un appren-

tissage est rendu possible grâce à la présence de connaissances

antérieures auxquelles il se greffe. Il faut cependant préciser qu’une

connaissance antérieure peut être fausse ou inadéquate. Ainsi,

penser que le do en clé de sol 2e ligne est placé sur la 1e ligne bien

qu’inexacte, est néanmoins une connaissance antérieures qui peut

nuire à l’exécution correcte d’un morceau. De plus, les connais-

sances antérieures sont aussi très ancrées en mémoire et ce peut

importe qu’elles s'avèrent vraies ou fausses. Avez-vous remarqué

comme il est difficile de corriger un élève qui a des défauts de

posture acquis avec un autre enseignant pour qui cet aspect n’était

pas important ? En effet, les connaissances antérieures sont diffi-

ciles à déloger pour les remplacer par de nouvelles. Elles le sont

d’autant plus qu’elles ont étés acquises avec une personne

probablement appréciées, l’ancien professeur, jouissant d’une

grande crédibilité, car l’affectivité joue un rôle important dans la

rétention des connaissances.

Les catégories de connaissances : déclaratives, procédurales et

conditionnelles

Les connaissances qu’un enseignant désire faire apprendre, peuvent

être de différentes catégories. Connaître le nom des notes sur la

portée, les valeurs des figures de silences et les règles de lecture (voir

à l’avance, être régulier) constituent des connaissances déclaratives.

Ces connaissances sont théoriques et sont souvent organisées en

mémoire de manière hiérarchique. Elles sont acquises par juxtaposi-

tion de propositions : la ronde vaut 2 blanches. Une blanche vaut

2 noires, etc.

33fameq.org | volume 24 | numéro 3

Page 34: Choses étonnantes vues en rêve

Être capable de lire les notes en rythme de manière régulière est une

connaissance procédurale. Ce savoir faire est rendu possible grâce à

l’acquisition préalable de toutes les connaissances déclaratives

(théoriques) pertinentes. Comment en effet réussir à lire adéquate-

ment la première portée d’un morceau si on ne connait que le nom

des notes et si on ne comprend pas le rythme ? La connaissance

procédurale est en fait l’utilisation des connaissances théoriques

dans une action, un savoir faire. Cette catégorie de connaissances

doit être acquise «en pratiquant» par petites étapes. Par exemple,

pour lire les notes sur la portée, on commence à lire quelques notes

avec un rythme unique (ou une seule note avec différents rythmes).

Par la suite on varie les rythmes mais toujours avec les même notes.

Par après, on peut ajouter quelques notes ou quelques rythmes,

etc…

Faire un choix entre différentes connaissances, déclaratives ou

procédurales, est une connaissance conditionnelle. Cette catégorie

de connaissance est la dernière à être acquises car elle repose sur

capacité de choisir ou rejeter des connaissances antérieures ce qui

exige une certaine «expérience» dans l’utilisation de ces mêmes

connaissances. Par exemple, être capable de choisir le doigté à

utiliser dans un passage découle de l’acquisition de diverses

connaissances déclaratives et procédurales. Les connaissances

déclaratives des différents doigtés et des règles pour les utiliser,

jumelées avec les connaissances procédurales permettant de jouer

les doigtés permettent d’effectuer un choix éclairé.

Quels sont les impacts dans l’enseignement ?

Il est important pour l’enseignant de s’assurer que l’élève possède

les connaissances antérieures adéquates pour réaliser un nouvel

apprentissage. Savoir qu’une portée comporte 5 lignes et que la

clé de sol donne son nom à la ligne sur laquelle elle est placée sont

des connaissances déclaratives qui, seules, ne sont pas suffisantes

pour déchiffrer une partition de manière adéquate. Il faut en plus

différents savoirs faire tels qu’une certaine habileté à diriger l’œil

au bon endroit lors de la lecture ou l’habitude de se concentrer.

Lorsque l’enseignant propose un nouvel apprentissage, il doit avoir

réfléchi aux connaissances préalables essentielles à celui-ci : qu’est-

ce l’élève doit connaître avant d’aborder la nouvelle matière ? Quel

savoir faire (connaissance procédurale) doit-il être capable de

mobiliser pour réussir ce nouvel apprentissage ?

Comme chaque nouvel apprentissage repose sur un ensemble de

connaissances antérieures, il est donc crucial que celles-ci soient

présentes, mais aussi bien «organisées» dans la tête de l’élève et

facilement récupérable par celui-ci. Par exemple, des doigtés mal

compris compromettent l’apprentissage des pièces de musique et

le développement général de l’apprenti musicien. D’où l’impor-

tance de toujours vérifier que l’élève possède les connaissances

antérieures (déclaratives, procédurales, conditionnelles) essen-

tielles au nouvel apprentissage et que celles-ci soient exactes,

claires et utilisables. Pour ce faire, il faut aller plus loin que le

simple : « est-ce que tu connais? », mais bien demander «

expliques-moi ce que tu connais des doigtés», «montres-moi et

expliques-moi comment tu fais… ». Ainsi, l’enseignant peut vérifier

si tout est compris et bien structuré dans la mémoire de l’élève. Et

si ce n’est pas le cas, il est préférable de remédier à ces lacunes

avant d’effectuer les nouveaux apprentissages, quitte à remettre

ces derniers à plus tard.

Il est aussi important que l’enseignant analyse ce qu’il veut faire

apprendre afin de proposer des activités qui y sont adaptées. Veut-

il faire apprendre des connaissances déclaratives telles que la

connaissance du symbole du dièse et sa définition? Si c’est le cas,

présenter des exemples écrits simples et une définition pourraient

constituer les activités proposées. Par contre, si l’enseignant veut

faire apprendre des connaissances procédurales, telles que de

jouer les fa dièses d’un nouveau morceau, de simples exemples

écrits ne seront pas suffisants. Il doit prévoir des activités d’expéri-

mentation en étapes, afin de guider l’élève dans son apprentissage.

Par exemple, il pourra jouer le fa normal suivit du fa dièse. Lorsque

ce sera maîtrisé, il pourra enchainer quelques notes avant et après

le fa dièse, etc.

Si l’enseignement vise l’apprentissage de connaissances condition-

nelles, il doit prévoir des activités d’apprentissages dans lesquelles

l’élève apprend à exercer son jugement selon des règles qui lui sont

expliquées de manière claire. Prenons l’exemple d’un élève qui doit

choisir les stratégies de travail efficaces pour améliorer un passage

donné dans son travail à la maison. Pour réussir, l’élève doit avoir

appris un certain nombre de stratégies et comprendre leur but

(connaissances déclaratives) puis savoir les utiliser adéquatement

(connaissances procédurales). Il doit aussi être capable d’identifier

ce qui pose problème dans le passage à travailler (connaissance

procédurale). Toutes ces connaissances auront étés apprise et expé-

rimentées avec l’enseignant. Par la suite, à l’aide de ces connaissances

antérieures, l’élève doit choisir dans son répertoire de stratégies celle

qui sera la plus adaptée pour améliorer le passage. Cette démarche

intellectuelle de résolution de problème (étapes à suivre et les règles

de sélection), doit aussi être enseignée. Donc, en plus des connais-

sances déclaratives et procédurales relatives à la tâche, la les bons

doigtés, doivent être enseignés.

Comment passer de la théorie à la pratique?

Il est essentiel de planifier son enseignement si on veut intégrer

ces notions. La planification, qui peut paraître fastidieuse au début

car elle exige un temps d’arrêt pour la réflexion, devient un auto-

matisme chez l’enseignant qui fini par y consacrer moins d’énergie

RECHERCHE ET FORMATION

34 Musique et pédagogie | fameq.org

Page 35: Choses étonnantes vues en rêve

35

RECHERCHE ET FORMATION

(Hensler et Thériault, 1997). Voici quelques pistes pédagogiques

pour vous aider à planifier. Elles sont inspirées librement des

travaux de Ouellet (1997). Ces pistes comportent trois volets soit

l’objet d’apprentissage , les connaissances antérieures de l’élève et

l’enseignement. Dans chacun des volets, vous trouverez des

questions facilitant la planification.

L’objet d’apprentissage

• Qu’est-ce qui doit être appris?

• Est-ce que cet apprentissage comporte différentes connais-

sances à acquérir? Lesquelles?

• Sont-elles déclaratives, procédurales, conditionnelles, un

ensemble de ces catégories de connaissances?

Connaissances antérieures de l’élève

• Quelles sont les connaissances antérieures que l’élève doit

posséder ou utiliser pour réussir cet apprentissage?

• Ces connaissances antérieures sont-elles déclaratives, procédu-

rales ou conditionnelles?

• Comment puis-je vérifier qu’elles sont réellement acquises?

Enseignement

• Par quelles explications, exemples, exercices ou autres, puis-je

pallier aux lacunes possibles dans les connaissances antérieures

avant de commencer le nouvel apprentissage?

• Dans quel ordre dois-je enseigner les connaissances que

comporte la nouvelle matière?

• Quels seraient les activités les plus pertinentes à utiliser en

tenant compte des connaissances à faire apprendre?

• Est-ce que j’ai besoin de matériel précis?

• Comment puis-vérifier que l’élève comprend?

Conclusion

Nous avons vu que les connaissances antérieures représentent

tout ce qu’un individu connait dans les domaines affectif, cognitif,

moteur ou sensoriel. Comme ces connaissances constituent les

bases sur lesquelles un élève construit son apprentissage, l’ensei-

gnant doit en tenir compte en adaptant son action pédagogique à

celles-ci. Pour ce faire, l’enseignant doit définir ce qu’il cherche à

faire apprendre, déterminer les connaissances antérieures essen-

tielles au nouvel apprentissage proposé et vérifier que l’élève les

possède. L’enseignant doit aussi déterminer la catégorie des

connaissances (déclarative, procédurale ou conditionnelle) qu’il

veut faire apprendre pour choisir adéquatement les activités

d’apprentissage. En effet, chaque catégorie de connaissances

exige des activités d’apprentissage différentes. Pour réussir à inté-

grer ces différentes notions, la planification de l’enseignement, qui

devient une opération simple avec le temps, s’avère primordiale.

Le but de cet article était de présenter quelques notions issues des

théories d’apprentissage développées en psychologie cognitive.

Peut-être suscitera-t-il des réflexions stimulantes? Le prochain

article portera sur les types de mémoire et l’apprentissage. �

fameq.org | volume 24 | numéro 3

RéférencesANDERSON, JOHN, ROBERT. Cognitive Psychology and its Implications, 2e edition. New York : Freeman, 1985.

BERTRAND, YVES. Théories contemporaines de l’éducation, 4e édition. Boucherville : Nouvelles, 1998.

HENSLER, HÉLÈNE ET THÉRIAULT, ANNIE. Guide de planification d’une leçon. Sherbrooke : Édition du CRP, 1997.

HÉROUX, ISABELLE. « L’apport de la psychologie cognitive dans l’élaboration d’un outil didactique pour favoriser l’apprentissage de la guitare au niveau collé-

gial ». Thèse de doctorat. Université Laval, 2006.

LEMAIRE, PIERRE. Psychologie cognitive. Bruxelles : Éditions De Boeck, 1999.

OUELLET, YOLANDE. « Un cadre de référence en enseignement stratégique ». Vie pédagogique no 104, septembre-octobre 1997. Montréal : MEQ.

PICARD, JOCELYNE ET OUELLET, YOLANDE. Rapport d'une recherche-action. Stratégies d'apprentissage et méthodes et techniques de travail. Commission

scolaire de la Jeune Lorette : Loretteville, 1996.

PÔLE DE L’EST. Processus de planification d’un cours centré sur le développement d’une compétence. Rimouski : Pôle de l’Est, 1996.

TARDIF, JACQUES. Le transfert des apprentissages. Québec : Éditions Logiques, 1999.

TARDIF, JACQUES. Pour un enseignement stratégique. L’apport de la psychologie cognitive. Québec : Éditions Logiques, 1992.

TARDIF, MAURICE. « Le projet de création d’une science de l’éducation au XXe siècle : analyse et comparaison de deux psychologies scientifiques ». La pédagogie,

théories et pratiques de l’Antiquité à nos jours, sous direction de Clermont Gauthier et Maurice Tardif, p. 211-239. Montréal : Gaëtan Morin, 1996.

Isabelle Héroux est professeur en pédagogie musicale et responsable du cours de didactique de la guitare à l’UQAM. Partenaire du GRePIM elle

donne aussi différentes formations sur l’enseignement de la guitare pour les intervenants du milieu éducatif. Active aussi comme concertiste, elle

s’est produite en Europe, en Afrique, en Asie et en Amérique. Elle a à son actif plusieurs enregistrements et ouvrages pédagogiques.

Page 36: Choses étonnantes vues en rêve

En 1989, le musicologue Jean-Jacques Nattiez, professeur à la

Faculté de Musique de l’Université de Montréal, fondait avec la

collaboration de Lorraine Vaillancourt, directrice du Nouvel

Ensemble Moderne (NEM), un organe de réflexion sur les enjeux de

la musique contemporaine. En 2010, la revue Circuit

(www.revuecircuit.ca) a atteint un âge qu’aucune autre revue

francophone de musique nouvelle n’a atteint. Connue, avec

son papier glacé et ses auteurs de réputation internationale,

comme une des revues de musique contemporaine parmi les

plus respectées au monde, Circuit a recevait en janvier

dernier la reconnaissance de son propre milieu en gagnant

deux prix Opus décernés par le Conseil québécois de la

musique (CQM). Au cours de cette année, la revue a organisé un

hommage aux pionniers canadiens de la musique électronique

lors de l’événement Art souterrain, présenté dans le cadre de la

Nuit blanche de Montréal, et le NEM a conçu son Grand concert

annuel du 21 avril 2010 en hommage à la revue, en interprétant

Circuit III du compositeur québécois Serge Garant (1929-1986),

source du titre de la revue.

Un vingtième anniversaire se doit aussi, bien sûr, d’être souligné à

l’intérieur même des pages de la revue, et c’est pour cette raison

que Circuit propose en avril 2010 un numéro double (vol. 20, nos

1-2) qui souligne cet événement. Mais justement, comment le

souligner ? En consacrant un numéro à un regard rétrospectif ? Ce

serait en quelque sorte paradoxal pour une revue dédiée depuis

ses débuts au présent, voire au futur. C’est pourquoi Circuit ne

consacre que le premier tiers de ce numéro à un coup d’œil dans le

rétroviseur. Or, on sait que le genre de la revue de musique

contemporaine a une histoire, et la revue Circuit aussi. Cette partie,

intitulée « Hier », se penche donc sur cette histoire vue à trois

échelles temporelles différentes : Jean-Jacques Nattiez, cofonda-

teur de la revue, raconte d’abord les origines et l’essor subséquent

de Circuit durant la décennie (les années 1990) où il l’a pilotée. Pour

sa part, Nicolas Donin se penche sur l’histoire de la revue française

mythique des années 1970 Musique en jeu, un modèle explicite

pour Circuit. Dans son article, Nicolas Donin livre des propos tirés

des entretiens qu’il a réalisés avec deux des fondateurs de Musique

en jeu, Dominique Jameux et Jean-Pierre Derrien. Ensuite, sur une

échelle temporelle plus longue, Michel Duchesneau remonte

jusqu’au début du XXe siècle afin d’inscrire Circuit dans la conti-

nuité des revues de musique, telle la Revue musicale, qui sont en

plein foisonnement à partir de cette période.

Si la partie « Hier » s’intéresse à notre revue et à ses origines histo-

riques, les deux autres sections se penchent pour leur part sur la

musique contemporaine si délicieusement protéiforme. Dans la

section « Aujourd’hui », Circuit laisse de côté tout commentaire en

reproduisant simplement des extraits de partitions ou d’esquisses

d’œuvres créées au cours de la saison 2009-2010. Cette façon

insolite de rendre hommage à la fois aux compositeurs et aux inter-

prètes est difficile pour une revue dédiée à la réflexion, au « discours

sur ». Le but de l’exercice ? Prendre un instantané de l’activité musi-

cale (surtout montréalaise, mais aussi québécoise et canadienne)

des compositeurs au cours de l’année 2010. Laissent-ils donc la

parole à la musique ? Pas vraiment, car ces extraits de partition ne

« sonnent » pas; au lecteur d’essayer de déduire, à partir de ces

graphismes codés, ce que le compositeur a souhaité exprimer. Le

but dans cette partie est simplement de mettre en évidence la

somptueuse diversité d’expression qui existe dans la création musi-

cale d’aujourd’hui : un éventail dont, il va sans dire, on ne pourrait se

douter si on ne se fiait qu’à l’écoute des programmes de concerts

d’orchestres symphoniques ou de ceux de nos radios publiques.

La troisième et dernière partie du numéro, « Demain », prend la

forme d’une enquête qui sonde des compositeurs, interprètes,

chefs d’orchestre et directeurs artistiques d’ensembles et de

festivals, en privilégiant la relève, sur l’avenir de « notre » musique.

Sont posées les questions suivantes :

• Quel avenir envisagez-vous pour notre champ musical ?

• Quelle bonne nouvelle pour la musique de création ?

• À quoi ressemblera la musique « contemporaine » dans 5 ans ?

10 ans ? 20 ans ?

• Comment le rituel du concert évoluera-t-il ? Doit-il évoluer ?

• Comment les pratiques d’écoute nouvelles auront-elles des inci-

dences sur la musique que nous composons, interprétons, pro-

grammons et/ou écoutons ?

Cette enquête livre des propos, parfois provocateurs, de composi-

teurs et interprètes connus sur la scène de la musique contempo-

raine au Québec, au Canada et dans le reste du monde tels Moritz

Eggert, Luca Francesconi, Christopher Butterfield, Charles-Antoine

Fréchette, Marie-Hélène Breault, Nicolas Gilbert, Martin Iddon,

Jean-Michaël Lavoie, Clemens Merkel ou Jennifer Waring. En

somme, un tour d’horizon du passé, de présent et de futur de la

musique de notre temps, nous rappelant encore une fois qu’il ne

faut pas seulement jouer la musique, mais aussi la penser. �

36

RECHERCHE ET FORMATION

LA REVUE CIRCUIT FÊTE SES 20 ANS

PAR JONATHAN GOLDMAN — Rédacteur en chef | Circuit, musiques contemporaines | www.revuecircuit.ca

Musique et pédagogie | fameq.org

Jean-Jacques Nattiez, Hélène Laliberté, Jonathan Goldman, Lorraine Vaillancourtet Réjean Beaucage.

Photo : Magalie Dagenais

Page 37: Choses étonnantes vues en rêve

5E ANNIVERSAIRE POUR LES ÉDITIONS GAM PAR PATRICK MORIN — Éditions GAM

37

Depuis maintenant cinq ans, aux Éditions GAM, nous nous

donnons comme objectif de promouvoir la culture francophone

du Québec. Nous mettons en valeur des artistes de chez nous,

nous laissons une très belle place à nos compositeurs québécois et

nous offrons de la musique nouvelle et adaptée à la réalité scolaire,

que ce soit pour harmonie, orchestre, stage-band ou chorale.

Le mouvement choral dans nos écoles est en pleine effervescence.

Avec l’aide de nos partenaires européens, nous sommes présente-

ment en mesure d’offrir plus de 5000 titres francophones toutes

catégories confondues. Parmi ceux-ci, plusieurs recueils pour

chœurs d’enfants et d’adultes ainsi qu’une grande collection de

produits didactiques sont disponibles afin de mieux outiller et

alimenter nos chefs de chœurs.

Dans le but d’aider les enseignants à travailler dans l’esprit

de la réforme scolaire, GAM a créé de nouveaux outils afin

d’aider les jeunes musiciens à progresser. La nouvelle collection

« GAM SOLISTE » et son premier cahier « QUÉBEC POP vol. 1 » (voir

l’annonce dans la revue), permettra à tous les musiciens de niveau

« débutant » à « intermédiaire » de jouer seul chez eux ou avec des

amis accompagnés d’une bande sonore de première qualité.

Plusieurs cahiers de ce genre sont prévus au cours de la prochaine

année. Nous travaillons d’ailleurs en ce moment à l’élaboration

d’un répertoire de type FLEX-BAND. Nous savons qu’aujourd’hui

dans nos classes, il est difficile d’avoir une harmonie équilibrée. Les

arrangements de la nouvelle collection « FLEXIGAM », écrits à

4 voix plus la section de percussion et la section rythmique, vous

permettront de balancer votre harmonie selon l’instrumentation

que vous avez en classe. Arrangés pour les niveaux « débutant » à

« intermédiaire » (grades 1.5 à 2.5), ces nouveaux arrangements

seront disponibles pour la rentrée scolaire de septembre 2010.

Vous pouvez dès maintenant visiter notre site internet qui contient

plus de 70 000 produits majoritairement « chorale » et écouter plus

de 1000 extraits audio afin de bien orienter vos choix et achats.

Nous nous faisons toujours un plaisir d’écouter les demandes et

critiques constructives de notre clientèle afin de nous permettre

de nous améliorer année après année.

Bonne fin de saison et au plaisir de participer au succès de vos

concerts. �

fameq.org | volume 24 | numéro 3

Page 38: Choses étonnantes vues en rêve

Voici quelques photos présentant des finissants 2010 en éducation

musicale. Ils seront bientôt vos collègues!

La Faculté de musique de l’Université Laval

Le département de musique de l’Université du Québec à Montréal

L’École de musique Schulich de l’Université McGill.

Chères finissantes, chers finissants,

Ce sera bientôt le couronnement de vos études de premier

cycle à la Faculté de musique de l’Université Laval. À cette

occasion, je tiens à vous présenter, au nom de tout le person-

nel de la Faculté, de chaleureuses félicitations et des vœux

très amicaux de bonheur dans la carrière que vous entrepre-

nez. Nous vous réserverons toujours un accueil amical

lorsque vous passerez par votre alma mater. Ceux et celles

d’entre vous qui poursuivront leurs études au deuxième et au

troisième cycle savent qu’ils peuvent compter sur un corps

professoral de très haut calibre et sur un environnement

convivial. La Faculté de musique de l’Université Laval sera

toujours fière de vous dénombrer parmi ses anciens et

anciennes.

Le doyen

Paul Cadrin

RECHERCHE ET FORMATION

FINISSANTS 2010

PAR JEAN-SÉBASTIEN GASCON

38 Musique et pédagogie | fameq.org

Page 39: Choses étonnantes vues en rêve

39

RECHERCHE ET FORMATION

fameq.org | volume 24 | numéro 3

Les camps musicaux au Québec sont un complément important au réseau des écoles du Québec. Ils prennent la relève et accueillent les

jeunes les plus motivés pour poursuivre leur apprentissage en musique durant les vacances scolaires. Les camps sont aussi une occasion

pour les musiciens éducateurs qui le désirent de trouver un emploi estival. Pour les étudiants en éducation musicale, c’est l’occasion de

continuer leur préparation à l’emploi et de se bâtir un autre réseau, tout en ramassant des sous. Enfin, plusieurs musiciens éducateurs

profitent des installations durant l’année scolaire pour réaliser une session intensive avec des groupes d’élèves. Plusieurs camps disposent

maintenant d’installations en mesure d’héberger des groupes pendant les saisons froides.

RÉGION LAVAL – LAURENTIDES – LANAUDIÈRECammac – Le Centre musical du Lac Macdonald www.cammac.ca

Le Camp musical Père Lindsay www.campmusicallanaudiere.com

Le Camp musical des Laurentides www.cmlaurentides.qc.ca

RÉGION ESTRIELe Centre d’Arts Orford www.arts-orford.org

Le Camp musical Asbestos www.campmusicalinc.com

RÉGION LAC-ST-JEANLe Camp musical du Saguenay www.campmusical-slsj.qc.ca

RÉGION EST DU QUÉBECLe Camp musical Saint-Alexandre www.campmusical.com

Le Camp musical du Lac-Matapédia www.camplacmatapedia.com

RÉGION QUÉBEC – CHAUDIÈRE – APPALACHESLe Camp musical Accord-Parfait www.camps-odyssee.com

Le Domaine Forget www.domaineforget.com

L’École de musique des cadets de la Région de l’Estwww.cadets.ca/cstc/emcre/home-accueil.aspx

RÉGION ABITIBI – TÉMISCAMINGUELe Camp musical de l’Abitibi-Témiscamingue www.campmusicalat.ca

LES CAMPS MUSICAUX

PAR JEAN-SÉBASTIEN GASCON | [email protected]

Qui reconnaît quoi ?Au niveau des camps musicaux, deux organismes soutiennent principalement leur travail. D’unepart, il y a l’Association des camps du Québec (ACQ) qui a développé une certification. Les camps

sont alors visités par des consultants qui s'assurent du respect des normes développées par l'ACQ. « Les camps certifiés ont à coeur le bien-être de l'enfant et son

développement global. Ils ne ménagent pas leurs efforts pour répondre aux exigences de plus en plus élevées des parents » (source : site Internet de l’ACQ –

www.camps.qc.ca). Le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine quant à lui reconnaît la pertinence au niveau de la formation en

octroyant le financement des camps spécialisés. Étant donné que le budget du MCCCF est limité, il faut comprendre que ce ne sont pas tous les camps qui bénéfi-

cient de ce support financier. Ainsi, ce n’est pas parce qu’un camp n’est pas reconnu par le MCCCF qu’il ne répond pas aux critères. Enfin, les collègues demeurent la

meilleure source d’information sur les camps. Vous pouvez généralement obtenir la liste des enseignants sur le site Internet. Vous pouvez alors les contacter pour

obtenir leurs commentaires. Le professeur de musique est bien placé pour conseiller les jeunes et leurs parents dans le choix d’un camp musical .

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1985 100

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1961 250

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LISTE DES PRINCIPAUX CAMPS DE FORMATION SPÉCIALISÉS EN MUSIQUE OFFRANT L’HÉBERGEMENT

Nous publions une première liste de camps de formation spécialisés en musique qui offrent la possibilité d’hébergement. Dans la prochaineédition, nous publierons la liste des camps de jours de formation spécialisée reliés aux institutions d’enseignement. Nous vous invitons àcommuniquer directement avec les camps pour valider l’information.

Page 40: Choses étonnantes vues en rêve

CONGRÈS 2010

40 Musique et pédagogie | fameq.org

Professionnels des arts à l’école c’est un rendez-vous !La FAMEQ s’unit à L’AQEDÉ, l’AQESAP, l’ATÉQ à nouveau

pour vous offrir un congrès à la hauteur de vos attentes.

Plus de 100 ateliers (dont certains multidisciplinaires)

seront offerts lors du CONGRÈS 4 ARTS 2010,

qui aura lieu à l’Hôtel Hilton et au Delta à Québec, les 25, 26 et 27 novembre prochains.

Le Hilton ne suffisait plus, on ajoute des salles au Delta !

La plupart des activités du congrès 4 arts auront lieu au Hilton. Toutefois, pour maintenir l’offre diversifiée d’ateliers et de conférences en

musique, y compris pour les secondaire et le collégial, la FAMEQ a aussi réservé les salles de l’Hôtel Delta. Cela permettra de tenir pour une

première fois l’Harmonie FAMEQ en résidence sur le lieu du congrès. Les congressistes pourront ainsi assister à une répétition ouverte, sous

la direction de René Joly.

Hébergement à l’Hôtel Delta Québec

Les musiciens éducateurs sont invités à réserver rapidement leur chambre au splendide Hôtel Delta. Un tarif préférentiel de 129 $ est garanti

jusqu’au 31 octobre pour les membres de la FAMEQ. L’inscription peut se faire par Internet à travers le site de la FAMEQ.

Mot du Comité organisateur

Le congrès 4 Arts est l’occasion par excellence de partager des projets expérimentés en classe, des réflexions sur l’éducation artistique et

des résultats de recherches en ce domaine. Ce congrès permet d’améliorer la qualité des interventions pédagogiques et de faire avancer la

cause des arts au Québec.

Depuis l’an 2000, les associations en enseignement des arts et leurs partenaires tiennent leur congrès biannuel afin de promouvoir les

quatre disciplines artistiques formant le domaine des arts, et ce, par un concept de perfectionnement favorisant l’interdisciplinarité. Un

monde de découvertes !

Attention, Pandémie artistique, il se peut que vous soyez atteints par le virus de la passion, de l’engagement en enseignement des arts lors

de ce congrès.

Si c’est le cas nous en prenons l’entière responsabilité.

Bienvenue à votre congrès 4 Arts 2010 !

Inscrivez-vous aux ateliers en ligne

Rendez-vous sur le site de votre association, cliquez sur « Inscription en ligne » et suivez les instructions.

Cela nous permettra de vous offrir des locaux adéquats.

L’horaire du congrès sera intégré au site web de votre association aussitôt qu’il sera disponible.

Il est important de noter que certains changements ou ajouts hors du contrôle des responsables peuvent être apportés à la programmation

actuelle.

Surveillez vos courriels régulièrement !

CONGRÈS 4 ARTS 2010

2 hôtels

35 exposants

100 ateliers

400 musiciens é ducateurs attendus, de tous les niveaux

800 congressistes attendus au total.

Page 41: Choses étonnantes vues en rêve

41fameq.org | volume 24 | numéro 3

PRÉCONGRÈS 2010

Page 42: Choses étonnantes vues en rêve

Direction d’ensemble et choix de répertoire

René Joly �, Université Laval

Le développement du trompettiste

Michel Lambert , Université de Sherbrooke

Technique de répétition pour Stage band

Michel Lambert , Université de Sherbrooke

L'approche libre dans l'improvisation au piano

Jean B. Genest �

Le travail instrumental : comment en tirer le maximum !

Mathieu Boucher, Université Laval

Enseigner la guitare dans le programme par compétence

Isabelle Héroux �, Université du Québec à Montréal

La méthode pour harmonie Essential Elements et ses outils

Jean-Philippe Côté-Angers, Musi-Club

Initiation au « Drumline » (percussion de marche)

Benoit Turcotte, Yamaha Canada

Clinique de premiers soins pour instruments à vents

Frédéric Hanny �, Twigg Musique

La musique de film : pourquoi et comment…

Guillaume St-Laurent

La respiration : élément essentiel de l’apprentissage

d’un instrument à vent

Yannick Turcotte

L’improvisation : un chemin vers l’expression de soi

Josée Allard �, Collège Brébeuf et Régina Assumpta

Les bonds en mathématiques

Sylvain Barrette, École Euclide-Lanthier

Internet et l’appréciation

Martin Bellemare �, Commission scolaire des Patriotes

Ma vision du Monde – composer pour les jeunes du primaire

Denis Dion, Compositeur

Sylvie Ouellet, Université du Québec à Trois-Rivières

50 chansons pour votre chorale

Maurice Périard �, Commission scolaire des Draveurs

Le poisson qui chante

Bruno Gendron, École La Frontalière

Le jeu des instruments de percussion latins et populaires

Louis-Daniel Joly, Productions Baratanga

Éléments et techniques de base des cercles de percussion

(Drum Circle)

Louis-Daniel Joly, Productions Baratanga

Instruments de musique adaptés

Linda Labbé ,

École secondaire Joseph-Charbonneau

Le corps en harmonie avec le jeu

Julie Lavoie, Spécialiste de la posture et de l’entraînement du musicien

Véronique Vanier, altiste à l’OSQ

Plus d’une centaine d’ateliers en musique, et dans les autres arts. Cette année, le congrès s’ouvre au multimédia.

QUELQUES ATELIERS CONFIRMÉS EN MUSIQUE

Voici les premiers ateliers confirmés pour le congrès 4 arts 2010 en musique. Cette liste sera modifié et augmentée au cours des

prochaines semaines. Consultez la liste à jour sur le site de la FAMEQ ( www.fameq.org ).

42

CONGRÈS 2010

Musique et pédagogie | fameq.org

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Page 43: Choses étonnantes vues en rêve

CONGRÈS 2010

Eutonie Gerda Alexander et prévention des troubles musculo

squelettiques

Ursula Stuber �, Université Laval

Tableau blanc interactif au service de la musique

Jacky Lepeintre �

Cuisiner les savoirs essentiels pour faciliter la création musicale!

Jocelyne Lépine �, Commission scolaire des Premières-Seigneuries

Les Beatles au primaire!

Jocelyne Lépine �, Commission scolaire des Premières-Seigneuries

À la recherche du potentiel invisible… à travers les arts !

Sylvie Ouellet, Université du Québec à Trois-Rivières

Isabelle Caya, Commission scolaire de la Riveraine

Marc Pauzé, Commission scolaire de la Riveraine

Une approche dynamique et motivante pour l’appréciation

d’oeuvres musicales

Christine Thibault, École du Petit Prince

L’instrumentarium Baschet : la lutherie contemporaine

au service de l’éveil musical

Vincent Valentine �, Commission scolaire de St-Hyacinthe

Les caractéristiques professionnelles de l’enseignant de

musique

Vincent Valentine �, Commission scolaire de St-Hyacinthe

Il faut cultiver notre jardin d’enfant

Thierry Prieur , Commission scolaire de Montréal

Jour de Fête !

Nathalie Mondou, Les Ateliers du Petit Prince

La marionnette à l’école, au premier cycle du primaire :

pourquoi, comment…

Marthe Adam, Université du Québec à Montréal

Pour une gestion participative d’une classe d’art dramatique

Sylvie Berardino, Commission scolaire de Montréal

Intégration de danse urbaine (Jumping style) et

de danse traditionnelle québécoise

Christiane Miron, Écoles secondaire du Mont-Bruno

Outils pédagogiques en danse pour la clientèle TED

Pamela Poulin, École Simone-Desjardins

Projets planifiés pour le cours d’arts plastiques

Marc Laforest, École Saint-Maxime

Les anaglyphes artistiques : DEKESSÉ ?

Yvan Lessard, Commission scolaire des Sommets

43fameq.org | volume 24 | numéro 3

ET PLUS D’UNE CINQUANTAINE D’ATELIERS EN ARTS ET MULTIDISCIPLINAIRES

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Page 44: Choses étonnantes vues en rêve

Comme le veut la tradition, nous invitons les jeunes musiciens

instrumentistes à s’inscrire à l’Harmonie FAMEQ dans le cadre du

Congrès 2010. Pour les jeunes étudiants-musiciens de partout au

Québec, c’est la chance de se réunir à travers une fabuleuse

expérience musicale et humaine. Cette année, c'est à Québec

qu'aura lieu la rencontre et la direction artistique de l'Harmonie

FAMEQ a été confiée à Monsieur René Joly. Les musiciens

éducateurs désirant inscrire leur(s) élève(s) peuvent visiter le site

Internet de la FAMEQ pour obtenir le formulaire d’inscription ou

pour trouver les réponses à leurs questions. Pour une deuxième

année, madame Pauline Daoust a accepté d’encadrer l’accueil des

jeunes musiciens. Les jeunes et les parents pourront communiquer

avec elle au besoin.

CONDITIONS DE PARTICIPATION

• Être inscrit en 3e ou 4e secondaire pendant la présente année

(2009 – 2010);

• Faire partie d’un ensemble scolaire;

• Avoir une bonne maîtrise de son instrument;

• Le répertoire interprété au concert sera de niveau 3 ½ - 4 dont

une pièce d'un compositeur québécois;

• Être recommandé par son professeur de musique ou son

directeur musical;

• L'enseignant doit être membre en règle de la FAMEQ pour

l’année 2009 – 2010;

• S’assurez au préalable que la direction d'école ou que le participant

assumera les frais de transport des candidats retenus;

• Des frais de séjour de 125 $ sont payables lors de l’inscription,

incluant :

• Les repas et les pauses-santé;

• L’hébergement;

• Les classes de maître et le travail en section avec des

professionnels;

• Un polo à l’effigie du Grand concert 2010;

• Un CD et un certificat de participation. �

44

CONGRÈS 2010

HARMONIE FAMEQ : INVITATION 2010

Musique et pédagogie | fameq.org

Le directeur artistique: René Joly

C'est à l'École de musique de l'Université Laval que René Joly parfait sa formation musicale

en interprétation et en pédagogie. Il y étudie la trompette, la percussion, la direction chorale

et la direction d'orchestre. Il a aussi participé à des stages en direction et en arrangement

à Victoria et à Toronto. Il est responsable depuis 1982 de la classe de percussion au cégep

de Sainte-Foy. Il est percussionniste surnuméraire à l'Orchestre symphonique de Québec

depuis 1980. Il a été codirecteur de l'harmonie au Camp musical d'Asbestos de 1991 à 1995.

À l'été de 1998, le Camp musical CAMMAC lui demandait d'assurer la direction musicale de

l'orchestre d'harmonie. René Joly a également occupé le poste de directeur musical de la

Musique des Voltigeurs de Québec, de 1984 à 1996,

et de l'Ensemble à vent de Sherbrooke,

de 1995 à 1999.

En plus d'être directeur musical de l'Orchestre d'harmonie

de la Faculté de musique de l'Université Laval, il agit à ce titre

pour l'Ensemble vent et percussion de Québec (voir page 14),

ensemble professionnel en résidence à la Faculté de musique,

et pour l'Orchestre d'harmonie du cégep de Sainte-Foy.

Page 45: Choses étonnantes vues en rêve

ENSEMBLE DE GUITARES FAMEQ 2010

CONGRÈS 2010

INVITATIONPour une première année, le Grand concert présentera l’Ensemble

de guitare FAMEQ. C'est la chance pour les jeunes guitaristes de

partout au Québec de se réunir pour une fabuleuse expérience

musicale et humaine, comme le font depuis 1971 les jeunes de

l’Harmonie FAMEQ. La rencontre et l'organisation du premier

Ensemble de guitare FAMEQ se fait sous la supervision de Madame

Isabelle Héroux.

Les conditions de participation à l’Ensemble de guitare FAMEQ

sont les mêmes que pour l’Harmonie FAMEQ. Les détails sont

disponibles sur le site Internet de la FAMEQ. Les musiciens éduca-

teurs désirant inscrire leur(s) élève(s) sont invités à communiquer

avec nous rapidement.

Isabelle Héroux

Active sur la scène internationale, Isabelle Héroux se produit

régulièrement en solo, en duo et avec orchestre. Elle a reçu un

Premier Prix de guitare à l'unanimité du Conservatoire de Musique

de Montréal sous la tutelle de Jean Vallières. Un séjour de quatre

années en France lui a permis de se perfectionner avec le maître

Alberto Ponce, l'École Normale de Musique de Paris. Isabelle

Héroux a aussi reçu les enseignements d'Alvaro Pierri, Manuel

Barrueco, David Russell. Ako Ito, Henri Dorigny et Stepan Rak.

Reconnue aussi comme pédagogue, Isabelle Héroux est profes-

seure de pédagogie et de didactique de la guitare à l'Université

du Québec à Montréal (UQAM) et à l'Université Laval. Détentrice

d’un doctorat, elle a aussi publié différents articles pour des

revues savantes ou spécialisées en guitare, une méthode et une

transcription aux Productions d’Oz, ainsi que À vos guitares,

prêts partez ! (CCDMD/Chenelière). �

45fameq.org | volume 24 | numéro 3

Page 46: Choses étonnantes vues en rêve

46 Musique et pédagogie | fameq.org

Page 47: Choses étonnantes vues en rêve

Partagez votre expérience et faites avancer la qualité de l’éducation musicale

au Québec. C’est cet esprit de professionnalisme et de collégialité qui oriente la

rédaction de la revue. Nous souhaitons qu’elle soit un véritable canal d’échange

entre les musiciens éducateurs, en phase avec la réalité vécue dans les classes

de musique de la province. Pour le meilleur ou pour le pire, c’est en partageant

les idées que nous serons à même de trouver des solutions et d’améliorer

collectivement la qualité de l’éducation musicale. C’est aussi en partageant

l’information avec les différents partenaires de la Fédération qu’ils seront en

mesure de mieux comprendre les bienfaits de l’éducation musicale lorsqu’en-

seigné dans un encadrement adéquat.

Que ce soit pour :

� Présenter un super projet que vous avez réalisé avec vos élèves…

� Décrire les horribles conditions dans lesquelles vous enseignez…

� Partager du matériel pédagogique qui pourrait intéresser vos collègues…

� Donner votre opinion sur le nouveau programme…

� Expliquer votre situation de jeune enseignant…

� Suggérer des solutions reliés à l’encadrement scolaire…

Ça nous intéresse et ça risque bien d’intéresser vos collègues!!!

Vous pouvez aussi nous écrire pour nous faire vos commentaires sur la revue ou

nous suggérer des idées de textes que vous aimeriez voir paraître dans le

magazine.

Envoyez votre texte

ou communiquez

avec Jean-Sébastien Gascon

(450) 674-6645

[email protected]

Page 48: Choses étonnantes vues en rêve