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Mémoire HMONP CHAUVET Jérémy année 2013/2015

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À FREDERIQUE ET BERNARD, SANS QUI CE PROJET N’AURAIT PU VOIR LE JOUR

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HABILITATION À LA MAÎTRISE D’OEUVRE EN NOM PROPRE

CHAUVET JÉRÉMY

ENSAG 2013-2015

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Après une formation classique à l’ENSAG, il m’a paru logique de commencer ma HMO-NP directement. Plus qu’une for-mation complémentaire et sup-plémentaire, c’est avant tout un prétexte.

Un prétexte pour lancer différents projets de vie, pour accéder au monde professionnel tout en étant encadré, un investis-sement pour mon avenir. Ce n’est donc pas un contresens de don-ner plus de temps à cette habilita-tion, d’en faire une partie mémo-rable de ma vie.

C’est pour ces raisons que j’ai fait ma HMO-NP en deux

ans en partant en Nouvelle-Calé-donie. Appliquer un œil neuf aux contextes professionnels, sociaux et culturels du pays, tout en gar-dant l’idée d’une formation aca-démique et complète dispensée à l’ENSAG.

Ce mémoire est la trans-cription de cette somme d’expé-riences accumulées. Il est le témoin d’une maturité acquise, non seulement aux cours des en-seignements et de la MSP, mais aussi grâce à ce séjour. Cela me permet aussi de me poser et de faire un bilan de mes acquis avant de passer à une autre étape de ma vie professionnelle.

INTRODUCTION

La HMO-NP à Grenoble se fait en alternance. L’expérience en entreprise, la Mise en Situation Professionnelle est complétée par des sessions de cours. Ces sessions se font à une fréquence d’environs 2 jours toutes les 3 semaines. C’est cette complémentarité entre cours et expérience professionnelle qui m’a obligé à effectuer cette formation en deux ans. J’aurais très bien pu aller dans des écoles plus permissives dans leur calendrier. Toutefois, j’ai préféré rester à Grenoble. En effet, j’ai de nombreux amis dans cette ville ainsi qu’un réseau professionnel établi de longue date que je ne voulais pas quitter pour juste gagner une année.

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SOMMAIRE

PARTIR À L’ÉTRANGER, UN PROJET DE VIE 08

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ETUDE DE CAS : L’ÉGLISE DE TONTOUTA

PARTICULARITÉS DE L’EXERCIE EN NOUVELLE-CALÉDONIE

SYNTHÈSE DE LA FORMATION

PARCOURS PERSONNEL

Mes attentes vis-à-vis de la HMO-NP à l’étrangerLe contexte néo-calédonienDépart et conditions de vie localeL’agence PERSPECTIVE SARLOrganisation de l’agence

Marchés cibles / projets typesAccès à la commandeGestion d’agenceTaches au sein de l’agenceListe des projetsBilan personnel

Description du projetLes acteurs

Garantir la qualité du projetRôle dans l’opération et synthèse

La symbolique culturelleRénovation/extension sur NouméaLes terres coutumièresMOA internationale

Matériaux et importAléasComparaison systèmes français et néo-calédonien

Les outils d’agenceLa gestionLes donnéesPréparation juridiqueCommunication d’agence

La reconnaissance des acteursEchange Architecte/dessinateurCommunication entre acteursAdaptation à la culture des acteursPoint de vue sur la formation

Les étudesMédiation

Expérience professionnelleAVEC l’Architecture ludique

BIBLIOGRAPHIE

2014/2015

CONCLUSION

Un chantier d’extensionMissions ponctuellesUn concours d’idées

Création d’un concoursAssistant de professeur studio PCA

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UTILISEZ VOTRE TÉLÉPHONE POUR SCANNER CES QR-CODES.ILS VOUS AMÈNERONT VERS DES COMPLÉMENTS AUX PAGES QUE VOUS LIREZ.

CELUI-CI VOUS DIRIGE DIRECTEMENT VERS L’ÉQUIVALENT WEB DU MÉMOIRE.

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PARTIR À L’ÉTRANGER, UN PROJET DE VIE

Mes attentes vis-à-vis de la HMO-NP à l’étrangerLe contexte néo-calédonienDépart et conditions de vie localeL’agence PERSPECTIVE SARLOrganisation de l’agence

Marchés cibles / projets typesAccès à la commandeGestion d’agenceTaches au sein de l’agenceListe des projetsBilan personnel

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11PARTIR À L’ÉTRANGER, UN PROJET DE VIE

La Nouvelle-Ca-lédonie n’est pas un choix ano-din. Issu d’une famille d’expatriés, j’ai suivi mes parents dans leurs expériences à l’étranger. Cela a bâti chez moi, alors que j’étais très jeune, un goût pour le voyage, une forte indépendance ainsi que de la patience.

Grâce à cette culture des voyages, j’ai pu décou-vrir, en famille ou par moi-même, de nombreux pays et cultures :

Le Gabon et la Nouvelle-Calédonie lors de séjours pro-longés de respectivement 3 et 5 ans. L’Australie, la Nouvelle-Zé-lande, l’Italie, le Royaume-Uni et la Suisse pendant des voyages et immersions ponctuels.

Hors, la plupart de ces voyages, ainsi que ces séjours, ont été faits lors de ma jeunesse (tout est relatif à 23 ans). C’est donc une envie de voir des lieux

déjà connus avec un œil neuf, plus expérimenté. En effet, mes études dans le domaine de l’Architecture m’ont permis d’aiguiser mon regard, de comprendre pourquoi certains bâtiments, paysages et arts m’atti-raient dans ce pays. Cela a attisé mon désir de les revoir.

Repartir et faire un séjour long en autonomie est aussi une raison de ce retour. Associé à ceci, vient le fait que j’ai un réseau d’amis développé sur place, des gens prêts à m’aider. Une réelle opportunité donc.

Toutes ces conditions réu-nies ont fait de mon retour en Nou-velle-Calédonie un projet de vie, un but à atteindre. La compatibilité de ce projet avec les règles appli-quées aux MSP ainsi que la simi-larité des contextes professionnels français et néo-calédonien ont fi ni de me convaincre de partir.

1.Vlog HMO-NP en NC : Partir en Nouvelle-Calédonie. Une vidéo où je pré-sente la formation ainsi que mes motivations concernant mon départ à l’étran-ger. C’est aussi un moment important car c’est le premier Vlog que je faisais. Je suis plus à l’aise maintenant avec le fait de parler tout seul devant la caméra. Faire un journal de bord sous forme de Vlog était important pour moi. cela me permettait de parler de la HMO-NP, qui est très peu connue du public. C’était un moyen de donner des nouvelles à mes proches pendant mon voyage.

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13PARTIR À L’ÉTRANGER, UN PROJET DE VIE

Ma première attente vis-à-vis de la formation est d’acquérir une somme d’expériences sup-plémentaires dans le cadre de la maîtrise d’œuvre. C’est ce qui en fait une suite logique du diplôme d’architecte diplômé d’Etat.

Mon but lors de cette for-mation est de mieux comprendre les responsabilités, les enjeux et diffi cultés de mon métier. A terme, la création d’une entreprise, seul ou à plusieurs, pourrai devenir un objectif envisageable. Mon séjour en Nouvelle-Calédonie sera aussi l’occasion de développer des thèmes complé-mentaires aux enseignements de l’ENSAG. Sur la base de souvenirs personnels, de l’avis de résidents et amis locaux, ainsi que des rap-ports d’élèves m’ayant précédé, j’ai établis ces objectifs :

La France et la Nouvelle-Calédonie, ancienne colonie fran-çaise, sont toutes deux héritières

de la dichotomie ingénieur/archi-tecte du XIXeme siècle. Il s’agit de mettre en avant les différences subtiles entre ces deux contextes. La Nouvelle-Calédonie est un Hub du Pacifi que, un melting-pot historique. Toutefois, l’excep-tion culturelle est un thème qui revient souvent. C’est sa relation avec le processus de projet qui peut se révéler intéressante. En tant qu’île, la Nou-velle-Calédonie est soumise à de nombreuses contraintes, dont le recours constant aux imports. La construction n’est pas épargnée par cette composante. Il s’agit d’observer à quel point ceci a une infl uence, à la fois sur la concep-tion ainsi que le chantier.

Tous ces thèmes et ques-tionnements ont évolués, au fur et à mesure de mon séjour, ainsi que du suivi des cours dispensés à l’ENSAG.

MES ATTENTES VIS-À-VIS DE LA HMO-NP À L’ÉTRANGER

1. Une référence intéressante de la Nouvelle-Calédonie : la résidence universitaire de Nouville par VARICHON et HENRY.2. Le rapport de stage de master de Caroline PIOT, élève de Grenoble en 2003/2004.Avant de partir j’avais besoin de me renseigner sur les conditions d’exercice en Nouvelle-Calédonie. Je ne pouvais pas me baser sur mes seuls souvenirs. Cela faisait dix ans que j’étais partis de l’île. Mon but était de vérifi er que partir dans ce pays ne me menait pas à un hors sujet vis à vis de la formation.

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15PARTIR À L’ÉTRANGER, UN PROJET DE VIE

-85 Millions d’années, CrétacéNaissance de l’insularité de la Nouvelle-Calédonie. L’île cultive une faune et une fl ore endémique grâce à son isolement.

1050 à 750 av.JCPremiers peuplements humains.

1774Découverte de l’île par le capitaine James Cook.

1853Annexion de l’île par la France de Napo-léon III.

1864 à 1924Deux politiques de peuplement sont mise en place par la France. Une pénitentiaire, avec différents bagnes autour de l’île. Les bagnards comportaient des Com-munards, des Kabyles, des Kanaks, des récidivistes et des prisonniers de droits communs.Des campagnes de l’Etat, vantant des terres fertiles, puis la richesse géologique des sols, attirent des colons libres.

1874Découverte sur l’île par Jules Garnier, de la garniérite. Une roche riche en Nickel. S’en suit une ruée vers l’or vert. Cette acti-vité minière continue encore d’infl uencer la croissance de l’île.

1942L’armée américaine fait de la Nouvelle-Calédonie une base arrière pour le confl it du Pacifi que. La présence américaine change durablement la culture de l’île.

Après 1968,Des évolutions idéologiques et des indé-pendances successives de colonies créées une mouvance indépendantiste.

De 1984 à 1988, les Evènements Des heurts et des affrontements entre Loyalistes et Indépendantistes sans une intervention effi cace de l’Etat français. La prise d’otage de la grotte d’Ouvéa cristal-lise cette période et oblige toutes les par-ties en présence à négocier.

1988, accords de Matignon.Mise en place d’une démarche d’auto-détermination progressive.

1998, accords de Nouméa.De nouvelles échéances pour l’Indé-pendance en échange d’une meilleure reconnaissance de la culture Kanak.

De 2014 à 2018Une échéance importante de l’auto-dé-termination prévue par les accords de Nouméa. Elle correspond à ma présence sur le Territoire et va l’infl uencer les condi-tions du marché de la construction.

LE CONTEXTE NÉO-CALÉDONIEN

1. Le bagne en Nouvelle Calédonie, conditions de détentions et origines des prisonniers.2. L’agence de développement de la culture Kanak, au centre culturel Jean Marie Tjibaou.3. Les demi-lunes américaine et leur empreinte sur l’Architecture calédonienne. J’ai tenté de décrire l’Histoire de l’île en faisant ressortir quelques dates. Cette présentation est tout sauf exhaustive. Toutefois, elle démontre la ma-nière dont je comprends ce pays. A mes yeux, elle constitue un canevas d’évé-nements autour duquel l’ensemble des Calédoniens d’aujourd’hui se défi nissent.

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17PARTIR À L’ÉTRANGER, UN PROJET DE VIE

La Nouvelle-Calédonie est une destination lointaine. Le départ n’est pas une entreprise à la légère. Le voyage lui-même est une épopée personnelle. Une fois les billets achetés, le loge-ment trouvé, la valise faîte et les au-revoir dits, le trajet en avion reste à faire. Traverser 22000 ki-lomètres est une expérience hors du temps. On traverse 10 fuseaux horaires d’un coup.

Parti le 30 Décembre au soir, j’ai fêté le Nouvel An au-des-sus de l’Océan Indien et je suis arrivé le premier Janvier en fi n d’après-midi. L’adaptation au dé-calage horaire et au climat reste la dernière épreuve à passer.

Pour le reste, la vie en Nouvelle-Calédonie, à NOUMÉA particulièrement, est proche de celle française. Le climat est doux toute l’année, en dehors de l’été

qui se révèle étouffant. Tout cela en fait un lieu propice à de nom-breux loisirs. La plupart des calé-doniens pratiquent au moins un sport de manière régulière. En dehors du sport, les sorties en famille ou entre amis en Brousse sont très prisées des Nouméens. La chasse et la pêche sont aussi des pratiques courantes.

Nouméa est une ville très étendue, principalement pavillon-naire. Elle comprend des maisons à étages ; une plus grande densité en centre-ville et au quartier Latin ; quelques tours et immeubles en bord de mer. C’est une ville presque 4 fois moins dense que GRE-NOBLE. Le Grand Nouméa est aussi étendue que la métropole grenobloise et compte autant d’habitants que la seule commune de GRENOBLE.

DÉPART ET CONDITIONS DE VIE LOCALE

1.Vlog HMO-NP en NC : L’installation. Je parle de mon voyage et de mon ressenti des premiers jours.2.Vlog Bas l’eau : Une vidéo artistique où on se retrouve à la plage, pour faire des plongeons.3.Vlog Sur le chemin du travail : Une vidéo pour illustrer mon chemin quotidien pour aller au travail. NOUMÉA est une métropole où posséder une voiture est obligatoire. On retrouve cette dépen-dance dans la hiérarchie des permis de conduire. On commence par les scooters, puis les voitures sans permis (mais avec permis donc) et les voitures traditionnelles de tourisme. Ces permis contribuent presque à créer des paliers de l’adolescence à l’âge adulte. J’avais donc bien l’air malin avec mon vélo à la grenobloise !

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19PARTIR À L’ÉTRANGER, UN PROJET DE VIE

L’agence PERSPEC-TIVE est une agence familiale construite autour de l’architecte DPLG Agnès GABET-JEZEQUEL.

Arrivée en Nouvelle-Ca-lédonie pour son stage de fi n d’études, Agnès est retournée ensuite sur le Territoire après son diplôme, en 1987, en tant que sa-lariée. En 1989, elle se met à son compte et créé l’agence PERS-PECTIVE.

Hyperactive, elle est connue pour une maîtrise d’œuvre et un suivi de chantier précis et constant. De même elle utilise un vocabulaire respectueux des arts et cultures locales. Attirée par l’ar-chitecture coloniale et tradition-

nelle de la Nouvelle-Calédonie, on retrouve cette infl uence dans l’ensemble de ses projets.

Sa vie professionnelle est partagée entre son agence, son implication dans l’ordre des architectes local, en tant que tré-sorière, ainsi que l’association des femmes chefs d’entreprise de Nouvelle-Calédonie.

Elle met en avant sa sensibilité en termes d’usage, renforcée par sa spécialisation en scénographie. S’impliquant dans l’ensemble des projets de l’agence, son expérience lui ap-porte une justesse dans les mis-sions d’économie générale et de planning.

L’AGENCE PERSPECTIVE SARL

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21PARTIR À L’ÉTRANGER, UN PROJET DE VIE

Lors de ma présence, l’entreprise comptait 6 personnes.

Agnès GABET-JEZE-QUEL ainsi que son mari Yvan JEZEQUEL sont tous deux gé-rants de l’agence. L’expertise d’Yvan en comptabilité et gestion laisse les mains libres à Agnès pour s’occuper des autres aspects de son métier. Le suivi de chantier est principalement fait par Agnès. En effet, certains chantiers sont situés à plus de 300 kilomètres et nécessitent une journée entière de déplacement. Le reste du travail est effectué par les salariés, sous la supervision d’Agnès. En son absence, Magali, sa sœur, reste l’interlocutrice privilégiée de l’agence, autant en interne que vis-à-vis des partenaires. Tra-vaillant avec Agnès depuis long-temps, Magali connaît exacte-ment sa méthode de travail et de prise de décision, ses goûts. C’est un atout précieux pour l’agence et sa cohésion. C’est aussi elle qui supervise les jeunes stagiaires

issues des écoles locales. Elle a une vocation pédagogue et s’en-gage personnellement dans cette mission.

Les projets sont attribués à un salarié et chacun est respon-sable de l’avancement des projets dont il a la charge. Tous contactent leurs interlocuteurs (Maîtrise d’oeuvre, d’ouvrage, Bureaux d’Etudes Techniques, Contrôleur Technique, Commune,…) et tra-vaillent en collaboration étroite avec eux. Les concours amènent une organisation différente où tous se réunissent autour du même projet pour rendre les pièces de-mandées dans les temps.

L’agence est petite et l’ambiance est collégiale. Chacun dispose d’une certaine autonomie, tant qu’il travaille conformément au process de l’agence et aux directives d’Agnès. L’open-space favorise les échanges et la com-munication entre les membres de l’entreprise.

ORGANISATION DE L’AGENCE

L’agence PERSPECTIVE est située à NOUMÉA, entre le quartier Sainte-Marie et la Vallée des Colons. Les locaux sont au deuxième étage de la maison fami-liale de la famille JEZEQUEL. Pour moi, c’est assez pratique, car cela permet à Agnès et Yvan d’être sans cesse près de leur travail. Pourtant, cela peut amener des désagréments. En effet, avoir les locaux de l’agence chez soi ne permet pas de faire une cission entre travail et vie à la maison. De ce fait, Agnès et Yvan, se retrouve souvent à travailler à la maison ou à se reposer au travail.

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23PARTIR À L’ÉTRANGER, UN PROJET DE VIE

L’agence n’a pas de mar-ché précis. Elle peut traiter du ter-tiaire, de l’industriel, du logement, des équipements publics et édi-fi ces abritant des outils technolo-giques de pointe. Cette diversité est à la fois un avantage et un in-convénient pour l’accès à la com-mande et la communication.

L’expérience diversifi ée de l’agence est un vrai plus pour l’accès à la commande. Il est facile de trouver des références pour répondre aux appels d’offres restreints. De même c’est garant d’une capacité d’adaptation des compétences de l’entreprise à tous types d’opérations. Le réseau est d’une im-portance capitale pour l’accès à la commande. Des équipes de partenaires réguliers se forment spontanément autour d’Agnès à la publication d’appels d’offres. C’est aussi une source de mis-sions dans le cadre du logement particulier, du tertiaire, d’exten-sions/rénovations et d’industriels. Cette diversité est un atout car elle amène une constance dans l’activité de l’agence. Celle-

ci est moins vulnérable aux varia-tions de charges de travail. C’est une force dans un contexte éco-nomique diffi cile où les missions se raréfi ent.

L’éventail des références peut aussi se révéler être une fai-blesse. De cette masse de projets, il est diffi cile de faire émerger une ligne directrice, synonyme d’une signature d’agence. Le travail de communica-tion est donc essentiel pour trier les projets, en faire ressortir une image qui profi tera à l’entreprise. Cette identité est un avantage à pousser qui participe à l’accès à la commande. Lors de mon séjour, l’image de PERSPECTIVE était fondée sur la justesse et la qualité des documents fournis ainsi que l’expérience de suivi de chantier et d’économie générale d’Agnès. Le projet de l’agence était de déplacer cette image vers des projets phares. Cela comprenait la création d’un site internet, des publications dans des revues lo-cales ainsi que la mise à jour des plaquettes.

MARCHÉS CIBLES / PROJETS TYPESACCÈS À LA COMMANDE

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ORGANIGRAMME

GÉRANTS COLLABORATEURS

YVANJEZEQUEL

AGNESGABET-JEZEQUEL

DAMIANOSILVERI

VANESSADE INITIS

MAGALISTOCHLINN

JEREMYCHAUVET

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25PARTIR À L’ÉTRANGER, UN PROJET DE VIE

La gestion d’agence re-pose sur le trio familial composé d’Agnès, Yvan et Magali.

Yvan gère totalement la partie fi nancière de l’agence. Sa formation de comptable le rend indispensable dans ce rôle. Son expertise lui permet de suivre l’ac-tivité de l’entreprise, ainsi que les entrées et sorties d’argent. Agnès assure la rédac-tion de la plupart des reponses aux appels d’offres, effectue les esquisses, et attribue les opéra-tions. Elle est garante de la bonne gestion économique des opéra-tions. Cette technicité est un atout non négligeable pour l’autonomie de l’agence et la qualité architec-turale des projets dès l’esquisse. Magali participe quoti-

diennement à la bonne marche de l’agence. Son rôle de secré-taire en fait le premier interlocu-teur de la plupart des partenaires et intervenants des opérations. Elle seconde effi cacement Agnès dans tous les domaines, de l’ap-pel d’offre au dessin, jusqu’au suivi de chantier si nécessaire. Etant la sœur d’Agnès, c’est une personne de confi ance à qui elle peut confi er l’agence lors de ses déplacements. C’est aussi pour cette raison que son avis est pré-cieux pour Agnès en toutes cir-constances.

Agnès et ses collabora-teurs se forment régulièrement en participant à des colloques. Cela permet à l’entreprise de garder un niveau de technicité en perma-nence à jour.

GESTION D’AGENCE

Lors de ma présence dans l’agence, deux autres collaborateurs étaient en poste, plus des stagiaires issus des écoles locales.A mon arrivée, Vanessa De Initis était déjà dans l’agence depuis au moins un an. Elle a de très bonnes compétences en graphisme qui ont contribué, avec le temps, à la rendre indispensable pour l’équipe.Damanio Silveri a été embauché un mois après moi. Il a mis ses compétences au service de plusieurs missions, dont un concours.

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27PARTIR À L’ÉTRANGER, UN PROJET DE VIE

J’ai mené l’ensemble des projets aussi loin que je pouvais dans les 6 mois qui m’étaient im-partis. Cela m’a permis de m’oc-cuper d’opérations à différents stades d’avancement. Cet inves-tissement s’échelonne de l’étape ESQuisse jusqu’au Dossier de Consultation des Entreprises. J’ai fait plusieurs dos-siers de Permis de Construire, des relevés ainsi que des métrés et descriptifs. Lors d’évènements particuliers, comme les concours, je faisais partie de l’équipe de projet et participais au rendu fi nal.

J’ai pu travailler dans différents domaines comme la rénovation, l’extension, le neuf, le logement, le tertiaire et différents Etablisse-ments Recevant du Public. Certaines opérations étaient en cours à mon arrivée et j’ai donc repris le dossier. D’autres se sont créées lors de ma pré-sence à l’agence et je les ai ac-compagnées dès le relevé et l’es-quisse. Certains stagiaires étaient désignés pour m’aider. Dans ce cas, je leur expliquais la méthode de travail à appliquer, puis je su-pervisais leur production.

TACHES AU SEIN DE L’AGENCE

Une chose intéressante à mettre en avant est la non-linéarité du travail en agence. Savoir rapi-dement à quelle étape se trouve un projet, ainsi qu’analyser le dernier rendu est important pour ne pas perdre du temps. En fonction des échéances des projets sur lesquels on travaille, on va jongler d’une opération à l’autre pour gérer les marges de temps disponibles.Un facteur temps auquel on ne pense pas souvent est celui que s’octroit la maîtrise d’ouvrage pour répondre. C’est frustrant de devoir faire une charette parce que la réponse est revenue trop tard, et que le projet doit ensuite être vite modifi é.

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29PARTIR À L’ÉTRANGER, UN PROJET DE VIE

Eglise de Jésus Christ des Saints des Derniers Jours à Tontouta ; PAÏTA

Ce projet est le fi l rouge de mon travail à PERSPECTIVE. De la phase Avant Projet Sommaire au Dossier de Consultation des Entreprises, ce projet a demandé l’utilisation, et parfois la remise en question, de l’ensemble de mes compétences acquise à l’ENSAG. Un projet d’extension d’une église à Tontouta, dans la commune de PAÏTA.

Complexe scolaire à Baganda ; KAALA-GOMEN

La rénovation complète d’un complexe scolaire sur les terres de la tribu de Baganda, à KAALA-GOMEN. Ce projet per-met de faire un lien avec les terres coutumières, une particularité ur-

banistique de la Nouvelle-Calédo-nie. L’opération s’inscrit dans un terrain de 9ha et comprend plu-sieurs tranches. Parmi celles-ci, il y a des phases de construction et d’autres de démolition de l’exis-tant vétuste. Le projet se fait en étroite relation avec les usagers des lo-caux, la commune et la maîtrise d’ouvrage. C’est une étude de faisabilité. Le but est d’établir le budget prévisionnel de l’opération pour ensuite trouver les fonds né-cessaires. Le complexe fi nal com-prendrait un collège, une école primaire, une maternelle, un inter-nat, un réfectoire et des équipe-ments sportifs. Le projet s’intègre dans un contexte pentu, une val-lée. C’est une contrainte connue en Nouvelle-Calédonie et bien gérée lors de la construction.

LISTE DES PROJETS

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1.

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31PARTIR À L’ÉTRANGER, UN PROJET DE VIE

Dépendance Villa Lafl eur, Val Plaisance ; NOUMEA

Un particulier a contacté l’agence pour une extension/ré-novation complète d’une bâtisse construite dans les années 70/80. Le but est de passer de 3 petites pièces à une maison de 2 pièces généreuses, plus une chambre. La phase de relevé ici est essentielle. Elle a permis de situer l’électricité et la tuyauterie du pro-jet. De même elle a mis en avant des caractéristiques comme un mur de soutènement protégeant la maison ainsi que des encadre-ments de porte d’époque et stan-dardisés à l’anglaise (en pouces). L’esquisse a ensuite été transmise aux entrepreneurs qui se chargeront des travaux. Elle comprenait une phase de dépose/Démolition, puis de construction.

Concours école primaire, Koutio ; DUMBEAConcours centre culturel, Deva ; BOURAIL

Deux concours auxquels j’ai participé au sein de l’agence. Deux appels d’offres publics res-treints. Un est à l’échelle d’une commune, une école, le deuxième

est d’incidence territoriale, voir in-ternationale, un centre culturel. Lors des concours, l’en-semble de l’équipe se réunit sur un même projet chacun avance le travail en fonction de ses compé-tences. Mon expertise en modé-lisme virtuel et en logiciel de rendu m’a orientée vers la production d’images photo-réalistes et d’in-sertions. L’école primaire de Kou-tio, à DUMBÉA, se caractérise par une insertion fi ne dans le relief du site. Le projet est orienté autour de la création de deux cours, reliées par un préau. L’Architecte a profi té d’un retrait imposé sur la rue pour créer un espace public adapté à l’entrée de l’école. Le centre culturel de Deva, à BOURAIL, avait un programme très strict. Les textes étaient écrits de telle façon que l’emplacement des bâtiments soit similaire d’une réponse à une autre. Le projet comporte une partie dite « tradi-tionnelle » déjà fortement détaillée et documentée ainsi qu’une par-tie contemporaine, plus libre, et faisant appel à la conception des Architectes. Ce projet n’a toujours pas vue son jury se réunir et est donc impossible à développer.

1. La HMO-NP en NC : les Architectes sont toujours à l’heure! Une vidéo tournée à l’agence sur les concours, les délais et le retard. J’ai voulu développer l’ambiance de l’agence en faisant un timelapse dans les locaux. J’ai apprécié que Agnès et Yvan me laissent fi lmer dans l’agence. C’est une chose à laquelle je tenais pour pouvoir partager au mieux mes conditions de travail. Je développe aussi les conditions qui rendent la diffusion des images du centre culturel impossible. C’est liée à l’élection du gouvernement de la Nouvelle-Calé-donie, et donc le gel des démarches.

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33PARTIR À L’ÉTRANGER, UN PROJET DE VIE

Dock SPOT, Ducos ; NOUMEA

La rénovation d’un dock de commerce et stockage de ma-tériau de construction pour un nou-vel occupant. Le but principal est de modifi er le showroom, d’ajou-ter des bureaux, et d’adapter le stockage aux nouvelles marchan-dises. Un projet avec une certaine complexité d’acteurs, symbolisée par sa maîtrise d’ouvrage hiérar-chisée et internationale. L’esquisse est confortée par un relevé, suit alors l’étape de consultation des entreprises. Sur ce projet, j’ai principalement tra-vaillé lors de la phase DCE. J’ai rédigé des descriptifs et métrés. Le projet comprenait une partie stockage en mezza-nine. Cela impliquait un échange constant avec le BET sécurité. En effet, une partie de la mezzanine était au-dessus de la surface de vente. Les normes incendies et ERP nécessitaient une étude ap-profondie.

Association Calédonienne d’Aide aux Personnes Agées, Faubourg Blanchot ; NOUMEA

Une étude de faisabi-lité d’extension pour une asso-

ciation. Mon rôle était de faire le relevé complet de l’existant pour permettre à Agnès de faire une esquisse. Dans cette optique, la maîtrise d’ouvrage nous a fait parvenir des plans, ainsi qu’une étude d’un entrepreneur. J’ai dû démontrer, rele-vés, photos aériennes et cadastre à l’appui, que les plans fournis étaient inexacts en termes d’im-plantation. Le bâtiment existant n’est pas là où il était censé être.

Association Bouddhique, 4ème-kilomètre ; NOUMEA

Un contrat en mission complète géré par Vanessa. La maîtrise d’ouvrage déléguée es-tréalisée par la SECAL(Société d’équipement de la Nouvelle-Ca-lédonie), qui représente l’asso-ciation Bouddhique. L’opération est l’extension du temple exis-tant par un deuxième bâtiment de style et d’échelle comparable. Pour ce projet, j’ai écrit des des-criptifs et fait des métrés lors de mon arrivée à l’agence. C’est une opération dont j’ai suivi l’évolution pendant tout mon séjour. A mon départ, le terrassement et le début des fouilles avait commencé.

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ETAPES DE LA LOI MOP

TYPOLOGIE DE PROJETS

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35PARTIR À L’ÉTRANGER, UN PROJET DE VIE

Les 6 mois de MSP à l’agence PERSPECTIVE ont été riches en travail et en expériences. Après un Master très académique, c’est se confronter à la réalité du métier et s’y adapter. La première différence avec l’école est que les projets que nous gérons amènent des responsabilités. Nous y sommes préparés pendant toutes nos études, néanmoins, cela reste un pas à franchir.

L’organisation de PERS-PECTIVE donne une bonne auto-nomie à ses salariés. Cela permet d’être présent à l’ensemble des étapes d’un projet. En 6 mois, j’ai pu accompagner une opération de l’esquisse au DCE, tout en travail-lant sur d’autres en parallèle. Cette autonomie n’exclue pas la communication et le tra-vail d’équipe. Travailler lors des contextes de concours est un ac-célérateur de compétence. C’est expérimenter des méthodes de travail avec des retours rapides,

communiquer pour gagner en effi -cacité.

Travailler en agence c’est aussi échanger des compétences. J’ai dû apprendre de nouveaux logiciels pour m’adapter à la mé-thode de travail de l’équipe. D’un autre côté, les techniques de des-sin et de rendu que je connaissais ont aussi servi à l’entreprise. J’ai pu aussi me créer une solide expérience dans le domaine de l’extension et de la rénovation. En fait, l’ensemble des projets auxquels je me suis intéressé concernaient ce type d’opérations. Seul les concours de marchés publics auxquels j’ai participé comprenaient une in-tervention sur un site vierge. Je pense donc que c’est un avantage à pousser. En effet, en France, ce sont des méthodes d’exercice qui se développent de manière crois-sante.

BILAN PERSONNEL

A gauche, 2 tableaux développent l’ensemble des projets auxquels j’ai participé lors de ma MSP dans l’agence PERSPECTIVE. Le premier tableau met en valeur l’avancement des opérations vis à vis des étapes de la loi Maîtrise d’Ouvrage Publique. Le deuxième analyse les typologies de projets, en fonction de leur programme et de leurs rapports avec l’existant. Ces tableaux sont des bons éléments de synthèse de mon expérience globale en agence. Je suis assez content du nombre de ces projets, ainsi que de leur diversité. Cela rentre tout à fait dans mes objectifs de formation.

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Description du projetLes acteurs

Garantir la qualité du projetRôle dans l’opération et synthèse

ETUDE DE CAS : L’ÉGLISE DE TONTOUTA39 4542 51

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39ETUDE DE CAS : L’ÉGLISE DE TONTOUTA

L’opération consiste en l’extension d’une église à Ton-touta sur la commune de PAÏTA en Province Sud. L’EGLISE DE JESUS CHRIST DES SAINTS DES DERNIERS JOURS (JCS-DJ) est propriétaire des lieux.

Forte de son expérience de construction d’églises et de cha-pelles dans le monde entier, elle a établi un programme d’agrandis-sements successifs, en fonction de paliers croissants de paroissiens.

Les usagers et parois-siens, arrivés à une des étapes prévues, ont donc demandé à l’Eglise d’agrandir la chapelle.L’agrandissement est programmé de longue date. Il s’inscrit dans une politique de prévision de la maîtrise d’ouvrage. Cette exten-sion a été dessinée en interne et longtemps en avance dans

les bureaux d’études de l’Eglise.

Les besoins sont explici-tés dans la planifi cation de l’Eglise : La nécessité de créer de nouvelles salles paroissiales, une extension de la Chapelle existante, ainsi que des nouveaux bureaux pour le clerc et l’évêque de la paroisse.

L’église est implantée sur deux des trois parcelles mi-toyennes qui appartiennent à l’Eglise. Toutes trois sont situées dans un lotissement appelé Karenga et près d’un thalweg en zone d’inondabilité faible à moyen. L’emplacement de ces parcelles va avoir une infl uence importante sur le développe-ment du projet. En effet, la qua-lité des sols ainsi que le cadre réglementaire vont amener des situations à prendre en compte.

A gauche, les différentes étapes d’agrandissements de l’église prévues par la maîtrise d’ou-vrage. Sur le papier, le projet est intéressant. Toutefois, il n’y a aucune prise en compte des règles d’urbanisme locales, de la volonté des usagers, ainsi que du savoir-faire local.L’étape 1, qui correspond à l’existant aujourd’hui, a été construite de manière différente que prévue sur les plans de la maîtrise d’oeuvre. Cela va poser de nombreuses diffi cultés lors de la conception. En effet, les différents systèmes structurels ne sont pas compatibles, et créer une noue entre les toitures tiens plus de l’usine à gaz, que d’une solution technique viable.

DESCRIPTION DU PROJET

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41ETUDE DE CAS : L’ÉGLISE DE TONTOUTA

L’église existante est constituée de deux bâtiments principaux parallèles/La cha-pelle et les salles paroissiales. Un baptistère se situe entre eux. Une circulation couverte par une dalle béton permet de passer d’un bâtiment à l’autre. Cela per-met d’aller et venir à l’abri de la pluie, tout en donnant accès au baptistère. Un parking, qui peut occasionnellement servir de ter-rain de basket, permet au parois-sien de se garer près de l’église.

L’extension de l’église existante se fait en 3 entités liées. Le prolongement du bâti-ment des salles paroissiales par d’autres salles. De même le pro-longement de la chapelle avec prévision d’une estrade. En résul-

tera une salle plus grande, ca-pable d’accueillir plus de fi dèles. Le troisième bâtiment sera situé entre les deux premiers tout en leur étant perpendiculaire. Sa toiture créera une jonction avec celle des deux autres et permettra une circulation complète couverte entre les édifi ces. Ce sera un bâti-ment de liaison, avec comme pro-gramme l’administration de l’église et une grande salle paroissiale.

L’extension doit se faire en accord avec le style de l’exis-tant : reprise des rythmes en fa-çade, du vocabulaire de toitures à deux pans, une cohérence pour les revêtements intérieurs et extérieurs (conservation des teintes, dimensions des carre-lages, types de menuiserie).

A gauche, Plans et coupes du projet. Le but est de dimensionner l’ensemble des murs, des dalles, ainsi que des ouvertures. On peut aussi repérer l’intersection entre l’existant et l’extension par la présence du joint de dilatation, ainsi que le changement de structure.Il y a aussi des annotations pour des points particuliers de la rénovation de l’exis-tant. On a donc des interventions sur le réseau électrique, des bouchages d’ou-vertures, la reprise d’une partie du réseau d’assainissement et d’eaux pluviales.

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Pour cette opération, on retrouve le traditionnel trip-tyque maîtrise d’ouvrage, maî-trise d’œuvre, entreprises. Hors on peut aussi rajouter les institu-tions de la commune et de l’Etat.

La maîtrise d’ouvrage :

Une partie de la com-plexité de l’opération vient de la maîtrise d’ouvrage. Il faut dis-socier d’un côté les usagers et de l’autre la maîtrise d’ouvrage. De même il faut comprendre que la maîtrise d’ouvrage est à la fois locale et internationale. A partir de ce constat, il est pos-sible de démêler la hiérarchie des acteurs de la maîtrise d’ouvrage. Les usagers sont les pa-roissiens présents sur place. Ils sont responsables de l’entretien des locaux ainsi que des aména-gements mineurs. Mr Duperon, Evêque de la paroisse, représente les intérêts des usagers. Ce sont eux que nous contactons avant de faire un relevé, ou pour obtenir des informations sur le fonction-

nement des bâtiments existants. L’Eglise de JCSDJ de Nouvelle-Calédonie est maître d’ouvrage local. Elle est propriétaire du terrain et des locaux aux yeux de l’Etat. L’Eglise de JCSDJ de la zone Pacifi que Sud est le contractant principal de la MOE. Le chef de projet, inter-locuteur principal de la maîtrise d’ouvrage est Gilbert Tunutu, basé à PAPEETE, sur l’île de Tahiti. Pour autant, à chaque étape de projet, l’ensemble des documents sont envoyés aux ingénieurs de l’Eglise, basés quant à eux en Nouvelle-Zélande. Cette diversité et hié-rarchie dans la maîtrise d’ouvrage va beaucoup infl uencer la tenue du projet. On assiste à des cultures de construire, de concevoir et d’habiter différentes. De la Nou-velle-Zélande à la Nouvelle-Calé-donie, en passant par Tahiti, tran-sitent des documents en système métriques et en système impérial. Enfi n, les différences de langues et les décalages horaires conti-nuent de compliquer la situation.

LES ACTEURS

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43ETUDE DE CAS : L’ÉGLISE DE TONTOUTA

L’Assistance à maîtrise d’ou-vrage.

La maîtrise d’ouvrage, étant donné la nature du projet, un Etablissement Recevant du Public, est obligée de faire appel à un bureau de contrôle. De plus, un géomètre a établi les relevés et les plans mis à disposition de la maîtrise d’œuvre. Une entreprise de géotechnicien à fourni un rap-port sur la constitution des sols. Le bureau d’ingénierie interne de la maîtrise d’ouvrage situé en Nouvelle-Zélande peut aussi être considéré comme étant une aide à la maîtrise d’ouvrage. En effet, c’est un outil que la maîtrise d’ou-vrage considère comme essentiel à la qualité de tout projet. Le bureau est inclus dans le processus de qualité des opérations de l’Eglise.

La maîtrise d’œuvre. La maîtrise d’œuvre est constituée d’un Architecte ainsi que de Bureaux d’Etudes Tech-niques. Chacun est contractant di-rectement avec l’Eglise de JCSDJ de la zone Pacifi que Sud. Il n’y a pas de sous-traitance. On retrouve donc l’Architecte, un BET structure

et un BET sécurité. A mon départ, le chef de projet de la maîtrise d’ouvrage projetait de contrac-ter un paysagiste Néo-zélandais. L’organisation en plusieurs entités indépendantes permet une plus grande liberté pour la maîtrise d’ouvrage. Par contre, cela a le désavantage de multiplier pour elle le nombre d’interlocuteurs.

La Commune et l’Etat.

La ville, et principalement le service des permis de construire, sont des acteurs obligatoires de beaucoup de projets. Ici la situa-tion est particulière. En effet, la ville de Païta ne possède pas les compétences pour valider un per-mis de construire sur sa commune. Après validation du dos-sier, celle-ci le transfere aux locaux de la DI3T (Direction des Infrastructure, de la Topographie et des Transports Terrestres). C’est ensuite la Province Sud qui éditera l’arrêté de permis de construire. Cette situation pro-voque une hiérarchie d’acteurs et de commissions diverses qui peut être source de retard dans le traitement des opérations.

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1.

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45ETUDE DE CAS : L’ÉGLISE DE TONTOUTA

Un projet fait de manière a-contextuelle avec une équipe étrangère. Un niveau de dessin bien en deçà des exigences des dossiers de permis de construire. Une complète ignorance des contraintes liées aux sols, ainsi qu’à l’urbanisme local. Enfi n, l’ab-sence d’une structure capable de gérer les travaux. Le chef de pro-jet est fi er de ce que son équipe a produit, mais ce n’est pas suffi sant pour envisager un dépot immédiat.

L’esquisse de la maî-trise d’ouvrage n’est ni plus ni moins qu’un programme précis. C’est donc à l’équipe de maîtrise d’œuvre de traduire ses intentions en un projet, soutenable devant la ville et constructible. Et, en effet, plus la trans-cription de l’esquisse avance, plus des changements structurels et spatiaux deviennent nécessaires. Les relevés diffèrent largement des documents de la maîtrise d’ou-vrage, en particulier d’un point de vue structurel.

Toutes ces constatations démontrent bien la nécessité du recours à une maîtrise d’œuvre qualifi ée capable de mettre en place, et d’appliquer une dé-marche garantissant la qualité ar-chitecturale du projet. La base du travail consiste à faire des relevés sur place pour compléter ceux du géomètre. Les plans du géomètre reste muets quant aux façades des édifi ces. Ils sont plus utiles pour l’implantation du projet. De même, étudier la structure existante ainsi que la forme de la toiture est im-portant. Enfi n, communiquer direc-tement avec les usagers est aussi nécessaire. Ils représentent un historique du lieu et de ses micro-aménagements. En tant qu’habi-tants, ils ont procédé à des modifi -cations mineures sur l’organisation de l’édifi ce. Leurs usages diffèrent donc de ceux décrits par les plans de la maîtrise d’ouvrage.

GARANTIR LA QUALITÉ DU PROJET

1.Vlog HMO-NP en NC : Remonter le temps. Cette vidéo illustre une situation courante en Nouvelle-Calédonie. La gestion du décalage horaires avec les acteurs étranger est obliga-toire.A gauche, des documents en sytème impérial envoyés comme référence par la maîtrise d’ouvrage.Toutes ces conditions de conception créent des situations cocasses. C’est bien sur un résul-tat de la ramifi cation des acteurs, la tête de la hiérarchie se trouvant en dehors du Territoire.

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47ETUDE DE CAS : L’ÉGLISE DE TONTOUTA

A gauche, un plan extrait du rapport géotechnique sur les sols du site. On peut voir l’emplacement de 3 types de sondages : les essais au pénétromètre, les sondages à la pelle et la recherche des fondations existantes au droit de l’extension prévue. Ce rapport est important car il permet à l’équipe de maîtrise d’oeuvre de défi nir sa stratégie concernant les fondations du bâtiments ainsi que le rapport avec l’existant. Pour ce projet les dalles au droit des bâtiment existant seront en console, pour soulager leurs fondations.

Une fois l’état des lieux établi, le but est de confronter la volonté de la maîtrise d’ouvrage et la réalité. Presque un travail de collage, cela permet de mettre en évidence les zones de projet qui risquent de poser des diffi cultés. Cette étape est aussi technique car elle pose des ques-tions comme le raccord à l’exis-tant, ainsi que les fondations sur un sol médiocre. Le raccord à l’existant se fait en des points multiples, au sol et en fonda-tions, aux murs et en toiture (in-cluant bande de rive et faîtage). De plus, en fonc-tion des effectifs des pièces, il faut prévoir des accès et sor-ties pour répondre aux exi-gences en termes de sécurité. Enfi n, il faut aussi consul-ter les documents d’urbanisme pour prévoir le nombre de places de stationnement demandées liées aux nouveaux effectifs. C’est ici qu’est le cœur du travail de l’Architecte en concep-tion. Réunir et synthétiser l’en-semble des compétences de la maîtrise d’œuvre pour concrétiser une esquisse en projet. Cela passe

par de nombreux échanges avec les BETs et la maîtrise d’ouvrage. Cette communication se fait par le biais de réunions, de mails, d’entretiens téléphoniques, et parfois de vidéo-conférences. Le partage de fi chier et de plans au format .pdf ou .dwg est aussi très courant. La plupart du temps, ils sont renvoyés avec annota-tions et production de documents annexes. Cette communication, que ce soit en amont, ou en continue, permet de garder une trace et d’assoir les décisions.

Ces différentes étapes mènent au dépôt de permis de construire. C’est une synthèse du projet comprenant l’ensemble des études de la maîtrise d’œuvre. Sans rentrer dans le détail tech-nique, le but est d’expliquer les objectifs de la construction, au-tant en termes d’implantation, que de vocabulaire architectural. C’est un moment impor-tant qui amène des échanges plus intenses entre l’ensemble des acteurs de l’opération. Une fois le permis accepté et dépo-sé, la phase de consultation des entreprises peut commencer.

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49ETUDE DE CAS : L’ÉGLISE DE TONTOUTA

A gauche, un plan de dallages et fondations bétons fourni par l’ingénieur structure. On peut voir l’épaisseur des dalles, l’épaisseur des chapes, s’il y en a, ainsi que le niveau haut, par rapport au niveau de référence du projet. On peut aussi lire l’empla-cement des longrines, leur hauteur et largeur. Ici on a un exemple d’une lacune de la formation intiale. En effet, de toute mes études à l’Ecole d’Architecture de Grenoble, je n’ai jamais vu un seul document technique de ce genre. Les fondations ont d’ail-leurs été largement esquivées dans la pluplart des exercices de projet.

Dans ce cas, la première chose à effectuer n’est pas de consulter les entreprises, mais bien de produire des documents qui leurs seront destinés. L’Archi-tecte Agnès Gabet-Jezequel sait par expérience que, au mieux ces documents seront pensés et produits, au mieux elle pourra obtenir une consultation fi able et en accord avec l’économie générale qu’elle tient depuis le début. Préparer la consultation est donc une étape primordiale.

Ce travail de prépara-tion correspond à la création de documents graphiques et écrits. Il s’agit aussi d’imaginer le geste de l’ouvrier/artisan. Il faut se demander dans quel ordre les opérations se dérouleront. C’est aussi un travail de vérifi cation implicite. Imaginer la construction confi rme des solutions techniques ou en demande de nouvelles. Cette étape inclue une communication avec les BETs pour confi rmer l’ensemble des dé-tails. Leur avis est aussi bienvenu lors d’un doute sur certains points. En dehors du chevau-chement des interventions des entreprises, il faut se poser la

question de la fermeture au pu-blic des bâtiments lors du chan-tier, l’accès au chantier, les dé-poses et démolitions ainsi que les étapes de la construction. Toutes ces interroga-tions se retrouvent conden-sées et quantifi ées dans les documents qui seront en-suite fournis aux entreprises. Ici la qualité architecturale réside autant dans la planifi cation que dans le contrôle de la future consultation. C’est un service à rendre autant à la maîtrise d’ou-vrage qu’au futur projet. Une opé-ration correctement décrite est donc chiffrée plus fi nement, et aura tendance à éviter des aléas sur le chantier. Cela a tendance à éviter retards, surcoûts et malfaçons. Toutefois, ceci n’est pas une solution miracle et en-core moins une garantie d’effi -cacité. Une bonne description des lots ne remplace pas une gestion de chantier équilibrée. Cela passe par une bonne cohésion et communi-cation de chacun ainsi qu’un important travail de publica-tions claires et compréhensibles.

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51ETUDE DE CAS : L’ÉGLISE DE TONTOUTA

Ce projet est le plus abouti que j’ai pu mener au sein de l’agence PERSPECTIVE. Assi-gné à cette opération, j’en avais la charge complète tout en étant dirigé par l’Architecte. Je me suis aussi instruit des conseils des membres de l’agence. Je n’ai donc pas expé-rimenté personnellement les étapes suivantes d’une opéra-tion. Cela comprends l’analyse des offres, l’aide à la passa-tion des marchés, la gestion et le suivi de chantier, la récep-tion, et enfi n l’après-réception.

Ces éléments des opé-rations comprennent aussi des outils et des attitudes qui s’in-tègrent dans une volonté de qualité architecturale. Chaque

étape a d’ailleurs des acteurs et situations spécifi ques à gérer. Aucun doute que cette démarche c’est prolongée après mon dé-part ; la mission étant complète.

Dans l’agence, j’ai pu me faire une large idée de ces étapes. Pour cela, je peux saluer l’ambiance collégiale des locaux. J’ai donc pu être témoin d’ana-lyse d’offres ; de gestion de diffé-rents chantiers ; de déplacements suite à une garantie du parfait achèvement. Seules les opéra-tions de réceptions ont échappé à ma présence dans l’entreprise.

Je ne suis donc pas resté uniquement fi xé sur mes affaires. Je me suis imprégné autant que je le pouvais de l’acti-vité qui régnait dans l’agence.

RÔLE DANS L’OPÉRATION ET SYNTHÈSE

A gauche, des détails de charpente sur la chapelle, et la coupe corespondante sur le projet. Pour cette partie du projet, chaque ferme métallique est différente. En effet, la présence de la noue avec le nouveau bâtiment ainsi que le rapport avec l’existant créent de nombreux points particuliers. Dans ce cas, la charpente de la chapelle est dans un maté-riau différent que celle de l’existant. Pour rattraper l’épaisseur de la charpente existante, il a fallut imaginer des solutions. Les pannes sont donc placées entre les fermes, plutôt que posées dessus. Le métal nous permet cette liberté.

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PARTICULARITÉS DE L’EXERCIE EN NOUVELLE-CALÉDONIE

La symbolique culturelleRénovation/extension sur NouméaLes terres coutumièresMOA internationale

Matériaux et importAléasComparaison systèmes français et néo-calédonien

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55PARTICULARITÉS DE L’EXERCIE EN NOUVELLE-CALÉDONIE

La Nouvelle-Calédonie est une nation en devenir. En ce sens, la construction d’une culture commune se ressent au quoti-dien. D’une nécessité au service de l’unité d’une population a dé-coulé une obsession. Cette exception culturelle est souvent mise en comparai-sons, voir négation vis-à-vis de celle de la métropole. Construire une image du projet en accord avec la culture locale devient sou-vent un enjeu lors des concours. La culture calédonienne s’inscrit souvent dans les programmes de la maîtrise d’ouvrage. Cette réfé-rence va jusqu’au comique en fai-sant apparaître systématiquement sur les insertions des femmes Ka-nak en robe mission.

L’omniprésence va donc jusqu’à amener le détournement. Hors, travailler dans une agence où l’Architecte prend en compte réellement cette relation entre culture et projet est une chance. De plus, travailler sur un projet de centre culturel, lié donc à la culture locale est une réelle opportunité.

A PERSPECTIVE, ce rap-port à la culture était abordé d’un

point de vue constructif, d’usage et artistique. Les deux typologies architecturales majeures du Ter-ritoire ; la maison coloniale et la case étaient sans cesse réinter-prétées dans les projets. La ven-tilation naturelle, la symbolique de la structure et le rapport au pay-sage sont des thèmes récurrents de réfl exion de l’agence.

L’intégration artistique suit souvent la règle de la com-plexité. L’Art et le graphisme local sont intégrés dans des éléments utiles et indissociables du projet : bandeau ; création de jardins et hiérarchie spatiale. Deux projets m’ont im-pressionné dans ce thème : Le centre culturel à Deva et le com-plexe scolaire de Baganda.

Pour le centre culturel à Deva, la recréation d’un village Kanak était nécessaire à la sym-bolique du projet. S’intégrer ou non à cet élément majeur était un parti à prendre. Ce village était précisément décrit dans le pro-gramme, de tel sorte que toutes les équipes l’intègrent sur le site de la même façon.

LA SYMBOLIQUE CULTURELLE

1.Vlog HMO-NP en NC : La culture locale! Mes pensées sur la place accordée à la culture locale en Nouvelle-Calédonie.A gauche ; Une case traditionnelle Kanak telle que décrite dans une ré-férence, donnée par la maîtrise d’ouvrage, pour le concours du centre culturel à Deva, sur la commune de BOURAIL. Malgré la structure légère des murs, on peut observer tout un travail de ritualisation de l’entrée. Les chambranles, le seuil, le tertre et le pa’hin rythment l’accès à la case.

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57PARTICULARITÉS DE L’EXERCIE EN NOUVELLE-CALÉDONIE

A moindre échelle, le complexe scolaire de Baganda comportait dans son programme une case. La maîtrise d’ouvrage voulant la traiter comme un sym-bole de la tribu où l’école prend place. Sauf que cette case posait une question de fond. Est-ce que cet ersatz de la culture Kanak marquerait vrai-ment l’intégration de l’école dans cette culture ? Il a été proposé de plutôt construire le complexe scolaire autour de l’axe entre la case et l’entrée, comme le serait un village traditionnel. Dans ce cas, c’est l’école qui se construit autour de la case. Elle n’est plus

un appendice culturel auquel per-sonne ne prête attention.

Ce sujet est d’autant plus passionnant que c’est un des thèmes que je préssentais comme principaux pour mon séjour en Nouvelle-Calédonie. Je suis heu-reux d’avoir pu le développer au-tant.

Enfi n, j’ai eu l’occasion d’approfondir cette réfl exion en entendant parler du Lieu Unique, à Nantes. Comprendre comment Bouchain a utilisé la valeur cultu-relle de certains matériaux pour tenir son projet est bluffant.

A gauche, en haut ; un extrait de plan d’esquisse du complexe scolaire de Baganda à KAALA-GOMEN. On peut voir l’axe entre la case et l’entrée, autour duquel s’organise l’administration. La primaire et le collège se situent de part et d’autre. La case est au milieu d’un grand espace commun donné à l’ensemble du complexe.A gauche en bas ; Des femmes Kanaks habillés de la populaire robe mission. Leur pré-sence devient un jeu comparable à «Où est Charlie?» dans les insertions en Nouvelle-Calédonie. Quand la dimension culturelle et locale devient détournée jusqu’à outrance.

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59PARTICULARITÉS DE L’EXERCIE EN NOUVELLE-CALÉDONIE

Dans mes souvenirs, la Nouvelle-Calédonie, et en particu-lier Nouméa, était un territoire en forte croissance. Celle-ci amenait un fort accroissement de la popu-lation, autant du point de vue de la natalité, que de l’immigration po-sitive. Cette évolution démogra-phique était pour moi synonyme de toujours plus de constructions neuves. Travailler dans l’exten-sion et la rénovation ne me pa-raissait donc pas être une chose courante sur le Caillou.

Hors, c’est bien le phéno-mène inverse que j’ai pu constater lors de mon expérience profes-sionnelle sur place. L’ensemble des opérations auxquelles j’ai par-ticipé était des extensions ou des rénovations. Seul le contexte des concours apportait des projets en construction neuve.Cette consta-tation peut trouver plusieurs rai-sons.

La première est issue effectivement de la croissance de la ville. Cette croissance a amené à saturation le foncier de Nouméa et de son aire urbaine. Les habi-tudes de construction sont pas-sées de l’expansion à la recons-truction de la ville sur elle-même.

Une deuxième raison possible vient de l’organisation de la vie sociale calédonienne. Les nouméens, et particulièrement les calédoniens sont centrés sur leur cellule familiale. En résulte des agrandissements successifs des maisons familiales avec chaque génération. Dernière raison, la dé-brouillardise et le bricolage au travers de toutes les couches de la société néo-calédonienne. S’en suivent de nombreuses exten-sions de maisons, souvent chao-tiques, sans permis de construire, et en dépit des règles d’urba-nismes.

Cette dernière particula-rité est dangereuse pour l’exer-cice du métier d’architecte. En effet, ces aménagements para-sites peuvent bloquer des permis ou piéger l’architecte pour cause de non-respect des règles d’urba-nisme pendant la conception. Ce contexte est donc contraire à celui auquel je m’at-tendais avant d’arriver. C’est une différence non seulement intéres-sante mais aussi marquante de mon expérience en Nouvelle-Ca-lédonie.

RÉNOVATION/EXTENSION SUR NOUMÉA

A gauche ; deux photos prises lors du relevé de l’opération dock SPOT. On peut voir différents lieux de stockage. Ce qu’on peut surtout lire, c’est les extensions successives du bâtiment par la rupture des systèmes construc-tifs, ainsi que de formes du local. La croissance des industries les a pous-sés à rentabiliser leur foncier au maximum.En façade, chaque locataire du local commercial a rajouté son épaisseur. Le hangar décoré de VENTURI SCOTT BROWN n’a jamais été aussi vrai.

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61PARTICULARITÉS DE L’EXERCIE EN NOUVELLE-CALÉDONIE

La Nouvelle-Calédonie en tant que colonie française de peuplement et pénale a une his-toire foncière chaotique et doulou-reuse. L’exemple de terres appar-tenant à des tribus, expropriées pour être données à l’administra-tion pénitentiaire ou à des colons est monnaie courante. Revenir sur ces spoliations est une volonté du gouvernement français depuis quelques décennies. Le résultat de cette démarche est donc la création de terres coutumières. Ces terres sont particulières du point de vue de l’urbanisme.

En effet, aucune des règles classiques ne s’appliquent sur ces terres. Il n’y a donc pas de prospect ; pas d’occupation des sols ou même de vocabulaire architectural spécifi é. Les règles des terres coutumières sont plutôt culturelles. Seules les conditions liées à la propriété sont explicite-ments décrites. Elles sont souvent qualifi ées de «4i» : inaliénable, insaisissable, incommutable et incessible. Les endroits dits ta-

bous sont sacrés et donc incons-tructible, voir inaccessible. Ces endroits peuvent être une vallée entière, un bosquet d’arbres spé-cifi que, un rocher. Ces lieux ont souvent une explication dans l’histoire propre des tribus, de leur territoire. Ils peuvent avoir une qualité particu-lière comme une vue, ou la nais-sance d’un point d’eau. C’est une cartographie conservée au travers de la mé-moire orale locale. Le résultat est l’association de lieux réels et de légendes ; de mythes ancestraux. J’aime comparer cette vision avec la culture celte. Bien que ces pays soient séparés de dizaine de mil-liers de kilomètres, une même culture vouée à des lieux particu-liers y est très forte et prégnante.

C’est donc une manière de concevoir différente, plus libre et à la fois plus sensible à certains points uniques du terrain. C’est une des particularités majeures du contexte néo-calédonien.

LES TERRES COUTUMIÈRES

1.Vlog HMO-NP en NC : premier mois de travail. Une vidéo tournée après ma confrontation avec l’exercice en terre coutumière. En fait, c’est une manière de concevoir assez pertur-bante car libérée de beaucoup de contraintes. Seules restent la cohérence et la culture.A gauche ; différentes vue de Hienghène, fi ef de la culture Kanak. Les terres coutumières les plus emblématiques du territoire s’y trouvent : La Poule, taboue et innaccessible, la Ouaième, rivière légendaire et inconstructible. C’est le dernier endroit en Nouvelle-Calédo-nie où la traversée se fait sur un bac.

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63PARTICULARITÉS DE L’EXERCIE EN NOUVELLE-CALÉDONIE

Ce qui, je pense, est un des points les plus positifs de mon expérience en Nouvelle-Calédo-nie est une opération comportant des acteurs internationaux. Sur le Territoire, c’est un cas qui n’est pas rare. En effet, la Nouvelle-Calédonie possède un statut particulier dans le Pacifi que. C’est un territoire encore sous l’infl uence de la France et de son administration. En même temps, c’est une zone économique por-teuse qui attire de nombreux in-vestisseurs et intérêts étrangers. En résulte souvent une maîtrise d’ouvrage dont le sommet de la hiérarchie se trouve hors les fron-tières.

En ce sens ; la Nouvelle-Calédonie peut être confrontée à différents problèmes. Le premier est la négation des compétences locales. Cela trouve sa source dans des hiérarchies écrasantes souvent peu au courant des réali-tés locales. Elles sont parfois héri-tées de l’idée reçue d’ascendance de la métropole française sur ses

colonies, conséquence de la cen-tralisation.

La deuxième source de problèmes est le pluriculturalisme du Pacifi que et son étendue. En résulte des soucis comme la ges-tion des décalages horaires mul-tiples, la barrière de la langue, les changements de normes des ma-tériaux et enfi n les changements de systèmes d’unités. Cela produit des situa-tions qui ne sont pas évidentes et j’ai été témoin de projets annulés sur simple avis d’un directeur en visite, alors même que la direction locale avait bouclé le projet. Evoluer dans ce contexte est une expérience très forma-trice. Elle habitue à une grande complexité d’acteur ainsi qu’à la prise en compte de la culture de chacun. Jongler entre les unités et les langues en faisant des réu-nions en vidéo-conférence amène des questionnements différents de ceux d’un contexte uniquement local. Cela demande aussi une mise à jour des outils de gestion et de communication.

MAÎTRISE D’OUVRAGE INTERNATIONALE

A gauche ; travailler main dans la main avec une maîtrise d’ouvrage dont la tête est dans un pays anglo-saxon peut amener des situations originales.Recevoir des références cotées en pieds et en pouces fait partie de ces aléas. Dans ce cas là, il n’y a pas que les unités à prendre en compte. Il faut analyser les détails avec soin. Ce qui est possible en Nouvelle-Zé-lande est parfois dur à défendre devant les normes françaises.

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65PARTICULARITÉS DE L’EXERCIE EN NOUVELLE-CALÉDONIE

La Nouvelle-Calédonie est une île. Le corollaire de cette particularité est un important re-cours à l’import. Le bâtiment et les matériaux ne sont pas épargnés. Là encore, plusieurs subtilités s’appliquent.

En règle générale, cela dépend d’où viennent les maté-riaux, ainsi que de la présence ou non des compétences de mise en œuvre sur le Territoire. En effet, la provenance des matériaux infl ue sur leurs ca-ractéristiques techniques ; basées sur des systèmes d’unités diffé-rentes, des normes et procédures de production différentes. Entou-rée de pays utilisant le système impérial de mesures et proches des dragons asiatiques, le re-cours à l’import depuis ces pays peut être tentant car bon marché. D’un autre côté, importer directement depuis la France ga-rantit souvent la qualité du produit, en tout cas le respect des normes françaises. Cela revient pourtant souvent cher et demande plus d’attente. En effet, la marchandise doit parcourir 22000km, ce qui prend quelques semaines. Dans tous les cas, il faut

aussi être conscient que la Nou-velle-Calédonie est un petit pays ne possédant pas toutes les com-pétences sur place. Il faut donc faire attention aux détails qu’on propose et à leur mise en œuvre. Importer des compétences revient beaucoup plus cher que l’impor-tation de matériaux. Prendre en compte les capacités de la main d’œuvre locale lors du choix des matériaux est donc important. L’avantage de cette situa-tion est la création d’une main d’œuvre relativement débrouil-larde. Les artisans de métier sont habitués à faire du sur-mesure et à jongler entre plusieurs types de matériaux.

De mon point de vue, c’est la complexité du détail qui peut être source de problèmes. Le contexte de la Nouvelle-Calé-donie peut encourager à écouter les entreprises qui sont souvent force de proposition quant aux solutions techniques et capables de s’adapter à beaucoup de situa-tions. Cela ne remplace pas la réfl exion de l’Architecte mais peut être un avantage de la Nouvelle-Calédonie à pousser.

MATÉRIAUX ET IMPORT

1.Vlog HMO-NP en NC : les importations. On aborde ma vision des impor-tations, en particulier du point de vue des normes et de la mise en oeuvre.A gauche ; différentes images développent la fi lière métal très représen-tée en Nouvelle-Calédonie. Le béton revient vite cher et est parfois de mauvaise qualité. La fi lère bois est inexistante. Le métal, malgré l’import, reste donc le matériau roi du Territoire. Toiture tôle et charpente métal-lique sont monnaie courante.

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67PARTICULARITÉS DE L’EXERCIE EN NOUVELLE-CALÉDONIE

Les particularités géogra-phiques et géologiques de la Nou-velle-Calédonie (insularité, climat tropical,…) en font un territoire où la prise en compte des aléas est obligatoire. L’air salin est une com-posante à fortement prendre en compte. En effet, ne possédant pas de fi lière bois locale, la Nou-velle-Calédonie a traditionnelle-ment recours à une structure béton et ou une charpente métallique. Cela implique l’utilisation du métal à toutes les étapes de la construc-tion. L’air salin et les forts efforts à l’arrachage dû aux vents des cy-clones obligent à sur dimensionner les structures.

De même, les fortes pré-cipitations obligent à penser très en amont la gestion des eaux plu-viales. Celle-ci se fait non seule-ment en toiture, mais se poursuit au sol. L’histoire minière de la Nouvelle-Calédonie a provoqué la création de zones d’érosion. As-socié aux fortes pluies, cela peut créer des glissements de terrain importants. Gérer les écoulements sur la parcelle est donc nécessaire

si on ne veut pas voir son terrain fi nir en aval. Un autre aléa lié à la géologie calédonienne est la forte pré-sence d’amiante dans le sol. Cela implique des méthodes de pré-vention sur chantier qui paraissent parfois disproportionnées. Le simple creusement de fouilles pour les fondations implique une humidifi cation des sols pour pré-venir les poussières, l’équipement de masques pour les ouvriers et une circulation d’air fi ltrée pour les cabines des pelleteuses. Ce sont des dispositifs importants souvent suivis de près par la coordination de sécurité.

Une des dernières contraintes que j’ai pu constater sur place est la forte présence de reliefs. Les compétences amenées par les mines à ciel ouvert ont pro-voqué une habitude de remblai et déblai systématique. Cette mé-thode intègre parfois des éléments de maçonnerie mais reste une ré-ponse très brute et paraissant coû-teuse. Cela met en valeurs les lois d’offre et demande qui favorisent une solution à laquelle on ne pen-serait pas de prime abord.

ALÉAS

1.Vlog HMO-NP en NC : l’installation. Une vidéo où je développe des intempéries qui traversaient la Nouvelle-Calédonie lors de mon arrivée.A gauche, une photo prise juste après un cyclone important. La pré-sence du voilier sur la terre ferme témoigne de la puissance conjuguée de la marée et du vent. Les calédoniens sont des gens durs, habitués aux intempéries régulières du Territoire. Très sûrs d’eux, ils s’exposent parfois inutilement au danger.

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69PARTICULARITÉS DE L’EXERCIE EN NOUVELLE-CALÉDONIE

Avant de partir, je me suis do-cumenté sur les conditions d’exercice en Nouvelle-Calédonie. La recherche s’est effectuée via des rapports de stage ; la visite de site internet de pro-fessionnels locaux et divers contacts. Mon premier ressenti a été que la France et la Nouvelle-Calé-donie partagent un contexte profes-sionnel très proche, voir similaire. Les seules différences que j’ai pu aperce-voir sont liées à l’histoire récente de l’île ; ainsi qu’à certaines contraintes dues à son isolement géographique. Ancienne colonie française, le Territoire a été marquée par l’in-fl uence de la métropole. Le système calédonien et le système français ont commencé à se dissocier progres-sivement à partir de 1988, date des accords de Matignon. Cette date marque le début d’un transfert de compétence régulier depuis l’administration française vers celle de Nouvelle-Calédonie. Cette séparation intervient en plein milieu de la mise en place de la loi MOP ac-tuelle. Les principes sont les mêmes d’un contexte à l’autre, c’est les condi-tions d’application qui changent.

Le premier exemple qui m’a le plus impressionné est le seuil de recours à l’Architecte. En Nouvelle-Calédonie, il est de 200m2. Le Caillou possède un Ordre des Architectes qui lui est propre. Celui-ci est organisé sur le modèle de

celui qu’on peut trouver en France. La dichotomie Architecte/in-génieur française du XIX siècle se re-trouve sur le Territoire. En résulte une pluralité d’acteurs et de disciplines au sein de la maitrise d’œuvre.

Les principales différences que j’ai notées viennent des dénomi-nations d’urbanisme, de la nomina-tion des surfaces. Cela paraît assez logique, étant donné la « jeunesse » des métiers de l’urbanisme et leur dé-veloppement rapide dans les années 1990 et 2000.

Toutes ces familiarités me font dire que l’exercice du métier, qu’il soit en Nouvelle-Calédonie ou en France, n’est pas fondamentalement différent. Je ne pense pas m’être éloigné du métier tel qu’enseigné en métropole. S’il devait y avoir un temps d’adaptation avec l’exercice français, il serait minime. Si je devrais émettre une réserve, elle concernerait l’évolution de la situation française dans un futur proche. Avec l’obligation progressive du BIM au marché public, un écart pourrait être amené à se creuser entre les deux contextes. En effet, pour la première fois, la loi MOP tendrait à être complétement redéfi ni, marquant défi nitivement une fracture entre les deux systèmes.

COMPARAISON SYSTÈMES FRANÇAIS ET NÉO-CALÉDONIEN

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SYNTHÈSE DE LA FORMATION

Les outils d’agenceLa gestionLes donnéesPréparation juridiqueCommunication d’agence

La reconnaissance des acteursEchange Architecte/dessinateurCommunication entre acteursAdaptation à la culture des acteursPoint de vue sur la formation

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73SYNTHÈSE DE LA FORMATION

Les agences d’architec-ture, peu importe leur taille, sont des entreprises. Elles possèdent en cela des outils qui peuvent fa-ciliter l’exercice de la profession, s’ils sont bien utilisés. Le but prin-cipal de ces outils est la prépa-ration. Pour un individu extérieur à l’entreprise, l’utilisation de ces outils peut paraître chronophage, faisant perdre son sens au métier. Hors le but est tout autre.

La mise en place de ces outils est là pour créer des respi-rations dans le rythme du métier, écrêter les pics de travail propre à la profession. Ces respirations sont nécessaires pour permettre une conception franche et non perturbée. C’est ménager des mo-ments où nous serons capables d’exercer notre pensée comme nous l’avons appris pendant nos études. Trouver ces moments de

liberté est ce qui me paraît essen-tiel dans l’exercice du métier d’Ar-chitecte.

Les outils peuvent se re-trouver en différents thèmes. Cer-tains sont à la fois spécifi ques à la profession, comme la communi-cation et le domaine judiciaire. La gestion d’agence est plus proche des problèmes humains et écono-miques de toutes les entreprises.

Tous ces outils font appel à des acteurs différents. Juristes, avocats, assureurs et comptables sont des professionnels qui, s’ils ne sont pas obligatoires, peuvent largement représenter un inves-tissement pour l’agence. En effet, faire ces choses soi-même pour-rait prendre plus de temps. Du temps qui pourrait être affecté à d’autres tâches plus urgentes.

LES OUTILS D’AGENCE

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Les outils de gestion d’agence ont pour but principal l’optimisation du temps affecté à un travail quel qu’il soit. C’est aus-si l’identifi cation des compétences de chacun et leur affectation réfl é-chit et utile. Cette quantifi cation des actions de chacun peut trouver son utilité dans la comptabilité de gestion. En France, l’argent est un non-dit permanent, mais il est nécessaire de savoir où on gagne ou perd de l’argent sur une affaire. Comparé à la comptabilité géné-rale, qui est obligatoire, c’est un outil économique personnalisable et adaptable.

Une bonne gestion per-met aux collaborateurs de s’épa-nouir au travail et facilite celui de l’Architecte. Ces outils peuvent se retrouver sous différentes catégo-ries : La gestion du temps est essentielle pour connaître la ren-tabilité de chacun. Elle permet la quantifi cation du temps et des compétences dans une affaire. Elle comprend la mise en place d’un planning et le comptage des heures de travail. La communication et l’har-monisation du travail sont là pour

aider tout nouvel employé à s’inté-grer rapidement. De plus cela per-met le contrôle et la reprise d’une affaire par n’importe quel employé de l’agence. Plus les méthodes de travail sont claires, précises et fa-ciles à partager, mieux c’est. Ceci peut trouver forme dans un jour-nal de bord, une charte graphique générale. Enfi n, gérer l’information et les données est capital. Cela rejoint aussi les outils juridiques. Un bon archivage permet de faire ressortir des éléments d’un pro-jet rapidement et précisément. Créer une copie des données de chaque opération à chaque étape clé est souvent utile. Cela permet aussi de gagner du temps dans la recherche de références pour la création de plaquettes, ou la réponse d’appels d’offres.

A mes yeux, le princi-pal outil de gestion est la mise en place d’une hiérarchie claire. Cela permet à tous de connaître ses responsabilités au sein de l’agence. Cela peut tout à fait se concrétiser sous la forme d’un organigramme. C’est aussi l’occa-sion de connaître la liberté d’initia-tive de chacun face aux règles et méthode de travail établis.

LA GESTION

1.Vlog HMO-NP à Grenoble : L’agence et son organisation. Une session de cours où nous avons développé certains outils d’agence comme la comptabilité.A gauche ; Une page de mon carnet de bord. Pour m’adapter rapide-ment aux méthodes de travail de l’agence, j’ai consigné diverses infor-mations. Cela m’évitait des allers-retours de consultations de documen-tations techniques, de même que les questions redondantes.

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77SYNTHÈSE DE LA FORMATION

Un bon moyen de ga-gner du temps de travail est de maîtriser les logiciels utilisés par l’équipe. En effet, chaque logiciel possède des paramètres d’export. Connaître les passerelles pos-sibles permet d’éviter les allers-retours ainsi que le doublage du travail.

J’ai pu vraiment constater cela lors des concours. En effet, lors du travail en équipe au sein même de l’agence, chacun tra-vaille sur un logiciel différent pour repartir le travail. Réfl échir à l’utili-sation du fi chier qu’on produit est aussi important que de communi-

quer avec son destinataire.

Cette diminution des pas-serelles entre les professions/logiciel est une des raisons pour lesquelles le BIM sera rendu obli-gatoire. Le but est de rendre le travail de conception plus effi cace et plus court. De même, la centra-lisation des données permet une gestion optimisée pour la maîtrise d’ouvrage. De mon point de vue, cette gestion des données est un des enjeux de l’ensemble des professions de la construction. Ces mutations vont directement infl uencer la manière de travailler de l’ensemble du secteur.

LES DONNÉES

A gauche ; Une représentation de la diversité des différents logiciels ainsi que de la complexité des passerelles d’exports de fi chiers. Pour l’OPC, on parle de chemin critique de la construction. Pour la production de docu-ment, la même rêgle s’applique sur les logiciels utilisés. Avant de produire une insertion, par exemple, en connaître le processus peut encourager des méthodes de travail spécifi ques. Le temps dont on dispose est donc un fac-teur important, opposable, mais pas contraire, à la qualité de la production.

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Pour une agence d’Archi-tecture, ou bien un Architecte libé-ral, tout est une question de prépa-ration et d’anticipation d’un point de vue juridique. Cela n’a rien à voir avec le cynisme ni la fatalité, une carrière parfaite n’existe pas. Sans pour autant sombrer dans la paranoïa, il est préférable pour un architecte de connaître ses droits, devoirs, obligations et responsa-bilité. Ici le but n’est pas de réci-ter mot pour mot l’ensemble des lois qui concernent le métier, mais bien de comprendre les situations possibles et d’éviter les conduites à risques.

En cela, l’Ordre des Archi-tectes peut être un puissant outil capable de fournir de nombreuses manières de préparer le terrain, surtout pour un jeune Architecte : contrat type, descriptif type, possibilité de saisine préalable à l’amiable en cas de litige, … Ces outils sont à la fois pratiques pour les architectes et un moyen sup-plémentaire pour l’Ordre d’effec-tuer sa principale mission : garan-tir le professionnalisme de son métier. Certaines assurances

sont aussi d’excellents interlocu-teurs. Disposant d’experts et de juristes, elles peuvent répondre à de nombreuses questions juri-diques. Encore faut-il respecter les règles et la déontologie. Cer-taines attitudes déplorables ne peuvent être défendues.

Le principal outil de mise en place juridique est le contrat d’architecte. Sans ce contrat, outre les risques de non-paiement et l’absence de reconnaissance, il est impossible de mettre en place une défense. La suite logique est la déclaration de travaux.

De plus, il faut s’emparer du thème des différentes garan-ties pour maîtriser les réponses à apporter en cas de désordre (de parfait achèvement, biennale, décennale) et connaître les res-ponsabilités liées à l’exercice du métier (civile ; contractuelle ; ex-tracontractuelle et pénale). Enfi n, connaître les principales raisons de la vulnérabilité judiciaire de l’Architecte comme la conjonction de la présomption de responsabi-lité et de la condamnation in soli-dum est important.

PRÉPARATION JURIDIQUE

1.Vlog HMO-NP à Grenoble : L’ordre et la déontologie. 2.Vlog HMO-NP à Grenoble : Les règles et responsabilités. Deux vidéos pour deux ses-sions en liens avec la déontologie et les outils juridiques à mettre en place.A gauche ; Le désordre le plus célèbre à mes yeux : le pont de Tacoma. Le tablier s’est mis à osciller et a rompu sous l’effet des forces du vent. Si celui-ci n’avait pas cassé, il aurait tout de même été impropre à une traversée en sécurité. S’en suit une cascade de poursuites. Dans ce cas, la moindre erreur de préparation juridique peut être fatale, pour une entreprise. .

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La communication est avant tout utile pour mettre en avant les compétences de l’agence et exporter son savoir-faire. Sans une communication ef-fi cace, les concours publics reste fermés, faute de faire valoir les références demandées et les in-vestisseurs privés ne sont même pas au courant de l’existence de l’agence. La première forme de communication reste le bouche-à-oreille. C’est souvent le réseau qui apporte les premières affaires. L’agence PERSPECTIVE possé-dait un solide réseau qui lui per-mettait de former rapidement des équipes pour réponde à des mar-chés publics.

L’image véhiculée par l’agence devient rapidement im-portante. Cette image permet aux futurs maîtres d’ouvrage, privés ou publics, de se retrouver dans une agence et les valeurs qu’elle prône. Cela permet de contrôler le type d’affaires et de projet que l’agence désire faire. C’est aussi un outil à double tranchant. Si elle est mal gérée, l’image peut détourner l’agence de projets, voir l’empri-

sonner dans un modèle de réfé-rences. Elle est souvent attachée à la réputation liée aux Architectes de l’agence. Elle concerne leurs compétences et leur façon de tra-vailler. En fonction de l’orientation de l’agence, soit autour d’un seul Architecte, ou d’un groupement, cette réputation peut avoir un très fort impact sur l’entreprise.

D’autres outils contri-buent à façonner la manière dont l’agence est perçue : les pla-quettes de références, la partici-pation ou création d’évènements, la charte graphique, et enfi n la qualité du travail, autant graphique que les références construites. Pour les Architectes, les projets aboutis et construits sont la principale carte de visite ; que ce soit en bien ou en mal. Un bâti-ment construit donne à voir à tous et de manière permanente le tra-vail des entreprises ainsi que de la maîtrise d’œuvre. Enfi n, l’image est une bonne manière d’intégrer les nou-veaux arrivants à l’équipe, sur la base d’envies et d’une culture commune. En cela c’est aussi un outil de gestion d’agence à ne pas négliger.

COMMUNICATION D’AGENCE

1.Vlog HMO-NP à Grenoble : L’agence et son organisation. La deuxième partie de la vidéo traite de la communication d’agence, de l’utilisation d’une image.A gauche ; Gilles Marty, gérant et fondateur de INCA, est intervenu lors de cette même session de cours. Sa carrière est parsemée d’actes de communication et de politiques d’innovations osées. Le point de vue qu’il défend est de trouver des marchés nouveaux, libres de concurrence.

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83SYNTHÈSE DE LA FORMATION

Ora Ito est un designer français, ayant récemment fait parler de lui, en dehors de ses qualités de concepteur. Celui-ci a eu des propos déplacés vis-à-vis de la formation des architectes et la nécessité du diplôme pour exercer. Après une réaction justifi ée de l’Ordre et de la profession envers ses propos, celui-ci est donc revenu sur ses paroles dans une lettre d’excuses publiques.

Ses propos ont été remis récemment au goût du jour par le Blog : « l’Abeille et l’Architecte ». Après analyse, il semblerait que le site du designer omettait l’en-semble des acteurs des projets auxquels il participait. Cet oubli avait pour résultat une ambiguïté concernant l’expertise du desi-

gner ainsi que la négation des Ar-chitectes, et autres acteurs. Cette attitude est déontologiquement inacceptable pour la profession.

Outre la négligence d’Ito, cela révèle un malaise latent du secteur de la construction. En effet, de nombreux Architectes, designers, bureaux d’études et entreprises, ont tendance à diffu-ser leur participation à des opé-rations, en oubliant les autres acteurs.

Cette pratique est contre-productive car elle nie le travail d’équipe et de synthèse derrière un projet. Citer l’ensemble des acteurs d’une opération est un geste juste vis-à-vis des autres et réaliste pour exposer notre travail.

LA RECONNAISSANCE DES ACTEURS

1.L’interview de Ora Ito à FranceInter, origine de «l’affaire».2.Le billet de «l’Abeille et l’Architecte» sur les ambiguités entretenues par le designer.3.Le dernier interview de Ora Ito, pour Télérama, où celui-ci défend son comportement de manière extrêmement malhabile.A gauche ; Une publication sur le compte Instagram de Ora Ito, relevée par le blog «l’Abeille et l’Architecte». Le personnage du designer a tendance à alimenter la polémique malgré lui. Chacune de ses interventions donne des arguments aux Architectes pour le condamner.

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Lors de mon expérience à PERSPECTIVE, j’ai pu confi rmer l’utilité de l’échange dessinateur/architecte pour une agence. Cet échange est un véritable outil qui va façonner un projet, ainsi que la hiérarchie au sein de l’agence.

Plusieurs leviers infl uencent forte-ment cet outil :

La fréquence de cet échange : Si il se fait trop souvent, le dessinateur perd de son auto-nomie et l’Architecte se retrouve à faire le travail du dessinateur. Si celui-ci est trop sporadique, l’Ar-chitecte peut perdre la main sur le projet. Le collaborateur peut don-ner une bonne comme une mau-vaise direction au projet. Dans le deuxième cas, rattraper le tir demande du temps à l’Architecte. Equilibrer la durée entre les mises au point est donc nécessaire pour optimiser le temps de chacun.

Le deuxième levier est la manière d’orienter cet échange. En effet, tout dépend de comment l’Architecte imprime sa volonté sur le travail du dessinateur. Cet échange peut donc être à sens unique, ou à double sens. Le des-

sinateur, du fait qu’il travaille di-rectement sur le projet, peut avoir des interrogations et réfl exions qui peuvent avoir échappé à l’Architecte. Faire remonter ces informations est donc le but de cet échange.

A mes yeux, cet outil, est le meilleur moyen de gérer l’investissement en temps de ses collaborateurs pour un architecte. C’est aussi un outil dans lequel la hiérarchie à un sens et permet d’avancer en cas de désaccord. Une gymnastique intellectuelle ou chaque interlocuteur doit com-prendre et se faire comprendre. En effet, un malentendu est rapi-dement synonyme de perte de temps pour tous. J’ai pu observer cette force de compréhension en voyant Agnès et Magalie travailler ensemble. Etant deux sœurs, leur mécanique de communication est bien rodée depuis des années. Magalie est souvent proche des idées d’Agnès sans nécessaire-ment la consulter. C’est un atout pour l’agence qui permet d’optimi-ser le temps de chacune d’entre elles.

ECHANGE ARCHITECTE/DESSINATEUR

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85SYNTHÈSE DE LA FORMATION

Travailler de concert avec les autres membres de l’équipe de maîtrise d’œuvre est essentiel. Chaque acteur est force de propo-sition. Géotechnicien et bureaux d’études structure permettent de connaître le comportement du bâ-timent de ses fondations jusqu’au faîtage.

Leur expertise technique devient indispensable lors de la construction au droit de l’existant. Ici l’intuition et la compréhension générale dont peut faire preuve les Architectes s’effacent devant la complexité de la situation. L’extension de l’église de Tontouta au droit de l’exis-tant, avec un sol médiocre, est un excellent exemple. L’avis des bureaux d’études est aussi enten-du par la maîtrise d’ouvrage dans la plupart des cas. Rajouter des portes qui n’étaient pas prévues dans le programme pour des rai-sons de sécurité nécessaire est un exemple.

Dans chacun des cas, la présence des acteurs de la maî-trise d’œuvre en réunion permet aussi de faire entendre un avis général à la maîtrise d’ouvrage sur des points sensibles.

Tout comme les échanges entre Architecte et dessinateurs, la communication régulière avec les acteurs de la maîtrise d’œuvre est donc essentielle pour la bonne tenue du projet. La fréquence des échanges et leur moment est très important. En effet, travailler de manière trop indépendante les uns des autres amène des diffé-rences parfois irrattrapables sur un même point du projet. Trop attendre l’avis de chacun peut par contre amener à l’immobilisme. Enfi n, cet échange doit aussi se faire lors des étapes importantes du projet. Pour les marchés pu-blics, le début et la fi n des étapes de la loi MOP semblent être un bon repère.

COMMUNICATION ENTRE ACTEURS

1.Vlog HMO-NP à Grenoble : Les maîtres d’ouvrage. 2.Vlog HMO-NP à Grenoble : Rencontre avec les acteurs de l’urbanisme et des territoires. 3.Vlog HMO-NP à Grenoble : L’Architecte et les bureaux d’études.Toutes ces vidéos développent les différents acteurs qui participent à la concep-tion du projet. Le rôle de chef d’orchestre de l’Architecte trouve d’autant plus justifi é que les expertisent se multiplient, ainsi que les acteurs qui s’y attachent.

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87SYNTHÈSE DE LA FORMATION

La communication avec les différents acteurs du projet fait partie du travail de synthèse de l’Architecte. C’est une compo-sante du métier à laquelle nous sommes préparés dès la forma-tion initiale. Toutefois, force est de constater que la transition de cette volonté dans le milieu profession-nel n’est pas évidente. Pour ma part, elle a été la source de remise en question. En effet, l’univers de l’école peut nous faire croire que le géométral est un mode d’écri-ture et de lecture partagé par beaucoup. Cela est renforcée par le fait que nous rencontrons tous des professionnels et des ama-teurs éclairés tout au long de nos études et dans des lieux associa-tifs. Les CAUE et Maisons de l’Ar-chitecture font partis de ces lieux. C’est d’autant plus troublant, que chacun à un avis sur l’Architec-ture, qu’il soit un professionnel ou non. Cette constatation va plus loin que le géométral. En fait, chacun de nos interlocuteurs pos-sède une culture de l’Architecture et de la construction qui lui est propre. Architectes, BETs, maîtres d’ouvrage, usagers et entreprises

utilisent tous un langage différent pour parler d’un même élément de projet. Lors de mon expé-rience chez PERSPECTIVE, cette évidence m’est particulièrement apparue au contact de la maîtrise d’ouvrage étrangère pour l’église de Tontouta. J’ai ensuite constaté qu’elle s’applique à tous mes pro-jets.

S’adapter est donc essen-tiel pour faciliter la communication et perdre moins de temps à expli-quer les choses. C’est obligatoire lorsqu’un acteur doit faire un dé-placement de plusieurs heures en avion aller et retour pour seule-ment une réunion. Dans ce cas-là, le temps et l’énergie de cha-cun est précieux. Mieux vaut que celui-ci soit dédié à la prise de décision, plutôt qu’à la lecture et compréhension des documents. Cette effi cacité peut pas-ser par des documents didac-tiques, colorés, bien légendés dans le but de les rendre les plus lisibles possible. Cela demande aussi une rigueur de dessin ainsi qu’une maîtrise des outils de pu-blication et diffusion. Le recours à des maquettes physiques ou virtuelles, des insertions et mon-tages photos peut être utile.

ADAPTATION À LA CULTURE DES ACTEURS

1.Vlog HMO-NP à Grenoble : L’économie et ses enjeux. Une session dont j’ai détourné le propos initial pour aborder le rapport entre image fournie à la maîtrise d’ouvrage et accès à la commande.A gauche ; la superposition sans réfl exion, du plan de distribution, d’élec-tricité, de sécurité et de chaînage de l’extension de l’église de Tontouta, PAÏTA. Chaque corps de métier possède son langage, ses modes d’écri-ture et de lecture du dessin.

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89SYNTHÈSE DE LA FORMATION

Les 6 mois en temps complet que j’ai passé au sein de l’agence PERSPECTIVE m’ont donné une maturité que je n’avais pas acquise lors de la formation initiale en Master. Cette unité de temps était suffi sante pour appro-fondir les opérations dont j’avais la charge. De même cela m’a per-mis de glaner des responsabilités dans l’agence. En effet, gérer un projet seul n’est pas commun lors d’un stage ou d’une mission ponc-tuelle.

Cette expérience m’a per-mis de confi rmer certaines idées de conception. En ce sens, j’ai eu de la chance d’être dans une agence où l’Architecte m’a donné une certaine indépendance, tout en signifi ant sa volonté régulière-ment. J’ai pu aussi participer à deux concours de marché public. Les plus grands apprentissages restent ceux des outils de ges-tions et de communication. En effet, la présence d’un comptable en tant que gérant de l’agence ainsi que la manière dont

l’agence était dirigée m’ont beau-coup appris. D’un autre côté, c’est le manque de communication sur le travail de l’agence qui m’a convaincu de l’utilité de cet outil. A ce moment-là, l’entreprise c’est remise en question et a mis en place la refonte de ses plaquette, ainsi que le projet de création d’un site.

Pour le reste, la forma-tion dispensée à l’ENSAG a été complémentaire. Je trouve inté-ressant le fait d’avoir assisté aux cours après mon expérience plu-tôt que pendant. Cela m’a permis de prendre du recul et d’identifi er réellement mes lacunes afi n de tirer un maximum des interven-tions.

Encore une fois, je ne pense pas maîtriser encore parfai-tement le métier d’Architecte. Par contre, j’ai acquis la maturité né-cessaire pour savoir quels outils il me faut maîtriser pour espérer me lancer un jour. Cette formation dans son ensemble m’a aussi ap-pris à identifi er les manières dont je peux nourrir mon futur exercice.

POINT DE VUE SUR LA FORMATION

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Les étudesMédiation

Expérience professionnelleAVEC l’Architecture ludique

PARCOURS PERSONNEL

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93PARCOURS PERSONNEL

Mon parcours à l’ENSAG a beaucoup infl uencé ma manière de concevoir. Issu d’une fi lière BAC très portée sur le dessin in-dustriel, j’ai trouvé intéressant de privilégier le dessin en première année. Maîtriser les outils de base de l’Architecte me semblait être nécessaire avant d’approfon-dir la conception. Je me suis donc trouvé une préférence pour les enseignements de projet de Jean-Pierre Durand.

Dans la suite logique, j’ai suivi par le studio de Patrick Chedal-Anglay en deuxième an-née. C’était ma première vraie expérience de conception. Je n’en garde pas le meilleur sou-venir. Avec le recul, je me suis aperçu qu’effectivement j’étais assez coincé, guindé. Je pense être passé à côté de possibilités apportées par les exercices.

En troisième année, je pense m’être plus épanoui au sein du studio de Christian Bla-chot. J’ai fait des tests de repré-sentation, de mise en page et de

conception. Je garde un excellent souvenir de cette année.

Le Master l’Architecture comme discipline géré par Domi-nique Chapuis a été l’occasion de fortes remises en question. L’exi-gence et la rigueur de l’équipe en-seignante ont poussé l’ensemble des élèves dans leur retranche-ments, à donner le meilleur d’eux-mêmes. C’est aussi l’apprentis-sage d’une réelle démarche de projet et de recherche. C’est la redécouverte de nombreuses ré-férences et leur analyse sous un jour nouveau. Je pense que c’est à la fois cet enseignement et une maturité acquise face au projet qui m’ont permis d’obtenir mon diplôme de Master.

Tout au long de mes études, mon objectif a été d’amé-liorer ma méthode de conception, de comprendre un contexte, ainsi que de m’amuser à tester et ap-profondir des méthodes de repré-sentation diverses. Mon parcours m’a appris à marier ces deux thèmes pour en tirer des projets.

LES ÉTUDES

1.Images d’archives : une série de vidéos que j’ai monté pour un rendu de troisième année de Licence. Ma toute première vidéo, avant même de me passionner pour la culture d’internet, le streaming et les jeux-vidéos.A gauche ; La maquette de mon rendu de Projet de Fin d’Etudes. C’est ma toute première tentative de modélisme en utilisant la découpeuse laser. De nouveaux outils impliquent une préparation et une gestion du temps différentes.

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95PARCOURS PERSONNEL

Mon intérêt pour les nou-velles méthodes de représenta-tion et leur exploitation m’a dirigé naturellement vers la médiation. Cette envie est aussi partie d’un constat que l’image générale de la profession souffrait d’idées reçus.

Participer à la médiation c’est aider l’image de la profes-sion à changer. Démocratiser l’ac-tion des Architectes dans le futur est une idée en laquelle je crois.

C’est dans cette optique que je me suis rapproché de la Maison de l’Architecture de l’Isère. J’ai pu participer, au sein de l’association, à la création d’une exposition. Celle-ci traitait de l’infl uence des nouvelles tech-nologies sur la manière de perce-voir la ville, de la représenter.

« Ville Intelligente ? » a été un succès avec des évène-ments comme une démonstration

d’imprimante 3D, un battle d’Ar-chitecture organisé avec TRETO, ainsi qu’un débat autour des nou-velles méthodes de conception paramétrique.

Cette réussite m’a convaincu de l’intérêt de la média-tion. Je suis depuis membre de l’association et compte bien m’in-vestir dans ces projets futurs.

Du point de vue de la re-présentation, mon expérience au FabLab de Grenoble, au CCSTI a été très rafraichissante. L’utili-sation de machines assistées par ordinateur m’a beaucoup appris sur certains logiciels et leurs uti-lisations croisées. Cela permet de s’amuser tout en expérimen-tant. Expliquer le matériel et la démarche utilisée au grand public permet de sans cesse ration-naliser et faire un retour sur soi constant.

MÉDIATION

1.Site de la Maison de l’Architecture de l’Isère.2.Site du Centre de Culture Scientifi que et Technique de l’Isère. Deux associations loi 1901 qui ont pour but le partage de la culture architecturale pour la première, scientifi que pour la seconde.A gauche ; Une photo prise lors d’une formation que j’ai suivi à l’ENSAG. La fi nalité de ces cours était la création d’un atelier pédagogique à l’attention d’élèves de cours moyens. C’était à la fois un travail de groupe, et une bonne introduction à la médiation.

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97PARCOURS PERSONNEL

AVEC est une expérience personnelle en autodidacte. C’est la création d’une chaîne de vidéos en streaming. Le but est la vul-garisation du métier d’Architecte auprès d’un public adolescent.

J’utilise divers supports, dont les jeux-vidéos. Dans cette optique, la chaîne est à mi-chemin entre une expérience en agence et la médiation.

Être le créateur et pro-priétaire de la chaîne me permet d’assumer mes choix et de m’ex-périmenter à la tenue d’une entre-prise. Enfi n c’est l’apprentissage

du community managing, avec un nombre croissant d’abonnés.

Le partage de ma culture architecturale ne se fait pas à l’aveugle. J’ai organisé mes vi-déos en séries, elles-mêmes re-groupées en saisons. Ces séries traitent d’un projet et chaque sai-son à un thème qui me paraît im-portant : la conception ; l’analyse ; la représentation ; la réinterpréta-tion ; …

La chaîne est en crois-sance régulière et constante. C’est un projet où je me retrouve et que je compte continuer.

AVEC L’ARCHITECTURE LUDIQUE

Cette démarche, je l’ai prolongée lors de mes différentes ex-périences professionnelles. Mes missions en agence ont toujours été dans des structures de tailles moyenne à modeste. Cela me permettait d’échanger avec l’Architecte. C’est donc un apprentissage du métier par des missions ré-gulieres. C’est aussi le travail en équipe, non seulement au sein de l’agence, mais aussi dans une équipe pluridisciplinaire.

Dans cette idée, j’ai travaillé pour Ludmer et associés, ARCANE et PERSPECTIVE.

EXPÉRIENCE PROFESSIONNELLE

1.CSDVSM 2 - EP05 - Un plan moche! mais un plan quand même...de Kigyar69.2.Let’s build Minecraft - Projet libre S01 - Ep 01 - L’esquisse.3.La page d’accueil de AVEC l’Architecture ludique.La principale référence de la chaîne, qui m’a poussé à commencer le projet. Cette inspira-tion peut tout à fait se retrouver dans la vidéo inaugurale de la chaîne. Tout cela à beaucoup changé. Après plusieurs lifting, la chaîne est entrée dans sa troisième année. Les vidéos amateurs sont devenues de bon supports, et un énorme atelier pédagogique.

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Un chantier d’extensionMissions ponctuellesUn concours d’idées

Création d’un concoursAssistant de professeur studio PCA

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A Nouméa, dans une mai-son familiale, j’ai pu participer en tant qu’ouvrier à un chantier d’ex-tension. La transformation d’un garage en rez-de-chaussée en un studio. J’ai participé à la coupe et l’installation de carrelage, la mise en place de la plomberie, le tirage des câbles électriques, ainsi que la pose de menuiseries aluminium. J’ai aussi fait de la dé-molition d’une partie d’une chape

béton pour atteindre une évacua-tion d’eau. Le but était de fi xer une culotte dessus pour évacuer l’eau d’un lavabo, puis reboucher. C’est une expérience for-matrice car polyvalente. Cela a aussi été l’occasion d’expérimen-ter à très petite échelle les idées de planning et des niveaux de fi ni-tion de supports béton et plâtre, avant pose de carrelage ou pein-ture.

De retour en France, j’ai mis a profi t mon expérience en médiation et représentation pour répondre à plusieurs missions.

L’une est la création d’une maquette pédagogique à destina-tion de l’exposition « Architecture d’Outre-Tombe », en partenariat avec Architecture In Vivo et la Mai-son de l’Architecture de l’Isère. Le but était de sensibiliser un jeune public lors d’intervention sur l’ar-chéologie et la crypte de l’église Saint-Laurent à Grenoble.

Les autres missions concernaient des insertions de bâtiments, à la fois dans la ville et le grand paysage. Dans ce cas, une communication régulière avec mon client me permettait de comprendre le message qu’il voulait faire passer à sa maîtrise d’ouvrage. Orienter mon dessin, ainsi que mon niveau de détail était important. Chaque trait peut amener à une interprétation diffé-rente. Savoir doser l’impression générale qui se dégage d’une image est nécessaire.

UN CHANTIER D’EXTENSION

MISSIONS PONCTUELLES

1.Vlog HMO-NP en NC : le break. Une vidéo qui décrit des moments de chantier en Nouvelle-Calédonie.A gauche, la pose d’une menuiserie de baie vitrée. Les irrégularités du tableau et du seuil en gros oeuvre demande des efforts de callage, avec des niveaux et des calles. S’en suivent le percement de trous, le place-ment de chevilles et le serrage. Ce chantier était à la fois un moment d’apprentissage et de gestion.

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En association avec une amie elle aussi diplômée ADE, Samantha Nerenhausen, nous avons répondu à un concours d’idée. Nous trouvions le sujet intéressant et en accord avec nos idées.

Le projet était la mise en place d’une scénographie pour la Journée Portes Ouvertes des Architectes dans les locaux d’une agence Bordelaise : KING KONG.

Pour ce faire, nous avons proposé des structures modu-lables et réutilisables. Le pro-

gramme demandait le respect d’un budget. Nous nous sommes prêtés au jeu en employant des matériaux simples à mettre en œuvre.

Notre réponse était de faire pendre par des potences des planches symbolisant le travail de l’agence. Des bancs permet-taient aux visiteurs de s’asseoir et s’ouvraient sur des maquettes pour provoquer de la surprise et l’étonnement. Le tout s’équilibrait en une composition le long de la galerie proposée.

UN CONCOURS D’IDÉES

1.Site de l’agence KINGKONG : KINGKONG est l’agence créatrice de cette initiative au sein des Journées Portes Ouvertes des Architectes.A gauche, Notre projet comprenait une analyse du site, une galerie toute en longueur, ainsi que les références de l’agence. Le projet pour-rai ressembler à une traduction en termes d’espaces du site internet de l’agence. Le rendu, sur un A3, devait être suffi sament synthétique pour provoquer l’envie et prouver sa réalisation.

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Pour la quatrième saison de la chaîne AVEC l’Architecture ludique, j’ai voulu faire intervenir les abonnés. Je me suis donc basé sur le modèle d’un exercice de studio pour créer un concours d’Architecture.

Plutôt que de laisser les joueurs envoyer des construc-tions de manière aléatoire, j’ai pré-féré encadrer l’évènement. J’ai donc mis en place un sujet précis et des conditions à respecter pour que la construction soit acceptée. Il y a donc un programme, un site, et des modalités de rendu sous la forme d’un modèle 3D et d’une photo.

Pour inciter à la partici-pation, j’ai garantie une diffusion pour chaque construction qui res-pecte les règles données, ainsi

que la désignation d’un gagnant avec un prix à la fi n du concours. Le résultat est déjà in-téressant, alors même que le concours n’est pas encore terminé.

Ma première constatation est que beaucoup des participants ont changé leur manière de concevoir lors du concours. Ceci montre vérita-blement qu’on peut faire de la média-tion sur l’Architecture auprès d’un public adolescent. Tous étaient fi ers de leur construction, heureux qu’elle soit publiés, et beaucoup ne demande qu’à recommencer l’expérience. Pour ces raisons, je peux donc d’ores et déjà considérer ce concours comme une réussite, et envisager une deuxième édition.

CRÉATION D’UN CONCOURS

1.Concours abonnés ; saisons 4 + 400 abonnés2.La page offi cielle du concours sur Planet Minecraft.3.Concours abonnés ep07 ; Bertrand’s house. Une visite d’un des projets envoyés.Toutes ces vidéos permettent d’illustrer comment le concours est mis en place. La mise en valeur du rendu de chacun rend le concours attractif et vivant.A gauche ; une parcelle type du concours. La particularité de la parcelle, placée entre deux murs, est là pour provoquer l’imagination des participants.

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JC .Quelle est la raison qui t’as poussé à devenir assistant de professeur. Pourquoi en studio de projet?AC .C’était d’abord une opportunité ! Patrick Chedal m’a proposé de prendre ce poste de moniteur à mon retour d’Erasmus. Il me suivait de-puis quelques années et a dû trouver pertinent de me proposer la place... Pourquoi le projet? Parce que c’est le nerf de la guerre et une sorte de syn-thèse de l’ensemble, comme dans la vie professionnelle. Mon rôle est offi -ciellement limité à la représentation mais évidemment, on ne peut pas parler de représentation sans parler du projet en lui-même. C’est extrê-mement enrichissant, en particulier la partie théorie que je n’ai pas suivi de la même manière en tant qu’élève et en tant que moniteur : les élèves n’ont aucune idée de l’importance de ces «synthèses organisées»...

JC. Penses-tu avoir atteint les ob-jectifs que tu t’étais fi xé? As tu eu des réponses à tes interrogations.AC. Peut-on vraiment parler d’objec-tif en tant que moniteur? Notre objec-

tif est de voir les élèves atteindre les leurs. De ce point de vue, ce n’est que partiellement atteint puisque tous ne s’impliquent pas à 100%. Ceux-là n’ont pas comprit que l’architecture est une occupation à plein temps... Mais en tout cas, c’est toujours gratifi ant de voir certains élèves, objectivement moins bons mais extrêmement motivés, réussir leur année et évoluer, autant sur la conception en elle-même que sur les outils qu’ils utilisent.

JC. De ton point de vue, qu’est ce qui fait de toi un bon interlocuteur pour les élèves?AC. Je suis passé par les mêmes étapes ! J’ai fais des erreurs, j’ai eu quelques succès, j’ai monté mes propres méthodes et j’ai échangé avec d’autres élèves de ma promo-tion (voire d’autres, d’autres promo-tions, comme toi!) et j’ai vu d’autres manières de faire, parfois radicale-ment différentes des miennes mais tout aussi effi caces. C’est d’ailleurs l’un des éléments que j’essaye de leur faire rentrer le plus : les ensei-gnants nous apprennent les grands

Alexandre Carturan et moi sommes des amis de longue date. Nous nous sommes retrouvés cette année ensemble en HMO-NP, ainsi que dans notre rôle d’assistants pour le studio Patrick Chedal-Anglay. Tout au long de l’année, nous aidions les élèves de deuxième année de Licence dans leur travail de studio. Le but était de les aider en représentation ainsi que dans leur gestion du temps.

ASSISTANT DE PROFESSEUR STUDIO PATRICK CHEDAL-ANGLAYINTERVIEW CROISÉE AVEC ALEXANDRE CARTURAN

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principes et les écueils à éviter mais c’est par l’échange entre élèves que l’on devient meilleur. Le fait d’être à la fois élève en fi n de cycle et moni-teur de projet est ainsi une bonne manière de «passer le fl ambeau» et de les pousser à entretenir une cer-taine forme d’échanges constructifs, cet esprit critique.

JC. Étais tu un bon élève? Ou, au contraire, as tu appris de tes erreurs?AC. L’un ne va pas sans l’autre, déjà parce qu’on est humains : on fait for-cément des erreurs. Ensuite, si l’on apprend de ses erreurs, on devient un bon élève. De là à dire que je suis un bon élève... Je pense que j’étais un bon élève par rapport à la théma-tique que j’ai choisi de suivre pen-dant mes études. J’ai été suffi sam-ment bon pour comprendre en quoi j’étais bon et j’ai continué dans cette lignée. J’ai plus été bon stratège que bon élève...

JC. En quoi être assistant de pro-fesseur peut-il t’aider pour ton futur métier d’Architecte?AC. Être moniteur est très enrichis-sant pour ma pratique. Parce qu’on revient, à travers les cas d’école, à l’essence de la profession, débar-rassée de toute pollution réglemen-

taire ou normative. En plus de ça, on peut, grâce aux élèves les plus moti-vés, voir des références que l’on ne connait pas encore, des méthodes jusqu’ici inconnues... On découvre beaucoup par les autres, qu’ils soient élèves ou enseignants.

JC. Comptes-tu continuer cette activité? Dans quelles condi-tions?AC. J’aimerais mais le monitorat n’est accessible qu’aux élèves. Pour continuer, il faudrait que je tente d’in-tégrer l’école à un plus haut niveau et directement dans le corps ensei-gnant... un véritable poste d’assis-tant ou un poste d’enseignant... mais c’est pas pour demain ! J’ai un trop grand manque d’expérience... Je reste persuadé que l’enseignement du projet est plus pertinent lorsqu’on a affaire à un enseignant lui-même praticien, aussi je pense essayer de continuer les deux activités en parallèle l’une de l’autre, les deux s’enrichissant mutuellement... mais tout ça reste purement théorique et soumit à d’autres éléments que ma simple volonté... et bien sûr au fac-teur temps ! Après tout, on n’en est qu’au début de nos carrières, on a le temps de faire des projets, dans tous les sens du terme !

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A la fi n de cette forma-tion, après 2 ans d’expériences diverses, je peux affi rmer toujours plus que le métier que je veux exercer est celui d’Architecte. Toutefois, je pense qu’à l’heure d’aujourd’hui, même si j’es-time être capable de le faire, exer-cer en mon nom propre n’est pas encore à l’ordre du jour.

Je pense qu’il faut que je continue à glaner de l’expérience, tout en guettant une opportunité viable et intéressante. Quand je parle d’opportunité, je parle moins d’affaire que de l’occasion de s’as-socier.

Architecte est un métier passionnant mais diffi cile que je ne veux pas aborder seul. Si un jour je dois participer à la création d’une agence, ce sera au sein d’une équipe.

Cette vision est importante pour moi car trouver une ou des personnes avec des compétences complémentaires aux miennes nous permettra d’aborder plus sereinement le métier. J’en suis convaincu.

Deux voies s’offrent à moi pour acquérir plus d’expérience :

Le salariat avec l’intégration d’une agence où je pourrai m’épanouir.

La double spécialisation avec l’intégration d’un deuxième Mas-ter dans une école d’Urbanisme. Cette discipline m’attire et je suis suffi sament jeune pour continuer mes études. Un double cursus pourra m’être utile plus tard pour répondre à une plus grande diversité d’ap-pels d’offres où tout simplement m’investir dans la ville que j’habite-rai.

CONCLUSION

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ORDREDES

ARCHITECTES

CAUEDE

L’ISÈRE

AVECL’ARCHITECTURE LUDIQUE

MAISONDE L’ARCHITECTURE

DE L’ISÈRE

CCSTI ENSAG

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DE PORTZAMPARC, architecture : fi gure du monde, fi gure du temps, Col-lège de France, Paris, 2006, 80p.

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BIBLIOGRAPHIE

POINTS DE VUE D’ARCHITECTES

COMPLÉMENT CHOISI

NOUVELLE-CALÉDONIE

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CHAUVET JÉRÉMY 2013-2015ENSAG

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