CARTOGRAPHIER SES INFORMATIONS

Christophe Deschamps

A.D.B.S. | « I2D - Information, données & documents »

2015/3 Volume 52 | pages 12 à 14 ISSN 2428-2111DOI 10.3917/i2d.153.0012

Article disponible en ligne à l'adresse :--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------https://www.cairn.info/revue-i2d-information-donnees-et-documents-2015-3-page-12.htm--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Distribution électronique Cairn.info pour A.D.B.S..© A.D.B.S.. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans leslimites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de lalicence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie,sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit del'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockagedans une base de données est également interdit.

Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)

© A

.D.B

.S. |

Tél

écha

rgé

le 1

7/06

/202

2 su

r w

ww

.cai

rn.in

fo (

IP: 6

5.21

.228

.167

)© A

.D.B

.S. | T

éléchargé le 17/06/2022 sur ww

w.cairn.info (IP

: 65.21.228.167)

12 I2D - Information, données & documents - 2015, n° 3

[ image ] Un article pour découvrir comment et pourquoi le mindmapping a été inventé, la variété des usages développés ensuite, avec un focus sur son adoption dans les différentes phases du processus de veille, où il s’avère indispensable. Une incitation à l’expérimenter au plus vite…MÉ

TH

OD

ES

Adrie

n Ho

nnou

s

© A

.D.B

.S. |

Tél

écha

rgé

le 1

7/06

/202

2 su

r w

ww

.cai

rn.in

fo (

IP: 6

5.21

.228

.167

)© A

.D.B

.S. | T

éléchargé le 17/06/2022 sur ww

w.cairn.info (IP

: 65.21.228.167)

2015, n° 2 - I2D - Information, données & documents 13

Le mindmapping1, qui émerge dans les années 70, est «  inventé  » puis développé par Tony Buzan, psychologue

spécialiste de l’apprentissage et de la mémoire2. Son intuition, c’est que la logique rationnelle enseignée et mise en œuvre dans les écoles occidentales, en s’adressant surtout à l’hémisphère gauche, limite les possibilités d’usage du cerveau. En créant une technique de représentations d’informations mêlant arbores-cence et hiérarchisation (pour l’hémisphère gauche) et posi-tionnement dans l’espace avec usage de couleurs et d’images (pour l’hémisphère droit), il veut doter ses étudiants d’un outil leur permettant de mieux utiliser les deux parties de leur cerveau3 pour mieux mémoriser mais également pour être plus créatif4.

De nombreux usagesAu fur et à mesure que l’on utili-sait le mindmapping dans divers contextes professionnels, on s’est aperçu qu’on pouvait le destiner à de nombreux usages. En plus de la mémorisation et de la créa-tivité, intrinsèquement générées par tout type de cartographie, le mindmapping permet :• d’animer des sessions de

brainstorming,• de prendre des notes à partir de

lectures, cours, interviews, etc.,• de structurer ces mêmes notes

pour les rendre plus lisibles et utilisables,

• de stocker et classer des items divers  : informations, idées, �chiers numériques présents sur son poste, adresses web, etc.,

• de ré�échir à la structuration/préparation d’un projet,

• de gérer un projet (échéances, personnes impliquées, tâches),

• d’aider à la compréhension d’un problème,

• de rédiger des documen ts structurés,

• de publier des documen ts vers des formats bureautiques traditionnels (Word, Excel, Powerpoint, PDF) mais aussi en HTML pour une diffusion sur un site web ou intranet.

Même utilisé avec un objectif précis, d’autres usages potentiels du mindmapping émergent natu-rellement très vite. Le veilleur y trouvera un outil de travail polyva-lent, capable de l’aider dans ses

nombreuses tâches du quotidien, tel le couteau suisse pour le « tra-vailleur du savoir » qu’il est.

Mindmapping et veilleQuinze ans d’expérience nous ont montré que le mindmapping était utile (et béné�que) dans les 4 phases du cycle de la veille ainsi que de manière transverse.

• Phase I - Détection des besoins  : le mindmapping sera utilisé ici comme outil de collecte des interviews menées avec les

M É T H O D E S T E C H N I Q U E S E T O U T I L S

Cartographier ses informations

Conseils méthodologiques pour la construction d’une mindmap (C. Deschamps)

Exemple de carte de travail (C. Deschamps)

© A

.D.B

.S. |

Tél

écha

rgé

le 1

7/06

/202

2 su

r w

ww

.cai

rn.in

fo (

IP: 6

5.21

.228

.167

)© A

.D.B

.S. | T

éléchargé le 17/06/2022 sur ww

w.cairn.info (IP

: 65.21.228.167)

I2D - Information, données & documents - 2015, n° 314

commanditaires de la veille a�n de structurer les retours en les organisant par thèmes, personnes et/ou services. À l’issue de ces rencontres, une carte de synthèse des besoins pourra être réalisée, donnant la trame du plan de veille à mettre en œuvre. • Phase II - Recherche et mise sous surveillance des sources : si les logiciels de mindmapping ne sont pas des outils de recherche sur le Web ou de veille, on les uti-lisera avec pro�t pour capitaliser les sources en ligne découvertes (cartes de sources) puisqu’ils offrent la possibilité d’intégrer un lien vers une adresse web.

• Phase III - Analyse des infor-mations collectées  : c’est à partir de cette étape que le mind-mapping s’avérera le plus utile. On l’utilisera pour :• synthétiser l’information issue

des sources dans des cartes de travail5 qui permettent le suivi de lecture des items collectés et leur synthèse6. On tire ici partie de la capacité de certains logiciels de mindmapping à intégrer automatiquement une arborescence de répertoires (dossiers et �chiers) présents sur un poste de travail.

• mettre en œuvre des techniques d’analyse traditionnelles en les appliquant à partir d’une

carte  : Swot, QQOQCP-C, 5 pourquoi7, diagramme des causes (Ishikawa), etc. La représentation cartographique assurera une excellente lisibilité aux contenus listés et permettra d’éventuelles présentations en public.

• Phase IV - Diffuser les résul-tats de la veille  : une carte est un documen t bureautique en tant que tel puisque structuré en mode plan. Voici par exemple la même carte que ci-dessus af�chée en mode plan dans le logiciel Mindmanager8.Tous les types d’export peuvent être envisagés pour générer des documen ts structurés dans d’autres applications bureau-tiques. Une carte se transformera facilement en un documen t Word, Powerpoint et même Excel9. Le logiciel Mindmanager propose même, via un système de modèles de mise en page, d’en faire un mini site web intégré qu’il n’y a plus qu’à déposer sur le bon répertoire de son intranet pour le rendre accessible à tous. Une excellente manière de donner de la visibilité à un dossier documen taire.

L’une des possibilités transverses offerte par les logiciels de mind-mapping est la gestion du projet veille. Nombre d’entre eux pro-posent des fonctionnalités pour gérer l’avancement des tâches, les échéances et les ressources humaines autour du projet. Les diagrammes de Gantt sont éga-lement proposés par certaines applications (généralement, une option payante).

Le logiciel de mindmapping peut donc très vite devenir l’outil de tra-vail principal du veilleur. Sa capa-cité à s’adapter à tous types de tâches et à produire des livrables bureautiques classiques en fait un outil incontournable. La seule condition est de lancer la dyna-mique. Il faut pour cela choisir un projet ou un sujet et le traiter dans son intégralité en mode mind-mapping plutôt qu’avec ses outils de travail habituels. Il n’y a en effet que dans des conditions réelles que l’on peut mesurer l’intérêt de ce choix et le comparer à ceux mis en œuvre habituellement. Comprendre en faisant donc !

> Christophe Deschamps Consultant formateur en veille et en

intelligence économique

christophe.de@gmail.com

1. En français, l’expression « carte heuristique » désigne ainsi une technique d’apprentissage basée sur l’essai-erreur, l’exploration par soi-même et le « comprendre en faisant ».

2. Avec son frère Gary, professeur de géopo-litique

3. Tony Buzan. Use both side of your brain, Dutton, 1974. Voir aussi Tony Buzan. Une tête bien faite : exploitez pleinement vos ressources intellectuelles, Eyrolles, 2011

4. Si cette manière de représenter l’information est originale, le fait de la « localiser » pour mieux s’en souvenir n’est pas neuf. Les conteurs de la Grèce antique utilisaient la méthode des loci (lieux en latin), pour mémoriser de grandes quan-tités de texte en utilisant l’image mentale.

5. Ce modèle de carte a été développé par l’au-teur dans le cadre d’un projet d’analyse ciblée de près de 150 articles de presse consacrés à une thématique unique.

6. À la différence des cartes traditionnelles, le sens de lecture est ici de gauche à droite (informations entrantes/informations sortantes filtrées).

7. Méthode d’aide à la résolution de problème consistant à se poser la question « pourquoi ? » en cascade, jusqu'à trouver la raison du problème.

8. On constatera que les branches sont bien prises en compte à partir de midi dans le sens des aiguilles d’une montre, ce qui permet l’export structuré de la carte vers un documen t bureautique. Parmi les autres logiciels, on citera Freeplane, Xmind, Mindmeister, Mindomo.

9. Utile par exemple pour créer un thésaurus sous forme visuelle puis le représenter ensuite sous un format tableau plus habituel.

M É T H O D E S T E C H N I Q U E S E T O U T I L S

Carte méthodologique de la construction d’une mindmap en mode plan (C. Deschamps)

© A

.D.B

.S. |

Tél

écha

rgé

le 1

7/06

/202

2 su

r w

ww

.cai

rn.in

fo (

IP: 6

5.21

.228

.167

)© A

.D.B

.S. | T

éléchargé le 17/06/2022 sur ww

w.cairn.info (IP

: 65.21.228.167)