Caroline Quine Alice Roy 41 IB Alice en Ecosse 1964

7/27/2019 Caroline Quine Alice Roy 41 IB Alice en Ecosse 1964

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CAROLINE QUINE

ALICEEN ESCOSSE

DANS la nuit, sur une colline, une

cornemuse lance les notes d'un chantmélancolique. Alors, la bruyère s'animesoudain, des moutons bêlent, des camionssillonnent les routes de la lande. Sont-cedes fantmes ou des !oleurs quis'em"arent des trou"eau# $ Alice et sesamies, %arion l'intré"ide et &ess la

ourmande, chassent le mystère dansles brumes d'(cosse. )a"is dans l'ombre,des ennemis sournois leur tendent des "ièes. %ais rien ne détournera la *eunedétecti!e du but qu'elle !eut atteindre.

+



ALICEEN ECOSSE



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dans la Bibliothèque Verte

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dans l'Idéal-Bibliothèque

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E Librairie Hachette 1966.)ous droits de traduction, de re"roductionet d'ada"tation réser!és "our tous "ays.

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CAROLINE QUINE

ALICEEN ECOSSE

TEXTE FRANÇAIS D'ANNE JOBA

ILLUSTRATIONS D'ALBERT CHAZELLE

HACHETTE296

G



TABLE DES MATIERES

. 0e sou!enir de famille H. n carré de tissu écossais 1G

. ne "ublicité rerettable +>4. Scots, Cha 5ae >4. n !oyaeur "eu conciliant >+

4. )em"ête sur le lac F+

4. 0e don*on G14. n a!eu IFJ. ne filature im"ortune HJ. %essae en aélique KL

J. 6loneon im"ré!u KGJ. n cou" de sifflet nocturne 1LI

J. ne sur"renante nou!elle 11>J4. 2ela se Mte 1+>J4. 0e *oueur de cornemuse in!isible 1>

J4. Alice incul"ée 1>1J4. 0a "oursuite 1>H

J4. Démasqué 1FFJJ. 0'ennemi démasqué 1GJJ. n bain im"ré!u 1I+

I



CHAPITRE PREMIER

LE SOUVENIR DE FAMILLE

A02(, !eu#-tu t'en!oler a!ec moi sur un immensecanard sau!ae qui nous dé"osera sur un lac solitaire, au "ays desOilts et des cornemuses $ demanda %. /oy, ne lueur malicieusedans le reard.

P 2ornemuses au son desquelles *e ferai, tourbillonner une

belle *u"e écossaise que tu m'auras offerte$ ré"ondit sa fille enriant de bon cQur.

P 6as du tout )on fameu# flair de détecti!e !a bienttêtre mis R l'é"reu!e.

P n nou!eau mystère$ P 7ui. n sou!enir de famille dis"aru, sou!enir de rande

!aleur dont tu de!ais hériter. 6eut-être est-il éaré

sim"lement

H



A cette sur"renante nou!elle, les yeu# d'Alice s'ou!rirenttout rands

n sou!enir de famille "our moi$ (n (cosse$

%. /oy, a!oué dont la ré"utation était bien assise nonseulement dans sa !ille de /i!er 2ity, mais aussi dans tous les3tats-nis, s'em"ressa de satisfaire la léitime curiosité de sa fille.

Te !iens de rece!oir une lettre de ton arrière-rand-mèrematernelle, 0ady Doulas, qui, comme tu le sais, mène dans le Nord de l'(cosse, non loin d'n!erness, une !ie très retirée. (lleme dit a!oir rédié un testament "ar lequel elle lèue son chMteauet les terres qui en dé"endent au Ser!ice des %onuments

historiques. P Dont la mission est de !eiller R la conser!ation des

chefs-d'Qu!re de l'architecture, n'est-ce "as$ P A celle, aussi, des "aysaes et des sites. 6our en re!enir R

notre affaire, dans le cas du domaine Doulas, ce les est soumis,sous "eine d'annulation, R certaines formalités il faut, entreautres, que les ayants droit a""osent leur sinature sur letestament. 0ady Doulas m'a "rié de faire les démarchesnécessaires au"rès des membres de la famille résidant enAmérique. %a "remière tMche consiste donc R me rendre en(cosse et R m'entretenir de tout cela a!ec ton arrière-rand-mère.

P (t le sou!enir de famille dont tu "arlais... , commenUaAlice qui, R ces mots, lut interrom"ue "ar la sonnerie dutélé"hone.

ne !oi# bien connue résonna dans l'écouteur. 2elle de Ned

NicOerson, rand ami d'Alice, qui re!enait d'un sé*our enAmérique du Sud. T'aimerais te !oir et te raconter mon !oyae, dit-il. P 4iens dVner, ré"ondit Alice. Te suis si contente de te

re!oir..., "as "our lontem"s, d'ailleurs. 6arce que... De!ine oW *e!ais aller$... (n (cosse

P 4einarde Alors, R ce soir. Nous "arlerons detout cela.

Alice re!int "rès de son "ère.

K



/aconte-moi la suite, *e t'en "rie. P (h bien, ma chérie, *e n'en sais uère "lus que ce que *e

t'ai dit. )on arrière-rand-mère ne m'a "as "récisé la nature

e#acte de ce sou!enir de famille. (lle m'a sim"lement dit qu'ellene le retrou!ait "as. P A-t-il été éaré dans la maison$ P Te te ré"ète qu'elle ne m'a donné aucun détail. 0e

reard subitement rê!eur, Alice re"rit 2rois-tu qu'il ait été !olé$ P 2'est "ossible, mademoiselle la détecti!e. %ais ne te

laisse "as em"orter "ar ton imaination, ou "lutt ne cède "as R

une déformation "rofessionnelle qui risquerait de te faire !oirdes !oleurs "artout. 6arlons "eu, mais "arlons bien Rnotre arri!ée en (cosse, *e !errai quelques confrères R ;lasoX, "uis R (dimbour et, a"rès cela, nous irons R Doulas.

P 2onnaVtre l'(cosse =uelle *oie (t quelle *oie aussi de!oyaer a!ec toi... D'élucider un mystère %ystère d'autant "lusintriant que *'inore ce qui a dis"aru. (t "uis, lechMteau doit être très beau, s'il intéresse les %onumentshistoriques.

P (ffecti!ement, il est très beauY *'y suis allé une foiset *'en ai ardé un mer!eilleu# sou!enir. l sera sZrementou!ert au "ublic, "lus tard.

%. /oy se le!a, disant qu'il a!ait encore du courrier Rterminer a!ant le dVner, et se retira dans son bureau. Alice serendit R la cuisine, oW Sarah enfournait une tarte au citron, réal de

la *eune fille. %iam quelle chance dit Alice, en se "ourléchant.0e !isae de Sarah s'é"anouit, comme chaque fois d'ailleurs

qu'elle !oyait entrer cette *olie adolescente, R qui elle a!ait ser!ide mère et de confidente de"uis la mort de %me /oy, sur!enuealors qu'Alice était encore une enfant. (lle était fière de la rMcesouriante, des yeu# bleus si lumineu#, clés che!eu# d'or de cellequi, "our son cQur fidèle, restait tou*ours une "etite fille. 6etite

fille dont elle admirait le courae et la bonté, deu# qualités qui

1L



"oussaient Alice R !oler au secours des malheureu# ou des!ictimes de "ersonnes sans scru"ule. 2'est ainsi qu'elle étaitde!enue une détecti!e amateur, unanimement admirée.

6endant l'heure qui sui!it, Alice et Sarah "arlèrent du !oyae "ro*eté, des !êtements R em"orter, ainsi que de la !ie intéressantequ'a!ait menée 0ady Doulas du !i!ant de son mari, membre dela 2hambre des lords.

(s"érons que ce sou!enir de famille n'est "as encombrant,remarqua Sarah en riant. 0a maison déborde de tro"hées et decadeau# !enant de toutes les "arties du monde. Si cela continue,on ne "ourra "lus bouer.

P &ah on mettra le "iano dans le *ardin ré"ondit Alice,entrant dans le *eu.

n cou" de sonnette !ioureu# fit courir Alice R la "orted'entrée. 0e !isiteur n'était autre que Ned NicOerson. Selon Alice,il était, a"rès son "ère, l'homme le "lus aréable, le "lus douéqu'elle connZt. S"ortif, intellient, il a!ait été en!oyé en Amériquedu Sud "ar son uni!ersité.

&on*our dit-il a!ec un lare sourire. T'ai arrêté ma !oiturederrière ton cabrioletY !eu#-tu que *e le rane dans ton arae$

P )out R l'heure. D'abord, entre et raconte-moi "ar lemenu ce que tu as fait de"uis que tu es "arti.

ls s'installèrent au salon et ba!ardèrent lonuement. Nedraconta certaines des a!entures qu'il !enait de !i!re dans la "am"a.

A "ro"os, Alice, dit-il soudain, si *amais tu t'ennuyais en

(cosse, faute de mystère R élucider, *'en ai un R te "ro"oser. 0es yeu# de la *eune fille s'allumèrent aussitt. De quoi s'ait-il$ Ned lui ré"ondit qu'il a!ait lu dans un *ournal qu'une bande

de !oleurs faisaient dis"araVtre moutons et aneau# des montanesd'(cosse.

0a "olice ne sait oW donner de la tête. 2'est le cas ou *amaisde montrer de quoi tu es ca"able. 2ombien de tem"s sere[-!ous

absents, ton "ère et toi $

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« Bonjour! dit-il avec un large sourire. »

1+



P 6a"a ne l'a "as "récisé. Te doute qu'il le sache lui-même.

Ned "oussa un sou"ir.

Te !ais lui demander de te ramener ici "our le 1L *uin. %escamarades de l'uni!ersité et moi, nous oranisons un rand bal. ln'est "as question que tu n'y assistes "as

P 7h nous serons de retour R cette date. /éfléchis Noussommes dans la "remière quin[aine de mai. Te te "romets de ne "as faire traVner les choses.

P &ra!o )irant d'une "oche un "etit "aquet, Ned le tendit R la *eune

fille. n modeste sou!enir d'Amérique du Sud , dit-il.2'était une très *olie broche en bois scul"té re"résentant un

"etit sine au !isae rieur. 2'est adorable dit Alice en é"inlant le sine sur sa

blouse. %erci mille fois, Ned. P 0es ens de lR-bas "rétendent que c'est un "orte-bonheur. P S'ils disent !rai, *e suis sZre de résoudre les deu#

mystères. P 0es deu# mystères $ Alice lui "arla alors du sou!enir de famille dis"aru.A"rès le dVner, le télé"hone sonna. Alice alla ré"ondre. 7h merci merci, lui dit son interlocutrice, dont la !oi#

dénotait une e#trême aitation. ;rMce R toi, *'ai rem"orté un "ri#formidable

P 2'est toi, &ess$ De quoi "arles-tu$ Te ne com"rends rienR ce que tu racontes. &ess )aylor, une *olie *eune fille, un "eu re"lète, et sa

cousine %arion Cebb, R l'allure "lus arUonnière, étaient les deu#amies insé"arables d'Alice.

6art R deu#, re"rit &ess. )u en as ané la moitié. P 6ourrais-tu être un "eu "lus claire$ De quoi s'ait-il$ P 2'est mer!eilleu# (t *e suis sZre que tu ne seras "as

fMchée. 4oilR l y a quelque tem"s, *'ai lu dans la re!ue

1



Photograhie internationale le rèlement d'un rand concours.)rès sim"le, d'ailleurs il suffisait d'en!oyer une "hoto.

Alors, *'ai choisi un cliché que *'a!ais "ris de toi en "leine

action. P =ue dis-tu$ (#"lique-toi, *e t'en su""lie P Nous a!ons ané un !oyae hurla &ess dans l'écouteur. P &ess, "arle intelliiblement, *e t'en con*ureY c'est un

!éritable dialoue de sourds m"ossible de faire entendre raison R &ess. (lle raconterait

l'histoire R sa manière. )e sou!iens-tu de cet instantané sur lequel, année d'une

énorme lou"e, tu e#amines l'em"reinte d'un "ied$ P 7ui. Ne me dis "as que c'est celui-lR que tu as en!oyé P 2'est une "hoto remarquable. 7n lui a décerné le "remier

"ri#. (t sais-tu en quoi consiste ce "ri#$ un !oyae "our deu# "ersonnes, destination au choi# du anant. N'est-ce "asmanifique$ 2omme c'est en "artie rMce R toi que *'ai ané, nous "artirons toutes les deu#

Accablée "ar cette nou!elle, Alice s'était laissée choir surune chaise "roche du télé"hone. (lle, qui a!ait la "ublicité enhorreur, !oilR qu'elle !enait, in!olontairement, d'attirer l'attentiondu "ublic.

&ess *ubilait )on nom sera célèbre dans le monde entier 0es re!ues, les

*ournau# de tous les "ays re"roduiront ta "hoto accom"anéed'une notice biora"hique.

Alice se sentait sur le "oint de défaillir. Si elle !oulait menerR bien ses enquêtes en (cosse, il ne fallait surtout "as qu'on lareconnZt.

nquiète de ne "lus entendre son amie, &ess demanda (s-tu tou*ours au bout du fil$ N'es-tu "as contente... ne terrible e#"losion dans la rue fit sursauter

Alice. &ess, *e te ra""ellerai.

(t elle raccrocha.

1>



Ned était dé*R dans le !estibule. Alice et lui dé!alèrent encourant l'allée qui conduisait R la rue. n triste s"ectacle les yattendait. n lourd camion a!ait embouti le cabriolet d'Alice,

lequel, R son tour, a!ait défoncé la !oiture de Ned.Alice fit une mine na!rée. 0e cabriolet a!ait *oué un randrle dans sa !ie de détecti!e. (lle le considérait comme un fidèlecom"anon. 7r, R "remière !ue, ce n'était "lus qu'un tas deferraille inutilisable.

%ais, aussitt, elle sonea au conducteur ducamion.

6our!u qu'il ne soit "as riè!ement blessé s'écria-t-elle

en se dirieant !ers la cabine.

1F



CHAPITRE II

UN CARRÉ DE TISSU ÉCOSSAIS

(N A66/725AN) du camion défoncé, Alice et Ned fermèrentun instant les yeu# comme "our "uiser en eu#-mêmes le courae derearder l'atroce s"ectacle qui les attendait. n ré!erbère éclairait lascène.

Ned se hissa R hauteur de ce qui a!ait été la !itre de la cabine

et "oussa une e#clamation de stu"eur. n'y a "ersonne Rl'intérieur Alice !it alors que, de l'autre cté, la "ortière était ou!erte. 0e

conducteur a!ait "eut-être eu le tem"s de sauter R terre a!ant lechoc. (lle rearda autour d'elle. 6ersonne en !ue.

0es deu# amis contournèrent les !oitures, reardèrent sous leschMssis entremêlés. /ien. Aucun blessé n'était coincé entre leslonerons du lourd !éhicule.

1G





Sarah offrit d'aller télé"honer au commissariat. (n attendantles ins"ecteurs, %. /oy, Ned et Alice "oursui!irent leurs ici 2% lies. ls e#aminèrent en détail la !oiture de Ned. A l'exe!"#$% desdeu# "hares brisés et du "are-choc tordu, elle était indemne.

(nsuite, ils "assèrent au camion, es"érant y décou!rir unindice qui les mettrait sur la trace du conducteur ou du "ro"riétaire.6as le moindre nom, "as la moindre initiale, rien... )outefois, Alicefit remarquer que les s"écialistes de la "olice *udiciaire dis"osaientdu matériel nécessaire "our déchiffrer les inscri"tions dissimuléessous une couche de "einture.

As-tu *eté un cou" d'Qil R l'intérieur du camion$ demanda %.

/oy R sa fille. P 6as encore. (lle rim"a R l'arrière et "romena la lueur de sa torche dans

toutes les directions. /ien sur le "lancher ni sur les flancs. 2elui ouceu# qui a!aient oranisé l'accident a!aient "ris toutes leurs "récautions.

Sur ces entrefaites, une !oiture de "olice arri!a a!ec deu#dé"anneuses. 0es ins"ecteurs "rirent "lusieurs instantanés, un

s"écialiste rele!a les em"reintes sur le !olant et les "oinées, maisdéclara "resque aussitt que, tro" de mains les ayant touchées, uneidentification "récise serait im"ossible.

(ncore une enquête qui "romet d'être lonue et laborieuse chuchota Alice R son "ère et R Ned.

0es ins"ecteurs interroèrent ensuite l'a!oué et sa fille sou"Uonnaient-ils quelqu'un ou se connaissaient-ils des ennemis $

Non, nous n'a!ons "as la moindre idée de qui "eut a!oir eu

"areille in!ention ré"ondit %. /oy. =uant R d'é!entuels ennemis,dans mon métier il est difficile de ne "as s'en faire. 0orsque les dé"anneuses eurent emmené le camion et le

cabriolet, Ned fi#a R l'aide d'un fil de fer, "ris dans son coffre, latorche de %. /oy et celle d'Alice R la "lace de ses "hares réduits enmiettes.

Te !ais en faire remettre d'autres au arae le "lus "roche ,dit-il.

1H



1K



Au moment de "artir, il a*outa entiment 3coute, Alice, si la "olice ne met "as tout de suite la main

sur le cou"able, *e te "romets de me li!rer de mon cté R uneenquête "endant que tu seras en (cosse.

P %erci (t bonne chance ré"ondit-elle a!ec un sourire. P Te te "asserai un cou" de fil demain matin "our sa!oir s'il y

a du nou!eau , "romit-il.0es /oy et Sarah reanèrent le salon oW ils discutèrent

lonuement de cette ténébreuse affaire. Soudain, Alice bondit surses "ieds.

&ess 6au!re &ess *'ai oublié de la ra""eler

0a "au!re &ess n'était "as contente du tout et elle ne se fit "asfaute de le dire R son amie. =ue t'est-il arri!é$ Te me morfondais dans l'attente de ton

cou" de télé"hone 6ourquoi as-tu mis si lontem"s R me ra""eler$(n a""renant la cause du silence d'Alice, &ess "oussa des

e#clamations de fureur. 2'est é"ou!antable 2omment "eut-on faire des choses

"areilles T'es"ère que la "olice mettra la main sur le cou"able

P %oi aussi, et maintenant "arle-moi un "eu de ce fameu#!oyae. &ess lui e#"liqua qu'elle a!ait le droit de choisir le "ays oW elle

désirait se rendre. 6endant qu'elle "arlait, une idée tra!ersa l'es"ritd'Alice.

6ourquoi n'emmènerais-tu "as %arion$ 2omme cela nousaccom"anerions "a"a toutes les trois.

P =ue !eu#-tu dire$

2e fut au tour d'Alice d'e#"oser le "ro*et formé "ar son "ère. %oi qui étais si contente dé*R, me !oici maintenant folle de *oie s'e#clama &ess. Nous ne serons "as sé"arées et ce seramer!eilleu# de décou!rir ensemble cette (cosse dont nous rê!onsde"uis tou*ours.

P (t de mener deu# enquêtes dans un "ays inconnu, nel'oublie "as Te suis "ersuadée que cette "ers"ecti!e sera du oZt de%arion.

+L



0a cousine de &ess aidait beaucou" Alice dans son tra!ail dedétecti!e. 3quilibrée, très couraeuse, elle aimait l'a!enture. %inceet s"orti!e, elle "ortait très courts ses che!eu#, qu'elle a!ait bruns, etelle affectionnait les tailleurs ou les robes de cou"e sim"le. )ou*oursde bonne humeur, elle a!ait sous ses dehors de arUon manqué uncQur d'or.

Te lui télé"hone tout de suite et te ra""ellerai a"rès , dit&ess.

Di# minutes "lus tard, Alice entendit de nou!eau sa !oi# *oyeuse résonner dans l'écouteur.

)out est arrané =uand "artons-nous' )on "ère se chare-t-

il de réser!er nos "laces$ Alice courut le lui demander. Nous "artirons dans trois *ours, ré"ondit-il. Te suis enchanté

que tes amies nous accom"anent. P Dans trois *ours s'e#clama &ess. A\e A\e 2omment

allons-nous cire "rêtes 2'est une chance encore que nos "asse"orts ne soient "as "érimés

Alice retourna au salon dire bonsoir R son "ère et R Sarah, "uis

elle se retira dans sa chambre. A"rès a!oir commencé R trier un "eules !êtements qu'elle désirait em"orter, elle se coucha, si lassequ'elle s'endormit aussitt. 0e lendemain matin, elle aida Sarah R "ré"arer un solide "etit &(e)%e* com"osé clé *ambon, d'Qufs, defraises R la crème, le tout accom"ané de "ain de mie et de beurre.

%. /oy !enait de quitter la maison lorsque le facteur arri!aa!ec un abondant courrier. Alice ou!rit une en!elo""e dont l'adresseétait écrite R la machine et ne "ortait "as au clos le nom de

l'e#"éditeur. n cri de sur"rise lui écha""a. =u'y a-t-il$ De mau!aises nou!elles$ s'enquit Sarah, "rom"te R s'inquiéter.

P Dans une certaine mesure, oui 2'est une lettre demenaces

P 7h ]] sou"ira la "au!re Sarah en "renant la lettre que luitendait Alice.

A haute !oi#, elle lut

+1



P 0'accident de !otre cabriolet n'est que le "remier d'unesérie d'autres qui !ous arri!eront R !ous ou R toute !oiture danslaquelle !ous monterie[.

&ien entendu, le messae n'était "as siné.Alice lissa la main R l'intérieur de l'en!elo""e dans laquelle

elle a!ait l'im"ression qu'il était resté quelque chose, et en tira un "etit carré de tissu écossais.

0es couleurs du clan Doulas s'écria-t-elle. P =u'est-ce que tout cela !eut dire$ lit Sarah, abasourdie.

Alice arda le silence quelques secondes, "uis enfin, elle ré"ondit Selon moi, l'auteur de ce messae !eut m'a!ertir que

l'accident est lié R mon !oyae en (cosse. Sans doute est-ce toutsim"lement lui qui a !olé le sou!enir de famille dont *e de!aishériter, et il ne !eut "as que *e me mette en tra!ers de ses desseins.

P %ais la lettre "orte le cachet de la "oste de /i!er2ity , ob*ecta Sarah.

0e front "lissé sous l'effort de réfle#ion auquel elle se li!rait,Alice ré"ondit

n'est "as e#clu que ce sou!enir P de !aleur, m'a "récisé

"a"a P ait été en!oyé ici. =uoi qu'il en soit, *e !ais de ce "as "orterlettre et en!elo""e au commissariat. 2ela fait, Alice "assa le reste de la *ournée dans les maasins,

au arae et au sièe de la com"anie qui assurait son cabriolet. 0emécanicien a""rit R la *eune fille que la ré"aration "rendrait "as malde tem"s. 0e commissaire inorait tou*ours l'identité du conducteurdu camion.

Dans la soirée, Sarah et Alice allèrent "romener le chien,

)oo. %. /oy se mit R tra!ailler dans son bureau.Au bout d'une demi-heure de courses et de *eu#, Alice ra""elale terrier qui ambadait, i!re de *oie.

)oo, !iens ici )u m'é"uises. Nous rentrons. (t, tirées "ar le chien, Alice et Sarah reanèrent la maison.

2omme elles s'enaeaient dans l'allée du *ardin, elles entre!irentune silhouette masculine qui s'éloinait furti!ement de la faUade.Aussitt Alice lMche )oo qui "artit

++



R fond de train. 5élas quand elles atteinirent le "erron,l'homme a!ait dis"aru.

Alice re*oinit Sarah. Te n'aime "as du tout cela, dit celle-ci. 2et homme n'a!ait "as

la conscience tranquille, sinon il ne se serait "as enfui R notrea""roche.

P Te suis entièrement d'accord a!ec toi. ns"ectons un "eu lesalentours, nous arri!erons "eut-être R sa!oir qui il est.

(lle fit rentrer )oo dans la maison, "rit sa torche dans lacommode du !estibule et se mit R e#aminer les em"reintes laissées "ar les "ieds du malfaiteur. ne série de ces em"reintes montait les

marches du "erron, une autre les redescendait. (lle n'eut "as le loisirde la sui!re, car, *uste R ce moment, la !oi# de Sarah retentit Alice, !ite quelque chose fait tic-tac dans la boVte au#

lettres Alice se retourna et rearda la boVte en fer fi#ée R la "orte

d'entrée. ne e#"ression d'effroi se "einit sur son !isae. ne bombe cria-t-elle.

+



CHAPITRE III

UNE +UBLICITÉ RE,RETTABLE

478AN) Alice se "réci"iter !ers la boVte au# lettres,Sarah s'affola N'y touche "as

P 0e mou!ement d'horloerie !ient seulement de se mettre enmarche, *'ai le tem"s.

(n moins d'une seconde, elle a!ait décroché la boVte et l'a!ait *etée au loin, sur la "elouse. 6uis elle s'éloina en hMte, le cQur

battant. Tusqu'ici elle n'a!ait entendu que cinq tic-tac. Si#... se"t...huit... neuf. &7%

0'e#"losion fit !oler la boVte en éclats, creusa un trou "rofonddans le sol et é"ar"illa, dans toutes les directions, herbe, terre et "ierres.

0e bruit fit accourir %. /oy. =u'est-il arri!é$ demanda-t-il.

+>



Ses *ambes ne la "ortant "lus, la "au!re Sarah s'était laisséechoir sur une marche du "erron et, les bras re"liés sur la "oitrine,elle se balanUait d'a!ant en arrière, sans "ar!enir R se dominer.

2'est terrible terrible émissait-elle.&ien que très boule!ersée elle-même, Alice rassura son "ère. 4ous aurie[ "u être tuées toutes les deu# s'e#clama-t-il,

furieu# contre l'auteur de cet attentat. Te n'aurai de cesse que lemisérable ne soit sous les !errous.

rentra dans la maison "our télé"honer au commissariat de "olice. Alice alla e#aminer les débris de l'e#"losion. (lle a"erUut de

"etits morceau# de "a"ier "ortant des traces d'écriture. 4oilR qui est curieu#, se dit-elle. Nous a!ions dé*R "ris lecourrier du soir. (t la "ersonne qui a a""orté la bombe n'acertainement "as dé"osé de messae "ar la même occasion.

(lle ramassa tous les bouts de "a"ier qu'elle "ut trou!er et les "orta R Sarah, tou*ours assise sur le "erron.

*e me demande quand cette lettre a "u être lissée dans la boVte. 0e sais-tu, Sarah$

P (h bien, au moment oW *e m'a""rêtais R ser!ir le dVner, lasonnette a tinté. =uand *'ai ou!ert, il n'y a!ait "ersonne. Te me suisdit que c'était un tour que me *ouait un alo"in du !oisinae.2rois-tu que le "orteur de la lettre ait "u sonner et s'enfuiraussitt$

P &i[arre fit Alice, "lus déconcertée que *amais.(lle se rendit dans la salle R maner et étala les bouts de "a"ier

sur la table. l lui fallut asse[ lontem"s a!ant de réussir R assembler

les framents déchiquetés. =uelques mots manquaient encore, maiselle "ut tout de même com"rendre clairement le sens du messae. létait ainsi conUu

!o" #a #ous $aire sauter a#ec une bo%be &

/oy$ qui "ou!ait bien être ce /oy$ se demandait-elle.Sarah et %. /oy !inrent lui annoncer que deu# ins"ecteurs "renaient

+F



le moulae des di!erses em"reintes. Alice leur montra lemessae.

2omme *e suis contente que !ous "artie[ tous les deu# "ourl'(cosse s'e#clama Sarah en le!ant les bras !ers le ciel. Si !ousrestie[ ici !ous finirie[ "ar !ous faire tuer

Alice et son "ère furent obliés de reconnaVtre que cetteo"inion n'était "as dé"our!ue de fondement.

Dans tout cela il y a au moins une chose intéressante, fittoutefois obser!er Alice. Si *'ai un ennemi, *'ai en re!anche une amie P tout aussi inconnue l'un que l'autre, d'ailleurs. 2ette écriture mesemble en effet très féminine.

P Sans nul doute, dit %. /oy. 2e qui n'em"êche que tonennemi m'inquiète. l est lMche et rusé. =ui sait ce qu'il !a imainerR "résent$

0e timbre de l'entrée résonna. Alice alla ou!rir. 2'était %.Ste!enson, le commissaire de "olice, un !ieil ami de %. /oy et desa fille, qu'il nommait en riant sa meilleure collaboratrice .

ne lois confortablement installé dans un fauteuil du salon, cethomme *o!ial et intellient !oulut connaVtre l'affaire dans les détails.

/aconte-moi tout, de"uis le début, *e t'en "rie , dit-il RAlice.(n termes concis, la *eune fille relata les di!ers é!énements

qui !enaient de se dérouler.0e commissaire siffla entre ses dents. Donne-moi un morceau de carton léer et de la colleY *e

!oudrais assembler ce messae et l'em"orter R mon bureau. Alice a""orta les ob*ets demandés et R eu# deu# ils !inrent

ra"idement R bout de cette ennuyeuse besone. Sur ces entrefaites,les ins"ecteurs a!ertirent %. Ste!enson qu'ils a!aient terminé.6ermission leur fut donnée de reaner le commissariat.

Alice se "lonea dans l'étude du sinulier messae manuscrit.A!ec un "eu de chance ne fournirait-il "as la solution du mystère$6renant un "a"ier calque, elle co"ia les quelques mots "atiemmentreconstitués.

(st-ce un défi$ demanda %. Ste!enson en riant. 7n m'a dit

+G



que !ous "artie[ "our l'(cosse dans deu# *ours. 4ous n'a!e[ "as une minute R "erdre si !ous !oule[ "ercer a!ec, moi le mystèrede ce messae.

P 7h *'ai le tem"s ré"liqua la *eune fille sur le même ton.Demain, *e m'y mets

0e lendemain matin, Alice dit R son "ère qu'elle a!aitl'intention d'interroer les commerUants de /i!er 2ity surl'é!entuelle "résence d'3cossais étraners R la !ille.

2ela me "ermettrait "eut-être de remonter *usqu'R la "ersonne qui m'a en!oyé le carré de tartan.

P &onne chance lui dit-il en la reardant "artir.

(lle se rendit de boutique en boutique, "osant les mêmesquestions, rece!ant les mêmes ré"onses, néati!es. %on idée ne !alait rien se dit-elle, dé"itée, et elle re"rit le

chemin de sa maison.Alors qu'elle loneait la rue "rinci"ale, son reard fut attiré "ar

la !itrine d'un "hotora"he. A sa rande stu"éfaction, que !it-elle$

+I



n arandissement de la "hoto qui a!ait rem"orté le "ri#.Alice se ra""rocha. Au centre de l'étalae trnait un

e#em"laire de la re!ue Photograhie internationale dont lacou!erture re"résentait Alice étudiant des em"reintes R l'aide d'unelou"e.

2'est !rai qu'elle est bonne se dit-elle. %ais comme *e!oudrais que &ess ait ané le concours a!ec un autre su*et quecelui-lR

(lle était R ce "oint absorbée dans la contem"lation de lare!ue, qu'elle ne !it "as les "assants se masser "eu R "eu autourd'elle. Au moment oW elle s'a""rêtait R s'éloiner, des acclamations

fusèrent, ce qui eut "our résultat de faire accourir d'autres curieu#. 2'est bien !ous... Alice /oy s'écria une "etite fille. 4ousêtes célèbre

P 0a rande détecti!e en "ersonne re"rit quelqu'undans la foule.

Touant des coudes, un "etit arUon s'a""rocha d'elle. S'il !ous "laVt, donne[-moi un autora"he$ A!ec ses rands yeu# im"lorants, ses !êtements élimés, il était

si attendrissant qu'Alice ne "ut résister. 6renant un bloc-notes dansson sac, elle écri!it son nom sur une feuille qu'elle arracha et tenditau amin a!ec un sourire.

Sur un *oyeu# merci, l'enfant dis"arut dans la foule. %oi aussi *'en !eu# un dit une "etite fille en s'a!anUant. P )iens, !oilR, ma chérie , ré"ondit Alice.2ela fit l'effet d'un sinal. ne dou[aine d'enfants se ruèrent

sur Alice, réclamant des autora"hes. n racieu# sourire au#

lè!res, elle déféra R leur désir mais, lorsque "lusieurs adultess'a!ancèrent, elle hocha la tête. (#cuse[-moi, dit-elle entiment. 2'était "our faire "laisir au#

enfants. A ce moment, son reard fut attiré "ar le "etit arUon

"au!rement !êtu qui se tenait un "eu en arrière de la foule. A son !ifennui, elle le !it troquer l'autora"he qu'elle lui

+H



a!ait accordé contre un billet que lui tendait un inconnu. 6ar e#em"le s'e#clama-t-elle, mécontente.(t elle inter"ella l'homme. %onsieur, *e !iens de "réciser que les autora"hes étaient

réser!és au# seuls enfants. 4euille[ me rendre celui-ci Au lieu de s'e#écuter, l'homme ricana %erci, le mme )u m'as rendu ser!ice (t, faisant demi-tour, il s'éloina ra"idement. Alice était folle

de colère. Son instinct l'a!ertissait qu'il lui fallait se méfier de cethomme.

Se frayant un "assae R tra!ers la foule, elle se "réci"ita R la

suite de l'amateur d'autora"hes. 5élas il a!ait sur elle une fortea!ance et, quand Alice déboucha dans la rue qu'il a!ait "rise, iln'était "lus en !ue. DéUue, elle rebroussa chemin.

(lle constata a!ec soulaement que la foule qui stationnaitde!ant le "hotora"he s'était dis"ersée. l ne restait "lus que leamin qui lui a!ait *oué, R son insu, un si !ilain tour.

l courut !ers Alice. S'il !ous "laVt, mademoiselle, un autre autora"he

im"lora-t-il.Alice était furieuse contre luiY aussi, "osant ses mains sur les "etites é"aules, elle rearda l'enfant bien en face

6our le !endre encore$ P N... non, béaya le "etit en tremblant. 6our moi. P ui est l'homme auquel tu as !endu l'autre$ 0e "etit se

mit R "leurnicher. Te n'en sais rien... c'est !rai =uand !ous a!e[ dit que1 !ous

ne donnerie[ "as d'autora"he au# randes "ersonnes, il m'a aitéun billet sous le ne[ et *e n'ai "as eu le courae de dire non. %amère est malade, nous ne sommes "as riches.

Alice lMcha l'enfant qui ne cessait d'affirmer sa bonne foi. 2'est bon dit-elle enfin en sortant le bloc-notes de son sac.

)u !as me donner, toi, un autora"he, m'écrire ton adresse au-dessous, et nous serons quittes.

0e amin s'e#écuta sans rechiner. Alice "rit la feuille et la

"arcourut.

+K



L



Tohnny &arto, un de ces *ours, *e te rendrai !isite, dit-elle, etsi *e constate que tu as dit la !érité, tu auras droit R un autreautora"he. D'accord$

P D'accord ré"ondit en souriant l'enfant, et il s'éloina.Alice eut une minute la tentation de le sui!reY était-ce bien !rai

qu'il ne connaissait "as l'homme a!ec qui il a!ait conclu sonmarché$ 6ourquoi cet homme tenait-il tant R se "rocurer la sinatured'Alice$ 4oulait-il s'en ser!ir R des fins ré"réhensibles$

=uand elle cessa d'être absorbée "ar ses réfle#ions, l'enfantn'était "lus en !ue. 6eu im"orte se dit-elle, car, au fond, *e suiscon!aincue qu'il ne mentait "as. 6ar mesure de "récaution, *e

demanderai R Ned de me conduire che[ la mère de Tohnny. =uelennui de ne "as a!oir de !oiture Te ne "eu# rien faire "ar moi-même.

Alice nota en "ensée tous les détails qu'elle a!ait enreistréslors de sa brè!e altercation a!ec l'inconnu. De taille moyenne, "luttmince, il a!ait une tinasse blonde et des *oues roues.

3tait-ce lui qui a!ait dé"osé la bombe$ 0ui aussi qui a!aitmachiné l'accident sur!enu R son cabriolet$ 6ourquoi "as$ 6uisque

son enquête de l'a"rès-midi n'a!ait rien donné, Alice décida dechaner de tactique. Te !ais concentrer toute mon attention sur cet amateur

d'autora"hes (lle interroea de nou!eau les di!ers commerUants du quartier,

sans résultat, *usqu'au moment oW elle "énétra dans un drustore.(lle connaissait bien le érant, %. ;re, fournisseur des /oyde"uis tou*ours.

(n la !oyant a""rocher du com"toir, %. ;re eut un laresourire. &on*our,. Alice, quel bon !ent !ous amène$ 4ous a!e[ "eut-

être besoin d'un cachet d'as"irine "our calmer une affreuse mirainecausée "ar quelque nou!eau mystère... insoluble, comme il se doit$

P 0e mystère e#iste bel et bien, monsieur le taquin,

1



ré"ondit en riant la *eune fille, mais il ne m'a ^"as encore donnémal R la tête. (n fait d'as"irine, *e "référerai un "etit l'enseinement.

- A une !ieille cliente comme !ous, *e ne le ferai "as "ayer. /e"renant son sérieu#, Alice décri!it l'homme qui a!ait acheté

son autora"he. A sa rande *oie, %. ;re ré"ondit Te crois "ou!oir !ous aider. (ffecti!ement, un homme ré"ondant R la descri"tion qu'elle

!enait de lui faire !enait sou!ent télé"honer dans la cabine "ubliquedu drustore.

ne fois, *e l'ai entendu se nommer 6aul. Au*ourd'hui, il estentré en courant, s'est "réci"ité dans la cabine dont, "ar méarde, il

n'a "as com"lètement fermé la "orte. 2omme *e "assais de!ant, ildisait R son interlocuteur )out !a bien. Te "ossède la sinaturede cette fille.

De *oie, Alice faillit crier hourra (lle se retint et secontenta de remercier dinement le érant du drustore.

(lle se rendit directement che[ le commissaire de "olice, R quielle fit un résumé de l'incident de l'autora"he et des renseinementsfournis "ar %. ;re.

4ous a!e[ bien fait de !enir, Alice. Te !ais charer un demes hommes de retrou!er ce 6aul. n "rénom, c'est unrenseinement un "eu maire. Te ne !ous "romets "as d'identifiera!ant !otre dé"art le ou les misérables qui !ous en !eulent.

P 0'im"ortant, c'est de les "rendre, ré"ondit-elle en souriant.S'il y a du nou!eau, soye[ asse[ entil "our m'en!oyer un mot en(cosse.

(lle inscri!it sur une feuille le nom et l'adresse des htels oW

son "ère com"tait descendre R ;lasoX et R (dimbour, ainsi quel'adresse de 0ady Doulas, et la tendit R %. Ste!enson.=uand Alice rentra che[ elle, Sarah la "ré!int que Ned l'a!ait

a""elée au télé"hone. l désirait lui dire au re!oir, mais il lui fallaitau "réalable rédier un lon ra""ort sur son !oyae en Amérique duSud.

+



a T'ai "ris la liberté de l'in!iter R dVner , dit Sarah.(t a!ec un clin d'Qil malicieu#, elle a*outa 2ela ne t'ennuie "as, au moins$ Alice serra Sarah dans ses bras en riant et monta dans sa

chambre terminer ses !alises.A si# heures, Ned arri!a. T'es"ère que tu ne m'en !oudras "as d'être !enu si tt, dit-il.

%ais *'ai quelque chose R te montrer et *e bouillais d'im"atience. l lui tendit L'(cho du )oir* *ournal R sensation que ni les /oy

ni Ned n'achetaient *amais.Alice le dé"lia et "arcourut la "remière "ae. n cri de stu"eur

lui écha""a en ros caractères, bien en !ue, on "ou!ait lire +n a%ateur d'autograhes ,et en $ureur une eune détecti#e &

Au-dessous une rande et fort "eu flatteuse "hoto d'Alicedonnant la chasse au mystérieu# inconnu.



CHAPITRE I

SCOTS- .HA HAE/

A02( ne "ar!enait "as R en croire ses yeu#. (t moi qui "ensais que ce !oyae en (cosse était ultrasecret$ dit Ned. P =ue!eu#-tu dire$ Ned "osa l'inde# sur l'article

)out y est ton dé"art "our n!erness, la dis"aritionmystérieuse d'un bi*ou que ta rand-mère entendait le léuer, tonintention d'entre"rendre des recherches R ce su*et.

- 2omment... 2omment L'(cho du )oir s'est-il "rocuré cesinformations$ dit Alice, déconcertée.

P Se "ourrait-il que &ess et %arion aient mentionne ion "ro*et R des amis$ suéra Ned.

Alice était sZre de la discrétion absolue des deu# cousines,néanmoins, elle leur télé"hona. 7utrées, elles "rotestèrent

éneriquement. Alice n'a!ait-elle "lus confiance

>



en elles$ A!aient-elles *amais dé!oilé quoi que ce soit denature R nuire au tra!ail de leur amie$

De "lus en "lus "er"le#e, Alice re!int au"rès clé Ned et lutl'article de la "remière R la dernière line.

Seineur il est même "récisé que ce fameu# sou!enir defamille est un bi*ou, ce que *'inorais, et qu'il a été éaré ou "erdu "ar 0ady Doulas.

P Te "arierais !olontiers, dit Ned, que cette histoire aété transmise d'(cosse ici. (t que celui qui l'a transmise estl'ennemi qui te cherche noise.

0e *eune homme rearda lonuement Alice, "uis il dit enfin

Désires-tu tant que cela te rendre en (cosse$ P &ien sZr. 6ourquoi cette question$ A la rande sur"rise d'Alice, Ned lui raconta qu'au moment oW

il s'a""rêtait R quitter sa maison, il a!ait reUu un a""el télé"honiqueanonyme.

%on interlocuteur, un homme qui, de toute é!idence,déuisait sa !oi#, m'a dit te#tuellement ceci n bon conseil Si!ous tene[ R !otre amie la détecti!e, em"êche[-la de "artir "our

l'(cosse. 0es sourcils froncés, la mine sombre, Alice réfléchit. 0asituation était ra!e, inutile de se le dissimuler. )out en s'efforUantde rassurer Ned, elle ne "ou!ait se défendre d'une certaine crainte.

Te !ais télé"honer R ce *ournal et tMcher de sa!oir de qui lerédacteur tient ces informations.

0a ré"onse fut loin d'être satisfaisante. ne !oi# de femme luidéclara que les bureau# étaient fermés et que la ma*orité du

"ersonnel était "arti. /a""ele[ demain matin , dit-elle, et elle raccrocha.Au cours du dVner, la teneur de l'article fut lonuement

discutée. A!e[-!ous *e01*) qu'il n'est "as question de !ol$ fit

obser!er Alice. P 2'est en effet curieu#, ré"ondit %. /oy. D'autant "lus

curieu# que cette idée !ient tout de suite R l'es"rit.

Alice dé!oila le reste de sa "ensée. 0a "ersonne qui a!ait

F



communiqué cette information au *ournal sa!ait sans douteque le sou!enir de famille a!ait été !olé P soit qu'elle l'eZt !oléelle-même, soit qu'elle eZt été com"lice du !ol. Si *'arri!e Ramener tout le monde R croire que ce sou!enir a été "erdu ou éaré,ni la "olice ni qui que ce soit ne sonera R chercher un !oleur , sesera-t-elle dit.

/aisonnement un "eu s"écieu#, mais qu'on ne sauraitécarter, déclara %. /oy.

Alice se tourna !ers Ned. 2omme nous "artons de très bonne heure demain matin, il

me sera im"ossible de retélé"honer R L'(cho du )oir. 6ourrais-tu

t'en charer$ P =ue dirais-tu si *'élucidais le mystère "endant que tu serasde l'autre cté de l'7céan$ "laisanta Ned.

P Te t'en défie, ré"ondit Alice en riant. P 4otre confiance m'honore, détecti!e /oy. 6as d'autres

instructions$ fit Ned en se mettant au arde-R-!ous. P 7n !erra. (n attendant, il y a encore quelque chose qu'il

im"orte que tu saches, !ilain moqueur.

(t elle lui "arla de la bombe, du messae é"ar"illé "ar lesouffle de l'e#"losion et de la reconstitution qu'elle a!ait "u en faire. Ned ou!rait de rands yeu# effarés. ne fois le messae reconstitué, *'en ai "ris un calque, *e te

le remettrai a!ant de "artir. Sait-on *amais, tu décou!riras "eut-êtrela "ersonne qui me l'a adressé.

(lle mentionna ensuite Tohnny &arto et "ria Ned d'aller !oir leamin.

(ntendu, chef. Dans le !estibule, en "renant coné d'Alice, Ned lui annonUaqu'il "asserait la nuit che[ une tante demeurant a /i!er 2ity, ce quilui "ermettrait de conduire tout le monde R l'aérodrome.

0e lendemain, R l'heure dite, Ned arri!a. l aida %. /oy Rraner les !alises dans le coffre, Alice embrassa tendre mentSarah, très émue, et ils "artirent.

&ess et %arion les attendaient "rès de la "orte du *ardin

G



des Cebb. =uand les trois *eunes filles se furent installées Rl'arrière, elles se reardèrent et éclatèrent de rire. (lles étaient toutesles trois habillées de manière identique manteau# et chaussures bleu marine. Sous son manteau, Alice "ortait une robe R rayures bleu foncé et !ertes qui faisait ressortir la blondeur de ses che!eu#Y&ess un deu#-"ièces ris bleu, et %arion une *u"e bleu marine etune chemisette blanche.

0e tra*et *usqu'R l'aéro"ort se fit sans incident. Au moment desadieu#, Ned se "encha !ers Alice et lui chuchota R l'oreille

N'oublie "as d'être de retour le 1L *uin P Te ferai de mon mieu#, "romis ré"ondit-elle.6eu a"rès, l'a""areil "renait l'air, destination NeX 8orO. Alice

mit ses amies au courant des dernières nou!elles. &rr tout cela ne "résae rien de bon, déclara &ess. 4ous

fere[ ce que !ous !oudre[, moi, *e suis bien décidée R ne m'occu"er

que du "aysae écossais.

I



2e R quoi %arion ré"liqua aussitt (t "endant que tu rê!eras é!eillée, un monstre affreu# se

lissera derrière toi et t'enlè!era, belle cousine &ess eut une mine si effrayée qu'Alice, com"atissante, lui _il

une rassurante mimique.A l'escale de NeX 8orO, %. /oy annonUa qu'il a!ait un

confrère R !oir et ne re!iendrait que "eu a!ant le dé"art de l'a!ionqui les em"orterait en (cosse.

)u a!ais l'intention d'aller embrasser ta tante 2écile, n'est-ce "as, Alice$ dit-il.

P 7ui, nous allons toutes les trois che[ elle.

%lle 2écile /oy, sQur de l'a!oué, était "rofesseur R NeX8orO. (lle étendait R ses amies l'affection que lui ins"irait Alice etles rece!ait sou!ent. 6ré!enue la !eille "ar un cou" de télé"hone,elle les accueillit a!ec chaleur. ;rande, très *olie, elle ressemblait Rsa nièce.

2omme *e suis heureuse de !ous re!oir toutes les trois )une m'as "as "récisé la durée de ton sé*our, Alice T'es"ère qu'il seralon.

P 5élas non. Nous re"artons ce soir même. Aussi neas"illons "as une minute. Nous a!ons tant de choses R nousraconter. l !a falloir "arler R toute allure

%lle /oy écouta sa nièce lui résumer les incidents qui a!aient "récédé leur dé"art de /i!er 2ity.

5orrifiée, elle s'e#clama %a chérie *e !ais me tourmenter "endant tout le tem"s de

!otre sé*our en (cosse. Te t'en con*ure, sois "rudente

Alice le lui "romit !olontiers. %lle /oy se le!a, ou!rit un tiroiret en sortit un ob*et lon et étroit, taillé dans de l'i!oire. 4oici un tuyau mélodique qui !ient d'une cornemuse

écossaise. 7n l'a""elle "arfois chantre . Ayant assisté il y aquelques *ours R un s"ectacle de danses écossaises au son descornemuses, *'ai eu en!ie de *ouer un air sur un de ces instruments.

P =uelle bonne idée a""rou!a &ess. Te !ous en "rie, *oue[-nous quelque chose.

H



(n riant, %lle /oy "orta l'instrument R ses lè!res et *ouaquelques notes mélancoliques

2'est le début de )cots* ha hae. / )u *oues mer!eilleusement dit Alice. %ais "eut-on sa!oir

ce que sinifie )cots* ha hae0 mitant l'accent écossais, au# intonations rauques, %lle /oy

récita les deu# "remiers !ers d'une très ancienne ballade

)cots* ha hae i allace bled*)cots* ha% Bruce has a$ten led.

(lle leur e#"liqua ensuite que ce chant a!ait été com"osé "arle "oète écossais /obert &urns "our commémorer la bataille de&annocOburn, qui eut lieu en 11>.

2e fut, hélas un sanlant combat, ainsi que !ous "ourre[ en *uer d'a"rès la traduction

3cossais, qui tant de fois a!e[ ré"andu !otre san a!ecCallace, 3cossais, que tant de fois &ruce a conduits R la bataille.

P 6uis-*e essayer ce chalumeau$ demanda Alice. P 2ertainement. D'abord, *e !ais te montrer l'em"lacementdes notes et la manière de tenir les doits. nutile de faire desfioritures "our commencer.

Docile, Alice se laissa uider. (t maintenant, souffle dans le chalumeau en soule!ant les

doits l'un a"rès l'autre. N'essaie "as de *ouer un air a!ant de sa!oirla amme.

Au début, Alice a!ait toutes les "eines du monde R remuer lesdoits sans lMcher l'instrument. Sa tante lui conseilla de s'asseoir etd'a""uyer l'e#trémité du chalumeau sur son enou. &ientt, la *eunefille réussit R *ouer des ammes. (lle "ro"osa R ses deu# amiesd'essayer R leur tour. (lles se récusèrent, ni l'une ni l'autre ne sesentant des dis"ositions.

Te te défie de *ouer )cots* ha hae* dit en riant %arion.

K



P Toue-le d'abord sans fioritures, indiqua %lle /oy, encoreque ce soit ce qui donne R la cornemuse son charme si "articulier,cela et les autres tuyau#, a""elés bourdons, qui "roduisent chacunun seul son destiné R former un rudiment d'accord.

Alice s'e#erUa quelques minutes et, a!ec l'aide du manuel quesa tante lui "rêta, elle "ar!int R *ouer non seulement une mélodie,mais la mélodie a!ec fioritures.

&ra!o encore un talent R a*outer R tous ceu# que "ossèdeAlice, l'nique , "laisanta &ess.

2e R quoi l'ob*et de tant d'hy"erboles ré"ondit "ar une !ilainerimace.

A!ant de quitter sa tante, Alice re"rit encore le chalumeau et *oua trois fois la "remière "hrase de la mélodie qu'elle !enaitd'a""rendre.

Te "référerais te !oir occu"ée R cela "lutt qu'R "ourchasser *usque dans leurs sombres re"aires d'horribles indi!idus sans foi niloi, remarqua %lle /oy, une lueur malicieuse dans les yeu#.

>L



)u "ourrais "eut-être "rofiter de ton sé*our en (cosse "oura""rendre d'autres mélodies.

P T'en doute fort, inter!int %arion. Alice a de quoi faire sielle !eut retrou!er le sou!enir de famille et traquer les hommesqui déciment les trou"eau# de moutons.

P l ne me reste donc qu'R !ous souhaiter bonne chance, mais *e !ous en su""lie encore une fois soye[ "rudentes

Alice et ses amies se firent conduire en ta#i R l'aéro"ortinternational, oW %. /oy les attendait dé*R. ls montèrent R bord d'una""areil très lu#ueu#, muni de sièes dont le confort enchanta &ess.A"rès a!oir fort bien dVné, les !oyaeurs s'installèrent en !ue de la

nuit. 0'arri!ée R ;lasoX était "ré!ue "our si# heures du matin.=uand les "assaers se ré!eillèrent, %arion é"rou!a les "lusrandes difficultés R secouer &ess. (lle ne sa!ait "lus oW elle était et "rétendait a!ec !iueur qu'il était beaucou" tro" tt.

(nfin, la !ue de "lateau# charés d'alléchants "etits "ains au-dessus desquels tournoyait la fumée d'un chocolat odorant, lui renditsa !i!acité coutumière. (lle feinit de ne "as !oir les reardsironiques que ses amies "osaient sur sa silhouette re"lète. =ue de

fois, en se contem"lant dans la lace, n'a!ait-elle "as clamé sondésir d'être "lus mince. 2'est décidé, disait-elle, demain, *e memets au réime. 2e demain n'arri!ait *amais.

0es *eunes filles commenUaient R "eine R sa!ourer le "etitdé*euner que l'a!ion se mit R tanuer !iolemment. (lles le!èrent lesyeu#, effrayées. =ue se "assait-il$ ne a!arie de moteur$

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CHAPITRE

UN VO3A,EUR +EU CONCILIANT

0'A47N continua R tanuer. 0i!ide de "eur, &ess fermait lesyeu#, ce qui l'em"êchait de !oir que ses deu# amies, les mainsari""ées au# accoudoirs de leur sièe, n'étaient "as très fières non "lus.

)asses, soucou"es, "etits "ains !olaient dans toutes lesdirections, thé et calé au lait maculaient les !êtements des "assaers.(nfin et s'équilibra.

0e commandant de bord !int s'e#cuser Notre "iloteautomatique est dérélé. Nous allons "oursui!re en commandemanuelle.

0es *eunes filles "oussèrent un sou"ir de soulaement.&ess rou!rit les yeu# et un "eu de rosé lui colora les *oues.=uelques minutes "lus tard, l'a""areil faisait un atterrissaeirré"rochable R l'aéro"ort international de 6restXicO.

>+



Nous !oilR en (cosse e#ulta %arion. A nous les fantmes etles mystères

P 4raiment, %arion "rotesta &ess. 2omment "eu#-tué!oquer des choses aussi dé"laisantes au moment de "oser le "iedsur cette terre qui a ins"iré tarit de "oètes

2ette belle tirade "ro!oqua l'hilarité d'Alice et de %arion. &ess "rit un air "incé, "uis sa bonne humeur naturelle l'em"ortant sur sasusce"tibilité, elle se mit R rire d'elle-même. (t ce fut le sourire au#lè!res que les trois amies se "lièrent au# di!erses formalitésdouanières. A la sortie de la are, %. /oy a""ela un ta#i. 0echauffeur, un homme d'en!iron quarante ans, au# che!eu# noirs,

a!ait un !isae *o!ial, couleur de brique. l déclara s'a""eler Donald2larO. %. /oy monta R cté de lui, les *eunes filles s'installèrent Rl'arrière et la !oiture "rit la direction de ;lasoX.

0'accent ty"iquement écossais du chauffeur, son sens très finde l'humour di!ertissaient les trois amies. )out en roulant, il leurfaisait admirer certains "aysaes "lus beau# les uns que les autres etalla même *usqu'R citer des "assaes d'un "oème de /obert &urns.

faudra que !ous allie[ !oir la maison natale de &obby, dit-

il. P =ui est &obby$ demanda &ess R !oi# basse. P 2'est le diminutif de /obert, !oyons ré"ondit sa cousine. P (t aussi le "ont o'Doon, re"rit le chauffeur inconscient de

l'effet "roduit "ar la familiarité a!ec laquelle il "arlait d'un rand "oète.

P 0e "ont o'Doon, fVt Alice. N'est-ce "as celui que franchit)arn 7'Shanter$

P &ien sZr ré"ondit en riant Donald. 7n "eut dire qu'il !ousarri!e de drles de choses quand on lMche la bride R sonimaination. 6au!re )arn... l a été R deu# doits de tuer soncanasson en le faisant alo"er !entre R terre "our le libérerde la sorcière qui s'était accrochée R sa queue.

&ess et %arion demandèrent R leur amie clés e#"lications, carelles n'a!aient rien com"ris R ce dialoue.

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)arn 7'Shanter, leur dit Alice, était un franc !aurien, i!ronein!étéré qui, un soir d'orae, s'était attardé dans une aubere desen!irons de ;lasoX. Dehors, la tem"ête faisait rae tonnerre,éclairs, rafales se succédaient, la "luie tombait R !erse. %ais )amn'a "as "eur. %onté sur sa *ument, %e, il "art au alo" dans la nuitnoire. 5élas il a tro" bu, et bientt, en "roie R son imaination, ilcroit !oir un immense chien noir *ouer de la cornemuse, des elfesdanser des rondes éche!elées.

Soudain, R un détour du chemin, il a"erUoit des sorcières quis'élancent R sa "oursuite. l fouille sa monture. 6our!u qu'il atteinele Doon 2'est un fait bien connu que sorcières et autres es"rits

malfaisants doi!ent s'arrêter au milieu de la "remière eau couranteY "assé cette limite, il leur est interdit de tourmenter leur "roie.0e tonnerre ronde, la foudre s'abat non loin du ca!alier, qui

talonne sa *ument. 0es cris sinistres des sorcières se ra""rochent.(nfin !oici le "ont un dernier effort... Au moment oW la

!aillante %e "asse sous la clef de !oZte, l'une des sorcières luisaisit la queue et l'arrache. %ais )am est sau!é.

2ette léende a été racontée en !ers "ar /obert &urns, dit

Alice "our terminer. 2a% 3')hanter est un de ses "oèmes les "lusconnus .0es trois *eunes filles se turent, chacune é!oquant R sa faUon

l'é"oque oW sorcières et fées faisaient "artie de la !ie quotidienne.Dans les faubours de ;lasoX, des bandes de mouettes

traUaient des cercles au-dessus des maisons et sur les quais. Donalde#"liqua R ses *eunes "assaères, intriuées de !oir ces oiseau#sui!re les "aquebots, qu'ils se nourrissaient des déchets "ro!enant

des cuisines du bord. Autre su*et d'étonnement les lonues ranéesde !ieilles maisons de "ierre surmontées d'un rand nombre decheminées de terre cuite. Alice en com"ta *usqu'R neuf sur un seultoit.

Donald eut un sourire amusé 4ous autres, *eunes Américaines, !ous ne connaisse[ que

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le chauffae central. Nous, c'est rare que nous l'ayons. Alorsdans chaque "ièce, brZle, ou... fume un "oêle R charbon ou R bois.2'est bien aréable aussi, !ous sa!e[. 7n se réunit autour du foyer,on ba!arde, on lit son *ournal, on somnole.

P 2omme c'est curieu# dans certaines maisons, il n'y a "asde "orte d'entrée, mais un lon couloir ou!ert, R l'e#trémité duquelon a"erUoit un *ardin.

P 7ui, certains immeubles ont une "orte et un !estibuled'entrée, d'autres, un couloir ou!ert donnant accès au# a""artements.

P Te !ois que nous a!ons beaucou" R a""rendre et qu'il nousfaudra !eiller R ne "as commettre d'im"airs sous "eine de nous faire

mal *uer, et "ar lR mal *uer les Américaines. P &ah a!ec un "eu de entillesse, de com"réhension, ons'en tire tou*ours et *e suis sZr que !ous n'en manque[ "as.

Sur ces entrefaites, les "assaers arri!èrent de!ant un hteld'a""arence "laisante, situé tout "rès de la are. %. /oy descendit "our !érifier si on leur a!ait réser!é les chambres qu'il a!aitretenues "ar cMble. Au bout de di# minutes, étonnée de ne "as le!oir re!enir, Alice alla le re*oindre. (lle le trou!a en train de

discuter a!ec le réce"tionniste. %ais enfin, monsieur, !ous a!e[ bien reUu montéléramme

A bout d'aruments, semble-t-il, l'em"loyé sortit deu# clefs eta""ela un chasseur. Du "erron, Alice fit sine R ses amies de !enir.Dans l'ascenseur, %. /oy leur dit qu'ils a!aient été inscrits sur lereistre de l'htel sous le nom de /ey au lieu de /oy, d'oW uneconfusion. 0e chasseur conduisit les trois amies dans une chambre R

une e#trémité du couloir tandis que celle de %. /oy était R l'autre. 0orsque !ous aure[ défait !os !alises et que !ous !ous sere[ bichonnées, dit en riant %. /oy, nous oraniserons notre *ournée.

0a chambre réser!ée au# *eunes filles fit leurs délices. ;rande,très *oliment meublée, elle ou!rait sur une salle de bains oWd'immenses et moelleuses ser!iettes de bains firent "ousser dese#clamations R &ess (lles ont au moins trois mètres

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Alice, tou*ours "ratique, se diriea !ers la commode afin d'yraner ses !êtements. Dans le tiroir du haut, elle !it une feuille de "a"ier.

%arion &ess !ene[ cria-t-elle. 0e mystère nous a "récédées

0es deu# cousines accoururent et se "enchèrent sur ce qui "araissait être un messae

=u'est-ce que cela !eut dire$ fit %arion.(t R haute !oi#, elle lut /A)5AD D; ;0AS S0A) 07N; %A00 &(AN &A00

;N A0. P (t ces curieu# dessins s'e#clama R son tour &ess.A droite, tout en haut, on !oyait une cornemuse. (n face, un

berceau en forme de bateau. A a'uche, dans le bas, une sorte deconstruction moderne R un étae.

Allons allons encore un tour de ton imaination, ma "au!re

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Alice (n fait de mystère, c'est tout bonnement un ribouillaed'enfant.

P 2'est !rai, a""rou!a %arion, les dessins etl'orthora"he ressemblent au# laborieu# essais d'un tout "etit écolier.

Alice en tenait "our son mystère, mais elle ne "ut le dire, car lasonnerie du télé"hone lui cou"a la "arole. 2'était l'em"loyé R laréce"tion qui a""elait. l "araissait très ennuyé

2'est bien R %lle /oy que *e "arle$- 7ui. P %ademoiselle, *e suis désolé, il y a eu une erreur. 4otre

chambre a!ait été retenue "ar d'autres !oyaeurs qui !eulent celle-lRet "as une autre. Te !ous en!oie un chasseur qui trans"ortera!os baaes dans une chambre au même étae P tout aussiconfortable d'ailleurs.

Alice transmit cette nou!elle au# deu# cousines. &ess "oussaun sou"ir.

=uelle chance que *e n'aie "as commencé R défaire ma!alise 2e qui m'étonne, c'est que, dans un htel de cette classe, on

commette une erreur "areille. Alice ne ré"ondit "as. (lle e#aminait le "a"ier décou!ert dansla commode. (lle en enreistra le contenu dans sa mémoire a!ant dele remettre en "lace.

Sait-on *amais$ dit-elle, il se "eut que ce messae soitdestiné R la "ersonne qui a retenu la chambre et tient tant R l'a!oir.

P (n ce cas, il s'airait d'un messae chiffré$ demanda%arion.

P /ien d'im"ossible R cela. 0e chasseur arri!a a!ec un "etit chariot "our enle!er les!alises. 0a nou!elle chambre des trois amies se trou!ait être encore "lus éloinée de celle de %. /oy.

:aites-moi "enser R a!ertir "a"a de ce chanement , ditAlice au# deu# cousines.

(t, se tournant !ers le chasseur, elle demanda Serait-ce un certain %. /ey qui a soule!é ces "rotestations$

P 7ui, mademoiselle. l s'est mis dans une belle fureur

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quand il a""rit que sa chambre était occu"ée. 0a confusionentre les deu# noms était "ourtant facile

P 6ourquoi faire tout un drame R "ro"os d'une chambre$2elle-ci !aut l'autre , remarqua &ess.

Alice soneait que ce n'était "as en raison d'une "référencefrisant l'enfantillae que le !oyaeur inconnu s'était mis en colèreYelle ne "ou!ait s'em"êcher de "enser R ce bout de "a"ier noirci defiures et de caractères bi[arres. 2e %. /ey ne crainait-il "as queles *eunes filles aient "ris connaissance d'un messae qui lui étaitsans doute destiné$ (lle décida d'en "arler R son "ère au cours dudé*euner.

)a théorie se tient, admit l'a!oué a"rès qu'elle la lui eute#"osée. l arri!e même que dans les affaires courantes on aitrecours R un code "articulier "our dé*ouer la curiosité d'unconcurrent. )outefois, fais attention R ne "as !oir des mystères "artout, ma chérieY ce n'est d'ailleurs "as la "remière fois que *e temets en arde contre cette déformation "rofessionnelle. /ienn'indique que ledit messae soit sus"ect.

Alice n'était "as con!aincue.

)u oublies le contenu de la lettre que nous a!ons si "atiemment reconstituée, le commissaire et moi, R /i!er 2ity /oy !a dé"oser une bombe che[ !ous. Ne crois-tu "as que la "ersonne qui a!ait tenté de nous a!ertir ait "u confondre /oy et/ey$

P %a "arole, Alice tu es étonnante s'écria %arion,admirati!e.

&ess se "encha en a!ant.

Attention il y a un homme qui me semble très intéressé "arce que nous disons. 2elui qui est R la table !oisine de la ntre...oui... celui qui est seul. T'ai obser!é qu'il tendait l'oreille comme s'ilne !oulait rien "erdre de ce que tu disais, Alice.

Alice *eta un cou" d'Qil furtif au curieu#. Aé d'unequarantaine d'années, solidement bMti, il était haut en couleur. Si !itequ'elle l'eZt détaillé du reard, cet e#amen n'écha""a "as R l'homme,qui détourna la tête, sina ra"idement un

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chèque "our réler l'addition et quitta la salle R maner.%. /oy et les trois amies ayant "ratiquement terminé leur

re"as, Alice les "ria de l'e#cuser un moment. A!ant que le maVtred'htel ne soit !enu "rendre le chèque, elle !oulait *eter discrètementun reard sur la -sinature. 0'homme s'était contenté de ribouillerun numéro celui de la chambre que les *eunes filles a!aient étéobliées d'abandonner.

Alice s'em"ressa d'aller faire "art de sa décou!erte R son "èreet R ses deu# amies qui a!aient, sur ces entrefaites, ané le hall.

2e doit être %. /ey, dit-elle. P Alice Alice, il me semble que tu conclus un "eu tro" R la

léère. Te suis occu"é tout l'a"rès-midi. =ue dirie[-!ous de louerune !oiture et d'aller toutes les trois !isiter les en!irons$ P A!ec "laisir, ré"ondit Alice. =ue nous conseilles-tu

de !oir$ P 6ose la question au "ortier. %ieu# que moi, il saura !ous

indiquer ce qui mérite d'être !u. l "ourra en outre-!ous donnerle nom d'une aence de location, ou se charer lui-même de retenirune !oiture.

Son "ère "arti, Alice ana la réce"tion. 0e "ortier s'em"ressade "rendre les dis"ositions nécessaires. n instant, mademoiselle, *e demande une !oiture. A!e[-

!ous un "ermis de conduire international $ P 7ui. 0'aence R laquelle il s'adressa ré"ondit qu'elle allait

immédiatement en!oyer une !oiture. (lle sera lR dans une demi-heure, dit le réce"tionniste.

2onnaisse[-!ous le loch 0omond $ (n a""renant qu'elles !enaient "our la "remière fois en (cosse,il leur conseilla de ne "as manquer ce site fameu#.

a (n chemin, !ous "ourrie[ !ous arrêter R l'uni!ersité de;lasoX, connue dans le monde entier. (t surtout, em"orte[ desim"erméables. Dan s notre "ays, le tem"s chane très !ite.

Sur une carte, il traUa au crayon un itinéraire de l'e#cursion ettendit ensuite la carte R Alice.

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&on a"rès-midi leur souhaita-t-il. (t n'oublie[ "as qu'en;rande-&retane, on conduit R auche.

Alice le remercia de son oblieance. ne demi-heure "lus tard,les trois *eunes filles montaient dans la !oiture de location et "renaient la route de l'uni!ersité. (lles furent !i!ementim"ressionnées "ar les dimensions du "arc et "ar les constructionsde "ierre rise. 0es di!ers bMtiments, symétriques et flanqués detours, formaient un ensemble R la loi harmonieuse et im"osante.

&ientt, elles sortirent de la !ille et roulèrent en direction duloch 0omond. 0a beauté du "aysae arracha des cris d'admiration Rla romantique &ess.

Alice, arrête-toi /earde ces haies. Te !oudrais les !oir de "lus "rès. 0orsqu'elles sont en fleur, ce doit être ra!issant Alice ralentit. 2e sont des aubé"ines et des bruyères rosés , dit Alice.(lle "assa une !itesse, accéléra. 6eu a"rès, %arion remarqua

des araucarias, a""elés en Amérique "u[[le "our sines, tant leurs branches sont entremêlées.

2omme leur feuillae est "eu abondant, com"aré R celui des

chênes et des hêtres dit-elle.. P A "ro"os de sines, inter!int &ess, *usqu'ici la broche de Ned nous a "orté chance, ne crois-tu "as$

(lles se mirent R rire, mais tout R cou" le rire se fiea sur leurslè!res.

Alice, attention 2ette !oiture arri!e droit sur nous. 2e doitêtre un étraner qui la conduit, il a oublié qu'il de!ait rouler Rauche.

Alice actionna frénétiquement son Ola#on. 0e conducteur ne "arut "as l'entendre. Si, bien qu'étant dans son droit, elle continuait Rtenir sa auche, l'accident était iné!itables. 7ui, mais si elle "renaitsa droite et qu'au dernier moment l'autre se décidMt R "asser Rauche...

&ess hurla !a nous tuer

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CHAPITRE I

TEM+4TE SUR LE LAC

0'A)7%7&0S)( ne "araissait a!oir aucune intention dechaner de cté. )ant "is, *e force R auche dit Alice. (n unefraction de seconde, elle fonUa sur une haie et s'arrêta. 6resque aumême moment, l'inconnu redressa sa !oiture d'un !iolent cou" de

!olant R auche et "assa R un che!eu de la !oiture des *eunes filles. A!e[-!ous !u$ s'e#clama Alice, il a le!é sa main droite

comme "our cacher son !isae. P 2'est un fou rommela %arion. P 6as si fou que cela, "uisqu'il a "ensé R dissimuler

ses traits , rétorqua &ess.0es mains tremblant encore sous le cou" de l?émotion,

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Alice contem"lait, na!rée, la haie qu'elle a!aitin!olontairement endommaée.

T'es"ère qu'il "aiera les déMts , dit-elle enfin.(lle se retourna et, "ar la !itre arrière, rearda la maison,

qu'elles !enaient *uste de dé"asser. 2'était une drle de constructionen "ierre a!ec une entrée !oZtée.

&ess et %arion discutaient ensemble de l'accidentmiraculeusement é!ité. %arion a!ait rele!é une "artie seulement dunuméro d'immatriculation ;. &. +.

Ayant enfin retrou!é son calme, Alice se *oinit R lacon!ersation. ui "ou!ait être ce conducteur dont la maladresse

déuisait, lui semblait-il, une intention délibérée$ /a""elle-toi le messae menaUant qui accom"anaitl'échantillon de tissu écossais, dit soudain &ess. Ne serait-ce "as tout bonnement un nou!el attentat dirié contre toi$

P 2'est fort "ossible. 2ar, en y réfléchissant, même si cetautomobiliste a!ait oublié que dans les les &ritanniques on conduitR auche, mes cou"s de Ola#on ré"étés auraient dZ le lui ra""eler.

A ce moment, la "orte de la "etite maison de "ierre s'ou!rit et

une femme d'en!iron cinquante ans s'a!anUa au-de!ant des *eunesfilles. /ondelette, le teint !if, les che!eu#, qu'elle a!ait noirs, tirésen arrière et roulés sur la nuque, elle a!ait une e#"ression austèremais nullement désaréable.

Alice et ses amies descendirent de !oiture. Alice se "résenta et "résenta ensuite %arion et &ess. 0a femme déclara s'a""eler %me;ilmar.

Te suis na!rée d'a!oir in!olontairement endommaé !otre

haie , dit Alice.(t elle narra les circonstances de l'accident, insistant sur le faitque le conducteur de l'autre !oiture a!ait donné un cou" de !olant brutal alors qu'elle ne s'y attendait "as. A l'a""ui de ses dires, ellemontra les traces de "neus sur la route.

=uoi qu'il en soit, *e suis "rête R "ayer les déMts. A ces mots, l'e#"ression de la femme s'adoucit. Non, non, il ne saurait en être question. Te suis ra!ie que

!ous en soye[ sorties indemnes.

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(t elle lanUa une lonue tirade sur les automobilistes quiroulaient R une allure folle sur ce tronUon de route.

2omme si la sorcière de 2arn 34')hanter était R leurstrousses

2ette remarque fit sourire les *eunes filles. Te !ais reculer la !oiture, "ro"osa AliceY nous "ourrons

mieu# é!aluer l'im"ortance des dommaes. ls n'étaient ."as considérables et %me ;ilmar refusa la

moindre com"ensation. Non, *e ne !eu# rien. 4ous êtes Américaines et !ous

res"ectie[ le rèlement, celui de notre "ays. l ne sera "as dit qu'une

3cossaise !ous aura laissé su""orter les conséquences des fautesd'un autre. &ess faillit "arler de leurs sou"Uons R l'éard du conducteur

maladroit, mais elle se ra!isa et se tut. Alice remercia %me ;ilmaret a*outa

2ette conduite R auche m'a tou*ours sur"rise. Sa!e[-!ousd'oW !ient cette habitude$

P 7n dit qu'elle remonte au tem"s des che!au# et des

équi"aes. A cette é"oque-lR, les chemins n'étaient "as sZrs "our lesca!aliers, sou!ent ranUonnés et tués "ar des briandsY aussitenaient-ils les rênes de la main auche et l'é"ée de la maindroite, "rêts R se défendre contre toute attaque d'un ca!alier!enant en sens in!erse.

P &rrr fit &ess. Te n'aurais "as aimé !i!re R cette é"oque. %me ;ilmar eut un sourire.

4ous sa!e[, ce n'était "as beaucou" "lus danereu# de-!i!re

autrefois que de nos *ours. 4ous !ene[ de !ous en a"erce!oir R !osdé"ens. 0es *eunes filles dirent adieu R l'aimable femme et remontèrent

en !oiture.0a route qu'elles sui!aient leur décou!rait de très beau# "oints

de !ue. De tem"s R autre, de hauts murs de "ierre se dressaient,délimitant de !astes domaines.

(nfin le lac s'écria %arion.

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P 0e loch* corriea &ess. P 2omme il est beau fit Alice. &ess sou"ira 0e loch 0ornond est aussi beau que les chants et les contes

qu'il a ins"irés. Aussi loin que l'on "ou!ait !oir, une na""e d'eau "ure comme

le cristal s'étendait entre des collines boisées. De "etites Vles en "arsemaient la surface.

Alice arrêta la !oiture "rès d'une crique dans laquelle se balanUaient des maisons flottantes, sortes de "ontons sur lesquels ona!ait construit une maison en bois R un étae. 0es *eunes fillesdescendirent de !oiture et lonèrent ces curieuses demeures. (lles

ressemblaient R de randes boVtes en carton carrées dans lesquelleson aurait "ercé des fenêtres et une "orte. )outes étaientuniformément recou!ertes d'une "einture blanche. 2hacune étaitamarrée R un "etit mle "ri!é.

Dites-moi, fVt Alice, ces curieuses maisons ne !ousra""ellent-elles "as quelque chose$ n des dessins tracés sur lafeuille laissée dans un tiroir de l'htel

P )u as raison s'e#clama &ess. %ais que !iendrait faire

dans notre mystère une de ces amusantes boVtes flottantes$ P )u m'en demandes tro". (n tout cas, c'est R retenir. &essle!a le ne[ !ers le ciel, si lumineu# quelques secondes "lus tt. De ros nuaes cachaient le soleil. 0e !ent s'était le!é.

serait "rudent de rentrer, dit-elle. T'aimerais mieu# être Rl'htel qu'ici en "leine tem"ête.

Alice était de cet a!isY "ourtant, une fois remontée en !oiture,elle !oulut "ousser "lus loin. 0a route loneait le loch. A un endroit,

"rès de la ri!e, un "iédestal se dressait, "ortant la statue d'un enfant. )iens "ourquoi l'a-t-on "lacé ici$ P T'ai lu dans le uide que le "au!re "etit ayant été noyé

"récisément R cet endroit, ses "arents lui a!aient fait érier unestatue en sou!enir.

P 2omme c'est triste

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"erdit l'équilibre et tomba dans le lac écumeu# qui se referma sur elle.0e !ent soufflait maintenant a!ec !iolence et, quand les *eunes

filles "ar!inrent R la "etite !ille de 0uss, Alice décida de reaner;lasoX. 0a !oiture tremblait sous les rafales. Alice a!ait de la "eine R

la maintenir sur sa route. 4ite accélère im"lora &ess. Te commence R a!oir "eur. Alice "rit de la !itesse. 0es *eunes filles atteinirent la crique oW

les maisons flottantes étaient amarrées. 0e !ent redoublait de !iolence.ne !éritable tem"ête se déchaVnait. 0a lonue flottille se balanUaitdanereusement, de rands soubresauts l'aitaient.

2ela ne me dit "lus rien d'habiter dans un de ces bateau#, dit%arion. 6ar un tem"s "areil.

)out R cou", un !ent furieu# arri!a du loch. l "oussa littéralementla !oiture de l'autre cté de la route. Alice freina et "ar!int R redresser lasituation.

&ess et %arion, qui ne quittaient "as du reard la crique, "oussèrent un cri.

ne maison flottante a cha!iré Alice rearda dans la direction du loch. 0a rafale a!ait soule!é le

troisième "onton hors de l'eau et l'a!ait en!oyé sur le ri!ae. 0'instantd'a"rès, il basculait. Dominant la tem"ête, des cris de frayeur s'enécha""aient.

Sans "enser R leur "ro"re sécurité, les trois amies enfilèrentra"idement leurs im"erméables et se coiffèrent d'un suroVt.

7u!rir la "ortière équi!alait R re"ousser une !aue iantesque,ce"endant elles y "ar!inrent et s'a!ancèrent !ers la "lae. 0a "luietombait en un é"ais rideau. 0e loch n'était "lus qu'une étendue d'écume bouillonnante. Dans` la crique, secouées comme des coques de noi# "arles lames qui rossissaient R !ue d'Qil, de "etites embarcations

chassaient sur leurs ancres.0es cris qui s'écha""aient du bateau retourné de!enaient de

seconde en seconde "lus im"ressionnants. 0es *eunes filles arri!eraient-elles *usqu'au# !ictimes de cet accident$ (lles se le demandaient a!ecinquiétude. De la maison flottante !oisine, "as le moindre a""el, "as lamoindre manifestation de !ie. Ses occu"ants étaient-ils absents ou "aralysés "ar la "eur$

Soudain &ess "oussa un cri d'alarme.

FK



%arion et Alice se retournèrent et, horrifiées, !irent que le !ent "oussait leur amie !ers les eau# furieuses nca"able de résister, &ess "erdit l'équilibre et tomba dans le lac écumeu# qui se referma sur elle.

GL



CHAPITRE II

LE DONJON

SANS 53S)(/ , Alice et %arion se lancèrent dans l'eautourbillonnante mais "eu "rofonde R cet endroit. Deu# fois, lamalheureuse &ess essaya de se remettre debout, deu# fois une lamela fit basculer de nou!eau. (nfin, ses deu# amies réussirent R larele!er et, se tenant "ar la main, elles anèrent "éniblement lari!e, oW &ess s'effondra.

%erci... merci... !ous m'a!e[ sau!é la !ie. Te suffoquaisdé*R, et les tourbillons allaient m'em"orter au lare.

P Ne "arle "as tant, tu !as te fatiuer, dit Alice. /etourne R la!oiture. Nous nous débrouillerons saris toi.

P Non, non, ré"liqua éneriquement &ess. Te !eu#, moiaussi, "orter secours au# "au!res ens qui sont enfermés danscette maison.

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A tra!ers la tem"ête qui faisait rae, elles entendirent unenfant "leurer

%aman maman ré!eille-toi 0es *eunes filles escaladèrent !i!ement le flanc couché du

"onton. 0a "orte se trou!ait sur la face qui re"osait maintenant surle sable. Alice réussit R ou!rir une fenêtre et, se "enchant "ar-dessusl'a""ui, elle ins"ecta ce qui était au-dessous d'elle. %eubles et ta"isétaient amoncelés sur la "aroi o""osée, de!enue le sol de la maison.Au milieu de ce désordre une femme était étendue, inerteYaenouillée R cté d'elle, une "etite fille sanlotait.

0'enfant le!a les yeu# sur Alice.

4ous !ene[ ré!eiller maman, n'est-ce "as$ Alice se forUa R sourire. De tout son cQur, elle es"érait que lamère de la fillette n'était qu'é!anouie.

7ui, ma chérie , ré"ondit-elle, et, se tournant !ers sesamies, elle a*outa Aide[-moi !ite R descendre.

S'accrochant chacune d'une main au chMssis de la fenêtre, "renant de l'autre une main d'Alice, &ess et %arion laissèrentdoucement lisser l'intré"ide *eune fille.

a Te !ais sauter maintenant, !ous "ou!e[ lMcher cria-t-elle.(lle se reUut léèrement sur le bois et courut !ers la femme.n ra"ide e#amen lui "ermit de constater que celle-ci n'était "asriè!ement blessée. Aucun sine de fracture ni au# bras ni au# *ambes. Sans doute s'était-elle !iolemment heurté la tête contre la "aroi, quand le bateau a!ait cha!iré.

Alice "oussa une table sous la fenêtre. 4ene[ me re*oindre cria-t-elle R ses amies.

%arion sauta la "remière sur la table. Alice la reUut. 6uisensemble elles aidèrent &ess, que son bain forcé a!ait fatiuée.0'enfant "leurait, cachée derrière un ros fauteuil dont les crins

s'écha""aient "ar endroits. &ess alla !ers elle. 2omment t'a""elles-tu$ P sa %uire. Te !ous en "rie, ré!eille[ maman. P 7ui, nous allons le faireY sors de ton coin, n'aie "as

"eur.

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De!ant le charmant sourire de &ess, la timidité de la "etite sedissi"a. (lle courut dans les bras de cette *olie *eune fille qui lareardait a!ec tant de entillesse.

/earde[, dit-elle, tout est sens dessus dessous dans lamaison.

P Nous allons tout remettre en "lace, ne t'inquiète "as. 6endant ce tem"s, Alice et %arion s'efforUaient de faire re!enir Relle %me %uire. Alice lui frictionnait les "oinets, la nuque,%arion cherchait un stimulant. (nfin, elle décou!rit une bouteilled'alcool cam"hré qu'elle tint sous le ne[ de %me %uire, es"érantque l'odeur aiderait celle-ci R re"rendre conscience.

6eu a"rès, la "au!re femme "orta la main R sa tête et d'une!oi# faible demanda a =ui êtes-!ous$ 7W suis-*e$ P %aman maman s'écria sa qui se "réci"ita !ers

elle.(n quelques secondes le sou!enir de la catastro"he re!int R

%me %uire. %erci dit-elle au# *eunes filles. 4ous a!ie[ !u l'accident$

P 7ui, ré"ondit Alice. %es amies et moi, nous étions!enues admirer le lacY hélas le tem"s a chané tout R cou". A "résent, la tem"ête semble a"aisée. 6ou!ons-nous !ousemmener che[ un !oisin$

Tuste R ce moment, un homme "assa la tête "ar la fenêtre. %adame %uire, !ous n'a!e[ "as de mal$ P n "eu. 2es entilles demoiselles ont "ro"osé de nous

aider R sortir d'ici, sa et moi.

0'homme tendit les bras "ar l'ou!erture en disant 6asse[-moi sa. %a femme est lR, elle en "rendra soin. ne fois l'enfant en sZreté sur le ri!ae, les *eunes filles

hissèrent %me %uire sur la table, "uis, se faisant la courte échelle,elles la soule!èrent, le !oisin la "rit "ar les mains et, R eu# quatre,ils réussirent R la faire sortir de la maison P qui, hélas ne flottait "lus.

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Alors, R tour de rle les trois amies quittèrent le "onton.Sur la "lae, le "etit rou"e échanea des "résentations. 0es

secourables !oisins s'a""elaient %. et %me Scott. 4oyant en quel "iteu# état se trou!aient les *eunes Américaines, ils les in!itèrent Rentrer che[ eu#.

A!ec "laisir ré"ondit Alice a!ec em"ressement.0a maison flottante des Scott était bien tenue et confortable.

2haque chose était R sa "lace. A"rès s'être la!ées et s'être donné uncou" de "eine, fort utile d'ailleurs, les *eunes filles s'installèrentde!ant un bon "oêle. )out R cou", %me Scott dé!isaeaintensément Alice.

Te crois a!oir !u !otre "hoto sur la cou!erture de Photograhie internationale& s'e#clama-t-elle. Te me disais bien que!otre nom m'était familier. 4ous êtes la *eune détecti!e américainedont on !antait les mérites

Alice rouit, non "as R cause du com"liment, mais "arcequ'elle était na!rée d'a""rendre ainsi que sa "résence en (cosse étaitconnue. 7n !a me reconnaVtre "artout, mauréa-t-elleintérieurement. %on ennemi, quel qu'il soit, saura tou*ours oW *e suis

et se tiendra sur ses ardes 2omment le démasquer dans cesconditions $ a Si !ous êtes R court de mystère R élucider, *'en ai un R !ous

"ro"oser, re"rit %me Scott. A!e[-!ous remarqué le dernier "onton,celui qui est tout au bout de la crique, un "eu R l'écart des autres$Son nom est "eint au-dessus de la "orte Le Pirate.

/ Non, *e ne l'ai "as remarqué. %ais "ourquoi ce nom Le Pirate sur une "aisible maison flottante, et loin des mers$

P 2'est le titre d'un roman de Calter Scott P dont *e "orte le nom sans "ou!oir m'enorueillir de le com"ter "armi mesancêtres, dit en riant la charmante femme. 0'action de ce roman sedéroule dans la nature randiose des Vles Shetland. 0e héros, le "irate 2le!eland, aime une belle et noble *eune fille, mais ellele re"ousse, car elle ne !eut "as é"ouser un bandit.

Déses"éré, il !eut lui "rou!er qu'il est

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dine d'elle, et s'enae dans l'armée anlaise. 6eu a"rès,il est tué lorieusement.

P =uelle belle histoire fit &ess, qui, dé*R, se !oyaitsous les traits de la "ure et romantique héro\ne.

Alice mit fin R ses rê!eries en "riant %me Scott de lui "arlerde ce "onton, sièe d'un mystère.

%me Scott baissa la !oi# comme si on "ou!ait l'entendre deloin.

est habité "ar de curieu# bonshommes qui !ont et !iennentR n'im"orte quelle heure et ne fraient a!ec "ersonne. 0es "ro"riétaires du Pirate n'y sé*ournent qu'en été, ils l'ont sans doute

loué R ces sinuliers indi!idus, dont nous inorons *usqu'au# noms.ls circulent surtout de nuit. 2es détails é!eillèrent l'attention d'Alice. A moins que nous ne "uissions faire quelque chose "our

%me %uire et "our sa, il serait tem"s que nous "artions.Au"ara!ant, *'aimerais *eter un cou" d'Qil sur le bateau dont !ousme "arle[.

(lle aurait !oulu encore "oser quelques questions, mais

d'autres !oisins entrèrent, lui en enle!ant la "ossibilité. 0es troisamies dirent au re!oir au# Scott et se dirièrent !ers l'e#trémité dela crique. (lles s'enaèrent sur une "asserelle étroite qui faisait letour du Pirate. D'é"ais rideau# obscurcissaient les fenêtres. Alicefra""a R la "orte, "as de ré"onseY elle recommenUa sans "lus desuccès. A"rès a!oir "lusieurs fois contourné le bateau sans rientrou!er de sus"ect, &ess manifesta de l'im"atience.

6artons, *e meurs d'en!ie de "rendre un bain chaud et de me

chaner. P %a "au!re &ess 2'est !raiY a"rès toutes ces émotions et un bain forcé, tu dois être R bout de résistance. (n route "our ;lasoX Nous y serons en quelques minutes, *e te le "romets.

P Non Non *e t'en "rie, "as de "erformance Te "réfèrearri!er "lus lentement R bon "ort, mais sans rien de cassé "rotesta&ess en riant.

A l'htel, le "remier souci des trois amies fut de se

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"réci"iter dans leur chambre. Alice "rit un bain, se chanea etdécida d'aller !oir son "ère, qu'elle désirait mettre au courant desincidents de l'a"rès-midi. &ess et %arion déclarèrent !ouloir sere"oser un "eu. (n loneant le couloir, Alice "assa de!ant lachambre qui leur a!ait été assinée en "remier lieu. =uel ne fut "asson étonnement d'entendre le son d'une cornemuse (lle tenditl'oreille. n inconnu *ouait )cots* ha hae &

0e *oueur était manifestement un débutant, car il ne cessait deré"éter la "remière "hrase de la mélodie, "hrase qu'il *ouaitd'ailleurs fort mal.

Serait-ce le fameu# %. /ey $ se demanda-1-elle intriuée.

Sur le messae enfermé dans le tiroir de la commode, undessin re"roduisait une cornemuse. 8 a!ait-il un lien entre les deu#choses $

Alice fra""a R la "orte de son "ère. (ntre[ , ré"ondit une!oi# bien familière. 7uf il était lR. (lle "ourrait discuter a!ec lui deces tremblantes co\ncidences. %. /oy

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était "loné dans la lecture d'un *ournal du soir. l le!a la tête %a chérie, !oilR qui ne !a "as te "laire, *e le crains. (t il lui montra en "remière "ae une "hoto d'elle,

re"roduction de celle "ubliée "ar Photograhie internationale* etsui!ie d'un article sur la *eune détecti!e touriste .

7h c'est terrible, "a"a %oi qui ne !oulais "as êtrereconnue.

(lle lui raconta l'é"isode du loch 0omond et la ra"idité a!eclaquelle %me Scott l'a!ait identifiée.

Si cela continue, toute enquête me sera désormais interdite. Son "ère ne lui cacha "as combien tout cela le "réoccu"ait,

"uis, dans l'es"oir de la rasséréner, il a*outa a!ec un sourire amusé ne te manque "lus qu'un uniforme et un brassard. =uedirais-tu si *e te faisais fra""er un bel insine "ortant en rosseslettres le mot Détecti!e

Alice éclata de rire. 2et accès de aieté dura "euY elle fit R son "ère le récit de la collision dont ses amies et elle a!aient failli être!ictimes sur la route.

%. /oy fronUa les sourcils.

7n dirait en effet que l'automobiliste a !olontairement tentéde !ous faire "eur P sinon de "ro!oquer un accident ra!e.2omment sa!oir ce qu'il y a derrière ces histoires de !oiture, R /i!er2ity d'abord, ensuite ici$

P Te suis "ersuadée, quant R moi, qu'il e#iste un lien entre cesattentats P a""elons les choses "ar leur nom P et le sou!enir defamille "erdu. Ne serais-tu "as d'a!is d'alerter la "olice$

0'a!oué réfléchit un moment, "uis déclara que mieu# !alait

attendre. 4ois-tu, nous n'a!ons aucune base solide sur laquelle nousa""uyer. 7n ne "eut dé"oser une "lainte sur de sim"lessu""ositions. 2et a"rès-midi, l'incident s'est "assé sans témoins,!ous n'a!e[ même "as rele!é le numéro com"let de la "laque et!ous serie[ inca"ables d'identifier le conducteur. Te te "ro"ose unechose allons dVner. A deu# "as de l'htel,

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*'ai a"erUu un restaurant franUais. 4eu#-tu m'y retrou!er a!ectes amies !ers se"t heures$ Te !ais retenir une table.

P 4oilR une idée qui aura l'entière a""robation de &ess, laourmande. l n'y a rien qu'elle a""récie autant que la cuisinefranUaise , ré"ondit Alice en riant.

0e restaurant était très aréable. n maVtre d'htel, aussi dinequ'attentionné, les conduisit !ers la meilleure table. Alice remarquaque le ser!eur et le "etit chasseur lui *etaient des cou"s d'Qil R ladérobée.

Aacée, elle com"rit qu'ils l'a!aient reconnue. )andis qu'ellesa!ourait un succulent Mteau R la crème, le chasseur s'a""rocha et

lui tendit une feuille de "a"ier et un crayon. 0e monsieur, R la seconde table lR-bas, souhaiterait a!oir unautora"he de la *eune demoiselle détecti!e.

ne fallut "as lontem"s R Alice "our décider de ne "asaccéder R cette requête. (lle n'était "as "rès d'oublier le nommé 6aulqui, R /i!er 2ity, a!ait "ayé sa sinature un dollar. (lle ne donnerait "as R un autre l'occasion d'utiliser sa sinature R des fins "lus oumoins honnêtes.

Alice rearda dans la direction du monsieur , et a!ec unaimable sourire fit non de la tête.%. /oy réla l'addition et les quatre con!i!es quittèrent le

restaurant. De retour R l'htel ils montèrent aussitt R leurschambres. Dans le couloir, %. /oy dit R Alice

Soye[ "rêtes de bonne heure demain matinY *'ai retenu le ta#iqui nous a amenés ici hier et son "laisant chauffeur, Donald 2larO.T'aimerais ne "as arri!er tro" tard R (dimbour. 0'htel nous

"ré"arera un re"as froid que nous manerons en cours de route. 0e lendemain, a!ant de monter en !oiture, Alice s'a""rocha du bureau de réce"tion et demanda si %. /ey était encore lR.

Non, mademoiselle, ré"ondit l'em"loyé, il a rélé sa note trèstt ce matin et il est "arti.

=uelque chose me dit que ma route et celle de %. /ey !ontencore se croiser conclut Alice en se dirieant !ers le ta#i.

Donald était le même *oyeu# drille que la !eille.

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A!e[-!ous des courses R faire a!ant de quitter la !ille$demanda l'a!oué.

P Si nous ne sommes "as tro" "ressés, *'aimerais beaucou"!isiter une fabrique de cornemuses , dit Alice.

%. /oy ré"ondit qu'il dis"osait de tout son tem"s et que c'était *ustement "our leur "ermettre de faire un "eu de tourisme qu'il a!ait!oulu "artir de bonne heure. Donald les conduisit donc au cQur de;lasoX, ou "lutt de son quartier d'affaires. 0'usine dans laquelle illes fit entrer fabriquait non seulement des cornemuses mais aussides costumes écossais, ceu# que les hommes "ortent quand ils *ouent de cet instrument national dans les défilés. 0es !isiteuses

a""rirent a!ec étonnement que l'on "ou!ait se "rocurer dans cettefabrique les tissus écossais au# couleurs de chaque clan, du "lusim"ortant au "lus "etit.

a 0es femmes *ouent rarement de la cornemuse, leur ditl'em"loyé qui leur ser!ait de uide. %ais elles dansent au son desinstruments, !êtues de corsaes au# couleurs !i!es et de *u"esécossaises.

P 7W "ourrais-*e me "rocurer un costume écossais féminin$

s'informa Alice.0'homme lui donna l'adresse d'un maasin de la !ille. Alice setourna !ers son "ère.

T'aimerais a!oir un costume au# couleurs des Doulas. P Nous t'en achèterons un en sortant d'ici , ré"ondit

l'a!oué en souriant de cette fantaisie.0'em"loyé les conduisit de salle en salle. l leur montra les

outres en "eau de mouton, que le cornemuseu# rem"lit d'air et qui

ser!ent de soufflerie. 2es outres sont recou!ertes de tissu au#couleurs du clan auquel a""artient l'instrumentiste.(nsuite il leur montra les di!ers éléments de bois qui

com"osent la cornemuse le tuyau mélodique R anche de roseauY la!al!e "lacée R la "artie su"érieure de l'outre et qui "ermet au *oueurde laisser entrer l'air ou de l'em"êcher de sortirY les bourdons,tuyau# qui ne "roduisent chacun qu'un seul son destiné R former unrudiment d'accord. ls sont en énéral au nombre de trois deu#

ténors, une basse.

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=u'est-ce qu'une anche$ demanda &ess.0'em"loyé lui montra une mince lanuette de roseau "lacée au

sommet du tuyau mélodique et lui e#"liqua que les !ibrations decette lanuette "roduisent les sons.

)ous ces "i"eau#, ou chalumeau#, ou encore tuyau# sont enébène. 0'i!oire qui les orne !ient des ndes, et les roseau# nous sontfournis "ar l'(s"ane. 0es di!ers éléments sont assemblés "ar des!is.

2e qui intéressa le "lus Alice dans toute cette !isite fut de !oircomment on fendait les roseau# *aune "Mle. (lle a""rit que cetteo"ération est la "lus délicate, car la *ustesse du son en dé"end.

A"rès a!oir remercié l'em"loyé, %. /oy et les trois amiessortirent.a 2es cornemuses me "araissent !raiment tro" com"liquéesY *e

"réfère m'en tenir R mon bon !ieu# "iano , tel fut le commentairede &ess.

Donald les emmena ensuite dans le maasin dont Alice luidonna l'adresse, et oW elle "ut choisir un costume qui lui seyait Rmer!eille.

T'ai une folle en!ie de le mettre, dit-elle R ses amies, mais *ene !eu# "as attirer l'attention. ci, les femmes ne !ont "as ainsi!êtues.

(lle en fit la remarque R Donald. Dans le Nord de l'(cosse, !ous rencontrere[ des *eunes filles

et *eunes femmes en Oilt, lui dit-il. Alors, !ous "ourre[ "orter !otrenou!eau costume sans é!eiller la curiosité des "assants.

(n chemin, il suéra R ses "assaers de !isiter le chMteau de

Stirlin. l est un "eu en dehors de notre route, "ourtant *e !ousconseille d'y aller. l en !aut la "eine

A l'a""roche de la forteresse, %arion ne "ut retenir un crid'admiration. ;rou"ées sur un haut "iton, dominant !allées et "laines, se dressaient "lusieurs constructions de "ierre.

De chaque cté de l'entrée "rinci"ale se tenait un arde en Oilt.n uide s'a!anUa au-de!ant de %. /oy et des *eunes

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filles. l leur fit monter une a!enue "a!ée, en "ente raide, quiaboutissait R une "lace autour de laquelle donnaient les di!ers cor"sde bMtiments.

0e "lus "etit ser!ait d'htel de la monnaie, dit le uide. 7n ytransformait l'arent, "ro!enant des collines a!oisinantes, en "iècesde bon aloi, fra""ées au# armes du royaume. 2ertains "rétendentque ce fut lR l'oriine de la li!re sterlin.

0es !isiteurs reardaient, fascinés, les a""artementssom"tueusement meublés et celui, "lus "etit qui fut habité "arl'infortunée %arie Stuart, a!ant qu'elle ne fZt transférée dans une "rison anlaise. 0e uide se lanUa dans une série d'histoires

d'intriues, de com"lots, R !ous faire dresser les che!eu# sur la têteet si embrouillées que %arion, &ess et Alice elle-même sentaient latête leur tourner.

)outefois, certains noms fra""èrent Alice, dont ceu# deCilliam Callace et de /obert &ruce, les héros en l'honneur de qui le "oète &urns com"osa )cots* a hae* ra""ela-t-elle R ses amies.

&ess, elle, "ensait R autre chose. /omantique comme ellel'était, le sort de %arie Stuart l'émou!ait "rofondément

6au!re reine d'(cosse A!oir !écu en "rison "rès de !intans et être ensuite déca"itée =uel sort affreu# 0e uide leur fit tra!erser la cour et leur montra un escalier de

"ierre conduisant au# oubliettes. 4oule[-!ous les !isiter$ demanda-t-il. P 6ourquoi "as$ dit %. /oy. P 4ous n'a!e[ "as besoin de moi. Te !ous attends ici. 0es

quatre touristes descendirent. 2ette "rison souterraine

était humide et froide. 6ar!enue tout en bas, &ess frissonna =uelle cruelle é"oque Te ne "eu# m'em"êcher de frémir ensoneant R tous ces malheureu# *etés ici, alors qu'ils n'a!aientcommis d'autre crime que celui de ne "as être d'accord a!ec leursou!ernants. /emontons 2ela me rend mélancolique.

(lle fit demi-tour et rim"a "resque en courant le lonescalier. %arion et %. /oy la sui!irent, R une allure "lus

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raisonnable, toutefois. 0e uide se mit R rire R la !ue de lamine horrifiée de &ess.

m"ressionnant n'est-ce "as$ 0es rats ne de!aient "as !ous ylaisser lontem"s en "ai#, dit-il. %ais oW est "assée la *eunedemoiselle détecti!e$ 2elle dont on a "ublié la "hoto$

A ces mots, %. /oy, &ess et %arion se reardèrent étonnés.7W était Alice$ Sans doute en train d'e#aminer quelque recoin

"lus sombre que les autres %. /oy descendit lui ra""eler que le ta#i les attendait et qu'il

était en tout cas tro" tard "our sau!er les malheureu# enfermésquelques siècles au"ara!ant entre les "ierres humides.

l re!int cinq minutes "lus tard. Son sourire amusé s'était muéen une e#"ression soucieuse. (lle n'est "as en bas annonUa-t-il. 2omment s'e#clama le uide. 2'est im"ossible, elle n'est "as

ressortie "ar ici et il n'y a "as d'autre issue, nous en sommes sZrs etcertainsY !ous "ense[ bien que de"uis le tem"s, le moindre recoin, lamoindre fissure a fait l'ob*et d'ins"ections minutieuses

Affolés, %. /oy, &ess et %arion dérinolèrent "lutt qu'ils

ne descendirent les marches. 0'obscurité les en!elo""a de nou!eau.=u'était-il ad!enu d'Alice$

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CHAPITRE III

UN AVEU

0( ;D( lui-même commenUait R se tourmenter. S'a!anUantsur la "remière marche, il cria au# trois touristes de l'attendre.

faut que *e !ous dise quelque chose. Te me ra""elle unincident auquel, sur le moment, *e n'ai "as "rêté attention, mais qui a "eut-être une sinification qui m'écha""e. les re*oinit et

"oursui!it n autre touriste est descendu dans le cul-de-basse-fosse

a"rès !ous. l marmonnait entre ses dents des "hrases qui me "arurent dénuées de sens... 6our!u qu'il n'ait "as enfermé lademoiselle dans le cachot oW l'on mourait "ar as"hy#ie

P =uoi s'e#clamèrent a!ec effroi l'a!oué et les deu#cousines.

0e uide leur e#"liqua que la "remière cellule dans

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laquelle ils a!aient "énétré com"ortait un "etit cachot, sorte derecoin oW, dans les tem"s anciens, on faisait "érir "ar suffocation les "risonniers en se"t minutes. l suffisait d'en obturer l'ou!erture a!ecune rande "ierre, "osée R cté.

;uide et touristes se "réci"itèrent dans la cellule. 0a rande "ierre isait encore R terre. Alice n'était nulle "art en !ue.

%. /oy "oussa un "rofond sou"ir de soulaement. Dieu soit loué Alice nous aura sans doute "récédés sans que

nous ne nous en soyons a"erUusY elle est tout bonnement en traind'admirer un quelconque détail d'architecture

)andis qu'ils remontaient le triste escalier dont tant de

malheureu# en "roie au "lus atroce des déses"oirs a!aient usé lesmarches, le uide leur dit qu'il s'était absenté cinq R si# minutes del'endroit oW il était su""osé les attendre. 2omme ils émereaient en "lein air, ils !irent Alice R quelques mètres de la "orte d'entrée. 0euide se "orta au-de!ant d'un autre rou"e de touristes.

Alice comment as-tu "u nous faire une "eur "areille "rotesta &ess. 7W étais-tu$

P 0orsque !ous étie[ R l'e#trémité du souterrain, *e nie suis

éloinée un "eu et *'ai !u un homme descendre l'escalier. 2'étaitmon !oleur d'autora"hes... oui... le fameu# 6aul... P (n es-tu certaine$ demanda %arion, incrédule. P SZre et certaine (n me !oyant, il a fait demi-tour et s'est

mis R courir comme s'il a!ait le diable R ses trousses. &ien entendu, *e me suis lancée R sa "oursuite. 5élas il m'a été im"ossible de lerattra"er. 0a "orte d'entrée franchie, il a sauté dans une !oiturequi ressemblait fort R celle qui n failli heurter la ntre sur la route

du loch 0omond. (lle a démarré R une allure folleY *'ai "u ce"endant!oir que le conducteur n'était autre que celui que nous connaissonssous le nom de /ey.

P )iens )iens ls seraient com"lices, alors, dit %arion. 2equ'ils mi*otent, ces deu#-lR, rie doit "as être *oli, *oli (n tout cas,cela intéresse les /oy d'une manière ou d'une autre.

&ess ne disait motY elle reardait Alice a!ec de rands

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yeu# effrayés. (nfin, elle lui raconta ce que le uide leura!ait dit R "ro"os de la chambre de suffocation et a*outa 2e6aul t'aurait !olontiers "oussée clans le cachot de suffocation s'ilen a!ait connu l'e#istence

P nutile de te monter la tête R "résent. Dis-moi "lutt "ourquoi, selon toi, il s'est a!enturé dans ce don*on, nous sachantlR. l courait le risque de se faire sur"rendre, et c'estd'ailleurs ce qui est arri!é.

P Te "ense "lutt qu'il a!ait mission d'é"ier nos "ro"os afinde connaVtre notre "rochaine destination. l n'a!ait aucuneraison de "enser que *e me sé"arerais de !ous et com"tait se lisser

de cachot en cachot. 0a !oi# "orte admirablement dans ce sinistreendroit. Sa sur"rise é!idente en me !oyant confirmerait monhy"othèse.

%. /oy fit obser!er qu'en effet leurs ennemis semblaient être Rl'affZt de leurs moindres faits et estes.

)es sou"Uons en ce qui concerne mon "resque homonymeme "araissent fondés. 4ous ayant entendues toutes les trois ba!arderdans !otre chambre, il aura sui!i la !oiture de Donald. Te !ous

conseille !i!ement de ne "arler entre !ous qu'R !oi# basse. %. /oy demanda ensuite R Alice si elle a!ait rele!é le numérode la !oiture dans laquelle était monté ledit 6aul.

7ui, ré"ondit-elle. n arde, de faction R l'entrée, m'aautorisée R télé"honer aussitt R la "olice. A"rès !érification, on m'aré"ondu que c'était le numéro d'une automobile de louae et que,sans doute, les hommes qui l'occu"aient ne tarderaient "as Rl'abandonner dans un endroit isolé, si, comme *e le "rétendais, ils

n'a!aient "as la conscience tranquille. P 2haque fois que nous croyons mettre la main sur lesmisérables qui ont démoli ta !oiture, dé"osé une bombe dans ta boVte au# lettres, failli nous tuer sur la route, "ouf... ilss'en!olent en fumée s'e#clama %arion.

P )u aurais "u a""eler les ardes R la rescousse et fairearrêter 6aul J...

P (n territoire étraner$ Sans mandat d'amener et en

l'absence de toute "reu!e$ Allons, tu rê!es, &ess

II



P 2'est !rai, *'oubliais que nous rie sommes "as R /i!er

2ity.DéUus, im"ressionnés, car il n'est "as aréable de se sa!oir

é"ié, %. /oy et les trois *eunes filles remontèrent dans le i.i#i. ls nefirent aucune allusion R cet é"isode de!ant Donald et bientt, anés "ar la bonne humeur inaltérable du *oyeu# drille, "ar ses "ro"osem"reints d'humour, ils se détendirent et "urent *ouir "leinement dela "romenade. A"rès a!oir roulé une bonne heure, Donald arrêta la!oiture "rès d'un ruisseau qui chantait en cascadant sur son lit de

"ierres. 0'endroit rê!é "our un dé*euner en "lein air a""rou!a

&ess.ls s'assirent tous les cinq sur l'herbe et se réalèrent de

l'e#cellent re"as froid "ré"aré "ar le cuisinier de l'htel. 2onnaisse[-!ous l'histoire de cette "etite !ille d'(cosse oW

tout le monde "ortait le même nom de famille$ demanda Donald. P =uelle blaue s'e#clama &ess.

IH



P Non, *e ne "laisante "as du tout. ls s'a""elaient tous %ac<en[ie, mais chacun s'était !u attribuer un surnom. 2ertains étaientfort drles. 4oyant un *our un des leurs descendre du clocher R l'aidede cordes, les habitants le ba"tisèrent 0e Sine . 0e "harmacienfut surnommé 2lystère , le barbier 2ou"etifs , le médecin 6ilules et ainsi de suite. 2ela donnait %acOensie le Sine,%acOensie le 2lystère, %acOensie le 2ou"etifs. T'ai oubliéles "lus "ittoresques.

2ette anecdote amusa les auditeurs de l'intarissable chauffeur.0e "ique-nique terminé, les restes furent remis dans le carton,

destiné R être *eté ensuite. A"rès la !ille de :alOirO, Donald tourna R

l'est en direction de :irth of :orth. 2e olfe s"lendide tra!ersé "arun immense "ont métallique, sert d'estuaire au :orth, lare fleu!ed'(cosse.

A &o'ness, Donald s'arrêta de!ant une rande "laque brunescellée dans le flanc de la colline. (lle "ortait une inscri"tion enlatin.

2'est un mur romain, dit Donald, il cou!rait "lus de quaranteOilomètres, d'ici R la 2lyde. 2e mur mesurait quatre mètres de haut

et du cté de l'assaillant une "rofonde tranchée em"êchait les soldatsd'en tenter l'escalade. Alice s'efforUa de déchiffrer les caractères. (lle "ar!int R

a""rendre que ce mur a!ait été construit sous le rène de l'em"ereurromain Antonin le 6ieu#.

7h asse[ dit &ess. l me semble que de"uis ce matin, *en'entends "arler que de uerre, de san !ersé, de tortures, toutes "lushorribles les unes que les autres. 2ela tourne au cauchemar.

Donald la rearda a!ec com"réhension. Allons-nous-en, et *e !ous "romets de ne "lus !ous raconterd'histoires traiques *usqu'R ce soir.

P %erci sou"ira &ess dont le !isae s'éclaira. ls re"rirentla route d'(dimbour.

A!e[-!ous entendu "arler de cet officier de marine qui reUutl'ordre d'amarrer son na!ire au :orth &ride$

Aucun des "assaers ne connaissant l'anecdote, Donald la

raconta

IK



%al "rononcé, :orth de!ient :ourth, autrement ditquatrième. 7r l'ordre écrit "ortait :ourth . 0e malheureu# officiercom"rit donc qu'il s'aissait du quatrième "ont et il fit la na!ette surle fleu!e. :inalement il lanUa un messae radio au ministère de la%arine 7W est le quatrième "ont$ Te n'en ai trou!é qu'un. nerisquait uère d'en trou!er d'autres 4oilR ce que c'est que de ne "asa""rendre la éora"hie. S'il l'a!ait mieu# étudiée, il n'aurait "ascommis une aussi stu"ide erreur.

P (n effet dit Alice en riant de bon cQur.Donald continua de les amuser "ar des historiettes qui

témoinaient de l'humour "ro"re R ceu# de son "ays, humour qui

n'é"arnait ni les étraners ni eu#-mêmes.&ientt, toutefois, la densité de la circulation le contrainit ausilence. ls étaient arri!és dans (dimbour, R l'heure oW usines et bureau# déoreaient em"loyés et ou!riers. 0es rues étaientencombrées de !éhicules et de "iétons.

0a beauté des édifices, la "ro"reté des rues firent l'admirationdes *eunes Américaines.

=uelle belle !ille murmura Alice.

Donald enfila l'a!enue centrale, bordée d'un cté "ar desmaasins au# alléchantes !itrines, de l'autre "ar un "arc. 6erché surla colline, l'im"osant chMteau d'(dimbour dominait !ille et fleu!e.

0'htel dans lequel descendirent les quatre !oyaeurs était "roche de la !aste are du chemin de fer. 2e fut a!ec un !if reretqu'ils se sé"arèrent de Donald, qui a!ait animé "aysae, architectureet leur a!ait fait "rendre contact a!ec l'(cosse et son folOlore.

%erci merci rMce R !ous ce !oyae a été un !éritable

enchantement , dit Alice en lui serrant la main.Ses amies e#"rimèrent la même ratitude. 2ela a été un "laisir "our moi, affirma Donald a!ec un bon

sourire. Te !ous souhaite *oie et bonheur. (t a"rès un dernier salut de la main, il s'éloina. %. /o! et les

*eunes filles "énétrèrent dans le hall de l'htel oW leur fut aussittser!i un thé chaud et odorant.

(#actement ce dont *'a!ais en!ie a"rès cette lonue

HL



randonnée , dit &ess en cou!rant d'un tendre reardd'a""étissantes "Mtisseries dis"osées sur la table roulante.

6endant que les trois amies faisaient honneur au# Mteau#, %./oy rem"lit les fiches et fit monter les !alises dans leurs chambres.0a demi-heure sui!ante fut consacrée R siroter du thé et R sedétendre.

(nfin, la !oi# de %arion s'éle!a moqueuse.

%onsieur, dit-elle R %. /oy, nous rie serons que trois R dVnerce soir. P 2omment cela$ P 7ui, &ess a dé*R dVné. P 2'est ce que tu t'imaines, ri"osta sa cousine. )u te

trom"es, nia belle Dans deu# heures, *e serais "rête R dé!orer toutun festin.

Alice éclata de rire.

H1



&ess &ess tu te !antes et tu oublies ta line /iant et "laisantant, les trois amies anèrent leur chambre.

Tuste comme elles y entraient, la sonnerie du télé"hone résilla. %ademoiselle /oy$ demanda la standardiste. T'ai un a""el

des 3tats-nis "our !ous. n moment, s'il !ous "laVt. =uelques secondes "lus tard, une !oi# d'homme résonnait R

son oreille. 7h Ned s'écria Alice, tout heureuse.&ess et %arion échanèrent de "etits clins d'Qil entendus.

(lles aimaient beaucou" taquiner Alice sur son amitié a!ec Ned. 0'ins"ecteur NicOerson adresse son ra""ort R son chef, le

détecti!e /oy, re"rit Ned. 4oici les dernières nou!elles. T'ai mis lamain sur le re"orter de L'(cho du )oir qui a écrit l'article sur toi. l afini "ar m'a!ouer qu'il a!ait été mis au courant de tes "ro*ets "ar uncertain 6aul. A"rès quelques recherches, *'ai décou!ert le nomcom"let dudit indi!idu 6aul 6étrie.

P &ra!o tu es un as (t qui est ce 6étrie$ P l demeure R /i!er 2ity. Tamais il n'a eu de démêlés a!ec

la "olice, qui, "ourtant, se méfie de lui. 7n ne "eut lui re"rocher

que l'émission de chèques sans "ro!ision, aussitt cou!ertsce"endant. P )u as accom"li un beau tra!ail d'enquêteur, dit Alice. P Attends d'a!oir entendu la suite T'ai identifié l'auteur

du messae t'a!ertissant qu'une bombe serait dé"osée che[ toi

H+



CHAPITRE I

UNE FILATURE IM+ORTUNE

N(D lui raconta comment il a!ait décou!ert cette "ersonne.A"rès a!oir lonuement médité sur le calque que tu m'a!aisconfié, *'ai conclu que ce messae a!ait été écrit "ar une femme. Tet'ai sou!ent "arlé du "rofesseur Cebster, d'(merson. A"rèsa!oir lontem"s enseiné l'archéoloie, il s'est intéressé R la

ra"holoie. A "lusieurs re"rises, nous a!ons ensemblediscuté de cette science qui "ermet de déterminer lecaractère d'a"rès la forme des lettres.

P 7ui, et *e me sou!iens qu'au sortir d'une de ces discussions,tu m'as dit qu'une écriture !erticale, hardie, dénotait une "ersonnalité littéraire, un "eu cassante, qu'une écriture inclinée !ersla droite était une marque de ner!osité.

P 2'est cela. 0'écriture en question me semblait a""artenir R

une "ersonne timide, maternelle, "lus toute *eune, sans doute.

H



0a qualité du "a"ier em"loyé indiquait qu'elle !i!ait dans unquartier habité "ar des ens de re!enu modeste. T'ai donc "arcourumarchés et boutiques en tenant l'Qil ou!ert.

P (t tu "rétends a!oir trou!é l'auteur du fameu# messae ent'y "renant de cette manière$

P 6arfaitement, mademoiselle, ré"ondit en riant Ned.T'a!ais "ris soin d'emmener un *eune cousin. 2haque fois qu'unefemme ré"ondant au "ortrait que *e m'en faisais s'a""rochait de lacaisse, nous nous mettions R "arler bombes et nous uettions sesréactions. (nfin, un beau *our, dans un su"ermarché, nous a!ons!u une cliente sursauter et nous rearder inquiète. Aussitt, sans

lui laisser le tem"s de se re"rendre, *e l'ai abordée et *'ai "arlé dumessae. (lle a reconnu l'a!oir lissé dans ta boVte au# lettres. P Ned tu es un énie s'e#clama Alice, dont

l'enthousiasme atteinit son comble. 2ontinue, *e t'en "rie. P 2ette femme, %me %orrison, ère un "etit htel meublé. l

y en a "lusieurs dans la même rue. De nombreuses "ersonnes !ont et!iennent sans cesse. n *our, en fermant une fenêtre qui donne surune contre-allée, elle a sur"ris les "ro"os qu'échaneaient deu#

hommes. 0'un d'eu# disait R son com"anon qu'il a!ait reUu de %. /ey l'ordre de faire sauter R la bombe la *eune détecti!e et son "ère.

P %me %orrison a-t-elle entendu autre chose$ P /ien, si ce n'est cette "récision 2'est un a!oué.

%me %orrison s'est léèrement "enchée "ar la fenêtre afin demieu# entendre, mais les deu# hommes se sont éloinés. norantsi c'était sérieu# ou non, elle n'a "as osé alerter la "olice. (lle

s'est informée discrètement autour d'elle sur une *eunedétecti!e dont le "ère serait a!oué et elle a ainsi a""ris l'e#istenced'une certaine Alice /oy. 2e qui ne fit que l'embrouillerda!antae. (lle se demanda si une lonue querelle de famillen'o""oserait "as les /oy les uns au# autres. :inalement, elle "ritla décision d'écrire cette lettre anonyme. 2'est elle qui la lissadans la boVte, sonna cl s'enfuit aussitt a"rès.

Alice cou!rit Ned de louanes. (lle lui narra quelques-

H>



unes de leurs a!entures en (cosse et lui "arla du nommé /ey. (n fait, elle a confondu /oy et /ey. l est !rai que les deu#

noms "rêtent R confusion, hélas %arion et &ess, qui a!aient entendu les ré"onses d'Alice R son

lointain corres"ondant, bouillaient d'im"atience. (lles !oulaient toutsa!oir. (nfin, Alice raccrocha l'a""areil et satisfit leur curiosité.

A dVner *e !ais "rier "a"a d'alerter la "oliceY nous "ossédonssuffisamment d'indices et le commissaire tiendra R "rotéer desétraners.

P )u feras bien a""rou!a %arion. =uand *e "ense que cethorrible %. /ey cherche R te tuer

P %ais "ourquoi recourrait-il R une telle e#trémité$interroea &css. 2'est assumer un très ros risque. P l doit être le chef d'une redoutable bande, dit Alice, et il ne

!eut "as que "a"a et moi nous nous mettions en tra!ers de sesacti!ités. 3tant donné que 6étrie est !enu de /i!er 2ity *usqu'iciet qu'il est de conni!ence a!ec /ey, il s'ait !raisemblablementd'une affaire de contrebande.

P Nous !oilR "lonées *usqu'au cou dans un *oli "etit

mystère, sou"ira &ess. (tre mêlée R des contrebandiers, des "oseurs de bombes et autres "ersonnaes du même acabit ne meré*ouit uère

2ette remarque fit rire %arion et Alice. ne di[aine deminutes "lus tard, %. /oy fra""a R la "orte des *eunes filles et tousdescendirent R la salle R maner. Alice résuma R son "ère ce que luia!ait dit Ned. %. /oy fut, lui aussi, d'a!is de "ré!enir la "olice Pce qu'Alice s'em"ressa de faire sitt le re"as terminé. 0e

commissaire "romit de mettre /ey en sur!eillance et de l'arrêter R la "remière occasion au# fins d'interroatoire.0e lendemain matin, %. /oy, Alice, &ess et %arion se

rendirent R l'élise. De retour R l'htel, Alice a""ela le commissariat. Nous n'a!ons aucune nou!elle de ce /ey, lui lut-il ré"ondu,

mais !otre information concernant la maison flottante, Le Pirate*nous a "aru intéressante. Nous a!ons !érifié, il semblerait que !os

HF



sou"Uons lussent *ustifiés. %alheureusement, les occu"antsa!aient !idé les lieu# "eu a!ant l'arri!ée de nos ins"ecteurs. 0eurs!oisins nous ont a""ris qu'ils a!aient charé des caisses de randesdimensions R bord d'un camion, aré sur la ri!e. )outefois, ils ont!eillé R arder l'a""arence d'honnêtes ens, car, sur la table, ilsa!aient laissé une somme d'arent a!ec un billet dactylora"hié "ortant ces mots 6our la location du Pirate.

0'officier donna encore quelques détails R Alice, "uis a*outa Dommae que nous soyons arri!és tro" tard. Nous a!ons

alerté les différents "ostes de "olice d'(cosse. /ey ne saurait tarderR être "ris, ainsi que son ami 6aul 6étrie.

0e lendemain matin, l'a!oué ayant une entre!ue au su*et dudomaine Doulas, les *eunes filles décidèrent de !isiter le chMteaud'(dimbour. n ta#i les trans"orta au haut de la colline R "ic quedominait la forteresse.

De chaque cté de l'entrée, un soldat l'un, coiffé du

HG



bonnet de ;lenarry, d'oW "endaient deu# lons rubans,arborait le Oilt et la tunique boutonnéeY l'autre "ortait un "antalonécossais au# couleurs de son réiment. 0es deu# hommes sourirentau# *eunes filles qui franchissaient allèrement la rande !oZte de "ierre donnant accès R la cour intérieure.

Dans le chMteau, elles admirèrent d'anciennes armures, desuniformes. %ais Alice s'étonna de ne "as !oir de Oilts. n ardien Rqui elle en faisait la remarque lui a""rit qu'a"rès la ré!olte *acobitede 1I>F, le *eune "rince 2harles, "rétendant au trne, s'était réfuiéen :rance et que, sous la domination des 5ano!re, le "ort de Oilta!ait été interdit.

2ette interdiction a!ait "our dessein de faire oublier au#3cossais leurs querelles de clan et de leur faire éalement "asser leoZt de la rébellion. 2e n'est que sous le rène de ;eore que lacoutume fut remise en !iueur.

&ess, qui a!ait sui!i la con!ersation, dit a!ec con!iction (t il est fort heureu# que cette coutume ait été rétablie. 2'est

si *oli, ces Oilts de toutes les couleurs A"rès a!oir !isité le !aste chMteau, Alice et ses amies se

rendirent R la "etite cha"elle Sainte-%aruerite. (lles a""rirent quetout membre des forces armées britanniques "eut s'y marier, quelleque soit la reliion R laquelle il a""artient.

4oilR qui est bien murmura &ess, rê!euse. P (t maintenant oW allons-nous$ demanda %arion.Alice désina la rue qui descendait !ers 5olyrood 6alace. 7n l'a""elle le /oyal %ile et elle est bordée de monuments

célèbres dans le monde entier. 6renons-la.

A quelques mètres se dressait la cathédrale Saint-;illesY lestrois amies allèrent droit R la "etite cha"elle, dite cha"elle desche!aliers du 2hardon, l'ordre de che!alerie le "lus éle!é en (cosse.

De hauts sièes étroits, admirablement scul"tés, étaientdis"osés cte R cte. Au-dessus de chacun d'eu#, le blason d'unefamille, surmonté de dais et d'armures.

T'imaine tous ces "reu# entilshommes, ces randsseineurs réunis solennellement ici "our y discuter du destin de

l'(cosse, dit &ess que l'é!ocation de tant de loire rendait soneuse.

HI



P &ess, incurable romantique *eta %arion. )u aurais dZ!i!re au %oyen Ae. Te t'imaine, coiffée d'un hennin, errant "Mleet solitaire dans la tour de quelque redoutable forteresse oW ton "ère, homme rude et cruel, te séquestrait. n ent che!alier,ayant entendu tes sou"irs "ortés "ar l'ali[é com"atissant,t'enlè!erait et sur ton corsae é"inlerait une broche ornée dechardons P emblème national.

0es trois amies "énétrèrent ensuite dans la nef de la cathédrale.Au centre, se dressait la chaireY au-dessous, sur quatre ctés desranées de bancs lui faisaient face. Alice feuilleta le uide qu'ellea!ait "ris la "récaution d'em"orter et lut ce qui était écrit R ce su*et.

l est dit, résuma-t-elle R l'intention de ses com"anes, qu'unefemme "orte la res"onsabilité d'a!oir déclenché la uerre ci!ile de1GI. A cette é"oque-lR, il n'y a!ait "as de bancs dans l'élise,chaque membre de la conréation a""ortait son tabouret. n *our,une certaine Tenny ;eddes, e#as"érée "ar le sermon de l'é!êque Pdont les !ues "olitiques ne concordaient "as a!ec les siennes P,en!oya son tabouret R la tète du dine ecclésiastique. l en résulta un beau tumulte qui déénéra en querelles reliieusesY bientt toute

l'(cosse en fut déchirée. P (n tout cas, cette Tenny ne manquait "as de courae dit%arion.

(n ressortant de l'élise, Alice "ro"osa R ses amies d'aller !oirun "eu "lus loin la maison de Tohn <no#, le réformateur, orateur derand talent. (lles se rendirent dans un "etit immeuble de troisétaes, ra!irent un escalier e#térieur et "assèrent en re!ue lesétaères contenant les lettres, les li!res, les sermons écrits "ar <no#,

ainsi que des ra!ures de l'é"oque. )iens il sinait son nom en latin s'étonna &ess.Ses amies reardèrent. Au bas de certaines feuilles s'étalaient

en caractères hardis ces deu# mots Tohannes 2no#us%arion lut deu# ou trois "assaes de ses sermons et conclut 2'était "eut-être un bon "rédicateur , mais *e ne me !ois "as

assise "endant deu# heures R écouter de semblables tirades

=uand elles se retrou!èrent dans la rue, &ess déclara qu'ellemourait de faim. (lles dé*eunèrent dans un modeste restaurant

HH



"roche de Saint-;illes. (nsuite, elles se remirent R déambuler lelon du /oyal %ile en ba!ardant.

)out R cou", %arion murmura R ses com"anes Ne !ous retourne[ "as, *'ai l'im"ression que nous sommes

sui!ies. :einant de contem"ler un détail d'architecture, Alice *eta un

cou" d'Qil R la dérobée derrière elle. (lle !it un homme brun, "ortant fa!oris et barbe en "ointe. l était !êtu d'un Oilt et d'une !este bleu marine.

l me ra""elle quelqu'un, dit-elle R %arion. =ui$ *e n'en saisrien.

P :aisons demi-tour et marchons droit sur lui, on !erra bienquelle sera sa réaction. (lles firent une brusque !olte-face. Au moment de les croiser,

l'inconnu détourna la tête et "oursui!it son cheminY mais, quelquesmètres "lus loin, il fit, lui aussi, demi-tour et se remit R les sui!re.

)ra!ersons la chaussée et re"artons en direction d'5olyrood, décida Alice.

A "eine a!aient-elles "osé le "ied sur le trottoir d'en lace que

l'homme R la barbe en "ointe tra!ersait la rue et re"renait sasilencieuse filature.%arion fit la rimace et, tou*ours hardie, soumit R Alice l'idée

qui !enait de lui tra!erser l'es"rit Si tu crois le reconnaVtre sans "ar!enir R mettre un nom sur

son !isae, c'est sans doute "arce qu'il "orte un déuisement. T'ai bonne en!ie de !érifier si cette barbiche d'un autre Me est !raie.

HK



CHAPITRE

MESSA,E EN ,AÉLIQUE

5 ,arion Te t'en "rie, tu ne !as quand même "as lui irradier la barbe, qu'elle soit "ostiche ou non "rotesta &ess.

P Si tu t'imaines que *e n'oserais "as, tu te trom"es, ma chèrecousine ré"liqua %arion. Si c'est un ennemi d'Alice, *'entends le

démasquer coZte que coZte. P %erci, %arion, dit Alice a!ec un sourire. %ais n'oublie "asque nous sommes en "ays étraner. 0a ré"utation des Américainesest enaée, on aurait tt fait de nous re"rocher de créer desincidents. T'ai une autre idée. Sé"arons-nous et retrou!ons-nous R5olyrood. 0'homme R la barbiche en "ointe ne "ourra quandmême "as se dédoubler.

P 6lan a""rou!é, décréta &ess. 6uisque !ous êtes toutes les

deu# "ersuadées qu'il te suit, %arion et moi nous allons le sui!re. Alice a""rou!a la tactique.

KL



Te !ais loner encore quelques mètres cette rue a!ec%arion, "uis elle feindra de contem"ler une !itrine et emboVtera le "as R notre inconnu sitt qu'il l'aura dé"assée. )oi, &ess, dans le casoW il tra!erserait, fais-en autant et !ois de quel cté il se dirie.

0e "lan fonctionna R mer!eille, *usqu'au moment oW &essa""rocha des bMtiments qui com"osent le "alais de *ustice. Alors,sans que rien l'eZt fait "ré!oir, l'inconnu tra!ersa la chaussée ets'enouffra dans l'un des bMtiments.

0e cQur de &ess se mit R battre "lus fort. (lle "rit une "rofonde ins"iration, comme "our "uiser du courae en elle-même,et courut a"rès lui.

n ardien lui barra la "orte d'entrée. 4otre laisse[-"asser $ P Te n'en ai "as. P (n ce cas, mille rerets, mademoiselle, *e ne "eu# "as !ous

autoriser R "énétrer. 0es !isites sont interdites au*ourd'hui .&ess rouit *usqu'au# oreilles. Te !oulais re*oindre le monsieur barbu qui !ient *uste

d'entrer.

0e ardien la dé!isaea d'un air sou"Uonneu#, "uis,sèchement, il déclara T'inore tout de ce monsieur, si ce n'est qu'il m'a "résenté un

laisse[-"asser. Na!rée, &ess s'éloina. (lle attendit, quelques minutesY

l'homme ne réa""arut "as. =ue faire$ 6ourquoi cet homme sui!ait-illes *eunes filles s'il a!ait R faire lR oW il allait$ (t s'il n'a!ait rien Rfaire au "alais de *ustice, en !ertu de quoi "ossédait-il un laisse[-

"asser$DéUue des "iètres résultats obtenus, elle "oursui!it sa route!ers 5olyrood, oW elle retrou!a ses amies.

(h bien$ interroea %arion, !oyant la mine "enaude de sacousine. Aucun succès $

&ess hocha la tête et leur raconta ce qui s'était "assé. Si cet homme est un malfaiteur, comment a-t-il obtenu un

laisse[-"asser "ermanent$

K1





0e uide les ramena enfin dans la cour d'entrée. A"rès l'a!oirremercié, elles "rirent un ta#i qui, en quelques minutes, les ramena Rleur htel. Dans le hall, elles furent accueillies "ar %. /oy, qui!enait de terminer ses affaires. (nsemble, ils "rirent le thé.

0'a!oué réclama un com"te rendu de la *ournée et fronUa lessourcils en a""renant qu'un inconnu a!ait sui!i les *eunes filles.

Si, d'a!enture, il recommence, *'es"ère que !ous décou!rire[qui il est.

P 6romis dit fermement Alice.%. /oy fit R son tour le résumé de son a"rès-midi. l se déclara

satisfait des résultats obtenus, mais a*outa qu'il de!rait "roloner

quelque "eu son sé*our dans la !ille.a =ue dirie[-!ous de me "récéder toutes trois au chMteau desDoulas$ 2et a"rès-midi, che[ un de mes confrères, *'ai fait laconnaissance d'une charmante *eune fille, oriinaire de l'Vle de SOyc.Au cours de la con!ersation, *'ai a""ris

K



qu'elle s'a""rêtait R reaner son Vle, mais souhaitait le faire en!oiture. Te suis certain qu'elle !ous "laira, aussi l'ai-*e in!itée R dVnerce soir. Si, comme *e le "ense, !ous !ous entende[ a!ec elle, elle "ourra !ous ser!ir de uide dans la réion d'n!erness. 4ous sa!oira!ec elle me rassurerait. (lle s'a""elle :iona %ac ;uire et connaVt Rmer!eille toute l'(cosse.

%. /oy ne s'était "as trom"é. 0es trois amies sym"athisèrenttout de suite a!ec :iona. 2'était une ra!issante *eune fille sou"le etélancée, au teint chaud, au# che!eu# d'un brun lumineu#, au# yeu# bleus, R l'e#"ression ou!erte et riante.

N'est-ce "as !otre "ortrait que *'ai !u sur la cou!erture de

Photograhie internationale0 demanda-t-elle R Alice. P Te le crains, hélas 2ette malencontreuse "hoto m'a_ait une fMcheuse "ublicité.

(t elle raconta R la *eune 3cossaise ses récentes tribulations. 0a "ro!ince d'n!erness est "eu "eu"lée, *'es"ère que !os

ennemis !ous y laisseront en "ai#. 0e dVner se "assa très *oyeusement. Au dessert, l'amitié rénait

dé*R. l fut con!enu que le lendemain matin, elles loueraient une

!oiture et se rendraient ensemble R Doulas. Ne !oulant "as "rendre :iona en traVtre, Alice la mit aucourant de leurs "ro*ets. 0'ob*ectif réel de ce !oyae était derésoudre un difficile "roblème "olicier, lui dit-elle.

4oilR qui me "laVt, ré"ondit la *eune 3cossaise en riant.'T'aime ce qui me sort du "etit tran-tran quotidien.

A ce moment, une *eune femme "assa tout contre leur table,adressa un racieu# salut de la main R :iona et lui dit quelques mots

en un lanae que les trois amies ne com"rirent "as. (lle s'e#"rimait en aélique, dit :iona. P 0e "arle[-!ous bien$ demanda Alice. P 7h oui, couramment. P Te !ous demanderai de m'en a""rendre quelques mots

"endant le tra*et, dit Alice. P 2ommenUons tout de suite, si !ous !oule[. (t, "renant un

"etit "ain sur une assiette, elle dit

K>



2eci est un aran que l'on "rononce a-rrrann. P 2'est-R-dire "ain $ P 7ui. Demain, nous monterons R bord d'un 1F P an, qui

s'écrit lon et qui sinifie na!ire. (n fait, nous embarquonssur un bac.

Alice ne tenait "lus en "lace. (lle !enait de se ra""eler que lemessae mystérieu# trou!é dans le tiroir contenait le mot long.

:iona, le mot %all est-il aélique$ P 7ui, on le "rononce ma-ool et il !eut dire lent. Alice ou!rit son sac, en sortit son carnet de notes et transcri!it

les mots qu'elle a!ait enreistrés dans sa mémoire. (lle soumit ce

te#te R :iona qui traduisit. ;rande - route - fossé - locO - na!ire - lent - femme -membre- sans - estam"ille.

%arion "oussa un ronement. 2e messae est aussi incom"réhensible en anlais qu'en

aélique P Te suis "ersuadée, dit Alice, qu'il est libellé en code.

Na!ire lent "ourrait désiner Le Pirate du loch 0omond, celui

qu'habitaient de louches inconnus. P )u as raison, a""rou!a %arion. 0e messae était destiné R%. /eyY il !oulait "eut-être dire que si Alice /oy faisait sona""arition, les occu"ants de la maison flottante de!raient déménaeraussitt a!ec armes et baaes.

P 2'est "ossible, dit %. /oy, surtout si les caisses qu'ils ontem"ortées contenaient des ob*ets !olés.

Alice a*outa que la traduction de ce messae renforUait son

hy"othèse selon laquelle leurs ennemis feraient "artie d'une bandede contrebandiers internationau#. Te suis con!aincue que le conducteur qui a essayé de me

faire !erser dans le fossé était %. /ey. Sa tentati!e ayant échoué, ilaura a!erti ses hommes de filer au "lus !ite.

P 2e messae en aélique est "eut-être le fil qui nousconduira R la décou!erte de ces tristes indi!idus , conclut "ensi!ement %. /oy.

KF



CHAPITRE I

+LON,EON IM+RÉVU

% /78 et les quatre *eunes filles étudièrentlonuement le sinulier messae en aélique. :iona fit remarquerque son auteur ne semblait "as très familiarisé a!ec ce lanae.l s'était contenté d'em"loyer quelques mots isolés "our transmettreses ordres. Si *e !ous com"rends bien, il se serait ser!i d'undictionnaire, mais ne connaVtrait "as le aélique, dit Alice.

P (#actement. P :emine-membre-sans-estarn"ille ne sinifierait-il "as

qu'une femme est im"liquée dans l'affaire$ 6ar e#em"le, uneétranère qui se serait introduite en fraude dans le "ays$

2'était %arion qui !enait de "arler. %. /oy "osa sur elle unreard admiratif.

&ra!o "our cette déduction. Si elle est *uste, méfie[-!ous

KG



de toute femme qui tenterait de se mettre en tra!ers de !otreroute, d'une manière ou d'une autre.

P Te ne !ais "as me laisser de!ancer "ar &ess et "ar %ariondans ce "etit *eu de de!inettes, fit Alice, feinant d'être!e#ée. 0es deu# mots ;rande route, fossé sinifient sans douteque /ey de!ait, si "ossible, me "ousser dans un fossé.

P 2e qu'il a fait inter!int &ess.A"rès a!oir encore ba!ardé sur ce su*et, les cinq con!i!es

quittèrent la salle R maner. :iona "rit coné de ses htes en leur "romettant de !enir les retrou!er le lendemain sitt a"rès le "etitdé*euner.

4ous êtes tro" entilles de m'emmener, *e ferai de monmieu# "our !ous rendre ce !oyae attrayant , dit-elle.0e lendemain matin, R l'heure dite, :iona attendait ses

nou!elles amies dans le hall de l'htel. De!ant la "orte, une !oiturede louae était ranée. 2'était un "etit cabriolet s"ort R quatre "laces. %. /oy sina les formulaires que lui "résenta le conducteur,qui "artit aussitt a"rès. n "orteur casa adroitement dans la mallearrière les !alises et les sacs des *eunes filles, "uis Alice embrassa

tendrement son "ère et se lissa au !olant. (n route s'écria &ess. 0a *ournée s'annonce très belle. :iona les fit sortir de la !ille, tra!erser le :irth of :orth et

"rendre la direction de :ort Cilliam, au nord-ouest d'(dimbour. tes-!ous contente de rentrer che[ !ous, dans l'Vle de SOye$

demanda &ess R la *eune 3cossaise. P 2ertes oui, dit :iona a!ec un sourire. T'es"ère que !ous

!iendre[ m'y rendre !isite a!ant de reaner l'Amérique. 4ous

!erre[, elle est s"lendide, mon Vle, et *e !ous raconterai son histoireet ses léendes. P 2ommence[ maintenant, *e !ous en "rie, fit Alice. Te ne

connais même "as le nom des endroits les "lus célèbres de cette Vle. P (h bien, il y a &orrerai et son célèbre collèe de

cornemuseu# oW !enaient se "erfectionner les meilleurs *oueurs decornemuse de la haute (cosse .

KI



KH



(n disant cela, les yeu# de :iona étincelaient defierté. n collèe... "our enseiner R *ouer de la cornemuse$s'étonna %arion.

P 7ui. De nombreu# collèes de ce enre e#istaientautrefoisY celui de &orrerai "eut s'enorueillir d'a!oirformé "endant "lus de deu# cents ans les énérationssuccessi!es de %ac 2rimmons, le clan qui se !antait, non sansraison, de "osséder les meilleurs *oueurs de cornemuse du mondeentier.

P N'est-ce "as mer!eilleu# de soner que cet instrument quenous associons R !otre beau "ays a un si lon "assé remarqua

Alice tout en conduisant le lon de "etites routes bordées de haies. P 7ui, et ce que !ous inore[ "eut-être c'est que sonhistoire ne se limite "as au# frontières de l'(cosse, ou de la&retane. Sous la forme rudimentaire d'un tuyau mélodique et d'un bourdon, on *ouait de cet instrument dans l'ancienne (y"te. 2en'est que "lus tard qu'on y ad*oinit le sac R !ent.

P 2omme c'est drle fit &ess. maine[ un "eu le roi)outanOhamon *ouant de la cornemuse

:iona se laissa aner "ar l'hilarité énérale. (t "ourquoi "as Aristote et Tules 2ésar "endant que nous ysommes 2ar les ;recs et les /omains connaissaient eu# aussi lacornemuse. (nsuite, l'instrument se ré"andit dans toute l'(uro"e "arl'intermédiaire des in!asions celtiques et romaines.

P Si telle est son histoire, "ourquoi associons-nous tou*ours(cosse et cornemuse$ demanda %arion.

P Sans doute "arce que si l'on *oue encore de cet instrument

dans quelques réions d'(uro"e, ce n'est uère qu'en (cosse qu'ila "ris ran de musique nationale. (n haute (cosse, lacornemuse est insé"arable de l'histoire du "ays. Nous aimons lechant martial de nos chalumeau# et de nos bourdons, il redonnecourae et !iueur au# soldats é"uisés "ar de lonues marches dansles bruyères. 0es chefs de nos clans sont fiers de leurs sonneurs decornemuse, c'est R qui se taruera d'a!oir le meilleur.

KK



P :iona, !ous a!e[ beau enchanter mon imaination, monestomac réclame , fit &ess d'une "etite !oi# "lainti!e.

2ette déclaration de la ourmande "ro!oqua les railleries deses com"anes. )outefois, com"atissante, :iona annonUa qu'R di#minutes en!iron, il y a!ait un club de olf a!ec restaurant, oW elles "ourraient dé*euner dans une ambiance aréable.

A"rès a!oir sa!ouré un succulent re"as, les amies re"rirent laroute. 6endant "lusieurs Oilomètres, elles tra!ersèrent des collines,les unes boisées, les autres cou!ertes de hautes bruyères. Dans les "Mturaes "aissaient des moutons qui erraient R leur ré sur la routeou dé!alaient les "entes. (nfin, Alice atteinit le bord d'un étroit

cours d'eau. :iona leur a""rit que c'était un bras du loch 0e!en. Dans le "etit !illae de &allahulish, nous allons "rendre un bac qui nous trans"ortera dans la "ro!ince d'n!erness. Si noussui!ions la route, ce serait beaucou" "lus lon, car elle contourne ce bras.

(lles arri!èrent les "remières R l'embarcadère. 6eu a"rès,d'autres !éhicules !inrent se "lacer derrière leur !oiture et le baca""arut R l'hori[on.

2'était la "remière fois que les *eunes Américaines !oyaient un bateau de ce enre "etit et "lat, il ne com"ortait qu'un seul "ont, Rl'arrière duquel une minuscule cabine tenait lieu de "oste de "ilotae. :i#ée au "ont, derrière la cabine, une "laque tournante "rolonée "ar de randes "asserelles le!ées "ermettait au# !oituresd'embarquer sur une ri!e et de débarquer sur l'autre.

(n raison de la force du courant, le bac !int s'amarrer le londe la *etée. 0entement, la "laque tournante !ira de manière R se

"lacer dans l'a#e du "ont. 0a "asserelle la "lus "roche de la *etées'abaissa, et les !oitures descendirent R terre. =uand toutes eurentquitté le bac, un homme fit sine R Alice de monter R bord. )rois!oitures sui!irent la sienne, "uis la "asserelle se rele!a, la "laquetournante décri!it un quart de cercle et le "etit na!ire re"rit sa route.

2omme c'est bon sou"ira &ess, dont les che!eu# flottaientdans la brise.

0a tra!ersée du loch n'était "as lonue. (n abordant sur la ri!e

1LL



d'en face, la "laque tournante !ira de nou!eau, la "asserelles'abaissa et un marin fit sine R Alice de débarquer sa !oiture. (llemonta un chemin "a!é qui loneait l'eau. 6as la moindre "rotectioncté loch, d'oW émereaient des roseau# et des herbes "rises dans la!ase.

Attention cria &ess.Alice *eta un cou" d'Qil dans le rétro!iseur, *uste le tem"s de

!oir... l'inconnu R la barbiche en "ointe =uin[e centimètres R "einesé"araient les "are-chocs de leurs !oitures. A!ant qu'elle ait "uréair, l'homme démarra brutalement, heurta a!ec force le cabriolet,et "rit la fuite.

0es trois "assaères furent cata"ultées en l'airY accrochée au!olant, Alice "ar!int R rester R sa "lace. 0a !oiture "lonea, ca"ot ena!ant, dans un mètre cinquante d'eau.

Des cris se firent entendre. 0es s"ectateurs bondirent

1L1



hors de leur !oiture, ou accoururent du "etit embarcadère, et se "ortèrent au secours des *eunes filles. )rem"ées, cou!ertes de !asede la tête au# "ieds, &ess, %arion et :iona anèrent en "ataueantle ri!ae. %ouillée *usqu'R la taille, Alice, elle, se tenait debout surla banquette a!ant.

Attende[-moi, "etite, *'arri!e cria un homme.6restement, il enle!a souliers, chaussettes, rele!a les *ambes de

son "antalon *usqu'au# enou# et sauta dans l'eau. l atteinit enmoins de cinq minutes Alice, dont la main tremblait encore quand illa "rit dans la sienne.

%erci, merci beaucou", monsieur, dit-elle. 2omment allons-

nous tirer la !oiture de lR$ P 2ertainement "as en la conduisant, dit-il a!ec un bon rire. Ne !ous tourmente[ "as, il n'est "as lourd, !otre cabrioletY en s'ymettant R "lusieurs, on en !iendra bien R bout. T'irai chercher deu#ou trois co"ains et nous la remonterons sur le quai.

P 2omme !ous êtes entil. %ais ne serait-il "as "lussim"le de faire a""el R une dé"anneuse$

P 7ui, !ous a!e[ "eut-être raison.

)out en "arlant, il a!ait ramené Alice sur la ri!e.6endant ce tem"s, les amies d'Alice fulminaient contre l'auteurde cet accident.

2'est l'homme R la barbiche qui l'a "ro!oqué décréta &ess.A ce moment, une femme d'Me mZr s'a!anUa !ers elle. A!ec

un sourire affable, elle se "résenta Te m'a""elle %me Drummond. =uelle chance que !ous

n'aye[ "as été blessées. %a "etite métairie est "roche d'ici, de l'autre

cté de la montane que !ous !oye[ lR-bas et qui se nomme &en Ne!isY *'habite seule et serais très heureuse de !ous accueillir che[moi *usqu'R ce que !otre !oiture soit remise en état de marche.

0es *eunes filles remercièrent !i!ement l'aimable femme. 6our ma "art, dit &ess, *e serais ra!ie d'acce"ter !otre

in!itation, mais "ermette[ que nous demandions son a!is R notreamie Alice P celle qu'on ramène sur la ri!e.

1L+



/assurés sur le sort des !ictimes de la collision, lesautomobilistes a!aient reané leurs !oitures et leur colonnes'ébranlait. %arion se "laUa R la sortie de la *etée et leur demanda Rtour de rle s'ils connaissaient l'homme qui a!ait "oussé leurcabriolet hors du chemin "a!é, ou s'ils a!aient rele!é le numéro desa "laque. Sous l'effet de l'émotion causée "ar l'accident, nul n'a!ait "rêté attention ni R l'homme ni R sa !oiture.

2omment ai-*e "u ne "as remarquer ce misérable sur le bac$ se re"rochait amèrement la "au!re %arion.

2e re"roche, elles se l'adressaient toutes les trois. Absorbées "ar la nou!eauté du s"ectacle, la beauté des collines "our"res qui se

reflétaient dans les eau# noires du loch, elles a!aient omis de restersur leurs ardes, ainsi que %. /oy le leur a!ait tant recommandé.Alice re*oinit le rou"e de ses amies et, en a""renant la si

entille "ro"osition de %me Drummond, elle s'em"ressa del'acce"ter.

%me Drummond dé!isaeait Alice de"uis quelques instants.(nfin, elle se tourna !ers :iona et lui murmura R l'oreille des motsen aéliqueY :iona sourit et dit R Alice que %me Drummond !oulait

sa!oir si elle ne serait "as la *eune détecti!e américaine dont le "ortrait a!ait "aru en "remière "ae d'une re!ue.Alice se mit R rire Tamais *e n'aurais cru qu'on "Zt me reconnaVtre dans un aussi

"iteu# état Sur ces entrefaites, le dé"anneur arri!a et, sans tro" de "eine, il

sortit le cabriolet du loch. 0e coffre étant heureusement étanche, les!alises n'a!aient "as tro" souffert. 0'homme qui a!ait secouru Alice

les charea dans la !oiture de %me Drummond oW, dé*R, la *eunefille et ses amies s'étaient installées. 6uis, %me Drummonddémarra.

0a "etite métairie annoncée était "laisante et s"acieuse. (llecom"ortait une salle de sé*our et "lusieurs chambres. )out ce quifaisait le charme de l'ancienne demeure a!ait été conser!é sarande cheminée de "ierre, a!ec la crémail1ère et le chaudron, les bancs rustiques en bois, le lit clos, *oliment transformé en di!an, et

1L



*usqu'R un berceau d'enfant scul"té dans le noyer. 2omme c'est *oli s'e#tasia &ess.%me Drummond conduisit les *eunes filles dans les deu#

chambres qu'elle mettait R leur dis"ositionY chacune com"ortait unimmense lit R baldaquinY dra"eries, rideau# et ta"is étaient de riantescouleurs. Alice s'installa dans l'une d'elles a!ec :iona. 0es deu#cousines "rirent l'autre.

0e tem"s qu'elles "assèrent R se bainer et R se !êtir de robes "ro"res, %me Drummond l'em"loya R cuisiner un re"as substantiel.(lle ser!it R ses *eunes in!itées une sou"e au# "oireau# et "ommesde terre, une "oule au "ot, du raoZt de mouton au# na!ets et un

délicieu# "uddin au "ain et au# raisins, arrosé de crème anlaise. 5ummmm fit &ess, qui "lus encore que ses amies sa!aita""récier la bonne chère. Te serais inca"able de maner da!antae,ne serait-ce qu'une cuillerée de cette crème, onctueuse R souhait.

P 6ourtant, il faut que !ous oZtie[ mes doddies , insista%me Drummond en a""ortant une cou"e de boules brunes etcollantes.

0es quatre amies ne "urent résister et trou!èrent ce dessert

succulent.(lles aidèrent ensuite leur htesse R desser!ir. 0a !aisselleessuyée et ranée, elles s'installèrent de!ant un bon feu et de!isèrentaiement. &ientt, la fatiue se faisant sentir, le sommeil s'em"arad'elles. %me Drummond s'en a"erUut et les en!oya se coucher. Au bout de leurs lits, sous les cou!ertures, elles remarquèrent une bosse.

2e sont des cruchons que l'on utilise en haute (cosse ,

e#"liqua :iona R ses amies.Alice se lissa a!ec délices entre les dra"s et se blottitfrileusement sous les cou!ertures.

2omme on est bien murmura-t-elle.(lle dormit "rofondément *usqu'R minuit. Soudain, le son d'une

cornemuse l'é!eilla. (lle tendit l'oreille et reconnut

1L>



1LF



la "remière "hrase de )cots* ha hae & 0a musique !enaitd'asse[ loin.

=uelle drle d'idée de *ouer de la cornemuse en "leine nuit P et "as très bien, d'ailleurs , sonea-t-elle.

(n un éclair, sa "ensée se re"orta R /ey et R ses "iètres essais Rla cornemuse lR-bas, dans la chambre de l'htel de ;lasoX.

Te !ais aller !oir ce qu'il en est , décida la *eune fille enentendant de nou!eau la même "hrase musicale.

(lle s'habilla, quitta la chambre R "as de lou" et sortit dansl'enclos qui entourait la maison. 0a lune a!ait "eine R "ercer la brume é"aisse qui en!elo""ait le "aysae. A en *uer "ar le son, le

*oueur nocturne de!ait se tenir sur une colline R quelque distance, "ensa Alice.(lle s'assit sur un banc contre la faUade de la métairie, attenti!e

au moindre bruit. Au bout de quelques minutes, elle "erUut le!rombissement d'un moteur de camion, qui roulait très !ite sur laroute en direction de la métairie. =uand le !éhicule, cou!ert, "assacontre l'enclos, Alice entendit distinctement un bêlement "laintif,semblable R celui d'un aneau.

n aneau Des moutons Des camions 2es mots nerésumaient-ils "as l'histoire que Ned a!ait racontée R Alice au su*etde !oleurs qui décimeraient les trou"eau# d'(cosse$

0e camion a""artiendrait-il R cette bande$

1LG



CHAPITRE II

UN COU+ DE SIFFLET NOCTURNE

A02( se "réci"ita !ers la route et fit l'im"ossible "our !oir la marque du camion et déchiffrer son numéro. %ais la "Mle clarté de la lune ne le lui "ermit "as. )out R cou", un bruit de "as la fit sursauterY deu# silhouettes accouraient. &ess et %arion.

Alice, tu es insu""ortable "rotesta &ess. l est im"ossiblede te lMcher une minute sans que tu te li!res R quelque fantaisie. (n!oilR une idée de sortir en "leine nuit. Nous t'a!ons entenduequitter ta chambre... "uis "lus rien. Ainsi ourmandée,Alice s'e#"liqua. Des moutons !olés fit %arion.

Au même moment, un cou" de sifflet déchira l'air. l lut sui!ide "lusieurs autres, sé"arés "ar des inter!alles différents.

1LI



=u'est-ce que cela sinifie$ interroea &ess. P Te crois que l'on "eut "roduire ce son a!ec une cornemuse,

ré"ondit Alice. P )iens !oilR qui m'étonne P (t *e su""ose que tu !as nous dire qu'il s'ait d'un sinal

mystérieu#$ a*outa %arion, taquine. P Te !oudrais bien le sa!oir, ré"ondit Alice. Allons nous

recoucher, nous ne "ou!ons rien _aire R cette heure. Ni %me Drummond ni :iona ne s'étaient ré!eillées. Alice, le

lendemain matin, leur raconta ce qu'elle a!ait sur"ris. :ionaconfirma qu'en fendant le roseau d'un chalumeau on "ou!ait émettre

n'im"orte quel son. )outefois, *e me demande qui se donnerait un tel mal "ourn'émettre que des sifflements, car c'est une o"ération très délicate.

Alice ne ré"ondit "as. (lle était "ersuadée que celui qui a!ait "ris cette "eine a!ait une bonne raison "our le faire. (t elle *ura dela décou!rir.

=ue le camion trans"ortMt des moutons !olés, cette é!entualitéinquiéta beaucou" %me Drummond. Sur-le-cham", elle télé"hona R

"lusieurs !oisins et leur communiqua les sou"Uons d'Alice. 0es berers !ont dénombrer leurs trou"eau#, dit-elle ensuiteau# *eunes filles. 4oule[-!ous aller !oir$

P Te crois bien dit Alice a!ec em"ressement. Ne de!rait-on "as aussi "ré!enir la "olice$

P 7ui, mais sans rand es"oir. 0es !oleurs sont comme lafoudreY ils fra""ent rarement deu# fois au même endroit. (n outre,nous n'a!ons "as suffisamment de renseinements R fournirY il

leur sera im"ossible d'identifier le camion. =ue "ourraient tenterles autorités sur d'aussi maires indices$ P De "lus, Alice, tu n'as entendu qu'un seul aneau bêler,

a*outa %arion. =ui te dit qu'il y en a!ait d'autres$ :orce fut R Alice de se rendre R l'é!idence. 7n ne "ou!ait "as

faire rand-chose, sinon recenser les trou"eau#.0e dé*euner terminé, %me Drummond indiqua au# *eunes

filles la direction R sui!re "our trou!er les berers et leurs

1LH



chiens. A"rès a!oir marché quelque tem"s R flanc de colline,elles a"erUurent un berer en tenue de chasseurY "rès de lui, un chiennoir et blanc allait et !enait inlassablement. l ramenait au"rès deson maVtre les moutons errants.

2e s"ectacle fascinait les *eunes citadines américaines. (llesne se lassaient "as de rearder les brebis et leurs aneau#. A unmoment donné, une brebis entêtée !oulut em"êcher son aneaud'obéir au chien. ls étaient adorables tous les deu#, surtout l'aneleta!ec sa toison blanche et frisée, ses sabots et le bout de son ne[ noir,un !rai santon. (nfin, le chien "ar!int R conduire mère et "etit au berer.

&ess demanda R :iona "ourquoi les moutons "ortaient une "etite croi# "einte en roue sur leur queue. 2'est la marque distincti!e de ce trou"eau, chaque trou"eau R

la sienne. (lles ba!ardèrent un "eu a!ec le berer qui !anta les "rouesses

de son chien. 2'est le meilleur ardien de la réion, il a ané "lusieurs

concours. l faut le !oir ramener une bête que *e lui désine "armi

toutes les autresY *amais il ne se trom"e. 4oule[-!ous le !oir Rl'Qu!re$ P 7h oui s'il !ous "laVt, ré"ondit en chQur les *eunes filles.l les "ria de s'éloiner de quelque "as. 0'oreille dressée, le ne[

au !ent, le collie attendait. 0e berer "énétra *usqu?au centre dutrou"eau, "osa la main sur la tête d'un mouton et, tranquillement,re*oinit les trois amies.

)ri#ie, amène ce mouton ordonna-t-il.

0e chien "artit comme une flèche, se fraya un chemin "armiles bêtes, "oussant doucement les unes, mordillant les "attes des "lus obstinées, "uis il s'en "rit R la brebis désinée qui, au "etitalo", courut se réfuier au"rès du berer.

)oute la manQu!re n'a!ait "as "ris une minute. 2'est mer!eilleu# s'écria Alice a!ec une admiration qui ne

de!ait rien R la "olitesse.2omme elle s'e#tasiait de!ant la beauté de la brebis R la lonue

toison, elle se sentit brusquement tirer "ar la !este.

1LK



&aissant les yeu#, elle !it l'animal mMchonner a!ec délices un bouton /iant de bon cQur, Alice le lui arracha.

ne te reste "lus qu'R le recoudre dit &ess, amusée "ar lascène.

P 2es diables de moutons, il faut qu'ils oZtent R tout. ls ontde ces in!entions R ne "as croire remarqua le berer.

0es *eunes filles le remercièrent de leur a!oir donné une "reu!e aussi con!aincante de l'habileté de son chien et se hMtèrentde reaner la "etite métairie. %me Drummond leur a""rit qu'aucours de la nuit, un nombre asse[ considérable de moutons a!aientdis"aru dans les "Mturaes en!ironnants.

n nombre considérable, dites-!ous$ ré"éta &ess. 6ourtant,Alice, le camion que tu as !u, ne "ou!ait en contenir beaucou". Sur ce "oint la *eune détecti!e a!ait une théorie "ersonnelle

asse[ osée.

11L



Te "ense qu'ils n'étaient "as debout, mais qu'on les a!aitem"ilés les uns sur les autres a"rès les a!oir endormis. l e#istetoutes sortes de a[ so"orifiques, que l'on "ro*ette R l'aide d'unre!ol!er d'un ty"e s"écial. 0'aneau que *'ai entendu bêler !enaitsans doute de se ré!eiller.

P =uelle cruauté s'e#clama &ess. Si tu dis !rai,ces hommes sont de !éritables monstres et de danereu#ad!ersaires.

%me Drummond eut un sourire "ensif. 0es !oleurs sont en énéral dé"our!us de sensibilité, !ous

sa!e[ , dit-elle.

(t, a"rès une seconde de réfle#ion, s'adressant R Alice, ellea*outa 4otre idée n'est "as si folle que cela, ma "etite amie, et

*'estime que !ous de!rie[ la $00)%#)e* au# ins"ecteurs de la "olice.

P ls "enseront "eut-être que *e cherche midi R quator[eheures. %ieu# !aut, *e crois, attendre d'a!oir une "reu!e "lustanible de ce que *'a!ance.

0a sonnerie du télé"hone retentit dans le !estibule. %meDrummond alla ré"ondre. (lle re!int "eu a"rès en disant T'aurais bien aimé !ous arder "lus lontem"s. 4ous

redonne[ un "eu de *eunesse et de aieté R ma !ieille maison, mais!otre !oiture est "rête, le mécanicien !ient de me l'annoncer. Sittque !ous aure[ rané !os affaires, *e !ous conduirai au arae.

P %erci beaucou", madame. Nous aussi, nous aimerions "asser quelques *ours au"rès de !ous, mais il nous est im"ossible de

nous attarder ici. %on arrière-rand-mère nous attend. Si !ous le "ermette[, nous allons !ous aider R mettre un "eu d'ordre dans !otremaison que notre arri!ée im"ré!ue a désoranisée, *e le crains, "uisnous "artirons.

Au moment de "rendre coné d'elle, Alice, très ênée, com"ritque leur aimable htesse n'acce"terait "as un sou en échane de lanourriture donnée, ni du loement qu'elle a!ait mis R leurdis"osition. 0e araiste eut la même attitude. Dans leur fierté, les

3cossais ne "ou!aient admettre que de

111



*eunes étranères eussent R su""orter les conséquences d'unemaladresse P ou "ire encore P commise "ar un de leurscom"atriotes.

2ela suffit dé*R que !ous aye[ "ris un bain forcé, rommelale araiste. 2e serait le comble s'il fallait encore que !ous le "ayie[

(t il éclata d'un bon rire, auquel se *oinirent les quatre!ictimes de ce "loneon ino"iné.

Alice s'a""rêtait R insister, :iona lui toucha le bras et luimurmura R l'oreille

Te !ous en "rie, n'a*oute[ "as un mot, !ous risquerie[ de les

5*$#e* irrémédiablement. %me Drummond embrassa Alice. Si !ous élucide[ le mystère qui "lane sur nos trou"eau# ce

sera !otre "lus beau remerciement. 0es *eunes filles montèrent dans la !oiture, "ro"re et

reluisanteY a"rès un dernier adieu, elles "artirent en direction de :ortCilliam, qu'elles atteinirent bientt. (lles !isitèrent cette *olie !illeau# quais "ittoresques, !ille oW l'histoire a laissé maintes traces.

(nsuite, R la "ressante demande de &ess, elles dé*eunèrent, fort biend'ailleurs, car la cuisine écossaise est R bon droit ré"utée.Au début de l'a"rès-midi, :iona entraVna ses amies dans un

musée. (lles "urent y $%"e0!le* des ob*ets di!ers, mais ce fut un "ortrait, sans doute unique en son enre, qui retint leur attention.

Sur une table était "osée une "etite "einture R l'huile de formeronde, qui ne ressemblait R rien si ce n'est R une succession detaches de di!erses couleurs. Au centre, une sorte de miroir

cylindrique. 0es *eunes filles se "enchèrent "our rearder dedans et!irent un beau *eune homme en costume du J4e siècle. 2'est le *eune "rétendant, leur dit :iona. Notre célèbre et

bien-aimé "rince 2harles, "etit-fils de Tacques , fils du !ieu# "rétendant, qui mourut en :rance oW il s'était e#ilé R la suite desanlants re!ers. (n 1I>F, le *eune 2harles re!int en (cosse,rassembla sous sa bannière les habitants

11+



de la haute (cosse. &attu R 2ulloden, il fut contraint de secacher dans les hautes bruyères de nos collines.

Nombreu# étaient ceu# de ses "artisans qui souhaitaientencore sa !ictoire. 0'un d'eu#, une femme nommée :lora%acDonald, lui fit re!êtir ses atours fémininsY ce déuisement lui "ermit de trom"er la !iilance de ses ad!ersaires et de reaner sainet sauf la :rance.

P =uel roman que cette a!enture et comme il est beau s'e#tasia &ess.

:iona "ouffa de rire. 7ui, mais nos manuels d'histoire, moins romanesques, nous

a""rennent qu'il ne se maria qu'R cinquante-deu# ans. P %ieu# !aut tard que *amais , ré"liqua &ess que l'onn'arrachait "as si facilement R ses rê!es.

(n sortant du musée, :iona dit R ses amies que le moment était!enu de se sé"arer. 0es *eunes Américaines allaient "rendre la routede Doulas, tandis qu'elle "oursui!rait son !oyae *usqu'R l'Vle deSOye. 2ette nou!elle suscita les !iolentes "rotestations d'Alice etdes deu# cousines.

/ien d'urent ne !ous a""elle che[ !ous, "ourquoi necontinuerie[-!ous "as !otre rle de uide au"rès de nous$ suéraAlice. 4ous me serie[ d'une aide "récieuse dans notre enquête.

P (n ce cas, *'acce"te !olontiers et *e serai très heureuse defaire la connaissance de !otre arrière-rand-mère, Alice.

P (t moi de !ous arder un "eu "lus lontem"s. 0e cQur d'Alice se mit R battre "lus !ite R la "ensée

d'embrasser bientt cette e#traordinaire a\eule, dont on lui a!ait tant

"arlé

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CHAPITRE III

UNE SUR+RENANTE NOUVELLE

0(S =A)/( *eunes filles remontèrent en !oiture et, au sortir dela !ille, s'enaèrent dans une "etite route qui ser"entait sur lescollines. 0'étroitesse de la !oie inquiétait &ess.

=ue ferions-nous si une autre !oiture arri!ait en sensin!erse$ demanda-t-elle.

(lle redoutait un accident semblable R celui qui leur étaitarri!é sur la route de ;lasoX au loch 0omond.

=uelques secondes "lus tard, :iona lui montra du este unes"ace déaé sur l'accotement.

7n rencontre sur toutes les routes d'(cosse ce enre dearae qui "ermet au# !oitures de se croiser sans mal. /assurée, &ess s'absorba de nou!eau dans la contem"lation dus"lendide "aysae qui se déroulait sous leurs yeu#.

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11F



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2omme cette fleur est *olie =uel est son nom$ dit-elle endésinant une "lante R fleurs *aunes.

P 2e sont des a*oncs, ré"ondit :iona. ls fleurissent tout aulon de l'année. 7n "rétend che[ nous que quand les a*oncscesseront de fleurir, les enfants cesseront de sourire.

2e dicton "lut beaucou" au# *eunes Américaines, de "lus en "lus "rises "ar le charme de l'(cosse.

4ers quatre heures, :iona leur annonUa qu'elles a""rochaientdu domaine Doulas. 0a !oiture ra!it, sans tro" de "eine, unecolline très en "ente, formant "lateau au sommet. A l'e#trémité de ce "lateau, elles entre!irent les nombreuses cheminées d'une résidence

seineuriale. De!ant elles, s'étalaient de !astes "elouses, de hautssycomores, des bouleau#, des hêtres.n *ardin, *oliment dessiné, entourait le chMteau. 0es "arterres

étaient en fleurs. De hauts sa"ins se miraient dans un "etit étan. T'ai l'im"ression de !i!re un rê!e, murmura &ess. Alice,

"ourquoi ton "ère et toi ne !ene[-!ous "as !i!re ici, au"rès de tonarrière-rand-mère$

P 2'est très *oli R cette é"oque-ci de l'année, inter!int

:iona, mais, en hi!er, c'est bien désolé lorsque le !ent hurle, quel'air est humide, et les arbres dé"ouillés. P (t ce"endant !ous aime[ !otre "ays$ P 7ui, et *e ne !oudrais "as !i!re ailleurs qu'en (cosse. 6our

!ous, ce serait différent. =uand on n'est "as habitué R son as"ectsau!ae, il arri!e qu'une rande tristesse s'em"are de !ous, unemélancolie liée R la nature rude, mélancolie douce ce"endant.

Alice arrêta la !oiture de!ant l'entrée "rinci"ale de la rande

demeure de "ierre rise. ntriuée "ar le nombre de "etites fenêtres,&ess se mit R les com"ter. (lle en était arri!ée au chiffre trentequand un maVtre d'htel ou!rit la "orte.

&on*our, mesdemoiselles, *'es"ère que !ous a!e[ fait bon!oyae. 4euille[ entrer .

l les conduisit dans un salon très haut de "lafond.

11I



Te !ais !ous annoncer R 0ady Doulas. )outes les descri"tions du chMteau qu'Alice a!ait entendues

de"uis son enfance étaient très au-dessous de la réalité. Tamais la *eune fille n'aurait imainé une telle s"lendeur. (lle ne se lassait "asd'admirer les "récieu# ta"is d'7rient, le mobilier oW se mariaienta!ec un oZt "arfait les armoires, bureau# et bahuts de chêneadmirablement scul"tés et les léères tables et chaises R dorures destyle franUais.

Deu# énormes lam"es *a"onaises, finement décorées, étaient "osées sur de *olis su""orts et, au fond de la "ièce, une ta"isserierecou!rait toute une "aroi. (lle re"résentait une *eune femme, !êtue

d'une robe flottante, coiffée d'une ca"elineY debout sur la hauteterrasse d'un chMteau, elle reardait deu# che!aliers *outant l'uncontre l'autre.

=uelle é"oque mer!eilleuse murmura &ess, qui netrou!ait "lus que ce mot "our e#"rimer son admiration croissante.

=uelques minutes "lus tard, le maVtre d'htel re!int et "ria les *eunes filles de le sui!re 0ady Doulas les rece!rait dans sesa""artements. (lles montèrent un escalier recou!ert d'un ta"is

moelleu# et "ar!inrent R un "alier qui a!ait les dimensions d'une!aste "ièce.0es murs étaient littéralement ta"issés de "ortraits, sans doute

ceu# des ancêtres des Doulas actuels. )ou*ours uidées "ar lemaVtre d'htel, les quatre amies arri!èrent dans le "etit salon de0ady DoulasY moins solennel que la salle de réce"tion du re[-de-chaussée, il était aréablement meublé et "lus riant. 0e maVtred'htel s'a!anUa et annonUa les !isiteuses.

%erci, Tohn , dit une !oi# musicale.Alice entra, asse[ émue de !oir, "our la "remière fois, sonarrière-rand-mère. 2'était une frêle et mince !ieille dame Rche!eu# blancs. (lle a!ait encore rande allure. Son !isae a!aitconser!é sa beauté malré les rides fines qui le sillonnaient.

Alice fit une "etite ré!érence en disant 0ady Doulas, quel honneur "our moi d'être ici

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11K



0a !ieille dame se le!a et sourit %a chérie, inutile d'em"loyer des formules de "olitesse d'un

autre Me. Te suis ton arrière-rand-mère, a""elle-moi ;rannie, cesera "lus sim"le et "lus entil.

Alice rosit de "laisir. A\eule et "etite-fille s'embrassèrenttendrement. (nsuite la *eune fille se tourna !ers ses amies et les "résenta l'une a"rès l'autre. (lles reUurent un accueil chaleureu#.0ady Doulas dit R :iona qu'elle serait très heureuse de la rece!oirche[ elle. 0eur désinant des chaises, au# coussins de satin broché,elle les "ria de s'asseoir.

%ora !a nous ser!ir le thé.

(lle tira une fine cordelette de soie qui "endait contre le muret, "resque aussitt, une femme d'Me mZr entra. (lle arborait latenue traditionnelle des femmes de chambre de rande maison robenoire, "etit tablier blanc R ba!ette, niais elle "ortait une coiffecomme *amais les *eunes Américaines n'en a!aient !u une sorte de bonnet tuyauté d'oW retombaient deu# lons rubans noirs.

0a femme de chambre "oussait une table roulante sur laquelleétaient dis"osés de fines tasses en "orcelaine de 2hine bleue, une

théière, un sucrier et différents "ots en arent ciselé ainsi que "lusieurs assiettes de sandXiches et de "etits fours.0a demi-heure sui!ante s'écoula très aréablement R ba!arder

et R faire honneur au oZter. Alice a!ait l'im"ression d'a!oirtou*ours connu son arrière-rand-mèreY un lien subtil s'était établientre elles dès la "remière minute.

Si rande que fZt son im"atience d'aborder le su*et, Alice seretint de faire allusion au sou!enir de famille dis"aru. (nfin, 0ady

Doulas en "arla elle-même. De toute é!idence, elle estimait que:iona "ou!ait être mise dans le secret. 2e sou!enir que *e me réser!ais d'offrir R Alice, dit-elle, est

mon bi*ou le "lus "récieu# une broche a!ec en son centre unerande émeraude sertie de diamants.

P 7h fit Alice, quel mer!eilleu# cadeau 4ous !oulie[ meMter, ;rannie

1+L



P 0a broche a!ait été offerte "ar le "rince 2harles R une demes a\eules.

P 2e beau, ce romantique *eune homme qui s'enfuitdéuisé en femme$...

0ady Doulas sourit, amusée. 7ui, celui-lR même. 6uis, rede!enant ra!e, elle

"oursui!it Alice, *'ai "assé maintes nuits blanches de"uis la "ertede cette broche. 0a dernière chose dont *e me sou!ienne est del'a!oir sortie du coffre-fort "our !érifier si les rillés qui retiennentles "ierres étaient bien serrées. Te l'ai ensuite é"inlé R mon corsaeafin de mieu# *uer de l'effet qu'elle "roduisait. l faisait lourd dans

la "ièce, aussi ai-*e eu en!ie de me "romener dans le "arc. =uand *esuis rentrée, il était tem"s de me coucher. T'ai retiré ma robe, que *'aisus"endue dans mon armoire. 2e n'est que le lendemain que, mesou!enant de la broche, *'ai !oulu la remettre dans le coffre-fort.(lle a!ait dis"aru

P =uel malheur dit :iona. P 2ertes, a""rou!a 0ady Doulas. T'ai d'abord "ensé

qu'elle s'était détachée au cours de ma "romenade. %es domestiques

ont cherché "artout, en !ain P tes-!ous sZre de l'a!oir "erdue$ demanda Alice. P 4oudrie[-!ous dire que *'ai "u la "lacer ailleurs sans faire

attention$ interroea asse[ sèchement la !ieille dame. P 7h non, ;rannie chérie "rotesta Alice. Te me demandais

si elle n'aurait "as été !olée. 0ady Doulas "arut sur"rise. 4oyons, il n'y a!ait "ersonne d'autre ici que Tohn, %ora et

%ary, ma cuisinière. ls sont tous les trois d'une honnêtetéirré"rochable. P 2e n'est "as R eu# que *e "ensais. l se "ourrait que. !otre

broche étant tombée dans le "arc, un étraner au chMteau l'ait !ue etl'ait ramassée.

P 2'est une "ossibilité qui n'est "as R re*eter, mais les!isiteurs sont rares ici, l'endroit est désert. T'a!ais un e#cellent chiende arde, hélas la "au!re bête est morte la nuit même oW *'ai "erdu

le bi*ou.

1+1



Alice ne cessait de "enser R l'article "aru dans L'(cho du )oir*R /i!er 2ity. (lle ne renonUait "as R l'hy"othèse selon laquelle un!oleur, ou des !oleurs se seraient em"arés du bi*ou et auraientcommuniqué de fausses nou!elles dans le dessein de brouiller les "istes. %ais elle se arda bien de dire quoi que ce soit.

0es *eunes filles ayant terminé leur thé, 0ady Doulas les fitconduire R leurs chambres. &ess et %arion !oulurent défaire leurs!alises. Alice, im"atiente, entraVna :iona dans le "arc R la recherched'indices. (lles décelèrent les em"reintes "rofondes de rosses bottes qui allaient d'un cham" R la cour donnant derrière le chMteau,une autre série d'em"reintes sui!ait le même chemin en sens in!erse.

2es em"reintes sont celles d'un homme "lus lourd que Tohn, remarqua Alice.A ce moment, elle a"erUut le dine maVtre d'htel en rande

con!ersation a!ec le *ardinier, homme lui aussi asse[ menu. (lles'a!anUa !ers eu# et, "ar acquit de conscience,

1++



leur demanda si ces em"reintes étaient les marques de leurs "as. ls l'assurèrent qu'il n'en était rien et a*outèrent qu'R leurconnaissance nul n'a!ait "énétré dans le "arc.

6ourtant un inconnu s'est introduit dans le domaine toutrécemmentY il est "ossible que ce soit la nuit dernière, dit Alice.Tohn, !ous rende[-!ous com"te que ces em"reintes a""artiennent "eut-être R une "ersonne qui se trou!ait éalement ici le soir oW0ady Doulas a "erdu la broche$ )out me "orte R croire que cettemême "ersonne a tué le chien de arde de 0ady Doulas.

0e maVtre d'htel "arut interloqué. 2ham"ion ne semblait "as blessé, nous nous sommes

lonuement interroés sur la cause de sa mort. Alice se demanda si le chien n'aurait "as été anesthésié commeles moutons !olés, afin qu'il ne donnMt "as l'alerte. ne autreé!entualité lui tra!ersa l'es"rit

0e !oleur n'a "ris *usqu'ici qu'une broche, qui me dit qu'il n'a "as commis un !ol de "lus rande en!erure$

0a *eune fille se tourna !ers le maVtre d'htel. Tohn, il est "ossible qu'un !oleur se soit introduit dans le

chMteau, la nuit dernière. Allons !érifier si rien d'autre n'a dis"aru.

1+



CHAPITRE I

CELA SE ,7TE

T75N se redressa de toute sa hauteur. %ademoiselle Alice,sache[ que rien ne "eut être dérobé dans le chMteau. 2haque "orte,chaque fenêtre est reliée R une sonnerie d'alarme. Si un !oleurtentait de "énétrer "ar une ou!erture quelconque, nous serionsaussitt alarmés, et il serait "ris.

P Te suis heureuse de le sa!oir, "arce que *'ai "u admirer dansle chMteau des ob*ets "récieu#, de !éritables Qu!res d'art. N'est-il "as mer!eilleu# de se dire qu'un *our des !isiteurs!enus du monde entier "ourront admirer ce manifique chMteau ettout ce qu'il contient.

P (t qui !ient des "remières familles d'(cosse , a*outa Tohna!ec fierté.

Sur ces mots, il s'éloina en direction de la demeureseineuriale, laissant le *ardinier tailler ses arbres.

1+>



&ess et %arion !inrent re*oindre leurs deu# amies. (nsembleelles "arcoururent le "arc en "assant en re!ue les di!ers "oints dumystère qui "lanait sur le chMteau. =uant R Alice, elle restaitcon!aincue que la broche a!ait été !olée.

%ais "ar qui$ demanda &ess.0e silence seul lui ré"ondit. y a une chose qui m'étonne, dit %arion au bout d'un

moment. Si le !oleur qui s'est em"aré de la broche a "u "rendre lelare sans encombre, "ourquoi lui, ou un de ses com"lices, se serait-il donner tant de mal "our t'em"êcher de !enir en (cosse$

P 7ui, "ourquoi$ insista &ess. N'oublie "as non "lus que

nous aurions "u, %arion, toi et moi, être tuées "rès du loch 0oniond.(t :iona a!ec nous, en débarquant du bac. Selon Alice, cela indiquait que sous cette affaire de bi*ou s'en

cachait une autre de beaucou" "lus rande en!erure. (n fait, re"rit-elle a"rès une seconde de réfle#ion, *e me

demande si ce !ol de bi*ou n'est "as "urement accidentel.T'inclinerais R croire que ce qui se "asse ici actuellement est sansaucun lien a!ec le chMteau Doulas. Ayant "ar un cou" de hasard "u

s'em"arer de la broche, les !oleurs de moutons auront craint que *ene me lance R la recherche de mon bien, et que *e ne décou!re "ar lamême occasion leurs aissements. /aisonnement un "eu s"écieu#, *e le reconnais, et "ourtant quelque chose me dit que *e ne metrom"e "as.

:iona rearda la *eune fille a!ec une admiration nondissimulée.

Te com"rends maintenant que !ous soye[ mondialement

connue. P %ondialement$ n'e#aérons rien "rotesta Alice.- (n d'autres termes, inter!int &ess qui sui!ait sa "ensée, 6aul

6étrie, de /i!er 2ity, le mystérieu# /ey et &arbiche noire seraientde conni!ence

Alice a""rou!a de la tête.%arion se tourna !ers elle. )u sou"Uonnais les hommes qui ont R l'im"ro!iste quitté Le

Pirate* crois-tu qu'ils recelaient la broche$

1+F



P 2'est "ossible, dit &ess, mais en tout cas ils n'a!aient "ascaché R bord tout un trou"eau de moutons.

A cette re"artie, les *eunes filles éclatèrent de rire.%ais Alice n'était "as dis"osée R abandonner le su*et. 6uisque nous a!ons émis l'hy"othèse qu'il s'aissait de

contrebande, rien ne s'o""ose R ce que les !oleurs aient entre"osedans les cales du bateau la laine et les cuirs et "eau# en attendant deles embarquer P R destination "eut-être des 3tats-nis. 2'est lRqu'inter!iendrait le nommé 6aul 6étrie.

P /ien d'illoique dans !os déductions, Alice, a""rou!a:iona. 0a "olice recherche des moutons !olés et non de la laine ou

des "eau#. 0es *eunes filles marchèrent un certain tem"s en silence. (t si nous allions faire demain un tour sur la roule oW *'ai

a"erUu le camion$ "ro"osa soudain Alice.- 6rès de la métairie de %me Drummond $ interroea &ess.Alice acquiesUa et, se tournant !ers :iona, elle lui demanda de

quelle direction ledit camion "ou!ait !enir. (n reconstituant son "arcours, nous trou!erions "eut-être un

indice , "récisa-t-elle.:iona ré"ondit que le !éhicule descendait du &en Ne!is. T'ai une idée, "oursui!it-elle. 6ourquoi ne cam"erions-nous

"as lR-bas cette nuit$ 0e !allon est un endroit très "ittoresque,qu'affectionnent les amateurs d'escalade. ls oranisent des coursesde !itesse de bas en haut et de haut en bas du &en Ne!is.

P =uelle hauteur a cette montane$ demanda %arion. P (n!iron 1 >LL mètres.

P (t !ous dites qu'ils la ra!issent *usqu'au sommet$ P 7ui. 4oilR qui était de nature R enthousiasmer la s"orti!e %arion. A!ec ou sans mystère, *e !eu# y aller , déclara-t-elle,

"érem"toire.0a "ers"ecti!e de coucher R la belle étoile rallia tous les

suffraes. Alice en demanda la "ermission R son arrière-rand-mère,qui leur "romit de leur fournir les cou!ertures

1+G



nécessaires. A"rès le dVner, elle les emmena faire le tour de sademeure.

Nous terminerons "ar le renier, dit la !ieille dame, qui a!aitardé une e#traordinaire !erdeur. 4ous y trou!ere[ de solides!êtements de marche, mieu# ada"tés que les !tres R notre climat.

)andis qu'elles "arcouraient ensemble couloirs, !estibules etsalles, &ess soneait que *amais elle n'a!ait !u "areil assortimentd'armures et de "ortraits.

0e renier ne ressemblait en rien R ce qu'Alice attendait. )rès!aste, il était en aussi bon ordre que les autres "ièces. 0ady Doulasleur a""rit qu'il ser!ait autrefois de salle de *eu#. 0es hommes de la

famille et leurs in!ités y *ouaient au billard. %aintenant, on yraneait les habituels !ieu# meubles, les li!res démodés et lesmalles.

7u!re[ ces malles, !ous y trou!ere[ toutes sortes de!êtements et des cou!ertures. 6rene[ ce que !ous !oule[.

0es *eunes (lles se demandaient en quoi des robes et

1+I



costumes ayant a""artenu R 0ady Doulas et R ses a\eules "ourraient leur ser!ir. =uelles ne furent "as leur sur"rise et leur *oiede décou!rir des Oilts, des blouses blanches, des bas noirs et toutessortes de bonnets, le tout de tailles di!erses.

ne idée tra!ersa aussitt la tête d'Alice. 4oilR qui nous fera de "arfaits déuisements... , commenUa-

t-elle.(lle s'arrêta aussitt, crainant d'inquiéter 0ady Doulas, R qui

elle "référait ne "as ré!éler le !éritable motif de leur e#cursionnocturne. %ais ses com"anes n'eurent "as besoin d'e#"lication "our com"rendre.

(ssayons ces costumes dit %arion, im"atiente.0es Oilts a""artenaient R di!ers clans, ce qui ne laissa "asd'étonner Alice. (lle en fit la remarque R son arrière-rand-mère. 0a!ieille dame sourit.

%es a\eules !enaient d'autres clans et a""ortaient a!ec ellesleur costume, qu'ensuite elles raneaient dans des coffres.

A"rès "lusieurs essayaes, :iona choisit un tartan au# couleursdes 7il!y, roue, bleu "Mle et blanc, %arion re!êtit le Oilt *aune et

noir des %c0eods de 0eXis.&ess était charmante dans un Oilt au# couleurs des Stuarts derands carreau# blancs cou"és de lines !ert "Mle et roue.

Alice, ma chérie, tu as choisi le tartan des 2ameron, le clande ma mère, dit 0ady Doulas. l te sied R ra!ir.

0e tissu R rands carreau# roue !if, rehaussés de bandes !ertfoncé, faisait ressortir la beauté d'Alice.

2ela ne !ous ennuie !raiment "as que nous em"runtions ces

costumes$ demanda Alice. Nous risquons de les salir et même de lesdéchirer au cours de notre équi"ée. 0ady Doulas la rassura, ils n'a!aient aucune !aleur et a!aient

été "ortés maintes fois. Te suis na!rée de ne "as a!oir de sacs de couchae modernes,

mais !ous trou!ere[ dans une de ces malles de chaudes cou!erturesde !oyae et des sacs R dos.

1+H



=uand les *eunes filles eurent réuni l'équi"ement !oulu, ellesdescendirent, "récédées "ar 0ady Doulas. Sur les ordres de lamaVtresse de maison, la cuisinière "ré"ara des re"as froids "our la *ournée du lendemain.

A"rès le dVner, 0ady Doulas, Alice, :iona et %arions'attardèrent dans le salon oW elles de!isèrent aiement. :atiuée,&ess était allée se coucher. 6ourtant, elle ne se sentait "as rassuréedans cette rande chambre, isolée R l'e#trémité de l'aile auche duchMteau. Au-dehors, rénait une "énombre "ro"ice au# fantmesqui, dit-on, hantent les chMteau# d'(cosseY les branches des arbres sedécou"aient, noires et mou!antes, contre un ciel que l'obscurité ne

"ar!enait "as R en!ahirY un torrent faisait entendre son murmure.2ristallin et *oyeu# au soleil, la nuit il semblait "laintif. Des oiseau#nocturnes lanUaient leur a""el rauque, "arfois le cri d'un mulotattaqué "ar une chouette déchirait l'air.

&ess ne "ar!enait "as R s'endormir. 0e !isae R demi enfouisous les cou!ertures, elle cherchait déses"érément le sommeil.=uelle idée aussi d'a!oir !oulu monter seule se re"rochait-elle,furieuse contre elle-même.

)out R cou", des "as se firent entendre. n bruit étrane lui "ar!int de la cheminée, on aurait dit que quelqu'un !enait de butercontre le tablier de tle. n silence. 0e cQur de &ess battait R serom"re. 3taient-ce des "as ou les battements de son cQur quirésonnaient ainsi R son oreille$ =ue faire$ Se le!er$ m"ossible 0a "eur lui tait toute force. Soudain un cri luubre retentit dans lachambre 5ou hou :olle de terreur, &ess s'enfonUa dans sesdra"s. m"itoyable, la !oi# re"rit, menaUante, ironique 5ou hou

0es "as se ra""rochaient. 5ou hou Dans un sursautd'énerie, &ess !oulut allumer. (lle tendit une main tremblante !ersle commutateur. Au même moment, quelque chose s'abattit sur lemontant de son lit, deu# yeu# cruels la reardèrent fi#ement. (lle "oussa un cri, et, dans un dernier effort "our atteindre la lam"e, ellefit basculer la table de che!et.

... =uelques secondes "lus tard, Alice, :iona et %arion,

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alertées "ar le !acarme, se ruaient dans la chambre ettrou!aient &ess é!anouie, une chouette ari""ée au# barreau# deson lit, "lus terrorisée encore que son in!olontaire !ictime.

0'a!enture se termina "ar de *oyeu# éclats de rire quand ladite!ictime, re!enue R elle, eut libéré la malheureuse chouette qui, se "renant "our un détecti!e P "rétendit la taquine %arion P, a!aiteu la malencontreuse idée de !ouloir e#"lorer la cheminée.

0e lendemain matin, elles re!êtirent leurs costumes écossais.

%ora les félicita. 4ous êtes de !raies rosés d'(cosse. 7n !ous croirait toutesles trois de che[ nous

0e com"liment alla droit au cQur des *eunes Américaines, quiy ré"ondirent "ar un sourire. 2e fut "leines d'entrain et d'es"oirqu'elles montèrent en !oiture a!ec :iona. 0a *eune 3cossaise fit "rendre R Alice un raccourci. l débouchait sur la route qui "assaitde!ant la métairie oW elles a!aient reUu un chaleureu# accueil.

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2onductrice et "assaères ins"ectèrent le chemin et ses abords,R la recherche de quelque indice qui les mettrait sur la "iste des!oleurs de moutons traces de "neus sur les bas-ctés, dans lescham"s en bordure de la route. (lles ne décou!rirent rien qui leur "arZt dine d'intérêt.

Arri!ées au !allon, elles franchirent un torrent qui descendaitde la montane en cascadant sur de rosses "ierres.

=uel admirable "aysae s'e#clama &ess. Décidément, *'aimede "lus en "lus l'(cosse.

6artout autour d'elles, des montanes s'éle!aient en "entesra"ides sans qu'elles fussent abru"tes au "oint de découraer les

rim"eurs. (ntre les roches croissaient arbres et buissons. a et lR,des "laques de bruyères *etaient une-note allant du 'mau!e au "our"re et qui donnait R l'ensemble un charme "articulier.

0a route sui!ait le torrent. :iona montra R ses amies desem"lacements réser!és au# cam"eurs. (lles croisèrent bientt unrou"e d'al"inistes qui s'a""rêtaient R dis"uter une course sur le &en Ne!is. 2e serait R qui réussirait le meilleur "arcours sur la montée etla descente.

Alice arrêta la !oiture et les *eunes filles mirent "ied R terre "our assister R cette com"étition. 6armi les concurrents, il y a!aitquatre *eunes ens en chandails blancs sur lesquels était cousul'insine de leur collèe. 0'un d'eu# héla :iona.

Souhaite-moi bonne chance, lui cria-t-il. Nous de!onsmonter *usqu'au rand sa"in. 0e dernier record est de !int minutesaller et retour.

:iona lui adressa un este d'encouraement et dit R ses

com"anes que le *eune arUon était un de ses cousins. 0'ailité et lasou"lesse de ces *eunes ens, qui couraient littéralement sur les "entes de la montane, stu"éfièrent les Américaines. 2omme lesconcurrents a""rochaient du but, :iona s'écria

5ourra c'est lan qui est en tête fut le "remier R entre"rendre la descente. 2ette "artie de la

com"étition était de beaucou" la "lus danereuse. 0es

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*eunes filles a!aient le reard ri!é R leur bracelet-montre. lan !a éaler le record annonUa :iona.(lle ne s'était "as trom"ée. (n !int minutes, celui-ci cou!rit

le "arcours fi#é, le second mit +F minutes, le sui!ant +H et les autress'échelonnaient au# alentours de L minutes.

lan !int saluer sa cousine, qui le "résenta R ses nou!ellesamies. 0es camarades de lan se *oinirent R eu# et in!itèrent les *eunes filles R !enir "asser la *ournée dans leur cam".

:iona, tu connais "lusieurs des filles qui y "artici"eront , ditlan, "our em"orter son adhésion.

6récaution inutile car la "ro"osition fut acce"tée a!ec

enthousiasme et, "eu a"rès, Alice, &ess et %arion faisaient laconnaissance des amies de :iona. 6our la "lu"art, les cam"eurs "ortaient le Oilt. 2ertains !enaient de l'Vle de SOye, d'autresd'n!erness. 0eur accueil fut si cordial qu'il mit aussitt les *eunesAméricaines R leur aise.

2e fut au milieu des rires et du bruit des con!ersations quetous défirent les "aquets de sandXiches et commencèrent Rdé*euner.

0e bourdonnement des !oi# n'em"êcha "as Alice de "erce!oirles accents d'une musique lointaine. )out R cou", elle se redressa.ne cornemuse ré"était indéfiniment les mêmes notes. 0'air n'étaitautre que celui de )cots* ha hae&

Alice braqua les yeu# dans la direction d'oW !enait cetteétrane mélodie. m"ossible de distinuer le *oueur. Se tenait-il del'autre cté de la crête$ 0a *eune détecti!e se remémora les di!ersincidents qui a!aient marqué ces derniers *ours et une .idée lui !int.

l lui semblait que cet air était *oué chaque fois qu'elle se trou!ait R "ro#imité. Ne serait-ce "as le fameu# /ey qui sinale ma "résenceR ses com"lices $ se demanda-t-elle.

Ses amies n'a!aient "as "rêté attention R la musique qui s'arrêta brusquement. A"rès les a!oir mises ra"idement au courant, Alicea*outa

Te !ais monter R la recherche du mystérieu# *oueur decornemuse.

1+



P %éfie-toi de ne "as tomber dans un "ièe ré"liqua&ess $

P Si !ous m'accom"ane[, le daner sera "ratiquement nul. P /assure-toi, *e ne t'aurais "as autorisée R t'éloiner

sans nous , déclara %arion a!ec em"hase.0es *eunes filles "ré!inrent les autres cam"eurs qu'elles

allaient e#"lorer le sommet et, sans autre e#"lication, "artirent. 0amontée était rude, il faisait chaud, aussi le silence "lanait-il sur le "etit rou"e. Alice et :iona marchaient en tête, &ess et %ariontiraient un "eu la *ambe. (nfin, &ess rattra"a l'a!ant-arde.

=u'as-tu fait de %arion$ s'enquit Alice, sur"rise de ne "as

la !oir.&ess lui ré"ondit que sa cousine a!ait !oulu "rendre unraccourci.

A ce moment, un cri leur "ar!int. 2'était la !oi# de %arion.5orrifiées, :iona, Alice et &ess se retournèrent. A quelque distance,sur le flanc de la montane, l'inconnu qui les a!ait "réci"itées dansl'eau s'efforUait de "ousser leur amie dans la "ente.

0'homme R la barbiche noire hurla &ess, affolée.

Sous un choc "lus !iolent, %arion "erdit l'équilibre, tomba latête la "remière et commenUa R rouler le lon de la "ente. Sonassaillant s'enfuit !ers un é"aulement "roche.

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CHAPITRE

LE JOUEUR DE CORNEMUSE INVISIBLE

A02( et &ess !olèrent au secours de %arion qui dé!alaittou*ours "lus !ite. 6ar chance, R une !intaine de mètres de son "oint de chute, le sol se rele!ait léèrement. (n enfonUantses talons tant qu'elle "ut, la malheureuse "ar!int R freiner sa

course P et, bientt, ses amies arri!èrent R ses ctés. (s-tu blessée$ demanda an#ieusement Alice. P Si elle est blessée$ fit &ess, outrée. (n !oilR une question

)u n'as donc "as !u toutes ses écorchures$ l faut la conduire toutde suite che[ un médecin.

P Ne sois "as stu"ide inter!int %arion. Te n'ai rien de ra!e, *'ai tout sim"lement l'im"ression d'a!oir été rouée de cou"s.

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(lle se rele!a et, a!ec l'aide de ses amies, elle brossa de lamain la "oussière de son costume.

=uand nous redescendrons, *e me la!erai R l'eau du torrent,cela me rafraVchira délicieusement , dit-elle.

(t, la mine féroce, elle rommela Si *amais *'attra"e cet indi!idu R barbiche, il !erra ce qu'il

!erra 2ette rodomontade fit sourire Alice et &ess. )out R cou", les

trois amies s'a"erUurent de l'absence de :iona. Alice l'a""ela "as deré"onse.

0a "eur s'em"ara d'elles. 0'inconnu se serait-il attaqué R la

*eune 3cossaise$ Te "ars R sa recherche déclara Alice. Ni %arion ni &ess ne !oulant la laisser aller seule, elles

remontèrent ensemble la "ente raide et se hMtèrent de anerl'é"aulement.

A "lusieurs re"rises elles a""elèrent :ionaY en !ain.Alice se hissa sur l'arête montaneuse et !it :iona, au-dessous

d'elle, immobile R l'orée des sa"ins. (lle donnait l'im"ression de se

cacher de quelqu'un.Alice fit sine R ses amies de la sui!re. 6eu a"rès, elles seretrou!aient au"rès de :iona.

=ue se "asse-t-il$ demanda Alice.:iona sourit, taquine. Te marche sur !os traces. 4ous m'a!e[ con!ertie au métier de

détecti!e. =uoi qu'il en soit, *e me suis dit que "uisque l'hommes'enfuyait dans cette direction, c'est sans doute "arce qu'il !enait de

ce cté-lR du &en Ne!is. (t *'ai !oulu le re"érer. P 8 êtes-!ous "ar!enue$ :iona hocha la tête. 5élas non. Te n'ai "as détecté %. &arbiche, mais rearde[

"ar lR (t, de la main, elle désinait un étroit !allon oW "aissaient des

brebis. l y a un instant, un berer était "armi eu#, il a dis"aru tout R

cou". 7r, chose sinulière "our un berer,

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il n'a!ait "as de chien a!ec lui. Te me suis dit qu'il s'aissait "eut-être d'un im"osteur et que les moutons a!aient été !olés, "uisrassemblés ici en !ue d'un trans"ort ultérieur.

P :iona !ous êtes e#traordinaire s'écria Alice. l faut "ré!enir tout de suite la "olice.

P m"ossible... d'ici. Nous le ferons demain matin. P Si :iona ne se trom"e "as, l'homme qui l'a "oussée

dans.la "ente a é"ié tous nos mou!ements, re"rit Alice. 2'est sansdoute lui qui a alerté ses amis en *ouant )cots* ha hae sitt qu'il adécou!ert notre "résence ici. 6uis, !oyant que nous ra!issions lacolline *usqu'au sommet, nous ra""rochant ainsi danereusement de

sa [one d'o"érations, il se sera affolé et aura tenté un acte dedéses"oir... P =ui consistait R me "réci"iter en bas de la "ente, com"tant

que !ous !ous lancerie[ toutes R mon secours et qu'ainsi il aurait letem"s de dis"araVtre, continua %arion.

P (t il a calculé *uste conclut Alice. &ess "oussa un "rofond sou"ir.

%aintenant qu'il te sait "ré!enue, Alice, %. &arbiche,

comme dit :iona, ne !a "lus -oser bouer, et les moutons seront "endant quelque tem"s R l'abri de ses méfaits. 2e raisonnement semblant fra""é au coin du bon sens, les

*eunes filles quittèrent l'orée du bois, remontèrent au sommet etredescendirent !ers la ri!ière. %arion "ut enfin se la!er le !isae etles mains dans l'eau fraVche, ce qui calma la douleur de sesécorchures.

2e soir-lR, les cam"eurs écossais oranisèrent une fête en

l'honneur des *eunes Américaines. ls chantèrent des airs uerriersde l'é"oque héro\que, des com"laintes dont la célèbre nnie Laurieet terminèrent "ar 7e n'est qu'un au re#oir* %es $rères* que tousre"rirent en chQur.

0es chants terminés, les *eunes filles d'abord, les *eunes ensensuite, dansèrent au son des cornemuses. 6uis deu# cou"lese#écutèrent des iues et d'autres danses folOloriques. A"rès une brè!e "ause, :iona s'a""rocha d'Alice et lui dit en souriant

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ls !ont maintenant danser en !otre honneur une iueintitulée %ademoiselle Alice fronce le sourcil.

)rès amusée, Alice rearda attenti!ement les é!olutions des *eunes ens.

)rois cou"les faisaient des "as qui "araissaient trèscom"liqués. )out R cou", une danseuse s'arrêta et insista "ourqu'Alice "rVt sa "lace. (ncore qu'elle fZt bonne danseuse, la *euneAméricaine é"rou!a quelque "eine R sui!re les mou!ements de ses "artenaires. 2e qui n'em"êcha "as les assistants d'a""laudirchaleureusement ses louables efforts.

0a soirée s'ache!a "ar un ra!issant solo de :iona. 0a clarté, la

"ureté de sa !oi# ra!irent Alice et ses amies. Sous le ciel étoile, les "aroles de sa com"lainte "renaient une solennité "articulière.

Adieu, montanes, adieu, (cosse,&erceau de la !aleur et du courae 6artout oW me "orteront mes "as,)on sou!enir tou*ours me sui!ra,7 dou# "ays de mes rê!es

0a dernière note mourut dans un silence reliieu#. )ous étaientémus. (nfin les a""laudissements éclatèrent.

A"rès un sou"er froid, les cam"eurs se retirèrent dans leurstentes ou s'enroulèrent dans leurs cou!ertures.

Seule, Alice ne "ut trou!er le sommeil. 0e murmure du torrentaurait dZ la bercer, or il lui semblait au contraire que le torrent lui "arlait )u es sur le "oint de faire une décou!erte ca"itale

ne heure "lus tard en!iron, Alice sursauta, elle !enaitd'entendre un sifflement "roduit sans aucun doute "ar un chalumeaude cornemuse. n sinal$ 7ui, mais que sinifiait-il et R quis'adressait-il$

Alice se déaea de sa cou!erture, se le!a et scruta le "aysaealentour. 0a lune était "leine. Sa clarté en!elo""ait le &en Ne!isd'une lumière blanche. Sur une crête, un "eu au-dessous du sommetet "artiellement estom"ée "ar la

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brume, la silhouette du cornemuseu# se "rofilait. 0e sons'éteinit, la silhouette dis"arut...

3tait-ce un fantme ou était-ce un être de chair et de san$Alice se ra""ela que, la "remière fois qu'elle a!ait entendu

siffler ainsi, un camion d'oW s'écha""ait un bêlement a!ait "assé "rès de la métairie. 2e sifflement qui !enait de rom"re le silence,sinifiait-il que la !oie était libre et qu'on "ou!ait "rocéder autransfert des moutons a"erUus dans l'a"rès-midi$

Seule *e ne "eu# em"êcher cela se dit Alice, na!rée. (tmême si tous les cam"eurs réunis s'élanUaient au sommet de lamontane, ils arri!eraient tro" tard.

(lle se tourna et se retourna lontem"s, inca"able de trou!er lesommeilY enfin, la fatiue "renant le dessus, elle s'endormit.Au matin, la "remière le!ée, elle uetta le ré!eil de :iona et, R

!oi# basse, lui raconta ce qui s'était "assé au cours de la nuit. 6ourrie[-!ous m'accom"aner *usqu'R l'é"aulement du &en

Ne!is oW nous sommes allées hier$ demanda-t-elle. P A!ec "laisir. 6ar!enues au sommet de la crête, elles se hMtèrent de

descendre l'autre !ersant. =uand elles furent en !ue du "etit !allon,elles constatèrent que tous les moutons a!aient dis"aru. Seineur !otre su""osition d'hier soir était "eut-être la

bonne s'e#clama :iona. P Allons faire un tour lR-bas, !oule[-!ous$ Si nous trou!ions

un indice quelconque, ce serait mer!eilleu#. (n chemin, :iona ra""ela R sa com"ane qu'en (cosse les

trou"eau# étant libres de !aabonder sur les collines, il se "ou!ait

que les bêtes fussent allées "aVtre un "eu "lus loin.5élas dans le !allon et au# alentours, "as la moindre brebis, "as le moindre aneau. Alice a"erUut une "etite cabane qui ser!aitde refue, sans doute, au berer. Sui!ie de :iona, elle s'en a""rochaet fra""a R la "orte. 6as de ré"onse. Sur

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le conseil de la *eune 3cossaise, elle tourna la "oinée. 0a "orte s'ou!rit sans difficulté. 0a "ièce unique était sommairementmeublée d'un chMlit, d'une table et d'une armoire contenant quelques "ro!isions. Dans l'Mtre, les cendres étaient encore tièdes.

2ette cabane a été récemment occu"ée , constata Alice. Non sans é"rou!er, du fait de leur indiscrétion, un certain

remords, les deu# amies s'a""rêtaient R "artir lorsque Alice a"erUutun li!re ou!ert sur la table. (lle s'a!anUa "our en déchiffrer le titre.2'était un dictionnaire aélique. Sur la "ae de droite un mot étaitsouliné %ail.

/earde[, :iona dit Alice, très aitée "ar cette décou!erte.

2'est un des mots que contenait le messae dont *e !ous ai "arlé. /a"idement, Alice feuilleta le dictionnaire. 4oilR encore rathad& l est souliné aussi. (t, successi!ement, elle trou!a dig* glas* slat* long* bean* bail*

gun* ail. )ous soulinés.

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CHAPITRE I

ALICE INCUL+EE

0'%67/)AN2( de leur décou!erte ne leur a""arut qu'a"rèsquelques instants de réfle#ion. (nfin, :iona rom"it le silence.

Alle[-!ous mettre la "olice au courant de cela$ demanda-t-elle.

P 2ertes, et *e lui ferai un résumé des incidents de cesderniers *ours.

Sous l'effort de concentration qu'elle s'im"osait, AlicefronUa les sourcils.

:iona les mots rande route, fossé de ce fameu#messae ne désineraient-ils "as une route donnée, surlaquelle les !oleurs circuleraient$ 0a *eune 3cossaise "arutsur"rise.

Te croyais que, selon !ous, ils !oulaient dire que /ey ou unde ses com"lices de!aient !ous faire !erser dans un fossé.

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P 2e n'était qu'une hy"othèse, tout comme celle que *e !iensd'émettre, d'ailleurs. Si seulement *e connaissais lasinification de loch rod et de femme membre sansestam"ille.

Alice décida de laisser le dictionnaire ou!ert R la "ae "ortantle mot %ail* afin de ne "as é!eiller les sou"Uons de l'occu"ant de lacabane. 6our retrou!er la "ae, elle soule!a le li!re et eut unsursaut.

u-dessous il " a#ait un aier a#ec un autograhed'elle&

=u'y a-t-il$ demanda :iona.

Alice le lui e#"liqua. 0a *eune 3cossaise "rit un air soucieu#. (n ce cas, l'homme qui a acheté cet autora"he R /i!er 2ityutilise la cabane comme refue.

nterloquée, Alice resta quelques instants silencieuse. Si lesmorceau# du "u[[le commenUaient R se mettre en "lace, le fait de se!oir im"liquée dans le mystère des moutons l'inquiétait. ne choselui "araissait certaine 6aul 6étrie ou un de ses com"lices se ser!aitde son autora"he R des fins manifestement illéales.

=ue faire$ se demandait-elle. Si elle enle!ait le "a"ier,l'occu"ant de la cabane, mis de ce fait sur ses ardes, s'em"resseraitde "rendre la fuite a"rès a!oir a!erti ses amis d'en faire autant.

Non ce serait tro" bête de com"romettre leur arrestation enflarant délit , décida-t-elle.

(lle remit le tout en "lace. A!ant de sortir, les deu# amies *etèrent un cou" d'Qil autour de la cabane. /assurées, elles ra!irentlentement la colline, dé!alèrent l'autre !ersant *usqu'R la ri!ière. 0es

cam"eurs étaient tous é!eillés. 0e café et le lait chauffaient sur des brasiers im"ro!isés. Alice :iona crièrent ensemble &ess et %arion. 7W étie[-

!ous. Nous !ous a!ons cherchées "artout P 4euille[ acce"ter nos "lus humbles e#cuses dit en

riant Alice.(t se ra""rochant des deu# cousines, elle leur communiqua R

!oi# basse les sur"renantes décou!ertes qu'elles !enaient de faire.

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0a stu"eur cloua %arion et &ess sur "lace.Aussitt a"rès le "etit dé*euner, les quatre amies re"rirent le

chemin du chMteau.0ady Doulas se "romenait dans le "arc. (lle les accueillit

a!ec le sourire, un "eu étonnée de leur "rom"t retour. Ne me dites "as que !ous a!e[ dé*R résolu le mystère

s'e#clama-t-elle. P Non, ;rannie, ré"ondit Alice, mais nous a!ons trou!é un

indice sérieu#Y *'aimerais télé"honer au commissariat tout de suite. A ces mots, le !isae de l'aimable !ieille dame se rembrunit. T'oubliais, Alice, que le commissaire !eut te "arler, lui aussi.

l !ient de "artir d'ici il y a quelques minutes R "eine. =uand il m'ae#"osé le motif de sa !isite, *e suis montée sur mes rands che!au#.7ser te sou"Uonner, toi, ma "etite-fille 2'est d'une incroyableim"ertinence.

P =ue dites-!ous, ;rannie, me sou"Uonner, moi (t dequoi, Seineur$

0ady Doulas lui e#"liqua que de"uis deu# ou trois semaines,un certain nombre de ros chèques sans "ro!ision a!aient été émis

en (cosse. A"rès de difficiles recherches la "olice a!ait identifié, dumoins le "rétendait-elle, le cou"able en la "ersonne de la *eune filledont la "hoto s'étalait sur la cou!erture du dernier numéro de Photograhie internationale.

0e !isae d?Alice s'allonea. Ainsi donc mon autora"he a été utilisé "ar un faussaire (lle raconta R son arrière-rand-mère comment, R /i!er 2ity,

un inconnu a!ait réussi R s'em"arer d'un autora"he qu'elle !enait de

siner, et comment elle a!ait retrou!é cet autora"he dans la cabaned'un berer, sur le &en Ne!is. 0'affaire est "lus ra!e que *e ne "ensais, dit 0ady Doulas.

T'ai "rotesté au"rès du commissaire, lui contestant le droit det'im"ortuner a!ec cette histoire. De!ant son insistance, *e lui aifinalement "romis que tu lui télé"honerais dès ton retour, et que tut'e#"liquerais toi-même a!ec lui.

P T'y !ais tout de suite, si !ous le "ermette[. Alice courut

au télé"hone.

1>



2e fut le commissaire en "ersonne qui lui ré"ondit. l secontenta de lui annoncer que ses deu# ad*oints l'ins"ecteurAnderson et l'ins"ecteur &ucOanan, !iendraient s'entretenir a!ec elledans le courant de la matinée.

ls furent reUus au salon "ar 0ady Doulas, entourée des quatre *eunes filles.

Anderson était un homme *eune, d'un abord aréable, et il "arut dis"osé R croire Alice, quand elle affirma n'a!oir siné aucunchèque sans "ro!ision. Son camarade, lui, se montra "lus réticent.Son air roue indiquait clairement qu'il n'a*outait "as foi au#dénéations de %lle /oy . Selon lui, les "reu!es accumulées

contre elle étaient accablantes. 6uisque *e n'ai "as de com"te ou!ert dans !otre "ays, *e ne "ossède "as de carnet de chèques, dit Alice. Te su""ose, d'ailleurs,que la cou"able ne me ressemble que d'asse[ loin.

P &ien au contraire, dit &ucOanan sèchement. 0e sinalementde la "ersonne qui sine ces chèques corres"ond au !tre. (noutre, R la !ue de la "hotora"hie "ubliée "ar une re!ue, "lusieurs "ersonnes ont reconnu la *eune fille qui les a!ait si !ilainement

lésées. Alice resta sans !oi#. 2e que !oyant, &ucOanan déclara qu'ila!ait ordre d'interdire R %lle /oy et R ses amies de quitter lechMteau *usqu'R nou!el ordre.

(n entendant cela, 0ady Doulas "rit la "arole "our la "remière fois.

Si *e "rends sous mon entière res"onsabilité les faits et estesde ma "etite-fille, !otre chef s'en estimera-t-il satisfait$ demanda-

t-elle.Alice com"rit que la situation "ar!enait R un "oint critique.0'ins"ecteur ne tenait "as R mécontenter 0ady Doulas, mais,d'autre "art, il a!ait un de!oir R rem"lir. 0a *eune fille eut uneins"iration soudaine... si elle télé"honait R son "ère, celui-ciréussirait "eut-être R réler la question$

(lle en "arla au# ins"ecteurs qui, tous deu#, donnèrent leuraccord. Sans tro" de difficulté, elle obtint la communication a!ec

(dimbour. Son "ère se re"osait dans sa chambre d'htel.

1>>



A"rès a!oir écouté sa fille, %. /oy, indiné, demanda Rs'entretenir a!ec les ins"ecteurs.

&ucOanan alla au télé"hone. Au bout de quelques minutes decon!ersation a!ec l'a!oué, il raccrocha et a""ela son su"érieur.Alice re*oinit les autres au salon.

(nfin l'ins"ecteur re!int en disant a %. /oy nous a donné sa "arole que sa fille se "résenterait

de!ant le tribunal si elle était con!oquée. (n conséquence, lecommissaire !ous autorise, mesdemoiselles, R aller et-!enir R !otreuise.

P %erci, dit Alice. Te !ais em"loyer cette liberté R dé"ister la "ersonne qui se sert de mon nom "our siner des chèques sans "ro!ision.

(lle a!ait sur ce "oint quelques idées, dont elle se arda defaire "art au# ins"ecteurs. (lle leur "arla, toutefois, du camion qui

a!ait attiré son attention lorsqu'elle était

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che[ %me Drummond, et de ce qu'elle a!ait sur"ris sur le &en Ne!is. 0a cabane du !allon ne serait-elle "as le re"aire d'un des!oleurs de moutons$

5ier, nous a!ons !u "rès de cette cabane un trou"eauY lelendemain, il a!ait dis"aru. Si !ous entre[ dans la cabane, !oustrou!ere[ mon nom sur une feuille de "a"ier. l a été laissé lR "ar unhomme qui a trou!é moyen, au# 3tats-nis, de se "rocurer unautora"he que *'a!ais donné R un enfant.

0es deu# ins"ecteurs la reardèrent a!ec sur"rise. &ucOanan "arut "lus conciliant.

2et autora"he est sous un dictionnaire anlais-aélique ,

"récisa Alice.0es "oliciers se retirèrent a"rès a!oir dit qu'ils en!erraient sanstarder quelqu'un sur!eiller la cabane.

A"rès le dé*euner, Alice télé"hona au commissariat "ourconnaVtre le résultat de la "erquisition.

5élas mademoiselle, il ne restait "lus que les meubles. Alice sentit le cQur lui manquer. Ainsi, un nou!el es"oir

s'en!olait.

(t les moutons$ 4ous a-t-on sinalé de nou!eau# !ols$ P 7ui. n fermier !ient de nous annoncer que cinquante deses bêtes ont dis"aru comme les "etits lutins du 6ont-au#-:ées.

Alice re*oinit ses amies et s'em"ressa de demander R :iona ceque sinifiait cette allusion au 6ont-au#-:ées.

7n raconte, commenUa :iona, que, non loin de che[ moi,!i!ait *adis un "etit "eu"le de lutins. ls adoraient *ouer des tours,mais lorsque les éants P en l'es"èce, les hommes P arri!èrent, les

lutins com"rirent qu'ils n'étaient "as de taille R lutter a!ec eu# et quel'ère des facéties au rand *our était ré!olue. ls "rirent alorsl'habitude de se cacher, "uis, quand "ersonne n'était en !ue, ilssortaient de leur refue et faisaient quelque innocente farce R ceséants. ne de leurs cachettes fa!orites se trou!ait sous la !oZted'un très !ieu# "ont de "ierre, qui "rit le nom de 6ont-au#-:ées.

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Alice et ses amies sourirent, charmées. &ess "oussa un sou"irde reret.

2omme *'aimerais rencontrer de nos *ours un de ces *oyeu#lutins, ce serait certes "lus aréable que de se mesurer R des escrocset R des !oleurs de moutons

0es *eunes filles allèrent se "romener dans le *ardin en ba!ardant aiement. Seule Alice ardait le silence.

=u'est-ce qui te "réoccu"e$ lui demanda enfin %arion. Te "arie que tu meurs d'en!ie d'aller faire un tour dans la fameusecabane et d'en ins"ecter le moindre recoin. 0'unique chose quit'arrête est la crainte d'encourir les foudres de la "olice.

P )u l'as de!iné P 6eu im"orte. =ui ne risque rien n'a rien. (n route P T'hésite, *e l'a!oue. T'ai eu asse[ de difficultés a!ec

ces messieurs les ins"ecteurs sans en chercher de nou!elles. (nfin si;rannie m'en accorde la "ermission, *'irai.

A sa rande *oie, 0ady Doulas a""rou!a le "ro*et. %a chérie, tu as, *e l'ai com"ris, un réel talent de détecti!e.

)u as, en outre, de "uissants motifs d'air retrou!er la broche,

identifier les !oleurs de moutons et démasquer l'auteur des chèquessans "ro!ision. 7r, *'ai l'im"ression que ces trois choses sontétroitement mêlées. l ne me reste donc qu'R !ous souhaiter bonnechance.

(t, entiment, elle les embrassa toutes les quatre.:iona, qui connaissait bien la confiuration du "ays, dit R

Alice qu'R son a!is il de!ait e#ister un raccourci conduisant au!allon. Sui!ant les directi!es de la *eune 3cossaise, Alice quitta la

rand-route et s'enaea dans un chemin "articulièrement solitaire.A"rès a!oir roulé quelque tem"s, elles a"erUurent au loin destourbillons de fumée.

Au sortir d'un !irae, elles restèrent stu"éfaites R la !ue de broussailles en feu sur le flanc de la colline.

4ite, allons chercher les balais "our étouffer les flammes ,dit :iona.

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CHAPITRE II

LA +OURSUITE

D(S &A0AS$ fit &ess. =ue !oule[-!ous dire$ P 4ous !erre[. 4ite Alice, accélére[. l faut maVtriser le feu

a!ant qu'il n'atteine les rands arbres. 0a !oi# de :iona était tendue, Alice ne "osa "as de questions.

(lle lonea la route R toute allure *usqu'R ce que :iona lui fVt sinede ralentir.

Alle[ "lus doucement, les balais sont droit de!ant nous. (n bordure d'un cham", se dressait un "etit abri en bois, contenant deros balais. Alice s'arrêta de!ant. :iona sauta R terre et courut en "rendre quatre. 0es balais étaient faits de ramilles de bouleaumaintenues ensemble "ar un ros fil de fer.

7n les "lace tou*ours R "ortée des "assants "our combattre lefeu , dit :iona en remontant ra"idement en !oiture.

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Alice fit demi-tour et re"artit R toute !itesse. :iona leure#"liqua que, dès que l'on re"érait un foyer d'incendie dans la bruyère, il fallait aussitt tenter de l'éteindre.

2'est une rèle R laquelle tous les (cossais se conforment ,a*outa-t-elle.

)rente secondes "lus tard, les quatre amies bondissaient horsde la !oiture et se "réci"itaient !ers les broussailles en flammes.

Sé"arons-nous et tra!aillons en lisière du feu, ordonna :iona.4ous sentire[ "eut-être le sol brZlant sous !os semelles, mais il n'y a "as moyen de faire autrement.

0es quatre *eunes filles fra""èrent sans- relMche les flammes.

Au bout d'une demi-heure, le foyer le "lus im"ortant était maVtrisé.0asses, elles s'a""uyèrent sur les balais. 0es rands arbres étaientsau!és

7uf sou"ira &ess, *e suis contente que ce soit terminé (lle aurait aimé s'asseoir "ar terre et se re"oser un "eu. %ais

ce n'était "as l'endroit idéal.(n traVnant les "ieds, elles reanèrent la route. (lles étaient

roues et ruisselantes de sueur, elles commenUaient R a!oir des

am"oules dans le creu# de la main. 0eurs chandails et leurs *u"esétaient maculés de cendres et de "oussière, quant R leurs chaussures,im"ossible d'en discerner la couleur.

(h bien, nous sommes *olies R !oir, dit en riant %arion.6our!u que nous ne rencontrions "as quelque beau che!alier.

&ess loussa (n fait de beau che!alier, rearde qui nous attend ne !oiture s'était arrêtée derrière celle d'Alice. Deu#

ins"ecteurs de "olice !enaient d'en descendre. Anderson et &ucOanan fit %arion atterrée.0orsque les *eunes filles, armées de leurs balais, arri!èrent "rès

d'eu#, les deu# 8$00e les dé!isaèrent a!ec stu"eur. Alice "rit la "arole et insista sur le rle "ré"ondérant qu'a!ait *oué :iona danscette dernière a!enture.

2e qui est manifique, c'est que !ous aye[ réussi R

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!ous seules R maVtriser l'incendie. %es félicitations,mesdemoiselles dit &ucOanan.

0'ins"ecteur "arut hésiter une seconde sur ce qu'il allait faire, "uis il s'a!anUa.

%ademoiselle /oy, *e suis désolé d'a!oir mis en doute !otrehonnêteté. Tamais une "ersonne ayant quelque chose R se re"rochern'aurait "ris la "eine de s'arrêter "our éteindre un incendie de forêt.4euille[ m'e#cuser.

Alice lui adressa un aimable sourire. 4ous ne faisie[ que !otre de!oir, monsieur l'ins"ecteur. &ucOanan s'inclina, tandis que le !isae de son com"anon

s'éclairait.Alice et ses amies remontèrent en !oiture et, a"rès un derniereste d'adieu au# "oliciers, elles s'éloinèrent, leur laissant le soinde !érifier si les broussailles étaient bien éteintes.

6eu a"rès, elles "ar!inrent R un endroit oW :iona leur conseillade arer la !oiture.

Nous commencerons l'escalade R "artir d'ici. Te crois sa!oiroW se trou!e e#actement le "etit !allon et la cabane.

0a *eune 3cossaise a!ait décidément le sens de l'orientation,car, bientt, les quatre amies sui!aient un sentier muletier que lesmoutons !olés a!aient rim"é, au# dires d'Alice, a!ant d'êtreanesthésiés et entassés dans un camion.

0es *eunes filles ins"ectaient sans cesse du reard lesalentours. (lles ne !irent rien de sus"ect. Au bout de quelquesminutes, elles "ar!enaient R la cabane et se mettaient en de!oir defouiller le moindre recoin... sans résultat.

n'y a "lus que ce tas de cendres que nous n'ayons "asretourné , dit enfin %arion.(lle "rit de lons rameau# et, a!ec l'aide de &ess, dis"ersa les

cendres qui recou!raient un amas de boVtes de conser!es,d'é"luchures de bananes, de débris de !erre.

2e sinulier berer est en tout cas un homme d'ordre dit&ess. 7n ne saurait lui re"rocher de n'a!oir "as tout rané a!ant de "artir.

2ette remarque donna R réfléchir R Alice. Si l'homme a!ait

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une telle hMte de s'écli"ser, "ourquoi s'était-il donné tant de "eine "our nettoyer$

&ess continuait R fouiller autour de la cabane. Soudain, ellea"erUut une "etite toile R dessin clouée sur une "lanchette. 2ettetoile, cou!erte de taches de di!erses couleurs, a!ait été dissimuléeau creu# d'un buisson.

=ue diable cela "eut-il être$ se demanda-t-elle.A"rès a!oir retourné le dessin dans tous les sens, elle le mit de

cté.Alice le "rit, l'e#amina, "ersuadée qu'il a!ait une sinification

"articulière, car sa "résence dans cet endroit a!ait de quoi

sur"rendre. Ne trou!ant sur le moment aucune e#"lication "lausible,elle décida d'em"orter cette toile.%arion et &ess rassemblèrent de nou!eau les boVtes de

conser!es, é"luchures et détritus de toutes sortes et les recou!rirentde cendres. Alice s'assura que tout était bien dans le même ordrequ'R leur arri!ée et donna le sinal du dé"art.

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l est tem"s de rentrer , dit-elle.Durant le tra*et du retour, Alice "arla "eu. =uand elle fut

arri!ée au chMteau, elle a!ait "ris la décision de tenter unee#"érience. A"rès s'être bainée et habillée, elle "artit en quête detous les miroirs R main qu'elle "ut trou!er.

n "eu "lus tard, :iona, &ess et %arion re*oinaient Alicedans le salon, oW se tenait 0ady Doulas. 0a *eune détecti!e était "enchée au-dessus d'une table. Au milieu de cette table, s'étalait lemorceau de toile en question, des miroirs étaient dis"osés en cercleautour de lui.

A quoi donc t'amuses-tu$ demanda &ess, interloquée.

P l m'est !enu une idée, ré"ondit Alice. 2e tableau quisemble ne rien re"résenter a "eut-être été tout bonnement "eintsui!ant la technique du "ortrait du "rince 2harles P ce "ortrait quenous a!ons !u au musée d'(dimbour. 4ous en sou!ene[-!ous $

Ses amies firent un sine d'assentiment et reardèrent dans lesmiroirs. (lles ne !irent rien qui ressemblMt de "rès ou de loin R untableau. 0ady Doulas e#amina, R son tour, la toile et ne !it rien non "lus.

6ourtant, *e "ense comme toi, Alice, que ces taches ont unesinification. P 6eut-être ai-*e mal dis"osé les miroirs, dit Alice.

Aurie[-!ous, ;rannie, un !erre cylindrique dont *e "ourrais faireun miroir$

0ady Doulas ne "ut le lui assurer, mais elle l'autorisa R "asserl'ins"ection de ses "lacards. l se "ou!ait qu'elle y trou!Mt l'ob*et deses désirs.

Aussitt, Alice quitta la "ièce, em"ortant la toile. Dans unearmoire du "remier étae, elle trou!a ce qu'elle cherchait. Tuste la taille qu'il me faut, se dit-elle. Au tra!ail,

maintenant (lle retourna au"rès de son arrière-rand-mère et sollicita la

"ermission d'enduire de "Mte arentée l'intérieur du !erre "our enfaire un miroir.

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Tohn, le maVtre d'htel, ne "ou!ant malheureusement "as lui enfournir, Alice décida d'aller en acheter R :ort Cilliam.

Ses amies !oulurent l'accom"aner. (lles "artirent en !oiture.Alors qu'elles s'enaeaient dans la rue "rinci"ale de :ort Cilliam,Alice s'écria, très aitée

/earde[, n'est-ce "as l'inconnu R la barbiche noire qui estdans la !oiture, de!ant nous $

0e reard de ses amies sui!it le sien. 3!idemment, dit %arion a!ec un sourire mau!ais, il a

chané de !oiture. =uoi de "lus sim"le Alice fronUa le sourcil. 2ette fois, il n'allait "as lui écha""er

(lle "rit note du numéro dans sa mémoire et a""uya surl'accélérateur.0'homme conduisait !ite. Alice enfonUa la "édale. 6endant

quelques minutes elle crainit de se faire siffler "ar un aent. %ais, bientt, les deu# !oitures sortirent de l'alomération et roulèrentdans la cam"ane. 0a chasse continuait.

Se sachant "oursui!i, l'homme conduisait R tombeau ou!ert.Alice le sui!ait R distance constante. ls allaient en direction du sud,

!ers le loch 0omond. se rend "eut-être R la mystérieuse maison-flottante ,suéra &ess.

0e reard d'Alice se "orta une seconde sur son tableau de bord. 5orreur s'e#clama-t-elle. Te suis R court d'essence et, si *e

m'arrête "our faire le "lein, ce misérable !a nous écha""er

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CHAPITRE III

DÉMASQUÉ

A 6(N( Alite !enait-elle d'ache!er sa "hrase que lemoteur se mit R tousser. 0a !oiture ralentit et s'arrêta. 0a *eune fille "oussa un sou"ir d'aacement. %arion haussa les é"aulesen sine de résination de!ant

la fatalité. A l'im"ossible nul n'est tenu (n tout cas, !oilR une-"anne

que tu ne saurais im"uter R tes ennemis inconnus.

Sans ré"ondre, Alice descendit de !oiture et courut !ers unemaison qu'elle a!ait a"erUue en bordure de la route. ne femme, Rl'as"ect a!enant, lui ou!rit.

6uis-*e me ser!ir de !otre télé"hone$ lui demanda Alice. Te!oudrais a""eler le commissariat le "lus "roche.

0a femme la dé!isaea, sur"rise. 6uis elle sourit N'êtes-!ous "as la *eune détecti!e américaine dont *'ai

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!u la "hoto sur la cou!erture de Photograhieinternationale0

/ 2'est la "remière fois que *e me félicite d'être reconnue ré"ondit Alice.

0'aimable 3cossaise la fit entrer et lui indiqua l'a""areiltélé"honique, "osé sur une table, dans le !estibule. =uelquessecondes "lus tard, Alice s'entretenait a!ec le commissaire le "lus "roche, R qui elle résuma l'affaire.

Te crois être sur la "iste d'un homme R barbe et fa!oris noirsa""artenant R la bande de !oleurs qui déciment !os trou"eau# ,conclut-elle.

(t, "our donner "lus de "oids R son récit, elle a*outa 0es ins"ecteurs Anderson et &ucOarian me connaissent. P 4otre histoire est intéressante , déclara le

commissaire, qui lui dit s'a""eler %acNab.Alice lui raconta comment le sus"ect lui a!ait écha""é. Ne "ourrie[-!ous "as tenter de l'a""réhender$ (t si !ous y

"ar!ene[, aurie[-!ous l'oblieance de le arder au commissariat *usqu'R ce que *e "uisse !enir l'identifier$

%. %acNab y consentit !olontiers. (lle lui communiqua lenuméro d'immatriculation de la !oiture que conduisait l'homme R la barbe noire.

4ene[ donc tout de suite, lui dit alors le commissaire.T'aimerais a!oir de "lus am"les détails sur tous les incidents dont!ous m'a!e[ "arlé.

Alice lui "romit de se hMter. (lle demanda ensuite R sonaimable htesse, qui lui dit s'a""eler %me (!ans, comment elle

"ourrait se "rocurer de l'essence. %me (!ans télé"hona elle-même Run arae.(n attendant l'arri!ée de la !oiture a""ortant un bidon "lein,

%me (!ans s'informa a!ec curiosité de l'homme R la barbe noire. Serait-il im"liqué dans l'affaire qui !ous "réoccu"e$

demanda-t-elle.Alice lui ré"ondit a!ec autant de sincérité qu'elle estima

"ou!oir le _aire sans entra!er l'action de la "olice ni la sienne.

T'habite che[ mon arrière-rand-mère, "rès de :ort

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Cilliam. 2omme !ous le sa!e[, sans doute, un rand nombrede moutons ont été !olés dans cette réion. l m'est arri!é dedécou!rir un indice qui m'a "ermis d'établir un lien entre cet hommeet les !oleurs. T'ai "ensé que mieu# !alait en a!ertir la "olice.

2ette e#"lication "arut satisfaire %me (!ans, qui diriea lacon!ersation sur l'arrière-rand-mère d'Alice.

T'ai a""ris "ar les *ournau# que !ous !ous rendie[ en !isiteche[ 0ady Doulas$ 2'est bien cela$

P 7ui, dit Alice en riant. (t *e !ais aussi !ous a""rendrequelque chose c'est une de mes amies qui, R mon insu, R "résentéma "hoto R l'occasion d'un concours. (lle a ané ainsi un !oyae

"our deu# "ersonnes ce sont les deu# *eunes filles qui m'attendentdans la !oiture et doi!ent s'im"atienter. l est rand tem"s que *eretourne au"rès d'elles, les "au!res

7u!rant son "orte-monnaie, elle a*outa 2ombien !ous dois-*e, madame, "our les deu#

communications télé"honiques$ %me (!ans la rearda, sur"rise. 4oyons, mademoiselle, !ous n'imaine[ quand même "as

que *e !ais acce"ter quoi que ce soit. Te suis ra!ie d'a!oir fait !otreconnaissance et le ser!ice que *'ai "u !ous rendre est si infime quemieu# !aut n'en "as "arler. 0a !ie com"orte de bien sinuliershasards. 2'est une "anne d'essence qui !ous a conduite R moi =uelhonneur

(t elle "onctua ses "aroles d'un rire *oyeu#. (lle tint Raccom"aner Alice *usqu'R la !oiture. n em"loyé du arae, alerté "ar %me (!ans, !ersait *ustement le contenu d'un *errican dans le

réser!oir. A"rès a!oir "ris coné de l'aimable 3cossaise, la *eunefille s'assit au !olant et démarra.4oyant qu'Alice ne se dirieait "as !ers le chMteau Doulas,

%arion lui demanda oW elle allait. Au commissariat , ré"ondit la *eune fille.=uand les quatre amies "énétrèrent dans les locau# de la

"olice, elles faillirent donner libre cours R leur *oie. 0e ibierqu'elles "ourchassaient a!ait été "ris. Debout,

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de!ant le bureau du commissaire, il "roclamait son innocence. =u'est-ce que cela sinifie$ Te suis un honnête citoyen

américain. Aussi !rai que *e m'a""elle Sandy Duff, il !ous en cuirade me traiter de la sorte.

&ess, %arion et :iona s'assirent sur un banc au fond de la "ièce, tandis qu'Alice s'a!anUait. 0ui adressant un reard "ar-dessusla tête du "risonnier, %. %acNab demanda

4ous êtes %lle /oy$ A ces mots, Sandy Duff se retourna et fit face R la *eune fille.

Son !isae blêmit. Te !ois que !ous connaisse[ %lle /oy$ dit le commissaire.

- 2'est la "remière fois de ma !ie que *e la rencontre cria-t-il, furieu#.A ce moment, un serent entra dans la "ièce. %arion se

"réci"ita !ers lui et lui dit R !oi# basse Te "arie que cet homme "orte une barbe et des fa!oris

"ostiches.

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P Sottises cria le "risonnier.Sans "rêter attention R ses reards furibonds, Alice raconta

comment elle a!ait eu connaissance des !ols de moutons, etcomment, rMce R un messae chiffré, elle a!ait rele!é les traces des!oleurs dans une crique du loch 0omond, "uis dans une cabane auflanc du &en Ne!is.

6aul 6étrie était li!ide. T'inore de quoi !ous "arle[. 2e que !ous débite[ n'est qu'un

tissu de mensones. Dédainant de lui ré"ondre, Alice re"rit ne chose est certaine, monsieur le commissaire, %. 6étrie

ne "eut nier être en "ossession de mon autora"he, rMce R quoi lafemme d'un membre de sa bande sine de mon nom tous ceschèques sans "ro!ision. l se "eut qu'elle me ressemble ou qu'elle sesoit maquillée et coiffée de telle manière que ses !ictimes semé"rennent.

0e commissaire darda sur le "risonnier un reard sé!ère. =u'a!e[-!ous R ré"ondre R cela$ P /ien l n'y a "as un mot de !rai dans tout ce fatras

d'in!entions et *'e#ie qu'on me laisse aller. Te ne m'a""elle "as6aul 6étrie et s'il me "laVt d'être brun au lieu d'être blond, c'estmon droit le "lus strict. Nous ne !i!ons "as sous une dictature,que *e sache$

eut beau dire, beau faire, comme il ne "ou!ait fourniraucune "reu!e de son identité, le commissaire décida que lesa""arences contre lui étaient telles qu'elles *ustifiaient sa détentiondans les locau# de la "olice, en attendant un su""lément d'enquête.

=uand le sus"ect eut été emmené, %. %acNab "osa encorequelques questions R Alice. &ra!o, mademoiselle, !ous a!e[ fait lR de l'e#cellent tra!ail

, dit-il en conclusion.2es louanes firent rouir Alice. %e "ermette[-!ous de me ser!ir de !otre télé"hone,

monsieur$ dit-elle. Te crains que ma rand-mère ne s'inquiète. Nousétions "arties du chMteau "our une demi-heure au "lus.

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P Te !ous en "rie, rassure[-la !ite , ré"ondit aimablementle commissaire.

0ady Doulas manifesta une si !i!e im"atience de connaVtretous les détails de l'a!enture qu'Alice lui "romit de rentrer tout desuite. %ais, comme elle s'a""rêtait R re"artir, un ins"ecteur !int direquelques mots R l'oreille de %. %acNab. 2elui-ci se tourna !ers les *eunes filles

4oilR du nou!eau. 0a !ue de la cellule semble a!oir faitréfléchir notre "risonnier. l désire !ous "ro"oser un marché,mesdemoiselles.

P 0equel$

P Te l'inore. 4ene[ a!ec moi, nous n'allons "as tarder R lesa!oir.(n les !oyant entrer, le !isae cris"é de 6aul 6étrie se

détendit Te ne suis "as cou"able de ce dont !ous m'accuse[.

)outefois, *e sais oW se trou!e actuellement le bi*ou que !ousrecherche[. Si !ous me libére[, monsieur le commissaire, *e !ousdirai oW il est.

Stu"éfaites, les *eunes filles se tournèrent !ers %. %acNab Rqui, somme toute, il a""artenait de "rendre la décision. l ne saurait être question de !ous libérer dans l'état actuel

des choses, dit le commissaire a!e' fermeté. 2e"endant, si !ousré!éle[ ce qu'il est ad!enu de ce bi*ou, il !ous en sera tenu com"te.

6aul 6étrie haussa les é"aules, résiné. 2'est bon %ademoiselle /oy, le bi*ou est lR-bas, au chMteau,

entre les mains de Tohn.

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CHAPITRE I

L'ENNEMI DEMASQUE

T75N fit &ess, éberluée. 2e n'est "as "ossible, il n'a "as "ris le bi*ou d'Alice 6aul 6étrie ricana

4ous !ous imaine[ que ce maVtre d'htel si bien stylé esthonnête nterroe[-le, !ous déchantere[ !ite.

0es *eunes filles n'en re!enaient "as. 2omment "ou!ait-onaccuser ce !ieu# et dine ser!iteur$ 6ourtant, malré leur

sce"ticisme, elles étaient bien obliées d'admettre qu'elles nesa!aient "as rand-chose sur son com"te. %ieu# !aut rentrer au "lus !ite et tirer cette affaire au clair ,

dit %arion.2e fut aussi l'a!is d'Alice. 0es quatre amies quittèrent en hMte

les locau# de la "olice et s'enouffrèrent dans leur !oiture. (llescou!rirent en un tem"s record la distance qui les sé"arait de :ortCilliam. :iona bondit R terre, entra en cou" de !ent che[ un

drouiste, R qui elle acheta une

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bouteille de "Mte arentée et un "inceau, "uis ensemble elles "rirent le chemin du retour.

A "eine arri!ées au chMteau, elles se "réci"itèrent dans lesa""artements de 0ady Doulas et lui racontèrent ce qu'elles !enaientd'a""rendre.

2'est im"ossible s'écria la !ieille dame, outrée. Tohn est Rmon ser!ice de"uis des années et *amais il ne m'a donné la moindreraison de mettre en doute son honnêteté.

Néanmoins, elle estimait de son de!oir d'interroer son maVtred'htel en "résence d'Alice. )rès loin de sou"Uonner ce qu'il allaitentendre, Tohn s'inclina de!ant 0ady Doulas et lui demanda ce

qu'elle désirait. Te ne sais comment !ous e#"rimer ce que *'ai R !ous dire et, "ourtant, il faut que *e !ous "arle, commenUa 0ady Doulas,!isiblement embarrassée. 7n !ient de m'a""rendre que le bi*ou que *e réser!ais R %lle Alice serait en !otre "ossession.

0e malheureu# maVtre d'htel de!int blême et se mit Rtrembler. 6endant quelques secondes, il demeura cloué sur "lace,inca"able d'articuler un son. Alice é"rou!a une telle "itié "our lui

qu'elle eut en!ie de lui !enir en aide. %ais s'immiscer dans uneaffaire qui ne concernait que 0ady Doulas eZt été commettre unera!e incorrection. Aussi arda-t-elle le silence.

A la lonue, Tohn finit "ar se ressaisir et ce fut a!ec unerande dinité qu'il ré"ondit

0ady Doulas, *e ne me suis "as em"aré de la broche et *'inore absolument ce qu'elle est de!enue. %a con!iction "rofondeest que celui qui m'a accusé cherche R se cou!rir lui-même.

0ady Doulas sourit R son fidèle ser!iteur. 2'est la ré"onse que *'attendais de !ous. Te !eu# que !oussachie[ que *amais *e ne !ous ai sou"Uonné une seconde.

Alice raconta alors R Tohn que la "olice a!ait arrêté unAméricain qui, selon elle, a!ait "artie liée a!ec les !oleurs demoutons.

Te suis "ersuadée, quant R moi, dit-elle, que lorsque la "oliceaura obtenu les a!eu# de cet homme et de ses com"lices, nous

saurons oW est ce bi*ou.

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(t, désireuse de montrer au maVtre d'htel toute la confiancequ'elle lui ardait, Alice le "ria de l'aider R transformer le !errecylindrique en miroir. D'abord sur"ris, Tohn manifesta un !if désirde "artici"er R ce tra!ail dès qu'Alice lui en eut e#"liqué l'ob*et. (nmoins d'une demi-heure, la "Mte était sèche et le miroir cylindrique "rêt R ser!ir.

0ady Doulas, Tohn, :iona et les deu# cousines reardèrenta!ec intérêt Alice "lacer le !erre la tête en bas, au centre de la toilemaculée de taches de toutes les couleurs. 2ette fois, Alice "utdiscerner une tour en "ierres.

A!e[-!ous une idée de quelle tour il s'ait$ demanda-t-elle

R sa rand-mère.A"rès a!oir reardé dans le miroir circulaire, 0ady Doulas etTohn furent d'a!is que ce de!ait être une tour ériée R une faibledistance du domaineY elle n'était "lus entourée que de ruines.

2'est un endroit très isolé, "récisa Tohn. 4oule[-!ous que *e!ous y conduise$

P 7h oui merci, ré"ondit Alice a!ec enthousiasme. 3tantdonné que nous a!ons trou!é cette toile au"rès d'une cabane qui

ser!ait de re"aire R un des !oleurs de moutons, *'ai la fermecon!iction que cela se ra""orte R leurs acti!ités, et "eut même nousmener R un autre de leurs re"aires.

0es *eunes filles établirent donc des "lans en !ue d'unenou!elle équi"ée, le lendemain de bonne heure. 0ady Doulas leura""rit que l'on a""elait ces ruines 0es /uches , R cause de leurforme.

0e lendemain matin, sitt le "etit dé*euner terminé, les quatre

*eunes filles et leur uide se mirent en route. Tohn fit "rendre R Aliceun ."etit chemin de terre, "eu fréquenté, et !int minutes "lus tard,les !isiteurs a"erce!aient la tour.

(lle a en effet une forme de ruche, remarqua &ess, R, "art lesommet... qui manque.

Alice arrêta la !oiture et Tohn uida les *eunes filles, R tra!ersune "rairie, *usqu'au# ruines. 2ette sinulière construction necom"ortait "as de fenêtres. (lle se com"osait

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de "ierres de tailles différentes et mesurait "rès de di# mètresde haut.

Autrefois, dit Tohn, elle était encore "lus haute, affirme-t-on,et tout R fait ronde. Seule la "artie inférieure subsiste.

les fit entrer "ar une étroite "orte, la seule de tout l'édifice.0e "assae a!ait R "eine deu# "ieds de lare et s'enfonUait dans lemur é"ais de di# "ieds.

=uelle sur"renante architecture dit Alice, en contem"lantl'ou!rae de "ierre circulaire, qui allait en s'é!asant !ers le haut.

A inter!alles irréuliers, on !oyait des ou!ertures oblonuesa!ec des dalles de "ierre entrecroisées comme des lames de "arquet.

A quoi ser!aient ces "etites chambres$ demanda &ess.Tohn ré"ondit que, selon certains historiens, lors des in!asionsennemies, un !illae entier se réfuiait dans cette tourY on muraitl'entrée et on s'y terrait *usqu'R ce que tout daner fZt écarté.

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l est "robable qu'une famille entière s'entassait dans une deces "ièces, continua Tohn. Tadis un escalier circulaire R aleriedesser!ait chaque étae, "ermettant au# habitants de la tour demonter et de descendre. Au centre, un Mtre immense "ermettait defaire la cuisine. %aintenant, sui!e[-moi, mesdemoiselles, *e !ais!ous montrer autre chose.

l fit contourner au# *eunes filles un mur bas, encore debout,et, de la main, leur désina une entrée conduisant R unsoubassement.

l y a!ait lR un "uits qui leur fournissait l'eau nécessaire. P %ais si la ruche était entièrement fermée, comment ces

malheureu# "ou!aient-ils renou!eler l'air$ demanda %arion.Tohn ré"ondit que les historiens ainsi que les archéoloues, "ensaient que le sommet de la tour n'était "as hermétiquement closYil aurait été recou!ert d'un toit R croisillons et R !éranda, laissant "asser l'air. 0a "ièce du haut aurait ser!i de salle commune.

)rès bien conUu fit &ess, mais *e "réfère un bon htelmoderne.

2ette remarque fut accueillie "ar des éclats de rire. Alice re"rit

!ite son sérieu#, car elle ne cessait de soner au mystère qu'elles'était *uré d'élucider. 5élas "as le moindre indice qui "Zt la mettresur la !oie. Ses amies l'aidèrent de leur mieu# dans ses recherches.(nfin, elle renonUa.

/ien ne "ermet de croire que quelqu'un se soit ser!i de latour comme d'un re"aire , dit-elle.

Se tournant !ers Tohn, :iona lui demanda N'y aurait-il "as la ruine d'une autre tour-ruche, "lus loin $

Sur sa ré"onse affirmati!e, Alice !oulut s'y rendre aussitt.=uelques minutes "lus tard, le rou"e atteinait une nou!elle ruche.Soudain la !oi# animée d'Alice retentit

Des brins de laine un morceau de "eau de mouton P 2e qui !oudrait dire que nos !oleurs utilisent ou ont utilisé

cet endroit, dit :iona. P 7ui et aussi qu'ils ne "rennent "as les moutons "our la

!iande mais "our la laine et les "eau#.

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P 6ouah fit &ess a!ec une mine déoZtée. Selon toi, cetteruine ne serait qu'un !aste cimetière de moutons$

Alice ne ré"ondit "as. (lle !enait de s'a"erce!oir que Tohns'était éloiné de son cté, sans doute dans le dessein de se li!rer Rquelque enquête "ersonnelle. (n effet, di# minutes "lus tard, ledine maVtre d'htel re!enait annonUant qu'il a!ait creusé un "eu laterre R l'aide d'un sile# "ointu.

s'ait bien d'un cimetière de moutons , dit-il.(nsemble, Tohn et les quatre *eunes filles rétablirent les

di!erses "hases de l'o"ération. D'une manière ou d'une autre P "euim"ortait laquelle P, les !oleurs attiraient les moutons errants dans

un !allon isolé, loin des chemins fréquentés "ar les berers P lR ilsles endormaient et les trans"ortaient en camion *usqu'R ce !allon oW:iona les a!ait a"erUus. ls les tuaient, les dé"ouillaient, lesdé"eUaient, embarquaient les quartiers de !iande, les "eau# etenterraient le reste de faUon R ne laisser aucune trace.

/etournons au chMteau tout de suite, dit Alice. l fauttélé"honer au commissaire sans tarder.

0e "etit rou"e se hMta de reaner le chMteau. Alice se mit

aussitt en de!oir de télé"honer. 0e commissaire écouta son récita!ec la "lus rande attention. T'en!oie sur-le-cham" des hommes R la !ieille tour, car *e

!oudrais "rendre les !oleurs sur le lait, dit-il en manière deconclusion. Dès qu'il y aura du nou!eau, *e !ous a!ertirai.

0e lendemain, qui était un dimanche, les *eunes filles serendirent R l'élise, "uis elles attendirent im"atiemment desnou!elles. 2e lut le lundi seulement que le commissaire leur

télé"hona "our les informer qu'aucun sus"ect n'était !enu dans les "araes de la a ruche . %ais, R Durnbarton, sur la 2lyde, mes ins"ecteurs ont sur"ris

des hommes qui embarquaient en fraude des ballots de laine et des "eau#, R bord d'un "aquebot R destination des 3tats-nis.

=uand elle eut raccroché, Alice re!int au"rès de ses amies. Dumbarton est au sud de la crique oW était amarré le fameu#

"onton Le Pirate. Te "arierais que c'est lR que se rendait 6aul 6étrie

le *our oW nous lui a!ons donné la chasse.

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P %ais si /ey et ses com"lices n'ont "as été a""réhendés, oWdiable se cachent-ils$ dit %arion.Alice le!a les sourcils. ls ne sont ni dans la cabane, ni dans Le Pirate* ni dans la

tour... *'imaine qu'ils se terrent quelque "art dans l'attente d'unsinal quelconque.

P De qui $ P De 6aul 6étrie.

2ette assurance sur"rit :iona et les deu# cousines. 6ourtant, leraisonnement d'Alice ne manquait "as de loique. &ess et %arion sera""elèrent les airs de cornemuse qui sortaient de la chambre de/ey, lR-bas, R ;lasoX.

A"rès tout, c'était "eut-être 6aul 6étrie qui s'e#erUait, dit%arion. l y a eu aussi ce cornemuseu# qui sifflait le même air surune crête du &en Ne!is.

P T'ai une idée, fit soudain Alice. ;rannie, elle !a !ous

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"araVtre osée, mais *'es"ère que !ous n'y !erre[ "as d'ob*ection.T'aimerais !êtir le costume écossais au# couleurs des 2ameron,rim"er *usqu'R l'endroit oW *'ai !u le cornemuseu# et *ouer )cots*ha hae.

/ )u sais *ouer de la cornemuse lit 0ady Doulas,sur"rise.

Alice a!oua qu'elle était tout *uste ca"able de modulerquelques notes P celles, comme "ar hasard, que ré"étaitinlassablement le mystérieu# *oueur. (lle se ser!irait toutefois del'instrument com"let "our "arfaire son imitation. (lle "arla ensuitedu sifflement "roduit R l'aide du tuyau mélodique, qui ser!ait sans

doute de second sinal P d'alerte, celui-ci P au# !oleurs. Aurie[-!ous un tuyau mélodique susce"tible de re"roduirece sifflement$

P Décidément la chance te sert, ma chérie, dit 0ady Doulas.Tohn a tra!aillé quelque tem"s dans une fabrique de cornemuses etil "ossède "lusieurs cornemuses P encore qu'il ne sache "as en *ouer. Te !ais le "rier de te les a""orter et tu "ourras choisir.

Tohn ré"ondit aussitt R l'a""el de la sonnette. 0a requête de

0ady Doulas le déconcerta !isiblement. )outefois, il se déclara "rêt R y déférer. l in!ita les *eunes filles R le sui!re dans l'atelier oWil ardait ses cornemuses.

(lles sont toutes en "arfait état, déclara-t-il non sans fierté.(t il "ria Alice de les essayer.(lle en choisit une qui n'était "as tro" lourde R "orter et, a"rès

a!oir ré"été "lusieurs lois la "remière "hrase de )cots* ha hae* elle "ar!int R la *ouer aussi bien qu'une "rofessionnelle.

6ourrie[-!ous me tailler un roseau qui sifflerait etl'introduire dans le tuyau mélodique$ P 7ui. Si !ous m'accorde[ une heure, rien de "lus facile.

Alice lui dit de ne "as tro" se "resser elle ne s'en ser!iraitqu'R la nuit tombée qui, en cette saison, était tardi!e.

=uand les quatre amies se retrou!èrent dans le salon de 0adyDoulas, &ess se tourna !ers Alice.

A "résent, e#"ose-nous ton "lan en détail.

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Alice eut un sourire amusé. 0'idée m'est !enue que nous "ourrions aller toutes les quatre

cam"er sur le &en Ne!is. =uand le soleil sera "rès de se coucher,nous ra!irons la "ente *usqu'R l'em"lacement oW *'ai !u a""araVtrele *oueur de cornemuse, et *e donnerai les deu# sinau#. Si nos!oleurs se trou!ent dans les "araes P ce que *e "enseP, cessinau# de!ront déclencher quelquechose.

P )on idée me "araVt e#cellente dit &ess, mais il serait saede nous faire accom"aner "ar des ins"ecteurs de la "olice.

)elle fut l'o"inion de 0ady Doulas, qui télé"hona elle-mêmeau commissaire. 2elui-ci "romit d'en!oyer deu# de ses hommes au

début de la soirée.:idèle R sa "romesse, Tohn a""orta, R l'heure dite, un tuyaumélodique muni du nou!eau roseau. Alice le remercia et s'e#erUa *usqu'R ce qu'elle eZt obtenu un sifflement "arfait.

2e furent les ins"ecteurs Andersen et &ucOanan qui se "résentèrent au chMteau. )ous deu# "ortaient des *umelles en bandoulière.

%ora a!ait "ré"aré un sou"er froid dans un "anier. 0es *eunes

filles et les ins"ecteurs "artirent dans deu# !oitures. Arri!és sur leterrain, ils s'installèrent et déballèrent les "aquetsY une fois rassasiés,ils discutèrent de la tactique R sui!re. =uand la "énombre en!ahitles sommets, ils entre"rirent l'escalade du &en Ne!is.

0'ins"ecteur Anderson "ortait la cornemuse d'Alice et "oursui!ait R !oi# basse une con!ersation animée a!ec elle.

A mi-chemin du but, Alice, qui s'était éloinée de sescom"anons, entendit sur sa auche un bruit étouffé. (lle courut

dans la direction d'oW il !enait et !it, au creu# d'un fourré, un aneauqui bêlait lamentablement. Alice se "encha "our le caresser.)out R cou", elle eut conscience d'une "résence derrière elle.

Se retournant, elle !it, en équilibre sur une branche, "rêt R bondir,un énorme chat sau!ae

1I1



CHAPITRE

UN BAIN IM+RÉVU

N NS)AN), Alice fut "rise de "anique. 0a bête allait-elleattaquer$ (lle se ra""ela a!oir entendu dire que "our faire fuir ceenre d'animal, il fallait crier et lui *eter des "ierres. (llen'inorait "as qu'en aissant ainsi, elle risquait de donner

l'alerte au# !oleurs de moutons. 2e risque, elle était obliée del'assumer. De toutes ses forces, elle hurla 4a-t'en, sale bête

Sans quitter l'animal du reard, elle ramassa R tMtons unerosse "ierre et la lui lanUa.

0e chat sau!ae sauta R bas de la branche "our é!iter le "ro*ectile, mais il n'attaqua "as. Sans doute, effrayé, il s'enfuit

1I+



0es *ambes flaeolantes, Alice s'assit R cté de l'aneau qu'elleserra contre elle.

Accourus au bruit, &ess, %arion et les deu# ins"ecteurs!oulurent en sa!oir la cause. (lle leur raconta ce qui lui était arri!éet e#"rima sa crainte que l'incident n'ait donné l'é!eil au# !oleurs.

0'essentiel est que !ous n'aye[ "as été blessée , ditAnderson.

/éconfortée, Alice se le!a. Allons dit-elle.0a crête fut bientt atteinte. 0'ins"ecteur Anderson tendit la

cornemuse R Alice. 6erchée seule sur un "romontoire, elle *oua la

"remière "hrase de )cots* ha hae.6endant ce tem"s, cachés un "eu en retrait, les deu#ins"ecteurs "romenaient leurs *umelles sur le "aysae. Dans lelointain, au creu# d'un "etit !allon, un trou"eau de moutons "aissait.=uatre berers les sur!eillaient.

&ucOanan tendit ses *umelles R &ess en lui demandant si elle "ou!ait identifier l'un ou l'autre de ces hommes. (lle reardaattenti!ement, "uis au comble de l'aitation, elle dit

%ais l'un d'eu# n'est autre que /ey. Au même moment, l'ins"ecteur Anderson re"érait un randcamion bMché, dissimulé tant bien que mal derrière des arbres, au bord d'une route secondaire.

%on collèue et moi, nous allons faire un tour "ar lR-bas, et!oir ce qui s'y "asse. 4ous, mesdemoiselles, attende[-nous ici. Dansune !intaine de minutes, mademoiselle /oy, !euille[, R l'aide de!otre cornemuse, émettre le sifflement con!enu.

P 6ourrie[-!ous nous "rêter !os *umelles$ demanda %arion,comme cela nous "ourrons sui!re la manQu!re. %. Anderson semit R rire.

/equête accordée 4otre curiosité n'est que tro" naturelle.0es deu# ins"ecteurs dé!alèrent le flanc de la montane. Alice

chanea le tuyau mélodique et tint le reard fi#é sur

1I



son bracelet-montre, tandis que %arion rélait les *umelles surle trou"eau de moutons.

0e moment est !enu , dit enfin Alice.(t "ortant l'anche R ses lè!res, elle "roduisit le sifflement

qu'elle a!ait entendu "lusieurs fois au"ara!ant.Dans le silence qui sui!it, %arion se mit R décrire au fur et R

mesure ce qu'elle !oyait. 0es quatre hommes ont des fusils a!ec lesquels ils !isent les

moutons, ils leur lancent sZrement des a[. Alice, &ess et :iona distinuaient la scène qui se déroulait au-

dessous d'elles. (lles retinrent un cri horrifié en !oyant les bêtes

s'affaisser dans l'herbe. 0es hommes traVnèrent l'un a"rès l'autre lescor"s inertes *usqu'au camion et les y entassèrent.=uand le camion fut "lein, les !oleurs montèrent dans la

cabine, mirent le moteur en route et s'éloinèrent R bonne allure.0es *eunes filles demeurèrent bouche bée. (nfin &ess donna

libre cours R son indination. 6ourquoi les ins"ecteurs ne les ont-ils "as arrêtés$ P ls !eulent "eut-être les sui!re "our recueillir d'autres

"reu!es contre eu#. /etournons che[ ;rannie, le commissaire !asZrement télé"honer. 0ady Doulas fut !i!ement soulaée de les re!oir. %es

félicitations, ma chérie, dit-elle R Alice. )a ruse a réussi. P Ne nous ré*ouissons "as tro" tt, ré"ondit Alice. ls ne

sont "as encore entre les mains de la "olice. 0'heure de se coucher était "assée de"uis lontem"s, aussi

0ady Doulas et les *eunes filles se retirèrent "resque aussitt dans

leurs chambres.Alice ne "ut dormir. (lle ne cessait de se demander ce quefaisaient Anderson et &ucOanan.

0e lendemain matin, de bonne heure, le commissairetélé"hona. l a""rit R Alice que les !oleurs a!aient été arrêtés etétaient "assés au# a!eu#. ls faisaient "artie d'une bande demalfaiteurs s"écialisés dans la contrebande. %. %acNab

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termina son récit en "riant Alice et ses amies de !enir dès que "ossible au commissariat.

2'est lR qu'une heure "lus tard, Anderson et &ucOanan leurracontèrent qu'ils a!aient sui!i le camion et, R l'aide d'un a""areil Rrayons infraroues, "ris de nombreu# clichés qui constituaientcontre les !oleurs autant de "reu!es irréfutables.

/ey entra dans une rae folle. Sa colère était diriée en "artiecontre le réce"tionniste de l'htel de ;lasoX, cou"able d'a!oircommis une rossière erreur, en "artie contre cet idiot de 6aul6étrie qui a!ait eu l'idée farfelue de traduire les instructions enaélique dans l'es"oir d'im"ressionner son chef. Sans leur stu"idité R

tous deu#, *amais 6aul 6étrie ni lui-même n'auraient étéa""réhendés. 2'était 6aul 6étrie, dit-il, qui a!ait lissé le messaedans la chambre au nom de /ey et non as !o".

=uant R !ous, mademoiselle /oy, ronda-t-il au comble dela fureur, s'il a!ait été "lus malin, !ous ne serie[ "as

1IF



!enue nous im"ortuner *usqu'ici. l a tout Mché "ar sesmaladresses.

Alice a""rit que c'était éalement 6étrie qui a!ait "réci"ité un!ieu# camion contre sa !oiture, dé"osé la lettre de menace,accom"anée du carré de tissu écossais, "lacé la bombe dans la boVte au# lettres et télé"honé R Ned. Non content de ces méfaits, ila!ait tenté de ren!erser la !oiture d'Alice dans un fossé sur la routedu loch 0omond. A tout "ri#, il !oulait l'em"êcher de "oursui!reson enquête.

A ce moment, 6étrie fit son entrée dans le bureau ducommissaire. Deu# ins"ecteurs l'encadraient. A la !ue d'Alice, ses

yeu# lancèrent des éclairs. Sommé "ar le commissaire des'e#"liquer, il le fit d'abondance. 2ette demoiselle touche-R-tout est décidément très forte.

7ui, c'est moi qui ai "arlé d'elle R L'(cho du )oir. T'es"érais ainsidétourner les sou"Uons de moi et de /ey. 2e *our-lR, *'ai manquéune belle occasion de me taire. &ah *'ai quand même été "lus malinqu'elle R (dimbourY *e lui ai drlement faussé com"anie, R cette "rétentieuse mi*aurée (lle ne se doutait "as que *'a!ais sur moi un

laisse[-"asser P !olé, bien entendu P qui m'a "ermis de "énétrerdans le "alais de *ustice. De"uis le tem"s que *e tra!aille en (cosse, *'en connais des trucs "our me tirer des "as difficiles Te suis moins bête qu'on ne "ense

l raconta ensuite, non sans une certaine fierté, que c'était luiqui se chareait d'embarquer en fraude la laine et les "eau#.D'ailleurs, R quoi bon nier sa "artici"ation R ces hauts faits, "uisqueles ins"ecteurs a!aient recueilli les a!eu# de deu# marins

com"lices$ (n a""renant que !ous com"tie[ !ous rendre en (cosse,continua-t-il en s'adressant R Alice, *e me suis dit que mieu# !alait!ous y "récéder afin de sur!eiller !os faits et estes. T'ai laissé unmot R /ey, dans la chambre qu'il a!ait retenue. 6ar ce messae, *el'a!ertissais de ma "résence R ;lasoX. 2'est moi qui ai eu l'idéed'em"loyer la cornemuse "our communiquer entre nous dans lesmontanes elle "orte très loin et n'aurait "as dZ attirer l'attention.

1IG



Sans doute m'a!e[-!ous entendu m'e#ercer et c'est cela qui!ous a mis la "uce R l'oreille.

P Nous a!ons com"ris "resque entièrement !otre messae,cou"a Alice. )outefois, "ourrie[-!ous me le dire en clair.

/ey lui ré"ondit, sans se faire "rier, qu'il s'aissait desinstructions au#quelles le camion aurait R se conformer sui!re un

fossé "rofond, fermer a!ec la barre de sZreté l'arrière du camiontrans"ortant les moutons au lieu de se contenter de remonterl'abattantY trans"orter la laine et les "eau# de moutons au "onton etattendre l'ordre d'em"orter le butin R Dumbarton.

T'a!ais correctement inter"rété les di!ers croquis P Rl'e#ce"tion d'un seul. =ue sinifie le berceau$ demanda Alice.

0es "risonniers échanèrent des reards inquiets, mais neré"ondirent "as.

1II



0equel de !ous deu# a une femme qui me ressemble$ dit-elle R brZle-"our"oint.

2ette fois, la stu"eur "arut les clouer sur "lace. :inalement,6étrie haussa les é"aules, résiné.

T'ai amené ma femme a!ec moiY a!ec l'aide d'un coiffeur etd'une maquilleuse, elle "eut "asser "our !ous. n *our, en !isitantun !ieu# chMteau, elle a!ait été séduite "ar un berceau en forme denacelle. Aussi en a-t-elle !oulu un semblable quand notre fils est né.(n !oyant le croquis, /ey a tout de suite com"ris qu'elle était en(cosse, "rête R nous seconder dans nos entre"rises.

P 2'est donc elle qui sine de mon nom les chèques sans

"ro!ision. (st-ce R elle éalement que !ous a!e[ télé"honé dudrustore, R /i!er 2ity, "our l'a!ertir que !ous étie en "ossession d'un de mes autora"hes$

6étrie fit oui de la tête. )oute sa faconde semblait l'a!oirabandonné. A une autre demande d'Alice, il ré"ondit que sansestam"ille sinifiait que sa femme rie "ortait "as au bras letatouae qui "ermettait au# di!ers membres de la bande de sereconnaVtre entre eu#.

0e commissaire félicita chaleureusement Alice et ses amies, "uis il !oulut sa!oir si elles a!aient d'autres questions R "oser au# "risonniers.

7ui, dit Alice. T'ai la ferme con!iction que ces deu# hommessa!ent oW se trou!e un bi*ou de "ri# qui a dis"aru de che[ 0adyDoulas, mon arrière-rand-mère.

A"rès bien des réticences, /ey consentit R ré"ondre. 0a femme de chambre de la !ieille dame a!ait raconté R une

amie que sa "atronne !oulait offrir une s"lendide broche R %lle/oy. 2ette amie m'en a "arlé et *e n'ai "as !oulu laisser écha""erune aussi belle occasion.

P 7W est la broche$ demanda Alice. P Au fond de l'étan du chMteau )elle fut la sur"renante

ré"onse. =ue dites-!ous firent ensemble Alice et le commissaire. P (h bien oui n *our, *e me suis introduit dans le "arc a!ec

l'intention de reconnaVtre les lieu#. n chien s'est

1IH



"résenté sur moi en aboyant. T'a!ais dans ma "oche unre!ol!er R a[Y *'ai un "eu tro" as"eré le cabot et il e.st mort.

/ey a!ait alors !u 0ady Doulas sortir, a!ant R son corsaeune broche étincelante. )andis que, sous le cou!ert des arbres, ilréfléchissait R la manière de s'en em"arer, la broche a!ait lissé Rterre.

T'ai attendu que la !ieille dame rentre au chMteau et *'airamassé la broche, tout étonné de ma chance. A ce moment, une!oi# d'homme m'a fait sursauter, et *e me suis mis R courir... si !iteque *'ai buté sur une "ierre et suis tombé. Dans ma chute, la brochem'a écha""é des mains et est tombée dans l'étan. 0a nuit sui!ante,

*'ai !oulu la rechercher, mais alors deu# sénateurs ar"entaient le "arc. T'ai dZ renoncer R mon "ro*et, ire !oulant "as com"romettre lesuccès de nos autres entre"rises. 6étrie et moi a!ions décidéd'attendre le dé"art de ces demoiselles "our renou!eler la tentati!e.

2ette nou!elle électrisa les quatre amies, qui s'em"ressèrent dequitter le commissariat et de rentrer R Doulas. A la !ue du !isaeanimé de son arrière-"etite-fille, 0ady Doulas s'informa de ce quise "assait. (n entendant la ré"onse, une !i!e aitation s'em"ara

d'elle, et aussitt que les *eunes filles eurent re!êtu des costumes de bain, elle les escorta a!ec %ora et Tohn *usqu'R l'étan.0es *eunes s"orti!es "lonèrent, naèrent sous l'eau, refirent

surface R maintes re"rises. (nfin Alice crut distinuera, sur le lit de!ase, un ob*et brillant. (lle le "rit.

2'était la broche de to"a[e et de diamants.)riom"halement, elle remonta en la tenant au-dessus de sa

tête.

)u l'as trou!ée s'écria 0ady Doulas, ra!ie. 7h ma chérie,tu l'as bien méritée P ;rannie, !ous me comble[ n bi*ou "areil Alice ne !oulut "as Mcher la *oie de son arrière-rand-mère en

lui a""renant l'indiscrétion dont sa fidèle ser!ante s'était renduecou"able.

(n re!enant au chMteau, elle a""rit que son "ère arri!ait le soirmême, =uel "laisir de lui raconter l'heureu# dénouement de cette

a!enture

1IK



)andis que les quatre *eunes filles se re"osaient en attendantle dVner qui célébrerait leur réussite, Alice dit soudain R &ess

)u sais, *'ai un a!eu R te faire. =uand tu m'as "arlé de ce

concours ané a!ec ma "hotora"hie, *'ai été furieuse contre toi.ne "ublicité "areille me semblait ino""ortune. %ais, sommetoute, ton idée a été e#cellente.

P 4raiment$ P 7ui 2'est rMce R elle que *'ai résolu cette double

énime.

1HL



m"rimé en :rance "ar &rodard-)au"in, m"rimeur-/elieur. 2oulommiers-6ans. GGF+-1-1+-++>+. Dé"t léal n >1+, 1er trim. 1KGG.

1H1







0a chambre secrète les enquêtes de Nancy Dri!e 1KHF0e fantme de 4enise les enquêtes de Nancy Dri!e 1KHFSortilèes esquimau# les enquêtes de Nancy Dri!e 1KHF _tiré d'une série déri!ée en :rance]

N$0 $*#=#%1)x

(n !ersion oriinale,

• Alice /oy Nancy DreX Y• &ess )aylor &ess %ar!in Y• %arion Cebb ;eoria `;eore` :ayne Y• Ned NicOerson Ned NicOerson Y• Daniel (!ans Da!e (!ans Y• &ob (ddelton &urt (ddelton Y• Tames /oy 2arson DreX Y• Sarah &erny 5annah ;ruen Y• 2écile /oy (loise DreX.• 2ommissaire Ste!enson 2ommissaire %c;innis

1H>



Al#e R$

Alice /oy est l'héro\ne des li!res sui!ants :$*&*e 1l81>"#)e;

1. Alice R la réser!e des oiseau# _)he double *in# mystery] 1KI+. Alice R la tanière des ours _)he case of the tXin teddy bears] 1KK. Alice R 6aris _)he mystery of the KK ste"s] 1KGG>. Alice R 4enise _%ystery of the Xined lion] 1KH+F. Alice au bal masqué _)he due of the !el!et masO] 1KFG. Alice au cam" des biches _)he bunaloX mystery] 1KLI. Alice au 2anada _)he messae in the holloX oaO] 1KFH. Alice au canyon des brumes _)he mystery of misty canyon] 1KHHK. Alice au concours hi""ique _)he missin horse] 1KI11L. Alice au manoir hanté _)he hidden staircase] 1KL11. Alice au ranch _)he secret at shadoX ranch] 1K11+. Alice au# Vles 5aXa\ _)he secret of olden "a!ilion] 1KFK1. Alice che[ le rand couturier _)he tXin dilemma] 1KH11>. Alice che[ les ncas _)he due in the crossXord ci"her] 1KGI1F. Alice che[ les stars _)he case of the risin stars] 1KHK1G. Alice dans l'Vle au trésor _)he =uest of the %issin %a"] 1K>+1I. Alice détecti!e _)he secret of old docO] 1KL 1KFK1H. Alice écuyère _)he rinmaster's secret] 1KF1K. Alice elles maiciens _)he tri"le hoa#] 1KIK+L. Alice en Ari[ona _)he secret at solaire] 1KKG

+1. Alice en (cosse _)he due of the Xhistlin ba"i"es] 1KG>++. Alice en safari _)he s"ider sa""hire mystery] 1KGH+. Alice et la baue du ourou _)he sXami's rin] 1KH1+>. Alice et la dame R la lanterne _)he host of the lantern lady] 1KKH+F. Alice et la dame du lac _)he secret of mirror bay] 1KI++G. Alice et la dilience _)he due in the old stae-coach] 1KGL+I. Alice et la fusée s"atiale _%ystery of the moss-co!ered mansion] 1KI1+H. Alice et la a[elle !erte _)he riddle of ruby a[elle] 1KKI+K. Alice et la malle mystérieuse _%ystery of the brass bound trunO] 1K>LL. Alice et la mémoire "erdue _)he irl Xho couldn't remember] 1KHK1. Alice et la "antoufle d'hermine _)he due in the crumblin Xall] 1K>F

+. Alice et la "ierre d'ony# _)he moonstone castle mystery] 1KG. Alice et la "ou"ée indienne _)he Oachina doll mystery] 1KH1

1HF



>. Alice et la ri!ière souterraine _)he secret of the forotten city] 1KIFF. Alice et la soucou"e !olante _)he flyin saucer mystery] 1KHLG. Alice et la statue qui "arle _)he Xhis"erin statue] 1KII. Alice et l'ancre brisée _)he broOen anchor] 1KHH. Alice et l'architecte diabolique _)he silent sus"ect] 1KKL

K. Alice et l'a!ion fantme _)he sOy "hantom] 1KIG>L. Alice et le carnet !ert _)he due in the diary] 1K+>1. Alice et le chandelier _)he sin of the tXisted candle] 1K>+. Alice et le che!al !olé _/ace aainst time] 1KH+>. Alice et le cla!ecin _)he secret in the 7ld Attic] 1K>>>>. Alice et le corsaire _)he secret of the Xooden lady] 1KFL>F. Alice et le diadème _)he "hantom of "ine hall] 1KGF>G. Alice et le draon de feu _)he mystery of the fire draon] 1KG1>I. Alice et le fantme _)he mystery of the tollin bell] 1K>G>H. Alice et le fantme de la crique _)he host of cra!en co!e] 1KHK>K. Alice et le flibustier _)he haunted shoX boat] 1KFIFL. Alice et le mannequin _)he mysterious mannequin] 1KILF1. Alice et le mau!ais "résae _)he sinister omen] 1KH+F+. Alice et le médaillon d'or _)he due of the broOen locOet] 1K>F. Alice et le mystère du lac )ahoe _)rouble at 0aOe )ahoe] 1KK>F>. Alice et le "icO"ocOet _)he due in the *eXel bo#] 1K>FF. Alice et le "ieon !oyaeur _)he "assXord to larOs"ur 0ane ]1KFG. Alice et le robot _)he crooOed banister] 1KI1FI. Alice et le secret de la !ieille dentelle _)he secret in the old lace] 1KHLFH. Alice et le secret du "archemin _)he strane messae in the "archment] 1KIIFK. Alice et le symbole rec _)he reeO symbol mystery] 1KH1GL. Alice et le talisman d'i!oire _)he mystery of the i!ory charm] 1KGG1. Alice et le témoin "risonnier _)he ca"ti!e Xitness] 1KH1

G+. Alice et le tire de *ade _)he mystery of the *ade tier] 1KKFG. Alice et le tiroir secret _)he Xitch-tree symbol] 1KFFG>. Alice et le !alet de "ique _)he *oOer's re!ane] 1KHHGF. Alice et le !ase de chine _)he due of the leanin chimney] 1K>KGG. Alice et le !iolon t[iane _)he due in the old album] 1K>IGI. Alice et le !ison _)he mystery at the sOi *um"] 1KF+GH. Alice et les bébés "umas _)he Xild cat crime] 1KKHGK. Alice et les cer!eau# en "éril _)he search for 2indy Austin] 1KHKIL. Alice et les chats "ersans _)he due of the ta""in heels] 1KKI1. Alice et les chaussons roues _)he scarlet sli""er mystery] 1KF>I+. Alice et les collectionneurs _)he riddle in the rare booO] 1KKF

I. Alice et les contrebandiers _)he haunted bride] 1KII>. Alice et les diamants _)he mystery at 0ilac inn] 1KLIF. Alice et les fau# monnayeurs _)he secret of red ate farm] 1K1IG. Alice et les félins _)he search for the sil!er "ersian] 1KKII. Alice et les 5ardy &oys su"er-détecti!es _Nancy DreX and 5ardy &oys su"er sleuths]1KHLIH. Alice et les marionettes _)he due of the dancin "u""et] 1KG+IK. Alice et les "lumes de "aon _)he hidden XindoX mystery] 1KFGHL. Alice et les quatre mariaes _)he Xeddin day mistery] 1KKIH1. Alice et les quatre tableau# _)he case of the artful crime] 1KKGH+. Alice et les trois clefs _)he due of the blacO Oeys] 1KF1H. Alice et l'es"rit fra""eur _)he host of blacOXood hall] 1K>H

H>. Alice et l'Qil électronique _%ystery of the loXin eye] 1KI>HF. Alice et l'ombre chinoise _)he mystery at the moss-co!ered mansion] 1K>1HG. Alice millionnaire _)he mistery of missin millionaires] 1KK1

1HG



HI. =uand Alice rencontre Alice _Nancy's mysterious letter] 1K+

< A)"*e %$% l10a chambre secrète les enquêtes de Nancy Dri!e 1KHF

0e fantme de 4enise les enquêtes de Nancy Dri!e 1KHFSortilèes esquimau# les enquêtes de Nancy Dri!e 1KHF _tiré d'une série déri!ée en :rance]

N$0 $*#=#%1)x

(n !ersion oriinale,

• Alice /oy Nancy DreX Y• &ess )aylor &ess %ar!in Y• %arion Cebb ;eoria `;eore` :ayne Y• Ned NicOerson Ned NicOerson Y• Daniel (!ans Da!e (!ans Y• &ob (ddelton &urt (ddelton Y• Tames /oy 2arson DreX Y• Sarah &erny 5annah ;ruen Y• 2écile /oy (loise DreX.• 2ommissaire Ste!enson 2ommissaire %c;innis

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Al#e R$

IDEAL BIBLIOTHEQUE:$*&*e &e $*"#e ;

1. +G>. Alice et le draon de feu 1KG>+. +H+. Alice et les "lumes de "aon 1KGF. +HG. Alice au 2anada 1KGF>. +K1. Alice au bal masqué 1KGFF. +KG. Alice en (cosse 1KGGG. LG. Alice et les chats "ersans 1KGGI. 1>. Alice écuyère 1KGGH. +. Alice et la statue qui "arle 1KGI

K. +I. Alice au cam" des biches 1KGI1L.>L. Alice R 6aris 1KGH11.FL. =uand Alice rencontre Alice 1KGK1+.FF. Alice et le corsaire 1KGK1.GF. Alice et la "ierre d'ony# 1KIL1>.FI. Alice et le fantme 1KIL1F.IF. Alice au ranch 1KI11G.Alice et le chandelier 1KI11I.Alice au# les 5aXa\ 1KI+

1H.Alice et les diamants 1KI+1K.Alice détecti!e 1KI+L.Alice et le médaillon d?or 1KI+1.Alice et les contrebandiers 1KI++.Alice et les chaussons roues 1KIF+.Alice et les trois clefs 1KIF+>.Alice et le "icO"ocOet 1KIG+F.Alice et le !ison 1KIG+G.Alice et le flibustier 1KII+I.Alice et le mannequin 1KII+H.Alice et la "antoufle d?hermine 1KIH

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+K.Alice et le carnet !ert 1KIHL.Alice et le tiroir secret 1KIK1.Alice dans l?ile au trésor 1KIK+.Alice et le "ieon !oyaeur 1KHL

.Alice et le talisman d'i!oire 1KHL>.Alice au manoir hanté 1KH1

_liste R com"léter]

Al#e R$

IDEAL BIBLIOTHEQUE:$*&*e 1l!81>"#)e ;

1. Alice R 6aris no >L 1KGH+. Alice au bal masqué no +K1 1KGF. Alice au cam" des biches no +I 1KGI>. Alice au 2anada no +HG 1KGFF. Alice au manoir hanté 1KH1G. Alice au ranch no IF1KI1I. Alice au# les 5aXa\ 1KI+H. Alice dans l?ile au trésor 1KIK

K. Alice détecti!e 1KI1L.Alice écuyère no 1> 1KGG11.Alice en (cosse no +KG 1KGG1+.Alice et la "antoufle d?hermine 1KIH1.Alice et la "ierre d'ony# no GF 1KIL1>.Alice et la statue qui "arle no + 1KGI1F.Alice et le carnet !ert 1KIH1G.Alice et le chandelier 1KI11I.Alice et le corsaire no FF 1KGK

1H.Alice et le draon de feu no G> 1KG>1K.Alice et le fantme no FI 1KIL+L.Alice et le flibustier 1KII+1.Alice et le mannequin 1KII++.Alice et le médaillon d?or 1KI+.Alice et le "icO"ocOet 1KIG+>.Alice et le "ieon !oyaeur 1KHL+F.Alice et le talisman d'i!oire 1KHL+G.Alice et le tiroir secret 1KIK

+I.Alice et le !ison 1KIG+H.Alice et les chats "ersans no LG 1KGG

1HK



+K.Alice et les chaussons roues 1KIFL.Alice et les contrebandiers 1KI1.Alice et les diamants 1KI++.Alice et les "lumes de "aon no +H+ 1KGF

.Alice et les trois clefs 1KIF>.=uand Alice rencontre Alice no FL 1KGK

_liste R com"léter

Documents

Caroline Quine Alice Roy 41 IB Alice en Ecosse 1964