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L’ÉGLISE „SAINT NICOLAS” DE RĂDĂUłI. RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES ET INTERPRÉTATIONS HISTORIQUES CONCERNANT LES DÉBUTS DE L’ÉTAT MOLDAVE Résumé I. Le cadre géographique et historique de la zone dépressionnaire de RădăuŃi La ville de RădăuŃi, dont l’église ayant comme patron Saint Nicolas a été investiguée par voie archéologique, se trouve au centre du piémont de contact de RădăuŃi. Aire dépressionnaire ayant une surface d’environ 700 km 2 , elle se trouve à une altitude de 350-360 m. Dans cette plaine coulent deux rivières principales, Suceava et SuceviŃa, ainsi que plusieurs cours d’eau secondaires. Le climat de caractère continental, le dense réseau hydrographique et la riche végétation de cette dépression de piémont ont créé des conditions favorables pour la vie des communautés humaines, dès les plus anciens temps. D’autre part, les multiples opportunités pour le développement d’une gamme variée de préoccupations de tout caractère ont favorisé l’agriculture, la pomiculture, l’élevage, la pêche, la poterie, le travail du bois et des peaux d’animaux. Un dense réseau de routes, surtout le long de larges vallées des rivières, a favorisé les contacts entre les communautés de cette unité géographique. Les recherches archéologiques systématiques ou de surface ont prouvé la présence de l’homme et de son activité dans cette zone depuis le paléolithique inférieur. De même, on a découvert des vestiges datant du premier âge du néolithique, Starčevo-Criş, et de diverses périodes de l’énéolithique, notamment de la civilisation de Cucuteni. À leur tour, une enfilade de tumulus et une multitude d’objets attestent une présence active de l’homme pendant l’âge du bronze, du premier âge du fer (Hallstatt) et du deuxième âge du fer (Latène). À cette dernière époque est attribué un des plus étendus et riches sites géto-daces de l’est de Carpates, la dava de Botoşana, qui date des VI e -III e siècles av. J.-C. Les vestiges des III e -IV e siècles ap. J.-C. ne manquent pas non plus. Mais, le plus important établissement qui représente la population autochtone des V e -VII e siècles de tout l’espace est-carpatique, se trouve de même à Botoşana. Les siècles qui suivent sont illustrés par des découvertes fortuites qui prouvent la continuité de la population autochtone, mais aussi ses liaisons avec les peuplades touraniennes ou avec l’Empire Byzantin.

Biserica Sfantul Nicolae din Radauti

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batrana, Biserica Sfantul Nicolae din Radauti, rezumat in franceza

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  • LGLISE SAINT NICOLAS DE RDUI. RECHERCHES ARCHOLOGIQUES

    ET INTERPRTATIONS HISTORIQUES CONCERNANT LES DBUTS DE LTAT MOLDAVE

    Rsum

    I. Le cadre gographique et historique de la zone dpressionnaire de Rdui

    La ville de Rdui, dont lglise ayant comme patron Saint Nicolas a t investigue par voie archologique, se trouve au centre du pimont de contact de Rdui. Aire dpressionnaire ayant une surface denviron 700 km2, elle se trouve une altitude de 350-360 m. Dans cette plaine coulent deux rivires principales, Suceava et Sucevia, ainsi que plusieurs cours deau secondaires.

    Le climat de caractre continental, le dense rseau hydrographique et la riche vgtation de cette dpression de pimont ont cr des conditions favorables pour la vie des communauts humaines, ds les plus anciens temps. Dautre part, les multiples opportunits pour le dveloppement dune gamme varie de proccupations de tout caractre ont favoris lagriculture, la pomiculture, llevage, la pche, la poterie, le travail du bois et des peaux danimaux.

    Un dense rseau de routes, surtout le long de larges valles des rivires, a favoris les contacts entre les communauts de cette unit gographique.

    Les recherches archologiques systmatiques ou de surface ont prouv la prsence de lhomme et de son activit dans cette zone depuis le palolithique infrieur. De mme, on a dcouvert des vestiges datant du premier ge du nolithique, Starevo-Cri, et de diverses priodes de lnolithique, notamment de la civilisation de Cucuteni. leur tour, une enfilade de tumulus et une multitude dobjets attestent une prsence active de lhomme pendant lge du bronze, du premier ge du fer (Hallstatt) et du deuxime ge du fer (Latne). cette dernire poque est attribu un des plus tendus et riches sites gto-daces de lest de Carpates, la dava de Botoana, qui date des VIe-IIIe sicles av. J.-C.

    Les vestiges des IIIe-IVe sicles ap. J.-C. ne manquent pas non plus. Mais, le plus important tablissement qui reprsente la population autochtone des Ve-VIIe sicles de tout lespace est-carpatique, se trouve de mme Botoana.

    Les sicles qui suivent sont illustrs par des dcouvertes fortuites qui prouvent la continuit de la population autochtone, mais aussi ses liaisons avec les peuplades touraniennes ou avec lEmpire Byzantin.

  • Lia Btrna i Adrian Btrna 366

    Suite aux analyses des donnes historiques, archologiques, palobotaniques et anthropo-gographiques on a pu constater que depuis la fin du XIIe sicle, le pimont de Rdui prsentait laspect dune zone intensivement habite. Ont a identifi plus de 39 communauts, le nombre rel tant, sans doute, beaucoup plus grand (Fig. 1).

    Cette ralit anthropo-gographique voluera aussi du point de vue de lorganisation politique, arrivant un stage de maturit assez avanc. Ainsi, pendant la premire moiti du XIVe sicle nous allons assister lapparition dun organisme territorial politique qui jouera un important rle dans le processus de constitution de ltat fodal roumain lest des Carpates.

    Dans ce cadre naturel, un moment donn et dans un contexte historique que nous allons essayer de prciser, apparatra Rdui une rsidence fodale desservie par une petite chapelle en bois (B1). Les pages qui suivent seront consacres au rle quaura jou dans lespace est-carpatique aux XIIIe-XVe sicles ce complexe fodal de Rdui, ceux qui y ont habit et qui y ont t enterrs, tel quil ressort de nos recherches archologiques.

    II. La recherche archologique. Donnes dordre stratigraphique. Complexes et matriaux archologiques

    Les recherches archologiques lglise Saint Nicolas de Rdui en vue dune

    future restauration du monument se sont droules pendant les annes 1974-1977 sous lgide de la Direction du Patrimoine Culturel National.

    Dans ce chapitre nous allons prsenter dans lordre naturel du temps historique auquel ils appartiennent les matriaux, les complexes archologiques, le contexte stratigraphique dans lequel ils ont t dcouverts, ainsi que leur encadrement chronologique. On a pu constater que la stratigraphie des surfaces investigues est en gnral unitaire, les sections pratiques (Pl. I) mettant en vidence une succession de niveaux occupationnels avec des matriaux et des complexes datant depuis la fin du XIIIe sicle jusquau dernier quart du XVIIIe sicle.

    1. Le niveau dhabitation de la fin du XIIIe sicle au premier quart du XIVe sicle Ce niveau a pu tre poursuivi dans toute laire fouille et il contient des matriaux

    archologiques, spcialement de la cramique, mais aussi des outils, des objets dutilisation mnagre et des accessoires vestimentaires. Tous ces artfacts et les analogies quon a pu tablir nous ont permis son encadrement chronologique.

    1.1. La cramique, qui se prsente en tat fragmentaire, a appartenu des vases dont la forme en est, -peu-prs exclusivement, celle de pot bocal (conteneur). La classification de la cramique a t faite selon la technique de travail: les vases ont t travaills la main (Ier groupe), au tour de potier vitesse lente (IIe groupe), vitesse moyenne (IIIe groupe) ou vitesse leve (IVe groupe).

    Daprs le profil des embouchures, ont a tabli plusieurs types pour chaque groupe. - le Ier groupe contient des vases de dimensions moyennes et grandes, dont les panses et

    les embouchures ont t modeles la main. Il y en a deux types: I a et I b (Fig. 2/1, 2).

  • Biserica Sfntul Nicolae din Rdui 367

    Mais il y en a de mme une catgorie de vases dont les embouchures ont t corriges laide dune roue de potier manuelle, les types I c et I d (Fig. 2/3, 4). On remarque aussi de diffrents types de dcor sur certaines parties du pot.

    - le IIe groupe est reprsent par des vases ayant des dimensions moyennes et grandes, models laide dun tour de potier vitesse lente (manuelle). Les embouchures des vases sont de cinq types - II a, b, c, d et e (Fig. 2/5-14). Un dcor vari, mais assez gauche, les orne parfois.

    - le IIIe groupe contient des vases de dimensions grandes, moyennes et petits models laide dun tour de potier vitesse moyenne. Daprs le profil des embouchures on a pu tablir quatre types: III a, b, c et d (Fig. 2/15-21). Leur dcor est form des mandres, plus larges ou plus serrs (Fig. 5/1; 2/20; 6/2, 3).

    - le IVe groupe est constitu de fragments de vases models laide dun tour de potier vitesse moyenne ou rapide. Largile des vases est de bonne qualit, la cuisson est oxydante, la couleur obtenue tant rouge jauntre (Fig. 5/6-7). Parfois, un dcor form de lignes glac orne leurs parois.

    La cramique des premiers trois groupes prsente des similitudes en ce qui concerne le profil et le dcor avec des matriaux, trs bien dats, dcouverts dans des habitats du nord de la Moldavie, du Maramure et de la Transylvanie.

    Par contre, la cramique fine dune couleur rouge jauntre, du IVe groupe, trouve des analogies dans les centres urbains situs entre le Prut et le Dniestr un territoire qui tait alors sous lautorit politique de la Horde dOr o elle a t, dailleurs, produite.

    1.2. Les outils sont reprsents par une hache (Fig. 7/1; 8/1), une erminette (Fig. 7/2; 8/2a, 2b) et par un manche de couteau (Fig. 7/6; 8/5), tous en fer.

    1.3. Les objets dutilisation mnagre sont reprsents par un briquet en fer (Fig. 7/4; 8/3), une aiguille en os (Fig. 7/3), un manche de miroir en bronze argent (Fig. 7/5; 8/4) et une querre en bronze destine renforcer peut-tre les parois dune bote en bois (Fig. 7/7; 8/6).

    1.4. Accessoires vestimentaires. On remarque une seule pice, une applique de ceinture, en bronze (Fig. 7/8).

    2. Le niveau dhabitation du premier quart au dernier quart du XIVe sicle Ce niveau apparat distinct peu prs dans toute la zone recherche. Les complexes

    et les matriaux archologiques dcouverts sont: des fosses mnagres, de la cramique, les vestiges dune glise rige en bois, la ncropole organise lintrieur et lextrieur de cette glise, des objets de mobilier funraire dcouverts dans les spultures, ainsi quune pice de monnaie dcouverte dans le niveau dhabitation.

    2.1. Les fosses mnagres sont au nombre de sept (G1-G7) (Pl. I). Une seule dentre elles contenait des fragments cramiques.

    2.2. La cramique est en tat fragmentaire et elle provient, en majeure partie, de pots bocaux (conteneurs). Daprs la technique de travail, du profil des embouchures et de la qualit de largile, les matriaux ont t classifis en trois groupes.

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    - le Ier groupe est reprsent par des fragments de pots bocaux (conteneurs) de dimensions grandes et moyennes, models sur un tour de potier vitesse moyenne. Daprs le profil des embouchures on a russi tablir quatre types I a, b, c et d (Fig. 9/1-4, 8-10). Le dcor est marqu par de petites cannelures disposes sur les paules des vases.

    - le IIe groupe contient des fragments de pots bocaux (conteneurs) de dimensions grandes et moyennes, models sur un tour de potier vitesse rapide. Par rapport au profil des embouchures il y en a trois types a-c (Fig. 9/5-7). On remarque de certaines formes de dcor en vague (Fig. 9/11).

    - le IIIe groupe est form par des fragments de vases de dimensions grandes et moyennes, models sur un tour de potier vitesse rapide. Largile utilise est trs fine.

    Daprs la cuisson on nomme deux catgories: 1. vases cuits dans un milieu oxydant, de couleur rougetre (Fig. 10/3, 5) ou rouge

    jauntre (Fig. 10/1, 2, 4, 6). 2. vases cuits dans un milieu rducteur, ayant une couleur grise (Fig. 10/7, 8). La cramique des Ier et IIe groupes prsente des analogies en ce qui concerne le

    profil et le dcor avec des matriaux de la mme poque, dcouverts dans des habitats du nord de la Moldavie.

    La cramique du IIIe groupe, faite dargile fine, de couleur rougetre ou rouge jauntre, provient des centres urbains du voisinage, situs alors sous lautorit politique de la Horde dOr. On a aussi trouv cette cramique dans le niveau dhabitat antrieur.

    Dans le mme groupe on remarque aussi des fragments de cramique provenant des vases, faits dune argile grise et fine, raliss par les colonisateurs allemands tablis en Moldavie ds le milieu du XIVe sicle.

    2.3. Lglise B1. lintrieur de lactuelle glise, dans le coin nord-est du naos et dans la partie ouest de lautel, les fouilles archologiques ont russi identifier les vestiges dune glise plus ancienne (B1), construite exclusivement en bois. Cette ancienne glise est constitue dune nef carre (de dimension de 5 x 5 m lintrieur) et dun autel rectangulaire plus troit (2,40 x 3,20 m lintrieur), dcroch de faon symtrique dans le plan de liconostase (Pl. II).

    2.4. La ncropole de la premire glise (B1). Des ensevelissements ont t pratiqus lintrieur de lglise ainsi qu lextrieur, alors que lglise tait en utilisation. 33 spultures ont ainsi t identifies et fouilles partiellement ou intgralement (Pl. II). Parmi ces 33, trois se trouvaient dans la surface du naos, tandis que les autres 30, lextrieur. Ces dernires semblent reprsenter environ 80% de toutes les tombes existantes. Parce que deux dentre elles sont doubles, le nombre total des individus enterrs lextrieur de lglise slve 32. Les tombeaux contenaient les squelettes de sept enfants, quatre adolescents et 21 adultes. Le pourcentage de mortalit est de 34,4 pour les enfants et les adolescents, en comparaison avec celui dautres ncropoles contemporaines de la Moldavie (60 % Trifeti, 48,5 % Doina-Girov et 59,1 % Hudum), fait qui prouve une meilleure qualit de la vie au sein de la famille qui a eu sa rsidence Rdui ainsi que de ceux qui formaient son trs proche entourage et qui ont t, possiblement, enterrs ici.

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    Le mobilier funraire des tombes qui se trouvaient lextrieur de lglise tait assez pauvre. Dans le tombeau M88 on signale un petit bouton globulaire en argent dor (Fig. 40/3) et dans celui marqu M70, trois monnaies bohmiennes mises par le roi Jean de Luxembourg au dbut de son rgne (Fig. 45/1-3) et dposes dans la tombe autour des annes 1330-1340.

    En change, le mobilier funraire des tombes places lintrieur de lglise (Pl. III) est riche et plein de significations.

    La tombe M66 reprsente par une fosse simple, situe dans le coin sud-est de la nef. Elle contenait les ossements dun homme dcd lge denviron 60 ans (Fig. 2/6). Sur lannulaire de sa main droite se trouvait une bague. lanneau circulaire travaill en fil dor, tait soude une monture tubulaire qui sertissait une turquoise polie en forme de cabochon (Fig. 34/1; 37/1).

    La tombe M85 reprsente galement par une fosse simple situe au nord de la tombe M66. Elle comportait les ossements dun homme dcd lge denviron 30 ans. Son mobilier funraire (Fig. 35/1) est constitu dune garniture de 63 boutons en argent dor (Fig. 36/1; 37/4-5) et dune bague en or (Fig. 35/1). De tous les boutons, 33 se trouvaient sur laxe longitudinal du squelette, en commenant sous le menton et allant jusquun peu plus haut des genoux. Le restant des boutons, au nombre de 30, identiques en facture ceux placs sur la poitrine mais dun diamtre un peu plus petit, taient aligns le long des deux avant-bras, 15 de chaque ct. Daprs la disposition des boutons et des fragments de tissu conservs, on a conclu que ces boutons dcoraient le devant dune tunique de type pourpoint en soie broche avec du fil dargent dor, ainsi que ses manches serres, du coude jusquau poignet. Les restes de cette tunique constituent la plus ancienne preuve attestant la prsence de ce type dhabit occidental dapparat dans le milieu fodal roumain lest des Carpates, ds la seconde moiti du XIVe sicle. Ornant lannulaire de la main gauche du personnage inhum dans ce tombeau, nous avons trouv une bague massive en or. Sur la pastille qui surmonte la monture tait grav en lettres arabes - fait extrmement trange et troublant tant donn lendroit minemment chrtien o elle a t trouve le nom dAllah (Fig. 36/2; 37/2).

    La tombe M82 place au coin nord-ouest de la nef dans une crypte faite de briques lies avec du mortier et recouverte dune vote en anse de panier (Fig. 23). lintrieur de la crypte se trouvait le squelette dun homme dcd lge denviron 60 ans. Le mobilier de cette tombe a t form de 13 petits boutons en argent dor (Fig. 38/1), de dentelle en fil dargent dor, de fragments de soie broche, dun grand nombre de trs petites perles perfores (Fig. 39/1-6), ainsi que de six appliques discodales travailles, galement, en argent dor. Lensemble de ces pices sont les vestiges, tout comme ceux trouvs dans la spulture M85, dun costume chevaleresque form dune chemise, dune tunique de type pourpoint accompagne dune mince ceinture dcore de six appliques. Sur la surface convexe des trois des appliques on voit la reprsentation dune tte de loup regardant vers la droite, avec une gueule ouverte la langue tire, les oreilles pointues et un cou pais (Fig. 38/1b). Sur les autres trois appliques on remarque un modle archaque de casque de type heaume vu de trois

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    quarts. Sur le casque, comme cimier, se dresse une paire de cornes aux bouts recourbs en forme de lyre, vue den face (Fig. 38/1a).

    2.5. La chronologie de la premire glise (B1). La stratigraphie gnrale, les pices de monnaie dcouvertes dans les niveaux dhabitation, comme un gros mis de Charles Robert dAnjou en 1337 (Catalogue 21; fig. 45/9) ou dans les spultures, comme les trois gros mis par Jean de Luxembourg, dposs vers 1330-1340 dans le tombeau M70 (Catalogue 13-15; fig. 45/1-3), et notamment le mobilier funraire des trois spultures, M66, M85 et M82 placs dans le naos, nous ont permis de prciser que la premire glise de Rdui, B1, a t difie au plus tard la fin du premier quart du XIV

    e sicle et quelle a t ensuite utilise sans interruption jusqu la neuvime dcennie du mme sicle.

    3. Le niveau dhabitation du dernier quart du XIVe sicle Les vestiges appartenant cette priode sont reprsents par une glise en pierre, B2,

    la ncropole organise son intrieur et son extrieur, deux maisons de surface, trois tres ouverts, six fosses mnagres (Pl. I), matriaux cramiques, deux pices de monnaie mises par Petru Ier, la premire entre 1386-1391 (Catalogue nr. 2; fig. 442) et la deuxime entre 1380-1383 (Catalogue nr. 1; fig. 44/1), un peron (Fig. 40/1) et un petit vase en verre.

    3.1. Maisons, tres et fosses mnagres. Les deux maisons de surface (L1 et L2), les trois tres ouverts, ainsi que les fosses mnagres ont t dates, laide dun gros mis par Petru Ier, entre 1386-1391 (Catalogue nr. 3; fig. 44/3). Grce ce matriel numismatique on peut considrer que ces structures ont servi comme abris et installations aux constructeurs de la deuxime glise (B2), rige vers la fin du rgne de Petru I

    er, celle quon voit aujourdhui. Les fosses mnagres contenaient dans leur remplissage des ossements danimaux,

    des pigments de charbon et des fragments cramiques. 3.2. La cramique. Les fragments cramiques dcouverts proviennent des pots pour la

    cuisine ayant des dimensions moyennes. Ceux-ci ont t travaills laide dun tour de potier vitesse rapide. Daprs le peu de varit dans les profils des pots quon peut attribuer un dbut de standardisation, nous avons pu tablir lexistence de quatre types de profils (Fig. 11/1-7). Le dcor est ralis par des bandes de lignes ondules, en vagues, ou par des incisions parallles disposes sur divers registres sur la surface des vases (Fig. 11/10-15; 12/1, 3; 13/7, 8).

    3.3. Lglise B2. Elle a t btie en maonnerie de pierre. Son emplacement a t fait en tenant compte, dune part, de lencadrement du naos de lancienne glise (B1) dans la surface du nouveau naos, et, dune autre part, de la prservation des limites de lancien autel dans la surface du nouvel autel. Ainsi a t ralise une succession, autant dans lespace que dans le temps, entre les deux glises et leurs ncropoles respectives.

    Au fond du foss de fondation de labside de lautel a t dcouvert un petit vase en verre (Fig. 14/5, 6). Il a t dpos pendant le rituel de sanctification des fondations de lglise, daprs les pratiques connues au moyen ge et aurait pu contenir de leau bnite, de la myrrhe, de lencens et peut tre mme de petits fragments de saintes reliques.

    Selon ce qui tait connu en 1974 par rapport larchitecture du monument, les recherches archologiques ont identifi les fondations de huit contreforts dmantels un

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    moment historique incertain. Ces contreforts rythmaient, lgamment et harmonieusement, les faades du monument ses dbuts. Suite aux travaux de restauration les contreforts ont t depuis refaits. Cette dcouverte vient confirmer limage originelle de lglise, telle quelle nous est prsente par le tableau votif (Fig. 68/1).

    Des fragments de verre verdtre aux rebords paissis pour une meilleure tenue dans un cadre de plomb ont t dcouverts dans les sections fouilles autour de lglise. Cette prsence prouve que les premires fentres de ldifice taient embellies par des vitraux.

    Le pavement tait ralis en dalles en pierre, ainsi comme lindiquent les traces des empreintes laisses dans le lit de mortier dans lequel celles-ci ont t encastres.

    Sur les murs intrieurs de lglise, on ne remarque aucune trace de peinture attribuable la premire tape de son fonctionnement. De toute faon, en attendant une vraie peinture et pour que lglise devient fonctionnelle pour le culte, les btisseurs auraient du les couvrir dun enduit simple dcor de croix de conscration.

    Un certain nombre de tombeaux ont t dcouvert lintrieur et lextrieur de lglise. Daprs les tessons cramiques et les trois monnaies frappes par Petru Ier

    dcouvertes dans des conditions stratigraphiques sres, on a pu tablir que lrection de lglise en pierre (B2) a t ralise au temps de celui-ci. Cest au mme prince quon doit attribuer aussi lacte de sa fondation.

    Cette chronologie est appuye aussi par la ncropole qui se trouve dans son naos, par lidentification des personnages enterrs ici, ainsi que par le mobilier trouv dans les tombes.

    Avec cette nouvelle datation scientifique on vient de contredire des anciennes croyances qui perdurent depuis plus dun sicle. Elles attribuaient lacte de fondation de lactuelle glise de Rdui au vovode Bogdan Ier, dit Le Pre Fondateur du pays. Cest bien de cette confusion, nourrie par une trs forte tradition, que lglise tire aujourdhui son surnom, celui de Bogdana.

    4. Le niveau dhabitation de la premire moiti du XVe sicle Ce niveau renferme des preuves stratigraphiques et numismatiques qui attestent

    quau dbut du XVe sicle lintrieur de lglise a t embelli dune peinture murale. Dans le mme niveau on mentionne la prsence de deux tres temporaires qui ont servi aux besoins des peintres qui y ont travaill, les vestiges dune maison en bois (L3), et dun certain nombres dartefacts: une plaque de ceinture en bronze (Fig. 41/1), trs peu de matriel cramique et notamment six pices de monnaies, un double gros (Catalogue nr. 4, fig. 444) et cinq demi-gros (Catalogue 5-9, fig. 4/5-8), frappes au temps dAlexandre le Bon vers la deuxime moiti de son rgne. videment, les fouilles ont mis en vidence plusieurs spultures autant lintrieur, qu lextrieur de lglise B2 (Pl. I).

    5. Le niveau dhabitation appartenant au temps dtienne le Grand (1457-1504) Les dpts archologiques contenant des fragments de briques, de pierres et de

    mortier, ainsi que les pices de monnaie mises dans les dernires dcennies du XVe sicle, prouvent lexistence, dans cette priode, dun important chantier ayant pour

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    objectif la modernisation de ldifice rig un sicle auparavant. loccasion de cette rnovation, on a chang les encadrements des portes et des fentres, on a dcor la partie suprieure des murs avec une suite de niches, on a chang la toiture. Lintrieur de lglise a t dot dune nouvelle et moderne peinture.

    Remontant cette mme poque on mentionne quatre cuelles mailles (Fig. 14/1-4) dcouvertes sur le pavement reli la deuxime phase dutilisation de la maison L3, phase qui date de la deuxime moiti, ou mme de la fin du XVe sicle.

    6. Le niveau dhabitation du XVIe sicle Lactivit de construction de cette poque Rdui est due au prince Alexandre

    Lpunanu qui, en 1559, a fait btir un trs bel exonarthex sur le ct ouest de lglise. Au dbut du mme sicle, ainsi comme il ressort dune inscription pigraphique, au

    temps du prince tefni (1519), pour les besoins de ltablissement a t rig un rfectoire (trapeza). Lies ces amnagements une srie de quatre conduites en cramique, trouves louest de lglise, taient destines amener de leau potable pour les cuisines et aussi pour les besoins sanitaires (Pl. I).

    Dans ce mme niveau dhabitat on a dcouvert aussi une pointe de flche (Fig. 40/2). 7. Le niveau dhabitation du XVIIe sicle cette poque nous avons attribu les vestiges des deux constructions en pierre

    dcouvertes au nord-ouest de lglise. Elles nont pas t fouilles que partiellement, motif pour lequel on ne peut pas faire des commentaires plus amples sur leur planimtrie. Lune des constructions a t btie la manire de lemplecton et elle tait munie dune cave (Pl. I). Une pice de monnaie frappe en 1623 par Sigismund III Vasa dcouverte sur son niveau de construction, ainsi que les informations donnes par une inscription, prouvent quon se trouve devant les vestiges du rfectoire rig en 1626 par lvque Evloghi de Rdui.

    8. Le niveau dhabitation du XVIIIe sicle Au nord de lglise nous avons intercept certains vestiges qui ont appartenus

    lcole de lvch qui prit naissance en 1747, linitiative du prince Grigore II Ghica (1747-1748) et qui fut organise par lvque Iacov Putneanul.

    En fin, une dernire construction du mme sicle est le campanile qui se conserve jusquau nos jours, lev par lvque Dosoftei Herescu et consacr le 9 avril 1781 (Fig. 90). Ctait peu de temps avant que lvch, ainsi que ltablissement monastique soit transfrs le 2 dcembre 1781, Tchernovtsy (Cernui). Lglise va devenir, partir de cette date, lglise paroissiale de la ville. Au XXe sicle la messe sera rarement officie, son principal rle tant celui dun important objectif touristique. Aprs 1990 elle sera le centre dun trs florissant tablissement monacal.

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    9. La ncropole de la deuxime glise (B2) la deuxime glise de Rdui, B2, on peut attribuer un nombre de 60 spultures.

    De celles-ci, 48 se trouvent lextrieur et seulement 12 lintrieur de lglise (Pl. III). 9.1. Les tombes places lextrieur de lglise. Du nombre total de 48 squelettes

    identifis, 12 ont appartenu des enfants, neuf des adolescents et 27 des adultes. Le pourcentage de la mortalit parmi les enfants et les adolescents est de 43,7. Le mobilier funraire de ces spultures, par rapport leur nombre, peut tre considr comme trs pauvre. Seulement cinq comportaient des pices de parure, accessoires pour les vtements ou des pices de monnaie.

    Les pices de parure, spcialement des bagues, de divers types, sont en argent. La premire pice, provenant de la tombe M24, est un anneau ouvert, pouvant sagrandir

    daprs les besoins du propritaire. Lanneau a la section transversale rectangulaire et il est dcor avec une ligne en zigzag et de petites incisions angulaires (Fig. 41/2).

    La deuxime, dcouverte dans la tombe M42, est une bague dun aspect massif, dont la monture et lanneau ont t couls ensemble. Sur le chaton se trouve limage stylise dun cheval, daprs le dessin de sa queue, possiblement de race arabe. Lanneau est dcor de demi palmettes, palmettes et motifs gomtriques (Fig. 42/1).

    La troisime bague, trouve dans le tombeau M33, fait partie de la catgorie de celles ayant une monture discodale soude un anneau de section circulaire. Sur la monture a t grave avec des majuscules gotiques la lettre M, linitiale de la Vierge Marie. Ce dtail, trs prsent aux XIVeXVIe sicles autant sur des bagues que sur dautres pices de parures, lui confre un caractre de dvotion (Fig. 42/2).

    9.2. Les tombes places lintrieur de lglise. Les 12 spultures identifies lintrieur de lglise ne reprsentent pas le nombre total de celles existantes. Ceci est d au fait que le narthex (pronaos) et lexonarthex (parvis), nont pas t fouills exhaustivement.

    9.2.1. Les tombeaux trouvs dans le naos Une prcision de premire importance qui doit tre souligne est quaucune spulture na

    t trouve sous des dalles funraires places sur des socles le long des murs longitudinaux du naos au printemps de 1480 lordre dtienne le Grand en souvenir de ses anctres enterrs ici. Ces dalles ne sont que des cnotaphes qui commmorent les noms des membres de la famille rgnante ensevelis dans la surface du naos, ainsi comme on pourra le voir plus loin.

    Le naos, investigu intgralement, comptait un nombre de six tombes, M69, M79, M81, M83 et M84 (Pl. III). Cinq font partie de la catgorie des cryptes en mur de pierre et brique et seulement un, M72, de la catgorie des fosses simples.

    La crypte M81, tant adosse la fondation du mur septentrional du naos, elle a juste sur trois cts des murs en briques lies par du mortier (Fig. 24/1). La pierre na t utilise que pour renfermer la partie suprieure de la crypte par un plancher droit, construit laide dun coffrage fait de planches de bois. Ce plancher aurait d, aprs ces caractristiques, soutenir une dalle funraire. Le squelette sest conserv en bonnes conditions. Lexpertise anthropologique et ltude de lADN ont prouv que le sujet inhum dans ce tombeau tait de sexe masculin et quil a dcd lge approximatif de 43 ans.

  • Lia Btrna i Adrian Btrna 374

    La crypte M79, construite en pierres de ruisseau et de carrire lies avec du mortier, a t jointe la moiti septentrionale de la fondation ouest du naos. La solution originale trouve par les constructeurs pour rsoudre la voussure du tombeau ainsi que lamnagement dun socle sa partie suprieure (Fig. 25/1) atteste aussi dans ce cas, quau-dessus de la spulture tait certainement installe une dalle funraire. Les ossements de la personne inhume ici taient dans un mauvais tat de conservation, ce qui na pas permis une analyse anthropologique. En revanche, grce quelques dents dnichs dans la poudre des os du crne, on a eu la possibilit de procder lanalyse de son ADN. On a russi finalement tablir ainsi quil sagissait dun individu de sexe masculin. Son mobilier funraire tait reprsent par six petits boutons dargent dor de type globulaire, et dun anneau en or, demi-circulaire en section, decor avec dlments vgtaux gravs et incrusts dmail blanc et vert (Fig. 37/3).

    La crypte M69, situe au centre du naos, est un caveau ayant les parois murs en briques lies avec du mortier (Fig. 26/1). La vote est en forme danse de panier. la partie suprieure de celle-ci on a dpos une couche dargile bien battue pour obtenir une surface horizontale, au-dessus de laquelle on a lev deux ranges parallles et symtriques en maonnerie qui devaient soutenir une dalle funraire place au niveau du sol. Malgr le fait que pendant le Moyen ge le mur ouest de la crypte a t dtruit et les ossements ravags, leur bon tat de conservation a permis les expertises anthropologiques et de lADN. Celles-ci ont prcis que le personnage ici inhum tait de sexe masculin et quil a dcd vers lge de 35 ans. tant donn le fait que le tombeau a t profan anciennement, labsence de tout objet de mobilier est justifie.

    La crypte M84 a t place au coin nord-est du naos. Il sagit dune construction ralise en briques et mortier et recouverte dune vote (Fig. 27/1, 2). Le squelette sest trs bien conserv. Daprs lanalyse anthropologique il a appartenu un adolescent dcd lge de 15-16 ans. Son sexe masculin a t confirm aussi par ltude de lADN. On na pas dcouvert des pices de mobilier funraire dans sa tombe.

    La crypte M83 se trouve dans le coin nord-est du naos, au nord de M84. Elle se prsente sous la forme dun caveau en pierre de carrire et de briques lies laide du mortier (Fig. 28/1, 2). La solution choisie par les btisseurs pour la partie suprieure du tombeau prouve aussi quune dalle funraire tait installe au-dessus de la spulture. Les ossements, assez dtriors cause du tendre ge du sujet, ont appartenu un enfant qui, daprs lexpertise anthropologique, est dcd lge de trois ans. Le seul objet de mobilier funraire trouv dans sa tombe a t un petit bouton globulaire en argent (Fig. 40/4).

    La tombe M72, une simple fosse, a t trouve dans la partie sud du naos, sous le tableau votif (Fig. 29). Les ossements ont appartenu un homme dge adulte. Le mobilier funraire a contenu deux petits boutons globulaires en argent dor (Fig. 43/3) et une bche (couverture) de cercueil faite en soie et borde dune lisire de dentelle travaille en fil dargent dor (Fig. 43/1, 2).

  • Biserica Sfntul Nicolae din Rdui 375

    9.2.2. Les tombeaux trouvs dans le pronaos (narthex) La surface du pronaos na pas pu tre investigue que partiellement (Pl. III). Ainsi, les six

    spultures identifies ne sont quune petite partie de celles existantes dans ce compartiment de lglise. Trois dentre elles, M77, M78 et M90 ont t pratiques dans des cryptes en briques et les trois autres, M75, M92 et M93, dans de simples fosses. Les trois cryptes nont pas t ouvertes. Quant aux trois fosses, elles ont t trouves vides de leur contenu et les ossements placs ple-mle dans une bote en brique, comme une petite crypte de forme carre, rige prs de la paroi nord. Il est trs possible que ces tombes aient t lobjet dun rituel de rinhumation.

    III. Les dcouvertes montaires

    Au cours de recherches archologiques effectues Rdui a t rcolt un nombre de 23 pices de monnaie. Parmi celles-ci, les unes ont t trouves dans des complexes ferms (des tombeaux, des habitations abandonnes), dautres, dans les niveaux de construction, de rfection et de fonctionnement des deux glises, B1 et B2, ou de certaines structures appartenantes au complexe fodal de Rdui pendant diffrents moments de son existence.

    On peut compter ainsi 12 monnaies mises par la principaut de Moldavie (nr. 1-12), trois par le royaume de Bohme (nr. 13-15), cinq par le royaume de Pologne (nr. 16-20), deux par le royaume de Hongrie (nr. 21-22), et une fausse, imitation dun aspre ottoman (nr. 23).

    Catalogue Moldavie

    Pierre Ier (1375-1391) 1. Gros, sept fleurs de lys dans lcu (Fig. 44/1), 1380-1383. 2. Gros, deux fleurs de lys dans lcu (Fig. 44/2), 1386-1391. 3. Gros, deux fleurs de lys dans lcu Fig. 44/3), 1386-1391.

    Alexandre le Bon (1400-1432) 4. Double gros, type IV (Fig. 44/4), env.1409. 5. Gros, type III, anpigraphe (Fig. 44/5). 6. Gros, type croix patte, anpigraphe (Fig. 44/6). 7. Gros, type IV, anpigraphe (sans fig.). 8. Gros, anpigraphe (Fig. 44/7). 9. Gros, type V, anpigraphe (Fig. 44/8).

    Ilia Ier (1432-1433; 1435-1436; 1436-1442-associ) 10. Gros, type II (Fig. 44/9), 1432-1433.

    tienne II (1433-1435; 1436-1447) 11. Gros, type III, anpigraphe (Fig. 44 /10).

    Pierre II (1443-1447; 1447; 1448-1449) 12. Gros, type II, anpigraphe (Fig. 44/11).

  • Lia Btrna i Adrian Btrna 376

    Royaume de Bohme Jean de Luxembourg (1310-1346)

    13. Gros (Fig. 45 /1), 1311-1318. 14. Gros (Fig. 45 /2), 1311-1318. 15. Gros (Fig. 44 /3), 1311-1318.

    Royaume de Pologne

    Jean Ier Albert (1492-1501) 16. Gros (Fig. 45/4).

    Sigismond Ier (1506-1548) 17. Gros (Fig. 45/5), 1518, frapp pour la Lituanie.

    tienne Bthory (1575-1586) 18. Solidus (Fig.45/6), frapp pour la ville de Riga.

    Sigismond III Vasa (1587-1632) 19. Solidus (Fig. 45/7). 20. Solidus (Fig. 45/8), 1623, frapp pour la Lituanie.

    Royaume dHongrie

    Charles Robert dAnjou (1307-1342) 21. Gros (Fig. 45/9), 1337.

    Matthias Corvin (1458-1490) 22. Dinar (denier) (Fig. 45/10), 1472-1478.

    Empire Ottoman

    23. Aspre, faux (Fig. 45/1), imitation de type Murad III (1574-1595), post 1586.

    IV. tude anthropologique des ossements trouves dans les tombeaux placs dans les naos des deux glises

    Lexpertise anthropologique a eu comme objet les restes ostologiques provenant de

    sept tombeaux creuss dans le naos de lglise en bois, B1, et dans celui de lglise en pierre, B2, de Rdui: M66, M69, M81, M82, M83, M84, M85.

    Mme dans un tat de conservation prcaire, le matriel a fourni de trs importantes donnes sur le sexe et lge au moment du dcs des individus analyss. On a tabli ainsi:

    M66: le sexe: masculin; lge au moment du dcs: autour de 60 ans. M69: le sexe: masculin; lge au moment du dcs: 39,333 ans; plus large, entre

    35-45 ans; la taille: 1633 cm. M81: le sexe: masculin; lge au moment du dcs: 40,333 ans; la taille: 1693 cm. M82: le sexe: masculin; lge au moment du dcs: 49,116,4 ans; limite, entre

    35-65 ans ou 30-60 ans.

  • Biserica Sfntul Nicolae din Rdui 377

    M83: enfant: lge au moment du dcs: 3 ans. M84: le sexe: masculin; lge au moment du dcs: 15-16 ans. M85: le sexe: masculin; lge au moment du dcs: 30 ans; pseudo-pathologie: des

    entailles superficielles au niveau des fmurs et du tibia droit. Il este possible quelles eussent t produites par les griffes dun animal.

    V. tude palogntique concernant les ossements dcouverts dans les tombes de lglise Saint Nicolasde Rdui

    Ltude de palo-gntique molculaire a t faite sur les matriaux ostologiques

    (dents et os) provenant dun nombre de sept tombes (ayant les indicatifs M66, M69, M79, M81, M82, M84 et M85) dcouvertes par les archologues dans le naos de lglise Saint Nicolas de Rdui. Lobjet de ltude a t dtablir si et comment les personnages enterrs dans ces tombeaux taient apparents.

    cette fin nous avons procd lanalyse de certains marqueurs dADN mitochondriales, mai aussi nuclaires, qui ont t amplifis par la raction PCR des extractions de lADN fossile obtenues pendant ltape prcdente.

    Lanalyse de lADN mitochondrial a t focalise sur la rgion HVR I qui prsente le plus haut degr de polymorphisme de squence de tout le gnome mitochondrial.

    Lanalyse de lADN nuclaire a t centre sur ltude de plusieurs marqueurs utiliss frquemment dans les recherches de mdecine lgale: un fragment du gne de lamlognine et aussi les microsatellites TPOX, VWA31A, DYS392 et DYS393.

    Lanalyse finale intgre des dates a t faite conformment aux principes et aux lois utiliss pour linterprtation des testes gntiques.

    Lanalyse des marqueurs STR de lADN nuclaire qui se trouvent sur le chromosome Y (DYS392 et DYS393) et qui sont hrits exclusivement par voie paternelle, nous a dmontr lexistence dune troite parent per masculos entre les personnages enterrs dans les tombes M66 et M85 dune part, parce quils avaient en commun lallle 11 du marqueur microsatellite DYS392, et dautre part entre les individus des tombes M69, M79, M81 et M82, parce quils avaient en commun lallle 13 correspondant aux marqueurs DYS392 et DYS393 (Planche au chapitre VII).

    En ce qui concerne le personnage enseveli dans la tombe M84, malgr le fait quaucune des squences de lADN correspondantes aux marqueurs STR situs sur le chromosome Y na pu tre amplifie cause de sa dgradation avance, nous avons, pourtant, russi tablir par lanalyse des marqueurs dADN situs sur des autosomes (VWA31A et TPOX) que celui-ci sapparentait aussi per masculos avec le groupe des quatre individus mentionns plus haut et dont les ossements avaient t identifis dans les tombes M69, M79, M81 et M82.

    son tour, lanalyse de lADN mitochondrial, hrit exclusivement par voie maternelle, a relev lexistence de certaines relations de parent per feminas entre une partie des individus tudis. Ainsi, nous avons constat que les squences de lADN

  • Lia Btrna i Adrian Btrna 378

    correspondantes la rgion HVR I des individus des tombes M79 et M81 sont identiques, ayant les substitutions T C en pn 16.224 et 16.311. Ce fait montre la parent par ligne maternelle entre ces deux personnages qui pourraient tre des frres utrins, parce que, ainsi comme nous lavons montr plus haut, ils sapparentaient, aussi, par ligne masculine.

    Mais, la substitution TC dans pn 16.311 est prsente aussi dans la squence de lADN mitochondrial de lindividu de la tombe M85, ce qui prouve la parent per feminas de celui-ci avec les personnages des tombes M79 et M81. Cette parent est due au fait que le personnage de la tombe M85 est le frre de la mre des personnages trouvs dans les tombes M79 et M81, donc loncle de ceux-ci.

    Dun autre ct, les individus des tombes M69 et M82 sont eux aussi apparents par voie maternelle parce que leurs squences de lADN mitochondrial correspondantes la rgion HVR I sont identiques, ayant la mme substitution TC dans pn 16.126. Mais, comme nous lavons expliqu dj, lanalyse des marqueurs de lADN nuclaire du chromosome Y (DYS392 et DYS393) a rvl lexistence dune parent aussi per masculos entre les individus des tombes M82 et M69, parce quils en ont en commun lallle 13. Dans ces conditions les deux individus peuvent tre frres utrins, sils appartiennent la mme gnration, ou en relation de grand pre petit-fils, sils sont spars par deux gnrations. Dans ces conditions les parents du petit fils auraient du tre des cousins germains (ou autrement dit la grand-mre maternelle a t la sur du grand pre paternel).

    Lapprofondissement des investigations par lanalyse des trois marqueurs de lADN nuclaire localiss sur les chromosomes somatiques hrits des deux parents, les microsatellites VWA31A et TPOX, a permis de complter le tableau des relations de parent existantes entre les personnages tudis. Lindividu de la tombe M66 possde les allles 14 et 18 du microsatellite VWA31A, pendant que lindividu de la tombe M85 possde les allles 16 et 18 du mme microsatellite; donc ils en ont en commun lallle 18, fait qui confirme ltroite relation de parent per masculos existante entre eux, prouve aussi par lanalyse du marqueur microsatellite DYS392, mais sans pouvoir prciser qui est le pre et qui est le fils.

    En suivant la situation du deuxime groupe dindividus (M69, M79, M81 et M82) apparents per masculos, par ce quils en ont en commun lallle 13 correspondante aux marqueurs DYS392 et DYS393, nous avons observ que les deux frres utrins, les personnages dont les squelettes ont t trouvs dans les tombes M79 et M81, possdaient les allles 16/18 et respectif 14/16 du marqueur microsatellite VWA31A, pendant que les individus des tombeaux M69 et M82 possdaient respectivement les allles 17/18 et 16/18 du mme marqueur.

    En essayant de trouver si lun des personnages des tombes M69 et M82 peut tre le pre des frres qui se trouvent dans les spultures M79 et M81, nous avons remarqu que seul lindividu reposant dans la tombe M82 avait un allle en commun avec ces deux frres et, en mme temps, une ADN mitochondriale diffrente par rapport ceux-ci. Selon le principe valable dans les testes de paternit, suivant lequel le fils hrite une paire dallles (correspondants un marker gntique) prsents sur un locus, par un de chaque parent,

  • Biserica Sfntul Nicolae din Rdui 379

    nous avons constat que les individus des tombes M81 et M79 avaient hrit lallle 16 et respectivement 18 du personnage qui se trouvait dans le tombeau M82 (possdant les allles 16 et 18) qui, dans ces conditions, doit tre considr comme leur pre.

    En plus, ce stage des investigations, en connaissant le profil gntique des individus des tombes M79, M81 et M82 et en sachant que les individus des spultures M79 et M81 taient des frres utrins et, en mme temps, les fils de lindividu de la tombe M82 duquel ils avaient hrit lallle 18 et respectif 16 du marker VWA31A, nous avons pu reconstituer le profil gntique de la mre des individus des tombes M79 et M81, lpouse de lindividu de la tombe M82). Ce personnage fminin a transmis ses fils (les individus des tombes M79 et M81), les substitutions TC dans pn 16.224 et 16.311, dune part, et, dautre part, elle avait transmis lun des ses fils (lindividu de la tombe M 81), lallle 14 du marker VWA31A et lautre fils (lindividu du tombeau M79), lallle 16 du mme marker. Donc, elle tait la dtentrice des allles 14 et 16 du marker VWA31A. En mme temps, ce personnage fminin aurait d prsenter la mme substitution TC dans pn 16.311 quelle a transmise ses fils. Comme chez lindividu du tombeau M85 on trouve la mme substitution, la conclusion vidente est que le personnage enterr dans la tombe M85 et la mre des frres enterrs dans les cryptes M

    79 et M 81 doivent tre considrs comme des frres utrins. Enfin, il nous a t possible dapporter des prcisions supplmentaires aussi en ce qui

    concerne lascendance du personnage qui reposait dans la tombe M 69. Nous avons montr dj que les personnages qui se trouvaient ensevelis dans les tombes M69 et M82 taient frres ou en relation de grand pre petit fils. Pour la deuxime variante plaide le fait que lindividu de la tombe M79 (reconnu tre le fils de lindividu de la tombe M82) avait en commun avec lindividu du tombeau M69 lallle 18 du marqueur VWA31A. Cette constatation nous a permis dapprcier que le personnage de la tombe M79, ft le pre du second, celui qui reposait dans la tombe M69.

    La liste des illustrations du chapitre V

    Fig. I. La conformation du double hlix de la molcule double catnaire de lADN

    Fig. II. Reprsentation schmatique de la molcule de lADN double catnaire

    Fig. III. Paire de chromosomes homologues: en rouge, maternelle, en bleu, paternelle

    Fig. IV. Le gnome mitochondrial humain circulaire, double catnaire (reprsentation schmatique)

    Fig. V. Raction PCR (reprsentation schmatique)

    Fig. VI. Rgion de contrle, ou la boucle D (D-loop) de lADN mitochondriale humain avec

    les deux rgions hypervariables HVR I et HVR II reprsentation graphique: P1P2 la

    squence de l ADNmt provenant de HVR I amplifie laide des primers P1 et P2;

    P3P4 le fragment de lADNmt amplifi laide des primers P3 et P4; A1P2 le

    fragment de lADNmt amplifi laide des primers A1 et P2; P3A4 le fragment de

    lADNmt amplifi laide des primers P3aA4

    Fig. VII. La localisation des marqueurs DYS392, DYS393 et du gne de lamlognine sur les

    chromosomes de sexe

    Fig. VIII. La localisation du marqueur STR VWA31A sur le chromosome 12

  • Lia Btrna i Adrian Btrna 380

    Fig. IX. La vrification de lamplification, laide de PCR, du fragment de lADNmt HVR-I-A1P2

    (162fois pb) dans un gel dagarose 2%: la ligne 1 le marqueur ADN de poids

    molculaire 100pb; les lignes 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 squence provenant des individus

    diffrents; la ligne 9 preuve de control positif pour la raction PCR

    Fig. X. Gel dagarose 2% pour la vrification des produits damplification PCR pour le fragment

    mitochondriale HVR I-P3P4 provenant des extraits dADN obtenus du matriel

    ostologique ancien; la ligne 1: ADN marqueur 100pb (ladder DNA); les lignes 2, 3, 4:

    individus 66 dans les lignes 3 et 4 on observe deux fragments dADN, dont lun de la

    mme grandeur avec lpreuve de control positif (163pb) et un fragment plus petit (plus

    bas), en valeur de 100pb; les lignes 5, 6: individus 69; les lignes 8, 9: preuve de

    contrle ngatif; la ligne 10: preuve de contrle positif

    Fig. XI. Lalignement des squences de lADNmt (dans le programme BioEdit): la comparaison

    entre elles-mmes et avec la squence europenne de rfrence CRS dans le programme

    BioEdit (A = ladnine, C = la cytosine, G = la guanine, T = la thymine, N =nuclotide

    inconnue. Les numros placs au dessus des squences de rfrence CRS reprsentent les

    positions nuclotidiques en conformit avec les normes internationales pour la squence

    de lADN mitochondrial humain (dbutant avec 16098 et allant jusqua 16403)

    Fig. XII. Le gel de PAA 8 % pour lidentification des allles du gne de lamlognine; la ligne 1:

    lindividu 82 on observe plus nettement la bande de 112 pb qui se trouve sur le

    chromosome Y sexe masculin; la ligne 2: lindividu 69 on observe clairement les

    deux bandes de lADN sexe masculin; la ligne 3: preuve de control fminine; la ligne

    4: preuve de contrle positive masculin

    Fig. XIII. Lidentification du sexe gntique des individus analyss laide du gne de

    lamlognine (gel de PAA 8%); la ligne2: individu 85 on observe seulement la

    squence de lADN sur le chromosome X (106 pb); la ligne 3: lindividu 82 sexe

    masculin (les deux bandes de lADN sont prsentes, la bande de 106 pb plus faible); la

    ligne 4: lindividu 69 sexe masculin (les deux bandes dADN sont prsentes); la ligne

    5: ADN de contrle positive sexe fminin (surpris seulement sur la bande ADN 106 pb

    situe sur le chromosome X); les ligne 1 et 6: ADN de contrle positif de sexe masculin

    (les deux bandes ADN sont prsentes); la ligne 7: ADN marqueur 100pb

    Fig. XIV. Lidentification du sexe gntique des sujets mis notre disposition laide du gne de

    lamlognine (gel de PAA 8%); les lignes 1 et 8: ADN de contrle positif sexe fminin (on

    remarque la prsence dune seule bande ADN de 106pb sur le chromosome X); les lignes 2 et

    7: ADN de contrle positif sexe masculin (la prsence des deux bandes ADN); la ligne 3:

    lindividu 85 sexe masculin (on observe les deux bandes ADN correspondantes au fragment

    de gne de lamlognine trouvs sur les chromosome X et Y), la ligne 4: lindividu 85 (on

    dispose seulement de la squence ADN trouve sur le chromosome X); la ligne 5: individu 66

    sexe masculin (les deux bandes ADN sont prsentes et en plus une bande plus petite

    artfact damplification sous la bande ADN de 106 pb); la ligne 6: lindividu 66 sexe

    masculin (les deux bandes ADN sont prsentes, la bande de 112 pb, trs faible)

    Fig. XV. La squence ADN de lindividu 85, correspondante au marqueur DYS392

  • Biserica Sfntul Nicolae din Rdui 381

    Fig. XVI. Gel de PAA 8% pour identifier les allles du marqueur DYS392; les lignes 1 et 6:

    lallle 13 de lADN de contrle; les ligne 2 et 3: lindividu 85 - lallle 11 (extractions et

    amplifications PCR diffrentes); les lignes 4 et 5: lindividu 66 lallle 11 (extraction et

    amplifications PCR diffrentes)

    Fig. XVII. Le marqueur DYS392 lidentification des allles sur le gel de PAA 8%; la ligne 1:

    lindividu 66 lallle 11; la ligne 2: lADN, marqueur DXS392, les allles 11 et 13

    Fig. XVIII. Le marqueur DYS392 lidentification des allles sur gel de PAA 8%; les lignes 1 et

    5: lADN marqueur DYS392 allles 11 et 13; la ligne 2: lindividu 82 - lallle 13; la

    ligne 3: lindividu 79 - lallle 13; la ligne 4: lindividu 81 - lallle 13

    Fig. XIX. Le marqueur DYS392 lidentification des allles sur gel de PAA 8%; la ligne 1:

    lindividus 85 lallle 11; la ligne 2: lADN marqueur DYS392 les allles 11 et 13

    Fig. XX. Le marqueur DYS392 lidentification des allles sur gel de PAA 8%; les lignes 1 et 2:

    lindividu 69 lallle 13; la ligne 3: lADN du marqueur DYS392 les allles 11 et 13

    Fig. XXI. Le marqueur DYS393 lidentification des allles sur gel de PAA 8%; la ligne 2:

    lindividu 81- lallle 13; la ligne 1: le marqueur ADN alllique DYS393

    Fig. XXII. Gel de PAA 8% pour lidentification des allles des marqueurs DYS393; la ligne 1:

    lindividu 79 lallle 13; la ligne 2: le marqueur ADN alllique DYS393

    Fig. XIII. Gel de PAA 8% pour lidentification des allles du marqueur DYS393; la ligne1: le

    marqueur ADN alllique; la ligne 2: lindividu 66 - lallle 11

    Fig. XXIV. Lalignement des squences du marqueur DYS393. Les squences ADN des individus 69 et

    81 disposent, chacune, dun nombre de 13 rptitions [AGAT] - lallle 13 dans les deux cas

    Fig. XXV. Gel de PAA 8% pour lidentification des allles du marqueur DYS393; les lignes 1 et 2:

    lindividu 69 lallle 13(extraction dADN diffrente et ractions damplification

    diffrentes); la ligne 3: lindividu 81 lallle 13; la ligne 4 le marqueur ADN alllique

    Fig. XXVI. Gel de PAA 8% pour lidentification des allles du marqueur VWA31A; la ligne 1: le

    marqueur ADN alllique; la ligne 2: lindividu 85 les allles 16 et 18

    Fig. XXVII. Gel de PAA 8% pour lidentification des allles du marqueur VWA31A; la ligne 1:

    lindividu 69 les allles 17, 18; la ligne 2: le marquer VWA31A avec les allles 13, 15,

    16, 17, 18, 20 (den bas en haut); la ligne 3: le marqueur VWA31A avec les allles 14-20

    Fig. XXVIII. Gel de PAA 8% pour lidentification des allles du marqueur VWA31A; la ligne 1:

    lindividu 81 les allles 14 et 16; la ligne 2: lindividu 81 lallle 14; les lignes 4 et 5:

    lindividu 66 lallle 18; la ligne 7: lindividu 85 les allles 16 et 18; la ligne 8: lindividu

    85 lallle 18; les lignes 3, 6, 9 et 10: le marqueur VWA31A les allle 14-20

    Fig. XXIX. Gel de PAA 8% pour lidentification des allles du marqueur VWA31A; la ligne1:

    lindividu 79 lallle 18; la ligne 3: lindividu 66 lallle 14; les lignes 2 et 4: le

    marqueur VWA31A les allles 14-20 (den bas en haut)

    Fig. XXX. Gel de PAA 8% pour lidentification des allles du marqueur VWA31A; la ligne 2:

    lindividu 85 lallle 18; la ligne 3: lindividu 85 lallle 16; les lignes 1 et 4: le

    marqueur VWA31A les allles 14-20 (den bas en haut)

    Fig. XXXI. Gel de PAA 8% pour lidentification des allles du marqueur VWA31A; la ligne 1:

    le marqueur VWA31A les allles 14-20; la ligne 2: lindividu 69 lallle 17

  • Lia Btrna i Adrian Btrna 382

    Fig. XXXII. Gel de PAA 8% pour lidentification des allles du marqueur VWA31A; la ligne 1:

    lindividu 69 lallle 17; la ligne 2: le marqueur VWA31A les allles 14-20 (den bas

    en haut)

    Fig. XXXIII. Gel de PAA 8% pour lidentification des allles du marqueur VWA31A; les ligne 1

    et 3: lindividu 84 lallle 16 (de diffrentes amplifications partir de diffrentes

    extraites dADN; la ligne 2 marqueur alllique VWA31A de lallle 14 (en bas),

    jusqu lallle 20 (en bas)

    Fig. XXXIV. Gel de PAA 8% pour lidentification des allles de marqueur VWA31A; la ligne 1:

    le marqueur VWA31A les allles 14-20 (den bas en haut); la ligne 2 lindividu 79

    les allles 16 et 18

    Fig. XXXV. Gel de PAA 8% pour lidentification des allles du marqueur VWA31A; la ligne 1: le

    marquer VWA31A les allles 14-20 (den bas en haut); la ligne 2 lindividu 82 les

    allles 16 et 18

    Fig. XXXVI. Gel de PAA 8% pour lidentification des allles du marqueur TPOX; les lignes 1 et

    3: lindividu 69 les allles 8 et 11; le lignes 2 et 4: le marqueur alllique TPOX de

    lallle 7 (en bas) jusqu lallle 12 (en haut); la ligne 5: ADN 100pb

    Fig. XXXVII. Gel de PAA 8% pour lidentification des allles du marqueur TPOX; la ligne 2:

    lindividu 81 lallle 12; la ligne 3: lindividu 81 lallle 12; les ligne 1 et 4: le

    marqueur alllique TPOX de lallle 7 (en bas), jusqu lallle 12 (en haut)

    Fig. XXXVIII. Gel de PAA 8% pour lidentification des allles du marqueur TPOX; la ligne1:

    lindividu 81 lallle 12; la ligne 2: le marqueur alllique TPOX de lallle 7 (en bas),

    jusqu lallle 12 (en haut)

    Fig. XXXIX. Gel de PAA 8% pour lidentification des allles du marqueur TPOX; les lignes 2 et

    3: lindividu 84 lallle 8; la ligne 5:lindividu 84 lallle 11; les lignes 1 et 4: le

    marqueur alllique TPOX de lallle 7 (en bas) jusqu lallle 12 (en haut)

    Fig. XXXX. Image de laboratoire: Prof. Dr. Alexander Rodewald, le Directeur du Dpartement de

    Biologie de lUniversit de Hambourg (Allemagne) et Dr. Georgeta Cardo pendant le

    travaille de recherche et expertise sur le matriel osseux ancien trouv Rdui

    VI. Les ncropoles princires de Rdui. Lidentification des personnages ensevelis dans les naos des glises B1 et B2

    Les fouilles archologiques ont tabli que les pierres tombales, installes dans le naos

    de lglise B2 de Rdui selon la dcision dtienne le Grand pour marquer la mmoire de ses anctres, ne sont que de simples cnotaphes. Cette assertion est due au fait que sous aucune de ces dalles ne se trouve une spulture. Elles ne fournissent donc que les noms de ceux qui y ont trouv leur lieu de repos ternel et non pas lemplacement exact des leurs spultures. Donc, il rsulte que ces pierres tombales, mme si elles constituent par leurs inscriptions une source dinformation trs prcieuse, elles ne permettent pas didentifier les personnages dont les squelettes ont t trouvs dans les tombes dcouvertes, mais

  • Biserica Sfntul Nicolae din Rdui 383

    seulement de connatre les noms des ceux qui reposent dans les deux glises, B1 et B2, qui se succdent une aprs lautre, sur le mme emplacement.

    Nous avons observ, par aprs, quaucune des spultures situes dans les naos des deux glises ne sintersectent, ni ne se superposent pas (voir la planche dans le chapitre VI) et aussi, que certaines dentre elles, M69, M79, M81 et M83, prsentent des particularits dordre constructif qui prsument linstallation dune dalle, sans doute inscriptionne, au dessus. De ces deux remarques, nous avons dduit quau niveau du pavement du naos de lglise en pierre de Rdui il a exist une premire srie de pierres tombales qui marquaient, au moins, certaines spultures. tienne le Grand, alors quil a dcid le remplacement des anciennes pierres avec des nouvelles, va choisir de les placer au long des murs du nord et du sud de ddifice, mme sil connaissait trs bien le vrai emplacement des tombes. Ainsi, celles-ci taient protges contre les potentiels profanateurs et le naos tait dgag de tout obstacle, mme de pierres funraires, pour faciliter le droulement de la messe et la circulation des fidles.

    Daprs leurs inscriptions, les sept pierres tombales conserves jusqu nos jours ont t installes la mmoire des princes Bogdan Ier Le Pre Fondateur, Lacu, Roman Ier, tienne Ier, du joupan Bogdan (le frre dAlexandre le Bon), dun autre joupan Bogdan (le fils du mme prince), et dune autre personne, apparement inconnue, parce que sa pierre tombale, dplace un certain moment de son socle au niveau du sol, est devenue illisible force de se faire marcher dessus.

    Les donnes stratigraphiques, topographiques, et la chronologie des deux glises surtout de lglise B2 dont la construction a t date trs certainement la fin du rgne de Pierre Ier nous ont montr que des neuf spultures trouves dans les deux naos, trois (les M66, M85 et M82) se rattachent la premire glise, B1, et les autres six (M81, M79, M69, M84, M83 et M72) la deuxime, B2.

    On a constat aussi que le nombre des tombes dcouvertes est de neuf en dpassant ainsi de deux le nombre des pierres tombales. Une des ces spultures supplmentaires se trouve dans la surface de lglise rige en bois, B1, o se trouvent dune manire sre les tombeaux des premiers princes de Moldavie, Bogdan Ier et Lacu et la deuxime dans le naos de lglise en pierre, B2.

    Les tudes de lADN et les expertises anthropologiques faites sur les ossements dcouverts nous ont permis didentifier le squelette trouv dans la tombe M 66 avec celui de Bogdan Ier (dcd vers lge de 60 ans) et celui de la tombe M 85 avec celui de son fils Lacu (dcd lge denviron 30 ans). Cette affirmation est soutenue par le fait quils ont en commun autant lallle 11 du marker microsatellite DYS392 que lallle 18 du microsatellite VWA31A (le facteur von Willebrand) (voir la planche dans le chapitre VII).

    En ce qui concerne lindividu trouv dans la tombe M82, la troisime et la dernire spulture du naos de la premire glise, les mmes tudes de lADN ont montr quil nest pas apparent ni per masculos, ni per feminas avec les deux autres, Bogdan Ier et Lacu, dj identifis. En plus, aucune des pierres tombales ne semble pouvoir nous donner son nom.

  • Lia Btrna i Adrian Btrna 384

    Passant aux tombeaux trouvs dans le naos de la deuxime glise, B2, celle rige en maonnerie M81, M79, M69, M84, M83 et M92 nous avons constat quil y en a six, mais seulement cinq pierres tombales pour marquer le nom des personnages enterrs dans ce compartiment. Il en rsulte quun sixime individu enterr ici, na pas bnfici dune dalle funraire. Daprs le mobilier funraire et les donnes incluses dans un manuscrit slavon, nous avons identifi ce personnage avec celui dont les ossements se trouvent dans la tombe M 72, tombeau que nous avons russi identifier avec celui appartenant au premier vque de Rdui, Leontie. Sanctifi aprs sa mort et gard dans une chsse prs du tableau votif, il ne serra mis en terre quau XVIIme sicle et aucune dalle ne marquera sa tombe.

    Des autres cinq spultures, deux, M83 et M84, ont t facilement attribues. Ainsi, daprs les donnes des expertises anthropologiques et des informations provenant des sources pigraphiques et diplomatiques, le sujet inhum dans la tombe M83 a t identifi avec joupan Bogdan (dcd lge de trois ans), fils dAlexandre le Bon, et celui enseveli dans la tombe M84 avec le joupan Bogdan (dcd vers lge de 15 ou 16 ans), frre utrin dAlexandre le Bon et forcment fils de Roman Ier, reconnu comme pre dAlexandre le Bon.

    Pour les derniers trois tombeaux il en reste le mme nombre de pierres tombales: deux marquent la mmoire des princes Roman Ier et tienne Ier, mais la troisime, malheureusement, est illisible. En plus, nous ne pouvons pas nous prononcer si cette pierre a t ddie la mmoire du personnage enterr dans la premire glise, B1, dans la tombe M82, ou ce troisime personnage qui reste tre identifi, inhum dans lglise B2. la suite des recherches archologiques nous savons que lglise en maonnerie a t btie pendant les dernires annes du rgne de Pierre Ier et nous sommes davis que lacte de fondation lui appartient. En suivant ce raisonnement, sa tombe devrait se trouver ici, dans lglise B2 et nulle part ailleurs et que le troisime personnage rest identifier serait bien lui. Mme que logique, cette hypothse se doit tre dmontre.

    Pour identifier rigoureusement les tombeaux des ces trois derniers personnages, Pierre Ier, Roman Ier et tienne Ier, nous avons commenc avec les informations offertes par les sources crites. Elles nous rvlent que Pierre Ier et Roman Ier ont t les fils de la Dame Margareta - Muata et donc, des frres. Si la prsence de la tombe de Roman Ier dans la ncropole de Rdui ne fait pas de doutes et sa pierre tombale le prouve, pour la prsence de la tombe de son frre, Pierre Ier, dans la mme glise, il est ncessaire dapporter des arguments. Le moyen le plus sr est celui didentifier dans la ncropole les ossements dun sujet qui pourrait tre le frre utrin de Roman Ier. La seule science qui permet cela cest la gntique, plus spcifiquement, la palo-gntique.

    Les tudes de lADN qui ont t effectus sur les ossements rcolts dans la ncropole de Rdui ont dmontr que les personnages inhums dans les cryptes M79 et M81 sont lis autant par ligne paternelle, per masculos, ayant en commun lallle 13 des microsatellites DYS 392 et DYS 393 que par ligne maternelle, per feminas, parce que les squences de lADN correspondantes la rgion hypervariable I (HVR I) de ces individus sont identique, ayant les substitutions T C (thymine cytosine) dans les mmes positions nuclotidiques 16224 et 16311(voir la planche dans le chapitre VII). La conclusion qui simpose la suite

  • Biserica Sfntul Nicolae din Rdui 385

    de ces constatations est que dans les tombes M79 et M81 reposaient les corps des deux frres dont un tait Roman Ier et le deuxime, forcment, Pierre Ier. Par exclusion, dans la spulture M 69, la seule nayant pas t encore attribue, a t enterr tienne Ier.

    Pour prciser laquelle des deux tombes, M79 ou 81, contenait le corps de Pierre Ier et

    laquelle celui de son frre Roman Ier, nous avons fait appel aux sources crites qui affirment que joupan Bogdan, le personnage enterr dans la crypte M84 a t le fils de Roman Ier. Grce aux donnes palo-gntiques nous avons constat que son pre ntait nul autre que le sujet qui se trouvait dans la crypte M79, notamment Roman I

    er. Dans ce cas, il nen reste qu attribuer la tombe M81 au prince Pierre I

    er, le fondateur de lglise B2, celle quon admire aujourdhui au centre ville de Rdui et qui demeure le plus ancien difice mdival de la Moldavie. Mais, on ne peut toujours pas tre aussi certains en ce qui concerne lappartenance de la pierre tombale linscription illisible qui se trouve prs du pilier de nord-ouest du naos. Lui est-elle ddie ou non?

    Un dernier personnage identifier est celui dont les ossement ont t trouvs dans la tombe M82, crypte rige dans lglise construite en bois (B1), en troisime position, aprs des tombeaux attribus aux princes Bogdan Ier et Lacu.

    Les analyses de lADN ont prouv que les sujets dont les restes ont t trouvs dans les tombes M82, M79 et M81 taient en trs troite relation par ligne masculine ayant en commun autant lallle 13, du marker microsatellite DYS392, que lallle 13 du marker microsatellite DYS393. On a bien tablie plus haut que dans les cryptes M79 et M81 reposaient les deux frres, les princes Roman Ier et Pierre Ier. La relation trs troite par ligne masculine entre ces deux derniers, enterrs dans lglise en pierre B2 et frres par dessus tout, et le personnage reposant dans la crypte M82, qui se trouve dans lglise en bois, B1, a t lucide par lanalyse palo-gntique du marker microsatellite VMA31A. Cette analyse a dtermin que ce dernier tait le possesseur des allles 16 et 18, que Pierre Ier, inhum dans la tombe M81 possdait lallle 16, et que Roman l

    er, enterr dans la crypte M79, possdait lallle 18. Dans un langage plus simple, les conclusions des rsultats de ces analyses donnent des rponses trs claires aux relations de famille entre ces trois personnages. Celui qui se trouvait dans la tombe M82 a t identifi comme tant le pre des ceux qui reposaient dans les cryptes M79 et M81, auxquels il a transmis ses allles 16 et 18. Ainsi, lallle 16 se retrouve chez son fils Pierre Ier, tandis que lallle 18 chez son autre fils, Roman Ier. tant donn quaprs les sources crites autant Pierre Ier, que Roman Ier sont les fils de la Dame Margareta - Muata, la conclusion qui simpose est que le personnage enterr dans la tombe M82, tant le pre de Pierre I

    er et de Roman Ier, tait, videmment, lpoux de leur mre, Margareta - Muata, la fille de Bogdan Ier et sur du prince Lacu.

    Pour donner un nom ce personnage nous avons utilis les observations de nature archologique, qui placent son tombeau, M82 du point de vue chronologique entre celui de Lacu (M85), qui se trouve dans lglise en bois et celui de Pierre I

    er (M81), qui se trouve dans lglise en maonnerie. Sa tombe a t la dernire creuse dans lglise B1, tandis que celle de Pierre Ier a t la premire creuse et rige dans lglise B2. Dans le mme but, nous nous sommes servis des informations existantes dans les Obituaires du Monastre de Bistria et du

  • Lia Btrna i Adrian Btrna 386

    Monastre de Vorone. De ces prcieuses sources crites, il rsulte quentre le rgne de Lacu et celui de Pierre Ier sest gliss un personnage, considr longtemps comme une figure nigmatique appartenant aux dbuts de ltat moldave, un certain prince Costea. Grce aux rsultats des recherches interdisciplinaires nous avons russi identifier cette figure nigmatique qui est devenue ainsi relle, notamment le pre des princes Pierre Ier et Roman Ier et qui a son tombeau, M82, comme il se devait, ct des premiers btisseurs de ltat moldave, lui en tant un. Dans cette lumire, connaissant les connotations politiques et dynastiques qutienne le Grand donnait ses actes et aussi le respect quil vouait ces anctres, la dalle funraire linscription aujourdhui illisible pourrait tout aussi bien lui tre ddie qu son fils, Pierre Ier. Le raisonnement nous mne plus loin vers la conclusion quune huitime dalle funraire aurait d tre taille par le matre Jan pour marquer le nom et la mmoire de lun ou de lautre, les deux, pre et fils ayant une place dextrme importance dans lhistoire du pays. Ces deux dernires dalles auraient d tre places en position symtrique face aux autres, donc au long du mur sud de lglise, vers le coin ouest. Dans des conditions troubles, comme ltablissement en a bien connues dans son existence, nous sommes davis que des profanateurs ont essay de soustraire les supposs trsors cachs dans les tombes couvertes par ces dalles. La dception des voleurs aurait du tre grande. Sous les pierres tombales il ny avait pas des spultures, ni des trsors. Mais cause de cette dception les autres tombes ont t pargnes. Il est trs possible et mme probable que pendant le grand dsarroi qui a accompagn ce pillage une des dalles se soit brise et ses dbris eussent t dbarrasss. la suite de ces mmes vnements, sa paire, celle qui est aujourdhui totalement efface, dtrne de son socle, a t installe par terre prs du pilier de sud-ouest du naos. Avec ce nouvel emplacement, elle a conserv son tat physique, mais, malheureusement, a perdu son identit historique. Le bon ct cest quelle ouvre le chemin toujours riche des hypothses.

    VII. La gnalogie et la chronologie des princes rgnants de la Moldavie et de leurs familles pendant la deuxime moitie du XIVe sicle

    Celui qui parcourt les nombreuses pages ddies lhistoire moldave de la seconde

    moiti du XIVe sicle peut facilement constater quun des sujets qui a gnr de grandes polmiques et passions est celui concernant la gnalogie des premiers princes qui ont rgn sur le territoire de lest des Carpates.

    Les sources de cette pineuse controverse sont lies la modalit par laquelle la couronne princire a t transmise de Lacu Pierre Ier, et, en consquence, la possibilit d`tablir les vrais liens de parent qui existaient entre ces deux princes.

    Les opinions exprimes dans l`historiographie roumaine concernant ce problme peuvent tre partages en deux groupes:

    - les options des historiens partisans de la discontinuit dynastique qui soutiennent quentre Bogdan Ier et Lacu, d`une part, et Pierre Ier et ses descendants, d`une autre part, il ny a aucun lien per masculos;

  • Biserica Sfntul Nicolae din Rdui 387

    - celles des historiens qui estiment quil y a eu une continuit dynastique et que les trois princes mentionns avaient un lien de parent incontestable per masculos.

    En ce qui nous concerne, nous avons eu le privilge de bnficier des informations entirement nouvelles dues aux fouilles archologiques portant sur lexistence et la chronologie des difices religieux successifs de Rdui, B1 et B2, mais aussi dues aux rsultats des tudes danthropologie et de palo-gntique. Celles-ci ont tabli l`ges des individus ensevelis dans les deux glises et ont permis de dterminer leur parent gntique. toutes ces nouvelles donnes nous avons ajout les anciennes sources crites, parfois analyses sous un nouvel angle. Ainsi, grce cette approche moderne, interdisciplinaire, la premire en son genre aborde en Roumanie, nous avons pu tablir la gnalogie des premiers princes moldaves.

    Ltude palo-gntique, laide de lanalyse des markers microsatellites de lADN nuclaire situs sur le chromosome Y (DYS392 et DYS393) qui sont hrits exclusivement par voie paternelle, a permis dtablir lexistence de deux groupes de personnages parmi ceux qui ont t enterrs Rdui et dont les ossements ont t expertiss. Les membres de chaque groupe quon pourrait considrer comme appartenant la mme famille sont apparents per masculos ayant un allle en commune. Ainsi, les membres du premier groupe, constitus par Bogdan Ier (M66) et Lacu (M85), en ont en commun lallle 11 du marker microsatellite DYS392, et ceux du deuxime groupe, reprsents par Costea (M82), Pierre Ier (M81), Roman I

    er (M79) et tienne Ier (M69), ont en commun autant lallle 13 du

    marker microsatellite DYS392 que lallle 13 correspondant au marker microsatellite DYS393 (voir la planche dans le chapitre VII).

    De cette constatation il en rsulte une premire conclusion extrmement importante: Bogdan Ier et Lacu, dune part, Costea, Pierre Ier, Roman Ier et tienne Ier, dune autre part, ne sont pas apparents per masculos. Donc, du point de vue gnalogique ils reprsentent deux familles diffrentes ou, autrement dit, deux dynasties distinctes. Les deux premiers sont les reprsentants de la dynastie venue de Maramure et les quatre autres sont les membres de la dynastie moldave locale. Il y a eu donc une discontinuit dynastique, Lacu tant dcd sans laisser dhritier mle direct ou collatral, fait qui a men lintronisation de Pierre Ier.

    la suite de lanalyse de lADN mitochondriale, hrite exclusivement par ligne maternelle, il a t confirm que Pierre Ier (M81) et Roman I

    er (M79) sont des frres utrins parce que leurs squences ADN correspondantes HVR I sont identiques, ayant des substitutions TC dans les positions nuclotidiques 16.224 et 16.311. Mais, la substitution TC dans la position nuclotidique 16.311 est prsente aussi dans les squences ADN de Lacu (M85), indiquant ainsi sa parent per feminas avec Pierre I

    er et Roman Ier. Cette parent ne pouvait se raliser que par lintermdiaire de leur mre, la Dame Margareta - Muata, par laquelle ils ont hrit la substitution mentionne. La conclusion de ces constatations est que Dame Margareta - Muata (la mre des frres Pierre Ier et Roman Ier) est la sur utrine de Lacu (M85) et la fille de Bogdan I

    er (M66) et que, par son mariage avec le prince Costea (M82) de Rdui, la parent entre les deux familles a t ainsi accomplie.

  • Lia Btrna i Adrian Btrna 388

    Ltude de lADN nous a permis aussi la reconstitution du profil gntique de la Dame Margareta - Muata non seulement per feminas mais aussi per masculos, laide du marker VWA31A localis sur les chromosomes somatiques hrits des deux parents. En comparant le profil gntique du prince Costea et celui de ses fils Pierre Ier et Roman Ier, on a pu constater que le prince Costea (possdant les allles 16 et 18) a transmis Pierre Ier (possesseur des allles 14 et 16) lallle 16, et Roman Ier (possesseur des allles 16 et 18) lallle 18. Les autres deux allles des deux frres proviennent par ligne maternelle de la Dame Margareta - Muata qui a transmis Pierre Ier lallle 14 et Roman Ier lallle 16. Il en rsulte que Dame Margareta - Muata possdait les allles 14 et 16 du marker VWA31A et quelle les a transmis ses fils, de mme quelle leur a transmis les squences quelle avait en commun avec son frre Lacu, notamment les substitutions T C dans les positions nuclotidiques 16.224 et 16.311(voir la planche dans le chapitre VII) Le fait que Dame Margareta - Muata possdait les allles 14 et 16 du marker VWA31A prouve sa descendance de Bogdan Ier qui possdait les allles 14 et 18 du mme marker et desquels elle en a hrit lallle 14.

    Une fois prcises dune part les liaisons gntiques existantes entre Bogdan Ier, Lacu et Margareta - Muata, et dautre part celles entre Costea, Pierre Ier et Roman Ier, ainsi que les liens de mariage entre Margareta - Muata de Maramure et Costea prince de Rdui, dont les deux fils, Pierre et Roman allaient se succder sur le trne de la Moldavie, nous pouvons formuler de trs importantes conclusions, notamment que d au manque de descendance mle, la mort de Lacu, la transmission du trne na pas t faite par ligne masculine mais par ligne fminine, non pas par os princier mais par sang princier. En loccurrence, Pierre, le fils an de sa sur, Dame Margareta - Muata de Maramure, fille de Bogdan Ier, le Pre Fondateur et de son beau frre, Costea de Rdui, sera investi dans la fonction suprme. Le passage du pouvoir dune famille lautre se fera ainsi en douceur, sans rivalits et sans verser du sang, si naturellement quil a pass pratiquement inaperu.

    Un autre problme qui a soulev des questions dans lhistoriographie roumaine est celui concernant lascendance dtienne Ier. Aussi dans ce cas, les analyses de lADN ont russi apporter des indices claires dans le sens qutienne Ier, possesseur des allles 17 et 18 du marker VWA31 A est le fils de Roman Ier, dtenteur des allles 16 et 18 du mme marker. De celui-ci, Etienne Ier en a hrit lallle 18. Une autre conclusion importante est due lanalyse de lADN mitochondrial. Le fait qutienne Ier (M69) et le joupan Bogdan (M84) prsentent des substitutions dans des positions nuclotidiques diffrentes, le premier (tienne Ier) la substitution TC dans la position nuclotidique (pn) 16.120 et le deuxime (joupan Bogdan) la substitution AC dans la position nuclotidique (pn) 16.183 et TC dans la position nuclotidique (pn) 16.189 (voir la planche dans le chapitre VII), prouve quils ne sont pas de frres utrins et quils proviennent de deux mariages diffrents de leur pre, Roman Ier.

    En comparant les informations offertes par les expertises anthropologiques sur lge au moment du dcs des personnages enterrs dans les naos des deux glises, B1 et B2,

  • Biserica Sfntul Nicolae din Rdui 389

    avec les donnes trouves dans les documents crits qui notifient les annes de leur disparition de la vie politique et donc de leur mort, nous avons eu la possibilit destimer les annes de leur naissance, comme il suit:

    - le prince Bogdan Ier, le Pre Fondateur est n au plus tard en 1307; - le prince Lacu, son fils, vers 1345; - le prince Pierre Ier, le fils an du prince Costea de Rdui et de Dame

    Margareta - Muata de Maramure, vers lan 1348; - le prince Roman Ier, le fils cadet du prince Costea de Rdui et Dame Margareta -

    Muata de Maramure, aprs 1348, fort probablement vers 1349-1350; - le prince tienne Ier, le fils de Roman Ier, vers 1364; - le prince Costea, le seigneur de Rdui, par la suite prince du Pays Valaque, mari

    de la Dame Margareta - Muata et pre des princes Pierre Ier et Roman Ier, vers 1328; - le joupan Bogdan, le fils de Roman Ier et le frre cadet dAlexandre le Bon, en 1391; - le joupan Bogdan, le fils dAlexandre le Bon, en 1430.

    VIII. Au sujet de joupan (seigneur) Bogdan, le frre dAlexandre le Bon

    Le joupan (seigneur) Bogdan dont les ossements ont t identifis dans la crypte M84 (voir les planches dans les chapitres VI et VII et fig. 27/2) frre utrin dAlexandre le Bon, fait partie de la galerie des personnages de la Moldavie du Moyen ge qui, mme peu connu, a suscit assez de controverses dans lhistoriographie roumaine.

    Grce aux informations obtenues travers les sources diplomatiques, linscription de sa pierre tombale qui se trouve dans le naos de lglise B2 de Rdui, ainsi que les expertises anthropologiques et palo-gntiques, nous avons t en mesure dtablir quil tait le dernier fils mort lge de 16 ans de Roman Ier et en mme temps le pre de Bogdan II et le grand-pre du prince tienne le Grand.

    IX. Au sujet de joupan (seigneur) Bogdan, le fils dAlexandre le Bon

    Un autre personnage de lhistoire du Moyen ge moldave, dont lidentit a t souvent controverse, est un certain joupan (seigneur) Bogdan, fils dAlexandre le Bon. Sa spulture se trouve Rdui (sa pierre tombale le prouve) et sa dpouille a t identifi avec celle qui se trouvait dans la tombe M83 (voir les planches dans les chapitres VI et VII et fig. 28/1, 2).

    Les informations, releves par sa pierre tombale qui se trouve dans le naos ainsi que par les sources diplomatiques et en final, par les tudes anthropologiques effectues sur ses ossements, ont permis dtablir quil est mort lge de trois ans. Ceci confirme lopinion daprs laquelle le joupan Bogdan est le dernier enfant, mort en bas ge, du prince mentionn plus haut, enfant issu du son dernier mariage, celui avec la Dame Marina.

  • Lia Btrna i Adrian Btrna 390

    X. Considrations artistiques concernant la bague dcouverte dans le tombeau du prince Lacu

    Dans la tombe M 85 attribue au prince Lacu a t dcouverte une bague dune

    singulire beaut, coule en or massif, grave, nielle et cisele (Fig. 36/2; 37/2). Laspect gnral de la bague, aussi que les dtails de lexcution, de la dcoration et une

    inscription en lettre arabes mentionnant le nom dAllah qui la rend semblable dautres pices produites dans lart islamique, nous ont conduit la conclusion que ce bijou a t travaill, au milieu du XIVe sicle, pendant la dynastie des Ilkhans, quelque part dans un atelier qui se trouvait en terre perse ou dinfluence perse. Cette dynastie se nomme ainsi aprs le nom gnrique quon a donn aux dynasties mongoles des princes rgionaux, les successeurs de Gengis Khan, qui ont rgn sur la Perse et sur son vaste hinterland, qui stendaient vers lest jusquau Caucase et la Mer Noire, ds annes 1235 ou 1256 jusquen 1353. Le chemin parcouru par ce bijou est tortueux mais pas impossible expliquer. De latelier de production, la bague, sans inscription (cette pratique tait courante, le texte inscriptionn, souvent assez personnel, tant ralis la demande de lacheteur sur la pastille vierge du chaton au moment de lachat), aurait t prsente et vendue, par lintermdiaire dun ngociant bijoutier son premier possesseur, un important personnage du monde mongol qui rsidait une rgion avoisinante la Moldavie. Cest celui-ci qui a demand au vendeur que le nom dAllah soit grav sur la pastille plate et sans dcor qui surmontait le chaton de la prcieuse pice. Peu de temps aprs, dans un certain contexte historique, dont il sera question dans le chapitre suivant, ce personnage aurait offert cette bague, en gage damiti et collaboration, au prince Lacu. Cest la seule explication valable qui permet une rponse cohrente la lgitime question qui se pose lors de la dcouverte dans la tombe dun prince profondment chrtien dun tel riche bijoux, produit dans des contres si lointaines, muni dune inscription si trangre la confession chrtienne et qui en plus, a t emport par son possesseur, mme dans lau-del.

    XI. Un tmoignage archologique des relations internationales de la Moldavie pendant le rgne du prince Lacu

    La prsence dans la tombe M85 qui abrite les ossements du prince chrtien Lacu dune

    bague portant sur sa monture, grav en caractres arabes, le nom dAllah (Fig. 36/2; 37/2) est, sans doute, surprenante et ncessite une explication. Il est peu probable, voir impossible, que cette bague fut achete par le prince Lacu lui mme. Dans ce cas-l il aurait prfr une pice munie dune inscription de dvotion en latin, comme on trouve en grand nombre en Occident (do il a adopt le pourpoint, son habit de crmonie avec lequel il a t dailleurs enterr) et mme, en Valachie, (voir les superbes bagues et les autres bijoux de provenance occidentale trouves dans la ncropole de Curtea de Arge), en accord avec sa spiritualit chrtienne. Aussi peu crdible nous semble lhypothse que cette bague soit un butin de guerre. On ne lui connat pas quelque conflit arm auquel il aurait particip, et mme si lhistoire ignore une telle action,

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    cest difficile croire quil aurait pu sexhiber devant sa cour par dune bague qui prouvait, par son inscription, une dvotion de nature islamique.

    Aprs nous, la seule explication valable est que le prcieux bijou a t offert au prince moldave par un haut personnage appartenant au monde fodal mongol qui rgnait sur un territoire attenant la Moldavie. Dans des conditions politiques spcifiques que nous avons essay reconstituer, entre les deux hommes politiques se ft trame une alliance et les deux princes se sont fait, comme lhabitude le demandait, des cadeaux. Cette bague reprsenterait le cadeau reu par le prince Lacu de la part de son alli comme symbole de leur entente et leur destin associ.

    La situation politique du territoire entre le Prut et le Dniestr pendant la septime dcennie du XIVe sicle, telle quelle rsulte des sources numismatiques, diplomatiques et archologiques, comme la bague mme en question, nous permet de constater que pendant les annes 1367-1370 la Moldavie de Lacu avoisinait au sud-est le pays de Dmtrius, prince mongol, daprs certains chercheurs, probablement, chrtien.

    Cest avec ce haut personnage que Lacu a entretenu, notre avis, de bonnes relations de collaboration et que pendant ce temps les deux princes ont chang des prcieux cadeaux. On ne connat pas le ou les prsents faits par le prince Lacu son alli, mais nous estimons que lun des dons offerts par le prince Dmtrius son homologue a t cette bague-talisman qui porte le nom dAllah. peine procure en lachetant dun ngociant, trs probablement originaire des terres perses ou dinfluence perse, qui sillonnait avec sa prcieuse marchandise les dangereuses steppes du Bugeac, que lmir va loffrir son nouvel alli. Le geste est dautant plus significatif que la pice est lun ds plus beaux spcimens de ce genre du XIVe sicle qui soient parvenus jusqu nos jours, tous azimuts, lOccident ou lOrient. Cette pice, part sa valeur intrinsque, tait cense protger et renforcer lalliance entre les deux hommes politiques. Comme preuve que cette alliance a dur est le fait que le prince Lacu a port la bague jusqu la fin de sa vie (1375), sa famille ayant compris quelle devait lui laisser cette marque de fidlit mme au-del de la mort.

    XII. Les enseignes hraldiques du prince Costea de Rdui

    Dans la tombe M82 quon a trouve dans le naos de lglise construite en bois, B1, et qui a t attribue au prince Costea, le pre des princes Pierre Ier et Roman Ier, ont t dcouvertes six appliques de ceinture en feuille dargent dor travailles par emboutissage. Trois des appliques reproduisent limage dune tte de loup vue de profil (Fig. 38/1b). Les trois autres sont dcores dun casque de type heaume, reproduit de trois quarts et surmont dun cimier orn de deux cornes recourbes en forme de lyre (Fig. 38/1a).

    Les analogies tablies entre ces lments et des reprsentations contemporaines similaires rencontres dans les milieux fodaux de lEurope Occidentale, Centrale mais aussi dans les Balkans, nous ont permis daffirmer quils rendent limage hraldique dun

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    blason, dont les armes sont reproduites dissocies, sur un accessoire vestimentaire, telle quune mince ceinture de tunique.

    Lexistence, non fortuite, sur ces appliques des trois lments impratifs dun blason, rendus daprs les rgles strictes de la science hraldique et non nimporte comment les meubles (la tte de loup de profil), le casque (le heaume de tournoi) et le cimier (les cornes recourbes en forme de lyre) nous a inspir, nous a facilit et nous a oblig, mme, de passer sa reconstitution.

    En fonction des rgles tablies par la science et lart hraldique nous avons russi recomposer le blason qui ornait les vtements du prince Costea et qui, naturellement et donc certainement, lui appartenait. Il aurait du avoir laspect suivant: un cu ancien qui, mme sil manque sur ces reprsentations, est le seul tre utilis au XIVe sicle dans la composition des blasons plein, sans partitions, inclin vers la droite, contenant comme seul meuble hraldique, en abme, la figure naturelle dune tte de loup de profil, regardant vers la droite, la gueule ouverte, la langue tire, les oreilles pointues et un gros cou. Lcu tait timbr au coin gauche dun casque de type heaume, orn son tour de deux cornes recourbes en forme de lyre (Fig. 38/2).

    Ce blason sinscrit, autant en ce qui concerne les meubles de lcu que le cimier lui-mme, dans le type darmoiries dveloppes dans la zone des Carpates septentrionaux au XIVe sicle. Il fait partie de la catgorie des blasons de famille issus par libre adoption dans le monde des fodaux de lest des Carpates, peut-tre mme avant la fondation de ltat.

    Il est certain que ces insignes emblmatiques taient devenus une ralit familire non seulement dans la rsidence de Rdui, mais aussi dans le paysage plus large de la socit fodale moldave. Le prince Costea, comme le plus important personnage aprs Bogdan Ier dans la hirarchie fodale de la jeune cration tatique lest des Carpates et, par la suite, comme prince du Pays Valaque (voir le chapitre suivant), il les a tals, possiblement, sur ses armes, sur ses bannires et, certainement, comme en tmoignent les pices trouves dans son tombeau, sur ses vtements. Daprs nous, il est vident que dautres membres de la socit fodale moldave auraient adopt, eux aussi, leurs propres armoiries, dautant plus quils participaient, fait dj connu, des confrontations militaires lextrieur du pays. Cette ralit, qui les mettait en face dune chevalerie pour laquelle les armoiries taient choses communes, obligeait la socit moldave se soumettre aux rgles en usage en exhibant, son tour, des signes didentification, signes qui ne pouvaient avoir quun caractre hraldique.

    XIII. Lnigmatique prince Costea et son hritage

    Le prince Costea, connu sous ce nom daprs les Obituaires du Monastre de Bistria et du Monastre de Vorone, reprsente une nigmatique figure du temps des fondateurs du pays et de leurs successeurs immdiats. Il a constitu le sujet de diverses interprtations de la part des historiens qui ont cherch tablir son origine et de lui fixer une place dans lhistoire de la jeune cration tatique du levant des Carpates.

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    Les donnes des fouilles archologiques de Rdui, comme dailleurs aussi les tudes danthropologie et de palo-gntique faites sur les restes humains dcouverts dans les tombes du naos de lglise B1 et de lglise B2, corrobores par les informations trouves dans les Obituaires nomms plus haut, nous ont permis didentifier les ossements trouvs dans la tombe M82 comme tant ceux du prince Costea. Grce aux mmes recherches, il a t possible dtablir que celui-ci a t le pre de Pierre Ier et Roman Ier et, donc, le mari de la Dame Margareta - Muata (la mre des deux princes), fille de Bogdan Ier, le Pre Fondateur de ltat moldave, ancien vovode de Maramure, et sur du prince Lacu.

    Les prcisions archologiques, gnalogiques, ainsi que celles dordre historique, mnent vers la conclusion que le prince Costea tait dorigine locale. Les rsultats de lexpertise anthropologique montrent quil a dcd vers lge de 60 ans, daprs nos calculs et interprtations, fort probablement en 1387.

    Pour en savoir encore plus sur le personnage et sur le rle quil a jou dans lhistoire de la Moldavie, aux informations obtenues par les recherches dj mentionnes il faut ajouter aussi les sources diplomatiques. Nous faisons rfrence lacte dallgeance, particulirement important, de Roman Ier envers le roi de la Pologne Vladislav II Jagellon (1386-1434) du 5 janvier 1395. Dans cet acte, le prince de la Moldavie sintitule prince moldave et hritier de tout le Pays Valaque. Cette titulature, que le prince moldave sarroge, prsume que son pre, le prince Costea, a rgn dans un certain temps, trs probablement entre les annes1377-1387, sur ce Pays Valaque, une ralit territoriale et politique roumaine situe au sud-est de la Moldavie de Pierre Ier, non encore intgre ltat moldave. Ce trne lui aurait t attribu, dans des certaines conditions politiques, par son propre fils, Pierre Ier qui avait besoin dun voisin fidle cette frontire. Au dcs du prince Costea ce pays va constituer lhritage quil lgua son second fils, Roman. Et quand celui-ci suivra son frre an, en 1391-1392, sur le trne de la Moldavie, ce Pays Valaque, quil a hrit de son pre, y sera joint. Cest ainsi que nous expliquons les circonstances qui ont fait de Roman Ier le premier prince rgner sur une grande Moldavie qui touchait le littoral de la M