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JÉRÉMIE POULIOT BIODIVERSITÉ MICROBIENNE DES . " "- ECOSYSTEMES EXTREME.S Analyse moléculaire de la diversité des Archaea dans deux lacs méromictiques arctiques Mémoire présenté à la Faculté des études supérieures de l'Université Laval dans le cadre du programme de maîtrise en biologie pour l'obtention du grade de maître ès sciences (M.Sc.) © Jérémie Pouliot , 2008 DÉPARTEMENT DE BIOLOGIE FACULTÉ DE SCIENCES ET DE GÉNIE UNIVERSITÉ LA V AL QUÉBEC 2008

Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

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Page 1: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

JÉRÉMIE POULIOT

BIODIVERSITÉ MICROBIENNE DES ~ . " "-

ECOSYSTEMES EXTREME.S Analyse moléculaire de la diversité des Archaea dans deux lacs

méromictiques arctiques

Mémoire présenté à la Faculté des études supérieures de l'Université Laval

dans le cadre du programme de maîtrise en biologie pour l'obtention du grade de maître ès sciences (M.Sc.)

© Jérémie Pouliot, 2008

DÉPARTEMENT DE BIOLOGIE FACULTÉ DE SCIENCES ET DE GÉNIE

UNIVERSITÉ LA V AL QUÉBEC

2008

Page 2: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

RéSUIné

Une série de lacs méromictiques existent le long de la côte nord de l'île d'Ellesmere au

Nunavut (Canada). Ces lacs hautement stratifiés possèdent un couvert de glace p~rmanent

qui contribue à maintenir la stabilité de gradients de salinité et de température dans ces

écosystèmes. La limnologie physique et chimique de ces lacs polaires est bien connue.

Cependant, nous en savons très peu sur les populations microbiennes qu'ils abritent.

L' objectif pr~ncipal de ce travail est de décrire la diversité microbienne et les conditions

environnementales dans les lacs de façon à relier la composition et la fonction des

communautés aux propriétés physico-chimiques. Le profil de l'oxygène dissous divise ces

écosystèmes aquatiques en trois couches d'eau distinctes: une zone riche en oxygène dans

la partie supérieure du lac, suivie d'une zone de transition et d'une zone anoxique en

profondeur. Nous avons échantillonné chacune de ces trois couches afin de prélever des

échantillons d'ADN dans le but de décrire, à l'aide d'outils moléculaires (clonage

moléculaire, PCR quantitative) la diversité et la fonction des communautés d'Archaea dans

deux lacs méromictiques arctiques (A et Cl). Nos résultats révèlent la présence de diverses

communautés d'Archaea dans les lacs et une différence prononcée de cette diversité entre

les profondeurs échantillonnées. De plus, la présence d'un gène associé à la nitrification, le

gène amoA, a pour la première fois été détectée dans un environnement lacustre. Cette

découverte nous permet de supposer la présence d'Archaea nitrifiantes dans les lacs A et

Cl.

Page 3: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

Abstract

A series of perenniall y ice-covered lakes occur along the northern coast of Ellesmere

Island, Nunavut (Canada). These lakes are highly stratified and show unusual salinity and

temperature profiles. The physical and chemical limnology of these north polar lakes has

been weIl described, however their microbial communities remain unknown. The main

objective of this study was to describe their diversity, specifically the phylogenetic

composition of Archaea, and environmental conditions in order to link community

composition and function to physico-chemical properties. The dissolved oxygen profile in

two of the lakes (Lake A and Lake Cl) divided the water column into three distinct water

layers: an oxygenated zone in the upper part of the lake, followed by a transition zone and a

deeper anoxic zone. We sampled water from each of these layers and described the

diversity and function of Archaea with molecular tools (cloning, quantitative PCR). Our

results revealed diverse archaeal communities in the lakes, with clear differences among

layers. Also, the presence of archaeal amoA gene, a gene involved in the nitrification

process, was detected for the first time in a lake, indicating the presence of nitrifying

Archaea in Lake A and 'Lake Cl.

11

Page 4: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

A vant-Propos

Ce mémoire se divise en trois chapitres. Le premier consiste en une introduction générale

présentant les différents éléments nécessaires à la compréhension de mon projet. Le

deuxième présente les résultats obtenus durant ma maîtrise. Cette section a été rédigée en

anglais sous forme d'article scientifique. Finalement, le troisième chapitre consiste en .une

conclusion générale de mon projet.

Les résultats du deuxième chapitre ont été acceptés pour publication dans un journal

scientifique sous le titre « Vertical structure of archaeal communities and the distribution of

ammonium monooxygenase A ge~e variants in two meromictic High Arctic lakes ». J ' ai

écrit cet article en étroite collaboration avec trois coauteurs. D'abord, j'ai eu l ' appui de

Monsieur Pierre Galand, stagiaire au postdoctorat au · département de biologie de

l'Université Laval et ancien membre de Québec-Océan (Québec, Canada) entre 2005 et

2007. De plus, j'ai eu la chance de bénéficier des précieux conseils de ma codirectrice de

maîtrise, Madame Connie Lovejoy, ainsi que de mon directeur, Monsieur Warwick

Vincent.

Les données recueillies lors d'un séjour sur l'île d'Ellesmere (Nunavut, Canada) au

printemps 2006 et les résultats de leurs ana~yses ont .été présentés sous forme d'affiche

scientifique dans le cadre de la rencontre annuelle de la Société canadienne des

microbiologistes (SC~) à Québec en juin 2007. Ces. résultats ont également été présentés

oralement lors de la rencontre de la Société internationale de limnologie (SIL) en août 2007

à Montréal et lors de l'International Conference on Polar and Alpine Microbiology à Banff

en mai 2008.

Je tiens à témoigner ma gratitude à tous les organismes et à toutes les personnes qui ont

permis la concrétisation de ce projet de maîtrise en le soutenant financièrement,

logistiquement et moralement. Grâce à eux, j'ai pu acquérir, au cours des deux dernières

années, une précieuse expérience, tant sur le plan scientifique qu 'humain.

Pour cOmlnencer, je tiens à remercier mon directeur de maîtrise, Monsieur Warwick

Vincent, pour la chance qu'il m'a donnée de faire partie de sa merveilleuse équipe ainsi que

Page 5: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

pour son soutien et ses encouragements tout au long de mon projet. Son professionnalisme

et la passion qu'il dégage m'ont permis d'apprendre beaucoup à ses côtés. Merci également

à ma codirectrice, Madame Connie Lovejoy, pour ses précieux conseils et sa grande

implication dans mon projet. Merci aussi aux membres de mon comité pour leurs conseils

et commentaires.

Merci à l'appui financier du programme ArcticNet (un réseau de centres d'excellence), du

Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), de Québec­

Océan, du Programme de formation pour scientifiques dans le nord (PFSN) et du

département de biologie de l'Université Laval. Merci au soutien logistique du programme

d'Étude du plateau continental polaire (ÉPCP / PCSP) qui a assuré la bonne coordination

de notre présence sur le terrain.

Merci aux membres des laboratoires Vincent et Lovejoy pour leurs conseils et leur soutien.

Un merci spécial à Julie Veillette, Anne Jungblut, Dermot Antoniades, Denis Sarrazin et

Jessica Tomkins pour leur aide à la coordination de l'échantillonnage sur le terrain. Merci

également à Marie-Ève Garneau, Marianne Potvin et Pierre Galand pour leur grande

disponibilité et leurs conseils techniques en laboratoire. Merci aussi à tous ceux qui ont fait

partie de ma vie quotidienne à l'université.

Finalement, merci à ma famille et à mes amis pour votre soutien moral, évidemment, mais

pour tout le reste également. Un merci spécial à ceux et celles qui ont su me motiver aux

moments où j'en avais vraiment besoin ... il Y a un peu de vous dans ce travail!

Gâtez-vous!

IV

Page 6: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

Peu importe le critère considéré -la biomasse ou le nombre d'individus -

la vie sur terre est microscopique. Nee (2004)

. Earth' s real biodiversity is invisible, whether we like if or note

Nature

Page 7: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

Table des ntatières

Résumé ..................................................................................................................................... i Abstract .................................................................................................................................. ii Avant-Propos ........................................................................................................................ iii Table des matières ................................................................................................................. vi Liste des tableaux ................................................................................................................. vii Liste des figures .................................................................................................................. viii Chapitre 1 - Introduction générale ......................................................................................... 1

1.1 La biodiversité et la biogéographie microbienne ..................................................... 1 1.2 Biodiversité moléculaire microbienne .................................................................... 4

1.2.1 Les domaines de la vie .................................................................................... 4 1.2.2 Le concept « d'espèce microbienne» ............................................................. 5 1.2.3 La biologie moléculaire et ses limites ............................................ · ................. 7

1.3 Les Archaebactéries ................................................................................................ 9 1.3.1 La phylogénie ................................................................................................. 9 1.3.2 L'écologie des Archaea ................................................................................ 10 1.3.3 Les Archaea nitrifiantes ...................................................... ~ ......................... 11

1.4 Les régions polaires ............................................................................................... 13 1.5 Site d'étude ........................................................................................................... 14 1. 6 Hypothèses de recherche et objectifs .................................................................... 16 Organisation du mémoire .................................................................................................. 18

Chapitre 2 - Niche separation of Archaea and amoA in two High Arctic lakes .................. ·.26 Résumé .............................................................................................................................. 26 Surnrnary ........................................................................................................................... 27 2.1 Introduction ........................................................................................................... 28 2.2 Experimental procedures ...................................................................................... 29

2.2.1 Sampling ....................................................................................................... 29 2.2.2 Cell counts and chlorophyll analysis ............................................................ 30 2.2.3 Chemical analyses ......................................................................................... 31 2.2.4 DNA sampling and extraction ...................................................................... 31 2.2.5 PCR and cloning ........................................................................................... 32

. 2.2.6 Diversity and phylogenetic analysis ............................................................. 32 2.2.7 Quantitative PCR (qPCR) analysis .................... ~ .......................................... 33

2.3 Results ................................................................................................................... 34 2.3.1 Physico-chemical characteristics of the lakes ............................................... 34 2.3.2 Quantification of archaeal amoA and 16S rDNA genes ............................... 34 2.3.3 Diversity of the amoA gene .......................................................................... 35 2.3.4 Diversity of archaeal cornrnunities in Lake A .............................................. 36

2.4 Discussion ............................................................................................................. 37 2.5 Conclusions ........................................................................................................... 42 Acknowledgements ........................................................................................................... 42

Chapitre 3 - Conclusion générale ......................................................................................... 57 Bibliographie ......................... ~ .............................................................................................. 61 Annexes ................................................................................................................................ 71

Page 8: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

Liste des tableaux

Chapitre 2

Table 2.1. Environmental characteristics of Lake A and Lake Cl. Temp: temperature; DO: dissblved oxygen; Cond: conductivity; TP: total phosphorus; DOC: dissolved organic carbon; ChI a: chlorophyll a; < / >: data under / over detection limits ........................ . 43

Table 2.2. Characteristics of the PCR primers and annealing conditions used in this study 44 Table 2.3. Diversity of clone libraries for archaeal 16S rDNA in Lake A and the amoA

gene in the oxycline of Lake A and Lake Cl (B). Enumeration of phylotypes and caIcuIation of diversity estimators (Shannon and Chao) were done at a 3 % distance level between sequences ................................................................................................ 45

Table 2.4. Replicability of the molecular analysis. Means and standard deviation (SD) are for duplicate samples from each depth in Lake A, expressed as number of copies of gene mL-le Coefficient of variation (CV) is SD as a percentage of the mean ............... 46

Page 9: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

Liste des figures

Chapitre 1

Figure 1.1 Schématisation simplifiée de la réaction de polymérisation en chaîne (PCR). La PCR permet d'amplifier un gène ciblé dans un échantillon environnemental. Traduit et adapté de Albert et al. (2002) ........................................................................................ 19

Figure 1.2 L'arbre de la vie. Tiré de Woese et al. (1990) ..................................................... 19 Figure 1.3 Le clonage moléculaire à partir d'un échantillon environnemental. Après avoir

amplifié un gène d'intérêt par PCR, les fragments amplifiés sont insérés dans des plasmides. Les plasmides sont à leur tour insérés dans des bactéries qui 'seront ensuite étalées sur un milieu . de culture. Chaque bactérie se répliquera par clonage et répliquera du même coup le plasmide et le fragment inséré. Après incubation, les colonies isolées sont prélevées. Ces colonies contiennent des milliers de copies du fragment . et ce . dernier est maintenant isolé de notre échantillon de départ. Pour simplifier le schéma, seuls quelques fragments (en couleur) ont été sélectionnés. En réalité, tous les fragments gris auraient pu être clonés. Tiré et traduit de Albert et al. (2002) ............................................................................................................................. 20

Figure 1.4 La PCR quantitative. Comme pour la PCR classique (Fig. 1.1), cette technique se déroule sur plusieurs cycles quise divisent chacun en trois étapes (dénaturation, hybridation, élongation). La PCR quantitative comporte cependant une quatrième étape qui consiste en une lecture de la fluorescence émise par un fluorochrome, le SYBR Green. Le SYBR Green a la propriété de se lier à l'ADN double brin lors de l'étape d'élongation (image de droite). L'intensité de la fluorescence mesurée à la fin de chaque cycle sera donc proportionnelle au nombre de copies d'ADN double brin dans l'échantillon. Ce nombre de copies est très faible au début et devient exponentiellement plus important à chacun des cycles de l'amplification par PCR. Tiré du site Internet www.strath.ac.uk/ ................................................................................. 21

Figure 1.5 Un échantillon environnemental regrouperait deux types de communauté microbienne. La première est constituée des espèces dominantes qui sont actives et qui régulent le dynamisme de leur environnement. La deuxième est désignée comme étant la biosphère rare (rare biosphere) et est formée des microorganismes qui ne sont pas significativement actifs pour influencer l'environnement dans lequel ils évoluent. Tiré et traduit de Pedros-Alio (2006) .................................................................................... 22

Figure 1.6 Le cycle aquatique de l'azote (N). La nitrification est présentée dans l'encadré noir. Le site d'action de l'enzyme ammonium oxygénase et de sa sous-unité A (amoA) est représenté par la flèche noire. Tiré et adapté de Arrigo (2005) ............................... 23

Figure 1.7 Profil caractéristique d'un lac méromictique de la région du haut Arctique canadien. Les lacs méromictiques renferment généralement des gradients de salinité (rouge) et des profils de température (noir) qui sont comparables à ceux observés au lac A (83°00' N, 75°30' 0) en mai 2006 ..... ~ ................................................................. 24

Figure 1.8 Profil du lac Vanda (Antarctique) pour la conductivité (cercles blancs) et l'oxyde nitreux (N20; cercles noirs) en fonction de la profondeur. Données tirées et adaptées de Vincent et al. (1981) ................................................................................... 24

Figure 1.9 Carte du site d'étude. (A) La région du haut Arctique canadien et la côte nord de l'île d'Ellesmere. (B) Localisation du lac A et du lac Cl .............................................. 25

--------- ------ -- - - - -

Page 10: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

Figure 1.10 Le lac A (83°00' N, 75°30' 0) en juillet 2007. À noter, la présence du couvert de glace durant l'été et le désert polaire qui domine le bassin versant du lac ............... 25

Chapitre 2

Figure 2.1 Map of the sampling sites. (A) Canadian High Arctic and northern coast of Ellesmere Island. (B) Location of Lake A and Lake Cl. .............................................. 47

Figure 2.2 Depth profiles for conductivity (A), temperature (B), dissolved oxygen (C) .and pH (D) for Lake A (filled circles) and Lake Cl (open circles). The dark and light shadings indicate the oxycline of lakes A and Cl respectively. Note that conductivity profiles are almost identical in both lakes ..................................................................... 48

Figure 2.3 Abundance of 16S rDNA and amoA genes in the water column of Lake A (A) and Lac Cl (B) in relation to dissolved oxygen profile (filled circles). The shading indicates the oxycline of Lake A and Lake Cl respectively. *: 0 amoA copies rnL-1

;

**: 0 amoA and Crenarchaeota copies mL- l . . . . .... .... ..................................................... 49

Figure 2.4 Replicability of the molecular analysis. QPCR results for Lake A samples from 2 m, 12 m and 32 m taken at the main site and at a duplicate site 500 m away. (A) archaeal, (B) crenarchaeotal and (C) amoA genes expressed as number of copies of gene mL-le *: 0 copies rnL- l for main site; **: 0 copies mL- l for main and duplicate . ................................................................................................................................. 50-51

Figure 2.5 Phylogenetic (A) and community (B) composition of amoA clone libraries from the oxyclines of Lake A and Lake Cl. Only representative DSCs «99% sequence identity) are shown (in bold) .......................................................................................... 52

Figure 2.6 Composition of archaeal clone libraries at five depths of Lake A. Communities are represented by relative abundances of clones belonging to different DSCs (1 to Il) .................................................................................................................................. 53

Figure 2.7 Distance tree representing the position of Crenarchaeota (A) and Euryarchaeota LDS (B) and RC-V clusters (C) from Lake A. Analyses are inferred from 800-base-pair-Iong 16S ribosomal RNA sequences using FITCH distance matrix analysis (from the program PHYLIP). Sequences from this study are shown in bold, with depth of origin indicated (LAa[depth].[clone]). Bootstrap values> 50 are shown. Scale bar: 10% sequence divergence ....................................................................... 54-56

IX

Page 11: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

Chapitre 1 - Introduction générale

Les techniques de culture développées par Pasteur et Koch ont grandement contribué au

développement de la microbiologie. Cependant, plusieurs études démontrent que les

analyses de cultures ne prennent pas en considération la majeure partie de la diversité

microbienne (Ward et al., 1990; Martiny et al., 2006; Pedros-Alio, 2006). · Pourtant, la

biodiversité microbienne domine la biodiversité de la biosphère. Le récent développ~ment

des outils moléculaires permet d'entrevoir, pour la première fois, toute l'étendue de cette

diversité. L'approfondissement du nouveau domaine d'étude qu'est l'écologie microbienne

moléculaire a d'ailleurs été identifié par le United States National Research Council (NRC)

comme la clé pour repousser les limites les plus importantes dans l'étude des régions

polaires (NRC, 2004). Cette thèse consiste en l'application des méthodes moléculaires pour

mieux comprendre la structure et le fonctionnement des écosystèmes lacustres dans le haut

Arctique canadien. Dans ce chapitre, j'introduirai les concepts de base sur la biodi versité et

la biogéographie microbienne, sur l'approche moléculaire, sur l'écologie des Archaea,

surtout en relation avec la nitrification, et sur l'écologie microbienne des zones polaires,

incluant mon site d'étude. Par la suite, je présenterai mes hypothèses de recherche et les

objectifs ciblés dans cette étude.

1.1 La biodiversité et la biogéographie microbienne Les communautés microbiennes dominent la biodiversité et souvent la biomasse de

l'écosystème dans toutes les régions du monde, incluant les environnements extrêmes. Le

sommet des montagnes, le fond des océans et les déserts sont des exemples de milieux

extrêmes où le développement de la vie est souvent poussé à ses limites. Bien souvent, une

température très élevée ou très froide, une salinité excessive ou un pH très faible ne

permettront pas la survie de la plupart des microorganismes. Cependant, certains d'entre

eux sont dits extrêmophiles et sont adaptés à ce type d'environnement (Cavicchioli and

Thomas, 2002). L'étude de , la diversité dans les milieux extrêmes permet de mieux

comprendre le rôle des microorganismes dans les autres écosystèmes de la planète. En

Page 12: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

effet, les conditions spécifiques de ces milieux extrêmes nous aident à expliquer la fonction

des microorganismes qui en font partie. De plus, la prospection de la biodiversité

(bioprospection : recherche de ressources génétiques et biochimiques pouvant avoir une

valeur commerciale pour des applications pharmacologiques ou biotechnologiques) dans

ces régions hostiles a permis de faire des découvertes importantes. C'est le cas de celle de

Thomas Brock qui, dans les années 60, a déniché une espèce thermophile importante dans

l'avancement de la biologie moléculaire: Thermus aquaticus. Cette espèce a été découverte

dans les sources thermales du Parc de Yellowstone aux États-Unis. Ce microorganisme est

la source de la célèbre enzyme TAQ polymérase, utilisée pour l'élongation des brins

d'ADN à haute température au cours de la Polymerase Chain Reaction (PCR ; Fig. 1.1)

(Mullis and Faloona, 1987; Saiki et al., 1988). C'est également dans les environnements

extrêmes qu'un nouveau grotipe . de microorganismes a été découvert, celui des

archaebactéries (W oese et al., 1978). Les exobiologistes (ou astrobiologistes) s ' intéressent

aussi aux habitats extrêmes puisque ceux -ci sont sans doute les environnements se

rapprochant le plus de ceux retrouvés sur la planète Mars ou sur certaines lunes de Jupiter

ou de Saturne" L'étude des milieux extrêmes sur Terre permet de mieux comprendre

l ' origine et l'évolution de la vie sur notre planète et de mieux cerner comment et à quel

endroit la vie pourrait s'être développée sur les autres planètes (Cavicchioli, 2002).

Les régions polaires sont des environnements aux conditions extrêmes. TI s' agit d'endroits

où la lumière disparaît tout près de trois mois par année, où les ressources nutritives ne sont

présentes qu'en faible quantité et où la température descend parfois à des niveaux

incroyablement bas. Malgré tout, une biodiversité surprenante est parvenue à s ' y

développer. Évidemment, on pense tout de suite aux mammifères, aux oiseaux et aux

insectes qui parvienn~nt à survivre clans ces régions hostiles. Cependant, on oublie souvent

que les régions polaires abritent également une biodiversité beaucoup plus importante, mais

la majeure partie de celle-ci n'est pas visible à l' œil nu. La vie microscopique est

omniprésente dans les régions polaires (Vincent, 1988) incluant dans le pergélisol (Steven

et al., 2007), les roches (Cockell and Stokes, 2004), les lacs (Van Hov.e et al., 2001; 2008),

les rivières (Galand et al., 2006) et même dans la glace (Vincent et al., 2004a). Certains

2

Page 13: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

microorganismes ont différents métabolismes adaptés aux conditions difficiles de

l'Arctique et de l' Antarctique. D~ plus, comme dans les autres écosystèmes de la planète,

ils occupent une place importante dans les cycles biogéochimiques et dans l'équilibre de

leur environnement.

Pendant que plusieurs scientifiques se questionnent sur la niche écologique qu'occupent les

différents microorganismes dans les environnements extrêmes, plusieurs s'interrogent

simplement sur la façon grâce à laquelle ils sont parvenus dans ces endroits. TI existe

d'ailleurs une vive controverse sur la distribution uniforme des microorganismes sur Terre

(Martiny et al., 2006). D'un côté, certains chercheurs suggèrent que la dispersion des

microorganismes à t~avers le globe fait en sorte que toutes les espèces bactériennes sont

cosmopolites, c'est-à-dire qu'on les retrouve dans toutes les régions d~ monde. Ce sont les

conditions du milieu qui favorisent l'émergence des espèces dominantes. Cette hypothèse

est appuyée par la célèbre citation prononcée au début du 20e siècle par Beijerinck et

reprise par Bass-Becking à propos des bactéries: « Tout est partout, c'est l'environnement

qui sélectionne» (Baas Becking, 1934; de Wit and Bouvier, 2006). Plus récemment, elle a

été appuyée par Finlay et par d'autres chercheurs qui l'ont étendue à tous les

microorganismes « 1 mm) sur Terre (Lawton, 1998; Finlay and Esteban, 2004; Finlay and

Fenchel, 2004). De l'autre côté, des chercheurs prônent plutôt une théorie sur la

biogéographie des microorganismes et estiment que les espèces microbiennes sont

endémiques à certaines régions du globe. Cette répartition serait à l'image de celle des

macroorganismes dont le mode de vie influence ou est influencé par les microorganismes

(Hedlund and .Staley, 2004). D'autres chercheurs prennent les deux théories en

considération et proposent plutôt la présence de microorganismes cosmopolites et

endémiques dans une même région (Vincent, 2000).

3

Page 14: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

1.2 Biodiversité moléculaire microbienne

1.2.1 Les domaines de la vie

Le monde microbien est extrêmement vaste et plusieurs taxonomistes ont tenté de le classer

selon divers critères. Au début des années 90, Woese et ses collaborateurs ont proposé un

nouveau système de classification en divisant les organismes vivants en trois domaines

(Fig. 1.2) : Archaea, Bacteria et Eucarya (W oese et al., 1990). Plusieurs caractéristiques

ont permis de faire cette distinction chez les organismes vivants. Entre autres, les

Eucaryotes (Eucarya) possèdent un noyau bien défini qui contient leur matériel génétique.

Ce n'est pas le cas des Procaryotes (Archaea et Bacteria) qui possèdent généralement un

matériel génétique regroupé dans une,région de la cellule, mais sans membrane délimitant

clairement l'ADN du cytoplasme. Les archaebactéries (Archaea) et les eubactéries

(Bacteria) sont de tailles et de formes comparables ; c'est ce qui a compliqué leur

distinction dans le passé. Les lipides polaires, comme les phospholipides et les glycolipides

sont présents chez tous les procaryotes, mais certains genres et espèces possèdent une

composition en lipides polaires bien particulière. Deux classes de lipides polaires divisent

les procaryotes: ceux étant caractérisés par les liens ester (eubactéries) et ceux possédant

des liaisons éther (archaebactéries). Ce critère en est un de toute première importance, car il

divise les Archaea et les Bacteria. Ce sont d'ailleurs les liaisons de type éther qui

permettent aux archaebactéries d'être mieux adaptées aux environnements extrêmes, où

elles forment, bien souvent, des communautés dominantes.

La biodiversité microbienne se reflète par la variété de métabolismes différents qui existent

dans la nature. Par exemple, les bactéries peuvent utiliser différents substrats pour générer

l'énergie dont elles ont besoin pour croître et pour se reproduire. Ainsi, les bactéries

phototrophes se servent de l'énergie lumineuse, les chimioorganotrophes oxydent des

composés organiques et les chimiolithotrophes exploitent la matière inorganique. Ces

réactions pour générer de l'énergie peuvent se produire sous différentes conditions. Par

exemple, les cyanobactéries et les bactéries photosynthétiques sont deux types de

4

Page 15: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

phototrophes, mais les premières ont besoin d'oxygène pour leur respiration, ce qui n'est

pas les cas des secondes (Prescott et al., 2003).

Un ~cosystème renferme plusieurs microenvironnements aux conditions différentes. TI peut

donc accueillir une variété importante d'espèces microbiennes. Dans un lac par exemple,

certaines zones peuvent être anoxiques tandis que d' autres sont saturées en oxygène. TI

existe aussi une zone de transition entre les deux où l'on peut retrouver des

microorganismes microaérophiles. Pendant que la zone oxique et la zone anoxique offrent

un contraste par la présence et l'absence d 'oxygène, cette région transitoire est propice au

développement d'une importante biodiversité. En effet, en plus des microorganismes

microaérophiles, cette zone peut aussi être favorable au développement de certaines

bactéries de la zone anoxique qui tolèrent la présence d'oxygène même si elles ne l'utilisent

pas (anaérobies aérotolérants). De plus, des bactéries de la zone oxique peuvent

probablement survivre dans cette zone malgré une éoncentration d'oxygène plus faible que

celle dont elles ont besoin (anaérobies facultatives) (Prescott et al., 2003). D ' autres

paramètres peuvent également varier dans la colonne d'eau et influencer la biodiversité

(conductivité, température, pH). La présence de particules de matière organique en

suspension est aussi un facteur jouant sur la biodiversité. En effet, la population attachée

aux particules est parfois différente de celle en suspension (Galand et al., 2006; Garneau et

al., 2006).

1.2.2 Le concept « d'espèce microbienne» Le nombre d'espèces microbiennes sur la Terre est estimé entre 106 et 109 (Dykhuizen,

1998; Curtis et al., 2002). Contrairement aux macroorganismes, la notion d'espèce chez les

microorganismes est un concept qui reste difficile à définir. En effet, certaines

caractéristiques propres aux microorganismes compliquent le travail concernant leur

classification. Ces contraintes sont principalement dues au nombre limité de caractères

morphologiques, à l'absence de stade embryonnaire, à leur mode de reproduction souvent

5

Page 16: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

asexué (par clonage) et à la cap<;lcité qu'ont certains microorganismes d'échanger du

matériel génétique avec d'autres espèces (Prescott et al., 2003).

L'avènement de la biologie moléculaire a permis d'établir une définition génomique de

l'espèce microbienne. En 1987, un comité d'experts nommé par l'International Committee

on Systematic Bacteriology (ICSB) a statué sur une première définition phylogénique de

l'espèce bactérienne (Wayne et al., 1987). Cette définition s'est basée ·sur les résultats

obtenus avec plus de 10 000 souches associées à 2000 espèces différentes déjà

caractérisées. À la lumière de leurs résultats, le comité a retenu l'hybridation ADN - ADN

comme la méthode de référence pour déterminer si deux microorganismes sont de la même

espèce. Avec cette technique, 70 % de l'ADN total des deux individus doit pouvoir

s'hybrider et l'écart entre les températures de fusion de l'ADN doit être en deçà de 5 oc. TI

s'agit cependant d'une technique difficile à réaliser. TI existe toutefois des alternatives plus

simples, mais, dans tous les cas, la description de nouvelles espèces microbiennes doit

s'appuyer sur l'hybridation ADN - ADN pour être officiellement acceptée.

La comparaison des séquences de l'ADN codant pour les ARNr 16S (Procaryotes) et 18S

(Eucaryotes) présente une option intéressante pour identifier rapidement des isolats en

comparant avec les bases de données de gènes codant pour les ARN ribosomaux (Wayne et

al., 1987). Le gène de l'ARNr 16S ou 18S est considéré ~omme un marqueur universel,

c'est-à-dire comme un gène qui serait présent chez tous les êtres vivants (Bacteria, Archaea

et Eucarya). En effet, l'ARNr 16S ou 18S assure, à l'image d'un squelette, une partie de la

structure de la petite sous-unité du ribosome. Les ribosomes sont responsables de la

traduction des ARN messagers en protéines et cette fonction est considérée comme étant

commune à tous les êtres vivants puisque leur survie dépend de la production de protéines.

Le séquençage du gène codant pour l'ARNr 16S ou 18S permet de définir les espèces selon

le pourcentage de similarité de ce gène entre elles. Avec cette technique, au moins 97 % de

la portion de génome analysée doit être similaire pour considérer les microorganismes

comme étant « théoriquement » de la même espèce. Cependant, la comparaison de la

6

Page 17: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

séquence de l'ARNr 16S ou 18S ne permet pas de distinguer des espèces très proches les

unes des autres.

D'autres moyens peuvent aussi être utilisés pour départager les microorganismes comme

l'analyse électrophorétique des protéines et la détermination du pourcentage en paires de

bases G+C (Stackebrandt et al., 2002). Toutefois, la notion d'espèce reste mal définie pour

. de nombreux microorganismes non cultivés.

1.2.3 La biologie moléculaire et ses limites

TI est important de faire la distinction entre diversité et biodiversité en biologie moléculaire.

La biodiversité 'représente l'ensemble de l'information génétique (connue et inconnue) sur

la Terre entière ou dans une région de celle-ci alors que la diversité représente plutôt les

composantes «actives» que l'on peut retrouver à un endroit et à un moment précis.

Autrèment dit, la diversité représente ce qui est détectable par les techniques de biologie )

moléculaire actuelles (Pedr6s-Ali6, 2006). Plusieurs outils moléculaires permettent

d'évaluer la diversité d'un échantillon environnemental telle clonage moléculaire (Fig. 1.3)

et la PCR quantitative (Fig. 1.4). Dans les deux cas, l'utilisation d'amorces spécifiques

permet de cibler certaines espèces ou certains groupes microbiens qui constituent cette

diversité. Toutefois, il existe une distinction importante entre les deux méthodes. Le

clonage moléculaire permet de révéler la présence de certaines espèces qui n'ont pas été

spécifiquement recherchées, mais qui font partie du groupe ciblé alors que la PCR

quantitative ne permet pas l'identification de nouvelles espèces. Cette dernière permet

cependant de détecter et de quantifier l'espèce ou le groupe visé.

Un échantillon environnemental renfermerait deux types de population microbienne (Fig.

1.5). La première serait formée des espèces dominantes, celles qui assurent le bon

fonctionnement de l'écosystème et qui influencent leur environnement. Ces espèces

peuvent également souffrir de parasitisme (e.g. virus) ou de prédation. Ces individus sont

7

Page 18: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

détectables à l'aide des méthodes de biologie moléculaire, mais il est souvent difficile de

les faire croître en culture. La deuxième population serait formée des taxons les plus rares,

ceux qui ne sont probablement pas dans le bon environnement pour assurer leur croissance.

Ces microorganismes constituent la biosphère rare (Sogin et al., 2006; Pedros-Alio, 2007).

Leur nombre serait si faible qu'ils seraient épargnés par la prédation et le parasitisme. Leur

proportion est trop faible par rapport à l'ensemble de la communauté pour pouvoir être

détectée par les techniques de biologie moléculaire. Cependant, plusieurs de ces espèces

pourraient croître en culture une fois les conditions optimales réunies (Pedros-Alio, 2006).

Selon la revue scientifique de Pedros-Alio (2006) sur la biodiversité microbienne, dans un

échantillon environnemental, les espèces formant plus de 1 % de la population microbienne

sont facilement détectables par PCR. Les espèces constituant entre 1 % et 0,1 % de la

communauté sont également identifiables, mais leur détection est plus difficile et nécessite

une plus grande investigation de l'échantillon. Les espèces formant moins de 0,1 % de la

population microbienne seraient très difficiles à identifier principalement à cause de la

compétition pour les sondes et les amorces · qui sont présentes en quantité abondante, mais

limitée. La PCR introduit donc une for~e de biais que l'on peut comparer à une lotterie :

l'ADN des espèces les plus abondantes aura plus de chance d'être amplifié que celui des

espèces sous représentées dans un échantillon environnemental (Pedros-Alio, 2007).

L'amplification par PCR à partir d'amorces spécifiques permettra de détecter seulement les

espèces du groupe ciblé. Cette approche ne permettra pas l'identification de nouvelles

séquences de la biosphère rare (Pedros-Alio, 2007). Pour ce faire, il est possible de cloner

et de séquencer tous les gènes (shotgun sequencing) contenus dans un échantillon

environnemental comme Venter et al. (2004) l'ont fait dans la mer des Sargasse. Cette

approche métagénomique est cependant plus complexe et surtout beaucoup plus

dispendieuse que les méthodes retenues dans le cadre de ce projet. En effet, le clonage /

séquençage du gène codant pour l' ARNr 16S permet la caractérisation de la diversité et est

beaucoup moins coûteuse et complexe que les approches de métagénomique.

8

Page 19: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

À partir des séquences codant pour l'ARNr 16S identifiées dans un échantillon

environnemental, il est possible de concevoir des arbres phylogénétiques permettant

d'évaluer la diversité de l'échantillon. Les séquences répertoriées sorit alignées selon leurs

régions de similarité à l'aide de programmes spécialisés tel Clustal W (Thompson et al.,

1994) afin de faciliter leur comparaison et de s'assurer qu'elles ont toutes une longueur

équivalente. Par la suite, à l'aide de programmes tel Phylip (Felsenstein, 2004), il est

possible de concevoir des arbres phylogénétiques qui permettront de regrouper les

séquences similaires entre elles et de distinguer les différents groupes de microorganismes

constituants la diversité de notre échantîllon.

1.3 Les Archaebactéries

1.3.1 La phylogénie Comme mentionné ci-haut, les méthodes moléculaires ont démontré l'existence d'un

troisième domaine de la vie: les Archaea (Woese et al., 1990). Le domaine des Archaea se

divise principalement en deux grands groupes (Fig. 1.2) : le groupe des Euryarchaeota (qui

regroupe, entre autres, les archaebactéries méthanogènes) et celui des Crenarchaeota (qui

est constitué, entre autres, d'archaebactéries thermophiles extrêmes) (Woese et al., 1990).

D'autres auteurs ont également démontré, par leurs recherches, que certaines différences

phylogénétiques permettraient de distinguer d'autres groupes d' Archaea : les Korarchaeota

(Barns et al., 1996), les Nanoarchaeota (Huber et al., 2002) et les Thaumarchaeota

(Brochier-Armanet et al., 2008). Quoi qu'il en soit, la littérature scientifique s'attarde

principalement aux Euryarchaeota et aux Crenarchaeota, mais ces nouveaux groupes sont

de plus en plus cités. Ils ne seront cependant pas abordés dans le cadre de ce mémoire.

9

Page 20: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

1.3.2 L'écologie des Archaea

Les Archaea ont d'abord été identifiées dans les environnements extrêmes, surtout

associées à des sources thermales (W oese et al., 1978). À ce moment, plusieurs chercheurs

croyaient que celles-ci étaient d'ailleurs confinées à ce genre d'écosystème aux conditions

en apparenc.e hostiles. Elles étaient même parfois considérées comme étant les seuls

organismes vivants pouvant survivre dans ce genre d'endroit. Cependant, il a été démontré

qu'il existe, dans les autres domaines de la vie (Bacteria et Eukaya) , des microorganismes

qualifiés d'extrêmophiles et qui sont également aptes à survivre dans les environnements

extrêmes (Nealson and Conrad, 1999; Weber et al., 2004). De plus, de nombreuses études

ont permis de démontrer que les Archaea sont probablement présentes dans tous les

écosystèmes de notre planète tels les lacs (Keough et al., 2003; Coolen et al., 2007; Auguet

and Casamayor, 2008) et les rivières (Abreu et al., 2001) des régions tempérées, les océans

(Massana et al., 2000), le sol (Midgley et aL, 2007) et même l'estomac des runiinants

(Chaban et al., 2006).

De plus en plus d'études tendent à démontrer que les archaebactéries forment une fraction

importante de la diversité microbienne des régions polaires.. En effet, de nombreuses

recherches traitent de leur distribution dans les lacs (Bowman et al., 2000; Karr et al., 2006;

Galand et al., 2008), les rivières (Galand et al., 2006; Galand et al., 2008) et les mers

(DeLong et al., 1994; Massana' et al., 2000; Galand et al., 2006; Garneau et al., 2006;

Galand et al., 2008) de l'Arctique et de l'Antarctique. Ainsi, les communautés d'Archaea

représenteraient jusqu'à 34 % de la biomasse microbienne dans les eaux côtières de

l'Antarctique (DeLong et al., 1994). De plus, il a été démontré que la structure de, ces

communautés serait grandement influencée par la présence d'un gradient de salinité. Cette

transformation de la diversité des Archaea est notamment observable dans les estuaires de

l'Arctique comme celui de la rivière Mackenzie dans la mer de Beaufort (Canada) (Galand

et al., 2006; Galand et al., 2008). D'autres études vont plus loin dans la caractérisation de

cette diversité en présentant des différences dans la structure des communautés d'Archaea

planctoniques et attachées aux particules. En effet, il semble que , certains groupes

10

Page 21: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

d'Archaea aient une affinité .pour la matière en suspension dans les lacs, les rivières ou

dans les mers de l'Arctique ,(Wells and Deming, 2003; Garneau et al., 2006).

Même si certaines études s'y attardent (Humayoun et al., 2003; Keough et al., 2003;

Lehours et al. , , 2005; Lehours et al., 2007), il Y a trè.s peu de données concernant la

diversité des Archaea dans les environnements lacustres. Cette lacune en information est

encore plus grande lorsqu 'on se concentre sur la diversité des Archaea dans les lacs

polaires (Karr et al., 2006). En fait, jusqu'à ce jour, aucune étude ne s'est attardée à décrire

les communautés d'Archaea dans un lac polaire de l'Arctique.

1.3.3 Les Archaea nitrifiantes

La nitrification est l'un des nombreux processus impliqués dans le' cycle biogéochimique de

l'azote (Fig. 1.6). Elle consiste en l'oxydation de l'ammonium (NH4 +) en nitrite (N02-) ,

puis en nitrate (N03-). Cette oxydation est normalement assurée par des bactéries

nitrifiantes associées aux Béta-protéobactéries (e.g. Nitrosomonas; Beaumont et al., 2004)

et aux Gamma-protéobactéries (e.g. Nitrosococcus; Ward et D'Mullan, 2002).

La présence de deux éléments clés est essentielle pour assurer la nitrification: l' oxygène,

comme agent oxydant, et l'ammonium, comme agent réducteur., Les principaux sites de

nitrification se retrouvent donc à l'interface entre la zone oxique et anoxique dans les

sédiments ou dans la colonne d'eau des écosystèmes aquatiques très profonds. En effet,

dans la zone oxique, riche en oxygène', l'ammonium ne peut s'accumuler, car il est

rapidement oxydé en nitrate. Les concentrations en ammonium sont souvent très

importantes dans la zone anoxique, mais l'absence d'oxygène ne permet pas l'oxydation de

. ce substrat selon le processus de nitrification. La zone de transition entre les milieux oxique

et anoxique, l' oxycline, constitue l'endroit idéal où les conditions nécessaires à la

nitrification sont réunies. À cette profondeur, l'oxygène provenant de la zone oxique peut

Il

Page 22: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

être utilisé p~ les microorganismes nitrifiants pour oxyder l'ammonium provenant de la

zone anoxique (Kalff, 2002).

Lorsque les concentrations d'oxygène dissous dans la colonne d'eau sont très faibles

(moins de 0,2 mg L-1), il est possible d'observer un phénomène de nitrification partielle

(Kalff, 2002). Dans ce cas, le processus de nitrification pourra s'interrompre sous forme

d'hydroxylamine (NH20H) ou de nitrite (N02-). L'hydroxylamine est un composé instable

en phase aqueuse qui se dégrade rapidement en azote (N2), en ammonium ou en oxyde

nitreux (N20). L'accumulation de ces composés sous l'oxycline peut donc s'expliquer par

une trop faible concentration d'oxygène qui affecte le bon déroulement du processus de

nitrification (Kalff, 2002).

Comme mentionné plus haut, la nitrification est normalement attribuée à des bactéries

nitrifiantes (Béta- et Gamma-protéobactéries). Cependant, des recherches ont soulevé un

problème de sous représentation de ces groupes bactériens dans certaines régions des

océans sans que le processus de nitrification en soit affecté. En effet, à certains endroits, ces

bactéries .nitrifiantes représenteraient près de 0,1% de la communauté microbienne (Au guet

and Casamayor, 2008). On peut difficilement imaginer comment une si faible concentration

bactérienne peut assurer un processus vital aussi important que la nitrification.

Ce phénomène pourrait s'expliquer par la découverte d' Archaea nitrifiantes (Konneke et

al., 2005; W uchter et al., 2006; Cool en et al., 2007). Ces Archaea, qui font partie des

Crenarchaeota (Konneke et al., 2005), sont associées à la présence du gène amoA des

Archaea, un gène codant pour la sous unité A de l'ammonium monooxygenase (amoA).

Cette enzyme, qui est également présente chez les bactéries, assure la première étape de la

nitrification, soit l'oxydation de l'ammonium (NH4+) en hydroxylamine (NH20H). Le gène

amoA bactérien est suffisamment différent du gène amoA des Archaea pour permettre de

les distinguer par PCR à l'aide de deux jeux d'amorces différents (Leininger et al., 2006).

12

Page 23: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

L'importante distribution des Crenarchaeota dans les océans (Karner et al., 2001) et la

détection du gène amoA des Archaea dans plusieurs écosystèmes marins (Francis et al.,

. 2005; Hallam et al., 2006; Wuchter et al., 2006; Mincer et al., 2007) permettent de

supposer qu'un rôle de premier plan serait joué par les Archaea nitrifiantes dans le cycle

aquatique de l'azote. Les Crenarchaeota ont été récemment détectées dans un lac de

l'Antarctique (Karr et al., 2006) et dans des lacs alpins (Auguet and Casamayor, 2008).

Toutefois, l'évaluation de la présence d'Archaea nitrifiantes (présence du gène amoA) dans

. les lacs n'a fait l'objet d'aucune étude jusqu'à maintenant.

1.4 Les régions polaires Au moment où la population commence à s'éveiller à la problématique des changements

climatiques, l'environnement, lui, a déjà évolué. En effet, des modifications évidentes sont

perceptibles et les régions polaires ont été identifiées comme étant plus sensibles au

réchauffement planétaire que les autres régions du globe (ACIA, 2004). Les

microorganismes sont impliqués à plusieurs niveaux dans les cycles biogéochimiques

(carbone, azote, phosphore, souffre et oxygène)' comme dans la séquestration du gaz

carbonique (C02) dans le sol et dans les océans. De plus, certaines espèces d'Archaea sont

méthanogènes : des productrices de méthane (CH4). Le CO2 et le CH4 sont des gaz à effet

de serre reconnus et les microorganismes sont directement reliés à leur assimilation ou à

leur production. Par conséquent, il est probable que des bouleversements dans la

biodiversité microbienne aient une influence positive ou négative sur les changements

climatiques.

Les régions polaires semblent être des endroits idéaux pour examiner la question de la

biogéographie microbienne. Il s'agit de deux zones aux conditions semblables, situées de

part et d'autre du globe (distantes de 15000 km) et séparées par des zones tempérées et une

zone tropicale. Si des microorganismes sont endémiques à l'Arctique, c'est-à-dire

circonscrits dans cette région, ils ne devraient pas se retrouver en Antarctique, même si les

conditions sont similaires. Par contre, si les microorganismes sont cosmopolites (tout est

13

Page 24: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

partout), on devrait retrouver les mêmes espèces dans les deux régions. Cette dissémination

microbienne pourrait s'expliquer par la présence de divers mécanismes de dispersion.

Parmi ceux -ci, on peut considérer la migration de certaines espèces d'oiseaux entre les deux

pôles (comme la sterne arctique [Sterna paradisaea] et le skua [Stercorarius skua]) ,

l' homme, qui est présent dans les deux régions, la migration des mammifères marins, ain.si

que la circulation à grande échelle dans l'océan (courants) et dans l'atmosphère (vents).

Mais ces mécanismes de dispersion sont-ils vraiment efficaces sur une si grande distance?

La petite taille des microorganismes, leur grande population ainsi que la longue période de

temps dont ils ont disposé pour assurer leur dispersion ont probablement compensé pour

l'énorme distance qu'ils ont eu à parcourir entre les deux pôles (Vincent, 2000).

1.5 Site d'étude Les écosystèmes aquatiques polaires sont des systèmes intéressants pour évaluer

l'hypothèse de la dispersion des organismes microscopiques d'un pôle à l'autre. Bien qu 'ils

ne soient pas exclusivement présents dans les environnements polaires (Humayoun et al. , .

2003; Lehours et al., 2005), les lacs méromictiques constituent un bon exemple

d'écosystèmes se retrouvant dans les deux régions (Priscu, 1997; Bowman et al. , 2000; Van

Hove et al., 2006). Les lacs méromictiques (Fig. 1.7) sont des écosystèmes hautement

stratifiés qui peuvent fournir un environnement propice au développement d'une grande

biodiversité. En effet, ils renferment plusieurs gradients physico-chimiques (salinité,

oxygène dissous, éclairement, pH, température) qUI forment plusieurs

microenvironnements dans la colonne d'eau (Vincent and Laybourn-Parry, 2008). Cette

particularité leur permettrait d'héberger plusieurs espèces microbiennes ayant des

exigences nutritionnelles différentes.

Ces microenvironnements sont bien représentés par des pics d'oxyde nitreux qui ont été

détectés dans les profondeurs d,e lacs méromictiques en Antarctique. C'est le cas, entre

autres, du lac Vanda (Vincent et al., 1981) ainsi que d'autres lacs de la région des Vallées

sèches (McMurdo, Antarctique) (Priscu, 1997). Ces concentrations importantes d'oxyde

14

Page 25: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

nitreux (Fig. -1.8) sont probablement expliquées par la présence d'une activité microbienne

particulière. Bien que quelques études aient été réalisées sur les lacs méromictiques de

l'Arctique (Lyons and Mielke, 1973; Jeffries et al., 1984; Jeffries and Krouse, 1985;

Ludlam, 1996a; Gibson et al., 2002; Van Hove et al., 2006), ces écosystèmes nordiques

sont beaucoup moins documentés que leurs équivalents de l'Antarctique. Présentement,

dans la littérature, il n'existe pas de données suffisamment complètes concernant les

concentrations d'oxyde nitreux, de nitrate, de nitrite, d'ammonium et d'hydroxylamine

pour les lacs méromictiques de l'Arctique.

Une série de lacs méromictiques se retrouvent le long de la côte de l'île d'Ellesmere

localisée à la limite nord du Nunavut (Fig. 1.9A). Ces lacs auraient été isolés de l'océan

Arctique au cours des derniers millénaires en raison du relèvement isostatique qui a suivi la

fonte des glaces dans le nord du continent américain (Jeffries and Krouse, 1985). Ce rebond

isostatique et l'ajustement du niveau de la mer auraient entraîné une élévation de la terre

estimée entre 80 à 150 mètres (Lemmen, 1989; England, 1999) et les lacs se seraient

formés par l'emprisonnement de l'eau de mer sur le continent. Les lacs méromictiques,

parmi lesquels nous retrouvons les lacs A et Cl (Fig. 1.9B, Fig. 1.10), sont fortement

stratifiés à cause de la couche de glace multiannuelle qui les recouvre. La limnologie

physique et chimique de ces écosystèmes est bien connue et nous savons qu'il existe un

important gradient de salinité et d'oxygène dissous entre la surface et le fond des lacs A et

Cl (Belzile et al., 2001; Van Hove et al., 2001; Gibson et al., 2002; Van Hove et al., 2006;

Van Hove et al., 2008). De plus, certaines études ont permis de reconstituer le passé

climatique de la région du lac A (Tomkins et al. (non publié); Vincent et al., 2008) .. Par

contre, nous en savons très peu sur les populations microbiennes réparties dans la colonne

d'eau de ces lacs. En 2001, une équipe de chercheurs a constaté des modifications dans les

strates du lac A. Ils ont noté une augmentation de la salinité dans les couches supérieures

du lac. Cette augmentation serait due à lafonte du couvert de glace qui, normalement, reste

en place tout l'été limitant ainsi les phénomènes de brassage des eaux du lac (Vincent et al.,

2004b). Des modifications -permanentes de la salinité dans ce genre d'écosystème

15

Page 26: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

pourraient entraîner la disparition des espèces microbiennes associées à l'eau douce au

profit des espèces présentes dans les couches d'eau salée.

La régi<?n du nord de l'île d'Ellesmere a été identifiée comme un site important pour

évaluer l'impact des changements climatiques (Vincent et al., 2004b). La présente étude

contribuera à établir une base de connaissances sur la biodiversité microbienne dans les lacs

méromictiques du nord de l'île d'Ellesmere. Ce projet permettra de mieux suivre

l'évolution des régions polaires et d'identifier les éléments plus sensibles au réchauffement

planétaire.

1.6 Hypothèses de recherche et objectifs La géochimie et l'environnement physique des lacs A et Cl montrent une forte variabilité

verticale. L'hypothèse centrale de cette recherche est que ces divers microenvironnements

favorisent le développement d'une riche diversité microbienne. Cette diversité potentielle

d'habitats nous conduit à la première hypothèse:

Hl: Les lacs méromictiques arctiques possèdent une grande diversité d'espèces

d'Archaea en comparaison aux autres environnements lacustres.

La présence, dans ces écosystèmes, de forts gradients verticaux en oxygène, métaux, sels

nutritifs et matière organique (Van Hove et al., 2006) suggèrent la possibilité d'une forte

répartition de niches microbiennes et nous mène à la deuxième hypothèse:

H2: La variabilité de la structure de la communauté des Archaea est plus importante en

fonction de la profondeur qu'entre les sites d'échantillonnage (réplicats).

Spécifiquement en relation avec les archaebactéries nitrifiantes, notre hypothèse est que:

H3: Les Archaea nitrifiantes se retrouvent là où il y a suffisamment d'oxygène pour

l'oxydation et suffisamment d'ammonium comme substrat, c'est-à-dire aux

profondeurs intermédiaires entre les zones oxique et anoxique (l'oxycline).

16

Page 27: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

En ce qui concerne l'aspect de la biogéographie, nous posons les hypothèses suivantes:

H4: La phylogénie des gènes amoA sera similaire entre les deux lacs arctiques.

H5: Étant donné que ces lacs méromictiques originent de l'Océan Arctique, la

phylogénie des communautés d'Archaea ressemblera à celle de l'Océan Arctique.

H6: Malgré les ressemblances physico-chimiques entre les systèmes aquatiques de

l'Arctique et de l'Antarctique, les gènes amoA seront différents d'une zone polaire à

l'autre à cause de la biogéographie des espèces microbiennes.

Pour adresser ces questions, nous avons:

1- fait le profilage de deux lacs méromictiques (lacs A et C 1) de la région du haut

Arctique canadien ;

2- prélevé des échantillons d'eau à des profondeurs ciblées et filtré ces échantillons

dans le but de concentrer l'ADN;

3- extrait l'ADN des échantillons;

4- analysé la diversité des Archaea et du gène amoA par clonage moléculaire;

5- quantifié les Archaea, les Crenarchaeota et le gène amoA par PCR quantitative;

6- procédé à la conception d'arbres phylogénétiques afin d'estimer la diversité des

communautés d'Archaea dans nos échantillons;

7 - comparé nos données avec les données publiées. Ces données ont été obtenues

pendant l'année polaire internationale dans le cadre du programme MERGE

(Microbial and ecological responses to the global environment in the polar

regions). Elles serviront de base de données pour des comparaisons futures avec des

informations semblables présentement recueillies en Antarctique.

17

Page 28: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

Organisation du mémoire Dans le chapitre qui suit, je présente les résultats des analyses moléculaires effectuées dans

le cadre de mon projet de maîtrise pour les échantillons d'ADN prélevés dans les eaux des

lacs méromictiques A et Cl. Par la suite, dans le troisième chapitre de ce mémoire, je

présente les conclusions générales de mon projet et des pistes de recherche qui seraient

éventuellement intéressantes à explorer. Finalement, les données brutes pour les paramètres

physico-chimiques mesurés pour les lacs A et Cl sont présentée~ en annexe.

18

Page 29: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

,. .­FOMWd

.-ADN

environnemental .. === priner BectMwd

7 -. ---Dénaturation Hybridation Élongation ~ \.... /

1 er cycle

2e cycle

,.-Amplification

exponentionnelle

Environ ...........• 35 cycles

3e cycle

Figure 1.1 Schématisation simplifiée de la réaction de polymérisation en chaîne (PCR). La PCR permet d'amplifier un gène ciblé dans un échantillon environnemental. Traduit et adapté de Albert et al. (2002).

Bacteria Archaea Eucarya 14

17 ~ __ ..... _18

~ ____ ~----------19

2

Figure 1.2 L'arbre de la vie. Tiré de Woese et al. (1990).

19

--- -----------------------~

Page 30: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

Les fragments d'ADN

amplifiés par PCR sont

insérés dans les plasmides

Introduction des '

plasmides Étaler les

bactéries sur un milieu de culture

Figure 1.3 Le clonage moléculaire à partir d'un échantillon environnemental. Après avoir amplifié un gène d'intérêt par PCR, les fragments amplifiés sont insérés dans des plasmides. Les plasmides sont à leur tour insérés dans des bactéries qui seront ensuite étalées sur un milieu de culture. Chaque bactérie se répliquera par clonage et répliquera du même coup le plasmide et le fragment inséré. Après incubation, les colonies isolées sont prélevées. Ces colonies contiennent des milliers de copies du fragment et ce dernier est maintenant isolé de notre échantillon de départ. Pour simplifier le schéma, seuls quelques fragments (en couleur) ont été sélectionnés. En réalité, tous les fragments gris auraient pu être clonés. Tiré et traduit de Albert et al. (2002).

20

Page 31: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

Figure 1.4 La PCR quantitative. Comme pour la PCR classique (Fig. 1.1), cette technique se déroule sur plusieurs cycles qui se divisent chacun en trois étapes (dénaturation, hybridation, élongation). La PCR quantitative comporte cependant une quatrième étape qui consiste en une lecture de la fluorescence émise par un fluorochrome, le SYBR Green. Le SYBR Green a la propriété de se lier à l'ADN double brin lors de l'étape d'élongation (image de droite). L'intensité de la fluorescence mesurée à la fin de chaque cycle sera donc proportionnelle au nombre de copies d'ADN double brin dans l'échantillon. Ce nombre de copies est très faible au début et devient exponentiellement plus important à chacun des cycles de l'amplification par PCR. Tiré du site Internet www.strath.ac.uk/

21

Page 32: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

-z -.--

Croissance active

Abondants

Prédation

Parasitisme

Extinction

Mortalité

Dispersion globale

Immigration

Rangs taxonomiques ------..... Rares

Figure 1.5 Un échantillon environnemental regrouperait deux types de communauté micro~ienne. La première est constituée des espèces dominantes qui sont actives et qui régulent le dynamisme de leur environnement. La deuxième est désignée comme étant la biosphère rare (rare biosphere) et est formée des microorganismes qui ne sont pas significativement actifs pour influencer l'environnement dans lequel ils évoluent. Tiré et traduit de Pedr6s-Ali6 (2006).

22

Page 33: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

Figure 1.6 Le cycle aquatique de l'azote (N). La nitrification est présentée dans l'encadré noir. Le site d'action de l'enzyme ammonium oxygénase et de sa sous-unité A (amoA) est représenté par la flèche noire. Tiré et adapté de Arrigo (2005).

23

Page 34: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

20

Ê40 "-'" ... :::J Cl) 60

"'C C o .... o 80 ... a.

100

120

Salinité (psu) o 5 10 15 20 25 30 35

o 2 4 6 8 10 Température (OC)

Figure 1.7 Profil caractéristique d'un lac méromictique de la région du haut Arctique canadien. Les lacs méromictiques renferment généralement des gradients de salinité (rouge) et des profils de température (noir) qui sont comparables à ceux observés au lac A (83 °00' N; 75°30' 0) en mai 2006.

- 20 S ... :::l CI)

"C

~ 40 -o ... Q.

60

o

Conductivité (mS cm-1)

20 40 60 80 100

2 3 4 5

Figure 1.8 Profil du lac Vanda (Antarctique) pour la salinité, mesurée en tenue de conductivité spécifique (cercles blancs), et l'oxyde nitreux (N20; cercles noirs) en fonction de la profondeur. Données tirées et adaptées de Vinc~nt et al. (1981).

24

Page 35: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

7S-vi

z ~'-----T---~~~~--~--~~--~~~~~~

CIO

76-vi 74°W

Figure 1.9 Carte du site d'étude. (A) La région du haut An~tique canadien et la côte nord de l'île d'Ellesmere. (B) Localisation du lac A et du lac Cl.

Figure 1.10 Le lac A (83°00' N, 75°30' 0) en juillet 2007. À noter, la présence du couvert de glace durant l' été et le désert polaire qui domine la région du bassin versant entourant le lac.

25

Page 36: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

Chapitre 2 - Niche separation of Archaea and amoA in two High Arctic lakes

Résumé

26

La présence du gène amoA des Archaea est largement répandue dans les milieux aquatiques

marins, ce qui suggère que les Archaea nitrifiantes jouent un rôle important dans le cycle

aquatiq~e de l'azote. Toutefois, l'évaluation de la présence d'Archaea nitrifiantes dans les

lacs n'a fait l'objet d'aucune étude jusqu'à maintenant. Dans cette étude, nous avons

appliqué la peR quantitative pour déterminer la distribution verticale et l'abondance du

gène amoA dans les eaux de deux lacs méromictiques (hautement stratifiés) de l' Île

d'Ellesmere dans le Haut Arctique canadien. Le gène amoA a été identifié dans les deux

lacs (lac A et lac Cl) avec le nombre le plus élevé de copies dans l'oxycline, à l'interface

entre les zones oxique et anoxique. L'analyse des séquences identifiées démontre que les

gènes amoA présents dans les deux lacs ne partagent que 94% d'identité. Le gène amoA du

lac Cl montre 98% de similarité avec des séquences identifiées dans les sédiments marins

alors que le gène amoA du lac A est distant de 92 à 94% avec les séquences déjà identifiées.

L'analyse de banques de clones réalisées à partir d'échantillons d'ADN dû lac A a révélé

une forte diversité et des variations verticales importantes dans la composition des

communautés d'Archaea. La zone oxique contenait 20 phylotypes différents dominés par

un groupe d'Euryarchaeota (affilié au cluster LDS). Ce groupe était absent de l'oxycline

où seulement deux phylotypes (associés aux Crenarchaeota) ont été identifiés. La zone

anoxique possèdait 20 phylotypes et les plus dominants étaient associés aux clusters LDS et

RC-V. Ces résultats impliquent que la nitrification par les Archaea se produit également

dans les lacs salins et qu'il y a une forte séparation de niches écologiques da~s les

communautés d'Archaea présentes dans les lacs stratifiés du Haut Arctique canadien.

Page 37: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

27

Summary The widespread distribution of the archaeal ammonium monooxygenase A gene (amoA) in

the ocean suggests that Archaea play a major role in marine nitrification, but little is known

about archaeal nitrifiers in lakes. In the present study, we described and quantified th~

distribution of archaeal amoA and 16S rRNA genes in two marine-derived, meromictic

lakes in the Canadian High Arctic: Lake A and Lake Cl on the northern coast of Ellesmere r

Island. The amoA gene was recorded in both lakes, with highest copy numbers in the

oxycline. Sequence analysis showed that amoA from the two lakes shared only 94% l

similarity, indicating at least two phylogenetically distinct 1 clusters. Clone libraries of

archaeal 16S rRN A genes from Lake A revealed strong vertical differences in archaeal

community diversity and composition down the water column. The oxic layer was

dominated by one group of Euryarchaeota affiliated to the LDS cluster. This group was

absent from the oxycline, which had ' an extremely low archaeal diversity of two

phylotypes; both belonged to the Crenarchaeota MG l, the marine group which has been

linked to the amoA gene. The anoxic zone contained representatives of the RC-V and LDS

clusters of Euryarchaeota. These results show the strong vertical differentiation of archaeal

communities in polar meromictic lakes, and they suggest archaeal nitrification within the

oxycline of these highly stratified waters.

Page 38: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

28

2.1 . Introduction Ammonium oxidation is a key process in the biogeochemicai nitrogen cycle and until

recently was attributed to Bacteria, specifically members of Betaproteobacteria and

Gammaproteobacteria. Past studies in the ocean have drawn attention to the often sparse

concentrations of nitrifying Bacteria (0.1 % of bacterial assemblages; Bothe et al. 2000),

despite the evident oxidation of ammonium to nitrate. This apparent anomaly has been

resoived with the discovery of widespread ammonium-oxidizing Archaea that contain the

archaeai ammoni.um monooxygenase A enzyme involved in the first step of nitrification

(Konneke et al., 2005; Wuchter et al., 2006; Coolen et al., 2007). Archaeai ammonia­

oxidizers are believed to belong to the Marine Group l (MGI) Crenarchaeota (Konneke et

al., 2005). The widespread distribution of Crenarchaeota (Karner et al., 2001) and the

detection of the archaeal ammonium monoxygenase gene amoA in various marine systems

(Francis et al., 2005; Hallam et al., 2006; Wuchter et al., 2006; Mincer et al., 2007) suggest

that Crenarchaeota play a major role in the marine nitrogen cycle. Despite the newly

discovered global relevance of arch ae al ammonia-oxidisers, they have recei ved little

attention to date in lakes, and few studies have considered Crenarchaeota in lake

ecosystems (Au guet and Casamayor, 200~).

Meromictic (permanently stratified) lakes are found in both the north and south polar

regions, and are characterised by vertical gradients in their physicai and chemicai properties

(Priscu, 1997; Van Hove et al., 2006), providing diverse potentiai habitats for microbiai

growth and niche differentiation. There is evidence of nitrous oxide maxima in Antarctic

meromictic Lake Vanda (Vincent et al., 1981) and in other lakes of the McMurdo Dry

Valleys (Priscu, 1997). The presence of ammonium-oxidizing bacteria has already been

described in these lakes (Voytek and Ward, 1995), consistent with the accumulation of

nitrous oxide as a nitrification product in their saline waters. To date however, the archaeal

amoA gehe and nitrifying Archaea have not been investigated. Analogous meromictic lakes

occur aiong the northern coastline of Ellesmere Island in the Canadian High Arctic, but

comparatively little is known about their aquatic nitrogen cycle.

Page 39: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

29

The first objective of this study was to determine whether the archaeal amoA gene could be

detected in saline lakes, given the importance of archaeal nitrifiers in marine waters. Firstly

we used amoA specific primers to test whether the gene was present in DNA collected from

two meromictic lakes that were cut off from the Arctic Ocean several thousand years ago

(Jeffries et al., 1984). We then quantified the abundance of this gene within the different

density stratified layers of the water column in both lakes using quantitative PCR (qPCR).

We assessed the diversity of the amoA gene by constructing amoA gene clone libraries and

sequencing the resulting clones. We then addressed the local biogeography of amoA­

containing organisms by comparing two libraries from these lakes, which lie 40 km apart

and have separate catchments. Finally, we constructed archaeal 16S rDNA gene libraries to

estimate archaeal diversity in these high latitude lakes and to test for ecological or niche

separation by comparing communities from different depths. These highly stratified

meromictic lakes with distinct physical and chemical structure are attractive systems to test

whether diverse habitats allow · the development of niche-specialized microbial

communities.

2.2 Experimental procedures

2.2.1 Sampling We sampled two permanently stratified (meromictic) lakes of the northern coast of

Ellesmere Island (latitude 83°N, Nunavut, Canada). These lakes result from isostatic

rebound and trapping of seawater be~ween 2500 to 4000 years ago (Lyons and Mielke,

1973; Jeffries and Krouse, 1985; Ludlam, 1996a). Since that time, they have been

completely closed off from exchange with the sea. Because of extreme cold temperatures in

this region (average annual air temperature of -20 oC; Vincent et al., 2008), they have an

ice cover that persists through most or aIl of the year and preventing wind-induced mixing

of the water. The waters are further stabilized by strong salinity gradients, from recent snow

and ice meltwater at the surface over relict seawater at the bottom.

Page 40: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

30

We sampled Lake A and Lake Cl between 29 May and 3 June 2006. Both lakes are along

the northem coastline of Ellesmere Island, Canadian High Arctic (Fig. 2.1). Lake A (83 °00 ,.

N, 75°30' W) has a maximum depth of 128 m, a surface area of 5 km2 and a catchment area

of 37 km2 (Van Hove et al., 2006). Background limnological infor~ation for Lake A is

given in Hattersley-Smith et al. (1970), Jeffries et al. (1984), Ludlam et al. (1996a), Gibson

et al. (2002) and Van Hove et al. (2006). Lake Cl is 40 km to the west of Lake A (82°51'

N, 78°12' W), and has a surface area of 1.1 km2, a catchment area of 3.3 km2 and maximum

depth of 65 m. Previous limnological studies on Lake Clare reported in Ludlam et al.

(1996a) and Van Hove et al. (2006).

At the time of sampling, both lakes were covered by a layer of ice (1.25 m for Lake A and .

1.07m for Lake Cl). Profiling and sampling was conducted from a mid-Iake site through a

22 cm diameter hole drilled with a battery-powered auger (Strikemaster). Profiles for

temperature, specific conductivity, pH, and dissolved oxygen were measured with a

Surveyor 3 profiler (Hydrolab Corporation). Sampling depths were selected in relation to

the dissolved oxygen gradient (Table 2.1) to target the upper oxic zone, the lower anoxic

zone and the oxycline, the transition between the two first zones containing a gradient of

dissolved oxygen concentrations over the range 0.5 to 5.5 mg L-1• Water was sampled with

a 6.6 L Kemmerer bottle and transferred to an acid-washed opaque 20 L plastic container

and stored in the dark at 4 oC until processing. Five depths were sampled in Lake A and

four depths in Lake CI (Table 2.1). Three additional depths were sampled from a second

site in Lake A to evaluate the extent spatial heterogeneity across the lake. These duplicate

samples· were at a site 500 m away from the original station, from the oxic zone (2 m), the

oxycline (12 m) and the anoxic zone (32 m).

2.2.2 Cell connts and chlorophyll analysis

Total bacteria and archaea were enumerated from 4,6-diamidino-2-phenylindole (DAPI)

stained cells (Porter and Feig, 1980). Microscope slides were prepared in the field by

Page 41: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

31

filtering 1 0 ~ of water that had been fixed with glutaraldehyde (1 % final conc.) in the

dark for 6 hours, through a 0.2 ~m black 25-mm-diameter polycarbonate filter (Poretics)

and the filters were stained with DAPI (5 mg mL-1 final concentration, Sigma) for 5 min.

Filters were mounted onto slides with nonfluorescent mounting oil (Immersol 518 M).

Slides were stored in the dark at 4 oC and subsequently transferred to a -20°C freezer until

epifluoresence microscopy counting at X 1000 magnification with an Olympus BX51

epifluorescence microscope. Samples for pigment analysis were filtered onto GFIF glass­

fibre filters that were stored frozen until analysis. The chlorophylls were extracted and then

analysed by High Performance Liquid Chromatography (HPLC), as described in Bonilla et

al. (2005).

2.2.3 Chemical analyses Samples for chemical analysis of dissolved organic carbon (DOC), total phosphorus (TP)

and soluble reactive phosphorus (SRP) were filtered through 0.2 ~m membrane filters and

stored in the dark at 4 oC until analysis. The analyses were performed by the Institut

national de la recherche scientifique (Quebec City, QC, Canada) according to standard

protocols. DOC was analyzed by a Shimadzu TOC-5000A carbon analyzer calibrated with

potassium biphthalate. TP was determined after perchlorate digestion and manual

spectrophotometric measurement as in Stainton et al. (1977).

2.2.4 DNA sampling and extraction Microbial biomass was collected by filtering 3-6 L of water through 0.2~~m pore-size

Sterivex filter unit (Millipore) after prefiltration through a 47-mm diameter, 3-~ni pore-size

polycarbonate filter. Filters were stored in buffer (50 mmol L-1 tris, 40 mmol L-1 EDTA,

and 0.75 mol L-1 sucrose) and frozen immediately. These filters were subsequently

transferred to a -80 oC freezer until nucleic acid was extracted as described in Lovejoy et

al. (2006).

Page 42: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

32

2.2.5 peR and cloning

Part of the 16S rDNA and amoA genes were amplified by PCR with the archaeal specific

primers and conditions described in Table 2.2. After validation by gel electrophoresis, PCR

products were purified with Quiaquick PCR Purification Kit (Quiagen) and cloned u~ing

TOPO cloning kits (Invitrogen) following the manufacturer' s instructions. A total of five

16S rDNA gene clone libraries were constructed from five depths of Lake A (2, 10, 12,29,

and 32 m) and two amoA gene clone libraries were constructed from the oxycline of Lake

A and Lake Cl (12 m and 18 m respectively). For 16S rD NA libraries, positive colonies

were screened by Restriction Fragment Length Polymorphism (RFLP) following digestion

by Taq l restriction enzyme (Invitrogen). Clones with the same RFLP pattern were grouped

and considered as members of the same phylotype (Diez et al., 2001), and representatives

were sequenced using the vectors' T7p univers al primers. Several representatives of the

most numerous RFLP groups from each sample were sequenced to verify that the single

patterns were closely related sequences. The similarity between sequences from the same

pattern was always > 99 %. For the amoA gene, between 25 and 30 clones were picked

randomly from each library and sequenced directly without RFLP step. Sequencing was

done by the Sequencing Center of Laval University Hospital Center (CHUL; Quebec City,

QC, Canada). The 16S rRNA and amoA gene sequence data obtained in this study have

been archived in the GenBank database under accession numbers EU750834 to EU750894

and EU781996-EU782024 (16S rRNA) and EU667426 to EU667431 (amoA).

2.2.6 Diversity and phylogenetic analysis

A total of 231 16S rRNA and 50 amoA clones were used for diversity and phylogenetic

analysis (Table 2.3). The coverage of the clone libraries was calculated as (1-(n/N))* 100,

where n is the number of unique clones detected in the library of size N (Good, 1953;

Mullins et al., 1995). Diversity calculations (Shannon and Chao) were made with the

DOTUR package (Schloss and Handelsman, 2005) based on 3 % difference between

sequences. Sequence and phylogenetic analysis was do ne as describe in Galand et al.

(2006). In brief, the approximately 800 bp sequences were aligned using the CLUSTAL W

Page 43: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

33

package (Thompson et al., 1994) and checked manuaIly.Sequences were compared to

those in the GenBank database using BLAST at the National Center for Biotechnology

Information (NCBI). Phylogenetic distances were compiled with the Kimura-2 model and

trees built with Fitch from the Phylip software (Felsenstein, 2004).

2.2.7 Quantitative PCR (qPCR) analysis

qPCR was performed on a Dyad Disciple thermal cycler with Chromo 4 Real-Time

Detector (Bio-Rad, Hercules, CA) using primers and conditions listed in~ Table 2.2. AlI

reactions were performed in 96 weIl white qPCR plates with adhesive seals (Bio-rad).

Reaction mixtures (20 JlL) contained 10 JlL of iQ SYBR Green Supermix (Bio-Rad, 100

mmol L-1 KCI, 40 mmol L-1 Tris-HCI, 0.4 mmol L-1 of each dNTP, iTaq DNA

polymerase 50 units/mL, 6 mmol L-1 MgCI2, SYBR Green l, 20 nmol L-1 fluoresein),

5 JlL of template (2 ng), 0.2 mmol L-1 of primers and ultra pure sterile water. The reactions

had an initial denaturing step for 5 min at 95 oC, foIlowed by 45 cycles including 30 s

denaturing at 94 oC, 40 s of primer annealing and 40s of primer extension at 72 oC. The

fluorescence signal was read in each cycle at 78 oC for 25 s to ensure stringent product

quantification. Reactions were mn in triplicate with 2 ng of template DNA from each

sample. Quantification standards consisting of 10-fold dilutions ranging from 102 to 108

copies of DNA of a PCR amplicon of a kllown clone of the gene of interest. AlI PCR

products were purified with a Qiaquick PCR Purification Kit (Qiagen) and were then

analysed by qPCR along with standards. Overal~, average efficiencies for aIl quantification

reactions ranged from 44% for Marine Group 1 Crenarchaeota 16S rRNA gene to 65% for

kchaea. R2 values were always >0.99. Control reactions included 3 reactions without DNA

as control for contamination and 3 reactions containing 2 ng of non-target DNA as a control

for the specificity of the primers. Primer specificity was also confirmed by running

amplicons on agarose gel electrophoresis and by melting curve analyses.

Page 44: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

34

2.3 Results

2.3.1 Physico-chemical characteristics of the lakes

Lake A and Lake Cl, situated along the northern coast of Arctic Canada (Fig. 2.1), had

similar conductivity profiles with freshwater in the upper water column, and increasing

salinity with depth reaching sea water values below the oxic zone (Fig. 2.2A). Temperature

(Fig. 2.2B) and pH (Fig. 2.2D) profiles were also similar in both lakes with lowest pH and

highest temperature recorded in the oxycline (Table 2.1). Total phosphorus (TP) and

dissolved organic carbon (DOC) concentrations increased with depth in both lakes.

Chlorophyll a (Chl a) profiles were also similar in the two lakes, with high concentrations

beneath the ice, lower concentrations at mid-depths and higher concentrations in the deep

waters (Table 2.1).

Despite the similarities of many features, there were also pronounced differences between

the two lakes. Temperature rose to a higher maximum in Lake Cl (Fig. 2.2B) and there

were pronounced differences in oxygen profiles. The oxycline (0.5 to 5.5 mg O2 L-1)

, extended over 5 m, from Il m to 16 m, in Lake A, but over only 3 m, from 17 m to 20 m,

in Lake Cl. Unlike Lake A, Lake Cl had a sharp peak in oxygen concentrations that

exceeded the range of the oxygen profiler (Fig. 2.2C, > 20 mg L-1). The concentration of

total phosphorus (TP) was an order of magnitude higher in the anoxic waters of Lake A

compared to Cl (Table 2.1). The vertical distribution of prokaryotes (DAPI stained cells)

differed between the two lakes, but both had lowest cell concentrations in the oxycline

(Table 2.1).

2.3.2 Quantification of archaeal amoA and 16S rDNA genes

Following initial tests using standard PCR we applied quantitative PCR analysis (qPCR)

with specific primers (Table 2.2). We found archaeal amoA genes in both Lake A and Lake

Cl. The quantitative distribution . of amoA genes varied with depth for both lakes, with

highest gene copy numbers in the oxycline (12m and 18 m for Lake A and Lake Cl

Page 45: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

35

respectively) (Fig. 2.3). The gene· was less abundant or absent in the surface and anoxic

layers of the lakes (Fig. 2.3). Depths with highest copy number of amoA genes

corresponded to highest l6S rDNA copies of Marine Group I (MG!) Crenarchaeota (Fig.

2.3). Archaeal l6S rDNA genes were present throughout the water column of Lake A (Fig.

2.3A) and Lake Cl (Fig. 2.3B) with highest gene copy numbers in the oxic layers of the

lakes. The abundance of archaeal, MGI and amoA genes differed between duplicate

samples taken 500 m away from the main sampling site, however the duplicate values at

specific depths were generally of the same order of magnitude and the duplicate profiles

gave the same pattern with depth (Table 2.4, Fig. 2.4A, B, C). A one-way ANDV A showed

that the Archaeal copy number in the bottom waters was significantly higher than in the

surface waters (Holm-Sidak t = 5.95, P = 0.017), but other differences were not significant.

The same anal ysis for the Crenarchaeota showed that the variability was too large to show

significant differences with depth (F = 8.97, P = 0.054). For amoA copy numbers, the

oxycline was significantly higher than the surface waters (Holm-Sidak t = 30.2, P < 0.001)

and the deep anoxic waters (t = 33.4, P < 0.001). Obviously, the low level of replication

limits the power of these analyses, but the results underscore the pronounced amoA peak in

the oxycline.

2.3.3 Diversity of the amoA gene

The composition of the amoA gene libraries differed between Lake A and Lake Cl. The

Lake A library was dominated by the phylotype LA_amo.14 (>77 % of the sequences)

while Lake Cl was dominated by LClamo.16 (>85 % of the sequences) (Fig. 2.5). The

Lake A phylotype was only distantly related to previously published amoA sequences with

94% identity to sequences from the Black Sea and 92% identity to the amoA gene of the

marine isolate Nitrosopumilus maritimus (Fig. 2.5). In Lake Cl, the dominant amoA cluster

was related to sequences from marine sediment (98% identity) and had only 88% identity

to N. maritimus (Fig. 2.5). We tentatively named those two oxyclinic clusters the LA and

LCI clusters (standing for Lake A and Lake Cl clusters respectively) (Fig. 2.5), and

defined them as clusters containing meromictic lake amoA genes. There was only 94%

Page 46: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

36

sequence similarity between LA and LCI clusters. In both Lake A and Lake Cl, the amoA

gene diversity was very low with only 2 or 3 different phylotypes detected. The coverage

percentage was higher than 95 % (Table 2.3A) indicating that Lake A and Lake Cl libraries

covered weIl the natural diversity of amoA genes.

2.3.4 Diversity of archaeal communities in Lake A

There were pronounced differences in archaeal community composition between depths in

Lake A. The oxic layer (2 and 10 m) contained 10 to 20 phylotypes (Table 2.3B) and was

dominated by one group of sequences belonging to DTU 6 (Fig. 2.6). DTU 6 sequences

belonged to the Euryarchaeota and were affiliated to the LDS cluster (Lake Dagow

Sediment) (Glissmann et al., 2004) (Fig. 2.7B). They were absent from oxycline and rare (1

sequence) in the anoxie waters. The LDS sequences were related to clones previously

retrieved from the Mackenzie River, Canadian Arctic (Fig. 2.7B). The 2 m and 10 m

samples each contained a site specific group of euryarchaeotal sequences (DTU 4 and

DTU 2 respectively, Fig. 2.6) affiliated ta the RC-V cluster (Rice Cluster-V) (Grosskopf et

al., 1998b) and related to clone sequences from Arctic peat and river samples (Fig. 2.7C).

Sorne Crenarchaeota were also detected in the oxic layer (DTU Il); they belonged to the

(Marine Group I (MGI, Delong, 1998) and were related to clones from salt marsh sediments

(Fig.2.7 A).

The oxycline at 12 m had a strikingly low archaeal diversity with only 2 phylotypes

-detected (Table 2.3B), both belonging to DTU 10 (Fig. 2.6). DTU 10 belonged to

crenarchaeotal MGI and clustered separately from the upper oxic layer Crenarchaeota. The

oxycline sequences had a 96% similarity to Nitrosopumilus maritimus, the only marine

mesophilic Crenarchaeota isolated to date, but were most similar to clones from the marine­

influenced arctic Lake Mackenzie and to deep groundwater (Fig. 2.7 A).

Page 47: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

37

In the anoxic layers, from samples taken at 29 and 32 m, we recovered 20 and 17 different

phylotypes respectively (Table 2.3B) and two predominant groups of sequences (OTUs 1

and 7, Fig. 2.6) that fell within the RC-V and LDS clusters of Euryarchaeota respectively.

Representatives of OTU 1 and 7 were also found in the oxic zone but the sequences were

distinct from the anoxic layer sequences (Fig. 2.7B, C). RC-V and LDS sequences were

related to clones from diverse environments su ch as the coastal Beaufort Sea and

hydrothermal vents. Two less abundant clusters were detected exclusively in the anoxic

layers: OTU 3, which belonged to Euryarchaeota, and OTU 9 related to crenarchaeotal

sequences from marine sediments (Fig. 2.7 A, C).

Diversity was highest in samples from the upper oxic layer (2 m) and from the anoxic layer

(29 and 32 m), as shown by the estimated number of phylotypes (Chao1, Table 2.3B) and

diversity indices (Shannon, Table 2.3B). At 10 m, the diversity was lower than at 2, 29 and

32 m, but much higher than in the oxycline (12 m).

2.4 Discussion Our analyses revealed the presence of the archaeal amoA gene in both Lake A and Lake CI,

and thereby extend the records of putative archaeal ammonium oxidation to arctic saline

lakes. The presence of the amoA gene has been recorded in a number of marine waters, and

both marine and freshwater sediments indiçating a major role for Archaea in the

biogeochemical cycle of nitrogen (Francis et al., 2007). This first evidence of planktonic

archaeal amoA genes in these unusual lakes ~urther highlights the likely importance of

archaeal mediated nitrification in diverse environments. In both lakes, the highest amoA

copy numbers were detected in the microaerophilic layers (oxycline). Similar results have

been reported for the Black Sea where quantification of the amoA gene revealed highest

abundance in the suboxic zone (Coolen et al., 2007). The Black Sea and our High Arctic

meromictic lakes have similar physico-cheinical stratification, with an upper oxic layer

separated from a deeper anoxic layer by a marked chemocline, consistent with the similar

Page 48: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

38

distribution of the amoA gene in both systems. The presence of the amoA genes in the two

Arctic lakes suggests that, as in the Black Sea, Archaea are likely involved in ammonium

oxidation at the oxycline where the combined suppl Y of ammonium from below and

oxygen from above provide the optimal conditions for nitrification. Evidence to date

strongly supports the notion that archaeal ammonia-oxidation is carried out by

Crenarchaeota belonging to the Marine Group I (MGI) (Konneke et al., 2005; Wuchter et

al., 2006). The depths where the amoA gene was most abundant in lakes A and Cl

corresponded to the depths of highest copy number of crenarchaeotal MGI 16S rDNA

genes, suggesting th~t at least sorne of the MGI Crenarchaeota contain the amoA gene, as

reported from marine systems.

The ratio amoA to 16S rRNA was always very low in our analyses (ranging from 0.0001 to

0.045), and much lower than the ratio of 1 reported elsewhere (Wuchter et al., 2006;

Mincer et al., 2007). This conspicuously low ratio may be because the amoA primers were

not able to amplify aIl amoA genes present in the lakes. The primers we used were initiaIly

designed from marine sequences (Coolen et al., 2007) and thus may contain mismatches to

more brackish or freshwater amoA genes. There are few reports of amoA genes in these

latter systems, which may be a result of undersampling, or poor recovery by the marine

primers. Possible PCR bias for amoA genes may be frequent since earlier studies have

reported amoA: 16S rRNA ratios varying from 0.01 to 2.8 in the Black Sea (Lam et al.,

2007) and from 0.18 to 5.22 in the Atlantic Ocean (Wuchter et al., 2006). The low ratio we

observed could also imply that not aIl of the Crenarchaeota quantified by qPCR contained

the amoA gene, and that Crenarchaeota encompass a broad range of taxa and trop hic

characteristics, as expected.

Archaea were found at aIl depths in the two lakes, and the lake communities included both

Crenarchaeota and Euryarchaeota. However, our phylogenetic analysis of 16S rDNA

sequences revealed that the Archaea present in the oxycline were exclusively restricted to

Page 49: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

39

the Marine Group l (MGI) Crenarchaeota. The limited diversity of Crenarchaeota in this

layer provides little ambiguitY ,for the conclusion that the archaeal amoA genes belonged to

MGI Crenarchaeota. We found that amoA genes were present at only low concentrations in

the anoxic zone of Lake CI and were non-detectable in the anoxic zone of Lake A. In these

deeper layers, the aerobic archaeal nitrifiers would likely be replaced by anaerobic

ammonium oxidation (anammox) bacteria, su ch as those detected in deep anaerobic waters

of the Black Sea (Kuypers et al., 2003). Further molecular analysis targeting nitrifying,

denitrifying and anammox bacteria are needed to resolve the community of nitrogen

cycling microoganisms in these and other lakes.

The phylogenetic analysis of amoA genes revealed differences between the Lake A and

Lake CI clone libraries. Each lake was characterised by specific sequence clusters (LA and

LCl) only distantly related to each other (94% similarity) , indicating a clear divergence

between archaeal amoA containing communities of the two lakes that were only a few tens

of km apart and that shared many limnological features. The extent of divergence may

indicate niche separation between two phylotypes of ammonia oxidizers where physical or

chemical factors were sufficiently different between lakes to select for the different

phylotypes. Altematively, it may reflect differences in founder populations. Our sequences

in the LA and LC 1 clusters were only distantly related to amoA sequences retrieved earlier

from marine environments and the two novel clusters may be uniquely lacustrine

microorganisms. Additional sampling over different seasons and times and in similar lakes

would be valuable in determining the role of ecology versus evolution on this genetic

variability.

The .results from Lake A 16S rRNA gene analysis provide compelling evidence of vertical

structure in archaeal community composition. There were large differences among strata of

the lake, with disparate pl)ylogenetic groups dominating the different depths. Depth

stratification of archaeal communities has also been found in meromictic Lake Pavin

Page 50: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

40

(Lehours et al., 2005; Lehours et al., 2007) and perenniall y ice-covered Lake Fryxell in

Antarctica (Karr et al., 2006). In those two studies, as weIl as the archaeal community of

the anoxie layers of Mono Lake (Scholten et al., 2005), many of the Archaea detected

belonged to methanogenic Euryarchaeota. In contras t, we did not recover methanogenic

sequences, which suggests that methane-related biogeochemical pathways may be little

used in these saline Arctic lakes. This observation is consistent with the absence of methane

accumulation in many Antarctic saline lakes where sulphate-reducing bacteria likely

outcompete methanogens for acetate and hydrogen (Vincent, 1988), and is consistent with

the high H2S concentrations in the anoxic zone of these lakes (up to 48 mmol m-3 in Lake

A; Gibson et al. 2002). Rather than methanogens, we found that bo"th the oxic and anoxic

layers of Lake A were dominated by the euryarchaeotal LDS and RC-V clusters, whose

functions remain unknown. Both LDS and RC-V are phylogenetically diverse and reported

from a large variety of environments (Galand et al., 2006), suggesting diverse metabolic

characteristics and physiologies. Sequences belonging to those clusters have previously

been reported from freshwater systems such as an Arctic river (Galand et al., 2008) and a

temperate lake (Glissmann et al., 2004),. RC-V has also been reported from Mono Lake

(Scholten et al., 2005), an alkaline lake that occasionally is meromictic. The presence of

LDS sequences in High Arctic lakes extends the record of this group to saline and anoxic

waters. RCV and LDS sequences in the deep layers were different from those higher in the

water column, suggesting that the deep Euryarchaeota were specifically adapted to saline,

anoxic waters. Sinking phytoplankton may have provided a transport mechanism to

introduce particle-attached Archaea from surface to bottom waters. However HPLC

pigment analysis showed that most of the chiorophyllous pigments in the deep layers was

associated with photosynthetic sulphur bacteria, which were confined to the anoxic zone

(D. Antoniades et al. unpublished). The pigment data also indicated a highly stratified

microbial community structure in these lakes.

The oxycline of Lake A was the most phylogenetically distinct, with a low diversity

community of only a few crenarchaeotal sequences. These sequences belonged to a cluster

Page 51: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

41

related to the only cultivated Crenarchaeota capable of ammonia-oxidation (Konneke et al.,

2005). The combined presence of Crenarchaeota and amoA genes is a strong indication for

putative ammonia-oxidation by Crenarchaeota in the microaerophilic (hypoxic) layer of

these far northern lakes. Nutrient profiles for these lakes show that the location of the amoA

maximum was between the upper zone of high oxygen and the deep zone of high

ammonium, which in Lake Arises from undetectable in the surface (sub-ice) waters to 650

mmol m-3 at depth (Gibson et al. 2002). This intersection of gradients would provide

optimal conditions for nitrification, as observed elsewhere (e.g., Lake Vanda, Antarctica;

Vincent et al. 1981)

Lake A is a highly stratified ecosystem as a result of strong salinity gradients and perennial

ice-cover that prevents wind-induced mixing. This stratification results in a great variety of

physico-chemical conditions within the water column, which in turn would favour diverse

microbial niches. C ommu nit y stratification of Bacteria was earlier reported during a period

of meromixis in highly saline, alkaline Mono Lake, California (Humayoun et al., 2003),

and for Archaea in Lake Pavin (Lehours " et al., 2005), and was attributed to niche

differentiation across REDOX gradients in these waters. In polar meromictic lakes, the

perennial ice-cover reduces exchange of gases such as oxygen with the atmosphere and also

results in greenhouse conditions that heat the water column (Spigel and Priscu, 1998).

Annual loss o"f ice-cover during summer as a result of climatic variability or global

warming (ACIA, 2004) would radically alter the stratification regime of these lakes

(Vincent et al., 2008) and would likely cause a massive disruptionof "microbial habitats.

The localized and likely specialized archaeal communities in the oxycline would be

especially vulnerable to this "disruption.

Page 52: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

42

2.5 Conclusions The presence of archaeal amoA genes in Arctic meromictic lakes provides further support

for the global role of Archaea in the ' nitrogen cycle. The concomitant presence of MGI

crenarchaeotal and amoA genes implies the presence of crenarchaeotal ammonia-oxidisers

in these lakes, however, further activity and expression measurements will be necessary to

consolidate those observations. The spatial concordance of highest copy number of amoA

genes, unique crenarchaeotal sequences and conditions conducive to nitrification in the

oxycline indicate a niche specific occurrence of ammonia-oxidisers. Our results also show

the presence of distinct amoA gene clusters in different lakes, indicating amoA diversity in

lacustrine and brackish systems. Analysis of the amoA and 16S rRNA genes provided

evidence of vertical niche separation within the water column, as weIl as potential

geographical separation of archaeal niches between lakes.

Acknowledgements We acknowledge the financial assistance from ArcticNet (a Canadian Network of Centres

of Excellence), the Canada Research Chair in Aquatic Ecosystem Studies, and the N atural

Sciences and Engineering Research Council of Canada (NSERC). Polar Shelf Canada

provided logistical support for fieldwork. Our ongoing field studies in the region are

supported by Quttinirpaaq National Park and the Canadian Foundation for Innovation. We

also thank Denis Sarrazin, Dermot Antoniades, Jessica Tomkins and Julie Veillette for

assistance in the field; Marianne Potvin and Estelle Pedneault who provided valuable

discussions and technical assistance in the laboratory; and Caroline Duchaine and two

anonymous reviewers for their insightful comments and suggestions.

Page 53: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

Table 2.1 Environrnental characteristics of Lake A and Lake Cl. Temp: temperature; DO: dissolved oxygen; Cond: conductivity; TP: total phosphorus; DOC: dissolved organic carbon; ChI a: chlorophyll a; < / >: data under / over detection limits.

Depth Temp DO pH Cond TP DOC Prokaryotes ChI a

(m) (OC) (mg L-1) (mS cm-1

) (Jlg P L-1) (mg C L-1

) (106 cells mL-1) (Jlg L-1

)

Lake A

2 1.11 18.46 8.15 0.39 < 0.5 0.83 1.69 0.23

10 5.72 14.70 7.92 0.91 < 0.5 0.71 0.65 0.12

12 7.01 5.38 7.34 5.07 2.6 0.81 1.51 ' 0.18

29 6.40 0.56 7.93 ' 29.08 15.1 3.20 2.39 0.16

32 5.89 0.57 7.91 29.87 63.8 5.70 2.52 0.23

Lake Cl

2 2.44 20.42 8.43 0.40 < 0.5 1.21 2.57 0.18

9 8.97 > 25.00 7.67 0.62 < 0.5 1.37 1.80 0.09

18 12.64 1.62 7.27 19.69 2.6 1.48 1.00 0.03

32 7.49 0.58 7.79 29.99 3.2 3.00 1.68 0.16

~ w

Page 54: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

Table 2.2 Characteristics of the PCR primers and annealing conditions used in this study.

Application Primers Primer sequences Annealing. Targeted

temperature group

Cloning Arch109f 5'-ACK GCT CAG TAA CAC GT-3' 52 oC Archaea

Arch915r a 5'-GTG CTC CCC CGC CAA TTC CT-3'

Arch-amoAf b 5'-ST AAT GGT CTG GCT TAG ACG-3' Archaeal 53 oC

Arch-amoAr 5'-GC GGC CAT CCA TCT GTA TGT-3' amoA gene

QPCR Parch519f 5'-CAG CMG CCG CGC TAA-3' 63 oC Archaea

Arch915r a 5'-GTG CTC CCC CGC CAA TTC CT-3'

AOA-amoAf 5'-CTG A YT GGG CYT GGA CA T C-3' . -Archaeal 58.5 oC

AOA-amoAr 5'-TTC TTC TTT GTT GCC CAG TA-3' amoA gene

MCGI-391f 5'-AAG GTT ART CCG AGT GRT TTC-3' 61°C Marine

MCGI-554r 5'-TGA CCA CTT GAG GTG CTG-J' Groupe 1

a also refered as 934 r (ref); b amplify essentially the entire gene

Reference

Grosskopf

1998a

Francis et

al. 2005

Coolen

2007

Coolen

2007

Takai

2004

~ .+::>.

Page 55: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

45

Table 2.3 Diversity of clone libraries Jor the amoA gene in the oxycline of Lake A and Lake Cl (A) and archaeal 16S rDNA in Lake A (B). Enumeration of phylotypes and calculation of diversity estimators (Shannon and Chao) were done at a 3 % distance level between sequences.

A. amoA gene

Depth (m) No. of No. of Shannon

Chao index Coverage of Evenness

clones phylotypes index libraries (%) index Lake A 22 3 0.61 2.67 95 1.00 Lake Cl 28 2 0.14 1.90 96 1.27

B. Archaeall6S rDNA

Depth (m) No. Of No. of Shannon

Chao index Coverage of Evenness

clones ph)::lot~pes index libraries (%) index

2 49 20 2.69 23.60 84 1.00 10 41 10 1.99 Il.33 93 0.84 12 63 2 0.03 1.40 98 1.29 29 43 20 2.66 27.40 77 0.88 32 35 17 2.54 28.25 71 0.71

Page 56: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

46

Table 2.4 Replicability of the molecular analysis. Means and standard deviation (SD) are for duplicate samples from each depth in Lake· A, expressed as number of copies of gene mL- I

. Coefficient of variation (CV) is SD as a percentage of the mean.

Depth (m) Archaea Crenarchaeota amoA gene

Means SD CV Means SD CV Means SD CV

2 32736 2075.4 6.3 569 288.5 50.7 0 0 0

12 1014412 118078.4 11.6 644 2.8 0.4 6574 252.4 3.8

32 1 907 874 533424.4 28.0 0 0 0 154 217.1 141.4

Page 57: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

----~----------------------- ----- - --- --------------------------------------------------------~

47

Figure 2.1 Map of the sampling sites. (A) Canadian High Arctic and northem coast of Ellesmere Island. (B) Location of Lake-A and Lake Cl.

Page 58: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

48

Conductivity (mS cm-1) Temperature (OC) Dissolved oxygen (mg L-1

) pH

o 10 20 30 o 2 4 6 8 10 12 14 0 5 10 15 20 25 7,0 7,5 8,0 8,5

10

g .c 20 D-G)

c

30

40 '----------u----'

Figure 2.2 Depth profiles for conductivity (A), temperature (B), dissolved oxygen (C) and pH (D) for Lake A (filled circules) and Lake Cl (open circles). The dark and light shadings indicate the oxycline of lakes A and Cl respectively. Note that conductivity profiles are almost identical in both lakes.

Page 59: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

Dissolved oxygen (rrg L-1)

5 10 15 20 25

10

-E -;;20 0-0)

C

30~* Il **

4O+1 •• --------~--------~--------~--------~~ o 5x1OS 10S 2x1 OS 2x1OS

Itlchaea (copies nt..-1)

o 5x1 (}1 1 Q4 2x1 Q4 2x1 Q4

CrenarchaeotaI and ann4 (copies nt..-1)

Dissolwd oxygen (rrg L-1)

5 10 15 20 25

10

-~ 2O = lIiii 0-0)

C

30 I!!!IQ= ........ =~-' _ kd1aea (~ffi ni .. :' )

fi?&tN&li.! Q-en (~es m.."1)

c:=:J arro4 (ropes rre ') 4O +1·-~ --------~--------~--~----~--------~~

o 10S 2x1 OS 3x1OS 4x1OS Itlchaea (copies rrL-1

)

o 2x1Q4 4x1Q4 6x1()4

CreanaJ chaeotal and ~ (copies rrt:1)

Figure 2.3 Abundance of 16S rDNA and amoA genes in the water cofumn of Lake A (A) and Lake Cl (B) in relation to dissolved pxygen profile (filled circles). The shading indicates the oxycline of Lake A and Lake Cl respectively. *: 0 amoA copies mL- l; **: 0 amo~ and Crenarchaeota copies mL- l

.

~ \0

Page 60: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

50

A Archaea (copies mL-1)

0 500000 1000000 1500000 2000000 2500000

3 ~

5

7

9

11

13

g 15

17 o Main site

J: D. 19

• Duplicate site

~ 21

23

25

27

29

31

33

35

B Crenarchaeota (copies mL-1

)

o 100 200 300 400 500 600 700 800 900

4

7

10

13

I 16 .c: o Main site ...

19 c. CI) • Duplicate site C

22

25

28

31

** 34

Page 61: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

c

4

7

10

13

E 16 "-" .r:. a. 19

~ 22

25

28

31

34

o

**

... *

51

amoA (copies mL-1)

1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000

o Main site

• Duplicate site

1

Figure 2.4 Replicability of the molecular analysis. QPCR results for Lake A samples from 2 m, 12 m and 32 m taken at the main site and at a duplicate site 500 m away. (A) archaeal, (B) crenarchaeotal and (C) amoA genes expressed as number of copies of gene mL-J

• *: 0 copies mL-1 for main site; **: 0 copies mL- · for main and duplicate.

Page 62: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

A

Nitrosopumilus maritimus SCM1 (EU239959)

LC1amo.61

'------ LA_amo.14

..

1

Lake A (LA) cluster ..

'---___ 13lack Sea clone BS 1 00mB4 (EF414231)

0.01

LA amo.17

- LA_amo.34 1 Lake C1 (LC1) LC1amo.43 cluster

LC1amo.16 "

sediment from San Francisco Bay clone SouthBay-CR-6 (OQ278585)

100

80

60

40

20

0 ,

B

Lake A Lake C 1

IJJ LA_amo.34

• LC1amo.61

[] LA_amo.17

ru LC1amo.43

[l] LC1amo.16

~ LA_amo.14

Figure 2.5 Phylogenetic (A) and community (B) composition of amoA clone libraries from the oxyclines of Lake A and Lake Cl. Only representative DSCs «990/0 sequence identity) are shown (in bold).

V'l N

Page 63: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

2m

10m

UJ .J: c.. 12 m Cl)

C

29 m

32 m

o 20 40 60 80 100

Relative abundance of clones in the libraries (°/0)

&-,. 1 ~

HBffil 2 I f%~\21 3 = ~ ~ Euryarchaeota H@;iC(,1 6 _7 ~~'iJ 8 b2S2SCl 9 :: ~~ J Crenarchaeota

Figure 2.6 Composition of archaeal clone libraries at five depths of Lake A. Communities are represented by relative 'abundances of clones belonging to different DSCs (1 to Il).

VI W

Page 64: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

A

,----------------- Thermoplasma acidophilum, M38637

Marine sediments clone OOP1230A33.24, AB177120

~---------~ 100

LAa32.22

i-ELAa10.41

100 .

Salt marsh sediments clone COSAS-B3, EU284599

- Nitrosopumilus mafitimus, D0085097 ~------~ 83

,------- 94 LAa12.36

100

Lake Mackenzie clone CaS1s.37, EF014568

r- Mponeng gold mine water clone MP1 Q4-SW-a5, 00088780 '

'---- 100

0.1 LAa12.42

54

MGI

OSC 10

Page 65: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

B

r------------------------ Nitrosopumilus maritimus, 00D85097

59

Mackenzie River clone mrR2.21, 00310445 100 LAa02.01

'-8-4 -- Mackenzie River clone mrR1.31, 00310380 L--___ LAal0.26

.---------- LAa02.11 ,------ LAa02.18 ,---- Mackenzie River clone mrR1.14, 00310415

1----- LAa02.22 L--__ LAao2.10

,----- LAa29.75 L.:9--=-9 ____ LAal0.37

LAa32.32 LAa32.31

84 90 LAa32.29 LAa32.27

77 LAa10.39 80 79 LAa32.13

99 LAa32.11 LAa32.07

.--------- LAa02.31 72 LAa29.78

LAa32.06 99 Beaufort Sea clone oBS65f.24, 00146748

88 LAa32.19 100 Beaufort Sea clone iBSZ2f.09, 00146729

--9- 2ÎL---- LAa10.35

LAa29.63 LLI..L1.L--_ LAa29.59

,--------- LAa02.28 98 Mackenzie River clone mrR2.54, 00310443

LAa02.12

99

100

~-- Lake Mackenzie clone CaS1s.33, EF014564 ..J,---- LAa02.04

LAa32.05 100 LAa32.1 0

LAa29.51 L--___ LAa32.15

.---------- LAa29.48 '------- LAa02.03

L--___ Mackenzie River clone CaR3s.21 , EF014516 0.1

OSC6

LOS

OSC7

55

Page 66: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

.--- ---- ~-- -

c .----------------- Nitrosopumilus maritimus, 00.085097 f---___________ --.:...10~0 Beaufort Sea clone Ca303s.37, EF014624 Iose 8

~:'~3 ±

88

0.1

,----------1L--1_00 ___ ~10~0 Marine sediments clone TN-2, AB107815 ose 5 LAa02.05

~6-4 ---- Mackenzie River clone mrR1.28, 00310384 ose 3 l..-.--_______ LAa32.25

99 100 LAa 1 0.40 Iose 2 Lake Mackenzie clone CaS1b.B06, EU244258

100,----- LAa02.26 .----------'~ LAa02.14

65 100

Arctic peat clone Sv-08, AM712497 LAa02.19

100 Mackenzie River clone CaR3s.02, EF014527 LAa02.34

LAa02.17 Mackenzie River clone mrR1.57, 00310389

LAa29.60 LAa32.09

,---- LAa29.71 81 LAa29.47

100 LAa32.20 ,-----Beaufort Sea clone iBSZ2p.47, 00146754

l..-.--_--I LAa29.62 L-6_8 ___ LAa29.68

,-------- LAa29.61 r-------- LAa29.79 l..-.--____ Hydrothermal field clone pCIRA-P, AB095126

,------ Beaufort Sea clone oBS65f.29, ooj46744 L..:....::...-___ LAa10.34

.------- LAa 1 0.27 '----- LAa32.16

,------- - LAa29.69 LAa32.21

100 LAa29.53

ose 4

ose 1

56

l Group Iloa

RC-V

Figure 2.7 Distance tree representing the position of Crenarchaeota (A) and Euryarchaeota LDS (B) and RC-V clusters (C) from Lake A. Analyses are inferred from 800-base-pair­long 16S ribosomal RNA sequences using FITCH distance matrix analysis (from the program PHYLIP). Sequences from this study are shown in bold, with depth of origin indicated (LAa[depth].[clone]). Bootstrap values> 50 are shown. Scale bar: 10% sequence di vergence.

Page 67: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

Chapitre 3 - Conclusion générale

Les résultats exposés dans le deuxième chapitre démontrent la présence d'une importante

diversité des communautés d'Archaea dans le lac A et une distribution distincte de cette

diversité en fonction de la profondeur. Cette distribution est caractérisée par la présence de

différents groupes d'Archaea dominants les différentes profondeurs échantillonnées. Cette

stratification en profondeur des communautés d'Archaea a été précédemment observée

pour d' autres environnements méromictiques tels le lac Pavin (France) (Lehours et al.,

2005; Lehours et al., 2007) et le lac Fryxell (Antarctique) (Karr et al., 2006) de même que

pour les communautés de bactéries du lac Mono (États-Unis) qui est méromictique pendant

certaines années (Humayoun et al., 2003).

L'interprétation des indices de diversité démontre la très grande variabilité des

communautés d'Archaea présentes dans le lac A. En effet, les indices de diversité (Shannon

et Chao) p0l:lr le lac A sont plus importants que pour des environnements lacustres

stratifiés, mais moins extrêmes que les lacs méromictiques du Haut Arctique canadien. Par

exemple, au lac Pavin (France), les indices de Shannon sont presque deux fois plus faibles

(1,4) dans la zone anoxique que ce qui a été calculé pour le lac A (2,6). Les indices Chao

sont également plus faibles au lac Pavin (Lehours et al., 2007).

La stratification des lacs A et Cl semblent jouer un rôle important dans la distribution de la

diversité microbienne en fonction de la profondeur. Dans les régions tempérées ou

tropicales, l'absence d'un couvert de glace permanent à la surface des systèmes aquatiques

permet le brassage des eaux par le vent, ce qui contribue à minimiser les différences dans la

diversité entre l'épi- et l'hypolimnion (Keough et al., 2003). Les données concernant la

diversité des Archaea dans les environnements lacustres des régions tempérées sont

cependant limitées pour permettre une comparaison efficace de la diversité avec les lacs

polaires.

Page 68: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

58

Comme il a été présenté dans le chapitre 2 de ce mémoire, une série de réplicats a été

prélevée dans un deuxième site d 'échantillonnage au lac A. Le coefficient de variation entre

les sites a été calculé pour les différentes profondeurs. Les résultats nous permettent

d'affirmer que la variation entre les sites (horizontale) est faible comparativement à la

variation en fonction de la profondeur (verticale).

Les résultats présentés dans le même chapitre de ce mémoire indiquent la présence

d'espèces d'Archaea hautement spécialisées selon les conditions physico-chimiques

présentes dans la colonne d'eau. En effet, la présence d'un groupe unique de

Crenarchaeota dans l ' oxycline du lac A et la détection du gène amoA dans l' oxycline des

lacs A et Cl permettent de supposer la présence d'Archaea nitrifiantes. En ce sens, une

étude a démontré le même genre de séparation de niche écologique pour le gène amoA des

Archaea dans le sol (Hansel et al., 2008). De plus, le gradient d'oxygène de ces lacs a été

identifié comme un site propice pour l'oxydation de l'ammonium, la première étape de la

nitrification. TI serait cependant intéressant de pouvoir obtenir un plus grand nombre de

données concernant les différents éléments du cycle de l'azote (NH4+, N02-, N03-, N20 ,

NH20H) pour ces profondeurs dans les lacs arctiques.

TI a été mentionné, dans le premier chapitre, que les lacs méromictiques de la région du

Haut Arctique canadien originent de l'Océan Arctique. De plus, le gène amoA chez les

Archaea est principalement connu dans les systèmes marins (Francis et al., 2005; Hallam et

al., 2006; Wuchter et al., 2006; Mincer et al., 2007). La diversité des lacs méromictiques de

l'Arctique est donc probablement liée à l'origine marine des eaux des lacs A et Cl. La

grande similarité entre les séquences d'Archaea spécialisées identifiées dans le gradient

d'oxygène du lac A (12 m) et l'espèce Nitrosopumilus maritimus, une Archaea nitrifiante

caractérisée (Konneke et al., 2005), permet de supposer la présence d'une espèce

phylogénétiquement très proche de N. maritimus dans les eaux du ~ac A. De plus, des liens

phylogénétiques étroits entre des séquences identifiées au lac A et des séquences

Page 69: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

.------- - - - --_._- -------- -

59

précédemment décrites dans les eaux de la mer de Beaufort et dans la rivière Mackenzie

permettent également de supposer un lien entre la diversité microbienne du lac A et

l'origine marine de ses eaux.

Même s'il existe déjà certaines données concernant la biogéographie, il semble trop tôt

pour évaluer l'hypothèse H6 concernant la distribution des Archaea entre les régions

polaires. En effet, le manque d' informations à propos de la diversité des Archaea dans les

systèmes aquatiques de l'Antarctique ne nous permet pas de comparer efficacement nos

résultats de l'Arctique avec ceux obtenus de travaux similaires réalisés en Antarctique.

Cependant, l'effort scientifique présentement en cours, dans le cadre de l ' année polaire

internationale, apportera vraisemblablement une quantité importante de données provenant

des écosystèmes aquatiques de l'Antarctique. Ces données pourront servir à des fins de

comparaison avec les résultats que nous avons obtenus aux lacs A et Cl.

Pour l'instant, il est néanmoins possible de cibler certains écosystèmes de l'Antarctique qui

seraient propices à l'évaluation des différentes hypothèses concernant la biogéographie

microbienne. C'est le cas, notamment, des pics d'oxyde nitreux détectés dans les eaux de

lacs méromictiques en Antarctique (Priscu, 1997), dont le lac Vanda (Vincent et al. , 1981).

Comme il a été mentionné dans le chapitre 1 (section 1.3.3 Les Archaea nitrifiantes), la

présence d'une concentration importante d'oxyde nitreux peut être imputable à une

nitrification partielle qui elle, serait attribuable à une concentration trop faible en oxygène

dissous. Des microorganismes nitrifiants sont probablement présents dans ces pics d'oxyde

nitreux. TI est donc possible de supposer que ces profondeurs abritent des espèces

d'Archaea nitrifiantes qui pourraient être plus ou moins similaires à celles identifiées dans

l' oxycline au lac A. De plus, il serait possible de détecter la présence de gènes amoA codant

pour des protéines semblables à celles identifiées dans les eaux du lac A et du lac Cl.

Page 70: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

60

En attendant les données provenant des écosystèmes de l'Antarctique, il reste toutefois

certains éléments à approfondir pour mieux comprendre la diversité des Archaea des lacs A

et Cl. En effet, il serait intéressant d'obtenir une meilleure résolution de la diversité en

fonction de la profondeur pour les lacs A et Cl ainsi qu 'une distribution plus complète des

gradients chimiques de la colonne d'eau de ces lacs. L'analyse de l'expression du gène

amoA des Archaea serait également un élément à vérifier pour mieux documenter la

présence d'Archaea nitrifiantes dans les eaux des lacs A et Cl. D'autres techniques, comme

la Denaturating Gel Gradient Electrophoresis (DGGE), pourraient être appliquées pour

permettre d'évaluer rapidement la diversité d'un plus grand nombre de lacs dans la région

du Haut Arctique canadien.

À l'image de plusieurs régions du monde, l'Arctique est présentement en mutation. En

effet, le réchauffement climatique s'installe graduellement dans plusieurs écosystèmes de la

planète et ses effets sont ressentis de façon importante dans les régions polaires, dont

l'Arctique (ACIA, 2004). Ce changement à l'échelle planétaire aura inévitablement un

impact important sur la diversité des habitats microbiens. La biologie moléculaire nous

permet de mieux comprendre la biodiversité microbienne. Cependant, il y a urgence

d'appliquer ces outils moléculaires avant la perte d'écosystèmes tels les lacs méromictiques

canadiens. L'intégrité de ces environnements stratifiés dépend directement de la présence

d'un couvert de glace. La perte de ce couvert de glace, causée par le réchauffement

climatique, perturbera certainement la structure des communautés microbiennes présentes

dans les lacs méromictiques canadiens.

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Page 81: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

Annexes

Annexe 1. Données brutes du lac A (83°00' N, 75°30' 0) pour la température, l'oxygène

dissous (DO), la conductiyité spécifique et le pH. Le profilage du lac a été effectué le 29

mai 2006 à l'aide d'un profileur Surveyor 3 (Hydrolab Corporation). Pour la conductivité,

la limite de détection maximale de l'appareil était de 10 000 ~S cm- l.

Profondeur Température DO Conductivité pH (m) (OC) (mg L-1

) (llS cm-1)

0,2 0,13 19,28. 681 8,15 1 -0,11 19,03 685 8,15 2 1,11 18,46 686 8,15 3 3,29 17,65 685 8,14 4 3,69 17,49 685 8,14 5 3,81 17,54 686 8,14

6 4,22 17,31 730 8,15 7 4,58 16,86 790 8,15 8 4,83 16,90 876 8,13 9 5,04 16,30 954 8,12 10 5,72 14,70 1433 7,92

11 6,43 13,34 3074 7,63 12 7,01 5,38 6901 7,34 13 7,46 2,34 >10000 7,24 14 7,77 1,46 >10000 7,27 15 8,12 1,18 >10000 7,33

16 8,39 0,63 >10000 7,42 17 8,41 0,62 >10000 7,45 18 8,39 0,61 >1D 000 7,48 19 8,31 0,59 >10000 7,52 20 8,15 0,58 >10000 7,57

21 8,05 0,60 >10000 7,59 22 7,82 0,58 >10000 7,64 23 7,64 0,61 >10000 7,69 24 7,42 0,58 >10000 7,73 25 7,23 0,59 >10000 7,77

26 7,01 0,60 >10000 7,81 27 6,78 0,57 >10000 7,88 28 6,58 0,56 >10000 7,93 29 6,40 0,56 >10000 7,93 30 6,22 0,56 >10000 7,93

Page 82: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

72

Annexe 1 (suite). Données brutes du lac A (83°00' N, 75°30' 0) pour la température,

l'oxygène dissous (DO), la conductivité spécifique et le pH. Le profilage du lac a été

effectué le 29 mai 2006 à l'aide d'un profileur Surveyor 3 (Hydrolab Corporation). Pour la

conductivité, la limite de détection maximale de l'appareil était de 10 000 ~S cm-1•

Profondeur Température DO Conductivité pH (m) (OC) (mg L-1

) (~S cm-1) .

31 6,04 0,56 >10000 7,92 32 5,89 0,57 >10000 7,91 33 5,74 0,56 >10000 7,91 34 5,57 0,56 >10000 7,91

35 5,44 0,56 >10000 7,91

36 5,32 0,56 >10000 7,91 37 5,17 0,56 >10 000 7,90 38 5,04 0,56 >10000 7,89 39 4,96 0,57 >10000 7,89 40 4,83 0,57 >10000 7,88

41 4,76 0,56 >10000 7,87 42 4,63 0,55 >10000 7,87 43 4,56 0,56 >10000 7,88 44 4,46 0,56 >10000 7,90 45 4,39 0,57 >10000 7,93

Page 83: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

73

Annexe 2. Données brutes du lac Cl (82°51' N, 78°12' 0) pour la température, l'oxygène

dissous (DO), la conductivité spécifique et le pH. Le profilage du lac a été effectué le 3 juin

2006 à l'aide d'un profileur Surveyor 3 (Hydrolab Corporation). Pour l'oxygène dissous et

la conductivité, les limites de détection maximale de l'appareil étaient respectivement de 25

mg O2 L- 1 et de 10 000 ~S cm-l.

Profondeur Température DO Conductivité pH {m} {OC} {mg L-1

} {l:!S cm-1}

0,1 -0,15 21,30 1299 8,29 1 0,03 21,77 1330 8,30 2 2,44 20,42 1722 8,43 3 3,55 18,59 1747 8,48 4 3,72 18,54 1777 8,49 5 3,91 18,15 1785 8,51

6 3,92 18,32 1774 8,52 6,5 4,86 21,46 2334 8,39 7 5,67 23,45 3357 8,23 8 7,39 > 25,00 5374 7,88 9 8,97 > 25,00 8340 7,67 10 9,94 > 25,00 >10000 7,58

11 10,72 > 25,00 >10000 7,52 12 11,30 .> 25,00 >10000 7,48 13 11,91 > 25,00 >10000 7,44 14 12,30 18,00 >10000 7,41 15 12,56 13,75 >10000 7,37

16 12,72 10,39 >10000 7,31 17 12,77 7,06 >10000 7,28 18 12,64 1,62 >10000 7,27 19 12,49 1,12 >10000 7,30 20 12,26 0,88 >10000 7,34

21 11,96 0,73 >10000 7,37 22 11,60 0,71 >10000 7,40 23 11,39 0,66 >10000 7,43 24 10,92 0,67 >10000 7,47 25 10,79 0,67 >10000 7,50

26 10,40 0,66 >10000 7,52 27 9,53 0,59 >10000 7,60 28 9,10 0,57 >10000 7,62 29 8,79 0,58 >10000 7,64

30 8,36 0,57 >10000 7,67

Page 84: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

74

Annexe 2 (suite). Données brutes du lac Cl (82°51' N, 78°12' 0) pour la température,

l'oxygène dissous (DO), la conductivité spécifique et le pH. Le profilage du lac a été

effectué le 3 juin 2006 à l'aide d'un profileur Surveyor 3 (Hydrolab Corporation). Pour

l'oxygène dissous et la conductivité, les limites de détection maximale de l'appareil étaient

respectivement de 25 mg O2 L-1 et de 10 000 ~S cm- l.

Profondeur Température DO Conductivité . pH (m) (OC) (mg L-1

) (llS cm-1)

31 7,84 0,57 >10000 7,71 32 7,49 0,58 >10000 7,79 33 7,36 0,56 >10000 7,80 34 6,68 0,57 >10000 7,82 35 6,43 0,60 >10 000 7,83

36 6,07 0,60 >10000 7,84 37 5,79 0,56 >10000 7,85 38 5,54 0,55 >10000 7,86 39 5,34 0,53 >10000 7,87

Page 85: Biodiversité microbienne des écosystèmes extrêmes. Analyse

Annexe 3. Alignement des séquences protéiques pour les gènes amoA identifiés dans le lac A et dans le lac Cl. Les positions où les

acides aminés varient expliquent les regroupements de séquences présentées à la figure 2.7. Les lettres surlignées en noir

correspondent aux acides aminés communs aux six séquences comparées . Les lettres surlignées en gris correspondent aux acides

aminés communs à la majorité des séquences comparées alors que les lettres blanches correspondent aux acides aminés propres à une

seule ou à une minorité de séquences.

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