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L’AVENIR CALÉDONIEN - 1 - « Il n’y a pas de politique possible car la discussion est permanente » 2003 aura été une année charnière à plus d’un titre. La venue du Président Chirac aura eu pour effet d’éclaircir la position de l’Etat fran- çais sur l’Accord de Nouméa : l’Etat fera appliquer “l’Accord, rien que l’Accord !”. Mais ce qui est aujourd’hui sans ambiguïté, c’est que le gou- vernement UMP de Raffarin a décidé d’appliquer sa version de l’Accord de Nouméa notamment sur le corps électoral restreint, et de ne prendre comme interlocuteurs locaux que ceux qui font preuve de docilité à son égard, c’est-à-dire le RPCR et le Palika. En gros, c’est la logique du donnant-donnant qui s’est installée : d’un côté l’Etat UMP donne un coup de main au RPCR pour redorer un blason qui en a bien besoin, de l’autre il donne au Président de la province Nord les moyens de se maintenir à la tête de la province malgré un bilan mitigé et en échange les uns et les autres s’insèrent avec discipline dans le plan de la France en Calédonie et plus largement dans le Pacifique... L’Etat français a donc clairement quitté son statut de partenaire de l’Accord de Nouméa pour faire de ce dernier un instrument de politique intérieure en essayant de reprendre indirectement la maîtrise d’un ter- ritoire au fort potentiel en matières premières et un instrument de poli- tique étrangère dans le Pacifique. Satisfait, tout ce beau monde passe son temps en réunions, comités et autres séminaires en ayant le sen- timent de faire avancer la pays. Tout cela a quand même de sacrés relents de néo-colonialisme ! Cinq ans après l’Accord de Nouméa, où en est-on de son application ? Quels en sont les effets pour ceux qui attendent depuis longtemps du travail, une amélioration de leurs conditions de vie et le respect des promesses dans la prise en compte des Kanaks ? Bien sûr, nous n’allons pas affirmer que rien n’a changé depuis les “années de cendres” puisque les Accords de Matignon-Oudinot puis l’Accord de Nouméa ont incontestablement placé le pays sur la voie de l’émancipation. Le véritable problème, c’est celui du rééquilibrage et plus simplement du par- tage des richesses. Les Calédoniens et en particulier les Kanaks attendent toujours... Pendant que les « bons » élus dissertent sur l’avenir. Face aux reniements du RPCR qui n’ont cessé de se confirmer depuis la signature de l’Accord de Nouméa, l’UC n’a jamais manqué de vigilance. Elle a sans arrêts rappelé à l’ordre le RPCR et l’Etat sur leurs manque- ments mais nous nous heurtons à une alliance d’intérêts politiques et éco- nomiques qui n’ont rien à voir avec ceux de Kanaky. Face à ce front, il est évident que la cohésion doit prévaloir dans nos rangs, sans quoi nous affaiblissons la cause pour laquelle nous nous sommes toujours battus. Mais force est de constater que nos camarades du FLNKS se laissent un peu trop tenter par les sirènes de l’Etat français et du RPCR, à en croire les multiples rencontres qui se déroulent à l’ombre de la maison bleue. Pour sa part, l’UC restera toujours sur ses engagements, pour la construction de la citoyenneté et de l’indépendance du pays car la consigne demeure. N°1033 - novembre 2003 PRIX : 100 frs Affluence au stand de l’AJKM lors du 24 septembre 2003 à la Baie de la Moselle (lire article p. 8) L e projet de loi du pays sur les aides fiscales aux sinistrés d’Erica et les mesures de baisse d’im- pôts pour 2004 que propose la majorité RPCR- FCCI ne concernent pas les petits revenus. Les avantages fiscaux que nous concoctent le gou- vernement s’adressent comme d’habitude aux nan- tis, aux plus aisés et aux plus riches (les petits copains d’abord). Avec le projet RPCR-FCCI, les petits revenus vont payer les mêmes impôts en 2004 pendant que les gros revenus vont bénéficier de grosses baisses. GOUVERNEMENT FROGIER BAISSE DES IMPÔTS 2004 : RIEN QUE POUR LES RICHES (Lire article p. 2)

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L’AVENIR CALÉDONIEN - 1 -

Editorial« Il n’y a pas de politique possible car la discussion est permanente »2003 aura été une année charnière à plus d’un titre. La venue duPrésident Chirac aura eu pour effet d’éclaircir la position de l’Etat fran-çais sur l’Accord de Nouméa : l’Etat fera appliquer “l’Accord, rien quel’Accord !”. Mais ce qui est aujourd’hui sans ambiguïté, c’est que le gou-vernement UMP de Raffarin a décidé d’appliquer sa version de l’Accordde Nouméa notamment sur le corps électoral restreint, et de ne prendrecomme interlocuteurs locaux que ceux qui font preuve de docilité à sonégard, c’est-à-dire le RPCR et le Palika. En gros, c’est la logique dudonnant-donnant qui s’est installée : d’un côté l’Etat UMP donne uncoup de main au RPCR pour redorer un blason qui en a bien besoin,de l’autre il donne au Président de la province Nord les moyens de semaintenir à la tête de la province malgré un bilan mitigé et en échangeles uns et les autres s’insèrent avec discipline dans le plan de la Franceen Calédonie et plus largement dans le Pacifique...L’Etat français a donc clairement quitté son statut de partenaire del’Accord de Nouméa pour faire de ce dernier un instrument de politiqueintérieure en essayant de reprendre indirectement la maîtrise d’un ter-ritoire au fort potentiel en matières premières et un instrument de poli-tique étrangère dans le Pacifique. Satisfait, tout ce beau monde passeson temps en réunions, comités et autres séminaires en ayant le sen-timent de faire avancer la pays.Tout cela a quand même de sacrés relents de néo-colonialisme !Cinq ans après l’Accord de Nouméa, où en est-on de son application ?Quels en sont les effets pour ceux qui attendent depuis longtemps dutravail, une amélioration de leurs conditions de vie et le respect despromesses dans la prise en compte des Kanaks ?Bien sûr, nous n’allons pas affirmer que rien n’a changé depuis les “annéesde cendres” puisque les Accords de Matignon-Oudinot puis l’Accord deNouméa ont incontestablement placé le pays sur la voie de l’émancipation.Le véritable problème, c’est celui du rééquilibrage et plus simplement du par-tage des richesses. Les Calédoniens et en particulier les Kanaks attendenttoujours... Pendant que les « bons » élus dissertent sur l’avenir.Face aux reniements du RPCR qui n’ont cessé de se confirmer depuis lasignature de l’Accord de Nouméa, l’UC n’a jamais manqué de vigilance.Elle a sans arrêts rappelé à l’ordre le RPCR et l’Etat sur leurs manque-ments mais nous nous heurtons à une alliance d’intérêts politiques et éco-nomiques qui n’ont rien à voir avec ceux de Kanaky. Face à ce front, il estévident que la cohésion doit prévaloir dans nos rangs, sans quoi nousaffaiblissons la cause pour laquelle nous nous sommes toujours battus.Mais force est de constater que nos camarades du FLNKS se laissent unpeu trop tenter par les sirènes de l’Etat français et du RPCR, à en croireles multiples rencontres qui se déroulent à l’ombre de la maison bleue.Pour sa part, l’UC restera toujours sur ses engagements, pour laconstruction de la citoyenneté et de l’indépendance du pays car laconsigne demeure.

N°1033 - novembre 2003 PRIX : 100 frs

SOMMAIRE• Les dessous électoraux des conflits sociaux.......p.2• Réduction d’impôts : mensonges, électoralisme... .p.2• Enseignement : on étudie toujours la question ..p.3• Etat démocratique - Etat terroriste ....................p.4• Portrait du colonisé et colonisateur ..................p.5• RFO : mises au point .........................................p.6• Le Carrefour des jeunes à Canala ......................p.8• Passage de Chirac : prises de positions............p.10• Lettre au mensuel “Tour de Côte”...................p.16• Les conclusions du Comité Koniambo .............p.14

Affluence au stand de l’AJKM lors du 24 septembre2003 à la Baie de la Moselle (lire article p. 8)

Le projet de loi du pays sur les aides fiscales auxsinistrés d’Erica et les mesures de baisse d’im-pôts pour 2004 que propose la majorité RPCR-

FCCI ne concernent pas les petits revenus.Les avantages fiscaux que nous concoctent le gou-vernement s’adressent comme d’habitude aux nan-tis, aux plus aisés et aux plus riches (les petitscopains d’abord). Avec le projet RPCR-FCCI, lespetits revenus vont payer les mêmes impôts en2004 pendant que les gros revenus vont bénéficierde grosses baisses.

GOUVERNEMENT FROGIER

BAISSE DES IMPÔTS 2004 :RIEN QUE POUR LES RICHES

(Lire article p. 2)

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Réductions d’impôtsMensonges, électoralisme et injusticesSept mois avant les élections provinciales, la majorité RPCR-FCCI nous a donné un spectacle digne des

plus grandes manœuvres politiciennes : on nous annoncé que les contribuables calédoniens vont payermoins d’impôts en 2004. Comme par hasard... La chose pourrait être sympathique si elle se réalisait vrai-ment, et au profit de tous... Mais c’est là le problème.

Sur la réalité de la baisse d’impôts

Certains membres de la majorité ne le cachent mêmeplus, les rentrées financières du pays sont insuffi-santes et il faut jongler avec les crédits pour que laNouvelle-Calédonie assume ses obligations. Dans untel contexte, on voit mal comment on pourrait procé-der à une baisse de l’impôt sur le revenu sans aggra-ver la pénurie financière du pays... A moins que l’onreprenne d’une main ce que l’on a donné de l’autre.Autrement dit, on instaurera de nouvelles taxes ou onaugmentera celles qui existent pour compenser lemanque à gagner du pays. Et il est fort à parier quel’on augmentera les taxes indirectes — pourtant lesplus injustes — parce qu’elles sont moins repérablesque les impôts directs comme l’impôt sur le revenu. En gros, le gouvernement Frogier essaie de copier legouvernement Raffarin qui baisse l’impôt sur le revenumais qui créé les conditions pour que les régions etdépartements soient obligés d’augmenter leurs taxes.C’est un simple transfert fiscal dans lequel les contri-buables ne gagnent rien. Bien au contraire !

Sur la nature des soi-disantsbaisses d’impôts

En fait, si globalement le territoire ne verra pas vrai-ment baisser ses rentrées fiscales, il y aura quandmême des baisses d’impôts pour certaines catégoriesde contribuables, c’est-à-dire... pour ceux qui payentpas mal d’impôts parce qu’ils gagnent beaucoup alorsque les petits contribuables ne pourront pas bénéfi-cier de ces baisses. En d’autres termes, les gros reve-nus paieront moins d’impôts alors que les petits reve-nus continueront à payer autant d’impôts qu’aupara-vant ! Un exemple : ceux qui peuvent se payer uneentreprise pour réparer les dégâts d’Erica pourrontdéduire le montant de ces travaux de leurs revenusimposables alors que ceux qui sont contraints deréparer eux-mêmes faute de moyens sont oubliés...Cette tendance n’est pas nouvelle : le gouvernementFrogier multiplie les mesures d’exonération fiscales endirection des gros revenus en prétextant que ce sont desmesures pour redynamiser l’économie. On l’attend tou-jours cette embellie économique. Et en attendant lesriches s’enrichissent et les autres s’appauvrissent..

On assiste actuellement à une vive agitation socialequi se traduit par des grèves et des blocages d’en-treprises sur le terrain. Sans préjuger du fondement

des revendications ou des actions des différents protago-nistes de ces conflits sociaux, l’Union Calédonienne tendplutôt à dénoncer les véritables causes qui conduisent irré-médiablement à de telles situations.Nous rappelons que le « Pacte social » avait été élaboré etsigné dans l’esprit de l’Accord de Nouméa, c’est-à-dire ledialogue et la concertation. Chacun sait qui est responsablede son sabotage. Depuis l’éclatement du « Pacte social » onconstate de grandes difficultés à bâtir un véritable dialoguesocial.Le refus du dialogue procède d’une stratégie de tension pourdes fins électoralistes, certains partis politiques ont décidé dedéclencher le réflexe de la peur en adoptant des positions« jusqu’au boutistes », en refusant dialogue et concertation.La multiplication des conflits sociaux reflète la situation

politique qui restera soumise à des tensions jusqu’aux élec-tions de 2004.Ce climat n’est pas propice à l’application de l’Accord deNouméa déjà mis à mal par les responsables du RPCR et lafuite de l’État devant ses responsabilités.Comment peut-on répondre à des revendications telles quela protection de l’emploi local, lorsque des signataires duditaccord refusent la mise en place du corps électoral figé,fondement de la citoyenneté, qui ouvre droit à l’emploi ?La surenchère électoraliste a pris le pas sur le dialogue et laconcertation qui exigent à notre sens, bonne foi et respectmutuel dans la recherche de solutions consensuellesNous appelons les parties concernées ainsi que l’ensemblede la population à la plus grande vigilance et à la plusgrande lucidité pour ne pas se focaliser sur l’accessoire,mais appréhender avec sérénité les véritables enjeux et pro-blèmes de fonds, et contribuer à la recherche des solutionsles plus adéquates.

Les dessous électorauxdes mouvements sociaux

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n Quel travail peuvent faire ceux qui, parmi les ensei-gnants du grand Nouméa, sont bloqués psychologique-ment (Merci à nos médias) contre la brousse et viennentà reculons y faire deux ans de galère ?n Quel temps d’adaptation faut-il à un prof métro qui varepartir dans 2 ans, 4 au plus, et qui n’a qu’une demi-journée d’explications, dans une grande salle deNouméa, sur les milieux d’origine de nos enfants ?n Quelle est la continuité de l’enseignement, quand un pro-fesseur n’est remplacé que sur plus de 15 jours d’absence ?n Quelle efficacité a le « ministère de l’éducation »local, quand son ministre est illégalement mis en place

par le RPCR, pour maintenir sa béquilleFCCI, grâce à la complicité de l’état qui nel’oblige pas à démissionner alors qu’il a

été condamné ?Alors, oui, nous avons des raisons d’être en

colère !Non, ce n’est pas en faisant des « guili-guili »au RPCR qu’on en tirera quelque chose !Non, le corps électoral figé ne sert pas qu’en

2008 pour deux élections ! Le corps électoralest une nécessité urgente, déjà trop repoussée,faite « pour créer quelque chose en commun »comme le rappelait récemment Alain Christ-nacht : c’est notre citoyenneté commune, notre

droit commun au travail, et l’identité quinous rapproche.Non, les allocations pour tous ne sont pas un

luxe mais une nécessité de solidarité, inscritedans l’Accord de Nouméa.Assez d’hypocrisie, arrêtez « d’étudier la

question » et œuvrez enfin pour nos enfants,priorité absolue d’un gouvernement et d’élus res-ponsables ! oeuvrez pour des internats plus

humains et performants, des personnels forméset titularisés, des enseignants mieux remplacés,des élèves en difficulté pris en charge spéciale-ment, une citoyenneté qui nous rapproche etnous protège, des allocations sans sélection, unrééquilibrage réel… Pour tout cela, l’UC a apprisdepuis longtemps, il faut se battre, dans la poli-

tique, dans les associations de parentsd’élèves, dans les syndicats. Vite, maintenant.

Car on fait bien peu, et les résultats de nos enfants sontsouvent aussi mauvais qu’avant !Combien d’enfants sont encore absents de l’école quandil pleut un peu fort, et que le radier déborde ou que lapiste vers la propriété ou la tribu est impraticable ? Lerééquilibrage escargot n’a toujours pas enlevé le bac dela Ouaième ou la route à horaires Thio-Canala... tandisque le RPCR essaie tous les jours d’avoir plus pour ses« petites » affaires.n Combien d’internes souffrent et se découragent dansdes internats casernes, avec leurs rangées de lits sansintimité, leurs douches sans portes, leurs armoires défon-cées… et leurs jours sans âme ?n Quels sentiments ont les nombreux élèvesauxquels on a demandé de réfléchir à une for-mation, et qui chaque année n’y trouventensuite pas de place ?n Quel travail trouvent nos jeunes quand 60millions de Français peuvent venir libre-ment, et que bien des emplois leur sont don-nés, souvent de préférence à un jeune calé-donien, alors que le chômage, déjà a plus dudouble de la France, ne cesse d’augmenter ?n Quelle vie ont les enfants des famillesnécessiteuses quand, du fait même d’être sanstravail, celles-ci n’ont pas droit non plus auxallocations familiales, en vigueur depuis 70ans en France, condamnées ici comme un« argent braguette » par un gouvernement quipréfère l’immigration aux enfants du pays ?n Quel est le suivi de la santé de nosenfants, quand la médecine scolaire estabsente parce que gouvernement et pro-vinces n’arrivent pas, depuis des années,à régler un problème de textes ?n Quel est le suivi à l’orientation, quel estle suivi social quand assistantes sociales etconseillères d’orientation courent sanscesse d’un établissement à l’autre ?n Quelle est la réalité de l’enseignementdes langues locales, quand les professeurssont de simples locuteurs faisant ce qu’ilspeuvent sans bénéficier d‘aucune forma-tion sérieuse ?

Enseignement : On étudie toujours la question …

La documentation sur les questions de l’enseignement abonde maintenant, entre leslivres spécialisés, les études, les séminaires et autres colloques, tous pleins... d’ensei-gnements. Le « pays du non dit » s’efface, et l’on est passée au « pays du on dit...».

Reste à construire « le pays du on fait ».

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Dans un Pays comme lenôtre qui est en train degrandir, avec l’appui

contractuel de son colonisateur(il a signé l’Accord de Nouméa),la plus grande attention devrait

Les deux visages de l’Etat...ETAT DEMOCRATIQUE

ETAT TERRORISTE

être portée à l’affectation et àla formation des postes clés del’administration dont nousaurons besoin, particulière-ment en brousse. Qu’en est-il ?Avons-nous les meilleurs ensei-

Combien de coups tordus de l’Etat révélés au grand jour, pour combien de coups« réussis» ?

Quelques actions terroristesde l’Etat français où il s’estfait prendre la main dans le

SAC :— organisation de la Main Rougechargée d’assassiner les militantsdu FLN sur le territoire hexagonalpendant la guerre d’Algérie,— affaire des Irlandais de Vincen-nes où des armes avaient été dépo-sées par la cellule anti-terroristelors d’une perquisition pour faireaccuser faussement des Irlandais deleur appartenance à l’IRA,— attentat contre Green Peaceavec deux morts en Nouvelle-Zélande.— affaire des Paillotes en Corse oùun préfet est impliqué dans unincendie criminel,— Implication dans le GAL encharge de liquider en Espagne ouen France des militants indépen-dantistes basques,— Ecoutes téléphoniques del’Elysée.Et encore la liste n’est pas exhaus-tive..., nombre d’affaires louches

ont été classées ou non élucidées.Que penser, sincèrement, de nosinterlocuteurs qui viennent au nomde l’Etat prendre des engagementssur le devenir de notre Pays ?Que savons-nous réellement desactivités « annexes » que mène laGendarmerie dans chacune de noscommunes ? Sachons tous qu’unGendarme travaille aussi pour lerenseignement, toujours à l’affûtde la moindre information, ilquestionne innocemment à lon-gueur de journée (quand il sort desa brigade, direz-vous). Puis iltransmet, il transmet tout.Que savons nous réellement del’activité de l’armée en Nouvelle-Calédonie, ils ne passent quandmême pas tout leur temps à asti-quer leurs armes.Que savons-nous des fameux RGqui ici ont pignon sur rue ? Eux quiont leurs fax directement reliés auMinistère de l’intérieur à Paris. Ilsnotent tout, classent tout. Lemoindre kanak qui sort du lot estaussitôt fiché, catalogué, et certai-

nement classé comme futurgêneur à écarter. Ne parlons pasnon plus de certains métros quiont le malheur de venir du Pays-Basque ou de Corse et qui s’impli-quent dans notre combat. Eux enplus ils trouvent que leur télé-phone marche mal.En effet sachant que l’Etat estcapable encore de mettre le feu,qui peut affirmer que les écoutestéléphoniques en kanaky n’exis-tent pas ? En plus avec la techno-logie actuelle et le monopole del’OPT, ce n’est vraiment pas unedifficulté ici, aujourd’hui plusqu’hier avec les milliards investissur le centre d’écoute de Ton-touta.Sachant que l’Etat est capableencore d’assassiner, qui peut affir-mer qu’il est incapable de suppri-mer toute tête qui dépasse et quipourrait le gêner ? Dans certainscouloirs on entend même parfois àpropos des gêneurs que soit ilstombent malades, soit ils ont unaccident.

Plus pervers encore : l’Etat quiferme les yeux ou qui faitmine de regarder ailleurs. Là

aussi nous pouvons trouver denombreux exemples de laxisme desa part. L’année passé, sur ordredu plus haut représentant de

NE RIEN FAIRE...l’Etat en Nouvelle-Calédonie, lesforces de l’ordre sont intervenuessubitement afin de dégager laroute territoriale à La Foa bloquéepar les grévistes du SOENC mines.

Les communes de Kouaoua etCanala étaient bloquées depuis

plusieurs jours déjà, les ensei-gnants ne pouvaient plusrejoindre leurs écoles, les livrai-sons étaient bloquées. Tout vivaitau ralenti, mais où était l’Etat à cemoment là pour les gens deCanala et de Kouaoua ?

ET LAISSER DIREgnants pour former nosenfants ? Avons-nous les meil-leurs sous-préfets, les meil-leurs fonctionnaires d’Etat ?Là encore, il fait semblant de nepas voir.

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Avez-vous déjà lu Albert Memmi ? Si c’est non, alors il n’est pas trop tard. C’est le moment.Les éditions Gallimard viennent de republier en un seul volume « Portrait du colonisé » et« Portrait du colonisateur » dans la collection de poche FOLIO actuel (environ 750 F). C’estl’occasion de découvrir ou de redécouvrir les textes forts d’un intellectuel engagé qui dès lafin des années 50 entreprit un inventaire des situations respectives du colonisé - qu’il étaitet du colonisateur qu’il côtoyait au plus près pour essayer de se comprendre lui-même.

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Le contrôle de légalité desCommunes et des Provinces est faitpar-dessous la jambe. Les fonction-naires d’Etat pas assez nombreux ouincompétents laissent ainsi passerdes incohérences, des financements

scabreux, et lorsqu’une affaire estrévélée, de toute manière l’Etat quiavait fermé les yeux (qui ne dit motconsent) ne sera pas inquiété.Alors restons vigilants, ne nous lais-sons pas encore éblouir par les bons

mots, par les engagements officielsde l’Etat et ayons toujours en tête lescoups tordus qu’il est capable defaire chez lui, comme ailleurs, et ima-ginons de quoi il peut être capablechez nous maintenant... et demain.

Portrait du colonisé et du colonisateur

Parti de sa propre condition, ildevait conclure que tous lescolonisés se ressemblent et

par la suite aussi, en quelquesorte, tous les opprimés de par lemonde. La colonisation, ellemême quels que soient le conti-nent et la période de l’histoireporte toujours le masque grima-çant de la négation de la liberté etde la dignité de l’autre.La lecture des analyses d’AlbertMemmi demeure d’autant plussalutaire aujourd’hui que cer-taines d’entre elles peuventparaître dépassées.En Nouvelle-Calédonie, l’image ducolonisé n’est-elle pas sérieuse-ment brouillée depuis les Accordsde Matignon et de Nouméa ? Lescapacités intellectuelles des jeunesKanak sont reconnues, au moinsdans leur principe, et consécutive-ment leur droit à occuper despostes à responsabilité (politique,économique, technique, cultu-relle, etc). Les cadres Kanak sontencore rares, mais la lutte contrel’échec scolaire est devenue unepréoccupation officielle, de mêmeque le rééquilibrage économique.Il n’est plus question d’entériner lamarginalisation du peuple Kanakdans son propre pays, on afficheune volonté de partage et de pro-motion qui devrait à termeconduire à une substantielle

réduction des inégalités. Le par-tage du pouvoir politique entrecolonisateur et colonisé est un faitqui s’impose au regard de tous.On ne peut plus dire comme le fai-sait hier Albert Memmi que« nationalement, civiquement, (lecolonisé) n’est que ce que n’estpas le colonisateur ». Il est aujour-d’hui un citoyen de ce pays. La cul-ture Kanak possède désormais lesmoyens de sa reconnaissance, avecnotamment la construction d’unimmense centre culturel derenommée internationale. Il existeun enseignement universitaire decertaines langues Kanak, d’autresdevraient suivre et des projets dedéveloppement s’élaborent enprimaire et en secondaire dans cedomaine. De nombreux artistes(peintres, sculpteurs, musiciens,écrivains) accèdent à la notoriétédans le pays et même au-delà. Lesstructures de santé sont sansaucun doute parmi les meilleuresdu Pacifique, etc. Le tableau queMemmi dressait de la colonisationFrançaise dans les années 50semble définitivement révolu.Mais est-ce bien sûr ?Ce serait, je crois, oublier deuxfaits importants.Le premier est que les acquisincontestables de ces dernièresannées est le fruit d’une lutte sou-tenue depuis plus de trente ans

par le mouvement indépendan-tiste Kanak et qui continue au-jourd’hui encore, chaque jour queDieu fait. L’heure de célébrer la victoiren’est pas encore venue. Loin delà. Une pause inconsidéré, un mo-ment de distraction, une grandecrédulité... Et le colonisateur enprofite pour reprendre le dessus,revenir sur les évolutions et impo-ser des décisions plus conformes àson idéologie de domination. Ilsuffit de voir comment la droitelocale et le gouvernement fran-çais ont su exploiter une remar-que du conseil constitutionnelpour remettre en cause des pansentiers de l’Accord de Nouméa. Etici bien des pages apparemmentdésuètes d’Albert Memmi retrou-vent de la couleur : colonisés etcolonisateurs devraient s’y recon-naître facilement. Tant il est vraique certaines attitudes évoluentet d’autres bien peu, dès que lesapparences craquent.Par ailleurs si la puissancecoloniale concède d’importantestransformations de la société, ellene cède en rien sur l’essentiel. Lalecture des Accords de Matignoncomme de celui de Nouméa estde ce point de vue éloquente. Le problème de la Nouvelle-Calédonie y reste principalementprésenté comme la tension entre

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deux communautés plutôt que comme une revendi-cation d’indépendance nationale. Or la questionmajeure pour les Kanak est moins la co-existence desCalédoniens et des Kanak, qui est un aspect second,que la reconnaissance de la souveraineté dont ils ontété dépouillés, il y a maintenant un siècle et demi. Etc’est pourquoi le gouvernement de la France ne peutprétendre jouer le rôle d’arbitre, rôle dans lequel se

RFO : mises au point

RFO : mises au point

Note du Mouvement d’Union Calédonienne adressée au Directeur Général de RFO Nouvelle-Calédonie le 4 août 2003

Nous sommes aujourd’hui contraints de porter àvotre connaissance des faits, qui si nous les lais-sons sans suite, risquent d’entraîner à nouveau la

station RFO Nouvelle-Calédonie sur la pente d’uneinformation partisane.Au cours des dernières semaines, les téléspectateurs calé-doniens ont assisté à des interventions fortement orientéesde la part de journalistes auxquels la mission de servicepublic impose théoriquement une rigoureuse neutralité.Veuillez trouver ci-dessous quelques exemples de cesinterventions tendancieuses, assorties de nos remarquespour que vous puissiez cerner les raisons de notremécontentement.Le 18 juin dernier, au cours du journal télévisé local, lestéléspectateurs calédoniens ont assisté à la présentationd’une analyse totalement erronée ayant trait au problèmedu corps électoral restreint de Nouvelle-Calédonie, unedes dispositions spécifiques de l’Accord de Nouméa.Notre propos n’est pas de contester ni le ton, ni la tour-nure journalistique de cette analyse qui, nous l’avonscompris, doit rester la contribution personnelle de toutjournaliste. Notre réaction est essentiellement motivéepar une présentation erronée de faits relatifs au sujet.Ainsi, après avoir expliqué que le corps électoral res-treint (aux élections provinciales) est une dispositionissue de l’Accord de Nouméa, la journaliste a affirmé quecette disposition est devenue un sujet de discorde lorsquele FLNKS est revenu sur la signification arrêtée à lasignature de l’Accord. En clair, le FLNKS a changéd’avis, voulant un corps électoral « figé » (seuls ceuxprésents en 1988 et totalisant 10 années de présence enNouvelle-Calédonie voteront) alors qu’il avait été

convenu qu’il serait « glissant » (au bout de 10 années deprésence, les nouveaux arrivants voteront).Ceci est absolument faux. Cette disposition pose aujour-d’hui problème du fait d’une imprécision de la loicomme l’a relevé le Conseil Constitutionnel en mars1999. Ayant conscience que « le critère du tableauannexe glissant reviendrait à rendre difficilement intelli-gibles certaines des conditions alternatives figurant àl’article 188 dont le libellé reproduit pourtant fidèlementl’Accord de Nouméa », l’Assemblée Nationale en accordavec le gouvernement puis le Sénat ont rétabli fin 1999la lecture “corps électoral figé” par un vote à la quasiunanimité dans les deux assemblées. Reste que cette pré-cision ne sera pleinement valide qu’après adoption par leCongrès National.En attendant, tout ceci démontre bien que le mécontente-ment du FLNKS était justifié et que la responsabilité dulitige incombait essentiellement au législateur, soit tota-lement l’inverse de ce qui fut présenté ce soir là à RFO.Permettez-nous d’ailleurs de penser qu’il s’agissait làd’une présentation intentionnelle puisqu’à aucunmoment la journaliste, Mme Nathalie Daly, n’a fait allu-sion aux rectificatifs adoptés ultérieurement parl’Assemblée Nationale et au Sénat... alors qu’elle préten-dait faire un récapitulatif sur le sujet.A la veille de l’arrivée du Président de la République,Mme Angela Wamérengo-Palmiéri, présenta une rétros-pective des relations de Jacques Chirac avec la Nouvelle-Calédonie. Cette présentation serait passée inaperçue siladite journaliste n’avait pas laissé entendre que l’évolu-tion statutaire de la Nouvelle-Calédonie était en réalité àmettre au crédit de M. Chirac, « l’histoire ayant voulu

complaît toujours la puissance colonisatrice. Pourtout cela et bien d’autres choses encore, il est bon derelire les deux ouvrages d’Albert Memmi. Ce sont deslivres précieux pour rester lucide dans le combatcontre la colonisation qui demeure envers et contretout le nôtre. Hier comme aujourd’hui et demain.

Kamoo Cuun nga

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que les Accords de Matignon et de Nouméa soient signéssous un gouvernement de gauche ». Une telle présenta-tion démontre un parti pris scandaleux et s’apparentevéritablement à du révisionnisme historique dont laCalédonie ne peut que souffrir.Lors du passage du Président de la République dans lechef-lieu de la Province Nord, Koné, le parti indépen-dantiste Union Calédonienne et le syndicat USTKEmanifestèrent dans le but de dénoncer la non-applicationde principes fondamentaux de l’Accord de Nouméa. A cepropos, M. Gilbert Assawa, journaliste RFO basé enProvince Nord, s’est autorisé des commentaires qui n’ontrien à voir avec du journalisme. Il dénonça en effet « cespersonnes qui manifestent et qui sont les mêmes quiréclament ensuite des subventions à la France ». Outreleur caractère outrageux, ces propos constituent à nosyeux une faute déonthologique qui appelle une sanction.Enfin, dernier exemple en date, lors du journal télévisédu 2 août, Mme Gwenola Quémeneur, fit longuementétat d’une lettre ouverte à l’Union Calédonienne rédigéepar madame Néaoutyine, épouse du président de laProvince Nord, dans laquelle elle fustige les positionspolitiques de ce parti et dénonce les propos outranciersdont son mari aurait été victime lors des manifestationsde Koné. Si nous reconnaissons sans réserve à Mme

Par la présente, l’Union Calédonienne vousadresse ses plus vives protestations quant à lapartialité dans le traitement de l’information

dont fait preuve votre station de service public.En effet, le 25 juillet 2003, commentant la visite duPrésident Chirac à Koné, le journaliste de RFO-Konéqualifiait de « reniement de la parole donnée » ou encore« manifestants d’aujourd’hui mais demandeurs de sub-ventions demain » les actions de l’Union Calédonienne.Ces propos relèvent davantage du militantisme politiqueque du journalisme impartial que nous sommes en droitd’attendre d’un service public.Par ailleurs, le jeudi 31, lors du journal télévisé deTVNC, la journaliste a prétendu que le jour même, àRadio Djiido, dans le cadre de l’émission « l’Invitédu Jeudi », l’Union Calédonienne avait interdit auBureau Politique du FLNKS de s’exprimer. En proje-tant des images d’archives, sans le préciser, présen-tant Paul Neaoutyine s’asseyant, la journaliste a laissécroire aux téléspectateurs que l’Union Calédonienneavait empêché le Président Neaoutyine de s’exprimerà Radio Djiido.Dans les faits, c’est le contraire qui s’est passé. Unedélégation de membres du PALIKA, sans Paul

Lettre du Secrétaire Général du Mouvement d’Union Calédonienneadressée au Directeur de RFO Nouvelle-Calédonie le 4 août 2003

Neaoutyine, du RDO et de l’UPM a prétendu repré-senter le FLNKS sans l’Union Calédonienne, refusantla présence dans l’émission de Charles Pidjot, délé-gué de l’Union Calédonienne au Bureau politique.Devant les protestations de Charles Pidjot, c’est d’uncommun accord que l’émission a été annulée.Le fait de fournir une pseudo information, en réalitéfausse, en l’illustrant d’un montage sans qu’il soitprécisé qu’il s’agissait d’images d’archives, sansavoir contrôlé l’information comme l’exige la déon-tologie journalistique, relève de la désinformation.Aucun rectificatif n’a ensuite été diffusé sur RFO TValors que la rédaction de Djiido avait rétabli les faitsdans leur réalité en faisant une mise au point dans sonjournal radiodiffusé du lendemain.Ces propos et ces actes nuisent gravement à l’imageet à l’honneur de l’Union Calédonienne.Au nom de l’Union Calédonienne, je vous demandede rétablir les faits dans leur réalité par un rectificatiflu au cours du journal télévisé et que les journalistesen cause soient priés par la direction de votre stationde ne pas rééditer ce genre d’agissements.Je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur, messalutations distinguées.

Néaoutyine le droit d’exprimer son opinion, nous contes-tons par contre le fait que RFO s’en soit fait l’écho demanière aussi large, au point que l’on peut y voir encoreun véritable parti pris. Rappelons que Mme Néaoutyinen’occupe aucune fonction politique ou administrative quijustifie un tel traitement de faveur, sa seule particularitéétant d’être l’épouse du Président de la Province Nord.A moins que la politique de RFO soit désormais de don-ner à chaque citoyen de faire connaître ses positions indi-viduelles, nous ne trouvons aucune justification à cetteaffaire, d’autant plus que l’organisation incriminée,l’Union Calédonienne, n’a été, à aucun moment sollici-tée pour répondre aux allégations de cette personne.Avouez qu’il y a là un bel exemple de traitement inégalVous comprendrez que nous sommes choqués par la tour-nure que prend le traitement de l’information sur notrechaîne publique, d’autant plus qu’une telle situation n’estpas sans nous rappeler une époque où des journalistesconfondaient déjà leurs opinions avec la réalité. C’étaitlorsque la Nouvelle-Calédonie s’enfonçait dans unconflit colonial...En souhaitant que vous pourrez prendre les dispositionsqui s’imposent, nous vous prions, Monsieur le Président,d’accepter nos respectueuses salutations.

Copie à : Monsieur le Président du CSA

L’AVENIR CALÉDONIEN - 7 -

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LE CARREFOUR DES JEUNES DE L’UNION CALEDONIENNE« MURU RE TE PE » les 18, 19, 20 et 21 septembre 2003 à Canala

Pendant quatre jours, les18, 19, 20 et 21 septembre,la commune de Canala aaccueilli deux cent cin-quante participants dont lesmembres de l’AssociationJeunesse Kanaky Monde(AJKM).

Débats, groupes de tra-vail, moments d’échan-ge et d’interrogation.

Des temps forts pour les jeunesde l’UC qui ont exprimé le désirde ne pas rester au bord duchemin et de participer active-ment à la construction de leurpays, dans le respect de l’ac-cord de Nouméa. On y est venu

LES RESOLUTIONS DU CARREFOUR 2003

pour s’informer, se former etparticiper à une prise deconscience politique. Construirel’Accord de Nouméa, le fairevivre, intégrer l’idée de devenir

citoyen avec les autres commu-nautés du pays, s’inscrire sur leslistes électorales, autant d’argu-ments qui plaident en faveurd’une bonne gestion de l’avenir.

I - Les jeunes de l’UC réunis en carrefour «Muru re tepe» à Canala :Constatant, la dynamique engagée par les structures de jeunes depuis le car-refour de Touho :Décident, de maintenir et de renforcer les travaux sur le questionnaire, sur lesformations politiques et institutionnelles,Décident, la mise en place d’une équipe afin de rétablir le réseau internatio-nal dans le cadre des actions menées par l’AJKM,Engagent, les sections de jeunes à faire inscrire les jeunes sur les listes élec-torales,Engagent, chacun d’entre nous à faire le travail de devoir de mémoire pour

les 50 ans du Mouvement.II - Les jeunes de l’UC réunis en carrefour «Muru re tepe» à Canala :Constatant le ressentiment des jeunes d’être de plus en plus mis à l’écart de la société alors quele processus de l’Accord de Nouméa instaure un destin commun,Interpellent, les aînés ainsi que les décideurs sur leurs responsabilités envers la jeunesse du pays,Souhaitent, plus d’échange et de solidarité entre les sections de jeunes et les élus,Engagent, les sections de jeunes à prendre plus d’initiatives dans la construction du Pays en s’in-vestissant dans les secteurs économique et social tout en valorisant notre culture avec convic-tion.

III - Les jeunes de l’UC réunis en carrefour «Muru re tepe» à Canala :Réaffirme, que l’émergence de Kanaky doit être un pays plus juste, plus solidaire envers sescitoyens,Pour ce faire, le carrefour engage les jeunes de l’Union Calédonienne a s’affirmé avecconviction, rigueur et discipline dans notre combat quotidien.

Le PrésidentChristian Tein

- 8 - L’AVENIR CALÉDONIEN

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S DE L’UNION CALEDONIENNE20 et 21 septembre 2003 à Canala

Parallèlement au travailstudieux des participants,des activités de décou-

verte ou d’information étaientproposées.A la médiathèque municipale,l’histoire de l’UC, la vie de sesleaders ont fait l’objet d’uneexposition. La délégation deHienghène a proposé la cons-truction de deux pirogues tra-ditionnelles qui resteront sur lacommune de Canala.

Découvrir l’art de construire des piroguesL’équipe des sculpteurs

Les cadres de SMSP et deFalconbridge étaient égale-ment présents et ont informé lepublic sur l’avancée des travauxet l’enjeu de l’usine du Nord.Enfin, on a découvert les atoutsnaturels de la commune, à Miaou La Crouen et pratiqué lecanyoning à la cascade de Ciu.Logés à l’internat provincial,les participants ont géré la pré-paration des repas à tour derôle.

L’AVENIR CALÉDONIEN - 9 -

Lors de la fête du Patrimoine à Canala,balade avec les pirogues de l’AJKM.

Leçons de greffes par le vieuxLuneau.

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- 10 - L’AVENIR CALÉDONIEN

La situation politique

Il y a près de 15 ans une poi-

gnée de main a scellé l’accord

de Matignon. Ce fut un grand

pas parce que de la sueur et des

larmes ont coulé et parce que

certains compagnons, devant

qui je m’incline aujourd’hui et

qui ont largement œuvré pour

cette réalisation ont disparu.

Cet accord a donné naissance à

la provincialisation dont nous

portons aujourd’hui l’héritage.

La Province a ainsi acquis, non

sans difficulté et parfois avec

peu de moyens, un certain

nombre de compétences pour

être un outil au service du désen-

clavement, de la décentralisation

et du développement.

À la fin du premier mandat de

ce processus et à 10 ans de la

première consultation de sortie

de l’Accord, nous constatons

que la dérive s’est installée dans

son esprit comme dans sa lettre

et que l’Etat ne joue pas pleine-

ment son rôle de garant de la

légalité et de signataire de

l’Accord, notamment dans le

refus d’appliquer la collégialité,

le refus de mettre immédiate-

ment en œuvre le corps électo-

ral figé, dont découlent l’em-

ploi local et la citoyenneté, ou

encore les signes identitaires.

Rappelons à titre d’exemple

que lors de l’Accord signé en

1998, 8 000 nouveaux électeurs

ont été inscrits et sont issus de

l’immigration des 24.000 per-

sonnes entrées sur le territoire

depuis 1988. Combien y en

aura-t-il demain après le recen-

sement ? Quelle réponse d’ave-

nir pouvons-nous donner à des

jeunes de moins de 25 ans qui

représente 30 % des deman-

deurs d’emplois ?

La continuité territoriale

Nous constatons que les pro-

blèmes que nous connaissons

actuellement relèvent de l’ab-

sence d’une véritable politique

qui doit prendre en compte le

fondement même du rééquili-

brage qui est le désenclavement

et le développement économique

par la continuité territoriale.

Pour ce faire, un geste fort de

l’Etat est nécessaire pour que la

continuité territoriale et son

principe égalitaire puissent

s’appliquer jusqu’aux Iles

L’environnement et le dévelop-

pement durable

Un développement est durable

s’il garantit que lés besoins de

la génération actuelle du pays

sont satisfaits, sans porter pré-

judice à la faculté dés généra-

tions futures de satisfaire leurs

propres besoins. Aussi, la

Charte de l’environnement et

du développement durable que

nous souhaitons mettre en

place est l’émanation d’une

réflexion de longue date et un

engagement solennel des diffé-

rents partenaires dont l’Etat qui

par votre signature apportera

une dimension internationale

La formation

L’Accord de Nouméa précise

notamment que les formations

devront dans leur contenu et

leur méthode mieux prendre en

compte les réalités locales, l’en-

vironnement régional et les

impératifs de rééquilibrage. La

réalité aujourd’hui est que le

retard est important et que l’ac-

cession aux responsabilités,

notamment dans le cadre du

transfert des compétences,

risque d’être un échec ou une

utopie.

Face à ce constat général

mitigé, nous avons le devoir de

nous poser la question de savoir

si nous avons rempli, les uns et

les autres, toutes nos obliga-

tions pour mener ce pays vers

son destin au regard des

attentes de la population.

Notre situation insulaire est à la

fois une chance mais aussi un

handicap. C’est une chance

parce que les atouts, en matière

touristique, foncière ou envi-

ronnementale sont à la base

d’un cadre de vie naturelle.

C’est un handicap parce que les

aléas liés à l’éloignement et à

l’éclatement géographique

engendrent une vér i tab le

pesanteur au niveau de la com-

munication et de la situation

économique et sociale.

Robert Wienie Xowie

Pour sa part, le Parti socialiste réaffirme son soutien sans réserve à lademande du FLNKS que le processus de révision constitutionnelle éta-blissant définitivement le corps électoral en Nouvelle-Calédonie, soitrepris. Dans un territoire où le respect de la parole donnée revêt unedimension majeure, il appartient au président de la République, lorsde son prochain déplacement dans l’archipel, de dissiper le trouble etl’inquiétude qu’ont suscitées ses prises de positions successives et,pour ce faire, de prendre des engagements clairs assortis d’un calen-drier précis de mise en œuvre.

DISCOURS DU PRÉSIDENT DE LA PROVINCE DES ILES LOYAUTÉ (extraits)Passage de Chirac en Calédonie : prises de positions

COMMUNIQUÉ DU PARTI SOCIALISTE (extraits)

« Il faut leur dire

qu’on ne se lais-

sera plus faire. On

n e p e u t p l u s

croire qu’en nous

mêmes... ».

Eloi Machoro,

Nouméa, janvier 1983

Directeur de publicationBernard LepeuComposition

Union CalédonienneImpressionGraphoprint

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L’AVENIR CALÉDONIEN - 11 -

Sur le plan politique et insti-tutionnelNous sommes à quelques mois dela fin de la première mandatureissue de l’Accord de Nouméa.Le discours que vous avez pro-noncé hier 23 juillet 2003 à laPlace des Cocotiers a mis enexergue la volonté de l’Etat d’ac-compagner le processus enmarche et de veiller à l’applica-tion pleine et entière de l’Accordde Nouméa sans possibilité deretour en arrière.

Cependant, certaines interroga-tions de nombreux citoyens n’ontpas trouvé de réponse claire dansvos propos comme le problèmedu Corps Electoral, sujet auquelsont attachés les Calédoniensmais pour des raisons différentes.La continuité territorialeLa situation géographique desIles Loyauté fait de la continuitéterritoriale un élément essentielqui nous tient à cœur et qu’ilconvient de ne pas négliger.Aujourd’hui il est devenu urgentde mettre en place une véritablepolitique qui prend en compte lefondement même du rééquili-

brage à savoir le désenclavementet le développement économiquepar la continuité territoriale.La formation des hommesLa formation des Hommes estaussi un sujet qui nous préoc-cupe. Comme vous le savez lecapital humain est le pilier incon-tournable de tout projet de déve-loppement qu’il soit économique,social ou culturel.Les formations doivent dansleur contenu et leur méthodemieux prendre en compte lesréalités locales et s’inscrire dansune démarche de véritableémancipation.Nous voulons attirer votreattention sur la situation de nosenseignements privés, « fer deLance » dans l'émancipationKanak et très actifs dans notrecommunauté qui reste aujour-d’hui les parents pauvres del’enseignement.

Lifou, chef-lieu de la provinceVous connaissez la place impor-tante des communes dans ledéveloppement économique etsocial de la Nouvelle-Calédoniecomme en Métropole. Elles assu-

rent au plus proche des citoyens,les services les plus essentiels.La Commune de Lifou doitrépondre à plusieurs con-traintes liées à l’étendue de sonterritoire, à un habitat très dis-persé, à des kilomètres de voie-rie à entretenir.À cela s’ajoutent les contraintesliées à la fixation sur Lifou, duChef-lieu de la Province des IlesLoyauté qui engendre un déve-loppement humain, social etéconomique, nécessitant de lacommune, des investissementsimportants sans financementsspécifiques.

Le développement démogra-phique de Lifou oblige les tri-bus à se réorganiser et à s’ins-taller sur de nouveaux espacesoù aucune infrastructure pri-maire n’existe, telle que l’eaupotable et l’électricité.L’Etat qui nous accompagne déjàpar le biais des Contrats deDéveloppement Etat/Communesur le fondement de la loi du 19mars 1999 doit poursuivre ceteffort. Neko Hnepeune

DISCOURS DU MAIRE DE LIFOU (extraits)

lédonie : prises de positions

« les français n’ont pas deparoles comme les occiden-taux, ils ne connaissent que lesrapports de force ».J-M. Tjibaou, Paris, avril 1983

« Il faut leur dire

qu’on ne se lais-

sera plus faire. On

n e p e u t p l u s

croire qu’en nous

mêmes... ».

Eloi Machoro,

Nouméa, janvier 1983

Mobilisation sur Koné

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Sur la base des engagements del’Accord de Nouméa, L’UnionCalédonienne a manifesté pour sefaire entendre partout où Chiracétait : au Sud, au Nord et aux Ilescar le président de la Républiquefrançaise a renié la parole de l’Etatet déjugé les parlementaires duSénat et de l’Assemblée Nationalesur le corps électoral figé qui estune promesse faite aux citoyenscalédoniens.Une semaine jour pour jour aprèsles manifestations organisées à

Nouméa, Lifou et Koné par leMouvement d’Union Calédonien-ne la répression policière de l’Etatfrançais est mise en branle sanssommation : Le vendredi 1er août2003, le 1er Secrétaire Généraladjoint de l’Union Calédonienneest mis en garde à vue pour êtreentendu par la Gendarmerie.L’Union Calédonienne condamneces pratiques d’un autre temps des-tinées à intimider et rappelle que laliberté d’expression et d’opinion estun droit, une liberté fondamentale

que permet la démocratie que laFrance prétend défendre.L’Union Calédonienne en appelledonc a plus de discernement de lapart des autorités de l’Etat afin dene pas commettre les erreurs dupassé.Fidèle à son histoire, forte desacquis qu’elle a obtenu par lamobilisation de ses militants,l’Union Calédonienne mèneratoujours le combat pour le Pays etpour défendre les acquis del’Accord de Nouméa.

Communiqué du 2e Secrétaire Général adjoint du Mouvement d’Union Calédonienne 02 août 2003

A la suite de cette première audition du SG, le Président du Mouvement et le 2ème SG adjoints ont également étéconvoqué par la Gendarmerie; ce qu’on leur reproche « organisation et participation à un attroupement armé ! »

- 12 - L’AVENIR CALÉDONIEN

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«Pour le peuplekanak, rien, depuisdes lustres, n’estjamais acquis ».

Alain Rollat,Extrait du livre“Tjibaou le Kanak”.

Koné, le 25 juillet 2003Lors de la visite

du Président Chiracà l’assemblée de la Province Nord, au

moment où l’on essayait de faire passerl’UC pour une minorité de casseurs...

A l’ombre des mobiles

Objectif : la guérite

Se faire entendre...

Face à face...

Le pilou de l’USTKE

Le pilou de l’UC

L’AVENIR CALÉDONIEN - 13 -

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« Tour de Côte »« Tour de Côte »

- 14 - L’AVENIR CALÉDONIEN

Votre édition n˚ 138 de août 2003, dans sespages 5, 6, 7, 8 et 9, a mis en cause, parfoisindirectement, le plus souvent directement

l’Union Calédonienne.

Cette mise en cause, comme dispose la loi de 1881sur la presse en son article 13, ouvre l’exercice dudroit de réponse à la personne morale qu’est le partipolitique Union Calédonienne, qui dispose du droitd’ester en justice.

Après ce rappel de nos droits, entrons dans le vif dusujet, c’est-à-dire l’article intitulé « Visite présiden-tielle : Paul Néaoutyine s’explique ».

Dans cet article, tant la teneur des questions poséesque celle des réponses données par l’interviewé, lePrésident de la Province Nord, mettent en cause lon-guement l’Union Calédonienne au fil des pages ens’attachant à prendre pour prétexte de prétenduesinsultes qui auraient été proférées, pour éviter d’abor-der les questions de fond.

Par ailleurs, l’Union Calédonienne s’est expliquée àla réunion du FLNKS de Sarraméa, le 30 août 2003,son porte-parole concluant de la manière suivante :« nous tenons à rappeler qu’il n’est ni dans la cul-ture, ni dans les habitudes de l’Union Calédonienned’insulter ou d’invectiver ; elle a été et fait encorel’objet de ce type de comportement.

Toutefois, dans la mesure où des insultes auraient étéproférées — dans tout de même un contexte particu-lier — que celles et ceux qui en ont fait l’objet reçoi-vent ici nos excuses... ».

L’allusion à « un contexte particulier » pourrait être,par exemple, que dans les limites du terrain de l’hôtelde la Province Nord, des militants ont été, sous lesyeux du Président de la République et du Président dela Province, en collusion en la circonstance, répriméspar l’armée coloniale alors que la manifestation étaitpacifique.

Ce contexte pourrait être aussi que, pendant que lePrésident de la Province Nord félicitait dans son dis-cours les dirigeants de la SMSP pour le partenariatavec le groupe Falconbridge en citant nommément leregretté Raphaël Pidjot, militant de l’UnionCalédonienne, sous les murs de la Présidence de l’hô-tel de Province, l’armée coloniale réprimait les soeurs

et les frères de Raphaël présents dans la manifestationainsi que les enfants et les parents de nombreux mili-tants tombés pour la cause.

Au lieu de s’obnubiler sur le fait que des insultesauraient été proférées, peut-être vaudrait-il mieuxrechercher les raisons profondes qui les auraientfaites prononcer.

Il faut également considérer que cette année, l’UnionCalédonienne fêtera ses cinquante années (50 ans)d’existence et dans toute son histoire n’a jamais uti-lisé l’insulte « dans une perspective électoraliste » niutilisé « la mémoire ire de nos morts à des fins déma-gogiques » comme le prétend votre article .

Par contre, l’Union Calédonienne a constaté qu’elle étaitbien seule, dans les actions pour le « préalable minier »et « l’accès à la ressource » pour l’usine du Nord,actions qui ont obligé à la signature de l’Accord deBercy, sans laquelle aujourd’hui le projet d’usine duNord n’existerait plus, comme ses prédécesseurs.

L’Union Calédonienne était le seul parti politiqueofficiellement engagé dans les marches pour « l’accèsà la ressource » à Koumac, Koné et Nouméa — Elleavait d’autant plus apprécié le renfort de l’USTKE etcelui de l’USOENC faisant la grève du chargementdes produits fondus. .

La présence de l’actuel Président de la Province Norda été constatée seulement le jour de la levée du bar-rage du Kopéto, à Bernheim-Népoui, après la signa-ture de l’Accord de Bercy.

Quant au corps électoral restreint, ce n’est ni BrigitteGirardin, ni Jacques Chirac qui l’ont amené à Koné,car il existe très explicitement dans l’Accord deNouméa tel qu’il a été conclu, et il est le fruit de lapugnacité des représentants UC dans la négociationalors que certains membres du FLNKS et non desmoindres, étaient disposés à signer cet Accord sansavoir obtenu l’inscription du corps électoral restreintsans lequel la communauté de destin serait sanscontenu. — Ce n’est pas une promesse verbale quipeut garantir l’existence de ce corps électoral maisson adoption par le Congrès national français lors-qu’il sera réuni à Versailles à cet effet.

Lorsque votre article affirme que l’Union Calédo-nienne n’a manifesté qu’à Koné, il ne reflète pas la

Lettre au mensuel

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vérité car, à l’occasion de la venue de J. Chirac,l’Union Calédonienne, ainsi que des syndicats et desparticuliers, ont manifesté à Tontouta, à Magenta,Baie de la Moselle, à Lifou, même si c’est surtout àKoné que les manifestants ont eu à affronter les forcesde répression.

Votre article reproche à l’Union Calédonienne le faitque le Président de la Province îles et le Maire deLifou ont reçu le Président de la République. Mais cefaisant ils n’ont fait qu’appliquer à la lettre le motd’ordre officiel de l’Union Calédonienne qui étaitd’interpeller le Président de la République.

L’Union Calédonienne avait, le 22 juillet 2003,répondu ainsi à une question des NouvellesCalédoniennes : « Puisque le Président de laRépublique française a décidé de venir dans le Pays,nous l’interpellerons afin que l’Etat applique et fasseappliquer fidèlement et loyalement l’Accord deNouméa et honore ainsi l’engagement pris et laparole scellée ».

Le 24 juillet 2003 à Lifou, le Président Robert Xowie,en application du mot d’ordre de l’UnionCalédonienne, a interpellé J. Chirac de la manière sui-vante : « ...nous constatons que la dérive (del’Accord) s’est installée dans son esprit comme danssa lettre et que l’État ne joue pas pleinement son rôlede garant de la légalité et de signataire de l’Accord,

notamment dans le refus d’appliquer la collégialité,le refus de mettre immédiatement en oeuvre le corpsélectoral figé, dont découlent l’emploi loi local et lacitoyenneté, ou encore les signes identitaires... ».

De son côté, à Lifou, à la même date, le Maire UnionCalédonienne, Neko Hnepeune, a interpellé lePrésident Chirac de la manière suivante : « ...cer-taines voix se sont élevées pour dénoncer le non-res-pect de certains principes fondamentaux de cetAccord (...) certaines interrogations de nombreuxcitoyens n’ont pas trouvé de réponse claire dans vospropos comme le problème du corps électoral (...) ».

Ce faisant, les uns et les autres appliquaient lesconsignes de l’Union Calédonienne...

C’est donc après avoir amplement rendu publiquesses positions que le 17 mai 2003, à N’Dé-Païta, leComité Directeur de l’Union Calédonienne a décidéde « maintenir et de monter d’un cran la pression ».

« Les intérêts du Pays et (...) l’édification d’un Paysplus juste et plus solidaire pour tous » valaient bienune manifestation interpellant le Président de laRépublique Française. D’ailleurs le droit de manifes-ter est reconnu par la Constitution de la Vème

République.

Merci d’insérer dans votre prochaine édition cettemise au point en application du droit légal de réponse.

Koniambo, le 21 mars 1997La marche aller-retour «Confiance Subdivision de Koné» de plus de 10 km sous lapluie. Tous ceux qui ont participé ne sont pas prêts de l’oublier. La discipline de tousces militants pour l’usine du Nord a forcé le respect.

L’AVENIR CALÉDONIEN - 15 -

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Le Comité Koniambo mis en place parRaphaël Pidjot pour servir d’interfaceentre les promoteurs que sont

SMSP/Falconbridge et les différentes collecti-vités se réunit régulièrement.

Les membres de ce comité émanent :

— de la SMSP,— de Falconbridge,— de l’Etat,— du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie,— de la Province Nord,— du Sénat Coutumier,— des communes les plus proches (VKP).

La dernière réunion s’est tenue le 3 sep-tembre 2003 à l’Assemblée de la ProvinceNord.

Plusieurs sujets ont été abordés, notamment :

n (re) présentation du projet Koniambo telque présenté au Président de la Républiquen A ce propos quelques chiffres clefs concer-nant l’Usine du Nord :

L’installation industrielle concerne :

1. L’usine pyrométallurgique d’une capacitéde production de 60 000 tonnes/an de nickeldans du Ferro nickel2. La centrale électrique au charbon

3. Le port en eaux profondes4. Le barrage de retenue en eau douceLe projet coûte 2 milliards de Dollars US (tousfrais compris).

Il s’inscrit dans un marché dont les perspec-tives de croissance de la consommation sontd’au moins 4% à partir de 2004 (marché quiselon les experts et industriels, et en tendancelourde, table sur une demande de nickel supé-rieure à l’offre).

Après l’étude de faisabilité nous sommes austade de la dernière phase du projet qui estl’étude de la Faisabilité Bancable. Cette dernièrequi concerne le financement des investissementsa démarré officiellement le 1er septembre 2003pour s’achever au premier semestre 2004.

n Le dossier du barrage de Pouembout a étéprésenté. Cet ouvrage devait à l’origine ali-menter « l’usine ». Il a été modifié afin de four-nir les communes de pouembout et Koné quiparticipent de ce fait au financement de l’ex-tension nécessaire.

n Enfin il a été question du bilan ainsi que duplanning du SDAU (Schéma Directeur d’Amé-nagement et d’Urbanisme) de la région VohKoné pouembout (habitat, foncier, infrastruc-tures publiques... : en phase avec le dévelop-pement de la région).

Les conclusions du Comité Koniambo du 3 septembre 2003 à Koné

- 16 - L’AVENIR CALÉDONIEN

Le massif du Koniambo