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« Ce que nous faisons pour nous même disparaîtavec nous. Ce que nous faisons pour les autres

et le monde est immortel et demeure »Albert Pine

Cette citation d’Albert Pine est la synthèse parfaite de ce qui nousattend dans les mois et années à venir. A l’heure où notre sociétésemble perdre en densité et s’écrouler tels des châteaux de sable faceau flux et le reflux d’une marée de désespoir imperturbable. Il ne nousreste alors que le choix individuel de nous voir disparaître dans cettemouvance ou au contraire, dans un furieux sursaut d’espoir, nousrelever et tendre la main à l’autre pour ne faire qu’un et agir dans unjeu mature et collectif, au-delà des conventions sociales de la ditesociété. Offrir de soi-même à la société par quelque moyen que ce soitest devenu rare. Laisser à la postérité sans retenue devient précieux.

Dans le domaine des Arts et de la Culture, laisser ses oeuvres à lapostérité est la tentative que s’offrent bon nombre d’artistes au coursde leur vie. C’est le cas d’Hervé Di Rosa, le directeur du MIAM de Sètequi nous présente une nouvelle exposition collective d’artistes gra-phistes originaires du Japon. Comment ne pas rendre un bel hom-mage à Sabine Weiss, photographe qui traverse l’Espace et le Tempsavec pour simple bagage son modeste appareil photo. Le don de soiest une «seconde nature» pour Pedro Almodóvar, lauréat du 6èmeprix Lumière. Faye Dunaway, l’incandescante actrice américaine, invi-tée d’honneur du Festival Lumière de Lyon, a prouvé par sa carrièreflamboyante, la noblesse de ces valeurs que sont le partage et l’ou-verture aux autres. Jean-Pierre Jeunet, le cinéaste français, qui nousoffre toujours des films frisant la perfection visuelle, combien decoeurs aura t-il ému avec ses oeuvres ? Sa Master Class lors duFestival Lumière dédié à son film Alien la Résurrection clot la série dereportages que j’ai consacré à cette saga de science fictionaujourd’hui devenue mythique. Dan Ohlmann nous le prouve égale-ment, avec le succès rencontré par la présentation de la Reine Alienqu’il a restauré avec son équipe au Musée de la Miniature et duCinéma de Lyon ! Yodélice, auteur compositeur interprète, dont lesinterprétations de ses chansons sur scène, ont à coeur de vous enni-vrer ... Et Arturo Brachetti, le magicien de la métamorphose instanta-née,quelles surprises nous réserve t-il dans son nouveau spectacle ?Voilà encore des rencontres sincères que je vous invite à découvrirdans le magazine Emotions Magazine épisode 27, bonne lecture !

Jean-Luc Bouazdia, Directeur de la Publication.Jean-Luc Bouazdia, Directeur de la Publication.

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Suzy Amakane - Marthes Bathory - Antoine Benhart - Mark Beyer - Pakito Bolino - Andy Bolus - Laetitia Brochier - MarcBrunier - Mestas - Oki Chu - Craoman - Dave 2000 - Mathieu Desjardins - Mike Diana - Victor Dunkel - Yoshikazu Ebisu -Fredox - Chihiro Fukishi - Pyoshifumux Fumix - Yuka Goto - Carmen Gomez - Mischa Good - Dave Guedin - Céline Guichard- Matti Hagelberg - Emu et Arizono Hamadaraka - Yusaku Hanakuma - Masayoshi Hanawa - Motohiro Hayakawa - Ichasu -Daisuke Ichiba - Laurent Impudeglia – Kanado Inuki - Atsuhiro Ito - Keiji Ito - Jiro Ishikawa - Judex & Cedric Cailliau -Jurictus - Wataru Kasahara - Shintaro Kako - Kosuke Kawamura - Olaf Ladousse - Mathias Lehmann - Leo - LudovicLevasseur - Pascal Leydier - Liquide - Vida Loco - Maki - Keenan Marshal Keller - Suehiro Maruo - Jérome Minard - HideyasuMoto - Tomi Musturi - Nekojiru - Y - Takashi Nemoto - Nirotaka - Hiroyuki Nisougi - Maya Nukumizu - Nuvish - Hitoshi Odajima- Shigehiro Okada - Keiti Ota – Picopico Progeas – Remi – Riton la mort - Arnaud Rochard - Imiri Sakabashira - Samrictus -Vincent Sardon - Norihiro Sekitani - Kotobuki Shiriagari - Stumead - Caroline Sury - Keiichi Tanaami - Tetsunori Tawaraya -Gwen Tomawak - Mimiyo Tomozawa - Kyoichi Tsuzuki – Tagami - Muddy Uehara - Nadia Valentine - King Terry Yumura - Zven

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PPour sa nouvelle exposition, le MIAM présente Mangaro / Heta-Uma. Fruit d'une collaboration inédite entre leMusée International des Arts Modestes et le Cartel de la Friche la Belle de Mai à Marseille, cette exposition ras-semblant pour la première fois en France trois générations d'artistes japonais à l'initiative des commissairesPakito Bolino des éditions Le Dernier Cri de Marseille et Ayumi Nakayama de la librairie Taco Ché de Tokyo .Le Heta-Uma signifie littéralement l'art du « mal-fait - bien fait », il est aussi défini comme le style « mauvaisdessin », ou « sale mais beau », mais aussi « brut mais parfait ». Le Heta-Uma se caractérise par une technique

volontairement maladroite, un jeu avec l'iconographie popu-laire, créant une forme de « Pop Art » brut. Le style est né auJapon sous l'impulsion de King Terry Yumura, véritable pion-nier qui le créa en rébellion contre la perfection et l'esthétiqueglacée de la culture japonaise traditionnelle. L'influence desartistes Heta-Uma japonais révélés par la revue Garo a marquéplusieurs générations de dessinateurs internationaux commeGary Panter, Mike Diana, le magazine RAW et les éditions LeDernier cri ...

L'exposition Heta-Uma installée au MIAM de Sète dansl’Hérault, immerge le visiteur dans une rue sublimée de Tokyooù tous les univers underground tokyoïtes se télescopent dansune surenchère visuelle et sonore. Véritable plongée dans lavitalité du style Heta-Uma, ses influences et ses résonnancesl'exposition met en parallèle des « graphzines », qui sont desmicros éditions françaises et japonaises. Illustrées d’une musi-que japonaise réalisée par des travaux d'artistes proches del'art brut et de l'art populaire présentant des collections dejouets, peintures de freakshow traditionnelles, dessins, videos,et des installations de créations in situ.Une salle « ASIATROMA » présente un hommage au Japon àtravers une sélection d'artistes publiés par les éditions leDernier Cri, qui est une structure éditoriale indépendante, ins-tallée au sein de la Friche la Belle de Mai à Marseille, s'atta-chant depuis vingt ans à promouvoir une forme d'expressiondécalée, à l'interface de l'art brut, de la bande dessinée horscadre et du graphisme déviant. Grâce à son catalogue de plusde trois cents publications, le Dernier Cri représente la créationcontemporaine alternative, originale et sans concession.

Autour de l'exposition, des projections de films et mangas sontprévues, en partenariat avec la salle de cinéma CinémovidaComoedia de Sète, et ce, durant toute la durée de l’évènement.

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comme Murakami, le comprit très vite. Son expositionSuperflat au musée d'art contemporain de Los Angeles en2001 réunissait l'invention débridée de la série animéeEvangelion d'Hideaki Anno mais aussi Osamu Tezuka, par-faite synthèse asiatique d'Hergé et de Walt Disney, créa-teur de milliers de pages de mangas et de dizaines defilms d'animation, père d'Astro le petit robot et biographede Bouddha, jusqu'à l'illustrateur des boîtes contenant lesmaquettes en plastique d'engins de la seconde guerremondiale. Le phénomène devint culture !

Pourtant déjà, à l'aube des années 80 dans cette gigantes-que librairie du quartier de Shinjuku, entre les volumes soi-gneusement rangés des stars du manga, je découvris descréateurs plus marginaux souvent extrêmes et très som-bres comme Maruo, mêlant nazisme et surréalisme, inven-tant de nouvelles illustrations faussement naïves et mal-dessinées : les « Heta-Uma ».Cette nouvelle culture popu-laire industrielle et commerciale secréta ses propresexceptions, ses propres marges. Depuis les années 70, denombreux créateurs japonais n'acceptent plus ces règles,et nous proposent une autre voie parfois violente et déran-geante ! [...] Comme à son habitude, le MuséeInternational des Arts Modestes nous ouvre les yeux surcet univers visuel marginal, peu vu en Europe, mais dontles images puissantes et inclassables fascinent créateurset amateurs : un mouvement irrévélé, informel, troublant etenvoûtant d'artistes japonais de tous horizons présentéspar l'artiste le plus talentueux et le plus fédérateur de nossouterrains européens ! ».

Hervé Di Rosa, le Directeur du MIAM de Sète,présente : HETA-UMA. Et sur Sète le soleil se leva.

« Les derniers feux de la fête sévillane s'estompent et déjàle soleil japonais jette ses premiers rayons sur Sète !Mon premier voyage à Tokyo en 1984 fut une révélation etinfluença durablement mon travail. En ces temps lointains,les images et les informations ne se déplaçaient pas aussirapidement : du Japon nous venaient des séries d'anima-tions comme le Goldorak de Go Nagai, les films de mons-tres de Ishirô Honda et son célèbre Godzilla, et de rarestraductions de mangas publiés par le magazine défricheur« Le cri qui tue » et surtout l'image d'un pays à la pointe del'innovation technologique depuis l'exposition universelled'Ozaka de 1970.Mais l'immersion dans le tourbillon de la mégapole japo-naise, me fit découvrir la richesse et la profondeur de lacréation dans ces îles lointaines. Enfin émergeait une vraiealternative à la pop culture anglo-saxonne -qui déjà domi-nait le monde- et quiprofita de l'emballement de la mondia-lisation et des nouvelles techniques de diffusion : une nou-velle imagerie nous submergea alors. Les films d'anima-tion de Myazaki commencèrent à inquiéter l'EmpireDisney, Cobra de Buichi Terasawa et Sangoku de AkiraToriyama firent vieillir avant l'heure les super-héros descomics américains et le Akira de Katsuhiro Otomo stupéfiales créateurs de bandes-dessinées européennes les plusexigeants. À l'industrie du divertissement que nousconnaissions venait s'ajouter une nouvelle galaxie àdécouvrir. La nouvelle génération d'artistes «pop» japonais

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PPour l’édition 2014 du Salon de la Photo, Jean-Pierre Bourgeois, le commissaire général de l’évènement, rendun hommage très affectueux à l’oeuvre de Sabine Weiss. Une oeuvre prolifique de près d’un siècle, consacréeà des reportages photos dont l’écclectisme n’a d’égal que le regard passionné d’une femme curieuse de décou-vrir un monde en perpétuel mouvement. Aujourd’hui ses photographies font parties de collections prestigieu-ses tels que le Museum of Modern Art de New York , Museum of Modern Art de Kyoto, Metropolitan Museum ofArt, Art Institute of Chicago, Musée de l’Élysée à Lausanne, Centre Georges Pompidou, Maison européenne dela photographie, Kunsthaus de Zürich, Musée français de la photographie, et le Musée Carnavalet de Paris.

« Madame Weiss, Chère Sabine,

Comment échapper, dès que l’on vous connaît ne serait-ce qu’unpeu, à l’envie de vous dire, par votre prénom, le sentiment affec-tueux que vous suscitez ?Il y a dès le prime abord votre sourire accueillant, votre vivacité etvotre entrain, votre goût de la rencontre et de la conversation.Mais surtout, au fond des choses, on ne peut disjoindre de votreoeuvre photographique votre personnalité intime, toute d’infiniecompassion pour vos frères et soeurs les êtres humains. Si votreoeil est souvent malicieux, votre regard est toujours profondémentgénéreux.

Dès 1942, jeune femme de 18 ans, vous êtes entrée enPhotographie, décidée à en faire votre métier autant que votre pas-sion… sans savoir que vous tomberiez dans une autre passion,celle de votre mari, le peintre Hugh Weiss qui malheureusementvous quitta en 2007.Aujourd’hui, en l’an de grâce 2014, où nous fêtons à vos côtés vos90 printemps, le Salon de la Photo a voulu rendre un hommagevibrant à l’oeuvre de toute une vie de photographe.La rétrospective Sabine Weiss présentée au Salon de la Photo n’estpas ordinaire. En effet, si votre oeuvre « humaniste » est reconnueentre les plus reconnues dans notre univers photographique, cer-tains aspects de votre travail de photographe restent pourtant assezméconnus. Aussi, en plus des photographies présentées, le Salonva-t-il révéler une Sabine Weiss à l’oeuvre :nous ouvrant vos archives, vous nous donnez à voir différentsaspects de votre intense activité pendant tant de décennies, mode,publicité, commandes, reportages…Et surtout, l’événement de votre exposition au Salon de la Photo2014 est marqué par quelque chose d’inattendu :pour fêter vos 90 ans, neuf talentueux photographes professionnels,

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séparés de vous par un demi-siècle, mais proches de vous parleur passion de documenter la vie, vous rendront un hommageparticulier en réalisant chacun une photographie inspirée parl’une des vôtres.

Ces oeuvres inédites seront exposées en regard des photogra-phies qu’ils auront choisies.Neuf photographes pour un hom-mage à Sabine Weiss, un moment exceptionnel de partage etde rencontres photographiques que nous devons à, je les citedans l’ordre de leurs prénoms :

Catalina Martin-Chico, Cédric Gerbehaye, FlorenceLevillain, Jean-Christophe Béchet, Marion Poussier, MatJacob, Philippe Guionie, Stéphane Lavoué, Viviane Dalles.

Tous ces photographes, à votre suite et à votre exemple, ont lamême foi en leur métier, aussi difficile soit-il souvent dans etpour assurer le quotidien. Le passionnant métier de photogra-phe ! Tel est le sens de la rétrospective Sabine Weiss au pro-chain Salon de la Photo, lequel est dédié aux photographesautant qu’à la photographie.

Joyeux anniversaire, Chère Sabine,et merci à vous, de tout coeur, Madame Weiss.»Jean-Pierre BourgeoisCommissaire général du Salon de la Photo

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Sabine Weiss est née en 1924 à Saint-Gingolph en Suisse. Ellecommence très jeune à photographier avec un petit appareil enbakélite acheté avec ses économies. « Petite, je faisais déjà destirages par contact dans des petits châssis de bois que je plaçaissur ma fenêtre et que je fixais au sel de cuisine ! »A dix-sept ans, elle prend la décision de devenir photographepuisque c’est ce qu’elle aime faire par dessus tout.Elle entre à dix-huit ans à l’atelier Boissonas à Genève qui fêtaitdéjà à l’époque ses 80 ans d’existence. Elle apprend, de 1942 à1945, la technique photographique et le maniement de tout unmatériel qui aujourd’hui semble bien primitif ...« C’est là que j’ai appris la technique de l’éclairage, la retouche,la pratique des chambres en bois 18x24 et 24x30. Je faisais detout : les tirages, les glaçages, la fabrication des bains et leslivraisons chez les clients ».

En 1945, elle obtient son diplôme de photographe et ouvre sonpropre atelier en plein centre de Genève. Là, elle réalise desphotographies de publicité, des portraits, commence le repor-tage avant de partir s’installer définitivement à Paris en 1946.Dès son arrivée, elle immortalise le Paris des années 50, ceParis populaire qui baigne dans l’ambiance particulière del’après-guerre. Recommandée par un ami, elle se présente chezWilly Maywald, célèbre photographe de mode, et en devient l’as-sistante.« Quand je suis venue à 22 ans à Paris, j’ai pu travailler chezMaywald. J’y ai travaillé dans des conditions inimaginablesaujourd’hui, mais avec lui j’ai compris l’importance de la lumièrenaturelle. La lumière naturelle comme source d’émotion ».Avec lui elle rencontre de nombreuses personnalités du mondede l’art, de la littérature, du théâtre comme Cocteau, GérardPhilippe, Edwige Feuillière, Utrillo, Rouault, Léger, Arp,…etassiste à l’ouverture de la maison Dior et à la présentation de lapremière Collection au mythique 37 avenue Montaigne.En 1949 elle rencontre son mari le peintre américain Hugh Weisset décide de s’installer à son compte.En 1952, chez Vogue, Robert Doisneau découvre ses photogra-phies et lui propose d’entrer à l’Agence Rapho dont il fait partie.Cette même année, elle signe avec le magazine un contrat quidurera neuf ans. Aux Etats-Unis, Charles Rado, représentant del’agence Rapho à New York, soutient son travail et la présente àde nombreuses revues américaines pour qui elle travaillera pen-dant de longues années : Time, Life, New York Times,Newsweek, Town & Country, Fortune, Holiday, European Travel& Life, Esquire et sera exposée dès 1954.

Aujourd’hui, quelques soixante années après une carrière sansinterruption, la persitence de l’oeuvre de Sabine Weiss demeure.« J’aime beaucoup ce dialogue constant entre moi, mon appareilet mon sujet. ce qui me différencie de certains autres photogra-phes qui ne cherchent pas ce dialogue et qui préfèrent se distan-cier de leur sujet ».

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LL’atmosphère commençait à peser dans la HalleTony Garnier de Lyon, au soir de la clôture du 6èmeFestival Lumière. Tandis que les derniers specta-teurs s’installaient sur leurs sièges, faits d’un boisthermo-formé, l’air de la chanson « Resistiré », se faitentendre dans les haut-parleurs disséminés dansl’immense salle à la somptueuse charpente de métaljaune-orangé. Pedro Almodóvar foule le tapis rougeet prend la pose devant les nombreux photographeset s’installe au milieu du public, signant des autogra-phes au passage, saluant tous ceux dont il croise leregard sous les applaudissements nourris d'unefoule debout. L’attendaient Bertrand Tavernier, leréalisateur Costa Gavras, le comédien ÉdgarRamirez et l’actice culte de ses films Marisa Paredes.

Thierry Frémaux, le directeur de l’Institut Lumière,est sur scène pour présenter au public une partiedes quelques 450 bénévoles, qui s’affairent chaqueannées depuis 6 ans à rendre ce Festival de cinémainternational, le plus heureux possible. Un hommageému leur est rendu, puis il évoque l'innovation decette année : l'élection du meilleur film projeté par lefestival par tous les lycéens de la région. Le prixrevient à deux films : La Vie est Belle de Frank Capraet Talons Aiguilles de Pedro Almodóvar.

Bertrand Tavernier et Gérard Collomb arrivent surscène pour dire quelques mots. Le Président du fes-tival salue alors la cinéphilie intelligente qui permetaux films de continuer à vivre et à des cinéastescomme Pedro Almodóvar de rendre hommage dansses propres oeuvres aux grands films classiques. LeSénateur-Maire de Lyon et président du Grand Lyonrenouvelle sa volonté de voir perdurer le festival aufil des ans. Le cinéaste ibérique monte alors surscène, accompagné de Marisa Paredes, sous lesapplaudissements et cris de joie ! L’on peut voir un

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prise merveilleuse, c’est sans doute la plus inatten-due, c’est cette nomination ex-aequo avec le film LaVie est Belle de Frank Capra, par tous ces jeunes dela région; et même dans le plus délirant de mes rêves,je n’aurai jamais pensé à ça ...Je voulais dire aussi quelques mots suite à ce que j’aientendu tout à l’heure : Le Rêve c’est le cinéma et leCinéma c’est le rêve.Le rêve s’exprime par le cinéma et s’il y a une vérita-ble machine à rêve, c’est bien celui du FestivalLumière de Lyon, MERCI ! ».

drapeau espagnol se déployer dans le public et fière-ment émerger sous le regard ému de Pedro Almodóvaret Marisa Paredes, qui intervient au micro en pronon-çant une phrase emblématique, issue du film Tout surma mère, qui sera projeté quelques minutes plus tarddans l’enceinte devenue salle de cinéma : « J'ai tou-jours eu confiance dans la bonté des inconnus ! ».Cette citation résume parfaitement ce qu’est leFestival Lumière à travers cette folle semaine à Lyon.Ce public d’inconnus venus de la région lyonnaise etd’ailleurs, tous ces amoureux du cinéma en général etcurieux de l’oeuvre du cinéaste en particulier, ont sului montrer combien celle-ci était importante, et com-bien elle allait et devait continuer !

Pedro Almodóvar touché en plein coeur par cetteémouvante déclaration d’amour eut quelques mots enfrançais, aidé de sa précieuse traductrice :

« Merci à tous, cela fait trois jours que je suis à Lyonet mon coeur déborde d’émotion. Je suis vraimenttransi d’émotions. Cela fait trente ans que je rêvais ...je rêvais que quelque chose m'arrive comme ce quim'est arrivé à Lyon. Ce qui m’est arrivé est infinimentplus fou que tous les rêves de bonheur. Depuis que jesuis arrivé, je vais de surprises en surprises, pratique-ment à chaque heure de la journée et j’ai eu une sur-

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EElle a incarné, une femme, la femme ou toutes les femmes, celles d’aujourd’hui, d’hier et de demain. Tout a étédit, écrit et inventé sur « ELLE » ... Elle, c’est Faye Dunaway, légende vivante du cinéma américain des annéessoixante à l’an deux-mille-dix. L’actrice mythique des plus grands films de sa génération fut l’invitée d’honneurdu 6ème Festival Lumière de Lyon. C’est lors de la soirée d’ouverture, le 13 octobre dernier, que Faye Dunawaya foulé le tapis rouge au bras de Thierry Frémaux, le bienveillant directeur du Festival. Une femme heureuse,joyeuse, émue aux larmes d’assister à la standing ovation que lui ont offert les quelques cinq mille personnesprésentes ce soir là dans la halle Tony Garnier.Bertrand Tavernier, l’éminent président du Festival Lumière avait préparé une séquence de trois minutes, enhommage à une carrière unique, un parcours cinématographique où Faye Dunaway a séduit les plus grandsacteurs d’Hollywood : De Warren Beatty à Steve McQueen, sans oublier Jack Nicholson, Robert Redford jusqu’àJohnny Depp en 1995, dans le film Arizona Dream d’Emir Kusturica. Au cours de sa carrière, Faye Dunaway areçu et a été nommée pour plusieurs récompenses, parmi lesquelles un Oscar en 1977 pour le film Network deSidney Lumet. Deux B.A.F.T.A ( British Academy Film and Television Arts Awards ) et quatre Golden Globes.Une étoile lui est attribuée en 1996 sur le Hollywood Walk of Fame et plus encore, le magazine Empire la classeen 1997, 65 ème plus grande star de tous les temps ...

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Faye Dunaway voit le jour un 14 janvier 1941 à Bascom enFloride d'une mère au foyer et d’un père officier de l'armée,Elle passe son enfance en voyageant à travers les États-Unis et l'Europe. Les disputes fréquentes entre ses parentsaboutissent à leur séparation et, alors à peine âgée de dixans, elle se sent responsable de la situation. Dès cette épo-que, Faye Dunaway n'aura alors qu'un seul objectif, celuid'être la meilleure quoi qu'il arrive. Elle suit des coursintensifs de danse, de claquettes, de piano et de chant,puis étudie aux université de Boston et de Floride d'où elleressortira diplômée. En 1962, Faye Dunaway a 21 ans, ellesuit des cours de théâtre à l'American National Theater andAcademy. Repérée par Lloyd Richards dans l'adaptationdes Sorcières de Salem, elle est recommandée à EliaKazan, en quête de jeunes talents pour le Lincoln CenterRepertory Company qui vient d'être créé. C’est d’abord authéâtre, que débute sa carrière de comédienne. L'immensesuccès du film Bonnie and Clyde en 1967 fait d'elle une starmondiale. Dans les années 1960 et 1970, c’est dans leregistre de « Sex-symbol » que Faye Dunaway va exceller,jouant les femmes froides et sensuelles, à poigne et névro-sées, guettées par la déchéance, dans des films commeL'Affaire Thomas Crown, Chinatown ainsi que Network.Considérée par beaucoup de critiques de cinéma, commeun modèle de « sophistication et de grâce intemporelle »,elle est également connue pour son tempérament difficile.

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Jusque dans les années 2010, Faye Dunaway n’a cessé detourner avec des réalisateurs exigeants, tant au cinémaque pour la télévision, recherchant toujours des rôles sub-tils de femmes complexes aux multiples visages, tantôtféroce, tantôt drôle. Après Jean-Paul Belmondo en 2013, le Festival Lumière arendu un magnifique hommage à la carrière de l’actriceaméricaine en choisissant trois films représentatifs de salongue carrière : Bonnie and Clyde d’Arthur Penn qui a étéprojeté lors de la soirée d’ouverture à la Halle Tony Garnier, ensuite L’Arrangement, un drame d’Elia Kazan sorti en1969, dans lequel elle tient le rôle de Gwen vivant une his-toire d’amour passionnée avec Eddie (Kirk Douglas), unriche self-made-man. Et pour finir Portrait d’une enfantdéchue de Jerry Schatzberg sorti en 1970, qui raconte l’his-toire de Lou Andreas Sand, une jeune femme perturbée,vivant seule dans un chalet sur une plage, ressassant sonpassé, un canevas d'illusions et de mensonges. Ces troischefs d’œuvres réalisés par trois immenses réalisateursont été proposés dans les salles de projection du festival .

« Je suis très heureuse d’être ici, et ce, pour plusieurs rai-sons, explique Faye Dunaway lors de la rencontre avec lapresse. La première est que Thierry Frémaux est un grandhomme de cinéma et je suis très honorée qu’il m’ait invitéici et prévu cet hommage pour moi. J’apprécie beaucoupcela et cela représente beaucoup pour moi ».

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JJean-Pierre Jeunet, réalisateur et scénariste français que l’on ne présente plus, tant ses oeuvres font désor-mais partie du patrimoine cinématographique français. Avec ses films dans lesquels se mêlent fantastique etesprit décalé, voire des univers oniriques qui réinterprètent le quotidien, on se souviendra notamment deDelicatessen et La Cité des enfants perdus, mais aussi des histoires où se mêlent hasard et poésie, comme LeFabuleux Destin d'Amélie Poulain ou bien encore Micmacs à tire-larigot. Ses films comportent toujours une partd'humour enfantin et de tragédie, à l’instar d’Un long dimanche de fiançailles, mais c’est en réalisant le quatri-

ème opus de la saga Alien, sorti en 1997, que Jean-PierreJeunet s’est fait connaître à un niveau international. AvecSigourney Weaver dans le rôle de l’éternelle Ripley, Jean-Pierre Jeunet s’est entouré de ses acteurs fétiches, commele français Dominique Pinon et l’américain Ron Perlman,qui avait interprété le rôle de One dans La Cité des enfantsperdus, co-réalisé avec Marc Caro en 1994.

La Twentieth Century Fox avait engagé le scénariste JossWhedon pour écrire le quatrième film. Il écrit alors plusieursscripts avec un troisième acte situé sur Terre, dont une,avec une énorme bataille pour défendre la Terre. CommeEllen Ripley est morte à la fin d'Alien 3, le studio envisageune histoire tournant autour d'un clone de Newt, le person-nage de l’enfant dans Aliens, le retour. Joss Whedon écritun traitement sur cette idée, avant que le studio ne luidemande d'écrire un script avec un clone d'Ellen Ripley.Cette idée a été suggérée par les producteurs et scénaristes

des films précédents, David Giler et Walter Hill, mêmes'ils pensaient que ce film allait

ruiner la saga. Sigourney Weaverhésite à reprendre son person-nage d'Ellen Ripley. Elle ne vou-

lait pas que l'histoire tombe dansla farce grand-guignolesque.

Après avoir proposé à Danny Boyle,Peter Jackson et Bryan Singer la miseen scène du film, c’est à Jean-PierreJeunet qu’est proposé le poste deréalisateur, les studios étant trèsimpressionnés par son style visuel

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Pourquoi faire un quatrième opus à la saga Alien ?

« C’était à l’époque ce que pensait le tout Hollywood, expli-que Jean-Pierre Jeunet. Pourquoi faire une suite à la trilo-gie Alien ? Si j’y étais, c’était plus pour l’aventure, plus quele film en lui-même. Quand j’avais vu le film Alien 3 deDavid Fincher, je m’étais dit : voilà, là ça va. La presse àHollywood avait écrit à l’époque : The beast is dead ( labête est morte ). Je me souviens que je me disais : Si jedis non quand même, tous les matins, il faudra que je merase en me disant que j’ai dit non à Hollywood. A l’époque,il n’y avait pas beaucoup de réalisateurs français quiétaient invités à faire des films là-bas. Aujourd’hui, il y en aplein. Après Maurice Tourneur, Jean Renoir et CostaGavras, j’étais invité à faire un film à grand spectacle dansun grand studio.

Sa vision de la saga Alien

Avec Marc Caro, nous étions en train de faire notre pre-mier court-métrage Le Bunker de la dernière rafale en1981, quand le premier Alien est sorti. Je dois dire que lesvrais « artistes », ce sont ceux qui ont fait le premier. Aprèsles autres épisodes, les suites, c’est plus commercial,donc moins intéressant à réaliser, car tout l’univers estdéjà créé. Alors chaque metteur en scène qui était à l’épo-que débutant, James Cameron, David Fincher ou moi,

« Sigourney Weaver, c’est une actrice de théâtre,donc elle adore parler, s’asseoir par terre et

discuter. Elle est tout le contraire desacteurs d’Hollywood. »

Jean-Pierre Jeunet

unique. C’est au moment même où il vient d'achever lescénario de son projet Le Fabuleux Destin d'AméliePoulain, que Jean-Pierre Jeunet est contacté par laTwentieth Century Fox. Surpris de cet intérêt du studio àson égard, le réalisateur pense qu'un quatrième volet estinutile après Alien 3 et la mort sacrificielle Ellen Ripley. Il selaisse finalement convaincre et accepte le film, budgété audébut à 70 millions de dollars. Il demande à la productionun traducteur car il ne parle pas bien anglais au début duprojet et fait engager le grand spécialiste français deseffets spéciaux Pitof et du chef opérateur Darius Khondji,avec lesquels il a notamment travaillé sur La Cité desenfants perdus. Jean-Pierre propose également de déve-lopper l'histoire en y ajoutant davantage de violence etd'humour noir. Son collaborateur de longue date MarcCaro participe même au début du développement avant definalement quitter le film ...

C’est dans le cadre du 6ème Festival Lumière de Lyon,et la Nuit Alien à la Halle Tony Garnier que Jean-PierreJeunet a répondu à l’invitation de Thierry Frémauxpour venir en personne présenter une master classtrès enrichissante, dans lequel il a évoqué tous lesaspects de la réalisation d’un tel film de cinéma. Uneaventure hors norme, qui a été pour lui source de mul-tiples enseignements pour la suite de sa carrière deréalisateur ...

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consistaient à lui expliquer pourquoi elle n’allait pas porterde flingue à chaque scène, parce que ce n’était tout sim-plement pas crédible. Pour Sigourney Weaver, c’est uneactrice de théâtre, donc elle adore parler, s’asseoir parterre et discuter. Elle est tout le contraire des acteursd’Hollywood. Pour Dan Hedaya qui joue le Général Perez,il me demandait juste de lui dire de jouer plus vite ou moinsvite et ça ira. Mais ça c’est Hollywood, parce qu’ils n’ontpas l’habitude d’être dirigés. Le metteur en scène est justelà pour filmer et puis c’est tout. Alors que pour SigouneyWeaver, c’est différent. Quand je suis parti la premièrefois, et que je me suis installé à Los Angeles pour tourner

c’est évidemment une grande opportunité d’exporter dansl’histoire et la réalisation du film son propre univers visuel.Pour James Cameron, c’était plus un film de guerre, pourDavid Fincher, c’était plus un cauchemard. Au proprecomme au figuré pour lui, car les décors étaient terminéset le tournage avait débuté, que le scénario définitif étaittoujours en traitement. Pour moi, cela s’est passé beau-coup mieux globalement, je réalise aujourd’hui quelorsqu’on parle de « final cut », de liberté de montage, pluspersonne n’a de liberté aujourd’hui à Hollywood. Il y a destas de producteurs qui regardent sur des téléviseurs à l’ar-rière et qui surveillent tout ce que vous faites. Moi j’avaisune relative liberté. Les pres-sions que j’avais, c’était qu’ilfallait que j’aille plus vite, pourfaire moins de prises, moinsbeau, les studios voulaient sur-tout économiser de l’argent. »

La Saga Alienest-elle une série B ?

« Non, les studios voulaientfaire le plus beau produit possi-ble, sans que cela ne coûtetrop cher. A la finale, le budgeta atteint tout de même 85Millions de Dollars. Dans cegenre de film, le budget peutexploser parce qu’on fait de lascience fiction. C’était parfoisdes crises de larmes de la partde la directrice des effets spé-ciaux qui voulait couper certai-nes scènes, c’était des mélo-drames permanents. C’étaittellement intense, qu’une fois,j’avais très mal au ventre, en

le film, j’étais tellement mécon-tent après moi-même d’avoiraccepté, que j’ai fait un petitdétour par New York pour allervoie Sigourney Weaver. Elleétait tellement gentille et cha-leureuse avec moi. Par le plusgrand des hasards, elle venaitde recevoir une lettre de sanièce qui lui disait : Je viens devoir un film génial en France, ils’agit de la Cité des enfantsperdus. L’enthousiasme deSigourney m’a tellement motivéque quand je suis arrivé àHollywood, je me suis immédia-tement mis à travailler, je mesuis immergé dedans et Alien :La résurrection est finalementdevenu MON film.

Au USA, tous les acteurs sontdisposés à faire des essais.Voilà une petite liste : Sam Neil,Peter Coyotte, Fred Ward,William Forsythe , Jurgen Proc-

fin de journée. Je n’avais pas eu le temps d’aller aux toi-lettes de la journée ... Cela fait partie du boulot et je faispartie des metteurs en scène qui adorent travailler ! »

Le choix du casting

« Sigourney Weaver et Winona Ryder, ce sont bien enten-dues elles qui m’ont choisies, elles étaient déjà présentessur Alien 4 quand je suis arrivé. Winona Ryder, en tantque « Star » préférée des jeunes à l’époque, bien qu’àmon avis, elle n’était pas trop à sa place dans ce genre defilm. Quand on a fait des essais et que je l’ai vu avec unflingue, je me suis dit : là, il y a un problème. Mes efforts

now, Keith Carradine, Ray Mantegna, Cuba Cooding Jr,Jennifer Beals, Dean Stockwell, David Morse, MichaelMadsen pour ne citer qu’eux ... Ils ont quand même fait des essais et vous allez me direpourquoi je n’ai pris aucun d’entre eux ? Parce que à cha-que fois les studios me disaient : Lui il est vachement bienmais il est beaucoup trop cher. Je voulais aussi donner lerôle du méchant à une femme. Alors la production medisait : On va réfléchir. Mais pour eux réfléchir, c’estdemander au service marketing ... Et le service marketinga répondu : No Way ( sans issue ).Il faut savoir que c’est le service marketing qui dirige lesstudios à Hollywood ... »

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travailler et ils sont ouverts à cela. Mais il y a une respon-sabilité du studio. Je n’oublierai jamais cette phrase quel’on m’a dit : Jean-Pierre, on est la deuxième industried’exportation après l’armement. ».

Le costume de l’Alien

« La première fois où l’on a vu arriver les créatures desAliens, dont celui qui jouait dans le costume de la créature,je peux vous dire que quand il arrivait sur le plateau, il yavait un silence, c’était génial. Et il y avait des gens quiportaient sa queue comme une traine de mariée. La tête,

Le premier silence ... MOTEUR !

« C’est un moment très important pour moi, très émou-vant. Alors déjà, je me retrouve sur un plateau avec 250personnes, en France nous sommes une quarantaine.C’est comme entrer dans un restaurant américain, quandvous y rentrez, vous êtes décoiffés tellement c’est bruyant.Les américains parlent fort, avec une voix qui vient du ven-tre, comme pour s’exprimer sur scène au théâtre. Il a doncfallu que je fasse pareil sur le plateau, pour me faire enten-dre. Au début, j’étais perdu et paniqué, moi qui aime biendominer un plateau , je me disais : Mais ils ne vont même pas m’entendre ! Je flippaiscomplètement. Donc je dispour la première fois «Moteur»et là on me dit : La caméra esten panne ... Et c’était le sym-bole de tout ce tournage, carde façon systématique rien nemarchait comme on le voulait »

La technique

« Il avait l’équipe qui a fabriquéles oeufs, les masques, desgens formidables, avec eux il ya eu zéro problème. Puis il y aeu les effets spéciaux, c’étaientdes canadiens. J’ai un grandsouvenir avec les armes à feu.Hollywood a inventé un sytèmepour les armes à feu, qui n’estpas dangereux et qui évitebeaucoup d’accidents, ça faitdes flammes, mais il n’y a pasde balles dedans, sauf que lescanadiens n’ont jamais étécapables d’adapter ce sys-

c’était un peu comme les mas-ques du carnaval de Nice, il yavait des trous dans le cou del’Alien pour que le comédienpuisse voir. Contrairement àl’Alien de James Cameron, dontil n’existait que le haut pour lacréature, le comédien était enshort en bas, moi j’avaisobtenu que l’Alien soit costuméde haut en bas.».

Le montage finalet la présensation public

« Un jour le réalisateur TerryGilliam passe sur le tournageun jour et je lui raconte que celane se passe pas trop mal avecle studio, ils voient les rushestous les jours, ils semblentsatisfaits.Terry Gilliam me dit :Ha, tu crois que ça se passebien ? Les problèmes vont com-mencer lors du montage. Eteffectivement là, ça devient au-

tème à nos armes. J’ai vu des heures et des heures d’es-sais qui étaient pathétiquement drôles, un peu commedans les films de Chaplin, où les gens tiraient avec leursarmes et rien ne se passait ... ou alors il y avait un grosnuage de fumée et ils disparaissaient derrière ... ou toutleur pétait dans les mains, enfin voilà, c’était à hurler derire. Heureusement que j’avais Pitof avec moi, c’est quandmême « LE » spécialiste des effets spéciaux en France. Ila tout refait en post-production, il a rajouté les flammesune par une, ainsi que les projectiles. sa société est mêmevenue pour faire sur place les effets spéciaux. Il faut biencomprendre qu’Hollywood est cosmopolite, énormémentde réalisateurs, acteurs et équipes techniques viennent y

tre chose. Par définition, le metteur en scène a le pouvoirde proposer son montage, et puis après le studio s’emparede son montage pour tout détruire. Donc je montre monmontage, ça se passe pas mal, et on commence à fairedes tests, dans une salle de cinq cent personnes choisiesau hasard dans une petite ville située non loin de LosAngeles et en présence des pontes des studios. Le publicne sait pas encore quel film ils vont voir.Quand ils voient lenom de Sigourney Weaver s’afficher à l’écran, le publicexplose de joie et la je réalise que je viens de faire ALIEN!!! Avec mon monteur Hervé Schneid, quand on a entendula musique du générique, on en a eu la chair de poule. Ons’est dit : Whoua, on a fait un film à Hollywood !».

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FFondé en 2005, le Musée de la Miniature et du Cinéma de Lyon, est un établissement privé qui a pour vocationde faire connaître au grand public les techniques et le talent des créateurs d’effets spéciaux au cinéma. Cemusée est un concept unique en Europe, car il rassemble une riche collection de décors et d’éléments ayantservis aux tournages des plus grands classiques du cinéma : de Batman à Gladiator en passant par Hellboyou bien encore les Gremlins ! En effet, la collection rare et précieuse de Dan Ohlmann rassemble sur plusieursétages La magie des effets spéciaux avant le « tout numérique ». Situé en plein coeur du « Vieux-Lyon », dans

une bâtisse datant du XVIème siècleet classée au Patrimoine Mondial del'UNESCO, le musée présente descollections réparties sur cinqniveaux, totalisant près de 2000m²d'exposition. De nombreux objetsoriginaux de tournage, issus desplus grands studios de cinéma amé-ricains et européens sont remis àneuf dans les ateliers de restaura-tion du musée. Ils composent la col-lection de plus de 400 pièces raresproposées à un public internationalchaque année.Tous les thèmes sont représentés,que ce soit les masques de person-nages de films, les accessoires decinéma emblématiques, les décors :qu’ils soient miniatures ou grandeurnature, les tenues de films antiqueset de science fiction, des élémentscomplets de décors et pour finir descréatures « animatroniques ».

Depuis cet automne, Dan Ohlman etson équipe présentent au Musée laterrifiante Reine Alien, celle qui aangoissé plusieurs millions de ciné-philes dans le monde entier. Lacréature fantastique réapparaîtaujourd’hui dans un cadre repré-sentant parfaitement l’univers de lacélèbre saga de science fiction.

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Il aura fallu attendre une année complète, pour quetoute une équipe de spécialistes du Musée de laMiniature et du Cinéma et de la société Side UpConcept réalise la prouesse de restaurer entièrementle monstre robotisé le plus abouti techniquement del’histoire du cinéma. Une renaissance rendue possi-ble grâce au travail de Dan Ohlmann, et PatrickClody, expert en animatronique.

La créature xénomorphe, à l’origine créée par H.RGiger, pour le premier volet de la saga réalisé parRidley Scott, a été complètement repensée et dessi-née par James Cameron pour le deuxième opus, encollaboration avec le célèbre maître des effets spé-ciaux Stan Winston. Le monstre fut d’abord dessinéen partant d’une peinture initiale de James Cameron.Ensuite le Studio de Stan Winston réalisa un proto-type en mousse avant la construction de l'animatro-nique hydraulique complet qui allait être utilisé pourla plupart des scènes du film. La Reine était suspen-due en l'air par une grue et deux personnes setenaient dos à dos à l'intérieur pour animer les deuxpaires de bras. Des techniciens animaient alors del'extérieur le corps et la tête grâce à un systèmehydraulique dirigé avec des volants. Les jambes etles éléments de la tête étaient dirigés à distance par

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des câbles et les pattes étaient activées à l'aide debaguettes. D’une hauteur de 4,50 mètres, il fallaitenviron quinze opérateurs pour préparer chaquemouvement de la Reine. Le film de James Cameron agagné en 1987 l'Oscar des Meilleurs Effets Visuels.

La Reine apparaît également à une autre reprise dansle quatrième volet de la saga : Alien Résurrectionréalisé en 1997 par le français Jean Pierre Jeunet. Onaperçoit furtivement sa tête lors de la scène mythiqueoù Sigourney Weaver est dans son nid. Elle avait étérepeinte dans des tons de vert et de marron pour luidonner un côté « insecte » . Le design du corps a étégrandement modifié pour en faire une gigantesquepondeuse. EN 2004, pour le tournage de Alien VSPredator de Paul W.S. Anderson, une nouvelle Reinedes Aliens encore plus monumentale est créée par lasociété A.D.I. La créature animatronique géante étaitcontrôlé par ordinateur et animée par un réseau devérins hydrauliques, câblages et servomoteurs.D’une hauteur globale de 6,50 mètres, la créaturedevient complètement robotisée et possède à pré-sent soixante-douze mouvements complets. Lerendu à l’image peut ainsi rivaliser avec celui de l’ani-mation numérique, de plus en plus utilisée dans lesstudios de cinéma. C’est cette Reine des Aliens deve-nue « star » qui est présentée aujourd’hui à Lyon !

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COMMENT SURVIVREZ-VVOUS ?COMMENT SURVIVREZ-VVOUS ?Découvrez le vrai sens de la peur dans Alien: Isolation, un survival horror se déroulant dans une atmosphèred'épouvante et de danger constants. Quinze ans ont passé depuis les événements d'Alien™. La fille d'EllenRipley, Amanda, en mission pour percer le mystère de la disparition de sa mère, s'embarque dans une lutte dés-espérée pour survivre. Dans la peau d'Amanda, vous naviguerez dans un monde toujours plus angoissant touten faisant face à une population paniquée et désœuvrée, ainsi qu'à un Alien imprévisible et sans pitié. Sansmoyens ni préparation, vous devez fouiller les alentours en quête de ressources, improviser des solutions etutilisez votre bon sens non seulement pour venir à bout de votre mission mais aussi pour rester en vie.

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NNous sommes le vendredi 10 Octobre, la Cigalière de Sérignan dans l’Hérault a fait salle comble, pour accueil-lir le chanteur Yodélice, personnage de scène tout droit sorti d’un western romantique, armé de son embléma-tique guitare à tête de mort. La chaleur humide d’un automne pluvieux accroit la lourdeur de l’ambiance dansla salle de spectacle, opacifiée par les diffuseurs de brouillard. En fond de scène, un arbre de Joshua synthéti-que est éclairé. A côté se trouve une sorte de « totem musical », bardé d’électronique pour en faire un sampleurrythmique. Dans l’obscurité, les trois musiciens qui l’accompagnent s’installent et la silhouette longiligne deYodélice apparaît alors à contre jour. Les projecteurs s’allument, le concert débute enfin, le public explose dejoie sous le rythme de ses succès, dont Fade away, Sunday with a flu et le mythique Talk to me , issus de sesprécédents albums. Deux heures de spectacle où le personnage tour à tour charmeur, boxeur, chanteur maisencore et surtout musicien, exploite avec talent tout le potentiel de son univers pop, folk et rock’n’Roll, élec-trisant le public dansant de ses belles mélodies ...

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Avant de créer ce person-nage de scène baptiséYodélice, Maxime Nouchydit Nucci, se pris de pas-sion très tôt pour la musi-que et s’inscrivit auconservatoire dès l’âgede six ans. A quinze ans,en 1994, il quitte la Francepour l'Angleterre etLondres afin de suivredes cours au MusicianInstitute et obtient sondiplôme quelques annéesplus tard. Il y restera quel-ques temps pour y ensei-gner, devenant ainsi le plusjeune professeur de l'école, luilaissant ainsi le temps pour com-poser ses premières chansons,qu'il envoie à plusieurs maisons dedisques. Il sera très vite repéré parUniversal Music et c'est à dix-sept ans qu'ilsigne un premier contrat d'édition avec unefilière d’Universal : Polygram. A peine âgé de vingtans, il devient officiellement musicien professionnel ...

Après de multiples collaborations en tant que composi-teur et arrangeur, sa carrière prend un tournant radical en2009 lorsqu'il décide de s'éloigner définitivement de cequ'il avait pu faire auparavant. Maxime Nucci se créealors un personnage imaginaire, en s'inspirant des uni-vers de Tim Burton, ou encore comme le personnagede William Blake tenu par Johnny Depp dans le film «Dead Man » de Jim Jarmusch.Il se baptise alors « Yodelice », du nom d’une mai-son en Espagne, la « Casa Yodelice », où il a com-posé « Tree of Life », son premier album sous cenom de scène. Le personnage y est décrit comme: « tout droit sorti d'un monde imaginaire appeléSpookland, Yodélice est un grand gaillardhabillé sombrement, chevelu et barbu, avecune plume piquée sur son chapeau melon etune larme maquillée sur la joue ... ».

Suivront trois autres albums, en 2010 «Cardioid », en 2013 « Square Eyes » et le 22Septembre dernier « Like A Million Dreams», un album live de cette tournée qui duredepuis plus d’un an et qui se termineraen Novembre 2014 au Zénith de Paris.

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Sur scène, Yodélice est accompagné de son fidèleguitariste, Xavier Caux, qui jouait déjà avec lui sur lesdeux précédentes tournées. A la basse, on trouveEdouard Polycarpe qui a pris la suite de Seb Hoog, cedernier ayant d'autres engagements auprès d'IziaHigelin. A la batterie, Thibault Lecoq, un jeune batteurau style très rock qui a su rythmer d’une belle éner-gie les compositions de Maxime Nucci alias Yodélice.

« Like a million dreams », ce nouvel album live est lacaptation des tous petits clubs parisiens du début dela tournée. De son aveu même, Maxime Nucci avaitvéritablement envie de réaliser un album live dans lestyle qu’il adore, c’est à dire un live qui a une vraieproximité avec le public, où l’on attend l'acoustiquede la salle. Ce nouvel album donc, qui clôt une lon-gue tournée dans l’univers de ce personnage, serévélant comme une véritable performance, pourcelui qui ne rêvait enfant que de devenir musicien destudio. Au début du projet Yodélice, Maxime Nuccifaisait une véritable composition de ce personnage,mais au fil du temps et des concerts, l’artiste sembles’en détacher peu à peu, au profit d’un univers scéni-que plus créé par les lumières et le jeu de scène quepar le personnage proprement dit. Est-ce que cela vaaugurer une nouvelle métamorphose en un nouveaupersonnage de scène ? Nul ne le sait encore ...

Au soir de son concert à la Cigalière de Sérignandans l’Hérault, Yodélice redevient simplementMaxime Nucci, le temps de recevoir les applaudisse-ments nourris d’un public heureux, d’avoir passé cemoment fabuleux avec leur « guitar-hero » ...

Retrouvez toute l’actualité de l’artistesur son site officiel et les réseaux sociaux

yodelice.com

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AA la simple évocation de son nom, une image nous apparaît, celle du Roi de la métamorphose à la houpette enpoint d’exclamation, qui a séduit le Monde entier avec ses spectacles dédiés à l’Art du transformisme.Aujourd’hui la magie entre dans l’univers des shows d’Arturo Brachetti, avec la venue de magiciens de la nou-velle génération et d’une nouvelle mise en scène. Amoureux fou des arts visuels, Arturo Brachetti est toujoursà l’affût des nouvelles tendances tout en restant fidèle aux plus anciennes traditions. Dans son nouveau spec-tacle baptisé « Comedy Majik Show » il devient le maître de cérémonie d’un show qui lui ressemble et offre auxspectateurs un étonnant mélange de magie et d’humour. Partant d’un numéro traditionnel, en passant par ununivers plus décalé, flirtant avec l’humour, l’innatendu et le surprenant, le « Comedy Majik Show » est unvoyage dans le monde de l’illusion où chacun des magiciens invités vous dévoile ses dernières créations. Unspectacle haut en couleurs, dans lequel Arturo Brachetti revisite la tradition du cabaret rendant ainsi les effetsvisuels contemporains. Du plaisir, du rire et de l’émotion, rencontre avec un artiste « hors norme » !

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Angleterre, même présentateur d’émission de télévision.Que vous a apporté, cette expérience multiple pour exer-cer votre Art ?

A B : Disons que moi j’ai eu la chance d’être financé, pro-duit, par le théâtre national italien pendant quinze ans. Çaveut dire que j’ai récupéré, pas seulement un répertoire decostumes, j’en ai 350 dans l’entrepôt chez moi ... maisaussi de répertoire d’acteur et de plusieurs disciplines quej’ai appris au fur et à mesure, comme : jouer, danser, cra-cher du feu, faire des ombres chinoises. Maintenant jedessine avec du sable et c’est ça qu’il y aura dans le spec-

Jean-Luc Bouazdia : Arturo, quel a été le « déclic » quivous a fait décider de devenir un jour le maître de la méta-morphose ?

Arturo Brachetti : Ma grande chance, c’est que mon pèreà onze ans, m’a mis au séminaire et à treize ans j’ai connuun prêtre qui faisait des tours de magie et donc j’ai fait destours de magie pour me venger parce que j’étais nul aufootball. J’étais un petit minable que l’on « foutait à la pou-belle » ... Et donc je me déguisais pour faire des tours demagie. Alors c’était comme un jeu, c’était comme un mas-que. Le fait de me déguiser, cela me donnait du courage d’aller sur scène et de faire deschoses que j’aimais beaucoupet de m’exposer. Puisquelqu’un m’a dit: « Mais tusais, il y a quelqu’un qui faisaitla même chose il y a cent ans,c’était monsieur Frégoli. Ilchangeait de costume envitesse. Le prêtre a trouvé unlivre sur Frégoli. Ce n’était pasun livre sur ses secrets, maissur sa vie.Mais moi je rêvais àce personnage, qui vivait àl’époque avec la belle Otero,Sarah Bernhardt ... Seul sur scène, Il interprétaitsur scène soixante personna-ges en faisant la parodie dumusic-hall. A seize ans, je faismes premiers numéros, avecl’aide de ma maman quim’avait fait mes premiers cos-tumes. A dix neuf ans, j’avaisun vrai premier numéro à sixpersonnages, je suis parti et jesuis arrivé au Paradis Latin ,

tacle, le Comedy Majik Show. Atravers mon nouveau specta-cle, je veux surprendre le publicavec tout ce que j’ai appris aucours de ma vie. Donc, j’essaietoujours de mélanger dans messpectacles, bien sûr la transfor-mation avec la magie, la poésieet les ombres chinoises.

J-L B : C’est au tour de l’an2000 que le grand public vous adécouvert en France avec votrespectacle « l’homme au millevisages », un show avec lequelvous avez fait le tour du monde.Comment avez-vous ressenti lepublic dans chaque pays ?

A B : Le pubic, c’est vrai qu’ilchange de pays en pays.Souvent les acteurs disent quenon ce n’est pas vrai , maisc’est faux. Déjà en Italie, çachange entre le Nord et le Sud.Curieusement, le public le plus

c’était en 1979. Je pensais être un transformiste différentpar rapport à ce qui se faisait dans la capitale française,alors qu’en fait, j’étais le seul «au monde»,à faire tout ça !On m’a pris tout de suite au Paradis Latin et tout à com-mencé comme ça. En étant seul au monde, j’ai comprisque j’avais une grande chance. Si cela se passait au jourd’aujourd’hui, je serais plus médiatisé. Les gens qui venaitlà pour me voir me trouvaient extrordinaire et moi, j’étaismême pas étonné, parce que j’étais trop jeune pour com-prendre tout ça ...

J-L B : Par la suite vous avez touché à tout justement,pour forger cette expérience. Vous avez été comédien en

chaud, c’est les suisses et les hollandais. Ce sont desgens très contenus dans leur vie quotidienne et le soir ilsse laissent plus aller que les autres. Le public le plus dur,c’est Naples, Sicile et Madrid. J’ai parlé avec des collè-gues pour savoir pourquoi, et on pense que c’est parcequ’ils ont été sous la domination bourbonique pendantdeux siècles et ils ont un rapport très sévère avec l’évène-ment. C’est à dire que quand l’on va au théâtre, il joue lebon spectateur. Ils sont épatés comme les autres, mais ilsattendent la fin pour applaudir. Ils sont plus respectueux.Je me dis : est-ce qu’ils aiment mon travail ou pas ? Maisils aiment quand il faut. Alors que les suisses que l’on ima-gine pas extravertis, ils rigolent avant de commencer !

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l’évasion et surtout on a Vincent C, un quebecquois. C’estle « méchant » de l’histoire. Son univers est très « trash »,décalé. Ce mélange de poésie, de ma part et de rebellionde l’autre, le jeune Lucas est pris par les deux univers et ildoit choisir sa voie et ça c’est très intéressant ...

J-L B : Nous sommes avec vous dans le domaine de lamagie et du rêve. Imaginons que vous puissiez voyagerdans le temps et revenir à l’époque de vos débuts. Quelmessage ou conseil vous donneriez-vous à vous-même ?

A B : Ah le conseil, c’est très simple : « Follow yourdreams ! », c’est à dire si vous avez un feu sacré dans lecoeur et que vous y croyez, il faut poursuivre vos rêvestant que vous êtes jeunes, car vous n’avez rien à perdre. Si vous voulez faire de la sculpture, du cinéma, partir auxIndes, monter une boîte complètement surréaliste alorsque tout le monde te dit que tu vas te planter, mais toi tu ycrois ... Et bien vas-y ! Parce que si vous attendez trop, lesautres jeunes vont arriver et vont vous souffler votre idéeet passer sous votre nez. La chose la plus riche que j’aidans ma vie je pense, c’est que quand je regarde enarrière et que si je dois mourir demain, et bien je n’ai pasgâché ma vie ! Ce que je fais, c’est un cadeau inouï, mêmesi je ne suis pas devenu riche, que je ne suis pas aussiconnu que d’autres artistes au niveau mondial, j’ai quandmême suffisament de choses pour satisfaire mon égo !

Il faut dire aussi que tout ce qui est basé sur la religion, lesexe, tient beaucoup du social. Par exemple, vous pouvezfaire un gag banal, si je fais l’enfant, je tire la langue, enEurope on s’en fout ... Et bien si je le fait en Corée, tout desuite on me dit : « C’est très vulgaire !», alors je demandepourquoi et on m’explique que l’on ne doit pas montrer unorgane interne, c’est tabou. Donc tirer la langue en Corée,c’est très vulgaire ...

J-L B : Aujourd’hui vous revenez sur scène pour le plusgrand plaisir de vos fans, avec ce show qui allie la magieà l’Art du transformisme.

A B : Oui le Comedy Majic Show, dans lequel je joue lemaître de cérémonie, le porteur de l’histoire. Avec huitmagiciens, nous faisons une sorte de shabbat, une réu-nion dans lequel on a un jeune élève, Lucas, qui doit pas-ser son examen. Le jeune Lucas a vingt ans mais il joueun adolescent qui veut être un magicien, mais il est un peunaïf. Pendant tout le spectacle, on le maltraite un peu et àla fin, il fait son numéro et il est extrordinaire. C’est tou-chant, parce que lui, qui est mon élève dans le spectacle,mais aussi dans la vie, parce qu’il vient de ma ville de Turinet il me suit depuis qu’il a seize ans. On est huit sur scène,moi je me transforme, il y a Luca & Tino des magicienscomiques, il y a Théo Dari un manipulateur de lasers,Laurent Berreta, un illusionniste français spécialiste de

Page 42: avec nous. Ce que nous faisons pour les autres€¦ · « Ce que nous faisons pour nous même disparaît avec nous. Ce que nous faisons pour les autres et le monde est immortel et
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