33
Cours d'approche différentielle corps et personnalité Chapitre A: La catégorisation sociale et l'apparence physique 1. Forme du corps et attitudes induites 1.1 Définition du type et du trait Un trait est une dimension unitaire des conduites. On a une approche dimensionnelle de la personnalité. Raymond CATTELL a travaillé sur les traits de personnalité ( recherche Wikipédia: il a théorisé l'existence de 2 formes d'intelligence à la base des capacités cognitives humaines: l'intelligence fluide et l'intelligence cristallisée. Ses travaux l'ont conduit à dénombrer 16 traits de personnalité, personality factors, mesurables) Le trait peut être élémentaire ou générale. Dans ce cas, il inclut des traits plus petits, inter-corrélés entre eux. Il est homogène. On peut le représenter par un axe bipolaire (continuum), permettant de classer toute la population (de celui qui possède le moins le trait à celui qui possède le plus le trait => système ordinal ou intervalles), de façon continu. Le trait est une construction scientifique (cf CATTELL et d'autres...), qui est très généralement vérifiée (corrélation et analyses factorielles R). Il correspond à une démarche analytique (élément puis totalité) et permet une description avancée. Il correspond à une approche scientifique de la personnalité (hypothèse, vérification). Il est assez abstrait, et son utilisation exige une certaine culture psychologique. Exemple de traits: extraversion (extraversion VS introversion), anxiété... Outils de mesure: Neo PI ( recherche perso: il fournit une évaluation systématique des styles émotionnel, interpersonnel et motivationnel de la personne. Il permet de disposer d’un profil très précis de la personnalité. Il participe à la réussite, aussi bien des process de recrutement que de l’accompagnement des personnes), l'EPI (Eysenck Personality Inventory), le Big Five avec ses 5 traits: Ouverture

Approche Differentielle

Embed Size (px)

Citation preview

Cours d'approche différentielle corps et personnalité

Chapitre A: La catégorisation sociale et l'apparence physique

1. Forme du corps et attitudes induites

1.1 Définition du type et du trait

Un trait est une dimension unitaire des conduites. On a une approche dimensionnelle de la

personnalité. Raymond CATTELL a travaillé sur les traits de personnalité ( recherche Wikipédia: il

a théorisé l'existence de 2 formes d'intelligence à la base des capacités cognitives humaines:

l'intelligence fluide et l'intelligence cristallisée. Ses travaux l'ont conduit à dénombrer 16 traits de

personnalité, personality factors, mesurables)

Le trait peut être élémentaire ou générale. Dans ce cas, il inclut des traits plus petits, inter-corrélés

entre eux. Il est homogène.

On peut le représenter par un axe bipolaire (continuum), permettant de classer toute la

population (de celui qui possède le moins le trait à celui qui possède le plus le trait => système

ordinal ou intervalles), de façon continu.

Le trait est une construction scientifique (cf CATTELL et d'autres...), qui est très

généralement vérifiée (corrélation et analyses factorielles R). Il correspond à une démarche

analytique (élément puis totalité) et permet une description avancée. Il correspond à une approche

scientifique de la personnalité (hypothèse, vérification).

Il est assez abstrait, et son utilisation exige une certaine culture psychologique.

Exemple de traits: extraversion (extraversion VS introversion), anxiété...

Outils de mesure: Neo PI (recherche perso: il fournit une évaluation systématique des styles

émotionnel, interpersonnel et motivationnel de la personne. Il permet de disposer d’un profil très

précis de la personnalité. Il participe à la réussite, aussi bien des process de recrutement que de

l’accompagnement des personnes), l'EPI (Eysenck Personality Inventory), le Big Five avec ses 5

traits:

• Ouverture

• Conscience (esprit consciencieux)

• Extraversion

• Agréabilité

• Névrosisme (anxiété)

Un trait de personnalité est stable au niveau du temps, il a donc une valeur prédictive. On a

associé à la personnalité un certain déterminisme. Le trait de personnalité varie peu avec le temps.

Le trait à une valeur cognitive mais cette valeur reste faible.

Le type de personnalité est relatif à une catégorie d'individu qui se ressemble à l'égard

d'une ou plusieurs caractéristiques, hétérogènes entre elles, mais qu'ils possèdent en commun.

Le type concerne un sous ensemble de la population générale (ou catégorie). Cette catégorie

correspond à un système de classification discontinu, nominal (les catégories sont exclusives: on

appartient à UN seul type).

Généralement cette catégorie est d'origine intuitive (psychologie implicite), c'est

l'expérience concrète d'autrui, son impression globale. Elle est souvent systématique (simpliste).

La démarche typologique va de la totalité (gestalt) aux éléments

Exemple de typologie: la typologie ABC

C'est une approche pré-scientifique de la personnalité. Pourtant on pourrait vérifier

l'existence des types par diverses techniques (corrélation Q, analyse typologique...).

1.2 Rappel sur les typologies

PLATON avait cru déceler 3 types d'individus:

• les intellectuels: intelligence, réflexion. Le siège de ce type est la tête (le cerveau);

• les guerriers/sportifs caractérisés par le courage, les sentiments nobles. Le siège est la cage

thoracique et la respiration. Il associe à ce type l'appétit irascible;

• les inférieurs sont tous ceux qui ne sont ni intellectuels ni guerriers. Ce sont des individus

décadents dont la fonction dominante est l'appétit (approche très élitiste). Il parle de concupisciple

qui relève de l'envie, de la jalousie. Le siège est le ventre et les organes génitaux.

On a une catégorie d'individu avec plusieurs caractéristiques. On met en lien des caractéristiques

sans rapport à priori.

HIPPOCRATE (et GALIEN )

HIPPOCRATE est un médecin grec (-459/-371). Il est considéré comme le père fondateur de la

médecine contemporaine. Il sera le premier à développer une médecine fondée sur la théorie des 4

éléments: l'eau, l'air, la terre, le feu. Il défend l'idée que pour vraiment soigner un sujet, il faut

tenir compte de l'environnement de l'individu. Il associe les 4 éléments à 4 tempéraments:

• lymphatique

• sanguin

• bilieux

• nerveux

Chacun des éléments possède une double nature:

• froide ou chaude

• sèche ou humide

Ainsi HIPPOCRATE énonce l'idée que, pour l'Homme:

• l'eau est froide et humide

• l'air est chaud et humide

• le feu est chaud et sec

• la terre est froide et sèche

Il met en évidence l'existence de 4 humeurs :

• le flegme

• le sang

• la bile jaune

• la bile noire

Chacune de ces humeurs va déterminer une possibilité de développer un type de maladie:

• le flegme: comportement lymphatique/flegmatique. Ces personnes sont peu émotives et

nonchalantes

• le sang: tempérament sanguin, cordiale, communicatif

• la bile jaune: tempérament bilieux et colérique. Ces personnes sont caractérisées par un

esprit d'entreprise et de l'autorité

• la bile noire: tempérament nerveux, mélancolique caractérisé par l'esprit critique et le

réflexion

Ces tempéraments existent en chacun de nous. Ils ne sont pas exclusifs, ils correspondent à certains

âges de la vie:

• le tempérament lymphatique: petite enfance

• le tempérament sanguin: enfance et adolescence

• le tempérament bilieux: adulte

• le tempérament nerveux: vieillesse

Cette typologie est encore utilisée.

1.3 Quelques typologies de la première moitié du XX ème siècle

KRETSCHMER est un psychiatre allemand qui s'est intéressé aux névroses de guerre et a

édifié une théorie biotypologique qui cherchait à établir des corrélations entre type somatique et

type psychique. . Entre 1915 et 1921, il développe le diagnostic différentiel entre schizophrénie et

psychose maniaco-dépressive (PMD). Il définit en 1919 le syndrome psychiatrique qui porte son

nom : délire de relations des sensitifs de KRETSCHMER.

Il va soigner des sujets psychotiques atteint de folie circulaire appelé aujourd'hui psychose maniaco-

dépressive. Il va écrire Structure du corps et caractère, qui est un ouvrage révolutionnaire.

Il s'est aperçu qu'il existe des structures morphologiques très particulière selon la pathologie

présentée:

• les sujets maniaco-dépressifs sont ronds et gros: il appelle ce type le type PYCNIQUE (rond

en grec)

• les schizophrènes sont étroits: c'est le type LEPTOSOME (démence précoce)

• les épileptiques: c'est le type ATHLETIQ

Il va essayer de voir s'il y a une typologie pour l'homme de la rue et il va dégager 3 tempéraments:

• le tempérament cyclothyme: c'est une forme atténuée (non pathologique) de la psychose

maniaco-dépressive. Le trait dominant est l'humeur labile (travail de Jean BERGERET)

• le tempérament schizothyme: la personne est distante, repliée sur elle même, avec peu de

contact sociaux

• le tempérament ixothyme: c'est une forme atténuée de l'épilepsie qui se traduit par des

décharges affectives, des difficultés à contrôler son agressivité (tel que les psychopates).

KRETSCHMER utilise une méthode à l'œil nu. Avec cette méthode on observe un biais: l'effet de

halo qui est une contamination réciproque des 2 sources d'information faite par un même

évaluateur.

SHELDON est un médecin américain. Il annonce une ère nouvelle. Il est le point de

charnière entre l'approche catégorielle de la personnalité en terme de type et l'approche

dimensionnelle en terme de trait. SHELDON va s'intéresser aux relations entre traits et du corps et

personnalité. Il va faire des recherches avec des photos de face, de profil. Il va classer ses photos en

fonction de la forme du corps, pour son expérience il prend des étudiants entre 18 et 25 ans.

On est pas dans un seul type, il y a une association de 3 types:

• l'endomorphisme: forme du corps arrondi, molle

• le mésomorphisme: structure développée avec une belle ossature

• l'exomorphisme: fragilité, délicatesse, étroitesse de la cage thoracique, longueur des

membres

Pour chaque photo, il va prendre 17 diamètres (avant-bras, bras, torse, épaule...) mais il n'arrive pas

à condenser ses mesures et à synthétiser sa recherche. Ses recherches sont fondées sur une méthode

intuitive qu'on appelle la somatoscopie (photocopie du corps). Les 3 morphotypes s'appellent des

somatotypes. Il attribue des notes de 1 à 7 sur chacun des somatotypes. Le sujet est un mélange des

différents types, souvent avec une dominance.

Il va rassembler toutes les échelles de tempéraments construites en psychologie, il va

rassembler 650 items pour définir le caractère, le tempérament. Les items vont être regroupés ce qui

va aboutir à une liste de 60 items. Les 60 items sont destinés à être évalué par un observateur qui a

devant lui la photo ou l'individu lui même.

En parallèle, il va suivre, pendant 1 an, 33 étudiants à qui, il proposera plusieurs questionnaires

(habitudes...). Ces corrélations (cf schéma) vont lui permettre d'obtenir 3 groupes de 20 items qui

constitue 3 composantes:

• viscérotoniques: satisfaction, amour du confort et de la bonne chair, bien dormir, détente,

sociabilité, stabilité de l'humeur

• somatotoniques: amour de l'aventure, maintien du corps, ton péremptoire, besoin et plaisir

de l'exercice physique, hyperactivité, agressivité, goût du pouvoir, insensibilité

• cérébrotoniques: goût de l'intimité, réflexion, introspection au détriment de l'action,

anxiété, inhibition, introversion, instabilité psychologique

SHELDON est persuadé que ce sont des tempéraments distincts (corrélation nulle entre 2

caractéristiques). Mais il se trompe chacun de ses 3 groupes sont inter-corrélés à au moins -0,30.

En suivant pendant 5 ans, 200 autres sujets, il évalue son somatotype, son tempérament et il va

établir des corrélations. Il a établie des relations entre la forme d'un corps et une structure

comportementale.

Critique:

SHELDON utilise une méthode qui présente l'effet de halo: c'est un biais cognitif dû à son

observateur et sa cohérence perceptive lorsqu'il doit évaluer simultanément 2 caractéristiques chez

un même individu. Il a établie des corrélations perçues.

SCHWEITZER a recommencer la même expérience que SHELDON. Elle a réalisé une

étude sur 300 étudiants en psychologie, elle suspectait un biais, elle va utiliser l'hétéro-observation

et elle ne trouveras pas les mêmes corrélations.

1.3 Relation morphologique ou illusion

Les résultats de typologies de KRETSCHMER et SHELDON sont loin d'être convaincants soit

parce qu'il n'y a pas de corrélation, soit parce que les relations sont très fortes.

SCHWEITZER a supposé que des relations entre forme du corps et personnalité et tempérament

seraient d'origine personnelle et seraient donc acquise en fonction de normes sociales. Cet effet de

halo pourrait refléter une forme de cohérence des jugements émis par un même observateur lorsque

celui-ci doit juger simultanément l'apparence physique et la personnalité.

Les théories implicites de la personnalité (TIP, cf BEAUVOIS)

Les travaux de BEAUVOIS montrent que la description de soi et d'autrui est principalement

évaluative, elle s'appuie sur un regard normatif (bon ou mauvais) mais elle est aussi cohérente (tout

bon ou tout mauvais).

La description d'autrui et de soi reposerait-elle plus sur des conceptions aprioristes que sur

des informations réelles, diverses, nuancées parfois contradictoires qui peuvent nous offrir les

conduites réelles du sujet?

En d'autre terme, les réactions morphopsychologiques mis en évidence par des typologies

anciennes et modernes sont-elles réelles ou seulement perçues selon un processus de

catégorisation sociale qui feraient qu'à une morphologie particulière serait associée certaines

conduites particulière en fonction des normes véhiculés?

b. Les modèles de l'inculcation sociale des stéréotypes

Le paradigme morpholopsychologique de SHELDON a été remis en cause par BRODSKY (dès

1954) qui souligne que ces co-variations entre morphologie et personnalité vont être dues à la

transmission sociale d'attente cohérente vis à vis d'un type physique donné.

Le processus d'inculcation sociale est le fait que des individus pourvus d'une morphologie

particulière susciterait des réactions concordantes (type masculin mésomorphe recueil le plus d'avis

favorable, le type féminin ectomorphe modéré recueil le plus d'avis favorable).

Le modèle d'inculcation sociale sociale des stéréotypes (cf LERNER, FELKER, BYRNE, schéma):

• H1: un morphotype donné va correspondre à une personnalité concordante. Elle dépend des

normes, des modèles qui feraient l'objet d'un modèle d'inculcation sociale

• H2: cette perception du corps d'autrui va générer des évaluations concordantes avec la

perception de la personnalité d'autrui

• H3: ces processus attributifs qui se répètent tout ce temps feraient l'objet d'une

intériorisation pour le sujet cible

1.4 Processus d'attribution

SCHWEITZER a voulu vérifier en choisissant les types morphologiques de SHELDON:

• H1: il existe bien une tendance nette à la catégorisation d'autrui en fonction de son type

morphologique

• H2: il faut savoir si les associations entre formes du corps et tempérament inférées par des

sujets tout venant, sont semblables à celles mis en évidence par SHELDON (psychologie de la vie

quotidienne).

Si H1 est vérifiée il y aurait bien une évaluation stéréotypée du corps d'autrui. Si H2 est vérifiée il y

aurait bien une image perçue et non réelle des relations psychomorphologiques décrites par les

typologistes.

1.5 - Processus d’attribution à l’aide de questions fermées

a - Procédure

Ont été dessinés sans visages les trois somatotypes extrêmes masculins et féminins :

On a utilisé l’échelle de tempérament de SHELDON réduite à 30 items (au lieu des 60) :

[« E » pour endomorphe, « M » pour mésomorphe, « e » pour ectomorphe]

[N.C. signifie que les résultats ne sont pas conformes avec ceux de SHELDON (hypothèse 2)]

431 sujets des deux sexes, avec quatre tranches d’âge : 11-18 ans, 19-25 ans, 26-35 ans, 36-59 ans.

Chaque sujet devait évaluer pour chaque item de tempérament, le morphotypes (A, B ou C) qui

correspond le plus.

b - Résultats

S’agissant des morphotypes masculins (voir tableau des résultats sur l’échelle, colonne de droite) :

Il y a eu une comparaison des distributions qui a été faite.

➔ Concernant l’hypothèse 1, elle est vérifiées pour 29 des 30 items.

➔ Concernant l’hypothèse 2, elle est vérifiée pour 24 des 30 items.

Les résultats sont relativement consensuels entre ceux obtenus par SHELDON et ceux obtenus par

BRUCHON-SCHWEITZER.

Résultats de cette étude décente, dans le détail :

- L’endomorphisme recueille 9 items de la liste, dont 7 sont conformes à ceux de

SHELDON , 33% d’attributions favorables.

On va retrouver les caractéristiques : mou, indolent, lent, pacifique, social.

On observe par rapport aux travaux de SHELDON une atténuation des traits positifs. Ce

morphotype serait plus connoté négativement.

- Le mésomorphe recueille 13 items sur les 30, dont 9 identiques à ceux de SHELDON.

67% d’attributions favorables.

On va retrouver les caractéristiques : l’énergie, le courage, l’agressivité et la maturité.

Les 4 items supplémentaires par rapport à l’ étude de SHELDON sont tous désirables. On y

retrouve l’équilibre émotionnel, la détente et la rapidité dans le mouvement.

- L’ectomorphe recueil 8 attributions. Les 8 sont conformes à celles de SHELDON qui lui

en avait trouvé 10. 12% d’attributions favorables. C’est donc le morphotype le plus rejeté.

On y retrouve l’inhibition sociale, l’anxiété et la tension corporelle, la vivacité juvénile. Les deux

attitudes en moins par rapport aux résultats de SHELDON sont le goût de l’intimité, et la rapidité

des réactions.

Ce morphotype ne bénéficie même pas d’attentes favorables.

Ces résultats issus de cette recherche sur les somatotypes masculins, sont tout à fait clairs :

- On observe une forte stéréotypie des attitudes envers un physique donné. Mais ici il s’agit

de types extrêmes.

- Les inférences qui sont faites par rapport à ces types physiologiques sont à 80% en accord

avec celles trouvées par SHELDON. Les petites différences sont probablement dues à une

évolution des modèles normatifs depuis 40 ans.

S’agissant des morphotypes féminins :

[on ne peut pas comparer avec les résultats de SHELDON car il n’a pas fait d’étude chez les

femmes]

On va retrouver sensiblement les mêmes résultats. Il y a une stéréotypie très significative pour 28

des 30 items de la liste. Une conformité très significative avec les résultats obtenus par SHELDON

pour 28 des 30 items. Et finalement,

- L’endomorphe féminin recueil 30% d’attributs favorables.

- Le mésomorphe recueille 73% d’attributs favorables.

- L’ectomorphe ne reçoit que 12% d’attributs favorables.

c - Résultats différentiels

Dans cette recherche, on a comparé le choix de chaque sujet évaluateur, en fonction des trois

variables indépendantes que sont l’âge (les 4 tranches d’âge), le sexe (homme ou femme), et la

morphologie (poids, taille, et rapport taille/racine cubique du poids qui est un indicateur de la

répartition harmonieuse de la masse corporelle) de l’évaluateur.

Ceci a été fait sur 400 des 431 sujets.

Dans l’ensemble, on observe une similarité très frappante chez les sujets. Il y a bien un stéréotype

commun quelque soit les caractéristiques des sujets. Mais avec quelques variations.

- Selon l’âge de l’évaluateur

On a constaté qu’avec l’âge on devenait plus conformiste. Les évaluations sont d’autant plus

conformes avec les stéréotypes que l’on est âgé. Cela pourrait traduire un processus de

renforcement social des croyances liées à ces stéréotypes.

On constate que l’endomorphe est assez bien considéré par les sujets les plus jeunes. Ceci avait

d’ailleurs déjà été montré sur des études (MOURET, 1976) montrant les préférences des écoliers

pour leurs instituteurs. On avait remarqué qu’ils préféraient avoir un instituteur plutôt endomorphe.

> Ce type endomorphe est probablement aussi associé à quelqu’un qui est rassurant, contenant.

- Selon le sexe de l’évaluateur

Les hommes ont des perceptions moins stéréotypées que les femmes. Par ailleurs, on sait que les

petites filles adhèrent plus tôt et ce de façon significative, aux normes en matière d’apparence

physique, que les jeunes garçons (FELKER, 1972).

Dans la continuité, les hommes seraient moins soumis à ce stéréotype que les femmes.

> Les petites filles sont beaucoup plus sollicitées par les médias, et si on regarde les poupées par

exemple, les filles préfèreront une ectomorphe modérée. On y retrouve le stéréotype des canons de

beauté féminine.

- Selon la forme du corps de l’évaluateur

Si on considère le poids : on constate que les hommes à poids moyen et lourds, et les femmes

légères, sont également les plus conformistes. Si on considère la taille : on constate que les hommes

comme les femmes, moyens et grands en taille, sont aussi les sujets les plus conformistes.

Si on considère la forme globale du corps de l’évaluateur : les femmes qui ont un corps proche des

normes idéales en matière d’apparence physique (donc légères et grandes selon l’ectomorphisme

modéré) ont des jugements particulièrement stéréotypés.

Les hommes qui ont un corps proche des normes idéales (mésomorphe modéré) ont aussi les

jugements les plus stéréotypés.

Ces résultats ne sont pas surprenants, encore qu’ils pourraient nous interroger sur ces attributions

très spontanées et stéréotypées, et semble-t-il infondées que l’on fait, et qui pour une partie du

moins relève de ce que l’on est soi même.

- Conclusion concernant ces résultats

Les individus les plus conformistes en matière d’apparence physique sont aussi en réalité les plus

conformes aux normes en matière de corpulence. Cela va traduire un effet renforçateur, et donc

entretenir le stéréotype.

Les sujets déviants par rapport aux normes (donc non conformes) dans leur jugement, sont aussi «

déviants » par rapport à l’apparence physique qu’ils ont. Déviance toute relative parce que ce qui

l’emporte quelque soit l’age, le sexe ou la forme du corps, c’est la concordance.

d - Conclusion et critiques

• Conclusion :

- Il y a des attitudes majoritaires stéréotypées qui augmentent avec l’âge, qui

augmentent si on est une femme, et qui augmentent si on a une morphologie conforme aux

stéréotypes en matière d’apparence physique.

- Étonnante consistance de ces attributions, alors que l’information fournie est très

fragmentaire (il y a une forme du corps sans visage, et pourtant les inférences sont très

concordantes, ce qui montre la puissance du stéréotype).

• Critiques :

La critique majeure concerne le questionnaire qui est composé de questions fermées (où on nous

propose un morphotype et il faut dire parmi les 30 items ceux qui correspondent le plus au

morphotype). Questions fermées dont on sait qu’elles peuvent être relativement inductrices.

En d’autres termes, elles ont pu artificiellement majorer la concordance des réponses.

En réalité, il y avait trop peu de choix (30) et de plus, des choix forcés (on ne pouvait pas donner

d’autres choix que ceux mentionnés dans la liste). C’est pourquoi une autre procédure, cette fois-ci

avec des questions ouvertes, a été utilisée.

1.6 - Processus d’attribution avec questions ouvertes

a - Procédure

De la même manière, les somatotypes masculins et féminins extrêmes (les mêmes que ceux de

SHELDON) ont été soumis à 20 hommes et à 20 femmes adultes, dans le cadre d’un entretien. Il

leur était demandé de décrire librement les 10 traits de caractère et de comportement les plus

probables pour chacun des 6 personnages représentés.

Il a ensuite été fait une analyse de contenu thématique catégoriel des réponses des sujets. Cette

méthode a l’avantage de permettre d’extraire les thèmes dominants, et ensuite d’en extraire des sous

thèmes, ce qui permet d’avoir une arborescence thématique. À l’issu de ce travail, cela permet de

dégager quels sont les dominantes (les thèmes les plus fréquents du discours), mais permet aussi sur

un groupe de sujet de comparer.

b - Hypothèses

Ce sont les mêmes :

H1 : Il y a un processus d’attribution qui est stéréotypé pour un même somatotype.

H2 : Les contenus inférés à partir des silhouettes sont semblables à ceux découverts par

SHELDON.

c - Résultats

On ne va voir que les somatotypes masculins.

Les résultats qu’on a pu faire émerger à partir de l’analyse de contenu :

Ont été recensés les thèmes qui ont été spontanément énoncés. Entre parenthèse, c’est le nombre de

fois que le thème a été énoncé.

- Concernant l’endomorphe : 270 termes différents ont été énoncés.

Ils ont été regroupés sous 13 catégories, dont 10 sont conformes avec celles de SHELDON.

Ce type recueille 39% de traits désirables (33% dans la première étude). On va retrouver parmi les

traits désirables : jovial, gai, social et bon vivant. On va retrouver parmi les traits indésirables ou

neutres : lent, mou, lourd, inactif, peu intelligent, influençable.

- Concernant le mésomorphe : 315 termes différents ont été énoncés.

Ils ont été regroupés sous 10 catégories thématiques différentes, dont 8 sont conformes à celles de

SHELDON. Ce type recueille 63% de traits désirables (67% dans la première étude).

On va retrouver parmi les traits désirables : actif, dynamique, sportif, sain, décidé, spontané,

équilibré, social, tolérant. On va retrouver parmi les traits indésirables ou neutres : agressif,

narcissique, matérialiste, dragueur, peu intelligent.

- Concernant l’ectomorphe : 334 termes différents ont été énoncés.

Ils ont été regroupés sous 8 catégories thématiques, dont 6 sont conformes à celles de SHELDON.

Ce type recueille 23% de traits désirables (12% dans la première étude). On va retrouver parmi les

traits désirables : intelligent, doux, inventif, travailleur. On va retrouver parmi les traits indésirables

ou neutres : anxieux, froid, ascétique (fait d’avoir une vie monacale), renfermé, nerveux.

En conclusion, on peut dire que quelque soit la procédure utilisée (question fermés ou

ouvertes), on met en évidence des attitudes consistantes vis-à-vis de la morphologie d’autrui. Ceci

nous permet de dire qu’il existe de véritables théories implicites de la personnalité, fonctionnant

dans une manière attributive, induisant des processus attributifs, à partir d’informations limités,

contingentes, sur autrui.

Ces théories implicites de la personnalité et ses formes d’attribution stéréotypées

relèveraient d’un processus d’implication sociale de stéréotypes et de normes, en matière

d’apparence physique et de forme du corps, processus qui semble précoce et qui à l’évidence est

très puissant.

À ce stade, il reste à vérifier que ces attitudes convergentes vont affecter en retour les sujets cibles

(ceux qui font l’objet d’une évaluation), et qu’elles sont intériorisées par ces derniers.

Si tel était le cas, on pourrait dire que les relations observées entre forme du corps et personnalité,

sont d’origine non pas constitutionnelle, mais sociale.

II - L’attrait physique, attitude et comportements induits

Lorsqu’on demande spontanément à des gens ce qui est important chez autrui, par ordre

d’importance les diverses qualités qu’ils apprécient chez autrui, qu’ils attendent d’autrui, on

constate que la beauté physique, lorsqu’elle est citée, vient loin après la sincérité, l’intelligence, le

dynamisme, ou la tendresse. On peut s’interroger sur la sincérité de ces réponses.

Dans diverses situations où des observateurs doivent évaluer un sujet, en présence de celui-ci ou à

partir de photo, on s’aperçoit que ce n’est pas la qualité intrinsèque des informations disponibles qui

a un effet majeur sur les jugements, mais bien l’apparence physique, l’attrait physique du sujet à

évaluer. Ceci a été montré dans le cadre d’entretien d’embauche, où a compétence égale, c’est

l’apparence physique qui fait la différence, et même au-delà, l’apparence physique d’un candidat

moins compétent peut jouer en sa faveur.

Quand on interroge les évaluateurs sur ce qui les a motivé dans leur évaluation, 90%

prétendent que leur décision est fondée sur les informations objectives dont ils disposaient.

D’un coté, on sait que les évaluations ne se font pas à partir des données objectives, et de

l’autre, les sujets évaluateurs sont convaincus de faire une évaluation objective.

On se heurte à une étrange ignorance, vis-à-vis de la toute puissance et de la fascination qu’exerce

sur nous les sujets au physique agréable, et a contrario l’ignorance relative à la répulsion que

peuvent susciter les individus disgracieux ou difformes.

On peut se demander s’il y a des critères, des convergences, en matière de préférence esthétique ?

On pourrait penser que la beauté, c’est une affaire de goût personnel. Or ce n’est pas vraiment le

cas. La beauté est plutôt d’ordre intersubjectif. Est considéré comme beau ou laid celui qui est jugé

comme tel par ses pairs, et ce de manière concordante.

Y a-t-il une concordance dans les préférences esthétiques vis-à-vis du corps ou du visage

d’autrui ? Oui.

De nombreuses études furent menées depuis plus de 30 ans, effectuées dans différents pays, sur

différents sujets cibles, avec des sujets évaluateurs différents. Dans ces nombreuses études, on

retrouve une uniformité frappante des jugements en matière de beauté physique.

A - Si l’on considère les goûts masculins et féminins

Recherche de 1981. 12 silhouettes féminines extraites de tableau et sculptures de 6 périodes d’art :

Égypte, Grèce antique, moyen-âge, renaissance, début et fin 20ème siècle.

240 sujets ont été amenés à classer ces silhouettes de la plus belle à la moins belle.

Les sujets : 60 étudiants, 60 étudiantes, 60 ouvriers et 60 ouvrières.

Résultats : la concordance l’emporte très nettement, elle est très fortement significative entre les

sexes et les catégories sociales.

Cette recherche a été refaite avec des populations différentes et on a retrouvé les mêmes résultats.

Les silhouettes préférées correspondent à la Grèce et au 19ème siècle, conjugué à des modèles

contemporains plus linéaires (femmes du 20ème siècle).

Les silhouettes qui sont uniformément rejetées sont les silhouettes lourdes, avec des proéminences

(Grèce, début 20ème, moyenne âge, Égypte). Avec des ventres bulbes.

Si l’on regarde dans des recherches développementale quelles sont les préférences selon l’âge, on

s’aperçoit que la discrimination entre les visages beaux et les visages laids se fait très précocement :

dès l’âge de 3 ans.

B) Préférence selon l'âge

On s’aperçoit que les résultats deviennent tout à fait conformes à ceux des adultes vers l’âge

de 6 ans pour les petites filles, et 8 ans pour les garçons.

Plus précisément, il y a un rejet progressif du corps endomorphe, notamment masculin, au profit du

corps mésomorphe modéré (athlétique et linéaire). Le type féminin préféré étant au final

l’ectomorphe (mince mais pas maigre).

Cette concordance quasi-totale des préférences enfantines vis-à-vis des corps jugés les plus beaux

se fait d’abord au niveau des corps et se fera au niveau des visages un peu plus tard.

La préférence (différent de la beauté) apparaitra plus tard, vers 10 ans.

Il y a donc bien là un processus puissant d’implication sociale de modèles culturels stéréotypés. On

pourrait se demander si ces préférences physiques peuvent varier selon les cultures.

b- Selon la culture

Multitude de recherches sur les préférences esthétiques selon les cultures, et voir si un

consensus se dégageait selon les cultures.

Il en ressort une conformité des canons de beautés locaux, aux critères occidentaux, avec

des atténuations locales : une peau légèrement allée mais non blanche en Jamaïque, des femmes aux

volumes généreux au Mexique. Mais on c’est aperçu que la prédominance des modèles occidentaux

en matière de beauté physique, s’atténue dans les pays où les sociétés occidentales n’ont plus un

rôle politique et économique prédominant.

On peut conclure, au regard des recherches, à une forme impérialisme des modèles esthétiques

corporels d’origine occidentale.

Face à cet impérialisme en matière de beauté physique, toute différence par rapport à ce

modèle dominant (surcharge pondérale, ride, tissu peu tonique, petitesse, peau noire..) pourrait être

ressentie comme une tare, comme un stigmate, par les sujets « déviant » vis-à-vis de ce corps idéal.

Ce corps idéal, il est fortement valorisé, recherché, mais par la majorité des humains ne l’ont pas.

C’est pourquoi on peut souligner le malaise contemporain profond. Mettre en relation ces exigences

précises et ce malaise contemporain profond qui peut être expliqué en partie par cette écart entre

notre corps réel et ce corps imaginaire véhiculé par ce stéréotype de la beauté, d’où certaines

pratiques d’embellissement, qui sont parfois dangereuses et douloureuse, comme les techniques de

blanchiment de la peau qui sont cancérigènes.

2.3 - Se qui est beau est bon

Stéréotype « ce qui est beau est bon » décrit par BYRN, DION, BERSCHEID et

WALSTER.

Ce stéréotype montre que les sujets attrayant physiquement sont également pourvus d’attributs

favorables multiples, et plus spécifiquement perçus comme significativement plus aimables, plus

sensibles, plus flexibles, sur d’eux même, plus populaires, plus maitres de leur destin, plus sociales,

plus équilibrés, que les sujets les moins beaux.

Leur vie est supposée plus réussie, leur mariage plus heureux, leur métier plus prestigieux, et leur

réussite scolaire et professionnelle plus évidente.

Stéréotype qui associe à l’effet de halo des caractéristiques positives, à la beauté physique. Et par ce

même effet de halo on retrouve associé aux stéréotypes négatifs des caractéristiques négatives.

Concernant les aptitudes et les performances perçues par les sujets évaluateur : on considère que les

étudiants et les élèves les plus beaux sont ceux qui reçoivent pour des prestations orales et écrites

identiques, des évaluations significativement plus élevées (à la condition que celui qui note

connaisse le visage).

Certains auteurs ont montré que les QI des enfants beaux sont généralement surestimé

(CLIFFORD, 1975).

Lors de jury simulés, la beauté physique de l’accusé est le facteur qui influence le plus

significativement les décisions du jury, sauf si cette beauté a joué un rôle facilitateur dans le délit.

Si l’on revient au domaine scolaire, travaux de DION. Il a constaté avec des enfants âgés de 7/8 ans

qui avaient commis diverses transgressions, pour une transgression grave, les enfants laids sont

jugés plus asociaux et plus susceptibles de récidives que les enfants beaux.

Si l’on considère le domaine des relations interpersonnelles. Travaux de GOFFMAN, 1952,

qui a montré que les sujets au physique agréable (attrayant) ont un réseau social plus important que

les sujets au physique désagréable. Il a émis l’hypothèse de l’appariement qui suppose que le choix

réel d’un partenaire est surtout fonction de l’évaluation préalable que l’on peut faire de ses propres

atouts, des atouts que possède le partenaire par ordre d’importance : beauté, intelligence, qualité

personnelle, revenus.

> Les auteurs reconnaissent que plus on connait les sujets, moins on est soumis à ces types

d’appariement.

Ce stéréotype est à l'œuvre aussi bien chez les enfants, chez les adolescents et chez les adultes.

Concernant les enfants, DION a démontré que l’enfant le plus beau est également le plus populaire

dans sa classe. Il a aussi constaté que les enfants disgracieux sont plus systématiquement rejetés,

ignorés, par leurs pairs.

On pourrait penser qu’en fait la beauté physique ne constitue un atout que lorsqu’elle est la

seule information disponible pour l’évaluateur (lors de rencontre fortuite par exemple). Certains

auteurs se sont demandés si ces stéréotypes persistent lors de rencontres répétées, ou lorsque

d’autres informations relatives aux sujets cibles (à évaluer) sont fournies à l’évaluateur.

Dispose t-on, au quotidien d’informations suffisantes permettant de se soustraire au

stéréotype de la beauté ? Ce qui est beau est récompensé? Qu’en est-il des conduites réelles ?

Ces attitudes discriminatoires s’actualisent-elles sous forme comportementale, ou ne sont elles

que perceptions ?

Tous les travaux menés sur les réactions réelles à l’égard des individus plus ou moins beaux,

montrent sans équivoque que les individus attrayants sont constamment récompensés (socialement

parlant), et à l’inverse, les sujets non attrayants sont constamment stigmatisés. Si l’on considère

l’influence sociale, des études comme celle d’EFFRAN (1974 - Il a mené sa recherche en 1972 en

Allemagne, au moment des élections fédérales). Il a observé tous les candidats, et les a classés sur

l’axe beauté/laideur (évaluation consensuelle), et il a ensuite regardé l’impact entre beauté physique

et résultat à ces élections. Plus des 2/3 des candidats élus étaient des candidats qui avaient été

évalués comme moyennement beaux, beaux ou très beaux. Autre recherche menée conjointement en

milieu scolaire et en milieu universitaire.(DION- 78) qui consistait à évaluer la beauté de

l’enseignant, et les liens possibles entre beauté des enseignants et efforts produits par les étudiants

et/ou effronterie des élèves. Il y a des corrélations très significatives entre la beauté physique de

l’enseignant et le respect que les élèves lui portent.

Rapport avec les inconnus

Recherche de MATESSE, 1978, qui a fait un travail d’observation. Les sujets les plus beaux

physiquement sont également ceux qui sont aidés le plus facilement dans la rue, sont ceux à qui on

donne ou on prête le plus facilement de l’argent, qui reçoivent le plus de confidences spontanées de

la part d’autrui, ceux qui sont le plus facilement et le plus amicalement reçus à l’étranger, et sont

aussi ceux qui sont le plus facilement pris en autostop. Concernant les relations thérapeutiques, Mc

VERMAN 1973, a constaté que la beauté du patient en tant que client faciliterait

largement des processus de transfert, mais surtout de contre-transfert.(attention aux dérives).

On a constaté par ailleurs que les sujets beaux qui sont hospitalisés, notamment en structure

psychiatrique (idem pour les délinquants), reçoivent généralement et de façon significative, des

traitements plus favorables, moins agressifs. Le recours aux moyens de contention (camisole de

force) est beaucoup plus utilisé lorsque le physique de sujet ne correspond pas aux critères de

beauté. Il y a forcément d’autres rapports qui peuvent expliquer cette relation. L’issue d’entretiens

d’embauche, notamment pour des jeunes femmes, est significativement plus favorable, lorsque ces

femmes sont pourvues d’un physique agréable (à expérience et niveau d’étude identiques). Les

femmes attrayantes ont en moyenne une mobilité sociale ascendante et ce de façon plus

significative que leurs homologues moins attrayantes. La beauté féminine apparaît comme une sorte

de « valeur marchande » aussi prestigieuse que peut l’être la réussite professionnelle chez l’homme.

C’est une forme de stigmatisation. La beauté joue un rôle fondamental. Les individus sont soumis à

des attitudes et à des comportements affectifs réels tout à fait discriminatoires et irrationnels. Ces

attitudes et comportements ne sont pas fondés sur des affirmations pertinentes, complètes mais sur

l’apparence et l’illusion. Ces comportements sont en outre répétés et entretenus par la famille, les

pairs, dans les contextes scolaires, de travail, de loisir…et surtout quand on est en relation avec des

inconnus. Partant de ce constat vérifié, on peut penser comme le suppose ROSENTHAL, que les

sujets cibles finissent par se percevoir, et par se comporter, conformément à ce que l’on attend

d’eux. Il y aurait en quelque sorte une intériorisation par le sujet cible de ces déterminismes

sociaux.

Ces constats (à partir de recherches sur le lien entre perception et conduites) sont tout à fait

compatibles avec le schéma interactionniste de BYRN.

Si on se réfère aux hypothèses interactionnistes :

➔ Première hypothèse : l’apparence physique d’un sujet est perçue par son entourage de

manière concordante

➔ Deuxième hypothèse : l’apparence physique est associée à des attributions plus ou moins

favorables selon la conformité du sujet aux normes en matière de beauté, attribution en termes de

perception, d’attente, et de perception au niveau des comportements effectifs. Ce qui renvoie encore

aux récompenses vs punitions (registre de la discrimination sociale).

➔ Troisième hypothèse : hypothèse selon laquelle chaque sujet intérioriserait ces attributions

consensuelles dont il fait l’objet de façon consensuelle, et finirait par se percevoir et se comporter

conformément à la façon dont on le perçoit (conformément à).

3 - Efficacité du stéréotype ce qui est beau est bon

Les prédiction émises à propos des sujets en fonction de leurs attributs physique, se réalisent-elles ?

1 - Quand est-il de l’image de soi de l’individu plus ou moins beau ?

Travaux de BRUCHON-SCHWEITZER, 1984, (sur 273 sujets) qui a formulé l’hypothèse

suivante : si l’hypothèse de ROSENTHAL est exacte, les beaux sujets devraient se percevoir

favorablement, donc conformément aux attentes dont ils sont l’objet, et inversement pour les sujets

disgracieux.

Elle a d’abord identifié parmi ces perceptions, huit attributs essentiels et bipolaires.

- succès social (récompense, gratification) = + de succès social chez les beaux.

- satisfaction vis-à-vis de soi même = ils sont plus satisfaits d’eux-mêmes

- stabilité émotionnelle, maîtrise de soi, optimisme

- sociabilité et recherche de contact amicaux

- niveau d’aspiration élevé

- chaleur et bienveillance

- confiance en soi, assurance

- l’intelligence, la distinction, et la féminité/masculinité

À partir de ces huit catégories attributives, l’auteur a construit un questionnaire en fonction de la

prégnance plus importante de la catégorie considérée (nombre plus ou moins important d’items).

Ainsi, le succès social correspond à 10 items, la satisfaction à 6, la stabilité à 5, la sociabilité à 5, le

niveau d’inspiration à 4, la chaleur à 4, la confiance à 3 et l’intelligence à 3

Les items sont bipolaires avec trois degrés possibles. Questionnaire QEST (Questionnaire

d’Estime de Soi).Ex : se faire des relations facilement 1 2 3 ne pas se faire des relations facilement

Autre version du cours^

Approche différentielle de la personnalitéOn observe des régularités et des noyaux relativement cohérents que ce soit dans les cognitions personnelles, mais que ce soit également des noyaux concernant les émotions, et aussi dans le comportement.I) Définition de la personnalité Une caractéristique relativement stable et générale de la manière d'être et d'agir d'une personne dans sa façon de réagir aux situations dans lesquelles il se trouve. (Reuchlin, 1991)- Une manière habituelle de se comporter- Décrire les différences individuelles- Répondre à certaines questionsL'approche différentielle de la personnalité s'est construite à partir de différentes approches, mais aussi contre elles : psychanalyse, behaviorisme et psychologie humaniste.Notion de totalité : lorsqu'on évoque la notion de personnalité, on fait toujours référence à la cohérence des conduites qui peuvent être de nature diverses. *****Notion d'unicité ou d'unité : On aborde la cohérence des conduites de même nature, c'est à dire cohérence dans les conduites affectives par exemple. Dimensions de traits qui vont constituer la personnalité.Notion de stabilité : On va mettre en avant la cohérence des conduites dans le temps. Pour Cattell, la personnalité c'est ce qui permet de prédire la conduite d'un individu dans une situation donnée.Notion d'individualité : Part de la cohérence des conduites mais qui permet véritablement de construire l'originalité de la personne.Cette approche s'est construite sur deux traditions qui se sont longtemps confrontés, la clinique et l'universitaire au sein desquelles existent :- L'approche nomothétique (différences inter-individuelle) : consiste à comparer des individus à partir d'une description et d'un dénombrement de traits de personnalité. L'objectif de cette approche est d'étudier ce que les individus ont en commun, c'est à dire qu'est ce qui peut caractériser, au plus large, la personnalité humaine. Ils travaillent donc sur une structure de la personnalité, et à partir de cet objectif, les différences inter-individuels vont s'établir facilement, car l'on va avoir des scores plus ou moins fort que l'on pourra comparer.- L'approche idiographique (différences intra-individuelle) : Elle cherche à comprendre l'individu à l'intérieur de sa propre existence et expérience. Cette approche est centrée que sur une seule personne, et donc dans ce cas aucune comparaison n'est possible.L'approche différentielle de la personnalité à utilisé ces deux approches car elle s'est intéressé à la fois à ce qui était commun aux individus mais aussi à ce qui les différenciait dans leurs expériences.II) La description de la personnalité1. La notion de typeOn à une première approche historique qui est bcp plus proche de l'approche idiographique, c'est celle de la notion de type de personnalité. La notion de type renferme un ensemble d'individu qui se ressemblent et qui possèdent en commun des caractéristiques hétérogène (ex : physique, caractéristiques cognitives, ...)Dans les années 1950-60, cette notion de type de personnalité à été délaissé au profit de la notion de dimension de la personnalité. Mais ce qui est paradoxal c'est que l'on a vu en même temps émerger des modèles basés sur la description de profil de personnalités dites à risque. Ces modèles ont étés mis en évidence par des médecins, comme le type A qui a été décrit par 2 médecins cardiologue : Friedman et Rosenman, en 1959. Ils ont essayés de voir ce qui caractérisait ces personnes dans leurs comportements, et ils ont repéré certaines constantes. Après avoir suivit 3000 personnes pendant 8 ans classés en âge, il y a eu une surmorbidité importante des personnes qui avaient été diagnostiqués type A. Les personnes de type A avaient deux fois plus de survenu d'évènement coronarien que les autres. Dans les interactions avec les autres, ces personnes se montrent très vives et montrent souvent des traits d'impatience. Les sujets de type A voulaient accomplir bcp de chose dans un cours laps de temps, ils aiment la compétition et s'engage dans le travail et les jeux pour gagner. Volonté de combativité qui se manifeste notamment par une tension importante de la musculature faciale, et un débit rapide du langage. Les chercheurs ont développé un entretien qui permettait de repérer les personnes de type A, comme

par exemple, le fait qu'il finisse les phrases, qu'ils sont très attentif et stimulés par des échéances à tenir, au niveau comportemental ils vont avoir une disposition à agir et présentent une combativité très forte. Les questionnaires avaient des dimensions différentes : caractère ambitieux, compétitif, hostile et impatient.A partir de ce type A, en regardant de plus près et différemment, plus finement le poids que représente chaque dimension, il a été constaté que seule l'hostilité était un facteur de risque des maladies coronariennes. Les autres étaient plutôt protectrices. Beaucoup de situations seraient perçues par ces individus comme étant des situations hostiles, d’obstacle, et la seule manière de réagir serait cet affrontement. Parce que tout va être interprété de la même manière et se confronter à l’individu, ceci élèverait le fonctionnement cardio-vasculaire et donc, de manière chronique, deviendrait un facteur de risque.Dans les années 60/70, cette notion de type de personnalité a été très largement délaissée au profit de la notion de dimension de personnalité. Cela a pu avoir des inconvénients car la notion de type peut être intéressante sous différents aspect : elle va intégrer des dimensions des conduites, faire intervenir des processus distincts et complémentaires (cognitif avec comportemental par exemple, ou physiologique, ou émotionnel). Ces différents niveaux entrent en activation les uns avec les autres pour constituer une structure de fonctionnement qui va décrire la personnalité. La notion de type est délaissée à cause de l’inconvénient qui est qu’elle n’est pas clairement définie, et à l’intérieur d’une définition on se rend compte qu’il y a certaines composantes qui par exemple ne prédisent pas l’état de santé ultérieur, et cette notion de type est ambigüe : est ce que l’on envisage la notion de type en voulant décrire des sujets extrêmes, ou au contraire des sujets en quelque sorte « standard » ? C'est avec ces critiques que les chercheurs ont délaissés les types pour les traits de personnalité.2. La notion de traitC'est une dimension des conduites qui permet de classer tous les individus d'"une population sur un axe continu et bipolaire.On est toujours dans le même type d'approche en voulant voir si on peut mettre ensemble des conduites. Ces traits de personnalités sont des tendances de tempérament qui vont s'inscrire à l'intérieur de mécanismes biologique, qui ne sont pas observables. Ce qui les caractérise également c'est qu'ils vont interagir avec l'environnement. Ils vont se former grâce à ces interactions : par apprentissage des modes d'adaptation.Ces traits vont guider directement les conduites et s'ils ne sont pas observables ce sont ces adaptations au contexte qui sont plus mesurables, soit par observation, soit par introspection.Le grand problème est la mise en lien entre trait de personnalité et comportement. Ce qui est essentiel c'est qu'il faut bien être conscient que si les patterns de comportement deviennent trop prévisibles et ne tiennent pas compte des contraintes alors on entre dans le champ des troubles de la personnalité.Mettre en relation avec la notion de tempérament. Le tempérament, est défini par Allport concerne les phénomènes qui caractérisent la nature émotionnel d'un individu, ce qui inclut sa susceptibilité, la force et la rapidité de sa réponse et la nature de son humeur prédominante, mais ce qui inclut aussi toute les particularités dû aux fluctuations et à l'intensité de l'humeur. Ce qui caractérise le tempérament, c'est que ces phénomènes sont dépendants de la dimension des configurations émotionnelles. Dans ce sens c'est ce qui différencie le tempérament de la personnalité.3. La structure de la personnalitéPour décrire la personnalité ont à accès à divers lexique et termes. Il a donc fallu faire appel à des méthodes de regroupement et faire des choix parmi toutes les descriptions possibles.Ce choix est d'essai l'erreur, il se fait donc selon des critères théoriques (Eysenck) ou méthodologiquement. (Cattel et Goldberg)Lorsqu'il s'agit d'étudier l'organisation de la personnalité, il s'agit d'essayer d'ordonner la variété des conduites humaines qui vont caractériser les individus. L'objectif de ces écoles, a été ce travail de classement des conduites. L'un des premiers à avoir étudier sur le sujet est Eysenk.Le modèle d'Eysenk : L'école anglaise Il est parti du modèle de Jung et surtout de la typologie dichotomique de la personnalité tel que Jung l'avait défini, qui caractérise la personnalité en deux grandes catégories : introversion et extraversion.Il s'est séparé de Freud car il était en désaccord avec sa théorie de la sexualité. La libido ne se réduirait pas à une pulsion sexuelle pour Jung, mais elle consisterait aussi en une pulsion vitale et c'est cette pulsion qui va orienter le sujet soit vers le monde extérieur soit vers la vie intérieure.Eysenk à retenu une classification des deux types en 4 fonctions essentielles du psychisme : La

pensée, les sentiments, l'intuition et les sensations. A partir de cela il est possible d'établir un tableau pour structurer le psychisme. L'introversion et l'extraversion seraient des attitudes ou des orientations des Hommes par rapport à deux pôles essentiels qui seraient le Soi et le Moi. Chez les extravertis l'énergie psychique est tournée vers l’extérieur, et grâce à elle il pourra se reconnaître dans les réalisations qu'il pourra effectuer.A l'opposé l'introverti se caractérise par un souci de conservation et de protection de soi, ce qui fait que le sujet sera sans cesse orienté vers lui-même. Selon la thèse de Jung, ces orientations seraient plutôt des prédispositions naturelles, même s'il envisageait que des éléments, qui seraient liés à l'environnement ou aux relations avec les autres, pouvaient intervenir dans cette orientation.Eysenk est donc partie de cette thèse, et son objectif a été de retrouver cette caractérisation de la personnalité. Il a donc d'abord travaillé avec des soldats qui revenaient de combats, il les observait et avait des entretiens avec eux. Il a utilisé des données biographiques données par les patients. A partir de cela il a fait des analyses statistiques, des analyses factorielles, qui consistent à rassembler les éléments qui convergent ensemble de manière à constituer des éléments plus synthétiques. Par exemple si pour un certain nombre d'individu on observe qu'ils sont chaleureux, qui aiment échanger, démonstratifs, ... L'analyse permettra de regrouper ces dimensions de manière à créer un facteur lattant qui pourrait expliquer ces ressemblances.Il a donc obtenu deux facteurs généraux : l'hystérie (expansivité, attitude hystérique)/Dysthymie et le névrosisme (dépendance, l'instabilité émotionnelle, l'hypersensibilité, la personnalité mal organisée, intérêts restreints, troubles somatiques diffus)/Stabilité.Suite à cela il a poursuivit et a essayer d'élaborer un questionnaire : EPI. Il a soumis ses résultats à des analyses factorielles qui ont permis de mettre en évidence 3 facteurs : Extraversion (Sociable, vivant, affirmé, recherches de sensations, insouciant), Névrotisme (anxieux, déprimé, maussade, sentiment de culpabilité), Psychotisme (agressivité, impulsivité, manque d'empathie).Dans la méthodologie qu'il a utilisé il a réalisé des analyses factorielles à plusieurs niveau, c'est à dire qu'il partait dans une première phase du score des sujets à chacun des items, et donc il réaliser une première synthèse, ensuite en deuxième étape il partait du score de cette première synthèse et enfin il repartait sur une autre analyse factorielle pour avoir une troisième synthèse. C'est l'un des seuls à avoir travaillé sur les fondements neurophysiologiques et neuropsychologiques de la formation de la personnalité, selon lui, que ce soit l'extraversion ou le névrosisme, ils sont liés à des circuits du cerveau qui contrôle l'activation corticale, avec deux objectifs : d'une part, la réponse corticale face à un stimulus et d'autre part, le contrôle des réponses à des stimuli émotionnels. C'est donc un modèle assez pluriel, complexe car il part de bases biologiques mais aussi de bases psychologique avec Jung pour arriver à une description de la personnalité qui permet de conjuguer à la fois ces particularités individuelles (tant dans les pensées, sentiments, sensations) mais aussi cette nécessité de décrire la personnalité avec uniquement deux grandes dimensions.Conclusion : C'est l'un des modèles le plus solide au niveau théorique, car il part d'hypothèses fortes. Il a réussit à identifier des dimensions larges de description de la personnalité mais la critique c'est que finalement avec un objectif si fort il a un peu délaissé toutes les complexités entre ces différentes dimensions, ces dimensions ne peuvent pas rendre compte de toutes les différences inter-individuelle.Le modèle de Guildford : L'école américaineLui aussi à été inspiré par Jung, mais il va plutôt privilégier l'aspect psychique de l'extraversion, et va délaisser "l'agir", l'action. Il va parler d'extraversion, introversion psychique, et elles vont être avant tout sociales, c'est à dire qu'on ne peut pas concevoir d'extravasion que par rapport à un entourage. Cela opposerait la sociabilité à la timidité.Il va tout de suite travailler avec des questionnaires qu'il construit ou qu'il s'inspire, et va essayer de synthétiser les informations par des analyses factorielles. Il a utilisé une méthode qui permet de ne pas trop synthétiser l'information, ce qui l'intéresser c'est de garder le maximum de dimension tout en faisant des regroupements. Il est arrivé à une structure avec 10 facteurs : Activité générale (vif/lent), Ascendance (leader/soumis), Contrainte (sérieux/insouciant), Sociabilité, Stabilité émotionnelle, Objectivité (sensibilité, altruisme/égocentrisme), Bienveillance (conciliant/hostilité), Tendance à la réflexion (raisonnement/action), Relation personnelles (tolérance/critique), Masculinité/féminité.D'autres chercheurs ont travaillé à partir de ce questionnaire et on fait une synthèse pour voir si ces différents facteurs pouvaient être regroupés : comme l'activité générale, l'ascendance, la sociabilité, mais aussi l'objectivité, la bienveillance, les relations personnelles, la masculinité et la stabilité émotionnelle = Névrosisme/ Stabilité.

Conclusion : Il a voulut décrire la personnalité de façon empirique. Il a investigué un spectre assez large pour décrire la personnalité, ce qui fait que pendant longtemps sont questionnaire était bcp utilisé pqu'il pouvait constituer des profils assez précis, mais il ne s'est basé que sur des questionnaires, d'autant plus qu'il a utilisé des questionnaires déjà existant et a donc retrouvé des résultats déjà calculés.Le modèle de Cattel : L'école américaineOn est dans une approche empirique, Cattel veut, sans partir d'apriori, d'essayer de trouver la population de traits de personnalités, c'est à dire décrire l'ensemble de ces traits qui représenteraient les conduites observables. => Il appel ça la sphère de personnalité.Méthode : il part des termes du vocabulaire qui exprime des conduites, il en repère 4500, et donc par une méthode lexicale, il fait des regroupements et appel ces regroupements des traits de surface. A partir de ça il diversifie ses méthodes, il va travailler sur des méthodes biographiques. Pendant plus de 10 ans il observe plus de 200 sujets, et là aussi il met en évidence des traits de surface, et va utiliser la méthode d'analyse factorielle. Selon la méthode utilisé il n'obtiendra pas le même nombre de facteur mais il aboutit finalement à un questionnaire : le 16PF (16 facteurs, comme par exemple réservé ou encore décontracté et leur contraire Ouvert, Tendu). Ce sont des facteurs précis par rapport aux deux autres auteurs.Conclusion : Sa grande particularité et sa méthode de travail, ce qui fait que c'est plus un modèle descriptif qu'explicatif. Ses méthodes sont diversifiées, et son approche à conduit à une taxonomie exhaustive et très utilisée.Le modèle des "big five" : L'école américaineIl a fait l'objet de sympathie car on a vu dans ce modèle l'accomplissement du travail de description de la personnalité, mais aussi parce qu'on peut constater que dans la description quotidienne, que l'on fait tous les jours, on utilise cette classification.En partant de différents constat Golberg à pris la mesure du caractère assez abstrait des différents modèles de description de la personnalité. Il a commencé par analyser les différents modèles qui avaient été réalisés et le premier constat qu'il a fait et que finalement quand on prend le modèle d'Eysenk de Cattel ou de Guildford, on a un accord important sur ce que les uns et les autres ont appelés, des facteurs de deuxième ordre. Ces traits primaires sont définis dans un contexte particulier, il dit donc que finalement, la description de la personnalité devait se faire de manière hiérarchique, c'est à dire d'une description la plus large possible à la plus fine. Dans cet objectif, il est nécessaire d'évaluer, à la fois, ce qui est général, et à la fois ce qui est plus spécifique. A partir de ce principe de base, la construction du modèle du "big five" c'est fait en repartant des facteurs généraux sur lesquels il y avait un certain accord. Ensuite ils ont sélectionnés les facettes qui pouvaient représenter tous les aspects variés et indispensables de ces facteurs, et ont crée des items qui décrivent les différentes facettes.Ils ont donc crée un questionnaire, dont les réponses ont étés soumises à des analyses factorielles. Les cinq facteurs sont : Extraversion, Névrosisme, Conscience, Agréabilité et Ouverture. Il y a des domaines (5 traits globaux), des facettes (6 traits spécifiques par domaine) et des items (8 descriptions de pensée, sentiments, comportements = 240 items).Conclusion : C'est un modèle récent qui répond à la question : combien de dimensions faut-il retenir pour décrire la personnalité ? Mais avec ce modèle, ne passe t-on pas à côté de dimensions importantes ?Conclusion sur tous les modèles : Ces résultats sont hétérogènes que superficiellement. Les différents chercheurs se placent à des niveaux différents. C'est une organisation hiérarchique de la personnalité.III) L'évaluation de la personnalité1. Les techniques d'évaluation de la personnalitéL'auto-évaluation : il s'agit, pour un individu donné, de confier l'image qu'il a de lui-même. C'est don une certaine représentation. Qui dit image que l'on a de soi, fait appel à d'énormes distorsions, qui part du principe de base qu'on est censé se connaitre. Les questionnaires d'auto-évaluation sont un ensemble de questions ou affirmations auxquelles le sujet doit se positionner en indiquant si l'énoncé le caractérise ou pas, ou en choisissant parmi plusieurs propositions celle qui le décrit le mieux.L'observation : On appel ça le regard en deuxième personne. Elle n'est pas plus objective que la première mais elle a un intérêt car elle peut être utilisée dans des situations naturelles, spontanées de la vie. L'observation consiste à observer un individu en situation réelle et de noter l'occurrence de certains comportements. Ex : "Assessment Center" dans le travail on fait une simulation de situations complexes de travail qui permet de mettre en évidence les compétences des sujets et leurs

manières d'être.L'entretien : Méthode de regard en troisième personne, qui peut soit, être un procédé d'enregistrement des conduites soit une interrogation. Il s'agit de demander à l'individu de décrire ses comportements, ses opinions, sa pensée, son vécu, ses stratégies, son moral, ... Les informations obtenues sont qualitatives. Les informations demandées peuvent être systématiques ou pas.2. Les problèmes de mesure associés à chacune de ces techniquesLe questionnaire : - Les points positifs : La situation est standardisée. Les différences obtenues relèvent de la personne et pas de la méthode. On obtient un score pour chaque individu. On peut facilement comparer les patients entre eux, on peut aussi comparer les résultats du patient par rapport à un groupe de référence. - Les points négatifs : On ne sait pas si les questions sont comprises de la même manière par tous. Les informations obtenues ne sont pas exhaustives (on peut passer à côté d'informations importantes). La relation avec le patient est impersonnelle. L'expression du psy n'est pas sollicitée. On obtient un score pour chaque individu (réducteur ?). Le patient n'a pas l'impression qu'on s'intéresse à sa propre problématique.L'entretien : - Les points positifs : L'investigation est large est exhaustive. Ilo y a une interaction entre le psy et le patient. Les qualités cliniques du psy sont sollicitées. Permet de recueillir des éléments auxquels on n'avait pas pensé. On prend en compte la personne dans sa globalité. La personne a le sentiment qu'on s'intéresse à elle. Permet de repérer des schémas de pensée qui ne peuvent être appréhendé par questionnaire, mais intéressants sur un plan clinique.- Les points négatifs : Difficile de comparer les individus entre eux : l'individu A est-il plus anxieux que l'individu B, ou alors différemment ? Les informations obtenues vont être différentes en fonction du psy. Les informations obtenues sont différentes selon les capacités de verbalisation du patient. Il est parfois difficile de gérer la relation qui s'instaure avec le patient (les deux parties ont des attentes différentes). Le patient à tendance à vouloir "satisfaire" le psy et répond de manière désirable.L'observation : - Les points positifs : Le psy peut relever des informations dont le patient n'est pas forcément conscient. Intéressant pour savoir comment une personne se conduit dans un groupe. On évalue plus les comportements que le déclaratif (on observe des comportements plus spontanés).- Les points négatifs : L'observation est limitée dans le temps et pas représentative de toutes les conduites de l'individu. L'observation se limite aux comportements et le psy n'a pas d'informations sur les cognitions du sujet.3. La validité des méthodes d'évaluationValidité avant la construction d'un outil :1- la validité de contenu => "Les items sont-ils bien représentatifs de toutes les conduites évaluer ?". Ils ont crées des méthodes pour évaluer cette validité :- Life data : Données ou renseignements au sujet de l'individu recueillis grâce à l'observation comportementale, son histoire personnelle ou ses antécédents.- Entretien exploratoire : entretiens qui visent à mieux connaître les différents aspects d'un domaine visé : ex du burn-out chez le personnel soignant en oncologie.- Méthode des experts : Méthode consistant à réunir des experts d'un domaine donné afin de rendre compte de tous ses aspects. Spécialistes de la sémantique, médecins, philosophes, anthropologues, sociologues.2- La validité théorique => "Les items sont-ils cohérents avec une hypothèse théorique ? ". Suivant l'approche typologique (théorie de Jung), lexicale et empirique.- Théorie lexicale (Odbert et Allport) : Les mots correspondent à la réalité. Les mots sont crées pour décrire la réalité. L'existence d'un mot implique l'existence réelle de ce mot désigne.- MMPI : Méthode des groupes contrastés. Exemple des items de la dimension "Paranoïa".Validité pendant la construction d'un outil : Validité interne (ou structurale). "Les items sont-ils homogènes ? Mesurent-ils bien tous le même trait de personnalité ?" Pour cela on va utiliser l'analyse factorielle de l'EPI et d'une grille d'observation.Validité après la construction d'un outil : 1- Validité externe convergente : "Mon outil mesure t-il bien la même chose que d'autres outils évaluant le même trait ?". Par exemple le STAXI.2- Validité prédictive : "Mon outil permet-il bien de prédire des comportements ultérieurs ?". Lien entre recherche de sensations et consommation de tabac par exemple.IV) Le développement de la personnalité1. La personnalité se construit dans l'enfance et se modifie avec l'âgeLa tendance de ces différents courants de psychologie c'est d'envisager quelque chose de stable dans

le temps. Et donc ces chercheurs ont essayés de mettre en évidence cette stabilité. Certains travaux ont pris en compte des suivis longitudinaux des enfants. Il a été observé des corrélations entre les mesures de l'anxiété (durant les 6 premières années de la vie) et une anxiété adulte, mais ceci uniquement chez les garçons. Mais l'âge a une influence sur l'évolution de scores obtenus sur les big five. Une plus grande stabilité après 40ans.Finn a suivit deux types de populations : des lycéens (à partir de 15 ans) et des hommes d'affaires et de profession libérale (43 à 53 ans). Cette étude à montrer que pour la population jeune, la convergence des résultats pour l'extraversion était autour de 0.50 (ce qui est significatif), en revanche pour l'autre groupe il était plus élevé 0.60. Quand on s'intéresse plus particulièrement au névrosisme, on a des résultats presque similaires, en revanche, s'il s'agit du psychotisme on a une différence selon l'approche de l'âge : jeune=0.26, autre=0.50. Ceci confirme d'autres travaux qui mettent en évidence une stabilité de la personnalité à partir de 40 ans.On arrive a une grande stabilité et à un plafonnement après l'âge de 40 ans, comme si les effets du contexte s'atténués, ce qui fait que cette stabilité est relative, contrairement aux hypothèses des chercheurs, et dépend des dimensions de personnalité. On constate une régression des score tant au niveau du névrosisme que de l'extraversion que de l'ouverture. En revanche plus on avance en âge plus on voit une augmentation des scores au niveau de conscience et d'amabilité. On peut supposer que les facteurs contextuels interviennent.Pour cette stabilité longitudinale ? Deux hypothèses : - Aspect génétique des traits- L'individu choisit son environnement afin de renforcer ses traits2. Le caractère héréditaire de la personnalité Les travaux partant de ces hypothèses ont cherché à mettre en correspondance la structure de la personnalité avec les scores entre les parents et les enfants. Ces études montrent qu'à partir de score d'extraversion ou en comparant les scores entre frères et sœurs ou sœurs-sœurs, ce qui apparait est une corrélation forte entre les sœurs mais aussi entre parents-enfants. Les résultats sont les mêmes pour le névrosisme avec une corrélation importante entre parents et enfants, en mettant en évidence ce caractère de transmission du caractère de personnalité.Un deuxième type d'étude à été de mettre en correspondance des scores de jumeaux, en différenciant les vrais des faux, ceux qui vivent ensemble et ceux qui sont séparés. Là aussi les résultats mettent en évidence une forte corrélation sur les scores d'extraversion pour les vrais jumeaux. Avec une homogénéité des résultats.Cattel à défini un poids de l'héritage sur des facteurs, mais plus faible pour certains caractères comme détendu/tendu. Si on prend le Big five on peut essayer de mettre en évidence un poids respectif sur l'hérédité, le poids que peut représenter l'environnement lorsqu'il est partagé ou non. Ils ont essayés de montrer que ce poids est variable selon les dimensions, et dépend aussi du mode d'évaluation. Si on prend l'extraversion on remarque que l'hérédité est plus forte lors d'une auto-évaluation contrairement au névrosisme.Qu'est ce qui fonde cette par de l'héritage ? L'un des premiers psychologues à avoir émis des hypothèses est Eysenk qui a souhaité créer un modèle, pour mieux comprendre l'extraversion et le névrosisme. Il a présenté un modèle basé sur le concept : niveau optimum de stimulation. Tout d'abord son hypothèse est que dans des conditions de stimulations externes et faibles, les personnes extraverties vont se caractériser par une activation corticale elle même faible, alors que les introvertis présenteraient un niveau d'activation élevé. Cela se caractérise par le fait que les personnes extraverties vont présenter un niveau de contrôle, face à des stimuli, moins important que les personnes introverties et cela se manifeste par une recherche de stimulation et d'activité pour les extraverties, plus excitante alors que les introvertis auraient plus tendance à éviter les stimuli. Plus spécifiquement dans certaines situations de carence sensorielle, il apparait que les extraverties vont chercher à élever leur niveau d'activation. Par exemple en tournant en rond.Selon Matthews et Gilliland, cette caractéristique serait le faible niveau d'activation du circuit réticulo-cortical qui provoquerait, chez l'extravertie, ce désir de stimulation sensoriel et cette recherche d'activité excitante. C'est pour cela que l'on interprète que les personnes extraverties sont plus sensibles aux stimulations positives de l'environnement, notamment avec des comportements sociaux, comme le plaisir de se retrouver en groupe ou l'appétence pour le dynamisme.Dans ces informations, Eysenk a observé qu'au delà d'un certain seuil de stimulation, il y aurait un système d'inhibition qui se mettrait en place, de manière à réduire cette activation. Ce serait un système qui se régule par lui même.

Le modèle d'Eysenk a aussi travaillé sur le névrosisme. Selon lui, il serait plutôt associé à l'excitabilité du système réticulo-limbique (centre des émotions qui gèrent les réactions primaires de l'organisme). Dans ce cadre là, les personnes présentant un niveau élevé de névrosisme se caractériserait par une sensibilité accrue aux stimulations négatives extérieures. Ce qui aurait pour conséquence de mettre en application leurs fonctions physiologique avec par exemple, accélération du rythme cardiaque, artériel.D'une manière plus globale, selon ce modèle, d'une part l'activation du circuit réticulo-cortical permettrait aux individus extraverties de s'orienter vers des activités et vers des stimulations positives, alors que l'activation du système réticulo-limbique générerait des affects négatifs. Ce qui fait que ce modèle est intégratif, qui met en relation l'extraversion et le névrosisme. C'est pourquoi Il part de l'hypothèse que le névrosisme serait un facteur qui accentue ou au contraire qui amoindri les réponses émotionnelle, en fonction de la position de chaque individu sur la dimension d'extraversion. En d'autres termes, l'extraversion va déterminer la proportion à ressentir des émotions soit positives soit négatives, alors que le névrosisme va plutôt déterminer l'intensité de la préférence émotionnelle.C'est un modèle qui a une incidence très importante dans la définition de la régulation émotionnelle et surtout la régulation de l'affectivité soit positive soit négative.Ce modèle d'Eysenk à été un modèle de référence et a connu quelques extension comme celui de Gray (1982) qui a supposé qu'un mécanisme physiologique, appelé système d'activation du comportement, contrôlait le niveau d'anxiété du sujet. Il a cherché à localiser ces mécanismes, et a mis en évidence qu'une excitation de ce système induisait une inhibition des réponses comportementales. Par exemple la tendance à ressentir de la peur va être associé à ce système. Il a observé qu'il se situer dans le cortex-frontal. A l'opposé il a émis pour hypothèse qu'à la base de l'extraversion (impulsivité) on avait un système de facilitation qui comprenait les ganglions de la base. Cela se traduirait, au niveau comportemental, par une proportion à se diriger vers des objets attrayants et engageants, c'est à dire à pousser les individus vers ce qu'ils désirs. Ce serait la partie gauche du cerveau qui serait en relation ac ce fonctionnement.Gray propose un modèle basé sur un système d'activation de comportement qu'il va intituler : le mécanisme de récompense et à l'opposer un système d'inhibition du comportement qu'il va appeler : le mécanisme de sanction. A partir de ce modèle il va essayer d'expliquer pq certains individus seraient plus sensibles aux récompenses et donc plus conditionnables.Expérience : situation de jeux, de gains : on perd ou on gagne. Résultats : Les extraverties ont répondus plus fortement aux situations de gains, alors que les introvertis ont réagit aux situations de pertes. => Ce modèle est donc complémentaire à celui d'Eysenk. Il convient aussi de mettre en évidence ces instabilités selon les contextes. Comment peut-on déterminer si un individu agit de manière cohérente (stable) au fil des situations ?3. La stabilité inter-situationnelleApproche dispositionnelle : Costa et McCrae ont cherché à mettre en évidence cette stabilité dans le temps des dimensions de la personnalité, montrant qu'à part la période de petite enfance, on pouvait suivre de manière stable, le développement de la personnalité d'un individu. Cette notion de stabilité dans le temps correspondrait à une tendance centrale, par exemple si on prend en compte des mesures de comportement, très spécifiques, on aura de fortes "chances" de ne pas avoir de correspondance dans le temps entre ces différents comportements, en revanche, si on se base sur une évaluation généralisée de ce trait de personnalité, on aura une plus grande stabilité. C'est à dire que ce que l'on mesure est une tendance habituelle à se comporter. On simplifie énormément en attendant qu'un trait de personnalité se trouve forcément corrélé avec un comportement donné.Ben et Allen, ont demandé à des sujets de traduire leurs degrés de cohérence à travers divers situation sur deux traits de personnalité : l'agréabilité et le caractère consciencieux. Ils ont montré que les scores de personnalité ne prédisent, les comportements des sujets, que chez les sujets qui se déclarent, au préalable, cohérents. Ce qui mettrait en évidence une caractéristique personnelle sur une grande stabilité dans le temps et selon les situations.Approche situationnelle : Les comportements que l'on décrit pour refléter un trait de personnalité, dans une situation donnée, ne sont souvent pas en relation avec d'autres comportements, qui seraient sensés évaluer les mêmes traits de personnalités, dans une situation différente. Vont faire l'objet de renforcement positif ou négatif, et ce serait uniquement ces renforcements qui permettraient d'établir une sélection des comportements d'une grande stabilité ou non. C'est pour cela que Mischel est partie d'une hypothèse qu'il n'y avait pas de stabilité des conduites, qu'on ne pouvait pas mettre en évidence des avariant, et que les conduites ne s'expliquaient une par des stimulations extérieures.

Lorsque le sujet se trouvait dans une situation nouvelle, la réponse fournit se serait celle qui dans le passé à été la plus renforcée positivement. Si les individus ne se ressemblent pas c'est seulement parce que les diverses réponses possibles n'ont pas été renforcé de la même manière. Par exemple, selon lui les conduites agressives seraient plus renforcées chez les garçons que chez les filles.Peut-on dire qu'une situation détermine un comportement ? On peut faire l'hypothèse que certaines situations on un impact très fort quelque soit les caractéristiques individuelles. Ces situations ne vont pas mettre en évidence de différences dans les réponses, on les appels des situations fortes. A contrario, les situations qui on un faible impact, on observe plus de différences inter-individuelles, dans les comportements. Au final ce sont des situations comme celle-ci que les chercheurs ont utilisé pour mettre en évidence qu'il n'y a pas de grande correspondance entre les situations. On peut donc partir de l'idée qu'une situation permet de rétablir une sélection dans les conduites, et que cela va dépendre du caractère fort ou faible, de l'impact de la situation sur l'individu.Ce débat entre la personnalité dispositionnelle et situationnelle a été intense, surtout dans les années 70/80, et n’a tourné en faveur de personne, puisque suivant la façon dont les études ou les expériences étaient faites, chacun des deux courants, des deux éléments pouvait se révéler prioritaires. Les chercheurs du modèle dispositionnel, on dit que quelque soit les situations, la personnalité va être l'un des meilleurs prédicteur des comportements.Ce débat a permis une extension avec un accord entre le fait que pour déterminer un comportement on pouvait supposer qu'il y avait une part respective d'explication, à la fois du aux situations et aux dispositions. C'est le courant interactionniste qui à mis en évidence cela. Dans le courant interactionniste il ne s'agit pas de partir de l'idée qu'il y aurait d'un côté des dispositions qui expliqueraient des comportements et de l'autre des situations qui expliqueraient des comportements, mais il s'agit de dire, dans qu'elle situation les traits de personnalité vont expliquer les comportements. C'est vraiment une évolution car l'on va partir de l'hypothèse qu'un sujet donné, avec par exemple un trait de personnalité comme le névrosisme, ne va pas forcément se comporter de la même manière selon le type de situation dans lequel il se trouve. Et de manière complémentaire, le type de situation ne va pas avoir le même impact sur un certain type de trait de personnalité. Dans le cadre de ce courant on a vu le même type d'approche que dans le courant dispositionnel, c'est à dire que certains chercheurs ont essayés de classifier, catégoriser les situations de la vie.L'hypothèse est que selon le degré de contrainte sociale de la situation, ça va plus ou moins mobiliser la personnalité individuelle. La personnalité interviendrai, comme dimension différentielle, que lorsque les situations sont peu contraignantes socialement.L'orsqu'on est caractérisé par la typologie A, soit c'est une disposition en tant que telle, et finalement elle déterminera les comportements quelque soit les évènements de la vie, soit on est plus dans une approche interactionniste où on envisagera que cette disposition vient renforcer certaines situations.Matteson et Ivancevich, ont fait l'hypothèse que lorsque le type A se trouvait dans une situation compétitive cela les correspondait, et cela améliorerait leur santé et les rendrait plus performant, de la même manière les sujets de type B, s'ils se trouvent dans une situation non compétitive, ils seront en bonne santé. En revanche lorsqu'ils sont dans la situation contraire ils seraient en mauvaise santé.De la même manière, une étude à été faite par Miller et Mangan, où il s'agissait d'apprécier l'anxiété de patients qui suivent une biopsie : avant l'intervention on calculé si le patient avait des dispositions anxieuse, mais aussi la proportion à la vigilance ou à la caractéristique répressive. On a observé que l'anxiété après l'intervention, n'était pas liée au fait de donner ou non l'information, n'était pas liée non plus au caractère vigilant ou répressif, mais elle était déterminé par la convergence entre la caractéristique individuelle et l'information que l'on donnait. C'est à dire, que les patients qui se caractérisaient par la vigilance, qui avaient donc besoin d'informations, lorsqu'on leur en donnés elles étaient moins anxieuse, en revanche si on leur en donné pas elles étaient plus anxieuse. Et a contrario les personnes qui n'ont pas besoin d'informations, lorsqu'elles en avaient, elles devenaient plus anxieuse. Ce n'est donc pas la disposition qui est prise en compte dans cette expérience, mais la convergence entre les caractéristiques individuelles et les caractéristiques de la situation.Ce courant a donc permis d'ouvrir des perspectives dans la santé, le travail. Permettant de mettre en évidence la complexité des comportements humains.V) La personnalité et la santé

Extraversion et tabagisme : Eysenk et l'un des premier à se porter sur la question du rapport de la santé et de la personnalité. Selon lui, les extravertis seraient plus susceptibles de souf-frir d'états de sous-activations, et en comparaison avec les introvertis, ils recherchaient de

multiples sources d'activations. Ils vont donc recourir à des activités, ou des substances qui vont augmenter ce niveau d'activation. La nicotine serait une substance appropriée pour aug-menter cela.

Les premiers travaux trouvaient plus de fumeurs extravertis qu'introvertis, sauf que plus récemment (1990's) on n'a plus retrouvé cette différence, et le caractère prédominant d'extraversion chez le fumeur. Ce qu'ont suggéré les chercheurs, et que cette dimension de la personnalité était moins saillante dans la population de fumeurs. A l'inverse, depuis une 15aine d'année, est apparue la dimension de névrosisme qui s'avère de plus en plus corrélé avec le début du tabagisme et le tabagisme régulier. Cette dimension, dans plusieurs travaux, prédit la rechute du tabagisme. On enregistre la facette dépression qui semble jouer le rôle le plus important. Les chercheurs suggèrent que ces résultats sont dus, dans des sociétés où le tabagisme est socialement réprimé et donc témoigne d'une prévalence plus visible de troubles psycho-pathologiques, chez les sujets qui commencent à fumer ou qui n'ont pas pu s'arrêter de fumer ceci en dépit de la forte pression sociale. Dans certains dispositifs de sevrage on travail donc sur le névrosisme et la dépression.

Névrosisme et douleur : Dans le cas de pathologies de douleurs chroniques, au départ on a certaines caractéristiques personnelles, comme le névrosisme, qui vont agir sur certaines croyances. Par exemple : la dramatisation de la douleur, c'est la mise en relation entre un sti-mulus et une interprétation exagérée. Cette dramatisation de la douleur va avoir des consé-quences sur une émotion : la peur, la peur de se faire mal. La peur de se faire mal va générer des comportements (vigilance accru à la douleur, comportement d'évitement) et à terme cela ne va faire qu'accroître la douleur, puisqu'à force d'éviter certains mouvements la personne va devenir de plus en plus mobile et lorsqu'elle voudra faire un mouvement dont elle n'a plus l'habitude, cela lui fera mal.

Névrosisme et autres types de douleur : Sur la migraine le névrosisme accroîtra la sévérité et la persévérance de celle-ci. Tout comme la dépression, l'hystérie et l'hypocondrie. L'anxiété aussi accentuera la douleur, et à terme cela accroître ra le handicap lié à la douleur, c'est à dire que la douleur va prendre toute la place.

Modèle de Vlaeyen et Linton en 2000: La douleur va engendrer une dramatisation de la douleur, uniquement chez les personnes anxieuses, ce qui va les inciter à adopter des conduites d'évitement des expériences douloureuses. Et ces comportements d'évitement, qui en se généralisant, vont conduire à la dépression.Conclusion de l'influence de la personnalité sur la santé : On observe une prévalence importante de troubles de la personnalité chez les douloureux chroniques, par rapport à la population générale. Et donc se pose la question de dispositions liées à la personnalité qui pourrait déterminer ces douleurs. Mais on peut aussi faire l'hypothèse que la douleur chronique viendrait renforcer les dispositions.Si on parle uniquement de plainte somatique, la personnalité est souvent en relation avec les douleurs somatiques. Mais cela montre une distorsion cognitive, on observe une amplification des symptômes chez les sujets qui sont névrotiques. On aura donc affaire à un style perceptivo-cognitif, qui serait associé à un sentiment de vulnérabilité et à des préoccupations vis-à-vis de la santé.Conclusion : La personnalité va être un facteur de vulnérabilité ou de protection, dans la mesure où elle va agir sur les croyances, les comportements, l'évaluation des situations. On peut donc penser qu'elle constitue un filtre qui va plus ou moins faciliter l'ajustement aux situations de la vie.