Aplasie Medullaire HAS Fev 2009

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  • Fvrier 2009

    APLASIES MDULLAIRES Protocole national de diagnostic et de soins

    pour une maladie rare

    GUIDE - AFFECTION DE LONGUE DURE

  • Ce guide mdecin est tlchargeable sur www.has-sante.fr

    Haute Autorit de Sant Service communication

    2, avenue du Stade-de-France F 93218 Saint-Denis-la-Plaine Cedex Tl. : +33 (0)1 55 93 70 00 Fax : +33 (0)1 55 93 74 00

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    Sommaire

    Abrviations .................................................................................4 Synthse.......................................................................................5 1. Introduction .........................................................................6 2. valuation initiale................................................................9 3. Prise en charge thrapeutique dun patient atteint

    daplasie mdullaire ..........................................................19 4. Suivi dun patient atteint daplasie mdullaire ...............33 Annexe 1. Listes des participants llaboration de ce

    guide...................................................................................35 Annexe 2. Conduite tenir dans les situations urgentes ......36 Annexe 3. Rfrences ...............................................................38

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    Abrviations AF Anmie de Fanconi ALD Affection de longue dure AM Aplasie mdullaire AMM Autorisation de mise sur le march ALAT Alanine aminotransfrase ASAT Aspartate aminotransfrase BOM Biopsie ostomdullaire CSH Cellules-souches hmatopotiques CMV Cytomgalovirus CPA Concentrs de plaquettes daphrse EBV Epstein Barr Virus EPO rythropotine G-CSF Facteurs de croissance de la granulopose GVHD Graft versus host disease HLA Human leukocyte antigen Hb Hmoglobine HPN Hmoglobinurie paroxystique nocturne IgG Immunoglobuline G IgM Immunoglobuline M MMF Mycophnolate Mofetil PN polynuclaires neutrophiles PSL Produits sanguins labiles SMD Syndromes mylodysplasiques TCA Temps de cphaline active TP Taux de prothrombine VIH Virus de limmunodficience humaine

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    Synthse Cette synthse a t labore partir du protocole national de diagnostic et de soins (PNDS) disponible sur le site www.has-sante.fr. 1. Laplasie mdullaire (AM) est une insuffisance mdullaire quantitative,

    secondaire la disparition complte ou partielle du tissu hmatopotique, sans prolifration cellulaire anormale.

    2. Larrt de production des cellules-souches hmatopotiques (CSH) est responsable dune dfaillance globale de lhmatopose et dune pancytopnie.

    3. Il peut sagir dune cause intrinsque gntique dans les AM constitutionnelles ou dune cause extrinsque ou environnementale dans les AM acquises. LAM est dite idiopathique quand la cause nest pas connue.

    4. LAM est une maladie rare dont lincidence est de 2 cas par million dhabitants par an en Europe et aux tats-Unis. Sa prvalence est de 1 personne sur 250 000 habitants.

    5. Les symptmes et la svrit de lAM diffrent dun malade lautre. Les formes modres dAM ne ncessitent quune simple surveillance.

    6. La mortalit globale, bien quen nette diminution, reste importante surtout pendant les premiers mois de la maladie. Le dcs survient gnralement suite une hmorragie importante ou une infection grave. Il existe un risque de survenue de mylodysplasie ou de leucmie aigu.

    7. Le programme thrapeutique dun patient atteint dAM dbute ds la premire transfusion, en coordination avec le Centre de transfusion sanguine et les spcialistes informs du diagnostic.

    8. Dans les AM acquises svres, lassociation srum antilymphocytaire (SAL) et ciclosporine est le traitement de choix en labsence de donneur HLA-identique dans la fratrie. Ce traitement permet damliorer la survie (80 % de survie 5 ans). Cependant, il nest efficace que chez 50 60 % des malades, qui sont stabiliss ou variablement amliors. Son principal inconvnient est la lenteur de ses effets (3 mois en moyenne).

    9. La greffe de cellules-souches hmatopotiques (CSH) permet dobtenir une gurison dans 70 80 % des cas dAM acquises svres. La raction du greffon contre lhte (graft versus host disease (GvHD)), potentiellement mortelle, constitue la principale complication.

    10. La greffe de CSH est le seul traitement des formes constitutionnelles.

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    1. Introduction

    1.1. Objectifs Lobjectif de ce protocole national de soins (PNDS) est dexpliciter pour les professionnels de sant la prise en charge optimale actuelle et le parcours de soins dun patient atteint daplasie mdullaire (AM) en ALD au titre de lALD 2. Ce PNDS est un outil pratique auquel le mdecin traitant, en concertation avec le mdecin spcialiste, peut se rfrer, pour la prise en charge de la maladie considre, notamment au moment dtablir le protocole de soins 1 conjointement avec le mdecin-conseil et le patient. Le PNDS ne peut cependant pas envisager tous les cas spcifiques, toutes les comorbidits, toutes les particularits thrapeutiques, protocoles de soins hospitaliers, etc. Il ne peut pas revendiquer lexhaustivit des conduites de prise en charge possibles ni se substituer la responsabilit individuelle du mdecin vis--vis de son patient. Ce protocole reflte cependant la structure essentielle de prise en charge dun patient atteint dAM, et sera mis jour en fonction de la validation de donnes nouvelles.

    1.2. pidmiologie LAM est une maladie rare dont lincidence est de moins de dix cas par million et par an, ce qui reprsente vingt fois moins que le mylome multiple et dix fois moins que les leucmies aigus. Deux points mritent dtre signals : bien que les tudes plus anciennes aient peut-tre surestim le nombre

    des cas, il semble que la frquence de la maladie ait diminu depuis trente ans ;

    la maladie est plus rpandue en Asie quen Europe et en Amrique. Lincidence est de lordre de 2 cas par million dhabitants par an actuellement en Europe. Elle atteint 6 en Thalande et 7,4 en Chine.

    Lincidence de lAM dcrit une courbe bimodale avec un premier pic chez les sujets jeunes et un autre au-del de 50 ans. Un excs de cas masculins a t observ en France en 1984-1985, dans la tranche 15-29 ans, correspondant des cas svres. Ce pic ne sest pas reproduit les deux annes suivantes. De la mme faon, les pics dincidence dcrits chez les 1 titre drogatoire, notamment lorsque le diagnostic est fait lhpital ou dans un contexte durgence, un autre mdecin peut tablir ce protocole de soins. La prise en charge 100 % pourra alors tre ouverte pour une dure de 6 mois, ventuellement renouvelable.

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    jeunes gens ou adolescents aux USA semblent peu reproductifs dun lieu et dune anne lautre, ce qui suggre des facteurs pidmiques. En revanche, le pic dincidence est constant chez les moins de 25 ans en Asie, et atteint 4 fois le taux observ en Europe et en Isral dans la mme tranche dge. La proportion de cas svres est gnralement plus leve chez les sujets jeunes. Dans les 2 sexes, quel que soit le continent, les taux dincidence augmentent au-del de 60 ans.

    LAM sobserve plus souvent dans les classes socio-conomiques dfavorises : dans une enqute cas/contrles mene Bangkok et dans 2 rgions rurales de Thalande, le risque de survenue dAM est corrl avec un nombre faible dannes dtudes et inversement corrl avec les revenus mensuels. Aucun excs dAM na t observ en France dans les zones rurales linverse de ce qui avait t suspect 10 ans plus tt. En revanche le nombre de cas dtect dans les petites villes (moins de 2 000 habitants) est significativement augment. Enfin, en France, 2/3 des cas correspondent des cas svres. Le dlai entre les premiers symptmes et le diagnostic est significativement plus court chez les sujets jeunes et dans les formes svres. Ces donnes suggrent que laplasie aigu svre du sujet jeune, prdominant chez lhomme, et lhypoplasie chronique du sujet de plus de 50 ans, touchant davantage les femmes, sont 2 maladies diffrentes.

    1.3. Physiopathologie Les diffrentes hypothses physiopathogniques des AM, autrefois opposes, tendent, aujourdhui, se runir autour dun concept gnral de mcanismes pouvant conduire une insuffisance mdullaire. Classiquement, 3 mcanismes sont envisags dans la gense de cette insuffisance mdullaire : un dficit intrinsque de la cellule-souche hmatopotique :

    Il constitue la cause principale, voire exclusive, des AM constitutionnelles, et une part significative des aplasies acquises ;

    un dficit du micro-environnement mdullaire : Son rle est vraisemblablement minime dans les AM acquises et constitutionnelles ;

    un dficit de lhmatopose li une dysrgulation du systme immunitaire : Il constitue le mcanisme prpondrant dans les AM acquises et na pas de rle dmontr dans les aplasies constitutionnelles.

    Concernant les AM acquises, il est improbable que lon puisse dmontrer quun seul des mcanismes envisags puisse tre tenu comme seul responsable de linsuffisance mdullaire des AM, lexception ventuelle de lAM induite par des toxiques agissant directement sur la cellule-souche telles les irradiations ionisantes ou le benzne.

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    Sous le vocable dAM est runi un ensemble de maladies aux mcanismes physiopathologiques intriqus. Lefficacit du traitement immunosuppresseur permet une amlioration de la formule sanguine et du mylogramme, mais ces patients gardent une hmatopose foncirement anormale et diminue. De plus, latteinte primitive persiste et peut constituer la premire tape vers la transformation cellulaire (initiation) qui conduira chez certains patients au dveloppement dun syndrome mylodysplasique. Au contraire le systme immunitaire peut tre le primum movens dans dautre cas. Lhypothse mise est alors que le systme immunitaire reconnat un pitope dorigine mdicamenteuse ou virale prsent sur la cellule-souche qui devient donc la cible du systme immunitaire (et conduit une dpltion du pool des cellules-souches). Dans ce cas, aprs traitement immunosuppresseur, lhmatopose rsiduelle est ici aussi fortement altre et sujette transformation.

    1.4. Mthode de travail Le groupe de travail a consult les principales recommandations internationales de prise en charge de lAM, ainsi que les mta-analyses, essais cliniques et tudes de cohortes publies depuis 1990, en langue anglaise et indexes dans la base de donnes Medline avec le descripteur aplastic anemia . Le niveau de preuve des tudes et le grade des recommandations ont t valus selon le guide mthodologique de lANAES : analyse de la littrature et gradation des recommandations (janvier 2000). Ce PNDS ne concerne pas les pancytopnies survenant dans les suites immdiates dune chimiothrapie antimitotique, ainsi que les cytopnies isoles (anmies, thrombopnies et neutropnies) acquises ou congnitales qui sont en dehors du champ dexpertise reconnu pour le centre de rfrence maladies rares aplasies mdullaires .

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    2. valuation initiale

    2.1. Objectifs principaux Affirmer le diagnostic dAM. valuer son degr de svrit. Rechercher la cause de cette aplasie.

    2.2. Professionnels impliqus La prise en charge initiale du patient ayant une AM implique : systmatiquement :

    le mdecin traitant, lhmatologiste adulte ou pdiatrique, le pdiatre chez lenfant ;

    en fonction du tableau clinique, tout autre spcialiste dont lavis est ncessaire : radiologue (aide au diagnostic de complications), microbiologiste (aide au diagnostic de complications), immunologiste (valuation initiale suivi), mdecin responsable de la dlivrance des produits sanguins labiles

    (traitement, suivi), chirurgien-dentiste (soins dentaires), stomatologue (suivi stomatologique), gyncologue (suivi), mdecin du travail (enqute professionnelle) ;

    linfirmier (gestion des actes de soins et de suivi dfinis suivant ltat du patient) ;

    le psychologue si ncessaire (prestation dont le remboursement nest pas prvu par la lgislation).

    2.3. Affirmer le diagnostic

    Circonstances de dcouverte dcouverte fortuite sur un hmogramme prescrit dans un autre contexte

    mdical ; dcouverte sur un hmogramme prescrit en raison de signes cliniques

    voquant une cytopnie : syndrome anmique, syndrome infectieux (li la neutropnie), syndrome hmorragique (li la thrombopnie).

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    Examen clinique Linterrogatoire et lexamen physique recherchent des signes en faveur dun syndrome dinsuffisance mdullaire globale ou dissocie : syndrome anmique ; syndrome infectieux (toute fivre mme isole doit retenir lattention) ; syndrome hmorragique. Il est ncessaire de rechercher systmatiquement des signes de gravit (Annexe 2) :

    purpura extensif ou muqueux (bulles buccales), sil saccompagne de saignements viscraux ;

    hmorragies au fond dil. Lexamen clinique ne rvle ni adnopathies, ni hpatomgalie, ni splnomgalie.

    Examens complmentaires Lvaluation initiale comporte :

    un hmogramme LAM comporte par dfinition une atteinte des 3 lignes sanguines. Une atteinte dissocie est cependant possible au dbut. Lhmogramme montre une pancytopnie dfinie par lassociation :

    dune anmie argnrative, normochrome, macrocytaire ou normocytaire associe un taux bas de rticulocytes tmoignant de la nature centrale de lanmie,

    dune neutropnie : polynuclaires neutrophiles < 1,5 x 109/L (< 1 500/mm3),

    dune thrombopnie : plaquettes < 150 x 109/L (< 150 000/mm3) ; le frottis sanguin montre labsence de cellules anormales ; la dtermination du groupe sanguin avec phnotype rythrocytaire

    complet en vue dune ventuelle transfusion ; la recherche dagglutinines irrgulires ; un mylogramme :

    Le plus souvent, le frottis de moelle est pauvre ou dsertique. La plupart des cellules observes sont des lymphocytes ou des plasmocytes. Il ny a ni blastes, ni anomalies morphologiques des cellules mdullaires, ni cellules extrahmatopotiques. Une moelle pauvre au mylogramme ne permet pas de poser avec certitude le diagnostic ;

    un caryotype mdullaire, toujours ncessaire (diagnostic diffrentiel : syndrome mylodysplasique) ;

    Franois Petitpierre

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    un caryotype lymphocytaire (sang) avec test de cassures chromosomiques la recherche dune maladie de Fanconi, associ une mesure du taux dalpha ftoprotine et dhmoglobine ftale. Indispensable devant toute AM de lenfant, parfois ncessaire chez ladulte jeune, ce dautant que lon note un syndrome dysmorphique, des taches cutane caf au lait , ou si lanamnse des antcdents familiaux est vocatrice.

    une biopsie ostomdullaire Cest lexamen diagnostique de certitude de lAM. La moelle est hypoplasique, sans infiltration tumorale et sans mylofibrose ;

    un bilan infectieux orient selon le contexte ; un phnotypage par cytomtrie en flux la recherche dun clone HPN ; un bilan immunologique : tude des sous populations lymphocytaires et

    dosage des immunoglobulines ; des srologies virales :

    recherche dinfection virale : srologies virales Parvovirus B19 et EBV, scurit transfusionnelle : srologies virales Hpatites A, B et C, VIH,

    et CMV ; une mesure du taux de prothrombine (TP), du temps de cphaline activ

    (TCA), et de la concentration en fibrinogne ; une exploration des anomalies du bilan hpatique : dosage de lalanine

    aminotransfrase (ALAT), et de laspartate aminotransfrase (ASAT), de la bilirubine libre et conjugue, des phosphatases alcalines ;

    chaque fois quune greffe est envisageable : une ralisation en urgence dun groupage HLA du patient et de la fratrie ;

    le suivi du traitement par ciclosporine Hmogramme :

    exploration des anomalies du bilan hpatique (ASAT, ALAT, GT, phosphatases alcalines, bilirubine totale),

    exploration des anomalies du bilan rnal : ionogramme sanguin, ure, cratininmie et calcul de la clairance de la cratinine,

    Exploration dune anomalie du bilan lipidique (CT, HDL-C, TG, calcul de la concentration plasmatique de LDL-C).

    Les examens complmentaires ncessaires au diagnostic des AM constitutionnelles (maladie de Fanconi et maladies plus rares), sont trs variables selon la cause, et peuvent comporter des examens biologiques et gntiques trs spcialiss ainsi que des explorations radiologiques.

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    valuer le degr de svrit Une pancytopnie peut mettre en jeu le pronostic vital. Le degr durgence diagnostique et thrapeutique est dautant plus grand que la pancytopnie est plus svre. Les lments de svrit dune pancytopnie sont : Cliniques Existence de manifestations cliniques de mauvaise tolrance de lanmie, de manifestations infectieuses ou lexistence de signes de gravit de la thrombopnie (purpura cutan extensif, bulles hmorragiques buccales, hmorragies rtiniennes). Biologiques

    Aplasie svre (Index de Camitta) : - richesse mdullaire < 25 % ou comprise entre 25 et 50 % avec

    moins de 30 % de cellules hmatopotiques rsiduelles, - prsence de 2 ou 3 des critres suivants :

    une thrombopnie < 20 x 109/L, une neutropnie < 0,5 x 109/L, une rticulocytopnie < 20 x 109/L ;

    Aplasie trs svre (European Group for Blood and Marrow Transplantation) : - critres identiques ceux de laplasie svre mais avec une

    neutropnie < 0,2 x 109/L. Lexistence de facteurs aggravants (terrain sous-jacent, ge, dficit

    immunitaire associ). Tout lment de svrit ncessite une prise en charge en urgence (Annexe 2) en service dhmatologie ou de pdiatrie.

    Rechercher la cause de laplasie Linterrogatoire permet parfois une premire orientation tiologique par la recherche ou la prcision : du mode dapparition aigu du syndrome ou caractre chronique des

    symptmes dinsuffisance mdullaire ; de la profession, du terrain, des expositions toxiques professionnelles ou

    accidentelles ; des antcdents hmatologiques ; des antcdents noplasiques ; de prises mdicamenteuses anciennes ou rcentes ; dantcdents hpatiques et infectieux ; de lexamen clinique : phnotype associ une forme constitutionnelle.

    Toute AM globale ou dissocie doit faire rechercher une AM constitutionnelle, dautant plus que le sujet est jeune.

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    Les aplasies mdullaires globales Les AM acquises

    Le dficit peut tre li : - des agents toxiques :

    mdicamenteux : tout mdicament est a priori suspect, ou environnementaux ou professionnels ;

    - des infections virales (parvovirus B19) ; - une grossesse.

    LAM peut tre rvlatrice dune maladie de Marchifava-Micheli ou hmoglobinurie paroxystique nocturne (HPN) (forme aplasique) LHPN est une maladie rare acquise, clonale de la cellule-souche hmatopotique qui associe une anmie hmolytique chronique, et des pisodes dhmoglobinurie, en particulier nocturnes. Cette maladie peut aussi prendre la forme dune pancytopnie avec hypoplasie ou AM. Lvolution peut tre marque par des complications thrombotiques svres veineuses et artrielles (en particulier syndrome de Budd-Chiari) et des crises douloureuses. La cytomtrie en flux permet le diagnostic.

    Les aplasies idiopathiques sont les plus frquentes (60 % des cas) Le diagnostic est retenu aprs avoir limin toutes les causes connues dAM. Elles sont vraisemblablement de nature auto-immune. Ces aplasies chroniques peuvent voluer secondairement vers une mylodysplasie et une leucmie aigu mylode.

    Les aplasies mdullaires congnitales La maladie, ou anmie de Fanconi (AF).

    Cest une maladie rare (incidence estime 1/350 000 naissances) mais elle est la plus frquente des maladies constitutionnelles retentissant sur lhmatopose. La transmission est autosomale rcessive. Lexpression clinique de lAF est htrogne et reflte lhtrognit gntique de la maladie. Le tableau classique associe une petite taille, un syndrome malformatif (dysmorphie faciale avec visage triangulaire et hypotrophie cphalique, absence ou anomalies des pouces, pigmentation cutane et tches caf au lait , retard staturo-pondral, anomalies des voies urinaires (rein en fer cheval), malformations cardiaques, et malformations osseuses), et une pancytopnie dapparition secondaire saggravant avec lge. Le syndrome malformatif est variable (tableau 1) et est loin dtre constant ; son absence nlimine pas le diagnostic. Le diagnostic est souvent facile cliniquement au stade des atteintes hmatologiques. Leur association une triade comprenant la petite taille, la dysmorphie faciale, et les anomalies cutanes est trs vocatrice.

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    Chez ces enfants, une lvation de lalpha-fto protine a t identifie comme un marqueur biologique potentiellement utile au sein des diffrents types dAM. Sur le plan diagnostique, le test formel est laugmentation du nombre de cassures chromosomiques induite par les agents alkylants. Les cellules AF ont une hypersensibilit aux alkylants tels que le dipoxybutane (DEB), la Caryolysine ou la mitomycine C (MMC). Le test doit tre ralis dans un laboratoire de rfrence. Le caryotype est fait sur lymphocytes sanguins. En revanche, ce test ne dtecte pas les sujets htrozygotes. Les gnes impliqus sont identifis par biologie molculaire. Ltude du cycle cellulaire, galement faite sur le sang, par cytomtrie en flux, a aussi une bonne valeur diagnostique Le diagnostic prnatal est possible par caryotype sur prlvement de sang ftal, de liquide amniotique ou de villosits choriales, montrant laugmentation du nombre de cassures chromosomiques induites par les alkylants. Lidentification de certains des gnes en cause permet denvisager un diagnostic prnatal ds la 14e semaine de gestation par tude molculaire. Lvolution vers lAM svre est trs frquente mais non constante. Il existe un risque dvolution en syndrome mylodysplasique puis en leucmie aigu, et de tumeurs cancreuses solides (ORL et hpatiques).

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    Tableau 1. Manifestations extrahmatologiques de lanmie de Fanconi

    Retard staturopondral

    Pratiquement constant.

    Peau Hyperpigmentation. Taches caf-au-lait. Zones localises dhypopigmentation Tte et cou Dysmorphie faciale. Microcphalie, hydrocphalie, cou court. Membres suprieurs

    Pouces : absents, hypoplasiques, surnumraires, bifides, rudimentaires, courts, bas ou mal implants Radius : absents ou hypoplasiques, pouls radiaux absents ou faibles. Cubitus : dysplasiques.

    Rachis et ctes Spina bifida, scoliose, ctes anormales, sinus sacro-coccygien, aplasie du coccyx, vertbres anormales ou surnumraires. Appareil gnital Garons : hypogonadisme, cryptorchidie, hypospadias, testicules absents ou atrophiques, azoospermie, phimosis, anomalies de

    lurtre, micropnis, retard pubertaire. Filles : hypogonadisme, utrus bicorne, aplasie de lutrus ou du vagin, atrsie du col, de lutrus ou du vagin, ovaires hypoplasiques, cycles irrguliers.

    Reins Rein(s) ectopique(s) ou pelviens, anormaux, en fer cheval, hypoplasiques ou dysplasiques, hydronphrose, duplication des voies excrtrices, duplication rnale, malposition rnale (rotation), reflux, reins hyperplasiques, reins non fonctionnels, artre rnale anormale.

    Yeux Microphtalmie. Hypotlorisme, strabisme, picanthus, hypertlorisme, ptsis, yeux obliques, cataracte, astigmatisme, ccit, piphora, nystagmus, proptosis, iris de petite taille.

    Oreilles Surdit (de transmission le plus souvent), oreilles de forme anormale, hypoplasiques ou malformes, basses implantes, de grande taille, anomalies de loreille moyenne, absence de tympan, atrsie du conduit auditif externe.

    Tube digestif Palais ogival, atrsies de lsophage, du duodnum, du jjunum, imperforation anale, fistule sotrachale, diverticule de Meckel, hernie ombilicale, hypoplasie de la luette, anomalies des voies biliaires, mgaclon, diastasis des grands droits, syndrome de Budd-Chiari, pancras annulaire, strictures du colon.

    Cur et poumons

    Persistance du canal artriel, communication interventriculaire, stnose de lartre pulmonaire, stnose aortique, coarctation de laorte, lobe pulmonaire absent, malformations vasculaires, athrome aortique, communication interauriculaire, ttralogie de Fallot, hypoplasie de laorte, retour veineux pulmonaire anormal, cardiomyopathie, prolapsus de la valve mitrale, situs inversus.

    Systme nerveux

    Retard intellectuel, hyperrflexie, paralysie faciale, malformations artrielles, stnose de lartre carotide interne, glande pituitaire absente ou hypoplasique (ou section de la tige pituitaire).

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    Autres varits dAM constitutionnelles Elles sont exceptionnelles. Dyskratose congnitale.

    La dyskratose congnitale, ou syndrome de Zinsser-Cole-Egmann est voque devant une triade diagnostique associant une pigmentation rticule de la peau, des leucoplasies muqueuses et une dystrophie unguale. Il sagit dune affection multisystmique associe au dveloppement dune insuffisance mdullaire, dun dficit immunitaire, et dun risque augment de noplasies. Lvolution vers linsuffisance mdullaire concernerait prs de 90 % des patients. Trois modes de transmission sont rapports. Dans la majorit des familles tudies, la transmission est lie lX (Xq28). Lanalyse dautres familles permet en revanche de conclure un mode de transmission autosomique rcessif ou autosomique dominant. Autres aplasies mdullaires constitutionnelles.

    En dehors de lAF et de la dyskratose congnitale, le caractre constitutionnel dune AM est vident chez un certain nombre denfants. Ce groupe apparat nanmoins trs htrogne. Certaines de ces aplasies surviennent au cours de syndromes bien isols sur le plan clinique et comportant un risque notable dvolution vers une AM (Tableau 2).

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    Tableau 2. Autres aplasies mdullaires constitutionnelles

    Syndrome Type de transmission

    Phnotype clinique Atteinte hmatologique

    Dubowitz

    Autosomique rcessif

    Retard staturo-pondral Microcphalie avec retard mental modr ou absent Eczma Dysmorphie faciale avec hypertlorisme et blpharophimosis

    AM chez 10 % des patients risque dvolution leucmique

    Sekel

    Autosomique rcessif

    Nanisme tte doiseau Retard staturo-pondral Microcphalie avec retard mental net Dysmorphie faciale

    AM chez 25 % des patients risque dvolution leucmique

    WT

    Autosomique dominant

    Proche du tableau dAF.

    Risque lev Risque dvolution leucmique

    IVIC

    Autosomique dominant

    Proche du tableau dAF : Hypoplasie radiale, absence de pouce, imperforation anale, surdit, strabisme

    Thrombopnie isole

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    2.4. Diagnostic diffrentiel Il est domin par les formes hypoplasiques des syndromes mylodysplasiques.

    Le diagnostic dAM acquise est un diagnostic dlimination, qui ne correspond qu 10 % des pancytopnies ou bicytopnies rencontres. La simple aspiration mdullaire doit tre interprte avec prudence et la notion de cellularit mdullaire considre comme ambigu. Il peut subsister, surtout au dbut de lvolution et dans les formes subaigus, des lots dhmatopose intacts au voisinage de territoires graisseux. Il faut aussi tenir compte de lge du patient pour apprcier la richesse mdullaire diffrents points de ponction. Une aspiration difficile conduisant diluer le liquide mdullaire peut constituer un autre pige. Dans ce cas le frottis est artificiellement enrichi en polynuclaires et appauvri en mgacaryocytes. Pour toutes ces raisons, ltude mdullaire doit comporter systmatiquement au minimum une aspiration et une biopsie de bonne qualit.

    Mylodysplasies (MDS) moelle hypoplasique et AM constituent historiquement et par dfinition 2 entits nosologiques diffrentes, mais la limite entre les 2 est mouvante, certains auteurs tablissant un continuum entre les aplasies, les MDS moelle pauvre, les MDS moelle normale ou riche, et les leucmies. Par ailleurs il existe des formes de passage de lune lautre, au cours de lvolution chez un mme patient. Il existe des critres cytologiques de MDS lexamen du sang et de la moelle, mais ceux-ci nont pas une spcificit parfaite et un retard de maturation, notamment au niveau de la ligne rythroblastique, peut se voir dans lAM. La prsence danomalies clonales en cytogntique est un argument pour une mylodysplasie.

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    3. Prise en charge thrapeutique dun patient atteint daplasie mdullaire

    3.1. Objectifs principaux Le traitement mdical actuel a pour principaux objectifs : damliorer la survie des patients et de rduire les complications lies

    lAM (anmie, complications infectieuses et hmorragiques) ; dattnuer le plus longtemps possible les consquences des symptmes

    sur la vie personnelle, sociale et professionnelle du patient et des accompagnants proches ;

    damliorer la qualit de vie ; de limiter au maximum les effets indsirables du traitement.

    3.2. Professionnels impliqus Les professionnels impliqus dans la prise en charge thrapeutique des patients atteints daplasie mdullaire sont : titre systmatique :

    le mdecin traitant et/ou le pdiatre (traitement et suivi), lhmatologiste (adulte et pdiatrique) (traitement et suivi) ;

    si ncessaire, en fonction des complications, des mdecins spcialistes autres que lhmatologiste : radiologues, microbiologistes, mdecins responsables de la dlivrance des produits sanguins labiles (PSL), stomatologues, chirurgiens dentistes, gyncologues ;

    si ncessaire, le recours des professionnels paramdicaux : infirmier, psychologue (prestation dont le remboursement nest pas prvu par la

    lgislation) ; si ncessaire, le recours dautres professionnels :

    auxiliaires de vie, aide mnagre, assistante sociale.

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    3.3. ducation thrapeutique et modification du mode de vie

    Lducation thrapeutique est lensemble des activits destines aider le patient (et son entourage) comprendre la maladie et les traitements, participer aux soins, prendre en charge son tat de sant et favoriser, dans la mesure du possible, un retour aux activits normales. Lducation thrapeutique commence ds lannonce du diagnostic et constitue lune des dimensions de lactivit de divers professionnels de la sant. Elle doit veiller ce que le patient avec une AM et son entourage aient une bonne comprhension de la maladie. Cette ducation doit sensibiliser le patient, sa famille et ses aidants lexistence dassociations de patients et lintrt de les contacter. Elle sassortit dune information pouvant en particulier porter sur les points suivants : les mdicaments prescrits sur une longue dure doivent tre pris

    rgulirement et tre accompagns dun suivi mdical contraignant ; aprs une greffe de moelle osseuse, pendant plusieurs mois, le patient

    doit viter les endroits trs frquents, tels que les transports en commun, les centres commerciaux, les cinmas Une hygine rigoureuse est ncessaire pour limiter le risque dinfection et les rapports sexuels doivent tre protgs. De plus, le sujet doit rester en contact avec son mdecin et lalerter au moindre signe pouvant laisser supposer une infection (fivre, douleurs, diarrhe) ;

    aprs la greffe, les vaccinations doivent toutes tre recommences dans un dlai de 6 12 mois. Moyennant ces prcautions, la personne greffe peut, en principe, mener une vie normale ;

    ces prcautions extrmes initiales peuvent tre progressivement relches, au fur et mesure que lorganisme se radapte son environnement et retrouve un fonctionnement normal ;

    enfin, il est ncessaire de discuter avec son mdecin en cas de dsir denfant, les mdicaments pouvant avoir des consquences sur le ftus.

    Rgles dhygine Lhygine de vie doit concerner lalimentation (viter de manger lextrieur des aliments de provenance douteuse ou des sandwichs), mais aussi lvitement des situations risque pour le malade (sports, coups violents pouvant occasionner une hmorragie). Il faut aussi se laver les mains rgulirement, surtout avant de manger, et viter de rendre visite une personne atteinte de grippe ou de toute autre infection contagieuse connue. Par ailleurs, il est ncessaire dviter lautomdication et dobtenir un avis sur chacun des mdicaments consomms. Enfin, labstinence tabagique est recommande.

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    3.4. Traitements Pour des raisons de simplicit, les guides mdecins citent gnralement les classes thrapeutiques sans dtailler lensemble des mdicaments indiqus dans la maladie concerne. Cependant, chaque mdicament nest concern que dans le cadre prcis de son autorisation de mise sur le march (AMM). Si, pour des raisons explicites, tel nest pas le cas, et plus gnralement pour toute prescription dun produit hors AMM, qui seffectue sous la seule responsabilit du prescripteur, celui-ci doit en informer spcifiquement le patient.

    Traitement symptomatique Les infections bactriennes peuvent tre rapidement fatales chez ces patients trs neutropniques. Il sagit donc dune urgence thrapeutique et les patients doivent rapidement recevoir une antibiothrapie large spectre. De manire plus spcifique, les patients atteints dAM sont particulirement risque dinfections fongiques (car la dure de neutropnie, postimmunosuppression ou postgreffe de CSH, peut tre particulirement longue). Ces infections fongiques Candida ou Aspergillus constituent lheure actuelle lune des causes principales de dcs de ces patients. Les hmorragies lies la thrombopnie souvent profonde constituent une autre cause importante de dcs. Lanmie est constante. La correction de la thrombopnie et de lanmie fait partie des mesures symptomatiques indispensables dans la prise en charge de ces patients chez qui un phnotype rythrocytaire complet doit tre ralis ds le diagnostic. Cependant, si la ncessit des transfusions est vidente en cas danmie mal tolre ou de syndrome hmorragique, la politique transfusionnelle de ces patients peut imposer des choix complexes. En effet, il faut tout prix viter une allo-immunisation transfusionnelle qui peut obrer les rsultats ultrieurs dune greffe de CSH ou conduire des situations inextricables chez certains patients traits par immunosuppression (allo-immunisations multiples). En conclusion, en dehors dun contexte durgence, toute indication de transfusion chez un patient ayant une AM doit tenir compte de lavenir transfusionnel du patient (les rgles de transfusions en cas dhmoglobine infrieure 8 g/l et de plaquettes infrieures 20 g/l sont moins strictement applicables).

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    Traitement curatif

    La Greffe allognique de CSH La greffe de moelle partir dun donneur HLA-gno-identique de la fratrie La moelle doit tre la source de cellules transplantables. En effet la survie est significativement infrieure si lon utilise des cellules-souches issues du sang. La GMO constitue la seule thrapeutique rellement curative des AM acquises. Le traitement par GMO se heurte 3 cueils majeurs : - la probabilit davoir un donneur HLA identique dans une fratrie nest que

    de 25 % ; - la GMO ne peut tre envisage, comme traitement de premire

    intention, que chez des sujets jeunes (moins de 45-50 ans) ; - la mortalit lie la greffe demeure de 10 30 %, mme chez des

    sujets jeunes, ayant un donneur familial HLA gnotypiquement identique. Une probabilit de survie de lordre de 80-90 % peut tre obtenue en 2008. Le risque de maladie du greffon contre lhte et de pneumopathie interstitielle a diminu, alors que le risque de non-prise ou de rejet du greffon est rest relativement constant. Laugmentation significative de la survie est lie une diminution significative de la mortalit pendant les 3 premiers mois qui suivent la greffe. Cette diminution est imputable aux mesures de ranimation hmatologique (antibiotiques, antiviraux, politique transfusionnelle, etc.) et surtout lintroduction de la ciclosporine dans la prophylaxie de la maladie du greffon contre lhte. En revanche, la mortalit tardive (aprs 2 ans) a peu volu et demeure de 8 10 % : elle est avant tout lie limmunodpression lie la maladie chronique du greffon contre lhte. Les critres prgreffe favorables sont : lintervalle court entre le diagnostic et la greffe, un nombre rduit de transfusions, et labsence dinfection. Deux points particuliers mritent lattention : - le rejet ou la non-prise du greffon. Ce problme relativement rare dans

    les GMO pour leucmies demeure un problme significatif aprs GMO pour AM. Son incidence (10-20 %) a peu vari au cours du temps. Il demeure grev dune forte mortalit, les secondes greffes dans cette situation ne permettant une survie long terme que chez environ 1/3 des patients. Lincidence des rejets/non-prise diminue significativement si : 1) le greffon est riche (nombre de cellules mononucles) et non manipul, 2) si le patient nest pas allo-immunis contre des antignes majeurs ou mineurs dhistocompatibilit (do limportance fondamentale dune politique transfusionnelle adapte ces patients), et 3) si le

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    conditionnement prgreffe est suffisamment immunosuppresseur. Lirradiation est en 2008 abandonne de par son potentiel carcinogne. Le conditionnement de rfrence dans les AM est lassociation de srum antilymphocytaire (15 mg/kg/J pendant 5 jours) et de cyclophosphamide (200 mg/kg), dcrite par le groupe de Seattle en 2008. Il rduit la probabilit de rejet/non-prise moins de 5 % (essai randomis comparant cyclophosphamide seul cyclophosphamide + SAL). Une gurison chez plus de 95 % des patients a t obtenue avec ce conditionnement, chez des patients non pralablement traits par immunosuppresseurs (exprience du centre de rfrence) ;

    - la maladie du greffon contre lhte. Lincidence de maladie aigu du greffon contre lhte svre a diminu de manire significative depuis lintroduction de la ciclosporine : denviron 40 % dans les annes quatre-vingt environ 15 %, en 2008. Elle est dautant plus frquente et svre que le patient est plus g, et rend compte de la diffrence de survie observe chez les sujets jeunes (moins de 20 ans ; probabilit de survie denviron 90 %), par rapport au sujet plus g (probabilit de survie de lordre de 70 %). Un essai randomis comparant ciclosporine seule lassociation ciclosporine + mthotrexate a montr une rduction significative de la GvHD chez les patients greffs pour AM acquises.

    La greffe de moelle partir dun donneur non HLA-identique de la fratrie

    ou partir dun donneur non apparent Dans la mesure o 75 % des patients nont pas de donneur HLA gnotypiquement identique, certaines quipes recourent des donneurs alternatifs : non-HLA-A identiques de la fratrie, ou donneur non apparent. Les rsultats de ce type de greffe sont moins bons (probabilit de survie long terme nexcdant pas 40 %) que ceux des GMO pratiques partir dun donneur HLA gnotypiquement identique de la fratrie. Ces rsultats dcevants, lis avant tout une forte incidence de maladie du greffon contre lhte et un fort taux de rejet, doivent cependant tre examins en fonction des paramtres suivants : - ces greffes ont t, logiquement, pratiques pour la plupart dentre elles,

    chez des patients ayant rsist ou rechut aprs traitement immunosuppresseur ;

    - les critres actuels de slection des donneurs par biologie molculaire permettent de choisir des donneurs dont la compatibilit avec le receveur dans le systme HLA est bien suprieure celle des premires greffes.

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    Les traitements mdicamenteux Le srum antilymphocytaire (SAL) Le srum antilymphocytaire (SAL) a t la premire thrapeutique immunosuppressive utilise dans lAM. Des tudes randomises ont montr la supriorit du SAL par rapport au traitement symptomatique (transfusionnel et antibiotique). La dose de SAL typiquement utilise tait de 15 mg/kg/jour pendant 5 jours. Il sagit de srum de cheval ou de lapin immunis par des lymphocytes humains du sang circulant (globulines antilymphocytaires) ou par des thymocytes (globulines antithymocytaires). Il est administr en cure de 5 jours en IV. La mdiane dobtention dune rponse hmatologique (mesure sur laugmentation des polynuclaires neutrophiles) est toujours longue avec le SAL, de lordre de 3 mois. La rponse thrapeutique nest gnralement pas valuable avant ce dlai. La variabilit des taux de rponse rapports aprs traitement par SAL sexplique par : - la variabilit considrable, dun patient lautre, de limportance de la

    rponse et du dlai dobtention de cette dernire ; - la non-standardisation de la dfinition de la rponse au traitement. Cinquante 60 % des patients ont une rponse hmatologique au SAL. Cette rponse est largement fonction de la svrit de lAM : la survie 6 ans aprs traitement par SAL (et corticodes) est de lordre de 80 % pour les formes non svres, mais seulement de 40 % pour les formes svres ou trs svres (< 200 polynuclaires neutrophiles). Les rsultats les plus favorables sont obtenus chez les enfants selon une tude de lEBMT. Les effets secondaires du SAL sont laggravation initiale de la leucopnie (risque infectieux certain justifiant le traitement en service spcialis dhmatologie) et de la thrombopnie, et la maladie srique. Cette dernire a pratiquement disparu depuis ladministration concomitante de corticodes (1 2 mg/kg) avec le SAL. Ladministration de fortes doses de corticodes (> 2 mg/kg) naugmente pas le taux de rponse, mais augmente de manire significative la morbidit et la mortalit lie la corticothrapie. La ciclosporine La ciclosporine est une molcule qui bloque spcifiquement lactivation et la prolifration du lymphocyte T. Le taux de rponse globale de la ciclosporine donne seule (sans SAL ni andrognes) est denviron 50 %. Comme pour le SAL, la rponse au traitement est dautant plus importante que la maladie est moins svre (60 % dans les formes non svres, 34 % dans les formes svres, et seulement 25 % pour les formes trs svres de la maladie). La ciclosporine est associe au traitement par le SAL la dose initiale de 5 10 mg/kg/jour en 2 prises par voie orale et adapte la ciclosporinmie rsiduelle, la fonction rnale et la pression artrielle. La ciclosporine

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    seule est poursuivie jusqu 3 6 mois, date laquelle son efficacit est value. En cas defficacit, elle est poursuivie au moins 1 an. Son utilisation ncessite la surveillance de la fonction rnale et de la pression artrielle. Elle peut tre responsable de douleurs articulaires, et dhypertrophie gingivale (favorise par une mauvaise hygine bucco-dentaire et lutilisation de certaines dihydropyridines). Les immunosuppresseurs (SAL et ciclosporine) majorent le risque dinfections. Indpendamment des traitements immunosuppresseurs, lvolution ultrieure dAM traites peut se faire chez le patient non greff vers : - lapparition secondaire dun clone HPN, phnomne pouvant tre

    associ avec une rechute de lAM ; - lapparition dun syndrome mylodysplasique ou dune leucmie aigu. Les traitements combins

    Association SAL Ciclosporine Cest le traitement de rfrence des AM svres et non svres. Lassociation SAL + ciclosporine apporte des rsultats suprieurs par rapport au SAL seul. 3 et 6 mois, le taux de rponse est respectivement de 65 versus 39 % et de 70 versus 46 %. long terme (suivi suprieur 10 ans), la survie sans rechute est plus importante avec lassociation SAL + cyclosporine, mais la survie globale est identique grce au traitement de rattrapage par lassociation des 2 drogues dans le bras SAL seul. Ces rsultats ont t confirms notamment par le groupe de Bethesda court, et long terme. long terme, un risque de rechute denviron 35 %, et une dpendance la ciclosporine (empchant larrt ou la baisse des doses de celle-ci) chez 30 % des patients ont t dcrits. Enfin, dans les aplasies non svres, la supriorit (en terme de survie sans maladie) de lassociation SAL + ciclosporine par rapport la ciclosporine seule a t montre dans une tude europenne.

    Association SAL-andrognes Lefficacit de lassociation SAL-andrognes nest pas suprieure celle du SAL seul. Les andrognes seuls ont peu dindications dans le traitement de la maladie, en dehors de certaines rechutes non svres. Facteurs de croissance hmatopotique Ladministration isole de facteurs de croissance tel le G-CSF, lIL1 ou lIL-3 sest avre dcevante dans le traitement de rechute de patients atteints dAM. Il nexiste aucune place pour ces facteurs de croissance utiliss seuls, en labsence de traitement immunosuppresseur, comme traitement de

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    premire intention. En 2008, lefficacit et la scurit de lassociation SAL + ciclosporine + G-CSF est discute. Selon une tude de lEBMT, le G-CSF pourrait tre associ un risque accru de MDS/AML. Dans lattente des rsultats dun nouvel essai de lEBMT concernant lassociation SAL + ciclosporine + G-CSF et en dehors de situations infectieuses inquitantes, lutilisation de G-CSF est non recommande en dehors de linclusion de patients dans les essais cliniques. Cyclophosphamide Le cyclophosphamide na aucune place dans le traitement des AM (tude randomise comparant le cyclophosphamide au SAL arrt prmaturment aprs linclusion de 30 patients car les taux dinfections fungiques et de dcs dans le bras cyclophosphamide taient significativement suprieurs ceux du bras SAL). Mycophnolate Mofetil Dans un essai de phase II men par le NIH aux USA, la triple association SAL + ciclosporine + Mycophnolate Mofetil (MMF) na pas montr de supriorit par rapport lassociation classique SAL + ciclosporine. Le MMF chez des patients rfractaires na pas montr defficacit dans un essai de phase II de lEBMT.

    3.5. Indications des diffrents traitements

    Traitement symptomatique Traitement transfusionnel de lanmie

    transfusion si taux dHb < 8 g/dl ou plus en fonction de la tolrance clinique et du terrain. - Transfusion de concentrs de globules rouges phnotyps

    compatibles dans les systmes Rh (antignes RH1 5) et Kell (antigne K1) dleucocyts de srologie CMV ngative si le receveur a une srologie CMV ngative ou non dtermine.

    - Systmatiquement irradis en cas de traitement immunosuppresseur (risque de GVH transfusionnelle gravissime).

    Prvention de la surcharge en fer par chlateurs du fer discuter si la ferritinmie > 1 000 g/l ou si le patient a reu plus de 20 transfusions rythrocytaires (programme transfusionnel long).

    Prvention et traitement des hmorragies

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    Transfusion de concentrs de plaquettes en cas dexistence de signes hmorragiques et/ou plaquettes < 20 x 109/L (cf. traitement symptomatique page 21).

    Prvention et traitement des complications infectieuses Toute fivre chez un patient atteint dAM grave avec neutropnie et des PN < 0,5 x 109/L impose une hospitalisation en urgence.

    Traitement curatif ou prventif des infections fungiques.

    Traitement curatif Traitement des aplasies acquises Traitement de laplasie acquise svre

    La greffe de moelle Lindication de greffe est formelle chez un patient jeune atteint dAM svre et ayant un donneur HLA-identique intrafamilial. Le greffon doit tre de la moelle osseuse et la prophylaxie de la maladie du greffon contre lhte doit associer la ciclosporine et le mthotrexate. Toute variation de ce schma doit faire lobjet dessais cliniques (notamment chez des sujets de plus de 40 ans dans le but de diminuer la maladie du greffon contre lhte et les problmes de prises du greffon). Une greffe de moelle osseuse est envisageable chez les enfants et adultes jeunes, au cas par cas et par des quipes spcialises, partir dun donneur apparent sil existe un donneur compatible sur le plan molculaire pour HLA-A, -B, -C, DRB1 & DQB1 (10/10 au niveau alllique). La greffe allognique non apparente ( partir du fichier de donneurs volontaires de moelle osseuse) nest pas un traitement de premire intention. Les progrs rcents conduisent discuter sa place en seconde intention chez les enfants ou les adultes jeunes en chec ou en rechute aprs un traitement immunosuppresseur bien men (SAL + ciclosporine).

    Les traitements immunosuppresseurs Deux types de traitements immunosuppresseurs sont utiliss dans les AM : le srum antilymphocytaire (SAL), et la ciclosporine. En 2008, la place des facteurs de croissance hmatopotiques, des andrognes et du MMF dans le traitement des AM acquises fait lobjet de discussions.

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    HAS/Service Maladies chroniques et dispositifs daccompagnement des malades Fvrier 2009 -28-

    - Les facteurs de croissance de la granulopose (G-CSF) Ils ne sont pas un traitement de fond. Ils peuvent tre prescrits en traitement de courte dure en cas dinfection svre. LEPO nest en gnral daucune utilit.

    - Andrognothrapie Elle na de place en premire ligne que dans certaines formes non svres du sujet g. Elle peut tre utile dans les formes rfractaires ou rpondant partiellement.

    - Le mycophnolate moftil (MMF) (Cellcept) Il a t valu dans 2 essais de phase II. En 2008, il na pas de place dans le traitement des aplasies acquises.

    - Les corticodes En rgle gnrale, ils ne sont prescrits que pour une dure courte (15 jours) afin de prvenir la survenue dune maladie srique induite par le SAL. Il ne sagit en aucun cas dun traitement de fond.

    Greffe de moelle ou traitement immunosuppresseur ? Les mesures symptomatiques (transfusions ou antibiothrapie) sont des mesures durgence. Le choix entre immunosuppression et greffe est fonction : 1) de lexistence ou non dun donneur HLA-gnoidentique (de la fratrie)

    [25 % de probabilit] ; 2) de la gravit de la maladie (svre voire trs svre versus non svre,

    selon les critres internationaux) ; 3) de lge du patient [enfant versus adulte jeune (40-45 ans), versus

    adulte]. Compte tenu de ces remarques, les options thrapeutiques sont les suivantes : - la greffe de moelle est le traitement de rfrence des AM svres du

    sujet jeune (< 45 ans) qui a un donneur HLA identique de la fratrie ; - le traitement immunosuppresseur par SAL + ciclosporine (avec ou sans

    G-CSF) pour les formes les plus svres, est le traitement de premire intention chez les patients plus gs ou chez les patients (la majorit) qui nont pas de donneur identique dans la fratrie.

    Les tudes comparant ces 2 modalits thrapeutiques donnent des rsultats parfois contradictoires favorisant soit la greffe, soit limmunosuppression. Cependant, ces tudes nincluent pas toujours les mmes types de patients (patients plus jeunes avec des maladies plus svres dans les sries de patients greffs ; moins bons rsultats de limmunosuppression chez les enfants, etc.).

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    HAS/Service Maladies chroniques et dispositifs daccompagnement des malades Fvrier 2009 -29-

    Le risque de complications long terme avec les 2 options thrapeutiques fonde le choix thrapeutique. - aprs immunosuppression, le risque de mylodysplasie ou de leucmie

    aigu est respectivement de 9.6 % et 6.6 % 10 ans. Ce risque dhmopathie mylode secondaire est dautant plus important que le sujet est g, a t splnectomis, ou a reu plusieurs traitements immunosuppresseurs. Enfin, des tudes japonaises ont mis lhypothse que le G-CSF prescrit fortes doses et pendant de nombreux mois augmente ce risque de mylodysplasie ;

    - aprs greffe de moelle, le risque de tumeur solide secondaire est significativement plus important que dans la population gnrale ; leur incidence est de lordre de 5 % 10 ans et est lie lutilisation de lirradiation dans le conditionnement, et la maladie chronique du greffon contre lhte (ce dautant que cette dernire est trait par azathioprine) ;

    - enfin, avec les 2 types de traitement, le risque de complications non noplasiques, telles les ncroses osseuses induites par les corticodes est non ngligeable.

    Le centre de rfrence considre que le traitement des AM acquises, chez un patient jeune (moins de 50 ans), consiste (en labsence de donneur HLA-gnoidentique) en lassociation SAL+ciclosporine. Il ny a aucune place, en premire intention pour lutilisation de MMF, des andrognes, ou du cyclophosphamide. La place du G-CSF, la phase initiale, doit tre rserve des patients ayant des infections svres (cette place est amene tre rvise quand les rsultats de ltude EBMT (close en avril 2008) seront connus. La place du SAL chez des patients plus gs, doit tre discute au cas par cas en fonction de la svrit de la maladie et des risques infectieux encourus par le patient. Traitement des formes modres daplasie mdullaire Ces formes modres ncessitent parfois une surveillance simple. Le traitement de rfrence des formes non svres du sujet jeune (moins de 50 ans) est lassociation SAL + ciclosporine. Les patients plus gs peuvent tre traits par ciclosporine seule, ou par andrognes.

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    HAS/Service Maladies chroniques et dispositifs daccompagnement des malades Fvrier 2009 -30-

    Spcificit du syndrome Aplasie/HPN Entre 20 et 30 % des aplasies autrefois considres comme idiopathiques ont un clone HPN dtect par cytomtrie en flux. Environ 25 % des formes hmolytiques dHPN volueront vers une forme aplasique. Laplasie dominant un tableau clinique dans un syndrome aplasie/HPN doit tre prise en charge comme une aplasie acquise par greffe ou traitement immunosuppresseur. Seule la survenue dune forme hmolytique ou dune thrombose dans le cadre dun syndrome aplasie/HPN doit faire poser lindication dun traitement par Eculizumab.

    Traitement des aplasies constitutionnelles Traitement et suivi de lanmie de Fanconi. Le traitement symptomatique des diffrentes atteintes justifie une prise en charge pluridisciplinaire faisant intervenir de nombreux pdiatres spcialiss : hmatologiste, endocrinologue, chirurgiens (orthopdiste, urologue). Traitement symptomatique - Les transfusions doivent tre parcimonieuses. Une anmie modre est

    habituellement bien tolre. Concernant la thrombopnie, le seuil transfusionnel dpend plus du contexte que de la numration plaquettaire : il peut parfois tre abaiss 10 000 chez lenfant nayant pas dhmorragie, dont la famille est duque, et qui peut tre transfus rapidement en cas dhmorragie. Des transfusions plaquettaires trop nombreuses exposent un risque dimmunisation, qui est important chez ces enfants non immunodprims, et qui conduit linstallation dun tat rfractaire avec absence de rendement lors des transfusions plaquettaires. La vaccination contre le virus de lhpatite B est systmatique ;

    - lintrt des facteurs de croissance hmatopotique en administration continue na pas t dmontr. Le G-CSF peut tre prescrit lors du traitement dun tat infectieux svre pour augmenter transitoirement le chiffre des polynuclaires ;

    - le traitement par andrognes est rgulirement efficace et permet dviter le recours aux transfusions, ou larrt de celles-ci si lenfant est dj transfus. Il est indiqu en attente de lidentification dun donneur de moelle, en labsence de donneur familial disponible. La dose initiale est de lordre de 0,5 mg/kg/j (northandrolone) ; secondairement on cherchera diminuer les doses. Le dlai de rponse est de 2 3 mois. Lhmoglobine remonte en premier, puis les neutrophiles, puis les plaquettes. La rponse est le plus souvent incomplte mais permet une bonne qualit de vie sans recours aux transfusions. La toxicit associe est nanmoins importante : virilisation, avance de lge osseux, adnomes hpatiques.

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    HAS/Service Maladies chroniques et dispositifs daccompagnement des malades Fvrier 2009 -31-

    Traitement curatif - Seule la greffe de moelle est curative et permet dviter lvolution vers

    une leucmie. La date de ralisation de celle-ci dpend de lge dapparition des manifestations hmatologiques et du type de donneur disponible. Si le donneur est un membre de la fratrie HLA-identique, (aprs vrification de labsence dune anmie de Fanconi), la greffe sera ralise ds que lenfant atteint a des cytopnies assez svres pour justifier des transfusions (le nombre de transfusions ralises avant greffe influe ngativement sur le pronostic). Le conditionnement de la greffe prend en compte la sensibilit de ces enfants la chimiothrapie et aux radiations ionisantes (faibles doses de cyclophosphamide, irradiation limite, association ventuelle du SAL) ;

    - les rsultats des greffes gno-identiques sont satisfaisants avec une probabilit de survie 2 ans de 66 % dans une tude de lIBMTR portant sur 150 enfants ;

    - la premire greffe de sang de cordon ralise en 1989, concernait un enfant atteint dAF. Les greffes de sang de cordon gno-identiques constituent actuellement une approche thrapeutique valide dans cette indication ;

    - la dcision de greffe est plus difficile quand le donneur est non apparent, compte tenu des rsultats initiaux de ces greffes. Nanmoins, ces greffes ont vu leur pronostic samliorer rcemment grce une modification du conditionnement voire une slection de cellules CD34 positives permettant, de facto, une dpltion lymphocytaire T ;

    - la thrapie gnique, devenue thoriquement possible depuis lidentification des gnes en cause, fait lobjet dessais cliniques en 2008.

    Suivi - Le suivi initial est domin par la surveillance du dveloppement de

    latteinte hmatologique et par la prise en charge des diffrentes atteintes extrahmatologiques ;

    - un soutien psychologique de lenfant, et de ses parents, est galement important ;

    - plus long terme, viennent sajouter la prise en charge des ventuelles complications ou squelles lies aux diffrents traitements (andrognes, transfusion, greffe de moelle) et le dpistage des noplasies, en particulier celles sigeant au niveau des voies arodigestives suprieures. Ce risque de cancer semble particulirement important chez les patients greffs avec une incidence projete 8 ans de 24 % ; sont discuts, en dehors du rle de lanomalie gntique, limpact ngatif du conditionnement de la greffe (irradiation) et de la raction chronique du greffon contre lhte.

    Dyskratose congnitale - Il ny a pas de traitement spcifique. Les andrognes peuvent tre

    efficaces sur linsuffisance mdullaire. Lintrt des facteurs de croissance hmatopotique en traitement de fond nest pas dmontr. Le

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    G-CSF peut nanmoins tre ponctuellement utile en cas dinfection svre chez un patient neutropnique mais conservant un certain degr de granulopose. Le traitement est principalement symptomatique ;

    - le seul traitement de fond de linsuffisance mdullaire est la greffe de moelle allognique. Celle-ci permet la correction de laplasie, ce qui tmoigne de la normalit du micro-environnement mdullaire. Nanmoins les rsultats moyen terme des greffes ont t jusqu maintenant mauvais en raison dune incidence particulirement leve de complications postgreffe (pneumopathies, maladie veino-occlusive du foie, microangiopathie thrombotique) pouvant traduire une sensibilit particulire de ces patients aux conditionnements utiliss (irradiation corporelle totale, busulfan). Le bnfice de lutilisation dun conditionnement moins toxique (cyclophosphamide et SAL) reste valuer. Lvolution propre de la maladie complique en effet lanalyse de lvolution long terme de ces patients, en particulier au niveau pulmonaire ;

    - la greffe de moelle nest, a priori, susceptible de gurir que latteinte mdullaire et non lensemble des manifestations de la maladie. Ces patients doivent donc faire lobjet dune prise en charge multidisciplinaire pendant toute leur vie ;

    - la thrapie gnique reste, en 2008, une approche thrapeutique trs thorique.

    Autres aplasies mdullaires constitutionnelles. Du fait de leur extrme raret, leur traitement nest pas codifi mais il peut faire appel la greffe de cellules-souches hmatopotiques.

    Autres traitements Interruption des traitements mdicamenteux suspects. Correction des ventuels effets indsirables des traitements :

    traitements antihypertenseurs ; hygine bucco-dentaire (prvention de lhypertrophie gingivale) ; hydratation dau moins 2 litres par jour chez ladulte.

    Traitement curatif ou prventif des infections fungiques.

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    4. Suivi dun patient atteint daplasie mdullaire

    4.1. Objectifs valuation de lefficacit du traitement. valuation de la tolrance du traitement (recherche deffets indsirables). Adaptation du traitement. valuation de lobservance. valuation de lvolution de la maladie. valuation de lamlioration des connaissances du patient concernant sa

    maladie. Poursuite de lducation et de laccompagnement du patient et de son

    entourage. Recherche du dveloppement dune ventuelle comorbidit.

    4.2. Professionnels impliqus dans le suivi cf. Professionnels impliqus dans le traitement. Dautres professionnels de sant pourront tre impliqus, en fonction de la survenue de complications directement lies lvolution de la maladie.

    4.3. Rythme et contenu des consultations Le suivi du patient atteint dAM doit tre ralis par lhmatologiste (adulte et pdiatrique) et par le mdecin traitant, dans une troite collaboration. Chez les patients rpondeurs (indpendance transfusionnelle et PN suprieurs 109/L), la surveillance alterne entre lhmatologiste et le mdecin gnraliste peut tre envisage tous les 2 3 mois.

    Suivi posttransfusionnel Contrle de lhmogramme pour dfinir le rythme transfusionnel et

    apprcier le risque infectieux ; Surveillance dune iatrognie :

    recherche dune allo-immunisation : RAI au 10e jour, RAI 1 mois plus tard ;

    recherche dune maladie infectieuse transmissible srologies virales au quatrime mois (anticorps anti-VHC, anti-VIH1+2, anti-HBc, antigne HBs) et dosage des ALAT ;

    recherche dune surcharge en fer (ferritinmie).

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    Surveillance du traitement par ciclosporine Hmogramme. Dosage de la magnsmie. Bilan hpatique (ASAT, ALAT, GT, phosphatases alcalines, bilirubine

    totale). Bilan rnal : ionogramme sanguin, urmie, cratininmie et calcul de la

    clairance de la cratinine. Exploration dune anomalie lipidique (CT, HDL-C, TG, calcul de la

    concentration plasmatique de LDL-C).

    4.4. Examens complmentaires Chez les patients non greffs, mylogramme systmatique environ une

    fois par an avec caryotype mdullaire (dans les annes qui suivent le traitement initial) dans le suivi post-SAL + ciclosporine (rponse thrapeutique, surveillance de la survenue de SMD).

    En cas de traitement chlateur du fer : surveillance adapte au mdicament chlateur utilis.

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    Annexe 1. Listes des participants llaboration de ce guide Ce travail a t coordonn par le Professeur Grard Soci - hmatologiste et le Docteur Thierry Leblanc Pdiatre Centre de rfrence des aplasies mdullaires Hpital Saint-Louis Paris, en liaison avec le Docteur Emmanuel Corbillon, chef de projet du service Maladies chroniques et dispositifs daccompagnement des malades, et ralis avec les participants suivants : Pr Andr TICHELLI hmatologiste Hpital Universitaire de Bales,

    Suisse Pr Jean Yves CAHN, prsident de la Socit Franaise dHmatologie

    hmatologiste CHU de Grenoble Pr Norbert IFRAH hmatologiste CHU dAngers Dr Georges ANDREU hmatologiste transfusionniste Institut

    national de la Transfusion sanguine Paris Pr Pierre BORDIGONI hmatologiste CHU Nancy Pr Franois DREYFUS hmatologiste Hpital Cochin Paris Pr Pierre FENAUX hmatologiste -Hpital Avicenne Bobigny Pr Bertrand GODEAU interniste - Hpital Henri-Mondor Crteil Dr Norbert VEY hmatologiste Institut Paoli Calmette Marseille Dr Francis GASPARI Mdecin conseil Caisse nationale dassurance-

    maladie des travailleurs salaris Paris Mme Sarah JENNY Association Connatre et Combattre les

    Mylodysplasies Paris Mme Sandrine GRICAR Association HPN FRANCE/Aplasie

    Mdullaire Paris

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    Annexe 2. Conduite tenir dans les situations urgentes Anomalies ncessitant lhospitalisation en urgence Fivre mal tolre et tat de choc. Angine ulcroncrotique ou rsistante aux antibiotiques. Fivre leve aprs prise de mdicament. Fivre rsistante aux antibiotiques. Toute fivre associe une neutropnie infrieure 500/mm3. Purpura ptchial avec syndrome hmorragique. Thrombopnie infrieure 10 000/mm3, mme sans syndrome

    hmorragique. Anmie mal tolre (cardiovasculaire et crbral).

    Apprcier la tolrance dune anmie Devant toute anmie, doivent tre recherchs des signes de gravit avant la prise de dcision thrapeutique, en particulier transfusionnelle : plus que les signes biologiques (taux dhmoglobine), ce sont certains signes fonctionnels (dyspne au moindre effort, vertiges, tachycardie mal supporte, dmes, angor, signes dficitaires vasculaires) ; ils dpendent de lintensit de lanmie mais aussi de lge, de la rapidit dinstallation de lanmie, de lexistence de maladies antrieures, en particulier cardio-vasculaires.

    Conduite tenir chez un patient fbrile avec une neutropnie

    En ville Il sagit dune urgence diagnostique et thrapeutique ncessitant une prise en charge immdiate en milieu spcialis.

    lhpital tablir la diffrence avec laplasie attendue, survenant chez un malade ayant reu une chimiothrapie (tlphoner au service qui a administr la chimiothrapie). Lexamen clinique rpt cherche des foyers infectieux, des signes de mauvaise tolrance hmodynamique. Souvent trs pauvre (absence de polynuclaires), il risque dtre faussement rassurant.

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    La prise en charge comporte 3 volets : diagnostique, infectieux, surveillance Volet diagnostique :

    Enqute tiologique : prises mdicamenteuses, Mylogramme, Interrompre tout traitement mdicamenteux non indispensable ;

    Volet infectieux : En urgence : antibiothrapie dbute au plus tard 6 heures aprs le

    dbut de la fivre, ds les prlvements raliss et sans attendre leurs rsultats, antibactrienne large spectre, probabiliste et secondairement ajuste, en IV doses adaptes,

    prcde par des hmocultures rapproches, ECBU, ou tout prlvement microbiologique dintrt,

    Pose dune voie veineuse, Radiographie thoracique, Mesure de la SaO2 qui peut tre abaisse de faon prcoce, Mesures disolement du malade.

    Volet surveillance clinique et biologique : Dclaration au Centre de Pharmacovigilance si aplasie

    mdicamenteuse, Fourniture au malade de la liste des mdicaments contre-indiqus.

    Apprcier le risque hmorragique devant une thrombopnie Il ny a gnralement pas de risque hmorragique spontan tant que les plaquettes sont > 30 x 109/L sauf en cas de thrombopathie associe (insuffisance rnale, mdicament antiagrgant), de traitement anticoagulant associ, ou de lsion ou processus favorisant un saignement (lsion digestive, HTA mal contrle). Le risque dhmorragie est latent lorsque les plaquettes sont < 30 x 109/L ; Ce risque est accru : - par une thrombopathie associe ; - en cas de la prise danticoagulants ou des antiagrgants ou des AINS. Lindication dune transfusion de plaquettes simpose : - devant un saignement patent (purpura extensif, hmorragie

    cutanomuqueuse) ; - en cas dinfection associe ; - en prparation un acte invasif (biopsie mdullaire endoscopie).

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    Annexe 3. Rfrences Ades L, Mary JY, Robin M, Ferry C, Porcher R, Esperou H, et al. Long-term outcome after bone marrow transplantation for severe aplastic anemia. Blood 2004;103(7):2490-7. Agence franaise de scurit sanitaire des produits de sant. Transfusion de globules rouges homologues : produits, indications, alternatives. Argumentaire, transfusion de globules rouges en cas d'anmie chronique. Saint Denis: AFSSAPS; 2002. Agence franaise de scurit sanitaire des produits de sant. Transfusion de plaquettes : produits, indications. Recommandations. Saint Denis: AFSSAPS; 2003. Agence nationale d'accrditation et d'valuation en sant. Guide d'analyse de la littrature et gradation des recommandations. Paris: ANAES; 2000. Appelbaum FR, Barrall J, Storb R, Ramberg R, Doney K, Sale GE, et al. Clonal cytogenetic abnormalities in patients with otherwise typical aplastic anemia. Exp Hematol 1987;15(11):1134-9. Bacigalupo A, Hows J, Gordon-Smith EC, Gluckman E, Van Lint MT, Congiu M, et al. Bone marrow transplantation for severe aplastic anemia from donors other than HLA identical siblings: a report of the BMT Working Party. Bone Marrow Transplant 1988;3(6):531-5. Bacigalupo A, Hows J, Gluckman E, Nissen C, Marsh J, Van Lint MT, et al. Bone marrow transplantation (BMT) versus immunosuppression for the treatment of severe aplastic anaemia (SAA): a report of the EBMT SAA

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