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ANALYSE DU SECTEUR BOULANGERIE- PATISSERIE- VIENNOISERIES Un secteur où les nombreux acteurs doivent s’adapter aux nouveaux modes de consommation BOUTELDJA Alyssia FERNANDES Catarino GONCALVES Laura LARCHEVÊQUE Dimitri

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ANALYSE DU SECTEUR BOULANGERIE-

PATISSERIE-VIENNOISERIES

Un secteur où les nombreux acteurs doivent s’adapter aux nouveaux modes de consommation

BOUTELDJA Alyssia

FERNANDES Catarino

GONCALVES Laura

LARCHEVÊQUE Dimitri

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Abstract

Le secteur boulangerie-viennoiserie-pâtisserie a généré en 2013 plus de 13 milliards

d’euros de chiffre d’affaires. Il s’agit là d’un des secteurs alimentaires les plus importants en

France. Le marché est conditionné par l’opposition entre fabrication de pain artisanal et

production industrielle. Même si la consommation de pain est en constante diminution, le

secteur lui, ne fait que croître, car ses acteurs ont su s’adapter aux nouvelles habitudes de

consommation des français. Les entreprises Paul et Ladurée sont des arqué types de sociétés

qui ont su proposer aux français des produits adaptés à leurs modes de vie. Réserve

d’emplois, le secteur subit une importante crise des vocations, qui menace sa croissance.

Symbole du savoir-faire français, la tradition boulangère s’exporte de mieux en mieux, et des

continents tels que l’Asie et l’Amérique semble être les marchés d’avenir de la boulangerie-

viennoiserie-pâtisserie française.

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Table des matières

Abstract……………………………………………………………………………………………………2

Introduction………………………………………………………………………………………………4

I) Les acteurs qui composent le marché : entre fabrication traditionnelle et production

industrielle………………………………………………………………………………………………..5

A) Trois catégories d’entreprises se partagent le marché……………………………………………………………….5

B) Les autres acteurs qui composent l’environnement de la boulangerie-viennoiserie-pâtisserie….10

II) Un secteur qui s’est totalement métamorphosé en l’espace de quelques années…………..15 A) Une baisse inéluctable du nombre de boulangeries traditionnelles, favorisé par l’apparition de nouveaux concurrents et par les nouvelles habitudes de consommation des français……………………15

B) Une gamme de produit qui ne cesse de s’élargir et des prix qui augmentent sans cesse C) Une offre diversifiée pour des consommateurs toujours plus exigeants…………………………………….17

III) Un secteur difficile d’accès qui constitue pourtant un vivier d’emplois considérable……21 A) Un secteur difficile à pénétrer et qui demande un investissement considérable………………………21 B) Un secteur qui recrute mais qui souffre pourtant d’une crise des vocations…………………………….24 C) Mieux choisir ses matières premières pour s’inscrire pleinement dans une optique de développement durable………………………………………………………………………………………………….............26 D) Un savoir-faire français dont les pays étrangers sont particulièrement friands……………………….28

IV) Une profession très réglementée et représentée par un grand nombre d’institutions…….29 A) Un secteur sans cesse sous contrôle afin de garantir la santé publique……………………………………29 B) Du fait de son importance, c’est un des secteurs les plus représentés syndicalement, institutionnellement et politiquement…………………………………………………………………………………………30

V) Paul : une entreprise en pleine expansion……………………………………………………….32 A) La stratégie marketing déployée par le réseau de boulangeries Paul……………………………………....33 B) La mise en œuvre stratégique d’une politique marketing/stratégie spéciale………………………….…34

VI) Ladurée : une affaire familiale qui développe la diversification…………………………….38 A) Une stratégique marketing qui se doit d’être cohérente……………………….…………………………………39 B) La mise en œuvre stratégie marketing à travers un univers…………………………………………………….41

Conclusion…………………………….………………………….…………...…………………..…….46 Sitographie………………………………………………………………………………………………47

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Introduction

Le secteur de la boulangerie-pâtisserie est un secteur porteur de l’économie française et mondiale. Les français restent fidèles à leurs habitudes de consommation et ne délaissent pas les produits traditionnels phares qui rythment leur quotidien tels que les pâtisseries, le pain et les viennoiseries. En 2011, la boulangerie-pâtisserie a généré un chiffre d’affaires de 13 milliards d’euros, soit une progression de 3,4% par rapport à 2010 selon l’INSEE. D’autres parts, selon les mêmes sources, huit français sur dix assurent acheter quotidiennement leur pain en boulangerie. Ainsi, 20 millions de français poussent chaque jour les portes d’une boulangerie.

Ces produits occupent une place de prédilection dans la culture gastronomique française et rayonnent depuis plusieurs années dans le monde entier. Fort de son image de luxe et d’art de vivre, ce savoir-faire s’exporte à merveille sur l’ensemble du globe Ainsi, en 2012, la boulangerie-pâtisserie française a réalisé 10% de son chiffre d’affaire grâce à l’exportation et prêt de 215 000 tonnes de pain ont été exportées soit une augmentation de 5% par rapport à l’année précédente. De nouveaux marchés ouvrent leurs portes grâce au développement des pays émergents qui voient le pouvoir d’achat de leur population augmenter. L’année dernière, la consommation de pain a augmenté de prêt de 3% en Asie. Le marché asiatique est devenu en quelques années la cible des grands industriels français mais également de quelques artisans. Des mastodontes tels que « Pomme de Pain » tentent de poursuivre leur implantation en Afrique du Nord alors que le « Grenier à pain » s’implante en Chine, au Japon et au Vietnam. Certains petits artisans connaissent un succès incroyable et se développent de façon vertigineuse à l’étranger. C’est le cas de Pierre Hermé, déjà bien implanté en France, qui a ouvert des boutiques dans de nombreux pays comme le Qatar, Hong-Kong ou les Emirats Arabes Unis.

Le secteur de la boulangerie-pâtisserie est un secteur où s’affrontent de nombreux acteurs qui se livrent une lutte acharnée. C’est pourquoi, dans un premier temps, nous tenterons de définir les différents acteurs de ce marché. Dans un second temps nous analyserons les causes de la mutation de ce secteur au fil des dernières décennies. Par la suite, nous monterons que ce secteur est difficile d’accès. Pour finir nous exposerons les différentes réglementations qui régissent le secteur.

On illustrera notre raisonnement par deux exemples d’entreprises leaders sur le marché de la boulangerie-pâtisserie. Dans un premier temps, nous étudierons Paul, entreprise artisanale du groupe Holder, reconnue pour ses produits de qualité et son savoir-faire traditionnel. Dans un second temps, nous étudierons Ladurée, célèbre pour avoir mis à la mode le macaron et pour diversifier ses activités dans un univers inspiré à la fois de l’histoire de la France et de l’esprit con-temporain.

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I) Les acteurs qui composent le

marché : entre fabrication

traditionnelle et industrialisation

de la production

A) Trois catégories d’entreprises se partagent le marché

Aujourd’hui, le chiffre d’affaires du secteur boulangerie-pâtisserie-viennoiserie,

dépasse les 13 milliards d’euros. C’est le commerce de bouche qui génère le plus de profit.

Au total ce secteur regroupe près de 43 000 entreprises que l’on peut classer en trois types

de commerces :

Les boulangeries-pâtisseries artisanales qui fabriquent dans leur atelier des pains,

pâtisseries et viennoiseries frais vendus au détail.

Les terminaux de cuisson qui cuisent sur le lieu de vente les pains, pâtisseries,

viennoiseries fabriqués en boulangerie industrielle.

Les dépôts de pains qui ne cuisent ni ne fabriquent sur place.

70%

12%

2% 16%

Composition du secteur boulangerie-viennoiserie-pâtisserie

Boulangeries

Pâtisseries

Boulageries ou pâtisseries industrielles

Dépôt de pains

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Les boulangeries et pâtisseries artisanales

L’activité d’une boulangerie consiste à vendre au détail des pains, pains spéciaux,

viennoiseries, pâtisseries, glaces et des produits vendus en l’état. Une boulangerie artisanale

pétrie, façonne et cuit son pain elle-même et dans ses locaux. En zones rurales, certains

boulangers font du portage, c’est-à-dire livrent leurs produits chez l’habitant. Il arrive aussi,

toujours en zone rurale, que certains boulangers effectuent des dépôts de pains chez

d’autres commerçants. De plus en plus d’artisans proposent un service de restauration sur

place. Les artisans boulangers panifient chaque année 1,7 millions de tonnes de farine.

Les boulangeries traditionnelles détiennent 64% du marché de la vente de pains, elles

génèrent plus de 7 milliards d’euros de chiffres d’affaires répartis de la manière suivante :

- 54% générés par la vente de pains

- 36% générés par la vente de pâtisseries

- 10% générés par la revente de produits provenant de l’industrie agroalimentaire

10 milliards de baguettes sont vendus chaque année. La baguette représente 75% des

ventes de pains, le panier moyen d’un français en boulangerie varie en moyenne entre 2,20€

et 2,60€. Les boulangeries traditionnelles constituent le commerce de détail le plus

fréquenté par les français, environ 12 millions de personnes par jour. Deux tiers des

ménages s’y rendent 3 à 4 fois par semaine. On compte 32 000 entreprises dont 35 000

établissements. Il y a près d’une boulangerie pour 1 600 habitants. On estime le chiffre

d’affaires annuel moyen par entreprise à 273 000€. Le secteur emploie environ 160 000

personnes.

SALARIES +110 000

APPRENTIS +20 000

CHEFS D’ENTREPRISE +30 000

TOTAL PERSONNES OCUPPEES + 160 000

On pourrait penser qu’il s’agit d’un secteur très masculin car le travail y est très

physique. Or la répartition homme-femme est quasi-parfaite. En effet, on constate que les

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salariés sont à 51% des femmes, elles s’occupent pour la plupart des points de vente. 49%

sont des hommes, ils sont en charge pour la plupart de la fabrication du pain.

Le secteur BVP est un secteur très jeune, l’âge moyen des femmes est de 33,6 ans et 30,2

ans pour les hommes. Cette jeunesse s’explique par le fait que ce secteur embauche

beaucoup d’apprentis.

Même si ce secteur emploie beaucoup de travailleurs et qu’il existe plus de 30 000

entreprises, la plupart des entreprises emploient peu de salariés. En effet, 77% des

boulangeries-pâtisseries emploient moins de 6 salariés.

Chaque année se sont 1 000 boulangeries qui sont créées et 2 000 qui sont reprises.

Il existe trois centres principaux de dépenses pour une boulangerie-pâtisserie :

- la masse salariale

- les matières premières

- les charges externes (loyer, impôts, énergies, emballages…)

0 SALARIÉS

1 À 2 SALARIÉS

3 À 5 SALARIÉS

6 À 9 SALARIÉS

10 À 19 SALARIÉS

20 À 49 SALARIÉS

50 SALARIÉS

ET +

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

0,21

0,26

0,3

0,15

0,07

0,01 0

Répartition des boulangeries selon le nombre de salariés

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La boulangerie et la pâtisserie sont des activités très gourmandes en main d’œuvre,

car il s’agit d’une activité de transformation. Le personnel représente donc une charge très

importante pour les entreprises. Les charges de personnel représentent 30% des charges

totales pour les entreprises de moins de 10 salariés et 50% pour celles de plus de 10 salariés.

La main d’œuvre d’une boulangerie-pâtisserie est composée de différents postes :

- l’exploitant : il gère l’établissement et peut intervenir dans la production ;

- le conjoint de l’exploitant : dans la plupart du temps il s’occupe de la vente de la pro-

duction

- le personnel de production : personnel qui s’occupe de la fabrication des produits

- le personnel de vente

Les terminaux de cuisson

Chaque année la boulangerie industrielle prend 1% de parts de marché à la

boulangerie artisanale.

Les terminaux de cuisson sont des lieux où des pièces de pains, de pâtisseries et de

viennoiseries sont cuites et vendues. Celles-ci sont fabriquées de manière industrielle dans

des usines. Surgelées, elles sont envoyées aux terminaux de cuissons où elles seront cuites

sur place.

On distingue différents types de terminaux de cuisson.

50%

25%

25%

Principales charges

Masse salariale

Matières premières

Charges externes

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Il y a les grandes surfaces, tel que Carrefour, Leclerc, Auchan… Ces dernières

contrôlent 25% de la production et distribution de pain. Les produits sont fabriqués durant la

nuit dans des usines appartenant à l’enseigne ou par des sous-traitants. Livrés au petit

matin, les produits sont cuits par des salariés qui n’ont, pour la plupart, aucune qualification

dans le domaine. Ce mode de fonctionnement permet d’éviter les étals vides ou de faire

attendre les clients. Grâce à la surgélation des produits, les magasins peuvent cuire les

aliments à toutes heures de la journée, et ainsi ravitailler les étals. Les produits vendus sont

de plus en plus nombreux, la gamme de produit est sans cesse élargie. Ces entreprises

tentent de séduire le plus grand nombre et au moindre prix. En effet, la centralisation de la

production, permet aux grandes surfaces de faire des économies d’échelles. Ces grands

distributeurs n’essayent pas de concurrencer les boulangeries artisanales sur la qualité du

produit, ils ne cachent pas la provenance de leurs pains, pâtisseries et viennoiseries. Ils

misent sur le large choix de produits à bas prix qu’ils proposent, même si la qualité est

moindre, ils rendent abordables des produits qui ne l’étaient pas pour certaines personnes.

Cependant, il est important de noter que la qualité des produits se rapproche toujours un

peu plus de celle des produits artisanaux.

Les réseaux de franchises spécialisés en boulangerie-pâtisserie-viennoiserie,

constituent la deuxième principale catégorie de terminaux de cuisson. Ils génèrent un chiffre

d’affaires annuel de plus d’un milliard d’euros. On compte aujourd’hui près de 3 500 points

de vente, ces franchises contrôlent 11% de la production et distribution de pains. Les

principales enseignes sont : Paul, La Mie Câline, Le Pétrin Ribeirou, Les Fromentiers, Sicard,

Histoires de Pain, La Panière, L’Epi gaulois, Brioche Dorée… Le fonctionnement est

quasiment le même que pour les grandes surfaces. Les produits sont confectionnés de

manière industrielle dans des usines, appartenant aux marques ou sous-traitantes. Une fois

surgelés, les produits sont livrés dans les points de vente puis cuits sur place. Même si le

mode opératoire est le même, la philosophie de ces chaînes de restauration rapide est

différente de celle des grandes surfaces. En effet Paul, La Mie Câline et les autres mettent en

avant la tradition française et la solvabilité de leurs produits. Tout est fait pour faire croire

qu’il s’agit de produits fabriqués de manière traditionnelle et dont la qualité est semblable à

celle que l’on retrouve dans les boulangeries artisanales. Ces enseignes reprennent les codes

de la boulangerie traditionnelle. Pouvoir dire que les produits vendus sont cuits sur place

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légitime ce positionnement. Mais il ne faut surtout pas que les clients se rendent compte

que les produits sont fabriqués de manière industrielle. C’est pourquoi des « artifices » sont

utilisés afin que le client ne se pose pas trop de questions : décorations d’entant, produits

traditionnels, mise en avant de la tradition française… Tout est fait pour renvoyer à

l’artisanat traditionnel. Le client oublie qu’il s’agit de grandes chaînes qui comptent des

dizaines voire des centaines de magasins. Ce genre de point de vente veut se différencier des

fast-foods, en se positionnant en tant que défenseurs du slow-food. Ils prônent des produits

de qualités et sains pour le corps. De plus en plus de français n’hésitent donc plus à déserter

les boulangeries traditionnelles pour se rendre dans ce genre d’établissements.

Les dépôts de pains

La troisième et dernière branche du secteur de la boulangerie-pâtisserie-viennoiserie,

est celle des dépôts de pains. Les dépôts de pains sont des établissements qui vendent du

pain, mais aussi des viennoiseries et pâtisseries, qui ont été préparées et cuits à l’extérieur.

Ces entreprises peuvent prendre plusieurs formes :

- cantines/cafétérias d’administrations ou d’entreprises

- points de vente de certaines chaînes de restauration

- certains hypermarchés et supérettes

- certains commerces en zone rurale : épiceries, papeteries, bar-tabacs

Les dépôts de pains représentent un très faible pourcentage dans le secteur boulangerie-

viennoiserie-pâtisserie. Pour une majorité des français le fait que le pain soit cuit sur place et

un critère de choix essentiel.

B) Les autres acteurs qui composent l’environnement de la

boulangerie-viennoiserie-pâtisserie

Des fournisseurs qui accompagnent les entreprises dans tout le

processus de production ainsi que de commercialisation

Bien évidemment, la matière première la plus utilisée par les boulangeries est la

farine. Dans la plupart des cas ce sont des minotiers qui fournissent la farine. Une minoterie

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est l’endroit où le grain est transformé en farine. En France, il existe 471 moulins pour 392

entreprises. Les boulangeries se fournissent aussi chez des groupements d’achat ou des

coopératives. Il arrive que certains minotiers se portent caution pour des boulangers qui

lancent leur activité auprès des établissements de prêts, moyennant l’utilisation exclusive de

leur farine, on parle de convention de fourniture. En ce qui concerne l’activité de pâtisserie,

les entreprises se fournissent chez les minotiers ou chez des grossistes, certaines se

fournissent directement en usine. De plus en plus de boulangeries ont recours aux

groupements d’achats afin de diminuer les coûts.

Depuis les années 80’, un nouveau mode de partenariat se développe : les

partenariats d’enseignes. Ce genre de partenariats unie un boulanger à un meunier. Le

meunier soutient financièrement, commercialement et techniquement le boulanger, et en

échange ce dernier s’engage à utiliser uniquement les farines du minotier. Ce système a fait

un grand nombre d’émules, et la société qui a su en profiter le mieux est le groupe Banette

SA. En effet, près de 3 000 boulangers sont en partenariat avec le meunier. La baguette

Banette, créée en 1981, est devenue la marque de baguette la plus connue des français.

Lorsqu’un artisan engage un partenariat avec un meunier il se voit offrir de nombreux

services. En effet, le minotier offre un important suivit qui tend à fidéliser l’artisan. Ainsi,

Banette et les autres minotiers effectuent des contrôles de qualité, ils proposent aussi un

service d’agencement de magasin, des animations autour du produit et aussi des spots

télévisés. Plus de 10 000 artisans boulangers ont recours au partenariat d’enseigne, les

marques les plus connues sont : la Ronde des Pains (1 500 artisans), Meuniers de France

(3 000 artisans), Viron (500 artisans), Moulins Soufflet Pantin, Générale des Farines de

France…

Les industries de BVP (Boulangerie-Viennoiserie-Pâtisserie) sont des fournisseurs de

plus en plus importants dans le secteur. En effet, les industries BVP proposent des produits

tous faits d’une qualité très proches des produits fabriqués dans les boulangeries artisanales.

Cette industrie emploie près de 35 000 salariés travaillant dans 240 entreprises. Elle

représente environ 33,9% du marché du pain, 75% du marché de la viennoiserie et 20% du

marché de la pâtisserie, son chiffre d’affaires annuel dépasse les 6 milliards d’euros. Les

entreprises BVP fournissent de plus en plus d’artisans boulangers. Leur principaux clients

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restent les supermarchés et hypermarchés, elles fournissent aussi les collectivités et

restauration rapide, les terminaux de cuisson et enfin les hôtels-restaurants.

L’industrie agroalimentaire constitue la plus grande menace pour les

boulangeries traditionnelles mais aussi pour les boulangeries industrielles

Si l’on se glisse dans la peau des boulangeries traditionnelles, il y a trois principaux

concurrents :

- les points de vente équipés de terminaux de cuisson

- les terminaux de cuisson des supermarchés

- les différents établissements de restauration rapide (croissanteries, fast-foods, etc.)

Sans oublier les particuliers, qui sont de plus en plus nombreux à faire leur propre pain. Une

étude de 2009 a montré que 27% des ménages étaient équipés d’une machine à pain.

10%

54%

22%

14%

Principaux marchés des industries du BVP

Hôtels-restaurants et boulangeries artisanales

Supermarchés et hypermarchés

Collectivités et restauration rapide

Terminaux de cuisson

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Si l’on considère le marché de la boulangerie-viennoiserie-pâtisserie dans son ensemble, en

prenant en compte ses trois principaux acteurs. Les concurrents directs sont les

établissements qui vendent des produits qui ne font pas partis des habitudes alimentaires

des français. C’est-à-dire les produits de substitution aux pains à la française, aux

viennoiseries, aux pâtisseries françaises, aux sandwiches, etc. Ces produits sont vendus par

la grande distribution ou bien par les établissements de restauration.

Les ménages sont les clients les plus importants du secteur, leur

consommation varie selon l’âge

En tant que commerce de bouche, les clients du secteur boulangerie-viennoiserie-

pâtisserie sont bien évidemment les ménages. Ils sont 20 millions chaque jour à fréquenter

un établissement qui vend du pain. 98% des français consomment du pain. Une étude

réalisée en 2010 portant sur le comportement et les habitudes de consommation

alimentaire des français a montré que la consommation de pain différait selon l’âge. Ainsi,

on constate que les plus de 65 ans consomment 46% plus de pain que les 20-24 ans, pour

cette catégorie d’âge le pain reste un aliment de base, quasiment indispensable. L’étude a

démontré que 54% des enfants, 68% des adolescents et 85% des adultes consommaient du

pain régulièrement. Mais seulement 1% des enfants, 2% des adolescents et 9% des adultes

en consomment à chaque repas. Ces chiffres démontrent que les adultes représentent les

plus gros clients du secteur.

64% 11%

25%

Parts de marché de la production/distribution de pain

Boulangeries-pâtisseries traditionnelles

Terminaux de cuisson

Hypermarchés et supermarchés

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La consommation de pain ne varie pas selon la catégorie socioprofessionnelle, les ménages

aisés consomment autant de pain que les moins aisés. Le pain est un aliment universel et de

plaisir, son prix abordable le rend accessible à tous. Il est ancré dans les habitudes des

français.

Certains hôtels et restaurants sont aussi des grands consommateurs de pains, viennoiseries

et pâtisseries. Ils utilisent souvent ses produits comme un argument commercial, proposer

du bon pain reflète l’image de l’établissement.

Tous les français, peu importe leur classe sociale, sont fidèles au pain. Cependant la

consommation de pain semble être conditionnée par l’âge du consommateur. En effet, plus

la personne est jeune, moins elle consomme de pain. Les entreprises du secteur doivent

donc s’adapter aux attentes des jeunes consommateurs et aussi les convaincre qu’il s’agit là

d’un aliment indispensable. Même si la France est un pays à la population vieillissante, les

enfants et les adolescents représentent une clientèle potentielle très importante. N’oublions

pas que ce sont les adultes de demain, il faut donc faire du pain un repère alimentaire et

social.

Aussi, il serait judicieux pour les entreprises françaises de se lancer dans des stratégies de

diversification. La gastronomie française est un art reconnue dans le monde entier, nos

produits ont une forte symbolique auprès des pays étrangers. Il faudrait donc surfer sur

cette vague en exportant notre savoir-faire. Certaines entreprises françaises ont tentés le

pari avec succès. Des marchés au potentiel énorme restent à conquérir.

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II) Un secteur qui s’est totalement

métamorphosé en l’espace de

quelques décennies

A) Une baisse inéluctable du nombre de boulangeries traditionnelles,

favorisée par l’apparition de nouveaux concurrents et par les nouvelles

habitudes de consommation des français

Au début des années 70’, la France comptait plus de 50 000 boulangeries artisanales.

En l’espace de 40 ans, le pays a perdu près de 20 000 établissements. La période d’après-

guerre a vu la consommation de pain se modifier totalement. Jusqu’à la fin de la guerre, le

pain était la base de l’alimentation, un français en consommait en moyenne 900 grammes

par jour. Le pain était à cette époque, l’aliment le plus abordable. Il offrait de plus une

source d’énergie non négligeable. Cette baisse très importante du nombre de boulangeries

traditionnelles s’explique en grande partie par l’exode rural et aussi par la concurrence des

grandes surfaces, des terminaux de cuisson et des chaînes de boulangeries. Dès les années

50’, certains hypermarchés ont commencés à vendre du pain, mais aussi des viennoiseries et

des pâtisseries. L’engouement qu’on connut les hypermarchés a favorisé cette pratique.

Dans les années 80’ des entreprises, qui étaient à la base des boulangeries traditionnelles,

ont décidées de multiplier leurs points de vente et d’industrialiser leur production. Certaines

de ces entreprises sont très vite devenues des grandes chaînes possédant des points de

vente dans tout l’hexagone. Cette nouvelle concurrence a asphyxié les boulangeries

traditionnelles qui ont pris du temps à comprendre que les habitudes des français étaient en

train de changer.

La plupart du temps ce sont de petites entreprises qui disparaissent ainsi que celles situées

en zones rurales qui souffrent de la désertification démographique. Les difficultés

rencontrées par les boulangeries traditionnelles s’expliquent aussi par le changement des

modes de consommation des français. En effet, aujourd’hui un français mange en moyenne

quotidiennement 138 grammes de pains, 3 fois moins qu’en 1945. De plus, le repas du midi

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se prend de plus en plus hors domicile, ce qui réduit fatalement la fréquentation des

boulangeries traditionnelles.

Pendant près de deux décennies, le pain était considéré comme un aliment qui faisait

grossir. Il était synonyme de surpoids pour beaucoup de français. Cette mauvaise image a

aussi contribué au déclin du secteur.

Cependant, cette tendance ne cesse de ralentir. Aujourd’hui, il semble même que la

situation se soit stabilisée, un seuil semble avoir été franchi. On observe un ralentissement

du nombre de boulangeries qui ferment. De plus, les parts de marchés contrôlées par les

terminaux de cuisson et les hypermarchés semblent se stabiliser. Les entreprises artisanales

traditionnelles ont su réagir. Elles s’adaptent désormais aux nouveaux modes de

consommation des français. Dans une société où le temps est toujours plus compté, elles ont

su proposer une offre adaptée en développant une activité de snacking, très appréciée à

l’heure du déjeuner. Plus de 70% des boulangers proposent aujourd’hui une formule

déjeuner, ce chiffre atteint 95% à Paris. Cela fait quelques années que le pain est redevenu

un aliment phare de l’alimentation. Ses vertus nutritionnelles et son statut de symbole du

savoir-faire français séduit toujours plus de français. Désormais, les consommateurs ont

pour principaux critères de sélection la qualité et la solvabilité du produit. Les artisans

boulangers semblent l’avoir compris, en 1993 un décret a défini le pain de tradition

française. Ce décret a permis de relever le niveau de qualité des produits et aussi de

favoriser la diversité des produits. Désormais les consommateurs privilégient la qualité et

l’originalité.

Même si la consommation de pain est en légère baisse, environ 3%, le secteur de la

boulangerie-viennoiserie-pâtisserie est en croissance. Ce qui peut sembler être un paradoxe

vient du fait que le secteur ait su se diversifier et s’adapter aux nouvelles habitudes des

consommateurs.

Les parts de marché des trois principaux acteurs du secteur semblent se stabiliser.

Les consommateurs donnent de plus en plus d’importance à la qualité des produits. Ce qui

pourrait à terme favoriser les boulangeries artisanales. Cependant rien n’est écrit d’avance,

les entreprises qui sauront le mieux s’adapter aux nouvelles habitudes de consommation

seront celles qui tireront leur épingle du jeu. Ce sera à celles qui innoverons le plus et qui

garantiront la meilleure qualité qui sortiront vainqueur. La consommation de pain se

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stabilise elle aussi et rien n’indique qu’elle tende à ralentir dans les prochaines années. Au

contraire, elle va sûrement augmenter à cause de l’accroissement démographique. Le

secteur connaît une dynamique continue, il profite de l’engouement pour le sandwich et

aussi la nouvelle tendance du déjeuner économique. Pour se développer, les entreprises

vont devoir multiplier les offres déjeunées. Enfin, de plus en plus d’entreprises exportent ce

savoir-faire dans le reste du monde. L’internationalisation est sans conteste le principal

enjeu du secteur dans les années à venir.

B) Une gamme de produit qui ne cesse de s’élargir et des prix qui

augmentent sans cesse

Le secteur de la boulangerie-viennoiserie propose une multitude de produits, que l’on peut

répartir en 4 catégories :

- la boulangerie

- la pâtisserie

- la viennoiserie

- la sandwicherie

L’activité boulangère des entreprises du secteur génère la plus grande partie du chiffre

d’affaires total, environ 70%. Le produit le plus vendu est bien évidemment la baguette (270

grammes), cette dernière représente 75% des ventes de pains à elle seule. Le produit le plus

basique reste le pain (400 grammes) qui est d’ailleurs le produit le moins cher au kilo. On

compte aussi une multitude de pains spéciaux : campagne, seigle, son, au levain, céréales,

épeautre, froment etc… Les pains spéciaux représentent environ 18% de la vente de pain.

Sans oublier les pains régionaux : pain à soupe, tabatière, manchette, couronne, fougasse,

pain cordon, fouée, pain plié, faluche, tordu, pain paillasse… Il y a aussi le pain de mie, qui ne

cesse de gagner du terrain, il représente aujourd’hui 7% de la production. De nouveaux pains

adaptés à l’activité de snacking apparaissent : bagel, buns, pita…

La France est l’une des meilleures spécialistes en termes de pâtisserie, au fil des

siècles les recettes se sont accumulées. Il y a les incontournables : éclairs, religieuses, Paris-

Brest, Opéra, mille-feuilles, royal, et bien d’autres. L’activité pâtissière reste dans sa grande

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majorité artisanale, car elle compte beaucoup d’ingrédients et résulte d’un assemblage assez

complexe, c’est pourquoi il est difficile d’en automatiser la production. Les produits peuvent

différés selon les régions, les boulangers aiment mettre en avant les spécialités locales. Avec

le développement de l’alimentation nomade, de nouveaux produits apparaissent. Plus

adaptés aux snacking, ils séduisent de plus en plus de consommateurs et surtout des jeunes.

On note un réel engouement pour les muffins, cookies, brownies, etc.

La viennoiserie est depuis bien longtemps synonyme de croissants et pains au

chocolat. Les croissants représentent 40% de la production et le pain au chocolat 35%. Les

autres viennoiseries représentent 25% de la production.

Enfin, l’activité qui connait la plus grande croissance est le commerce du sandwich.

Pour répondre aux nouvelles attentes des consommateurs, les boulangers ne cessent

d’élargir leur offre déjeunée et donc leur gamme de sandwichs. Les sandwichs sont la

réponse parfaite à la nouvelle mode du snacking. Rapide à fabriquer, à manger et très

économique. On peut classer les sandwichs en quatre catégories. Il y a d’abord les

classiques, avec l’indétrônable jambon-beurre qui représente 60% de la production, les

sandwichs classiques représentent 85% de la production totale de sandwichs. Puis avec 7%

viennent les « gourmets », des sandwichs très consistants souvent chauds. Viennent ensuite

les « ethniques » avec 6% de la production, ces sandwichs reprennent les ingrédients et les

saveurs de cuisines étrangères. Enfin, viennent les « santé » qui ne représentent que 2% de

la production totale, ingrédients solvables et un nombre de calories très restreint. De

nouveaux pains sont de plus en plus utilisés : foccacias, pita, bagel, pain suedois, naan, etc…

En ce qui concerne le prix du pain, il connait une légère augmentation depuis le début

des années 2000. Cette augmentation s’explique par l’augmentation des coûts des matières

premières et des charges sociales, qui représentent 50% du prix d’une baguette. En 2000, le

prix au kilo d’une baguette était de 2.56€, en 2009 il était de 3.36€ soit une augmentation de

31%. Depuis 2010, la hausse du prix du pain s’est accentuée à cause des fluctuations du prix

des matières premières et du passage de la TVA à 7%. Au premier trimestre 2012, on a

enregistré une augmentation de 0,7%. Les viennoiseries et les pâtisseries souffrent aussi de

ces fluctuations, l’augmentation de leur prix est deux fois plus importante que pour le pain.

Au premier trimestre 2012, cette augmentation a été de l’ordre de 1,6%. Le prix moyen

d’une viennoiserie est d’environ 1.20€, les pains au chocolat sont en moyenne 10% plus

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chers que les croissants. Les pâtisseries, elles, sont un produit assez haut de gamme puisque

pour une pièce d’une centaine de grammes le prix varie en moyenne entre 2.50€ et 4.50€.

Enfin, le prix des sandwichs reste stable, aux alentours de 5€, une augmentation pourrait lui

être fatale au vue de la concurrence à bas prix des fast-foods et des supermarchés.

C) Une offre diversifiée pour des consommateurs toujours plus exigeants

Au fil des décennies les modes de consommation des français ont beaucoup évolués. Cette

affirmation est d’autant plus vraie pour le pain. En effet, alors qu’il était la base de

l’alimentation il y a encore une cinquantaine d’années, il est devenu peu à peu un aliment de

plaisir, de gourmandise cantonné à un rôle d’accompagnement. Aujourd’hui, les français ne

recherchent plus la quantité, mais plutôt la qualité et l’originalité. Le pain se doit désormais

d’être un aliment de goût fabriqué avec des ingrédients de qualité. Cette qualité est le

principal critère d’achat pour 68% des français, c’est ce qui détermine le choix de l’endroit

où ils vont acheter leur pain. Afin de répondre aux nouvelles exigences en termes de qualité,

les professionnels du pain s’efforcent de proposer des produits fabriqués de manière

artisanale, en ce qui concerne les artisans, et d’utiliser des ingrédients d’origines naturelles.

Le secteur s’efforce de mettre en avant la qualité du produit, son mode de fabrication et les

ingrédients utilisés. Tout est une question de confiance, le consommateur doit être persuadé

de manger un produit sain. De plus en plus d’entreprises utilisent de la farine bio par

exemple.

Les français sont friands de nouveautés, ils ne sont pas du tout réfractaire à l’idée d’essayer

de nouveaux types de produits. Sachant que c’est un aliment qu’ils consomment

quotidiennement, varier les recettes est souvent quelque chose de très apprécié. Les

professionnels du secteur s’efforcent d’élargir leur gamme, en proposant de nouveaux

produits. Créer un nouveau produit, c’est d’une part toucher de nouveaux clients et d’autre

part soigner son image. Les entreprises doivent montrer qu’elles sont en perpétuelle

recherche, ils ne peuvent pas laisser la monotonie gagner leurs clients. Elles doivent susciter

de l’intérêt, pour que le client s’attache encore d’avantage à elles. Sans pour autant

proposer des produits farfelus qui ne colleraient pas avec la culture de l’entreprise et qui

risqueraient de déboussoler le consommateur.

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En plus de ce goût pour la qualité et l’originalité, de plus en plus de français ont besoin de

manger vite. Depuis quelques années, une pratique ne cesse de prendre de l’importance : le

snacking. Ce mot anglais désigne le fait de manger des plats tout prêts de manière rapide.

Les déjeuners se prennent de plus en plus hors domicile et les français ont souvent peu de

temps pour manger. Ils veulent donc un repas qui se prenne sur le pouce, pratique à

transporter et consistant. De plus, la plupart des français souhaitent déjeuner à petit prix, un

repas ne doit pas dépasser le seuil psychologique dès 10€ et dans certains cas dès 5€.

Aujourd’hui, 70% des boulangeries proposent des formules déjeuner, ce chiffre est encore

plus important dans les quartiers d’affaires. Les entreprises du secteur proposent plusieurs

produits, chauds ou froids, faciles à transporter et qui se mange de manière rapide.

Sandwiches, pasta box, pizzas, etc. De plus ils pratiquent des prix attractifs allant de 4 à 10€.

Développer une activité snacking est devenu primordial pour les entreprises du secteur. La

plus grande force d’une entreprise est de savoir s’adapter aux consommateurs, or c’est

exactement ce que le secteur boulangerie-viennoiserie-pâtisserie est en train de faire.

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III) Un secteur difficile d’accès qui

constitue pourtant un vivier

d’emplois considérable

A) Un secteur difficile à pénétrer et qui demande un

investissement considérable

L’ouverture ou la reprise d’une nouvelle boulangerie n’est pas chose facile. Le ticket d’entrée

est considérable et on remarque que l’accès à cette profession n’est pas réservé à tous le

monde. En effet, cela suppose d’avoir obtenu préalablement certaines qualifications mais

aussi de réaliser un investissement assez conséquent.

Pour pouvoir exercer le métier de boulanger et/ou pâtissier, il faut impérativement avoir

obtenu une qualification professionnelle relative à cet exercice. L’accès à cette profession

est conditionné par l’obtention d’un bac professionnel boulanger-pâtissier, d’un CAP

boulanger ou encore d’un brevet professionnel de boulanger

Le budget lié à l’installation du boulanger-pâtissier est un budget variable qui sera défini par

différents critères comme sa taille, sa position géographique ou encore la qualité de ses

installations et de son matériel. Les investissements pour ouvrir ou pour reprendre une

boulangerie sont assez importants car c’est une activité spécifique qui associe production et

vente. L’ouverture d’une nouvelle boutique suppose tout d’abord l’achat de matériels

nécessaire à la production comme :

des frigos, des chambres froides

des chambres de fermentation

des pétrins

des façonneuses

des fours

des batteurs

des diviseuses

etc…

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Après avoir pensé à aménager le lieu de production, il convient de penser à l’aménagement

de l’espace de vente. Pour cela, il faudra investir dans des vitrines, des présentoirs, des

meubles de rangement, des caisses... Une ouverture suppose également qu’il va falloir

réaliser des travaux dans le local pour qu’il soit aux normes. Or, les règles d’hygiène et de

sécurité sont très importantes. Une boulangerie-pâtisserie se doit de respecter la

réglementation en matière de sécurité alimentaire. Pour cela, elle doit mettre en place un

système HACCP qui est un système relatif à la surveillance de l’hygiène pour éviter les

risques en matière de santé. Il faut également que les produits mis en vente suivent une

procédure de traçage afin que l’on puisse retrouver les producteurs et les fournisseurs de

matières premières.

Le coût estimé d’un tel investissement peut varier de 150 000 à 400 000euros et un apport

personnel de 20% à 30% est exigé par les banques lorsque le boulanger souhaite emprunter.

Reprendre une boulangerie déjà créée n’est pas forcément plus économique. En effet, le prix

de cession d’une boulangerie-pâtisserie est en majorité conditionné par le chiffre d’affaire et

varie de 70% à 120% du chiffre d’affaires annuel hors taxes. Ce prix est également déterminé

par l’état des locaux, du matériel et du point de vente mais aussi par son emplacement. En

effet, l’avenir économique de la position géographique est un déterminant très important du

prix de cession.

Depuis quelques années, de nouvelles opportunités s’offrent à ceux dont le désir est

d’ouvrir leur propre boulangerie. La franchise se révèle être une bonne alternative. En effet,

ce concept est en plein essor depuis le début des années 1980 et ne cesse de se développer.

Ainsi, de grands groupes tels que Paul, La Grenier à Pain, La Mie Câline ou encore la Brioche

Dorée disposent de franchises. Il faut cependant distinguer les franchises dites « de

boulangerie » de celle dites « de terminaux de cuisson ». La franchise de boulangerie est

réservée aux personnes ayant préalablement obtenu un diplôme de boulanger-pâtissier

puisqu’il est indispensable d’en détenir un pour exercer ce métier. La franchise de terminaux

de cuisson est quant à elle accessible à tous le monde car dans ce genre de situation, les

différents produits ne sont pas réalisés sur place a l’exception des dernières étapes.

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En ce qui concerne le coût, il est variable d’une franchise à l’autre. Pour ouvrir une franchise

boulangerie-pâtisserie de la société Paul, il faut prévoir un investissement total de 400 000€

à 600 000€ dont un apport personnel minimal de 80 000€. Paul se réserve des droits

d’entrées pouvant aller de 12 000€ à 50 000€ selon le type de structure auquel le futur

boulanger veut adhérer. Ainsi, cette entreprise a ouvert plus de 30 franchises en France en

2013.

PAUL GRENIER A

PAIN

FOURNIL DES

PROVINCES

MIE

CALINE

BRIOCHE

DOREE

Droit

d'entrée

>50 000

€ 19 000 € 40 000 € 25 000 € 30 000 €

Redevance

de marque 5 % 5 % > 4 % 5 % 5 %

Redevance

de publicité 1 % 0,5 % 0,3 % 2 % 2 %

Apport

personnel 70 000 € 40 000 € > 120 000 € > 60 000 € > 30 000 €

Montant de

l'investissem

ent

400 000

€ 200 000 € > 400 000 € 340 000 € > 300 K€

CA

prévisionnel

750 000

€ 900 000 € > 700 000 € 700 000 € 610 000 €

Type du

contrat

Franchis

e Franchise Franchise Franchise Franchise

Durée du

contrat 5 ans 5 ans 7 ans 7 ans 9 ans

Tableau récapitulatif de la franchise en boulangerie-pâtisserie selon

http://blog.rentabilitedelafranchise.com/choisir-franchise-terminaux-cuisson

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B) Un secteur qui recrute mais qui souffre pourtant d’une crise

des vocations

L’univers de la boulangerie connaît un séisme sans précédent en ce qui concerne le

recrutement. Cela se traduit par une véritable crise des vocations. En effet, on remarque que

ce métier n’attire plus les jeunes en raison des conditions de travail particulièrement

difficiles de cette profession. Les horaires sont contraignants, un boulanger-pâtissier se doit

de travailler la nuit mais également le week-end et les jours fériés. Il existe également un

problème de qualification qui exclu une bonne partie de la main d’œuvre sur le marché. Une

grande partie de cette population possède les compétences pour exercer l’emploi technique

de boulanger-pâtissier mais elle ne maîtrise pas celles qui sont relatives à la gestion telle que

la planification.

Pourtant, le secteur de la boulangerie est un réservoir d’emploi important et les

nombreux prochains départs à la retraite offrent des opportunités intéressantes. En effet, on

compte plus de 35 000 artisans et prêt de 115 000 salariés et 20 000 apprentis. L’univers de

la boulangerie est un univers relativement jeune du fait du grand nombre d’apprentis. Il en

découle une moyenne d’âge aux alentours de 32ans. C’est un secteur qui n’est pas frappé

par les inégalités hommes-femmes puisqu’ils sont équitablement représentés. En effet, il y a

environ 50% d’hommes et tout autant de femmes bien que celles-ci soient majoritairement

présentes au niveau du point de vente.

Le métier de boulanger-pâtissier est un métier en mutation du fait de l’apparition

d’une industrie puissante et de la diversification des points de vente. De grandes entreprises

de l’agroalimentaire fabriquent désormais des produits qui sont vendus aux grandes et

moyennes surfaces ou aux centres de restauration collective telle que les hôpitaux, les

cantines, les maisons de retraite... Il se développe également de nouveaux points de vente

qui viennent bousculer les boulangeries traditionnelles comme les « terminaux de cuisson »

qui sont des boutiques où les produits sont cuits sur place mais ne sont pas préparés au sein

de l’établissement.

Le métier de boulanger-pâtissier offre des perspectives de carrière intéressantes. En

effet, il est possible d’évoluer au sein de ce secteur que ce soit du côté de l’artisanat ou de

l’industrie. La boulangerie industrielle a besoin d’ouvriers qualifiés et de personnel dans ses

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laboratoires. Un boulanger qualifié et expérimenté peut se mettre à son compte. Il peut

également devenir chef d’équipe ou responsable de la fabrication dans une grande surface

ou une usine. D’autres postes peuvent être envisagés avec une certaine expérience comme

formateur/enseignement dans des centres de formation ou bien boulanger d’essai dans

l’industrie qui est celui chargé de tester de nouveaux produits. Il est également possible

d’envisager un avenir de technico-commercial dans des entreprises qui fabriquent de

l’outillage et des machines spécialisés pour les boulangeries-pâtisseries.

L’expatriation peut être une solution intéressante pour le boulanger. En effet,

l’artisanat traditionnel français, et en particulier la gastronomie française est reconnue et

admirée partout dans le monde. La boulangerie-pâtisserie jouit d’une image de marque et

représente le mode de vie à la française aux yeux du monde. Elle est particulièrement

appréciée dans des pays comme les Etats-Unis ou le Japon. Ainsi, un artisan qualifié et

expérimenté est quasiment certain de trouver un emploi à l’étranger.

En termes de rémunération, la profession se révèle moyennement attirante face à la

quantité de travail fourni. Un boulanger-pâtissier débutant gagne le smic (sur une base de

35H) mais sa rémunération est sensiblement ajustée du fait qu’il travaille la nuit et les jours

fériés. Des études montrent que le salaire d’un boulanger n’évolue pas énormément qu’il

soit en début ou en fin de carrière. Un débutant peut espérer gagner 23 000€ par an

lorsqu’il commence sa carrière contre 26 200€ en moyenne pour un boulanger en fin de

carrière (soit moins de 2200€ brut par mois).

Tableau 1: Graphique d'évolution du salaire d'un boulanger en fonction de son âge

http://www.blogdesmetiers.com/salaire-boulanger/

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On constate également que le salaire annuel moyen d’un boulanger est de 25 200€ euros

bruts par an. Environ 15% des boulangers gagnent moins de 20 000€ par mois alors que seu-

lement 13% gagnent plus 30 000€ par an.

Tableau 2: Répartition des salaires des boulangers http://www.blogdesmetiers.com/salaire-

boulanger

Le salaire est également variable en fonction du lieu où le boulanger-pâtissier exerce son

métier. Il est préférable d’exercer cette profession dans la capitale. Par exemple, un

boulanger parisien gagne en moyenne 100€ de plus qu’un boulanger situé en Alsace et 200€

de plus qu’un boulanger situé en Rhône-Alpes.

C) Mieux choisir ses matières premières pour s’inscrire pleine-

ment dans une optique de développement durable

Le développement durable acquiert une place de plus en plus importante dans le

secteur de la boulangerie-pâtisserie bien que cette activité ne soit pas très polluante.

Cependant, cela reste une profession qui consomme de l’énergie, des matières premières

telles que des céréales et des fruits mais également de nombreux emballages. Des

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institutions telles que l’Institut National de la Boulangerie Pâtisserie (INBP) tentent de

sensibiliser toute la profession à l’environnement et à un développement respectant les

critères de durabilité. Pour cela, l’INBP a mit en place un logiciel nommé BP2 qui permet de

faire un bilan et de calculer l’impact environnemental de la production d’un kilo de baguette

traditionnelle en fonction de la recette mais également de l’outillage et des machines

utilisés. Ainsi, le boulanger, quel qu’il soit, peut devenir un véritable acteur de la diminution

de l’impact de son activité sur l’environnement.

Le bio est également en expansion sur ce secteur. Cela a commencé dans les années

1990 grâce à l’essor du pain bio dans les grandes surfaces qui s’est rapidement propagé à la

plupart des enseignes. Cependant, le poids du bio dans la boulangerie-pâtisserie reste faible

et ne représenterait, par exemple, que 5% des pains vendus en France. On constate que 40%

de la farine et du pain bio sont vendus par les grandes et moyennes surfaces contre 43%

dans les magasins spécialisés et seulement 12% dans les boulangeries. En 2007, on comptait

seulement 1200 boulangeries bios en France sur prêt de 34 000. Ce faible chiffre peut

s’expliquer par un prix élevé de la farine biologique mais également par des cahiers de

charges contraignants et les passages fréquents de contrôleurs.

Certaines boulangeries ont fait le pari de réduire leur consommation d’énergie en

respectant des critères de haute qualité environnementale mais cela reste rare. C’est le cas

de Philippe Canévet et de sa boulangerie où il a installé des panneaux photovoltaïques, ce

qui lui permet de faire des économies grâce à une énergie propre et de revendre une partie

de l’électricité produite à EDF. Il a également installé un bassin de retraitement des eaux

usées, des capteurs de présence pour économiser l’électricité… Il n’existe pas de chiffres

concernant les boulangeries-pâtisseries qui ont les mêmes critères de haute qualité

environnementale mais il est certain qu’elles sont rares du fait du coût très élevé de ce

genre d’infrastructure. Cette boutique reste cependant un véritable exemple à suivre.

On peut également constater l’effort de certaines collectivités locales qui luttent pour

raccourcir les circuits de distribution dans leurs cantines. C’est le cas de Lons le Saunier qui

alimente les cantines dont elle a la charge avec du pain bio provenant de boulangeries

voisines.

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D) Un savoir-faire français dont les pays étrangers sont parti-

culièrement friands

Les boulangeries et les pâtisseries françaises jouissent d’une image exceptionnelle

dans le monde entier. Les baguettes, les croissants, les pains au chocolat … Tous ces produits

sont synonymes d’un art de vivre et d’un savoir-faire traditionnel français qui fait rêver à

l’étranger. Ainsi, le « made in France » s’exporte bien. Des géants industriels tentent de

s’implanter sur l’ensemble de la planète. « Pomme de pain » poursuit son infiltration en

Afrique du Nord en ouvrant des boutiques au Maroc, au Liban ou en Egypte. « Le Grenier à

pain » tente de séduire des pays européens tels que la Russie et les Pays-Bas mais également

des pays asiatiques tels que Le Japon, la Chine et le Vietnam.

Les chiffres sont impressionnants. En à peine 10 ans, les exportations de préparations

de produits destinés à la boulangerie-pâtisserie ont presque doublés. Les produits finis ont

également suivis la même tendance en passant de 850 millions d’euros en 2003 à 1250

millions d’euros en 2013. Pour certains pays, la croissance des exportations est fulgurante

comme pour la Chine, avec un taux de 7 800 % en 10ans.

A côté de cela, les artisans boulangers peuvent eux aussi connaître une réussite à

l’étranger. Pierre Hermé ou Jean-Paul Hévin sont devenus de vraies célébrités en Asie. Les

boutiques Pierre Hermé, déjà bien implantées en France, sont désormais présentes dans de

nombreux pays comme au Japon, à Hong-Kong, aux Emirats Arabes Unis ou au Qatar. Cette

enseigne prévoit de se développer de manière plus intensive dans les pays asiatiques d’ici à

2016. L’enseigne Kayser est sur le même chemin. Elle a ouvert plus de 100 boutiques au

Japon depuis sa création il y a 11 ans.

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IV) Une profession très réglementée

et représentée par un grand nombre

d’institutions

A) Un secteur sans cesse sous contrôle afin de garantir la santé

publique

Les boulangeries sont soumises à tout un tas de spécificités en termes de fiscalité, de

sécurité et de législation.

Tout d’abord, cette activité bénéficie de taux réduits de TVA lors de la vente. Les pains,

les pâtisseries et l’ensemble des viennoiseries vendus sont soumis au taux de 5.5% alors que

l’activité concernant la sandwicherie est soumise à un taux de 10%. Le reste des produits

qu’ils vendent comme le chocolat ou les bonbons sont soumis au taux normal de 20%. Il n’y

a pas d’autre spécificité fiscale.

En termes de législation, les boulangeries-pâtisseries se doivent de respecter la

réglementation des établissements qui sont accessibles au public. Ils doivent également

afficher les prix, fixés librement, et ne doivent pas vendre à perte. L’appellation

« boulangerie » est contrôlée pour pouvoir différencier les boulangeries des « terminaux de

cuisson ». Ainsi, si une enseigne porte l’appellation « boulangerie », on est certain d’y

trouver du pain frais, fabriqué sur place. Il existe également une législation sur le pain

traditionnel français qui peut être vendu grâce à trois dénominations : « pain de tradition

française », « pain traditionnel français » ou « pain traditionnel de France ». Ces différentes

dénominations peuvent être utilisées si le pain produit respecte certains critères de

fabrication et en fonction des matières premières utilisées. Cette dénomination est un gage

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de qualité pour le consommateur.

En termes de sécurité et d’hygiène, les boulangeries-pâtisseries se doivent de

respecter certaines règles. Elles doivent suivre le « paquet d’hygiène » émis par l’Union

Européenne qui vient renforcer l’obligation de résultat. Ce genre d’établissement se doit de

suivre les règles en matière de chaine du froid, de respect des critères microbiologiques…

L’artisan doit tout faire pour que les règles de sécurité alimentaire soient aux normes. Il doit

mettre en place le système HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point) qui est une

méthode d’identification, d’évaluation et de maîtrise des dangers relatifs à la sécurité

alimentaire. Cette méthode prend en compte les dangers microbiologiques, chimiques et

physiques.

La traçabilité est un point très important et un facteur de sécurité tant pour le boulanger que

pour ses clients. Le boulanger-pâtissier doit être capable de savoir d’où proviennent ses

produits pour pouvoir identifier ses fournisseurs. Cela permet, en cas de problème, de

retrouver la cause et l’origine du problème.

B) Du fait de son importance, c’est un des secteurs les plus repré-

sentés syndicalement, institutionnellement et politiquement

En France, la boulangerie-pâtisserie tient une place très importante. Elle occupe la

première place de l’artisanat de bouche du fait de sa proximité avec le consommateur et son

exceptionnelle fréquentation.

Les boulangeries-pâtisseries sont représentées au sein d’organismes institutionnels

tel que la Confédération Nationale de la Boulangerie et Boulangerie-Pâtisserie Française.

Cette instance a pour but de protéger les intérêts généraux de la profession, aussi bien d’une

manière matérielle que d’une manière morale. Elle a également pour but de promouvoir le

métier et de rendre plus évidentes les relations entre ces artisans en créant un lien de

solidarité et de fraternité. Cet organisme est constitué d’une centaine de groupements

professionnels départementaux qui se regroupent tous les ans en assemblée générale. Elle

se constitue également de 22 groupements interdépartementaux qui se réunissent lors de

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conseils d’administration. Un bureau national est chargé d’administrer cette organisation à

la tête de laquelle se trouve un président et deux présidents adjoints. Ces travaux sont

organisés dans le cadre de quatre grandes commissions permanentes. La première

commission est chargée de traiter des sujets relatifs à l’économie, à la fiscalité et au social.

La seconde est chargée de traiter des sujets liés à la qualité, la formation et à l’innovation

alors que la troisième traite de restructuration, de réglementation et de modernité. Enfin, la

dernière commission se concentre sur la communication, la promotion et l’information.

Cette organisation vise à faciliter le quotidien des artisans boulangers-pâtissiers et

peut apporter une aide à ces professionnels lorsqu’il y a litige ou que l’intérêt de la

profession doit être défendu. Cette instance est également un lieu important où se

rencontrent les professionnels et les pouvoirs publics.

Il existe d’autres instances comme l’Institut National de la Boulangerie Pâtisserie. Cet

institut a pour ambition d’aider les artisans à toutes les étapes de leur évolution. Bien

qu’étant une école de formation, cet établissement agit également comme un centre

d’études statistiques et un centre de documentation.

Il existe également des syndicats comme la Chambre professionnelles des artisans

boulangers. Ce syndicat a vu le jour sous le régime de Napoléon Bonaparte et a pour objectif

la défense des intérêts communs auprès des institutions. Il a également pour objectif

d’organiser des événements tels que « La fête du pain » ou les journées du « patrimoine

gourmand ».

De nombreux autres organismes professionnels ou institutionnels existent également

comme la Fédération des entreprises de boulangerie et pâtisserie françaises, les Chocolatiers

et Confiseurs de France ou encore Confédération Nationale du Dessert et des Douceurs.

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V) Paul : une entreprise en pleine

expansion

Francis Holder a fondé une entreprise principalement spécialisée dans le secteur de

la boulangerie-pâtisserie, dénommée Groupe HOLDER. Il s'agit d'une entreprise familiale,

créée en 1958. C'est d'ailleurs le grand-père de celui-ci, Charlemagne Mayot, qui a destiné la

famille à se diriger vers les métiers de boulangers et pâtissiers. Grâce à l'essor de la grande

distribution apparue dans les années 60 en France, le groupe se développe peu à peu,

fournissant ainsi des géants de l'industrie agroalimentaire comme Monoprix, Nouvelles

Galeries ou encore Auchan.

Le groupe exerce 3 métiers différents qui sont la boulangerie, la pâtisserie et la

restauration; et dispose de nombreuses filiales, des sociétés sœurs de la société mère

HOLDER : Château-blanc, Saint-preux, Panetude, Manufacture du pain, et deux autres plus

connues qui sont PAUL, "maison de qualité" et Ladurée, "maison de douceur". Le groupe

HOLDER est assez important puisqu'il dispose de nombreuses filiales partout dans le monde.

Il se compose d'un réseau de 536 magasins, plus de 9000 collaborateurs travaillent pour lui

et il réalise un chiffre d'affaires d'environ 586 millions d'euros.

Cependant, l'histoire de la filiale PAUL du groupe HOLDER commence bien avant la

création de celui-ci. Suzanne Mayot, petite fille de Charlemagne Mayot, et Julien Holder ont

repris dans les années 50 une petite boulangerie-patisserie de grande renommée : la

boulangerie Paul. Lorsque Julien Holder décède, c'est son fils qui décide de reprendre la

petite affaire et de la développer au plein cœur de Lille et dans les grandes villes françaises,

préalablement choisies avec une grande attention. Francis Holder choisi de mettre à la vue

de ses clients son fournil, ce qui sera à l'origine du succès des boulangeries PAUL. Il

préconise ainsi l'artisanat dans ses boulangeries.

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A) La stratégie marketing déployée par le réseau de boulangeries

PAUL

1) La clientèle visée par PAUL est particulière

Les franchises PAUL ont pour cible les villes de tailles moyennes et grandes,

comptant un certain nombre de clients potentiels et réels. De plus, la clientèle visée par le

réseau PAUL est constituée des français les plus soucieux de leur alimentation grâce aux

engagements pris par les franchises. En effet, le groupe a pris des engagements de qualité en

fonction de la fraîcheur de ses produits, de ses services, de la propreté de ses locaux.

2) PAUL est premier et leader sur le marché

Le positionnement de l'entreprise sur le marché Le groupe HOLDER s'impose comme

étant "premier et leader du secteur" grâce à ses entreprises PAUL et Saint-Preux. PAUL

évolue dans un secteur industriel avec une vente qui s'établit directement avec le

consommateur. Elle se développe dans le milieu de la restauration rapide et comme étant

une "valeur montante". D'ailleurs sur ce secteur, PAUL est perçue comme l'enseigne idéale

des français.

3) L’image de marque développée par l’enseigne est la diversification

PAUL évolue au fil des années, changeant d'architecture en faisant place à des

devantures noires et avec une inscription en lettre capitale du nom de la boulangerie. Le

style est épurée, la décoration est traditionnelle et rustique avec l'exposition d'objets

anciens et l'apport de matériaux contemporains comme le verre et le métal. L'entreprise est

facilement reconnaissable, notamment grâce a l'identité commune qu'elle a su mettre en

place très rapidement, ou encore au code couleur spécifique qui distingue la boulangerie des

autres.

La réputation de la boulangerie est essentiellement basée sur la passion qu'à la

marque pour la qualité des produits qu'elle propose et la diversité de son offre. PAUL défend

des valeurs qui se montrent comme étant des points forts pour elle. Parmi ces valeurs, on

retrouve la passion du pain, la tradition française, la qualité au cœur, et le fait que

l'entreprise soit une maison de famille. PAUL a entièrement fondé son identité sur son

métier initial qui n'est autre que boulanger. Ainsi, toute son offre tourne autour de la

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boulangerie dite "haut de gamme" avec le respect des traditions françaises. L'enseigne est

un poids lourd dans le secteur de la boulangerie-pâtisserie, ce qui est notamment lié au

chiffre d'affaires qu'elle réalise, qui est de plus de 431 millions d'euros.

B) La mise en œuvre stratégique d’une politique marketing

spéciale

1) L’entreprise conçoit ses produits directement dans ses points de vente

Le réseau de franchises PAUL est un concept conciliant l'ensemble des avantages

d'une boulangerie typique de quartier ainsi que la puissance d'un groupe de taille nationale

voire mondiale. La conception des produits est assez particulière puisque l'enseigne a choisi

d'exposer ses fournils à la vue de ses clients. Dans certaines boutiques, on le retrouve

directement en vitrine. Lorsque les points de ventes sont trop petits pour pouvoir accueillir

leur propre fournil, c’est le fournil qui se trouve le plus proche du point de vente qui vient

l'approvisionner chaque jour, et plusieurs fois dans une même journée si nécessaire.

Chaque jour sont produits plus de 50 millions de mains différents, sans compter les

viennoiseries et les pâtisseries. PAUL offre une large gamme de produits comme des

viennoiseries, des pâtisseries boulangères, une large collection de sandwichs adapter en

fonction des saisons, ainsi que des tartes salées et sucrées, des crêpes, des plats

relativement simple ou encore des salades composées. Cette offre permet de toucher une

clientèle large et ainsi plaire au plus grand nombre.

2) PAUL propose des prix légèrement plus chers à ses clients mais qui sont

un gage de qualité

La politique de prix utilisée par l'enseigne PAUL est assez spéciale. En effet, l'enseigne

s'avère être relativement plus chère que ses concurrents au niveau de la boulangerie, c'est-

a-dire au niveau des pains qu'elle fabrique. Cependant, elle s'aligne sur le prix des autres

boulangeries présentes sur le marché en ce qui concerne la pâtisserie et les sandwichs

qu'elle propose. Cela ne pose, à priori, aucuns problèmes à la clientèle de PAUL puisque

ceux-ci indiquent un très bon rapport qualité-prix des produits de l'enseigne.

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3) Un réseau dont la distribution se fait à travers le monde

Actuellement, le réseau PAUL compte environ plus de 500 franchises dans le monde

puisqu'il a pour vocation à s'implanter partout et travail avec plus de 10 000 collaborateurs.

C'est une chaîne internationale qui est présente dans 14 pays et sur 4 continents. PAUL

développe une stratégie d'implantation. Les emplacements choisis sont un pilier de succès

pour la firme du groupe HOLDER. En effet, on observe la création de magasins satellites qui

s'implantent là où l’on ne trouve pas de boulangeries lambda, c'est-a-dire en dehors des

centres villes, dans les centres commerciaux, dans les moyennes et grandes villes ainsi que

leur périphérie, et également dans les emplacements très fréquentés.

Aussi, PAUL se développe dans les endroits encore peu expérimentés comme les

gares, les aéroports ou encore les aires d'autoroutes. Plus incroyable encore, on pourrait

bientôt retrouver PAUL dans les grands centres d'exposition, les universités, et pourquoi pas

dans les hôpitaux.

Les points de ventes à l'étranger ce sont multipliés par 3 depuis les années 2000, avec

l'apparition de la firme à Miami, Londres et Tokyo. On observe alors une internationalisation

de l'enseigne grâce également aux franchises présentes aux États-Unis. Enfin, on observe la

création de villages PAUL. Il s'agit d'un concept totalement nouveau qui consiste pour la

boulangerie à s'implanter dans des zones résidentielles et peu commerçantes, pendant que

d'autres magasins en franchise comme McDonald’s, Nicolas ou Picard cherchent a

s'implanter au même endroit.

4) L’enseigne n’accorde que peu d’importance à sa communication

PAUL n'est pas un spécialiste de la communication puisque celle-ci passe

principalement par de la remise sur les prix envers les clients notamment par des offres

communiquées directement en magasin. La publicité est elle-même presque exclusivement

faite sur le lieu de vente (PLV) grâce à différentes sortes d'affiches. Aussi, les campagnes

publicitaires sont exceptionnelles et ciblées géographiquement, tout comme la prospection.

Enfin, la communication locale est principalement basée sur des événements importants

comme les fêtes religieuses.

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5) PAUL évolue dans un secteur où la concurrence est très impor-

tante

PAUL doit faire face à une concurrence abondante. Cependant, comme dans chaque

secteur et pour chaque entreprise, PAUL évolue malheureusement sur un marché où la

concurrence est rude et de qualité. Celle-ci est effective sur la boulangerie, ainsi que sur la

boulangerie industrielle et la restauration rapide. PAUL doit faire face à plusieurs sortes

d'entreprises concurrentes. On trouve donc les boulangers indépendants; les sandwicheries

haut de gamme comme Cojean et Prêt à Manger; les distributeurs et leurs rayons spécialisés

comme Monoprix ou Marks&Spencer; les enseignes spécialisées comme Subway ainsi que

les foodtrucks et les enseignes comme La Brioche Dorée ou Pomme de Pain. Malgré tout,

PAUL a su très rapidement faire face à ses concurrents en se démarquant. Il s'agit de la

première entreprise à s'être implantée dans les centres commerciaux. L'ambition de PAUL

était d'apporter la qualité de ses produits directement où se trouvent les clients. L'entreprise

est très engagée comme par exemple dans les programmes de nutritions à la différence de

ses confrères. De plus, elle développe une vision industrielle en matière de développement,

ce qui lui confère un plus par rapport aux entreprises concurrentes. Contrairement aux

autres entreprises du marché, PAUL ne vend pas de produits surgelés, la fabrication est faite

sur place et les produits vendus sont frais. PAUL offre une dynamique de produit dont les

artisans traditionnels ne peuvent pas disposer. Enfin, il s'agit d'une enseigne qui est non coté

et qui ne souhaite pas faire appel à des investisseurs extérieurs qui ne sont, par définition,

pas impliqués dans le métier de boulanger-pâtissier.

6) Des points faibles sont à faire disparaitre de l’entreprise

PAUL a tout de même quelques points faibles comme la plupart des entreprises de ce

secteur. Les fondateurs de l'enseigne dénoncent la qualité inégale des sandwichs qui sont

vendus dans leurs boulangeries. Parfois, les sandwichs s'avèrent être plutôt mou, du fait

qu'ils sont préparés à l'avance. Pour contrer ce point, les dirigeants ont décidés de faire les

sandwichs à la demande, afin que le pain reste frais au moment de la vente. Autre point

faible de l'entreprise, le café qui a est servi au sein des boulangeries n'est pas satisfaisant.

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L'enseigne a connu une baisse de fréquentation et s'est rendu compte que son offre pourrait

s'avérer être trop importante. Afin de palier à ses petits défauts, PAUL a choisi de rénover

ses magasins de façon a attirer de nouveau la clientèle. Le pain retrouve alors une place

primordiale dans les vitrines en occupant également plus des deux tiers de l'étalage. La

gamme de produit, notamment des pains, a été simplifiée pour que les clients puissent s'y

retrouver plus facilement. Lors nouveau leitmotiv pourrait d'ailleurs être : "en faire moins

pour faire mieux".

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VI) Ladurée : une affaire familiale qui

développe la diversification

Fondée en 1862 par Louis Ernest Ladurée, Ladurée a pour métier de base la

boulangerie : la première boutique ouvre à la Madeleine, quartier d’affaires en pleine

croissance où se trouvent des artisans du luxe français. En 1871, à la suite d’un incendie, le

dirigeant incorpore la pâtisserie à son activité. La décoration de la boutique s’inspire alors

des plafonds de l’Opéra Garnier.

En 1930 naît l’un des premiers salons de thé de Paris à l’étage de Ladurée, qui

propose un mélange entre café traditionnel parisien et pâtisserie.

En 1993, Ladurée est rachetée par le groupe Holder, qui recrute Pierre Hermé comme

chef-pâtissier en 1996. Un an plus tard, deux boutiques supplémentaires Ladurée ouvrent à

Paris sur avenue des Champs-Elysées et rue Bonaparte.

A partir de l’année 2000 les produits se diversifient : bougies parfumées, parfums

d’ambiance, articles de papeterie, cosmétiques, thé, champagne, confiture, chocolat et

autres accessoires. Aussi, les points de ventes se multiplient en Europe et en Asie. Le reste

des boutiques implantées dans le monde sont des franchises.

Lorsque Louis Ernest Ladurée a vendu son affaire en 1993, elle réalisait déjà 15,7

millions de francs de chiffre d’affaires annuel et employait 45 personnes. Trois ans plus tard,

sous la direction du géant Holder, elle comptait 24 millions de francs de chiffre d’affaires et

employait 140 personnes. Aujourd’hui, Ladurée réalise 110 millions d’euros de chiffre

d’affaires, emploie 1500 salariés et dispose de plus de 60 boutiques dans le monde. Aussi, on

compte trois sites de production de pâtisseries distincts : un à Morangis en Essonne pour les

pâtisseries de France ; une usine à Monaco pour l’export européen ; et une usine à Bas-

Intyamon en Suisse pour l’export hors-Europe.

La renommée internationale de l’entreprise est due à un produit phare : le macaron.

Aujourd’hui, c’est un incontournable de la pâtisserie française. Le groupe familial Holder

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s’appuie sur la notoriété de Ladurée pour diversifier ses activités, pour promouvoir son nom

et conquérir de nouveaux marchés. Ils ont ainsi développé quatre univers :

- « fabricants de douceurs », qui englobe la pâtisserie et l’épicerie fine ;

- « les sercrets Ladurée », qui regroupe les bougies et les parfums ;

- « la beauté » ; avec les cosmétiques comme les crèmes et les huiles ;

- « les merveilleuses » ; avec les produits de maquillage.

La diversification semble être une bonne opportunité pour Ladurée. Cependant, sa

mise en œuvre stratégique repose sur les attentes de sa cible ainsi que sa position sur les

marchés convoités.

A) Une stratégie marketing qui se doit d’être cohérente

1) Les clients Ladurée se sentent privilégiés

Sous les choix de Louis Ernest Ladurée, la pâtisserie misait déjà sur une clientèle aisée

et soucieuse de son image, en s’implantant dans un quartier d’affaires prisé par les artisans

du luxe français. De plus, la décoration de la boutique s’inspirait de l’Opéra Garnier, ce qui

connote le luxe, l’art architectural et un lieu mythique.

Au fil du temps, la cible s’est élargie vers une clientèle qui a un goût pour l’art de

vivre à la française, représenté par la finesse et la délicatesse des pâtisseries. Ainsi, la

sélection des adresses où s’implantent les boutiques est en cohérence avec les

consommateurs. Il s’agit de lieux vivants, comme les Champs Elysées, le château de

Versailles ou les grandes métropoles hors Europe, où se trouvent les touristes. Pour eux,

trouver une boutique Ladurée sur leur circuit de visites est une bonne opportunité à saisir.

Amateurs des pâtisseries françaises, les acheteurs sont ouverts à l’innovation sur les saveurs

et n’ont pas peur du changement. Au contraire, ils souhaitent être surpris.

En choisissant ce ciblage, Ladurée mise sur un marketing du luxe royal. On retrouve

dans les points de ventes et les emballages des produits un esprit de Versailles, esprit qui a

permis de conquérir les étrangers. L’entreprise puise ses influences dans l’histoire de la

France. Pour héberger l’un de leur salon de thé, par exemple, ils ont racheté l’appartement

de la célèbre Madeleine de Castaing, antiquaire et décoratrice du XXème siècle. L’esprit de

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cette propriété répondait aux attentes de Ladurée : cette femme à la personnalité originale,

voire fantasque, a révolutionné le monde de la décoration en agissant à contre courant des

conventions de son époque. Elle était amatrice des couleurs plus franches comme le bleu et

le vert et des motifs peu utilisés comme le losange ou les demi-lunes.

A travers la notoriété de l’esprit Ladurée, on reconnait également une stratégie

« Lovemark ». La partie des consommateurs ciblés par cette stratégie est en fusion avec la

marque. En effet, ils sont attachés à la maison, sont fiers d’acheter ses produits, ne peuvent

pas s’en passer. Cette stratégie est basée sur la confiance, l’originalité et le mystère de la

marque. Le client a beaucoup de respect à son égard et se sent privilégié.

En diversifiant ses produits, Ladurée séduit plus spécifiquement les femmes,

notamment grâce à ses lignes de produits de cosmétiques. Les prix s’alignent toutefois dans

cette cohérence de produits de luxe, il s’agit donc toujours d’une cible aux conditions

sociales et professionnelles élevées.

2) Aucun concurrent n’est aussi complet que Ladurée

Grâce à un macaron symbolique et ambassadeur, Ladurée est reconnue comme une

maison de pâtisserie emblématique de la nouvelle pâtisserie artisanale française. Dans ce

domaine, les maisons Dalloyau et Pierre Hermé Paris sont également reconnues. Les médias

véhiculent d’ailleurs aussi leur savoir-faire en matière d’innovation et d’esthétique

irréprochable. Pierre Hermé est particulièrement un concurrent redoutable, très créatif et

explorateur des goûts.

Ladurée se différencie grâce à son organisation d’évènements : des lieux d’accueil de

prestige alliant histoire et modernité sont proposés aux clients, avec un menu de qualité

comprenant petit déjeuner, pâtisseries, cocktails et boites gourmandes, et une possibilité de

livraison à domicile. Dans cette branche, Ladurée se confronte à Fauchon ou Héliard, deux

entreprises mondiales de gastronomie de luxe qui vendent des pâtisseries de luxe et des

plats à emporter, des organisations d’évènements et de réception.

Cependant, ces concurrents n’ont pas trouvé de relais de croissance comme Ladurée.

L’affaire détient un portefeuille d’activités large et saisi toujours de nouvelles opportunités.

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Elle dispose d’une solide polyvalence : elle a un savoir-faire, fabrique des produits de qualité

et innovants tout en exportant un univers propre à elle-même. Elle offre à ses clients des

produits et services gustatifs, olfactifs et visuels. Ladurée est une signature, avec un code

couleur poudré, des senteurs gourmandes et des noms délicats : « secrets », « douceurs ».

Bien que son cœur de métier reste la pâtisserie, du point de vue de son

positionnement très complet, il n’existe pas de concurrent.

B) La mise en œuvre d’une stratégie marketing à travers un

univers

1) Des produits et services d’une même cohérence

- Fabricants de douceurs

La pâtisserie reste le métier de base de Ladurée, ce pourquoi elle est le plus connue

et reconnue. L’enseigne propose divers produits : des pâtisseries, des chocolats, de l’épicerie

fine et des livres. Dans son concept, elle mélange la modernité et la tradition.

La vente des macarons représente 50% du chiffre d’affaires de Ladurée. C’est son

produit vedette, phare, qui n’a pas le droit à l’erreur. Toutefois, ce produit a tout de même

atteint une certaine maturité, c’est-à-dire que ses ventes augmentent plus lentement, voire

se stabilisent, et il existe des concurrents considérables (Pierre Hermé, Dalloyau, les

boulangeries, les grandes surfaces,…). Pour préserver la notoriété de son produit, Ladurée

respecte un certain processus de production. Dans un premier temps, le petit fils de Louis

Ernest Ladurée au XXème siècle avait proposé l’assemblage de deux coques de macarons en

les garnissant d’une crème ganache, ce fait artisanalement. Aujourd’hui, on est toujours sur

le même principe, une seule partie de la production est industrialisée pour obtenir des

coques régulières et pour gagner du temps : le dépôt de pâte dans les plats. Ensuite, les

macarons sont assemblés à la main un à un et congelés grâce à un processus qui n’altère pas

le goût et qui préserve la fraîcheur des macarons.

Ladurée tient à avoir une qualité optimale dans toutes ses boutiques. C’est pourquoi

elle fournit ses produits grâce à ses propres sites de production. Le choix des matières

premières y joue un rôle. Entre autres, Ladurée a investi dans ses propres amandiers en

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Californie, utilise des colorants naturels,… Aussi, un chef pâtissier français est présent dans

chacun de ses points de vente, même à l’étranger, pour préserver ce côté traditionnel.

Les pâtisseries sont pensées comme des collections de vêtements haute-couture. Il

existe deux collections : une Printemps-Eté et une Automne-Hiver. Elles sont à l’image de la

pâtisserie traditionnelle (mille-feuille, tartelettes,…) et de l’histoire de la France. En 2006,

par exemple, Ladurée créé le Marie-Antoinette Cassis Violette, inspiré de la dernière Reine

de France. Ce personnage emblématique a toujours inspiré Ladurée, on retrouve ses

couleurs pastelles telles que le rose ou le lilas qui connotent la féminité et le romantisme.

- Les secrets Ladurée, la Beauté, les Merveilleuses

En diversifiant ses produits, Ladurée rappelle son identité.

Dans ses parfums et bougies, l’enseigne y a incorporé des senteurs gourmandes, qui

rappellent ses créations pâtissières, des couleurs emblématiques de la Maison et des

coffrets aux motifs arabesques et fleuris, entre autres.

De même pour les cosmétiques : la gamme permanente de maquillage dispose de

boîtiers blancs et dorés, très épurés. La gamme en association avec Sephora en 2007

adoptait également des packagings dans l’esprit Ladurée (petites boîtes de macarons) et des

saveurs gourmandes (violette, vanille et brioche).

-Réceptions

Pour des grandes occasions aussi bien privées que professionnelles, Ladurée propose

son univers le temps d’une réception. Le lieu d’accueil est toujours dans ce cadre historique

et moderne qu’inspire l’enseigne : on y retrouve des boiseries, des lustres, des tons blancs et

dorés,… des éléments du XVIIIème siècle et d’aujourd’hui, en général. Mais si le client

souhaite organiser sa réception à domicile, un service livraison des produits peut être

effectué.

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2) Une politique d’écrémage digne d’une enseigne haut de

gamme

Pour sa politique de prix, Ladurée se positionne sur une politique d’écrémage, c’est-

a-dire que le prix de ses produits est relativement plus élevé que ses concurrents. En effet,

ceux-ci sont plus chers que les produits de grande surface ou que certains produits

artisanaux, mais ils ont une haute valeur symbolique. La Maison fait appel à la créativité et

beaucoup de coûts sont engendrés en recherche et développement. De ce fait, la qualité est

perçue à travers le prix.

Une politique d’écrémage évoque également une cible étroite. En effet, le prix et les

offres peuvent être perçues comme un effet luxe ou snobisme. Du fait que le prix soit

relativement élevé, les consommateurs de classes sociales et professionnelles relativement

élevées vont pouvoir acheter ce type de produits plus souvent. Mais la notoriété de Ladurée

fait que même les classes moyennes vont être tentées de les acheter.

En outre, l’enseigne est dite « haut-de-gamme », elle propose des produits et

services de qualité supérieure. Elle ne tient donc pas en compte les prix des produits

concurrents et peut se le permettre. L’existence de la diversification entraîne la cohérence

des prix entre les produits.

3) Des distributeurs en cohérence avec la Maison

Ladurée dispose de 37 points de vente dont 6 en France et une vingtaine à

l’international. L’enseigne est présente dans 15 pays. Les boutiques en Europe et Asie

appartiennent au groupe Holder, les autres sont des franchises. Ces dernières sont des

partenaires qui aident Ladurée à ne pas faire d’erreurs culturelles, puisqu’elle n’a pas tous

les moyens pour éviter ce genre de fautes qui nuirait à sa réputation.

En Europe, l’étendue est cohérente : la France dispose d’une culture européenne. A

l’extérieur, cette culture est très appréciée. La clientèle féminine japonaise, par exemple, est

très fervente de Ladurée. Ils organisent des mariages et autres fêtes comme la France en

organisait au XVIIIème siècle, ce qui est un grand avantage pour la firme.

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Pendant 130 ans, les fondateurs de Ladurée ne se sont contentés que d’une seule

boutique. Selon le groupe Holder, les propriétaires de l’époque ne se rendaient pas compte

du potentiel énorme de cette marque.

La Maison implante alors ses pâtisseries dans des lieux fréquentés, prisés des

touristes et qui disposent d’un patrimoine culturel. Sa démarque est le géomarketing, qui

repose sur la mise en place de démarches stratégiques adaptées à chaque point de vente

pour atteindre les objectifs : sa pratique de distribution est sélective.

Ses produits sont disponibles dans ses points de ventes, il s’agit là d’un circuit direct,

qui mène le produit du producteur au distributeur. En revanche, ses gammes « Secrets » et

ses cosmétiques sont distribués par des intermédiaires indépendants de Ladurée, comme

Paul et Sephora : il s’agit d’un circuit court, qui mène le produit du producteur au

distributeur, puis du distributeur au consommateur. Les distributeurs sont préalablement

sélectionnés en fonction de leur capacité à représenter la marque, pour préserver une

cohérence image/produit : Ladurée opte pour une distribution sélective.

Pour préserver le caractère privilégié du client, en plus de la fierté qu’ont les

dirigeants à l’égard de la marque, les vendeurs sont formés pour faire ressentir ce même

privilège. Ils portent un uniforme, apprennent à le porter, à se tenir droit et souriant, à

choisir les contenants adéquats au nombre de macarons désirés, les disposer, les rubans

assortis,… Les compositions de toutes les pâtisseries doivent être sues pour conseiller au

mieux la cible : les vendeurs doivent les goûter et bien repérer ceux qui ont des ingrédients

problématiques tels que la gélatine de porc, l’alcool, la crème à base de lait, le gluten,…

4) Une communication restreinte et discrète

Ladurée ne communique pas à travers les médias traditionnels (TV, affiches, radio,…)

mais joue sur la discrétion. Les relations publiques et la communication indirecte à travers le

monde artistique rentre plus dans cette cohérence image/produit haut de gamme que

détient la Maison. Sur les réseaux sociaux, elle fait la promotion de ses nouveaux produits ou

de ses évènements. Elle a été fournisseur des pâtisseries au mariage de Charlène et d’Albert

de Monaco. Blake Lively a avoué dans une interview que les macarons sont devenus son

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obsession, et que ceux de Ladurée sont absolument délicieux, « une vraie merveille » a-t-elle

commenté.

Pour différencier ses créations, Ladurée sollicite le co-branding. Elle s’allie avec des

marques possédant une identité similaire. En ce moment, un jeu concours est organisé avec

Nespresso. Trois nouveaux macarons ont été créés, Ladurée conseille alors les trois

nouveaux « grands crus » de chez Nespresso pour accompagner ses créations. Un jeu

concours est ouvert, ce qui permet aux deux enseignes de promouvoir leur produit auprès

d’un autre produit phare complémentaire. En 2009, l’alliance s’était faite avec Christian

Louboutin. Les macarons aux parfums figues-datte avaient l’allure de ses célèbres souliers

avec une coque noire et une autre rouge, et les boites étaient à l’effigie des produits phares

des deux marques.

En diversifiant ses produits, Ladurée a également diversifié sa clientèle. Du fait que ce

soit une enseigne haut de gamme, on reconnaît une cohérence des prix entre les différents

biens. La distribution des pâtisseries, cœur de métier de la Maison, se fait exclusivement

dans ses points de vente. Elle sollicite néanmoins des enseignes ayant la même notoriété

pour distribuer le reste de ses produits. Pour poursuivre dans sa stratégie haut de gamme,

l’enseigne n’utilise pas les médias traditionnels, mais a le privilège d’être véhiculé par des

acteurs du même monde qu’elle.

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Conclusion

Le secteur de la boulangerie-pâtisserie est un secteur où se rencontre une multitude d’acteurs. Trois types d’entreprises différentes divisent le marché. Tout d’abord on retrouve les boulangeries artisanales qui réalisent le chiffre d’affaires le plus important puis les terminaux de cuisson et enfin les dépôts de pain. Ces entreprises se fournissent en matières premières auprès de groupements d’achat et de coopératives et peuvent être liés par des partenariats.

Le secteur de la boulangerie-pâtisserie est un secteur important de l’économie française. Il se caractérise par une clientèle fidèle qui varie selon l’âge et une demande croissante mais également par une offre fortement concurrentielle. Les français sont attachés à la boulangerie artisanale traditionnelle mais on voit se développer de manière conséquente la boulangerie industrielle qui vient modifier le paysage traditionnel de ce secteur. Ainsi, le nombre de boulangerie artisanale a fortement diminué laissant plus de place à l’industrie. Cela est dû à un changement du mode de consommation qui s’opère depuis la seconde guerre mondiale lié à au développement des hyper marchés. Ces dernières années sont marquées par une forte augmentation des prix et une diversification des produits grâce, par exemple, à l’essor de la sandwicherie.

La boulangerie-pâtisserie est une niche d’emplois non négligeable grâce à ses 43 000 entreprises et à un métier qui a des perspectives d’avenir intéressantes malgré une rémunération qui n’évolue que très peu. Cependant, c’est un milieu difficile d’accès pour celui qui a la volonté de se mettre à son compte du fait d’un investissement considérable.

Ce secteur est porté sur l’avenir puisqu’il se développe de façon intensive au niveau international grâce au rayonnement du « made in France ». Les produits français font rêver et les consommateurs issus des pays en développement sont de plus en plus enclins à les consommer du fait de l’augmentation de leur pouvoir d’achat. Ainsi, des entreprises industrielles comme des entreprises artisanales arrivent à s’implanter dans le monde entier. Ce secteur doit relever de nouveaux défis portés sur le développement durable mais celui-ci reste difficilement accessible pour des petites entreprises. Cependant, le bio prend toujours plus de place dans la consommation des français.

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