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Alimentation, Nutrition, Santé Compétences de la communauté scientifique en région Languedoc-Roussillon Numéro 18

Alimentation, Nutrition, Santé · Qualité sanitaire, sensorielle, nutritionnelle, 44 environnementale et technologique des aliments Les thématiques couvertes 6 par les équipes

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  • Alimentation,Nutrition,Sant

    Comptences de la communaut scientifique en rgion Languedoc-Roussillon

    Numro 18

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    Agropolis International est un campus ddi aux sciences vertes .

    Il reprsente un potentiel de comptences scientifiques et techniques

    exceptionnel : plus de 2 200 cadres scientifiques rpartis dans 80 units

    de recherche Montpellier et en Languedoc-Roussillon, dont 300

    scientifiques travaillant dans 60 pays.

    La communaut scientifique Agropolis International est structure

    en grands domaines thmatiques correspondant aux grands enjeux

    scientifiques, technologiques et conomiques du dveloppement :

    Biodiversit et cosystmes terrestres ;

    Biodiversit et cosystmes aquatiques ;

    Interaction hte-parasites et maladies infectieuses ;

    Ressources gntiques et biologie intgrative des plantes ;

    Agronomie, plantes cultives et systmes de cultures, agro-cosystmes ;

    Une filire emblmatique : vigne et vin ;

    Production et sant animales ;

    Alimentation, nutrition, sant ;

    conomie, socits et dveloppement durable ;

    Modlisation, information gographique, biostatistiques ;

    Eau, ressources et gestion ;

    cotechnologies.

    Lieu de capitalisation et de valorisation des savoirs, espace de formation

    et de transfert technologique, plateforme daccueil et dchanges

    internationaux, la communaut scientifique Agropolis International

    dveloppe des actions dexpertise collective et contribue fournir des

    lments scientifiques et techniques qui permettent dlaborer et de

    mettre en place des politiques de dveloppement.

    Agropolis International associe les institutions de

    recherche et denseignement suprieur de Montpellier et du Languedoc-Roussillon,

    les collectivits territoriales, des socits et entreprises

    rgionales, en liaison avec des institutions internationales.

    Agropolis International constitue un espace

    international ouvert tous les acteurs du dveloppement conomique et social dans les domaines lis lagriculture,

    lalimentation, la biodiversit, lenvironnement

    et aux socits rurales.

    AGROPOLISINTERNATIONALagriculture alimentation biodiversit environnement

  • Comptences de recherche du Languedoc-Roussillon et dAvignon en alimentation,

    nutrition, sant

    Huit ans aprs le premier dossier dAgropolis International consacr la thmatique

    Alimentation, Nutrition, Sant , une mise jour est ncessaire afin de tmoigner de lvolution des recherches menes par la

    communaut scientifique rgionale et fournir une information actualise aux personnes

    intresses par cette thmatique.

    Ce dossier prsente 15 units de recherche et units mixtes de recherche de la rgion

    Languedoc-Roussillon et dAvignon, regroupant plus de 700 scientifiques et prs de

    500 doctorants, qui tentent, travers tout ou partie de leurs activits, de faire face aux grands enjeux actuels de lalimentation, de la

    nutrition et de la sant. Les recherches mises en uvre par ces quipes sont riches et

    varies afin de rpondre la multiplicit de ces enjeux, quils soient socitaux, conomiques, de sant, environnementaux, etc., comme en

    tmoignent le sommaire ci-contre ainsi que les nombreux exemples illustratifs

    qui sont dcrits ici.

    Ce dossier donne galement la parole aux acteurs de linnovation qui voquent leurs

    activits dans le domaine. Il recense enfin les plateformes technologiques rgionales au

    service de la recherche dans les domaines de lalimentation et de la nutrition-sant, ainsi

    que les formations suprieures en lien avec la thmatique (42 formations diplmantes

    entirement centres sur la thmatique ou dont des composantes significatives portent sur la thmatique et 27 formations courtes

    non diplmantes).

    som

    mair

    eAlimentation,Nutrition, Sant

    4Avant-propos - Les grands enjeux lis lalimentation,

    la nutrition et la sant

    44Qualit sanitaire, sensorielle, nutritionnelle,

    environnementale et technologique des aliments

    6Les thmatiques couvertes

    par les quipes de recherche et les partenaires

    8Scurit alimentaire

    et nutritionnelle des populations

    18Organisations, filires et marchs

    28Aspects pidmiologiques et impacts

    des comportements alimentaires sur la sant

    36Mtabolisme et risques pathologiques

    58La Chaire UNESCO Alimentations du monde

    Pour des systmes alimentaires durables

    66Les formations Agropolis International

    60Les acteurs de linnovation

    62Les plateformes technologiques,

    outils de partenariat

    70Liste des acronymes et des abrviations

    56Perspectives de recherche - Savoirs locaux, crativit et

    innovations pour des systmes alimentaires durables et responsables

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    a production alimentaire moyenne par habitant na jamais t aussi leve

    dans lhistoire de lhumanit et son rythme de croissance ne faiblit pas. La qualit sanitaire des aliments na cess de samliorer et loffre alimentaire sest diversifie la fois grce lindustrialisation de la transformation et aux changes. Les citoyens ont leur disposition une multitude dinformations nutritionnelles et leur pouvoir dachat moyen augmente. Pourtant, les questions alimentaires occupent une place importante aussi bien dans les dbats publics que dans les proccupations des citoyens et lon parle mme, laube du XXIe sicle, de crises alimentaires. Ce paradoxe tient largement laccroissement des ingalits. Les pays industrialiss produisent environ deux fois plus daliments quils nen ingrent et en gaspillent autant, accaparant et puisant les ressources fossiles qui servent les produire. Environ un milliard de personnes mangent trop alors quenviron un autre milliard est en inscurit alimentaire. Les normes sanitaires continuent de se durcir pour faire face aux nouveaux risques gnrs par lintensification de la production et ne peuvent plus tre appliques par tous. Linformel se dveloppe l o le pouvoir dachat

    Tous ces constats conduisent poser de nouvelles questions la recherche. De risques qui taient autrefois plutt naturels climatiques et sanitaires , il faut grer dsormais des risques lis lactivit humaine : les pathologies nutritionnelles lies aux modes de vie, les externalits environnementales de lindustrialisation, lexclusion sociale, les crispations identitaires. Pour autant, la recherche nest pas confronte au passage dun problme un autre. Ce qui caractrise ces dfis est quil faut dsormais grer les deux types de problmes simultanment : les pathologies de carences ctoient celles des excs.

    Au carrefour de deux communauts, celle de lagriculture et de lalimentation dun ct et celle de la sant et de la nutrition de lautre, ce dossier prsente les quipes de recherche des institutions dAgropolis International qui tentent aujourdhui de relever le dfi dune alimentation durable du point de vue la fois de la sant des tres humains, de leurs socits et de leur plante.

    Nicolas Bricas (UMR Moisa), Jacques Berger (UMR Nutripass),

    Antoine Avignon (UR Physiologie & mdecine exprimentale du Cur

    et des Muscles ).

    des consommateurs et les capacits des investissements des petits producteurs ne permettent pas de faire face aux cots de ces normes. La distanciation gographique, conomique et cognitive entre les citoyens et leur alimentation gnre suspicion et anxit malgr une abondance des informations, ou du fait de leurs contradictions. Le sentiment dune perte de contrle du systme alimentaire se gnralise et induit, en raction, des initiatives alternatives de relocalisation, de nouvelles proximits.

    Les consquences sur la sant de laugmentation de loffre en produits forte densit nergtique, faible densit nutritionnelle et pauvres en micronutriments, sont importantes. Ainsi, on considre aujourdhui que les mauvaises habitudes alimentaires constituent aux cts du manque dactivit physique, du tabac et de la consommation excessive dalcool, lun des quatre principaux facteurs de risque vis--vis des principales maladies chroniques non transmissibles maladies cardiovasculaires, cancers, maladies pulmonaires chroniques et diabte. Ces dernires reprsentent un dfi sur le plan mdico-conomique pour le sicle en cours.

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    Av a n t - p r o p o s

    Les grands enjeux lis lalimentation, la nutrition

    et la sant

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    Surproduction et gaspillage vs. inscurit alimentaire Vers une

    rduction des ingalits ?

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    Thmatiques couvertespar les quipes de recherche

    et les partenaires(Novembre 2013)

    es diffrentes units et quipes de recherche, ainsi que les acteurs de

    linnovation, apparaissant dans le texte de ce dossier, sont consigns dans le tableau ci-dessous.

    1. Scurit alimentaire et nutritionnelle des populations

    2. Organisations, filires et marchs3. Aspects pidmiologiques et

    impacts des comportements alimentaires sur la sant

    4. Mtabolisme et risques pathologiques

    5. Qualit sanitaire, sensorielle, nutritionnelle, environnementale et technologique des aliments

    La colonne page indique lemplacement o figure le texte de prsentation de lunit ou du partenaire. Le point rouge () indique la thmatique dans laquelle lunit ou le partenaire dveloppe principalement ses activits, les points noirs () les thmatiques dans lesquelles elle/il est galement impliqu(e).

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    Units et quipes de recherche Page 1 2 3 4 5

    UMR ART-Dev - Acteurs, ressources et territoires dans le dveloppement(CNRS/UM3/Cirad/UPVD/UM1)Directrice : Genevive Cortes, [email protected]://art-dev.cnrs.fr

    14

    UMR Moisa - Marchs, Organisations, Institutions et Stratgies dActeurs(Cirad/Inra/Montpellier SupAgro/Ciheam-IAM.M)Directeur : tienne Montaigne, [email protected]://umr-moisa.cirad.fr

    12

    UMR NutriPass - Prvention des Malnutritions et des Pathologies Associes (IRD/UM2/UM1)Directeur : Jean-Pierre Guyot, [email protected]

    10

    UMR Innovation - Innovation et Dveloppement dans lAgriculture et lAgro-alimentaire(Montpellier SupAgro/Inra/Cirad)Directeur : Christophe Soulard, [email protected]://umr-innovation.cirad.fr/fr/

    20

    EA MRM - Montpellier Research in Management(UM1/UM2/UM3)Directeur : Grald Naro, [email protected]

    23

    EA Dynamique des Capacits Humaines et des Conduites de Sant - Laboratoire Epsylon(UM1/UM3)Directeur : Grgory Ninot, [email protected]

    32

    UMR et LEA Neuropsychiatrie : recherche pidmiologique et clinique (Inserm/UM1/Institute of Psychiatry)Directrice : Karen Ritchie, [email protected]

    30

    UMR DMEM - Dynamique Musculaire et Mtabolisme(Inra/UM1)Directrice : Anne Bonnieu, [email protected]/dmem

    38

    UMR IBMM - Institut des Biomolcules Max Mousseron (CNRS/UM1/UM2)Directeur : Jean Martinez, [email protected] pour la thmatique : Grard Cros, [email protected]

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    UR Physiologie & mdecine exprimentale du Cur et des Muscles (Inserm/UM1/UM2)Directeur : Jacques Mercier, [email protected]/recherche/unites_de_recherche/physiologie_medecine_experimentale_du_caeur_et_des_muscles_inserm_u1046

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    http://www6.montpellier.inra.fr/dmem

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    Units et quipes de recherche Page 1 2 3 4 5

    UMR IATE - Ingnierie des Agropolymres et Technologies mergentes(Cirad/Inra/Montpellier SupAgro/UM2)Directeur : Hugo de Vries, [email protected]://umr-iate.cirad.fr

    50

    UMR IEM - Institut Europen des Membranes(ENSCM/CNRS/UM2)Directeur : Philippe Miele, [email protected]

    52

    UMR QualiSud - Dmarche intgre pour lobtention daliments de qualit(Cirad/Montpellier SupAgro/UM1/UM2)Directeur : Antoine Collignan, [email protected]://umr-qualisud.cirad.fr

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    UMR SPO - Sciences pour lnologie(Inra/Montpellier Supagro/UM1)Directeur : Jean-Marie Sablayrolles, [email protected]/spo/Presentation

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    UMR SQPOV - Scurit et Qualit des Produits dOrigine Vgtale(Inra/UAPV)Directrice : Catherine Renard, [email protected]/les_recherches/pole_production_horticole_integree_phi__1/securite_et_qualite_des_produits_d_origine_vegetale

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    Acteurs de linnovation Page 1 2 3 4 5

    Ple de comptitivit QualimditerranePrsident : Guillaume DuboinDirectrice : Isabelle Guichard, [email protected]

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    Transferts LRPrsident : Christophe CarnielDirectrice : Anne Lichtenberger, [email protected]

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    tters

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    http://www5.montpellier.inra.fr/spo/Presentationhttp://www7.paca.inra.fr/les_recherches/pole_production_horticole_integree_phi__1/securite_et_qualite_des_produits_d_origine_vegetale

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    Produits de la mer, march Can Tho, delta du Mkong, Vietnam.

    J. Berger IRD

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    Scurit alimentaire et nutritionnelle des populations

    limentation et nutrition sont dinsparables besoins humains fondamentaux, cependant loin dtre assurs pour une grande partie de

    la population mondiale, dans les pays du Sud comme du Nord. Tandis que les disponibilits caloriques restent insuffisantes pour environ 850 millions de personnes, selon lindicateur de sous-alimentation de la FAO (priode 2011-2013), on estime quactuellement un individu sur deux dans le monde souffre dune forme ou dune autre de malnutrition, par carence et/ou par excs. Cest dire la dimension du problme et combien il est illusoire desprer un dveloppement optimal des individus et des nations sans assurer a minima la scurit alimentaire et nutritionnelle des populations.

    Une dfinition consensuelle de la scurit alimentaire a t adopte par le Sommet Mondial de lAlimentation en 1996 et est peu remise en cause depuis. Elle met laccent sur laccs aux aliments plutt que sur les seules disponibilits alimentaires ; elle prcise limportance de la satisfaction de lensemble des besoins nutritionnels, et donc de la qualit des aliments et des rgimes alimentaires ; elle mentionne enfin la question des prfrences culturelles, ouvrant ainsi le concept vers les dimensions hdoniste, identitaire, ou encore sociale de lalimentation. Pour autant, assurer la scurit alimentaire des populations, mme en prenant en compte lentiret de la dfinition, ne suffit pas garantir aux individus un tat nutritionnel convenable. la satisfaction des besoins alimentaires il faut en effet ajouter des conditions ad hoc denvironnement de sant, limitant la morbidit (hygine et assainissement, systme de sant accessible et fonctionnel), des pratiques de soins adquates, rclamant un niveau suffisant de connaissances, de temps disponible et de droits sociaux, et encore la notion de modration pour prvenir les malnutritions par excs. Ainsi le concept de scurit alimentaire tend slargir celui de scurit alimentaire et nutritionnelle permettant de traiter pleinement des pathologies nutritionnelles de carences comme de surconsommation.

    Du point de vue de laction, une telle dfinition rend compte de lintrication des dterminants et de la ncessit dune approche globale et multisectorielle des problmes dalimentation et de nutrition. Si le systme agro-alimentaire et le systme de sant sont lvidence en premire ligne, aucune politique ne peut aujourdhui faire limpasse sur les exigences de dveloppement conomique, les menaces environnementales (changement climatique, sauvegarde de la biodiversit) ou encore les phnomnes populationnels (urbanisation, migrations).

    Dans ce chapitre, on trouvera ainsi, aux cts de la prsentation des quipes de recherche de la communaut Agropolis impliques dans les questions de scurit alimentaire et nutritionnelle, quelques exemples de programmes rendant compte de cette proccupation multisectorielle, travers les questions dindicateurs de la scurit alimentaire durable en Mditerrane, les questions conomiques et sociales (gestion de linstabilit des prix alimentaires, impact des transferts sociaux en Afrique de lOuest, agriculture urbaine Bobo Dioulasso, circuits dapprovisionnement en Languedoc-Roussillon), les enjeux sanitaires pour les aliments issus de lagriculture urbaine Madagascar, ou encore le dfi des stratgies alimentaires pour lutter contre les carences en micronutriments en Asie du Sud-Est.

    Yves Martin-Prvel (UMR NutriPass) & Nicolas Bricas (UMR Moisa)

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    micronutriments des aliments (tude des relations existantes entre agro-biodiversit, procds de transformation, matrices alimentaires, microbiotes et hte). Lessentiel du rgime alimentaire des populations des pays du Sud, notamment africaines, bien que monotone, est bas sur des produits dorigine vgtale varis. Laccessibilit ces ressources agricoles selon les conditions agro-cologiques conditionne les apports alimentaires en macro et micronutriments. Les procds traditionnels de transformation influencent leur teneur et leur biodisponibilit ainsi que des facteurs biologiques (microbiotes des aliments ferments, tat de sant du consommateur, etc.).

    Les recherches de lquipe Nutrition & mtabolisme sont regroupes sous deux thmatiques :

    Mcanismes du stress oxydant et sa modulation par lalimentation : parmi les facteurs de dsquilibre oxydant/antioxydant, deux aspects sont privilgis : (i) la surproduction doxydants stimule par linflammation et/ou les facteurs mtaboliques et (ii) la carence en antioxydant potentiellement amplifie par une baisse de la biodisponibilit digestive.

    Aspects physiopathologiques : syndrome plurimtabolique avec ou sans hyperglycmie et syndrome de malnutrition-inflammation-athrogense.

    notamment dans les pays du Sud, et les groupes les plus vulnrables (femmes en ge de procrer, avant et pendant la grossesse, en priode dallaitement, nourrissons et jeunes enfants). Les relations entre, dune part, les conditions de malnutrition au cours de la vie ftale et les premires annes de vie et, dautre part, une croissance ultrieure dans des conditions environnementales difficiles ou particulires et le dveloppement de maladies chroniques lge adulte, soutiennent ces axes de recherche. Cette thmatique sera poursuivie et diversifie au cours du prochain quinquennal de lUMR avec une modification anticipe de la configuration actuelle :

    Lquipe Nutrition publique sintresse aux problmes de sant publique lis lalimentation avec deux objets danalyse : les facteurs qui influencent ces problmes au niveau des populations et les rponses et les conditions pour les amliorer. Les recherches se focalisent sur lpidmiologie de linscurit alimentaire, la prvention des carences en micronutriments chez les populations risque, la transition alimentaire, nutritionnelle et lpidmiologie des maladies chroniques associes.

    Les recherches de lquipe Nutrition & aliments portent sur lalimentation des jeunes enfants des pays du Sud, en particulier sur les facteurs qui conditionnent la biodisponibilit en macro et

    Prvention des malnutritions et des pathologies associes

    Lunit mixte de recherche Prvention des Malnutritions et Pathologies Associes (UMR NutriPass, IRD/UM2/UM1) dveloppe des recherches sur les tats de nutrition, leurs dterminants et leurs consquences. Elle sintresse galement aux stratgies et politiques dintervention en rponse aux problmes alimentaires et nutritionnels, dans un contexte de transition nutritionnelle et de double charge des malnutritions (carences et excs) observ au niveau des pays, des mnages et des individus,

    Les quipes principalesUMR ART-Dev

    Acteurs, ressources et territoiresdans le dveloppement

    (CNRS/UM3/Cirad/UPVD/UM1)60 scientifi ques

    UMR MoisaMarchs, Organisations, Institutions

    et Stratgies dActeurs(Cirad/Inra/Montpellier SupAgro/

    Ciheam-IAM.M)Une soixantaine de scientifi ques

    UMR NutriPass Prvention des Malnutritionset des Pathologies Associes

    (IRD/UM2/UM1)30 scientifi ques

    Des coliers portent un bol de riz dans une salle de classe. Projet Introduction

    of FOrtified RIce in School meals in CAmbodia (FORISCA).

    Kompong Speu, Cambodge.

    Frank Wieringa IRD

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    pidmiologie des carences en micronutriments et prvention par des approches alimentaires en Asie du Sud-EstActuellement, la plupart des pays du Sud affrontent une situation de double charge des malnutritions qui se caractrise par la prsence simultane de carences, en particulier en micronutriments, qui touchent plus de deux milliards de jeunes enfants, et dexcs avec une progression rapide de la prvalence du surpoids et de lobsit et des maladies chroniques associes. Cette double charge se retrouve au niveau des pays, des mnages et, plus complexe, des individus. Les recherches de lUMR NutriPass visent mettre en place, dans un contexte de pauvret et de ressources limites des pays du Sud, des stratgies nutritionnelles permettant de prvenir les carences nutritionnelles tout en tenant compte de leur impact potentiel sur une surconsommation calorique et de graisses satures. Ces recherches sintressent particulirement aux groupes les plus vulnrables (femmes en ge fertile, pendant la grossesse et lallaitement, enfants dans leurs premires annes de vie).

    Les recherches menes au Vietnam et Cambodge se focalisent en priorit sur les solutions alimentaires : enrichissement daliments de base en micronutriments

    (enrichissement en fer du nuoc mam, enrichissement multi-micronutriments du riz) ;

    dfinition de nouveaux produits alimentaires conus partir des disponibilits locales pour des usages spcifiques : aliments de complment lallaitement maternel (Vietnam et Cambodge), complments alimentaires prts lemploi pour la prvention des carences avant et durant la grossesse pour les femmes et pour des populations risque particulier de malnutrition ;

    diversification alimentaire par association daliments dorigine vgtale et animale visant lamlioration des rgimes.

    Les recherches sont menes en partenariat avec lInstitut National de Nutrition de Hano au Vietnam, le ministre de lAgriculture au Cambodge et le soutien dorganisations internationales comme le Fonds des Nations unies pour lenfance (UNICEF) et le PAM.

    Contacts : Jacques Berger, [email protected] & Frank Wieringa, [email protected]

    Rle des programmes de transferts sociaux pour lamlioration de la scurit alimentaire et nutritionnelle en Afrique de lOuestLes programmes de transferts sociaux (PTS) font partie des stratgies prometteuses pour rduire la pauvret et linscurit alimentaire et nutritionnelle dans les pays faibles et moyens revenus. Si de telles stratgies ont t largement tudies et values en Amrique du Sud, elles sont encore embryonnaires, ponctuelles et trs largement dpendantes des bailleurs internationaux en Afrique de lOuest, et trs peu documentes sur le plan scientifique. De plus, malgr le fort potentiel dimpact des PTS sur la rduction de la malnutrition, peu de programmes prsentent des objectifs nutritionnels prcis, encore moins comportent des interventions nutritionnelles spcifiques, et leur valuation est souvent trop faible. Ces lacunes empchent didentifier les atouts et les limites de ces programmes et de permettre leur amlioration et leur adaptation diffrents contextes.

    Laxe Inscurit alimentaire et nutritionnelle de lUMR NutriPass a lanc un programme de recherche valuative visant tudier les modalits et caractristiques des PTS qui maximisent leur impact sur la scurit alimentaire et nutritionnelle des populations vulnrables en Afrique de lOuest. Le programme inclut des valuations dimpact de divers PTS dans diffrents contextes en utilisant, dans la mesure du possible, des mthodes exprimentales ou pseudo-exprimentales, incluant des schmas avec randomisation et comparaison entre groupes dintervention et contrles, avant et aprs programme.

    Des mthodes quantitatives et qualitatives sont galement combines afin de documenter limpact des programmes sur les variables dintrt et de comprendre pourquoi et comment limpact est atteint (ou non). terme, ce programme fournira des donnes utiles la communaut internationale pour concevoir des PTS adapts la situation de scurit alimentaire et nutritionnelle dans chaque contexte, afin de convaincre les gouvernements intgrer de telles stratgies dans une politique globale de protection sociale au niveau national.Contacts : Yves Martin-Prvel, [email protected] & Mathilde Savy, [email protected]

    Produits de la mer, march Can Tho, delta du Mkong, Vietnam.

    J. Be

    rger

    IR

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    INTERVENTIONB B

    NB NB

    Bnficiaires(B)

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    (NB)

    Analyses : diffrence de

    diffrence

    VALUATION

    Enqutede base

    Enqutede fin

    Schma pseudo-exprimental dune valuation dimpact.

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    Autre quipe concernepar ce thme

    UMR InnovationInnovation et Dveloppement dans lAgriculture et lAgro-alimentaire

    (Montpellier SupAgro/Inra/Cirad)45 scientifi ques

    Lquipe Nutrition et gnomes mne des recherches sur linteraction gne/environnement comme un des facteurs potentiels dexplication de laugmentation globale de la prvalence de lobsit et du diabte dans les populations humaines, notamment de la variabilit Nord-Sud. Lhypothse est que la rsistance linsuline reprsente un dnominateur commun entre les troubles du comportement alimentaire, la pathologie ftale, le rle du tissu adipeux et de linflammation qui, ensemble, contribuent laltration de lquilibre glycmique et au dterminisme gntique de la fertilit ou de la longvit dans les populations.

    LUMR est implique dans de nombreux partenariats en France (universits, associations, organisations non gouvernementales [ONG], centres de recherche, etc.) et ltranger, au Nord (universits de Copenhague, Amsterdam, Wageningen, etc.) comme au Sud

    fonctionnement des institutions (marchs, rgulations).

    Depuis 2007, un accent est mis sur : les stratgies, les modes de

    coordination et les institutions lis la mise en uvre du projet de dveloppement durable (engagements des consommateurs, responsabilit sociale des entreprises, standards volontaires) ;

    les enjeux de scurit alimentaire (stratgies des mnages ruraux et urbains, gestion des hausses des prix, gouvernance globale, politiques nationales et initiatives locales) et sanitaire (gestion dans les chanes de valeur, co-rgulation public-priv) ;

    les reconfigurations des filires et des formes de production agricole (agriculture familiale, industrielle, sous contrats, etc.) et agro-alimentaire.

    Cette approche est guide par une triple finalit : Scientifique : progression des

    connaissances dans les champs thoriques des disciplines mobilises.

    Oprationnelle : comprhension des mcanismes pour dboucher sur laide la dcision et les mthodes dvaluation. De nombreux scientifiques de lUMR ralisent des expertises pour les pouvoirs publics, les organisations internationales, les organisations professionnelles et les collectivits locales.

    (centres de recherches et universits : Institut National de Nutrition au Vietnam, Institute of Nutrition, Mahidol University en Thalande, etc.) ainsi qu linternational (Bioversity International, Programme alimentaire mondial [PAM], Organisation Mondiale de la Sant, etc.).

    Marchs, organisations, institutions et stratgies des acteurs dans les systmes agricoles et agro-alimentaires

    LUMR Marchs, organisations, institutions et stratgies dacteurs (UMR Moisa, Cirad/Inra/Montpellier SupAgro/Ciheam-IAM.M), cre en 2001, rassemble des chercheurs et enseignants-chercheurs en conomie, sciences de gestion et sciences sociales (socio-anthropologie et sciences politiques).

    LUMR Moisa tudie les stratgies dacteurs appliques aux systmes agricoles et agro-alimentaires en zones mditerranennes et tropicales, que ces acteurs soient privs ou publics, individuels ou collectifs (consommateurs, firmes, tats, organisations internationales). Elle tudie galement leur mode dorganisation interne (mnages, entreprises) ou externe (coordinations verticales et horizontales) et le

    Grer la volatilit des prix alimentairesAprs plusieurs sicles de vives controverses, le dbat sur la manire de grer linstabilit des prix alimentaires sest clos dans les annes 1980, lorsquune doctrine dinspiration librale sest impose la fois dans le champ acadmique et sur le terrain politique (ce qui sest traduit par un abandon peu prs complet des recherches sur le sujet). Le dbat sest nanmoins rouvert suite aux crises des annes 2000 (au Sahel, dans la Corne de lAfrique et sur les marchs internationaux), et les recherches menes par lUMR Moisa sinscrivent dans cette ouverture. Ces recherches se sont dveloppes sur plusieurs fronts : celui de linterprtation de lvolution rcente des prix qui peut tre lue comme la rsultante de chocs de court terme, de lvolution cyclique de linvestissement agricole ou encore dun dbut dpuisement des ressources de la plante, et appelle, selon le cas, des rponses diffrentes ; celui de llaboration dune taxinomie des diffrentes stratgies mobilisables pour grer linstabilit ; celui de lvaluation critique de la doctrine dominante ; celui de lvaluation des cots et bnfices des stratgies alternatives celle propose par la doctrine ; ou encore celui de lanalyse de modes de gouvernance

    permettant de renforcer lefficacit des politiques de stabilisation de prix, notamment la mise en place de forum de concertation entre les dcideurs publics et des reprsentants des diffrentes catgories doprateurs du march.

    Contacts : Franck Galtier, [email protected] Hlne David-Benz, [email protected] Daviron, [email protected] & lodie Maitre dHotel, [email protected]

    March alimentaire, Buenos Aires, Argentine.

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    Pdagogique (formation par la recherche) : lUMR participe activement au Master Agriculture, Alimentation et Dveloppement Durable (A2D2) co-habilit par luniversit Montpellier 1 (UM1) et Montpellier SupAgro. Elle accueille galement de nombreux doctorants inscrits lcole doctorale conomie Gestion de Montpellier dont lUMR est quipe daccueil, ou encore dans dautres universits du monde en co-encadrement.

    LUMR est installe sur trois sites Montpellier : le campus de la Gaillarde (Institut National de la Recherche Agronomique [Inra] et Montpellier SupAgro) o elle dispose dune bibliothque spcialise en sciences conomiques et sociales applique lagriculture

    de lAgence Nationale de la Recherche (ANR), de la Commission europenne, dAgropolis Fondation et par diverses expertises publiques ou prives, nationales et internationales.

    LUMR coordonne dimportants projets associant de nombreux partenaires montpellirains, nationaux et internationaux, tels que lObservatoire des Agricultures du Monde, le Rseau international des observatoires de lalimentation ou encore le programme fdrateur Sustainable Urban Food Systems (Surfood, cf. p. 59). LUMR est membre fondateur et co-animatrice de la Chaire de lOrganisation des Nations Unies pour lducation, la science et la culture (UNESCO) Alimentations du monde (cf. p. 58).

    et lagro-alimentaire, le centre de documentation Pierre Bartoli, le campus de la Valette (Centre de coopration internationale en recherche agronomique pour le dveloppement, Cirad) et celui de lInstitut Agronomique Mditerranen de Montpellier (IAM.M). LUMR collabore rgulirement avec des centres de recherche ou des universits de nombreux pays des zones mditerranennes et tropicales, mais aussi de France, Europe, Amrique du Nord et dAustralie. Six agents sont expatris et mis disposition de partenaires au Burkina Faso, Madagascar, en Malaisie, au Laos, au Brsil et en Colombie.

    Le financement des recherches est essentiellement assur par des contrats de projets comptitifs

    Comment intgrer les proccupations environnementales, sociales et conomiques dans les indicateurs de scurit alimentaire et nutritionnelle ?

    Les crises alimentaires rptes, le changement climatique, la dgradation de lenvironnement et la croissance des maladies dorigine alimentaire font merger de nombreuses questions sur la conception classique de la scurit alimentaire et les indicateurs qui permettent de la mesurer. Le projet Indicateurs de lalimentation durable , dvelopp conjointement par lIAM.M, Bioversity International (cf. encadr) et luniversit de Catania (Italie), vise identifier un nouveau cadre conceptuel de la vulnrabilit multidimensionnelle, intgrant la durabilit des systmes alimentaires.

    Cette approche permet dtudier la dynamique squentielle des facteurs de causalit, et pas uniquement les rsultats, en prenant en compte lintensit de lexposition et la sensibilit aux facteurs de changement, ainsi que les capacits dadaptation. Ce projet concerne la rgion mditerranenne, avec des applications qui pourront tre au niveau national ou sous-national. Une premire application est envisage pour la France et lEspagne. Il vise laborer une batterie dindicateurs cohrents de la scurit alimentaire durable, quantifiables, qui pourront tre intgrs dans lObservatoire des pays mditerranens du Centre International de Hautes tudes Agronomiques Mditerranennes (CIHEAM).).

    Contacts : Martine Padilla, [email protected] Paolo Prosperi, [email protected] Allen, [email protected]& Bruce Cogill, [email protected]

    Bioversity International est un des 15 centres membres du CGIAR (partenariat mondial de recherche agricole pour un futur sans faim). Ddi la conservation et lutilisation de la biodiversit, Bioversity International travaille galement au dveloppement durable de lagriculture, la rsilience des cosystmes et lamlioration de la nutrition et des moyens de subsistance. Le programme Nutrition sintresse au rle de lagrobiodiversit dans la qualit de lalimentation et la nutrition. Lquipe de Montpellier travaille sur le thme de lalimentation durable et de sa mesure.

    BIOVERSITY INTERNATIONAL

    Le march primeur de Fkih Ben Salah, Maroc.

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    Dynamiques territoriales, alimentation et gestion des ressourcesLes tensions autour des ressources naturelles sont croissantes ; les acteurs doivent positionner leurs stratgies dans une concurrence exacerbe des conomies afin de mieux valoriser leurs ressources territoriales. Lespace, ses attributs (infrastructures, etc.), les composantes sociales, humaines et culturelles, deviennent des ressources mobilises dans les dynamiques de dveloppement. Les transformations lies la globalisation induisent des tensions sociales et politiques entre les niveaux global source de contraintes et dimpulsions et local avec ses capacits daction et dadaptation au changement.

    En mme temps que saccentuent et se multiplient partout les disparits spatiales, sociales et conomiques, mergent des opportunits de reconfiguration des rapports des socits leurs ressources et leurs espaces. Ces opportunits se manifestent lorsque les acteurs, individuels ou collectifs, saisissent localement les diffrentes dimensions de processus globaux pour assurer le dveloppement de leur territoire, et inversement, construisent et mobilisent leurs ressources locales pour se connecter aux dynamiques globales.

    Dans ce contexte, lUMR Acteurs, ressources et territoires dans le dveloppement

    et environnementales, urbaines, etc.). Lunit dveloppe ses travaux sur lEurope occidentale, centrale et orientale, et plus au Sud Afrique, Moyen-Orient, Mditerrane, Amrique latine, Asie, etc. Aux chelles internationale, nationale et rgionale, lUMR ART-Dev produit et diffuse des connaissances auprs de la communaut scientifique. Elle dveloppe galement ses comptences au regard dune forte demande sociale autour des questions de lamnagement territorial et du dveloppement (expertise, tudes, recherche-action, coopration).

    Des partenariats et programmes sont reprsentatifs des relations entre alimentations, territoires et socits : Populations, agrobiodiversit et

    connaissances traditionnelles associes (PACTA II, 2009-2013) ;

    mergence du quinoa dans le commerce mondial : quelles consquences sur la durabilit sociale et agricole dans lAltiplano Bolivien ? (projet de lANR Agriculture et dveloppement durable EQUECO, 2006-2010) ;

    Gouvernance dpartementale de leau destine la consommation humaine (programme Eaux et territoires AQUADEP, 2008-2011) ;

    Analyse de la durabilit de lagriculture dans lagglomration dAntananarivo (ADURAA, 2002-2007) ;

    Qualits sanitaire et nutritionnelle du cresson et autres lgumes-feuilles approvisionnant Antananarivo (QUALISANN, 2007-2011, cf. ci-contre).

    (UMR ART-Dev, CNRS/UM3/Cirad/UPVD/UM1) dveloppe des recherches en sciences humaines et sociales o les proccupations territoriales dominent, sur des champs aussi varis que lalimentation, le dveloppement rural, les questions de politique publique, de ressources et de mobilit. Son objectif est de dcrypter les reconfigurations des espaces conomiques, politiques et sociaux, en mettant en relation les dynamiques de globalisation et celles locales. Lanalyse de ces reconfigurations porte sur les dynamiques dorganisation des espaces et des socits lies la construction et la mobilisation par la diversit des acteurs dun ensemble de ressources la fois matrielles et immatrielles. Ses axes de recherche sont les suivants : Trajectoires, diffrentiations et

    ingalits dans les socits et les espaces ruraux ;

    Ressources naturelles, gouvernabilit et organisation de lespace ;

    Circulation, rseaux et interfaces ; Dynamiques territoriales,

    dveloppement et complexification de laction publique.

    LUMR favorise les recherches pluridisciplinaires gographie, amnagement, conomie, sciences politiques, sociologie avec une perspective danalyse croise des trajectoires de dveloppement, au Nord comme au Sud, dans des contextes gographiques et sectoriels diversifis (dynamiques rurales

    March, Indonsie. R. Bourgeois

    Scurit alimentaire et nutritionnelle des populations

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    Agriculture urbaine et risque alimentaire MadagascarPlusieurs institutions du Nord (Cirad, Inra, IRD) et de Madagascar (universit dAntananarivo : dpartement de Gographie, facult des Sciences, cole Suprieure des Sciences Agronomiques, Centre National de la Recherche Applique au Dveloppement Rural, Institut Pasteur de Madagascar) se sont associes pour tudier le dveloppement territorial de lagriculture urbaine Antananarivo. Ces travaux ont t mens dans le cadre de deux projets de recherche conscutifs financs par le ministre des Affaires trangres (MAE) : Analyse de la durabilit de lagriculture dans lagglomration dAntananarivo (ADURAA, 2002-2007), Qualits sanitaire et nutritionnelle du cresson et autres lgumes-feuilles approvisionnant Antananarivo (QUALISANN, 2007-2011).

    Le projet QUALISANN, coordonn par lUMR ART-Dev, a tudi les relations entre les spcificits du territoire urbain, les pratiques humaines et les modes de gestion des externalits associes. Lanalyse a port sur les formes de production agricole dans les bas-fonds de la ville, la qualit sanitaire de leau dirrigation et du produit, les filires de commercialisation, les perceptions des consommateurs et la gestion de la qualit du cresson. Cette ressource a t choisie en raison de limportance locale de sa production

    (en 2008 : 68 hectares sur 37 sites, 40 000 tonnes environ, revenus pour prs de 300 familles) et de sa consommation (30,2 % des mnages de la capitale en consomment au moins une fois par semaine) et des multiples risques sanitaires auxquels elle est associe. Ces risques sont lis la localisation des parcelles et aux comportements des acteurs de la filire, pouvant compromettre laptitude du cresson tre consomm et porter atteinte la sant des urbains (culture dans des eaux uses, surdosage en intrants, entassement dans des vhicules mal lavs, etc.).

    Les chercheurs ont montr un cas original dadaptation de la gestion du risque alimentaire aux conditions des pays du Sud (institutions publiques dfaillantes, acteurs privs et march peu ractifs, faible pouvoir dachat, absence daction collective des consommateurs). Cette gestion ne relve pas ici uniquement de la responsabilit de ltat ou de certaines institutions macro-sociales comme au Nord, mais implique surtout les consommateurs individuels dont les pratiques ont fortement volu pour faire face la situation (lavage et cuisson du produit).

    Contact : Marie-Hlne Dabat, [email protected]

    Cohabitation risques entre la ville et lagriculture. M.-H. Dabat

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    Le rle vivrier de lagricultureurbaine en Afrique Lexemple de Bobo-Dioulasso LUMR Innovation travaille sur les interactions ville-agriculture au Nord et au Sud. Alors que plus de la moiti de la population mondiale rside dans les villes, lagriculture urbaine connat un regain dintrt de la part des chercheurs et du public. En Afrique sub-saharienne, lurbanisation sacclre, alors que le secteur industriel ne se dveloppe quassez peu. Les opportunits demploi dans le secteur formel sont rares et la pratique de lagriculture dans la ville permet de gnrer des revenus pour les familles qui la pratiquent comme activit principale ou secondaire. Bobo-Dioulasso, deuxime ville du Burkina Faso, est souvent qualifie de ville agricole de par le nombre dactivits agricoles quelle abrite et le fait que ses industries fonctionnent partir de produits agricoles (usines de traitement du coton, huileries et savonneries, brasseries). Cette ville compte plus de 150 hectares de jardins marachers (plus de 1 000 marachers), des centaines dlevages de porcs et dembouche bovine, des milliers de petits levages de poules et petits ruminants ainsi que des centaines dhectares de cultures pluviales produites en saison des pluies. Lensemble de ces productions agricoles participent lapprovisionnement de la ville, qui est, par ailleurs, un carrefour commercial rgional pour les produits agricoles.

    Bobo-Dioulasso, lagriculture urbaine est clairement en expansion. Alors que lurbanisation grignote les terres agricoles, les urbains dveloppent des formes agricoles de plus en plus intensives. Les organisations internationales voient lagriculture

    comme un moyen de lutter contre la pauvret et dassurer lapprovisionnement des villes en produits agricoles, mais les autorits urbaines restent peu sensibles ce phnomne et aucune mesure nest prise pour soutenir les activits existantes. Les agriculteurs urbains font face des pressions foncires et rglementaires et doivent trouver des moyens de sadapter ce milieu urbain contraignant, notamment en dveloppant des arrangements avec dautres acteurs pour avoir accs aux ressources productives, spatiales et sociales dont ils ont besoin pour maintenir et dvelopper leurs activits.

    Contact : Ophlie Robineau, [email protected]

    Approvisionnement en fruits et lgumes du Languedoc-Roussillon pour lassociation dpartementale des Restaurants du Cur de lHrault

    Dans le cadre du Programme Rgional dOffre Alimentaire en Languedoc-Roussillon, lUMR Innovation a travaill sur lintroduction des circuits courts dans le dispositif daide alimentaire, aujourdhui essentiellement organis en circuit long. En effet, il savre que : Les productions locales peinent parfois trouver des dbouchs et le travail des producteurs nest pas toujours rmunr correctement.

    Les produits distribus dans le cadre de laide alimentaire sont issus de circuits longs. Il est donc difficile de prendre en compte les conditions sociales et environnementales de production dans le choix du fournisseur.

    Limpact environnemental li au transport et au mode de production peut tre amlior grce un approvisionnement local.

    Dans la dmarche damlioration de la qualit nutritionnelle, la prsence de produits frais comme des lgumes et des fruits est une piste intressante.

    Ce projet sinscrit dans la suite dune premire tude (2010-2011) dmontrant la faisabilit dun approvisionnement local. Cependant, le circuit court tel que dfini par le ministre de lAgriculture, de lAgro-alimentaire et de la Fort (0 1 intermdiaire) nest pas ralisable compte tenu des conditions tant du march des Restos du Cur (rupture de lapprovisionnement impossible) que de lorganisation des producteurs locaux. Un dispositif dapprovisionnement en Languedoc-Roussillon a alors t construit en gardant un double objectif : amliorer la fracheur des fruits et lgumes pour les

    personnes accueillies aux Restos du Cur de lHrault ; soutenir la production locale par lorientation du march

    des Restos du Cur de lHrault vers les producteurs et intermdiaires locaux.

    Pour scuriser lapprovisionnement, le March dIntrt National (MIN) de Montpellier a t le support et le garant technique de ce dispositif.

    Les rsultats montrent la fois une relocalisation de lapprovisionnement (une moyenne de 46 km), la participation de 19 producteurs, une coopration entre les grossistes qui ont scuris lapprovisionnement et des retombes conomiques plus larges : une demande de duplication par la Fdration franaise des MIN, la lgitimit des acteurs conomiques locaux (producteurs, grossistes, MIN) investis dans ce dispositif rpondre dautres appels doffres similaires (p. ex. demande dun groupement dachat de lyces).

    Contact : Dominique Paturel, [email protected]

    Jardin maracher dans le centre de Bobo-Dioulasso, Burkina Faso.

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    Fruits de la rgion Languedoc-Roussillon.

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    Vendeuses dans leur barque au march

    flottant de Danmoen Saduak, Thalande.

    S. Perret Cirad

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    Contributions des filires alimentaires lamlioration

    de lalimentation. Z. Burival Shutterstock

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    Organisations, filires et marchs

    es nouveaux enjeux de scurit alimentaire et de nutrition lchelle internationale rinterrogent les recherches sur les filires et

    les marchs agro-alimentaires. Ces recherches ont pris une place importante dans la communaut scientifique dAgropolis depuis les travaux fondateurs de Louis Malassis. Elles visent aujourdhui mieux prendre en compte les comportements et les attentes des consommateurs et analyser les diffrents leviers qui, depuis la production agricole jusqu la consommation, peuvent amliorer la durabilit de lalimentation.

    Les dcisions dachat et dutilisation des denres sont en effet dterminantes pour dvelopper une alimentation saine et quilibre, mais aussi pour rorienter limpact des activits agricoles et agro-alimentaires sur lenvironnement et dans la socit. Ainsi, les responsabilits dans la durabilit globale de lagriculture et de lalimentation sont partages par lensemble des acteurs des chanes alimentaires. Cest bien sr le cas lorsque se mettent en place des normes environnementales ou sociales, visant par exemple la protection des forts ou le commerce quitable. Cette responsabilit partage est aussi en jeu dans des questions comme la rduction des missions de gaz effet de serre ou celle du gaspillage alimentaire, o des recherches sont en cours pour amliorer linformation du consommateur et orienter lvolution du packaging ou des promotions commerciales. Les consommateurs subissent de fait de multiples influences et sont tiraills entre leur dsir de contribuer la durabilit et leurs aspirations plus classiques accder une alimentation abondante, diversifie, saine et la moins chre possible

    Lanalyse des comportements des consommateurs du Nord comme du Sud pousse alors reconsidrer les interactions plus en amont dans chaque filire alimentaire et examiner leur contributions lamlioration de lalimentation.

    Les chercheurs dAgropolis tudient ainsi les innovations de produit, de procd ou commerciales au sein dune grande diversit de filires, en tenant compte des enjeux de durabilit et de scurit alimentaires. Ces innovations concernent diffrents modles agro-alimentaires depuis la production alimentaire domestique, jusquaux chaines agro-industrielles, en passant par les circuits de proximit et les filires de qualit lie lorigine ou valorisant lagriculture biologique. La confrontation de ces modles est maintenant prsente dans tous les pays. Elle devient un trait de la globalisation et elle apparat finalement indispensable pour amliorer la durabilit de lalimentation.

    Ce chapitre prsente des exemples de recherches qui montrent comment la durabilit de lalimentation se construit partir de diffrentes formes dinteractions dans les filires et les marchs alimentaires. Ces travaux sont mens par les UMR Innovation, Moisa, ArtDev et MRM en associant souvent lconomie, les sciences de gestion et la sociologie. Les comportements des consommateurs sont par exemple dcrypts en fonction des stratgies commerciales des firmes, jouant sur le gaspillage alimentaire ou lobsit. Dautres travaux remontent plus en amont des filires en tudiant les processus de construction de la qualit des produits dans les pays du Nord et du Sud. Cest le cas des recherches sur les indications gographiques ou les systmes agro-alimentaires localiss. Les questions plus globales de gouvernance de ces filires sont illustres par des travaux qui rendent compte des ngociations autour des normes sociales et environnementales, qui explorent ladaptation des vignobles au changement climatique, ou qui analysent les stratgies permettant damliorer le fonctionnement des filires du riz en Afrique de lOuest.

    Jean-Marc Touzard (UMR Innovation) & Paule Moustier (UMR Moisa)

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    Lquipe IT analyse les dynamiques et la gouvernance territoriale des relations villes-agricultures. Ses recherches se focalisent sur les processus dinnovation luvre pour faire merger des formes territoriales multifonctionnelles conjuguant agriculture et dveloppement urbain. Les recherches portent sur lanalyse de la place de lagriculture et de lalimentation dans les modes dhabiter urbains et dans les politiques de la ville. Les concepts de publicisation, territorialisation, gouvernance, permettent danalyser des situations dinnovation territoriale articulant politiques publiques, jeux dacteurs et dynamiques spatiales.

    LUMR dveloppe de nombreux partenariats en France (units du dpartement Sciences pour lAction et le Dveloppement de lInra, Cirad et universits, Rseau de Recherche sur lInnovation, etc.), et linternational avec des universits (Lisbonne, Wageningen, Cardiff, Pretoria, Antananarivo, Mexico, etc.) ainsi que des centres de recherche : Institut de Recherches Agricoles pour le Dveloppement (Cameroun), Institut dconomie Rurale (Mali), Centre agronomique tropical de recherche et denseignement suprieur (Costa Rica), Acadmie des Sciences Agricoles (Vietnam), etc. LUMR fait galement partie de rseaux scientifiques internationaux parmi lesquels lEuropean research group (SYAL) et Agriculture, food and human values.

    modlisation et conception doutils daccompagnement des acteurs dans linnovation. LUMR est organise en trois quipes dont deux sintressent la thmatique alimentation : lchelle des exploitations

    agricoles, lquipe Systmes de production agricole et changements techniques et organisationnels analyse les dynamiques de changement impliquant agriculteurs et mnages ruraux.

    lchelle des systmes agro-alimentaires, lquipe Construction sociale des marchs, qualits et dveloppement territorial (MarQualTer) analyse les dynamiques des produits et des marchs agro-alimentaires.

    lchelle des territoires de projet, lquipe Innovations territoriales (IT) analyse les dynamiques et la gouvernance territoriale des relations villes-agricultures.

    Lquipe MarQualTer sintresse quatre processus dinnovation qui permettent aux agricultures familiales du Nord et du Sud de faire face la mondialisation : la qualification des produits et linternationalisation des signes de qualit ; le renouvellement des organisations de producteurs et des coopratives ; la recherche dquit dans la construction sociale des marchs et le dveloppement des systmes agro-alimentaires localiss (SYAL). Ces innovations interrogent (i) lvolution des relations entre alimentation et territoire, (ii) la nature de laction collective et publique, (iii) les enjeux dquit dans lagro-alimentaire.

    Dveloppement et processus dinnovations agricoles et alimentaires

    LUMR Innovation et Dveloppement dans lAgriculture et lAgro-alimentaire (UMR Innovation, Montpellier SupAgro/Inra/Cirad) travaille sur les innovations agricoles et alimentaires considres comme des processus dactions individuelles et collectives aux niveaux technique et organisationnel. Elle sintresse lensemble du processus : depuis les objectifs des acteurs (agriculteurs, organisations, entreprises, administrations, lus, recherche, etc.) jusquaux effets de dveloppement induits par ces innovations. Elle associe pour cela des comptences en agronomie et sciences sociales (conomie, sociologie, anthropologie, gographie, sciences de gestion, droit). Ses recherches, en France et linternational, privilgient des analyses combinant approches comprhensives, diagnostic,

    Les quipes principalesUMR Innovation

    Innovation et Dveloppement dans lAgriculture et lAgro-alimentaire

    (Montpellier SupAgro/Inra/Cirad)45 scientifi ques

    EA MRMMontpellier Research in Management

    (UM1/UM2/UM3)140 scientifi ques

    Runion de paysannes,

    Madagascar. . Penot Cirad

    Organisations, filires et marchs

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    Dans une dmarche de recherche-action, lquipe MarQualTer de lUMR Innovation accompagne depuis plus de 10 ans le dveloppement dindications gographiques (IG) dans diffrents pays dAsie, dAfrique et dAmrique Latine. LIG est un droit de proprit intellectuelle sur un signe identifiant un produit dont la rputation ou les qualits sont dues son origine gographique. LIG peut servir doutil de qualification des produits et doutil de communication, et, par consquent, construire ou renforcer la rputation de ces produits.

    Diffrentes formes dappui sont apportes : appui juridique dans la rdaction des lois et dcrets concernant les IG, tudes prliminaires pour la construction des cahiers des charges, sensibilisation et formation dacteurs publics et privs, marketing et suivi-valuation des IG enregistres, etc. Ces actions ont toujours t menes en coopration avec des institutions locales : gouvernements nationaux et/ou provinciaux, universits, centres de recherche, groupements de producteurs, etc.

    Inities en Asie au dbut des annes 2000, elles connaissent actuellement une croissance importante (178 IG enregistres en Inde, 31 au Vietnam, 14 en Indonsie, 46 en Thalande, une forte dynamique au Cambodge et Laos). Les tats asiatiques les utilisent afin de dvelopper des filires, et sont trs actifs dans laccompagnement des dynamiques denregistrement.

    Des projets dappui sont galement en cours en Afrique : auprs de lOrganisation Africaine de la Proprit Intellectuelle (16 pays dAfrique de lOuest et du Centre) et du ministre de lAgriculture tunisien*.

    Les IG peuvent jouer un rle important dans les processus de scurisation alimentaire en amliorant linformation disponible pour des produits spcifiques rpondant ainsi une demande croissante en termes de traabilit et de qualit, mais aussi, au niveau des producteurs en renforant leur capacit daction collective et en amliorant leur revenu. Avec le dveloppement rapide des IG, il importe de poursuivre les recherches pour mieux comprendre les mcanismes permettant aux IG de jouer ce rle. Aprs une thse compare sur la protection des IG en Inde/France/Europe, une autre thse analyse les processus de construction des IG. Deux autres thses dmarrent fin 2013 et seront consacres une comparaison entre les IG, signe officiel de qualit, et un systme plus informel de reconnaissance de la qualit lie au lieu : les Sentinelles Slow Food.

    Contacts : Didier Chabrol, [email protected] Delphine Marie-Vivien, [email protected] Cerdan, [email protected] Durand, [email protected] Fournier, [email protected]

    * Voir Des Indications gographiques pour valoriser des produits locaux www.cirad.fr/content/download/7626/80734/.../2013-F05-Chabrol.pdf

    Indications gographiques : valoriser des produits locaux pour une alimentation de qualit

    Indications gographiques en Mditerrane : des signes pour quel

    dveloppement ?

    Lquipe REGAAL* (UMR Moisa) conduit des programmes de recherche, de coopration et de formation sur les indications gographiques (IG) en Mditerrane depuis 2000. Les analyses portent sur les conditions dmergence, defficacit et de gouvernance des IG du local linternational : instruments de diffrenciation, dabord europens, puis turcs ou marocains, les IG interagissant avec les normes commerciales et environnementales globales. Masters, thses, tudes, bases de donnes, confrences, sminaires, formations, publications, sont conduits par le CIHEAM-IAM.M, membre de Moisa en partenariat international pour structurer un rseau mditerranen soucieux de la qualit agro-alimentaire et des dynamiques territoriales.

    Contacts : Hlne Ilbert, [email protected] Tozanli, [email protected], Fatiha Fort, [email protected] & Fatima Elhadad, [email protected]

    * Recherches sur les gouvernances consommateurs, entreprises, et filires agro-alimentaires et rurales

    Rcolt en altitude, reflet

    dune biodiversit remarquable et

    rsultat de pratiques complexes, le miel

    dOku est blanc, crmeux, avec des armes de fleurs, caractristiques

    trs originales en Afrique. Cest la

    premire indication gographique africaine

    enregistre par lOAPI. D. Chabrol

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    Un projet de dveloppement de micro-entreprises rurales (2007 2008) a t impuls par lUMR Innovation dans plusieurs communauts indiennes de la Selva Lacandona du Chiapas (Mexique), une rgion trs isole, marginalise et pauvre. Ce projet visait la fois la rduction de la pauvret dans cette rgion, la diminution de la pression sur les ressources naturelles et le ralentissement des processus de dgradation environnementale, lintgration des politiques de dveloppement social dans un cadre de dveloppement territorial, participatif et soutenable. Il sagissait daider lorganisation et la mise en route de 16 agro-industries rurales (AIR) (transformation agro-alimentaire, artisanat, micro-usine de potabilisation deau, coopratives de vente, etc.) et de renforcer les capacits de gestion et dinnovation des acteurs impliqus.

    Des ateliers participatifs ont t organiss sur linnovation technologique, lorganisation et la gestion dune entreprise, lamlioration des procds de production, lanalyse de march et la commercialisation. Cette premire tape a permis dinduire une dynamique territoriale collective autour de la consolidation de ces AIR, de la diffusion des savoir-faire et

    de linnovation. LAlliance des AIR de la Selva Lacandona et la marque collective Agro-industries rurales de la Selva Lacandona furent galement cres.

    Ce projet a permis didentifier les conditions de viabilit des AIR : la rentabilit conomique des micro-entreprises ; la ncessit dinvestir dans un environnement pralable

    favorable (ducation, sant, nutrition, infrastructures, services de base) indispensable la cration et la prennisation de petites entreprises en milieu rural ;

    la rsolution des problmes dorganisation, daction collective et de leadership au sein des groupes qui sont le fait dune mfiance entre les membres et dune dfinition des rles mal comprise.

    Des activits lies ce projet appuis techniques et formations aux diffrents groupes, organisation dun march chaque anne San Cristobal et ventes de produits Mexico avant les ftes de fin danne ont perdur jusquen 2012.

    Contact : Franois Boucher, [email protected]

    Systme agro-alimentaire localis (SYAL) et dveloppement de territoires marginaux

    Le groupement dintrt

    scientifique Systmes agro-

    alimentaires localiss GIS-SYAL

    Le concept de systme agro-alimentaire localis (SYAL) sest affirm partir de la rencontre de travaux sur la valorisation des produits des agricultures familiales et des recherches sur les formes de coopration au sein des territoires (districts, clusters, systmes productifs localiss). Il se dfinit comme (i) un objet concret (un ensemble dactivits agro-alimentaires dans un territoire donn), (ii) une dmarche (une manire de penser et daborder ltude en situation des activits agricoles et alimentaires dans leurs interactions systmiques), (iii) une catgorie organisationnelle susceptible dappuis financiers dans le cadre des politiques publiques et des projets de dveloppement.

    Depuis sa cration en 2000, le GIS SYAL sattache un effort de clarification pour prciser les diffrentes acceptions des SYAL et leurs limites. Ce groupement dintrt scientifique a pour objectif de comprendre les dynamiques de territorialisation et des processus dancrage territorial des activits agro-alimentaires par la coordination et la conduite dactions de recherche, de dveloppement et de formation. Il sagit de reprsenter la diversit des formes possibles de cet ancrage et de rendre intelligibles les moteurs de leur volution temporelle. Le GIS entend ainsi contribuer lanalyse du dveloppement rural en accordant une place centrale aux ressources et cultures alimentaires locales, aux agricultures familiales et leur coopration possible au sein dun territoire. La cration du GIS SYAL France a t suivie par la cration en 2008 de lEuropean Research Group (ERG) SYAL, contribuant ainsi structurer lespace de recherche europen. Contacts : Claire Cerdan, [email protected] Casabianca, [email protected]& Nadine Kelemen, [email protected]

    Pour plus dinformations : http://syal.agropolis.fr

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    Organisations, filires et marchsF.

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    Maison dune famille de la cooprative Esposel produisant du caf, Mexique.

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    Sciences de gestion appliques lagro-alimentaire

    Montpellier Research in Management (EA MRM, UM1/UM2/UM3) est une quipe daccueil (EA) fonde en janvier 2011, issue du regroupement de quatre units de recherche : le Centre de Recherche en Gestion des Organisations, le Centre de Recherche sur le Management et les Marchs, le Centre de Recherche du Groupe Sup de Co Montpellier Business School et lquipe de Recherche sur la Firme et lIndustrie. Elle associe des tutelles de natures diffrentes (universitaires et consulaires) et accueille les enseignants-chercheurs en gestion des trois universits montpelliraines, de Sup de Co Montpellier Business School et de lUniversit de Perpignan Via Domitia (UPVD).

    activit conomique trs prsente en Languedoc-Roussillon. Il sagit dtudier les leviers dactions de la performance des entreprises agro-alimentaires considres comme des acteurs individuels ou collectifs et travers le regard de plusieurs acteurs (investisseurs, partenaires commerciaux, consommateurs, etc.).

    ce jour, MRM est un laboratoire en gestion de taille importante avec 140 enseignants-chercheurs statutaires et 70 doctorants.

    MRM produit des savoirs dans les domaines fondamentaux des sciences de gestion : comptabilit/contrle de gestion ; entrepreneuriat ; finance ; gestion des ressources humaines ; marketing ; stratgie ; systmes dinformation. MRM investit des champs dapplication particuliers lis lhistorique des composantes du laboratoire et de lenvironnement rgional tant au plan de la recherche acadmique quau niveau socio-conomique : agro-alimentaire, dveloppement durable, innovation, sant.

    Les chercheurs de MRM impliqus dans le champ agro-alimentaire sintressent aux stratgies et outils de gestion dvelopps par les entreprises agro-alimentaires,

    Autres quipes concernespar ce thme

    UMR ART-DevActeurs, ressources et territoires

    dans le dveloppement(CNRS/UM3/Cirad/UPVD/UM1)

    60 scientifi ques

    UMR MoisaMarchs, Organisations, Institutions

    et Stratgies dActeurs(Cirad/Inra/Montpellier SupAgro/

    Ciheam-IAM.M)Une soixantaine de scientifi ques

    Dissonance cognitive et comportement alimentaire des consommateursDans le domaine de la consommation, la situation actuelle laquelle sont confronts les consommateurs peut sembler paradoxale. Dune part, la consommation est un lment structurant de nos socits industrielles et retient toute lattention tant des pouvoirs publics que des entreprises industrielles, de par son rle moteur dans la croissance conomique. Dautre part, lactualit, les discours ambiants relays par les mdias et les associations de consommateurs alertent ces derniers sur les crises alimentaires, les problmes de sant (obsit, cancers, allergies, etc.), les dsastres cologiques, etc. Les consommateurs prennent ainsi progressivement conscience des multiples enjeux socitaux de la consommation, des incertitudes et des dangers conomiques, environnementaux, sociaux et socitaux dune course mondiale la croissance par la consommation. En rponse, moins consommer, mieux consommer devient une proccupation de plus en plus partage par les individus. Or, cette attitude se trouve en contradiction avec les besoins et envies des consommateurs.

    Lcart entre les attitudes critiques que les consommateurs dveloppent lgard de la consommation et les comportements de forte consommation toujours adopts cre un inconfort psychologique qui pousse agir : cest la dissonance cognitive . Les stratgies pour la rduire ont t identifies : lvitement de linformation consonante, linterprtation, la dcrdibilisation, la recherche dinformation, la trivialisation, lhypocrisie, la dilution comparative, le changement conatif (dcid ou effectif). Ainsi, le changement de comportement apparat comme une rponse marginale et conscutive dautres ractions. Les stratgies les plus courantes se situent au niveau du traitement de linformation : les consommateurs vitent certaines sources dinformation ou nintgrent pas certaines informations. Ils justifient galement leur comportement en niant les effets directs de leur propre consommation face la totalit des comportements.

    Cette recherche entreprise par lEA MRM tente didentifier les stratgies de rduction de ces carts et les profils des consommateurs face ces stratgies. Elles pourraient ainsi permettre dapprofondir les phases de transition et de changement ainsi que proposer des pistes pour adopter de nouveaux comportements alimentaires.

    Contacts :Gilles Sr de Lanauze, [email protected]& Batrice Siadou-Martin, [email protected]

    Choix de produit par le consommateur.

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    Face aux chiffres alarmants du surpoids et de lobsit en France (32 % des franais sont en surpoids et 14,5 % dentre eux souffrent dobsit) cette recherche vise tudier les effets du packaging sur lattitude envers les friandises et leur consommation. Bien que plusieurs recherches se soient interroges sur la responsabilit du marketing alimentaire dans la progression de lobsit et pointent du doigt la taille des portions proposes, seulement quelques-unes se sont intresses aux effets exclusivement visuels du packaging sur la consommation alimentaire. La fonction du packaging est de protger le produit, mais, surtout, dinformer sur le produit, dattirer lattention, de faciliter la reconnaissance de la marque et dinfluencer le choix en linaire.

    Dans ce contexte, quels pourraient tre les effets dun packaging alimentaire dpourvu de ses fonctions esthtiques ? Le packaging alimentaire standardis peut-il tre utilis comme un lment de prvention de lobsit ?

    Dans le cadre de recherches sur la prvention anti-tabac, Gallopel-Morvan et al. (2011) proposent comme stratgie prventive lutilisation dun packaging standardis, cest--dire, un packaging duquel on retire tout signe distinctif de la marque (slogan, logo ou couleur). Le packaging standardis est reconnu comme une stratgie de prvention anti-tabac efficace : il diminue lapprciation des cigarettes et lenvie de fumer. Sur la base de ces travaux, lobjectif de cette recherche mene en collaboration par des chercheurs de diffrents laboratoires (dont lEA MRM) est dtudier leffet du packaging standardis sur lapprciation et la consommation de friandises, permettant ainsi dvaluer son efficacit potentielle dans le cadre de la prvention de lobsit.

    Contacts : Carolina Werle, [email protected] Balbo, [email protected] & Cindy Caldara, [email protected]

    Le packaging alimentaire standardisUn outil de prvention de lobsit ?

    Condition packaging normal

    Condition packaging standardis

    Exemples de stimuli utiliss dans les tudes.

    Le packaging alimentaire standardis peut-il tre un outil de prvention de lobsit ? Une tude exploratoire applique aux produits de snacking, 8e Journe du marketing agro-alimentaire, Montpellier, 24 septembre 2012.

    Les stratgies (financires, gestion du risque, gouvernance, marketing, entrepreneuriales, dinnovation, de systmes dinformations, etc.) ainsi que les formes de gouvernance et dorganisation (travail en rseau des petites entreprises, coopration et proximit, etc.) sont tudies. Les recherches tentent de dterminer dans quelle mesure ces diffrents lments contribuent la cration de valeur. De mme, est examine la capacit des petites et moyennes entreprises (PME) agro-alimentaires organiser des chaines de valeur alternatives

    Laxe agro-alimentaire du laboratoire MRM souhaite rassembler et mobiliser les acteurs montpellirains qui travaillent sur cette question en apportant une transversalit et une pluralit des regards. MRM est ainsi partenaire de lUMR Moisa (via une convention de partenariat pour la recherche entre MRM et Moisa), de la Chaire UNESCO Alimentations du monde et du Labex Entreprendre dans le cadre duquel sont menes plusieurs recherches intressant le champ agro-alimentaire.

    et les rendre durables. Cette problmatique concerne toutes les parties prenantes (investisseurs, clients, fournisseurs, etc.). Face au dveloppement des problmatiques de responsabilit sociale de lentreprise, le comportement du consommateur dans le domaine des marques alimentaires ainsi que les sources de valorisation pour ce dernier sont galement un axe important de ces travaux, notamment ltude des relations entre consommateurs et produits, marques, appellations et terroirs.

    Organisations, filires et marchs

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    Filire rizicole et scurit alimentaire en Afrique de lOuestLe riz est un des produits emblmatiques de la dpendance alimentaire des pays dAfrique sub-saharienne et dAfrique de lOuest en particulier. Les importations reprsentent environ la moiti de la consommation totale et la zone est un des principaux marchs pour les pays asiatiques exportateurs de riz dont elle absorbe plus du quart des volumes exports. Cette dpendance au march mondial a t provoque par une mutation rapide des habitudes alimentaires dans les grandes villes o le riz est mieux adapt aux contingences de la vie urbaine que les crales et autres tubercules produits localement (facilit de conservation, facilit de prparation). Elle a galement t soutenue par la croissance et la permanence de surplus exportables induits par les politiques agricoles des pays asiatiques exportateurs (Thalande, Vietnam, Inde) qui ont pes la baisse sur le prix international du riz au cours des annes 1990 jusqu la hausse du prix en 2008.

    Les travaux conduits par les chercheurs de lUMR ART-Dev, en collaboration avec des partenaires africains, ont caractris les mcanismes qui expliquent la permanence de ce dficit rizicole. Ils mettent en exergue la forte segmentation entre les dynamiques observes au niveau international et celles au niveau des marchs domestiques. La hausse des prix de 2008 sest ainsi transmise de faon temporaire et ingale dans les diffrents pays de la sous-rgion. Cette segmentation entre march du riz import et du riz produit localement est aussi le produit de lincapacit des filires de riz local offrir un riz de qualit comparable (propret, homognit) celui du riz import et de faon permanente. Cette segmentation des marchs rizicoles rduit les effets des incitations publiques lintensification de la production rizicole dans la rgion.

    Contact : Frdric Lanon, [email protected] Collecte du riz

    dcortiqu, Nigria.

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    Des initiatives transnationales et multi-parties prenantes pour dfinir des normes sociales et environnementales dans les filires agricolesDans un contexte de critique cologique croissante, des initiatives dlaboration de standards durables pour les commodits agricoles sensibles (caf, cacao, palmier huile, soja, biocarburants, canne sucre, coton, etc.) se sont dveloppes travers un processus de tables rondes . Ces initiatives multi-parties prenantes ont pour caractristique de proposer des dispositifs ouverts de ngociation runissant lchelle mondiale des oprateurs conomiques des filires agro-alimentaires (producteurs, grossistes, banques, distributeurs, etc.) mais aussi des ONG dites sociales et environnementales , internationales et locales, pour dfinir, promouvoir et contrler une agriculture durable.

    Prsentes comme prives et volontaires, ces initiatives tayent leur lgitimit sur une proposition de faire participer et reprsenter toutes les catgories de stakeholders, de faon quilibre au sein de processus participatifs et inclusifs, par le dialogue et la recherche de consensus. Bien que prsentes comme de nouveaux espaces favorisant lapprentissage des acteurs pour la recherche de solutions soutenables , ces initiatives ont aussi t critiques pour leur difficult dinclusion relle de toutes les voix et leur faible capacit proposer des solutions innovantes.

    Contacts : Emmanuelle Cheyns, [email protected] Benoit Daviron, [email protected] Djama, [email protected] Fouilleux, [email protected] Lemeilleur, [email protected] & Isabelle Vagneron, [email protected]

    Confrence annuelle de la Table ronde sur le palmier huile durable.

    World caf (groupes de discussion) la Table ronde sur le soja responsable.

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    Les vignes et les vins franais face au changement climatique Quels scnarios dadaptation ?

    La viticulture dpend troitement du climat, qui influence le dveloppement de la vigne et la qualit du vin. Les changements dj intervenus impactent les produits et leurs profils sensoriels ; llvation du degr alcoolique induit des consquences sur la consommation et potentiellement sur la sant des consommateurs. Des stratgies dacteurs apparaissent dans la filire, depuis les producteurs qui utilisent des technologies nouvelles, jusquaux consommateurs. La viticulture devient ainsi une rfrence pour tudier les effets du changement climatique et un vritable laboratoire pour analyser les stratgies dadaptation, combinant innovations techniques, changements institutionnels et choix de localisation.

    Au sein du mtaprogramme Adaptation au Changement Climatique de lAgriculture et de la Fort de lInra, le projet Long term impacts and Adaptation to Climate ChAnge in Viticulture and Enology construit depuis 2012 un rseau scientifique sur ces questions. Pilots par deux chercheurs de Montpellier et Bordeaux, sept groupes de travail rassemblent 22 quipes de lInra, dont la moiti sur Montpellier*, ainsi que plusieurs laboratoires associs du CNRS et duniversits (Dijon, Bordeaux, Angers, Limoges, etc.).

    Le volet prospective stratgique , conduit par lInstitut des hautes tudes de la vigne et du vin, lUMR Moisa et lUMR Innovation, doit formuler des recommandations en construisant avant 2015 diffrents scnarios dadaptation valuer aux plans conomique, sociologique et environnemental. Il sappuie sur les travaux prospectifs dj raliss avec FranceAgrimer dans le secteur, et mobilise dans chaque rgion viticole des groupes de travail associant chercheurs et acteurs de la filire. Sont attendues des questions cls pour la programmation de la recherche et des recommandations pour les politiques conomiques dun secteur qui conserve en France une place spcifique au sein de lagro-alimentaire...

    Contacts : Jean-Marc Touzard, [email protected]& Herv Hannin, [email protected]

    * UMRs Innovation, Lepse, SPO, AGAP, Lisah, System, Mistea, Moisa, IATE, UE Pech Rouge et Vassal.

    Dterminants du comportement de gaspillage alimentaire des consommateursDans la ligne des travaux conduits sur la consommation durable, lUMR Moisa a engag des recherches sur le comportement de gaspillage alimentaire. En effet, la rduction du gaspillage alimentaire est aujourdhui un objectif de laction publique franaise et europenne. 2014 sera ainsi lanne europenne de lutte contre le gaspillage alimentaire . Les travaux entams portent dune part sur limpact des promotions sur le gaspillage alimentaire. Si des recherches ont dj montr leffet des promotions sur lachat, limpact des promotions sur le gaspillage na pas encore t analys. Dans le cadre dune thse qui a dbut en septembre 2012, les relations entre promotions et gaspillage sont analyses. Celles-ci peuvent tre de diffrentes natures. Lachat en promotion peut gnrer des expriences ngatives (par exemple, achat dessai dun produit qui savre dcevant) qui peuvent conduire au gaspillage. Rciproquement, aprs avoir gaspill un produit achet en promotion, un consommateur peut tre davantage sceptique vis--vis des promotions et, plus largement, des marques et/ou des distributeurs.

    Dautre part, lUMR Moisa sintresse laversion au gaspillage des consommateurs. En effet, des travaux de psychologie sociale montrent que laversion au gaspillage des consommateurs influence leur comportement dachat. Nanmoins, ces travaux se placent dans des contextes o tous les choix proposs aux consommateurs satisfont leurs besoins.

    Les recherches sintressent plus prcisment larbitrage entre le manque et le gaspillage : laversion au gaspillage est-elle toujours prsente quand le consommateur est face un tel arbitrage ? Enfin, un dernier axe de travail concerne la restauration hors foyer, pour laquelle est tudie lefficacit de diffrents types de messages pour les quantits gaspilles.

    Contacts : Sandrine Costa, [email protected] Le Borgne, [email protected] & Lucie Sirieix, [email protected]

    Banuyls en automne, France.

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    Promotions

    (Pas de promotion)

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    Gaspillage

    lments nonlis aux promotions

    Probabilitde gaspillage

    Consquencesdu gaspillage(psychologique,financire, etc.)

    Scepticisme, rsistance

    Modle conceptuel des relations entre promotions et gaspillage alimentaire.

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    Organisations, filires et marchs

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    Dpartements

    Rgions

    1. Ples urbains

    2. Priurbain

    3. Moyens et petits ples

    4. Priphries des moyens et petits ples

    5. Communes isoles

    Cartographie ralise avec ESRI-ArcGIS 9.3sous licence de site MSH-M, 2012-2013

    Kilomtres

    0 50 100

    L. Razafimahefa, ART-Dev - UMR 5281, 2010-2012

    Territoires des appellations dorigine et espaces mtropoliss (France)

    La localisation des appellations dorigine contrle dans les communes franaises suivant un contexte de mtropolisation est originale du fait de la diversit des modles de qualification et dinteraction avec les aires urbaines. Les appellations dorigine produisent des territoires travers une double tension, celle des aires sous influence urbaine, mais galement celle des territoires agricoles capables de projets sur des priodes relativement longues. Ces modles de qualification (AOC*, AOP**) peuvent tre caractriss par la relation avec le foncier ; cest le cas du Massif Central o les acteurs vont utiliser des superficies importantes pour dvelopper leurs modles de qualification. Ils peuvent galement tre mobiliss en termes de dveloppement, comme en Corse o les traditions agricoles, forestires mais galement alimentaires, ont permis le maintien dun certain nombre dexploitants dans les territoires notamment de faible densit.

    La prsence dappellations viticoles dynamiques dans des territoires fortement urbaniss illustre une forme doccupation de lespace avec des zonages dans ce cas beaucoup plus atomiss. Des espaces de rsistance la pression urbaine se

    forment, montrant ainsi lintrt du systme dappellation protger des territoires agricoles, en adquation avec sa fonction premire qui avait t imagine dans les annes 1930. La place des armatures urbaines, le rle des processus de couloir et les questions dtalement montrent lintrt dune gestion du foncier agricole dans les espaces urbaniss. De mme, les phnomnes de protection et dinterrelations entre les espaces urbains et les espaces ruraux mritent une attention particulire. Une tentative de renfort du caractre territorial des indications gographiques est en marche. Un double enjeu sengage, celui de continuer renforcer les agricultures dappellation dans un souci de protection des produits, et celui de maintenir une agriculture de qualit dans des territoires qui nauraient pas dautres alternatives, devenant un outil de la planification territoriale et de gouvernance alimentaire.

    Contacts : Marc Dedeire, [email protected] & Lala Razafimahefa, [email protected]

    *Appellation dOrigine Contrle

    **Appellation dOrigine Protge

    Le zonage en aires urbaines pour les communes ayant des appellations dorigine (France, 2010).

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    Enqute alimentaire, pese des aliments, Cte dIvoire.

    P. Chevalier IRD

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    es preuves scientifiques saccumulent aujourdhui en ce qui concerne la mise en vidence du rle des comportements

    alimentaires dans lorigine de maladies et dans lattnuation des consquences dune maladie chronique. Les exemples de recherche prsents dans ce chapitre visent mieux identifier les comportements dltres et leurs impacts court et long terme sur la sant et la qualit de vie. Quelles sont les raisons de linstallation de ces comportements alimentaires prjudiciables la sant ? Quels en sont les facteurs dclencheurs ? Et pour quelles motivations ? Quest-ce qui engendre une dpendance alimentaire ?

    Si lobsit, le diabte de type 2, lhypertension et les cancers sont les maladies comportementales en lien avec lalimentation les plus connues, dautres mergent aujourdhui du fait de carences ou, au contraire, de surconsommation. Ainsi, ces recherches ont galement pour objectif de reprer des comportements nutritionnels aggravant des maladies dj installes ou provoquant de nouvelles pathologies appeles comorbidits . Enfin, ces tudes permettent aussi didentifier des comportements alimentaires protecteurs de sant et favorables au vieillissement russi.

    Elles amnent alors isoler un nutriment, un aliment, un complment alimentaire ou un comportement nutritionnel travers des trajectoires de vie ou des groupes de sujets. Des tudes de suivi longitudinal sont ainsi ralises en population gnrale ou sur des groupes isols de personnes.

    Ces travaux font collaborer des chercheurs en pidmiologie, en mdecine, en nutrition, en psychiatrie, en psychologie, en sciences du sport et en sociologie. De ces recherches mcanistiques dcoulent des recherches interventionnelles non mdicamenteuses visant tester lefficacit et les cots/efficacit dune innovation nutritionnelle dans loptique de prvenir une maladie ou de mieux vieillir.

    Ces recherches sont menes en collaboration avec des centres hospitaliers, des cliniques, la mdecine de ville et les associations de patients. Elles conduisent des collaborations avec des entreprises, et, dans certains cas, favorisent lclosion de startups innovantes.

    Pr. Grgory Ninot(Laboratoire Epsylon)

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    Aspects pidmiologiques et impacts des comportements

    alimentaires sur la sant

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    Les quipes principalesEA Dynamique des Capacits

    Humaines et des Conduites de Sant Laboratoire Epsylon

    (UM1/UM3)52 scientifi ques

    UMR et LEA Neuropsychiatrie : recherche pidmiologique et cliniq