AIRCe n’est pas parce que j’aurais la possibilité de voler que je

voudrais forcément partir de chez moi.Si je pouvais m’envoler et aller à la rencontre du ciel, ce serait

juste pour me sentir plus vivant.Conquérir l’espace ou des planètes ne m’intéresse pas. La liberté

à laquelle j’aspire ne se trouve pas aussi loin.Elle est là, juste au-dessus de nous.

-01- L’oisillon et la colombe

Sachiyo

Le visage d’un humain de sexe masculin se reflétait dans le petit oeil rond d’un oiseau. Tous deux se regardaient à la différence que seul Sachiyo (se prononce Satchiyo) pouvait penser, cogiter, supposer. Il se disait que si ce rouge-gorge était doté d’une conscience, que penserait-il de l’Homme ? Il le verrait sans doute comme un titan incapable de l’attraper puisqu’il ne pouvait le suivre dans les airs. Ze man avait les cheveux courts noirs légèrement coiffés vers l’arrière. Il pointa son bras vers l’animal qui tourna automatiquement son petit crâne gris, comme pour analyser le danger possible de se poser sur ce membre. L’oiseau se détacha de sa branche et posa ses petites brindilles de pattes sur la peau du garçon. L’animal n’avait pas peur du tout, cet humain lui semblait calme, pacifiste, protecteur. Il ressemblait pour lui à un grand aigle qui le recouvrait de ses ailes majestueuses dans un pur esprit de coexistence. Sachiyo sourit tendrement à cet oiseau qui l’avait choisis comme appui. Il avait envie de lui caresser les plumes mais la moindre action trop brusque pouvait le faire décoller.

« Que faites-vous là-haut ? Demanda une femme qui était sur la terre ferme, les yeux rivés sur le garçon assis sur la branche d’un arbre. » Sachiyo, même s’il était plusieurs mètres au dessus d’elle, voyait parfaitement que cette femme dégageait quelque chose de plus intéressant que ce rouge-gorge… Il sauta de sa branche pour retomber face à elle, sans même avoir réalisé que son petit ami à plume était partie sur son ancienne branche. Sachiyo remarqua tout d’abord les longues jambes dénudées de la jeune femme aux cheveux rose quelque peu foncés. Sa belle chevelure lisse descendait jusqu’au haut de sa poitrine, le visage aussi lumineux qu’une fleur nourris par le soleil, un sourire de déesse et des yeux d’ange. Elle portait au creux de son bras un petit sac noir, une jupe verte, un débardeur blanc ainsi qu’un petit chapeau de paille. La jeune femme était quelque peu impressionnée d’une telle agilité de la part du garçon. « Je discutais ! Répondit finalement Sachiyo, voulant impressionner la belle inconnue.- Et vous discutez souvent en haut d’un arbre ? Demanda à nouveau la belle, un grand sourire aux lèvres. » Sachiyo se rendait bien compte qu’il amusait beaucoup la demoiselle.

« Les oiseaux, ils me parlent ! Dit-il. Et pour aller à leur rencontre, il faut se rapprocher d’eux au plus près. - Fufufu… Si vous voulez mon avis, le rouge-gorge de tout à l’heure désirait simplement que vous le nourrissiez. Beaucoup de gens qui viennent dans se parc nourrissent les animaux qui s’y trouvent avec les miettes de leur repas. Il doit être habitué à la présence humaine.- Ah… Pourtant je passe souvent dans ce parc et je peux vous dire que pas tous les oiseaux souhaitent venir nous voir ! » Le mec branché commençait à avoir du mal à impressionner la belle. Pour il ne savait quelle raison, Sachiyo ne pouvait pas s’empêcher de lancer des regards furtifs aux longues jambes de l’inconnue. Elles semblaient puissantes, sensuelles et respectables. Finalement, elle s’approcha de lui et posa doucement sa fine main sur l’épaule du garçon. « Vous êtes très drôle, Monsieur Aux Oiseaux. Vous semblez beaucoup aimer les volatiles mais vous ne les comprenez moins bien que eux par rapport à vous… » La fille aux cheveux rose pencha son visage en avant et murmura dans l’oreille de son interlocuteur : « J’ai un faible pour les oisillons dans ton genre. » Sachiyo fut parcouru d’un bon petit frisson. Il laissa l’inconnue s’éloigner de lui de quelque mètres avant de finalement se retourner, en lançant la première syllabe de sa question.

« Com…- Je m’appelle Hako. Répondit-elle. - Oh… m.. moi c’est Sachiyo ! » Elle sourit doucement une nouvelle fois, son regard perçant rempli de douceur se posant sur la carrure globale du garçon. Elle aussi fut parcourue d’un frisson intérieur. « Au revoir, petit oisillon. » La beauté rare de Hako immobilisa complètement le garçon. Il n’était même plus capable de marcher par lui même, sa conscience se trouvant ailleurs.

La ville de New Gate reflétait pour nombreuses personnes tout ce que la vie pouvait offrir de meilleur. On trouvait absolument de tout et de nombreux systèmes voisins l’enviait. Seulement, tel un iceberg dérivant dans les pôles, cette beauté n’était que la partie visible par tous de l’extérieur. New Gate était souvent surnommée La Ville du Noir et Blanc à cause de son ambiance, de son histoire qui changeait du tout au tout le jour et la nuit. Peu importe où vous habitiez, il y avait forcément près de votre foyer des incidents qui se produisaient, des agressions ou des courses. Il y avait bien les forces de l’Ordre qui travaillaient sans relâche à l’arrestation de ces pilleurs du ciel mais bon, les oiseaux sont toujours les plus malins. Il y a cinq ans, le Conseil de la ville avait voté pour que les… ouais bon bref, on s’en fout après tout. Il y avait plus important, n’est-ce pas ? En tout cas, pour Sachiyo, il y avait quelqu’un de plus important que n’importe qui pour le moment dans ses pensées. Hako Hako Hako Hako Hako Hako Hako Hako Hako Hako Hako Hako.Ce prénom lui restait sans arrêt sur la conscience. Pour la première fois en dix sept ans, Sachiyo se sentait enchainé de l’intérieur, les yeux rivés sur son portable mais dans le vide. Il repensait à sa chevelure, à son doux visage, à ses jambes qui ressemblaient à des ailes… Il repensait à ce physique qui se trouvait quelque part à New Gate. Ou peut-être pas. Elle était peut-être bien plus loin qu’il ne le pensait. « La merde, putain ! Jurait-il haut et fort en se laissant tomber la tête la première sur son lit, atterrissant dans l’oreiller. - Hé ! Dis-moi, Sachiyo… Murmurait une voix de femme à la petite oreille du garçon, tu crois que les voisins ont oublié la fois où toi et tes potes

aviez fait un boucan pas possible lorsque vous jouiez aux jeux vidéos ?- Hm…- Et tu crois que c’est le moment qu’on se prenne une nouvelle plainte et qu’on risque de perdre notre loyer ?- Hm… Nop’…- ALORS TU POURRAIS ARRÊTER DE GUEULER POUR RIEN ? »

Sachiyo en avait presque oublié qu’il ne vivait pas seul ici mais en compagnie d’une jeune femme de vingt-six ans, aux cheveux longs roux, aux larges hanches et portant un simple short blanc et un haut rouge qui lui arrivait jusqu’au milieu du ventre. Elle se tenait comme un tyran. « De nous deux, c’est toi qui gueule le plus fort, Jessie. - Ouais mais moi je suis une adulte. J’ai tous les droits.- Une adulte qui, lorsqu’elle fait des trucs d’adultes avec son mec, fait bien plus de bruit que moi…- Et mon poing dans la gueule, tu aimerais y goûter Sachiyo-kun ? » Le garçon se leva et se dirigea vers son bureau afin de brancher son ordinateur blanc, en restant debout, pour ne plus se sentir inférieur en taille. Sachiyo était presque aussi grand qu’elle. « Qu’as-tu fais aujourd’hui ? Demanda Jessie.- J’ai bricolé, j’suis allé bouffer et puis je me suis promené au parc. - En gros, t’as rien branlé. - Eh on se calme, hein ! Je suis allé bouffé à un restau’ italien que j’ai découvert et c’est super pas chère ! Je suis assez fier de moi.- Tu ne penses pas à réviser, des fois ? Si tu te laisses aller comme tu le fais, tes examens vont te mener à un redoublement ! Ça t’arrives de réfléchir à ça quelque fois ?- T’as hâte que je me barre ou quoi ?- OUI, j’ai hâte que tu te barres. Ou bien que tu aies enfin un boulot avec salaire ! J’en ai vraiment marre de devoir payer ce foutu loyer toute seule pour moi et mon petit con de frère (et Kumi aussi). » Sachiyo ouvrit une page internet sans trop écouter ce qu’elle avait à dire d’autre. Jessie soupira un grand coup avant de quitter la chambre en faisant mine de ne pas avoir vu de bordel dans cette chambre qui sentait relativement mauvais. « Il reste un peu de nouilles dans le frigo si t’as faim. Bonne nuit.- Bonne nuit, Jess’. »

Au lieu de réviser comme le suggérait sa grande soeur, Sachiyo se

connecta au site le plus populaire qu’il soit sur les bio-boot : Hub’R. En un clic, il se retrouva sur la page d’accueil avec dessus les gros titres, entourée par tout pleins de modèles de bottes, des joueurs connus ainsi que tout un tas de demoiselles sexy en tenues légères.

OTARA, NOUVEAU CHEF DES TRINITY !! Il y a 1 heure.

On se souvient forcément des premières courses d’Otara au Kansas Club dans la banlieue de Shyu. Ses bio-boot à l’époque si fragiles, presque inexpérimentées et son aptitude au combat jouant sur la finesse lui avaient valu « chaton des airs ». Ses petites pattes de chats sont à présent de véritables armes de combat, des colossales pattes de tigre qui griffent quiconque s’approcherait trop près de sa route. « Sa nouvelle place parmi est totalement méritée. Nous sommes d’ailleurs très fières qu’il nous ait accordé sa confiance pour ranger sa bannière et nous offrir son emblème comme il l’a fait. C’est quelqu’un d’extraordinaire et de puissant. » confiait Nara, une des leaders des Trinity lors d’une interview de tournoi. Nous attendons tous, j’en suis sûr, avec impatience les prochains résultats des courses d’Otara et lui souhaitons de réussir dans sa nouvelle équipe !

Le Slash Air interdit pour les courses amicales ?! Il y a 2 heures.

En effet, la loi des racers vient tout juste de changer et nous apprenons dans les dernières lignes que la technique du Slash Air sera autorisée uniquement dans les courses officielles. Suites à de nombreuses plaintes et à de nombreux accidents causés la plupart du temps par des racers débutants ou lors de courses débutantes, la congrégation des bio-boot a tranché et a désormais interdit cette technique pour ceux qui ne volent pas dans des courses dites de classement. Voyons ce qu’a à nous expliquer l’un des juges de la Congrégation là dessus.

« Le Slash Air, qui consiste à baisser la défense des b.b pour ainsi booster votre vitesse et par la suite utiliser un Slash contre un obstacle (mur de bâtiment, véhicule, arbre…). Cette technique qui demande une certaine maîtrise de ses bottes n’est à présent que lors de courses officielles. De cette façon, nous avons plus d’assurance que le Slash Air ne sera utilisé que par des joueurs compétents et lors de courses sérieuses. Si les chasseurs identifient des jours ne respectant pas cela, vos bio-boot vous seront retirées pendant une durée indéterminée. Nous espérons que le message sera bien passé. »

Ne ratez pas la prochaine grande réunion de gang ! Il y a 3 heures.

Vous avez bien vu !!! Une nouvelle réunion de gang va avoir lieu prochainement pour le plus grand bonheur de tous, je suppose !! RDV dans la rubrique « Evènement » du site pour avoir toutes les infos nécessaires pour cette BEAUTIFUL PARTY.

Après s’être suffisamment informé des croustillantes nouveautés, Sachiyo se connecta au tchat de Hub’R, voulant s’intéresser à tout prix à ce qu’il se disait.

LaMortDuLoL : Personne n’a de pièces de rechange en trop ? J’en aurai besoin pour mes bottes… >__<Aixy122 : Moi non, désolé. :x Je galère déjà suffisamment à me payer des pièces défenses haha.Tiarra : Je peux t’en filer si tu veux. Par contre, prix du marché. On se rencontre où ?LaMortDuLoL : Oh génial!!! Ouais pas de problème. Demain midi, dans le quartier de Dokû ?Tiarra : Oki ! :3MisterPV : Putain vous avez vu !? On peut plus utiliser de Slash Air si on fait pas de courses officielles ! C’est n’importe quoi !!!FRnmoto : Ça c’est à cause de tous les blaireaux qui

le maitrisent pas et qui du coup provoquent des accidents bêtement… Tiarra : C’est quand même dégueulasse qu’on en paye tous le prix à cause de deux-trois amateurs…MisterPV : Clair.NaraFan : Y a quelqu’un de célib sinon ici ?FRnmoto : NaraFan, tu t’es cru sur un site de rencontre ? MDRRRLaMortDuLoL : La seule meuf de co aujourd’hui c’est Tiarra et elle a déjà un mec. x)SachiYoYo : Lu’ tout le monde.Aixy122 : Salut!Tiarra : Coucou. ^^ MisterPV : Sachiyooo!!! Alors !! À quand une course ??SachiYoYo : Quand j’aurais mes bottes haha. J’aurai une question pour vous les gens. Vous connaissez une fille dans votre quartier qui s’appelle Hako ?LaMortDuLoL : Ça me dit rien…Aixy122 : Non désolé. :o C’est qui ? SachiYoYo : Une fille que j’ai rencontré… FRnmoto : MDRRR en même temps ça va être dur de la retrouver avec juste un prénom…Tiarra : Cherche toutes les Hako existantes sur les sites d’inscriptions étudiants au pire ? :o (Elle est jolie ? <3) Mais ouais x) chaud pour la retrouver. Bonne chance, franchement. SachiYoYo : J’verrai… Merci les gens !

Sachiyo referma son ordinateur avant de s’étirer en arrière, subissant alors une étrange sensation. Un sentiment de manque, d’inquiétude, voire même de stress !« Attends mais ça va pas du tout, là ! Depuis quand je stresse, moi ? Sachiyo Namaki ! Sans déconner, j’ai limite du mal à respirer ! Si Jessie me voyait dans cet état, elle se foutrait de moi… » Une jeune fille aux cheveux blonds plutôt longs tressés ouvrit la porte de la chambre timidement, son visage tout timide traduisant le désir de ne pas faire de bruit pour ne pas déranger. Elle avait de grands yeux perçants sur un visage doux comme la lune. Elle portait une chemise de nuit rose et

serrait le bout de son vêtement fermement dans une de ses mains. « Euh… grand frère… Marmonnait-elle en se mettant à rougir.- Ça va pas, Kumi ? - J’ai fais… un rêve… trop bizarre.- Approche et raconte-moi.- Ça va te paraître stupide comme rêve…- Aucun rêve n’est stupide. Il n’y a que ceux qui n’en ont pas qui trouvent un rêve stupide. » Comme toujours, Sachiyo arrivait à trouver les bons mots pour réconforter sa petite soeur. Il supportait de nombreuse choses (la douleur, sa grande soeur, les cours de biologie, la télévision) mais pas de voir sa petite soeur tourmentée. Le garçon accueillit volontiers la jeune fille sur ses genoux et se mit à lui caresser sa belle chevelure doucement, ce qui apaisait grandement Kumi qui posa sa tête sur l’épaule de son frère. « Tu étais tout en haut d’une tour. Il y avait comme un stade tout en haut de cette tour. Et puis il y avait des gens. Beaucoup de gens. Ils étaient tous en blanc et… ils te voulaient du mal. Et le pire c’est qu’il n’y avait personne pour t’aider ! Jessie et moi n’étions pas là, tu n’avais même pas d’amis pour te venir en aide ! Et puis à un moment un monsieur t’a fait tomber ! Tu allais tomber tout en bas et… » Sachiyo caressa avec plus de force le dos de sa petite soeur, cherchant absolument à la rassurer du mieux qu’il pouvait. À douze ans, il était normal de faire encore fréquemment des cauchemars.

ÇA NE VEUT RIEN DIRE. ÇA N’A MÊME PAS UNE ONCE DE BON SENS CE QUE JE SUIS EN TRAIN DE RESSENTIR. CETTE FILLE JE NE LA CONNAIS PAS, ON NE S’EST PARLÉ QUE CINQ MINUTES À PEINE ET POURTANT JE SERAIS PRÊT À DONNER BEAUCOUP POUR JUSTE LA REVOIR. ON NE PEUT MÊME PAS PARLER D’AMOUR À CE STADE. C’EST JUSTE… DU DÉSIR.

Le lendemain, Sachiyo avait cours. Vêtu de sa sacoche violette qui pendait du coté de sa hanche, le garçon emprunta les rues de ce quartier tranquille où il vivait avec ses soeurs. Comme à son habitude, Sachiyo avait les yeux rivés sur le ciel à la seconde où il était dehors. On pouvait apercevoir quelques étoiles dans le ciel encore à peine éclairé par le soleil. Le froid de la matinée donnait cette impression que ce joli plafond bleu foncé sans nuage venait de se lever en même temps que les habitants de New Gate.

Sachiyo entendait les premiers chants des oiseaux de la journée. Un couple de rouge gorge chantait près de lui, le suivant partout on il allait. Les potes de Sachiyo avaient toujours trouvé ça fou : le fait que les oiseaux s’approchent tous de lui naturellement, appréciant sa présence. Alors que le jeune garçon s’apprêtait à mettre ses écouteurs dans ses oreilles, la petite rouge gorge se mit à piailler juste à coté de son oreille, les pattes posées sur son épaule. « D’accord ! D’accord, j’vais t’écouter chanter au lieu d’écouter ma musique. T’énerve pas… » Le chemin continua entre toutes ces maisons qui s’éveillaient doucement sous les doux chants de l’oiseau qui ne quittait plus le garçon.

Sachiyo voyait de plus en plus de gens autour de lui, tous s’en allant au travail, la tête encore dans l’oreiller… Cela l’amusait beaucoup. Tous ces gens prêts à se ruer vers leur lieu de travail, semblant trainer du pied jusqu’à atteindre la sentence sans jamais profiter de la lueur du soleil, du ciel qui les protégeait des différentes surprises des astres, au-delà des étoiles. Ce ciel qui a toujours été là, bien avant même leur naissance, les gens avaient tendance à l’oublier. Tous l’oubliaient sauf les pilleurs du ciel. C’est un vieillard portant un chapeau noir et des lunettes de soleil dissimulant ses yeux qui s’occupait de mettre un peu d’ambiance sur l’un des bancs publiques, là où s’asseyaient les gens qui attendaient le RER. Sa petite barbe blanche bien coiffée ne cessaient de gesticuler à cause des nombreuses paroles que sortaient sa bouche. « Par ma barbe, on n’a jamais vu des gens aussi flingué d’esprit ! S’exclamait-il. Vous feriez mieux d’aller draguer vos nanas ou réviser vos examens comme des pauvres abrutis plutôt que prétendre vous intéresser aux courses. Qu’est-ce que vous savez des courses, hein ? Ceux qui n’ont pas peur du ciel, qui n’ont pas de blessures ou qui perdent leur temps à étudier ne sont pas de véritables pilleurs du ciel. - Calme-toi, papi ! Se défendait un étudiant, nous on aimerait juste que tu nous vendes deux-trois bricoles. Mon pote, Alan, il lui faudrait un ajustement pour augmenter de sa défense. - Je vous ai dis de vous barrer ! Comment osez-vous vouloir dompter le ciel alors que vous n’apprenez même pas à le connaitre !- Partons, Jon. Il est complètement fou ce vieux. On trouvera des pièces d’amélioration ailleurs. » Bien sûr, les paroles du vieillard amusaient beaucoup Sachiyo et son petit rouge gorge. Il se contentait de sourire simplement, le visage tourné vers… « Hep ! Petit ! Oui, c’est à toi que je parle le beau gosse à la sacoche ! Approche, veux-tu ? Comment tu

t’appelles.- Sachiyo. - Chouette nom.- Vous êtes un vendeur de pièce ? - Je suis LE vendeur de pièce. Je vends des pièces rares pour bio-boot, les meilleures du quartier, tu peux pas trouver mieux gamin ! Je ne te fais pas seulement améliorer tes courses avec mes objets. Je te les fais gagner.- Ça donne envie ce que vous racontez, monsieur !- Je t’ai vu à mainte reprise en train regarder le ciel pendant que je parlais à ces deux abrutis. Une sorte de réflexe qui se fait rare chez les pilleurs.- Oh mais je ne fais pas de course, monsieur ! Je n’ai pas de bottes.- Sans rire ! Des jeunes cons qui ne s’intéressent même pas au ciel ont de quoi voler mais toi, non ? Tu dois bien avouer que le monde est mal fait. Tu m’as l’air d’être un sacré petit oiseau, toi ! Tu es un garçon du ciel. Ne gâche pas ce talent.- Comment vous pouvez savoir tout ça ? Vous ne me connaissez même pas.- J’ai un don pour sentir naître dans des petits gaillards comme toi un maître du ciel en devenir. Beaucoup des maîtres actuels sont ce qu’ils sont aujourd’hui grâce à mes prédictions. - Vous m’envoyez ravie mais je…- Appelle-moi Phoenix ! Si jamais tu as besoin de moi pour quoi que ce soit, je saurai te trouver. » Le RER arrivait au loin. Les gens s’approchaient du bord des railles pour monter dedans lorsqu’une pensée l’obligea à parler à nouveau, plein d’espoir et de curiosité. « Excusez-moi Phoenix ! Connaîtriez-vous une jeune femme du nom d’Hako ? - Par ma barbe, pourquoi connaîtrais-je cette personne ? (En plus juste un prénom, comme ça…)- Non je… Laissez tomber. » Sachiyo monta dans le RER entre deux personnes, presque honteux d’avoir posé une telle question. Pourquoi diable le lui avait-il demandé cash, comme ça ? Lui même l’ignorait. Lorsque les portes du moyen de transport se refermèrent et que la machine commençait à partir, Phoenix le regardait partir au loin, en direction des grands bâtiments du centre ville. Il ne se rendait pas compte qu’il était en train de sourire en se caressant la barbe, se remémorant les paroles du garçon. « Ainsi, tu as déjà planté tes griffes en lui, Petite Colombe… »

POURQUOI OCCUPE-T-ELLE TOUJOURS MES PENSÉES ? JE SAIS PRESQUE RIEN SUR ELLE HORMIS QU’ELLE AIME OCCUPER MES PENSÉES. TOUTE CETTE HISTOIRE… ÇA NE VEUT RIEN DIRE.

Au lycée où étudiait Sachiyo, il était tellement aisé de rentrer à Karaku School, qu’il se remplissait chaque année de phénomènes, de personnes totalement variées (trop variées même) sans que les professeurs n’y voient aucune gêne. Faut dire que la plupart, Sachiyo et ses amis les jugeaient vraiment incompétents. Mais vraiment. Le professeur Foxouille ne voyait pas toutes les provocations des jeunes filles en plein cours, des garçons qui dealaient sous les tables, des gens qui jouaient à la console. Presque personne ne s’intéressait à ce qui était écrit au tableau numérique. Le prof chauve aux belles lunettes rondes était comme manipulé par lui même, passionné par son propre cours. « Comme je vous le disais, l’énergie du soleil se transmet avant tout grâce à la chaleur et… » Ouais bon, on s’en fout quoi. Hana par exemple, s’en foutait pas mal. Son nom entier, Hanabi Caraslanding. Pour faire bien plus court, on l’appelait Hana. Ses parents tenaient la très célèbre bijouterie des Caraslanding dans le centre-ville. Elle avait toujours vécu dans le luxe mais les bijoux l’intéressaient guère. Ce qu’elle aimait vraiment elle, c’était écrire et chanter, écrire des chants. Aujourd’hui, la magnifique rousse aux cheveux attachés était vêtue d’un t-shirt blanc tout ce qu’il y avait de plus banal, ne se mettant pas plus en valeur que ça. Sachiyo lui répétait tout le temps qu’elle était l’une des plus belles de tout le lycée et qu’elle n’avait pas assez confiance en elle. Au fond, elle avait juste envie de ne jamais paraitre trop vulgaire, par peur de dégouter celui dont elle était éperdument amoureuse : Freddy.

Freddy était le meilleur ami, la main gauche de Sachiyo. Il était étonnamment mal vêtu, comme une personne manquant de classe avec un visage sérieux, d’ange qu’on aurait déposé dans les mauvais vêtements. Il était blond et portait de temps en temps des lunettes pour étudier. Ce beau jeune homme blond ne parlait que très peu de sa famille mais se dévouait comme pas possible envers son prochain. Que dire de plus à part qu’il était le premier de la classe. Des résultats prouvant une intelligence certaine mais n’aimait pas se mettre en avant.

Puis, il y avait l’autre meilleur ami, la main droite de Sachiyo, Sam. Il était de petite taille, portait TOUJOURS des vêtements de couleur verte, avait une coupe au bol brune insupportables pour de nombreuses filles, lui donnant un air simplet et parfois même pervers. Il cherchait tellement à être drôle qu’il en devenait lourd.

« Il ne sert à rien de continuer de chercher ! Disait Freddy penché sur son ordinateur, tu vois bien qu’il n’y a aucune « Hako » de marqué sur cette liste. Ou alors elle n’a intégré aucune école, aucune fac… - C’est peut-être pas son vrai prénom… Murmurait Sachiyo. - Elle t’a niqué ? Se demandait Sam.- Ça ne fait rien. Merci de m’avoir aidé. - Il y a un truc que je pige pas. Continuait Freddy, pourquoi être autant obnubilée par une meuf que tu connais pas ? Je t’ai jamais vu comme ça. Tu as l’air ailleurs ! Moi je pense tout simplement qu’elle n’est pas d’ici. Tous les étudiants sont forcément référencés. C’est comme ça que les politiciens suivent nos progressions à la trace. - Ouais donc elle t’a niqué ? Demanda à nouveau Sam.- Oubliez la, les gars. On n’en parle plus.- Et toi, t’es prêt à l’oublier au moins ? » Question de Freddy dont le garçon n’était même pas capable de répondre. Il détestait mentir à ses amis les plus proches. « Elle l’a niqué ! Répéta une dernière fois Sam. »

Plus tard dans la journée, Hana se recoiffait face au miroir des toilettes. Elle trouvait qu’elle avait grossi, aussi… Il n’en était rien mais son regard défaitiste exagérait de nombreuse choses. Elle se regarda elle même dans le blanc des yeux, la confiance revenant tout doucement, comme un oisillon qui retourne dans son nid. « Il faudra bien lui dire un jour ou l’autre ! Se disait-elle à elle même. Plus j’attends et plus je prends le risque qu’une autre donne vienne me le piquer ! Mais j’ai entendu des rumeurs comme quoi il en aimait une autre. Comment faire ? Comment faire pour éteindre un feu aussi brûlant qui chauffe en toi ? J’ai de la poitrine, j’ai de la beauté, j’ai de l’intelligence ! Je vais toutes les écraser !! » Mais Rose, la top modèle de la classe qui posait pour de nombreux photographes la rejoignit dans son monologue. Sa peau bronzé et ses longs cheveux noirs attiraient gars et filles. Des hanches sculptées, un ventre plat. Son mascara lui faisait de grands yeux perçants, la rendant fort, imposante, un véritable obstacle pour Hana. « Tu parles souvent toute

seule ? Tu es flippante comme nana…- En quoi puis-je t’aider, Rose ?- Tu n’as pas beaucoup d’amie je crois, je me trompe ? J’ai envie de faire ma petite gentille et t’offrir mes services aujourd’hui ! Je te propose de rejoindre notre petite bande et comme ça, non seulement on t’assure notre protection contre les petites pétasses du lycée et en plus, on jettera un bon coup d’oeil à ta garde robe. Une petite rousse aussi mimi que toi, ça doit intégrer mon groupe Ça doit être mises en valeur !! « Une Nouvelle Air pour Hana ! » T’en penses quoi ?- Pourquoi es-tu si gentille tout d’un coup ?- Tu insinues quoi là ? Que je suis quelqu’un de mauvais ? - J’ai juste cette impression que tu corromps beaucoup de monde en les faisant devenir quelqu’un qu’ils ne sont pas. » C’en était trop. Rose posa fermement sa main contre la glace, surplombant la jeune femme à l’aide de ses talons, le regard sévère et dangereux, comme une carnivore. « Écoute moi bien, petite crétine ! Tu veux pas prendre de l’assurance ? Tu veux pas devenir sexy ? Mettre toutes les chances de ton coté ? Tant pis pour toi mais ce n’est pas comme ça que tu deviendras quelqu’un.- Tu te trompes, Rose… Je suis déjà… quelqu’un. Je suis juste moi.- Et ça suffit d’être « juste moi » pour séduire celui que tu aimes ? » BAM. En plein coeur. Une attaque directe, un coup critique, la moitié des PV en moins… La petite Hana retenait ses larmes, serrant ses poings, se répétant sans cesse dans sa tête qu’elle détestait cette nana. La porte des toilettes s’ouvrit soudainement, un jeune homme restant appuyé contre celle-ci, le visage tourné vers les deux lycéennes. « Qu’est-ce que tu lui veux, Rose ? Demanda Sachiyo. T’as pas mieux à faire à cette heure là ? Aller engrosser ton ventre affamé par exemple ?- HA-HA. Vraiment très drôle, Sachi-kun. Et toi ? Tu n’es pas accompagné de tes deux bouffons aujourd’hui ?- Et les quelques salopes qui te suivent partout ? Elles sont partis sucer les profs ?- Espèce de sale…- Voilà ce qu’on va faire. Tu vas partir et la laisser tranquille, faire comme si de rien était et on évite une guerre froide entre nos deux clans. - Tu penses vraiment m’impressionner ?- J’ai dis, ça dégage. » Rose se mit à sourire, sortant lentement des toilettes avec sa grâce de garce habituelle. « Merci Sachiyo…- Sois prudente quand tu te promènes dans ce lycée de merde, Hana. - Merci vraiment. Tu es bien l’une des seules personnes de confiance dans

ce lycée. - Pas de soucis. - Au fait, comment s’est passé ta punition, Sachiyo-kun ?- Ma punition ? Ma punition… Ma… OH. MERDE !! »

Les surveillants avaient retenu le pauvre Sachiyo jusqu’à vingt-et-une heure. Ayant complètement oublié sa retenu de l’après-midi, il était obligé de rester plus tard dans la soirée à travailler tous les contrôles qu’il avait loupé. En sortant, il envoya un message à Jessie pour lui dire qu’il aurait du retard, se dépêchant, courant dans la nuit, le coté Noir de New Gate. Son portable vibra. « Hana : Encore merci pour tout Sachiyo !! >_> J’espère que ta retenue s’est bien passée xD On se fait un truc un de ces jours avec Sam et Freddy ? :$ Sachiyo: Pourquoi pas ! J’te redis ça ! »

Le fait de devoir répondre à Hana l’avait complètement déstabilisé. Il s’était trompé de chemin et s’était engouffré dans une ruelle qu’il ne connaissait pas. C’est alors qu’il entendit une grande foule, des femmes qui criaient, des sifflets, des pétards et des moteurs de voiture…

Place Forte :

Au pied d’un immeuble, de nombreux jeunes acclamaient d’autre gens le long des trottoirs pendant que de belles carrosseries traversaient les rues doucement, accompagnées de femmes en tenue moulante. Les gars en bagnole semblaient apprécier toute cette foule. Ils étaient suivis par tout un tas de pilleur de ciel. Hommes comme femmes portaient de légères tenues, mettant en avant leur physique développé ainsi que leurs jambes sur lesquelles se trouvaient de belles bottes de toutes les couleurs, certaines même customisées, d’autre possédant des sortes d’accessoires comme des reliefs rajoutés un peu partout. Des projecteurs les éclairaient tous, les accueillant comme de véritables stars. On avait l’impression qu’ils

brillaient aux yeux des spectateurs. Un homme portant un casque leva son bras en l’air et au même moment, les pilleurs s’élevèrent dans le ciel, après un décollage silencieux, les bio-boot rugissant une fois dans le ciel, brillant comme les étoiles. L’air était comme séparé en deux. L’un que les gens en bas respiraient et l’autre dans lequel les pilleurs dansaient. Sachiyo était au milieu de la foule de la Place Forte, figé sur place, les yeux rivés sur ces gens qui volaient grâce à ces bottes. Il n’avait jamais vu un tel rassemblement. Ces personnes, pourtant créés pour marcher sur le sol, étaient en train de dompter le ciel, escalader les immeubles, aller où bon leur semblait. « Mesdames et messieurs, nous espérons que vous… KIFFEZ CE SHOW BORDEL !! Gueulait un homme dans son micro. Eh oui c’est bien moi, Bibio ! Votre commentateur favori de course de bio-boot ainsi que le modérateur officiel du site Hub’R. Eh oui les petits amis, ce soir est LE soir de ce mois. En effet, comme vous l’avez forcément appris sur mon site, bande de petits coquins, c’est la grande réunion de gang ce soir !! Retrouvez des racers de tous les horizons de New Gate, ce soir, rien que pour voir pour un show EXCEPTIONNEL !! Cette nuit va être longue. TRÈS longue mes amis ! Encore plus longue que ma…. HAHAHAHA Allez, on arrête les conneries et on commence la soirée rassemblement de tous ces gangs avec pour célébrer cette réunion, une petite course entre les vices-capitaines des plus gros gangs de la ville ! EST-CE QUE VOUS ÊTES PRÊTS BANDE DE SALAUDS ??- OUAIS !! Répondait la foule.- OKAY !! BIBIO A ENTENDUU !! » L’homme se trouvait en fait en haut d’un immeuble, portant lunette de soleil, un costume violet en cuire laissant apparaitre un torse maigre mais musclé, semblant avoir sans arrêt l’envie de bouger. Le garçon tout en bas comprenait qu’il était au milieu du show mensuel dans lequel les gens avaient la possibilité de voir les plus puissants vices-capitaines des gangs de pilleurs. Ce désir de s’élever dans le ciel… Sachiyo les enviait tellement. Pouvoir sentir la brise, le ciel vous accueillir. Enfin bon, des bio-boot, ça coûte la peau du cul. Voire plusieurs culs. « Elle est BONNE putain !! Gueulait un collégien près de lui. » Après un petit soupire de rigolade, Sachiyo se retourna pour voir de qui il s’agissait (on a bien le droit de se faire du bien aux yeux de temps en temps.) La jeune femme avait de longues jambes dénudées, des cheveux rose quelque peu foncés. Sa belle chevelure lisse descendait jusqu’au haut de sa poitrine, le visage aussi lumineux qu’une fleur nourris par le soleil, un sourire de déesse et des yeux d’ange. Son haut était blanc telle

l’envoutement d’une colombe. Elle petite jupe bleue mettait en valeur ces longues jambes sur lesquelles en y regardant de plus près, se trouvaient des bio-boot aussi. Sachiyo n’en revenait pas, il était comme paralysé, croyant à un miracle. Mais non, il n’en était rien. C’était bien elle. C’était Hako.

UNE NOUVELLE RENCONTRE QUI OFFRE DE MULTIPLE POSSIBILITÉS D’AVENIR… PROCHAIN CHAPITRE : L’HISTOIRE SERA À NOUVEAU CENTRÉE SUR SACHIYO !RDV EN DÉCEMBRE POUR LE CHAPITRE 02 !!

POST-FACE :

Je ne dis pas cela pour avoir une bonne image vis à vis des femmes ou pour les flatter, mais je suis persuadé qu’il n’existe pas de meilleur boost pour un homme qu’une belle rencontre avec une femme. Sans avoir besoin de rien faire, une femme peut totalement transformer un homme, et même quelque fois, un peu trop… Pauvre Sachiyo. Moi, je sais comment se terminera son histoire, mais pas lui ! Par contre, mon histoire à moi, ni lui ni moi ne savons comment cela se terminera. Mais bref, on ne va pas parler de MA colombe non plus. J’espère que vous aurez apprécié ce premier chapitre. J’ai une envie folle de savoir ce que vous pensez de cette petite mise en bouche. J’aime beaucoup Sachiyo. Il a ce petit coté insouciant mais à la fois juste que je trouve attachant. Je suis curieux de savoir si la gente féminine qui aura lu mon roman pense de cet abruti. Non, sérieusement ! Vous en pensez quoi, les filles ? Hein ? Les mecs ? … Oui bah bien sûr que vous aussi les mecs, vous avez le droit de me dire s’il vous plait vraiment ou pas… On va s’arrêter là. Des pensées incongrues viennent s’ajouter à mon cerveau. Je vous donne rendez-vous en Décembre pour la suite. Bises!(Par contre, shotgun sur Hako.)