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ADOLESCENTS : EXEMPLES D’ACCÈS À L’AUTONOMIE

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ADOLESCENTS : EXEMPLES D’ACCÈS À L’AUTONOMIE

OMS

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« Les jeunes sont une source de créativité,

d’énergie et d’initiative, de dynamisme et de

renouveau social. Ils apprennent rapidement et

s’adaptent facilement. S’ils ont la possibilité

d’aller à l’école et de trouver du travail, ils

peuvent apporter une contribution majeure au

développement économique et au progrès social.

Lorsque nous ne parvenons pas à leur offrir ces

possibilités, nous nous faisons au mieux les

complices d’un gaspillage impardonnable de

potentiel humain. Au pire, nous ne faisons

qu’aggraver toutes les indignités des jeunes sans

espoir : démoralisation et vie socialement

improductive et potentiellement destructrice –

des individus eux-mêmes, de leur communauté,

voire d’une démocratie fragile. »

« Nous les peuples » : Le rôle des Nations Unies au XXIe siècle, 2000

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UNE INITIATIVE SANS PRÉCÉDENT

L’initiative « Faciliter l’exercice du droit des adolescentes au développement et à la participation »est un projet pilote novateur exécuté à l’échelle mondiale et financé par la Fondation pour lesNations Unies (FNU). Dans le droit fil de la réforme du Secrétaire général, la FNU appuie lesobjectifs de l’Organisation des Nations Unies, lui fournit des ressources et prête son concoursen vue de la concrétisation d’un certain nombre d’activités de développement.

À l’occasion de cette initiative, la FNU a fait appel à divers partenaires en leur demandant decontribuer à la réalisation des droits des adolescentes et adolescents. Ces partenaires sont leFonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), le Fonds des Nations Unies pour la popula-tion (UNFPA) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Le Population Council, leProgramme du Commonwealth pour la jeunesse, l’International Center for Research on Womenet Family Care International fournissent un apport complémentaire en faisant profiter les autrespartenaires de l’expérience qu’ils ont acquise en établissant le dialogue avec les adolescents.

Le projet, dont c’est la troisième année d’existence, est exécuté dans les 12 pays et territoiressuivants : Bangladesh, Bénin, Burkina Faso, Fédération de Russie, Jordanie, Malawi, Mali,Mauritanie, Mongolie, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal et le Territoire palestinien occupé. Lesactivités varient d’un pays à l’autre, en fonction des besoins locaux. Beaucoup de pays ont élar-gi la portée du programme aux adolescents de sexe masculin.

Ce rapport commun reflète les activités menées par diverses institutions dans un domaine d’in-térêt commun. Chacune des institutions met en œuvre les interventions décrites dans ce docu-ment conformément aux principes et politiques de son propre mandat.

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LES ADOLESCENTS :RESSOURCES D’AUJOURD’HUI,CAPITAL DE DEMAIN Plus d’un milliard de filles et de garçons dumonde ont entre dix et vingt ans. Environ 85 pourcent de ces jeunes vivent dans les pays endéveloppement1. Les jeunes doivent surmonter deredoutables obstacles pour apprendre, nouer desliens avec autrui, modeler leur identité et acquérirles aptitudes sociales et pratiques dont ils ontbesoin pour devenir des adultes actifs et produc-tifs. Les adultes, les parents, les décideurs et lacommunauté internationale sont moralement etjuridiquement tenus de garantir les droits desadolescents et de les aider à se développer dansun environnement porteur et sécurisant.

L’adolescence peut être une période dangereuse,surtout pour les jeunes aux prises avec la pau-vreté et, en particulier, pour les filles. Cette pério-de de la vie voit souvent « le monde s’agrandirpour les garçons et se rétrécir pour les filles. Lesgarçons se voient reconnaître de nouveaux privi-lèges réservés aux hommes; les filles endurent denouvelles restrictions réservées aux femmes. Lesgarçons acquièrent autonomie, mobilité, moyensd’agir et pouvoir; les filles sont systématiquementprivées de ces avantages. »2

On constate souvent une nette diminution dunombre de filles inscrites a l’école au moment oùelles parviennent à l’adolescence : leur aide estrequise à la maison et les frais scolaires sont tropélevés. Les parents restreignent souvent leursmouvements par souci de préserver leur honneuret de garantir leur sécurité.

Pendant l’adolescence, l’absence de pouvoir et destatut des filles s’étend dans le domaine sexuel.Beaucoup de jeunes femmes ne sont pas enmesure d’obtenir de leur partenaire la pratiqued’une sexualité sans risque ni de faire prévaloir leurdroit de refuser des rapports sexuels non désirés.

Les filles peuvent n’avoir aucun moyen de choisirla personne qu’elles épousent ni la date dumariage, ni même celui de décider de se marierou non. Dans certains pays en développement,quelque 40 pour cent des filles sont déjà mariées àl’âge de 18 ans, et cela s’est souvent passé sansleur consentement; souvent, elles épousent deshommes beaucoup plus âgés qu’elles. Les famillespauvres peuvent être favorables au mariage pré-coce de leurs filles parce qu’elles les considèrentcomme un fardeau économique plutôt qu’un capi-tal potentiel. Pour certains parents, le mariage deleur fille est un moyen de l’empêcher d’avoir desrapports sexuels avant le mariage et de garantirleur sécurité présente et future.

Dans certains pays, les adolescentes courentjusqu’à six fois plus de risques que les adoles-cents de contracter une infection au VIH. Lesgrossesses précoces et non désirées sontfréquentes. Quelque 70 000 adolescentes meurentchaque année de causes liées à la grossesse et àl’accouchement. Les jeunes femmes de moins de18 ans risquent deux fois plus de mourir pendantl’accouchement que celles de plus de 20 ans. Ungrand nombre d’entre elles sont rendues invalidesà long terme par des complications intervenuespendant la grossesse et l’accouchement et/ou lamauvaise qualité des services sanitaires mis àleur disposition.

Des millions d’adolescentes, tant mariées quecélibataires, connaissent la violence familiale, leviol, les agressions et l’exploitation sexuelle liéesà la dot, la mutilation génitale et la prostitutionforcée. On estime, par exemple, que 4 millions defemmes et de filles dans le monde sont mariées,réduites en esclavage ou forcées de se prostitueraprès avoir été vendues. La moitié des victimesd’abus sexuels ont moins de 15 ans.

1 Selon la définition de l’Organisation mondiale de la Santé, un adolescent est une personne âgée de 10 à 19 ans. Le terme « jeunes » (‘youngpeople’) désigne le plus souvent les personnes âgées de 10 à 24 ans. Selon les pays, la « jeunesse » (‘youth’) regroupe les personnes âgéesde 15 à 24 ans. Aux fins de la présente publication, les termes « adolescents » et « jeunes » renvoient indifféremment aux personnes âgéesde 10 à 19 ans.

2 B.S. Mensch, J. Bruce et M.E.Greene, The Uncharted Passage: Girls’ Adolescence In The Developing World, Population Council, New York,1998.

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Tous les jeunes ont le droit :

• de bénéficier de politiques et de programmesfavorisant leur survie et leur épanouissementpersonnel, notamment dans les domaines sui-vants : soins de santé, éducation, compétencespratiques essentielles et aptitude à l’autosuffi-sance, et formation professionnelle

• d’avoir accès au niveau le plus élevé de santéphysique et mentale

• d’être protégés contre la violence, la discrimina-tion et l’exploitation

• d’être associés à la prise des décisions les concer-nant et d’exprimer librement leurs points de vue.

Ces droits ont été énoncés dans les documentssuivants :

• la Convention relative aux droits de l’enfant,adoptée par l’Assemblée générale des NationsUnies en 1989

• la Convention sur l’élimination de toutes lesformes de discrimination à l’égard des femmes,adoptée par l’Assemblée générale des NationsUnies en 1979

• le Programme d’action adopté à l’issue de laConférence internationale sur la population et ledéveloppement (CIPD) en 1994 et le documentde conclusion clé de la CIPD+5 en 1999

• la Déclaration et le Programme d’action deBeijing, adoptés à l’issue de la quatrièmeConférence mondiale sur les femmes de 1995, etla Déclaration politique et le document final pu-bliés à l’issue de Beijing+5 en 2000.

Le respect de ces droits permettra à tous les ado-lescents, garçons ou filles, de grandir et de donnerla pleine mesure de leurs capacités. Il est possiblede mettre fin à la discrimination fondée sur le sexequi crée des distorsions dans les sociétés en yenracinant les inégalités et la pauvreté : il faut pourcela rendre les filles libres de participer activementet sur un pied d’égalité au développement.

CADRE D’INTERVENTIONLes Objectifs de développement pour le Millénaireissus du Sommet du millénaire de l’Organisationdes Nations Unies constituent un cadre d’actioncollective pour les organismes des Nations Unies.Ces Objectifs font une place essentielle à un certainnombre de problèmes auxquels les adolescents

doivent faire face : achèvement des études pri-maires, élimination de l’inégalité entre les sexesau niveau de l’instruction primaire et secondaire,coup d’arrêt à la propagation du VIH/SIDA, réduc-tion du taux de mortalité maternelle et applicationde stratégies offrant aux jeunes des emploisdignes de ce nom et productifs.

L’initiative appelée « Faciliter l’exercice des droitsdes adolescentes au développement et à la partici-pation » place l’« adolescence » au premier rangdes objectifs de développement des trois organis-mes d’exécution des Nations Unies. Elle institu-tionnalise la participation des adolescentes et intè-gre les droits de ces dernières et les questions lesintéressant. Les meilleures pratiques et les leçonsà retenir sont incorporées au cadre générald’orientation. Les indicateurs d’évaluation élaborésne sont plus limités à la santé et à l’éducation.L’initiative serre de plus près la réalité de la vie desfilles et permet de formuler des stratégies plusclaires aux niveaux national et régional. Elle permetégalement de créer des environnements protec-teurs pour la santé et le développement des ado-lescents ou de renforcer ceux qui existent déjà.

Au niveau des pays, les Objectifs de développe-ment pour le Millénaire sont complétés pard’autres cadres de développement tels que lesstratégies de lutte contre la pauvreté, lesapproches sectorielles et les réformes du secteurde la santé. Dans le cas du système des NationsUnies, les principaux instruments sont les bilanscommuns de pays et le Plan-cadre des NationsUnies pour l’aide au développement. L’enjeu consiste à s’assurer que les préoccupations desadolescents sont bien incorporées dans cescadres d’analyse, condition indispensable à lapleine réalisation des Objectifs.

Au niveau national, cette initiative a aidé les adolescents à faire entendre leur voix. Cela dit, lesuccès du projet ne pourra être pérennisé que siles adolescents peuvent continuer de s’exprimeret d’exercer une influence sur des objectifs dedéveloppement plus vastes.

On décrit ci-après un certain nombre d’expé-riences mettant en évidence les résultats obtenusjusqu’à présent dans le cadre du projet.

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Au Bangladesh, près de la moitié des adolescentessont déjà mariées lors de leur quinzième anniversaireet plus de la moitié des adolescentes mariées sontdéjà mères lorsqu’elles parviennent à l’âge de 19 ans.Les enquêtes montrent que le mariage précoce, lemanque de connaissances sur la santé en matière dereproduction et l’analphabétisme sont des problèmesauxquels sont couramment confrontés les adolescents.

L’UNICEF et le UNFPA, dans le cadre de l’initiative « Faciliter l’exercice du droit des adolescentes audéveloppement et à la participation » sont inter-venus ensemble dans le souci de trouver une solu-tion au problème.

Un bilan intitulé « Situation des adolescentes auBangladesh » a fourni des informations essentiellessur les dimensions familiale, communautaire, sociale et économique de la vie des filles, et un bilananalogue sur les adolescents de sexe masculin aégalement été réalisé.

L’UNICEF s’emploie à encourager les adolescentes àretarder le mariage précoce et à renforcer les moyensdont disposent les filles pour participer à la prise desdécisions sociales et économiques les concernant.Le UNFPA se fixe pour mission d’informer les ado-lescentes mariées sur leurs droits et de sensibiliserles parents, les responsables locaux et les prestatairesde soins de santé aux besoins des adolescents enmatière de reproduction. Les deux organismes exer-cent leurs activités dans les mêmes régions géo-graphiques du Bangladesh rural et mettent en œuvredes approches complémentaires.

L’intervention pilote de l’UNICEF Kishori Abhijanreprésente une activité innovante pour renforcer lesmoyens d’action des adolescents. Elle encourage les adolescents à prendre des initiatives et à servirde modèle aux autres, et favorise l’égalité entre lessexes et l’éducation par les pairs. Bénéficiant de l’appui de l’UNICEF depuis 2001, ce projet est exécuté en collaboration avec le Gouvernement duBangladesh et des organisations non gouverne-mentales (ONG) partenaires, parmi lesquelles leBRAC, le Centre for Mass Education in Science(CMES) et le Population Council. L’UNICEF aide legouvernement, les familles et les communautéslocales à fournir aux adolescents la possibilité d’avoiraccès à une meilleure éducation, des informationssur leur santé et leur bien-être et la possibilité d’acquérir des compétences pratiques essentielleset les aptitudes qui leur permettront de gagner leur vie.

Dans le cadre de ce projet, les filles sont des parte-naires actives et participent à des programmes non classiques d’acquisition de compétences dansdes domaines qui, tels que le journalisme et la photographie, leur donnent de l’assurance et unecertaine visibilité dans la communauté locale.

L’éducation fondée sur l’acquisition de compétencespratiques essentielles met en œuvre des approchesparticipatives non seulement pour diffuser une in-formation sur les questions sanitaires, sociales, pro-fessionnelles et autres, mais aussi pour inculquer unmode de réflexion critique et les aptitudes à la négo-ciation et à la prise de décision. La formation enquestion a créé des rôles nouveaux pour les filles ausein de leur collectivité. « Mes parents ont organiséle mariage de mon frère et d’une fille de 15 ans,mais je les ai convaincus que ce n’était pas unebonne chose et ils ont annulé le mariage », a dit uneadolescente.

ATTEINDRE LES ADOLESCENTES DES RÉGIONS RURALES

BANGLADESH

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Une autre responsable adolescente raconte : « Mononcle reprochait à ma tante d’avoir mis au mondeune fille et il a décidé de se remarier. J’ai expliqué àma tante que le sexe des enfants est déterminé nonpar la mère, mais par le père. Quand elle a à sontour expliqué cela à mon oncle, il s’est mis en colère,mais quand on lui a mis mon livre sous les yeux, il aaccepté ce qu’il disait et a décidé de ne pas seremarier. »

En général, la mobilité des adolescentes est trèsréduite, ce qui n’a pas empêché quatre d’entre ellesde se rendre à Rawalpindi (Pakistan) pour participerà un Colloque sur les filles d’Asie du Sud. De retourdans leur pays, Nasrin Akhter, membre du CMESChapainawabganj, a déclaré que « cinq journalistessont venus chez moi me demander ce que j’avais faitlà-bas et ce que j’y avais vu. Surtout, quand j’ai dit àmes parents …les choses que j’avais vues et com-ment on s’était occupé de nous, ma mère a dit : « Aujourd’hui, il n’y a pas de différence entre monfils et ma fille. »

Une jeune participante à un stage de formation dejournaliste de 15 jours a déclaré : « Cela ne plaisaitpas beaucoup à mon père de me voir faire un longvoyage pour participer à ce stage. Nous sommesdonc allés voir le directeur du BRAC, qui a garanti àmon père que je serais traitée là-bas comme sa pro-

pre fille. Mon père a alors donné son accord. Je suisallée suivre ce stage et je n’ai eu aucun problème. De-puis, j’ai été autorisée à participer à d’autres stages. »

Le UNFPA, en qualité de membre du Groupe de tra-vail sur la santé des adolescentes en matière dereproduction, coopère étroitement avec le gouverne-ment et les organismes de développement, lesresponsables politiques et les représentants des ONGdans le souci de sensibiliser davantage les adoles-centes à la question de leurs droits concernant lasanté en matière de reproduction par le biais de ser-vices de santé répondant aux besoins des adolescents.

Les enquêtes initiales à la réalisation desquelles leUNFPA a contribué ont servi à élaborer des métho-des novatrices pour satisfaire aux besoins sanitairesdes adolescentes mariées. Dans le cadre de la campagne de sensibilisation des adolescents, desbrochures faciles à lire sur le mariage et la santéfamiliale, le VIH/SIDA et les relations ont été publiéeset diffusées auprès des adolescents par l’intermé-diaire des réseaux de clubs de jeunes.

Pendant la phase de pré-test des brochures, Rashida,une adolescente mariée, a déclaré : « Si j’avais euces informations, j’aurais reculé d’au moins deuxans la date de mon mariage et j’aurais pu continuermes études. Maintenant, je suis sûre que cela n’arrivera pas à ma sœur. »

« SI J’AVAIS EU CES INFORMATIONS, J’AURAIS RECULÉ D’AU MOINS DEUX ANSLA DATE DE MON MARIAGE ET J’AURAIS PU CONTINUER MES ÉTUDES. MAINTENANT,JE SUIS SÛRE QUE LA MÊME CHOSE N’ARRIVERA PAS À MA SŒUR. » Rashida, une adolescente mariée

L’UNICEF et le FNUAPtravaillent avec le gouvernement duBangladesh et des

partenaires à l’échelonlocal pour encourager

les adolescents à prendre des responsa-

bilités et favoriser l’égalité des sexes.

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Au Bénin, les adolescents représentent 31 pour centde la population. Ils sont confrontés à des difficultésredoutables, à l’instar des enfants de leur grouped’âges vivant dans la plupart des pays d’Afrique del’Ouest. Les filles sont les plus vulnérables. Ellessont pauvres et peu instruites; 34 pour cent seule-ment d’entre elles vont à l’école entre les âges de 6et 11 ans. À l’âge de 19 ans, beaucoup de filles sontmariées et mères. La mortalité maternelle est trèsélevée : 498 pour 100 000 naissances. Entre 40 et 50pour cent des filles doivent endurer une forme demutilation génitale/excision.

L’UNICEF et le UNFPA, le gouvernement et les ONGlocales coopèrent depuis 2001 à l’exécution d’unprojet intitulé « Services sanitaires et sociaux enfaveur des adolescentes au Bénin – Renforcer lesmoyens d’action des adolescentes et améliorer leursdroits en matière de reproduction ».

L’objectif global consiste à atteindre 200 000 adoles-centes, mariées ou célibataires, avant la fin de 2004par le truchement des Centres de jeunesse et deloisirs qui fournissent des informations sanitaires et

BÉNIN CRÉER UNE CULTURE DE RESPECT MUTUEL

Près de 300 jeunes suiventune formation multimédias

– vidéo, production de programmes télévisés, radio,

photo, presse écrite, réalisation de pages Internet

– au centre Multimédias deCotonou (Bénin).

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de bons services de santé en matière de reproduction,des moyens d’éducation non scolaire, y compris desprogrammes d’alphabétisation, et des possibilitésd’expression culturelle et artistique.

Le UNFPA a lancé, en collaboration avec le gouverne-ment, un programme pilote national pour s’attaqueraux problèmes sanitaires des jeunes en utilisant lescentres de jeunes; il est fait appel à des prestatairesde soins infirmiers pour fournir aux filles et auxgarçons des informations dans le domaine de lasanté en matière de reproduction et de sexualité, etdes jeunes ont reçu une formation pour assurer unservice communautaire d’entraide entre enfants dumême âge en matière d’éducation.

De son côté, l’UNICEF a exploité l’expérience accu-mulée depuis 1994 en lançant un projet national etcommunautaire pour améliorer les droits des enfants,l’éducation des filles et la qualité de la vie desfemmes par le biais de programmes d’éducation etde la formation professionnelle.

Ce projet cible en particulier les filles vivant dans leszones urbaines et rurales grâce aux activités suivantes : • une étude socio-anthropologique sur la santé des

adolescentes en matière de reproduction

• l’organisation tous les deux mois, pour 50 à 100filles par région, de débats sur la santé, les modesde vie, la prévention des infections sexuellementtransmissibles et le comportement responsable

• des séances d’échange auxquelles participent troisou quatre couples pour débattre du mariage, de laresponsabilité des parents et des valeurs civiques.Les séances sont observées par 500 adolescentes

• des activités sportives et de loisir, parmi lesquellesle basket-ball et le théâtre, destinées à aider lesjeunes à acquérir le goût de la compétition dansdes conditions équitables et une attitude positive

• une formation d’apprentissage et d’acquisition decompétences productrices de revenus offerte à plusde 500 filles et femmes. Six entreprises à but nonlucratif ont été créées pour offrir des emplois à desjeunes

• une campagne multimédias sur les questionsintéressant les adolescents, y compris le VIH/SIDAet la santé en matière de reproduction. Cette campagne a touché jeunes, responsables locaux,enseignants et parents

• la création à Cotonou d’un centre multimédias,fournissant entre autres aux adolescents et auxjeunes un accès à la radio et à la télévision éduca-tive, ainsi que d’un cybercafé

• la sensibilisation à la question de l’élaboration et del’adoption d’une politique nationale de la jeunesse.

Le projet privilégie les filles, mais les garçons enprofitent également. Des groupes de garçons et defilles se rencontrent dans les centres de jeunes,naguère réservés aux garçons, pour parler de leursproblèmes et mettre au point leurs propres solutionscréatives, ce qui permet d’instaurer un climat derespect mutuel.

Les parents sont invités à s’investir dans le projetpour offrir aux jeunes un modèle auquel s’identifier.De leur côté, les responsables politiques et locauxparticipent régulièrement aux rencontres organiséessur la santé des adolescents en matière de reproduc-tion et sur les droits fondamentaux des filles. Ces rencontres contribuent à démanteler la ségrégationsociale et à mettre à la disposition des filles des infor-mations auxquelles elles n’avaient pas accès jusqu’àprésent. Le gouvernement a montré l’intérêt qu’il por-tait aux adolescents en contribuant financièrement àla réalisation de ce projet. Le Ministère de la jeunessea incorporé dans ses orientations générales certainsdes objectifs du projet qui concernent la santé enmatière de reproduction et de sexualité.

L’OBJECTIF GLOBAL CONSISTE ÀATTEINDRE 200 000 ADOLESCENTES,MARIÉES OU CÉLIBATAIRES, AVANTLA FIN DE 2004.

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En Jordanie, le chômage est très fréquent chez lesjeunes et la société impose encore des restrictionsimportantes aux filles. Celles-ci ont beaucoup moinsde liberté que les garçons et leur accès aux lieuxpublics tels que les marchés, les centres de jeunes etles cybercafés, est bien plus limité. Il y a pénurie deprogrammes destinés à aider les adolescents àdévelopper leur créativité, à acquérir des compé-tences pratiques et à adopter des modes de viefavorables à la santé.

Pour évaluer de façon plus précise la situation desadolescents, l’UNICEF a pris l’initiative d’uneenquête réalisée à l’échelle du pays, laquelle a misen évidence des différences au niveau de la concep-tion qu’ont les jeunes et leurs parents de leur partici-pation. L’enquête a également confirmé l’existenced’une discrimination fondée sur le sexe.

En sus de l’enquête, on a procédé à deux bilans insti-tutionnels concernant des organisations qui s’occu-pent des problèmes des jeunes, parmi lesquelles les

centres de jeunes du Conseil supérieur de la jeunesse.Les résultats ont confirmé la nécessité d’une approcheglobale des questions intéressant les adolescents.

Le projet pilote de l’UNICEF, « Améliorer les perspec-tives d’avenir pour les adolescents en Jordanie, enparticulier les filles », a été lancé en 2000 pour inciterles pouvoirs publics à améliorer la situation des ado-lescents, les encourager à participer et créer à leurintention des occasions de s’insérer dans la sociétéjordanienne.

Le projet permet aux adolescents d’acquérir descompétences de base et contribue à renforcer lescapacités des personnes qui, au sein du gouverne-ment et des ONG, s’occupent des jeunes. Comme l’adit Arij Qadri, 17 ans, « quand je me suis impliquédans le projet, j’ai commencé à imaginer des façonsde m’améliorer et de faire progresser les jeunes demon âge ainsi que ma famille … J’espère exercer unjour des fonctions de direction dans le secteur del’encadrement des jeunes et des enfants. »

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De jeunes éducatriceset animatrices encoura-

gent les adolescents àadopter un mode de vie

sain en Jordanie.

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JORDANIE LES EFFETS MULTIPLICATEURS DE LA FORMATIONPOUR ET PAR LES JEUNES

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Le Ministère de l’éducation mène une campagneactive en faveur des compétences pratiques essenti-elles dans au moins 100 écoles, dont certainesimplantées dans des camps de réfugiés. Ces écolesproposent une séance interactive de 10 heures mettant en présence des parents et des jeunes pourcontribuer à une meilleure communication. Faisantappel à 100 jeunes animateurs œuvrant dans 64 cen-tres de jeunes, le Conseil supérieur de la jeunesse sefait l’agent d’approches participatives et tenant comptedes différences entre la situation des filles et celledes garçons. Le projet a contribué à la création duParlement des enfants de Jordanie, qui s’est réuni en2002 et à l’occasion duquel les principes démocra-tiques ont été présentés à plus de 1 200 adolescents.

Le projet du FNUAP intitulé « Promotion et amélio-ration de la santé et du bien-être des jeunesJordaniens » a été lancé en 2001. Ses responsablesont réalisé une enquête sur les connaissances, lesattitudes et les pratiques des jeunes afin de repérerles scénarios de comportement à risque et de toxico-manie et de répondre à leurs préoccupations. Lesactivités sont axées sur l’entraide entre enfants demême âge en matière d’éducation et les conseilsrelatifs à la santé en matière de reproduction. Lesprogrammes exécutés par le FNUAP à la faveur deséminaires de sensibilisation, de forums et de cam-pagnes de motivation et médiatiques, avec le con-cours des décideurs, des responsables locaux, desONG et des professionnels des médias ont étécouronnés de succès. Le Fonds se propose defaciliter l’accès à l’autonomie, d’ici à l’achèvement duprojet, à au moins 35 000 adolescents.

Le Centre d’informations pour la jeunesse PrincesseBasma a été le premier à offrir une formation partici-pative en faveur des jeunes et un service d’entraideentre enfants de même âge en matière d’éducationen Jordanie. Le Centre coopère avec l’UNICEF et leUNFPA pour concevoir et développer une éducationfondée sur l’acquisition de compétences.

Le Centre a aidé l’UNICEF à mettre au point desmodules de formation sur la prise d’initiatives, lacommunication, la gestion de projets par la jeunessepour la jeunesse et le règlement de problèmes quoti-diens. Les jeunes ont reçu une formation d’éduca-teurs et d’animateurs, et ils sont impliqués à toutesles étapes du projet, depuis son lancement jusqu’àson exécution. En conséquence,

• 129 adolescentes et 72 adolescents animateurss’occupent de 2 172 écolières et de 1 590 écoliers

• le Conseil supérieur de la jeunesse forme 3 087adolescents et 475 prestataires de services

• les ONG locales partenaires travaillent avec 900adolescents et 325 prestataires de services

• le Ministère de l’éducation apporte une aide à 5 202adolescents et 3 054 prestataires de services

• 530 autres instructeurs ont formé 8 964 adoles-cents, 394 jeunes animateurs et 6 156 prestatairesde services.

Le Centre coopère avec le UNFPA pour élaborer desmodules de stratégies participatives et sexospéci-fiques en matière de santé génésique. Le FNUAP etle Centre axent leur efforts sur l’amélioration de lasanté des adolescents en matière de reproduction, lalutte contre la discrimination à l’encontre des adoles-centes et le renforcement de la communication entreles parents et leurs enfants sur les questions relativesà la santé.

« QUAND JE ME SUIS IMPLIQUÉE DANS LEPROJET, J’AI COMMENCÉ À IMAGINER DESFAÇONS DE M’AMÉLIORER ET DE FAIRE PRO-GRESSER LES JEUNES DE MON ÂGE AINSIQUE MA FAMILLE … J’ESPÈRE EXERCER UNJOUR DES FONCTIONS DE DIRECTION DANSLE SECTEUR DE L’ENCADREMENT DESJEUNES ET DES ENFANTS. »Arij Qadri, 17 ans

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Une analyse de la situation des adolescentes auMalawi a montré que la plupart des filles souffrentde problèmes de santé pour lesquels existe untraitement, et qu’elles manquent de formation pro-fessionnelle. Par ailleurs, on relève parmi elles uneforte incidence d’infections sexuellement transmissi-bles, surtout le VIH/SIDA. Au Malawi, leur éducationn’est pas une priorité et le mariage est considérécomme leur vocation ultime. L’avis des adolescentessur ces questions ne compte pas.

Dans le cadre du projet « Faciliter l’exercice desdroits des adolescentes au développement et à laparticipation », une importante initiative a été lancéeen 2001 par l’UNICEF, le UNFPA et le Programmecommun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA) en collaboration avec le Département dela jeunesse, les conseils nationaux de la jeunesse,des ministères et des associations de jeunes localeset nationales.

Les partenaires œuvrent de concert avec lesenseignants, les parents, les responsables locaux et

les animateurs d’associations de jeunes, les éduca-teurs pour les pairs et les dirigeants nationaux en vued’atteindre les filles âgées de 11 à 20 ans mariées ounon et scolarisées ou non. À la fin de 2004, le contactaura été établi avec au moins 95 pour cent des fillesdu Malawi.

Le projet s’est fixé les objectifs spécifiques suivants :

• améliorer la qualité de l’éducation

• garantir l’égalité des chances en matière de forma-tion professionnelle

• diminuer le nombre des grossesses d’adolescenteset des infections sexuellement transmissibles, enparticulier le VIH/SIDA, chez les adolescentes

• renforcer les services de santé en matière de repro-duction offerts aux filles

• permettre aux filles de parvenir à une plus grandeindépendance économique en leur offrant la possibilité d’acquérir les compétences nécessairesà l’autosuffisance

• obtenir une plus large participation des filles.

Plus de 200 adolescentes ont reçu une formationprofessionnelle dans des domaines tels que l’utilisa-tion de logiciels, le journalisme, la musique, la con-fection de vêtements sur mesure, le tricotage et lethéâtre. Cela représente un changement d’orienta-tion spectaculaire pour les filles, traditionnellementconfinées à des travaux domestiques telles que labroderie et la cuisine.

Les groupes de théâtre et de musique se sont révélésparticulièrement efficaces dans la diffusion d’informa-tions sur le VIH/SIDA, les droits des enfants, et l’édu-cation et la participation des filles. À l’occasion deséances périodiques, près de 300 adolescents parlentdes droits relatifs à la santé en matière de sexualitéet de reproduction, ainsi que du droit à la participa-tion. Le groupe qui s’intéresse au journalisme produitune revue trimestrielle publiant des articles émanantde leur communauté et qui portent sur la préventionet le traitement du VIH/SIDA.

Dix clubs réservés aux filles, comptant chacun entre30 et 100 adolescentes, ont été créés. Les ONGlocales s’occupant de la jeunesse contribuent à for-mer les filles à la lutte contre le VIH/SIDA et leurenseignent des techniques de gestion financière etd’encadrement. Les activités font notamment uneplace à l’éducation par les pairs, au théâtre, au sportet aux festivals de mobilisation contre le SIDA. Cesclubs sont également en contact avec les écoles, lacommunauté locale et d’autres groupes de jeunes.

MALAWIDES CENTRES POUR LA JEUNESSE ACCEUILLENT 200 ADOLESCENTS PAR JOUR

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Chisomo Mbango, une adolescente du club de fillesYouth on the Move de Lilongwe, assure : « J’ai prisde l’assurance depuis que j’ai adhéré au club. Avecla formation que nous recevons, nous pouvonsmaintenant parler librement de questions telles quele VIH/SIDA avec nos amis, les responsables locaux,et même nos parents. »

Plus de 700 filles ont reçu une formation dans lesdomaines suivants : croissance et développement del’adolescent, valeurs, estime de soi, exercice desresponsabilités parentales, aptitude à l’encadrement,santé en matière de sexualité et de reproduction, etgestion des problèmes quotidiens. Par ailleurs, unatelier sur la sensibilisation à la différence de situa-tion entre garçons et filles, l’égalité des droits et l’aptitude à l’encadrement a été organisé à l’intentionde 50 garçons et de 25 filles.

Quelque 1 300 adolescentes non scolarisées ontappris à lire et à écrire. Le nombre de filles sachantlire couramment a augmenté et beaucoup peuvent àprésent écrire des lettres simples et résoudre desproblèmes mathématiques de base. Dans sa lettre àl’UNICEF, Agnes Paulo a dit que le « Projet d’alphabé-tisation des adolescentes nous a aidées à apprendreà lire et à écrire; il devrait être poursuivi pour qued’autres filles en profitent. » Quarante filles ontenvoyé une lettre de ce genre.

Ces centres ont été créés pour fournir aux jeunes des« espaces sécurisants » où se rencontrer, acquérirdes aptitudes, échanger des informations et jouer aufootball, au volley-ball, au badminton et à des jeuxtraditionnels. Cogéré par des jeunes, l’un de ces centres accueille jusqu’à 200 adolescents par jour.Plus de 10 000 enfants des écoles environnantesfréquentent les bibliothèques de différents centres. « Les livres du centre m’ont aidé à faire des progrèsen lecture. Mes parents m’encouragent même à allerau centre quand j’ai un moment de libre », a déclaréGloria Lemba, une jeune fille de 13 ans fréquentantl’école primaire de Chinsamba.

« J’AI PRIS DE L’ASSURANCE DEPUIS QUEJ’AI ADHÉRÉ AU CLUB. AVEC LA FORMATIONQUE NOUS RECEVONS, NOUS POUVONSMAINTENANT PARLER LIBREMENT DEQUESTIONS TELLES QUE LE VIH/SIDA AVECNOS AMIS, LES RESPONSABLES LOCAUX,ET MÊME NOS PARENTS. »Chisomo Mbango, 17 ans, une adolescente deLilongwe

L’UNICEF, le FNUAP et l’ONUSIDA aident leDépartement de lajeunesse du Malawi etdes partenaires locauxà améliorer l’éducationdes adolescents enmatière de santé, àoffrir des cours de formation profession-nelle et à favoriser laparticipation des filles.

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Le nombre de grossesses précoces chez les adoles-centes est élevé au Mali du fait de la fréquence desrapports sexuels non protégés. Chez les filles qui nesont pas allées à l’école, le taux de grossesse est de46 pour cent. Et le taux d’infection au VIH est en aug-mentation parmi les filles et les femmes âgées de 15à 30 ans. Presque toutes les filles (de 15 à 24 ans)ont dû subir une forme ou une autre de mutilationgénitale ou d’excision.

En 2001, l’UNICEF, le UNFPA et le Programme desNations Unies pour le développement (PNUD) sesont concertés pour mettre sur pied une riposte mul-tisectorielle à ces problèmes. En collaboration avecle Ministère de la femme, de l'enfant et de la familleet des ONG locales et nationales, ils ont lancé unprojet intitulé « Faciliter l’exercice des droits des ado-lescentes au développement et à la participation ».

MALI L’ALPHABÉTISATION,PREMIÈRE ÉTAPE

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Une jeune fille participeà la classe dans une

école de Kayes (Mali).

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Les objectifs de ce projet étaient les suivants :• élargir l’accès à l’éducation par le biais de

campagnes d’alphabétisation

• mieux sensibiliser le public aux effets néfastes dumariage précoce et des grossesses précoces

• améliorer les services de santé en matière de sexua-lité et de reproduction

• offrir une protection juridique et sociale aux filles etpromouvoir le respect de leurs droits

• encourager la participation des filles à tous lesniveaux de la vie publique.

Le projet s’adresse aux jeunes, qu’ils soient ou nonscolarisés, et s’intéresse en particulier aux jeunesimmigrantes, aux employés de maison, aux victimesde la violence et de la maltraitance, et aux jeunesvivant en marge de la société. Le projet entre en contact avec les adolescents par l’intermédiaire de96 centres d’alphabétisation. Le UNFPA soutient desactivités en faveur de la santé en matière de repro-duction en offrant des informations sur le planningfamilial et la prévention du VIH. L’UNICEF apporteune contribution à l’exécution de programmes dansles domaines de l’éducation, des moyens de subsis-tance et des loisirs, y compris l’éducation scolaire etnon scolaire et la promotion des droits. Le PNUDoffre aux adolescentes une formation aux techniquesd’encadrement et des cours d’instruction civique.

Le PNUD, épaulé par d’autres partenaires, a pris encharge la création d’une banque de données sur lesadolescents et élabore une stratégie intégrée visant àpromouvoir les droits des adolescents au développe-ment et à la participation. Le PNUD et l’UNICEFexplorent la création d’un système de microfinance-ment dont pourraient bénéficier les adolescentes.

Une solution originale a consisté à partir d’activitésd’alphabétisation pour enchaîner sur d’autres acti-vités telles que le microfinancement et la santé enmatière de reproduction. Les adolescentes alphabé-tisées ont fait fonction d’animatrices. Comme le ditHawa Sidibe, une jeune fille de 16 ans du village deWasolo Sekou, région de Ségou (Mali), « on nous aappris à lire et à écrire cette année. Nous avonsbeaucoup aimé les cours d’alphabétisation. Àprésent, nous savons lire, nous pouvons écrire à nosparents dans nos villages et calculer. Tout s’est sibien passé cette année que nous espérons que celapourra continuer de la même façon l’année pro-chaine. J’ai demandé aux administrateurs du projetde maintenir les cours d’alphabétisation pour nossœurs de sorte qu’elles puissent mieux comprendre

ce qui se passe autour d’elles. Nous espérons aussiobtenir un certificat qui montre que nous avons suivice cours jusqu’au bout et de façon satisfaisante. Cecertificat nous permettra d’ouvrir un centre d’alphabé-tisation dans nos villages respectifs pour celles quin’ont pas eu la même chance que nous. »

D’autres approches sont axées sur la formation et ledéploiement d’éducateurs pour les pairs, la créationde centres de jeunes et la mise en œuvre de moyensde communication sociale pour se mettre à l’écoutedes adolescents.

Cela étant, l’éducation pour les pairs n’a connuqu’un succès limité au Mali. Souvent, les participantsabandonnent au milieu du programme. Pour êtreplus efficace, le programme doit associer, au stadede la planification, les enseignants, les chefsreligieux, les responsables locaux et les adolescentseux-mêmes.

On aborde le problème délicat de la mutilation géni-tale féminine, l’objectif étant de mettre totalement finaux pratiques en cause. Le projet a obtenu l’appuisans réserve du Ministère de la santé, qui a déclaréque la pratique de l’excision ne serait tolérée dansaucun établissement de santé. Lorsque le Mali auraenfin interdit cette pratique, comme l’ont fait sixautres pays d’Afrique, il contribuera pour beaucoupà la santé et au bien-être des adolescentes.

UNE SOLUTION ORIGINALE A CONSISTE A PARTIR D’ACTIVITES D’ALPHABETISATIONPOUR ENCHAINER SUR D’AUTRES ACTIVITESTELLES QUE LE MICROFINANCEMENT ETLA SANTE EN MATIERE DE REPRODUCTION.

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La Mauritanie est l’un des pays les plus pauvres dumonde : 51 pour cent de sa population vivent endessous du seuil de pauvreté. D’autres facteurs telsque la sécheresse, l’exode rural, un fort taux de chô-mage et le fardeau de la dette entravent ledéveloppement économique et social du pays.

Les filles et les garçons de moins de 18 ans, quireprésentent la moitié de la population du pays, nereçoivent pas une éducation de qualité. L’instructionn’est obligatoire que depuis peu et, pour desraisons financières et sociales, quelque 15 pour centdes enfants en âge d’aller à l’école primaire ne sontpas scolarisés. Quatorze pour cent seulement desfilles font des études secondaires. Pour couronner letout, trois filles sur quatre se marient avant d’avoir18 ans.

Au cours de la décennie écoulée, la Mauritanie aaccompli des progrès remarquables pour améliorerl’accès des enfants à l’instruction primaire.L’accessibilité et la qualité des établissements se-condaires demeurent des enjeux essentiels.

L’UNICEF, le UNFPA, le PNUD et l’OMS ont entrepris,avec la collaboration du Ministère mauritanien del’éducation, de relever le défi en lançant, en 2001, leprojet intitulé « L’éducation des adolescentes auservice de la communauté ». Ce projet s’adressaitaux adolescentes vivant dans quatre des régions lesplus pauvres du pays – Assaba, Brakna, Gorgol etGuidimakha – où les taux d’inscription des fillesdans le primaire et le secondaire sont peu élevés.

Le projet privilégie les objectifs suivants :

• améliorer l’infrastructure et le cadre scolaire de 28établissements secondaires

• rendre l’éducation plus accessible aux filles qui enont le plus besoin

• inscrire au moins 1 500 filles de plus dans le se-condaire

• réduire de 50 pour cent le taux d’abandon scolaire,qui serait à l’heure actuelle proche de 43 pour cent

• augmenter d’au moins 20 pour cent les taux deréussite scolaire

• aider au moins 5 000 filles à acquérir des compé-tences pratiques essentielles, notamment dans lesdomaines de l’économie domestique, de la santéen matière de reproduction, de l’informatique et dela technologie de l’information, et de la préserva-tion de l’environnement

• élaborer un modèle d’éducation des filles fondé surles meilleures pratiques inventoriées dans le cadredu projet, à reproduire sur tout le territoire de laMauritanie.

Le projet de l’UNICEF intitulé « Mobilisation socialeen faveur de la scolarisation des filles » constituepour les filles un cadre porteur s’appuyant sur descampagnes annuelles d’information pour sensibiliserle public en faveur du droit des filles à l’éducation.Les parents, les responsables locaux et les associa-tions de femmes ou autres associations sont invitésà participer pour améliorer les taux de scolarisationet encourager les filles à rester à l’école.

Dans le cadre de l’« Aide financière aux famillesnécessiteuses au titre de la scolarisation des filles »offerte par le PNUD, les familles reçoivent une aidesous forme de fournitures scolaires, de livres et devêtements. Par ailleurs, le programme organise desateliers et des activités de loisirs et productrices derevenus.

Pour offrir un cadre d’apprentissage adéquat, l’OMScollabore avec les comités d’éducation de village à laréfection de bâtiments scolaires décrépits, à la mo-

MAURITANIEUNE INITIATIVE MENÉE DANS QUATRE DES RÉGIONS LES PLUS PAUVRES

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dernisation de l’approvisionnement en eau, à laréduction des inégalités et à la création d’espaces etde terrains de jeux sûrs, en s’inspirant de l’expéri-ence acquise par l’UNICEF dans le cadre de son pro-gramme « Écoles propres, salubres et vertes ».

Autre exemple d’approche originale, la création defamilles d’accueil ou « pensions » dans la commu-nauté, solution conçue par l’UNICEF. Dans ce cas, lesfamilles et les villages sont mobilisés pour mettre enplace des maisons communautaires devant accueillir

des filles à proximité de leur école, maisons qui de-viennent pour elles comme un second foyer. Des « conseillères » encadrent les filles et le fait qu’ellesviennent des mêmes villages que ces dernières ras-surent les parents.

L’UNESCO, le UNFPA, l’OMS et l’ONUSIDA ont con-tribué à la création de clubs scolaires de filles quiproposent à ces dernières des activités éducatives etde loisirs tels que l’artisanat, le théâtre, le sport et lesmédias. Certaines filles ont reçu une formation d’édu-catrices pour les pairs pour fournir des informationsdans des domaines tels que la prise d’initiatives, lebien-être sexuel, la santé en matière de reproductionet le soutien psychologique.

Par ailleurs, le UNFPA et l’UNESCO ont aidé à mo-derniser les programmes et les manuels scolaires età y faire figurer des questions qui intéressent lesjeunes, telles que l’égalité entre les sexes, la viefamiliale, la violence à l’encontre des filles et desfemmes, le comportement sexuel responsable et lasanté en matière de reproduction.

L’éducation des filles est une priorité en Mauritanie. Ces deux adolescentes font unepause entre deux cours dans une école de Kaédi.

LE PROJET CHERCHE À AIDER AU MOINS 5 000 FILLES À ACQUÉRIR DES COMPÉ-TENCES PRATIQUES ESSENTIELLES,NOTAMMENT DANS LES DOMAINES DE L’ÉCONOMIE DOMESTIQUE, DE LA SANTÉEN MATIÈRE DE REPRODUCTION, DE L’IN-FORMATIQUE ET DE LA TECHNOLOGIE DEL’INFORMATION, ET DE LA PRÉSERVATIONDE L’ENVIRONNEMENT

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La Mongolie est un pays à population jeune. Près de35 pour cent des habitants ont moins de 18 ans et unquart ont entre 10 et 19 ans.

Le pays occupe une place à part parmi les pays endéveloppement en raison de ses nombreux atouts.Bien qu’ayant la même superficie que la France,compte moins de 2,5 millions d’habitants. Les tauxd’alphabétisation sont élevés. C’est l’une des raresnations où existe l’égalité des sexes entre adolescents.Les stratégies mises en œuvre par la Mongolie pouroffrir aux adolescents – garçons et filles – un envi-ronnement protecteur et porteur montrent l’exempleau reste du monde en développement. Cependant, ilreste d’autres problèmes à régler, comme l’état desinfrastructures scolaires, l’accès aux soins de santé etles activités de loisirs extrascolaires pour les jeunes,qui laissent tous à désirer.

Pour se faire une meilleure idée de la situation desjeunes, les institutions des Nations Unies, le Centremongol pour le développement de la jeunesse et

plusieurs organisations gouvernementales et nongouvernementales ont procédé en 1999 et 2000 àune enquête destinée à évaluer les besoins des ado-lescents mongols.

L’enquête a montré que près de 78 pour cent desadolescents estimaient que leur participation active àla société n’était pas acceptée et qu’ils ne pouvaientpas communiquer librement avec leurs parents. Enoutre, beaucoup de jeunes n’ont pas accès à l’infor-mation ou aux services en matière de santé. Un tiersd’entre eux se sont dits intimidés par leurs condisci-ples et ont dit que leurs professeurs étaient autori-taires. L’enquête a aussi révélé la nécessité de mettreen place des activités extrascolaires et périscolairesavec d’autres jeunes.

Un projet intégré, durable et multisectoriel a étéélaboré pour répondre aux besoins que les conclu-sions de l’enquête ont mis au jour dans les domainesde la santé, de l’éducation, de la participation et de lacommunication. Intitulé « Améliorer les perspectives

MONGOLIE ENCOURAGER LE PARTENARIAT AVEC LES PARENTS

Des adolescentes deMongolie lisent Love,

le magazine pour ado-lescents le plus popu-

laire du pays.

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offertes aux adolescents et adolescentes mongoles »,le projet a été lancé par l’UNICEF, le FNUAP, l’UNESCOet l’OMS, en collaboration avec le Gouvernement mon-gol, l’Association des scouts de Mongolie et – surtout –les adolescentes et adolescents eux-mêmes.

L’UNICEF appuie la participation des adolescents et desparents à la vie des écoles par le biais de conseils d’étudiants, de centres pour adolescents et a établi desdirectives à suivre par les ONG s’occupant des jeuneset les associations de jeunes.

La campagne « Mon passeport » est une initiativemajeure de l’UNICEF, lancée pour développer lecivisme des jeunes, renforcer leur rôle dans la sociétéet réduire l’absentéisme scolaire. Bénéficiant de l’appuienthousiaste du gouvernement, elle a associé 12 000adolescents à un large éventail d’activités scolaires etcommunautaires telles que le tutorat des enfants pardes camarades du même âge, la prise d’initiatives et lecontact avec des jeunes handicapés, non scolarisés ouvivant dans la rue. Le Premier Ministre, qui voyait lacampagne d’un très bon œil, a déclaré qu’elle devraitêtre menée dans chaque école de Mongolie en 2002 et2003.

Le UNFPA a entrepris une étude, la première du genre,sur la vie des jeunes. Le UNFPA et l’UNESCO ont exé-cuté un programme d’enseignement à distance intitulé« Communication entre parents et enfant sur le thèmede la sexualité ». Un livre intitulé Tu m’écoutes ? vise àaider les parents à comprendre les besoins des adoles-cents dans les domaines de la sexualité et de la santéen matière de reproduction et à être attentifs à cesbesoins, et explique comment les adolescents peuventcommuniquer avec d’autres enfants de leur âge. Parailleurs, les suggestions des jeunes ont servi à amélio-rer les services sanitaires destinés aux adolescents.

Le UNFPA met actuellement au point des manuels, desbrochures et des affiches sur les relations saines, et afourni des matériels éducatifs sur la sexualité destinésà être incorporés aux programmes des établissementssecondaires. L’évaluation des besoins a fait apparaîtreun manque de communication entre parents et adoles-cents au sujet de la santé en matière de reproduction etd’autres questions. Pour y remédier, l’UNESCO a pro-duit une série de matériels d’enseignement à distance,parmi lequel des guides, des ateliers, des manuels etdes émissions de radio et de télévision.

Grâce au programme commun UNESCO-UNFPA sur lacommunication parents-enfants, les parents et lesenseignants estiment qu’il est maintenant plus faciled’aborder les questions touchant la sexualité et la santéen matière de reproduction avec les adolescents. Assez réticent au départ, Gendersuren, père de quatreenfants, en est venu à apprécier le cours proposé. « Voyant que d’autres parents y participaient, je leur ai parlé et ils m’ont aidé à comprendre que c’étaitnécessaire …Quand j’ai essayé de parler à ma fille de10 ans, elle a réagi de la même façon que moi, avecembarras et irritation. Mais ensuite, elle s’est montréeplus ouverte et a commencé à me poser des questions. »

L’UNESCO produit également six émissions de télévi-sion D’enfant à enfant sur des questions intéressant lesadolescents.

L’OMS s’emploie à améliorer la qualité des services desanté destinés aux adolescents en renforçant le sys-tème de santé existant. Mettant l’accent sur desdomaines tels que la santé en matière de reproduction,la santé mentale, la toxicomanie et l’hygiène bucco-dentaire, elle axe ses activités sur les services de santéadaptés aux besoins des adolescents, la formation desagents sanitaires et la production de matériels d’éduca-tion sanitaire, entre autres.

Zolkhoo Erdenbulgan, une adolescente de 15 ans qui aparticipé à la campagne « Mon passeport », a bienrésumé l’enjeu pour les adolescents mongols endéclarant : « On nous a enseigné des notions d’hygièneet j’ai perdu pas mal de mes mauvaises habitudes. J’aiappris à manger les bons aliments et à me prémunircontre la maladie … Avant que le projet ne démarre,nous n’avions pas conscience de nos responsabilités.Les adolescents aiment se sentir responsables – nousessayons tous d’apprendre. Et nous avons tous lemême but : devenir des membres respectables de lasociété et contribuer au développement de laMongolie. »

« AVANT QUE LE PROJET NE DÉMARRE, NOUSN’AVIONS PAS CONSCIENCE DE NOSRESPONSABILITÉS. LES ADOLESCENTSAIMENT SE SENTIR RESPONSABLES – NOUSESSAYONS TOUS D’APPRENDRE. ET NOUSAVONS TOUS LE MÊME BUT : DEVENIR DESMEMBRES RESPECTABLES DE LA SOCIÉTÉ ETCONTRIBUER AU DÉVELOPPEMENT DE LAMONGOLIE. »Zolkhoo Erdenbulgan, 15 ans

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Des travaux récents ont montré que tant lesadultes que les jeunes du Territoire palestinienoccupé sont en proie au stress psychologiqueet social. Toutefois, de tous les groupes, lesadolescents sont les plus optimistes quant àleur avenir et l’UNICEF et le UNFPA en ont pro-fité pour lancer ensemble un projet intitulé « Améliorer la vie des adolescents dans lasociété palestinienne ».

Une première dans la région, les camps d’étéde 2001 ont accueilli près de 1 500 adolescents,dont 50 pour cent de filles. Mis sur pied avecl’aide l’UNICEF, ces camps ont repris à leurcompte les principes d’égalité, de non-violenceet de liberté d’expression.

S’inspirant des leçons tirées du projet, l’UNICEFa élaboré, en collaboration avec deux ONG, unprogramme de conseil pour les pairs, qui a per-mis d’offrir à plus de 110 jeunes de 18 à 23 ansune formation de prestataire de services. Ils ontacquis de nouvelles compétences dans lesdomaines de l’écoute active, du soutien psycho-logique, du rôle de mentor et des activités deloisirs pour enfants et adolescents, ce qui enri-chit leur vie et celle de leurs pairs. Près de 60écoles ont participé au programme, la plupartse trouvant dans les zones les plus éprouvéespar la violence.

Alaa, une stagiaire du Territoire palestinien occupéqui a participé au programme, a déclaré : « J’aieu pour la première fois l’impression que quel-qu’un me faisait suffisamment confiance pourme donner une responsabilité. J’ai senti que

j’accomplissais quelque chose de bien, d’utilepour mon peuple. » Les jeunes mentors et lesconseillers scolaires œuvrent aussi au sein dusystème scolaire, dans le cadre de groupesd’élèves ou avec chaque élève pris individuelle-ment. L’UNICEF a salué ces activités, les quali-fiant d’excellent exemple d’une démarche danslaquelle « la théorie cède le pas à la pratique ».

Par ailleurs, l’UNICEF a aussi lancée six projetsde modeste envergure dont l’exécution est confiée à des adolescents. Ces projets ont étésélectionnés à partir de 50 propositions présen-tées dans le cadre d’un concours intitulé « Adolescents…pour que les choses changent!!! » Selon Islam Abu Khati, une jeune fille de14 ans de Khan Younis à Gaza, « ce projet acontribué au développement de ma personna-lité et de mon caractère. Jamais auparavant jen’avais eu l’impression que je comptais. Grâceà ce projet, mes amis, ma famille et mesproches me respectent davantage. »

En outre, on a incorporé aux programmes sco-laires palestiniens l’acquisition des aptitudespratiques essentielles. En collaboration avec leMinistère de l’enseignement supérieur, l’UNICEFa formé 675 membres du personnel des écolesà l’enseignement de ces aptitudes et a produitdu matériel didactique à l’intention des parents,des éducateurs et des adolescents. En 2002, l’ac-quisition d’aptitudes pratiques essentielles a étéintroduite à titre expérimental dans 33 écoles, et11 000 adolescents environ en ont profité. Leprojet Aptitudes pour la vie sera incorporé auxprogrammes scolaires palestiniens, en com-mençant par les classes de la quatrième à la dixième année, d’ici à la fin de 2003.

L’UNICEF a également conçu des programmesdiffusés par les médias pour et avec les adoles-cents. Soixante jeunes journalistes ont reçu uneformation de chroniqueur au The Youth Times,qui publie des articles sur les préoccupationsdes jeunes en anglais et en arabe. Le journal estdiffusé auprès de plus de 30 000 adolescents.

Des conseils municipaux d’enfants ont été créésdans trois villes « amies des enfants », donnantà ceux-ci la possibilité d’exercer une influencedirecte sur la planification et la prise de déci-sions. Un processus démocratique transparenta permis à plus de 12 000 adolescents âgés de12 à 16 ans de se rendre aux urnes. Centcinquante membres, dont plus de la moitiéétaient des filles, ont reçu une formation à laplanification de projets communautaires et con-

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TERRITOIRE PALESTINIENOCCUPE ´TIRER PARTI DE SES ATOUTS

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Des filles en route pour l’école enle Territoire palestinien occupé.

tribuent à rendre leurs villes attentives auxbesoins des enfants.

Le UNFPA s’emploie à intégrer les questionstouchant la santé en matière de sexualité et dereproduction aux programmes scolaires, à fairedémarrer des programmes de conseils et àaméliorer la couverture médiatique de toutes lesquestions abordées. À cette fin, il :

• améliore l’accès à l’information sur la santé en ma-tière de reproduction des adolescents de 12 à 18 ans

• forme les enseignants aux méthodes d’en-seignement de la santé en matière de sexualitéet de reproduction, et met au point un manuelsur la santé des adolescents à l’intention desconseillers scolaires

• sensibilise les personnes qui s’occupent desadolescents aux besoins des jeunes en ce quiconcerne la santé en matière de reproduction

• mobilise des appuis parmi les décideurs.

Le succès des interventions du UNFPA peut êtreattribué à son étroite collaboration avec les minis-tères, les organisations gouvernementales et lesorganisations non gouvernementales, qui l’ontconduit à :

• s’associer à un centre d’informations dirigé pardes femmes pour apporter un soutien psy-chologique aux adolescents et leur fournir despossibilités médiatiques

• collaborer avec l’Association palestinienne de plani-fication et de protection de la famille en vue d’atti-rer l’attention sur les besoins des adolescents dansle domaine de la santé en matière de reproduction

• aider les ministères palestiniens à incorporerl’information relative à la santé en matière desexualité et de reproduction aux activités sco-laires et extrascolaires

• coopérer avec le Ministère de la santé à la sensi-bilisation aux besoins des adolescents enmatière de santé et à l’élaboration des politiquesdans ce domaine

• promouvoir ses initiatives dans une série d’arti-cles parus dans les journaux locaux sur laJournée mondiale de lutte contre le SIDA, et àpublier une brochure thématique sur les ques-tions relatives à la santé des adolescents.

« J’AI EU POUR LA PREMIÈRE FOIS L’IMPRES-SION QUE QUELQU’UN ME FAISAIT SUFFI-SAMMENT CONFIANCE POUR ME DONNERUNE RESPONSABILITÉ. J’AI SENTI QUE J’ACCOMPLISSAIS QUELQUE CHOSE DEBIEN, D’UTILE POUR MON PEUPLE. » Alaa, une stagiairee du Territoire palestinien occupé

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La transition d’une économie d’État à une économiede marché qu’a connue la Fédération de Russie aentraîné de multiples difficultés. Beaucoup de parents ont plusieurs emplois pour faire vivre leurfamille à flot et de ce fait, les enfants sont souventlivrés à eux-mêmes. L‘éclatement des familles, laviolence et la pauvreté, expliquent que de très nom-breux enfants se retrouvent dans des orphelinats etdes maisons d’enfants gérées par l’État.

Une analyse de situation de l’ère post-soviétique amontré que les adolescents sont le groupe social leplus vulnérable et le plus délaissé. Un grand nombrede filles et de garçons sont confrontés à des problè-mes tels que la toxicomanie et les violences sexuelles,les comportements à haut risque, les infections sexuellement transmissibles, en particulier le VIH/SIDA, et les grossesses précoces ou hors mariage.

Pour s’attaquer à ces problèmes, l’UNICEF et leUNFPA ont conjugué leurs efforts avec divers mi-nistères, des ONG locales et nationales, et les

administrations chargées de la santé, de l’instructionet de la protection sociale de plusieurs territoires dela Fédération. Ils ont lancé le projet « Santé etdéveloppement des adolescents », qui fournit auxjeunes des informations utiles et leur permet d’ac-quérir les aptitudes nécessaires pour mener une viesaine, leur donne accès à des services attentifs auxbesoins des jeunes et à des espaces sûrs, et mobilisel’opinion publique, par le biais des médias, en faveurde la prise en compte des problèmes et des besoinsdes jeunes.

Les stratégies ciblent les adolescents et adolescentesâgés de 12 à 18 ans, scolarisés ou non, en particulierles plus vulnérables. Le projet accorde une attentionspéciale à la santé des filles en matière de reproduction.

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LA FÉDÉRATION DERUSSIEPLUS DE 60 ORGANISATIONS ŒUVRENTENSEMBLE DANS 14 RÉGIONS

Des enfants et des adoles-cents s’amusent à des jeux

créatifs dans un centre pourfamilles dysfunctionnelles á

Sholkov, près de Moscou.

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Pour réaliser les objectifs, huit centres d’informationjeunesse ont été créés en 2001. Ce sont tout à la fois :

• des centres d’informations sur les problèmes de lajeunesse ouverts au gouvernement, aux médias,aux organisations de jeunesse, aux ONG, aux pa-rents et adolescents

• des espaces sûrs où les jeunes peuvent mener desactivités éducatives, sportives et de loisir

• des centres d’orientation, d’instruction et de forma-tion pour les pairs, ainsi que d’acquisition demodes de vie sains et de compétences techniques.

Ces centres sont intégrés à un réseau de ressources,de formation et d’expertise technique. Ils organisentdes activités dans les domaines suivants : diffusionde l’information, participation des jeunes à tous lesniveaux, initiatives d’entraide entre enfants de mêmeâge, campagnes médiatiques, échanges entre legouvernement et les ONG s’occupant des adoles-cents, initiation à l’informatique et libre accès desjeunes à l’Internet.

Trois centres ont conçu un module sur la préventionet le traitement des infections sexuellement trans-missibles et de la toxicomanie parmi les adolescents.Ce module a été présenté lors d’une rencontre panrusse sur l’éducation pour les pairs à laquelleparticipaient les représentants de 20 organisations.Les centres ont permis d’établir le contact avec 15 000 jeunes.

Un certain nombre de services attentifs aux besoinsdes jeunes aident ces derniers à mener une viemeilleure et plus saine. Le gouvernement fédéral apublié en septembre 2001 le bulletin d’informationsintitulé « Pratiques recommandables » et le Vice-Ministre de la Santé a publié en 2002 une directive surla santé en matière de reproduction à l’usage des adolescents. Ces exemples montrent les changementsd’orientation que le programme rend possibles.

Au moins 60 organisations collaborent dans 14régions pour tendre la main aux adolescents, enparticulier aux adolescents vulnérables et pauvres.Pour intensifier les efforts de plaidoyer, une coali-tion d’ONG gérant des dispensaires attentifs auxbesoins des jeunes est en train de se former. Enoutre, un manuel sur les « Dispensaires attentifsaux besoins des jeunes » est élaboré, en partantdes leçons tirées au Bélarus, dans la Fédération deRussie et en Ukraine. Et des centres de conseils etd’orientation ont été ouverts dans plusieursarrondissements de Saint-Pétersbourg et servirontde modèles à imiter; il s’agit d’établir le contactavec les adolescents en leur proposant un largeéventail de services.

À Moscou, l’ONG locale SANAM proposeanonymement et gratuitement des tests dedépistage du VIH/SIDA et des conseils aux enfantsdes rues. En mai 2002, ce projet a été cité auSecrétaire Général de l’ONU, lors de la visite qu’il aeffectuée en Fédération de Russie, comme exemplede riposte concrète de l’ONU face au défi quereprésente le VIH/SIDA chez les jeunes.

À Barnaoul, Tomsk et Tver, on a organisé des cam-pagnes médiatiques et des tables rondes avec lesdirigeants d’entreprise, produit des émissions deradio et de télévision et publié des articles dans lesjournaux locaux et nationaux sur les droits des ado-lescents en matière de santé.

À entendre Tatiana Timochenko, une jeune bénévoled’un dispensaire pour les jeunes, on comprend bienque la situation revêt un caractère d’urgence : « Nousorganisons et animons des séances de formation surle VIH/SIDA et la prévention de la toxicomanie. Maisle gouvernement et les ONG devraient organiserdavantage d’activités pour les jeunes et publierdavantage de brochures de prévention, d’affiches etde cassettes vidéo sur les modes de vie favorables àla santé. »

La campagne « Dire non à la violence » a étélancée pour lutter contre la violence à l’encontre des femmes. Plusieurs séances de formation ontété offertes aux adolescentes sur la violence aufoyer et les agressions sexuelles, la prévention duviol, l’autodéfense, l’entraide et l’aide judiciaire.Des psychologues, des travailleurs sociaux, desprofessionnels des médias et des avocats ont collaboré étroitement avec plus de 500 filles dansle cadre de cette campagne permanente, qui a étébénéfique à de nombreuses victimes de la vio-lence au foyer.

LE PROJET INTITULÉ « SANTÉ ETDÉVELOPPEMENT DES ADOLESCENTS »FOURNIT AUX JEUNES DES INFORMATIONSUTILES ET LEUR PERMET D’ACQUÉRIR LESAPTITUDES NÉCESSAIRES POUR MENERUNE VIE SAINE, LEUR DONNE ACCÈS À DESSERVICES ATTENTIFS AUX BESOINS DESJEUNES ET À DES ESPACES SÛRS, ENTREAUTRES ACTIVITÉS.

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Au Sénégal, près de 60 pour cent de la populationont moins de 20 ans. Les adolescents, principale-ment les filles, sont confrontés à des problèmessociaux et économiques tels que les infections sexuellement transmissibles, y compris le VIH/SIDA,la toxicomanie et le tabagisme, la pauvreté, la vio-lence, le chômage et l’analphabétisme.

Les enquêtes montrent qu’environ une fille sur cinqa eu des rapports sexuels avant le mariage, souventsans protection, avant d’avoir 15 ans. Une propor-tion sensiblement équivalente se marient avant l’âgede 15 ans. Un quart des jeunes femmes ont desenfants entre 15 et 20 ans.

En 2001, l’UNICEF et le UNFPA ont lancé un projetintitulé « Une initiative pour promouvoir l’émancipa-tion des adolescentes sénégalaises », en collabora-tion avec des organisations gouvernementales etnon gouvernementales, parmi lesquelles leMinistère de la jeunesse, des ONG locales et interna-tionales, et des associations de jeunes et de village.

Le projet doit permettre à des adolescentes d’ac-

quérir des compétences pratiques essentielles etd’élargir la gamme des choix qui leur sontdisponibles dans les domaines de la santé enmatière de sexualité et de reproduction, de l’éduca-tion et de l’emploi. Il s’agissait, pendant les deuxpremières années d’existence du projet, d’établir lecontact avec 10 000 adolescentes pauvres, âgées de11 à 20 ans. Le projet entend briser l’engrenage de lapauvreté en remédiant aux problèmes les plusurgents des adolescentes qui ont le plus besoind’aide, c’est-à-dire les filles pauvres, mariées ou céli-bataires, dont les parents ont souvent divorcé et quiont souvent des enfants elles-mêmes.

Un total de 400 adolescentes recevront une forma-tion aux compétences pratiques essentielles qui leurpermettra de devenir conseillères pour les pairs.Chacune d’entre elles s’occupera d’un groupe de 20 à25 filles en qualité de formatrice, d’animatrice, deconfidente et de modèle au suivre, en insistant surles questions concernant la jeunesse, les sexospéci-ficités, la santé en matière de sexualité et de repro-duction et les droits de l’homme. Ces conseillèresseront encadrées par des éducateurs adultes qualifiésqui travailleront également avec les adolescentes.

Cette démarche consistant à faire appel à la fois àdes éducateurs adultes et à des conseillères pour lespairs s’est avérée efficace. Des études ont montréque les adolescents considèrent leurs « pairs »comme la principale source d’information, maisqu’ils souhaitent également que des adultes et dessymboles d’autorité leur fournissent certains typesd’informations, d’outils et de compétences. Ladémarche a été tout particulièrement efficace dans ledomaine de la santé en matière de sexualité et dereproduction.

SÉNÉGALBRISER L’ENGRENAGE DE LA PAUVRETÉ

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LES PRÉOCCUPATIONS ET LEDÉVELOPPEMENT DE LA JEUNESSEFONT PARTIE DES PRIORITÉS DUGOUVERNEMENT DU SÉNÉGAL.

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Les adolescentes du Sénégal reçoiventdiverses formations génératrices de

revenus. Ce groupe étudie la photographie.

En sus de la contribution de l’UNICEF et du UNFPA,le projet devrait bénéficier de la collaboration desorganismes suivants :

• Programme des Nations Unies pour le développe-ment (PNUD), Organisation des Nations Uniespour l’alimentation et l’agriculture (FAO) etOrganisation internationale du Travail (OIT), quiprêteront leur concours dans les domaines del’emploi, y compris le travail indépendant, et del’aide financière

• Fonds de développement des Nations Unies pourla femme (UNIFEM), pour appuyer les centres etfoyers pour femmes battues qui fournissent desinformations, un soutien psychologique et desservices de santé, ainsi qu’une aide juridique

• FAO, pour aider les femmes à s’occuper de micro-jardins

• UNESCO, pour le volet éducation des filles

• OMS, pour le volet santé en matière de sexualité etde reproduction

• Office des Nations Unies contre la drogue et lecrime pour le volet toxicomanie.

En outre, le UNFPA et l’UNICEF ont procédé à uneévaluation détaillée de sept programmes d’ONG.Plus de 1 100 adolescentes et 600 employées de

maison se sont inscrites à des programmes d’alpha-bétisation et de couture; plus de 2 200 adolescentsont reçu une aide financière pour pouvoir poursuivreleurs études primaires. Par ailleurs, 260 adolescentsbénéficient d’un enseignement de rattrapage modernequi s’appuie sur les nouvelles technologies de l’infor-mation et de la communication. Trois centres desanté fournissent des informations et des services à800 adolescentes. Un dispensaire mobile fournit uneassistance analogue à 500 autres adolescents. Plusde 200 adolescents suivent une formation à larestauration ou à la gestion de commerces de fruitset légumes, et 100 autres adolescentes ont été initiées à l’informatique, à la photographie et à lagestion de cybercentres. En 2003, certains de cesadolescents pourront bénéficier d’une aide financièredans le cadre d’un microfinancement qui leur permettra de créer leur propre entreprise.

Le Gouvernement sénégalais appuie sans réserve ceprojet et a fait savoir qu’il considérait comme haute-ment prioritaires les préoccupations et le développe-ment des jeunes. Grâce à ce projet, le Ministère de lajeunesse élargit le champ d’application de la poli-tique nationale afin de mieux faire connaître lesproblèmes des jeunes et de promouvoir des pro-grammes en leur faveur.

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ACTIVITÉS FUTURES En février 2002, quelque 130 représentants de 11 paysse sont rencontrés à Dhaka pour dresser le bilan duprojet « Faciliter l’exercice du droit des adolescentesau développement et à la participation ». Prenantnote des progrès réalisés dans différents pays, lesreprésentants ont également relevé la nécessité dedisposer de ressources et d’outils supplémentaires;de formuler des stratégies concernant les modalitésde coopération avec les médias en vue de mobiliserl’opinion publique; de créer de nouveaux domainesde programmation; de mettre au point de meilleurestechniques de mesure et d’évaluation; et de rassem-bler et de communiquer les leçons et données d’expérience tirées du projet.

Renforcement des capacités dans de nouveaux secteurs deprogramme Avec l’appui des organismes d’exécution et orga-nismes collaborateurs tels que le Population Council,le Programme du Commonwealth pour la jeunesse,Family Care International et l’International Center forResearch on Women, le projet met en œuvre desapproches originales, notamment dans les domainessuivants : éducation fondée sur l’acquisition de compétences pratiques essentielles, y compris forma-tion en matière de prise de décisions et d’initiatives;programmation axée sur les moyens de subsistance;création d’espaces sûrs – en particulier pour lesfilles; éducation pour les pairs et dialogue inter-générationnel; et programmes en faveur de la santéphysique et mentale pour les filles. Un environne-ment porteur qui permet aux adolescents d’avoiraccès à l’acquisition de techniques d’information etaux services est mis en place. Le programme doitessentiellement son succès à la participation activedes adolescents. Dans les mois qui viennent, il estprévu d’appliquer certaines approches nouvelles etprometteuses pour améliorer encore la vie desjeunes.

Évaluation des progrès L’OMS prête son concours pour identifier les publicscibles, définir les objectifs, circonscrire les activités etsuivre et évaluer les progrès. Certains indicateurscommuns sont en cours d’essai et de développe-ment, axés pour l’essentiel sur la participation des

adolescents et sur le caractère crucial pour la protec-tion et le développement des jeunes de la relationavec les parents et les adultes.

Rassemblement et communication d’informationssur les pratiques optimales Plusieurs réseaux régionaux et nationaux sont envoie de constitution aux fins de la communicationmutuelle des réalisations et des leçons tirées. Ilvaut la peine de rassembler et de se communi-quer les données d’expérience recueillies dans lecadre de ce projet sur l’approche fondée sur ledéveloppement et les droits appliquée à la pro-grammation, à l’étude de la question de l’inégalitéentre les sexes, à la promotion de la collaborationinterinstitutionnelle et à l’établissement d’un nou-vel ordre de priorité national et mondial pourprouver l’utilité du renforcement de la program-mation au service des adolescents.

Accroître les investissementsLe projet « Faciliter l’exercice des droits des adoles-centes au développement et à la participation » apermis de faire évoluer les modes de vie et les atti-tudes des adolescents et des adultes participant aux12 programmes qui l’ont exécuté. Toutefois, il resteencore beaucoup à faire. Les programmes ne rece-vront les ressources financières et l’appui nécessairesque si tous les partenaires – individus, familles, com-munautés locales, ONG, gouvernements et donateursnationaux et internationaux – leur sont entièrementacquis. Ce n’est qu’à cette condition que les jeunespourront donner le meilleur d’eux-mêmes et que lessociétés pourront engranger les immenses profitspotentiels sur les plans économique, social et sanitaire.

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Les partenaires chargés de la mise en œuvre saluent et apprécient avec gratitude la contribution et le soutien généreux que la Fondation des Nations Unies et le Fonds des Nations Unies pour les parte-nariats internationaux ont apportés en vue d’affermir le droit au développement et à la participationdes adolescentes du monde entier.

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Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF)3 UN Plaza, New York, NY 10017 (Etats-Unis)[email protected]/french

Organisation mondiale de la Santé (OMS)20, avenue AppiaCH-1211 Genève 27, [email protected]/fr

Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP)220 East 42nd Street, 23rd floorNew York, NY 10017, Etats-Unis www.unfpa.org

Photo de couverture : Une jeune fille de Mauritanie, un pays où le gouvernement et des institutions des Nations Unies travaillent ensemble à un projet en faveur de l’éducation des adolescentes. ©UNICEF/HQ90-046/Goldsmith

© Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), New York

Juillet 2003

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