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Page 38 sur 249 1761 CHEVALIER DE L’AIGLE (4° grade de la maçonnerie écossaise) COPIE DE MANUSCRIT Lyon La Part Dieu ms 5926

1761 Chevalier de Aigle

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rose croix

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1761 CHEVALIER DE L’AIGLE (4° grade de la maçonnerie écossaise) COPIE DE MANUSCRIT Lyon La Part Dieu ms 5926

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MAÇONNERIE ÉCOSSAISE 4° Grade Chevalier de l’Aigle

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APPELLATIONS Vray but de la Maçonnerie. Cet Ordre a différens noms.

CHEVALIER DE L’AIGLE, il est tire de la maçonnerie allégorique du Grand Architecte qui a bâti le grand œuvre de notre salut ; il est ainsi nommé parce que l’aigle est l……. de cette suprême puissance.

CHEV∴ DU PELICAN, puisqu’on y compare le fils de Dieu, lorsqu’il se perce le flanc pour nourrir ses petits, ce qui a beaucoup d’analogie avec le sacrifice de la croix, où le fils de dieu versa son sang pour ses enfants.

ROZE-CROIX, il prit ce nom de ce que les maçons de la première Loge d’Ecosse avaient fait frapper des médailles sur lesquelles était une roze sur une croix, parce que J∴C∴ est comparé dans l’évangile avec une roze.

MAÇONS D’HEREDOM, parce que les premières Loges de ce grade se sont tenues sur la montagne d’HEREDOM, situées entre l’ouest et le nord d’ECOSSE, ou encore aujourd’hui le siège du Souverain G∴Maître ; c’est ce qui a fait que les trois quarts des loges d’ANGLETERRE prennent ce nom lorsque les autres prennent celuy de Roze-croix qui luy convient le mieux. CHEVALIERS DE SAINT ANDRE parce que les premiers maçons d’ECOSSE faisaient chaque année une procession le jour de la fête de ce saint, jour de la constitution régulière, ce qui a été cause en ECOSSE après la persécution ayant perdu la forme des vrais bijoux ; on en a formé un de Saint ANDRE, attaché à une croix, quoique le travail de ce grade n’y avait aucun rapport ; telle en la loge de COLOGNE et de BERLIN et quelques autres qui portent le bijou pendu à la boutonnière avec un cordon ponceau. PARFAIT MAÇON comme le 7° et dernier grade. On doit icy exiger que tout maçon soit chrétien, Chev∴ d’Or∴ ; on remarquera que l’ancien, le véritable titre est Chevalier de l’aigle.

DISPOSITION du CHAPITRE Cette loge se tient dans deux appartemens ; le premier représente le mont Calvaire, et le second de lieu ou est le tombeau du fils de l’homme ; l’un et l’autre est pour rendre allégoriquement ce qui s’est passé à la mort de J∴C∴ et à la résurrection. PREMIER APPARTEMENT La Loge sera tendue de noir et éclairée par 33 lumières sur 3 chandeliers à onze branches dont chaque lumière sera enfermée dans une petite boîte de fer blanc, où on ne doit laisser de jour que par une petite ouverture d’un pouce de diamètre, sur le côté de la boîte exposée aux trois angles de l’appartement.

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Les 33 lumières sont allégoriques aux 33 années du sauveur. Il y aura 3 colonnes élevées à hauteur d’homme sur le chapiteau desquelles il y aura ces nom écrits, savoir : FOY ESPERANCE CHARITE. Ces colonnes seront faites de carton, à la place des chandeliers ordinaires de la Loge. Les frères sont tous assis, sans distinction, sous le siège du Maître. Le Maître aura une petite table avec une bible, un compas, une équerre, un triangle. Tous les frères seront3 vêtus de noir, un cordon noir pendant de gauche à droite, un tablier bordé de noir. Pour le 1° Appartement. Le Maître porte une étoile flamboyante à 7 rayons, au milieu de laquelle sera la lettre G. L’étoile en pierre, la monture en or, la lettre G en or. Le 1° Surv∴ le triangle Le 2° Surv∴ l’équerre et le compas. Les autres frères, leurs bijoux ordinaires, mais tous couverts d’un crêpe noir. Le bijou des frères est un compas, les pointes sur un quart de cercle ; la tête du compas est une roze ouverte dont la queue vient se perdre dans une des pointes au milieu de la dite roze en la lettre G. La tête du compas sera surmontée d’une couronne ; au milieu du compas une croix, dont la première extrémité sortira de la roze. La 2° touchera au milieu des branches du compas ; sur la croix de chaque côté sera un pavé mosaïque, or et argent, et au milieu d’un revers sera un aigle adossé à un pélican, les ailes étendues, qui aura autour de ses pattes 7 petits, le bec tendu en montant, pour recevoir le sang que le pélican fait sortir de son sein pour les nourrir. Ce bijou se porte dans le premier appartement, au bas du cordon noir. DEUXIEME APPARTEMENT. Le deuxième doit représenter l’instant de la résurrection et doit être tendu d’une tapisserie lumineuse éclatante de pleine gloire, sans aucune figure humaine. Les 3 chandeliers portant les 33 lumières, éclaireront cet appartement, mais sans leurs socles. Le Maître et les officiers reprendront en entrant les cordons, et tabliers rouges, mais les bijoux à découvert. Il est quelques endroits où les frères ont en outre à la boutonnière une médaille de la résurrection. Ils ne peuvent porter l’écharpe et l’épée comme au grade précédent. Dans le second appartement le bijou se porte en bas du cordon Ecossais en sautoir, sortant d’une rozette noire et à découvert.

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TROISIEME APPARTEMENT. On doit préparer un troisième appartement un peu éloigné des autres autant qu’il est possible destiné a être l’image des enfers, auquel pour en représenter l’horreur, i y a 7 chandeliers portant de gros flambeaux ardens, allumés, placés dans des têtes de morts avec des os en sautoir ; les murailles doivent avoir une tapisserie peintes avec des flammes et des figures humaines plongées dans ces flammes ; on doit y représenter tout ce qu’on peut imaginer de plus vif, de plus horrible et de plus capable d’inspirer la terreur et la crainte.

TITRES. Le Maître représente la sagesse, et se nomme Très Sage et Parfait Maître. Les Surv∴ très Excellens et Parfaits Surv∴. Les officiers, très puissans et parfaits frères. Les frères Très Respectables et Parfaits Maçons. Le Maître aura à sa droite une petite table triangulaire, n(ayant dessus que la bible, des outils de maçonnerie, les 3 lumières.

PREPARATION DU CANDIDAT. Le Récipiendaire doit être en noir, son cordon rouge, le tablier de même, son épée, son écharpe et les yeux libres. Le Frère terrible lui dit pour le préparer, que tous les temples sont démolis, que les outils et les colonnes sont brisées, et que la parole est perdue, que malgré toutes leurs précautions, ils ignorent les moyens de se reconnaître, et que l’ordre en général est dans la dernière consternation. M∴C∴F∴, voulès-vous nous aider à la chercher R- OUI ! En ce cas, suivez-moy.

OUVERTURE Mes frères Chev∴, aidez-moi !. A ces mots, tous les frères assis à terre se lèvent. Les Surv∴ répètent : Le Maître frappe 7 coups distancés de 6 au 7°. Les Surv∴ imitent. Le M∴ : Très Exc∴ F∴ 1° Surv∴, quel est le premier soin d’un maçon ? Même réponse qu’aux précédens Le Maître demande conséquemment. Le 2° Surv∴ va, revient, et dit : T∴S∴ T∴Exc∴ F∴ 1° Surv∴, Le premier se rend au maître.

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Le M∴, quelle heure est-il ? 1° Surv∴ : L’instant où le voile du temple s’est déchiré, que les ténèbres et la consternation se sont répandues sur la terre, que la lumière est obscurcie, que les outils de la maçonnerie ont été brisés, que l’étoile a disparu, que la pierre cubique a sué sang et eau, que la parole est perdue. Le M∴ : Mes frères, puisque la maçonnerie éprouve une telle tribulation, employons tous nos soins par de nouveaux travaux pour recouvrer la parole, et pour y parvenir, ouvrons la Loge de Chevalier de l’aigle, ou le Chapitre de Roze-Croix. Les Surv∴ répètent, et tous les frères font la génuflexion devant l’autel et crient 7 fois, VIVAT ou HOUZEE, et s’assoient à terre.

RECEPTION Le terrible vient à la porte avec le candidat et frappe 7 coups de Maître, et les deux Surv∴ répètent aussy 7 autres coups. Le 2° Surv∴ : Très∴Exc∴F∴ 1° Surv∴, on frappe à la porte de la Loge en Chevalier de l’aigle. 1° Surv∴ : Très Sage Maître on frappe en Chev∴. Le M∴ : Tr∴Exc∴ F∴ 1° Surv∴, voyés qui, frappe. 1° Surv∴ fléchit le genouil devant l’autel, va à la porte ; on luy répond et dit : que demandez-vous ? Terrib∴ : C’est un Frère Chevalier maçon, errant par les bois et les montagnes, qui depuis la destruction du temple a perdu la parolle, et qui par votre secours, désireroit que vous luy aidiés à la retrouver. Le 2° Surv∴referme, revient, frappe. On luy répond et il dit : 2° Surv∴ : C’est un frère Chev∴ 1° Surv∴ : T∴S∴M∴ c’est un frère Chev∴ M∴ : Mes frères, consentes-vous à son introduction ? Les frères étendent la main sur la Loge ; chacun met alors la main droite sur le col, la gauche sur le visage, la tête baissée, le coude sur le genouil, mais le Maître s’appuye sur la table. M∴ : F∴ 1° Surv∴ : introduisés le Chevalier Maçon et le placés à l’occident pour répondre aux questions qui luy seront faites. Le 2° Surv∴va et l’amène ; arrivé à l’occident, frappe 7 coups que le 1° Surv et le M∴ rendent.

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2° Surv∴ : Très Exc∴F∴ 1° Surv∴, je vous amène un frère maçon qui demande la parole. 1° Surv∴ : T∴ Sage M∴, voici un chev∴ Le M∴ : Mon frère, la confusion s’est glissée dans nos ouvrages, il n’est plus en notre pouvoir de travailler. Vous devés apercevoir à l’aspect de la consternation qui règne icy, qu’il se passe dans cet instant un dérangement sur la surface de l’univers. On ouvre le rideau Le voile du temple est déchiré, les ténèbres sont répandues sur la terre, la lumière est obscurcie, nos outils sont brisés, l’étoile flamboyante a disparu, la pierre cubique sue sang et eau, et la parole est perdue ; comme vous voyés, il n’est plus possible de vous la donner ; cependant notre dessein n’est pas de rester dans l’oisiveté ; nous cherchons par une loi nouvelle à retrouver cette parole ; êtes-vous aussy dans le sentiment de suivre cette nouvelle loy. Récip∴ : Oui, Très sage. Le M∴ : F∴ 1° Surv∴ faites voyager le frère pendant l’espace de 33 années par l’Occident, Septentrion, Orient et Midy, pour qu’il apprenne les beautés de la nouvelle loy. Le 2° Surv∴ lui fait faire 33 fois le tour,( réduits à 7 ) sans aucune remise, et il a soin de luy faire remarquer les 3 colonnes en luy répétant souvent le nom de chacune ; à chaque tour luy fait faire une génuflexion en passant devant l’autel. Revenu, il frappe, on luy répond, et il dit : 2° Surv∴ : T∴ Ex∴P∴1° Surv∴, le voyage mistérieux du frère est achevé. 1° Surv∴ : T∴S∴M∴, le voyage du frère est terminé. Le M∴ : Mon frère, qu’avés vous appris dans cette route ? Réc∴ : Trois vertus pour me guider désormais : La FOI, l’ESPERANCE et la CHARITÉ. Enseignes moy s’il en est d’autres à suivre. Le M∴ : Non mon frère, ce sont positivement les principes et les colonnes de notre nouveau mistère, approchés, et venés prendre avec nous les engagemens que nous requérons. On le fait venir près de la table, et met la main sur la bible et dit : Je promets sur les mêmes obligations que j’ay prêtées dans les grades précedens

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de la maçonnerie de ne jamais révéler le secret des Chevaliers de l’aigle, à aucun frère d’un grade inférieur ou aux prophanes, sous peine d’être privé à jamais de la vraye parole, d’être perpétuellement dans les ténèbres, qu’un ruisseau de sang coule continuellement de mon corps, de souffrit les angoisses de l’âme, que le fiel et le vinaigre me servent de breuvage, que les épines les plus piquantes me servent de chevet et que le supplice de la croix termine mon sort. Ainsy soit-il. Le M∴ : Tout est consommé. A ces mots, tous les FF∴ se lèvent, le visage couvert de leurs mains. (On lui fait promettre de ne jamais recevoir personne sans permission que d’un chapitre régulier) Le Maître fait passer le récipiendaire à sa droite ; il prend un tablier noir, il le luy donne en disant : Mon frère, ce tablier est la marque de tous les Maçons qui n’ont point participés aux causes de nos malheurs, mais il doit nous en représenter l’image douloureuse et nous servir pour nous reconnaître, ceux d’entre nous qui cherchent à recouvrer la parole et s’éclaircir dans nos mistères nouveaux par une réelle contribution et une parfaite humilité. Ce tablier est la marque de sincère repentir des maux qui sont la cause de nos malheurs) Lui donnant le cordon. Ce cordon vous désigne notre tristesse sur la perte de la parolle ; il doit vous servir de marque de deuil, jusqu’à ce qu’elle soit recouvrée. Passés à l’Occident, vous nous aiderés à la recouvrer. Il y va ; le Maître frappe 7 coups. Les Surv∴ y répondent et les frères en relevant la tête, posent les mains en croix sur les mamelles et paraissent moins tristes. Le M∴ Quel est le motif qui nous assemble ? 1° Surv∴ : la pierre cubique à pointe, ruisselante d’eau et de sang, pour le relâchement des maçons dans leurs ouvrages, et pour le succès de la maçonnerie exposée sur le sommet delà montagne taillée en pointe de diamant. Le M∴ : Que signifie ce mistère ? 1° Surv∴La perte de la parole maçonne qui est perdue et qui par votre aide nous espérons de retrouver. Le M∴ : Que faut-il pour y parvenir ? 1° Surv∴ Embrasser la nouvelle loy et être pleinement convaincus des trois vertus qui en sont les colonnes, la baze et les principes.

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Le M∴ : Que sont-elles ? 1° Surv∴ : La Foy, l’Espérance, la Charité. Le M∴ : comment trouverons ces trois colonnes ? 1° Surv∴ : Voyageant et errant dans l’obscurité la plus profonde. Le M∴ : Quelle durée ? 1° Surv : L’espace de trois jours. Le M∴ : Voyageons mes frères de l’orient au septentrion, du Septentrion à l’Occident, et de l’Occident au Midy et tâchons de ne point perdre de vue les sentimens qui nous guident. Tous les frères en silence ; ils font 33 fois le tour de la loge, qu’on réduit à 7. Au dernier, le maître passe dans un autre appartement, où il quitte le cordon et le tablier noir, pour reprendre le rouge ; il est suivi par tous les frères qui en font autant ; ensuite ils passent au 2° appartement qui est préparé pour le second point de la réception. Alors ils frappent sept coups, le servant ouvre, et chacun donne le mot de passe qui est EMMANUEL, ce qui est continué jusqu’au récipiendaire qui doit être le dernier. Le Frère M∴ des Cérémonies servant, ne doit pas le laisser passer, parce que n’ayant frappé qu’en Chevalier de l’aigle qui est 6 coups égaux et un intervalle au 7°, ne peut pas avoir l’entrée, alors lui demande le mot de passe, et le récipiendaire luy répond. Récip∴ : Je suis un des frères qui cherchent la parole par le secours de la nouvelle loy, et des trois colonnes de la Maçonnerie. Le Servant qui le reconnoit à ces mots, luy arrache son cordon et son tablier noir en luy disant : Le serv∴ : Ces marques ne sont pas assez humiliantes pour être en état de la trouver ; il faut passer par des épreuves bien plus rigoureuses que ce que vous avés vu jusqu’à présent. Aussitôt il le couvre d’un drap noir, couvert de tâches cendrées de sorte qu’il ne puisse voir. Le Serv∴ Je vais vous conduire dans les lieux les plus ténébreux, d’où la parole doit sortir triomphante à la gloire et à l’avantage de la maçonnerie. Abbandonnés votre confiance en moy. On le conduit dans un appartement ou en une espèce de labirinte montant et descendant et rentrant l’un dans l’autre, et ensuite on le conduit dans le 3°

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appartement où est la représentation de l’enfer ; alors il luy relève le drap noir et lui fait faire trois fois, le tour en le silence et le ramène ensuite à la porte appelée de Maître des parfaits Maçons, en luy disant : Le Serv∴ : Les horreurs que vous venez d’apercevoir ne sont rien en comparaison de ce que vous allés souffrir, si malheureusement vous n’avez pas la fermeté requise. Alors, il le ramène à la porte du second appartement, appelé l’ »appartement des Parfaits Maçons » ; il frappe 7 coups avec intervalle égaux, et alors il luy dit : Le Serv∴ : Souvenés-vous de répondre aux questions qui vous seront faites, que vous venés de la JUDEE, que vous avez passé par NAZARETH, que le nom de votre conducteur est RAPHAEL, et que vous êtes de la tribu de JUDA, sans quoi vous ne pouvez vous garantir d’un très grand malheur. Le Second Surv∴ ayant entendu frapper 7 coups que rend le 1° Surv∴, et le Maître dit : 2° Surv∴Très Exc∴ et Parfait 1° Surv∴ on frappe en Parfait Maçon à la porte de la Loge. 1° Surv∴ : Très Sage on frappe à la porte de la loge. Le M∴ : Mon Frère, voyés qui frappe. Le second Surv∴ va et dit : 2° Surv∴ : Que demandés-vous ? F∴Terrib∴ : C’est un chevalier de l’aigle qui après avoir parcouru les espaces les plus profonds, espère de vous procurer la parole pour le fruit de ses recherches. Le 2° Surv∴ revient et dit : 2° Surv∴ T∴ Exc∴ et Parf∴ 1° Surv∴ c’est un Chevalier de l’aigle. Le 1° Surv∴ répette. Le M∴ : Qu’il soit introduit à l’Occident ; nous l’interrogerons. Le2° Surv∴ l’amène et dit : 2° Surv∴ : T∴ Exc∴et P∴ 1° Surv, voicy le frère Chevalier de l’aigle qui par son secours, vient essayer de retrouver la parole perdue et de devenir Parfait Maçon. Le 1° Surv∴ : répette. Le M∴ : Mon frère, de quel pais venés vous ?

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Récip∴ De la JUDEE. Le M∴ : Par quelle ville aves vous passé ? Recip∴ : Par NAZARETH Le M∴ : Quel est le nom de votre conducteur ? Récip∴ : RAPHAEL. Le M∴ : De quelle tribu descendés vous ? Recip∴ : de la tribu de JUDA. Le M∴ : Donnez-moi les 1° lettres rassemblées ensemble. Récip : ∴I∴N∴R∴I∴ Le M∴ : Que signifient elles ? Récip : ∴INRI. Le M∴ : Mes frères, la parole est recouvrée, que la lumière lui soit accordée. Le Surv∴ luy ôte le drap noir, et tous les frères frappent 3 fois dans leurs mains et crient 3 foIs VIVAT. Le M∴ : Approchés vous, mon frère que je vous communique les derniers mistères de la parfaite Maçonnerie. Le 1° Surv∴ le conduit au Maître qui lui dit : Le M∴ : Mon frère, je vous félicité sur la recouvrance de notre parolle qui vous a fait acquérir le titre de parfait Maçon. Avant de luy donner le cordon, le T∴S∴ dit et les frères pressens mettent la main droite sur l’épaule du Récip∴

Le M∴: par le pouvoir que j’ay reçu du Souverain Chapitre d’HEREDOM, notre maîtresse demeure, je vous crée et constitue prince Chev∴Parf∴ Mac∴ d’HEREDOM, sous le titre de Roze-Croix pour par vous jouir à pressens et pour toujours des privilèges et prérogatives attachées à ce sublime grade ; mais mon C∴F∴, souvenés vous que les vertus et l’humilité en sont le fondement. Resouvenés bien de ne jamais déshonorer ce cordon qu’un parfait Maçon ne le doit jamais quitter, pas même à la mort ; souvenés vous aussi précieusement le bijou, la rosette noire à laquelle il est attaché et pour vous rappeller l’idée de la perte de la parole perdue. Nous avons aussi en ce grade, mon Parf∴ Frère des hiéroglifes qui ne doivent être

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connus que de nous que le servent va nous communiquer lorsque nous sommes éloignés les uns des autres ; il en abuse pas ; songés qu’il n’y a que les princes maçons qui peuvent les connaître. Avant de luy communiquer les signes, le M∴ dit : Le M∴ : Mon C∴F∴, je vous félicite sur le recouvrement de la parole qui vous a fait acquérir le grade de Parf∴ maç∴, mais je ne vous feray point l’apothéose de ce grade, il est trop en dessus de la portée de notre esprit ; tout ce que je vous pourrois dire n’égaleroit pas l’idée que je suis persuadé que vous en aves déjà ; vous devez voir avec beaucoup de satisfaction que vous n’avés pas été trompé lorsqu’o vous a promis un but sublime qui devoit vous rendre parfait dans les mistères de la Maç∴ ; maintenant que vous avés passé par tous les grades, avec quelle joyvous y aves reconnu du beau, du bon, mais aperçu que vous venés d’être parfait, le sublime, le vray vient d’être développé sous vos yeux, et que vous touchés le but, je n’en ; je n’en parlerai pas encore avant d’avoir su l’aquérir, le mériter ; il faut être toujours digne de le conserver en en tirer le fruit pour l’avenir ; puissiés vous en jouir constamment parmi nous, mon T∴C∴F∴, le mériter par une vie digne d’un Chev∴ de R∴C∴, la récompense due à tous ceux qui auront toujours marché dans les sentiers de la vérité ; daigne le Souverain M∴ de l’Univers, jetter un regard propice sur cette assemblée, de bénir et ne jamais permettre qu’aucun de nous contrevienne à cette loy que nous avons embrassée, et que nous faisons gloire de professer.

FILI REDEMPTOR MUNDI DEUS MISERERE NOBIS

TUILEUR LE SIGNE de ce grade consiste, le 1°, à lever les yeux vers le ciel en croisant les mains et les doigts entrelassés, les portant en haut et les laissant tomber sur le ventre ; il s’appelle signe d’admiration. La réponse se fait en levant la main droite et faisant le signe avec l’index vers le ciel, le reste des doigts fermés pour marquer qu’il n’y a qu’un être souverain de toute vertu. L’ATTOUCHEMENT, est de croiser les mains sur les mamelles. Lorsqu’on interroge pour reconnaître celuy qui demande, pose sa main droite sur la mamelle gauche de l’autre, la gauche sur la droite, celuy qui répond le fait par l’opposé et ainsy en viennent par degrés à avoir de part et d’autre, les mains croisées en la forme dite ; cet attouchement d’appelle « le bon pasteur » LA PAROLE est « INRI ». LE MOT DE PASSE est EMMANUEL. Allés vous faire reconnaître et vous reviendrés. Quand il est de retour, le Maître luy donne la rozette et le bijou, en luy attachant au

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bas de son cordon Ecossais et luy disant : Le M∴ : Mon frère, cette rozette est pour vous rappeller l’idée de la perte de la parolleperdue, et ce bijou vous fait parfaitement connaître par ces simboles que la Maçonnerie, par son allégorie, renferme un mistère qui n’est développé qu’aux parfaits Maçons ; la croix de votre bijou doit vous en faire connoitre plus que mon explication ; j’espère que vous n’en perdrez jamais la mémoire.

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DISCOURS Vous voici donc mon cher frère, arrivé à ce jour marqué pour la perfection de l’ouvrage, jour que vous aves paru attendre avec tant d’ardeur, et qui va couronner votre persévérance. ; vous touchés de très près au but pour lequel vous vous êtes fait Maçon, toutes les épreuves par lesquelles vous avez passé ; vous vous y êtes préparé, il ne vous reste plus que très peu de chemin à faire pour y arriver, mais à moy beaucoup de choses à vous dire ; je suis effrayé de ce que j’entreprends ; l’ouvrage passe mes forces ; des siècles n’ont pu suffire pour traiter un sujet si sublime ; qu’osay je entreprendre, quelle témérité pour un faible mortel, quelle peine en sera le prix ? Je me trompe, mes frères ; celuy qui saurait scruter les cours connoit la pureté de mon intention, ma ferveur, mon zèle pour la gloire, trouveront grâce devant luy ; d’aiileursje n’entreprendray pas de vous développer la grandeur de la majesté du grade qui va vous être conféré ; j’en laisseray à vos cœurs la juste appréciation dès que vous aurés percé le mistère et que la vérité aura brillé à vos yeux ; votre probité consommera l’ouvrage et vous en apprendra plus en un instant que je ne le ferais par des discours les plus étudiés. Tout ce discours se renfermera donc en deux points principaux ; dans le premier je vous remettray devant les yeux en abrégé la Maçonnerie depuis son premier grade jusqu’à celuy que vous allés recevoir ; je vous rappellerai son origine, son ancienneté, ses progrès, le bien qu’elle a procuré et qu’elle procure encore tous les jours à tous les vrais maçons. Dans le second, je tacheray de vous faire appercevoir le but pour lequel vous vous êtes fait maçon, mais que vous n’avés peut-être pas envisagé dans le commencement, si respectable, et si important ; enfin je tacheray de vous préparer autant que je le pourrayà recevoir un grade avec tout le respect qu’il exige, avec toute la vénération et toute l’attention dont vous serés capable. Souverain créateur de l’univers, donne de la force à mes parolles, parle toi-même au cœur de ton enfant qui m’écoute, accorde luy les dispositions nécessaires pour recevoir dignement les Vérités que je vais luy apprendre, afin que le voile tombé de ses yeux, il bénisse ton saint nom et les jours heureux où il aura vu la fin de ses travaux. Vous avés été admis, mon Cher Frère, dans l’ordre des Francs-Maçons, et vous aves passé sans doute par tous les grades, avec toutes les formalités requises depuis l’apprentissage, jusqu’au grade supérieur d’Ecossais dont le cordon que je vous vois, m’apprend que vous êtes décoré ; je ne doute que vous n’ayés apporté

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dans chacun toutes les qualités requises pour faire un bon maçon, et que n’ayés régulièrement assisté aux assemblées d’instruction ;hors la Maçonnerie n’ayant été instituée que pour rendre les hommes parfaits et vertueux, je ne doute point des fruits que vous avez retiré, vous en savez toutes les cérémonies, il seroit donc inutile de prolonger ce discours par une récapitulation qui pourroit devenir ennuyeuse ; je me contenteray de vous dire le plus brièvement qu’il me sera possible que sans faire remonter la Maçonnerie jusqu’à ADAM, NOE, ENOC, JUBAL, et quantité d’autres anciens patriarches, elle a asses de lustres en la faisant descendre de son véritable fondateur, du plus sage des princes, animés de la plus belle cause, puisque c’était celle de Dieu ; ses sacrés mistères en ont été la baze, c’est en bâtissant un temple au seigneur que SALOMON luy a donné naissance, c’est en mémoire de cet auguste temple que se font une partie de nos cérémonies ; or ce temple, mon frère, n’était que la figure d’un autre plus spirituel qui devait un jour paraître pour achever le grand œuvre, pour lequel il était destiné et recevoir nos vœux et notre adoration. Le premier temple a été détruit par l’ingratitude des hommes ; il a été soixante et dix ans dans l’oubli, mais la justice de Dieu ayant été flétrie, par leur repentir des Chevaliers Maçons, toujours animés de la cause de Dieu, travaillèrent à sa réédification ; de là vient l’époque du dernier grade que vous avez reçu sous le nom de sous le nom de Chevalier de l’épée ; vous l’avés du voir par les cérémonies qui y ont été observées, consultés les Ecritures saintes, au livre d’Esdras, chapitre cinquième, vous verrés que tout ce qu’ils bâtissaient d’une main, de l’autre ils tenaient leur épée toujours, prêts à combattre les ennemis de la gloire de Dieu. Enfin, rapprochons-nous, n’est-ce pas encore cette même cause de Dieu qui a animé les princes chrétiens à se croiser et a passer les mers pour aller dans la PALESTINE délivrer les saints lieux de la domination des infidèles ; ce noble sujet n’a t-il pas engagé les Chevaliers de St JEAN de JERUSALEM a se joindre aux Princes croisés pour ranimer notre Ordre, faire revivre nos mots, nos signes, nos attouchemens, enfin, toutes nos cérémonies ; c’est de la qu’il reprit la vigueur et l’état où il est aujourd’hui ; vous connaisses comme moy, le bon, l’utile de cette institution ; combien de gens dans l’horreur des combats, ont trouvé leur salut dans le moment même qu’ils ne dévoient attendre que la mort ; combien d’autres, accablés sous le poids de la plus affreuse indigence, ont trouvé dans le sein de tous les frères, des consolations dans leurs peines et les plus grandes ressources dans leurs besoins ; je ne finirois jamais si je m’arrêtois à vous rapporter tous les exemples dont fourmillent nos annalles qui tous à l’envi prouvent le bien réel que notre ordre procure à l’humanité, mais aussy combien y en a t-il qui perdant la vue, l’esprit de notre institution, ne prennent nos assemblées que comme des parties de plaisir et en font souvent des orgies scandaleuses. Loin de nous, de tels membres ; gémissons de leurs erreurs, mais retranchons tout commerce avec eux, jusqu’à ce qu’ils ayent donné de sincères marques qu’ils veulent être bons et véritables maçons. Comme notre Ordre a été institué pour tous les honnêtes gens que néanmoins les caractères différent entre eux, il a été nécessaire de faire entrer dans nos réceptions des cérémonies, même du pompeux dans quelques grades, afin d’en imposer à certains esprits. De là sont provenus des grands abus ; nous avons vu plusieurs membres faire dégénérer ces cérémonies en trivialités et les faire tomber dans l’avilissement et le mépris, et cela par le défaut d’attention pour le choix des sujets ; hélas ! le diray-je à

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notre honte, les motifs d’intérêts n’ayant produit que trop de faux frères, à y admettre toutes sortes de personnes sans consulter si le respect du a lui même, ils en avaient le pouvoir. Les personnes ainsi initiées n’en ont pas fournis une grande idée, par la façon indécente dont ils ont été admis et non contens de n’avoir pas apporté les dispositions nécessaires pour faire de vrais maçons ont persévéré dans leurs vices, et non pas même aperçu le plus petit objet de la Maçonnerie ; pour vous, mon frère, qui plus heureux, aves apporté les qualités requises qui jointes à l’exacte probité, l’envie de faire des progrès dans le sentier de la vérité ; vous enfin, qui membre d’une loge respectable, avec le bonheur de puiser dans les temples de vos frères les semences des vertus qui caractérisent le vray maçon et qui aves su les distinguer et les mettre en pratique ; profités de votre bonheur et saches en être reconnaissant ménagés vos lumières, ne vous laissés point séduire par un faux point d’honneur de tout savoir, et d’amour propre ; il vous feroit tomber dans la tiédeur et vous conduiront peut-être à l’indiscrétion, surtout évités le grand nombre, ce sera le vray moyen de vous préserver de la contagion et de profiter des avantages de la maçonnerie et recueillir le fruit qu’elle vous aura mérité. Le but pour lequel vous vous êtes fais maçon est grand et relevé ; si vous avez passés par des épreuves épineuses dans les grades précédens, il le fallait ; l’on acquiert rien sans peine, celuy qui en est le but ; vous en aves montré le premier l’exemple, c’est ce que je vais vous faire apercevoir dans la fin de ce discours, et ce sera le sujet de cette seconde partie. Je vous ay déjà dit qu’il y a un but dans la maçonnerie, que j’ay promis, il en est tems, que je vous développe. Le premier objet qu’on vous a présenté dans la Maçonnerie a été le temple de SALOMON, où vous en a fait parcourir pas à pas tous les endroits ; vous en avez appris les mistères, le nom de chaque appartement, enfin toutes les beautés et leurs ouvrages ; il en est tems mon frère que sans néanmoins l’abandonner, nous en sortions pour en chercher un plus durable, et qui n’est point sujet aux vicissitudes des tems ; pour vous y préparer, entrés avec moi dans des vues plis qu’humaines, élevés votre esprit, ozés aspirer au sublime, marchés toujours dans le sentier de la vérité, et ne craignes pas de vous égarer. Dans tous les discours qu’on vous a tenu, dans vos assemblées, on vous a engagé à la reconnaissance envers un être suprême, un profond respect envers vos souverains, ce pour tout ce qui émane d’eux, à la paix d’union, la concorde envers vos frères ; enfin, la véritable charité chrétienne ayant été si bien préparée, pourries vous ne pas mériter la récompense qui vous est due ; si vous aves exécuté les lois des maçons, qui sont les pures lois de l’humanité ; votre édifice a été fondé jusqu’à présent sur la sagesse, la force et la beauté, sans abandonner ces trois colonnes ; tachons de leur donner des compagnes primitives qui s’accordant mieux a la noblesse du sujet que nous avons à traiter, nous fasse reconnaître avec raison que les premières que nous avons connues sont émanâtes de celles que je vais vous annoncer. L’édifice que j’ay à exposer à vos yeux va être soutenu par la FOY, l’ESPERANCE et la CHARITE, toutes trois vertus théologales, vertus primitives, sans lesquelles nul

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mortel ne peut légitimement aspirer au souverain bien ; par de tels soutiens que je vous propose, vous devez apercevoir combien grand est mon projet ; je vais l’éclaircir, entrons en matière. Tout honnête homme doit reconnaître un être créateur et conservateur ; ce ne peut être que par la foy qu’il en est assuré ; cet être bienfaisant nous comble sans cesse de ses bienfaits, nous en promet d’autres encore plus grands, nous devons les espérer, par conséquent les mériter ; ce serait être des monstres d’ingratitude que nous ne lui rendions pas hommage qui luy est du. Ce n’est pas assez de l’adorer, la reconnaissance nous oblige de l’aimer, parce qu’ étant la perfection infinie se suffisant à luy même, il pouvoit se passer de nous, ce que néanmoins il nous a créé à sa ressemblance et nous comblant de ses dons, il nous a pour ainsi dire associés à son bonheur ; allons un peu plus loin et nous trouverons dans notre propre intérêt, un motif encore plus pressant, puisqu’étant tombé dans les ténèbres, il a bien voulu se sacrifier luy même pour nous en retirer a ce dernier trait, reconnaisses sa bonté ineffable, et le mistèreque j’ay à vous annoncer qui fait le but où je vais vous conduire. Que vous restera-t-il donc à faire, mon cher frère lorsque vous y sérés parvenu ; nouveaux bienfaits, nouveaux devoirs, plus on vous aura confié, plus vous aurés des comptes à rendre ; le premier de ces devoirs sera de vous appuyer fermement sur les colonnes du nouvel édifice, d’apprendre à les bien connaître et les pratiquer, croire un Dieu, espérer en luy, l’aimer par dessus toutes choses, et votre prochain comme vous même. Voilà la loy et ses prophètes, voilà en même tems le premier but pour lequel vous vous êtes fait Maçon, celuy que je vous ay annoncé, que je vous ay promis, ce que je viens de vous développer. Vous voyés, mon cher frère que je ne vous ay pas trompé, je vous l’avait promis grand, sublime, majestueux, vous voyés combien il est en dessous de nos forces, nos lumières, de toute expression. Mais quelle joye pour moy dans de si doux moments, je vois l’impression que vient de faire en votre cœur ce trait de lumière ; je vois redoubler votre impatience pour être initié à ce mistère. J’appercois sur votre visage le consentement que vous en ressentes, et les protestations sincères que vous faites au fond du cœur, d’être vray et parfait maçon ; j’aurois à me reprocher un plus long délay, mais auparavant il est un second devoir dont je dois vous instruire, lequel vous devez vous engager ; c’est un devoir d’état qui regarde le titre de prince Maçon Chevalier de Roze-Croix, que vous allez aquérir. Par le grade que vous allés recevoir, vous allés devenir les soutiens, les restaurateurs de la maçonnerie ; vous allez vous obliger solennellement à la protéger envers et contre tous, à en réprimer les abus autant qu’il nous sera possible ; vous allés vous engager à fuire exactement toute assemblée clandestine et indécente, à n’avoir aucune communication en fait de maçonnerie, avec aucun membre de ces assemblées qui n’auront pas un chef avoué, dont les vertus et les mœurs ne soient point suspectes ; enfin tout commerce va vous être interdit avec les personnes qui déshonorent la Maçonnerie par les abus, les indécences et les innovations qui se commettent soit par eux, ou par les assemblées qu’ils authorisent et où l’on ne

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connoit pont d’autres loix, d’autres plaisirs, que ceux de la table où il ne se fait rien qui puisse seulement faire entrevoir le vray but de la Maçonnerie ; enfin je vais vous remettre une partie des pouvoirs qui m’ont été confiés ; je ne doute point que vous n’en fassies l’usage que je m’en promets, que la prudence, le bien de la maçonnerie seront toujours les règles qui vous conduiront et que je n’auray lieu de me repentir de la ferveur signalée que je vous accorde aujourd’hui. Puissant médiateur du bonheur des humains, souverain protecteur de ceux qui cherchent de bonne foy, le sentier de la vertu ; c’est maintenant que je l’implore du plus profond de mon cœur, daignes accorder les grâces à ce cher enfant, daignes le bénir, le conserver, le faire prospérer dans ses travaux, veilles du haut des cieux qu’il nefasse rien qui puisse déplaire et luy faire perdre la qualité qu’il va aquérir par ta toute puissance bonté, et les mérites qu’il connoisse mieux que jamais ce que tu as fais, et fais encore tous les jours ; pour luy bénis mon ouvrage qui est le tien, afin que son initiation s’achève pour ta plus grande gloire et sa perfection. Ainsy soit il.

CLOTURE DE LA LOGE Le Maître frappe 7 coups ; les Surv∴ répètent. Le M∴ : Très Ex∴ et Parf∴ 1° Surv∴, quelle heure est-il ? 1° Surv∴ : Le moment où laparole fut recouvrée, que la pierre cubique fut changée en rozemistique, que l’étoille flamboyante reparoit avec plus de splendeur, que nos outils ont repris leur forme, que la lumière est rendue dans tout son éclat, que les ténèbres sont dissipées, et que la nouvelle loy maçonne doit régner désormais parmi les travaux de la maçonnerie. Le M∴ : Mes frères, suives donc cette loy puisqu’elle est la suite de toutes les merveilles qui ont frappés nos yeux dans cette espérance. Je vous avertis que la loge des Parfaits Maçons est fermée. Les Surv∴ le répètent. Tous les frères frappent 3 fois 3 coups dans la main et crient 3 fois VIVAT.

FIN