17
LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII Denis Jolivet page 1/17 MàJ : 18 février 2014 1. QU’EST-CE-QU’UN SYSTEME ? SYSTEME COMPLEXE ? Définition d’un système : un système est un ensemble de composants qui interagissent de manière organisée pour accomplir une finalité commune. L’organisation structurelle du système associée à son interaction avec l’environnement lui donne sa signification et permet d’atteindre sa finalité. Deux exemples de systèmes : Une « simple » machine à laver le linge est l’association de composants divers : moteur électrique, poulie/courroie, électronique de gestion/programmation, tambour en tôle percé, électrovannes, capteur de niveau d’eau/température… Ces composants agissent ensemble de manière structurée pour laver un volume de linge, qui est la finalité. Cette finalité n’est visible que si la machine à laver est placée dans son environnement : arrivée d’eau, arrivée électrique, linge… et utilisateur. La machine à laver est un système qui n’a sa signification que lorsque ces éléments extérieurs sont réunis. Un téléphone portable est l’association de composants exclusivement électroniques. Ce système prend toute sa signification quand il est placé dans l’environnement : {utilisateur, ondes électromagnétiques reçues}. Sa finalité est de convertir le signal audio émis par l’utilisateur (émission) en Radio Fréquences, et de convertir les RF reçues en signal audio (réception). Définition d’un système complexe : au sens des sciences de l’ingénieur, un système complexe est un système intégrant des composants issus de domaines technologiques différents : électronique, mécanique, hydraulique, RF, optique, etc. Le comportement global du système émerge donc des interactions simples entre ses constituants, MAIS il est beaucoup plus riche que la somme des comportements individuels. Retour aux deux exemples précédents : ainsi, la machine à laver est un système complexe au sens des SI alors qu’un téléphone portable ne l’est pas. =

1. QU’EST-CE-QU’UN SYSTEME ? SYSTEME …cpgeptljg.free.fr/wp-content/uploads/Cours-DJ-analyse-des-systèmes... · LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: 1. QU’EST-CE-QU’UN SYSTEME ? SYSTEME …cpgeptljg.free.fr/wp-content/uploads/Cours-DJ-analyse-des-systèmes... · LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

Denis Jolivet page 1/17 MàJ : 18 février 2014

1. QU’EST-CE-QU’UN SYSTEME ? SYSTEME COMPLEXE ? Définition d’un système : un système est un ensemble de composants qui interagissent de manière organisée pour accomplir une finalité commune. L’organisation structurelle du système associée à son interaction avec l’environnement lui donne sa signification et permet d’atteindre sa finalité. Deux exemples de systèmes : Une « simple » machine à laver le linge est l’association de composants divers : moteur électrique, poulie/courroie, électronique de gestion/programmation, tambour en tôle percé, électrovannes, capteur de niveau d’eau/température… Ces composants agissent ensemble de manière structurée pour laver un volume de linge, qui est la finalité. Cette finalité n’est visible que si la machine à laver est placée dans son environnement : arrivée d’eau, arrivée électrique, linge… et utilisateur. La machine à laver est un système qui n’a sa signification que lorsque ces éléments extérieurs sont réunis.

Un téléphone portable est l’association de composants exclusivement électroniques. Ce système prend toute sa signification quand il est placé dans l’environnement : {utilisateur, ondes électromagnétiques reçues}. Sa finalité est de convertir le signal audio émis par l’utilisateur (émission) en Radio Fréquences, et de convertir les RF reçues en signal audio (réception).

Définition d’un système complexe : au sens des sciences de l’ingénieur, un système complexe est un système intégrant des composants issus de domaines technologiques différents : électronique, mécanique, hydraulique, RF, optique, etc. Le comportement global du système émerge donc des interactions simples entre ses constituants, MAIS il est beaucoup plus riche que la somme des comportements individuels. Retour aux deux exemples précédents : ainsi, la machine à laver est un système complexe au sens des SI alors qu’un téléphone portable ne l’est pas.

=

Page 2: 1. QU’EST-CE-QU’UN SYSTEME ? SYSTEME …cpgeptljg.free.fr/wp-content/uploads/Cours-DJ-analyse-des-systèmes... · LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

Denis Jolivet page 2/17 MàJ : 18 février 2014

Une automobile, système mécanique au départ, est devenue complexe avec la présence de l’électronique de plus en plus soutenue. Une des caractéristiques d’un système complexe est qu’il est difficile de prévoir son comportement, donc de le concevoir, grâce à des méthodes réductionnistes : en gros, il ne suffit pas de résoudre les équations de comportement de chaque sous système pour connaître le comportement du système global. L’objectif de l’ingénierie système est de proposer un ensemble de démarches méthodiques, associée à des outils permettant de maîtriser la compréhension, le développement et l’exploitation des systèmes complexes. La simulation informatique grâce à des logiciels spécifiques est un des outils permettant de « prévoir » les systèmes complexes. On parle maintenant de modélisation multiphysique permettant de simuler un système complet selon les différents domaines (mécanique du solide indéformable, mécanique des fluides, thermique, électronique, automatique…). Vous utiliserez des logiciels de simulation en CPGE, et plus encore en école d’ingénieur.

Remarque sur l’étymologie du mot complexe. Le mot est issu du latin "complexus": "com" (ensemble, avec) et "plexus" (tisser, lacer)… Complexe désigne étymologiquement un ensemble d’éléments entrelacés de manière subtile. Par extension… combinés de manière pas appréhendable par l’esprit de manière immédiate. En ce qui concerne l’approche des SII en classes préparatoires et les concours (eh oui, déjà !) : les systèmes abordés en CPGE, et ceux proposés lors des épreuves de concours (oraux, TP, écrits) seront complexes. Les disciplines dominantes étant la mécanique et l’automatique, l’électrotechnique et l’électronique.

Page 3: 1. QU’EST-CE-QU’UN SYSTEME ? SYSTEME …cpgeptljg.free.fr/wp-content/uploads/Cours-DJ-analyse-des-systèmes... · LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

Denis Jolivet page 3/17 MàJ : 18 février 2014

Quelques systèmes étudiés lors des épreuves écrites de concours : Robot nettoyeur de la pyramide du Louvre (Mines AADN 2009)

Pompe turbo moléculaire (Centrale 2009)

Pousseur de tablier du pont de Millau (Banque PT 2008)

Robot Spirit, exploration de Mars (X-ENS 2005)

Dispositif de levage de tramway (CCP 2011)

Les systèmes des épreuves de travaux pratiques des concours : les systèmes que vous étudierez en séances de travaux pratiques dans le laboratoire de SII sont utilisés pour les épreuves de concours. En voici un…

Page 4: 1. QU’EST-CE-QU’UN SYSTEME ? SYSTEME …cpgeptljg.free.fr/wp-content/uploads/Cours-DJ-analyse-des-systèmes... · LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

Denis Jolivet page 4/17 MàJ : 18 février 2014

2. LA DESCRIPTION D’UN SYSTEME : Différents points de vue.

Plusieurs points de vue sont possibles et nécessaires pour décrire et analyser un système :

- environnemental (fonctionnement, cas d’utilisation) - exigences - architecture/constituants - flux d’énergie - causal/grandeurs physique - temporel

Le langage de description SysML™ assure la cohérence de ces points de vue. Prenons un exemple : le laboratoire de SII du lycée Jules Garnier est équipé d’une cordeuse de raquette de tennis. Ce système (complexe J !) que vous étudierez en TP est susceptible de tomber aux épreuves de TP des concours (finalement les concours Grandes Ecoles c’est pas si loin !).

2.1. Fonctionnement

L’utilisateur fixe la raquette sur le berceau de la cordeuse. Il saisi et valide la tension de corde désirée (autour de 250 N) grâce au clavier. Il pince ensuite le bout de corde libre dans le chariot. Il enfonce le bouton poussoir : le chariot se déplace vers la droite pour appliquer la tension de 250N désirée à la corde. Pour libérer la corde, l’utilisateur enfonce à nouveau le bouton poussoir : le chariot se déplace vers la gauche.

Bouton poussoir Chariot

Berceau

Raquette

Clavier : programmation de la tension

Page 5: 1. QU’EST-CE-QU’UN SYSTEME ? SYSTEME …cpgeptljg.free.fr/wp-content/uploads/Cours-DJ-analyse-des-systèmes... · LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

Denis Jolivet page 5/17 MàJ : 18 février 2014

2.2. Besoin, exigences, cahier des charges Une mauvaise question : « Quel produit dois-je concevoir ? » Une bonne question : « Quel besoin dois-je concevoir ? » Le produit n’est que la conséquence d’un besoin à assurer auprès d’un client. Définition du besoin : service rendu par le produit à l’utilisateur. Besoin assuré par la cordeuse : Corder une raquette. On peut représenter le besoin avec un diagramme des cas d’utilisation SysML :

Définition d’un cas d’utilisation : le diagramme des cas d’utilisation (= use case diagram) permet de modéliser le ou les services rendus par un système, à un ou plusieurs acteurs. L’UC répond à la question « quels services rend le système ». Il se définit pour une phase de vie du système. Ici la phase de vie « courante ». On pourrait définir une phase de vie « Maintenance de la cordeuse » : le cas d’utilisation serait différent… l’acteur aussi. Il manque bien des étapes entre le besoin et la réalisation finale ! Il en manque déjà beaucoup entre le besoin et la conception. Il faut d’abord décliner le besoin en éxigences.

Besoin ⇒ exigences ⇒ Produit Définition d’une exigence : action attendue d’un produit nécessaire pour répondre au besoin exprimé. Il existe plusieurs types d’exigence :

- Service attendu : exigences fonctionnelles (conséquence directe du besoin) - Mode de fonctionnement : exigences opérationnelles - Exigences de performance - Interface (ergonomie, énergie, transmission des données) - Contrainte (normes, homologation, règlementation, coût, délai)

Une exigence peut se libeller de manière synthétique avec un substantif d’action ou un verbe à l’infinitif. L’exigence peut être accompagnée d’une phrase descriptive. Le diagramme d’exigences SysML (Requirement Diagram) représente ces exigences de manière ordonnée.

Le cas d’utilisation de la cordeuse représenté grâce à un diagramme des cas d’utilisation de SysML (diagramme uc) Phase de vie de la cordeuse : « habituelle » (= cordage d’une raquette sans dysfonctionnement par utilisateur habituel)

Lien d’association

Page 6: 1. QU’EST-CE-QU’UN SYSTEME ? SYSTEME …cpgeptljg.free.fr/wp-content/uploads/Cours-DJ-analyse-des-systèmes... · LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

Denis Jolivet page 6/17 MàJ : 18 février 2014

L’ensemble constitué de tout ou partie de ces exigences va permettre de constituer le cahier des charges du produit. Voici un cahier des charges possible de la cordeuse. Notez la cohérence avec le diagramme d’exigences ci-dessus.

Réf  exigence   Libellé  exigence   Détail   Niveau   Flexibilité  

6.1.1   Tension  de  la  corde   On  doit  pouvoir  tendre  la  corde  entre  4  et  40  daN   4  à  40  daN   /  

2   Précision  du  paramétrage  tension   On  doit  pouvoir  choisir  la  tension  par  pas  de  1  daN   1  daN   /  

6.1.2   Dimension  cadre  raquette   Dimension  des  raquettes  de  tennis  et  badmington  actuelles   395  mm   mini  

6.1.4   Rigidité  de  la  cordeuse   La  déformation  de  la  cordeuse  doit  être  faible   1  mm  en  longueur  (à  la  tension  maxi)   maxi  

6.2.1   Pivotement  de  la  raquette   La  raquette  doit  pouvoir  pivoter  à  360°   360°   /  

6.3.1   Alimentation  électrique   Secteur  monophasé  230V  -­‐  50Hz   230V    50Hz   /  

Diagramme d’exigence de SysML (Requirement diagram)

Cahier des charges fonctionnel de la cordeuse représenté sous forme de tableau SysML

Cahier des charges fonctionnel de la cordeuse avec niveau et flexibilité détaillés

Relation de contenance

Page 7: 1. QU’EST-CE-QU’UN SYSTEME ? SYSTEME …cpgeptljg.free.fr/wp-content/uploads/Cours-DJ-analyse-des-systèmes... · LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

Denis Jolivet page 7/17 MàJ : 18 février 2014

Définition du cahier des charges (norme NF X 50-151) : Document par lequel le demandeur exprime son besoin en termes d’exigences. Pour chacune de ces exigences sont définis des critères d’appréciations. On quantifie chaque critère en lui attribuant un niveau. Chaque niveau doit être assorti d’une flexibilité. Quelques remarques sur le cahier des charges fonctionnel : Le CDCF doit être rédigé indépendamment des solutions envisageables afin de laisser le plus grand éventail de solutions possibles au concepteur. Situation dans la vie du produit : le CDCF est un document contractuel remis au bureau d’études pour la conception du produit. Le CDCF instaure une relation de type client/fournisseur entre l’étude de marché et le bureau d’étude chargé de la conception. Le niveau peut être un nombre (chiffre, nombre sans dimension, grandeur physique, coefficient, échelle d’importance…), un qualificatif binaire (oui/non, possible/impossible…), une appréciation qualitative (outillage usuel, aspect robuste…). La flexibilité est une tolérance, une marge encadrant le niveau. Le cahier des charges peut prendre diverses formes : diagramme d’exigence SysML, tableau, texte, une simple phrase…

Cahier des charges fonctionnel de la 2CV Citroën… c’est très sérieux mais ça fait sourire.

Page 8: 1. QU’EST-CE-QU’UN SYSTEME ? SYSTEME …cpgeptljg.free.fr/wp-content/uploads/Cours-DJ-analyse-des-systèmes... · LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

Denis Jolivet page 8/17 MàJ : 18 février 2014

2.3. Composition d’un système : arborescence architecturale

La description du besoin effectuée précédemment était externe au produit. Aucune solution technologique constructive n’a été imaginée ni décrite car le produit était observé du point de vue du besoin à assurer. Nous entrons maintenant dans une description interne : « Comment est réalisé le produit ? ».

On peut décomposer la cordeuse en sous ensembles et composants de manière ordonnée et hiérarchisée grâce au diagramme de définition de blocs SysML (Block Definition Diagram – BDD) :

Sous ensembles de la cordeuse représentés grâce à un diagramme de définition de bloc de SysML (diagramme BDD)

Relation de composition

Page 9: 1. QU’EST-CE-QU’UN SYSTEME ? SYSTEME …cpgeptljg.free.fr/wp-content/uploads/Cours-DJ-analyse-des-systèmes... · LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

Denis Jolivet page 9/17 MàJ : 18 février 2014

Quelques illustrations des composants de la cordeuse :

Le motoréducteur de la cordeuse

Moteur électrique

Réducteur de vitesse à engrenage (divise la vitesse de rotation par 50)

Transmission par pignon/chaîne

Chariot (bec pinceur dessus)

Rotor du moteur électrique

Pignon intermédiaire

Roue dentée

Détail des pinces à griffes de la cordeuse

Page 10: 1. QU’EST-CE-QU’UN SYSTEME ? SYSTEME …cpgeptljg.free.fr/wp-content/uploads/Cours-DJ-analyse-des-systèmes... · LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

Denis Jolivet page 10/17 MàJ : 18 février 2014

2.4. Analyse structurelle : Chaîne d’énergie/Chaîne d’information - Matière d’œuvre - Valeur Ajoutée

Tout système automatisé comporte : • Une chaîne d’énergie : c’est la chaîne de composants qui apporte la valeur

ajoutée à la matière d’œuvre. On parle alors de Partie Opérative. La PO est animée grâce à de l’énergie forte (énergies mécanique, électrique, fluidique de forte puissance).

• Une chaîne d’information : c’est la chaîne de composants qui permet

d’élaborer les ordres commandant la partie opérative, en fonction des informations qu’elle reçoit sur la situation de la PO et du milieu extérieur. Généralement, c’est de l’énergie électrique qui transporte les informations gérées par la Partie Commande (PC). Cette énergie électrique est de très faible puissance, sans aucune comparaison avec celle utilisée par la PO (ordre de grandeur : courants de quelques mA, parfois en 24V, alors que pour la PO, on utilise souvent du 400 V, avec des courants de plusieurs centaines d’A, et puissance en kW, MW !)

…la tête et les jambes quoi ! La représentation suivante permet de décrire la structure de la cordeuse. Il est fondamental de bien distinguer la chaîne d’énergie, et la chaîne d’information.

Cette représentation est ancienne mais vous la croiserez encore. NOTEZ BIEN : l’exigence technique assurée par le composant est inscrite dans la case, et le composant indiqué sous chaque case.

Représentation structurelle de la cordeuse : chaîne d’Energie / chaîne d’Information

Acquérir Traiter Communiquer

Chaîne d’information

Alimenter Distribuer Convertir

Chaîne d’énergie

Transmettre

Effecteur

Chariot/bec

pinceur

Matière d’œuvre entrante : Corde pas tendue

Energie électrique (secteur 230V, 50Hz)

Ordres Pilotage moteur : variation fréquence impulsions

Grandeur physiques à acquérir

Informations sur afficheur

Préactionneur (hacheur)

Actionneur (Moteur électrique)

Adaptateur (ou transmetteur) Engrenage, et, pignon chaîne

P.C. :Carte de commande Capteur de force Ressort (mesure ΔL)

(Information prélevée sur le chariot : force corde)

Energie électrique Énergie

mécanique (Transformateur électrique 230V/12V)

Matière d’œuvre sortante : Corde tendue à la tension consigne

Consigne : tension voulue

Page 11: 1. QU’EST-CE-QU’UN SYSTEME ? SYSTEME …cpgeptljg.free.fr/wp-content/uploads/Cours-DJ-analyse-des-systèmes... · LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

Denis Jolivet page 11/17 MàJ : 18 février 2014

Les transferts d’énergie et d’information à travers les différents composants peuvent être visualisés grâce au diagramme de blocs internes SysML (Internal Block Diagram - IBD).

Remarque : pour la chaîne d’information, l’énergie n’est pas une finalité, mais juste un moyen de transport de l’information. Remarque : la différence est similaire entre électronique et électrotechnique. L’électrotechnique s’attache à la maîtrise de l’énergie transportée par l’électricité, alors que l’électronique s’intéresse au signal transporté par l’électricité… pas pareil ! Remarque : si le système n’est pas automatisé, on dit alors qu’il est mécanisé. L’énergie nécessaire à la production de la VA n’est pas fournie par l’Homme, mais le système est géré par l’Homme. Souvent les systèmes mécanisés ne comportent pas de PC. Si l’Homme gère le système et fourni l’énergie, on parle alors de système manuel.

Chaîne d’énergie de la cordeuse représentée grâce à un diagramme de bloc interne de SysML (diagramme IBD)

Port de flux

Flux

Page 12: 1. QU’EST-CE-QU’UN SYSTEME ? SYSTEME …cpgeptljg.free.fr/wp-content/uploads/Cours-DJ-analyse-des-systèmes... · LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

Denis Jolivet page 12/17 MàJ : 18 février 2014

Définition : la matière d’œuvre Entité du milieu extérieur au système, sur laquelle le système agit. La matière d’œuvre peut être de trois types :

- Energie - Matière - Information

La matière d’œuvre entre dans le produit (MO entrante=MOE), et sort du produit dans un état modifié (MO sortante=MOS). Le système modifie donc la MOE qui est transformée en MOS. La « modification » apportée à la MOE est appelée Valeur Ajoutée (VA). MOS = MOE + VA Définition : la valeur ajoutée La valeur ajoutée est la finalité du produit c'est-à-dire ce qui est apportée à la matière d’œuvre entrante pour la convertir en matière d’œuvre sortante : MOS=MOE+VA Pour vous entraîner, quelles sont les MOE, MOS, VA, type VA des produits suivants : Paire de ciseau, voiture, bâton de colle, four, ordinateur, téléphone…

Représentation (ancienne) du flux de MO grâce à un actigramme Le flux de matière d’œuvre peut se représenter grâce à la représentation suivante appelée actigramme : Exemple pour la cordeuse : Cette représentation est ancienne mais vous la croiserez encore. MOE = MO entrante = corde non tendue MOS = MO sortante = corde tendue à la valeur désirée VA = Valeur Ajoutée = Tension de la corde Type de MO : matière

Tension de la corde à la valeur désirée

Corde non tendue

Corde tendue à la valeur désirée

Cordeuse

Agir sur la matière d’œuvre pour produire la valeur ajoutée

Matière(s) d’œuvre(s) entrante(s)

Matière(s) d’œuvre(s) sortantes(s)

Système

Pertes, informations (Pas toujours !)

Page 13: 1. QU’EST-CE-QU’UN SYSTEME ? SYSTEME …cpgeptljg.free.fr/wp-content/uploads/Cours-DJ-analyse-des-systèmes... · LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

Denis Jolivet page 13/17 MàJ : 18 février 2014

2.5. Point de vue causal/ grandeurs physiques/blocs : schéma bloc

Un schéma bloc permet de visualiser dans un système complexe la conversion des différentes grandeurs physiques (force, intensité, tension, couple, vitesse…) à travers les composants assurant chaque conversion. Chaque composant est représenté par une boîte appelée bloc. Chaque bloc est caractérisé par :

- la grandeur d’entrée du composant (grandeur physique entrante, cause) - une grandeur de sortie (grandeur physique sortante, conséquence) - une fonction appelée fonction de transfert et exprimant la loi de conversion entre la

grandeur d’entrée et de sortie du bloc. Cette fonction est une fraction rationnelle (rapport de deux polynômes).

Dans certains cas le composant peut être une opération mathématique telle qu’intégration ou dérivation, mais qui a une réalité technologique.

Schéma bloc de la cordeuse

L’exemple ci-dessus montre le schéma bloc de la cordeuse. L’entrée est la tension consigne voulue par l’utilisateur, la sortie est la tension réelle dans la corde. Exemples de fonctions de transfert :

- Résistance et inductance moteur : RpLp

ppH+

==.1

)()Im()(

ε

- Exemple de l’amplificateur : KappUmpH ==)()()(

- Exemple du capteur de force : KcpTpUmespH ==)()()(

Le schéma bloc est bien plus qu’une représentation. C’est un outil de calcul. Mais… pas de panique, tout ceci est l’objet d’un cours de SII traitant des systèmes linéaires que nous aborderons en cours d’année. Patience, patience…

Page 14: 1. QU’EST-CE-QU’UN SYSTEME ? SYSTEME …cpgeptljg.free.fr/wp-content/uploads/Cours-DJ-analyse-des-systèmes... · LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

Denis Jolivet page 14/17 MàJ : 18 février 2014

2.6. Point de vue temporel (ou séquentiel) On peut observer le système du point de vue de la chronologie des actions. On appelle cela l’analyse séquentielle du système. On peut représenter la séquence des actions de la cordeuse avec le graphe suivant :

Le diagramme d’état SysML ci-dessus (SMD : State Machine Diagram) permet de représenter la succession des différents états de la cordeuse et les actions qui déclenchent le passage d’un état à un autre. Le diagramme d’état et le diagramme de séquence (ce dernier non présenté ici) feront l’objet d’un cours à part entière.

Page 15: 1. QU’EST-CE-QU’UN SYSTEME ? SYSTEME …cpgeptljg.free.fr/wp-content/uploads/Cours-DJ-analyse-des-systèmes... · LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

Denis Jolivet page 15/17 MàJ : 18 février 2014

2.7. On assemble tout ça : SysML

Une vision globale pertinente du système peut émerger de ces différents points de vue grâce au métalangage SysML. SysML est garant de la cohérence de ces différents points de vue. SysML : Système Modeling Language (Langage de Modélisation des Systèmes), apparu en 2007. Comme nous l’avons vu selon les différents points de vue, SysML est un langageutilisant plusieurs outils graphiques offrant au concepteur un modèle global cohérent. Il permet de spécifier les systèmes, de concevoir, définir et analyser leur structure et leur fonctionnement dynamique, de simuler leur comportement afin de valider leur faisabilité avant la réalisation et même le cahier des charges. Quels sont les fonctionnalités de l’outil de représentation SysML ?

• Il facilite la collaboration transdisciplinaire des différents corps de métiers intégrés au système

• Il permet la mise à jour, le stockage et, surtout, le partage ainsi que l’interprétation facile de toutes les informations nécessaires à la connaissance du système (exemple : le développement de l’A380 d’Airbus a duré 15 ans. Il peut-être intéressant d’archiver la description totale du système en continu et ainsi connaître l’historique globale de son développement. Pour une automobile, le développement dure entre 1 et 2 ans).

• Il permet la modélisation du système à toutes les étapes de son cycle de vie selon tous les points de vue : expression du besoin/contraintes, organisation structurée des composants, définition précise de chaque composant, description attendu du comportement.

• Il permet la mise en relation des différents composants techniques (exemple cordeuse : commande → hacheur → moteur électrique → engrenage → chaîne → chariot → corde).

• Il permet la validation de solutions technologique (choix) grâce à une simulation basée sur des diagrammes paramétriques dans lesquels on peut saisir les équations de comportement (exemple : choix d’un vérin électrique ou d’un moteur électrique+chaine pour tirer le chariot de la cordeuse ?)

SysML et l’industrie ? SysML est surtout utilisé par les grandes entreprises et, de plus en plus par leurs entreprises sous traitante. Les grandes entreprises faisant office de locomotive et les sous traitants jouant le rôle de relais pour ce nouvel outil. Quelques exemples : EADS (European Aeronautic Defence and Space company, CA 50G€, 120 000 personnes) : Société européenne, spatial militaire et civil

Page 16: 1. QU’EST-CE-QU’UN SYSTEME ? SYSTEME …cpgeptljg.free.fr/wp-content/uploads/Cours-DJ-analyse-des-systèmes... · LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

Denis Jolivet page 16/17 MàJ : 18 février 2014

Peugeot (CA 50 G€, 200 000 personnes), Renault (CA 45G€, 120 000 personnes): construction automobile française SKF (CA 5,5G€, 45 000 personnes): fabricant suédois de roulements Bombardier (CA 18 G€, 65 400 personnes): société canadienne, matériel de transport (terrestre, aérien, nautique) En matière d’informatique ? Le langage SysML peut nécessiter l’utilisation d’un logiciel. Plusieurs logiciels sont disponibles. Vous utiliserez magicdraw au laboratoire de SII (séances d’activités pratiques). Les diagrammes SysML que vous avez découverts dans le présent cours sont issus de magicdraw.

3. Système : « genèse, ascendance, descendance » ? Comment nait un produit, quel est son cycle de vie ? Quelques éléments de réponse… Les grandes phases du cycle de vie d’un produit sont présentées ci-dessous. La période du cycle de vie qui nous intéressera en CPGE s’étend de la définition du besoin jusqu’à la fabrication. Les phases qui précèdent (étude de marché) et succèdent à cette période (lancement, vente, SAV, recyclage…) seront abordées en école d’ingénieur.

Page 17: 1. QU’EST-CE-QU’UN SYSTEME ? SYSTEME …cpgeptljg.free.fr/wp-content/uploads/Cours-DJ-analyse-des-systèmes... · LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

LJG/CPGE/PTSI Cours : ingénierie des systèmes complexes SII

Denis Jolivet page 17/17 MàJ : 18 février 2014

Notion de valeur et qualité d’un produit (Attention : faux amis !) Valeur d’un produit ? Dans l’industrie le mot valeur n’a pas le sens commun :

CoûtQualitéValeur =

Qu’est ce que la qualité d’un produit ? Il s’agit là encore d’un faux ami. La qualité est l’ensemble des caractéristiques d’un produit qui lui confère l’aptitude à satisfaire des besoins exprimés ou implicites. On dit aussi plus simplement que c’est l’aptitude à satisfaire son cahier des charges. Vous devinez donc que l’étude, le développement, la conception, la fabrication, bref, le cycle de vie d’un produit doit se faire en visant un objectif constant : augmenter la valeur du produit. Il faut donc satisfaire son cahier des charges le mieux possible, pour un coût le plus faible possible. Pour deux produits différents qui satisfont le même besoin, celui qui possède la valeur la plus élevée est plus compétitif.

- Fin du cours sur l’analyse et la description des systèmes -

Etude de marché

Définition du besoin

Déclinaison des exigences

Elaboration du Cahier des charges

Conception, études, calculs, dimensionnement

Fabrication, gestion de la production, métrologie

Lancement, vente, SAV, retours client, recyclage, destruction.

Elaboration des dessins de définitions cotés, tolérancés.

Bureau d’Etudes

Bureau des méthodes

« Marketers », Ingénieurs

d’études

Jalon important du cycle de vie : Cahier des charges