à fin - InfoTerreinfoterre.brgm.fr/rapports/RP-50061-FR.pdf · Situation hydrologique dans le bassin versant de la Trégonce fin juin 2000 2. Les données disponibles Le tableau

CENTRE

Situation hydrologique du bassin versant de la Trégonce (Indre)

État de la ressource en eau souterraine à partir des données de fin janvier et deBn avril 2000

Étude réalisée dans le cadre des actions de Service public du BRGM 200CEAU-508

juin 2000 BRGMIRP-50061-FR

CENTRE J

Situation hydrologique du bassin versant de la Trégonce (Indre)

État de la ressource en eau souterraine à partir des dorznées de fin janvier et de f i l 1 avril 2000

ktude réalisée dans le cadre des actions de Service public du BRCM 2000-EAU-508

J.C. Martiti

juin 2000 BRGMIRP-50061-FR

Situation hydrologique dans le bassin versant de la Trégonce fin juin 2000

Mots clés : Hydrologie, Bassin versant, Trégonce, Indre, Tempo.

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :

Martin J.C. (2000) - Situation liydrologique du bassin versant de la Trégonce (Indre). Etat de la ressource en eau souterraine à partir des données de fin janvier et de fin février 2000. BRGMIRP-50061-FR, 79 p., 9 fig., 3 tabl.

O BRGM, 2000, ce document nc peut être reproduit en totali(t5 ou en partie sans l'autorisation expresse du BRGM.

2 BRGM/RP-50061-FR


Synthèse

La vallée de la Trégonce fait l'objet d'un suivi régulier de sa ressource en eau souterraine et de son exploitation depuis 1992. La station de jaugeage de Pont-de-Pierre, gérée par la DIREN Centre, et le piézomètre de Villedieu-sur-Indre, géré par le BRGM (SGR Centre), permettent un suivi en continu de la situation hydrologique du bassin versant et de l'état de remplissage de l'aquifère. Outre l'acquisition de ces données, les agriculteurs irrigants de la Trégonce relèvent régulièrement les volumes prélevés en nappe.

Les études qui ont été réalisées depuis 1992 ont permis la mise au point de méthodes de prévision des volumes disponibles pour l'irrigation à partir des situations hyirologiques connues à fin janvier et à fin avril.

Grâce à ces observations et aux méthodes de prévision mises au point, la profession agricole est en mesure d'ajuster les prélèvements en nappe. nécessaires pour ses besoins en irrigation. en fonction de la ressource disponible. Celle-ci est variable d'une année sur l'autre et dépend exclusivement des précipitations efficaces d'hiver. L'objectif de sestion de la ressource en eau souterraine, qui est le maintien d'un débit minimum dans - la Trégonce au cours du mois d'août, entraîne une diminution de l'impact de l'irrigation sur l'enviromement.

Dans le cadre de la mission du BRGM d'appui technique aux services de I'Etat chargés de la police de I 'eau. le SGR Centre a fait le point sur la situation hydrogéologique du bassin de la Trégonce en janvier, puis en avril 2000 et a estimé, à chaque fois, les volumcs disponibles pour l'imgation de cet été.

En 2000. la situation hydrologique de la vallée de la Trégoncc est la plus favorable depuis 1992. Cette année aura été très fortement influencée par les précipitations de décembre 1999 (137 mm), puis des fortes pluies du mois d'avril (1 13 mm).

Les volumes disponibles pour l'irrigation au mois d'août au cours de ces 8 dernières années (1992 à 1999) ont été compris entre 300 et 500 000 m3. Cette année 2000, les volumes disponibles vont atteindre, voire dépasser ce maximum de 500 000 m3.


Sommaire

Introduction ..................................................................................................................... 7

1 . Présentation du bassin de la Trégonce ...................................................................... 9

2 . Les données disponibles ............................................................................................ 11

3 . Les précipitations à Déols (années 1999 et début 2000) ........................................ 13

2 4 . Les débits de la Trégonce à Pont-de-Pierre (21 km ) ............................................ 15

5 . Les niveaux de la nappe au piézomètre de Villedieu-sur-Indre ........................... 17

6 . Evaluation à fin janvier des volumes disponibles pour l'irrigation entre . . les mois de juin et de septembre ............................................................................. 19

6.1. La situation hydrologique à la fin du mois de janvier .............................................. 19

6.2. Méthodologie et résultats des interprétations .......................................................... 19

7 . kvaluation à fin avril des volumes disponibles pour l'irrigation au mois d'août ......................................................................................................................... 23

7.1. La situation hydrologique à la fin du mois d'avril ................................................... 25

7.2. IvIéthodologie et résultats des interprétations ........................................................... 24

Conclusion ...................................................................................................................... 29


Liste des figures

Fig . 1 . Localisation du bassin de la Trégonce en région Centre ..................................... 8

Fig . 2 . Localisation des points de mesure dans le bassin de la Trégonce ..................... 11

Fig . 3 . Précipitations mensuelles à Déols (années 1999 et début 2000) ....................... 14

Fig . 4 . Débits moyens mensuels de la Trégonce à Pont-de-Pierre (période de janvier 1992 à mai 2000) ................................................................ 16

...... Fig . 5 . Niveaux piézométriques à Villedieu-sur-Indre (période 1994 à mai 2000) 17

Fig . 6 . Niveaux piézométriques à Villedieu-sur-Indre en 2000 . Comparaison aux valeurs extrêmes connues ........................................................................... 18

Fig . 7 . Relation entre les débits de la Trégonce à Pont-de-Pierre en janvier et les volumes disponibles pour l'irrigation entre juin et septembre ................. 21

Fig . 8 . Volume disponible au mois d'août. pour l'irrigation. en fonction du débit moyen de fa Trégonce en avril à la station de Pont-de-Pierre ........................... 26

Fig . 9 . Prévisions des débits de la Trégonce (ensemble du bassin) entre mai et août .... 27

Tabl . 1 . Les données disponibles sur le bassin de la Trégonce ................................... 12

Tabl . 2 . Calcul des volumes disponibles pour l'irrigation entre juin et . . septembre à partir des débits de la Trégonce en janvier ................................. 20

Tabl . 3 . Tableau de calcul des volumes disponibles dans la Trégonce au mois , A d aout .............................................................................................................. 24


Introduction

La vallée de la Trégonce fait l'objet d'un suivi régulier de sa ressource en eau souterraine et de son exploitation depuis 1992. La station de jaugeage de Pont-de-Pierre, gérée par la DIREN Centre, et le piézomètre de Villedieu-sur-Indre, géré par le BRGM (SGR Centre), permettent un suivi en continu de la situation hydrologique du bassin versant et de l'état de remplissage de I'aquifêre. Outre l'acquisition de ces données, tes agriculteurs imgants de la Trégonce relèvent régulièrement les volumes prélevés en nappe.

Grâce à ces données, la profession agricole est en mesure d'ajuster les prélèvements en nappe, nécessaires pour ses besoins en imgation, en fonction de la ressource disponible. Celle-ci est variable d'une année sur l'autre et dépend exclusivement des précipitations efficaces d'hiver. L'objectif de gestion de la ressource en eau souterraine. qui est le maintien d'un débit minimum dans la Trégonce au cours du mois d'août. entraîne une diminution de l'impact de l'irrigation sur l'environnement.

Dans le cadre de la mission du BRGM d'appui technique aux services de 1'Etat chargés de la police de l'eau, le SGR Centre a fait le point sur la situation hydrogéologique du bassin de la Trégonce en janvier puis en avril 2000, et a estimé à cllaque fois les volumes disponibles pour l'irrigation de cet été.


-- -

Fis 1 -Localisation du bassiti de la Trégotzce en région Cerztre.


résentation du bassin de la Trégonce

La Trégonce est un petit affiuent en rive droite de l'Indre. Son bassin versant topographique, situé à quelques kilomètres au nord-ouest de Châteauroux, couvre une surface d'environ 100 km' (fig. 1). Les terrains qui le constituent sont sommairement de deux types :

- des calcaires d'ige jurassique supérieur qui forment le substratum de la région ;

-des formations de couverture, épaisses généralement de un à quelques mètres seulement. plus récentes et géométriquement discordantes sur les calcaires, de nature argilo-sableuse ou caillouteuse.

La stratigraphie des niveaux géologiques s'organise de bas en haut en quatre groupes séparés par trois discontinuités majeures :

- calcaires du Jurassique supérieur (Oxfordien supérieur à Kimméridgien) ;

- argiles et sables du Cénomanien (Crétacé supérieur), qui tronquent obliquement les calcaires du nord vers le sud ;

- sable, graviers et silex résiduels de 1'Eocène ;

- limons, sables et graviers du Plio-Quaternaire.

L'aquifëre du bassin de la Trégonce est constitué par les calcaires jurassiques dont la pemézabilité est essentiellement due à une porosité discontinue due à :

- la dissolutio~~ des coquilles ou des fossiles dans les horizons des calcaires de Levroux qui en contiennent ;

- une décompression et une microfissuration au voisinage de I'ameurement ;

- une fracturation plus importante dans certaines zones.

D'autre part. les calcaires jurassiques ont subi au cours de leur histoire géologique de multiples phases d'érosion et de karstification qui ont créé des discontinuités et des réseaux poreux secondaires.

Compte tenu du schéma structural, la transmissivité du réservoir est plus forte tout au long de la zone de flexure parallèle à la Trégonce. La présence des mardelles souligne l'existence de points de soutirage dus à des circulations dans les calcaires, notamment en rive gauche. vers l'aval de la rivière.

Ce schéma hydrogéologique est classique dans la région et bien connu dans les processus d'alimentation des sources de Chiteauroux depuis la région de Montierchaume.


On notera, dans ce contexte, l'importance :

- du recouvrement et des sols, variés, sur la réserve utile et sur l'infiltration ;

-des débits de fuite par drainage latéral, notamment en direction de l'Indre, ou éventuellement en aval-pendage vers le compartiment effondré au sud-ouest.

L'activité économique de la vallée est essentiellement agricole. On compte une vingtaine d'exploitations, toutes équipées d h n forage pour leurs besoins en irrigation.

Les études et les modélisations hydrogéologiques qui ont été faites entre 1992 et 1995, ont montré qu'il existe une relation directe entre le niveau de la nappe, les prélèvements par pompage dans I'aquifëre et les débits de la Trégonce.


2. Les données disponibles

Le tableau 1 donne la liste des données disponibles sur le bassin de la Trégonce. Celles- ci sont nombreuses et concernent les débits de la Trégonce (3 stations de jaugeage), les niveaux piézométriques de la nappe (les Chézeaux), les précipitations et précipitations efiïcaces de Météo France, ainsi que les prélèvements en nappe mesurés régulièrement par les irrigants. La localisation des points de mesure est indiquée sur la figure ci- dessous (fig. 2). L'ensemble de ces données très précises permet le suivi et la gestion de la ressource en eau du bassin.

Fig. 2 - LocaIisaiion des points de mesure dam le bassin de la Trégorice.

BRGMRP-50061-FR


Tabl. 1 -Données disporzibles sur le bassin de la Trégonce.

Situation hydrologique dans le bassin versant de la Trégonce fni juin 2000

3. Les précipitations à (années 1999 et début 2000)

Depuis le mois de septembre 1999, les précipitations ont été très abondantes dans la région de Châteauroux (fig. 3). Les précipitations de septembre ont atteint une hauteur de 180 mm, soit près de trois fois la hauteur d'eau normale, égale à 64 mm. Les mois d'octobre et novembre ont connu des épisodes pluvieux conformes aux normales saisonnières. En décembre, les précipitations ont été, de nouveau, supérieures aux valeurs normales puisqu'on a enregistré une hauteur de précipitation de près de 137 mm pour une normale de 64 mm pour ce mois.

Les précipitations ont été extrêmement faibles au cours du mois de janvier. La hauteur d'eau mesurée n'a pas dépassé 13 mm pour une normale égale à 58 mm.

Ce régime de pluie s'est traduit par des débits importants de la Trégonce et des niveaux de nappe atteignant des niveaux records à la fin du mois de décembre, suivis d'une diminution des débits et des niveaux dès le début du mois de janvier.


Staüon de Déols - Année 1999 Département de I'lndre (36)

1

Station de Déols -Année 2M10 Département de I'lndre (36)

Fig. 3 - Précipitations tnensrcelles à Déols (années 1999 et début 2000).


4. Les débits de la Trégonce à Pont-de-Pierre (21 km2).

Si les débits moyens mensuels de la Trégonce (fig. 4) n'ont pas atteint cet hiver les records enregistrés en 1994 et 1993. On a mesuré des débits moyens mensuels supérieurs à 300 1/s durant cinq mois consécutifs. Cela traduit un niveau de recharge très important pour une rivière où les baisses de débit sont très fortes à la suite de l'arrêt des précipitations.

Débits moyens mensuels de la Tregonce a Pont-de-Pierre

Fig. 4 -Débits moyens mensrtels de la Trégonce à Pont-de-Pierre (période de janvier 1992 à inai 2000).

Situation hydmlogique dans le bassin versant de la Trégonce fin juin 2000

5. Les niveaux de la nappe au piézomètre de Villedieu-sur-Indre

A fin décembre, on a mesuré un niveau record proche de 22 mkol, qui est le niveau le plus haut mesuré sur ce piézomètre (fig. 5 ) .

La figure 6 permet de situer les niveaux piézométriques de janvier par rapport aux valeurs moyennes mensuelles des années précédentes. Au début du mois de janvier, le niveau de la nappe était supérieur au niveau maximum déjà enregistré. Depuis cette date, on constate une baisse rapide de la nappe consécutivement à l'arrêt des précipitations. Cette baisse rapide des niveaux est due au caractère peu capacitif de cet aquifère. Néanmoins, à la fin du mois de janvier, les niveaux de la nappe restent supérieurs au niveau moyen enregistré en janvier.

Fig. 5 - Niveaux piézoinétriques à Villedieu-sur-Indre (période 1994 à mai 2000).


Fig. 6 - Niveaux piézorn ftriques à Villedieu-sur-de en 2000. Comparaison aux valeurs extrêmes connues.


6. ~valuation à fin janvier des volumes disponibles pour l'irrigation entre les mois de

juin et de septembre

6.1. LA SITUATION HYDROLOGIQUE À LA FIN DU MOIS DE JANVIER

Malgré le déficit pluviométrique du mois de janvier, les très fortes précipitations de septembre et de décembre ont permis une recharge très importante de la nappe.

Sur le plan des débits, la Trégonce à Pont-de-Pierre se situe à ses plus liautes eaux avec un débit moyen mensuel de plus de 500 Ils. On n'avait pas connu une telle situation au cours de ces quatre dernières années. Seuls les mois de janvier et de février de 1994 et 1995 ont présenté des débits aussi importants.

Du point de vue des niveaux piézométriques, la nappe a atteint son niveau record de hautes eaux à la fin du mois de décembre.

Malgré cette situation favorable de début d'année, la très faible capacité hydraulique du réservoir souterrain du bassin de la Trégonce ne permet pas de garantir une abondance de la ressource en eau souterraine cet été. Les précipitations du printemps auront un poids déterminant sur les volumes disponibles pour l'irrigation et la valeur des débits de la Trégonce de la saison estivale.

L'estimation des volumes d'eau disponibles pour l'irrigation entre juin et septembre s'appuie s u un constat de fonctionnement de la nappe et une approche empirique du calcul des volumes.

Constat de fonctionnement de la nappe : les mesures des débits de la Trégonce et la modélisation du fonctionnement hydraulique de l'aquifère ont montré que les pré1èt;ements en nappe venaient se soustraire, à 90 %, au débit de la Trégonce et cela sans effet de retard notable.

Approche empirique : l'étude des corrélations entre les difîérents paramèhes connus dans le bassin (débit de la Trégonce, niveau de la nappe, volume prélevés, pluie et pluie efficace) a montré qu'il existait une corrélation facile à mettre en Quvre entre le volume écoulé dans la Trégonce à Pont-de-Pierre entre novembre et janvier et les débits de juin à septembre.

.Ainsi. il est possible de situer l'année en cours par rapport aux années précédentes et de donner un ordre de grandeur des débits disponibles en été à partir d'une situation hydrologique de janvier.


On a reporté, sur le tableau 2, le calcul des volumes disponibles pour l'irrigation entre les mois de juin et septembre 2000.

Colonne 1 : année.

Colonne 2 : volume écoulé dans la Trégonce en milliers de m3, entre juin et septembre. Ce volume est calculé à partir des débits mensuels mesurés à Pont-de- Pierre (surface du bassin versant 21 km'), ramenés à l'ensemble du bassin versant de la Trégonce (100 km2).

Colonne 3 : volume pompé pour l'irrigation entre juin et septembre, d'après les déclarations des irrigants.

Colonne 4 : volume total disponible. Ce volume correspond à la somme des deux volumes précédents, en faisant l'hypothèse que les débits prélevés pour I'imgation viennent en déduction des débits écoulés dans la Trégonce (résultats des simulations mathématiques).

Colonne 5 : volume disponible pour l'imgation en déduisant un volume de 300 000 m3 pour le débit résemé dans la Trégonce au cours des 4 mois d'été.

Colonne 6 : volume écoulé dans la Trégonce à Pont-de-Pierre entre novembre et janvier.

Tatil. 2 - Calcul des volrrmes dispoizibles pour l'irrigation erztre juin et septettzbre à partir des débifs de la Trégonce en janvier.


Les résultats sont présentés sur la figure 7.

Année 1998 : précipitations importantes en mai (90 mm) et 94

juin (99 mm) , , ,

0 ,

, Tendance hors épisodes

pluvieux tardifs , , , , O O93

Année 1999 : éupitations importantes , , sn février (108.6 mm) , L

, , Situation fin janvier 2000 , (2 700 000 m3) 1

O 500 1 000 1 500 2 000 2 500 3 000

Volume écoulé enire novembre et janvier à P de P (en milliers de m3)

Fig. 7 - Relatiorr entre les débits de la Trégonce a Porzt-dePierre en janvier ef les volrrmes disponibles poicr l'irrigation eritre juin et septembre.

Une tendance se dégage des données du tableau 2. Les années 1998 et 1999 s'écartent de cette tendance à cause des précipitations importantes qui ont été observées à la fin de l'hiver et au cours du printemps.

En 1998, les mois humides de mai (90 mm) et juin (99 mm). et en 1999 les précipitations de février (108,6 mm) ont permis d'améliorer. de façon très significative, la situation hydrologique du bassin alors que les débits mesurés en janvier étaient relativement faibles.

En janvier 2000. les volumes écoulés dans la Trégonce à Pont-de-Pierre entre novembre 1999 et janvier 2000 (2 7000 000 m3) sont les plus importants mesurés depuis 1993.

II est possible d'en déduire la valeur des volumes d'eau disponibles, entre juin et septembre 2000 pour l'irrigation, qui devraient être supérieurs à 4 ~ m j . La situation de janvier 2000 est une des meilleures connues depuis 1992.


7. Évaluation à fin avril des volumes disponibles pour l'irrigation au mois d'août

7.1. LA SITUATION HYDROLOGIQUE À LA FIN DU MOIS D'AVRIL

Depuis le mois de septembre 1999, la région Centre bénéficie d'un régime de pluie favorable pour la recharge des nappes. Il est tombé 180 mm en septembre et 137 mm en décembre. Ensuite, si le mois de janvier a été fortenient déficitaire (13 mm), les précipitations des mois de février et de mars ont été normales, et le mois d'avril a été particulièrement humide avec 113 mm de précipitations (voir la courbe des précipitations de la figure 3).

Ainsi, les niveaux de la nappe de la Trégonce, mesurés sur le piézomètre de Villedieu, sont élevés. Depuis le début de l'année 2000, les niveaux enregistrés sont quasiment tous supérieurs aux valeurs moyennes enregistrées depuis 1994. A fin avril, la piézométrie de la nappe se situe au niveau supérieur des valeurs enregistrées (fig. 6).

La courbe des variations des niveaux de la nappe montre l'extrême réactivité de celle-ci aux épisodes pluvieux. L'absence de pluie en janvier a fait chuter les niveaux piézométriques des valeurs maximales (début janvier) à des valeurs moyennes en l'espace d'un mois et demi. Les pluies d'avril ont permis une remontée des niveaux de la nappe. Il s'en est suivi une baisse rapide jusqu'à un niveau moyen pour remonter de nouveau brutalement au début du mois de mai. Ces enregistrements montrent l'extrême rapidité des variations piézométriques de l'aquifère. Ce phénomène traduit le caractère peu capacitif de la nappe et montre la difEtculté d'évaluer la ressource en eau du bassin à partir des seuls niveaux piézométriques dont les variations sont trop brutales.

Corrélativement à ces niveaux de hautes eaux piézométriques. les débits de la Trégonce en avril sont très élevés comme l'indique, ci-dessous, le tableau des débits moyens mensuels à Pont-de-Pierre.

Année 1 Débit moyen d'avril 1

Avec un débit moyen mensuel de 320 Ils à Pont de Pierre en avril, on se situe au niveau le plus haut connu depuis le début des mesures à Pont-de-Pierre (1993).


La situation hydrologique jugée comme favorable en janvier, s'est maintenue en particulier grâce aux pluies importantes du mois d'avril.

7.2. MÉTHODOLOGIE ET RÉSULTATS DES INTERPRETATIONS

a) Approche no 1 -Analyse des débits moyens mensuels de la Trégonce en avril

A l'instar des prévisions d'étiage faites en janvier, il a été établi une corrélation entre les débits moyens mensuels de la Trégonce à Pont-de-Pierre et les volumes disponibles au mois d'août pour I'imgation.

Le tableau 3 récapitule les données relatives à ces dernières années.

Le débit moyen du mois d'avril de la Trégonce .k Pont-de-Pierre est égal à 320 11's. Ce débit est le plus important de ces dernières années. L'année 2000 se présente bien comme une annéc particulièrement humide et les disponibilités en eau souterraine sont fortes.

1 Débiià Pont de Pierre Vciumes relalik au mois Gaoüi

Débn moyen d'avnl Dibn moyen d304I Volume total disponblc dfiponible pour Voume r&lemenr / Année 1 (Us 1 [Us) 1 [mlüeide nu) 1 lW~ga~.on (millei 1 p n M ( M l i e r de m3) /

Débit moyen d'awil et d'aoüi : debit moyen mensuel mesuré à la siaiion de Pont de Pieire

Volume total disponible : somme du débii éîoulé dans la Trégonce (pour lm lon') et des volumes prkkvés

Vdume disponible patr îinigatlon :volume total disponible - le débit réseivé (5 Us à Pont de Pierre s i 1 WaJo m3

Tabl. 3 - Tableau de calcul des voltmes disponibies dans la Trégonce au mois d'août.


La figure 8 situe l'année 2000 par rapport aux années précédentes et permet d'évaluer le volume disponible à 0,5 h4m3 au mois d'août.

b) Approche no 2- Utilisation du logiciel d'analyse du signal TEMPO

La méthode utilisée est une méthode statistique qui, à partir des clironiques de pluie et de débit connues, va simuler, en deux étapes, les débits probables de la rivière entre la fin avril et le mois d'août.

L'étape 1 consiste à déterminer la fonction de transfert entre la pluie et le débit clu cours d'eau.

L'étape 2 consiste à simuler une clironique de pluie et d'en déduire les débits de la rivière qui en résultent.

Il est ainsi possible, par simulations statistiques, d'évaluer les débits moyens de la Trégonce et d'en ressortir par conséquent les volumes disponibles pour l'irrigation.

Le générateur de pluie fonctionne de la facon suivante :

-une séquence de pluie observée est analysée de manière à estimer ses propriétés statistiques, c'est-à-dire la fonction d'autocorrélation (probabilité d'occurrcnce d'une pluie aux jours j + 1, j + 2, ... sacliant qu'il pleut au jour j) et la saisonnalité. Ce dernier critère est particulièrement important lorsqu'il s'agit d'une pluie efficace ;

- le générateur étant calé au moyen des fonctions caractéristiques, il est ensuite possible de générer un grand nombre d'événements présentant toutes celles de la plriie observée. Ce générateur permet de produire, en particulier, des événements exceptionnels (années sèches ou Iiumides), pourvu que le nombre de réalisations (nombre d'années simulées) soit suffisant.

La réponse impulsionnelle (ou fonction de transfert) du débit à une pluie efficace étant de même établie à partir d'une clironique de débit observée, il est alors possible de générer un débit à partir du générateur de pluie (une opération de eonvolution est opérée sur la pluie efficace produite par le générateur).

Le calcul d'un grand nombre de réalisations pluieldébit (un millier), autorise alors l'analyse statistique des débits simulés en représentant les débits moyens mensuels sous la forme d'un Iiistogramme (probabilité d'occurrence d'un débit moyen mensuel dont la valeur est comprise entre les 2 bornes fixées par une classe particulière de l'histogramme). On peut ainsi déduire, pour chaque mois à venir, un débit probable qui peut être la médiane des débits simulés (la médkane est telle que la probabilité d'observer un débit qui lui est supérieur est de 50 %, et la probabilité d'observer un débit qui lui est inférieur ou égal est de 50 % également). Cette analyse statistique permet également d'estimer la dispersion des résultats (écart - type des débits), ce qui précise la fiabilité des prédictions.

Débit moyen mensuel de la Trégonce en avril à Pont-de-Pierre (Ils)

900

800

700 -

i; E $ 600 - z .- - - .- E 500 - - a - 0

400 :: .- u

300 - x -

200 -

100 -

Fig. 8 - Volume disponible au mois d'août, pour l'irrigation, en fonction du débit moyen de la Trégonce en avril h la station de Pont-de-Pierre.

-

-- V o l u m e disponible calculé --

#

OVolume réellement prélevé

--

Débit avril 2000 --

0 7 L , L , , , , , , , , , , , , , , , ,

Situation hydrologique dans le bassin versant de ta Trégonce fin juin 2000

La figure 9 donne les volumes disponibles pour l'irrigation, déduction faite du débit réservé de 5 Ils à Pont-de-Pierre, avec une probabilité de réalisation à 50 %, mois par mois, entre mai et août. Cette approche statistique indique des volumes disponibles pour l'irrigation qui s'élèvent à 0,4 ~ m ~ .

Ce résultat est inférieur à celui qui est annoncé par l'utilisation de la méthode no 1 basée sur les corrélations entre les débits observés en avril et les débits écoulés en août.

Volume total disponible (Trégonce + prélèvements ~ m ~ / m o i s pour 100 km2)

mai juin juillet août

Fig. 9 - Prévisions des débits de la Trégonce (ensemble dtr bassin) entre mai et aoîrt.


Conclusion

Sur le plan des disponibilités en eau souterraine, la situation de la vallée de la Trégonce en avril 2000 est la plus favorable depuis 1992, année où ont commencé les suivis réguliers des niveaux de la nappe, des débits du cours d'eau et des prélèvements pour l'irrigation.

Les études qui ont été réalisées depuis 1992 ont permis la mise au point de méthodes de prévision des volumes disponibles pour l'irrigation à paitir des situations hydrologiques connues à fin janvier et à fin avril.

Cette année 2000 aura été très fortement influencée par les précipitations de décembre 1999 (137 mm), puis des fortes pluies du mois d'avril (1 13 mm).

Les volumes disponibles pour l'irrigation au mois d'août au cours de ces 8 dernières années (1992 à 1999) ont été compris entre 300 et 500 000 m3. Cette année 2000, les volumes disponibles vont atteindre, voire dépasser ce maximum de 500 000 m3 au mois d'août. Ces estimations tiennent compte d'un débit réservé dans la rivière égal à 5 11s à Pont-de-Pierre.

JI est extrêmement difficile de réaliser des prévisions fiables avant le mois d'avril car, comme on a eu l'occasion de le voir sur les courbes piézométriques, la réserve du réservoir est très faible et l'effet des pluies du printemps ont un impact très fort sur le niveau de la ressource d'été.

BRGM SERVICE DES ACTIONS RÉGIONALES Service Géologique Régional Centre

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