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UNIVERSITE D’ANTANANANARIVO FACULTE DES SCIENCES DOMAINES : SCIENCES ET TECHNOLOGIES MENTION : CHIMIE PARCOURS : INGENIERIE EN SCIENCES ET TECHNIQUES DE L’EAU MÉMOIRE en vue de l’obtention du diplôme de MASTER II D’INGENIERIE EN SCIENCES ET TECHNIQUES DE L’EAU « ESSAI DE TRAITEMENT DES EAUX USÉES PAR LA BIOMASSE LIGNOCELLULOGIQUE : COQUE D’ARACHIDE. CAS DES EAUX DU LAC ANOSY » Présenté le 22 février 2019 par JAOHERY Sandratrarinelina Nelly Devant la commission d’examen composée du : Président du Jury : Monsieur Mihasina RABESIAKA, Professeur à la Faculté des Sciences de l’Université d’Antananarivo. Rapporteur : Monsieur Rado RASOLOMAMPIANINA, Directeur de Recherche Associés au Centre National de Recherches sur l’Environnement. Examinateur : Monsieur Bruno RAZANAMPARANY, Professeur à la Faculté des Sciences de l’Université d’Antananarivo.

« ESSAI DE TRAITEMENT DES EAUX USÉES PAR LA BIOMASSE …biblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/JaoherySandratrerinelinaN_CHIMIE… · présentes dans un liquide ou gaz se fixent sur les

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  • UNIVERSITE D’ANTANANANARIVO

    FACULTE DES SCIENCES

    DOMAINES : SCIENCES ET TECHNOLOGIES

    MENTION : CHIMIE

    PARCOURS : INGENIERIE EN SCIENCES ET TECHNIQUES DE L’EAU

    MÉMOIRE

    en vue de l’obtention du diplôme de

    MASTER II

    D’INGENIERIE EN SCIENCES ET TECHNIQUES DE L’EAU

    « ESSAI DE TRAITEMENT DES EAUX USÉES PAR LA BIOMASSE

    LIGNOCELLULOGIQUE : COQUE D’ARACHIDE.

    CAS DES EAUX DU LAC ANOSY »

    Présenté le 22 février 2019 par

    JAOHERY Sandratrarinelina Nelly

    Devant la commission d’examen composée du :

    Président du Jury : Monsieur Mihasina RABESIAKA, Professeur à la Faculté des

    Sciences de l’Université d’Antananarivo.

    Rapporteur : Monsieur Rado RASOLOMAMPIANINA, Directeur de

    Recherche Associés au Centre National de Recherches sur

    l’Environnement.

    Examinateur : Monsieur Bruno RAZANAMPARANY, Professeur à la Faculté

    des Sciences de l’Université d’Antananarivo.

  • REMERCIEMENTS

    Au tout début de cet ouvrage, je tiens à remercier Dieu tout puissant de m’avoir donné la force

    et la santé pour la réalisation de mon étude.

    Par la suite, j’exprime ma profonde reconnaissance :

    A Monsieur Mihasina RABESIAKA, Professeur à l’université d’Antananarivo, Domaine

    Sciences et Technologies, de l’honneur qu’il me fait d’avoir accepté de présider le jury de ce

    mémoire ;

    A Monsieur Rado RASOLOMAMPIANINA, Directeur de Recherches Associés au Centre

    National de Recherches sur l’Environnement, et Chef du Laboratoire de Microbiologie de

    l’Environnement (LME), rapporteur de ce mémoire, qui bien voulu m’encadrer et consacrer

    son précieux temps pour mon suivi ;

    A Monsieur Bruno RAZANAMPARANY, Professeur à l’université d’Antananarivo,

    Domaine Sciences et Technologies, d’avoir accepté de se joindre à ce jury comme examinateur.

    Mes remerciements s’adressent également :

    A la Direction des Ressources Humaines au sein de Direction de l’Exploitation des eaux, de

    m’avoir accepté mon demande de stage ; et aux équipes du laboratoire JIRAMA Mandroseza

    où j’ai également bénéficié d’un appui considérable pendant mon stage ;

    A Monsieur RAJAONERA Tefy Manantsoa et à Monsieur ALFA MANANIRINA

    Harinaivo Donat, chercheurs en science du sol au sein du laboratoire PHRD FOFIFA

    Ampandrianomby, qui n’ont pas hésité à m’aider et à m’encourager pendant mon stage.

    Je tiens à exprimer mon vif remerciement à tous les enseignants de la formation ISTE qui m’ont

    fait bénéficier de leurs connaissances et expériences depuis la première année jusqu’au terme

    de mes études, ainsi, les personnels administratifs dans le domaine sciences et technologies à

    l’Université d’Antananarivo.

  • Je voudrais également remercier mes parents qui ont sacrifié leurs ressources pour me fournir

    soutiens matériel, financier et moral.

    De même, j’aimerais remercier tous les membres de ma famille qui ont contribué, de près ou

    de loin, à la réalisation de ce mémoire.

    Une pensée également à mes amis et collègues, ainsi que tous ceux qui m’ont aidée directement

    ou indirectement dans ce travail.

  • Table des matières

    TABLE DES MATIERES

    GLOSSAIRE.............................................................................................................................. i

    LISTE DES ABREVIATIONS ............................................................................................... ii

    LISTE DES TABLEAUX ....................................................................................................... iii

    LISTE DES FIGURES............................................................................................................ iv

    INTRODUCTION .................................................................................................................... 1

    PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

    I. GÉNÉRALITÉ SUR LES EAUX USÉES ................................................................... 3

    I.1. Définition ............................................................................................................. 3

    I.2. Origines ................................................................................................................ 3

    I.3. Composition des eaux usées ................................................................................. 4

    I.4. Indicateurs de la pollution des eaux ..................................................................... 5

    I.5. Impacts de la pollution des eaux .......................................................................... 9

    II. TRAITEMENT DES EAUX USÉES ........................................................................ 10

    II.1. Traitement physico-chimique ............................................................................. 10

    II.2. Adsorption .......................................................................................................... 11

    II.3. Réutilisation des eaux usées ............................................................................... 12

    III. GÉNÉRALITÉS SUR LE CHARBON ACTIF ......................................................... 13

    III.1. Définition .................................................................................................... 13

    III.2. Applications ................................................................................................ 13

    III.3. Préparation du charbon actif ....................................................................... 14

    III.4. Préparation du charbon actif à partir de la biomasse végétale .................... 15

    III.5. Principe d’élimination des adsorbants par le charbon actif ........................ 16

    III.6. Caractéristiques du charbon actif ................................................................ 17

    III.7. Influence sur les caractéristiques du charbon actif ..................................... 18

    III.8. Réactivation et régénération ....................................................................... 19

  • DEUXIEME PARTIE : MATERIELS ET METHODES

    I. MATÉRIELS ............................................................................................................. 20

    I.1. Matériel biologiques d’étude .............................................................................. 20

    I.2. Matériels utilisés pour la fabrication du charbon actif et l’essai du traitement .. 21

    II. MÉTHODES .............................................................................................................. 22

    II.1. Préparation du charbon actif .............................................................................. 22

    II.2. Analyse des eaux ................................................................................................ 26

    II.3. Essai de traitement ............................................................................................. 31

    TROISIEME PARTIE : RESULTATS

    I. RENDEMENT SUR LA FABRICATION DU CHARBON ACTIF ........................ 32

    I.1. Caractéristique de la coque d’arachide ............................................................... 32

    I.2. Caractéristique du charbon actif fini .................................................................. 33

    II. QUALITES PHYSICO-CHIMIQUES DE L’EAU ................................................... 35

    II.1.Caractéristiques des eaux avant traitement ......................................................... 35

    II.2. Résultats d’analyse des eaux après traitement ........................................................... 36

    II.2.1. Essai de traitement par CA 1 ...................................................................... 37

    II.2.2. Essai de traitement par CA2 ....................................................................... 38

    III. QUALITES MICROBIOLOGIQUES DE L’EAU .................................................... 40

    DISCUSSION ...................................................................................................................... 43

    CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES ...................................................... 48

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ......................................................................... 50

    REFERENCES SITOGRAPHIQUES .............................................................................. 56

    ANNEXES .............................................................................................................................. xiv

  • Glossaire

    i

    GLOSSAIRE

    Adsorption : c’est un phénomène surfacique dans lequel les atomes, les ions et les molécules

    présentes dans un liquide ou gaz se fixent sur les surfaces solides des adsorbants.

    Biomasse lignocellulogique : la biomasse lignocellulogique représente une biomasse d’origine

    végétale constituée essentiellement de cellulose, hémicellulose et lignine.

    Biomasse : c’est la totalité de masse des organismes vivants dans l’environnement. Ces

    organismes vivants sont issus des matières organiques d’origines animales ou végétales qui

    peuvent transformer ou produire des ressources renouvelables.

    Charbon actif : c’est l’ensemble des matériaux poreux ayant la capacité de retenir certains

    ions, atomes ou molécules sur leur surface. Il est obtenu à partir de la carbonisation des matières

    minérales ou végétales.

    Eaux usées : ce sont des eaux issues des activités humaines que ce soit domestique, industrielle

    et agricole en modifiant la qualité naturelle des eaux.

    Effluents : c’est l’ensemble des eaux usées urbaines constituées par les eaux usées

    domestiques, eaux issues de station d’épuration et des rejets industriels.

    Imprégnation : c’est l’action de la mise en pénétration des acides vers la surface du solide.

    Microorganismes : ce sont des organismes microscopiques vivants et invisibles à l’œil nus,

    présents naturellement dans l’eau mais aussi susceptibles d’être engendrés par des activités

    anthropiques.

    Pyrolyse : c’est la décomposition organique à forte température qui permet d’obtenir d’autres

    matières.

    Réutilisation des eaux : c’est la récupération des eaux usées qui a pour but de les utiliser à

    nouveau après plusieurs traitements.

  • Liste des abréviations

    ii

    LISTE DES ABREVIATIONS

    ASR : Anaérobie Sulfito Réducteur

    CNRE : Centre National de Recherches sur l’Environnement

    DBO5 : Demande Biologique en Oxygène

    DCO : Demande Chimique en Oxygène

    DMS : degrés, minutes, secondes

    FOFIFA: Foibem-pirenena momba ny Fikarohana ampiharina amin’ny Fampandrosoana ny

    eny Ambanivohitra

    IHS: Information Handling Services

    JIRAMA: Jiro sy Rano Malagasy

    MES : Matière en suspension

    NTU: Nephelometric Turbidity Unity

    ODD : Objectif du développement durable

    OMS : Organisation Mondiale de la Santé

    ONU : Organisation des Nations Unies

    pH : Potentiel hydrogène

    PHRD : Professional Human Ressource Development

    SDF : Sans Domicile Fixe

    UNEP : United Nations Environment Programme

  • Liste des tableaux

    iii

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau 1 : Origines de phosphore ............................................................................................. 7

    Tableau 2 : Différence entre le phénomène physisorption et chimisorption ........................... 12

    Tableau 3 : Taux d’application du charbon actif mondial ...................................................... 14

    Tableau 4 : Dimensionnement des pores du charbon actif ...................................................... 18

    Tableau 5: Différence entre les deux expériences pendant l’imprégnation ............................ 25

    Tableau 6 : Différence entre les deux expériences pendant la pyrolyse .................................. 26

    Tableau 7 : Résultats des deux charbons actifs finis ................................................................ 33

    Tableau 8 : Résultats des paramètres physico-chimiques avant traitement ............................. 35

    Tableau 9 : Résultats des paramètres physico-chimiques après traitement par le CA1 ........... 37

    Tableau 10 : Résultats des paramètres physico-chimiques après traitement par le CA2 ........ 38

    Tableau 11 : Résultats des dénombrements des bactéries avant traitement ........................... 40

    Tableau 12 : Résultats des dénombrements de l’ASR avant et après l’essai de traitement par

    CA2 .......................................................................................................................................... 42

  • Liste des figures

    iv

    LISTE DES FIGURES

    Figure 1 : Phase de fixation des polluants sur l’adsorbant . ..................................................... 16

    Figure 2: Situation géographique du lac Anosy ...................................................................... 20

    Figure 3 : Coques d’arachides broyées ................................................................................... 24

    Figure 4 : Caractéristiques des coques d’arachides .................................................................. 32

    Figure 5 : Aspect du charbon actif finis CA1 et CA2 ............................................................. 34

    Figure 6 : Aspect de l’eau après traitement par CA1 .............................................................. 38

    Figure 7 : Aspect de l’eau avant et après traitement par CA2 ................................................. 39

    Figure 8 : Résultats de dénombrement des Coliformes fécaux avant et après traitement ........ 40

    Figure 9: Résultats de dénombrement des streptocoques avant et après traitement ................ 41

    Figure 10 : Résultats de dénombrement des Escherichia coli avant et après traitement .......... 41

  • Introduction

    INTRODUCTION

  • Introduction

    1

    INTRODUCTION

    L’eau est le cœur du développement durable. Elle est une ressource très rare dont la présence

    doit être conservée afin d’assurer la vie des êtres vivants à l’avenir. Elle garantit le bien-être

    social des populations humaines et son utilisation ne peut pas limité. Et sa préservation est

    plutôt primordiale dans chaque pays du monde. Selon l’article du Programme des Nations Unies

    pour l’Environnement ; 1,2 milliard de personnes souffrent la pénurie d’eau et atteindra 3

    milliards d’ici 2025 si la situation s’aggrave (Guterres, 2016).

    Aussi, d’après le rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en

    eau, 56% des eaux (2 212 km2 par an) sont libérées dans l’environnement en tant qu’effluents

    municipaux et industriels ainsi qu’en tant qu’eaux de drainage agricole. Par la suite, 80% de

    ces eaux ne font pas l’objet de traitement avant leur rejet (Riccardo, 2017). Pourtant, la pollution

    causée par le rejet contribue aux dégradations qualitatives et quantitatives des eaux de surfaces

    et des eaux souterraines. Et la conséquence sur la disponibilité de l’eau par rapport à

    l’augmentation de la population aussi ne cesse de s’aggraver quant à elle n’est pas bien gérée.

    La considération des eaux usées et leur mise en valeur constituent alors la solution idéale pour

    éviter l’insuffisance d’eau.

    Des avantages ont été trouvés sur le plan environnemental, économique et surtout social pour

    la bonne gestion des eaux usées. C’est pour cet avantage que l’ODD a pour défi d’augmenter

    le taux d’assainissement des eaux usées d’ici 2030. Cet assainissement est très active pour les

    pays développés et atteignent 70% pour le traitement des eaux usées. En revanche, les pays à

    faible revenu n’ont jusqu’ici mis en place que 8% des assainissements (Chauvot, 2017). À

    l’instar de Madagascar, l’assainissement des eaux usées est une technique encore mal connue

    tandis que l’adduction en eau potable est déjà très développée. Autant dire que le traitement

    des eaux usées n’est pas prioritaire pour notre pays en raison des conditions économiques.

    Toutefois, la croissance démographique considérable sur la seule ville d’Antananarivo est

    parmi les facteurs de la problématique de l’eau. Cette forte hausse implique d'énormes quantités

    des eaux domestiques et industrielles tout en entraînant l’augmentation du rejet.

    Par ailleurs, l’agriculture est la principale source de revenu de la population rurale qui constitue

    80% de la population malagasy (MESupReS, 2018). Pour prendre exemple sur la filière

    d’arachide, la culture de cette matière première est omniprésente dans tout Madagascar, comme

    sa production dans la région Menabe est estimée plus de 15 000 tonnes par an (Anastase,

    2016) et les producteurs dans l’Ouest, le Sud-Est et le Nord-Est de la Grande-Ile produisent 10

  • Introduction

    2

    à 40% des arachides (FAO, 2011). Il faut savoir que ces végétaux entraînent des résidus après

    leur utilisation, mais le taux de ces déchets n’est pas encore connu dans notre pays. Au Sénégal,

    la culture d’arachide exploitée sur les terrains agricoles génère 175.000 tonnes de coques par

    an, des résidus qui pourraient, après transformation, donner jusqu’à environ 175 000 tonnes de

    bio-carburant (Petithan, 2011). Malheureusement, la valorisation et l’exploitation des déchets

    agricoles de cette culture sont moins connues auprès de la population malagasy, qui a tendance

    à les disperser encore dans la nature. Néanmoins, pour le moment, aucune étude scientifique ne

    s’est concentrée sur la menace de ces déchets sur la santé humaine ni sur l’environnement.

    Dans ce présent travail, le traitement des eaux usées par le charbon actif est la technique à

    utiliser. C’est un procédé les plus utilisés et en Etats Unis, le traitement de l’eau entant que

    potable ayant un taux le plus élevé qui était de 24%, des effluents industriels en 21% et des

    eaux souterraines en 4% (Tadjla, 2011). Des nombreux travaux pour la fabrication des charbons

    actifs ont été réalisés, qui est issus des déchets agricoles tels que les coques d’arachides, bois et

    coque de jatropha (Gueye, 2015), noix de coco (Voahanginirina, 2016), et balle de riz

    (Rakotondramiary, 2015). Les coques d’arachides sont des biomasses existant à Madagascar,

    et qui sont des résidus agricoles permettant de produire un charbon actif avec un simple procédé.

    La réduction de la teneur des polluants dans les rejets d’eau et la valorisation des déchets

    agricoles en préservant l’environnement et la santé humaine sont des objectifs de l’étude. Ce

    travail a été conçu pour optimiser les techniques de fabrication du charbon actif à partir d’une

    biomasse végétale, en considérant la température et la vitesse de chauffe. Puis, l’étude de leur

    faisabilité entant que traitement physico-chimiques et bactériologiques des eaux usées urbaines

    sera les paramètres à considérer. Les études ont été réalisés aux laboratoires FOFIFA

    Ampandrinomby et JIRAMA Mandroseza.

    De ce fait, ce travail est reparti en trois grandes parties, à savoir la synthèse bibliographique qui

    sera consacrée à la généralité des eaux usées et charbon actif, les matériels et méthodes suivis

    de l’explication de tous les procédures expérimentales, et enfin les résultats suivis de discussion,

    conclusion et perspectives.

  • Synthèse bibliographique

    SYNTHESE

    BIBLIOGRAPHIQUE

  • Synthèse bibliographique

    3

    I. GÉNÉRALITÉ SUR LES EAUX USÉES

    I.1. Définition

    Les eaux usées se définissent comme toute modification inévitable des caractéristiques

    physiques, chimiques et biologiques des eaux à l’état naturel (Rejsek, 2002). Elles proviennent

    généralement de l’activité anthropique de façon directe ou indirecte. C’est-à-dire, qu'après

    l’usage qu’en font les hommes, les eaux subissent une détérioration. Ces modifications peuvent

    être caractérisées par la température, la pression et les transports des eaux usées (égouts, canaux,

    ruissèlement). Ces eaux contiennent alors diverses pollutions solubles ou non (Inès, 2012).

    I.2. Origines

    Les eaux résiduaires urbaines sont constituées en deux catégories. Ce sont les eaux usées

    d’origine domestiques, industrielles et agricoles qui sont plus vastes et entrainent chacune de

    mauvaises conséquences sur la qualité des eaux, ainsi que les eaux pluviales (Baumont et al.,

    2004).

    1.2.1. Eaux usées domestiques

    Ce sont des eaux provenant des différents usages domestiques. Elles dérivent généralement de

    l’usage ménager tel que l’eau de cuisines, de lavages, de toilettes, de douches et de nettoyages.

    Ces rejets contiennent des matières organiques tels les protides, glucides et lipides ; des

    détergents venant de lavage des aliments et des eaux de blanchisseries. Ainsi que des matières

    azotées, produits phosphorés et microorganismes provenant régulièrement des vannes, des

    toilettes et des salles de bain. Ces produits ménagers sont les sources des germes pathogènes

    dans les eaux usées (Merotto, 2017).

    1.2.2. Eaux usées industrielles

    Elles proviennent des effluents industriels qui ne font pas de traitement avant leurs rejets. Le

    type de polluant que contient les industries définissent les caractéristiques des eaux. Les eaux

    issues des industries productrices d’engrais, des carrières et les électrolyses contiennent des

    matières minérales. Les matières organiques proviennent des industries agroalimentaires et les

    papeteries. Des polluants toxiques sont rejetés par des industries nucléaires et par des déchets

    radioactifs. Ainsi, les raffineries de pétrole et les produits pharmaceutiques donnent des

    polluants hydrocarbonés. Les rejets industriels peuvent contenir aussi des matières azotés et

  • Synthèse bibliographique

    4

    phosphorés, et ont des caractéristiques plus spécifiques, c’est pour ça qu’elles sont difficiles à

    traiter (SEn, 2017).

    1.2.3. Eaux usées agricoles (Lyes, 2014)

    Les eaux usées agricoles proviennent des pollutions issues de l’agriculture quant à elles utilisent

    des fertilisants, des engrais minéraux commerciaux, des engrais biologiques et chimiques ainsi

    que les phytosanitaires, y compris les insecticides, les herbicides et les fongicides. Ces produits,

    par le phénomène de ruissèlement et infiltration polluent les cours d’eaux ou ruisseaux, les

    fleuves ainsi que les eaux de sources. Les composés dérivés de l’azote comme l’ammonium, le

    nitrate, le nitrite et le phosphore constituent la principale pollution des eaux entraînant un

    impact sur le cycle de vie de l’eau dès le cours d’eau jusqu’à l’océan, sur la vie des faunes et

    des flores et surtout sur l’environnement (dégradation du sol, perte de cycle de l’eau et sur

    réchauffement climatique).

    1.2.4. Eaux pluviales

    Ces eaux sont constituées par les précipitations atmosphériques quel que soit collectées par les

    toits, les précipitations directes qui sont pollués par l’atmosphère au contact de l’air (fumée

    industrielles). Ou par les eaux de ruissèlement qui sont des eaux écoulées vers la surface

    terrestre imperméable en portant toutes les impuretés des chaussées de villes (routes, parkings,

    trottoirs). Ce dernier contient alors des ordures, traces de carburant, métaux, huiles et déchets

    liquides ou solides (Jallé, 2013).

    I.3. Composition des eaux usées

    Les eaux usées renferment des polluants variables selon leurs origines. Ces compositions se

    présentent sous forme des solides dissouts ou non, qui peuvent nuire les caractéristiques

    physiques, chimiques et même microbiologiques. Ils peuvent classer en quatre catégories selon

    le type des polluants.

    1.3.1. Pollution organique

    Ces composés constituent la majorité des pollutions dans les eaux usées urbaines. Elles sont

    issues généralement dans les eaux usées domestiques, des agroalimentaires et des rejets

    industriels. Les phénols, les hydrocarbures, les colorants, les détergents et les pesticides sont

    classés parmi des pollutions organiques. Elles sont très dangereux et peuvent porter des

  • Synthèse bibliographique

    5

    maladies comme le cancer et aussi entrainent la diminution des oxygènes dans l’eau, donc des

    effets néfastes sur la survie de la faune (Raoul, 2007).

    1.3.2. Pollution minérale

    Les pollutions minérales sont constituées des métaux lourds qui proviennent dans les industries

    métalliques, des produits de l’hôpital tels les mercures. Et des sels à fortes concentrations

    (Mayet, 1994).

    1.3.3. Pollution microbienne

    Des diverses agents pathogènes peuvent contaminer les eaux de surfaces et souterraines, à

    savoir les bactéries, les helminthes, les protozoaires et les virus. La présence de ces germes est

    un risque non négligeable pour la santé d’autant plus que les eaux utilisées pour l’irrigation ne

    sont pas traitées (Loudet, 1987).

    1.3.4. Pollution toxique

    Les eaux usées peuvent rencontrer des pollutions toxiques qui sont très difficiles à détecter. Ces

    pollutions parviennent par des rejets industriels, des eaux de ruissèlement, des eaux de pluies

    par les polluants atmosphériques, des lixiviations provenant de sols pollués, des agricultures

    par les pesticides et des sous-produits de désinfection. Mais ses concentrations sont faibles

    pour les eaux usées domestiques (Ranawaka, 2001).

    I.4. Indicateurs de la pollution des eaux

    Les indicateurs de la pollution des eaux regroupent les paramètres physico-chimiques,

    biologiques et bactériologiques.

    1.4.1. Couleur et odeur

    À l’état naturel, l’eau est incolore et inodore. Les eaux usées urbaines ont des colorations grises,

    mais les rejets industriels peuvent donner d'autres couleurs selon leur type. Des divers gaz

    peuvent donner des odeurs en raison de la décomposition et de la fermentation des matières

    organiques (Wurtz, 1957).

  • Synthèse bibliographique

    6

    1.4.2. Température

    La température est un facteur écologique qui joue un rôle important sur l’accélération des

    réactions chimiques et la réduction de la solubilité des gaz. Son augmentation a un risque sur la

    vie aquatique par le procédé de la pollution thermique (Tahirim, 2010). Elle est donc considérée

    comme un indicateur à part entière de la pollution des eaux. Son action se manifeste

    généralement par le rejet industrielles comme les eaux de refroidissement et des centrales

    électriques nucléaires (Dominique, 2012).

    1.4.3. Potentiel hydrogène (pH)

    Le pH indique l’acidité, l’alcalinité ou la basicité d’une eau. À l’état naturel, l’eau a un pH

    neutre (pH=7), mais cette valeur peut être modifiée par les terrains que les eaux traversent.

    Selon l’OMS, la valeur du pH inférieur à 5, et supérieur à 8,5 peut altérer la croissance des

    microorganismes présents dans l’eau (Belghyti, 2009).

    1.4.4. Turbidité

    La présence des matières en suspension et des matières colloïdales donne l’aspect trouble de

    l’eau. Ces matières proviennent en général des rejets industriels. La turbidité est fonction des

    matières en suspensions (Hannouche et al., 2011).

    1.4.5. Conductivité

    La conductivité de l’eau est la mesure de la capacité à conduire le courant électrique. Il permet

    d'estimer l’évolution de la minéralisation de l’eau. Il est donc un indicateur de la présence des

    sels dissouts comme les chlorures, les sulfates, les calciums, les sodiums et les magnésiums. La

    conductivité a une relation avec les minéralisations (Hakmi, 2011). Si elle est comprise entre :

    0 et 100 µS.cm-1, la minéralisation est faible

    200 et 666 µS.cm-1, la minéralisation est moyenne

    666 et 1000 µS.cm-1, la minéralisation est importante

    et 1000 µS.cm-1 et plus, une forte minéralisation.

    1.4.6. Matières en suspensions

    Ce sont des matières insolubles dans l’eau comme les sables, roches, argile et débris des

    végétaux. Ses caractéristiques sont alors en fonction de la nature des terrains traversés, de la

  • Synthèse bibliographique

    7

    saison, de la pluviométrie et de la nature du rejet. Les matières en suspension sont un indicateur

    de la pollution, car elles sont le responsable de la turbidité et de la couleur de l’eau (Amsa,

    2007).

    1.4.7. Chlorures

    Généralement, les chlorures sont présents dans les eaux de mer, mais leur présence dans les

    eaux sont liées à la nature des terrains traversés et des lessivages superficiels pendant la période

    de pluies. Pour les eaux usées urbaines, les chlorures proviennent des industries

    agroalimentaires (saumures), des liquides physiologiques, des engrais utilisés par les

    agriculteurs et des déneigements de route (Degrelle, 2011). La présence des hautes

    concentrations de chlorure dans l’eau donne le gout salé pour les eaux destinées à la

    consommation humaine. La salinité des eaux porte des inconvénients pour la réutilisation des

    eaux usées spécialement en agriculture.

    1.4.8. Phosphores

    Les phosphores se présentent sous forme de phosphore organique, phosphates et poly-

    phosphates dans l’eau. Dans les eaux usées, ils se présentent sous forme d’ions phosphates

    condensés (PO43-) avec des molécules organiques. Ses existences favorisent le développement

    des algues et des planctons aquatiques (UNIFA, 2018). Ses origines sont domestiques,

    industrielles, agricultures et élevages. Ceux qui sont présentés dans le tableau 1.

    TABLEAU 1 : ORIGINES DE PHOSPHORE ((UNIFA, 2018)

    Origines Taux d’apport en % Spécifications Sources

    Domestiques 49 Produits de nettoyages Savon, détergents

    Industrielles 29 Produit chimique Savonnerie, tannerie,

    agroalimentaire, pharmacie

    Agricultures 26,5 Cultures Engrais

    Élevages 17,5 Déjection Urine et défèque

    1.4.9. Matières azotées

    Les matières azotées les plus fréquentés dans les eaux usées peuvent être organiques ou

    minérales. En général, ils se présentent sous forme ammoniacale et d’autres dérivés qui sont à

    faible quantité. Notons que 66% des matières azotées sont parvient des agricultures et 12% à

  • Synthèse bibliographique

    8

    celle de l'industrie (OBV, 2007). Les quatre formes des matières azotées dans les eaux usées

    sont :

    l’azote organique qui se transforme en azote ammoniacal.

    l’azote ammoniacal (NH4) à travers des processus ammonification de la matière

    organique azotés subit une nitratation par action des bactéries nitrifiantes.

    l’azote nitreux (NO2-) qui provient par une réduction des nitrates par dénitrification, et

    se transforme rapidement en nitrate.

    l’azote nitrique (NO3-) provient par nitrification de l’azote ammoniacal, favorise le

    développement des algues et conduit au phénomène d’eutrophisation à haute

    concentration.

    1.4.10. Sulfures

    Les sulfures se trouvent dans les eaux usées sous forme de sulfure d’hydrogène qui se

    transforme rapidement en ion sulfate en contact avec l’eau oxygénée. Les rejets de papèteries

    ou tanneries utilisent beaucoup des sulfures d’hydrogènes.

    1.4.11. Demande Biochimique en Oxygène (DBO5)

    Le DBO5 est la quantité d’oxygène nécessaire aux microorganismes pour oxyder les matières

    organiques biodégradables dans l’eau. Lors de l’oxydation de ces matières, les

    microorganismes consomment le dioxygène. Son processus est présenté dans l’équation 1

    suivante :

    CX HY OZ + O2→ CO2 + H2O EQUATION 1

    En milieu pauvre des nutriments, on trouve la baisse de DBO5.

    1.4.12. Demande Chimique en Oxygène (DCO)

    La DCO est la quantité d’oxygène nécessaire pour oxyder les matières organiques

    biodégradables ou non dans les eaux résiduaires. Pour les eaux usées urbaines, sa valeur est

    normalement doublée de DBO5. Le rapport entre le DBO5 et la DCO permet de connaitre

    l’efficacité du traitement par voie biologique des eaux (Radoux, 1995).

    Si la DCO/DBO5 < 1,66 ; les eaux résiduaires sont susceptibles d'être traitées par voie

    biologique et se fait facilement.

    Si le 1,66 < DCO/DBO5 < 2,5 ; les eaux résiduaires peuvent subir aussi un traitement

    biologique.

  • Synthèse bibliographique

    9

    Si le 2,5 < DCO/DBO5 < 5 ; les eaux résiduaires sont non susceptibles de subir un

    traitement biologique.

    1.4.13. Métaux lourds

    L’existence des métaux lourds comme le mercure, le cadmium, le plomb, l’argent, le cuivre, le

    zinc, le nickel et le chrome peuvent d’origine naturelle, mais le plus souvent, les rejets

    industrielles, pharmaceutiques et hôpitaux sont les sources. Ces métaux lourds portent des

    impacts graves sur les organes de la santé humaine, de l’environnement et surtout sur la chaine

    alimentaire (Measho, 2011).

    1.4.14. Agents pathogènes

    Les agents pathogènes sont habituellement présents dans les eaux usées. Elles sont

    principalement des témoins de contaminations fécales. Ce sont les virus qui sont des organismes

    à petite taille. Sa concentration dans les eaux usées urbaines est estimée entre 103 et 104

    particules par litre ; les bactéries qui sont principalement des témoins de contaminations fécales.

    Ils proviennent des bactéries de cycles d’azote, de soufre, de cycle de carbone et du fer. Leurs

    tailles comprises entre 0,1 et 10 µm. Les plus fréquemment rencontrés dans les eaux usées

    urbaines sont les Coliformes totaux et fécaux, ainsi que les streptocoques fécaux avec un taux

    compris entre 106 et 107 colonies pour 100 ml d’eau (Asano, 1998).

    I.5. Impacts de la pollution des eaux

    1.5.1. Impact environnementale et économique

    En matière d’écologie, la pollution amenée par les eaux usées dont les microorganismes,

    peuvent entraîner des problèmes sur les milieux récepteurs y compris le sol, les rivières, les

    eaux souterraines et les océans. Elle est donc la source de la dégradation des pertes de cycle de

    l’eau, du réchauffement climatique, de l’eutrophisation, de la perte de vie des écosystèmes

    aquatiques et de la chaine alimentaire des êtres vivants. Ceux-ci peuvent entrainer la perte

    économique d’un pays comme l’appauvrissement des animaux aquatiques, perte du site

    touristique par la mauvaise qualité de l'eau et perte de l’esthétique originelle du lac (Feudjeu,

    2012).

  • Synthèse bibliographique

    10

    1.5.2. Impact sanitaire

    Sur le plan sanitaire, les risques microbiologiques sont susceptibles d’entrainer des maladies

    graves pour les êtres vivants surtout pour les populations riveraines. Les impacts de la pollution

    des eaux sont les troubles respiratoires, digestifs et nerveux. Les effets reprotoxiques dont la

    population ne les connaisse pas comme la stérilité, malformation et trouble de la reproduction,

    et aussi la source des maladies cancérogènes. Les contaminations se transmirent par voie

    digestif (boire, manger et fumer), oculaire (projection dans les yeux), respiratoire comme

    aspiration des aérosols créés au cours des manipulations ou de poussières, et aussi par voie

    transcutanée par la lésion et piqûre (CUSST, 2009). Des helminthiases et des maladies

    diarrhéiques chez les enfants et les adultes, qui sont transmise par l’utilisation des eaux usées

    brutes employés pour les agricultures (OMS, 2012).

    II. TRAITEMENT DES EAUX USÉES

    Avant de réutiliser les eaux usées, celles-ci doivent subir un traitement afin qu’elles ne causent

    pas une autre contamination vers une autre destination. Le traitement des eaux usées consiste à

    éliminer ou à réduire les matières polluantes en utilisant les différents processus. Le choix de

    ces processus varie toutefois selon les objectifs pour lesquels l’on veut réutiliser les eaux. Ainsi,

    chaque pays élabore la loi sur la norme concernant l’eau destinée à la consommation humaine,

    à l’agriculture et au rejet convenable à sa situation. Dans ce dernier cas, des différences entre

    la norme du rejet international et la norme malagasy ont été trouvées (présentées dans l’annexe

    1), lesquels peuvent s’expliquer par l’insuffisance ou l’inexistence des stations de traitement

    destinées aux rejets domestiques.

    II.1. Traitement physico-chimique

    Au niveau mondial, la grande majorité des eaux usées est rejetée directement dans la nature

    sans traitement (Riccardo, 2017). Seulement, certains pays développés ont mis en place des

    investissements spéciaux pour l’assainissement et implanté des stations de traitement qui ont

    adopté de nombreux techniques d’épuration d’eaux usées (Chauvot, 2017). Le type du

    traitement physico-chimique est un procédé très classique utilisé par la plupart des pays en voie

    de développement pour l’eau destinée à la consommation humaine. Cette méthode

    distingue quatre étapes (Rozen, 2013).

  • Synthèse bibliographique

    11

    Prétraitement

    Les prétraitements consistent à débarrasser les polluants solides grossiers (déchets, sable et

    graisse) par l’utilisation de dégrillage, dessablage et dégraissage.

    Traitement primaire

    Le traitement primaire élimine les matières minérales et organiques en suspension en utilisant

    la méthode de décantation et coagulation-floculation.

    Traitement secondaire

    Cette partie vise à éliminer les agents polluants biodégradables ainsi que les microorganismes

    pathogènes. Dans ce traitement, l’épuration par voie biologique (anaérobie et aérobie) constitue

    un premier niveau et plus efficace pour la dégradation des matières organiques.

    Traitement tertiaire

    Le traitement tertiaire est le complément des deux traitements auparavant (primaire et

    secondaire). Il regroupe le traitement par voie physique, chimique et biologique. Cette étape

    finale du traitement élimine les substances indésirables selon l’objectif à envisager. Il comprend

    la désinfection par chlore, déphosphoration, dénitrification et désodorisation par charbon actif.

    II.2. Adsorption

    Le non « adsorption » est connu sur la propriété de fixer certaines molécules sur les surfaces

    solides. C’est un phénomène de séparation solide-liquide basée sur les interactions

    thermodynamique et / ou cinétique pour les adsorbant et chimique pour les adsorbats.

    L’approchement des molécules vers la surface est fondé sur les interactions des forces

    électrostatiques, les échanges ioniques, la formation des liaisons hydrogènes et la force de Van

    Der Waals. Ce phénomène s’explique par deux manières dont physisorption et chimisorption

    (Omlin, 2010).

    Physisorption

    C’est l’interaction des forces intermoléculaires entres les molécules d’adsorbant et d’adsorbat

    dont le phénomène physiques est réversible. L’élimination des particules est assurée par la mise

    en jeu de la force de type Van der Waals entre les atomes et les molécules. Ce processus est

    activé à faible température avec des énergies de l’ordre de 10 Kcal.mol -1. Son temps de

  • Synthèse bibliographique

    12

    rétention de la substance adsorbé est court, mais ça dépend de la taille de la surface de

    l’adsorbant.

    Chimisorption

    La formation d’une liaison covalente entre l’adsorbant et l’adsorbat détermine le processus de

    la chimisorption. Ce phénomène se fait chimiquement et irréversible à forte température et à

    énergie comprise entre 2 et 100 Kcal.mol-1. Dans ce cas, le temps de rétention est très long et

    la première couche liée à la surface d’adsorbant retient chimiquement. Tandis que les autres

    couches sont retenues physiquement.

    Ci-après le tableau montrant la différence entre ces deux phénomènes.

    TABLEAU 2 : DIFFERENCE ENTRE LE PHENOMENE PHYSISORPTION ET CHIMISORPTION

    (OMLIN, 2010)

    Phénomène physique Chimique

    Liaisons Van Der Waals Ion covalence

    Énergies Faible Forte

    Réversibilités Réversible Irréversible

    Couches Poly-moléculaire Mono-moléculaire

    Chaleur 50°C 100 à 800°C

    Dans le sens strict, tous les solides peuvent être utilisés comme adsorbants, mais les adsorbants

    ayant de bonnes surfaces spécifiques et des structures poreuses à haute capacité sont les plus

    convaincues et peuvent avoir des bons rendements. Certains paramètres doit être considérer

    avant de choisir les adsorbants qui sont :

    ‒ la haute capacité d’adsorption qui dépend de la surface spécifique et pore

    ‒ le taux d’efficacité estimé par rapport aux éléments adsorbés.

    ‒ facilement régénérable pour réutiliser à nouveau

    ‒ coût faible.

    II.3. Réutilisation des eaux usées

    Les pays développés ont procédé des techniques modernes pour le traitement des eaux usées

    afin de conserver l'environnement sain et pris en compte leurs valorisations. Le taux de

  • Synthèse bibliographique

    13

    traitement des eaux usées urbaines sur la ville européenne est estimé à 91% en 2009-2010

    (Laperche, 2013). Ce taux de traitement signifie l’importance de l’assainissement des eaux

    usées pour en servir une seconde fois, dans le but de garder la pérennité de la ressource en eau

    qui est aujourd’hui surexploitée. Aussi, l’objectif du traitement des résidus des eaux conduit à

    la protection de la santé humaine face aux pollutions. À nos jours, les réemploies des eaux usées

    sont très vastes comme à Mascate (Oman), le taux de réutilisation des eaux usées sont 70%, en

    Israël 60% et en Espagne 10%. (Chauvot, 2017). Voici quelques réutilisations des eaux usées :

    ‒ arrosages des agricultures

    ‒ eaux de jet des toilettes et lessivages

    ‒ activité récréative (jet d’eau, pique-nique)

    ‒ récupération d’énergie et des nutriments comme azote et phosphore (UNESCO, 2016).

    III. GÉNÉRALITÉS SUR LE CHARBON ACTIF

    Dans cette étude, le charbon actif est le choix d’adsorbant le plus intéressant, car il contient des

    surfaces spécifiques très actives, présent des matières premières disponibles dans notre pays et

    ayant des couts faibles par rapport aux autres adsorbants.

    III.1. Définition

    Le charbon actif est une matière carbonée ayant une structure poreuse et une grande surface

    spécifique qui jouent le rôle de fixation et de rétention de certaines molécules par son contact.

    Il est obtenu à partir de charbon d’origine animale et végétale après une condition thermique

    et/ou chimique. Son activation a pour but d’éliminer les substances qui obstruent les pores du

    charbon, ainsi que de créer un nouveau pore (Zarrouki, 1990).

    III.2. Applications

    Le charbon actif est auparavant utilisé seulement pour médicinal. Par évolution, ces utilisations

    sont très vastes. Pour ceux, sa production mondiale atteint 420 000 par an et son utilisation pour

    le traitement de l’eau ayant un taux le plus élevé dans le monde selon l’IHS Markit en 2016

    (Vignes, 2017). Le charbon actif a des capacités d’éliminer des quantités des polluants

    organiques dans les eaux usées. Il adsorbe des matières organiques dissoutes ou non dans l’eau

    (ETE, 2014), des molécules hydrophobes, des métaux lourds (Drissa, 2007), ainsi que quelques

    cations et anions comme phosphates, matières azotées et chlorure (Ouakouak, 2014). Ce dernier

    est très universel car les stations de traitement des eaux potables et les piscines les emploient.

  • Synthèse bibliographique

    14

    Les charbons actifs sont souvent employés pour l’étape finale (tertiaire) des traitements des

    eaux résiduaires et des effluents industriels. Dans ce dernier cas, ils fixent les composés

    organiques dissous et permettent d’éliminer une grande quantité des oxygènes dissouts DCO

    en réduisant les oxydants (Hannouche, 2011). Le tableau 3 récapitule le taux de son application

    au niveau mondiale.

    TABLEAU 3 : TAUX D’APPLICATION DU CHARBON ACTIF MONDIAL (VIGNES, 2017)

    Applications du charbon actif Pourcentage %

    Traitement de l’eau 41

    Purification de l’air 30

    agroalimentaire 14

    Pharmacie, médicine 8

    III.3. Préparation du charbon actif

    Le procédé de fabrication du charbon actif comporte deux étapes dont la carbonisation et

    l’activation.

    III.3.1. Étape de carbonisation

    La carbonisation est l’étape de la dégradation des trois polymères pour les végétaux, dont les

    celluloses, hémicellulose et lignine. Cette étape est une étape thermique à forte température

    (400 à 1000°C) à une atmosphère inerte. Son but est de créer la première porosité d’une matière

    première, c’est-à-dire éliminer les éléments autres que le carbone (Mexent, 2012). Durant cette

    étape, des réactions chimiques ont observé au niveau de la matière première utilisée :

    élimination des hétéroatomes (oxygène et hydrogène)

    création de la porosité

    développement des microstructures.

    III.3.2. Étape d’activation

    L’activation du charbon actif joue un grand rôle sur son adsorbance. Dans cette étape, il y a

    l’augmentation de pouvoir adsorbance et suppression des matières qui obstruent les pores. Il

    existe deux modes d’activation indépendamment.

  • Synthèse bibliographique

    15

    Activation physique.

    Ici, les matières carbonisées maintiennent à une forte température entre 800 et 1000°C en

    présence des gaz (air), des vapeurs d’eau et de CO2. Son but est de développer physiquement

    les pores existants du charbon. La réaction de gazéification se passe pendant cette étape. La

    réaction entre le carbone et la vapeur d’eau est présenté dans les équations 2 et 3, quand les

    vapeurs d’eau et de CO2 sont l’agent activant à utiliser (Meljac, 2005).

    Au début, la réaction entre le carbone et la vapeur d’eau est endothermique (équation 2). Suivie

    d’une réaction de carbone avec le dioxyde de carbone (équation 3).

    C + H2O → CO + H2 EQUATION 2

    C + CO2 → 2CO EQUATION 3

    Autour de la température 800°C, les agents activant éliminent les atomes de carbone sous forme

    de CO et l’eau sous forme gazeuse et donne l’équilibre dans l’équation 4 :

    CO + H2O ⇄ CO2 + H2 EQUATION 4

    Le déroulement de ces réactions dépend de la caractéristique des matières premières (taux de

    cendre et matière volatile), du conditionnement de pyrolyse, de la température et du temps

    d’activation.

    Activation chimique

    L’activation chimique est un procédé qui vise à augmenter le pouvoir adsorbant des matériaux

    en utilisant des produits chimiques comme H2SO4, HCL, H3PO4, chlorure de zinc. Le

    précurseur est ensuite pyrolysé dans une température entre 400 et 800°C sous une atmosphère

    inerte. Notons que le charbon actif commercial est activé par le CO2, O2 et vapeur d’eau ou

    autre gaz sous atmosphère. Il est amené à la température comprise entre 800 et 1100°C pour

    l’activation physique, et H2SO4, H3PO4, HCL et NaOH sont des produits oxydants pour

    l’activation chimique et calcinée à la température entre 300 et 800°C (Zarrouki, 1990).

    III.4. Préparation du charbon actif à partir de la biomasse végétale

    Les biomasses végétales sont composées des celluloses, hémicelluloses et lignines. Ces

    éléments sont capables de porter à haute température. Toutes les biomasses qui supportent à

  • Synthèse bibliographique

    16

    une quantité de chaleur suffisante sous une atmosphère inerte ou gazeuse peuvent subir

    plusieurs réactions thermiques. L’étape initiale de la réaction thermique pendant la pyrolyse est

    la combustion des solides. C’est la réduction des matières solides en cendre. À température bien

    définie, les éléments de la biomasse végétale subissent des compositions thermiques

    respectivement comme suit : à 150°C, il y a la désorption des eaux, perte de la structure des

    eaux dans la cellulose entre 150 et 300°C, la rupture des chaînes et des liaisons C-O et C-C

    entre 240 et 400°C et la formation des couches de type graphitique à partir de 400°C. En

    résumant ces réactions, les hémicelluloses favorisent la première destruction à température 200

    à 260°C, ensuite les celluloses entre 240 et 350°C et finalement la lignine entre 280 et 500°C

    (Ibanez, 2002).

    III.5. Principe d’élimination des adsorbants par le charbon actif

    Le charbon actif est considéré comme un filtre en jouant le rôle d’adsorbant. Par son contact

    avec l’eau, le transfert des polluants vers une phase solide se décompose en quatre phases qui

    sont présentés dans la figure 1.

    FIGURE 1 : PHASE DE FIXATION DES POLLUANTS SUR L’ADSORBANT (MEKHALIF, 2009).

    ‒ Phase 1 : transfert des polluants de la phase liquide vers la surface de l’adsorbant. Ce

    phénomène est très rapide (1).

    ‒ Phase 2 : déplacement de l'eau vers la surface externe du charbon actif (2).

    ‒ Phase 3 : diffusion de l'eau à l'intérieur du charbon qui est un phénomène très lent (3).

    ‒ Phase 4 : adsorption ou fixation des particules dans le site actif (4).

  • Synthèse bibliographique

    17

    III.6. Caractéristiques du charbon actif

    La capacité d’adsorbance du charbon actif dépend des paramètres suivants : formes (poudres,

    granulés, extrudés), surfaces spécifiques et diamètres de pores.

    III.6.1. Forme

    La forme du charbon actif obtenue joue un grand rôle sur son utilisation et son pouvoir

    adsorbant. Il se présente sous trois formes : poudre, graine et extrudé (Mexent, 2012).

    Le charbon actif en poudre a une taille 0,04 à 0,14 mm de diamètre. Généralement, il est utilisé

    comme traitement de flux gazeux et application sur la phase liquide. Le charbon actif en graine

    a une structure irrégulière dont leur taille comprise entre 0,2 à 0,5 mm. Son emploi est dans la

    phase gazeuse et liquide. Et le charbon actif en extrudé a des formes cylindriques de diamètre

    0,8 à 5 mm. Il peut utiliser sur la phase gazeuse à cause de sa faible teneur en poussière

    (Degremont, 2015).

    III.6.2. Surfaces spécifiques

    La surface spécifique est la surface totale par unité de masse du CA accessible par les molécules

    et les atomes (Coulter, 1999). Elle dépend de l’activation et la nature de la matière première

    utilisée. Plus la surface est grande, plus le charbon actif est efficace. Elle est généralement

    comprise entre 100 et 2000 m2.g-1. Et elle est déterminée à partir de l’adsorption isotherme de

    l’azote ou par le test de bleu de méthylène ou indice d’iode. Sa surface spécifique joue un grand

    rôle sur l’utilisation des charbons actifs voire :

    ‒ l’élimination des bactéries et toxiques pour les charbons médicaux ainsi en tant que

    agent oxydant, sa surface spécifique doit être compris entre 1200 et 1500 m2.g-1

    ‒ pour les décolorants, désodorisation, purification industrielle, protection contre les gaz

    ou vapeurs toxiques, ainsi en tant qu’adsorbant, à sa surface120 m2.g-1, son rôle est réussi

    (SAGEP, 2006).

    III.6.3. Pores

    Le dimensionnement de son pore sur sa surface spécifique détermine les matières à éliminer. Il

    peut classer en trois catégories, dont les macropores, mésopores et micropores (Grévillot,

    2001), leurs diamètres et volumes poreux sont présentés dans le tableau 4.

  • Synthèse bibliographique

    18

    TABLEAU 4 : DIMENSIONNEMENT DES PORES DU CHARBON ACTIF (GREVILLOT,2001)

    Taille des pores Diamètres (nm) Volumes poreux (cm3.g-1)

    Macropores Supérieur à 50 0,2 - 0,5

    Mesopores Comprise entre 2 et 50 0, 1 - 0,4

    Micropores Inférieur à 2 0,2 - 0,6

    Son volume poreux est déterminé à partir de l’adsorption de l’azote à 77K et un porosimètre

    au mercure pour les macropores.

    III.7. Influence sur les caractéristiques du charbon actif

    III.7.1. Nature de la biomasse

    La transformation thermochimie des biomasses en charbon actif dépend de la nature et des

    propriétés du précurseur utilisé. Les analyses immédiates (cendre, humidité, composés solubles

    et matières volatiles), les analyses élémentaires (hydrogène, oxygène, azote et carbone) et les

    analyses de constituants (hémicellulose, cellulose et lignine) sont des paramètres à considérer.

    L’obtention du bon rendement est celle qui a un pourcentage élevé du carbone et carbone fixe,

    ainsi qu’un faible taux de matières minérales (Evariste, 2010).

    III.7.2. Nature de l’agent d’activation

    De nombreuses études ont montré que les charbons actifs ayant de bonnes structures poreuses

    et de grandes surfaces spécifiques sont obtenus à partir de biomasses végétales imprégnées par

    l’acide phosphorique (H3PO4). Cet agent activant permet d'avoir un charbon actif plus adsorbant

    car il joue un rôle de catalyseur qui entraine les ruptures des liaisons des biopolymères (Blin,

    2009 ). Ainsi, il permet le dégagement des matières volatiles à une température de 400 à 500°C

    (Rakotondramiary, 2015).

    III.7.3. Température de pyrolyse

    La température est le responsable de la dégradation thermique complète d’un précurseur. Elle

    favorise le développement de la porosité du charbon actif. Dans l’étape de pyrolyse, on peut

    considérer la température initiale du chauffage, la vitesse de chauffe et le maintien de la

    température final.

  • Synthèse bibliographique

    19

    III.8. Réactivation et régénération

    Après certains usages pour un traitement du gaz, de l’eau et de l’air ; le charbon actif est saturé

    et il perd son efficacité. Donc, la réactivation mise en second fois sa capacité de rétention des

    éléments à traiter. Des procédés biologiques, thermiques, chimiques, électroniques sont les

    techniques de régénération. Pourtant les difficultés, les réactivations thermiques restent les plus

    utilisées. Cette méthode admet la mise en place du charbon actif dans un four à haute

    température entre 700 et 900°C en présence de vapeur d’eau. Toutes les molécules qui obstruent

    les pores du charbon actif sont dévolatisées et il revient à sa structure initiale.

  • Matériels et méthodes

    MATERIELS ET

    METHODES

  • Matériels et méthodes

    20

    I. MATÉRIELS

    I.1. Matériel biologiques d’étude

    I.1.1. Type d’eau étudiée

    Dans cette étude, l’eau usée qui fait l’objet du traitement est constituée des rejets domestiques

    et industriels de la ville d’Antananarivo. Elles se situent au quatrième (IVème) arrondissement,

    dont ces coordonnées géographiques sont 18°54'0" S et 47°31'0" E en DMS. Ces coordonnées

    se réfèrent sur la statue de l’Anjely Mainty. Ci-après la figure 2 montrant la position du lac

    Anosy.

    FIGURE 2: SITUATION GEOGRAPHIQUE DU LAC ANOSY (SOURCE : GOOGLE MAPS)

  • Matériels et méthodes

    21

    Vue à sa disposition au centre-ville, les eaux usées étudiées contiennent des rejets domestiques

    et bâtiments privés (des hôtels, soudures, coiffures), des eaux de ruissèlement contenant des

    déchets organiques et des hydrocarbures par les routes, des poussières de vendeurs, de

    passagers, de voitures, de joueurs de boules et de parkings dans la partie Ouest du lac.

    Ce lac dispose une entrée principale des eaux et deux évacuations vers le canal Andriantany.

    I.1.2. Coque d’arachide

    Les matières riches en cellulose, lignine et carbone, et à faible taux de matière organique et

    volatile suite à des conditions thermiques convenables et pyrolyses donnent un charbon actif.

    On peut citer comme exemple le charbon de bois, coques, pins. Dans ce présent travail, nous

    nous intéressons à la coque sèche d’origine végétale telle la coque d’arachide. Le choix de cette

    matière est basé sur les raisons suivantes :

    ‒ sa disponibilité dans notre pays. Elles sont considérées comme déchets agricoles qui se

    répartissent partout.

    ‒ aucune destination pour une autre utilisation et valorisation.

    ‒ sa présence des caractéristiques essentielles pour la production du charbon actif : les

    taux de carbones, cendre et humidité.

    ‒ température d’activation très faible.

    ‒ inutilité d’activation physique.

    I.2. Matériels utilisés pour la fabrication du charbon actif et l’essai du traitement

    Tous les matériels utilisés lors de la conception du charbon actif et l’essai de traitement sont

    présentés dans l’annexe 2.

  • Matériels et méthodes

    22

    II. MÉTHODES

    II.1. Préparation du charbon actif

    La fabrication du charbon actif repose sur les caractéristiques des matériaux utilisés et les modes

    d’activation. Dans cette partie, nous allons présenter les méthodes d’analyse de la coque

    d’arachide et les techniques de préparation du charbon actif.

    II.1.2. Caractérisation de la matière première

    Rappelons que la matière première utilisée est une biomasse lignocellulogique : coque

    d’arachide. La caractérisation des constituants de la coque est indispensable avant de les

    transformer en charbon actif. Les paramètres à analyser sont le taux de carbones, le taux de

    cendre, le taux d’humidité et enfin le taux d’azote. Ce dernier a été analysé au laboratoire

    physico-chimique du CNRE.

    Taux de carbone

    La présence du carbone dans une matière première est la base de la production du charbon actif.

    Cette analyse se fait au laboratoire physico-chimique de semence et pédologie FOFIFA

    Ampandrianomby.

    Mode opératoire

    Pour une prise d’échantillon, 0,1 g de la coque a été pesé et le met dans un erlenmeyer de 250

    mL. Dix (10) mL de bichromate de potassium (K2Cr2O7) à 1N a été ajoutée dans l’échantillon

    en tournant l’erlenmeyer pour disperser la plante dans la solution. Puis, 20 mL d’acide

    sulfurique (H2SO4) concentrer a ajouté très rapidement en tournant l’erlenmeyer puis agitant

    vigoureusement pendant 1 mn. Après un temps de pose 30 mn, 20 mL d’eau distillé et quelques

    gouttes d’ortho-phénantroline (C12H8N2) ont été ajouté. Enfin, la solution des sulfates ferreux

    (FeSO4) à 0,5N est la solution titrant jusqu’à l’obtention de la coloration verte intense ou rouge

    violacé. Cette mesure nécessite un essai blanc de même volume et dosage que l’échantillon.

    L’équation 5 suivant donne la teneur en carbone :

    taux de carbone (%) = (Nox (

    gL) . Vox

    (L) − Nred (gL) . Vred (L)) x 0,39

    masse du plante (g) x 100

    ÉQUATION 5

  • Matériels et méthodes

    23

    ÉQUATION 6

    Avec

    Nox : concentration de bichromate de potassium (g.L-1)

    Vox : volume de bichromate de potassium (L)

    Nred : concentration de sulfate ferreux (g.L-1)

    Vred : volume de sulfate ferreux (L)

    0,39 : ration du carbone sur le sol

    Taux de cendre

    L'analyse du taux de cendre est obligatoire avant de produire le charbon actif pour déterminer

    le rendement final. Il est en général compris entre 0,5 et 2%.

    Mode opératoire

    Dix (10) grammes de la coque d’arachide est calcinée à haute température (550°C) dans un four

    à moufle pendant deux heures de temps. Après la calcination, la cendre doit être refroidie dans

    un dessiccateur et pesé une seconde fois. Le taux de cendre de la coque est déterminé par

    l’équation 6.

    𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑑𝑒 𝑐𝑒𝑛𝑑𝑟𝑒 (%) = 𝑀𝑖 (𝑔) − 𝑀𝑓(𝑔)

    𝑀𝑖 (𝑔)𝑥 100

    Avec

    Mi : masse initial de la coque avant la calcination (g)

    Mf : masse de la cendre obtenue (g)

    Taux d’humidité

    Le taux d’humidité détermine la teneur en eau de la coque d’arachide. Ce qui est très important

    pour la préparation du charbon actif. A taux d’humidité élevé, le rendement du charbon actif

    finis diminue.

    Mode opératoire

    La teneur en humidité de la coque se fait par voie sèche. Après un séchage au soleil pendant 24

    heures, dix grammes de la coque d’arachide est séchée dans une étuve à 105°C pendant une

    journée. Après le séchage, la coque doit être refroidie dans un dessiccateur et pesée une seconde

    fois pour avoir une masse finale.

  • Matériels et méthodes

    24

    Le taux d’humidité est calculé à partir de l’équation 7 :

    𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑑′ℎ𝑢𝑚𝑖𝑑𝑖𝑡é(%) = 𝑀𝑖 (𝑔) − 𝑀𝑓(𝑔)

    𝑀𝑖 (𝑔)∗ 100

    Avec

    Mi : masse initiale de la coque avant l’étuvage (g).

    Mf : masse finale de la coque après le séchage (g).

    II.1.2. Processus de fabrication d’un charbon actif

    Tous les paramètres influençant la caractéristique du produit fini doivent être pris en compte

    lors du processus de la fabrication du charbon actif. Ces paramètres sont :

    les caractéristiques de la matière première utilisée.

    les paramètres thermiques : température initiale du four, vitesse d’augmentation de la

    température du four, durée du maintien de la température et la température finale de la

    pyrolyse.

    la nature et le temps de la mise en contact avec les produits d’activation chimique.

    II.1.2.1. Étape préliminaire

    C'est la préparation préliminaire des coques d’arachides. Après la collecte, les coques ont été

    lavées par les eaux du robinet et séchées au soleil pendant 24 heures. Les boues et toutes les

    impuretés d’origine de la coque ont été enlevées. Après, les coques sont broyées manuellement

    dans un mortier puis tamisées afin d’éliminer les petites particules de la coque.

    FIGURE 3 : COQUES D’ARACHIDES BROYEES (SOURCE : AUTEUR)

    ÉQUATION 7

  • Matériels et méthodes

    25

    Le lavage par l’eau distillé est obligatoire pour éliminer d’autres éléments persistants à l’état

    naturel de la coque. Ce lavage est réalisé avant l’imprégnation puis séché dans une étuve à

    105°C pendant 24 heures.

    II.1.2.2. Étapes d’activation chimique

    Le pouvoir d'adsorbant de la coque augmente pendant cette étape. L’acide phosphorique

    (H3PO4) à 1N est le produit oxydant à préférer.

    Deux expériences ont été faites et notons CA1 le charbon actif fini par la première

    expérimentation, et CA2 le charbon issu de la deuxième.

    Imprégnation

    C’est la mise en solution du précurseur dans un produit chimique.

    Après la préparation de l’acide phosphorique (H3PO4) à 1N, cent gramme de la coque

    d’arachide a été mis dans la solution d’acide. Après un temps d’imprégnation convenable, le

    mélange a été filtré par un tamis commercial, puis séché dans une étude à 105°C.

    Le tableau 5 récapitule le volume d’acide utilisé, le temps d’imprégnation et le temps de

    l’étuvage pour les deux expériences.

    TABLEAU 5: DIFFERENCE ENTRE LES DEUX EXPERIENCES PENDANT L’IMPREGNATION

    Expérimentations CA1 CA2

    Masse de la coque d’arachide (g) 100 100

    Volume de H3PO4 (ml) 300 500

    Temps de l’imprégnation (heure) 24 24

    Temps de l’étuvage (heure) 24 24

  • Matériels et méthodes

    26

    Calcination ou pyrolyse

    Les précurseurs imprégnés sont portés dans un four à moufle programmable. Le tableau 6 ci-

    après montre la différence entre les deux expériences pendant la pyrolyse.

    TABLEAU 6 : DIFFERENCE ENTRE LES DEUX EXPERIENCES PENDANT LA PYROLYSE

    Expérimentations 1 2

    Température initiale de four (°C) 100 100

    Vitesse de chauffe 10°C/min 50°C /15 min

    Température finale (°C) 450 350

    Maintien de la température 1h30 30 min

    Lavages

    Après la calcination, les coques d’arachides sont lavées plusieurs fois par les eaux distillées et

    le pH a été ajusté par la solution de NaOH jusqu’à l’obtention du pH voisin de 7. Un séchage

    dans une étuve à 105°C pendant 24h est nécessaire après ce lavage.

    II.2. Analyse des eaux

    II.1.1. Choix des paramètres à analyser

    Les paramètres caractéristiques des eaux résiduaires mènent aux choix des analyses à faire. Ils

    sont classés en quatre catégories :

    les paramètres physiques : la température, le pH, la turbidité, la conductivité et la

    minéralisation

    les paramètres chimiques : les matières organiques, le taux de nitrates, nitrites,

    ammoniums, chlorures, sulfates et phosphore.

    les paramètres biologiques : la Demande Biochimique en Oxygène (DBO5) et la

    Demande Chimique en Oxygène (DCO).

    les paramètres microbiologiques : les Coliformes fécaux, les Streptocoques fécaux, les

    Escherichia coli, et les Spores de Bactéries Anaérobies Sulfito-Réducteur (ASR).

  • Matériels et méthodes

    27

    Le prélèvement se fait par des flacons stériles de 500 mL. Les échantillons prélevés sont

    ensuite transportées au laboratoire physico-chimique et bactériologique du JIRAMA

    Mandroseza en gardant la température entre 4 et 20°C dans une glacière.

    II.1.2. Méthodologie d’analyse

    II.1.2.1. Paramètres physiques

    Mesure du pH

    La mesure du pH s’effectue par un ionomètre du modèle HANNA HI 4222 munis de deux

    électrodes, l’une combinée en verre contenant une solution de KCl et l’autre un sonde de

    température en plomb. Ces électrodes ont été plongées dans l’échantillon et laissé pendant

    quelques minutes en attendant le résultat qui a été affiché sur l’écran.

    Mesure de la turbidité

    La turbidité d’une eau indique la teneur des matières qui la troublent. Elle a été obtenue par la

    lecture directe d’un turbidimètre digital du modèle 2100P HACH. Sa mesure constitue par le

    remplissage d’un tube jusqu’au trait de dix millilitre en lançant le bouton « read » et le résultat

    s’affiche directement sur l’écran.

    Mesure de la conductivité, minéralisation et température

    La mesure de ces trois paramètres est effectuée à l’aide d’une conductimétrie du modèle LF

    538. Pour la lecture, l’électrode de la conductimètre a été plongée dans l’échantillon en cliquant

    le bouton conductivité ou minéralisation ou température et le résultat s’affiche.

    Détermination des matières organiques

    La détermination des matières organiques est basée sur l’oxydation en excès de permanganate

    de potassium (KMnO4) à chaud (100°C) en milieu alcalin pendant dix minutes.

    A l’ébullition, les matières oxydables contenant des permanganates en excès sont réduises par

    l’excès de l’acide sulfurique (H2SO4). La solution titrant pour avoir la teneur en matière

    organique est le permanganate de potassium (en milieu acide) qui était une solution de titrage

    en retour. Le protocole d’analyse détaillé est présenté dans l’annexe 3.

  • Matériels et méthodes

    28

    II.1.2.2. Paramètres chimiques

    Dosages des chlorures (Cl-)

    Le principe de détermination des chlorures est basé sur la réaction des ions chlorures avec les

    ions argent qui forme un précipité de chlorure d’argent (AgCl).

    Pour la prise d’essai, cent millilitre d’échantillon est rajouté par quelques gouttes d’ l’indicateur

    coloré (dichromate de potassium : K2Cr2O7). Ensuite, l’addition d’ion argent donne la

    formation du chromate d’argent (Ag2CrO4) en donnant la coloration brun rouge, qui était

    l’indication du virage.

    Dosage des nitrates (NO3-)

    En présence du salicylate du sodium (C7H5NaO3), les nitrates donnent du paranitrosalicylate de

    sodium coloré en jaune et susceptible d’un dosage spectrométrique.

    Pour le dosage, dix millilitres d’échantillon a été utilisé pour chaque prise d’essai. Cette prise

    est rajouter 1 mL de salicylate de sodium suivie d’un séchage dans une étuve à 200°C. Une fois

    séché, ajoutés 2 mL d’acide sulfurique (H2SO4), 15 mL d’eau distillé et 15 mL de salicylate de

    sodium. La détermination du taux de nitrate se fait par la lecture directe sur l’appareil

    spectrophotomètre d’absorption moléculaire UV visible à la longueur d’onde 415 nm. Cette

    mesure nécessite un blanc réactif de même volume et dosage que l’échantillon.

    Dosages des nitrites (NO2-)

    La détermination des nitrites est basée sur la méthode de ZAMBELLI. En présence d’acide

    sulfamique (H3NSO3), d’ion ammonium (NH4+) et du phénol (C6H5OH) ; les ions nitrites se

    forment en milieu chlorhydrique.

    Pour le dosage, cinquante millilitres d’échantillon ont été ajouté par 2 mL de la solution de

    Zambelli, puis 2 mL d’ammoniac à 20%. La lecture du résultat se fait par un spectrophotomètre.

    Cette mesure demande un blanc réactif de même dosage que l’échantillon.

    Dosages des sulfates (SO42-)

    Les ions sulfates se précipitent en présence de l’acide chlorhydrique à l’état de sulfate de

    Baryum. Les précipités obtenus sont stabilisés par le chlorure de baryum.

  • Matériels et méthodes

    29

    Pour le dosage, vingt millilitres d’eau à analyser ont été ajoutés par 0,5 mL d’acide

    chlorhydrique (HCL) à 10% et 2,5 mL de chlorure de baryum (BaCl2) stabilisé. Après le

    dosage, les résultats sont mesurées à l’aide d’un spectrophotomètre à longueur d’onde 650 nm.

    Dosages des ammoniums (NH4+)

    L’analyse de l’ammonium se fait par un photomètre contenant deux pastilles qui sont le

    salicylate d’ammonium (pastille N°1) et le cyanurâtes d’ammonium (pastille N°2). Vingt

    millilitre d’échantillon ont été pris en ajoutant une pastille 1. Après le temps de pose 3 mn,

    ajouté la pastille 2 en reposant pendant 15 mn. La lecture du résultat se fait par le photomètre.

    II.1.2.3. Paramètres biologiques

    Détermination de Demande Biochimique en Oxygène (DBO5)

    La DBO5 est la quantité d’oxygène consommée par une biomasse pour décomposer les matières

    organiques. Sa quantité est obtenue après l’incubation de l’échantillon pendant 5 jours dans une

    oxitop.

    Les échantillons sont placés dans un flacon brun fermé ayant de bouchon aux manomètres à

    mercure. Ces flacons sont mis dans l’appareil et incubé pendant 5 jours où les microorganismes

    consomment les oxygènes dans l’échantillon.

    Détermination de Demande Chimique en Oxygène (DCO)

    La DCO est la quantité d’oxygène nécessaire pour oxyder toutes les matières organiques et les

    matières minérales contenues dans l’eau. La détermination est basée sur le principe d’oxydation

    par le dichromate de potassium (K2Cr2O7) à chaud en milieu acide. La solution d’acide

    sulfurique et de bichromates de potassium réagissent par les substances oxydables en présence

    de sulfates d’argent (catalyseur). L’annexe 3 montre le mode opératoire détaillé pour la

    détermination de DCO.

    II.1.2.4. Paramètres microbiologiques

    Quatre paramètres ont été analysés au sein du laboratoire microbiologique du JIRAMA. Ce sont

    les Coliformes fécaux, Streptocoques fécaux, Escherichia coli et ASR. Le respect du mode de

    prélèvement et l’utilisation des flacons stériles sont très nécessaires pendant les

    échantillonnages.

  • Matériels et méthodes

    30

    Le principe de dénombrement est la filtration sur membrane. L’appareil de filtration contient

    des éléments de base (entonnoir, support métallique, plaque poreuse et robinet) permettant de

    filtrer l’échantillon et aussi des membranes filtrantes qui permettent de retenir les bactéries.

    Pour ceux, l’échantillon est filtré à travers d’une membrane de porosité 0,45 µm et de diamètre

    47 mm qui retient les microorganismes. La membrane est ensuite placée sur un milieu gélosé

    dont leur composition sera présentée en annexe 4. Durant l’incubation, des colonies se forment

    sur la surface de la membrane.

    Dénombrement des Coliformes fécaux

    Cent millilitre d’échantillon ont été filtré par la membrane stérilisé. La membrane est ensuite

    placée dans une boîte de Pétri contenant de Gélose lactose au TTC et Tergitol 7, puis incubé

    dans un incubateur à 37°C pendant 24 heures. La formation des colonies de coloration halo

    jaune après le temps d’incubation indique la présence des bactéries Coliformes fécaux.

    Dénombrement des Streptocoques fécaux

    Après la filtration de cent millilitre d’échantillon, la membrane est déposée sur la boîte de Pétri

    contenant de Slanetz et Bartley. Ensuite, elle est incubée dans un incubateur de 37°C pendant

    48 heures. La présence de couleur rouge violacé montre l’existence des Streptocoques fécaux.

    Dénombrement des Escherichia coli

    La membrane filtrante a été déposé sur un Gélose lactosée au TTC et Tergitol 7 qui était le

    milieu de culture utilisé pour dénombrer les Escherichia coli après la filtration de 100 mL sur

    la membrane filtrante. La boîte de Pétri est ensuite incubé à 44°C pendant 24 heures. Les

    colonies de coloration jaune sont à dénombrer.

    Dénombrement des spores Anaérobie Sulfito-Réducteur (ASR)

    Pour le dénombrement de l’ASR, l’échantillon (20 mL) est transvasé dans un tube à essai puis

    porté dans un bain marie pendant 10 min. Après ce temps, l’eau à analyser est placée dans un

    tube à essai contenant un milieu de culture (Gélose viande fois) qui était déjà solidifié dans un

    bain marie à 80°C. Ensuite, l’agitation avec le geste de poignet est nécessaire pour bien

    mélanger l’échantillon et le milieu de culture. Puis, refroidi rapidement le tube avant de le

    mettre dans un incubateur à 37°C. Les bactéries se forment après 24 heures d’incubation avec

    des colorations noires.

  • Matériels et méthodes

    31

    II.3. Essai de traitement

    L’essai de traitement a pour but d’enrichir la connaissance sur la performance du charbon actif

    préparé à partir de la coque d’arachide qui est d’origine à Madagascar ; et de déterminer

    l’efficacité de l’adsorbant en fonction de la préparation, en utilisant les eaux usées de la ville

    d’Antananarivo qui sont d’origine domestique.

    Le déroulement de l’essai se fait par la mise en solution de 2 g du charbon actif avec 100 mL

    d’échantillon suivie d’une filtration par un tamis commercial contenant de 1 mm de diamètre

    de maille. Cette démarche se fait pour chaque paramètre étudier et l’eau traitée est tout de suite

    analysé au laboratoire JIRAMA Mandroseza.

  • Résultats

    RESULTATS

  • Résultats

    32

    I. RENDEMENT SUR LA FABRICATION DU CHARBON ACTIF

    I.1. Caractéristique de la coque d’arachide

    Les caractéristiques de biomasse végétale dépendent de sa nature, de son espèce, de son âge et

    de la composition du sol qu’elle récolte. Ici, la coque d’arachide a été récoltée au sein de

    l’agriculteur à Arivonimamo, région Itasy. La figure 4 récapitule les résultats d’analyse du taux

    de carbone, cendre, humidité et azote.

    FIGURE 4 : CARACTERISTIQUES DES COQUES D’ARACHIDES

    Les analyses effectuées montrent que la coque d’arachide a un taux de carbone 46,92%. Par

    ailleurs, elle possède un taux de cendre très faible (1,84%) qui indique la présence des matières

    minérales amorphes et inertes. Ce qui marque que l’oligo-élément dans une matière sèche est

    très faible aussi. La coque contient également une valeur d’azote très faible (1%). Et elle retient

    11,1% d’humidité. Ce taux détermine la quantité des eaux présentes dans la biomasse après un

    temps de séchage.

    46.92

    1.84

    11.11

    Taux de carbone

    Taux de cendre

    Taux d’humidité

    Taux d’azote

  • Résultats

    33

    I.2. Caractéristique du charbon actif fini

    pH

    Après un large lavage par les eaux distillées, le pH du charbon actif reste 2. Ceci porte des

    inconvénients sur la qualité des eaux traitées. Ce pH a été ajusté par quelques millilitres de

    NaOH jusqu’à l’obtention du pH au voisinage du 7.

    Perte en masse

    La perte en masse définit la quantité du charbon actif fini après la pyrolyse. Les résultats lors

    des deux expériences sont présentés dans le tableau 7.

    TABLEAU 7 : RESULTATS DES DEUX CHARBONS ACTIFS FINIS

    D’après ce tableau, le deuxième essai est plus rentable. Il a un taux de perte 30,5% celle le

    premier est de 61,6%.

    D’après les résultats de la pyrolyse, aucun pore n’a eu observé pour les deux charbons actifs

    finis. Les résultats des deux expériences donnent des charbons actifs très différents y voire les

    formes et les tailles. La première expérience donne abondamment des poudres du charbon.

    Celle de la deuxième a des formes plus dures. Ainsi, les CA1 sont très mou par rapport aux

    CA2.

    Ces deux charbons sont fabriqués par la même matière première mais la différence perçoit

    pendant la pyrolyse.

    Essai CA1 CA2

    Masse initiale (g) 100 100

    Masse final (g) 38,4 69,5

    Taux de perte en masse (%) 61,6 30,5

  • Résultats

    34

    Les aspects des charbons actifs finis sont illustrés dans la figure 5.

    FIGURE 5 : ASPECT DU CHARBON ACTIF FINIS CA1 ET CA2 (SOURCE : AUTEUR)

    CA1CA2

  • Résultats

    35

    II. QUALITES PHYSICO-CHIMIQUES DE L’EAU

    II.1. Caractéristiques des eaux avant traitement

    Les paramètres physico-chimiques des eaux ont été considérés avant et après traitement. Le

    taux de ces paramètres est très important afin de connaitre la qualité d’une eau étudiée. Trois

    échantillonnages ont été prélevés lors d’une étude. L’intérêt de ces trois échantillonnages est de

    connaître l’homogénéité des eaux du lac.

    EB1 : eaux brutes issues à l’entrée du lac,

    EB2 : eaux brutes issues à la sortie du lac,

    EB3 : eaux brutes issues au centre du lac.

    La concentration moyenne des éléments présents dans les eaux du lac est notée

    EBm.

    Le tableau 8 récapitule les résultats d’analyses de paramètre physico-chimique avant le

    traitement.

    TABLEAU 8 : RESULTATS DES PARAMETRES PHYSICO-CHIMIQUES AVANT TRAITEMENT

    Paramètres Unité EB1 EB2 EB3 EBm Norme Internationale

    pH - 8,75 9 8,75 8,83 6,5-8,5

    Température °C 19,2 19 18 18,7 30

    Conductivité µs.cm-

    1 268 297 296 287 200

    Minéralisation mg.L-1 251 278 265 264,6 -

    Turbidité NTU 60 62,6 52,9 58,5 25

    Matières organiques mg.L-1 10 10 8,8 9,6 -

    Chlorure mg.L-1 47,57 42,6 48,87 46,34 250

    Sulfate mg.L-1 17,303 17,4 16,2 16,96 250

    Nitrate mg.L-1 9,34 8,5 4,25 7,36 1

    Nitrite mg.L-1 0,47 0,45 0,28 0,4 1

    Ammonium mg.L-1 12 12,5 12 12,16 0,5

    Phosphate mg.L-1 35 - - 35 10

    DBO5 mg.L-1 48 - - 48 30

    DCO mg.L-1 151 - - 151 90

  • Résultats

    36

    La détermination des paramètres physiques montre que le rejet est caractérisé par une forte

    alcalinité (8 < pH < 9). La valeur du pH des eaux dépasse la valeur limite (8,5) de la norme du

    rejet internationale. Ensuite, elle a une forte minéralisation qui est supérieure à 200 mg.L-1, avec

    une conductivité 268 µS.cm-1. Le rejet d’eau est très turbide, et ayant une valeur doublée par

    rapport à la norme. Pour la température, elle est constante et inférieur à la norme du rejet. La

    concentration des matières organiques de l’eau du lac est 10 mg.L-1, ce paramètre n’est pas

    prescrit dans la norme du rejet mais en relation avec la turbidité.

    D’après les analyses des paramètres chimiques, nous avons constaté que les eaux du lac

    contiennent de faible concentration des ions sulfates. Les sulfates réduisent en sulfure après

    l’absorption des matières organiques de microorganismes dans les sulfates dissouts. Elles

    contiennent aussi de chlorure à concentration faible (46,34 mg.L-1) et très faible par rapport

    aux normes du rejet (250 mg.L-1). La présence de ces ions à forte concentration mène à la

    toxicité des eaux et ils sont très dangereux pour les végétations aquatiques.

    Les eaux brutes contiennent également des pollutions de matières azotées telles que les ions

    nitrates qui ont des valeurs supérieures à la norme du rejet internationale (7,36 mg.L-1), de nitrite

    avec un taux très faible (0,4 mg.L-1) et de l’ammonium avec une concentration 12 mg.L-1, une

    valeur supérieure par rapport à la norme du rejet.

    Le phosphate, dérivé des phosphores qui a une valeur très dangereuse pour la vie aquatique et

    surtout l’écosystème, car il consomme plus des quantités d’oxygènes dans l’eau, ce qui conduit

    au phénomène de l’eutrophisation et aussi le responsable du développement des algues. L’OMS

    s’oppose la valeur limite de l’ion phosphate en 10 mg.L-1, mais sa valeur dans les eaux du lac

    est très supérieure par rapport à la norme (35 mg.L-1).

    La DBO5 et la DCO sont des paramètres qui permettent d’évaluer la quantité des matières

    organiques dans l’eau. La DBO5 qui était 48 mg.L-1 est supérieur à la norme du rejet. De même

    pour la valeur de la DCO qui était 151 mg.L-1. La valeur de DCO est plus élevée par rapport à

    la DBO5.

    II.2. Résultats d’analyse des eaux après traitement

    Les essais de traitement ont pour but de déterminer l’efficacité du charbon actif fabriqué à partir

    de la coque d’arachide. Les sous chapitres ci-dessous donnent les résultats des paramètres

    physico-chimiques et microbiologiques après l’utilisation du charbon actif (CA1 et CA2).

  • Résultats

    37

    II.2.1. Essai de traitement par CA 1

    L’eau à traiter est l’eau issue à l’entrée du lac (EB1). Les résultats après l’essai de traitement

    par le CA1 est résumé dans le tableau 9.

    TABLEAU 9 : RESULTATS DES PARAMETRES PHYSICO-CHIMIQUES APRES TRAITEMENT PAR

    LE CA1

    Dans le premier essai, le CA1 n’a pas un bon rendement. Après traitement, les eaux renferment

    des petites poudres du charbon (présentés dans la figure 6). Ce qui a besoin d’une autre filtre

    afin d’éliminer ces poudres. La valeur de la turbidité pour les eaux brutes (60 NTU) et les eaux

    traitées (58,3 NTU) n’a pas une grande différence. De même pour les autres paramètres, le

    charbon actif issu de la première expérience (CA1) retient de faible quantité des matières

    organiques, de sulfate, de chlorure, d’ammonium, de phosphate ainsi que la DBO5 et la DCO.

    A la fin du traitement, les eaux ne respectent pas la norme du rejet.

    Après ce premier essai, le CA1 est à jeter par ce qu’il devient très poudre.

    Paramètres Unité EB 1 ET Norme

    Internationale

    Aspect - vert Clair + poudre du

    charbon incolore

    Conductivité µs.cm-1 268 260 200

    pH - 8,75 6,8 6,5-8,5

    Température °C 19,2 19 30

    Minéralisation mg.L-1 251 245 -

    Turbidité NTU 60 58,3 25

    MO mg.L-1 10 0,8 -

    Chlorure mg.L-1 47,57 42,31 250