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MAI 2015 La situation de l’emploi et de la conjoncture économique en Ile-de-France au printemps 2015 L'ILE-DE-FRANCE PEINE A PROFITER D'UN ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE PLUS FAVORABLE

Conjoncture économique Ile de France printemps 2015

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MAI 2015

La situation de l’emploi et de la conjoncture économique

en Ile-de-France au printemps 2015

L'ILE-DE-FRANCE PEINE A PROFITER D'UN ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE PLUS FAVORABLE

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mai 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 2/20

SYNTHESE 3

PARTIE 1 - L’ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE MONDIAL 4

� L’ACTIVITE ECONOMIQUE MONDIALE SANS ELAN COMMUN 4

� PERSPECTIVES : PAS D’ACCELERATION DE LA CROISSANCE MONDIALE EN VUE 5

PARTIE 2 - L’ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE EN FRANCE 6

� CANTONNEE A + 0,2 % EN 2014, LA CROISSANCE FRANÇAISE PARVIENDRA-T-ELLE A

ATTEINDRE + 1,0 % EN 2015 ? 6

� L’EMPLOI AU PLUS BAS DEPUIS LE DEBUT DES ANNEES 2000 8

� PERSPECTIVES : UNE CROISSANCE QUI RESTE FRAGILE MAIS QUI SE REDRESSE 8

PARTIE 3 - L’ACTIVITE ECONOMIQUE ET L’EMPLOI EN ILE-DE-FRANCE 9

� DEMOGRAPHIE D’ENTREPRISES 9

� COMMERCE EXTERIEUR 10

� EMPLOI SALARIE 11

� TAUX DE CHOMAGE 12

� DEMANDE D’EMPLOI 13

� ACTIVITE INTERIMAIRE 14

� BESOINS EN MAIN-D’ŒUVRE POUR 2015 14

� ANALYSE SECTORIELLE : INDUSTRIE 15

� ANALYSE SECTORIELLE : COMMERCE DE GROS 15

� ANALYSE SECTORIELLE : SERVICES MARCHANDS 15

� ANALYSE SECTORIELLE : BATIMENT ET TRAVAUX PUBLICS 15

� ANALYSE SECTORIELLE : IMMOBILIER DE LOGEMENT 16

� ANALYSE SECTORIELLE : IMMOBILIER DE BUREAUX 17

� ANALYSE SECTORIELLE : ACTIVITE TOURISTIQUE 18

� PERSPECTIVES : UNE AMELIORATION DE L’ECONOMIE FRANCILIENNE ENCORE INSUFFISANTE

POUR FAIRE BAISSER RAPIDEMENT LE CHOMAGE 20

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mai 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 3/20

� Synthèse

u niveau mondial, la croissance campe toujours aux environs des

+ 3,0 % annuels (+ 3,1 % en 2013, + 3,3 % en 2014 et + 3,2 % attendus

en 2015). En effet, si l’activité est mieux orientée en zone euro

malgré les difficultés des négociations entre la Grèce et ses créanciers, les

Etats-Unis ont – comme il y a un an - connu un hiver difficile (- 0,2 % au

premier trimestre 2015). Ce ralentissement, même s’il ne devait s’avérer

que temporaire, est venu s’ajouter à celui des économies émergentes.

En France, le PIB a une nouvelle fois peu progressé en 2014 : l’an passé, la

croissance annuelle n’a ainsi été que de + 0,2 % et l’économie hexagonale a

même subi une période de « récession technique » au premier semestre.

Pour 2015, le contexte extérieur actuellement favorable (faiblesse de l’euro

et du prix du pétrole et politique monétaire accommodante) et le bon

résultat du premier trimestre (+ 0,6 %) laissent espérer une croissance

annuelle de + 1,0 %. Toutefois, ce sera toujours insuffisant pour redynamiser

rapidement et significativement un marché de l’emploi retombé, fin 2014, à

son niveau du début des années 2000.

En Ile-de-France, l’activité reste un ton au-dessus de la dynamique

nationale : cela permet notamment à l’emploi salarié francilien,

contrairement à celui d’autres régions, d’être proche de son niveau d’avant-

crise. Néanmoins, les difficultés persistent et l’économie francilienne ne

s’inscrit pas encore dans le scénario de reprise tant attendu depuis 2008-

2009 : ainsi, même s’il reste contenu comparativement au niveau national,

le nombre de défaillances d’entreprises est notamment orienté à la hausse ;

le taux de chômage régional s’est encore approché du seuil de 9,0 % (8,9 %

au quatrième trimestre 2014).

A

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mai 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 4/20

� Partie 1 - l’environnement économique mondial Après avoir été limitée à + 3,1 % en 2013, l’activité mondiale est tout juste ressortie à quelques dixièmes de point supplémentaires en 2014 (+ 3,3 %). En effet, les économies émergentes – y compris la Chine - sont toujours en phase de ralentissement ; surtout, parmi les économies avancées, aucune grande zone n’est en mesure de constituer le point d’ancrage espéré de l’économie mondiale : ainsi, même si les créations d’emploi y sont encore nombreuses, les Etats-Unis ont vu leur économie caler au premier trimestre 2015 ; le Japon a quant à lui subi une récession en 2014 ; enfin, la zone euro qui voit son activité retrouver un semblant de vigueur n’en est pas moins confrontée à une inflation anémique, des déficits budgétaires persistants et un taux de chômage, certes en repli, mais toujours nettement supérieur à ses niveaux d’avant 2008-2009.

Evolution du PIB des principales économies mondiales

Croissance du PIB (en %)

Source : COE-Rexecode (données de mars 2015)

Près de sept ans après la faillite de Lehman Brothers, l’économie mondiale peine toujours à redémarrer : la croissance dans le monde manque toujours de dynamisme et peine à dépasser nettement les + 3,0 % annuels (+ 3,3 % en 2014, après + 3,1 % en 2013). Surtout, les déséquilibres persistent entre grandes zones ; ainsi, alors que la zone

euro voit ses taux de croissance mieux orientés ces derniers mois, les Etats-Unis ont vu leur activité ralentir fin 2014 et caler clairement au premier trimestre 2015 ; dans le même temps, les émergents sont restés bien moins dynamiques qu’avant 2008 et le Japon se dirige à nouveau vers une période de déflation. � Plus précisément, outre-Atlantique, la croissance américaine de 2014 a tout juste été supérieure à celle de 2013 (+ 2,4 %, après + 2,2 %). Il est vrai, cela est très largement imputable à la contraction du PIB au premier trimestre 2014 (- 0,5 %) du fait d’évènements climatiques exceptionnels ; ensuite, les États-Unis ont enregistré au cours des deux trimestres suivants leur croissance la plus forte depuis 2003 (+ 1,1 % et + 1,2 %). Toutefois, l’activité a été moins dynamique au dernier trimestre de 2014 et « l’accident » du premier trimestre 2014 s’est reproduit début 2015 (- 0,2 %). Malgré cette activité hésitante, les créations d’emplois salariés sont soutenues (223 000 en avril) et, si le taux de chômage reste élevé par rapport à ses points bas d’avant-crise (4,4 %), il a atteint 5,4 %, loin des 10,0 % qui avaient été atteints en 2009. �

+3,1

+2

,2

-0,4

+0,1

-1,2

+0,4

-1,7

+1,7

+1,6

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+2,4

+0,9 +

1,6

+1,4

+0,4

-0,4

+2,6

-0,1

+0,6

+6,9 +7,4

+0,0

+3,2

+3,0

+1,6

+1,9 +2,3

+1,2

+0,8

+2,4

+0,7

-3,5

+6,5 +

7,1

-0,5

+3,6

+2,7

+1,7

+1,7 +2,1

+1,6

+1

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+2,0

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+1,0

+6

,2 +6,6

+1,6

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2013

2014

Prévisions 2015

Prévisions 2016

LORSQU’UNE GRANDE ZONE REPREND DES COULEURS, UNE AUTRE ETERNUE

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mai 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 5/20

De l’autre côté du Pacifique, alors que les effets des « Abenomics » s’étaient déjà progressivement estompés en 2013, le Japon est même retombé en récession en 2014 ; la croissance nipponne est notamment ressortie à - 1,8 % au deuxième trimestre 2014 avant de se replier de 0,5 % au trimestre suivant. En cause, la hausse de 5,0 % à 8,0 % du taux de TVA en avril 2014. Si, sans surprise, la consommation s’est effondrée au printemps du fait de cette augmentation, ce qui était moins attendu, c’est l’effet négatif au troisième trimestre sur l'investissement privé, notamment celui des ménages. Par conséquent, sur l’ensemble de 2014, la croissance nippone s’est contractée de 0,1 %. Paradoxalement, le taux de chômage (3,5 %) a retrouvé le niveau qu’il affichait avant la récession de 2008-2009. � En Chine, le rythme de l’économie continue mois après mois à se modérer. Tout est relatif puisque, après être ressortie à 7,7 % en 2013, la croissance chinoise a atteint 7,4 % en 2014. Mais ce niveau est limité pour le pays. Surtout, la croissance ne ralentit pas pour des raisons conjoncturelles mais structurelles. Pour l’heure, les mesures de relance mises en œuvre par les autorités chinoises (réductions fiscales, assouplissement des règles bancaires pour encourager le crédit) n’ont eu que des effets très temporaires et ne semblent pas suffisamment efficaces pour stimuler la croissance. � Sur le vieux continent, comme, c’est le cas depuis mi-2013, les taux de croissance du PIB restent positifs mais faibles : en zone euro, ils sont compris entre + 0,1 % et + 0,4 % depuis désormais huit trimestres. Dans ce contexte, sur l'ensemble de l'année 2014, le PIB a augmenté de 0,9 % dans la zone euro et de + 1,3 % dans l’UE28 (avec, notamment, + 2,6 % au Royaume-Uni). La dernière variation trimestrielle a toutefois été dans la partie haute de la fourchette de ces trois dernières années : + 0,4 % en zone euro au premier trimestre 2015 (+ 0,4 % également dans l’UE28). Néanmoins, sans être exceptionnel, ce résultat global dissimule surtout des évolutions hétérogènes d’un pays à l’autre : en Espagne notamment, si le chemin est encore long pour effacer le recul du PIB depuis 2008-2009, l’activité continue à accélérer et la croissance a atteint + 0,9 % au premier trimestre 2015 ; à l’autre extrémité, l’Italie sort à peine de récession (+ 0,3 % au premier trimestre 2015) tandis que la Finlande se trouve en situation de « récession technique ». Parallèlement, le taux de chômage européen reste toujours très élevé mais un mouvement de baisse est en cours depuis l’été 2013. Les taux de chômage se sont, depuis, réduits de 0,8 point en zone euro et plus significativement dans l’UE28 (- 1,2 point). Ils atteignaient ainsi respectivement 11,3 % et 9,8 % en mars dernier et restent donc encore supérieurs de 4,1 points et 3,1 points à leur point bas de mars 2008. Par ailleurs, le mouvement baissier n’est pas généralisé : dans certains pays, le taux de chômage ne fait que stagner et, dans d’autres, il augmente encore (c’est le cas en Italie notamment où il a atteint 13,0 % en mars). En revanche, des baisses sont enregistrées en Irlande ou encore, en Espagne (23,0 % en mars). Par ailleurs, les écarts demeurent importants d’un pays à l’autre : le taux de chômage est sous les 5,0 % en Allemagne (4,7 % en mars dernier) ; a contrario, s’il s’éloigne des 25,0 % en Espagne, il dépasse toujours ce seuil en Grèce (25,7 % selon la dernière donnée connue : janvier). �

Déjà poussif, le redressement graduel de la croissance mondiale pourrait s’interrompre en 2015 : + 3,2 % attendus en 2015 après + 3,3 % en 2014. Ainsi, même s’ils pourraient profiter d’un « effet compensation » au printemps après le coup d’arrêt du premier trimestre, les Etats-Unis, confrontés à un dollar élevé, ne devraient

pas être en mesure de dynamiser la croissance mondiale ; le ralentissement de l’activité chinoise entretient également ce manque de dynamisme à l’échelle planétaire ; le Japon voit quant à lui de nouveau poindre le spectre de la déflation. Enfin, si l’Europe est la zone qui bénéficie de la meilleure tendance à l’heure actuelle, l’accélération de sa croissance est toute relative et la zone euro profite surtout d’un contexte extérieur (cours de l’euro, prix du pétrole, politique monétaire) qui lui est favorable. En effet, sur le fond, la consommation y reste pénalisée par le chômage, les exportations ne bénéficient que timidement du faible cours de l’euro et les investissements sont toujours frileux. La croissance mondiale se trouve, par conséquent, sans leader pour 2015. �

L’ACTIVITE MONDIALE TOUJOURS LOIN D’UNE REPRISE SOLIDE

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mai 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 6/20

� Partie 2 - l’environnement économique en France Le rétablissement de l’économie française est toujours en cours mais il reste laborieux (seulement + 0,2 % de croissance annuelle en 2014 avec une période de « récession technique » au premier semestre). Le contexte extérieur favorable (faiblesse de l’euro et du prix du pétrole et politique monétaire accommodante) dont l’économie hexagonale bénéficie ces derniers mois a néanmoins permis d’enregistrer au premier trimestre l’une des plus fortes croissances depuis début 2011 (+ 0,6 %). Néanmoins, ce rebond exogène pourrait ne pas durer ; à plus long terme, la France cherche encore un levier significatif qui ne se manifeste, pour l’heure, pas suffisamment du côté de la consommation, peu ou pas du tout du côté des exportations et encore moins de celui de l’investissement. L’activité reste, par conséquent, insuffisante pour redynamiser le marché du travail : le pays continue à détruire des emplois et le nombre de salariés du secteur marchand se trouve à son niveau le plus bas depuis début 2000 ; parallèlement, le taux de chômage est reparti à la hausse (10,0 % en France métropolitaine au quatrième trimestre 2014) et culmine, quant à lui, à son plus haut depuis début 1998.

PIB français

Evolutions trimestrielles et annuelles (en %)

Source : Insee (données arrêtées au 13 mai 2015, acquis de croissance 2015 après le 1er trim. 2015))

La croissance hexagonale a tourné au ralenti tout au long de 2014. La France avait même débuté l’année par une nouvelle période de « récession technique » (deux trimestres consécutifs de repli du PIB, le PIB français s’étant en l’occurrence contracté de 0,2 % au premier trimestre 2014 avant de se replier de 0,1 % lors des trois mois suivants). Si le troisième trimestre a été moins morose (+ 0,2 %), la croissance annuelle française n’a été que de 0,2 % en 2014, soit

moins qu’en 2013 (+ 0,7 %) et tout juste autant qu’en 2012 (+ 0,2 %). L’année 2015 a toutefois commencé sur des bases plus solides : ainsi, la croissance du premier trimestre a atteint + 0,6 %. Cette hausse constitue l’un des trois meilleurs résultats trimestriels depuis 2011 mais elle devra être confirmée par d’autres bonnes performances d’ici fin 2015 afin que la croissance annuelle française atteigne enfin le cap de + 1,0 % (pour l’heure, l’acquis de croissance pour 2015 est de seulement + 0,7 %). � Autre indicateur qui inquiète toujours par sa faiblesse : l’inflation. Alors qu’elle atteignait 2,5 % fin 2011, elle s’est ensuite progressivement réduite pour s’éloigner de l’objectif de 2,0 % fixé par la BCE et même tomber en territoire négatif début 2015 (jusqu’à – 0,4 % en janvier). Dans le sillage des prix des produits pétroliers (même remonté aux environs des 65 $, le Brent n’en reste pas moins au plus bas depuis le second semestre 2009), les prix énergétiques (- 3,4 % sur un an)

+0,5

%

-0,6

%

-0,3

%

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%

+0,1

%

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+0,1

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%

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%

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%

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%

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%

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%

+0,6

%

+0,7

%

2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

L’ECONOMIE FRANÇAISE DOIT ENCORE CONFIRMER LE BON RESULAT DU PREMIER TRIMESTRE 2015

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mai 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 7/20

continuent en effet à tirer l’inflation vers le bas. Toutefois, le faible niveau de l’euro qui renchérit les importations et la politique monétaire de la BCE laissent penser que l’épisode d’inflation négative de janvier à mars ne devrait pas se prolonger (en l’occurrence, l’inflation s’est élevée à + 0,1 % en avril). Quoi qu’il en soit, cette progression très modérée des prix à la consommation est un facteur positif pour le pouvoir d’achat des ménages. �

Inflation en France

Glissements annuels (en %)

Note : l'indice d'inflation sous-jacente exclut les prix soumis à l'intervention de l'État (électricité, gaz, tabac...) et les produits à prix volatils (produits pétroliers, produits frais, produits laitiers, viandes, fleurs et plantes, etc.).

Source : Insee

Dans ce contexte d’inflation faible, la consommation des ménages n’en reste pas moins pas assez dynamique pour jouer le rôle de moteur de la croissance qu’elle a joué sur la période 1997-2007. Ainsi, hormis de courtes périodes de semblant de dynamisme fin 2010 et début 2012, la consommation nationale tourne au ralenti depuis la récession de 2008-2009 et son dernier niveau connu (avril 2014) n’a été supérieur que de 0,5 % au point haut d’avant crise. En 2014, les variations trimestrielles ont certes été positives aux deuxième et troisième trimestres mais elles faisaient suite à une baisse importante au premier trimestre (- 1,2 %). La hausse observée au premier trimestre 2015 est, quant à elle, plus encourageante mais il est à souligner que ce sont avant tout les mois de janvier et de février qui ont permis cette bonne orientation. Ainsi, malgré l’inflation faible, le mois de mars a montré que les contraintes (chômage élevé notamment) qui pèsent sur le pouvoir d’achat sont encore très fortes et qu’un redressement significatif des dépenses des ménages n’est encore qu’hypothétique. � Parallèlement, les investissements sont toujours orientés à la baisse. Ainsi, les replis se sont enchaînés trimestre après trimestre en 2014 et la diminution sur l’ensemble de l’année 2014 s’est élevée à 1,2 % (après déjà - 0,4 % en 2013). Comme c’est le cas depuis mi-2013, le recul est particulièrement marqué pour les investissements liés à la construction : - 0,9 % au quatrième trimestre 2014, puis – 1,3 % au premier trimestre 2015, soit les sixième et septième baisses trimestrielles consécutives. � Par ailleurs, le commerce extérieur a eu une contribution négative à la croissance du PIB français en 2014 et, sur fond d’exportations qui ralentissent et d’importations qui accélèrent, la tendance ne s’est pas inversée au premier trimestre 2015. Néanmoins, même s’il est à souligner que cette limitation du déficit résulte plus d’un ralentissement des importations que d’une augmentation des exportations, le déficit commercial français a continué à diminuer en 2014 ; ainsi, le solde commercial a été déficitaire de 53,8 milliards d’euros l’an passé, soit 7,2 milliards de moins que les 61,0 milliards d’euros de 2013 et, surtout, 20,7 milliards de moins que le « record » de 74,5 milliards d’euros de 2011. A fin mars 2015, le déficit en cumul sur les douze derniers mois a même été ramené à 51,2 milliards. �

+ 0,1 %

+ 0,4 %

-1,0

-0,5

+0,0

+0,5

+1,0

+1,5

+2,0

+2,5

+3,0

+3,5

+4,0

Indice des prix à la consommation (IPC) Inflation sous-jacente (ISJ)

2013 20142007 2008 2009 2010 2011 2012 2015

Page 8: Conjoncture économique Ile de France printemps 2015

mai 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 8/20

(source : Insee)

Après avoir créé à nouveau des emplois entre fin 2009 et mi-2011, le marché de l’emploi en France métropolitaine suit, depuis, une tendance baissière. Ainsi, plus de 231 000 emplois salariés marchands ont été détruits entre le deuxième trimestre 2011 et le quatrième trimestre 2014 (dont 74 000 pour la seule année 2014). Par conséquent, l’emploi salarié marchand national est non seulement

inférieur à son point bas d’après la récession de 2008-2009 mais est même retombé sous son point bas d’après l’éclatement de la bulle technologique au début des années 2000. Il convient de souligner qu’après s’être atténuée entre le printemps 2013 et le printemps 2014, la tendance à la baisse a été très marquée au second semestre 2014. Les premières estimations de l’Insee pour le premier trimestre 2015 montrent, par ailleurs, que le repli de l’emploi salarié s’est prolongé ces derniers mois. �

Taux de chômage au sens du BIT

Données cvs, en moyenne trimestrielle en France métropolitaine

Hommes Femmes Total

Tranche d’âge 15 à 24

ans 25 à 49

ans 50 ans ou plus

Total 15 à 24

ans 25 à 49

ans 50 ans ou plus

Total 15 à 24

ans 25 à 49

ans 50 ans ou plus

Total

« Point bas » de 2008

16,8 % (T1-2008)

5,5 % (T2-2008)

4,1 % (T3-2008)

6,6 % (T2-2008)

17,2 % (T1-2008)

6,7 % (T1-2008)

3,9 % (T1-2008)

7,1 % (T1-2008)

17,0 % (T1-2008)

6,2 % (T2-2008)

4,1 % (T1-2008)

6,8 % (T1-2008)

Taux de chômage au 4e trim. 2014

25,3 % 9,4 % 7,2 % 10,4 % 21,8 % 9,5 % 6,4 % 9,7 % 23,7 % 9,5 % 6,8 % 10,0 %

Evolutions par rapport

au « point bas »

+ 8,5 pts (T1-2008)

+ 3,9 pts (T2-2008)

+ 3,1 pts (T3-2008)

+ 3,8 pts (T2-2008)

+ 4,6 pts (T1-2008)

+ 2,8 pts (T1-2008)

+ 2,5 pts (T1-2008)

+ 2,6 pts (T1-2008)

+ 6,7 pts (T1-2008)

+ 3,3 pts (T2-2008)

+ 2,7 pts (T1-2008)

+ 3,2 pts (T1-2008)

Evolutions sur

un an + 2,9 pts + 0,3 pt + 0,9 pt + 0,8 pt - 1,3 pt + 0,3 pt - 0,1 pt = + 1,0 pt + 0,4 pt + 0,4 pt + 0,4 pt

Source : Insee (taux du 4e trim. 2014 encore provisoires)

Alors qu’il s’était replié de 0,4 point au second semestre 2013 malgré l’augmentation quasi-continuelle du nombre de demandeurs d’emploi, le taux de chômage national est reparti à la hausse en 2014. Dans un premier temps, le taux de chômage en France métropolitaine s’est stabilisé à 9,7 % tout au long du premier semestre 2014 ; mais l’accalmie a été de courte durée puisqu’il a ensuite augmenté de

0,2 point au troisième trimestre, puis de 0,1 point supplémentaire au quatrième. Le taux de chômage en France métropolitaine est ainsi remonté à 10,0 %, seuil qu’il avait déjà atteint au printemps 2013 et… au premier trimestre 1998. L’augmentation depuis le point bas du premier trimestre 2008 atteint désormais 3,2 points. Même si la croissance a retrouvé un semblant de vigueur début 2015, la hausse du nombre de demandeurs d’emploi n’est pas encore interrompue et le taux de chômage en France n’est, par conséquent, pas à l’abri de tendre vers son record historique de 10,4 % des printemps 1994 et 1997. �

Même si elle devrait rester terne par rapport celle de l’Allemagne (entre + 1,5 % et + 2,0 % attendus en 2015) ou du Royaume-Uni (entre + 2,0 % et + 2,5 % attendus), la croissance en France devrait enfin retrouver de la vigueur cette année après le trou d’air de 2012 à 2014. Le bon résultat du premier trimestre 2015 (+ 0,6 %) a lancé la

France sur la bonne voie et le niveau attendu pour le deuxième trimestre (+ 0,3 % selon les estimations de l’Insee et de la Banque de France) devrait contribuer à faire tendre la croissance annuelle vers + 1,0 %, voire au-delà. Néanmoins, compte tenu du contexte extérieur favorable, le niveau actuel de l’activité pourrait être encore meilleur ; il reste en tout état de cause insuffisant pour, rapidement, reconstituer les marges des entreprises et réduire le chômage. Pour cela, la croissance devrait atteindre entre 1,5 % et 2,0 %, ce qui pourrait être le cas – au mieux - en 2016. �

A 10,0 %, LE TAUX DE CHOMAGE NATIONAL EST REMONTE A SON NIVEAU DE… 1998

UN REBOND D’ACTIVITE, OUI… LA REPRISE, PAS ENCORE…

LE NIVEAU DE L’EMPLOI SALARIE NATIONAL A CONTINUE A SE REDUIRE EN 2014

Page 9: Conjoncture économique Ile de France printemps 2015

mai 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 9/20

� Partie 3 - l’activité économique et l’emploi en Ile-de-France Même si l'activité en Ile-de-France est mieux orientée que le reste de l’économie française, la région peine à profiter significativement de « l’alignement des planètes » extérieur (repli de l’euro, faiblesse du prix du pétrole, politique monétaire accommodante) dont elle bénéficie et ne joue toujours pas le rôle de moteur de la croissance économique française qu’on attend d’elle. Les chefs d’entreprise franciliens de l’ensemble des secteurs restent peu enclins à investir ou à embaucher et certaines difficultés persistent : ainsi, même s’il reste contenu comparativement à ce qui est observé au niveau national, le nombre de défaillances d’entreprises en Ile-de-France suit une tendance haussière ; de même, la fréquentation hôtelière peine, l’activité de l’immobilier tourne au ralenti, etc. Dans ce contexte qui ne correspond pas (pour l’heure ?) à un scénario de reprise, le taux de chômage régional (8,9 % au quatrième trimestre 2014) se trouve à son niveau le plus élevé des années 2000. Cependant, la région crée des emplois contrairement, là encore, à ce qui est observé au niveau national.

(sources : Insee Ile-de-France et Banque de France)

Créations et défaillances d’entreprises en Ile-de-France

Données brutes en cumul sur 4 trimestres

Sources : Insee Ile-de-France et Banque de France

Dans la continuité du mouvement observé depuis le printemps 2013, le nombre de créations d’entreprises « classiques » (c’est-à-dire hors « micro-entreprises1 ») en Ile-de-France est resté favorablement orienté ces derniers mois. Ainsi, les 69 549 créations « classiques » enregistrées en Ile-de-France sur l’ensemble de 2014 ont représenté une hausse de respectivement 5,5 % et 10,3 % par

rapport aux niveaux de 2013 et 2012. Cette dynamique positive s’est par ailleurs poursuivie début 2015 puisque l’augmentation s’est élevée à 4,3 % en glissement annuel au premier trimestre et le total sur les quatre derniers trimestres est supérieur de 4,3 % à celui des douze mois précédents. Parallèlement, le nombre de micro-entreprises, qui avait tiré vers le bas le total des créations en Ile-de-France en 2013, a quant à lui retrouvé de la vigueur en 2014. En effet, le nombre de créations effectuées dans le cadre de ce régime a augmenté dans la région de 6,7 % l’an passé par rapport à 2013. Cette tendance reste toutefois à confirmer : d’une part, le nombre de micro-entreprises nouvellement créées en 2014 (72 192) est resté bien inférieur à celui observé en 2010 (84 390) ; d’autre part, les créations de micro-entreprises au premier trimestre 2015 ont été inférieures de 6,4 % à celles du même trimestre 2014. Sur ce dernier point, on peut toutefois voir l’effet de la création du régime unique de micro-entreprise au 1er janvier 2015 : si elle éclaircit le cadre juridique, certains projets de créations ont en effet pu être mis en attente du fait de changement autour de l’auto-entreprenariat.

1 Le terme « micro-entreprise » employé ici désigne le régime des auto-entrepreneurs jusqu’au 31 décembre 2014 et celui de la micro-entreprise à partir du 1er janvier 2015.

70 3

73

70 9

79

0

10 000

20 000

30 000

40 000

50 000

60 000

70 000

80 000

90 000HORS MICRO-ENTREPRISES MICRO-ENTREPRISES

2010T1 T4T3T2

2013T1 T4T3T2

2012T1 T4T3T2

2011T1 T4T3T2

2014T1 T4T3T2

2015T1 T4T3T2

12 0

28

5 000

6 000

7 000

8 000

9 000

10 000

11 000

12 000

13 000

14 000

2010T1 T4T3T2

2013T1 T4T3T2

2012T1 T4T3T2

2011T1 T4T3T2

2014T1 T4T3T2

2015T1 T4T3T2

DYNAMIQUE TOUJOURS FAVORABLE POUR LES CREATIONS D’ENTREPRISES

Créations Défaillances

Page 10: Conjoncture économique Ile de France printemps 2015

mai 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 10/20

Après s’être réduit progressivement après les plus hauts post-récession de 2008-2009, le nombre de défaillances d’entreprises en Ile-de-France est reparti à la hausse à partir du second trimestre 2013. Cette tendance ne s’est pas inversée en 2014. Ainsi, trois des quatre trimestres de 2014 ont enregistré des augmentations des défaillances franciliennes (dont + 10,9 % en glissement annuel au

premier trimestre) ; de plus, le repli observé au quatrième trimestre 2014 est à relativiser compte tenu de la grève des tribunaux de commerce en décembre qui a retardé certains jugements. En conséquence, même s’il est resté bien inférieur à ceux observés au plus fort de la crise (12 736 en 2009, notamment), le cumul des défaillances d’entreprises dans la région sur l’ensemble de 2014 (11 732) a été supérieur de respectivement 2,5 % et 3,2 % à ceux de 2013 et 2012. Plus récemment, même si un « effet report » lié à la grève des tribunaux de fin 2014 est venu alourdir le nombre de défaillances, il a augmenté de 9,1 % au premier trimestre 2015 par rapport au niveau – déjà élevé – du même trimestre de 2014. En contrepartie, l’augmentation du nombre de défaillances dans la région parait limitée comparativement à l’évolution nationale. En effet, malgré une augmentation moins rapide en 2014 qu’en 2013, le nombre de faillites en France reste à ses points hauts de 2009 et de 1997. Au plan local, certains départements franciliens souffrent plus que d’autres. Ainsi, la hausse observée en Ile-de-France sur les douze derniers mois (+ 2,3 % par rapport aux douze mois précédents) est essentiellement liée aux évolutions dans les Hauts-de-Seine (+ 11,1 %), en Seine-Saint-Denis (+ 13,0 %) et dans les Yvelines (+ 16,7 %). �

(source : Direction générale des douanes et droits indirects)

Evolution des échanges commerciaux franciliens

Données brutes CAF/FAB2 en cumul sur 4 trim. hors matériel militaire, en millions d’€

Source : Direction générale des douanes et droits indirects,

Ministère de l'Économie et des Finances

Comme c’est le cas depuis mi-2012, les échanges commerciaux de la région Ile-de-France ont tourné au ralenti en 2014 : si les exportations ont continué à plafonner quasiment au même niveau depuis 2012, ce ralentissement s’est surtout ressenti au niveau des importations. Ainsi, sur les douze mois de 2014, le niveau des importations franciliennes s’est infléchi de 1,5 % par rapport à 2013

tandis que, dans le même temps, les exportations se sont stabilisées. Cette décélération des échanges a, par conséquent, continué à avoir un effet positif : elle a limité le creusement du déficit commercial régional. Celui-ci s’est en effet établi à 52,0 milliards d’euros en Ile-de-France en 2014 : il s’agit d’une baisse de 10,5 % par rapport au record historique de 58,1 milliards

2 Coût, Assurances et Fret / Franco A Bord. Méthode qui consiste à considérer les importations « Coûts, Assurance et Fret » compris et les exportations « Franco A Bord ».

-52 152

-100 000

-50 000

0

50 000

100 000

150 000Export régional Import régional Solde commercial

2007200620052004200320022001 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

LE NOMBRE DE DEFAILLANCES TOUJOURS ORIENTE A LA HAUSSE EN ILE-DE-FRANCE

LES ECHANGES COMMERCIAUX ONT RETROUVE DE LA VIGUEUR EN ILE-DE-FRANCE DEBUT 2015

Page 11: Conjoncture économique Ile de France printemps 2015

mai 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 11/20

de 2008. Toutefois, ce niveau reste très élevé et l’Ile-de-France n’est toujours pas parvenue à faire passer son déficit commercial sous les 50,0 milliards annuels (la dernière fois remontant à 2006). La forte baisse de l’euro (la devise unique est passée de plus de 1,36 $ mi 2014 à 1,09 $ fin mai 2015, en étant même tombé à 1,05 $ mi-mars) aurait pu permettre de stimuler les exportations franciliennes hors zone euro et contribuer à accélérer la réduction de ce déficit commercial. L’effet a finalement été assez limité puisqu’en contrepartie cette baisse de l’euro a renchéri les prix du pétrole traditionnellement libellés en dollar et augmenter la facture énergétique ; en l’occurrence, si les exportations ont augmenté de 7,9 % en glissement annuel au premier trimestre 2015, les importations ont, elles, crû de 5,0 %, ce qui a suffi à légèrement augmenter le déficit commercial francilien en cumul sur les douze derniers mois (52,2 milliards d’euros) �

(source : Insee Ile-de-France)

Evolution de l’emploi salarié marchand en Ile-de-France

Données cvs

Source : Insee Ile-de-France

Comme c’est le cas depuis 2011 et encore plus nettement depuis 2012, l’emploi salarié marchand en Ile-de-France est relativement épargné comparativement à celui sur l’ensemble de la France métropolitaine. Ainsi, au niveau national, l’emploi subit une baisse quasi-ininterrompue depuis l’été 2011 ; parallèlement, malgré un rythme peu dynamique (seulement + 2 600 postes depuis le deuxième trimestre 2012), l’emploi salarié francilien résiste et suit même une

tendance haussière depuis l’été 2013. Il est aujourd’hui supérieur de 1,4 % à son point le plus bas d’après-crise (mi-2010) et n’est plus inférieur que de 0,8 % à son plus haut niveau des années 2000 (contre un déficit de 3,6 % au niveau national). Cependant, il manque encore plus de 32 000 postes à l’économie francilienne pour effacer les effets de la récession de 2008-2009 ; et, à raison d’à peine plus de 16 000 créations nettes de postes lors des cinq derniers trimestres, si le marché ne se redresse pas plus rapidement, il faudrait encore deux ans à la région-capitale pour retrouver son point haut du quatrième trimestre 2007. Cette hypothèse peut paraitre lente mais, compte tenu des niveaux d’activité économique dans la région et au niveau toujours insuffisants, pas si irréaliste. Au plan sectoriel, si l’emploi dans le tertiaire bénéficie d’une évolution favorable, celui du secteur de la construction enregistre des variations plus inquiétantes. Ainsi, alors que le secteur avait été favorablement orienté entre l’été 2011 et la fin 2013, la construction a perdu des postes tout au long de 2014 (6 230 emplois détruits, soit – 2,3 % sur un an). Parallèlement, le secteur industriel francilien continue à perdre des emplois (- 5 180 en 2014, soit – 1,1 % sur un an). �

4 073 570

15 364 100

15 000 000

15 250 000

15 500 000

15 750 000

16 000 000

3 800 000

3 900 000

4 000 000

4 100 000

4 200 000

Ile-de-France

France métropolitaine

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012200420032002 2013 2014

L’EMPLOI SALARIE RESISTE EN ILE-DE-FRANCE ALORS QU’IL EST AU PLUS BAS DES ANNEES 2000 AU NIVEAU NATIONAL

Page 12: Conjoncture économique Ile de France printemps 2015

mai 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 12/20

(source : Insee Ile-de-France)

Evolution du taux de chômage francilien

Données cvs, en moyenne trimestrielle (en %)

Note : la série « point bas » correspond au taux de chômage observé avant la récession de 2008-2009 : « * » correspond à un retournement au 1er trim. 2008 (France métropolitaine, Seine-et-Marne, Yvelines et Val-d'Oise) ; « ** » correspond à un retournement au 2e trim. 2008 (Essonne) ; « *** » correspond à un retournement au 3e trim. 2008 (Ile-de-France, Hauts-de-Seine et Seine-Saint-Denis) ; « **** » correspond à un retournement au 4e trim. 2008 (Paris et Val-de-Marne).

Source : Insee (données provisoires pour le 4e trimestre 2014)

Après s’être stabilisé et même infléchi de 0,1 point entre début 2013 et mi-2014, le taux de chômage francilien est depuis reparti à la hausse. Il a notamment fortement augmenté l’été dernier (+ 0,3 point par rapport au deuxième trimestre 2014) avant de se stabiliser à 8,9 % au quatrième trimestre. Par conséquent, il est désormais supérieur de 2,6 points à son point bas d’avant-crise (6,3 % début 2008) et,

surtout, il représente le niveau le plus élevé des années 2000 (il faut remonter à la période 1996-1998 pour retrouver des taux supérieurs à 8,9 % dans la région). Cependant, l’augmentation du taux de chômage depuis la récession de 2008-2009 reste moins importante dans la région qu’au niveau national. L’écart entre les deux taux a néanmoins cessé de se creuser : il s’élevait ainsi à 0,4 point début 2008 avant d’atteindre 1,3 point au printemps 2013 mais il est redescendu à 1,1 point au quatrième trimestre 2014.

6,3

8,1

7,7

8,9

6,8

9,1

8,6

10,0

6,0

6,5

7,0

7,5

8,0

8,5

9,0

9,5

10,0

10,5

Ile-de-France France métropolitaine

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

6,8

*

6,3

***

6,7

****

5,3

*

5,0

*

4,9

** 5,6

***

9,1

***

6,2

****

7,0

*

10,0

8,9

8,3

8,2

7,4 7,7 7,9

13,2

9,0

10,2

0

2

4

6

8

10

12

14

16

Francemétropolitaine

Ile-de-France Paris Seine-et-Marne Yvelines Essonne Hauts-de-Seine

Seine-Saint-Denis

Val-de-Marne Val d'Oise

"Point bas" de 2008

4e trimestre 2014

LE TAUX DE CHOMAGE FRANCILIEN S’EST ENCORE APPROCHE DES 9,0 %

Page 13: Conjoncture économique Ile de France printemps 2015

mai 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 13/20

Au plan local, la hausse du taux de chômage depuis la récession de 2008-2009 est évidemment généralisée aux huit départements franciliens ; son ampleur est cependant très inégale : ainsi, depuis le point de retournement en 2008, le taux de chômage en Seine-Saint-Denis a subi une détérioration de plus de 4,0 points (en passant de 9,1 % à 13,2 %) tandis que l’augmentation à Paris a été limitée à 1,6 point. Par conséquent, le taux de chômage en Seine-Saint-Denis reste le plus élevé d’Ile-de-France (13,2 % au quatrième trimestre 2014) et, ce, d’autant plus qu’il s’est encore accru de 0,6 point supplémentaire entre fin 2013 et fin 2014. La hausse sur un an a aussi été importante dans le Val-d’Oise, où le taux de chômage dépasse désormais les 10,0 % (10,2 % au dernier trimestre 2014). Parmi les autres faits notables, le taux des Yvelines qui continue d’être le moins élevé des départements franciliens (7,4 % au quatrième trimestre 2014) n’en est pas moins à son niveau le plus élevé depuis le printemps 1994 ; par ailleurs, le taux de chômage dans le Val-de-Marne (9,0 % au quatrième trimestre 2014) continue depuis le printemps dernier à être supérieur à celui de l’Ile-de-France, ce qui n’avait plus été le cas depuis début 2001. �

(source : Direccte Ile-de-France)

Nombre de demandeurs d’emploi à la fin du mois de mars 2015

Données cvs

Catégorie A Variations

sur un mois Variations sur un an

Catégories A+B+C Variations

sur un mois Variations sur un an

Paris 133 750 + 0,4 % + 3,3 % 197 300 + 0,1 % + 3,9 %

Seine-et-Marne 65 570 = + 4,1 % 93 630 + 0,2 % + 5,8 %

Yvelines 62 310 + 0,2 % + 3,9 % 87 880 + 0,5 % + 5,9 %

Essonne 57 080 + 0,9 % + 4,7 % 81 810 + 1,1 % + 7,6 %

Hauts-de-Seine 80 680 + 0,6 % + 5,7 % 111 240 + 0,7 % + 6,3 %

Seine-Saint-Denis 119 470 - 0,1 % + 5,9 % 160 530 + 0,1 % + 7,1 %

Val-de-Marne 74 220 + 0,3 % + 4,5 % 101 910 + 0,6 % + 6,4 %

Val-d’Oise 71 340 - 0,2 % + 4,3 % 98 570 + 0,5 % + 6,3 %

Ile-de-France 664 420 + 0,2 % + 4,5 % 932 870 + 0,4 % + 6,0 %

France métropolitaine 3 509 800 + 0,4 % + 4,9 % 5 290 500 + 0,5 % + 5,7 %

Source : Direccte Ile-de-France

Après avoir franchi le seuil des 600 000 en mars 2013 puis le cap des 650 000 en juin 2014, le nombre de demandeurs d’emploi franciliens n’ayant eu aucune activité (catégorie A3) a continué à croître ces derniers mois. La vitesse d’augmentation est certes moins élevée que celle de mi-2011 - début 2013 ; néanmoins, de juin 2014 à mars 2015, 18 150 nouveaux demandeurs d’emploi de catégorie A se sont ajoutés à un quota déjà conséquent. Sur les seuls premiers mois de 2015 (de

janvier à mars), les variations ont été hésitantes (- 2 930 en janvier, + 4 670 en février et + 1 600 en mars) mais il semble encore devoir falloir attendre avant de voir le chômage s’infléchir significativement. Conséquence de cette « non-inversion » de la courbe, le nombre de demandeurs d’emploi en Ile-de-France est désormais supérieur de plus de 277 000 unités à celui d’avant-crise (soit + 71,6 % par rapport à mai 2008) et de près de 83 500 à son précédent plus haut des années 2000 (580 930 en décembre 2003). Même moins marqué qu’il y a quelques mois, le mouvement haussier est malgré tout relevé dans l’ensemble des départements et, sur un an, les augmentations en catégorie A depuis mars 2014 sont comprises entre 3,3 % à Paris et 5,9 % en Seine-Saint-Denis. Il est également à souligner que, contrairement à ce qui était observé en 2014, les évolutions récentes sont légèrement moins défavorables en Ile-de-France qu’au niveau national : respectivement + 0,2 % contre + 0,4 % sur un mois en catégorie A et + 4,5 % contre + 4,9 % sur un an. �

3 Catégorie A : demandeurs d'emploi sans aucune activité ; catégorie B : demandeurs d'emploi ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ; catégorie C : demandeurs d'emploi ayant exercé une activité réduite longue (i.e. plus de 78 heures au cours du mois).

L’AUGMENTATION DU NOMBRE DE DEMAN-DEURS D’EMPLOI EN ILE-DE-FRANCE A LEGEREMENT RALENTI

Page 14: Conjoncture économique Ile de France printemps 2015

mai 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 14/20

(source : Dares)

Activité intérimaire en Ile-de-France

Données brutes, en glissement annuel : M/M-12

Source : Dares

Quelque 2 969 700 contrats d’intérim ont été conclus en Ile-de-France en 2014 ; c’est 2,0 % de mieux qu’en 2013 mais ce niveau reste inférieur à ceux relevés avant-crise (près de 3 100 000 en 2007 notamment). Ce résultat en demi-teinte est confirmé par le nombre d’équivalents-emploi à temps plein générés par ces contrats dans la région ; de janvier à décembre 2014, l’emploi intérimaire a ainsi représenté 995 100 ETP, un niveau certes équivalent à celui de 2013 mais bien moins conséquent que les 1 261 500 ou 1 198 000 enregistrés

en 2007 et en 2008. Ainsi, même si la tendance n’est plus à la baisse comme c’était le cas en 2012 et début 2013, il n’est, pour autant, toujours pas question de rétablissement de l’emploi intérimaire. Ce rebond qui se fait attendre rend tout aussi improbable une amélioration forte du marché de l’emploi à court terme et, par conséquent, une réduction significative du chômage. �

(source : Pôle emploi, Crédoc)

Dans un contexte économique s’améliorant mais toujours incertain, les résultats de l’enquête BMO (Besoins en Main-d’Œuvre) 2015 de Pôle emploi concernant l’Ile-de-France ont mis en évidence une progression des intentions d’embauche. Ainsi, les établissements franciliens ont indiqué début 2015 avoir l’intention de procéder à quelque 290 100 embauches au total cette année, soit légèrement plus qu’un an plus tôt (287 000 projets de recrutement en 2014). En

l’occurrence, ce sont 17,8 % des employeurs franciliens qui envisagent de procéder à au moins un recrutement en 2015, contre 17,3 % en 2014 et 15,9 % en 2013. Ce léger regain de confiance des employeurs de la région doit cependant être relativisé car il avait déjà été observé il y a un an sans se concrétiser clairement sur le marché du travail. Qui plus est, les évolutions prévues pour l’Ile-de-France sont légèrement moins favorables qu’au niveau national où la part des établissements recruteurs est de 20,7 % et le nombre de projets enregistrés en hausse de 2,3 %. Au niveau sectoriel, comme c’était déjà le cas ces dernières années, les services concentrent les trois quarts des projets de recrutement en Ile-de-France (77,1 %) : les services scientifiques et techniques (21,9 % des intentions d’embauche) représentent notamment le principal pôle de recrutement mais l’information - communication fait également partie des secteurs porteurs. A contrario, la construction a été le seul secteur d’activité pour lequel la propension à recruter n’a pas augmenté : le nombre de projets de recrutement y a chuté de 30,0 %. �

-30%

-20%

-10%

0%

10%

20%

30%Nombre de contrats conclus

Equivalents-emploi à temps-plein

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

UN NOMBRE DE CONTRATS INTERIMAIRES QUI AUGMENTE MAIS QUI RESTE ELOIGNE DES « STANDARDS » D’AVANT-CRISE

17,8 % DES ETABLIS-SEMENTS FRANCI-LIENS ENVISAGENT AU MOINS UN RECRU-TEMENT, CONTRE 15,9 % EN 2013

Page 15: Conjoncture économique Ile de France printemps 2015

mai 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 15/20

(source : Banque de France – Direction régionale, enquête mensuelle auprès des chefs d'entreprises de la région)

La demande adressée à l’industrie régionale s’est progressivement étiolée tout au long de 2014. Le secteur est ainsi passé de niveaux de production relativement satisfaisants début 2014 à une activité beaucoup plus poussive en fin d’année. Cet essoufflement s’est

confirmé lors des premiers mois de 2015 et le secteur s’est contenté d’évoluer par à-coups : l’activité bien orientée en mars a été contrebalancée par un mois de janvier très décevant. Dans ce contexte, le taux d’utilisation des capacités de production a peu progressé et est resté en-deçà de sa moyenne de longue période. Toutefois, les premiers résultats pour le printemps témoignent d’une activité qui se redresse ; cette récente orientation favorable dans l’industrie pourrait se prolonger mais les difficultés de l’industrie automobile et de la chimie pourraient à nouveau freiner le secteur. �

(source : Banque de France – Direction régionale, enquête mensuelle auprès des chefs d'entreprises de la région)

Après avoir été orientée à la baisse au troisième trimestre 2014, l’activité du commerce de gros s’est seulement stabilisée au trimestre suivant avant de se relancer début 2015. L’évolution du secteur est donc très hésitante. Elle l’est d’autant plus que le rebond d’activité du premier trimestre ne s’est pas fait sentir dans tous les sous-secteurs ; en effet, si les transactions dans le négoce de produits

agroalimentaires ont sensiblement augmenté, le volume des ventes de produits industriels s’est quant à lui tout juste maintenu à un niveau comparable à celui de fin 2014. Même si les carnets de commandes et les stocks ont retrouvé des niveaux proches de la normale dans l’agroalimentaire, les prévisions restent prudentes et la stabilité de l’activité devrait prévaloir dans les prochains mois. �

(source : Banque de France – Direction régionale, enquête mensuelle auprès des chefs d'entreprises de la région)

Malgré certains mois difficiles (avril, juin et septembre), l’activité dans les services marchands franciliens a globalement été bien orientée en 2014. Les résultats disponibles pour les premiers mois de 2015 témoignent d’un maintien de cette tendance favorable. Toutefois, la hausse de l’activité n’est pas très franche et il est, pour l’heure, plutôt question de rebond que de reprise ; cette dernière

pourrait être d’actualité cet été si les prévisions des chefs d’entreprise – résolument optimistes – venaient à se confirmer. Il est à noter que, dans ce contexte relativement favorable, des recrutements ont été opérés dans l’ingénierie technique et le conseil. �

(source : Banque de France – Direction régionale, enquête mensuelle auprès des chefs d'entreprises de la région)

Bien orientée jusque fin 2013, l’activité dans le BTP a commencé à souffrir dès le premier trimestre 2014 et cette orientation défavorable a ensuite prévalu tout au long de l’année. L’activité dans les travaux publics a particulièrement été en difficulté : le

volume d’affaires s’y est clairement inscrit en baisse, notamment toute fin 2014. Les prix des devis sont par ailleurs restés âprement négociés et les carnets de commande se sont dégarnis dans ce secteur. Dans le bâtiment, que ce soit dans le gros œuvre ou le second œuvre, l’activité a peiné à simplement se stabiliser. Si, début 2015, la morosité dans le secteur s’est légèrement atténuée, les prévisions pour les mois ne laissent pas imaginer une reprise soutenue à court terme. �

L’INDUSTRIE FRANCILIENNE EVOLUE PAR A-COUPS

ORIENTATION POSITIVE MAIS PAS ENCORE FRANCHE DANS LES SERVICES MARCHANDS

L’ACTIVITE DU COMMERCE DE GROS S’EST LEGEREMENT ETOFFEE DEBUT 2015

LA MOROSITE PREVAUT DANS LE BTP

Page 16: Conjoncture économique Ile de France printemps 2015

mai 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 16/20

(source : Indice Notaires/Insee)

Prix des logements anciens en Ile-de-France

Données cvs (base 100 au 1er trimestre 2010)

* : données provisoires pour le 1er trimestre 2015

Source : Insee

Le mouvement de baisse des prix des logements anciens s’est prolongé fin 2014 et début 2015 en Ile-de-France ; la variation des prix d’un trimestre sur l’autre est ainsi orientée à la baisse depuis plus de trois ans (treize trimestres précisément). En cumul depuis le point d’inflexion de fin 2011 – début 2012, la diminution des prix des logements anciens franciliens atteint désormais 5,2 % ; plus volatile, le prix des maisons est plus affecté : il s’est contracté de 6,0 % en

trois ans tandis que celui des appartements a cédé 4,2 %. Même si son ampleur est bien plus limitée que dans les mois qui ont suivi la faillite de Lehman Brothers (- 9,3 % pour l’ensemble des logements anciens en quatre trimestres), ce repli est surtout remarquable par sa durée ; surtout, cette évolution devrait se prolonger encore dans les prochains mois ; ainsi, bien que les taux des prêts immobiliers soient extrêmement bas, la demande reste peu dynamique et le nombre de transactions limité. Le marché doit en effet composer avec un pouvoir d’achat global contraint par le niveau élevé du chômage et avec un moral des ménages qui, certes, se redresse mais reste loin de sa moyenne de longue période. �

-0,4%

105,4

95,6

118,5

112,3*

0

25

50

75

100

125

-5%

-3%

+0%

+3%

+5%

+8%Variation du prix logements anciens en Ile-de-France (T/T-1)

Prix des appartements et des maisons anciens en Ile-de-France

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

UNE BAISSE CUMULEE DE 5,2 % DU PRIX DES LOGEMENTS ANCIENS EN ILE-DE-FRANCE DEPUIS LE DEBUT DU REPLI

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mai 2015

LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 17/20

(source : Immostat)

Demande placée de bureaux et loyer moyen en Ile-de-France

Demande placée en milliers de m² et loyer moyen en €

* : données provisoires pour le 1er trimestre 2015

Source : Immostat

Dans un contexte de croissance économique qui peine encore à redémarrer, de nombreux décideurs préfèrent toujours renégocier leur bail plutôt que de déménager. Ainsi, après le violent coup d’arrêt subi par la demande placée de bureaux en Ile-de-France en 2013 (le niveau sur l’ensemble de l’année avait été inférieur à celui de

2009…), le marché a rebondi en 2014 mais sans se relancer véritablement. Ainsi, même si, contrairement à 2013, la demande placée de bureaux a dépassé les 2 000 000 m² en 2014 (2 168 600 m²), elle a évolué par à-coups et les résultats de chacun des trimestres ont été très hétérogènes : d’une part, le premier trimestre 2014 a difficilement franchi le seuil des 500 000 m² et le troisième a, à peine, dépassé celui des 400 000 m² ; d’autre part, les deuxième et quatrième trimestres ont quant à eux compensé cette spirale négative en enregistrant à eux deux 1 250 000 m² commercialisés. Par ailleurs, même supérieure de 16,0 % à celle de 2013, la demande placée de bureaux en Ile-de-France en 2014 est restée bien terne par rapport aux volumes de 2011 et de 2012 et, encore plus, comparativement à ceux des années qui ont précédé la crise (2,9 et 2,8 millions respectivement en 2006 et 2007). Elle symbolise une activité toujours prudente et essentiellement stimulée par les besoins de rationalisation des surfaces et de réduction des coûts voulues par les opérateurs. Cette prudence s’est d’ailleurs à nouveau fait sentir début 2015 puisque les commercialisations en Ile-de-France ont atteint seulement 373 000 m² au premier trimestre, soit la performance trimestrielle la plus faible depuis l’été 2009. �

373*

315*

230

240

250

260

270

280

290

300

310

320

330

0

100

200

300

400

500

600

700

800

900

1 000

Demande placée (en milliers de m²) Loyer moyen (en € /m² /an)

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

UNE DEMANDE PLACEE DE BUREAUX QUI EVOLUE PAR A-COUPS

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LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 18/20

(sources : Insee Ile-de-France, CRT Ile-de-France, Aéroports de Paris)

Nombre de nuitées dans les hôtels d’Ile-de-France

Données brutes, en cumul sur 12 mois

* : données provisoires pour février 2015

Source : Insee Ile-de-France

Même si l’hôtellerie fait partie des secteurs les plus résistants en Ile-de-France depuis la récession de 2008-2009, elle n’en a pas moins montré des signes d’essoufflement depuis la seconde moitié de 2012. En 2014, ce ralentissement s’est matérialisé plus nettement. Ainsi, alors que le nombre de nuitées sur l’ensemble de l’année 2013 (67,5 millions) avait déjà été inférieur à celui de 2012 (68,1 millions)

et de 2011 (68,0 millions), le niveau est passé sous les 67,0 millions de nuitées en 2014 (66,7 millions). Si ce total reste élevé, et malgré de bons résultats aux mois de janvier, d’avril et d’août, la fréquentation dans les hôtels franciliens a parfois été très décevante l’an dernier (le nombre de nuitées a notamment subi des baisses de 5,1 % en mars et de 4,4 % en juin). Qui plus est, contrairement à 2013, le repli de la clientèle internationale s’est autant - et même plus - fait sentir l’an passé que celui de la clientèle hexagonale (respectivement - 1,5 % et - 0,7 % par rapport à 2013). Néanmoins, les premières données disponibles pour 2015 sont plus favorables. Ainsi, le nombre de nuitées en janvier et en février a crû de respectivement 1,9 % et 2,3 % par rapport aux mêmes mois de 2014 ; toutefois, il faudra d’autres résultats positifs pour inverser la tendance et ne pas voir la fréquentation hôtelière s’approcher encore plus de ces points bas post-récession.

Cumuljuillet 2011-juin 2012 :68 272 991

Cumulmars 2014-

février 2015 :66 918 650

65 000 000

66 000 000

67 000 000

68 000 000

69 000 000

2011 2012 2013 2014 2015

LE NOMBRE DE NUITEES HOTELIERES TOUJOURS EN PERTE DE VITESSE EN ILE-DE-FRANCE

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LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 19/20

Trafic passagers dans les aéroports

Données cvs (base 100 en 2000)

Source : Aéroports de Paris

Si la grève des pilotes d’Air France avait très fortement affecté le trafic passagers en septembre dernier, elle n’a pas empêché les Aéroports de Paris d’établir un nouveau record annuel de passagers pour la quatrième année consécutive. Ainsi, le trafic passagers d’ADP s’est élevé à 92,7 millions, soit + 2,6 % par rapport à celui de 2013. Il est à noter que ce record est le fait des deux aéroports (+ 2,8 % à Paris-Charles de Gaulle et + 2,1 % à Paris-Orly) ; de même,

tous les mois de l’année, à l'exception du mois de septembre, furent des mois record pour ADP. Toutefois, cette orientation positive en 2014 dans les Aéroports de Paris a uniquement été permise par le trafic international : de janvier à décembre, celui-ci a crû de 5,3 % en Europe et de 1,9 % dans le reste du monde alors que le trafic métropolitain s’est réduit de 2,0 %. Néanmoins, ce bon résultat en 2014 ne doit pas occulter que, si le trafic d'ADP reste favorablement orienté (+ 2,0 % de janvier à mars 2015 par rapport à la même période de 2014), la tendance haussière est légèrement moins marquée depuis l'automne dernier. �

mars 2015 :123,9

70

80

90

100

110

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130

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 20102000 2011 2012 2013 2014 2015

MALGRE LE NOUVEAU RECORD ANNUEL ENREGISTRE PAR ADP EN 2014, LA HAUSSE DU TRAFIC PASSAGERS RALENTIT

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LA SITUATION DE L’EMPLOI ET DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE EN ILE-DE-FRANCE 20/20

Dans le sillage d’une zone euro qui retrouve des couleurs malgré la crise grecque à nouveau prégnante, l’activité en Ile-de-France se redresse elle aussi. Néanmoins, cette reprise attendue chaque année depuis 2010 mais systématiquement reportée paraît – encore une fois - fragile. En effet, l’amélioration semble bien légère après sept

année de crise et même décevante alors que le contexte actuel alliant dépréciation de l’euro face au dollar, prix du pétrole au plus bas depuis l’après récession de 2008-2009, etc. est extrêmement favorable. Ainsi, les dernières informations disponibles concernant la conjoncture dans la région montrent que le regain de dynamisme reste poussif : le climat des affaires reste hésitant dans l’industrie francilienne et celui dans les services marchands se redresse progressivement seulement. Dans le même temps, le manque d’investissement – qu’il soit public ou privé – pèse fortement sur l’activité dans la construction. Parallèlement, l’ensemble des secteurs continue de pâtir de la faiblesse la consommation des ménages. Surtout, le niveau d'activité actuel permet de créer quelques emplois mais bien trop peu pour inverser la courbe du chômage à courte échéance (le nombre de demandeurs d’emploi a de nouveau augmenté en mars de 0,2 % en catégorie A et de 0,4 % en catégorie A+B+C). �

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Document réalisé par Mickaël LE PRIOL

Rédaction achevée le 29 mai 2015

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ENFIN DU MIEUX EN VUE POUR L’ECONOMIE FRANCILIENNE MAIS…